SPECTRUM #1/2017

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07.04.2017 Views

LE JOURNAL QUI PIMENTE TES COURS ! WIR SCHREIBEN SCHARF ! SPONSORED BY AGEF FÉVRIER MÄRZ # 1/2017 Art de la conversation : Les Suisses ont-ils un balai dans le cul ? Une histoire de sous Page 24 « Fribourg, pôle d’excellence européen en théologie » Page 20 Nun sprich doch! – Die Kunst des Konversierens NEW 32 pages en couleur - 32 farbige Seiten Unileben: „Ich gehe halt in den Kraftraum“ Seite 5 The Great Outdoors: Freiburg Edition Seite 21

LE JOURNAL QUI PIMENTE TES COURS !<br />

WIR SCHREIBEN SCHARF !<br />

SPONSORED BY AGEF<br />

FÉVRIER<br />

MÄRZ # 1/<strong>2017</strong><br />

Art de la conversation :<br />

Les Suisses ont-ils<br />

un balai dans le cul ?<br />

Une histoire de sous<br />

Page 24<br />

« Fribourg, pôle d’excellence<br />

européen en théologie »<br />

Page 20<br />

Nun sprich doch! –<br />

Die Kunst des<br />

Konversierens<br />

NEW<br />

32 pages en couleur - 32 farbige Seiten<br />

Unileben: „Ich gehe halt in den Kraftraum“<br />

Seite 5<br />

The Great Outdoors: Freiburg Edition<br />

Seite 21


EDITORIAL<br />

Le Suisse qui bafouille, qui<br />

balbutie, qui baragouine, bref<br />

qui bredouille…<br />

A l’ère du smartphone, nous n’avons jamais<br />

été aussi connectés les uns aux<br />

autres. Ah bon ? Si la communication virtuelle<br />

nous est bien utile, qu’en est-il de<br />

notre capacité à engager la conversation<br />

et à dialoguer avec le monde qui nous entoure<br />

? Prenons notre université ; comme<br />

Aurel Dewarrat<br />

il paraît si difficile de sortir de notre zone<br />

de confort et d’aborder un inconnu tant chacun est scotché derrière<br />

son écran, petit ou grand. Va-t-on laisser les coins clopes<br />

comme seul lieu de socialisation à l’université (page 15) ?<br />

Il faut aussi dire que la plupart de nos cours ne favorisent pas<br />

non plus la discussion et le débat. C’est le silence absolu. Il y a<br />

bien les séminaires qui sont censés justement être un moment<br />

de partage et d’échange, mais bien souvent ils se restreignent à<br />

une écoute semi-attentive des présentations et à un silence, pour<br />

changer, à la fin de celles-ci. Sans parler du stress paralysant, qui<br />

nous accapare quand il faut faire une présentation devant un<br />

public. Et d’ailleurs à ce propos, il y aurait beaucoup à dire sur<br />

notre expression orale souvent laborieuse. Un bon prétexte pour<br />

appréhender le sujet de la rhétorique (en page 10) et son introduction<br />

potentielle dans nos salles de cours (en page 12). Mais<br />

peut-être s’agit-il tout simplement de l’idée reçue du Suisse qui<br />

bafouille, qui balbutie, qui baragouine, bref qui bredouille pour<br />

s’exprimer ? Eléments de réponse en page 11.<br />

Une des particularités de notre université est également la possibilité<br />

d’étudier dans plusieurs langues, est-ce un frein ou alors<br />

une bonne manière de dépasser les barrières linguistiques (page<br />

13) ? Ce qui est sûr, c’est que s’investir pour l’université en dehors<br />

des cours reste un excellent moyen de faire sauter ces frontières.<br />

Eventail des choix en page 6. Et pour terminer ce dossier en douceur,<br />

le speedating, forme toute particulière de conversation,<br />

mais en est-ce vraiment une (page 14) ?<br />

Vom guten Konversieren<br />

Nach einem Jahr an der Spitze von Spectrum<br />

hat Mirjam Schmitz letzten Dezember<br />

ihren Posten als Chefredakteurin abgegeben.<br />

Mirjam, ich danke dir für dein<br />

grosses Engagement und bin froh, dass du<br />

uns als Autorin weiterhin erhalten bleibst.<br />

Noah Fend Nun freue ich mich ausserordentlich, als<br />

neuer Chefredakteur die spannenden und<br />

vielseitigen Herausforderungen anzunehmen und Spectrum gemeinsam<br />

mit einem tollen Team weiterzubringen.<br />

Das erste Spectrum des neuen Semesters geht dem guten Konversieren<br />

auf den Grund. Von Hemmungen und Verklemmungen,<br />

von Hürden und Bürden – die mündliche Kommunikation<br />

stellt uns vor so manche Herausforderung, obwohl oder vielleicht<br />

gerade weil sie der Türöffner für sehr Vieles ist.<br />

Es geht darum, Kontakte zu knüpfen, zu sprechen, auszutauschen.<br />

Wir tun dies täglich, in verschiedensten Situationen, mit<br />

den unterschiedlichsten Menschen. Dies ist Thema im Dossier<br />

(Seiten 9-15). So spricht beispielsweise Carine Meier im Interview<br />

auf Seite 13 mit einem Mehrsprachigkeitsforscher darüber,<br />

wie Konversation in einem multilingualen Umfeld wie der Uni<br />

Freiburg funktioniert. Ausserdem wissen wir aus eigener Erfahrung,<br />

dass unser verbales Geschick nicht immer zur Stelle ist,<br />

wenn wir es bräuchten. Mit einem Augenzwinkern zeigt unsere<br />

Autorin Gioja Weibel auf Seite 15, dass die Zigarette in diesem<br />

Zusammenhang nicht nur schädlich ist.<br />

Apropos Kommunikation: Auch wir von Spectrum legen darauf<br />

viel Wert. Der Austausch mit euch, liebe Leserinnen und Leser,<br />

ist uns sehr wichtig. Habt ihr Anliegen, Ideen, eigene Texte oder<br />

Feedback, dann meldet euch bei uns über spectrum@unifr.ch.<br />

SOMMAIRE / INHALT<br />

Vie universitaire<br />

4<br />

Tribune / Kommentar<br />

18 / 19<br />

Courrier d'un lecteur<br />

27<br />

Unileben<br />

5<br />

Fribourg / Freiburg<br />

20 / 21<br />

Uni'comics<br />

28<br />

Unipolitique / Unipolitik<br />

6 - 7<br />

Critique / Kritik<br />

22 / 23<br />

Die Andere<br />

29<br />

Dossier<br />

10 - 15<br />

Société / Gesellschaft<br />

24 / 25<br />

Kurzgeschichte<br />

30<br />

Culture/Kultur<br />

16 / 17<br />

Portrait<br />

26<br />

Agenda / Impressum<br />

31<br />

7<br />

Islamzentrum<br />

muss sich<br />

keiner Volksabstimmung<br />

stellen<br />

16<br />

L’espace d’art<br />

WallRiss, l’expression<br />

créatrice au centre<br />

26<br />

Le théâtre :<br />

un idéal<br />

social ?<br />

29 Neujahrsvorsätze<br />

zu<br />

Nouruz<br />

1/<strong>2017</strong><br />

3


VIE UNIVERSITAIRE<br />

La révolution des résolutions<br />

Chaque nouvelle année commence avec des défis contre soi-même. Des vœux de privation, ou au<br />

contraire d’excès, sont fait pour s’alléger la conscience et dans l’intention de se surpasser. Aussi redondant<br />

que le cycle de la terre autour du soleil, la détermination se transforme en défaillance et tout<br />

repart en cercle vicieux. CLARISSE AESCHLIMANN<br />

L’uni en mode touriste<br />

Bonne résolution à basse définition<br />

What I had, what I intended & what I got<br />

Le semestre dernier était une catastrophe,<br />

un vrai fiasco ! À commencer par<br />

un retour mal préparé à l’université, où j’ai<br />

passé mon temps à perdre mon temps justement.<br />

Tu ne te rends pas compte comment<br />

il est difficile de se remettre dans le<br />

bain quand tu n’as pas prévu ton horaire<br />

à l’avance : La première semaine de la rentrée<br />

est chargée de tous les cours disponibles<br />

de ton cursus, juste au cas-où. Tu<br />

passes tes cours à compter et recompter<br />

les crédits nécessaires pour passer le semestre<br />

plutôt qu’à écouter ce que disent<br />

les profs. Manque de bol, ce sont tous des<br />

sujets qui ne t’intéressent pas. Donc tu<br />

plaques un cours après l’autre par flemme<br />

ou désintérêt.<br />

Mais il s’agissait de cours obligatoires,<br />

bon sang ! C’est fichu, à moins que… il<br />

n’y a pas moyen de changer de branche,<br />

si ? Mince, le délai pour faire la demande<br />

au Décanat est échu, mais pas celui pour<br />

s’inscrire à d’autres cours plus intéressants,<br />

ha ! Bon, j’ai raté un mois entier de<br />

contenu de ces cours, mais ça va pouvoir<br />

se gérer. Tu parles ! Avec tous les cours que<br />

j’ai abandonnés, bien sûr que j’ai le temps<br />

avec mes misérables 13 crédits à compléter<br />

ce semestre…<br />

Cette année, fini la rigolade ! Je vais me<br />

préparer à fond pour le nouveau semestre.<br />

Je serai plus rigoureux et discipliné qu’un<br />

moine ascète, plus exemplaire qu’un premier<br />

de la classe ! Je vais élaborer tout un<br />

plan avec des objectifs à atteindre chaque<br />

semaine, des résumés des cours précédents<br />

à écrire avant le cours suivant.<br />

Cours que j’aurai déjà choisis à l’avance,<br />

pas comme la dernière fois. Quoi ? À quoi<br />

il ressemble, mon programme ? Tu vas<br />

vouloir me le piquer si je te le montre, tellement<br />

il est bien !<br />

Bon je dis ça, mais mes « activités extra-universitaires<br />

» ont aussi leur place<br />

dans mon programme. On ne va pas exagérer<br />

non plus, je ne suis pas une machine.<br />

Mon plan va bien sûr inclure quelques<br />

heures de distraction, du temps à passer<br />

avec mes amis et pour faire du sport.<br />

Voyons-voir : on recommence les cours fin<br />

février, les délais d’inscription sont jusqu’à<br />

fin mars et il y aura quelques jours de répit<br />

en avril avec Pâques, en mai avec l'Ascension<br />

et en juin avec la Pentecôte. Ça suffira<br />

pour rattraper un retard éventuel sur mes<br />

révisions et travaux à rendre, retard que je<br />

n’aurai certainement pas, tellement mon<br />

semestre est bien organisé.<br />

Comment ai-je pu être de nouveau aussi<br />

irresponsable ?! Et où sont passées mes<br />

heures ? Les semaines s’enchaînent à une<br />

vitesse fulgurante, et mon plan a échoué.<br />

La raison ? Les travaux écrits m’ont débordé,<br />

et je n’ai pas été aussi rapide et efficace<br />

que je l’espérais. Une visite surprise<br />

de mes parents et des soirées spontanées<br />

entre amis m’ont empêché de rattraper<br />

mon retard. Comment ça, c’est de ma<br />

faute aussi ? Ben oui, je ne suis pas surhumain<br />

non plus ! Quand tu as besoin d’une<br />

pause, tu fais une pause. Je ne m’étais tout<br />

simplement pas fixé la durée de mes moments<br />

de détente.<br />

Comme l’a écrit Charles Dickens dans<br />

Les Grandes Espérances, « on n’est jamais<br />

mieux trompé que par soi-même ». Mon<br />

programme ultra-rigide n’était pas si intelligent<br />

que ça pour finir. On ne peut jamais<br />

prévoir l’imprévisible, alors autant<br />

ne rien prévoir du tout. Cette fois-ci, j’ai<br />

retenu ma leçon : j’affronterai le semestre<br />

d’automne prochain au pied levé. Et tant<br />

pis pour les crédits requis, on n’a qu’une<br />

vie, quoi !<br />

© Illustration : Clarisse Aeschlimann<br />

© Foto: zvg<br />

4<br />

1/<strong>2017</strong>


«Ich gehe halt in den Kraftraum»<br />

UNILEBEN<br />

Studieren und Spitzensport betreiben ist ein schwieriges Unterfangen? Nicht wenn man Manuel Maurer<br />

heisst, Medien und Kommunikation studiert und in der NLA Unihockey spielt. RAHEL BÜHLER<br />

Während sich der gewöhnliche<br />

Student nach einem anstrengenden<br />

Tag an der Uni<br />

ein wohlverdientes Bier gönnt, sehen<br />

die Feierabende bei Manuel Maurer etwas<br />

anders aus. Den Medienstudenten<br />

zieht es nicht in die Stamm-Bar, sondern<br />

in die Turnhalle. Genauer: in die Weissenstein-Turnhalle<br />

in Bern. Training ist<br />

angesagt. Er spielt nämlich Unihockey<br />

bei Schweizer NLA-Club Floorball Köniz.<br />

Und dies sehr erfolgreich. Auch in<br />

dieser Saison konnte sich die Nummer<br />

93 bereits mehrmals das Topscorer-Trikot<br />

überziehen. «Ich mag das schnelle, intensive<br />

Spiel», erklärt er seine Leidenschaft.<br />

«Und ich erziele gerne Tore.»<br />

Im Alter von elf Jahren hat Manuel Maurer<br />

bei Köniz angefangen und dort alle<br />

Junioren-Stufen durchlaufen. Als 19-Jähriger<br />

gab er sein Debüt in der ersten<br />

Mannschaft. Mittlerweile spielt er seine<br />

vierte Profi-Saison und studiert parallel<br />

Medien und Kommunikation im vierten<br />

Semester an der Universität Freiburg.<br />

«Radio und TV haben mich schon immer<br />

interessiert», begründet der 24-Jährige<br />

seine Wahl.<br />

WM-Bronzemedaillen-Gewinner<br />

Training, Kraftraum, Matches: Insgesamt<br />

kommt Maurer auf sechs Trainingseinheiten<br />

pro Woche. Laut dem Berner lässt<br />

sich dies problemlos mit dem Studium<br />

vereinbaren: «Die Trainings sind am<br />

Abend, die Matches am Wochenende<br />

und die Kraftraumbesuche kann ich mir<br />

selbst einteilen.» Er ist sich sicher: «Einen<br />

100-Prozent-Job ausüben und Unihockey<br />

auf NLA-Stufe spielen, ist anstrengender.»<br />

Etwas Organisation gehöre schon<br />

auch dazu, aber viel sei das nicht und ausserdem<br />

sei er sich das gewohnt.<br />

Mit Floorball Köniz reist Maurer in der<br />

ganzen Schweiz herum. An einem Wochenende<br />

mit zwei Auswärtsspielen kann<br />

es schon mal vorkommen, dass das Team<br />

neun Stunden im Car verbringt. «Vor den<br />

Prüfungen im Januar war dies der Fall»,<br />

erinnert sich der Stürmer. Zwangsläufig<br />

stellt sich die Frage, ob denn da genug<br />

Zeit zum Lernen bleibt. Manuel lacht<br />

und sagt: «Ja, es kommt manchmal vor,<br />

dass die Zeit zum Lernen auf der Strecke<br />

bleibt.» Mit Freunden und Familie trifft er<br />

sich dann, wenn weder Uni noch Unihockey<br />

auf dem Programm stehen.<br />

Weil er mit Floorball Köniz nur auf nationaler<br />

Ebene agiert, fehlt Manuel Maurer<br />

nie. Es sei denn, die Nationalmannschaft<br />

klopft an und bietet ihn für die Weltmeisterschaften<br />

in der lettischen Hauptstadt<br />

Riga auf. So geschehen im Dezember<br />

2016. Für die Vorbereitung und die Endrunde<br />

selbst war er rund zwei Wochen<br />

weg. Auch das hat problemlos geklappt:<br />

«Ich habe die jeweiligen Professoren angefragt<br />

und es hatte niemand etwas dagegen<br />

einzuwenden, dass ich mehr fehle<br />

als andere», blickt Maurer zurück. «Eine<br />

WM-Teilnahme ist schliesslich auch kein<br />

0815-Grund für eine Absenz», meint er<br />

und lacht. Mit der Nati hat er am Ende<br />

des Turniers die Bronzemedaille geholt.<br />

«Es war ein cooles Gefühl, auch weil dies<br />

meine erste WM-Medaille ist. Aber über<br />

den ganzen Turnierverlauf gesehen, hätte<br />

mehr herausschauen können.»<br />

Kein Zurückstecken<br />

Das liebe Studentenleben: Man ist ständig<br />

pleite, schaut zu viele Serien, zwei<br />

Wochen nach Semesterbeginn sind alle<br />

guten Uni-Vorsätze schon wieder dahin,<br />

dafür waren die Partys top. Dank Nebenjob<br />

und Engagement beim Berner Verein<br />

ist zumindest ersteres bei Manuel Maurer<br />

selten der Fall: Bei Köniz erhält er einen<br />

Monatslohn und eine Siegesprämie.<br />

«Für mich als Student reicht es knapp,<br />

aber sonst davon leben kann man nicht»,<br />

weiss Maurer. Ob Manuel etwas am Studentenleben<br />

vermisst? «Es stimmt schon,<br />

dass ich nach der Uni nicht spontan etwas<br />

trinken oder an Partys gehen kann»,<br />

berichtet er und fügt schmunzelnd hinzu:<br />

«Aber ich bin eh nicht so der Ausgangs-Typ,<br />

vielleicht hat sich das auch<br />

durch das Unihockey so entwickelt.» Ein<br />

Zurückstecken ist es also nicht. «Andere<br />

treffen sich mit ihren Kollegen in einer<br />

Bar, ich gehe halt in den Kraftraum und<br />

tausche mich dort mit ihnen aus.»<br />

© Illustration : Clarisse Aeschlimann<br />

© Foto: zvg<br />

Manuel Maurer in Jubelpose nach dem Gewinn von WM-Bronze in Riga<br />

1/<strong>2017</strong><br />

5


UNIPOLITIQUE<br />

Politornigramme<br />

Nouvelle année, nouveaux défis ! Même si la rime n’est pas forcément évidente, le début du semestre<br />

reste l’occasion de s’investir dans une des nombreuses associations ou institutions de l’Université.<br />

