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Valais, le magazine - Novembre 2015

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VALAISAN<br />

fait que Markus Neff soit présent en<br />

permanence est quelque chose d’unique.<br />

Car même si l’établissement reste fermé<br />

quelques semaines après la saison touristique,<br />

ce n’est pas pour autant que <strong>le</strong><br />

chef s’évade vers quelque pays lointain.<br />

La plupart du temps, il va rendre visite à<br />

sa famil<strong>le</strong> à Bludenz, en Autriche. Maintenant,<br />

il profite de ses «vacances» pour<br />

transformer certaines de ses 13 chambres.<br />

«Même pour <strong>le</strong>s artisans, c’est un long<br />

trajet. Et c’est cher.» Alors là aussi, il met<br />

la main à la pâte. Les matériaux sont déjà<br />

entreposés devant la maison à colombages<br />

brun-blanc. Alors que d’autres<br />

grands chefs sortent <strong>le</strong>ur sac de golf, de<br />

sport ou <strong>le</strong>ur weekender pour <strong>le</strong>urs vacances,<br />

Markus Neff préfère de loin<br />

prendre sa scie et son fi<strong>le</strong>t de pêche et<br />

se rendre au Bärenfal<strong>le</strong>. Un sentier forestier<br />

mène à ce havre de paix déjà recouvert<br />

de neige dès octobre. Les aiguil<strong>le</strong>s<br />

de mélèze couvrent <strong>le</strong> manteau blanc<br />

d’une couche d’or, on se croirait dans une<br />

forêt enchantée. La maison en pain<br />

d’épice au bout du chemin semb<strong>le</strong> el<strong>le</strong><br />

aussi sortir tout droit d’un livre de contes<br />

de fées. Markus Neff y retrouve Günther<br />

Schaden, son ami de longue date. Ce dernier<br />

l’accueil<strong>le</strong> avec une bouteil<strong>le</strong> de Petite<br />

Arvine, chambrée à bonne température.<br />

Avant toute chose, on boit un verre<br />

de blanc. Tradition valaisanne oblige. Puis<br />

<strong>le</strong>s hommes s’assoient confortab<strong>le</strong>ment<br />

sur un banc en bois. Mais bientôt Markus<br />

Neff ressent de nouveau l’envie de bouger.<br />

Il va chercher sa besace, en sort un<br />

morceau de fromage de montagne et du<br />

pain aux graines maison tel qu’on n’en<br />

trouve qu’au F<strong>le</strong>tschhorn. Paro<strong>le</strong> d’honneur!<br />

On attrape ensuite une truite et,<br />

après l’avoir tuée et préparée selon <strong>le</strong>s<br />

règ<strong>le</strong>s de l’art, on la cuit au feu de bois.<br />

La préparation sert en même temps de<br />

cours de cuisine pour <strong>le</strong> petit-fils de Günther,<br />

Anatol, qui lui aussi passe aujourd’hui<br />

la journée au Bärenfal<strong>le</strong>. «On<br />

fait cuire la truite dans du vin blanc. El<strong>le</strong><br />

aimait bien nager quand el<strong>le</strong> était vivante.<br />

Alors, retire <strong>le</strong> pouce du goulot,<br />

nous sommes ici en <strong>Valais</strong>», nous recommande<br />

<strong>le</strong> chef d’un sourire. Dix minutes<br />

plus tard, <strong>le</strong> festin est terminé. Pour qu’il<br />

y ait suffisamment de bois prêt pour la<br />

prochaine grillade, <strong>le</strong>s deux amis scient<br />

une grosse branche. «A bientôt», dit Günther<br />

en donnant une tape à son ami sur<br />

l’épau<strong>le</strong>. Sa mine en dit long: il aimerait<br />

que Markus passe plus souvent <strong>le</strong> voir.<br />

Au Spielboden, son deuxième restaurant<br />

perché en haut des pistes de ski, Markus<br />

Neff cou<strong>le</strong> parfois de douces heures.<br />

«Pour moi, <strong>le</strong> trajet en télécabine offre à<br />

chaque fois quelque chose de nouveau<br />

à voir. Je suis simp<strong>le</strong>ment assis et j’apprécie<br />

la vue. Magnifique!» Arrivé tout en<br />

haut, au bout de vingt minutes, fini de rêvasser.<br />

Markus Neff saute sur sa pel<strong>le</strong> et<br />

déblaie <strong>le</strong> terrain. Là-haut, à 2500 m,<br />

dans son refuge alpin ultrachic, il ne se<br />

mê<strong>le</strong> pas du travail de l’équipe. Quand il<br />

lui arrive parfois de faire une apparition<br />

en cuisine, «c’est pour faire la plonge»<br />

nous dit-il. Un chef noté 18 points qui fait<br />

la vaissel<strong>le</strong>? «C’est pour moi une détente<br />

tota<strong>le</strong>. Regardez la vue qu’on a d’ici!»<br />

C’est vrai que de la fenêtre au-dessus de<br />

l’évier, on a une vue grandiose sur <strong>le</strong>s<br />

montagnes. Et <strong>le</strong> fait qu’on ne voit pas<br />

d’ici <strong>le</strong> F<strong>le</strong>tschhorn fait sûrement du bien<br />

à Markus Neff…<br />

La bonne nouvel<strong>le</strong> pour finir: à partir du<br />

12 décembre, <strong>le</strong> F<strong>le</strong>tschhorn rouvrira de<br />

nouveau ses portes, et <strong>le</strong> chef sera alors<br />

– comme toujours – derrière ses fourneaux<br />

pour la saison d’hiver.<br />

Plus d’infos sur: www.f<strong>le</strong>tschhorn.ch<br />

Cet épais recueil de photographies est sans<br />

doute <strong>le</strong> plus court chemin pour arriver<br />

jusqu’au F<strong>le</strong>tschhorn: «Markus Neff. Küche<br />

zwischen Berg und Tal», Paul Imhof (texte),<br />

Andri Pol (photos), AT-Verlag.<br />

«Je suis simp<strong>le</strong>ment<br />

assis et<br />

j’apprécie la<br />

vue.<br />

Magnifique!<br />

Je ne m’en<br />

lasse jamais!»<br />

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