Vol. 7 • No. 51 • Du 2 au 8 juillet 2014 Haiti 20 gdes/ USA $1.50/ France 2 euros/ Canada $2.00
HAÏTI LIBERTÉ
JUSTICE • VÉRITÉ • INDÉPENDANCE
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BILL CLINTON ET LA
RECOLONISATION D’HAITI !
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Konbit Solèy leve
onore 4 jèn nan
Site Solèy
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English
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Voir page 4
Bill Clinton pour continuer à piller le pays et à s’enrichir vient de lancer une chaîne logistique d'entreprises du nom d’
« Acceso Peanut Enterprise Corporation » (APEC). Un projet du Partenariat d'Initiative Clinton-Giustra, initiative de la
Fondation Clinton, fondée par l’ancien Président et le philanthrope canadien Frank Giustra.(à droite)
Une insécurité
programmée et bien
orchestrée!
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ILE-À-VACHE : MANIF CONTRE
LAURENT LAMOTHE
ÉIIL*: Quelle cible
après l’Irak ?
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Voir page 4
Les habitants de l’île ne souhaitent ni être dépouillés de leurs terres, ni se retrouver dans une situation, telle qu’ils
seraient obligés d’abandonner l’île.
Persécution par
Washington
d'enfants immigrés
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Editorial
Révolution ou contre-révolution ?
Par Berthony Dupont
Cette semaine, les États-Unis d’Amérique s’en vont célébrer le 238e
anniversaire de leur célèbre Déclaration d’Indépendance. « Le 4 Juillet
1776, un petit groupe de patriotes avait déclaré que nous étions un
peuple créé égal, libre de penser, de culte et de vivre comme il veut, que
notre destin ne serait pas déterminé pour nous, mais par nous », avait
déclaré le président américain Barack Obama, lors d’une cérémonie à la
Maison Blanche l’année dernière. « A cette époque de l’histoire humaine,
il revenait aux rois, aux princes et aux empereurs de prendre des
décisions. Mais ces patriotes savaient qu’il y avait une meilleure façon
de faire les choses, que la liberté était possible, et que pour obtenir leur
liberté, ils étaient prêts à donner leur vie, leur fortune et leur honneur.
Et ainsi ils ont fait une révolution ».
Ceci est la version trompeuse de l’histoire des États-Unis que chaque
écolier américain apprend. Mais l’historien Gerald Horne a fait exploser
ce mythe dans son nouveau livre « La Contre-Révolution de 1776:
Résistance des esclaves et les origines des États-Unis d’Amérique »,
publié il y a deux mois par New York University Press.
« Nous devons comprendre que le 4 Juillet 1776, à bien des égards,
représente une contre-révolution », a expliqué le Dr. Horne dans une
interview au sujet du livre le 27 juin au cours de son intervention au
programme «Democracy Now». « C’est-à-dire que ce qui a contribué à
inciter le 4 Juillet 1776 était la perception parmi les colons européens
sur le continent nord-américain que Londres était en train de s’orienter
rapidement vers l’abolition. Cette perception a été motivée par “le cas de
Somerset”, un cas décidé à Londres en Juin 1772 qui semblait suggérer
que l’abolition, non seulement allait être ratifiée à Londres elle-même,
mais elle allait aussi traverser l’Atlantique pour essentiellement déferler
sur le continent [Nord américain], mettant ainsi en péril de nombreuses
fortunes construites, non seulement sur la base de l’esclavage, mais sur
le commerce des esclaves ».
Il a été noté souvent que les « droits inaliénables » de « la vie, la
liberté et la poursuite du bonheur » exigés par le propriétaire d’esclaves
et rédacteur principal de la Déclaration d’Indépendance, Thomas Jefferson,
ne s’étendaient pas aux 500 000 esclaves africains qui composaient
environ 20% des 2,5 millions de personnes vivant dans les 13 colonies
séparatistes ; d’autant que les femmes n’y étaient pas impliquées.
Mais le livre du Dr Horne illustre comment cette exclusion n’était
pas le résultat d’un simple oubli ou d’une hypocrisie opportuniste. « On
peut dire avec justice que 1776 était une contre-révolution de l’esclavage
», écrit le Dr Horne dans son livre. « Les défenseurs de soi-disant
États confédérés d’Amérique [pendant la guerre civile des États-Unis]
étaient loin d’être fous quand ils firent valoir avec passion que leur révolte
était conforme à l’esprit animateur et propulseur de 1776 ».
En effet, on comprend mieux le reproche que les pères fondateurs
américains ont fait « à leurs frères britanniques » dans leur Déclaration
d’indépendance: « Nous les avons avertis de temps en temps des
tentatives faites par leur législature pour étendre une injuste juridiction
sur nous ». Leur principale préoccupation était que l’esclavage et le commerce
des esclaves seraient interdits.
La naissance d’Haïti, le deuxième pays indépendant de l’hémisphère
occidental, se trouve à l’opposée de celle de son voisin du Nord.
C’était une véritable révolution, qui visait à mettre fin à l’esclavage pour
toujours, mais non à la préserver.
La différence est nette. Considérons les paroles prononcées par le
général Jean-Jacques Dessalines le 1er janvier 1804 dans la ville des Gonaïves:
« Ce n’est pas assez d’avoir expulsé de notre pays les barbares
qui l'ont ensanglanté depuis deux siècles ; ce n’est pas assez d’avoir
mis un frein aux factions toujours renaissantes qui se jouaient tour à
tour du fantôme de liberté que la France exposait à nos yeux. Il faut,
par un dernier acte d’autorité nationale, assurer à jamais l’empire de la
liberté dans le pays qui nous a vus naître ; il faut ravir au gouvernement
inhumain, qui tient depuis longtemps nos esprits dans la torpeur la
plus humiliante, tout espoir de nous réasservir. Il faut enfin vivre
indépendant ou mourir ».
Malheureusement, l’accumulation primitive du capital par la bourgeoisie
nouvellement émergée aux États-Unis à travers ses crimes inhumains
a aidé à faire de ce pays la superpuissance qu’elle est aujourd’hui.
Comme le Dr Martin Luther King, Jr. a observé: « Nous nous sommes
trompés en croyant le mythe que le capitalisme a grandi et prospéré sur
l’éthique protestante du travail dur et de sacrifices. Le capitalisme a été
construit sur l’exploitation des esclaves noirs et continue de prospérer
encore sur l’exploitation des pauvres, à la fois noir et blanc, à la fois ici
et à l’étranger ». En outre, le Dr King avait observé que les Etats-Unis «
émergeaient du génocide quand ils ont embrassé la doctrine que l’original
américain, l’indien, était une race inférieure ... Nous sommes peutêtre
le seul pays qui a tenté, comme une question de politique nationale,
d’effacer sa population indigène ; d’autant que nous avons trouvé dans
cette expérience tragique comme une noble croisade ».
Contrairement aux pères fondateurs américains, qui ont dénoncé les
« sauvages indiens sans pitié » dans leur Déclaration, les esclaves victorieux
de l’ancienne colonie française de Saint-Domingue ont renommé
leur nouvelle nation «Haïti», le nom original des Arawak pour toute l’île,
ce qui signifie «terre montagneuse». Haïti est, en fait, la première nation
au monde à défendre véritablement la «liberté, l’égalité, et la fraternité»
- les mots d’ordre de la Révolution française - s’opposant par ainsi à
l’esclavage et à l’extermination des Amérindiens.
Ces principes fondateurs haïtiens ont privé la nation du grand capital
de fortune qui pouvait être extraite de l’exploitation, le vol des terres,
et l’agression impérialiste. La pauvreté d’Haïti a été augmentée également
lorsque les Etats-Unis ont refusé de reconnaître Haïti pendant six
décennies (pareil à l’embargo états-unien visant à étrangler l’île voisine
de Cuba, révolutionnaire), ont occupé militairement notre pays pendant
36 ans du siècle passé, auxquels il faut ajouter, plus récemment, plus de
dix années d’intervention soutenues par la force de proxy des Nations
Unies, la MINUSTAH.
En effet, aujourd’hui, comme également à l’époque de Thomas
Jefferson, les États-Unis cherchent à détruire notre révolution de 1804
en faisant de nous à nouveau une colonie d’esclaves. Durant la dernière
décennie, les deux principales menées états-uniennes en direction
d’Haiti ont été 1) le débarquement d’une armée d’occupation en 2004 et
2) l’intervention jusque dans nos élections souveraines de 2010/2011
pour mettre en place un régime fantoche néo-colonial, celui du président
Michel Martelly et de son Premier ministre Laurent Lamothe. Le rôle de
Bill Clinton et de ses laquais locaux, actuellement dans le pays, en est la
preuve éclatante, puisque leur but étant de faire de nous leurs esclaves
dans les zones de misère de libre-échange de la SONAPI, CODEVI, et Caracol
et de voler les richesses de notre «terre montagneuse», en particulier
les poussières d’or d’une valeur estimée à 20 milliards de dollars laissées
derrière par les conquistadors espagnols qui ont anéanti les Arawaks.
Alors, à l’occasion de ce 4 Juillet, il sied que renouvelions notre allégeance
à l’appel que le général Dessalines avait lancé à tous les Haïtiens
- à la fois nos ancêtres et à nous-mêmes aussi qui vivons aujourd’hui -
dans sa déclaration du 1 er Janvier 1804: « Prêtez donc entre mes mains
le serment de vivre libres et indépendants, et de préférer la mort à tout
ce qui tendrait à vous remettre sous le joug ».
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Haiti Liberté/Haitian Times
Vol. 7 • No. 51 • Du 2 au 8 juillet 2014
A Travers Haiti
Le PNRE pourrait-il
résoudre les problèmes des
descendants haïtiens en
République Dominicaine ?
Le président Michel Martelly en visite à Punta Cana, en République
Dominicaine, le mercredi 11 juin dernier félicitant le président dominicain,
Danilo Médina pour sa loi sur la nationalité contre les dominicains
d’origine haïtienne
Par Isabelle L. Papillon
Depuis la publication de l’Arrêt
168-13 de la Cour constitutionnelle
dominicaine en septembre
de l’année dernière, le calvaire
des Dominicains et Dominicaines
d’origine haïtienne, des Haïtiens et
Haïtiennes vivant sur le territoire
voisin n’en finit pas. Suite à des dénonciations
d’ici et d’ailleurs portant
sur cet Arrêt raciste et discriminatoire,
le gouvernement dominicain a décidé
d’adopter une loi sur la nationalité et
la mise en application d’un plan National
de Régulation des Etrangers
(PNRE). Certains se demandent pourquoi
un tel plan pour régulariser la
situation identitaire des Dominicains
sur leur propre territoire ?
Dans la foulée, on a appris
que le président Michel Martelly en
visite à Punta Cana, en République
Dominicaine, le mercredi 11 juin
dernier a félicité le président dominicain,
Danilo Médina pour le respect
de sa parole. Les responsables des
organisations de défense des droits
de l’homme ont critiqué sévèrement
le président Sweet-Micky pour sa
prise de position. Puisque cette affaire
de nationalité de plus de 300
mille Dominicains d’origine haïtienne
n’est plus celle d’Haïti, parcequ’il revient
au gouvernement dominicain
de régulariser la nationalité de ces
nationaux.
De toute façon, à cause de la
mauvaise gestion de cette affaire, le
ballon retourne dans les pieds du président
Martelly et le gouvernement
haïtien en profite pour escroquer de
l’argent des victimes de cette décision
raciste. Des organisations de travailleurs,
d’étudiants, de commerçants,
des hommes d’affaires et professionnels
telles : la Coalition d’Organisation
d’Immigrants Haïtiens en République
Dominicaine (COIHRD), l’Association
des Travailleurs Domestiques (ATD),
l’Association des Etudiants Haïtiens,
MONDHA, CORINUD, SOHCUDEV,
dans une note de presse ont demandé
au gouvernement haïtien de prendre
toutes les dispositions nécessaires
afin de donner des documents aux
descendants haïtiens comme par exemple
: acte de naissance, passeport.
Ils ont manifesté par devant les Consulats
haïtiens pour exiger la gratuité
de ces documents d’identification.
En réponse à une demande du
Président Danilo Medina, de la République
Dominicaine et du Premier
Ministre Laurent Lamothe, d'Haïti,
l'Organisation des États américains
(OEA) a rédigé un document de travail
titré : « Diagnostic sur l'identification
des migrants haïtiens résidant en République
dominicaine ».
L'OEA a demandé que les autorités
compétentes de chaque gouvernement
soumettent leurs observations
et suggestions. Une fois ces
informations reçues, sur demande
des parties, l’OEA va solliciter une
assistance financière auprès de la
communauté internationale. Dans
le document de diagnostic, l'OEA
recommande aux Gouvernement
haïtien de fournir les documents suivants
à ses Ressortissants tels : certificats
de naissance, cartes nationales
d'identité et passeports.
Dans le cadre du lancement
du Projet d'Identification et de Documentation
aux Immigrants Haïtiens
(PIDIH), l'Ambassadeur Cinéas et
le Ministre Guillaume II, le Ministre
des Haïtiens Vivant à l'Étranger
(MHAVE) en tournée en République
Dominicaine, ont garanti lors d’une
conférence de presse mardi dernier,
que dans moins d'un mois, le PIDIH
allait être lancé, visant à fournir un
certificat de naissance, passeport
et carte d'identité à ses citoyens résidant
en République Dominicaine,
au coût de 2,500 pesos (± 58 dollars
américains) par personne adulte
et 150 pesos pour les enfants. Ils
ont également précisé que le Gouvernement
haïtien n'avait pas reçu
d’aide financière du Venezuela ou de
l'Organisation des États américains
(OEA), et que les 10 millions de dollars
nécessaires pour ce programme,
viendront du Trésor Public.
Dans le même temps, la Communauté
haïtienne de la République
Dominicaine, regroupant différentes
organisations d'immigrants haïtiens,
comprenant des travailleurs, des étudiants,
des commerçants, des hommes
d'affaires et de professionnels
ont déposé le mercredi 24 juin dernier
à l'ambassade d'Haïti à Santo-Domingo,
un document réclamant que les
autorités haïtiennes fassent preuve
de responsabilité et mette en exécution
de toute urgence un processus
spécial de dotation de documents,
qui devraient être GRATUITS pour
les Haïtiens vivant en République
Dominicaine.
Haïti, chronique d’une crise électorale (7)
De Josué Pierre Louis à Fritzto Canton, histoire d’une obsession
Par Catherine Charlemagne
En démocratie comme sous les régimes
autocratiques, chaque action
et décision politique du gouvernement
portent en elles l’esprit de celui qui dirige.
En résumé aucun pouvoir ne décide
au hasard. En revanche, si dans les
systèmes démocratiques cela arrive que
le pouvoir se trompe, cela n’empêche
pas qu’il rectifie ou corrige les erreurs
commises. A l’inverse d’un pouvoir
dictatorial qui se croit infaillible, donc
impossible de se tromper. Résultat, si
pour le premier l’on peut toujours espérer
revenir sur une décision qui passe
mal dans l’opinion, pour le second,
c’est tout le contraire qui se produit.
Plus il commet des bêtises, plus il se
sent fort et s’enfonce dans l’absurde au
risque de tout perdre. Tel est le cas du
pouvoir haïtien dans la crise électorale
qui s’annonce. Ainsi l’on ne comprend
pas l’entêtement et la motivation du
Président Michel Martelly de vouloir
toujours garder la présidence du Conseil
Electoral devant organiser les prochains
scrutins dans le pays.
Si nous disons que dès le début
de sa présidence, Michel Martelly avait
en tête l’objectif d’installer un Conseil
Electoral Permanent (CEP) dans le
pays, certains ne nous croiraient pas.
Ou plutôt, ils nous prendraient pour des
fous. Or si l’on prend le temps de vérifier
les archives des années 2011 et
2012, l’on constaterait que l’une des
premières décisions du nouveau Président
a été de confirmer dans ses fonctions,
le Président de la Cour de Cassation,
Me Anel Alexis Joseph, dans le
but évident de pouvoir instituer le CEP
permanent. Celui-ci était depuis le coup
d’Etat de 2004 contre le Président Jean-
Bertrand Aristide, Président provisoire
de cette Cour. Mais il y a un hic. Politiquement,
en Haïti, rien ne se fait dans
l’esprit de doter le pays des institutions
dont il a besoin, mais de préférence
dans le souci qu’elles soient profitables
à celui qui les a instituées. Avec le
temps, on finit par comprendre que le
Président Martelly n’avait à l’esprit que
deux choses : un Conseil Supérieur du
Pouvoir Judicaire (CSPJ) à sa merci et
un CEP évoluant sous les ordres de la
présidence de la République.
Pour comprendre, en effet,
l’imbroglio actuel et les tentatives de
l’exécutif pour accaparer la présidence
du CEP, il faut connaître au préalable
ce mécanisme. Contrairement à ce que
l’on pourrait croire de l’ancien musicien
« Sweet Micky », il est loin d’être un
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Josué Pierre-Louis
ignorant de la politique haïtienne et
de ses institutions. En tout cas, sur
ce plan, il est fort bien conseillé par
l’ancien sénateur Joseph Lambert et les
frères Mayard-Paul. Effectivement, le
Président Martelly sait que, pour pouvoir
accaparer d’entrée de jeu, l’une des
institutions les plus convoitées du pays,
en l’occurrence l’organisme électoral, et
ce même après son premier mandat, il
devrait mettre en place la pièce manquante,
c’est-à-dire, le CSPJ.
C’est cette haute juridiction qui
est habilitée, au nom du pouvoir judiciaire,
à désigner ses trois représentants
à égalité avec le Parlement et l’Exécutif.
Les neuf membres devant constituer
le Conseil Electoral Permanent (CEP)
comme il est prévu dans la Constitution
de 1987 amendée en 2011. Le Président
René Préval n’avait jamais voulu
nommer un Président définitif à la Cour
de Cassation, sachant qu’en le faisant
celui-ci devient automatiquement
le Président du Conseil Supérieur du
Pouvoir Judiciaire. Certains n’avaient
pas compris le zèle avec lequel la nouvelle
Administration Martelly/Lamothe
s’empressait pour avoir un CSPJ fonctionnel.
En fait, ce n’était point le CSPJ
qui intéressait le chef de l’Etat, encore
moins son amour pour l’institution
judiciaire. Le CEP était et est encore
le but ultime. Il est le seul à pouvoir
le pérenniser au pouvoir à travers ses
amis, puisqu’il l’a annoncé- il désignera
lui-même son successeur - par des élections
truquées et frauduleuses, en tout
cas, c’est ce qu’il croit. Certains pensent
à Laurent Lamothe. Une fois la première
étape concrétisée, le Président
Martelly et son équipe se sont attaqués
à la deuxième phase de son projet. Elle
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consiste à installer le plus rapidement
un CEP digne de tous ceux qui ont déjà
ébranlé la société haïtienne et défrayé
la chronique durant les deux décennies
passées.
Sans se soucier de l’opinion publique
et de ses opposants politiques, il
installe son Conseil Electoral Permanent
avec un effectif de six membres avec
bien sûr, comme il l’avait prévu dans
son plan, la duplicité, voire la complicité
du Président du CSPJ, Me Anel Alexis
Joseph totalement voué au Président de
la République. Avec six membres, le
Président Martelly crie victoire oubliant
qu’il a besoin de neuf membres pour
constituer un Conseil électoral selon la
Constitution. Mais puisqu’il a une seule
chose en tête : accaparer la présidence
du CEP, le reste viendra après. Sauf que
les trois autres membres ne sont jamais
arrivés. Et pour cause. Le Parlement
entre en résistance et refuse de désigner
ses représentants. Tous les pouvoirs
exécutifs haïtiens ont une obsession et
font tout ce qui est possible pour avoir
la commande de l’institution électorale.
D’ailleurs, c’est l’une des raisons qui
ont toujours bloqué la mise en place
définitive de cet organisme.
Le Président Martelly, par un
coup de maître que certains de ses amis
prennent pour un coup de génie pour
son CEP de six membres, tous, nommés
par le Palais national, va désigner,
comme on s’y attendait, le très controversé
Me Josué Pierre-Louis, ancien
ministre de la justice et ami du chef de
l’Etat à la tête de ce CEP. Rapidement
l’affaire va dégénérer. L’opposition,
qui déjà, était sur le pied de guerre,
va pousser à l’extrême ses critiques
sur un Conseil Electoral contesté,
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Bill Clinton et la recolonisation d’Haiti ! Ile-à-Vache : manif contre
Par Marie Laurette Numa
Laurent Lamothe
Bill Clinton donnant des explications à un ouvrier
Bill Clinton en pays conquis
Le cofondateur du Partenariat d'Initiative Clinton-Giustra « L'Acceso
Peanut Enterprise Corporation Frank Giustra et Bill Clinton
Après avoir été honoré à Manhattan
le 19 juin dernier, où il a obtenu le
Prix « Lifetime Achievement » pour «
veiller à ce que les enfants et les communautés
ne soient pas oubliés après
des catastrophes », l’ancien président
des Etats-Unis William Jefferson Clinton
ou Bill Clinton s’est rendu en Haiti pour
aller continuer ses œuvres malsaines
et réactionnaires à savoir parachever
le rôle pernicieux et réactionnaire joué
par l’impérialisme américain dans
ce pays. Ainsi, il lancera sa nouvelle
organisation en Haiti le Clinton
Giustra Enterprise Partnership (CGEP),
une ferme d›arachide et une facilité
d›entreposage, à Terre Muscady. Il
est aussi question d’une session de
formation d’agriculteurs. Signalons
que cinq de ces entrepôts ont déjà vu
le jour, et 35 de plus sont prévus dans
tout le Plateau Central et dans le Nord.
Il était devenu clair que depuis
la nomination par le secrétaire général
des Nations Unies, Ban-Ki-moon, le 19
mai 2009, de Bill Clinton comme émissaire
spécial de l’ONU pour Haïti, en
vue de faire la promotion du pays sur
le plan international et de lui trouver de
l’aide financière et de l’assistance technique,
c’était le début d’un autre calvaire
pour le peuple haïtien. Son travail
consiste, pour l’essentiel, à vendre Haïti
: le marché haïtien, la main d’oeuvre
haïtienne, la culture haïtienne. En fait,
ce choix précis n’était pas sans signification,
alors que sa femme Hillary Clinton
occupait le rôle de Secrétaire d’Etat
américaine. Sans aucun doute, le rôle
du couple Clinton n’est que pour renforcer
la prédominance et la mainmise
impériale à travers les forces d’occupation
des nations unies, la Minustah
et, faisant d’une pierre plusieurs coups,
donner ainsi satisfaction aux nombreux
capitalistes étrangers et leur faciliter
la tâche de venir nous exploiter et
nous recoloniser à nouveau.
Juste après le séisme de
janvier 2010, dans un discours le 16
janvier, Obama avait fait choix des
ex-présidents Bill Clinton et George W.
Bush en ces termes: « Ces deux leaders
sont porteurs d’un message très
clair au peuple d’Haïti et au monde. A
l’heure du besoin, les Etats-Unis sont
unis ». Ces deux anciens chefs d’État,
par la filière de la Fondation Clinton-
Bush, allaient diriger la collecte des
fonds destinés aux opérations de secours.
Bill Clinton (encore lui) fut alors
nommé à la présidence de la Commission
intérimaire de reconstruction, qu’il
partageait avec l’ancien Premier ministre
de Préval, Joseph Bellerive.
Clinton avait en grandes pompes
annoncé que « des centaines de milliers
d’Haïtiens trouveront un logement permanent
l’an prochain et bien plus cesseront
de vivre sous la tente, comme
le font plus d’un million de personnes
depuis le séisme du 12 janvier 2010.
Ces promesses ont déjà été faites. […]
De plus, des 5,7 milliards de dollars
promis en aide pour 2010-2011, seuls
897 millions sont arrivés. » Qui pis est,
l’ex-dirigeant cubain, le révolutionnaire
Fidel Castro n’avait pas manqué
dans une réflexion de traiter Clinton,
implicitement, de fieffé menteur : « ces
897 millions ne se voient nulle part »
avait-il écrit. Jusqu’à nos jours on ne
cesse de demander compte à Clinton ;
mais il faudrait aussi qu’on implique
Obama et Ban-Ki-moon qui l’avaient
sélectionné.
