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TPE<br />

I – La bioluminescence<br />

A) Le phénomène de bioluminescence<br />

La luminescence est l'émission d'un photon lumineux lors de la désactivation d'une<br />

molécule excitée vers un état énergétique moins élevé. Selon le mode d'excitation de la<br />

molécule, on distingue plusieurs types de luminescence. La bioluminescence est la<br />

production et l'émission de lumière par un organisme vivant résultant d'une réaction<br />

chimique au cours de laquelle l'énergie chimique est convertie en énergie lumineuse. On<br />

appelle ainsi, bioluminescence le phénomène selon lequel certains êtres vivants sont<br />

capables de produire de la lumière.<br />

La base de la bioluminescence est une réaction enzymatique. Lorsqu'un être vivant veut<br />

créer sa propre bioluminescence, cette lumière est produite par une réaction chimique dans<br />

l'organisme. Le mécanisme de ce phénomène a été mis en évidence par Raphaël Dubois lors<br />

d'une expérience qu'il a effectué sur des Lucioles en 1887.<br />

La réaction en question est l'oxydation d'une molécule appelée luciférine en présence d'une<br />

enzyme biocatalyzeur, la luciférase, tenant le rôle de modifier la cinétique chimique en<br />

abaissant la barrière énergétique à franchir. Luciférine et luciférase sont différents selon les<br />

espèces, tout comme la couleur émise, qui va du bleu au rouge selon les animaux. Les<br />

substances chimiques sont mélangées dans des organes lumineux spécifiques et réagissent<br />

ensemble en produisant de la lumière. Le même principe est à l’œuvre dans un bâton<br />

lumineux. En pliant le bâton, la paroi fine séparant les substances chimiques se casse, les<br />

substances se mélangent et le bâton commence à briller.<br />

Dans le cas général, lorsque ces deux protéines se rencontrent, elles s’associent en un<br />

complexe qui catalyse la réaction d’oxydation (perte d'un ou plusieurs électrons par une<br />

molécule) de la luciférine par le dioxygène. Cette oxydation fait passer la luciférine d’un état<br />

stable à un état électroniquement excité et instable.<br />

C'est en retournant à son état stable que la luciférine va émettre un photon qui produit une


lumière dans les spectres du bleu et du vert généralement. Le complexe luciférine–<br />

luciférase se désassemble en émettant en plus une molécule de CO2. Les deux protéines<br />

sont alors disponibles pour un nouveau cycle de réaction.<br />

La lumière produite peut ensuite être réfléchie ou amplifiée par d’autres structures<br />

organiques.<br />

Dans le cas de la bioluminescence chez le ver luisant ou le corail Renilla on observe la<br />

réaction suivante:<br />

Luciférase<br />

Luciférine + O2 → Oxyluciférine + Lumière<br />

Or, le biochimiste américain W.D. McElroy démontra que dans le cas de certaines espèces<br />

comme les lucioles, cette réaction de bioluminescence nécessitait aussi de l'oxygène et de<br />

l'ATP (Adénosine Triphosphate) en présence de l'ion divalent magnésium (Mg2+). La luciférine<br />

est un composé carbone et possède une fonction acide carboxylique qui va être mis en jeu<br />

durant la réaction.<br />

Dans un premier temps, le magnésium va permettre d'activer l'ATP, qui va à son tour activer<br />

la luciférine catalysée par la luciférase. L'ATP ne sert pas de molécule énergétique mais en<br />

réalité le complexe MgATP sert de support pour la luciférase. Cela va alors donner lieu à la<br />

formation de luciférine adénylate liée à l'enzyme. L'AMP (Adénine mono phosphate) formée<br />

par l'ATP et la luciférase, se fixe sur la luciférine. Ainsi, la réaction libère le pyrophosphate<br />

inorganique.<br />

luciférase<br />

Luciférine + ATP → Luciférine-adénylate-enzyme + Pyro phosphate<br />

Mg2+<br />

Ensuite, le complexe s'oxyde grâce au dioxygène. On obtient alors des ions peroxyluciférineadénylate-enzyme.<br />

Le complexe devient instable et s'excite.<br />

Luciférine-adénylate-enzyme + O2 → peroxyluciférine-adénylate-enzyme<br />

En dernier, par décarboxylation, réaction au cours de laquelle une molécule de gaz<br />

carbonique (CO2) est éliminée d'une molécule organique, la luciférase quitte le complexe et<br />

on obtient de l'oxyluciférine. Cette molécule revient alors à son état stable en émettant un<br />

photon et avec la formation de CO2.<br />

décarboxylation<br />

peroxyluciférine-adénylate-enzyme → oxyluciférine + CO2 + photon


Réaction chimique de la bioluminescence:<br />

Luciférase<br />

Luciférine + ATP + O2 + Mg2+ → Oxyluciférine + AMP + PPi + CO2 + Photons<br />

Le signal lumineux est décroissant à cause de la consommation progressive de la luciférine<br />

et de l'accumulation correspondante du produit qui est l'oxyluciférine. La réaction de<br />

bioluminescence présente un temps de latence de 25 ms puis cette réaction augmente<br />

rapidement jusqu'à son maximum au bout de 300 ms. Le pic maximum de la luminescence<br />

est suivi d'une dégradation due à l'oxyluciférine.<br />

Or, la réaction se passe un peu différemment chez la méduse Aequorea victoria. Alors que la<br />

luciférine est «épuisée» après la réaction, la méduse possède une protéine qui peut être<br />

recyclée. Cette protéine spéciale nommée aequorine peut être déchargée et chargée avec<br />

des ions de calcium.<br />

Ou bien elle peut être produite a partir des bactéries. Ce phénomène est uniquement connu<br />

chez les animaux marins comme les cténophores, les cnidaires, les vers, les mollusques, les<br />

échinodermes et les poissons. Il semble que ce soit le type de bioluminescence le plus<br />

répandu du règne animal. Certaines espèces produisent de la lumière continue dont<br />

l'intensité peut être neutralisée ou modulée au moyen de diverses structures spécialisées.<br />

Les organes lumineux sont généralement reliés au système nerveux ce qui permet à l'animal<br />

de contrôler l'émission lumineuse. Chez les bactéries, l'expression des gènes liés à la<br />

bioluminescence est contrôlée par un opéron appelé lux operon.


Les différents types de bioluminescence présents dans la nature indiquent que le<br />

phénomène est apparu plusieurs fois de manière indépendante au cours de l’évolution.<br />

En effet, la réaction chimique lors de la bioluminescence peut avoir lieu à l'intérieur de la<br />

cellule (intracellulaire) ou à l'extérieur (extracellulaire). Mais la bioluminescence peut être<br />

également générée par des bactéries symbiotiques hébergés au sein d'un organisme.<br />

B) Les types de bioluminescence<br />

Il existe différents types de bioluminescence. En effet, on distingue deux différentes sortes<br />

d'organes bioluminescents.<br />

Les premiers sont des organes fait de glandes qui sont spécialisées dans la production et le<br />

stockage des substances bioluminescentes. Nous pourrons parler de deux phénomènes, la<br />

bioluminescence intra-glandulaire et la bioluminescence extra-glandulaire. Enfin, il existe<br />

des organes habités par d'importantes populations de bactéries qui sont elle-même<br />

responsables de la bioluminescence.<br />

En étudiant de nombreux spécimens d'animaux bioluminescents, les scientifiques ont<br />

découvert une extraordinaire variété d'organes lumineux. De ces organes, les scientifiques<br />

ont facilement montré que certains avait un rapport direct avec la création de<br />

bioluminescence alors que d'autres pas, puisqu'ils intervenaient une fois la lumière<br />

produite.<br />

• Intracellulaire<br />

La bioluminescence intracellulaire est générée par des cellules spécialisées du corps (les<br />

photocytes) de certaines espèces pluricellulaires dont la lumière est émise vers l'extérieur à<br />

travers la peau ou intensifiée par des lentilles et des matériaux réfléchissants (comme les<br />

cristaux d'urate des lucioles ou les plaques de guanine de certains poissons).<br />

