Filet-O-Fish

C’est une enquête de référence qu’EE a menée autour du secteur de la pêche. Nos journalistes ont profité d’une phase de repos commerciale décidée par le ministère de tutelle de l’époque (nous sommes en 2001), pour analyser les multiples maux d’un secteur clef de l’économie. Nos trouvailles en la matière furent consternantes. Monopole exercé par une poignée de barons, hémorragie de capitaux, mafia en roue libre, conditions de travail des petits marins en dégradation permanente…la manne halieutique est dévorée par son lot de prédateurs sans scrupules. Nous pousserons la minutie jusqu’à publier en exclusivité, le nom des principaux détenteurs de licence d’exploitation de pêche hauturière, récompensé par le Pouvoir pour « bons et loyaux services» rendus à la nation. Cette liste a fait couler beaucoup d’encre et a, en outre, alimenté le débat public autour de cette pathologie qui grève la libre concurrence : la rente. Quelques semaines après la sortie du numéro, le domicile de notre directeur de publication sera victime d’un braquage sans vol de biens. Un message envoyé sans doute par les barons, gênés par l’article, afin d’intimider les lanceurs d’alerte que nous sommes. Tel est le prix à payer pour dire la vérité. Toute la vérité.

C’est une enquête de référence qu’EE a menée autour du secteur de la pêche. Nos journalistes ont profité d’une phase de repos commerciale décidée par le ministère de tutelle de l’époque (nous sommes en 2001), pour analyser les multiples maux d’un secteur clef de l’économie. Nos trouvailles en la matière furent consternantes. Monopole exercé par une poignée de barons, hémorragie de capitaux, mafia en roue libre, conditions de travail des petits marins en dégradation permanente…la manne halieutique est dévorée par son lot de prédateurs sans scrupules. Nous pousserons la minutie jusqu’à publier en exclusivité, le nom des principaux détenteurs de licence d’exploitation de pêche hauturière, récompensé par le Pouvoir pour « bons et loyaux services» rendus à la nation. Cette liste a fait couler beaucoup d’encre et a, en outre, alimenté le débat public autour de cette pathologie qui grève la libre concurrence : la rente. Quelques semaines après la sortie du numéro, le domicile de notre directeur de publication sera victime d’un braquage sans vol de biens. Un message envoyé sans doute par les barons, gênés par l’article, afin d’intimider les lanceurs d’alerte que nous sommes. Tel est le prix à payer pour dire la vérité. Toute la vérité.