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Utopie pragmatique<br />
ANTONIN LECLERE<br />
© Sylvère Hieule<br />
TÉMOIGNAGE<br />
Antonin Leclere est plasticien et graphiste, habitué à<br />
son atelier et au travail solitaire. À côté de ses projets<br />
artistiques, il est un peu « touche-à-tout » et s’est régulièrement<br />
impliqué dans les projets de Velours. Il a été<br />
télescopé dans l’aventure Quartier Libre sans avoir le<br />
temps de réaliser ce qui l’attendait.<br />
Comment avez-vous été séduit par Quartier<br />
Libre ?<br />
Quartier Libre m’a embarqué le jour où Arnaud a<br />
obtenu les clés. Je ne suis pas sur les réseaux sociaux,<br />
je n’avais entendu parler de rien. J’ai visité les locaux<br />
vides, et j’ai trouvé le projet géant, intéressant et libre.<br />
J’ai vu ça comme une bouffée d’air, des possibilités de<br />
rencontres et de créations nouvelles. J’ai donc entrepris<br />
de déménager mon atelier pour l’occasion.<br />
J’ai troqué ma solitude contre de l’effervescence.<br />
Sur quoi travailliez-vous à l’instant ?<br />
Je faisais le post-traitement des photos du dernier<br />
Sonotium, pour pouvoir les relayer sur le site de<br />
Quartier Libre. Ce site est une super passerelle pour<br />
mon association. Tous les week-ends, le samedi ou le<br />
dimanche, nous organisons un Sonotium, de la diffusion<br />
de musique électro-ambiante, sans déranger les<br />
voisins. C’est un projet parmi d’autres.<br />
L’expérience Quartier Libre vous inspire-t-elle<br />
pour la suite ?<br />
Oui ! Tout ce que j’entreprends ici a une résonnance<br />
pour l’avenir. J’aime faire des choses avec trois fois<br />
rien. Ici, je travaille à rendre les extérieurs sexys,<br />
je fais un peu de régie, je m’occupe du jardin, et je<br />
mets en place un projet d’installation, entre structure<br />
et architecture, dans un petit coin du 1 er étage.<br />
C’est très motivant. Mais vraiment, ce qui me propulse<br />
vers l’avenir, c’est ma rencontre décisive avec Pierre<br />
Harlaut. Son aquaponie conjugué à mon jardin d’intérieur,<br />
c’est vraiment le futur.<br />
AURORE LECROCQ<br />
© Sylvère Hieule<br />
TÉMOIGNAGE<br />
Aurore Lecrocq représente la CCI, plus particulièrement<br />
dans les domaines de la communication et de<br />
l’évènementiel. Elle prône une nouvelle communication,<br />
moins institutionnelle, qui privilégie la relation<br />
cultivée avec les entrepreneurs et les meneurs de<br />
projets.<br />
Comment avez-vous été séduit par Quartier<br />
Libre ?<br />
Le projet Quartier Libre représentait ce que la CCI<br />
recherchait depuis longtemps, pour soutenir activement<br />
les entrepreneurs : un espace de rencontres<br />
improbables, et qui serait en dehors de la zone de<br />
confort habituelle des résidents. Quartier Libre est à<br />
l’image de notre société : multifacette et constamment<br />
innovante. Le marketing de 80s a mis des gens dans<br />
des cases. C’était confortable mais absolument pas<br />
productif. Quartier Libre marque un retour aux fondamentaux,<br />
comme les bistrots parisiens du 19 e siècle,<br />
où les artistes se retrouvaient, jour après jour, pour<br />
cultiver leurs relations.<br />
Sur quoi travailliez-vous à l’instant ?<br />
Nous venons de co-animer un atelier avec le CRESS-<br />
CA, Chambre Régionale de l’Economie Sociale et Solidaire<br />
de Champagne Ardenne. Quartier Libre regorge<br />
de talents et d’initiatives bénévoles, et nous les<br />
guidons pour qu’ils vivent mieux de leurs savoir-faire.<br />
Arnaud Bassery dit que Quartier Libre est une utopie<br />
pragmatique. La CCI représente le coté pragmatique.<br />
L’expérience Quartier Libre vous inspire-t-elle<br />
pour la suite ?<br />
Oui, elle nous donne envie de sortir encore plus.<br />
La CCI a longtemps été dans une logique de guichet.<br />
Le public devait venir à la CCI. Plus que jamais, désormais,<br />
il faut que la CCI entre dans une dynamique hors<br />
des murs, ici et ailleurs. C’est une histoire humaine à<br />
laquelle nous sommes ouverts, même si nous avons<br />
conscience que le processus d’évolution est parfois<br />
long.