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Guide 2017

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Best of & <strong>Guide</strong> <strong>2017</strong> | n˚ 201<br />

www.gemengen.lu<br />

Wolfgang Schroeder<br />

Directeur général de Sales-Lentz<br />

SCHIFFLANGE<br />

La plus appliquée du Sud<br />

SALES-LENTZ<br />

Vers un nouveau modèle de mobilité<br />

PWC<br />

Quelle valeur pour demain?


DANS UN MONDE QUI CHANGE<br />

PARTIR SEREIN, C’EST PARTIR<br />

AVEC UNE BONNE ASSISTANCE<br />

* Offre soumise à conditions. Sous réserve d’acceptation du dossier. BGL BNP PARIBAS S.A. (50, avenue J.F. Kennedy, L-2951 Luxembourg, R.C.S. Luxembourg : B 6481) Communication Marketing Janvier <strong>2017</strong><br />

DÉCOUVREZ TOUS LES AVANTAGES*<br />

DES CARTES MASTERCARD<br />

bgl.lu<br />

La banque<br />

d’un monde<br />

qui change


Sales-Lentz Pages 108 à 110<br />

LETZEBUERGER GEMENGEN<br />

Publication éditée par Euro-Editions S.A.<br />

www.gemengen.lu<br />

Société éditrice<br />

Euro-Editions S.A.<br />

24, rue Michel Rodange • L-4660 Differdange<br />

Régie publicitaire<br />

Julien Malherbe<br />

marketing@euroeditions.lu • Tél. 58 45 46 30<br />

Administration<br />

Lucia Ori<br />

Tél. 58 45 46-29 • Fax 58 49 19<br />

admin@euroeditions.lu<br />

Raouf Hatira • Tél. 58 45 46 23<br />

secretariat@euroeditions.lu<br />

Conception et réalisation graphique<br />

Sophie Glibert<br />

sophie@euroeditions.lu • Tél. 58 45 46-25<br />

Rédaction<br />

Martina Cappuccio<br />

martina@euroeditions.lu • Tél. 58 45 46 26<br />

Julien Brun<br />

julien@euroeditions.lu • Tél. 58 45 46 26<br />

Sophie Marenne, Christophe Chohin,<br />

Madeline Chalon<br />

Photographie<br />

Marie De Decker, Rodolphe Lebois,<br />

Eric Devillet, Vincent Remy, Julien Duckers<br />

Impression<br />

Imprimerie Centrale<br />

© Euro-Editions<br />

Tous droits de reproduction réservés pour tous pays. Tous manuscrits, photos et<br />

documents envoyés à la rédaction ne peuvent être exploités qu’avec l’accord de leurs auteurs.<br />

Publiés ou non, ils ne seront pas restitués. Les reportages signés n’engagent que leurs auteurs.<br />

Les prix figurant dans cette revue sont indicatifs et peuvent être sujets à des variations dont<br />

l’éditeur ne pourrait nullement être tenu pour responsable.<br />

PREFACE<br />

L’enfant orphelin du développement durable<br />

Par Gilles Hempel, directeur de l’Agence Immobilière Sociale<br />

Le développement durable est à la mode et ce n’est pas le <strong>Guide</strong> LG <strong>2017</strong> qui me contredira.<br />

Le terme est tellement en vogue qu’il est devenu formule magique pour qui veut vendre sa<br />

vision de demain. Et on se prend à imaginer un environnement sain, aux richesses préservées<br />

et une économie florissante qui garantirait la cohésion sociale.<br />

Les idées avancées dans le contexte du développement durable sont souvent axées sur des<br />

innovations écologiques et économiques. On oublie que le volet social, et notamment la<br />

protection des plus démunis est le troisième pilier du concept. Tapis dans l’ombre des débats,<br />

le pauvre est devenu l’enfant orphelin du développement durable.<br />

Bien qu’on puisse célébrer la diversité et les réussites des projets novateurs en la matière, il<br />

est opportun de jeter un œil critique sur l’utilisation inflationniste du concept comme symbole<br />

(et parfois comme faux témoin) de responsabilité politique et entrepreneuriale. Il n’est pas<br />

toujours évident de discerner la qualité «durable» de ces mesures.<br />

Prenons l’exemple des isolations thermiques des immeubles, une mesure dans l’esprit du<br />

développement durable. Sous le prétexte d’économiser de l’énergie (et par ce moyen de<br />

l’argent), ces rénovations soutiennent avant tout le secteur de la construction. Mais qu’en<br />

est-il vraiment du retour sur l’investissement si on considère que les périodes d’amortissement<br />

peuvent dépasser la durée de vie des matériaux isolants? Sans parler des masses de déchets,<br />

qui à leur tour ne sont pas faciles à recycler.<br />

Et comment tient-on compte de la situation des plus démunis, souvent locataires dans des<br />

immeubles plus anciens? Ce sont eux qui paient la «mesure durable» par un loyer augmenté,<br />

qui dépasse souvent les économies relatives aux frais de chauffage. Ils paient la facture de<br />

leur santé puisque les bâtiments isolés après coup connaissent souvent des problèmes de<br />

moisissure. En juin dernier à Londres, les habitants d’un immeuble à loyer modéré ont même<br />

payé cette isolation bon marché et inflammable de leurs vies.<br />

Il convient alors de rester vigilant quant à la rhétorique obscurantiste qui sous couvert<br />

d’un développement durable, appuie les mesures qui servent d’abord à gagner de l’argent<br />

aujourd’hui et encore plus demain.<br />

Le développement durable proprement dit n’est pas une fin en soi, il est de l’intérêt de l’humanité.<br />

La Terre n’a pas besoin de l’Homme et elle nous survivra. L‘environnement est notre bassin<br />

vital, les membranes fœtales de notre gent de demain. Sa protection, son exploitation et la<br />

répartition de ses richesses sont à organiser dans l’intérêt de tous les êtres humains.<br />

Célébrons les projets qui produisent leurs fruits et allons de l’avant avec un véritable esprit de<br />

développement durable, et ne permettons pas que son abus rhétorique conduise à l’abandon<br />

de son enfant orphelin.


Source photo : CLE<br />

Nicolas Hardy 16 Guy Spanier 80 Philippe Zimmer 62<br />

SOMMAIRE<br />

ICT<br />

9 Gilbert Reyland – SecuriTec<br />

Les clés du succès<br />

16 Nicolas Hardy – CK<br />

Un service, plusieurs solutions<br />

58 Günter Krings – Viessman<br />

L’innovation comme moteur<br />

d’une démarche écologique<br />

62 Philippe Zimmer – CLE<br />

CLE conscient de son rôle à jouer<br />

Finance<br />

30 Pierre Mangers – EY<br />

Les métamorphoses de Rifkin<br />

34 Eugénie Guillaume, Patrick Wies et Inès Baer –<br />

KPMG<br />

Quand économies circulaire et sociale<br />

se rencontrent<br />

Pacte Climat<br />

76 Christine Schweich – Mondercange<br />

Villa Rustica<br />

80 Guy Spanier – Schifflange<br />

La plus appliquée du Sud<br />

84 Pétange<br />

Les voies d’un développement durable<br />

92 Marc Hamel – Boevange-sur-Attert<br />

Infrastructure<br />

38 Roland Fox – Ponts et Chaussées<br />

Portrait d’une Administration<br />

Un mariage responsable<br />

106 Henri Kox – Remich<br />

Comme un geste du terroir<br />

Bâtiment & construction<br />

44 Vincent Callebaut<br />

Rêver le futur urbain<br />

Coverstory<br />

108 Wolfgang Schroeder – Sales-Lentz<br />

Vers un nouveau modèle de mobilité


Léa Linster 176 Danièle Fonck 180 Carlos Pereira Marques 198<br />

Mobilité verte<br />

112 Clément Wampach – thyssenkrupp<br />

Pour une mobilité de qualité<br />

114 Georges Carbon – Carbon<br />

L’alliance de la passion et de la tradition<br />

Portrait diplomatique<br />

190 Thomas Antoine,<br />

Ambassadeur de Belgique<br />

In varietate concordia<br />

194 Jean Asselborn,<br />

Ministre des Affaires étrangères<br />

Développement durable<br />

128 Valérie Arnold et de Philippe Pierre – PwC<br />

Quelle valeur pour demain?<br />

Des souvenirs qui façonnent<br />

198 Carlos Pereira Marques,<br />

Ambassadeur du Portugal<br />

«O país do desassossego»<br />

Women of Luxembourg<br />

176 Léa Linster<br />

Une femme de goûts<br />

180 Danièle Fonck<br />

Rigueur, force et passion<br />

<strong>Guide</strong> des communes<br />

202 Carte du Luxembourg<br />

214 Carte Pacte climat<br />

216 Fiches communales<br />

Responsabilité sociale des entreprises<br />

Nouvelle éthique pour une économie durable ?<br />

Pages 128-129


Entrepreneuriat & management<br />

La garantie<br />

d’une stabilité financière<br />

Les P.M.E. actives dans le milieu de la construction, du génie civil et du parachèvement<br />

rencontrent parfois certaines difficultés quant à la gestion de leur trésorerie en raison<br />

des sommes qu’elles doivent engager tout au long d’un chantier. La Mutualité des<br />

P.M.E. peut alors jouer un rôle important en ayant un impact positif sur la gestion<br />

financière quotidienne de ces entreprises. Explications avec Patrick Dahm, administrateur<br />

délégué, et Blanche Tacchini, attachée de direction et responsable garanties.<br />

“<br />

Une entreprise<br />

peut avoir recours aux<br />

fonds nécessaires pour<br />

lancer un chantier sans<br />

pour autant contracter de<br />

dettes supplémentaires<br />

”<br />

Parlez-nous des différents rôles de la<br />

Mutualité des P.M.E.<br />

Nous accompagnons les projets de nos<br />

clients selon quatre phases d’intervention.<br />

Au cours d’une première phase de conseil,<br />

nous tentons de comprendre les projets de<br />

nos clients et les aidons à établir un bilan prévisionnel<br />

et un business plan valide de façon<br />

à faire aboutir leur projet de façon optimale.<br />

Dans un deuxième temps, nous nous positionnons<br />

en tant qu’inter-médiateur entre<br />

le client et les autres acteurs qui joueront un<br />

rôle dans la mise en place du financement<br />

d’un projet comme les banques, la SNCI, le<br />

ministère de l’Economie, etc.<br />

Troisièmement, nous assumons notre fonction<br />

principale en tant que facilitateur pour<br />

la mise en place de financements.<br />

Concrètement, nous assumons l’entièreté ou<br />

une partie des risques financiers en cautionnant<br />

des crédits auprès des banques et en<br />

émettant des garanties auprès de différents<br />

acteurs économiques ou organismes.<br />

Enfin, au cours d’une quatrième phase,<br />

nous accompagnons les clients en faisant le<br />

suivi des décisions qui ont été prises en les<br />

conseillant dans la gestion de leur entreprise.<br />

Pouvez-vous nous donner des précisions<br />

quant au volet «garantie» de vos<br />

activités?<br />

Nous offrons un panel très large de garanties,<br />

et ce, principalement dans le domaine<br />

de la construction et du parachèvement.<br />

Notre garantie de dispense de retenue est la<br />

plus fréquemment demandée; à elle seule,<br />

elle représente actuellement 90 millions d’euros<br />

garantis par nos soins. En effet, les maîtres<br />

d’ouvrage rent presque systématiquement<br />

10% sur la facture qui leur est adressée, surtout<br />

dans le cadre de grands chantiers publics.<br />

Cette garantie permet au maître d’ouvrage de<br />

payer la totalité de la facture émise. La garantie<br />

nous est alors retournée après la réception<br />

définitive des travaux, une fois que toutes les<br />

réserves ont été levées.<br />

Le nombre de garanties de restitution<br />

d’acompte que nous émettons à l’heure<br />

actuelle est également significatif. Celle-ci<br />

assure aux maîtres d’ouvrage un remboursement<br />

complet de l’acompte payé en cas<br />

de non-respect du contrat par l’entreprise<br />

engagée et permet à nos clients d’éviter<br />

de contracter de nouvelles lignes de crédit<br />

importantes pour pouvoir assumer certaines<br />

dépenses avant que le chantier ne débute.<br />

6<br />

LG - Best of & <strong>Guide</strong> <strong>2017</strong>


Enfin, la garantie de bonne fin et de bonne<br />

exécution est la troisième garantie la plus<br />

demandée auprès de notre organisme.<br />

Le montant total engagé par la Mutualité,<br />

toutes garanties confondues, est d’environ<br />

150 millions d’euros, ce qui représente trois<br />

quarts des encours totaux de la Mutualité<br />

des P.M.E.<br />

Qui peut accéder à ces garanties?<br />

La Mutualité est une société coopérative<br />

de caution mutuelle ce qui implique que<br />

nos clients soient aussi nos associés. Pour<br />

pouvoir prétendre à ce titre, il faut impérativement<br />

être une entreprise luxembourgeoise<br />

qui a acquis des parts à la Mutualité.<br />

Dès le moment où un dossier est validé par<br />

nos soins, l’entreprise peut bénéficier de<br />

garanties et de cautionnements de crédits.<br />

A chaque nouvelle demande de garantie<br />

effectuée par nos clients, une nouvelle analyse<br />

de dossier est lancée. Le processus peut<br />

être très rapide, nous assurons un délai de<br />

réponse de 48 heures en cas d’urgence. Dès<br />

le moment où un dossier a été admis par<br />

nos instances, nous définissons une ligne de<br />

garantie et de cautionnement ensemble avec<br />

le client, à l’intérieur de laquelle les garanties<br />

sont émises sans grandes formalités.<br />

Chaque client peut contracter plusieurs<br />

garanties simultanées, portant sur un même<br />

chantier ou sur plusieurs d’entre eux, même<br />

s’ils sont réalisés au même moment.<br />

Quels sont les avantages des garanties<br />

que vous offrez?<br />

Notre atout principal est de pouvoir émettre<br />

ces garanties très rapidement. Par ailleurs, les<br />

banques imputent les émissions de garanties<br />

sur les lignes de crédits en cours, ce qui diminue<br />

les possibilités d’une entreprise à avoir<br />

recours à ces mêmes lignes de crédit pour<br />

faire évoluer leur affaire. Nous collaborons<br />

souvent avec les banques de manière à ce<br />

que la Mutualité reprenne à sa charge le<br />

volet «garantie» et que les lignes de crédits<br />

mises en place par la banque soient réservées<br />

au financement de l’activité du client.<br />

Patrick Dahm et Blanche Tacchini<br />

Les garanties que nous émettons ont toujours<br />

un impact sur la gestion de la trésorerie<br />

d’une entreprise; avec la dispense<br />

de retenue, nous assurons aux clients de<br />

percevoir le cas échéant 10% de leur chiffre<br />

d’affaires. Grâce aux rentrées d’argent liées<br />

aux garanties de restitution d’acompte, les<br />

entreprises peuvent avoir recours aux fonds<br />

nécessaires pour lancer un chantier sans pour<br />

autant contracter de dettes supplémentaires.<br />

En plus de la sécurité financière, nos garanties<br />

permettent aux clients d’instaurer une<br />

relation de confiance avec les maîtres d’ouvrage<br />

qui sera sans aucun doute bénéfique à<br />

l’évolution de leur société.<br />

Mutualité des P.M.E.<br />

Société coopérative de caution mutuelle<br />

58, rue Glesener<br />

L-1630 Luxembourg<br />

Tél.: 48 91 61 1<br />

Fax: 48 71 21<br />

info@mpme.lu<br />

www.mpme.lu<br />

LG - Best of & <strong>Guide</strong> <strong>2017</strong> 7


Entrepreneuriat & management<br />

Best of LG 195 - Février <strong>2017</strong><br />

Le souffle entrepreneurial<br />

Claude Wagner a bâti un groupe exceptionnel au Luxembourg dont les nombreuses<br />

enseignes en matériaux, bricolage et sport font partie du paysage grand-ducal.<br />

Le 12 décembre dernier, il s’est vu désigné Entrepreneur de l’Année 2016, un prix<br />

décerné par EY. Mince et vif, le quinquagénaire a encore des airs de jeune homme.<br />

Mais ne vous y trompez pas: les conseils qu’il donne trahissent sa très longue expérience<br />

du marché luxembourgeois. Rencontre.<br />

“<br />

Le premier défi,<br />

c’est d’avoir le courage de<br />

se jeter dans l’eau froide<br />

”<br />

De poucet à géant<br />

«Qu’est ce qui m’a distingué des autres candidats?».<br />

Claude Wagner répète la question,<br />

un fin sourire lui traversant le visage. Il ne<br />

réfléchit pas longtemps. «Le jury a souligné<br />

que j’ai bâti mon aventure entrepreneuriale<br />

en partant de zéro, construisant le groupe<br />

de toute pièce. Je crois que c’est ça qui les a<br />

séduit». Et de fait, qui aurait pu soupçonner<br />

qu’un jeune banquier puisse, en une quinzaine<br />

d’années seulement, être à la tête de<br />

presque 850 salariés?<br />

Au début de sa carrière, Claude Wagner suffoque<br />

dans son costume d’employé trop étroit.<br />

Frustré de ne pas pouvoir mettre en pratique<br />

ses idées, il quitte le confortable univers<br />

bancaire. Peu après, il reprend sa première<br />

société: Bati Chimie. Un changement de nom<br />

et une refonte plus tard, Bati C devient une<br />

entreprise diversifiée, spécialisée en matériaux<br />

de construction, aménagement et décoration.<br />

L’entrepreneur est convaincu que ce choix d’un<br />

angle plus généraliste leur a évité de disparaître:<br />

«Cela nous a empêché d’être absorbés par une<br />

plus grande structure. Le client ne souhaite plus<br />

s’adresser à différents interlocuteurs pour ses<br />

travaux. Il ne veut avoir de contact qu’avec une<br />

entreprise unique qui le conseille de A à Z et le<br />

suive sur tous les aspects de son projet. C’est<br />

l’objectif de Bati C».<br />

En 2001, Hoffman rejoint le groupe CWA.<br />

Originellement le plus important négoce en<br />

bois de la Grande Région, la société conserve<br />

cette place prépondérante mais se décline<br />

par la suite en un hall décoration et un<br />

espace bricolage. Claude Wagner explique:<br />

«Nous avons remodelé et même développé<br />

Hoffmann en ouvrant une seconde enseigne.<br />

Avec ces activités, les implantations sont à la<br />

fois spécialisées dans le négoce de gros pour<br />

les professionnels et également tournées vers<br />

les particuliers bricoleurs».<br />

En deux décennies, Claude Wagner et son<br />

groupe reprennent une dizaine d’entreprises,<br />

généralement du secteur du bricolage et des<br />

matériaux de construction, telles que Batiself.<br />

Mais un autre domaine fait de l’œil au serial<br />

entrepreneur. «Depuis toujours, je suis passionné<br />

par le sport. Cela m’a amené, à ouvrir<br />

un Intersport en 2002 à Bertange». Chemin<br />

faisant, un deuxième site de l’enseigne est<br />

ouvert à Mersch en 2007, suivi par la reprise<br />

de l’immense Citabel Sports de Leudelange,<br />

une année plus tard. Les magasins S-Cape<br />

et Surf’In viennent étoffer l’offre sportive<br />

peu après.<br />

Bien que ses choix puissent sembler disparates<br />

à première vue, son appétit entrepreneurial<br />

est soutenu par une idée globale, un fil<br />

conducteur. Le groupe présente en effet<br />

8<br />

LG - Best of & <strong>Guide</strong> <strong>2017</strong>


des sociétés aux activités complémentaires,<br />

situées sur deux grandes branches du commerce:<br />

le bâtiment et le sport.<br />

Persévérer, s’entourer, s’adapter<br />

Après avoir souligné les spécificités de son<br />

groupe, Claude Wagner insiste sur les qualités<br />

des autres participants à la compétition organisée<br />

par EY: «Comme l’a dit le président<br />

du jury, Nicolas Buck, toutes les entreprises<br />

présentes auraient mérité le prix d’Entrepreneur<br />

de l’Année. Le panel était superbe et<br />

j’ai apprécié rencontrer ces personnes passionnées.<br />

Nous travaillons dans des domaines<br />

différents mais nous sommes animés par<br />

la même volonté, la même persévérance».<br />

Cette persévérance est d’ailleurs son premier<br />

conseil aux hommes et femmes qui<br />

souhaitent se lancer. «Le premier défi, c’est<br />

d’avoir le courage de se jeter dans l’eau froide.<br />

Et elle est glacée, surtout au commencement,<br />

je vous le garantis (rires). Les premières<br />

années sont difficiles». Il s’anime à l’évocation<br />

de ses débuts: «On se retrouve face à<br />

beaucoup d’obstacles à franchir; et même<br />

si l’on trébuche sur l’un deux, il faut garder<br />

son objectif en ligne de mire et continuer.<br />

Les résultats, surtout financiers, ne sont pas<br />

toujours présents rapidement. Mais tôt ou<br />

tard, si l’engagement se maintient, ils seront<br />

à la clé. Il précise cependant: «Il faut être<br />

réaliste: les échecs existent. Il faut accepter<br />

les contrecoups et recommencer».<br />

Sa deuxième recommandation est de bien<br />

s’entourer. Selon lui, les partenaires, fournisseurs,<br />

investisseurs et collaborateurs doivent<br />

absolument être écoutés. «Les banques<br />

qui accordent des moyens de financement<br />

offrent aussi des conseils. Elles forcent les<br />

entrepreneurs à se structurer, ne fut-ce<br />

qu’administrativement. En créant une compagnie,<br />

il y a tant à considérer: l’autorisation<br />

de commerce, l’enregistrement du nom de<br />

la société, le siège social, la comptabilité,<br />

la téléphonie,… Cela peut sembler insurmontable<br />

mais des fiduciaires, des avocats<br />

ou des institutions offrent leurs services<br />

pour aider les jeunes pousses». Et dans le<br />

Claude Wagner<br />

voisinage de l’entrepreneur, les individus<br />

les plus importants sont les collègues. «Ils<br />

font la force d’une société», affirme Claude<br />

Wagner. Il se souvient de la préparation de<br />

son dossier avec EY et d’une question sur<br />

le superpouvoir qu’il souhaiterait posséder<br />

s’il était un superhéros. «Tout de suite, j’ai<br />

pensé au clonage. Ah, si j’étais capable de<br />

cloner mes meilleurs collaborateurs!», s’exclame-t-il.<br />

Mais avoir des employés motivés<br />

n’est pas suffisant. Encore faut-il leur déléguer<br />

des tâches efficacement: «Je donne<br />

des responsabilités et des libertés à mes<br />

collaborateurs. Je leur fixe des objectifs et,<br />

ensuite, je les laisse faire. Ainsi, ils peuvent<br />

développer leurs propres idées et nous adaptons<br />

notre stratégie ensemble, par après.<br />

Cette inter-connectivite nous permet de bien<br />

gérer le quotidien de l’entreprise».<br />

Dernier avertissement de Claude Wagner,<br />

et peut-être le plus important: savoir<br />

s’adapter. Il explique que dans un milieu<br />

aussi petit que celui du Grand-Duché, la<br />

concurrence est rude. «Et bien trop souvent<br />

sous-estimée. Quand vous arrivez sur un<br />

LG - Best of & <strong>Guide</strong> <strong>2017</strong> 9


Entrepreneuriat & management<br />

Best of LG 195 - Février <strong>2017</strong><br />

“<br />

Prenez note des critiques<br />

et essayez de vous adapter<br />

au plus vite<br />

”<br />

marché, les confrères réagissent, ils vont<br />

essayer de vous doubler en adaptant leurs<br />

produits, leurs services, leurs offres ou<br />

leurs prix. A vous de l’anticiper, d’essayer<br />

de rester en phase avec votre marché».<br />

Nouvelles technologies, tendances de la<br />

mode ou besoins de la clientèle; Claude<br />

Wagner conseille aux jeunes entrepreneurs<br />

d’être toujours sur le qui-vive. «Prenez note<br />

des critiques et essayez de vous adapter au<br />

plus vite», conseille-t-il.<br />

Enthousiasme envers l’avenir<br />

Claude Wagner puise dynamisme et assurance<br />

dans son épanouissement personnel<br />

et dans sa passion pour le sport. «Je suis<br />

satisfait, dans ma vie privée comme dans<br />

ma vie professionnelle, et crois que l’un tient<br />

l’autre. Le samedi, je me promène souvent<br />

avec mes enfants dans les divers magasins<br />

du groupe, pour discuter avec les collaborateurs<br />

et les clients. Par ailleurs, je cours<br />

très régulièrement dans la nature, dans la<br />

magnifique forêt du «Bambësch» ou sur les<br />

plaines. Je crois que cela m’apporte l’énergie<br />

et l’équilibre dont j’ai besoin».<br />

Ce grand sportif est loin d’être à bout de souffle<br />

entrepreneurial. Outre la refonte de tous<br />

les sites internet du groupe, il a prévu d’ouvrir<br />

deux nouveaux magasins liés à l’univers<br />

sportif en <strong>2017</strong>: un Intersport à Junglinster et<br />

un Citabel à Dudelange. De plus, l’enseigne<br />

Bati C de Bertrange verra se développer son<br />

département Home & Style. Quant à Bâtiself,<br />

c’est l’implantation d’Ingeldorf qui subira une<br />

refonte complète. Il ajoute: «Au long de cette<br />

année, nous poursuivrons également notre<br />

cheminement avec Poliform Varenna, respectivement<br />

en mobilier et cuisine».<br />

«Puis, nous peaufinerons notre projet pour<br />

la finale de l’Entrepreneur de l’Année qui<br />

aura lieu à Monaco en juin», conclut-il,<br />

avec un sourire plus timide. «Bien entendu,<br />

il nous faut rester modestes: l’échelle du<br />

Luxembourg est petite. Je participerai à la<br />

finale avant tout comme spectateur. Je suis<br />

heureux de prendre part à cette aventure<br />

pour voir que les grands de ce monde<br />

imaginent. C’est une belle opportunité<br />

d’apprendre des meilleurs entrepreneurs<br />

internationaux, d’essayer de comprendre<br />

leur façon de travailler et de rapporter l’une<br />

ou l’autre idée dans mes bagages». SoM<br />

10<br />

LG - Best of & <strong>Guide</strong> <strong>2017</strong>


ICT<br />

Les clés du succès<br />

Experte en système d’alarme d’intrusion et d’incendie, vidéosurveillance HD, vidéoparlophonie<br />

et coffres-forts, SecuriTec œuvre depuis sept ans, à la sécurité de ses clients,<br />

tant professionnels que privés. L’entreprise de sécurité dont la croissance va crescendo<br />

ne manque pas d’ambition; son directeur Gilbert Reyland revient sur les défis futurs.<br />

