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Haiti Liberte 14 Mars 2012

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HAÏTI LIBERTÉ<br />

<br />

<br />

MARTELLY SOUMET SES<br />

Yon gwo dife detwi kan<br />

Toussaint Louverture<br />

Page 6<br />

DOCUMENTS !<br />

Voir page 4<br />

Coopération Sud/<br />

sud: Rencontre<br />

bilatérale de Solidarité<br />

Venezuela-Haïti<br />

Page 8<br />

L’ambassadeur des Etats-Unis, Kenneth Merten, ne s’est pas prononcé sur Michaël Martelly. Michel Martelly ne pourrait être un citoyen<br />

américain, mais Michaël Joseph Martelly pourrait l’être. De toute façon, la Commission a du pain sur la planche..<br />

La Saga de Bradley<br />

Manning, Julian<br />

Assange, et Wikileaks<br />

! De quoi écrire une<br />

chanson et tourner un<br />

fi l m<br />

Page 10<br />

REMONTÉE SPECTACULAIRE DE<br />

L’INSÉCURITÉ EN HAÏTI<br />

Voir page 4<br />

L’insécurité est montée d’un cran ces derniers jours en Haïti, particulièrement à la capitale. Des militants politiques, anciens<br />

responsables de l’Etat, directeur de média, des policiers, des chauffeurs de transport en commun, des citoyens entre autres<br />

ont perdu leur vie sous les balles assassines des malfrats.<br />

Afghanistan : Il faut<br />

juger le sergent tueur<br />

sur place<br />

Page 17


Vol. Vol. 5, No. 5, No. 35 35 • Du • Du <strong>14</strong> <strong>14</strong> au au 20 20 <strong>Mars</strong> <strong>Haiti</strong> <strong>Mars</strong> <strong>2012</strong> Liberté/Ha<br />

<strong>2012</strong> H<br />

Editorial<br />

HAITI<br />

LIBERTÉ<br />

Les menées dangereuses de<br />

l’impérialisme en <strong>Haiti</strong> !<br />

1583 Albany Ave<br />

Brooklyn, NY 11210<br />

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Port-au-Prince, <strong>Haiti</strong><br />

Tél: 509-3407-0761<br />

Responsable:<br />

Yves Pierre-Louis<br />

Par Berthony Dupont<br />

L<br />

’impérialisme américain dans son acharnement à défendre<br />

ses intérêts politiques et pour tenir intacte sa domination<br />

coloniale vient de se démasquer au grand jour, pour<br />

ne pouvoir plus désormais agir sur les leviers qui s’offraient<br />

habituellement à lui pour cacher son ingérence en <strong>Haiti</strong>.<br />

Avec Martelly il vient de faire preuve du plus spectaculaire<br />

cynisme, ainsi qu’on a pu le constater dans l’infâme<br />

verdict qui a été rendu au Palais National jeudi dernier par<br />

l’ambassadeur Kenneth Merten.<br />

A la suite de la mascarade des passeports montée de<br />

toute pièce par la présidence, bien des gens se demandent<br />

s’il est vrai que les Etats-Unis ont pu s’afficher à un tel<br />

niveau de dégénérescence et de bassesse politiques. C’est<br />

mal connaître l’Occident et ses partenaires féodaux, réactionnaires<br />

que de s’étonner devant les agissements de<br />

l’aigle qui n’a aucune gêne, et ne craint jamais de faire<br />

n’importe quoi, quand il s’agit de protéger ses intérêts. Dans<br />

le cas de Martelly qui a été propulsé au timon de la Nation<br />

par le secteur fasciste de la bourgeoisie avec le support des<br />

jean-claudistes et de l’impérialisme américain, tout ce que<br />

réalisent ces forces de l’anti-changement ne peut être en<br />

aucune façon dans l’intérêt général du pays encore moins<br />

des masses populaires.<br />

Avons-nous déjà oublié les mensonges effrontés de<br />

Colin Powell aux Nations unies pour convaincre les autres<br />

pays de la nécessité de la guerre contre l’Irak ? Nous ne<br />

pouvons pas non plus passer sous silence, que tout récemment<br />

pour aboutir à la somalisation de la Libye, ils ont encore<br />

menti tout comme dans le dossier de la Syrie, ils mentent<br />

encore beaucoup plus. Nous pouvons énumérer un tas<br />

de mensonges sur lesquels Washington a bâti son empire de<br />

violence pour déstabiliser d’autres peuples et pour asseoir sa<br />

politique de fer.<br />

Quant à nous, notre position ira toujours à l’encontre de<br />

celle des forces rétrogrades, alliées au chef de l’impérialisme<br />

mondial. Nous ne saurons même pour quelque seconde<br />

croire en la bonne foi de ce laboratoire destructeur avec ses<br />

attitudes truffées de perfidies et de sous-entendus, responsable<br />

des agressions meurtrières contre les mouvements de<br />

libération, des coups-d’état contre-révolutionnaires qui ont<br />

ravagé les continents, tous mis au compte et au budget de<br />

la Centrale Intelligence Agency.<br />

Il n’est donc pas étonnant qu’on parle à tort et travers<br />

du show de passeport, un jeu qui n’en vaut pas d’ailleurs la<br />

chandelle, une opération-éclair qui en un clin d’œil a créé<br />

un trouble énorme au sein de la population à un moment<br />

où des dossiers brûlants tombent drus sur les bureaux de la<br />

présidence, sans oublier la gravité d’une insécurité plus que<br />

certainement programmée pour être active dans le pays,<br />

Ce véritable cauchemar qui se dessine à l’horizon du<br />

pays ne vise autre chose que la destruction de la combativité<br />

des masses qui firent leur apparition sur la scène politique<br />

depuis 1986 avec une force que n’avait pas prévu la classe<br />

dominante et qui reste toujours jusqu’ici invaincue.<br />

Dans cet ordre d’idées, les plus grands démons à abattre,<br />

aux yeux de Washington et de ses mercenaires locaux,<br />

ne sont autres que les leaders authentiques des masses<br />

souffrantes et surtout, la cible principale, l’ancien président<br />

Aristide. Mais pour y arriver il faut commencer par éliminer<br />

certaines têtes. L’assassinat de l’ancien gouverneur<br />

de la Banque de la République d’Haïti sous Jean-Bertrand<br />

Aristide, Venel Joseph, dont le fils Patrick Joseph est inculpé<br />

pour corruption aux Etats-Unis et qui par ailleurs aurait fait<br />

savoir qu’il partageait son argent avec l’ancien prêtre est<br />

très significatif, parce que visant à un rapprochement de<br />

cause à effet.<br />

C’est d’ailleurs dans ce même dessein qu’a été assassiné<br />

Samba Boukman, un proche du secteur populaire. Une<br />

chose est en tout cas certaine. Ces actions criminelles qui<br />

se perpétuent ne sont pas isolées. En vérité, ce à quoi on<br />

assiste, reste justement une véritable course pour contrôler<br />

le pouvoir.<br />

A qui profitent ces crimes ? Sont ils liés au tenant du<br />

vieil ordre anachronique ? En fait, qui patronne ces terribles<br />

assassinats ? Sont-ce les mercenaires de l’armée rose de<br />

Martelly, les anciens militaires ou bien le secteur duvaliériste<br />

récalcitrant qui tient toujours à venger le départ de Conille ?<br />

Qu’on le veuille ou non, il y a une main de maître qui<br />

contrôle et fait exécuter tout ce plan terroriste contre une<br />

population livrée à elle-même. Comment expliquer alors que<br />

des ressortissants américains nous aient signalés qu’ils ont<br />

laissé le pays, du fait que l’ambassade américaine leur a demandé<br />

de partir parce que leurs noms seraient sur une liste<br />

pour être kidnappés. Comment l’ambassade a pu avoir une<br />

telle information, se demande plus d’un ?<br />

A ce propos un appel urgent est lancé au secteur populaire<br />

visé afin qu’il soit plus vigilant ! Que la riposte soit à la<br />

mesure du danger !<br />

Un homme averti en vaut deux !<br />

Email :<br />

editor@haitiliberte.com<br />

Website :<br />

www.haitiliberte.com<br />

DIRECTEUR<br />

Berthony Dupont<br />

EDITEUR<br />

Dr. Frantz Latour<br />

RÉDACTION<br />

Berthony Dupont<br />

Wiener Kerns Fleurimond<br />

Kim Ives<br />

Fanfan Latour<br />

Guy Roumer<br />

CORRESPONDANTS<br />

EN HAITI<br />

Wadner Pierre<br />

Jean Ristil<br />

COLLABORATEURS<br />

Marie-Célie Agnant<br />

J. Fatal Piard<br />

Catherine Charlemagne<br />

Pierre L. Florestal<br />

Yves Camille<br />

Jean-Claude Cajou<br />

Didier Leblanc<br />

Jacques Elie Leblanc<br />

Roger Leduc<br />

Joël Léon<br />

Claudel C. Loiseau<br />

Anthony Mompérousse<br />

Dr. Antoine Fritz Pierre<br />

Jackson Rateau<br />

Eddy Toussaint<br />

Ray Laforest<br />

ADMINISTRATION<br />

Marie Laurette Numa<br />

Jean Bertrand Laurent<br />

DISTRIBUTION: CANADA<br />

Pierre Jeudy<br />

(5<strong>14</strong>)727-6996<br />

DISTRIBUTION: MIAMI<br />

Pierre Baptiste<br />

(786) 262-4457<br />

COMPOSITION ET ARTS<br />

GRAPHIQUES<br />

Mevlana Media Solutions Inc.<br />

416-789-9933 * fmelani@rogers.com<br />

WEBMASTER<br />

Frantz Merise<br />

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A remplir et à retourner à <strong>Haiti</strong> Liberté 1583 Albany Ave, Brooklyn, NY 11210<br />

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<strong>Haiti</strong> Liberté/<strong>Haiti</strong>an Times


aiti itian Liberté/<strong>Haiti</strong>an Times<br />

PB Times<br />

Liberté/Ha<br />

<strong>Haiti</strong> H<br />

<br />

A travers <strong>Haiti</strong><br />

Un policier brutalement<br />

assassiné au centre ville<br />

Par Jackson Rateau<br />

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Violent incendie au Camp du Lycée<br />

Toussaint, 3 morts, 3 brûlés<br />

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La périphérie<br />

métropolitaine<br />

secouée par<br />

une secousse<br />

sismique<br />

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Cap-Haïtien, trois<br />

présumés kidnappeurs<br />

arrêtés<br />

Par Ernest Saintilus<br />

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Double protestation au<br />

Cap-Haïtien<br />

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3<br />

<strong>Haiti</strong> Liberté/<strong>Haiti</strong>an Times


Vol. Vol. 5, No. 5, No. 35 35 • Du • Du <strong>14</strong> <strong>14</strong> au au 20 20 <strong>Mars</strong> <strong>Haiti</strong> <strong>Mars</strong> <strong>2012</strong> Liberté/Ha<br />

<strong>2012</strong> H<br />

Martelly soumet ses documents !<br />

Par Isabelle L. Papillon<br />

Suite à la présentation de ses passeports<br />

à la presse devant les représentants<br />

du corps diplomatique, du<br />

secteur religieux et des membres du<br />

gouvernement démissionnaire de Garry<br />

Conille, le jeudi 8 <strong>Mars</strong> <strong>2012</strong>, au palais<br />

national, le président Michel Joseph<br />

Martelly a soumis ses documents de<br />

voyage, le lendemain, à la Commission<br />

sénatoriale d’enquête par l’entremise<br />

des dirigeants d’une plateforme religieuse,<br />

dénommée «Religions pour la<br />

Paix». Par ce nouvel épisode, une nouvelle<br />

étape a été franchie sur la question<br />

de nationalité étrangère résumée<br />

du président haïtien. Michel Martelly,<br />

par la présentation de 8 passeports haïtiens<br />

a tenté de convaincre l’opinion<br />

publique de sa nationalité, suite à des<br />

dénonciations selon lesquelles il disposait<br />

de la triple nationalité étrangère<br />

américaine et italienne.<br />

L’ambassadeur sortant des Etats-<br />

Unis en Haïti, Kenneth Merten en s’ingérant<br />

dans les affaires internes d’Haïti,<br />

sans aucun respect pour le peuple haïtien<br />

et pour les normes diplomatiques<br />

a tenté de calmer le jeu ce jour-là, en<br />

reprenant sur la demande intéressée de<br />

Martelly ce qu’il a déjà dit en maintes<br />

occasions : « Tout le monde sait très<br />

bien que les lois de mon pays sont très<br />

strictes sur un tel sujet. Je n’ai pas droit<br />

de discuter des dossiers de qui que ce<br />

soit… sans la permission de la personne<br />

concernée. Avec la permission<br />

que le Président Martelly m’a accordé,<br />

je pourrais vous informer que Président<br />

Michel Martelly n’est pas américain, il<br />

est Haïtien. »<br />

Toutefois, il a ajouté que le président<br />

Martelly a remis sa carte de<br />

résidence américaine après avoir été<br />

élu aux élections de 2010-2011. Or,<br />

sur sa carte de résidence est portée le<br />

nom de Michaël Martelly d’où la situation<br />

troublante de deux prénoms d’une<br />

même personne. L’ambassadeur des<br />

Etats-Unis ne s’est pas prononcé sur<br />

Michaël Martelly. Michel Martelly ne<br />

pourrait être un citoyen américain,<br />

mais Michaël Joseph Martelly pourrait<br />

l’être. De toute façon, la Commission a<br />

du pain sur la planche, en dépit de la<br />

démission de trois (3) de ses membres,<br />

Joseph Lambert, Youri Latortue et Yvon<br />

Buissereth.<br />

Finalement, le vendredi 9 mars<br />

dernier, une délégation des Religions<br />

pour la paix était chargée de transmettre<br />

au Sénat de la république à la<br />

Le jeudi 8 <strong>Mars</strong> <strong>2012</strong>, au palais national, le président Michel Joseph<br />

