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#LeCouteauQuiFaitPasBobo

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N° 1 • Octobre 2016<br />

LE TOFU<br />

TE PARLE<br />

Ton magazine végane !<br />

Dossier<br />

Le véganisme<br />

Capotes<br />

version végane<br />

<strong>#LeCouteauQuiFaitPasBobo</strong><br />

Jihem Doe<br />

#InterviewChoc


SOMMAIRE<br />

35 Voyage aux U.S.A.<br />

Dessin, art, caricature<br />

2<br />

3<br />

L’édito de la rédac’ chef<br />

L’histoire du tofu<br />

Droit des animaux<br />

4<br />

6<br />

9<br />

Les Beagles : une vie de chien dans l’expérimentation<br />

Monter autrement : la face cachée des centres<br />

équestres et les alternatives<br />

Écologie et véganisme : soyons cohérents<br />

10 Végétarien, qu’est-ce qui te retient ?<br />

DOSSIER :<br />

Qu’est-ce que le véganisme<br />

et pourquoi les véganes<br />

sont véganes ? p.14<br />

12 Rôle du plancton et couche d’ozone<br />

Société<br />

22<br />

Capotes véganes : pas besoin de tuer pour<br />

baiser<br />

24 Jihem Doe, l’interview choc<br />

Véganisme et T.C.A. (Troubles du Comportement<br />

29<br />

Alimentaire)<br />

31 Rester zen lors d’un débat sur le véganisme<br />

34 Chez Fleury Michon...<br />

37 Texte : Mort bestiale<br />

38 BD de La Secte Végane<br />

Mode<br />

39 Kim Decary - Love Over Blood<br />

Cuisine<br />

41 4 recettes véganes<br />

43 Pas à pas : burgers véganes 100 % maison<br />

Substituts alimentaires : rempacer les produits<br />

d’origine<br />

45<br />

animale<br />

Sport<br />

50 Pauline, Douce Frugalité<br />

52<br />

Des sportifs véganes de haut niveau et leurs<br />

régimes alimentaires<br />

Lifestyle<br />

55 Rencontre avec Sébastien Kardinal<br />

Culture<br />

57 Le végétarisme et ses ennemis<br />

58 Comment devenir végane facilement ?<br />

Témoignages<br />

62 Ados et véganisme<br />

64 Présentation de la team<br />

1<br />

Le Tofu Te Parle - N° 1


EDITO<br />

Ok. Ça craint sérieusement. Nous sommes le<br />

jeudi 13 octobre, il est 19h24 et je n’ai toujours<br />

pas écrit mon édito.<br />

En fait, j’en ai écrit au moins 12, mais je les<br />

trouve tous complètement nuls et indignes<br />

d’un premier numéro. J’ai envie de vous parler<br />

de tellement de choses. De vous faire passer<br />

tellement de messages. Mais je ne sais<br />

pas par où commencer, c’est flippant, moi qui<br />

trouve toujours les mots très facilement. Sauf<br />

qu’en général, je ne suis qu’une petite bloggeuse,<br />

pas la rédac’ en chef d’un magazine<br />

que je voudrais voir cartonner. Non pas pour<br />

ma gloire personnelle (quoi que, si je pouvais<br />

me retrouver au JT de 20h et expliquer à David<br />

Pujadas ce qu’est réellement le véganisme,<br />

j’avalerais ma hantise des caméras aussi vite<br />

qu’une tartine de houmous !), mais parce que<br />

la situation est urgente.<br />

Nous contacter :<br />

contact@letofuteparle.com<br />

redaction@letofuteparle.com<br />

Site : letofuteparle.com<br />

facebook : letofuteparle<br />

instagram : @letofuteparle<br />

twitter : @letofuteparle<br />

Les animaux ont plus que jamais besoin de<br />

nos voix, et vous, besoin d’être informés. Le<br />

signal d’alarme a été lancé il y a longtemps<br />

et malgré cela le véganisme a la vie dure en<br />

France : les animaux sont toujours et encore<br />

exploités et tués dans des conditions indignes,<br />

la désinformation bat son plein et je<br />

ne parle pas de l’état de la planète. Alors pour<br />

ce premier numéro, pas de discours à la Philip<br />

Wollen, pas de jolies phrases chopées sur<br />

Evene, non, juste ceci : merci d’être ici et de<br />

lire ce magazine. C’est déjà énorme.<br />

Bonne lecture !<br />

Noita.<br />

Le Tofu Te Parle - N° 1<br />

2


C’est l’histoire… du TOFU !<br />

3<br />

Nous ne pouvions pas décemment faire ce premier magazine<br />

sans vous parler un peu de notre mascotte, ce cher<br />

tofu !<br />

Alors le tofu, vous devez à peu près voir à quoi ça ressemble.<br />

Il est généralement présenté sous forme d’un pavé<br />

d’une pâte blanchâtre, à la texture un peu molle et spongieuse.<br />

Mais sa conception est souvent mal connue et son<br />

histoire d’autant plus.<br />

La Conception<br />

Il est donc préparé à base de lait de soja caillé – donc<br />

par coagulation – en y ajoutant un agent coagulant qui<br />

peut varier : acides, sels ou enzymes, après traitement<br />

thermique du lait. En gros c’est un peu comme pour faire<br />

du fromage sauf qu’au lieu de violer des vaches, de les exploiter<br />

et de tuer leurs veaux dont on récupère l’estomac<br />

pour en extraire la présure qui sert d’agent coagulant au<br />

fromage, eh bien là on presse des graines de soja pour en<br />

extraire le lait puis on utilise des agents coagulants qui ne<br />

sont pas d’origine animale. Et c’est bien pour ça que c’est<br />

notre mascotte !<br />

Le Goût<br />

Certes, le goût du tofu ne fait généralement pas l’unanimité.<br />

Le tofu nature a un goût très neutre, et sa texture un<br />

peu spongieuse est assez particulière. Donc oui, nature,<br />

c’est spécial. Mais c’est une matière première aussi ; un<br />

peu comme ce mag, on offre de l’information, ce que tu en<br />

fais ne dépend que de toi !<br />

J’ai parfois entendu des carnistes dire “qu’ils n’allaient pas<br />

arrêter la viande pour manger du tofu ; c’est dégueulasse le<br />

tofu”. Euh oui mais ta viande, tu la manges crue, sans assaisonnement<br />

?... Alors oui, faut se mettre un peu aux fourneaux.<br />

Mais on peut trouver plein de recettes dé licieuses<br />

à base de tofu ! Ou même, dans les magasins spécialisés<br />

on peut trouver Profusion de tofus aux goûts différents<br />

(tape “tofu” dans la barre de recherche d’un Monde Vegan,<br />

tu verras). Rien que le tofu fumé, le goût n’a vraiment rien à<br />

voir avec le nature !<br />

Le Tofu Te Parle - N° 1<br />

L’Origine<br />

Sinon pour la petite partie d’histoire, le tofu vient évidemment<br />

de Chine. De quand, c’est un peu plus confus ; ça se<br />

situerait entre le deuxième siècle avant J.C. et le dixième<br />

siècle. Une large fourchette, donc. Mais pour son apparition<br />

en Europe, elle daterait du XIXème siècle avec l’introduction<br />

de cultures de soja en France au XVIIIème siècle.<br />

Voilà, on ne va pas s’étendre sur le sujet ; l’histoire qui importe<br />

le plus maintenant, c’est celle de l’abolition de l’exploitation<br />

animale. Le tofu en est une pierre (il en a même<br />

la forme !), avec le mag nous espérons en être un levier, et<br />

toi lecteur, tu en es l’acteur principal : celui qui peut faire<br />

bouger les choses, celui qui peut choisir de lutter contre<br />

cette exploitation.<br />

Et si tu as l’impression que tu ne peux pas faire grand<br />

chose, rappelle-toi cette citation d’un asiatique tout aussi<br />

célèbre que notre tofu – en un peu moins spongieux et pâteux<br />

peut-être !<br />

“<br />

Si vous avez l’impression<br />

que vous êtes trop<br />

petit pour pouvoir changer<br />

quelque chose, essayez<br />

donc de dormir avec un<br />

moustique et vous verrez<br />

lequel des deux empêche<br />

l’autre de dormir.<br />

Le Dalaï Lama<br />

“<br />

Auteur : Jojo


Les beagles<br />

Une vie de chien dans<br />

l’expérimentation<br />

Il est 7 heures du matin, le réveil sonne. Tu es encore<br />

crevé(e) de ta soirée de la veille, mais tu dois aller au<br />

boulot, ou au lycée, ou n’importe où. Tu te lèves, tu vas<br />

directement à la salle de bain. Un regard dans le miroir,<br />

tu te dis que tu as une sale tête. Tu fonces sous<br />

ta douche. Tu utilises ton<br />

gel douche préféré, celui<br />

qui, selon la pub, va attirer<br />

toutes les filles/mecs autour<br />

de toi. Une fois propre, tu te<br />

sèches, puis tu te laves les<br />

dents. Tu mets du déodorant<br />

pour rester frais pendant<br />

48 h. Tu t’habilles vite<br />

fait, tu mets ce qui passe,<br />

peu importe. Ensuite, tu te<br />

coiffes. Peigne, gel, lisseur,<br />

tu vas peut-être passer une<br />

bonne demi-heure à te faire<br />

un maquillage digne d’une<br />

star, parce que bon, sortir<br />

avec ta tête ensommeillée,<br />

ce n’est pas terrible.<br />

La routine, en somme. La<br />

routine, oui, pour toi. Mais<br />

pendant cette heure que<br />

tu as passée à te rafraîchir,<br />

cette heure où tu t’es fait-e<br />

belle/beau et où tu as pris<br />

soin de toi, des animaux<br />

sont morts, ou ont souffert.<br />

Parce que ton gel douche,<br />

ton maquillage, ou ton déodorant,<br />

avant que tu ne les<br />

appliques sur la peau, ont<br />

été testés pendant un certain<br />

temps sur des animaux<br />

élevés exprès pour ça. Des<br />

animaux sont morts pour<br />

que nous puissions être<br />

beaux, ou belles.<br />

«Des Beagles sont régulièrement rendus<br />

aveugles par des tests de shampoing et<br />

de savon. Pensez-y sous la douche !»<br />

L’expérimentation animale consiste à « utiliser des animaux<br />

comme substituts ou modèles pour mieux comprendre<br />

la physiologie d’un organisme et sa réponse à<br />

divers facteurs ou substances (pour en tester, vérifier<br />

ou évaluer l’innocuité ou la toxicité) et pour tenter de<br />

prévoir ce qui se passe chez l’Homme », selon Wikipédia.<br />

Au-delà des mots se cache une réalité que personne<br />

n’a envie de connaître : des animaux souffrent et<br />

meurent pour nous. Des chiens<br />

sont utilisés, entre autres, pour<br />

vérifier que les dernières tendances<br />

en matière de maquillage<br />

ou de produits ménagers<br />

ne sont pas toxiques pour nos<br />

organismes. Les beagles, par<br />

exemple.<br />

Sur le site internet de l’association<br />

Beagle Freedom Project<br />

se trouve une brève description<br />

de l’utilisation des beagles en<br />

laboratoire : « Les beagles sont<br />

une des races les plus populaires<br />

pour l’usage de laboratoire<br />

en raison de leur personnalité<br />

docile, de confiance, leur<br />

capacité au pardon, ce sont des<br />

chiens agréables et amicaux.<br />

L’industrie de la recherche indique<br />

qu’ils s’adaptent bien à<br />

vivre dans une cage et qu’ils<br />

sont peu coûteux à nourrir. Les<br />

essais pratiqués sur ces chiens<br />

sont généralement pharmaceutiques,<br />

ou concernant les<br />

produits cosmétiques ou ménagers.<br />

» En réalité, au quotidien,<br />

les beagles sont effectivement<br />

des chiens dociles, au<br />

tempérament doux, charmeur,<br />

et sont très attachants. Mais ils<br />

sont également emplis d’énergie,<br />

ce sont de vraies piles<br />

électriques qui ont besoin de se<br />

dépenser plusieurs fois par jour, à un rythme soutenu.<br />

Or, ils ne le peuvent pas en laboratoire. Ils sont aussi de<br />

grands gloutons, capables de manger toute la journée<br />

tout ce qui se trouve à leur portée, pourvu que ça sente<br />

Le Tofu Te Parle - N° 1<br />

4


on. Des gourmands, comme vous ! Joueurs,<br />

intelligents, ils sont également dotés d’un<br />

patrimoine génétique qui est extrêmement<br />

proche du nôtre, ont la taille d’un enfant ainsi<br />

que son poids, ce qui les rend attractifs aux<br />

yeux des laboratoires pharmaceutiques afin<br />

de s’en servir pour tester des produits divers.<br />

En laboratoire, en France ou ailleurs, la vie<br />

d’un beagle se résume à bien peu de choses<br />

: une cage minuscule, ses frères et sœurs à<br />

côté de lui. Parfois (souvent), on leur coupera<br />

les cordes vocales pour ne pas entendre<br />

leurs aboiements et gémissements. Ben oui,<br />

faudrait pas qu’on se rappelle qu’on fait du<br />

mal à un être vivant ! Aussi, ils subissent des<br />

ingestions forcées de médicaments, sans<br />

anesthésie, et de nombreux tests de toxicité<br />

pour vérifier que les produits cosmétiques<br />

sont bien inoffensifs pour l’être humain. On fait également<br />

naître des portées modifiées génétiquement afin<br />

de développer des maladies, pour pouvoir tester ensuite<br />

des médicaments. Chez vous, dans votre canapé,<br />

blotti contre vous pour profiter de votre chaleur corporelle,<br />

votre beagle a une espérance de vie d’environ 15<br />

ans. Là-bas, dans sa cage minuscule où il fait froid, il<br />

aura de la « chance » s’il atteint ses 8 ans, avec tout<br />

le poison qui lui est injecté dans le corps. Il finira sans<br />

doute découpé en morceaux pour être étudié.<br />

Voilà la vie qu’un être vivant a menée, pendant un petit<br />

moment, pour que nous puissions mettre du déodorant<br />

ou avaler une aspirine sans risques pour notre santé.<br />

Comment te sens-tu après avoir lu tout ça ? Retourné<br />

? Dégoûté ? Nous l’avons tous été. Tu connais maintenant<br />

la vérité. Et elle donne envie de vomir. Tu sais ce<br />

que d’autres endurent à longueur de temps pour notre<br />

confort. Si tu te sens mal vis-à-vis de tout ceci, que tu ne<br />

veux plus cautionner l’achat de produits qui entraînent<br />

de la souffrance, sache qu’il existe des solutions toutes<br />

simples, et qui ne font de mal à aucun animal que ce soit.<br />

Si tu es fan de make-up, je ne saurais que te conseiller<br />

d’aller faire un tour sur vegan-mania.com, où tu pourras<br />

trouver quantité de produits super qui te feront plaisir !<br />

Je te conseille également la marque Avril, qui en plus<br />

est bio, et qui propose aussi des produits certifiés sans<br />

cruauté. Jeune homme, le site internet te plaira aussi<br />

: tu pourras y trouver gels douches et autres produits<br />

« spécial hommes ».<br />

Afin de t’y retrouver dans tout ça et pour te faciliter la<br />

L’association LE GRAAL réhabilite des<br />

animaux de laboratoire<br />

Ils ont besoin de vous pour leur offrir une nouvelle vie !<br />

G.R.A.A.L. Défense Animale<br />

vie, tu pourras trouver un logo en forme de lapin.<br />

Ces logos indiquent que le produit que tu t’apprêtes à<br />

acheter est « Cruelty Free », c’est-à-dire qu’il a été fabriqué<br />

« sans cruauté » et qu’il n’a pas été testé sur les<br />

animaux avant de finir entre tes mains. Ce qui ne veut<br />

pas dire qu’il est dangereux pour toi.<br />

Dans tout cet enfer, il existe tout de même une lueur<br />

d’espoir, puisque des gens ont créé plusieurs associations,<br />

tout autour du monde, qui permettent à des<br />

beagles pas trop « abîmés » par leur début de vie d’en<br />

commencer une nouvelle auprès de personnes qui vont<br />

leur donner tout l’amour qu’ils méritent. Parmi les plus<br />

célèbres, on trouve l’association Beagle Freedom Project,<br />

basée aux États-Unis. On trouve aussi notre équivalent<br />

Français, le GRAAL.<br />

Lecteur, te voilà maintenant averti. Tu sais ce qu’il en<br />

coûte et à qui il en coûte quand nous consommons sans<br />

trop réfléchir. Est-ce que notre propre plaisir est plus<br />

important qu’une vie ?<br />

Et si tout ceci te choque profondément, respire un grand<br />

coup, Keep Calm and Go Vegan.<br />

Auteur : BbVeggie<br />

5<br />

Le Tofu Te Parle - N° 1


Monter autrement<br />

Note de la rédactrice en chef :<br />

Il est clair que l’équitation et tous les autres sports hippiques comme nous les pratiquons<br />

aujourd’hui ne sont rien d’autre que de l’exploitation. Mais mettre simplement<br />

fin à cette pratique est-il envisageable ? Dans la situation actuelle, les chevaux auraient<br />

de grandes difficultés à survivre sans les Hommes. Ben a été cavalier, grand<br />

amoureux des chevaux, et s’est beaucoup interrogé. Il soulève des points intéressants<br />

auxquels il manque encore malheureusement de réelles solutions.<br />

Végane depuis peu, avant de déclarer l’être ouvertement,<br />

j’ai interpellé quelques blogueurs et youtubeurs<br />

sur des réflexions qui bloquaient mon mouvement<br />

vers le véganisme. L’une de ces questions concernait<br />

les bonnes pratiques qui ont pu voir le jour dans des<br />

centres équestres, et une autre sur la gestion des troupeaux<br />

déjà vivants. J’ai eu plusieurs réponses, des plus<br />

dogmatiques aux plus blasées, mais pas de réelle solution,<br />

pas de début de chemin tracé vers notre but qui est<br />

et qui restera l’arrêt de l’exploitation animale.<br />

Le problème de l’exploitation des chevaux m’a touché<br />

de près ; j’ai été cavalier pendant deux ans, animateur<br />

en colonie de vacances dans le même centre équestre,<br />

et j’ai eu la chance d’apprendre là-bas à monter en<br />

pensant d’abord au cheval : son bien-être, comment ne<br />

pas le blesser et comment se rendre le plus léger possible<br />

en accompagnant son mouvement – le travail allant<br />

jusqu’à ne plus utiliser les pieds et les rênes, mais à<br />

se comprendre entre cavalier et cheval uniquement par<br />

la position des cuisses et le travail de l’assiette.<br />

Puis je suis parti, j’ai changé de ville et découvert<br />

d’autres centres où j’ai vu des cavaliers de 13-14 ans<br />

monter avec éperons (alors que je n’en avais jamais vus<br />

utilisés même pendant les débourrages difficiles) et où<br />

j’ai vu des chevaux enchaînés trois voire quatre cours<br />

d’affilée sans être dessellés et pansés, et en train de<br />

crever de chaud en plein soleil, sans eau à disposition.<br />

J’ai vu des chevaux avoir peur de l’Homme, avoir des<br />

Le Tofu Te Parle - N° 1<br />

6


éactions de recul face à la selle ou lorsque le cavalier<br />

commençait à monter. Les réactions humaines : l’ignorance,<br />

la violence… Les traditions, quoi !<br />

J’avais donc ces deux visions quand j’ai commencé à<br />

discuter avec des véganes plus expérimentés. Je comprenais<br />

leur envie de voir ces mauvaises pratiques disparaître<br />

(comme moi) mais la solution qui a été avancée<br />

de la mise en réserve des grands “mammifrères” (non, il<br />

n’y a pas de faute de frappe) ne me satisfaisait pas. La<br />

mise en réserve implique, dans ma vision (mais je peux<br />

me planter) une tentative de rendre à la vie sauvage les<br />

animaux, donc de minimiser l’intervention humaine. Et<br />

deux arguments me viennent contre cette idée.<br />

Le premier est anthropomorphique, ces animaux ont<br />

gagné un certain nombre de droits au cours de ces années<br />

d’exploitation : protection, assistance médicale,<br />

confort, nourriture abondante toute l’année, etc. Ils se<br />

sont, comme nous, habitués à ce mode de vie captif qui<br />

a détruit leurs réflexes et leurs connaissances d’une vie<br />

sauvage. Et je ne me vois pas leur retirer ces droits !<br />

Le deuxième est que nous partageons avec les chevaux<br />

plusieurs plaisirs. Le mouvement, l’activité physique, la<br />

vitesse, etc. Et nous avons beaucoup à apprendre d’une<br />

collaboration avec eux. Beaucoup d’enfants difficiles,<br />

autistes et handicapés sont vraiment transformés lorsqu’ils<br />

entrent en relation avec des chevaux (il y avait un<br />

IME qui venait régulièrement dans mon ancien centre<br />

et nous avons accueilli un autiste lourd pendant une<br />

colo). J’ai appris énormément sur eux et sur moi-même<br />

par ce vecteur, et je pense que couper ce lien avec les<br />

chevaux, c’est nous couper de cette ouverture vers la<br />

connaissance du bien-être animal.<br />

Et l’abolition de l’exploitation dans tout ça?<br />

Justement, je pense que c’est de l’exploitation que<br />

nous devons parler, entre véganes sensés, dans ces<br />

moults niveaux de gris dont les radicaux ne veulent<br />

pas entendre parler, en nous taxant de welfaristes ou<br />

neo-welfaristes à longueur de temps.<br />

Personnellement, je pense qu’il y a une différence<br />

entre l’exploitation équine dans le cadre de la fabrication<br />

de «Premarin» et dans le cadre d’une vie en centre<br />

équestre.<br />

Et il y a aussi différence de traitement entre centres<br />

équestres.<br />

Il y a aussi les dérives entraînées par la monte en centre,<br />

comme l’envie d’avoir son cheval personnel. Si le cavalier<br />

et le cheval ont beaucoup de chance, l’achat se<br />

fera autour des 10 ans du cavalier, et au bout de 8 ans,<br />

l’entrée dans les études supérieures impliquera que le<br />

cheval reste au pré à longueur d’année pour les 5 ans<br />

qui lui reste à vivre, et je ne parle que du meilleur des<br />

cas. Je ne parle pas du manque de soins vétérinaires ou<br />

des longues agonies dues à des blessures au pré sans<br />

personne pour venir assister. Et je ne m’étendrais pas<br />

non plus sur le business des pensions pour chevaux, la<br />

vente de chevaux de race (il y a un élevage de comtois<br />

dans mon village), et l’exploitation financière que ça représente.<br />

Nous, animaux humains, avons énormément à apprendre<br />

de nos relations avec les animaux non humains.<br />

Tout le harnachement (mors, selle, ...) n’est là que pour<br />

atténuer la peur. Peur de tomber. Peur que le cheval<br />

s’emballe. Peur de ne pas pouvoir s’arrêter. Et nous<br />

commençons, comme dans tout mouvement d’émancipation<br />

(esclavage, homosexualité, féminisme,<br />

etc.), à interagir, à collaborer et finalement à<br />

se comprendre qu’en nous affranchissant de<br />

la peur, et en travaillant ensemble à découvrir<br />

de nouvelles aspirations communes à nos espèces.<br />

Personnellement, j’en ai expérimenté plus<br />

d’une, mais la plus marquante a été le besoin<br />

d’activité physique. J’ai commencé l’équitation<br />

pendant la période de mon BTS, où je perdais<br />

mon temps et noyais ma dépression dans le<br />

Nutella et les pâtes au fromage et piments.<br />

J’étais en surpoids. J’ai donc commencé ma<br />

remise en forme grâce à l’équitation, avec un<br />

cheval qui comme moi passait son temps au<br />

pré à engraisser. On a commencé notre rééducation<br />

ensemble, par des balades à pied avec énormément de<br />

brossage avant et après pour préparer et détendre les<br />

muscles et les tendons. Puis monte à cru, au pas pour<br />

que je puisse intégrer ses mouvements. Le brossage<br />

avant et après ne change pas, c’est la règle au centre.<br />

On a continué comme ça, commencé à perdre du poids<br />

et à s’affûter tous les deux. Et un jour, sans que je lui demande,<br />

il est parti, un petit trot tranquille, puis sentant<br />

7<br />

Le Tofu Te Parle - N° 1


Au licol, sans mors, sans selle. OKLM !<br />

que je suivais, un peu de galop. Le lendemain, même<br />

ligne droite, il part, grand galop, je le sens allonger sa<br />

course. Je le stoppe en fin de ligne droite, le fait marcher<br />

un coup pour vérifier qu’il ne boite pas. Et le voyant<br />

piaffer, je remonte et on repart au pas jusqu’à la maison.<br />

Et à partir de ce jour, il n’a plus été compliqué d’aller<br />

le chercher au pré, on devait le freiner en balade et au<br />

manège. De vrais liens ont été créés, naturellement et<br />

sans forcer qui que ce soit.<br />

Ça vous rappelle quelque chose ? Un mec comme moi<br />

qui n’a jamais fait et jamais aimé le sport, avec la peur<br />

de se casser, la peur du jugement des autres car en<br />

surpoids (merci le sport vu par l’éducation nationale),<br />

la peur de la douleur, se retrouve, aujourd’hui, à faire 3h<br />

de sport minimum par semaine et à kiffer ça !<br />

Je pense que nous, véganes, avons une vraie place à<br />

prendre dans la société avec la sensibilité à la souffrance<br />

animale que nous avons, pour créer et transmettre<br />

de bonnes pratiques pour prendre soin des<br />

“mammifrères” (toujours pas de faute de frappe) que<br />

des siècles d’exploitation par nos ancêtres ont rendus<br />

dépendants de notre présence comme le sont nos enfants.<br />

Pour le cas précis des chevaux, je pense à la création<br />

de lieux de vie et d’apprentissage éthiques, contrôlés<br />

par des associations, où la vente et la reproduction de<br />

chevaux serait interdite, et des troupeaux constitués<br />

uniquement de chevaux que leur propriétaire laisse au<br />

pré ou de chevaux saisis pour maltraitance. Vu la situation<br />

près de chez moi (quatre chevaux laissés au pré<br />

dont deux dans un pré sans ombre et deux cas de maltraitance<br />

et abandon en moins d’un an) ces lieux ne seraient<br />

pas compliqués à réaliser.<br />

Avec un apprentissage pour les cavaliers des bonnes<br />

pratiques, en vue de l’amélioration de la santé des chevaux.<br />

Avec une publication annuelle et publique des<br />

comptes pour que tout le monde puisse constater que<br />

les cotisations versées aillent bien dans le soin aux animaux<br />

et pas dans la poche du proprio du centre.<br />

Pour arriver à un arrêt de l’exploitation animale, je pense<br />

que nous devons sensibiliser le plus de monde possible<br />

dans leurs activités et proposer une alternative éthique<br />

sans cruauté envers les animaux, qu’ils soient humains<br />

ou non.<br />

Et toi, quel est ton avis ? Sur ce sujet ou sur un autre, exprime-le,<br />

rejoins-nous sur le réseau social de ton choix<br />

et ouvre le débat.<br />

Auteur : Ben, The Vegan Noob<br />

Sources images :<br />

https://podologie-equine-libre.net/2014/01/29/lasuisse-essaye-de-faire-evoluer-un-peu-les-choses/<br />

