Haiti Liberte 14 Mars 2012
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HAÏTI LIBERTÉ<br />
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MARTELLY SOUMET SES<br />
Yon gwo dife detwi kan<br />
Toussaint Louverture<br />
Page 6<br />
DOCUMENTS !<br />
Voir page 4<br />
Coopération Sud/<br />
sud: Rencontre<br />
bilatérale de Solidarité<br />
Venezuela-Haïti<br />
Page 8<br />
L’ambassadeur des Etats-Unis, Kenneth Merten, ne s’est pas prononcé sur Michaël Martelly. Michel Martelly ne pourrait être un citoyen<br />
américain, mais Michaël Joseph Martelly pourrait l’être. De toute façon, la Commission a du pain sur la planche..<br />
La Saga de Bradley<br />
Manning, Julian<br />
Assange, et Wikileaks<br />
! De quoi écrire une<br />
chanson et tourner un<br />
fi l m<br />
Page 10<br />
REMONTÉE SPECTACULAIRE DE<br />
L’INSÉCURITÉ EN HAÏTI<br />
Voir page 4<br />
L’insécurité est montée d’un cran ces derniers jours en Haïti, particulièrement à la capitale. Des militants politiques, anciens<br />
responsables de l’Etat, directeur de média, des policiers, des chauffeurs de transport en commun, des citoyens entre autres<br />
ont perdu leur vie sous les balles assassines des malfrats.<br />
Afghanistan : Il faut<br />
juger le sergent tueur<br />
sur place<br />
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Vol. Vol. 5, No. 5, No. 35 35 • Du • Du <strong>14</strong> <strong>14</strong> au au 20 20 <strong>Mars</strong> <strong>Haiti</strong> <strong>Mars</strong> <strong>2012</strong> Liberté/Ha<br />
<strong>2012</strong> H<br />
Editorial<br />
HAITI<br />
LIBERTÉ<br />
Les menées dangereuses de<br />
l’impérialisme en <strong>Haiti</strong> !<br />
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Responsable:<br />
Yves Pierre-Louis<br />
Par Berthony Dupont<br />
L<br />
’impérialisme américain dans son acharnement à défendre<br />
ses intérêts politiques et pour tenir intacte sa domination<br />
coloniale vient de se démasquer au grand jour, pour<br />
ne pouvoir plus désormais agir sur les leviers qui s’offraient<br />
habituellement à lui pour cacher son ingérence en <strong>Haiti</strong>.<br />
Avec Martelly il vient de faire preuve du plus spectaculaire<br />
cynisme, ainsi qu’on a pu le constater dans l’infâme<br />
verdict qui a été rendu au Palais National jeudi dernier par<br />
l’ambassadeur Kenneth Merten.<br />
A la suite de la mascarade des passeports montée de<br />
toute pièce par la présidence, bien des gens se demandent<br />
s’il est vrai que les Etats-Unis ont pu s’afficher à un tel<br />
niveau de dégénérescence et de bassesse politiques. C’est<br />
mal connaître l’Occident et ses partenaires féodaux, réactionnaires<br />
que de s’étonner devant les agissements de<br />
l’aigle qui n’a aucune gêne, et ne craint jamais de faire<br />
n’importe quoi, quand il s’agit de protéger ses intérêts. Dans<br />
le cas de Martelly qui a été propulsé au timon de la Nation<br />
par le secteur fasciste de la bourgeoisie avec le support des<br />
jean-claudistes et de l’impérialisme américain, tout ce que<br />
réalisent ces forces de l’anti-changement ne peut être en<br />
aucune façon dans l’intérêt général du pays encore moins<br />
des masses populaires.<br />
Avons-nous déjà oublié les mensonges effrontés de<br />
Colin Powell aux Nations unies pour convaincre les autres<br />
pays de la nécessité de la guerre contre l’Irak ? Nous ne<br />
pouvons pas non plus passer sous silence, que tout récemment<br />
pour aboutir à la somalisation de la Libye, ils ont encore<br />
menti tout comme dans le dossier de la Syrie, ils mentent<br />
encore beaucoup plus. Nous pouvons énumérer un tas<br />
de mensonges sur lesquels Washington a bâti son empire de<br />
violence pour déstabiliser d’autres peuples et pour asseoir sa<br />
politique de fer.<br />
Quant à nous, notre position ira toujours à l’encontre de<br />
celle des forces rétrogrades, alliées au chef de l’impérialisme<br />
mondial. Nous ne saurons même pour quelque seconde<br />
croire en la bonne foi de ce laboratoire destructeur avec ses<br />
attitudes truffées de perfidies et de sous-entendus, responsable<br />
des agressions meurtrières contre les mouvements de<br />
libération, des coups-d’état contre-révolutionnaires qui ont<br />
ravagé les continents, tous mis au compte et au budget de<br />
la Centrale Intelligence Agency.<br />
Il n’est donc pas étonnant qu’on parle à tort et travers<br />
du show de passeport, un jeu qui n’en vaut pas d’ailleurs la<br />
chandelle, une opération-éclair qui en un clin d’œil a créé<br />
un trouble énorme au sein de la population à un moment<br />
où des dossiers brûlants tombent drus sur les bureaux de la<br />
présidence, sans oublier la gravité d’une insécurité plus que<br />
certainement programmée pour être active dans le pays,<br />
Ce véritable cauchemar qui se dessine à l’horizon du<br />
pays ne vise autre chose que la destruction de la combativité<br />
des masses qui firent leur apparition sur la scène politique<br />
depuis 1986 avec une force que n’avait pas prévu la classe<br />
dominante et qui reste toujours jusqu’ici invaincue.<br />
Dans cet ordre d’idées, les plus grands démons à abattre,<br />
aux yeux de Washington et de ses mercenaires locaux,<br />
ne sont autres que les leaders authentiques des masses<br />
souffrantes et surtout, la cible principale, l’ancien président<br />
Aristide. Mais pour y arriver il faut commencer par éliminer<br />
certaines têtes. L’assassinat de l’ancien gouverneur<br />
de la Banque de la République d’Haïti sous Jean-Bertrand<br />
Aristide, Venel Joseph, dont le fils Patrick Joseph est inculpé<br />
pour corruption aux Etats-Unis et qui par ailleurs aurait fait<br />
savoir qu’il partageait son argent avec l’ancien prêtre est<br />
très significatif, parce que visant à un rapprochement de<br />
cause à effet.<br />
C’est d’ailleurs dans ce même dessein qu’a été assassiné<br />
Samba Boukman, un proche du secteur populaire. Une<br />
chose est en tout cas certaine. Ces actions criminelles qui<br />
se perpétuent ne sont pas isolées. En vérité, ce à quoi on<br />
assiste, reste justement une véritable course pour contrôler<br />
le pouvoir.<br />
A qui profitent ces crimes ? Sont ils liés au tenant du<br />
vieil ordre anachronique ? En fait, qui patronne ces terribles<br />
assassinats ? Sont-ce les mercenaires de l’armée rose de<br />
Martelly, les anciens militaires ou bien le secteur duvaliériste<br />
récalcitrant qui tient toujours à venger le départ de Conille ?<br />
Qu’on le veuille ou non, il y a une main de maître qui<br />
contrôle et fait exécuter tout ce plan terroriste contre une<br />
population livrée à elle-même. Comment expliquer alors que<br />
des ressortissants américains nous aient signalés qu’ils ont<br />
laissé le pays, du fait que l’ambassade américaine leur a demandé<br />
de partir parce que leurs noms seraient sur une liste<br />
pour être kidnappés. Comment l’ambassade a pu avoir une<br />
telle information, se demande plus d’un ?<br />
A ce propos un appel urgent est lancé au secteur populaire<br />
visé afin qu’il soit plus vigilant ! Que la riposte soit à la<br />
mesure du danger !<br />
Un homme averti en vaut deux !<br />
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DIRECTEUR<br />
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A travers <strong>Haiti</strong><br />
Un policier brutalement<br />
assassiné au centre ville<br />
Par Jackson Rateau<br />
L <br />
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Violent incendie au Camp du Lycée<br />
Toussaint, 3 morts, 3 brûlés<br />
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La périphérie<br />
métropolitaine<br />
secouée par<br />
une secousse<br />
sismique<br />
L <br />
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Cap-Haïtien, trois<br />
présumés kidnappeurs<br />
arrêtés<br />
Par Ernest Saintilus<br />
L <br />
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Double protestation au<br />
Cap-Haïtien<br />
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3<br />
<strong>Haiti</strong> Liberté/<strong>Haiti</strong>an Times
Vol. Vol. 5, No. 5, No. 35 35 • Du • Du <strong>14</strong> <strong>14</strong> au au 20 20 <strong>Mars</strong> <strong>Haiti</strong> <strong>Mars</strong> <strong>2012</strong> Liberté/Ha<br />
<strong>2012</strong> H<br />
Martelly soumet ses documents !<br />
Par Isabelle L. Papillon<br />
Suite à la présentation de ses passeports<br />
à la presse devant les représentants<br />
du corps diplomatique, du<br />
secteur religieux et des membres du<br />
gouvernement démissionnaire de Garry<br />
Conille, le jeudi 8 <strong>Mars</strong> <strong>2012</strong>, au palais<br />
national, le président Michel Joseph<br />
Martelly a soumis ses documents de<br />
voyage, le lendemain, à la Commission<br />
sénatoriale d’enquête par l’entremise<br />
des dirigeants d’une plateforme religieuse,<br />
dénommée «Religions pour la<br />
Paix». Par ce nouvel épisode, une nouvelle<br />
étape a été franchie sur la question<br />
de nationalité étrangère résumée<br />
du président haïtien. Michel Martelly,<br />
par la présentation de 8 passeports haïtiens<br />
a tenté de convaincre l’opinion<br />
publique de sa nationalité, suite à des<br />
dénonciations selon lesquelles il disposait<br />
de la triple nationalité étrangère<br />
américaine et italienne.<br />
L’ambassadeur sortant des Etats-<br />
Unis en Haïti, Kenneth Merten en s’ingérant<br />
dans les affaires internes d’Haïti,<br />
sans aucun respect pour le peuple haïtien<br />
et pour les normes diplomatiques<br />
a tenté de calmer le jeu ce jour-là, en<br />
reprenant sur la demande intéressée de<br />
Martelly ce qu’il a déjà dit en maintes<br />
occasions : « Tout le monde sait très<br />
bien que les lois de mon pays sont très<br />
strictes sur un tel sujet. Je n’ai pas droit<br />
de discuter des dossiers de qui que ce<br />
soit… sans la permission de la personne<br />
concernée. Avec la permission<br />
que le Président Martelly m’a accordé,<br />
je pourrais vous informer que Président<br />
Michel Martelly n’est pas américain, il<br />
est Haïtien. »<br />
Toutefois, il a ajouté que le président<br />
Martelly a remis sa carte de<br />
résidence américaine après avoir été<br />
élu aux élections de 2010-2011. Or,<br />
sur sa carte de résidence est portée le<br />
nom de Michaël Martelly d’où la situation<br />
troublante de deux prénoms d’une<br />
même personne. L’ambassadeur des<br />
Etats-Unis ne s’est pas prononcé sur<br />
Michaël Martelly. Michel Martelly ne<br />
pourrait être un citoyen américain,<br />
mais Michaël Joseph Martelly pourrait<br />
l’être. De toute façon, la Commission a<br />
du pain sur la planche, en dépit de la<br />
démission de trois (3) de ses membres,<br />
Joseph Lambert, Youri Latortue et Yvon<br />
Buissereth.<br />
Finalement, le vendredi 9 mars<br />
dernier, une délégation des Religions<br />
pour la paix était chargée de transmettre<br />
au Sénat de la république à la<br />
Le jeudi 8 <strong>Mars</strong> <strong>2012</strong>, au palais national, le président Michel Joseph<br />
Martelly a soumis ses documents de voyage, le lendemain, à la Commission<br />
sénatoriale d’enquête par l’entremise des dirigeants d’une plateforme<br />
religieuse, dénommée «Religions pour la Paix»<br />
La réunion du 8 <strong>Mars</strong> au Palais national<br />
place du président ses documents de<br />
voyage. Une délégation conduite par<br />
Mgr Pierre André Dumas, le pasteur<br />
Sylvain Exantus de la Fédération protestante<br />
d’Haïti, le chef de l’église épiscopale,<br />
Mgr Jean Zaché Duracin, la<br />
mambo Evonie Auguste du secteur Vodou<br />
et le pasteur Clément Joseph de la<br />
mission des églises d’Haïti, a acheminé<br />
un lot de huit passeports au président<br />
du Senat. Le président du Sénat, Dieuseul<br />
Simon Desras, et trois membres de<br />
la commission, Steven Benoît, Nènèl<br />
Cassy et John Joël Joseph, ont accueilli<br />
les dirigeants religieux qui ont souligné<br />
leur volonté de jouer le rôle de facilitateur<br />
dans la crise actuelle née d’une<br />
grande controverse sur le statut de<br />
Michel Martelly qui aurait la double nationalité<br />
américaine et italienne. Moins<br />
de 24 heures plus tôt, lors d’une cérémonie<br />
officielle assimilée à un grand<br />
show médiatique destiné à laver de<br />
tout soupçon le Président et rallier l’opinion<br />
publique à sa cause, l’ex-chanteur<br />
de Compas surnommé «Sweet Micky»<br />
avait explicitement déclaré que les représentants<br />
de Religions pour la paix<br />
devaient consulter sur place les passeports.<br />
«Je vous les remets pour vérification,<br />
mais vous ne pourrez pas repartir<br />
avec», avait-il averti en confiant les précieux<br />
documents à l’évêque des Nippes<br />
(sud-ouest), Pierre André Dumas.<br />
Certains disent que la présentation<br />
et la soumission des documents<br />
de voyage à la Commission sénatoriale<br />
d’enquête sont des pas dans la bonne<br />
direction pour le dénouement de la crise<br />
politique née de la vérification de la<br />
nationalité des dirigeants haïtiens. Déjà<br />
des anomalies auraient été découvertes<br />
sur l’identité réelle du président Martelly,<br />
dans certains documents, comme<br />
sa carte de résidence aux Etats-Unis<br />
remise le 2 mai 2011, quelques jours<br />
avant sa prestation de serment, le <strong>14</strong><br />
mai, et sur laquelle figure Michaël Joseph<br />
Martelly en lieu et place de Michel<br />
Joseph Martelly. Les journalistes et les<br />
membres des Religions pour la Paix ont<br />
prêté attention aux passeports exhibés<br />
par le président Martelly, dont un<br />
concernant un voyage qu’il aurait effectué<br />
le 21 novembre 2007. Alors que<br />
le Service de l’Immigration avait laissé<br />
entendre que Michel Joseph Martelly ne<br />
se trouvait pas sur la liste de voyageurs<br />
à cette date, les révélations du sénateur<br />
de l’Artibonite, Anick François Joseph,<br />
ont pourtant révélé que le musicien<br />
Sweet Micky devenu miraculeusement<br />
président d’Haïti aurait voyagé sur<br />
l’un des vols du 21 novembre 2007<br />
de l’American Airlines assurant le<br />
trajet Port-au-Prince-Miami. Martelly a<br />
montré son passeport sur lequel était<br />
apposé ce sceau de sortie, du 21 novembre<br />
2007.<br />
Dans la foulée, une autre observation<br />
importante se rapportant au<br />
nombre de passeports présentés à la<br />
presse avant leur acheminement au<br />
Sénat de la République représente le<br />
double des quatre livrets retrouvés au<br />
Service de l’Immigration par la Commission<br />
d’enquête. Le président de la<br />
commission sénatoriale d’enquête sur<br />
la nationalité des dirigeants, Moïse<br />
Jean-Charles, a fait savoir que les premières<br />
données relevées dans le cadre<br />
de l’étude des documents du président<br />
Martelly confirment la double identité<br />
de Michel Joseph Martelly également<br />
connu aux Etats-Unis sous le nom de<br />
Michael Joseph Martelly. Affirmant que,<br />
contrairement aux promesses du président<br />
du Sénat, Dieuseul Simon Desras,<br />
la commission ne sera pas en mesure<br />
de rendre ce lundi ses documents de<br />
voyage au locataire du Palais National<br />
Les 8 passeports haïtiens de Martelly<br />
à cause de la nécessité de poursuivre<br />
les investigations, et le Sénateur dénonciateur<br />
soutenir qu’un ensemble<br />
d’éléments troublants dénota des irrégularités<br />
surprenantes dans les documents<br />
de voyage déjà analysés.<br />
Un passeport émis au nom de M.<br />
Martelly en 1981 n’est arrivé à expiration<br />
qu’en 1993. Cette période de validité<br />
anormale était donc de douze ans<br />
alors que le service de l’immigration<br />
n’accorde que cinq ans d’utilisation au<br />
titulaire d’un passeport haïtien. Moïse<br />
Jean-Charles souligne également que<br />
sur les huit passeports soumis par le<br />
Président de la république à la commission<br />
spéciale, via la plateforme Religions<br />
pour la paix, seuls quatre sont<br />
enregistrés dans la base de données du<br />
service de l’immigration.<br />
De toute évidence, en dépit de la<br />
présentation de huit passeports présentés<br />
par le président Martelly le 8 <strong>Mars</strong><br />
<strong>2012</strong>, les suspicions autour de la nationalité<br />
étrangère du président Martelly<br />
restent et demeurent mais deviennent<br />
plus graves. La déclaration de<br />
l’ambassadeur sortant des Etats-Unis<br />
ne lève pas le doute sur la nationalité<br />
étrangère de Michaël Martelly, mais<br />
plutôt sur celle de Michel Martelly.<br />
Pour des raisons restées inconnues,<br />
l’ancien chanteur de Compas au pouvoir<br />
depuis dix mois aurait fait usage de<br />
cette deuxième identité dans des transactions<br />
immobilières aux Etats-Unis<br />
Suite à la page (15)<br />
Remontée spectaculaire de l’insécurité en Haïti<br />
Par Evens Pierre-Louis<br />
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ible des ex-militaires, sous la complicité<br />
tacite du président Michel Joseph Martelly,<br />
l’insécurité est montée d’un cran<br />
ces derniers jours en Haïti, particulièrement<br />
à la capitale. Des militants politiques,<br />
anciens responsables de l’Etat,<br />
directeur de média, des policiers, des<br />
chauffeurs de transport en commun,<br />
des citoyens entre autres ont perdu<br />
leur vie sous les balles assassines des<br />
malfrats qui sèment le deuil dans les<br />
familles haïtiennes.<br />
Le lundi 5 mars <strong>2012</strong>, le directeur<br />
de la radio Communautaire du<br />
plus grand bidonville du pays, Cité Soleil,<br />
Radio Boukman, Nelson Eliphète<br />
et plusieurs autres personnes ont été<br />
tuées par des individus armés de ladite<br />
cité. Le lendemain mardi 6 mars,<br />
deux autres personnes ont été assassinées<br />
par des bandits circulant à bord<br />
de motocyclettes. Il s’agissait de l’exgouverneur<br />
de la Banque de la République<br />
d’Haïti (BRH), Venel Joseph et de<br />
Wilner Cazeau. Le premier a été abattu<br />
à Musseau, une zone résidentielle, située<br />
à la hauteur de Bourdon, nord de<br />
la capitale et le second à la rue Christophe,<br />
au centre de Port-au-Prince, les<br />
deux à l’entrée de leur résidence.<br />
Le vendredi 9 mars, Jean-Baptiste<br />
Jean Philippe alias Samba Boukman,<br />
ancien porte-parole du mouvement<br />
de résistance au Bel-Air après le<br />
coup d’Etat-kidnapping du 29 février<br />
2004, membre de la Commission Nationale<br />
de Désarmement, Démantèlement<br />
et du Réinsertion (CNDDR) a été<br />
tué par balles à Delmas 95. Des individus<br />
armés circulant à moto l’ont attaqué,<br />
alors qu’il se trouvait derrière<br />
le volant de son véhicule, attendant<br />
l’arrivée de son enfant revenant de<br />
l’école. Atteint de 7 projectiles, Samba<br />
Boukman a rendu l’âme sur le Champ.<br />
L’assassinat de Samba Boukman est<br />
arrivé un jour après les déclarations de<br />
sénateurs de la République annonçant<br />
qu’il allait y avoir des bouleversements<br />
dans le pays, ce qui avait créé un vent<br />
de panique à la capitale le jeudi 8 <strong>Mars</strong><br />
dernier dans l’après-midi.<br />
Ce lundi matin 12 mars, après<br />
avoir dépossédé des policiers de leurs<br />
armes à la station de Port-de-Paix, située<br />
à l’entrée de Wharf de Jérémie, des<br />
bandits armés circulant à moto ont ouvert<br />
le feu sur une patrouille policière<br />
dans le quartier de La Saline, tuant un<br />
policier, répondant au nom de Casséus<br />
Serge. Celui-ci faisait partie de la 15e<br />
promotion de la Police nationale d’Haïti<br />
(PNH). Cette nouvelle a été confirmée<br />
par le directeur départemental de l’Ouest<br />
de la PNH, Michel-Ange Gédéon. Du<br />
même coup, un chauffeur assurant le<br />
trajet Port-au-Prince/Port-de-Paix a été<br />
également tué au volant d’un véhicule,<br />
dans la même zone. Il est décédé après<br />
avoir reçu plusieurs projectiles des<br />
bandits, tirés à bout portant. Plusieurs<br />
autres cas d’assassinat ont été signalés<br />
dans la zone métropolitaine de Port-au-<br />
Prince, particulièrement au centre de la<br />
capitale.<br />
De cette résurgence du phénomène<br />
de l’insécurité grandissante,<br />
à un moment de troubles politiques, le<br />
Réseau National de Défense des Droits<br />
Humains (RNDDH) a rendu public un<br />
rapport dans lequel, un bilan très lourd<br />
a été dressé.<br />
Au cours d’un rapport publié le<br />
8 mars dernier par le Réseau, 103 personnes<br />
ont été tuées majoritairement<br />
par balles et dans d’autres circonstances,<br />