“<br />

C’est toujours<br />

en observant les évolutions<br />

et les besoins de la<br />

société luxembourgeoise<br />

que SecuriTec répond au<br />

sentiment d’insécurité<br />

”<br />

Parlez-nous de votre relation client…<br />

C’est toujours en observant les évolutions<br />

et les besoins de la société luxembourgeoise<br />

que SecuriTec répond au sentiment d’insécurité<br />

via ses produits. Avant la pose d’une<br />

alarme, une relation de confiance doit être<br />

instaurée avec nos clients. Ils doivent se fier<br />

à notre professionnalisme, à nos expertises et<br />

aux équipements que nous proposons. D’où<br />

notre service clientèle et notre approche<br />

du terrain. Nous écoutons leurs préoccupations<br />

et essayons d’y apporter les solutions<br />

adéquates. Nous réalisons une analyse de<br />

risques pour chaque client, car les besoins<br />

peuvent être très différents et vont d’une<br />

alarme standard à un système de très haute<br />

sécurité.<br />

LG a entendu dire que SecuriTec se<br />

lançait à l’international?<br />

Nos équipes ont l’habitude d’évoluer hors de<br />

nos frontières puisque nous travaillons partout<br />

dans la Grande Région depuis le début<br />

de SecuriTec. En janvier de cette année,<br />

j’ai néanmoins ouvert une société sœur à<br />

1.600 km de Luxembourg, en Espagne.<br />

Située à Jávea, à une heure de Valence, son<br />

but est de servir les propriétaires de maisons et<br />

d’appartements de vacance sur la Costa Blanca.<br />

60% de ses propriétaires proviennent d’Europe<br />

du Nord et parlent donc anglais, français ou<br />

allemand. Nos produits et notre savoir-faire<br />

répondent parfaitement à ce marché.<br />

Le Luxembourg n’est pourtant pas en<br />

reste…<br />

Bien au contraire puisque nous continuons<br />

d’investir à mesure que nous grandissons.<br />

Nous allons par exemple construire un nouveau<br />

bâtiment à Bissen dans la zone industrielle<br />

«Klengbousbierg» qui deviendra notre<br />

nouveau quartier général, d’ici la fin de<br />

l’année 2018. Tout en gardant notre encrage<br />

au Sud (à Livange), nous pourrons mieux<br />

couvrir le territoire national puisque Bissen<br />

est le centre géographique du pays.<br />

Quels sont vos produits phares?<br />

Nous disposons d’une large gamme de<br />

choix, et ce pour toutes les bourses. Nos<br />

alarmes intègrent la technologie KNX, ce système<br />

permet de piloter sa maison à distance.<br />

Le système d’alarme d’intrusion est composé<br />

de détecteur de mouvements, d’incendie,<br />

de choc et de contact magnétique, de bris<br />

12<br />

LG - Best of & <strong>Guide</strong> <strong>2017</strong>


Gilbert Reyland<br />

de verre acoustique mais aussi de caméras<br />

IP, de sirène extérieure avec flash LED. Les<br />

technologies modernes ont démocratisé des<br />

pratiques jusque-là réservées à l’élite. Ainsi,<br />

des notifications d’alerte vous sont envoyées<br />

via mail, SMS ou par message vocal. Vous<br />

gérez votre système par l’application et<br />

l’interface web et bénéficiez bien sûr d’une<br />

vérification visuelle avec la vidéo en directe.<br />

Nous proposons de la vidéoparlophonie IP<br />

pour iPhone, iPad, smartphones Android,<br />

tablettes tactiles Android et PC Windows.<br />

Plus de 2.000 modèles de coffres-forts sur<br />

mesure adaptés à vos besoins, répondent<br />

aux différents critères anti-feu/intrusion,<br />

avec des systèmes de fermetures du type<br />

lecteur d’empreintes, fermeture électronique<br />

avec code et/ou clés.<br />

Pour ce qui est des professionnels, les<br />

lecteurs biométriques pour l’ouverture des<br />

portes, les murs d’écrans de surveillance, les<br />

barrières levantes, les bornes escamotables,<br />

la gestion horaire sont aussi disponibles.<br />

Nous proposons également des boîtiers<br />

certifiés par la Banque Centrale Européenne<br />

qui vérifient tous les points de contrôle d’un<br />

billet de banque, et ce, à partir de 120 euros.<br />

Du nouveau pour l’ouverture intelligente<br />

des portes?<br />

Nous sommes revendeur officiel des systèmes<br />

de contrôle d’accès en ligne Nedap. Evolutif<br />

et adaptable, ils contrôlent l’accès des portes<br />

d’un bâtiment du plus petit au plus grand. Ce<br />

système de gestion en ligne complète parfaitement<br />

notre gamme de cylindres intelligents,<br />

laquelle est très prisée dans le pays.<br />

Nos cylindres et clés numériques de marque<br />

iLOQ, sans batterie, sans câble et programmables<br />

via l’énergie cinétique sont des<br />

produits brevetés, uniques au monde, qui<br />

connaissent un réel succès autant chez les<br />

professionnels que chez les particuliers. Ils<br />

équipent déjà de nombreuses résidences<br />

privées, institutions, écoles et communes<br />

dans le pays.<br />

SecuriTec<br />

19, rue Geespelt<br />

L-3378 Livange<br />

Tél.: 26 300 221<br />

Fax: 26 300 224<br />

www.securitec.lu<br />

SecuriTec Solutions S.L.<br />

E-03730 Jávea<br />

Tél.: (+34) 615 383 919<br />

www.securitec-solutions.es<br />

LG - Best of & <strong>Guide</strong> <strong>2017</strong> 13


ICT<br />

Stratégie hybride pour le cloud<br />

Lors d’un événement organisé chez Namur à Hamm le 21 juin dernier, Fujitsu et Netapp<br />

ont présenté les nouvelles générations de storage ou comment aider les clients à résoudre<br />

leur stratégie cloud. Interview de Yacine Benaouda, Infrastructure Architect chez Fujitsu.<br />

Yacine Benaouda; Marc Payal et Didier Annet<br />

— Fujitsu<br />

Sven Schoenaerts; Laurence James; Martin Warren<br />

— NetApp<br />

Glenn Fitzgerald<br />

— Fujitsu<br />

Qu’est-ce que le «data centre nouvelle<br />

génération» ?<br />

L’utilisation du cloud et la virtualisation sont<br />

devenus une normalité dans le monde IT.<br />

Le data centre évolue vers une approche dite<br />

«software-defined» qui permet de se libérer<br />

des contraintes hardware. De nouvelles solutions<br />

dites «hyper-convergées» permettent la<br />

transition vers ce nouveau modèle.<br />

De nombreuses solutions hyperconvergées<br />

ont fait leur apparition sur<br />

le marché ces dernières années, quelle<br />

est la stratégie de Fujitsu et NetApp<br />

dans ce domaine?<br />

Les solutions IT doivent s’adapter aux<br />

besoins business et non l’inverse. Au-delà<br />

du fait de posséder de nombreux atouts,<br />

les solutions hyper convergentes actuelles<br />

permettent uniquement de faire évoluer<br />

son environnement IT de manière linéaire.<br />

Les composants ne peuvent pas être installés<br />

indépendamment, ce qui peut conduire à des<br />

dépenses inutiles.<br />

Ces systèmes répondent aux besoins de nos<br />

clients en permettant une évolution granulaire<br />

de l’infrastructure: les parties puissance<br />

de calcul et stockage peuvent évoluer indépendamment.<br />

Il ne sera donc pas nécessaire<br />

d’ajouter du stockage si le besoin se porte<br />

seulement sur le domaine des serveurs.<br />

A l’ère du data centre nouvelle génération,<br />

le business a besoin de garanties fortes de<br />

la part du monde IT. NetApp HCI offre une<br />

qualité de service QoS avec une performance<br />

garantie. En utilisant la QoS avec un seuil<br />

de performance garanti, un besoin accru de<br />

performance pour une application ne générera<br />

pas le bon fonctionnement des autres.<br />

Pour Fujitsu et NetApp, les spécificités de<br />

chaque client demeurent au cœur de la<br />

stratégie produit.<br />

La vision de NetApp sur la partie hyperconvergée<br />

répond à cette problématique<br />

tout en gardant les grands avantages de<br />

ce type de solution: diminution de l’espace<br />

utilisé, simplicité de management.<br />

NetApp introduit le premier système<br />

hyper convergé de seconde génération, avec<br />

performance garantie, intégration cloud et scalabilité<br />

flexible.<br />

Fujitsu Technology Solutions (Luxembourg) SA<br />

Parc d’Activités Capellen<br />

89C rue Pafebruch • L-8308 Capellen<br />

Tél.: 26 099 -1<br />

Visit our solutions website: http://www.<br />

fujitsu-solutions.lu<br />

14<br />

LG - Best of & <strong>Guide</strong> <strong>2017</strong>


Zoom sur l’event


ICT<br />

Un service, plusieurs solutions<br />

Une perte de sauvegarde, un virus informatique, un vol d’ordinateur et un nombre<br />

incalculable de données peuvent être perdues à jamais. Pour éviter ces cas de figure, le<br />

Groupe Charles Kieffer (CK) propose des services de supports utilisés par ses propres<br />

employés. Très réactifs, ses professionnels sont régulièrement formés et vous proposent<br />

une large gamme de services IT assurant l’optimisation et la sécurité de vos installations.<br />

Explications avec Nicolas Hardy, Solutions & Scan Sales Consultant.<br />

En quoi consistent les audits que vous<br />

proposez?<br />

Le but de ce service est d’informer le client<br />

de sa situation et de le conseiller afin de<br />

l’optimiser. Notre objectif est de réaliser un<br />

état des lieux de ses infrastructures. Souvent<br />

le matériel est déjà présent et l’audit permet<br />

de l’améliorer en changeant l’une ou l’autre<br />

pièce sans forcément pousser le client à<br />

acheter de nouvelles machines.<br />

En parallèle, nous pouvons également proposer<br />

un audit de toutes leurs machines comme<br />

les copieurs ou les serveurs. Globalement,<br />

nous identifions donc les installations existantes<br />

et les besoins du client en matière de<br />

sauvegarde, d’antivirus, de mises à jour et de<br />

tout autre produit proposé parmi la gamme<br />

de services de CK.<br />

Comment optimiser les infrastructures<br />

existantes de vos clients?<br />

Nous partons des besoins de nos clients pour<br />

améliorer leurs infrastructures. Quand un<br />

client ne souhaite pas changer de machine,<br />

nous proposons d’abord d’en changer le<br />

disque dur, par exemple. Dans la plupart<br />

des cas, cela s’avère être suffisant et aucun<br />

changement ne se produit pour l’utilisateur,<br />

ce qui signifie qu’il ne devra pas s’adapter<br />

à un nouveau matériel et qu’aucune perte<br />

de temps n’aura été occasionnée dans l’entreprise.<br />

Cet exemple de solution est très rentable,<br />

puisqu’il est peu coûteux et que cette intervention<br />

permettra de rallonger la durée<br />

de vie du matériel. De plus, l’ordinateur<br />

démarrera plus vite et ses mises à jour seront<br />

également plus rapides.<br />

Comment aider les entreprises à se<br />

diriger vers la virtualisation?<br />

En virtualisant un ordinateur, il est possible,<br />

au moindre problème, de récupérer<br />

la machine telle qu’elle l’était à sa dernière<br />

sauvegarde, sans changer les habitudes de<br />

l’utilisateur ni occasionner de perte de données,<br />

et ce, en à peine une heure ou deux.<br />

Cette solution répond notamment à des<br />

besoins de rapidité, de retour à la normale et<br />

de sécurité. Nous pouvons procéder à l’installation<br />

et à la configuration de ce service<br />

pour tous nos clients et tout est transparent<br />

pour l’utilisateur.<br />

La virtualisation ne s’adapte cependant pas<br />

encore à tous puisque cela nécessite des<br />

machines, un serveur suffisamment puissant<br />

pour pouvoir tout virtualiser, un temps d’installation<br />

beaucoup plus long, et donc un coût<br />

de départ assez élevé. Si le client possède<br />

des postes fixes sur lesquels il ne doit rien<br />

conserver, il n’est pas indispensable d’avoir<br />

recours à la virtualisation. Nous proposons<br />

alors de stocker ses données dans le serveur<br />

que nous sauvegardons à l’aide de stockage<br />

NAS. Celui-ci est moins cher pour le client,<br />

il possède une grande capacité de stockage<br />

et permet de restaurer les informations très<br />

rapidement afin que le temps de coupure soit<br />

le plus court possible.<br />

Le cloud n’est en effet pas adapté à tout<br />

le monde. Nous conseillons au client de<br />

d’abord passer par une phase d’audit afin<br />

de déterminer s’ils ont vraiment besoin de<br />

ce service. Chez CK nous ne vendons pas de<br />

cloud, nous mettons en place des solutions<br />

de sauvegarde qui appartiennent au client<br />

pour qu’il sache exactement où se trouvent<br />

ses informations. De cette façon, il est indépendant<br />

de CK ou de tout autre organisme,<br />

notamment pour l’installation de solutions<br />

logicielles. De plus, ce service est deux fois<br />

moins cher.<br />

16<br />

LG - Best of & <strong>Guide</strong> <strong>2017</strong>


Nicolas Hardy, Solutions & Scan Sales Consultant<br />

Comment renforcer la sécurité des installations<br />

de vos clients?<br />

Il y a trois grands volets dans la sécurité. Tout<br />

d’abord, à partir de l’audit réalisé, nous nous<br />

assurons de la présence d’un pare-feu, et nous<br />

pouvons procéder à ses mises à jour ou à son<br />

changement dans certains cas. Les grandes<br />

entreprises utilisent en général deux technologies<br />

de pare-feu différentes afin d’analyser<br />

deux fois les flux entrant et sortant.<br />

Ensuite, nous vérifions que l’entreprise est<br />

équipée d’un antivirus. Chez CK nous travaillons<br />

avec ESET qui procède à l’analyse du<br />

comportement des programmes et bloque<br />

ceux qu’il considère comme étant suspects.<br />

Cela permet de réagir même si le virus n’est<br />

pas encore connu.<br />

Enfin, nous incitons nos clients à réaliser le<br />

plus régulièrement possible leurs mises à jour,<br />

même si cela prend du temps, et à se doter<br />

d’une version actuelle de Windows.<br />

Prévoyez-vous un service de maintenance?<br />

Nous proposons deux types de maintenance<br />

combinables: la préventive et la curative. Dans<br />

le premier cas, nous prévoyons une journée<br />

par mois, ou moins selon les besoins du client,<br />

où un de nos techniciens contrôle le matériel<br />

informatique d’une entreprise pendant environ<br />

quatre heures. Ainsi, il vérifie si toutes<br />

les mises à jour ont été faites au niveau des<br />

licences d’antivirus, de Windows ou autres.<br />

Il est à l’écoute des utilisateurs du matériel. A<br />

la fin de la visite, le technicien dresse un état<br />

des lieux de la situation et propose, si cela est<br />

nécessaire, des améliorations au client.<br />

La maintenance curative correspond à un certain<br />

nombre d’heures de maintenance auquel<br />

un client a droit pendant un an et pour lequel<br />

il a la priorité. Nous nous engageons donc à<br />

respecter des délais très courts d’intervention<br />

à partir du moment où une demande nous a<br />

été faite par un client en maintenance curative.<br />

Nous incitons<br />

nos clients à réaliser<br />

le plus régulièrement<br />

possible leurs mises à<br />

jour<br />

”<br />

“<br />

Groupe Charles Kieffer<br />

2, rue Léon Laval<br />

L-3372 Leudelange<br />

Tél.: +352 26 380 1<br />

Fax: +352 26 380 380<br />

sales@ck-online.lu<br />

www.ck-online.lu<br />

LG - Best of & <strong>Guide</strong> <strong>2017</strong> 17


ICT<br />

Best of LG 198 - Mai <strong>2017</strong><br />

Protéger les données<br />

à caractère personnel,<br />

une priorité à échelle européenne<br />

Le parlement européen a publié une réglementation, applicable dès le 28 avril 2018 aux<br />

Etats membres, qui impose à toute organisation traitant des données à caractère personnel<br />

de nommer un Délégué à la Protection des Données (DPD ou Data Protection Officer).<br />

Experte dans le domaine de la sécurité informatique, itrust consulting aide ses clients à protéger<br />

leurs informations contre toute divulgation, manipulation ou indisponibilité. Carlo Harpes,<br />

fondateur et directeur, revient avec nous sur les implications de cette réglementation.<br />

“<br />

À la vue des écarts<br />

que nous observons, le<br />

28 avril 2018, jour de mise<br />

en conformité légalement<br />

requise, c’est demain<br />

”<br />

Quel est le rôle d’un DPD?<br />

La réglementation européenne oblige les entreprises<br />

à créer ce poste au sein de leur équipe ou<br />

bien à l’externaliser. Celui-ci a deux missions<br />

essentielles; d’un côté il se positionne en tant<br />

qu’avocat des clients pour défendre leurs intérêts<br />

et leurs données, de l’autre il a un droit<br />

de regard sur le traitement de celles-ci et peut<br />

alerter la direction en cas de mauvaise gestion.<br />

Comme un fou du roi, le délégué peut tout<br />

voir et montrer les défaillances aux dirigeants,<br />

sans que ceux-ci ne soient obligés de l’écouter.<br />

Il reste donc impartial et peut toujours prendre<br />

le parti des clients. Pour résoudre le problème<br />

de la protection des données il faudrait toutefois<br />

définir une gouvernance qui inclut une<br />

délégation de responsabilités et une gestion<br />

adéquate assurant que toutes les exigences de<br />

cette régulation soient respectées.<br />

Que devraient donc mettre en place les<br />

organisations en complément de la création<br />

de ce poste?<br />

Les organisations devraient également nommer<br />

un Responsable, ou délégué, de la Sécurité de<br />

l’Information (RSI). Ce poste a des attributions<br />

similaires à celui du CIO ou du CFO; le<br />

RSI garantit qu’au sein de son entreprise, les<br />

exigences quant à la protection des données<br />

soient correctement implémentées et les risques<br />

compris.<br />

Le RSI collabore avec le DPD qui pourra lui<br />

apporter des précisions sur le cadre légal et la<br />

jurisprudence; il assiste aussi les responsables<br />

informatiques pour parer les risques de cybersécurité<br />

et les responsables métier qui sont eux<br />

en contact avec les clients et connaissent leurs<br />

attentes. Mais surtout, il définit et orchestre un<br />

système de gestion de la sécurité qui assure<br />

que chaque personne de l’organisation, dans<br />

son domaine d’activité, respecte les exigences<br />

de protection et réduit les risques dès que c’est<br />

économiquement justifiable. Il assiste également<br />

les chefs de projet pour implémenter les<br />

principes de protection par défaut et de protection<br />

dès la conception, en tant que membre<br />

responsable du projet.<br />

Qu’est-ce que le cadre légal européen<br />

a changé dans la pratique?<br />

La loi luxembourgeoise de 2002 misait sur<br />

des démarches administratives lourdes et des<br />

18<br />

LG - Best of & <strong>Guide</strong> <strong>2017</strong>


contrôles de la CNPD en cas de réclamations<br />

ou de pannes visibles, mais aussi longtemps<br />

que ce régulateur n’intervenait pas, les organismes<br />

ne se mobilisaient pas si elles disposaient<br />

d’une autorisation de traitement. Avec<br />

la nouvelle réglementation, l’organisation<br />

doit démontrer en cas de procès qu’elle a<br />

respecté la loi et mis en œuvre une gestion<br />

formelle des risques, non seulement pour<br />

limiter des conséquences indésirables pour<br />

elle, mais aussi dans l’intérêt des droits de ses<br />

clients. Avec la publication de la réglementation<br />

européenne 2016/679 et ses pénalités<br />

qui visent surtout les entreprises privées, on<br />

ne peut plus nier l’importance économique<br />

de la protection des données. Cependant,<br />

certains aspects pratiques de cette réglementation<br />

dépendent encore de précisions qui<br />

devraient être apportées au niveau national,<br />

et celles-ci n’ont pas encore été établies au<br />

Luxembourg.<br />

Quelle aide peut apporter itrust consulting<br />

aux organismes?<br />

Nous aidons les entreprises à documenter<br />

leurs conformités. En fonction<br />

de la situation de chaque organisme,<br />

nous proposons une formation à<br />

la gestion de la sécurité et à la protection<br />

des données, un système de<br />

gestion documenté et éprouvé auprès de<br />

multiples clients issus des secteurs public<br />

et privé ainsi qu’une analyse d’écart et<br />

une appréciation des risques encourus<br />

par l’organisation et les clients endommagés<br />

en cas d’incident. Nous continuons<br />

ensuite à prioritiser, planifier, et<br />

budgétiser les mesures de sécurité qui<br />

s’imposent. Grâce à nos outils et notre<br />

expérience, nous pouvons les implémenter<br />

plus efficacement que le personnel<br />

interne qui se voit confronté pour la<br />

première fois à cet ensemble d’exigences.<br />

Nos méthodes sont surtout éprouvées<br />

auprès d’entités ayant des ressources<br />

limitées et en interne où nous gérons la<br />

pseudonymisation des identifiants des<br />

élèves participant aux épreuves standardisées<br />

au Luxembourg, et ceci, bien<br />

sûr, sans pouvoir accéder aux résultats<br />

sensibles de ces épreuves.<br />

Finalement, nous pouvons mettre à disposition<br />

du personnel qualifié externe<br />

sur un poste de DPO, d’auditeur interne,<br />

ou même de RSI. Nous pouvons gérer<br />

Carlo Harpes<br />

ces fonctions entièrement ou assister les<br />

personnes déjà nommées avec les compétences<br />

de toute notre équipe. Cette<br />

formule, appelée Security as a Service,<br />

définit à l’avance la quantité de travail,<br />

les méthodes, responsabilités, objectifs<br />

et prestations, tout en permettant de<br />

recourir en cas de besoin ou de dégâts à<br />

la disponibilité de toute l’équipe d’itrust<br />

consulting.<br />

Notre atout principal est une analyse de<br />

risque efficace. Nous avons aussi récemment<br />

fait évoluer notre outil web d’analyse<br />

de risques, appelé TRICK Service, en<br />

y ajoutant les fonctions nécessaires à la<br />

protection des données. L’outil supporte<br />

à la fois des niveaux de conformité ou de<br />

risque que des notions financières.<br />

Au niveau de la cybersécurité, nous soulignons<br />

également l’utilité de la réalisation<br />

de tests réguliers, surtout dans le<br />

domaine de l’ingénierie sociale. Nous<br />

préconisons par exemple de réaliser plusieurs<br />

fois par an des campagnes de<br />

sensibilisation auprès du personnel ou de<br />

réaliser des tests réguliers pour le maintenir<br />

en alerte.<br />

LG - Best of & <strong>Guide</strong> <strong>2017</strong> 19


ICT<br />

Best of LG 196 - Mars <strong>2017</strong><br />

Un enjeu stratégique<br />

L’internationalisation financière menacerait-elle l’ICT luxembourgeois? Pas exactement.<br />

Mais les évolutions futures de ce secteur doivent se faire de façon réfléchie et avec prudence:<br />

voilà le message de Jean-François Terminaux, vice-président de Finance & Technology<br />

Luxembourg; Yves Reding, président de Cloud Community Europe - Luxembourg et<br />

Gérard Hoffmann, président de FEDIL-ICT. Les trois associations portées par ces experts<br />

représentent plus de 85% de la substance en ICT à Luxembourg. Rencontre.<br />

Un bouleversement sans précédent<br />

Un vent de protestation paniquée soufflerait-il<br />

sur la Place depuis que le ministre<br />

des Finances, Pierre Gramegna, a déposé<br />

le projet de loi 7024? «Non, pas de protestation<br />

mais de dialogue. Nous souhaitons<br />

réconcilier différentes positions, trouver un<br />

chemin équilibré entre elles», affirme Gérard<br />

Hoffmann. Le point de départ de cette agitation<br />

policée est ledit projet, qui, en touchant<br />

à l’article 41 de la loi de 1993 relative au<br />

secteur financier, bouleverse l’équilibre des<br />

milieux ICT et financiers. En effet, cette<br />

modification introduit deux exceptions supplémentaires<br />

à la pratique du secret professionnel.<br />

Elle implique que, d’une part, des<br />

données puissent circuler au sein même d’un<br />

groupe suite à la simple notification du client<br />

auquel elles ont trait pour autant que ces<br />

informations soient maintenues à l’intérieur<br />

de ce groupe, et ce, même rétroactivement;<br />

et d’autre part, qu’une externalisation<br />

des données hors du groupe soit possible<br />

moyennant dans ce cas un accord en amont<br />

du client protégé par le secret professionnel.<br />

«L’internationalisation est une dynamique<br />

de marché irréversible», déclare le président<br />

de FEDIL-ICT. «Nous supportons donc la<br />

modernisation de l’encadrement financier<br />

du pays, et nous sommes heureux qu’un<br />

débat sur cette question essentielle émerge.<br />

Cependant, nous souhaitons une réforme<br />

plus réfléchie». Jusqu’à présent, le principe<br />

du secret professionnel n’était soumis qu’à<br />

peu d’exceptions. «Avec ce texte, nous<br />

risquons de passer d’un contexte financier<br />

national plutôt fermé et extrêmement régulé,<br />

à une forte ouverture à l’avantage des<br />

acteurs étrangers. Ce serait un changement<br />

radical, d’un extrême à l’autre, sans véritable<br />

réflexion pour dynamiser la démarche<br />

existante».<br />

Un large impact<br />

Pour les PSF de support, les conséquences<br />

seraient désastreuses, explique Jean-François<br />

Terminaux: «Les professionnels qui servent<br />

le secteur financier sont soumis à un cadre<br />

strict. Cet amendement a comme inconvénient<br />

que les contraintes sur nos sociétés<br />

seraient nettement plus élevées que celles<br />

touchant nos clients. Quel décalage entre<br />

des fournisseurs de services étranglés et des<br />

clients qui bénéficient d’une belle souplesse<br />

et peuvent facilement faire appel à leurs<br />

entités internes à l’étranger! Nos propres<br />

règles ne nous permettraient plus de faire le<br />

poids», s’indigne-t-il.<br />

Mais bien au-delà des PSF, c’est le domaine de<br />

l’ICT et l’économie luxembourgeoise entière<br />

qui seraient touchés par ce projet de loi.<br />

«En business, plus rien ne se fait sans l’ICT»<br />

explique Yves Reding, «avec comme effets<br />

pervers, l’augmentation des problèmes en<br />

cybersécurité. La protection des données est<br />

donc une priorité d’avenir. En Europe, grâce au<br />

mouvement GDPR, General Data Protection<br />

Regulation, c’est l’utilisateur final qui est maître<br />

de ses informations dans un environnement<br />

unique de protection. C’est cela que nous<br />

souhaitons: que le contrôle de la chaîne de<br />

l’information soit maintenu sous l’égide de<br />

l’utilisateur final». Mais le président de Cloud<br />

Community Europe - Luxembourg précise que<br />

l’Europe ne pèse pas lourd sur ce marché digital<br />

mondial. Or, le Grand-Duché a une réputation<br />

d’excellence, comme coffre-fort de données<br />

numériques. Cette crédibilité s’est construite<br />

grâce à l’univers financier luxembourgeois:<br />

«Les banques ont placé la barre haut avec leurs<br />

exigences en confidentialité, disponibilité et<br />

intégrité». Aujourd’hui, les banques s’ouvrent<br />

et multiplient les interactions: «Cela ne peut<br />

pas se faire dans le désordre» martèle-t-il. En<br />

reformulant ses normes, le Grand-Duché doit<br />

veiller à ne pas trahir ses valeurs. «Notre expertise<br />

est encore jeune et dépend du domaine<br />

bancaire. L’ICT n’est pas un métier en soi mais<br />

un domaine au service des clients. Si ceux-ci<br />

quittent le pays, ils emporteront avec eux leurs<br />

centres informatiques… Alors, nous n’aurons<br />

plus les ressources nécessaires pour développer<br />

les compétences d’avenir liées aux FinTech, au<br />

Big Data ou à la cybersécurité».<br />

20<br />

LG - Best of & <strong>Guide</strong> <strong>2017</strong>


Jean-François Terminaux, Gérard Hoffmann et Yves Reding


ICT<br />

Best of LG 196 - Mars <strong>2017</strong><br />

Une société<br />

qui se démunit de son IT<br />

n’est pas une société<br />

d’avenir<br />

”<br />

“<br />

Pour Yves Reding, le constat est clair: si nous<br />

avons une masse critique en ICT, c’est grâce à<br />

la finance. Or, en banque, il importe peu aux<br />

multinationales que leurs activités soient localisées<br />

en Pologne, en Inde ou au Luxembourg…<br />

Un cadre mal réfléchi serait donc néfaste vu la<br />

petite taille du marché grand-ducal. «Les métiers<br />

de demain sont dépendants de l’existence de<br />

ce savoir-faire au Luxembourg, qui lui-même<br />

dépend de la présence des clients. L’enjeu pour<br />

le Luxembourg va donc bien au-delà du simple<br />

projet de loi; c’est un enjeu stratégique pour<br />

le futur du pays». Le défi à l’avenir sera donc<br />

de se moderniser, sans perdre la substance du<br />

Luxembourg: la compétence digitale.<br />

Jean-François Terminaux ajoute: «La Place<br />

sera touchée de façon générale. Nous avons<br />

la chance de disposer d’un savoir-faire: nous<br />

ne devons pas le jeter aux oubliettes. Une<br />

société qui se démunit de son IT n’est pas<br />

une société d’avenir».<br />

Des propositions d’équilibristes<br />

Ensuite vient la question de la rétroactivité.<br />

«Nous critiquons la violation de la notion de<br />

permanence du secret professionnel dans ce<br />

texte. Nous insistons: une externalisation par<br />

simple notification ne devrait être possible<br />

que dans une relation future. Les données<br />

historiques d’un client ne devraient pas être<br />

externalisées, même au sein d’un groupe,<br />

sans son accord spécifique», commente-t-il.<br />

Leur proposition est que cette exception au<br />

principe du secret professionnel ne concerne<br />

que des données futures, acquises en plein<br />

conscience du client… Une solution qui<br />

respecte le caractère permanent du secret<br />

mais le concilie avec une sous-traitance<br />

intragroupe «Ainsi, une société pourra s’affranchir<br />

et travailler au sein de son groupe<br />

en notifiant ses clients et uniquement pour<br />

l’avenir».<br />

«Nous suggérons d’emboiter ces petits<br />

puzzles de texte au projet de loi. Ce sont des<br />

propositions équilibrées d’évolution, pas des<br />

propositions de blocage», commente Jean-<br />

François Terminaux.<br />

«Le diable est dans les détails», argue Gérard<br />

Hoffmann en exposant les propositions que<br />

lui et ses confrères ont élaborées.<br />

Ensemble, ils prônent d’abord le maintien<br />

d’un “level playing field” dans le respect du<br />

secret professionnel plutôt que son abandon<br />

pour les prestataires étrangers, soit un<br />

cadre équivalent pour les acteurs luxembourgeois<br />

et d’ailleurs. «Permettre l’outsourcing<br />

sans lever le secret professionnel, voilà ce<br />

que nous proposons, en inscrivant que le<br />

secret professionnel «est respecté» - et non<br />

«n’existe pas» - lors d’externalisation», dit-il.<br />

Grâce à cette petite reformulation, les dirigeants<br />

agréés à Luxembourg gardent le contrôle sur la<br />

chaîne de traitement des données.<br />

Yves Reding prend le relais pour conclure:<br />

«Nous ne sommes pas dans une logique<br />

de protectionnisme mais de différentiation<br />

durable dans un monde globalisé hautement<br />

compétitif. Nous avons une vue très claire<br />

des enjeux à moyen et à long terme de cette<br />

globalisation et de la digitalisation exponentielle<br />

en cours, car nous en sommes tous les<br />

jours acteurs».<br />

«L’ICT est un écosystème difficile à appréhender,<br />

nous avons accompagné sa mutation<br />

depuis 30 ans et nous sommes naturellement<br />

bien placés pour en prévoir l’évolution<br />

future: il faut nous faire confiance, écouter<br />

nos recommandations à long terme, pour la<br />

prospérité de la Place».<br />

SoM<br />

22<br />

LG - Best of & <strong>Guide</strong> <strong>2017</strong>


Finance<br />

Best of LG 195 - Février <strong>2017</strong><br />

L’extraordinaire du quotidien bancaire<br />

Psychologue clinicien de formation, Thierry Schuman embarque dans l’aventure BGL BNP<br />