http://jarnail.unblog.fr/reconversion-chevaux-sport/<br />

http://www.localriding.com/premarin-horses.html<br />

Le Tofu Te Parle - N° 1<br />

8


Ecologie et véganisme :<br />

soyons cohérents !<br />

Végane “pour la planète, pour les animaux, pour la santé”<br />

Je fais partie de ceux qui sont devenus véganes<br />

d’abord “pour la planète”.<br />

Tout est parti d'une petite expérience que je voulais faire<br />

en voyant comment vivre en réduisant au maximum mon<br />

empreinte carbone pour un temps défini. L'expérience a<br />

été si belle que j'ai continué, et assez rapidement, j’ai étendu<br />

mes raisons aux animaux, naturellement, et à la santé,<br />

pourquoi pas.<br />

Les écolos font souvent attention à réduire leurs déchets,<br />

pour la planète, souvent sans être véganes ou végétariens<br />

: bizarre, quand on connaît l’ampleur des désastres<br />

de l’élevage pour la planète. Les véganes font souvent peu<br />

attention à leur production de déchets, estimant qu'ils en<br />

font déjà suffisamment : bizarre aussi, selon moi.<br />

de les réduire à la base. Sans devenir une prêtresse du "zéro<br />

déchet", je trouve important de réfléchir à cela, de prendre<br />

quelques petites habitudes quotidiennes faciles.<br />

Par exemple, opter pour un sac en tissu pour faire vos<br />

courses et ainsi refuser tout sac en plastique, essayer d'éviter<br />

d'acheter de la nourriture sur-emballée ou dans des contenants<br />

non recyclables (plastiques pour la plupart), penser<br />

à trier vos déchets "basiques” : verres, cartons et plastiques<br />

recyclables dans les poubelles qui leur sont dédiées selon<br />

les règles dans votre ville. Et pourquoi pas utiliser des<br />

mouchoirs en tissu, et des cotons à démaquiller lavables ?<br />

Vous remarquerez petit-à-petit que votre poubelle s'allège,<br />

et que c'est ça de gagné pour la planète, que ce chemin-là<br />

est intéressant aussi, et prête à réflexion.<br />

9<br />

Un déchet dans la nature est mauvais pour la planète, mais<br />

aussi pour sa faune sauvage : les tortues de mer s'as ­<br />

phyxient avec des sacs plastiques, des oiseaux s'étouffent<br />

en prenant des ordures pour de la nourriture, l'estomac de<br />

nos amis à plumes, poils ou écailles est bien trop rempli<br />

de matières toxiques anthropiques. Et il ne suffit malheureusement<br />

pas de jeter ses emballages à la poubelle pour<br />

être sûr qu'ils ne finissent pas dans la nature : le mieux est<br />

Le Tofu Te Parle - N° 1<br />

Auteur : Miss Boulgour


Végétarien<br />

Qu’est-ce qui te retient?<br />

Tu as probablement choisi d’être végétarien(ne) pour de nobles raisons (éthiques,<br />

environnementales) ou simplement par pur égoïsme (santé), ou plusieurs d’entre<br />

elles ; il n’en reste pas moins que tu avais en tête de faire quelque chose de positif,<br />

reflété par tes choix moraux ou personnels. Mais est-ce réellement un choix<br />

judicieux ?<br />

Végétarien pour les Animaux<br />

Mettons que tu sois végétarien(ne) pour des raisons<br />

éthiques. Peu importe la manière dont tu es parvenu(e) à<br />

faire ce choix, tu t’es dit que tu ne voulais plus participer<br />

au massacre et à l’exploitation des animaux parce que tu<br />

les aimes ; même si la plupart d’entre eux s’en tapent de<br />

manière monumentale. Alors tu as décidé d’arrêter de consommer<br />

de la chair animale, privant l’industrie de ta contribution<br />

à ses odieux méfaits.<br />

On est bien d’accord sur la définition de végétarien(ne) : qui<br />

consomme des sous-produits animaux mais plus de chair<br />

animale (sauf si tu tombes sur un thonier dont les thons<br />

sont mûrs).<br />

Le Lait<br />

Est-ce que tu t’es déjà demandé comment on obtient le<br />

lait maternel avec lequel tu arroses tes céréales et dont on<br />

fait du fromage ? Oui, le lait que tu bois est du lait maternel.<br />

Je ne vais pas t’expliquer comment on fait les bébés mais<br />

le principe reste le même chez tous les mammifères. Un<br />

débit de lait maternel comme on le connaît aujourd’hui demande<br />

une production constante et donc implique qu’une<br />

vache (ou un autre animal), si elle veut rester compétitive,<br />

doit produire du lait maternel en continu. Tu en auras bien<br />

sûr déduit que pour ce faire, elle doit être constamment<br />

enceinte. Si on passe outre l’insémination artificielle, l’alimentation<br />

inadaptée et l’injection massive d’antibiotiques,<br />

on serait en droit de se poser la question : mais ils font<br />

quoi de leurs petits une fois nés ? C’est très vite réglé : si<br />

c’est une femelle, elle aura pour vocation de remplacer sa<br />

mère sous peu. Si c’est un mâle : t’as déjà vu sur la carte<br />

d’un restaurant « tête de veau » ou « blanquette de veau »<br />

? Et une vache, ça tient la cadence combien de temps à ce<br />

rythme ? 8 ans ? 9 ans ? Une fois arrivée au bout, ils en font<br />

des steak hachés « pur bœuf » (oui, l’industrie nous ment…<br />

ça t’étonne ?).<br />

pour vendre leur chair ? Où trouvent-ils les poules pour<br />

les remplacer ? Bien évidemment, avec les œufs qui sont<br />

fécondés on retrouve le même problème que dans l’industrie<br />

laitière : que faire des mâles ? La solution la plus<br />

économique et la plus rentable est de les broyer vivants<br />

et de se servir du résultat pour en faire des aliments pour<br />

animaux, voire de l’engrais.<br />

Je vais pas finir par un topo sur le miel, tu te doutes maintenant<br />

que le sort des abeilles n’est pas plus enviable.<br />

Les veaux sont séparés de leur mère à la naissance.Crédit<br />

Photo : Jo-Anne McArthur / We Animals<br />

Les Oeufs<br />

Tu vas me dire “d’accord mais les poules ce n’est pas la<br />

même chose, elles pondent des œufs sans être fécondées”.<br />

C’est vrai. Mais comment font-ils quand ils tuent les poules<br />

Le Tofu Te Parle - N° 1<br />

Les poussins mâles sont broyés.<br />

Crédit Photo : L214<br />

10


Voilà ce à quoi tu contribues en étant végétarien(ne). Considères-tu<br />

cela comme éthique ? A choisir, je préfère convaincre<br />

quelqu’un d’arrêter les produits laitiers et les œufs<br />

plutôt que la chair parce que la majeure partie de l’industrie<br />

repose sur la production de lait maternel et d’œufs.<br />

Est-ce que tu penses raisonnablement que l’on peut se<br />

revendiquer de lutter contre l’exploitation et la mort d’animaux<br />

en étant végétarien(ne) ? Ne pense pas que le petit<br />

éleveur de campagne est très différent de l’industrie :<br />

les conditions de vie sont différentes, le procédé reste le<br />

même.<br />

Végétarien pour la Planète<br />

T’es plus écologiste que les défenseurs des familles<br />

monoparentales et des orphelins ? Nous sommes d’accord<br />

sur le fait que 14 à 18 % des gaz à effet de serre sont<br />

produits par l’élevage, que la déforestation en est une<br />

conséquence directe et que la pollution due à cette activité<br />

est importante, non ?<br />

Les animaux élevés uniquement pour leur chair sont minoritaires<br />

dans l’industrie puisqu’elle tire plus de bénéfices<br />

de l’exploitation laitière et des œufs. Peux-tu raisonnablement<br />

considérer que le seul fait de ne plus consommer la<br />

seule chair animale est un geste écologique fort ? Si on<br />

établit arbitrairement que la production unique de chair<br />

représente un tiers de l’exploitation animale et de la pollution<br />

occasionnée, ne serait-il pas plus efficace d’agir directement<br />

sur les deux tiers que tu soutiens par ta consommation<br />

?<br />

Les Oeufs<br />

Quant aux œufs, la contrepartie c’est une incidence sur<br />

une tripotée de maladies comme le diabète ou cardio-vasculaires.<br />

Mais c’est comme une bombe à retardement :<br />

quand tu t’en aperçois c’est souvent trop tard.<br />

Informe-toi, y’a beaucoup d’études qui dénoncent les méfaits<br />

de ces aliments, particulièrement hors de France.<br />

C’est pour toutes ces raisons que je te pose la question :<br />

qu’est-ce qui te retient de devenir végane ?<br />

• Ta haine des animaux ?<br />

• Ta volonté de ruiner la planète ?<br />

• Ton addiction ?<br />

Végétarien pour la Santé<br />

Mais l’important pour toi c’est d’être en bonne santé. Effectivement,<br />

c’est un bon point de retirer la chair transformée<br />

qui est un risque supplémentaire de chopper un cancer et<br />

des maladies cardiovasculaires, mais est-ce que le lait et<br />

les œufs c’est bien mieux ? C’est vrai qu’ils sont blindés de<br />

nutriments, tu ne peux pas leur enlever ça ; et c’est normal,<br />

puisqu’ils servent principalement à l’alimentation des petits<br />

des espèces qui les fournissent. Est-ce que tu es bien certain(e)<br />

qu’ils sont bons pour toi ?<br />

Le Lait<br />

Est-ce que tu penses que le lait maternel d’une autre espèce<br />

est indispensable à ta santé ? Une fois que tu as eu<br />

fini de téter ta mère (si tel fut le cas), on t’a fait passer à<br />

de la bouffe solide, non ? Ça ne t’a jamais semblé étrange<br />

qu’on te fasse virtuellement téter la mère d’une autre espèce<br />

quand tu n’en avais plus besoin ? Comment ont fait<br />

nos ancêtres, avant l’élevage, pendant des centaines de<br />

milliers d’années pour ne manquer de rien sans lait maternel<br />

d’une autre espèce ?<br />

L’industrie est là pour te vendre un produit et elle emploiera<br />

tous les moyens nécessaires, quitte à te mentir, et surtout<br />

quand 75 % de la population est intolérante au lactose. Estce<br />

que tu as déjà entendu parler de la caso-morphine, cette<br />

substance qu’on trouve dans tous les laits maternels et<br />

qui crée une accoutumance ? C’est souvent à cause d’elle<br />

d’ailleurs que tu ne peux pas lâcher les produits laitiers.<br />

«A ton age tu ne devrais pas songer à te sevrer et te<br />

mettre aux aliments solides ?»<br />

Mais il faut bien se dire une chose : tout ce que tu tentes<br />

d’éviter maintenant, tu vas devoir y faire face quand tu<br />

deviendras végane plus tard, si tu utilises le végétarisme<br />

comme transition. Les personnes n’auront pas changé, les<br />

restaurants n’auront toujours pas de menu végétalien, tu<br />

seras toujours accro au fromage et tu n’auras pas réellement<br />

contribué à quoi que ce soit.<br />

Alors penche-toi sur la question, prends le temps de faire<br />

quelques recherches et demande-toi quelle est réellement<br />

ton ambition en apportant ces changements dans ta vie<br />

et surtout : est-ce qu’ils ont réellement le résultat désiré ?<br />

Auteur : Von K<br />

Youtube : Von K<br />

Facebook : @VonK.Channel<br />

Twitter : @VonKchannel<br />

11<br />

Le Tofu Te Parle - N° 1


Rôle du plancton et couche d’ozone<br />

Phytoplancton, cyanobactéries et foraminifères, que<br />

de jolis noms pour des êtres minuscules pourtant indispensables<br />

à la vie, dans l’eau comme sur terre. Bien<br />

qu’on sache que les forêts, dont la plus célèbre est<br />

l’Amazonie, permettent à l’atmosphère d’être enrichie<br />

en O2, d’autres êtres vivants que les arbres sont de véritables<br />

sources d’oxygène.<br />

Les phytoplanctons sont par définition l’ensemble des<br />

organismes végétaux se laissant porter par les courants<br />

Coupe de stromatolithe<br />

aquatiques. Et comme tous les végétaux, ils réalisent la<br />

photosynthèse pour vivre. Grâce à leurs cellules chlorophylliennes,<br />

ils utilisent le CO2 contenu dans leur<br />

milieu pour créer leur propre matière organique. Ils<br />

sont tellement nombreux qu’ils absorbent plus de CO2<br />

que n’importe qui/quoi, même les forêts. Mais ce n’est<br />

pas tout, car de la même façon dont on expire le CO2<br />

en respirant, le phytoplancton rejette de l’oxygène en<br />

photosynthétisant. Il éponge donc non seulement le<br />

gaz à effet de serre, mais est une source d’O2.<br />

Il existe d’autres organismes photosynthétiques n’étant<br />

pas des végétaux mais réalisant le même travail d’oxygénation<br />

de l’atmosphère. Les cyanobactéries vivent<br />

dans l’eau, elles aussi. On les retrouve<br />

dans tous les types d’eaux : chaudes,<br />

froides, salées ou non, sous forme de fines<br />

pellicules gluantes noires ou verdâtres.<br />

Et elles font plus que la photosynthèse :<br />

elles réalisent des stromatolithes. Ce sont<br />

des structures calcaires qu’elles forment<br />

en sécrétant une gelée qui précipite les<br />

bicarbonates contenus dans l’eau en carbonate<br />

de calcium, qui n’est pas soluble.<br />

Le CO2 dissout dans l’eau est utilisé lors<br />

de la précipitation. Les cyanobactéries<br />

ayant besoin de la lumière solaire pour<br />

photosynthétiser, elles se rapprochent<br />

de plus en plus de la surface de l’eau. Sur<br />

leur chemin, la formation du carbonate crée des dômes<br />

en forme de champignon. Ces dômes sont les stromatolithes.<br />

On sait par le passé que ces formations ont été<br />

cruciales pour que l’atmosphère devienne oxydante,<br />

Le Tofu Te Parle - N° 1<br />

12


c’est-à-dire qu’elle contienne du O2.<br />

Il est connu que l’O2 est le gaz utilisé par les animaux,<br />

mais aussi par les végétaux en absence de lumière, lors<br />

de la respiration. Mais l’oxygène a aussi un rôle déterminant<br />

pour le climat. En haute altitude, dans la stratosphère,<br />

les rayons solaires sont plus forts, notamment<br />

le rayonnement ultraviolet, qui fait céder les particules.<br />

Les atomes d’oxygène se ré-associent ensuite,<br />

par trois, d’où la formation de l’O3, l’ozone. La couche<br />

d’ozone est issue de l’impact de ces rayonnements et<br />

de l’action des êtres chlorophylliens. Elle permet de limiter<br />

la puissance des rayons solaires lors du contact<br />

avec le sol, et rend la vie terrestre possible. Il est nécessaire<br />

de protéger cette couche d’O3 et par conséquent<br />

de limiter le rejet de gaz la détruisant, comme les<br />

chlorofluorocarbures désormais retirés des aérosols,<br />

et les hydrochlorofluorocarbures. Le CO2 est aussi un<br />

gaz nocif, car sa présence en grande quantité réchauffe<br />

connaissance des<br />

climats passés ne<br />

serait pas la plus<br />

précise possible.<br />

Ces protozoaires<br />

ont des coquilles<br />

appelées tests,<br />

qui peuvent être<br />

de calcaire, et emprisonnent<br />

le CO2.<br />

Et c’est grâce à<br />

des tests carbone<br />

Foraminifères<br />

(et isotopiques, l’étude des isotopes d’oxygène) que<br />

l’on a connaissance de la température ambiante d’une<br />

époque donnée. Les coquilles des foraminifères morts<br />

se superposent dans les fonds marins. Plus les échantillons<br />

sont prélevés profondément, plus l’époque sera<br />

ancienne. Chaque échantillon contient un taux de carbone<br />

plus ou moins important. Comme on sait que plus<br />

il y a de CO2, plus le climat est chaud, on détermine<br />

ainsi une moyenne de température.<br />

On connaît maintenant l’importance des êtres marins et<br />

aquatiques en général. Non seulement parce qu’ils sont<br />

primordiaux pour l’équilibre des écosystèmes et dans la<br />

chaîne alimentaire, mais aussi parce qu’ils ont un rôle en<br />

tant que régulateurs du climat. Sans eux, la Terre n’aurait<br />

pas été propice à la vie, d’où la nécessité de protéger<br />

les milieux aquatiques du monde.<br />

Cyanobactéries observées au microscope<br />

l’atmosphère, en fonctionnant telle une serre.<br />

Les roches, et certains animaux stockent le CO2, sous<br />

l’eau. On peut parler des foraminifères sans qui notre<br />

Auteur : NiriMitsu<br />

Sources :<br />

http://www.crdp-montpellier.fr/ressources/99/99en0335.html<br />

https://www.aquaportail.com/definition-1229-plancton.html<br />

http://planet-terre.ens-lyon.fr/article/stromatolithes.xml<br />

http://www.cosmovisions.com/foraminiferes.htm<br />

http://www.evolution-biologique.org/histoire-de-la-vie/monde-bacterien/des-bacteries/les-stromatolites.html<br />

http://www.futura-sciences.com/magazines/nature/infos/dossiers/d/botanique-algues-vegetaux-aquatiques-523/page/3/<br />

http://www.larousse.fr/dictionnaires/francais/plancton/61371<br />

https://fr.wikipedia.org/wiki/Phytoplancton<br />

http://plancton-du-monde.org/module-formation/phyto_03.html<br />

https://www.aquaportail.com/definition-1226-phytoplancton.html<br />

http://www.futura-sciences.com/magazines/environnement/infos/dico/d/<br />

oceanographie-phytoplancton-3833/<br />

https://www.manicore.com/documentation/serre/ozone.html<br />

http://www.actu-environnement.com/ae/news/gaz-fluores-cfc-hcfcdestruction-couche-ozone-21040.php4<br />

