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#13 ÉTÉ 17
50 Cours Jean-Baptiste Langlet
51100 Reims
03 26 35 87 91
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dpstyle.fr
: de l’air, du soleil, de l’eau
Ne pas déranger. L’équipe de PEEL est (vous pouvez l’imaginer comme telle) à la plage,
installée sur de confortables transats, à l’ombre des parasols, sirotant un smoothie à
l’abricot et à la banane en écoutant au loin les vagues s’échouant sur le sable chauffé
à blanc… ou presque. Et elle a chaud ! Ok… Pour accompagner vos moments de farniente
de l’été, ce numéro 13 de PEEL vous fera découvrir les œuvres de l’artiste newyorkaise
Olek, en mailles crochetées, investissant les rues, les bâtiments et les objets
du quotidien ; il vous parlera également de l’exposition de l’artiste Jean Bigot, artiste
plasticien et vidéaste qui crée des collections d’objets comme autant d’histoires de personnages
imaginaires : Peut-être vous rappelez-vous de l’exposition collective « Hosties
noires » présentée à l’ancien collège des jésuites en 2006 où Jean Bigot avait, tel un
ethnologue, recréé l’histoire du tirailleur Sénégalais Mahmadou Diop, en cabinet des
curiosités de sa vie romanesque. Vous pourrez aussi découvrir le Camac, cet espace de
création contemporaine qui accueille en résidence une trentaine d’artistes internationaux
chaque année. Vos oreilles ne seront pas oubliées, car vous pourrez y lire quelques
lignes sur V comme Vaillant, le nouveau groupe d’Olivier Vaillant, figure incontournable
de la scène musicale rémoise qui avec ce projet pop rétro-futuriste nous parle
des aléas de l’amour, de la fête et de la séduction en nous entrainant dans la folie des
boites de nuit et des bars enfumés d’antan. Vous y découvrirez également la musique de
Grand Blanc, que les rémois ont pu découvrir dans un Live, resté dans les mémoires, à
la Cartonnerie en mars 2016 et au festival du Cabaret vert de cette même année, qui
vous fera franchir le Bosphore. Et puisque été rime avec festivals, ce numéro de PEEL
vous emmènera dans les coulisses des flâneries musicales de Reims et du Cabaret vert.
En quelques dessins, vous pourrez enfin découvrir la playlist musicale du mois, pour
vous accompagner au bord de la piscine, sous un arc en ciel. Cette perspective ne serait
pas complète sans la découverte du travail du photographe rémois Romu Ducros.
En dégustant un sandwich agrémenté de cornichons, nous vous invitons à éplucher ce
nouveau PEEL. Bonne lecture, bonnes vacances…
Le magazine Peel est édité
par Belleripe SARL.
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Alexis Jama-Bieri
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07 / p comme police
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12 / torb
14 / 5 raisons d'aimer…
contributeurs
16 / Olek
Un sacré crochet
26 / camac
le concret de l'art
32 / DANS LES COULISSES
DES FLÂNERIES
ALEXIS
JAMA-BIERI
dirigeant culturel
Reims
BENOÎT
PELLETIER
directeur créatif
photographe
Reims
JULES
FÉVRIER
journaliste
& photographe
REIMS
34 / cabaret vert
un cabart en vert et pour tous
36 / VOYAGES EN TERRES
LOINTAINES
38 / les cornichons
où plutôt lescornichons.fr
Une boutique dans l'air du temps
AGATHE CEBE
rédactrice &
journaliste freelance
REIMS
Jérôme
Descamps
réalisateur
& montreur de films
Reims
JEAN
DELESTRADE
souplesse &
décontraction
Reims
44 / grand blanc
46 / les Incollables
sont de retour
au pays du Soleil Levant
Anne-sophie
velly
DA de Maison Vide
art contemporain,
musiques & confettis
Reims
JASMIN
HOURLIER
Voyageuse compulsive
Reims
Pauline
saintive
Rédactrice
& animatrice
Reims
48 / on ne choisit pas son
légume au hasard
Hélène Virion
chercheur en Arts
& photographe
REIMS
JUSTINE PHILIPPE
journaliste
REIMS
Axel Coeuret
reporter photographe
REIMS
CYRILLE
PLANSON
redac-chef
La Scène
Le Piccolo
Théâtre(s) mag
Nantes
La playlist ÉCRILlUSTRÉE
d'anne-sophie velly
www.mixcloud.com/salsifi-velly/
FUN FUN Funeral
Carnage
Il fait chaud en ce moment. J’ai acheté une petite piscine
gonflable pour y tremper une partie de mes jambes et
j’écoute « carnage » en boucle en bossant. " Carnage "
c’est un des jolis morceaux de Fun Fun funeral alias
Clément Sbaffe. Sur l'EP " Chin up " sorti sur AB records,
excellent label lyonnais. Il est doux et grave, ça parle
d’amour et de déception tout en étant lumineux et léger.
La voix haut-perchée de Clément et le style freak-folk du
morceau transforment ma pataugeoire d’eau calcaire en
bord de mer un peu sauvage. Une apaisante mélancolie
solaire me plonge toute entière dans le joli carnage la
tête la première. Plouf.
Alice Lewis
Amour Asymétrique
2 albums plus tard, la Lewis-planète a bougé, elle donne
naissance à « Amour asymétrique » EP planant, sur son
propre label. Réalisé en collaboration avec Alexandre
Chatelard, dont vous retrouverez la voix sur le morceau
et des arrangements signés Fred Pallem. C’est en français,
maintenant, qu’elle nous parle d’amour asymétrique à s’y
méprendre. On s’imagine aisément Alice chanter ce morceau
en apesanteur, une pop céleste qui nous embarque,
la flûte au bec et les violons dans l’oreille.
Satellite Jockey
She Came From Nowhere
Dream pop et références 60’s « she came from nowhere »
de Satellite Jockey. OH JOIE ! Mon amour des Beach Boys,
des zombies et des Beatles est comblé. Ce morceau c’est
manger des figues directement sur l'arbre, c’est danser
pieds nus autour d’un feu en été sur une plage, c’es sourire
sans savoir pourquoi. C’est ça la " Dream pop psyché "
de Satellite Jockey (sur AB records eux aussi, on aime)
c’est joyeux et inattendu, ce sont des références bien
ancrées dans notre mémoire collective et ça nous fait
dodeliner de la tête sans même nous en rendre compte.
C’est frais, sans date de péremption. C’est bon aujourd'hui
et ce sera délicieux demain.
Isabelle Antena
Noelle à HawaiI
Morceau sorti en 1988, il pourrait être sorti il y a 15 jours
sur un label français indé pop, comme la Souterraine
par exemple. Noelle à Hawaii, c’est la voix simple, juste
et fragile d’Isabelle Antena, c’est une boite à rythmes
et un clavier. C’est simple comme « noël sous le soleil,
les saveurs de kiwis, les senteurs des canis ou les
romances cannelles » Une île, du sable mouillé, une légère
brise et une forte odeur de monoï dans l'air…
Morgan Delt
Some sunsick day
La nostalgie laisse souvent la place au spleen. Le morceau
« Some sunsick day » du californien Morgan Delt est tout
le contraire. C’est une nostalgie heureuse, « une nostalgie
qui avance ». On pourrait tout à fait imaginer Morgan Delt
partager l’affiche du Monterey Pop Festival, " Summer
of love 1967 " aux cotés des Byrds, des Mama’s and
the Papa’s et Ravi Shankar. Liberté, psyché, LSD, je finis
ma couronne de fleurs en repassant le morceau sur ma
platine…
Raphaël d’Hervez
rêves
Un vibraphone, du violon, un djeraba, une guitare,
des claps, un clavier et c’est parti, Raphael, accompagné
du solaire Antonin Pierre alias Tonus, et de la douce
Jordane Saunal, font de ce morceau un petit bijoux pop.
Tout doucement ils partagent avec nous la chaleur des
premiers rayons du soleil de printemps se reflétant dans
l’eau salée d’une crique à Pornic. Entre rêve et réalité,
Raphael survit à l’été. C’est " marche ou rêve ". Mais il me
semble qu’il a choisi de faire les deux.
Catastrophe
Party in my pussy
Catastrophe, c’est un projet inclassable entre perf,
musique, écriture. C’est sorti sur le label Tricatel (label de
Bertrand Burgala). J’ai rencontré Arthur, par hasard, qui
fait partie du projet, je lui ai demandé si Catastrophe était
un collectif, parce qu’ils sont assez nombreux dans « le
groupe », il m’a répondu « Non, nous sommes une constellation
» Hum, ok, donc, c’était inattendu comme réponse
mais tout à fait sérieux. « Catastrophe » est une sorte
d’OVNI et il y a un morceau que j’aime particulièrement
au milieu de cette drôle de galaxie : « Party in my pussyv».
La voix, les choeurs, le texte et le clip... « There’s a party
in my pussy something great is going on » pourrait être
l’accompagnement sonore de " L’Origine du Monde " de
Gustave Courbet ou l’hymne de la communauté du vagin
cosmique. Quoi qu’il en soit, ça laisse songeur, comme
une nuit d’été.
Fishbach
Maison Vide ou Palais
Fischbach qui a fait son 1 er concert à Maison Vide a écrit
et composé ce morceau qui reflète totalement l’esprit
du lieu, chanté avec cette voix si particulière qu’on reconnaitrait
entre mille. Réinventer, déconstruire pour mieux
réinventer, en gardant en mémoire les traces du passé :
un principe propre à l’art de remettre sans arrêt en question
le quotidien et ce qui nous entoure.
« Redémarrer chaque saison, habiter d’un nouveau nom
qui ne reste jamais, qui casse tout quand c’est prêt, maison
vide ou Palais à vous de décider ».
Ricky Hollywood
Salut, je ne te reconnais pas
Ricky Hollywood alias Stéphane Bellity, Compositeur,
batteur-chanteur , est un personnage touchant, faussement
maladroit et réellement exigeant. Le morceau
« Salut, je ne te reconnais pas » offre un bel aperçu de la
jolie couleur de l’album « allant du rose fluo au vert pastel.
Humour à la française et classe Hollywoodienne.
Toute ressemblance avec la réalité serait purement
fortuite » Salut !
8 évènements à ne pas rater
en juillet - août
QUOI « No wheels,
no glory ». Event et expo
Florian Schneider.
Quand Tout l’été
à partir du 06 juillet
à 18h.
QUOI Concert piquenique
des Flaneries.
Quand Le samedi 22
juillet à 21h.
Où Au parc de Champagne.
: Le concert mythique
du mois du juillet à
Reims.
www.flaneriesreims.com
QUOI Le Cryptoportique
habillé par Gérard
Batalla.
Quand Du 22 juin
jusqu'au 30 juillet.
Où Au cryptoportique.
: Avec « Rèmes »,
Gérard Batalla souhaite
ranimer le Cryptoportique,
ancien forum
romain, et inviter les
visiteurs à marcher sur
les traces des anciens
rèmes.
reims.fr
gerard-batalla.com
QUOI La fontaine
cryptoponique by
FIKUS.
Quand Courant
juillet.
Où Place du Forum.
: Végétaliseurs d'espace
urbains, FIKUS
souhaite mettre à disposition
des habitants
de Reims un véritable
havre de verdure en
hommage à la flore
régionale.
facebook.com/fikustaville
QUOI David Hockney.
Quand Du 21 juin
jusqu'au 23 octobre.
Où Au Centre Georges
Pompidou à Paris.
: Au programme :
retrouvez plus de 160
œuvres de l'artiste,
de peintures, de photos,
de vidéos mais aussi
de dessins sur Iphone
et Ipad, concept original
qui avait déjà fait l'objet
d'une exposition à la
Fondation Pierre Bergé
Yves Saint-Laurent fin
2010.
www.centrepompidou.fr
© dr © dr
© dr
© dr
Où Mojito Skateshop.
: Sortie de sa 1 ère
board édition limitée
30 ex pour le Mojito
Skateshop.
www.behance.net/florianschneidertypo
www.mojito-skateshop.com
QUOI Exposition
" Clartés complices "
de Bénédicte Dussère
et Emmanuel Gatti.
