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cinéma<br />
film s’écrit et se monte parallèlement. Je fais toutes les étapes en<br />
même temps. Quand ça ne marche pas, je retourne au compositing<br />
pour ajuster des cadrages ou des rythmes d’animation et<br />
quelquefois je retourne à l’animation et en même temps j’écris les<br />
dialogues que j’enregistre avec mon smartphone. »<br />
Décembre 2015, Festival de Bruz (Ille-et-Vilaine), dans le grenier<br />
de ses logeurs, Sébastien enregistre sur son smartphone la<br />
musique de la fin du film à la guitare sèche (voix et instruments<br />
sur plusieurs pistes) d’après des vocalises de Clorinde Baldassari<br />
qui faisait le compositing du film et qui est aussi chanteuse.<br />
Il restera la guitare sèche et le sifflement de Sébastien dans la<br />
chanson finale orchestrée par Olivier Méllano.<br />
C’est aussi à Bruz, que la fin du film sera décidée après un<br />
échange nourri entre Sébastien, Jean-Christophe et la réalisatrice<br />
Chloé Mazlo. La jeune fille sera devenue une femme accomplie<br />
après un parcours en solitaire mais elle retrouvera son<br />
prince, le père de son enfant.<br />
Sourire malicieux, Sébastien pianote sur son ordi pour parler<br />
du casting des voix « C’est assez drôle, tu vas voir ». Il ouvre plusieurs<br />
fichiers, nous écoutons 7 versions, 7 couleurs de voix,<br />
plus jeune, plus mature, plus grave, plus cristalline, plus volontaire.<br />
C’est Anaïs Demoustier qui sera la jeune fille tandis que<br />
Jérémy Elkaïm sera le prince « pour sa voix douce et son côté<br />
prince charmant », ils enregistreront en janvier 2016 et Olivier<br />
Mellano finalisera la musique.<br />
Restera une fin éprouvante pour les finitions du film et une immense<br />
terreur un mois avant la projection à Cannes « J’ai eu des<br />
pensées terribles, je pensais que mon travail n’allait intéresser personne<br />
qu’en fait il n’y avait pas de film, que rien ne tenait debout,<br />
que ce film était trop bizarre pour être projeté ».<br />
Comme dans les contes, le héros a beaucoup navigué, il a appris<br />
de chaque rivage, il a laissé beaucoup de plumes mais, comme<br />
dans la plupart des contes, de plus belles ont repoussé.<br />
OUANIPO : OUvroir d’ANImation Potentiel. A l’instar de<br />
l’OULIPO (Ouvroir de LIttérature Potentiel) qui rassemble<br />
Raymond Queneau ou Georges Pérec, l’OUANIPO propose la<br />
fabrication de films avec des contraintes.<br />
« Et un auteur oulipien, c’est quoi ? C’est « un rat qui construit luimême<br />
le labyrinthe dont il se propose de sortir » (Marcel Bénabou<br />
& Jacques Roubaud).<br />
Cryptokinographie : Animation qui ne prend son sens qu’en<br />
étant en mouvement. En clair, quand ça ne bouge pas on ne<br />
peut pas dire ce que ça représente, quand ça bouge, tout devient<br />
clair (avec une variante qui est que quand ça ne bouge pas ça<br />
représente autre chose que ce que ça doit représenter en mouvement).<br />
www.ouanipo.fr<br />
La jeune fille sans mains : film de Sébastien Laudenbach, sortie<br />
le 14 décembre<br />
La jeune fille sans mains : un beau livre avec le conte revu par<br />
Sébastien Laudenbach et dessins d’après le film. Éditions Shellac,<br />
sortie le 10 décembre.<br />
Pour les plus curieux : La jeune fille, le diable et le moulin, une<br />
pièce de théâtre d’Olivier Py d’après le conte des frères Grimm.<br />
Éditions Actes Sud Papiers.<br />
À guetter : un nouveau film de Sébastien Laudenbach à venir<br />
en février / mars 2017 disponible sur le site de l’Opéra de Paris,<br />
réalisation pour la 3 ème scène.<br />
v i m e o . c o m / s e b a s t i e n l a u d e n b a c h<br />
texte<br />
Jérôme Descamps<br />
Sébastien Laudenbach<br />
Réalisateur de films d'animation, illustrateur<br />
et enseignant à l'ENSAD (École Nationale Supérieure<br />
des Arts Décoratifs) depuis 2001. Auteur<br />
de 8 courts métrages, dont Journal (primé à<br />
Clermont-Ferrand en 1999), Des câlins dans les<br />
cuisines (présélectionné pour les César 2004),<br />
Vasco (Semaine de la Critique – Cannes 2011,<br />
présélectionné pour les César 2012) et Daphné<br />
ou la belle plante (Prix Émile Reynaud 2014).<br />
Son travail a été sélectionné et primé dans de<br />
nombreux festivals internationaux.<br />
En tant que graphiste, il conçoit des affiches<br />
de films (La Fille du 14 juillet) et des génériques,<br />
notamment pour Emmanuel Mouret<br />
(Laissons Lucie Faire, Fais-moi plaisir, Vénus<br />
et Fleur…). Depuis 2014 il collabore avec Luc<br />
Bénazet, poète, sur une collection de films de<br />
poésies (4 opus à ce jour à voir sur vimeo.com/<br />
user26356568).<br />
La jeune fille sans mains est son premier longmétrage,<br />
Prix du Public à Brasilia, Prix du Jury<br />
Jeune à Pau…