DURABLE

DURABILITÉ
mot de l’éditeur
Dans ce numéro, un grand dossier
sur l’aluminium signé par Valérie
Levée. Présente à la journéeconférences
Aluminium et villes
durables, Valérie s’est imprégnée des discussions,
notamment des propos de l’architecte
britannique Michael Stacey, pour brosser le
portrait de l’aluminium québécois. Autre
grande ligne directrice de ce dossier étoffé,
la volonté clairement exprimée par le gouvernement
du Québec de stimuler la transformation
de ce métal par la mise en œuvre
par AluQuébec de la Stratégie québécoise
de développement de l’aluminium.
Le secteur de l’aluminium est confronté à
de grands enjeux en raison, entre autres, de
la déprime du prix des ressources et du jeu
atypique de l’offre et de la demande. Mais
par ailleurs, l’aluminium vert, sujet largement
mis de l’avant dans le papier de Valérie,
révèle un avantage fort concurrentiel du
Québec en raison de la production hydroélectrique.
À ce propos, Gervais Jacques,
chef des Affaires commerciales de Rio
Tinto Aluminium (RTA), exprimait en mai
dernier lors d’une présentation au Conseil
des relations internationales de Montréal
(CORIM) que le marché répondait positivement
au branding de l’aluminium vert de
RTA. Les acheteurs, affirme-t-il, sont prêts à
débourser une prime pour un produit fabriqué
avec de l’énergie renouvelable.
Toujours sur le plan environnemental, la
déclaration environnementale de produit
(DEP) constitue un autre facteur déterminant
favorable aux façons de faire innovantes
et durables, nous apprend Valérie.
Et les extrudeurs nord-américains y sont
sensibles, ayant développé la DEP pour tous
leurs produits. Par ailleurs, l’industrie primaire
est active dans le développement de
la certification ASI (Aluminium Stewardship
Initiative). Lancé en 2012, l’ASI fait la
promotion de la durabilité et de la transparence
au sein de l’industrie de l’aluminium.
Durabilité, autre trait de l’aluminium largement
traité dans ce dossier et exprimé en
titre par Valérie par l’équation : Longévité +
Recyclage = Durabilité.
Cela dit, le marché mondial est aux prises
depuis 2008 avec diverses contraintes. Notons,
notamment, les surplus d’aluminium
en provenance de la Chine qui plombent
le retour à l’équilibre. Dans ce contexte,
expriment des acteurs de l’industrie, l’avenir
de la filière québécoise de l’aluminium
est de plus en plus dans les produits à haute
valeur ajoutée, dont la plus significative est
l’empreinte carbone de notre aluminium
produit à partir d’hydroélectricité. Le Québec
est dans le peloton de tête d’une longue
course qui ne fait que commencer. Espérons
que l’on saura durer.
Autre sujet de ce numéro, mais dans
une tangente durable similaire, le dernier
colloque du Conseil de l’enveloppe du bâtiment
du Québec s’est largement entretenu
d’efficacité énergétique. Marie Dallaire, qui
a couvert l’événement, en est revenue avec
un topo qu’elle introduit sur la note d’un
ultimatum : le réchauffement climatique.
Pour sa part, notre collaborateur Stéphane
Gagné a assisté au congrès de l’Association
des architectes paysagistes du Québec.
Ses textes appuient aussi la sensibilité
environnementale, cette fois-ci en s’articulant
sur la notion de paysage en lien avec le
thème du congrès : Les Rurbains.
Ce numéro est également l’occasion de
découvrir les participants de la deuxième
cohorte de L’empreinte québécoise et de
discuter des enjeux du meuble du Québec.
Marie Gagnon nous fait part de ses
échanges avec le designer multidisciplinaire
Jean-Claude Poitras et Pierre Richard, président-directeur
général de l’Association
des fabricants de meubles du Québec. Dans
ce sillon du meuble, Marie nous entretient
également de la troisième édition des Prix
Habitat Design.
Bonne lecture!
Claude Paquin
Éditeur
collaborateurs
Docteure en biotechnologie
végétale, Valérie
Levée s’est convertie
au journalisme et
écrit pour FORMES
depuis 2008. Elle a
gardé de sa formation
scientifique un goût
pour les questions
techniques et un esprit
de synthèse qu’elle met
à profit pour explorer
l’architecture et l’urbanisme.
Dans ce numéro, elle s’attaque au matériau
aluminium. S’inspirant des échanges
présentés lors de la journée-conférences Aluminium
et villes durables tenue en novembre
dernier, elle propose ici un tour d’horizon
de ce matériau. Partant des propriétés physico-chimiques
de l’aluminium, des alliages
et des transformations secondaires du matériau,
elle présente les multiples possibilités
architecturales. La question du recyclage lui
permet d’aborder le volet environnemental
de l’aluminium, un thème récurrent dans
ses écrits. Elle l’approfondit en décortiquant
l’analyse de cycle de vie de l’aluminium. Elle
aborde également le volet économique par le
biais de la grappe industrielle AluQuébec et
la Stratégie québécoise de développement de
l’aluminium. Le tout converge vers la contribution
de l’aluminium au développement
durable, point focal de l’économie et de l’environnement.
Journaliste indépendant
depuis 1992,
Stéphane Gagné s’est
spécialisé au fil des
années en habitation,
immobilier, habitation
écologique, design et
architecture. Diplômé
au baccalauréat
en études urbaines
et détenteur d’une
maîtrise en sciences
de l’environnement,
il a une grande sensibilité pour tout ce qui
touche aux enjeux urbains. Il collabore à plusieurs
publications dont Le Devoir, FORMES,
La Maison du XXI e siècle et Québec Habitation.
Il est aussi un grand adepte d’agriculture
urbaine et membre depuis vingt ans
d’un jardin communautaire, où il cultive
un petit lopin de terre. Enfin, c’est aussi un
grand sportif qui a déjà traversé le Canada
à vélo en 1984. Dans ce numéro, Stéphane
nous apprend la définition de « Rurbains »,
le thème du dernier congrès de l’Association
des architectes paysagistes du Québec.
Une série de quatre textes sur diverses initiatives
qui, chacune à leur façon, contribueront
à préserver et mettre en valeur les
paysages québécois et certains d’outre-mer.
formes - v12 n2 - 2016
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