Paribas par un poste aux Ressources Humaines. Il voyage à travers différents départements le<br />

long de sa carrière, notamment le Retail et le Private Banking, et, entre Luxembourg, Bruxelles,<br />

Amsterdam, Dublin et Paris, il gravit les échelons de l’entreprise. Membre du Comité de<br />

direction de la banque de 2005 à 2014, il rejoint le Comité exécutif de la fonction RH de<br />

BNP Paribas à Paris en janvier 2015. De retour au Luxembourg fin 2016, il reprend, au sein<br />

du Comité de direction de l’entreprise grand-ducale bientôt centenaire, la responsabilité du<br />

métier BDEL (Banque de Détail et des Entreprises à Luxembourg). Il décrit l’omniprésence de<br />

cette activité auprès de tous, et surtout il imagine la banque du futur dont les services seront<br />

toujours plus personnalisés grâce aux technologies.<br />

La banque, au jour le jour<br />

«Le Retail Banking, c’est réaliser les rêves<br />

de nos clients», définit-il très personnellement.<br />

Le rôle de la Banque de Détail<br />

est, selon lui, de répondre à trois types<br />

de besoin.<br />

«Les premiers sont les rêves: nous sommes<br />

présents si vous rêvez d’une maison, d’une<br />

voiture, d’une belle retraite à préparer dès<br />

maintenant, ou encore d’un financement<br />

pour votre entreprise. Nous vous aidons à<br />

naviguer à travers la complexité du monde<br />

financier, en vous servant de guide».<br />

«Ensuite, nous garantissons la confiance.<br />

Vous souhaitez certainement que vos avoirs,<br />

votre épargne ou vos assurances soient en<br />

sûreté. Personne ne veut se retrouver dans<br />

la précarité au moindre coup du sort. Nous<br />

veillons donc à fournir de la sécurité à notre<br />

clientèle».<br />

«Troisièmement, nous offrons de la commodité.<br />

Nous sommes présents pour apporter<br />

les renseignements désirés quand et<br />

où vous le voulez, en toute facilité. Vous<br />

prenez le train et désirez consulter vos<br />

paiements? C’est possible car nous nous<br />

promenons avec vous, dans vos smartphones<br />

et tablettes».<br />

Fier de ces missions ancrées dans le quotidien<br />

de tous, Thierry Schuman précise que<br />

ce ne sont pas moins de 800 personnes qui<br />

travaillent avec lui. Cette masse critique de<br />

collègues permet à BDEL de répondre à la<br />

variété des besoins qui lui sont adressés. Il<br />

ajoute qu’en parallèle la Banque de Détail<br />

travaille étroitement avec d’autres entités<br />

du Groupe au Luxembourg. L’activité bancaire<br />

en tant que telle se voit complétée<br />

par de l’assurance avec Cardif Lux Vie;<br />

du leasing de biens d’équipement, du<br />

financement simple à la location avec<br />

services avec BNP Paribas Lease Group<br />

Luxembourg; du leasing automobile avec<br />

Arval; ou encore de l’immobilier avec BNP<br />

Paribas Real Estate Luxembourg. «Ainsi»,<br />

commente-t-il, «BGL BNP Paribas offre<br />

sans doute la gamme la plus étendue<br />

de services pour un groupe bancaire au<br />

Grand-Duché».<br />

Fervente supportrice du secteur public<br />

Et la clientèle est vaste: on y retrouve non<br />

seulement les particuliers de tous âges et<br />

les entreprises de toutes tailles, mais aussi<br />

le secteur public.<br />

L’Etat, les ministères, les institutions<br />

européennes, les ONG et les établissements<br />

conventionnés paraétatiques comme<br />

les hôpitaux, les crèches ou encore les<br />

maisons relais… A son image, la<br />

gamme des besoins du secteur public<br />

est protéiforme. «Le cas de figure le<br />

plus simple est celui d’une commune<br />

qui sollicite un crédit», explique<br />

Thierry Schuman. Mais bien d’autres<br />

situations sont plus compliquées et<br />

demandent des services à haute valeur ajouté.<br />

Il cite notamment le cas du cofinancement,<br />

solution courante dans l’optique d’un<br />

projet trop important pour une unique<br />

banque.<br />

Mais selon le responsable BDEL, la banque<br />

a bien d’autres rôles à jouer à l’égard du<br />

secteur public.<br />

24<br />

LG - Best of & <strong>Guide</strong> <strong>2017</strong>


D’abord, elle veille au financement des<br />

entreprises qui s’installent ou se développent<br />

au Grand-Duché. «Quelle commune n’est<br />

pas satisfaite de voir une société prospérer,<br />

embaucher et investir sur son territoire?»,<br />

s’exclame-t-il.<br />

En sus, Thierry Schuman se penche sur ce<br />

qu’il nomme «une mission d’(in)formation».<br />

Il martèle: «Notre contribution à la formation<br />

des agents du secteur public est sous-estimée.<br />

Pourtant, nous sommes disponibles<br />

et prêts à conseiller les acteurs publics.<br />

Après tout, aiguiller, c’est notre métier.<br />

Nous organisons des conférences, des cours<br />

et des rencontres à destination de tous bien<br />

entendu: des délégués communaux aux<br />

fonctionnaires ministériels, sans privilégier<br />

l’une ou l’autre couleur politique. Les élus<br />

doivent souvent prendre des décisions de<br />

financement lourdes pour lesquelles ils ne<br />

sont pas forcément qualifiés. Ils peuvent<br />

profiter de notre expertise et de nos savoirs<br />

en actualité financière». Convaincu de<br />

l’importance de cette activité, il appelle le<br />

secteur public à consulter la banque: «Nous<br />

offrons un regard qui n’est pas anodin».<br />

Un dernier appui pour les communes: la<br />

présence de terrain. BGL BNP Paribas dispose<br />

d’une quarantaine d’agences à travers<br />

le pays qui participent à la vie des localités.<br />

«Avec la digitalisation, la fréquentation en<br />

agence a diminué. Mais la qualité des services<br />

qui y sont prestés s’en trouve solidement<br />

améliorée».<br />

Un futur très personnalisé<br />

Lorsqu’il évoque l’avenir du secteur, Thierry<br />

Schuman se concentre sur l’impact de la digitalisation.<br />

«L’ère du numérique implique des<br />

bouleversements. La disponibilité des informations<br />

devient maximale car le client doit<br />

pouvoir librement effectuer des opérations<br />

quand il le souhaite». Mais cet aspect est loin<br />

d’en être la seule conséquence.<br />

«Quand vous commandez un livre sur<br />

Amazon, vous êtes informés immédiatement<br />

que les personnes qui ont acquis cet ouvrage<br />

ont aussi acheté telle ou telle autre œuvre.<br />

Cette personnalisation de l’expérience<br />

touchera bientôt l’univers bancaire. L’offre<br />

Thierry Schuman<br />

devra évoluer», annonce le responsable.<br />

Dans le futur, une personne qui investira<br />

dans un produit sera avisé des autres choix<br />

des investisseurs qui lui ressemblent. Elle se<br />

verra orientée en direct vers les meilleures<br />

solutions en fonction de son âge, de sa<br />

situation ou de son revenu et au regard<br />

de ce que d’autres favorisent. Thierry<br />

Schuman en est persuadé: l’analyse des<br />

données va profondément métamorphoser<br />

nos relations bancaires car l’offre s’adaptera<br />

à notre profil personnel. «Ce micromarketing<br />

personnalisé s’adaptera en<br />

temps réel à votre profil, votre revenu,<br />

votre mode de vie, votre logement,…<br />

La récolte de données n’est pas encore<br />

utilisée au maximum de son potentiel, mais<br />

cela ne saurait tarder». Il est convaincu<br />

que le métier de banquier évoluera dans<br />

cette direction. «Cette personnalisation<br />

très individuelle de l’offre n’est finalement<br />

qu’une étape de plus dans l’objectif de<br />

bien connaître un client pour lui proposer<br />

une solution adaptée. Cette technologie<br />

nous permettra d’être encore un meilleur<br />

partenaire au quotidien pour notre<br />

clientèle», conclut-il.<br />

LG - Best of & <strong>Guide</strong> <strong>2017</strong> 25


Finance<br />

Best of LG 199 - Juin <strong>2017</strong><br />

L’accompagnement d’un projet de vie<br />

A l’écoute des besoins de ses clients, la Banque Raiffeisen adapte constamment ses<br />

offres à leur évolution. A travers un réseau de 41 agences bancaires, elle confirme son<br />

statut d’acteur principal de la Place en matière de financement immobilier. Yves Biewer,<br />

directeur et membre du comité de direction de la banque, revient avec nous sur les offres<br />

de crédit immobilier et d’épargne-logement qu’elle propose.<br />

Banque Raiffeisen est une banque coopérative,<br />

que cela implique-t-il?<br />

En tant que banque coopérative, il est primordial<br />

pour nous de rester proche de nos<br />

clients et de nos membres et ceci notamment<br />

à travers notre réseau d’agences.<br />

Nous avons investi des sommes importantes<br />

dans la modernisation de notre infrastructure<br />

et nous offrons aujourd’hui à nos<br />

clients un service de qualité, que ce soit<br />

pour leurs transactions courantes ou pour le<br />

conseil, à travers un réseau de 41 agences<br />

bancaires.<br />

Nous avons par ailleurs décidé d’implanter<br />

de nouvelles agences dans les régions qui<br />

voient le nombre de leurs habitants augmenter<br />

ou qui comptent un nombre particulièrement<br />

élevé d’emplois. L’ouverture, en 2016, de<br />

notre agence au Kirchberg se situe dans ce<br />

contexte. Parallèlement nous avons remplacé<br />

notre plateforme d’online banking permettant,<br />

avec le nouvel R-Net, d’améliorer considérablement<br />

l’expérience utilisateur: une même<br />

interface graphique sur le mobile, la tablette<br />

et l’ordinateur, la mise à jour en temps réel des<br />

soldes et l’exécution immédiate des virements<br />

contribuent à la qualité du service que nous<br />

offrons à nos clients. Nous laissons donc le<br />

choix à nos clients qui, selon leurs préférences,<br />

peuvent effectuer leurs opérations bancaires<br />

par le biais de leur banque en ligne, dans les<br />

guichets ou les deux.<br />

Parmi vos différents domaines d’activité,<br />

quelle place occupent les crédits et<br />

prêts immobiliers?<br />

Raiffeisen a été et est toujours un des principaux<br />

acteurs de la Place en matière de financement<br />

immobilier. Les crédits immobiliers font<br />

partie des produits phares que nous offrons à<br />

notre clientèle. Comme le besoin de logements<br />

est depuis de nombreuses années en croissance<br />

constante au Grand-Duché, la demande de<br />

prêts immobiliers continue à augmenter en<br />

parallèle. Les perspectives de l’évolution démographique<br />

au Luxembourg laissent entrevoir<br />

que cette demande ne ralentira pas dans un<br />

avenir proche. La plupart des clients qui sollicitent<br />

des prêts immobiliers sont des clients<br />

qui débutent leur carrière professionnelle et<br />

qui sont à la recherche d’un logement; ils<br />

investissent en achetant un bien immobilier<br />

qui leur permet de diversifier leur patrimoine<br />

tout en profitant des taux d’intérêts historiquement<br />

bas.<br />

Parlez-nous de «R-Logement».<br />

R-Logement est une formule de prêt immobilier<br />

classique destinée au financement de<br />

l’acquisition d’un bien immobilier ou au<br />

financement de la construction ou encore de<br />

la rénovation d’un tel bien. Le financement<br />

peut porter sur des biens situés au Grand-<br />

Duché ou à l’étranger. Les durées appliquées<br />

se situent en moyenne entre 20 et 25 ans et<br />

les prêts sont assortis soit d’un taux variable,<br />

d’un taux fixe ou d’une combinaison des<br />

deux selon la situation et les besoins individuels<br />

des clients.<br />

En règle générale, l’octroi d’un prêt<br />

R-Logement s’accompagne d’une inscription<br />

hypothécaire en faveur de la banque faite sur<br />

l’objet financé. Un apport de fonds propres<br />

de la part du client est généralement exigé.<br />

Les conseillers Raiffeisen sont particulièrement<br />

expérimentés et accompagnent la<br />

clientèle de manière professionnelle.<br />

Quels outils mettez-vous à disposition<br />

des clients pour les informer des crédits<br />

et prêts immobiliers qui pourraient être<br />

à leur portée?<br />

Le contact humain reste pour Raiffeisen<br />

un atout majeur dans la relation avec sa<br />

clientèle. L’expérience montre que la plupart<br />

de nos clients qui sont à la recherche<br />

d’un prêt immobilier privilégient le conseil<br />

en face-à-face lors d’un rendez-vous avec<br />

nos conseillers. Solliciter un prêt immobilier<br />

n’est pas une opération courante pour un<br />

client; il s’agit en l’occurrence pour beaucoup<br />

de clients d’un des investissements les<br />

plus importants de leur vie. C’est pourquoi<br />

l’échange personnalisé avec un conseiller<br />

est recherché.<br />

26<br />

LG - Best of & <strong>Guide</strong> <strong>2017</strong>


“<br />

Le contact humain<br />

reste pour Raiffeisen un<br />

atout majeur dans la relation<br />

avec sa clientèle<br />

”<br />

Yves Biewer<br />

L’entrevue peut se faire soit dans un de nos<br />

41 points de vente à travers le pays soit<br />

lors d’un rendez-vous au domicile du client<br />

ou sur son lieu de travail. Le client peut<br />

profiter de la technologie du «interactive<br />

advisory desk», actuellement proposé dans<br />

quatorze points de vente Raiffeisen, technologie<br />

à l’aide de laquelle le client peut<br />

combiner le conseil actif d’un gestionnaire<br />

spécialisé et la simulation interactive de son<br />

prêt immobilier de manière individualisée sur<br />

écran tactile. Nos gestionnaires conseillent les<br />

clients grâce à des simulateurs déployés sur<br />

tablette à domicile. Les prospects et les clients<br />

qui souhaitent rechercher des informations<br />

préalables peuvent également trouver des<br />

conseils utiles et se servir d’un outil de simulation<br />

intuitif et facilement compréhensible<br />

sur notre site internet.<br />

Quels sont les avantages d’un contrat<br />

épargne-logement?<br />

Le contrat épargne-logement permet au<br />

client de placer ses fonds sans risque. Le<br />

titulaire d’un tel contrat peut déduire ses versements<br />

d’épargne de son revenu imposable<br />

en tant que dépenses spéciales; à noter que<br />

les plafonds de déductibilité fiscale ont été<br />

revus à la hausse par l’Administration des<br />

Contributions dans le cadre de la réforme fiscale<br />

de <strong>2017</strong>. Comme le client a la possibilité<br />

d’effectuer des versements à tout moment,<br />

il bénéficie d’une flexibilité intéressante. Le<br />

contrat d’épargne-logement donne droit à<br />

un prêt logement assorti d’un taux d’intérêt<br />

avantageux et fixe.<br />

Source photo: Raiffeisen<br />

Si le client a fait valoir les versements<br />

d’épargne-logement fiscalement, le contrat<br />

est lié à une période d’engagement de dix<br />

ans qui déterminera les possibilités d’affectation<br />

de l’avoir d’épargne. Que le délai<br />

d’engagement soit écoulé ou non, le prêt<br />

d’épargne-logement devra obligatoirement<br />

être utilisé pour réaliser des projets dans le<br />

domaine de l’habitat.<br />

Si le contrat est attribué pendant la période<br />

d’engagement, l’avoir d’épargne devra être<br />

affecté à un investissement immobilier sur<br />

le territoire national ou à l’étranger pour la<br />

construction ou l’achat d’une résidence, sa<br />

transformation ou sa rénovation, l’achat d’un<br />

terrain pour la construction d’une résidence<br />

ou le remboursement des prêts contractés<br />

pour les investissements effectués. La résidence<br />

doit être habitée par l’épargnant et<br />

constituer le domicile habituel ou le lieu de<br />

résidence principale.<br />

A l’issue de la période d’engagement, le<br />

client peut disposer librement de son avoir<br />

d’épargne-logement. Depuis le 1 er janvier<br />

<strong>2017</strong>, le fait de ne pas utiliser le capital<br />

d’épargne-logement accumulé pour<br />

les besoins personnels d’habitation a pour<br />

conséquence que des futures déductions<br />

fiscales sur des futurs contrats d’épargnelogement<br />

ne seront pas possibles.<br />

LG - Best of & <strong>Guide</strong> <strong>2017</strong> 27


Finance<br />

Best of LG 196 - Mars <strong>2017</strong><br />

Le modèle circulaire à votre portée<br />

L’économie circulaire, cette tendance d’aujourd’hui devient le mode de production et de<br />

consommation de demain: voilà ce qu’affirment Frank Wiseler et Marko Koerner, Senior<br />

Advisor et Senior Manager en Management Consulting, au sein de KPMG Luxembourg.<br />

Ils nous font part de leurs conseils pour ne pas rater son départ dans cette course de<br />

longue haleine vers un business model plus durable. Interview.<br />

Selon la Commission européenne, l’économie<br />

circulaire est synonyme de «zéro<br />

déchet». Comment traduisez-vous cela?<br />

MK: L’économie circulaire est une nouvelle<br />

façon de penser. Actuellement, le modèle entrepreneurial<br />

est basé sur le principe d’extraire,<br />

fabriquer, utiliser puis jeter; de façon linéaire. A<br />

l’avenir, les sociétés s’encreront dans une logique<br />

d’utiliser, réparer, rénover et recycler; formant<br />

ainsi une boucle. Les matériaux seront consommés<br />

dans toute leur potentialité et les déchets<br />

seront ainsi considérablement réduits.<br />

FW: Une entreprise qui souhaite évoluer vers<br />

un tel modèle doit s’interroger sur son fonctionnement<br />

complet. En effet, l’économie circulaire<br />

se construit sur quatre piliers principaux.<br />

Quels sont ces quatre piliers et comment<br />

agir sur ceux-ci?<br />

FW: Ces sujets sont la chaîne d’approvisionnement,<br />

la production, les services et<br />

la logistique. Une réflexion sur tous ces<br />

domaines est indispensable pour construire<br />

un business model circulaire.<br />

Le premier concerne la notion de “supply<br />

chain” et la révolutionne totalement.<br />

Jusqu’ici la chaîne d’approvisionnement a<br />

été largement optimisée pour la rendre plus<br />

efficace et moins couteuse. Désormais, l’objectif<br />

est de veiller à ce qu’aucun matériau<br />

ne soit gaspillé, pour la simple raison que<br />

les ressources se raréfient! En pratique et<br />

avant toute chose, le partenaire doit être<br />

vu, non plus comme un simple fournisseur,<br />

mais comme un collaborateur au sein d’un<br />

écosystème. Autre notion d’importance: les<br />

matériaux utilisés doivent être recyclables car<br />

il faut pouvoir les réintégrer par après. Notez<br />

bien que cela implique une transparence<br />

dans la composition des biens.<br />

MK: Le deuxième pilier de l’économie circulaire<br />

touche à la production de la marchandise.<br />

Lors de l’étape précédente, l’entreprise a<br />

choisi des matériaux adéquats; elle va maintenant<br />

les assembler dans une logique circulaire.<br />

L’attention est à porter dès sa conception<br />

sur le design, et particulièrement en pensant<br />

à la fin de vie de l’objet: son processus de<br />

démontage, de réparation ou de remise à<br />

neuf. L’impact devient ainsi financièrement<br />

positif et profitable pour l’environnement.<br />

Soulignons que le design circulaire facilite<br />

également la fabrication et la réparation du<br />

produit pour autant que l’énergie utilisée dans<br />

ce processus provienne de sources propres<br />

et renouvelables et le gaspillage pendant la<br />

production soit éliminé autant que possible.<br />

FW: La transformation suivante consiste à<br />

s’efforcer de placer le consommateur au<br />

centre de son business et donc de la logique<br />

de vente. L’entreprise perd sa vocation de<br />

vente pour devenir loueur. Dans un modèle<br />

circulaire, il n’y a en réalité plus d’acheteur:<br />

les clients sont des utilisateurs. Pour une<br />

compagnie, les avantages sont multiples.<br />

Elle garde le contrôle de ses produits et les<br />

récupère pour les réparer ou les recycler lorsqu’ils<br />

sont obsolètes. Elle crée une relation de<br />

long terme avec ses clients. Cette interaction<br />

suivie lui garantit par ailleurs une rentrée<br />

d’argent constante, à la place de recevoir un<br />

paiement unique. Le consommateur quant<br />

à lui bénéficie d’un coût d’investissement<br />

moins élevé que s’il en était propriétaire.<br />

MK: Le quatrième et dernier pilier de ce<br />

nouveau paradigme économique recouvre<br />

les trois précédents: c’est la logistique, et<br />

plus particulièrement la notion de “reverse<br />

logistics”. Ainsi, il faut finalement prévoir<br />

le retour des produits en fin de vie vers leur<br />

producteur qui pourra les faire revivre. C’est<br />

un total bouleversement de notre société car<br />

il faut concevoir des systèmes de retour pour<br />

chaque produit. Il n’existe malheureusement<br />

pas de solution idéale. Pour le moment,<br />

chaque entreprise est amenée à imaginer<br />

un schéma logistique efficace en fonction de<br />

ses produits, de son fonctionnement et de<br />

son écosystème.<br />

Comment se lancer sur cette voie?<br />

FW: Atteindre un business model circulaire<br />

n’est pas si différent des transformations<br />

entrepreneuriales du passé. La première<br />

étape est l’analyse. Vous devez réfléchir<br />

à votre fonctionnement linéaire actuel et<br />

vous interroger: que faites-vous aujourd’hui?<br />

De quel potentiel de changement disposez-vous?<br />

Quel en seraient les bénéfices?<br />

28<br />

LG - Best of & <strong>Guide</strong> <strong>2017</strong>


MK: La clé dans cette réflexion est d’identifier<br />

vos risques linéaires, c’est-à-dire les<br />

inconvénients liés à votre modèle économique<br />

actuel. Considérer ces menaces vous<br />

permet en réalité d’estimer vos opportunités<br />

circulaires: être plus efficace, réduire<br />

vos coûts, être plus durable,…<br />

FW: Une fois ce diagnostic posé, vous<br />

pouvez alors dresser une stratégie pour<br />

développer votre propre modèle circulaire.<br />

Mon conseil pour ce faire est de s’inspirer<br />

de la biomimétique. Le principe est simple:<br />

la nature a plus de 3.8 milliards d’années<br />

d’expérience en création de systèmes circulaires<br />

qui fonctionnent. Pourquoi ne pas<br />

l’imiter? Les exemples récents sont multiples.<br />

Observez la nature et elle vous en<br />

apprendra beaucoup!<br />

MK: Une fois votre stratégie conçue, il<br />

faut la mettre en œuvre, puis suivre son<br />

exécution jour après jour pour l’optimiser<br />

au besoin. Puisque l’économie circulaire<br />

révolutionne la façon de penser l’entreprise,<br />

il est inconcevable de l’imposer en<br />

mode «top – down». Faites donc attention<br />

à la participation de vos employés: ils<br />

doivent en comprendre les enjeux aussi<br />

bien que vous.<br />

Que conseillez-vous à vos partenaires?<br />

FW: Si vous refusez de penser à la transformation<br />

circulaire, il est probable que vous ne<br />

surviviez pas sur le marché car vos concurrents,<br />

eux, s’y seront attelés plus tôt. Il ne faut pas<br />

se voiler la face: cette tendance d’aujourd’hui<br />

devient, avec les jeunes générations, le mode<br />

de consommation de demain. Au plus tôt une<br />

industrie y réfléchit, meilleure sera sa position<br />

dans le futur: c’est cela que nous essayons de<br />

préparer avec nos partenaires. Nous imaginons<br />

ensemble ce qu’ils pourraient instaurer dans<br />

leur structure. Ce changement ne s’effectue<br />

pas du jour au lendemain, c’est un voyage qui<br />

débute par beaucoup de sensibilisation.<br />

MK: A cet égard, nous organisons quatre<br />

événements au cours de <strong>2017</strong> sous le nom<br />

de Creating Sustainable Business Models.<br />

Chacun concernera l’un des piliers de l’économie<br />

circulaire: la chaîne d’approvisionnement,<br />

la production, les services au consommateur<br />

et la logistique. Lors de chaque<br />

conférence, vous retrouverez plusieurs présentations<br />

d’experts ainsi qu’un business<br />

case lié au sujet abordé. Le premier, Circular<br />

Supply Chain, aura lieu le 28 février. Nous<br />

accueillons toute personne intéressée, du<br />

monde entrepreneurial ou du secteur public.<br />

“<br />

Marko Koerner et Frank Wiseler<br />

La nature a plus<br />

de 3.8 milliards d’années<br />

d’expérience en création<br />

de systèmes circulaires<br />

”<br />

LG - Best of & <strong>Guide</strong> <strong>2017</strong> 29


Finance<br />

Best of LG 196 - Mars <strong>2017</strong><br />

Les métamorphoses de Rifkin<br />

Pierre Mangers, associé intervenant dans le conseil auprès des PME et leader du<br />

secteur public chez EY, nous fait partager son regard sur l’étude stratégique pour le<br />

Luxembourg, menée par Jeremy Rifkin.<br />

Cela fait maintenant un an que le<br />

Luxembourg identifie les opportunités,<br />

les défis ainsi que les aspects<br />

opérationnels d’une transition vers<br />

une économie plus durable et plus<br />

interconnectée. Selon vous, quel est<br />

l’intérêt d’une telle étude stratégique<br />

pour le Luxembourg? Et pour l’Europe?<br />

En vue de pérenniser sa croissance économique,<br />

le Luxembourg a un intérêt stratégique<br />

à diversifier son tissu économique<br />

au-delà et au sein du secteur financier,<br />

de rechercher une certaine indépendance<br />

énergétique et l’excellence de son système<br />

éducatif. Petit pays en termes d’habitants et<br />

de superficie, et donc aux ressources naturelles<br />

plus limitées que dans d’autres pays,<br />

le Luxembourg se doit d’être créatif pour<br />

trouver et monétiser de nouvelles niches (par<br />

exemple le «space mining»), et savoir utiliser<br />

des technologies transversales (par exemple<br />

le «High Performance Computing»). L’étude<br />

Rifkin est un déclencheur destiné à mobiliser<br />

le pays pour construire un nouveau futur.<br />

L’économie européenne stagne, nous<br />

devons dès lors nous interroger sur les raisons<br />

de cette stagnation et a fortiori, sur la<br />

capacité de notre modèle économique actuel<br />

à retrouver le chemin de la croissance.<br />

Notre modèle économique dépend de la<br />

continuité des investissements. Depuis 2010,<br />

année de la crise de la dette souveraine,<br />

la banque centrale a tenté de relancer son<br />

économie via une politique monétaire d’un<br />

taux avoisinant zéro. Cette politique de<br />

l’argent abondant et bon marché a empêché<br />

les banques non efficientes de se retirer<br />

du marché.<br />

De surcroît, les fondations sur lesquelles<br />

repose ce modèle de croissance sont écologiquement<br />

insuffisantes et nous devons<br />

repenser nos modes d’approvisionnement<br />

sur base d’une économie de proximité afin<br />

d’éviter le transport des produits non-indispensables.<br />

L’évolution du coût marginal vers<br />

zéro*, c’est à dire le coût pour produire une<br />

unité supplémentaire, permet de repenser<br />

le fonctionnement de notre économie où<br />

l’usage, la durabilité et la coopération primeraient<br />

sur la propriété, le consumérisme<br />

et la concurrence.<br />

Ce serait un changement profond de<br />

paradigme, voire d’un système économique<br />

qui est en place depuis la fin de<br />

la Seconde Guerre mondiale…<br />

S’il est vrai que l’émergence de l’économie<br />

du partage repose en grande partie sur les<br />

technologies de l’information, des systèmes<br />

analogues ont néanmoins existé dans l’histoire<br />

de l’humanité. Il suffit de remonter<br />

à deux ou trois générations pour saisir les<br />

habitus de nos grands-parents durant les<br />

pénuries de guerre. Chacun y entretenait son<br />

propre potager, commerçait ses récoltes avec<br />

son voisin et cela dans une culture de l’entreaide,<br />

de la débrouille et de la réparation.<br />

C’est le consumérisme des années 60 aux<br />

Etats-Unis et 70 en Europe qui aura éduqué<br />

les masses à la culture du remplacement.<br />

De nos jours, plus personne ne fait réparer<br />

un appareil électroménager défectueux<br />

puisque le coût du remplacement est le plus<br />

souvent moindre.<br />

Si à en croire le dicton «la nécessité est la<br />

mère de l’invention», alors l’éducation est<br />

résolument celle de l’innovation; l’économie<br />

du partage comme l’économie circulaire<br />

nécessitent une éducation responsable des<br />

masses.<br />

De même qu’une démocratie nécessite<br />

des électeurs éclairés, une économie<br />

responsable présuppose des consommateurs<br />

responsables… Y-a-t-il d’autres<br />

prérequis pour sa réussite?<br />

Il est primordial que dans un petit pays<br />

comme le nôtre, la vision proposée soit<br />

inclusive et compréhensible par l’ensemble<br />

de la population. Il faudra mettre en place un<br />

processus de gouvernance politique pour<br />

arbitrer les choix d’investissement du pays<br />

permettant de relever nos principaux défis<br />

sociétaux: le financement durable des pensions<br />

de retraite, la gestion de la mobilité, l’accès<br />

au logement urbain à des prix abordables<br />

et l’amélioration de l’employabilité grâce à<br />

une éducation plus adaptée aux compétences<br />

requises par l’économie digitale.<br />

Soucieuse de son avenir, la jeunesse exprime,<br />

non sans raisons, ses attentes, ses rêves et ses<br />

ambitions. Ce sont les jeunes d’aujourd’hui qui<br />

30<br />

*En référence à l’essai de Jeremy Rifkin, «La nouvelle société du coût marginal zéro», Babel, 2016, 544 p.