liées au phénomène de l’insécurité.<br />
De janvier à février <strong>2012</strong>, 84 personnes<br />
ont été tuées tandis que 19 autres<br />
ont été tuées au début du mois de<br />
mars, a précisé Pierre Espérance qui intervenait<br />
sur une station de radio de la<br />
capitale. Des citoyens de Port-au-Prince<br />
ne cessent de se questionner sur cette<br />
brusque remontée de l’insécurité dans<br />
la zone métropolitaine. En signe de renforcement<br />
au rapport du RNDDH, des<br />
organismes étrangers dont le Brésil et la<br />
Canada ont conjointement avancé que<br />
le nombre de crimes dans les grandes<br />
villes d’Haïti a considérablement augmenté<br />
au cours des 6 derniers mois.<br />
Ces rapports qui côtoient dans le même<br />
sens les observations de l’opinion publique<br />
sur la question de l’insécurité,<br />
sont pourtant contraires à celui présenté<br />
par les autorités de la Minustah qui<br />
semblent être sérieusement appuyées<br />
par le président Martelly. Celui-ci a laissé<br />
entendre qu’il n’y a pas lieu de parler<br />
de remontée d’insécurité en Haïti.<br />
La position du chef de l’Etat sur<br />
la question de l’insécurité n’a fait que<br />
renforcer l’attitude déjà passive des soldats<br />
de la Minustah dans des cas flagrants<br />
d’insécurité où des gens se font<br />
dépouiller, tuer sans raison. Ainsi, dans<br />
ses rencontres hebdomadaires avec la<br />
presse, la Minustah via ses porte-parole,<br />
continue de minimiser la montée<br />
du climat de l’insécurité dans le pays :<br />
« La situation sécuritaire n’est pas trop<br />
grave en Haïti, et qu’il n’y a seulement<br />
que quelques cas de plus d’insécurité<br />
au cours de ces derniers jours. C’est<br />
totalement faux de dire qu’il y a une<br />
crise en matière de sécurité dans le pays<br />
», s’est contenté de dire Michel Martin,<br />
nouveau porte-parole de la police des<br />
Nations Unies en Haïti (UNPOL). ».<br />
Certains membres du corps législatif<br />
se montrent préoccupés par<br />
la situation qui prévaut dans le pays<br />
sur le plan sécuritaire. Le sénateur de<br />
l’Ouest, Steven Irvenson Benoit dit relever<br />
plusieurs sources d’où proviendrait<br />
cette remontée de l’insécurité. Le<br />
parlementaire a cité des cas de règlement<br />
de compte, liés au narcotrafic, le<br />
phénomène du banditisme, le fait que<br />
des hommes armés en treillis militaires<br />
soient présents dans plusieurs coins du<br />
pays, les manœuvres de diversion pour<br />
détourner l’attention sur certains problèmes<br />
et tenter en même temps d’en<br />
faire porter le chapeau à d’autres. « Il n’y<br />
Suite à la page (18)<br />
4<br />
<strong>Haiti</strong> Liberté/<strong>Haiti</strong>an Times<br />
Vol. 5, No. 35 • Du <strong>14</strong> au 20 <strong>Mars</strong> <strong>2012</strong>
aiti itian Liberté/<strong>Haiti</strong>an Times<br />
PB Times<br />
Twa fèy, Twa rasin O!<br />
Simagritudes et boulchitudes au palais national<br />
Bravo les comédiens ! Bravo les imposteurs !<br />
«simagri nan salon, simagri nan<br />
lachanm. konplotay [nan palè],<br />
tousa se menm bagay»<br />
Jazz des Jeunes<br />
«kafou woo, kafou sa, kafou wooo<br />
elas o, kafou woo pa wè y angaje»<br />
Manno Charlemagne<br />
Par Fanfan La Tulipe<br />
Dr. Kesler Dalmacy<br />
1671 New York Ave.<br />
Brooklyn, New York 11226<br />
Tel: 718-434-5345<br />
Le docteur de la<br />
Communauté Haïtienne<br />
à New York<br />
Le clown Michael était flanqué à sa gauche du lawon gòch, le sinistre,<br />
le cynique, sardonique et diabolique Thierry Mayard Paul au visage<br />
toujours dur et crispé. A sa droite plastronnait le requin international, le<br />
corrupteur trop bien connu de la presse africaine, Laurent Lamothe<br />
On se souvient sans doute de la<br />
chanson d’Aznavour : «les comédiens».<br />
Eh bien oui, le jeudi 7<br />
écoulé, tout Port-au-Prince, tout Haïti,<br />
toute la diaspora a eu l’occasion<br />
d’assister à cette lamentable, pitoyable,<br />
détestable, insupportable,<br />
méprisable, exécrable, abominable,<br />
navrante, repoussante, rebutante,<br />
attristante, écoeurante, perverse<br />
performance du triste comédien,<br />
musicien, ringard, baladin, cabotin,<br />
caboton, caboteux, cabotard nommé<br />
Joseph Michel Martelly, a.k.a Michael<br />
Martelly.<br />
Le clown Michael était flanqué<br />
à sa gauche du lawon gòch, le<br />
sinistre, le cynique, sardonique et<br />
diabolique Thierry Mayard Paul au<br />
visage toujours dur et crispé. A sa<br />
droite plastronnait le requin international,<br />
le corrupteur trop bien connu<br />
de la presse africaine, Laurent Lamothe,<br />
l’ami du président et prédateur<br />
de la Gambie, Yaya Jammah ;<br />
l’ami aussi du vieillard sénégalais<br />
retors, presque gaga, Abdoulaye<br />
Wade. Rehaussaient les pitreries<br />
de Michel Michèle Rosebonbon Michael<br />
Micaella Micky Micky Mouse<br />
Miguelito Miguelita Tuipetta Koulanguietta<br />
Joseph Martelly, le miteux,<br />
calamiteux, pouilleux, véreux,<br />
scrofuleux, bubonneux, phlegmoneux<br />
ambassadeur Kenneth Merten<br />
et son homologue de France, le<br />
sournois, fourbe, perfide, tortueux,<br />
Didier le Bret.<br />
On a eu l’éprouvante, affligeante,<br />
gênante, pesante, navrante surprise de<br />
voir la très respectable Michaëlle Jean,<br />
l’ex-gouverneure générale du Canada,<br />
aujourd’hui envoyée spéciale de<br />
l’UNESCO pour Haïti se tenir rèd chèch<br />
sur les tréteaux de saltimbanques qui<br />
ont donné la parade à grand renfort de<br />
mensonges, d’audace, de bluff, de culot,<br />
de toupet, d’effronterie, d’insolence,<br />
d’inconvenance, d’indécence et<br />
d’impudence. Bien sûr, parmi les médiocres<br />
histrions qui avaient dressé leur<br />
estrade de hardiesse et tendu leurs calicots<br />
de cynisme, d’outrecuidance, de<br />
sans-gêne, d’immoralité, et de scandaleuse<br />
malhonnêteté, il ne pouvait<br />
manquer l’encombrante, gênante et déplaisante<br />
patatpouf madame Sophie,<br />
le pouvoir dans le pouvoir.<br />
Après avoir parcouru les coins<br />
et recoins mal famés de la politique<br />
politichienne, les comédiens ont eu<br />
le tortueux savoir-faire de drainer à<br />
l’intérieur de leur roulotte-palais national<br />
tout un cortège en folie au<br />
sein duquel on pouvait remarquer<br />
toutes les têtes ministérielles : têtes<br />
de grenouilles, têtes de bœuf, têtes<br />
de chiens, têtes de cochons, têtes de<br />
vipères, têtes de sangsues, têtes de punaises,<br />
têtes de malfi ni, têtes de grigri,<br />
têtes de vautours, têtes de vampires,<br />
têtes de chacals, têtes de bêtes fauves,<br />
têtes bêtes, têtes bêbêtes, toutes bêtes<br />
à manger du foin et du fric, ainsi que<br />
quelques têtes de parlementaires : têt<br />
bika, têt kokolo, tèt zo (pa repete), tèt<br />
chanmòt, tèt bòbèch, tèt gridap, tèt grenn,<br />
tèt swa, tèt siwo, têtes de ti sousou.<br />
Les comédiens ont même eu la<br />
satanique, diabolique, méphistophélique,<br />
belzébuthique habileté de drainer<br />
un petit groupuscule de diables religieux<br />
qui s’agitaient dans un bénitier<br />
de «Religions pour la paix» : l’évêque<br />
des Nippes, Pierre André Dumas ; le<br />
chef de l’église anglicane, Mgr Jean<br />
Zaché Duracin, le pasteur Sylvain<br />
Exantus, président de la fédération<br />
protestante d’Haïti ; la mambo Evonie<br />
Auguste, représentante du vodou,<br />
tous unis dans un même élan de luciférienne,<br />
infernale, démoniaque et même<br />
démentielle complicité d’une burlesque,<br />
grotesque, clownesque, vaudevillesque<br />
mise en scène par un président au<br />
Martelly et Mario Dupuy<br />
comportement décidément bouffon,<br />
saugrenu, risible, alarmant, inquiétant<br />
et aberrant. Quelle pommade a pu rapporter<br />
Lamothe d’Afrique du Sud pour<br />
graisser la patte à ces fous de Jésus et<br />
d’Ogou Badagri ? Secret religieux. Onguent<br />
pour la paix.<br />
Sans s’y attendre, le pays s’est<br />
vu drainer, télévisuellement, vers une<br />
pièce de théâtre scabreuse, grossière,<br />
embarrassante, choquante, disgracieuse,<br />
vulgaire et indécente. L’ineffable<br />
Lucien Jura, s’est révélé être à<br />
la hauteur de son rôle de porte-parole<br />
souflantyou du président. Ancien présentateur<br />
«équilibré» à Signal FM, qui<br />
fut sournoisement, perfidement, trompeusement,<br />
insidieusement, obliquement,<br />
ruseusement proMartelly, il est<br />
aujourd’hui grassement récompensé<br />
pour ses anciennes, agaçantes, énervantes,<br />
irritantes, arrogantes, mesquines<br />
interventions à la radio. On l’a<br />
vu invitant les journalistes à s’approcher<br />
de la table où s’étalaient huit passeports<br />
de la honte : le suivant, kiyès<br />
ki te la avan. Avancez et joffrez. On<br />
ne touche pas aux passeports. Pas de<br />
photos. Gardez vos commentaires pour<br />
vous-même, on est quand même ici en<br />
démocratie.<br />
Un journaliste plutôt audacieux<br />
avait pris le risque d’une question :<br />
pourquoi chaque passeport a-t-il une<br />
couverture de couleur différente ? Jura<br />
qui s’était juré de ne répondre à aucune<br />
question finit par lâcher, après avoir<br />
esquissé un geste tuipant : ce sont les<br />
couleurs de l’arc-en-ciel présidentiel.<br />
Vous noterez que la première couverture<br />
est de couleur noire. Elle correspond<br />
à la période noire du président<br />
quand il se dopait, se cocaïnait et s’héroïnait.<br />
Les passeports allant du deuxième<br />
au sixième vont du gris foncé au<br />
gris clair. Ils représentent les différents<br />
périodes de désintoxication du chef de<br />
l’Etat. Aujourd’hui, à part un honteux<br />
problème de pension alimentaire pour<br />
un de ses enfants nés durant ses exploits<br />
sweetmykistes, il est clean. La<br />
septième couverture est de couleur bleu<br />
macoute, une teinte chérie du chef, et la<br />
huitième est, comme vous le voyez de<br />
couleur rose «sisi», vous avez compris.<br />
Malgré l’ordre intimé aux journalistes<br />
de se babouquetter la gueule, un<br />
mec, malgré qu’il fût trié sur le volet, se<br />
hasarda à poser une question, à voix<br />
basse, à Lucien Jura le courtisan :«les<br />
passeports paraissent neufs, ils sont<br />
neufs, ils sentent neufs, ils doivent<br />
être tout neufs». Pris de court, le petit<br />
adulateur courut s’enquérir auprès de<br />
son maître : « excellence, pardonnez<br />
ma hardiesse à vous faire part de cette<br />
observation d’un représentant du journal<br />
‘‘Zen Matin’’. Il a noté que les passeports<br />
paraissent neufs et même sentent<br />
neufs. Que dois-je répondre en tant<br />
que porte-parole de la présidence ?» Le<br />
grand comédien Michael après s’être<br />
assuré que l’ambassadeur meriken<br />
n’avait pas les oreilles en trompette<br />
glissa à son souflantyou : di l pou<br />
mwen ale l lanmèd, ak tout manman l.<br />
Jura gloussota un juron et communiqua<br />
le «compliment» au pauvre journaliste<br />
qui eut un haut le cœur, tressaillit, frémit,<br />
sauta, sursauta, soubresauta, tressauta,<br />
toussota, hoqueta, frissonna et<br />
éructa: gad oun ranyon prezidan !<br />
A un moment donné Ogou Badagri<br />
sembla vouloir chevaucher Evonie<br />
Auguste qui commençait à fredonner :<br />
bèbèbèbè, bèbèbè, nan kabrit o mwen<br />
di bèbèbèbè, houngan kabrit o…Monseigneur<br />
Pierre André Dumas pressentant<br />
une crise de possession eut des<br />
sueurs froides. Vite il réalisa le danger<br />
de voir le spectacle hollywoodien se<br />
convertir en une cérémonie lwa comme<br />
on en voit à Demanbre. Il se rapprocha<br />
de Vòvòn et dit: secula seculorum. Evonie<br />
crut entendre rhum et répliqua : ban<br />
m pa m san dous. Le prélat désorienté,<br />
déboussolé, désemparé, déséquilibré<br />
par la réaction équivoque de la mambo<br />
tira son chapelet, égrena deux ou trois<br />
Ave Maria et finit par lâcher : Dominus<br />
vobiscum tout fanm dous. C’est à ce<br />
prix de douceur (non équivoque) que<br />
le prélat réussit à calmer Badagri et<br />
Evonie. Et les comédiens purent ainsi<br />
reprendre le spectacle.<br />
S’amena le bòkyèr, le roublard,<br />
le malin, le renard, le rusé, le combinard,<br />
le madré, le matois, le malicieux,<br />
le machiavélique, le retors Kenneth<br />
Merten, homme de l’ombre monté au<br />
Le Nouvelliste<br />
soleil d’un voyou, ambassadeur de<br />
titre, homme des sales besognes de<br />
fait. Sans pudeur aucune, le malveyan<br />
grandan assurait :« Avec sa permission<br />
[de Michael], je vous informe que le<br />
Président Martelly n’est pas américain,<br />
il est haïtien». Sa seule présence avait<br />
vendu la mèche. Il s’agissait d’une<br />
grossière mascarade mal ficelée, made<br />
in USA et portant le sceau du «laboratoire»<br />
avec l’imprimatur du…Vatican.<br />
C’est difficile de dire que l’ambassadeur<br />
perdait ainsi sa crédibilité. Il n’en avait<br />
jamais eu. Comme ses prédécesseurs il<br />
avait été déjà démasqué par Wikileaks<br />
comme, un magouilleur, un fèzè je vèt.<br />
Nonobstant le grotesque et l’insolite<br />
de la déclaration de Merten, les<br />
spectateurs possédés par la médiocrité<br />
du spectacle applaudissaient à tout<br />
casser, en redemandaient et s’entêtaient<br />
à réclamer : encore ! encore !<br />
ba yo Micky, pòte plis paspò. Ce parterre<br />
d’applaudisseurs comptait bien<br />
sûr nombre d’adulateurs, flagorneurs,<br />
flatteurs, encenseurs, baratineurs, génuflecteurs,<br />
frotte-manche, frotte-cul,<br />
lèche-manche, lécheurs, lèche-bottes,<br />
lèche-fesses, lèche-culs. Même, un<br />
intellectuel, peut-être un mec du «Collectif<br />
NON» gesticula et trouillota dans<br />
un élan lèche-fessier : « vive Nicolas<br />
Boileau-Despréaux ! En vain contre un<br />
légendaire musicien Moïse Jean-Charles<br />
et ses lavalas se liguent. Toute macoute<br />
digne de Madame Adolphe pour Micky<br />
a les yeux de Sophie. Les gens de bien<br />
en corps ont beau le calomnier, les<br />
admiratrices de ses grouilladantes performances<br />
carnavalesques s’obstinent<br />
à l’admirer. Aussi, vive la grouiladoculture<br />
! Vive a.k.a !»<br />
Alors que les simagritudes semblaient<br />
toucher à leur fin, Roro Nelson<br />
s’approcha de la vedette du jour comme<br />
pour lui enlever la vedette. Se penchant<br />
vers lui, il lui dit à l’oreille : Micky,<br />
j’avais demandé à Mario Dupuis de<br />
préparer neuf passeports. N’est-ce pas<br />
qu’il n’y en a que huit sur la table, sa<br />
k pase ? Martelly de répondre tout en<br />
tuipant : «se konsa reskape Lavalas yo<br />
ye, en tout cas va demander à l’ambassadeur,<br />
n’est-ce pas lui qui a arrangé le<br />
show ? Fèzè a, li kenbe younn pou l<br />
mele m pi devan».<br />
Alors, on commença à remarquer<br />
un discret ballet, un vatevyen<br />
suspect entre Lamothe, Mayard Paul,<br />
Michael, Dupuy, Jura, l’ambassadeur<br />
et Roro. Le public sentit un malaise.<br />
Suite à la page (16)<br />
5<br />
<strong>Haiti</strong> Liberté/<strong>Haiti</strong>an Times<br />
Vol. 5, No. 35 • Du <strong>14</strong> au 20 <strong>Mars</strong> <strong>2012</strong>
Vol. Vol. 5, No. 5, No. 35 35 • Du • Du <strong>14</strong> <strong>14</strong> au au 20 20 <strong>Mars</strong> <strong>Haiti</strong> <strong>Mars</strong> <strong>2012</strong> Liberté/Ha<br />
<strong>2012</strong> H<br />
aitian Times PB<br />
Times<br />
Liberté/<strong>Haiti</strong>an <strong>Haiti</strong><br />
Kwonik Kreyòl<br />
Manifestasyon kont move<br />
fonksynnman biwo Leta<br />
yo nan vil Jakmèl<br />
Vandredi 9 mas <strong>2012</strong> la, plizyè<br />
santèn moun te manifeste<br />
nan vil Jakmèl, ki chita<br />
nan depatman Sidès la. Yo te<br />
pwoteste kont movè fonksyonnman<br />
biwo Leta yo, tankou :<br />
biwo elektrisite a, Lameri, biwo<br />
ONA, Lajistis ak tribinal yo epi<br />
ensekirite a k ap taye banda nan<br />
depatman an, nan dènye jou sa<br />
yo. Se sou apèl Mouvman pou<br />
Apiye Majorite a (MAM), ki genyen<br />
nan tèt li ansyen majistra<br />
vil Jakmèl la, Jackson Bellevue,<br />
ak pankat nan men yo, manifestasyon<br />
yo te pase nan plizyè<br />
ri, pou te denonse dirijan biwo<br />
Leta sa yo k ap vòlè lajan Leta<br />
epi popilasyon an pa ka jwenn<br />
sèvis l ap peye pou li.<br />
Lè manifestan yo te rive<br />
devan EDH Jakmèl la, yo te fè<br />
yon kanpe pou te mande responsab<br />
yo pran responsabilite<br />
yo, pou bay popilasyon an sèvis<br />
l ap peye pou li. Nan yon mesaj<br />
kòdonatè MAM lan te delivre, li<br />
te denonse ak tout fòs li tikras<br />
kouran y ap bay popilasyon<br />
an. Li fè konnen depi enjenyè<br />
Olivier Marcaisse enstale kòm<br />
direktè nan tèt EDH, nan mwa<br />
desanm 2011 lan, vil Jakmèl<br />
plonje nan fènwa : « Nouvo orè<br />
distribisyon sa a, nouvo direktè<br />
a mete an aplikasyon an, sòti<br />
1nè nan aprèmidi pou rive 2 zè<br />
nan maten, se yon krim kont<br />
popilasyon an nan vil Jakmèl<br />
epi orè sa a se youn nan faktè ki<br />
fè vin genyen plis ensekirite nan<br />
vil la. » Manifestan yo te dirije<br />
yo devan meri a, lè yo rive yo<br />
te tante fèmen pòt meri a, kote<br />
yo te fè konnen anplwaye yo<br />
pa genyen anyen ki serye pou<br />
byennèt popilasyon an. Se gras<br />
ak entèvansyon Lapolis ki fè<br />
pwotestatè yo pa t akonpli misyon<br />
sa a.<br />
Sou tout pakou manifestasyon<br />
an, moun yo t ap<br />
lanse anpil gwo pawòl piman<br />
bouk kont responsab yo nan<br />
biwo rejyonal yo « Office National<br />
d’Assurance Vieillesse<br />
(ONA), yo te egzije arestasyon<br />
2 direktè yo, Herno<br />
Jeudi ak Hector Noel yo di ki<br />
te detounen 13 milyon goud<br />
kotribyab Sidès yo. Manifestan<br />
yo te denonse otorite yo nan<br />
Deklarasyon Senatè Moise<br />
Jean-Charles !<br />
Men yon ti kozman Moise<br />
Jean Charles te fè ak Ayiti<br />
Libète : Sou Paspò Martelly yo<br />
gen youn nou wè so ki di li kite<br />
Ayiti, men nou pa wè kote li<br />
ale. Li kite Ayiti avèk yon paspò<br />
ayisyen, men li pa gen so kote<br />
li ale. Ansuit, ant 2003 pou<br />
2007, li pa te janm vwayaje, li<br />
pa te janm vin an Ayiti, alòske<br />
nou wè yon pakèt so ayisyen.<br />
- Gen yon pakèt fo so. Yo<br />
mete so yo, yo pa menm siyen<br />
nan yo.<br />
- Gen menm yon dizèn<br />
fo so.<br />
- Genyen paspò ki pa<br />
gen viza sou yo. Si ou gen<br />
yon paspò ki sou non Michel<br />
Moise Jean-Charles<br />
Martelly ki pa gen viza sou li, fòk ou ta gen yon kat rezidans oubyen yon paspò meriken ki<br />
pou pèmèt ou<br />
rantre Ozetazini,<br />
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Tel: 718-693-8229 * Fax: 718-693-8269<br />
vil Jakmèl patikilyèman lajsitis<br />
ki pa janm di anyen nan dosye<br />
sa a, pandan tout non moun ki<br />
t ap site nan zafè disparisyon<br />
gwo valè lajan sa a, toujou ap<br />
sikile libelibè, san kè sote nan<br />
vil Jakmèl. Sa k pi tris la, nan<br />
yon nòt biwo santral ONA, nan<br />
Pòtoprens te fè sòti, semèn ki<br />
sot pase a, yo fè konnen, se 23<br />
milyon goud ki te disparèt nan<br />
biwo rejyonal Jakmèl la. Men<br />
okenn dispozisyon pa janm<br />
pran pou mete men nan kòlèt<br />
vòlè ak chat sa yo, nan biwo<br />
Leta yo.<br />
Tout moun ka konstate<br />
sou gouvènman Sweet-Micky/<br />
Tèt Kale sa a nan zafè koripsyon,<br />
vòl ak detounman lajan Leta, li<br />
pote lamayòl la. N ap raple gwo<br />
kontra ki siyen pou plis pase 300<br />
milyon dola vèt pandan l te fèk<br />
monte sou pouvwa a, ki lage<br />
jounen jodi a ansyen Premye<br />
minis, Jean Max Bellerive nan<br />
rakonte. Plizyè milyon goud ki te<br />
fè wout kwochi nan Okay, nan<br />
lokazyon fèt Jele (Gelée) a, 23<br />
milyon goud nan ONA-Sidès la,<br />
pou n site sa yo sèlman.<br />
aloske Prezidan<br />
an ban nou paspò<br />
ki pa gen youn<br />
nan bagay sa yo.<br />
Ou prezante devan<br />
laprès, devan<br />
pèp ayisyen an<br />
yon kat rezidans<br />
Michael Martelly.<br />
Nou vin dekouvri<br />
nan paspò a kote<br />
yo mete yon so<br />
rezidans Michel<br />
Martelly.<br />
- Men lè li t<br />
ap montre bagay<br />
sa yo, li pa te<br />
montre yo pou<br />
monseyè avèk<br />
pastè Ezantus te<br />
pran yo pote ban<br />
nou, li sèlman t<br />
ap fè yon demonstrasyon<br />
medyatik.<br />
Monseyè a<br />
te konseye l pou<br />
pa prezante yo<br />
lè monseyè a te<br />
gade paspò yo.<br />
Suite à la p.(18)<br />
Yon gwo dife detwi kan<br />
Toussaint Louverture<br />
Nan kan sa a te genyen anviwon 120 fanmi, yo pèdi tout sa yo te posede, 96 tant boule<br />
rapyetè, 3 moun mouri kangrennen ak plizyè lòt blese<br />
Nan lannwit dimanch 11 pou<br />
louvri lendi 12 Mas <strong>2012</strong> la,<br />
yon gwo dife te eklate, bò 2 zè<br />