13<br />

Le Tofu Te Parle - N° 1


DOSSIER<br />

Véganisme :<br />

qu’est-ce que c’est et pourquoi<br />

les véganes sont véganes ?<br />

Le monde change sous tes yeux mon petit, mais tu oublies<br />

un détail : ce sont tes petits actes quotidiens qui en sont<br />

responsables.<br />

Et si on voyait d’abord ce que le véganisme<br />

n’est pas ?<br />

Le véganisme est vu par certains comme une idéologie,<br />

une secte ou encore une nouvelle religion. Ce n’est rien<br />

de cela.<br />

Une secte ? Soyons sérieux ! Mais qu’est-ce qu’une<br />

secte ? D’une manière générale, il s’en dégage deux<br />

sortes : d’une part celles dirigées par un “gourou”, personne<br />

souvent atteinte d’une maladie mentale et qui<br />

prend plaisir à te manipuler. Ces personnes ont un<br />

fort besoin d’être aimées, entourées, de se sentir importantes<br />

et influentes, et d’avoir un contrôle total sur<br />

les vies d’un maximum de personnes. Un peu comme<br />

nos belles-mères, à la différence que les gourous sont<br />

des personnes dangereuses. D’ailleurs dis-moi, qui serait<br />

notre gourou ? Aymeric Caron ? Antoine Comiti ?<br />

D’autre part, il y a les sectes qui en veulent à ton argent.<br />

J’avoue que nous, les véganes, nous nous intéressons<br />

beaucoup à ton argent : mais nous souhaitons par-dessus<br />

tout que tu le gardes, et que tu le dépenses mieux,<br />

dans des produits ne finançant ni la souffrance, ni la<br />

mort. L’argent que tu donnes pour un paquet de quinoa<br />

ou pour des fruits va dans la poche de l’agriculteur, et<br />

non dans la caisse de la “grande secte végane”. Ces<br />

deux sortes de sectes ont le même processus d’endoctrinement<br />

: ils connaissent LA vérité absolue sur la vie<br />

et Dieu / les extraterrestres / les illuminatis / les reptiliens<br />

(faites votre choix !), et te retire petit à petit de<br />

toute vie sociale normale. Or, sache que nous ne nous<br />

prenons pas pour des philosophes ou des êtres supé-<br />

Le Tofu Te Parle - N° 1<br />

14


ieurs malgré le discours très moralisateur de certains<br />

d’entre nous (personne n’est parfait), et que plus que<br />

tout, nous te souhaitons au contraire une vie sociale des<br />

plus saines et agréables.<br />

Une idéologie ? D’après Wikipedia, une idéologie est,<br />

au sens large, la science d’un système d’idées imaginées.<br />

L’idéologie s’accompagne de croyances, de notions,<br />

d’opinions, de convictions, et est parfois constituée<br />

en doctrine. Or, le véganisme n’est ni une croyance,<br />

ni une notion, ni une opinion, ni une doctrine. Les arguments<br />

avancés par les véganes sont au pire des faits<br />

(parfois discutables, certes), au mieux l’avancement<br />

d’arguments scientifiques. Le véganisme découle d’une<br />

idéologie qui souhaite redéfinir les relations Hommes/<br />

animaux (nous préférons dire “humains et animaux<br />

non-humains», car les Hommes sont des animaux)<br />

mais aussi Homme/Homme. Le véganisme est la mise<br />

en pratique de cette idéologie.<br />

Quant à la religion… Vraiment, une religion ? Mais<br />

quelle religion ? Celle du Dieu Carotte, et de ses disciples<br />

les douze céréales ? Quinoa obligatoire le vendredi<br />

et sacrifice de houmous à Pâques ? Attention, ici<br />

personne ne se moque de la foi, on ne rit que que de<br />

la comparaison. Plus sérieusement, une religion est un<br />

ensemble de croyances et de dogmes définissant le<br />

rapport de l’Homme avec le sacré ; or il n’y a rien de sacré<br />

ou de divin dans le véganisme. C’est une façon de<br />

vivre basée sur l’antispécisme, les droits et l’égalité de<br />

tous les êtres vivants, et non une spiritualité.<br />

Le véganisme n’est pas non plus, il faut le préciser, un<br />

club, un parti politique, un groupe de rap d’élite, ou une<br />

utopie. On prend les véganes pour un mix de hippies<br />

et d’illuminatis mais déjà Pythagore (oui, celui qui a fait<br />

le théorème avec les rectangles) était végétarien. Il est<br />

d’ailleurs l’un des pionniers du mouvement. On te l’avait<br />

pas sortie celle-là au collège, hein !<br />

Bref, ceci étant dit, prenons un ton plus sérieux. Parce<br />

que le véganisme n’est pas, comme certains aiment le<br />

dire, la plus grosse arnaque du XXIème siècle. S’il y a<br />

une arnaque quelque part, elle est dans ton assiette. Et<br />

elle est énorme. J’insiste : Énorme.<br />

Qu’est-ce qu’un végétarien, un végétalien, ou<br />

un végane ?<br />

Un végétarien ne consomme aucune chair animale<br />

(ni viande, ni poisson). C’est le genre d’individus qui<br />

ne pose pas de problème à Jean-Michel Cohen, parce<br />

qu’ils ne le font pas trop chier vu qu’ils consomment<br />

quand même du lait et des œufs.<br />

Un végétalien ne consomme aucun P.O.A. (Produit<br />

d’Origine Animale), donc ni viande, ni poisson, ni œuf, ni<br />

miel, ni lait). Lui, c’est le genre d’individu un peu bizarre<br />

qu’on ne cerne pas bien parce qu’il a plein de muscles<br />

alors qu’il ne mange que des graines et des épinards.<br />

Quand il dit que c’est grâce son régime alimentaire, on<br />

se fout de sa gueule.<br />

Un végane a un mode alimentaire végétalien, et supprime<br />

totalement de sa vie les P.O.A., que ce soit dans<br />

sa nourriture, ses vêtements, ses produits cosmétiques,<br />

ses meubles, etc. Il n’achète aucun produit ayant été<br />

testé sur des animaux. Il n’achète aucun produit dont la<br />

fabrication est responsable de la mort ou de la disparition<br />

d’animaux, et ce même si ce produit est végétalien<br />

(huile de palme, par exemple). Il est contre l’exploitation<br />

animale sous toutes ses formes, et ne va donc pas<br />

au zoo, ni à la chasse ou à la pêche. Là, ça devient hard.<br />

C’est le genre d’individu très chiant qui pollue ta page<br />

Facebook avec des vidéos qui te montrent la vérité,<br />

des pétitions à signer, ou des articles scientifiques te<br />

démontrant que la viande ou les produits laitiers sont<br />

mauvais pour ta santé.<br />

Antispécisme<br />

Le véganisme n’est pas qu’une question de consommation.<br />

Attention, spoiler : il se situe en haut de la pyramide<br />

de considération ; ce qui veut dire qu’il lutte aussi<br />

contre l’homophobie, le racisme, le sexisme, contre<br />

toute forme de violence, d’oppression et d’exploitation,<br />

qu’elle concerne un humain ou un animal non-humain.<br />

Se battre pour les droits des animaux tout en reniant<br />

ceux des étrangers, des femmes ou des homosexuels<br />

n’a strictement aucun sens. Cajoler des cochons pour<br />

rentrer chez soi et taper sur ses gosses ou insulter le<br />

voisin non plus. En plus de la protection et de la défense<br />

des animaux, il y a celles de tous ceux qui subissent des<br />

préjudices basés sur la peur de l’autre et la méconnaissance.<br />

Par-delà les frontières, les couleurs, la texture<br />

de l’enveloppe extérieure (poils, peau, plumes, écailles,<br />

coquilles, carapaces ou autre), les langues ou encore<br />

les cultures, nous sommes tous issus de la même bactérie.<br />

Nous cohabitons certes à des latitudes et à des<br />

longitudes différentes, mais nous marchons néanmoins<br />

sur le même sol, la même terre et la même planète.<br />

Il ne s’agit pas de dire qu’un Homme est l’égal d’une<br />

poule. C’est un fait, nous sommes plus intelligents que<br />

nos amis à plumes. Mais ça n’est pas une fierté pour<br />

nous, ni une tare pour la poule. Une différence, qu’elle<br />

concerne un être vivant non-humain ou un être humain,<br />

n’est pas un critère à l’exploitation, la maltraitance, au<br />

vol, au viol, au gavage, à la torture et au meurtre. Si<br />

c’était le cas, vous devriez vous méfier : les singes évoluent<br />

et ont aujourd’hui la possibilité de communiquer<br />

avec les Hommes, d’une part grâce au langage des<br />

signes, d’autre part grâce à... la parole ! Ils commencent<br />

à pouvoir causer. Et face à une armée de gorilles légitimement<br />

en colère, dont on a détruit l’environnement<br />

et tué la famille, je doute que l’on ait des chances de<br />

survie.<br />

15<br />

Le Tofu Te Parle - N° 1


Pourquoi devient-on végane ?<br />

Qu’est-ce que c’est qu’être végane ?<br />

Le véganisme est un acte politique. C’est une prise de<br />

position forte en faveur des droits des animaux. Les<br />

animaux ne sont pas des meubles, ils sont des êtres vivants<br />

sentients, c’est-à-dire qu’ils ont des sentiments.<br />

Comme nous, les mères et les enfants crient, pleurent,<br />

se débattent au moment de la séparation et de la mise<br />

à mort. Combien d’entre nous ont trouvé drôle la façon<br />

dont se balance l’éléphant de gauche à droite ? Pourtant,<br />

c’est un signe de dépression (d’ailleurs, cet animal,<br />

qui pèse de 2,7 à 6 tonnes, qui vit de 50 à 70 ans et<br />

sait se reconnaître dans un miroir, est végétalien !). Par<br />

conséquent, la consommation de P.O.A. n’étant absolument<br />

pas indispensable à notre survie et même néfaste<br />

à notre santé et à l’environnement, les animaux ont le<br />

droit légitime de vivre et de ne pas être utilisés comme<br />

de la nourriture, des habits, des divertissements, des<br />

médicaments, des jouets, des moyens de transports,<br />

des objets de décoration, des cibles pour les armes,<br />

des cadeaux, du maquillage et j’en passe. La liste est<br />

outrageusement longue. Il y a des P.O.A. jusque dans<br />

votre tube de glue.<br />

Concrètement, dans la vie de tous les jours, être végane<br />

se traduit par deux choses :<br />

En premier lieu, supprimer de sa consommation alimentaire<br />

tout P.O.A. : pas de viande, de poisson,<br />

d’œuf, de produit laitier, de foie gras, etc. Cela semble<br />

très restrictif, on dirait un régime Dukan. Mais ce n’est<br />

qu’une impression. D’où que tu viennes, et par rapport<br />

au nombre d’aliments qu’il existe dans le monde, ton<br />

alimentation est très peu variée. Le véganisme, ce n’est<br />

pas seulement supprimer des aliments de son alimentation,<br />

c’est en ajouter : plus de fruits et de légumes, et<br />

d’espèces plus variées (et ne boude pas là-dessus, tu<br />

n’as plus 8 ans), des céréales, des légumineuses, des<br />

féculents, des noix, des graines, des huiles végétales<br />

variées, des herbes et des épices à l’infini. Ça a l’air dégueu,<br />

mais tout cela se cuisine. Tu ne manges pas ton<br />

steak cru et sans assaisonnement, c’est pareil pour le<br />

tofu. Tu as du mal à t’imaginer te passer de lait de vache,<br />

de chèvre ou d’ânesse ? Pas de problème, il existe de<br />

nombreux laits végétaux : soja, riz, quinoa, avoine,<br />

amande, châtaigne, noisette, coco, chanvre, et d’autres.<br />

Le goût du bacon ? Tofu fumé, ou simplement du Liquid<br />

Smoke (arôme de fumée). Les véganes mangent aussi<br />

des burgers, des pizzas, des lasagnes, etc. De temps en<br />

temps, on aime la bouffe grasse ; et le gras, c’est la vie<br />

(Bisous Karadoc). On sait même faire facilement des<br />

fromages végétaux, du faux foie gras ou des schnitzels<br />

sans souffrance animale.<br />

Farfadette vous a préparé 4 recettes page 42.<br />

Et Bla Blavg vous explique comment remplacer les<br />

P.O.A. en page 45.<br />

En second lieu, c’est aussi supprimer de sa vie quotidienne<br />

tout produit en lien avec les animaux :<br />

Le Tofu Te Parle - N° 1<br />

16


Ne pas porter de laine, cuir, soie, fourrure, plumes, etc.<br />

N’acheter aucun produit ayant été testé sur des animaux.<br />

Ne pas aller au zoo, au cirque, à l’aquarium et<br />

aux corridas. Ne pas chasser ni pêcher (même en remettant<br />

le poisson dans l’eau). Ne plus monter à cheval<br />

de façon traditionnelle. Trop chiant, vive l’emmerde et la<br />

complicated attitude ? Non. La plupart des habits vendus<br />

dans le commerce sont en coton, de plus en plus en<br />

coton bio ou en chanvre, ou en matières synthétiques. Il<br />

y a des faux cuirs, des fausses fourrures, et du tissu. Et<br />

plus un seul magasin ne vend pas au moins quelques<br />

produits cosmétiques et ménagers véganes. Les boutiques<br />

spécialisées pullulent dans les grandes villes et<br />

sur internet. Donc c’est hyper facile.<br />

Qu’est-ce qui nous amène à ces changements ? Cela<br />

dépend de chacun. Il y a autant de façons et de raisons<br />

de devenir végane qu’il y a de recettes de houmous.<br />

Nous aimerions tous que tout le monde devienne végane<br />

pour les animaux et uniquement pour eux, mais<br />

on ne vit pas dans un monde de Bisounours. Certains<br />

le deviennent pour des raisons de santé, d’éthique, ou<br />

d’environnement. Mais bien que certaines personnes<br />

resteront toujours des égoïstes dotés d’un cœur givré,<br />

d’un cerveau irrattrapable et de la splendide incapacité<br />

à se remettre en question, l’expérience montre qu’en<br />

général, les gens finissent par être sensibles à la cause<br />

animale même s’ils sont devenus véganes uniquement<br />

par amour pour leur propre personne.<br />

Être végane ne fait pas non plus de nous des demi-dieux.<br />

On reste des êtres humains capables de faire<br />

brûler nos lasagnes ou de blesser nos amis, de se gourer<br />

à un examen ou de perdre trois points sur le permis<br />

de conduire. Nos gosses sont aussi casse-pieds que<br />

les autres et porter des dreadlocks ou faire sa pâte à<br />

tartiner maison ne signifie pas ne jamais se battre dans<br />

un bar. On chante toujours comme des crécelles au karaoké,<br />

on s’engueule avec nos parents, on déteste (à<br />

tort) les pigeons. Bref, on reste des êtres humains tout<br />

ce qu’il y a de plus banal.<br />

Devenir végane, ce n’est pas se fermer, se priver, s’isoler.<br />

C’est tout le contraire. C’est s’ouvrir à de nouvelles<br />

cultures, de nouveaux aliments, voir le monde et ses<br />

habitants avec un autre regard, plus près de la réalité<br />

cruelle mais aussi plus près du cœur et de tout ce qui<br />

est beau sur Terre.<br />

Véganisme, une question de choix ?<br />

Non, et ce pour deux raisons :<br />

- Tu oublies la victime. Un choix personnel ne peut<br />

engendrer l’exploitation et la mise à mort d’autres êtres<br />

sentients. On en a parlé plus haut, on ne va donc pas y<br />

revenir.<br />

- Tu n’as jamais choisi de manger de la viande. Nous<br />

véganes, on aime se raconter LE jour où on est devenus<br />

véganes et pourquoi. C’est un de nos sujets de conversation<br />

préférés. Et toi, te rappelles-tu du jour précis où<br />

tu as décidé que les vaches, les poules ou les cochons<br />

deviendraient de la bouffe, mais que les lions, les pandas<br />

ou les licornes, il fallait continuer de les protéger ?<br />

Et aussi que les lapins t’en veux désormais plus au jardin<br />

mais plutôt en ragoût ? Ou encore que finalement<br />

un ours polaire, ça doit quand même s’amuser vachement<br />

plus dans un zoo que sur son immense banquise<br />

? Te rappelles-tu avoir eu connaissance des deux faces<br />

de la pièce et d’avoir pu y réfléchir ? Bien sûr que non.<br />

Parce que tu n’as jamais choisi. On te l’a imposé.<br />

Pourquoi le végétarisme n’est pas « mieux que<br />

rien » ?<br />

Le végétarisme est un premier pas vers le véganisme,<br />

pour ceux qui, et les raisons sont légions, ne peuvent<br />

pas devenir véganes du jour au lendemain.<br />

Bien que pendant l’étape du végétarisme, des milliers<br />

d’animaux continuent d’être exploités chaque seconde,<br />

il est tout à fait compréhensible qu’il faille parfois passer<br />

par là. Changer du jour au lendemain n’est pas quelque<br />

chose de facile pour tout le monde. On n’a pas tous les<br />

mêmes bagages face à l’inconnu, le changement, les<br />

critiques, la pression, ou les peurs.<br />

Si le végétarisme part très souvent d’une intention honorable<br />

que l’on salue, cela ne permet malheureusement<br />

pas d’éviter la mort précoce et l’exploitation des<br />

animaux : l’industrie agro-alimentaire vit majoritairement<br />

des oeufs et des produits laitiers, être végétarien<br />

n’aide donc en rien la cause animale ni l’environnement.<br />

Donc à aucun moment et d’aucun point de vue, le végétarisme<br />

ne se bat contre la souffrance et l’exploitation<br />

animale. Ne pas cautionner un mal ne doit en aucun<br />

cas justifier que l’on en cautionne un autre. Jamais.<br />

S’arrêter au végétarisme, c’est justifier que les ressources<br />

de quelqu’un d’autre nous appartiennent, sous<br />

prétexte qu’on lui a sauvé la vie. Ou disons plutôt qu’on a<br />

rallongé de quelques années son temps en enfer. C’est<br />

tout bonnement inacceptable, et permet seulement de<br />

se créer une (petite et fausse) conscience.<br />

Absolument tout le monde est capable d’aller plus loin.<br />

N’écoutez pas ceux qui vous disent que vous ne tiendrez<br />

pas. À quel moment avez-vous perdu toute foi en vous<br />

? Pourquoi pouvez-vous arrêter de fumer, vous battre<br />

contre un cancer, tout lâcher du jour au lendemain pour<br />

aller vivre je ne sais où, mais pas devenir végane, alors<br />

qu’en plus c’est beaucoup plus facile ?<br />

Le végétarisme est donc une étape. En aucun cas il ne<br />

doit servir d’excuse pour retarder le plus possible le<br />

passage au véganisme, et en aucun cas il n’est une fin<br />

en soi.<br />

17<br />

Le Tofu Te Parle - N° 1


Les chiffres clé<br />

En 2010<br />

62.7 miliards*<br />

cochons<br />

d’animaux terrestres et oiseaux<br />

ont été tués dans l’ensemble des<br />

industries agro-alimentaires.<br />

1.3<br />

miliards<br />

poulets<br />

55.9<br />

miliards<br />

dindes<br />

645<br />

milions<br />

canards<br />

2.8<br />

miliards<br />

oies<br />

645<br />

milions<br />

Chaque année, on tue plus d’animaux<br />

qu’il y a eu de morts durant toutes les<br />

guerres de l’humanité.<br />

Chaques minutes, on tue...<br />

87 milles poulets<br />

4.2 milles canards<br />

2.3 milles cochons<br />

1.2 milles dindes<br />

moutons<br />

513<br />

milions<br />

chèvres<br />

424<br />

milions<br />

bétail<br />

303<br />

milions<br />

boeufs et vaches<br />

buffles<br />

24<br />

milions<br />

1.9 milles lapins<br />

545 bovins<br />

946 moutons<br />

chevaux<br />

4.6<br />

milions<br />

ânes<br />

2.4<br />

milions<br />

dindes<br />

1.8<br />

milions<br />

mûles<br />

561<br />

milles<br />

* d’après la F.A.O. (Food and Agriculture Organization of the United States),<br />

Il faut 7 à 16 kg de céréales ou de produits végétaux pour produire 1 kg<br />

de viande. Non seulement c’est un gâchis monstrueux, mais en plus cela<br />

enlève la nourriture de la bouche de ceux qui récoltent ces céréales et qui<br />

se voient refuser de les consommer, pour que l’on puisse nourrir le bétail.<br />

Ces gens-là meurent de faim parce que vous préférez une côte de porc à<br />

un burger végane.<br />

Combien de personnes peut-on nourrir<br />

par an et par hectare avec...<br />

Boeuf<br />

Agneau<br />

Riz<br />

Pommes de Terre<br />

1<br />

2<br />

19<br />

Combien sont morts pendant la lecture<br />

de cet article ? Et pendant la lecture du<br />

magazine ? Quelles souffrances ont enduré<br />

ceux qui sont vivants ?<br />

Ces chiffres ne concernent que la<br />

consommation de viande et ne prennent<br />

pas en compte les animaux tués pour le<br />

plaisir (chasse, corrida, combats, etc.),<br />

ceux tués pour leur fourrure, cornes,<br />

plumes et peaux, ceux morts dans des<br />

laboratoires, ceux sacrifiés (Yulin, festival<br />

de la viande canine en Chine : environ<br />

10 000 chiens massacrés ; îles<br />

Féroés : 1500 dauphins chaque année ;<br />

festival de Gadhimai au Népal : 300 000<br />

animaux tous les 5 ans, et ce n’est pas<br />

tout), et ceux pêchés.<br />

22<br />

Il faut une surface de terre de<br />

1,21 hectare pour un omnivore<br />

contre 674 m2 par an pour<br />

nourrir un végane soit :<br />

94%<br />

d’espace<br />

en moins<br />

On pourrait construire des logements<br />

ou planter des forêts<br />

à la place de ces champs.<br />

Le Tofu Te Parle - N° 1<br />

18


795 millions<br />

de personnes souffrent de la faim<br />

dans le monde, soit 1 personne sur 9.<br />

66 millions<br />

d’enfants en âge d’aller à l’école<br />

y vont le ventre vide dans les<br />

pays en développement, dont<br />

23 millions rien qu’en Afrique.<br />

3,1 millions<br />

d’enfants de moins de 5 ans<br />

meurent de malnutrition chaque<br />

année, soit près de la moitié (45 %)<br />

des causes de décès.<br />

Parlons d’eau...<br />

Vous réduisez la durée de vos douches<br />

et faites attention à bien fermer le robinet.<br />

C’est tout à votre honneur.<br />

1 kg de viande nécessite<br />

15 500 L d’eau contre<br />

1.800 pour le soja, soit<br />

10 mois de douche quotidienne.<br />

Un omnivore consomme<br />

via son alimentation<br />

8.250 L d’eau par jour<br />

contre 3 600 L pour un<br />

végane. Une paire de<br />

chaussures en cuir : 8<br />

000 L d’eau. Un milliard<br />

de personnes souffrent<br />

de la soif.<br />

19<br />

Le Tofu Te Parle - N° 1


Dans la mer, ce n’est pas mieux.<br />

Vous avez entendu parler du rôle de la verdure dans<br />

l’absorption du CO2 ou des abeilles dans la pollinisation,<br />

mais savez-vous que, source d’eau, de chaleur et<br />

d’oxygène, les océans sont indispensables à la vie ?<br />

Je vous invite à aller lire l’article de Niri sur le rôle du<br />

phytoplancton page 12, et vous comprendrez l’enjeu de<br />

la survie des océans. Rapidement, d’après la Fondation<br />

Maud Fontenoy, plus de 50 % de l’oxygène disponible<br />

sur Terre provient de la mer. Souvent invisible à l’œil nu,<br />

le phytoplancton marin libère plus d’oxygène dans l’air<br />

que toutes les forêts du monde. Il fixe autant de CO2<br />

que les végétaux terrestres. Sans le phytoplancton<br />

marin, l’effet de serre serait nettement plus important.<br />

Depuis 1950, 40 à 50 % du phytoplancton a disparu.<br />

Pour reprendre les mots de Paul Watson, fondateur de<br />

Sea Sheperd : “sans océan, nous mourrons,<br />

c’est aussi simple que cela”. Et il n’exagère<br />

pas. Voici un extrait de « Urgence ! » qu’il a présenté à<br />

la COP 21 :<br />

« Imaginez le monde en 2010. Qui voudrait y vivre ?<br />

Voudriez-vous que vos enfants y vivent ?<br />

2020 : 8 milliards d’habitants.<br />

2025 : mort des récifs coralliens.<br />

2035 : effondrement total des pêcheries.<br />

2040 : 10 milliards d’habitants.<br />

2050 : hausse de 4 degrés de la température mondiale.<br />

Hausse du niveau de la mer. Des écosystèmes<br />

radicalement endommagés. Apparition de<br />

nouvelles maladies. Augmentation de la pauvreté<br />

et de la faim. Plus de guerres pour l’appropriation<br />

des ressources. Plus de conflits mondiaux. Réduction<br />

des niveaux d’oxygène. Pollution généralisée.<br />

Restriction des libertés. Détérioration profonde de<br />

la qualité de vie.<br />

Avant 2100 : effondrement écologique. »<br />

Gardez bien en tête que ce n’est pas parce que cela<br />

semble improbable que ce n’est pas vrai. Nous sommes<br />

en 2016, la situation est déjà plus que tendue. La population<br />

augmentant, sans changement maintenant, il<br />

sera trop tard.<br />

Aussi, les baleines, les poissons, les oiseaux marins, les<br />

phoques et toutes les espèces marines contribuent au<br />

maintien de la vie des mers et des océans, or ils sont<br />

pêchés et massacrés à une vitesse plus qu’alarmante<br />

! Les phoques, vous me direz que tout va bien, on a<br />

Greenpeace !<br />

Greenpeace ? Allons ! Des rigolos (on en reparlera<br />

d’ailleurs dans un prochain numéro). Nous ne doutons<br />

pas que beaucoup des membres de Greenpeace sont<br />

pleins de bonne volonté, mais nous les invitons à ouvrir<br />

les yeux sur ce qu’est vraiment cette association, quels<br />

sont ses véritables intérêts et ses méthodes douteuses.<br />

“Grâce” à leur incompétence, leur manque de courage<br />

et le refus de prendre position en faveur du véganisme<br />

(pour des écolos, c’est une incohérence totale) afin de<br />

ne pas perdre d’adhérents, quelques 400 000 phoques<br />

sont encore tués chaque année.<br />

Revenons à nos poissons. La biodiversité océanique<br />

a été réduite de 90 %. Ce ne sont pas les promesses<br />

mensongères doublées de greenwashing de Findus sur<br />

la pêche durable qui vont changer quelque chose. Cela<br />

ne fait que retarder l’inévitable. Il faut stopper net toute<br />

consommation.<br />

Et n’oublions pas la vie. Les poissons meurent par suffocation.<br />

C’est long et c’est douloureux. On parle beaucoup<br />

de l’extinction des animaux terrestres mais ce qu’il<br />

faut retenir, c’est qu’au rythme d’aujourd’hui, les mers<br />

et les océans seront vides d’ici 2050. La surpêche est<br />

une réalité et elle pourrait nous être fatale. De plus, les<br />

techniques de pêches actuelles sont hautement critiquables<br />

(notamment le chalutage de fond) et particulièrement<br />

néfastes pour l’environnement, car détruisant<br />

également l’environnement marin. Et puis surtout, les<br />

poissons, tout le monde s’en fout, c’est tellement moins<br />

mignon qu’un agneau. On ne s’imagine pas qu’un poisson<br />

puisse être sentient, et pourtant, si. On s’offusque<br />

du sort des orques dans les parcs aquatiques mais la<br />

disparition du saumon, tout le monde s’en tamponne les<br />

cacahuètes. En élevage et le tour est joué, on aura nos<br />

toasts à Noël, hip hip hip hourra ! Ça ira très bien avec le<br />

foie gras et les habits de soie.<br />

Dans 34 ans, il n’y aura plus rien. Tu seras certainement<br />

encore vivant. Tu auras peut-être des enfants, voire<br />

des neveux et des nièces. Dans quelles conditions vivront-ils<br />

? Pourront-ils vivre et avoir des enfants, eux<br />

aussi ? Je te pose la question car la réponse est importante<br />

: je le répète : sans océan, nous mourrons, c’est<br />

aussi simple que cela.<br />

Que répondras-tu à tes enfants quand ils te demanderont<br />

: « C’est quoi un dauphin ? Et un tigre ? Et un papillon<br />

? Pourquoi y’en n’a plus ? » Difficile d’y répondre<br />

avec le poids des responsabilités sur les épaules.<br />

Des changements catastrophiques<br />

Jusqu’à il y a encore 200 ans, les animaux sauvages représentaient<br />

98 % de la biomasse. Aujourd’hui, l’homme<br />

et les animaux d’élevage représentent 99 % de la biomasse.<br />

Une espèce (qu’il s’agisse de faune ou de flore)<br />

disparaît toutes les 20 minutes, soit 26 280 espèces<br />

chaque année. 25 % des espèces animales et végétales<br />

pourraient disparaître d’ici le milieu du siècle en raison<br />

des activités humaines. Seules 13 % des terres de notre<br />

planète sont protégées. C’est bien ? Non ! C’est scandaleux.<br />

Elles ne devraient même pas avoir à être protégées.<br />

Le Tofu Te Parle - N° 1<br />

20


Selon l’UICN (Union Internationale pour la Conservation<br />

de la Nature), en 2015 :<br />

23 250 espèces de plantes et d’animaux sont menacées<br />

d’extinction. Un chiffre sans doute sous-estimé<br />

: moins de 3 % des 1,9 millions d’espèces ont été<br />

évaluées pour la Liste Rouge UICN.<br />

1,9 millions d’espèces végétales et animales sont<br />

connues, c’est-à-dire décrites et nommées. Selon les<br />

estimations, il en resterait 10 ou 100 millions à découvrir.<br />

vivez en live la 6ème extinction de masse,<br />

qui est la première dont l’Homme est le premier et seul<br />

responsable. Scénario de film catastrophe ou paranoïa,<br />

à vous de juger. Vous avez toutes les infos.<br />

Je finirai par ceci : la compassion que l’Homme éprouve<br />

à l’égard des animaux ne peut qu’enrichir la nature humaine.<br />

L’Homme le plus grand est celui qui sait se faire<br />

le plus petit.<br />

(La suite au prochain numéro)<br />

Lors des 500 dernières années, l’activité humaine aurait<br />

été responsable de l’extinction de 834 espèces.<br />

25 % des mammifères, 13 % des oiseaux et 41 % des<br />

amphibiens seront très fortement menacés d’extinction<br />

dans un futur proche. Le nombre total d’espèces menacées<br />

a augmenté de 5205 à 23 250 depuis 1996.<br />

Pour pallier l’extinction des ces espèces, il nous faut<br />

revoir totalement notre façon de vivre, de manger, de<br />

consommer, et cesser d’acheter ce qui provient de la<br />

chasse et du braconnage.<br />

Mais ca n’est pas tout !<br />

Dégradation et pollution des terres qui se vident de<br />

leurs nutriments, émissions de gaz à effet de serre, déforestation,<br />

pollution de l’eau, déchets, perte de la biodiversité,<br />

faim et soif dans le monde, augmentation du<br />

fossé entre riches et pauvres, massacre des espèces<br />

protégées pour « protéger » le bétail (ex. : le loup, le<br />

lynx et l’ours), pollutions liées aux déjections massives<br />

des animaux d’élevages : selles, méthane (les pets de<br />

vaches), sélection des sous-espèces, détruisant les<br />

autres, et raréfiant le génome de l’espèce en question.<br />

Aussi, mensonges des industries agro-laito-pharmaco<br />

ainsi que des publicités, études et recherches truquées,<br />

propagation des maladies se développant dans les<br />

élevages et se répandant chez les animaux sauvages<br />

par transmission via les parasites (par exemple), accaparement<br />

des terres sauvages pour l’élevage (nourriture<br />

et stockage des animaux), ce qui mène à la déforestation,<br />

la raréfaction de la faune et de la flore sur les<br />

zones touchées. La liste des dégâts causés par le mode<br />

de vie et d’alimentation actuel est catastrophiquement<br />

longue.<br />

Sources<br />

Auteur : @noitasilagel<br />

Tuer des animaux par milliards tue des humains par<br />

millions, coûte des milliards en frais de santé, et détruit<br />

notre écosystème. Vous avez toujours rêvé de faire partie<br />

de l’Histoire, eh bien vous êtes en plein dedans : vous<br />

https://coteboudreau.com/2014/03/12/morts-danimaux-par-annee-et-morts-durant-guerres/<br />

http://www.planetoscope.com/biodiversite/126-disparition-d-especes-dans-le-monde.html<br />

21<br />

Le Tofu Te Parle - N° 1


Capotes véganes<br />

On peut baiser sans tuer<br />

Du lait et un désastre sans nom<br />

J’ai été très surprise lorsque, dans un petit magasin de<br />

Munich en Allemagne, je suis tombée sur des préservatifs<br />

se disant véganes. Curieuse, je suis donc allée<br />

chercher sur Internet en quoi les capotes classiques<br />

ne le sont pas. Il y a deux raisons :<br />

Premièrement, lors du processus de fabrication, on<br />

utilise de la caséine, des protéines qui constituent la<br />

majeure partie des composants azotés du lait. Si la<br />

matière première est bien végétale, le produit fini ne<br />

l’est donc pas.<br />

Mais ça ne s’arrête pas là. Vous n’avez pas pu passer<br />

à côté des mots étroitement liés « huile de palme<br />

» et « déforestation, désastre écologique » Tout le<br />

monde ou presque connaît maintenant cette catastrophe<br />

sans nom et nombreux sont les véganes à ne<br />

pas consommer cette huile qui, de plus, est un poison<br />

pour notre santé. Mais il existe un autre désastre<br />

dont on parle beaucoup moins : celui de la récolte du<br />

11 millions de tonnes<br />

C’est la quantité de caoutchouc naturel<br />

produite annuellement<br />

caoutchouc et du latex, qui viennent d’un arbre appelé<br />

Hevea brasiliensis.<br />

Un peu partout, les utilisateurs de caoutchouc vantent<br />

ses mérites : solide, naturel (oui, oui, ils osent !), il a<br />

aussi permis à l’Asie du Sud-Est de s’enrichir, contribuant<br />

au développement de la zone. Ce qu’on ne<br />

vous dit pas, ce sont évidemment les répercussions<br />

sur l’environnement : en Chine, au Vietnam, au Laos,<br />

en Thaïlande, au Cambodge et en Birmanie, les cultivateurs<br />

de caoutchouc ont rasé ou brûlé les forêts,<br />

et planté d’innombrables rangées d’Hevea brasiliensis.<br />

Je lis dans le National Geographic : « Ils sont en<br />

train de muer l’un des écosystèmes les plus diversifiés<br />

du monde en une monoculture aussi uniforme qu’un<br />

champ de blé de la Beauce. Ce qui pourrait menacer<br />

des fonctions écologiques de base dans une zone<br />

comptant des dizaines de millions d’habitants ». Ou<br />

dans Le Monde : « Chaque été, des incendies d’origine<br />

criminelle réduisent en cendres des pans entiers<br />

de la forêt de Sumatra, au profit des industries de<br />

l’huile de palme, du caoutchouc ou du bois. Une catastrophe<br />

climatique et écologique qui ronge le territoire<br />

des Suku Anak Dalam, une tribu semi-nomade<br />

de la jungle […], parce qu’il est plus simple de couper<br />

quand c’est brûlé […] C’est cette réalité qui détruit le<br />

mode de vie des Suku Anak Dalam, une tribu en Indonésie.<br />

“ La forêt est tout pour nous : le lieu de chasse<br />

et le logement.” »<br />

Rien donc de très végane dans (la plupart des) préservatifs<br />

classiques.<br />

Le Tofu Te Parle - N° 1<br />

22


Les alternatives véganes<br />

J’ai été assez déroutée, car force est de constater<br />

qu’il n’existe pas de préservatifs faits avec d’autres<br />

matières que le latex. Pour parer à ceci, il est hors<br />

de question pour moi de recommander aux femmes<br />

(et surtout aux plus jeunes) de prendre une pilule<br />

contraceptive, de se faire poser une puce, un stérilet,<br />

afin de lutter en faveur de l’environnement. La plupart<br />

QUELQUES MARQUES INTÉRESSANTES<br />

GLYDE<br />

Approuvée par la Vegan Society et PETA. Pas de<br />

P.O.A., aucun test sur les animaux (ils précisent<br />

que la caséine est remplacée par un extrait de<br />

chardon).<br />

FAIR SQUARED<br />

Approuvée par Peta et d’autres labels dans<br />

d’autres pays (FLO par exemple). Issue du commerce<br />

équitable.<br />

EINHORN<br />

des moyens de contraception féminines sont nocifs<br />

pour la santé en plus de dérégler une bonne partie du<br />

fonctionnement du corps féminin (nous y reviendrons<br />

dans un prochain numéro). De plus, la meilleure des<br />

protections contre les M.S.T. et les grossesses non<br />

désirées, outre l’abstinence, reste la combinaison. À<br />

choisir, je préfère encore les capotes “fair trade”.<br />

l’importance de la protection<br />

Si vos parents refusent de vous procurer des préservatifs<br />

(« et en plus des véganes, t’es tombé(e) sur la<br />

tête ou quoi »), le Green Condom Club livre, gratuitement<br />

et discrètement, des préservatifs par courrier,<br />

partout dans le monde, (Glyde principalement). Il<br />

est possible d’acheter un lot unique ou de s’abonner.<br />

Vous pouvez les faire livrer chez vous, dans un point<br />

relais, chez votre médecin/gynécologue, dans une<br />

boîte postale ou chez une personne de confiance.<br />

En cas d’urgence, la pilule du lendemain doit être<br />

prescrite quel que soit votre âge et sans poser de<br />

question. Si un pharmacien refuse, ou demande une<br />

pièce d’identité, il enfreint la loi. Rappelez-le lui, allez<br />

voir ailleurs et n’hésitez pas à le dénoncer à ses<br />

confrères et/ou la police.<br />

Mais le mieux est évidemment d’éviter d’avoir à en<br />

arriver là. Si le prix des préservatifs est hors budget<br />

ou que vos parents refusent de vous en acheter, n’oubliez<br />

pas que vous êtes deux, partagez donc les frais.<br />

N’hésitez pas non plus à demander un peu d’argent à<br />

une personne de confiance.<br />

S’il vous plaît, ne faites pas l’erreur de croire que «<br />

une fois, ce n’est pas risqué », c’est absolument faux.<br />

De plus, les avortements et la parentalité trop jeune<br />

peuvent être traumatisants, et les M.S.T. courent toujours.<br />

On a banalisé ces problèmes, or ils peuvent<br />

vous gâcher la vie. Protégez-vous, toujours.<br />

Si aucune solution pour vous procurer des préservatifs<br />

véganes ne peut être trouvée, il vaut mieux des<br />

non-véganes que rien du tout.<br />

Auteur : @noitasilagel<br />

Répondent aux critères de sécurité et d’éthique<br />

les plus stricts et partagent une partie des recettes<br />

avec des associations de bienfaisance.<br />

Sources :<br />

www.nationalgeographic.fr<br />

www.lemonde.fr<br />

www.planetoscope.com<br />

Image en-tête : www.flickr.com/riverap1<br />

23<br />

Le Tofu Te Parle - N° 1


#JihemDoe #Véganement #On est ensemble #PourLesAnimaux #Passion-<br />

Hashtag #GoVegan #Merci #PourEUX #ParceQuEUX #Amour #COEUR<br />

#Namaste #TouchePasAMonSteack #CarnisteFragile #MangeDuVertRobert<br />

#InBoulgourWeTrust #LesFemmesEtLesEnfantsDabord #ÇaVaFlooder #JihemDoe<br />

#Véganement #On<br />

ENTRETIEN<br />

est ensemble #PourLesAnimaux<br />

AVEC<br />

#PassionHashtag<br />

#GoVegan #Merci #PourEUX #ParceQuEUX #Amour #COEUR #Namaste<br />

#TouchePasAMonSteack #CarnisteFragile #MangeDuVertRobert #InBoulgourWeTrust<br />

