UNE PROPAGATION INQUIETANTE DU DIABÈTE DE TYPE 1 AU MAROC
Le diabète juvénile ou diabète de type 1 concerne plus de 10 % des diabétiques, progresse partout dans le monde à un taux annuel de près de 4 % et frappe de plus en plus les enfants en bas âge (entre 0 et 4 ans). On peut ainsi s’attendre au Maroc à un doublement du nombre de ces malades dans un peu plus de 20 ans !
Le diabète juvénile ou diabète de type 1 concerne plus de 10 % des diabétiques, progresse partout dans le monde à un taux annuel de près de 4 % et frappe de plus en plus les enfants en bas âge (entre 0 et 4 ans). On peut ainsi s’attendre au Maroc à un doublement du nombre de ces malades dans un peu plus de 20 ans !
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Association Marocaine des Maladies Auto-immunes et Systémiques<br />
Le Diabète de Type 1 une maladie auto-immune à la progression inexorable<br />
L’Association marocaine des maladies auto-immunes et systémiques (AMMAIS), présidée par le Dr<br />
Khadija Moussayer, s’associe à la journée mondiale du diabète, le 14 novembre, pour alerter sur<br />
sa forme moins connue, le diabète de type 1, dit juvénile ou insulinodépendant.<br />
Le diabète comporte en effet deux formes : le diabète de type 2, le plus fréquent, dû au mode de<br />
vie (insuffisance d’activité physique et obésité) et le diabète de type I, une maladie auto-immune.<br />
Le diabète de type 1 provient de la destruction des cellules du pancréas qui produisent l’insuline<br />
par notre système immunitaire, sensé pourtant nous protéger. Cette hormone permet aux cellules de<br />
l’organisme de transformer le glucose en énergie et de réguler la quantité de sucre dans le sang.<br />
Pour remédier à cette destruction, il n'y a alors qu'une solution : les injections d'insuline à vie. Ce<br />
diabète juvénile concerne plus de 10 % des diabétiques, progresse partout dans le monde à un<br />
taux annuel de près de 4 % et frappe de plus en plus les enfants en bas âge (entre 0 et 4 ans).<br />
On peut ainsi s’attendre au Maroc à un doublement du nombre de ces malades dans un peu plus de<br />
20 ans !<br />
Ses premières manifestations souvent brutales (soif excessive, mictions très fréquentes, fatigue,<br />
perte de poids, nausées) sont le signe d’un excès de sucre dans le sang aux effets potentiellement<br />
graves, allant jusqu’au coma. Une bandelette trempée dans les urines suffit à établir le diagnostic<br />
Son évolution se complique au bout de 15 à 20 ans par des dommages aux vaisseaux sanguins au<br />
niveau de l’œil, des reins, des nerfs… Seule, une bonne prise en charge permet d’en éviter les<br />
conséquences les plus graves (accidents cardiovasculaires, insuffisance rénale, amputation…). De<br />
plus, certains verront leur sort aggravé par l’apparition d’autres maladies auto-immunes dans 15 %<br />
des cas, comme la maladie cœliaque (intolérance au gluten). Les diabétiques de type 1 présentent<br />
un taux de mortalité 3,5 fois plus élevé que celui de la population générale selon une étude suédoise<br />
faite en 2014.
Le phénomène d’augmentation de la proportion du diabète de type 1 s’explique par l’intervention de<br />
facteurs environnementaux : sont incriminés la pollution, des bactéries ou des virus, un apport<br />
insuffisant en vitamine D et l’excès d’hygiène qui désoriente notre système immunitaire,<br />
l’amenant à s’attaquer par erreur à notre corps faute d’apprendre à reconnaître ses vrais ennemis<br />
(virus ou bactéries). Des études récentes confortent d’ailleurs cette thèse en montrant que le risque<br />
de diabète de type 1 est accru chez les bébés nés par césarienne : elle les empêche d’avoir un<br />
contact initial avec la flore bactérienne des muqueuses maternelles, celle-ci est en effet bénéfique<br />
à la constitution d’une flore intestinale variée pour les nouveaux nés. Il existe par ailleurs une<br />
prédisposition génétique à la maladie (on observe plus fréquemment que la normale une<br />
transmission parents-enfants ou grands-parents-enfants)<br />
Face aux inquiétudes sur ce fléau, de l’espoir est apporté par de nouveaux dispositifs. Un capteur<br />
- lecteur de glycémie est arrivé sur le marché en 2016 : appareil d’auto-surveillance du glucose<br />
collé à même la peau, il constitue un véritable soulagement en affranchissant les malades de la<br />
piqure au bout du doigt pour ce contrôle de la glycémie, et en réduisant le temps passé en<br />
hypoglycémie. Grâce à une application smartphone, il suffit d’un bref contact entre le capteur et le<br />
téléphone pour obtenir son taux de glucose. Des pancréas artificiels seront aussi commercialisés à<br />
partir de 2017. Le dispositif est composé d'un capteur sous-cutané mesurant le niveau de glucose<br />
toutes les cinq minutes et d’une pompe qui, selon le chiffre obtenu, perfuse de l'insuline.<br />
A terme, la solution viendra certainement de la thérapie cellulaire qui consiste, en une greffe de<br />
cellules provenant de cellules-souches pour remplacer les cellules déficientes. Dans le cas du<br />
diabète de type 1, l’espoir est de pouvoir greffer des cellules de pancréas capables de remplacer les<br />
cellules ne produisant plus d’insuline.<br />
Ces innovations ont malheureusement un prix encore élevé (un capteur-lecteur de glycémie revient<br />
mensuellement à 1 300 dirhams) et prohibitif pour beaucoup de familles marocaines peu ou pas<br />
assurées, surtout quand on sait que le coût moyen annuel de la prise en charge d’un diabète<br />
insulinodépendant est déjà autour de 11 000 Dh !<br />
Casablanca, le 11 Novembre 2016<br />
الدكتىرة خديجت مىسيار Dr MOUSSAYER KHADIJA<br />
اختصاصيت في األمزاض الباطنيت و أمزاض الشيخىخت<br />
Spécialiste en médecine interne et en Gériatrie<br />
Présidente de l’association marocaine des maladies auto-immunes et systémiques (AMMAIS)<br />
رئيست الجمعيت المغزبيت ألمزاض المناعت الذاتيت و والجهاسيت<br />
Chairwoman of Moroccan Autoimmune and Systemic Diseases Association<br />
Vice-présidente de l’association marocaine des intolérants et allergiques au gluten (AMIAG)<br />
Secrétaire générale de l'association des médecins internistes du grand Casablanca (AMICA).<br />
Vice-présidente de l'association marocaine de la fièvre méditerranéenne familiale (AMFM