Martelly a soumis ses documents de voyage, le lendemain, à la Commission<br />

sénatoriale d’enquête par l’entremise des dirigeants d’une plateforme<br />

religieuse, dénommée «Religions pour la Paix»<br />

La réunion du 8 <strong>Mars</strong> au Palais national<br />

place du président ses documents de<br />

voyage. Une délégation conduite par<br />

Mgr Pierre André Dumas, le pasteur<br />

Sylvain Exantus de la Fédération protestante<br />

d’Haïti, le chef de l’église épiscopale,<br />

Mgr Jean Zaché Duracin, la<br />

mambo Evonie Auguste du secteur Vodou<br />

et le pasteur Clément Joseph de la<br />

mission des églises d’Haïti, a acheminé<br />

un lot de huit passeports au président<br />

du Senat. Le président du Sénat, Dieuseul<br />

Simon Desras, et trois membres de<br />

la commission, Steven Benoît, Nènèl<br />

Cassy et John Joël Joseph, ont accueilli<br />

les dirigeants religieux qui ont souligné<br />

leur volonté de jouer le rôle de facilitateur<br />

dans la crise actuelle née d’une<br />

grande controverse sur le statut de<br />

Michel Martelly qui aurait la double nationalité<br />

américaine et italienne. Moins<br />

de 24 heures plus tôt, lors d’une cérémonie<br />

officielle assimilée à un grand<br />

show médiatique destiné à laver de<br />

tout soupçon le Président et rallier l’opinion<br />

publique à sa cause, l’ex-chanteur<br />

de Compas surnommé «Sweet Micky»<br />

avait explicitement déclaré que les représentants<br />

de Religions pour la paix<br />

devaient consulter sur place les passeports.<br />

«Je vous les remets pour vérification,<br />

mais vous ne pourrez pas repartir<br />

avec», avait-il averti en confiant les précieux<br />

documents à l’évêque des Nippes<br />

(sud-ouest), Pierre André Dumas.<br />

Certains disent que la présentation<br />

et la soumission des documents<br />

de voyage à la Commission sénatoriale<br />

d’enquête sont des pas dans la bonne<br />

direction pour le dénouement de la crise<br />

politique née de la vérification de la<br />

nationalité des dirigeants haïtiens. Déjà<br />

des anomalies auraient été découvertes<br />

sur l’identité réelle du président Martelly,<br />

dans certains documents, comme<br />

sa carte de résidence aux Etats-Unis<br />

remise le 2 mai 2011, quelques jours<br />

avant sa prestation de serment, le <strong>14</strong><br />

mai, et sur laquelle figure Michaël Joseph<br />

Martelly en lieu et place de Michel<br />

Joseph Martelly. Les journalistes et les<br />

membres des Religions pour la Paix ont<br />

prêté attention aux passeports exhibés<br />

par le président Martelly, dont un<br />

concernant un voyage qu’il aurait effectué<br />

le 21 novembre 2007. Alors que<br />

le Service de l’Immigration avait laissé<br />

entendre que Michel Joseph Martelly ne<br />

se trouvait pas sur la liste de voyageurs<br />

à cette date, les révélations du sénateur<br />

de l’Artibonite, Anick François Joseph,<br />

ont pourtant révélé que le musicien<br />

Sweet Micky devenu miraculeusement<br />

président d’Haïti aurait voyagé sur<br />

l’un des vols du 21 novembre 2007<br />

de l’American Airlines assurant le<br />

trajet Port-au-Prince-Miami. Martelly a<br />

montré son passeport sur lequel était<br />

apposé ce sceau de sortie, du 21 novembre<br />

2007.<br />

Dans la foulée, une autre observation<br />

importante se rapportant au<br />

nombre de passeports présentés à la<br />

presse avant leur acheminement au<br />

Sénat de la République représente le<br />

double des quatre livrets retrouvés au<br />

Service de l’Immigration par la Commission<br />

d’enquête. Le président de la<br />

commission sénatoriale d’enquête sur<br />

la nationalité des dirigeants, Moïse<br />

Jean-Charles, a fait savoir que les premières<br />

données relevées dans le cadre<br />

de l’étude des documents du président<br />

Martelly confirment la double identité<br />

de Michel Joseph Martelly également<br />

connu aux Etats-Unis sous le nom de<br />

Michael Joseph Martelly. Affirmant que,<br />

contrairement aux promesses du président<br />

du Sénat, Dieuseul Simon Desras,<br />

la commission ne sera pas en mesure<br />

de rendre ce lundi ses documents de<br />

voyage au locataire du Palais National<br />

Les 8 passeports haïtiens de Martelly<br />

à cause de la nécessité de poursuivre<br />

les investigations, et le Sénateur dénonciateur<br />

soutenir qu’un ensemble<br />

d’éléments troublants dénota des irrégularités<br />

surprenantes dans les documents<br />

de voyage déjà analysés.<br />

Un passeport émis au nom de M.<br />

Martelly en 1981 n’est arrivé à expiration<br />

qu’en 1993. Cette période de validité<br />

anormale était donc de douze ans<br />

alors que le service de l’immigration<br />

n’accorde que cinq ans d’utilisation au<br />

titulaire d’un passeport haïtien. Moïse<br />

Jean-Charles souligne également que<br />

sur les huit passeports soumis par le<br />

Président de la république à la commission<br />

spéciale, via la plateforme Religions<br />

pour la paix, seuls quatre sont<br />

enregistrés dans la base de données du<br />

service de l’immigration.<br />

De toute évidence, en dépit de la<br />

présentation de huit passeports présentés<br />

par le président Martelly le 8 <strong>Mars</strong><br />

<strong>2012</strong>, les suspicions autour de la nationalité<br />

étrangère du président Martelly<br />

restent et demeurent mais deviennent<br />

plus graves. La déclaration de<br />

l’ambassadeur sortant des Etats-Unis<br />

ne lève pas le doute sur la nationalité<br />

étrangère de Michaël Martelly, mais<br />

plutôt sur celle de Michel Martelly.<br />

Pour des raisons restées inconnues,<br />

l’ancien chanteur de Compas au pouvoir<br />

depuis dix mois aurait fait usage de<br />

cette deuxième identité dans des transactions<br />

immobilières aux Etats-Unis<br />

Suite à la page (15)<br />

Remontée spectaculaire de l’insécurité en Haïti<br />

Par Evens Pierre-Louis<br />

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KATOU<br />

ible des ex-militaires, sous la complicité<br />

tacite du président Michel Joseph Martelly,<br />

l’insécurité est montée d’un cran<br />

ces derniers jours en Haïti, particulièrement<br />

à la capitale. Des militants politiques,<br />

anciens responsables de l’Etat,<br />

directeur de média, des policiers, des<br />

chauffeurs de transport en commun,<br />

des citoyens entre autres ont perdu<br />

leur vie sous les balles assassines des<br />

malfrats qui sèment le deuil dans les<br />

familles haïtiennes.<br />

Le lundi 5 mars <strong>2012</strong>, le directeur<br />

de la radio Communautaire du<br />

plus grand bidonville du pays, Cité Soleil,<br />

Radio Boukman, Nelson Eliphète<br />

et plusieurs autres personnes ont été<br />

tuées par des individus armés de ladite<br />

cité. Le lendemain mardi 6 mars,<br />

deux autres personnes ont été assassinées<br />

par des bandits circulant à bord<br />

de motocyclettes. Il s’agissait de l’exgouverneur<br />

de la Banque de la République<br />

d’Haïti (BRH), Venel Joseph et de<br />

Wilner Cazeau. Le premier a été abattu<br />

à Musseau, une zone résidentielle, située<br />

à la hauteur de Bourdon, nord de<br />

la capitale et le second à la rue Christophe,<br />

au centre de Port-au-Prince, les<br />

deux à l’entrée de leur résidence.<br />

Le vendredi 9 mars, Jean-Baptiste<br />

Jean Philippe alias Samba Boukman,<br />

ancien porte-parole du mouvement<br />

de résistance au Bel-Air après le<br />

coup d’Etat-kidnapping du 29 février<br />

2004, membre de la Commission Nationale<br />

de Désarmement, Démantèlement<br />

et du Réinsertion (CNDDR) a été<br />

tué par balles à Delmas 95. Des individus<br />

armés circulant à moto l’ont attaqué,<br />

alors qu’il se trouvait derrière<br />

le volant de son véhicule, attendant<br />

l’arrivée de son enfant revenant de<br />

l’école. Atteint de 7 projectiles, Samba<br />

Boukman a rendu l’âme sur le Champ.<br />

L’assassinat de Samba Boukman est<br />

arrivé un jour après les déclarations de<br />

sénateurs de la République annonçant<br />

qu’il allait y avoir des bouleversements<br />

dans le pays, ce qui avait créé un vent<br />

de panique à la capitale le jeudi 8 <strong>Mars</strong><br />

dernier dans l’après-midi.<br />

Ce lundi matin 12 mars, après<br />

avoir dépossédé des policiers de leurs<br />

armes à la station de Port-de-Paix, située<br />

à l’entrée de Wharf de Jérémie, des<br />

bandits armés circulant à moto ont ouvert<br />

le feu sur une patrouille policière<br />

dans le quartier de La Saline, tuant un<br />

policier, répondant au nom de Casséus<br />

Serge. Celui-ci faisait partie de la 15e<br />

promotion de la Police nationale d’Haïti<br />

(PNH). Cette nouvelle a été confirmée<br />

par le directeur départemental de l’Ouest<br />

de la PNH, Michel-Ange Gédéon. Du<br />

même coup, un chauffeur assurant le<br />

trajet Port-au-Prince/Port-de-Paix a été<br />

également tué au volant d’un véhicule,<br />

dans la même zone. Il est décédé après<br />

avoir reçu plusieurs projectiles des<br />

bandits, tirés à bout portant. Plusieurs<br />

autres cas d’assassinat ont été signalés<br />

dans la zone métropolitaine de Port-au-<br />

Prince, particulièrement au centre de la<br />

capitale.<br />

De cette résurgence du phénomène<br />

de l’insécurité grandissante,<br />

à un moment de troubles politiques, le<br />

Réseau National de Défense des Droits<br />

Humains (RNDDH) a rendu public un<br />

rapport dans lequel, un bilan très lourd<br />

a été dressé.<br />

Au cours d’un rapport publié le<br />

8 mars dernier par le Réseau, 103 personnes<br />

ont été tuées majoritairement<br />

par balles et dans d’autres circonstances,<br />

liées au phénomène de l’insécurité.<br />

De janvier à février <strong>2012</strong>, 84 personnes<br />

ont été tuées tandis que 19 autres<br />

ont été tuées au début du mois de<br />

mars, a précisé Pierre Espérance qui intervenait<br />

sur une station de radio de la<br />

capitale. Des citoyens de Port-au-Prince<br />

ne cessent de se questionner sur cette<br />

brusque remontée de l’insécurité dans<br />

la zone métropolitaine. En signe de renforcement<br />

au rapport du RNDDH, des<br />

organismes étrangers dont le Brésil et la<br />

Canada ont conjointement avancé que<br />

le nombre de crimes dans les grandes<br />

villes d’Haïti a considérablement augmenté<br />

au cours des 6 derniers mois.<br />

Ces rapports qui côtoient dans le même<br />

sens les observations de l’opinion publique<br />

sur la question de l’insécurité,<br />

sont pourtant contraires à celui présenté<br />

par les autorités de la Minustah qui<br />

semblent être sérieusement appuyées<br />

par le président Martelly. Celui-ci a laissé<br />

entendre qu’il n’y a pas lieu de parler<br />

de remontée d’insécurité en Haïti.<br />

La position du chef de l’Etat sur<br />

la question de l’insécurité n’a fait que<br />

renforcer l’attitude déjà passive des soldats<br />

de la Minustah dans des cas flagrants<br />

d’insécurité où des gens se font<br />

dépouiller, tuer sans raison. Ainsi, dans<br />

ses rencontres hebdomadaires avec la<br />

presse, la Minustah via ses porte-parole,<br />

continue de minimiser la montée<br />

du climat de l’insécurité dans le pays :<br />

« La situation sécuritaire n’est pas trop<br />

grave en Haïti, et qu’il n’y a seulement<br />

que quelques cas de plus d’insécurité<br />

au cours de ces derniers jours. C’est<br />

totalement faux de dire qu’il y a une<br />

crise en matière de sécurité dans le pays<br />

», s’est contenté de dire Michel Martin,<br />

nouveau porte-parole de la police des<br />

Nations Unies en Haïti (UNPOL). ».<br />

Certains membres du corps législatif<br />

se montrent préoccupés par<br />

la situation qui prévaut dans le pays<br />

sur le plan sécuritaire. Le sénateur de<br />

l’Ouest, Steven Irvenson Benoit dit relever<br />

plusieurs sources d’où proviendrait<br />

cette remontée de l’insécurité. Le<br />

parlementaire a cité des cas de règlement<br />

de compte, liés au narcotrafic, le<br />

phénomène du banditisme, le fait que<br />

des hommes armés en treillis militaires<br />

soient présents dans plusieurs coins du<br />

pays, les manœuvres de diversion pour<br />

détourner l’attention sur certains problèmes<br />

et tenter en même temps d’en<br />

faire porter le chapeau à d’autres. « Il n’y<br />

Suite à la page (18)<br />

4<br />

<strong>Haiti</strong> Liberté/<strong>Haiti</strong>an Times<br />

Vol. 5, No. 35 • Du <strong>14</strong> au 20 <strong>Mars</strong> <strong>2012</strong>


aiti itian Liberté/<strong>Haiti</strong>an Times<br />

PB Times<br />

Twa fèy, Twa rasin O!<br />

Simagritudes et boulchitudes au palais national<br />

Bravo les comédiens ! Bravo les imposteurs !<br />

«simagri nan salon, simagri nan<br />

lachanm. konplotay [nan palè],<br />

tousa se menm bagay»<br />

Jazz des Jeunes<br />

«kafou woo, kafou sa, kafou wooo<br />

elas o, kafou woo pa wè y angaje»<br />

Manno Charlemagne<br />

Par Fanfan La Tulipe<br />

Dr. Kesler Dalmacy<br />

1671 New York Ave.<br />

Brooklyn, New York 11226<br />

Tel: 718-434-5345<br />

Le docteur de la<br />

Communauté Haïtienne<br />

à New York<br />

Le clown Michael était flanqué à sa gauche du lawon gòch, le sinistre,<br />

le cynique, sardonique et diabolique Thierry Mayard Paul au visage<br />

toujours dur et crispé. A sa droite plastronnait le requin international, le<br />

corrupteur trop bien connu de la presse africaine, Laurent Lamothe<br />

On se souvient sans doute de la<br />

chanson d’Aznavour : «les comédiens».<br />

Eh bien oui, le jeudi 7<br />

écoulé, tout Port-au-Prince, tout Haïti,<br />

toute la diaspora a eu l’occasion<br />

d’assister à cette lamentable, pitoyable,<br />

détestable, insupportable,<br />

méprisable, exécrable, abominable,<br />

navrante, repoussante, rebutante,<br />

attristante, écoeurante, perverse<br />

performance du triste comédien,<br />

musicien, ringard, baladin, cabotin,<br />

caboton, caboteux, cabotard nommé<br />

Joseph Michel Martelly, a.k.a Michael<br />

Martelly.<br />

Le clown Michael était flanqué<br />

à sa gauche du lawon gòch, le<br />

sinistre, le cynique, sardonique et<br />

diabolique Thierry Mayard Paul au<br />

visage toujours dur et crispé. A sa<br />

droite plastronnait le requin international,<br />

le corrupteur trop bien connu<br />

de la presse africaine, Laurent Lamothe,<br />

l’ami du président et prédateur<br />

de la Gambie, Yaya Jammah ;<br />

l’ami aussi du vieillard sénégalais<br />

retors, presque gaga, Abdoulaye<br />

Wade. Rehaussaient les pitreries<br />

de Michel Michèle Rosebonbon Michael<br />

Micaella Micky Micky Mouse<br />

Miguelito Miguelita Tuipetta Koulanguietta<br />

Joseph Martelly, le miteux,<br />

calamiteux, pouilleux, véreux,<br />

scrofuleux, bubonneux, phlegmoneux<br />

ambassadeur Kenneth Merten<br />

et son homologue de France, le<br />

sournois, fourbe, perfide, tortueux,<br />

Didier le Bret.<br />

On a eu l’éprouvante, affligeante,<br />

gênante, pesante, navrante surprise de<br />

voir la très respectable Michaëlle Jean,<br />

l’ex-gouverneure générale du Canada,<br />

aujourd’hui envoyée spéciale de<br />

l’UNESCO pour Haïti se tenir rèd chèch<br />

sur les tréteaux de saltimbanques qui<br />

ont donné la parade à grand renfort de<br />

mensonges, d’audace, de bluff, de culot,<br />

de toupet, d’effronterie, d’insolence,<br />

d’inconvenance, d’indécence et<br />

d’impudence. Bien sûr, parmi les médiocres<br />

histrions qui avaient dressé leur<br />

estrade de hardiesse et tendu leurs calicots<br />

de cynisme, d’outrecuidance, de<br />

sans-gêne, d’immoralité, et de scandaleuse<br />

malhonnêteté, il ne pouvait<br />

manquer l’encombrante, gênante et déplaisante<br />

patatpouf madame Sophie,<br />

le pouvoir dans le pouvoir.<br />

Après avoir parcouru les coins<br />

et recoins mal famés de la politique<br />

politichienne, les comédiens ont eu<br />

le tortueux savoir-faire de drainer à<br />

l’intérieur de leur roulotte-palais national<br />

tout un cortège en folie au<br />

sein duquel on pouvait remarquer<br />

toutes les têtes ministérielles : têtes<br />

de grenouilles, têtes de bœuf, têtes<br />

de chiens, têtes de cochons, têtes de<br />

vipères, têtes de sangsues, têtes de punaises,<br />

têtes de malfi ni, têtes de grigri,<br />

têtes de vautours, têtes de vampires,<br />

têtes de chacals, têtes de bêtes fauves,<br />

têtes bêtes, têtes bêbêtes, toutes bêtes<br />

à manger du foin et du fric, ainsi que<br />

quelques têtes de parlementaires : têt<br />

bika, têt kokolo, tèt zo (pa repete), tèt<br />

chanmòt, tèt bòbèch, tèt gridap, tèt grenn,<br />

tèt swa, tèt siwo, têtes de ti sousou.<br />

Les comédiens ont même eu la<br />

satanique, diabolique, méphistophélique,<br />

belzébuthique habileté de drainer<br />

un petit groupuscule de diables religieux<br />

qui s’agitaient dans un bénitier<br />

de «Religions pour la paix» : l’évêque<br />

des Nippes, Pierre André Dumas ; le<br />

chef de l’église anglicane, Mgr Jean<br />

Zaché Duracin, le pasteur Sylvain<br />

Exantus, président de la fédération<br />

protestante d’Haïti ; la mambo Evonie<br />

Auguste, représentante du vodou,<br />

tous unis dans un même élan de luciférienne,<br />

infernale, démoniaque et même<br />

démentielle complicité d’une burlesque,<br />

grotesque, clownesque, vaudevillesque<br />

mise en scène par un président au<br />

Martelly et Mario Dupuy<br />

comportement décidément bouffon,<br />

saugrenu, risible, alarmant, inquiétant<br />

et aberrant. Quelle pommade a pu rapporter<br />

Lamothe d’Afrique du Sud pour<br />

graisser la patte à ces fous de Jésus et<br />

d’Ogou Badagri ? Secret religieux. Onguent<br />

pour la paix.<br />

Sans s’y attendre, le pays s’est<br />

vu drainer, télévisuellement, vers une<br />

pièce de théâtre scabreuse, grossière,<br />

embarrassante, choquante, disgracieuse,<br />

vulgaire et indécente. L’ineffable<br />

Lucien Jura, s’est révélé être à<br />

la hauteur de son rôle de porte-parole<br />

souflantyou du président. Ancien présentateur<br />

«équilibré» à Signal FM, qui<br />

fut sournoisement, perfidement, trompeusement,<br />

insidieusement, obliquement,<br />

ruseusement proMartelly, il est<br />

aujourd’hui grassement récompensé<br />

pour ses anciennes, agaçantes, énervantes,<br />

irritantes, arrogantes, mesquines<br />

interventions à la radio. On l’a<br />

vu invitant les journalistes à s’approcher<br />

de la table où s’étalaient huit passeports<br />

de la honte : le suivant, kiyès<br />

ki te la avan. Avancez et joffrez. On<br />

ne touche pas aux passeports. Pas de<br />

photos. Gardez vos commentaires pour<br />

vous-même, on est quand même ici en<br />

démocratie.<br />

Un journaliste plutôt audacieux<br />

avait pris le risque d’une question :<br />

pourquoi chaque passeport a-t-il une<br />

couverture de couleur différente ? Jura<br />

qui s’était juré de ne répondre à aucune<br />

question finit par lâcher, après avoir<br />

esquissé un geste tuipant : ce sont les<br />

couleurs de l’arc-en-ciel présidentiel.<br />

Vous noterez que la première couverture<br />

est de couleur noire. Elle correspond<br />

à la période noire du président<br />

quand il se dopait, se cocaïnait et s’héroïnait.<br />

Les passeports allant du deuxième<br />

au sixième vont du gris foncé au<br />

gris clair. Ils représentent les différents<br />

périodes de désintoxication du chef de<br />

l’Etat. Aujourd’hui, à part un honteux<br />

problème de pension alimentaire pour<br />

un de ses enfants nés durant ses exploits<br />

sweetmykistes, il est clean. La<br />

septième couverture est de couleur bleu<br />

macoute, une teinte chérie du chef, et la<br />

huitième est, comme vous le voyez de<br />

couleur rose «sisi», vous avez compris.<br />

Malgré l’ordre intimé aux journalistes<br />

de se babouquetter la gueule, un<br />

mec, malgré qu’il fût trié sur le volet, se<br />

hasarda à poser une question, à voix<br />

basse, à Lucien Jura le courtisan :«les<br />

passeports paraissent neufs, ils sont<br />

neufs, ils sentent neufs, ils doivent<br />

être tout neufs». Pris de court, le petit<br />

adulateur courut s’enquérir auprès de<br />

son maître : « excellence, pardonnez<br />

ma hardiesse à vous faire part de cette<br />

observation d’un représentant du journal<br />

‘‘Zen Matin’’. Il a noté que les passeports<br />

paraissent neufs et même sentent<br />

neufs. Que dois-je répondre en tant<br />

que porte-parole de la présidence ?» Le<br />

grand comédien Michael après s’être<br />

assuré que l’ambassadeur meriken<br />

n’avait pas les oreilles en trompette<br />

glissa à son souflantyou : di l pou<br />

mwen ale l lanmèd, ak tout manman l.<br />

Jura gloussota un juron et communiqua<br />

le «compliment» au pauvre journaliste<br />

qui eut un haut le cœur, tressaillit, frémit,<br />

sauta, sursauta, soubresauta, tressauta,<br />

toussota, hoqueta, frissonna et<br />

éructa: gad oun ranyon prezidan !<br />

A un moment donné Ogou Badagri<br />

sembla vouloir chevaucher Evonie<br />

Auguste qui commençait à fredonner :<br />

bèbèbèbè, bèbèbè, nan kabrit o mwen<br />

di bèbèbèbè, houngan kabrit o…Monseigneur<br />

Pierre André Dumas pressentant<br />

une crise de possession eut des<br />

sueurs froides. Vite il réalisa le danger<br />

de voir le spectacle hollywoodien se<br />

convertir en une cérémonie lwa comme<br />

on en voit à Demanbre. Il se rapprocha<br />

de Vòvòn et dit: secula seculorum. Evonie<br />

crut entendre rhum et répliqua : ban<br />

m pa m san dous. Le prélat désorienté,<br />

déboussolé, désemparé, déséquilibré<br />

par la réaction équivoque de la mambo<br />

tira son chapelet, égrena deux ou trois<br />

Ave Maria et finit par lâcher : Dominus<br />

vobiscum tout fanm dous. C’est à ce<br />

prix de douceur (non équivoque) que<br />

le prélat réussit à calmer Badagri et<br />

Evonie. Et les comédiens purent ainsi<br />

reprendre le spectacle.<br />

S’amena le bòkyèr, le roublard,<br />

le malin, le renard, le rusé, le combinard,<br />

le madré, le matois, le malicieux,<br />

le machiavélique, le retors Kenneth<br />

Merten, homme de l’ombre monté au<br />

Le Nouvelliste<br />

soleil d’un voyou, ambassadeur de<br />

titre, homme des sales besognes de<br />

fait. Sans pudeur aucune, le malveyan<br />

grandan assurait :« Avec sa permission<br />

[de Michael], je vous informe que le<br />

Président Martelly n’est pas américain,<br />

il est haïtien». Sa seule présence avait<br />

vendu la mèche. Il s’agissait d’une<br />

grossière mascarade mal ficelée, made<br />

in USA et portant le sceau du «laboratoire»<br />

avec l’imprimatur du…Vatican.<br />

C’est difficile de dire que l’ambassadeur<br />

perdait ainsi sa crédibilité. Il n’en avait<br />

jamais eu. Comme ses prédécesseurs il<br />

avait été déjà démasqué par Wikileaks<br />

comme, un magouilleur, un fèzè je vèt.<br />

Nonobstant le grotesque et l’insolite<br />

de la déclaration de Merten, les<br />

spectateurs possédés par la médiocrité<br />

du spectacle applaudissaient à tout<br />

casser, en redemandaient et s’entêtaient<br />

à réclamer : encore ! encore !<br />

ba yo Micky, pòte plis paspò. Ce parterre<br />

d’applaudisseurs comptait bien<br />

sûr nombre d’adulateurs, flagorneurs,<br />

flatteurs, encenseurs, baratineurs, génuflecteurs,<br />

frotte-manche, frotte-cul,<br />

lèche-manche, lécheurs, lèche-bottes,<br />

lèche-fesses, lèche-culs. Même, un<br />

intellectuel, peut-être un mec du «Collectif<br />

NON» gesticula et trouillota dans<br />

un élan lèche-fessier : « vive Nicolas<br />

Boileau-Despréaux ! En vain contre un<br />

légendaire musicien Moïse Jean-Charles<br />

et ses lavalas se liguent. Toute macoute<br />

digne de Madame Adolphe pour Micky<br />

a les yeux de Sophie. Les gens de bien<br />

en corps ont beau le calomnier, les<br />

admiratrices de ses grouilladantes performances<br />

carnavalesques s’obstinent<br />

à l’admirer. Aussi, vive la grouiladoculture<br />

! Vive a.k.a !»<br />

Alors que les simagritudes semblaient<br />

toucher à leur fin, Roro Nelson<br />

s’approcha de la vedette du jour comme<br />

pour lui enlever la vedette. Se penchant<br />

vers lui, il lui dit à l’oreille : Micky,<br />

j’avais demandé à Mario Dupuis de<br />

préparer neuf passeports. N’est-ce pas<br />

qu’il n’y en a que huit sur la table, sa<br />

k pase ? Martelly de répondre tout en<br />

tuipant : «se konsa reskape Lavalas yo<br />

ye, en tout cas va demander à l’ambassadeur,<br />

n’est-ce pas lui qui a arrangé le<br />

show ? Fèzè a, li kenbe younn pou l<br />

mele m pi devan».<br />

Alors, on commença à remarquer<br />

un discret ballet, un vatevyen<br />

suspect entre Lamothe, Mayard Paul,<br />

Michael, Dupuy, Jura, l’ambassadeur<br />

et Roro. Le public sentit un malaise.<br />

Suite à la page (16)<br />

5<br />

<strong>Haiti</strong> Liberté/<strong>Haiti</strong>an Times<br />

Vol. 5, No. 35 • Du <strong>14</strong> au 20 <strong>Mars</strong> <strong>2012</strong>


Vol. Vol. 5, No. 5, No. 35 35 • Du • Du <strong>14</strong> <strong>14</strong> au au 20 20 <strong>Mars</strong> <strong>Haiti</strong> <strong>Mars</strong> <strong>2012</strong> Liberté/Ha<br />

<strong>2012</strong> H<br />

aitian Times PB<br />

Times<br />

Liberté/<strong>Haiti</strong>an <strong>Haiti</strong><br />

Kwonik Kreyòl<br />

Manifestasyon kont move<br />

fonksynnman biwo Leta<br />

yo nan vil Jakmèl<br />

Vandredi 9 mas <strong>2012</strong> la, plizyè<br />

santèn moun te manifeste<br />

nan vil Jakmèl, ki chita<br />

nan depatman Sidès la. Yo te<br />

pwoteste kont movè fonksyonnman<br />

biwo Leta yo, tankou :<br />

biwo elektrisite a, Lameri, biwo<br />

ONA, Lajistis ak tribinal yo epi<br />

ensekirite a k ap taye banda nan<br />

depatman an, nan dènye jou sa<br />

yo. Se sou apèl Mouvman pou<br />

Apiye Majorite a (MAM), ki genyen<br />

nan tèt li ansyen majistra<br />

vil Jakmèl la, Jackson Bellevue,<br />

ak pankat nan men yo, manifestasyon<br />

yo te pase nan plizyè<br />

ri, pou te denonse dirijan biwo<br />

Leta sa yo k ap vòlè lajan Leta<br />

epi popilasyon an pa ka jwenn<br />

sèvis l ap peye pou li.<br />

Lè manifestan yo te rive<br />

devan EDH Jakmèl la, yo te fè<br />

yon kanpe pou te mande responsab<br />

yo pran responsabilite<br />

yo, pou bay popilasyon an sèvis<br />

l ap peye pou li. Nan yon mesaj<br />

kòdonatè MAM lan te delivre, li<br />

te denonse ak tout fòs li tikras<br />

kouran y ap bay popilasyon<br />

an. Li fè konnen depi enjenyè<br />

Olivier Marcaisse enstale kòm<br />

direktè nan tèt EDH, nan mwa<br />

desanm 2011 lan, vil Jakmèl<br />

plonje nan fènwa : « Nouvo orè<br />

distribisyon sa a, nouvo direktè<br />

a mete an aplikasyon an, sòti<br />

1nè nan aprèmidi pou rive 2 zè<br />

nan maten, se yon krim kont<br />

popilasyon an nan vil Jakmèl<br />

epi orè sa a se youn nan faktè ki<br />

fè vin genyen plis ensekirite nan<br />

vil la. » Manifestan yo te dirije<br />

yo devan meri a, lè yo rive yo<br />

te tante fèmen pòt meri a, kote<br />

yo te fè konnen anplwaye yo<br />

pa genyen anyen ki serye pou<br />

byennèt popilasyon an. Se gras<br />

ak entèvansyon Lapolis ki fè<br />

pwotestatè yo pa t akonpli misyon<br />

sa a.<br />

Sou tout pakou manifestasyon<br />

an, moun yo t ap<br />

lanse anpil gwo pawòl piman<br />

bouk kont responsab yo nan<br />

biwo rejyonal yo « Office National<br />

d’Assurance Vieillesse<br />

(ONA), yo te egzije arestasyon<br />

2 direktè yo, Herno<br />

Jeudi ak Hector Noel yo di ki<br />

te detounen 13 milyon goud<br />

kotribyab Sidès yo. Manifestan<br />

yo te denonse otorite yo nan<br />

Deklarasyon Senatè Moise<br />

Jean-Charles !<br />

Men yon ti kozman Moise<br />

Jean Charles te fè ak Ayiti<br />

Libète : Sou Paspò Martelly yo<br />

gen youn nou wè so ki di li kite<br />

Ayiti, men nou pa wè kote li<br />

ale. Li kite Ayiti avèk yon paspò<br />

ayisyen, men li pa gen so kote<br />

li ale. Ansuit, ant 2003 pou<br />

2007, li pa te janm vwayaje, li<br />

pa te janm vin an Ayiti, alòske<br />

nou wè yon pakèt so ayisyen.<br />

- Gen yon pakèt fo so. Yo<br />

mete so yo, yo pa menm siyen<br />

nan yo.<br />

- Gen menm yon dizèn<br />

fo so.<br />

- Genyen paspò ki pa<br />

gen viza sou yo. Si ou gen<br />

yon paspò ki sou non Michel<br />

Moise Jean-Charles<br />

Martelly ki pa gen viza sou li, fòk ou ta gen yon kat rezidans oubyen yon paspò meriken ki<br />

pou pèmèt ou<br />

rantre Ozetazini,<br />

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vil Jakmèl patikilyèman lajsitis<br />