mèneront les batailles intellectuelles de l’économie<br />

digitale. Il est donc naturel de les inclure<br />

dès maintenant dans le plan de communication<br />

de l’étude. Il faut néanmoins veiller à ce<br />

que la faculté collective puisse appliquer le<br />

plan qui s’étale sur 33 années (<strong>2017</strong>-2050).<br />

Pour l’heure, force est de constater que les disparités<br />

de notre système scolaire sont encore<br />

trop importantes et que nos élèves restent<br />

en dessous de la moyenne des 72 pays de<br />

l’OCDE dans l’étude PISA. La compréhension<br />

des mathématiques sont pourtant la condition<br />

sine qua non à toute programmation. Comment<br />

peut-on former les programmateurs informatiques<br />

de demain sans qu’ils aient au préalable<br />

de solides bases en mathématiques? Le facteur<br />

clé de l’étude Rifkin se mesure par l’amélioration<br />

d’au moins 30 points dans le classement<br />

de l’étude PISA, notamment en mathématiques<br />

et sciences naturelles. Singapour (avec<br />

50 points de plus que la Finlande dans l’étude<br />

PISA) démontre des efforts des professeurs<br />

et des élèves dans le perfectionnement des<br />

compétences mathématiques.<br />

Jeremy Rifkin est un économiste prospectiviste<br />

qui considère que la troisième<br />

révolution industrielle est un<br />

projet à réaliser, d’autres la considèrent<br />

comme un fait déjà en cours<br />

qu’il s’agit d’amplifier… et vous?<br />

Personnellement, je considère Jeremy Rifkin<br />

plutôt comme un sociologue dont le sujet<br />

d’étude est l’économie mais moins l’économétrie.<br />

En tant qu’ingénieur chimiste et économiste,<br />

je constate une décarbonisation énergétique,<br />

donc une réduction progressive de la teneur<br />

en carbone des combustibles depuis 250<br />

ans, passant du charbon, au pétrole, au<br />

gaz naturel et finalement à l’hydrogène. Le<br />

développement des technologies de l’information,<br />

de l’internet et de la communication<br />

de la fin du 20 e siècle représente l’avènement<br />

d’une troisième révolution industrielle car la<br />

productivité économique a mesurablement<br />

fait un saut.<br />

“<br />

Pierre Mangers<br />

L’étude Rifkin<br />

est un déclencheur destiné à<br />

mobiliser le pays pour construire<br />

un nouveau futur<br />

”<br />

31


Finance<br />

Best of LG 196 - Mars <strong>2017</strong><br />

Or, la convergence des technologies seules<br />

de l’information et de la télécommunication<br />

mobile ne représenterait à mon avis qu’une<br />

évolution naturelle mais combinées aux<br />

plateformes du partage de l’internet du<br />

21 e siècle et de la voiture autonome (à horizon<br />

2040), la nouvelle source de consommation de<br />

contenus numériques, il n’est pas exclu qu’un<br />

nouveau saut de productivité économique<br />

puisse se créer et nos petits-enfants parleront<br />

d’une quatrième révolution, mesurable ex-post.<br />

Les deux premières révolutions industrielles<br />

ont été accompagnées par<br />

une augmentation du travail (dans<br />

les usines puis dans le secteur des<br />

services). Nombre d’observateurs prédisent<br />

le contraire avec des pertes<br />

d’emplois liées à la digitalisation…<br />

Il existe actuellement des études académiques<br />

à Oxford et des réflexions au niveau<br />

européen et certains considèrent le revenu<br />

universel comme un moyen d’y palier. Je ne<br />

pense pas que l’argent puisse se substituer<br />

à la valeur que procure un emploi et à sa<br />

faculté de trouver sa place dans la société.<br />

De nouveaux métiers vont émerger et<br />

d’autre disparaîtront. Seront visés en premier<br />

lieu, les emplois dont les tâches sont répétitives<br />

et à valeur ajoutée limitée. Mon propre<br />

métier de consultant pourrait être menacé<br />

par l’intelligence artificielle. Néanmoins, il<br />

ne serait pas impossible que l’intelligence<br />

artificielle poussée à son paroxysme algorithmique<br />

puisse conseiller à l’homme - dans<br />

un souci d’optimisation - de se passer de<br />

l’humanité. Dans une autre mesure, les<br />

maisons de soins japonaises sont déjà équipées<br />

de robots qui endossent une partie du<br />

travail des infirmières. Il s’agit là d’un choix<br />

de société qui relève de décisions politiques,<br />

c’est pourquoi nous aurons besoin d’un<br />

modèle de gouvernance politique afin de<br />

gérer les risques et les opportunités de l’intelligence<br />

artificielle.<br />

Nous savons que la digitalisation des<br />

services publics peut en améliorer les<br />

processus de fonctionnement (administration,<br />

justice, santé,…). Néanmoins,<br />

comment assurer au citoyen que ses<br />

données personnelles ne deviennent<br />

pas des produits financiers aux mains<br />

des géants américains du net?<br />

Nous sommes conscients que si la digitalisation<br />

permet à moyen terme une amélioration<br />

significative de la productivité et de nouvelles<br />

pistes de développement de services à<br />

valeur ajoutée, elle pose aussi la question de<br />

la sécurité et de la protection des informations<br />

privées et confidentielles.<br />

“<br />

L’économie du partage<br />

comme l’économie circulaire<br />

nécessitent une éducation<br />

responsable des masses<br />

”<br />

Les données permettent à une entreprise de<br />

mieux connaître son propre fonctionnement<br />

et d’améliorer ses services pour ses clients. Une<br />

entreprise en logistique a tout intérêt à savoir<br />

où se trouvent ses marchandises et à utiliser les<br />

données d’achats d’un client pour lui proposer<br />

d’autres produits ou services qu’il serait susceptible<br />

d’apprécier par exemple. La digitalisation<br />

améliore donc la productivité et la qualité<br />

des services mais en créant des données qui<br />

peuvent relever de la vie privée. D’où l’importance<br />

de mettre en place des cadres législatifs<br />

comme la directive européenne sur la protection<br />

des données privées (GDPR) prévue pour<br />

le 25 mai 2018 et la Commission Nationale<br />

pour la Protection des Données à Luxembourg<br />

est en charge de veiller à la mise en œuvre.<br />

Il faudra également sensibiliser le grand<br />

public car si mettre à disposition ses données<br />

privées relève d’une liberté individuelle, c’est<br />

aussi une responsabilité personnelle.<br />

Les deux premières révolutions<br />

industrielles ont fait émerger des<br />

«Villes tentaculaires»* indifférentes<br />

ou presque aux questions écologiques.<br />

La troisième révolution industrielle,<br />

de par sa digitalisation, permettrait<br />

au contraire l’émergence de villes<br />

dites «intelligentes»…<br />

Une ville intelligente se définit en fonction<br />

de sa population, de son administration,<br />

des flux de marchandises et de sa récolte<br />

des données. EY vient de réaliser une<br />

étude sur 149 villes dans laquelle nous<br />

analysons les flux de circulation, de marchandises<br />

et nous nous intéressons à son<br />

agriculture, sa logistique, ses restaurants<br />

et écoles. Une des problématiques de<br />

l’étude était de savoir comment éviter le<br />

passage des camions en centre-ville et<br />

l’une des pistes a été la consommation de<br />

denrées alimentaires cultivées au sein de<br />

la ville même.<br />

Amsterdam met par exemple ses données de<br />

circulation à disposition des entreprises, pour<br />

que chacune puisse créer sa propre application.<br />

Les Pays-Bas sont donc en avance dans<br />

le domaine des villes intelligentes et il faut<br />

peut-être y voir leur culture du risque, d’une<br />

ouverture sur la mer, à la concurrence et aux<br />

grands marchés.<br />

Le Grand-Duché a réalisé deux transformations<br />

majeures avec succès: le passage d’une<br />

économie basée sur l’agriculture à une économie<br />

basée sur l’industrie lourde, le passage<br />

de la sidérurgie au secteur financier et une<br />

diversification continue vers les technologies<br />

de l’information et de la communication,<br />

voire d’autres secteurs.<br />

Le pays a un bel avenir devant lui s’il<br />

continue à attirer les capitaux pour de<br />

nouvelles industries tout en veillant à<br />

préserver les conditions utiles à maintenir<br />

la compétitivité des entreprises déjà présentes<br />

sur notre sol.<br />

32<br />

LG - Best of & <strong>Guide</strong> <strong>2017</strong>


Finance<br />

Quand économies circulaire<br />

et sociale se rencontrent<br />

Du 20 au 22 juin dernier, le Circular Economy Hotspot <strong>2017</strong>, initiative sponsorisée par<br />

KPMG Luxembourg et BGL BNP Paribas, s’est tenu au Luxembourg. Cet événement a<br />

permis de présenter les progrès réalisés au cours des deux dernières années en matière<br />

d’économie circulaire. Patrick Wies, Partner Advisory en charge du secteur public et<br />

industriel chez KPMG, Eugénie Guillaume et Inès Baer, toutes deux consultantes au sein<br />

des Sustainability Services chez KPMG, reviennent avec nous sur le programme de ces<br />

trois journées et sur l’importance de ce concept.<br />

En quoi consistait le Luxembourg Circular<br />

Economy Hotspot <strong>2017</strong>?<br />

PW: Faisant suite à un événement similaire<br />

organisé aux Pays-Bas l’année dernière, le<br />

Luxembourg Circular Economy Hotspot <strong>2017</strong><br />

était une initiative du ministère de l’Economie et<br />

de Luxinnovation. Cet événement de trois jours<br />

accueillait des intervenants prestigieux et des<br />

invités internationaux, venant même de Corée<br />

du Sud et de Taïwan. Chaque journée était thématisée<br />

et portait sur des visites de sociétés ou<br />

des présentations de bonnes pratiques autour du<br />

concept d’économie circulaire. Une des journées<br />

était par ailleurs consacrée au financement de<br />

ces initiatives.<br />

Chez KPMG nous travaillons depuis presque<br />

trois ans sur des projets dans ce domaine. Nous<br />

notons que la maturité des propositions et<br />

l’intérêt qui est y est porté sont de plus en plus<br />

importants, notamment grâce à l’étude menée<br />

par Jérémy Rifkin sur la Troisième Révolution<br />

industrielle qui a provoqué un intérêt très important<br />

de la part du gouvernement et du privé.<br />

IB: L’événement a été une excellente opportunité<br />

d’échanger avec d’autres pays et de créer<br />

de nouveaux contacts et des partenariats. Les<br />

pays représentés à cet événement ont particulièrement<br />

été étonnés par cette collaboration<br />

étroite entre les secteurs public et privé au<br />

Luxembourg. Cela est rendu possible grâce à la<br />

petite taille du pays, mais encore plus du fait que<br />

le gouvernement agisse en tant que facilitateur<br />

pour les entreprises.<br />

PW: Le secteur de la construction était également<br />

mis en valeur, notamment grâce à l’intervention<br />

de William McDonough, architecte américain à<br />

l’origine de la notion «cradle-to-cradle», sur les<br />

projets du Fonds Kirchberg auxquels il apporte<br />

son expertise. Pour construire un bâtiment<br />

respectant les principes d’économie circulaire, il<br />

faut recourir à une approche plus collaborative<br />

et se baser sur les besoins de la communauté.<br />

Un «passeport de matériel» est également exigé<br />

avant la construction; toutes les composantes du<br />

bâtiment et des matériaux utilisés doivent être<br />

connues afin de mieux pouvoir appréhender la<br />

totalité de la vie d’une construction et de ses<br />

composants. Certaines sociétés au Luxembourg<br />

sont déjà à la pointe de la technologie dans<br />

ce domaine.<br />

Quelles sont les synergies entre économie<br />

circulaire et économie sociale?<br />

PW: Chez KPMG nous connaissons l’importance<br />

de travailler dans des écosystèmes et de nouer<br />

des partenariats. Dans une approche circulaire,<br />

il est important de s’entourer de partenaires<br />

qui peuvent compléter notre propre domaine<br />

d’expertise lorsque l’on pense à toute la vie<br />

d’un produit.<br />

EG: C’est justement dans la collaboration et le<br />

partage d’idées que les économies sociale et<br />

solidaire se rejoignent. La finalité de ces deux<br />

concepts n’est pas exactement la même mais<br />

le mode de fonctionnement est identique: on<br />

se base sur le local, sur les réseaux qui existent<br />

et sur les logiques d’alliance, de partenariat et<br />

de coopération.<br />

L’économie circulaire est un concept qui commence<br />

seulement à se faire connaître grâce à<br />

l’intérêt grandissant des pouvoirs publics alors<br />

que l’économie sociale est déjà fortement ancrée<br />

dans les territoires; nous pouvons donc bénéficier<br />

de ce réseau déjà attentif à des concepts tels que<br />

le développement durable et la circularité.<br />

Par ailleurs, l’économie circulaire peut également<br />

créer un tremplin permettant aux personnes éloignées<br />

de l’emploi ou en situation de handicap de<br />

se réinsérer professionnellement. Les secteurs de<br />

la construction durable et du réemploi et de la<br />

réparation sont des exemples caractéristiques de<br />

création d’emplois porteurs de sens puisque cela<br />

permet à des personnes plus éloignées de l’économie<br />

traditionnelle de se réinsérer dans la société.<br />

34<br />

LG - Best of & <strong>Guide</strong> <strong>2017</strong>


Quels bénéfices peuvent tirer les entreprises<br />

de l’application des principes de<br />

l’économie circulaire?<br />

PW: Aujourd’hui il est important de motiver<br />

les différents acteurs en leur montrant qu’en<br />

appliquant les principes de l’économie circulaire,<br />

ils n’amélioreront pas seulement leur image<br />

de marque mais cela pourrait également leur<br />

être bénéfique d’un point de vue économique.<br />

Au niveau fiscal, le gouvernement devrait se<br />

tourner vers un système de taxation qui se<br />

focalise davantage sur les ressources matérielles<br />

utilisées que sur le capital humain exploité afin<br />

de favoriser la mise en place de l’économie<br />

circulaire dans les entreprises.<br />

EG: KPMG a par ailleurs mis au point la «True<br />

Value methodology» qui permet de mesurer<br />

les impacts économique, écologique et sociétal<br />

à l’échelle d’une entreprise ou d’un projet. En<br />

monétisant chacun de ces impacts, il est possible<br />

de les comparer et de les additionner pour<br />

obtenir la vraie valeur d’une stratégie mise en<br />

place. Le but de la démarche est de pousser une<br />

entreprise à se poser les bonnes questions: quel<br />

indicateur a été utilisé et comment s’améliorer<br />

par la suite? Où veut-on créer de la valeur dans<br />

l’entreprise? Quelles sont les opportunités qui<br />

restent à saisir et comment les valoriser?<br />

Quelles ont été les conclusions tirées à<br />

la suite de cet événement?<br />

IB: L’événement a montré que nous avions<br />

déjà de bonnes pratiques à présenter<br />

au Luxembourg. Un véritable écosystème<br />

s’est déjà créé et nous avons une bonne<br />

stratégie par rapport aux objectifs que<br />

nous aimerions atteindre. Il faut à présent<br />

que davantage d’entreprises osent passer<br />

d’un modèle linéaire à un modèle circulaire<br />

et que le secteur public et les institutions<br />

créent un cadre favorable à ces initiatives<br />

en terme de systèmes fiscaux, de législation,<br />

de financement,…<br />

PW: Notre plus gros challenge est à présent<br />

de convaincre les clients sur le marché<br />

d’adopter des produits innovants et<br />

durables ainsi que de nouveaux modèles<br />

d’affaires. Les premières entreprises<br />

adhèrent à cette proposition, mais nous<br />

devons encore toucher l’ensemble des<br />

acteurs économiques quel que soient leur<br />

taille et leur secteur d’activité, notamment<br />

dans le monde des PME. Nous devons<br />

leur montrer qu’elles ont également un<br />

rôle à jouer et qu’elles peuvent créer de<br />

la valeur pour elles-mêmes, mais aussi<br />

pour la société.<br />

Eugénie Guillaume, Patrick Wies et Inès Baer<br />

“<br />

Chez KPMG nous<br />

connaissons l’importance<br />

de travailler dans des<br />

écosystèmes et de nouer<br />

des partenariats<br />

”<br />

KPMG<br />

39, Avenue John F. Kennedy<br />

L-1855 Luxembourg<br />

Tél.: 22 51 51 1<br />

Fax: 22 51 71<br />

info@kpmg.lu<br />

LG - Best of & <strong>Guide</strong> <strong>2017</strong> 35


Logistique<br />

Best of LG 200 - Juillet <strong>2017</strong><br />

Le Luxembourg,<br />

porte d’entrée de l’Europe<br />

Le ministre de l’Economie, Étienne Schneider, revient sur l’immense chantier du pôle<br />

multimodal de Bettembourg-Dudelange, qui touche à sa fin après trois ans de travaux.<br />

Il en avait donné le premier coup de pelle le 14 décembre 2014, en compagnie du<br />

ministre du Développement durable et des Infrastructures, François Bausch, et du<br />

directeur général des CFL, Marc Wengler.<br />

“<br />

Nous voulons faire<br />

du pays un des centres<br />

logistiques majeurs en<br />

Europe<br />

”<br />

Pourquoi la décision a-t-elle été prise<br />

de développer un pôle multimodal au<br />

sud du Luxembourg?<br />

Même si le Luxembourg n’a pas d’accès<br />

direct à la mer, les terminaux intermodaux<br />

entre le rail et la route permettent de faire<br />

du pays un port avancé des principaux ports<br />

maritimes européens. De plus, le réseau de<br />

connexions de trains combinés développé<br />

par les CFL permet non seulement d’offrir<br />

des solutions de transport multimodal tenant<br />

compte du développement durable, mais<br />

aussi de connecter davantage le Luxembourg<br />

aux grands centres économiques de toute<br />

l’Europe. L’ambition du gouvernement n’est<br />

pas seulement de faire du Luxembourg une<br />

plateforme de transit en matière de fret, mais<br />

également un véritable hub logistique où les<br />

principaux acteurs du secteur offrent des services<br />

à forte valeur ajoutée autour des biens<br />

acheminés via le Grand-Duché.<br />

La position géographique du Luxembourg<br />

a-t-elle pesé dans cette décision?<br />

Le Luxembourg est un petit pays enclavé<br />

dans les marchés de la consommation les<br />

plus importants d’Europe, entre l’Allemagne,<br />

la France, la Belgique et les Pays-Bas. Mais il<br />

est également proche des principaux centres<br />

de production tout en étant favorablement<br />

situé sur les axes autoroutiers et ferroviaires<br />

les plus importants, dans le sens Nord-<br />

Sud et Est-Ouest. Le pays a fait d’une<br />

approche multimodale sa priorité pour offrir<br />

des solutions logistiques qui combinent tous<br />

les modes de transport par le biais d’une<br />

infrastructure aérienne, routière, ferroviaire<br />

et fluviale très bien développée. Relié par des<br />

connexions ferroviaires fiables et régulières<br />

aux principaux ports de la mer du Nord, de<br />

la mer Baltique et de la mer Méditerranée, le<br />

Luxembourg fait office de porte d’entrée à la<br />

fois pour les marchandises en partance et à<br />

destination de l’Europe.<br />

Quelles sont les perspectives de croissance<br />

du fret grâce au site de Bettembourg-<br />

Dudelange?<br />

La construction de la nouvelle plateforme<br />

multimodale à Bettembourg-Dudelange,<br />

comme d’ailleurs l’intégralité du site Eurohub<br />

Sud, permet d’augmenter davantage l’attractivité<br />

du Luxembourg en tant que plateforme<br />

logistique au centre de l’Europe. Ces<br />

infrastructures permettent un traitement<br />

fiable et efficace des marchandises destinées<br />

à l’exportation ainsi qu’à l’importation<br />

de produits nécessaires pour la production<br />

industrielle.<br />

36<br />

LG - Best of & <strong>Guide</strong> <strong>2017</strong>


Étienne Schneider<br />

Le choix des différentes entreprises de<br />

développer leurs activités au Luxembourg<br />

confirme que notre environnement économique<br />

stable et compétitif reste un atout<br />

majeur pour les sociétés internationales souhaitant<br />

s’établir en dehors de leur pays<br />

d’origine. Ce choix nous conforte dans notre<br />

stratégie d’investir dans des infrastructures<br />

logistiques et de promouvoir le développement<br />

des activités d’un secteur à haute<br />

valeur ajoutée au Luxembourg.<br />

Ce projet participe-t-il à la diversification<br />

économique du pays?<br />

Dès 2005, le gouvernement a fait de la logistique,<br />

tout comme des secteurs des technologies<br />

de l’information et de la communication<br />

ou des écotechnologies, un des piliers de<br />

sa politique de diversification économique. A<br />

l’instar du développement du site Eurohub<br />

Sud, le Luxembourg s’est donné comme<br />

objectif de faire du pays un des centres<br />

logistiques majeurs en Europe en tant que<br />

«Gateway to Europe», porte de l’Europe, et<br />

comme centre de distribution européen. En<br />

raison de sa position géographique optimale<br />

en Europe, le Grand-Duché a le potentiel de<br />

devenir une plaque tournante intelligente<br />

pour le transport et la logistique en Europe.<br />

Quel est le poids du fret dans l’économie<br />

du pays?<br />

Aujourd’hui le Luxembourg est une base<br />

opérationnelle pour de nombreux acteurs de<br />

la logistique d’envergure mondiale tels que le<br />

Luxembourgeois Cargolux ou encore le Suisse<br />

Panalpina ou l’Allemand Kühne+Nagel, pour<br />

n’en citer que quelques-uns. Ceux-ci ont<br />

déjà opté pour le Luxembourg comme base<br />

opérationnelle pour leurs activités logistiques<br />

à forte valeur ajoutée. Le pays compte actuellement<br />

près de 700 entreprises actives dans le<br />

domaine de la logistique, qui emploient plus<br />

de 13.000 personnes. En général, le secteur<br />

des activités logistiques est particulièrement<br />

dynamique au Luxembourg. Depuis l’année<br />

2013, environ 150.000 m2 de surface logistique<br />

ont été bâties ou sont en train d’être<br />

construites, représentant un investissement<br />

de plus de 163 millions d’euros de la part des<br />

entreprises concernées. Ce chiffre est à considérer<br />

hors investissement en infrastructure de<br />

ce nouveau terminal multimodal. CC<br />

LG - Best of & <strong>Guide</strong> <strong>2017</strong> 37


Infrastructure<br />

Best of LG 199 - Juin <strong>2017</strong><br />

Portrait d’une Administration<br />

À 52 ans, Roland Fox vient de prendre la direction des Ponts & Chaussées, succédant à<br />

René Biwer parti en retraite. Une occasion de revenir sur la carrière du nouveau directeur<br />

et de tirer le portrait d’une administration presque aussi vieille que le Luxembourg.<br />

“<br />

Le jeune directeur<br />

n’oublie rien de son<br />

passé de chef de projet<br />

mais ne compte pas<br />

se mêler de tout pour<br />

autant<br />

”<br />

Itinéraires du passé<br />

À l’horizon de son indépendance, le<br />

Luxembourg de 1839 ne compte que 200 km<br />

de voies carrossables, pour la plupart dans<br />

un état désastreux et même les quelques<br />

rares chaussées existantes deviennent vite<br />

infranchissables à la moindre averse. Le<br />

6 avril 1843, quatre ans donc après son<br />

indépendance, le Luxembourg vote la loi<br />

qui donne naissance à l’Administration des<br />

Travaux publics qui devient par là même,<br />

une structure unique en Europe. La petitesse<br />

du pays due au troisième démembrement de<br />

son territoire et ses caisses vides obligent le<br />

Luxembourg à regrouper sous un même toit,<br />

les branches des Ponts & Chaussées, des<br />

Bâtiments publics, des Travaux hydrauliques,<br />

du Service des mines, etc.<br />

En 1860, de grandes artères forment un<br />

réseau en toile d’araignée qui se raccorde<br />

aux gares de chemin de fer. Adhérant à<br />

l’union douanière allemande «Zollverein»<br />

en 1842, le Luxembourg doit aussi assurer<br />

la jonction avec l’Allemagne pour le bien de<br />

son activité sidérurgique.<br />

Au 20 e siècle, l’avènement de l’automobile<br />

nécessite une qualité des voiries, un soubassement<br />

des chaussées, un pavage des<br />

traversées de village et un asphaltage des<br />

routes les plus fréquentées. Une évolution<br />

interrompue sous l’occupation nazie, puis<br />

le temps de la reconstruction sur les ruines<br />

de la libération. L’Administration des Ponts<br />

& Chaussées est née en 1945 et remonter<br />

son histoire, c’est se promener à travers<br />

l’histoire du pays.<br />

Itinéraire d’une volonté<br />

Roland Fox suit des études d’ingénieur en<br />

génie civil à Aix La Chapelle, où il se spécialise<br />

dans les ouvrages d’art et les infrastructures.<br />

Soucieux de ne pas uniquement étudier les<br />

formules mathématiques, il se passionne aussi<br />

par l’urbanisme qui influence directement<br />

la qualité de vie des citoyens. «Si un projet<br />

d’ingénierie interagit avec les forces de la<br />

nature, celui d’un projet urbanistique interagit<br />

avec les individus», nous dit Roland Fox.<br />

Il finit ses études en 1992 et recherche un<br />

emploi qui ferait cette synthèse de qualités<br />

intellectuelles et sociales; après quelques mois<br />

d’amertume dans le privé, il le trouve son<br />

bonheur aux Ponts & Chaussées. Il est en<br />

charge de chantiers emblématiques comme<br />

le Viaduc de Neudorf, la réhabilitation du<br />

Pont de Wormeldange ou encore le viaduc de<br />

Schengen. À l’époque, la liaison avec la Sarre<br />

s’achève et celle de la route du Nord s’ouvre<br />

38<br />

LG - Best of & <strong>Guide</strong> <strong>2017</strong>


Roland Fox<br />

et il s’occupe du tunnel Grouft. Au fil de ses<br />

chantiers, il passe des forces gravitationnelles,<br />

à la géologie en passant par l’hydraulique<br />

avec l’éclectisme des ingénieurs civils de sa<br />

génération: «nous étions des généralistes».<br />

Des ouvrages d’art à la voirie, il grimpe naturellement<br />

les échelons de l’Administration et<br />

devient en 2006, le chef de la Division de la<br />

voirie de Diekirch. Encore en plein chantier<br />

du tunnel du Grouft, il devient responsable<br />

de 350 personnes et de 1.250 km de routes<br />

et les semaines du jeune quartenaire ne font<br />

jamais 40 heures.<br />

Le jeune directeur n’oublie rien de son passé<br />

de chef de projet mais ne compte pas se<br />

mêler de tout pour autant. Muni de son<br />

énergie et de son éclectisme, Roland Fox<br />

souhaite veiller sur les différents projets<br />

tout en orientant ses équipes. Il sait toute<br />

l’importance du passé et la responsabilité qui<br />

est désormais la sienne, et stimulé, par ses<br />

collaborateurs, il compte bien accompagner<br />

l’Administration vers l’avenir.<br />

Missions<br />

L’Administration des Ponts & Chaussées<br />

est chargée des travaux de génie civil pour<br />

compte de l’Etat. Cela comporte la construction,<br />

l’entretien et la modernisation du réseau<br />

de voirie et la gestion du trafic. S’y ajoute la<br />

sécurité dans les tunnels, l’entretien de l’éclairage.<br />

Elle surveille et entretient les aménagements<br />

hydroélectriques de la Haute Sûre et de<br />

la Basse Sûre, les barrages et écluses du chenal<br />

navigable, ainsi que les berges de la Moselle<br />

canalisée et le port de Mertert.<br />

Elle assure aussi la construction et l’entretien<br />

des infrastructures de l’aéroport de<br />

Luxembourg. Elle est chargée de la conception<br />

et de la réalisation de travaux pour le<br />

compte des communes si elles ne disposent<br />

pas d’un service technique. Analyses et essais<br />

de matériaux de construction, des travaux de<br />

géologie appliquée, des opérations topographiques<br />

et photogrammétries, dans le cadre<br />

de travaux de génie civil font également<br />

partie de ses missions.<br />

Enfin, elle gère la construction et l’entretien<br />

de la signalisation routière, le fauchage et<br />

l’élagage autour des routes, et depuis peu,<br />

l’entretien et la gestion des radars automatiques.<br />

JuB<br />

LG - Best of & <strong>Guide</strong> <strong>2017</strong> 39


Infrastructure<br />

Les monstres d’Acier<br />

Il aura fallu trois ans pour que le Pont Adolphe retrouve une nouvelle jeunesse et ce<br />

chantier méticuleux n’aurait pas pu se faire sans en assurer d’abord la circulation;<br />

l’enjambement de la Vallée de la Pétrusse étant en effet, une artère essentielle de<br />

la capitale. Le pont adjacent vient d’être démantelé. C’est ATS Cranes qui est à la<br />

manœuvre, et «il n’y a eu aucun souci», précise son directeur Cary Arendt. Reportage!<br />