Les organes responsables d'émissions lumineuses sont les photophores. Ces cellules sont


composées d'un réflecteur, de cellules très élaborées formant des couches pigmentaires, de<br />

cellules glandulaires et des bâtonnets qui orientent la lumière vers une grosse cellule unique<br />

qui joue le rôle de cristallin. La réaction enzymatique qui libère les photons se produit à partir<br />

des cellules glandulaires.<br />

Ce type de bioluminescence est celle de nombreuses espèces de calamars ou bien les<br />

Euphausiacés (krill), divers Protozoaires et certaines Méduses (Aequora) qui possèdent des<br />

photophores. C'est aussi le cas de diverses espèces d'insectes dont le ver luisant ou lampyre<br />

et la luciole.<br />

Seuls les photophores sont lumineux<br />

• Extracellulaire<br />

Les émissions lumineuses peuvent être produites hors d'une cellule. La bioluminescence<br />

extracellulaire est réalisée à partir de la réaction entre la luciférine et la luciférase. Une fois<br />

synthétisé, les substances responsables de la production de lumière sont stockées dans des<br />

glandes de la peau ou sous celle-ci. L'expulsion et le mélange de chaque réactif à l'extérieur<br />

produit des nuages lumineux. Les substances responsables de la production de lumière sont<br />

émises dans l'eau de mer. Leur mélange provoque un nuage lumineux.<br />

Ce type de bioluminescence est commun à quelques espèces de crustacés, aux céphalopodes<br />

abyssaux ainsi qu'aux lucioles.<br />

Divers Ostracodes (Cyprinida), des Copépodes (Metridia lucens) produisent de tels types de<br />

phénomènes de luminescence. Chez des protozoaires comme les noctiluques, la<br />

bioluminescence est produite au moment où l'organisme se trouve au contact de l'oxygène<br />

de l'air. C'est la raison qui fait que cette bioluminescence s'observe à la côte, pendant la nuit,<br />

au niveau des déferlantes des vagues ou bien dans le sillage de l'hélice du bateau quand on<br />

navigue au large.


La bioluminescence des noctiluques observée dans une côte à Hong Kong<br />

• Symbiose avec des bactéries<br />

C'est le type de bioluminescence le plus répandu du règne animal. La symbiose est une<br />

association à bénéfice mutuel, intime et durable entre deux organismes hétérospécifiques<br />

(espèces différentes), parfois plusieurs. Les organismes sont qualifiés de symbiotes et ne<br />

peuvent survivre séparément. Le plus gros organisme peut être nommé hôte.<br />

À différents endroits du corps, les animaux disposent de petites vésicules, communément<br />

appelées photophores qui renferment des bactéries luminescentes. Elles sont généralement<br />

situées le long de la ligne médiane de la paroi abdominale. Ces espèces cohabitent donc avec<br />

des bactéries luminescentes, et produisent de la lumière que lorsque que la densité des<br />

bactéries est élevée.<br />

Ces dernières sont présentes chez les plantes et les animaux, par exemple au sein du système<br />

digestif où elles aident à la digestion des aliments. Les bactéries symbiotiques peuvent<br />

également être associées avec d'autres bactéries notamment au niveau des cheminées<br />

hydrothermales. Elles sont présentes dans tout le règne animal et affectent soit la nutrition,<br />

le développement, la reproduction ou bien l'immunité de l'organisme hôte.<br />

La symbiose peut être de deux types :<br />

- L'ectosymbiose: Le symbiote vit à la surface de l'hôte (ce qui inclut la paroi intestinale et les<br />

conduits des glandes exocrines)<br />

- L'endosymbiose: Le symbiote est situé dans l'espace intercellulaire, intracellulaire<br />

(intravacuolaire ou libre dans le cytoplasme).<br />

Ce phénomène est uniquement connu chez les animaux marins comme les cténophores, les<br />

vers, les mollusques, les échinodermes, les poissons.<br />

Exemple de bactérie marine Vibrio fischeri: Cette bactérie peut se retrouver libre mais<br />

également en symbiose dans des organes particuliers de certains poissons (calmars,<br />

céphalopodes). C'est dans cette situation qu'elle est bioluminescente car en forte densité (de


l'ordre de 10^10 cellules/mL).<br />

Cette symbiose fournit un environnement riche en nutriments pour les bactéries et permet<br />

aux "hôtes" d'échapper à leur prédateurs; repérés habituellement à cause de leur ombre, les<br />

calmars peuvent désormais leur échapper, devenant lumineux grâce aux bactéries.<br />

L'association est donc à bénéfice mutuel pour les deux espèces et ainsi, la bioluminescence a<br />

de divers fonctions.<br />

Des colonies de bactérie marine Vibrio fischeri à la lumière du jour (à gauche) et à l'obscurité (à<br />

droite).<br />

C) Les fonctions de la bioluminescence<br />

Peu d'espèces animales utilisent la bioluminescence (1% des êtres vivants) car elle demande<br />

énormément d'énergie. Elle est essentiellement utilisée dans des milieux extrêmes qui la<br />

rendent indispensable (90% des organismes des mers profondes). La plupart des espèces<br />

abyssales sont luminescentes. Bien qu'observée dès l'Antiquité, la bioluminescence ne fait<br />

l'objet de recherches scientifiques sérieuses que depuis une centaine d'années seulement.<br />

De nombreux détails restent encore à clarifier, mais les mécanismes cellulaires et<br />

moléculaires qui contrôlent cette émission de lumière ainsi que ses multiples fonctions sont<br />

aujourd'hui assez bien connus chez certains animaux. La bioluminescence peut être<br />

discontinue et contrôlée par le système nerveux comme chez la luciole, ou continue comme<br />

chez certains poissons. Certains organismes ne sont pas capables de produire leur propre<br />

lumière. Ils vivent en symbiose avec des bactéries bioluminescentes, qui produisent de la<br />

lumière continue.<br />

Des insectes comme le lampyre (vert luisant), des mollusques comme la pholade, certains<br />

céphalopodes comme le calmar et des poissons comme le poisson pêcheur produisent de la<br />

lumière. Mais les espèces bioluminescentes appartiennent, pour la plupart, au monde des<br />

bactéries. Cependant la luminescence est majoritairement représentée en milieu marin où,<br />

en profondeur, elle devient commune puisque 95% des individus récoltés à -4.000 m sont<br />

lumineux.<br />

Dans les abysses, là où la lumière du soleil ne parvient pas, au moins 80 % des espèces sont<br />

bioluminescentes. La bioluminescence joue divers rôles : communiquer avec les congénères,<br />

tromper ou effrayer les prédateurs, se camoufler, etc.


Les fonctions de la bioluminescence:<br />

Les scientifiques estiment que la bioluminescence peut avoir six fonctions pour les<br />

organismes :<br />

• Le camouflage: les poissons et autres animaux marins utilisent leur bioluminescence<br />

pour être moins visibles des prédateurs situés en dessous d’eux : lumineux, ils se<br />

détachent moins de la surface claire au-dessus d'eux. Par exemple, L'Argyropelecus<br />

utilise la bioluminescence à ce fin. On observe d'ailleurs l'émission de lumière bleue<br />

le long de face ventrale.<br />

Sur cette image on peut voir a droite un poisson non bioluminescent qui est donc vulnérable<br />

au prédateur car très visible par rapport à la surface de l'eau, à droite un poisson<br />

bioluminescent qui est donc camouflé car il a une couleur très proche a celle de l'eau.<br />

• L’attraction de partenaires sexuels ou de proies: De nombreux animaux emploient<br />

la bioluminescence pour attirer vers eux des congénères pour l'accouplement, des<br />

proies, ou bien les deux.<br />

Chez divers organismes marins, la bioluminescence est un signal qui permet aux<br />

partenaires sexuels de se retrouver grâce à un flash périodique au niveau de leur abdomen<br />

et soit de copuler, pour les insectes, soit, chez les poissons, les vers, les cœlentérés, etc.<br />

d'émettre, à peu près au même endroit, les œufs et la semence qui les fécondera.<br />

Autre exemple avec la pieuvre Japetella, les femelles portent des photophores qui ne se<br />

développent qu'à la maturité sexuelle, et disparaissent lorsqu'elles cessent d'être<br />

reproductrice.<br />

Un appendice lumineux ballant et s'étendant au-dessus de la tête du poisson comme les<br />

baudroies permet ainsi d'attirer les petits animaux à une distance autorisant l'attaque.<br />

Chez le lampyre d'Europe, la femelle est dépourvue d'ailes: il s'agit de ce que l'on appelle<br />

communément le « ver luisant ». Tout en luisant sur un arbre, elle attend qu'un mâle la repère<br />

et vole jusqu'à elle.