#LesFemmesEtLesEnfantsDabord #ÇaVaFlooder #JihemDoe #Véganement<br />

#On est ensemble #PourLesAnimaux #PassionHashtag #GoVegan<br />

#Merci #PourEUX #ParceQuEUX #Amour #COEUR #Namaste #TouchePasAMonSteack<br />

#CarnisteFragile #MangeDuVertRobert #InBoulgourWeTrust<br />

#LesFemmesEtLesEnfantsDabord #ÇaVaFlooder #JihemDoe #Véganement<br />

#On est ensemble #PourLesAnimaux #PassionHashtag #GoVegan #Merci<br />

#PourEUX #ParceQuEUX #Amour #COEUR #Namaste #TouchePasA-<br />

MonSteack #CarnisteFragile#MangeDuVertRobert#InBoulgourWeTrust#Les-<br />

FemmesEtLesEnfantsDabord #ÇaVaFlooder #JihemDoe #Véganement #On<br />

est ensemble #PourLesAnimaux #PassionHashtag #GoVegan #Merci #PourEUX<br />

#ParceQuEUX #Amour #COEUR #Namaste #TouchePasAMonSteack<br />

#CarnisteFragile #MangeDuVertRobert #InBoulgourWeTrust #LesFemmesEtLesEnfantsDabord<br />

#ÇaVaFlooder #JihemDoe #Véganement #On est ensemble<br />

#PourLesAnimaux #PassionHashtag #GoVegan #Merci #PourEUX<br />

#ParceQuEUX #Amour #COEUR #Namaste #TouchePasAMonSteack #CarnisteFragile<br />

#MangeDuVertRobert #InBoulgourWeTrust #LesFemmesEt-<br />

LesEnfantsDabord #ÇaVaFlooder #JihemDoe #Véganement #On est ensemble<br />

#PourLesAnimaux #PassionHashtag #GoVegan #Merci #PourEUX #Parce-<br />

QuEUX #Amour #COEUR #Namaste #TouchePasAMonSteack #Carniste-<br />

Fragile #MangeDuVertRobert #InBoulgourWeTrust #LesFemmesEtLesEnfantsDabord<br />

#ÇaVaFlooder #JihemDoe #Véganement #On est ensemble<br />

#PourLesAnimaux #PassionHashtag #GoVegan #Merci #PourEUX #Parce-<br />

Qui n’a pas vu passer une vidéo, un tweet ou un post Facebook mentionnant son<br />

QuEUX #Amour #COEUR #Namaste #TouchePasAMonSteack #Carnistenom<br />

? Depuis quelques mois, un visage (ou un bonnet) s’impose sur Youtube.<br />

Fragile #MangeDuVertRobert Je dirais plutôt qu’il en impose. #InBoulgourWeTrust S’il est facile de s’en prendre aux #LesFemmesEtLesEnfantsDabord<br />

connues #ÇaVaFlooder et raconter de la #JihemDoe merde pour faire de #Véganement l’audience, il est bien plus #On compli-<br />

est ensemble<br />

personnalités<br />

#PourLesAnimaux qué d’obtenir #PassionHashtag des clics pour les droits des #GoVegan animaux et surtout #Merci de ne pas #PourEUX faire s’endormir<br />

aussi vite que Rondoudou les spectateurs. Malin, il se sert du coté facile<br />

#Parce-<br />

QuEUX #Amour #COEUR #Namaste #TouchePasAMonSteack #Carnistepour<br />

le mettre au service du véganisme. Qui pourrait le lui reprocher ? JihemDoe<br />

Fragile #MangeDuVertRobert captive grâce aux multiples cordes #InBoulgourWeTrust de son arc : montage vidéo top (du #LesFemmesEtLesEnfantsDabord<br />

yeux #ÇaVaFlooder la plupart des novices #JihemDoe que nous sommes), #Véganement humour, sarcasme, #On ironie, et est ensemble<br />

moins aux<br />

#PourLesAnimaux<br />

surtout une<br />

#PassionHashtag<br />

bonne dose de vérité sans artifice<br />

#GoVegan<br />

dans les oreilles<br />

#Merci<br />

de l’audience,<br />

#PourEUX<br />

qu’il<br />

#Parcepousse<br />

ainsi à la réflexion.<br />

QuEUX #Amour #COEUR #Namaste #TouchePasAMonSteack #Carniste-<br />

Fragile #MangeDuVertRobert Il était impossible pour moi d’imaginer #InBoulgourWeTrust ce premier numéro de LTTP #LesFemmesEtLesEnfantsDabord<br />

d’un #ÇaVaFlooder ceux qui m’a amenée #JihemDoe à oser affirmer définitivement #Véganement mon positionnement. #On est ensemble<br />

sans parler<br />

Il m’a fait le grand plaisir de prendre sur son emploi du temps déjà bien rempli pour<br />

#PourLesAnimaux #PassionHashtag #GoVegan #Merci #PourEUX #Parcerépondre<br />

à mes questions, mais aussi celles plus ou moins sérieuses de la team.<br />

QuEUX #Amour #COEUR #Namaste #TouchePasAMonSteack #Carniste-<br />

Fragile #MangeDuVertRobert #InBoulgourWeTrust #LesFemmesEtLesEnfantsDabord<br />

#ÇaVaFlooder Merci #JihemDoe à lui et bonne lecture #Véganement à vous. #On est ensemble<br />