Quand Jusqu’au 28
juillet.
Où Galerie La Réserve,
20 rue du Barbatre
à Reims
: La mise en regard des
oeuvres de Bénédicte
Dussère et d’Emmanuel
Gatti nous propose
un voyage fait de deux
parcours singuliers vers
la lumière.
benedictedussere.com
gatti.carbonmade.com
QUOI Cinéma en
plein air.
Quand À partir
du 11 juillet.
Où Dans différents
quartiers de Reims.
: Plusieurs séances
de cinéma en plein air
sont proposées durant
l'été, par l'association
La Pellicule Ensorcelée.
www.lapelliculeensorcelee.org
www.reims.fr
QUOI Jazz au Boulingrin.
Quand Du 1 er juillet
au 26 août.
Où Quartier du
Boulingrin.
: La Ville de Reims
organisatrice de l’événement
a confié à Jazzus
Productions l’organisation
de 7 concerts. Des
rendez-vous à ne pas
manquer !
www.jazzus.fr
© Dr
© dr
© olivier hoffschir
P comme
Police
Je raccroche à l’instant le téléphone.
Je discutais avec Olivier
Vaillant, musicien et compositeur
à l’origine du groupe
V comme Vaillant. Mais pourquoi
P comme Police alors ?
« J’ai ça en tête depuis longtemps,
des textes en français.
Ça fait d’ailleurs pas mal de
temps que j’ai commencé à
écrire les chansons que nous présentons
aujourd’hui sur scène. »
Depuis 2003, Olivier pose ses
textes un peu partout. Des mots
sur des pages.
Des feuilles oubliées aux quatre
coins de chez lui. Parfois il
les enregistre. Quelque chose
d’épars qui dessinait au fil des
années ce qu’allait devenir V
comme Vaillant, peut-être. « À un
moment, j’ai eu l’envie de regrouper
tout ça. Cet univers qui sent
à la fois la graisse de cambouis
et le romantisme. »
Avec Coco (chant), Hamed
(batterie) et Eddy (guitare), ça
prend forme. « J’écris la musique,
mais chacun prend sa place. J’ai
décidé de travailler avec ces
gens parce qu’ils sont créatifs.
Les textes et la musique donnent
un espace. Après, chacun invente
sa place. » Ils se connaissent
tous depuis un bon moment.
« Avec Coco, en mai 2009, au
cours d’une soirée d’hommage
à Bashung, ça a fonctionné tout
de suite. Coco, son personnage,
colle bien à ce qu’on veut faire
avec ce groupe : elle apporte une
présence, une dimension de performance.
» Le groupe travaille
d’ailleurs à développer encore
plus la mise en scène en live.
Olivier Vaillant monte des projets
depuis longtemps, mais il y a
quelque chose de nouveau dans
celui-ci, « je n’ai plus envie de
faire de compromis, je dois avoir
la tête dure. » Donc, il a choisi
trois autres musiciens aux égos
forts « parce que je crois que
c’est comme ça que les belles
choses naissent ». Pour ce qui est
de la suite, « J’ai plus l’âge des
tournées sans fin, j’ai envie que
ce projet joue dans des beaux
lieux, avec une histoire,
un contexte. La Maison des
Ventes en est l’exemple parfait. »
V comme Vaillant avance.
Quelque part entre Jacno, Jad
Wio, Plastic Bertrand, Bowie
et Police. J. Delestrade
Maison des Ventes Chativesle
La Maison des Ventes ouvre
ses portes pour le concert de
V comme Vaillant le 8 juillet
cinéma). Ils accueillent aussi
régulièrement du théâtre, des
concerts ou des expositions.
(sur réservation). Étonnant « Cela correspond aussi à notre
non ? Oui et non. Oui, si on se
réfère aux préjugés que véhiculent
ces salles : réservées
à une élite pour des ventes
d’art ennuyeuses. Non, si on
connait Pauline et Alban Gillet
qui sont installés depuis avril
2012. « Nous voulons changer
cette image : dans une salle des
ventes, il y a des choses pour
tout le monde, du néophyte au
collectionneur, et surtout pour
tous les budgets. » Ainsi depuis
leur arrivée, la salle est devenue
un lieu ouvert. Ils organisent
régulièrement des ventes originales
(vinyles ou affiches de
envie de jouer un rôle à notre
échelle dans une certaine démocratisation
culturelle. »
Pauline et Alban sont également
très impliqués au quotidien
dans différents projets : ils
organisent ainsi régulièrement
des ventes dont les bénéfices
sont reversés à des associations.
Poussez les grandes et belles
portes de la Maison des Ventes :
vous y rencontrerez des gens,
vous y écouterez des choses
formidables et peut-être lancerez
vous une enchère, comme
ça, simplement.
v c o m m e v a i l l a n t
l e 8 j u i l l e t à l a m a i s o n d e s v e n t e s c h a t i v e s l e
3 1 r u e d e c h a t i v e s l e , 5 1 1 0 0 r e i m s
w w w . c h a t i v e s l e . f r
w w w . f a c e b o o k . c o m / v c o m m e v a i l l a n t m u s i c
© pin up addict
sos amitié
par
agathe cebe
TEASING ! Pour la rentrée, du 18 au
24 septembre, un festival se prépare.
Elektrikiki, fier de sa naissance l’année
dernière, revient, et comme il a bien
grandi, il change de nom : Ami-Ami
s’annonce déjà comme la fraîcheur
incontournable de l’été indien rémois.
Une programmation fameuse, des lieux
insolites, des performances artistiques
et visuelles inédites, Anne-Sophie Velly,
directrice artistique, soigne les détails.
On vous en reparle plus longuement
dans le prochain Peel, mais d’ici là,
guettez la billetterie : les places sont
limitées et précieuses, car les rendezvous
seront intimistes ! Si vous n’avez
pas d’amis et que vous n’aimez pas les
Curly, vous savez ce qu’il vous reste à
faire…
@amiamifestival sur Facebook
5 QUESTIONS,
EN PASSANT
- JÉRÔME ANDRIEUX -
RESPONSABLE bar
À la Cartonnerie
Qu'est-ce qui rend ton boulot unique ?
Le privilège de rencontrer des artistes que j’apprécie
musicalement et de finir la soirée en leurs compagnies.
Tu es plutôt Brian Flanagan dans " Cocktail " ou
la Pieuvre dans " Roger Rabbit " ?
Je ne suis pas très « Cocktail » et qui est donc ce Roger
Lapin !?
Tu es du genre barman psy ou barman speed ?
Plutôt Psycho Speed.
Lors des rush à la Carto, combien de clients sers-tu
par minute ?
Un seul client, mais pour une commande de 6 pintes,
4 demis, 3 coupes de champagne, 4 verres de vin
et 2 soft…
Dans une autre vie… être barman en un autre temps :
ce serait quand ? Etre barman dans un autre lieu :
ce serait où ?
En 1977. Dans une magnifique maison d’hôtes perdu
au fin fond de la Provence.
Foin des bocks
et de la limonade…
Un été à Reims, le programme circule,
le programme est chargé. Et parmi
tout ce qui est organisé, le Canal attire
l’attention. Du 23 juin au 17 septembre,
au parc de la Roseraie, la Guinguette
se charge d’accueillir les familles
et groupes d’amis pour des moments
estivaux bucoliques et légers. Organisée
par l’association Inner Corner, la Guinguette
propose une ambiance populaire
et bon-enfant, dès le vendredi soir,
et tout le week-end, avec des scènes
musicales, des animations culturelles,
une aire récréative, des terrains de
sports collectifs, pétanque et volley,
un coin restauration et buvette. Le vivreensemble
est porté aux nues par cette
initiative rémoise sympa et inédite.
@innercorner sur Facebook
facebook.com/LaGuinguetteReims
Auréole du succès
Anthonin Ternant, électron virevoltant
déjà bien connu au sein des Betwitched
Hands ou de Black Bones, investit la
scène en solo, en ange : en ange solo.
Avec sa guitare acoustique et sa signature
folk, le projet Angel détonne encore en
beauté. Si « Give Wings to Angel » sonne
comme un générique de dessin animé
90s, d’autres morceaux comme « Angels
turned auround » nous embarquent dans
une ambiance de feu de camp adolescent
de la quatrième dimension. Parfois, les
chœurs, comme des Anthonin démultipliés,
se répondent, mystiques, puis les
guitares saturées surprennent. Angel,
c’est un tribute to l’enfance glorieuse
de la génération des 80s, aux influences
à la fois naïves, rassurantes, et psychédéliques.
Comme à son habitude, Anthonin
a soigné l’artistique, la mise en scène.
Le projet n’est pas que musical. Et pour
l’apprécier dans son entier, il faut le voir
sur scène. Il sera le 8 juillet au festival des
Musiques d’Ici et d’Ailleurs, à Châlons-en-
Champagne, et le lendemain, le 9 juillet,
au festival En Othe, à Auxon. Et sinon,
pour d’autres dates, regardez le ciel
et suivez l’étoile du Berger.
@musiquedelange sur Facebook
Rouge Crypto
Le groupe Rouge Congo donne deux
rendez-vous cet été : le 12 août au festival
Rock les Bains, à Plombières-les-bains,
et avant cela, le 7 juillet prochain sur
la scène du Cryptoportique à Reims.
Concentrés sur la préparation de leur
album, les quatre gars de Rouge Congo
sélectionnent leurs apparitions, et c’est
toujours sympa de voir des belles incarnations
de scène rémoise sur une scène
rémoise. Et l’idée de les voir en plein
air est d’autant plus séduisante que ce
groupe, à l’énergie solaire, se revendique
d’une nostalgie de vacances, au gré d’une
« pop carte postale » rafraîchissante.
Rouge Congo au Crypto
7 juillet 19h
Mémoires d’outre-tombe
Exquises esquisses
Le Studio Pastel accueille, pour les deux
mois de l’été, l’artiste marseillaise
Margaux Fédensieu et son exposition
« Fragments de corps ». Du 30 juin au
30 août seront exposés des formats
peints, des broderies sur papier et
des sérigraphies imprimées par Rectal
Versal, célébrant le corps. Parties d’un
tout, tout d’une partie, les œuvres de
Margaux Fédensieu confrontent, dans
une observation attentive, l’individu et le
couple. Les formes sont suggérées, et les
références historiques et contemporaines
se conjuguent pour un regard neuf sur ce
corps, tout à la fois familier et étranger,
ami et rival.
Studio Pastel, 6 rue de l’Ecu
à Reims – 03 26 09 52 54
9
Le projet atypique et sonore de Marie Guérin a
trouvé étape à Reims, du 12 au 19 juin 2017, pour
une résidence à Césaré. Dans le studio Paranthoën,
l’artiste a construit et conceptualisé son projet
autour de voix vieilles de cent ans : « Même morts
nous chantons ».
Ancré dans notre technologie moderne, ce projet
artistique se plonge dans le passé, entre souvenir
et hommage. Un linguiste allemand avait eu, durant
la guerre 14-18, le projet ambitieux d’enregistrer et
de collecter des voix d’hommes dans des camps
allemands. Trouvés sur des disques SHELLAC, les
sons compilés constituent une véritable chronique
d’un temps ectoplasmique, dont il ne nous reste que
trop peu de traces. Or, ces enregistrements rendent
compte de voix, de chants, de musique orchestrale
et d’ambiance de vie : un journal de bord, encore
vivant, figé dans la résine.
Marie Guérin, « habilleuse sonore », s’est intéressée
à ces enregistrements et a commencé un travail de
collecte minutieuse pour mettre en forme sa pièce
radiophonique. L’œuvre en elle-même, plus que de
la chronique historique, se présente comme une
communication extra-temporelle : rencontre avec
le passé, échange avec les fantômes de soldats, en
langue allemande, française et bretonne.
Les ondes radiophoniques font ressurgir les ambiances
occultes des camps, les espoirs des soldats
enfermés, la dissonance ordonnée des orchestres
imposés. C’est un poltergeist provoqué, cherché,
invoqué, une réponse à l’oubli, un hommage
humble et pudique. Désireuse de se « réapproprier
cette histoire », Marie Guérin assimile sa démarche
créatrice à un spiritisme, témoin d’histoire centenaire
et document précieux.