nan maten nan Kan deplase entèn<br />
viktim tranblemanntè 12 janvye,<br />
ki chita nan Lise Toussaint<br />
Louverture, nan ri Sentonore, nan<br />
kè kapital la.<br />
Nan kan sa a te genyen<br />
anviwon 120 fanmi, yo pèdi tout<br />
sa yo te posede, 96 tant boule rapyetè,<br />
3 moun mouri kangrennen<br />
e plizyè lòt blese, se nan kouri yo<br />
rive sove timoun yo. Prèske tout<br />
tant yo te gentan fin boule avan<br />
sèvis ponpye te rive nan zòn lan.<br />
Youn nan viktim zak kriminèl<br />
sanfwanilwa sa a te fè nou konnen<br />
: « Tout bagay mwen boule<br />
nèt, timoun yo pa ka al lekòl maten<br />
an. Tout kòb komès la boule la<br />
a. Anpil moun blese nan dife. Nou<br />
viktim tranblemanntè 12 janvye<br />
a, jounen jodi a nou viktim yon<br />
lòt fwa ankò ak zak kriminèl sa<br />
a, nou pa konnen sa pou nou fè.<br />
Nou mande otorite yo nan peyi a<br />
voye je gade nou. Nou pa konnen<br />
ki kote nou pral dòmi ak pitit<br />
nou.»<br />
Pandan jounen lendi 12<br />
mas la, ki fè egzakteman 2 zan<br />
2 mwa, viktim yo t ap pwoteste<br />
pou fè tande vwa yo, Lapolis<br />
te debake nan zòn nan, kraze<br />
maifestasyon viktim yo. Sepandan<br />
okenn nan gwo otorite<br />
yo, ki nan pouvwa santral la<br />
ak nan meri Pòtoprens pa t vin<br />
pote sekou bay viktim yo, se sèlman<br />
yon reprezantan Direksyon<br />
pwoteksyon sivil ki te vin fè yon<br />
ti pale ak viktim yo.<br />
Moun ki nan Kan Toussaint<br />
Louverture yo fè konnen<br />
depi kèk tan yo pa janm tande<br />
boula okenn ONG, menm ti gout<br />
dlo yo te konn ba yo, yo pa jwenn<br />
sa ankò, men kounye a se dife yo<br />
vin mete sou nou la a. Daprè bri<br />
k ap kouri nan dènye jou sa yo,<br />
gen plizyè lòt Kan, ki anba gwo<br />
menas dife, tankou kan ki nan<br />
Akasya, zòn Kriswa ak kan Mozayik<br />
nan Delma 30.<br />
N ap raple pou tout moun,<br />
nan mwa fevriye ki sot pase a,<br />
yon gwo dife te eklate nan kan<br />
ki te nan lekòl Ajantin Bèlgad,<br />
ki nan ri Saint-Martin, tout tant<br />
yo boule te genyen plis pase 300<br />
fanmi ki te viktim yon lòt fwa<br />
ankò. Jounen jodi a, nan yon moman,<br />
kote ki genyen anpil boulvèsman<br />
politik, kote ensekirite a<br />
ap vale teren tout lasent jounen,<br />
ansyen militè yo ap montre anba<br />
je tout moun awogans yo chak<br />
jou, swadizan mèt tè yo kote kan<br />
yo tabli ap fè tout sa yo kapab pou<br />
mete viktim yo deyò pou pran tè<br />
yo, se nan moman sa yo dife ap<br />
eklate nan kan yo e anpil bri ap<br />
kouri, dife pral eklate nan anpil<br />
lòt kan. Anpil moun ap poze tèt<br />
yo kesyon pou di, èske se pa yon<br />
politik pou fè viktim yo kouri kite<br />
kan yo, pou mèt tè yo ka pran tè<br />
yo. Kisa otorite yo nan peyi a ap<br />
fè pou frennen zak kriminèl sa yo<br />
e pote sekou bay popilasyon an.<br />
APLIKE KOUNYE A POU ANE ESCOLÈ<br />
<strong>2012</strong>-2013 LA<br />
Lefferts Gardens Charter School ap aksepte aplikasyon<br />
pou jadendanfan (timoun ki fèt an 2007), klas 1e ane,<br />
2èm ane ak 3èm ane. Dènye delè pou tout aplikasyon se<br />
2 avril <strong>2012</strong>.<br />
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6 - 7 diswa, madi, 13 mas <strong>2012</strong>, 9 – 10 dimaten, jedi, 15 mas <strong>2012</strong>, 6 – 7 diswa,<br />
samdi, 17 mas <strong>2012</strong>, 11 dimaten - 12 midi (bileng). Tanpri rele biwo LGCS la nan<br />
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6<br />
<strong>Haiti</strong> Liberté/<strong>Haiti</strong>an Times<br />
Vol. 5, No. 35 • Du <strong>14</strong> au 20 <strong>Mars</strong> <strong>2012</strong>
aiti itian Liberté/<strong>Haiti</strong>an Times<br />
PB Times<br />
Perspectives<br />
Ces « sénateurs » qui<br />
ont fait courir la ville<br />
Les « sénateurs » Benoît et Lambert ont fait courir toute la ville<br />
Par J. Fatal Piard<br />
« Dans 48 heures, je dis bien<br />
dans 48 heures pral gen yon kouri».<br />
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Dans 48 heures, je dis bien<br />
dans 48 heures pral gen yon kouri».<br />
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d’incitation à la violence ».<br />
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De Charybde en Silla<br />
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<br />
« Madame Issa vous savez déjà<br />
à quel point je vous adore. Madame<br />
Manigat vous savez bien que vous<br />
êtes ma tendre maman. Ainsi donc,<br />
vous ne sauriez douter de cet amour<br />
incommensurable que votre fils cultive<br />
pour vous. De grâce détalez et rentrez<br />
chez vous. Car un grand danger plane<br />
sur toute la capitale. Quand à moi il<br />
se peut que je sois abattu dans deux<br />
heures. Cependant, si c’est à ce prix<br />
que je dois payer mon engagement<br />
envers le peuple je n’éprouve aucun<br />
remords. Abattez-moi quand vous<br />
voulez, où vous voulez ».<br />
<br />
<br />
Chefs d’entreprises, de<br />
grâce relâchez tout de suite vos employés<br />
pour diminuer le nombre de<br />
victimes. En tant que Sénateur responsable,<br />
je ne saurais manquer à mes<br />
responsabilités en vous exhortant à<br />
la prudence. Car le spectre de la violence<br />
organisée pèse lourdement sur la<br />
capitale. Habitants de Port-au-Prince,<br />
rentrez chez vous, pour pouvoir écouter<br />
la déclaration que le président va<br />
faire à 4 heures ».<br />
<br />
Pral gon kouri, pral<br />
gon kouri, pral gen kouri nan peyi sa<br />
a pral gon kouri <br />
<br />
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Sur la Question de Couleur<br />
Par Ghislaine et André Charlier<br />
L <br />
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<br />
« Le commissaire du gouvernement<br />
est libre d’exprimer ses opinions aussi<br />
puériles qu’elles puissent être. Ce n’est<br />
que par la voie de la presse que je suis<br />
informé qu’une demande émanant du<br />
Ministère de la Justice aurait fait état<br />
de comparution de certains sénateurs<br />
par devant le parquet de Port-au-<br />
Prince » .<br />
<br />
<br />
<br />
Suite à la page (16)<br />
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AVIS<br />
A Monsieur Etienne<br />
Télémaque<br />
Etant donné que vous, Etienne Télémaque, en vingt-huit<br />
ans, vous vous êtes toujours désintéressé de moi votre<br />
fils Thierry, né le 30 décembre 1983 à Montréal, d’une<br />
relation avec ma mère, Jacqueline Blanc, je vous<br />
demande instamment par la présente, en accord avec<br />
ma mère, de me libérer dorénavant de votre nom TÉLÉ-<br />
MAQUE, afin que je puisse porter le nom de famille de<br />
ma mère.<br />
Ayant trop souffert de cette situation, surtout quand<br />
vous aviez dit à ma mère il y a de cela 28 ans en ce qui<br />
me concerne : « même quand j’aurais de l’argent,<br />
Thierry ne recevra pas un sou de moi, sauf le nom Télémaque<br />
», je trouve que porter votre nom est une humiliation.<br />
De ce fait, je vous écris cette note pour vous<br />
demander de me décharger de ce fardeau que je trouve<br />
honteux non seulement pour moi mais également pour<br />
ma mère.<br />
Je vous demande, cette fois, de prendre votre responsabilité<br />
auprès du gouvernement Canadien pour donner<br />
satisfaction à ma requête.<br />
Vous pouvez bien me contacter à ce sujet uniquement<br />
à cette adresse électronique : redgblanc@yahoo.ca<br />
Fait à Brooklyn, NY le samedi 3 mars <strong>2012</strong><br />
Thierry Télémaque<br />
Jacqueline Blanc<br />
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souflantyou.<br />
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NDLR. Le Code d’Hammourabi<br />
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7<br />
<strong>Haiti</strong> Liberté/<strong>Haiti</strong>an Times
Vol. Vol. 5, No. 5, No. 35 35 • Du • Du <strong>14</strong> <strong>14</strong> au au 20 20 <strong>Mars</strong> <strong>Haiti</strong> <strong>Mars</strong> <strong>2012</strong> Liberté/Ha<br />
<strong>2012</strong> H<br />
Perspectives<br />
Coopération Sud/sud: Rencontre<br />
bilatérale de Solidarité Venezuela-Haïti<br />
Martelly, l’épreuve des faits<br />
Le ministre Laurent Lamothe (à droite) et le vice-ministre des Affaires<br />
étrangères du Venezuela, le Dr. Temir Porras (à gauche)<br />
Par Yves Pierre-Louis<br />
P -<br />
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L’Ambassadeur du Venezuela<br />
Pedro Antonio Canino Gonzalez<br />
The Bible Speaks<br />
Academy<br />
5205 Foster Avenue, Brooklyn, NY 11203<br />
Preschool & Kindergarten<br />
We have a few rare openings and are now accepting applications! The Bible Speaks Academy<br />
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L’Ambassadeur cubain, Ricardo<br />
Sotero García Nápoles<br />
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Suite à la page (<strong>14</strong>)<br />
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Plus on avance dans le film, plus on a l’impression qu’on ouvre une<br />
boîte de pandore. Même les principaux acteurs se sont étonnés. Ils ne<br />
s’attendaient pas, semble-t-il, à ce qui ressemble fort à un mille-feuille<br />
Par Catherine Charlemagne<br />
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Radio Optimum – 93.1 sca<br />
La direction et le personnel de la<br />
Radio Optimum remercient<br />
chaleureusement leur audience et<br />
annoncent à tous ceux qui ont perdu<br />
leur contact que depuis plus de deux<br />
ans, la Radio Optimum travaille<br />
quotidiennement sur la fréquence de<br />
93.1 sca.<br />
Vous avez aussi la possibilité de la<br />
capter sur le site www.radiooptimum.com<br />
et bientôt sur<br />
www.radiooptimuminter.com<br />
Captez chaque jour, à toutes les<br />
heures le 93.1 sca.<br />
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Suite à la page (<strong>14</strong>)<br />
8<br />
<strong>Haiti</strong> Liberté/<strong>Haiti</strong>an Times
aiti itian Liberté/<strong>Haiti</strong>an Times<br />
PB Times<br />
This Week in <strong>Haiti</strong><br />
Double Nationality:<br />
Presidential Press Conference Seeking<br />
to Dispel Doubts Increases Them<br />
The Spectacular Rise of<br />
Insecurity in <strong>Haiti</strong><br />
by Evens Pierre-Louis<br />
by Kim Ives<br />
“With the permission that the President<br />
has just given me, I can inform<br />
you that President Martelly is not<br />
American, he is <strong>Haiti</strong>an.”<br />
Thus spoke U.S. Ambassador to<br />
<strong>Haiti</strong> Kenneth Merten at <strong>Haiti</strong>’s<br />
National Palace during a Mar. 8 press<br />
conference which was supposed to lay<br />
to rest persistent charges that President<br />
Joseph Michel Martelly holds or<br />
held U.S. citizenship.<br />
If the charge proves true, “double<br />
nationality” would disqualify him<br />
from holding office because the <strong>Haiti</strong>an<br />
Constitution requires presidential<br />
candidates to have “never” renounced<br />
their <strong>Haiti</strong>an citizenship.<br />
The problem is that Ambassador<br />
Merten only used the present<br />
tense, not eliminating the possibility<br />
that Martelly may have been a U.S.<br />
citizen at some point in the past, say<br />
members of <strong>Haiti</strong>’s Special Senate<br />
Commission investigating the charges<br />
of double nationality against Martelly<br />
and 38 other high government officials.<br />
“We haven’t asked about that<br />
yet, but we will,” said Sen. Moïse<br />
Jean-Charles, who heads the Senate<br />
Commission now examining the<br />
eight <strong>Haiti</strong>an passports, spanning the<br />
years from 1981 to the present, which<br />
Martelly presented at the press conference.<br />
Haïti Liberté spoke by telephone<br />
to U.S. State Department officials in<br />
Washington, seeking clarification of<br />
Ambassador Merten’s statement and<br />
whether Martelly has ever held U.S.<br />
citizenship. They refused to speak on<br />
the record and pointed to Ambassador<br />
Merten’s statement as the State Department’s<br />
“final word” on the subject.<br />
“I can also add that I was with<br />
him [President Martelly] and the<br />
First Lady when he surrendered his<br />
[U.S.] residency card, when he handed<br />
it to the Consulate and we gave<br />
him a visa,” Merten continued.<br />
Ironically, this revelation raised<br />
new concerns that Martelly may<br />
have lied to election authorities about<br />
whether he was compliant with the<br />
Constitution’s requirement that presidential<br />
candidates reside in <strong>Haiti</strong> for<br />
five years prior to running for office.<br />
“How can you meet the residency<br />
requirement to run for President<br />
in <strong>Haiti</strong> when you meet the requirements<br />
to be a U.S. resident and<br />
hold a valid U.S. green card?” asked<br />
Sen. Moïse. “ You can’t have it both<br />
ways.”<br />
Martelly’s holding of a U.S. residency<br />
card would seem to preclude<br />
the possibility that he was a U.S. citizen.<br />
However, Sen. Moïse and his<br />
colleagues have discovered numerous<br />
irregularities with the passports that<br />
President Martelly presented to the<br />
press, keeping alive questions about<br />
possible double nationality.<br />
“We see stamps [in the <strong>Haiti</strong>an<br />
passports] showing that he left <strong>Haiti</strong>,<br />
but we don’t see stamps [in them] for<br />
where he went,” Sen. Moïse told Haïti<br />
Liberté. “Then, from 2003 to 2007,<br />
he never traveled, he never came to<br />
<strong>Haiti</strong>, while we see a lot of <strong>Haiti</strong>an<br />
stamps [in the passports]. They<br />
stamped them, but they didn’t even<br />
sign them. There’s about a dozen<br />
President Michel Martelly presenting his <strong>Haiti</strong>an passports at a press<br />
conference at the National Palace on Mar. 8. He is flanked by his Prime<br />
Minister nominee Laurent Lamothe (left) and Interior Minister Thierry<br />
Mayard-Paul<br />
fake stamps.”<br />
Sen. Moïse also charged that<br />
“there are passports which don’t<br />
have visas. If you have a passport<br />
which is in the name of Michel Martelly<br />
which doesn’t have a visa in<br />
it, you’d have to have a residency<br />
card or a U.S. passport to enter the<br />
United States. But he gave us a passport<br />
which didn’t have either of these<br />
things.”<br />
There are also contradictions<br />
with some U.S. documents listing the<br />
president’s name as Michael Joseph<br />
Martelly, rather than Joseph Michel<br />
Martelly, Moïse said.<br />
The mystery was deepened<br />
by a trip which Martelly made from<br />
<strong>Haiti</strong> to Miami on Nov. 21, 2007, a<br />
journey which Sen. Annick Joseph<br />
had revealed last week. The Senate<br />
Commission had been told by several<br />
people it interviewed that Michel<br />
Martelly was on an American Airlines<br />
flight that day.<br />
“The President sent [the executive’s<br />
liaison in charge of relations<br />
with the Parliament, Ralph Ricardo]<br />
Theano to us, and he swore that on<br />
Nov. 21, 2007 he was at a seasonal<br />
celebration (fèt chanpèt) with President<br />
Martelly who was performing<br />
[his konpa music act] in <strong>Haiti</strong>, that<br />
the president did not travel,” Sen.<br />
Moïse said. “We went to immigration,<br />
they gave us all the travel manifests<br />
for every single flight which traveled<br />
that day, and they told us the<br />
president did not travel. Everybody<br />
around the president said no, he<br />
didn’t travel.... Then the president<br />
himself shows at the press conference<br />
a passport with a <strong>Haiti</strong>an stamp indicating<br />
that yes, he did travel on<br />
Nov. 21 [2007]. Now the Immigration<br />
Director is saying that he has to<br />
find the person who put that stamp.”<br />
The passport in question also<br />
appears to have a U.S. entry stamp<br />
on Nov. 21, 2007 but Moïse is suspicious.<br />
“I do not believe it is authentic,”<br />
he said.<br />
The Senate Commission is<br />
also perplexed by and looking into a<br />
passport that was apparently issued<br />
to Martelly in 1981 and expired in<br />
1993, a duration of 12 years. Most<br />
<strong>Haiti</strong>an passports have a maximum<br />
duration of five years.<br />
Furthermore, the Immigration<br />
department has records of issuing<br />
only four passports to Martelly over<br />
the years, not the eight he presented,<br />
the commission says.<br />
According to Sen. Moïse, President<br />
Martelly never intended to turn<br />
over to the Senate Commission the<br />
passports brandished at the Mar. 8<br />
press conference. For months, he had<br />
defied the Senate Commission, saying<br />
it had no authority to demand his<br />
passports, which would remain, as he<br />
said in one press conference, “in the<br />
President’s pocket.”<br />
But Martelly’s intransigence<br />
began to create the public perception<br />
that he was hiding something,<br />
and finally a delegation of “Religious<br />
Leaders for Peace” convinced him to<br />
make public his passports and break<br />
the stand-off. The delegation, which<br />
sat around him at the press conference<br />
included the Catholic Bishop of<br />
Nippes, Pierre André Dumas, the Rev.<br />
Sylvain Exantus of <strong>Haiti</strong>’s Protestant<br />
Federation, Bishop Jean Zaché Duracin,<br />
the head of the Episcopal Church,<br />
mambo (vodou priestess) Evoie Auguste<br />
representing the Vodou sector,<br />
and the Rev. Clément Joseph of the<br />
Mission of Churches in <strong>Haiti</strong>.<br />
But President Martelly had only<br />
wanted to make a “media show” with<br />
the passports, not turn them over to<br />
the Senate Commission, according to<br />
Sen. Moïse.<br />
“I am giving these to you for<br />
verification, but you cannot walk<br />
away with them,” Martelly said when<br />
giving the passports to Bishop Dumas.<br />
“But Pastor Exantus said that<br />
they could not invite him to something<br />
to use him for a mascarade,<br />
and it was the pastor who brought<br />
the passports to us,” on Mar. 9, said<br />
Moïse.<br />
At the time of the press conference,<br />
three senators allied to Martelly<br />
resigned from the investigating<br />
commission: Joseph Lambert, Youri<br />
Latortue and Yvon Buissereth. Lambert<br />
and Latortue charged that the<br />
commission, which they had led for<br />
several weeks, was part of a “destabilization<br />
campaign” and that there<br />
was “no evidence” to support the U.S.<br />
citizenship questions swirling around<br />
Martelly.<br />
Senate President Dieuseul Simon<br />
Desras had said that Martelly’s<br />
passports would be returned on Mar.<br />
12, but Sen. Moïse now says that the<br />
Commission’s senators will be holding<br />
onto the passports “indefinitely” until<br />
they get answers to their questions<br />
about them.<br />
As political unrest grows and<br />
ex-soldiers openly remobilize<br />
with the tacit complicity of President<br />
Joseph Michel Martelly, insecurity<br />
is skyrocketing in recent<br />
days around <strong>Haiti</strong>, particularly in<br />
the capital.<br />
A political activist, a former<br />
Central Bank official, a media director,<br />
a bus-driver, and a policemen<br />
are among the citizens who<br />
have lost their lives to the bullets<br />
of murderous thugs.<br />
On Monday, Mar. 5, gunmen<br />
shot to death Eliphète Nelson, the<br />
director of Radio Boukman, and<br />
several other victims. Radio Boukman<br />
is the community radio of Cité<br />
Soleil, the country’s largest slum,<br />
in Port-au-Prince. Nelson was shot<br />
after a gang stopped his car near<br />
the “Hands Together” school in the<br />
Bois Neuf neighborhood of Cité Soleil.<br />
The next day, Tuesday, Mar.<br />
6, bandits riding on a motorcycle<br />
killed two other people: Venel Joseph,<br />
80, the former Governor of<br />
the Bank of the Republic of <strong>Haiti</strong><br />
(BRH) under Jean-Bertrand Aristide<br />
(2001-2004), and Wilner<br />
Cazeau. Joseph was shot in Musseau,<br />
a residential area located in<br />
the heights of the capital’s Bourdon<br />
neighborhood. Cazeau was gunned<br />
down on Rue Christophe, in downtown<br />
Port-au-Prince. Both men<br />
were entering their homes.<br />
On Friday, Mar. 9, Jean-Baptiste<br />
Jean Philippe, alias Samba<br />
Boukman, was shot to death behind<br />
the wheel of his car in capital’s<br />
Delmas 95 neighborhood. Samba<br />
Boukman was a former spokesman<br />
for the resistance movement in<br />
Bel-Air after the coup-kidnapping<br />
of Feb. 29, 2004, and later a member<br />
of the National Commission for<br />