Mais pas facile de s’y retrouver. Voici donc un rapide éclairage. JULIE BRUELHART<br />

© Graphique : Kalinka Janowski<br />

© Foto: Wikimedia Commons<br />

6<br />

1/<strong>2017</strong>


UNIPOLITIK<br />

Islamzentrum muss sich keiner Volksabstimmung<br />

stellen<br />

Knapp fünf Prozent der Schweizer Bevölkerung sind Muslime. Die meisten sind hier geboren und<br />

verwurzelt. Ihre Imame und Prediger allerdings sind zumeist fernab unserer Gesellschaft ausgebildet.<br />

Um diese Diskrepanz zu beseitigen, schlug eine Nationalfonds-Studie 2010 eine schweizerische<br />

Imam-Ausbildung vor, was zu einer kaum je da gewesenen Auseinandersetzung führte. Mittendrin: Die<br />

Uni Freiburg. LORENZ TOBLER<br />

Die SVP scheiterte mit ihrer Initiative gegen das SZIG vor dem Bundesgericht in Lausanne<br />

© Graphique : Kalinka Janowski<br />

© Foto: Wikimedia Commons<br />

Dass Studierende der katholischen<br />

Theologie in der Miséricorde seit<br />

jeher ein und aus gehen, sorgt in<br />

Freiburg kaum mehr für Entrüstung. Im<br />

Gegenteil – die hiesige theologische Fakultät<br />

ist die grösste der Schweiz und<br />

prägte die Universität entscheidend mit.<br />

Als aber 2013 bekannt wurde, dass ein<br />

Zentrum für Islam und Gesellschaft als<br />

interfakultäres Institut nach Freiburg<br />

kommen soll, meldeten viele Politiker<br />

Bedenken an. Bürgerliche Grossräte versuchten<br />

in der Folge, das geplante Zentrum<br />

auf parlamentarischem Weg zu<br />

verhindern. Als dies scheiterte und das<br />

Zentrum im Frühjahr 2015 eröffnet wurde,<br />

reichte die SVP des Kantons Freiburg<br />

eine Initiative ein, die das geplante Zentrum<br />

sowie jegliche staatliche Imam-Ausbildung<br />

verhindern sollte. Als Regierung<br />

und Parlament die Initiative, welche über<br />

achttausend Mal unterschrieben worden<br />

war, für ungültig erklärten, rekurrierte<br />

das SVP-Komitee ans Bundesgericht.<br />

Negativer Bundesgerichtsentscheid<br />

Im letzten Dezember schliesslich wiesen<br />

die Richter in Lausanne die Beschwerde<br />

gegen die Ungültigkeitserklärung ab.<br />

Mit einer einzigen Ausnahme votierte<br />

der fünfköpfige Spruchkörper geschlossen<br />

dagegen, die Ungültigkeitserklärung<br />

der Freiburger Instanzen aufzuheben.<br />

Die Bundesrichter wiesen insbesondere<br />

daraufhin, dass sich die Initiative gezielt<br />

gegen das Zentrum für Islam und Gesellschaft<br />

richte. Ein derartig einseitiges<br />

Verbot sei diskriminierend und verstosse<br />

damit gegen die Verfassung, schloss das<br />

Gericht schliesslich.<br />

Dies dürfte das vorläufige Ende des Seilziehens<br />

um das Schweizerische Zentrum<br />

für Islam und Gesellschaft (SZIG) bedeuten.<br />

„Es sind keine weiteren rechtlichen<br />

oder politischen Schritte geplant.“, erklärt<br />

die SVP auf Anfrage und schliesst auch<br />

den Gang vor den Europäischen Gerichtshof<br />

für Menschenrechte aus. Das Urteil<br />

sei keine Überraschung gewesen, fährt<br />

Emanuel Waeber, Fraktionspräsident der<br />

Volkspartei im Grossen Rat, fort: „Gegenüber<br />

den unterzeichnenden Personen<br />

der Initiative haben wir es aber als unsere<br />

Pflicht erachtet, vor Bundesgericht zu<br />

gehen.“<br />

Positive Folgen für das SZIG<br />

Dr. Hansjörg Schmid, Direktor des SZIG,<br />

kann den erlebten Querelen durchaus<br />

Positives abgewinnen. „Durch die Auseinandersetzung<br />

waren wir von Anfang an<br />

verpflichtet, so transparent wie möglich<br />

zu arbeiten und das Gespräch mit sehr<br />

vielen Menschen und Institutionen zu<br />

suchen. Wir haben so einen Arbeits- und<br />

Kommunikationsstil entwickelt, den wir<br />

beibehalten haben.“ Laut Schmid hat die<br />

Auseinandersetzung dem SZIG auch zu<br />

einer breiten öffentlichen Sichtbarkeit<br />

verholfen. Er betont zudem, dass das<br />

Zentrum jederzeit von sehr vielen Seiten<br />

unterstützt worden sei.<br />

Das Zentrum baut sein Angebot seit Betriebsaufnahme<br />

kontinuierlich aus. Neben<br />

grossen Tagungen zu Themen wie der<br />

Spitalseelsorge werden in Freiburg auch<br />

Weiterbildungen, Seminare sowie ein<br />

Doktoratsprogramm angeboten. Zudem<br />

belegen gemäss Schmid etliche Anfragen<br />

von Lehrpersonen, Sozialarbeitern sowie<br />

der Verwaltung die Notwendigkeit des Instituts.<br />

Ab Herbst <strong>2017</strong> startet zusätzlich<br />

das Masternebenprogramm „Islam und<br />

Gesellschaft“. Eine eigenständige, grundlegende<br />

Imam-Ausbildung ist aber nicht<br />

geplant.<br />

Vorläufig ruhen die Diskussionen<br />

Die SVP verspricht trotzdem, weiterhin<br />

ein Auge auf die Entwicklung des SZIG<br />

zu haben und bei Bedarf an die zuständigen<br />

Aufsichtsbehörden zu gelangen. Der<br />

Bundesgerichtsentscheid dürfte damit<br />

den gesellschaftlichen Disput rund um<br />

die Position des Islams an der Universität<br />

Freiburg sowie in der schweizerischen<br />

Gesellschaft höchstens vorläufig aussetzen<br />

lassen. Ein Disput, vor welchem sich<br />

die Universität nicht scheut. Hansjörg<br />

Schmid erklärt, gerne auch Kritiker zu<br />

begrüssen: „Unsere Türen sind offen für<br />

alle.“<br />

1/<strong>2017</strong><br />

7


DOSSIER<br />

SOMMAIRE / INHALT<br />

···<br />

Art de la conversation :<br />

Les Suisses ont-ils<br />

un balai dans le cul ?<br />

Nun sprich doch! –<br />

Die Kunst des<br />

Konversierens<br />

Convaincs-moi si tu peux !<br />

Für mehr Julias und weniger<br />

Verschlossenheit<br />

Socratic Teaching : la fin des<br />

cours ex-cathedra<br />

Konversation durch rezeptive<br />

Mehrsprachigkeit<br />

Speed dating, l'amour en accéléré<br />

Raucher sterben früher –<br />

dafür nicht alleine<br />

10<br />

11<br />

12<br />

13<br />

14<br />

15<br />

1/<strong>2017</strong><br />

9


DOSSIER<br />

Convaincs-moi si tu peux !<br />

Provenant de la Grèce antique, la rhétorique est l’art de bien parler, de persuader les gens de faire<br />

quelque chose ou de les convaincre d’adhérer à certaines idées. Rêve pour certains, l’art de persuader<br />

n’est cependant pas une science exacte. Petit tour d’horizon avec Steve Oswald, linguiste et maître<br />

d’enseignement et de recherche à l’Université de Fribourg. MONA HEINIGER<br />

La rhétorique trouve ses origines en<br />

tant que discipline instrumentale<br />

de la démocratie à l’époque de la<br />

Grèce antique. En effet, la vie civile s’y<br />

déroulait en public, elle fut alors un outil<br />

pour défendre des idées. Vite teintée<br />

d’une connotation négative, puisque ce<br />

qui importait était de convaincre peu importe<br />

les moyens, elle fut peu à peu délaissée.<br />

C’est à la moitié du XXème siècle<br />

qu’elle fut réhabilitée par deux ouvrages ;<br />

l’un de Perelman et Olbrechts Tyteca intitulé<br />

« Traité de l’argumentation : La nouvelle<br />

rhétorique » (1958) ainsi que celui de<br />

Toulmin « The Uses of Argument » (1958).<br />

Ces ouvrages redéfinissaient les modalités<br />

de la persuasion : « si l’on veut étudier la<br />

façon dont les gens argumentent, il faut<br />

étudier ce qui fait qu’un argument est bon<br />

aux yeux de gens. » explique Steve Oswald.<br />

Un bon orateur connaît son public<br />

Le modèle adopté est alors centré sur l’auditoire.<br />

Et le linguiste de continuer « un<br />

argument n’aura pas le même impact sur<br />

des publics différents. Un exemple assez<br />

simple ; adressez la même argumentation<br />

sur l’avortement à des fondamentalistes<br />

catholiques et à des défenseurs du droit<br />

à l’avortement, vous aurez une réception<br />

très différente du même matériel linguistique.<br />

Le bon orateur est celui qui sait à<br />

qui il parle ». Ainsi, le type de public devrait<br />

influencer chaque discours et chaque<br />

manière de l’aborder. Une bouteille à la<br />

mer ; avis à nos professeurs…<br />

L’argumentation suppose un désaccord.<br />

Le but du discours argumentatif est de le<br />

résoudre ou d’imposer un avis par le biais<br />

d’un échange d’arguments et de contre<br />

arguments. Idéalement, les arguments<br />

les plus forts devraient donc faire plier<br />

les plus faibles. Comment donner plus<br />

de poids à ses arguments alors ? En rhétorique,<br />

un argument a des chances d’être<br />

jugé bon s’il permet de convaincre un certain<br />

auditoire, qu’il soit fallacieux ou non.<br />

On le comprend, le panel des arguments<br />

s’agrandit fortement. Nous y trouvons des<br />

techniques aidant le renforcement d’une<br />

thèse comme l’appel à des autorités ou à<br />

un consensus.<br />

D’autres techniques sont susceptibles<br />

d’affaiblir la thèse des opposants, soit<br />

l’éventail des attaques personnelles et de<br />

la décrédibilisation en tout genre. Le recours<br />

aux sentiments personnels en impliquant<br />

des émotions, le fait de se rassurer<br />

ou de se sentir soulagé consistent en une<br />

autre sorte de technique. On assiste à un<br />

tour de passe-passe comme lors d’un tour<br />

de magie. Notre attention est distraite par<br />

des mots et c’est ce qui serait au cœur du<br />

phénomène selon le linguiste : « les arguments<br />

fallacieux tentent de tirer parti du<br />

fait que l’on ne se rend pas compte qu’ils<br />

le sont. Pourtant le sens critique est à la<br />

portée de tout le monde mais, souvent,<br />

nous n’avons pas l’opportunité ni l’envie<br />

de prendre une posture critique. »<br />

Tous des moutons et des marionnettes ?<br />

Heureusement, non. Steve Oswald nous<br />

rassure : « on ne peut pas prédire ce que<br />

les gens ont en tête et donc ce qu’ils vont<br />

associer au contenu qu’on leur a communiqué.<br />

». Effectivement, nous avons<br />

tous un bagage de connaissances plus ou<br />

moins grand. Lorsque l’on reçoit une information,<br />

on la confronte à notre savoir<br />

préexistant et au contexte du moment. Il<br />

est possible que l’on soit fatigué, que l’on<br />

vienne d’avoir une expérience particulièrement<br />

positive sur un sujet ou que l’on<br />

ait juste lu un article sur le thème en question…<br />

on ne peut jamais connaître exactement<br />

son auditoire ni les effets qu’aura un<br />

discours sur lui. Cependant, le rapprochement<br />

de la rhétorique avec le domaine des<br />

sciences cognitives permet d’affiner les<br />

connaissances de ces effets sur les individus.<br />

Un tout nouvel horizon de recherche<br />

s’ouvre alors à la rhétorique.<br />

© Illustration : We Do Product Management<br />

© Illustration: Clarisse Aeschlimann<br />

10<br />

1/<strong>2017</strong>


Für mehr Julias und weniger Verschlossenheit<br />

DOSSIER<br />

Reserviert, zurückhaltend, verschlossen: Diese Eigenschaften werden Schweizerinnen und Schweizern<br />

oft nachsagt. Welchen Einfluss hat dies auf die Konversation? Was ist an diesem Kli-schee dran?<br />

Spectrum begibt sich auf Spurensuche. NOAH FEND<br />

„Schau, für dich!“, sagt die dreijährige<br />

Julia strahlend. Sie krallt sich mit einer<br />

Hand an meinem Hosenbein fest und<br />

drückt mir mit der anderen zum vierten<br />

Mal den gleichen Kieselstein in die Hand.<br />

Der Zug fährt über Weichen, sie wankt,<br />

krallt fester. Julia quasselt, fragt mich aus.<br />

Nach kurzer Zeit kommt ihre Mutter, löst<br />

sie von meiner Hose, entschuldigt sich<br />

höflich und erklärt der Kleinen, sie solle<br />

den Mann jetzt in Ruhe lassen. Er wolle<br />

sicher in seinem Buch weiterlesen.<br />

© Illustration : We Do Product Management<br />

© Illustration: Clarisse Aeschlimann<br />

Wir waren alle einmal kleine Julias. Oder<br />

Julians. Wir werden älter und lernen,<br />

uns der Gesellschaft anzupassen. Dementsprechend<br />

ist heute unser Verhalten,<br />

wenn sich jemand zu uns ins Zugabteil<br />

setzt: Wir vertiefen uns nach einem kurzen,<br />

unauffälligen Zunicken wieder in unser<br />

Smartphone, unser Buch, konzentrieren<br />

uns ganz fest auf die vorbeiziehende<br />

Landschaft. An der Uni setzen wir uns in<br />

den Vorlesungen konsequent in die hinteren<br />

Reihen. Wenn Dozierende etwas in<br />

die Runde fragen, schweigen wir erstmal.<br />

Schweizerinnen und Schweizer sind, so<br />

das Klischee, nicht kontaktfreudig. Sie<br />

weichen direkten Konfrontationen und<br />

Konversationen mit Unbekannten lieber<br />

aus. An diese konkreten Situationen denkend,<br />

erscheint das Vorurteil durchaus<br />

wahr. Der Grat zwischen höflicher Zurückhaltung<br />

und engstirniger Verschlossenheit<br />

ist aber schmal. Die Grenze zwischen<br />

dem Positiven, Höflichen und einer<br />

negativen Ich-Bezogenheit verschwimmt.<br />

Der Versuch einer Erklärung<br />

Für das Klischee der unnahbaren Schweizerinnen<br />

und Schweizer gibt es einige<br />

hinlänglich bekannte Erklärungen. Eine<br />

davon ist die Bergvolk-Mentalität: Leben<br />

mit und in der Natur. In einer rauen Umgebung<br />

kann man nur auf Bekanntes vertrauen.<br />

Man lebt eher abgeschottet und<br />

hat nur mit wenigen Menschen, die man<br />

gut kennt, Kontakt. Ausserdem ist die<br />

Privatsphäre in der Schweiz heilig. Man<br />

will niemandem zu nahe treten. Diese<br />

Erklärungsversuche mögen für manche,<br />

rurale, abgelegene Regionen vielleicht<br />

eine gewisse Richtigkeit haben. Gleichzeitig<br />

dürfte klar sein, dass es sich dabei<br />

wie bei jedem Klischee um eine simple<br />

Verallgemeinerung handelt, die im Detail<br />

nicht tragbar ist. In der Schweiz sogar<br />

noch untragbarer als in anderen Ländern,<br />

dafür ist die Vielfalt zu gross. Sowohl in<br />

Bezug auf Sprachen, als auch auf Lebenswelten,<br />

die sich zwischen Stadt, Land und<br />

Sprachregionen unterscheiden. Vielmehr<br />

muss man davon ausgehen, dass solche<br />

Stereotypen durch Medien und Volksmund<br />

konstruiert werden und mangels<br />

persönlicher Erfahrung über Jahre hinweg<br />

erhalten bleiben.<br />

Schwieriges Umfeld für Konversationen<br />

Spontane Konversationen im öffentlichen<br />

Raum mit unbekannten Personen entstehen<br />

in der Schweiz selten. Kommunikation<br />

in der Öffentlichkeit fällt oft schwer.<br />

Die Glocke medial verbreiteter Normen<br />

über was sich gehört, wo die Privatsphäre<br />

anfängt und wo der angemessene Umgang<br />

mit Mitmenschen aufhört, hängt<br />

aber weit weniger dominant über uns, als<br />

wir das gerne denken. Eine internationale<br />

Studie mit Beteiligung der Universität<br />

Zürich aus dem Jahr 2005 zeigt sogar, dass<br />

die Schweizerinnen und Schweizer überdurchschnittlich<br />

offen sind gegenüber<br />

Neuem. Auch bezüglich der Liebenswürdigkeit<br />

schneidet die Schweizer Bevölkerung<br />

über dem internationalen Durchschnitt<br />

ab. Trotz leicht unterschiedlicher<br />

Werte zwischen den einzelnen Sprachregionen<br />

kann man daraus folgendes schliessen:<br />

Die Vorurteile existieren vor allem<br />

in unseren Köpfen. Es ist also höchste<br />

Zeit, unsere kleinen Julias weg von der<br />

Bergvolk-Mentalität und hin zu einer unkomplizierteren<br />

Offenheit im Umgang<br />

und der Konversation mit unbekannten<br />

Personen zu führen. Dazu gehört auch,<br />

dass man sie im Zug mit Unbekannten<br />

plaudern und Kieselsteine austauschen<br />

lässt. Die langfristige Gewinnerin davon<br />

ist die Offenheit.<br />

1/<strong>2017</strong><br />

11


DOSSIER<br />

Socratic Teaching : la fin des cours ex-cathedra<br />

L’interaction Professeur – étudiant est traditionnellement à sens unique, ce dernier ayant tendance<br />