La pièce sera diffusé le 1 er octobre 2017 à Berlin,
dans le cadre du festival « Kontakte », et plus tard,
sur France Culture. Nous ne manquerons pas de
vous avertir de l’évolution de ce projet fascinant,
qui a pris quelques pierres à Reims, à Césaré, pour
se construire.
lachansonperdue.fr
FRAMBOISE, CROQUANTE
par arnaud lallement
Derrière une attaque
franche, acidulée
et craquante, cette
baie au grain velouté
révèle une vraie complexité.
Une explosion
en bouche.
FRAMBOISE, CROQUANTE © matthieu cellard
Recette pour 4 personnes
Temps de préparation : 1h15
Temps de cuisson : 2h05
Crémeux framboise
200 g d’oeufs | 125 g de beurre | 90 g de sucre | 75 g de pulpe
de framboise | 0,8 feuille de gélatine
Chauffer au bain-marie à 85°C la pulpe de framboise avec les œufs et
le sucre jusqu’à épaississement. Ajouter la gélatine. Refroidir à 40°C.
Ajouter le beurre. Mixer. Garder au frais. Mettre en poche avec une
douille cannelée n°10.
Nappage framboise
125 cl de jus de framboise | 62 g de sucre | 10 g de pectine NH nappage
Chauffer le tout pendant 10 min. Refroidir.
Bille framboise
25 cl de jus de framboise | 38 g de sucre | 2 g + 1 à 2 g de pectine NH
ou 1,5 feuilles de gélatine
Chauffer le tout pendant 10 min. Refroidir. couler en flexipan demi
sphère de 3 cm de diamètre à 3/4. Assembler pour obtenir une sphère.
Tremper à l’aide d’un pic dans le nappage.
Pâte à cornet
500 g de beurre | 500 g de farine | 500 g de sucre glace | 500 g de blanc
d’œuf
Mélanger les éléments au beurre pommade, réserver au frigo. Étaler
l’appareil à l’aide d’un pochoir forme fer à cheval 2 cm large et 14 cm
extérieur et des ronds de 5cm de diamètre, en cuire au four à 170°C
pendant 6 min.
Mousse yaourt
75 g de crème montée | 20 + 85 g de yaourt | 1/3 de citron en zeste
30 g de trimoline | 15 g de glucose atomisé | 0,8 feuille de gélatine
Chauffer 20 g de yaourt avec le glucose et la trimoline. Ajouter la gélatine
et le zeste de citron. Ajouter 85 g de yaourt puis incorporer la crème
montée. Couler en cadre flexiplat de 40 cm par 60 cm. Tailler des cubes
de 2 cm. Zester de citron.
Sorbet framboise
500 g de purée de framboise | 50 g d’eau | 25 g de sucre | 3 g de stabilisateur
Faire un sirop avec le stabilisateur. Verser sur la purée de framboise.
Refroidir en bol paco. Congeler.
Jus de framboise
250 g de brisures de framboises ou framboises | 25 g de sucre
Cuire le tout au bain-marie filmé pendant 1 heure. Égoutter.
Compote framboise
400 g de brisures de framboises | 40 g de sucre | 10 g de pectine
Chauffer le tout 10 min. Refroidir. Mettre en poche pour garnir les framboises
roses.
Dressage
Dans une assiette ronde poser une tuile courbée et la ronde au centre.
Garnir avec six framboises, trois cubes de fromage blanc et trois billes.
Ajouter un cordon de crémeux framboise. Recouvrir avec l’autre tuile
saupoudrée de sucre glace. Terminer avec cinq flammes de crémeux
et cinq demi framboises coupées, trois pétales de pensée. Disposer sur
la tuile ronde une quenelle de sorbet et une pensée. Servir le jus en
saucière.
Le Brasillé
de Didier Alexandre
à Saint-Aubin-sur-mer
| calvados|
Dimanche matin, marché de Saint-Aubin-sur
Mer. Juste avant la marée, il fait un petit gris,
pas méchant, celui dont on sait qu’il « va se
lever », la mer impose son rythme, ici rien
n’est jamais figé, le pays du mouvement.
Quelques étals habituels mais aussi un maraîcher
avec de délicieuses petites tomates mal
foutues mais si juteuses et avec un goût…,
un spécialiste des fruits rouges (Fraiseraie
Hardy à Bellengreville) et Alexandre Didier
qui propose un assemblage improbable de
pâtisseries et de poulets rôtis à la broche.
« Je suis un peu gourmand » confesse-t-il.
Oui, c’est bien là un étal de gourmand :
des pains au levain, croissants et pains
au chocolat, des plaques rectangulaires
de délicieuses tartes feuilletées aux fruits
(Ah ! la pomme / framboise / frangipane !),
rien d’apprêté, juste « le goût du goût ».
Au bout de l’étal, entre les chouquettes (top,
le caramel craquant) et la faluche (on en
reparlera un jour), il y a des brasillés. Il doit
y avoir une chimie singulière entre l’œil, les
papilles et le doré du brasillé.
Un petit quelque chose d’irrésistible qui vous
dit « mange-moi ». Le brasillé est long, il est
cranté au-dessus pour laisser respirer la pâte
à la cuisson et chaque cran se transforme en
lanière croustillantes, ah mes aïeux…
« Ça vient de Clinchamps-sur-Orne, j’ai appris
à les faire pendant mon apprentissage en
pâtisserie. C’est purement normand. ».
Bon, la recette est simple, farine, beurre frais,
sucre, levure et un peu de sel, la base de
la pâtisserie. On brasse, on laisse reposer 1
heure, 1h30, puis on retravaille comme une
pâte feuilletée, deux tours double et ça donne
une pâte brisée-feuilletée. On forme les
brasillés, petits coups de lame pour scarifier
le pâton, 1h30 de pousse et hop au four.
Dans les choses simples, peut-être ressenton
encore plus fortement le tour de main,
la main gourmande, le boulanger qui salive
et qui veut partager avec les clients du
dimanche matin. « On est une petite structure,
on est bien comme ça, on fait quelques
produits mais on les fait bien ».
Je sais, cet article est cruel, maintenant vous
rêvez de brasillé. Un de ces prochains longs
week-end, pourquoi pas la côte de Nacre
pour déguster le « kouign-amann d’ici » (sans
le beurre salé) ? J. Descamps
Traiteur Didier Alexandre
sur les marchés autour de Saint-Aubin-sur-mer
Poterie Lefebvre
à Barfleur
| mAnche|
Le goût des aliments passe aussi
par leur mise en valeur. Pas seulement
pour épater les copains mais
pour soi, parce que la tasse du
matin ou le saladier de la salade
de tomates sont des petites fêtes
qui célèbrent le jour nouveau.
Loin de la grande distribution,
la vaisselle glanée sur les routes
porte l’empreinte des voyages, elle
exhale des odeurs de garrigue ou
d’embruns.
Ingrid est potière à Barfleur dans le
Cotentin, sur la route du Vast. De
Normandie, elle arbore le blond viking,
les joues roses, le visage rond
et le sourire lumineux. Ses mains
transforment très vite la motte de
terre à grès de La borne (Berry) en
grand plat rond. Nous discutons
dans son atelier où l’accumulation
des pièces tournées, des outils de
précision et de l’odeur de la terre
forment un antre chaleureux.
« J’adore l’idée qu’on peut aller
chez le potier comme on va chez
le boucher, j’aime le côté artisan »
Ingrid tourne et décore à la main
de la vaisselle d’usage, elle excelle
dans les bleus, les rouges, les bruns
et réussi aussi les céladons, ce vert
laiteux merveilleux venu de Chine.
« Ce que j’aime le plus c’est la
transformation de la matière brute
en objet en quelques minutes. Je
cherche le côté solide, puissant,
j’aime donner aux gens des objets
rassurants pour qu’ils les utilisent
quotidiennement »
Chaque objet contient
la trace des mains qui
pétrissent, forment,
enduisent, peignent,
décorent mais aussi de
l’œil qui jauge l’épaisseur
d’un bol ou d’une assiette,
qui surveille la cuisson. Les
poissons, oiseaux et motifs
graphiques qui ornent
chaque pièce en font une
œuvre d’art qui ravit l’œil à
chaque utilisation.
Même si on a pas toujours le temps
de regarder le mug du
matin pour se raconter
une fois encore l’histoire
du poisson bleu ou du
moineau coloré, on est
rassuré de savoir qu’il
est là prêt à évoquer les
vacances passées ou tel
souvenir de voyage. J. D.
La recette simple
de janell
Les cookies de Janell
115 grammes de beurre non salé, ramolli | 125 grammes de cassonade
ou de vergeoise | 2 œufs | 1/2 cuillère à café d'extrait de vanille | 95
grammes de farine | 1/2 cuillère à café de bicarbonate de soude | 1/2
cuillère à café de cannelle moulue | 1/4 cuillère à café de sel de table |
120 grammes d'avoine | 120 grammes de raisins secs | 65 grammes de
noix concassées et autres graines que vous aimez
Dans un grand bol, malaxer ensemble le beurre, la
cassonade, les œufs et la vanille jusqu'à consistance
lisse. Dans un bol séparé, mélanger la farine, le bicarbonate
de soude, la cannelle et le sel ensemble puis
ajouter au mélange beurre / sucre. Incorporer l'avoine,
les raisins secs et les noix. Placez la pâte 1/2 heure au
réfrigérateur. Chauffez le four à 175 degrés. Disposez
des boules de pâte espacées de 8/10 centimètres sur
une plaque à pâtisserie recouverte de papier cuisson.
Cuisez 10 à 12 minutes (le temps de cuisson varie
selon votre four). C’est cuit quand les bords sont
dorés. Sortez la plaque et laissez-les gâteaux refroidir
pendant cinq minutes avant de les arranger sur une
clayette. Je vois à vos yeux brillants qu’aucun conseil
ne sera écouté, alors manger encore chaud, c’est
lourd à digérer mais que c’est bon…
techno robotique
Torb est un duo parisien.
En 2009, Julien rêvait de
devenir l’assistant de Philippe
Zdar. Quant à Fabien, il était
là pour vérifier le matériel.
Les deux hommes ayant participé
à l’installation du Motorbass
Recording Studios, Zdar leur a
offert une pièce à l’étage.
« On se considère comme la
branche hardcore de Motorbass
» nous a révélé Julien juste
avant leur concert au Cabaret
Vert, où ils nous livrent un son
primitif, aux saccades parfois
incontrôlées. Une musique
planante, lancinante, souvent
insistante, qui s’insinue dans
la tête et le corps de celui qui
l’écoute.
Fabien as les cheveux courts, Julien les
cheveux longs. Julien aime Francesco
Farfa et Fabien la techno de Détroit : sur
quels points communs
se fonde votre complicité
musicale ?
Julien : Sur le kick,
la basse, les synthés et les ambiances !
A 20 ans, on allait dans les raves.
Aujourd’hui, on recrache, on dégueule
ce qu’on a écouté depuis tout ce temps.
Fabien : Au départ, on écoutait de la
techno sans rentrer dans les détails
de dire « moi à la base, c’est ça et toi,
c’est ça que t’aimes », parce qu’on avait
forcément chacun notre chemin.
J : Il est difficile de trouver un partenaire
avec qui faire de la musique. Il y
en a toujours un qui porte la couverture
à lui alors que nous, nous sommes sur
la même longueur d’onde.
torb
F : Et puis sur scène, on est Torb. On est
un tout.
Qu’est-ce qui vous donne l’envie de
créer ?
J : Un son particulier, sorti d’une
machine fabriquée par Fabien. Ça nous
inspire et nous donne un morceau,
constitué d’une rythmique, d’une bassline
et d’un gimmick.
4ever young est plus mélodieux que vos
autres titres. Comment expliquez-vous
ce changement de ton ?
J : Cette berceuse a été écrite un soir, en
hommage au fils de Zdar : James, né il y
a 6 ans. C’est un morceau fait à la main.