Disarmament, Dismantlement and<br />
Reintegration (CNDDR). Gunmen<br />
on a motorcycle attacked him as<br />
he was waiting in his car to pick up<br />
his child from school. Hit by seven<br />
bullets in the face, Samba Boukman<br />
died at the scene.<br />
Samba Boukman’s assassination<br />
came a day after two senators<br />
said on the radio that there will<br />
be upheavals in the country. The<br />
statements created a panic in the<br />
capital last Thursday, Mar. 8 in the<br />
afternoon.<br />
On the morning of Monday,<br />
Mar. 12, nine gunmen on three<br />
motorcycles attacked police officers<br />
in their post located at the bus station<br />
for Port-de-Paix near the entrance<br />
to the Jérémie Wharf, near<br />
the border of the capital’s La Saline<br />
neighborhood. They killed one policeman<br />
named Serge Casséus.<br />
The gunmen also killed the<br />
driver of a Port-au-Prince-to-Portde-Paix<br />
bus, who died at the wheel<br />
of the vehicle after being shot several<br />
times at close range.<br />
Several other murders have<br />
been reported in the past week in<br />
metropolitan Port-au-Prince, particularly<br />
in the capital’s center.<br />
In the midst of this crime<br />
wave, the National Network for the<br />
Defense of Human Rights (RND-<br />
DH) released a report on Mar. 8.<br />
The Belair community leader<br />
known as Samba Boukman (Jean-<br />
Baptiste Jean Philippe) was shot at<br />
the wheel of his car when picking<br />
up his child from school<br />
The report states that in <strong>2012</strong>, 103<br />
people have been killed, mostly by<br />
guns. From January to February<br />
<strong>2012</strong>, 84 people were killed, and<br />
19 others were killed at the beginning<br />
of March, said RNDDH director<br />
Pierre Esperance.<br />
Meanwhile, researchers<br />
Athena Kolbe and Robert Muggah,<br />
with the support of Canadian<br />
and Brazilian organizations, issued<br />
a report that said “the number of<br />
crimes committed in major cities<br />
of <strong>Haiti</strong> has increased dramatically<br />
over the last six months.”<br />
But the <strong>Haiti</strong>an government<br />
and the U.N. Mission to Stabilize<br />
<strong>Haiti</strong> (MINUSTAH) downplay talk<br />
of a rise in crime.<br />
“There is nothing alarming,<br />
there is nothing at the level<br />
that might suggest there is a crisis,”<br />
said Michael Martin, the new<br />
spokesman for the UN police in<br />
<strong>Haiti</strong> (UNPOL). “We want to reassure<br />
the public there is no crisis<br />
currently underway at the level of<br />
the criminality.”<br />
Some lawmakers are very<br />
worried about the escalating insecurity.<br />
Senator of the West Department,<br />
Steven Benoit, identified<br />
several sources contributing to the<br />
upsurge, including turf wars and<br />
the settling of scores related to drug<br />
trafficking, armed men in military<br />
fatigues training in many parts of<br />
the country, diversionary tactics to<br />
draw attention from urgent problems,<br />
and general banditry.<br />
“One need only see the<br />
streets emptied after dark at night<br />
to get a sense of the insecurity and<br />
fear that reigns over the city,” said<br />
Sen. Benoit.<br />
Garry Desrosiers, the deputy<br />
spokesman for the <strong>Haiti</strong>an National<br />
Police (PNH) said the force was<br />
working to combat insecurity in<br />
Port-au-Prince and surrounding areas.<br />
He announced new measures<br />
as part of the second phase of the<br />
PNH’s Operation Dragon.<br />
Meanwhile, MINUSTAH’s<br />
civilian chief Mariano Fernandez<br />
Amunategue was defensive, saying<br />
“no one can speak of increased<br />
insecurity without having first<br />
carried out an annual comparative<br />
assessment of the cases reported.”<br />
But the assurances of <strong>Haiti</strong>an<br />
and MINUSTAH authorities provide<br />
little comfort to <strong>Haiti</strong>ans who<br />
are deeply fearful about the clear<br />
rise of murder, robbery and other<br />
crimes around <strong>Haiti</strong> and its capital.<br />
9<br />
<strong>Haiti</strong> Liberté/<strong>Haiti</strong>an Times<br />
Vol. 5, No. 35 • Du <strong>14</strong> au 20 <strong>Mars</strong> <strong>2012</strong>
Vol. Vol. 5, No. 5, No. 35 35 • Du • Du <strong>14</strong> <strong>14</strong> au au 20 20 <strong>Mars</strong> <strong>Haiti</strong> <strong>Mars</strong> <strong>2012</strong> Liberté/Ha<br />
<strong>2012</strong> H<br />
feature<br />
LA SAGA DE BRADLEY MANNING, JULIA<br />
ÉCRIRE UNE CHANSON<br />
« Les avocats de la défense disent<br />
que Manning était à l’évidence un<br />
jeune soldat perturbé, que l’armée<br />
n’aurait jamais dû envoyer en Irak<br />
auquel accorder l’accès à des documents<br />
classifiés lorsqu’il était en<br />
poste là-bas... Ils disent qu’il était<br />
dans un état émotionnel fragile, en<br />
partie parce qu’il était un soldat gay<br />
à une époque où les homosexuels ne<br />
pouvaient pas faire officiellement<br />
partie des forces armées US. » (Associated<br />
Press, 3 février)<br />
Par William BLUM<br />
Il est malheureux et troublant<br />
que les avocats de Bradley Manning<br />
aient choisi une telle ligne de défense,<br />
basée sur l’idée que ce sont les<br />
problèmes personnels et les déboires<br />
qui étaient à l’origine de sa motivation<br />
pour remettre des centaines de<br />
milliers de documents classifiés du<br />
gouvernement à Wikileaks. Ils ne<br />
devraient pas le présenter comme ils<br />
le présentent pas plus que Bradley<br />
ne devrait être jugé comme un criminel<br />
ou un traître. Il devrait être salué<br />
comme un héros national. Oui, même<br />
lorsque les avocats s’adressent à un<br />
cerveau militaire. Autant essayer de<br />
pénétrer ce cerveau et d’y trouver le<br />
meilleur côté de la personne qui y vit.<br />
Bradley aussi porte un uniforme.<br />
Voici ce que dit Bradley, lors<br />
d’une conversation via internet : « Si<br />
vous aviez libre accès à des réseaux<br />
classifiés... et que vous trouviez des<br />
choses incroyables, terribles... des<br />
choses qui appartiennent au domaine<br />
public, pas à un serveur stocké<br />
quelque part dans un pièce sombre à<br />
Washington DC … que feriez-vous ?<br />
… Dieu sait ce qui arrivera maintenant.<br />
J’espère que ça provoquera des<br />
discussions, des débats, des réformes<br />
partout dans le monde... Je veux<br />
que les gens connaissent la vérité...<br />
parce que sans information, on ne<br />
peut prendre en tant que public des<br />
décisions en toute connaissance de<br />
cause. »<br />
Est-ce que ces phrases vous<br />
donnent l’impression d’avoir été<br />
écrites par une personne dérangée<br />
? Le Tribunal de Nuremberg et les<br />
Conventions de Genève ne mentionnent-ils<br />
pas ce devoir supérieur<br />
à la simple obéissance à son gouvernement,<br />
le devoir de dénoncer les<br />
crimes de guerre commis par ce gouvernement<br />
?<br />
En-dessous vous trouverez une<br />
liste de révélations trouvées dans<br />
les câbles et vidéos du Département<br />
d’Etat. Pour avoir révélé des comportements<br />
embarrassants et bien plus<br />
coupables, Bradley Manning de l’Armée<br />
des Etats-Unis et Julian Assange<br />
de Wikileaks passeront peut-être le<br />
reste de leur vie dans un donjon moderne,<br />
dont une partie à subir cette<br />
forme subtile de torture appelé « isolement<br />
». Certes, il a été dit que les<br />
mauvais traitements infligés à Manning<br />
avaient pour objectif de l’obliger<br />
à témoigner contre Assange et de<br />
l’impliquer. Des dizaines de membres<br />
des médias US et des officiels ont<br />
appelé à l’exécution ou à l’assassinat<br />
de Julian Assange. Sous la nouvelle<br />
loi National Defense Authorization<br />
Act, Assange pourrait être enlevé et<br />
assassiné. Dans quel siècle vivonsnous<br />
? Dans quel monde ?<br />
Ce fut après la publication des<br />
crimes de guerre américains tels que<br />
décrits dans la vidéo « collateral murder<br />
» et les documents publiés dans<br />
la série « Iraq War Logs », rendus<br />
publics par Manning et Wikileaks,<br />
que les Irakiens ont refusé d’exempter<br />
les forces US de toute poursuite<br />
en justice pour les crimes futurs. La<br />
vidéo montre un hélicoptère américain<br />
en train de tuer sans discernement<br />
plusieurs civils et deux journalistes<br />
de Reuters, et blesser deux<br />
jeunes enfants, tandis que les pilotes<br />
de l’appareil poussent des cris de joie<br />
comme si leur attaque au cœur d’une<br />
banlieue de Bagdad n’était qu’un jeu<br />
vidéo.<br />
L’insistance du gouvernement<br />
irakien à exercer leur juridiction sur<br />
les soldats américains en cas de violations<br />
de la loi irakienne – quelque<br />
chose que les Etats-Unis n’acceptent<br />
pour ainsi dire jamais dans les nombreux<br />
pays où leurs troupes sont<br />
basées – a forcé la main de l’administration<br />
Obama qui a dû retirer les<br />
dernières troupes du pays.<br />
Si Manning avait commis un<br />
crime de guerre en Irak à défaut de<br />
les révéler, il serait un homme libre<br />
aujourd’hui, comme des centaines de<br />
milliers de soldats américains coupables<br />
de crimes véritablement odieux<br />
dans des villes comme Haditha, Fallujah,<br />
et d’autres lieux aux noms qui<br />
resteront chargés d’infamie dans le<br />
pays de l’ancienne Mésopotamie.<br />
A part d’avoir joué un rôle dans la<br />
fin de l’affreuse guerre en Irak, les<br />
révélations de Wikileaks ont aidé à<br />
déclencher le Printemps Arabe, en<br />
commençant par la Tunisie.<br />
Lorsque les Tunisiens ont lu ou<br />
entendu que les câbles US révélaient<br />
toute l’étendue de la corruption et le<br />
niveau de décadence de la famille au<br />
pouvoir – un long câble détaillé était<br />
intitulé « corruption en Tunisie : ce qui<br />
est à toi est à moi » - que le soutien<br />
de Washington à Ben Ali n’était pas<br />
vraiment très ferme, et que les Etats-<br />
Unis ne soutiendraient pas la régime<br />
en cas de soulèvement populaire, ils<br />
sont descendus dans les rues.<br />
Voici un échantillon de certaines<br />
révélations de Wikileaks qui<br />
pourraient être utiles aux peuples :<br />
- En 2009, un diplomate japonais,<br />
Yukiya Amano, est devenu le<br />
chef de l’Agence Internationale pour<br />
l’Energie Atomique, une agence qui<br />
joue un rôle important dans l’enquête<br />
sur le nucléaire iranien pour déterminer<br />
si l’Iran cherche à développer<br />
l’arme nucléaire ou non. Un câble de<br />
l’ambassade US d’octobre 2009 dit<br />
qu’Amano « a lourdement insisté sur<br />
son soutien aux objectifs stratégiques<br />
US pour l’agence. Amano a rappelé<br />
à plusieurs reprises à l’ambassadeur<br />
(US) … qu’il était solidement implanté<br />
dans le camp US sur toutes<br />
les questions stratégiques, des nominations<br />
aux hauts postes jusqu’au<br />
traitement de la question nucléaire<br />
iranienne ».<br />
- La Russie a nié les affirmations<br />
US selon lesquelles les missiles<br />
iraniens pouvaient atteindre<br />
l’Europe.<br />
- l’enquête officielle du gouvernement<br />
britannique sur son implication<br />
dans la guerre en Irak a<br />
été gravement compromise par la<br />
promesse du gouvernement de protéger<br />
l’administration Bush au cours<br />
de l’enquête.<br />
- Une conversation entre le<br />
président yéménite Ali Abdullah<br />
Saleh et le général américain David<br />
H. Petraeus où Saleh explique<br />
qu’il couvrira le rôle des Etats-Unis<br />
dans les frappes par missile contre<br />
une branche d’Al Qaeda au Yémen.<br />
« Nous continuerons de dire que ce<br />
sont nos bombes, pas les vôtres » a<br />
dit Saleh à Petraeus.<br />
- L’ambassade US à Madrid a<br />
eu de sérieux points de friction avec<br />
le gouvernement espagnol et la société<br />
civile : a) en tentant de faire<br />
abandonner les charges dans une affaire<br />
criminelle contre trois soldats US<br />
accusés d’avoir tué un cameraman<br />
Les mauvais traitements infligés<br />
à Bradley Manning avaient pour<br />
objectif de l’obliger à témoigner<br />
contre Assange et de l’impliquer<br />
de la télévision espagnole à Bagdad,<br />
lorsqu’un tank US a tiré sans raison<br />
sur un hôtel où il résidait en compagnie<br />
d’autres journalistes (sans oublier<br />
le rôle incongru de RSF pour venir<br />
en aide à l’armée US au lieu du journaliste<br />
– NdT) ; b) des accusations de<br />
tortures présentées par une ONG espagnole<br />
contre six hauts officiels de<br />
l’administration Bush, dont l’ancien<br />
ministre de la justice, Alberto Gonzales<br />
; c) une enquête du gouvernement<br />
espagnole sur la torture de ressortissants<br />
espagnols à Guantanamo<br />
; d) un examen par la Justice espagnole<br />
sur l’utilisation de bases et aérodromes<br />
militaires espagnols pour les<br />
enlèvements illégaux (« renditions »)<br />
; e) une critique permanente contre la<br />
guerre en Irak par le Premier Ministre<br />
espagnol Zapatero, qui a fini par retirer<br />
les troupes espagnoles.<br />
- Des officiels du Département<br />
d’Etat aux Nations Unies, ainsi que<br />
des diplomates US dans différentes<br />
ambassades, ont été désignés pour<br />
recueillir le maximum d’information<br />
sur des officiels de l’ONU, dont le<br />
Secrétaire Général Ban Ki Moon,<br />
des représentants des membres permanents<br />
du Conseil de Sécurité, des<br />
hauts-fonctionnaires de l’ONU, et<br />
des diplomates étrangers : adresses<br />
de courrier, sites internet, noms<br />
d’utilisateur internet et mots de<br />
passe, clés privés de cryptage, numéros<br />
de cartes de crédit, numéros de<br />
cartes de fidélité auprès des compagnies<br />
aériennes, horaires de travail,<br />
et données biométriques. Des diplomates<br />
US à l’ambassade à Asuncion,<br />
Paraguay, ont été chargés d’obtenir<br />
les dates, heures et numéros de téléphone<br />
des appels reçus et émis par<br />
les diplomates chinois, iraniens et des<br />
pays de gauche en Amérique latine,<br />
Cuba, Venezuela et Bolivie. Des diplomates<br />
US en Roumanie, Hongrie et<br />
Slovénie ont été chargés de fournir<br />
les données biométriques sur « les<br />
dirigeants actuels et montants et les<br />
conseillers » ainsi que des informations<br />
sur la « corruption » et sur la<br />
santé et la « vulnérabilité » des dirigeants.<br />
La directive de l’ONU demandait<br />
aussi spécifiquement « des<br />
données biométriques sur les hauts<br />
officiels de la Corée du Nord ». Un<br />
câble similaire aux ambassades de<br />
la région des Grands Lacs en Afrique<br />
précisait que les données biométriques<br />
devaient inclure des échantillons<br />
de DNA et des images des iris et<br />
des empreintes digitales.<br />
- Un « observateur iranien » spécial<br />
dans la capitale de l’Azerbaidjan,<br />
Bakou, a fait le compte-rendu d’une<br />
dispute qui a éclaté lors d’une<br />
réunion avec le Conseil Suprême de<br />
Sécurité Nationale de l’Iran. Il est<br />
écrit que le chef d’état-major de la<br />
Garde Révolutionnaire, Mohammed<br />
Ali Jafari, a eu une dispute violente<br />
avec le président iranien Mahmoud<br />
Ahmandinejad et l’aurait giflé au visage<br />
parce que le président, généralement<br />
conservateur, aurait défendu la<br />
liberté de la presse.<br />
- Le Département d’Etat, pratiquement<br />
seul dans tout le monde<br />
occidental, n’a pas clairement<br />
condamné le coup d’état militaire du<br />
28 juin 2009 au Honduras, même<br />
si le câble de l’ambassade stipulait<br />
« il ne fait aucun doute que l’armée,<br />
la Cour Suprême et le Congrès ont<br />
conspiré le 28 juin dans ce qui constitue<br />
un coup illégal et anticonstitutionnel<br />
contre la branche exécutive. »<br />
Le soutien US au coup d’état n’a pas<br />
flanché depuis.<br />
- La direction du Parti Social<br />
Démocrate suédois - la Suède neutre,<br />
pacifiste, progressiste, selon le vieux<br />
mythe - a rendu visite à l’ambassade<br />
US à Stockholm pour demander<br />
conseil sur la meilleure manière de<br />
vendre la guerre en Afghanistan au<br />
public suédois, en demandant si les<br />
Etats-Unis pouvaient faire venir un<br />
Bradley Manning<br />
Des dizaines de membres des médias US et des officiels ont appelé à<br />
l’exécution ou à l’assassinat de Julian Assange<br />
Un câble de 2005 a souligné l’insistance des Etats-Unis pour empêcher<br />
l’ancien président Jean-Bertrand Aristide, que les Etats-Unis avaient<br />
renversé l’année précédente, de retourner en Haïti ou d’exercer une<br />
influence sur la vie politique haïtienne<br />
membre du gouvernement afghan<br />
en Suède pour parler des efforts humanitaires<br />
de l’OTAN en faveur des<br />
enfants, et ainsi de suite. [Depuis<br />
quelques années déjà, la Suède est<br />
devenue, officieusement, un membre<br />
de l’OTAN et, à titre de faveur pour<br />
une certaine puissance occidentale, le<br />
persécuteur de Julian Assange.]<br />
- Les Etats-Unis ont tenté de<br />
pousser la Suède à adopter des lois<br />
sur les écoutes afin de pouvoir intercepter<br />
les communications passant<br />
par ce pays. L’intérêt des Etats-Unis<br />
était clair : 80% de tout le trafic internet<br />
de la Russie passent par la Suède.<br />
- le Président du Conseil Européen,<br />
Herman Van Rompuy, a déclaré<br />
en janvier 2010 à des officiels de<br />
l’ambassade US à Bruxelles que personne<br />
en Europe ne croyait plus en<br />
l’Afghanistan. Il a dit que l’Europe y<br />
participait par respect pour les Etats-<br />
10<br />
<strong>Haiti</strong> Liberté/<strong>Haiti</strong>an Times<br />
Vol. 5, No. 35 • Du <strong>14</strong> au 20 <strong>Mars</strong> <strong>2012</strong>
aiti itian Liberté/<strong>Haiti</strong>an Times<br />
PB Times<br />
feature<br />
N ASSANGE, ET WIKILEAKS ! DE QUOI<br />
ET TOURNER UN FILM<br />
Unis et que des résultats devaient être<br />
obtenus en 2010, sinon « L’Afghanistan,<br />
pour l’Europe, c’est fini ».<br />
- Les officiels irakiens considéraient<br />
l’Arabie Saoudite, et non<br />
l’Iran, comme la plus grande menace<br />
pour l’intégrité et la cohésion de leur<br />
état fragile. Les dirigeants irakiens ne<br />
manquaient pas une occasion pour<br />
rassurer leurs parrains américains<br />
qu’ils étaient capables de « gérer »<br />
les Iraniens, qui voulaient la stabilité<br />
; mais que les Saoudiens voulaient<br />
un état irakien « affaibli et divisé »,<br />
et même qu’ils « fomentaient le terrorisme<br />
qui allait déstabiliser le gouvernement<br />
». De plus, le roi saoudien<br />
voulait que les Etats-Unis procèdent<br />
à des frappes aériennes contre l’Iran.<br />
- Aramco est accusé par les tribunaux<br />
US d’avoir trafiqué le prix du<br />
pétrole. Le ministre adjoint du pétrole<br />
saoudien a dit qu’il voulait que les<br />
Etats-Unis accordent l’immunité légale<br />
à l’Arabie Saoudite.<br />
- Des donateurs saoudiens<br />
étaient les principaux financiers de<br />
groupes militants sunnites tels qu’Al<br />
Qaeda, les Taliban, et Lashkar-e-Taiba,<br />
qui ont organisé les attentats de<br />
2008 à Mumbai.<br />
- Pfizer, la plus grande compagnie<br />
pharmaceutique au monde,<br />
a embauché des enquêteurs pour<br />
trouver des preuves de corruption<br />
chez le ministre de la justice du Nigeria<br />
pour le convaincre d’abandonner<br />
une action en justice autour de tests<br />
cliniques effectués en 1996 qui ont<br />
Un sommet de l’alliance pétrolière caraïbéenne de Caracas, PetroCaribe<br />
Manifestation pour exiger la libération de Bradley Manning<br />
provoqué des cas de méningite chez<br />
des enfants.<br />
- le géant pétrolier Shell a affirmé<br />
avoir « placé des hommes » et<br />
totalement infiltré le gouvernement<br />
du Nigeria.<br />
- l’administration Obama a<br />
rétabli les relations militaires avec<br />
l’Indonésie malgré de graves préoccupations<br />
exprimées par les diplomates<br />
US sur les activités de l’armée<br />
indonésienne dans la province de<br />
Papouasie occidentale, faisant part<br />
de leurs craintes que la négligence,<br />
la corruption généralisée et les violations<br />
des droits de l’homme du gouvernement<br />
indonésien ne provoqueraient<br />
des troubles dans la région.<br />
- des officiels US ont collaboré<br />
avec le ministre de la défense du<br />
Liban pour espionner, et permettre<br />
à Israël d’attaquer éventuellement le<br />
Hezbollah, quelques semaines avant<br />
la violente confrontation militaire qui<br />
a éclaté à Beyrouth, en mai 2008.<br />
- le président du Gabon, Omar<br />
Bongo, est accusé d’avoir empoché<br />