“<br />

Cinq mois et demi<br />

ont été nécessaires au<br />

montage du pont provisoire<br />

au pont Adolphe<br />

et il en a fallu trois pour<br />

son démantèlement<br />

”<br />

Presque normal<br />

Cinq mois et demi ont été nécessaires au<br />

montage du pont provisoire et il en a fallu<br />

trois pour son démantèlement. Au vu du<br />

nombre de passages quotidiens d’automobiles,<br />

de bus et de camions, il fallait un pont<br />

robuste pouvant supporter toutes sortes<br />

de charges. Les tourelles et demi-poutres<br />

assurent la structure et le platelage permet le<br />

passage des véhicules. Tel un Mikado géant,<br />

son montage et démontage nécessitent le<br />

même rituel inversé: «rien de bien compliqué»,<br />

nous assure le directeur d’ATS Cranes,<br />

Cary Arendt.<br />

Pas moins d’une douzaine d’hommes et<br />

de trois grues ont été afférées au chantier<br />

dont l’une, télescopique, qui fait 350 tonnes<br />

épousait toute la largeur du pont. Le chauffeur<br />

est seul à la manœuvre, de temps à<br />

autre il fait doucement reculer le monstre<br />

d’acier. Il est tout au bord d’un précipice qui<br />

le sépare du vide. À 32 mètres de la Pétrusse,<br />

il s’assure constamment que le poids de la<br />

grue est bien réparti et au bout du câble, les<br />

éléments du pont qui font 20 tonnes.<br />

Le dirigeant avoue néanmoins que c’est un<br />

travail qui sort de l’ordinaire, ATS Cranes<br />

est pourtant afféré régulièrement à de tels<br />

chantiers.<br />

Un savoir faire<br />

ATS Cranes s’est créée une lourde réputation<br />

en Europe dans le secteur du levage et plus<br />

précisément pour les chantiers dans lesquels<br />

il faut porter lourd et où les manœuvres<br />

complexes requièrent une dextérité et un<br />

savoir-faire. En partenariat avec le groupe<br />

Steil implanté à Trêves, l’entreprise dispose<br />

d’une capacité de 90 grues qui peuvent aller<br />

jusqu’à 1.000 tonnes.<br />

«Nous disposons au Luxembourg d’un parc<br />

qui compte un total de 50 véhicules composé<br />

de remorques, de voitures, de nacelles et de<br />

15 grues». Parmi elles, figure aussi la plus<br />

grande immatriculée au Luxembourg qui<br />

fait 500 tonnes. «Nous travaillons aussi en<br />

partenariat avec l’Allemagne et même si les<br />

entreprises sont bien différentes, cela nous<br />

permet de disposer de 90 grues qui peuvent<br />

aller jusqu’à 1.000 tonnes. Il n’existe qu’une<br />

petite minorité d’entreprises au monde qui<br />

possède ces capacités».<br />

Ces tonnages sont surtout importants dans<br />

le montage des éoliennes. Ce n’est pas pour<br />

rien si ATS Cranes a construit 80% du parc<br />

éolien luxembourgeois. La forte demande<br />

dans le secteur oblige à renouveler très<br />

vite le parc et cela implique bien évidement<br />

d’énormes investissements.<br />

40<br />

LG - Best of & <strong>Guide</strong> <strong>2017</strong>


Cary Arendt<br />

LG - Best of & <strong>Guide</strong> <strong>2017</strong> 41


Infrastructure<br />

Pour idée, il ne faut pas moins d’une<br />

trentaine de camions pour déplacer une<br />

grue de 1.000 tonnes. Il suffit d’imaginer<br />

la logistique et le nombre d’acteurs que<br />

cela implique.<br />

Acteur privilégié de l’Etat<br />

Il semblerait que dès qu’un chantier emblématique<br />

requiert une activité de levage, les<br />

autorités font appel à ATS Cranes et c’est<br />

peut-être de par leur forte réputation en la<br />

matière. Qu’il s’agisse du viaduc de Mersch<br />

pour lequel ATS Cranes a fait le tracement de<br />

la route et escorté le convoi avec ses voitures<br />

pilotes ou encore le pont de Junglister et la<br />

remise en place de la Gëlle Fra, «les autorités<br />

savent que nous sommes compétents et<br />

c’est la raison pour laquelle ils nous confient<br />

leurs chantiers emblématiques», nous confie<br />

le dirigeant. Il n’a pas fallu longtemps à<br />

cette réputation pour traverser les frontières<br />

du pays puisque les équipes d’ATS Cranes<br />

œuvrent partout en Europe.<br />

L’escorte<br />

Spécialiste du levage, les activités d’ATS<br />

Cranes s’étendent également aux convois<br />

exceptionnels, aux opérations de dépannages<br />

de camions, à la location de chariots élévateurs<br />

à fourche et de chantiers jusqu’aux solutions<br />

logistiques complètes dans le domaine<br />

de la logistique lourde qui est utile dans le<br />

déménagement de sociétés par exemple.<br />

L’offre de service de voitures pilotes qui<br />

escortent les convois exceptionnels venus de<br />

l’étranger, est une activité qui s’est rapidement<br />

imposée.<br />

A travers les nombreux chantiers menés<br />

à dans le pays, ATS Cranes a développé<br />

une méthodologie efficace, engendré une<br />

connaissance poussée du réseau routier mais<br />

également tissé un réseau très important<br />

dans nos relations avec les autorités compétentes<br />

qui délivrent les autorisations. «Nous<br />

proposons ainsi aux transports exceptionnels<br />

venus de l’étranger, de nous occuper pleinement<br />

du trajet, et ce, de l’étude de l’itinéraire<br />

jusqu’à l’escorte en passant par les demandes<br />

d’autorisations».<br />

ATS Cranes S.A.<br />

28 Robert Schuman Strooss<br />

L-5751 Frisange<br />

Tél.: 23 60 44 1<br />

42<br />

LG - Best of & <strong>Guide</strong> <strong>2017</strong>


Bâtiment & construction<br />

Best of LG 197 - Avril <strong>2017</strong><br />

Vincent Callebaut<br />

Notre-Dame de Paris — Projet Paris 2050<br />

Rêver le futur urbain<br />

La transition énergétique implique de penser l’avenir dans une perspective post-carbone, postnucléaire<br />

et post-insecticide. Vincent Callebaut fait partie de cette nouvelle génération<br />

d’architectes qui allient les villes et la nature et rendent l’utopie de cités intelligentes réalisable.<br />

“<br />

Comme un Voyage<br />

extraordinaire dans les<br />

romans de Jules Vernes,<br />

l’architecture de Vincent<br />

Callebaut unit les structures,<br />

les matériaux et les<br />

formes à la fonction<br />

”<br />

Visite du Paris 2050<br />

À quoi ressemblerait la Ville Lumière si les<br />

contraintes du dérèglement climatique étaient<br />

enfin transformées en opportunités? Comme<br />

une anticipation sur l’avenir, imaginez-vous<br />

vous promenant dans le Jardin des Tuileries<br />

qui serait bordé de grandes éoliennes axiales<br />

alimentant l’éclairage public. Vous auriez vue<br />

sur des montagnes végétalisées construites<br />

au-dessus des immeubles haussmanniens de la<br />

Rue de Rivoli. Les gargouilles de Notre-Dame<br />

côtoieraient ainsi des architectures nouvelles qui en<br />

introduisant la nature au cœur de la ville, permettraient<br />

de climatiser les îlots urbains de chaleur. Les<br />

ponts de la capitale ne seraient plus uniquement<br />

des lieux de passages inertes mais seraient capable<br />

d’utiliser l’eau de la Seine pour produire de l’électricité<br />

et accueilleraient des lieux de vie, des jardins<br />

suspendus et des bureaux. Depuis les chaises<br />

qui bordent le bassin du Jardin de Luxembourg<br />

dans le quartier latin, vous pourriez voir la Tour<br />

Montparnasse transformée en un jardin vertical<br />

nourricier et y monter par des passerelles végétalisées<br />

dont les déchets solides et liquides seraient<br />

valorisés via la bio-méthanisation.<br />

Les étudiants seraient logés dans des ruches<br />

alvéolaires préfabriquées en usine, les tours<br />

du 13 e<br />

arrondissement deviendraient des<br />

maraîchers géants, le quartier des Olympiades<br />

produirait 280% d’énergie positive et le Parc<br />

Montsouris en face de la Cité Universitaire<br />

serait doté de tours anti-smog.<br />

Remettre en question l’architecture du baron<br />

Haussmann qui façonne Paris depuis deux<br />

siècles est un projet audacieux. Les coups de<br />

44


Ferme verticale Dragonfly à New York<br />

Villes flottantes Lilypad au large de Monaco<br />

crayon de Callebaut visent à sortir la capitale<br />

riaux énergivores comme l’acier et le béton<br />

œufs, poisson et viande. L’énergie nécessaire à<br />

française de son modèle actuel qui l’oblige à<br />

mais par du bois et du bambou qui peuvent au<br />

la structure proviendrait de panneaux solaires<br />

importer ses richesses naturelles et à exporter<br />

contraire stocker du CO 2 . «Après avoir construit<br />

et de trois grandes éoliennes. Les employés<br />

ses déchets. Si la vision est futuriste, elle est<br />

les villes sur la nature, il s’agit dorénavant de<br />

vivraient au sein de la structure qui compte-<br />

néanmoins réaliste puisque des pays émer-<br />

penser à rapatrier la nature au cœur des villes»,<br />

rait aussi des appartements, des crèches, des<br />

geants ont déjà entrepris cette «révolution éco-<br />

déclare Vincent Callebaut. C’est pourquoi il<br />

bureaux, des cinémas et des restaurants.<br />

logique» (Taiwan, Abu-Dhabi, Singapour, …).<br />

pense les quartiers comme des forêts, les bâti-<br />

Reste aux pays occidentaux, qui sont à l’origine<br />

ments comme des arbres et que son inspiration<br />

Autre projet de laboratoire: les villes flottantes<br />

du dérèglement climatique, d’emboîter le pas.<br />

est biomorphique, bionique et biomimétique.<br />

«Lilypads» qui pourraient accueillir les réfugiés<br />

climatiques à l’horizon 2050. Une société<br />

Les villes intelligentes<br />

Comme un Voyage extraordinaire dans les<br />

romans de Jules Vernes, l’architecture de<br />

nomade vivant dans une structure flexible<br />

et robuste inspirée des feuilles de nénuphars<br />

Vincent Callebaut unit les structures, les<br />

géantes d’Amazonie.<br />

Les mégalopoles européennes reposent sur<br />

matériaux et les formes à la fonction.<br />

un modèle hérité de l’ère industrielle où les<br />

Enfin, l’architecte visionnaire signe une tour à<br />

«Villes tentaculaires»* ont couché leur béton<br />

sur la nature. Passer de villes grises aux villes<br />

Projets et réalisations<br />

géométrie spiralée qui prend forme actuellement<br />

à Taiwan. La Tour «Tao Zhu Yin Yuan»<br />

vertes, d’un système d’importation à celui<br />

à Taipei est une révolution morphologique de<br />

de production, c’est abandonner l’économie<br />

Partant du constat que la Terre compte-<br />

20 étages décalés (chacun de 4,5°), soit un<br />

linéaire (extraire, fabriquer, consommer et<br />

ra quelques 9 milliards d’individus<br />

angle de 90° entre le premier et le dernier.<br />

jeter) pour adopter une économie circulaire.<br />

en 2050, dont 75% qui vivront en ville,<br />

Ce qui offre une cascade de jardins suspen-<br />

Vincent Callebaut a travaillé sur un pro-<br />

dus à ciel ouvert et une personnalisation de<br />

Les villes du Vieux Continent, historiquement<br />

jet de ferme verticale. «Dragonfly» est<br />

chaque appartement tournés plein Sud en<br />

couchées, prendraient de la hauteur pour<br />

un modèle agricole au cœur même des<br />

journée et plein Nord en soirée. Le dernier<br />

devenir des cités verticales et végétales. Les<br />

bâtiments les plus anciens, inertes, connectés<br />

aux réseaux, coexisteraient et seraient alimentés<br />

par de grands immeubles qui produiraient<br />

plus d’énergie qu’ils n’en consomment. Leur<br />

construction ne sera plus assurée via des maté-<br />

villes qui pourrait assurer leur autosuffisance<br />

alimentaire. Une grande serre bioclimatique<br />

centrale, inspirée des ailes de libellules pour<br />

leur grande plasticité, renfermerait des champs<br />

verticaux cultivables. Une véritable ferme<br />

prendrait place à la base et donnerait laitage,<br />

étage est un grand jardin réservé aux habitants<br />

qui est recouvert d’une pergola photovoltaïque.<br />

Au sein d’une forêt urbaine de 23.000 arbres,<br />

arbustes et plantes, la tour à Taipei absorbera<br />

130 tonnes de CO 2 par an dans l’atmosphère.<br />

Une promesse pour l’avenir.<br />

JuB<br />

Source photos: Vincent Callebaut Architectures<br />

*Recueil de poésie d’Émile Verhaeren, «Les Villes tentaculaires», publié en 1895<br />

45


Bâtiment & construction<br />

Best of LG 197 - Avril <strong>2017</strong><br />

Une voie tracée vers le BIM<br />

Pour déployer le Building Information Modeling (BIM) au Luxembourg, le Centre de<br />

Ressources des Technologies et de l’Innovation pour le Bâtiment (CRTI-B), qui regroupe<br />

tous les acteurs de la construction, a formé plusieurs groupes de travail qui ont pour<br />

mission de mettre à disposition les outils de base nécessaires à l’implémentation du BIM.<br />

David Determe, Administrateur-Délégué de Betic Ingénieurs-Conseils et coordinateur<br />

BIM pour le groupe de travail de l’OAI, revient sur les enjeux du BIM pour le milieu de<br />

la construction et sur les premiers travaux conduits.<br />

Quelle est la place du BIM dans l’essor<br />

de la digitalisation pour le secteur de<br />

la construction?<br />

Le BIM est un processus collaboratif qui utilise<br />

notamment une maquette numérique 3D.<br />

Son utilisation change totalement l’approche<br />

de la conception d’un bâtiment. On ne se<br />

contente plus de dessiner des traits sur un<br />

plan mais l’on place des éléments (objets)<br />

sur celui-ci pour faciliter la conception, la<br />

construction et l’exploitation des bâtiments.<br />

Ces éléments intègrent des données comme<br />

les dimensions des murs, leur superficie ou<br />

encore leur coût. Maintenant que ces objets<br />

possèdent des données précises, des tâches<br />

auparavant redoutables comme le recalcul<br />

d’un projet suite à une évolution sont maintenant<br />

effectuées plus précisément. Autant dire<br />

que toutes ces informations techniques implémentées<br />

dans la maquette numérique sont<br />

une véritable plus-value pour le concepteur,<br />

le constructeur, les ouvriers et l’exploitant<br />

du bâtiment. Les possibilités offertes par le<br />

BIM vont même bien au-delà: consommation<br />

énergétique, vieillissement des matériaux,…<br />

toutes ces informations permettent véritablement<br />

d’optimiser la durabilité des bâtiments.<br />

Utopie, idée en devenir ou réalité<br />

concrète, où se situe le BIM aujourd’hui?<br />

Avec l’étude stratégique Rifkin, le bâtiment<br />

connaîtra une révolution majeure articulée<br />

notamment autour de la thématique<br />

«bâtiment durable». L’environnement international<br />

montre aujourd’hui que la voie<br />

est ouverte pour déployer le BIM et qu’il<br />

apportera une solution concrète aux enjeux<br />

de développement durable dans le milieu de<br />

la construction, et ce, grâce à une technologie<br />

de pointe.<br />

La question n’est pas aujourd’hui de se<br />

demander si le BIM doit devenir le processus<br />

de référence pour la construction de bâtiment<br />

mais bien quand il le deviendra.<br />

Grâce au BIM, les chantiers de construction<br />

généreront moins de déchets et d’autres<br />

avantages non négligeables en découleront:<br />

la maîtrise des coûts et des délais de<br />

construction, la qualité de construction…<br />

Pour en arriver là, il est évident que le BIM<br />

doit être adopté comme le standard en<br />

conception et en gestion des bâtiments.<br />

C’est pourquoi la mise en place d’une stratégie<br />

nationale BIM figure au rang des<br />

mesures stratégiques de la troisième révolution<br />

industrielle.<br />

46<br />

LG - Best of & <strong>Guide</strong> <strong>2017</strong>


Groupe de travail BIM OAI. De g. à d. : Eric Hansen, Best Ingénieurs-Conseils – Pierre Hurt, directeur OAI, Robert Jeworowski, Schroeder & Associés Ingénieurs-Conseils<br />

- Joss Dell, m3 Architectes - Daniel Zignale, Argest S.A. – David Determe, Betic Ingénieurs-Conseils – Gilles Pignon, BIM Consult<br />

Pourquoi créer un <strong>Guide</strong> d’accompagnement<br />

pour l’adoption du BIM dans<br />

les projets de construction?<br />

Le BIM découle du mode de construction, de<br />

passation des marchés, des habitudes d’un<br />

pays, et son intérêt s’est très vite fait ressentir.<br />

Ainsi, pour ne pas rester en marge des avancées<br />

techniques dans le domaine de la construction,<br />

il est immédiatement apparu indispensable de<br />

créer un modèle qui corresponde aux spécificités<br />

du marché luxembourgeois, même si celuici<br />

s’inspire de pratiques étrangères. Les missions<br />

de l’OAI consistant notamment à organiser<br />

une veille pour ses membres afin de les inspirer<br />

et de leur indiquer le chemin à suivre, il avait<br />

forcément toute légitimité.<br />

Le groupe de travail BIM-OAI au sein du CRTI-B<br />

s’est donc attaché à élaborer un premier<br />

document, qui définit les lignes directrices afin<br />

d’accompagner les acteurs de la profession<br />

dans ce processus collaboratif. La première<br />

version du <strong>Guide</strong> est aujourd’hui quasiment<br />

finalisée et sera mise à disposition des professionnels<br />

du secteur très prochainement.<br />

Quel est le contenu de ce <strong>Guide</strong>?<br />

Le <strong>Guide</strong> d’accompagnement reprend à<br />

travers trois parties distinctes, les éléments<br />

essentiels pour permettre aux acteurs de<br />

la profession de conduire un projet en<br />

BIM de façon optimale: les fondamentaux<br />

pour une bonne compréhension du BIM,<br />

les outils nécessaires à son déploiement et<br />

enfin les pratiques collaboratives à adopter<br />

pour optimiser l’usage de la maquette<br />

numérique au cours de toutes les phases<br />

du projet.<br />

Il définit ainsi une méthodologie pour les<br />

acteurs de la profession qui souhaitent développer<br />

une démarche BIM, notamment via<br />

des projets pilotes, mais aussi une base de<br />

référence pour les différents groupes de<br />

travail du CRTI-B, qui le feront évoluer au<br />

fil des retours d’expériences et des avancées<br />

concernant le BIM.<br />

Il faut comprendre que chaque projet a son<br />

propre protocole créé par le BIM Manager<br />

en collaboration avec l’équipe projet, qui<br />

définit les besoins réels. Ainsi, chaque intervenant<br />

sait quelle information donner et<br />

sous quel format. Le BIM Manager regroupe<br />

ensuite les maquettes reçues par chacun des<br />

intervenants, identifie les conflits et, le cas<br />

échéant, les fait rectifier par le créateur de la<br />

maquette pour que le projet puisse débuter.<br />

Bien entendu des formations sont proposées<br />

pour appréhender ce nouveau mode de<br />

conception.<br />

Et pour l’avenir?<br />

Pour faire évoluer le <strong>Guide</strong>, des experts<br />

accompagneront la mise en œuvre du BIM<br />

au sein de trois projets pilotes retenus par<br />

l’OAI suite à un appel à candidature. Les<br />

trois équipes ont d’ores et déjà été sélectionnées<br />

pour travailler sur des projets d’envergures<br />

différentes et aux fonctions diverses<br />

afin d’obtenir un maximum de retours d’expériences.<br />

En juin, l’OAI organisera une<br />

journée dédiée à ses membres au cours de<br />

laquelle un premier retour sur ces projets<br />

sera effectué.<br />

Le <strong>Guide</strong>, dont l’initiative est soutenue par<br />

le gouvernement, vise à accompagner les<br />

membres dans cette transition vers le BIM,<br />

qui s’impose comme la solution d’avenir<br />

dans le secteur de la construction.<br />

OAI - Forum Da Vinci<br />

6, boulevard Grande-Duchesse Charlotte<br />

L-1330 Luxembourg<br />

Tél.: +352 42 24 06 • Fax: +352 42 24 07<br />

oai@oai.lu • www.oai.lu<br />

LG - Best of & <strong>Guide</strong> <strong>2017</strong> 47


Bâtiment & construction<br />

Best of LG 199 - Juin <strong>2017</strong><br />

Le BIM,<br />

un concept mis en pratique<br />

Avec une quinzaine de projets pilotes en cours, le Building Information Modeling (BIM)<br />

sort de son cocon théorique et se lance dans la pratique. Invitant tous les bureaux d’études<br />

à suivre le mouvement, Eric Hansen, associé-gérant chez B.E.S.T. Ingénieurs-Conseils et<br />

responsable du développement du BIM au sein de l’entreprise, revient avec nous sur cette<br />

nouvelle technologie et sa rapide évolution au Luxembourg au cours des derniers mois.<br />

Pourriez-vous revenir brièvement sur la<br />

définition du BIM?<br />

Le BIM est une nouvelle manière de travailler,<br />

plus collaborative, rassemblant tous les intervenants<br />

lors d’une nouvelle construction. Cet<br />

outil est utilisé dès la conception d’un projet<br />

et jusqu’à la fin de la vie du bâtiment.<br />

Au moment de la conception, son avantage premier<br />

est d’assurer que tout le monde travaille sur<br />

la même géométrie. De plus, il permet de superposer<br />

les maquettes des différents intervenants<br />

et de trouver la majorité des erreurs avant même<br />

d’entamer la phase de construction. En améliorant<br />

la phase de conception d’un bâtiment, nous<br />

gagnons du temps car nous rencontrons moins de<br />

problèmes sur le chantier.<br />

Plus tard, toutes les informations insérées<br />

dans la maquette pourront être intégrées<br />

dans le suivi des exploitants pour la gestion<br />

de leur patrimoine. La difficulté est de définir<br />

les objectifs que l’on veut atteindre dès la<br />

phase de conception, l’idée étant de limiter<br />

les informations aux besoins des utilisateurs<br />

et d’éviter les données inutiles.<br />

L’OAI et le CRTI-B créent un guide<br />

d’accompagnement pour l’utilisation<br />

du BIM. Quel en est le contenu?<br />

Ce guide est un point de départ pour tous<br />

les intervenants d’un projet de construction.<br />

Aux côtés de celui-ci, le CRTI-B travaille<br />

également sur des fiches GID (Graphisme,<br />

Information, Documentation), qui aident à<br />

définir les besoins minimums au niveau des<br />

informations à insérer dans une maquette. En<br />

fonction de la taille du projet, il sera toujours<br />

possible d’aller encore plus loin que ce qui a<br />

été défini au départ dans le guide.<br />

A l’heure actuelle, nous sommes en train<br />

d’en finaliser la première version au sein du<br />

groupe de travail BIM du CRTI-B et cette<br />

action se terminera normalement en juillet.<br />

Nous attendrons ensuite un retour des projets<br />

pilotes pour l’améliorer. L’objectif du groupe<br />

de travail est maintenant de passer de la<br />

théorie à la pratique grâce aux projets pilotes<br />

mais également en aidant les intervenants<br />

à faciliter leurs échanges avec les différents<br />

acteurs d’un projet de construction et en<br />

leur indiquant quelle information donner à<br />

quelle personne, sous quel format et à quel<br />

moment.<br />

Concrètement, des projets ont-ils déjà<br />

été réalisés avec le BIM?<br />

Actuellement, nous sommes en train de réaliser<br />

un projet de bâtiment public avec cette<br />

technologie. Pour créer le plan d’exécution<br />

du BIM, nous avions déjà eu recours à une<br />

version initiale du guide et au terme de<br />

l’étude d’avant-projet, nous avons constaté<br />

qu’aussi bien l’architecte que les bureaux<br />

d’études sont allés plus loin dans la conception<br />

et que le projet est beaucoup plus<br />

abouti, et ce, plus tôt que ce que l’on avait<br />

l’habitude de faire avant le BIM. Pour ce<br />

projet, nous avons aussi réalisé les détections<br />

de collisions en superposant toutes les<br />

maquettes.<br />

Nos cinq projets pilotes et les trois de l’OAI<br />

n’en sont encore qu’à la phase de conception,<br />

mais notre première construction réalisée<br />

avec le BIM devrait débuter en 2018.<br />

Quel est le rôle du BIM Manager dans<br />

le processus de conception?<br />

Son rôle principal est d’aider le concepteur et<br />

tous les intervenants dans la problématique<br />

de l’échange des fichiers. En effet, chaque<br />

intervenant utilise son propre logiciel qui<br />

possède lui-même ses propres caractéristiques.<br />

Si l’on veut échanger, il faut que<br />

le BIM Manager puisse trouver un terrain<br />

d’entente entre eux via le fichier IFC et<br />

mette en place une coordination technique<br />

des maquettes.<br />

48<br />

LG - Best of & <strong>Guide</strong> <strong>2017</strong>


“<br />

Dans deux ans,<br />

un grand nombre de<br />

projets sera réalisé à<br />

l’aide du BIM<br />

”<br />

La fonction de BIM Manager ne pourra généralement<br />

pas être assumée par une seule personne.<br />

En effet, celle-ci rassemble des compétences<br />

techniques de deux domaines distincts;<br />

tout d’abord, il faut assumer la partie informatique<br />

pour régler tous les problèmes liés à<br />

l’échange des fichiers. D’un autre côté, un BIM<br />

Manager doit avoir une connaissance technique<br />

du chantier et posséder un profil de project-manager<br />

dans la construction. Nous pensons donc<br />

qu’un informaticien et un architecte devront<br />

s’allier pour assumer cette fonction.<br />

Quelles améliorations dans le futur?<br />

Le principal problème à l’heure actuelle est<br />

que les maquettes sont encore modélisées<br />

sans standardisation. Nous n’en sommes<br />

qu’au début de l’utilisation du BIM et tous<br />

les intervenants doivent encore se familiariser<br />

avec cet outil et avec la manière de modéliser<br />

une maquette dans ce cadre. Etant donné<br />

que les maquettes sont le point de départ de<br />

tout processus BIM, des maquettes de bonne<br />

qualité sont indispensables avant de pouvoir<br />

aller plus loin.<br />

Dans le futur, des formations doivent être<br />

mises en place afin de guider les utilisateurs<br />

vers une plus grande qualité et une meilleure<br />

implémentation des différents contenus<br />

techniques. Par la suite, à un autre niveau, il<br />

faudra parfaire l’utilisation informatique des<br />

logiciels. Le guide donnera des pistes par<br />

rapport aux notions indispensables à l’exploitation<br />

du BIM et des points de repères<br />

quant au chemin à suivre afin de hausser<br />

progressivement le niveau de stratégie BIM<br />

au sein des bureaux.<br />

Pensez-vous que l’utilisation du BIM<br />

va prochainement se généraliser au<br />

Luxembourg?<br />

Nous estimons en effet que dans deux ans,<br />

un grand nombre de projets sera réalisé à<br />

Eric Hansen<br />

l’aide de cette technologie. Le mouvement<br />

est à présent mondial et le Luxembourg<br />

entend bien prendre le train en marche.<br />

Nous encourageons tous les intervenants du<br />

secteur de la construction à suivre les formations<br />

que l’OAI et le CRTI-B mettront en<br />

place dans ce cadre. Les plus petits bureaux<br />

auront sans doute plus de difficultés à se<br />

familiariser avec le concept car ils devront<br />

acquérir beaucoup de compétences assez<br />

vite et cela demande du temps et un certain<br />

budget, mais l’OAI tente de mettre un<br />

maximum d’outils au service de la formation<br />

pour faciliter cette transition et la rendre<br />

accessible à tous.<br />

MC<br />

LG - Best of & <strong>Guide</strong> <strong>2017</strong> 49


Bâtiment & construction<br />

Francine Closener a présenté<br />

la stratégie nationale de rénovation<br />

énergétique des bâtiments<br />

La stratégie nationale de rénovation énergétique des bâtiments a été présentée par la<br />

secrétaire d’État à l’Économie, Francine Closener, lors d’une conférence de presse en présence<br />

de Gilbert Théato, directeur de myenergy, ainsi que de Michel Reckinger, président de<br />

la Fédération des artisans, et de Tom Oberweis, président de la Chambre des Métiers.<br />