Que recherchez-vous en faisant de la
musique ?
F : L’émotion.
J : On cherche la vérité. Sur scène, avec
nos machines faites à la main et qui ne
réagissent pas pareil selon la température,
ou le fait qu’on joue en intérieur
ou en extérieur, on est sans filet. On
voulait sortir de ce schéma du mec qui
arrive avec son ordinateur, appuie sur
un bouton, va boire sa bière, et revient
dans une heure. Nos live, brouillons,
miment les épreuves de la vie. Notre
rêve serait d’être au milieu du public
et d’entendre la même source sonore
que lui.
Quelles machines aviez-vous au Cabaret
Vert, le samedi 27 août ?
J : Notre set up habituel : Ulitimiti Uno,
Ulitimiti due, Veedo, Magnificiensa
luminata… Ce sont des machines
auxquelles on a donné des noms. Des
petits mots doux.
Pourquoi des noms italiens ?
J : ça, c’est mon influence !
J’aime les années 90 et
toute la scène italienne. Sur
Night Session, les titres en
italien rappellent le nom de
nos machines, sauf Elvira :
c’est le nom d’une amie
suédoise qui met sa voix sur
ce titre. Elle était chez moi
un soir et elle a commencé
à dire une phrase : « Lost
everything, even lost my
dignity ». Je l’ai enregistrée,
j’ai fait écouter à Fabien et on a fait un
morceau avec ça. On voulait lui rendre
hommage en donnant son nom au
morceau.
Est-ce que cela annonce plus de
morceaux chantés dans vos prochains
albums ?
J : Nous ne sommes pas très bavards de
nature. On s’exprime par la musique.
On aime le son, le grain.
Vous entraînez-vous avant d’entrer en
scène ?
J : Non. On branche les machines,
on regarde les niveaux, les balances.
On vérifie que tous les sons sortent :
le kick, la basse, la snare...
Et pour vous, qu’est-ce qu’un live réussi ?
J : Quand tu es devant 10 000 personnes
(on n’en a pour l’instant eu que 5 000 ou
6 000 à Astropolis, l’année dernière) et
que même le dernier rang danse.
f a c e b o o k . c o m / w e l o v e t o r b /
_© DR
2
texte
Justine Philippe
un livre, 5 raisons de l’aimer
5 raisons
d'aimer…
14 Juillet
d'ÉRIC VUILLARD
éditions ACTES SUD
Par cyrille planson
Parce que c’est plus qu’un roman
historique. Vous avez détesté l’histoire
à l’école ? Vous trouvez les
récits historiques lénifiants ? Plongez
dans les destins croisés de ces petites
gens qui ont « fait » le 14 Juillet et
dont Éric Vuillard a parfois retrouvé
la trace dans les archives. Hommes
et femmes de peine, artisans ou
habitants des faubourgs, ils se sont
trouvés là, parfois par hasard.
Ils ont joué un rôle, à leur dimension,
celui de la « petite histoire » qui fait
la « grande ». L’espace d’un instant,
fugace, Éric Vuillard leur redonne vie
avec un vrai talent littéraire.
Parce que c’est formidablement
bien écrit. Des phrases courtes, une
vraie densité dans l’écriture. Un ton
alerte non dénué d’un humour parfois
grinçant. Éric Vuillard aime ses personnages
et leurs « vies minuscules ».
Son roman aux allures de polar vous
cueille, un peu à l’improviste. Difficile
de lâcher prise ensuite, tant le rythme
est haletant et aux antipodes du style
souvent ampoulé du commun des
romans historiques.
Parce que c’est un livre édité par
Actes Sud. Pas à pas, l’éditeur arlésien
a su se constituer un très beau
catalogue, et être conforté dans ses
choix, voici deux ans, par deux Prix
Goncourt (Kamel Daoud pour le
premier Roman, Mathias Énard pour
« le » Prix Goncourt) et un Nobel de
littérature (Svetlana Alexievitch).
Actes Sud, est désormais un empire,
indépendant et exigeant, fondée
par Françoise Nyssen, devenue voici
quelques semaines la ministre de
la Culture et de la Communication
d’Emmanuel Macron.
Parce que, finalement, on ne connaît
rien du 14 Juillet. Vous pensiez tout
savoir du 14 Juillet ? En fait, non. Éric
Vuillard vous révèle la réalité de cette
journée, l’enchaînement inattendu
des événements, la part de hasard
propre à ces grandes journées qui, à
tout moment, peuvent basculer d’un
côté ou de l’autre. Derrière l’image
d’Épinal, celles de l’élan patriotique
que rien ne peut arrêter, se cachent
les instants de doute, ces moments
indécis pendant lesquels tout aurait
pu s’arrêter.
Ville de Reims - Direction de la communication
Exposition
La force de Coriolis
Manuela Marques
Parce que c’est mieux qu’un roman
d’été. Court (200 pages), incisif, passionnant,
14 Juillet, c’est une plongée
dans la « petite Histoire de France ».
Des visages prennent vie sous la
plume d‘Éric Vuillard. Pas de mots
inutiles, pas de pages noircies pour
« tirer à la ligne ». Éric Vuillard va à
l’essentiel. Et convenons en, côté scénario,
cette journée du 14 juillet qui
a bouleversé l’histoire de la France,
voire du Monde, n’a rien à envier au
dernier Marc Lévy ou Maxime Chattam.
Alors, ne bronzez pas idiot !
Le cellier
13 mai > 31 juillet 2017
Entrée gratuite
captain crochet
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captain crochet
Olek
Un sacré crochet
Quand on évoque les termes de crochet et de
tricot, on pense tout de suite à la boxe ou à
l’écharpe de grand-mère tricotée dans une laine
épaisse qui gratte, ou bien aux réalisations d’art
modeste faites par de vieilles filles en mal d’amour,
espérant, en usant du fil de Pénélope, voir apparaitre
leur Ulysse, après tant d’années d’attente, un
jour, peut-être.... Pourtant, à un tout autre niveau,
le tricot, crocheté, se transforme avec Olek en
réelles œuvres art.
Agata Oleksiak de son vrai nom, est une artiste textile de renommée
internationale installée à Brooklyn à New-York qui
pratique le crochet à très grande échelle. Née en 1978 dans
une région industrielle de Pologne, Olek a obtenu en 2000 un
baccalauréat en études culturelles à l’Université de Poznan.
Son diplôme d’art en poche, elle déménage pour s’installer aux
États-Unis.
Olek est considérée comme une des figures de proue du Yarn
Bombing (mouvement né en 2005 lorsque Magda Sayeg a eu
l'idée de recouvrir de tricot la poignée de la porte de sa boutique
de laine à Houston, aux États-Unis. La pratique s'est ensuite
largement diffusée en Europe de l'Est et en Angleterre).
Bien qu’elle ne se reconnaisse pas comme acteur de ce mouve-
captain crochet
ment, Olek recouvre de crochets démesurés de Phentex (une
fibre synthétique inventée dans les années 60 par le français
André Girard) d’aspect laineux et colorés les murs des villes,
les monuments, les sculptures et même les gens, partout dans le
monde, rendant alors l'univers quotidien urbain onirique. Son
art atypique qui s’insère entre le graff et les travaux d’aiguille a
pour finalité d’attirer l’attention, de manière poétique et provoquante,
sur des paysages ou des objets du quotidien que l’on ne
regarde plus, par habitude ou par lassitude. Pour Olek la vie et
l'art sont inséparables. Elle se positionne alors sur d’importants
sujets de société et confère à ses œuvres, entre la sculpture et la
performance, une portée politique particulièrement forte. Elle
a ainsi crocheté avec des réfugiées, performé avec des Indiennes
lors de la Journée internationale de la femme, enfilé une nouvelle
combinaison au « Charging Bull » de Wall Street, recouvert
de crochets un obélisque de forme phallique à Santiago du
Chili pour plaider la cause des homosexuels et fait savoir, avant
les élections américaines, qu’elle verrait bien Hillary Clinton
à la présidence, avec un panneau de cinq mètres sur quatorze
recouvert de crochets de couleur rose au cœur du New Jersey.
Olek peut par exemple recouvrir entièrement au crochet des
objets et des lieux hétéroclites tels que des pièces d’habitation
intérieures, des extérieurs de maisons, un train, un tank, une
pelleteuse ou un vélo.
Si Olek a choisi la rue pour exercer son art, c’était au départ
pour s’opposer aux systèmes d’expositions plus classiques. Ses
impertinentes réalisations, qu’elle nomme « actions-guérillas
» sont installées sans permission préalable et il est fréquent
qu’elles soient détruites par les autorités des villes qu’elle investit.
Sa position a aujourd’hui évolué, puisqu’on a pu voir son travail
exposé à la Tony’s gallery de Londres, à la Jonathan Levine
Gallery à New-York, au Smithsonian American Art Museum à
Washington dans le cadre de l’exposition « 40 Under 40 : Craft
Futures », à Miami Art Basel, au Heinz Nixdorf Museums Forum
à Paderborn et à la Villa Rot à Burgrieden en Allemagne,
ainsi qu’au musée Boijmans Van Beuningen à Rotterdam aux
Pays-Bas.
Olek collabore régulièrement avec de grandes entreprises pour
soutenir des organisations à but non lucratif. Ainsi, elle s’est associée
à Kiel’s en réalisant une œuvre en crochets intitulée « Mr.
Bone » afin de recueillir des fonds pour les enfants en difficulté
et à la Maison Lancaster à Londres où elle a réalisé une installation
en présence de la famille royale afin de recueillir des fonds
pour la préservation des éléphants d’Asie.
Régulièrement, elle intervient dans des institutions pour donner
des conférences, notamment à l’université de Syracuse et
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au collège de Long Island à New-York. Toujours en matière de
médiation, Olek a notamment animé des ateliers de crochetage
à destination des détenus de la prison municipale à Katowice,
en Pologne, avec qui elle a réalisé une grande fresque murale
au crochet de vingt mètres de long, dans le cadre des actions de
proximité de l’établissement pénitentiaire. Son travail est présenté
dans de nombreuses publications telles que The New York
Times, Wall Street Journal, New York Magazine, TIME Magazine,
Vogue Italia, Newsweek, Vibe Magazine, Artinfo. OLEK
a par ailleurs bénéficié du soutien financier à la création artistique
du Lower Manhattan Cultural Council. Interview.
Pourquoi as-tu choisi le crochet comme médium ?
J'ai intégré le crochet, que je pratiquais déjà auparavant, dans
mon travail en prenant un cours de sculpture à New York. Mon
professeur m'avait alors encouragé à utiliser des matériaux
non traditionnels, y compris le fil, la corde et la ficelle, pour
fabriquer une sculpture et pour les relier de toutes les façons
possibles. Après avoir expérimenté toute la nuit, j'ai finalement
tenté de réaliser ma sculpture en crochets. Et ça a marché ! Depuis,
je travaille avec ce médium si particulier.
Peux-tu nous raconter la petite histoire de tes œuvres ?
Chaque pièce, où qu’elle ait été réalisée dans le monde, a une
histoire différente. L'année dernière par exemple, on m'a commandé
une pièce spécifique au musée Verket à Avesta, en Suède.
J'ai été à l'origine inspirée pour recréer une maison suédoise
traditionnelle à l’intérieur du musée. En cherchant une équipe
pour le projet, j'ai décidé d'embaucher un groupe de réfugiées
de Syrie et d'Ukraine. Après quelques jours à faire du crochet,
à coudre, à écouter des livres audio et de la musique de divers
pays, nous avons cassé la glace et une conversation a débuté.
Cette conversation m’a changée pour toujours. Les femmes ont
commencé à parler des horreurs dans leurs pays d'origine et de
la façon dont elles avaient tout perdu avec la guerre. Certaines
m'ont montré des photos de leurs villes natales avant et après
les bombardements ou des attentats à la bombe. Ces histoires
m'ont incitée à faire exploser l'installation au sein du musée, et à
créer un court métrage intitulé « In The Blink Of An Eye ». Il ne
faut jamais sous-estimer ce qu'un endroit et l’écoute des autres
peuvent t’apporter en tant qu'artiste.