des millions par des détournements<br />
de fonds dans des états africains, et<br />
d’en avoir dirigé une partie dans des<br />
partis politiques français en soutien à<br />
Nicolas Sarkozy.<br />
- Des câbles de l’ambassade<br />
US à Caracas en 2006 demandaient<br />
au Secrétaire d’Etat US de mettre<br />
en garde le Président Hugo Chavez<br />
contre toute tentative de l’armée<br />
vénézuelienne de défendre la révolution<br />
cubaine dans l’éventualité d’une<br />
invasion américaine à la mort de Castro.<br />
- Les Etats-Unis étaient préoccupés<br />
que la chaîne de télévision de<br />
gauche en Amérique latine, Telesur,<br />
dont le siège est au Venezuela, ne<br />
collabore avec al Jazeera du Qatar,<br />
dont la couverture de la guerre en<br />
Irak avait agacé l’administration<br />
Bush.<br />
- Le Vatican, préoccupé par<br />
l’affaiblissement du pouvoir catholique<br />
en Amérique latine, a dit aux<br />
Etats-Unis qu’il voulait saper l’influence<br />
du président vénézuelien<br />
sur le continent. Le Vatican craignait<br />
que Chavez ne détériore les relations<br />
entre l’église catholique et l’état en<br />
assimilant la hiérarchie de l’église au<br />
Venezuela aux classes privilégiées.<br />
- Le Saint Siège approuvait<br />
la main tendue d’Obama à Cuba<br />
et espérait de nouvelles initiatives<br />
bientôt, éventuellement l’autorisation<br />
des visites pour les épouses des<br />
Cinq Cubains (emprisonnés aux US<br />
– NdT). De meilleures relations entre<br />
les Etats-Unis et Cuba priveraient<br />
Hugo Chavez d’un de ses soutiens<br />
principaux et limiterait son influence<br />
dans la région.<br />
- Le monde merveilleux des<br />
diplomates : en 2010, le premier<br />
ministre britannique Gordon Brown<br />
a soulevé avec la secrétaire d’état<br />
Hillary Clinton la question des visas<br />
pour les épouses des Cinq Cubains.<br />
« Brown a demandé que les épouses<br />
(qui se sont vues refuser des visites<br />
pour les Etats-Unis) puissent recevoir<br />
des visas pour visiter leurs époux en<br />
prison... Après avoir interrogé 10<br />
Downing Street (siège du premier ministre<br />
– NdT), il s’avère que Brown a<br />
formulé cette demande après un engagement<br />
auprès des syndicats britanniques,<br />
qui font partie du noyau<br />
du Parti Travailliste. Ayant formulé<br />
sa demande, Brown n’avait pas l’intention<br />
d’y revenir. Aucune action<br />
n’est donc requise. »<br />
- Des officiels GB ont dissimulé<br />
au Parlement comment les Etats-<br />
Unis ont été autorisés à introduire<br />
des bombes à fragmentation sur le<br />
sol britannique en violation d’un<br />
traité qui interdit la présence de telles<br />
armes.<br />
- Un câble a été envoyé en<br />
2006 par un officiel à la Section<br />
des Intérêts Nord-Américains à la<br />
Havane (en l’absence d’ambassade,<br />
représentation diplomatique US à la<br />
Havane – NdT), au cours des préparatifs<br />
pour le Sommet du Mouvement<br />
des pays Non-Alignés. Il y précisait<br />
qu’il cherchait activement « des histoires<br />
humaines intéressantes qui briseraient<br />
le mythe des prouesses de la<br />
médecine cubaine ». [Apparemment<br />
destinées à affaiblir le soutien à Cuba<br />
chez les participants au sommet]<br />
- La plupart des hommes envoyés<br />
à Guantanamo étaient innocents<br />
ou de simples exécutants ;<br />
beaucoup d’innocents avaient été<br />
vendus aux Etats-Unis pour toucher<br />
les primes.<br />
- DynCorp, un grand sous-traitant<br />
de l’armée US qui affiche près de<br />
2 milliards de revenus par an, grâce<br />
aux contribuables US, a organisé des<br />
« ballets bleus » pour des recrues de<br />
la police Afghane. (Oui, vous avez<br />
bien lu).<br />
- Bien que les administrations<br />
Bush et Obama aient toujours affirmé<br />
publiquement qu’il n’y avait pas de<br />
bilan officiel du nombre de victimes<br />
civiles, les documents Iraq War Logs<br />
et Afghanistan War Logs ont démontré<br />
que c’était faux.<br />
- Des tortionnaires égyptiens<br />
connus ont reçu une formation à<br />
l’académie du FBI à Quantico en Virginie.<br />
- les Etats-Unis ont exercé une<br />
forte pression sur le gouvernement<br />
haïtien pour interrompre différents<br />
projets, sans aucune considération<br />
pour le bien-être du peuple haïtien.<br />
Un câble de 2005 a souligné l’insistance<br />
des Etats-Unis à mettre tout en<br />
œuvre pour empêcher l’ancien président<br />
Jean-Bertrand Aristide, que les<br />
Etats-Unis avaient renversé l’année<br />
précédente, de retourner en Haïti ou<br />
d’exercer une influence sur la vie<br />
politique haïtienne. En 2006, la cible<br />
de Washington devint le Président<br />
René Préval pour son accord avec le<br />
Venezuela à rejoindre l’alliance pétrolière<br />
caraïbéenne de Caracas, Petro-<br />
Caribe, accord sous lequel Haïti pouvait<br />
acheter du pétrole vénézuelien<br />
à 60 % du prix comptant et le solde<br />
sur 25 ans à 1% d’intérêt. En 2009,<br />
le Département d’Etat a soutenu une<br />
grande entreprise américaine qui<br />
s’opposait au relèvement du salaire<br />
minimum pour les travailleurs haïtiens,<br />
les plus mal payés de tout le<br />
continent.<br />
- Les Etats-Unis ont eu recours<br />
aux menaces, à l’espionnage, et plus<br />
encore pour peser sur la conférence<br />
sur le climat qui s’est tenue en 2009<br />
à Copenhague.<br />
- Mahmoud Abbas, président<br />
de l’Autorité Palestinienne, et<br />
dirigeant du mouvement Fatah, s’est<br />
adressé à Israël pour l’aider à attaquer<br />
le Hamas à Gaza en 2007.<br />
- Le gouvernement britannique<br />
a formé une force paramilitaire au<br />
Le Vatican, préoccupé par<br />
l’affaiblissement du pouvoir<br />
catholique en Amérique latine, a<br />
dit aux Etats-Unis qu’il voulait<br />
saper l’influence du président<br />
vénézuelien Hugo Chavez sur le<br />
continent<br />
Bangladesh condamnée par les organisations<br />
de défense des droits de<br />
l’homme comme « un escadron de la<br />
mort gouvernemental ».<br />
- Un ordre militaire US a ordonné<br />
aux forces militaires américaines<br />
de ne pas enquêter sur la torture des<br />
détenus irakiens.<br />
- Les Etats-Unis ont été impliqués<br />
dans la campagne du gouvernement<br />
australien en 2006 pour<br />
renverser le premier ministre des Iles<br />
Salomon, Manasseh Sogavare.<br />
- En 2009, un câble US a dit<br />
que les brutalités policières en Egypte<br />
contre les petits délinquants pour leur<br />
arracher des aveux étaient monnaies<br />
courantes et routinières.<br />
- Les diplomates US ont fait<br />
pression sur le gouvernement allemand<br />
pour étouffer le procès engagé<br />
contre des agents de la CIA pour l’enlèvement<br />
et la torture de Khalid El-<br />
Masri, citoyen allemand. [El-Masri<br />
avait été kidnappé par la CIA pendant<br />
ses vacances en Macédonie, le 31<br />
décembre 2003. Il avait été emmené<br />
par avion à un centre de torture en<br />
Afghanistan, où il a été battu, affamé<br />
et sodomisé. Le gouvernement US<br />
l’a libéré au sommet d’une colline en<br />
Albanie, cinq mois plus tard, sans un<br />
sou en poche et sans moyens pour<br />
rentrer chez lui.]<br />
- Un câble de 2005 faisait état<br />
« de graves tortures généralisées » en<br />
Inde, la fameuse « plus grande démocratie<br />
du monde ». Le Comité International<br />
de la Croix-Rouge a signalé : «<br />
les mauvais traitements persistants,<br />
malgré les dialogues répétés avec le<br />
ICRC-GO (gouvernement indien), nous<br />
font croire que New Delhi approuve<br />
la torture. » Washington en avait été<br />
informé des années auparavant. Et<br />
qu’ont fait les Etats-Unis, un des plus<br />
grands tortionnaires de ces derniers<br />
100 ans ? Les dirigeants US, y compris<br />
les dirigeants actuels, ont continué de<br />
faire des discours sur « la plus grande<br />
démocratie au monde », comme si la<br />
torture et l’un des pires taux de misère<br />
et de sous-alimentation des enfants au<br />
monde n’entrait pas en contradiction<br />
avec l’idée même de démocratie.<br />
- Les Etats-Unis ont levé l’interdiction<br />
de former les forces spéciales<br />
de l’armée indonésienne – malgré<br />
leur bilan de détentions arbitraires, de<br />
tortures et de meurtres – après que le<br />
président Indonésien ait menacé de<br />
perturber la visite du Président Obama<br />
dans le pays en novembre 2010.<br />
- Depuis 2006 au moins, les<br />
Etats-Unis financent des groupes d’opposition<br />
en Syrie, y compris une chaîne<br />
de télévision qui émet des programmes<br />
antigouvernementaux dans le pays.<br />
LGS 7 mars <strong>2012</strong><br />
11<br />
<strong>Haiti</strong> Liberté/<strong>Haiti</strong>an Times<br />
Vol. 5, No. 35 • Du <strong>14</strong> au 20 <strong>Mars</strong> <strong>2012</strong>
Vol. Vol. 5, No. 5, No. 35 35 • Du • Du <strong>14</strong> <strong>14</strong> au au 20 20 <strong>Mars</strong> <strong>Haiti</strong> <strong>Mars</strong> <strong>2012</strong> Liberté/Ha<br />
<strong>2012</strong> H<br />
Perspectives<br />
Un milliard de dollars investi<br />
chaque année dans des opérations<br />
d’ingérence USAID/CIA<br />
La "somalisation" de la<br />
Libye : un danger pour<br />
la région !<br />
Par Jean Guy Allard<br />
Les États-Unis investissent un milliard<br />
de dollars annuellement dans<br />
des opérations « humanitaires » en<br />
Amérique Latine et les Caraïbes par le<br />
biais de leur Agence pour le Développement<br />
International (USAID), a révélé<br />
Mark Feierstein, administrateur de<br />
l’organisme d’état nord-américain accusé<br />
d’être une façade de l’intelligentsia<br />
nord-américaine. Feierstein, un fonctionnaire<br />
fédéral avec un passé lié à<br />
des activités d’ingérence a dit à Miami<br />
que Haïti -où l’USAID a réalisé des activités<br />
controversées - que la Colombie,<br />
le Mexique, l’Amérique Centrale et le<br />
Pérou sont dans “la liste des priorités”<br />
de cet organisme.<br />
Dans un moment de joie excessif<br />
pour fêter les “succès” de cette filliale<br />
du département d’Etats, Feierstein<br />
a ouvertement déclaré que “cinq millions”<br />
seront dédiés à la “démocratie”<br />
au Venezuela cette année. Pourtant,<br />
l’USAID s’est retirée du pays par peur<br />
de la Loi de Défense de la Souveraineté<br />
Politique et l’Autodétermination Nationale.<br />
Cette loi interdit depuis fin 2010<br />
le financement externe des partis politiques.<br />
Un “secteur très important pour<br />
cette agence est celui qui est en relation<br />
avec la démocratie et pour cela des programmes<br />
sont mis au point pour fortifier<br />
les institutions dans la plupart des<br />
pays de la région”, a t-il justifié sans<br />
référence à la violation de la loi. Pour<br />
le cas du Venezuela, cinq millions de<br />
dollars seront destinés à l’assistance<br />
technique pour “promouvoir et protéger<br />
la démocratie et les droits humains”, a<br />
insisté Feierstein.<br />
«Stratége» de candidat assassin<br />
En 2002, ce chef régional de l’USAID,<br />
spécialiste de l’ingérence, servit de<br />
stratège dans la campagne électorale de<br />
l’ex-président bolivien Gonzalo “Goni”<br />
Sánchez de Lozada et son Mouvement<br />
Nationaliste Révolutionnaire (MNR).<br />
“Goni” est celui qui a ordonné le massacre<br />
durant la fameuse «Guerre du<br />
gaz» en octobre 2003. Bilan : 67 morts<br />
et 400 blessés, majoritairement des<br />
civils. Fugitif de la justice bolivienne, il<br />
se trouve maintenant aux États-Unis.<br />
Les idéaux de Feierstein sont<br />
tellement humanitaires qu’il fut successivement<br />
nommé dans les années<br />
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Hillary Clinton et l’administrateur de l’USAID Rajiv Shah<br />
90 comme “Responsable de Projet”<br />
au Nicaragua, dans l’opération réalisée<br />
pour la National Endowment for<br />
Democracy (NED), filiale de l’USAID<br />
; directeur pour l’Amérique Latine et<br />
les Caraïbes de l’Institut Démocratique<br />
National, autre instrument d’ingérence<br />
impérial subventionné par l’USAID ;<br />
et Conseiller Spécial de l’Ambassadeur<br />
des USA dans l’Organisation des États<br />
Américains (OEA).<br />
Le jour-même de la conférence<br />
de presse du fonctionnaire nord-américain,<br />
le président bolivien Evo Morales<br />
a dénoncé que les États-Unis, par le<br />
biais de l’USAID, espionne “la Bolivie<br />
et d’autres pays latino-américains”. “Je<br />
suis convaincu que certaines ONG, plus<br />
particulièrement celles financées par<br />
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l’USAID, sont la cinquième instance de<br />
l’espionnage, non seulement en Bolivie,<br />
mais dans toute l’Amérique latine”,<br />
a accusé Evo Morales durant une conférence<br />
de presse dans la ville de Oruro.<br />
Au Mexique, l’impact potentiel<br />
pour les Etats-Unis<br />
En ce qui concerne la Colombie et le<br />
Mexique, Feierstein admet que son<br />
organisation “fournit de l’assistance<br />
pour les thèmes de sécurité”, sans<br />
être explicite. “Au Mexique, poursuitil,<br />
la bataille se livre contre le trafic<br />
de drogue”, tandis que la Colombie<br />
cherche “à consolider ses progrès en<br />
terme de sécurité”. «Ces sujets sont<br />
devenus maintenant des priorités pour<br />
l’USAID”, a confessé Feierstein. Au<br />
Mexique, l’organisme étasunien multiplie<br />
les opérations “parce que l’impact<br />
potentiel peut être important pour les<br />
Etats-Unis quand il y a de l’instabilité<br />
dû à la violence criminelle”. Il n’a pas<br />
mentionné l’omniprésence dans le pays<br />
aztèque, confirmée par ces mêmes organismes<br />
de sécurité, du FBI, de la DEA<br />
et… de la CIA. L’USAID alloue environ<br />
180 millions de dollars à la Colombie<br />
et entre 50 à 60 millions de dollars au<br />
Pérou, Mexique, Honduras et Guatemala,<br />
selon le fonctionnaire. «Nous<br />
sommes très satisfaits» du progrès<br />
obtenu a Haïti, dit-il en affirmant que<br />
«dans le domaine de la production agricole,<br />
où l’USAID a travaillé avec les agriculteurs”<br />
(sic) l’USAID «a pu doubler,<br />
ou même tripler, la production durant<br />
les deux dernières années». Il afficha<br />
beaucoup d’enthousiasme pour un<br />
parc industriel qui sera inauguré dans<br />
le nord d’Haïti avec des entreprises<br />
étasuniennes. Cependant, il évita de<br />
rappeler que l’USAID, avant et après<br />
le tremblement de terre, a organisé,<br />
orienté et financé plusieurs des organisations<br />
politiques haïtiennes du pays,<br />
en coordination avec le Département<br />
Suite à la page (16)<br />
Par Mustapha STAMBOULI*<br />
L<br />
’attentisme renforce l’insécurité<br />
des quatre pays et de leur périphérie<br />
(Afrique subsaharienne) et met en<br />
jeu leur indépendance. Les moyens<br />
pacifiques restent préférables à une<br />
intervention militaire maghrébine qui<br />
pourrait, pourtant, devenir unique alternative.<br />
La sous-région toute entière<br />
se trouve menacée de déstructuration,<br />
porte grand’ouverte à l’obscurantisme<br />
et à la violence, plus encore à l’inconnu<br />
et à l’abîme.<br />
Le concept de non ingérence<br />
dans les affaires internes de nos voisins<br />
pourrait entraîner le pire si nous continuons<br />
à observer religieusement ce<br />
dogme. La Libye a subi et subit toujours<br />
une déstabilisation plus grave encore<br />
que celle imposée à l’Irak et orchestrée<br />
par des intérêts étrangers pour des raisons<br />
géopolitiques. Aujourd’hui, nous<br />
pouvons affirmer que la Libye est devenue<br />
le second Irak dans la partie occidentale<br />
du Monde Arabe. Cette seconde<br />
articulation et plateforme de déstabilisation<br />
régionale aurait pour objectif de<br />
justifier dans le futur des opérations<br />
militaires en Afrique subsaharienne et<br />
certainement en Afrique du Nord.<br />
La Tunisie de la transition (Gouvernement<br />
et surtout Partis Politiques)<br />
est restée et reste muette : rares, voire<br />
absentes ses prises de position sur cette<br />
guerre civile. Les tunisiens s’étonnent<br />
L’UNESCO exclut<br />
Reporters Sans<br />
Frontières, affilié à la CIA,<br />
pour ses "méthodes de<br />
travail" controversées<br />
Par Jean-Guy ALLARD<br />
Dans les rues de Tripoli<br />
des hésitations, atermoiements de la<br />
part des autorités pour condamner la<br />
destruction de la Libye - erreur historique<br />
en soi. Cette guerre civile a<br />
préparé le lit de la "Somalisation" de<br />
notre voisin du Sud et l’installation<br />
définitive des forces d’El QAIDA et<br />
la circulation d’armements voués à<br />
l’instabilité permanente des Etats de la<br />
région et de l’Afrique entière. La Tunisie<br />
devra peser rapidement sur le processus<br />
de pacification et de réconciliation<br />
de la Libye, condition primordiale de la<br />
stabilisation de notre propre pays. Seuls<br />
l’Egypte, la Tunisie, l’Algérie et peut<br />
être le Tchad sont à même de pousser<br />
les libyens vers une solution pérenne<br />
qui préserverait les intérêts du peuple<br />
libyen et ceux de leurs voisins.<br />
L’attentisme renforce l’insécurité<br />
des quatre pays et de leur périphérie<br />
(Afrique subsaharienne) et met en<br />
jeu leur indépendance. Les moyens<br />
pacifiques restent préférables à une<br />
intervention militaire maghrébine qui<br />
pourrait, pourtant, devenir unique alternative.<br />
La sous-région toute entière<br />
se trouve menacée de déstructuration,<br />
porte grand’ouverte à l’obscurantisme<br />
et à la violence, plus encore à l’inconnu<br />
et à l’abîme.<br />
*Mustapha STAMBOULI, expert<br />
international en planification (Tunisie)<br />
LGS 9 mars <strong>2012</strong><br />
L<br />
’ONG française Reporters Sans<br />
Frontières (RSF), subventionnée<br />
par des agences du Département d’État<br />
nord-américain et dont les liens avec<br />
l’intelligence nord-américaine ont été<br />
démontrés, vient d’être exclue de la<br />
liste d’Organisations Non Gouvernementales<br />
associées à l’UNESCO.<br />
C’est la deuxième fois en exactement<br />
quatre ans que RSF est sanctionnée<br />
par l’UNESCO pour son manque<br />
d’éthique.<br />
L’institution prestigieuse des Nations<br />
Unies lui a avait déjà retiré le mercredi<br />
12 mars 2008 le co-parrainage de<br />
la Journée pour la liberté d’Internet pour<br />
cause de « tentatives visant à disqualifier<br />
un certain nombre de pays ».<br />
Le Conseil Exécutif de<br />
l’organisme international a validé<br />
Suite à la page (16)<br />
12<br />
<strong>Haiti</strong> Liberté/<strong>Haiti</strong>an Times<br />
Vol. 5, No. 35 • Du <strong>14</strong> au 20 <strong>Mars</strong> <strong>2012</strong>
aiti itian Liberté/<strong>Haiti</strong>an Times<br />
PB Times<br />
Perspectives<br />
Qui se cache derrière Yoani Sánchez ? Lettre de mars à Obama !<br />
Par Salim LAMRANI<br />
La célèbre blogueuse havanaise<br />
Yoani Sánchez est un personnage<br />
singulier dans l’univers de la<br />
dissidence cubaine. Jamais aucun<br />
opposant n’avait bénéficié d’une<br />
exposition médiatique si massive ou<br />
d’une reconnaissance internationale<br />
aussi importante en si peu de temps.<br />
En 2004, deux ans après avoir<br />
émigré en Suisse, elle décide de revenir<br />
à Cuba. En 2007, elle intègre l’univers<br />
de l’opposition à Cuba en créant son<br />
blog Génération Y et devient une détractrice<br />
acharnée du gouvernement<br />
cubain.<br />
Jamais aucun dissident à Cuba –<br />
et peut être dans le monde entier – n’a<br />
réussi à obtenir autant de prix internationaux<br />
en si peu de temps, avec cette<br />
caractéristique particulière : ces prix<br />
ont fourni à Yoani Sánchez suffisamment<br />
d’argent pour vivre tranquillement<br />
à Cuba pour le restant de sa vie.<br />
En effet, la blogueuse a été rétribuée<br />
à hauteur de 250 000 euros au total,<br />
c’est-à-dire l’équivalent de plus de 20<br />
ans de salaire minimum dans un pays<br />
comme la France, cinquième puissance<br />
mondiale. Le salaire minimum mensuel<br />
à Cuba étant de 420 pesos, c’est-à-dire<br />
18 dollars ou <strong>14</strong> euros, Yoani Sánchez<br />
a obtenu l’équivalent de 1 488 années<br />
de salaires minimum cubain pour son<br />
activité d’opposante.<br />
Un câble diplomatique de la<br />
Section des Intérêts Nord-américains<br />
(SINA), classé top secret en raison de<br />
son continu sensible, révèle que Yoani<br />
Sánchez est étroitement liée à la diplomatie<br />
étasunienne à Cuba. Michel Parmly,<br />
ancien chef de la SINA à La Havane,<br />
qui se réunissait régulièrement<br />