à recevoir passivement la connaissance de son pédagogue. Imaginons un monde dans lequel c’est la<br />

démarche intellectuelle des étudiants qui rythme les cours universitaires. Un monde dans lequel c’est<br />

l’étudiant qui donne au cours son contenu, et non pas le Professeur. Resterions-nous tout aussi silencieux<br />

? MAYA BODENMANN<br />

dre la discussion, en la stimulant lorsque<br />

cela est nécessaire. Certains experts en la<br />

matière expliquent que cette approche<br />

à l’enseignement a pour but d’imiter les<br />

pensées du cerveau, à plus large échelle.<br />

L’input des uns stimule la pensée des<br />

autres et forme peu à peu un réel point<br />

de vue critique. En participant à de telles<br />

conversations, l’étudiant explore ses<br />

connaissances, ainsi que celles des autres<br />

tout en s’exprimant, en argumentant, et<br />

en persuadant les autres. Le Professeur<br />

clôt la discussion en résumant les points<br />

importants, qui ont déjà été dits, bien sûr.<br />

Une réelle option pour le système universitaire<br />

suisse ?<br />

Nos auditoires, une réalité généralisée<br />

Le silence. Ce bruit si familier qui<br />

hante nos auditoires quotidiennement.<br />

« J’ose poser une question ?<br />

Je la poserai à la pause, c’est peut-être<br />

mieux. » Force est de constater que l’étudiant<br />

s’exprime peu pendant nos cours<br />

universitaires. Il répond lorsqu’il est sûr de<br />

sa réponse, ou alors, lorsque son Professeur<br />

le désigne, « oui, vous Mademoiselle,<br />

auriez-vous la gentillesse de répondre ? Il<br />

faut bien que quelqu’un le fasse… ». Pourtant,<br />

la volonté du corps professoral est<br />

au rendez-vous. Toutes sortes de techniques<br />

didactiques envahissent les cours<br />

pour tenter de faire parler cet étudiant, si<br />

confortable dans son rôle de scribe.<br />

Ce qui fait réfléchir, c’est que lorsque nous<br />

serons amenés à mettre en pratique nos<br />

connaissances, c’est avec notre expression<br />

orale qu’on le fera la plupart du temps.<br />

Avec notre maitrise de la rhétorique et<br />

de l’argumentation, nous serons dans<br />

l’obligation de présenter nos savoirs de<br />

manière claire et puissante. Mais quelle<br />

maitrise si elle n’est même pas exercée<br />

dans les auditoires ? L'expression orale est<br />

souvent enseignée au Master. La Faculté<br />

de Droit propose les cours « expression<br />

orale » ainsi que « plaidoirie et argumentation<br />

» dans le cadre de séminaires, par<br />

exemple. Mais devrait-on envisager un<br />

cadre dans lequel la rhétorique n’est pas<br />

le contenu d’un cours spécifique, mais<br />

plutôt le moyen par lequel toute connaissance<br />

est véhiculée à l’université ?<br />

Socratic Teaching – not the sage on<br />

the stage<br />

Cette forme d’enseignement, aussi nommée<br />

« Socratic Method » constitue une<br />

technique d’apprentissage à part. Certains<br />

pédagogues estiment qu’elle a été utilisée<br />

dans l’enseignement depuis le temps de<br />

Socrate. Aujourd’hui, elle est surtout pratiquée<br />

aux Etats-Unis dans certains gymnases<br />

ainsi que dans quelques universités.<br />

L’idée est de créer un véritable dialogue<br />

entre le Professeur et les étudiants, ainsi<br />

qu’entre étudiants. Tout participant au<br />

cours a la responsabilité de faire avancer<br />

la discussion, pour en tirer le maximum<br />

de connaissances. L’interaction générale<br />

est menée par le Professeur, qui incarne le<br />

rôle de leader, ou de modérateur. Il enca-<br />

Il est vrai que de telles conversations sont<br />

alléchantes aux yeux de ceux pour qui le<br />

silence est insupportable. L’étudiant serait<br />

constamment dans un climat d’argumentation,<br />

obligé de défendre son point<br />

de vue, tout en le modifiant avec ce qui<br />

a été dit quelques secondes auparavant.<br />

Sa confiance en soi se développerait, et<br />

les présentations orales ne seraient plus<br />

synonyme de stress agonique. L’esprit<br />

d’équipe se verrait présent à tout moment<br />

en cours, ce qui permettrait certainement<br />

une interaction favorisée en dehors des<br />

cours.<br />

Mais comment être sûr que toute la matière<br />

au programme serait couverte en<br />

cours ? Si c’est le participant au cours<br />

qui rythme les séances, qui le fait avancer,<br />

c’est extrêmement difficile d’assurer<br />

que tel contenu sera couvert à telle date.<br />

Comment convaincre les étudiants de<br />

s’exprimer, et à faire de cette théorie une<br />

réalité quotidienne ? Dans une perspective<br />

idéale, le système suisse pourrait introduire<br />

le Socratic Teaching de manière<br />

hebdomadaire par exemple, pour que<br />

l’étudiant soit contraint à stimuler sa pensée<br />

critique en cours.<br />

© Illustration : Andréa Savoy<br />

© Foto: zvg<br />

12<br />

1/<strong>2017</strong>


Konversation durch rezeptive Mehrsprachigkeit<br />

DOSSIER<br />

Wie funktioniert Konversation an der mehrsprachigen Universität Freiburg? Spectrum hat sich mit Raphael<br />

Berthele, Professor für Mehrsprachigkeitsforschung, über Vorteile und Probleme der Konversation<br />

in multilinguistischem Umfeld unterhalten. CARINE MEIER<br />

© Illustration : Andréa Savoy<br />

© Foto: zvg<br />

Herr Berthele, was ist Mehrsprachigkeitsforschung?<br />

Wir behandeln ganz verschiedene Aspekte<br />

des Lehrens und Lernens verschiedener<br />

Sprachen, in Anbetracht unterschiedlicher<br />

Alterskategorien sowie verschiedener<br />

Kontexte. Die Mehrsprachigkeitsforschung<br />

beschäftigt sich nicht nur mit<br />

Lernprozessen oder Kompetenzaspekten,<br />

sondern auch mit gesellschaftlichen und<br />

soziolinguistischen Fragestellungen.<br />

Eignet sich die Uni Freiburg besonders<br />

gut für diese Art von Forschung?<br />

Ja, ich vermute schon. Ich denke, dass<br />

viele dieser Lern- und Erwerbsprozesse<br />

sowie die Probleme, die dabei entstehen,<br />

in dieser Institution selbst eine Rolle spielen.<br />

Zum Beispiel die Schwierigkeiten, die<br />

Studierende haben, wenn sie Vorlesungen<br />

in drei verschiedenen Sprachen<br />

besuchen?<br />

Genau. Man darf aber nicht vergessen:<br />

Wenn man in einer Fremdsprache über<br />

komplizierte Sachen spricht, gibt es einen<br />

sehr interessanten Vereinfachungsprozess:<br />

Man muss Zusammenhänge mit<br />

den Mitteln, die man zur Verfügung hat,<br />

ausdrücken. Dadurch lässt sich auch klären,<br />

ob man wirklich alles verstanden hat.<br />

Andererseits bedeutet es natürlich sehr<br />

viel Aufwand, plötzlich Seminararbeiten<br />

in einer Fremdsprache schreiben zu müssen.<br />

Dies nicht nur inhaltlich, sondern<br />

auch weil man gegen Normen verstösst,<br />

gewisse grammatische oder stilistische<br />

Codes nicht beherrscht.<br />

Gibt es solche Vereinfachungsprozesse<br />

auch in der Konversation unter Studierenden?<br />

Das ist für mich schwierig einzuschätzen.<br />

Aber was ich sicher beobachte ist, dass die<br />

Studierenden zum Teil gewisse Aspekte<br />

zeigen, die wir von der Forschungsseite<br />

her beschreiben. Zum Beispiel gibt es etwas<br />

wie rezeptive Mehrsprachigkeit, das<br />

heisst, in einer Konversation sprechen<br />

alle ihre Muttersprache, die einen Welsch<br />

und die anderen Deutsch. In Freiburg<br />

kommt das ja häufig vor.<br />

Was ist der schwierigste Teil an einer<br />

Konversation in einer anderen Sprache?<br />

Was sicher sehr zeitintensiv ist, ist das<br />

Entwickeln von Flüssigkeit in der Fremdsprache,<br />

soll heissen, dass man schnell<br />

und fliessend auf Dinge, die in der Konversation<br />

gesagt werden, reagieren kann<br />

und weder stockt noch nach Wörtern<br />

oder nach grammatischen Formen suchen<br />

muss. Wenn man damit Schwierigkeiten<br />

hat, kann das für die Kommunikation<br />

hinderlich sein.<br />

Welchen Einfluss hat das mehrsprachige<br />

Umfeld hier in Freiburg auf die<br />

Studierenden und Professoren?<br />

Wenn Sprachgemeinschaften miteinander<br />

in Kontakt sind, hat das im besten<br />

Fall einen öffnenden Effekt. Es können<br />

sich aber auch Gegensätze auftun, man<br />

kann plötzlich feststellen, dass man sich<br />

doch nicht versteht. Dadurch entstehen<br />

dann Probleme. Die institutionelle Umgebung<br />

schafft aber eine gewisse Sensibilität,<br />

sowohl für diese Probleme als auch<br />

für das Potential von Mehrsprachigkeit.<br />

Vielleicht hat man unter Studierenden<br />

auch ein grösseres Repertoire an möglichen<br />

Strategien, wie man kommunizieren<br />

kann.<br />

Gibt es Unterschiede in der Art und<br />

Weise wie man sich in den verschiedenen<br />

Sprachen ausdrückt?<br />

Es gibt schon Effekte, die man zeigen<br />

kann, zum Beispiel Kategorisierungseffekte.<br />

Ich selbst habe viel zu Raum gearbeitet.<br />

Dort sind Kategorien, zum Beispiel<br />

im Französischen und im Deutschen sehr<br />

unterschiedlich. Wenn überhaupt, hat<br />

das auf allgemeine Kognition aber nur einen<br />

sehr subtilen Effekt.<br />

Ist die Uni Freiburg wirklich zweisprachig?<br />

Oder ist sie einfach nur Französisch?<br />

Im Gegenteil, die Uni ist eigentlich germanischer<br />

als ihre Umgebung. Ich denke,<br />

proportional zur Bevölkerung der Stadt<br />

und des Kantons ist die deutschsprachige<br />

Gemeinschaft an der Uni Freiburg<br />

eher übervertreten. Die Leute träumen<br />

manchmal von der absoluten Gleichberechtigung<br />

von Sprachen. Die kann es<br />

aber gar nie geben. Wenn zwei Sprachen<br />

nicht nur theoretisch, sondern auch im<br />

Gebrauch absolut denselben Status und<br />

dieselben Rechte hätten, wäre eine der<br />

beiden überflüssig.<br />

1/<strong>2017</strong><br />

13


DOSSIER<br />

Speed dating, l’amour en accéléré<br />

Qui n’a pas un ami bienveillant (célibataire ou non) qui n’a jamais prononcé cette phrase devant vous<br />

« as-tu pensé au speed dating ? » Car bien que le concept ne date pas d’hier, il reste assez récent dans<br />

nos contrées et votre vie privée n’a plus d’intimiste que le nom. Si rien qu’à l’idée de ce genre de rencontres,<br />

vous frémissez, ce qui suit vous est destiné. JODIE NSENGIMANA<br />

Comme le dit si bien notre cher ami<br />

Wiki : « Le speed dating (littéralement<br />

« rencontres rapides »), ou le<br />

« rencontre minute », est une méthode de<br />

recherche d'un partenaire en vue d'une<br />

liaison sentimentale ou matrimoniale qui<br />

consiste en une série d'entretiens courts<br />

avec différents partenaires potentiels ». A<br />

notre époque où nous nous sentons toujours<br />

surmenés, pourquoi devrions-nous<br />

investir plus de temps dans notre vie<br />

amoureuse que dans tout le reste ? A<br />

l’heure de Tinder et autres applications<br />

magiques nous promettant l’amour de<br />

notre vie ou du moins, soyons honnêtes,<br />

le coup de notre nuit, pourquoi attendre<br />

des mois qu’une relation se noue ? On<br />

nous propose ainsi une prestation qui<br />

comblerait nos attentes sur le modèle du<br />

« vite fait bien fait ».<br />

Un concept bien rodé<br />

Lorsque l’on arrive dans une soirée speed<br />

dating, ce qui saute aux yeux c’est l’organisation.<br />

Un nombre pair de chaises se font<br />

face, l’ordre de passage ainsi que la durée<br />

des entretiens sont prédéfinis et des règles<br />

strictes doivent être respectées. Pour les<br />

plus timides, certains organisateurs prévoient<br />

même des antisèches. Ensuite<br />

deux scénarios se profilent, vous êtes le<br />

seul maître à bord : si quelqu’un vous plaît<br />

et que miracle, c’est réciproque ; vos coordonnées<br />

seront échangées et vos attentes<br />

de longue ou de courte durée seront comblées<br />

ou si vous n’avez pu « matcher » avec<br />

personne, vous rentrerez bredouille. Cela<br />

dit, rien n’empêche de s’y faire des amis<br />

ou de passer un bon moment.<br />

Un mal pour un bien ?<br />

Pour sa défense, le speed dating ne se<br />

contente pas de nous faire juger le livre<br />

à sa couverture car, bien qu’il soit limité,<br />

nous disposons d’un certain temps<br />

de parole. Le côté positif est que nous<br />

allons à l’essentiel sans s’empêtrer dans<br />

des conventions sociales ou d’autres fioritures.<br />

En outre, les gens ont tendance à<br />

se montrer sous leur meilleur jour donc<br />

vous devriez passer un moment plutôt<br />

agréable. Les côtés négatifs, vous les<br />

voyez venir, sont qu’il n’est pas garanti<br />

que nous puissions réellement juger la<br />

personnalité de quelqu’un en un temps limité.<br />

L’apparence joue alors forcément un<br />

rôle. La franchise est souvent mise de côté<br />

et nous pouvons rapidement vendre un<br />

soi artificiel et sans aucune profondeur.<br />

Si le temps de parole est restreint celui<br />

d’écoute l’est lui aussi. Peut-on encore<br />

parler d’un échange quand le sujet principal<br />

de la conversation c’est soi-même ?<br />

Cela dit, comme nous l’avons appris d’un<br />

vieil adage, qui ne tente rien n’obtient<br />

jamais rien ! Et si d’aventure, vous vous<br />

laisseriez tenter, sachez que « Unikult » se<br />

charge d’organiser ce genre d’évènement<br />

pour vous à l’Université de Fribourg. Car<br />

désormais cette dernière s’inquiète non<br />

seulement de votre avenir professionnel<br />

mais aussi de vos relations amoureuses.<br />

Le top 10 des choses à ne pas<br />

dire durant un speed dating :<br />

1. Et sinon, tu m’invites ?<br />

2. Chez toi ou chez moi ?<br />

3. T’étais plus joli(e) sur tinder…<br />

4. Tu prendrais bien un chewing-gum ?<br />

Si, si j’insiste.<br />

5. J’adore regarder « Les Anges de la<br />

téléréalité », et toi ?<br />

6. J’ai plus l’habitude des armpits dating…<br />

7. J’ai hâte de te présenter mes parents !<br />

8. Ton adresse c’est bien le « … » ?<br />

9. Je sors d’une relation compliquée (et<br />

se mettre à pleurer).<br />

10. C’est quoi le numéro de ton ami(e) ?<br />

Le prochain speedating de<br />

Unikult se déroulera le 11<br />

avril <strong>2017</strong> à Pérolles !<br />

© Photo : Wilde Colares<br />

© Illustration: Clarisse Aeschlimann<br />

14<br />

1/<strong>2017</strong>


Raucher sterben früher – dafür nicht alleine<br />

DOSSIER<br />

Dir fällt es schwer, mit neuen Leuten ins Gespräch zu kommen? Deine Gesundheit ist dir weniger wichtig<br />

als dein Coolness-Faktor und du möchtest deinen Bekanntenkreis erweitern? Dann könntest du<br />

dein Leben mit einer einfachen Gewohnheit grundlegend verändern. GIOJA WEIBEL<br />