ki pa janm di anyen nan dosye<br />

sa a, pandan tout non moun ki<br />

t ap site nan zafè disparisyon<br />

gwo valè lajan sa a, toujou ap<br />

sikile libelibè, san kè sote nan<br />

vil Jakmèl. Sa k pi tris la, nan<br />

yon nòt biwo santral ONA, nan<br />

Pòtoprens te fè sòti, semèn ki<br />

sot pase a, yo fè konnen, se 23<br />

milyon goud ki te disparèt nan<br />

biwo rejyonal Jakmèl la. Men<br />

okenn dispozisyon pa janm<br />

pran pou mete men nan kòlèt<br />

vòlè ak chat sa yo, nan biwo<br />

Leta yo.<br />

Tout moun ka konstate<br />

sou gouvènman Sweet-Micky/<br />

Tèt Kale sa a nan zafè koripsyon,<br />

vòl ak detounman lajan Leta, li<br />

pote lamayòl la. N ap raple gwo<br />

kontra ki siyen pou plis pase 300<br />

milyon dola vèt pandan l te fèk<br />

monte sou pouvwa a, ki lage<br />

jounen jodi a ansyen Premye<br />

minis, Jean Max Bellerive nan<br />

rakonte. Plizyè milyon goud ki te<br />

fè wout kwochi nan Okay, nan<br />

lokazyon fèt Jele (Gelée) a, 23<br />

milyon goud nan ONA-Sidès la,<br />

pou n site sa yo sèlman.<br />

aloske Prezidan<br />

an ban nou paspò<br />

ki pa gen youn<br />

nan bagay sa yo.<br />

Ou prezante devan<br />

laprès, devan<br />

pèp ayisyen an<br />

yon kat rezidans<br />

Michael Martelly.<br />

Nou vin dekouvri<br />

nan paspò a kote<br />

yo mete yon so<br />

rezidans Michel<br />

Martelly.<br />

- Men lè li t<br />

ap montre bagay<br />

sa yo, li pa te<br />

montre yo pou<br />

monseyè avèk<br />

pastè Ezantus te<br />

pran yo pote ban<br />

nou, li sèlman t<br />

ap fè yon demonstrasyon<br />

medyatik.<br />

Monseyè a<br />

te konseye l pou<br />

pa prezante yo<br />

lè monseyè a te<br />

gade paspò yo.<br />

Suite à la p.(18)<br />

Yon gwo dife detwi kan<br />

Toussaint Louverture<br />

Nan kan sa a te genyen anviwon 120 fanmi, yo pèdi tout sa yo te posede, 96 tant boule<br />

rapyetè, 3 moun mouri kangrennen ak plizyè lòt blese<br />

Nan lannwit dimanch 11 pou<br />

louvri lendi 12 Mas <strong>2012</strong> la,<br />

yon gwo dife te eklate, bò 2 zè<br />

nan maten nan Kan deplase entèn<br />

viktim tranblemanntè 12 janvye,<br />

ki chita nan Lise Toussaint<br />

Louverture, nan ri Sentonore, nan<br />

kè kapital la.<br />

Nan kan sa a te genyen<br />

anviwon 120 fanmi, yo pèdi tout<br />

sa yo te posede, 96 tant boule rapyetè,<br />

3 moun mouri kangrennen<br />

e plizyè lòt blese, se nan kouri yo<br />

rive sove timoun yo. Prèske tout<br />

tant yo te gentan fin boule avan<br />

sèvis ponpye te rive nan zòn lan.<br />

Youn nan viktim zak kriminèl<br />

sanfwanilwa sa a te fè nou konnen<br />

: « Tout bagay mwen boule<br />

nèt, timoun yo pa ka al lekòl maten<br />

an. Tout kòb komès la boule la<br />

a. Anpil moun blese nan dife. Nou<br />

viktim tranblemanntè 12 janvye<br />

a, jounen jodi a nou viktim yon<br />

lòt fwa ankò ak zak kriminèl sa<br />

a, nou pa konnen sa pou nou fè.<br />

Nou mande otorite yo nan peyi a<br />

voye je gade nou. Nou pa konnen<br />

ki kote nou pral dòmi ak pitit<br />

nou.»<br />

Pandan jounen lendi 12<br />

mas la, ki fè egzakteman 2 zan<br />

2 mwa, viktim yo t ap pwoteste<br />

pou fè tande vwa yo, Lapolis<br />

te debake nan zòn nan, kraze<br />

maifestasyon viktim yo. Sepandan<br />

okenn nan gwo otorite<br />

yo, ki nan pouvwa santral la<br />

ak nan meri Pòtoprens pa t vin<br />

pote sekou bay viktim yo, se sèlman<br />

yon reprezantan Direksyon<br />

pwoteksyon sivil ki te vin fè yon<br />

ti pale ak viktim yo.<br />

Moun ki nan Kan Toussaint<br />

Louverture yo fè konnen<br />

depi kèk tan yo pa janm tande<br />

boula okenn ONG, menm ti gout<br />

dlo yo te konn ba yo, yo pa jwenn<br />

sa ankò, men kounye a se dife yo<br />

vin mete sou nou la a. Daprè bri<br />

k ap kouri nan dènye jou sa yo,<br />

gen plizyè lòt Kan, ki anba gwo<br />

menas dife, tankou kan ki nan<br />

Akasya, zòn Kriswa ak kan Mozayik<br />

nan Delma 30.<br />

N ap raple pou tout moun,<br />

nan mwa fevriye ki sot pase a,<br />

yon gwo dife te eklate nan kan<br />

ki te nan lekòl Ajantin Bèlgad,<br />

ki nan ri Saint-Martin, tout tant<br />

yo boule te genyen plis pase 300<br />

fanmi ki te viktim yon lòt fwa<br />

ankò. Jounen jodi a, nan yon moman,<br />

kote ki genyen anpil boulvèsman<br />

politik, kote ensekirite a<br />

ap vale teren tout lasent jounen,<br />

ansyen militè yo ap montre anba<br />

je tout moun awogans yo chak<br />

jou, swadizan mèt tè yo kote kan<br />

yo tabli ap fè tout sa yo kapab pou<br />

mete viktim yo deyò pou pran tè<br />

yo, se nan moman sa yo dife ap<br />

eklate nan kan yo e anpil bri ap<br />

kouri, dife pral eklate nan anpil<br />

lòt kan. Anpil moun ap poze tèt<br />

yo kesyon pou di, èske se pa yon<br />

politik pou fè viktim yo kouri kite<br />

kan yo, pou mèt tè yo ka pran tè<br />

yo. Kisa otorite yo nan peyi a ap<br />

fè pou frennen zak kriminèl sa yo<br />

e pote sekou bay popilasyon an.<br />

APLIKE KOUNYE A POU ANE ESCOLÈ<br />

<strong>2012</strong>-2013 LA<br />

Lefferts Gardens Charter School ap aksepte aplikasyon<br />

pou jadendanfan (timoun ki fèt an 2007), klas 1e ane,<br />

2èm ane ak 3èm ane. Dènye delè pou tout aplikasyon se<br />

2 avril <strong>2012</strong>.<br />

Rele nou nan 718-284-<strong>14</strong>80<br />

pou mande yon aplikasyon ou pou jwennn<br />

plis enfòmasyon.<br />

Reyinyon pou nou ka gen plis enfòmasyon sou pwogram lan: madi, 28 fevriye <strong>2012</strong>,<br />

6 - 7 diswa, madi, 13 mas <strong>2012</strong>, 9 – 10 dimaten, jedi, 15 mas <strong>2012</strong>, 6 – 7 diswa,<br />

samdi, 17 mas <strong>2012</strong>, 11 dimaten - 12 midi (bileng). Tanpri rele biwo LGCS la nan<br />

(718) 284-<strong>14</strong>80 pou rezève plas ou nan reyinyon yo.<br />

Lefferts Gardens Charter School<br />

601 Parkside Avenue<br />

Brooklyn, NY 11226<br />

Ale nan www.leffertsgardens.org pou nou jwenn aplikasyon an.<br />

6<br />

<strong>Haiti</strong> Liberté/<strong>Haiti</strong>an Times<br />

Vol. 5, No. 35 • Du <strong>14</strong> au 20 <strong>Mars</strong> <strong>2012</strong>


aiti itian Liberté/<strong>Haiti</strong>an Times<br />

PB Times<br />

Perspectives<br />

Ces « sénateurs » qui<br />

ont fait courir la ville<br />

Les « sénateurs » Benoît et Lambert ont fait courir toute la ville<br />

Par J. Fatal Piard<br />

« Dans 48 heures, je dis bien<br />

dans 48 heures pral gen yon kouri».<br />

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3 <br />

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<br />

Dans 48 heures, je dis bien<br />

dans 48 heures pral gen yon kouri».<br />

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<br />

d’incitation à la violence ».<br />

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De Charybde en Silla<br />

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<br />

« Madame Issa vous savez déjà<br />

à quel point je vous adore. Madame<br />

Manigat vous savez bien que vous<br />

êtes ma tendre maman. Ainsi donc,<br />

vous ne sauriez douter de cet amour<br />

incommensurable que votre fils cultive<br />

pour vous. De grâce détalez et rentrez<br />

chez vous. Car un grand danger plane<br />

sur toute la capitale. Quand à moi il<br />

se peut que je sois abattu dans deux<br />

heures. Cependant, si c’est à ce prix<br />

que je dois payer mon engagement<br />

envers le peuple je n’éprouve aucun<br />

remords. Abattez-moi quand vous<br />

voulez, où vous voulez ».<br />

<br />

<br />

Chefs d’entreprises, de<br />

grâce relâchez tout de suite vos employés<br />

pour diminuer le nombre de<br />

victimes. En tant que Sénateur responsable,<br />

je ne saurais manquer à mes<br />

responsabilités en vous exhortant à<br />

la prudence. Car le spectre de la violence<br />

organisée pèse lourdement sur la<br />

capitale. Habitants de Port-au-Prince,<br />

rentrez chez vous, pour pouvoir écouter<br />

la déclaration que le président va<br />

faire à 4 heures ».<br />

<br />

Pral gon kouri, pral<br />

gon kouri, pral gen kouri nan peyi sa<br />

a pral gon kouri <br />

<br />

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<br />

Sur la Question de Couleur<br />

Par Ghislaine et André Charlier<br />

L <br />

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<br />

« Le commissaire du gouvernement<br />

est libre d’exprimer ses opinions aussi<br />

puériles qu’elles puissent être. Ce n’est<br />

que par la voie de la presse que je suis<br />

informé qu’une demande émanant du<br />

Ministère de la Justice aurait fait état<br />

de comparution de certains sénateurs<br />

par devant le parquet de Port-au-<br />

Prince » .<br />

<br />

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Suite à la page (16)<br />

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AVIS<br />

A Monsieur Etienne<br />

Télémaque<br />

Etant donné que vous, Etienne Télémaque, en vingt-huit<br />

ans, vous vous êtes toujours désintéressé de moi votre<br />

fils Thierry, né le 30 décembre 1983 à Montréal, d’une<br />

relation avec ma mère, Jacqueline Blanc, je vous<br />

demande instamment par la présente, en accord avec<br />

ma mère, de me libérer dorénavant de votre nom TÉLÉ-<br />

MAQUE, afin que je puisse porter le nom de famille de<br />

ma mère.<br />

Ayant trop souffert de cette situation, surtout quand<br />

vous aviez dit à ma mère il y a de cela 28 ans en ce qui<br />

me concerne : « même quand j’aurais de l’argent,<br />

Thierry ne recevra pas un sou de moi, sauf le nom Télémaque<br />

», je trouve que porter votre nom est une humiliation.<br />

De ce fait, je vous écris cette note pour vous<br />

demander de me décharger de ce fardeau que je trouve<br />

honteux non seulement pour moi mais également pour<br />

ma mère.<br />

Je vous demande, cette fois, de prendre votre responsabilité<br />

auprès du gouvernement Canadien pour donner<br />

satisfaction à ma requête.<br />

Vous pouvez bien me contacter à ce sujet uniquement<br />

à cette adresse électronique : redgblanc@yahoo.ca<br />

Fait à Brooklyn, NY le samedi 3 mars <strong>2012</strong><br />

Thierry Télémaque<br />

Jacqueline Blanc<br />

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souflantyou.<br />

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NDLR. Le Code d’Hammourabi<br />

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7<br />

<strong>Haiti</strong> Liberté/<strong>Haiti</strong>an Times


Vol. Vol. 5, No. 5, No. 35 35 • Du • Du <strong>14</strong> <strong>14</strong> au au 20 20 <strong>Mars</strong> <strong>Haiti</strong> <strong>Mars</strong> <strong>2012</strong> Liberté/Ha<br />

<strong>2012</strong> H<br />

Perspectives<br />

Coopération Sud/sud: Rencontre<br />

bilatérale de Solidarité Venezuela-Haïti<br />

Martelly, l’épreuve des faits<br />

Le ministre Laurent Lamothe (à droite) et le vice-ministre des Affaires<br />

étrangères du Venezuela, le Dr. Temir Porras (à gauche)<br />

Par Yves Pierre-Louis<br />

P -<br />

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L’Ambassadeur du Venezuela<br />

Pedro Antonio Canino Gonzalez<br />

The Bible Speaks<br />

Academy<br />

5205 Foster Avenue, Brooklyn, NY 11203<br />

Preschool & Kindergarten<br />

We have a few rare openings and are now accepting applications! The Bible Speaks Academy<br />

offers a happy, safe and loving environment for you to leave your children for the day. Our<br />

prices are reasonable, our staff is highly qualified and our location provides a feeling of<br />

security and familiarity for the children.<br />

Take a look at the amenities we offer:<br />

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Registration throughout the year<br />

For more information call:<br />

718-629-4009<br />

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L’Ambassadeur cubain, Ricardo<br />

Sotero García Nápoles<br />

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Suite à la page (<strong>14</strong>)<br />

RADIO<br />

PA NOU<br />

1685 Nostrand Avenue<br />

Brooklyn, NY 11226<br />

67 Khz<br />

www.radyopanou.com<br />

Depuis 2002<br />

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Fondateur: Jude Joseph<br />

Bureau:<br />

(718) 940- 3861<br />

Studio:<br />

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(718) 469- 8511<br />

Plus on avance dans le film, plus on a l’impression qu’on ouvre une<br />

boîte de pandore. Même les principaux acteurs se sont étonnés. Ils ne<br />

s’attendaient pas, semble-t-il, à ce qui ressemble fort à un mille-feuille<br />

Par Catherine Charlemagne<br />

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Radio Optimum – 93.1 sca<br />

La direction et le personnel de la<br />

Radio Optimum remercient<br />

chaleureusement leur audience et<br />

annoncent à tous ceux qui ont perdu<br />

leur contact que depuis plus de deux<br />

ans, la Radio Optimum travaille<br />

quotidiennement sur la fréquence de<br />

93.1 sca.<br />

Vous avez aussi la possibilité de la<br />

capter sur le site www.radiooptimum.com<br />

et bientôt sur<br />

www.radiooptimuminter.com<br />

Captez chaque jour, à toutes les<br />

heures le 93.1 sca.<br />

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Suite à la page (<strong>14</strong>)<br />

8<br />

<strong>Haiti</strong> Liberté/<strong>Haiti</strong>an Times


aiti itian Liberté/<strong>Haiti</strong>an Times<br />

PB Times<br />

This Week in <strong>Haiti</strong><br />

Double Nationality:<br />

Presidential Press Conference Seeking<br />

to Dispel Doubts Increases Them<br />

The Spectacular Rise of<br />

Insecurity in <strong>Haiti</strong><br />

by Evens Pierre-Louis<br />

by Kim Ives<br />

“With the permission that the President<br />

has just given me, I can inform<br />

you that President Martelly is not<br />

American, he is <strong>Haiti</strong>an.”<br />

Thus spoke U.S. Ambassador to<br />

<strong>Haiti</strong> Kenneth Merten at <strong>Haiti</strong>’s<br />

National Palace during a Mar. 8 press<br />

conference which was supposed to lay<br />

to rest persistent charges that President<br />

Joseph Michel Martelly holds or<br />

held U.S. citizenship.<br />

If the charge proves true, “double<br />

nationality” would disqualify him<br />

from holding office because the <strong>Haiti</strong>an<br />

Constitution requires presidential<br />

candidates to have “never” renounced<br />

their <strong>Haiti</strong>an citizenship.<br />

The problem is that Ambassador<br />

Merten only used the present<br />

tense, not eliminating the possibility<br />

that Martelly may have been a U.S.<br />

citizen at some point in the past, say<br />

members of <strong>Haiti</strong>’s Special Senate<br />

Commission investigating the charges<br />

of double nationality against Martelly<br />

and 38 other high government officials.<br />

“We haven’t asked about that<br />

yet, but we will,” said Sen. Moïse<br />

Jean-Charles, who heads the Senate<br />

Commission now examining the<br />

eight <strong>Haiti</strong>an passports, spanning the<br />

years from 1981 to the present, which<br />

Martelly presented at the press conference.<br />

Haïti Liberté spoke by telephone<br />

to U.S. State Department officials in<br />

Washington, seeking clarification of<br />

Ambassador Merten’s statement and<br />

whether Martelly has ever held U.S.<br />

citizenship. They refused to speak on<br />

the record and pointed to Ambassador<br />

Merten’s statement as the State Department’s<br />

“final word” on the subject.<br />

“I can also add that I was with<br />

him [President Martelly] and the<br />

First Lady when he surrendered his<br />

[U.S.] residency card, when he handed<br />

it to the Consulate and we gave<br />

him a visa,” Merten continued.<br />

Ironically, this revelation raised<br />

new concerns that Martelly may<br />

have lied to election authorities about<br />

whether he was compliant with the<br />

Constitution’s requirement that presidential<br />

candidates reside in <strong>Haiti</strong> for<br />

five years prior to running for office.<br />

“How can you meet the residency<br />

requirement to run for President<br />

in <strong>Haiti</strong> when you meet the requirements<br />

to be a U.S. resident and<br />

hold a valid U.S. green card?” asked<br />

Sen. Moïse. “ You can’t have it both<br />

ways.”<br />

Martelly’s holding of a U.S. residency<br />

card would seem to preclude<br />

the possibility that he was a U.S. citizen.<br />

However, Sen. Moïse and his<br />

colleagues have discovered numerous<br />

irregularities with the passports that<br />

President Martelly presented to the<br />

press, keeping alive questions about<br />

possible double nationality.<br />

“We see stamps [in the <strong>Haiti</strong>an<br />

passports] showing that he left <strong>Haiti</strong>,<br />

but we don’t see stamps [in them] for<br />

where he went,” Sen. Moïse told Haïti<br />

Liberté. “Then, from 2003 to 2007,<br />

he never traveled, he never came to<br />

<strong>Haiti</strong>, while we see a lot of <strong>Haiti</strong>an<br />

stamps [in the passports]. They<br />

stamped them, but they didn’t even<br />

sign them. There’s about a dozen<br />

President Michel Martelly presenting his <strong>Haiti</strong>an passports at a press<br />