« Je ne peux vraiment pas
comprendre comment on a pu
collecter autant d’argent, donner la
responsabilité à un ancien président
américain et avoir ce résultat », a
déclaré tout récemment Mary Anastasia
O’Grady dans un article titré « Bill,
Hillary et la débâcle d’Haïti », publié
dans le Wall Street journal. Et c’est la
question que se pose plus d’un, surtout
les manifestants à la dernière manifestation
devant le Cipriani restaurant le
19 juin « Clinton, où est l’argent de la
reconstruction? »
Il ne faut pas oublier également,
qu’après le coup d’Etat de 1991, outre
l’occupation du pays, Clinton non
seulement imposa des sanctions économiques
qui détruisirent les industries
d’exportations commerçantes
d’Haïti, mais aussi exigea en échange
du retour d’Aristide d’exil que le gouvernement
de ce dernier abaisse la
taxe d’importation du riz américain de
50 % à seulement 3 %. Cette réduction
systématique du tarif douanier à
l’importation permettait au riz américain
de se vendre moins cher que
le riz haïtien, rendant par ainsi le riz
national tout à fait non compétitif.
Nous ne pouvons pas oublier le propre
aveu de Clinton: « Cette politique ne
fonctionne pas, ce fût une erreur que
j’ai commise…» avec pour résultat la
déstabilisation de toute la production
nationale haïtienne : du riz, du sucre,
du maïs, des vivres alimentaires en
général, de la volaille, des fruits, mais
aussi l’industrie de la confection des
chaussures, des vêtements, etc
Le coup de grâce de ce fils de colon
et colon lui-même à notre pays, a
été l’imposition de Joseph Michel Martelly
à la Haute Magistrature de l’Etat
haïtien afin de vendre complètement le
pays et de lui laisser faire ce que bon
lui semble dans l’économie haïtienne.
Ainsi est né le slogan présidentiel
« Haiti ouverte aux affaires »
C’est ce même Bill Clinton qui le
dimanche 29 juin en Haiti, a annoncé
« Nous sommes engagés à poursuivre
un développement économique sur le
long terme en Haïti » Il ajouta que « Le
modèle du Partenariat d’Initiative, qui
a connu un grand succès dans d’autres
pays, connectera des milliers de cultivateurs
à des approvisionnements de
haute qualité et les aidera à améliorer
leurs revenus ».
Au mois de Juin 2007, pour
mieux vendre son projet et amadouer
les naïfs, Bill Clinton voulut se faire
passer pour un progressiste en déclarant
que « Finalement, notre but est de
combler le fossé entre les pauvres et les
riches et de donner à tous la possibilité
d’avoir une vie meilleure ».
De quoi s’agit-il réellement
? Bill Clinton pour continuer à
piller le pays et à s’enrichir vient de
lancer en Haïti une chaîne logistique
d’entreprises du nom d’ « Acceso Peanut
Enterprise Corporation » (APEC).
Un projet du Partenariat d’Initiative
Clinton-Giustra, initiative de la Fondation
Clinton, fondée par l’ancien
Président et le philanthrope canadien
Frank Giustra. Une chaîne logistique
d’entreprises qui améliorera les moyens
de subsistance de plus de 12,000 petits
cultivateurs de cacahuètes en Haiti. Ce
Partenariat d’Initiative, fournira ses
services d’entrepôts à travers le Plateau
Central et les régions du Nord du
pays, facilitant une livraison de qualité
et la formation des cultivateurs, tout
comme le ramassage et le stockage sûr
des cacahuètes.
Selon le cofondateur du Partenariat
d’Initiative Clinton-Giustra «
L’Acceso Peanut Enterprise Corporation
est inspiré du succès des chaînes
logistiques similaires que nous avons
lancées en Amérique Latine et en Inde,
Distribution de kits alimentaires et de matériels de pêches aux pêcheurs
de la commune; et de plus, selon leur propagande, 500 mères profitent déjà
de leur programme « ti manmam cheri »
Par Mona Péralte
Ce mardi 1er juillet le premier ministre
Laurent Salvador Lamothe, et plusieurs
membres de son gouvernement étaient en
tournée à l’Ile-à-Vache dans le cadre de
leur programme bidon d’assistance sociale.
En réponse à cette visite de provocation,
les habitants ont érigé des barricades
de pneus enflammés pour dire non, seulement
non au projet de vendre le pays aux
multinationales étrangères dans le cadre
du projet « Destination touristique Ile-à-
Vache », mais libérer sans condition et le
plus vite possible le prisonnier politique
Jean Malthunes.
Les habitants de l’île ne souhaitent
ni être dépouillés de leurs terres, ni
se retrouver dans une situation, telle
qu’ils seraient obligés d’abandonner l’île.
Cependant pour les amadouer, Lamothe
s’est adonné à la distribution de kits alimentaires
et de matériels de pêches aux
pêcheurs de la commune; et de plus, selon
leur propagande, 500 mères profitent déjà
de leur programme « ti manman cheri ».
Ensuite le gouvernement a mis en
place un système d’eau avec l’installation
de 5 puits et bientôt l’adduction d’eau potable
pour alimenter et relier diverses localités
de la commune. 100 lampadaires
ont été installés sur un total de 150 et on
projette de transformer le Centre de santé
à Madame Bernard en un hôpital communautaire
de référence. Le Gouvernement
se lance donc à grandes enjambées dans
une campagne de se racheter auprès de
la population. Il promet aux gens l’octroi
gratuit d’actes de naissance sur l’île, un
projet qui sera piloté par le Ministre de la
Justice Jean Renel Sanon, de concert avec
illustrant une solution reproductible
avec le potentiel de réduire la pauvreté
globale ». Et de continuer : « Nous
sommes très enthousiasmés du potentiel
du projet en Haïti, non seulement
pour l’augmentation du rendement
et de la productivité, mais également
pour l’amélioration de la chaîne logistique
de la cacahuète en Haïti, afin que
celle-ci puisse répondre à la demande
croissante, sans avoir recours aux
importations. Nous sommes également
ravis d’avoir à nos côtés la Fondation
Carlos Sim dans cet investissement, reflétant
notre engagement commun en
faveur du développement économique
d’Haïti »
Mark Gunton, le PDG du partenariat
d’initiative Clinton-Giustra, pour
sa part a indiqué que « les cultivateurs
haïtiens sont désireux et capables de
travailler et cette initiative leur permettra
de devenir des acteurs compétitifs
dans un marché potentiellement prospère
»{….. }« Une approche orientée
[vers le] marché et [une] réduction de
le Bureau de la ministre déléguée à la promotion
de la paysannerie Marie Mimose
Félix.
En outre, une annexe du Tribunal
de Première Instance (TPI) des Cayes
vient d’être ouvert à Madame Bernard ; il
a été également annoncé la mise en place
d’un programme de crédit aux petites entreprises,
lequel bénéficiera, dans sa phase
pilote, aux petites commerçantes de l’île.
À cette fin, un marché communal sera
bientôt en chantier. Enfin, Lamothe s’est
rendu au Centre d’accueil Notre Dame des
Anges où sont pris en charge 78 enfants,
pour la plupart handicapés, abandonnés
ou orphelins de naissance. Il leur a promis
monts et merveilles, ainsi qu’une subvention
de 4 millions de gourdes et l’octroi
d’une allocation mensuelle d’aliments à
la direction de ce Centre en faveur de ces
enfants.
Selon ce que rapporte Alterpresse: «
Depuis le lundi 30 juin 2014, des pneus
enflammés sont érigés partout sur l’île,
pour protester contre le projet destination
touristique. C’est une catastrophe ! Nous
nous sommes mobilisés pour résister au
projet touristique gouvernemental, qui
n’augure rien de bon pour nous ! », clame
Ismaël Jean-Pierre, membre de Konbit
peyizan Ilavach (Kopi).
Pendant ce temps, Lamothe profite
pour se renforcer militairement afin
de terroriser la population et de la frapper
au moment opportun. Ainsi une unité
spécialisée de la Police nationale a été déployée
au commissariat qui vient d’être
réhabilité et doté de trois véhicules toutterrain
C’est la politique de la carotte et
du bâton. La population de l’île-à-Vache
doit rester vigilante pour continuer sa lutte
contre le projet d’expropriation en cours.
la pauvreté comme celle-ci, responsabilisent
ces cultivateurs à avoir une
source fiable de revenu et à subvenir
aux besoins de leurs familles, une solution
beaucoup plus durable que les
œuvres caritatives. »
Qu’est-ce qui alimente la campagne
poussant aujourd’hui Bill Clinton
agent des États-Unis à vouloir
jouer au bon apôtre pour le changement
avec une organisation voulant
combler le fossé entre les pauvres et
les riches ? Depuis quand les vautours
sont- ils devenus sympathiques du sort
des masses souffrantes, victimes de
leurs exploitations à outrance.
Tout ce que Clinton réalise en
Haiti fait certainement partie des objectifs
de la politique impérialiste américaine.
C’est également une tentative de
détourner l’attention de la population
et, plus important encore, d’ouvrir de
nouvelles portes afin de permettre au
pouvoir et aux compagnies américaines
de contrôler tout bonnement le
pays.
4
Haiti Liberté/Haitian Times
Vol. 7 • No. 51 • Du 2 au 8 juillet 2014
Tout est bien qui finit bien
Twa Fèy, Twa Rasin O!
Par Fanfan la Tulipe
Je connais un pays situé aux confins
du monde. Un grand intellectuel,
observateur avisé, le décrivait
comme «un singulier petit pays». Ce
pays est né d’une révolte d’esclaves
menée par un génie militaire doué
d’une fulgurante bravoure et d’une
audacieuse vision de créer une nation
authentiquement libre. Je connais
un pays où une haine de classe
a conduit une poignée de nantis à
un parricide lâche et odieux.
Depuis, ce pays, grand par
son épopée libératrice, petit par sa
géographie, a été la proie de deux
clans se livrant une bataille acharnée,
butée, insensée, implacable,
féroce, folle, absurde, pour accaparer
tout le pouvoir. Les uns se
disaient nationaux, les autres libéraux,
mais jamais ils ne s’intéressèrent
à la grande masse dont ils
avaient fait un «pays en dehors». Je
connais un pays très pauvre, et les
mieux avertis assurent qu’il a été
plutôt appauvri par des vautours
venus d’abord d’un Hexagone colonialiste,
ensuite d’un Oncle malveillant
au bec d’aigle et aux serres
multi-étoilées.
De bataille en chamaille, les
oiseaux de proie locaux se sont
pliés aux exigences des malfini
extérieurs pour transformer en un
enfer ce petit pays situé au bout du
monde. Sous des habits militaires
ou en faux-col, ils sont toute une
lignée de personnalités politiques
néfastes à avoir mystifié la majorité
pour mieux asseoir le pouvoir
et les privilèges exorbitants d’une
minorité rapace, cupide, égoïste et
mesquine.
Éventuellement, la maffia
politicienne locale encouragée et
protégée par ses tuteurs étrangers
accoucha d’un président, un
monstre en réalité, sous les dehors
rassurants d’un «petit médecin de
campagne», prétendu guérisseur
d’une maladie endémique dans ce
petit pays. Sous couvert coloriste,
l’un des deux clans au pouvoir
depuis dikdantan allait se livrer
à un furieux règlement de compte
avec ses rivaux historiques. En fait,
les sanglants excès du calamiteux
disciple d’Esculape allaient déborder
sur tous les secteurs de la nation.
Dévoyant la pensée de Jacques
Roumain, le docteur Mengele d’Haïti
pensait: la couleur n’est rien,
frappez-les de mort quelle que soit
la nuance épidermique, seul mon
pouvoir est tout.
Je connais un pays à l’autre
bout du monde qui pendant près
d’une trentaine d’années vécut
sous une chape de plomb. Comme
les habitants de ce pays se plaisent
à le dire: lors, plume ne grouillait.
Pour la première fois dans l’histoire
de ce «singulier petit pays»,
on vit des hommes encagoulés,
des «cagoulards», se livrer à des
actes ténébreux et carrément bestiaux.
Une journaliste fut violentée,
violée et laissée pour morte sur le
macadam. Des militaires assoiffés
de sang et de vengeance lançaient
des bébés pour les attraper avec
une baïonnette. La torture suivie de
liquidation physique était la norme
des assassins.
L’impensable était devenu
banal. Ainsi, deux jeunes étaient
exécutés aux abords d’un cimetière
sous les yeux atterrés d’écoliers,
leurs cadavres traînant au
soleil à titre d’avertissement et de
menaces à tout individu qui aurait
eu seulement l’idée de s’opposer à
la satrapie sous une forme sous une
autre. Dix-neuf militaires, proches
du reste du monstrueux président,
étaient fusillés froidement, brutalement,
sans forme de procès, sans
jugement les accusant de quelque
crime que ce soit, sous l’œil complice
de miliciens contrôlant les
tireurs du peloton d’exécution, des
officiers de l’armée.
Tout opposant, ouvert ou
«sous le châle», tout défenseur
des droits humains, tout religieux
dénonçant les horreurs de la tyrannie
était automatiquement assimilé
à un ennemi dangereux de l’ordre
politique en cours, sinon à un ennemi
de la nation. D’ailleurs, même
un cadavre pouvait être jugé dangereux
par le pouvoir. Et pour la première
fois dans l’histoire de ce petit
pays, toute une nation consternée,
révoltée, vit avec indignation et
horreur des militaires disperser les
funérailles d’un candidat à la présidence
défait aux urnes tandis que
la dépouille était subtilisée pour ne
plus être jamais revue.
Ce pays à l’autre bout du
monde, vous le connaissez aussi
bien que moi : notre chère Haïti.
Pour une fois, Martelly s’est comporté correctement : en effet,
il est allé rendre une visite de condoléances à Mme Manigat
Vous savez aussi de qui je parle
quand je fais allusion à ce monstre
qui a tenu toute une nation sous
une chape de plomb tandis qu’il
expédiait ad patres, après emprisonnement
et tortures, nombre de
ses meilleurs fils et filles, et forçait
des milliers d’autres à l’exil tout
en condamnant la majorité des
citoyens restés au pays à la portion
congrue : le ténébreux docteur
François Mengele Duvalier.
Ce n’est pas innocemment que
je viens d’évoquer l’époque noire
francisco-duvaliériste, sinistre,
ténébreuse, redoutable, épouvantable,
terrorisante, terrifiante, les
violences inouïes, les exécutions
sommaires, «tout un peuple affligé
de silence… la vie partout en veilleuse»,
les atrocités commises par
les Jean Tassy, les Ti Bobo, les Jean-
Claude Paul, les Franck Romain, les
Mme Max Adolphhe née Rosalie
Bosquet, Eloïs Maître, Roger Lafontant
et la multitude de sicaires et
tortionnaires au service d’un psychopathe.
Ce n’est pas innocemment
non plus que je viens de faire
allusion au rapt du cadavre de l’excandidat
à la présidence Clément
Jumelle durant ses funérailles.
Ai-je besoin de rappeler les
dérives, les graves entorses à la
démocratie et au droit de l’actuel
président Martelly, toutes restées
sans suite et passées comme lettre
à la poste ? Ai-je besoin de rappeler
l’assurance de plus en plus hardie
du chef de l’État à faire fi de tous
les indices, clairs, l’associant à
des comportements odieux, criminels,
sa famille, ses «conseillers»,
son entourage, particulièrement,
Calixte Valentin, Marc-Arthur Phébé,
Rodolph Jaar, Kiko Saint-Rémy,
sans oublier le ténébreux Woodly
Ethéart dit Sonson La Familia ?
Ai-je besoin de rappeler la disparition
hautement suspecte, depuis
le début du mois de Janvier 2014,
d’un ami intime du président Michel
Joseph Martelly, en l’occurrence le
trafiquant de drogue Evinx Daniel ?
Et à quoi je veux en venir ?
Ces rappels ont un parfum de
haute délinquance d’État, d’ambiance
duvaliériste pénale; et du
régime Martelly-Lamothe on doit
s’attendre à tout, car l’impensable
est devenu banalité : ainsi le président
Martelly accusé de recevoir
des dessous-de-table d’un sénateur
dominicain mafieux et qui s’en défend
mollement ; ce même président
qui entre, furieux, dans le cabinet
d’un avocat complice pour violenter
un juge que lui a amené perfidement
le doyen du tribunal de première
instance de Port-au-Prince, Me
Raymond Jean Michel; ce président
qui, publiquement, suggère à un
journaliste de se louer une chambre
dans l’intimité de laquelle il lui donnerait
les réponses à ses questions.
On peut s’attendre à tout de
ce président vindicatif, rancunier,
haineux, mesquin, petit, bas, plat,
miteux, calamiteux, borné, obtus,
bête, minable, bouffi de sot orgueil,
et sans aucun respect pour quoi
que ce soit, pour qui que ce soit,
sauf les «maîtres de sa queue» à
l’ambassade américaine et à Washington.
Son tempérament impulsif,
agressif, fougueux, irréfléchi, peut
le conduire à n’importe quelle gaffe,
n’importe quelle bêtise, n’importe
quelle énormité, n’importe quelle
bavure, n’importe quelle salissure,
et même, n’importe quel scandale.
Et j’en viens finalement au propos
de ce texte.
Le décès du professeur Leslie
Manigat a-t-il vraiment «consterné»
Martelly ? Un mec qui ne lit pas et
qui ne saurait avoir une idée précise
de l’envergure intellectuelle
du personnage décédé. Au-delà de
l’hypocrisie des déclarations obligées
sinon forcées de «sincères
condoléances», je craignais jusqu’à
ce dimanche 29 juin que Micky ne
soit assez mesquin pour ne pas accorder
des funérailles nationales à
l’homme d’État que fut Manigat ?
J’avais même frémi à l’idée qu’un
Roro Nelson, fier-à-bras du président
Martelly, fruste, rustre, brut,
et primitif comme on le connaît,
n’envisage, par une basse et puérile
stupidité, de faire un mauvais sort
aux funérailles de l’ex-président;
par exemple en se promettant
d’agresser «pour dent rire» tout RD-
NPiste qui aux obsèques du professeur
Manigat aurait le malheur de
le regarder de travers. Et je ne crois
pas exagérer. Ce serait alors un vrai
scandale.
Tout était possible avec Duvalier
et sa clique Ti Boboïste, et tout
est possible avec le néo-duvaliériste
Martelly et sa cohorte de souflantyou
Roronelsonistes, coriaces,
bornés et méchants. Heureusement,
ce lundi 30 juin j’ai appris que Martelly,
pour une fois, s’est comporté
correctement : en effet, il est allé
rendre visite à la famille Manigat.
Et le président décédé aura droit à
des funérailles nationales. À titre
préventif, Micky, lui, devra demander
au bon docteur Harrison Ernest
de faire une piqûre calmante à
Nelson pour que l’animal ne prenne
le mors aux dents aux obsèques de
Manigat. Et tout se passera bien.
Après les funérailles, on
pourra dire comme les Allemands :
ende gut, alles gut ; et comme les
Français : tout est bien qui finit
bien.
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Vol. 7 • No. 51 • Du 2 au 8 juillet 2014 Haiti Liberté/Haitian Times 5
Kwonik Kreyòl
Ile-à-Vache: Laurent Lamothe debake pou mete peyizan yo deyò
Laurent Salvador Lamothe ak minis touris la Stephanie Villedroin
Samdi 28 jen pase a, Premye
minis Laurent Salvador Lamothe
debake nan zile Ile-à-Vache ak yon
lame nèg ak gwo zam fannfwa pou
l al mete peyizan yo deyò sou ti
moso tè yo. Li te pote kèk sak diri
pèpè pou distribye bay peyizan yo,
ki te move kou konng. Lamothe te
pwomèt peyizan yo, lajan pou yo fè
komès, konstriksyon yon ayewopò,
lekòl, Lopital yon fason pou l te ka
pran zile a pou l konstwi yon zòn
franch touristik ak gwo kokennchenn
otèl pou kolon yo ak okipan
yo vin pran plezi yo, fè trafik dwòg
la pi byen nan zòn sid la.
Anyen pa janm fèt, se sèl
yon komisarya yo konstwi pou yo
ka ranfòse kò ame yo nan zile a.
Pandan Premye minis la debake
ankachèt pou vin mete peyizan yo
deyò sou tè yo, menm ti gout dlo
abitan yo pa ka jwenn pou yo bwè,
yo koupe dlo peyizan, se sèl kote
ki gen otèl yo ki gen dlo. Aprèsa se
Okay pou moun yo al chache ti gout
dlo, selon responsab Konbit Peyizan
Ilavach (KOPI), Kenol Alexis,
ki t ap reyaji sou sitiyasyon tèt chaje,
peyizan yo ap viv nan zile a. Se
yon veritab kouvrefe Premye minis
lan vin enstale nan zile a, zam yo
pwente sou peyizan yo, y ap mache
ak yon jijdepè pou arete militan k ap
pwoteste kont plan lanmò a.
Peyizan yo bò kote pa yo,
pa t pè yo te boule kawotchou,
bare wout, manifeste kont prezans
Premye mafia Lamothe nan zile a.
Kenol fè konnen Premye mimi an
achte konsyans preske tout moun
nan zile a ak zòn Sid, kouwe: pastè,
pè, palmantè yo ak yon bon pati
nan laprès la, òganizasyon dwa
moun yo elatriye pou yo pa pale
sou dosye Ilavach. Li pwofite dewoulman
koup mondyal foutbòl la
pou l vare sou tè peyizan yo nan
zile a. Li lanse yon apèl bay òganizasyon
dwa moun k ap defann enterè
pèp la nan nivo nasyonal kou
entènasyonal pou yo vin foure je
gade sa k ap pase nan zile a jounnen
jodi, kote dwa peyizan yo pa respekte,
kote pouvwa tètkale ap marinnen
tout kalte konplo kont peyizan
yo. Kenol Alexis lanse yon apèl tou
bay tout lòt peyizan ki viktim anba
men pouvwa reyaksyonè ak tizanmi
Martelly-Lamothe la, pou mete
tèt yo ansanm pou bloke pwojè yo
genyen pou mete peyizan yo deyò
sou ti moso tè yo nan peyi a, menm
jan y ap mache kraze kay moun yo
nan Pòtoprens epi mete kanpe yon
politik tòl wouj nan peyi a.
Papa polisye Jean Maltunes
Lamy kontinye mande liberasyon
pitit li, ki fèmen nan prizon depi
mwa fevriye 2014 la, poutèt li te
mete l bò kote peyizan yo ki t ap
revandike dwa yo genyen pou viv
sou tè yo nan zile a. Li fè konnen
pitit li a pa yon kidnapè, li pa
yon dilè dwòg, se poutètsa menm
yo mete l nan prizon. Si l te konn
bwote dwòg ba yo, al fè kidnapin
pou yo, yo pa t ap mete l nan prizon.
“Mwen te pase anpil mizè
pou m te fè edikasyon pitit mwen,
Jean Maltunes pou l te ka vin sèvi
popilasyon an. Men li t ap fè travay
li, Lamothe arete l al fèmen l
nan prizon. Sa a sanble tèt koupe
ak zak tonton makout Duvalier yo.
Se nan epòk lane 57 yo nou tounnen
ankò, se makout yo ki retounen
sou pouvwa a pou vin konmèt tout
kalte enjistis sou pèp la. Se sa k fè
nou jwenn legliz, laprès, boujwagrandon
yo ak gwo peyi enperyalis
yo, tankou : Etazini, Lafrans, Kanada
ak Oganizasyon mondyal yo ak
rejyonal yo, kouwè : ONU, OEA,
UNION EUROPEENNE elatriye k ap
fè konplo kont peyi a ak kont pèp
ayisyen an’’
N ap raple, aprè enfòmasyon
k ap sikile nan peyi a, pouvwa tètkale
Martelly-Lamothe la gen yon
Laurent Salvador Lamothe
pwojè pou l mache pran tout tè ki
bò lanmè yo, sitou sa ki nan zile
yo nan peyi a. Lidè peyizan Papay
la, nan Plato Santral la, Chavannes
Jean-Baptiste déjà di peyizan yo file
manchèt yo mete la, pou yo moun
k ap vin mete yo deyò sou moso tè
yo. Nan sans sa a, anpil moun déjà
prevwa pouvwa tètkale a, k ap kale
tèt pèp ayisyen ap prepare yon gè
sivil nan peyi a lè l ap atake peyizan
yo sou tè. Pwojè pou mete peyizan
yo deyò sou tè yo se kontinite
plan lanmò politik neyoliberal la,
ki te touye kochon kreyòl peyizan
yo, ki te reprezante kanè bank yo,
nan lane 80 yo, kraze pwodiksyon
nasyonal la sou rejim militè makout
yo, privatize antrepriz piblik yo sou
rejim defakto Alexandre-Latortue
ak sou 2 manda Rene Préval yo, fè
goud la tounen zorèy bourik, mare
peyi a nan pye tab enstitisyon finansyè
entènasyonal yo tankou
: FMI, BANK MONDIALE, BID ak
UNION EUROPEENNE. Li revi tou
likidi rès ti resous peyi a bay nouvo
kolon yo ak gwo peyi enperyalis yo
epi lage peyizan yo ap mache 2 bra
balanse nan peyi a.
