One Voice - Réponse Yannick Jadot
You also want an ePaper? Increase the reach of your titles
YUMPU automatically turns print PDFs into web optimized ePapers that Google loves.
La France vive<br />
Questionnaire <strong>One</strong> <strong>Voice</strong> – <strong>Réponse</strong>s de <strong>Yannick</strong> <strong>Jadot</strong><br />
Interdiction des animaux sauvages dans les cirques<br />
Ma position sur la question est très claire, pour les raisons que vous énoncez, il n'est pas<br />
acceptable de contraindre des animaux sauvages à vivre dans des conditions qui<br />
contreviennent à leur besoin naturels, en terme d'espace, de vie sociale et de rythme de vie.<br />
Mais pire encore il est intolérable de les soumettre par la violence afin de les forcer à<br />
accomplir des numéros, parfois physiquement douloureux, pour notre divertissement. De<br />
trop nombreuses images nous montrent la détresse de ces animaux.<br />
De plus ces spectacles d’animaux asservis et contraints ont une valeur pédagogique<br />
négative, enseignant aux enfants que la force et la violence sont des méthodes légitimes<br />
pour obliger un être sensible à effectuer des taches contraires à sa nature.<br />
Cela pose, aussi, le problème moral de la privation de liberté. Je ne pense pas que l’on puisse<br />
ériger le respect de la liberté en valeur cardinale de notre société en présentant comme<br />
divertissement « familial » le spectacle d’êtres privés de liberté de manière arbitraire, pour<br />
la seule distraction des plus forts.<br />
Interdiction des delphinariums<br />
En toute logique, si l’on est positionné contre la détention et l’exploitation d’animaux<br />
sauvages dans les cirques, on ne peut accepter l’existence des delphinarium.<br />
Si pour la faune terrestre, il est envisageable que des zoos puissent techniquement proposer<br />
des conditions de vie correcte à des animaux sauvages, bien que ce ne soit souvent pas le<br />
cas, pour les cétacés, il en va autrement.<br />
Nous ne sommes pas en capacité d’offrir des environnements aquatiques clos capables de<br />
satisfaire les besoins d’êtres marins qui vivent en communauté et ont besoin de circuler dans<br />
des espaces très vastes, dans les 3 dimensions.<br />
Les cétacés sont donc soumis à des conditions de détentions semblables à celles des<br />
animaux sauvages de cirques, d’une extrême exiguïté leur interdisant tout exercice, en<br />
dehors des spectacles. C’est une vie en cachot. Ces conditions ne peuvent que générer mal<br />
être, souffrance, maladie, dépression.<br />
Les recherches nous ont montré à quels points les cétacés sont des êtres socialement<br />
complexes avec d’importants besoins relationnels, un sens de la famille très développé, une<br />
conscience de soi, des langages sophistiqués. Les arracher à leur vie naturelle est<br />
inacceptable non seulement sur un plan biologique, mais aussi un plan éthique.<br />
Les élevages de visons<br />
D’un point de vue écologique, l’élevage de vison est une aberration. Pour des raisons<br />
climatiques nous devons nous engager dans une réduction de l’élevage qui est une source de<br />
gaz à effet de serre aussi importante que les transports et le premier responsable de la<br />
déforestation au niveau mondial.
L’élevage de vison est, par principe, infiniment plus polluant que les élevages d’herbivores<br />
puisqu’il s’agit de carnivores.<br />
Par ailleurs, de trop nombreuses images nous parviennent de ces élevages où les animaux<br />
sont confinés dans des cages minuscules qui ne répondent pas à leur besoin. Ils sont<br />
conduits à des comportements stéréotypés, d’agressivité, d’automutilation dénotant leur<br />
souffrance.<br />
Mais le pire est que ces animaux ne sont pas élevés pour satisfaire des besoins essentiels<br />
comme se nourrir mais pour par simple souci esthétique.<br />
Je mettrais donc fin à ce type d’élevage sur le territoire. Bien entendu cela nécessitera un<br />
accompagnement des éleveurs dans leur reconversion.<br />
Les loups<br />
Les éthologues et l’expérience montrent que les tirs de prélèvements sont inefficaces, parce<br />
qu’ils frappent à l’aveugle, déstructurent les meutes, conduisent les loups survivants à se<br />
rabattre sur les ovins qui leur paraissent être les proies les plus faciles. Ils sont contre<br />
productifs et court termistes. Néanmoins il faut travailler tous ensemble afin de mettre en<br />
place une cohabitation acceptable pour tous. Cela veut dire un accompagnement des<br />
éleveurs et bergers pour développer les stratégies de protection, une réelle anticipation des<br />
déplacements des loups afin que des individus ne pénètrent pas sur un territoire où les<br />
troupeaux ne sont pas, au préalable, protégés, une politique volontariste pour limiter les<br />
chiens errants dont la responsabilité incombe aux hommes, un conditionnement des aides à<br />