conference at the National Palace on Mar. 8. He is flanked by his Prime<br />

Minister nominee Laurent Lamothe (left) and Interior Minister Thierry<br />

Mayard-Paul<br />

fake stamps.”<br />

Sen. Moïse also charged that<br />

“there are passports which don’t<br />

have visas. If you have a passport<br />

which is in the name of Michel Martelly<br />

which doesn’t have a visa in<br />

it, you’d have to have a residency<br />

card or a U.S. passport to enter the<br />

United States. But he gave us a passport<br />

which didn’t have either of these<br />

things.”<br />

There are also contradictions<br />

with some U.S. documents listing the<br />

president’s name as Michael Joseph<br />

Martelly, rather than Joseph Michel<br />

Martelly, Moïse said.<br />

The mystery was deepened<br />

by a trip which Martelly made from<br />

<strong>Haiti</strong> to Miami on Nov. 21, 2007, a<br />

journey which Sen. Annick Joseph<br />

had revealed last week. The Senate<br />

Commission had been told by several<br />

people it interviewed that Michel<br />

Martelly was on an American Airlines<br />

flight that day.<br />

“The President sent [the executive’s<br />

liaison in charge of relations<br />

with the Parliament, Ralph Ricardo]<br />

Theano to us, and he swore that on<br />

Nov. 21, 2007 he was at a seasonal<br />

celebration (fèt chanpèt) with President<br />

Martelly who was performing<br />

[his konpa music act] in <strong>Haiti</strong>, that<br />

the president did not travel,” Sen.<br />

Moïse said. “We went to immigration,<br />

they gave us all the travel manifests<br />

for every single flight which traveled<br />

that day, and they told us the<br />

president did not travel. Everybody<br />

around the president said no, he<br />

didn’t travel.... Then the president<br />

himself shows at the press conference<br />

a passport with a <strong>Haiti</strong>an stamp indicating<br />

that yes, he did travel on<br />

Nov. 21 [2007]. Now the Immigration<br />

Director is saying that he has to<br />

find the person who put that stamp.”<br />

The passport in question also<br />

appears to have a U.S. entry stamp<br />

on Nov. 21, 2007 but Moïse is suspicious.<br />

“I do not believe it is authentic,”<br />

he said.<br />

The Senate Commission is<br />

also perplexed by and looking into a<br />

passport that was apparently issued<br />

to Martelly in 1981 and expired in<br />

1993, a duration of 12 years. Most<br />

<strong>Haiti</strong>an passports have a maximum<br />

duration of five years.<br />

Furthermore, the Immigration<br />

department has records of issuing<br />

only four passports to Martelly over<br />

the years, not the eight he presented,<br />

the commission says.<br />

According to Sen. Moïse, President<br />

Martelly never intended to turn<br />

over to the Senate Commission the<br />

passports brandished at the Mar. 8<br />

press conference. For months, he had<br />

defied the Senate Commission, saying<br />

it had no authority to demand his<br />

passports, which would remain, as he<br />

said in one press conference, “in the<br />

President’s pocket.”<br />

But Martelly’s intransigence<br />

began to create the public perception<br />

that he was hiding something,<br />

and finally a delegation of “Religious<br />

Leaders for Peace” convinced him to<br />

make public his passports and break<br />

the stand-off. The delegation, which<br />

sat around him at the press conference<br />

included the Catholic Bishop of<br />

Nippes, Pierre André Dumas, the Rev.<br />

Sylvain Exantus of <strong>Haiti</strong>’s Protestant<br />

Federation, Bishop Jean Zaché Duracin,<br />

the head of the Episcopal Church,<br />

mambo (vodou priestess) Evoie Auguste<br />

representing the Vodou sector,<br />

and the Rev. Clément Joseph of the<br />

Mission of Churches in <strong>Haiti</strong>.<br />

But President Martelly had only<br />

wanted to make a “media show” with<br />

the passports, not turn them over to<br />

the Senate Commission, according to<br />

Sen. Moïse.<br />

“I am giving these to you for<br />

verification, but you cannot walk<br />

away with them,” Martelly said when<br />

giving the passports to Bishop Dumas.<br />

“But Pastor Exantus said that<br />

they could not invite him to something<br />

to use him for a mascarade,<br />

and it was the pastor who brought<br />

the passports to us,” on Mar. 9, said<br />

Moïse.<br />

At the time of the press conference,<br />

three senators allied to Martelly<br />

resigned from the investigating<br />

commission: Joseph Lambert, Youri<br />

Latortue and Yvon Buissereth. Lambert<br />

and Latortue charged that the<br />

commission, which they had led for<br />

several weeks, was part of a “destabilization<br />

campaign” and that there<br />

was “no evidence” to support the U.S.<br />

citizenship questions swirling around<br />

Martelly.<br />

Senate President Dieuseul Simon<br />

Desras had said that Martelly’s<br />

passports would be returned on Mar.<br />

12, but Sen. Moïse now says that the<br />

Commission’s senators will be holding<br />

onto the passports “indefinitely” until<br />

they get answers to their questions<br />

about them.<br />

As political unrest grows and<br />

ex-soldiers openly remobilize<br />

with the tacit complicity of President<br />

Joseph Michel Martelly, insecurity<br />

is skyrocketing in recent<br />

days around <strong>Haiti</strong>, particularly in<br />

the capital.<br />

A political activist, a former<br />

Central Bank official, a media director,<br />

a bus-driver, and a policemen<br />

are among the citizens who<br />

have lost their lives to the bullets<br />

of murderous thugs.<br />

On Monday, Mar. 5, gunmen<br />

shot to death Eliphète Nelson, the<br />

director of Radio Boukman, and<br />

several other victims. Radio Boukman<br />

is the community radio of Cité<br />

Soleil, the country’s largest slum,<br />

in Port-au-Prince. Nelson was shot<br />

after a gang stopped his car near<br />

the “Hands Together” school in the<br />

Bois Neuf neighborhood of Cité Soleil.<br />

The next day, Tuesday, Mar.<br />

6, bandits riding on a motorcycle<br />

killed two other people: Venel Joseph,<br />

80, the former Governor of<br />

the Bank of the Republic of <strong>Haiti</strong><br />

(BRH) under Jean-Bertrand Aristide<br />

(2001-2004), and Wilner<br />

Cazeau. Joseph was shot in Musseau,<br />

a residential area located in<br />

the heights of the capital’s Bourdon<br />

neighborhood. Cazeau was gunned<br />

down on Rue Christophe, in downtown<br />

Port-au-Prince. Both men<br />

were entering their homes.<br />

On Friday, Mar. 9, Jean-Baptiste<br />

Jean Philippe, alias Samba<br />

Boukman, was shot to death behind<br />

the wheel of his car in capital’s<br />

Delmas 95 neighborhood. Samba<br />

Boukman was a former spokesman<br />

for the resistance movement in<br />

Bel-Air after the coup-kidnapping<br />

of Feb. 29, 2004, and later a member<br />

of the National Commission for<br />

Disarmament, Dismantlement and<br />

Reintegration (CNDDR). Gunmen<br />

on a motorcycle attacked him as<br />

he was waiting in his car to pick up<br />

his child from school. Hit by seven<br />

bullets in the face, Samba Boukman<br />

died at the scene.<br />

Samba Boukman’s assassination<br />

came a day after two senators<br />

said on the radio that there will<br />

be upheavals in the country. The<br />

statements created a panic in the<br />

capital last Thursday, Mar. 8 in the<br />

afternoon.<br />

On the morning of Monday,<br />

Mar. 12, nine gunmen on three<br />

motorcycles attacked police officers<br />

in their post located at the bus station<br />

for Port-de-Paix near the entrance<br />

to the Jérémie Wharf, near<br />

the border of the capital’s La Saline<br />

neighborhood. They killed one policeman<br />

named Serge Casséus.<br />

The gunmen also killed the<br />

driver of a Port-au-Prince-to-Portde-Paix<br />

bus, who died at the wheel<br />

of the vehicle after being shot several<br />

times at close range.<br />

Several other murders have<br />

been reported in the past week in<br />

metropolitan Port-au-Prince, particularly<br />

in the capital’s center.<br />

In the midst of this crime<br />

wave, the National Network for the<br />

Defense of Human Rights (RND-<br />

DH) released a report on Mar. 8.<br />

The Belair community leader<br />

known as Samba Boukman (Jean-<br />

Baptiste Jean Philippe) was shot at<br />

the wheel of his car when picking<br />

up his child from school<br />

The report states that in <strong>2012</strong>, 103<br />

people have been killed, mostly by<br />

guns. From January to February<br />

<strong>2012</strong>, 84 people were killed, and<br />

19 others were killed at the beginning<br />

of March, said RNDDH director<br />

Pierre Esperance.<br />

Meanwhile, researchers<br />

Athena Kolbe and Robert Muggah,<br />

with the support of Canadian<br />

and Brazilian organizations, issued<br />

a report that said “the number of<br />

crimes committed in major cities<br />

of <strong>Haiti</strong> has increased dramatically<br />

over the last six months.”<br />

But the <strong>Haiti</strong>an government<br />

and the U.N. Mission to Stabilize<br />

<strong>Haiti</strong> (MINUSTAH) downplay talk<br />

of a rise in crime.<br />

“There is nothing alarming,<br />

there is nothing at the level<br />

that might suggest there is a crisis,”<br />

said Michael Martin, the new<br />

spokesman for the UN police in<br />

<strong>Haiti</strong> (UNPOL). “We want to reassure<br />

the public there is no crisis<br />

currently underway at the level of<br />

the criminality.”<br />

Some lawmakers are very<br />

worried about the escalating insecurity.<br />

Senator of the West Department,<br />

Steven Benoit, identified<br />

several sources contributing to the<br />

upsurge, including turf wars and<br />

the settling of scores related to drug<br />

trafficking, armed men in military<br />

fatigues training in many parts of<br />

the country, diversionary tactics to<br />

draw attention from urgent problems,<br />

and general banditry.<br />

“One need only see the<br />

streets emptied after dark at night<br />

to get a sense of the insecurity and<br />

fear that reigns over the city,” said<br />

Sen. Benoit.<br />

Garry Desrosiers, the deputy<br />

spokesman for the <strong>Haiti</strong>an National<br />

Police (PNH) said the force was<br />

working to combat insecurity in<br />

Port-au-Prince and surrounding areas.<br />

He announced new measures<br />

as part of the second phase of the<br />

PNH’s Operation Dragon.<br />

Meanwhile, MINUSTAH’s<br />

civilian chief Mariano Fernandez<br />

Amunategue was defensive, saying<br />

“no one can speak of increased<br />

insecurity without having first<br />

carried out an annual comparative<br />

assessment of the cases reported.”<br />

But the assurances of <strong>Haiti</strong>an<br />

and MINUSTAH authorities provide<br />

little comfort to <strong>Haiti</strong>ans who<br />

are deeply fearful about the clear<br />

rise of murder, robbery and other<br />

crimes around <strong>Haiti</strong> and its capital.<br />

9<br />

<strong>Haiti</strong> Liberté/<strong>Haiti</strong>an Times<br />

Vol. 5, No. 35 • Du <strong>14</strong> au 20 <strong>Mars</strong> <strong>2012</strong>


Vol. Vol. 5, No. 5, No. 35 35 • Du • Du <strong>14</strong> <strong>14</strong> au au 20 20 <strong>Mars</strong> <strong>Haiti</strong> <strong>Mars</strong> <strong>2012</strong> Liberté/Ha<br />

<strong>2012</strong> H<br />

feature<br />

LA SAGA DE BRADLEY MANNING, JULIA<br />

ÉCRIRE UNE CHANSON<br />

« Les avocats de la défense disent<br />

que Manning était à l’évidence un<br />

jeune soldat perturbé, que l’armée<br />

n’aurait jamais dû envoyer en Irak<br />

auquel accorder l’accès à des documents<br />

classifiés lorsqu’il était en<br />

poste là-bas... Ils disent qu’il était<br />

dans un état émotionnel fragile, en<br />

partie parce qu’il était un soldat gay<br />

à une époque où les homosexuels ne<br />

pouvaient pas faire officiellement<br />

partie des forces armées US. » (Associated<br />

Press, 3 février)<br />

Par William BLUM<br />

Il est malheureux et troublant<br />

que les avocats de Bradley Manning<br />

aient choisi une telle ligne de défense,<br />

basée sur l’idée que ce sont les<br />

problèmes personnels et les déboires<br />

qui étaient à l’origine de sa motivation<br />

pour remettre des centaines de<br />

milliers de documents classifiés du<br />

gouvernement à Wikileaks. Ils ne<br />

devraient pas le présenter comme ils<br />

le présentent pas plus que Bradley<br />

ne devrait être jugé comme un criminel<br />

ou un traître. Il devrait être salué<br />

comme un héros national. Oui, même<br />

lorsque les avocats s’adressent à un<br />

cerveau militaire. Autant essayer de<br />

pénétrer ce cerveau et d’y trouver le<br />

meilleur côté de la personne qui y vit.<br />

Bradley aussi porte un uniforme.<br />

Voici ce que dit Bradley, lors<br />

d’une conversation via internet : « Si<br />

vous aviez libre accès à des réseaux<br />

classifiés... et que vous trouviez des<br />

choses incroyables, terribles... des<br />

choses qui appartiennent au domaine<br />

public, pas à un serveur stocké<br />

quelque part dans un pièce sombre à<br />

Washington DC … que feriez-vous ?<br />

… Dieu sait ce qui arrivera maintenant.<br />

J’espère que ça provoquera des<br />

discussions, des débats, des réformes<br />

partout dans le monde... Je veux<br />

que les gens connaissent la vérité...<br />

parce que sans information, on ne<br />

peut prendre en tant que public des<br />

décisions en toute connaissance de<br />

cause. »<br />

Est-ce que ces phrases vous<br />

donnent l’impression d’avoir été<br />

écrites par une personne dérangée<br />

? Le Tribunal de Nuremberg et les<br />

Conventions de Genève ne mentionnent-ils<br />

pas ce devoir supérieur<br />

à la simple obéissance à son gouvernement,<br />

le devoir de dénoncer les<br />

crimes de guerre commis par ce gouvernement<br />

?<br />

En-dessous vous trouverez une<br />

liste de révélations trouvées dans<br />

les câbles et vidéos du Département<br />

d’Etat. Pour avoir révélé des comportements<br />

embarrassants et bien plus<br />

coupables, Bradley Manning de l’Armée<br />

des Etats-Unis et Julian Assange<br />

de Wikileaks passeront peut-être le<br />

reste de leur vie dans un donjon moderne,<br />

dont une partie à subir cette<br />

forme subtile de torture appelé « isolement<br />

». Certes, il a été dit que les<br />

mauvais traitements infligés à Manning<br />

avaient pour objectif de l’obliger<br />

à témoigner contre Assange et de<br />

l’impliquer. Des dizaines de membres<br />

des médias US et des officiels ont<br />

appelé à l’exécution ou à l’assassinat<br />

de Julian Assange. Sous la nouvelle<br />

loi National Defense Authorization<br />

Act, Assange pourrait être enlevé et<br />

assassiné. Dans quel siècle vivonsnous<br />

? Dans quel monde ?<br />

Ce fut après la publication des<br />

crimes de guerre américains tels que<br />

décrits dans la vidéo « collateral murder<br />

» et les documents publiés dans<br />

la série « Iraq War Logs », rendus<br />

publics par Manning et Wikileaks,<br />

que les Irakiens ont refusé d’exempter<br />

les forces US de toute poursuite<br />

en justice pour les crimes futurs. La<br />

vidéo montre un hélicoptère américain<br />

en train de tuer sans discernement<br />

plusieurs civils et deux journalistes<br />

de Reuters, et blesser deux<br />

jeunes enfants, tandis que les pilotes<br />

de l’appareil poussent des cris de joie<br />

comme si leur attaque au cœur d’une<br />

banlieue de Bagdad n’était qu’un jeu<br />

vidéo.<br />

L’insistance du gouvernement<br />

irakien à exercer leur juridiction sur<br />

les soldats américains en cas de violations<br />

de la loi irakienne – quelque<br />

chose que les Etats-Unis n’acceptent<br />

pour ainsi dire jamais dans les nombreux<br />

pays où leurs troupes sont<br />

basées – a forcé la main de l’administration<br />

Obama qui a dû retirer les<br />

dernières troupes du pays.<br />

Si Manning avait commis un<br />

crime de guerre en Irak à défaut de<br />

les révéler, il serait un homme libre<br />

aujourd’hui, comme des centaines de<br />

milliers de soldats américains coupables<br />

de crimes véritablement odieux<br />

dans des villes comme Haditha, Fallujah,<br />

et d’autres lieux aux noms qui<br />

resteront chargés d’infamie dans le<br />

pays de l’ancienne Mésopotamie.<br />

A part d’avoir joué un rôle dans la<br />

fin de l’affreuse guerre en Irak, les<br />

révélations de Wikileaks ont aidé à<br />

déclencher le Printemps Arabe, en<br />

commençant par la Tunisie.<br />

Lorsque les Tunisiens ont lu ou<br />

entendu que les câbles US révélaient<br />

toute l’étendue de la corruption et le<br />

niveau de décadence de la famille au<br />

pouvoir – un long câble détaillé était<br />

intitulé « corruption en Tunisie : ce qui<br />

est à toi est à moi » - que le soutien<br />

de Washington à Ben Ali n’était pas<br />

vraiment très ferme, et que les Etats-<br />

Unis ne soutiendraient pas la régime<br />

en cas de soulèvement populaire, ils<br />

sont descendus dans les rues.<br />

Voici un échantillon de certaines<br />

révélations de Wikileaks qui<br />

pourraient être utiles aux peuples :<br />

- En 2009, un diplomate japonais,<br />

Yukiya Amano, est devenu le<br />

chef de l’Agence Internationale pour<br />

l’Energie Atomique, une agence qui<br />

joue un rôle important dans l’enquête<br />

sur le nucléaire iranien pour déterminer<br />

si l’Iran cherche à développer<br />

l’arme nucléaire ou non. Un câble de<br />

l’ambassade US d’octobre 2009 dit<br />

qu’Amano « a lourdement insisté sur<br />

son soutien aux objectifs stratégiques<br />

US pour l’agence. Amano a rappelé<br />

à plusieurs reprises à l’ambassadeur<br />

(US) … qu’il était solidement implanté<br />

dans le camp US sur toutes<br />

les questions stratégiques, des nominations<br />

aux hauts postes jusqu’au<br />

traitement de la question nucléaire<br />

iranienne ».<br />

- La Russie a nié les affirmations<br />

US selon lesquelles les missiles<br />

iraniens pouvaient atteindre<br />

l’Europe.<br />

- l’enquête officielle du gouvernement<br />

britannique sur son implication<br />

dans la guerre en Irak a<br />

été gravement compromise par la<br />

promesse du gouvernement de protéger<br />

l’administration Bush au cours<br />

de l’enquête.<br />

- Une conversation entre le<br />

président yéménite Ali Abdullah<br />

Saleh et le général américain David<br />

H. Petraeus où Saleh explique<br />

qu’il couvrira le rôle des Etats-Unis<br />

dans les frappes par missile contre<br />

une branche d’Al Qaeda au Yémen.<br />

« Nous continuerons de dire que ce<br />

sont nos bombes, pas les vôtres » a<br />

dit Saleh à Petraeus.<br />

- L’ambassade US à Madrid a<br />

eu de sérieux points de friction avec<br />

le gouvernement espagnol et la société<br />

civile : a) en tentant de faire<br />

abandonner les charges dans une affaire<br />

criminelle contre trois soldats US<br />

accusés d’avoir tué un cameraman<br />

Les mauvais traitements infligés<br />

à Bradley Manning avaient pour<br />

objectif de l’obliger à témoigner<br />

contre Assange et de l’impliquer<br />

de la télévision espagnole à Bagdad,<br />

lorsqu’un tank US a tiré sans raison<br />

sur un hôtel où il résidait en compagnie<br />

d’autres journalistes (sans oublier<br />

le rôle incongru de RSF pour venir<br />

en aide à l’armée US au lieu du journaliste<br />

– NdT) ; b) des accusations de<br />

tortures présentées par une ONG espagnole<br />

contre six hauts officiels de<br />

l’administration Bush, dont l’ancien<br />

ministre de la justice, Alberto Gonzales<br />

; c) une enquête du gouvernement<br />

espagnole sur la torture de ressortissants<br />

espagnols à Guantanamo<br />

; d) un examen par la Justice espagnole<br />

sur l’utilisation de bases et aérodromes<br />

militaires espagnols pour les<br />

enlèvements illégaux (« renditions »)<br />

; e) une critique permanente contre la<br />

guerre en Irak par le Premier Ministre<br />

espagnol Zapatero, qui a fini par retirer<br />

les troupes espagnoles.<br />

- Des officiels du Département<br />

d’Etat aux Nations Unies, ainsi que<br />

des diplomates US dans différentes<br />

ambassades, ont été désignés pour<br />

recueillir le maximum d’information<br />

sur des officiels de l’ONU, dont le<br />

Secrétaire Général Ban Ki Moon,<br />

des représentants des membres permanents<br />

du Conseil de Sécurité, des<br />

hauts-fonctionnaires de l’ONU, et<br />

des diplomates étrangers : adresses<br />

de courrier, sites internet, noms<br />

d’utilisateur internet et mots de<br />

passe, clés privés de cryptage, numéros<br />

de cartes de crédit, numéros de<br />

cartes de fidélité auprès des compagnies<br />

aériennes, horaires de travail,<br />

et données biométriques. Des diplomates<br />

US à l’ambassade à Asuncion,<br />

Paraguay, ont été chargés d’obtenir<br />

les dates, heures et numéros de téléphone<br />

des appels reçus et émis par<br />

les diplomates chinois, iraniens et des<br />

pays de gauche en Amérique latine,<br />

Cuba, Venezuela et Bolivie. Des diplomates<br />

US en Roumanie, Hongrie et<br />

Slovénie ont été chargés de fournir<br />

les données biométriques sur « les<br />

dirigeants actuels et montants et les<br />

conseillers » ainsi que des informations<br />

sur la « corruption » et sur la<br />

santé et la « vulnérabilité » des dirigeants.<br />

La directive de l’ONU demandait<br />

aussi spécifiquement « des<br />

données biométriques sur les hauts<br />

officiels de la Corée du Nord ». Un<br />

câble similaire aux ambassades de<br />

la région des Grands Lacs en Afrique<br />

précisait que les données biométriques<br />

devaient inclure des échantillons<br />

de DNA et des images des iris et<br />

des empreintes digitales.<br />

- Un « observateur iranien » spécial<br />

dans la capitale de l’Azerbaidjan,<br />

Bakou, a fait le compte-rendu d’une<br />

dispute qui a éclaté lors d’une<br />

réunion avec le Conseil Suprême de<br />

Sécurité Nationale de l’Iran. Il est<br />

écrit que le chef d’état-major de la<br />

Garde Révolutionnaire, Mohammed<br />

Ali Jafari, a eu une dispute violente<br />

avec le président iranien Mahmoud<br />

Ahmandinejad et l’aurait giflé au visage<br />

parce que le président, généralement<br />

conservateur, aurait défendu la<br />

liberté de la presse.<br />

- Le Département d’Etat, pratiquement<br />

seul dans tout le monde<br />

occidental, n’a pas clairement<br />

condamné le coup d’état militaire du<br />

28 juin 2009 au Honduras, même<br />

si le câble de l’ambassade stipulait<br />

« il ne fait aucun doute que l’armée,<br />

la Cour Suprême et le Congrès ont<br />

conspiré le 28 juin dans ce qui constitue<br />

un coup illégal et anticonstitutionnel<br />

contre la branche exécutive. »<br />

Le soutien US au coup d’état n’a pas<br />

flanché depuis.<br />

- La direction du Parti Social<br />

Démocrate suédois - la Suède neutre,<br />

pacifiste, progressiste, selon le vieux<br />

mythe - a rendu visite à l’ambassade<br />

US à Stockholm pour demander<br />

conseil sur la meilleure manière de<br />

vendre la guerre en Afghanistan au<br />

public suédois, en demandant si les<br />

Etats-Unis pouvaient faire venir un<br />

Bradley Manning<br />

Des dizaines de membres des médias US et des officiels ont appelé à<br />

l’exécution ou à l’assassinat de Julian Assange<br />

Un câble de 2005 a souligné l’insistance des Etats-Unis pour empêcher<br />

l’ancien président Jean-Bertrand Aristide, que les Etats-Unis avaient<br />

renversé l’année précédente, de retourner en Haïti ou d’exercer une<br />

influence sur la vie politique haïtienne<br />

membre du gouvernement afghan<br />

en Suède pour parler des efforts humanitaires<br />

de l’OTAN en faveur des<br />

enfants, et ainsi de suite. [Depuis<br />

quelques années déjà, la Suède est<br />

devenue, officieusement, un membre<br />

de l’OTAN et, à titre de faveur pour<br />

une certaine puissance occidentale, le<br />

persécuteur de Julian Assange.]<br />

- Les Etats-Unis ont tenté de<br />

pousser la Suède à adopter des lois<br />

sur les écoutes afin de pouvoir intercepter<br />

les communications passant<br />

par ce pays. L’intérêt des Etats-Unis<br />

était clair : 80% de tout le trafic internet<br />

de la Russie passent par la Suède.<br />

- le Président du Conseil Européen,<br />

Herman Van Rompuy, a déclaré<br />

en janvier 2010 à des officiels de<br />

l’ambassade US à Bruxelles que personne<br />

en Europe ne croyait plus en<br />

l’Afghanistan. Il a dit que l’Europe y<br />

participait par respect pour les Etats-<br />

10<br />

<strong>Haiti</strong> Liberté/<strong>Haiti</strong>an Times<br />

Vol. 5, No. 35 • Du <strong>14</strong> au 20 <strong>Mars</strong> <strong>2012</strong>