Altènativ yo genyen se : antre
nan gran vil yo pou al travay
nan faktori soutretans yo pou yon
ti bouda monnen, ki redui yo nan
yon fòm mandisite, al vann pwodui
gwo konpayi miltinasyonal yo,
tankou : DIGICEL, NATCOM, BRAS-
SERIE NATIONALE elatriye ou byen
pwodui konpayi transnasyonal yo
ki tabli nan Repiblik Dominiken.
Anpil nan Ayisyen yo denatire yo
sètoblije travèse fwontyè a pou
al pran imilyasyon lakay vwazen
oubyen pran kanntè pou wè si
yo ta ateri nan peyi Etazini ak lòt
peyi nan Karayib la. Jounen jodi an
pwojè sa a vin transfòme pwodiktè
yo an senp jounalye. Altènativ la
pou viktim politik neyoliberal yo
: se òganize yo, mobilize nèt ale,
kontinye fè rezistans kont plan lanmò
sa a jiskaseke yo rive dechouke
makout sa yo sou pouvwa a, k ap fè
tout kalte konplo pou vann peyi a.
Konbit Solèy leve onore 4 jèn nan Site Solèy
Konbit Solèy leve, se yon mouvman
ki pran nesans depi 25
jen 2011 ki regwoupe plizyè sektè
ak òganizasyon nan Site Solèy la,
ki repoze sou fòs ak kapasite moun
nan kominote a, Y ap travay pou fè
ranfòsman nan lapè ak chanjman sosyal
nan komin site solèy. Sousa depi
plis pase 3 lane inityativ sa a, etabli
nan kominote a, Moun site solèy
retwouve yo anpil nan mouvman sa
a, parapò avèk liy yo kenbe pou fè
enpak osinon enfliyans pozitif pou
valorize ak ranfòse kapasite moun k
ap viv nan Site Solèy.
Mirak la ! Se paske aprè plis
pase 15 lane, sosyete a ansanm ak
otorite leta yo, pi fasil jwenn plis enterè,
pou fè bèl pwomosyon sou nivo
mizè ak pèsepsyon negatif sa yo
tankou : Chimè, Vòlè, Bandi, Move
zafè osinon Kidnapè sou tout moun
k ap viv nan ominote a, poutan ki
pa janm vre. Men ansanm, nou rive
travay, kolekte fòs pou rive fè kominote
nasyonal la ak entènasyonal la
konprann , apati dat ki te jedi 25 jen
2014 la, nan apre midi, gen 4 jèn ki
onore pami plizyè santèn lòt pou
sakrifis, onètete yo ak entegrite yo
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ak nanm 4 jèn sa yo, nan Site Solèy,
ki se yon aksyon etènèl, kote y ap
konprann popilasyon an gen je sou
yo, epi konprann bon travay y ap fè
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Daniel Tercier & Wendel Polynice
6
Haiti Liberté/Haitian Times
Vol. 7 • No. 51 • Du 2 au 8 juillet 2014
Perspectives
Une insécurité programmée et bien orchestrée!
Par Thomas Péralte
L
’insécurité qui s’abat sur Haïti ces
derniers temps a pris plusieurs
formes. Elle est constamment alimentée
par le gouvernement Martelly-Lamothe
pour créer une psychose de peur
dans le pays. Dans divers quartiers
populaires de la zone métropolitaine
de la capitale des individus lourdement
armés sèment le deuil et la panique. Le
rapport de l’Organisation de défense
des droits de l’homme, Justice et Paix
fait état de 202 morts au cours du
premier trimestre de l’année en cours.
Selon les responsables de l’Hôpital de
l’Université d’Etat d’Haïti (HUEH),
couramment appelé Hôpital général, 67
cadavres ont été enregistrés du 1er au
15 juin dernier. Pour les habitants de la
3e circonscription de Port-au-Prince où
deux gangs armés s’affrontent quotidiennement,
56 morts ont été recensés et
38 blessés ont été conduits à l’hôpital.
D’autres cadavres ont été découverts
un peu partout dans la banlieue de
Port-au-Prince et même au sein de la
garde-à-vue d’un Tribunal de Paix.
On se pose la question: qui a
fourni des armes automatiques neuves
à des gangs ? Pour qui travaillent les
chefs de gangs qui circulent dans des
véhicules à vitres teintées et plaques officielles
? A qui distribue-t-on les armes
achetées au début de l’année en Israël
par le gouvernement Laurent Lamothe
?
De toute façon, les habitants de
Grand-Ravine, banlieue Sud de la capitale,
accusent le gouvernement Martelly-Lamothe
d’être responsable du phénomène
d’insécurité qui règne dans
la zone depuis un certain temps. Selon
les habitants de la zone, deux gangs
armés s’affrontent : le gang de Grand-
Ravine ayant à sa tête un certain Tikenken,
qui travaille pour le gouvernement
Lamothe. On l’a vu, il a ses entrées et
sorties à la Primature. Il circule dans
un véhicule de marque Nissan Petrol à
vitres teintées. On l’a vu également au
Parquet de Port-au-Prince, venu libérer
ses frères d’armes arrêtés. Et, le gang
dénommé Base Pilate opérant à la 2e
avenue Bolosse, Portail-Léogane dirigé
par des policiers, dont l’un est surnommé
Pèdi, résidant à la ruelle Jules et
l’autre,Tifrè, habitant à la 2e avenue.
La situation est très tendue dans
les zones de Martissant, particulièrement
à Ti Bois, Grand-Ravine, 5e Avenue
Bolosse et Portail Léogane, où
des bandits armés en fureur font la loi
depuis plusieurs jours. Tirs nourris et
sporadiques, des barricades de pneus
enflammés, panique totale: c’est en peu
de mots, la situation qui se développe
dans ces quartiers. Des rafales d’armes
automatiques, jets de pierre, confrontations
entre groupes armés rivaux,
circulation automobile piétonne au ralenti,
élèves qui regagnent leurs centres
d’examens complètement paniqués,
activités socio-économiques un peu
paralysées, riverains, pères et mères de
famille aux abois.
Selon des riverains, les hostilités
entre des groupes armés rivaux se
sont déclenchées, suite au décès d’un
nommé Sonson, au niveau de Portail
Léogane. Cet individu dont les funérailles
ont été chantées, ce mercredi
matin, aurait été tué par balles dans des
circonstances douteuses, engendrant
ainsi la colère de ses amis, selon ce que
ces derniers ont témoigné.
Les habitants de la localité dite
Titoune à Grand-Ravine ont réagi suite
à une journée de tension du mercredi
25 juin dernier : « Les bandits armés de
la 2e avenue nous envahissent ici. Ce
sont des partisans de Lochard. Ils ont
accompagné des policiers pour monter
à Grand-Ravine. C’est un complot de
Base Pilate et des policiers pour venir
nous asséner de coups, voler nos commerces.
Nous ne pouvons pas circuler
librement. Nous ne pouvons pas aller
au centre-ville pour mener nos activités
commerciales. Nous sommes pris en
otage par les bandits des avenues Bolosse.
Nous ne pouvons passer ni à la
2e avenue ni à la 5e avenue. La police
a reçu l’ordre des bandits, elle ne fait
rien pour libérer le passage.
«Nou pa ann afè ak okenn
moun. Poukisa y ap pèsekite nou
konsa ? Leta (gouvènman an, lapolis,
lajistis, depite PSP yo, senatè palè
nasyonal yo) konnye a se yo k ap fè
tout bagay ki pa bon», a déclaré une
dame septuagénaire avec des larmes
aux yeux. Les lieux étant identifiés,
les chefs de gangs sont connus de tous
et les habitants sont prêts à coopérer.
Pourquoi la Police tarde à intervenir ?
La raison est simple, les gangs opèrent
pour le compte du gouvernement
Martelly-Lamothe. Alors que le porteparole
du Premier ministre, Michel
Brunache a eu le toupet de pointer du
doigt un autre secteur politique qui, ditil,
est derrière la montée de l’insécurité
dans le pays.
En 2006, le nom de Michel Brunache,
chef du cabinet du Président de
facto d’alors, Alexandre Boniface, son
gendre, était cité dans la disparition des
tableaux et d’autres objets précieux au
Palais national. Il faut signaler également
que d’autres objets précieux récupérés
dans un bateau à l’Ile-à-Vache
auraient été retrouvés à la résidence de
Les habitants de Grand-Ravine, banlieue Sud de la capitale, accusent
le gouvernement Martelly-Lamothe d’être responsable du phénomène
d’insécurité qui règne dans la zone depuis un certain temps
Martissant, particulièrement à Ti bois, Grand’Ravine, 5e Avenue Bolosse
et Portail Léogane, des tirs nourris et sporadiques, barricades de pneus
enflammés, la panique totale : c’est en peu de mots, la situation qui se
développe
celui-ci à Miami. Son nom a été également
cité dans une affaire louche
de gaz au Palais national. Il aurait été
de mèche avec son confrère Osner H.
Févry. On se souvient de vous Michel
Brunache !
Par ailleurs, le mardi 24 juin
2014, Prenel Azor, un prévenu, a été
retrouvé mort durant une garde-à-vue
au Tribunal de Paix de la section Sud de
la juridiction de Port-au-Prince. Attendant
son jugement, il était accusé d’un
“vol domestique”. Il était aux ordres de
la justice. Sa concubine, Mylove Jean,
qui ne peut se consoler de la triste nouvelle
a fait savoir qu’ils ont habité à
Grand-Ravine; son compagnon a été
arrêté à la 2e avenue Bolosse. Il était
un porteur au centre-ville. Il était en
bonne santé et il a laissé derrière lui
une femme enceinte et deux autres enfants
en bas âge. « Arrivée au Tribunal,
on m’a demandé mille (1,000) gourdes
pour me donner un papier avant de
transporter le cadavre à la morgue. Je
demande justice pour mon concubin.
On l’a assassiné dans le tribunal, c’est
injuste ! » a-t-elle déclaré.
La mort suspecte du pauvre Prenel
Azor au sein d’un tribunal n’est pas
restée indifférente aux yeux de l’Office
de la Protection du Citoyen (OPC) que
dirige Madame Florence Elie. Dans une
note de presse datée du 25 juin 2014
et rendue publique le même jour, elle
demandait aux autorités judiciaires de
diligenter une enquête dans le but de
faire le jour sur ce drame.
Voici donc la teneur de cette note
: « L’Office de la Protection du Citoyen
a appris par voie de Presse la mort du
prévenu Prénel AZOR à la Garde à Vue
du Tribunal de Paix, section Sud de la
Juridiction de Port-au-Prince le 24 Juin
2014 entre approximativement 9h
30AM et 10h30 AM.
L’OPC prend acte de la déclaration
d’un greffier et d’un juge suppléant
du Tribunal susdit, que le jeune AZOR
étant accusé de vol domestique, a utilisé
sa chemise et s’est servi d’un tonneau
en métal servant à stocker de la
gazoline, entreposé dans sa cellule pour
se suicider. L’OPC constate que l’espace
destiné à garder à vue les prévenus à
ce Tribunal est inapproprié et ne tient
pas compte des conditions minimales
d’aération et de sécurité.
L’OPC déplore la lenteur et les
faiblesses profondes d’un système qui
n’arrive pas à prendre ses responsabilités
dans la distribution d’une justice
saine, impartiale et respectueuse des
délais de procédure, alimentant ainsi
le terrible fléau de l’impunité qui sévit
depuis trop longtemps dans notre pays.
L’OPC estime que l’Etat a le devoir
de protéger tout citoyen en particulier
ceux qui sont privés de liberté.
Quand on sait que le Droit à la Vie est
garanti par la Constitution de 1987 en
son article 19 : « L’Etat a l’impérieuse
obligation de garantir le droit à la vie, à
la santé, au respect de la personne humaine,
à tous les citoyens sans distinction
», conformément à la Déclaration
Universelle des Droits de l’Homme en
son article 3.
L’Office de la Protection du Citoyen
profite de cette triste circonstance
pour envoyer ses sympathies à la
famille du Prévenu défunt. Considérant
que tout citoyen a droit à une protection,
l’OPC exhorte, une fois de plus,
les autorités judiciaires à intensifier
leurs efforts pour diligenter une enquête
afin que lumière soit faite autour de ce
drame. »
Voilà la situation de choc créée
par le pouvoir tètkale après celle du
goudougoudou provoquée au centreville
par ce régime anti-peuple. La
démolition arbitraire des maisons du
centre-ville et l’insécurité grandissante
alimentée par le pouvoir néo-duvaliériste
sont des stratégies sciemment
élaborées pour masquer l’échec du
gouvernement Martelly-Lamothe. Ce
gouvernement, qui fait sa réputation
dans le mensonge, la propagande inutile,
la corruption, l’immoralité, la persécution
politique, la terreur dans les
Suite à la page (19)
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Vol. 7 • No. 51 • Du 2 au 8 juillet 2014 Haiti Liberté/Haitian Times 7
Perspectives
Bataille pour l’Île-à-Vache:
Interview avec Jérôme Genest de KOPI
Par Dady Chéry
L
’Organisation des agriculteurs de
l’Île-à-Vache (KOPI, ou Konbit
Peyizan Ilavach) a été à l’avant-garde
d’une lutte entre la branche exécutive
du pays et les habitants de cette île agricole
de 52 kilomètres carrés au sud
d’Haïti. Le conflit a commencé après un
décret de l’administration qui a déclaré
que l’Île-à-Vache deviendrait une
zone de développement touristique et
d’utilité publique. Entre autre, ce décret
a retiré l’île de la gouvernance locale et
l’a mise directement sous le contrôle
du Ministère du Tourisme du gouvernement
central. En effet, les membres
de l’exécutif restent accusés d’avoir un
intérêt financier et personnel dans l’île
et ses revenus potentiels en tant que
destination touristique. Le conflit entre
les habitants de l’île et l’administration
Martelly-Lamothe, mise en place
par Clinton, a été exacerbé par le refus
du gouvernement de consulter la
population sur la façon de développer
l’île. La colère a explosé chez les habitants
quand ils ont découvert, par
fait accompli, que la mise en œuvre
du projet touristique était en cours par
l’apparence du personnel d’arpentage
tout autour de l’île et d’une entreprise
de construction dominicaine, Ingenieria
Estrella.
Depuis l’apparition initiale des
équipes de construction en Septembre
2013, des champs de mangroves
ont été coupés, une route trop large,
traversant l’île de l’est à l’ouest a été
ébauchée en massacrant la seule forêt
de l’île, et des fouilles ont commencé
sur une côte vierge pour un port qui
accueillerait les navires de croisière:
tout ceci, ironiquement au nom de
l’écotourisme et sans aucune compensation
pour les propriétaires. Les
discussions entre la ministre du tourisme
et les habitants, qui ont boisé
l’île et on fait l’élevage et la pêche
durable depuis un siècle, les ont laissé
peu informés, frustrés, et convaincus
qu’ils seraient expulsés pour créer de
l’espace pour des touristes riches. Pour
aggraver encore les choses, la réponse
du gouvernement à une série de manifestations
pacifiques et des actions
pour bloquer la construction, dirigées
par KOPI, a été de remplacer le gouvernement
local par des amis de Martelly,
introduire une grande présence
policière et paramilitaire, et arrêter le
vice-président du KOPI, Jean Matulnes
Lamy. M. Lamy a été emprisonné sommairement,
sans procès, au pénitencier
national infâme d’Haïti depuis le 25
Février 2014, et la police sur l’île est
accusée maintenant de nombreuses
violations des droits de l’homme.
News Junkie Post a récemment
fait le point avec Jérôme Genest, membre
du KOPI pour une discussion sur
l’histoire de l’Île-à-Vache, une mise à
jour de la situation sur l’île, et les idées
de KOPI sur la façon de préserver la
beauté et la culture de l’île, et obtenir
la libération de Jean Matulnes Lamy.
Dady Chéry : Merci pour cette
interview, M. Jérôme Genest. En tant
que représentant de KOPI, pourriez
vous dire à nos lecteurs quelle est la
population de l’île qui détient des dons
ruraux et des droits de fermage?
Jérôme Genest : En 1950, sous
le règne de Papa Doc/François Duvalier,
des terres furent données à 300
familles sur l’Île-à-Vache, environ 40
pour cent de la population. Avant cela
les habitants payaient des droits de location,
mais les taxes furent abolies et
les habitants exonérés de droits autant
qu’ils cultivaient la terre. En 1990-91,
Les filets de pêche ont souvent des mailles trop petites et donc attrapent
aussi des petits poissons.
Le KOPI a demandé à rencontrer le Président Martelly, car ce serait lui
qui empêcherait la libération de Matulnes, emprisonné, rappelons-le,
sans accusation depuis plus de 3 mois.
avec la construction de l’hôtel Port
Morgan, Didier Boulard, le propriétaire,
se vit imposer des taxes. En ce moment
à l’Île-à-Vache, les habitants ne paient
pas d’impôts fonciers.
DC : Les dons ruraux et les droits
de fermage qui ont été donnés par l’État
dans les années 1950: Étaient ce la
plupart pour des terres de la côte?
JG : Les terres données sous le
gouvernement de François Duvalier se
situaient un peu partout sur l’île et pas
seulement sur les côtes.
DC : Comment se font l’agriculture
et l’élevage sur l’Île-à-Vache?
JG : Les méthodes d’agriculture
sont toujours archaïques. Il n’y a pas
de machinerie agricole. Tout se fait à
la main ou à l’aide de bœufs. Cependant
il y a des techniciens agricoles qui
cultivent des parcelles de terres et qui,
avec leurs connaissances, tentent de
maximiser et de diversifier les cultures.
DC : La Ministre du Tourisme
s’est plainte que les filets de pêche utilisés
par les pêcheurs de l’île sont inacceptables.
Comment se fait la pêche en
Île-à-Vache?
JG : Les filets de pêche ont souvent
des mailles trop petites et donc attrapent
aussi des petits poissons. Il y a
un effort de sensibilisation à ce propos
auprès des pêcheurs afin de les inciter à
utiliser des filets à plus grosses mailles
et ainsi préserver la ressource en laissant
échapper les plus petits poissons.
N’oublions pas que les pêcheurs
sont souvent très pauvres et pratiquent
le plus souvent une pêche [de
survivance], servant à les nourrir. Ils
pêchent donc avec le matériel qu’ils
ont, ils n’ont pas toujours les moyens
d’acheter du matériel plus adéquat ou
conforme à des normes. Au lieu de les
blâmer, nous devrions les aider.
DC : Le gouvernement a dit qu’il
lui faudra 12 plages pour son projet
touristique.
JG : L’île-à-Vache compte 10
plages au total. Si le gouvernement
prend possession de toutes celles-ci
pour son plan touristique, il ne restera
plus d’accès pour les pêcheurs et la
population en général.
En ce moment les pêcheurs continuent
de pêcher comme ils l’ont toujours
fait. On ne sait toujours pas ce qui
adviendra après la mise en place du
projet.
DC : Jean Matulnes Lamy a dit,
dans une interview a la radio, que la
ministre du tourisme veut prendre des
plages à partir de Grand Sable, puis
en suivant la côte ouest et vers le sud,
jusqu’à Skannot. Seraient-ce toutes les
plages de l’île?
JG : Les communications avec
le Ministère du Tourisme sont pratiquement
nulles, donc les habitants ne sont
pas trop au courant. Il est impossible
de savoir précisément ce qui se fera, où
et quand. Les habitants sont les derniers
informés. Mais dans le plan initial
toutes les plages étaient accaparées
pour des constructions de bungalows
ou d’hôtels.
DC : Qu’est ce qui a été rasé sur
l’île par les travaux de construction et
qu’y avait-il avant?
JG : La zone de construction de
la piste pour l’aéroport a enlevé à la
population un endroit commun que l’on
pourrait qualifier de surplus, d’enrichissement
pour la population. Je m’explique:
dans cette zone il y avait jadis
des abeilles, on cultivait des légumes
(par exemple, manioc, patates) il y
avait des arbres fruitiers et même des
champignons (djon-djon). C’était aussi
un endroit de pâturage pour les moutons
et les chèvres. C’était, en bref, un
endroit où les gens pouvaient cultiver et
récolter en plus de ce qu’ils cultivaient
sur leurs terres. Cela leur permettait un
surplus bien apprécié.
La construction de la route, qui
traverse l’île d’est en ouest, pour permettre
le transport éventuel de matériel
et de touristes depuis l’aéroport et la
future marina de Madame Bernard, a
non seulement empiété sur des terrains,
mais aussi endommagé des maisons
dont certaines se sont retrouvées tout
au bord de la route et d’autres encore
dont les fondations ont été ébranlées
et endommagées par les vibrations des
grosses machines utilisées pour la construction.
De plus bon nombre d’arbres
fruitiers comme des manguiers, des
cocotiers, des citronniers et des avocatiers
ont été abattus ou abîmés durant le
processus. Et bien sûr, sans aucun dédommagements
pour les agriculteurs.
DC : Il y a aussi le projet pour un
terrain de golf de 18 trous, des villas,
cafés et restaurants. Ces projets, ont ils
le soutient de la population?
JG : Les gens bien informés, et
c’est l’un des rôles du KOPI, sont contre
le projet tel que présenté.
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Hollywood, FL 33021
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L’emplacement du futur terrain
de golf est un des endroits les plus fertiles
de l’île où sont cultivés de nombreux
légumes dans une terre riche et
productive. Ce serait une grande perte
pour les habitants.
On veut construire, et on a commencé
à draguer pour ce fait le fond de
la mer, une marina à Madame Bernard
pour accueillir de gros bateaux. Cela
encore exclusivement aux touristes et
non aux petits bateaux qui viennent
des Cayes pour le marché hebdomadaire.
L’île-à-Vache est habitée dans
toutes ses parties. Bien sûr, quand on
fait un survol en hélicoptère on ne perçoit
pas toujours toutes les habitations
qui sont bien intégrées à la nature. Ce
sont de petites “cayes,” des maisons
basses. Qu’adviendra-t-il des habitants
avec la construction de villas? On devra
nécessairement les déplacer. Où irontils?
Comment calculera-t-on leurs dédommagements?
Nous ne possédons
aucune information à ce sujet. Les
délogés perdront non seulement leurs
terres, mais leur milieu de vie et leur
gagne-pain.
DC : Déjà, la zone de l’aéroport
a été dégagée, et le port est en train
d’être creusé. Ce genre de dégâts est
presqu’impossible à réparer. Dans ce
sens, le temps n’est pas de votre côté. Est
ce que KOPI ou d’autres organisations /
ou personnes sont en train de formuler
un plan de développement alternatif
pour l’île?
JG : Il existe un plan de développement
alternatif, élaboré par “Architecture
for Humanity,” mais ce plan
n’a pas été retenu par le gouvernement
haïtien. Et puis, comment peut-on proposer
un plan alternatif, si on ne sait
pas ce que comporte le plan actuel?
DC : M. Genest, les responsables
du KOPI ont dit qu’ils accueillent le
développement mais voudraient un
autre type de développement. Qu’en
pensez vous?
JG : Le KOPI prône un Éco-
Tourisme qui permettrait de préserver
la nature de l’île tout en étant inclusif
et qui pourrait être réellement profitable
à toutes les classes de la population,
pas seulement aux hôteliers. Un plan
de tourisme écologique pourrait, sans
exclure quelques hôtels plus luxueux,
offrir des gites et des restaurants gérés
par des île-à-vachois, ce qui aiderait directement
l’économie locale. Pourquoi
ne pas aider les gens à monter des commerces
qui respecteraient la culture et
l’ambiance unique de l’île?
Il y a des terrains moins exploités
qui peuvent aussi servir à la construction
d’infrastructures.
Mais le plan tel qu’il est prévu
Suite à la page (16)
Dr. Kesler Dalmacy
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Brooklyn, New York 11226
Tel: 718-434-5345
Le docteur de la
Communauté Haïtienne
à New York
8
Haiti Liberté/Haitian Times
Vol. 7 • No. 51 • Du 2 au 8 juillet 2014
This Week in Haiti
Revolution vs. Counter-Revolution
by Berthony Dupont
This week, the United States of
America will celebrate the 238 th
anniversary of its Declaration of Independence.
