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Photos © Mireille Roobaert
Liliane Knopes,
la rigueur ne tue pas la passion
A la dernière Foire du
Livre Belge, un grand
livre attirait tous les
regards. Par son sujet
- le sculpteur Arne
Quinze -, mais d’abord
par sa couverture,
presque vivante:
une sculpture en soi,
étonnante de profondeur
avec ses entrelacs colorés étagés en 3 D
sur plusieurs niveaux au sein d’un bloc de
plastique transparent. Une couvertureœuvre
d’art, conçue comme pour contenir
dans sa rigidité l’explosion des couleurs
et des formes de l’univers d’Arne Quinze
sur près de 360 pages. “Entièrement
produit en Belgique, avec une qualité qui
n’a rien à envier à celle des plus grandes
maisons d’édition de livres d’art”. Liliane
Knopes, la directrice de Prisme Editions
qui a réalisé ce somptueux ouvrage pour
le Bocholtz, la Maison Internationale de
Liège, en est fière à juste titre. Rares sont
les livres qui, juste posés sur une table
d’un blanc immaculé, polarisent autant
l’attention. Une réussite, artistique et
éditoriale. “Arne Quinze, Reclaiming
Cities” a été réalisé à l’occasion de
l’installation par l’artiste, à l’Hôtel de
Bocholtz (XV è - XVIII è siècles liégeois),
d’une œuvre foisonnante de matières, de
formes et de couleurs, intitulée “Natural
Chaos”.
Paradoxalement, le chaos, au naturel
ou pas, c’est l’antithèse absolue du décor
de vie de Liliane Knopes, pas loin de la
Un appartement ucclois d'un modernisme hors
du temps, décor de vie d'une femme qui, elle,
est bien de son temps.
Forêt de Soignes. Surfaces blanches et
lisses des parois et des tables, réchauffées
par le bois blond d’un beau parquet et
les taches de couleur de quelques toiles
modernes, placées au millimètre près là
où elles rythmeront le mieux l’alternance
des masses. Des fleurs aussi, sur la table
basse devant le foyer. Et des photos de
famille, avec de beaux portraits de son
mari disparu, l’architecte Joël Claisse.
Barbe blanche, visage ouvert et souriant,
sympathique.Tout ici, dans ces 200 m 2
d’un modernisme classique intemporel, le
rappelle par le dépouillement des lignes.
Typique de son approche, les murs sont
dépourvus de plinthes qui abîmeraient
leur pureté, des voiles sur rails dissimulent
les casiers de rangement, cloisons et
claustras translucides compartimentent
l’intérieur sans l’étouffer.
En réaménageant l’appartement conçu
en 1969 par les architectes Blondel -
Courtois - Wynen - Filippone (AUA), Joël
Claisse l’a fait mieux respirer.
Liliane Knopes semble y vivre comme
dans une mise en pages élégante, aérée.
Impeccable. Le soleil qui entre à flots par
les baies ouvertes sur la cime des arbres
ne fait pas danser le moindre grain de
poussière dans ses rayons. Les seuls
rayons qui osent déroger à l’ordonnance
At home