aiti itian Liberté/<strong>Haiti</strong>an Times<br />

PB Times<br />

feature<br />

N ASSANGE, ET WIKILEAKS ! DE QUOI<br />

ET TOURNER UN FILM<br />

Unis et que des résultats devaient être<br />

obtenus en 2010, sinon « L’Afghanistan,<br />

pour l’Europe, c’est fini ».<br />

- Les officiels irakiens considéraient<br />

l’Arabie Saoudite, et non<br />

l’Iran, comme la plus grande menace<br />

pour l’intégrité et la cohésion de leur<br />

état fragile. Les dirigeants irakiens ne<br />

manquaient pas une occasion pour<br />

rassurer leurs parrains américains<br />

qu’ils étaient capables de « gérer »<br />

les Iraniens, qui voulaient la stabilité<br />

; mais que les Saoudiens voulaient<br />

un état irakien « affaibli et divisé »,<br />

et même qu’ils « fomentaient le terrorisme<br />

qui allait déstabiliser le gouvernement<br />

». De plus, le roi saoudien<br />

voulait que les Etats-Unis procèdent<br />

à des frappes aériennes contre l’Iran.<br />

- Aramco est accusé par les tribunaux<br />

US d’avoir trafiqué le prix du<br />

pétrole. Le ministre adjoint du pétrole<br />

saoudien a dit qu’il voulait que les<br />

Etats-Unis accordent l’immunité légale<br />

à l’Arabie Saoudite.<br />

- Des donateurs saoudiens<br />

étaient les principaux financiers de<br />

groupes militants sunnites tels qu’Al<br />

Qaeda, les Taliban, et Lashkar-e-Taiba,<br />

qui ont organisé les attentats de<br />

2008 à Mumbai.<br />

- Pfizer, la plus grande compagnie<br />

pharmaceutique au monde,<br />

a embauché des enquêteurs pour<br />

trouver des preuves de corruption<br />

chez le ministre de la justice du Nigeria<br />

pour le convaincre d’abandonner<br />

une action en justice autour de tests<br />

cliniques effectués en 1996 qui ont<br />

Un sommet de l’alliance pétrolière caraïbéenne de Caracas, PetroCaribe<br />

Manifestation pour exiger la libération de Bradley Manning<br />

provoqué des cas de méningite chez<br />

des enfants.<br />

- le géant pétrolier Shell a affirmé<br />

avoir « placé des hommes » et<br />

totalement infiltré le gouvernement<br />

du Nigeria.<br />

- l’administration Obama a<br />

rétabli les relations militaires avec<br />

l’Indonésie malgré de graves préoccupations<br />

exprimées par les diplomates<br />

US sur les activités de l’armée<br />

indonésienne dans la province de<br />

Papouasie occidentale, faisant part<br />

de leurs craintes que la négligence,<br />

la corruption généralisée et les violations<br />

des droits de l’homme du gouvernement<br />

indonésien ne provoqueraient<br />

des troubles dans la région.<br />

- des officiels US ont collaboré<br />

avec le ministre de la défense du<br />

Liban pour espionner, et permettre<br />

à Israël d’attaquer éventuellement le<br />

Hezbollah, quelques semaines avant<br />

la violente confrontation militaire qui<br />

a éclaté à Beyrouth, en mai 2008.<br />

- le président du Gabon, Omar<br />

Bongo, est accusé d’avoir empoché<br />

des millions par des détournements<br />

de fonds dans des états africains, et<br />

d’en avoir dirigé une partie dans des<br />

partis politiques français en soutien à<br />

Nicolas Sarkozy.<br />

- Des câbles de l’ambassade<br />

US à Caracas en 2006 demandaient<br />

au Secrétaire d’Etat US de mettre<br />

en garde le Président Hugo Chavez<br />

contre toute tentative de l’armée<br />

vénézuelienne de défendre la révolution<br />

cubaine dans l’éventualité d’une<br />

invasion américaine à la mort de Castro.<br />

- Les Etats-Unis étaient préoccupés<br />

que la chaîne de télévision de<br />

gauche en Amérique latine, Telesur,<br />

dont le siège est au Venezuela, ne<br />

collabore avec al Jazeera du Qatar,<br />

dont la couverture de la guerre en<br />

Irak avait agacé l’administration<br />

Bush.<br />

- Le Vatican, préoccupé par<br />

l’affaiblissement du pouvoir catholique<br />

en Amérique latine, a dit aux<br />

Etats-Unis qu’il voulait saper l’influence<br />

du président vénézuelien<br />

sur le continent. Le Vatican craignait<br />

que Chavez ne détériore les relations<br />

entre l’église catholique et l’état en<br />

assimilant la hiérarchie de l’église au<br />

Venezuela aux classes privilégiées.<br />

- Le Saint Siège approuvait<br />

la main tendue d’Obama à Cuba<br />

et espérait de nouvelles initiatives<br />

bientôt, éventuellement l’autorisation<br />

des visites pour les épouses des<br />

Cinq Cubains (emprisonnés aux US<br />

– NdT). De meilleures relations entre<br />

les Etats-Unis et Cuba priveraient<br />

Hugo Chavez d’un de ses soutiens<br />

principaux et limiterait son influence<br />

dans la région.<br />

- Le monde merveilleux des<br />

diplomates : en 2010, le premier<br />

ministre britannique Gordon Brown<br />

a soulevé avec la secrétaire d’état<br />

Hillary Clinton la question des visas<br />

pour les épouses des Cinq Cubains.<br />

« Brown a demandé que les épouses<br />

(qui se sont vues refuser des visites<br />

pour les Etats-Unis) puissent recevoir<br />

des visas pour visiter leurs époux en<br />

prison... Après avoir interrogé 10<br />

Downing Street (siège du premier ministre<br />

– NdT), il s’avère que Brown a<br />

formulé cette demande après un engagement<br />

auprès des syndicats britanniques,<br />

qui font partie du noyau<br />

du Parti Travailliste. Ayant formulé<br />

sa demande, Brown n’avait pas l’intention<br />

d’y revenir. Aucune action<br />

n’est donc requise. »<br />

- Des officiels GB ont dissimulé<br />

au Parlement comment les Etats-<br />

Unis ont été autorisés à introduire<br />

des bombes à fragmentation sur le<br />

sol britannique en violation d’un<br />

traité qui interdit la présence de telles<br />

armes.<br />

- Un câble a été envoyé en<br />

2006 par un officiel à la Section<br />

des Intérêts Nord-Américains à la<br />

Havane (en l’absence d’ambassade,<br />

représentation diplomatique US à la<br />

Havane – NdT), au cours des préparatifs<br />

pour le Sommet du Mouvement<br />

des pays Non-Alignés. Il y précisait<br />

qu’il cherchait activement « des histoires<br />

humaines intéressantes qui briseraient<br />

le mythe des prouesses de la<br />

médecine cubaine ». [Apparemment<br />

destinées à affaiblir le soutien à Cuba<br />

chez les participants au sommet]<br />

- La plupart des hommes envoyés<br />

à Guantanamo étaient innocents<br />

ou de simples exécutants ;<br />

beaucoup d’innocents avaient été<br />

vendus aux Etats-Unis pour toucher<br />

les primes.<br />

- DynCorp, un grand sous-traitant<br />

de l’armée US qui affiche près de<br />

2 milliards de revenus par an, grâce<br />

aux contribuables US, a organisé des<br />

« ballets bleus » pour des recrues de<br />

la police Afghane. (Oui, vous avez<br />

bien lu).<br />

- Bien que les administrations<br />

Bush et Obama aient toujours affirmé<br />

publiquement qu’il n’y avait pas de<br />

bilan officiel du nombre de victimes<br />

civiles, les documents Iraq War Logs<br />

et Afghanistan War Logs ont démontré<br />

que c’était faux.<br />

- Des tortionnaires égyptiens<br />

connus ont reçu une formation à<br />

l’académie du FBI à Quantico en Virginie.<br />

- les Etats-Unis ont exercé une<br />

forte pression sur le gouvernement<br />

haïtien pour interrompre différents<br />

projets, sans aucune considération<br />

pour le bien-être du peuple haïtien.<br />

Un câble de 2005 a souligné l’insistance<br />

des Etats-Unis à mettre tout en<br />

œuvre pour empêcher l’ancien président<br />

Jean-Bertrand Aristide, que les<br />

Etats-Unis avaient renversé l’année<br />

précédente, de retourner en Haïti ou<br />

d’exercer une influence sur la vie<br />

politique haïtienne. En 2006, la cible<br />

de Washington devint le Président<br />

René Préval pour son accord avec le<br />

Venezuela à rejoindre l’alliance pétrolière<br />

caraïbéenne de Caracas, Petro-<br />

Caribe, accord sous lequel Haïti pouvait<br />

acheter du pétrole vénézuelien<br />

à 60 % du prix comptant et le solde<br />

sur 25 ans à 1% d’intérêt. En 2009,<br />

le Département d’Etat a soutenu une<br />

grande entreprise américaine qui<br />

s’opposait au relèvement du salaire<br />

minimum pour les travailleurs haïtiens,<br />

les plus mal payés de tout le<br />

continent.<br />

- Les Etats-Unis ont eu recours<br />

aux menaces, à l’espionnage, et plus<br />

encore pour peser sur la conférence<br />

sur le climat qui s’est tenue en 2009<br />

à Copenhague.<br />

- Mahmoud Abbas, président<br />

de l’Autorité Palestinienne, et<br />

dirigeant du mouvement Fatah, s’est<br />

adressé à Israël pour l’aider à attaquer<br />

le Hamas à Gaza en 2007.<br />

- Le gouvernement britannique<br />

a formé une force paramilitaire au<br />

Le Vatican, préoccupé par<br />

l’affaiblissement du pouvoir<br />

catholique en Amérique latine, a<br />

dit aux Etats-Unis qu’il voulait<br />

saper l’influence du président<br />

vénézuelien Hugo Chavez sur le<br />

continent<br />

Bangladesh condamnée par les organisations<br />

de défense des droits de<br />

l’homme comme « un escadron de la<br />

mort gouvernemental ».<br />

- Un ordre militaire US a ordonné<br />

aux forces militaires américaines<br />

de ne pas enquêter sur la torture des<br />

détenus irakiens.<br />

- Les Etats-Unis ont été impliqués<br />

dans la campagne du gouvernement<br />

australien en 2006 pour<br />

renverser le premier ministre des Iles<br />

Salomon, Manasseh Sogavare.<br />

- En 2009, un câble US a dit<br />

que les brutalités policières en Egypte<br />

contre les petits délinquants pour leur<br />

arracher des aveux étaient monnaies<br />

courantes et routinières.<br />

- Les diplomates US ont fait<br />

pression sur le gouvernement allemand<br />

pour étouffer le procès engagé<br />

contre des agents de la CIA pour l’enlèvement<br />

et la torture de Khalid El-<br />

Masri, citoyen allemand. [El-Masri<br />

avait été kidnappé par la CIA pendant<br />

ses vacances en Macédonie, le 31<br />

décembre 2003. Il avait été emmené<br />

par avion à un centre de torture en<br />

Afghanistan, où il a été battu, affamé<br />

et sodomisé. Le gouvernement US<br />

l’a libéré au sommet d’une colline en<br />

Albanie, cinq mois plus tard, sans un<br />

sou en poche et sans moyens pour<br />

rentrer chez lui.]<br />

- Un câble de 2005 faisait état<br />

« de graves tortures généralisées » en<br />

Inde, la fameuse « plus grande démocratie<br />

du monde ». Le Comité International<br />

de la Croix-Rouge a signalé : «<br />

les mauvais traitements persistants,<br />

malgré les dialogues répétés avec le<br />

ICRC-GO (gouvernement indien), nous<br />

font croire que New Delhi approuve<br />

la torture. » Washington en avait été<br />

informé des années auparavant. Et<br />

qu’ont fait les Etats-Unis, un des plus<br />

grands tortionnaires de ces derniers<br />

100 ans ? Les dirigeants US, y compris<br />

les dirigeants actuels, ont continué de<br />

faire des discours sur « la plus grande<br />

démocratie au monde », comme si la<br />

torture et l’un des pires taux de misère<br />

et de sous-alimentation des enfants au<br />

monde n’entrait pas en contradiction<br />

avec l’idée même de démocratie.<br />

- Les Etats-Unis ont levé l’interdiction<br />

de former les forces spéciales<br />

de l’armée indonésienne – malgré<br />

leur bilan de détentions arbitraires, de<br />

tortures et de meurtres – après que le<br />

président Indonésien ait menacé de<br />

perturber la visite du Président Obama<br />

dans le pays en novembre 2010.<br />

- Depuis 2006 au moins, les<br />

Etats-Unis financent des groupes d’opposition<br />

en Syrie, y compris une chaîne<br />

de télévision qui émet des programmes<br />

antigouvernementaux dans le pays.<br />

LGS 7 mars <strong>2012</strong><br />

11<br />

<strong>Haiti</strong> Liberté/<strong>Haiti</strong>an Times<br />

Vol. 5, No. 35 • Du <strong>14</strong> au 20 <strong>Mars</strong> <strong>2012</strong>


Vol. Vol. 5, No. 5, No. 35 35 • Du • Du <strong>14</strong> <strong>14</strong> au au 20 20 <strong>Mars</strong> <strong>Haiti</strong> <strong>Mars</strong> <strong>2012</strong> Liberté/Ha<br />

<strong>2012</strong> H<br />

Perspectives<br />

Un milliard de dollars investi<br />

chaque année dans des opérations<br />

d’ingérence USAID/CIA<br />

La "somalisation" de la<br />

Libye : un danger pour<br />

la région !<br />

Par Jean Guy Allard<br />

Les États-Unis investissent un milliard<br />

de dollars annuellement dans<br />

des opérations « humanitaires » en<br />

Amérique Latine et les Caraïbes par le<br />

biais de leur Agence pour le Développement<br />

International (USAID), a révélé<br />

Mark Feierstein, administrateur de<br />

l’organisme d’état nord-américain accusé<br />

d’être une façade de l’intelligentsia<br />

nord-américaine. Feierstein, un fonctionnaire<br />

fédéral avec un passé lié à<br />

des activités d’ingérence a dit à Miami<br />

que Haïti -où l’USAID a réalisé des activités<br />

controversées - que la Colombie,<br />

le Mexique, l’Amérique Centrale et le<br />

Pérou sont dans “la liste des priorités”<br />

de cet organisme.<br />

Dans un moment de joie excessif<br />

pour fêter les “succès” de cette filliale<br />

du département d’Etats, Feierstein<br />

a ouvertement déclaré que “cinq millions”<br />

seront dédiés à la “démocratie”<br />

au Venezuela cette année. Pourtant,<br />

l’USAID s’est retirée du pays par peur<br />

de la Loi de Défense de la Souveraineté<br />

Politique et l’Autodétermination Nationale.<br />

Cette loi interdit depuis fin 2010<br />

le financement externe des partis politiques.<br />

Un “secteur très important pour<br />

cette agence est celui qui est en relation<br />

avec la démocratie et pour cela des programmes<br />

sont mis au point pour fortifier<br />

les institutions dans la plupart des<br />

pays de la région”, a t-il justifié sans<br />

référence à la violation de la loi. Pour<br />

le cas du Venezuela, cinq millions de<br />

dollars seront destinés à l’assistance<br />

technique pour “promouvoir et protéger<br />

la démocratie et les droits humains”, a<br />

insisté Feierstein.<br />

«Stratége» de candidat assassin<br />

En 2002, ce chef régional de l’USAID,<br />

spécialiste de l’ingérence, servit de<br />

stratège dans la campagne électorale de<br />

l’ex-président bolivien Gonzalo “Goni”<br />

Sánchez de Lozada et son Mouvement<br />

Nationaliste Révolutionnaire (MNR).<br />

“Goni” est celui qui a ordonné le massacre<br />

durant la fameuse «Guerre du<br />

gaz» en octobre 2003. Bilan : 67 morts<br />

et 400 blessés, majoritairement des<br />

civils. Fugitif de la justice bolivienne, il<br />

se trouve maintenant aux États-Unis.<br />

Les idéaux de Feierstein sont<br />

tellement humanitaires qu’il fut successivement<br />

nommé dans les années<br />

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Hillary Clinton et l’administrateur de l’USAID Rajiv Shah<br />

90 comme “Responsable de Projet”<br />

au Nicaragua, dans l’opération réalisée<br />

pour la National Endowment for<br />

Democracy (NED), filiale de l’USAID<br />

; directeur pour l’Amérique Latine et<br />

les Caraïbes de l’Institut Démocratique<br />

National, autre instrument d’ingérence<br />

impérial subventionné par l’USAID ;<br />

et Conseiller Spécial de l’Ambassadeur<br />

des USA dans l’Organisation des États<br />

Américains (OEA).<br />

Le jour-même de la conférence<br />

de presse du fonctionnaire nord-américain,<br />

le président bolivien Evo Morales<br />

a dénoncé que les États-Unis, par le<br />

biais de l’USAID, espionne “la Bolivie<br />

et d’autres pays latino-américains”. “Je<br />

suis convaincu que certaines ONG, plus<br />

particulièrement celles financées par<br />

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l’USAID, sont la cinquième instance de<br />

l’espionnage, non seulement en Bolivie,<br />

mais dans toute l’Amérique latine”,<br />

a accusé Evo Morales durant une conférence<br />

de presse dans la ville de Oruro.<br />

Au Mexique, l’impact potentiel<br />

pour les Etats-Unis<br />

En ce qui concerne la Colombie et le<br />

Mexique, Feierstein admet que son<br />

organisation “fournit de l’assistance<br />

pour les thèmes de sécurité”, sans<br />

être explicite. “Au Mexique, poursuitil,<br />

la bataille se livre contre le trafic<br />

de drogue”, tandis que la Colombie<br />

cherche “à consolider ses progrès en<br />

terme de sécurité”. «Ces sujets sont<br />

devenus maintenant des priorités pour<br />

l’USAID”, a confessé Feierstein. Au<br />

Mexique, l’organisme étasunien multiplie<br />

les opérations “parce que l’impact<br />

potentiel peut être important pour les<br />

Etats-Unis quand il y a de l’instabilité<br />

dû à la violence criminelle”. Il n’a pas<br />

mentionné l’omniprésence dans le pays<br />

aztèque, confirmée par ces mêmes organismes<br />

de sécurité, du FBI, de la DEA<br />

et… de la CIA. L’USAID alloue environ<br />

180 millions de dollars à la Colombie<br />

et entre 50 à 60 millions de dollars au<br />

Pérou, Mexique, Honduras et Guatemala,<br />

selon le fonctionnaire. «Nous<br />

sommes très satisfaits» du progrès<br />

obtenu a Haïti, dit-il en affirmant que<br />

«dans le domaine de la production agricole,<br />

où l’USAID a travaillé avec les agriculteurs”<br />

(sic) l’USAID «a pu doubler,<br />

ou même tripler, la production durant<br />

les deux dernières années». Il afficha<br />

beaucoup d’enthousiasme pour un<br />

parc industriel qui sera inauguré dans<br />

le nord d’Haïti avec des entreprises<br />

étasuniennes. Cependant, il évita de<br />

rappeler que l’USAID, avant et après<br />

le tremblement de terre, a organisé,<br />

orienté et financé plusieurs des organisations<br />

politiques haïtiennes du pays,<br />

en coordination avec le Département<br />

Suite à la page (16)<br />

Par Mustapha STAMBOULI*<br />

L<br />

’attentisme renforce l’insécurité<br />

des quatre pays et de leur périphérie<br />

(Afrique subsaharienne) et met en<br />

jeu leur indépendance. Les moyens<br />

pacifiques restent préférables à une<br />

intervention militaire maghrébine qui<br />

pourrait, pourtant, devenir unique alternative.<br />

La sous-région toute entière<br />

se trouve menacée de déstructuration,<br />

porte grand’ouverte à l’obscurantisme<br />

et à la violence, plus encore à l’inconnu<br />

et à l’abîme.<br />

Le concept de non ingérence<br />

dans les affaires internes de nos voisins<br />

pourrait entraîner le pire si nous continuons<br />

à observer religieusement ce<br />

dogme. La Libye a subi et subit toujours<br />

une déstabilisation plus grave encore<br />

que celle imposée à l’Irak et orchestrée<br />

par des intérêts étrangers pour des raisons<br />

géopolitiques. Aujourd’hui, nous<br />

pouvons affirmer que la Libye est devenue<br />

le second Irak dans la partie occidentale<br />

du Monde Arabe. Cette seconde<br />

articulation et plateforme de déstabilisation<br />

régionale aurait pour objectif de<br />

justifier dans le futur des opérations<br />

militaires en Afrique subsaharienne et<br />

certainement en Afrique du Nord.<br />

La Tunisie de la transition (Gouvernement<br />

et surtout Partis Politiques)<br />

est restée et reste muette : rares, voire<br />

absentes ses prises de position sur cette<br />

guerre civile. Les tunisiens s’étonnent<br />

L’UNESCO exclut<br />

Reporters Sans<br />

Frontières, affilié à la CIA,<br />

pour ses "méthodes de<br />

travail" controversées<br />

Par Jean-Guy ALLARD<br />

Dans les rues de Tripoli<br />

des hésitations, atermoiements de la<br />

part des autorités pour condamner la<br />

destruction de la Libye - erreur historique<br />

en soi. Cette guerre civile a<br />

préparé le lit de la "Somalisation" de<br />

notre voisin du Sud et l’installation<br />

définitive des forces d’El QAIDA et<br />

la circulation d’armements voués à<br />

l’instabilité permanente des Etats de la<br />

région et de l’Afrique entière. La Tunisie<br />

devra peser rapidement sur le processus<br />

de pacification et de réconciliation<br />

de la Libye, condition primordiale de la<br />

stabilisation de notre propre pays. Seuls<br />

l’Egypte, la Tunisie, l’Algérie et peut<br />

être le Tchad sont à même de pousser<br />

les libyens vers une solution pérenne<br />

qui préserverait les intérêts du peuple<br />

libyen et ceux de leurs voisins.<br />

L’attentisme renforce l’insécurité<br />

des quatre pays et de leur périphérie<br />

(Afrique subsaharienne) et met en<br />

jeu leur indépendance. Les moyens<br />

pacifiques restent préférables à une<br />

intervention militaire maghrébine qui<br />

pourrait, pourtant, devenir unique alternative.<br />

La sous-région toute entière<br />

se trouve menacée de déstructuration,<br />

porte grand’ouverte à l’obscurantisme<br />

et à la violence, plus encore à l’inconnu<br />

et à l’abîme.<br />

*Mustapha STAMBOULI, expert<br />

international en planification (Tunisie)<br />

LGS 9 mars <strong>2012</strong><br />

L<br />

’ONG française Reporters Sans<br />

Frontières (RSF), subventionnée<br />

par des agences du Département d’État<br />

nord-américain et dont les liens avec<br />

l’intelligence nord-américaine ont été<br />

démontrés, vient d’être exclue de la<br />

liste d’Organisations Non Gouvernementales<br />

associées à l’UNESCO.<br />

C’est la deuxième fois en exactement<br />

quatre ans que RSF est sanctionnée<br />

par l’UNESCO pour son manque<br />

d’éthique.<br />

L’institution prestigieuse des Nations<br />

Unies lui a avait déjà retiré le mercredi<br />

12 mars 2008 le co-parrainage de<br />

la Journée pour la liberté d’Internet pour<br />

cause de « tentatives visant à disqualifier<br />

un certain nombre de pays ».<br />

Le Conseil Exécutif de<br />

l’organisme international a validé<br />

Suite à la page (16)<br />

12<br />

<strong>Haiti</strong> Liberté/<strong>Haiti</strong>an Times<br />

Vol. 5, No. 35 • Du <strong>14</strong> au 20 <strong>Mars</strong> <strong>2012</strong>


aiti itian Liberté/<strong>Haiti</strong>an Times<br />

PB Times<br />

Perspectives<br />

Qui se cache derrière Yoani Sánchez ? Lettre de mars à Obama !<br />

Par Salim LAMRANI<br />

La célèbre blogueuse havanaise<br />

Yoani Sánchez est un personnage<br />

singulier dans l’univers de la<br />

dissidence cubaine. Jamais aucun<br />

opposant n’avait bénéficié d’une<br />

exposition médiatique si massive ou<br />

d’une reconnaissance internationale<br />

aussi importante en si peu de temps.<br />

En 2004, deux ans après avoir<br />

émigré en Suisse, elle décide de revenir<br />

à Cuba. En 2007, elle intègre l’univers<br />

de l’opposition à Cuba en créant son<br />

blog Génération Y et devient une détractrice<br />

acharnée du gouvernement<br />

cubain.<br />

Jamais aucun dissident à Cuba –<br />

et peut être dans le monde entier – n’a<br />

réussi à obtenir autant de prix internationaux<br />

en si peu de temps, avec cette<br />

caractéristique particulière : ces prix<br />

ont fourni à Yoani Sánchez suffisamment<br />

d’argent pour vivre tranquillement<br />

à Cuba pour le restant de sa vie.<br />

En effet, la blogueuse a été rétribuée<br />

à hauteur de 250 000 euros au total,<br />

c’est-à-dire l’équivalent de plus de 20<br />

ans de salaire minimum dans un pays<br />

comme la France, cinquième puissance<br />

mondiale. Le salaire minimum mensuel<br />

à Cuba étant de 420 pesos, c’est-à-dire<br />

18 dollars ou <strong>14</strong> euros, Yoani Sánchez<br />

a obtenu l’équivalent de 1 488 années<br />

de salaires minimum cubain pour son<br />

activité d’opposante.<br />

Un câble diplomatique de la<br />

Section des Intérêts Nord-américains<br />

(SINA), classé top secret en raison de<br />

son continu sensible, révèle que Yoani<br />

Sánchez est étroitement liée à la diplomatie<br />

étasunienne à Cuba. Michel Parmly,<br />

ancien chef de la SINA à La Havane,<br />

qui se réunissait régulièrement<br />

avec Yoani Sanchez dans sa résidence<br />

diplomatique personnelle, comme le<br />

prouvent les documents officiels de la<br />

SINA, a fait part de son inquiétude au<br />

sujet de la publication des câbles diplomatiques<br />

étasuniens par Wikileaks :<br />

« Je serai très gêné si les nombreuses<br />

conversations que j’ai eues avec Yoani<br />

Sánchez étaient publiées. Elle pourrait<br />

en payer les conséquences toute sa vie.<br />

» La question qui se pose immédiatement<br />

est la suivante : pour quelle raison<br />

Yoani Sánchez serait-elle en danger<br />

si sa conduite, comme elle l’affirme,<br />

reste dans le cadre de la légalité ? En<br />

2009, la presse occidentale avait fortement<br />

médiatisé l’interview accordée<br />

par le président Barack Obama à Yoani<br />

Sánchez, un événement qui avait été<br />

qualifié d’exceptionnel. Sánchez affirme<br />

également qu’elle a envoyé un questionnaire<br />

similaire au président cubain<br />

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Yoani Sánchez est un personnage singulier dans l’univers<br />