Dass Rauchen schädlich ist, wissen<br />

wir alle. Bereits seit zehn Jahren<br />

sollen uns schriftliche Warnhinweise<br />

auf Zigarettenpackungen vom<br />

Rauchen abhalten. Von „Rauchen in der<br />

Schwangerschaft schadet Ihrem Kind“<br />

(was mich persönlich zum Beispiel relativ<br />

kalt lässt) bis hin zu „Wenn Sie rauchen,<br />

sterben Sie früher“: die Packungen sollen<br />

abschrecken. Nachdem seit 2010 auch<br />

noch passende Bilder aufgedruckt werden,<br />

machen sie dies auch tatsächlich –<br />

wer möchte schon eine verkrebste Mundhöhle<br />

anschauen, während er sich die<br />

nächste Kippe ansteckt. Zusammen mit<br />

den relativ hohen Tabaksteuern ergibt<br />

dies ein relativ erfolgreiches Massnahmenpaket,<br />

um junge Leute vom Rauchen<br />

fernzuhalten. Apropos Tabaksteuern:<br />

Falls du diesen Artikel als Raucher liest<br />

und dir jemals wieder vorgeworfen wird,<br />

du seist eine Bürde für die Gesellschaft:<br />

Die Tabaksteuer bringt jährlich etwa zwei<br />

Milliarden Franken ein. Ein Betrag, der<br />

vollumfänglich in die Kassen der AHV<br />

und IV fliesst.<br />

Rauchverbote als Gesprächsförderung<br />

Das 2010 eingeführte schweizweite<br />

Rauchverbot in Restaurants, Bars, geschlossenen<br />

öffentlichen Räumen sowie<br />

in Arbeitsräumen hat das Rauchen hingegen<br />

kaum unattraktiver gemacht. Es<br />

sollte auch hauptsächlich zum Schutz vor<br />

Passivrauchen dienen. Für all die Unentwegten,<br />

die dennoch regelmässig ihrer<br />

Sucht fröhnen, hatte das Rauchverbot einen<br />

interessanten Nebeneffekt: Raucher<br />

werden dichter zusammengedrängt. Sie<br />

stehen vor den Eingängen von Arbeitsgebäuden,<br />

vor bereits eingefahrenen Zügen,<br />

vor der Universität, bei Regen unter<br />

einem Vordach, aber Hauptsache: Nah<br />

beisammen und von der restlichen, nichtrauchenden<br />

Gesellschaft zumindest bei<br />

dieser Tätigkeit ausgeschlossen. Dieses<br />

Aussenseitergefühl, das Gegner der voranschreitenden<br />

Nichtraucherzonen stark<br />

betont hatten, schweisst zusammen. Will<br />

heissen, als Raucher sind andere Raucher<br />

sofort immer auch ein bisschen Verbündete.<br />

Wenn dir selbst noch ein Feuerzeug<br />

oder sogar eine Zigarette fehlt , umso<br />

besser. Für einen Gesprächsanfang ist so<br />

auch schon gesorgt. Dazu kommt, dass<br />

Raucher sich schlicht und einfach öfter<br />

in Positionen begeben, die sie ansprechbar<br />

machen. Welcher Nichtraucher wartet<br />

alleine vor der Uni, und dann noch<br />

ohne Handy in der Hand? Auch in den<br />

Pausen wechselt man draussen eher ein<br />

Wort miteinander, als wenn alle an ihren<br />

Plätzen im Vorlesungssaal sitzen bleiben.<br />

Im Ausgang bleibt man in einer Bar häufig<br />

in einem Grüppchen zusammen, aber<br />

rauchend kann man sich auch gut alleine<br />

draussen blicken lassen. In Clubs kommt<br />

da noch dazu, dass man wegen der lauten<br />

Musik drinnen kaum ein Wort miteinander<br />

wechseln kann. Aber draussen beim<br />

Rauchen trifft man sich, kann miteinander<br />

plaudern und bleibt deshalb häufig<br />

auch länger als eine Zigarette stehen. Ich<br />

behaupte, es gibt Abende, da ist die Stimmung<br />

vor dem Fri-Son besser als im Fri-<br />

Son drin.<br />

Was man von Rauchern lernen kann<br />

Aber eben, Rauchen ist ein Laster das<br />

ich niemandem empfehlen will. Um mit<br />

Fremden Smalltalk zu betreiben, sollte<br />

es auch ausreichen, sich einfach wie ein<br />

Raucher zu verhalten. Sprich: Verbringe<br />

deine Pausen draussen, zum Beispiel in<br />

der Miséricorde auf dem Raucherbalkon.<br />

Dort fällt es dir sicher viel leichter, deine<br />

Kommilitoninnen und Kommilitonen<br />

anzusprechen! Schnappe im Ausgang regelmässig<br />

frische Luft und hab auch Mut<br />

dazu, alleine rumzustehen ohne nonstop<br />

aufs Handy zu schauen. Und zu guter<br />

Letzt: Fang an, ein Feuerzeug mit dir<br />

rumzutragen. Ein verzweifelter Raucher<br />

wird es dir danken.<br />

© Photo : Wilde Colares<br />

© Illustration: Clarisse Aeschlimann<br />

1/<strong>2017</strong><br />

15


CULTURE<br />

L’espace d’art WallRiss, l’expression créatrice<br />

au centre<br />

Situé à deux pas de la Bibliothèque Cantonale Universitaire (BCU), Wallriss, espace de création unique<br />

en son genre, promeut les jeunes artistes contemporains de talent, en leur donnant carte blanche.<br />

L’espace a été repris depuis peu par des étudiants fribourgeois. ARTHUR ROSSIER<br />

aux fonds publics et privés, à un certain<br />

mercantilisme artistique. Cet off-space<br />

a ouvert ses portes en 2013. Et pourtant,<br />

beaucoup d’étudiants ignorent encore<br />

son existence. Etonnant, si l’on sait que<br />

l’espace WallRiss se situe à deux pas de<br />

la BCU, au numéro 10 de la rue du Varis.<br />

Jusqu’à maintenant, l’endroit n’attirait pas<br />

beaucoup les locaux. Ce à quoi comptent<br />

bien remédier nos jeunes et passionnés<br />

responsables. C’est bénévolement qu’ils<br />

s’occuperont d’organiser, tour à tour, les<br />

expositions à venir. L’ambition est claire :<br />

faire cinq ou six expositions par an.<br />

Venez refaire le monde !<br />

Les Campagnes hallucinées, Les Villes tentaculaires, Vue d'exposition, 2016<br />

Je suis reçu dans une pièce très blanche,<br />

aux murs nus, par trois jeunes passionnés<br />

d’art contemporain. Ils font<br />

partie des quatre individus* qui, dès<br />

mars prochain, reprendront les rênes de<br />

l’espace d’art WallRiss. Rassemblés autour<br />

d’un petit radiateur brûlant, dégustant un<br />

café brûlant, ils me parlent fiévreusement<br />

de leurs projets à venir. J’écoute attentivement,<br />

et leur passion est communicative.<br />

Je me vois débattre des « objets flous »<br />

avec eux, thème de leur prochaine exposition<br />

(Peut-il y avoir des objets vagues ? du<br />

02.03 au 01.04 <strong>2017</strong>). Une certaine densité<br />

de l’air, peut-être, m’indique une atmosphère<br />

propice à la création.<br />

Une atmosphère propice à la création<br />

Car c’est avant tout de cela dont il s’agit :<br />

créer. Offrir un endroit et des moyens<br />

pour le faire. Fournir de quoi exprimer ses<br />

idées. En effet, les matériaux coûtant cher,<br />

WallRiss, bénéficiaire de fonds publics et<br />

privés, prend en charge les frais matériels.<br />

On l’a dit, l’espace s’adresse en particulier<br />

aux jeunes talents de l’art contemporain.<br />

Tandis que certains s’épanouissent<br />

déjà dans de prestigieuses galeries d’art,<br />

d’autres ont besoin de plus de temps. Et<br />

les lieux se prêtent parfaitement à l’expérimentation.<br />

L’idée-force : créer sur place,<br />

construire son œuvre en cohérence avec<br />

les lieux. Entre deux expositions, il arrive<br />

pourtant que l’on entende de la musique<br />

s’y élever. En effet, dans ses moments de<br />

latence, l’espace propose des évènements<br />

artistiques de toutes sortes.<br />

Cinq ou six expositions par an<br />

L’espace est à but non-lucratif. Il ne s’agit<br />

donc pas d’une galerie d’art classique.<br />

Par conséquent, l’on n’y expose pas des<br />

œuvres explicitement destinées à la vente.<br />

Cela permet d’échapper un peu, grâce<br />

Si vous sentez l’intérêt poindre en vous,<br />

sachez que l’espace WallRiss est ouvert le<br />

vendredi et le samedi de 15h à 19h. Si vous<br />

rêvez d’un endroit d’expérimentation artistique,<br />

passez leur dire bonjour à ces<br />

heures au 10 de la rue Varis. Ils seront ravis<br />

de vous accueillir. Et de vous proposer<br />

une collaboration, s’ils estiment que votre<br />

démarche artistique est pertinente. Et si<br />

vous cherchez à fuir l’absurdité du monde,<br />

vous trouverez ici un espace d’échange, de<br />

partage et de bonne humeur. Vous pourrez<br />

y refaire le monde comme bon vous<br />

semble. La prochaine exposition débute<br />

le jeudi 2 mars. Si vous aviez prévu d’aller<br />

vous cuiter au Popu, pensez à y faire un<br />

saut juste avant. Ou juste après.<br />

*Les quatre curateurs :<br />

Paolo Baggi, 22 ans, titulaire d’un<br />

bachelor en lettres à l’Université de Fribourg<br />

(philosophie / histoire de l’art)<br />

Elise Corpataux, 22 ans, étudiante en<br />

bachelor à l’ECAL<br />

Grégory Sugnaux, 27 ans, étudiant en<br />

Master à la HKB<br />

Varun Kumar, 22 ans, étudiant en<br />

bachelor à la ZHdK.<br />

© Photo : Max Reitmeier<br />

© Foto: Noah Fend<br />

16<br />

1/<strong>2017</strong>


Katholizismus an der Uni Freiburg<br />

KULTUR<br />

Die Uni Freiburg war nie offiziell katholisch. Dennoch war ihre Gründung klar religiös motiviert. Wie<br />

verhält es sich aber heute mit dem Katholizismus an unserer Universität? Wie sieht es beispielsweise<br />

im Theologiestudium aus und was machen die weiss gekleideten Mönche bei uns? GIOJA WEIBEL<br />