“On July 4th, 1776, a small
band of patriots declared that we were
a people created equal, free to think
and worship and live as we please,
that our destiny would not be determined
for us, it would be determined
by us,” said U.S. President Barack
Obama at a White House ceremony last
year. “At that time in human history,
it was kings and princes and emperors
who made decisions. But those patriots
knew there was a better way of doing
things, that freedom was possible, and
that to achieve their freedom, they’d
be willing to lay down their lives, their
fortune and their honor. And so they
fought a revolution.”
This is the misleading version of
United States history that every American
school-child learns. But this myth
has been exploded by historian Gerald
Horne with his new book “The Counter-
Revolution of 1776: Slave Resistance
and the Origins of the United States of
America,” published two months ago by
New York University Press.
“We should understand that July
4th, 1776, in many ways, represents a
counterrevolution,” Dr. Horne explained
in an interview about the book on Jun.
27 with the program Democracy Now.
“That is to say that what helped to
prompt July 4th, 1776, was the perception
amongst European settlers on the
North American mainland that London
was moving rapidly towards abolition.
This perception was prompted by the
‘Somerset’s case,’ a case decided in London
in June 1772 which seemed to suggest
that abolition, which was going to
be ratified in London itself, was going
to cross the Atlantic and basically sweep
through the [North American] mainland,
thereby jeopardizing numerous
fortunes, not only based upon slavery,
but the slave trade.”
It has often been noted that the
“unalienable Rights” of “Life, Liberty
and the pursuit of Happiness” demanded
by the slave-owner and principal Declaration
of Independence drafter Thomas
Jefferson did not extend to the 500,000
As Prime Minister Visits,
Ile-à-Vache Residents Demonstrate
Port-au-Prince, July 1, 2014
[AlterPresse] --- While Prime Minister
Laurent Salvador Lamothe and several
members of his cabinet were on Ilea-Vache
(South) to initiate a dialogue
with the island’s residents, barricades of
burning tires were erected on Monday,
Jun. 30, 2014, in protest against the
"Ile-à-Vache Tourist Destination" project,
according to information obtained
by AlterPresse.
The Prime Minister wanted to
hold a meeting with representatives of
the island’s 26 townships. But only a
hundred people came to the meeting,
witnesses said.
Since January 2014, a tense
situation has prevailed on Ile-à-Vache.
Rumors and speculation talk about possible
relocation of the population and
probable expropriation of landowners.
The island’s residents do not wish
to be stripped of their land or to find
themselves in a situation where they
would be forced to leave the island.
The continuation of the plan envisaged
by the government for Ile-à-
Vache seems to stoke the anger of the
people protesting on the island.
"Since this morning (Jun. 30),
tires have begun burning all over the
A female slave being branded. “1776 can fairly be said to have eventuated
as a counter-revolution of slavery,” writes historian Gerald Horne
in a new book.
African slaves who made up about 20%
of the 2.5 million people inhabiting the
13 break-away colonies. It did not apply
to women either.
But Dr. Horne’s book illustrates
how this exclusion was not the result of
simple oversight or opportunist hypocrisy.
“1776 can fairly be said to have
eventuated as a counter-revolution of
slavery,” Dr. Horne writes in his book.
“ Defenders of the so-called Confederate
States of America [during the U.S. Civil
War] were far from bonkers when they
argued passionately that their revolt
was consistent with the animating and
driving spirit of 1776.”
Indeed, one understands better
the reproach that the American founding
fathers made “to our British brethren” in
their Declaration of Independence. “We
have warned them from time to time of
attempts by their legislature to extend
an unwarrantable jurisdiction over us.”
Their principal concern: that slavery and
the slave trade would be outlawed.
The birth of Haiti, the second independent
nation of the Western Hemisphere,
stands in stark counterpoint to
that of its northern neighbor. It was a
true revolution, aimed at forever ending
slavery, not preserving it.
Consider the words pronounced
by General Jean-Jacques Dessalines on
Jan. 1, 1804 in the city of Gonaïves:
“It is not enough to have expelled the
Radio Vwa Klodi Mizo
[French] barbarians who have bloodied
our land for two centuries; it is not
enough to have restrained those everevolving
factions that one after another
mocked the specter of liberty that France
dangled before you. We must, with one
last act of national authority, forever assure
the empire of liberty in the country
of our birth. We must take any hope of
re-enslaving us away from the inhuman
government that for so long kept us in
the most humiliating torpor. In the end
we must live independent or die.”
Unfortunately, the primitive accumulation
of capital by the newly
emerged United States bourgeoisie
through its inhuman crimes helped
make it the super-power it is today. As
Dr. Martin Luther King, Jr. observed:
“We have deluded ourselves into believing
the myth that capitalism grew and
prospered out of the Protestant ethic of
hard work and sacrifices. Capitalism was
built on the exploitation of black slaves
and continues to thrive on the exploitation
of the poor, both black and white,
both here and abroad.”
Furthermore, Dr. King observed that
the U.S. “was born in genocide when
it embraced the doctrine that the original
American, the Indian, was an
inferior race... We are perhaps the
only nation which tried as a matter
Suite à la page (18)
A demonstration on Ile-à-Vache earlier this year against the Haitian
government’s project to turn the island into a tourist destination
island to protest against the plan to
make this island a tourist destination.
This is a disaster! We are mobilized to
resist this government tourism project
which does not bode well for us!" said
Ishmael Jean-Pierre, a member of Ile-à-
Vache Peasants Organization (KOPI).
Police security forces, including
the Unit for Maintenance of Order
(UDMO), have intervened and dispersed,
on several occasions, protesters’
demonstrations.
Martelly Regime Targets
KOD’s Oxygène David
Oxygène David (center), a prominent leader of KOD and MOLEGHAF.
“KOD says elections and occupation are lemons and milk,” says his sign
by Kim Ives
According to several radio stations
in Haiti, there is a warrant for the
arrest of Oxygène David, a prominent
leader of the party Dessalines Coordination
(KOD) and the popular organization
Movement for Liberty and Equality
of Haitians for Fraternity (MOLEGHAF).
While Oxygène’s lawyer, Mario
Joseph, is trying to verify at the courthouse
if there is indeed a complaint
against Oxygène or if an investigating
judge may have issued an arrest warrant,
KOD put out a statement on Jun.
25 informing human rights groups and
the public that “Oxygène David has had
to go into hiding because the Martelly-
Lamothe government wants to intimidate
him” because of his political mobilization
“calling for the resignation of
Martelly and Lamothe and the departure
of MINUSTAH,” the UN’s 6,600-soldier
military occupation force.
Many speculate that talk of an
arrest warrant for Oxygène may well
be targeted to the fact that “on Sunday
Jun. 8, KOD and MOLEGHAF members
in Fort National prevented, through
their mobilization, the Martelly cortege
from distributing Brazil and Argentina
T-shirts in this poor neighborhood [of
the capital] which was heavily damaged
by the 2010 earthquake and whose earmarked
reconstruction funds have been
plundered by the gangs in power,” said
the KOD statement.
The statement goes on to specify
that large SUVs, some marked “Police”
but without license plates, were slowly
cruising through Fort National, where
Oxygène David lives, all during the
night of Jun. 23. “Since the opening of
the World Cup in Brazil, one has seen
each evening an increase in fixed posts
and mobile patrols of masked men driving
in vehicles with blackened glass and
without license plates,” the KOD statement
says.
"We do not want this project on
the island! " exclaimed M. Jean-Pierre.
AlterPresse interviewed Tourism
Minister Stephanie Balmir Villedrouin
by telephone about resistance movements
of the island’s residents and she
said that the island’s population is well
informed about the project.
"We have not seen, on the
ground, warlike resistance to the project.
Given the progress made, the population
now sees itself as part of the current
project," said Balmir Villedrouin,
admitting that the Ile-à-Vache Peasants
Organization [KOPI] strongly opposes
the government's plan.
Several invitations were sent to
KOPI to discuss the project. However,
the organization refuses to take part in
meetings to convince it of the merits of
the project, says Balmir Villedrouin.
Lawyer Newton St. Juste also put
out a similar statement warning about
the targeting of Oxygène David. Both St.
Juste and KOD said that other targeted
militants include James Samuel Jean,
Fritz Robert, and Adelson Voyard.
In the summer of 2012, the Martelly
government imprisoned Oxygène
for over two months. “Oxygène was
charged with vandalism of a white Nissan
SUV belonging to the executive of
Haiti's telecommunications bureau, CO-
NATEL,” reported Meena Jagannath of
the Dissident Voice. “However, while
the charges indicated Oxygene smashed
a window of the car with a rock during
the protest, Oxygene maintained that he
never saw the car described in the complaint.
The police simply arrived and
singled him out without reason,” but
“it became evident that there was no
evidence to support the charges against
Oxygène,” who was released on Aug.
30, 2012.
Jagannath also reports that “in
an interview after his release, Oxygène
said that he had received a warning before
his arrest from a Martelly supporter
who urged Oxygène to be prudent because
he would be imprisoned if he did
not stop protesting against the Martelly
government's policies. Oxygène mentioned
that while in prison, he was offered
his release if he accepted a position
in the Martelly government.” Oxygène
refused the deal, preferring to stay in
prison “a long, long time” if necessary.
“As the people’s mobilization
grows, we are seeing the teeth and
claws of the Martelly regime coming
out more and more,” Oxgène David told
Haïti Liberté. “From Cap Haïtien to Ile à
Vache, people are protesting against the
regime. That is why it is important to
build a fighting organization like KOD.
A structured organization is essential
to not only lead the masses in struggle,
but to withstand the counterattack and
repression that we know will inevitably
come.”
The Minister is particularly proud
of the progress made in the framework
of the project.
"Recently, we opened five water
fountains in Kay Kòk, and the police
station of Kay Kòk (after rehabilitation).
We also launched the Kay Kòk
tourism project (180 m2), announced,
among other things, the training of 200
young people at the National Institute
of Vocational Training (INFP) and the
start of construction of a hospital in
Mme Bernard," says Balmir Villedrouin.
About a dozen protests have
been recorded on the island since the
first steps in August 2013 to launch
the "Ile-à-Vache Tourist Destination"
project.
(Translated from French
by Haïti Liberté)
Vol. 7 • No. 51 • Du 2 au 8 juillet 2014 Haiti Liberté/Haitian Times 9
ÉIIL*: QUELLE CIBL
Par Thierry Meyssan
La demande de la Maison-
Blanche de disposer de 500 millions
de dollars pour soutenir
l’« opposition syrienne modérée
», alors même que le président
Obama l’a qualifiée d’« incapable
de renverser le président
Assad », a été présentée comme
un engagement tardif de Washington
en Syrie. Mais pour Thierry
Meyssan, ce dispositif n’est
pas centré sur la Syrie : les États-
Unis installent de vastes armées
autour de l’Irak et menacent une
troisième cible.
Alors que la ministre de la présidence
syrienne, Bouthaïna
Chaabane, se trouvait à Moscou,
elle fut invitée par le ministère
norvégien des Affaires étrangères
à participer à un forum international.
Comme plus de 170
responsables syriens, Madame
Chaabane figure sur la liste des
personnalités sous sanctions occidentales,
notamment interdites
de voyager.
Sur instruction du président
el-Assad, Bouthaïna Chaabane se
rendit directement à Oslo, sans
revenir à Damas. Sur place, elle
rencontra les 18 et 19 juin l’ancien
président états-unien Jimmy Carter,
l’actuel n°2 de l’Onu le diplomate
états-unien Jeffrey Feltman,
et le directeur de cabinet du président
iranien cheikh Hassan Rohani.
Pourquoi donc la Norvège,
État membre de l’Otan, a-t-elle
pris cette initiative ? Quels messages
les États-Unis souhaitaientils
transmettre ? Que voulaient-ils
négocier avec la Syrie ? Aucune
des parties n’a communiqué sur
ces entretiens et le site internet du
Forum d’Oslo est désespérément
muet.
Le budget des opérations
états-uniennes outre-mer
Quelques jours plus tard, le 25
juin, le président Obama présentait
au Congrès son budget 2015
pour les opérations diplomatiques
et militaires outre-mer (Overseas
Contingency Operations – OCO).
Sur 65,8 milliards de dollars, 5
milliards seront consacrés à la
création du Fonds de partenariat
anti-terroriste (Counterterrorism
Partnerships Fund - CTPF) que le
président avait annoncé lors de
son discours de West Point, le 28
mai [1].
Selon un communiqué de
la Maison-Blanche, 4 milliards
seront gérés par le Pentagone, et
le cinquième par le département
d’État.
- 3 milliards seront utilisés à
la fois pour former les forces locales
antiterroristes, lutter contre
les idéologies radicales, lutter contre
le financement du terrorisme,
et promouvoir des manières «
démocratiques » de gouverner.
- 1,5 milliard sera utilisé à
prévenir l’extension du conflit
syrien chez ses voisins, à la fois
en formant les services de sécurité
pour qu’ils ferment les frontières
et en aidant les réfugiés.
- 0,5 milliard sera utilisé pour
« former et équiper des éléments
contrôlés de l’opposition armée
syrienne pour aider à défendre le
peuple syrien, stabiliser les zones
sous contrôle de l’opposition, faciliter
la fourniture de services essentiels,
contrer les menaces terroristes,
et favoriser les conditions
La percée de l’ÉIIL (« Daesh ») se poursuit en Irak. Tout en prétendant être surpris et vouloir soutenir
l’intégrité de l’Irak, Washington encadre en sous-main les jihadistes avec l’aide de la France
et de l’Arabie saoudite
d’un règlement négocié ».
- Enfin 0,5 milliard seront
conservés pour faire face aux situations
de crises nouvelles.
Dans le communiqué de la
Maison-Blanche, que signifie «
stabiliser les zones sous contrôle
de l’opposition » ? Il ne peut s’agir
de créer des embryons d’État car
ces zones sont trop petites et disjointes.
Probablement, s’agit-il de
créer des zones de sécurité pour
Israël ? La première à la frontière
israélo-syrienne et la seconde à la
frontière turco-syrienne, de sorte
qu’en cas de conflit, Damas puisse
être pris en tenaille. Ces zones seraient
confiées à « des éléments
contrôlés de l’opposition armée
syrienne », confirmant l’idée que
le soutien de Washington aux
Contras ne vise plus à renverser
l’État syrien, mais uniquement à
protéger la colonie juive de Palestine.
Cette tactique doit être rapprochée
de la déclaration du président
Obama, le 20 juin à CBS This
Morning : « Je pense que cette notion
selon laquelle il y avait une
force syrienne modérée capable
de vaincre [le président syrien
Bachar] Assad n’est tout simplement
pas vraie, et, vous le savez,
nous avons passé beaucoup de
temps à essayer de travailler avec
une opposition modérée en Syrie
(…) L’idée qu’elle était en mesure
de renverser soudainement non
seulement Assad, mais aussi
d’impitoyables djihadistes, hautement
qualifiés, à la condition que
nous leur envoyons quelques
armes est un fantasme et je pense
qu’il est très important pour le
peuple américain - mais peutêtre
plus important encore, pour
Des combattants de l’Etat islamique en Irak et au Levant (ÉIIL) hissant
leur drapeau à un poste frontière entre l’Irak et la Syrie le 11 juin dernier
Washington et pour la presse - de
le comprendre. » [2].
Washington s’expose à une
condamnation de la Cour
internationale de Justice
Si le Congrès l’approuve, l’aide
apportée par les États-Unis aux
jihadistes en Syrie sera transférée
d’un programme secret de la CIA
à un vaste programme public du
Pentagone.
Ce transfert viole la base
du droit international qui interdit
strictement de soutenir financièrement
et de former militairement
des opposants dans un pays tiers,
qui plus est pour le diviser en deux
États. Le simple fait de l’annoncer
comme objectif, même si le Congrès
devait le repousser, constitue
une menace contre la Syrie qui
viole le droit international. Il ne
fait aucun doute que la Syrie obtiendrait
une condamnation des
États-Unis si elle portait plainte
devant la Cour internationale de
Justice, c’est-à-dire le tribunal interne
des Nations unies. En 1984,
le petit Nicaragua avait ainsi porté
plainte contre les États-Unis pour
leur soutien officiel aux Contras. Il
faut compter un à deux ans pour
que la Cour statue.
On ne doit donc pas s’étonner
que le timide secrétaire général
de l’Onu, Ban Ki-moon, ait publié
une étrange tribune libre dans
laquelle il accable la Syrie ; mais
qualifie au détour d’une phrase d’
« irresponsable de la part des puissances
étrangères de continuer à
soutenir militairement des parties
qui commettent des atrocités
et des violations flagrantes des
droits de l’homme et des normes
fondamentales du droit international.
J’ai instamment demandé
au Conseil de sécurité d’imposer
un embargo sur les armes. » [3]
Certainement, Washington
ne s’est engagé sur ce terrain
qu’après avoir obtenu de Bouthaïna
Chaabane que son pays ne
porterait pas plainte contre les
États-Unis. Mais en échange de
quoi ? À l’évidence, bien que le
discours états-unien soit dirigé
contre la Syrie, sa cible réelle est
aujourd’hui ailleurs — et ce n’est
pas simplement l’Irak.
La poursuite de la
déstabilisation de l’Irak
La percée de l’ÉIIL (« Daesh ») se
poursuit en Irak. Tout en prétendant
être surpris et vouloir soutenir
l’intégrité de l’Irak, Washington
encadre en sous-main les
jihadistes avec l’aide de la France
et de l’Arabie saoudite [4].
La fable du groupuscule terroriste
qui conquiert en deux jours
le tiers d’un grand pays ayant du
mal à passer, les médias de l’Otan
et du CCG assurent désormais que
la population sunnite s’est ralliée
à l’ÉIIL. Peu importe les 1,2 million
de réfugiés sunnites et chrétiens
qui fuient devant les jihadistes,
cette explication masque
mieux la préparation de l’invasion
par Washington.
Comme prévu, les États-
Unis ont confirmé qu’ils
n’interviendront pas avec des
troupes au sol et menacent les
États qui viendraient en aide au
gouvernement fédéral irakien de
La ministre de la présidence syrienne, Bouthaïna Chaabane
Nouri al-Maliki. Ainsi, lorsque ce
dernier a remercié la Syrie d’être
entrée en territoire irakien pour y
bombarder des colonnes de l’ÉIIL,
John Kerry a froncé les sourcils :
« Nous avons clairement indiqué
à tous les acteurs dans la région
que nous n’avons pas besoin qu’il
se produise quelque chose venant
exacerber les tensions sectaires
qui sont déjà très élevées » [5].
Dans sa grande mansuétude,
le président Obama a concédé
l’envoi de 300 militaires, essentiellement
pour protéger les bâtiments
US, laissant le gouvernement
de Nouri al-Maliki seul face à
son destin. Désemparé, le Premier
ministre cherche de nouveaux alliés.
Plutôt que d’attendre vainement
des F-16, il vient d’acheter
des bombardiers à la Biélorussie et
à la Russie.
L’Iran a envoyé des armes et
des conseillers, mais pas de combattants,
pour venir en aide aux
10
Haiti Liberté/Haitian Times
Vol. 7 • No. 51 • Du 2 au 8 juillet 2014
E APRÈS L’IRAK ?
seuls chiites. À l’évidence, il existe
un accord, au moins tacite,
entre Washington et Téhéran pour
démanteler l’Irak. On aimerait
bien savoir ce que l’ambassadeur
Jeffrey Feltman et le directeur de
cabinet du président Hassan Rohani
ont pu en dire à la ministre de
la présidence syrienne, Bouthaïna
Chaabane.
Tout au plus peut-on déduire
que l’Iran et la Syrie ont conditionné
leur passivité ou leur aide
au plan US au maintien d’un couloir
de circulation entre leurs deux
pays, actuellement coupé par
l’ÉIIL.
Quoi qu’il en soit, le plan de
remodelage du « Proche-Orient
élargi » (Greater Middle East)
trouve un début de concrétisation
en Irak malgré les tentatives ratées
de 2003 et de 2007. D’une
manière générale, il faut admettre
que le démantèlement d’un État
ne peut se faire en un jour, mais
demande au minimum une décennie
de chaos préalable.
Les Turcs, qui sont les premiers
dindons de la farce, ont
reçu Nechirvan Barzani à Ankara.
Le Premier ministre du gouvernement
régional du Kurdistan
irakien les a assurés qu’il ne restituerait
jamais Kirkouk au gouvernement
fédéral de Bagdad et
se dirige vers l’indépendance, tout
en leur garantissant qu’il ne tenterait
pas de soulever les Kurdes
de Turquie. Ankara dispose donc
de temps devant lui, même si la
logique des événements ressurgira
inévitablement dans les années à
venir, provoquant l’explosion de
la Turquie. Acculé, le gouvernement
de Recep Tayyip Erdoğan a
fermé sa frontière avec la Syrie,
cessant soudainement son soutien
aux mercenaires étrangers qu’il
alimente en armes depuis trois ans
et auquel il fournissait une base
arrière. Non seulement, il craint
que rapidement ses Kurdes ne se
soulèvent, mais aussi que son armée
profite de la situation pour le
renverser.
Le ralliement d’anciens officiers
et soldats de la Garde personnelle
du président Saddam
Hussein à l’ÉIIL modifie la donne.
Ces hommes entendent d’abord se
venger de leur mise à l’écart par
le gouvernement al-Maliki dont
ils tiennent responsable à la fois
les États-Unis, l’Iran et l’Arabie
saoudite. Ayant exercé des responsabilités,
ils n’ont aucune
difficulté à travailler aujourd’hui
pour Washington, comme le fit
longtemps leur leader Saddam
Hussein. Ils savent que les ambitions
iraniennes s’arrêteront
aux seules populations chiites et
tournent donc leur vindicte contre
l’Arabie saoudite.
La cible saoudienne
Dans cette perspective, Washington
considère que le moment est
venu de remodeler le royaume
saoudien, conformément au plan
de Laurent Murawiec. En 2002,
le stratège français avait conclu
sa présentation au Pentagone par
ces trois expressions : « L’Irak
est le pivot tactique ; l’Arabie
saoudite est le pivot stratégique ;
l’Égypte sera la récompense » [6].
En d’autres termes, les Saoud ne
peuvent-être renversés que depuis
l’Irak, et celui qui provoquera leur
chute contrôlera l’Égypte.
Consciente qu’ils sont la prochaine
cible, la dynastie a laissé
de côté ses querelles de famille
pour défendre ses intérêts communs.
Le roi Abdallah, qui passait
un long repos au Maroc, est
revenu à Riyad. Au passage, son
avion a marqué une escale au
Caire. Ne pouvant se déplacer, le
roi a reçu le général al-Sissi dans
son avion [7]. Il lui a confirmé que
les États-Unis ne parviendraient
pas à évincer sa famille de sitôt.
Et pour se faire bien comprendre,
il lui a garanti que le royaume
contrôlait et contrôlerait toujours
l’ÉIIL. C’est pourquoi, il avait
décidé de rappeler à son service
le prince Bandar bin Sultan qui
l’accompagnait à bord de l’avion.
Depuis 2001 et la mort réelle
d’Oussama Ben Laden, le prince
Bandar était le chef du mouvement
jihadiste international. Ce
grand-maître de la guerre secrète
ayant échoué à renverser Bachar
el-Assad et s’étant fâché avec
les États-Unis à l’occasion de la
crise des armes chimiques, fut
renvoyé à la demande de John
Kerry. Son retour est la carte maîtresse
des Séoud : Washington ne
peut espérer lancer les jihadistes
à l’assaut du royaume tant qu’il
sera aux affaires.
Furieux, le secrétaire d’État
John Kerry s’est rendu impromptu
au Caire pour mettre en garde le
président Abdel Fattah al-Sissi,
afin qu’il ne mette pas tous ses
œufs dans le même panier. Le régime
militaire égyptien est en effet
devenu totalement dépendant
des dons saoudiens. John Kerry
a débloqué 572 millions de dollars
(le tiers de l’aide habituelle à
l’Égypte, bloquée depuis le coup
d’État) et annoncé la livraison
imminente des 10 hélicoptères
Apache promis de longue date à
l’armée égyptienne pour stabiliser
Le président égyptien Abdel Fattah al-Sissi reçu par le roi Abdallah
d’Arabie saoudite à bord de son avion.
le Golan (et par conséquent pour
garantir la sécurité d’Israël).
Poursuivant ses voyages de
préparation de la déstabilisation de
l’Arabie saoudite, John Kerry était
le 25 juin au sommet de l’Otan,
à Bruxelles. Il y a souligné que la
situation en Irak devait pousser à
« envisager sous un angle stratégique
la collecte du renseignement,
les préparatifs, la réponse,
les temps de réaction, la nature de
la réponse », en d’autres termes la
« disponibilité opérationnelle » qui
serait à l’ordre du jour du sommet
du Pays de Galles, les 4 et 5 septembre.
