W625 Single NEW

Le Point Bar
La
chronique gastronomadomondaine
de Fabrizio Bucella, InterWine & Dine.
100
Wallons et
Flamands
ne boivent pas
les mêmes vins
Les études le montrent: alors que le
Wallon est plutôt rosé et vin de France,
le Flamand est plutôt blanc et vin du
monde. Ce sont des idées générales, des
tendances, mais elles sont assez robustes.
Analyse avec In Vino Veritas, le média
Internet (et ucclois) qui parle de vin!
Gagnez le superbe
Larousse du Vin
2016! Il vous suffit
de filer en page
112 pour y trouver
un Wolvendeal
alléchant...
Quatre vins à déguster
sans problèmes communautaires
Un bordeaux rouge excellent et bio! Domaine Grangeneuve
Sainte-Foy de Bordeaux, 12,20 euros chez Basin-Marot.
Un bordeaux blanc juste magique: château de Rochemorin,
Pessac-Léognan, 20,40 chez Vins et Compagnie.
Un bourgogne blanc magnifique. Domaine Olivier, Santenay
Les Biévaux, 19,25 euros chez Colruyt Grand Vin.
Un champagne de fête: Drappier Carte d’Or, Chemin des
Vignes à Uccle, 25,50 euros.
La dernière étude Business France
(novembre 2015) montre qu’en 20
ans, la consommation annuelle
de vin par habitant est passée en
Belgique de 18 à 25 litres (alors
que celle de la bière a chuté de
121 à 80 litres). Il s’agit d’un des
niveaux les plus élevés pour un
pays non producteur. On évalue la
consommation en vin à peu près
à 20 % des dépenses des ménages
en valeur sur l’ensemble des
boissons consommées à domicile.
Pink au Sud, White au Nord
Sous la direction de Philippe
Stuyck, l’excellent média Internet
In Vino Veritas a passé au crible
l’étude sur la consommation des
Belges. Le vin rouge représente
environ 52 % de la consommation
(45% Flandre et 55% Wallonie-
Bruxelles). Le rosé représente
18% de la consommation
de vin, mais la Wallonie et
Bruxelles consomment près
de 71% des volumes. Le vin
blanc représente 30% de la
consommation. La Flandre (45%
des achats de vin tranquille)
représente 61% des volumes de vin
blanc écoulés.
La France toujours leader
“Sur 10 dernières années, les
importations belges de vin ont
augmenté de 8% en volume et
de 19% en valeur, frôlant de peu
la barre du milliard d’euros de
vins importés en 2014 !”, précise
le spécialiste. La France est en
recul avec des parts de marchés
qui se perdent (- 14) au profit de
l’Espagne (+8 points ; 14% de
PDM), de l’Allemagne (+4 points ;
7% de PDM) et du Chili (+2 points
; 4 % PDM). L’Italie, le Portugal,
l’Australie et l’Afrique du Sud
consolident également leur parts
de marché.
Bordeaux en tête mais ...
Selon les tout derniers chiffres
de l’Organisation internationale
de la vigne et du vin, la France
reste leader, avec près de la
moitié des volumes de vins
tranquilles vendus en 2015
(45,38 % de parts de marché).
La préférence est plus marquée
en Wallonie et à Bruxelles où les
vins français réalisent plus de 67
% des parts de marché en 2015.
“Attention, en 10 ans (2004-
2014), Bordeaux a perdu tant en
volume qu’en valeur”, continue
l’expert. En 2015, cette baisse
se poursuit, mais la Belgique
retrouve sa place de première
destination européenne des vins
de Bordeaux (seulement battue,
au niveau extra-européen, par
la Chine). La Belgique importe
l’équivalent de 28 millions de
bouteilles de bordeaux, du rouge
principalement, mais également
du blanc, avec environ 4 millions
de bouteilles.
Une histoire complexe
L’histoire de la Belgique est
complexe. Après la guerre de
Cent Ans, les Flandres (Pays-
Bas actuels et presque toute
la Belgique actuelle sauf la
principauté de Liège) sont
bourguignonnes. Les Ducs sont
des vassaux des rois de France.
Ces régions seront ensuite
espagnoles, autrichiennes pour
terminer ... hollandaises avant la
révolution de 1830. La principauté
de Liège, quant à elle, reste un
Etat du Saint-Empire romain
germanique jusqu’en 1795.
Sur cette base, on peut se douter
que les villes portuaires du Nord
commerçaient plus facilement
avec les bateaux venant de
Bordeaux. Ceux-ci ravitaillaient
les commerces anglais. C’est
l’Angleterre qui a tenu à flot
l’économie girondine. Depuis le
remariage d’Aliénor d’Aquitaine,
la Gironde (et une bonne part
du Sud-Ouest) était passée de la
couronne de France à la couronne
d’Angleterre. Il n’est cependant
pas possible d’en tirer des
généralités sur la consommation
actuelle, ainsi que le rappellent
Eric Boschman et Nathalie Derny
dans leur ouvrage “Le goût des
Belges”:
“Nous sommes loin aujourd’hui
des clichés qui voudraient le
Wallon fou de bourgogne et le
Flamand fou de bordeaux. Même
mon père, qui n’est pourtant
plus de première jeunesse, n’y
croit plus, c’est dire. Certes, à
une époque, les villes portuaires
proches de la côte buvaient plus
de bordeaux que les autres, mais
juste pour rappel, Gand fut,
pendant un paquet d’années,
capitale des Ducs de Bourgogne.
La Belgique est ainsi faite,
compliquée, incompréhensible,
même pour ses habitants.”
En savoir plus
L’analyse de l’enquête Business
France faite par les équipes In Vino
Veritas: www.invinoveritas.be
Le goût des Belges, Eric Boschman
et Nathalie Derny