de la dissidence cubaine.<br />

Raúl Castro, des questions auxquelles<br />

ce dernier n’aurait pas daigné répondre.<br />

Cependant, les documents confidentiels<br />

de la SINA, publiés par Wikileaks, contredisent<br />

ces déclarations.<br />

En effet, ces documents révèlent<br />

qu’en vérité c’est un fonctionnaire de<br />

la représentation diplomatique étasunienne<br />

à La Havane qui s’est chargé de<br />

rédiger les réponses aux questions de la<br />

dissidente et non le président Obama.<br />

Plus grave encore, Wikileaks a révélé<br />

que Sánchez, contrairement à ses affirmations,<br />

n’a jamais envoyé un tel<br />

questionnaire à Raúl Castro. Le chef<br />

de la SINA, Jonathan D. Farrar, a confirmé<br />

ce fait dans un courrier envoyé au<br />

Département d’Etat : « Elle n’attendait<br />

pas de réponse, puisqu’elle a avoué<br />

qu’elle ne les [les questions] avait jamais<br />

envoyées au président cubain »<br />

Le compte Twitter de Yoani<br />

Sánchez<br />

En plus du site Internet Génération<br />

Y, Yoani Sánchez dispose aussi<br />

d’un compte Twitter qui affiche plus<br />

de 2<strong>14</strong> 000 abonnés (au 12 février<br />

<strong>2012</strong>). Seuls 32 d’entre eux résident<br />

à Cuba. Pour sa part, la dissidente<br />

cubaine suit plus de 80 000<br />

personnes. Sur son profil, Sánchez<br />

se présente de la manière suivante :<br />

« Bloggueuse, je réside à La Havane,<br />

et je raconte ma réalité en morceaux<br />

de <strong>14</strong>0 caractères. Je twitte via sms<br />

sans accès à internet. » Cependant,<br />

la version de Yoani Sánchez est<br />

dure à croire. En effet, il est absolument<br />

impossible de suivre plus de<br />

80 000 personnes uniquement par<br />

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par semaine dans un hôtel. Un accès<br />

quotidien à la toile est pour cela<br />

indispensable.<br />

La popularité sur le réseau social<br />

Twitter dépend du nombre d’abonnés.<br />

La visibilité d’un compte est d’autant<br />

plus grande que les abonnés sont nombreux.<br />

De la même manière, il existe<br />

une forte corrélation entre la visibilité<br />

d’un compte et le nombre de personnes<br />

suivies par celui-ci. La technique qui<br />

consiste à suivre de nombreux comptes<br />

est fréquemment utilisée à des fins<br />

commerciales, elle est aussi employée<br />

par les hommes politiques pendant les<br />

campagnes électorales.<br />

Le site www.followerwonk.com<br />

permet d’analyser le profil des abonnés<br />

de n’importe quel membre de la communauté<br />

Twitter. Dans le cas de Yoani<br />

Sánchez, cette étude est révélatrice pour<br />

diverses raisons. L’analyse des données<br />

du compte Twitter de la blogueuse<br />

cubaine, réalisée par ce site, révèle une<br />

activité impressionnante du compte de<br />

Yoani Sánchez à partir de 2010. Ainsi,<br />

à partir de juin 2010, Sánchez s’est<br />

abonnée à plus de 200 comptes Twitter<br />

chaque jour, avec des pics à 700 par<br />

jour. A moins de passer jour et nuit sur<br />

Twitter – ce qui est très peu probable – il<br />

est impossible de s’abonner à autant de<br />

comptes en si peu de temps. Cette activité<br />

semble donc être le fait d’un robot<br />

informatique.<br />

Aussi, il s’est avéré que<br />

près de 50 000 abonnés à Sánchez<br />

sont en réalité des comptes<br />

fantômes ou inactifs, qui donnent<br />

l’impression que la blogueuse cubaine<br />

Suite à la page (16)<br />

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Par Jacqueline Roussie<br />

Monsieur le Président Obama The<br />

White House<br />

1600 Pennsylvania Avenue N.W.<br />

Washington DC 20500<br />

Monsieur le Président,<br />

Il y a cinquante ans, le 3 février<br />

1962, le Président J.F.Kennedy instaurait<br />

officiellement le blocus contre Cuba.<br />

C’était une mesure criminelle, car la<br />

grande île des Caraïbes dépendait largement<br />

des Etats-Unis, tant pour ses importations<br />

que pour ses exportations.<br />

Faire plier Cuba avait été un enjeu<br />

de la campagne électorale pour la<br />

succession du président Eisenhower,<br />

où R. Nixon et J.F. Kennedy rivalisaient<br />

d’ingéniosité pour lui succéder. Pour les<br />

Etats-Unis, il s’agissait de « liquider le<br />

foyer d’infection révolutionnaire qui<br />

risquait de faire métastase au corps latinoaméricain<br />

».<br />

Le terrain de la lutte anticastriste<br />

avait bien été préparé par Eisenhower.<br />

Treize jours après l’attentat de la CIA<br />

contre le navire français « la Coubre »,<br />

qui avait fait une centaine de morts dans<br />

le port de la Havane, ce Président donnait<br />

son accord écrit, le 17 mars 1960,<br />

à l’ouverture de camps d’entraînements<br />

anticastristes. A quelques mois de son<br />

départ de la Maison Blanche, son gouvernement<br />

envisageait, en avril 1960,<br />

de « réduire les revenus monétaires et<br />

les salaires réels et provoquer la famine,<br />

le désespoir et le renversement du<br />

gouvernement ». En juillet il passait<br />

aux actes, décrétant l’embargo sur le<br />

pétrole et les produits sucriers cubains,<br />

et en octobre, il imposait un embargo<br />

partiel interdisant toute exportation des<br />

Etats-Unis vers Cuba à l’exception des<br />

médicaments et produits alimentaires<br />

non subventionnés. La suite, nous la<br />

connaissons, et les Cubains la subissent<br />

depuis un demi siècle.<br />

Honnêtement, Monsieur le Président,<br />

nous espérions de votre part<br />

une politique en rupture avec celle de<br />

vos prédécesseurs. Il n’en a rien été,<br />

chaque année, vous avez voté la poursuite<br />

du blocus contre Cuba, au mépris<br />

de l’opposition de la presque totalité<br />

des pays du monde. Vous avez essayé<br />

d‘asphyxier Cuba par tous les moyens,<br />

sans même respecter les lois internationales.<br />

La convention de Genève interdit<br />

l’embargo sur les médicaments, même<br />

en temps de guerre, mais votre pays<br />

refuse la vente de médicaments à Cuba.<br />

L’hostilité des Etats-Unis envers<br />

Cuba n’a pas cessé depuis plus de<br />

cinquante ans. Cette politique agressive<br />

a causé de grands dommages au peuple<br />

Cubain. Les Cinq, Gerardo Hernández,<br />

Antonio Guerrero, Fernando González,<br />

Ramón Labañino et René González<br />

ont aidé leur pays à déjouer les plans<br />

machiavéliques tramés depuis les plus<br />

hautes instances de votre pays. Vous<br />

n’avez à ce jour pas levé le petit doigt<br />

pour rendre la liberté à ces patriotes<br />

Cubains. Leur condamnation est une<br />

monstruosité d’un cynisme total.<br />

Cette obsession des gouvernements<br />

des Etats-Unis à détruire le régime<br />

cubain, explique d’ailleurs pourquoi,<br />

quand la presse des Etats-Unis<br />

se réfère aux Cinq, il est toujours écrit<br />

: « les cinq espions Cubains », formule<br />

révélatrice de la duplicité notoire entre<br />

les organisations terroristes et le gouvernement<br />

des Etats-Unis. Cette duplicité<br />

est dénoncée dans chacune des<br />

plaidoiries des Cinq, après leurs verdicts,<br />

en 2001.<br />

Voici un extrait de celle d’<br />

d’Antonio Guerrero : « … Cuba n’a<br />

jamais porté atteinte à la sécurité nationale<br />

des Etats-Unis, n’a jamais commis<br />

une seule agression ni un seul<br />

acte de terrorisme contre ce pays-ci.<br />

Elle aime profondément la paix et la<br />

tranquillité et souhaite les meilleures<br />

relations entre les deux peuples. Elle a<br />

prouvé son admiration et son respect<br />

du peuple nord-américain. « Cuba n’est<br />

pas un danger militaire pour les Etats-<br />

Unis », a déclaré devant cette chambre<br />

l’amiral Carroll. Le danger militaire que<br />

représente Cuba pour les Etats-Unis est<br />

« nul », a témoigné le général Atkinson.<br />

Ma patrie –à l’instar de tout autre<br />

pays– a le droit le plus incontestable de<br />

se défendre contre ceux qui tentent de<br />

faire du tort à son peuple. Et s’il a été<br />

complexe et difficile de freiner ces actes<br />

terroristes, c’est parce que leurs auteurs<br />

ont bénéficié de la complicité ou de la<br />

tolérance indolente des autorités. Mon<br />

pays a fait l’impossible pour avertir le<br />

gouvernement nord-américain des dangers<br />

que représentaient ces actions, et il<br />

l’a fait par des voies officielles, discrètes<br />

ou publiques. Mais il n’a jamais pu<br />

obtenir en retour la moindre coopération.<br />

Dans les années 90, stimulés par<br />

l’effondrement du camp socialiste, des<br />

groupes terroristes ont intensifié leurs<br />

activités contre Cuba. L’heure tant attendue<br />

avait enfin sonné, selon eux,<br />

pour créer le chaos final, terroriser le<br />

peuple, déstabiliser l’économie, nuire<br />

à l’industrie touristique, précipiter<br />

la crise et porter le coup de grâce à la<br />

Révolution cubaine. Que pouvait donc<br />

faire Cuba pour se défendre et être<br />

prévenue des plans terroristes tramés<br />

contre elle ? Que pouvait-elle faire pour<br />

éviter un conflit de plus grande envergure<br />

? Quels choix s’ouvraient devant<br />

elle pour sauvegarder la souveraineté<br />

et la sécurité de ses enfants ? L’une<br />

des façons d’empêcher éventuellement<br />

les actions brutales et sanglantes,<br />

d’éviter que toujours plus de morts<br />

Suite à la page (16)<br />

13<br />

<strong>Haiti</strong> Liberté/<strong>Haiti</strong>an Times<br />

Vol. 5, No. 35 • Du <strong>14</strong> au 20 <strong>Mars</strong> <strong>2012</strong>


Vol. Vol. 5, No. 5, No. 35 35 • Du • Du <strong>14</strong> <strong>14</strong> au au 20 20 <strong>Mars</strong> <strong>Haiti</strong> <strong>Mars</strong> <strong>2012</strong> Liberté/Ha<br />

<strong>2012</strong> H<br />

Suite de la page (8)<br />

satisfaits de la rencontre d’aujourd’hui. »<br />

L’Ambassadeur vénézuélien<br />

Pedro Antonio Canino Gonzalez a remercié<br />

chaleureusement le Chancelier<br />

pour l’invitation à cette réunion :<br />

« nous étions là pour relancer la coopération<br />

tripartite et Haïti a montré un<br />

profond intérêt, tant le Président Martelly<br />

que le Chancelier Lamothe. La<br />

coopération tripartite va être relancée<br />

dans les secteurs spécifiques que nous<br />

venons de citer, et cela va améliorer<br />

considérablement la condition de vie<br />

de la population haïtienne, au niveau<br />

de l’électricité, de la reforestation, de<br />

l’alphabétisation, des logements sociaux<br />

et des hydrocarbures. Au niveau<br />

touristique, avec le projet de Jacmel,<br />

le Venezuela va beaucoup aider à la<br />

rénovation de la ville. Nous sommes<br />

très enthousiastes, nous sommes très<br />

contents de pouvoir approfondir la coopération<br />

avec le peuple haïtien et c’est<br />

la raison pour laquelle nous avons fait<br />

cette rencontre avec le Chancelier et<br />

nous resterons unis jusqu’à la victoire<br />

finale. »<br />

La rencontre précédemment<br />

prévue pour être tenue à Jacmel s’est<br />

déroulée au palais national durant ces<br />

deux jours, les 2 et 3 mars <strong>2012</strong>. Le<br />

premier jour, le vendredi 2 mars, après<br />

7 heures de temps de travail, durant<br />

La coopération tripartite Venezuela-Cuba-Haïti, investira 60 millions<br />

de dollars dans les domaines de la construction d'infrastructures, de<br />

l'éducation et de la santé<br />

lesquelles, les différents ministres du<br />

gouvernement démissionnaire de Garry<br />

Conille ont présenté leurs projets détaillés<br />

à la délégation. A la fin de cette séance<br />

de travail, le ministre Lamothe et le<br />

vice-ministre Temir Porras se sont tous<br />

adressés aux journalistes présents dans<br />

la salle. Laurent Lamothe a rappelé, les<br />

rapports historiques qui lient Haïti et le<br />

Venezuela dans la lutte pour la libération<br />

définitive des pays de l’Amérique<br />

du joug des anciennes puissances coloniales<br />

européennes : « Ce sont deux<br />

pays frères qui ont été les premiers à<br />

se solidariser en faveur de la liberté,<br />

du développement et de la démocratie<br />

dans les Caraïbes et de l’Amérique du<br />

Sud. En 1804 Haïti a ouvert la voie à la<br />

libération de l’esclavage sur son propre<br />

territoire et deux ans plus tard a porté<br />

le flambeau vers le Venezuela aux cotés<br />

de Francisco de Miranda et de Simon<br />

Bolivar. Haïti a supporté sans arrêt la<br />

Révolution Bolivarienne, avec la participation<br />

de 5,000 révolutionnaires haïtiens<br />

et un important support financier<br />

aboutissant à l’indépendance du Venezuela<br />

en 1812, à celui de la Colombie<br />

en 1819, de la Bolivie, du Pérou et<br />

de l’Équateur en 1822, suivis de toute<br />

l’Amérique Latine. Aujourd’hui, le Venezuela<br />

s’en souvient encore et entend<br />

renforcer davantage ses liens avec Haïti<br />

par une coopération bilatérale multiple<br />

couvrant tous les domaines, à la fois<br />

économique, social, culturel, agro industriel,<br />

commercial, éducatif, humanitaire<br />

et autres.» Il a souligné que la<br />

coopération Sud/sud est d’une importance<br />

capitale pour le développement et<br />

la reconstruction d’Haïti.<br />

Le chef de la délégation Vénézuélienne,<br />

le Dr. Temir Porras, pour sa part<br />

a annoncé la création prochaine d’une<br />

société mixte pour la concrétisation des<br />

projets de solidarité à Haïti et financés<br />

par l’Etat frère sud-Américain. « Cette<br />

décision démontre la volonté politique<br />

réelle de mon pays d’apporter la solidarité<br />

à Haïti. Et cette solidarité à Haïti<br />

se fait absolument sans aucune condition.<br />

Nous n’apportons pas d’assistance<br />

à Haïti, ni faisons de business avec elle,<br />

mais lui apportons de la solidarité dans<br />

le profond respect de sa souveraineté<br />

nationale. Le Venezuela respecte le<br />

principe selon lequel, chaque peuple<br />

doit apporter quelque chose à un autre<br />

peuple. Le Venezuela respecte fondamentalement<br />

Haïti et il entend indéfiniment<br />

rester très reconnaissant envers<br />

Haïti. C’est un geste de solidarité<br />

et d’amitié à Haïti », a répondu le Dr.<br />

Porras aux questions des journalistes<br />

qui ont voulu faire passer le Venezuela<br />

comme un pays venant discuter des affaires<br />

avec Haïti.<br />

Au terme de cette rencontre,<br />

les deux parties ont signé des accords<br />

portant sur neuf (9) projets dans plusieurs<br />

domaines : logements sociaux,<br />

soit 125 millions dollars ; Reconstruction<br />

des locaux du Parlement haïtien<br />

soit 34 millions de dollars ; Modernisation<br />

du système d’identification nationale<br />

et réhabilitation des structures<br />

centrales et régionales pour 66 millions<br />

de dollars ; construction d’un hôpital à<br />

Jacmel de 19 millions de dollars ; Alphabétisation<br />

: 10 millions de dollars ;<br />

Construction d’un village administratif<br />

: 52 millions de dollars ; aménagement<br />

de terrains sportifs : <strong>14</strong> millions<br />

de dollars ; Support dans le domaine de<br />

l’agriculture : 19 millions de dollars et<br />

enfin rénovation de quartiers : 30 millions<br />

de dollars. Ces projets totalisant<br />

un montant de 369 millions de dollars.<br />

De plus, le Venezuela accepte<br />

d’augmenter le quota de carburants<br />

d’Haïti prévu dans le cadre de l’accord<br />

Pétro-Caribe de <strong>14</strong> mille barils à 20<br />

mille barils par jour. La délégation a mis<br />

fin à son séjour par une visite à Jacmel<br />

le samedi 3 mars où elle a visité divers<br />

endroits de la ville.<br />

Suite de la page (8)<br />

L’enquête devrait pouvoir le démontrer.<br />

Ce que d’ailleurs, l’un des membres<br />

démissionnaires de la Commission<br />

d’enquête sénatoriale, Youri Latortue, a<br />

déjà confirmé sur une radio de la capitale<br />

le vendredi 9 mars.<br />

Dans cette affaire, il y a deux choses<br />

qui intriguent. En dehors même de la<br />

nationalité réelle ou supposée du Président<br />

Martelly on aimerait savoir sous quelle<br />

identité il fonctionnait quand il résidait aux<br />

Etats-Unis. Puisqu’on ne retrouve pas de<br />

Carte de résidence permanente à son nom<br />

en tout cas pas au nom de Michel Joseph<br />

Martelly. S’il n’est pas ce fameux Michael<br />

J. Martelly dont il a apporté la carte de résidence<br />

au Consulat américain à Tabare, le<br />

4 mai 2011 selon les dires de l’ambassade<br />

Kenneth Merten, où est donc passée la sienne<br />

? Car il lui en faut une pour pouvoir<br />

fonctionner en tant qu’étranger dans le<br />

pays. L’autre chose bizarre mais méritant<br />

éclaircissement c’est le curieux vol de la<br />

American Airlines du 21 novembre 2007.<br />

Dieu merci tout le monde reconnaît<br />

qu’il y a bien eu un vol ce jour-là<br />

au départ de la capitale haïtienne à destination<br />

de Miami. Sur ce point les protagonistes<br />

sont d’accord. C’est déjà çà.<br />

En plus cela nous rassure que l’avion<br />

avait fait un bon voyage puisqu’il n’était<br />

pas porté manquant ni disparu dans les<br />

airs. Dans ce dossier tout est possible.<br />

La preuve. La compagnie American Airlines<br />

ne se souvient pas qu’elle ait transporté<br />

un certain Michel Joseph Martelly<br />

dans l’un de ses aéronefs ce jour-là. Ce<br />

nom n’apparaît pas sur ses listings. On<br />

ne trouve point de trace non plus du<br />

passager Michel Joseph Martelly dans<br />

aucun bureau ou ordinateur du Service<br />

de l’immigration haïtienne ni dans celle<br />

des Etats Unis.<br />

Il ne reste pas moins vrai, ouf,<br />

que le premier concerné en tant que<br />

voyageur, Michel Joseph Martelly, se<br />

souvient lui qu’il a bien pris l’avion ce<br />

21 novembre 2007. Avait-il remarqué le<br />

sénateur Kelly C. Bastien qui l’avait salué<br />

dans l’avion ? Sans doute ! Puisque<br />

American Airlines, elle, a bien identifié<br />

ce sénateur sur son vol du 21 novembre<br />

2007. Peut-être sans le savoir ou par<br />

mégarde, le sénateur avait salué un certain<br />

Michael J. Martelly. En tout cas, un<br />

passeport parmi les huit que le Président<br />

a remis à un groupe se faisant appeler<br />

« Religion pour la paix » porte bien un<br />

sceau de sortie de l’aéroport international<br />

de Port-au-Prince. Nous n’avons<br />

pas pu vérifier si ce titre de voyage comprend<br />

aussi un sceau d’entrée de l’immigration<br />

US.<br />

Alors que depuis la révélation<br />

d’un autre sénateur affirmant que l’un<br />

de ses collègues a déclaré avoir vu l’ancien<br />

musicien sur un vol de la AA, tout<br />

un lobbying avait été mis en place par<br />

la présidence pour faire passer le sénateur<br />

pour un menteur, voire un amnésique.<br />

Un halluciné. Tous les partisans<br />

du chef de l’Etat laissaient entendre<br />

qu’à aucun moment le leader de Sweet<br />

Micky n’était dans un avion ce jour-là.<br />

Un ministre zélé prétendait même qu’il<br />

avait passé toute la journée ensemble<br />

pensant rendre service à quelqu’un pris<br />

dans un engrenage dont il est loin de<br />

s’en sortir. Finalement, c’est l’intéressé<br />

lui-même qui apporte la confirmation. Il<br />

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était bien à bord du vol de la AA du 21<br />

