SPECTRUM #1/2017
LE JOURNAL QUI PIMENTE TES COURS ! WIR SCHREIBEN SCHARF ! SPONSORED BY AGEF FÉVRIER MÄRZ # 1/2017 Art de la conversation : Les Suisses ont-ils un balai dans le cul ? Une histoire de sous Page 24 « Fribourg, pôle d’excellence européen en théologie » Page 20 Nun sprich doch! – Die Kunst des Konversierens NEW 32 pages en couleur - 32 farbige Seiten Unileben: „Ich gehe halt in den Kraftraum“ Seite 5 The Great Outdoors: Freiburg Edition Seite 21
- Page 3 and 4: EDITORIAL Le Suisse qui bafouille,
- Page 5 and 6: «Ich gehe halt in den Kraftraum»
- Page 7: UNIPOLITIK Islamzentrum muss sich k
- Page 10 and 11: DOSSIER Convaincs-moi si tu peux !
- Page 12 and 13: DOSSIER Socratic Teaching : la fin
- Page 14 and 15: DOSSIER Speed dating, l’amour en
- Page 16 and 17: CULTURE L’espace d’art WallRiss
- Page 18 and 19: TRIBUNE Momento social Che sia stat
- Page 20 and 21: FRIBOURG « Fribourg, pôle d’exc
- Page 22 and 23: CRITIQUE Passade hivernale Elisa Sh
- Page 24 and 25: SOCIÉTÉ Une histoire de sous Le L
- Page 26 and 27: PORTRAIT Le théâtre : un idéal s
- Page 28 and 29: UNI'COMICS Clarisse Aeschlimann Dav
- Page 30 and 31: KURZGESCHICHTE Auf dem Weg der Bess
- Page 32: Votre annonce ici, c'est la possibi
LE JOURNAL QUI PIMENTE TES COURS !<br />
WIR SCHREIBEN SCHARF !<br />
SPONSORED BY AGEF<br />
FÉVRIER<br />
MÄRZ # 1/<strong>2017</strong><br />
Art de la conversation :<br />
Les Suisses ont-ils<br />
un balai dans le cul ?<br />
Une histoire de sous<br />
Page 24<br />
« Fribourg, pôle d’excellence<br />
européen en théologie »<br />
Page 20<br />
Nun sprich doch! –<br />
Die Kunst des<br />
Konversierens<br />
NEW<br />
32 pages en couleur - 32 farbige Seiten<br />
Unileben: „Ich gehe halt in den Kraftraum“<br />
Seite 5<br />
The Great Outdoors: Freiburg Edition<br />
Seite 21
EDITORIAL<br />
Le Suisse qui bafouille, qui<br />
balbutie, qui baragouine, bref<br />
qui bredouille…<br />
A l’ère du smartphone, nous n’avons jamais<br />
été aussi connectés les uns aux<br />
autres. Ah bon ? Si la communication virtuelle<br />
nous est bien utile, qu’en est-il de<br />
notre capacité à engager la conversation<br />
et à dialoguer avec le monde qui nous entoure<br />
? Prenons notre université ; comme<br />
Aurel Dewarrat<br />
il paraît si difficile de sortir de notre zone<br />
de confort et d’aborder un inconnu tant chacun est scotché derrière<br />
son écran, petit ou grand. Va-t-on laisser les coins clopes<br />
comme seul lieu de socialisation à l’université (page 15) ?<br />
Il faut aussi dire que la plupart de nos cours ne favorisent pas<br />
non plus la discussion et le débat. C’est le silence absolu. Il y a<br />
bien les séminaires qui sont censés justement être un moment<br />
de partage et d’échange, mais bien souvent ils se restreignent à<br />
une écoute semi-attentive des présentations et à un silence, pour<br />
changer, à la fin de celles-ci. Sans parler du stress paralysant, qui<br />
nous accapare quand il faut faire une présentation devant un<br />
public. Et d’ailleurs à ce propos, il y aurait beaucoup à dire sur<br />
notre expression orale souvent laborieuse. Un bon prétexte pour<br />
appréhender le sujet de la rhétorique (en page 10) et son introduction<br />
potentielle dans nos salles de cours (en page 12). Mais<br />
peut-être s’agit-il tout simplement de l’idée reçue du Suisse qui<br />
bafouille, qui balbutie, qui baragouine, bref qui bredouille pour<br />
s’exprimer ? Eléments de réponse en page 11.<br />
Une des particularités de notre université est également la possibilité<br />
d’étudier dans plusieurs langues, est-ce un frein ou alors<br />
une bonne manière de dépasser les barrières linguistiques (page<br />
13) ? Ce qui est sûr, c’est que s’investir pour l’université en dehors<br />
des cours reste un excellent moyen de faire sauter ces frontières.<br />
Eventail des choix en page 6. Et pour terminer ce dossier en douceur,<br />
le speedating, forme toute particulière de conversation,<br />
mais en est-ce vraiment une (page 14) ?<br />
Vom guten Konversieren<br />
Nach einem Jahr an der Spitze von Spectrum<br />
hat Mirjam Schmitz letzten Dezember<br />
ihren Posten als Chefredakteurin abgegeben.<br />
Mirjam, ich danke dir für dein<br />
grosses Engagement und bin froh, dass du<br />
uns als Autorin weiterhin erhalten bleibst.<br />
Noah Fend Nun freue ich mich ausserordentlich, als<br />
neuer Chefredakteur die spannenden und<br />
vielseitigen Herausforderungen anzunehmen und Spectrum gemeinsam<br />
mit einem tollen Team weiterzubringen.<br />
Das erste Spectrum des neuen Semesters geht dem guten Konversieren<br />
auf den Grund. Von Hemmungen und Verklemmungen,<br />
von Hürden und Bürden – die mündliche Kommunikation<br />
stellt uns vor so manche Herausforderung, obwohl oder vielleicht<br />
gerade weil sie der Türöffner für sehr Vieles ist.<br />
Es geht darum, Kontakte zu knüpfen, zu sprechen, auszutauschen.<br />
Wir tun dies täglich, in verschiedensten Situationen, mit<br />
den unterschiedlichsten Menschen. Dies ist Thema im Dossier<br />
(Seiten 9-15). So spricht beispielsweise Carine Meier im Interview<br />
auf Seite 13 mit einem Mehrsprachigkeitsforscher darüber,<br />
wie Konversation in einem multilingualen Umfeld wie der Uni<br />
Freiburg funktioniert. Ausserdem wissen wir aus eigener Erfahrung,<br />
dass unser verbales Geschick nicht immer zur Stelle ist,<br />
wenn wir es bräuchten. Mit einem Augenzwinkern zeigt unsere<br />
Autorin Gioja Weibel auf Seite 15, dass die Zigarette in diesem<br />
Zusammenhang nicht nur schädlich ist.<br />
Apropos Kommunikation: Auch wir von Spectrum legen darauf<br />
viel Wert. Der Austausch mit euch, liebe Leserinnen und Leser,<br />
ist uns sehr wichtig. Habt ihr Anliegen, Ideen, eigene Texte oder<br />
Feedback, dann meldet euch bei uns über spectrum@unifr.ch.<br />
SOMMAIRE / INHALT<br />
Vie universitaire<br />
4<br />
Tribune / Kommentar<br />
18 / 19<br />
Courrier d'un lecteur<br />
27<br />
Unileben<br />
5<br />
Fribourg / Freiburg<br />
20 / 21<br />
Uni'comics<br />
28<br />
Unipolitique / Unipolitik<br />
6 - 7<br />
Critique / Kritik<br />
22 / 23<br />
Die Andere<br />
29<br />
Dossier<br />
10 - 15<br />
Société / Gesellschaft<br />
24 / 25<br />
Kurzgeschichte<br />
30<br />
Culture/Kultur<br />
16 / 17<br />
Portrait<br />
26<br />
Agenda / Impressum<br />
31<br />
7<br />
Islamzentrum<br />
muss sich<br />
keiner Volksabstimmung<br />
stellen<br />
16<br />
L’espace d’art<br />
WallRiss, l’expression<br />
créatrice au centre<br />
26<br />
Le théâtre :<br />
un idéal<br />
social ?<br />
29 Neujahrsvorsätze<br />
zu<br />
Nouruz<br />
1/<strong>2017</strong><br />
3
VIE UNIVERSITAIRE<br />
La révolution des résolutions<br />
Chaque nouvelle année commence avec des défis contre soi-même. Des vœux de privation, ou au<br />
contraire d’excès, sont fait pour s’alléger la conscience et dans l’intention de se surpasser. Aussi redondant<br />
que le cycle de la terre autour du soleil, la détermination se transforme en défaillance et tout<br />
repart en cercle vicieux. CLARISSE AESCHLIMANN<br />
L’uni en mode touriste<br />
Bonne résolution à basse définition<br />
What I had, what I intended & what I got<br />
Le semestre dernier était une catastrophe,<br />
un vrai fiasco ! À commencer par<br />
un retour mal préparé à l’université, où j’ai<br />
passé mon temps à perdre mon temps justement.<br />
Tu ne te rends pas compte comment<br />
il est difficile de se remettre dans le<br />
bain quand tu n’as pas prévu ton horaire<br />
à l’avance : La première semaine de la rentrée<br />
est chargée de tous les cours disponibles<br />
de ton cursus, juste au cas-où. Tu<br />
passes tes cours à compter et recompter<br />
les crédits nécessaires pour passer le semestre<br />
plutôt qu’à écouter ce que disent<br />
les profs. Manque de bol, ce sont tous des<br />
sujets qui ne t’intéressent pas. Donc tu<br />
plaques un cours après l’autre par flemme<br />
ou désintérêt.<br />
Mais il s’agissait de cours obligatoires,<br />
bon sang ! C’est fichu, à moins que… il<br />
n’y a pas moyen de changer de branche,<br />
si ? Mince, le délai pour faire la demande<br />
au Décanat est échu, mais pas celui pour<br />
s’inscrire à d’autres cours plus intéressants,<br />
ha ! Bon, j’ai raté un mois entier de<br />
contenu de ces cours, mais ça va pouvoir<br />
se gérer. Tu parles ! Avec tous les cours que<br />
j’ai abandonnés, bien sûr que j’ai le temps<br />
avec mes misérables 13 crédits à compléter<br />
ce semestre…<br />
Cette année, fini la rigolade ! Je vais me<br />
préparer à fond pour le nouveau semestre.<br />
Je serai plus rigoureux et discipliné qu’un<br />
moine ascète, plus exemplaire qu’un premier<br />
de la classe ! Je vais élaborer tout un<br />
plan avec des objectifs à atteindre chaque<br />
semaine, des résumés des cours précédents<br />
à écrire avant le cours suivant.<br />
Cours que j’aurai déjà choisis à l’avance,<br />
pas comme la dernière fois. Quoi ? À quoi<br />
il ressemble, mon programme ? Tu vas<br />
vouloir me le piquer si je te le montre, tellement<br />
il est bien !<br />
Bon je dis ça, mais mes « activités extra-universitaires<br />
» ont aussi leur place<br />
dans mon programme. On ne va pas exagérer<br />
non plus, je ne suis pas une machine.<br />
Mon plan va bien sûr inclure quelques<br />
heures de distraction, du temps à passer<br />
avec mes amis et pour faire du sport.<br />
Voyons-voir : on recommence les cours fin<br />
février, les délais d’inscription sont jusqu’à<br />
fin mars et il y aura quelques jours de répit<br />
en avril avec Pâques, en mai avec l'Ascension<br />
et en juin avec la Pentecôte. Ça suffira<br />
pour rattraper un retard éventuel sur mes<br />
révisions et travaux à rendre, retard que je<br />
n’aurai certainement pas, tellement mon<br />
semestre est bien organisé.<br />
Comment ai-je pu être de nouveau aussi<br />
irresponsable ?! Et où sont passées mes<br />
heures ? Les semaines s’enchaînent à une<br />
vitesse fulgurante, et mon plan a échoué.<br />
La raison ? Les travaux écrits m’ont débordé,<br />
et je n’ai pas été aussi rapide et efficace<br />
que je l’espérais. Une visite surprise<br />
de mes parents et des soirées spontanées<br />
entre amis m’ont empêché de rattraper<br />
mon retard. Comment ça, c’est de ma<br />
faute aussi ? Ben oui, je ne suis pas surhumain<br />
non plus ! Quand tu as besoin d’une<br />
pause, tu fais une pause. Je ne m’étais tout<br />
simplement pas fixé la durée de mes moments<br />
de détente.<br />
Comme l’a écrit Charles Dickens dans<br />
Les Grandes Espérances, « on n’est jamais<br />
mieux trompé que par soi-même ». Mon<br />
programme ultra-rigide n’était pas si intelligent<br />
que ça pour finir. On ne peut jamais<br />
prévoir l’imprévisible, alors autant<br />
ne rien prévoir du tout. Cette fois-ci, j’ai<br />
retenu ma leçon : j’affronterai le semestre<br />
d’automne prochain au pied levé. Et tant<br />
pis pour les crédits requis, on n’a qu’une<br />
vie, quoi !<br />
© Illustration : Clarisse Aeschlimann<br />
© Foto: zvg<br />
4<br />
1/<strong>2017</strong>
«Ich gehe halt in den Kraftraum»<br />
UNILEBEN<br />
Studieren und Spitzensport betreiben ist ein schwieriges Unterfangen? Nicht wenn man Manuel Maurer<br />
heisst, Medien und Kommunikation studiert und in der NLA Unihockey spielt. RAHEL BÜHLER<br />
Während sich der gewöhnliche<br />
Student nach einem anstrengenden<br />
Tag an der Uni<br />
ein wohlverdientes Bier gönnt, sehen<br />
die Feierabende bei Manuel Maurer etwas<br />
anders aus. Den Medienstudenten<br />
zieht es nicht in die Stamm-Bar, sondern<br />
in die Turnhalle. Genauer: in die Weissenstein-Turnhalle<br />
in Bern. Training ist<br />
angesagt. Er spielt nämlich Unihockey<br />
bei Schweizer NLA-Club Floorball Köniz.<br />
Und dies sehr erfolgreich. Auch in<br />
dieser Saison konnte sich die Nummer<br />
93 bereits mehrmals das Topscorer-Trikot<br />
überziehen. «Ich mag das schnelle, intensive<br />
Spiel», erklärt er seine Leidenschaft.<br />
«Und ich erziele gerne Tore.»<br />
Im Alter von elf Jahren hat Manuel Maurer<br />
bei Köniz angefangen und dort alle<br />
Junioren-Stufen durchlaufen. Als 19-Jähriger<br />
gab er sein Debüt in der ersten<br />
Mannschaft. Mittlerweile spielt er seine<br />
vierte Profi-Saison und studiert parallel<br />
Medien und Kommunikation im vierten<br />
Semester an der Universität Freiburg.<br />
«Radio und TV haben mich schon immer<br />
interessiert», begründet der 24-Jährige<br />
seine Wahl.<br />
WM-Bronzemedaillen-Gewinner<br />
Training, Kraftraum, Matches: Insgesamt<br />
kommt Maurer auf sechs Trainingseinheiten<br />
pro Woche. Laut dem Berner lässt<br />
sich dies problemlos mit dem Studium<br />
vereinbaren: «Die Trainings sind am<br />
Abend, die Matches am Wochenende<br />
und die Kraftraumbesuche kann ich mir<br />
selbst einteilen.» Er ist sich sicher: «Einen<br />
100-Prozent-Job ausüben und Unihockey<br />
auf NLA-Stufe spielen, ist anstrengender.»<br />
Etwas Organisation gehöre schon<br />
auch dazu, aber viel sei das nicht und ausserdem<br />
sei er sich das gewohnt.<br />
Mit Floorball Köniz reist Maurer in der<br />
ganzen Schweiz herum. An einem Wochenende<br />
mit zwei Auswärtsspielen kann<br />
es schon mal vorkommen, dass das Team<br />
neun Stunden im Car verbringt. «Vor den<br />
Prüfungen im Januar war dies der Fall»,<br />
erinnert sich der Stürmer. Zwangsläufig<br />
stellt sich die Frage, ob denn da genug<br />
Zeit zum Lernen bleibt. Manuel lacht<br />
und sagt: «Ja, es kommt manchmal vor,<br />
dass die Zeit zum Lernen auf der Strecke<br />
bleibt.» Mit Freunden und Familie trifft er<br />
sich dann, wenn weder Uni noch Unihockey<br />
auf dem Programm stehen.<br />
Weil er mit Floorball Köniz nur auf nationaler<br />
Ebene agiert, fehlt Manuel Maurer<br />
nie. Es sei denn, die Nationalmannschaft<br />
klopft an und bietet ihn für die Weltmeisterschaften<br />
in der lettischen Hauptstadt<br />
Riga auf. So geschehen im Dezember<br />
2016. Für die Vorbereitung und die Endrunde<br />
selbst war er rund zwei Wochen<br />
weg. Auch das hat problemlos geklappt:<br />
«Ich habe die jeweiligen Professoren angefragt<br />
und es hatte niemand etwas dagegen<br />
einzuwenden, dass ich mehr fehle<br />
als andere», blickt Maurer zurück. «Eine<br />
WM-Teilnahme ist schliesslich auch kein<br />
0815-Grund für eine Absenz», meint er<br />
und lacht. Mit der Nati hat er am Ende<br />
des Turniers die Bronzemedaille geholt.<br />
«Es war ein cooles Gefühl, auch weil dies<br />
meine erste WM-Medaille ist. Aber über<br />
den ganzen Turnierverlauf gesehen, hätte<br />
mehr herausschauen können.»<br />
Kein Zurückstecken<br />
Das liebe Studentenleben: Man ist ständig<br />
pleite, schaut zu viele Serien, zwei<br />
Wochen nach Semesterbeginn sind alle<br />
guten Uni-Vorsätze schon wieder dahin,<br />
dafür waren die Partys top. Dank Nebenjob<br />
und Engagement beim Berner Verein<br />
ist zumindest ersteres bei Manuel Maurer<br />
selten der Fall: Bei Köniz erhält er einen<br />
Monatslohn und eine Siegesprämie.<br />
«Für mich als Student reicht es knapp,<br />
aber sonst davon leben kann man nicht»,<br />
weiss Maurer. Ob Manuel etwas am Studentenleben<br />
vermisst? «Es stimmt schon,<br />
dass ich nach der Uni nicht spontan etwas<br />
trinken oder an Partys gehen kann»,<br />
berichtet er und fügt schmunzelnd hinzu:<br />
«Aber ich bin eh nicht so der Ausgangs-Typ,<br />
vielleicht hat sich das auch<br />
durch das Unihockey so entwickelt.» Ein<br />
Zurückstecken ist es also nicht. «Andere<br />
treffen sich mit ihren Kollegen in einer<br />
Bar, ich gehe halt in den Kraftraum und<br />
tausche mich dort mit ihnen aus.»<br />
© Illustration : Clarisse Aeschlimann<br />
© Foto: zvg<br />
Manuel Maurer in Jubelpose nach dem Gewinn von WM-Bronze in Riga<br />
1/<strong>2017</strong><br />
5
UNIPOLITIQUE<br />
Politornigramme<br />
Nouvelle année, nouveaux défis ! Même si la rime n’est pas forcément évidente, le début du semestre<br />
reste l’occasion de s’investir dans une des nombreuses associations ou institutions de l’Université.<br />
Mais pas facile de s’y retrouver. Voici donc un rapide éclairage. JULIE BRUELHART<br />
© Graphique : Kalinka Janowski<br />
© Foto: Wikimedia Commons<br />
6<br />
1/<strong>2017</strong>
UNIPOLITIK<br />
Islamzentrum muss sich keiner Volksabstimmung<br />
stellen<br />
Knapp fünf Prozent der Schweizer Bevölkerung sind Muslime. Die meisten sind hier geboren und<br />
verwurzelt. Ihre Imame und Prediger allerdings sind zumeist fernab unserer Gesellschaft ausgebildet.<br />
Um diese Diskrepanz zu beseitigen, schlug eine Nationalfonds-Studie 2010 eine schweizerische<br />
Imam-Ausbildung vor, was zu einer kaum je da gewesenen Auseinandersetzung führte. Mittendrin: Die<br />
Uni Freiburg. LORENZ TOBLER<br />
Die SVP scheiterte mit ihrer Initiative gegen das SZIG vor dem Bundesgericht in Lausanne<br />
© Graphique : Kalinka Janowski<br />
© Foto: Wikimedia Commons<br />
Dass Studierende der katholischen<br />
Theologie in der Miséricorde seit<br />
jeher ein und aus gehen, sorgt in<br />
Freiburg kaum mehr für Entrüstung. Im<br />
Gegenteil – die hiesige theologische Fakultät<br />
ist die grösste der Schweiz und<br />
prägte die Universität entscheidend mit.<br />
Als aber 2013 bekannt wurde, dass ein<br />
Zentrum für Islam und Gesellschaft als<br />
interfakultäres Institut nach Freiburg<br />
kommen soll, meldeten viele Politiker<br />
Bedenken an. Bürgerliche Grossräte versuchten<br />
in der Folge, das geplante Zentrum<br />
auf parlamentarischem Weg zu<br />
verhindern. Als dies scheiterte und das<br />
Zentrum im Frühjahr 2015 eröffnet wurde,<br />
reichte die SVP des Kantons Freiburg<br />
eine Initiative ein, die das geplante Zentrum<br />
sowie jegliche staatliche Imam-Ausbildung<br />
verhindern sollte. Als Regierung<br />
und Parlament die Initiative, welche über<br />
achttausend Mal unterschrieben worden<br />
war, für ungültig erklärten, rekurrierte<br />
das SVP-Komitee ans Bundesgericht.<br />
Negativer Bundesgerichtsentscheid<br />
Im letzten Dezember schliesslich wiesen<br />
die Richter in Lausanne die Beschwerde<br />
gegen die Ungültigkeitserklärung ab.<br />
Mit einer einzigen Ausnahme votierte<br />
der fünfköpfige Spruchkörper geschlossen<br />
dagegen, die Ungültigkeitserklärung<br />
der Freiburger Instanzen aufzuheben.<br />
Die Bundesrichter wiesen insbesondere<br />
daraufhin, dass sich die Initiative gezielt<br />
gegen das Zentrum für Islam und Gesellschaft<br />
richte. Ein derartig einseitiges<br />
Verbot sei diskriminierend und verstosse<br />
damit gegen die Verfassung, schloss das<br />
Gericht schliesslich.<br />
Dies dürfte das vorläufige Ende des Seilziehens<br />
um das Schweizerische Zentrum<br />
für Islam und Gesellschaft (SZIG) bedeuten.<br />
„Es sind keine weiteren rechtlichen<br />
oder politischen Schritte geplant.“, erklärt<br />
die SVP auf Anfrage und schliesst auch<br />
den Gang vor den Europäischen Gerichtshof<br />
für Menschenrechte aus. Das Urteil<br />
sei keine Überraschung gewesen, fährt<br />
Emanuel Waeber, Fraktionspräsident der<br />
Volkspartei im Grossen Rat, fort: „Gegenüber<br />
den unterzeichnenden Personen<br />
der Initiative haben wir es aber als unsere<br />
Pflicht erachtet, vor Bundesgericht zu<br />
gehen.“<br />
Positive Folgen für das SZIG<br />
Dr. Hansjörg Schmid, Direktor des SZIG,<br />
kann den erlebten Querelen durchaus<br />
Positives abgewinnen. „Durch die Auseinandersetzung<br />
waren wir von Anfang an<br />
verpflichtet, so transparent wie möglich<br />
zu arbeiten und das Gespräch mit sehr<br />
vielen Menschen und Institutionen zu<br />
suchen. Wir haben so einen Arbeits- und<br />
Kommunikationsstil entwickelt, den wir<br />
beibehalten haben.“ Laut Schmid hat die<br />
Auseinandersetzung dem SZIG auch zu<br />
einer breiten öffentlichen Sichtbarkeit<br />
verholfen. Er betont zudem, dass das<br />
Zentrum jederzeit von sehr vielen Seiten<br />
unterstützt worden sei.<br />
Das Zentrum baut sein Angebot seit Betriebsaufnahme<br />
kontinuierlich aus. Neben<br />
grossen Tagungen zu Themen wie der<br />
Spitalseelsorge werden in Freiburg auch<br />
Weiterbildungen, Seminare sowie ein<br />
Doktoratsprogramm angeboten. Zudem<br />
belegen gemäss Schmid etliche Anfragen<br />
von Lehrpersonen, Sozialarbeitern sowie<br />
der Verwaltung die Notwendigkeit des Instituts.<br />
Ab Herbst <strong>2017</strong> startet zusätzlich<br />
das Masternebenprogramm „Islam und<br />
Gesellschaft“. Eine eigenständige, grundlegende<br />
Imam-Ausbildung ist aber nicht<br />
geplant.<br />
Vorläufig ruhen die Diskussionen<br />
Die SVP verspricht trotzdem, weiterhin<br />
ein Auge auf die Entwicklung des SZIG<br />
zu haben und bei Bedarf an die zuständigen<br />
Aufsichtsbehörden zu gelangen. Der<br />
Bundesgerichtsentscheid dürfte damit<br />
den gesellschaftlichen Disput rund um<br />
die Position des Islams an der Universität<br />
Freiburg sowie in der schweizerischen<br />
Gesellschaft höchstens vorläufig aussetzen<br />
lassen. Ein Disput, vor welchem sich<br />
die Universität nicht scheut. Hansjörg<br />
Schmid erklärt, gerne auch Kritiker zu<br />
begrüssen: „Unsere Türen sind offen für<br />
alle.“<br />
1/<strong>2017</strong><br />
7
DOSSIER<br />
SOMMAIRE / INHALT<br />
···<br />
Art de la conversation :<br />
Les Suisses ont-ils<br />
un balai dans le cul ?<br />
Nun sprich doch! –<br />
Die Kunst des<br />
Konversierens<br />
Convaincs-moi si tu peux !<br />
Für mehr Julias und weniger<br />
Verschlossenheit<br />
Socratic Teaching : la fin des<br />
cours ex-cathedra<br />
Konversation durch rezeptive<br />
Mehrsprachigkeit<br />
Speed dating, l'amour en accéléré<br />
Raucher sterben früher –<br />
dafür nicht alleine<br />
10<br />
11<br />
12<br />
13<br />
14<br />
15<br />
1/<strong>2017</strong><br />
9
DOSSIER<br />
Convaincs-moi si tu peux !<br />
Provenant de la Grèce antique, la rhétorique est l’art de bien parler, de persuader les gens de faire<br />
quelque chose ou de les convaincre d’adhérer à certaines idées. Rêve pour certains, l’art de persuader<br />
n’est cependant pas une science exacte. Petit tour d’horizon avec Steve Oswald, linguiste et maître<br />
d’enseignement et de recherche à l’Université de Fribourg. MONA HEINIGER<br />
La rhétorique trouve ses origines en<br />
tant que discipline instrumentale<br />
de la démocratie à l’époque de la<br />
Grèce antique. En effet, la vie civile s’y<br />
déroulait en public, elle fut alors un outil<br />
pour défendre des idées. Vite teintée<br />
d’une connotation négative, puisque ce<br />
qui importait était de convaincre peu importe<br />
les moyens, elle fut peu à peu délaissée.<br />
C’est à la moitié du XXème siècle<br />
qu’elle fut réhabilitée par deux ouvrages ;<br />
l’un de Perelman et Olbrechts Tyteca intitulé<br />
« Traité de l’argumentation : La nouvelle<br />
rhétorique » (1958) ainsi que celui de<br />
Toulmin « The Uses of Argument » (1958).<br />
Ces ouvrages redéfinissaient les modalités<br />
de la persuasion : « si l’on veut étudier la<br />
façon dont les gens argumentent, il faut<br />
étudier ce qui fait qu’un argument est bon<br />
aux yeux de gens. » explique Steve Oswald.<br />
Un bon orateur connaît son public<br />
Le modèle adopté est alors centré sur l’auditoire.<br />
Et le linguiste de continuer « un<br />
argument n’aura pas le même impact sur<br />
des publics différents. Un exemple assez<br />
simple ; adressez la même argumentation<br />
sur l’avortement à des fondamentalistes<br />
catholiques et à des défenseurs du droit<br />
à l’avortement, vous aurez une réception<br />
très différente du même matériel linguistique.<br />
Le bon orateur est celui qui sait à<br />
qui il parle ». Ainsi, le type de public devrait<br />
influencer chaque discours et chaque<br />
manière de l’aborder. Une bouteille à la<br />
mer ; avis à nos professeurs…<br />
L’argumentation suppose un désaccord.<br />
Le but du discours argumentatif est de le<br />
résoudre ou d’imposer un avis par le biais<br />
d’un échange d’arguments et de contre<br />
arguments. Idéalement, les arguments<br />
les plus forts devraient donc faire plier<br />
les plus faibles. Comment donner plus<br />
de poids à ses arguments alors ? En rhétorique,<br />
un argument a des chances d’être<br />
jugé bon s’il permet de convaincre un certain<br />
auditoire, qu’il soit fallacieux ou non.<br />
On le comprend, le panel des arguments<br />
s’agrandit fortement. Nous y trouvons des<br />
techniques aidant le renforcement d’une<br />
thèse comme l’appel à des autorités ou à<br />
un consensus.<br />
D’autres techniques sont susceptibles<br />
d’affaiblir la thèse des opposants, soit<br />
l’éventail des attaques personnelles et de<br />
la décrédibilisation en tout genre. Le recours<br />
aux sentiments personnels en impliquant<br />
des émotions, le fait de se rassurer<br />
ou de se sentir soulagé consistent en une<br />
autre sorte de technique. On assiste à un<br />
tour de passe-passe comme lors d’un tour<br />
de magie. Notre attention est distraite par<br />
des mots et c’est ce qui serait au cœur du<br />
phénomène selon le linguiste : « les arguments<br />
fallacieux tentent de tirer parti du<br />
fait que l’on ne se rend pas compte qu’ils<br />
le sont. Pourtant le sens critique est à la<br />
portée de tout le monde mais, souvent,<br />
nous n’avons pas l’opportunité ni l’envie<br />
de prendre une posture critique. »<br />
Tous des moutons et des marionnettes ?<br />
Heureusement, non. Steve Oswald nous<br />
rassure : « on ne peut pas prédire ce que<br />
les gens ont en tête et donc ce qu’ils vont<br />
associer au contenu qu’on leur a communiqué.<br />
». Effectivement, nous avons<br />
tous un bagage de connaissances plus ou<br />
moins grand. Lorsque l’on reçoit une information,<br />
on la confronte à notre savoir<br />
préexistant et au contexte du moment. Il<br />
est possible que l’on soit fatigué, que l’on<br />
vienne d’avoir une expérience particulièrement<br />
positive sur un sujet ou que l’on<br />
ait juste lu un article sur le thème en question…<br />
on ne peut jamais connaître exactement<br />
son auditoire ni les effets qu’aura un<br />
discours sur lui. Cependant, le rapprochement<br />
de la rhétorique avec le domaine des<br />
sciences cognitives permet d’affiner les<br />
connaissances de ces effets sur les individus.<br />
Un tout nouvel horizon de recherche<br />
s’ouvre alors à la rhétorique.<br />
© Illustration : We Do Product Management<br />
© Illustration: Clarisse Aeschlimann<br />
10<br />
1/<strong>2017</strong>
Für mehr Julias und weniger Verschlossenheit<br />
DOSSIER<br />
Reserviert, zurückhaltend, verschlossen: Diese Eigenschaften werden Schweizerinnen und Schweizern<br />
oft nachsagt. Welchen Einfluss hat dies auf die Konversation? Was ist an diesem Kli-schee dran?<br />
Spectrum begibt sich auf Spurensuche. NOAH FEND<br />
„Schau, für dich!“, sagt die dreijährige<br />
Julia strahlend. Sie krallt sich mit einer<br />
Hand an meinem Hosenbein fest und<br />
drückt mir mit der anderen zum vierten<br />
Mal den gleichen Kieselstein in die Hand.<br />
Der Zug fährt über Weichen, sie wankt,<br />
krallt fester. Julia quasselt, fragt mich aus.<br />
Nach kurzer Zeit kommt ihre Mutter, löst<br />
sie von meiner Hose, entschuldigt sich<br />
höflich und erklärt der Kleinen, sie solle<br />
den Mann jetzt in Ruhe lassen. Er wolle<br />
sicher in seinem Buch weiterlesen.<br />
© Illustration : We Do Product Management<br />
© Illustration: Clarisse Aeschlimann<br />
Wir waren alle einmal kleine Julias. Oder<br />
Julians. Wir werden älter und lernen,<br />
uns der Gesellschaft anzupassen. Dementsprechend<br />
ist heute unser Verhalten,<br />
wenn sich jemand zu uns ins Zugabteil<br />
setzt: Wir vertiefen uns nach einem kurzen,<br />
unauffälligen Zunicken wieder in unser<br />
Smartphone, unser Buch, konzentrieren<br />
uns ganz fest auf die vorbeiziehende<br />
Landschaft. An der Uni setzen wir uns in<br />
den Vorlesungen konsequent in die hinteren<br />
Reihen. Wenn Dozierende etwas in<br />
die Runde fragen, schweigen wir erstmal.<br />
Schweizerinnen und Schweizer sind, so<br />
das Klischee, nicht kontaktfreudig. Sie<br />
weichen direkten Konfrontationen und<br />
Konversationen mit Unbekannten lieber<br />
aus. An diese konkreten Situationen denkend,<br />
erscheint das Vorurteil durchaus<br />
wahr. Der Grat zwischen höflicher Zurückhaltung<br />
und engstirniger Verschlossenheit<br />
ist aber schmal. Die Grenze zwischen<br />
dem Positiven, Höflichen und einer<br />
negativen Ich-Bezogenheit verschwimmt.<br />
Der Versuch einer Erklärung<br />
Für das Klischee der unnahbaren Schweizerinnen<br />
und Schweizer gibt es einige<br />
hinlänglich bekannte Erklärungen. Eine<br />
davon ist die Bergvolk-Mentalität: Leben<br />
mit und in der Natur. In einer rauen Umgebung<br />
kann man nur auf Bekanntes vertrauen.<br />
Man lebt eher abgeschottet und<br />
hat nur mit wenigen Menschen, die man<br />
gut kennt, Kontakt. Ausserdem ist die<br />
Privatsphäre in der Schweiz heilig. Man<br />
will niemandem zu nahe treten. Diese<br />
Erklärungsversuche mögen für manche,<br />
rurale, abgelegene Regionen vielleicht<br />
eine gewisse Richtigkeit haben. Gleichzeitig<br />
dürfte klar sein, dass es sich dabei<br />
wie bei jedem Klischee um eine simple<br />
Verallgemeinerung handelt, die im Detail<br />
nicht tragbar ist. In der Schweiz sogar<br />
noch untragbarer als in anderen Ländern,<br />
dafür ist die Vielfalt zu gross. Sowohl in<br />
Bezug auf Sprachen, als auch auf Lebenswelten,<br />
die sich zwischen Stadt, Land und<br />
Sprachregionen unterscheiden. Vielmehr<br />
muss man davon ausgehen, dass solche<br />
Stereotypen durch Medien und Volksmund<br />
konstruiert werden und mangels<br />
persönlicher Erfahrung über Jahre hinweg<br />
erhalten bleiben.<br />
Schwieriges Umfeld für Konversationen<br />
Spontane Konversationen im öffentlichen<br />
Raum mit unbekannten Personen entstehen<br />
in der Schweiz selten. Kommunikation<br />
in der Öffentlichkeit fällt oft schwer.<br />
Die Glocke medial verbreiteter Normen<br />
über was sich gehört, wo die Privatsphäre<br />
anfängt und wo der angemessene Umgang<br />
mit Mitmenschen aufhört, hängt<br />
aber weit weniger dominant über uns, als<br />
wir das gerne denken. Eine internationale<br />
Studie mit Beteiligung der Universität<br />
Zürich aus dem Jahr 2005 zeigt sogar, dass<br />
die Schweizerinnen und Schweizer überdurchschnittlich<br />
offen sind gegenüber<br />
Neuem. Auch bezüglich der Liebenswürdigkeit<br />
schneidet die Schweizer Bevölkerung<br />
über dem internationalen Durchschnitt<br />
ab. Trotz leicht unterschiedlicher<br />
Werte zwischen den einzelnen Sprachregionen<br />
kann man daraus folgendes schliessen:<br />
Die Vorurteile existieren vor allem<br />
in unseren Köpfen. Es ist also höchste<br />
Zeit, unsere kleinen Julias weg von der<br />
Bergvolk-Mentalität und hin zu einer unkomplizierteren<br />
Offenheit im Umgang<br />
und der Konversation mit unbekannten<br />
Personen zu führen. Dazu gehört auch,<br />
dass man sie im Zug mit Unbekannten<br />
plaudern und Kieselsteine austauschen<br />
lässt. Die langfristige Gewinnerin davon<br />
ist die Offenheit.<br />
1/<strong>2017</strong><br />
11
DOSSIER<br />
Socratic Teaching : la fin des cours ex-cathedra<br />
L’interaction Professeur – étudiant est traditionnellement à sens unique, ce dernier ayant tendance<br />
à recevoir passivement la connaissance de son pédagogue. Imaginons un monde dans lequel c’est la<br />
démarche intellectuelle des étudiants qui rythme les cours universitaires. Un monde dans lequel c’est<br />
l’étudiant qui donne au cours son contenu, et non pas le Professeur. Resterions-nous tout aussi silencieux<br />
? MAYA BODENMANN<br />
dre la discussion, en la stimulant lorsque<br />
cela est nécessaire. Certains experts en la<br />
matière expliquent que cette approche<br />
à l’enseignement a pour but d’imiter les<br />
pensées du cerveau, à plus large échelle.<br />
L’input des uns stimule la pensée des<br />
autres et forme peu à peu un réel point<br />
de vue critique. En participant à de telles<br />
conversations, l’étudiant explore ses<br />
connaissances, ainsi que celles des autres<br />
tout en s’exprimant, en argumentant, et<br />
en persuadant les autres. Le Professeur<br />
clôt la discussion en résumant les points<br />
importants, qui ont déjà été dits, bien sûr.<br />
Une réelle option pour le système universitaire<br />
suisse ?<br />
Nos auditoires, une réalité généralisée<br />
Le silence. Ce bruit si familier qui<br />
hante nos auditoires quotidiennement.<br />
« J’ose poser une question ?<br />
Je la poserai à la pause, c’est peut-être<br />
mieux. » Force est de constater que l’étudiant<br />
s’exprime peu pendant nos cours<br />
universitaires. Il répond lorsqu’il est sûr de<br />
sa réponse, ou alors, lorsque son Professeur<br />
le désigne, « oui, vous Mademoiselle,<br />
auriez-vous la gentillesse de répondre ? Il<br />
faut bien que quelqu’un le fasse… ». Pourtant,<br />
la volonté du corps professoral est<br />
au rendez-vous. Toutes sortes de techniques<br />
didactiques envahissent les cours<br />
pour tenter de faire parler cet étudiant, si<br />
confortable dans son rôle de scribe.<br />
Ce qui fait réfléchir, c’est que lorsque nous<br />
serons amenés à mettre en pratique nos<br />
connaissances, c’est avec notre expression<br />
orale qu’on le fera la plupart du temps.<br />
Avec notre maitrise de la rhétorique et<br />
de l’argumentation, nous serons dans<br />
l’obligation de présenter nos savoirs de<br />
manière claire et puissante. Mais quelle<br />
maitrise si elle n’est même pas exercée<br />
dans les auditoires ? L'expression orale est<br />
souvent enseignée au Master. La Faculté<br />
de Droit propose les cours « expression<br />
orale » ainsi que « plaidoirie et argumentation<br />
» dans le cadre de séminaires, par<br />
exemple. Mais devrait-on envisager un<br />
cadre dans lequel la rhétorique n’est pas<br />
le contenu d’un cours spécifique, mais<br />
plutôt le moyen par lequel toute connaissance<br />
est véhiculée à l’université ?<br />
Socratic Teaching – not the sage on<br />
the stage<br />
Cette forme d’enseignement, aussi nommée<br />
« Socratic Method » constitue une<br />
technique d’apprentissage à part. Certains<br />
pédagogues estiment qu’elle a été utilisée<br />
dans l’enseignement depuis le temps de<br />
Socrate. Aujourd’hui, elle est surtout pratiquée<br />
aux Etats-Unis dans certains gymnases<br />
ainsi que dans quelques universités.<br />
L’idée est de créer un véritable dialogue<br />
entre le Professeur et les étudiants, ainsi<br />
qu’entre étudiants. Tout participant au<br />
cours a la responsabilité de faire avancer<br />
la discussion, pour en tirer le maximum<br />
de connaissances. L’interaction générale<br />
est menée par le Professeur, qui incarne le<br />
rôle de leader, ou de modérateur. Il enca-<br />
Il est vrai que de telles conversations sont<br />
alléchantes aux yeux de ceux pour qui le<br />
silence est insupportable. L’étudiant serait<br />
constamment dans un climat d’argumentation,<br />
obligé de défendre son point<br />
de vue, tout en le modifiant avec ce qui<br />
a été dit quelques secondes auparavant.<br />
Sa confiance en soi se développerait, et<br />
les présentations orales ne seraient plus<br />
synonyme de stress agonique. L’esprit<br />
d’équipe se verrait présent à tout moment<br />
en cours, ce qui permettrait certainement<br />
une interaction favorisée en dehors des<br />
cours.<br />
Mais comment être sûr que toute la matière<br />
au programme serait couverte en<br />
cours ? Si c’est le participant au cours<br />
qui rythme les séances, qui le fait avancer,<br />
c’est extrêmement difficile d’assurer<br />
que tel contenu sera couvert à telle date.<br />
Comment convaincre les étudiants de<br />
s’exprimer, et à faire de cette théorie une<br />
réalité quotidienne ? Dans une perspective<br />
idéale, le système suisse pourrait introduire<br />
le Socratic Teaching de manière<br />
hebdomadaire par exemple, pour que<br />
l’étudiant soit contraint à stimuler sa pensée<br />
critique en cours.<br />
© Illustration : Andréa Savoy<br />
© Foto: zvg<br />
12<br />
1/<strong>2017</strong>
Konversation durch rezeptive Mehrsprachigkeit<br />
DOSSIER<br />
Wie funktioniert Konversation an der mehrsprachigen Universität Freiburg? Spectrum hat sich mit Raphael<br />
Berthele, Professor für Mehrsprachigkeitsforschung, über Vorteile und Probleme der Konversation<br />
in multilinguistischem Umfeld unterhalten. CARINE MEIER<br />
© Illustration : Andréa Savoy<br />
© Foto: zvg<br />
Herr Berthele, was ist Mehrsprachigkeitsforschung?<br />
Wir behandeln ganz verschiedene Aspekte<br />
des Lehrens und Lernens verschiedener<br />
Sprachen, in Anbetracht unterschiedlicher<br />
Alterskategorien sowie verschiedener<br />
Kontexte. Die Mehrsprachigkeitsforschung<br />
beschäftigt sich nicht nur mit<br />
Lernprozessen oder Kompetenzaspekten,<br />
sondern auch mit gesellschaftlichen und<br />
soziolinguistischen Fragestellungen.<br />
Eignet sich die Uni Freiburg besonders<br />
gut für diese Art von Forschung?<br />
Ja, ich vermute schon. Ich denke, dass<br />
viele dieser Lern- und Erwerbsprozesse<br />
sowie die Probleme, die dabei entstehen,<br />
in dieser Institution selbst eine Rolle spielen.<br />
Zum Beispiel die Schwierigkeiten, die<br />
Studierende haben, wenn sie Vorlesungen<br />
in drei verschiedenen Sprachen<br />
besuchen?<br />
Genau. Man darf aber nicht vergessen:<br />
Wenn man in einer Fremdsprache über<br />
komplizierte Sachen spricht, gibt es einen<br />
sehr interessanten Vereinfachungsprozess:<br />
Man muss Zusammenhänge mit<br />
den Mitteln, die man zur Verfügung hat,<br />
ausdrücken. Dadurch lässt sich auch klären,<br />
ob man wirklich alles verstanden hat.<br />
Andererseits bedeutet es natürlich sehr<br />
viel Aufwand, plötzlich Seminararbeiten<br />
in einer Fremdsprache schreiben zu müssen.<br />
Dies nicht nur inhaltlich, sondern<br />
auch weil man gegen Normen verstösst,<br />
gewisse grammatische oder stilistische<br />
Codes nicht beherrscht.<br />
Gibt es solche Vereinfachungsprozesse<br />
auch in der Konversation unter Studierenden?<br />
Das ist für mich schwierig einzuschätzen.<br />
Aber was ich sicher beobachte ist, dass die<br />
Studierenden zum Teil gewisse Aspekte<br />
zeigen, die wir von der Forschungsseite<br />
her beschreiben. Zum Beispiel gibt es etwas<br />
wie rezeptive Mehrsprachigkeit, das<br />
heisst, in einer Konversation sprechen<br />
alle ihre Muttersprache, die einen Welsch<br />
und die anderen Deutsch. In Freiburg<br />
kommt das ja häufig vor.<br />
Was ist der schwierigste Teil an einer<br />
Konversation in einer anderen Sprache?<br />
Was sicher sehr zeitintensiv ist, ist das<br />
Entwickeln von Flüssigkeit in der Fremdsprache,<br />
soll heissen, dass man schnell<br />
und fliessend auf Dinge, die in der Konversation<br />
gesagt werden, reagieren kann<br />
und weder stockt noch nach Wörtern<br />
oder nach grammatischen Formen suchen<br />
muss. Wenn man damit Schwierigkeiten<br />
hat, kann das für die Kommunikation<br />
hinderlich sein.<br />
Welchen Einfluss hat das mehrsprachige<br />
Umfeld hier in Freiburg auf die<br />
Studierenden und Professoren?<br />
Wenn Sprachgemeinschaften miteinander<br />
in Kontakt sind, hat das im besten<br />
Fall einen öffnenden Effekt. Es können<br />
sich aber auch Gegensätze auftun, man<br />
kann plötzlich feststellen, dass man sich<br />
doch nicht versteht. Dadurch entstehen<br />
dann Probleme. Die institutionelle Umgebung<br />
schafft aber eine gewisse Sensibilität,<br />
sowohl für diese Probleme als auch<br />
für das Potential von Mehrsprachigkeit.<br />
Vielleicht hat man unter Studierenden<br />
auch ein grösseres Repertoire an möglichen<br />
Strategien, wie man kommunizieren<br />
kann.<br />
Gibt es Unterschiede in der Art und<br />
Weise wie man sich in den verschiedenen<br />
Sprachen ausdrückt?<br />
Es gibt schon Effekte, die man zeigen<br />
kann, zum Beispiel Kategorisierungseffekte.<br />
Ich selbst habe viel zu Raum gearbeitet.<br />
Dort sind Kategorien, zum Beispiel<br />
im Französischen und im Deutschen sehr<br />
unterschiedlich. Wenn überhaupt, hat<br />
das auf allgemeine Kognition aber nur einen<br />
sehr subtilen Effekt.<br />
Ist die Uni Freiburg wirklich zweisprachig?<br />
Oder ist sie einfach nur Französisch?<br />
Im Gegenteil, die Uni ist eigentlich germanischer<br />
als ihre Umgebung. Ich denke,<br />
proportional zur Bevölkerung der Stadt<br />
und des Kantons ist die deutschsprachige<br />
Gemeinschaft an der Uni Freiburg<br />
eher übervertreten. Die Leute träumen<br />
manchmal von der absoluten Gleichberechtigung<br />
von Sprachen. Die kann es<br />
aber gar nie geben. Wenn zwei Sprachen<br />
nicht nur theoretisch, sondern auch im<br />
Gebrauch absolut denselben Status und<br />
dieselben Rechte hätten, wäre eine der<br />
beiden überflüssig.<br />
1/<strong>2017</strong><br />
13
DOSSIER<br />
Speed dating, l’amour en accéléré<br />
Qui n’a pas un ami bienveillant (célibataire ou non) qui n’a jamais prononcé cette phrase devant vous<br />
« as-tu pensé au speed dating ? » Car bien que le concept ne date pas d’hier, il reste assez récent dans<br />
nos contrées et votre vie privée n’a plus d’intimiste que le nom. Si rien qu’à l’idée de ce genre de rencontres,<br />
vous frémissez, ce qui suit vous est destiné. JODIE NSENGIMANA<br />
Comme le dit si bien notre cher ami<br />
Wiki : « Le speed dating (littéralement<br />
« rencontres rapides »), ou le<br />
« rencontre minute », est une méthode de<br />
recherche d'un partenaire en vue d'une<br />
liaison sentimentale ou matrimoniale qui<br />
consiste en une série d'entretiens courts<br />
avec différents partenaires potentiels ». A<br />
notre époque où nous nous sentons toujours<br />
surmenés, pourquoi devrions-nous<br />
investir plus de temps dans notre vie<br />
amoureuse que dans tout le reste ? A<br />
l’heure de Tinder et autres applications<br />
magiques nous promettant l’amour de<br />
notre vie ou du moins, soyons honnêtes,<br />
le coup de notre nuit, pourquoi attendre<br />
des mois qu’une relation se noue ? On<br />
nous propose ainsi une prestation qui<br />
comblerait nos attentes sur le modèle du<br />
« vite fait bien fait ».<br />
Un concept bien rodé<br />
Lorsque l’on arrive dans une soirée speed<br />
dating, ce qui saute aux yeux c’est l’organisation.<br />
Un nombre pair de chaises se font<br />
face, l’ordre de passage ainsi que la durée<br />
des entretiens sont prédéfinis et des règles<br />
strictes doivent être respectées. Pour les<br />
plus timides, certains organisateurs prévoient<br />
même des antisèches. Ensuite<br />
deux scénarios se profilent, vous êtes le<br />
seul maître à bord : si quelqu’un vous plaît<br />
et que miracle, c’est réciproque ; vos coordonnées<br />
seront échangées et vos attentes<br />
de longue ou de courte durée seront comblées<br />
ou si vous n’avez pu « matcher » avec<br />
personne, vous rentrerez bredouille. Cela<br />
dit, rien n’empêche de s’y faire des amis<br />
ou de passer un bon moment.<br />
Un mal pour un bien ?<br />
Pour sa défense, le speed dating ne se<br />
contente pas de nous faire juger le livre<br />
à sa couverture car, bien qu’il soit limité,<br />
nous disposons d’un certain temps<br />
de parole. Le côté positif est que nous<br />
allons à l’essentiel sans s’empêtrer dans<br />
des conventions sociales ou d’autres fioritures.<br />
En outre, les gens ont tendance à<br />
se montrer sous leur meilleur jour donc<br />
vous devriez passer un moment plutôt<br />
agréable. Les côtés négatifs, vous les<br />
voyez venir, sont qu’il n’est pas garanti<br />
que nous puissions réellement juger la<br />
personnalité de quelqu’un en un temps limité.<br />
L’apparence joue alors forcément un<br />
rôle. La franchise est souvent mise de côté<br />
et nous pouvons rapidement vendre un<br />
soi artificiel et sans aucune profondeur.<br />
Si le temps de parole est restreint celui<br />
d’écoute l’est lui aussi. Peut-on encore<br />
parler d’un échange quand le sujet principal<br />
de la conversation c’est soi-même ?<br />
Cela dit, comme nous l’avons appris d’un<br />
vieil adage, qui ne tente rien n’obtient<br />
jamais rien ! Et si d’aventure, vous vous<br />
laisseriez tenter, sachez que « Unikult » se<br />
charge d’organiser ce genre d’évènement<br />
pour vous à l’Université de Fribourg. Car<br />
désormais cette dernière s’inquiète non<br />
seulement de votre avenir professionnel<br />
mais aussi de vos relations amoureuses.<br />
Le top 10 des choses à ne pas<br />
dire durant un speed dating :<br />
1. Et sinon, tu m’invites ?<br />
2. Chez toi ou chez moi ?<br />
3. T’étais plus joli(e) sur tinder…<br />
4. Tu prendrais bien un chewing-gum ?<br />
Si, si j’insiste.<br />
5. J’adore regarder « Les Anges de la<br />
téléréalité », et toi ?<br />
6. J’ai plus l’habitude des armpits dating…<br />
7. J’ai hâte de te présenter mes parents !<br />
8. Ton adresse c’est bien le « … » ?<br />
9. Je sors d’une relation compliquée (et<br />
se mettre à pleurer).<br />
10. C’est quoi le numéro de ton ami(e) ?<br />
Le prochain speedating de<br />
Unikult se déroulera le 11<br />
avril <strong>2017</strong> à Pérolles !<br />
© Photo : Wilde Colares<br />
© Illustration: Clarisse Aeschlimann<br />
14<br />
1/<strong>2017</strong>
Raucher sterben früher – dafür nicht alleine<br />
DOSSIER<br />
Dir fällt es schwer, mit neuen Leuten ins Gespräch zu kommen? Deine Gesundheit ist dir weniger wichtig<br />
als dein Coolness-Faktor und du möchtest deinen Bekanntenkreis erweitern? Dann könntest du<br />
dein Leben mit einer einfachen Gewohnheit grundlegend verändern. GIOJA WEIBEL<br />
Dass Rauchen schädlich ist, wissen<br />
wir alle. Bereits seit zehn Jahren<br />
sollen uns schriftliche Warnhinweise<br />
auf Zigarettenpackungen vom<br />
Rauchen abhalten. Von „Rauchen in der<br />
Schwangerschaft schadet Ihrem Kind“<br />
(was mich persönlich zum Beispiel relativ<br />
kalt lässt) bis hin zu „Wenn Sie rauchen,<br />
sterben Sie früher“: die Packungen sollen<br />
abschrecken. Nachdem seit 2010 auch<br />
noch passende Bilder aufgedruckt werden,<br />
machen sie dies auch tatsächlich –<br />
wer möchte schon eine verkrebste Mundhöhle<br />
anschauen, während er sich die<br />
nächste Kippe ansteckt. Zusammen mit<br />
den relativ hohen Tabaksteuern ergibt<br />
dies ein relativ erfolgreiches Massnahmenpaket,<br />
um junge Leute vom Rauchen<br />
fernzuhalten. Apropos Tabaksteuern:<br />
Falls du diesen Artikel als Raucher liest<br />
und dir jemals wieder vorgeworfen wird,<br />
du seist eine Bürde für die Gesellschaft:<br />
Die Tabaksteuer bringt jährlich etwa zwei<br />
Milliarden Franken ein. Ein Betrag, der<br />
vollumfänglich in die Kassen der AHV<br />
und IV fliesst.<br />
Rauchverbote als Gesprächsförderung<br />
Das 2010 eingeführte schweizweite<br />
Rauchverbot in Restaurants, Bars, geschlossenen<br />
öffentlichen Räumen sowie<br />
in Arbeitsräumen hat das Rauchen hingegen<br />
kaum unattraktiver gemacht. Es<br />
sollte auch hauptsächlich zum Schutz vor<br />
Passivrauchen dienen. Für all die Unentwegten,<br />
die dennoch regelmässig ihrer<br />
Sucht fröhnen, hatte das Rauchverbot einen<br />
interessanten Nebeneffekt: Raucher<br />
werden dichter zusammengedrängt. Sie<br />
stehen vor den Eingängen von Arbeitsgebäuden,<br />
vor bereits eingefahrenen Zügen,<br />
vor der Universität, bei Regen unter<br />
einem Vordach, aber Hauptsache: Nah<br />
beisammen und von der restlichen, nichtrauchenden<br />
Gesellschaft zumindest bei<br />
dieser Tätigkeit ausgeschlossen. Dieses<br />
Aussenseitergefühl, das Gegner der voranschreitenden<br />
Nichtraucherzonen stark<br />
betont hatten, schweisst zusammen. Will<br />
heissen, als Raucher sind andere Raucher<br />
sofort immer auch ein bisschen Verbündete.<br />
Wenn dir selbst noch ein Feuerzeug<br />
oder sogar eine Zigarette fehlt , umso<br />
besser. Für einen Gesprächsanfang ist so<br />
auch schon gesorgt. Dazu kommt, dass<br />
Raucher sich schlicht und einfach öfter<br />
in Positionen begeben, die sie ansprechbar<br />
machen. Welcher Nichtraucher wartet<br />
alleine vor der Uni, und dann noch<br />
ohne Handy in der Hand? Auch in den<br />
Pausen wechselt man draussen eher ein<br />
Wort miteinander, als wenn alle an ihren<br />
Plätzen im Vorlesungssaal sitzen bleiben.<br />
Im Ausgang bleibt man in einer Bar häufig<br />
in einem Grüppchen zusammen, aber<br />
rauchend kann man sich auch gut alleine<br />
draussen blicken lassen. In Clubs kommt<br />
da noch dazu, dass man wegen der lauten<br />
Musik drinnen kaum ein Wort miteinander<br />
wechseln kann. Aber draussen beim<br />
Rauchen trifft man sich, kann miteinander<br />
plaudern und bleibt deshalb häufig<br />
auch länger als eine Zigarette stehen. Ich<br />
behaupte, es gibt Abende, da ist die Stimmung<br />
vor dem Fri-Son besser als im Fri-<br />
Son drin.<br />
Was man von Rauchern lernen kann<br />
Aber eben, Rauchen ist ein Laster das<br />
ich niemandem empfehlen will. Um mit<br />
Fremden Smalltalk zu betreiben, sollte<br />
es auch ausreichen, sich einfach wie ein<br />
Raucher zu verhalten. Sprich: Verbringe<br />
deine Pausen draussen, zum Beispiel in<br />
der Miséricorde auf dem Raucherbalkon.<br />
Dort fällt es dir sicher viel leichter, deine<br />
Kommilitoninnen und Kommilitonen<br />
anzusprechen! Schnappe im Ausgang regelmässig<br />
frische Luft und hab auch Mut<br />
dazu, alleine rumzustehen ohne nonstop<br />
aufs Handy zu schauen. Und zu guter<br />
Letzt: Fang an, ein Feuerzeug mit dir<br />
rumzutragen. Ein verzweifelter Raucher<br />
wird es dir danken.<br />
© Photo : Wilde Colares<br />
© Illustration: Clarisse Aeschlimann<br />
1/<strong>2017</strong><br />
15
CULTURE<br />
L’espace d’art WallRiss, l’expression créatrice<br />
au centre<br />
Situé à deux pas de la Bibliothèque Cantonale Universitaire (BCU), Wallriss, espace de création unique<br />
en son genre, promeut les jeunes artistes contemporains de talent, en leur donnant carte blanche.<br />
L’espace a été repris depuis peu par des étudiants fribourgeois. ARTHUR ROSSIER<br />
aux fonds publics et privés, à un certain<br />
mercantilisme artistique. Cet off-space<br />
a ouvert ses portes en 2013. Et pourtant,<br />
beaucoup d’étudiants ignorent encore<br />
son existence. Etonnant, si l’on sait que<br />
l’espace WallRiss se situe à deux pas de<br />
la BCU, au numéro 10 de la rue du Varis.<br />
Jusqu’à maintenant, l’endroit n’attirait pas<br />
beaucoup les locaux. Ce à quoi comptent<br />
bien remédier nos jeunes et passionnés<br />
responsables. C’est bénévolement qu’ils<br />
s’occuperont d’organiser, tour à tour, les<br />
expositions à venir. L’ambition est claire :<br />
faire cinq ou six expositions par an.<br />
Venez refaire le monde !<br />
Les Campagnes hallucinées, Les Villes tentaculaires, Vue d'exposition, 2016<br />
Je suis reçu dans une pièce très blanche,<br />
aux murs nus, par trois jeunes passionnés<br />
d’art contemporain. Ils font<br />
partie des quatre individus* qui, dès<br />
mars prochain, reprendront les rênes de<br />
l’espace d’art WallRiss. Rassemblés autour<br />
d’un petit radiateur brûlant, dégustant un<br />
café brûlant, ils me parlent fiévreusement<br />
de leurs projets à venir. J’écoute attentivement,<br />
et leur passion est communicative.<br />
Je me vois débattre des « objets flous »<br />
avec eux, thème de leur prochaine exposition<br />
(Peut-il y avoir des objets vagues ? du<br />
02.03 au 01.04 <strong>2017</strong>). Une certaine densité<br />
de l’air, peut-être, m’indique une atmosphère<br />
propice à la création.<br />
Une atmosphère propice à la création<br />
Car c’est avant tout de cela dont il s’agit :<br />
créer. Offrir un endroit et des moyens<br />
pour le faire. Fournir de quoi exprimer ses<br />
idées. En effet, les matériaux coûtant cher,<br />
WallRiss, bénéficiaire de fonds publics et<br />
privés, prend en charge les frais matériels.<br />
On l’a dit, l’espace s’adresse en particulier<br />
aux jeunes talents de l’art contemporain.<br />
Tandis que certains s’épanouissent<br />
déjà dans de prestigieuses galeries d’art,<br />
d’autres ont besoin de plus de temps. Et<br />
les lieux se prêtent parfaitement à l’expérimentation.<br />
L’idée-force : créer sur place,<br />
construire son œuvre en cohérence avec<br />
les lieux. Entre deux expositions, il arrive<br />
pourtant que l’on entende de la musique<br />
s’y élever. En effet, dans ses moments de<br />
latence, l’espace propose des évènements<br />
artistiques de toutes sortes.<br />
Cinq ou six expositions par an<br />
L’espace est à but non-lucratif. Il ne s’agit<br />
donc pas d’une galerie d’art classique.<br />
Par conséquent, l’on n’y expose pas des<br />
œuvres explicitement destinées à la vente.<br />
Cela permet d’échapper un peu, grâce<br />
Si vous sentez l’intérêt poindre en vous,<br />
sachez que l’espace WallRiss est ouvert le<br />
vendredi et le samedi de 15h à 19h. Si vous<br />
rêvez d’un endroit d’expérimentation artistique,<br />
passez leur dire bonjour à ces<br />
heures au 10 de la rue Varis. Ils seront ravis<br />
de vous accueillir. Et de vous proposer<br />
une collaboration, s’ils estiment que votre<br />
démarche artistique est pertinente. Et si<br />
vous cherchez à fuir l’absurdité du monde,<br />
vous trouverez ici un espace d’échange, de<br />
partage et de bonne humeur. Vous pourrez<br />
y refaire le monde comme bon vous<br />
semble. La prochaine exposition débute<br />
le jeudi 2 mars. Si vous aviez prévu d’aller<br />
vous cuiter au Popu, pensez à y faire un<br />
saut juste avant. Ou juste après.<br />
*Les quatre curateurs :<br />
Paolo Baggi, 22 ans, titulaire d’un<br />
bachelor en lettres à l’Université de Fribourg<br />
(philosophie / histoire de l’art)<br />
Elise Corpataux, 22 ans, étudiante en<br />
bachelor à l’ECAL<br />
Grégory Sugnaux, 27 ans, étudiant en<br />
Master à la HKB<br />
Varun Kumar, 22 ans, étudiant en<br />
bachelor à la ZHdK.<br />
© Photo : Max Reitmeier<br />
© Foto: Noah Fend<br />
16<br />
1/<strong>2017</strong>
Katholizismus an der Uni Freiburg<br />
KULTUR<br />
Die Uni Freiburg war nie offiziell katholisch. Dennoch war ihre Gründung klar religiös motiviert. Wie<br />
verhält es sich aber heute mit dem Katholizismus an unserer Universität? Wie sieht es beispielsweise<br />
im Theologiestudium aus und was machen die weiss gekleideten Mönche bei uns? GIOJA WEIBEL<br />
© Photo : Max Reitmeier<br />
© Foto: Noah Fend<br />
Die Universität Freiburg wurde 1889<br />
gegründet. Ein Hauptziel war, einen<br />
katholischen Gegenpol zu<br />
den anderen Unis zu schaffen, die sich<br />
allesamt in reformierten Kantonen befanden.<br />
Sie war zwar nie eine offizielle<br />
katholische Universität, die Architektur<br />
der 1941 eingeweihten Miséricorde lässt<br />
mit Kruzifixen und Kapelle aber eindeutige<br />
Rückschlüsse auf die stark christliche<br />
Prägung zu. An der Miséricorde spiegelt<br />
sich diese nebst der Architektur auch im<br />
Namen des Gebäudes: Barmherzigkeit.<br />
Ein Begriff, der fast ausschliesslich im religiösen<br />
Kontext verwendet wird.<br />
Freiburg und die Katholiken<br />
Dass ausgerechnet Freiburg als Standort<br />
für die katholische Uni auserkoren wurde,<br />
kommt nicht von ungefähr, hat die Stadt<br />
doch eine lange Tradition im Vermitteln<br />
der katholischen Lehre. So besteht die<br />
Abtei Maigrauge der Zisterzienserinnen<br />
seit 750 Jahren. Das Kapuzinerkloster in<br />
der Stadt gibt es seit gut vierhundert Jahren<br />
und auch der dominikanische Orden<br />
betreibt zwei Konvente in Freiburg. Diese<br />
wurden sogar ziemlich zeitgleich mit der<br />
Universität gegründet, aus gutem Grund:<br />
Freiburg berief die Predigerbrüder, die<br />
für ihr lebenslanges Bibelstudium und<br />
das Verbreiten des Christentums bekannt<br />
sind, ein. Der Orden verpflichtete sich<br />
dann auch, fünf Professoren für die theologische<br />
Fakultät und drei für die philosophische<br />
Fakultät zu stellen. Das war der<br />
Anfang einer engen Zusammenarbeit und<br />
der Ursprung der theologischen Fakultät.<br />
Guido Vergauwen steht exemplarisch für<br />
diese enge Verbindung: Er war dreissig<br />
Jahre lang Theologieprofessor an der Uni<br />
Freiburg, Rektor von 2007 bis 2015 und<br />
jetzt Provinzial der Schweizer Dominikaner<br />
(also Vorsteher über alle Schweizer<br />
Dominikaner). Weiter ging einer der<br />
2016 verliehenen Ehrendoktortitel an den<br />
ehemaligen Generalmagister der Dominikaner.<br />
Diese Verbändelung sitzt also tief.<br />
Somit erstaunt es nicht, dass sich die Uni<br />
Freiburg immer noch gegen das Image<br />
der verstaubten Katholiken-Uni wehren<br />
muss. Astrid Epiney, Rektorin der Uni<br />
Freiburg, sagt in einem Interview mit NZZ<br />
Campus dazu: „Natürlich wurde die Uni<br />
Freiburg gegründet als Universität der<br />
Schweizer Katholiken. Diese Tradition<br />
wollen wir nicht leugnen. Aber wir haben<br />
sie weiterentwickelt.“<br />
Allumfassend und universell<br />
Ursprünglich ist das Wort „katholisch“ aus<br />
dem griechischen abgeleitet und bedeutet<br />
so viel wie „allumfassend“ und „universell“.<br />
Zu diesen Wurzeln kommt die<br />
Uni Freiburg heute auch wieder zurück:<br />
Sie betont bewusst ihre Internationalität<br />
und Interdisziplinarität. Auf diese beiden<br />
Werte beruft sich auch die theologische<br />
Fakultät. Einer der beiden dominikanischen<br />
Konvente ist ein sogenannter Studienkonvent.<br />
Junge Brüder aus aller Welt<br />
Die Kapelle an der Uni Miséricorde<br />
kommen nach Freiburg, um hier Theologie<br />
zu studieren. Der Studienschwerpunkt<br />
der Ethik bringt die theologische<br />
Fakultät mit Veranstaltungen, die für alle<br />
Fakultäten offenstehen, weiter weg von<br />
einer engen katholischen Weltauslegung.<br />
Katholizismus und Religion ist an unserer<br />
Uni omnipräsent: Architektur, Kruzifixe,<br />
Studenten in Mönchskutten. Aber wieso<br />
fassen wir das eigentlich sofort negativ<br />
auf? Wie Epiney sinngemäss sagt: Das ist<br />
nunmal unsere Tradition. Heute ist Freiburg<br />
offen und das soll auch so bleiben.<br />
Und was gibt es dafür für ein schöneres<br />
Sinnbild, als dass an der katholischen<br />
Uni Freiburg eben auch so etwas wie das<br />
Schweizerische Zentrum für Islam und<br />
Gesellschaft bestehen kann, welches als<br />
interfakultäres Institut auch unter Einbezug<br />
der Theologen eine pluralistische<br />
Gesellschaft fördern will.<br />
1/<strong>2017</strong><br />
17
TRIBUNE<br />
Momento social<br />
Che sia stato durante una serata al bar o a una<br />
cena al ristorante, credo che noi tutti abbiamo<br />
vissuto, almeno una volta, quel momento<br />
in cui all’improvviso tutti hanno il telefono in mano<br />
per controllare WhatsApp, Facebook o Instagram.<br />
Questo “momento social” o “momento smartphone”<br />
– chiamatelo come volete - dura solo qualche minuto,<br />
ma coinvolge praticamente tutto il gruppo, avvolgendolo<br />
nel silenzio: connessione alle relazioni virtuali<br />
attivata, connessione a quelle reali un po’ meno. Certo,<br />
capita che talvolta si guardi il telefono per mostrare<br />
fotografie o per cercare qualche informazione<br />
legata al discorso che si sta facendo. Questo, però,<br />
non rappresenta il problema, che sussiste invece<br />
nel momento in cui tutti guardano il proprio smartphone,<br />
ignorando i presenti.<br />
Coscienti del disagio e anche della surrealità di<br />
questo “momento social”, i giovani hanno creato un<br />
metodo anti-telefono per evitarlo: che sia uno smartphone<br />
o un vecchio telefonino, tutti gli apparecchi<br />
elettronici vengono raggruppati e messi da parte.<br />
Una sola regola: chi cede per primo controllando il<br />
proprio telefono deve pagare da bere a tutti. Questo<br />
metodo sembra riscuotere abbastanza successo tra le<br />
cerchie dei giovani, ma la domanda sorge spontanea:<br />
è davvero necessario mettere da parte i cellulari e istituire<br />
una punizione per chi guarda il suo? Siamo<br />
davvero diventati così schiavi di uno schermo da non<br />
riuscire a lasciarlo da parte per qualche ora? È veramente<br />
impossibile evitare di rispondere a quelle due<br />
o tre persone che ci scrivono, quando siamo con altri<br />
amici con cui abbiamo deciso di passare fisicamente<br />
del tempo? Da una parte, il fatto che i giovani siano<br />
coscienti di utilizzare troppo lo smartphone è positivo,<br />
e l’idea di questa piccola punizione lascia trasparire<br />
la volontà di stare insieme senza interferenze<br />
virtuali. D’altra parte, invece, è assurdo che si debba<br />
ricorrere a certi metodi per evitare il “momento social”.<br />
Sia per il piacere di stare insieme, sia per rispetto<br />
nei confronti degli altri, dovrebbe essere scontato che<br />
quando si è fuori o semplicemente con gli amici non<br />
si guardi il telefono per controllare Instagram o Facebook.<br />
Sembra che al giorno d’oggi tutto ruoti attorno<br />
a quel telefono e che sia impossibile staccarvisi se non<br />
con un obbligo esterno. Dove è finita la buona vecchia<br />
forza di volontà? E soprattutto … l’educazione?<br />
GIADA<br />
CALAMAI<br />
Perspectives d’avenir<br />
En 2012, François Hollande scandait que « le<br />
changement, c’est maintenant ». Bien que durant<br />
son mandat, la concrétisation de ses promesses<br />
fut à l’image de sa capacité à dissimuler ses<br />
adultères, médiocre, il avait vu juste sur un point :<br />
le changement, la France le voulait, et le monde entier<br />
l’attend encore aujourd’hui. Face à la montée en<br />
puissance du terrorisme, à la « crise » migratoire, aux<br />
scandales écologiques qui éclatent, aux idéaux qui<br />
s’effritent, l’on exige des réponses. Et l’on n’hésite pas<br />
à pointer du doigt ceux qui peinent à nous en fournir.<br />
Mais au fond, qui sommes-nous pour oser croire, en<br />
<strong>2017</strong>, que ce changement tant attendu repose seulement<br />
sur une poignée de politiques ?<br />
Certes, la surabondance de l’information contribue à<br />
la banaliser, nous pousse à croire que le monde est<br />
ainsi. Que c’est la fatalité. Et que nos actes ne pourront<br />
rien y changer, parce que le pouvoir ne repose<br />
pas entre nos mains et que l’ampleur de la tâche est<br />
énorme. Mais n’oublions pas que l’omniprésence<br />
de l’information, c’est aussi la certitude que tout un<br />
chacun sache ce qui se passe autour du globe et l’impossibilité<br />
de nier une vérité qui dérange. À nous de<br />
décider ce que nous ferons de cette dernière.<br />
Toutefois, une chose est sûre : la responsabilité du<br />
changement ne peut incomber uniquement à certaines<br />
personnes. L’avenir de 7,4 milliards d’individus<br />
est bien trop important pour être confié à Donald<br />
Trump et ses homologues étrangers, non ? L’Histoire<br />
a par ailleurs démontré que les décisions venant<br />
« d’en-haut » n’étaient pas toujours les meilleures.<br />
Alors, qu’attendons-nous pour oser nous indigner,<br />
dénoncer et prouver que des alternatives existent ?<br />
Bien sûr, à chacun de choisir s’il veut être acteur du<br />
changement ou non. Mais attention, Sartre nous a<br />
prévenu : « choisir de ne pas choisir, c’est encore faire<br />
un choix ». Alors n’ayons pas peur d’oser le changement,<br />
avant que d’autres ne choisissent pour nous.<br />
ANDRÉA<br />
SAVOY<br />
Prenez la parole et envoyez vos productions à : spectrum@unifr.ch<br />
18<br />
1/<strong>2017</strong>
Echtpelz, Kunstpelz oder Falschpelz?<br />
KOMMENTAR<br />
Ob die Mopsfledermaus, der Wachtelkönig<br />
oder die Zwergohreule: Sie und 188 weitere<br />
Tierarten sind in der Schweiz unmittelbar<br />
vom Aussterben bedroht. Doch die heimische Fauna<br />
erhält auch Zuwachs: Die Verbreitung von Marderhund,<br />
Nerz und Waschbär hat in der Schweiz stark<br />
zugenommen. Zwar erfreuen uns diese schnuckeligen<br />
Tierchen hierzulande nicht mit flinker Lebendigkeit,<br />
aber immerhin mit postmortaler Flauschigkeit.<br />
Pelz ist hip wie nie zuvor, vor allem am Kragen<br />
oder als Bommel an der Mütze getragen. An dieser<br />
Stelle auf die ethische Fragwürdigkeit des Pelztragens<br />
hinzuweisen, liegt auf der Hand: Dass man mit<br />
dem Kauf einer Jacke mit Pelz wohl keine Ehrentat<br />
im Namen des Tierwohls begeht, ist hinlänglich bekannt.<br />
Und dass ein gewissensrettender Vergleich<br />
mit der Leder- und Fleischproduktion nicht taugt,<br />
ist auch offensichtlich. Der Vollständigkeit halber sei<br />
diesbezüglich trotzdem festgehalten: Die meisten<br />
Nutztiere der Fleischproduktion sind domestiziert<br />
und damit an den Umgang mit Menschen gewöhnt.<br />
Die für die Pelzproduktion genutzten Tiere sind<br />
Wildtiere; eine artgerechte Zuchthaltung ist praktisch<br />
unmöglich. Während bei der Lederproduktion<br />
das Leder gewissermassen als Abfallprodukt anfällt,<br />
ist dies bei der Fellproduktion anders: Es wäre zwar<br />
durchaus vorstellbar, aber nein, Marderhundfleisch<br />
ist auch in China keine Delikatesse. Soviel zum Thema<br />
Echtpelz. Es gibt aber auch jene Menschen, die<br />
einen täuschend echten Kunstpelz tagen und auf<br />
Nachfrage lächelnd erklären, es handle sich natürlich<br />
um ein Imitat. Es scheint dann ganz so, als würden<br />
sie das neckische Verwirrspiel rund um ihren<br />
Pelz geniessen. Wenn man aber bedenkt, dass eine<br />
pelzumrahmte Kapuze sowohl in Form von Echtwie<br />
auch von Kunstpelz keinen wärmetechnischen<br />
Mehrwert bringt, dann lässt sich die Haltung von<br />
überzeugten Kunstpelzträgern etwa so zusammenfassen:<br />
„Irgendwie sieht dieser Pelz, also das Ergebnis<br />
einer zwangsläufig nicht artgerechten Tierhaltung, ja<br />
schon gut aus, aber bitte, ich bin doch kein gefühlsloser<br />
Echtpelzträger!“ Diese Einstellung solcher Kunstpelz-Gutmenschen<br />
erscheint mir dann schon etwas<br />
schizophren. Dazu kommt, dass die Kunstpelzträger<br />
durch ihre modische Wahl der Pelzmode ganz generell<br />
zum Durchbruch verhelfen. Die Kunstpelzträger<br />
werden so gewissermassen zu den Steigbügelhaltern<br />
der Echtpelzmode. Fazit: Ob Echtpelz oder Kunstpelz;<br />
beides ist haarsträubend falsch.<br />
ELIA<br />
KAUFMANN<br />
Verkehrshausanwärter Nachtzug<br />
Für ein zumindest vorläufiges Licht am Ende<br />
des düsteren Nachtzug-Tunnels sorgen dieses<br />
Mal die Österreichischen Bundesbahnen<br />
(ÖBB), die seit Anfang Jahr für das zentraleuropäische<br />
Nacht-Bahnnetz zuständig sind. Zuvor hatte<br />
die Deutsche Bahn angekündigt, sämtliche Nachtzug-Verbindungen<br />
per Ende 2016 mangels Rentabilität<br />
einzustellen. Die Konkurrenz ist schliesslich<br />
gross – und billig. Während Ryanair und Flixbus, um<br />
nur zwei Beispiele zu nennen, zunehmend beliebter<br />
werden, verwandelt sich das Konzept „Nachtzug“<br />
allmählich in einen Nostalgie-Gegenstand. Die Frage<br />
ist nun: Verspricht sich die ÖBB ernstzunehmenden<br />
Profit aus den Nachtzügen, oder wird sie einfach<br />
von (un-)heimlichen Nostalgikern geführt? Soll man<br />
Dinge künstlich am Leben erhalten, wenn sie eigentlich<br />
ein Auslaufmodell sind? Da kann man ja mal darüber<br />
nachdenken:<br />
Eigentlich ist ja auch nicht das Konzept „Nachtzug“<br />
aus der Mode, sondern seine Preise sind es. Der Konsument,<br />
der langfristig bestimmt, was fährt und<br />
was nicht, scheint zugunsten der billigen Preise der<br />
Fernbusse gerne auf den zusätzlichen Komfort des<br />
Nachtzuges zu verzichten. Dieser zusätzliche Komfort<br />
ist sowieso relativ: Schliesslich schläft man mit<br />
fünf Fremden (möglicherweise betrunken, garantiert<br />
unanständig laut) in einem Abteil von der Grösse einer<br />
Schuhschachtel, der Zug rattert endlos, die Klimaanlage<br />
funktioniert nicht und wenn man bei einer<br />
Notbremse vom Hochbettchen fällt, dann stürzt man<br />
ganz schön tief.<br />
Eine Nacht im Fernbus hält freilich noch andere<br />
Scheusslichkeiten für den geizigen Reisenden parat:<br />
Nackenkrämpfe und der sabbernde Nachbar auf der<br />
Schulter zum Beispiel. Trotzdem: Geiz scheint in diesem<br />
Fall tatsächlich geil zu sein. Wenn die Nacht sowieso<br />
ungemütlich wird, zahlen scheinbar viele Konsumenten<br />
lieber 35 statt zweihundert Franken und<br />
verzichten dafür auf ihr eigenes Bett (das ja sowieso<br />
hart wie eine Steinplatte ist).<br />
Tickets wie jene von Interrail hingegen ermöglichen<br />
vergleichsweise sehr günstige Reisen im Nachtzug<br />
und werden somit auch rege genutzt. Tiefere Preise<br />
würden mit Sicherheit für mehr Zugreisende sorgen<br />
und so vielleicht die Nachtzüge "back on track" bringen<br />
– bevor sie nur noch im Verkehrshaus zu bewundern<br />
sind.<br />
VALENTINA<br />
BERCHTOLD<br />
1/<strong>2017</strong><br />
19
FRIBOURG<br />
« Fribourg, pôle d’excellence européen en théologie »<br />
Fait souvent mal connu, la Faculté de théologie de l’Université de Fribourg jouit d’une renommée internationale.<br />
Pour en savoir un peu plus, Spectrum a rencontré frère Pierre de Marolles, qui termine sa<br />
licence canonique. PAULINE SEPPEY<br />
Semaine interdisciplinaire d’octobre 2016<br />
La Faculté de théologie compte 160<br />
doctorants venant des quatre coins<br />
du monde. D'où vient cette renommée<br />
internationale ?<br />
Comme nous faisons partie d’une université<br />
d’Etat, nous avons les mêmes moyens<br />
que d’autres facultés. Ces moyens font<br />
qu’on a un niveau de spécialisation que<br />
beaucoup n’ont pas. L’ordre dominicain<br />
a aussi joué un rôle : c’est un ordre qui a<br />
été fondé notamment dans le but de former<br />
et qui est spécialement lié à l’Université<br />
de Fribourg. Etant mondialement<br />
présent, des frères peuvent venir de partout.<br />
Et puis la faculté a plusieurs pôles<br />
d’excellence pour lesquels des étudiants<br />
viennent du monde entier, notamment<br />
dans l’édition critique des manuscrits de<br />
la Bible, avec le père Dominique Barthélémy<br />
qui a fait ici un travail inégalé. L’université<br />
a une bibliothèque sur ce sujet qui<br />
est la meilleure mondiale. La faculté est<br />
aussi spécialisée dans l’étude de la pensée<br />
de Saint-Thomas d’Aquin, les questions<br />
œcuméniques (liens entre les différentes<br />
confessions chrétiennes) et les débats<br />
éthiques.<br />
Sur quoi portent les recherches d’une<br />
manière générale ?<br />
Il peut y avoir des thèmes très différents.<br />
Par exemple, il y a eu une thèse sur des<br />
tombeaux de l’époque du Christ à Jérusalem.<br />
La thèse portait sur le contexte de<br />
l’époque à laquelle a été écrite la Bible,<br />
mais l’approche était vraiment archéologique.<br />
D’un autre côté, certaines thèses<br />
ont plutôt une approche philosophique :<br />
on parle de Kant, Hegel… toujours avec<br />
la question de Dieu au centre. On trouve<br />
aussi des recherches axées sur la philologie.<br />
Les orientations sont variées.<br />
Quel est le rôle de la théologie dans la<br />
société actuelle ?<br />
Les gens se disent souvent que ça ne sert<br />
à rien. Pourtant, l’Etat a demandé aux<br />
universités de permettre une réflexion interne<br />
à l’islam. Si l’on suit la logique que<br />
« la religion, chacun s’en occupe chez lui »,<br />
pourquoi demander aux universités de<br />
faire émerger une réflexion sur ce thème ?<br />
Parce qu’on se rend compte qu’on manque<br />
de gens qui puissent nous expliquer le<br />
phénomène religieux de l’intérieur, par<br />
exemple à Fribourg du point de vue catholique.<br />
On aura de plus en plus besoin<br />
de partenaires de dialogue capables de<br />
discuter à un niveau universitaire et ayant<br />
de l’écoute à la fois à l’intérieur des institutions<br />
religieuses et de la société civile.<br />
La théologie forme ces partenaires, capables<br />
de réfléchir un phénomène qui ne<br />
peut être exclu de la société.<br />
Article en version longue<br />
sur notre site web<br />
http://blog.unifr.ch/<br />
spectrum/<br />
La théologie a-t-elle sa<br />
place à l’université ? L’avis<br />
de Sylvain Queloz, responsable<br />
de la Faculté de théologie<br />
et co-président de<br />
l’AGEF<br />
Certains prétendent parfois que la théologie<br />
n’a pas sa place dans une université<br />
d’Etat, car ce ne serait pas une science<br />
« à part entière ». Pour Sylvain Queloz, les<br />
personnes qui émettent ces critiques ne<br />
savent pas ce qu’est réellement la théologie<br />
: « On ne fait pas du catéchisme mais<br />
de la recherche ». Il explique que « le travail<br />
du théologien est de réfléchir la foi et<br />
de la porter à un niveau scientifique d’élaboration<br />
». La théologie, en dialogue avec<br />
les autres sciences, construit une réflexion<br />
spéculative quant au mystère de Dieu accepté<br />
dans la foi.<br />
Cette science a donc sa place à l’université<br />
? « Non seulement elle a sa place, mais<br />
elle a véritablement quelque chose à apporter<br />
aux autres sciences : elle est la mère<br />
des sciences qui interpelle tout homme ».<br />
Pour lui, la théologie a une portée universelle<br />
: « Loin de ne concerner que l’Eglise,<br />
qu’on le veuille ou non elle concerne tout<br />
le monde, puisque chaque être humain<br />
est partie intégrante du dessein de Dieu ».<br />
Et de conclure : « Si tout le monde pouvait<br />
faire un peu de théologie, le monde serait<br />
différent ! C’est une science qui te concerne<br />
et t’interpelle quoi que tu fasses et qui que<br />
tu sois ».<br />
© Photo : Charles Desjobert<br />
© Foto: Valentina Berchtold, aufgenommen auf einem Spazierweg oberhalb des Schönbergs<br />
20<br />
1/<strong>2017</strong>
FREIBURG<br />
The Great Outdoors: Freiburg Edition<br />
Nie haben die Fitnessstudios höhere Besucherzahlen vorzuweisen als im Januar. Alle scheinen ihren<br />
Neujahrsvorsätzen entgegen zu strampeln. Mitte Februar hat ein Grossteil schon wieder aufgegeben.<br />
Wer keine Lust auf düstere Fitness-Keller und die abschätzigen Blicke der sichtlich fitteren<br />
Laufband-Genossen hat, dem sei ein Ausflug nach draussen empfohlen. Freiburg hat nämlich einiges<br />
zu bieten an Grünflächen und Sportmöglichkeiten unter freiem Himmel – für alle Bedürfnisse.<br />
VALENTINA BERCHTOLD<br />
© Photo : Charles Desjobert<br />
© Foto: Valentina Berchtold, aufgenommen auf einem Spazierweg oberhalb des Schönbergs<br />
Für Ball-Spieler<br />
In Guintzet, nahe des Kantonsspitals, befinden sich mehrere<br />
frei zugängliche Fussballplätze und eine multifunktionale<br />
Rasenfläche für spontane Rugby- oder Handball-Matches.<br />
Ausserdem gibt es Spielplätze und Sitzbänke mit Aussicht,<br />
falls das aus irgendwelchen Gründen (zum Beispiel zum<br />
Ausruhen) von Interesse sein sollte. Vom Bahnhof aus folgt<br />
man der Avenue Beauregard und biegt dann rechts in die<br />
Route de Bertigny ein. Laufzeit vom Bahnhof zehn bis fünfzehn<br />
Minuten.<br />
Für Spaziergänger<br />
Spaziergängern sei die Route vom Bahnhof Freiburg-Poya nach Düdingen empfohlen. Sie nimmt etwa neunzig Minuten bis zwei<br />
Stunden in Anspruch und ist bestens ausgeschildert. Der Weg führt unter anderem an der Auberge Aux 4 Vents vorbei (falls man<br />
nach zehn Minuten Laufzeit bereits hungrig ist) und überquert den „Röstigraben“ – auf derselben Brücke wie der Zug. Erfreulicherweise<br />
gibt es aber einen eigenen Weg für Spaziergänger. Direkt nach der Brücke führt ein kleiner Fussweg durch eine idyllische<br />
Allee via Balliswil nach Düdingen – die Aussicht auf die Berge ist unschlagbar. Nebst Waldwegen und schmalen Feldstrassen<br />
bietet die Route auch Geheimwege durch die Vorgärten von Bauernhöfen. Bissige Wachhunde wurden auf dem Probespaziergang<br />
übrigens keine gesichtet.<br />
Für Wahnsinnige<br />
Die Sportart „Urban Training“ macht die ganze Stadt zum<br />
Fitness-Studio. Eine Stunde lang geht es querstadtein: Sitzbänke,<br />
Geländer und Treppen werden plötzlich zu Sportgeräten<br />
umfunktioniert. „Urban Training“ wird vom Unisport<br />
angeboten und steht allen Studierenden der Uni Freiburg<br />
offen. Treffpunkt ist jeweils mittwochs um 14 Uhr beim Eingang<br />
des Pérolles-95-Gebäudes – bei jeder Witterung. „Ein<br />
fortgeschrittenes Fitnesslevel wird erwartet.“ Und wie! Die<br />
Probelektion hat uns fast umgehauen. Interessant ist es aber<br />
auf jeden Fall und Spass macht es eigentlich auch. Ein bisschen.<br />
Für Jogger<br />
Läuferinnen und Läufern sei der grossflächige Wald direkt<br />
neben der Uni Pérolles empfohlen. Zahlreiche Wege durchkreuzen<br />
das Gehölz und bieten schier unendliche Möglichkeiten<br />
für längere und kürzere Laufstrecken, unter anderem<br />
bis zum Pérolles-See. Etwas weiter entfernt, aber mit dem<br />
Bus gut erreichbar, befindet sich ein mittelschwerer Vitaparcours<br />
mit einer Streckenlänge von gut zwei Kilometern.<br />
Einfach beim Chemin de la Fenettaz links in den Wald einbiegen.<br />
Für Faultiere und Picknickende<br />
Wem der Sinn nach Grünfläche, nicht aber nach Bewegung<br />
steht, ist in den zahlreichen Parks der Stadt bestens aufgehoben.<br />
Rasenflächen gibt es unter anderem am Boulevard de<br />
Pérolles (Parc de Pérolles; Boule-Bahn inklusive), hinter dem<br />
Irish Pub (Grand Place) und entlang der Saane. Ebenfalls zu<br />
erwähnen ist der botanische Garten der Universität Freiburg.<br />
Er befindet sich hinter dem Geographie-Gebäude der Uni<br />
Pérolles und bietet Baumvielfalt, verschlungene Weglein,<br />
botanische Experimente und bequeme Sitzbänke.<br />
1/<strong>2017</strong><br />
21
CRITIQUE<br />
Passade hivernale<br />
Elisa Shua Dusapin, écrivaine d’origine franco-coréenne<br />
et Suissesse d’adoption, nous entraîne en Corée<br />
du sud le long d’une centaine de pages. Son roman<br />
nous transporte, comme le titre l’indique, dans<br />
la petite station balnéaire de Sokcho. Tout en finesse,<br />
la jeune auteure nous offre un moment de poésie rare<br />
et un aperçu intimiste de ces rencontres que l’on fait<br />
parfois au gré du hasard et qui nous changent à jamais.<br />
Dans ce cadre atypique, un lien éphémère se noue :<br />
un bédéiste de talent s’attache à une jeune femme qui<br />
travaille dans l’hôtel où celui-ci échoue malgré lui.<br />
L’un dévore le papier à coup de plume quand l’autre<br />
dévore son poids en nourriture lorsqu’elle ne se sent<br />
pas à sa place. Les deux semblent souffrir d’un mal<br />
étrange qui les consument et les empêchent de profiter<br />
pleinement de ces instants partagés. La trame<br />
se déroule sur fond de guerre passée ou présente qui<br />
se retrouve mêlée aux origines de nos deux protagonistes<br />
: celle de Corée qui perdure et les guerres mondiales<br />
dont l’on invoque le nom en apercevant encore<br />
des signes, ici ou là. Ils laisseront chacun une trace<br />
indélébile dans la vie de l’autre.<br />
La dernière page tournée, le lecteur se retrouve<br />
quelque peu désemparé. Il se demande alors s’il n’y<br />
aurait pas pu y avoir plus : plus de passion, plus de<br />
temps. Pourtant, le fait que nous soyons tous, un jour<br />
ou l’autre confrontés à ces occasions manquées, qui<br />
reviennent parfois nous hanter, ne fait qu’ajouter du<br />
réalisme au récit.<br />
JODIE<br />
NSENGIMANA<br />
Hiver à Sokcho (2016)<br />
Elisa Shua Dusapin<br />
Livre<br />
139 pages<br />
Disponible chez<br />
Albert Le Grand<br />
Harmonium de Fuchi Ni Tatsu<br />
L’harmonium est une sorte d’orgue de maison à l’apparence<br />
proche d’un piano. Une famille japonaise en<br />
possède un exemplaire, sur lequel leur fille unique<br />
s’entraîne à jouer pour un culte protestant. Cette famille<br />
voit son quotidien bouleversé le jour où le père<br />
embauche et loge un inconnu, surgi de nulle part.<br />
De fil en aiguille, la gêne entre la famille et l’intru se<br />
dissout, mais les malheurs surviennent et l’intru disparaît<br />
aussi subitement qu’il était arrivé. La vie continue,<br />
et le film aussi.<br />
« Harmonium » présente la tragédie de la vie ordinaire,<br />
un incident pouvant frapper au moment le<br />
plus inattendu et avoir des répercussions irrémédiables<br />
sur des années à venir. C’est un thriller axé<br />
sur la réflexion plutôt que sur le grand spectacle : du<br />
début à la fin, des signes avant-coureurs de danger<br />
sont perceptibles malgré le calme apparent du film.<br />
La démarche réaliste et quasi-documentaire du réalisateur<br />
Koji Fukada est renforcée par un jeu d’acteur<br />
excellent. Malgré son réalisme, ce long-métrage est à<br />
ce point truffé de sous-textes qu’on ne parvient pas<br />
à le visionner seulement au premier degré. Les amateurs<br />
de décorticage, de symboles et de métaphores<br />
apprécieront ce film.<br />
CLARISSE<br />
AESCHLIMANN<br />
Harmonium (2016)<br />
Fuchi Ni Tatsu<br />
Film<br />
Long-métrage en<br />
salles à partir du 22<br />
février.<br />
The Young Pope : 1er pape italo-américain<br />
de l’histoire<br />
Des couleurs sombres, une reprise de Jimi Hendrix et<br />
la dégaine de rockstar d’un young pope indiscutablement<br />
charismatique, qui nous salue d’un clin d’œil (il<br />
faut l’avouer) un peu cheesy : le générique annonce<br />
déjà la force de ce projet étonnant. Etonnant pourquoi<br />
?<br />
Parce que les réflexions proposées sont originales et<br />
pénétrantes. Rien n’est convenu ou prévisible. Nos<br />
certitudes sont constamment bousculées par des dialogues<br />
profonds, qui nous forcent à nous poser des<br />
questions.<br />
Parce que la photographie est belle (fidèle aux films<br />
de Sorrentino), et que cette beauté nous plonge dans<br />
une atmosphère surréaliste, envoutante et magnétique.<br />
Parce qu’il s’agit d’une série spirituelle, nourrissante<br />
et définitivement rock, menée par un young pope qui<br />
fume et qui boit du coca cherry. Un young pope ténébreux<br />
et torturé, dont on n’a pas bien compris s’il<br />
est un saint ou un être cruel, s’il est altruiste ou narcissique.<br />
Capable d’une immense compassion, et en<br />
même temps d’une violence et d’une froideur mortifiante,<br />
ce personnage insondable nous déconcerte à<br />
chaque épisode.<br />
Parce que j’ai un coup de cœur pour le jeu de Silvio<br />
Orlando incarnant le cardinal Voiello avec justesse et<br />
subtilité.<br />
Deuxième saison prévue pour 2018 !<br />
DANA SARFATIS<br />
The Young Pope<br />
(2016)<br />
Paolo Sorrentino<br />
Série TV<br />
1 Saison<br />
22<br />
1/<strong>2017</strong>
KRITIK<br />
The xx lädt zum Träumen ein<br />
Das Warten hat sich gelohnt. Nach knapp vier Jahren<br />
erschien Mitte Januar neue Musik der Londoner<br />
Band The xx. Dies in Form des neuen Albums I<br />
See You. Entstanden ist es auf Tour durch die USA,<br />
auf welcher die drei Schulfreunde die neuen Songs<br />
an einigen Fans getestet hatten. Bereits in den USA<br />
stiessen sie damit auf grosse Begeisterung. Die zehn<br />
neuen Stücke klingen anders als alles, was man bisher<br />
von der Indie Rock-Gruppe kannte. Das liegt<br />
bestimmt auch an Jamie Smith, neben Romy Croft<br />
und Oliver Sim eines der Mitglieder der seit 2005 bestehenden<br />
Band. Als „Jamie xx veröffentlichte er vor<br />
zwei Jahren sein erstes Solo-Album In Colour, welches<br />
grossen Anklang fand. Das Electronica-Album<br />
mit seinen starken Beats hinterliess auch auf I See<br />
You unverkennbare Spuren. Diese Weiterentwicklung<br />
gefällt und macht The xx mit Titeln wie Dangerous<br />
sogar tanzbar. Ebenfalls herauszuheben ist das<br />
Stück On Hold, das die Geschichte einer jungen Liebe<br />
und das Erwachsenwerden besingt. Zusammen mit<br />
der mitreissenden Musik ist der Feel-Good-Song sicherlich<br />
ein Höhepunkt des Albums. Die neue Musik<br />
ist insgesamt ungewohnt fröhlich. Aussagen wie „The<br />
xx höre ich nur, wenn ich traurig bin“ gehören definitiv<br />
der Vergangenheit an. Der Indie-Rock ist immer<br />
noch sehr gefühlvoll, aber zugänglicher und rauer<br />
als die zwei vorangegangenen Alben. Doch trotz der<br />
Veränderungen: Der typische The xx-Sound, getränkt<br />
mit Weltschmerz und einer Portion Unsicherheit, ist<br />
glücklicherweise nicht verloren gegangen. Zu hören<br />
ist er etwa mit Performance. Der tief gehende Text,<br />
unterstrichen mit zitternden Streicherklängen – ein<br />
weiteres Highlight. Was die Band ebenfalls seit Beginn<br />
ihres Daseins ausmacht, ist die Interaktion mit<br />
ihren Fans. Diese spielt eine wichtige Rolle für ihren<br />
Erfolg. Gerade im Rahmen der Veröffentlichung im<br />
Januar nahmen die drei ihre Anhänger über Social<br />
Media überall hin mit, kommunizierten auf einer<br />
persönlichen Ebene. Man nimmt ihnen ab, dass das<br />
alles aufrichtig und ehrlich gemeint und nicht nur<br />
das Resultat einer guten Marketingstrategie ist. In<br />
Brave For You heisst es „In all I know, in all I’ve done,<br />
I take you along“, und man lässt sich nur allzu gerne<br />
mitnehmen. Alles in allem und ohne überschwänglich<br />
loben zu wollen: I See You überzeugt. Es ist so,<br />
als würde man guten Freunden bei dem zuhören, was<br />
sie am liebsten tun.<br />
REBEKKA<br />
CHRISTEN<br />
The xx: I See You<br />
Release: 13.01.<strong>2017</strong><br />
Buntes Spektakel auf der Kinoleinwand<br />
LaLaLand erzählt die Geschichte von Mia (Emma<br />
Stone) und Sebastian (Ryan Gosling), zwei Mittzwanziger,<br />
die nach Los Angeles gezogen sind, um da ihre<br />
Träume zu verwirklichen. Während Mia, eine leidenschaftliche<br />
Schauspielerin, von einem Casting zum<br />
nächsten rennt und auf ihren grossen Durchbruch<br />
hofft, hat Sebastian gerade sein ganzes Vermögen an<br />
einen Betrüger verloren und versucht nun, sich eine<br />
Existenz als Jazz-Pianist aufzubauen. Als die beiden<br />
innerhalb von kürzester Zeit scheinbar zufällig immer<br />
wieder aufeinandertreffen, beginnt sich aus der<br />
anfänglichen Abneigung auf einmal eine völlig neue<br />
Leidenschaft zu entwickeln: Liebe.<br />
Nominiert für insgesamt 14 Oscars (unter anderem<br />
für „Bester Film“ und „Bester Soundtrack“) gilt<br />
LaLaLand zweifellos als Favorit an der diesjährigen<br />
Verleihung des wichtigsten Filmpreises der Welt.<br />
Und dies nicht ohne Grund: Das Hollywood-Musical<br />
überzeugt sowohl durch die Handlung als auch<br />
durch die passenden Tanz- und Gesangseinlagen<br />
auf ganzer Länge. Obwohl sich die erste Hälfte des<br />
Films erst klischeehaft und an einigen Stellen übertrieben<br />
kitschig anfühlt, versinkt man spätestens in<br />
der zweiten Hälfte völlig in der Geschichte um Mia<br />
und Sebastian. Untermalt wird die Stimmung mit<br />
passender Tanzchoreographie und Musik, die an alte<br />
Hollywood-Klassiker erinnern, aber dennoch nie<br />
verstaubt wirken. Am Ende überrascht der Film mit<br />
einer unerwarteten Wende in der Handlung und entlässt<br />
seine Zuschauer schliesslich mit einem lachenden<br />
und einem weinenden Auge aus dem Kino.<br />
Wer jetzt eine klassische Liebesgeschichte aus Hollywood<br />
erwartet, wird von LaLaLand möglicherweise<br />
enttäuscht sein. Dafür bietet der Film ein buntes<br />
Spektakel aus Musik und Tanz für Jung und Alt –<br />
ohne die Handlung dabei in den Hintergrund rücken<br />
zu müssen oder aufgesetzt zu wirken.<br />
EVELYNE<br />
ASCHWANDEN<br />
LaLaLand<br />
(<strong>2017</strong>)<br />
Dauer: 128 Minuten<br />
1/<strong>2017</strong><br />
23
SOCIÉTÉ<br />
Une histoire de sous<br />
Le Léman en 2015, le Farinet en Valais cette année ainsi qu’un futur projet fribourgeois : les monnaies<br />
locales pullulent en Suisse et ne cessent de séduire de nouveaux amateurs. Petit éclairage sur cette<br />
pratique financière solidaire. JULIE BRUELHART<br />
leurs alentours, est en pleine expansion.<br />
Rattaché au franc suisse, « un » Léman<br />
équivaut à « un » franc suisse. Les francs<br />
suisses récoltés en échange de la monnaie<br />
lémanique sont placés sur un compte à la<br />
Banque Alternative Suisse et servent à financer<br />
des projets durables, comme dans<br />
l’agriculture biologique. Malgré le fait que<br />
ce soit un phénomène marginal, il faut<br />
tout de même rester prudent dans le cas<br />
où la monnaie locale prendrait de l’ampleur.<br />
En effet des économistes ont énoncé<br />
des risques de spéculation, comme par<br />
exemple pour Le Léman qui est convertible<br />
en euro et en franc suisse.<br />
Bientôt à Fribourg !<br />
Exemple d’une monnaie locale avec le Léman, lancée en 2015<br />
Le concept de la monnaie complémentaire<br />
ne date pas d’hier. Au<br />
XIXème siècle par exemple, dans<br />
le cadre de la construction du tunnel du<br />
Gothard, la compagnie gérant le projet<br />
avait payé ses ouvriers avec des bons qu’ils<br />
pouvaient utiliser uniquement dans les<br />
auberges ou les commerces des villages<br />
d’Airolo ou de Göschenen. Un second<br />
exemple est le « Wir », mis en circulation<br />
en Suisse au début des années trente pour<br />
compenser le manque de monnaie liquide<br />
dû à la Grande Dépression. Cette monnaie<br />
complémentaire, principalement destinée<br />
aux petites et moyennes entreprises,<br />
permet notamment d’obtenir du crédit à<br />
bon compte.<br />
Dis-moi ce que tu achètes, je te dirai<br />
qui tu es<br />
Aujourd’hui, les monnaies complémentaires<br />
cherchent à favoriser les petits<br />
commerces et les entreprises d’une région<br />
afin de redynamiser l’économie locale.<br />
De plus, une grande partie de la population<br />
s’irrite face aux comportements des<br />
grandes enseignes commerciales qui marginalisent<br />
de plus en plus le contact humain.<br />
Ainsi, c’est autant un projet social<br />
que financier qui offre une alternative aux<br />
citoyens. L’acte de consommation n’est<br />
pas neutre et il est nécessaire aujourd’hui<br />
de pouvoir choisir des enseignes qui répondent<br />
aux valeurs des consommateurs.<br />
Le Léman, la monnaie locale qui couvre les<br />
villes de Genève et de Lausanne ainsi que<br />
Un projet similaire voit actuellement le<br />
jour dans notre canton. En effet, le groupe<br />
« Fribourg Demain », né de l’impulsion du<br />
film-documentaire « Demain », a notamment<br />
décidé de s’intéresser à la thématique<br />
des monnaies locales. Une équipe<br />
composée de dix personnes, dont trois<br />
étudiants de l’Université, travaille depuis<br />
près d’une année sur un projet pour notre<br />
canton. « Le but est de créer une monnaie<br />
qui corresponde aux fribourgeois(es)<br />
et qui leur appartient. Il est primordial<br />
que les citoyens retrouvent une certaine<br />
confiance dans la monnaie », nous explique<br />
une membre du groupe de travail<br />
de « Fribourg Demain ». Cette monnaie<br />
couvrira autant la partie francophone que<br />
suisse-alémanique du canton.<br />
Cet été, des concours seront lancés pour<br />
déterminer le nom ainsi que le format du<br />
billet. La monnaie complémentaire fribourgeoise<br />
devrait donc paraître d’ici le<br />
début de l’année 2018.<br />
Si vous êtes intéressé-e-s<br />
à faire partie du<br />
projet de lancement<br />
de la monnaie locale à<br />
Fribourg, n’hésitez pas à<br />
prendre contact avec le<br />
groupe de travail sur leur<br />
page Facebook.<br />
© Photo : page Facebook Monnaie Léman<br />
24<br />
1/<strong>2017</strong>
Wo sind meine Wurzeln?<br />
GESELLSCHAFT<br />
Adoptivkinder dürfen sich in der Schweiz erst ab dem achtzehnten Lebensjahr auf die Suche nach ihren<br />
„wahren” Eltern begeben. Das kann sich nach so langer Zeit als äusserst schwierig herausstellen. Milena<br />
hat Spectrum von der aufwendigen Suche nach ihrer leiblichen Mutter erzählt. MIRJAM SCHMITZ<br />
© Photo : page Facebook Monnaie Léman<br />
Für mich sind meine Eltern einfach<br />
meine Eltern. Es nützt ja nichts, das<br />
in Frage zu stellen, oder wären sie<br />
dann nicht mehr meine Eltern? Ich kann<br />
ihnen ja nicht kündigen. Wir haben häufig<br />
Streit gehabt, aber ich kann nicht sagen,<br />
ob das daran liegt, dass sie mich adoptiert<br />
haben, oder daran, dass wir eben<br />
einfach wir sind.<br />
Schon immer wollte ich meine leibliche<br />
Mutter kennenlernen. Meine Eltern stehen<br />
hinter diesem Wunsch und haben<br />
mich bei der Suche unterstützt. Die Elternsuche<br />
ist erst ab der Volljährigkeit<br />
erlaubt, deshalb kannte ich als Kind nur<br />
ihren Vor-, nicht aber den Nachnamen.<br />
Es war mein Lebensziel, diesen herauszufinden:<br />
„Wenn ich 18 bin, weiss ich, wie<br />
meine Mutter heisst!” Ich habe nie erwartet,<br />
dass ich dann gleich bei ihr bleiben<br />
würde. Aber ich wollte und will wissen,<br />
wer sie ist, wie sie aussieht – einfach aus<br />
Neugier.<br />
Meine leibliche Mutter stammt aus dem<br />
Kosovo. Sie war schon vor dem Kosovokrieg<br />
zwischendurch immer wieder in der<br />
Schweiz, um Geld zu verdienen für Zuhause.<br />
Im Kosovo hatte sie keine Arbeit<br />
mehr. Und irgendwann wurde sie unterwegs<br />
schwanger – es war ein One-Night-<br />
Stand. Er war auf dem Weg in den Süden<br />
und sie in die Schweiz. Sie ist bis nach<br />
der Geburt in der Schweiz geblieben. Sie<br />
hat mich nie gesehen, ich wurde auf ihren<br />
Wunsch hin gleich von ihr getrennt.<br />
Deshalb habe ich auch keine Erinnerung<br />
an sie.<br />
Meine Mutter wollte mich zuerst gar<br />
nicht zur Welt bringen und ist damals nur<br />
durch Zufall auf die Fachstelle für Adoption<br />
(heute zusammen mit der Pflegekinder-Aktion<br />
Schweiz unter dem Namen<br />
PACH bekannt, Anm. d. Red.) gestossen,<br />
da ihr jemand nahelegte, dort hinzugehen,<br />
bevor sie sich für einen Schwangerschaftsabbruch<br />
entscheide. Ich war ein<br />
Störfaktor in ihrem Leben, sie konnte<br />
mich nicht brauchen. Sie war zwanzig,<br />
was hätte sie machen sollen mit einem<br />
unehelichen Kind? Ihre Familie hätte sie<br />
verstossen, sie hätte mit mir von Land<br />
zu Land reisen müssen. In der Schweiz<br />
durfte sie nicht bleiben, sie wäre immer<br />
Asylbewerberin geblieben. Mir wurde<br />
es als Kind von der Fachstelle immer so<br />
verkauft, als hätte sie, indem sie mich<br />
weggab, für mich die beste Entscheidung<br />
getroffen. Aber ganz so uneigennützig<br />
und selbstlos, wie es mir präsentiert wurde,<br />
hat sie nicht gehandelt. Sie war keine<br />
heilige Mutter. Oder zumindest glaube<br />
ich nicht daran. Doch indem sie mich hat<br />
leben lassen, hat sie für mich immer noch<br />
die beste Entscheidung getroffen.<br />
Die Schweizerische Fachstelle für Adoption<br />
hat vor zwei Jahren, nach meinem<br />
achtzehnten Geburtstag, gemeinsam mit<br />
dem Internationalen Sozialdienst einen<br />
Korrespondenten im Kosovo mit der Suche<br />
nach meiner Mutter beauftragt. Obwohl<br />
wir ihre Angaben hatten, erwies sich<br />
die Suche als sehr schwierig und intransparent.<br />
Meine Geduld wurde mehrmals<br />
auf die Probe gestellt. Wir sind in der<br />
Schweiz alle registriert. Wenn du mit den<br />
Die PACH unterstützt Pflege- und Adoptivkinder sowie deren Eltern bei Anliegen aller Art<br />
amtlichen Dokumenten und einer Auskunftsbewilligung<br />
kommst, ist es relativ<br />
einfach, eine Person zu finden. Das ist im<br />
Kosovo anders. In den letzten zwei Jahren<br />
war ich häufig genervt und dachte, das<br />
kann doch nicht so schwer sein, du hast<br />
ihren Namen, den Namen der Eltern, das<br />
Geburtsdatum und den Geburtsort, die<br />
alte Adresse. Kannst du nicht einfach in<br />
den Kosovo spazieren und nach ihr fragen?<br />
Aber nein, es ist eben nicht so einfach.<br />
Zum Beispiel gibt es die ehemalige<br />
Adresse meiner Mutter seit dem Krieg<br />
nicht mehr. Der Korrespondent hat später<br />
aber doch plötzlich eine neue Adresse<br />
hergezaubert von einer Frau. Daraufhin<br />
hat sich herausgestellt, dass sie tatsächlich<br />
meine Mutter ist. Die Fachstelle für<br />
Adoption hat ihr im letzten Oktober geschrieben.<br />
Momentan warte ich auf einen<br />
Bescheid bezüglich des weiteren Vorgehens.<br />
Wir haben sie also gefunden, aber<br />
ich bin noch nicht mit ihr in Kontakt. Ich<br />
weiss jetzt, wer sie ist, und habe ein aktuelles<br />
Foto von ihr, das ist sehr schön. Ich<br />
möchte sie noch immer persönlich treffen,<br />
noch immer wissen, wer sie ist. An<br />
diesem Wunsch hat sich in all den Jahren<br />
nichts geändert.<br />
Milena wurde 1996 in Schaffhausen<br />
geboren und ist in Winterthur aufgewachsen.<br />
Nach der Sekundarschule hat sie<br />
eine Lehre zur Fachfrau für Gesundheit<br />
absolviert und arbeitet derzeit in diesem<br />
Bereich.<br />
1/<strong>2017</strong><br />
25
PORTRAIT<br />
Le théâtre : un idéal social ?<br />
Entre la scène et le public, un partage intense et profond. Une vibration de lumière, d’odeurs et de<br />
sons. Un théâtre pour tous. ARTHUR ROSSIER<br />
Geneviève Pasquier et Benjamin Knobil partagent tous deux la même passion de la scène<br />
Geneviève Pasquier est comédienne,<br />
metteuse en scène et co-directrice<br />
du théâtre des Osses, à Fribourg.<br />
Benjamin Knobil est comédien et metteur<br />
en scène. Depuis plus de vingt ans, ils partagent<br />
leur vie, et leur passion, le théâtre.<br />
Tous deux partagent le même amour de la<br />
scène et de la mise en scène. Quel est le<br />
théâtre qui les anime ? Qui les fait le plus<br />
vibrer ? En somme, comment conçoiventils<br />
cet art plusieurs fois millénaire ? Nous<br />
les avons rencontrés.<br />
La scène, lieu d’expression totale<br />
C’est au conservatoire de Lausanne que<br />
Geneviève apprend le métier. Benjamin,<br />
lui, c’est à Paris qu’il devient comédien. Ils<br />
se rejoignent pourtant sur l’essentiel. Très<br />
jeunes déjà, c’est la scène qui les emporte.<br />
La montée d’adrénaline avant l’arrivée sur<br />
la piste. Puis, petit à petit, ils s’intéressent<br />
à la mise en espace des textes. La scène<br />
devient pour eux un cadre d’expression<br />
artistique complet. Un médium des émois<br />
et des intrigues de ces grandes œuvres littéraires<br />
qu’ils adorent. C’est les comédiens<br />
qui impriment de leur voix la couleur des<br />
émotions. La mise en scène leur donne<br />
un contexte. C’est une subtile résonnance<br />
des jeux d’image et de lumière, un ballet<br />
de corps en mouvement. Et puis, si la démarche<br />
artistique est sincère, le partage<br />
avec le public se fait. Il ondule ou frémit<br />
au souffle de la scène. C’est un véritable<br />
partage.<br />
« Je joue pour le chinois du fond de la<br />
salle »<br />
Le partage. C’est le mot d’ordre, pour qui<br />
veut s’essayer au théâtre. « La référence qui<br />
n’est pas expliquée est une discrimination<br />
sociale », nous indique Benjamin. Il dit<br />
s’adresser toujours « au chinois du fond<br />
de la salle ». Le message est clair. Au-delà<br />
des mots et de la langue, il y a cette volonté<br />
de transcender les classes sociales.<br />
Pour que les émotions parviennent à tous.<br />
C’est aussi ce que Geneviève cherche à<br />
faire. Pour elle, rendre les textes accessibles<br />
à tous est une priorité. « Il y a moyen<br />
de faire des spectacles accessibles, qui ne<br />
font pas pour autant du nivellement par<br />
le bas. C’est aussi ce à quoi la compagnie<br />
Pasquier-Rossier s’essaye depuis 25 ans :<br />
donner une porte d’entrée aux textes<br />
“compliqués“. »<br />
L’authenticité par le partage<br />
En soi, s’il existe un « mauvais » théâtre,<br />
nous dit Benjamin, c’est bien celui qui<br />
« ne s’adresse qu’à lui-même. » Mais il<br />
ne faut pas pour autant rejeter le théâtre<br />
contemporain. « Toutes les formes sont<br />
permises, tant qu’il se crée un jeu ludique<br />
entre le créateur et le spectateur ». L’idéal<br />
aujourd’hui serait de « trouver son authenticité<br />
», précise Geneviève.<br />
Tous deux partagent donc une même<br />
conception d’un théâtre pour tous. Le<br />
théâtre, c’est pour eux une expérience<br />
éminemment collective. C’est un partage<br />
intense entre comédiens et spectateurs.<br />
Un dialogue entre scène et assistance,<br />
fait d’odeurs, de sons, de corps en mouvement.<br />
De sensations en suspension.<br />
Si vous en avez l’occasion, allez-y le plus<br />
possible : allez au théâtre avec ceux que<br />
vous aimez, bon sang.<br />
© Photo : Geneviève Pasquier et Benjamin Knobil<br />
26<br />
1/<strong>2017</strong>
COURRIER D'UN LECTEUR<br />
Quand des ours dansent autour<br />
d’un chaudron<br />
DRILON MEMETI<br />
© Photo : Geneviève Pasquier et Benjamin Knobil<br />
« Salut, ça va ? Ouais et toi ? – Bien. » se disent-ils tous. Mesdames<br />
et messieurs, je vous présente ce qui est, selon la ferme affirmation<br />
de certains individus, la monotonie la plus proche de<br />
la triste perfection : les modalités à « deux balles ». Aujourd’hui,<br />
les « salut » ne seraient que formels et traduiraient un manque<br />
d’empathie envers notre prochain. Une discussion intéressante<br />
avec une camarade de l’université m’a poussé à écrire brièvement<br />
sur le sujet. Je vous prie sagement de me laisser étayer la pensée<br />
de certains frères et sœurs en seulement quelques paragraphes.<br />
Puis finalement, je donnerai mon avis personnel sur ce sujet qui,<br />
à mes yeux, ne peut pas être généralisé. Cela dit, je tiens à préciser<br />
que cette pseudo-dissertation fait l’objet d’une réflexion très<br />
condensée, alors soyez indulgents envers vous-mêmes.<br />
Avez-vous déjà rêvé de devenir un singe ? Non, je ne crois pas…<br />
Imaginons que ce dernier soit le sujet d’une expérience hors du<br />
commun : le singe doit appuyer à un rythme régulier, avec l’un de<br />
ses index tordus et un nombre incalculable de fois sur un bouton<br />
rouge pendant une heure (un peu comme le fait David Guetta).<br />
Il se passera une chose tout à fait banale : le primate finira par<br />
répéter de manière mécanique le même mouvement chaque fois<br />
qu’il verra ce même bouton, chaque fois qu’il entendra un clic<br />
s’enclencher par intervalles réguliers. À sa place, vous ne réfléchiriez<br />
pas et vous ne vous poseriez aucune question vis-à-vis de vos<br />
actions ; vous n’effectueriez que des gestes automatiques car vous<br />
auriez l’habitude de réitérer inconsciemment ce stupide réflexe.<br />
On rejoint très exactement le procédé concernant la parole. On<br />
instaure en effet une indifférente courtoisie qui ôte tout sens aux<br />
mots que l’on prononce, et spécialement les fameux « Salut, ça<br />
va ?... blablabla ». Bon… nous ne sommes que des proches cousins<br />
du singe, diriez-vous…<br />
Cette indifférence pourrait être issue d’un problème flagrant<br />
dans la communication. Flaubert a écrit un jour : « Le langage<br />
humain est comme un chaudron fêlé sur lequel on bat la mesure<br />
pour faire danser les ours, alors que nous voudrions émouvoir<br />
les étoiles ». Mise à part son attrait pour les ours, quel était<br />
le véritable sens de sa remarque ? À mon humble avis, il voulait<br />
mettre en exergue un énorme problème de communication : la<br />
paresse. Les conversations sont devenues des sortes de brouillards<br />
au-delà desquels personne n’en perçoit l’horizon clair et distinct.<br />
Cerise sur le gâteau, en me référant à Flaubert, je constate<br />
l’absence proéminente de profondeur dans certaines interactions<br />
au quotidien. En guise d’exemple, un homme me croise dans la<br />
rue et me demande si je vais bien (rappelez-vous du singe qui<br />
est un grand fan de David Guetta !). Selon les théories de l’indifférence,<br />
l’homme qui me croise dans la rue est supposé ne pas<br />
prêter méticuleusement attention à mon état émotionnel un peu<br />
terne, à l’instar d’une jeep qui veut terminer à tout prix sa grande<br />
course du Paris-Dakar, sans se donner le temps de réparer son<br />
pneu crevé dans le désert aride. Et dans l’histoire, je serais CE<br />
pneu crevé. Ne s’agirait-il pas d’une réflexion un peu narcissique<br />
(même si ce n’est pas gratifiant de se prendre pour un pneu crevé)<br />
? Peu importe, il ne prend pas le temps de me demander si je<br />
vais VRAIMENT bien, si je suis fatigué, et la raison pour laquelle<br />
je suis dans un piètre état… Pour résumer, on évite d’entrer dans<br />
une longue conversation, car la paresse surclasse l’envie de communiquer.<br />
Les rapports humains seraient donc réduits à de brefs<br />
échanges de mots entre débiles profonds. En fin de compte, Flaubert<br />
et moi, nous avons ému les étoiles…<br />
En conclusion, je pense que ce problème de communication<br />
existe réellement, mais que sa perception est partiellement vraie,<br />
tout comme énormément fausse. Paradoxale, non ? Pourquoi se<br />
focaliser sur un « jemenfoutisme » de nos homologues à notre<br />
égard, si ce n’est pour combler notre narcissisme ? Je dois avouer<br />
que la critique concernant la banalité des « Salut, ça va ? ... », en<br />
des termes vulgaires, n’a pas lieu d’être, étant donné que ces mêmes<br />
personnes qui supposent et généralisent leur réflexion ont,<br />
au fond, une façon similaire de s’exprimer que les « autres ». Il est<br />
dangereux, même très dangereux de supposer, car en le faisant,<br />
on souligne davantage les différences que les points communs.<br />
De ce fait, on choisit de se focaliser soit sur l’un, soit sur l’autre.<br />
Que croyez-vous qu’il se passe ensuite ? On se met à l’écart des<br />
gens « différents », mâchant notre haine contre la société, tout<br />
cela parce que des êtres humains croient que le soleil gravite autour<br />
de leur nombril. En voulant s’écarter du cadre imposé par la<br />
société, on rentre justement dans ce même cadre. On mime les<br />
êtres qu’on ne tolère point. Nous devenons aussi les machines<br />
que nous pointions auparavant de notre doigt sale, alors qu’elles<br />
ne constituent nullement une représentation de l’ensemble de<br />
la société. Les exemples précis et au cas par cas n’amènent pas à<br />
une conclusion générale ! Dans le domaine professionnel notamment,<br />
un patron n’a pas le temps de se soucier des problèmes<br />
personnels de tous les accablés, sinon il vomira sa dépression<br />
sur un lit d’hôpital. Ceci dit, oublions toutes ces sottises et œuvrons<br />
pour le bien commun en omettant les différences stupides<br />
qui nous séparent. Enfin, ce n’est pas le monde qui façonne les<br />
hommes, mais les hommes qui façonnent le monde, sans oublier<br />
les femmes, bien entendu…<br />
Ce texte, qui nous a été envoyé spontanément par Drilon Memeti, étudiant en droit, fait un très<br />
bel écho à notre dossier sur le thème de la conversation. Si tu désires toi-aussi prendre la parole,<br />
envoie-nous ta création à spectrum@unifr.ch<br />
1/<strong>2017</strong><br />
27
UNI'COMICS<br />
Clarisse Aeschlimann<br />
David Nguyen www.facebook.com/caffesoda<br />
Guillaume Babey www.facebook.com/ShinRedDear<br />
Nida-Errahmen Ajmi nidoniteblog.wordpress.com<br />
Tu souhaites toi aussi réaliser une caricature, une mini-bd ou une illustration ?<br />
Alors envoie-nous ta création à : spectrum@unifr.ch<br />
© Illustration: Clarisse Aeschlimann<br />
28<br />
1/<strong>2017</strong>
Neujahrsvorsätze zu Nouruz<br />
DIE ANDERE<br />
Vorsätze einhalten ist wie Selleriestangen essen. Anfangs beisst man noch begeistert rein, weil man<br />
von den Vorteilen überzeugt ist. Nach kurzer Zeit entwickelt es sich aber in ein zähes Unterfangen,<br />
weshalb man letztlich aufgibt. Falls du bereits aufgegeben hat mit deinen Vorsätzen: Schon am 21.<br />
März ist deine Chance für einen Neuanfang. VIVIEN STRINGER<br />
Kaum ist das Lied „Oh Tannenbaum“<br />
verstummt, steht Silvester mit dem<br />
neuen Jahr vor der Tür und bringt<br />
Schwung in das Leben. Zumindest ist das<br />
die Illusion, die zyklische Neuerfinder<br />
oder chronisch Gescheiterte nutzen, um<br />
sich zu einem besseren Menschen zu verwandeln.<br />
Gemäss Statistic Brain fassen<br />
sich 41 Prozent der Amerikaner Vorsätze<br />
– allerdings geben nur magere neun Prozent<br />
an, dass sie jeweils auch erfolgreich<br />
sind. Der Rest scheitert kläglich. Dies ist<br />
einerseits beruhigend, weil man realisiert,<br />
dass die anderen Menschen auch keine<br />
Superhelden sind. Andererseits ist es aber<br />
beunruhigend, weil man sich dann fragt:<br />
Wieso ist Superheld sein so schwierig?<br />
Da ist ein Perspektivenwechsel angesagt.<br />
Vielleicht bist du ein Superheld und die<br />
Vorsätze sind die bösen Verderber, weil<br />
sie nicht eingehalten werden können.<br />
Und wer mag schon Grünkohl knabbernde,<br />
sportlustige, nicht-rauchende Wundermenschen?<br />
Niemand! Also Vorsicht,<br />
Vorsätze könnten dich in eine solche Kreatur<br />
verwandeln.<br />
Mit List zur Selbstdisziplin<br />
Der Duden definiert das Wort Vorsatz<br />
als „etwas, was sich jemand bewusst,<br />
entschlossen vorgenommen hat; feste<br />
Absicht; fester Entschluss“. Ein Vorsatz<br />
bedeutet also nicht automatisch, mehr<br />
Sport zu machen, sich radikal zu ändern<br />
und sich in einen neuen Menschen zu<br />
transformieren. Will man sich an seine<br />
Vorsätze halten, muss man sich nur etwas<br />
bewusst und entschlossen vornehmen.<br />
Der Inhalt dessen, was man sich<br />
vornimmt, spielt nach der Dudendefinition<br />
keine Rolle. Für das nächste Mal<br />
also nimmst du dir lieber etwas vor, das<br />
du gerne und gut durchhältst. Willst du<br />
gesünder essen, hast aber die Selbstbeherrschung<br />
eines Dreijährigen, wenn du<br />
an einem McDonald’s vorbeikommst?<br />
Gut, dann nimmst du dir vor, mehr Pommes<br />
Frites zu essen, um den Vorsatz erfolgreich<br />
umsetzen zu können. Im besten<br />
Fall entwickelst du in der Mitte des Jahres<br />
eine Abscheu gegenüber Pommes. Notfalls<br />
landest du im Spital, und dem Herz<br />
zuliebe muss dem Frittierten ein Ende gesetzt<br />
werden.<br />
Es ist nie zu spät<br />
Als Kompensationsmassnahme kannst<br />
du dir parallel vornehmen, täglich zu<br />
joggen. Am besten jeden Tag eine Minute<br />
länger als am Vortag. Am ersten Tag<br />
hast du zwar länger für das Anziehen der<br />
Schuhe und Zubinden der Schnürsenkel<br />
als für das eigentliche Joggen, aber Ende<br />
Monat rennst du schon ganze dreissig<br />
Minuten. Gleichzeitig fördert diese tägliche<br />
Überwindung, Sportschuhe anzuziehen<br />
und die Trainerhose ausnahmsweise<br />
für sportliche Aktivitäten zu nutzen, die<br />
Selbstdisziplin. Diese ist bekanntlich wie<br />
die Wadenmuskulatur trainierbar.<br />
Sind die Vorsätze für <strong>2017</strong> zum Scheitern<br />
verurteilt gewesen, weil du dich nicht an<br />
die Ratschläge der Spectrum Redaktion<br />
gehalten hast? Keine Sorge, sie sind immer<br />
noch online und warten darauf, dich<br />
instruieren zu können. „Aber jetzt bin ich<br />
schon gescheitert und das nächste Jahr ist<br />
erst in zehn Monaten. Ich warte halt mit<br />
meiner Transformation“, magst du womöglich<br />
resignierend denken, während<br />
du den guten Vorsätzen zuschaust, wie<br />
sie draussen, in Schnipsel zerfetzt, davon<br />
treiben. Da ist erneut ein Perspektivenwechsel<br />
angesagt. Nur weil du in einer<br />
Kultur aufgewachsen bist, in der das neue<br />
Jahr am ersten Januar anfängt, musst du<br />
nicht wieder ein ganzes Jahr warten, um<br />
das nächste Neujahr zu feiern. Am 21.<br />
März ist Nouruz – das iranische Neujahr.<br />
Neujahrsvorsätze sind an diesem Fest<br />
zwar nicht so gang und gäbe wie in der<br />
Schweiz und den USA. Wenn man aber<br />
ein festes Datum braucht um einen Neuanfang<br />
signalisiert zu bekommen, dann<br />
sollte man sich neue Vorsätze für den 21.<br />
März fassen. Oder man fängt schon morgen<br />
an. Noch besser heute. Denn jeder<br />
Tag ist der richtige Zeitpunkt, um sich etwas<br />
vorzunehmen und zu verändern.<br />
© Illustration: Clarisse Aeschlimann<br />
1/<strong>2017</strong><br />
29
KURZGESCHICHTE<br />
Auf dem Weg der Besserung<br />
MIRJAM SCHMITZ<br />
Das Ganze ist vor allem fake, eine Inszenierung. Ein Fake-Foto,<br />
er auf einem Fake-Fahrrad. Zumindest ist es nicht sein eigenes.<br />
Das Lächeln fake, viel zu bemüht. Die aufrechte Haltung fake,<br />
viel zu verkrampft.<br />
Mutter hat das Bild mit seiner alten Leica gemacht. Er hat ein<br />
frisches T-Shirt angezogen und die Jeans, die er schon seit Ewigkeiten<br />
nicht mehr getragen hat. Aber sein Körper sieht trotz allem<br />
schwach aus, nichts kann ihm etwas von seiner alten Kraft<br />
zurückgeben. Doch mit dem Foto kann er zumindest seine Kinder<br />
in der Ferne glauben machen, es ginge ihm besser. Damit sie<br />
ihn noch nicht vollends aus ihrem Leben streichen. Er will noch<br />
nicht vergessen sein. Wenn sie ihn nur endlich wieder besuchen<br />
kämen. Gestern hat er mit seiner ältesten Tochter telefoniert.<br />
Ihre Stimme klang abwesend dabei, so als wäre sie schon auf und<br />
davon, weit weg, unterwegs in ein neues Abenteuer ihres Lebens,<br />
in dem er keine Rolle mehr spielt.<br />
Er schreibt mit schwarzer Tinte. Seine Hand zittert, die Buchstaben<br />
verwackeln, die Tinte schmiert. Er legt den Füller zur Seite<br />
und greift sich einen Kugelschreiber. Er nimmt ein neues Blatt<br />
Papier und beginnt von vorn. Doch nun sieht seine Schrift nur<br />
noch krakeliger aus als vorher. Trotzdem schreibt er weiter.<br />
Seht nur, ich bin auf dem Weg der Besserung! Das schreibt er tatsächlich.<br />
Und es ist die Wahrheit. Zumindest war es vor zwei Wochen<br />
die Wahrheit. Seitdem ist schon wieder alles anders. Es war<br />
einer dieser Hoffnungsschimmer: Die eine neue Therapie hatte<br />
angeschlagen. Seine Krankheit prescht immer zwei Schritte vor<br />
und dann einen zurück, lässt ihn für einen Moment aufatmen<br />
und ihn sich wieder dieser lächerlichen Hoffnung hingeben.<br />
Dann ein paar Wochen später der nächste Rückschlag, schlimmer<br />
als der vorige. Aber dieses Mal ist es schlimmer als je zuvor.<br />
Dabei will er gesund werden, nichts wünscht er sich mehr als<br />
das. Er hasst dieses nicht enden wollende Hin und Her zwischen<br />
unverhofften Heilungschancen und dem nächsten Rückschlag<br />
– auf jede neue Therapiemöglichkeit folgen neue Metastasen.<br />
Trotz allem hat er bis jetzt vergleichsweise wenige Haare verloren,<br />
die Ärzte sind selbst erstaunt, wie dicht sein Haar geblieben<br />
ist. Natürlich trägt er es jetzt kurz, es ist nichts im Vergleich zu<br />
seiner Alt-68er-Lockenpracht. Damals hat er zu den schulterlangen<br />
Locken eine Pilotenbrille getragen. Die sind heute schon<br />
wieder modern. Zumindest tragen die beliebten Schüler in seiner<br />
Lateinklasse alle eine, teilweise sogar ohne Korrektur. Seine<br />
Schüler, die er schon seit Monaten nicht mehr unterrichtet hat.<br />
Ich kann schon wieder Fahrrad fahren! Natürlich ist er keinen<br />
Meter weit gefahren. Mutter musste ihm sogar beim Absteigen<br />
helfen, sein kraftloses Bein über den Rahmen hieven, denn es ist<br />
Vaters altes Fahrrad, ein Männerrad mit horizontaler Rahmenstange.<br />
Doch vorher hat sie vor dem Haus das Foto gemacht. Er<br />
betrachtet es ein letztes Mal und schiebt es dann zusammen mit<br />
dem Brief in das Kuvert. Mutter hat noch diese alten, die man<br />
zum Zukleben ablecken muss. Er fährt mit der Zunge dem Rand<br />
entlang. Der muffig-süssliche Geschmack hat etwas tröstlich<br />
Vertrautes. Vielleicht hat sie im Schrank sogar noch alte Briefmarken!<br />
Tatsächlich.<br />
Die Wintersonne schiebt sich hinter den Wolken hervor und<br />
leuchtet den Staub im Zimmer an. Er macht einen Schritt zur<br />
Seite in die Zimmermitte, sodass sie ihm direkt ins Gesicht<br />
scheint. Bald ist es soweit. Er wird sterben. Die Sonne ist wunderbar<br />
warm auf seiner Haut.<br />
Hast du selbst eine Kurzgeschichte, die veröffentlicht werden sollte?<br />
Dann sende deinen Text (max. 4’500 Zeichen inkl. Leerzeichen) an: spectrum@unifr.ch<br />
30<br />
1/<strong>2017</strong>
Agenda février / März <strong>2017</strong><br />
AGENDA / IMPRESSUM<br />
Concerts / Konzerte<br />
Fai Baba (CH) & Mister Milano (CH)<br />
Psychedelic Blues & Italian Variété<br />
Nouveau Monde<br />
24.02.17 / 21h / CHF 15.-<br />
Cold Bath (CH)<br />
Pop, Psych Rock<br />
Aftershow: DJ Danon<br />
Le Mouton Noir<br />
02.03.17 / 21h / CHF 5.-<br />
ICI D’ICI <strong>#1</strong><br />
Onimo / Dunwitch / Mondegreen /<br />
Collectif bidon (DJs)<br />
Local Talents<br />
Nouveau Monde<br />
03.03.17 / 20h30 / CHF 5.-<br />
Le Goulag Festival<br />
Traktorkestar / Hey Satan / Šaraka /<br />
Les Browns / Brassmaster Flash<br />
La Pisciculture<br />
03.03.17 / 19h-02h<br />
The Black Heart Procession (US)<br />
Bleak and Brooding Indie-Rock<br />
Fri-Son<br />
10.03.17 / 20h / CHF 27.-/29.-<br />
Cerulean Poppy & Random Cats<br />
Jazz<br />
La Spirale<br />
18.03.17 / 20h / CHF 10.-<br />
Puppetmastaz / Krafty Kuts & Chali 2na<br />
(UK / US)<br />
Beast Coast Hip-Hop<br />
Fri-Son<br />
24.03.17 / 20h / CHF 35.-/38.-<br />
Conférences / Vorträge<br />
Islam – Knowledge – Power.<br />
Interactions from a Theological and<br />
Historical Perspective<br />
Site PER 21, Bd de Pérolles 90<br />
22.-23.02.17 / sur inscription<br />
Wasser, ein Lebenselixir in Gefahr?<br />
Site PER 10 / Grosser Hörsaal der Chemie,<br />
Chemin du Musée 9<br />
02.03.17 / 20h15<br />
Résistances aux antibiotiques : Mythes<br />
et réalité<br />
Site PER 04 / Salle Auditoire de biologie<br />
végétale, Rue Albert-Gockel 3<br />
09.03.17 / 20.15<br />
The Police – between Social Security and<br />
Public Safety<br />
Site PER 21 / B205 am and/or B205/C140<br />
pm, Bd de Pérolles 90<br />
22.03.17 / 9h15-18h<br />
"We are rock 'n' roll stars and we are<br />
bringing awareness” : Celebrities'<br />
Mediated Communication of Social,<br />
Political, Ethical & Welfare Issues<br />
Site PER 21 / Salle C130, Bd de Pérolles 90<br />
22.03.17 / 17.15<br />
Remise du prix Jean Widmer 2016<br />
Site MIS 10 / Salle 01.13, Rue de Rome 1,<br />
1700 Fribourg<br />
21.03.<strong>2017</strong> / 17:15-19:00<br />
Centre Fries<br />
Fliessende Ausstellung /<br />
Exposition Courante<br />
Vernissage<br />
Centre Fries<br />
09.03.17<br />
Partys<br />
Crazy Monday<br />
Paddy Reilly’s<br />
20.02.17 / 22h / free entry, students only<br />
Back To School #8<br />
Deep House, Tech House<br />
Fri-Son<br />
21.02.17 / Doors 22h / free entry<br />
Law Night - Fête de la Fachschaft Jus<br />
Café Bélvédère<br />
23.02.17 / 21h<br />
Reggae Party<br />
Soul Stereo<br />
Le XXeme<br />
24.02.17 / 21h-3h<br />
Funk<br />
Global Funk from Freebourg<br />
Fri-Son<br />
23.02.17 / Doors 22h / free entry<br />
A Night with: Payfone (UK)<br />
Vintage Disco, Deep House, Italo<br />
Le Mouton Noir<br />
03.03.17 / 22h / CHF 10.-<br />
Unimix Party: Let’s Have Funk<br />
Groove, Funk, Disco, Soulful<br />
Fri-Son<br />
09.03.17 / Doors 22h / free entry<br />
Divers / Sonstiges<br />
49ème Carnaval des Bolzes <strong>2017</strong><br />
Basse-ville<br />
25.02.-28.02.17<br />
IMPRESSUM <strong>#1</strong>/<strong>2017</strong><br />
Chefredaktion / Rédacteur en chef<br />
Unipolitik / Politique universitaire<br />
Kultur / Culture<br />
Online<br />
Titelbild / Couverture<br />
Layout<br />
Korrektur / Correction<br />
Info / Abonnement<br />
Internet<br />
Administration<br />
Marketing<br />
Nächste Ausgabe / Proch. parution<br />
Noah Fend<br />
Aurel Dewarrat<br />
Lorenz Tobler<br />
Julie Bruelhart<br />
Gioja Weibel<br />
Maya Bodenmann<br />
Valentina Berchtold<br />
David Millius<br />
Arnaud Dousse<br />
Emilie Renevey<br />
Adrienne Fehr<br />
Benjamin Egger<br />
spectrum@unifr.ch<br />
blog.unifr.ch/spectrum/<br />
Gaëtan Mabillard<br />
Rabea Besch<br />
27.03.<strong>2017</strong><br />
Fotograf/innen / Photographe<br />
Illustrationen / Illustrations<br />
Mitautor/innen dieser Ausgabe<br />
Contributions à ce numéro<br />
Wilde Colares, Valentina<br />
Berchtold, Noah Fend<br />
Clarisse Aeschlimann,<br />
Nida-Errahmen Ajmi, Guillaume<br />
Babey, Kalinka Janowski, David<br />
Nguyen, Andréa Savoy<br />
Evelyne Aschwanden, Valentina<br />
Berchtold, Rahel Bühler, Rebekka<br />
Christen, Noah Fend, Elia Kaufmann,<br />
Carine Meier, Mirjam Schmitz, Viven<br />
Stringer, Lorenz Tobler, Gioja Weibel<br />
Clarisse Aeschlimann, Maya<br />
Bodenmann, Julie Bruelhart, Giada<br />
Calamai, Mona Heiniger, Drilon<br />
Memeti, Jodie Nsengimana, Arthur<br />
Rossier, Dana Sarfatis, Andréa Savoy,<br />
Pauline Seppey<br />
Depuis 1958, Spectrum est le journal des étudiants de l’Université de<br />
Fribourg. Entièrement créé par les étudiants, le magazine est également<br />
bilingue. Chaque étudiant peut participer à la création de Spectrum<br />
et ainsi faire ses premiers pas dans le journalisme. Spectrum<br />
paraît six fois par an et est à la disposition des étudiants gratuitement<br />
à l’Université. Tirage : 1'500.<br />
Das Studierendenmagazin Spectrum gibt es seit 1958. Es wird von<br />
Studierenden der Universität gestaltet und ist zweisprachig. Alle<br />
Studierenden können mitmachen und dabei Erfahrungen im Journalismus<br />
sammeln. Spectrum erscheint sechsmal im Jahr und liegt<br />
kostenlos an der Uni auf. Auflage: 1'500.<br />
1/<strong>2017</strong><br />
31
Votre annonce ici, c'est la possibilité de vous<br />
faire connaître auprès de 10'000 étudiants.<br />
Vous souhaitez en savoir plus sur notre<br />
offre d'espaces publicitaires ?<br />
Mit Ihrer Anzeige an dieser Stelle können Sie<br />
10'000 Studierende erreichen.<br />
Sind Sie interessiert und wünschen<br />
mehr Informationen?<br />
Rendez-vous sur / Besuchen Sie blog.unifr.ch/spectrum/media<br />
ou écrivez-nous à / oder schreiben Sie uns an spectrum@unifr.ch<br />
Ils nous font confiance / Bei uns inserieren beispielsweise<br />
ABONNEMENT<br />
ABONNEMENT<br />
Tu souhaites avoir ton Spectrum directement dans ta boîte aux lettres ?<br />
Complète, découpe et envoie le coupon ci-dessous et tu recevras 6 numéros sur une année !<br />
Pour toutes informations complémentaires : abo@spectrumunifr.ch ou 078 896 44 71.<br />
Du willst Spectrum direkt in deinen Briefkasten erhalten?<br />
Fülle diesen Coupon aus, trenne ihn ab, schicke ihn an die untenstehende Adresse<br />
und die nächsten 6 Ausgaben kommen direkt zu dir!<br />
Für weitere Informationen: abo@spectrumunifr.ch oder 078 896 44 71.<br />
Prénom / Vorname<br />
Nom / Name<br />
Adresse / Anschrift<br />
Service des abonnements<br />
Spectrum<br />
Av. de Beauregard 13<br />
CH-1700 Fribourg<br />
Code postal / Postleitzahl<br />
Ville / Stadt<br />
Téléphone / Telefon<br />
E-mail<br />
Signature et date<br />
Unterschrift und Datum<br />
Fr. 35.00 étudiant / Studierende<br />
Fr. 45.00 particulier / normaler Tarif<br />
Fr. 50.00 entreprise / Unternehmen<br />
•