© Photo : Max Reitmeier<br />

© Foto: Noah Fend<br />

Die Universität Freiburg wurde 1889<br />

gegründet. Ein Hauptziel war, einen<br />

katholischen Gegenpol zu<br />

den anderen Unis zu schaffen, die sich<br />

allesamt in reformierten Kantonen befanden.<br />

Sie war zwar nie eine offizielle<br />

katholische Universität, die Architektur<br />

der 1941 eingeweihten Miséricorde lässt<br />

mit Kruzifixen und Kapelle aber eindeutige<br />

Rückschlüsse auf die stark christliche<br />

Prägung zu. An der Miséricorde spiegelt<br />

sich diese nebst der Architektur auch im<br />

Namen des Gebäudes: Barmherzigkeit.<br />

Ein Begriff, der fast ausschliesslich im religiösen<br />

Kontext verwendet wird.<br />

Freiburg und die Katholiken<br />

Dass ausgerechnet Freiburg als Standort<br />

für die katholische Uni auserkoren wurde,<br />

kommt nicht von ungefähr, hat die Stadt<br />

doch eine lange Tradition im Vermitteln<br />

der katholischen Lehre. So besteht die<br />

Abtei Maigrauge der Zisterzienserinnen<br />

seit 750 Jahren. Das Kapuzinerkloster in<br />

der Stadt gibt es seit gut vierhundert Jahren<br />

und auch der dominikanische Orden<br />

betreibt zwei Konvente in Freiburg. Diese<br />

wurden sogar ziemlich zeitgleich mit der<br />

Universität gegründet, aus gutem Grund:<br />

Freiburg berief die Predigerbrüder, die<br />

für ihr lebenslanges Bibelstudium und<br />

das Verbreiten des Christentums bekannt<br />

sind, ein. Der Orden verpflichtete sich<br />

dann auch, fünf Professoren für die theologische<br />

Fakultät und drei für die philosophische<br />

Fakultät zu stellen. Das war der<br />

Anfang einer engen Zusammenarbeit und<br />

der Ursprung der theologischen Fakultät.<br />

Guido Vergauwen steht exemplarisch für<br />

diese enge Verbindung: Er war dreissig<br />

Jahre lang Theologieprofessor an der Uni<br />

Freiburg, Rektor von 2007 bis 2015 und<br />

jetzt Provinzial der Schweizer Dominikaner<br />

(also Vorsteher über alle Schweizer<br />

Dominikaner). Weiter ging einer der<br />

2016 verliehenen Ehrendoktortitel an den<br />

ehemaligen Generalmagister der Dominikaner.<br />

Diese Verbändelung sitzt also tief.<br />

Somit erstaunt es nicht, dass sich die Uni<br />

Freiburg immer noch gegen das Image<br />

der verstaubten Katholiken-Uni wehren<br />

muss. Astrid Epiney, Rektorin der Uni<br />

Freiburg, sagt in einem Interview mit NZZ<br />

Campus dazu: „Natürlich wurde die Uni<br />

Freiburg gegründet als Universität der<br />

Schweizer Katholiken. Diese Tradition<br />

wollen wir nicht leugnen. Aber wir haben<br />

sie weiterentwickelt.“<br />

Allumfassend und universell<br />

Ursprünglich ist das Wort „katholisch“ aus<br />

dem griechischen abgeleitet und bedeutet<br />

so viel wie „allumfassend“ und „universell“.<br />

Zu diesen Wurzeln kommt die<br />

Uni Freiburg heute auch wieder zurück:<br />

Sie betont bewusst ihre Internationalität<br />

und Interdisziplinarität. Auf diese beiden<br />

Werte beruft sich auch die theologische<br />

Fakultät. Einer der beiden dominikanischen<br />

Konvente ist ein sogenannter Studienkonvent.<br />

Junge Brüder aus aller Welt<br />

Die Kapelle an der Uni Miséricorde<br />

kommen nach Freiburg, um hier Theologie<br />

zu studieren. Der Studienschwerpunkt<br />

der Ethik bringt die theologische<br />

Fakultät mit Veranstaltungen, die für alle<br />

Fakultäten offenstehen, weiter weg von<br />

einer engen katholischen Weltauslegung.<br />

Katholizismus und Religion ist an unserer<br />

Uni omnipräsent: Architektur, Kruzifixe,<br />

Studenten in Mönchskutten. Aber wieso<br />

fassen wir das eigentlich sofort negativ<br />

auf? Wie Epiney sinngemäss sagt: Das ist<br />

nunmal unsere Tradition. Heute ist Freiburg<br />

offen und das soll auch so bleiben.<br />

Und was gibt es dafür für ein schöneres<br />

Sinnbild, als dass an der katholischen<br />

Uni Freiburg eben auch so etwas wie das<br />

Schweizerische Zentrum für Islam und<br />

Gesellschaft bestehen kann, welches als<br />

interfakultäres Institut auch unter Einbezug<br />

der Theologen eine pluralistische<br />

Gesellschaft fördern will.<br />

1/<strong>2017</strong><br />

17


TRIBUNE<br />

Momento social<br />

Che sia stato durante una serata al bar o a una<br />

cena al ristorante, credo che noi tutti abbiamo<br />

vissuto, almeno una volta, quel momento<br />

in cui all’improvviso tutti hanno il telefono in mano<br />

per controllare WhatsApp, Facebook o Instagram.<br />

Questo “momento social” o “momento smartphone”<br />

– chiamatelo come volete - dura solo qualche minuto,<br />

ma coinvolge praticamente tutto il gruppo, avvolgendolo<br />

nel silenzio: connessione alle relazioni virtuali<br />

attivata, connessione a quelle reali un po’ meno. Certo,<br />

capita che talvolta si guardi il telefono per mostrare<br />

fotografie o per cercare qualche informazione<br />

legata al discorso che si sta facendo. Questo, però,<br />

non rappresenta il problema, che sussiste invece<br />

nel momento in cui tutti guardano il proprio smartphone,<br />

ignorando i presenti.<br />

Coscienti del disagio e anche della surrealità di<br />

questo “momento social”, i giovani hanno creato un<br />

metodo anti-telefono per evitarlo: che sia uno smartphone<br />

o un vecchio telefonino, tutti gli apparecchi<br />

elettronici vengono raggruppati e messi da parte.<br />

Una sola regola: chi cede per primo controllando il<br />

proprio telefono deve pagare da bere a tutti. Questo<br />

metodo sembra riscuotere abbastanza successo tra le<br />

cerchie dei giovani, ma la domanda sorge spontanea:<br />

è davvero necessario mettere da parte i cellulari e istituire<br />

una punizione per chi guarda il suo? Siamo<br />

davvero diventati così schiavi di uno schermo da non<br />

riuscire a lasciarlo da parte per qualche ora? È veramente<br />

impossibile evitare di rispondere a quelle due<br />

o tre persone che ci scrivono, quando siamo con altri<br />

amici con cui abbiamo deciso di passare fisicamente<br />

del tempo? Da una parte, il fatto che i giovani siano<br />

coscienti di utilizzare troppo lo smartphone è positivo,<br />

e l’idea di questa piccola punizione lascia trasparire<br />

la volontà di stare insieme senza interferenze<br />

virtuali. D’altra parte, invece, è assurdo che si debba<br />

ricorrere a certi metodi per evitare il “momento social”.<br />

Sia per il piacere di stare insieme, sia per rispetto<br />

nei confronti degli altri, dovrebbe essere scontato che<br />

quando si è fuori o semplicemente con gli amici non<br />

si guardi il telefono per controllare Instagram o Facebook.<br />

Sembra che al giorno d’oggi tutto ruoti attorno<br />

a quel telefono e che sia impossibile staccarvisi se non<br />

con un obbligo esterno. Dove è finita la buona vecchia<br />

forza di volontà? E soprattutto … l’educazione?<br />

GIADA<br />

CALAMAI<br />

Perspectives d’avenir<br />

En 2012, François Hollande scandait que « le<br />

changement, c’est maintenant ». Bien que durant<br />

son mandat, la concrétisation de ses promesses<br />

fut à l’image de sa capacité à dissimuler ses<br />

adultères, médiocre, il avait vu juste sur un point :<br />

le changement, la France le voulait, et le monde entier<br />

l’attend encore aujourd’hui. Face à la montée en<br />

puissance du terrorisme, à la « crise » migratoire, aux<br />

scandales écologiques qui éclatent, aux idéaux qui<br />

s’effritent, l’on exige des réponses. Et l’on n’hésite pas<br />

à pointer du doigt ceux qui peinent à nous en fournir.<br />

Mais au fond, qui sommes-nous pour oser croire, en<br />

<strong>2017</strong>, que ce changement tant attendu repose seulement<br />

sur une poignée de politiques ?<br />

Certes, la surabondance de l’information contribue à<br />

la banaliser, nous pousse à croire que le monde est<br />

ainsi. Que c’est la fatalité. Et que nos actes ne pourront<br />

rien y changer, parce que le pouvoir ne repose<br />

pas entre nos mains et que l’ampleur de la tâche est<br />

énorme. Mais n’oublions pas que l’omniprésence<br />

de l’information, c’est aussi la certitude que tout un<br />

chacun sache ce qui se passe autour du globe et l’impossibilité<br />

de nier une vérité qui dérange. À nous de<br />

décider ce que nous ferons de cette dernière.<br />

Toutefois, une chose est sûre : la responsabilité du<br />

changement ne peut incomber uniquement à certaines<br />

personnes. L’avenir de 7,4 milliards d’individus<br />

est bien trop important pour être confié à Donald<br />

Trump et ses homologues étrangers, non ? L’Histoire<br />

a par ailleurs démontré que les décisions venant<br />

« d’en-haut » n’étaient pas toujours les meilleures.<br />

Alors, qu’attendons-nous pour oser nous indigner,<br />

dénoncer et prouver que des alternatives existent ?<br />

Bien sûr, à chacun de choisir s’il veut être acteur du<br />

changement ou non. Mais attention, Sartre nous a<br />

prévenu : « choisir de ne pas choisir, c’est encore faire<br />

un choix ». Alors n’ayons pas peur d’oser le changement,<br />

avant que d’autres ne choisissent pour nous.<br />

ANDRÉA<br />

SAVOY<br />

Prenez la parole et envoyez vos productions à : spectrum@unifr.ch<br />

18<br />

1/<strong>2017</strong>


Echtpelz, Kunstpelz oder Falschpelz?<br />

KOMMENTAR<br />

Ob die Mopsfledermaus, der Wachtelkönig<br />

oder die Zwergohreule: Sie und 188 weitere<br />

Tierarten sind in der Schweiz unmittelbar<br />

vom Aussterben bedroht. Doch die heimische Fauna<br />

erhält auch Zuwachs: Die Verbreitung von Marderhund,<br />

Nerz und Waschbär hat in der Schweiz stark<br />

zugenommen. Zwar erfreuen uns diese schnuckeligen<br />

Tierchen hierzulande nicht mit flinker Lebendigkeit,<br />

aber immerhin mit postmortaler Flauschigkeit.<br />

Pelz ist hip wie nie zuvor, vor allem am Kragen<br />

oder als Bommel an der Mütze getragen. An dieser<br />

Stelle auf die ethische Fragwürdigkeit des Pelztragens<br />

hinzuweisen, liegt auf der Hand: Dass man mit<br />

dem Kauf einer Jacke mit Pelz wohl keine Ehrentat<br />

im Namen des Tierwohls begeht, ist hinlänglich bekannt.<br />

Und dass ein gewissensrettender Vergleich<br />

mit der Leder- und Fleischproduktion nicht taugt,<br />

ist auch offensichtlich. Der Vollständigkeit halber sei<br />

diesbezüglich trotzdem festgehalten: Die meisten<br />

Nutztiere der Fleischproduktion sind domestiziert<br />

und damit an den Umgang mit Menschen gewöhnt.<br />

Die für die Pelzproduktion genutzten Tiere sind<br />

Wildtiere; eine artgerechte Zuchthaltung ist praktisch<br />

unmöglich. Während bei der Lederproduktion<br />

das Leder gewissermassen als Abfallprodukt anfällt,<br />

ist dies bei der Fellproduktion anders: Es wäre zwar<br />

durchaus vorstellbar, aber nein, Marderhundfleisch<br />

ist auch in China keine Delikatesse. Soviel zum Thema<br />

Echtpelz. Es gibt aber auch jene Menschen, die<br />

einen täuschend echten Kunstpelz tagen und auf<br />

Nachfrage lächelnd erklären, es handle sich natürlich<br />

um ein Imitat. Es scheint dann ganz so, als würden<br />

sie das neckische Verwirrspiel rund um ihren<br />

Pelz geniessen. Wenn man aber bedenkt, dass eine<br />

pelzumrahmte Kapuze sowohl in Form von Echtwie<br />

auch von Kunstpelz keinen wärmetechnischen<br />

Mehrwert bringt, dann lässt sich die Haltung von<br />

überzeugten Kunstpelzträgern etwa so zusammenfassen:<br />

„Irgendwie sieht dieser Pelz, also das Ergebnis<br />

einer zwangsläufig nicht artgerechten Tierhaltung, ja<br />

schon gut aus, aber bitte, ich bin doch kein gefühlsloser<br />

Echtpelzträger!“ Diese Einstellung solcher Kunstpelz-Gutmenschen<br />

erscheint mir dann schon etwas<br />

schizophren. Dazu kommt, dass die Kunstpelzträger<br />

durch ihre modische Wahl der Pelzmode ganz generell<br />

zum Durchbruch verhelfen. Die Kunstpelzträger<br />

werden so gewissermassen zu den Steigbügelhaltern<br />

der Echtpelzmode. Fazit: Ob Echtpelz oder Kunstpelz;<br />

beides ist haarsträubend falsch.<br />

ELIA<br />

KAUFMANN<br />

Verkehrshausanwärter Nachtzug<br />

Für ein zumindest vorläufiges Licht am Ende<br />

des düsteren Nachtzug-Tunnels sorgen dieses<br />

Mal die Österreichischen Bundesbahnen<br />

(ÖBB), die seit Anfang Jahr für das zentraleuropäische<br />

Nacht-Bahnnetz zuständig sind. Zuvor hatte<br />

die Deutsche Bahn angekündigt, sämtliche Nachtzug-Verbindungen<br />

per Ende 2016 mangels Rentabilität<br />

einzustellen. Die Konkurrenz ist schliesslich<br />

gross – und billig. Während Ryanair und Flixbus, um<br />

nur zwei Beispiele zu nennen, zunehmend beliebter<br />

werden, verwandelt sich das Konzept „Nachtzug“<br />

allmählich in einen Nostalgie-Gegenstand. Die Frage<br />

ist nun: Verspricht sich die ÖBB ernstzunehmenden<br />

Profit aus den Nachtzügen, oder wird sie einfach<br />

von (un-)heimlichen Nostalgikern geführt? Soll man<br />

Dinge künstlich am Leben erhalten, wenn sie eigentlich<br />

ein Auslaufmodell sind? Da kann man ja mal darüber<br />

nachdenken:<br />

Eigentlich ist ja auch nicht das Konzept „Nachtzug“<br />

aus der Mode, sondern seine Preise sind es. Der Konsument,<br />

der langfristig bestimmt, was fährt und<br />

was nicht, scheint zugunsten der billigen Preise der<br />

Fernbusse gerne auf den zusätzlichen Komfort des<br />

Nachtzuges zu verzichten. Dieser zusätzliche Komfort<br />

ist sowieso relativ: Schliesslich schläft man mit<br />

fünf Fremden (möglicherweise betrunken, garantiert<br />

unanständig laut) in einem Abteil von der Grösse einer<br />

Schuhschachtel, der Zug rattert endlos, die Klimaanlage<br />

funktioniert nicht und wenn man bei einer<br />

Notbremse vom Hochbettchen fällt, dann stürzt man<br />

ganz schön tief.<br />

Eine Nacht im Fernbus hält freilich noch andere<br />

Scheusslichkeiten für den geizigen Reisenden parat:<br />

Nackenkrämpfe und der sabbernde Nachbar auf der<br />

Schulter zum Beispiel. Trotzdem: Geiz scheint in diesem<br />

Fall tatsächlich geil zu sein. Wenn die Nacht sowieso<br />

ungemütlich wird, zahlen scheinbar viele Konsumenten<br />

lieber 35 statt zweihundert Franken und<br />

verzichten dafür auf ihr eigenes Bett (das ja sowieso<br />

hart wie eine Steinplatte ist).<br />

Tickets wie jene von Interrail hingegen ermöglichen<br />

vergleichsweise sehr günstige Reisen im Nachtzug<br />

und werden somit auch rege genutzt. Tiefere Preise<br />

würden mit Sicherheit für mehr Zugreisende sorgen<br />

und so vielleicht die Nachtzüge "back on track" bringen<br />

– bevor sie nur noch im Verkehrshaus zu bewundern<br />

sind.<br />

VALENTINA<br />

BERCHTOLD<br />

1/<strong>2017</strong><br />

19


FRIBOURG<br />

« Fribourg, pôle d’excellence européen en théologie »<br />

Fait souvent mal connu, la Faculté de théologie de l’Université de Fribourg jouit d’une renommée internationale.<br />

Pour en savoir un peu plus, Spectrum a rencontré frère Pierre de Marolles, qui termine sa<br />

licence canonique. PAULINE SEPPEY<br />

Semaine interdisciplinaire d’octobre 2016<br />

La Faculté de théologie compte 160<br />

doctorants venant des quatre coins<br />

du monde. D'où vient cette renommée<br />

internationale ?<br />

Comme nous faisons partie d’une université<br />

d’Etat, nous avons les mêmes moyens<br />

que d’autres facultés. Ces moyens font<br />

qu’on a un niveau de spécialisation que<br />

beaucoup n’ont pas. L’ordre dominicain<br />

a aussi joué un rôle : c’est un ordre qui a<br />

été fondé notamment dans le but de former<br />

et qui est spécialement lié à l’Université<br />

de Fribourg. Etant mondialement<br />

présent, des frères peuvent venir de partout.<br />

Et puis la faculté a plusieurs pôles<br />

d’excellence pour lesquels des étudiants<br />

viennent du monde entier, notamment<br />

dans l’édition critique des manuscrits de<br />

la Bible, avec le père Dominique Barthélémy<br />

qui a fait ici un travail inégalé. L’université<br />

a une bibliothèque sur ce sujet qui<br />

est la meilleure mondiale. La faculté est<br />

aussi spécialisée dans l’étude de la pensée<br />

de Saint-Thomas d’Aquin, les questions<br />

œcuméniques (liens entre les différentes<br />

confessions chrétiennes) et les débats<br />

éthiques.<br />

Sur quoi portent les recherches d’une<br />

manière générale ?<br />

Il peut y avoir des thèmes très différents.<br />

Par exemple, il y a eu une thèse sur des<br />

tombeaux de l’époque du Christ à Jérusalem.<br />

La thèse portait sur le contexte de<br />

l’époque à laquelle a été écrite la Bible,<br />

mais l’approche était vraiment archéologique.<br />

D’un autre côté, certaines thèses<br />

ont plutôt une approche philosophique :<br />

on parle de Kant, Hegel… toujours avec<br />

la question de Dieu au centre. On trouve<br />

aussi des recherches axées sur la philologie.<br />

Les orientations sont variées.<br />

Quel est le rôle de la théologie dans la<br />

société actuelle ?<br />

Les gens se disent souvent que ça ne sert<br />

à rien. Pourtant, l’Etat a demandé aux<br />

universités de permettre une réflexion interne<br />

à l’islam. Si l’on suit la logique que<br />

« la religion, chacun s’en occupe chez lui »,<br />

pourquoi demander aux universités de<br />

faire émerger une réflexion sur ce thème ?<br />

Parce qu’on se rend compte qu’on manque<br />

de gens qui puissent nous expliquer le<br />

phénomène religieux de l’intérieur, par<br />

exemple à Fribourg du point de vue catholique.<br />

On aura de plus en plus besoin<br />

de partenaires de dialogue capables de<br />

discuter à un niveau universitaire et ayant<br />

de l’écoute à la fois à l’intérieur des institutions<br />

religieuses et de la société civile.<br />

La théologie forme ces partenaires, capables<br />

de réfléchir un phénomène qui ne<br />

peut être exclu de la société.<br />

Article en version longue<br />

sur notre site web<br />

http://blog.unifr.ch/<br />

spectrum/<br />

La théologie a-t-elle sa<br />

place à l’université ? L’avis<br />

de Sylvain Queloz, responsable<br />

de la Faculté de théologie<br />

et co-président de<br />

l’AGEF<br />

Certains prétendent parfois que la théologie<br />

n’a pas sa place dans une université<br />

d’Etat, car ce ne serait pas une science<br />

« à part entière ». Pour Sylvain Queloz, les<br />

personnes qui émettent ces critiques ne<br />

savent pas ce qu’est réellement la théologie<br />

: « On ne fait pas du catéchisme mais<br />

de la recherche ». Il explique que « le travail<br />

du théologien est de réfléchir la foi et<br />

de la porter à un niveau scientifique d’élaboration<br />

». La théologie, en dialogue avec<br />

les autres sciences, construit une réflexion<br />

spéculative quant au mystère de Dieu accepté<br />

dans la foi.<br />

Cette science a donc sa place à l’université<br />

? « Non seulement elle a sa place, mais<br />

elle a véritablement quelque chose à apporter<br />

aux autres sciences : elle est la mère<br />

des sciences qui interpelle tout homme ».<br />

Pour lui, la théologie a une portée universelle<br />

: « Loin de ne concerner que l’Eglise,<br />

qu’on le veuille ou non elle concerne tout<br />

le monde, puisque chaque être humain<br />

est partie intégrante du dessein de Dieu ».<br />

Et de conclure : « Si tout le monde pouvait<br />

faire un peu de théologie, le monde serait<br />

différent ! C’est une science qui te concerne<br />

et t’interpelle quoi que tu fasses et qui que<br />

tu sois ».<br />

© Photo : Charles Desjobert<br />

© Foto: Valentina Berchtold, aufgenommen auf einem Spazierweg oberhalb des Schönbergs<br />

20<br />

1/<strong>2017</strong>


FREIBURG<br />

The Great Outdoors: Freiburg Edition<br />

Nie haben die Fitnessstudios höhere Besucherzahlen vorzuweisen als im Januar. Alle scheinen ihren<br />

Neujahrsvorsätzen entgegen zu strampeln. Mitte Februar hat ein Grossteil schon wieder aufgegeben.<br />

Wer keine Lust auf düstere Fitness-Keller und die abschätzigen Blicke der sichtlich fitteren<br />

Laufband-Genossen hat, dem sei ein Ausflug nach draussen empfohlen. Freiburg hat nämlich einiges<br />

zu bieten an Grünflächen und Sportmöglichkeiten unter freiem Himmel – für alle Bedürfnisse.<br />

VALENTINA BERCHTOLD<br />

© Photo : Charles Desjobert<br />

© Foto: Valentina Berchtold, aufgenommen auf einem Spazierweg oberhalb des Schönbergs<br />

Für Ball-Spieler<br />

In Guintzet, nahe des Kantonsspitals, befinden sich mehrere<br />

frei zugängliche Fussballplätze und eine multifunktionale<br />

Rasenfläche für spontane Rugby- oder Handball-Matches.<br />

Ausserdem gibt es Spielplätze und Sitzbänke mit Aussicht,<br />

falls das aus irgendwelchen Gründen (zum Beispiel zum<br />

Ausruhen) von Interesse sein sollte. Vom Bahnhof aus folgt<br />

man der Avenue Beauregard und biegt dann rechts in die<br />

Route de Bertigny ein. Laufzeit vom Bahnhof zehn bis fünfzehn<br />

Minuten.<br />

Für Spaziergänger<br />

Spaziergängern sei die Route vom Bahnhof Freiburg-Poya nach Düdingen empfohlen. Sie nimmt etwa neunzig Minuten bis zwei<br />

Stunden in Anspruch und ist bestens ausgeschildert. Der Weg führt unter anderem an der Auberge Aux 4 Vents vorbei (falls man<br />

nach zehn Minuten Laufzeit bereits hungrig ist) und überquert den „Röstigraben“ – auf derselben Brücke wie der Zug. Erfreulicherweise<br />

gibt es aber einen eigenen Weg für Spaziergänger. Direkt nach der Brücke führt ein kleiner Fussweg durch eine idyllische<br />

Allee via Balliswil nach Düdingen – die Aussicht auf die Berge ist unschlagbar. Nebst Waldwegen und schmalen Feldstrassen<br />

bietet die Route auch Geheimwege durch die Vorgärten von Bauernhöfen. Bissige Wachhunde wurden auf dem Probespaziergang<br />