avec Yoani Sanchez dans sa résidence<br />
diplomatique personnelle, comme le<br />
prouvent les documents officiels de la<br />
SINA, a fait part de son inquiétude au<br />
sujet de la publication des câbles diplomatiques<br />
étasuniens par Wikileaks :<br />
« Je serai très gêné si les nombreuses<br />
conversations que j’ai eues avec Yoani<br />
Sánchez étaient publiées. Elle pourrait<br />
en payer les conséquences toute sa vie.<br />
» La question qui se pose immédiatement<br />
est la suivante : pour quelle raison<br />
Yoani Sánchez serait-elle en danger<br />
si sa conduite, comme elle l’affirme,<br />
reste dans le cadre de la légalité ? En<br />
2009, la presse occidentale avait fortement<br />
médiatisé l’interview accordée<br />
par le président Barack Obama à Yoani<br />
Sánchez, un événement qui avait été<br />
qualifié d’exceptionnel. Sánchez affirme<br />
également qu’elle a envoyé un questionnaire<br />
similaire au président cubain<br />
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Yoani Sánchez est un personnage singulier dans l’univers<br />
de la dissidence cubaine.<br />
Raúl Castro, des questions auxquelles<br />
ce dernier n’aurait pas daigné répondre.<br />
Cependant, les documents confidentiels<br />
de la SINA, publiés par Wikileaks, contredisent<br />
ces déclarations.<br />
En effet, ces documents révèlent<br />
qu’en vérité c’est un fonctionnaire de<br />
la représentation diplomatique étasunienne<br />
à La Havane qui s’est chargé de<br />
rédiger les réponses aux questions de la<br />
dissidente et non le président Obama.<br />
Plus grave encore, Wikileaks a révélé<br />
que Sánchez, contrairement à ses affirmations,<br />
n’a jamais envoyé un tel<br />
questionnaire à Raúl Castro. Le chef<br />
de la SINA, Jonathan D. Farrar, a confirmé<br />
ce fait dans un courrier envoyé au<br />
Département d’Etat : « Elle n’attendait<br />
pas de réponse, puisqu’elle a avoué<br />
qu’elle ne les [les questions] avait jamais<br />
envoyées au président cubain »<br />
Le compte Twitter de Yoani<br />
Sánchez<br />
En plus du site Internet Génération<br />
Y, Yoani Sánchez dispose aussi<br />
d’un compte Twitter qui affiche plus<br />
de 2<strong>14</strong> 000 abonnés (au 12 février<br />
<strong>2012</strong>). Seuls 32 d’entre eux résident<br />
à Cuba. Pour sa part, la dissidente<br />
cubaine suit plus de 80 000<br />
personnes. Sur son profil, Sánchez<br />
se présente de la manière suivante :<br />
« Bloggueuse, je réside à La Havane,<br />
et je raconte ma réalité en morceaux<br />
de <strong>14</strong>0 caractères. Je twitte via sms<br />
sans accès à internet. » Cependant,<br />
la version de Yoani Sánchez est<br />
dure à croire. En effet, il est absolument<br />
impossible de suivre plus de<br />
80 000 personnes uniquement par<br />
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par semaine dans un hôtel. Un accès<br />
quotidien à la toile est pour cela<br />
indispensable.<br />
La popularité sur le réseau social<br />
Twitter dépend du nombre d’abonnés.<br />
La visibilité d’un compte est d’autant<br />
plus grande que les abonnés sont nombreux.<br />
De la même manière, il existe<br />
une forte corrélation entre la visibilité<br />
d’un compte et le nombre de personnes<br />
suivies par celui-ci. La technique qui<br />
consiste à suivre de nombreux comptes<br />
est fréquemment utilisée à des fins<br />
commerciales, elle est aussi employée<br />
par les hommes politiques pendant les<br />
campagnes électorales.<br />
Le site www.followerwonk.com<br />
permet d’analyser le profil des abonnés<br />
de n’importe quel membre de la communauté<br />
Twitter. Dans le cas de Yoani<br />
Sánchez, cette étude est révélatrice pour<br />
diverses raisons. L’analyse des données<br />
du compte Twitter de la blogueuse<br />
cubaine, réalisée par ce site, révèle une<br />
activité impressionnante du compte de<br />
Yoani Sánchez à partir de 2010. Ainsi,<br />
à partir de juin 2010, Sánchez s’est<br />
abonnée à plus de 200 comptes Twitter<br />
chaque jour, avec des pics à 700 par<br />
jour. A moins de passer jour et nuit sur<br />
Twitter – ce qui est très peu probable – il<br />
est impossible de s’abonner à autant de<br />
comptes en si peu de temps. Cette activité<br />
semble donc être le fait d’un robot<br />
informatique.<br />
Aussi, il s’est avéré que<br />
près de 50 000 abonnés à Sánchez<br />
sont en réalité des comptes<br />
fantômes ou inactifs, qui donnent<br />
l’impression que la blogueuse cubaine<br />
Suite à la page (16)<br />
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Par Jacqueline Roussie<br />
Monsieur le Président Obama The<br />
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Monsieur le Président,<br />
Il y a cinquante ans, le 3 février<br />
1962, le Président J.F.Kennedy instaurait<br />
officiellement le blocus contre Cuba.<br />
C’était une mesure criminelle, car la<br />
grande île des Caraïbes dépendait largement<br />
des Etats-Unis, tant pour ses importations<br />
que pour ses exportations.<br />
Faire plier Cuba avait été un enjeu<br />
de la campagne électorale pour la<br />
succession du président Eisenhower,<br />
où R. Nixon et J.F. Kennedy rivalisaient<br />
d’ingéniosité pour lui succéder. Pour les<br />
Etats-Unis, il s’agissait de « liquider le<br />
foyer d’infection révolutionnaire qui<br />
risquait de faire métastase au corps latinoaméricain<br />
».<br />
Le terrain de la lutte anticastriste<br />
avait bien été préparé par Eisenhower.<br />
Treize jours après l’attentat de la CIA<br />
contre le navire français « la Coubre »,<br />
qui avait fait une centaine de morts dans<br />
le port de la Havane, ce Président donnait<br />
son accord écrit, le 17 mars 1960,<br />
à l’ouverture de camps d’entraînements<br />
anticastristes. A quelques mois de son<br />
départ de la Maison Blanche, son gouvernement<br />
envisageait, en avril 1960,<br />
de « réduire les revenus monétaires et<br />
les salaires réels et provoquer la famine,<br />
le désespoir et le renversement du<br />
gouvernement ». En juillet il passait<br />
aux actes, décrétant l’embargo sur le<br />
pétrole et les produits sucriers cubains,<br />
et en octobre, il imposait un embargo<br />
partiel interdisant toute exportation des<br />
Etats-Unis vers Cuba à l’exception des<br />
médicaments et produits alimentaires<br />
non subventionnés. La suite, nous la<br />
connaissons, et les Cubains la subissent<br />
depuis un demi siècle.<br />
Honnêtement, Monsieur le Président,<br />
nous espérions de votre part<br />
une politique en rupture avec celle de<br />
vos prédécesseurs. Il n’en a rien été,<br />
chaque année, vous avez voté la poursuite<br />
du blocus contre Cuba, au mépris<br />
de l’opposition de la presque totalité<br />
des pays du monde. Vous avez essayé<br />
d‘asphyxier Cuba par tous les moyens,<br />
sans même respecter les lois internationales.<br />
La convention de Genève interdit<br />
l’embargo sur les médicaments, même<br />
en temps de guerre, mais votre pays<br />
refuse la vente de médicaments à Cuba.<br />
L’hostilité des Etats-Unis envers<br />
Cuba n’a pas cessé depuis plus de<br />
cinquante ans. Cette politique agressive<br />
a causé de grands dommages au peuple<br />
Cubain. Les Cinq, Gerardo Hernández,<br />
Antonio Guerrero, Fernando González,<br />
Ramón Labañino et René González<br />
ont aidé leur pays à déjouer les plans<br />
machiavéliques tramés depuis les plus<br />
hautes instances de votre pays. Vous<br />
n’avez à ce jour pas levé le petit doigt<br />
pour rendre la liberté à ces patriotes<br />
Cubains. Leur condamnation est une<br />
monstruosité d’un cynisme total.<br />
Cette obsession des gouvernements<br />
des Etats-Unis à détruire le régime<br />
cubain, explique d’ailleurs pourquoi,<br />
quand la presse des Etats-Unis<br />
se réfère aux Cinq, il est toujours écrit<br />
: « les cinq espions Cubains », formule<br />
révélatrice de la duplicité notoire entre<br />
les organisations terroristes et le gouvernement<br />
des Etats-Unis. Cette duplicité<br />
est dénoncée dans chacune des<br />
plaidoiries des Cinq, après leurs verdicts,<br />
en 2001.<br />
Voici un extrait de celle d’<br />
d’Antonio Guerrero : « … Cuba n’a<br />
jamais porté atteinte à la sécurité nationale<br />
des Etats-Unis, n’a jamais commis<br />
une seule agression ni un seul<br />
acte de terrorisme contre ce pays-ci.<br />
Elle aime profondément la paix et la<br />
tranquillité et souhaite les meilleures<br />
relations entre les deux peuples. Elle a<br />
prouvé son admiration et son respect<br />
du peuple nord-américain. « Cuba n’est<br />
pas un danger militaire pour les Etats-<br />
Unis », a déclaré devant cette chambre<br />
l’amiral Carroll. Le danger militaire que<br />
représente Cuba pour les Etats-Unis est<br />
« nul », a témoigné le général Atkinson.<br />
Ma patrie –à l’instar de tout autre<br />
pays– a le droit le plus incontestable de<br />
se défendre contre ceux qui tentent de<br />
faire du tort à son peuple. Et s’il a été<br />
complexe et difficile de freiner ces actes<br />
terroristes, c’est parce que leurs auteurs<br />
ont bénéficié de la complicité ou de la<br />
tolérance indolente des autorités. Mon<br />
pays a fait l’impossible pour avertir le<br />
gouvernement nord-américain des dangers<br />
que représentaient ces actions, et il<br />
l’a fait par des voies officielles, discrètes<br />
ou publiques. Mais il n’a jamais pu<br />
obtenir en retour la moindre coopération.<br />
Dans les années 90, stimulés par<br />
l’effondrement du camp socialiste, des<br />
groupes terroristes ont intensifié leurs<br />
activités contre Cuba. L’heure tant attendue<br />
avait enfin sonné, selon eux,<br />
pour créer le chaos final, terroriser le<br />
peuple, déstabiliser l’économie, nuire<br />
à l’industrie touristique, précipiter<br />
la crise et porter le coup de grâce à la<br />
Révolution cubaine. Que pouvait donc<br />
faire Cuba pour se défendre et être<br />
prévenue des plans terroristes tramés<br />
contre elle ? Que pouvait-elle faire pour<br />
éviter un conflit de plus grande envergure<br />
? Quels choix s’ouvraient devant<br />
elle pour sauvegarder la souveraineté<br />
et la sécurité de ses enfants ? L’une<br />
des façons d’empêcher éventuellement<br />
les actions brutales et sanglantes,<br />
d’éviter que toujours plus de morts<br />
Suite à la page (16)<br />
13<br />
<strong>Haiti</strong> Liberté/<strong>Haiti</strong>an Times<br />
Vol. 5, No. 35 • Du <strong>14</strong> au 20 <strong>Mars</strong> <strong>2012</strong>
Vol. Vol. 5, No. 5, No. 35 35 • Du • Du <strong>14</strong> <strong>14</strong> au au 20 20 <strong>Mars</strong> <strong>Haiti</strong> <strong>Mars</strong> <strong>2012</strong> Liberté/Ha<br />
<strong>2012</strong> H<br />
Suite de la page (8)<br />
satisfaits de la rencontre d’aujourd’hui. »<br />
L’Ambassadeur vénézuélien<br />
Pedro Antonio Canino Gonzalez a remercié<br />
chaleureusement le Chancelier<br />
pour l’invitation à cette réunion :<br />
« nous étions là pour relancer la coopération<br />
tripartite et Haïti a montré un<br />
profond intérêt, tant le Président Martelly<br />
que le Chancelier Lamothe. La<br />
coopération tripartite va être relancée<br />
dans les secteurs spécifiques que nous<br />
venons de citer, et cela va améliorer<br />
considérablement la condition de vie<br />
de la population haïtienne, au niveau<br />
de l’électricité, de la reforestation, de<br />
l’alphabétisation, des logements sociaux<br />
et des hydrocarbures. Au niveau<br />
touristique, avec le projet de Jacmel,<br />
le Venezuela va beaucoup aider à la<br />
rénovation de la ville. Nous sommes<br />
très enthousiastes, nous sommes très<br />
contents de pouvoir approfondir la coopération<br />
avec le peuple haïtien et c’est<br />
la raison pour laquelle nous avons fait<br />
cette rencontre avec le Chancelier et<br />
nous resterons unis jusqu’à la victoire<br />
finale. »<br />
La rencontre précédemment<br />
prévue pour être tenue à Jacmel s’est<br />
déroulée au palais national durant ces<br />
deux jours, les 2 et 3 mars <strong>2012</strong>. Le<br />
premier jour, le vendredi 2 mars, après<br />
7 heures de temps de travail, durant<br />
La coopération tripartite Venezuela-Cuba-Haïti, investira 60 millions<br />
de dollars dans les domaines de la construction d'infrastructures, de<br />
l'éducation et de la santé<br />
lesquelles, les différents ministres du<br />
gouvernement démissionnaire de Garry<br />
Conille ont présenté leurs projets détaillés<br />
à la délégation. A la fin de cette séance<br />
de travail, le ministre Lamothe et le<br />
vice-ministre Temir Porras se sont tous<br />
adressés aux journalistes présents dans<br />
la salle. Laurent Lamothe a rappelé, les<br />
rapports historiques qui lient Haïti et le<br />
Venezuela dans la lutte pour la libération<br />
définitive des pays de l’Amérique<br />
du joug des anciennes puissances coloniales<br />
européennes : « Ce sont deux<br />
pays frères qui ont été les premiers à<br />
se solidariser en faveur de la liberté,<br />
du développement et de la démocratie<br />
dans les Caraïbes et de l’Amérique du<br />
Sud. En 1804 Haïti a ouvert la voie à la<br />
libération de l’esclavage sur son propre<br />
territoire et deux ans plus tard a porté<br />
le flambeau vers le Venezuela aux cotés<br />
de Francisco de Miranda et de Simon<br />
Bolivar. Haïti a supporté sans arrêt la<br />
Révolution Bolivarienne, avec la participation<br />
de 5,000 révolutionnaires haïtiens<br />
et un important support financier<br />
aboutissant à l’indépendance du Venezuela<br />
en 1812, à celui de la Colombie<br />
en 1819, de la Bolivie, du Pérou et<br />
de l’Équateur en 1822, suivis de toute<br />
l’Amérique Latine. Aujourd’hui, le Venezuela<br />
s’en souvient encore et entend<br />
renforcer davantage ses liens avec Haïti<br />
par une coopération bilatérale multiple<br />
couvrant tous les domaines, à la fois<br />
économique, social, culturel, agro industriel,<br />
commercial, éducatif, humanitaire<br />
et autres.» Il a souligné que la<br />
coopération Sud/sud est d’une importance<br />
capitale pour le développement et<br />
la reconstruction d’Haïti.<br />
Le chef de la délégation Vénézuélienne,<br />
le Dr. Temir Porras, pour sa part<br />
a annoncé la création prochaine d’une<br />
société mixte pour la concrétisation des<br />
projets de solidarité à Haïti et financés<br />
par l’Etat frère sud-Américain. « Cette<br />
décision démontre la volonté politique<br />
réelle de mon pays d’apporter la solidarité<br />
à Haïti. Et cette solidarité à Haïti<br />
se fait absolument sans aucune condition.<br />
Nous n’apportons pas d’assistance<br />
à Haïti, ni faisons de business avec elle,<br />
mais lui apportons de la solidarité dans<br />
le profond respect de sa souveraineté<br />
nationale. Le Venezuela respecte le<br />
principe selon lequel, chaque peuple<br />
doit apporter quelque chose à un autre<br />
peuple. Le Venezuela respecte fondamentalement<br />
Haïti et il entend indéfiniment<br />
rester très reconnaissant envers<br />
Haïti. C’est un geste de solidarité<br />
et d’amitié à Haïti », a répondu le Dr.<br />
Porras aux questions des journalistes<br />
qui ont voulu faire passer le Venezuela<br />
comme un pays venant discuter des affaires<br />
avec Haïti.<br />
Au terme de cette rencontre,<br />
les deux parties ont signé des accords<br />
portant sur neuf (9) projets dans plusieurs<br />
domaines : logements sociaux,<br />
soit 125 millions dollars ; Reconstruction<br />
des locaux du Parlement haïtien<br />
soit 34 millions de dollars ; Modernisation<br />
du système d’identification nationale<br />
et réhabilitation des structures<br />
centrales et régionales pour 66 millions<br />
de dollars ; construction d’un hôpital à<br />
Jacmel de 19 millions de dollars ; Alphabétisation<br />
: 10 millions de dollars ;<br />
Construction d’un village administratif<br />
: 52 millions de dollars ; aménagement<br />
de terrains sportifs : <strong>14</strong> millions<br />
de dollars ; Support dans le domaine de<br />
l’agriculture : 19 millions de dollars et<br />
enfin rénovation de quartiers : 30 millions<br />
de dollars. Ces projets totalisant<br />
un montant de 369 millions de dollars.<br />
De plus, le Venezuela accepte<br />
d’augmenter le quota de carburants<br />
d’Haïti prévu dans le cadre de l’accord<br />
Pétro-Caribe de <strong>14</strong> mille barils à 20<br />
mille barils par jour. La délégation a mis<br />
fin à son séjour par une visite à Jacmel<br />
le samedi 3 mars où elle a visité divers<br />
endroits de la ville.<br />
Suite de la page (8)<br />
L’enquête devrait pouvoir le démontrer.<br />
Ce que d’ailleurs, l’un des membres<br />
démissionnaires de la Commission<br />
d’enquête sénatoriale, Youri Latortue, a<br />
déjà confirmé sur une radio de la capitale<br />
le vendredi 9 mars.<br />
Dans cette affaire, il y a deux choses<br />
qui intriguent. En dehors même de la<br />
nationalité réelle ou supposée du Président<br />
Martelly on aimerait savoir sous quelle<br />
identité il fonctionnait quand il résidait aux<br />
Etats-Unis. Puisqu’on ne retrouve pas de<br />
Carte de résidence permanente à son nom<br />
en tout cas pas au nom de Michel Joseph<br />
Martelly. S’il n’est pas ce fameux Michael<br />
J. Martelly dont il a apporté la carte de résidence<br />
au Consulat américain à Tabare, le<br />
4 mai 2011 selon les dires de l’ambassade<br />
Kenneth Merten, où est donc passée la sienne<br />
? Car il lui en faut une pour pouvoir<br />
fonctionner en tant qu’étranger dans le<br />
pays. L’autre chose bizarre mais méritant<br />
éclaircissement c’est le curieux vol de la<br />
American Airlines du 21 novembre 2007.<br />
Dieu merci tout le monde reconnaît<br />
qu’il y a bien eu un vol ce jour-là<br />
au départ de la capitale haïtienne à destination<br />
de Miami. Sur ce point les protagonistes<br />
sont d’accord. C’est déjà çà.<br />
En plus cela nous rassure que l’avion<br />
avait fait un bon voyage puisqu’il n’était<br />
pas porté manquant ni disparu dans les<br />
airs. Dans ce dossier tout est possible.<br />
La preuve. La compagnie American Airlines<br />
ne se souvient pas qu’elle ait transporté<br />
un certain Michel Joseph Martelly<br />
dans l’un de ses aéronefs ce jour-là. Ce<br />
nom n’apparaît pas sur ses listings. On<br />
ne trouve point de trace non plus du<br />
passager Michel Joseph Martelly dans<br />
aucun bureau ou ordinateur du Service<br />
de l’immigration haïtienne ni dans celle<br />
des Etats Unis.<br />
Il ne reste pas moins vrai, ouf,<br />
que le premier concerné en tant que<br />
voyageur, Michel Joseph Martelly, se<br />
souvient lui qu’il a bien pris l’avion ce<br />
21 novembre 2007. Avait-il remarqué le<br />
sénateur Kelly C. Bastien qui l’avait salué<br />
dans l’avion ? Sans doute ! Puisque<br />
American Airlines, elle, a bien identifié<br />
ce sénateur sur son vol du 21 novembre<br />
2007. Peut-être sans le savoir ou par<br />
mégarde, le sénateur avait salué un certain<br />
Michael J. Martelly. En tout cas, un<br />
passeport parmi les huit que le Président<br />
a remis à un groupe se faisant appeler<br />
« Religion pour la paix » porte bien un<br />
sceau de sortie de l’aéroport international<br />
de Port-au-Prince. Nous n’avons<br />
pas pu vérifier si ce titre de voyage comprend<br />
aussi un sceau d’entrée de l’immigration<br />
US.<br />
Alors que depuis la révélation<br />
d’un autre sénateur affirmant que l’un<br />
de ses collègues a déclaré avoir vu l’ancien<br />
musicien sur un vol de la AA, tout<br />
un lobbying avait été mis en place par<br />
la présidence pour faire passer le sénateur<br />
pour un menteur, voire un amnésique.<br />
Un halluciné. Tous les partisans<br />
du chef de l’Etat laissaient entendre<br />
qu’à aucun moment le leader de Sweet<br />
Micky n’était dans un avion ce jour-là.<br />
Un ministre zélé prétendait même qu’il<br />
avait passé toute la journée ensemble<br />
pensant rendre service à quelqu’un pris<br />
dans un engrenage dont il est loin de<br />
s’en sortir. Finalement, c’est l’intéressé<br />
lui-même qui apporte la confirmation. Il<br />
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était bien à bord du vol de la AA du 21<br />
novembre 2007.<br />
Un de ses passeports l’atteste. En<br />
tout cas les stratèges de la communication<br />
du Président ont certainement oublié<br />
de dire à leur champion de persister<br />
dans le mensonge sinon cela ferait désordre<br />
et apporterait de l’eau au moulin<br />
de ses accusateurs et de ses détracteurs.<br />
En fait, l’opération de séduction que la<br />
présidence entendait mener ce jeudi 8<br />
mars, histoire de prouver qu’il n’a rien à<br />