Quelle est ta philosophie ?
Ma philosophie est résumée dans une performance qui a eu
lieu à la BWA Galleria à Sanok en Pologne le 9 mars 2009.
J'ai intitulé cette pièce “ Working Woman in White : A Portrait ”.
Je produisais du crochet pour en faire une sculpture pour mon
corps, dans laquelle mon corps est devenu le ready-made. La
« couverture » a complètement redéfini mon mouvement et
mon identité : sexuelle, personnelle et culturelle. Ensuite, j'ai
pris l’extrémité du fil et, en l'arrachant, j'ai commencé à recrocheter.
Quand le « nouveau » costume d'armure fut prêt, j'étais
exposée comme un objet. Ensuite, j'ai posé cette sculpture portée
à la main sur mon corps et pris l’extrémité du fil pour défaire
la «couverture» à nouveau, et encore, et encore, et encore… J'ai
crocheté et recrocheté sur mon corps, même quand j'ai senti
que je ne pouvais plus continuer, jusqu'à ce que j'ai atteint
un point où je savais que je pourrais continuer indéfiniment.
L'œuvre d'art est alors détruite au fur et à mesure qu'elle est
créée, et est créée à partir de sa propre destruction.
Pourquoi as-tu choisi de t’installer à New York ?
En 2000, ma professeure d'anglais, Kelly, m'a tenu le propos suivant
: « La Pologne n'est pas prête pour toi. Tu dois te déplacer
à New York. » Elle avait raison car en Pologne tout le monde
était à cette époque catholique de naissance, blanc, et ne parlait
seulement que le polonais. J’étais comme une étrangère à mon
propre peuple à cause de mes croyances, de mes vêtements et de
ma philosophie originale. Je me suis alors échappée des limites
strictes de ma terre natale. Ce n'est que lorsque j'ai déménagé à
New York que j'ai découvert ma patrie spirituelle et que j'ai eu
la liberté de m'exprimer pleinement.
Quelle est la signification particulière des couleurs que tu utilises
dans tes œuvres ?
Chaque pièce est différente. À titre d’exemple alors que j’étais en
train de discuter des couleurs à utiliser pour mon œuvre intitulée
« The Pink House ». et que je pouvais vraiment aller dans
n'importe quelle direction souhaitée, j'ai choisi d'utiliser le rose,
car le rose est une couleur qui ne représente aucun pays.
Lorsque tu produis tes œuvres, réalises-tu le travail de crochet
toi-même ou te fais-tu aider par des assistants ?
Je travaille presque toujours avec des assistants et une équipe,
car mes pièces prennent beaucoup de temps à faire à la main.
Partout où je vais, et peu importe le pays ou la ville, il y a toujours
beaucoup de bénévoles qui veulent donner de leur temps
à mes projets publics. C'est une chose de demander aux gens
qui ont une vie confortable de donner de leur temps, mais je
préfère engager une équipe chaque fois que c’est possible. Il
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captain crochet
est très important pour moi de permettre aux femmes qui travaillent
avec moi d’accéder à l’autonomie en les payant équitablement
pour leur travail. Ce fut notamment le cas lorsque j'ai
travaillé en Inde et avec des réfugiés en Suède.
Quel est ton projet le plus étonnant, ta pièce la plus impressionnante
?
Ma meilleure pièce est toujours ma prochaine pièce ! Cependant,
l'expérience que j'ai eue en travaillant avec les femmes
réfugiées en Suède cette année à Avesta et la création de « In The
Blink Of An Eye » est quelque chose dont je me sens très fière.
Pour les lecteurs de Peel qui te découvrent peut-être à la lecture
de cette interview, peux-tu parler de ton actualité récente ?
Cette année, j’ai eu le plaisir de participer à un événement organisé
par Morgan Spurlock dans le cadre du Festival du film de
Sundance, dans lequel j’ai performé à partir d’un film classique
de 16 mm intitulé " Style Wars ", produit par Henry Chalfant
et Tony Silver. Par ailleurs, le musée d'Akron m’a commandé
une performance dans le cadre de son exposition « 10 Years of
High Fructose ». J’y présenterai également une vidéo intitulée
« Working Life », que j'ai créée en collaboration avec Michelle
P. Dotson.
Par quels mots pourrais-tu clôturer cette interview ?
On dit que le ciel est la limite, mais je vise les étoiles, plus loin
dans notre galaxie. J'ai un long chemin à faire. J'ai bouclé la
route bosselée. Je suis prête pour mon prochain lancement de
fusée.
w w w . o l e k n y c . c o m
texte
Alexis Jama-Bieri
photographies
(droits réservés)
Olek
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la vie d'un lieu de résidence
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la vie d'un lieu de résidence
CAMAC
le concret
de l’art
Marnay-sur-Seine, 6h du matin. Par la porte-fenêtre
entrouverte en ce début de printemps, les
oiseaux commencent à chanter. Concert polyphonique
qui ne souffre aucun retard, chaque matin,
les oiseaux saluent le jour. Ici, la Seine se prend
encore pour une petite rivière, les saules pleurent
dans l’eau, les grenouilles coassent, les berges
sont parsemées d’ancolies et de jacinthes sauvages.
Dans la maison commune de la résidence, les résidentes
se succèdent pour préparer leur petit-déjeuner.
La cuisine devient ce lieu prisé où les récits
de vie se croisent et où les projets s’échafaudent
entre la cafetière, les œufs aux plats et le plateau
de fromages disposés sans ordre sur la table
en formica noir juste en-dessous de la fenêtre
ouverte sur le jardin. Voici, Maria et Soyoung, deux
coréennes vivant au Canada, Elizabeth, américaine
citoyenne du monde, vivant de temps à autres à
Bali ou Singapour, Kristina, norvégienne venue
pour danser avec Hannah et deux sœurs jumelles
de Brooklyn Hillary et Briana, Svletana russe venant
de Moscou, Hellen, australienne venant de la
côte ouest et Janell, américaine de San Francisco.
Vous êtes à CAMAC une résidence d’artistes située
aux confins de l’Aube.
Résidence : Fait de demeurer habituellement dans un lieu ; p.
Méton., ce lieu, demeure habituelle et fixe. Synon. Habitation,
séjour. Avoir fixer sa résidence quelque part ; changer de résidence
; être en résidence à.
Panoramique latéral de gauche à droite vu du jardin clos avec
pelouses et arbres fruitiers en fleurs : Grande grille blanche en
fer forgé servant d’entrée aux piétons, les deux premiers bâtiments,
ancien prieuré du XVII ème siècle, tourelle et pans de
bois, rosiers et sculpture fine en métal, une coursive menant
à la grande maison commune, architecture fonctionnelle des
années 1950, porche d’entrée des voitures. Sur l’autre face de la
maison, un balcon/terrasse sur la Seine relie tous les bâtiments.
C’est Franck Ténot, célèbre responsable de presse et amoureux
fou de Jazz qui est à l’origine de cette idée et de la Fondation qui
porte son nom. C’est Jean-Yves Coffre qui en est le directeur
depuis 2000. Lui et sa petite équipe anime ce lieu de paix et de
travail, ouvert aussi aux badauds du dimanche.
Du mois d’avril au mois de décembre, dix ateliers et autant de
chambres sont mis à la disposition d’artistes internationaux
pour qu’ils puissent travailler en paix. Ici, nous sommes au plus
juste de l’accompagnement du travail de l’artiste, du temps et de
l’espace. D’un à deux mois sont offerts aux artistes des formes
les plus diverses : peinture, sculpture, dessin, photographie,
chorégraphie, vidéo… Ici, on teste, on s’éprouve, on se perd, on
se trouve, on trépigne, on avance, on rêve, on se surprend.
la vie d'un lieu de résidence
Commençons la visite.
Juste à l’entrée, dans le premier bâtiment, une grande fenêtre à
petits carreaux, c’est le studio de Soyoung qui dessine et peint.
Elle réalise elle-même certains de ses pigments en faisant des
décoctions de betteraves ou d’herbes qu’elle concentre fortement
pour produire des encres fines aux couleurs rares. Les
motifs sont animaliers ou végétaux, Soyoung privilégie pour
l’instant les petits formats.
Derrière, se trouve la grande galerie, le faîte de la toiture est
troué d’une verrière. C’est le lieu des expositions, des installations
c’est le creuset de tous les essais.
Un escalier nous emmène vers l’atelier de Maria. Trois peintures
sont au mur dont un portrait d’une femme assise à sa
fenêtre (tiens les petits carreaux du prieuré !). À côté des trois
peintures, cinq feuilles A4 accrochées, des nuanciers pour avoir
toujours en tête les différentes références (Winson & Newton +
Lefranc + Winton oil colour). Penchée sur le sol blanc, Maria
termine la construction d’un large cadre entoilé, elle a en tête
un tryptique…
Revenu dans le jardin, on pousse une large baie vitrée pour
retrouver Svletana, psychologue et peintre. Elle est venue ici
pour creuser le thème de la transformation. Elle travaille prudemment
sur trois toiles, l’une propose une vision symétrique
et allégorique de l’intérieur et de l’extérieur, l’homme comme
un océan avec des fonds marins habités et comme une constellation
sombre ou rouge flamboyant. Le plus frappant est sans
doute cet homme en suspend entre montagne et colline, va-til
réussir son saut ? Surmonter les obstacles est une des questions
de Svletana. Amusée, elle ouvre sa « porte magique », une
ouverture qui donne directement sur la Seine et l’ancien lavoir
de Marnay.
Au second étage du prieuré, sous les toits, le studio 4 est occupé
par le groupe de danseuses. Ce matin c’est repos. L’espace est
entièrement blanc, poutres et plancher. Ce qui frappe c’est la
lumière, elle traverse de part en part.
Sur le côté, une porte mène au studio 5 qu’Hellen occupe. Là
aussi, le blanc et la lumière. Les fenêtres sont ouvertes la nature
entre à l’intérieur. Au mur deux grands dessins sur papier
blanc, deux femmes dont ne subsistent que les contours, bleu
outremer. Après des études de danse à l’université de l’Australie
de l’ouest (là où a étudié l’acteur Hugh Jackman, oui Wolveriiiine
!!!), Hellen vient de se lancer dans le dessin d’après photo.
Elle est venue pour danser, elle explore le dessin associé à la
peinture. Hellen se prend en photos : en pied, elle remonte une
partie d’une robe, assise au milieu de chaises avec un énorme
manteau en fausse fourrure, allongée au sol, courbée ou les bras
levés…
Elle ouvre une photo plein cadre sur son ordinateur, elle colle
une feuille de papier calque sur l’écran et c’est parti pour un
détourage et une coloration de certaine partie, toujours en bleu
outremer (acrylique de chez Sennelier). L’effet est saisissant,
ces silhouettes bleues sont autant d’instantanés de la vie d’une
femme, elles sont énergiques et parfois mélancoliques. Hellen
vient aussi de projeter ses photos sur le grand mur blanc, les
deux grands dessins sont les premiers pas vers une série.
Pour le bleu outremer, il n’est pas la peine de chercher beaucoup,
entre les cheveux sombres et le rire fringant, Hellen arbore des
yeux améthyste incandescents.
Tout CAMAC est là dans cette jeune fille de vingt ans déboulant
d’Australie de l’Ouest en France à Marnay-sur-Seine pour
explorer de nouveaux territoires.
Si on descend l’escalier de la tourelle, au rez-de-chaussée, on
entre dans l’atelier d’Elizabeth. La pièce est ouverte sur la Seine,
Norah Jones susurre ses chansons, les oiseaux de la Seine lui répondent.
Devant la fenêtre, une table avec deux vases de fleurs
des champs. Elizabeth se promène et s’émerveille. Elle cueille
des orties blanches, des boutons d’or, du lilas. Elle cueille aussi
des images avec sa petite tablette et elle s’amuse à retrouver les
fleurs et les animaux notamment ces deux adorables singes
amoureux ou ce lézard s’approchant d’une araignée pour l’avaler.