Depuis le<br />

début de l’année <strong>2017</strong><br />

uniquement des maisons<br />

de catégorie AAA sont<br />

autorisées<br />

“<br />

”<br />

Le parc immobilier luxembourgeois se compose<br />

de près de 208.000 bâtiments, dont<br />

plus de 60% datent d’avant 1990. Ces bâtiments<br />

sont la cible principale de la stratégie<br />

de rénovation, ce qui permettra d’améliorer<br />

l’efficience énergétique du parc immobilier<br />

luxembourgeois et de réaliser des économies<br />

d’énergie afin de remplir les objectifs européens<br />

en la matière.<br />

La stratégie nationale de rénovation énergétique<br />

des bâtiments s’attache à favoriser<br />

et promouvoir la réalisation de rénovations<br />

énergétiques. Elle a été élaborée conjointement<br />

par le ministère de l’Economie et myenergy,<br />

et selon une approche participative.<br />

Les représentants du secteur du bâtiment<br />

ont ainsi participé aux groupes de travail qui<br />

se sont attachés à identifier tout d’abord les<br />

barrières à la rénovation énergétique avant<br />

d’élaborer les lignes directrices de la stratégie<br />

tout comme les 33 mesures qui contribuent à<br />

mettre en œuvre la stratégie.<br />

La secrétaire d’État à l’Economie, Francine<br />

Closener, a déclaré: «Le potentiel pour améliorer<br />

l’efficience énergétique des bâtiments,<br />

mais également la qualité de vie au sein<br />

des logements par une rénovation énergétique<br />

est important. Le Luxembourg est déjà<br />

bien positionné concernant la construction<br />

de nouveaux bâtiments, puisque depuis le<br />

début de l’année <strong>2017</strong>, uniquement des<br />

maisons de catégorie AAA sont autorisées.<br />

Désormais, il s’agit d’intensifier nos<br />

efforts quant aux bâtiments existants. Les<br />

33 mesures envisagées dans la stratégie de<br />

rénovation, qui comptent également des<br />

aides financières plus avantageuses, vont<br />

inciter les propriétaires à se lancer et faciliteront<br />

leurs démarches.»<br />

L’élaboration de la stratégie de rénovation<br />

et sa mise en œuvre qui est désormais<br />

lancée constituent des éléments clés dans la<br />

stratégie de troisième révolution industrielle<br />

élaborée en collaboration avec l’économiste<br />

Jeremy Rifkin. Le suivi de la stratégie et<br />

sa mise en pratique seront confiés à un<br />

groupe de travail rattaché à la plateforme<br />

Conseil national pour la construction durable<br />

(CNPD), prévue dans le schéma de gouvernance<br />

de l’étude stratégique «Rifkin».<br />

Communiqué par le ministère de l’Economie<br />

50<br />

LG - Best of & <strong>Guide</strong> <strong>2017</strong>


Francine Closener


Nico Biever<br />

Mariage de raison<br />

Sanichaufer et ElectroSecurity ont annoncé leur rapprochement en début d’année et quoi<br />

de plus naturel que l’union de deux identités complémentaires? Il faut néanmoins faire<br />

des concessions dans un couple et les deux entreprises familiales ont souhaité renoncer<br />

à leurs patronymes respectifs, pourtant célèbres sur la scène luxembourgeoise. Nico<br />

Biever, Alain Wildanger et Gilles Reinert, associés et réunis sous le nom de Genista,<br />

entendent bien faire perdurer leur réputation.<br />

Une synergie de compétences<br />

Lorsque les trois dirigeants ont annoncé la<br />

fusion de Sanichaufer et d’ElectroSecurity, ils<br />

ont senti une certaine euphorie parmi leurs<br />

270 employés. Un enthousiasme naturel<br />

car les troupes savent ce que représente le<br />

rapprochement du spécialiste des sanitaires,<br />

de la climatisation, du chauffage et celui de<br />

l’électricité, des systèmes de sécurité, du<br />

réseau IP et de la téléphonie. Avec la domotique<br />

qu’ils avaient déjà en commun, Genista<br />

peut ainsi couvrir huit métiers du bâtiment et<br />

devenir un acteur de poids pour les particuliers,<br />

les entreprises et les communes.<br />

Les trois associés se connaissent depuis longtemps<br />

mais c’est au détour d’un chantier<br />

en commun, celui de la Arendt House au<br />

Kirchberg, qu’ils se sont rendus à l’évidence<br />

de leurs affinités. D’abord avec une même<br />

vision du métier et des valeurs communes,<br />

mais aussi avec un chiffre d’affaires global<br />

de 35 millions d’euros, Genista connait déjà<br />

une pérennité assurée.<br />

52<br />

LG - Best of & <strong>Guide</strong> <strong>2017</strong>


Genèses d’une renommée<br />

Nico Biever était le directeur de Sanichaufer; Alain<br />

Wildanger, son associé junior. L’entreprise a été<br />

créée en 1959 par son père, Jean Biever, alors<br />

maître-ferblantier à Dudelange. En 1966, l’aïeul<br />

s’associe à un partenaire chauffagiste et depuis,<br />

la société n’a eu de cesse de se développer<br />

pour se construire une solide réputation dans le<br />

métier et auprès de ses milliers de clients privés<br />

fidèles. L’usine Luxlait, la Cité judiciaire, l’Hôpital<br />

Kirchberg ou le Rehanzenter Luxembourg sont<br />

quelques-unes de ses plus belles réalisations.<br />

Gilles Reinert était quant à lui, le directeur<br />

d’ElectroSecurity née en 1992 d’un ancien<br />

département d’Electro-Auto. Cette société<br />

familiale remonte à 1925 et avait créé un<br />

atelier spécialisé en systèmes de sécurité qui<br />

s’est par la suite détaché du tronc principal<br />

pour devenir une entité à part entière en 1992.<br />

ElectroSecurity s’est construit une vaste clientèle,<br />

dont de nombreuses banques, de grands<br />

acteurs comme POST Luxembourg mais aussi<br />

de nombreuses communes et ministères.<br />

Les deux marques, connues de tous à travers le<br />

pays, avaient donc tout pour s’attirer. Les trois<br />

hommes sont désormais directeurs associés<br />

dans une responsabilité partagée en tripartie.<br />

Promise à la prospérité<br />

Le logo se veut moderne et résolument<br />

tourné vers l’avenir. Le «g» rouge, couronné<br />

d’un petit rond qui rappelle le contrôle du<br />

bout des doigts, prend la forme d’un robot.<br />

En tendant un peu la parabole, on imagine<br />

qu’il accompagnera le client dans son expertise<br />

technologique.<br />

Il faut dire que les métiers que couvrent<br />

Genista évoluent au gré des nouvelles technologies.<br />

Les systèmes câblés (coaxial et fibre<br />

optique) et les systèmes de sécurité comme<br />

la détection intrusion et incendie, la surveillance<br />

vidéo, les contrôles d’accès en sont des<br />

exemples évidents. Cependant les domaines<br />

du chauffage et de la ventilation évoluent<br />

eux aussi, au gré des nouvelles technologies<br />

et notamment avec les chaudières qui réclament<br />

un haut savoir-faire.<br />

C’est pourquoi les techniciens sont évalués<br />

chaque année et «après avoir décelé les<br />

forces et faiblesses de chacun, nous établissons<br />

un plan de formation», nous assure<br />

Alain Wildanger. Les techniciens sont aussi<br />

formés aux nouveaux produits, et ce, en<br />

interne comme à l’international.<br />

“<br />

Les communes du<br />

pays ont trouvé un partenaire<br />

privilégié pour les<br />

accompagner et les aider<br />

à la réussite de leur Pacte<br />

Climat<br />

”<br />

Gilles Reinert<br />

LG - Best of & <strong>Guide</strong> <strong>2017</strong> 53


Alain Wildanger<br />

“<br />

Cette union de<br />

complémentarités a tout<br />

pour séduire<br />

”<br />

Proche de ses clients<br />

Genista recherche constamment des solutions<br />

intelligentes aux multiples besoins de<br />

ses 15.000 clients. Elle souhaite aussi proposer<br />

plusieurs produits qui répondent tant<br />

aux préférences qu’aux différents budgets.<br />

«Plus qu’un fournisseur, nous sommes des<br />

partenaires et c’est pourquoi nous souhaitons<br />

instaurer une relation client sur le long<br />

terme», assure Gilles Reinert.<br />

Avec la robustesse d’une grande entreprise, la<br />

flexibilité d’une PME et la personnalité d’une<br />

affaire familiale, Genista s’adapte à tous les<br />

types de terrains: des maisons unifamiliales<br />

aux villas, des gymnases aux immeubles de<br />

bureaux, des écoles aux hôtels de villes. Genista<br />

équipe des lieux de haute sécurité comme<br />

de grandes banques, des ministères, le Palais<br />

Grand-Ducal et affiche parmi ses chantiers<br />

emblématiques l’Arendt House, Ceratizit et le<br />

projet «am Duerf» de Dudelange qui compte<br />

110 logements et de nombreux commerces.<br />

Active sur tous le territoire luxembourgeois,<br />

les ingénieurs accompagnent déjà de nombreuses<br />

communes vers un développement<br />

durable. Outre ses produits qui permettent<br />

une réduction des consommations et donc<br />

du CO 2 , Genista fait aussi de la gestion<br />

centralisée et son service de maintenance est<br />

disponible 24h/24 et 7j/7. Les communes du<br />

pays ont trouvé un partenaire privilégié pour<br />

les accompagner et les aider à la réussite de<br />

leur Pacte Climat.<br />

Presqu’un nouveau départ<br />

Les équipes, réparties pour l’heure sur leurs<br />

sites historiques à Dudelange et à Munsbach,<br />

vont se réunir à l’horizon de 2019. Genista<br />

se prépare en effet à emménager sur un site<br />

commun à Fentange. À partir de ce quartier<br />

général, composé d’un entrepôt de 1.000 m 2<br />

et de 2.500 m 2 de bureaux, «nous pourrons<br />

alors déployer toutes nos forces», promet<br />

Nico Biever.<br />

Quitter les conforts de deux marques dominantes<br />

sur le marché pour en créer une nouvelle<br />

est un risque. Mais en réunissant leurs<br />

forces et en se reposant sur leurs longues<br />

expériences, cette union de complémentarités<br />

a tout pour séduire. Un interlocuteur<br />

unique pouvant répondre à huit domaines<br />

d’expertises, avec un haut niveau d’excellence<br />

a forcément un bel avenir devant lui.<br />

54<br />

LG - Best of & <strong>Guide</strong> <strong>2017</strong>


Bâtiment & construction<br />

Une fenêtre de conforts<br />

Spécialiste dans la fabrication et la pose de fenêtres, châssis et volets en PVC et aluminium,<br />

Wako est une entreprise professionnelle rayonnante. Avec ses 85 années au compteur, la<br />

compagnie est loin d’être un ancêtre puisqu’elle s’adapte constamment à l’ère du temps.<br />

Daniel Feyder, attaché de direction, revient sur les innovations qui sont au service du<br />

développement durable et adaptées à toutes les bourses.<br />

“<br />

Un service complet<br />

alliant à la fois la sécurité,<br />

le respect des normes<br />

énergétiques, un service<br />

de pose de qualité et une<br />

véritable réactivité<br />

”<br />

Que propose Wako pour renforcer<br />

l’isolation thermique et réduire les<br />

consommations énergétiques?<br />

La première des choses à prendre en compte,<br />

c’est l’étanchéité et l’isolation thermique des<br />

fenêtres ainsi que des portes d’entrée et de<br />

garage. Nos fenêtres et portes répondent<br />

aux meilleures normes en vigueur. En PVC<br />

par exemple, même le profilé qu’on utilise en<br />

standard peut être utilisé pour des maisons à<br />

basse consommation d’énergie et passives.<br />

L’habitation idéale garde la chaleur en hiver<br />

et reste fraîche en été; Wako offre une large<br />

gamme de protections solaires qui va des<br />

stores extérieurs à lamelles ou écrans motorisés<br />

aux stores intérieurs.<br />

Le conseil est-il primordial pour la<br />

satisfaction du client?<br />

Nous opérons autant sur les nouvelles constructions<br />

que sur les rénovations. Dans le premier<br />

cas, c’est l’architecte qui définit les installations<br />

à réaliser. Dans le cas d’une rénovation, il s’agit<br />

d’établir au préalable un état des lieux et d’étudier<br />

les possibilités en fonction des différents<br />

budgets. Bien souvent, notre travail se combine<br />

avec une rénovation plus importante qui comporte<br />

le remplacement d’une chaudière ou des<br />

travaux de façade par exemple. Dans ce cas,<br />

le client est avisé par un conseiller énergétique<br />

que nous consultons aussi.<br />

Nous sommes des artisans certifiés en maisons<br />

passives et notre service technique<br />

est dès lors instruit en la matière. Si un<br />

particulier est intéressé, l’un de nos quatre<br />

technico-commerciaux se rend sur place et le<br />

conseille de façon adaptée à ses besoins. Sur<br />

le terrain, en voyant le bâtiment à équiper,<br />

nous pouvons orienter la personne vers tel<br />

ou tel produit, la guider en matière de sécurité<br />

ou d’harmonie de sa façade.<br />

La qualité reste-t-elle la meilleure des<br />

publicités?<br />

Notre but est tout simplement que le client<br />

ne remarque pas que nous soyons passés<br />

par son domicile… excepté qu’il possède de<br />

nouvelles fenêtres et portes évidemment!<br />

Travailler dans des lieux habités est tout un<br />

art que nous pratiquons depuis longtemps:<br />

nous savons protéger les biens de nos clients,<br />

et réaliser un travail sur-mesure, de la façon<br />

la plus propre possible.<br />

L’un de nos grands atouts face à la concurrence,<br />

c’est la fabrication de nos produits à<br />

Luxembourg. Nous travaillons d’ailleurs avec<br />

la marque Schüco, que nous produisons dans<br />

nos ateliers et qui est une référence pour les<br />

fenêtres en aluminium et en PVC.<br />

56<br />

LG - Best of & <strong>Guide</strong> <strong>2017</strong>


Le «Made in Luxembourg» est-il un<br />

gage de qualité et peut-être même de<br />

sécurité pour vos clients?<br />

Fabriquer à Luxembourg est un atout non<br />

seulement en termes de RSE mais aussi pour<br />

la qualité, la rapidité de production et la<br />

réactivité en cas de problème. Notre service<br />

après-vente est optimal car la plupart des<br />

autres entreprises ne produisent pas ellesmêmes<br />

et ont forcément des problèmes<br />

pour en assurer le suivi. Chez Wako, nous<br />

sommes très réactifs en cas de problème:<br />

nous essayons d’intervenir dans la journée en<br />

cas d’urgence et dans un délai d’une semaine<br />

dans les autres cas. Et cela est possible parce<br />

que nous avons toutes les pièces en stock<br />

et que nous pouvons fabriquer à la minute.<br />

D’autant plus que nous sommes compétitifs<br />

sur le marché puisque les promoteurs<br />

multiplient leurs commandes chez nous.<br />

Notre rapport qualité-prix est le meilleur<br />

du marché!<br />

Nous offrons donc à nos clients un service<br />

complet alliant à la fois la sécurité, le respect<br />

des normes énergétiques, un service de pose<br />

de qualité et une véritable réactivité par<br />

rapport aux besoins des consommateurs et<br />

aux exigences du marché.<br />

Wako<br />

2, Zone d’Activité et<br />

Commerciale Haneboesch II<br />

L-4563 Differdange/ Niederkorn<br />

Tél.: 58 80 65<br />

Fax: 58 35 33<br />

www.wako.lu<br />

LG - Best of & <strong>Guide</strong> <strong>2017</strong> 57


Bâtiment & construction<br />

L’innovation comme moteur<br />

d’une démarche écologique<br />

La société Viessmann peut orienter ses clients vers une combinaison de matériel adéquate<br />

répondant à leurs besoins de consommation d’énergie et de confort, tout en respectant<br />

l’environnement. A l’ère de la digitalisation, Günter Krings, directeur de l’agence au<br />

Luxembourg, nous présente ses nouveautés exploitant presque exclusivement des<br />

énergies renouvelables dans un souci écologique et proposant une connexion des objets<br />

producteurs et consommateurs d’énergie pour une meilleure gestion globale de celle-ci.<br />

Quelle place tient l’innovation dans les<br />

activités de Viessmann?<br />

Elle a une place très importante. Nous avons<br />

d’ailleurs inauguré il y a quelques semaines,<br />

en présence d’Angela Merkel, chancelière<br />

allemande, le nouveau centre de recherche<br />

et de développement de Viessmann, baptisé<br />

le «Technikum», dans lequel la société<br />

a investi 50 millions d’euros. Par ailleurs,<br />

nous remarquons que les Luxembourgeois<br />

ne s’intéressent pas qu’au prix de la marchandise,<br />

ils sont prêts à investir dans des<br />

produits de qualité. Sans être spectaculaire,<br />

la demande individuelle au niveau des installations<br />

high-tech est tout de même assez<br />

importante sur le marché luxembourgeois,<br />

d’où l’importance pour nous d’être pionniers<br />

dans ce domaine.<br />

Qui sont vos clients?<br />

Nos clients acheteurs sont les installateurs,<br />

mais nous nous adressons aussi aux<br />

clients utilisateurs. Nos ingénieurs de vente<br />

contactent également le secteur de l’industrie,<br />

les bureaux d’études et les administrations.<br />

Notre gamme de produits est adaptée<br />

à tous: nous vendons aussi bien de petites<br />

chaudières pour les maisons individuelles que<br />

des producteurs de chaleur et d’électricité<br />

pour les zones industrielles entières.<br />

Viessmann est une société familiale qui a<br />

fêté ses 100 ans en <strong>2017</strong>. Si nous sommes<br />

proches de la direction, nous le sommes<br />

aussi des clients qui sont souvent de petites<br />

entreprises artisanales luxembourgeoises.<br />

Nos produits sont directement vendus à l’installateur,<br />

sans intermédiaire, et nous pouvons<br />

répondre parfaitement et rapidement à<br />

toutes leurs questions concernant le matériel<br />

puisque nous le fabriquons nous-mêmes.<br />

Qu’est-ce qu’une pile à combustible et<br />

quels sont ses avantages?<br />

Nous sommes les premiers sur le marché à<br />

proposer une pile à combustible fabriquée<br />

en série et prête à l’emploi pour les maisons<br />

individuelles. Son prix est rendu abordable<br />

grâce aux subsides à hauteur de 10.000<br />

euros accordés par l’Union européenne dans<br />

le cadre du projet PACE, soit environ la moitié<br />

du coût initial de la marchandise.<br />

Chez Viessmann, nous utilisons des piles à<br />

combustible au gaz naturel que l’on peut<br />

se procurer sur le réseau public. La pile est<br />

équipée d’un petit réacteur qui transforme le<br />

gaz naturel en hydrogène qui servira ensuite,<br />

en se combinant à de l’oxygène, à produire<br />

de l’énergie électrique et de la chaleur.<br />

L’électricité produite peut être utilisée dans<br />

le bâtiment équipé ou bien être réinjectée<br />

dans le réseau.<br />

L’avantage de cette installation est surtout<br />

écologique puisque la chaleur et l’électricité<br />

produites sont récupérées dans le bâtiment<br />

et il n’y a presque aucune perte d’énergie<br />

dans ce processus. La pile à combustible<br />

possède une puissance de 750 W d’électricité<br />

et de 1 KW de chauffage. Si cette production<br />

de chaleur n’est pas suffisante, une<br />

chaudière à gaz à condensation intégrée à la<br />

pile à combustible se met en route.<br />

Qu’est-ce qu’un gestionnaire d’énergie<br />

intégré?<br />

La pile à combustible produit de l’énergie<br />

au sein du bâtiment équipé, au moment<br />

où cela est nécessaire et selon les quantités<br />

attendues, elle gère donc sa propre production.<br />

Le gestionnaire d’énergie, quant à lui,<br />

permet de communiquer avec tous les objets<br />

connectés de la maison. Ainsi, relié à des<br />

58<br />

LG - Best of & <strong>Guide</strong> <strong>2017</strong>


“<br />

La société a<br />

investi 50 millions d’euros<br />

dans son nouveau centre<br />

de recherche et de développement<br />

baptisé le<br />

«Technikum»<br />

”<br />

consommateurs et producteurs du bâtiment,<br />

il assure la production d’énergie nécessaire à<br />

la consommation globale.<br />

D’ailleurs, tous nos générateurs de chaleur<br />

peuvent être connectés grâce au Vitoconnect,<br />

un petit boîtier qui communique via wifi avec<br />

internet. Grâce à celui-ci le client final pourra<br />

gérer et contrôler son installation partout où<br />

il se trouve par le biais d’un smartphone.<br />

L’application ViCare va aussi lui donner certains<br />

conseils pour économiser de l’énergie.<br />

Le client peut également décider s’il souhaite<br />

que son installateur reçoive une alerte pour<br />

pouvoir gérer certains paramètres à distance<br />

et être averti automatiquement si une intervention<br />

est nécessaire. L’installateur sera<br />

alors immédiatement informé du problème et<br />

pourra mieux planifier son intervention et la<br />

gestion des pièces détachées.<br />

Cette technologie est-elle adaptée aux<br />

nouvelles constructions?<br />

Pour les constructions passives au<br />

Luxembourg, le produit le plus souvent choisi<br />

est la pompe à chaleur éventuellement combinée<br />

avec un système solaire thermique ou<br />

photovoltaïque; la pile à combustible paraît<br />

encore trop chère au consommateur. Pour les<br />

rénovations en basse énergie, c’est la chaudière<br />

à gaz à condensation qui est privilégiée<br />

ou des systèmes hybrides. Nous pouvons<br />

donc proposer une solution adaptée à tout<br />

type de besoin. A l’avenir, nous pensons<br />

que le client privilégiera une combinaison de<br />

plusieurs sources d’énergies renouvelables<br />

dans des réseaux électriques intelligents pour<br />

produire et consommer l’énergie de manière<br />

équilibrée, écologique et intelligente.<br />

Quel est l’avantage de votre marque?<br />

Notre gamme de produits est très large<br />

et provient principalement de nos propres<br />

usines. Par rapport à d’autres fabricants<br />

qui ne proposent qu’une seule technologie,<br />

Günter Krings<br />

nos conseils sont donc neutres et tiennent<br />

compte des avantages de toutes les sources<br />

d’énergie pour aiguiller les clients vers la<br />

solution qui est la plus adaptée à ses besoins<br />

et nous offrons un service «luxembourgeois»<br />

de haute qualité à nos partenaires<br />

installateurs.<br />

Viessmann Luxembourg<br />

35, rue J.F. Kennedy<br />

L-7327 Steinsel<br />

Tél.: 26 33 62 01<br />

Fax: 26 33 62 31<br />

info@viessmann.lu<br />

www.viessmann.lu<br />

LG - Best of & <strong>Guide</strong> <strong>2017</strong> 59


Bâtiment & construction<br />

Central Park, un complexe<br />

immobilier d’exception<br />

À New York, Central Park est un réservoir d’oxygène et un havre de sérénité au milieu d’une<br />

ville dynamique. À Luxembourg, c’est la même chose. Présentation d’un projet ambitieux<br />

porté par Roland Dernoeden (Wenkelhiel S.A.), conçu par Christian Bauer (Christian Bauer<br />

& Associés Architectes S.A.) et qui sera réalisé par Roland Kuhn (Kuhn Construction S.A.).<br />

“<br />

Central Park sera<br />

bientôt un des lieux de<br />

vie les plus recherchés<br />

du quartier de la gare<br />

”<br />

Central Park est un complexe immobilier qui<br />

sortira bientôt de terre dans le quartier de la<br />

gare à Luxembourg. Il est composé de deux<br />

immeubles: l’un pour des bureaux, situés en<br />

prise avec le public, directement sur la rue de<br />

Hollerich, l’autre pour des logements, situés<br />

en retrait, dans un îlot de verdure. Central<br />

Park: le nom du complexe résume à lui seul<br />

les raisons de venir y travailler ou y vivre.<br />

Acteur de la mutation<br />

Park, ensuite<br />

La volonté du maître d’ouvrage était clairement<br />

d’inscrire le projet dans une démarche<br />

environnementale. Les propriétaires d’appartements<br />

de Central Park vivront dans<br />

un véritable écrin de verdure. Il y aura des<br />

balcons pour chaque habitation et les appartements<br />

du dernier étage seront entourés<br />

de grandes terrasses faisant la part belle à<br />

la nature.<br />

Central, d’abord<br />

Le quartier de la gare est en pleine mutation.<br />

Architecturale, sociétale et culturelle. Des<br />

immeubles haut de gamme commencent à y<br />

fleurir et les grands noms de la place financière<br />

y accroissent leur visibilité. Une nouvelle<br />

population et une nouvelle culture s’approprient<br />

petit à petit le quartier. C’est exactement<br />

dans ce contexte que veut s’inscrire<br />

Central Park. Les deux bâtiments seront à un<br />

jet de pierre des principaux moyens de transport:<br />

situé près de la gare, à quelques minutes<br />

des autoroutes vers les pays voisins, même<br />

le tram passera tout près. Les services et les<br />

commerces de gros et de proximité seront à<br />

quelques pas. Central, disions-nous…<br />

Noblesse des matériaux,<br />

écologie et flexibilité<br />

Selon la volonté du maître d’ouvrage, la<br />

conception architecturale du complexe est de<br />

haut standing. Son architecture s’inspire des<br />

bâtiments construits dans le quartier dans les<br />

années 30, selon des standards exceptionnels<br />

pour l’époque. Christian Bauer explique : «Le<br />

quartier de la gare est en train d’évoluer et<br />

Central Park va participer à relever le niveau<br />

architectural de cette partie de la rue de<br />

Hollerich. Il contribuera aussi à calmer l’esthétique<br />

de l’endroit: pas de zigzags, pas de<br />

formes agressives, mais des angles arrondis,<br />

un dialogue avec l’existant, ce qui va renforcer<br />

l’idée de quartier».<br />

60<br />

LG - Best of & <strong>Guide</strong> <strong>2017</strong>


Les matériaux utilisés seront nobles et respectueux<br />

de l’environnement: le haut standing<br />

passe aussi par là.<br />

Ajoutons à cela la modularité. Aujourd’hui,<br />

l’heure est aux open spaces pour les surfaces<br />

de bureau. Ce n’était pas le cas il y a 20 ans.<br />

Comment travaillera-t-on dans 20 ou 30<br />

ans? Nul ne le sait. Pour que les immeubles<br />

demeurent attractifs dans la durée, il fallait<br />

les concevoir avec la plus grande flexibilité,<br />

c’est-à-dire permettre aux surfaces d’être<br />

divisées ou au contraire reliées entre elles,<br />

en fonction des exigences de l’activité. Deux<br />

parkings trouveront leur place au sous-sol de<br />

chacun des immeubles.<br />

Cela signifie aussi anticiper les diverses tendances<br />

du marché en ce qui concerne la<br />

taille des appartements: dans Central Park,<br />

les appartements auront une surface de 35<br />

à 130 m 2 , et il sera extrêmement facile au<br />

propriétaire d’un appartement d’en acquérir<br />

un autre et de les relier, de la manière, à<br />

nouveau, la plus flexible. Cela est également<br />

valable, bien sûr, pour les bureaux. «Nous<br />

ne connaissons pas le futur, donc, ne l’handicapons<br />

pas trop», conclut Christian Bauer.<br />

Et tout cela, rappelons-le, à un jet de pierre<br />

des commerces, des services et des animations.<br />

Central Park sera bientôt un des lieux de<br />

vie les plus recherchés du quartier de la gare.<br />

Wenkelhiel<br />

123-125, rue Adolphe Fischer<br />

L-1521 Luxembourg<br />

CBA<br />

107, rue de Hollerich<br />

L-1741 Luxembourg<br />

Kuhn<br />

Z.A. John L Mac Adam<br />

L - 1113 Luxembourg<br />

LG - Best of & <strong>Guide</strong> <strong>2017</strong> 61


Bâtiment & construction<br />

CLE conscient de son rôle à jouer<br />

À sa définition originelle, le développement durable «répond aux besoins des générations<br />

du présent sans compromettre la capacité des générations futures à répondre aux leurs».<br />