Le lendemain, le 26, le secrétaire
d’État se réunissait à Paris
avec ses homologues d’Arabie
saoudite, des Émirats arabes unis
et de Jordanie. Selon Associated
Press, Washington espère que
l’Arabie saoudite et la Jordanie
utiliseront les tribus bédouines
transfrontalières pour transporter
des armes et de l’argent afin de
soutenir les sunnites irakiens
(comprendre : soutenir l’ÉIIL) [8].
Poursuivant son voyage,
John Kerry se rendait, le 27, en
Arabie saoudite. Il y rencontrait
le président de la Coalition nationale
syrienne, Ahmad Jarba. Il
soulignait alors que M. Jarba est
membre de la tribu bédouine des
Chammar (comme le roi Abdallah)
qui se déplace aussi en Irak et que
l’« opposition syrienne modérée »
pouvait aider militairement à stabiliser
l’Irak [9]. On se demande
bien comment des gens qui furent
« incapables » de renverser la Syrie
malgré toute l’aide apportée
pourraient jouer un rôle militaire
en Irak et pourquoi M. Jarba, qui
entretient des liens personnels
avec l’ÉIIL, irait le combattre.
Barack Obama réagit à l’invasion de l’Irak par l’EIIL.
La parade saoudienne
Juste avant de recevoir le secrétaire
d’État, le roi Abdallah
décidait « de prendre toutes les
mesures nécessaires pour protéger
les acquis de la nation et son territoire,
et la sécurité et la stabilité
du peuple saoudien (...) au cas où
des organisations terroristes ou
autres seraient susceptibles de nuire
à la sécurité de la patrie » [10].
Dans la même ligne, le roi
Abdallah décidait de confier la
gestion du dossier irakien… au
prince Bandar bin Sultan qu’il
avait renvoyé le 15 avril… à la
demande de John Kerry à la fois
en raison de son échec à renverser
le président Bachar el-Assad et
de sa soudaine animosité contre
l’administration Obama.
Riyad est prêt à aider Washington
à démanteler l’Irak, mais
ne le laissera pas déborder en
Arabie.
Comprenant le message, le «
Gouvernement provisoire » syrien
—mis en place par la Coalition
nationale— destituait le général
Abdel Ilah al-Bashir et tout son
état-major (entièrement composé
d’officiers issus de la seule tribu
bédouine des Neim). N’ayant plus
ni troupes, ni officiers, la Coalition
pouvait affirmer avec certitude
que, dès réception, les 500 millions
de dollars promis iraient presque
directement à l’ÉIIL.
Notes
[1] « Discours à l’académie
militaire de West Point », par
Barack Obama, Réseau Voltaire,
28 mai 2014.
[2] “Obama : Notion that
Syrian opposition could have
overthrown Assad with U.S. arms
a "fantasy"”, CBS, 20 juin 2014.
[3] Version française : « Syrie
: mettre fin à l’horrible guerre
», par Ban Ki-Moon, Le Temps, 27
juin 2014.
[4] « Washington relance
son projet de partition de l’Irak »,
par Thierry Meyssan, Al-Watan
(Syrie), Réseau Voltaire, 16 juin
2014.
[5] “Kerry issues warning
after Syria bombs Iraq”, par Hamza
Hendawi et Lara Jakes, Associated
Press, 25 juin 2014.
[6] Le lecteur téléchargera
ici le texte de l’exposé Powerpoint
que m’avait alors transmis
un informateur états-unien. Malheureusement,
j’ai perdu les images.
Taking Saudis out of Arabia,
Laurent Murawiec, Defense Policy
Mossoul, la deuxième ville d'Irak, bordée de champs pétroliers, est
tombée, mardi 10 juin, aux mains de l'Etat islamique
en Irak et au Levant (EIIL)
Board, 10 juillet 2002.
[7] “Saudi king makes landmark
visit to Egypt”, Al-Arabiya,
20 juin 2014.
[8] “US, Sunni States Meet
on Mideast Insurgent Crisis”, par
Lara Jakes, Associated Press, 26
juin 2014.
[9] « Kerry, Syrian Coalition
Leader During Their Meeting in
Jeddah », Department of State, 27
juin 2014.
[10] « Décret de la Cour
royale : le serviteur des Deux
Saintes Mosquées ordonne de
prendre toutes les mesures nécessaires
pour préserver la sécurité
du royaume », Agence de presse
saoudienne, 26 juin 2014.
Réseau Voltaire 30 juin 2014
Ndlr. EIIL : acronyme français
pour État islamique en Irak et
au Levant. Le 29 juin 2014, l’EIIL
annonce le rétablissement autoproclamé
du califat dans les territoires
irakiens et syriens sous son
contrôle. Abou Bakr al-Baghdadi
al-Husseini al-Qurashi est proclamé
calife sous le nom d'Ibrahim.
L'EIIL prend officiellement le nom
d'État islamique.
Vol. 7 • No. 51 • Du 2 au 8 juillet 2014 Haiti Liberté/Haitian Times 11
Perspectives
Violations des droits humains commises par Coca Cola en Colombie
Déclaration écrite du Centre Europe-Tiers Monde
26ème session du Conseil des droits de
l’homme 2014. Point 3 Promotion et
protection de tous les droits humains,
droits civils, politiques, économiques
et culturels, y compris le droit au
développement Cote ONU: A/HRC/26/
NGO/96
La société transnationale Coca Cola
(2) s’est installée en Colombie
dans les années 1940, par le biais
de la franchise octroyée aux usines
d’embouteillage Indega S.A. dans le
centre, sur la côte nord et au nord-est
de la Colombie, créant d’autres franchises
telles que Bebidas y Alimentos
de Urabá. Les usines d’embouteillage
regroupées sous Indega S.A. ont été
achetées en 1995 par Panamco Beverages
Inc. dont 25% des actions sont détenues
par Coca Cola. En mai 2003, Fomento
Mexicano S.A., par le biais de la
franchise Coca Cola Femsa S.A., a acheté
Panamco alors que Coca Cola conservait
31,6% des actions de l’entreprise.
Coca Cola Femsa détient la franchise en
Colombie avec laquelle elle opère dans
la majorité des pays d’Amérique latine.
Grâce à ce montage légal qui relève
d’une procédure d’externalisation, Coca
Cola gère la production et la vente de
ses produits en préservant son contrôle
sur les marques qu’elle détient,
en maintenant le pouvoir de décision
de ses actionnaires et sa participation
dans les conseils d’administration des
entreprises locales. Coca Cola conserve
également le contrôle de tout le
processus de fabrication, des matières
premières à la distribution en passant
par les ingrédients, la production et la
politique en matière de travail, tout en
refusant d’endosser la moindre responsabilité
pour les violations des droits
humains commises.
Les impacts des activités de Coca
Cola en Colombie touchent entre autres
l’environnement et la santé (3). Mais
surtout l’histoire de Coca Cola en Colombie
est celle d’une attaque permanente
contre le droit du travail et les
droits syndicaux qui s’est, entre autres,
traduite par l’assassinat de plus de dix
syndicalistes et des liens présumés entre
Coca Cola et des groupes paramilitaires.
L’allongement de la journée de
travail et l’accroissement de la cadence
de travail ont permis à l’entreprise Coca
Cola Femsa de continuer à faire fonctionner
cinq usines d’embouteillages en
fermant, en contre partie, onze autres
en 2003, licenciant ainsi des centaines
d’employés. Les affilés à Sinaltrainal
ont entamé une grève de la faim en
mars 2004, pour tenter de bloquer ce
renvoi massif de travailleurs. En 2014,
une immense usine d’embouteillage
dont les locaux sont en train d’être édifiés
dans la municipalité de Tocancipá
à Cundinamarca devrait être bientôt
opérationnelle. Il est prévu de nouvelles
fermetures d’usines d’embouteillage et
d’importants licenciements de personnel.
D’après certains documents officiels
de l’entreprise – documents connus
des dirigeants de Sinaltrainal –
comme les dénommés « Dia D », « Pla
Padrino » et « El Corrientazo », le syndicat
Sinaltrainal est considéré comme
un obstacle à la réalisation de l’objectif
de réduction des coûts de travail. En effet,
Sinaltrainal s’oppose à toute forme
de sous-traitance, or près de 70% des
7000 travailleurs sont employés via ce
type de contrat à travers des entreprises
de façades. Nombre d’entre elles sont
de la propriété de cette même société
transnationale comme, entre autres
Atencom S.A.S., Imbera, OXXON, FL
Colombia S.A.S. Ces entreprises soustraitantes
permettent d’éviter tout lien
contractuel direct entre les travailleurs
et Coca Cola et empêche l’association
syndicale. De cette façon, elles évitent
d’appliquer les avantages sociaux stipulés
dans la convention collective de
travail. Sinaltrainal lutte contre le soi
disant plan des ressources humaines
qui est en fait un plan de la transnationale
pour affaiblir le syndicat (qui
compte aujourd’hui seulement 287
travailleurs affiliés), abroger la Convention
collective de travail et exercer des
pressions illégales sur les travailleurs
pour qu’ils renoncent à leurs contrats
de travail.
Le 10 août 2004, Coca Cola,
avec le consentement du Ministère du
travail, a révoqué les statuts de Sinaltrainal,
réussissant ainsi à empêcher
que d’autres travailleurs externalisés
puissent s’affilier au syndicat.
L’entreprise a saisi la justice du pays
pour rendre illégales les sections de
Sinaltrainal à Bogota, Girardot, Santa
Marta, Cali et Villacencio, entre autres,
sans toutefois atteindre son objectif. La
section de l’usine de Villacencio a été
de nombreuses fois confrontée à ce type
d’attaque. Actuellement le Tribunal du
travail de la ville de Bogotá doit statuer
sur le cas n° 0240-2012 à travers lequel
l’usine d’embouteillage de Villavicencio
appartenant à Coca Cola sollicite
de nouveau que la section syndicale
soit déclarée illégale. Elle a également
essayé d’obtenir des juges (sans y réussir)
le renvoi de dirigeants.
Afin de répandre la peur chez les
travailleurs pour qu’ils ne s’affilient pas
à Sinaltrainal ou renoncent à toute affiliation
syndicale, l’administration de
la société transnationale développe une
campagne qui vise à faire passer les
agresseurs pour les victimes : elle nourrit
ainsi des campagnes systématiques
de stigmatisation envers les membres
de Sinaltrainal, en publiant des photos
de travailleurs et de membres de leurs
familles et en les accusant de vandalisme
et d’avoir endommagé des biens.
Elle a provoqué des préjudices moraux
et matériels, en mettant en danger la
vie et l’intégrité de plusieurs membres
de Sinaltrainal (4). Ces derniers étaient
impliqués dans des procès pénaux
en étant accusés d’injures, de calomnie,
de dommages aux biens d’autrui,
d’association de malfaiteurs, de rébellion,
de terrorisme, entre autres. Plus de
12 dirigeants de Sinaltrainal ont ainsi
été emprisonnés injustement. Étant
donné qu’un mandat d’arrêt leur avait
été notifié, Coca Cola en a profité pour
leur annoncer leur licenciement « pour
juste motif ». Cependant, l’entreprise a
été dans l’obligation de les réintégrer à
leurs postes de travail car ils ont été reconnus
innocents (5).
Pour entraver la liberté syndicale,
la société transnationale réprime toute
protestation en employant des moyens
militaires. Par exemple, et le cas est
loin d’être isolé, le 17 décembre 2010
dans l’usine de Medellin, la police est
intervenue avec des chars blindés pour
faire sortir par la force les travailleurs et
membres de Sinaltrainal qui bloquaient
la sortie des véhicules de distribution.
Des représentants de Coca Cola, escortés
par des policiers, se sont présentés
au domicile des travailleurs avec des
préavis de licenciement.
Le conflit social, politique et
armé qui sévit en Colombie depuis plus
de 50 ans, est utilisé comme prétexte
par l’État et les transnationales comme
Coca Cola, pour développer une politique
anti-syndicale, en prétendant
établir un lien entre l’activité syndicale,
les revendications et les protestations
des travailleurs, avec des actes
d’organisations en marge de la loi ou
auteures d’actes violents. Plusieurs
membres de Sinaltrainal qui travaillent
pour les usines d’embouteillage de
Coca Cola ont été accusés à tort par le
Département administratif de sécurité
(DAS) de représenter un danger pour la
sécurité nationale.
La société transnationale a été
mise en cause pour ses liens et son
soutien à la guerre que livrent les forces
de sécurité de l’État. Un exemple de
cela est la réunion (intitulée « Guidados
por orgullo » Guidés par la fierté)
de cadres des usines d’embouteillage de
Coca Cola sur la base militaire de Tolemaida
en février 2010, qui vêtus de
l’uniforme militaire ont participé à un
entraînement de manœuvres de guerre
(6).
Il convient d’ajouter à cela les 68
travailleurs affiliés à Sinaltrainal qui travaillent
pour des usines d’embouteillage
de Coca Cola depuis 1984 et qui sont
menacés de mort, les exilés (7), les
personnes déplacées avec leur famille
et que l’entreprise refuse de ré-installer
dans d’autres villes (8), les travailleurs
emprisonnés sur la base de fausses accusations
(9)... Soulignons également
l’assassinat de onze travailleurs syndiqués
(10), dont cinq travaillaient dans
l’usine d’embouteillage de Carepa Antioquia.
L’un d’entre eux, Isidro Segundo
Gil, a été assassiné dans l’enceinte
même de l’usine le 5 décembre 1996,
le jour même de l’arrivée à échéance de
la période légale pour que l’entreprise
engage des discussions portant sur le
cahier des charges de Sinaltrainal (11).
Ces mêmes assassins ont arraché les
portes du siège de Sinaltrainal et ont
mis le feu à leurs installations. Le 26
décembre 1996, un autre travailleur de
Coca Cola à Carepa fut sorti de force de
l’usine d’embouteillage par des membres
présumés des forces paramilitaires
et fut assassiné près du cimetière de
Chigorodó (Antioquia) (12).
Seul le cas de l’assassinat de Adolfo
de Jesús Munera López a conduit à
une condamnation (13), dans les autres
cas les enquêtes n’ont donné lieu à
aucune condamnation.
En 2002, une plainte a été déposée
devant la Cour du District de Miami,
en Floride, contre Coca-Cola, dont le
siège est à Altanta, pour sa présumée
complicité dans l’assassinat de syndicalistes
colombiens. « Nous voulons que
justice soit faite et que les gens sachent
la vérité à propos de ce qui s’est passé
contre les employés de Coca-Cola », a
La plainte concerne l’assassinat du syndicaliste Segundo Gil en 1996,
peu après que Richard Kirby, le propriétaire étatsunien de l’usine de
Carepa, Antioquía, a dit qu’il ferait le nécessaire pour tuer et faire
disparaître les travailleurs qui essayeraient de se syndicaliser
Coca Cola continue de bénéficier d’une certaine impunité en ce qui
concerne les violations des droits humains et du droit du travail et
syndicaux en Colombie
dit Javier Correa, le président de Sinaltrainal.
La plainte concerne l’assassinat
du syndicaliste Segundo Gil en 1996,
peu après que Richard Kirby, le propriétaire
étatsunien de l’usine de Carepa,
Antioquía, a dit qu’il ferait le nécessaire
pour tuer et faire disparaître les travailleurs
qui essayeraient de se syndicaliser
et que, pour cela, il s’était mis d’accord
avec des mercenaires à ce sujet.
Terry Collingsworth, juriste auprès
de l’International Labor Rights
Fund, se demande pourquoi Coca-Cola
n’est pas intervenue pour mettre un
terme à toute cette violence ? Il ajoute :
« Coca-Cola, comme beaucoup d’autres
entreprises, contrôle toute la filière de
production et collecte les bénéfices ;
mais affirme qu’elle n’a pas de responsabilités
envers les travailleurs ».
A cela, Coca Cola a répondu en
dénonçant, devant le Bureau du Procureur,
des membres de Sinaltrainal pour
avoir porté l’affaire devant les tribunaux
des États-Unis (14). Et le 11 août
2009, le juge étatsunien Thomas K.
Kahn Clerck a mis un terme à la procédure
lancée par Sinaltrainal contre Coca
Cola en se déclarant incompétent pour
juger ce cas pour absence de juridiction.
(15)
En avril 2006, le Tribunal permanent
des peuples a jugé Coca Cola et
d’autres multinationales, dont Nestlé,
coupables d’avoir violé les droits humains
des travailleurs, d’avoir essayé
de démanteler Sinaltrainal et de piller
les ressources naturelles en Colombie,
en particulier l’eau.
Grâce à une importante pression
internationale, le Centre Carter
des États-Unis s’est réuni avec des
représentants de Coca Cola et de Sinaltrainal,
puis des discussions ont été
entamées avec Coca Cola en mars 2007
aux États-Unis. Cependant la société
transnationale a essayé de gagner du
temps par rapport à la dénonciation
sus-citée pour changer les conditions
d’un accord éventuel. Sinaltrainal a eu
recours au Comité de la liberté syndicale
de l’Organisation internationale du travail
(OIT) (16) en déposant une plainte
qui, au fil du temps, s’est allongée de
par d’autres violations commises par
Coca Cola en Colombie. Cependant, les
recommandations émises n’ont pas été
respectées (17).
Devant la persécution dont les
travailleurs des usines d’embouteillage
de Coca Cola sont victimes et face à
l’imminent danger pour leur vie et leur
intégrité, la Commission interaméricaine
des droits de l’homme a dicté des
mesures provisionnelles pour 26 affiliés
de Sinaltrainal.
Le 9 octobre 2012, le European
Center for Constitutional and Human
Rights (ECCHR) et le Colectivo de Abogados
José Alvear Restrepo (CAJAR) de
Colombie, avec le soutien de la Centrale
unitaire des travailleurs du Chili (CUT),
ont présenté une déclaration devant le
Bureau du Procureur de la Cour pénale
internationale à La Haye, pour demander
que soit entamée une action pénale
concernant la violence anti-syndicale
en Colombie. Dans les affaires présentées,
plusieurs des personnes assassinées
sont des dirigeants de Sinaltrainal.
En 2008, l’OIT a effectué une
mission en Colombie pour évaluer la
situation ; mais elle n’a pas pris en
compte les faits passés : les assassinats,
les menaces de mort, les attentats, les
tentatives de séquestration, les attaques
contre le syndicat, les renvois massifs,
les dégâts sur l’environnement et les
preuves de ces faits présentées par Sinaltrainal
n’ont ni été mises en valeur,
ni acceptées.
Coca Cola continue de bénéficier
d’une certaine impunité en ce qui
concerne les violations des droits humains
et du droit du travail et syndicaux
en Colombie. Cela illustre le besoin
d’avoir un instrument international
contraignant qui permette de contrôler
les activités des entreprises transnationales
et ses impacts sur les droits
humains ainsi que de garantir justice et
réparation aux victimes.
Seul un instrument international
contraignant pour les sociétés transnationales
peut générer une pression
légale, sociale et politique pour que soit
mis un terme aux assassinats de syndicalistes
et à la précarisation du marché
du travail. Cet instrument devrait également
permettre d’obliger l’État colombien
à juger et punir les responsables de
la persécution des syndicalistes colombiens.
Pour ces raisons, le Centre Europe-Tiers
Monde (CETIM) demande
au gouvernement des États-Unis de se
conformer à son obligation de garantir
que les activités des sociétés transnationales
qui ont leur siège dans son
territoire, ne violent pas les droits
humains dans d’autres pays et, le cas
échéant, de garantir l’accès à la justice
aux victimes. Nous appelons en particulier
le gouvernement des États-Unis à
intervenir pour mettre un terme aux attaques
incessantes de Coca Cola contre
les droits humains, le droit du travail
et les droits syndicaux en Colombie et
assurer que les victimes obtiennent justice
et réparation.
Le CETIM demande aussi au gouvernement
colombien de se conformer
à son obligation d’assurer le respect
et la protection des droits humains en
Colombie, en particulier les droits du
travail, syndicaux et d’association pacifique,
de prendre urgemment toutes
les mesures pour garantir la sécurité et
l’intégrité physique des syndicalistes
de Sinaltrainal. Nous appelons en particulier
le gouvernement colombien
Suite à la page (16)
12
Haiti Liberté/Haitian Times
Vol. 7 • No. 51 • Du 2 au 8 juillet 2014
Perspectives
Arrêtez de vous prosterner
devant Israël !
L’Argentine honore ses échéances, mais
n’obtient pas le « Stay »
Par Gideon Levy
Au secours ! Au secours !Sur les briques : "mensonges,
mensonges, mensonges" Carlos Latuff
VIème Sommet des BRICS :
Les graines d’une nouvelle
architecture financière
Par Ariel Noyola Rodríguez *
Les Américains et les Européens
ont essayé la voix de la raison et ils
ont échoué. Ils doivent désormais
s’adresser à Israël dans le langage
qu’il comprend le mieux (et ce n’est
pas l’hébreu).
S
’il y a une communauté internationale,
qu’elle le fasse savoir rapidement.
Car pour le moment il est clair
qu’il n’y a plus aucune intervention
internationale en Israël. Les Américains
ont plié bagages, les Européens ont renoncé,
les Israéliens s’en réjouissent et
les Palestiniens sont désespérés.
De temps à autre, un pape ou un
ministère des affaires étrangères vient
faire un petit tour (celui de la Norvège
était ici la semaine dernière), prononce
du bout des lèvres quelques mots, pour
la paix, contre le terrorisme et les colonies,
puis disparait comme il était venu.
Au bout du chemin le roi a été remplacé
par un clown (référence à Shakespeare).
Ils abandonnent le conflit aux
soupirs des Palestiniens et l’occupation
aux mains d’Israël, à qui on peut faire
confiance pour la faire fructifier d’une
main encore plus ferme.
Ce retrait de l’humanité est inacceptable
: la communauté internationale
n’a pas le droit de laisser les choses
en l’état, même si c’est le souhait le
plus ardent d’Israël.
La situation actuelle n’est pas
acceptable au 21ème siècle. Il y a effectivement
de quoi se lasser s’il s’agit
de creuser le même sillon et de faire
les mêmes propositions dérisoires à un
sourd. L’échec américain montre qu’il
est le temps d’adopter une autre méthode,
jamais tentée à ce jour. Le message,
tout comme les moyens de le faire
entendre doivent changer. Le message
doit concerner les droits civiques et l’on
doit recourir aux sanctions pour le faire
entendre.
Jusqu’à présent on a utilisé
la flagornerie à l’égard d’Israël,
Suite à la page (18)
Le lendemain de la finale de la Coupe
du monde au Brésil, débutera le VI
ème Sommet des BRICS (Brésil, Russie,
Inde, Chine, Afrique du Sud). Forteleza
et Brasilia seront les villes phares de
cette rencontre qui aura lieu les 14,15
et 16 juillet pour asseoir enfin une architecture
financière d’une nouvelle estampille
sous le slogan : « Croissance
incluante et solutions durables ». A la
différence des initiatives de régionalisation
financière asiatique et sudaméricaine,
les pays des BRICS, en ne formant
pas un espace géographique commun,
sont moins exposés à subir des turbulences
financières en même temps,
accroissent l’efficience de leurs instruments
défensifs.
Un Fonds de Réserve monétaire
nommé Accord de Fonds de Réserves
(« Contingent Reserve Arrangement
(CRA) » en anglais) et une banque
de développement, appelée Banque
BRICS, rempliront les fonctions de
mécanisme multilatéral d’appui aux
balances des paiements et fonds de financement
de l’investissement. De facto,
le BRICS prendra ses distances avec
le Fond Monétaire International (FMI)
et la Banque Mondiale (BM), institutions
créées il y a 70 ans dans l’orbite
du Département d’Etat au Trésor des
Etats-Unis d’Amérique. Au milieu de
la crise, les deux initiatives ouvrent des
espaces de coopération financière face
à la volatilité du dollar, et des alternatives
de financement pour les pays en
situation critique sans les soumettre à
conditions à travers des programmes
d’ajustement structurel et de reconversion
économique.
Comme conséquence de la décélération
croissante économique mondiale,
il est devenu plus compliqué pour
les pays des BRICS d’atteindre des taux
de croissance de 5%. La baisse soutenue
du prix des matières premières à usage
industriel due à une moindre demande
du continent asiatique et le retour de
capitaux à court terme vers Wall Street
Suite à la page (18)
Par Estelle Leroy-Debiasi *
Le ministre de l’économie Argentin Axel
Kicillof a annoncé jeudi 26 juin que
l’Argentine versait l’argent de ses échéances
aux détenteurs de titres de la dette
restructurée. De son coté, la justice Us a
refusé de réintroduire la procédure de «
stay ».