Trois côtés de la pièce sont occupés par de larges feuille de
papier, scotchées sur les murs. Selon son humeur, elle travaille
sur l’un ou l’autre. Elle dessine d’abord (crayons Rembrandt)
puis aquarelle. Ici ce sont des grappes de glycines, là un papillon,
là un escargot qui part dans la fraîcheur de l’herbe ou un
oiseau qui attend sur sa branche pendant que des fleurs s’épanouissent.
Elizabeth recompose la nature, elle mêle des fleurs et
des faunes de pays différents, reste, pour elle, la permanence de
la beauté de la terre. Au fond de la pièce, un bureau et des livres
dont Oriental birds, chines brush paintings de Zheng Zhonghua
(Ed. Cypri Press), somptueux ouvrage consacré à la peinture
chinoise et à l’art de peindre les oiseaux. Il y a bien d’autres
livres, très scientifiques ceux-là, mais elle s’en sert uniquement
pour régler la hauteur de son tabouret de travail.
8
la vie d'un lieu de résidence
la vie d'un lieu de résidence
Contournons le prieuré pour monter le grand escalier de
pierres. Sur la terrasse, d’un côté le jardin, de l’autre la Seine. Au
fond, la grande bibliothèque avec piano quart de queue. Laetitia,
responsable des ateliers, du mécénat et des partenariats,
accroche avec Mélanie 250 gravures « pointe sèche » faites par
différents collèges et écoles de la région sous la direction de l’artiste
allemande Nina Ansari. C’est l’autre mission de CAMAC,
amener le public à l’art contemporain, favoriser la rencontre
entre les artistes et les gens d’aujourd’hui. Pendant deux mois,
à raisons de dix heures de travail par classes, Nina Ansari s’est
déplacée avec l’équipe de CAMAC sur les routes entre Romilly-sur-Seine,
Troyes, Nogent-sur-Seine et plusieurs villages. Les
250 gravures flottent dans l’air : Die Libelle, Ich bin froh, Der
Jaguar, Ich bin durst, Der Uhu… que des titres en allemand car
en plus d’être un projet de découverte de l’art de la gravure, tous
les ateliers ont été mené en allemand pour inciter les enfants
à apprendre cette langue mal-aimée. L’art pour rassembler les
peuples…
Derrière la bibliothèque, une cuisine donnant sur la Seine. Inutilisée,
elle est devenue le repère de Janell. Cette belle américaine
volcanique écrit. Elle créé des poèmes, des « flash-plays »
(pièces très courtes et percutantes) et un journal à l’écriture
régulière et dessinée. CAMAC lui a ouvert d’autres portes, elle
s’amuse à dessiner des portraits dont les cheveux sont des éléments
de la nature collés sur la feuille : brindilles, écorces séchées,
feuilles mortes… Elle a en projet une sculpture sur les
émois de l’intime, pour cela elle a demandé à toutes ses camarades
de collecter leurs propres cheveux qu’elle mettra en scène
au mois de juin.
Après Jean-Yves Coffre, Janell est la seconde âme de la maison,
c’est elle la gouvernante jusqu’au 16 juin, ce qui lui permet une
prise en charge totale de ses frais. Dans la maison des années
50, elle cuisine le repas du soir du lundi au vendredi pour que
les résidents se rassemblent et échangent dans la grande salle à
manger / salon / salle de télévision / salle de projections. Le midi
et le week-end, les résidents se partagent les tâches et parfois
préparent des spécialités, le Bortsch de Svlétana est devenu un
must.
Derrière le mur recouvert de deux immenses tableaux mettant
en scène les célèbres gravures d’Alice au pays des merveilles
de John Tenniel, il est une grand chambre pourpre, c’est là que
CAMAC m’a permis d’écrire la première version du traitement
d’un long-métrage.
CAMAC, est un espace précieux et concret. Une aide
indispensable pour les artistes, un lieu de découvertes
de soi et des autres, un lieu où les artistes et les habitants
peuvent se coudoyer, un lieu sans pression, sans
l’obsession du résultat, un lieu de vie et de créations.
p o u r v i s i t e r , s e r e n s e i g n e r
o u d é p o s e r s a c a n d i d a t u r e
c a m a c , 1 g r a n d e r u e – m a r n a y / s e i n e
0 3 2 5 3 9 2 0 6 1 – w w w . c a m a c . o r g
la terre vue de la terre
Une sélection d’œuvres du FRAC / Champagne-Ardenne et Lorraine.
Jusqu’au 7 juillet du lundi au vendredi de 10h à 17h, le week-end sur rendez-vous.
Pour déposer sa candidature en France ou au bout du monde :
www.transartists.org/map et www.resartis.org/fr
Marnay-sur-Seine :
Avant ou après le pique-nique sur les berges de Seine (tables près du pont et au
Rabouillot), ne manquez pas le Jardin botanique qui propose un parcours des
premiers végétaux connus sur la terre au jardin conservatoire en passant par la
roseraie et les plantes médicinales.
www.jardin-botanique.org
Nogent-sur-Seine :
Au choix
- Musée Camille Claudel : dans un beau bâtiment tout nouvellement ouvert, au
rez-de-chaussée, voyage dans la sculpture du XIX ème siècle français, au premier
étage, des premiers pas à la dernière sculpture, le parcours de Camille Claudel,
cette femme possédée par la représentation humaine et les élans du corps et
de l’esprit. Un must : la salle des Valses au premier étage, pour que les sens vous
tournent.
- Visite de la centrale nucléaire.
Villenauxe-la-Grande :
Église Saint Pierre et Saint Paul: Vitraux de David Tremlett, réalisés par l’atelier
Simon Marcq à Reims. Coup de foudre assuré.
texte & photographies
Jérôme Descamps
0
LAURÉAT DU CONCOURS INTERNATIONAL
GALLERY OF STYLE / SHU UEMURA 2017
CRÉATION / CONCEPTION WWW.BELLERIPE.FR
51 rue de Talleyrand - 51100 Reims 03 26 47 49 85
Suivez-nous sur et
ackstage
Dans
les coulisses
des Flâneries
Axel Coeuret est depuis 2011 le photographe
officiel des Flâneries. Il nous propose ici une
sélection d’images qui donnent à voir l’envers
du décor du festival. Il expose ses images des
Flâneries à la pâtisserie l’Opéra jusqu’a la fin
du festival et une série plus personnelle, « de la
Ligne à l’Homme », au Palais du Tau, jusque
fin août.
a x e l c o e u r e t . c o m
f l a n e r i e s r e i m s . c o m
ackstage
2
PHOTOGRAPHIES
Axel Coeuret
un festival toujours vert
_© M Tchak
_© Kmeron
_© Thierry Michel
un festival toujours vert
_© F. Husson
Franz Ferdinand, Cypress Hill, Korn, Justice,
Catherine Ringer, Jain… La liste de la nouvelle
programmation du Cabaret Vert est, cette année
encore, très longue. Et si les organisateurs affichent
une programmation alléchante, ils font aussi le
pari d’un festival éco-responsable, une démarche
citoyenne qui comme chaque année, occupera une
place de premier plan au Square Bayard.
Si les Ardennes, bout de terre vallonné et verdoyant, sont toujours
à l'affût de touristes en recherche de grand air, elles attirent
aussi chaque année, à la même période, des mélomanes
en quête de fête et de découvertes à l’occasion du Cabaret Vert.
En effet, si depuis son lancement en 2005, le célèbre festival
trace sa route avec une programmation aussi éclectique que séduisante,
il le fait en revendiquant une attitude eco-responsable.
Et c'est du concret. Pas question de se contenter
de recycler simplement les gobelets ou de ramasser
quelques déchets. Ici on joue le jeu à fond
pour faire du Cabaret Vert le festival le plus vert
de sa génération.
Tout commence par le transport. Qu’il s’agisse du
vélo, du covoiturage ou encore du train, le festival
encourage les spectateurs à devenir des usagers
des transports doux, comme il aime à les appeler.
Une fois sur place, à peine aurez-vous fait vos
premiers pas sur la pelouse que les poubelles aux
trois couleurs pointeront déjà le bout du nez, et
gare à celui qui se trompe de bac. Commencez alors votre balade,
dirigez-vous vers la première scène et vous ne manquerez
pas d’apercevoir des bénévoles équipés de pinces à déchets, à
l’affût du moindre mégot ou du moindre sachet plastique. Coté
restauration, qu'il s'agisse d’une cacasse à cul nu, d’un croquemaroilles
ou encore d’un pâté-croûte, ici, tout est servi dans de
la vaisselle compostable. Si vous vient l’envie de faire un passage
au toilettes, soyez assuré qu’il s’agira de toilettes sèches. La lutte
pour le respect de l’environnement fait defnitivement partie de
l'ADN du Cabaret Vert.
Cabaret
Vert
un cabart en vert et pour tous
Comment un festival qui en 2016 a accueilli 94 000 visiteurs
en seulement quatre jours réussit-il le pari de l’écologie ? La
réponse se trouve sûrement dans l’ombre des scènes du festival,
où les bénévoles s’activent jour et nuit pour rendre les lieux
toujours plus verts. Quand une équipe s’affaire à diminuer les
pertes d’eau, une autre est mobilisée pour valoriser les déchets
au centre de tri. Et quand certains circulent en véhicules électriques,
d’autres incitent le public à faire le tri de son assiette à
la cantine.
Au-delà d’être écolo, le Cabaret Vert est aussi un projet économiquement
responsable qui a aussi à cœur de mettre en lumière ses
locaux. En favorisant le circuit court il contribue au maintien de
l’emploi dans le département, et les artisans locaux ne sont pas
en reste. Et puisqu’il est toujours possible de mieux faire en matière
d'éco-responsabilité, de circuit-court, et de dynamisation
du tissu économique local, le festival compte cette année mettre
en place des wokshops animés par des producteurs locaux à destination
des festivaliers et organisera au camping Square de la
Vielle Meuse un atelier de cuisine animé par le maître artisan
Michel Collin, l’occasion d’en savoir un peu plus sur les pépites
culinaires de la région.
d u j e u d i 2 4 a u d i m a n c h e 2 7 a o û t
à c h a r l e v i l l e - m é z i è r e s
w w w . c a b a r e t v e r t . c o m
4
texte
Pauline Saintive
histoire(s) contemporaine(s)
Voyages
en terres
lointaines
L’Hôtel du Vergeur présente jusqu’au 3 septembre
2017 Voyages en terres lointaines, une exposition
de Béatrice Meunier-Déry et Jean Bigot, deux
artistes plasticiens qui nous invitent à traverser
les frontières.
Le spectre de l’exploratrice Alice Gambier plane sur notre région.
Son nom hérité d’une riche famille d'industriels de Charleville
est associé à celui de l’artiste plasticien Jean Bigot. Depuis
2014 il collecte et exhume ses souvenirs de voyage. Sur ses
traces, il nous offre une mythologie de l’intime et de l’ailleurs.
À l’occasion de l’exposition Voyages en terres lointaines Jean
Bigot s’associe pour la deuxième fois à l’artiste Béatrice Meunier-Déry
pour dévoiler l’histoire croisée d’Alice Gambier,
Mary Miller et Hugues Krafft dans leurs périples de Reims à
l’autre bout du monde. Par cette nouvelle exposition aux allures
de cabinet de curiosité, ils dévoilent de nouvelles archives entre
document et matière à fiction. Ils nous invitent à croire à des
terres inconnues. Tentons d’en savoir plus dans un dialogue à
trois voix.
L’histoire de ses trois explorateurs traverse des contrées sauvages
et méconnues. Vers quelles destinations inédites allez
vous nous emmener ?
J. B. Mary Miller est une anglaise qui habite aux Indes et a
beaucoup voyagé, elle s'intéresse au statut de la femme dans les
pays qu'elle visite, ainsi qu'aux costumes et aux tissus dans leurs
aspects usuels et culturels (Béatrice est une grande spécialiste
de Mary Miller).