übrigens keine gesichtet.<br />

Für Wahnsinnige<br />

Die Sportart „Urban Training“ macht die ganze Stadt zum<br />

Fitness-Studio. Eine Stunde lang geht es querstadtein: Sitzbänke,<br />

Geländer und Treppen werden plötzlich zu Sportgeräten<br />

umfunktioniert. „Urban Training“ wird vom Unisport<br />

angeboten und steht allen Studierenden der Uni Freiburg<br />

offen. Treffpunkt ist jeweils mittwochs um 14 Uhr beim Eingang<br />

des Pérolles-95-Gebäudes – bei jeder Witterung. „Ein<br />

fortgeschrittenes Fitnesslevel wird erwartet.“ Und wie! Die<br />

Probelektion hat uns fast umgehauen. Interessant ist es aber<br />

auf jeden Fall und Spass macht es eigentlich auch. Ein bisschen.<br />

Für Jogger<br />

Läuferinnen und Läufern sei der grossflächige Wald direkt<br />

neben der Uni Pérolles empfohlen. Zahlreiche Wege durchkreuzen<br />

das Gehölz und bieten schier unendliche Möglichkeiten<br />

für längere und kürzere Laufstrecken, unter anderem<br />

bis zum Pérolles-See. Etwas weiter entfernt, aber mit dem<br />

Bus gut erreichbar, befindet sich ein mittelschwerer Vitaparcours<br />

mit einer Streckenlänge von gut zwei Kilometern.<br />

Einfach beim Chemin de la Fenettaz links in den Wald einbiegen.<br />

Für Faultiere und Picknickende<br />

Wem der Sinn nach Grünfläche, nicht aber nach Bewegung<br />

steht, ist in den zahlreichen Parks der Stadt bestens aufgehoben.<br />

Rasenflächen gibt es unter anderem am Boulevard de<br />

Pérolles (Parc de Pérolles; Boule-Bahn inklusive), hinter dem<br />

Irish Pub (Grand Place) und entlang der Saane. Ebenfalls zu<br />

erwähnen ist der botanische Garten der Universität Freiburg.<br />

Er befindet sich hinter dem Geographie-Gebäude der Uni<br />

Pérolles und bietet Baumvielfalt, verschlungene Weglein,<br />

botanische Experimente und bequeme Sitzbänke.<br />

1/<strong>2017</strong><br />

21


CRITIQUE<br />

Passade hivernale<br />

Elisa Shua Dusapin, écrivaine d’origine franco-coréenne<br />

et Suissesse d’adoption, nous entraîne en Corée<br />

du sud le long d’une centaine de pages. Son roman<br />

nous transporte, comme le titre l’indique, dans<br />

la petite station balnéaire de Sokcho. Tout en finesse,<br />

la jeune auteure nous offre un moment de poésie rare<br />

et un aperçu intimiste de ces rencontres que l’on fait<br />

parfois au gré du hasard et qui nous changent à jamais.<br />

Dans ce cadre atypique, un lien éphémère se noue :<br />

un bédéiste de talent s’attache à une jeune femme qui<br />

travaille dans l’hôtel où celui-ci échoue malgré lui.<br />

L’un dévore le papier à coup de plume quand l’autre<br />

dévore son poids en nourriture lorsqu’elle ne se sent<br />

pas à sa place. Les deux semblent souffrir d’un mal<br />

étrange qui les consument et les empêchent de profiter<br />

pleinement de ces instants partagés. La trame<br />

se déroule sur fond de guerre passée ou présente qui<br />

se retrouve mêlée aux origines de nos deux protagonistes<br />

: celle de Corée qui perdure et les guerres mondiales<br />

dont l’on invoque le nom en apercevant encore<br />

des signes, ici ou là. Ils laisseront chacun une trace<br />

indélébile dans la vie de l’autre.<br />

La dernière page tournée, le lecteur se retrouve<br />

quelque peu désemparé. Il se demande alors s’il n’y<br />

aurait pas pu y avoir plus : plus de passion, plus de<br />

temps. Pourtant, le fait que nous soyons tous, un jour<br />

ou l’autre confrontés à ces occasions manquées, qui<br />

reviennent parfois nous hanter, ne fait qu’ajouter du<br />

réalisme au récit.<br />

JODIE<br />

NSENGIMANA<br />

Hiver à Sokcho (2016)<br />

Elisa Shua Dusapin<br />

Livre<br />

139 pages<br />

Disponible chez<br />

Albert Le Grand<br />

Harmonium de Fuchi Ni Tatsu<br />

L’harmonium est une sorte d’orgue de maison à l’apparence<br />

proche d’un piano. Une famille japonaise en<br />

possède un exemplaire, sur lequel leur fille unique<br />

s’entraîne à jouer pour un culte protestant. Cette famille<br />

voit son quotidien bouleversé le jour où le père<br />

embauche et loge un inconnu, surgi de nulle part.<br />

De fil en aiguille, la gêne entre la famille et l’intru se<br />

dissout, mais les malheurs surviennent et l’intru disparaît<br />

aussi subitement qu’il était arrivé. La vie continue,<br />

et le film aussi.<br />

« Harmonium » présente la tragédie de la vie ordinaire,<br />

un incident pouvant frapper au moment le<br />

plus inattendu et avoir des répercussions irrémédiables<br />

sur des années à venir. C’est un thriller axé<br />

sur la réflexion plutôt que sur le grand spectacle : du<br />

début à la fin, des signes avant-coureurs de danger<br />

sont perceptibles malgré le calme apparent du film.<br />

La démarche réaliste et quasi-documentaire du réalisateur<br />

Koji Fukada est renforcée par un jeu d’acteur<br />

excellent. Malgré son réalisme, ce long-métrage est à<br />

ce point truffé de sous-textes qu’on ne parvient pas<br />

à le visionner seulement au premier degré. Les amateurs<br />

de décorticage, de symboles et de métaphores<br />

apprécieront ce film.<br />

CLARISSE<br />

AESCHLIMANN<br />

Harmonium (2016)<br />

Fuchi Ni Tatsu<br />

Film<br />

Long-métrage en<br />

salles à partir du 22<br />

février.<br />

The Young Pope : 1er pape italo-américain<br />

de l’histoire<br />

Des couleurs sombres, une reprise de Jimi Hendrix et<br />

la dégaine de rockstar d’un young pope indiscutablement<br />

charismatique, qui nous salue d’un clin d’œil (il<br />

faut l’avouer) un peu cheesy : le générique annonce<br />

déjà la force de ce projet étonnant. Etonnant pourquoi<br />

?<br />

Parce que les réflexions proposées sont originales et<br />

pénétrantes. Rien n’est convenu ou prévisible. Nos<br />

certitudes sont constamment bousculées par des dialogues<br />

profonds, qui nous forcent à nous poser des<br />

questions.<br />

Parce que la photographie est belle (fidèle aux films<br />

de Sorrentino), et que cette beauté nous plonge dans<br />

une atmosphère surréaliste, envoutante et magnétique.<br />

Parce qu’il s’agit d’une série spirituelle, nourrissante<br />

et définitivement rock, menée par un young pope qui<br />

fume et qui boit du coca cherry. Un young pope ténébreux<br />

et torturé, dont on n’a pas bien compris s’il<br />

est un saint ou un être cruel, s’il est altruiste ou narcissique.<br />

Capable d’une immense compassion, et en<br />

même temps d’une violence et d’une froideur mortifiante,<br />

ce personnage insondable nous déconcerte à<br />

chaque épisode.<br />

Parce que j’ai un coup de cœur pour le jeu de Silvio<br />

Orlando incarnant le cardinal Voiello avec justesse et<br />

subtilité.<br />

Deuxième saison prévue pour 2018 !<br />

DANA SARFATIS<br />

The Young Pope<br />

(2016)<br />

Paolo Sorrentino<br />

Série TV<br />

1 Saison<br />

22<br />

1/<strong>2017</strong>


KRITIK<br />

The xx lädt zum Träumen ein<br />

Das Warten hat sich gelohnt. Nach knapp vier Jahren<br />

erschien Mitte Januar neue Musik der Londoner<br />

Band The xx. Dies in Form des neuen Albums I<br />

See You. Entstanden ist es auf Tour durch die USA,<br />

auf welcher die drei Schulfreunde die neuen Songs<br />

an einigen Fans getestet hatten. Bereits in den USA<br />

stiessen sie damit auf grosse Begeisterung. Die zehn<br />

neuen Stücke klingen anders als alles, was man bisher<br />

von der Indie Rock-Gruppe kannte. Das liegt<br />

bestimmt auch an Jamie Smith, neben Romy Croft<br />

und Oliver Sim eines der Mitglieder der seit 2005 bestehenden<br />

Band. Als „Jamie xx veröffentlichte er vor<br />

zwei Jahren sein erstes Solo-Album In Colour, welches<br />

grossen Anklang fand. Das Electronica-Album<br />

mit seinen starken Beats hinterliess auch auf I See<br />

You unverkennbare Spuren. Diese Weiterentwicklung<br />

gefällt und macht The xx mit Titeln wie Dangerous<br />

sogar tanzbar. Ebenfalls herauszuheben ist das<br />

Stück On Hold, das die Geschichte einer jungen Liebe<br />

und das Erwachsenwerden besingt. Zusammen mit<br />

der mitreissenden Musik ist der Feel-Good-Song sicherlich<br />

ein Höhepunkt des Albums. Die neue Musik<br />

ist insgesamt ungewohnt fröhlich. Aussagen wie „The<br />

xx höre ich nur, wenn ich traurig bin“ gehören definitiv<br />

der Vergangenheit an. Der Indie-Rock ist immer<br />

noch sehr gefühlvoll, aber zugänglicher und rauer<br />

als die zwei vorangegangenen Alben. Doch trotz der<br />

Veränderungen: Der typische The xx-Sound, getränkt<br />

mit Weltschmerz und einer Portion Unsicherheit, ist<br />

glücklicherweise nicht verloren gegangen. Zu hören<br />

ist er etwa mit Performance. Der tief gehende Text,<br />

unterstrichen mit zitternden Streicherklängen – ein<br />

weiteres Highlight. Was die Band ebenfalls seit Beginn<br />

ihres Daseins ausmacht, ist die Interaktion mit<br />

ihren Fans. Diese spielt eine wichtige Rolle für ihren<br />

Erfolg. Gerade im Rahmen der Veröffentlichung im<br />

Januar nahmen die drei ihre Anhänger über Social<br />

Media überall hin mit, kommunizierten auf einer<br />

persönlichen Ebene. Man nimmt ihnen ab, dass das<br />

alles aufrichtig und ehrlich gemeint und nicht nur<br />

das Resultat einer guten Marketingstrategie ist. In<br />

Brave For You heisst es „In all I know, in all I’ve done,<br />

I take you along“, und man lässt sich nur allzu gerne<br />

mitnehmen. Alles in allem und ohne überschwänglich<br />

loben zu wollen: I See You überzeugt. Es ist so,<br />

als würde man guten Freunden bei dem zuhören, was<br />

sie am liebsten tun.<br />

REBEKKA<br />

CHRISTEN<br />

The xx: I See You<br />

Release: 13.01.<strong>2017</strong><br />

Buntes Spektakel auf der Kinoleinwand<br />

LaLaLand erzählt die Geschichte von Mia (Emma<br />

Stone) und Sebastian (Ryan Gosling), zwei Mittzwanziger,<br />

die nach Los Angeles gezogen sind, um da ihre<br />

Träume zu verwirklichen. Während Mia, eine leidenschaftliche<br />

Schauspielerin, von einem Casting zum<br />

nächsten rennt und auf ihren grossen Durchbruch<br />

hofft, hat Sebastian gerade sein ganzes Vermögen an<br />

einen Betrüger verloren und versucht nun, sich eine<br />

Existenz als Jazz-Pianist aufzubauen. Als die beiden<br />

innerhalb von kürzester Zeit scheinbar zufällig immer<br />

wieder aufeinandertreffen, beginnt sich aus der<br />

anfänglichen Abneigung auf einmal eine völlig neue<br />

Leidenschaft zu entwickeln: Liebe.<br />

Nominiert für insgesamt 14 Oscars (unter anderem<br />

für „Bester Film“ und „Bester Soundtrack“) gilt<br />

LaLaLand zweifellos als Favorit an der diesjährigen<br />

Verleihung des wichtigsten Filmpreises der Welt.<br />

Und dies nicht ohne Grund: Das Hollywood-Musical<br />

überzeugt sowohl durch die Handlung als auch<br />

durch die passenden Tanz- und Gesangseinlagen<br />

auf ganzer Länge. Obwohl sich die erste Hälfte des<br />

Films erst klischeehaft und an einigen Stellen übertrieben<br />

kitschig anfühlt, versinkt man spätestens in<br />

der zweiten Hälfte völlig in der Geschichte um Mia<br />

und Sebastian. Untermalt wird die Stimmung mit<br />

passender Tanzchoreographie und Musik, die an alte<br />

Hollywood-Klassiker erinnern, aber dennoch nie<br />

verstaubt wirken. Am Ende überrascht der Film mit<br />

einer unerwarteten Wende in der Handlung und entlässt<br />

seine Zuschauer schliesslich mit einem lachenden<br />

und einem weinenden Auge aus dem Kino.<br />

Wer jetzt eine klassische Liebesgeschichte aus Hollywood<br />

erwartet, wird von LaLaLand möglicherweise<br />

enttäuscht sein. Dafür bietet der Film ein buntes<br />

Spektakel aus Musik und Tanz für Jung und Alt –<br />

ohne die Handlung dabei in den Hintergrund rücken<br />

zu müssen oder aufgesetzt zu wirken.<br />

EVELYNE<br />

ASCHWANDEN<br />

LaLaLand<br />

(<strong>2017</strong>)<br />

Dauer: 128 Minuten<br />

1/<strong>2017</strong><br />

23


SOCIÉTÉ<br />

Une histoire de sous<br />

Le Léman en 2015, le Farinet en Valais cette année ainsi qu’un futur projet fribourgeois : les monnaies<br />

locales pullulent en Suisse et ne cessent de séduire de nouveaux amateurs. Petit éclairage sur cette<br />

pratique financière solidaire. JULIE BRUELHART<br />

leurs alentours, est en pleine expansion.<br />

Rattaché au franc suisse, « un » Léman<br />

équivaut à « un » franc suisse. Les francs<br />

suisses récoltés en échange de la monnaie<br />

lémanique sont placés sur un compte à la<br />

Banque Alternative Suisse et servent à financer<br />

des projets durables, comme dans<br />

l’agriculture biologique. Malgré le fait que<br />

ce soit un phénomène marginal, il faut<br />

tout de même rester prudent dans le cas<br />

où la monnaie locale prendrait de l’ampleur.<br />

En effet des économistes ont énoncé<br />

des risques de spéculation, comme par<br />

exemple pour Le Léman qui est convertible<br />

en euro et en franc suisse.<br />

Bientôt à Fribourg !<br />

Exemple d’une monnaie locale avec le Léman, lancée en 2015<br />

Le concept de la monnaie complémentaire<br />

ne date pas d’hier. Au<br />

XIXème siècle par exemple, dans<br />

le cadre de la construction du tunnel du<br />

Gothard, la compagnie gérant le projet<br />

avait payé ses ouvriers avec des bons qu’ils<br />

pouvaient utiliser uniquement dans les<br />

auberges ou les commerces des villages<br />

d’Airolo ou de Göschenen. Un second<br />

exemple est le « Wir », mis en circulation<br />

en Suisse au début des années trente pour<br />

compenser le manque de monnaie liquide<br />

dû à la Grande Dépression. Cette monnaie<br />

complémentaire, principalement destinée<br />

aux petites et moyennes entreprises,<br />

permet notamment d’obtenir du crédit à<br />

bon compte.<br />

Dis-moi ce que tu achètes, je te dirai<br />

qui tu es<br />

Aujourd’hui, les monnaies complémentaires<br />

cherchent à favoriser les petits<br />

commerces et les entreprises d’une région<br />

afin de redynamiser l’économie locale.<br />

De plus, une grande partie de la population<br />

s’irrite face aux comportements des<br />

grandes enseignes commerciales qui marginalisent<br />

de plus en plus le contact humain.<br />

Ainsi, c’est autant un projet social<br />

que financier qui offre une alternative aux<br />

citoyens. L’acte de consommation n’est<br />

pas neutre et il est nécessaire aujourd’hui<br />

de pouvoir choisir des enseignes qui répondent<br />

aux valeurs des consommateurs.<br />

Le Léman, la monnaie locale qui couvre les<br />

villes de Genève et de Lausanne ainsi que<br />

Un projet similaire voit actuellement le<br />

jour dans notre canton. En effet, le groupe<br />

« Fribourg Demain », né de l’impulsion du<br />

film-documentaire « Demain », a notamment<br />

décidé de s’intéresser à la thématique<br />

des monnaies locales. Une équipe<br />

composée de dix personnes, dont trois<br />

étudiants de l’Université, travaille depuis<br />

près d’une année sur un projet pour notre<br />

canton. « Le but est de créer une monnaie<br />

qui corresponde aux fribourgeois(es)<br />

et qui leur appartient. Il est primordial<br />

que les citoyens retrouvent une certaine<br />

confiance dans la monnaie », nous explique<br />

une membre du groupe de travail<br />

de « Fribourg Demain ». Cette monnaie<br />

couvrira autant la partie francophone que<br />

suisse-alémanique du canton.<br />

Cet été, des concours seront lancés pour<br />

déterminer le nom ainsi que le format du<br />

billet. La monnaie complémentaire fribourgeoise<br />

devrait donc paraître d’ici le<br />

début de l’année 2018.<br />

Si vous êtes intéressé-e-s<br />

à faire partie du<br />

projet de lancement<br />

de la monnaie locale à<br />

Fribourg, n’hésitez pas à<br />

prendre contact avec le<br />

groupe de travail sur leur<br />

page Facebook.<br />

© Photo : page Facebook Monnaie Léman<br />

24<br />

1/<strong>2017</strong>


Wo sind meine Wurzeln?<br />

GESELLSCHAFT<br />

Adoptivkinder dürfen sich in der Schweiz erst ab dem achtzehnten Lebensjahr auf die Suche nach ihren<br />

„wahren” Eltern begeben. Das kann sich nach so langer Zeit als äusserst schwierig herausstellen. Milena<br />

hat Spectrum von der aufwendigen Suche nach ihrer leiblichen Mutter erzählt. MIRJAM SCHMITZ<br />