novembre 2007.<br />

Un de ses passeports l’atteste. En<br />

tout cas les stratèges de la communication<br />

du Président ont certainement oublié<br />

de dire à leur champion de persister<br />

dans le mensonge sinon cela ferait désordre<br />

et apporterait de l’eau au moulin<br />

de ses accusateurs et de ses détracteurs.<br />

En fait, l’opération de séduction que la<br />

présidence entendait mener ce jeudi 8<br />

mars, histoire de prouver qu’il n’a rien à<br />

se reprocher ou à cacher ni à la population<br />

ni à la Commission d’enquête sénatoriale<br />

sur sa nationalité soulève plus<br />

d’interrogations qu’elle n’apporte de<br />

démenti. Pensant clore le dossier avec ce<br />

tapage médiatique, le Président s’est mis<br />

davantage en difficulté sur le dossier.<br />

La présence de l’ambassadeur américain<br />

à ses cotés au Palais national sur<br />

une question relevant de la seule autorité<br />

haïtienne, a amplifié le doute sur sa<br />

nationalité américaine présumée.<br />

Le Président Martelly ne s’est pas<br />

rendu compte qu’il a enfoncé le clou<br />

dans une affaire où ses accusateurs ne<br />

sont pas en manque d’inspiration pour<br />

le pousser à dire la vérité. Bizarrement<br />

depuis ce jeudi 8 mars l’affaire a pris<br />

de l’ampleur. Des acteurs politiques qui<br />

étaient très timorés au départ s’emmêlent<br />

de manière plus précise. Car au<br />

fil des révélations et de contradictions,<br />

le Président est de plus en plus acculé<br />

devant tant de faits à charges. Et l’on ne<br />

voit pas de porte de sortie pour le chef<br />

de l’Etat qui paraît être condamné à coopérer<br />

avec la Commission sur la nationalité.<br />

C’est une épreuve de force dans<br />

laquelle le Président Martelly apparaît<br />

plutôt affaibli.<br />

Les faits en effet semblent parler<br />

d’eux-mêmes. Les passeports en<br />

questions n’ont jamais été le fond du<br />

problème disent certains sénateurs,<br />

membres de la Commission. Ils ne<br />

peuvent être considérés comme des<br />

preuves garantissant la nationalité haïtienne<br />

de quelqu’un. En plus des doutes<br />

soulevés par ces passeports, trop neufs<br />

pour certains, le fait que le Président<br />

Martelly ait choisi un organisme de la<br />

Société civile pour remettre ces documents<br />

prouve en partie que le chef de<br />

DÎNER DE SOLIDARITÉ<br />

Le Journal <strong>Haiti</strong> Liberté<br />

prend plaisir à inviter lecteurs, supporters et amis<br />

à un Grand Dîner Dansant<br />

qu’il organise<br />

le samedi 28 avril <strong>2012</strong><br />

à l’auditorium de CW Mixon New Life Center,<br />

Situé au 112-50 Springfield Blvd,<br />

Queens Village, NY 1<strong>14</strong>29,<br />

de 9h du soir à 3h du matin.<br />

Enorme est l’ampleur de notre travail quant à la<br />

préparation et la diffusion du journal, nous entraînant<br />

dans des dépenses qui nous essoufflent.<br />

Ainsi, seule votre solidarité peut garantir la survie de<br />

cet hebdomadaire appelé à défendre les intérêts du<br />

pays et de la masse abandonnée.<br />

Ambiance musicale, agrémenté des meilleurs plats<br />

de la cuisine haïtienne<br />

Admission $50.00 par personne<br />

Assurez-nous de votre participation<br />

en retournant la petite enveloppe qui vous a été<br />

envoyée<br />

avant le 28 mars <strong>2012</strong><br />

ou à défaut d’en avoir reçu une,<br />

vous pouvez toujours nous faire avoir votre contribution<br />

en appelant le 718-421-0162<br />

pour réserver votre place car il n’y aura pas de<br />

paiement à la porte.<br />

Nous comptons grandement sur votre générosité et<br />

solidarité.<br />

MERCI.<br />

l’Etat ne nourrit aucun respect pour les<br />

institutions du pays et le Parlement en<br />

particulier, insistent quelques parlementaires<br />

et la classe politique en général.<br />

Pour la plupart des sénateurs, le<br />

comportement du Premier mandataire<br />

de la nation est un mépris caractérisé<br />

pour le pouvoir législatif. C’est intolérable.<br />

En tout cas, depuis le jeudi 8<br />

mars <strong>2012</strong>, le Président Martelly est à<br />

l’épreuve des faits et des documents.<br />

C.C<br />

<strong>14</strong><br />

<strong>Haiti</strong> Liberté/<strong>Haiti</strong>an Times


aiti itian Liberté/<strong>Haiti</strong>an Times<br />

PB Times<br />

Twa degout pou Morisseau-Leroy<br />

Suite de la page (4)<br />

«zòt pale franse, zòt pale laten,<br />

mwen pale kreyòl<br />

mwen renmen lang an mwen »<br />

Jazz des Jeunes<br />

Jòdi a, 13 mas 20012, ta fè parenn<br />

mwen Félix Morisseau Leroy<br />

100 tan si l t ap viv toujou. Morisseau<br />

fèt Grand Gosier. Li se bon<br />

jan fanmi m sou bò manman m ki<br />

siyen Morisseau e ki mounn Anseà-Veau.<br />

Kidonk Grand-Gosier, Jacmel,<br />

Anse-à-Veau se kòm yon triloji<br />

jeyografik makònen ak santimantal<br />

pou Morisseau. Lò m fèt, manman<br />

m pat kab gen yon pi bon lide pase<br />

lò l te mande Morisseau batize premye<br />

pitit gason l lan. E se grasa<br />

Morisseau mwen goute sèl mèvèy<br />

sa a yo bay pou entelektyalite. Se<br />

grasa Morisseau mwen vin konnen,<br />

mwen vin konprann enpòtans,<br />

bèlte lang kreyòl nou an. Si se pat<br />

pou Morisseau ki t ap satiyèt mwen<br />

pandan monpè t ap koule dlo benit<br />

sou tèt mwen, jounen jodi a mwen<br />

pa ta nan kan entelektyèl pwogresis<br />

mwen ye jodi a.<br />

Jodi a mwen santi m fyè m te<br />

gen yon parenn konsa ki se lonè<br />

peyi a, lonè yon entelektyèl ki pa<br />

janm trayi kòz mas pèp la, lonè<br />

lakilti, lonè kilti peyi nou, lonè yon<br />

gason vanyan ki bay lang kreyòl<br />

la ses lettres de créance, ki fè kou l<br />

te konnen pou lang kreyòl la te vin<br />

egalego nasyonal nasyono ak lang<br />

franse, ak tout lòt lang ki egziste<br />

sou latè beni. Se Morisseau ki pral<br />

montre nou richès lang kreyòl la<br />

nan Antigòn, nan Wa Kreyon. Se<br />

Morisseau ki pral montre nou kouman<br />

Antigòn se yon bèl fanm nan<br />

tout lang, yon fanm djanm nan tout<br />

lang, yon fanm rezistans nan tout<br />

lang, «yon ti fi ki konn ki jan pou<br />

l mouri», kit se an grèk kit se an<br />

kreyòl.<br />

Se avèk Dyakout I Morisseau<br />

pral kore lang kreyòl la nètalkole.<br />

Nan dyakout sa a, Morisseau lage<br />

yon dal fwi poetik ki pral reprezante<br />

fondal natal yon literati kreyòl tounèf.<br />

Men Morisseau se pa pwezi sèlman<br />

l ap fè, se pa pwezi «pou zòt<br />

ak bouch yo kou bouda poul / vin<br />

resite nan salon», pou ti nèg save<br />

bat bravo pou yo. Andedan chak<br />

lapawoli gen yon baton dinamit<br />

sosyal, yon baton dinamit politik ki<br />

gen pou esploze yon jou pou sote<br />

tout enperyalis ki vòlè souverèntè<br />

nou, yo menm ki mare sosis yo ak<br />

oun makòn konkòday ayisyen san<br />

lonè ki yo menm mete ansanm ak<br />

yon makòn desandan ‘‘arab’’ bwèt<br />

nan do pou vann diyite peyi a, pou<br />

vann peyi a ak mouche Clinton,<br />

madan Clinton.<br />

Yo toujou ap pale de livre de<br />

chevet. Dyakout 1,2,3 Morisseau a<br />

se younn nan twa liv mwen kenbe<br />

bò tèt mwen. Se yo ki bib mwen, se<br />

yo k lapriyè m, se yo k fòs mwen, se<br />

yo ki ede m kenbe. Kou ti dekourajman<br />

ta sòti pou ban m pwoblèm, m<br />

annik rale Dyakout la, m foure men<br />

m mwen pran, mwen li :<br />

…tout tan latè ap vire<br />

Gan yon gwo madanm<br />

Yon gwo lougawou fanm<br />

Yo rele sivilizasyon<br />

K ap kraze ti nèg kou foumi<br />

Lò sa pa bon vre, parenn<br />

mwen fè m sonje Jacques Alexis ki<br />

«t ap di n toujou kenbe». Menm<br />

jan ak Morisseau, ak Konpè Jeneral<br />

Solèy la :<br />

M viv pou m kenbe<br />

M ekri pou m kenbe<br />

Se depi 1953 Morisseau te ekri<br />

l : rele madichon sou tèt l-OTAN /<br />

kriye chalbari dèyè Etazini / soutni<br />

Kiba. Nou wè sa l-OTAN an fè nan<br />

peyi Yougoslavi, sa l sot fè nan peyi<br />

Libi, e sa l soti pou l fè nan peyi Siri<br />

e se l ap pare pou l fè ak tout Israyèl<br />

nan peyi Iran. Se madichon sèlman<br />

jounen jodi a nou ka bay l-OTAN.<br />

Men jou va jou vyen se sa sèlman<br />

m ka di. Fò n kriye chalbari dèyè<br />

Etazini pou kantite krim yo fè nan<br />

peyi Irak, nan peyi Afganistan, nan<br />

peyi pa nou kote yo soutni 2 koudeta<br />

ki mennen moun nan mas pèp<br />

la mouri pa makòn, nan peyi pa nou<br />

kote yo fè magouy sal jouktan yo<br />

ban nou kòm prezidan yon mizisyen-gwouyadò-nan-kanaval.<br />

Wi<br />

Morisseau, wi parenn, n ap toujou<br />

soutni Kiba tèt kale, Kiba ki se limyè<br />

nou nan lannuit tray ak lamizè n ap<br />

travèse depi twa lokipasyon, pou<br />

nou pa di kat.<br />

E kouman pou m pa kouri<br />

pran Dyakout lan pou m chita ak<br />

Papa Desalin pou m pale avè l, ak<br />

towo Desalin, papa Desalin, yon jou<br />

ki va leve pou met lòd nan dezòd,<br />

pou met lòd nan dezòd politisyen<br />

dokale, politisyen malpouwont, politisyen<br />

apoula pou lajan, politisyen<br />

«30%», politisyen grennsenk k ap<br />

mete ajenou nan pye mouche Blan<br />

mouche Kouman pou di : yèsssè.<br />

APLIKE KOUNYE A<br />

POU ANE ESKOLÈ<br />

<strong>2012</strong>-2013 LA<br />

Félix Morisseau-Leroy<br />

Wi, parenn, se ou menm k aprann<br />

mwen se Desalin, se li menm menm<br />

ki «ban-n solèy /ki ban-n lalin / ki<br />

ban-n sè, frè-n /». Non, pa gen afè<br />

de «la fraternité humaine / l’humanité,<br />

la civilisation». Non, fwenk.<br />

Se yon sèl moun nou konnen, se<br />

Desalin. Jodi a parenn, pou 100 tan<br />

w lan, m ap di mèsi papa Desalin,<br />

m ap di w bòn fèt, m vin jete twa<br />

degout pou ou, m vin bat tanbou<br />

kreyòl la pou ou, m win sonnen<br />

ason libète a, ason diyite nou pou<br />

nou jwenn souverènte nou kanmèm<br />

yon jou.<br />

Pou m kite sa, kite m chante<br />

ou ou, jan m konn chante pou Wangòl<br />

: Parenn o w ale, kilè w a vini<br />

wè n ankò, w ale. Kilè w a vini wè n<br />

ankò peyi a malad, kilè w a vini wè<br />

n ankò, w ale.<br />

Lefferts Gardens Charter School ap aksepte aplikasyon pou<br />

jadendanfan (timoun ki fèt an 2007), klas 1e ane, 2èm ane ak<br />

3èm ane. Dènye delè pou tout aplikasyon se 2 avril <strong>2012</strong>.<br />

Ale nan www.leffertsgardens.org pou nou jwenn aplikasyon<br />

an. Rele nou nan<br />

718-284-<strong>14</strong>80 pou mande yon aplikasyon ou pou jwenn plis<br />

enfòmasyon.<br />

Reyinyon pou nou ka gen plis enfòmasyon sou pwogram lan:<br />

madi, 28 fevriye <strong>2012</strong>, 6 - 7 diswa, madi, 13 mas <strong>2012</strong>, 9 – 10<br />

dimaten, jedi, 15 mas <strong>2012</strong>, 6 – 7 diswa. Tanpri rele biwo LGCS<br />

la nan (718) 284-<strong>14</strong>80 pou rezève plas ou nan reyinyon yo.<br />

Lefferts Gardens Charter School<br />

601 Parkside Avenue<br />

Brooklyn, NY 11226<br />

Tel: (718) 284-<strong>14</strong>80<br />

Fanfan Latour<br />

Le 21 novembre 2007, le Service de l’Immigration avait laissé entendre<br />

que Michel Joseph Martelly ne se trouvait pas sur la liste de voyageurs<br />

et lors de ses comparutions devant un<br />

tribunal de la Floride concernant le<br />

versement d’une pension alimentaire<br />

pour son présumé enfant naturel dont<br />

la mère serait la nommée Sabine Jean-<br />

Jacques.<br />

Le peuple haïtien voudrait savoir<br />

exactement à qui il est en affaire ?<br />

Qui dirige le pays ? Un étranger qui<br />

s’appelle Michaël Joseph Martelly ou<br />

un Haïtien… La commission sénatoriale<br />

d’enquête devrait éclairer l’opinion<br />

publique sur ce point d’ombre qui aura<br />

une lourde conséquence sur l’avenir<br />

d’Haïti. L’intervention de l’Eglise et du<br />

corps diplomatique dans cette affaire<br />

DÎNER DE SOLIDARITÉ<br />

Le Journal <strong>Haiti</strong> Liberté<br />

prend plaisir à inviter lecteurs, supporters et amis<br />

à un Grand Dîner Dansant<br />

qu’il organise<br />

le samedi 28 avril <strong>2012</strong><br />

à l’auditorium de CW Mixon New Life Center,<br />

Situé au 112-50 Springfield Blvd,<br />

Queens Village, NY 1<strong>14</strong>29,<br />

de 9h du soir à 3h du matin.<br />

Enorme est l’ampleur de notre travail quant à la<br />

préparation et la diffusion du journal, nous entraînant<br />

dans des dépenses qui nous essoufflent.<br />

Ainsi, seule votre solidarité peut garantir la survie de<br />

cet hebdomadaire appelé à défendre les intérêts du<br />

pays et de la masse abandonnée.<br />

Ambiance musicale, agrémenté des meilleurs plats<br />

de la cuisine haïtienne<br />

Admission $50.00 par personne<br />

Assurez-nous de votre participation<br />

en retournant la petite enveloppe qui vous a été<br />

envoyée<br />

avant le 28 mars <strong>2012</strong><br />

ou à défaut d’en avoir reçu une,<br />

vous pouvez toujours nous faire avoir votre contribution<br />

en appelant le 718-421-0162<br />

pour réserver votre place car il n’y aura pas de<br />

paiement à la porte.<br />

Nous comptons grandement sur votre générosité et<br />

solidarité.<br />

MERCI.<br />

de nationalité est très significative. Elle<br />

sous-entend qu’il y a quelque chose<br />

qui ne marche pas. Il faudra coûte que<br />

coûte trouver une solution. Historiquement<br />

l’Eglise a toujours joué un rôle<br />

de médiation pour essayer de trouver<br />

une issue heureuse dans l’intérêt des<br />

classes dominantes et de l’impérialisme<br />

et contre les intérêts des classes dominées.<br />

En attendant la publication du<br />

rapport de la commission d’enquête, la<br />

négociation pourrait bien se poursuivre<br />

entre les différents acteurs impliqués<br />

actuellement dans la gestion de cette<br />

crise pour pouvoir trouver à leur façon<br />

une issue qui leur sera favorable.<br />

15<br />

<strong>Haiti</strong> Liberté/<strong>Haiti</strong>an Times<br />

Vol. 5, No. 35 • Du <strong>14</strong> au 20 <strong>Mars</strong> <strong>2012</strong>


Vol. Vol. 5, No. 5, No. 35 35 • Du • Du <strong>14</strong> <strong>14</strong> au au 20 20 <strong>Mars</strong> <strong>Haiti</strong> <strong>Mars</strong> <strong>2012</strong> Liberté/Ha<br />

<strong>2012</strong> H<br />

Suite de la page (13)<br />

Qui se cache...<br />

Suite de la page (7)<br />

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Suite de la page (13)<br />

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1er mars <strong>2012</strong><br />

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<br />

Suite de la page (12) Un milliard......<br />

<br />

<br />

L’USAID a également joué un<br />

rôle-clé dans le renversement du<br />

Président Jean-Bertrand Aristide,<br />

en 2004.<br />

<br />

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Suite de la page (5)<br />

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<br />

Pral gen yon kouri nan<br />

katye popilè yo 29 fevriye 2004 <br />

<br />

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<br />

<br />

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<br />

<br />

<br />

<br />

<br />

<br />

an n<br />

achte yon kat pelouz pou n suiv<br />

elatriye.<br />

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<br />

<br />

<br />

<br />

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<br />

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<br />

<br />

Traduit de l’espagnol par Henri Azar<br />

Investig’Action 10 mars <strong>2012</strong><br />

Suite de la page (12)<br />

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<br />

La créature de Robert Ménard<br />

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<br />

L’UNESCO exclut Reporters Sans...<br />

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<br />

Rébellion 11 mars <strong>2012</strong><br />

Traduction par VD<br />

LGS 11 mars <strong>2012</strong><br />

chuichuichui<br />

<br />

<br />

<br />

<br />

<br />

Je vèt<br />

<br />

<br />

<br />

<br />

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<br />

<br />

koutje <br />

<br />

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<br />

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<br />

sankoutcha<br />

<br />

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<br />

Lucien Jura<br />

<br />

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<br />

<br />

<br />

<br />

<br />

<br />

<br />

ka madan Brino, ka madan Brino,<br />

fanm yo pote gason sou do, ka manzè<br />

Sophie fanm yo pote gason sou do…<br />

<br />

<br />

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Tel: 718-703-0168 * Cell: 347-249-8276<br />

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Director: Florence Comeau<br />

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Tel: 646.340.2561<br />

Cell: 917.517.4216<br />

Email: g.cadesca@verizon.net<br />

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Petition<br />

<br />

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<br />

16<br />

<strong>Haiti</strong> Liberté/<strong>Haiti</strong>an Times


aiti itian Liberté/<strong>Haiti</strong>an Times<br />

PB Times<br />

<strong>Haiti</strong> Liberté/Ha<br />

H<br />

PB<br />

aitian Times<br />

<br />

Liberté/<strong>Haiti</strong>an Times<br />

PB<br />

<strong>Haiti</strong> Liberté/<strong>Haiti</strong>an Times<br />

Times<br />

Liberté/<strong>Haiti</strong>an <strong>Haiti</strong><br />

Liberté/<strong>Haiti</strong>an Times<br />

PB<br />

aitian Times<br />

<strong>Haiti</strong><br />

Travers le monde<br />

Afghanistan : Il faut juger<br />

le sergent tueur sur place<br />

Evo Morales<br />

défendra la coca<br />

Dans la nuit du 10 au 11 mars, un<br />

soldat américain est sorti de sa base<br />

et a froidement massacré 16 civils<br />

afghans, dont 9 enfants. Par respect<br />

pour les Afghans, l’assassin devrait<br />

comparaître devant un tribunal afghano-américain,<br />

suggère le New York<br />

Times.<br />

Par Mark McDonald<br />

L<br />

’administration Obama est en train<br />

de débattre de la possibilité de<br />

réduire de 20 000 hommes les troupes<br />

présentes en Afghanistan en 2013, ce<br />

qui reflète le sentiment grandissant au<br />

sein de la Maison-Blanche que la mission<br />

des forces américaines sur place<br />

comporte plus d’inconvénients que<br />

d’avantages rapporte le quotidien. Un<br />

retrait anticipé des forces américaines<br />

d’Afghanistan était, certes, à l’étude<br />

depuis des semaines, explique le journal,<br />

mais ces discussions reviennent<br />

sur le devant de la scène après le massacre<br />

de civils afghans le 11 mars par<br />

un soldat américain et l’incinération<br />

d’exemplaires du Coran sur la base<br />

militaire de Bagram en février. Plusieurs<br />

centaines de personnes ont manifesté<br />

le 13 mars à à Jalalabad (dans l’est du<br />

pays) pour réclamer que le coupable de<br />

la tuerie soit jugé publiquement en Afghanistan.<br />

Une arrestation, des excuses du<br />

président Obama en personne, une<br />

explosion de colère sur place, un appel<br />

au calme et des promesses d’enquête,<br />

voilà le scénario habituel qui se met<br />

rapidement en place en cas de bavure<br />

comme celle qui vient de se produire : le<br />

massacre de 16 civils afghans, dont 9<br />

enfants, par un sergent américain, dans<br />

la nuit du 10 au 11 mars.<br />

Et pourtant personne n’envisage<br />

un éventuel procès du coupable dans le<br />

pays où ont eu lieu les faits. C’est d’ailleurs<br />

l’une des raisons pour laquelle les<br />

Etats-Unis refusent de se soumettre à la<br />

juridiction de la Cour pénale internationale<br />

et font pression sur les autres pays<br />

pour signer des accords bilatéraux protégeant<br />

les soldats américains d’éventuelles<br />

poursuites à l’étranger.<br />

Mais un procès sur place serait-il<br />

vraiment une folie ? Ce procès pourrait<br />

incarner une nouvelle diplomatie version<br />

«soft power», une sorte de main<br />

tendue aux pays qui subissent une<br />

omniprésence militaire des Etats-Unis.<br />

On pourrait même imaginer la création<br />

Paul J. Jourdan<br />

Attorney at Law<br />

107 Kenilworth Place<br />

Brooklyn, NY 11210<br />

Phone:<br />

(718) 859-5725<br />

(718) 338-0222<br />

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<br />

<br />

<br />

<br />

Un soldat américain est sorti de sa base et a froidement massacré 16<br />

civils afghans, dont 9 enfants<br />

Les talibans ont rapidement condamné ce massacre,<br />

le comparant à un "génocide"<br />

LA DIFFERENCE<br />

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La Différence Auto School<br />

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Manager: Ernst Sevère<br />

Tel: 718-693-2817<br />

Cell: 917-407-8201<br />

d’un tribunal militaire ou d’une cour<br />

martiale commune où seraient représentés<br />

l’armée américaine ainsi que<br />

l’armée afghane. Le Prince Abdul Ali<br />

Seraj, président de la Coalition nationale<br />

pour le dialogue avec les tribus<br />

afghanes, a déclaré le 11 mars que «la<br />

seule solution pour calmer les esprits<br />

serait de livrer cette personne au gouvernement<br />

afghan afin qu’il soit jugé<br />

selon le droit afghan. S’ils le rapatrient<br />

aux Etats-Unis pour le juger là-bas, les<br />

gens d’ici risquent de se sentir floués».<br />

Selon le New York Times, les habitants<br />

de trois villages ont raconté que<br />

le soldat en question avait marché pendant<br />

presque deux kilomètres depuis sa<br />

base, et qu’il enfonçait les portes pour<br />

rentrer dans les maisons. Dans la première<br />

des trois maisons touchées, le<br />

soldat a empilé les 11 cadavres, dont<br />

ceux de quatre fillettes de moins de 6<br />

ans, et y a mis le feu. Les vidéos et les<br />

photographies dont on dispose laissent<br />

voir un amoncellement de cendres<br />

ainsi que plusieurs corps brûlés sous<br />

des couvertures. «Tous les membres<br />

d’une même famille ont été tués, ensuite<br />

ils ont été mis dans une pièce,<br />

recouverts de couvertures et brûlés,<br />

Suite à la page (18)<br />

G & S AUTO SALES<br />

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Open Sundays • Closed Saturdays<br />

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Guy Edouard, General Manager<br />

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Ernest Delouis: 646.201.0603<br />

