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Atelier paysan - ACTES OK

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FISCALITÉ ET AGROÉQUIPEMENTS :<br />

QUELLES CONSÉQUENCES<br />

DES INCITATIONS À L’INVESTISSEMENT<br />

par Gustave Delaire (du réseau des Afocg*)<br />

Résumé de l’intervention<br />

La fi scalité est l’un des leviers de la politique agricole. Certaines mesures (dotation pour investissement,<br />

sur-amortissement, exonération des plus-values...), visent à réduire « la pression fi scale<br />

et sociale » pour encourager l’investissement générateur de gains de productivité du travail et<br />

de concentration des volumes, en vue de réaliser des économies d’échelle. Or, outre le fait que<br />

ces dernières ne sont pas avérées dans tous les secteurs, notamment en production laitière, ce<br />

développement productiviste fait l’impasse sur de nombreux enjeux : qualité des productions, environnement,<br />

emploi <strong>paysan</strong>, transmissibilité des exploitations, vitalité des territoires... Dès lors,<br />

les mesures fi scales ne devraient-elle pas être conditionnées à la prise en compte de ces enjeux ?<br />

Alors que ces cinquante dernières années, il y a eu un travail de simplifi cation considérable du<br />

« paysage agricole », les machines sont de plus en plus chères et complexes, en lien avec des<br />

politiques publiques pour encourager des investissements croissants, en lien avec de multiples<br />

intérêts privés…<br />

Intervention<br />

J’ai été amené, avec d’autres, à questionner la fi scalité<br />

de par mon engagement dans les Afocg* de Vendée<br />

et des Deux-Sèvres à partir des années 1970. Nous<br />

avons rapidement acquis la certitude que la fi scalité<br />

est un levier de politique agricole et qu’elle n’est pas<br />

neutre ; la fi scalité dans la ferme a une incidence sur<br />

les systèmes de production.<br />

En agriculture, il existe deux régimes fi scaux :<br />

– le micro-bénéfi ce agricole : pour les exploitations qui<br />

font moins de 82 500 euros de chiffre d’affaires, c’est<br />

une manière de calculer forfaitairement le revenu. En<br />

dessous de ce palier, pour calculer le revenu, on multiplie<br />

le chiffre d’affaires par 13 % (la marge bénéfi ciaire<br />

est de 13 % et si l’on considère que cette marge est<br />

trop élevée, on peut toujours opter pour le calcul du<br />

bénéfi ce réel). Dans ce régime, il n’y a pas de comptabilité<br />

certifi ée à produire, seulement les recettes à<br />

enregistrer, mais on ne bénéfi cie pas des mesures<br />

fi scales. L’incidence sur la conduite de l’exploitation<br />

se joue quand on est à la limite des 82 500 euros<br />

de chiffre d’affaires et que l’on peut être tenté de le<br />

modérer, notamment en travaillant à économiser sur<br />

la partie charges de l’exploitation (ce qui permet de<br />

maintenir ou créer du revenu sans augmenter le chiffre<br />

d’affaires).<br />

– le bénéfi ce réel : calculé par un comptable, ce régime<br />

date de 1972 et fait suite aux lois d’orientation<br />

des années 1960 qui ont fait entrer la fi scalité dans la<br />

« modernisation ».<br />

Pour montrer les liens entre fi scalité et orientation des<br />

systèmes, j’ai sélectionné trois mécanismes phares, il<br />

en existe d’autres.<br />

La déduction pour investissement consiste à déduire<br />

une partie du revenu, en vue de l’investir durant

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