Une lampyre lumineuse La pieuvre Japetella Le poisson lanterne<br />

Les parades les plus spectaculaires sont certainement celles des lucioles et des lampyres,<br />

tous deux des coléoptères. Selon les espèces, un seul sexe ou les deux peuvent émettre de la<br />

lumière. D'étonnantes méthodes d'émission de signaux lumineux ont été mises au point afin<br />

d'éviter la confusion lorsque plusieurs espèces communiquent simultanément.<br />

De manière générale, les lucioles adultes se nourrissent peu, mais les femelles Photuris, plutôt<br />

grandes, font exception. Ce qui est particulièrement remarquable chez l’espèce Photuris est<br />

la manière dont la femelle convertit ses signaux pour attirer un congénère mâle ou une proie.<br />

Avant l'accouplement, les femelles répondent normalement aux messages des mâles de leur<br />

propre espèce. Après l'accouplement, elles répondent avec le code approprié aux appels des<br />

mâles d'autres espèces. Lorsque ces mâles s'approchent d'elles, les femelles Photuris les<br />

dévorent.<br />

De plus, certaines parades lumineuses sont particulièrement spectaculaires dans la mesure<br />

où d'énormes populations de mâles émettent leurs flashs de manière synchrone. Bien que<br />

moins connue, ce genre de parade existe également chez certains organismes marins,<br />

notamment les petits crustacés Vargula.<br />

La côte d'Okayama illuminée par les petits crustacés Vargula<br />

Le plancton bioluminescent, que l'on trouve dans les eaux propres, comme sur les côtes nord<br />

de Bretagne près de Saint-malo, dans les réserves , en Corse et au sud-est de la France :<br />

Porquerolles ... Les micros organismes composant le plancton utilisent la bioluminescence<br />

pour être mieux vus des poissons : le poisson, attiré par ses lumières arrive et les avale. La<br />

plancton se reproduit plus vite dans l'abdomen du poisson que dans l'eau alentour (présence<br />

de bactéries, température plus élevée ...), et il arrive ainsi que dans des régions ou l'eau est


plutôt pure, on puisse voir de petits nuages bleutés se former dans l'eau si on s'amuse à la<br />

remuer.<br />

Phytoplancton sur une plage des Maldives<br />

Mosquito Bay, ou la Baie des moustiques, sur l’île de Porto Rico, compte parmi les plus<br />

beaux réservoirs à bioluminescence. Les experts sont unanimes : il s’agit du seul endroit au<br />

monde où l’on trouve une telle concentration d’organismes de ce type. Grâce aux courants<br />

marins, les algues microscopiques ne quittent pas la baie, où elles profitent d’un taux de<br />

substances nutritives incroyablement élevé. De plus, la végétation de la mangrove<br />

surplombe l’eau salée ; quand les feuilles mortes tombent sur l’eau et y pourrissent, les<br />

conditions optimales sont réunies pour la reproduction des dynoflagellés.<br />

Mais il existe d’autres facteurs susceptibles d’influencer les protozoaires : par exemple, plus<br />

le soleil brille sur l’eau, plus les algues brilleront la nuit venue. La lumière des dynoflagellés<br />

leur sert à se protéger. Ils éclairent les prédateurs venant à leur rencontre tout en attirant<br />

leurs ennemis.<br />

• La répulsion des prédateurs: la projection de liquide luminescent peut en effet<br />

perturber un prédateur lors d’une attaque, ce qui facilite la fuite de la proie de la<br />

même manière que beaucoup de calmars utilisent l'encre.


Calmars bioluminescents<br />

Chez les plus grands animaux, le rôle protecteur de la bioluminescence peut être de révéler<br />

voire d'exagérer la taille de l'animal qui la produit. De nombreux poissons possèdent en effet<br />

de minuscules organes lumineux, disposés sous les nageoires et le long des bords supérieurs<br />

et inférieurs du corps, qui illuminent leur silhouette. De même, les méduses Atolla et<br />

Periphylla, qui vivent dans tout l'océan à plus de 500 mètres de profondeur, répondent à<br />

l'attaque d'un prédateur par des ondes lumineuses successives qui se propagent sur<br />

l'ensemble du corps de l'animal.<br />

En outre un signal luminescent peut jouer un rôle de diversion. Certains animaux marins<br />

sacrifient en effet un fragment de leur corps qui continue à luire indépendamment. Certains<br />

vers comme les Annélides Polychètes Acholoe, par exemple portent sur le dos de grandes<br />

"élytres" qui se détachent s'ils sont attaqués. Les photosomes (organite générateur de<br />

bioluminescence) situés dans "l'élytre" s'illuminent alors répétitivement, pendant que<br />

l'ancien propriétaire rampe en lieu sûr.<br />

D'autres espèces libèrent des nuages de sécrétions luminescentes qui produisent dans<br />

l'obscurité un effet comparable au jet d'encre libéré en plein jour par des Céphalopodes qui<br />

leur permettent de réagir en cas d‘attaque d‘un prédateur. Ainsi, les crevettes d'eaux<br />

profondes Oplophorus ou Systellaspis s'échappent avec un vif coup de queue, laissant jaillir<br />

un nuage soudain de substance luminescente, produit probablement par des glandes situées<br />

dans la bouche. De même, les Céphalopodes des profondeurs, tels que Heteroteuthis dispar,<br />

émettent un nuage lumineux et non pas un nuage d'encre opaque.


La Swima Bombividiris largue des bulles bioluminescentes comme leurre avant de fuir ses<br />

prédateurs. Ces leurres sont de minuscules ballonnets, qui une fois libérées, émettent durant<br />

quelques secondes une lumière intense qui semble pouvoir dérouter la plupart des<br />

prédateurs, laissant au vers quelques secondes de répit pour s'enfuir.<br />

• L’éclairage du champ visuel: en milieu marin profond et obscur, la fonction<br />

principale de la bioluminescence est l'éclairage du champ visuel. Grâce à cette<br />

lumière, l'organisme émetteur est aussi récepteur. La cornée de l'œil d'un poisson a<br />

le même indice de réfraction que l'eau, de ce fait les rayons lumineux traversent la<br />

cornée sans être déviés. Donc les poissons ont un large champ de vision grâce à un<br />

bombement important du cristallin à travers la pupille.<br />

• La communication: La bioluminescence pourrait également jouer un rôle direct dans<br />

la communication entre bactéries, exemple: quorum sensing. Elle induit également<br />

la symbiose entre des bactéries et une espèce hôte et pourrait jouer un rôle dans<br />

l'agrégation de colonie.<br />

Elle induit aussi la symbiose entre des bactéries et une espèce hôte et pourrait jouer un rôle<br />

dans l'agrégation de colonie.<br />

En effet, la réaction chimique lors de la bioluminescence peut avoir lieu à l'intérieur de la<br />

cellule (intracellulaire) ou à l'extérieur (extracellulaire). Mais la bioluminescence peut être<br />

également générée par des bactéries symbiotiques hébergés au sein d'un organisme.<br />

Il existe différents types de bioluminescence. En effet, on distingue deux différentes sortes<br />

d'organes bioluminescents.<br />

Les premiers sont des organes fait de glandes qui sont spécialisées dans la production et le<br />

stockage des substances bioluminescentes. Nous pourrons parler de deux phénomènes, la<br />

bioluminescence intra-glandulaire et la bioluminescence extra-glandulaire. Enfin, il existe<br />

des organes habités par d'importantes populations de bactéries qui sont elle-même<br />

responsables de la bioluminescence.<br />

La couleur de la lumière émise par ces différents organismes bioluminescents dépend,<br />

entre autres, de leur habitat.<br />

D) Le spectre de la bioluminescence


Comme nous l'avons vu, la plupart des espèces abyssales sont luminescentes. Plus l’on<br />

descend profondément plus la proportion d’animaux luminescents augmente, ainsi, 95 %<br />

des espèces vivant à plus de 4000 mètres de fond sont bioluminescentes. A cette<br />

profondeur aucune lumière ne parvient (les rayons du soleil sont filtrés). C’est pourquoi la<br />

majorité d’entre elles produisent leur propre lumière. La couleur de la bioluminescence<br />

varie en fonction du milieu de vie, jaune dans les terres, vertes sur les côtés et bleue dans<br />

profondeurs.<br />

Le spectre de la bioluminescence de Luciole, présente un maximum à 560 nm mais celui-ci<br />

peut varier. Chez les animaux marins, le spectre est beaucoup plus petit. Ce spectre peut<br />

également être modifié en fonction du pH et de la température. Ainsi au pH neutre, dans les<br />

conditions normales, la lumière émise est jaune-verte. Si le pH est acide, cette lumière<br />

devient rouge. Pour des températures supérieures à 25°C la lumière émise est aussi rouge.


De plus, ce schéma montre que dans l'eau, les lumières telles que le rouge et le jaune sont<br />

très rapidement absorbées. Les couleurs qui deviennent donc les plus visibles sont le bleu et<br />

le vert. Nous pouvons supposer que cela est une des raison pourquoi ce sont les couleur les<br />

plus courantes de la bioluminescence marine, elles sont tout simplement plus facilement<br />

visible. Or, quelques poissons d'eau très profonde émettent une lumière rouge de très<br />

grande longueur d'onde (maximum à 708 nm), invisible pour l'œil humain accoutumé à<br />

l'obscurité. Ces poissons possèdent donc un deuxième type de pigment visuel, sensible au<br />

rouge. Cependant, l'eau de mer absorbe particulièrement les longueurs d'ondes<br />

correspondant au rouge et à l'ultraviolet rendant ce système efficace que sur de courtes<br />

distances d'environ quelques mètres.<br />

La couleur de la lumière produite varie donc en fonction du pH et des températures du<br />

milieu. La couleur de la bioluminescence peut être modifiée par un filtre coloré composé de<br />

cellules pigmentaires (filtre d’absorption) ou de couches réflectrices qui ne laissent passer<br />

que certaines longueurs d’ondes. Ces longueurs d’ondes peuvent donc varier, elles sont<br />

souvent bleues, vertes, ou même jaunes mais plus rarement rouges.<br />

Par exemple, le Krill est une petite crevette d'eau froide capable émettre de la lumière grâce<br />

à des organes situés sur différentes parties de son corps : près des yeux, sur les côtés de la<br />

deuxième et septième patte et sur le sternums. Ces organes émettent une lumière jaune et<br />

verte, au maximum durant deux à trois secondes. Ils sont considérés comme étant très<br />

développés et leur principe peut se comparer à celui d'une lampe-torche : une surface<br />

concave à l'arrière de l'organe qui réfléchit la lumière et une lentille à l'avant du faisceau<br />

pour la guider.


III – Domaines<br />

A) Appareils et techniques de mesure et leurs utilités<br />

Contrairement à certaines substances radioactives, la bioluminescence possède un avantage<br />

majeur: il n'est pas toxique, ce qui a encouragé l’homme à se servir de cette technique. Il est<br />

possible de mesurer la bioluminescence de deux manières: d'abord, mesurer la quantité<br />

d'ATP présent dans l'échantillon, ce qu'on appelle l'ATPmétrie (nous pouvons aussi utiliser le<br />

bath photomètre qui est son équivalent mais son utilisation est sous-marins) et<br />

deuxièmement, utiliser un luminomètre pour mesurer l'intensité de la lumière.<br />

L'ATPmétrie<br />

Toutes les applications liées à la bioluminescence sont en rapport avec un des réactifs de ce<br />

phénomène, l'ATP (adénosine triphosphate) que nous avons vu précédemment. L’adénosine<br />

triphosphate, ou ATP, est un nucléoside triphosphate formant un nucléotide qui, dans la<br />

biochimie de tous les êtres vivants connus, fournit l'énergie nécessaire aux réactions chimique<br />

du métabolisme, à la locomotion, à la division cellulaire, ou encore au transport actif<br />

d'espèces chimiques à travers les membranes biologique. Il est présent dans chaque cellule<br />

vivante, quelque soit l'organisme et est considéré que toute trace d'ATP est le témoin d'une<br />

trace de vie.. L'ATPmétrie est une technique de biologie moléculaire, basée sur le principe de<br />

la bioluminescence, permettant de mesurer la quantité d'ATP présente dans un échantillon.<br />

L'adénosine triphosphate<br />

La lumière émise par la bioluminescence est facilement quantifiable. La quantité de l’A.T.P.<br />

présente dans l'échantillon permet aux spécialistes de se renseigner sur les activités<br />

cellulaires de celle-ci. La concentration est alors le résultat d’un équilibre entre sa production


et sa consommation. La méthode de mesure par ATPmétrie est un test de terrain dont le<br />

résultat est obtenu en quelques minutes.<br />

La principale application est la quantification de la biomasse dans un échantillon à analyser,<br />

par exemple. On injecte dans l'échantillon les réactifs nécessaire à la réaction de la<br />

bioluminescence et ils vont réagir avec l'ATP présente dans l’échantillon, si il y en a. Cette<br />

réaction va donc émettre de la lumière, qui va pouvoir être mesurer grâce a un luminomètre.<br />

Le luminomètre<br />

Le luminomètre est le moyen le plus sensible et le plus pratique pour quantifier l'intensité<br />

de lumière dégagé par le réaction de bioluminescence. La bioluminescence permet<br />

également de connaître la concentration de la biomasse et la santé des microorganismes,<br />

dont la mesure de la toxicité donne un indicateur de la santé de l’environnement dans un<br />

échantillon donné grâce à un appareil appelé luminomètre.<br />

Chez la luciole, si les concentrations en luciférine-luciférase et en oxygène sont maintenues<br />

constantes, alors l'intensité lumineuse est proportionnelle à la quantité d'ATP. En utilisant la<br />

luciférine et la luciférase de la luciole, il est donc possible, grâce à un luminomètre, d'obtenir<br />

une évaluation de la quantité d'ATP dans un échantillon. La valeur obtenue en unité relative<br />

de lumière, permettra d'estimer la quantité d'ATP.<br />

Cet appareil possède une chambre à échantillons qui doit être isolé de la lumière ambiante<br />

pour éviter les interférences, puis l'appareil "compte" les photons dégagés par la réaction. Le<br />

luminomètre est un outil nécessaire car la lumière de la réaction ne peut pas toujours être<br />

observé a l'œil nu puisque le nombre de photons générés par les réaction de<br />

bioluminescences peut être très faible donc pas assez pour créer de le lumière visible. De<br />

plus, la longueur d'onde de ces photons se situe généralement entre 400 et 700 nm, c'est-àdire<br />

entre l'ultraviolet et l'infrarouge qui ne sont pas perçus par l'œil humain.<br />

Enfin, il envoi les informations sur un programme spécial permettant de lire les résultats. La<br />

lumière peut être quantifiée et son intensité peut être exprimée en nombre de photons.<br />

Donc la quantité d'ATP présente est directement liée à l'intensité lumineuse que la réaction<br />

produit. Plus il y a d'ATP, plus l'intensité lumineuse est grande, c'est pourquoi on peut<br />

quantifier la biomasse dans des échantillons. Ce procédé est utilisé dans de nombreux<br />

domaines.<br />

Leurs utilités<br />

1. Domaine Environnemental<br />

L’ATPmétrie trouve son utilité dans le traitement des eaux par la mesure de la biomasse<br />

dans l’eau. La protection de l’environnement dépend en partie du bon fonctionnement des<br />

stations d’épuration biologiques. Celles-ci sont chargées en boues, constituées d’êtres<br />

vivants en perpétuelle évolution que l'on appelle la biomasse. La productivité des stations<br />

est directement liée à l’état physiologique de la biomasse. C'est grâce a l'ATPmétrie, précisé<br />

précédemment, qu'on peut mesurer cette biomasse.


• Edith Widder et l'environnement<br />

Pour beaucoup d'espèces de poissons et de céphalopodes, la lumière est produite par une<br />

bactérie symbiotique appartenant à l'espèce Vibrio fischeri et qui sont hébergées par des<br />

organes lumineux de l'hôte que nous avons déjà vu dans notre première partie. Cette<br />

bioluminescence a été étudiée pendant plus de trente ans par Edith Widder, spécialiste de ce<br />

domaine.<br />

Lors de ses expériences, Edith Widder a décidé d'employer les bactéries bioluminescentes<br />

pour détecter et mesurer les pollutions. Son protocole est simple : des sédiments (de la boue)<br />

sont prélevés au fond des estuaires puis mélangés avec les bactéries produisant de la lumière.<br />

La lumière émise par les bactéries est alors observée et quantifiée. La présence de polluants<br />

cause la mort des bactéries et par conséquent, une diminution de la lumière émise est<br />

observée. Ainsi, en étudiant l'importance et la vitesse de la perte de luminosité, il est possible<br />

de quantifier la présence des polluants et de se faire une idée approximative de la<br />

concentration des polluants.<br />

Ce test de toxicité permet de détecter la contamination dans les échantillons<br />

environnementaux tels que l'eau, les sols, les sédiments et les boues. De plus on peut établir<br />

une échelle de la concentration de toxines pouvant se trouver dans un échantillon, en<br />

fonction de l’intensité lumineuse émise par les bactéries utilisées<br />

Cette technique présente un très grand avantage: les mesures peuvent être faites très<br />

rapidement alors que l'analyse des sédiments en laboratoire nécessite plusieurs jours. De<br />

plus, en couplant ses observations écotoxicologiques, réalisées presque en temps réel, avec<br />

la pose de capteurs mesurant la vitesse et la direction des courants d'eau, il est possible de<br />

déterminer rapidement la source de la pollution.


Edith Widder a validé ses expériences en étudiant la pollution présente au sein de l'Indian<br />

River Lagoon. Ce site, qui est en fait composé de trois lagons de plus petites tailles, est situé<br />

sur la façade atlantique de la Floride aux États-Unis. Grâce à ses bactéries, elle a pu<br />

rapidement mettre en évidence l'importance de la pollution de cet espace naturel par des<br />

métaux lourds et par des éléments tels que les nitrates ou le phosphate. Ces pollutions ont<br />

tendance à se concentrer à des endroits précis du site.<br />

Cette technique présente un dernier avantage non négligeable. Elle peut rendre la pollution<br />

visible au grand public très simplement. Montrer visuellement, et non pas par des chiffres,<br />

l'importance de la pollution.<br />

2. Domaine médical<br />

La bioluminescence peut aussi être utilisé dans les diagnostics médicaux. Il est en effet<br />

possible de connaitre rapidement le taux de contamination d'un liquide corporel grâce aux<br />

mesures d'ATP. Il s'utilise dans plusieurs cas comme dans la dermatologie ou L'ATP s'utilise<br />

pour voir à quelle vitesse se renouvèlent les cellules de la peau. Ou bien dans les infections<br />

urinaires car certains malades atteints d'infections urinaires présentent un taux de bactéries<br />

croissant dans les urines, le taux d'ATP est donc croissant aussi. Ou encore dans les<br />

médicaments a partir de l'évaluation de la sensibilité microbienne aux médicaments.Par<br />

ailleurs, l’A.T.P., déjà utilisée dans le cadre de l’activité cellulaire, peut déterminer la fertilité<br />

des spermatozoïdes dans le cadre d’une activité physiologique. L’A.T.P. est présente dans<br />

les cellules des gamètes mâles, et est donc le témoin direct de leur mobilité et de leur<br />

fertilité.<br />

Une maladie peut également être détectée par le phénomène de bioluminescence comme<br />

c’est le cas de la leishmaniose. Cette maladie transmise par un moustique se glissant sous la<br />

peau, formant des pustules, attaque, comme le sida, les cellules immunitaires, et peut même<br />

être mortelle. Pour obtenir une estimation plus précise et plus rapide du nombre de parasites<br />

présents dans un échantillon de cellules humaines, les médecins recourent à la<br />

bioluminescence.<br />

Et même encore, la maladie de tuberculose. Poser un diagnostic de tuberculose a longtemps<br />

posé un problème à cause de la procédure de détermination des souches : en effet, la<br />

méthode courante consiste à cultiver de manière importante la souche de Mycobacterium<br />

tuberculosis particulière du patient, opération qui peut prendre 3 à 8 semaines. La culture est<br />

alors testée avec les 11 médicaments disponibles, afin de voir lequel est efficace. Cette<br />

opération peut prendre 5 semaines. Bien sûr, ces délais posent un problème, car souvent le<br />

patient ne peut attendre le diagnostic, et si on lui administre l'un des 11 médicaments, la<br />

probabilité est faible de lui prescrire le bon sans avoir déterminé la souche de la bactérie.<br />

Une récente alternative à ces délais s'est mise en place et consiste à incorporer la<br />

bioluminescence dans le test de la tuberculose. Cette méthode, qui sera bientôt parfaitement<br />

au point, va réduire de manière conséquente le temps nécessaire au diagnostic et révéler la<br />

résistance de la souche contractée par le patient aux anti-tuberculineux dans un délai de deux<br />

jours. De plus, la réaction luciférine-luciférase nécessitant de l'ATP, la résistance de la souche


de culture peut être testée en ajoutant le médicament et en analysant la lumière émise. Si de<br />

la lumière est détectée par le luminomètre, la souche est résistante car elle est toujours<br />

vivante et produit de l'ATP. Si aucune n'est émise, la bactérie doit avoir été tuée par le<br />

médicament et ne produit plus l'ATP nécessaire à la réaction de bioluminescence. En<br />

réduisant le temps nécessaire à la prescription du traitement approprié, cette application de<br />

la bioluminescence va bientôt pouvoir sauver une partie des 3 millions de victimes annuels<br />

de la tuberculose.<br />

3. Domaine Agro-Alimentaire<br />

• Contrôle de contaminations microbiennes<br />

La bioluminescence est également utilisée dans les secteurs industriels. En effet, l'utilisation<br />

de l'ATPmétrie permet un contrôle plus simple et plus efficace de contaminations<br />

microbiennes. C'est le domaine le plus étudié actuellement. On peut, grâce à l'ATPmétrie,<br />

détecter la contaminations des produits tels que le lait.<br />

Par exemple, dans le lait, L'ATPmétrie est utilisé pour détecter des cellules somatiques,<br />

car la présence de ces cellules indique une mammite, qui est une infection du pis de la vache.<br />

Le lait ne contient pourtant pas forcément beaucoup de bactéries.<br />

Dans les ovoproduits, tous les produits dérivés des œufs ne doivent pas contenir plus de 10 4<br />

bactéries par grammes l'ATPmétrie permet donc de faire des tests pour voir si ces produits<br />

sont aux normes.<br />

Quant aux levains, le dosage de l'ATP est la méthode la plus rapide et la plus simple pour<br />

évaluer la viabilité des levains microbiens et concernent les domaines tels que la laiterie, la<br />

brasserie et la vinification.<br />

Mais l'ATPmétrie peut aussi bien être utilisé dans des tests de toxicité, dans le contrôle de<br />

dégradation des produits textiles par des agents microbiens, dans la stérilité des produits<br />

cosmétiques, dans des armes bactériologiques, toujours selon le même principe<br />

• La conservation de produits<br />

Elle est essentiellement utilisée pour la conservation de produits alimentaire comme le lait,<br />

la viande, le vin ou les ovoproduits. Elle permet également le suivi d'une fermentation, de<br />

l'hygiène ou encore de la stérilité des aliments ou emballages, en détectant les bactéries ainsi<br />

que les foyer d'infections microbienne. Elle offre également la possibilité de prévoir une date<br />

de péremption.<br />

Ainsi, la firme Coca-Cola utilise souvent des substances extraites des lucioles pour détecter<br />

une contamination bactériennes des sirops utilisés pour fabriquer leurs boissons gazeuses.<br />

Elle met en évidence la contamination du produit par émission de lumière: en ajoutant de la<br />

luciférine/luciférase à l'ATP présente dans les organismes des sirops, la firme mesure<br />

l'intensité lumineuse produite, proportionnelle à la quantité et donc à la contamination par


des êtres vivants. La bioluminescence facilita amplement le travail des contrôleurs puisqu'il<br />

fallait avant cela, procéder à des cultures de bactéries pouvant durer plusieurs jours. La<br />

méthode utilisée par les industriels suit un protocole relativement simple.<br />

• Déterminer des infections<br />

Dans le domaine agricole, la bioluminescence est aussi utilisée pour déterminer des<br />

infections, cette fois-ci due à des parasites. Une autre idée, plus originale, vit le jour au Etats-<br />

Unis mais reste un cas à part. Des chercheurs ont réussis à mettre au point des pommes de<br />

terre bioluminescentes. Une fois éclairées aux rayons bleues ou UV, le manque d'eau dans les<br />

cultures va conduire à l'émission de lumière. Les agriculteurs peuvent donc savoir à tout<br />

moment les besoins de leur culture.<br />

L’agro-alimentaire et l’environnement sont des domaines les plus importants d’application<br />

de la bioluminescence. Il est actuellement possible d’évaluer la flore bactérienne totale d’un<br />

lait cru, d’eau minérale et de détecter la contamination de boissons ou d’aliments divers. On<br />

peut aussi mesurer la pollution d’origine bactérienne dans l’industrie du traitement de l’eau,<br />

car les boues des stations d’épuration sont chargées en biomasse qui contient de l’ATP.<br />

Le bath photomètre<br />

Le bath photomètre est un appareil au but similaire de celui de l’ATPmétrie, cependant il<br />

concerne la bioluminescence en milieu sous-marin.<br />

B) Génie génétique<br />

Le système de bioluminescence a trouvé récemment un usage en biologie: le gène qui encode<br />

la GFP est maintenant utilisé comme “étiquette” génétique pour tracer une protéine<br />

spécifique et révéler les gènes qu’elle exprime. Comme la GFP émet dans le vert sous éclairage<br />

bleu ou UV, elle est très facile à détecter. Ce travail a valu le Prix Nobel de chimie 2008 à son<br />

auteur.<br />

La protéine fluorescente verte issue de la méduse Aequorea victoria


De nouvelles lignées de rats transgéniques à la GFP sont utilisés pour la recherche en thérapie<br />

génique, ainsi qu'en médecine régénératrice<br />

La bioluminescence des organismes est la cible de nombreux autres domaines de recherche.<br />

L'utilisation de la luciférase est répandue en génie génétique comme gène marqueur. Le<br />

génie génétique (ou ingénierie génétique) est un ensemble de techniques, faisant partie de<br />

la biologie moléculaire et ayant pour objet l'utilisation des connaissances acquises en<br />

génétique pour utiliser, reproduire, ou modifier le génome des êtres vivants.<br />

• Expérience de l’artère de chien<br />

En 1991, la bioluminescence a été pour la première fois induite artificiellement dans des<br />

cellules de mammifère. Les artères d’un chien ont été mises en contact avec des plasmides<br />

bactériens contenant des gènes codant pour la luciférase, afin de déterminer si des gènes<br />

étrangers pouvaient être incorporés dans le génome du chien. Après avoir laissé aux artères<br />

le temps nécessaire à l’incorporation du gène, les scientifiques menant l’expérience ont<br />

simplement ajouté de la luciférine pour voir si la luciférase était effectivement synthétisée.<br />

L’émission lumineuse qui accompagne l’addition de luciférine a bien semblé le prouver. Les<br />

résultats ont été encourageants car une fois que la possibilité d’insérer des gènes dans le<br />

génome des cellules de mammifères a été prouvée, les applications médicales ont pu être<br />

envisagées.<br />

• Des recherches a partir de l'axolotl<br />

L’axolotl, une salamandre qui vit dans les lacs mexicains, est le champion toutes catégories<br />

de la régénération. Pour observer de plus près ce qui se passe dans les tissus en formation, la<br />

biologiste moléculaire Elly Tanaka a injecté, dans des œufs d’axolotl, le gène responsable de<br />

la couleur fluo de la méduse Aequorea victoria. Elle a obtenu des axolotls dont toutes les<br />

cellules brillent en vert fluo, sous une lampe a ultra-violette. Puis elle a prélevé chez eux des<br />

cellules de muscle, de cartilage, d’os et de peau, et les a greffées tour à tour sur des moignons<br />

d’axolotls normaux. C’est ainsi, en traquant chaque type de cellule, qu’elle espère<br />

reconstituer précisément le processus de régénération d’un organe et un jour peut-être<br />

appliquer la recette a l’homme.<br />

• Porcelets bioluminescents<br />

En 2006, une équipe de scientifiques taïwanais expliquaient avoir réussi à insérer l'ADN d'une<br />

méduse dans 265 embryons inséminés dans 8 truies. 4 petits cochons sont nés, chacun ayant


la particularité de produire de la lumière. En 2008, l'agence de presse Xinhua indique qu'une<br />

des truie qui était devenue fluorescente, a eu des porcelets. Le papa était normal, la maman<br />

brillait sous les ultra-violets. 11 progénitures ont vu le jour et parmi celles-ci, 2 ont acquis la<br />

caractéristique brillante de leur maman. Le gêne a donc été transmis.<br />

• Tabacs bioluminescents<br />

Des chercheurs ont introduit le gène de la luciférase de luciole dans des plantes de tabacs.<br />

Ces plantes transgéniques, arrosées avec une solution contenant de la luciférine,<br />

deviennent lumineuses dans les zones où le gène de la luciférase est exprimé,<br />

principalement dans les racines et les feuilles les plus jeunes.<br />

Par cette méthode on peut, par exemple, mettre en évidence des promoteurs de gènes qui<br />

ne seraient actifs que dans certaines parties de la cellule. On peut ensuite associer à ce<br />

promoteur un gène codant pour une toxine active contre certains parasites de manière à ce<br />

que cette toxine soit produite de façon maximale dans les feuilles et les racines attaquées<br />

par les parasites.<br />

C) L'Imagerie par Bioluminescence (IBL)<br />

La principale application de la bioluminescence dans le domaine biomédicale est l’imagerie<br />

par bioluminescence, qui va notamment permettre de visualiser des cancers en temps réel<br />

chez l’animal de laboratoire.<br />

La bioluminescence est étudiée en ce moment sur les cellules cancéreuses. En effet, la<br />

dissémination des cellules cancéreuses est la cause majeure de mortalité chez les personnes<br />

atteintes du cancer : des cellules se détachent de la tumeur primaire et se déplace dans les<br />

vaisseaux sanguins pour aller se placer dans d'autres parties du corps. Un cancer disséminé<br />

est plus résistant aux thérapies, la bioluminescence permet alors de situer ces cellules<br />

cancéreuses. Cette technique est appelée l'imagerie par bioluminescence (IB).<br />

L'imagerie en bioluminescence est basée sur la détection de la lumière émise lors de la<br />

catalyse par l'enzyme luciférase de la luciférine. Cette méthode offre la possibilité d'imager<br />

l'expression du gène de la luciférase in vivo de façon non invasive et d'analyser la régulation<br />

d'un gène endogène, d'évaluer l'efficacité d'un protocole de thérapie génique ou de suivre la<br />

croissance et la migration de cellules cancéreuses exprimant la luciférase. Cette technique<br />

offre donc la possibilité de produire des traitements contre ces infections et il n'est pas


nécessaire avec cette méthode de stimuler les molécules marquées par une source de lumière<br />

externe puisque l'IBL réagit à un stimulus donné in vivo. De plus, la bioluminescence vise<br />

surtout à localiser des tumeurs in vivo et d'en suivre la progression.<br />

Cette technique est utilisée pour des maladies comme les cancers. Les cellules cancéreuses<br />

se détachant de la tumeur primaire, elles se déplacent dans les vaisseaux sanguins pour aller<br />

se placer dans d'autre parties du corps. La bioluminescence localise alors ces cellules pour<br />

faciliter les traitement.<br />

En effet, un cancer disséminé est résistant aux thérapies anti-cancéreuses actuelles car le<br />

processus métastasique est détecté tardivement. Ainsi, l'imagerie directe de cellules vivantes<br />

est devenue un outil fondamental pour étudier des processus biologiques. Notamment chez<br />

les petits animaux, utilisés en recherche, l’imagerie permet de localiser précocement les<br />

tumeurs de petites tailles et les micrométastases, de mesurer la charge tumorale et d'évaluer<br />

in vivo(au sein du vivant) l'efficacité de différents traitements anti-cancéreux.<br />

Pendant plus de 20 ans, le microbiologiste britannique David Leib a sacrifié des dizaines de<br />

souris de laboratoire pour pouvoir observer comment le virus de l’herpès se propageait dans<br />

l’animal. Sa nouvelle technique, qui utilise la bioluminescence lui permet désormais de suivre<br />

en direct l’infection de plusieurs souris dans une seule souris et sans la tuer. Le virus émet en<br />

effet de la lumière parce qu’on lui a inoculé le gène de luciole qui commande la fabrication<br />

de son « ampoule chimique » luciférase. C’est la rencontre de cette enzyme avec une<br />

protéine, la luciférine qui produit chez l’insecte un flash de lumière. Aussi pour traquer le virus<br />

dans une souris il suffit d’injecter de la luciférine dans le rongeur: au fur et à mesure que le<br />

virus se diffuse dans les cellules de l’animal, son ampoule chimique entre en contact avec la<br />

luciférine et éclair les cellules infectées.<br />

Récemment, une expérience a été menée, par des chercheurs américains. Ils inoculèrent le<br />

gène qui commande la fabrication de l'enzyme luciférase dans un virus de l'herpès et la<br />

luciférine dans la souris. En injectant le virus dans la souris, la rencontre des deux substances<br />

provoquera une émission de lumière permettant de localiser le trajet du virus.<br />

Imagerie par Bioluminescence


Détection par bioluminescence d'un ostéosarcome (tumeur maligne osseuse primaire) de<br />

souris induit à partir de cellules exprimant la luciférase. Détection de la tumeur primitive en<br />

site osseux et des métastases en site pulmonaire.<br />

Développement du système d’imagerie en bioluminescence pour la visualisation de l’infection<br />

à vNHI chez les truites. Quatre jours post-infection, les poissons ont été transférés dans un<br />

bain contenant le substrat de la luciférase. Ils sont soumis au système d’imagerie qui permet,<br />

grâce à une caméra très sensible, de capter la lumière émise par la réaction catalysée par la<br />

luciférase.<br />

La couleur rouge symbolise le site de la plus forte réplication virale et la couleur bleue le site<br />

de la plus faible émission de lumière et donc le site où la réplication virale est la plus faible.<br />

En sachant où se trouve les cellules tumorales, on peut donc mieux traiter le cancer. Dans ce<br />

cas, l'imagerie a été faite sur des souris, on ne peut malheureusement pas encore appliquer<br />

cette technique sur des êtres vivants plus grands, car les tissus atténuent fortement la lumière<br />

qui est émise à l'intérieur du corps.<br />

L'imagerie par bioluminescence, offre la possibilité d'un suivi en temps réel des processus<br />

biologiques, directement au sein d'un organisme vivant (possibilité de visualiser et quantifier<br />

les réactions de bioluminescence).<br />

Cette technique consiste à détecter par une caméra ultrasensible les photons émis in vivo par<br />

des cellules exprimant la luciférase. Cette enzyme va catalyser l'oxydation de la luciférine<br />

(préalablement injectée à l'animal) avec conversion de l'énergie chimique en émission<br />

lumineuse.<br />

Cette technique présente de nombreux avantages par rapport aux techniques de détection<br />

classiques, le principal étant que l’animal est vivant ce qui permet de réaliser un suivi dans le<br />

temps.<br />

• Au niveau cérébrale :<br />

L’imagerie cérébrale permet le suivie de l’activité neuronale grâce à un phénomène calcique<br />

(c’est à dire grâce à du calcium ionisé) sur un petit groupe de neurone ou sur le cerveau en<br />

entier. Cela est pratiquer de façon in vivo et en temps réel.


On utilise pour cela une autre réaction bioluminescente composé d’une protéine en fusion se<br />

nommant GFP-aequorin, qui servira de gène marqueur comme la luciférase dans un but<br />

virologique et cancérologique. Celle-ci réagit avec le calcium, produit par les cellules<br />

neuronales, et son cofacteur, la coelenterazine , ce qui provoque une émission de photon<br />

donc de la lumière. L’intensité de ce rayonnement change lors de la variation de la<br />

concentration calcique dans les cellules ce qui est dû à l’activation des neurones.<br />

Cette expérience permet de mettre en évidence de nouveau phénomène physiologique en<br />

relation avec l’activité calcique, comme le temps de réaction neuronale face à une drogue.<br />

Test activité neuronale de l’apprentissage chez la drosophile ( mouche) :<br />

Pour effectuer la manipulation, les chercheurs ont du tout d’abord adapter leur appareil en<br />

fonction de l’insecte afin de pratiquer cela en in vivo ainsi qu’en temps réel.<br />

On effectue l’insertion d’une dose de nicotine dans les corps pédonculés de l’insecte (<br />

structure essentielle pour l’apprentissage et la mémoire olfactif de l’insecte). A savoir que les<br />

neurones fessant partie de l’espace observé on subit précédemment une injection d’aequorin<br />

ainsi que de coelenterazine d’où la seul présence du calcium permettra une réaction<br />

lumineuse.<br />

On observer après 10 à 15 min, l’activation des neurones à travers la bioluminescence qu’ils<br />

ont pu émettre par leur production de calcium . Cela évoque une réponse secondaire au<br />

niveau des projections axonales des neurones, ainsi qu’un impact important de la nicotine sur<br />

l’apprentissage et la mémoire olfactif.<br />

L’image ci-dessus, montre dans sa partie de droite, le résultat de l’imagerie bioluminescence<br />

sur les corps pédonculés de la drosophile ainsi que la précision de ce système.<br />

Au niveau cérébrale, l’étude de la drosophile, permet aussi grâce à ses outils génétiques<br />

puissants d’étudier certaine maladie comme Alzheimer ou même Parkinson, ainsi qu’une<br />

étude de différent phénomène dû à la consommation de certaine drogue, comme vue dans<br />

l’exemple cité celui de la nicotine.<br />

La bioluminescence au sein de l’imagerie met en évidence deux fonctions biotechnique qui<br />

sont :


• La vérification d’une insertion au sein d’un cellule par le biais de la lumière émise inséré<br />

précédemment dans l’élément greffer .<br />

• La démonstration de certaine activité au sein d’un organisme, qui part la bioluminescence<br />

non seulement peuvent être vue mais aussi suivis.<br />

Déplus celle-ci se révèle intéressante par son aspect non toxique pour le corps étudié, ainsi<br />

que pour sa durée.<br />

Elle conserve aussi d’autres avantages face à diverses méthodes comme l’utilisation de la<br />

fluorescence qui demande contrairement à la bioluminescence une lumière externe pour<br />

contribuer à la visibilité de celle-ci.<br />

En résumé, on peut dire que l’utilisation de la luciférase combinée à des systèmes d’imagerie<br />

à faible luminosité possède un potentiel unique pour étudier à la fois la régulation temporelle<br />

et spatiale de la régulation de l’expression des gènes chez des organismes pluricellulaires<br />

vivants. Cette technologie pourrait bientôt être applicable à tout système génique<br />

transparent à la lumière verte et accessible à la luciférine exogène. De plus l’étude peut être<br />

étendue à de plus larges populations qu’un organisme isolé, ce qui ouvre la voie à de<br />

nombreuses possibilités d’isolement de mutants présentant des phénotypes de luminescence<br />

aberrante par exemple.<br />

D) Autres exemples:<br />

• Autre application dédiée à l’Homme, et particulièrement vulgarisée ces dernières<br />

années à travers les séries télévisées : la criminalistique.<br />

Le bluestar est un liquide composé principalement de luminol, produit chimique dont l’éclat<br />

du bleu est caractéristique. Ce composé réagit avec du fer, du cuivre et certains détergents<br />

comme la Javel.<br />

Le luminol permet de mettre en évidence des traces de sang sur une scène de crime par<br />

exemple. Ce produit est utilisé en criminalistique. La criminalistique est l’ensemble des<br />

techniques mises en œuvre par la Justice et la Police pour établir la preuve d’un délit ou d’un<br />

crime et d’en identifier son auteur.<br />

La chimie est présente dans la criminalistique (toxicologie, balistique,…) mais c’est depuis<br />

2003, date d’apparition du luminol, que faire réapparaître les traces de sang ou de sperme<br />

effacées par l’assassin est possible.<br />

Pour ce faire, l’enquêteur prépare la solution, composée de luminol et d’activateurs et en<br />

pulvérise l’ensemble de la scène de crime. Puis, pour visualiser les éventuels indices, la pièce<br />

doit être plongée dans le noir. Ensuite, le fer présent dans le sang va alors catalyser la réaction<br />

chimique, ce qui provoque la luminescence et par conséquent, l’emplacement du sang et<br />

autres traces réagissant avec le luminol.


• Arbres bioluminescents<br />

La lumière n'intrigue pas seulement le milieu médical ou commercial. L'application dans la vie<br />

courante commence peu à peu à émerger. Un projet présenté par des étudiants de<br />

l'Université de Cambridge propose d’incorporer des bactéries bioluminescentes dans des<br />

feuilles d'arbre. L'expérience a été menée à très petite échelle mais la création de lumière fut<br />

suffisante pour permettre de lire à proximité de la plante.<br />

Autre projet a propos du même sujet est celui du designer et architecte néerlandais<br />

Daan Roosegaarde qui a eu l'idée d'utiliser la botanique et le génétique dans l’objectif de<br />

créer des arbres bioluminescents capables de remplacer les lampadaires la nuit.<br />

En effet, l'idée est d’utiliser les propriétés bioluminescentes de certaines bactéries<br />

marines afin de créer des plantes capables de briller dans la nuit. Le designer prévoit de<br />

surcroit, un agencement particulier de ces plantes entre elles de manière à créer un arbre.<br />

Pour imaginer la mise au point de ses nouvelles installations, le Néerlandais a fait appel à<br />

des membres de la State University of New York ainsi qu’au chercheur Alexander Krichevsky.<br />

Des plantes génétiquement modifiées Spécialiste en bioluminescence, le scientifique est le<br />

créateur de "Starlight Avatar", des plantes génétiquement modifiées pour briller dans le noir,<br />

déjà commercialisées par la société Bioglow.<br />

Les nouvelles plantes sont crées en mélangeant l’ADN des chloroplastes avec celui de<br />

bactéries aux propriétés lumineuses. La lumière, émise par ces nouveaux organismes est très<br />

similaire à celle produite par les lucioles. Dans une nouvelle vidéo, Daan Roosegaarde<br />

présente son projet et ses applications. Selon lui, les arbres lumineux pourraient être utilisés<br />

pour remplacer les lampadaires. Une solution qui serait à la fois écologique et poétique.<br />

Néanmoins, les végétaux ne seraient pas aussi efficaces que l'éclairage public avec une<br />

luminosité 1.000 fois moins importante.


Le projet Bioglow<br />

Un dernier exemple similaire est celui d'Anthony Evans. En juin 2013, entrepreneur<br />

basé à San Francisco, a lancé une campagne Kickstarter avec le même objectif en tête. Son<br />

projet « Glowing Plant » a reçu près d’un demi-million de dollars en financement, preuve de<br />

l’enthousiasme soulevé par cette incroyable innovation.<br />

• Philips utilise la bioluminescence<br />

Bio-light fait partie du programme « Microbial Home » de Philips. Ce projet consiste a créé<br />

des écosystèmes domestiques qui propose une alternative aux solutions traditionnelles<br />

d’énergie, de nettoyage, d’éclairage ou de traitement des déchets.<br />

Le concept Bio-light repose sur la bioluminescence pour créer des effets de lumière. Cet<br />

éclairage autonome est écologique car il ne nécessite pas d’électricité pour produire de la<br />

lumière. Il utilise des bactéries bioluminescentes qui se nourrissent de méthane et de<br />

matières compostées générées par la vie quotidienne de la maison. Bio-light se présente sous<br />

la forme d’un ensemble de cellules de verres soufflées maintenues par un cadre en acier. Dans<br />

ces cellules se trouvent des cultures bactériennes qui vont émettre une douce lumière verte.<br />

L’ensemble peut être accroché sur un mur. Les cellules de verres sont reliées ensemble par<br />

des tubes de silicium qui rejoignent la base de la lampe bioluminescente. Cette base est en<br />

fait un réservoir de nourriture pour les bactéries. Tant qu’il y a à manger, Bio-light reste en<br />

fonctionnement. L’inconvénient majeur, c’est que cette lampe ne semble pas avoir


d’interrupteur. Par ailleurs, la douce bioluminescence n’est certainement pas suffisante pour<br />

fournir l’éclairage nécessaire à une maison. La lumière est produite plus lentement que nos<br />

éclairages traditionnels et les bactéries doivent être gardées en vie pour que Bio-light tienne<br />

la route.<br />

L’avantage réside dans le fait que cette lampe ne nécessite aucun câble pour fonctionner. Biolight<br />

est totalement déconnectée du réseau électrique.<br />

La bioluminescence serait une alternative beaucoup plus écologique à nos moyens<br />

d’éclairages actuels puisque ce procédé est énergétiquement neutre. Il s’agit aussi d’une<br />

économie budgétaire non négligeable, à titre d’exemple, en France, dans le budget d’une<br />

commune, l’éclairage public représente 23 % de la facture globale d’énergie et 38 % de la<br />

facture d’électricité.<br />

Grace à la bioluminescence des idées ont vu naitre le jour, on retrouve le marquage routier<br />

de nuit, les indications lumineuses dans les lieux faiblement éclairés (sorties de secours dans<br />

les cinémas et les discothèques), les enseignes lumineuses de nuit (pharmacies) ou encore<br />

l’éclairage d’ambiance des centres thérapeutiques où la lumière peut jouer un rôle sur<br />

l’humeur.<br />

CCL<br />

La bioluminescence est une catégorie spécifique de luminescence, caractérisé par la<br />

production de lumière par des êtres vivants. Ce phénomène est basé sur une réaction<br />

chimique, impliquant une enzyme (la luciférine) et un substrat (la luciférase). L'énergie<br />

chimique de cette réaction est transformée en énergie lumineuse.<br />

Il existe trois types de bioluminescence, toutes trois utilisées par les êtres vivants marins :<br />

l'intracellulaire, l'extracellulaire et la bioluminescence bactérienne, cette dernière étant due<br />

à une symbiose.


Nos différentes recherches nous ont apporté plusieurs raisons de l'utilisation de la<br />

bioluminescence par les êtres marins : l'attraction, la répulsion, la communication, le<br />

camouflage ainsi que l'éclairage du champ visuel. Nous avons illustré la plupart de ces raisons<br />

par de nombreux exemples.<br />

L’utilisation de plus en plus importante de la bioluminescence prouve à quel point l’homme<br />

a confiance en cette technique qu’il tente d’appliquer à divers domaines, sous diverses<br />

formes, et dans des applications très variées. Quelque que soit le domaine, médical,<br />

environnemental ou encore criminel entre autres, les scientifiques utilisent cette technique<br />

de manière intensive car elle a fait ses preuves et ses nombreuses utilisations n’ont pas<br />

encore toutes été explorées.

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