Alice Gambier après avoir rendu visite à son ami Arthur Rimbaud
à Harar en 1884, elle, parcourt certaines régions inexplorées
de l'Afrique tropicale, également en Amazonie, en Océanie…
Les trois personnages séjournent quelques temps au Turkestan
en 1898, sur l'invitation d'Hugues Krafft, grand connaisseur de
l'Orient et de l'extrême Orient.
Il y aura donc un ensemble de pièces d'origines très diverses,
sans oublier le Tibet où Alice et Mary rencontreront en 1903 les
célèbres guerrières Aÿnat.
6
histoire(s) contemporaine(s)
_© Béatrice Meunier-Déry & Jean Bigot
histoire(s) contemporaine(s)
_© Béatrice Meunier-Déry & Jean Bigot
Les reliques et objets présentés semblent être attachés à une
histoire mystique. Pourriez-vous nous dévoiler certains de leurs
secrets ?
J. B. Les pièces ethnographiques que nous apprécions en occident
depuis fort longtemps pour leurs qualités esthétiques ont
pour fonction première la magie, le rite, l'intercession avec les
esprits...
Alice a toujours été fascinée par les rites funéraires, Mary par le
chamanisme notamment.
Les secrets sont ici contenus dans les objets, et c'est à chacun
de trouver ses propres réponses par l'observation, l'écoute et le
ressenti…
B. M. Les objets du Tibet sont chamaniques et ont un sens dans
la société des Aÿnat. Les façons qu'ont les chamanes de traiter
les maux de leurs congénères m'interpellent et me fascinent
depuis longtemps ! De la même manière les parures ne sont pas
seulement décoratives mais des objets de protection…
Dans vos photographies, il me semble avoir reconnu les ancêtres
de quelques personnalités rémoises? Dites-nous en plus…
J. B. Krafft et Gambier n'ont pas eu de descendance… Si certaines
caractéristiques physiques des personnes photographiées
vous font penser à des personnalités d'aujourd'hui, ce n'est pas
étonnant…Regardez attentivement une photo du XIX ème siècle,
et vous constaterez que mis à part le décor, les vêtements ou
la coiffure, le visage est semblable à celui de beaucoup de nos
contemporains.
Votre approche de la création est singulière car elle lie à une dimension
ethnographique une certaine forme de chimère. Quelle
importance donnez-vous à cette seconde dimension dans vos
œuvres ?
B. M. La chimère nous permet de questionner notre propre
société, de mettre en vis à vis des fonctionnements, des absurdités,
des violences qui forcément nous obligent à la réflexion.
Les peurs et problèmes actuels inhérents aux migrations de
populations pour toutes les raisons politiques, économiques,
écologiques que l'on sait, le métissage et le recul du droit des
femmes dans presque tous les pays du monde par exemple sont
présents dans nos histoires inventées.
J. B. La fiction permet de questionner la mémoire personnelle
et le fait historique.
Le va et vient constant entre réalité et fiction interroge aussi
sur notre monde contemporain et son rapport au passé et aux
grandes problématiques intemporelles comme l'altérité, la place
des minorités, la domination économique et culturelle…
e x p o s i t i o n d u 6 j u i l l e t
a u 3 s e p t e m b r e 2 0 1 7
o u v e r t d e 1 4 h à 1 8 h s a u f l e l u n d i
3 6 p l a c e d u f o r u m 5 1 1 0 0 r e i m s
w w w . m u s e e l e v e r g e u r . c o m
texte
Hélène Virion
8
EXPOSITION
REGARD SUR...
Denise
ESTEBAN
24 juin 18 septembre 2017
8 rue Chanzy - 51100 REIMS - 03 26 35 36 00
www.reims.fr
Denise Esteban (1925-1986)
Le Môle au couchant - Île d’Yeu, 1974
Collection Corinne et Bernard SIMON, Île d’Yeu
© Tous droits réservés / Photo C. Devleeschauwer
Ville de Reims - Direction de la communication
créateurs d'objets d'ici
0
créateurs d'objets d'ici
les cornichons,
où plutôt lescornichons.fr
Une boutique dans l'air du temps
C'est l'histoire de Damien et Mathilde, une histoire
pas comme les autres, une histoire de voyages,
d'expatriation mais surtout de passion.
Passion pour des objets, des créateurs, un savoirfaire.
Et puis un jour, eux aussi ils ont sauté le pas
et ils sont sortis du bocal...
J'ai rencontré Damien et Mathilde au Clos, autour d'une coupe
de champagne et je sais déjà ce que vous allez dire : “ so cliché ”.
Mais aprés tout, à Reims aussi on a bien le droit d'avoir un moment
hygge.
Cette rencontre, je m'en souviens comme si c'était hier. Ils
m'avaient contacté en tant que membre de Sacrées Blogueuses
afin de faire connaître leur site qui à l'époque s'appelait Byun
Select-Store. Après l'avoir survolé, c'est leur section “ à propos ”
qui m'a tout de suite interpellée : des expatriés qui eux aussi
avaient décidé de donner une chance à leur ville d'origine. Bref,
il fallait que je les voie.
Nos verres à la main, éclairés à la bougie, on a parlé sans interruption,
on s'est racontés nos histoires de français à l'étranger,
notre retour, nos projets et notre envie commune d'avancer et
de dynamiser Reims différement. Parce que partir longtemps
ce n'est pas abandonner son pays, sa ville, non, c'est sortir de sa
zone de comfort, se décourvrir, aller à la rencontre des autres
pour ensuite, pourquoi pas, mieux revenir.
Un couple globe-trotteur
Lui c'est Damien, 29 ans, diplômé d'une école de commerce, elle
c'est Mathilde, 28 ans, aussi diplômée d'une école de commerce.
Tout deux fadas de voyage, ils ont à leur jeune âge, un parcours
international plutôt impressionant : Premier départ pour Damien
en 2006 en Allemange pour une période de 6 mois. Quant
à Mathilde, il a eu lieu à Madrid en 2008. Le deuxième a eu lieu
en 2009 à Washington ou lui a travaillé à la Bibliothèque du
Congrés Américain alors qu'elle, a participé à un échange avec
l'American University. En 2011, Damien est parti en solo 6 mois
en Chine pour son master. Et puis retour en France, à Paris,
pour y travailler 3 ans.
Et finalement, c'est en 2014 qu'ils décident de partir à nouveau
et de poser leur valise pendant un an et demi en Chine, à Canton.
Partage et ouverture sur le monde
Quand ils vivaient là-bas, ils cherchaient des idées cadeaux originales
pour les fêtes de Noël et lors d’une ballade à Canton, ils
créateurs d'objets d'ici
ont craqué sur Tian Tian Xiang Shang, une statuette
représentant un petit garçon rêveur. Ils ont craqué
pour l'histoire et l’univers de cette figurine créé par
l’artiste hongkongais Danny Yung. Suite à cette belle
découverte, ils ont eu l’idée de créer Byun.fr en y
rassemblant tous leurs coups de cœur dénichés dans
différents pays, et qui sont peu ou pas encore présents
en France.
Retour aux sources
Après avoir un peu parcouru le monde, ils ont décidé de rentrer
à Reims pour lancer leur site car rémois d'origines, cela leur
tenait à coeur de créer un projet depuis leur ville. Leur retour
s'est fait en douceur, avec un regard
neuf, celui de ceux qui sont partis.
Ils ont donc pris le temps de redécouvrir
Reims qu'ils avaient quitté
en 2007. Ils m'ont confié avoir
été emballés par le renouveau de
certains quartiers, comme le Boulingrin,
la Place du Forum, la rue
du Tambour, par les nouveaux
concepts et magasins ou encore les
évènements culturels qui donnent
un souffle de frâicheur à notre
jolie ville. Ils se sont rapidement
impliqués pour Reims et avec leur
figurine Tian Tian, ils vont embarquer
dans un joli projet : l'opération
« Tian Tian Xiang Shang par Byun »
qui fédére les talents d’artistes au
profit des enfants. Ils ont également
soutenu l'association humanitaire
“ La Vue pour Tous ” qui
permet aux plus nécessiteux
de disposer de montures et verres adaptés.
Ainsi, Damien et Mathilde ont fait appel à différents
artistes rémois qui se sont mobilisés et qui ont chacun
personnalisé un Tian Tian selon leurs univers et
imaginaire.
Un pari sur Reims
Au départ, ils éprouvaient toujours une certaine nostalgie par
rapport à leur vie à l'étranger et puis, au fil des jours et des rencontres,
ils ont fini par retrouver leurs marques à Reims.
Si bien qu 'en 2017, ils décident de donner un nouveau
tournant à leur site en changeant de nom et en le nommant
“ Les Cornichons ”, un joli clin d'oeil à Reims puique ce nom n'a
pas été choisi au hasard. En effet, c'est ainsi, lors de la Révolution
Française, qu'on appelait les Rémois qui siégiaient sous la
corniche à l'Assemblée.
Bref, ce retour réussi leur a même donné des ailes, eux qui se
croyaient incapables de créer quoi que ce soit, se sont lancés
dans la réalisation 100 % made in france de six verres mettant
en avant six lieux emblématiques de la Cité des Sacres. Cette
belle collection qu'ils ont imaginée à Reims a conquis un grand
nombre de rémois dont plusieurs boutiques qui sont fières de
vendre un produit rémois, original et qualitatif.
Alors évidemment, face à un tel succès, il aurait été dommage
de s'arrêter en si bon chemin et Damien et Mathile, devenus
des créateurs à part entière, ont eu
une nouvelle envie, celle de confectionner
un sac en coton pour toutes
les Champenoises et amoureuses de
la Champagne. Ce n'est pas simplement
un sac pratique ou un énième
Tote bag a ajouter à votre collection :
c’est un sac léger, solide et utilisable
à l'infini. De quoi faire son marché
aux Halles du Boulingrin en adoptant
un look urbain complètement
champenois. D'ailleurs, il a été
imprimé avec soin en champagneardenne
et dans un atelier respectant
les règles sociales, éthiques et
environnementales. Pour Damien
et Mathilde, ce n'est pas un hasard,
c'est un choix, un engagement non
négociable. Et c'est tout à leur honneur
parce que créer du local n'est
pas la voie la plus simple mais certainement
la plus humble.
En tout cas, c'est certain, leurs créations rémoises, issues d'une
démarche volontaire et sincère, est une bien belle façon de
prouver leur attachement à cette ville si longtemps quittée mais
jamais oubliée.
Entre vous et moi, il m'a été difficile de ne pas employer le mot
“ génial ” pour parler d'eux. Mais si on l'emploie à tord et à travers,
il en perd en authenticité et Damien et Mathilde, ils le sont
vraiment, authentiques. Tout comme Les Cornichons qui, vous
l'aurez compris, n'est pas seuleument une boutique 2.0 mais un
espace de découvertes et de créations avec une valeur phare :
le respect. Et bien, sans aucun doute, Reims a sacrément de la
chance.
l e s - c o r n i c h o n s . f r
texte
Jasmin Hourlier
portraits
Benoît Pelletier
2
créateurs d'objets d'ici
electrorockpop
grand
blanc
Le son de Grand Blanc, quatuor
composé de Benoît, Luc,
Vincent, et de Camille, intrigue :
est-ce de l’électro, du rock, de
la pop ? Depuis la sortie, en
2014, de leur 1 er EP, Grand Blanc
alterne les morceaux sombres,
à connotations tragiques et les
titres lumineux, plus festifs. Il y
a toujours, dans leurs chansons,
une ambigüité, une menace qui
plane. Impossible d’oublier
la bouille particulière de ces
deux chanteurs une fois que
l’on s’est retrouvé face à eux.
Ils ont le même charisme, la
même fougue. Vu au Cabaret
Vert 2016. Interview
Vous commencez votre live avec Degré
zéro : pourquoi ?
Benoit (chant-guitare) : On aime avoir
un morceau de présentation, intime en
termes de structure et de texte. Il monte
crescendo pour finir sur quelque chose
de violent.
Camille (chant-synthé) : Débuter avec
ce titre est impressionnant : je commence
quasi a cappella, je touche les
boutons de mon synthé, je lève la tête
et là, je vois, selon les circonstances,
une vraie marée humaine !