© Photo : page Facebook Monnaie Léman<br />

Für mich sind meine Eltern einfach<br />

meine Eltern. Es nützt ja nichts, das<br />

in Frage zu stellen, oder wären sie<br />

dann nicht mehr meine Eltern? Ich kann<br />

ihnen ja nicht kündigen. Wir haben häufig<br />

Streit gehabt, aber ich kann nicht sagen,<br />

ob das daran liegt, dass sie mich adoptiert<br />

haben, oder daran, dass wir eben<br />

einfach wir sind.<br />

Schon immer wollte ich meine leibliche<br />

Mutter kennenlernen. Meine Eltern stehen<br />

hinter diesem Wunsch und haben<br />

mich bei der Suche unterstützt. Die Elternsuche<br />

ist erst ab der Volljährigkeit<br />

erlaubt, deshalb kannte ich als Kind nur<br />

ihren Vor-, nicht aber den Nachnamen.<br />

Es war mein Lebensziel, diesen herauszufinden:<br />

„Wenn ich 18 bin, weiss ich, wie<br />

meine Mutter heisst!” Ich habe nie erwartet,<br />

dass ich dann gleich bei ihr bleiben<br />

würde. Aber ich wollte und will wissen,<br />

wer sie ist, wie sie aussieht – einfach aus<br />

Neugier.<br />

Meine leibliche Mutter stammt aus dem<br />

Kosovo. Sie war schon vor dem Kosovokrieg<br />

zwischendurch immer wieder in der<br />

Schweiz, um Geld zu verdienen für Zuhause.<br />

Im Kosovo hatte sie keine Arbeit<br />

mehr. Und irgendwann wurde sie unterwegs<br />

schwanger – es war ein One-Night-<br />

Stand. Er war auf dem Weg in den Süden<br />

und sie in die Schweiz. Sie ist bis nach<br />

der Geburt in der Schweiz geblieben. Sie<br />

hat mich nie gesehen, ich wurde auf ihren<br />

Wunsch hin gleich von ihr getrennt.<br />

Deshalb habe ich auch keine Erinnerung<br />

an sie.<br />

Meine Mutter wollte mich zuerst gar<br />

nicht zur Welt bringen und ist damals nur<br />

durch Zufall auf die Fachstelle für Adoption<br />

(heute zusammen mit der Pflegekinder-Aktion<br />

Schweiz unter dem Namen<br />

PACH bekannt, Anm. d. Red.) gestossen,<br />

da ihr jemand nahelegte, dort hinzugehen,<br />

bevor sie sich für einen Schwangerschaftsabbruch<br />

entscheide. Ich war ein<br />

Störfaktor in ihrem Leben, sie konnte<br />

mich nicht brauchen. Sie war zwanzig,<br />

was hätte sie machen sollen mit einem<br />

unehelichen Kind? Ihre Familie hätte sie<br />

verstossen, sie hätte mit mir von Land<br />

zu Land reisen müssen. In der Schweiz<br />

durfte sie nicht bleiben, sie wäre immer<br />

Asylbewerberin geblieben. Mir wurde<br />

es als Kind von der Fachstelle immer so<br />

verkauft, als hätte sie, indem sie mich<br />

weggab, für mich die beste Entscheidung<br />

getroffen. Aber ganz so uneigennützig<br />

und selbstlos, wie es mir präsentiert wurde,<br />

hat sie nicht gehandelt. Sie war keine<br />

heilige Mutter. Oder zumindest glaube<br />

ich nicht daran. Doch indem sie mich hat<br />

leben lassen, hat sie für mich immer noch<br />

die beste Entscheidung getroffen.<br />

Die Schweizerische Fachstelle für Adoption<br />

hat vor zwei Jahren, nach meinem<br />

achtzehnten Geburtstag, gemeinsam mit<br />

dem Internationalen Sozialdienst einen<br />

Korrespondenten im Kosovo mit der Suche<br />

nach meiner Mutter beauftragt. Obwohl<br />

wir ihre Angaben hatten, erwies sich<br />

die Suche als sehr schwierig und intransparent.<br />

Meine Geduld wurde mehrmals<br />

auf die Probe gestellt. Wir sind in der<br />

Schweiz alle registriert. Wenn du mit den<br />

Die PACH unterstützt Pflege- und Adoptivkinder sowie deren Eltern bei Anliegen aller Art<br />

amtlichen Dokumenten und einer Auskunftsbewilligung<br />

kommst, ist es relativ<br />

einfach, eine Person zu finden. Das ist im<br />

Kosovo anders. In den letzten zwei Jahren<br />

war ich häufig genervt und dachte, das<br />

kann doch nicht so schwer sein, du hast<br />

ihren Namen, den Namen der Eltern, das<br />

Geburtsdatum und den Geburtsort, die<br />

alte Adresse. Kannst du nicht einfach in<br />

den Kosovo spazieren und nach ihr fragen?<br />

Aber nein, es ist eben nicht so einfach.<br />

Zum Beispiel gibt es die ehemalige<br />

Adresse meiner Mutter seit dem Krieg<br />

nicht mehr. Der Korrespondent hat später<br />

aber doch plötzlich eine neue Adresse<br />

hergezaubert von einer Frau. Daraufhin<br />

hat sich herausgestellt, dass sie tatsächlich<br />

meine Mutter ist. Die Fachstelle für<br />

Adoption hat ihr im letzten Oktober geschrieben.<br />

Momentan warte ich auf einen<br />

Bescheid bezüglich des weiteren Vorgehens.<br />

Wir haben sie also gefunden, aber<br />

ich bin noch nicht mit ihr in Kontakt. Ich<br />

weiss jetzt, wer sie ist, und habe ein aktuelles<br />

Foto von ihr, das ist sehr schön. Ich<br />

möchte sie noch immer persönlich treffen,<br />

noch immer wissen, wer sie ist. An<br />

diesem Wunsch hat sich in all den Jahren<br />

nichts geändert.<br />

Milena wurde 1996 in Schaffhausen<br />

geboren und ist in Winterthur aufgewachsen.<br />

Nach der Sekundarschule hat sie<br />

eine Lehre zur Fachfrau für Gesundheit<br />

absolviert und arbeitet derzeit in diesem<br />

Bereich.<br />

1/<strong>2017</strong><br />

25


PORTRAIT<br />

Le théâtre : un idéal social ?<br />

Entre la scène et le public, un partage intense et profond. Une vibration de lumière, d’odeurs et de<br />

sons. Un théâtre pour tous. ARTHUR ROSSIER<br />

Geneviève Pasquier et Benjamin Knobil partagent tous deux la même passion de la scène<br />

Geneviève Pasquier est comédienne,<br />

metteuse en scène et co-directrice<br />

du théâtre des Osses, à Fribourg.<br />

Benjamin Knobil est comédien et metteur<br />

en scène. Depuis plus de vingt ans, ils partagent<br />

leur vie, et leur passion, le théâtre.<br />

Tous deux partagent le même amour de la<br />

scène et de la mise en scène. Quel est le<br />

théâtre qui les anime ? Qui les fait le plus<br />

vibrer ? En somme, comment conçoiventils<br />

cet art plusieurs fois millénaire ? Nous<br />

les avons rencontrés.<br />

La scène, lieu d’expression totale<br />

C’est au conservatoire de Lausanne que<br />

Geneviève apprend le métier. Benjamin,<br />

lui, c’est à Paris qu’il devient comédien. Ils<br />

se rejoignent pourtant sur l’essentiel. Très<br />

jeunes déjà, c’est la scène qui les emporte.<br />

La montée d’adrénaline avant l’arrivée sur<br />

la piste. Puis, petit à petit, ils s’intéressent<br />

à la mise en espace des textes. La scène<br />

devient pour eux un cadre d’expression<br />

artistique complet. Un médium des émois<br />

et des intrigues de ces grandes œuvres littéraires<br />

qu’ils adorent. C’est les comédiens<br />

qui impriment de leur voix la couleur des<br />

émotions. La mise en scène leur donne<br />

un contexte. C’est une subtile résonnance<br />

des jeux d’image et de lumière, un ballet<br />

de corps en mouvement. Et puis, si la démarche<br />

artistique est sincère, le partage<br />

avec le public se fait. Il ondule ou frémit<br />

au souffle de la scène. C’est un véritable<br />

partage.<br />

« Je joue pour le chinois du fond de la<br />

salle »<br />

Le partage. C’est le mot d’ordre, pour qui<br />

veut s’essayer au théâtre. « La référence qui<br />

n’est pas expliquée est une discrimination<br />

sociale », nous indique Benjamin. Il dit<br />

s’adresser toujours « au chinois du fond<br />

de la salle ». Le message est clair. Au-delà<br />

des mots et de la langue, il y a cette volonté<br />

de transcender les classes sociales.<br />

Pour que les émotions parviennent à tous.<br />

C’est aussi ce que Geneviève cherche à<br />

faire. Pour elle, rendre les textes accessibles<br />

à tous est une priorité. « Il y a moyen<br />

de faire des spectacles accessibles, qui ne<br />

font pas pour autant du nivellement par<br />

le bas. C’est aussi ce à quoi la compagnie<br />

Pasquier-Rossier s’essaye depuis 25 ans :<br />

donner une porte d’entrée aux textes<br />

“compliqués“. »<br />

L’authenticité par le partage<br />

En soi, s’il existe un « mauvais » théâtre,<br />

nous dit Benjamin, c’est bien celui qui<br />

« ne s’adresse qu’à lui-même. » Mais il<br />

ne faut pas pour autant rejeter le théâtre<br />

contemporain. « Toutes les formes sont<br />

permises, tant qu’il se crée un jeu ludique<br />

entre le créateur et le spectateur ». L’idéal<br />

aujourd’hui serait de « trouver son authenticité<br />

», précise Geneviève.<br />

Tous deux partagent donc une même<br />

conception d’un théâtre pour tous. Le<br />

théâtre, c’est pour eux une expérience<br />

éminemment collective. C’est un partage<br />

intense entre comédiens et spectateurs.<br />

Un dialogue entre scène et assistance,<br />

fait d’odeurs, de sons, de corps en mouvement.<br />

De sensations en suspension.<br />

Si vous en avez l’occasion, allez-y le plus<br />

possible : allez au théâtre avec ceux que<br />

vous aimez, bon sang.<br />

© Photo : Geneviève Pasquier et Benjamin Knobil<br />

26<br />

1/<strong>2017</strong>


COURRIER D'UN LECTEUR<br />

Quand des ours dansent autour<br />

d’un chaudron<br />

DRILON MEMETI<br />

© Photo : Geneviève Pasquier et Benjamin Knobil<br />

« Salut, ça va ? Ouais et toi ? – Bien. » se disent-ils tous. Mesdames<br />

et messieurs, je vous présente ce qui est, selon la ferme affirmation<br />

de certains individus, la monotonie la plus proche de<br />

la triste perfection : les modalités à « deux balles ». Aujourd’hui,<br />

les « salut » ne seraient que formels et traduiraient un manque<br />

d’empathie envers notre prochain. Une discussion intéressante<br />

avec une camarade de l’université m’a poussé à écrire brièvement<br />

sur le sujet. Je vous prie sagement de me laisser étayer la pensée<br />

de certains frères et sœurs en seulement quelques paragraphes.<br />

Puis finalement, je donnerai mon avis personnel sur ce sujet qui,<br />

à mes yeux, ne peut pas être généralisé. Cela dit, je tiens à préciser<br />

que cette pseudo-dissertation fait l’objet d’une réflexion très<br />

condensée, alors soyez indulgents envers vous-mêmes.<br />

Avez-vous déjà rêvé de devenir un singe ? Non, je ne crois pas…<br />

Imaginons que ce dernier soit le sujet d’une expérience hors du<br />

commun : le singe doit appuyer à un rythme régulier, avec l’un de<br />

ses index tordus et un nombre incalculable de fois sur un bouton<br />

rouge pendant une heure (un peu comme le fait David Guetta).<br />

Il se passera une chose tout à fait banale : le primate finira par<br />

répéter de manière mécanique le même mouvement chaque fois<br />

qu’il verra ce même bouton, chaque fois qu’il entendra un clic<br />

s’enclencher par intervalles réguliers. À sa place, vous ne réfléchiriez<br />

pas et vous ne vous poseriez aucune question vis-à-vis de vos<br />

actions ; vous n’effectueriez que des gestes automatiques car vous<br />

auriez l’habitude de réitérer inconsciemment ce stupide réflexe.<br />

On rejoint très exactement le procédé concernant la parole. On<br />

instaure en effet une indifférente courtoisie qui ôte tout sens aux<br />

mots que l’on prononce, et spécialement les fameux « Salut, ça<br />

va ?... blablabla ». Bon… nous ne sommes que des proches cousins<br />

du singe, diriez-vous…<br />

Cette indifférence pourrait être issue d’un problème flagrant<br />

dans la communication. Flaubert a écrit un jour : « Le langage<br />

humain est comme un chaudron fêlé sur lequel on bat la mesure<br />

pour faire danser les ours, alors que nous voudrions émouvoir<br />

les étoiles ». Mise à part son attrait pour les ours, quel était<br />

le véritable sens de sa remarque ? À mon humble avis, il voulait<br />

mettre en exergue un énorme problème de communication : la<br />

paresse. Les conversations sont devenues des sortes de brouillards<br />

au-delà desquels personne n’en perçoit l’horizon clair et distinct.<br />

Cerise sur le gâteau, en me référant à Flaubert, je constate<br />

l’absence proéminente de profondeur dans certaines interactions<br />

au quotidien. En guise d’exemple, un homme me croise dans la<br />

rue et me demande si je vais bien (rappelez-vous du singe qui<br />

est un grand fan de David Guetta !). Selon les théories de l’indifférence,<br />

l’homme qui me croise dans la rue est supposé ne pas<br />

prêter méticuleusement attention à mon état émotionnel un peu<br />

terne, à l’instar d’une jeep qui veut terminer à tout prix sa grande<br />

course du Paris-Dakar, sans se donner le temps de réparer son<br />

pneu crevé dans le désert aride. Et dans l’histoire, je serais CE<br />

pneu crevé. Ne s’agirait-il pas d’une réflexion un peu narcissique<br />

(même si ce n’est pas gratifiant de se prendre pour un pneu crevé)<br />

? Peu importe, il ne prend pas le temps de me demander si je<br />

vais VRAIMENT bien, si je suis fatigué, et la raison pour laquelle<br />

je suis dans un piètre état… Pour résumer, on évite d’entrer dans<br />

une longue conversation, car la paresse surclasse l’envie de communiquer.<br />

Les rapports humains seraient donc réduits à de brefs<br />

échanges de mots entre débiles profonds. En fin de compte, Flaubert<br />

et moi, nous avons ému les étoiles…<br />

En conclusion, je pense que ce problème de communication<br />

existe réellement, mais que sa perception est partiellement vraie,<br />

tout comme énormément fausse. Paradoxale, non ? Pourquoi se<br />

focaliser sur un « jemenfoutisme » de nos homologues à notre<br />

égard, si ce n’est pour combler notre narcissisme ? Je dois avouer<br />

que la critique concernant la banalité des « Salut, ça va ? ... », en<br />

des termes vulgaires, n’a pas lieu d’être, étant donné que ces mêmes<br />

personnes qui supposent et généralisent leur réflexion ont,<br />

au fond, une façon similaire de s’exprimer que les « autres ». Il est<br />

dangereux, même très dangereux de supposer, car en le faisant,<br />

on souligne davantage les différences que les points communs.<br />

De ce fait, on choisit de se focaliser soit sur l’un, soit sur l’autre.<br />

Que croyez-vous qu’il se passe ensuite ? On se met à l’écart des<br />

gens « différents », mâchant notre haine contre la société, tout<br />

cela parce que des êtres humains croient que le soleil gravite autour<br />

de leur nombril. En voulant s’écarter du cadre imposé par la<br />

société, on rentre justement dans ce même cadre. On mime les<br />

êtres qu’on ne tolère point. Nous devenons aussi les machines<br />

que nous pointions auparavant de notre doigt sale, alors qu’elles<br />

ne constituent nullement une représentation de l’ensemble de<br />

la société. Les exemples précis et au cas par cas n’amènent pas à<br />

une conclusion générale ! Dans le domaine professionnel notamment,<br />

un patron n’a pas le temps de se soucier des problèmes<br />

personnels de tous les accablés, sinon il vomira sa dépression<br />

sur un lit d’hôpital. Ceci dit, oublions toutes ces sottises et œuvrons<br />

pour le bien commun en omettant les différences stupides<br />

qui nous séparent. Enfin, ce n’est pas le monde qui façonne les<br />

hommes, mais les hommes qui façonnent le monde, sans oublier<br />

les femmes, bien entendu…<br />

Ce texte, qui nous a été envoyé spontanément par Drilon Memeti, étudiant en droit, fait un très<br />

bel écho à notre dossier sur le thème de la conversation. Si tu désires toi-aussi prendre la parole,<br />

envoie-nous ta création à spectrum@unifr.ch<br />

1/<strong>2017</strong><br />

27


UNI'COMICS<br />

Clarisse Aeschlimann<br />

David Nguyen www.facebook.com/caffesoda<br />

Guillaume Babey www.facebook.com/ShinRedDear<br />

Nida-Errahmen Ajmi nidoniteblog.wordpress.com<br />

Tu souhaites toi aussi réaliser une caricature, une mini-bd ou une illustration ?<br />

Alors envoie-nous ta création à : spectrum@unifr.ch<br />

© Illustration: Clarisse Aeschlimann<br />

28<br />

1/<strong>2017</strong>


Neujahrsvorsätze zu Nouruz<br />

DIE ANDERE<br />

Vorsätze einhalten ist wie Selleriestangen essen. Anfangs beisst man noch begeistert rein, weil man<br />

von den Vorteilen überzeugt ist. Nach kurzer Zeit entwickelt es sich aber in ein zähes Unterfangen,<br />

weshalb man letztlich aufgibt. Falls du bereits aufgegeben hat mit deinen Vorsätzen: Schon am 21.<br />