se reprocher ou à cacher ni à la population<br />
ni à la Commission d’enquête sénatoriale<br />
sur sa nationalité soulève plus<br />
d’interrogations qu’elle n’apporte de<br />
démenti. Pensant clore le dossier avec ce<br />
tapage médiatique, le Président s’est mis<br />
davantage en difficulté sur le dossier.<br />
La présence de l’ambassadeur américain<br />
à ses cotés au Palais national sur<br />
une question relevant de la seule autorité<br />
haïtienne, a amplifié le doute sur sa<br />
nationalité américaine présumée.<br />
Le Président Martelly ne s’est pas<br />
rendu compte qu’il a enfoncé le clou<br />
dans une affaire où ses accusateurs ne<br />
sont pas en manque d’inspiration pour<br />
le pousser à dire la vérité. Bizarrement<br />
depuis ce jeudi 8 mars l’affaire a pris<br />
de l’ampleur. Des acteurs politiques qui<br />
étaient très timorés au départ s’emmêlent<br />
de manière plus précise. Car au<br />
fil des révélations et de contradictions,<br />
le Président est de plus en plus acculé<br />
devant tant de faits à charges. Et l’on ne<br />
voit pas de porte de sortie pour le chef<br />
de l’Etat qui paraît être condamné à coopérer<br />
avec la Commission sur la nationalité.<br />
C’est une épreuve de force dans<br />
laquelle le Président Martelly apparaît<br />
plutôt affaibli.<br />
Les faits en effet semblent parler<br />
d’eux-mêmes. Les passeports en<br />
questions n’ont jamais été le fond du<br />
problème disent certains sénateurs,<br />
membres de la Commission. Ils ne<br />
peuvent être considérés comme des<br />
preuves garantissant la nationalité haïtienne<br />
de quelqu’un. En plus des doutes<br />
soulevés par ces passeports, trop neufs<br />
pour certains, le fait que le Président<br />
Martelly ait choisi un organisme de la<br />
Société civile pour remettre ces documents<br />
prouve en partie que le chef de<br />
DÎNER DE SOLIDARITÉ<br />
Le Journal <strong>Haiti</strong> Liberté<br />
prend plaisir à inviter lecteurs, supporters et amis<br />
à un Grand Dîner Dansant<br />
qu’il organise<br />
le samedi 28 avril <strong>2012</strong><br />
à l’auditorium de CW Mixon New Life Center,<br />
Situé au 112-50 Springfield Blvd,<br />
Queens Village, NY 1<strong>14</strong>29,<br />
de 9h du soir à 3h du matin.<br />
Enorme est l’ampleur de notre travail quant à la<br />
préparation et la diffusion du journal, nous entraînant<br />
dans des dépenses qui nous essoufflent.<br />
Ainsi, seule votre solidarité peut garantir la survie de<br />
cet hebdomadaire appelé à défendre les intérêts du<br />
pays et de la masse abandonnée.<br />
Ambiance musicale, agrémenté des meilleurs plats<br />
de la cuisine haïtienne<br />
Admission $50.00 par personne<br />
Assurez-nous de votre participation<br />
en retournant la petite enveloppe qui vous a été<br />
envoyée<br />
avant le 28 mars <strong>2012</strong><br />
ou à défaut d’en avoir reçu une,<br />
vous pouvez toujours nous faire avoir votre contribution<br />
en appelant le 718-421-0162<br />
pour réserver votre place car il n’y aura pas de<br />
paiement à la porte.<br />
Nous comptons grandement sur votre générosité et<br />
solidarité.<br />
MERCI.<br />
l’Etat ne nourrit aucun respect pour les<br />
institutions du pays et le Parlement en<br />
particulier, insistent quelques parlementaires<br />
et la classe politique en général.<br />
Pour la plupart des sénateurs, le<br />
comportement du Premier mandataire<br />
de la nation est un mépris caractérisé<br />
pour le pouvoir législatif. C’est intolérable.<br />
En tout cas, depuis le jeudi 8<br />
mars <strong>2012</strong>, le Président Martelly est à<br />
l’épreuve des faits et des documents.<br />
C.C<br />
<strong>14</strong><br />
<strong>Haiti</strong> Liberté/<strong>Haiti</strong>an Times
aiti itian Liberté/<strong>Haiti</strong>an Times<br />
PB Times<br />
Twa degout pou Morisseau-Leroy<br />
Suite de la page (4)<br />
«zòt pale franse, zòt pale laten,<br />
mwen pale kreyòl<br />
mwen renmen lang an mwen »<br />
Jazz des Jeunes<br />
Jòdi a, 13 mas 20012, ta fè parenn<br />
mwen Félix Morisseau Leroy<br />
100 tan si l t ap viv toujou. Morisseau<br />
fèt Grand Gosier. Li se bon<br />
jan fanmi m sou bò manman m ki<br />
siyen Morisseau e ki mounn Anseà-Veau.<br />
Kidonk Grand-Gosier, Jacmel,<br />
Anse-à-Veau se kòm yon triloji<br />
jeyografik makònen ak santimantal<br />
pou Morisseau. Lò m fèt, manman<br />
m pat kab gen yon pi bon lide pase<br />
lò l te mande Morisseau batize premye<br />
pitit gason l lan. E se grasa<br />
Morisseau mwen goute sèl mèvèy<br />
sa a yo bay pou entelektyalite. Se<br />
grasa Morisseau mwen vin konnen,<br />
mwen vin konprann enpòtans,<br />
bèlte lang kreyòl nou an. Si se pat<br />
pou Morisseau ki t ap satiyèt mwen<br />
pandan monpè t ap koule dlo benit<br />
sou tèt mwen, jounen jodi a mwen<br />
pa ta nan kan entelektyèl pwogresis<br />
mwen ye jodi a.<br />
Jodi a mwen santi m fyè m te<br />
gen yon parenn konsa ki se lonè<br />
peyi a, lonè yon entelektyèl ki pa<br />
janm trayi kòz mas pèp la, lonè<br />
lakilti, lonè kilti peyi nou, lonè yon<br />
gason vanyan ki bay lang kreyòl<br />
la ses lettres de créance, ki fè kou l<br />
te konnen pou lang kreyòl la te vin<br />
egalego nasyonal nasyono ak lang<br />
franse, ak tout lòt lang ki egziste<br />
sou latè beni. Se Morisseau ki pral<br />
montre nou richès lang kreyòl la<br />
nan Antigòn, nan Wa Kreyon. Se<br />
Morisseau ki pral montre nou kouman<br />
Antigòn se yon bèl fanm nan<br />
tout lang, yon fanm djanm nan tout<br />
lang, yon fanm rezistans nan tout<br />
lang, «yon ti fi ki konn ki jan pou<br />
l mouri», kit se an grèk kit se an<br />
kreyòl.<br />
Se avèk Dyakout I Morisseau<br />
pral kore lang kreyòl la nètalkole.<br />
Nan dyakout sa a, Morisseau lage<br />
yon dal fwi poetik ki pral reprezante<br />
fondal natal yon literati kreyòl tounèf.<br />
Men Morisseau se pa pwezi sèlman<br />
l ap fè, se pa pwezi «pou zòt<br />
ak bouch yo kou bouda poul / vin<br />
resite nan salon», pou ti nèg save<br />
bat bravo pou yo. Andedan chak<br />
lapawoli gen yon baton dinamit<br />
sosyal, yon baton dinamit politik ki<br />
gen pou esploze yon jou pou sote<br />
tout enperyalis ki vòlè souverèntè<br />
nou, yo menm ki mare sosis yo ak<br />
oun makòn konkòday ayisyen san<br />
lonè ki yo menm mete ansanm ak<br />
yon makòn desandan ‘‘arab’’ bwèt<br />
nan do pou vann diyite peyi a, pou<br />
vann peyi a ak mouche Clinton,<br />
madan Clinton.<br />
Yo toujou ap pale de livre de<br />
chevet. Dyakout 1,2,3 Morisseau a<br />
se younn nan twa liv mwen kenbe<br />
bò tèt mwen. Se yo ki bib mwen, se<br />
yo k lapriyè m, se yo k fòs mwen, se<br />
yo ki ede m kenbe. Kou ti dekourajman<br />
ta sòti pou ban m pwoblèm, m<br />
annik rale Dyakout la, m foure men<br />
m mwen pran, mwen li :<br />
…tout tan latè ap vire<br />
Gan yon gwo madanm<br />
Yon gwo lougawou fanm<br />
Yo rele sivilizasyon<br />
K ap kraze ti nèg kou foumi<br />
Lò sa pa bon vre, parenn<br />
mwen fè m sonje Jacques Alexis ki<br />
«t ap di n toujou kenbe». Menm<br />
jan ak Morisseau, ak Konpè Jeneral<br />
Solèy la :<br />
M viv pou m kenbe<br />
M ekri pou m kenbe<br />
Se depi 1953 Morisseau te ekri<br />
l : rele madichon sou tèt l-OTAN /<br />
kriye chalbari dèyè Etazini / soutni<br />
Kiba. Nou wè sa l-OTAN an fè nan<br />
peyi Yougoslavi, sa l sot fè nan peyi<br />
Libi, e sa l soti pou l fè nan peyi Siri<br />
e se l ap pare pou l fè ak tout Israyèl<br />
nan peyi Iran. Se madichon sèlman<br />
jounen jodi a nou ka bay l-OTAN.<br />
Men jou va jou vyen se sa sèlman<br />
m ka di. Fò n kriye chalbari dèyè<br />
Etazini pou kantite krim yo fè nan<br />
peyi Irak, nan peyi Afganistan, nan<br />
peyi pa nou kote yo soutni 2 koudeta<br />
ki mennen moun nan mas pèp<br />
la mouri pa makòn, nan peyi pa nou<br />
kote yo fè magouy sal jouktan yo<br />
ban nou kòm prezidan yon mizisyen-gwouyadò-nan-kanaval.<br />
Wi<br />
Morisseau, wi parenn, n ap toujou<br />
soutni Kiba tèt kale, Kiba ki se limyè<br />
nou nan lannuit tray ak lamizè n ap<br />
travèse depi twa lokipasyon, pou<br />
nou pa di kat.<br />
E kouman pou m pa kouri<br />
pran Dyakout lan pou m chita ak<br />
Papa Desalin pou m pale avè l, ak<br />
towo Desalin, papa Desalin, yon jou<br />
ki va leve pou met lòd nan dezòd,<br />
pou met lòd nan dezòd politisyen<br />
dokale, politisyen malpouwont, politisyen<br />
apoula pou lajan, politisyen<br />
«30%», politisyen grennsenk k ap<br />
mete ajenou nan pye mouche Blan<br />
mouche Kouman pou di : yèsssè.<br />
APLIKE KOUNYE A<br />
POU ANE ESKOLÈ<br />
<strong>2012</strong>-2013 LA<br />
Félix Morisseau-Leroy<br />
Wi, parenn, se ou menm k aprann<br />
mwen se Desalin, se li menm menm<br />
ki «ban-n solèy /ki ban-n lalin / ki<br />
ban-n sè, frè-n /». Non, pa gen afè<br />
de «la fraternité humaine / l’humanité,<br />
la civilisation». Non, fwenk.<br />
Se yon sèl moun nou konnen, se<br />
Desalin. Jodi a parenn, pou 100 tan<br />
w lan, m ap di mèsi papa Desalin,<br />
m ap di w bòn fèt, m vin jete twa<br />
degout pou ou, m vin bat tanbou<br />
kreyòl la pou ou, m win sonnen<br />
ason libète a, ason diyite nou pou<br />
nou jwenn souverènte nou kanmèm<br />
yon jou.<br />
Pou m kite sa, kite m chante<br />
ou ou, jan m konn chante pou Wangòl<br />
: Parenn o w ale, kilè w a vini<br />
wè n ankò, w ale. Kilè w a vini wè n<br />
ankò peyi a malad, kilè w a vini wè<br />
n ankò, w ale.<br />
Lefferts Gardens Charter School ap aksepte aplikasyon pou<br />
jadendanfan (timoun ki fèt an 2007), klas 1e ane, 2èm ane ak<br />
3èm ane. Dènye delè pou tout aplikasyon se 2 avril <strong>2012</strong>.<br />
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madi, 28 fevriye <strong>2012</strong>, 6 - 7 diswa, madi, 13 mas <strong>2012</strong>, 9 – 10<br />
dimaten, jedi, 15 mas <strong>2012</strong>, 6 – 7 diswa. Tanpri rele biwo LGCS<br />
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Fanfan Latour<br />
Le 21 novembre 2007, le Service de l’Immigration avait laissé entendre<br />
que Michel Joseph Martelly ne se trouvait pas sur la liste de voyageurs<br />
et lors de ses comparutions devant un<br />
tribunal de la Floride concernant le<br />
versement d’une pension alimentaire<br />
pour son présumé enfant naturel dont<br />
la mère serait la nommée Sabine Jean-<br />
Jacques.<br />
Le peuple haïtien voudrait savoir<br />
exactement à qui il est en affaire ?<br />
Qui dirige le pays ? Un étranger qui<br />
s’appelle Michaël Joseph Martelly ou<br />
un Haïtien… La commission sénatoriale<br />
d’enquête devrait éclairer l’opinion<br />
publique sur ce point d’ombre qui aura<br />
une lourde conséquence sur l’avenir<br />
d’Haïti. L’intervention de l’Eglise et du<br />
corps diplomatique dans cette affaire<br />
DÎNER DE SOLIDARITÉ<br />
Le Journal <strong>Haiti</strong> Liberté<br />
prend plaisir à inviter lecteurs, supporters et amis<br />
à un Grand Dîner Dansant<br />
qu’il organise<br />
le samedi 28 avril <strong>2012</strong><br />
à l’auditorium de CW Mixon New Life Center,<br />
Situé au 112-50 Springfield Blvd,<br />
Queens Village, NY 1<strong>14</strong>29,<br />
de 9h du soir à 3h du matin.<br />
Enorme est l’ampleur de notre travail quant à la<br />
préparation et la diffusion du journal, nous entraînant<br />
dans des dépenses qui nous essoufflent.<br />
Ainsi, seule votre solidarité peut garantir la survie de<br />
cet hebdomadaire appelé à défendre les intérêts du<br />
pays et de la masse abandonnée.<br />
Ambiance musicale, agrémenté des meilleurs plats<br />
de la cuisine haïtienne<br />
Admission $50.00 par personne<br />
Assurez-nous de votre participation<br />
en retournant la petite enveloppe qui vous a été<br />
envoyée<br />
avant le 28 mars <strong>2012</strong><br />
ou à défaut d’en avoir reçu une,<br />
vous pouvez toujours nous faire avoir votre contribution<br />
en appelant le 718-421-0162<br />
pour réserver votre place car il n’y aura pas de<br />
paiement à la porte.<br />
Nous comptons grandement sur votre générosité et<br />
solidarité.<br />
MERCI.<br />
de nationalité est très significative. Elle<br />
sous-entend qu’il y a quelque chose<br />
qui ne marche pas. Il faudra coûte que<br />
coûte trouver une solution. Historiquement<br />
l’Eglise a toujours joué un rôle<br />
de médiation pour essayer de trouver<br />
une issue heureuse dans l’intérêt des<br />
classes dominantes et de l’impérialisme<br />
et contre les intérêts des classes dominées.<br />
En attendant la publication du<br />
rapport de la commission d’enquête, la<br />
négociation pourrait bien se poursuivre<br />
entre les différents acteurs impliqués<br />
actuellement dans la gestion de cette<br />
crise pour pouvoir trouver à leur façon<br />
une issue qui leur sera favorable.<br />
15<br />
<strong>Haiti</strong> Liberté/<strong>Haiti</strong>an Times<br />
Vol. 5, No. 35 • Du <strong>14</strong> au 20 <strong>Mars</strong> <strong>2012</strong>
Vol. Vol. 5, No. 5, No. 35 35 • Du • Du <strong>14</strong> <strong>14</strong> au au 20 20 <strong>Mars</strong> <strong>Haiti</strong> <strong>Mars</strong> <strong>2012</strong> Liberté/Ha<br />
<strong>2012</strong> H<br />
Suite de la page (13)<br />
Qui se cache...<br />
Suite de la page (7)<br />
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Suite de la page (13)<br />
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1er mars <strong>2012</strong><br />
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<br />
Suite de la page (12) Un milliard......<br />
<br />
<br />
L’USAID a également joué un<br />
rôle-clé dans le renversement du<br />
Président Jean-Bertrand Aristide,<br />
en 2004.<br />
<br />
<br />
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<br />
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Suite de la page (5)<br />
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<br />
Pral gen yon kouri nan<br />
katye popilè yo 29 fevriye 2004 <br />
<br />
<br />
<br />
<br />
<br />
<br />
<br />
<br />
<br />
<br />
<br />
an n<br />
achte yon kat pelouz pou n suiv<br />
elatriye.<br />
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<br />
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<br />
<br />
Traduit de l’espagnol par Henri Azar<br />
Investig’Action 10 mars <strong>2012</strong><br />
Suite de la page (12)<br />
<br />
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<br />
La créature de Robert Ménard<br />
<br />
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<br />
L’UNESCO exclut Reporters Sans...<br />
<br />
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<br />
Rébellion 11 mars <strong>2012</strong><br />
Traduction par VD<br />
LGS 11 mars <strong>2012</strong><br />
chuichuichui<br />
<br />
<br />
<br />
<br />
<br />
Je vèt<br />
<br />
<br />
<br />
<br />
<br />
<br />
<br />
<br />
<br />
koutje <br />
<br />
<br />
<br />
<br />
<br />
<br />
<br />
<br />
<br />
<br />
sankoutcha<br />
<br />
<br />
<br />
<br />
<br />
<br />
Lucien Jura<br />
<br />
<br />
<br />
<br />
<br />
<br />
<br />
<br />
<br />
ka madan Brino, ka madan Brino,<br />
fanm yo pote gason sou do, ka manzè<br />
Sophie fanm yo pote gason sou do…<br />
<br />
<br />
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16<br />
<strong>Haiti</strong> Liberté/<strong>Haiti</strong>an Times
aiti itian Liberté/<strong>Haiti</strong>an Times<br />
PB Times<br />
<strong>Haiti</strong> Liberté/Ha<br />
H<br />
PB<br />
aitian Times<br />
<br />
Liberté/<strong>Haiti</strong>an Times<br />
PB<br />
<strong>Haiti</strong> Liberté/<strong>Haiti</strong>an Times<br />
Times<br />
Liberté/<strong>Haiti</strong>an <strong>Haiti</strong><br />
Liberté/<strong>Haiti</strong>an Times<br />
PB<br />
aitian Times<br />
<strong>Haiti</strong><br />
Travers le monde<br />
Afghanistan : Il faut juger<br />
le sergent tueur sur place<br />
Evo Morales<br />
défendra la coca<br />
Dans la nuit du 10 au 11 mars, un<br />
soldat américain est sorti de sa base<br />
et a froidement massacré 16 civils<br />
afghans, dont 9 enfants. Par respect<br />
pour les Afghans, l’assassin devrait<br />
comparaître devant un tribunal afghano-américain,<br />
suggère le New York<br />
Times.<br />
Par Mark McDonald<br />
L<br />
’administration Obama est en train<br />
de débattre de la possibilité de<br />
réduire de 20 000 hommes les troupes<br />
présentes en Afghanistan en 2013, ce<br />
qui reflète le sentiment grandissant au<br />
sein de la Maison-Blanche que la mission<br />
des forces américaines sur place<br />
comporte plus d’inconvénients que<br />
d’avantages rapporte le quotidien. Un<br />
retrait anticipé des forces américaines<br />
d’Afghanistan était, certes, à l’étude<br />
depuis des semaines, explique le journal,<br />
mais ces discussions reviennent<br />
sur le devant de la scène après le massacre<br />
de civils afghans le 11 mars par<br />
un soldat américain et l’incinération<br />
d’exemplaires du Coran sur la base<br />
militaire de Bagram en février. Plusieurs<br />
centaines de personnes ont manifesté<br />
le 13 mars à à Jalalabad (dans l’est du<br />
pays) pour réclamer que le coupable de<br />
la tuerie soit jugé publiquement en Afghanistan.<br />
Une arrestation, des excuses du<br />
président Obama en personne, une<br />
explosion de colère sur place, un appel<br />
au calme et des promesses d’enquête,<br />
voilà le scénario habituel qui se met<br />
rapidement en place en cas de bavure<br />
comme celle qui vient de se produire : le<br />
massacre de 16 civils afghans, dont 9<br />
enfants, par un sergent américain, dans<br />
la nuit du 10 au 11 mars.<br />
Et pourtant personne n’envisage<br />
un éventuel procès du coupable dans le<br />
pays où ont eu lieu les faits. C’est d’ailleurs<br />
l’une des raisons pour laquelle les<br />
Etats-Unis refusent de se soumettre à la<br />
juridiction de la Cour pénale internationale<br />
et font pression sur les autres pays<br />
pour signer des accords bilatéraux protégeant<br />
les soldats américains d’éventuelles<br />
poursuites à l’étranger.<br />
Mais un procès sur place serait-il<br />
vraiment une folie ? Ce procès pourrait<br />
incarner une nouvelle diplomatie version<br />
«soft power», une sorte de main<br />
tendue aux pays qui subissent une<br />
omniprésence militaire des Etats-Unis.<br />
On pourrait même imaginer la création<br />
Paul J. Jourdan<br />
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<br />
<br />
Un soldat américain est sorti de sa base et a froidement massacré 16<br />
civils afghans, dont 9 enfants<br />
Les talibans ont rapidement condamné ce massacre,<br />
le comparant à un "génocide"<br />
LA DIFFERENCE<br />
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d’un tribunal militaire ou d’une cour<br />
martiale commune où seraient représentés<br />
l’armée américaine ainsi que<br />
l’armée afghane. Le Prince Abdul Ali<br />
Seraj, président de la Coalition nationale<br />
pour le dialogue avec les tribus<br />
afghanes, a déclaré le 11 mars que «la<br />
seule solution pour calmer les esprits<br />
serait de livrer cette personne au gouvernement<br />
afghan afin qu’il soit jugé<br />
selon le droit afghan. S’ils le rapatrient<br />
aux Etats-Unis pour le juger là-bas, les<br />
gens d’ici risquent de se sentir floués».<br />
Selon le New York Times, les habitants<br />
de trois villages ont raconté que<br />
le soldat en question avait marché pendant<br />
presque deux kilomètres depuis sa<br />
base, et qu’il enfonçait les portes pour<br />
rentrer dans les maisons. Dans la première<br />
des trois maisons touchées, le<br />
soldat a empilé les 11 cadavres, dont<br />
ceux de quatre fillettes de moins de 6<br />
ans, et y a mis le feu. Les vidéos et les<br />
photographies dont on dispose laissent<br />
voir un amoncellement de cendres<br />
ainsi que plusieurs corps brûlés sous<br />
des couvertures. «Tous les membres<br />
d’une même famille ont été tués, ensuite<br />
ils ont été mis dans une pièce,<br />
recouverts de couvertures et brûlés,<br />
Suite à la page (18)<br />
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Luc Delsius: 646.377.1008<br />
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Le président bolivien Evo Morales<br />
emmènera la semaine prochaine<br />
des feuilles de coca à Vienne, où il va<br />
de nouveau plaider à la Commission<br />
des stupéfiants de l'ONU, en mâchouillant<br />
lui-même si besoin, pour le retrait<br />
de la feuille de la liste des substances<br />
interdites.«Je suis venu chercher de la<br />
feuille de coca», a déclaré le président<br />
à la presse vendredi à Coroico, région<br />
productrice. «J'en emmène à Vienne,<br />
pour la montrer de nouveau, et démontrer<br />
que cette feuille de coca ne nuit pas<br />
à la santé, qu'en plus elle est un médicament».<br />