Menez Jean-Jerome
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Le ministre de l’économie
Argentin Axel Kicillof
« La République Argentine a procédé
au paiement du capital et intérêts des
titres de la dette restructurée pour 832 millions
de dollars dont 539 millions ont été
déposés sur les comptes 15 098 y 15 002
de la banque de New York Mellon (BONY)
à la Banque Centrale argentine (BCRA) ».
« Ajouté aux échéances en pesos, le paiement
réalisé aujourd’hui dépasse les 1
000 millions de dollars » a expliqué hier
26 juin le gouvernement argentin.
Précisant que le pays ayant payé
l’échéance en temps et en heure, désormais
les propriétaires des fonds ainsi déposés
par l’Argentine étaient « les détenteurs
de titres qui ont accepté la restructuration
de la dette » en 2005 et 2010, et que
l’Argentine avait « rempli » ses obligations,
quelles que soient les injonctions de
la justice US en faveur des fonds vautours,
en l’occurrence NML Capital de Paul Singer
(voir L’Argentine élabore une solution
pour payer ses échéances.
Le ministre a aussi souligné
que c’est une décision souveraine de
l’Argentine d’honorer ces paiements "en
temps et en forme", mais que si quelqu’un
y faisait obstruction, il pourrait s’exposer
à des actions judiciaires , afin de faire
valoir les droits du pays comme nation
souveraine et membre de la communauté
internationale dans le cadre du droit international
, se référant à l’ Organisation des
Etats Américains (article 61), l’ONU (articles
2º incise 1 et 4), accord du FMI (article
4º), devant le Tribunal International
de La Haye .
Ainsi, le défaut technique est évité...
mais pour combien de temps. Les
prochaines heures vont connaître des
rebondissements. Puisque quasi simultanément
le juge Griesa a annoncé rejeter
la demande de l’Argentine préalable à la
négociation de rétablir la clause de « stay
», sursis à exécution, qui lui aurait permis
d’honorer l’ échéance de la dette restructurée
au 30 juin, sans avoir à payer avant
ou en même temps les 1,3 milliard de dollars
cash au fonds vautours.
Ce n’est pas faute d’un concert de
soutiens venus de tous horizons y compris
les plus surprenants ces dernières 48
heures, tant l’application de la sentence
du juge Griesa, sur la quelle la Cour Suprême
a refusé de se pencher, ébranle la
planète finance en matière de dettes souveraines,
à commencer par la place de
New-York. La question dépasse largement
l’Argentine. Et c’est pourquoi le ministre
de l’économie s’est expliqué hier devant
les Nations Unies.
Non seulement l’Argentine a reçu
le soutien de ces voisins régionaux, mais
aussi du Groupe des 77 et de la Chine ;
mais de plusieurs analystes et éditorialistes
du New York Times, du Wall Street
Journal, du Financial Times, par la plume
de Martin Wolf s’indignant, employant le
terme d’extorsion pour qualifier le jugement
de Griesa. Sans oublier le conservateur
« Foreign Affairs », mais aussi un
groupe de plus de 100 parlementaires, intellectuels
et universitaires britanniques...
ni ceux qui s’étaient déjà faits connaître
auparavant comme Amicus Curae ou le
FMI parmi les premiers à réagir.
L’interprétation très particulière de
la clause de « pari passu » faite par le juge
newyorkais pour « protéger » un groupe
de créanciers très minoritaires- puisque
92,4% des créanciers sont entrés dans la
restructuration- suscite l’effroi ; mais surtout
les responsabilités du séisme à venir
se cherchent aujourd’hui du coté de la
Cour Suprême qui a décidé de se laver les
mains de cette affaire, et chacun y va de la
nécessité de mettre au point de nouveaux
garde-fous, si on veut qu’il y ait encore
des restructurations de dettes souveraines...
un jour.
Car par sa décision la Cour Suprême
des Etats-Unis a subitement réécrit les règles
du jeu en matière de dette souveraine,
et les implications de sa décision dépassent
très largement le cas de l’Argentine
à moyen terme. Puisqu’elle est synonyme
d’impossibilité de mener des restructurations
de dettes souveraines de façon «
sécurisée », donc personne ne se prêtera
plus au jeu. D’où l’embarras en premier
lieu du FMI ; certes de nouveaux contrats
incluent des clauses d’actions collectives
protégeant mieux les créanciers de dettes
restructurées contre l’action d’un autre
créancier faisant cavalier seul. Toutefois,
il faudrait aller plus loin. Un mécanisme
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de protection des restructurations de dettes
souveraines avait déjà été évoqué il y a
plus de dix ans.
Concrètement pour l’Argentine,
qu’en sera-t-il des prochaines heures et
jours .La nomination d’un médiateur il y
a quelques jours, en l’occurrence l’avocat
Daniel Pollock du cabinet newyorkais Mc-
Carter & English LLP, pour ouvrir une négociation
avec les fonds Vautours n’a pas
empêché l’épreuve de force.
Le rôle de Pollack -dont les compétences
sont reconnues dans ce type de
litige- était de « conduire et superviser les
négociations pour un accord entre les parties
dans ce litige » selon la définition de
Griesa. L’intention du gouvernement argentin
tel qu’il l’a encore rappelé – notamment
dans les communiqués sortis ces
jours derniers dans la presse mondiale, est
d’arriver à un accord permettant de payer
100% des créanciers mais sans mettre en
danger la restructuration de la dette ni le
paiement des échéances prévues. D‘où le
paiement strictement à l’heure pour ne pas
dire en avance des échéances, prévues au
30 juin.
La question étant de savoir si
l’argent parviendra effectivement à « ses
propriétaires » à savoir les détenteurs de
titres de la dette restructurée. Mais y a-til
encore place pour la négociation ? La
clause de « settlement » permet des accords
judiciaires et extrajudiciaires avec les
créanciers sans qu’ils soient étendus aux
détenteurs de titres de dette restructurée,
ce qui permet de laisser le « pari passu » ;
et cela alors que la Clause de « Droits sur
les offres futures » (RUFO), permettant
aux créanciers de la dette restructurée de
porter réclamation en cas de meilleure offre
ne prend fin qu’au 31 décembre 2014.
Plusieurs pistes avaient été évoquées
ces derniers jours, celle du swap
de titres semble être mise de coté car trop
compliquée (afin de changer le lieu de
paiement des échéances), une autre pourrait
être creusée à l’avenir, que l’Argentine
se porte acquéreur des titres ou d’une partie
des titres sur le marché.
Il semble que les titres de la dette
restructurée se négocient plutôt bien sur
le marché, ainsi le Gramercy Funds Management
LLC très engagé dans le processus
de restructuration de la dette aux cotés
de l’Argentine, et qui avait un temps essayé
de faciliter une éventuelle négociation
avec les fonds vautours, aurait vendu
ces titres à très bon compte il y a quelques
semaines.
* Estelle Leroy-Debiasi est journaliste
professionnelle, Diplômée en Economie,
ex rédactrice en chef du quotidien
économique La Tribune.
El Correo. Paris, 26 juin 2014
DENNIS MULLIGAN,
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Vol. 7 • No. 51 • Du 2 au 8 juillet 2014 Haiti Liberté/Haitian Times 13
Les USA entraînent des boursiers
pour mener une «guerre de
velours» à Cuba
Par Carlos Fazio *
La Fondation National Cubano-
Américaine (FNCA) refait surface.
En réalité elle n’a jamais délaissé
l’industrie de la contre-révolution.
S’il y a quelque part de l’argent pour
financer des activités subversives
contre Cuba, Jorge Mas Santos est
sur les rangs. Dans la conjoncture
actuelle, il ne s’agit pas de plans
d’assassinat de personnalités, ni de
sabotages ou d’actions terroristes
dans l’île, comme ce que la FNCA a
mené par le passé. Ses actions sont
aujourd’hui moins meurtrières : préparer
et former de jeunes cubains
aux technique de la soi-disant «
guerre de velours » afin qu’ils deviennent
les leaders de l’opposition.
l’initiative du Département
A d’Etat des Etats-Unis, ce programme
de bourses se propose de repérer
et d’attirer des étudiants ayant
un certain niveau intellectuel et des
positions hypercritiques par rapport
à l’actuelle politique cubaine, afin de
les entraîner aux techniques subversives
destinées à attirer les masses et
à organiser des actions de destabilisation
et de désobéissance sociale, y
compris certaines pouvant revêtir des
formes violentes. On cherche de cette
manière à reproduire dans l’île le
modèle des « coups d’Etat en douceur
», tel qu’il a été appliqué en Libye,
Syrie, Ukraine et Venezuela.
Le premier « cours intensif »
destiné à fabriquer de soi-disant «
nouveaux leaders » pour Cuba s’est
achevé en mai de cette année dans
RINCHER
Translations
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Universal Book Store
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826 Rogers Avenue
Brooklyn, NY 11226
(718) 282-4033
Email: rincherexpress@gmail.com
Barack Obama et Jorge Mas Santos
l’Etat de Floride. Les bourses ont été
allouées par le Miami Dade College
et la Fondation des Droits Humains
à Cuba (FDHC, qui sert de couverture
à la FNCA) dans le cadre d’un
programme baptisé « Nous sommes
un seul et même peuple ». Les deux
Fondations reçoivent des subventions
de l’Agence pour le Développement
International des Etats-Unis
(USAID, initiales en anglais) laquelle
dépend du Département d’Etat.
Ce programme de bourses
s’inscrit dans un nouveau plan
subversif concerté par le gouvernement
de Barack Obama avec la mafia
contrerévolutionnaire de Miami.
Grâce à des subventions de l’AID et
d’autres organismes privés, la FNCA
et la FHRC mènent une campagne
idéologique anti cubaine permanente.
Pour cela, elles ont payé des
spécialistes en communication, donné
des ordinateurs, des téléphones
portables, des appareils photo et des
caméras vidéo, des DVD, des mémoires
flash, des drapeaux, de la propagande
en tout genre, de l’argent,
des denrées alimentaires, des médicaments
et toute sorte de produits et
de services aux groupuscules dissidents
de l’intérieur.
Mas Santos a déclaré au journal
El Nuevo Herald que l’objectif était de
préparer aux Etats-Unis jusqu’à 100
étudiants par semestre. Répondant
aux critiques formulées à propos du
faible niveau de la première « promotion
» de boursiers, le président de la
FNCA a promis qu’à l’avenir la sélection
serait plus rigoureuse.
Le programme du Département
d’Etat pour des boursiers cubains
s’inscrit dans le cadre de ce que l’on
a appelé les « révolutions de couleur
» qui ont permis de déstabiliser et/
ou de renverser des gouvernements
jugés comme étant les ennemis de
Washington. Les techniques du «
coup d’Etat en douceur » incluent
des stratégies et tactiques militaires
non violentes (mais aussi violentes)
élaborées par la Albert Einstein
Institution de Gene Sharp et Robert
Helvey et le Centre International du
Conflit Non violent de l’ex-banquier
Peter Ackerman, prédisent de la
Freedom House. Comme en Ukraine
et au Venezuela, l’idée est d’entraîner
des « étudiants » aux techniques qui
permettent de tromper, fragmenter,
désorienter et détourner des masses
mobilisées dans les rues, pour les
décourager et les conduire à des
actes de violence tandis que dans le
même temps on promeut la négation
des principes et des valeurs nationales
et on cherche à mettre en avant
d’autres exogènes, qui seraient conformes
aux intérêts des Etats-Unis
d’Amerique.
L’instruction de jeunes cubains
au Miami Dade College fait partie
d’un vaste réseau d’opérations
menées ouvertement ou secrètement
par le Pentagone et le Département
d’Etat, telles que le ZunZuneo, projet
illégal et clandestin élaboré, financé
et mis en pratique dans le but de semer
le désordre à l’intérieur de l’île
grâce à un Twitter cubain.
L’intention de cette plateforme
de services de télécommunications
illicites vers Cuba depuis l’étranger
était d’envoyer aux particuliers
cubains des messages politiques
visant à influencer leur prise de positions
et à les pousser à agir contre
le gouvernement. Un vaste réseau
de contractants privés, d’entreprises
prête-nom, de serveurs informatiques
et de comptes bancaires dans
différents pays a été mis en place afin
d’occulter délibérément la part active
prise dans la réalisation de ce projet
par les agences gouvernementales
états-uniennes.
Les millions de dollars dont dispose
le Programme Cuba de l’AID ont
servi à d’autres initiatives similaires,
telle que Conmotion, outil développé
initialement pour un usage militaire
par l’Institut de Technologie ouverte
(OTI) de la New America Foundation
(dont le siège se trouve à Washington)
et qui consiste à créer des réseaux
de transmissions sans fil indépendants
et formant un maillage
afin d’établir un lien avec l’extérieur
en dehors de tout contrôle gouvernemental,
ce qui permet de désinformer
les utilisateurs concernant la situation
dans leur pays et de les convoquer
à participer à des manifestations.
D’autres agences du gouvernement
des Etats-Unis d’Amérique,
telles que l’Officine de Transmissions
à Cuba, promeuvent des projets illégaux
comme par exemple Piramideo,
plate-forme de communications
destinée à envoyer massivement
des messages aux utilisateurs dans
l’île. Au cours du premier mandat
d’Obama, 142 millions de dollars
du budget fédéral ont été alloués à
ce genre d’initiatives ainsi qu’aux
stations de Radio et TV Marti (utilisées
pour la guerre médiatique). Ces
dernières ont reçu plus de 770 millions
de dollars depuis la date de leur
création.
Cuba et les pays d’Amérique
latine n’ont pas besoin de petits
chefaillons émeutiers ni d’actions illégales,
d’ingérence, de subversion
qui portent atteinte à la stabilité, à
l’ordre constitutionnel et à la souveraineté
cubaine – et qui d’ailleurs
portent également atteinte au droit
international et aux principes de la
Charte des Nations Unies. Ce dont ils
ont besoin c’est que les Etats-Unis
ouvrent les portes de leurs universités
et partagent leurs acquis dans la
recherche scientifique, par exemple
dans le domaine de l’industrie alimentaire
ou de la production de médicaments
de dernière génération. Ils
ont besoin de projets qui favorisent
leur développement scientifique et
technologique et contribuent à leur
croissance économique.
* Carlos Fazio est un journaliste
uruguayen, résidant à Mexico.
Il fait partie de la rédaction du journal
La Jornada et collabore avec
l’hebdomadaire uruguayen Brecha.
La Jornada. Mexico,
23 juin 2014.
Traduit de l’espagnol pour
El Correo par : Marie-Rose Ardiaca
El Correo. Paris, le
2 juillet 2014
Les Etats-Unis
BNP-Paribas et la
souveraineté de la
France
Les transactions mises en cause par Washington ont eu lieu à partir de
filiales de la BNP Paribas installées en Europe et non pas aux Etats-Unis.
Par Salim Lamrani *
Les Etats-Unis s’apprêtent à infliger
une amende record à la plus importante
banque française en raison
de ses relations commerciales avec
Cuba et d’autres pays sous embargo.
Ceci, en flagrante violation du
droit international et de la souveraineté
de la France.
Après avoir sanctionné la
banque Crédit Suisse d’une amende
record de 2,6 milliards de dollars en
mai 2014, les Etats-Unis ont prévu
de sanctionner la banque française
BNP Paribas d’une amende de 10
milliards de dollars et d’un retrait
temporaire de sa licence bancaire sur
leur territoire. Washington reproche
à cette banque d’avoir réalisé des
transactions en dollars – monnaie
utilisée lors des échanges internationaux
– avec des pays sous embargo,
notamment Cuba, entre 2002
et 2009.
En effet, Cuba est victime d’un
état de siège économique depuis
plus d’un demi-siècle, lequel affecte
tous les secteurs de la société et les
catégories les plus vulnérables de la
population, à savoir les enfants, les
femmes et les personnes âgées. En
plus d’interdire tout commerce bilatéral
(à de rares exceptions près) entre
l’île de la Caraïbe et les Etats-Unis,
les sanctions économiques imposées
en 1960 disposent d’un caractère extraterritorial
et constituent un obstacle
au développement des relations
commerciales et financières de Cuba
avec le reste du monde.
Pourtant, selon le droit international,
il est strictement interdit
d’appliquer de manière extraterritoriale
une législation nationale. La
loi française ne peut s’appliquer en
Allemagne et la loi brésilienne ne
peut s’appliquer en Argentine. Or,
la législation étasunienne sur les
sanctions économiques contre Cuba
(et d’autres pays sous embargo)
s’applique partout dans le monde et
affecte BNP Paribas.
Aux yeux de la législation
française et du droit international,
BNP Paribas n’a commis absolument
aucune irrégularité. L’établissement
financier étant une banque française,
il n’est aucunement soumis à la loi
étasunienne, au nom d’un principe
fondamental du droit international
qui est la non-extraterritorialité des
lois. La législation étasunienne ne
peut s’appliquer que sur le territoire
national et ne peut franchir les frontières.
Par ailleurs, les transactions
mises en cause par Washington ont
eu lieu à partir de filiales de la BNP
Paribas installées en Europe et non
pas aux Etats-Unis. C h r i s -
tian Noyer, gouverneur de la Banque
de France, a été clair à ce sujet :
« Nous avons vérifié que toutes les
transactions incriminées étaient conformes
aux règles, lois, réglementations,
aux niveaux européen et
français ». Il n’y a « aucune contravention
à ces règles, ni d’ailleurs aux
règles édictées par les Nations unies
» de la part de BNP Paribas[1].
BNP Paribas a d’ores et déjà
été contrainte de licencier plusieurs
responsables impliqués dans ses
échanges litigieux aux yeux des autorités
étasuniennes et envisage de
négocier une sanction moins lourde
en utilisant le procédé du « plaider
coupable », même si aucune faute
n’a été commise.[2]
Sur ce sujet, la position officielle
de la France est extrêmement troublante.
En effet, au lieu de défendre
les intérêts d’une grande entreprise
qui n’a commis aucun délit aux yeux
de la législation nationale et du droit
international, le gouvernement du
Président François Hollande a accepté
le point de vue étasunien en reconnaissant
« l’infraction commise » et
se contente seulement de dénoncer le
« caractère disproportionné des sanctions
envisagées ». Au lieu de défendre
la souveraineté nationale et de
condamner l’application extraterritoriale
et illégale de la loi étasunienne
contre les intérêts fondamentaux de
la nation, Paris se limite à implorer
un châtiment moins sévère[3]. En se
pliant aussi docilement aux injonctions
de Washington, la France renonce
à son indépendance et ternit
durablement son image sur la scène
internationale.
[1] Les Echos, « Les Etats-Unis font
monter la pression sur BNP Paribas
», 29 mai 2014.
[2] Ibid.
[3] Le Monde, « Sanctions contre
BNP Paribas : Paris met le traité de
libre-échange dans la balance », 5
juin 2014.
Salim Lamrani. Docteur ès
Etudes Ibériques et Latino-américaines
de l’Université Paris IV-Sorbonne,
est Maître de conférences à
l’Université de La Réunion, et journaliste,
spécialiste des relations entre
Cuba et les Etats-Unis. Son nouvel
ouvrage s’intitule Cuba. Les médias
face au défi de l’impartialité, Paris,
Editions Estrella, 2013 et comporte
une préface d’Eduardo Galeano.
14
Haiti Liberté/Haitian Times
Vol. 7 • No. 51 • Du 2 au 8 juillet 2014
Perspectives
Dette argentine : les deux faces de la pièce
Par Mario Rapoport
Dans l’interprétation que donnent
les Etats-Unis et certains pays
d’Europe de l’affaire des « fonds
vautours », l’Argentine apparaît
comme le coupable et les pauvres «
fonds vautours » comme la victime
qui aurait perdu son argent. Le redoutable
juge Thomas Griesa ajoute
à ceci une circonstance aggravante
: le gouvernement argentin ne respecterait
pas les règles du système
juridique nord-américain, comme
si ces dernières garantissaient autre
chose que la défense de spéculateurs
dont les gains ne proviennent
pas de l’économie de marché,
mais des actions qu’ils intentent en
justice. Dans un article sévère du
Washington Post [1], repris dans
ses grandes largeurs par La Nación,
on peut lire que l’Argentine savait
très bien, en vendant ses bons du
Trésor, à quelles conséquences elle
s’exposait, puisque cette vente impliquait
le renoncement à son immunité
souveraine : qu’elle assume
donc les conséquences de ses actes !
Mais l’article ne visait pas la bonne
cible…
N’oublions pas que
l’endettement actuel de l’Argentine
commença sous une dictature militaire
qui instaura le terrorisme d’Etat
et fit des milliers de victimes : ce fut
précisément cet Etat-là qui accepta
de contracter une dette vis-à-vis des
Etats-Unis, et ce, sous la juridiction
de ces derniers, violant ainsi les
principes de souveraineté formulés
par Carlos Calvo et la doctrine Drago
à la fin du XIXe siècle [2]. Soutenues
par Washington et par les organismes
financiers internationaux,
les politiques néolibérales mises en
place par les gouvernements de Carlos
Menem et Fernando de la Rúa
reposaient sur l’endettement externe
et l’acceptation des règles du jeu
néolibéral définies par la dictature
militaire. Il est donc pour le moins
étrange que l’on désigne comme
coupable le populisme du gouvernement
argentin actuel, accusé de
vivre au-dessus de ses moyens, alors
qu’en réalité ce gouvernement a
fait tout son possible pour payer les
dettes qu’il avait héritées du passé.
Non sans cynisme, le même
article compare l’Argentine à la ville
nord-américaine de Detroit, en situation
de faillite ; mais c’est oublier
que les Etats-Unis possèdent une
législation qui protège leurs Etats et
villes en défaut de paiement, tandis
qu’il n’existe au niveau international
aucune loi sur les faillites
d’Etats souverains. Bien au contraire,
la seule comparaison possible
donnerait lieu à une conclusion inverse
à celle de l’article en question
: l’Argentine est la victime d’un système
pervers, où nul compte n’est
tenu de la souveraineté des pays.
Or la responsabilité historique de
Washington à cet égard est manifeste
: dès le début du XXe siècle,
les Etats-Unis sont intervenus militairement
à plusieurs reprises sur le
territoire de leurs « voisins latinoaméricains
» afin de recouvrer leurs
dettes (souvenons-nous du « corollaire
Roosevelt » de la doctrine Monroe,
qui donna lieu à la politique du
« Big Stick » appliquée par les Etats-
Unis pour punir les pays insolvables
de leur « arrière-cour »).
A aucun moment de son exposé,
le Washington Post ne croit
bon devoir mentionner les entreprises
irresponsables, banques et fonds
d’investissement états-uniens qui
causèrent la crise de 2007-2008 à la
suite de la faillite de Lehman Brothers,
l’un des principaux acteurs du
marché financier nord-américain qui
entraîna dans sa chute des millions
de débiteurs individuels ou institutionnels.
Est-ce vraiment un hasard
si ce fut précisément Jay Newman,
ancien employé de Lehman Brothers,
qui recommanda à Elliott Management,
le fonds vautour qui poursuit
à présent l’Argentine, alors qu’il
était déjà passé maître en troubles
manipulations sur le territoire nordaméricain,
intentant des procès dont
il tirait de juteuses sommes lui permettant
ensuite d’élever le prix de
ses titres et actions et d’accroître
d’autant ses bénéfices, d’avoir recours
à ces mêmes méthodes contre
des Etats souverains endettés, comme
ce fut le cas du Pérou en 1995 ?
Il ne s’agissait pas, comme
dans le cas postérieur de l’Argentine,
de parier sur une hausse de la valeur
des bons, en assumant les risques
normaux de tout investissement,
mais d’obtenir un bénéfice assuré
par avance en faisant appel à un appareil
politique et judiciaire auquel le
propriétaire d’Elliott Management,
Paul Singer, était étroitement lié en
tant que lobbyiste et trésorier des
campagnes électorales du parti républicain.
Ceci constituait en réalité
une violation de la section 489 de
la loi de New York sur le pouvoir
judiciaire, laquelle considère comme
« illicite l’achat de dettes ou de titres
de crédits arrivés à échéance
dans l’intention d’intenter contre ce
même achat une action judiciaire ».
C’est sur la base de ce principe qu’un
juge de première instance péruvien
a pu rejeter, avec des arguments totalement
opposés à ceux employés
aujourd’hui par le juge Thomas
Griesa, la plainte du fonds Elliott
Management déposée alors contre
la République du Pérou. Cependant,
étant donné qu’un tel jugement risquait
de créer un fâcheux précédent,
il fut dénoncé et annulé en seconde
instance suite à une nouvelle plainte
d’Elliott Management, qui fit jouer
tout son réseau d’influences.