la preuve de la mise en place de moyen de protection des troupeaux. Cela peut aussi vouloir<br />
dire des tirs d’effarouchement, éventuellement des tirs de légitime défense mais<br />
uniquement dans le cas où les troupeaux sont réellement protégés. Car comme chez les<br />
humains, il y a des loups voyous, il ne faut pas le méconnaitre.<br />
Mais tout l’effort doit porter sur la protection des troupeaux, la formation et l’implication de<br />
ceux qui travaillent avec ce voisin difficile.<br />
Expérimentation<br />
Le développement des méthodes substitutives à l’expérimentation animale est une voie<br />
d’avenir pour la recherche en particulier sur toutes les questions de toxicologie et écotoxicologie.<br />
Les recherches dans ce domaine sont prometteuses en termes d’innovation et je ferai en<br />
sorte que la France rattrape son retard dans ce domaine par rapport à d’autres pays<br />
européens (Allemagne, Grande-Bretagne, Pays-Bas…) notamment par une répartition<br />
équitable des budgets de recherche, par des appels et soutiens aux projets novateurs, par la<br />
mise en place de programmes de formation appropriés tant à destination des étudiants des<br />
filières scientifiques qu’à destination des chercheurs, par l’obligation de l’utilisation de ces<br />
méthodes dans les filières concernées de l’enseignement universitaire…<br />
Les méthodes alternatives à l’expérimentation animale permettent d’allier à une plus<br />
grande validité scientifique (choix du modèle humain pour améliorer et préserver la santé<br />
humaine) une éthique respectant la vie animale.
Cette orientation est par ailleurs celle qui est clairement fixée par la Directive européenne<br />
de 2010 relative à l’utilisation des animaux à des fins scientifiques.<br />
L’errance féline<br />
L’article L211-27 du Code rural stipule « Le maire peut, par arrêté, à son initiative ou à la<br />
demande d’une association de protection des animaux, faire procéder à la capture de chats<br />
non identifiés, sans propriétaire ou sans gardien, vivant en groupe dans des lieux publics de<br />
la commune afin de faire procéder à leur stérilisation et à leur identification conformément<br />
à l’article L212-10, préalablement à leur remise en liberté dans ces mêmes lieux ». Par<br />
ailleurs, l’arrêté du ministère de l’intérieur du 3 avril 2014, fixant les règles sanitaires de<br />
protection animale auxquelles doivent satisfaire les activités liées aux animaux de<br />
compagnie d’espèces domestique et entré en vigueur le 1 er janvier 2015, contribue à une<br />
meilleure protection des chats errants.<br />
En effet, ces animaux s’ils sont capturés à la demande du maire de la commune ne pourront<br />
être conduits en fourrière que dans la mesure où le programme d’identification et de<br />
stérilisation prévu à l’article L211-27 du Code rural ne peut être mise en œuvre.<br />
Je soutiens cette approche, les campagnes de stérilisation et d’identification des chats<br />
errants étant le seul moyen d’éviter la misère de ces animaux et de limiter les nuisances que<br />
peuvent occasionner une surpopulation féline dans certaines zones urbaines ou rurales, et<br />
les coûts induits pour la collectivité.<br />
Il est indispensable que la loi obligeant les propriétaires à faire identifier leur animal de<br />
compagnie soit respectée. Cela nécessite un engagement actif et volontariste des acteurs<br />
principaux que sont les éleveurs, les revendeurs et les vétérinaires. Si pour les chiens, les<br />
résultats actuels indiquent que nous sommes en bonne voie, un effort important reste à<br />
effectuer concernant les chats.<br />
Et je proposerai d’aller plus loin. La stérilisation des animaux de compagnie doit devenir le<br />
principe. Les propriétaires auront le choix et ceux qui souhaitent que leur animal ne soit pas<br />
stérilisé devront participer au financement du traitement de l’errance animale, en<br />
s'acquittant d'une taxe annuelle qui servira à financer les refuges, les associations de<br />
protection animale, la stérilisation des animaux de compagnie des personnes à faibles<br />
ressources. Pour cela, il faudra que la possession d'animaux de compagnie - y compris celle<br />
des NAC - et leur état en terme de stérilisation apparaissent sur la feuille d'impôts. Cela<br />
permettra d’avoir une bonne connaissance des populations d’animaux de compagnie et de<br />
leur devenir. L'état en terme de stérilisation sera certifié par un référent, soit vétérinaire,<br />
soit de la protection animale, qui attestera que l'animal est bien identifié et stérilisé lors de<br />
chaque transaction.<br />
Je serai également favorable à ce que soient organisées annuellement de grandes<br />
campagnes nationales afin de responsabiliser les propriétaires d’animaux familiers sur les<br />
questions de la reproduction, de l’abandon, de l’errance des animaux et ses conséquences.