#PourLesAnimaux #PassionHashtag #GoVegan #Merci #PourEUX #Parce-<br />

QuEUX #Amour #COEUR #Namaste #TouchePasAMonSteack #CarnisteFragile<br />

#MangeDuVertRobert #InBoulgourWeTrust #LesFemmesEtLesEnfantsDabord<br />

#ÇaVaFlooder #JihemDoe #Véganement #On est ensemble #PourLesAnimaux<br />

#PassionHashtag #GoVegan #Merci #PourEUX #ParceQuEUX #Amour<br />

Le Tofu Te Parle - N° 1<br />

24<br />

#COEUR #Namaste #TouchePasAMonSteack #CarnisteFragile #MangeDu-<br />

#JIHEM DOE


# De quoi rêves-tu quand tu fais des cauchemars ?<br />

Que je mange des substituts simili-carnés véganes qui<br />

n’ont rien de simili. J’ai d’ailleurs goûté hier aux crevettes<br />

véganes, c’est bien dégueu comme il faut.<br />

# Quel est ton pire cauchemar ?<br />

Recevoir une distinction honorifique de la part du gouvernement,<br />

quelle qu’elle soit.<br />

# Nous sommes en 2016 et 97 % des français considèrent<br />

toujours les animaux comme des meubles, c’est<br />

sidérant non… ?<br />

Il en était de même concernant certaines ethnies, et quoi<br />

qu’en dise(nt) la ou les lois, on n’est pas à l’abri d’un énième<br />

round. Cela dit, loi(s) ou pas, ça n’empêche pas certains<br />

Hommes d’en traiter d’autres comme tels (#BonjourCapitalisme).<br />

Et comme ce monde est notre reflet, à savoir<br />

profondément spéciste, ça ne m’étonne pas. Aussi, il est<br />

bon de se rappeler qu’il y a encore peu, nous (véganes)<br />

étions ancrés dans ces schémas d’économie de réflexion,<br />

et donc tout aussi spécistes.<br />

# Quels sont selon toi les freins et obstacles au véganisme<br />

en France ?<br />

Je dirais trois choses: la tradition, la tradition de la tradition,<br />

et la peur du changement.<br />

La tradition. J’ai une histoire là-dessus, en référence à<br />

une étude, spéciste, pour changer.<br />

Quatre singes sont dans une pièce avec au milieu quelques<br />

bananes disposées sur le sol. L’un des quatre se précipite<br />

dessus. Avant même d’y parvenir, les trois autres se font<br />

arroser d’eau froide, et manifestent du mécontentement.<br />

On replace un des trois arrosé par un sec. Ce dernier sec a<br />

envie d’aller vers les bananes, mais les trois autres (deux<br />

arrosés et un sec) se mettent à lui crier dessus. Ce dernier<br />

ne comprend pas pourquoi, mais il se plie à leur mécontentement<br />

commun. On remplace encore un arrosé par<br />

un nouveau sec. Même chose, en voulant se diriger vers<br />

les bananes, les trois singes lui hurlent dessus ! Même<br />

le premier sec, alors qu’il ne sait absolument pas pourquoi,<br />

il n’a jamais été arrosé ! Tout ça continue jusqu’à ce<br />

que tous les mouillés soient remplacés par des secs, qui<br />

hurlent à leur tour dès qu’un nouveau sec se dirige vers<br />

les bananes. Au final, plus aucun des singes n’est arrosés<br />

d’eau froide, mais tous hurlent dès qu’un d’entre eux<br />

s’approche des bananes, sans même savoir pourquoi ! Ils<br />

sont inscrits dans un schéma qui pourrait s’apparenter à<br />

de la tradition. Ils font comme ça, parce que c’est comme<br />

ça et que tout le monde fait comme ça. Sans jamais remettre<br />

en cause ce «comme ça».<br />

- La tradition de la tradition. C’est on ne peut plus français.<br />

Et en France, il y a tellement de traditions, il faut en<br />

être fier, il faut les respecter, les honorer. Trop de gens ne<br />

remettent pas des traditions en cause, alors qu’elles sont<br />

aberrantes et vieilles comme le monde... D’ailleurs, la corrida,<br />

ce n’est pas une tradition de fragile ?<br />

- La peur du changement. Ça, ça vaut pour beaucoup<br />

d’entre nous. Ce qui est nouveau nous sort de notre zone<br />

de confort, semble compliqué, parfois impossible à réaliser.<br />

Souvent ça semble douloureux, et finalement dans<br />

le cas qui nous intéresse, c’est pour notre bien et celui<br />

d’autrui.<br />

# Dans une de tes vidéos, tu attaques le nutritionniste<br />

J.M.C. (Jean-Michel Cohen) : « Est-ce que t’irais voir<br />

Stéphane Bern pour des problèmes de sécrétion vaginale<br />

? Non ! Alors pourquoi J.M.C. ? » Peux-tu nous expliquer<br />

pourquoi quelqu’un comme J.M.C. ne peut plus<br />

être pris au sérieux ?<br />

Parce que d’une intervention à l’autre, en fonction de l’audience,<br />

des invités et de l’éventuelle promotion d’un nouveau<br />

livre ou d’un nouveau régime, il retourne COMPLÈ-<br />

TEMENT sa veste. C’est pire que de mentir et de maintenir<br />

sa position, c’est mentir en fonction, c’est un opportuniste.<br />

C’est profondément abject. Et c’est d’ailleurs une<br />

des raisons pour lesquelles il est invité partout, parce qu’il<br />

adapte son discours, et peut donc plaire au plus grand<br />

nombre.<br />

# Un bébé végétalien a récemment frôlé la mort parce<br />

que ses parents étaient très mal informés. Comment<br />

as-tu réagi en apprenant ça ? Ce genre d’accident tragique<br />

est-il lié aux discours des lobbyistes et des personnes<br />

compromises comme J.M.C. ?<br />

C’est autant navrant qu’affligeant. PRENEZ VOTRE B12<br />

BON SANG !!! Je ne pense pas que les parents qui donnent<br />

à leur enfant une alimentation végétalienne soient mal<br />

informés, au contraire. C’est eux qui regardent les ingrédients,<br />

leurs provenances, si c’est bio, etc. Ce sont les plus<br />

informés. Après, ce n’est pas parce qu’il y en a un qui a<br />

frôlé la mort que tous sont sur le fil du rasoir. On place une<br />

lumière médiatique de dingue dessus pendant quelques<br />

temps – comme cette jeune femme végane qui a succombé<br />

en tentant l’ascension de l’Everest – pour seulement<br />

discréditer le végétalisme/véganisme, faire des<br />

clics sur un mouvement qui grimpe et qui peut remettre<br />

en question notre système en profondeur. De belles méthodes<br />

de propagande anti-véganisme comme on en voit<br />

apparaître un peu partout sur la toile. Le végétarisme a<br />

eu droit, à une époque, à la même pub. Aujourd’hui c’est<br />

nous qui ramassons. Et les enfants omnis qui meurent à<br />

cause d’une mauvaise alimentation, y’a des stats ou c’est<br />

comment ? Elle est où la négligence parentale ?<br />

25<br />

Le Tofu Te Parle - N° 1


# Tu t’attaques aussi au philosophe Raphaël Enthoven,<br />

par deux fois, le mettant face à ses propres contradictions<br />

et parles souvent de dissonance cognitive. Quelles<br />

étaient les tiennes avant de devenir végane et comment<br />

les as-tu réglées ?<br />

Les mêmes que tout le monde, les mêmes que je combats<br />

aujourd’hui: la sentience des animaux, les apports<br />

en protéines, «on a toujours fait comme ça», «on a besoin<br />

de viande pour survivre», les carences, la privation, la<br />

frustration, l’application quasi-impossible au jour le jour,<br />

le lien social, etc. Aucune raison valable, donc. J’y ai mis<br />

fin le jour où j’ai ouvert les yeux, le même jour où j’ai décidé<br />

d’agir, sans même savoir par où commencer. C’est<br />

l’action, le choix, la prise de position qui ont tout réglé. Le<br />

reste n’a fait que suivre.<br />

élections ?<br />

Je ne crois pas en la politique, pas plus qu’en la démocratie<br />

(représentative...) dans laquelle nous vivons. Si je<br />

m’imagine, rien qu’une seule seconde, qu’un gus à la tête<br />

du pays qui m’a vu naître va pouvoir me changer la vie,<br />

j’ai tout faux. Certaines valeurs anarchistes et libertaires<br />

m’attirent. Mais je préfère encore la réalisation de soi, par<br />

soi-même. Je n’ai voté qu’une seule fois. Ma première<br />

sera la dernière. Pourquoi jouer un jeu dont on n’accepte<br />

pas les règles et dont les dés sont pipés ? Ça sera sans<br />

moi.<br />

# Es-tu d’accord avec les gens qui disent qu’EELV 1 pratique<br />

une écologie molle et n’aide en rien l’avancée du<br />

véganisme en France ?<br />

# T’es beaucoup plus sexy que Mathieu Sommet et<br />

pourtant après 5 vidéos tu ne cartonnes pas autant que<br />

lui. À ton avis pourquoi les Youtubeurs véganes français<br />

ne buzzent pas comme aux U.S.A. (ex. : Bite Size Vegan)<br />

? Qu’est-ce qu’il faudrait pour<br />

toucher une plus large audience ?<br />

On est au début ici. Mais on va y arriver.<br />

Peut-être aussi que les contenus<br />

sont moins bandants qu’aux États-<br />

Unis. Mais pareil, j’arrive. Aussi les<br />

U.S.A., même si c’est le pays de la<br />

malbouffe, c’est notamment le pays<br />

du healthy food. Cette contradiction<br />

permet une plus large audience. Enfin,<br />

la langue. Ça, tu peux pas test.<br />

Quand tu parles anglais, tu t’exportes<br />

plus facilement. Y’a pas photo.<br />

# Il existe divers courants chez<br />

les véganes : welfaristes, neo-welfaristes,<br />

abolitionnistes. Où te situes-tu,<br />

pourquoi, et quel est ton<br />

point de vue sur les autres mouvements<br />

?<br />

Je suis abolitionniste. La suite arrivera<br />

en vidéo. #Teaser<br />

«D’ailleurs, la corrida,<br />

ce n’est pas une tradition<br />

de fragile ?»<br />

Je ne suis pas la politique. Ça m’en effleure une sans me<br />

faire bouger l’autre. Je ne comprends pas qu’il existe des<br />

« verts » qui consomment des produits issus de l’exploitation<br />

animale (qui a dit dissonance cognitive ?). Comment<br />

ça se fait qu’en tant que végane, je<br />

me sente plus vert qu’un vert ? C’est<br />

étrange comme sensation.<br />

Les idées défendues par Aymeric<br />

Caron dans son livre « Antispéciste<br />

» te parlent-elles plus ?<br />

Il y a du très bon dans le dernier livre<br />

de Caron, du très très bon même. Et<br />

selon moi du moins bon (on parle<br />

de trois pages en tout, c’est léger...).<br />

Je partage cette idée que nous venons<br />

tous d’une matière commune<br />

et qu’avec le temps nous avons ainsi<br />

évolués. Je trouve ça humble et<br />

juste. J’imagine que c’est d’ailleurs<br />

pour ça que son bouquin cartonne.<br />

On aime ou on n’aime pas, mais il<br />

démocratise le véganisme.<br />

Quelles sont selon toi les priorités<br />

actuelles pour les droits des animaux<br />

?<br />

# Thierry Casasnovas refuse de se définir comme «végant»<br />

(on le comprend nous aussi, #QueCestMoche).<br />

Sa vidéo explicative est à faire hérisser les poils : sophismes,<br />

psychologie à deux balles, comparaison des<br />

véganes à la jeunesse hitlérienne, etc.<br />

J’ai dit tout ce que j’avais à dire en trois rounds. Fin du<br />

match. Au suivant.<br />

# Tu es apolitique. Pourquoi ? Quelles sont les valeurs,<br />

points de vue, etc, que tu partages avec le courant anarchiste/libertaire<br />

? Pour qui voteras-tu aux prochaines<br />

La priorité pour les animaux ? Y’en a tellement... Commencer<br />

par l’éducation des plus jeunes, le reste devrait<br />

suivre. Je pense. J’espère. Mais il y a tellement à faire, sur<br />

tellement de fronts. Et l’Homme est le seul responsable. A<br />

lui de démêler les noeuds, aujourd’hui, et vite.<br />

# Tu es aussi antithéiste. Qu’est-ce que c’est exactement<br />

? Qu’est-ce qui te tient loin de la religion ? Selon toi<br />

religion et véganisme sont-ils compatibles et pourquoi<br />

? Et la spiritualité là-dedans, quelle place a-t-elle dans<br />

ta vie ?<br />

Le Tofu Te Parle - N° 1<br />

1 EELV : Parti d’Europe Ecologie les Verts<br />

26


Je suis opposé à l’idée de dieu, au singulier comme au<br />

pluriel. C’est une prise de position quelque peu différente<br />

de l’athéisme, puisque je ne me contente pas de ne pas<br />

y croire, je m’y oppose. A noter que j’ai tout l’amour du<br />

monde pour les religieux, je n’ai rien contre eux. Je combats<br />

les idées, pas les hommes. La logique me semble<br />

être une bonne raison quant à la distance que je tiens<br />

avec la religion. Je suis pourtant né dans une famille<br />

chrétienne, avec ses valeurs et l’idée de la crainte d’un<br />

Tout-puissant. Cette émancipation s’est faite du jour au<br />

lendemain, peu de temps après l’adoption du véganisme,<br />

alors que je cherchais à faire sauter le plus de verrous.<br />

Personne n’a la moindre preuve de l’existence d’une quelconque<br />

entité supérieure et créatrice, et plus la science<br />

avance, plus la religion fait du moonwalk. Pourtant, au<br />

travers de l’éducation parentale, on impose toujours aux<br />

enfants des croyances sans fondement qui risquent de<br />

les enfermer dans des ghettos mentaux. Sans parler du<br />

communautarisme, des mutilations, des privations, etc.<br />

Tout ça n’a aucun sens pour moi, si ce n’est une volonté<br />

de contrôle.<br />

Religion et véganisme me semblent on ne peut plus compatibles.<br />

Plusieurs extraits de textes ont d’ores et déjà été<br />

analysés et vont dans le sens du véganisme. Aussi, avec<br />

l’interprétation, on peut faire dire tout ce qu’on veut à un<br />

texte, tout et son contraire, le meilleur comme le pire.<br />

Quant à la spiritualité... Elle est vitale. Elle regroupe les<br />

choses relatives à l’esprit et qui se détachent du monde<br />

matériel. Bien évidement, elle est selon moi à différencier<br />

de la religion. Tout un programme, donc. Je suis par ailleurs<br />

professeur de Yoga, on peut donc aisément s’imaginer<br />

la place que la spiritualité occupe dans ma vie.<br />

fâme, infect, partout, tout le temps. Sans parler de la<br />

dimension capitaliste et de l’interprétation individuelle<br />

concernant l’exploitation animale. Pour moi, cette «philosophie<br />

de vie» a tout d’une religion. Mais je n’oublie pas<br />

que bien souvent, les «choses de ce monde» ne sont pas<br />

responsables, c’est ce que l’Homme en fait.<br />

A 17 et 19 ans, deux jeunes garçons sont manipulés par<br />

la propagande de Daesh et suivent aveuglément les préceptes<br />

de l’État islamique. Nous sommes visiblement<br />

impuissants devant la prolifération de Daesh via les<br />

médias. Est-ce que ça t’inquiète ? Quel regard portes-tu<br />

face à ces actualités cauchemardesques ?<br />

Ça m’inquiète... Oui et non. Parce que malheureusement,<br />

avec le temps, on s’habitue à tout. Ce qui m’inquiète profondément<br />

en revanche, c’est qu’avec un pass Navigo,<br />

une carte de fidélité Auchan ou un compte Gmail, on en<br />

sait plus sur toi qu’avec une fiche S. Quid de l’efficacité<br />

des moyens déployés ?<br />

Mon regard est le même que le tien, le même que le sien,<br />

le même que celui de bien du monde : je suis dans l’incompréhension<br />

totale. J’ai beau chercher des éléments<br />

de réponse, ça ne percute pas. On peut tous avoir en nous<br />

de la colère, mais de là à la manifester de cette façon...<br />

Quid de la responsabilité de nos gouvernements occidentaux<br />

?<br />

En ce moment, je lis « Plaidoyer pour l’altruisme » de<br />

Mathieu Ricard. Je me rends compte que j’ai encore du<br />

boulot. J’ai l’impression qu’en fait, l’Homme est beaucoup<br />

plus égocentrique, égoïste et mauvais que ce que<br />

je pensais. L’Homme peut-il devenir végane sans être un<br />

minimum altruiste ? La montée de la pratique du bouddhisme<br />

peut-elle amener au véganisme ?<br />

Je pense que l’empathie et la compassion sont deux piliers<br />

de la volonté de justice que réclament les véganes<br />

pour les animaux. De même concernant les causes humaines.<br />

Généralement, nous sommes touchés que par ce qui nous<br />

touche (ça va, je ne me mouille pas trop). Seulement, pour<br />

mettre fin aux divers maux de ce monde, qui finalement<br />

nous touchent tous, il faut écarter ses oeillères, regarder<br />

autre chose que son propre nombril et s’intéresser aux<br />

autres. Les livres, les voyages et les expériences de vie –<br />

entre autres – facilitent l’ouverture au monde.<br />

RETROUVEZ JIHEM DOE<br />

Jihem Doe<br />

jihem.doe<br />

@JihemDoe<br />

jihemdoe<br />

jihem-doe<br />

Mais aussi sur son site : veganised.org<br />

Et concernant le bouddhisme, j’ai vu tellement d’horreurs<br />

en Asie du Sud-Est... À commencer par du sexisme, in-<br />

27<br />

Le Tofu Te Parle - N° 1


Les questions de la team<br />

As-tu songé à un court métrage ?<br />

Si c’était qu’un...<br />

Ne feras-tu que des vidéos «réponses» pour «clasher»<br />

les gens qui tiennent des propos erronés sur le véganisme<br />

?<br />

Non, d’autres formats sont dans les tuyaux.<br />

Depuis quand es-tu végane et comment ça t’est venu ?<br />

Depuis 5 ans. J’ai découvert d’abord qu’être végétarien ne<br />

signifiait pas simplement qu’on n’aimait pas la viande ou<br />

qu’on aimait trop les animaux. Il pouvait y avoir du militantisme<br />

derrière. Je me suis pris une grosse claque.<br />

Puis sont venus les discussions, les reportages, les documentaires,<br />

les études, et Gary Yourosfky. Résultat : un aller<br />

simple pour le véganisme, du jour au lendemain, sans<br />

transition.<br />

Comment ça se passe avec ton entourage par rapport<br />

au véganisme et à ton statut de Youtubeur (amis, copine,<br />

famille, collègues, etc.)?<br />

Tout va bien merci, c’est sympa de demander. Pour le véganisme,<br />

quand j’ai plongé dedans, j’étais le seul de tout<br />

mon entourage. Donc, beaucoup de questions, de jugements,<br />

de conflits, de peurs. Puis avec le temps, tout ça<br />

s’est calmé. J’ai même fini par faire de nouvelles recrues<br />

depuis.<br />

Pour les vidéos, je suis bien entouré. Je n’ai rien à craindre<br />

de ce côté-là. Mes proches m’appuient, me conseillent,<br />

m’écoutent. Et puis faut se détendre, ce ne sont que des<br />

vidéos. Le jour où je rentrerai par effraction dans des laboratoires<br />

de tests sur les animaux pour tout défoncer et<br />

les sortir de cet enfer, on pourra commencer à parler de<br />

«comment ça se passe».<br />

Et sinon, pour finir par une note joyeuse… (qu’est-ce<br />

qu’on rigole à LTTP !) Comment ton amour des hashtags<br />

est-il arrivé ?<br />

La relation est elle officielle ?<br />

#BahOuais<br />

Combien as-tu de bonnets ?<br />

Deux, mais l’autre est au sale.<br />

Est-ce que dans Véganement #4 il y avait vraiment du<br />

boulgour sur le feu ou bien c’était juste de l’Ebly ?<br />

Non, du boulgour, et il a cramé. #MerciTiti<br />

Quel effet ça fait de dîner avec @Noitasilagel ? Est-ce<br />

qu’elle est cool ou en fait c’est une vraie pétasse ?<br />

C’est toujours bon de pouvoir rencontrer les gens avec qui<br />

on échange. On n’est pas que des pixels. Sinon, elle est<br />

encore plus vénère que derrière son clavier.<br />

Si on t’aide via Tipeee, est-ce que tu feras des vidéos<br />

intéressantes ?<br />

Tipeee ou pas, je ferai ce que j’ai à faire. Ça prendra peutêtre<br />

plus de temps, avec moins de moyens, mais je le ferai.<br />

J’en profite pour remercier les tipeuses et tipeurs, sincèrement.<br />

Je trouve ça dingue. VOUS ÊTES DE GRANDS<br />

MALADES !<br />

Est-ce que J.M.C. est ton père (pas envie d’attendre<br />

l’épisode 5 pour le savoir) ?<br />

Rien ne prouve le contraire, en effet.<br />

Depuis combien de temps es-tu en couple avec Gurren-<br />

Vegan (lui même en couple avec sa gourde) ? Pas facile<br />

à gérer non ?<br />

#OnEstEnsemble<br />

Où est-ce que tu trouves tes protéines ?<br />

J’ai une réponse mais elle ne va pas te plaire...<br />

J’y suis pour rien, c’est eux qui m’ont choisi, pas l’inverse.<br />

Le Tofu Te Parle - N° 1<br />

28


Véganisme et TCA<br />

(Troubles du Comportement Alimentaire)<br />

29<br />

L’être humain est un paradoxe, il est complexe et contradictoire.<br />

Peut-on tous et toutes devenir véganes ? Peut-on<br />

définir le véganisme comme une finalité figée à atteindre<br />

pour avoir le droit de se considérer comme défenseur d’un<br />

mouvement antispéciste ou est-ce plutôt un processus<br />

de réflexion menant à réaliser des actions politiques concrètes<br />

en constante évolution au fur et à mesure de nos<br />

remises en question ? Certaines personnes semblent avoir<br />

plus de facilités que d’autres pour amorcer ce changement<br />

ou du moins se sentiront plus légitimes de défendre la<br />

cause animale en rapport avec leur relation à la nourriture.<br />

C’est pourquoi j’ai envie de parler aujourd’hui de quelque<br />

chose qui me concerne : les TCA, soit ici, l’hyperphagie à<br />

tendance boulimique.<br />

Le spécisme commis par des pulsions alimentaires semble<br />

être différent du spécisme carniste en réponse aux<br />

conditionnements sociaux. Le résultat est à priori le même<br />

mais les contextes sont différents. Les raisons qui poussent<br />

l’être humain à être spéciste se déterminent en deux<br />

catégories (non-exhaustives) : une zone de confort et une<br />

zone de non-choix. La personne dans la zone de confort<br />

ne souhaite pas être perturbée dans ses habitudes, ne<br />

veut pas être bousculée dans son plaisir gustatif alors que<br />

la zone de non-choix est subie par la personne comme<br />

quelque chose qui la dépasse totalement et dont elle se<br />

sent réellement impuissante. Nous sommes souvent conscients<br />

du problème mais nous avons parfois l’incapacité<br />

de mettre en action nos valeurs ; notre sens de l’intégrité<br />

est donc remis en question. Finalement, peut-être serait-ce<br />

un moyen de nous soustraire à nos responsabilités ? S’en<br />

suit la spirale infernale et autodestructrice de la culpabilité<br />

qui nourrit ce cercle de violence qui nous pousse à critiquer<br />

les non-véganes.<br />

Ne l’alimentons plus ! Le véganisme ne se réduit pas qu’à<br />

l’alimentation.<br />

Le Tofu Te Parle - N° 1<br />

La critique des non-véganes est la plupart du temps un<br />

tabou, une honte dont on ne voudrait surtout pas parler ;<br />

mais c’est aussi un énorme stress à gérer, cette impression<br />

d’être un imposteur. Cela nous renvoie à notre égo<br />

fragile, à notre sensibilité si exacerbée qu’elle semble avoir<br />

plus d’importance que le meurtre et l’exploitation de milliers<br />

d’autres êtres sentients. Je souffre de dissonance cognitive<br />

tout en étant conscient de ce même mécanisme. Tout<br />

se passe dans un instant de déconnexion où les pulsions<br />

primaires et l’instinct de survie effacent de ma mémoire<br />

les comportements problématiques pour qu’ils deviennent<br />

plus facilement acceptables.<br />

Il est important de mesurer la volonté d’une personne à<br />

changer, car nous ne connaissons pas forcément la personne<br />

qui se trouve en face de nous, on ne connaît pas<br />

sa vie, ses problèmes et il/elle n’a pas forcément envie de<br />

se livrer ou de se faire donner des leçons de morale qui<br />

lui seront inutiles, puisque la personne est en mesure de<br />

comprendre par elle-même les tenants et les aboutissants<br />

de ses actes. Quand bien même il existerait une raison à<br />

ce manque de volonté. Il semble donc préférable de rester<br />

centré sur le sujet principal et non sur le jugement d’une<br />

personne en soulignant sa non-appartenance au mouvement.<br />

Le sentiment d’exclusion dans cette société est très<br />

présent sous diverses formes et ce sentiment peut être<br />

vécu violemment par la personne concernée. Il y a des<br />

souffrances engendrées qui dépendent de nos perceptions<br />

et de l’apparence et puis d’autres qui semblent invisibles<br />

et pourtant, elles sont bien réelles, nous n’avons pas à les<br />

dénier.<br />

Il est aussi important de rappeler qu’on ne peut pas être<br />

parfaitement végane dans une société spéciste. Rien que le<br />

fait d’acheter des produits marqués par “peut contenir des<br />

traces de” prouve que les produits achetés de base végane<br />

impliquent aussi de financer des produits issus de l’exploitation<br />

animale. On finance indirectement une entreprise


qui tue ou qui exploite puisque la production et la distribution<br />

fonctionnent par réseau et qu’il suffit d’une seule étape<br />

qui ne soit pas entièrement végane pour que la question se<br />

pose sur la fiabilité du mouvement. Sommes-nous en train<br />

de nous voiler la face ou le véganisme abolitionniste n’est<br />

finalement qu’un petit pas vers l’abolition ? Si le véganisme<br />

abolitionniste connaît ses limites, serait-il donc préférable<br />

de tenter de l’améliorer et de le faire évoluer plutôt que de<br />

choisir de défendre d’autres idéologies réalisables mais<br />

non pertinentes ? Puisque le but à atteindre ne doit pas être<br />

figé mais est voué à progresser selon nos possibilités, cela<br />

ne doit pas nous empêcher d’y réfléchir dès maintenant.<br />

Ce sont nous, humains et humaines, qui définissons finalement<br />

les frontières de ce qu’est ou non le véganisme et le<br />

“au mieux” peut varier selon les individus. Le véganisme ne<br />

doit pas être anthropocentré et pourtant, il ne doit pas oublier<br />

que l’humain restera limité par ses conditionnements et<br />

ses perceptions, ce qui rend la tâche plus difficile.<br />

Où se place le véganisme abolitionniste dans le cadre d’une<br />

convergence des luttes – soit d’une lutte contre l’antispécisme<br />

en lien avec d’autres luttes intra-espèces notamment<br />

contre la grossophobie ?<br />

Les personnes qui cherchent à faire culpabiliser celles<br />

comprendre le cheminement de l’individu concerné, s’obstiner<br />

est vain. La personne est capable de comprendre. A<br />

chacun et chacune de faire sa part. Chacun de son côté<br />

peut apporter les efforts nécessaires pour une meilleure<br />

communication. Nous n’avons pas la nécessité de tomber<br />

dans l’injonction et l’instrumentalisation de la “pédagogie”.<br />

Nous n’avons pas besoin d’en faire un reproche mais nous<br />

avons la possibilité d’en faire une approche. Nous sommes<br />

libres de choisir, de prendre en compte cette force en la<br />

mettant en application ou en proposant cette vision à l’autre.<br />

Défendre une cause se rapprocherait plutôt du fait d’être<br />

assez à l’écoute pour comprendre ou du moins rester<br />

assez ouvert et attentif à tous les mécanismes qui engendrent<br />

une problématique et prendre connaissance du contexte,<br />

commencer à explorer et proposer une démarche<br />

pour mettre en application des alternatives pour résoudre<br />

le dysfonctionnement.<br />

La plupart du temps, le fait de juger une personne sans le/la<br />

connaître revient à perpétuer soi-même une oppression ou<br />

une discrimination, au lieu d’observer avant d’agir. Cependant,<br />

cette prise en considération peut aussi faire avancer<br />

un raisonnement en prenant en compte une nouvelle vision<br />

de la situation. C’est une opportunité non négligeable<br />

et une ouverture vers l’amélioration et le changement.<br />

Crédit: Peta. Campagnes d’affichage.<br />

«Sauvez les baleines. Perdez votre gras : devenez véganes.»<br />

«Disparu, comme tous les kilos perdus par les gens devenus<br />

véganes»<br />

«Ne payez pas pour deux places. Devenez véganes.»<br />

avec un TCA ne comprennent pas qu’ils/elles nourrissent<br />

l’origine qui pousse la personne à agir ainsi, donc ils/elles<br />

n’aident ni la personne ni la cause animale. Peut-on alors<br />

tenter de défendre diverses causes sans opprimer quelqu’un<br />

de manière collatérale ?<br />

Défendre une cause, justement, ce n’est certainement<br />

pas répondre à tels ou tels critères pour avoir l’image du<br />

militant irréprochable. Ce n’est pas un concours du plus<br />

vertueux, du plus intègre. Ce n’est pas imposer à quelqu’un<br />

de faire comme ceci ou comme cela sans qu’il/elle n’en<br />

comprenne le sens mais c’est avant tout l’informer, lui expliquer<br />

pourquoi, lui donner à réfléchir. Personne ne peut<br />

“<br />

Donne-moi le courage<br />

de changer les choses que<br />

je peux changer, la sérénité<br />

d’accepter celles que je ne<br />

peux pas, et la sagesse d’en<br />

distinguer les deux.<br />

Marc Aurèle<br />

“<br />

Auteur : @Zaiel Crff<br />

Le Tofu Te Parle - N° 1<br />

30


conseils pour rester zen<br />

6lors d’un débat sur le véganisme<br />

Étant partisane de la non-violence, qu’elle soit verbale ou physique, je suis de celles et ceux qui sont<br />

convaincu(e)s qu’un discours informatif et respectueux porte bien plus de fruits qu’un discours<br />

agressif et moralisateur. De celles et ceux qui pensent qu’on peut très bien rester ferme sur ses positions<br />

tout en faisant preuve de bienveillance et de compréhension face à un interlocuteur qui n’a pas<br />

le même avis sur la question.<br />

Ça bien sûr, c’est la théorie. En pratique, c’est loin d’être aussi simple. Il faut parfois faire preuve d’une<br />

grande force mentale pour rester zen face à un carniste de mauvaise foi invoquant le cri de la carotte,<br />

un pote qui commande une entrecôte saignante après avoir regardé Cowspiracy, ou un troll faisant<br />

une distribution gratuite d’insultes sur Twitter. Une épreuve de chaque instant, tellement la tentation<br />

de péter un câble peut être forte face à l’indifférence quasi-générale de notre société pour la cause<br />

animale.<br />

Dans ces cas-là, quand je suis sur le point d’exploser en plein vol, je me rappelle six choses pour garder<br />

calme et espoir dans ce monde de brutes.<br />

31<br />

Le Tofu Te Parle - N° 1


1Il fut un temps où j’ai moi aussi<br />

mangé de la viande et du fromage<br />

2 celui<br />

J’ai été carniste pendant les 24 premières années de ma<br />

vie. 24 ans pendant lesquels je ne me suis pas vraiment<br />

posée la question de savoir comment étaient produit cette<br />

tranche de jambon ou ce sac en cuir. A partir de là, qu’estce<br />

qui me donne le droit de juger les personnes qui n’ont<br />

pas non plus fait l’effort de se renseigner sur les coulisses<br />

de l’élevage industriel ? Qui n’ont aucun végéta*ien/végane<br />

dans leur entourage pour les informer ?<br />

De plus, je suis devenue végétarienne il y a environ quatre<br />

ans un peu par hasard, et végane deux ans plus tard. Le ratio<br />

années végane/années carnistes est donc relativement<br />

bas. Mais bizarrement, j’ai un peu oublié ces « années<br />

d’avant », qui me paraissent désormais bien lointaines.<br />

Occulté aussi le fait que je ne suis pas devenue végane<br />

du jour au lendemain, et que je répétais souvent à mes<br />

proches, comme pour les rassurer : « je suis végétarienne<br />

MAIS je bois du lait et je mange des œufs. Non non, pas<br />

végane, faut pas abuser non plus ».<br />

Et pourtant, malgré cela, je me surprends encore parfois à<br />

penser au sujet d’un végétarien « mais punaise, pourquoi il<br />

devient pas végane ? Il est sensibilisé à la cause pourtant,<br />

bordel. ». Gros syndrome de mémoire courte.<br />

Ne compare pas ton parcours à<br />

des autres<br />

Au début de mon militantisme, j’ai eu tendance à comparer<br />

les autres avec mon propre parcours. Étant devenue<br />

végétarienne très rapidement, je me disais : « Puisque je l’ai<br />

fait, c’est bien que c’est possible, non ? Pourquoi les gens ne<br />

font pas comme moi ?». Du coup, j’éprouvais de la colère, de<br />

la frustration et de la rancœur envers ceux qui, autour de<br />

moi, ne suivaient pas mon exemple.<br />

Et puis j’ai réalisé qu’une personne devenue végane du jour<br />

au lendemain aurait très bien pu avoir la même réflexion à<br />

mon sujet lorsque j’étais végétarienne, moi qui ai mis deux<br />

ans à bannir les produits laitiers de mon frigo (fromage<br />

quand tu nous tiens). Cette personne aurait, elle aussi, pu<br />

se dire : « Attends, si j’ai mis un jour, elle aussi pourrait le<br />

faire, non ? »<br />

Au final, il y a autant de parcours qu’il y a de véganes. On<br />

jugera toujours quelqu’un comme « peut mieux faire », en<br />

oubliant que nous sommes nous-même le « peut mieux<br />

faire » de quelqu’un d’autre. Si vous êtes devenu végane du<br />

jour au lendemain, vous trouverez que quelqu’un qui met<br />

un an, c’est long. Si vous avez mis un an, vous trouverez<br />

que trois ans c’est long. Si vous avez mis trois ans, vous<br />

trouverez que 10 ans c’est long, et ainsi de suite.<br />

Changer ses habitudes peut<br />

prendre du temps...3<br />

Plus le changement est conséquent dans la vie de tous<br />

les jours, plus il risque d’être long à instaurer. Il y a un an,<br />

j’ai entamé une démarche de réduction drastique de mes<br />

déchets plastiques, démarche qui m’apparaissait comme<br />

la continuité du véganisme. Moins de plastique dans<br />

l’océan, c’est préserver la vie marine. J’ai donc troqué mes<br />

bouteilles de shampoings, gels douches et déos par des<br />

cosmétiques solides. Puis, plus récemment, j’ai commencé<br />

à faire mes propres produits ménagers, moi qui<br />

considérais il n’y a pas si longtemps encore cela comme<br />

un truc de bobos parisiens. Ces mois étaient nécessaires<br />

pour que l’idée fasse son cheminement et arrive à maturité.<br />

Si on m’avait dit au premier jour de ma réflexion qu’il<br />

fallait que je change toutes mes habitudes et applique les<br />

conseils de Béa Johnson à la lettre, j’aurais probablement<br />

baissé les bras tout de suite. Le décalage entre mon point<br />

de départ et le but à atteindre me serait apparu comme<br />

une montagne insurmontable.<br />

Pareillement, devenir végane peut nécessiter une période<br />

d’adaptation plus ou moins longue en fonction des individus.<br />

Période durant laquelle une personne apprend à faire<br />

ses courses différemment, se renseigne sur les sources de<br />

protéines végétales, teste de nouvelles recettes et restos,<br />

s’informe sur les produits labellisés cruelty-free, etc. Je me<br />

répète qu’il est normal qu’elle se pose les mêmes questions<br />

que je me suis posées à l’époque. Qu’elle tâtonne et<br />

cherche ses marques avant de poser ses valises sur un<br />

nouveau terrain de jeu.<br />

Il est bien sûr injuste que des millions d’animaux aient<br />

à payer le prix de notre lenteur à sortir de notre zone de<br />

confort. Mais la bonne nouvelle c’est que plus il y aura de<br />

véganes, plus il y aura d’offres véganes. Plus il y aura d’offres<br />

véganes, plus il sera facile et rapide de devenir végane.<br />

Les précurseurs sont toujours ceux qui ont le plus de<br />

difficultés.<br />

...Et nous ne sommes pas tous<br />

égaux face au changement 4<br />

Si j’ai appris une chose durant ces quelques années de<br />

mili tantisme, c’est bien cela : la capacité à changer et à<br />

s’adapter varie considérablement d’une personne à une<br />

autre. Certaines trouvent le changement excitant et l’accueillent<br />

à bras ouverts ; d’autres y sont récalcitrantes et<br />

trouvent leur confort dans l’immobilisme. Certains sauteront<br />

au plafond si on leur dit qu’ils sont mutés à l’étranger,<br />

pour d’autres c’est leur monde qui s’écroule. Bien évidemment,<br />

dans cet exemple délibérément simplifié, il ne s’agit<br />

pas d’un choix éthique, c’est donc beaucoup plus facile.<br />

Cependant, la dynamique sous-jacente reste la même.<br />

Le Tofu Te Parle - N° 1<br />

32


Ce n’est ni une question de sexe, d’âge ou de catégorie socio-professionnelle<br />