L’article susmentionné ne cite
pas non plus le cas bien connu de
l’Allemagne, un pays qui, huit ans
seulement après la fin de la seconde
guerre mondiale qu’il avait
provoquée et après avoir causé
l’Holocauste de millions de juifs,
bénéficia en 1953 d’une remise de
la plus grande partie de ses dettes
et des indemnisations économiques
que lui avaient imposées les vainqueurs.
La même chose s’était déjà
produite auparavant, au lendemain
de la première guerre mondiale :
l’endettement de l’Allemagne, financé
par les Etats-Unis et tant critiqué
par Keynes, n’avait pas empêché
l’arrivée de Hitler au pouvoir
et son rejet des clauses du traité de
Versailles, tandis que les tambours
de guerre commençaient de nouveau
à se faire entendre. Il est bien
connu qu’au cours du XXe siècle,
l’Allemagne a été le pays qui s’est le
plus refusé à payer ses dettes.
Néanmoins, le Washington
Post ne songe guère à qualifier
les gouvernements allemands
de l’après-guerre, partisans de
l’économie sociale de marché, de
populistes irresponsables. Il ne
lui viendrait pas non plus à l’idée
d’accuser de populisme les gouvernements
nord-américains euxmêmes,
qui autorisèrent à travers
les marchés financiers le crédit facile
et l’escroquerie des subprimes, origines
de la crise mondiale actuelle,
comme le reconnaît du reste dans
ses mémoires Alan Greenspan luimême,
l’ex-président de la Réserve
fédérale américaine.
En réalité, les « fonds vautours
» ont donné une leçon aux économistes
orthodoxes comme Robert
C. Merton et Myron S. Scholes [3],
tous deux prix Nobel, qui avaient
cru trouver une solution mathématique
permettant d’obtenir systématiquement
de grands bénéfices sur
les marchés financiers : ce qu’ils
obtinrent finalement fut la faillite
de leur propre entreprise, The Long-
Term Capital Management.
La méthode adoptée par les «
fonds vautours » démontre que la
stratégie la plus rentable n’est pas
d’utiliser le savoir des experts financiers
pour jouer sur les marchés.
Son véritable apport à la théorie
économique est d’avoir montré
qu’il fallait revenir, par une autre
manière, à la politique des canonnières
européennes qui bloquèrent
en 1902 les ports du Venezuela pour
recouvrer leurs dettes : aujourd’hui,
ces mêmes Etats, sans avoir besoin
de sortir de leurs frontières, utilisent
des canons supposément légaux
contre les pays dont les contentieux
en matière de dettes ne dépendent
pas de leur juridiction. La méthode
pour faire de gros gains ne se fonde
donc plus sur un modèle mathématique,
mais consiste à tirer parti de
ses influences sur le pouvoir politique
et judiciaire afin d’obtenir les
profits que les marchés financiers
ne donnent pas eux-mêmes ! Une
leçon que semblaient ignorer – ou
peut-être pas – nos économistes orthodoxes
eux-mêmes, ainsi que les
gouvernants qui suivirent leurs recommandations,
eux qui, bien qu’ils
n’aient pour l’instant pas été inquiétés
par la justice, sont les véritables
responsables de cette situation, ainsi
que les hommes politiques argentins
qui ont également bénéficié des largesses
nord-américaines, y compris
celles de Paul Singer lui-même.
La dernière nouveauté est que
le New York Times [4] a adopté un
discours différent sur cette question
: il signale, dans un article postérieur
à celui du Washington Post, que le
jugement de Thomas Griesa, validé
par la Cour suprême, non seulement
rendra difficile la restructuration
de futures dettes souveraines,
mais pourrait également remettre
en cause le marché de New York en
tant que centre du système financier
international. Ainsi, les Singer
et autres rapaces auraient dépassé
les bornes. Chacun défend son jeu
et, dans ce piège qui s’est refermé
sur nous, l’Argentine doit défendre
le sien en tirant profit de ces dissensions
: nous devons négocier non
seulement en nous désendettant,
mais aussi en recouvrant notre souveraineté
juridique, tout en révélant
les deux facettes de la question, qui
n’est pas seulement économique,
mais aussi et surtout politique. Et
dans ce combat, nous avons besoins
de soutiens régionaux et mondiaux.
Notes
[1] L’auteur fait référence à
l’article de Charles Lane, « Argentina’s
Supreme Court loss may serve
as a wake-up call », 18 juin 2014.
[2] Carlos Calvo fut un juriste
et un diplomate dont les travaux ont
inspiré la doctrine Drago. Datant de
1902, celle-ci (tirant son nom du
ministre argentin Luis Maria Drago
qui l’a formulée) affirme qu’en aucun
cas, une dette publique d’un
Etat ne peut donner lieu à une intervention
armée. Il faut attendre
1907 pour qu’elle soit mise en
œuvre pour la première fois dans
la foulée du blocus imposé par
l’Allemagne, la Grande Bretagne et
l’Italie au Venezuela en 1902. La
convention Drago-Porter prévoyait
ainsi l’activation d’un mécanisme
d’arbitrage politique entre ses Etats
signataires précédant l’éventuel
emploi de la force par l’un d’entre
eux ou par une coalition. Sur ce sujet,
lire Christophe Ventura, « Dettes
souveraines, mécanisme européen
de stabilité, pacte budgétaire », Mémoire
des luttes, avril 2012.
[3] Economistes états-uniens,
prix Nobel d’économie 1997. Le
modèle de Black-Scholes permet de
couvrir une option sur un titre financier.
[4] Ruling on Argentina
Gives Investors an Upper Hand,
19 juin 2014, (www.nytimes.
com/2014/06/20/business/economy/ruling-on-argentina-gives-investors-an-upper-hand).
Article publié par Pagina
12 (23 juin 2014)
Traduit de l’espagnol
par Mélanie Jecker
Mémoire des luttes 30 juin 2
Guarino Funeral Home
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Email: rincherexpress@gmail.com
Haïti Liberté annonce
avec infiniment de regrèt
la nouvelle de la mort de
Raymond Gaspard
survenue à lʼhopital du
Cap Haïtien le Vendredi
27 Juin dernier à lʼâge
de 90 ans, soit six mois
après celle de sa fille
Angélina Gaspard.
En cette pénible
circonstance, le
personnel du journal
touché par la douleur
envoie ses sympathies à
ses filles Mme
Bernadette Christian, née Gaspard et
enfants,
Madame Viola Gaspard et famille, Nicole
Gaspard et famille, Eudès Philoména
Gaspard et famille ;
Sa fille adoptive Phanette Auguste et famille
Ses belles filles : Nadia Laguerre et famille,
Lilianne Similhomme
AVIS DE DÉCÈS
Ses fils adoptifs Rol
Kervens St Fort, Herfort
et Grégory Gaspard,
Ses neveux et nièces
Yves Camille et famille,
Rolyn, Jocelyn, James
Thony ,
Mme Marlène Emmanuel
et enfants, Mme Ketty
Mathurin et famille ;
Son beau fils Wilson
Joazile et famille;
Aux familles Gaspard, St
Fort, Laguerre,
Similhomme, Thony,
Camille, Bazile et Joazile
Christian, ainsi quʼà tous les parents et amis
éprouvés par cette perte.
Les funérailles du très regretté Raymond
Gaspard seront chantées à la Cathédrale du
Cap Haïtien le Samedi 5 Juillet prochain et la
dépouille sera déposée au nécropole de cette
Ville.
Que son âme repose en paix.
Vol. 7 • No. 51 • Du 2 au 8 juillet 2014 Haiti Liberté/Haitian Times 15
Suite de la page (8) Suite de la page (12)
L’île-à-Vache compte 10 plages au total. Si le gouvernement prend
possession de toutes celles-ci pour son plan touristique il ne restera plus
d’accès pour les pêcheurs et la population en général.
L’emplacement du futur terrain de golf est un des endroits les plus
fertiles de l’île où sont cultivés de nombreux légumes dans une terre
riche et productive. Ce serait une grande perte pour les habitants.
actuellement ne tient aucun
compte des habitants.
Le KOPI n’est pas contre le
développement, mais il est contre
l’exclusion des habitants de l’île du
plan de développement.
Jean Matulnes Lamy
DC : Le gouvernement haïtien
a annoncé au début du mois d’avril
2014 que le gouvernement cubain
pourrait construire un hôpital à
l’Île-à-Vache et faire une campagne
d’alphabétisation dans les six mois
prochains. Est-ce que cela s’accorde
avec le type de développement dont
vous pensez?
JG : Un gouvernement digne
de ce nom a le devoir de fournir à ses
habitants des services et des infrastructures
pour sa subsistance et son
bien-être: hôpitaux, eau, électricité,
transports, éducation. Cela fait partie
intégrante de son mandat. Cela
n’est pas supposé faire partie d’un
“plan,” surtout pas touristique, car à
ce moment-là on peut supposer que
ces services et infrastructures seront
mis en place non pas pour la population,
mais prioritairement pour les
touristes et les investisseurs.
Il existe déjà une vingtaine
d’écoles sur l’île. Il y en a deux à
Kay Kok, alors pourquoi en construire
une autre? L’éducation doit être
une priorité, mais une campagne
d’alphabétisation à ce moment-ci
n’est pas une urgence, car environ
98 pour cent de la population de l’île
peuvent assez bien se débrouiller
pour lire, écrire et compter, même
si le niveau est parfois assez bas.
Ce qui serait prioritaire au niveau
de l’éducation serait par exemple
une école pour la pêche, pour que
les futurs pêcheurs apprennent le
métier et acquièrent des connaissances
pratiques. Il faudrait aussi
aider les écoles déjà établies. Il n’y a
aucune proposition en ce sens, donc
l’éducation ne semble pas réellement
une priorité pour ce gouvernement.
DC : D’autres habitants disent
que l’île a grand besoin d’un lycée et
n’aiment pas le fait que les élèves de
cet âge doivent aller aux Cayes.
JG : Il y a une vingtaine d’écoles
sur l’île, mais effectivement pas de
lycée. Cependant il serait illusoire
de penser qu’un lycée garderait tous
les jeunes à l’île. Beaucoup doivent
apprendre des métiers. Ce qui serait
vraiment utile serait une école de
pêche et une école d’agriculture pour
perpétuer la vocation de l’île et offrir
de la formation pertinente.
DC : Que fait KOPI pratiquement
pour la libération de Jean Matulnes
Lamy et l’abolition du décret?
JG : Le KOPI a demandé à
rencontrer le Président Martelly,
car ce serait lui qui empêcherait la
libération de Matulnes. Le KOPI, de
concert avec la population est prêt
à laisser tomber certaines de leurs
demandes en autant que l’on libère
Matulnes, emprisonné, rappelonsle,
sans accusation depuis plus de 3
mois.
DC : Comment les gens en général,
et les Haïtiens en Haiti et dans
la diaspora, pourraient ils aider la
population de l’Île-à-Vache?
JG : En posant des questions
et en demandant des réponses aux
responsables; en dénonçant la situation
dans les médias; en soulignant
les dégâts qui sont et seront causés
à l’environnement, à la nature et à
la population paysanne. En dénonçant
les violations des Droits de
l’Homme, l’arrestation de Matulnes,
en faisant pression auprès du gouvernement,
des ambassadeurs, en
le faisant savoir directement à la
ministre du Tourisme et en venant
à l’île-à-Vache parler aux habitants
et se rendre compte de la situation.
Beaucoup de gens parlent de l’île et
trouvent le projet formidable, mais
ils n’y ont jamais mis les pieds.
DC : Je vous remercie M. Genest,
pour cet entretien.
Notes de la rédaction: Haiti
Chéry et News Junkie Post remercient
Mélinda Wilson pour son assistance
à cet entretien. Photos un,
quatre, cinq, dix, onze et quatorze
par Noah Darnell. Photos deux, six,
sept, huit, neuf, et treize par Mélinda
Wilson.
Sources: Haiti Chéry
et News Junkie
à mettre un terme aux attaques permanentes
de Coca Cola contre les droits
humains en Colombie et de garantir la
justice et réparation aux victimes de
leurs activités.
Le CETIM demande au Rapporteur
spécial sur des exécutions extrajudiciaires,
sommaires ou arbitraires et
au Rapporteur spécial sur le droit à la
liberté de réunion et d’association pacifique
à suivre de près cette affaire et à
se rendre en Colombie.
Par ailleurs, le CETIM demande
au Conseil des droits humains d’établir
un groupe de travail intergouvernemental
avec le mandat d’élaborer un
instrument international contraignant
pour surveiller les activités des sociétés
transnationales et garantir l’accès
à la justice pour les victimes de leurs
activités.
Notes
1. Cette déclaration a été élaborée
en collaboration avec SINALTRAI-
NAL-Colombie.
2. Dont la maison mère est située
à Atlanta, en Géorgie,
3. A titre d’exemple, la transnationale
a été critiquée pour avoir
importé du sucre, des produits et des
matières premières qui nuisent aux
producteurs nationaux ; pour consommer
de grandes quantités d’eau depuis
des années ; pour avoir déversé des
déchets industriels dans des réserves
d’eau... Elle a même été sanctionnée
financièrement pour avoir contaminé
des zones humides. De plus, Coca Cola
refuse d’accéder aux demandes de Sinaltrainal
qui portent sur la réduction
des émissions de gaz à effet de serre
et la réparation des dommages causés
(Voir http://www.prensaverde.org.co
; «http://www.salvacionagropecuaria.
net ; http://www.eltiempo.com). Les
produits de Coca Cola ont été dénoncés
comme contenant des substances
nocives pour la santé qui portent préjudice
à la population infantile. Josh
Gold, porte-parole de Coca Cola, a annoncé
que l’huile végétale brute qui est
utilisée dans les boissons Fanta, Powerade
et autres désaltérants aux arômes
d’agrumes, sera retirée et remplacée
par l’acétate isobutyrate de saccharose.
Aux États-Unis, il y a eu un accord
pour retirer les produits sucrés, mais en
Colombie la transnationale n’a pas pris
en compte les demandes de Sinaltrainal
pour appliquer cet accord et protéger la
santé des enfants.
4. Entre autres, son Président
Luis Javier Correa, Efrain Guerrero,
Luis Eduardo Garcia, Efrain Surmay,
Alfredo Porras.
5. Dans toutes les accusations
portées, les juges ont absous les dirigeants
de Sinaltrainal. La Dirección
Seccional de Fiscalías de Bogotá No 55,
20 février 2006, cas 675549 a absous
Luis Javier Correa Suarez Luis Eduardo
Garcia, Efrain Guerrero y William Mendoza),
voir aussi les cas 76988 du 21
juin 2000, cas 7834 du 12 mai 1995,
cas 3427 du 16 février 1993, cas 3522
du 19 novembre 1984.
6. Le 8 février 2010, dans le
fort militaire colombien de Tolemaida
(Centro nacional de entrenamiento-
CENAE) à Melgar Tolima, s’est tenue
la convention de Coca Cola Femsa intitulée
« Guiados por el Orgullo » (Guidés
par la fierté). Il faut ici rappeler que
Tolemaida est une base militaire des
États-Unis en Colombie.
7. Luis Adolfo Cardona a quitté
Carepa Antioquia, après avoir fui les
paramilitaires qui le cherchaient pour le
torturer et l’assassiner et Alfredo Porras
Rueda, après avoir été emprisonné et
accusé à tort d’être un guérillero.
8. Etiel Aragón de Santa Marta
et Juan Carlos Galvis de Barrancabermeja
furent menacés de mort avec leur
famille et devant le refus de l’entreprise
de les installer ailleurs, ils durent
retourner travailler dans la ville où ils
étaient menacés de mort. Cela est également
arrivé à d’autres travailleurs
affiliés à Sinaltrainal.
9. Rodolfo Pérez, Alfredo Porras
Rueda, Álvaro González, Sergio
López, Domingo Flórez, Luis Eduardo
García, les quatre dernières personnes
renvoyées.
10. José Eleazar Manco David (
Carepa Antioquia, 8-04-1994), Luis
Enrique Giraldo (Carepa Antioquia, 20-
04-1994), Luis Enrique Gómez Granados
(Carepa Antioquia, 23-04-1995),
Avelino Anchicanoy Erazo (Pasto
Nariño, 31-07-1990), Isidro Segundo
Gil (Carepa Antioquia, 5-12-1996),
José Libardo Herrera Osorio (Carepa
Antioquia, 26-12-1996), Guillermo
Gómez Maigual (mort dans l’usine de
Nariño Pasto, 20-04-98), Oscar Darío-
Soto Polo (Montería Córdoba, 21-06-
2001), Adolfo de Jesús Múnera López
(Barranquilla Atlántico, 31-08-2002),
Ricardo Ramón Paublott Gómez (Barranquilla
Atlántico, 26-01- 2012 ).
11. Le 18 novembre 2000, des
membres présumés des forces paramilitaires
ont sorti de force la veuve de
Isidro Segundo Gil de sa maison et l’ont
assassinée.
12. José Libardo Herrera Osorio,
également affilié à Sinaltrainal.
13. Cas 164 de la Unidad de
Derechos Humanos de la Fiscalía à Bogotá.
14. Cas 585334 du 28 juillet
2003. La Fiscal Seccional 61 accusa
d’injures et de calomnie Luis Javier
Correa Suarez, Jorge Humberto Leal,
Juan Carlos Galvis, Luis Eduardo Garcúia,
Álvaro González, José Domingo
Flórez et Edgar Alberto Páez Melo. Le
13 janvier 2004 la Fiscal 25 les ont
absous.
15. Cas No. 06-15851, D. C.
Docket No. 01-03208-CV-JEM
16. 18 septembre 2007, cas
2595.
17. Le 305° Conseil d’administration
de l’OIT, en juin 2009, a
approuvé le Rapport n°354 du Comité
de la liberté syndicale dans lequel se
trouvent les recommandations (paragraphes
485 à 588).
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(CETIM) 26 juin 2014
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16
Haiti Liberté/Haitian Times
Vol. 7 • No. 51 • Du 2 au 8 juillet 2014
A Travers le monde
Le premier satellite de
fabrication argentine, « Arsat
1 », sera lancé en septembre
par Arianespace
Selon l’entreprise Invap, le satellite
argentin ARSAT 1 se trouve en
phase finale de tests et près pour être
acheminé en vue de son lancement qui
aura lieu pendant la première quinzaine
de septembre. Il s’agit d’une opération
d’environ 300 millions de dollars
d’investissement, pour le compte de
l’agence de satellites argentine Arsat,
qui a eu recours à l’entreprise publique
Invap pour le concevoir et le construire,
et ensuite le fait tester dans les
laboratoires du Centre d’Essais d’Alta
Tecnología (Ceatsa), tous deux situés
à Bariloche.
Le satellite sera lancé et mis en
orbite par le consortium Arianespace -
avec la fusée Ariane 5- et la date du
12 septembre a été fixée pour le lancement.
Ces prochains jours la direction
d’Arsat se rend au siège d’Ariane espace,
afin de fixer définitivement la
date qui dépendra aussi de la ponctualité
des autres lancements prévus.
Depuis Bariloche l’Arsat 1 sera
transporté vers la Guyane française par
l’un des plus grands avions-cargos du
monde, l’Antonov 125, qui fera une
seule escale, en Équateur, pour ravitaillement.
Pendant ce temps l’Arsat
2 est terminé, se trouvant à l’étape
préalable aux essais fonctionnels puis
environnementaux, menés dans les
prochaines semaines à la Ceatsa, qui
a ses installations à côté de la salle
d’assemblage du satellite.
Sa date de lancement n’est pas
encore définie, mais on estime qu’elle
se situera entre la fin mai et début juin
Les USA, la France et
l’Arabie saoudite attaquent
l’Irak
L
’Émirat islamique en Irak et au
Levant (ÉIIL, dont l’acronyme
se prononce « Daesh »), groupe dissident
d’Al-Qaïda, a lancé une formidable
attaque en Irak, le 6 juin
2014. Alors qu’il occupait déjà Fallouja,
il a réussi à prendre le district
de Ninive (y compris le chef-lieu
Mossoul). Il poursuit son offensive
dans les provinces de Kirkouk et
Salaheddine. Plus de 150 000 civils
ont fui devant son avancée.
Le 10 juin, le Premier ministre,
Nouri al-Maliki a demandé
au parlement de proclamer l’état
d’urgence. L’Émirat islamique en
Irak et au Levant est commandé
par Abou Bakr al-Baghdadi pour
le compte du prince Abdul Rahman
al-Faiçal (frère du ministre
saoudien des Affaires étrangères
et de l’ambassadeur saoudien à
Washington). Il est co-financé et
encadré par des officiers états-uniens,
français et saoudiens. Depuis
un mois, il dispose d’armement nouveau
en provenance d’Ukraine, où
l’Arabie saoudite a acquis une usine
d’armement, et via la Turquie, qui a
installé une ligne spéciale de chemin
de fer à proximité d’un aéroport
militaire pour approvisionner l’ÉIIL.
Abou Bakr al-Baghdadi est un
Irakien qui rejoignit Al-Qaïda pour
lutter contre le président Hussein.
Durant l’invasion états-unienne, il
se distingua par plusieurs actions
Le satellite argentin ARSAT 1
de l’année prochaine, également depuis
la Guyane française et par Arianespace.
Les deux satellites seront gérés depuis
l’Argentine. « L’Arsat 1 » sera mis
dans la Position 71, en s’orientant vers
l’Argentine et les pays limitrophes, et
« l’Arsat 2 » dans la Position 82, en
incluant en plus l’Amérique du Nord.
D’ici peu on commencera à construire
« l’Arsat 3 », qui sera dans la
Position 82 à côté de « l’Arsat 2 »,
séparé par à peine 10 kilomètres de
distance.
Télam. Buenos Aires,
le 18 juin 2014
contre les chiites et les chrétiens
(notamment la prise de la cathédrale
de Bagdad) et par l’instauration
d’une terreur islamique (il présidait
un Tribunal islamique qui condamna
de nombreux Irakiens à être égorgés
en public). Après le départ de Paul
Bremer III, il fut arrêté et incarcéré à
Bucca de 2005 à 2009. Durant cette
période, Al-Qaïda en Irak est dissous
et ses combattants sont intégrés à un
groupe de résistance tribal, l’Émirat
islamique en Irak.
Le 16 mai 2010, Abou Bakr
al-Baghdadi est nommé émir de
l’ÉII, alors en pleine décomposition.
Après le départ des troupes étatsuniennes,
il organise des opérations
contre le gouvernement al-Maliki
accusé d’être au service de l’Iran.
En 2013, après avoir fait allégeance
à Al-Qaïda, il part avec son groupe
poursuivre le jihad en Syrie et le renomme
Émirat islamique en Irak et
au Levant, ce faisant, il contrevient
à la franchise accordée en Syrie, par
Ayman el-Zawahiri au nom d’Al-
Qaïda, au Front al-Nosra qui n’était
à l’origine qu’une extension de l’ÉII.
L’ÉIIL est implanté en Syrie où
il occupe la ville de Raqqa, la seule
ville dont la population n’a pas pu
participer à l’élection présidentielle
du 3 juin (avec les Syriens résidant
en France et en Allemagne).
Réseau Voltaire 11 juin 2014
Persécution par Washington
d'enfants immigrés
Par Bill Van Auken
Dès 1903, des navires ayant à leur
bord une génération d'immigrants
entraient dans le port de New York en
passant devant l'emblématique Statue
de la liberté. Sur la base de la statue est
inscrit un sonnet de la poétesse Emma
Lazarus, reflétant les espoirs et les aspirations
de ces dizaines de millions de
personnes de trouver dans le Nouveau
monde un refuge à l'oppression du
Vieux monde. On peut lire:
« Donnez-moi vos êtres fatigués,
vos pauvres,
Qui en rangs serrés aspirent à
vivre libres,
Rebut misérable de vos rivages
surpeuplés »
Aujourd'hui ces vers de Lazarus
se lisent comme un réquisitoire cinglant
de la politique d'immigration brutale
et inhumaine que le gouvernement
Obama applique contre les travailleurs
immigrants qui tentent d'entrer aux
Etats-Unis, notamment les dizaines de
milliers d'enfants en provenance des
pays appauvris et déchirés par les conflits
d'Amérique centrale.
Dans bien des cas, ceux qui sont
détenus et jetés dans des camps de
rétention de fortune sont des mineurs
non accompagnés, cherchant à rejoindre
leur mère et leur père qui vivent aux
Etats-Unis.
