LUsine-Africaine-Magazine-Avril-Mai-2017
Le 1er magazine dédié à l'industrie Africaine.
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INVITÉ DE LA RÉDACTION<br />
mènera à un développement économique<br />
et social harmonieux à horizon<br />
2030.<br />
À travers son activité, ce think tank a<br />
pour ambition de devenir la première<br />
plateforme de réflexion en Afrique<br />
en œuvrant en faveur du partage des<br />
idées et des échanges entre la société<br />
civile, les entrepreneurs et les décideurs<br />
politiques locaux, nationaux et<br />
panafricains.<br />
S’appuyant sur un réseau d’experts<br />
reconnus, de leaders d’opinion de<br />
la société civile, de décideurs politiques,<br />
de hauts fonctionnaires et de<br />
dirigeants de grandes entreprises,<br />
Club 2030 Afrique organise des<br />
temps de rencontre et d’échange,<br />
diffuse des publications, veille, centralise<br />
et partage l’information pertinente,<br />
enfin s’associe à des partenaires<br />
pour conduire des actions de<br />
terrain.<br />
Comment à votre avis, l’Afrique<br />
pourrait-elle réussir son industrialisation<br />
?<br />
L’Afrique a déjà commencé son industrialisation<br />
et elle va non seulement<br />
être réussie mais aussi dépasser<br />
les attentes.<br />
Il y a deux types de tendances sur<br />
le continent, il y a des pays qui<br />
sont déjà rentrés dans la chaîne de<br />
valeur mondiale et vous pouvez retrouver<br />
le Maroc, l’Afrique du Sud<br />
et le Nigéria par exemple, et vous<br />
avez des pays comme le Bénin qui<br />
créent des industries intermédiaires<br />
pour répondre à la demande du marché<br />
local notamment dans l’industrie<br />
agroalimentaire et le textile. Je<br />
mise pour la réussite de l’industrie<br />
africaine sur ces industries intermédiaires<br />
de proximité qui répondent<br />
aux attentes des populations et sont<br />
vraiment créatrices d’emplois et<br />
de valeur ajoutée. Un exemple tout<br />
simple est l’industrie de transformation<br />
du manioc, qui sur toute la<br />
chaine de valeur permet de créer des<br />
emplois et donne plusieurs produits<br />
finis comme la farine,<br />
l’amidon et les provendes pour les<br />
animaux. Ce produit représente l’aliment<br />
protéiné le plus consommé en<br />
Afrique de l’Ouest. Pour accélérer la<br />
création de ces industries intermédiaires,<br />
Il faudra favoriser l’accès à<br />
l’énergie et à l’eau potable, financer<br />
les PME et mettre le cadre règlementaire<br />
adéquat pour garantir un environnement<br />
des affaires stable.<br />
”<br />
L’Afrique a déjà<br />
commencé son<br />
industrialisation et elle<br />
va non seulement être<br />
réussie mais aussi<br />
“<br />
dépasser les attentes<br />
Quels sont les grands défis que doit<br />
relever l’Afrique d’aujourd’hui ?<br />
Le plus grand défi que doit relever<br />
le continent africain aujourd’hui est<br />
celui de la transition démographique<br />
qui par effet de ricoché impacte tous<br />
les autres aspects du développement<br />
qui sont la création d’emplois<br />
stables, l’accès à l’énergie, la santé,<br />
l’éducation et l’autosuffisance alimentaire.<br />
Si les économistes ont<br />
raison et que la population africaine<br />
passe la barre des deux milliards<br />
d’habitants en 2050, cela suppose<br />
que graduellement, la croissance démographique<br />
connaît un saut moyen<br />
de près 10% presque tous les ans. Il<br />
faudra donc chaque année créer près<br />
de 12 millions d’emplois en Afrique,<br />
mettre en place les infrastructures de<br />
santé et d’éducation et repenser l’urbanisation<br />
des villes et des villages.<br />
Le défi est énorme.<br />
Quelles sont, selon think tank<br />
Club 2030 Afrique, les solutions<br />
qui s’imposent pour relever ces<br />
défis ?<br />
Club 2030 Afrique en tant que think<br />
tank engagé pour un développement<br />
harmonieux mais durable du continent<br />
a le souci de penser en premier<br />
lieu à des modèles socio-économiques<br />
qui favorisent un développement<br />
inclusif pour accélérer le bienêtre<br />
des populations.<br />
Nous partons donc du principe qu’il<br />
n’aura ni développement, ni émergence<br />
si le continent africain ne finance<br />
pas ardemment l’éducation, la<br />
santé, l’accès à l’énergie, le développement<br />
de l’agriculture. Aujourd’hui<br />
le numérique permet de faire des<br />
sauts technologiques importants, il<br />
faut donc intégrer l’économie numérique<br />
dans toutes nos réflexions.<br />
L’une de nos recommandations importantes<br />
est de créer une agence<br />
pour le développement inclusif dans<br />
tous les pays africains qui accompagnera<br />
les populations pauvres dans<br />
la création d’activités rentables (alimentaires,<br />
agriculture et services).<br />
Cette agence inclurait la participation<br />
des entreprises par leur RSE, les<br />
gouvernements qui y consacrent ne<br />
serait-ce qu’un 1% de leur budget,<br />
la société civile mettra à disposition<br />
son expertise et l’accompagnement.<br />
C’est ce que j’appelle un développement<br />
basé sur le consensus.<br />
AVRIL - MAI <strong>2017</strong> L’USINE AFRICAINE