Morales doit voyager ce weekend<br />
à Vienne accompagné de cultivateurs<br />
«pour défendre dans un forum<br />
international la consommation légale<br />
de la feuille».<br />
En 2009 déjà, Morales avait mâché<br />
une feuille de coca en session de la<br />
Commission des stupéfiants<br />
(OICS) de l'ONU, pour appuyer sa demande<br />
de retrait<br />
de la liste des substances interdites<br />
depuis 1961.«Si c'est une drogue,<br />
alors vous devez me mettre en prison»,<br />
avait-il lancé à la tribune.<br />
Le président bolivien, lui-même<br />
dirigeant d'un syndicat de cultivateurs<br />
«cocaleros», mène une campagne<br />
assidue pour que la feuille de<br />
coca, matière première de la cocaïne, ne<br />
soit plus considérée comme «drogue»<br />
au niveau international. Il assure que<br />
plusieurs pays se rangent à sa position.<br />
Morales rappelle que mastication<br />
Morales doit voyager ce week-end à<br />
Vienne accompagné de cultivateurs<br />
«pour défendre dans un forum<br />
international la consommation<br />
légale de la feuille»<br />
et infusion de la coca, sont des pratiques<br />
millénaires dans les Andes, à des<br />
fins thérapeutiques, contre la faim, la<br />
fatigue et les effets de l'altitude, en plus<br />
des usages rituels.<br />
Une ombre plane pourtant sur la<br />
campagne de la Bolivie pour réhabiliter<br />
la feuille de coca: le pays andin est le 3e<br />
producteur au monde, avec selon l'ONU<br />
31 000 hectares, bien au-delà<br />
des 12 000 hectares «légaux» voués<br />
aux usages traditionnels, le reste alimentant<br />
de fait le trafic de drogue.<br />
La Bolivie s'est retirée en 2011<br />
de la Convention sur les stupéfiants de<br />
1961 mais entend la rejoindre, avec<br />
une réserve sur le volet «mastication»<br />
de la coca.<br />
Cuba Solidarity Project 10 <strong>Mars</strong> <strong>2012</strong><br />
La Colombie renonce à<br />
inviter Cuba au sommet<br />
des Amériques<br />
Le président colombien Juan Manuel<br />
Santos a informé à La Havane ses<br />
homologues cubain et vénézuélien qu'il<br />
n'existait pas de consensus pour inviter<br />
Cuba au sommet des Amériques<br />
prévu mi-avril en Colombie et menacé<br />
de boycott par plusieurs pays en raison<br />
de l'exclusion de Cuba.<br />
Le président colombien s'est entretenu<br />
mercredi après-midi avec Raul<br />
Castro et<br />
Hugo Chavez, en convalescence<br />
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à La Havane après l'ablation d'une lésion<br />
cancéreuse la semaine dernière,<br />
pour les informer que malheureusement,<br />
la Colombie ne pouvait pas inviter<br />
Cuba.<br />
Nous avons analysé les détails de<br />
la situation de Cuba envers le sommet,<br />
c'est un sujet qui requiert un consensus<br />
que malheureusement nous n'avons<br />
pas réussi à atteindre, a expliqué mercredi<br />
soir le président colombien à la<br />
presse à son départ de La Havane à<br />
l'issue d'une visite de quelques heures.<br />
Nous avons indiqué au président<br />
Castro que nous apprécions son désir<br />
de participer à cette réunion, mais que<br />
dans cette circonstance, en raison de<br />
l'absence de consensus, il nous est très<br />
difficile de leur remettre une invitation,<br />
a ajouté Juan Manuel Santos.<br />
Nous l'avons remercié (Castro)<br />
pour sa compréhension et sa généreuse<br />
volonté de ne pas créer de problème, ni<br />
pour le sommet, ni pour la Colombie,<br />
a-t-il souligné.<br />
La Colombie désire que la situation<br />
de Cuba, sa participation, soit<br />
discutée de manière constructive et en<br />
profondeur au sommet de Carthagène,<br />
a-t-il conclu. De son côté, le ministre<br />
cubain des Affaires étrangères Bruno<br />
Rodriguez a dénoncé les Etats-Unis, qui<br />
selon lui ont refusé leur autorisation à<br />
la participation de Cuba.<br />
Nous comprenons tous que le<br />
consensus dans ce cas, cela veut dire<br />
l'autorisation de Washington, a indiqué<br />
le ministre à la presse en remerciant la<br />
gestion de la Colombie à laquelle nous<br />
souhaitons toujours le meilleur.<br />
La Colombie faisait face<br />
à une menace de boycott du<br />
sommet de l'Organisation des<br />
Suite à la page (18)<br />
17<br />
<strong>Haiti</strong> Liberté/<strong>Haiti</strong>an Times
Vol. Vol. 5, No. 5, No. 35 35 • Du • Du <strong>14</strong> <strong>14</strong> au au 20 20 <strong>Mars</strong> <strong>Haiti</strong> <strong>Mars</strong> <strong>2012</strong> Liberté/Ha<br />
<strong>2012</strong> H<br />
Suite de la page (20)<br />
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<br />
Sur cette terre, il y a ce qui mérite<br />
vie :<br />
l’hésitation d’avril, l’odeur du<br />
pain à l’aube,<br />
les opinions d’une femme sur les<br />
hommes, les écrits d’Eschyle,<br />
le commencement de l’amour,<br />
l’herbe sur une pierre,<br />
des mères debout sur un filet de<br />
flûte<br />
et la peur qu’inspire le souvenir<br />
aux conquérants .../...<br />
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<br />
<br />
C’est une Antigone palestinienne qui parle arabe et entre en transe sur la<br />
musique du célèbre Trio Joubran virtuoses du luth oriental. « Quand on a<br />
vécu comme moi, plongée dans le malheur, la mort n’est pas un malheur »<br />
<br />
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Association France Palestine<br />
Solidarité 10 mars <strong>2012</strong><br />
Suite de la page (17) Afghanistan:...<br />
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<br />
The New York Times<br />
12 mars <strong>2012</strong><br />
Tristesse d'un homme face aux corps des enfants afghans qui<br />
se trouvaient parmi des 16 victimes massacrées par un soldat<br />
américain dans la nuit de samedi à dimanche à Kandahar<br />
Suite de la page (6)<br />
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Suite de la page (4)<br />
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10 <strong>Mars</strong> <strong>2012</strong><br />
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-against-<br />
FRANCK H. LEVEILLE<br />
Defendant<br />
Index No. 18783-11<br />
Date Summons Filed 8/9/11<br />
Plaintiff Designates QUEENS<br />
County as the place of trial.<br />
The basis of venue is:<br />
Plaintiff’s Residence<br />
SUPPLEMENTAL SUMMONS WITH<br />
NOTICE<br />
Plaintiff’s residence:<br />
7013 Catamaran Way<br />
Averne, N.Y 11692<br />
ACTION FOR A DIVORCE<br />
To the above named Defendant:<br />
YOU ARE HEREBY SUMMONED to answer the<br />
complaint in this action and to serve a copy of<br />
your answer, or if the complaint is not served<br />
with this summons to serve a notice of appearance,<br />
on the Plaintiff’s Attorney within<br />
twenty (20) days after the service of this summons<br />
exclusive of the day of service where<br />
service is made by delivery upon personally<br />
within the state, or within thirty (30) days after<br />
completion of service where service is made<br />
in any other manner. In case of your failure<br />
to appear or answer, judgment will be taken<br />
against you by default for the relief demanded<br />
in the complaint, or where the complaint is<br />
not served with this summons, for the relief<br />
requested in the notice set out below.<br />
PLEASE TAKE NOTICE that the nature and<br />
object of this action is to obtain a judgment<br />
divorcing the parties and dissolving the bonds<br />
of matrimony on the grounds of: (1), and (2)<br />
DRL § 170(1) – the cruel and inhuman treatment<br />
of the Plaintiff by the Defendant, DRL §<br />
170(7) – Irretrievable Breakdown and that the<br />
relief requested is:<br />
1- The granting of a judgment of absolute divorce<br />
against you and in favor of the Plaintiff<br />
dissolving forever the bonds of matrimony<br />
between the parties to the above entitled action;<br />
2- Awarding Plaintiff physical and legal custody<br />
of the minor child of the marriage, Grant<br />
Leveille, DOB: July 3;<br />
3- Child support for the child of the marriage<br />
to be paid by Defendant according to the New<br />
York State Basic Child Support Guidelines;<br />
4- Awarding Plaintiff equitable distribution of<br />
all marital property, including by not limited to<br />
Defendant’s numerous pensions<br />
5- Awarding the Plaintiff maintenance to be<br />
paid by the Defendant; and<br />
6- Declaring the rights of the parties to their<br />
separate property;<br />
7- Compelling defendant to maintain and provide<br />
suitable policies of life and health insurance<br />
for the benefi t of the infant issue;<br />
8- Awarding to Plaintiff the exclusive use and<br />
occupancy of the marital residence located<br />
at 7013 Catamaran Way, Arverne, New York<br />
11692;<br />
9- Awarding Plaintiff reasonable sums for<br />
counsel, investigative, appraisal, accountant,<br />
and other expert fees and expenses;<br />
10- And for such other and further relief as<br />
to the Court may seem just and proper, together<br />
with the costs and disbursements of<br />
this action.<br />
Dated: August 8, 2011<br />
New York, New York<br />
De Leon & Associates, PLLC<br />
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Suite de la page (20) Contre l’impertinence<br />
Suite de la page (20)<br />
publient de nos jours publient sous leur<br />
supervision, en dehors de ce privilège, ils<br />
ne publient que de la merde.<br />
Certes, il est des jeunes qui<br />
s’amusent à publier n’importe quoi.<br />
Mais ce n’est pas une raison juste pour<br />
que cette junte de tyrans littéraires dise<br />
n’importe quoi. À ceux qui ne le savaient<br />
pas, je tiens à vous informer que ces<br />
messieurs écrivains sont des papes, ils<br />
n’agissent qu’en chefs de clan. Si vous<br />
n’êtes pas des leurs ils vous étouffent.<br />
Ils s’érigent en « Legba », maîtres des<br />
grands chemins dans la littérature haïtienne<br />
si vous ne vous joignez pas à eux,<br />
ils ne vous laissent pas passer ni percer.<br />
Moi, je brise le silence pour dire à cette<br />
milice qu’elle se trompe et qu’il est des<br />
jeunes écrivains poètes qui n’ont jamais<br />
participé à leurs ateliers de poésie, —et<br />
ceci, certains ne les lisent même pas—<br />
qui réfléchissent beaucoup sur la littérature,<br />
qui lisent beaucoup, qui écrivent des<br />
choses ayant des valeurs littéraires hors<br />
pair, qui ont reçu des prix prestigieux internationaux<br />
sans pour autant avoir reçu<br />
aucune onction littéraire de leur part.<br />
Nous sommes des jeunes écrivains<br />
résistants, nous ne croyons en aucune<br />
forme d’imposition, surtout cette dictature<br />
littéraire, nous ne fléchirons pas les<br />
genoux devant cette autorité dictatoriale,<br />
népotique. Nous sommes là, vivants<br />
! Nous sommes le sel de la littérature !<br />
Si ces Saints intouchables se comportent<br />
ainsi —ils ont les sens pointus en<br />
ce sens— c’est parce que les fantômes<br />
de leur prochaine chute les hantent par<br />
avance !<br />
Ils refusent d’admettre que la<br />
relève nous la prenons déjà ; et que le génie<br />
ne brille que pour un moment.<br />
C’est par une loi naturelle que la<br />
nuit cède la place au jour. Et l’on voit<br />
comment la nature se révolte contre ceux<br />
qui ne respectent pas ses lois. Alors ne<br />
pervertissez pas l’ordre naturel des choses,<br />
messieurs!<br />
Cette littérature, qui est la nôtre ou<br />
le bien commun de tout un chacun, n’est<br />
pas l’héritage de leurs grands-parents,<br />
nous ne permettrons pas ce hold-up. Moi<br />
avec tous mes amis poètes, nous continuerons<br />
à brandir nos plumes en faisant<br />
sept fois le tour clanique de cette muraille<br />
de Jéricho, non pas pour l’ébrécher, mais<br />
pour l’effondrer.<br />
Port-au-Prince le 3 mars <strong>2012</strong><br />
dictatoriale, népotique.» J’assume ouvertement<br />
qu’une large diffusion du<br />
texte de Claude Sainnécharles relève de<br />
la liberté d’expression et qu’il s’agit là<br />
d’une éclairante contribution à la compréhension<br />
du malaise qui sévit actuellement<br />
dans l’espace littéraire haïtien,<br />
malaise d’ailleurs vécu en silence, en<br />
<strong>Haiti</strong>, par nombre d’écrivains…<br />
Alors même que nous assistons<br />
à une accélération du dépérissement<br />
des institutions nationales, au moment<br />
où la liberté d’expression elle-même, en<br />
Haïti, semble de plus en plus taraudée<br />
tant dans la presse que dans l’espace<br />
rachitique des débats publics, il importe<br />
au plus haut point d’accueillir et<br />
d’apprécier avec objectivité la libre parole<br />
des jeunes poètes haïtiens. Ils interpellent<br />
d’incontournables volets de<br />
notre littérature et il faut souhaiter que<br />
Étonnants voyageurs Haïti participe lui<br />
aussi, et librement, et hors toute langue<br />
de bois autojustificatrice, au nécessaire<br />
débat initié par les jeunes poètes<br />
d’Haïti.<br />
Robert Berrouët-Oriol<br />
Linguiste-terminologue<br />
Montréal, le 4 mars <strong>2012</strong><br />
19<br />
<strong>Haiti</strong> Liberté/<strong>Haiti</strong>an Times<br />
Vol. 5, No. 35 • Du <strong>14</strong> au 20 <strong>Mars</strong> <strong>2012</strong>
Vol. Vol. 5, No. 5, No. 35 35 • Du • Du <strong>14</strong> <strong>14</strong> au au 20 20 <strong>Mars</strong> <strong>Haiti</strong> <strong>Mars</strong> <strong>2012</strong> Liberté/Ha<br />
<strong>2012</strong> H<br />
Contre l’impertinence<br />
Casterienne et<br />
Trouillotienne<br />
Malaise dans<br />
la littérature…<br />
Une Antigone<br />
palestinienne<br />
Par Claude Sainnécharles<br />
La première journée de la<br />
troisième édition du festival<br />
Étonnants voyage consacré<br />
en hommage au poète vivant<br />
Georges Castera autour de la<br />
thématique : « L’encre est ma<br />
demeure », a commencé avec<br />
Francketienne, le géant de la<br />
littérature haïtienne. Sa prise<br />
de parole a profondément ému<br />
le public composé de lecteurs<br />
haïtiens avisés et d’étrangers<br />
dont les yeux étaient rivés sur<br />
lui. Il nous a fait voyager avec<br />
étonnement par ses propos éloquents,<br />
par ses expériences littéraires<br />
et artistiques.<br />
Dans la soirée, cette<br />
journée allait se terminer avec<br />
une pléiade d’écrivains haïtiens<br />
: Georges Castera, Lyonel Trouillot,<br />
Syto Cavé, Bonel Auguste,<br />
Claude C. Pierre. Cette soirée a<br />
été animée par Lyonel Trouillot<br />
et introduite, avant tout, de<br />
manière musicale, par la voix du<br />
chanteur Jean Coulange. Lyonel<br />
Trouillot, avec sa voix grave de<br />
haut parleur et imposante, a su<br />
charmer plus d’un ; beau parleur<br />
comme il est ! Tout se déroulait<br />
autour de l’important poète en<br />
question, Castera. L’hommage<br />
rendu à ce dernier est justifié,<br />
il le mérite, car il a apporté un<br />
souffle moderne dans la poésie<br />
créole haïtienne, et surtout il est<br />
le premier. Il fait de sa militance<br />
politique une force habitant sa<br />
poésie, ce qui fait de lui un poète<br />
engagé selon certains.<br />
La prise de parole de<br />
Claude C. Pierre à l’égard de<br />
Georges Castera a été épatante<br />
dans le sens qu’il a fait<br />
Georges Castera<br />
une analyse sémiotique, très<br />
rigoureuse, du vers “l’encre<br />
est ma demeure” qui est le titre<br />
de l’anthologie dudit poète<br />
et un autre intervenant, en<br />
l’occurrence Bonel Auguste, a<br />
fait une approche intéressante<br />
de l’apport moderne dans la<br />
poésie créole haïtienne… et ainsi<br />
de suite !<br />
Au milieu de cette soirée<br />
élogieuse ce qui allait chavirer<br />
mon humeur en amertume fut<br />
leur déclaration choquante. Je<br />
dis ‘’leur’’ je fais allusion à Lyonel<br />
Trouillot, Syto Cave (lui, il a<br />
été quand même quelque peu<br />
modéré) et Georges Castera.<br />
Celui-ci, arrogant de trempe,<br />
sans modestie aucune. Et Lyonel<br />
Trouillot despote. Ils font<br />
comprendre qu’ils tiennent la<br />
clef de la littérature haïtienne, et<br />
quiconque parmi les jeunes qui<br />
écrivent de nos jours, s’ils ne<br />
viennent pas à eux, ils ne feront<br />
pas de la bonne poésie. Ils<br />
se disent être maîtres de la littérature<br />
haïtienne. Spécialement<br />
Georges Castera a dit avec outrecuidance,<br />
sans réserve aucune<br />
devant plusieurs vingtaines de<br />
personnes que les jeunes qui<br />
Suite à la page (19)<br />
Par Robert Berrouët-Oriol<br />
Le Festival littéraire Étonnants<br />
voyageurs, dont la<br />
dernière édition a eu lieu en<br />
Haïti du 1er au 4 février <strong>2012</strong>,<br />
a donné lieu à des questionnements<br />
qui méritent d’être pris en<br />
compte avec attention et sérénité.<br />
Dans un premier temps,<br />
les poètes et éditeurs James Pubien<br />
et Jean François T. Toussaint,<br />
des Éditions Bas de page,<br />
dans une «Lettre ouverte au festival<br />
Étonnants voyageurs Haïti<br />
(La pesanteur contre l’oubli) »<br />
et diffusée sur Internet, ont critiqué<br />
la gestion « haïtienne » de<br />
l’événement en mettant l’accent<br />
sur des pratiques sélectives de<br />
cooptation à l’oeuvre dans une<br />
certaine République de la complaisance<br />
littéraire. On s’invite<br />
entre petits copains dont on se<br />
sait redevable et, à l’inverse, on<br />
exclut de la liste des « élus » et<br />
des invités des écrivains majeurs,<br />
entre autres les écrivains<br />
qui, vivant et écrivant au Québec,<br />
font eux aussi honneur à la<br />
Lyonel Touillot et Frankétienne<br />
littérature haïtienne. L’histoire<br />
retiendra que le poète Anthony<br />
Phelps, qui vit à Montréal, a<br />
participé au festival sur intervention<br />
hospitalière, depuis la<br />
France, de son éditeur français…<br />
Les « critères » de sélection/exclusion<br />
n’étant pas publiquement<br />
affichés par Étonnants<br />
voyageurs Haïti, il importe de<br />
bien apprécier et de soumettre<br />
au débat public l’opinion des<br />
jeunes poètes haïtiens.<br />
Dans un second temps,<br />
et dans le droit fil d’une critique<br />
sérieuse et responsable de la<br />
gestion « haïtienne » du Festival<br />
Étonnants voyageurs, le jeune<br />
poète Claude Sainnécharles,<br />
depuis Port-au-Prince, signe<br />
cette fin de semaine un texte<br />
courageux et percutant : «<br />
Contre l’impertinence castérienne<br />
et trouillotienne ». Il le<br />
dit sans détours : « Nous sommes<br />
des jeunes écrivains résistants,<br />
nous ne croyons en<br />
aucune forme d’imposition,<br />
surtout cette dictature littéraire,<br />
nous ne fléchirons pas les<br />
genoux devant cette autorité<br />
Suite à la page (19)<br />
Mise en scène Adel Hakim<br />
Avec les comédiens du Théâtre National Palestinien<br />
C’est un événement. Les<br />
acteurs du Théâtre National<br />
Palestinien sont en France, en<br />
tournée jusqu’à fin mai avec<br />
une Antigone éblouissante,<br />
mise en scène par Adel Hakim,<br />
co- directeur du Théâtre des<br />
Quartiers d’Ivry où la pièce est<br />
donnée jusqu’au 31 mars.<br />
Par Marina Da Silva<br />
Créée à Jérusalem- Est en mai<br />
2011, elle sort des frontières<br />
de la ville occupée, transportant<br />
avec elle le poids et la géographie<br />
du conflit israélo- palestinien<br />
— et l’on est frappé par la<br />
résonance de la tragédie palestinienne<br />
contemporaine avec le<br />
texte de Sophocle, qui date de<br />
près de deux mille cinq cents<br />
ans. Pas d’identification avec<br />
des situations historiques, des<br />
lieux ou des personnages, mais<br />
une mise en abîme autour de la<br />
notion d’injustice et une méditation<br />
philosophique sur la rébellion<br />
et le sens du sacré.<br />
Antigone, condamnée<br />
par Créon à être emmurée vivante<br />
parce qu’elle a voulu<br />
donner une sépulture à son<br />
frère Polynice, est une figure<br />
d’insoumission universelle et<br />
intemporelle ; elle prend ici<br />
une force particulière incarnée<br />
avec charisme et luminosité par<br />
Shaden Salim : « Tes lois ne sont<br />
pas assez puissantes pour nous<br />
interdire de respecter celles des<br />
Dieux. » La jeune comédienne<br />
donne à son personnage une<br />
fougue et une combativité qui<br />
touchent et impressionnent et<br />
apporte par sa seule présence<br />
une couleur supplémentaire<br />
au texte : « Lorsqu’on a vécu<br />
comme moi plongée dans le<br />
malheur, la mort n’est pas un<br />
malheur. » Le malheur et la répétition<br />
du malheur d’Antigone<br />
Suite à la page (18)<br />
20<br />
<strong>Haiti</strong> Liberté/<strong>Haiti</strong>an Times<br />
Vol. 5, No. 35 • Du <strong>14</strong> au 20 <strong>Mars</strong> <strong>2012</strong>