La politique de Washington de
criminalisation et de persécution des
immigrés a trouvé son expression la
plus horrifique la semaine dernière avec
la découverte d'un charnier où avaient
été jetés des corps d'immigrants ayant
perdu la vie lors des tentatives d'entrer
aux Etats-Unis. Les corps étaient entassés
trois par trois dans des housses
mortuaires ou fourrés dans des sacs
poubelles, des sacs pour déchets contaminés
et même des sacs de courses,
traités comme on ne traiterait pas un
animal et d'une manière qui rappelle
ironiquement et hideusement le vers de
Lazarus sur « le rebut misérable. »
On ne peut qu'imaginer la réaction
des grands médias, si de tels charniers
étaient découverts en Russie, en
Chine ou en Iran. Mais la découverte
d'un site aussi abominable aux Etats-
Unis mêmes, a été largement ignorée.
Pendant ce temps, selon les chiffres
du gouvernement, quelque 52 000
mineurs non accompagnés sont arrivés
aux Etats-Unis depuis octobre dernier
(ainsi que 39 000 adultes accompagnés
d'enfants.) Les immigrés sont détenus
dans les conditions les plus scandaleuses,
entassés dans des entrepôts
sans fenêtre entourés de barbelés, sans
sanitaires adéquats, ni soins médicaux,
ni espace de couchage suffisant. Un
journal de l'Arizona écrit que le centre
de rétention de Nogales a « l'apparence
et l'ambiance des zones réservées au
bétail lors de la Foire de l'Etat. »
Cette honte nationale est considérée
comme une crise majeure menaçant
la sécurité. Les législateurs républicains
appellent au déploiement à
la frontière mexicaine de soldats de la
Garde nationale, tandis que le Texas a
annoncé des projets de « forte augmentation
» du nombre de soldats de l'Etat
aux frontières de l'Etat pour poursuivre
les enfants immigrés.
Quant à la Maison Blanche
d'Obama, elle a réagi à cette crise humanitaire
qu'elle a elle-même provoquée,
en recourant à des méthodes de
répression policière. La Maison Blanche
a promis de créer de nouveaux centres
de rétention pour les enfants et d' «
accroître les procédures d'expulsion »
avec sa propre « forte augmentation »
d'agents, de juges et de procureurs pour
accélérer les déportations.
L'autre facette de la réaction du
gouvernement Obama est d'intensifier
les mesures policières en Amérique
Dans bien des cas, ceux qui sont détenus et jetés dans des camps de
rétention de fortune sont des mineurs non accompagnés, cherchant à
rejoindre leur mère et leur père qui vivent aux Etats-Unis.
La politique de Washington de criminalisation et de persécution
des immigrés a trouvé son expression la plus horrifique la semaine
dernière avec la découverte d'un charnier où avaient été jetés des corps
d'immigrants ayant perdu la vie lors des tentatives
d'entrer aux Etats-Unis.
centrale, en grande partie sous la forme
de plus de 200 millions de dollars d'aide
proposés aux forces de sécurité du Salvador,
du Guatemala et du Honduras.
Dans chacun de ces pays, les
forces de répression du pays ont été
forgées sous la direction du Pentagone,
tandis que Washington poursuivait
des guerre civiles sanglantes contre
la classe ouvrière et les pauvres des
campagnes, qui ont coûté la vie à un
quart de millions de personnes au Guatemala
et près de 75 000 au Salvador.
Au Honduras, les escadrons de la mort,
soutenus par la CIA, ont tué ceux qui
s'opposaient à toute une série de régimes
militaires. Ces escadrons de la
mort ont repris du service après le coup
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Unis, qui avait renversé le président
José Manuel Zelaya, contribuant à faire
du Honduras le premier pays au monde
pour ce qui est des homicides.
Les conditions de pauvreté,
d'oppression et de violence abyssales
dans ces pays sont le résultat de près
d'un siècle d'oppression ininterrompue
de l'impérialisme américain. Cela
s'est manifesté non pas uniquement
par des guerres et des dictatures, mais
aussi par la soumission de leur économie
au capitalisme américain, ce qui les
a plongés à des niveaux de pauvreté,
de chômage et d'inégalités sociales
parmi les plus élevés de l'hémisphère.
Suite à la page (18)
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Vol. 7 • No. 51 • Du 2 au 8 juillet 2014 Haiti Liberté/Haitian Times 17
¡Hasta siempre Comandante!,Chavez pour toujours!
Le président Maduro parmi les leaders les plus influents sur Twitter
Caracas, 26 juin AVN - Le Président
de la République, Nicolas Maduro,
est le second leader mondial le plus
influent sur le réseau social Twitter
selon Twitplomacy, une étude réalisée
chaque année par la firme étasunienne
de relations publiques Burson-
Marsteller sur les comptes Twitter des
leaders politiques du monde entier.
Le président Maduro comptabilise
2 665 re-twitts pour chaque twitt
publié. La personnalité qui se situe
à la première place dans cette étude
est le Pape François (@Pontifex) qui
atteint plus de 10 000 re-twitts pour
chaque twitt qu’il envoie sur son
compte en espagnol et une moyenne
de 6 462 re-twitts sur son compte en
anglais.
De plus, Twitplomacy situe le
Chef d’Etat vénézuélien au cinquième
rang des dirigeants politiques latinoaméricains
qui sont le plus suivis sur
Twitter alors que dans le Top 50 des
leaders mondiaux les plus suivis, il se
situe au 17° rang grâce aux plus de 2
millions de personnes qui le suivent
sur son compte @NicolasMaduro.
A la première place du classement
latino-américain, se toruve la
présidente argentine, Cristina Fernandez
de Kirchner (@CFKArgentina)
avec 2 894 864 personnes qui
la suivent. ensuite vient le président
de Colombie, Juan Manuel Santos (@
JuanManSantos) avec 2 885 752 personnes
qui le suivent, puis, le Président
du Mexique, Enrique Peña Nieto
(@EPN) avec 2 727 870 personnes
qui le suivent et la présidente brésilienne,
Dilma Roussef (@dilmabr) avec
2 461 619 personnes qui la suivent.
Le président Maduro a ouvert
son compte Twitter le 17 mars 2013.
Depuis lors, il a augmenté sa popularité
sur ce réseau social et sur d’autres
comme Facebook.
Il a communiqué avec le peuple
vénézuélien et le monde avec plus
de 9 302 tweets, dans lesquels il a
souligné les avancées de la Révolution
Bolivarienne et la continuité
de l’héritage du Commandant Hugo
Chavez pour donner de l’élan au socialisme.
Traduction Françoise Lopez -
Cuba Si France Provence
[Ndlr]. Le successeur de Chávez
Nicolas Maduro et Hugo Chavez
mène bien la barque bolivarienne.
Le Commandante avait bien joué en
portant son choix sur le président
Maduro.
Suite de la page (13 ) Aretez...
lui présentant une carotte après l’autre
pour tenter de lui plaire. Cela s’est
avéré un échec retentissant. Cela n’a
fait qu’inciter Israël à poursuivre sa
politique de dépossession. Le message
aussi a failli : la solution à deux
Etats est devenue fantomatique. Le
monde a essayé de lui redonner vie
artificiellement. Les propositions se
sont succédé, étrangement similaires,
d’une feuille de route à l’autre, du Plan
Rogers aux navettes de John Kerry, et
chacune a fini en poussière dans un
tiroir. Israël a toujours dit non, seuls
ses prétextes et conditions présentant
des changements : la fin du terrorisme
ici, la reconnaissance d’un Etat juif là.
Et pendant ce temps le nombre
de colonies en Cisjordanie a été multiplié
par 3 ou 4, tandis que la brutalité
de l’occupation augmentait, au point
que des soldats se mettent à tirer sur
des manifestants par pur ennui. Le
monde ne peut collaborer à ceci. Il est
inacceptable, au 21ème siècle, de la
part d’un Etat qui prétend faire partie
du monde libre de priver une autre nation
de ses droits. Il est impensable,
carrément impensable que des millions
de Palestiniens continuent à vivre
dans ces conditions. Il est impensable
qu’un Etat démocratique puisse con-
Suite de la page (9 )
of national policy to wipe out its indigenous
population. Moreover, we
elevated that tragic experience into a
noble crusade.”
In contrast to the American
founding fathers, who denounced the
“merciless Indian Savages” in their
Declaration, the victorious slaves
of the former French colony of St.
Domingue renamed their new nation
“Haiti,” the original Arawak name for
the entire island, meaning “mountainous
land.”
Haiti is, in fact, the world’s first
nation to truly defend “liberty, equality,
and fraternity” – the French Revolution’s
watchwords – by opposing
slavery and the extermination of the
Native Americans.
These founding Haitian principles
have deprived the nation of the
great capital that can be extracted from
exploitation, theft of land, and imperialist
aggression. Haiti’s poverty also
was contributed to when the U.S. refused
to recognize Haiti for six decades
(much as it embargoes revolutionary
Cuba today) and militarily occupied
our country for 36 years out of the
past century, most recently though the
United Nations proxy force, MINUS-
TAH.
Indeed, today, just as in time of
Thomas Jefferson, the U.S. seeks to
destroy our 1804 revolution by making
us again a slave colony. In the
past decade, their two principal thrusts
have been 1) to land an occupation
army in 2004 and 2) to intervene in
our sovereign 2010/2011 elections
to put in place a neo-colonial puppet
regime, that of President Michel Martelly
and Prime Minister Laurent Lamothe.
Their goal is to re-enslave us
in the sweatshop free trade zones of of
SONAPI, CODEVI, and Caracol, and to
steal the wealth from our “mountainous
land,” in particular the $20 billion
worth of gold dust left behind by the
Spanish conquistadors who annihilated
the Arawaks.
So, on this July 4, therefore, let
us renew our allegiance to the call that
General Dessalines made to all Haitians
– both our ancestors and those
of us living today – at the end of his
January 1, 1804 declaration: “Vow before
me to live free and independent,
and to prefer death to anything that
will try to place you back in chains.”
tinuer à les opprimer de la sorte. Et il
est impensable que le monde regarde
cela et laisse faire.
La discussion sur les deux Etats
doit maintenant se transformer en une
discussion sur les droits. Chers Israéliens,
vous avez voulu l’occupation et
les colonies — eh bien restez enfermés
à l’extérieur — Restez à Yitzhar,
enclavez-vous dans les montagnes et
construisez tout votre saoûl à Itamar.
Mais vous avez l’obligation d’accorder
tous leurs droits aux Palestiniens, exactement
les mêmes droits dont vous
jouissez.
Egalité des droits pour tous ; une
personne, un vote —tel devrait être le
message de la communauté internationale.
Et que pourrait répondre à cela
Israël ? Qu’il ne peut y avoir égalité
des droits parce que les Juifs sont le
peuple élu ? Que cela mettrait en danger
la sécurité ? Les prétextes seraient
vite écartés, et la vérité nue éclaterait
au grand jour : sur cette terre, seuls
les Juifs ont des droits. Une affirmation
qu’il n’est pas question de prendre
pour argent comptant.
C’est aussi toute la manière de
s’adresser à Israël qui doit être changée.
Tant qu’ils n’ont pas à payer le
prix de l’occupation et que les citoyens
ne sont pas sanctionnés, ils n’ont
aucune raison d’y mettre un terme et
même de s’en préoccuper. L’occupation
est profondément ancrée au sein
d’Israël. Personne n’en est à l’écart,
et l’écrasante majorité de la population
israélienne souhaite continuer à
en profiter. C’est pourquoi, seules des
sanctions peuvent nous faire prendre
conscience de son existence.
Oui, je parle des boycotts et
des sanctions qui sont largement préférables
aux bains de sang.
C’est la vérité, même si elle est
amère. Les USA et l’Europe se sont
suffisamment prosternés devant Israël.
Et sans aucun résultat, malheureusement.
Dorénavant le monde doit
adopter un autre langage, qui sera
peut-être compris. Après tout, Israël a
prouvé plus d’une fois que le langage
de la force et des sanctions est son langage
préféré.
Haaretz 31 mai 2014
Traduit par CAPJPO-EuroPalestine
Tlaxcala 23 juin 2014
Ndlr. Haaretz (en hébreu
: Le Pays) est l'un des quatre plus
grands quotidiens nationaux en Israël.
Sa ligne éditoriale se situe à gauche.
Suite de la page (17 )
La Maison Blanche d'Obama jouit déjà
de la distinction ignominieuse d'avoir
déporté davantage de personnes (plus
de 2 millions) que tout autre gouvernement.
Rien que durant l'exercice
écoulé, elle a déporté 106 000 personnes
au Guatemala, au Honduras
et au Salvador, dans bien des cas en
séparant des familles et en infligeant
aux enfants de graves privations
économiques et affectives.
Sa solution à présent est
d'intensifier les mesures répressives.
Elle associe le renforcement de la sécurité
et des déportations à des appels à «
une complète réforme de l'immigration
», proposition bipartite qui militariserait
la frontière tout en imposant les
conditions les plus onéreuses pour
la mise en place d'« une voie vers la
naturalisation » pour une petite section
de travailleurs immigrés. Mais même
cette mesure réactionnaire risque d'être
politiquement impossible à appliquer
après la défaite d'Eric Cantor, dirigeant
de la majorité au congrès, à une primaire
républicaine au profit d'un rival
encore plus farouchement opposé à
l'immigration.
La politique de l'oligarchie financière
américaine à l'égard des immigrés
est une expression de son attitude envers
l'ensemble de la classe ouvrière,
dont les travailleurs immigrés constituent
les couches les plus opprimées. La
classe dirigeante exploite les travailleurs
immigrés comme source de main
d'oeuvre bon marché, tout en cherchant
à faire d'eux les boucs émissaires
des baisses de salaires et des licenciements
qui sont le produit du système
de profit capitaliste.
Sa politique d'immigration
brutale va de pair avec sa politique
étrangère fondée sur la violence militaire
et sur les mesures de surveillance
digne d'un Etat policier et de répression
à l'intérieur du pays qui sont plus que
jamais en pleine expansion.
La défense des droits des travailleurs
immigrés de vivre et de travailler
dans le pays de leur choix, sans discrimination
ni persécution, est un volet
inséparable de la lutte pour la défense
du niveau de vie, de l'emploi et des
droits fondamentaux de l'ensemble
de la classe ouvrière. Les travailleurs
doivent exiger la libération des enfants
immigrés emprisonnés et les pleins
droits à la citoyenneté pour tous les
travailleurs sans papiers.
Sans forger leur unité internationale
avec les travailleurs d'Amérique
centrale et de la planète toute entière,
les travailleurs des Etats-Unis
ne peuvent combattre efficacement les
grandes entreprises et les banques qui,
elles, n'ont pas besoin de passeport ou
de visa pour transférer leurs capitaux
d'un pays à un autre à la recherche de
la main-d'oeuvre la moins chère et des
profits les plus gros.
Wsws 24 juin 2014-07-01
Suite de la page (13 ) Vleme sommet...
ont eu un impact négatif sur le commerce
extérieur et le taux de change.
A l’exception de la légère appréciation
du yuan, les monnaies des pays des
BRICS ont perdu de 8.80 (roupie indienne)
à 16 (Rand sud-africain) points
en pourcentage face au dollar entre mai
2013 et juin de cette année. Ainsi le
CRA BRICS, doté d’un montant de 100
milliards de dollars, avec un apport de
41 milliards de dollars de la Chine, le
Brésil, l’Inde et la Russie apportant 18
milliards de dollars chacun, et l’Afrique
du Sud, 5 milliards de dollars, une fois
en marche réduira de façon substantielle
la volatilité des changes sur les flux
de commerce et d’investissement entre
les membres du bloc. Les sceptiques arguent
que le CRA aura une importance
secondaire et exercera seulement des
fonctions complémentaires à celles du
FMI. Laissant de coté que, contrairement
à l’ « Initiative Chiang Mai » (Chiang
Mai Initiative en anglais, dont font
partie la Chine, le Japon, la Corée du
Sud et 10 économies de l’Association
des Nations du Sud Est asiatique), le
CRA BRICS pourra se passer de l’aval
du FMI pour réaliser ses prêts, ce qui
garantit une meilleure autonomie face
à Washington. La guerre des devises
des économies centrales contre les
économies de la périphérie capitaliste
exige sa mise en œuvre dans de brefs
délais.
Par ailleurs, la Banque BRICS a
suscité beaucoup d’attentes. La Banque
qui débutera ses opérations avec un
capital de 50 milliards de dollars (avec
des apports de 10 milliards et 40 milliards
en garanties de chacun des membres),
aura la possibilité d’atteindre en
deux ans 100 milliards de dollars et
en 5 ans 200 milliards ; elle comptera
avec une capacité de financement allant
jusqu’à 350 milliards de dollars
pour des projets d’infrastructures,
d’éducation, santé, sciences et technologie,
et environnement. Néanmoins,
en ce qui concerne l’Amérique du sud,
les effets à moyen terme ont un double
aspect. Tout ne va pas sur des roulettes
sur les marchés de crédit. D’un coté, la
banque BRICS pourrait bien contribuer
à réduire les coûts du financement et
renforcer la fonction contre-cyclique
de la Coporacion Andina de Fomento
(CAF), à travers l’augmentation de
crédits en période de crise et ainsi éliminer
les prêts de la Banque Mondiale et
de la Banque Interaméricaine du Développement
(BID). D’un autre coté, nonobstant,
comme pourvoyeur de crédit,
la Banque BRICS entrera en concurrence
avec d’autres entités d’influence
considérable dans la région comme la
BNDES (Banque Nationale de Développement
Economique et Social du
Brésil), la CAF, et les banques chinoises
avec un plus grand pouvoir de crédit
(China Development Bank et Exim
Bank of China). C’est invraisemblable
que les institutions financières citées
fassent converger leurs offres de crédit
de façon complémentaire sans affecter
leurs portefeuilles d’emprunteurs.
Au sein des BRICS aussi il y a des
frictions. L’élite chinoise prétend faire
l’apport majoritaire (à la différence de
la proposition russe d’établir des apports
fractionnés) et que Shanghai soit
le siège de l’organisme (au lieu de New
Dehli, Moscou ou Johannesburg). Dans
le cas où les prêts de la Banque BRICS
soient libellés en Yuans, la monnaie
chinoise progressera dans son internationalisation
et affirmera graduellement
sa position comme moyen de paiement
et monnaie de réserve au détriment des
autres devises. Au-delà de la consolidation
d’un monde multipolaire, le CRA
et la Banque BRICS, représentent les
graines d’une architecture financière
qui émerge dans une période de la crise
pleine de contradictions, caractérisée
tant par la coopération que par la rivalité
financière.
*Ariel Noyola Rodríguez est
membre du projet « Observatorio
Económico de América Latina » (OBE-
LA), d’IIEC-UNAM.
Contralínea 29 juin 2014
Traduit de l’espagnol pour El
Correo par : Estelle et Carlos
Debiasi
El Correo. Paris, le 30 juin 2014.
18
Haiti Liberté/Haitian Times
Vol. 7 • No. 51 • Du 2 au 8 juillet 2014
En promenade ailleurs
« (…) Gonaïbo allait toujours
au sommeil comme
on va à la source,
comme on va à la libération
de soi-même.»
Jacques Stephen Alexis
(à mon ami Rassoul
Labuchin)
Longs comme fil d’un
ennui
un brouhaha presque
sans fin
des hurlements de mots
que l’on torture
à demeure s’installent en
notre village
une indomptable sécheresse
y mord gens et bêtes
jusqu’à leurs ombres les
plus fuyantes.
Des oies de passage
en nos saisons désenclavées
occasionnellement nous
recevons
quelques effets d’ailes et
de cris…
sans considération vraiment.
Bécasseaux à l’affût d’où
va l’envol
nous mettons cap sur des
bassins calmes
même au zénith d’une
insuffisance.
Un désert nous parle sans
bruit
le long de chaque heure
qui vient
qui nous chavire en de
basses marées.
Nous vivons avec les
sutures d’une flamme
invisible tatouage à toutes
nos cicatrices
indubitablement.
Même au loin
encore et encore
on peut entendre
d’anciens hurlements
sentir la monomanie de
mots que l’on torture
au tréfonds maintenant de
notre ambulante prison.
Dans un grand port aérien
sans rade en vue
nous attendons une
simple occasion
barques à la main au nadir
pour nous refaire un décor
dans le sillage d’un paquebot
antiautoritaire.
Des mille îles
collines et vertes plaines
des douceurs
il ne (nous) reste presque
rien
sous les feux de la déroute
là-bas
au point d’ancrage
sous les fous regards de
la haine
du déni et de
l’intransigeance.
Malgré tout
malgré tempêtes d’hier et
d’aujourd’hui
il (nous) reste une obsession
une feuillaison belle qui se
Décès
pointe toujours
à l’idée d’une redécouverte
de nos moyens
enracinés dans une simple
idée de changement…
Une certaine beauté nous
irradie
par nos lectures des
manuels d’une source
dans le sillage de quelques
veilleurs de liberté
au détour de certains
arbres musiciens
en quête d’un vrai dépassement
du partage de l’essentiel
entre nous tous.
Yvette Georges et son beau-fils Jean Roland Denis scellés dans la vie comme dans la mort
Lenous Suprice
Cʼest avec le coeur attristé que les familles Denis et Georges annoncent le décès en duo
de Jean Roland et de Yvette sa belle-mère survenu le Mercredi 18 Juin dernier à Port au Prince, Haïti dans
une circonstance très regrettable.
A cette occasion malheureuse, ces deux familles recevront Vendredi 4 Juillet en cours, de 18 heures à 21
heures à la Maison funéraire Caraïbes, sise au 1922, Utica Ave, Brooklyn, N.Y11234. Les funérailles de ces
deux êtres chers à Haïti Liberté seront chantées à Holly Family R.C Church, 9719 Flatlands Ave, brooklyn,N.Y
11236. Lʼinhumation se fera au Cimetière de Canarsie,1370 Remsen Ave, Brooklyn Ave 11236.
Toute lʼEquipe du journal envoie ses condoléances émues à notre amie Kerta, à Denise ainsi quʼà celle de
Jean Roland qui ont perdu aussi inopinément et simultanément deux membres de leurs familles.
Suite de la page (4)
discrédité et surtout totalement
dysfonctionnel et
anticonstitutionnel. Pour
comble de malheur, Josué
Pierre-Louis qui n’avait déjà
pas bonne presse parce que
pris en 2012 dans une affaire
de mœurs (Affaire Marie
Danielle Bernadin) va se
retrancher dans un immobilisme
et un silence pesant
qui du coup le paralysent à
la tête d’une institution qui
n’avait aucune chance de
faire grand chose.
Finalement, sous
pression de l’opposition et
de l’opinion publique les six
membres de ce CEP boiteux
ont été virés et éparpillés
un peu partout à travers la
République par le Président
Martelly pris sous le feu des
critiques acerbes de toute
part. Quant à l’ex-Président
Josué Pierre-Louis, son ami
Michel Martelly l’exfiltre
d’Haïti en catimini en
l’expédiant vers la Belgique
comme Chargé d’Affaires
d’Haïti à Bruxelles où il se
la coule douce depuis des
mois, une ville beaucoup
plus tranquille que Portau-Prince
et ses vacarmes
politiques. Pour le Président
Martelly, l’affaire du
CEP permanent sans le
consentement de personne
tourne court. Contraint
et forcé, il jette l’éponge.
Mais…(A suivre)
C.C
Suite de la page (7)
quartiers pauvres, la violation
de la Constitution, des
principes démocratiques et
de l’Etat de Droit, ne peut
survivre que grâce au soutien
des puissances impérialistes
des Etats-Unis, la
France, le Canada, l’ONU et
autres.
Après plus de trois
ans de mensonge, de vol,
de pillage du pouvoir tètkale,
le peuple haïtien ici
et ailleurs n’a d’autre choix
que de continuer à se mobiliser
pour le renverser.
Quand un pouvoir imposé
par l’international avilit son
peuple en l’abandonnant
à la charité, la mendicité,
l’aide en lieu et place de service,
ce pouvoir n’a pas sa
raison d’être. Il n’a jamais
été légitime et il ne l’est
plus aux yeux du peuple.
Son peuple n’est plus libre,
l’Etat qu’il prétend diriger
cesse d’être souverain. Le
pays n’est plus indépendant.
Le peuple souverain
détient mandat automatique
pour libérer le pays et
délivrer la Nation en péril
des mains de ces dirigeants
apatrides, immoraux,
insouciants, vendeurs de
patrie, irresponsables, incompétents
et comploteurs
contre leur propre peuple.
La révolte populaire contre
un tel pouvoir devient en
tout état de cause droit et
devoir des citoyens.
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