Luc Delsius: 646.377.1008<br />

<br />

Le président bolivien Evo Morales<br />

emmènera la semaine prochaine<br />

des feuilles de coca à Vienne, où il va<br />

de nouveau plaider à la Commission<br />

des stupéfiants de l'ONU, en mâchouillant<br />

lui-même si besoin, pour le retrait<br />

de la feuille de la liste des substances<br />

interdites.«Je suis venu chercher de la<br />

feuille de coca», a déclaré le président<br />

à la presse vendredi à Coroico, région<br />

productrice. «J'en emmène à Vienne,<br />

pour la montrer de nouveau, et démontrer<br />

que cette feuille de coca ne nuit pas<br />

à la santé, qu'en plus elle est un médicament».<br />

Morales doit voyager ce weekend<br />

à Vienne accompagné de cultivateurs<br />

«pour défendre dans un forum<br />

international la consommation légale<br />

de la feuille».<br />

En 2009 déjà, Morales avait mâché<br />

une feuille de coca en session de la<br />

Commission des stupéfiants<br />

(OICS) de l'ONU, pour appuyer sa demande<br />

de retrait<br />

de la liste des substances interdites<br />

depuis 1961.«Si c'est une drogue,<br />

alors vous devez me mettre en prison»,<br />

avait-il lancé à la tribune.<br />

Le président bolivien, lui-même<br />

dirigeant d'un syndicat de cultivateurs<br />

«cocaleros», mène une campagne<br />

assidue pour que la feuille de<br />

coca, matière première de la cocaïne, ne<br />

soit plus considérée comme «drogue»<br />

au niveau international. Il assure que<br />

plusieurs pays se rangent à sa position.<br />

Morales rappelle que mastication<br />

Morales doit voyager ce week-end à<br />

Vienne accompagné de cultivateurs<br />

«pour défendre dans un forum<br />

international la consommation<br />

légale de la feuille»<br />

et infusion de la coca, sont des pratiques<br />

millénaires dans les Andes, à des<br />

fins thérapeutiques, contre la faim, la<br />

fatigue et les effets de l'altitude, en plus<br />

des usages rituels.<br />

Une ombre plane pourtant sur la<br />

campagne de la Bolivie pour réhabiliter<br />

la feuille de coca: le pays andin est le 3e<br />

producteur au monde, avec selon l'ONU<br />

31 000 hectares, bien au-delà<br />

des 12 000 hectares «légaux» voués<br />

aux usages traditionnels, le reste alimentant<br />

de fait le trafic de drogue.<br />

La Bolivie s'est retirée en 2011<br />

de la Convention sur les stupéfiants de<br />

1961 mais entend la rejoindre, avec<br />

une réserve sur le volet «mastication»<br />

de la coca.<br />

Cuba Solidarity Project 10 <strong>Mars</strong> <strong>2012</strong><br />

La Colombie renonce à<br />

inviter Cuba au sommet<br />

des Amériques<br />

Le président colombien Juan Manuel<br />

Santos a informé à La Havane ses<br />

homologues cubain et vénézuélien qu'il<br />

n'existait pas de consensus pour inviter<br />

Cuba au sommet des Amériques<br />

prévu mi-avril en Colombie et menacé<br />

de boycott par plusieurs pays en raison<br />

de l'exclusion de Cuba.<br />

Le président colombien s'est entretenu<br />

mercredi après-midi avec Raul<br />

Castro et<br />

Hugo Chavez, en convalescence<br />

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à La Havane après l'ablation d'une lésion<br />

cancéreuse la semaine dernière,<br />

pour les informer que malheureusement,<br />

la Colombie ne pouvait pas inviter<br />

Cuba.<br />

Nous avons analysé les détails de<br />

la situation de Cuba envers le sommet,<br />

c'est un sujet qui requiert un consensus<br />

que malheureusement nous n'avons<br />

pas réussi à atteindre, a expliqué mercredi<br />

soir le président colombien à la<br />

presse à son départ de La Havane à<br />

l'issue d'une visite de quelques heures.<br />

Nous avons indiqué au président<br />

Castro que nous apprécions son désir<br />

de participer à cette réunion, mais que<br />

dans cette circonstance, en raison de<br />

l'absence de consensus, il nous est très<br />

difficile de leur remettre une invitation,<br />

a ajouté Juan Manuel Santos.<br />

Nous l'avons remercié (Castro)<br />

pour sa compréhension et sa généreuse<br />

volonté de ne pas créer de problème, ni<br />

pour le sommet, ni pour la Colombie,<br />

a-t-il souligné.<br />

La Colombie désire que la situation<br />

de Cuba, sa participation, soit<br />

discutée de manière constructive et en<br />

profondeur au sommet de Carthagène,<br />

a-t-il conclu. De son côté, le ministre<br />

cubain des Affaires étrangères Bruno<br />

Rodriguez a dénoncé les Etats-Unis, qui<br />

selon lui ont refusé leur autorisation à<br />

la participation de Cuba.<br />

Nous comprenons tous que le<br />

consensus dans ce cas, cela veut dire<br />

l'autorisation de Washington, a indiqué<br />

le ministre à la presse en remerciant la<br />

gestion de la Colombie à laquelle nous<br />

souhaitons toujours le meilleur.<br />

La Colombie faisait face<br />

à une menace de boycott du<br />

sommet de l'Organisation des<br />

Suite à la page (18)<br />

17<br />

<strong>Haiti</strong> Liberté/<strong>Haiti</strong>an Times


Vol. Vol. 5, No. 5, No. 35 35 • Du • Du <strong>14</strong> <strong>14</strong> au au 20 20 <strong>Mars</strong> <strong>Haiti</strong> <strong>Mars</strong> <strong>2012</strong> Liberté/Ha<br />

<strong>2012</strong> H<br />

Suite de la page (20)<br />

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<br />

Sur cette terre, il y a ce qui mérite<br />

vie :<br />

l’hésitation d’avril, l’odeur du<br />

pain à l’aube,<br />

les opinions d’une femme sur les<br />

hommes, les écrits d’Eschyle,<br />

le commencement de l’amour,<br />

l’herbe sur une pierre,<br />

des mères debout sur un filet de<br />

flûte<br />

et la peur qu’inspire le souvenir<br />

aux conquérants .../...<br />

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<br />

C’est une Antigone palestinienne qui parle arabe et entre en transe sur la<br />

musique du célèbre Trio Joubran virtuoses du luth oriental. « Quand on a<br />

vécu comme moi, plongée dans le malheur, la mort n’est pas un malheur »<br />

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Association France Palestine<br />

Solidarité 10 mars <strong>2012</strong><br />

Suite de la page (17) Afghanistan:...<br />

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The New York Times<br />

12 mars <strong>2012</strong><br />

Tristesse d'un homme face aux corps des enfants afghans qui<br />

se trouvaient parmi des 16 victimes massacrées par un soldat<br />

américain dans la nuit de samedi à dimanche à Kandahar<br />

Suite de la page (6)<br />

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Cuba Solidarity Project<br />

10 <strong>Mars</strong> <strong>2012</strong><br />

18<br />

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SUPREME COURT OF THE STATE<br />

OF NEW YORK<br />

COUNTY OF QUEENS<br />

KIMBERLY M. LEVEILLE<br />

Plaintiff,<br />

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Richard H. Lovell, P.C., 10748 Cross Bay,<br />

Ozone Park, NY 1<strong>14</strong>17 718 835-9300. lovelllaw@aol.com.<br />

-against-<br />

FRANCK H. LEVEILLE<br />

Defendant<br />

Index No. 18783-11<br />

Date Summons Filed 8/9/11<br />

Plaintiff Designates QUEENS<br />

County as the place of trial.<br />

The basis of venue is:<br />

Plaintiff’s Residence<br />

SUPPLEMENTAL SUMMONS WITH<br />

NOTICE<br />

Plaintiff’s residence:<br />

7013 Catamaran Way<br />

Averne, N.Y 11692<br />

ACTION FOR A DIVORCE<br />

To the above named Defendant:<br />

YOU ARE HEREBY SUMMONED to answer the<br />

complaint in this action and to serve a copy of<br />

your answer, or if the complaint is not served<br />

with this summons to serve a notice of appearance,<br />

on the Plaintiff’s Attorney within<br />

twenty (20) days after the service of this summons<br />

exclusive of the day of service where<br />

service is made by delivery upon personally<br />

within the state, or within thirty (30) days after<br />

completion of service where service is made<br />

in any other manner. In case of your failure<br />

to appear or answer, judgment will be taken<br />

against you by default for the relief demanded<br />

in the complaint, or where the complaint is<br />

not served with this summons, for the relief<br />

requested in the notice set out below.<br />

PLEASE TAKE NOTICE that the nature and<br />

object of this action is to obtain a judgment<br />

divorcing the parties and dissolving the bonds<br />

of matrimony on the grounds of: (1), and (2)<br />

DRL § 170(1) – the cruel and inhuman treatment<br />

of the Plaintiff by the Defendant, DRL §<br />

170(7) – Irretrievable Breakdown and that the<br />

relief requested is:<br />

1- The granting of a judgment of absolute divorce<br />

against you and in favor of the Plaintiff<br />

dissolving forever the bonds of matrimony<br />

between the parties to the above entitled action;<br />

2- Awarding Plaintiff physical and legal custody<br />

of the minor child of the marriage, Grant<br />

Leveille, DOB: July 3;<br />

3- Child support for the child of the marriage<br />

to be paid by Defendant according to the New<br />

York State Basic Child Support Guidelines;<br />

4- Awarding Plaintiff equitable distribution of<br />

all marital property, including by not limited to<br />

Defendant’s numerous pensions<br />

5- Awarding the Plaintiff maintenance to be<br />

paid by the Defendant; and<br />

6- Declaring the rights of the parties to their<br />

separate property;<br />

7- Compelling defendant to maintain and provide<br />

suitable policies of life and health insurance<br />

for the benefi t of the infant issue;<br />

8- Awarding to Plaintiff the exclusive use and<br />

occupancy of the marital residence located<br />

at 7013 Catamaran Way, Arverne, New York<br />

11692;<br />

9- Awarding Plaintiff reasonable sums for<br />

counsel, investigative, appraisal, accountant,<br />

and other expert fees and expenses;<br />

10- And for such other and further relief as<br />

to the Court may seem just and proper, together<br />

with the costs and disbursements of<br />

this action.<br />

Dated: August 8, 2011<br />

New York, New York<br />

De Leon & Associates, PLLC<br />

By: Sharifa Milena Nasser, Esq<br />

Attorney(s) for Plaintiff<br />

26 Broadway – Suite 2100<br />

New York, New York 10004<br />

Telephone: (212) 747-0200<br />

Facsimile: (212) 747-0202<br />

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Suite de la page (20) Contre l’impertinence<br />

Suite de la page (20)<br />

publient de nos jours publient sous leur<br />

supervision, en dehors de ce privilège, ils<br />

ne publient que de la merde.<br />

Certes, il est des jeunes qui<br />

s’amusent à publier n’importe quoi.<br />

Mais ce n’est pas une raison juste pour<br />

que cette junte de tyrans littéraires dise<br />

n’importe quoi. À ceux qui ne le savaient<br />

pas, je tiens à vous informer que ces<br />

messieurs écrivains sont des papes, ils<br />

n’agissent qu’en chefs de clan. Si vous<br />

n’êtes pas des leurs ils vous étouffent.<br />

Ils s’érigent en « Legba », maîtres des<br />

grands chemins dans la littérature haïtienne<br />

si vous ne vous joignez pas à eux,<br />

ils ne vous laissent pas passer ni percer.<br />

Moi, je brise le silence pour dire à cette<br />

milice qu’elle se trompe et qu’il est des<br />

jeunes écrivains poètes qui n’ont jamais<br />

participé à leurs ateliers de poésie, —et<br />

ceci, certains ne les lisent même pas—<br />

qui réfléchissent beaucoup sur la littérature,<br />

qui lisent beaucoup, qui écrivent des<br />

choses ayant des valeurs littéraires hors<br />

pair, qui ont reçu des prix prestigieux internationaux<br />

sans pour autant avoir reçu<br />

aucune onction littéraire de leur part.<br />

Nous sommes des jeunes écrivains<br />

résistants, nous ne croyons en aucune<br />

forme d’imposition, surtout cette dictature<br />

littéraire, nous ne fléchirons pas les<br />

genoux devant cette autorité dictatoriale,<br />

népotique. Nous sommes là, vivants<br />

! Nous sommes le sel de la littérature !<br />

Si ces Saints intouchables se comportent<br />

ainsi —ils ont les sens pointus en<br />

ce sens— c’est parce que les fantômes<br />

de leur prochaine chute les hantent par<br />

avance !<br />

Ils refusent d’admettre que la<br />

relève nous la prenons déjà ; et que le génie<br />

ne brille que pour un moment.<br />

C’est par une loi naturelle que la<br />

nuit cède la place au jour. Et l’on voit<br />

comment la nature se révolte contre ceux<br />

qui ne respectent pas ses lois. Alors ne<br />

pervertissez pas l’ordre naturel des choses,<br />

messieurs!<br />

Cette littérature, qui est la nôtre ou<br />

le bien commun de tout un chacun, n’est<br />

pas l’héritage de leurs grands-parents,<br />

nous ne permettrons pas ce hold-up. Moi<br />

avec tous mes amis poètes, nous continuerons<br />

à brandir nos plumes en faisant<br />

sept fois le tour clanique de cette muraille<br />

de Jéricho, non pas pour l’ébrécher, mais<br />

pour l’effondrer.<br />

Port-au-Prince le 3 mars <strong>2012</strong><br />

dictatoriale, népotique.» J’assume ouvertement<br />

qu’une large diffusion du<br />

texte de Claude Sainnécharles relève de<br />

la liberté d’expression et qu’il s’agit là<br />

d’une éclairante contribution à la compréhension<br />

du malaise qui sévit actuellement<br />

dans l’espace littéraire haïtien,<br />

malaise d’ailleurs vécu en silence, en<br />

<strong>Haiti</strong>, par nombre d’écrivains…<br />

Alors même que nous assistons<br />

à une accélération du dépérissement<br />

des institutions nationales, au moment<br />

où la liberté d’expression elle-même, en<br />

Haïti, semble de plus en plus taraudée<br />

tant dans la presse que dans l’espace<br />

rachitique des débats publics, il importe<br />

au plus haut point d’accueillir et<br />

d’apprécier avec objectivité la libre parole<br />

des jeunes poètes haïtiens. Ils interpellent<br />

d’incontournables volets de<br />

notre littérature et il faut souhaiter que<br />

Étonnants voyageurs Haïti participe lui<br />

aussi, et librement, et hors toute langue<br />

de bois autojustificatrice, au nécessaire<br />

débat initié par les jeunes poètes<br />

d’Haïti.<br />

Robert Berrouët-Oriol<br />

Linguiste-terminologue<br />

Montréal, le 4 mars <strong>2012</strong><br />

19<br />

<strong>Haiti</strong> Liberté/<strong>Haiti</strong>an Times<br />

Vol. 5, No. 35 • Du <strong>14</strong> au 20 <strong>Mars</strong> <strong>2012</strong>


Vol. Vol. 5, No. 5, No. 35 35 • Du • Du <strong>14</strong> <strong>14</strong> au au 20 20 <strong>Mars</strong> <strong>Haiti</strong> <strong>Mars</strong> <strong>2012</strong> Liberté/Ha<br />

<strong>2012</strong> H<br />

Contre l’impertinence<br />

Casterienne et<br />

Trouillotienne<br />

Malaise dans<br />

la littérature…<br />

Une Antigone<br />

palestinienne<br />

Par Claude Sainnécharles<br />

La première journée de la<br />

troisième édition du festival<br />

Étonnants voyage consacré<br />

en hommage au poète vivant<br />

Georges Castera autour de la<br />

thématique : « L’encre est ma<br />

demeure », a commencé avec<br />

Francketienne, le géant de la<br />

littérature haïtienne. Sa prise<br />

de parole a profondément ému<br />

le public composé de lecteurs<br />

haïtiens avisés et d’étrangers<br />

dont les yeux étaient rivés sur<br />

lui. Il nous a fait voyager avec<br />

étonnement par ses propos éloquents,<br />

par ses expériences littéraires<br />

et artistiques.<br />

Dans la soirée, cette<br />

journée allait se terminer avec<br />

une pléiade d’écrivains haïtiens<br />

: Georges Castera, Lyonel Trouillot,<br />

Syto Cavé, Bonel Auguste,<br />

Claude C. Pierre. Cette soirée a<br />

été animée par Lyonel Trouillot<br />

et introduite, avant tout, de<br />

manière musicale, par la voix du<br />

chanteur Jean Coulange. Lyonel<br />

Trouillot, avec sa voix grave de<br />

haut parleur et imposante, a su<br />

charmer plus d’un ; beau parleur<br />

comme il est ! Tout se déroulait<br />

autour de l’important poète en<br />

question, Castera. L’hommage<br />

rendu à ce dernier est justifié,<br />

il le mérite, car il a apporté un<br />

souffle moderne dans la poésie<br />

créole haïtienne, et surtout il est<br />

le premier. Il fait de sa militance<br />

politique une force habitant sa<br />

poésie, ce qui fait de lui un poète<br />

engagé selon certains.<br />

La prise de parole de<br />

Claude C. Pierre à l’égard de<br />

Georges Castera a été épatante<br />

dans le sens qu’il a fait<br />

Georges Castera<br />

une analyse sémiotique, très<br />

rigoureuse, du vers “l’encre<br />

est ma demeure” qui est le titre<br />

de l’anthologie dudit poète<br />

et un autre intervenant, en<br />

l’occurrence Bonel Auguste, a<br />

fait une approche intéressante<br />

de l’apport moderne dans la<br />

poésie créole haïtienne… et ainsi<br />

de suite !<br />

Au milieu de cette soirée<br />

élogieuse ce qui allait chavirer<br />

mon humeur en amertume fut<br />

leur déclaration choquante. Je<br />

dis ‘’leur’’ je fais allusion à Lyonel<br />

Trouillot, Syto Cave (lui, il a<br />

été quand même quelque peu<br />

modéré) et Georges Castera.<br />

Celui-ci, arrogant de trempe,<br />

sans modestie aucune. Et Lyonel<br />

Trouillot despote. Ils font<br />

comprendre qu’ils tiennent la<br />

clef de la littérature haïtienne, et<br />

quiconque parmi les jeunes qui<br />

écrivent de nos jours, s’ils ne<br />

viennent pas à eux, ils ne feront<br />

pas de la bonne poésie. Ils<br />

se disent être maîtres de la littérature<br />

haïtienne. Spécialement<br />

Georges Castera a dit avec outrecuidance,<br />

sans réserve aucune<br />

devant plusieurs vingtaines de<br />

personnes que les jeunes qui<br />

Suite à la page (19)<br />

Par Robert Berrouët-Oriol<br />

Le Festival littéraire Étonnants<br />

voyageurs, dont la<br />

dernière édition a eu lieu en<br />

Haïti du 1er au 4 février <strong>2012</strong>,<br />

a donné lieu à des questionnements<br />

qui méritent d’être pris en<br />

compte avec attention et sérénité.<br />

Dans un premier temps,<br />

les poètes et éditeurs James Pubien<br />

et Jean François T. Toussaint,<br />

des Éditions Bas de page,<br />

dans une «Lettre ouverte au festival<br />

Étonnants voyageurs Haïti<br />

(La pesanteur contre l’oubli) »<br />

et diffusée sur Internet, ont critiqué<br />

la gestion « haïtienne » de<br />

l’événement en mettant l’accent<br />

sur des pratiques sélectives de<br />

cooptation à l’oeuvre dans une<br />

certaine République de la complaisance<br />

littéraire. On s’invite<br />

entre petits copains dont on se<br />

sait redevable et, à l’inverse, on<br />

exclut de la liste des « élus » et<br />

des invités des écrivains majeurs,<br />

entre autres les écrivains<br />

qui, vivant et écrivant au Québec,<br />

font eux aussi honneur à la<br />

Lyonel Touillot et Frankétienne<br />

littérature haïtienne. L’histoire<br />

retiendra que le poète Anthony<br />

Phelps, qui vit à Montréal, a<br />

participé au festival sur intervention<br />

hospitalière, depuis la<br />

France, de son éditeur français…<br />

Les « critères » de sélection/exclusion<br />

n’étant pas publiquement<br />

affichés par Étonnants<br />

voyageurs Haïti, il importe de<br />

bien apprécier et de soumettre<br />

au débat public l’opinion des<br />

jeunes poètes haïtiens.<br />

Dans un second temps,<br />

et dans le droit fil d’une critique<br />

sérieuse et responsable de la<br />

gestion « haïtienne » du Festival<br />

Étonnants voyageurs, le jeune<br />

poète Claude Sainnécharles,<br />

depuis Port-au-Prince, signe<br />

cette fin de semaine un texte<br />

courageux et percutant : «<br />

Contre l’impertinence castérienne<br />

et trouillotienne ». Il le<br />

dit sans détours : « Nous sommes<br />

des jeunes écrivains résistants,<br />

nous ne croyons en<br />

aucune forme d’imposition,<br />

surtout cette dictature littéraire,<br />

nous ne fléchirons pas les<br />

genoux devant cette autorité<br />

Suite à la page (19)<br />

Mise en scène Adel Hakim<br />

Avec les comédiens du Théâtre National Palestinien<br />

C’est un événement. Les<br />

acteurs du Théâtre National<br />

Palestinien sont en France, en<br />

tournée jusqu’à fin mai avec<br />

une Antigone éblouissante,<br />

mise en scène par Adel Hakim,<br />

co- directeur du Théâtre des<br />

Quartiers d’Ivry où la pièce est<br />

donnée jusqu’au 31 mars.<br />

Par Marina Da Silva<br />

Créée à Jérusalem- Est en mai<br />

2011, elle sort des frontières<br />

de la ville occupée, transportant<br />

avec elle le poids et la géographie<br />

du conflit israélo- palestinien<br />

— et l’on est frappé par la<br />

résonance de la tragédie palestinienne<br />

contemporaine avec le<br />

texte de Sophocle, qui date de<br />

près de deux mille cinq cents<br />

ans. Pas d’identification avec<br />

des situations historiques, des<br />

lieux ou des personnages, mais<br />

une mise en abîme autour de la<br />

notion d’injustice et une méditation<br />

philosophique sur la rébellion<br />

et le sens du sacré.<br />

Antigone, condamnée<br />

par Créon à être emmurée vivante<br />

parce qu’elle a voulu<br />

donner une sépulture à son<br />

frère Polynice, est une figure<br />

d’insoumission universelle et<br />

intemporelle ; elle prend ici<br />

une force particulière incarnée<br />

avec charisme et luminosité par<br />

Shaden Salim : « Tes lois ne sont<br />

pas assez puissantes pour nous<br />

interdire de respecter celles des<br />

Dieux. » La jeune comédienne<br />

donne à son personnage une<br />

fougue et une combativité qui<br />

touchent et impressionnent et<br />

apporte par sa seule présence<br />

une couleur supplémentaire<br />

au texte : « Lorsqu’on a vécu<br />

comme moi plongée dans le<br />

malheur, la mort n’est pas un<br />

malheur. » Le malheur et la répétition<br />

du malheur d’Antigone<br />

Suite à la page (18)<br />

20<br />

<strong>Haiti</strong> Liberté/<strong>Haiti</strong>an Times<br />

Vol. 5, No. 35 • Du <strong>14</strong> au 20 <strong>Mars</strong> <strong>2012</strong>

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