Les deux concepts inhérents à cette notion sont «le besoin» et «la limitation des techniques».<br />

CLE tente justement d’aller au-delà de ces limites.<br />

Pour une économie responsable<br />

L’économie circulaire bouleverse la conception, la<br />

production et la mise en œuvre des produits, et<br />

c’est l’ensemble des savoir-faire existants qui s’en<br />

trouvent métamorphosés. Les bâtiments tiennent<br />

une place d’importance dans le processus de la<br />

troisième révolution industrielle, d’abord parce<br />

qu’ils constituent un levier majeur d’économie<br />

d’énergie, mais aussi parce qu’ils jouent désormais<br />

un rôle actif dans l’écosystème urbain.<br />

Les bâtiments s’inscrivent eux-aussi dans l’économie<br />

circulaire en ce sens qu’ils contiennent des<br />

ressources réutilisables quelques décennies plus<br />

tard. Au moment de leur déconstruction, dans un<br />

pays pauvre en ressources naturelles, comme au<br />

Luxembourg, il sera important de valoriser tous les<br />

matériaux. Les bases de données technologiques<br />

des matériaux tiendront leur traçabilité.<br />

L’avenir sera en bois<br />

Se positionnant sur la troisième révolution<br />

industrielle, le Luxembourg accorde une importance<br />

cruciale à l’économie circulaire. À cet<br />

égard, l’utilisation de produits d’origine végétale<br />

peut être une solution alternative est même<br />

essentielle tant pour l’environnement que pour<br />

l’économie.<br />

Le bois est un matériau plus que jamais d’actualité<br />

dans les réflexions sur le développement<br />

durable et l’économie circulaire, notre positionnement<br />

positif envers cette évolution logique<br />

dans la construction, nous anime à développer<br />

notre secteur bois.<br />

Si le 19 e était le siècle de l’acier, le 20 e celui<br />

du béton, le 21 e sera celui de la construction<br />

en bois.<br />

La construction des maisons durables devient un<br />

sujet primordial. Un nouveau système constructif<br />

plus durable et plus rapide à mettre en œuvre.<br />

En effet, il s’agit non seulement de réduire<br />

les impacts environnementaux générés par les<br />

matériaux utilisés, mais également de mettre en<br />

œuvre de nouvelles méthodes, comme l’industrialisation<br />

des éléments préfabriqués.<br />

CLE est une Entreprise de Construction Générale<br />

Luxembourgeoise intégrée dans le groupe CFE<br />

et à ce titre, elle participe à l’évolution d’un développement<br />

qui répond aux besoins du présent<br />

sans compromettre la capacité des générations<br />

futures de répondre aux leurs.<br />

Pour nos réalisations on utilise les produits CLT<br />

«Cross Laminated Timber», fabriqués en interne<br />

dans notre Groupe. Le CLT est constitué à 99%<br />

de bois et à 1% de colles sans formaldéhydes,<br />

cette ressource a zéro déchets en fabrication et<br />

au montage, grâce à l’optimisation industrielle<br />

le produit fini a un taux de chute de matière<br />

premières très faible, les chutes sont totalement<br />

valorisées.<br />

Le bois est le matériau écologique par excellence;<br />

il apporte une isolation et une résistance<br />

optimale et permet de réduire la durée de<br />

construction. Il est aussi le seul matériau de<br />

construction à être à la fois écologique, de par<br />

sa gestion durable et son recyclage, mais aussi<br />

renouvelable.<br />

62<br />

LG - Best of & <strong>Guide</strong> <strong>2017</strong>


Logement<br />

Best of LG 197 - Avril <strong>2017</strong><br />

La gestion locative sociale –<br />

outil efficace pour l’occupation<br />

de logements inhabités<br />

En date du 9 mars <strong>2017</strong>, Marc Hansen, ministre du Logement, a présenté le concept de<br />

la gestion locative sociale ainsi que ses avantages. Outre le fait que les propriétaires<br />

mettant à disposition leur logement à un organisme conventionné, profitent d’un<br />

avantage fiscal, la gestion locative sociale constitue un instrument efficace dans la lutte<br />

contre l’exclusion sociale par le logement et un levier de mixité sociale. Suite à cette<br />

présentation, une convention de collaboration a été signée avec le syndicat intercommunal<br />

De Réidener Kanton.<br />

Les avantages<br />

Les avantages de cet instrument<br />

sont multiples:<br />

Au niveau économique<br />

- pour le locataire: accès à un logement<br />

abordable<br />

- pour le propriétaire: loyer garanti et<br />

contrôle et entretien régulier du<br />

logement<br />

- pour la communauté: activation de<br />

logements supplémentaires et<br />

augmentation de la disponibilité de<br />

logements abordables<br />

Au niveau fiscal<br />

- pour le propriétaire: exonération<br />

de 50% sur les revenus locatifs<br />

Au niveau social<br />

- pour le locataire: accompagnement social<br />

- pour le propriétaire: accompagnement<br />

des locataires<br />

- pour la communauté: augmentation<br />

de la mixité sociale<br />

“<br />

50% des revenus locatifs perçus par le propriétaire<br />

sont exonérés d’impôts<br />

”<br />

La gestion locative sociale<br />

Partenaires<br />

Soucieux de lutter contre l’exclusion sociale En 2016, le ministère du Logement a subventionné<br />

361 logements pour un mon-<br />

par le logement, l’État a mis en place en 2009<br />

le concept de la gestion locative sociale. Ainsi, tant de 461.000 euros. Actuellement, sept<br />

toute fondation, association sans but lucratif, acteurs sont conventionnés avec le ministère<br />

ayant pour objet social la promotion du logement,<br />

respectivement communes, tout syn-<br />

Immobilière Sociale (AIS). L’AIS possède<br />

du Logement, dont notamment l’Agence<br />

dicat de commune ou office social peuvent une expérience de près de neuf ans dans le<br />

signer une convention de collaboration avec domaine de la gestion locative sociale et a<br />

le ministère du Logement. Le partenaire géré 235 logements en 2016. Des discussions<br />

sont en cours avec plusieurs acteurs<br />

conventionné loue des logements aux propriétaires<br />

privés pour les mettre à disposition en vue d’une collaboration future, le dernier<br />

de ses clients, en règle générale des ménages partenaire ayant signé une convention avec<br />

à faible revenu. En moyenne, les loyers sur le le ministère du Logement étant le syndicat<br />

marché conventionné se situent 30% en dessous<br />

des loyers du marché privé. Le ministère<br />

intercommunal De Réidener Kanton.<br />

du Logement soutient cette démarche via une<br />

participation aux frais de maximum 100 euros<br />

par logement par mois. Depuis l’année fiscale<br />

<strong>2017</strong>, 50% des revenus locatifs perçus par le Communiqué par le ministère du Logement<br />

propriétaire sont exonérés d’impôts.<br />

Service Information et Presse<br />

64<br />

LG - Best of & <strong>Guide</strong> <strong>2017</strong>


Marc Hansen


Logement<br />

L’AIS s’implante au Sud<br />

Le 10 mai <strong>2017</strong>, avec le haut patronage du ministre de la Famille et de l’Intégration Corinne Cahen, et du<br />

ministre du Logement Marc Hansen, l’Agence Immobilière Sociale a inauguré ses bureaux de Rodange.<br />

Cet instrument de lutte contre l’exclusion sociale par le logement souhaite mieux desservir les habitants<br />

du sud du pays. En offrant des garanties intéressantes aux propriétaires, ce service d’utilité public loue des<br />

habitations pour les mettre à disposition des plus nécessiteux. De plus, les propriétaires qui louent leurs<br />

biens à l’AIS profitent, à partir de cette année, d’une exonération fiscale de 50% sur les revenus locatifs.<br />

Gilles Hempel, directeur de l’AIS


Marc Hansen, ministre du Logement<br />

Corinne Cahen, ministre de la Famille et de l’Intégration<br />

202b, rue de Hamm<br />

L-1713 Luxembourg<br />

64, route de Longwy<br />

L-4831 Rodange<br />

Tél.: 26 48 39 52<br />

Fax: 26 48 39 53<br />

info@ais.lu


Logement<br />

Best of LG 199 - Juin <strong>2017</strong><br />

Un monde habitable pour tous<br />

La fondation Kräizbierg sait ce qu’«habiter» veut dire. Elle gère aujourd’hui cinq foyers<br />

d’hébergement adaptés aux personnes en situation de handicap et leur offre la possibilité<br />

d’exercer un métier au sein de ses ateliers. Rencontre avec John Schummer, directeur général.<br />

“ Il faut penser à tout!<br />

”<br />

40 ans d’activité<br />

La fondation Kräizbierg est en fête, elle<br />

célèbre cette année son quarantième anniversaire<br />

et n’en est pas peu fière. Depuis<br />

1977, la ville de Dudelange est traversée<br />

chaque matin par les 30 bus qui déposent<br />

140 personnes en situation de handicap au<br />

centre d’accueil de jour, à l’école ou dans<br />

les ateliers de la fondation Kräizbierg. D’où<br />

viennent ces autocars remplis de ceux qui<br />

peuplent et égayent tous les jours de la<br />

semaine ce beau domaine? Le directeur<br />

général, John Schummer, énumère les possibilités:<br />

certains habitent dans les foyers gérés<br />

par la fondation, d’autres résident dans des<br />

structures similaires et quelques-uns vivent<br />

dans leur maison familiale.<br />

La fondation gère aujourd’hui un centre<br />

d’accueil de jour, une école et cinq foyers<br />

d’hébergement. Les Ateliers Kräizbierg, eux,<br />

sont gérés par une société coopérative et<br />

emploient chaque jour 110 personnes présentant<br />

des handicaps physiques et parfois<br />

psychiques. Se demander comment est née<br />

l’idée de créer une fondation pour un public<br />

spécifique revient à se demander pourquoi<br />

on ne désire que ce dont on manque. La fondation<br />

Kräizbierg est née d’un manque – le<br />

manque d’un lieu de vie confortable, conçu<br />

pour les personnes en situation de handicap<br />

et ayant dépassé l’âge de la scolarité.<br />

Un véritable foyer<br />

Aujourd’hui, la fondation Kräizbierg offre<br />

à tous ceux qui en ont besoin, la possibilité<br />

de vivre dans un logement adapté à leur<br />

handicap, elle leur permet également d’apprendre<br />

un métier ou de travailler dans l’un<br />

des ateliers présents sur le site. A l’heure<br />

actuelle, il existe cinq foyers gérés par la<br />

fondation: le foyer «Brill» à Dudelange, la<br />

structure «Betreit Wunnen Gasperich» à<br />

Luxembourg, la «Cerisaie» à Dalheim, le<br />

domaine «Schoumansbongert» à Frisange<br />

et le foyer «Lankhelzerweiher» à Esch-sur-<br />

Alzette. Les différents foyers se distinguent<br />

par le type de public qu’ils accueillent: selon<br />

son âge et selon le handicap, le demandeur<br />

sera orienté vers la structure qui lui<br />

convient le mieux. Le point commun entres<br />

ces différents lieux d’habitation? Aucune<br />

structure n’est mise au ban des villes et de<br />

la population: les résidents des différents<br />

foyers participent à la vie de leur commune<br />

et côtoient la population locale dont elle fait<br />

partie intégrante.<br />

Le logement d’une personne en situation de<br />

handicap ne se sculpte pas tout à fait comme<br />

celui d’une personne valide. «Il faut penser à<br />

tout!», précise le directeur général: les portes<br />

doivent être suffisamment larges pour laisser<br />

aller et venir les personnes qui se déplacent à<br />

l’aide d’un fauteuil roulant, les éviers doivent<br />

68<br />

LG - Best of & <strong>Guide</strong> <strong>2017</strong>


John Schummer<br />

être accessibles facilement et les salles de<br />

bains et les toilettes beaucoup plus spacieuses.<br />

Lorsqu’un nouveau résident prend<br />

possession de son appartement ou de sa<br />

chambre, il peut laisser libre cours à son imagination<br />

et faire de son lieu de vie un espace<br />

qui lui ressemble, décoré par ses soins. Un<br />

ergothérapeute pourra lui proposer une aide<br />

sur mesure et lui faciliter la vie quotidienne<br />

au sein de son logement. Tous les foyers<br />

bénéficient de chambres ou d’appartements<br />

individuels ainsi que de salles communes<br />

destinées aux activités pédagogiques, aux<br />

jeux, aux déjeuners et aux dîners…en un<br />

mot, au «vivre-ensemble». Il est important<br />

que les personnes en situation de handicap<br />

se sentent chez elles au sein de leur foyer.<br />

Tout est en effet mis en œuvre pour leur<br />

rendre la vie aussi douce et facile que possible:<br />

ils vivent dans des espaces conçus pour<br />

eux, ils font des activités (professionnelles<br />

ou non) qui correspondent à leurs capacités<br />

et bénéficient d’une aide et d’un soutien<br />

permanent orchestré conjointement par le<br />

personnel de santé et par le personnel éducatif.<br />

Sans les infirmiers, les aides-soignants,<br />

les psychothérapeutes, les orthophonistes,<br />

les éducateurs et les kinésithérapeutes, la vie<br />

des résidents ne serait tout simplement pas<br />

possible au sein de ces structures. Lorsqu’on<br />

demande à John Schummer si les résidents<br />

sont heureux de vivre dans les foyers de<br />

la fondation, il répond modestement qu’il<br />

le croit.<br />

Des activités professionnelles<br />

Au sortir de leur petit nid douillet, les résidents<br />

qui le peuvent se rendent avec enthousiasme<br />

chaque matin à la fondation Kräizbierg pour<br />

exercer leur métier: ils brodent, ils impriment,<br />

ils confectionnent des objets en terre cuite, ils<br />

jardinent ou travaillent au magasin D’Breck présent<br />

sur le site et vendant les produits réalisés<br />

par les salariés des différents ateliers. Voilà un<br />

lieu où la vie ne semble pas s’arrêter un instant<br />

et qui ne demande qu’à s’agrandir. Ce sera<br />

chose faite d’ici peu, puisqu’un nouvel atelier<br />

va sourdre dans les mois à venir et un nouveau<br />

foyer devrait voir le jour dans le centre-ville de<br />

Dudelange et proposer 25 nouvelles chambres<br />

ainsi que 20 appartements.<br />

MCh<br />

LG - Best of & <strong>Guide</strong> <strong>2017</strong> 69


Logement<br />

L’accessibilité, partie intégrante<br />

du développement durable<br />

Le gouvernement luxembourgeois a accordé la priorité aussi bien au développement<br />

durable qu’à l’accessibilité dans son programme gouvernemental. Pour nous, l’accessibilité<br />

est partie intégrante du développement durable de notre société. Le «non accessible»<br />

ne peut pas être considéré comme durable. Rencontre avec Magnus Koerfer, architecte<br />

et responsable CCNAB.<br />

“<br />

Bien planifier<br />

aujourd’hui pour anticiper<br />

les besoins de demain<br />

”<br />

Le gouvernement ne s’engage-t-il pas<br />

assez pour améliorer l’accessibilité?<br />

L’engagement du gouvernement pour l’accessibilité<br />

est bien réel. Il est explicitement<br />

invoqué dans le programme gouvernemental<br />

de 2013 que l’amélioration des conditions<br />

d’accessibilité constitue un élément considérable<br />

de la politique du gouvernement<br />

actuel. En effet elle ne constitue qu’un volet<br />

du chapitre traitant de la politique pour les<br />

personnes handicapées. Dans ce chapitre, le<br />

gouvernement prône les principes du «Design<br />

for All»* en précisant que: «L’accessibilité<br />

est à développer en particulier dans les<br />

lieux ouverts au public, dans le domaine des<br />

transports publics, ainsi qu’en matière de<br />

communication, dans les différents formats<br />

électronique, imprimé et télévisé».<br />

En <strong>2017</strong> et en 2018 nous avons des<br />

élections respectivement communales et<br />

législatives. Est-ce que l’accessibilité est<br />

encore un sujet qui intéresse les électeurs?<br />

Bien sûr, c’est même un sujet politique à<br />

première vue facile. Travailler dans l’intérêt<br />

d’une population défavorisée est toujours<br />

bien vu par le grand public.<br />

Nous constatons néanmoins que tenir les<br />

promesses faites s’avère plus compliqué sur<br />

le terrain et que, souvent pour des raisons<br />

techniques ou parfois purement esthétiques,<br />

des décisions sont prises sans réfléchir aux<br />

conséquences de celles-ci pour les personnes<br />

en situation de handicap. Il est important<br />

de souligner qu’il existe beaucoup de déficiences<br />

différentes et que la notion de handicap<br />

ne se limite pas seulement aux personnes<br />

à mobilité réduite.<br />

En effet, les problèmes rencontrés tout<br />

au long d’une opération de construction<br />

génèrent souvent des compromis. Ceux-ci<br />

sont trop souvent acceptés sans le recul<br />

nécessaire et créent des faits accomplis, avec<br />

lesquels il faut vivre par après.<br />

Le Statec vient de publier que depuis<br />

un peu plus de 30 ans l’espérance de<br />

vie des hommes a augmenté de 10,2<br />

ans et celle des femmes de 8,1 ans…<br />

D’où l’intérêt de penser à l’accessibilité! Une<br />

évolution qui met le Luxembourg dans le<br />

peloton de tête de l’union européenne en<br />

matière d’espérance de vie. Demain nous<br />

aurons inévitablement une population vieillissante<br />

voulant cependant participer à la vie<br />

active. Les retraités de demain sont parmi<br />

ceux qui vont utiliser les moyens de transports<br />

et représentent bien évidemment des<br />

clients potentiels pour les commerces.<br />

70<br />

*On entend par «Design for All» la conception de produits, d’équipements, de programmes et de services<br />

pouvant être utilisés par tous, dans la mesure du possible, sans nécessiter ni adaptation ni conception spéciale.


Magnus Koerfer<br />

Est-ce plus difficile de changer les<br />

infrastructures ou les mentalités, et<br />

quels sont les pièges à éviter?<br />

Nous vivons une période riche en projets<br />

d’infrastructures, bien perceptible par tous<br />

les chantiers en cours. La façon d’entamer<br />

les projets a changé, les mentalités des<br />

différents intervenants sur le terrain n’a pas<br />

nécessairement suivi. Trop souvent nous<br />

sommes confrontés à des projets dans lesquels<br />

les différents intervenants traitent leur<br />

volet de façon isolée sans disposer d’une vue<br />

d’ensemble du projet. L’accessibilité est une<br />

chaîne et il suffit d’un seul maillon faible pour<br />

mettre en péril l’ensemble.<br />

Il est illusoire de croire qu’on peut régler l’accessibilité<br />

après coup. En effet, ces solutions<br />

sont souvent inesthétiques et très coûteuses<br />

et ainsi mal acceptées par le grand public.<br />

La notion de sécurité est un facteur bien<br />

accepté par notre société. L’enjeu est d’intégrer<br />

la notion de l’accessibilité dans nos<br />

mentalités.<br />

Les pôles multimodaux sont l’exemple type<br />

où les concepteurs ont veillé à intégrer dès<br />

le départ les besoins de tous. En effet, les<br />

flux des différents usagers et l’optimisation<br />

de l’accessibilité ont bien été pris en compte.<br />

D’où votre engagement pour le<br />

«Design for All».<br />

Toute construction est conçue et construite<br />

pour persister dans le temps. Le concept<br />

du «Design for All» permet de combiner les<br />

besoins actuels et futurs des utilisateurs avec<br />

les idées innovatrices, l’expertise et le savoirfaire<br />

des spécialistes. Il ne s’agit pas de solutions<br />

miracles mais le «Design for All» peut<br />

servir en tant qu’outil de «déstigmatisation»<br />

des solutions adaptées ou adaptables, entre<br />

autres, aux personnes handicapées et âgées.<br />

Les stratégies du «Design for All» permettent<br />

de créer, dès le stade de la conception, des<br />

produits et solutions utilisables par le plus<br />

grand nombre d’usagers. Permettant à ses<br />

habitants, le cas échéant moyennant des<br />

adaptations mineures, de se déplacer et<br />

d’évoluer sans barrières artificielles et sans<br />

contraintes quel que soit leur situation ou<br />

leur âge.<br />

ADAPTH asbl<br />

36, route de Longwy<br />

L-8080 Bertrange<br />

Tél.: 43 95 58 - 1<br />

www.adapth.lu<br />

71


Logement<br />

Ce qu’habiter veut dire<br />

Implantée sur le territoire differdangeois, l’agence immobilière MAREA revêt plusieurs<br />

casquettes. De la vente à la promotion immobilière, en passant par la rénovation, voilà une<br />

entreprise familiale qui sait ravir ses clients. Rencontre avec Sandro Marochi, administrateur,<br />

et Rico Marochi, administrateur délégué, de l’agence MAREA.<br />

“<br />

Nous ne sommes<br />

pas des magiciens, mais<br />

des professionnels<br />

”<br />

Un habitat de choix, pour une vie plus<br />

douce<br />

On tombe sous le charme d’un espace architectural<br />

comme on tombe amoureux; on ne<br />

tergiverse pas, on sait. Le monde tel qu’il va<br />

nous pousse aujourd’hui à trouver un lieu<br />

qui nous permettrait enfin de nous retirer des<br />

turpitudes de la vie moderne. On recherche<br />

avant tout un espace confortable qui saura<br />

héberger nos joies, nos amours, nos tracas,<br />

en un mot: nos vies. Si nous ne choisissons<br />

jamais notre lieu d’habitation par hasard,<br />

nous ressentons parfois le besoin d’être<br />

épaulés dans nos choix. C’est ici que l’agence<br />

immobilière MAREA intervient. Comme une<br />

entremetteuse qui sait (parce qu’elle vous<br />

aura compris) ce qui vous convient et ce qu’il<br />

vous faut, elle saura vous l’apporter en temps<br />

et en heure avec professionnalisme.<br />

Une entreprise qui sait se rendre indispensable<br />

On ne s’improvise pas agent ou promoteur<br />

immobilier. Il faut de l’expérience, du savoirfaire<br />

et une oreille attentive aux désirs de ses<br />

clients. C’est ce que promet l’agence MAREA.<br />

Depuis sa création en 2008, Rico, Claudio et<br />

Sandro Marochi travaillent de concert pour<br />

proposer aux clients luxembourgeois des<br />

habitats de qualité. A eux trois, et avec le<br />

soutien de Delphine Emptaz l’assistante de<br />

direction de l’agence, ils peuvent se vanter<br />

d’avoir su mener une entreprise à l’apogée de<br />

son efficacité. L’agence immobilière MAREA<br />

propose différents types de services: elle se<br />

charge tout d’abord de toutes les actions<br />

immobilières classiques (la vente de biens<br />

intermédiaires, la vente de biens de ses<br />

propres promotions, elle réalise des estimations<br />

et établit les dossiers bancaires). Elle<br />

assure également un véritable travail de promotion<br />

immobilière: elle monte et développe<br />

des projets immobiliers et assure une prestation<br />

qui n’autorise aucune déconvenue – elle<br />

se charge elle-même de la commercialisation,<br />

de la vente et de la réalisation des projets<br />

et ne considèrera son travail terminé que<br />

lorsqu’elle aura remis leurs clés à des clients<br />

comblés. Enfin, et toutes les agences immobilières<br />

n’assurent pas ce type de service,<br />

l’agence MAREA est en mesure d’assurer la<br />

rénovation des biens immobiliers existants: du<br />

remplacement d’un seul carreau de carrelage<br />

à l’agrandissement d’un bâtiment, elle est<br />

capable de tout. Ainsi, le client n’aura qu’à<br />

faire part de ses désirs à un seul interlocuteur<br />

de l’agence MAREA et il sera nécessairement<br />

satisfait. Les Marochi ne sont pas des magiciens,<br />

ce sont des professionnels.<br />

72


Sandro et Rico Marochi<br />

Ce que veulent les acquéreurs<br />

Etre promoteur immobilier, c’est être un<br />

fin connaisseur de la demande. Lorsqu’on<br />

interroge Sandro Marochi sur ce que souhaitent<br />

avant tout les clients, il nous rappelle<br />

combien il est important de distinguer deux<br />

types d’acquéreurs. Certains recherchent des<br />

biens en vue de les habiter eux-mêmes, tandis<br />

que d’autres souhaitent les acquérir à des<br />

fins d’investissement. «Ce sont deux clients<br />

bien distincts», nous dit Sandro Marochi,<br />

il convient donc de les prendre en charge<br />

différemment. Celui qui recherche un lieu<br />

d’habitation pour lui et sa famille souhaite<br />

avant tout un espace qui lui convient personnellement,<br />

un espace qui aura su toucher sa<br />

sensibilité, bref un espace dont il sait qu’il lui<br />

apportera confort, bien-être et sérénité. En<br />

revanche, le client qui souhaite investir est<br />

obligé d’effectuer un choix plus «neutre» et<br />

peut-être alors plus complexe. Dans les deux<br />

cas, les conseils de l’agence MAREA seront<br />

tout à fait précieux et secourables.<br />

Sandro Marochi nous dit être parfaitement<br />

conscient du problème de pénurie de<br />

logements sur le marché luxembourgeois.<br />

Cette difficulté, l’agence MAREA essaie<br />

de la surmonter – notamment par le biais<br />

de la promotion immobilière. Les loyers<br />

luxembourgeois étant ce qu’ils sont (élevés),<br />

il convient d’encourager les clients à acquérir<br />

des biens plutôt que de les louer (les loyers<br />

mensuels se rapprochant de plus en plus du<br />

remboursement mensuel d’un crédit bancaire).<br />

Attachée au territoire differdangeois parce<br />

qu’elle en est native, la famille Marochi a à<br />

cœur de réaliser des projets dans la commune<br />

de Differdange. C’est le cas de la résidence<br />

“Am Minett“ qui se situera dans la rue de<br />

Hussigny. Elle se composera de sept logements<br />

allant de 50 à 140 m2, chacun bénéficiant<br />

d’une terrasse, d’un balcon ou/et d’une<br />

loggia. Voilà une résidence qui devrait ravir<br />

les (futurs) differdangeois, ceux qui auront<br />

la chance de vivre dans ces appartements<br />

conçus dans un style “Am Minett“, avec des<br />

éléments et des finitions naturels tels que le<br />

bois ou l’acier rouillé. Une belle promesse<br />

pour cette belle agence qui a encore de nombreux<br />

projets sous son chapeau.<br />

MAREA S.A.<br />

6, rue des prés • L–4648 Differdange<br />

Tél.: 27 07 60 – 1 • Fax: 27 69 40 07<br />

info@marea.lu • www.marea.lu<br />

73


Pacte climat<br />

Villa Rustica<br />

Au sud du Grand-Duché, à proximité de la Ville d’Esch-sur-Alzette et à 5 km de la<br />

frontière française, la commune de Mondercange regroupe les localités de Bergem, Foetz<br />

et Pontpierre. Elle compte actuellement 6.794 habitants. Christine Schweich en est le<br />

bourgmestre.<br />

Depuis quand et pourquoi la commune<br />

de Mondercange s’est-elle lancée dans<br />

l’aventure du Pacte Climat?<br />

Nous avons signé le Pacte Climat en 2013<br />

dans le souci d’améliorer notre politique<br />

environnementale. Et force est de constater<br />

que cela a porté ces fruits puisque seulement<br />

trois ans plus tard nous avons été certifiés<br />

à 40%, puis à 50% en 2015. Nous affichons<br />

fièrement nos 54% de certification<br />

et continuons nos efforts afin de réduire au<br />

maximum de nos capacités, notre emprunte<br />

écologique.<br />

Quels ont été vos premiers chantiers?<br />

Nous avons commencé par le plus élémentaire,<br />

ce sur quoi nous avions un pouvoir<br />

d’amélioration immédiat. Nous avons par<br />

exemple renoncé à l’utilisation des pesticides<br />

pour le traitement de nos zones vertes, écarté<br />

les matériaux de bois qui ne proviennent<br />

pas d’exploitations responsables et dématérialisé<br />

la plupart de nos courriers.<br />

Quelles sont vos réalisations les plus<br />

importantes?<br />

Il a fallu ensuite créer une équipe dédiée à<br />

la politique climatique qui s’est composée<br />

de deux experts de «natur & ëmwelt», de<br />

notre garde-forestier, du responsable des<br />

espaces verts de la commune et du conseiller<br />

écologique du Pacte Climat.<br />

Nous avons aussi adhéré à l’Associassion des<br />

communes d’Europe «Klimabündnis – Alianza<br />

del Clima» dont les deux principaux objectifs<br />

sont la réduction des émissions de gaz à effet<br />

de serre (de 10% sur 5 ans) et le soutien aux<br />

peuples des pays en voie de développement.<br />

Raison pour laquelle nous avons été résolus à<br />

renoncer aux bois tropiques.<br />

Dans les cas où le numérique ne nous permet<br />

pas d’éviter les impressions, nous avons opté<br />

pour du papier recyclé. Nous avons mis en<br />

place une politique de gestion des déchets<br />

suivant le principe du pollueur-payeur. La<br />

«Rebox» à Foetz est devenu le point d’assemblages<br />

pour les batteries, plastiques et<br />

autres polluants, sans oublier le Syndicat<br />

Intercommunal à Vocation Ecologique<br />

(SIVEC) dont notre commune fait partie<br />

depuis sa création.<br />

Les habitants de la commune peuvent<br />

régulièrement venir à la mairie de<br />

Mondercange consulter le bureau régional<br />

de conseils en énergie géré par myenergy<br />

en partenariat avec la commune de<br />

Mondercange. Le citoyen peut gratuitement<br />

fixer un rendez-vous avec le conseiller<br />

myenergy pour d’obtenir des conseils<br />

pratiques pour économiser l’énergie au<br />

quotidien et s’informer sur les aides financières<br />

étatiques et sur le passeport énergétique.<br />

76<br />

LG - Best of & <strong>Guide</strong> <strong>2017</strong>


Christine Schweich


Pacte climat<br />

Nous avons aussi réalisé le cadastre solaire afin<br />

de favoriser le photovoltaïque en propriété<br />

et en copropriété, un diagnostic de performance<br />

énergétique pour toutes les propriétés<br />

immobilières de la commune, un inventaire de<br />

l’éclairage publique, le relevé kilométrique et<br />

de consommation des véhicules communaux.<br />

Enfin, puisque nos enfants sont les garants<br />

d’un avenir plus vertueux, nous avons tenu<br />

à aborder le sujet du développement durable<br />

et de l’écologie avec les écoliers.<br />

Quelles sont celles à venir?<br />

Nous allons prochainement installer de<br />

nouveaux compteurs dans les bâtiments<br />

communaux. Nous enquêtons aussi sur le<br />

comportement de mobilité au sein de l’administration<br />

communale et allons mettre en<br />

place de nouveaux chemins piétonniers au<br />

Mettendall de Bergem. Nous essaierons aussi<br />

de renouveler le matériel de bureau par des<br />

matériaux plus écologiques.<br />

Enfin, nous travaillons à l’élaboration d’un<br />

parc éolien avec Sudgaz.<br />

Un mot sur la mobilité?<br />

Nous avons acquis deux nouveaux véhicules<br />

électriques et notre bus sur commande<br />

Mobus connait un succès prometteur. De<br />

nouvelles lignes de bus vont voir le jour à<br />

la rentrée et le Nightrider devrait continuer<br />

ses missions pour les nuits du week-end<br />

et festives.<br />

À l’occasion de la journée de la mobilité,<br />

nous présenterons le 23 septembre, les<br />

alternatives à la voiture privée. Dans ce<br />

sens, nous participerons financièrement aux<br />

abonnements annuels pour les transports<br />

en commun.<br />

“<br />

Nous affichons<br />

fièrement nos 54% de<br />

certification et continuons<br />

nos efforts afin<br />

de réduire au maximum<br />

de nos capacités, notre<br />

emprunte écologique<br />

”<br />

Commune de Mondercange<br />

18 rue Arthur Thinnes<br />

L-3901 Mondercange<br />

Tél.: 55 05 74 - 1<br />

commune@modercange.lu<br />

www.mondercange.lu<br />

78<br />

LG - Best of & <strong>Guide</strong> <strong>2017</strong>


Pacte climat<br />

La plus appliquée du Sud<br />

Unique commune des Terres Rouges à être certifiée au meilleur niveau du Pacte Climat,<br />