Qu’est-ce qui détermine qui chantera
sur les textes qu’écrit Benoît ?
B : Ça dépend ! Le fait de le donner
à 2 voix change le sens du message.
C’est donc le texte qui nous dit qui va
chanter.
C : Il y a des chansons pour lesquelles
on a fait plusieurs versions : L’amour
fou, mais aussi Bosphore. On a mis du
temps à décider qui allait la chanter et
finalement, c’est moi. !
Benoit, tu as fait une distinction entre
faire de la chanson et faire des chansons…
B : Faire de la chanson, ça se caractérise
par quelques trucs distincts que
l’on n’aime pas trop : le primat du texte
sur la musique par exemple, dans la
manière de le produire et de l’écouter.
Ceux qui nous écoutent doivent aller
chercher les paroles dans la musique.
Une chanson, ce n’est pas un texte
chanté. C’est un acte inscrit dans une
temporalité : quand quelqu’un se lève,
chante quelque chose et le porte physiquement.
C’est un art vivant.
Est-ce que la voix a chez vous un rôle
similaire à un instrument ?
C : Oui ! La voix, c’est un peu comme
sur un synthé : tu as plein de preset différents.
Tu peux chanter grave comme
Ben, ou aigu comme moi. Il y a le flow,
le rythme… Pour moi, les voyelles sont
super importantes et j’aime aussi étirer
les syllabes. Ben, lui, a un flow rapide,
plus accentué.
B : Pour les Abonnés absents, je me
demandais si le narrateur de la chanson
devait être un homme ou une femme.
Finalement, j’ai fait un mélange de nos
voix pour un résultat androgyne.
La voix de Benoît accentue le côté
dramatique de certaines chansons
(Samedi la nuit, Montparnasse), la voix
de Camille (Surprise party, Degré zéro),
elle, apporte de la fraicheur.
C : je préfère avoir une interprétation
plus détachée, plus froide. Avec pleins
d’effets. Je m’amuse bien avec ça ! Ben a
beaucoup plus de hargne dans sa façon
de chanter. C’est plus théâtral.
Quand as-tu commencé à écrire des
textes pour Grand Blanc ?
B : Il y a 3 ans, quand le groupe est
né. Mais sinon, j’ai commencé à écrire
quand j’avais 15 ans. J’ai dû lire Les
Fleurs du Mal, et trouvé que c’était cool.
Aimerais-tu écrire pour d’autres
artistes ?
B : Oui, pour la personne que je rencontrerai
et qui me donnera envie d’écrire !
Vous avez été inspiré par Metz, votre
ville d’origine. Pensez-vous que vos
tournées musicales, qui vous donnent
l’opportunité de voyager, vont vous
donner de nouvelles inspirations ?
B : Carrément ! Notre prochain album
fait moins référence à Metz. Et on
ne s’était pas rendu compte, mais la
tournée induit une vie particulière,
vraiment chouette. On nous demande
souvent pourquoi on parle de la ville :
on vit à Paris depuis longtemps maintenant.
Et Paris, c’est beaucoup d’affiches
dans le métro, de gens qui passent…
Autant de choses qu’il faut arriver à
mettre en forme pour les vivre sereinement.
C’est notre nouveau défi !
g r a n d b l a n c . b a n d c a m p . c o m
texte
Justine Philippe
_© Philippe Mazzoni
4
DESTINATIONJAPON
Vie et traditions
Culture & coloriages
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DESTINATIONJAPON
Bon appétit !
Culture & coloriages
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Découvre le pays
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parcours d'éditeur
Culture & coloriages
édition spéciale
Destination Japon
Bon appétit !
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Vive les fêtes !
acances
ant.
Collectionne les carnets de coloriage au fil des vacances
et découvre les secrets du pays du soleil-Levant.
Matsuri t’attend au restaurant !
offert par
offert par
Dépôt légal : octobre 2016
Illustrations coloriages : Kabuki ;
mascottes : Hugo Yoshikawa ; illustrations Culture : fotolia.com & coloriages
Imprimé en France
édition spéciale
Culture & coloriages
édition spéciale
6
parcours d'éditeur
Les Incollables
sont de retour
au pays du Soleil Levant
Le Petit Quotidien, les Frigoblocs, Marmiton, les
Incollables, les calendriers chevalets… La maison
d’édition Play Bac est sur tous les fronts avec ses
produits ludiques et innovants, même au restaurant
! En partenariat avec la chaîne de restauration
japonaise Matsuri, la société retourne cet été à
la conquête du Japon avec un Incollable spécialement
consacré au pays du Soleil Levant. Retour
sur cette société qui a fait du ludo-pédagogique
sa marque de fabrique.
L’histoire commence en 1985. À bord d’un train Paris-LeTouquet,
trois amis d’enfance ont eu l’idée de créer un jeu pour
réviser le baccalauréat de manière divertissante et ludique. Une
fois le produit réalisé, ils décidèrent de créer leur propre maison
d’édition pour l’éditer, ainsi est née l’entreprise Play Bac. 32 ans
plus tard et toujours dirigée par les trois copains fondateurs, la
société est devenue la maison d’édition de référence en matière
de produits pédagogiques. Et si son nom ne vous dit peut-être
rien, celui des Incollables vous parlera peut-être plus. En effet,
ces petits éventails de questions-réponses nés en 1989 sont devenus
la signature de Play Bac, son premier grand succès.
Il faudra attendre 1995 pour voir apparaître son deuxième coup
de génie avec le lancement de Play Bac Presse qui invente Mon
Quotidien, le seul journal d’actualité pour les 10-14 ans. « L’objectif
de ces produits est vraiment de transformer des messages
compliqués et de les adapter pour qu’ils parlent aux enfants explique
Marina Duprez, directrice adjointe de la maison d’édition
Play Bac. Nous travaillons toujours à donner envie aux jeunes
d’apprendre et d’être curieux du monde qui les entoure ».
Face au succès grandissant de ses créations, la société s’est
également lancée il y a dix ans dans la production d’éditions
spéciales, un axe lui permettant de réaliser la communication
d’autres sociétés et ce à partir des concepts innovants de Play
Bac. Qu’il s’agisse de la Croix-Rouge, de Danone, de la Société
Générale, de Buffalo Grill, de Quick ou encore de La Poste, voici
autant d'entreprises qui ont fait confiance à la maison d’édition.
Mais attention, Play Bac s’attache tout particulièrement à
ne pas tomber dans une offre commerciale pure et dure. « Par
exemple, quand nous travaillons avec une marque de voiture,
nous n’allons pas lui proposer un Incollable entièrement conçu
autour de son enseigne et de ses produits, nous restons toujours
dans une démarche de culture générale, tout est créé avec intelligence
». Et parmi les partenariats qui font la fierté de la maison,
notons Matsuri, la chaîne de restauration rapide japonaise bien
connue des français.
En quelques années, cette dernière a su démocratiser la cuisine
asiatique en l’invitant sur nos tables de manière ludique.
Un comptoir tournant, un chef qui cuisine sous les yeux des
clients, des prix reconnaissables à la couleur des assiettes, autant
dire que chez Matsuri, l’aspect ludique, même s’il s’inscrit
toujours dans une certaine élégance, a toujours été présent.
C’est en s’appuyant sur cette dynamique que la maison Play Bac
a décidé de nouer un nouveau partenariat en 2016. « Les responsables
de Matsuri nous ont expliqué qu’ils étaient vraiment
dans une démarche de qualité mais qu’ils n’avaient pas de menu
élaboré pour les enfants souligne Marina Duprez. C’est à partir
de là que nous avons commencé à réfléchir à une offre spéciale
qui couvrirait l’ensemble des vacances scolaires. » Chose promise,
chose due, la maison d’édition a réalisé l’année dernière un
Incollable sur-mesure pour Matsuri, un coup de maître assuré
pour les yeux et les papilles des petits gourmets de moins de
douze ans. Que signifie le mot Japon ? De quoi est faite la peau
noire qui entoure les makis ? Sous quel arbre en fleurs les japonnais
pique-niquent-ils lors de la fête appelée Hanami ? Voici les
questions sur lesquelles les enfants ont pu se pencher l'année
dernière entre deux makis. Et bonne nouvelle pour eux, Play
Bac renouvelle l'opération cet été avec le même produit, l'occasion
de retrouver Nigiri et Maki, les deux personnages phares
crées par l'illustrateur franco-japonais Hugo Yoshikawa. Les
petites vacances de la prochaine année scolaire ne seront pas
en reste puisqu'elles verront également le retour de Destination
Japon, une seconde opération qui consiste à proposer aux
enfants un petit livret de coloriages et de jeux pédagogiques.
Préparez les crayons !
r e s t a u r a n t m a t s u r i
9 r u e d e c h a t i v e s l e , 5 1 1 0 0 r e i m s
w w w . m a t s u r i . f r 0 3 2 6 8 6 1 0 1 0
w w w . p l a y b a c . f r
texte
Pauline Saintive
photographie
On ne choisit pas
son légume
au hasard
Vous pensiez innocemment
faire votre marché, déambuler
à la cool entre les étales des
maraîchers ou du poissonnier
et vous voilà enfermé dans une
boîte noire à brandir votre botte
de radis ou votre merlan encore
luisant sous l’œil bienveillant du
photographe Romuald Ducros.
« Duo des Halles » est un projet photographique
au long cours qu’il mène au
marché du Boulingrin avant d’installer
son studio habilement bricolé par
Simon Sanahujas à Jean Jaurès et à
Wilson. Une source de lumière unique,
un réflecteur, une même pose de trois
quart le produit du marché acheté
quelques minutes plus tôt à hauteur
de poitrine, Romuald Ducros révèle
dans ses clichés une étrange complicité
entre les gens et ce qu’ils destinent à la
casserole.
« On peut s’amuser à voir des affinités
quasi physiques entre les produits et le
consommateur, un peu comme entre un
chien et son maître. On ne choisit pas
son légume par hasard, en voyant le
contenu du panier on en sait déjà plus
sur les gens », s’amuse-t-il. La preuve
par l’image du « On est ce qu’on mange »
d’Hippocrate, en quelque sorte.
Une belle sobriété dans ses photos,
une grande bienveillance aussi avec
la pointe d’humour qu’il faut pour
convaincre le chaland d’entrer dans
la boîte noire. Romuald Ducros
recherche le partage avec ses modèles
qu’il souhaite « aussi naturels que les
produits qu’ils ont dans les mains ».
Déjà connu et reconnu pour son travail
de vidéaste au sein de sa société
« laproductionrémoise », Romuald
Ducros accomplit là son premier grand
projet photographique personnel.
Ancien athlète de haut niveau
(un saut de 7,98 m), MC et jouteur
au sein du Mitch Impro qu’il a repris
après le départ du fondateur, colporteur
d’encyclopédies juridiques, salarié de
la Caisse d’Epargne, il s’est improvisé
plusieurs vies avant de se consacrer
professionnellement à l’image mobile
et fixe.
Une passion qui le tient depuis son
enfance avec un père amoureux de la
photo et ami de Jeanloup Sieff. « Je me
souviens des heures dans la chambre
noire de mon père quand il n'était pas
là, des magazines photo, de mon premier
Minolta. L’atavisme a fait que cela m’a
rattrapé, sans doute », lâche-t-il.
Une partie de « Duo des Halles » devrait
être visible en septembre aux Halles du
Boulingrin avant la présentation finale
prévue au printemps 2018.
w w w . l a p r o d u c t i o n r e m o i s e . f r
_ Romuald Ducros
texte
Jules Février
photographies
Romuald Ducros
8
photographie
UN CONNU
YVES LEBOEUF
NOM
Yves Leboeuf.
PROFESSION
Brasseur (des sens).
ÂGE
31 ans.
PLUS BEAU SOUVENIR
Aller au Stade de Reims en famille,
il a 20 ans.
un rêve
Faire une dégustation sur le toit
de la cathédrale.
une passion
La musique jamaïcaine des années
50/60.
photographie
Sylvère Hieule
0
BELLERIPE.FR PHOTOS © BENJAMIN SEGURA
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