März ist deine Chance für einen Neuanfang. VIVIEN STRINGER<br />

Kaum ist das Lied „Oh Tannenbaum“<br />

verstummt, steht Silvester mit dem<br />

neuen Jahr vor der Tür und bringt<br />

Schwung in das Leben. Zumindest ist das<br />

die Illusion, die zyklische Neuerfinder<br />

oder chronisch Gescheiterte nutzen, um<br />

sich zu einem besseren Menschen zu verwandeln.<br />

Gemäss Statistic Brain fassen<br />

sich 41 Prozent der Amerikaner Vorsätze<br />

– allerdings geben nur magere neun Prozent<br />

an, dass sie jeweils auch erfolgreich<br />

sind. Der Rest scheitert kläglich. Dies ist<br />

einerseits beruhigend, weil man realisiert,<br />

dass die anderen Menschen auch keine<br />

Superhelden sind. Andererseits ist es aber<br />

beunruhigend, weil man sich dann fragt:<br />

Wieso ist Superheld sein so schwierig?<br />

Da ist ein Perspektivenwechsel angesagt.<br />

Vielleicht bist du ein Superheld und die<br />

Vorsätze sind die bösen Verderber, weil<br />

sie nicht eingehalten werden können.<br />

Und wer mag schon Grünkohl knabbernde,<br />

sportlustige, nicht-rauchende Wundermenschen?<br />

Niemand! Also Vorsicht,<br />

Vorsätze könnten dich in eine solche Kreatur<br />

verwandeln.<br />

Mit List zur Selbstdisziplin<br />

Der Duden definiert das Wort Vorsatz<br />

als „etwas, was sich jemand bewusst,<br />

entschlossen vorgenommen hat; feste<br />

Absicht; fester Entschluss“. Ein Vorsatz<br />

bedeutet also nicht automatisch, mehr<br />

Sport zu machen, sich radikal zu ändern<br />

und sich in einen neuen Menschen zu<br />

transformieren. Will man sich an seine<br />

Vorsätze halten, muss man sich nur etwas<br />

bewusst und entschlossen vornehmen.<br />

Der Inhalt dessen, was man sich<br />

vornimmt, spielt nach der Dudendefinition<br />

keine Rolle. Für das nächste Mal<br />

also nimmst du dir lieber etwas vor, das<br />

du gerne und gut durchhältst. Willst du<br />

gesünder essen, hast aber die Selbstbeherrschung<br />

eines Dreijährigen, wenn du<br />

an einem McDonald’s vorbeikommst?<br />

Gut, dann nimmst du dir vor, mehr Pommes<br />

Frites zu essen, um den Vorsatz erfolgreich<br />

umsetzen zu können. Im besten<br />

Fall entwickelst du in der Mitte des Jahres<br />

eine Abscheu gegenüber Pommes. Notfalls<br />

landest du im Spital, und dem Herz<br />

zuliebe muss dem Frittierten ein Ende gesetzt<br />

werden.<br />

Es ist nie zu spät<br />

Als Kompensationsmassnahme kannst<br />

du dir parallel vornehmen, täglich zu<br />

joggen. Am besten jeden Tag eine Minute<br />

länger als am Vortag. Am ersten Tag<br />

hast du zwar länger für das Anziehen der<br />

Schuhe und Zubinden der Schnürsenkel<br />

als für das eigentliche Joggen, aber Ende<br />

Monat rennst du schon ganze dreissig<br />

Minuten. Gleichzeitig fördert diese tägliche<br />

Überwindung, Sportschuhe anzuziehen<br />

und die Trainerhose ausnahmsweise<br />

für sportliche Aktivitäten zu nutzen, die<br />

Selbstdisziplin. Diese ist bekanntlich wie<br />

die Wadenmuskulatur trainierbar.<br />

Sind die Vorsätze für <strong>2017</strong> zum Scheitern<br />

verurteilt gewesen, weil du dich nicht an<br />

die Ratschläge der Spectrum Redaktion<br />

gehalten hast? Keine Sorge, sie sind immer<br />

noch online und warten darauf, dich<br />

instruieren zu können. „Aber jetzt bin ich<br />

schon gescheitert und das nächste Jahr ist<br />

erst in zehn Monaten. Ich warte halt mit<br />

meiner Transformation“, magst du womöglich<br />

resignierend denken, während<br />

du den guten Vorsätzen zuschaust, wie<br />

sie draussen, in Schnipsel zerfetzt, davon<br />

treiben. Da ist erneut ein Perspektivenwechsel<br />

angesagt. Nur weil du in einer<br />

Kultur aufgewachsen bist, in der das neue<br />

Jahr am ersten Januar anfängt, musst du<br />

nicht wieder ein ganzes Jahr warten, um<br />

das nächste Neujahr zu feiern. Am 21.<br />

März ist Nouruz – das iranische Neujahr.<br />

Neujahrsvorsätze sind an diesem Fest<br />

zwar nicht so gang und gäbe wie in der<br />

Schweiz und den USA. Wenn man aber<br />

ein festes Datum braucht um einen Neuanfang<br />

signalisiert zu bekommen, dann<br />

sollte man sich neue Vorsätze für den 21.<br />

März fassen. Oder man fängt schon morgen<br />

an. Noch besser heute. Denn jeder<br />

Tag ist der richtige Zeitpunkt, um sich etwas<br />

vorzunehmen und zu verändern.<br />

© Illustration: Clarisse Aeschlimann<br />

1/<strong>2017</strong><br />

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KURZGESCHICHTE<br />

Auf dem Weg der Besserung<br />

MIRJAM SCHMITZ<br />

Das Ganze ist vor allem fake, eine Inszenierung. Ein Fake-Foto,<br />

er auf einem Fake-Fahrrad. Zumindest ist es nicht sein eigenes.<br />

Das Lächeln fake, viel zu bemüht. Die aufrechte Haltung fake,<br />

viel zu verkrampft.<br />

Mutter hat das Bild mit seiner alten Leica gemacht. Er hat ein<br />

frisches T-Shirt angezogen und die Jeans, die er schon seit Ewigkeiten<br />

nicht mehr getragen hat. Aber sein Körper sieht trotz allem<br />

schwach aus, nichts kann ihm etwas von seiner alten Kraft<br />

zurückgeben. Doch mit dem Foto kann er zumindest seine Kinder<br />

in der Ferne glauben machen, es ginge ihm besser. Damit sie<br />

ihn noch nicht vollends aus ihrem Leben streichen. Er will noch<br />

nicht vergessen sein. Wenn sie ihn nur endlich wieder besuchen<br />

kämen. Gestern hat er mit seiner ältesten Tochter telefoniert.<br />

Ihre Stimme klang abwesend dabei, so als wäre sie schon auf und<br />

davon, weit weg, unterwegs in ein neues Abenteuer ihres Lebens,<br />

in dem er keine Rolle mehr spielt.<br />

Er schreibt mit schwarzer Tinte. Seine Hand zittert, die Buchstaben<br />

verwackeln, die Tinte schmiert. Er legt den Füller zur Seite<br />

und greift sich einen Kugelschreiber. Er nimmt ein neues Blatt<br />

Papier und beginnt von vorn. Doch nun sieht seine Schrift nur<br />

noch krakeliger aus als vorher. Trotzdem schreibt er weiter.<br />

Seht nur, ich bin auf dem Weg der Besserung! Das schreibt er tatsächlich.<br />

Und es ist die Wahrheit. Zumindest war es vor zwei Wochen<br />

die Wahrheit. Seitdem ist schon wieder alles anders. Es war<br />

einer dieser Hoffnungsschimmer: Die eine neue Therapie hatte<br />

angeschlagen. Seine Krankheit prescht immer zwei Schritte vor<br />

und dann einen zurück, lässt ihn für einen Moment aufatmen<br />

und ihn sich wieder dieser lächerlichen Hoffnung hingeben.<br />

Dann ein paar Wochen später der nächste Rückschlag, schlimmer<br />

als der vorige. Aber dieses Mal ist es schlimmer als je zuvor.<br />

Dabei will er gesund werden, nichts wünscht er sich mehr als<br />

das. Er hasst dieses nicht enden wollende Hin und Her zwischen<br />

unverhofften Heilungschancen und dem nächsten Rückschlag<br />

– auf jede neue Therapiemöglichkeit folgen neue Metastasen.<br />

Trotz allem hat er bis jetzt vergleichsweise wenige Haare verloren,<br />

die Ärzte sind selbst erstaunt, wie dicht sein Haar geblieben<br />

ist. Natürlich trägt er es jetzt kurz, es ist nichts im Vergleich zu<br />

seiner Alt-68er-Lockenpracht. Damals hat er zu den schulterlangen<br />

Locken eine Pilotenbrille getragen. Die sind heute schon<br />

wieder modern. Zumindest tragen die beliebten Schüler in seiner<br />

Lateinklasse alle eine, teilweise sogar ohne Korrektur. Seine<br />

Schüler, die er schon seit Monaten nicht mehr unterrichtet hat.<br />

Ich kann schon wieder Fahrrad fahren! Natürlich ist er keinen<br />

Meter weit gefahren. Mutter musste ihm sogar beim Absteigen<br />

helfen, sein kraftloses Bein über den Rahmen hieven, denn es ist<br />

Vaters altes Fahrrad, ein Männerrad mit horizontaler Rahmenstange.<br />

Doch vorher hat sie vor dem Haus das Foto gemacht. Er<br />

betrachtet es ein letztes Mal und schiebt es dann zusammen mit<br />

dem Brief in das Kuvert. Mutter hat noch diese alten, die man<br />

zum Zukleben ablecken muss. Er fährt mit der Zunge dem Rand<br />

entlang. Der muffig-süssliche Geschmack hat etwas tröstlich<br />

Vertrautes. Vielleicht hat sie im Schrank sogar noch alte Briefmarken!<br />

Tatsächlich.<br />

Die Wintersonne schiebt sich hinter den Wolken hervor und<br />

leuchtet den Staub im Zimmer an. Er macht einen Schritt zur<br />

Seite in die Zimmermitte, sodass sie ihm direkt ins Gesicht<br />

scheint. Bald ist es soweit. Er wird sterben. Die Sonne ist wunderbar<br />

warm auf seiner Haut.<br />

Hast du selbst eine Kurzgeschichte, die veröffentlicht werden sollte?<br />

Dann sende deinen Text (max. 4’500 Zeichen inkl. Leerzeichen) an: spectrum@unifr.ch<br />

30<br />

1/<strong>2017</strong>


Agenda février / März <strong>2017</strong><br />

AGENDA / IMPRESSUM<br />

Concerts / Konzerte<br />

Fai Baba (CH) & Mister Milano (CH)<br />

Psychedelic Blues & Italian Variété<br />

Nouveau Monde<br />

24.02.17 / 21h / CHF 15.-<br />

Cold Bath (CH)<br />

Pop, Psych Rock<br />

Aftershow: DJ Danon<br />

Le Mouton Noir<br />

02.03.17 / 21h / CHF 5.-<br />

ICI D’ICI <strong>#1</strong><br />

Onimo / Dunwitch / Mondegreen /<br />

Collectif bidon (DJs)<br />

Local Talents<br />

Nouveau Monde<br />

03.03.17 / 20h30 / CHF 5.-<br />

Le Goulag Festival<br />

Traktorkestar / Hey Satan / Šaraka /<br />

Les Browns / Brassmaster Flash<br />

La Pisciculture<br />

03.03.17 / 19h-02h<br />

The Black Heart Procession (US)<br />

Bleak and Brooding Indie-Rock<br />

Fri-Son<br />

10.03.17 / 20h / CHF 27.-/29.-<br />

Cerulean Poppy & Random Cats<br />

Jazz<br />

La Spirale<br />

18.03.17 / 20h / CHF 10.-<br />

Puppetmastaz / Krafty Kuts & Chali 2na<br />

(UK / US)<br />

Beast Coast Hip-Hop<br />

Fri-Son<br />

24.03.17 / 20h / CHF 35.-/38.-<br />

Conférences / Vorträge<br />

Islam – Knowledge – Power.<br />

Interactions from a Theological and<br />

Historical Perspective<br />

Site PER 21, Bd de Pérolles 90<br />

22.-23.02.17 / sur inscription<br />

Wasser, ein Lebenselixir in Gefahr?<br />

Site PER 10 / Grosser Hörsaal der Chemie,<br />

Chemin du Musée 9<br />

02.03.17 / 20h15<br />

Résistances aux antibiotiques : Mythes<br />

et réalité<br />

Site PER 04 / Salle Auditoire de biologie<br />

végétale, Rue Albert-Gockel 3<br />

09.03.17 / 20.15<br />

The Police – between Social Security and<br />

Public Safety<br />

Site PER 21 / B205 am and/or B205/C140<br />

pm, Bd de Pérolles 90<br />

22.03.17 / 9h15-18h<br />

"We are rock 'n' roll stars and we are<br />

bringing awareness” : Celebrities'<br />

Mediated Communication of Social,<br />

Political, Ethical & Welfare Issues<br />

Site PER 21 / Salle C130, Bd de Pérolles 90<br />

22.03.17 / 17.15<br />

Remise du prix Jean Widmer 2016<br />

Site MIS 10 / Salle 01.13, Rue de Rome 1,<br />

1700 Fribourg<br />

21.03.<strong>2017</strong> / 17:15-19:00<br />

Centre Fries<br />

Fliessende Ausstellung /<br />

Exposition Courante<br />

Vernissage<br />

Centre Fries<br />

09.03.17<br />

Partys<br />

Crazy Monday<br />

Paddy Reilly’s<br />

20.02.17 / 22h / free entry, students only<br />

Back To School #8<br />

Deep House, Tech House<br />

Fri-Son<br />

21.02.17 / Doors 22h / free entry<br />

Law Night - Fête de la Fachschaft Jus<br />

Café Bélvédère<br />

23.02.17 / 21h<br />

Reggae Party<br />

Soul Stereo<br />

Le XXeme<br />

24.02.17 / 21h-3h<br />

Funk<br />

Global Funk from Freebourg<br />

Fri-Son<br />

23.02.17 / Doors 22h / free entry<br />

A Night with: Payfone (UK)<br />

Vintage Disco, Deep House, Italo<br />

Le Mouton Noir<br />

03.03.17 / 22h / CHF 10.-<br />

Unimix Party: Let’s Have Funk<br />

Groove, Funk, Disco, Soulful<br />

Fri-Son<br />

09.03.17 / Doors 22h / free entry<br />

Divers / Sonstiges<br />

49ème Carnaval des Bolzes <strong>2017</strong><br />

Basse-ville<br />

25.02.-28.02.17<br />

IMPRESSUM <strong>#1</strong>/<strong>2017</strong><br />

Chefredaktion / Rédacteur en chef<br />

Unipolitik / Politique universitaire<br />

Kultur / Culture<br />

Online<br />

Titelbild / Couverture<br />

Layout<br />

Korrektur / Correction<br />

Info / Abonnement<br />

Internet<br />

Administration<br />

Marketing<br />

Nächste Ausgabe / Proch. parution<br />

Noah Fend<br />

Aurel Dewarrat<br />

Lorenz Tobler<br />

Julie Bruelhart<br />

Gioja Weibel<br />

Maya Bodenmann<br />

Valentina Berchtold<br />

David Millius<br />

Arnaud Dousse<br />

Emilie Renevey<br />

Adrienne Fehr<br />

Benjamin Egger<br />

spectrum@unifr.ch<br />

blog.unifr.ch/spectrum/<br />

Gaëtan Mabillard<br />

Rabea Besch<br />

27.03.<strong>2017</strong><br />

Fotograf/innen / Photographe<br />

Illustrationen / Illustrations<br />

Mitautor/innen dieser Ausgabe<br />

Contributions à ce numéro<br />

Wilde Colares, Valentina<br />

Berchtold, Noah Fend<br />

Clarisse Aeschlimann,<br />

Nida-Errahmen Ajmi, Guillaume<br />

Babey, Kalinka Janowski, David<br />

Nguyen, Andréa Savoy<br />

Evelyne Aschwanden, Valentina<br />

Berchtold, Rahel Bühler, Rebekka<br />

Christen, Noah Fend, Elia Kaufmann,<br />

Carine Meier, Mirjam Schmitz, Viven<br />

Stringer, Lorenz Tobler, Gioja Weibel<br />

Clarisse Aeschlimann, Maya<br />

Bodenmann, Julie Bruelhart, Giada<br />

Calamai, Mona Heiniger, Drilon<br />

Memeti, Jodie Nsengimana, Arthur<br />

Rossier, Dana Sarfatis, Andréa Savoy,<br />

Pauline Seppey<br />

Depuis 1958, Spectrum est le journal des étudiants de l’Université de<br />

Fribourg. Entièrement créé par les étudiants, le magazine est également<br />

bilingue. Chaque étudiant peut participer à la création de Spectrum<br />

et ainsi faire ses premiers pas dans le journalisme. Spectrum<br />

paraît six fois par an et est à la disposition des étudiants gratuitement<br />

à l’Université. Tirage : 1'500.<br />

Das Studierendenmagazin Spectrum gibt es seit 1958. Es wird von<br />

Studierenden der Universität gestaltet und ist zweisprachig. Alle<br />

Studierenden können mitmachen und dabei Erfahrungen im Journalismus<br />

sammeln. Spectrum erscheint sechsmal im Jahr und liegt<br />

kostenlos an der Uni auf. Auflage: 1'500.<br />

1/<strong>2017</strong><br />

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