Schifflange compte pourtant encore améliorer ses 76% à sa prochaine évaluation. Son<br />

conseiller climat et ingénieur en énergies Guy Spanier, revient sur le développement<br />

durable de la commune aux 10.400 habitants. Interview.<br />

“<br />

Des économies<br />

d’énergie de 85% dans<br />

certaines rues<br />

A gauche, ancien éclairage;<br />

à droite, nouvel éclairage<br />

”<br />

Schifflange entreprend un ambitieux<br />

projet quant à son éclairage public,<br />

pouvez-vous nous en dire plus?<br />

Nous essayons en effet de parer la pollution<br />

lumineuse de notre commune. C’est pourquoi<br />

d’ici la fin de l’année prochaine, nos<br />

plus anciennes ampoules qui fonctionnent<br />

encore à la vapeur de mercure (125 watts),<br />

seront remplacées par du LED (30 watts).<br />

Nous ne changerons pas celles à la vapeur de<br />

sodium car elles sont plus récentes et offrent<br />

encore un bon rendement.<br />

Nous nous attaquons également aux déperditions<br />

lumineuses en obligeant tous les<br />

bâtiments de la commune à diriger leurs faisceaux<br />

de lumière vers le bas. Bien évidemment,<br />

nos nouveaux lampadaires répondent<br />

à cet objectif de limiter l’orientation lumineuse<br />

à l’horizontale (photo ci-contre). Ainsi,<br />

les alentours comme les lieux d’habitations<br />

ou les sous-bois ne sont plus perturbés par<br />

les déperditions de lumières; citoyens et<br />

animaux sont alors préservés de la pollution<br />

lumineuse. Les automobilistes gagnent en<br />

visibilité, la commune en économies et les<br />

insectes sont moins attirés vu que le spectre<br />

lumineux des LED contient moins d’émission<br />

d’ultra-violet. De plus, une LED chaude (à la<br />

lumière plus orangée) avec une température<br />

de couleur de moins de 3.000 kelvins réduit<br />

davantage la lumière bleue et protège donc<br />

les insectes.<br />

Enfin, nous adaptons la puissance de l’éclairage<br />

en fonction de la densité du trafic<br />

(70% dès 20h, 50% à minuit et 100% à 6h<br />

/ photos 1 et 2). Nous réalisons ainsi des<br />

économies d’énergie qui peuvent atteindre<br />

85% dans certaines rues et amortissons le<br />

coût du LED en six ans seulement.<br />

Pouvez-vous nous exposer les critères<br />

de développement durable qui ont été<br />

intégrés aux plans d’aménagement?<br />

Il est vrai que nous imposons désormais des<br />

critères plus exigeants dans le cadre des<br />

plans d’aménagement particulier comme par<br />

exemple la fixation d’une classe énergétique<br />

B pour les bâtiments de la zone d’activité<br />

«Auf Herbett». Ce qui est donc plus ambitieux<br />

que la classe énergétique de classe<br />

C que la loi requiert pour les bâtiments<br />

fonctionnels.<br />

Les toitures des bâtiments de notre zone<br />

d’activité économique doivent, sur au moins<br />

50% de leur surface, être végétalisées, ou<br />

équipées de panneaux solaires ou encore<br />

intégrer des places de stationnement ou des<br />

puits de lumières afin de favoriser l’éclairage<br />

naturel (photos 3 à 6). Les surfaces vitrées<br />

dépassant les trois mètres carrés nécessitent<br />

un vitrage qui protège les oiseaux, les bois<br />

utilisés répondent d’une certification de gestion<br />

durable, l’emploi de produits chimiques<br />

pour leurs traitements ont été proscrits, les<br />

mousses synthétiques ne contiennent plus<br />

d’agents halogénés et les pierres naturelles<br />

ne sont plus importées de Chine mais proviennent<br />

d’Europe.<br />

80<br />

LG - Best of & <strong>Guide</strong> <strong>2017</strong>


Guy Spanier<br />

1 2<br />

3 4<br />

5 6<br />

Source des photos des réalisations : Administration communale de Schifflange<br />

LG - Best of & <strong>Guide</strong> <strong>2017</strong> 81


Pacte climat<br />

Changer<br />

les mentalités et insuffler<br />

de nouvelles pratiques<br />

responsables<br />

“<br />

”<br />

De même, les PAP logements ont aussi<br />

été définis selon de nouveaux critères: les<br />

toitures doivent être plates et végétalisées<br />

sur au moins 80% de leur surface, les eaux<br />

pluviales collectées et utilisées et les matériaux<br />

isolants, de préférence écologiques, les<br />

espèces végétaux, indigènes, les menuiseries<br />

extérieures, en bois ou en aluminium et les<br />

PVC sont interdits.<br />

accord, nous avons élaboré des plans types<br />

qui permettent une nette augmentation des<br />

mètres carrés habitables des maisons. Le<br />

résultat de nos réflexions leurs a été exposé<br />

lors d’une réunion d’information en date du<br />

20 juin <strong>2017</strong>.<br />

Quel bilan pour les déchets?<br />

Sas à ordures de petite taille<br />

Nous sommes conscients qu’il faille changer<br />

les mentalités et insuffler de nouvelles pratiques<br />

responsables et puisque Schifflange<br />

est un territoire qui attire tant les particuliers<br />

que les entreprises, nous avons les moyens<br />

de nos ambitions.<br />

Comment assurez-vous le respect de<br />

tous ces critères?<br />

Schifflange est la première commune à effectuer<br />

des contrôles réguliers sur les chantiers,<br />

et ce, par ses agents communaux. Tout<br />

projet de construction est contrôlé au minimum<br />

quatre fois durant son élaboration. Les<br />

cautions (3.000 euros pour les particuliers<br />

et 10.000 euros pour les promoteurs) sont<br />

garantes de leur devoir de prévenir les autorités<br />

communales aux différents stades du<br />

projet. En un peu plus d’un an, 180 permis<br />

de construire ont été délivrés et quelques 250<br />

contrôles ont été réalisés.<br />

Et pour ce qui est du développement<br />

urbain…<br />

Nous sommes actuellement en train d’élaborer<br />

un PAP pour la Cité Emile Mayrisch. Nous<br />

cherchons une homogénéité à cette ancienne<br />

cité ouvrière construite en 1912 par l’Arbed.<br />

C’est pourquoi nous avons convié les habitants<br />

à deux ateliers de travail afin de discuter<br />

des forces et faiblesses de leur quartier.<br />

De nombreuses idées ont été proposées pour<br />

en améliorer l’aménagement, réorganiser les<br />

places de stationnement et installer des zones<br />

de rencontre et des plaines de jeux. Avec leur<br />

Schifflange a instauré depuis 1997, un système<br />

d’identification des poubelles qui nous<br />

a permis de passer de 270kg annuels de<br />

déchets ménagers par habitant à 200kg (la<br />

moyenne nationale est de 223 kg par personne).<br />

Depuis un an, nous y avons ajouté<br />

l’identification du poids et mis en place un<br />

règlement incitatif. Notre taxe de raccordement<br />

est de 13 euros par mois mais peut<br />

diminuer à 9 euros dès lors que le citoyen<br />

recycle ses déchets. Toutes ces dispositions<br />

nous ont permis de réduire s’avantage nos<br />

déchets ménagers de 15% (à 165kg) et<br />

de doubler voire de tripler les quantités de<br />

papier, verre et PMC collectées.<br />

Nous croyons au principe du pollueur payeur<br />

qui est plus difficile à mettre en place dans les<br />

résidences. C’est pourquoi nous avons prescrit<br />

la mise en place de sas-à-ordures dans<br />

toutes les résidences à partir de 10 unités et<br />

en complément un centre de recyclage pour<br />

celles à partir de 20 unités. 70 maisons plurifamiliales<br />

(sur les 360 que compte la commune)<br />

sont visées par cette disposition et la<br />

majorité d’entre elles en sont déjà équipées.<br />

Nous incitons actuellement les résidences de<br />

moins de 10 unités à faire de même avec des<br />

SAS à ordures de petite taille, et deux bâtiments<br />

ont pour l’heure été équipés.<br />

Administration Communale de Schifflange<br />

L-3801 Schifflange<br />

Tél.: 54 50 61 1<br />

Fax: 54 42 02<br />

www.schifflange.lu<br />

82<br />

LG - Best of & <strong>Guide</strong> <strong>2017</strong>


Les voies<br />

d’un développement durable<br />

Alors que le ciel hivernal de ce début d’année <strong>2017</strong><br />

est grisé par les pics de pollution aux particules fines,<br />

l’inquiétude des citoyens et des pouvoirs publics se fait<br />

entendre. Au sein de cette conscience collective et proche<br />

de ses habitants, les communes jouent un rôle important.<br />

Rencontre avec l’équipe communale de Pétange en<br />

charge du Pacte Climat qui revient sur son engagement<br />

pour un développement durable.<br />

Collège échevinal<br />

De gauche à droite:<br />

Pierre Mellina<br />

Roland Breyer<br />

Romain Mertzig<br />

Raymonde Conter-Klein<br />

84<br />

LG - Best of & <strong>Guide</strong> <strong>2017</strong>


Mesures phare du Pacte Climat<br />

Pétange a signé le Pacte Climat en 2014 et<br />

s’est dotée depuis de 44 mesures réparties en<br />

cinq chapitres. Ces mesures devront permettre<br />

de réduire de 2% la consommation annuelle<br />

des bâtiments communaux d’ici 2020.<br />

L’équipe communale a commencé par analyser<br />

consciencieusement les consommations<br />

d’eau, d’électricité et de chauffage de<br />

ses bâtiments en remontant jusqu’en 2013.<br />

D’audits en réflexions, ils ont privilégié<br />

l’efficacité aux choix esthétiques et c’est<br />

ainsi que le centre de loisir Lamadelaine<br />

sera bientôt doté d’une nouvelle chaudière<br />

(d’autres mesures comme le remplacement<br />

des fenêtres ayant été écartées pour leur<br />

faible retour sur investissement). Sur le<br />

même principe, la piscine PIKO de Rodange,<br />

étant la plus énergivore des bâtisses communales,<br />

fera bientôt l’objet d’un audit<br />

afin de dégager les mesures d’économies<br />

d’énergie.<br />

Les services communaux actuellement répartis<br />

sur huit sites vont aussi être rassemblés en<br />

un seul lieu, composé d’un atelier au rez-dechaussée<br />

et d’un vestiaire au premier étage<br />

construit selon les normes triple A. Le bâtiment<br />

sera équipé d’une installation à double<br />

flux, d’une chaleur biomasse et de panneaux<br />

solaires qui lui permettront d’être autonome.<br />

Mobilité<br />

Un projet de piste cyclable transfrontalière a<br />

été élaboré afin de relier Rodange à Longwy,<br />

Aubange et Messancy. La gare de Rodange<br />

s’équipera dès lors d’un parc à vélo «mBOX»<br />

et deviendra le point de raccordement des<br />

quatre communes pour que les travailleurs<br />

frontaliers puissent privilégier la petite reine.<br />

Un P+R d’une capacité de 1.700 véhicules<br />

équipera aussi la gare, «le but étant que les<br />

travailleurs frontaliers utilisent leur vélo ou<br />

leur voiture jusqu’à la gare de Rodange et<br />

puissent ensuite prendre les transports en<br />

commun en direction de la Ville ou d’Eschsur-Alzette»,<br />

confie Michel Falco, en charge<br />

de la mobilité.<br />

En créant de nouvelles pistes cyclables<br />

connectées au réseau national, en reliant le<br />

centre de Rodange à celui de Pétange et en<br />

“<br />

La ville de Pétange<br />

entend favoriser la mobilité<br />

douce et la qualité de vie<br />

dans le centre-ville<br />

”<br />

Equipe communale<br />

De gauche à droite:<br />

A l’avant plan:<br />

Sébastien Koch<br />

Adèle Schaaf<br />

Vera Pereira<br />

Stephania Agostino<br />

A l’arrière plan:<br />

Claude Linden<br />

Marc Bosoni<br />

Michel Falco<br />

LG - Best of & <strong>Guide</strong> <strong>2017</strong> 85


Pacte climat<br />

Best of LG 195 - Février <strong>2017</strong><br />

© Luxconsult<br />

© Luxconsult<br />

augmentant le nombre de vélos en location,<br />

la ville de Pétange entend favoriser la mobilité<br />

douce et la qualité de vie dans le centre-ville.<br />

De plus, elle prévoit de fermer certaines<br />

zones actuellement accessibles aux automobilistes<br />

comme la rue du Parc et d’étendre les<br />

zones piétonnes.<br />

Tous ces chantiers ont, bien évidemment, été<br />

présentés aux riverains et ce via une nouvelle<br />

brochure qui améliore la communication<br />

entre la commune et ses citoyens.<br />

Le Pacte Climat<br />

Il y a douze ans, «Pétange était l’une des premières<br />

communes à s’être dotée d’un centre<br />

de recyclage», explique le chef du service environnement<br />

Claude Linden. Son collègue Marc<br />

Bosoni, responsable des bâtiments communaux<br />

explique qu’il y toujours eu une volonté politique<br />

d’aller vers le développement durable. Et d’ajouter<br />

que «le Pacte Climat a mis à disposition des<br />

outils qui permettent de centraliser et d’exploiter<br />

les données». Ce que confirme le conseiller<br />

climat de la commune, Sébastien Koch: «C’est<br />

l’exploitation qui a manqué à cette commune<br />

qui comparée à d’autres, était déjà bien avancée<br />

en termes de collecte de donnée».<br />

Avec un cahier des charges précis, Pétange<br />

entend privilégier les points où elle a un véritable<br />

pouvoir décisionnel. La commune est labélisée à<br />

52% (niveau 2) dans le Pacte Climat et elle est<br />

consciente qui lui sera très difficile d’atteindre le<br />

niveau 1. Les industries lourdes présentes sur<br />

son territoire comptent pour 80 à 90% de la<br />

consommation de gaz et d’électricité. Les industries<br />

sont énergivores et comptabilisées dans la<br />

consommation moyenne par habitant.<br />

Pétange continue néanmoins de sensibiliser<br />

ses habitants et va par exemple indiquer sur<br />

les factures d’eau des ménages, les consommations<br />

des années précédentes. «Nous<br />

avons réduit les fuites d’eau de 16 à 8% et<br />

serons bientôt dotés d’un nouveau logiciel<br />

qui permettra de mieux les repérer», nous<br />

explique Vera Pereira, responsable de l’eau<br />

potable et des canalisations.<br />

Toute l’équipe présente lors de l’interview<br />

est «le signe de l’implication de chacun dans<br />

le processus du développement durable de<br />

la commune», confie, non sans fierté, Adèle<br />

Schaaf, cheffe du département technique en<br />

charge du bilan Pacte Climat. Et d’ajouter que<br />

si d’autres communes disposent parfois d’un<br />

ingénieur entièrement dédié, l’équipe communale<br />

de Pétange est forte de la bonne volonté<br />

et de l’implication de tous ses intervenants.<br />

“<br />

Le sud du pays est riche<br />

d’un passé métallurgique<br />

et industriel qui pousse<br />

les communes à tendre<br />

vers un développement<br />

plus respectueux de l’environnement<br />

”<br />

Administration communale de Pétange<br />

Place John F. Kennedy<br />

L-4760 Pétange<br />

Tél.: 50 12 51 1<br />

Fax: 50 12 51 2000<br />

www.petange.lu<br />

86<br />

LG - Best of & <strong>Guide</strong> <strong>2017</strong>


Pacte climat<br />

Best of LG 197 - Avril <strong>2017</strong><br />

Pacte avec les citoyens<br />

La commune de Steinfort fut une des premières à avoir signé le Pacte Climat le 1 er janvier<br />

2013. Aujourd’hui, son bourgmeste, Jean-Marie Wirth, épaulé des échevins Daniel<br />

Frieden et Anne Houlard, affiche avec fierté le Silver Award attribué le 23 janvier dernier<br />

par le ministère du Développement durable et des Infrastructures pour ses efforts dans<br />

les domaines de l’efficacité énergétique et de la lutte contre le changement climatique.<br />

“<br />

L’information est un<br />

volet qu’il faut travailler<br />

davantage<br />

”<br />

Quelles ont été et quelles seront les<br />

principales initiatives liées au Pacte<br />

Climat?<br />

Daniel Frieden: La rénovation du parc automobile<br />

et la réalisation de l’éclairage public.<br />

Nous allons rénover notre éclairage en installant<br />

des lampes LED. Nous allons modifier<br />

et changer au fur et à mesure notre éclairage<br />

pour limiter la consommation énergétique.<br />

Nous allons également analyser nos bâtiments,<br />

voir où il y a des déficiences et remédier<br />

à cela d’un point de vue énergétique,<br />

suite à quoi nous procéderons à une bonne<br />

isolation des maisons.<br />

Nous avons fait l’extension de la maison<br />

relais respectant le plan de base des nouvelles<br />

constructions. Nous procédons en ce<br />

moment à une grande rénovation de la Villa<br />

Collart* dans un cadre écologique, c’est-àdire,<br />

dans un cadre de protection de l’environnement<br />

et de rénovation énergétique.<br />

La Villa Collart est une maison répertoriée<br />

comme monument national.<br />

Jean-Marie Wirth: Nous avons fait un répertoire.<br />

Nous avons vu quel était le stade de<br />

ces maisons et leur charge de consommation.<br />

Nous avons un programme qui sera<br />

détaillé pour les différents immeubles lequel<br />

nous permettra de voir où nous pouvons<br />

isoler. Avec un plan d’action, nous pouvons<br />

ainsi avancer.<br />

Nous avons également eu récemment une<br />

réunion pour développer notre concept de<br />

mobilité douce. Il faut savoir qu’il y a différentes<br />

communes qui disposent d’un tel<br />

concept permettant ainsi de relier les différentes<br />

villes et villages. Il convient aussi<br />

de rappeler que nous sommes une des<br />

communes avec celles de Koerich et Garnich<br />

à avoir un «Proxibus». Nous offrons ainsi<br />

un service aux personnes qui leur évite de<br />

devoir prendre leur voiture.<br />

Dans l’ensemble des communes, seulement<br />

quatre ont atteint le score de<br />

75%. Qu’est-ce qu’il vous reste à faire<br />

pour atteindre ce résultat?<br />

DF: Nous avons récemment atteint les 50%<br />

et ainsi reçu le Silver Award…<br />

JMW: Avoir atteint les 50%, implique<br />

déjà un énorme travail accompli. Monsieur<br />

Frieden a énormément travaillé dessus.<br />

Toutefois, il y a encore un grand travail à<br />

rattraper.<br />

DF: L’information est un volet qu’il faut<br />

travailler davantage. Notre personnel et les<br />

citoyens doivent être mieux informés sur ce<br />

que nous venons d’accomplir et sur ce que<br />

nous voulons réaliser à travers des publications.<br />

C’est l’une de nos priorités car c’est<br />

aussi l’un de nos points faibles.<br />

JMW: Il faut dire aussi que c’est bien qu’une<br />

commune mette en œuvre le «Klimapakt»,<br />

mais cela ne suffit pas. Il faut également<br />

informer les gens. Le Pacte Climat est un<br />

*Ndlr: villa des frères Collart, industriels fondateurs de l’aciérie de Steinfort au début du siècle dernier<br />

88


Daniel Frieden, Anne Houlard et Jean-Marie Wirth<br />

système de participation et il faut faire<br />

prendre conscience aux gens que nous<br />

sommes de grands consommateurs d’énergie.<br />

Actuellement, nous avons mis en place des<br />

factures d’eau où il est démontré quelle est<br />

la consommation annuelle de chacun. Les<br />

ménages pourront ainsi voir l’évolution de<br />

leur consommation au fil des années.<br />

Concernant l’électricité, nous sommes une<br />

commune qui a son propre réseau électrique,<br />

c’est-à-dire que nous sommes propriétaires<br />

de notre propre réseau. Actuellement, nous<br />

voyons avec Steinergy* comment pouvoir<br />

mieux sensibiliser les citoyens et leur dire<br />

qu’il y a une potentielle épargne d’énergie<br />

à réaliser. L’aspect participatif a une énorme<br />

importance.<br />

Nous sommes également une commune sans<br />

pesticides depuis quatre ans. Dans ce contexte,<br />

nous nous sommes procurés une machine<br />

thermique pour lutter contre les mauvaises<br />

herbes. Ici aussi, il faut sensibiliser les gens<br />

pour qu’ils n’utilisent plus d’herbicides dans<br />

leur jardin. Nous parlons régulièrement avec<br />

les paysans de notre commune afin de les<br />

sensibiliser, mais ce n’est pas toujours facile.<br />

DF: En tant que commune, nous avons un<br />

partenariat avec Enovos qui est fournisseur<br />

d’électricité. Ici, nous avons opté pour<br />

l’utilisation de l’électricité verte. Plusieurs<br />

démarches ont été également faites afin<br />

d’installer de nouvelles bornes de recharge<br />

pour les voitures électriques.<br />

Dans le domaine de la communication, nous<br />

avons organisé un marché de nuit auquel<br />

nous avons associé l’année dernière un<br />

marché environnemental. Avec cet évènement<br />

nous avons réussi à motiver différents<br />

syndicats. Cette année, nous espérons attirer<br />

d’autres sociétés, surtout des commerçants<br />

qui voudraient participer à ce volet.<br />

Quel est le budget communal prévu<br />

pour le Pacte Climat?<br />

DF: Beaucoup de dépenses ne sont pas<br />

comprises dans le Pacte Climat comme par<br />

exemple l’emplacement des lampadaires ou<br />

encore la rénovation de la Villa Collart.<br />

JMW: Nous avons un budget spécifique, mais<br />

des projets comme la rénovation de la Villa Collart<br />

impliquent des frais transversaux. Cependant, je<br />

peux vous dire que rien que cette année, la commune<br />

a dépensé 50.000 euros pour des études.<br />

DF: Ce sont ces mêmes études qui vont<br />

servir de base pour les prochains travaux.<br />

JMW: Et pour notre plan d’action, car il<br />

faut établir des priorités pour savoir par où<br />

commencer. Malheureusement, nous ne pouvons<br />

pas tout réaliser en même temps.<br />

*Ndlr: la société d’énergie de Enovos Luxembourg et de la Commune de Steinfort<br />

89


Pacte climat<br />

Best of LG 197 - Avril <strong>2017</strong><br />

“<br />

Il y a encore beaucoup<br />

de pain sur la planche<br />

”<br />

Votre commune a bien sûr sa propre<br />

identité, mais est-ce que Steinfort<br />

s’inspire d’autres villes?<br />

JMW: Le président de notre commission<br />

environnementale a participé à quelques<br />

séminaires à Bruxelles pour voir différentes<br />

idées. Au niveau local nous observons en ce<br />

moment plusieurs moulins dans le nord du<br />

pays qui serviront de modèle pour la rénovation<br />

d’un ancien moulin à Kleinbettingen.<br />

Ces moulins ont également été rénovés<br />

d’après une charte énergétique. Nous n’allons<br />

pas réinventer la roue.<br />

nouveau confiance, nous allons bien sûr<br />

continuer dans cette direction et essayer<br />

d’atteindre les 75%. C’est un objectif que<br />

je me suis fixé.<br />

JMW: Pour moi les 75% ne sont pas l’objectif<br />

principal. Pour moi l’objectif est clair et<br />

net, il s’agit surtout d’inclure la population<br />

dans le projet et de les rassembler pour cette<br />

bonne cause qu’est l’écologie. En tant que<br />

commune, nous nous engageons à redoubler<br />

d’effort pour l’environnement, mais si<br />

la population ne s’implique pas d’avantage,<br />

nous n’atteindrons pas nos objectifs.<br />

Quel bilan final dressez-vous?<br />

JMW: Il est évident que nous voulons continuer<br />

puisqu’il y a encore beaucoup de pain<br />

sur la planche.<br />

DF: Nous n’atteindrons jamais les 75%, voire<br />

plus. Soit cela se fait avec les citoyens soit<br />

cela ne se fera pas.<br />

DF: Lorsque nous avons signé le Pacte<br />

Climat, je n’imaginais pas à quel point il<br />

fallait y investir de l’énergie. Toutefois, je<br />

ne regrette pas que nous ayons pris cette<br />

direction. Après les élections communales du<br />

8 octobre, si nos électeurs nous font à<br />

Administration communale de Steinfort<br />

4, Square Patton<br />

L-8443 Steinfort<br />

Tél.: 39 93 13 1<br />

Fax: 39 00 15<br />

www.steinfort.lu<br />

90<br />

LG - Best of & <strong>Guide</strong> <strong>2017</strong>


Pacte climat<br />

Best of LG 197 - Avril <strong>2017</strong><br />

Un mariage responsable<br />

Au premier janvier 2018, Boevange-sur-Attert (2.200<br />

habitants) et sa voisine Tuntange (1.800 habitants)<br />

fusionneront sous le nom d’Helperknapp. