Magazine CNC été 2017
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ÉTÉ <strong>2017</strong><br />
vraie<br />
DÉCOUVREZ VOTRE<br />
nature<br />
Le programme Destinations Nature vous invite<br />
à suivre votre « boussole intérieure » et à<br />
explorer les multiples splendeurs du Canada
Conservation de la nature Canada<br />
ÉTÉ <strong>2017</strong><br />
Conservation de la nature Canada<br />
36, avenue Eglinton Ouest, bureau 400<br />
Toronto (Ontario) Canada M4R 1A1<br />
magazine@conservationdelanature.ca<br />
Tél. : 416 932-3202<br />
Sans frais : 1 800 465-0029<br />
Conservation de la nature Canada (<strong>CNC</strong>) est le<br />
chef de file au pays en matière de conservation<br />
des terres, œuvrant à la protection de nos milieux<br />
naturels les plus importants et des espèces qu’ils<br />
abritent. Depuis 1962, <strong>CNC</strong> et ses partenaires ont<br />
contribué à la protection de 2,8 millions d’acres<br />
(plus de 1,1 million d’hectares) de terres, d’un<br />
océan à l’autre.<br />
Le magazine Conservation de la nature Canada est<br />
distribué aux donateurs et sympathisants de <strong>CNC</strong>.<br />
MC<br />
Marque de commerce de la Soci<strong>été</strong> canadienne<br />
pour la conservation de la nature<br />
FSC® n'est pas responsable des calculs concernant l’économie<br />
des ressources réalisée en choisissant ce papier.<br />
Imprimé sur du papier Rolland Opaque fait<br />
à 30 % de fibres post-consommation, certifié<br />
Écologo et Procédé sans chlore. Ce papier est<br />
fabriqué au Canada par Rolland, qui utilise le<br />
biogaz comme source d’énergie. L’impression est<br />
effectuée au Canada, avec des encres végétales<br />
par Warrens Waterless Printing. La publication<br />
de ce magazine a sauvegardé 29 arbres et<br />
104 292 litres d’eau*.<br />
Graphisme par Evermaven.<br />
COUVERTURE<br />
Montagnes Vertes, Québec<br />
Photo de Guillaume Simoneau.<br />
CETTE PAGE<br />
Vallée Codroy, Terre-Neuve-et-Labrador<br />
Photo de Mike Dembeck.<br />
CALCULATEUR : WWW.ROLLANDINC.COM/FR.<br />
*<br />
2 ÉTÉ <strong>2017</strong> conservationdelanature.ca<br />
natureconservancy.ca
Sommaire<br />
Conservation de la nature Canada ÉTÉ <strong>2017</strong><br />
Explorer et connecter<br />
8 : GUILLAUME TKTKTKTKTKTKT SIMONEAU. 16 : KAMIL BIALOUS. 18 : CORNELIA LI.<br />
Depuis mon enfance passée sur les rives du<br />
fleuve Saint-Laurent, dans l’est de l’Ontario,<br />
l’<strong>été</strong> a toujours <strong>été</strong> synonyme de temps<br />
passé près de l’eau à nager, pagayer ou lire. Aujourd’hui,<br />
dès qu’il en a la chance, mon fils de 9 ans passe<br />
d’innombrables heures à pêcher, à identifier des<br />
tortues et à sauter dans l’eau du bout des quais.<br />
Pendant nos vacances annuelles, en août, nous<br />
passons nos journées à nous « saucer » dans des<br />
lacs et des rivières.<br />
Nous avons tous nos rituels estivaux. Mais que<br />
nous restions près de la maison ou que nous voyagions<br />
à travers le pays, et que nous passions du temps en<br />
forêt ou sur le bord d’un lac ou d’une rivière, l’<strong>été</strong><br />
demeure un temps pour explorer, pour décrocher de<br />
nos horaires chargés et pour reprendre contact avec<br />
les personnes et les endroits qui nous sont chers.<br />
Je crois que ce temps passé en plein air, dans la<br />
nature, est crucial pour favoriser et inspirer un<br />
sentiment favorable à la conservation de la nature.<br />
C’est pourquoi le personnel de Conservation de la<br />
nature Canada (<strong>CNC</strong>) a longuement réfléchi à une<br />
façon de contribuer à créer des liens entre la nature et<br />
les gens, tout en continuant de protéger les milieux<br />
naturels du Canada où la biodiversité est la plus riche.<br />
Cet <strong>été</strong>, nous lançons Destinations Nature, un<br />
programme qui invite la population canadienne à<br />
explorer certains des plus beaux sites naturels<br />
au pays, tout en soulignant l’importance de la<br />
conservation.<br />
Dans ce numéro du magazine Conservation<br />
de la nature Canada, nous vous présentons les<br />
Destinations Nature récemment dévoilées et vous<br />
invitons à explorer et à découvrir ces propri<strong>été</strong>s<br />
d’exception de <strong>CNC</strong>.<br />
Le programme Destinations Nature a <strong>été</strong> un projet<br />
d’une grande importance pour moi. Mon fils aura<br />
maintenant bientôt 10 ans... Comment trouver du<br />
temps pour dénicher nos propres sites naturels<br />
préférés? Destinations Nature vise justement à<br />
ajouter du plein air dans nos vies. Qui sait ce que<br />
nous y verrons, ce que nous y trouverons, ensemble?<br />
Erica Thompson<br />
Erica Thompson,<br />
Directrice principale nationale, Mobilisation en<br />
conservation et Développement<br />
conservationdelanature.ca<br />
8<br />
16<br />
14 Plaisirs d’<strong>été</strong><br />
Six activités par excellence visant à<br />
soutenir la nature et le travail de <strong>CNC</strong>.<br />
16 Respecter la nature<br />
Explorez les paysages naturels du pays<br />
en suivant les principes de Sans trace.<br />
17 Les indispensables<br />
pour capturer<br />
des images<br />
Ce dont le photographe et explorateur<br />
Bruce Kirkby ne peut se passer.<br />
18 Article vedette :<br />
Destinations Nature<br />
Découvrez certains des plus beaux sites<br />
du patrimoine naturel au pays.<br />
18<br />
12 Hyménoxys herbacé<br />
Cette fleur de la famille des asteracées<br />
vaut son pesant d'or.<br />
14 <strong>CNC</strong> à l’œuvre<br />
Quatre exemples de collaboration entre<br />
des employés de <strong>CNC</strong> et des ranchers et<br />
fermiers de Colombie-Britannique, du<br />
Manitoba, de l'Ontario et de Terre-Neuveet-Labrador.<br />
16 Chloe Dragon Smith :<br />
Jeune de nature<br />
Une inspiration pour les Autochtones ainsi<br />
que pour les jeunes femmes à travers le pays.<br />
18 S’évader dans la nature<br />
Dans son plus récent livre, Sharon Butala se<br />
remémore sa vie à Old Man on His Back, Sask.<br />
ÉTÉ <strong>2017</strong> 3
D’UN OCÉAN<br />
À L’AUTRE<br />
Plaisirs d’<strong>été</strong><br />
Cet <strong>été</strong>, explorez des paysages emblématiques du Canada<br />
lors de six activités bénévoles qui visent à conserver la<br />
nature et soutenir le travail de <strong>CNC</strong>.<br />
Canots, prairies à herbes hautes, bisons et papillons. Voilà autant de mots qui évoquent<br />
le travail de conservation effectué au Canada. Si vous cherchez de bonnes raisons pour<br />
vous retrouver en plein air et explorer la nature, jetez un coup d’œil à ces six événements<br />
qui vous permettront de participer au travail scientifique et d’intendance de Conservation<br />
de la nature Canada, par l’entremise de son programme Bénévoles pour la conservation.<br />
Joignez-vous à nous!<br />
Voyez le calendrier<br />
complet des activités du<br />
programme Bénévoles<br />
pour la conservation à<br />
benevolesconservation.ca.<br />
ALL CANADA PHOTOS.<br />
4 ÉTÉ <strong>2017</strong> conservationdelanature.ca
1<br />
À la recherche des monarques en voie<br />
de disparition dans la prairie à herbes<br />
hautes au Manitoba<br />
Devenez citoyen scientifique d’un jour! En juillet, aidez le<br />
personnel de <strong>CNC</strong> à dénombrer les asclépiades et les<br />
monarques dans la prairie à herbes hautes au Manitoba.<br />
Les données recueillies aideront à mesurer l’efficacité<br />
des actions de <strong>CNC</strong> à restaurer l’habitat de ces espèces.<br />
De plus, elles seront transmises à Mission monarque, un<br />
programme de collecte d’information sur la répartition<br />
et la situation du monarque à travers le pays.<br />
La prairie à herbes hautes au Manitoba abrite aussi la<br />
moitié de la population mondiale de la platanthère<br />
blanchâtre de l’Ouest, une espèce végétale en voie de<br />
disparition, en plus d’être le seul endroit au Canada<br />
où il est possible d’observer l’hespérie de Poweshiek,<br />
un papillon en voie de disparition à l’échelle mondiale.<br />
Est-il besoin d’en rajouter?<br />
En kayak pour nettoyer une<br />
plage à l’Île-du-Prince-Édouard<br />
Embarquez dans votre kayak et participez<br />
au nettoyage des berges de l’île Boughton, à<br />
l’est de l’Î.-P.-É. Des déchets, comme les filets<br />
et les bouées en mousse de polystyrène,<br />
tendent à s’accumuler sur ses rives, ce qui<br />
peut nuire aux animaux qui risquent de les<br />
ingérer ou s’y empêtrer. Vous pouvez aider à<br />
restaurer et à protéger les magnifiques rives<br />
de l’est de l’Île-du-Prince-Édouard en<br />
pagayant pour aider à recueillir les détritus,<br />
qui seront ensuite ramassés par bateau.<br />
Les plages sablonneuses de l’île Boughton<br />
offrent un habitat de nidification pour le<br />
pluvier siffleur, une espèce en voie de<br />
disparition. L’île, désignée Zone importante<br />
pour la conservation des oiseaux, abrite l’une<br />
des plus importantes colonies de grands<br />
hérons de la province. La faune locale vous<br />
remerciera!<br />
2<br />
3<br />
Camping sous les étoiles dans le<br />
sud-ouest de la Saskatchewan<br />
L’aire de conservation des prairies patrimoniales de<br />
Old Man on His Back est l’une des propri<strong>été</strong>s phares<br />
de <strong>CNC</strong> en Saskatchewan. Non seulement y<br />
retrouve-t-on un troupeau de bisons des prairies<br />
génétiquement purs, mais cette aire a également<br />
<strong>été</strong> désignée réserve de ciel nocturne.<br />
Rendez-vous à ce ranch emblématique en août pour<br />
une fin de semaine de conservation, de feux de<br />
camp, d’observation de la faune et de contemplation<br />
des étoiles en compagnie d’invités spéciaux de la<br />
Soci<strong>été</strong> royale d’astronomie du Canada. Les bénévoles<br />
aideront au travail d’intendance du ranch en<br />
donnant un coup de main du côté des installations<br />
des bisons, en plantant un jardin d’espèces<br />
indigènes, en suspendant des cabanes d’oiseaux et<br />
de chauves-souris et en accomplissant divers projets<br />
au centre d’interprétation.<br />
Canotage, vues sublimes et<br />
recherche de pluviers siffleurs<br />
en Nouvelle-Écosse<br />
SENS HORAIRE, À PARTIR D’EN HAUT : ISTOCK. ALL CANADA PHOTOS. ALAN DYER. <strong>CNC</strong>. ANDREA DRAKE. <strong>CNC</strong>.<br />
4<br />
Mercredis en nature à la réserve naturelle<br />
de chênes de Garry de Cowichan, en<br />
Colombie-Britannique<br />
À la recherche d’une aventure en nature pendant la semaine?<br />
Joignez-vous à <strong>CNC</strong> pour ses activités Weedy Wednesday<br />
(Mercredi en herbe), à la réserve naturelle de chênes de Garry<br />
de Cowichan, sur l’île de Vancouver. On y retrouve des chênes<br />
de Garry plusieurs fois centenaires qui surplombent des prés<br />
foisonnant de fleurs indigènes. Des douzaines d’espèces rares<br />
et en péril y prospèrent également, dont des abeilles, des<br />
papillons, de délicates fleurs et de petits animaux forestiers.<br />
En participant à Weedy Wednesday, vous pouvez contribuer<br />
à une diversité de tâches d’intendance, comme l’extraction<br />
de plantes envahissantes, le travail dans la pouponnière de<br />
plantes indigènes et la plantation de semis, tout en<br />
profitant des merveilles de cet écosystème.<br />
Joignez-vous à <strong>CNC</strong> et à Études d’oiseaux<br />
Canada pour une excursion à Round Bay!<br />
En canot, vous scruterez le rivage pour y<br />
déceler la présence d’herbes envahissantes<br />
et de pluviers siffleurs qui nichent<br />
à cet endroit. Voilà une belle occasion<br />
de sortir sur l’eau et de participer à un<br />
dénombrement important pour la<br />
conservation, tout en pagayant tranquillement<br />
dans ce magnifique estuaire.<br />
Les bénévoles auront aussi l’occasion d’être<br />
informés sur le travail de <strong>CNC</strong> sur ce site, et<br />
ailleurs en Nouvelle-Écosse, pour la<br />
conservation du pluvier siffleur.<br />
5<br />
6<br />
Construction de clôtures plus<br />
sûres pour la faune des prairies<br />
de l’Alberta<br />
Cet <strong>été</strong>, faites ressortir le rancher en vous<br />
et appuyez l’un des projets de <strong>CNC</strong> visant<br />
l’amélioration du clôturage pour la faune.<br />
Même si les clôtures font partie intégrante du<br />
paysage fonctionnel des prairies en Alberta,<br />
vous pouvez aider <strong>CNC</strong> à réduire les obstacles<br />
qu’elles représentent pour la faune en vous<br />
assurant que leur hauteur, les matériaux utilisés<br />
et leur construction sont sûrs pour les animaux.<br />
Profitez de la beauté des prairies en Alberta et<br />
appuyez les éleveurs locaux et les partenaires<br />
de <strong>CNC</strong> pour mettre en œuvre des solutions de<br />
conservation au cœur de ces paysages.<br />
conservationdelanature.ca<br />
ÉTÉ <strong>2017</strong> 5
SUR LES<br />
SENTIERS<br />
Respecter la nature<br />
Protégeons notre héritage naturel en explorant ce qu’il a à nous offrir,<br />
tout en respectant les principes d’éthique du plein air Sans trace.<br />
Cet <strong>été</strong>, que vous exploriez l’une des<br />
propri<strong>été</strong>s de <strong>CNC</strong> dans le cadre du<br />
programme Destinations Nature, que<br />
vous découvriez l’un des parcs provinciaux ou<br />
nationaux du Canada ou que vous profitiez<br />
d’une promenade dans un parc urbain, gardez<br />
en tête les principes suivants de Sans trace<br />
Canada. <strong>CNC</strong> a en effet conclu un partenariat<br />
avec cet organisme, dont il promeut et<br />
approuve les principes pour des visites à faible<br />
impact. Veuillez noter que le camping et les feux<br />
de camp sont interdits sur toutes les propri<strong>été</strong>s<br />
de <strong>CNC</strong>.<br />
PRÉPAREZ-VOUS ET PRÉVOYEZ<br />
• Connaissez la réglementation et les<br />
particularités du lieu visité.<br />
• Soyez prêts pour les intempéries, les<br />
urgences, etc.<br />
• Planifiez vos sorties en périodes de<br />
faible fréquentation.<br />
• Explorez en petits groupes formés de<br />
4 à 6 personnes.<br />
• Remballez la nourriture; réduisez au minimum<br />
les déchets.<br />
• Utilisez cartes et boussole afin d’éliminer<br />
l’utilisation de peinture de marquage, de<br />
cairns (monticules de pierres) ou de rubans.<br />
UTILISEZ LES SURFACES DURABLES<br />
• Recherchez les sentiers, les surfaces couvertes<br />
de roche, de gravier, d’herbe sèche ou de neige.<br />
• Protégez les berges des cours d’eau; campez<br />
à plus de 70 m des lacs et des rivières.<br />
• Un bon site de camping se trouve, il ne se<br />
fabrique pas. Altérer un site n’est pas nécessaire.<br />
• Dans les zones fréquentées :<br />
~Utilisez les sentiers et les sites de<br />
camping désignés;<br />
~Marchez au milieu du sentier, l’un derrière<br />
l’autre, même s’il est boueux ou mouillé.<br />
~Ne pas étendre votre campement ;<br />
Concentrez vos activités là où la végétation<br />
est absente.<br />
• Dans les zones sauvages :<br />