(même si cela peut jouer), mais plutôt<br />

un trait de caractère ou une aptitude.<br />

Qu’on se le dise : être végane et l’assumer en société,<br />

c’est faire preuve d’une grande force de caractère,<br />

dont tout le monde n’est pas capable. Les potentielles<br />

conséquences qu’entraîne le véganisme sur notre vie sociale<br />

peuvent rebuter plus d’une personne pourtant convaincue<br />

par la portée éthique de ce choix. Si Raoul arrive<br />

peut-être très bien à faire face à la pression sociale et se<br />

foutre des qu’en dira-t-on, ce n’est peut-être pas le cas de<br />

Jeanne, tétanisée à l’idée d’être rejetée par ses pairs. Raoul<br />

aura probablement plus de facilités à s’adapter à la nouvelle<br />

donne, tandis que Jeanne mettra des mois, des années,<br />

voire ne franchira peut-être jamais le pas.<br />

Bien sûr, cela n’explique pas tout (et ne veut pas non plus<br />

dire que Jeanne ne peut pas devenir végane du jour au lendemain),<br />

mais c’est du moins l’un des facteurs d’explications<br />

à garder en tête.<br />

5Ne sous-estime pas la graine<br />

de réflexion<br />

C’est fatiguant, frustrant, usant de répéter les mêmes choses<br />

encore et toujours devant des gens qui s’en foutent.<br />

Je ne compte plus les fois où je me suis dit que le combat<br />

était perdu d’avance ou que j’ai pleuré de découragement.<br />

Mais même dans ces moments de ras-le-bol intense, je<br />

continue à informer, à en parler à qui veut bien écouter. Car<br />

j’ai conscience que ce n’est pas en une soirée que je vais<br />

convaincre quelqu’un de devenir végane, mais j’aurai au<br />

moins planté une graine. Une graine de réflexion qui germera<br />

dans un jour, dix jours, un an, peut-être même jamais,<br />

ou plus tard au contact d’un autre planteur de graines qui<br />

aura utilisé d’autres mots, d’autres leviers, d’autres arguments,<br />

un meilleur timing, ou que sais-je encore.<br />

Gardez en tête cela : dès que nous parlons d’éthique animale,<br />

de véganisme ou d’antispécisme, nous plantons<br />

des graines. Ne sous-estimez jamais cette graine, même<br />

si vous n’en voyez pas immédiatement les fruits. Récemment,<br />

je me suis indignée sur Facebook en constatant<br />

qu’une photo cute (comprendre : un chaton ou un bébé) sur<br />

mon wall obtient facilement 200 likes, alors qu’une vidéo<br />

sur la souffrance qu’endurent les poules pondeuses peine<br />

à atteindre 3 pauvres likes (tous de copains végétariens qui<br />

plus est). À l’inverse, un de mes contacts, qui n’avait encore<br />

jamais commenté une de mes publications, est alors<br />

sorti de son silence pour dire qu’il avait réduit de 70% sa<br />

consommation de viande en lisant mes posts. Combien y<br />

en a-t-il d’autres comme lui dans vos contacts Facebook ?<br />

Dans votre entourage ? Dans la rue ?<br />

Alors continuons à planter des graines. Selon moi, c’est en<br />

restant respectueux que la graine aura le plus de chance<br />

de germer. Alors je m’efforce de garder mon calme, même<br />

si ce n’est pas toujours simple.<br />

Tu ne connais pas le potentiel<br />

d’évolution d’une personne 6<br />

S’il ne faut en retenir qu’un point, c’est celui-ci. Je suis<br />

souvent tombée dans l’écueil du jugement hâtif, sans connaître<br />

une personne. Si je lui parlais du sort des animaux<br />

et qu’elle y montrait peu d’intérêt, je la mettais automatiquement<br />

dans ma tête dans la catégorie “égoïste”, sans<br />

connaître ni son histoire, ni ses difficultés, ni sa situation, et<br />

encore moins son potentiel d’évolution.<br />

Si une personne n’est pas prête à changer maintenant,<br />

cela ne signifie pas qu’elle ne changera jamais. Les<br />

exemples de reconversion improbables de personnes<br />

auparavant au cœur du système – et qui aujourd’hui le<br />

dénoncent – nous prouvent que tout le monde peut évoluer<br />

; nous ne savons tout simplement pas si cela arrivera, ni<br />

quand. A l’instar de Howard Lyman, cet ancien agriculteur<br />

américain devenu végane. Ou ces travailleurs d’abattoirs<br />

se forçant à travailler chaque jour pour tourner des images<br />

en caméra cachée. Sans même aller jusque-là, dans votre<br />

environnement proche se trouvent certainement des personnes<br />

sur qui vous n’auriez pas parié un euro, et qui vous<br />

annoncent un jour qu’elles ont arrêté de manger de la viande.<br />

Quand j’étais petite, je suis allée voir une corrida. On ne m’a<br />

pas forcée, j’ai demandé à ma mère de m’y amener par<br />

“curiosité”. Je me rappelle avoir ressenti un certain malaise<br />

devant ce macabre spectacle. Avoir éprouvé de la peine<br />

pour le taureau mis à mort. Et puis, j’ai mis cela de côté et<br />

n’y ai plus trop pensé. A l’époque, si un militant anti-corrida<br />

s’était tenu à l’entrée de l’arène, il aurait probablement<br />

insulté ma mère et n’aurait certainement pas prédit une<br />

seconde qu’une vingtaine d’années plus tard, sa fille deviendrait<br />

une fervente militante de la cause animale.<br />

Alors que je termine la rédaction de cet article, je tombe sur<br />

cette citation particulièrement à propos, qui sera donc mon<br />

mot de la fin !<br />

“<br />

Soyez toujours le végane<br />

que vous auriez aimé rencontrer<br />

quand vous ne l’étiez pas<br />

encore.<br />

“<br />

Auteur : La Carotte Masquée<br />

www.la-carotte-masquee.com<br />

33<br />

Le Tofu Te Parle - N° 1


CHEZ FLEURY MICHON...<br />

Crédit Photo: Utopies.<br />

Chez Fleury-Michon, on a senti le filon. C’est qu’on n’est<br />

pas con, chez Fleury Michon, et que même s’il n’est pas<br />

bon, on veut le vendre notre cochon !<br />

Alors on a décidé de vous prendre pour des cons, chez Fleury-Michon.<br />

M’enfin, ça n’est pas comme si c’était nouveau.<br />

Et pour vous faire acheter notre jambon, on vous a pondu<br />

une bien jolie publicité. Toute pleine de jolis paysages, de<br />

tendresse, et de mensonges. Comme on a l’habitude, quoi !<br />

C’est émouvant, non ? Ne vous en faites pas, la fratrie est<br />

réunie dans une petite pièce chauffée. On aurait aussi pu ne<br />

pas les séparer du tout de leur mère mais ça, on ne vous le<br />

dira pas, on n’est pas fou, on veut vendre on vous rappelle<br />

! On ne vous parlera pas non plus des cris et des pleurs de<br />

la mère. Ce n’est pas vendeur.<br />

Puis on vous montrera ça :<br />

D’abord on vous présente Roland, qui élève des porcs pour<br />

nous. Est-ce que Roland existe vraiment ou est-ce que<br />

c’est un acteur ? C’est une chose que vous ne saurez jamais.<br />

Il vous explique que les cochons sont élevés sans O.G.M. et<br />

sans antibiotiques. C’est plutôt chouette ça, non ? Aaaaah,<br />

on est top, chez Fleury-Michon. La santé, c’est important !<br />

Les droits des animaux par contre, on s’en fiche un tout petit<br />

peu. En fait, on en a carrément rien à foutre. On va même<br />

vous remettre une petite couche de dissonance cognitive :<br />

Roland va vous dire que « un cochon c’est curieux et joueur<br />

». Il faut bien qu’on vous fasse entrer dans le crâne que<br />

c’est normal de tuer un être vivant, même s’il a les capacités<br />

cognitives d’un enfant de trois ans.<br />

Mais rassurez-vous, on n’est pas des monstres quand<br />

même. Par exemple, au moment de la séparation des petits<br />

d’avec leur mère : « C’est une période pour eux qui peut être<br />

un peu traumatisante » dit Roland. Un peu, seulement ? Il<br />

prend un petit ton, comme ça, on dirait qu’il a mal au cœur.<br />

On vous fera croire que c’est normal qu’une mère doive<br />

allaiter à travers des barreaux. Ils font comme ça dans la<br />

nature aussi, non ? J’aurais dû tester avec ma fille, ça a<br />

vraiment l’air top !<br />

Ah, dernières choses : s’ils reçoivent des antibiotiques, ils<br />

sont écartés de la filière. C’est bien dit, hein ? On est assez<br />

fiers de celle-ci. « Envoyés à l’abattoir », ça ne le faisait<br />

pas trop, nous on est un peu plus poètes, voyez-vous. On<br />

omett ra aussi de vous dire que seulement 1% des cochons<br />

sont élevés en plein air en France. Les 99 % restant, c’est de<br />

l’élevage de masse, autrement dit rien à voir avec ce qu’on<br />

vous décrit dans la vidéo.<br />

Alors comme on aime bien la franchise chez nous, on a<br />

changé notre slogan : « Chez Fleury-Michon, on aime vous<br />

prendre pour des cons. ». Et ça, pas besoin d’aller vérifier.<br />

Auteur : @noitasilagel<br />

Le Tofu Te Parle - N° 1<br />

34


Vegan trip aux !<br />

Ayant pris mon courage à deux mains pour<br />

affronter le pays du hamburger, j’ai tenté le<br />

véganisme des États-Unis. Je me suis rendue<br />

à l’est, dans l’état du Massachusetts.<br />

À ma grande surprise, durant les trois semaines<br />

du voyage, j’ai pu réaliser qu’être<br />

végétalien est plus simple qu’en France sur<br />

certains points. En effet, des produits véganes<br />

sont disponibles en grande surface,<br />

et en plus importante quantité que partout<br />

où j’ai pu aller auparavant. Par exemple, on<br />

trouve différents types de fromages végétaux<br />

: certains à faire fondre, des râpés ou en<br />

tranches, d’autres encore à tartiner. Il existe<br />

en fait une certaine variété de porn food végane,<br />

à l’image du pays.<br />

J’ai été très surprise de voir des pizzas sans<br />

aucun produit d’origine animale au rayon des<br />

surgelés. Il est d’ailleurs plus facile et rapide<br />

de détecter un aliment végétalien, car l’aspect<br />

végane d’un aliment est souvent mis en<br />

avant, grâce à un « V » ou un « Cruelty Free »<br />

sur l’emballage. Je n’ai eu aucune mauvaise<br />

surprise avec ce genre d’indications sur les<br />

produits alimentaires.<br />

J’ai pu remarquer aussi que la nourriture végane,<br />

pour tout ce qui est des similis, est très<br />

réussie, notamment les imitations de produits<br />

laitiers ! J’ai essayé des yaourts de soja<br />

qui étaient bien plus crémeux et consistants<br />

que ceux que j’ai l’habitude de<br />

consommer. Je les ai fait tester<br />

par un non-végane pour<br />

avoir un avis le plus objectif<br />

possible, et il m’a confirmé<br />

que ces yaourts n’avaient rien à<br />

voir avec les desserts français<br />

type crème ressemblant à du<br />

gel. Pareillement pour les fromages,<br />

qui coulent et sentent<br />

fort après un court passage au<br />

micro-ondes. Le résultat est<br />

bluffant !<br />

Dans les magasins nord-américains,<br />

on croise toujours des<br />

desserts presque prêts à enfourner,<br />

dont il manque, selon la recette illustrée<br />

au dos du paquet, les œufs, le lait et<br />

l’huile. Cependant, il est également précisé<br />

que des substituts adéquats conviennent à<br />

la préparation d’un brownie ou de muffins. Je<br />

trouve le concept sympathique, et même s’il<br />

existe aussi en France, il est plus développé<br />

aux USA et pratique pour les personnes<br />

ayant peu de temps pour cuisiner. D’autres<br />

points positifs viennent s’ajouter à ceux-là<br />

comme l’existence de lieux de restauration<br />

35<br />

Le Tofu Te Parle - N° 1


apide végane. Une chaîne de petits restaurants<br />

véganes « The Green Light » vendant<br />

smoothies, sandwiches et desserts est en<br />

train de se développer à Marshfield et ses<br />

alentours. Une de ces boutiques distribue<br />

près de la mer, ce qui est vraiment agréable<br />

pour ceux qui veulent déjeuner sur la plage,<br />

ou se rafraîchir durant les après-midis d’été<br />

états-uniens, chauds et humides. Même les<br />

commerces n’étant pas exclusivement véganes<br />

(les glaciers en majorité) proposent<br />

très fréquemment des alternatives « dairy<br />

free ». Et le fait que<br />

ce soit revendiqué<br />

par des affichages<br />

sur les vitrines est<br />

vraiment plaisant à<br />

voir en plus d’être<br />

pratique. De même,<br />

les plats végétariens<br />

sont souvent<br />

indiqués, ça facilite<br />

les commandes si<br />

on ne se débrouille<br />

que moyennement<br />

en anglais et que<br />

le nom de certains<br />

ingrédients nous<br />

échappe. Ainsi, simplement vérifier qu’il n’y<br />

ait pas d’œufs ou de fromage est plus accessible<br />

d’un point de vue linguistique. Dans<br />

quelques bars, les plats totalement véganes<br />

sont aussi mis en valeur.<br />

Mais s’il y a des points positifs, il y en a aussi<br />

de moins bons. Les consommateurs américains<br />

étant différents des français, les produits<br />

que l’on peut trouver habituellement<br />

chez nous ne sont pas aussi représentés en<br />

grande surface américaine. On peut être déçus<br />

de ne retrouver qu’une seule marque de<br />

yaourts de soja (soit trois parfums) dans un<br />

rayon pourtant énorme. L’immensité de tout<br />

complique également les choses. Car tout<br />

est grand, les maisons, les voitures, les portions<br />

de nourriture … et les distances. Rien<br />

n’est accessible sans avoir à prendre le volant.<br />

Alors pour se rendre dans les magasins<br />

spécialisés, on doit conduire parfois un certain<br />

temps et polluer par la même occasion.<br />

Les américains ont une vision particulière de<br />

l’écologie, mais c’est un autre sujet. L’autre<br />

vrai inconvénient auquel j’ai eu à faire face<br />

est l’information mensongère et le manque<br />

de clarté. Il faut toujours faire attention aux<br />

ingrédients, et même si le packaging d’un<br />

produit crie « veggiiiie », il va falloir lire les<br />

petites lignes d’ingrédients afin de s’assurer<br />

du contenu de ce dernier. Ce terme désigne<br />

souvent un produit végétarien et non végétalien.<br />

Et si les sigles déterminant qu’un produit<br />

est végane ne sont pas clairement inscrits,<br />

il faut vérifier, comme partout ailleurs. Mais<br />

même ce système a ses limites. J’aimerais terminer<br />

par les cosmétiques. Dans les centres<br />

de beauté comme en grandes surfaces, une<br />

grande partie d’entre<br />

eux ne sont pas testés<br />

sur les animaux. Et<br />

en cherchant un peu,<br />

on en trouve plusieurs<br />

certifiés 100% véganes.<br />

Mais j’ai voulu<br />

le confirmer, en choisissant<br />

un produit au<br />

hasard. J’ai été étonnée<br />

de trouver des<br />

éléments issus d’animaux<br />

dans la composition<br />

d’un soin pour<br />

les cheveux soit disant<br />

végane. Il faut donc<br />

prendre garde aux étiquettes.<br />

Globalement, le véganisme semble plus répandu<br />

dans les coins que j’ai visités qu’en<br />

France car même dans des petites villes<br />

telles que Marshfield, on trouve des restaurants<br />

spécifiquement véganes. Il faut avouer<br />

que disposer d’autant de nouveaux produits<br />

véganes est très intéressant, et que les restaurants<br />

veggies manquent cruellement aux<br />

villes secondaires françaises. Mais l’avance<br />

des États-Unis sur ce point est superficielle<br />

et si les commerces véganes continuent de<br />

se développer en France, on les aura vite rattrapés.<br />

Auteur : NiriMitsu<br />

Sources images :<br />

Pizza vegane : flickr - Veganbaking.net<br />

Yaourts véganes : healthfulpursuit.com<br />

Le Tofu Te Parle - N° 1<br />

36


Mort bestiale<br />

Un cri déchira le silence de mort qui régnait dans le bâtiment,<br />

se répercutant sur ses murs d’acier glacé. Un cri,<br />

un râle, une agonie, repris immédiatement en écho par<br />

une dizaine d’autres complaintes aux consonances insupportables.<br />

Puis le silence retomba, tel un linceul jeté<br />

sur un cadavre pourrissant. Je lançais un regard entre<br />

les barreaux, qu’un de mes compagnons d’infortune<br />

me rendit de la cellule en face, livide. Un regard muet,<br />

terrorisé. Nul besoin de mots, nous ne savions que trop<br />

bien ce que le sort nous réservait.<br />

L’odeur pestilentielle de ma cage me donna un hautle-coeur<br />

de dégoût. Quand bien même je moisissais ici<br />

depuis bientôt une journée entière, je ne parvenais pas<br />

à m’y faire ; cet endroit suintait d’une odeur nauséeuse<br />

de mort par tous ses interstices. Depuis que le camion<br />

nous avait déchargés, puis que l’on nous avait traînés à<br />

coup de triques dans ce compartiment, nous étions là,<br />

entassés les uns sur les autres, sans eau ni nourriture,<br />

attendant seulement l’heure de notre mort. Mes camarades<br />

de cellule portaient les stigmates des coups reçus,<br />

certains ayant même été meurtris durement dans<br />

la cohue, tombant les uns sur les autres pour éviter les<br />

coups, se coinçant des membres entres les plaques<br />

de la plate-forme nous faisant descendre du camion.<br />

Quelques lamentations, quelques gémissements de<br />

douleur, ponctuaient de temps en temps le silence pesant<br />

de notre attente.<br />

mort. Puis nous arrivâmes dans une autre salle de ce<br />

bâtiment immense et glacial, où l’on nous “invita” à entrer<br />

dans une nouvelle cage. Celle-ci était minuscule,<br />

étroite, et nous étions vraiment entassés, oppressés, et<br />

stressés par la suite des événements. Mais l’attente ne<br />

dura pas. La cage se mit à vibrer, et à descendre, doucement.<br />

Puis se stabilisa.<br />

Une odeur forte se fit sentir, emplissant mes narines,<br />

puis mes bronches. L’air vint à me manquer, je respirais<br />

à grandes inspirations mais cela ne faisait que me brûler<br />

les poumons. Autour de moi tous criaient et gesticulaient<br />

en tous sens. Alors je criais aussi, du plus fort que<br />

je pus, jusqu’à en perdre connaissance.<br />

Une douleur aiguë me réveilla brusquement. J’étais<br />

pendu, la tête en bas, et mes compagnons – quant à<br />

eux inconscients – étaient dans la même position à<br />

mes côtés, formant une longue chaîne de chair. Et de<br />

sang. Celui-ci s’écoulait à gros bouillons de la carotide<br />

de mon voisin, et je sentis la lame me perforer la chair.<br />

Je me débattis, mais l’homme avait l’habitude, et mon<br />

sang s’écoula bientôt le long de mon cou, dégoulinant<br />

dans ma bouche. Je perdais peu à peu mon énergie,<br />

puis mes forces me quittèrent. Et mon esprit s’éteignit<br />

sur la vision de mon compagnon se faisant trancher net<br />

en deux, de la queue au groin...<br />

Puis notre grille s’ouvrit. Certains s’approchèrent, hésitants,<br />

quand deux hommes entrèrent pour nous faire<br />

sortir, à renfort de coups et de chocs électriques. Nous<br />

courions, nous jetant les uns sur les autres pour éviter<br />

les coups, suivant en toute hâte le chemin de notre<br />

37<br />

Le Tofu Te Parle - N° 1


Le Tofu Te Parle - N° 1<br />

38


KIM DECARY<br />

Comment t’appelles-tu, d’où viens-tu et quel est ton<br />

parcours dans la vie ?<br />

Kim Décary, j’ai 25 ans, je viens du Québec.<br />

Depuis que je suis toute petite j’ai toujours su que je<br />

voulais être entrepreneure, par contre, j’ai mis beaucoup<br />

de temps à trouver et décider ce que je voulais<br />

faire de ma vie. J’ai d’abord fait mon diplôme en photographie<br />

et ensuite j’ai travaillé comme assistante pour<br />

un grand photographe de Montréal. Après coup, j’ai<br />

déménagé à Québec avec mon copain (car il est rentré<br />

dans l’armée) où j’ai fait de la photo aérienne pendant<br />

un an. Ensuite, j’étais épuisée de toujours être loin de la<br />

maison et de mon horaire chaotique, j’ai donc décidé de<br />

me trouver un autre travail.<br />

J’ai été conseillère en vente de voitures chez Toyota<br />

pendant peu de temps, pour me rendre compte que ce<br />

n’était pas du tout un monde dans lequel je me sentais<br />

bien.<br />

J’ai pris un petit job pendant une autre année pour finalement<br />

me lancer à mon compte. Depuis, j’ai fait des<br />

sites web, j’ai ouvert ma boutique Love Over Blood, je<br />

fais du forex trading et je travaille aussi sur un nouveau<br />

projet végane que j’ai très hâte de lancer.<br />

Pourquoi et comment es-tu devenue végane ?<br />

À l’époque où j’habitais encore à Montréal et que j’étais<br />

assistante photographe, mon copain venait tout juste<br />

de commencer ses cours militaires, alors il n’était pas<br />

souvent à la maison. Mes amies venaient juste de m’annoncer<br />

qu’elles devenaient végétariennes. Ça a été suffisant<br />

pour créer mon étincelle. J’ai passé toute la soirée<br />

du Superbowl 2013 à écouter tous les vidéos à saveur<br />

«Je ne regretterai jamais<br />

d’avoir pris la décision de<br />

faire face à une vérité [...]<br />

car c’est là que pour moi, ma<br />

vie a vraiment commencé à<br />

prendre tout son sens. »<br />

végane sur Netflix. Et c’est vraiment là que j’ai réalisé<br />

que je voulais devenir végétarienne pour commencer et<br />

que je savais que mon but ultime était d’être végane.<br />

Quand j’ai annoncé ça à mon copain, il était vraiment<br />

choqué, disait qu’on ne pourrait plus faire<br />

de sorties, que ça serait l’enfer d’aller manger<br />

ailleurs, etc. Ça a été la seule fois où ça<br />

l’a vraiment fâché. Par la suite, il était ouvert,<br />

il goûtait à tout ce que je cuisinais et<br />

un an plus tard, il a décidé qu’il voulait enfin<br />

écouter tous les documentaires dont je lui<br />

avait tant parlé. Et puis il est devenu végé<br />

le lendemain! Maintenant, nos valeurs ont<br />

vraiment changé. Il quitte l’armée au mois<br />

d’octobre, et nous avons comme but de<br />

voyager, avoir nos business en ligne et faire<br />

grandir le «vegan lifestyle» partout à travers<br />

le monde !<br />

Je ne regretterai jamais d’avoir pris la décision<br />

de faire face à une vérité qu’aupara-<br />

39<br />

Le Tofu Te Parle - N° 1


vant j’avais inconsciemment choisi d’ignorer car c’est là<br />

que pour moi, ma vie a vraiment commencé à prendre<br />

tout son sens. J’ai enfin trouvé ce pour quoi je voulais<br />

me battre, ma passion, ce qui faisait de moi un être<br />

conscient et vibrant. Ça m’a permis d’évoluer spirituellement<br />

et d’être une meilleure version de moi-même.<br />

Pour moi, les animaux et la planète.<br />

Que fabriques-tu, comment et avec quoi ?<br />

Je fabrique des bijoux, colliers et bracelets avec le mot<br />

“vegan” que j’étampe à la main. J’utilise plusieurs matières<br />

dont des cristaux, de la chaîne, du bois, mais ma<br />

matière préférée est la corde de chanvre organique.<br />

Je me laisse inspirer par mon désir personnel, c’està-dire<br />

que je me questionne sur ce que moi j’aimerais<br />

porter et de quelle façon j’aimerais démontrer mon véganisme<br />

au monde qui m’entoure.<br />

Pourquoi et comment as-tu créé Love Over Blood ?<br />

Pourquoi ce nom ?<br />

Encore une fois, ça vient d’un désir personnel d’avoir<br />

un beau bijou personnalisé qui me permet d’exprimer<br />

mon lifestyle végane et comme je ne trouvais rien qui<br />

me correspondait à 100%, j’ai alors décidé de le créer<br />

moi-même. Et plus j’y pensais, plus je me disais qu’ouvrir<br />

ma propre boutique serait une excellente idée. Ça<br />

faisait un bout de temps que je cherchais une façon de<br />

partager mon message, d’aider les véganes à s’exprimer<br />

et à engager les conversations avec les autres. Je<br />

suis donc retournée fouiller dans mes outils pour faire<br />

des bijoux que j’avais depuis mon enfance. J’ai toujours<br />

été super créative et j’adorais créer des bijoux. C’était<br />

donc le mix parfait pour moi, combiner l’art et le végétalisme,<br />

je ne vois pas meilleure façon de faire passer<br />

mon message !<br />

Love Over Blood. C’est tout simplement parce que je<br />

crois que l’amour devrait passer avant tout. La mort des<br />

animaux n’est absolument pas nécessaire pour notre<br />

survie, nous en sommes la preuve vivante. Je crois aussi<br />

que toute autre forme de violence pourrait être infiniment<br />

réduite si on s’y prenait autrement. Si tout le monde<br />

reprenait un vrai contact avec la nature, les animaux et<br />

avec tous nos autres amis terriens, on reviendrait aux<br />

sources et on réaliserait qu’au plus profond de nous,<br />

tout ce que nous voulons c’est être heureux. L’amour est<br />

la forme d’énergie la plus puissante ! Le livre Le Pouvoir<br />

dans la série Le Secret de Rhonda Byrne a été une belle<br />

source d’inspiration pour mon nom d’entreprise.<br />

Qu’est-ce que tu aurais envie de dire aux omnivores<br />

qui nous lisent ?<br />

Pourquoi ne pas essayer le défi végane de 21 jours<br />

(http://ledefivegane21jours.com) ? C’est une très<br />

bonne façon de s’initier à un mode de vie génial ! Personnellement,<br />

devenir végane est un des choix dont je<br />

suis la plus fière d’avoir fait ! J’ai le cœur beaucoup plus<br />

léger et je sais que je participe à un monde beaucoup<br />

plus éthique et écologique.<br />

Le Tofu Te Parle - N° 1<br />

40


Recettes<br />

SMOOTHIE BANANE ET PASTÈQUE<br />

Ces proportions conviennent pour environ 80 cl de<br />

smoothie.<br />

Ingrédients :<br />

3 bananes<br />

500 g de pastèque<br />

1 càs de sirop d’agave<br />

quelques feuilles de menthe fraîche<br />

• Coupez les bananes et la pastèque en morceaux.<br />

• Mixez-les ensemble avec le sirop d’agave et les<br />

feuilles de menthe, et éventuellement un peu d’eau<br />

ou de yaourt végétal en fonction de la texture souhaitée.<br />

• Laissez quelques instants au réfrigérateur avant<br />

de déguster.<br />

Astuce : vous pouvez décorer de fraises ou ajouter<br />

toutes sortes de fruits. Cette préparation très rafraîchissante<br />

et pleine de vitamines peut aussi être versée<br />

dans des moules pour en faire des glaces.<br />

POMMES DE TERRE<br />

SAUCE COCO-CURRY<br />

Ces proportions conviennent pour un plat de 600 g<br />

Ingrédients :<br />

4 pommes de terre moyennes<br />

1 tomate<br />

3 échalotes<br />

3 càc d’huile de colza ou de tournesol<br />

10 cl de lait de coco<br />

2 càc de sauce soja salée<br />

2 càc de curry en poudre (ou de pâte de curry<br />

doux)<br />

1/2 càc de gingembre en poudre<br />

1 càc de mélange d’anis, de cumin et de coriandre<br />

en poudre (facultatif)<br />

1 feuille de laurier (facultatif)<br />

2 càc de sirop d’agave (facultatif)<br />

Persil frais (d’autres herbes peuvent convenir :<br />

aneth, basilic, coriandre, etc.)<br />

• Pelez, coupez en dés et cuisez les pommes de<br />

terre à la vapeur ou à l’eau.<br />

• Coupez la tomate en dés, émincez les échalotes,<br />

ciselez les herbes.<br />

• Préparez la sauce coco-curry en mélangeant le lait<br />

de coco, le sirop d’agave, la sauce de soja, le curry,<br />

le gingembre et autres épices. Laisser tremper la<br />

feuille de laurier.<br />

• Dans une poêle, chauffez l’huile et faites revenir<br />

les échalotes. Versez-y ensuite la sauce coco-curry,<br />

les pommes de terre en dés et les morceaux de tomate.<br />

Laissez mijoter 5 à 10 minutes à feu doux en<br />

remuant régulièrement.<br />

• Ajoutez les herbes de votre goût en fin de cuisson.<br />

Astuce : des poivrons, des champignons et des oignons<br />

peuvent remplacer ou accompagner la tomate<br />

et les échalotes. Cette recette est idéale accompagnée<br />

d’une salade de crudités et de tofu rosso en<br />

tranches ou émietté.<br />

41<br />

Le Tofu Te Parle - N° 1


CAROTTES RÂPÉES<br />

AUX RAISINS<br />

Ces proportions conviennent pour une entrée d’environ<br />

200 g, vous pouvez multiplier les doses pour<br />

vous en faire un vrai repas.<br />

Ingrédients :<br />

2 carottes<br />

2 càs de raisins secs<br />

5 cl de crème végétale (riz, avoine, soja, etc.)<br />

2 càc de jus de citron<br />

1 càs de persil émincé<br />

1 càc de sirop d’agave (facultatif)<br />

mélange de graines au choix (amandes, graines de<br />

tournesol, graines de courge, noix, etc.)<br />

sel et poivre<br />

• Pelez et râpez les carottes, émincez le persil.<br />

• Mélangez la crème végétale, le jus de citron, le sel<br />

et le poivre pour obtenir une sauce.<br />

• Mélangez les carottes râpées avec les raisins et<br />

versez la sauce par-dessus, puis les graines et le<br />

persil, et éventuellement du sirop d’agave.<br />

Astuce : vous pouvez utiliser du raisin frais ou réhydrater<br />

les raisins secs, et remplacer le persil par de la<br />

ciboulette, accompagner le tout de tomates... Cette<br />

préparation est à déguster fraîche.<br />

GÂTEAU AU CHOCOLAT<br />

ET À LA NOIX DE COCO<br />

Ces proportions conviennent pour un moule à tarte<br />

d’environ 30 cm de diamètre, pour un gâteau d’environ<br />

900 g et de 2 cm d’épaisseur.<br />

Ingrédients :<br />

150 g de farine de blé<br />

50 g de maïzena<br />

1/2 càc de bicarbonate de soude<br />

125 g de cassonade<br />

50 g de cacao pur en poudre<br />

100 g de noix de coco râpée<br />

10 cl d’huile d’olive<br />

20 cl d’eau<br />

100 g de compote de pommes<br />

2 càc de jus de citron<br />

• Préchauffez votre four sur thermostat 6. Huilez<br />

votre moule à tarte.<br />

• Dans un saladier, mélangez tous les ingrédients<br />

secs, puis ajoutez progressivement l’eau, l’huile, la<br />

compote, le jus de citron, et continuez de mélanger<br />

pour que le résultat soit le plus homogène possible.<br />

• Versez votre préparation dans le moule et enfournez-la<br />

pendant 12 à 18 minutes en surveillant la<br />

cuisson.<br />

• Laissez refroidir, démoulez, découpez et dégustez.<br />

Astuce : cette recette basique peut être perfectionnée<br />

en décorant le gâteau avec de la noix de coco<br />

râpée, du sucre glace, des pépites de chocolat noir<br />

ou des fruits rouges, ou en l’accompagnant d’une<br />

crème anglaise ou d’une chantilly végane.<br />

Auteur : J.Andréoletti<br />

Le Tofu Te Parle - N° 1<br />

42


BURGERS<br />

100 %<br />

MAISON<br />

VÉGANES<br />

DE LA BOMBE<br />

Je vous propose une recette qui va faire l’unanimité, que vous soyez véganes<br />

ou pas encore ! Bien sûr, vous n’êtes pas obligés de faire les pains à burgers<br />

vous-même, on en trouve facilement dans le commerce qui ne contiennent pas<br />

de P.O.A.<br />

Astuce : préparez les steaks en grande quantité et congelez-les pour en avoir<br />

toujours sous la main !<br />

Ingrédients pour 6 petits pains :<br />

• 250 g de farine<br />

• Un sachet de levure sèche instantanée<br />

• Une cuillère à soupe bombée de<br />

fécule de mais<br />

• 25 g de sucre<br />

• Une grosse pincée de sel<br />

• 14 cl d’eau<br />

• 4 cl d’huile<br />

• Un peu de lait de soja pour la dorure<br />

Ingrédients pour 6 steaks :<br />

• Un gros oignon<br />

• Une betterave<br />

• 250 g de haricots rouges en boite<br />

• 150 g de flocons d’avoine<br />

• Épices au choix<br />

Préparation des petits pains<br />

- Dans un saladier, mélanger la farine, la levure, la fécule,<br />

le sucre et le sel.<br />

- Creuser un puits et y ajouter les liquides, mélanger avec<br />

une spatule jusqu’à obtenir une pâte lisse et élastique<br />

(l’opération sera facilitée avec un robot pétrin).<br />

- Verser la pâte sur un plan de travail fariné et former un<br />

boudin avec la pâte.<br />

- Diviser la pâte en six morceaux et former six boules de<br />

pâte.<br />

- Disposer les boules sur une plaque de cuisson et laisser<br />

lever pendant environ 30 minutes. Pendant ce temps, préchauffer<br />

le four à 220°C.<br />

- Badigeonner les pains de lait de soja et enfourner pendant<br />

12 minutes.<br />

Préparation des steaks<br />

- Emincer l’oignon et le faire revenir dans une poêle jusqu’à<br />

ce qu’il soit translucide.<br />

- Dans un saladier ou le bol d’un mixeur, mettre l’oignon<br />

émincé, la betterave coupée en dés, les haricots rouges, les<br />

flocons d’avoine et les épices de votre choix et mixer. Il est<br />

également possible d’utiliser un presse-purée. Il doit être<br />

possible de former des steaks avec la pâte et si celle-ci est<br />

trop liquide, ajouter de la farine.<br />

- Former les six steaks et les placer au congélateur pendant<br />

une dizaine de minutes pour qu’ils se raffermissent.<br />

- Cuire les steaks dans une poêle huilée à feu moyen.<br />

Vous pouvez maintenant composer votre burger avec des<br />

sauces véganes, comme de la moutarde et du ketchup, des<br />

légumes, ou encore du fromage végétal, qui se trouve de<br />

plus en plus facilement en magasin. Bon appétit !<br />

Auteur : @Camille<br />

Pour plus de recettes : www.wheredoyougetyourproteins.blogspot.fr<br />

43<br />

Le Tofu Te Parle - N° 1


Les substituts alimentaires<br />

« Comment remplacer les ingrédients avec des P.O.A. (Produits d’origine animale)<br />

contre des ingrédients sans P.O.A. ? » « OK, qu’est-ce que je peux manger<br />

maintenant ? » « Je veux faire une recette, mais par quoi je remplace ça ?»<br />

Les œufs<br />

Les œufs, il y en a partout, dans plein de recettes et dans<br />

des plats traditionnels. Remplacer les œufs peut donc<br />

sembler compliqué… La bonne nouvelle, c’est qu’il existe<br />

plein d’alternatives ! Le principal substitut existant est le<br />

substitut d’œuf trouvable en magasin bio. Dans des recettes<br />

salées, il s’agit d’apporter de la tenue au plat, alors<br />

la fécule de pomme de terre, le tofu nature sont vos amis<br />

! Dans les desserts et autres préparations sucrées, il y a<br />

encore plus de choix :<br />

• Pour remplacer un œuf entier : du substitut d’œuf, de<br />

l’agar-agar, de la banane écrasée, du beurre végétal, de<br />

l’huile de coco, de la compote, du tofu nature, de la fécule<br />

de pomme de terre, etc.<br />

• Pour remplacer des blancs en neige : aussi incroyable<br />

que cela puisse sembler, il est possible de monter du jus<br />

de pois chiche en neige !<br />

• Pour remplacer du jaune d’œuf : de la fécule de pomme<br />

de terre.<br />

• Pour mettre du liant dans des biscuits : remplacer l’œuf<br />

par un yaourt de soja caillé au vinaigre, du tofu soyeux,<br />

de la compote de fruits, de la fécule, de la banane ou encore<br />

de l’arrow-root.<br />

• Pour donner du gonflant à une préparation sucrée ou<br />

salée : utiliser du bicarbonate de soude alimentaire ou de<br />

la poudre à lever.<br />

• Pour donner une texture gélifiée à une terrine : remplacer<br />

par de l’agar-agar.<br />

• Pour obtenir du moelleux : remplacer l’œuf par du tofu<br />

ferme.<br />

Quelques équivalences pour un oeuf<br />

- 1/2 banane écrasée<br />

- 50 g de compote non sucrée<br />

- 50 g de yaourt soja<br />

- 2 c.à.s de fécule + 2 c.à.s d’eau<br />

- 1 c.à.c d’agar-agar + 1 c.à.s d’eau<br />

Le Tofu Te Parle - N° 1<br />

44


Les produits laitiers<br />

Le lait : Les boissons végétales (anciennement dénommées<br />

laits végétaux) sont ultra démocratisées.<br />

Elles sont faites à partir d’oléagineux mixés et d’eau. Il<br />

y en a au soja, à l’avoine, au riz, au lait de coco, au millet,<br />

à la noisette, à l’amande, au sarrasin, au sésame,<br />

au quinoa, à l’épeautre, au chanvre, etc. Ces boissons<br />

existent même en version déshydratées, très pratiques<br />

à conserver et qui peuvent être utilisées en cuisine.<br />

Ces boissons peuvent être aromatisées à la vanille,<br />

au chocolat, etc. Et certaines sont parfois enrichies en<br />

calcium ou vitamine B12. On peut briquer sa boisson<br />

végétale à la maison avec un extracteur spécial ou un<br />

bon blender.<br />

La crème fraîche : Plein de substituts existent comme<br />

la crème de soja, d’avoine, d’amande ou encore de riz.<br />

Le soja se trouve très facilement en magasin classique,<br />

les autres sont trouvables en magasin bio. Il est même<br />

possible d’en faire maison avec de la pomme de terre.<br />

Le fromage : La façon la plus classique de remplacer<br />

le fromage râpé est de saupoudrer de la levure maltée<br />

qui apporte un goût de parmesan aux plats. En magasin<br />

végane, il y existe toutes sortes de faux-mages<br />

(ersatz de fromages) faits à partir d’oléagineux. À la<br />

maison, on peut fabriquer soi-même son faux-mage<br />

avec des noix de cajou par exemple, c’est délicieux !<br />

L’avantage de cette méthode, c’est que l’on peut choisir<br />

ses arômes.<br />

Le beurre : Il peut être remplacé par du beurre végétal<br />

à base de soja ou d’autres plantes, de l’huile de coco,<br />

de l’huile de pépins de raisin, de l’huile d’arachide, de<br />

l’huile d’olive, de l’huile de colza et bien d’autres. Attention<br />

: Certaines huiles ne supportent pas la cuisson<br />

comme les huiles de lin, de noix, de noisettes et<br />

d’argan. Pour les margarines végétales, il faut traquer<br />

l’huile de palme dans la liste des ingrédients, qui peut<br />

se cacher derrière l’appellation huile de palmiste. C’est<br />

important car l’huile de palme n’est pas végane (déforestation,<br />

destruction des habitats des orangs-outans<br />

et des singes eux-mêmes, etc.). Quant au calcium, on<br />

en retrouve dans beaucoup de fruits, légumes, graines<br />

et noix.<br />

Quelques sources de calcium (pour 100 grammes)<br />

Le tofu<br />

683 mg<br />

Le soja<br />

280 mg<br />

Les amandes<br />

269 mg<br />

Le chou frisé<br />

205 mg<br />

Les figues séchées<br />

165 mg<br />

Les pommes de terres<br />

118 mg<br />

45<br />

Le Tofu Te Parle - N° 1


Livres à dévorer...<br />

Fromages vegan - Marie Laforêt<br />

Faux-mages véganes - John E. Schlimm<br />

La viande<br />

Les substituts carnés : idéaux quand on quitte la viande, ou<br />

qu’on veut faire plaisir à un omnivore, il faut tout de même en<br />

limiter la consommation car c’est bourré d’additifs et autres<br />

cochonneries. Il existe désormais un vaste choix de substituts<br />

carnés dans les magasins bio et même les supermarchés<br />

: steaks de soja, saucisses végétales et charcuterie végétale.<br />

Substituer la viande dans un plat type plat en sauce : les protéines<br />

de soja texturées, ou les pois chiches et les lentilles<br />

(qui sont d’ailleurs riches en protéines). La viande rouge :<br />

seitan. La viande blanche : tempeh. Le goût du barbecue : la<br />

fumée liquide ou « liquid smoke » qui se trouve dans les supermarchés<br />

véganes, anglais ou américain, permet de donner<br />

ce fameux fumet irrésistible. Il y a aussi le sel fumé, le sel<br />

viking ou « smoked salt »<br />

Go vegan !<br />

Le poisson<br />

Les algues sont un excellent moyen d’avoir ce petit goût iodé.<br />

Wakamé, Dulce, laitue de mer, etc. Elles se vendent sous<br />

forme de paillettes à réhydrater ou au rayon frais des magasins<br />

bio. Un tartare d’algues maison peut être réalisé avec des<br />

cornichons, de l’huile d’olive, des câpres et de la moutarde, du<br />

poisson pané avec du tofu (voire la recette de Marie Lafôret).<br />

Quant aux acides gras oméga-3, c’est très facile : des huiles<br />

végétales ou des graines comme le chanvre et le lin.<br />

Le Tofu Te Parle - N° 1<br />

46


La gélatine<br />

Comme les œufs, la gélatine se cache partout, y compris dans les<br />

aliments que l’on ne soupçonne pas en contenir comme les desserts<br />

ou les bonbons. En général, la gélatine provient d’os de porc, de<br />

bœuf ou encore d’arrêtes de poisson. Donc comme toujours, il faut<br />

traquer les étiquettes. En cuisine, pour faire tenir une mousse, rien<br />

de tel que l’agar-agar (attention au dosage), la pectine de fruits,<br />

l’algue carraghénane, ou la farine de caroube.<br />

Le miel<br />

Le plus proche en goût est le sirop d’agave, suivi par le sirop de riz.<br />

Le sirop d’érable a aussi un goût absolument délicieux.<br />

Le sucre blanc<br />

Attention, le sucre blanc n’est pas végane. Des matières animales<br />

sont utilisées pour blanchir, principalement des os broyés. Quelques<br />

alternatives au sucre blanc : la cassonade, le rapadura, le muscovado,<br />

le sucre de coco.<br />

Le chocolat au lait et blanc<br />

Les magasins véganes proposent des chocolats véganes, y compris<br />

du blanc, qui sont vraiment très très ressemblants. Le chocolat noir<br />

est végane la plupart du temps mais attention, parfois il est fait avec<br />

du sucre blanc plutôt que de la cassonade, voire contient de l’huile<br />

de palme.<br />

47<br />

Le Tofu Te Parle - N° 1


Pour aller plus loin dans<br />

l’apport de protéines<br />

En associant légumineuses, céréales et oléagineux on<br />

équilibre son alimentation. Il faut les associer car elles<br />

sont complémentaires en fonction des acides aminés qu’ils<br />

contiennent.<br />

Les légumineuses : certaines se présentent en conserve, la<br />

plupart sous forme sèche. Il faut les laisser tremper entre 2<br />

et 12 heures en fonction. Pour qu’elles soient digestes, ajouter<br />

un peu de bicarbonate alimentaire dans l’eau de cuisson,<br />

et bien les rincer avant et après cuisson. Quelques légumineuses<br />

: azuki, fèves, haricots blancs, haricots rouges, haricots<br />

mungo, arachides, pois cassés, pois chiches, flageolets,<br />

lentilles, lupin, soja. Le soja a un taux de protéines deux<br />

fois plus élevé que les autres légumineuses. Il contient aussi<br />

les 8 acides aminés essentiels. On le trouve sous différentes<br />

formes : tofu, tempeh, protéines de soja texturées (P.S.T.),<br />

pâte de miso, edamame, lait de soja, yaourts, sauce tamari<br />

ou encore dans la sauce shoyu.<br />

Le tofu : il est fabriqué à partir de lait de soja chauffé et coagulé<br />

avec de l’algue nigari. De goût neutre, il est idéal pour<br />

cuisiner et s’accommode à toutes les sauces.<br />

Le seitan : fabriqué à partir de gluten de blé, on le trouve<br />

tout prêt mais il peut aussi être fait maison (poudre + eau<br />

nature ou épicée).<br />

Le Tofu Te Parle - N° 1<br />

48


Le tempeh : sorte de saucisson de grains de soja dépourvus<br />

de leur pellicule et fermentés. Son goût varie entre les noix<br />

et le champignon. Sa texture est légèrement croquante.<br />

Les protéines de soja texturées : vendues sèches, il en<br />

existe des tas de sortes différentes. Des petits morceaux de<br />

la taille de lardons jusqu’à la taille d’un steak ! Elles doivent<br />

être réhydratées avec de l’eau chaude, et surtout il faut bien<br />

les assaisonner pour avoir du goût. Ce qui est top c’est que<br />

l’on peut leur donner le goût que l’on veut.<br />

Les lentilles : elles aussi sont bourrées de protéines. Il y<br />

a des lentilles noires, vertes ou orange, mais aussi un mélange<br />

des trois. Plein de plats indiens à base de lentilles et<br />

d’épices sont délicieux et très complets.<br />

Les céréales : blé complet, germe de blé, riz, quinoa,<br />

épeautre, orge, avoine, seigle, millet, sarrasin, amarante (la<br />

préférée de la rédac en chef, top au petit déj !), maïs, etc.<br />

Les oléagineux : noisettes, amandes, châtaignes, noix,<br />

noix de pécan, noix de macadamia, noix de cajou, noix du<br />

Brésil, pignon, sésame, pistaches, graines de tournesol,<br />

graines de courge, graines de lin ou encore de chia, de<br />

chanvre, etc. On les trouve sous forme de graines à croquer,<br />

de flocons, de farine ou de boissons végétales. Il y a aussi<br />

trois fruits oléagineux délicieux : la noix de coco, l’olive et<br />

l’avocat (qui n’aime pas le guacamole maison ?). La levure<br />

maltée : bourrée de vitamines B, de protéines végétales, de<br />

minéraux, elle se saupoudre sur une soupe, de la salade, les<br />

pâtes, les lasagnes, les pizzas, ou s’intègre dans les fauxmages<br />

maison pour un goût plus prononcé.<br />

Sources images :<br />

Pixabay<br />

Tempeh : Flickr - FoodCraftLab 3004713395180<br />

Voilà, vous avez une multitude de cartes en main pour votre<br />

alimentation végane ! Sachez qu’une assiette équilibrée doit<br />

contenir deux tiers de céréales et un tiers de légumineuses<br />

avec le plus possible de légumes crus, voire cuits. Et puis<br />

des fruits, des fruits, des fruits !<br />

Auteur : Bla BlaVG<br />

49<br />

Le Tofu Te Parle - N° 1


Pauline<br />

Douce Frugalité<br />

D’où te vient cette passion pour le sport ? Combien<br />

en fais-tu d’heures par semaine ?<br />

J’ai fait pas mal de sports différents étant enfant et<br />

adolescente : judo, équitation et danse, notamment. Je<br />

marchais aussi beaucoup et j’étais douée pour l’athlétisme<br />

à l’école. Après le BAC, je n’ai quasiment pas fait<br />

de sport pendant 8 ans. Au bout de quelques années de<br />

végétalisme, j’avais tellement d’énergie que j’ai repris le<br />

sport : fitness, course à pied et marche. Avec le temps,<br />

j’ai atteint un bon niveau, et tant mieux, car ça me permet<br />

de manger beaucoup. Actuellement, je fais surtout<br />

du vélo de route, j’adore explorer et sortir de chez moi<br />

en dehors de mon travail de bureau.<br />

Cette passion pour le sport vient de l’énergie incroyable<br />

de mon alimentation. Le cyclisme me permet de faire<br />

beaucoup de sport sans m’user. Voilà pourquoi je fais<br />

actuellement beaucoup plus de vélo que de course à<br />

pied. Et sur le réseau social sportif Strava, on se motive<br />

entre nous pour en mettre plein les yeux à nos amis.<br />

Est-ce que ça t’arrive de faire du sport à jeun ?<br />

Comment combines-tu sport et véganisme ?<br />

Je cours toujours à jeun. Quand je vais marcher ou faire<br />

du vélo en montagne, je mange généralement quelque<br />

chose de bien digeste avant, par exemple du melon,<br />

des oranges, un smoothie de taille moyenne. Pendant<br />

les grandes sorties, je mange des dattes ou bien une<br />

barre énergétique végane (Clif Bar). Je mange mon<br />

gros repas après l’effort et le soir.<br />

Plusieurs gars de mon nouveau club de vélo m’ont demandé<br />

à quoi je carburais, ils n’ont pas l’habitude de<br />

voir une débutante suivre leur rythme.<br />

Mon grand repas du midi, c’est généralement des bananes,<br />

des dattes et de la salade. Le soir, je mange un<br />

saladier de féculents avec des légumes cuits et parfois<br />

une poignée de légumineuses.<br />

Comment es-tu passée au frugivorisme, et pourquoi<br />

?<br />

En fait, j’ai voulu devenir frugivore depuis le début en<br />

découvrant Freelee the Banana Girl, car j’adore le goût<br />

sucré, je n’aime pas cuisiner des plats complexes, et j’ai<br />

vite compris que les bons fruits mûrs étaient l’option la<br />

plus saine. Une fois que j’ai remplacé tous les P.O.A. par<br />

des plantes, je me suis lancée dans le frugivorisme. J’ai<br />

eu pas mal de périodes frugivores, j’y consacrais tout<br />

mon argent. Maintenant, je suis plutôt végane à tendance<br />

frugivore, question de budget, et puis il y a des<br />

choses intéressantes dans les aliments cuits. Le plus<br />

important au fond, c’est d’être végane et de le rester,<br />

pour les animaux.<br />

Est-ce que c’est un mode alimentaire qu’on peut<br />

suivre en étant ado ?<br />

Les parents autorisant leurs enfants à avoir une alimentation<br />

différente sont certainement rares. Il n’y a<br />

actuellement pas d’organisme scientifique officiel qui<br />

soutienne le frugivorisme. Mon avis personnel est que<br />

le frugivorisme est génial si l’on a des connaissances<br />

nutritionnelles solides, un budget alimentaire important,<br />

si l’on mange assez et si l’on n’hésite pas à retourner<br />

vers les aliments cuits en cas de problème. Les<br />

aliments cuits sont intéressants, car ils sont concentrés<br />

en calories, nécessaires à la croissance et aux divers<br />

processus du corps.<br />

Bref, ce que je veux dire, c’est que les périodes frugivores<br />

sont géniales, ça donne plein d’énergie. Mais<br />

quand c’est dur de se procurer des fruits de qualité,<br />

il ne faut pas hésiter à revenir vers les plantes cuites :<br />

pommes de terre, riz, légumes verts, quelques légumineuses,<br />

etc.<br />

Beaucoup de monde regarde tes vidéos mais toi, qui<br />

regardes-tu ? Qui sont tes « héros », les gens qui<br />

t’inspirent au quotidien ?<br />

Le Tofu Te Parle - N° 1<br />

50


J’admire le travail de véganes qui consacrent leur temps<br />

à la défense des animaux, tels que Gary Yourofsky,<br />

Emily (Bite Size Vegan), Maxime Ginolin, Jon Venus,<br />

Freelee et d’autres activistes véganes. J’ai adulé dans le<br />

passé des personnes qui ne sont plus véganes désormais,<br />

c’est décevant que certains soient littéralement<br />

obsédés par leur santé et n’en aient rien à faire des animaux<br />

au fond.<br />

Pourquoi faire des vidéos ? Qu’est-ce que ça t’apporte<br />

dans ta vie quotidienne ?<br />

Pauline : J’aime bien faire des vidéos pour informer les<br />

gens et montrer que l’alimentation végétale n’a rien de<br />

tristounet. On peut se faire plaisir et être altruiste. Ce qui<br />

m’importe, c’est le nombre de personnes qui prennent<br />

conscience qu’exploiter les animaux est inutile, une fois<br />

qu’ils ont fait le lien entre leur assiette et l’animal qui<br />

veut vivre.<br />

L’actualité a dernièrement montré beaucoup<br />

d’images choc. Quelles sont celles qui t’ont le plus<br />

touchée ?<br />

Ce sont les images du documentaire Terriens qui m’ont<br />

le plus touchée quand je suis tombée dessus un peu<br />

par hasard en 2008. C’est là que j’ai pris ma responsabilité<br />

en main. Par la suite, j’ai regardé d’autres images<br />

choquantes sur le traitement des animaux. C’est triste<br />

de toujours découvrir davantage de maltraitances. J’ai<br />

toujours détesté les scènes de torture dans les films,<br />

où quelqu’un est immobilisé pendant qu’on lui fait subir<br />

des sévices. La torture des animaux est tout aussi inacceptable<br />

que celle des humains. Une civilisation évoluée<br />

ne devrait pas contraindre d’autres êtres, surtout<br />

quand cela est totalement inutile.<br />

Quand je me suis mise à réduire le volume de mes possessions,<br />

je ne savais même pas que le mot «minimalisme»<br />

existait. Cela a facilité mes nombreux déménagements<br />

et a zénifié mon intérieur. Je n’aime ni les<br />

bibelots ni le désordre. J’aborde d’autres sujets que<br />

l’alimentation, tels que le rejet du matérialisme actuel<br />

qui nuit à l’environnement. J’écris même aux entreprises<br />

qui m’envoient des catalogues pour qu’elles arrêtent de<br />

gaspiller du papier pour rien, en finissant par «Pensez<br />

aux arbres». J’achète beaucoup de vrac et parfois aussi<br />

des produits emballés. Je ne suis pas la plus stricte des<br />

minimalistes. En ne consommant pas de P.O.A., on en<br />

fait déjà énormément pour la planète. Peu de monde<br />

sait que l’élevage cause davantage de CO2 que tous<br />

les transports réunis.<br />

Y a-t-il des sujets que tu n’as pas encore mentionnés<br />

et que tu voudrais aborder à l’avenir ?<br />

Je pourrais faire une série de vidéos thématiques expliquant<br />

pourquoi ne pas consommer tel ou tel produit<br />

animal. Mais c’est beaucoup de travail et d’autres font<br />

cela mieux que moi. En plus, je pense que faire ce genre<br />

de vidéo sans images choc aura peu d’impact, et je ne<br />

souhaite pas mettre d’images d’animaux maltraités sur<br />

ma chaîne. Une fois que les gens sont convaincus, ce<br />

n’est pas la peine qu’ils s’infligent ces images. Donc je<br />

redirige les personnes ignorantes vers les documentaires<br />

Cowspiracy, La santé dans l’assiette et Terriens.<br />

Si les gens sont si ignorants, c’est d’un côté par choix,<br />

car à l’heure d’internet, l’ignorance est un choix. Et d’un<br />

autre côté, ils ignorent la vérité à cause des intérêts financiers.<br />

Quand on creuse, on découvre des horreurs<br />

autour de la ruche aussi. L’immunité des abeilles décline<br />

car l’humain vole ses réserves de nourriture. Les<br />

pesticides ne sont pas la seule cause de la hausse<br />

mortalité des abeilles. J’ai aussi vu une vidéo d’insémination<br />

d’une reine, c’est à vomir. Et puis, ce n’est pas<br />

comme s’il n’existait pas des alternatives au miel : sirop<br />

d’érable, sirop d’agave, sirop de riz, etc. Quand un végane<br />

parle de viol d’abeille ou de vache, les carnistes<br />

disent souvent que ce terme nous décrédibilise, mais<br />

je ne comprends pas leur réaction, on appelle juste un<br />

chat un chat.<br />

C’est génial d’être végane, ça nous permet d’être en<br />

paix avec nos convictions, c’est important de se libérer<br />

de ses contradictions quand on est ado. Et si l’on évite<br />

de manger trop de junk food végane, on peut même<br />

avoir moins d’acné et avoir un poids sain. En ce moment,<br />

plein de restaurants proposent des repas végétaliens,<br />

c’est pratique pour les ados timides dont j’ai fait partie.<br />

Le mot de la fin ?<br />

Je pense qu’il faut miser un maximum sur la nouvelle<br />

génération.<br />

Tu pratiques le minimalisme. Comment as-tu découvert<br />

ça et pourquoi t’y es-tu mise ?<br />

Auteur : @Noitasilagel<br />

51<br />

Le Tofu Te Parle - N° 1


Le végétalisme<br />

dans le sport<br />

Quelques noms<br />

« Un végétarien ne peut pas faire de sport », « un régime<br />

végétarien apporte des carences en protéines et<br />

en vitamines », « les véganes n’ont pas assez d’énergie<br />

pour l’effort physique », etc. Je vais m’arrêter là dans le<br />

florilège des phrases que l’on a pu vous rabâcher si vous<br />

êtes végane et sportif. Combien continuent de manger<br />

des œufs ou de boire du lait, en essayant de rester un<br />

minimum en adéquation avec la pensée mais en voulant<br />

faire du sport, et combien arrêtent ? Fort heureusement,<br />

il est tout à fait possible d’être végane et sportif, et les<br />

exemples ne manquent pas.<br />

Le végétarisme et le végétalisme ont avec le sport en<br />

général une très longue histoire. Certains athlètes de<br />

haut et de très haut niveau sont végétaliens sans même<br />

que les médias ou la majeure partie du public le sache !<br />

Et comment parler sport et végétalisme sans citer un<br />

des sprinters les plus connus de l’histoire : Carl Lewis.<br />

Le palmarès de Carl Lewis est des plus impressionnants<br />

: neuf médailles<br />

d’or olympiques et une<br />

médaille d’argent, en<br />

J’ai remarqué que personne n’a<br />

besoin des protéines issues de la<br />

viande pour être un athlète accompli.<br />

En fait, ma meilleure année<br />

en compétition fut celle où j’ai<br />

adopté le régime végétalien. Plus<br />

encore, en continuant ce régime,<br />

mon poids est sous contrôle,<br />

j’aime mon look (ça peut sembler<br />

idiot, mais tout le monde veut aimer<br />

son look), j’aime bien plus<br />

manger et je me sens bien.<br />

Carl Lewis<br />

100 et 200 mètres, saut<br />

en longueur et relai<br />

4x100m. Il a été élu «<br />

Athlète de la décennie<br />

» en 1980 et « Athlète<br />

du siècle » par le Comité<br />

International Olympique.<br />

Il a remporté sa<br />

première médaille d’or<br />

en 1979 et sa dernière<br />

en… 1996 ! Il a été invaincu<br />

de 1983 à 1991.<br />

En bref : il en impose !<br />

L’athlète avoue même<br />

avoir nettement amélioré<br />

ses performances<br />

en devenant végétalien.<br />

Le Tofu Te Parle - N° 1<br />

52


Cette année, trois sportifs végétaliens ont participé aux Jeux Olympiques<br />

Alimentation<br />

Bien souvent, on peut penser<br />

que pour un athlète, le plus<br />

important pour conserver son<br />

énergie est la quantité de protéines.<br />

Pourtant, la plupart des<br />

athlètes végétaliens parlent de<br />

l’importance de conserver, entre<br />

un régime carniste et un régime<br />

végétalien, la même quantité de<br />

calories.<br />

Tony Azevedo<br />

Water Polo<br />

Morgan Mitchell<br />

Athlétisme<br />

L’exemple de Carl Lewis est suffisamment parlant pour<br />

montrer qu’athlète de très haut niveau ne rime pas avec<br />

viande. Il y a aussi Bode Miller, quatre fois champion du<br />

monde et une fois champion olympique de ski alpin, en<br />

descente, super G, géant, ou combiné, et surtout, élevé<br />

depuis sa plus tendre enfance avec un régime végétarien,<br />

dans une ferme bio.<br />

Malheureusement, beaucoup de personnes diront que<br />

ça ne suffit pas, que ce ne sont que des exemples « exceptionnels<br />

», qu’il y en a trop peu pour prouver quoi<br />

que ce soit, et que la Montagne de Game Of Thrones<br />

mange beaucoup de viande parce que c’est indispensable.<br />

Là, normalement, la personne en face de vous<br />

pense tenir l’argument ultime de la non-viabilité du véganisme<br />

dans le sport. Alors vous pourrez dégainer un<br />

autre nom : Patrik Baboumian.<br />

Patrik Baboumian est un colosse germano-arménien<br />

de 37 ans. Végétarien depuis 2006 et végétalien depuis<br />

2011, il a été titré cette même année l’Homme le plus fort<br />

d’Allemagne à la compétition de Strongman. Détenteur<br />

de plusieurs records, notamment celui du soulevé de<br />

tonneau de bière (ce qui est bougrement utile !), ainsi<br />

qu’un record mondial en cours de validation (transporter<br />

550 kg sur 10 mètres sans pause), il est l’exemple<br />

parfait de ce que peut donner le véganisme poussé à<br />

son paroxysme.<br />

Très récemment, la surfeuse végane Tia Blanco a remporté<br />

sa deuxième médaille d’or consécutive aux championnats<br />

du monde de surf.<br />

Cela ne montre pas que les protéines<br />

ne sont pas importantes,<br />

bien au contraire, mais cela démontre<br />

que les protéines sont<br />

très loin d’être les seuls éléments<br />

importants à prendre en<br />

compte, et que ces protéines<br />

peuvent très bien être d’origine végétale.<br />

April Ross<br />

Beach Volley<br />

En 2013, sur son site internet, Patrik Baboumian parlait<br />

de son alimentation. Elle est basée sur 3 facteurs :<br />

les protéines, nécessaires à la fabrication des muscles,<br />

spécialement pour un strongman (il/elle doit être capable<br />

de soulever sur plusieurs mètres plus de 500 kg<br />

quand même !), l’énergie, pour ses sessions d’entraînement,<br />

les calories, pour garder son poids de forme et sa<br />

force physique.<br />

Son alimentation est donc composée de beaucoup de<br />

soja sous diverses formes (lait, poudre protéinée, tofu),<br />

Nous pourrions citer encore d’autres noms connus :<br />

Jim Morris au bodybuilding ou Serena Williams (championne<br />

de tennis américaine que l’on ne présente plus :<br />

38 tournois du grand chelem de tennis remportés) ou<br />

Mike Tyson à la boxe. La liste est longue, trop longue<br />

pour être ignorée, même si elle l’est pour le moment.<br />

Sur Youtube, certains sportifs comme Frank Medrano<br />

ou Gurren Vegan partagent même leurs secrets.<br />

Les animaux les plus forts au monde<br />

sont des herbivores. Les gorilles, les<br />

buffles, les éléphants et moi.<br />

Patrik Baboumian<br />

53<br />

Le Tofu Te Parle - N° 1


ainsi que de haricots et de noix pour les protéines. Pour<br />

l’énergie, il absorbe énormément de carbohydrates<br />

avec beaucoup de fruits et de légumes, de riz, de<br />

pommes de terre, et de céréales, particulièrement de<br />

l’avoine. Enfin, il passe beaucoup de temps un smoothie<br />

à la main afin d’absorber l’immense quantité de calories<br />

nécessaires pour sa morphologie car les fruits sont<br />

pleins d’énergie. C’est aussi le régime, dans des proportions<br />

différentes bien sûr, de Carl Lewis. Beaucoup<br />

de fruits, de légumes, et de céréales.<br />

Afin d’avoir une alimentation équilibrée en fruits et légumes,<br />

vous pouvez trouver près de chez vous des<br />

AMAPs (Association Pour le Maintien d’une Agriculture<br />

Paysanne). Ces associations vous permettent d’avoir<br />

une fois par semaine un sac de fruits et de légumes de<br />

saison, cultivés près de chez vous (de préférence bio),<br />

et en bonne quantité. Les steaks de tofu et de seitan<br />

sont de plus en plus accessibles et peu chers (souvent<br />

moins chers que de la viande), tout comme le sont les<br />

laits végétaux (malheureusement souvent plus chers<br />

que du lait d’origine animale). Quant aux céréales,<br />

elles sont la plupart du temps bon marché. Aussi, il est<br />

de plus en plus possible d’acheter des dattes ou des<br />

bananes (indispensables à tout bon smoothie pour les<br />

sportifs !) en gros et donc moins cher.<br />

Pour finir<br />

En conclusion<br />

On peut dire qu’il est tout à fait possible d’être un sportif<br />

de haut niveau en ayant adopté un mode alimentaire<br />

végétal, mais aussi qu’il est très important de se renseigner<br />

sur la façon de marier les aliments entre eux<br />

afin d’avoir un régime bien équilibré. Le trio protéines,<br />

énergie et calories est bien souvent ce que l’on retrouve<br />

dans les alimentations des sportifs, et la partie végétale<br />

se retrouve surtout dans les protéines et l’énergie. Sachant<br />

que des alternatives végétales sont existantes, et<br />

faciles à trouver pour qui se donne le courage de chercher.<br />

Les magasins bio possèdent quasiment toujours<br />

les alternatives végétales aux sources animales de<br />

nutrition, et avec les qualités nécessaires aux grands<br />

sportifs. De même, les entraîneurs sont de plus en plus<br />

ouverts à l’alimentation végétale, et seront donc source<br />

de nombreux conseils.<br />

A voir sur le sujet :<br />

(liens cliquables)<br />

• Ces sportifs champions du monde, végétariens<br />

ou végétaliens - sur vegactu.com<br />

• Sportifs véganes, végétaliens et végétariens -<br />

http://www.vegan-france.fr/<br />

• Gurren Vegan - Youtube<br />

• Franck Medrano - Youtube<br />

• Carl Lewis « titulaire de neuf médailles d’or en<br />

athlétisme aux Jeux Olympiques »<br />

• Bode Miller « médaillé olympique de ski alpin »<br />

• « Carl Lewis nous parle de son régime vegan »<br />

Auteur : Jujulben<br />

Sources images :<br />

Carl Lewis : static.sportskeeda.com<br />

Patrick Baboumian : clearlyveg.com<br />

Tony Azevedo : alchetron.com<br />

April Ross : www.zimbio.com<br />

Morgan Mitchell : dailytelegraph.com.au<br />

Le Tofu Te Parle - N° 1<br />

54


Rencontre avec<br />

Sébastien Kardinal<br />

Samedi 9 juillet, 11h55. Je relis pour la 50ème fois la carte<br />

du resto Végét’Halles, nerveuse. J’attends Sébastien<br />

Kardinal, qui vient accompagné de sa femme Laura Veganpower,<br />

pâtissière et photographe hors pair dont on<br />

vous parlera sans aucun doute plus tard. Je me demande<br />

ce que je vais bien pouvoir raconter à ce type aussi cultivé<br />

en véganisme (mais pas seulement), moi qui débarque<br />

fraîchement dans le milieu et rentre de 11 jours fatigants de<br />

rando. D’ailleurs après le déjeuner, mon mari ne manque<br />

pas de me dire «Bah dis donc, t’étais vraiment à la ramasse<br />

». Merci chéri, toujours les bons mots pour me réconforter.<br />

Sébastien est passionnant et pourtant j’ai envie de dormir.<br />

J’ai envie d’une sieste de 3 jours. Ou 30. Heureusement,<br />

ses blablas me tiennent éveillée.<br />

Mais qui est Sébastien Kardinal ?<br />

La quarantaine, végétarien depuis 30 ans et végane<br />

depuis 9 ans, il se définit comme épicurien dans l’âme.<br />

« J’ai toujours été un grand amateur des bonnes et<br />

belles choses. Et il y a tant de merveilles pour celui qui<br />

se donne la peine de regarder. » 1 Vous savez comment<br />

c’est. Vous vous faites une idée sur quelqu’un et puis<br />

badaboum, vous êtes déçus. Par exemple Sébastien, je<br />

m’étais imaginé un type raffiné et très poète. Eh bien…<br />

c’est exactement lui. Bim !<br />

ça fait une semaine que je meurs d’impatience de rentrer<br />

chez moi pour tester. Puis les deux tourtereaux nous<br />

quittent et se lancent dans l’élaboration-minute d’une<br />

crème fraîche maison à base de pommes de terre. Je<br />

n’aurais pas dû leur parler de la cancoillotte végane,<br />

j’me dis. Mais ils sont fascinants. J’en profite pour finir<br />

mon succulent rôti de champignons et sa sauce aux<br />

mûres et gingembre. Je me régale.<br />

Nous sommes installés depuis 30 secondes mais j’ai<br />

besoin d’aller aux toilettes. Je m’excuse et Kardinal me<br />

sert un magnifique « Je t’en prie, chez moi on ne juge<br />

pas les gens sur des besoins aussi naturels ». Intérieurement<br />

je n’en peux plus de rire, le stress tombe un peu.<br />

On déjeune et on raconte la rando, comment j’en suis<br />

arrivée à boire du jus de pois chiche froid directement à<br />

la source dans la boite en alu (J’ai beau insister et dire<br />

que ce n’est pas si mauvais, ni lui ni Laura ne souhaitent<br />

tenter l’expérience), et pourquoi on a atterri à Munich<br />

en Allemagne. Sébastien nous parle de la gastronomie<br />

anglaise qui n’est pas si dégueu que ça, au contraire,<br />

c’est une des meilleures du monde. Moi qui croyais que<br />

ça s’arrêtait au porridge et potentiellement aux Jelly<br />

Beans (#PayeTaRéférence). On dévie sur le risotto, je<br />

confesse n’en avoir jamais fait. Je n’aurais pas dû. Kardinal<br />

m’a déballé 2-3 recettes et au moment où j’écris,<br />

1 (Source : http://kardinal.fr/a-propos/)<br />

55<br />

Le Tofu Te Parle - N° 1


J’ai besoin d’un café car la journée va encore être longue.<br />

Ce soir, j’ai deux autres personnalités à rencontrer<br />

chez SuperVegan (tout ça pour vous chers lecteurs !).<br />

Il nous emmène à quelques pas du resto dans un tout<br />

petit bidule où l’odeur du café est irrésistible. Le temps<br />

qu’on soit servis, il m’explique comment il a découvert<br />

le Redbull et pourquoi il adore ça. Il me vend du rêve<br />

et j’ai envie de tester, malgré mes multiples tentatives<br />

précédentes qui ont toujours raté. Mais le charme de<br />

Kardinal a ses limites, car au moment où j’écris, le goût<br />

infâme de ce machin est de retour et a repris le dessus.<br />

Par contre, si je suis une grande amatrice de thé, le café<br />

c’est moins… ma tasse de thé (#PardonnezMoi). Je lui<br />

explique que j’en prends seulement pour me booster,<br />

pas vraiment pour le goût. Il nous commande donc un<br />

café de Colombie, préparé à l’AeroPress. On s’installe<br />

et me voilà embrigadée dans une leçon de dégustation<br />

de café. « Inspire, bloque, avale, expire ». Il me faut<br />

plusieurs essais avant d’arriver à distinguer une ou deux<br />

saveurs différentes. Mais surtout, c’est bon et je le bois<br />

sans sucre. Dingue.<br />

Il est temps de se quitter, on se dit au revoir. On devait<br />

se voir pour une interview et je n’ai pas posé une seule<br />

question. Mais je me suis dit que vous raconter cette<br />

rencontre suffirait tellement elle était sympa.<br />

On a toujours à apprendre des autres, même quand on<br />

a 30 ans. Même quand on est sûr de ne pas pouvoir apprécier<br />

un café. Et parfois on en apprend plus en deux<br />

heures avec la tête dans le cul que si on avait passé la<br />

journée à lire tranquillement.<br />

Une fois rentrée à Munich, j’ai quand même demandé à Sébastien Kardinal s’il avait quelques adresses pour vous<br />