~Dispersez-vous afin d’éviter de créer de nouveaux<br />
emplacements de camping ou sentiers;<br />
~Évitez les endroits ayant subi un impact<br />
récent afin de ne pas l’endommager davantage.<br />
GÉRER ADÉQUATEMENT LES DÉCHETS<br />
• Remportez ce que vous apportez. Inspectez<br />
les lieux de halte et de camping; ne laissez<br />
aucun déchet, reste de nourriture ou détritus.<br />
• Déposez les excréments humains dans des<br />
trous profonds de 15 à 20 cm et creusés à<br />
plus de 70 m de tout campement, sentier<br />
ou source d’eau. Camouflez l’endroit après<br />
avoir remblayé le trou.<br />
• Remportez le papier de toilette utilisé et<br />
les produits d’hygiène.<br />
• Transportez l’eau souillée de la vaisselle et<br />
de votre hygiène personnelle à 70 m de tout<br />
ruisseau ou lac et répandez-la sur le sol.<br />
Utilisez une quantité minimale de savon<br />
biodégradable.<br />
MIKE DEMBECK.<br />
6 ÉTÉ <strong>2017</strong> conservationdelanature.ca
LAISSEZ INTACT CE QUE VOUS TROUVEZ<br />
• Préservez notre héritage : ne touchez pas aux<br />
objets historiques et culturels, observez-les.<br />
• Laissez les pierres, plantes et tout objet<br />
naturel tels que trouvés.<br />
• Évitez d’introduire ou de transporter des<br />
plantes exotiques.<br />
• Ne bâtissez pas de structures ou de meubles.<br />
• Ne creusez pas de tranchées.<br />
1<br />
LES<br />
INDISPENSABLES<br />
3<br />
4<br />
LES INDISPENSABLES : JUAN LUNA. PORTRAIT : BRUCE KIRKBY.<br />
RÉDUISEZ AU MINIMUM L’IMPACT DES FEUX<br />
• Les feux de camp ont un impact irrémédiable<br />
sur le paysage. Emportez un réchaud<br />
de petite taille et optez pour une lanterne<br />
à bougie pour vous éclairer.<br />
• Là où les feux sont autorisés, utilisez les<br />
emplacements qui ont déjà servi, des tôles<br />
à feu ou des remblais de terre.<br />
• Faites des feux de petite taille en utilisant<br />
uniquement du bois mort ramassé au sol et<br />
pouvant être brisé à la main.<br />
• Réduisez tout le bois et les braises en<br />
cendres. Éteignez chaque feu complètement<br />
et dispersez les cendres refroidies.<br />
RESPECTEZ LA VIE SAUVAGE<br />
• Observez la faune à distance. Ne suivez pas<br />
et n’approchez pas les animaux sauvages.<br />
• Ne donnez jamais de nourriture aux animaux<br />
sauvages. Ceci peut nuire à leur santé,<br />
altérer leur comportement, les exposer à des<br />
prédateurs et à d’autres dangers.<br />
• Protégez la faune et votre nourriture en<br />
déposant vos rations et vos déchets dans<br />
un endroit sûr.<br />
• Soyez maître de vos animaux domestiques<br />
ou laissez-les à la maison.<br />
• Évitez de déranger la faune durant les<br />
périodes sensibles de reproduction, de<br />
nidification, lors de la croissance des petits<br />
ou encore pendant l’hiver.<br />
RESPECTEZ LES AUTRES USAGERS<br />
• Soyez respectueux des autres visiteurs et<br />
soucieux de la qualité de leur expérience.<br />
• Soyez courtois. Laissez le passage aux autres<br />
sur le sentier.<br />
• Faites des haltes et campez loin de tout<br />
sentier et des autres usagers.<br />
• Évitez de parler fort et de faire du bruit;<br />
soyez attentif aux sons de la nature.1<br />
VISITEZ SANSTRACE.CA<br />
POUR EN SAVOIR PLUS.<br />
Chasseur<br />
d’images<br />
Qu’il se prépare pour une<br />
courte promenade estivale<br />
ou une expédition de<br />
100 jours, Bruce Kirby, photographe,<br />
explorateur et<br />
ambassadeur MEC, s’assure<br />
toujours d'apporter avec lui<br />
ces articles indispensables.<br />
1. LUNETTES DE SOLEIL Les lunettes de<br />
soleil de bonne qualité valent leur prix<br />
pour nous protéger les yeux. J’utilise un<br />
cordon qui me permet de les laisser<br />
pendre à mon cou lorsque je ne les utilise<br />
pas, au lieu de les déposer sur le sol ou<br />
de les mettre dans une poche.<br />
2. HARNAIS DE POITRINE POUR MA<br />
CAMÉRA On utilise plus rarement un<br />
appareil photo quand il est rangé dans un<br />
sac. Je transporte donc le mien dans un<br />
harnais de poitrine (Lowepro Toploader<br />
70), mais un petit sac de ceinture peut<br />
également convenir.<br />
3. COQUILLE SOUPLE ULTRALÉGÈRE<br />
Le manteau Farpoint de MEC se range<br />
littéralement dans la poche de mon<br />
pantalon et, au besoin, me protège contre<br />
2<br />
5<br />
le vent et les pluies fortes. Il crée une<br />
combinaison polyvalente lorsqu’on<br />
l’utilise avec une couche isolante.<br />
4. COUCHE ISOLANTE Une couche de<br />
vêtement supplémentaire est indispensable.<br />
Je préfère les vestes confortables<br />
en matériel synthétique (efficaces même<br />
mouillées) et qui sont ajustées (empêchent<br />
l’air de passer). Ma veste préférée est<br />
l’Uplink de MEC. J’ai porté cette veste<br />
de l’Himalaya à l’Arctique.<br />
5. CHAPEAU ET TUQUE Un chapeau à<br />
large bord est un article indispensable<br />
en <strong>été</strong>, mais je porte aussi une tuque en<br />
matériel synthétique. Cette dernière m’offre<br />
une protection peu coûteuse si je dois<br />
braver des bourrasques ou si je décide de<br />
« faire saucette » dans un lac alpin!1<br />
conservationdelanature.ca<br />
ÉTÉ <strong>2017</strong> 7
Destinations<br />
Nature<br />
Sur le plan de la nature, la population canadienne est incroyablement privilégiée.<br />
Pourtant, peu d’entre nous faisons l’expérience des richesses de la nature de notre pays.<br />
Destinations Nature a pour but de changer cela.<br />
TKTKTKTKTKTKT<br />
8 ÉTÉ <strong>2017</strong> conservationdelanature.ca
Comme 80 % de la population<br />
canadienne, j’habite dans une<br />
ville et les commodités urbaines<br />
agrémentent ma vie. Lorsque je veux me<br />
promener tranquillement, j’arpente habituellement<br />
les ruelles de Montréal ou je me joins<br />
aux nombreuses personnes qui empruntent<br />
les trottoirs pavés du mont Royal. Peu de<br />
villes m’offrent ce qui me manque vraiment :<br />
me retrouver seul parmi les arbres, écouter<br />
le chant des oiseaux et le craquement des<br />
branches, et ressentir la sérénité de la nature<br />
traverser mon corps des pieds à la tête,<br />
depuis le sol de la forêt.<br />
C’est donc avec empressement que j’ai<br />
quitté la maison un mercredi matin le<br />
printemps dernier et que je suis allé prendre<br />
possession d’une voiture de location pour<br />
faire le trajet de 90 minutes qui me séparait<br />
de la réserve naturelle des Montagnes-Vertes.<br />
Cette aire de conservation de 17 300 acres<br />
(7 000 hectares) se trouve au cœur des monts<br />
Sutton, dans les Cantons-de-l’Est, au Québec.<br />
Chemin faisant, je me suis arrêté à Eastman,<br />
au bureau de Corridor appalachien, un<br />
organisme sans but lucratif qui aide à gérer<br />
la réserve. J’y ai rencontré David Brisson,<br />
le coordonnateur de la réserve, qui en est<br />
également le conseiller en conservation.<br />
Nous avons terminé ensemble la route<br />
menant au point de départ du sentier. « Je<br />
veux te montrer quelque chose d’extraordinaire,<br />
m’a-t-il dit en sortant de sa voiture. Tu<br />
vas vraiment aimer ça. » Le mystère ainsi<br />
créé, nous nous sommes lancés dans le sentier.<br />
Conservation de la nature Canada (<strong>CNC</strong>)<br />
a commencé à acquérir des propri<strong>été</strong>s dans<br />
les montagnes Vertes en 2001. Le secteur géré<br />
par Corridor appalachien est l’un des trois<br />
qui sont reliés par un réseau d’étroits sentiers<br />
dont plusieurs mènent à de nombreux<br />
sommets. <strong>CNC</strong> a également établi des<br />
partenariats avec Parc d’environnement<br />
naturel de Sutton et Les Sentiers de l’Estrie<br />
pour gérer les autres secteurs. Sans ces<br />
alliés, <strong>CNC</strong> ne pourrait permettre au public<br />
d’accéder à une aussi vaste propri<strong>été</strong>.<br />
« La collaboration fait partie intégrante de<br />
la culture de <strong>CNC</strong>, explique Erica Thompson,<br />
directrice principale nationale de la mobilisation<br />
en conservation. Nous avons besoin de partenariats<br />
solides et authentiques pour favoriser<br />
une conservation durable au fil des ans. »<br />
Actuellement, Mme Thompson et d’autres<br />
employés de <strong>CNC</strong> passent beaucoup de<br />
temps à réfléchir au rapport qu’ont les gens<br />
avec la nature. Cet <strong>été</strong>, un nouveau programme<br />
sera lancé, Destinations Nature, lequel<br />
invitera la population à visiter les propri<strong>été</strong>s<br />
de <strong>CNC</strong> qui ont <strong>été</strong> choisies spécialement<br />
pour leur beauté et leur accessibilité, comme<br />
la réserve naturelle des Montagnes-Vertes.<br />
Destinations Nature offre aux gens la<br />
possibilité de se familiariser avec certains<br />
des plus beaux sites du patrimoine naturel<br />
au pays.<br />
Le programme Destinations Nature est lancé cet <strong>été</strong> avec 20 propri<strong>été</strong>s,<br />
dont celle de la réserve naturelle des Montagnes-Vertes, au Québec.<br />
TKTKTKTKTKTKT<br />
PAR Mark Mann, auteur et journaliste pigiste<br />
PHOTOS Guillaume Simoneau<br />
conservationdelanature.ca<br />
ÉTÉ <strong>2017</strong> 9
Destinations Nature propose des sorties dans<br />
des sites relativement près des grandes villes.<br />
L’amour du territoire<br />
Alors que nous descendions dans un sentier<br />
bordé de hêtres à grandes feuilles, toujours<br />
ployés sous l’effet de tempêtes de verglas du<br />
passé, M. Brisson m’a parlé de son parcours<br />
pour devenir conservationniste. Son histoire<br />
est le parfait exemple de ce que Destinations<br />
Nature souhaite accomplir en permettant aux<br />
Canadiennes et aux Canadiens de se connecter<br />
avec la nature.<br />
Jeune homme, M. Brisson se souciait peu<br />
de la conservation de la nature. Toutefois, au<br />
fil des ans, il s’est de plus en plus intéressé<br />
à la randonnée, effectuant des sorties toujours<br />
plus longues. Plus il passait de temps en forêt,<br />
plus il s’intéressait aux relations de soutien<br />
mutuel qui existent entre les espèces, et plus<br />
il s’inquiétait des changements climatiques.<br />
David Brisson a pris la décision de retourner<br />
à l’école pour obtenir un diplôme technique<br />
en bioécologie. Il a ensuite <strong>été</strong> embauché<br />
par Corridor appalachien et passe désormais<br />
beaucoup de son temps dans la réserve<br />
naturelle des Montagnes-Vertes, où il fait le<br />
suivi des espèces, et celui des effets de la<br />
présence humaine sur le site, en plus<br />
d’éduquer le public sur la biodiversité locale.<br />
M. Brisson anime parfois des ateliers<br />
éducatifs et visite souvent des gens à leur<br />
domicile. Il commence chaque conversation<br />
en tenant pour acquis que ses interlocuteurs<br />
aiment la nature autant que lui. Son approche<br />
du travail auprès de ceux qui habitent la<br />
région reflète une nouvelle philosophie en<br />
conservation qui se définit par l’ouverture<br />
plutôt que la fermeture. « Le concept de<br />
conservation est en mutation, explique Peter<br />
Forbes, conservationniste de renom,<br />
animateur communautaire et penseur. Nous<br />
vivons à une époque où il faut faciliter le<br />
contact des gens avec la nature; c’est la seule<br />
façon de la protéger. » Dans le passé, les<br />
conservationnistes adoptaient une position<br />
défensive pour protéger les terres contre<br />
l’empiètement humain, mais cette idée a<br />
changé au cours des 10 à 15 dernières années.<br />
Plutôt que de les protéger contre les intrusions,<br />
le mouvement de la conservation<br />
a désormais une position plus accueillante.<br />
« Il n’y a pas de futur possible pour la<br />
conservation, à moins que les Canadiens<br />
connaissent et aiment vraiment la nature, et<br />
ne puissent s’imaginer vivre sans elle, dit<br />
M. Forbes. Avec le degré de complexité des<br />
problèmes créés par l’humain, je ne crois pas<br />
LE PROGRAMME<br />
DESTINATIONS NATURE<br />
La plupart des propri<strong>été</strong>s de <strong>CNC</strong> ont toujours<br />
<strong>été</strong> ouvertes au public, mais dorénavant, avec<br />
Destinations Nature, l’organisme invite<br />
activement les visiteurs à profiter de ces lieux<br />
d’exception et à les explorer. Le programme<br />
a des objectifs multiples :<br />
• permettre aux gens de visiter des aires<br />
protégées;<br />
• mieux faire connaître les bienfaits de<br />
la nature;<br />
• favoriser l’éthique de la conservation.<br />
Ces objectifs sont la pierre angulaire d’un<br />
objectif encore plus fondamental : assurer<br />
l’avenir et la durabilité à long terme de la<br />
conservation au Canada. « L’idée est simple : les<br />
personnes se soucient des choses qu’elles<br />
connaissent, explique Erica Thompson, qui<br />
dirige le programme Destinations Nature. »<br />
destinationsnature.ca<br />
Nous vivons à une époque où il faut faciliter le contact des<br />
gens avec la nature; c’est la seule façon de la protéger... Il<br />
n’y a pas de futur possible pour la conservation, à moins que<br />
les Canadiens connaissent et aiment vraiment la nature, et<br />
ne puissent s’imaginer vivre sans elle.<br />
PETER FORBES, AUTEUR ET CONSERVATIONNISTE<br />
que des lois puissent protéger la nature. Selon<br />
moi, ce sont les relations qui la protègent. »<br />
Plusieurs des tendances sociales et<br />
technologiques qui façonnent actuellement<br />
notre monde démontrent la pertinence de<br />
programmes comme Destinations Nature. Bien<br />
que des rapports indiquent que la population<br />
est de plus en plus déconnectée de la nature,<br />
beaucoup de gens y passent plus de temps<br />
qu’auparavant. Par exemple, Parcs Canada<br />
indique que le nombre de ses visiteurs a<br />
augmenté de plus de 15 % depuis 2011, ce qui<br />
représente près de 3 millions de personnes<br />
de plus par année (en incluant les parcs et<br />
les lieux historiques nationaux). De toute<br />
évidence, il convient de se préparer à un<br />
accroissement de l’affluence. « Nous jugeons<br />
que le moment est bien choisi pour adopter<br />
une approche stratégique concernant notre<br />
façon de gérer l’accès au public et l’expérience<br />
des visiteurs », explique Mme Thompson.<br />
EN HAUT À GAUCHE : CLAUDE CÔTÉ.<br />
10 ÉTÉ <strong>2017</strong> conservationdelanature.ca
La nature pour tous<br />
Les bienfaits associés aux sorties en pleine<br />
nature sont indéniables, mais pour les citadins<br />
comme moi, ce n’est pas toujours facile à faire.<br />
Cela dit, plusieurs Destinations Nature<br />
se trouvent relativement près de grands<br />
centres urbains. De plus, le programme<br />
adopte une vision élargie de la manière d’entrer<br />
en contact avec la nature, que ce soit pour<br />
l’exploration du territoire, l’entraînement<br />
physique ou la réduction du stress. Certaines<br />
propri<strong>été</strong>s conviennent parfaitement à<br />
l’exploration par les enfants, d’autres possèdent<br />
de courts sentiers qui seront appréciés des<br />
ornithologues, et d’autres, comme la réserve<br />
naturelle des Montagnes-Vertes dans les<br />
Appalaches, sont idéales pour les randonneurs<br />
plus sérieux.<br />
Julien Poisson, directeur de programmes<br />
à <strong>CNC</strong> pour le sud du Québec, estime qu’on<br />
peut facilement faire 5 journées complètes de<br />
randonnée dans cette région, chacune menant<br />
à des paysages extraordinaires. Au total, on y<br />
trouve plus de 300 km de sentiers interreliés,<br />
dont plus de 100 se trouvent à l’intérieur<br />
même de la réserve. Ces sont des sentiers au<br />
niveau de difficulté modéré à difficile qui<br />
mènent les randonneurs sur des chemins<br />
rocailleux et étroits à travers une forêts<br />
peuplée d’espèces des forêts décidues et<br />
boréales. On ne l’appelle pas réserve des<br />
Montagnes-Vertes pour rien! Actuellement,<br />
plus de 45 000 personnes visitent cette réserve<br />
naturelle chaque année, mais on prévoit que<br />
ce nombre continuera d’augmenter.<br />
Pendant notre randonnée, M. Brisson m’a<br />
amené visiter une communauté de castors<br />
qui a transformé un petit cours d’eau en un<br />
vaste milieu humide, dont les arbres morts se<br />
profilent à l’horizon. La réserve sert également<br />
de refuge à 10 espèces en voie de disparition,<br />
par exemple la grive de Bicknell, un oiseau<br />
rare et discret dont l’aire de distribution est<br />
parmi les plus restreintes chez les espèces<br />
aviaires d’Amérique du Nord. La salamandre<br />
pourpre et la salamandre sombre du Nord sont<br />
deux autres espèces en voie de disparition<br />
présentes dans la réserve.<br />
Une des façons pour les Canadiens de se<br />
connecter avec la nature est en étant curieux,<br />
m’explique au téléphone Alan Latourelle,<br />
ex-directeur général de Parcs Canada. « Cela<br />
signifie qu’il faut avoir un esprit investigateur<br />
» : apprendre des choses sur les espèces<br />
qui vivent dans l’aire protégée que vous<br />
visitez, ainsi que sur leurs besoins et leurs<br />
habitudes. Comme nous ne pouvons pas<br />
toujours faire une randonnée avec un<br />
écologiste, nous devons souvent faire nos<br />
propres recherches.<br />
Ainsi, notre ère numérique peut très bien<br />
favoriser l’esprit de conservation, plutôt que<br />
nous inonder de distractions. <strong>CNC</strong> reconnaît<br />
que les Canadiens qui s’éduquent à propos de<br />
la nature sont plus susceptibles de se passionner<br />
pour sa conservation. Un site Web a <strong>été</strong> lancé<br />
pour appuyer le programme Destinations<br />
Nature, afin de permettre à la population de se<br />
lancer à la découverte des aires de conservation<br />
et d’en approfondir leur connaissance.<br />
Internet est un outil, dit M. Latourelle, mais<br />
l’inspiration vient souvent en passant du temps<br />
en nature avec des gens qui s’y connaissent.<br />
Pendant que nous marchions dans la forêt,<br />
M. Brisson m’a raconté que les castors<br />
partagent parfois leur hutte avec les rats<br />
musqués, cohabitant pacifiquement avec eux.<br />
Il a également pointé des rangées ordonnées<br />
de trous creusés par des pics maculés. Détail<br />
après détail, la nature qui nous entourait<br />
s’animait d’une délicieuse complexité que je<br />
n’aurais jamais remarquée si j’avais <strong>été</strong> seul.<br />
Soudainement, M. Brisson s’est enthousiasmé<br />
et m’a fait signe de venir vers un grand pin.<br />
« Tu les vois, m’a-t-il demandé en pointant<br />
vers des marques en diagonale. Ce sont les<br />
marques d’un ours noir. » Bien qu’on ne voyait<br />
que quelques marques foncées sur l’écorce,<br />
elles m’ont semblé insuffler un nouveau souffle<br />
de vie à la forêt. Nous sommes restés là<br />
plusieurs minutes, émerveillés par les traces<br />
laissées par ce résident des lieux.<br />
Sur le plan de la nature, la population<br />
canadienne est incroyablement privilégiée.<br />
En effet, plus de 10 % du couvert forestier<br />
du monde se situe au Canada, alors qu’on y<br />
retrouve moins de 1 % de la population<br />
mondiale. Malgré cette incroyable abondance,<br />
peu de Canadiens font l’expérience des<br />
richesses de la nature. L’objectif du programme<br />
Destinations Nature est de changer<br />
cela. Et dans mon cas, cela a fonctionné. À<br />
mon retour à Montréal, je planifiais déjà ma<br />
prochaine excursion dans les montagnes<br />
Vertes. Parfois, il suffit de se faire inviter.1<br />
TKTKTKTKTKTKT<br />
Les Canadiens qui s’éduquent à propos de la nature sont plus susceptibles de se passionner pour sa conservation.<br />
conservationdelanature.ca<br />
ÉTÉ <strong>2017</strong> 11
PROFIL<br />
D’ESPÈCE<br />
Hyménoxys<br />
herbacé<br />
Les résidents locaux la surnomme « or de Manitoulin ». En tant qu'espèce végétale parmi<br />
les plus rares au Canada, cette fleur de la famille des astéracées vaut son pesant d’or.<br />
ALL CANADA PHOTOS.<br />
12 ÉTÉ <strong>2017</strong> conservationdelanature.ca
Ce printemps, Postes Canada a émis un timbre spécial<br />
illustrant une petite vivace de la famille des astéracées<br />
qui est une des plantes les plus rares au pays.<br />
POSTES CANADA.<br />
Cette fleur jaune clair, qui éclot au début du printemps, est rare à<br />
l’échelle mondiale. En Amérique du Nord, l’hyménoxys herbacé se<br />
trouve uniquement autour des Grands Lacs. C’est en Ontario, au Canada,<br />
dans les prés et les alvars de la péninsule Bruce (Saugeen) et de l’île<br />
Manitoulin sur le lac Huron (voir carte), que se trouve environ 95 % de la<br />
population mondiale de cette espèce. L’hyménoxys herbacé est aussi une<br />
des rares espèces végétales dont l’aire de répartition mondiale se limite<br />
presque exclusivement à l'Ontario.<br />
UN HABITAT NATUREL RARE<br />
L’hyménoxys herbacé croît principalement dans les alvars, ces aires naturelles à la végétation<br />
clairsemée caractérisées par une mince couche de terre (ou qui en sont dépourvues), sur un<br />
substrat de calcaire ou de dolomie. Ce rare écosystème se retrouve au Royaume-Uni, sur des îles<br />
suédoises de la mer Baltique (Est de l’Europe) et en Amérique du Nord, dans le bassin des<br />
Grands Lacs. L’alvar abrite de nombreuses espèces rares et en voie de disparition, dont l’hyménoxys<br />
herbacé. Plus de 60 % des alvars d’Amérique du Nord sont situés en Ontario.<br />
L’hyménoxys herbacé pousse au sein de mosaïques de roches recouvertes de lichen et<br />
de mousse. Les fissures, qui résultent de l’érosion hydrique, accueillent plusieurs espèces de<br />
fleurs sauvages, de fougères et d’autres plantes caractéristiques des alvars. Avec le temps, la<br />
terre accumulée dans ces fissures permet en effet aux plantes de s’y enraciner, notamment le<br />
calament, la doradille chevelue et l’hyménoxys herbacé. Cet habitat unique demeure dégagé et<br />
bien éclairé grâce aux perturbations naturelles, comme les sécheresses, les feux ou l’érosion<br />
éolienne, qui empêchent les arbres et les arbustes de plus grande taille de grandir et de priver<br />
de lumière les espèces végétales qui aiment le soleil, comme l’hyménoxys herbacé.<br />
PROSPÉRER DANS L’ADVERSITÉ<br />
Comme beaucoup d’espèces animales et végétales qui peuplent les alvars, l’hyménoxys herbacé<br />
peut survivre à des conditions difficiles, notamment les inondations printanières, les sécheresses<br />
estivales et les températures pouvant atteindre 52 °C. En raison des variations extrêmes de<br />
température et d’humidité, et d’autres perturbations, seules quelques espèces de plantes,<br />
d’animaux et d’invertébrés peuvent survivre dans les alvars. Diverses espèces d’oiseaux, de<br />
mammifères (y compris le cerf et le lapin) et d’insectes se nourrissent d’hyménoxys herbacé,<br />
ou de ses graines, ce qui en fait un maillon important de l’écosystème des alvars.<br />
UNE ESPÈCE EN VOIE DE DISPARITION<br />
C’est en raison de la dégradation de son habitat que l’hyménoxys herbacé figure sur la liste des<br />
espèces en voie de disparition en vertu de la Loi sur les espèces en voie de disparition de<br />
l’Ontario et de la Loi sur les espèces en péril du Gouvernement du Canada.<br />
L’aspect dégagé et l’abondance en pierre calcaire des alvars en font malheureusement des<br />
milieux menacés par le développement. L’hyménoxys herbacé se trouve aussi le long des<br />
rivages et à l’intérieur des terres, mais ces lieux prisés pour la randonnée et les activités<br />
récréatives font qu’elle peut y être piétinée accidentellement.<br />
Conservation de la nature Canada (<strong>CNC</strong>) a protégé une superficie considérable d’alvars,<br />
dont l’habitat de l’hyménoxys herbacé sur l’île Manitoulin. On en retrouve d’importantes<br />
populations sur sa propri<strong>été</strong> de Tasker Wilderness Shore. <strong>CNC</strong> tente également de contrôler le<br />
sedum ocre, une espèce végétale envahissante qui menace l’hyménoxys herbacé.1<br />
FICHE<br />
DESCRIPTIVE<br />
NOM SCIENTIFIQUE<br />
Tetraneuris herbacea<br />
TAILLE<br />
Peut atteindre 35 cm de hauteur.<br />
RÉPARTITION<br />
Région des Grands Lacs d'Amérique<br />
du Nord : Ohio, Illinois, Michigan et<br />
sud de l'Ontario.<br />
TENDANCE DES POPULATIONS<br />
Aucune variation importante de la<br />
population au Canada. Déclin marqué<br />
dans les aires les plus fréquentées.<br />
STATUT AU CANADA<br />
En voie de disparition à l’échelle<br />
provinciale et nationale.<br />
LE SAVIEZ-VOUS?<br />
Les alvars procurent un habitat pour<br />
plusieurs espèces en péril et rares<br />
à l’échelle mondiale. La péninsule<br />
Bruce (Saugeen) et l’île Manitoulin<br />
présentent certains des meilleurs<br />
exemples d’alvars au monde et<br />
constituent des zones clés pour la<br />
conservation en Amérique du Nord.<br />
Elliot Lake<br />
Gore Bay<br />
Manitoulin<br />
Island<br />
Lac Huron<br />
Killarney<br />
Tobermory<br />
Sudbury<br />
Aire de distribution (Ontario)<br />
Occurrence de l'hyménoxys herbacé<br />
• Hyménoxys herbacé recensé sur une<br />
propri<strong>été</strong> de <strong>CNC</strong><br />
Baie<br />
Georgienne<br />
Owen Sound<br />
Parry<br />
Sound<br />
conservationdelanature.ca<br />
ÉTÉ <strong>2017</strong> 13
<strong>CNC</strong><br />
À L’ŒUVRE<br />
1<br />
Agrandissement d’un habitat<br />
indispensable pour les oiseaux<br />
VALLÉE CODROY, TERRE-NEUVE-ET-LABRADOR<br />
Récemment, Conservation de la nature<br />
Canada (<strong>CNC</strong>) a eu le plaisir d’annoncer<br />
la conservation de milieux humides et<br />
forestiers sur une superficie de 150 acres<br />
T.-N.-L.<br />
(60 hectares) au sein de la célèbre vallée<br />
Codroy, à Terre-Neuve-et-Labrador.<br />
Désignée Zone importante pour la<br />
conservation des oiseaux, la vallée<br />
Codroy abrite des populations d’oiseaux parmi les plus diversifiées<br />
au Canada Atlantique, et constitue une halte annuelle essentielle pour<br />
des milliers d’oiseaux migrateurs.<br />
Il y a 20 ans, <strong>CNC</strong> conservait sa première propri<strong>été</strong> dans la vallée<br />
Codroy. Avec l’ajout de cette propri<strong>été</strong>, l’organisme aide à protéger<br />
600 acres (243 hectares) de terres écosensibles dans la région.<br />
Une partie de la propri<strong>été</strong> a <strong>été</strong> donnée à <strong>CNC</strong> dans le cadre du<br />
Programme des dons écologiques du Gouvernement du Canada qui<br />
offre des avantages fiscaux bonifiés aux individus et aux entreprises<br />
qui donnent des terres écosensibles.<br />
4<br />
2<br />
VOUS VOULEZ EN SAVOIR PLUS?<br />
Visitez conservationdelanature.ca/noustrouver<br />
pour plus d’information sur les projets de <strong>CNC</strong>.<br />
3<br />
1<br />
L’ estuaire de la Grand Codroy est le seul site Ramsar (zones humides d’importance<br />
internationale) de Terre-Neuve-et-Labrador. Au cours des 20 dernières années, <strong>CNC</strong><br />
et ses partenaires y ont contribué à la protection de 600 acres (243 hectares) de<br />
milieux humides et forestiers.<br />
VALLÉE CODROY, T.-N.-L.. : MIKE DEMBECK.<br />
14 ÉTÉ <strong>2017</strong> conservationdelanature.ca
Les bourdons, suivis<br />
des mouches et des<br />
papillons sont les<br />
pollinisateurs les<br />
plus présents sur la<br />
réserve naturelle de<br />
Yellow Quill Prairie.<br />
2<br />
Pollinisation à la réserve naturelle de Yellow Quill Prairie<br />
SUD-EST DU MANITOBA<br />
BOMBYLE SUR MONARDE FISTULEUSE : DIANA BIZECKI ROBSON. DRONE À PORT JOLI, N.-É. : <strong>CNC</strong>.<br />
Cet <strong>été</strong>, Diana Bizecki Robson sera de retour à Yellow Quill Prairie pour y poursuivre des<br />
recherches entamées l’an dernier. Alors qu’elle effectuait un inventaire des pollinisateurs,<br />
elle a découvert que la monarde fistuleuse était la plante la plus visitée, avec le quart de<br />
toutes les visites, principalement des abeilles et des papillons. En deuxième position se<br />
trouvait la dalée violette, avec 12 % de toutes les visites. Les bourdons étaient les<br />
pollinisateurs les plus présents, suivis des mouches et des papillons, qui représentaient<br />
respectivement 40 % et 10 % des visiteurs. L’étude que continuera Mme Robson<br />
sur le terrain cet <strong>été</strong> viendra enrichir ces précieuses connaissances.<br />
3<br />
Restauration de milieux humides pour<br />
soutenir des espèces à risque<br />
ÎLE PELEE, ONTARIO<br />
Au cours des dernières années, <strong>CNC</strong> a œuvré à la restauration de milieux humides<br />
sur d’anciens champs agricoles de l’île Pelee. Ces sites naturellement peu élevés<br />
ONT.<br />
ont <strong>été</strong> nettoyés et ensemencés avec plus de 50 espèces de graminées, de fleurs<br />
sauvages, d’arbustes et d’arbres indigènes, toutes cueillies à la main sur l’île.<br />
Après une seule saison de croissance, ces milieux restaurés abritent<br />
désormais diverses espèces en péril. Les nombreuses plantes indigènes sont<br />
visitées par une grande diversité de pollinisateurs, dont des papillons, des<br />
abeilles et des mouches. Ce printemps, les chercheurs ont trouvé des larves de<br />
salamandres dans un étang créé en 2015. Encore ce printemps, le personnel de <strong>CNC</strong> a compté 37 espèces<br />
d’oiseaux à l’intérieur et à proximité de l’habitat restauré, dont le pygargue à tête blanche et quatre espèces<br />
d’oiseaux de rivage : le grand chevalier, le chevalier grivelé, le chevalier solitaire et le pluvier kildir.<br />
Le travail de <strong>CNC</strong> pour protéger les espèces en péril sur l’île Pelee, bénéficie en partie du soutien du<br />
Fonds d’intendance des espèces en péril de l’Ontario et de Coca-Cola Canada.<br />
4<br />
Efforts de conservation accrus<br />
SUD-EST DE LA COLOMBIE-BRITANNIQUE<br />
Grâce au financement reçu dans le cadre Programme de conservation des zones<br />
naturelles du Gouvernement du Canada, le Nature Trust of British Columbia a acquis<br />
C.-B.<br />
la propri<strong>été</strong> Bull River-Grassland Corridor en C.-B. D’une superficie totale de<br />
162 acres (66 hectares), elle se trouve environ à mi-chemin entre la propri<strong>été</strong> du ranch<br />
Pine Butte de <strong>CNC</strong> et celles du mont Broadwood. Bull River-Grassland Corridor se<br />
caractérise par des prairies et des forêts, et sert d’habitat à différentes espèces, dont<br />
le blaireau d’Amérique, l’engoulevent d’Amérique, le pic de Williamson, le pic de<br />
Lewis et le moucherolle à côtés olive.<br />
En 2016, le Programme a versé près de 1,2 million de dollars à des organismes de conservation régionaux,<br />
permettant ainsi de conserver plus de 1 000 acres (400 hectares) de terres écosensibles.1<br />
MAN.<br />
Pleins feux sur<br />
les partenaires<br />
de <strong>CNC</strong><br />
En tant que plus grand organisme<br />
canadien en conservation, <strong>CNC</strong><br />
compte sur un énorme volume<br />
de données pour mener ses<br />
activités. La technologie est un<br />
outil essentiel pour les organismes<br />
de conservation actuels si nous<br />
souhaitons protéger les aires<br />
naturelles les plus importantes au<br />
pays. Des appareils GPS portatifs<br />
aux images satellites, aux drones,<br />
le personnel de <strong>CNC</strong> utilise une<br />
vaste gamme de technologies<br />
pour cibler des aires naturelles à<br />
protéger, évaluer les meilleures<br />
mesures de conservation et faire<br />
le suivi des résultats obtenus sur<br />
les propri<strong>été</strong>s acquises ou gérées<br />
par <strong>CNC</strong>.<br />
Grâce à un généreux partenariat<br />
de trois ans avec TELUS, <strong>CNC</strong> investira<br />
dans les nouvelles technologies<br />
qui renforceront ses efforts<br />
de conservation des terres, des<br />
eaux et des espèces au Canada.<br />
Ce partenariat technologique avec<br />
TELUS permettra à <strong>CNC</strong> d’accroître<br />
l’efficacité de son travail à travers<br />
le Canada. Cela représente un<br />
investissement important de<br />
TELUS dans le domaine de la<br />
conservation. TELUS souhaite<br />
créer un avenir plus sain et plus<br />
durable pour les Canadiennes<br />
et les Canadiens en appuyant<br />
des organismes comme <strong>CNC</strong>.<br />
conservationdelanature.ca<br />
ÉTÉ <strong>2017</strong> 15
FORCE UNE FORCE POUR<br />
LA NATURE<br />
Jeune de nature<br />
Influencée par celles qui lui ont montré à vivre de la terre, Chloe Dragon Smith et son<br />
amour de la nature sont une inspiration autant pour les Autochtones que pour les jeunes<br />
femmes à travers le pays.<br />
KAMIL BIALOUS.<br />
16 ÉTÉ <strong>2017</strong> conservationdelanature.ca
KAMIL BIALOUS.<br />
Chloe Dragon Smith décrit Yellowknife, où elle est née et a<br />
grandi, comme une communauté riche sur le plan culturel,<br />
et une ville trépidante parcourue de rivières et entourée<br />
de forêts et d’étendues sauvages. « Je me sens vraiment chanceuse<br />
d’avoir grandi ici, dit-elle. C’est une petite ville, mais elle est très<br />
proche de la nature. On peut sortir de la ville en canot et se retrouver<br />
seul en pleine nature en moins de cinq minutes. »<br />
Lorsqu’elle était enfant, Mme Dragon Smith entretenait un lien fort avec ses racines<br />
autochtones, apprenant les compétences traditionnelles requises pour vivre de la terre.<br />
« La plupart de mes souvenirs de la nature sont de notre chalet familial, situé sur<br />
la rivière Taltson, dans le sud-est des Territoires du Nord-Ouest, près de Fort Smith,<br />
dit-elle. Ce chalet est si isolé qu’il est accessible seulement en hydravion. »<br />
C’est à cet endroit que Mme Dragon Smith se sentait le plus liée à son héritage<br />
chipewyan (dene). Sa famille et elle visitent encore ce lieu aujourd’hui.<br />
« Lorsque nous sommes là, nous baignons dans la nature et notre vie est étroitement<br />
liée à la terre, explique-t-elle. Nous sortons chercher notre nourriture pour l’hiver,<br />
ramasser du bois pour nous garder au chaud et chercher des fourrures pour fabriquer<br />
des vêtements. Être à l’extérieur et développer ces habiletés pour vivre de la terre fait<br />
partie intégrante de notre vie familiale. »<br />
Mme Dragon Smith reconnaît l’influence des valeurs et des relations que préservent<br />
les Autochtones de Yellowknife, incluant elle-même.<br />
« Les gens entretiennent un lien si fort avec le territoire qu’il n’est pas rare que les<br />
enfants se voient donner le nom de la rivière près de laquelle ils sont nés. Cette culture<br />
nomade nous habite toujours ici dans le Nord, et ce lien étroit perdure en passant du<br />
temps sur le territoire avec les enfants et entre nous. »<br />
Cette façon de penser a <strong>été</strong> très importante pour Chloe Dragon Smith lorsqu’elle<br />
s’est engagée à contribuer au guide Sortons jouer dans la Nature, un ouvrage produit<br />
par le Conseil canadien des parcs (disponible sur le site Web de Parcs Canada) qui vise<br />
à connecter les jeunes générations du pays avec la nature.<br />
« [L’idée de ce livre] est venue du constat que nous faisons tous partie de la nature,<br />
raconte-t-elle. Il y a autant de façons de se connecter avec la nature qu’il y a de<br />
personnes dans le monde, et elles sont toutes valables. »<br />
En juin 2015, Mme Dragon Smith a réuni un groupe de jeunes pour créer ce<br />
qui allait devenir le guide Sortons jouer dans la Nature. Codirectrice jeunesse du<br />
groupe, il était important pour elle qu’il soit composé pour la moitié de jeunes<br />
Canadiennes et Canadiens de différentes origines et âgés de 20 à 30 ans.<br />
« Il est parfois difficile pour les jeunes de se faire entendre au sein d’un groupe,<br />
explique-t-elle. J’ai connu cette difficulté. Plusieurs jeunes ont des idées variées,<br />
pleines de profondeur. »<br />
Chloe Dragon Smith est non seulement une porte-parole autochtone pour la<br />
conservation et l’exploration de la nature, elle est également une leader pour les jeunes<br />
femmes dans ce domaine. Première récipiendaire de l’histoire du prix Femmes pour<br />
la nature de l’organisme Nature Canada, en <strong>2017</strong>, elle ne peut s’empêcher de remercier<br />
toutes les femmes qui l’ont inspirée à devenir une force pour la nature.<br />
« Ce prix me rappelle les femmes dans ma vie qui ont <strong>été</strong> importantes dans le développement<br />
de ma vision du monde. Je pense à ma mère, qui a <strong>été</strong> mon meilleur modèle, et<br />
à ma Setsuné (grand-mère en langue chipewyan). Elles sont tellement tolérantes, belles<br />
et fortes. Elles m’ont enseigné ce que cela signifie d’être une femme dans la nature. »<br />
La vie de Chloe Dragon Smith est influencée par ses valeurs traditionnelles qui<br />
alimentent son amour pour la nature. Elle est une inspiration non seulement pour les<br />
Autochtones et les jeunes femmes, mais pour tous les Canadiens.1<br />
Prêter main-forte<br />
à la nature<br />
Le programme Bénévoles pour la<br />
conservation de <strong>CNC</strong> rallie des gens<br />
de tous âges pour la protection des<br />
habitats naturels et des espèces au<br />
Canada. Les activités proposées offrent<br />
des expériences uniques et concrètes<br />
d’apprentissage et de travail sur le<br />
terrain, sur des sites naturels parmi<br />
les plus importants au pays.<br />
EN SAVOIR PLUS<br />
Pour la version intégrale<br />
de cet entretien, visitez<br />
conservationdelanature.ca/<br />
dragonsmith<br />
« Il y a autant de<br />
façons de se<br />
connecter avec la<br />
nature qu’il y a de<br />
personnes dans le<br />
monde, et elles<br />
sont toutes valables.<br />
conservationdelanature.ca<br />
ÉTÉ <strong>2017</strong> 17
GRANDEUR<br />
NATURE<br />
S’évader dans la nature<br />
Par Sharon Butala, auteure et romancière canadienne<br />
Il y a 20 ans, Peter et Sharon<br />
Butala ont donné leur ranch<br />
à Old Man on His Back (OMB)<br />
à <strong>CNC</strong>, dans l'espoir qu'il soit<br />
conservé à long terme. Dans<br />
son plus récent livre, Sharon<br />
Butala se remémore leur vie<br />
à OMB.<br />
Extrait de « Where I Live Now:<br />
A Journey through Love and<br />
Loss to Healing and Hope »<br />
© <strong>2017</strong> de Sharon Butala.<br />
Publié chez Simon & Schuster<br />
Canada, une division de<br />
Simon & Schuster inc.<br />
NDT : Ce livre est publié en<br />
anglais seulement. Nous en<br />
proposons ici la traduction<br />
d’un extrait.<br />
En effet, le principal bienfait de ma nouvelle vie<br />
était de vivre dans la nature. Je me souviens de<br />
Peter et moi, au lit un soir d’<strong>été</strong>, toutes fenêtres<br />
ouvertes, percevant le feulement d’un lynx roux de<br />
passage, ou peut-être était-ce un cougar, qui était là,<br />
à quelques mètres de nous? Et puis, ce profond silence<br />
quand nous avons tendu l’oreille. Une autre fois, Peter<br />
m’appelant doucement pour observer un petit troupeau<br />
de wapitis apparaître à l’horizon, en haut des collines au<br />
sud. Immobiles, depuis la porte de notre vieille maison<br />
de bois, nous les avions contemplés. À un autre moment,<br />
nous étions à plat ventre dans les herbes hautes, sur<br />
les berges d’un marécage, observant des cygnes glisser<br />
sur l’eau sombre, en pause de leur migration vers le<br />
nord. Je me souviens également du premier V d’oies au<br />
printemps, se déplaçant d’est en ouest, cacardant, à la<br />
recherche d’eau et de nourriture, et volant si bas que<br />
nous entendions leurs ailes battre l’air, nous donnant<br />
l’impression que notre cœur avait quitté notre poitrine<br />
et qu’il s’élevait dans le ciel avec ces merveilleux oiseaux.<br />
À plusieurs reprises, nous avons vu des pélicans, ces<br />
grands oiseaux qui, à mon avis, sont les plus peureux,<br />
du moins quand ils s’arrêtaient chez nous. Parfois,<br />
rarement, nous apercevions un orignal qui s’était aventuré<br />
trop loin au sud. Il y avait toujours cependant des<br />
antilopes, qui semblaient effleurer les collines lointaines,<br />
figures pâles, fugaces comme des rêves, bondissant<br />
dans les champs. Matin et soir, cerfs mulets et cerfs de<br />
Virginie nous visitaient. Et les coyotes, les plus curieux<br />
envers le genre humain, faisaient de leurs hurlements la<br />
mélodie du lever et du coucher du soleil. J’ai pris l’habitude<br />
d’apercevoir des aigles royaux, et les faucons étaient<br />
partout. Au printemps ou à l’automne, le pygargue à tête<br />
blanche, solitaire ou en couple, passait dans le ciel ou<br />
se perchait quelques jours dans nos arbres. De grands<br />
hérons nous visitaient aussi, battant de leurs grandes<br />
ailes de façon un peu paresseuse et maladroite, comme<br />
s’ils avaient tout le temps du monde et qu’ils régnaient<br />
sur tout ce qu’ils voyaient. En hiver, les magnifiques et<br />
mystérieux harfangs des neiges étaient si blancs qu’ils<br />
nous faisaient sursauter lorsqu’ils s’envolaient subitement<br />
des poteaux de clôture pendant nos randonnées dans<br />
les sentiers enneigés.<br />
Pour moi, c’était comme un miracle d’avoir eu la<br />
chance de trouver ce monde réglé par la nature où je<br />
pouvais m’évader.1<br />
ILLUSTRATION : CORNELIA LI.<br />
18 ÉTÉ <strong>2017</strong> conservationdelanature.ca
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DE VOS<br />
NOUVELLES<br />
Nous sommes comblés<br />
L'importance de la nature<br />
« En 2002, quand mon mari Les a pris sa retraite, nous avons cherché des activités<br />
bénévoles reliées à nos intérêts. Les répercussions de l’activité humaine<br />
sur la nature nous inquiétaient de plus en plus. <strong>CNC</strong> nous est apparu comme un<br />
organisme scientifique soucieux de la perte des habitats naturels à l’échelle<br />
la plus fondamentale, soit sur le terrain, en faisant l’acquisition et la conservation<br />
d’habitats indispensables. Les activités liées à l’intendance des terres<br />
nous intéressaient grandement. Cela nous<br />
donnait l’occasion de retrousser nos manches<br />
pour veiller sur des aires naturelles, identifier<br />
des espèces indigènes et envahissantes, nettoyer<br />
les traces laissées par l’humain et informer<br />
le public sur le travail de <strong>CNC</strong>. Avoir une bonne<br />
raison de nous retrouver en pleine nature, et le<br />
plaisir que ça nous procure, fait que le travail<br />
bénévole pour <strong>CNC</strong> fait désormais partie intégrante<br />
de notre vie. »<br />
~ Barb et Les Macey, Bedford, N.-É.<br />
Protéger les Prairies<br />
« Je suis un rédacteur indépendant et photographe<br />
amateur originaire de Regina. J’ai pris part à ma première<br />
activité Bénévoles pour la conservation il y a environ trois<br />
ans, et j’ai hâte de travailler de nouveau avec d’autres<br />
bénévoles et du personnel de <strong>CNC</strong> lors d’autres activités.<br />
J’aime l’expérience et j’apprends toujours de nouvelles<br />
choses qui me font encore plus apprécier le temps que je passe dans la<br />
nature. J’apprécie également le travail accompli par <strong>CNC</strong> pour préserver et<br />
protéger des propri<strong>été</strong>s dans ma région, les Prairies, qui constitue l’un des<br />
paysages les plus altérés par l’activité humaine dans le monde entier. »<br />
~ Bill Armstrong, Regina, Sask.<br />
« Il y a plusieurs années, nous avons acquis<br />
1 acre de forêt tropicale brésilienne à un<br />
groupe qui avait eu l’excellente idée de protéger<br />
cet écosystème indispensable en l’achetant.<br />
Nous avons alors commencé à chercher<br />
des moyens de conserver activement la nature<br />
sous toutes ses formes, puis découvert<br />
que c’est exactement ce que <strong>CNC</strong> fait.<br />
Aujourd’hui, nous considérons<br />
que notre association<br />
de 8 ans avec<br />
<strong>CNC</strong>, tant sous la forme<br />
de bénévolat que de<br />
dons, nous a comblé sur<br />
les plans de la direction, de la réalisation de<br />
projets, de l’exercice physique et de l’amitié.<br />
Nous avons <strong>été</strong> bénévoles en Saskatchewan,<br />
en Alberta et en Colombie-Britannique, et<br />
peu importe le lieu, le personnel de <strong>CNC</strong><br />
était positif, allumé, conscient des enjeux<br />
locaux et de bonne compagnie. De l’extraction<br />
de mauvaises herbes à la plantation<br />
d’arbres, et de la destruction de clôtures<br />
aux randonnées en forêt, en passant par la<br />
construction de maisons pour les oiseaux<br />
et les chauves-souris, nous avons travaillé<br />
sur des projets qui nous ont poussés physiquement<br />
(sous la pluie, au soleil ou sous la<br />
neige) et qui nous ont inspiré. Nous avons<br />
rencontré de nombreux amis qui avaient la<br />
même vision du monde et qui ont renforcé<br />
notre philosophie. Nous continuerons de<br />
nous intéresser à <strong>CNC</strong> en tant que bénévoles<br />
et donateurs. »<br />
~ Barb et Steve Collier, Bon Accord, Alb.<br />
BARB ET LES MACEY. <strong>CNC</strong>. BILL ARMSTRONG.<br />
CONSERVATION DE LA NATURE CANADA<br />
55, avenue du Mont-Royal Ouest, bureau 1000, Montréal (Québec) H2T 2S6<br />
RE ID<br />
E 17 A2