et il en a trois :<br />

51 Rue de Paradis<br />

Paris 10 ème<br />

www.letricycle.fr<br />

11bis Rue Vauquelin<br />

Paris 5 ème<br />

www.oatmealparis.com<br />

55 rue des Archives<br />

Paris 3 ème<br />

www.hankburger.com<br />

Le déjeuner s’est fait au restaurant Végét’halles<br />

www.vegethalles.fr<br />

Et le café, au Matamata Coffee Bar<br />

www.matamatacoffee.com<br />

Merci à Sébastien pour ce déjeuner !<br />

Auteur : @Noitasilagel<br />

Le Tofu Te Parle - N° 1<br />

56


RENAN LARUE<br />

Le Végétarisme et ses Ennemis<br />

Dans son livre, Renan Larue retrace l'histoire<br />

du végétarisme, du véganisme, et de leurs<br />

détracteurs. Il est rempli de ces petites histoires,<br />

évolutions, et querelles depuis l'antiquité,<br />

et parle entre autres de l'opposition entre<br />

pythagoriciens et stoïciens. Saviez-vous<br />

que les Cathares étaient végétariens et quasi<br />

antispécistes (pour eux, tuer une bête "ayant<br />

du sang" était aussi grave que tuer un homme),<br />

et que pour les identifier, les inquisiteurs<br />

leur demandaient de tuer une poule ? S’ils<br />

refusaient, ils étaient eux-mêmes menés<br />

au bûcher... Eh oui, ils refusaient de tuer la<br />

poule !<br />

À la lecture de ces lignes, on découvre, on<br />

voyage, on réfléchit : nous voilà avec toutes<br />

les cartes en main, sans maître à penser ; à<br />

nous de choisir notre chemin. Juste après<br />

avoir terminé ce bouquin, j'ai couru à la librairie<br />

en acheter un exemplaire "à prêter", que<br />

j'ai tout de suite apporté à mon père, qui ne<br />

cessait de lancer et relancer des discussions<br />

infinies sur mon véganisme. Et quelle bonne<br />

surprise lorsqu'il l'a terminé, de l'entendre<br />

dire qu'il me comprenait mieux, en plus de le<br />

voir commencer à réfléchir à des sujets que<br />

la plupart des gens de sa génération n'effleurent<br />

jamais.<br />

Un livre original dans sa façon de présenter<br />

les choses, accessible à ceux qui veulent<br />

apprendre, et mine d'or de savoirs. Renan<br />

Larue a récemment reçu le prix La Bruyère de<br />

l'Académie Française pour "Le végétarisme<br />

et ses ennemis".<br />

Aux éditions des Presses<br />

universitaires de France<br />

(Puf), 324 pages, 19 euros.<br />

Auteur: Miss Boulgour<br />

57<br />

Le Tofu Te Parle - N° 1


Comment devenir végane facilement...fail* !<br />

J’avais dans l’idée de faire un article du genre « 10<br />

étapes pour devenir végane » mais cela s’est révélé<br />

complexe. En effet, nous n’avons pas tous les mêmes<br />

clés pour ouvrir les portes, pas tous le même bagage,<br />

pas tous la même santé, pas tous le même mental, pas<br />

tous la même force face aux critiques, pas tous les<br />

mêmes goûts en livres ou sites web, pas tous accès facilement<br />

aux supermarchés, marchés, magasins spécialisés,<br />

pas tous le même budget. La rédaction devenait<br />

difficile. Comment ne pas tomber dans le cliché,<br />

comment mettre dans des cases sans exclure pour<br />

autant la possibilité d’exceptions, faut-il partir du principe<br />

que tous feront une transition ou plutôt de celui<br />

du changement immédiat ? Bref, comment adapter des<br />

conseils généraux à tant de personnes différentes ?<br />

J’ai donc décidé de laisser tomber (pour l’instant !) et<br />

de vous parler plutôt d’un livre qui est vraiment super<br />

pour démarrer.<br />

Il s’appelle « Vivre Végane » et a été écrit par Gwendoline<br />

Yzèbe, journaliste et bloggeuse, auteure du joli<br />

blog Uncourantdevert.com où elle partage recettes,<br />

lectures et expériences personnelles.<br />

Ce livre est un véritable petit bijou. Déjà, il est joli, il<br />

donne envie. Il n’est pas très grand et pas très épais et<br />

se glisse facilement dans un sac. Comme ça on peut<br />

toujours l’avoir sur soi et le consulter en cas de doute.<br />

Mais surtout et malgré un petit 150 pages qui peut paraitre<br />

très limité pour parler de « vision globale sur le véganisme<br />

» comme indiqué sur la couverture, il est plutôt<br />

complet car va à l’essentiel. Et c’est pour moi ici le point<br />

fort, car cela permet à absolument tout le monde de se<br />

lancer en toute confiance avec toutes les clés en main,<br />

d’éviter les fails et de partir sur de très bonnes bases.<br />

Entre autres, vous pourrez trouver dans ce livre :<br />

a Les raisons qui poussent à devenir végane<br />

Des explications simples et claires, avec quelques chiffres. Ici, pas de<br />

photo choc, pas une seule phrase culpabilisante. Seulement les faits,<br />

pour que vous sachiez ce qu’il en est.<br />

a Des conseils pratiques pour commencer un régime végétalien<br />

Comment manger équilibré, comment procéder par étapes, les indispensables<br />

du placard d’un végane, quelques astuces pour faire ses courses<br />

sans suer ni vider son portefeuille et des recettes simples.<br />

a Tout ce qu’il faut savoir pour vivre végane au quotidien<br />

Vêtements et chaussures, produits d’hygiène et ménagers, santé, animaux<br />

de compagnie et même des recettes maisons et une F.A.Q.<br />

a Des annexes<br />

Labels Cruelty Free, associations, bonnes adresses, et quelques livres,<br />

films ou blogs.<br />

Et tout ça pour 13,90 EUR.<br />

N’hésitez donc pas. S’il vous faut un seul livre, c’est celui-ci ! Et si vous<br />

avez la possibilité, achetez-le dans une librairie de votre quartier. On reparlera<br />

de l’importance des petites librairies dans un futur proche !<br />

*Échec (en anglais)<br />

Auteur : @Noitasilagel<br />

Le Tofu Te Parle - N° 1<br />

58


f<br />

Nouvel album<br />

OUVREZ LES CAGES<br />

disponible sur<br />

www.resturner.com<br />

59<br />

Le Tofu Te Parle - N° 1


Le Tofu Te Parle - N° 1<br />

60


61<br />

Le Tofu Te Parle - N° 1


TÉMOIGNAGES<br />

Si, théoriquement, le véganisme est facile, accessible à tous et transforme positivement nos vies, dans la<br />

pratique tout peut arriver, du bon (très souvent) au mauvais (qu’il ne faut pas ignorer).<br />

Quand j’ai commencé à avoir de l’influence sur Twitter, beaucoup de jeunes personnes m’ont contactée pour<br />

trouver des réponses à leurs malaises, face à des parents refusant leur choix de devenir végane ou des moqueries<br />

à l’école et des difficultés de manger sans P.O.A. sur place. Malheureusement, je n’en ai pas, si ce<br />

n’est qu’il faut être patient car l’heure de l’indépendance arrivera bien assez tôt, et qu’il faut être indulgent<br />

avec des parents qui sont probablement très inquiets. Et du dialogue, du dialogue, encore du dialogue.<br />

J’ai donc décidé que pour ce premier numéro, c’est à eux que je laisserai la parole. Voici les témoignages<br />

d’Ashley et Yasmine, qui malgré les difficultés, veulent rester fidèles à leurs convictions.<br />

ASHLEY, 17 ANS<br />

Je m’appelle Ashley, j’ai bientôt 18 ans et je vis dans le<br />

42 (Loire).<br />

Je suis végétarienne depuis septembre (2015), et j’essaie<br />

de devenir végane depuis plusieurs mois déjà,<br />

mais je continue de consommer du lait ou du beurre à<br />

mon insu lorsque l’on fait la cuisine à ma place, et je<br />

commence à trier tous les produits qui sont testés sur<br />

les animaux ou qui contiennent du cuir, etc.<br />

Des proches qui sont végétariens m’ont amenée au végétarisme.<br />

On en discutait souvent et petit à petit j’ai<br />

pris conscience que l’on m’avait menti toute ma vie. J’ai<br />

réduit ma consommation de viande puis je l’ai totalement<br />

arrêtée. C’est en visitant des pages web et des<br />

comptes Twitter que j’ai découvert le véganisme, j’ai<br />

compris qu’aucun animal ne devrait être exploité, et pas<br />

seulement pour sa viande. Petit à petit les P.O.A. m’ont<br />

dégoûtée, de plus en plus, et j’ai commencé ma transition<br />

au véganisme.<br />

En fait, le tri de la nourriture ne représente pas la plus<br />

Le Tofu Te Parle - N° 1<br />

grande difficulté. Ce qui me dérange, c’est le regard<br />

des gens. Les moqueries notamment, comme quoi<br />

je ne mangeais que de la salade et que je regretterai<br />

bientôt «un bon steak de bœuf». Mais c’est peut-être<br />

le prix des convictions justes. Ensuite, l’inquiétude de<br />

mes parents. Pour la viande, ce n’était pas si grave, mais<br />

ils m’avaient déjà prévenue que je n’avais pas intérêt à<br />

penser au régime végétalien, que c’était dangereux, et<br />

qu’ils voulaient bien faire des efforts mais que je ne devais<br />

pas passer du «côté extrême». Or, impossible de<br />

ne pas se sentir coupable, les images de veaux enlevés<br />

à leur mère et autres me dégoûtaient de mon repas.<br />

Alors désormais ce sont des cris en permanence,<br />

des pleurs : «tu vas voir quand tu seras à l’hôpital avec<br />

des carences», «tu vas avoir de graves problèmes d’os,<br />

encore tu aurais 40 ans, mais tu n’as même pas fini ta<br />

croissance». J’ai beau expliquer qu’ils sont dans le faux,<br />

que les lobbies de l’agro-alimentaire leur mentent, que<br />

le calcium et les protéines se trouvent ailleurs, et même<br />

en plus grande qualité, que cette alimentation est possible<br />

à tout âge, rien à faire. Je suis devenue «une extrémiste»<br />

et on en vient à me menacer de me retirer mon<br />

62


futur appartement ou mon argent si je ne me remets pas<br />

à manger des produits venant d’animaux. Je tiens bon<br />

quand même, j’y vais petit à petit, je leur montre chaque<br />

quantité de fer dans les aliments, des témoignages,<br />

j’explique mais c’est dur de rester calme quand tu apprends<br />

qu’on a mis du fromage ou du lait dans ta purée<br />

ou tes pâtes, histoire de te forcer la main.<br />

C’est difficile, l’ambiance est insupportable, mais j’espère<br />

réussir un jour à leur prouver que je n’ai pas de<br />

problèmes de santé en rapport avec mon alimentation<br />

et que je ne m’en porte que mieux (ce qui est déjà le<br />

cas : avant j’étais toujours fatiguée, énervée, stressée ;<br />

maintenant je me sens pleine d’énergie, c’est sûrement<br />

parce que je mange plus équilibré et plus sain).<br />

Je me dis que je ne renoncerai à mes idées pour rien au<br />

monde, que c’est par de petits gestes que de grands<br />

changements ont pu se produire. Et pour éviter les<br />

grandes crises familiales je passe moins de temps chez<br />

moi, je mange à des horaires différents des leurs, pour<br />

ne pas avoir à croiser leurs regards noirs et pour pouvoir<br />

cuisiner mes propres repas, et y mettre ce que je veux.<br />

En ce qui concerne l’école, la rumeur va assez vite, il suffit<br />

de ne prendre que du riz au self et je dois expliquer<br />

pourquoi, et les gens viennent me parler de cela d’euxmêmes.<br />

Certains m’encouragent ou admirent mon choix<br />

«Tu es courageuse de faire ça, moi je ne pourrais pas,<br />

j’aime trop les yaourts et la viande». J’ai envie de répondre<br />

que tout le monde peut au contraire, mais après<br />

je passe pour une personne qui cherche à imposer<br />

ses idées de manière violente… Certains en discutent<br />

même avec moi, et parfois réduisent leur consommation<br />

de viande d’ailleurs, mais cela reste rare. Après il y<br />

a aussi des moqueries, ou certains m’évitent car ils ne<br />

veulent plus que je vienne au restaurant avec eux car<br />

je leur fais honte, mais en général ça ne se passe pas<br />

trop mal. J’ai l’impression que les adolescents sont plus<br />

ouverts et curieux, ils écoutent et y réfléchissent mais il<br />

vient toujours un moment où ils cherchent à se justifier<br />

et veulent terminer le débat car ils sont mal à l’aise.<br />

Je suis la seule végane de mon entourage. Enfin, mes<br />

parents en connaissaient un qui a eu des problèmes de<br />

santé (mais il l’est devenu alors qu’il était mal renseigné,<br />

à l’époque il n’y avait pas autant d’alternatives à<br />

la viande, donc il mangeait sûrement n’importe quoi et<br />

pas équilibré) et ça leur donne une «preuve» de plus<br />

pour me dissuader. Les seuls que je connaisse, je les<br />

connais grâce à Internet, d’ailleurs sans eux je n’aurais<br />

pas ouvert les yeux.<br />

Ce que je conseillerais à quelqu’un dans mon cas, c’est<br />

de ne pas renoncer, surtout pas. Et même si c’est impossible<br />

de devenir végane dans l’immédiat, ne pas oublier<br />

cette idée et la mettre en vigueur dès que possible.<br />

Ashley<br />

YASMINE, 15 ANS<br />

Je m’appelle Yasmine, j’ai 15 ans.<br />

Mes parents sont divorcés. J’ai d’un côté ma mère qui<br />

est végane et chez qui je ne mange pas de viande, ni de<br />

poisson, ni de lait, etc. Parfois du beurre et des œufs,<br />

ce qui contrarie un peu ma mère. Et de l’autre côté mon<br />

père, chez qui je mange des P.O.A., «comme tout le<br />

monde».<br />

Je trouve ça super d’être végane, j’en ai envie mais c’est<br />

compliqué quand on vit chez ses parents et au lycée. Et<br />

j’aime beaucoup la viande...<br />

Je pense que le véganisme est une chose géniale car je<br />

trouve ça logique et cohérent, d’après tout ce que ma<br />

maman m’a raconté. Elle m’a fait ouvrir les yeux sur la<br />

violence envers les animaux, sur leur vie, sur les répercussions<br />

de la consommation de P.O.A. sur la planète et<br />

aussi sur la santé.<br />

Au lycée, on n’a pas d’alternative : si on ne mange pas<br />

sa viande ou son produit laitier, il ne nous reste pratiquement<br />

rien. Et ça reviendrait à beaucoup plus cher<br />

d’être externe, mon lycée est loin de chez moi et mes<br />

parents travaillent beaucoup. Et il y a aussi la pression<br />

des copains…<br />

Si par exemple on se retrouve tous pour aller déjeuner<br />

et que je les rejoins avec mon repas végane, je vais me<br />

sentir obligée de me justifier et ils me trouveront ridicule,<br />

tout comme je trouvais ma mère ridicule au départ,<br />

lorsqu’elle nous a annoncé qu’elle serait végane. À 15<br />

ans c’est difficile de se démarquer du groupe, on préfère<br />

faire pareil que les autres.<br />

Je n’en parle pas beaucoup mais j’ai déjà eu une discussion<br />

à ce sujet avec un ami, et il a bien écouté mais<br />

ça ne lui a pas fait changer d’avis. Sinon avec mes autres<br />

amis, ça s’arrête après que je leur dise très rapidement<br />

pourquoi ma mère est végane ; parce que vu leur tête ça<br />

ne sert à rien que je continue mon explication.<br />

De tous mes amis, je suis la seule à être sensibilisée, il<br />

n’y a même pas de végétarien(s).<br />

Ouvrez les yeux, on est liés aux animaux, on a besoin<br />

d’eux. Mais on n’a pas besoin de les manger pour vivre.<br />

Yasmine<br />

63<br />

Le Tofu Te Parle - N° 1


Présentation de la team<br />

BbVeggie - Rédactrice<br />

24 ans, végane, blogueuse & chroniqueuse.Militante pour les droits des animaux<br />

et engagée pour la planète.« May the Force be with You. »<br />

Twitter : @BbVeggieFacebook : BbVeggieBlog : bbveggie.com<br />

Ben, The Vegan Noob - Rédacteur<br />

Éternel noob, 30 ans passés et vois toujours le monde comme si j’en avais 10.<br />

Devenu végane pour avoir encore assez de santé, de vie et de planète pour<br />

aimer ma femme et mes trois enfants jusqu’à ce que les carottes se soulèvent<br />

et bouffent les humains par vengeance !!<br />

Twitter : @The_Vegan_Noob Facebook : TheVeganNoob<br />

Bla blavg - Rédactrice<br />

Végétarienne depuis 5 ans, en transition vers le véganisme. J'adore la campagne,<br />

le calme, la sérénité, les chats, les pandas et les flamants roses.<br />

J'aime par-dessus tout créer, coudre et réparer tout et n'importe quoi. Apprendre<br />

est un but quotidien, notamment en cuisine où je cherche à échapper<br />

à la routine. Quand je vais faire mon marché, je choisis de préférence des légumes que<br />

je ne connais pas et je me lance le défi d'en faire un bon petit plat.<br />

Facebook : Bla Blavg<br />

J. Andréoletti - Rédactrice/relecture/traduction<br />

25 ans et végane depuis début 2013 pour des raisons d’éthique. Et je viens<br />

d’une famille viandarde ! Auparavant, j’aimais beaucoup la viande et les produits<br />

laitiers… Comme quoi, tout est possible et n’importe qui peut trouver<br />

son bonheur dans une alimentation 100 % végétale ! P.S. : ma photo est bidonnée...<br />

je suis encore mieux en vrai !<br />

JujulB - Rédacteur<br />

Activiste depuis des années, je m’engage dans beaucoup de luttes,<br />

principalement environnementales et démocratiques, contre le patriarcat<br />

global. Le véganisme a été naturel dans mon cheminement, mais c’est loin<br />

d’être mon principal et seul engagement ! Mon rêve ? Vivre d’altruisme, de<br />

bière, de musique, et sans avoir de soucis à me faire pour l’avenir de la planète à cause des<br />

politiciens.<br />

Facebook : Julienpolitikos<br />

Mika, la Secte Végane - Illustratrice<br />

Végane depuis le 1er avril 2016 (mes parents ont cru à une blague), je suis<br />

tantôt traductrice, tantôt illustratrice, mais une geek végane avant tout ! Volontairement<br />

expatriée en Espagne depuis quelques années, je traduis des<br />

jeux vidéos pour gagner de quoi mettre du fromage végane sur la table, et<br />

pour le plaisir, je m’occupe de plusieurs blogs de dessin : un sur ma vie personnelle, un sur<br />

le véganisme, un sur la cuisine végane et enfin, un sur le jeu vidéo Dofus. N'hésite pas à me<br />

stalker (et à éventuellement me demander en mariage) si tu es toi-même végane, geek<br />

(+1000 si tu joues à Dofus) et voyageur/voyageuse !<br />

Blog : lasectevegane.wordpress.com/<br />

Le Tofu Te Parle - N° 1<br />

64


Miss Boulgour - Rédactrice<br />

J’aime tellement la vie, qu’il est important pour moi que le maximum d’êtres<br />

vivants en profitent. Un bouquin à la main, un carnet dans la poche, explorant<br />

et encourageant l’avancement du véganisme au fil de mes déplacements et<br />

discussions. En vrai, c’est facile, il suffit d’être bien entouré.<br />

Nico - Community Manager<br />

Entre deux publications sur les réseaux sociaux, je fais de la guitare et des<br />

études en électronique. J’aime le métal, les licornes et les koalas. Je suis<br />

végane depuis 2 ans, pour plein de raisons mais surtout pour sauver les baleines<br />

et les ours polaires.<br />

Twitter : @pinkynico Instagram : @pi_n_ky<br />

NiriMitsu - Rédactrice<br />

Actuellement en L1 de biologie, j’étudie dans le but de me consacrer à la<br />

protection de la biodiversité, ou la confection de produits véganes. Depuis<br />

toute petite, j’aime les animaux et j’ai arrêté d’en manger dès que j’ai compris<br />

que la réalité était loin d’être le monde des Bisounours. Mais j’ai réalisé que<br />

c’était loin d’être suffisant pour la cause animale, je suis donc végane depuis maintenant 2<br />

ans. J’aime beaucoup l’univers japonais, les cosplays, mangas et tout le bazar. Mes passetemps<br />

sont l’écriture et surtout le dessin ! Vous pouvez d’ailleurs retrouver certains de mes<br />

gribouillis et essais culinaires (véganes, bien évidemment) sur Instagram.<br />

Instagram : nirimitsu<br />

Barbara (Noita) - Rédactrice en chef<br />

Mariée et maman de deux enfants, je suis végane depuis 1 an. J’écris depuis<br />

toujours, autant dire que je suis née avec un stylo greffé entre les mains ! La<br />

lecture et l’écriture me permettent de vider mon sac, me remettre en question,<br />

partager aussi mes sentiments : c’est une véritable thérapie. J’aime lire<br />

(notamment Stephen King), cuisiner, marcher, j’aime la nature aussi, évidemment. Je me<br />

promène parfois pieds nus dans l’herbe ou médite dans les parcs ou au bord de l’eau.<br />

Instagram et twitter : @Noitasilagel Blog : eduquestesparents.wordpress.com<br />

Facebook : noitasilagel<br />

Von k - Rédacteur<br />

Membre actif de la secte depuis quelques années, je fais également partie<br />

du conseil d’administration du lobby végane, dont la priorité est de réduire<br />

la population en carençant un maximum de monde tout en aidant à la croissance<br />

de l’industrie des compléments alimentaires. Extrémiste classé S, je<br />

suis actif dans les milieux véganes dans le but de sensibiliser la population à l’horreur des<br />

élevages industriels de carottes et le broyage des melons mâles.<br />

Si tu te retrouves dans ce combat, rejoins-moi :<br />

Youtube : Von K Facebook : VonK.Channel Twitter : @VonKchannel<br />

Hermann - Relecture<br />

34 ans, végétarien depuis 3 ans, végane depuis 1 an et demi. Une prise de<br />

conscience que j’ai eue après le visionnage de la conférence de Gary Yourofsky<br />

(qu’importe ce que les gens pensent en général de lui). Son discours<br />

le plus important de ma vie m’a permis de voir ce que je ne réalisais pas : l’horreur<br />

que vivent les animaux dans nos sociétés. Ma principale occupation ces dernières années<br />

a été le militantisme au travers de photomontages sur mon compte Facebook et aussi<br />

à la participation sur divers évènements véganes pour sensibiliser la population. J’aime<br />

l’échange, qu’il soit verbal ou par écrit.<br />

Facebook : bursa.hermann<br />

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Le Tofu Te Parle - N° 1


Greg - Chargé de communication<br />

Je m’appelle Grégory mais je préfère Greg :-) ! Et je suis le chargé de communication<br />

de ce LTTP :-D ! Je suis actuellement en dernière année d’un<br />

master commerce international et je suis également engagé à 100 % dans la<br />

protection de la planète. Je me bats et je veux me battre à temps plein pour<br />

la cause animale et environnementale. C’est donc tout naturellement que je suis devenu<br />

végane il y a quelques mois. Un regret concernant cette décision ? Ne pas l’avoir fait plus<br />

tôt ! On me définit souvent comme souriant (sourire Hollywood a souvent été mon surnom),<br />

positif (peut-être trop des fois…) et sportif (runner et footballeur).<br />

Vous pourrez vérifier mon engagement sur ma page :<br />

Facebook : GFPAE<br />

Hervé Berbille - Rédacteur<br />

Diplômé ISTAB (Institut des Sciences et Techniques des Aliments de Bordeaux),<br />

carrière dans l’industrie agroalimentaire, directeur recherche &<br />

développement, formation complémentaire en ethnopharmacologie, passionné<br />

du soja et de Philippe Muray, de vin (bio) et de rugby… Spécialiste,<br />

autoproclamé, du soja donc, de nutrition en général…<br />

Aurélia - Rédactrice/Mise en page/Graphisme<br />

28 ans et toutes ses dents. Altermondialiste en quête d’une autre planète.<br />

Militante végane pour la cause animale. Addict aux documentaires Arte.<br />

Ex-marketeuse de produits parfaitement inutiles. J’aspire à vivre le plus respectueusement<br />

des animaux, de la planète et des Hommes, et avance donc<br />

à tâtons sur la voie du minimalisme et du moindre déchet (le zéro déchet est encore loin !).<br />

Blog : la-carotte-masquee.com Twitter: @Madame_Carotte<br />

Facebook: LaCarotteMasquee<br />

Kateya kat - Mise en page/Graphisme<br />

27 ans mais plus pour très longtemps. Pastafariste whovian et bouffeuse de<br />

graines. Des fois je torture des carottes. Par pur sadisme. Et j’adore ça.<br />

Twitter : @KateyaKat<br />

Mais aussi : Jo Jo (Webmaster, graphiste, rédacteur), Isolina Ní Lochlainn (Redactrice),<br />

Zaiel Crff (Rédactrice), Moon LN Dust (Rédactrice), Lymbesque (Rédactrice), Melvin<br />

Faussot (Rédacteur/Traducteur).<br />

Le Tofu Te Parle - N° 1<br />

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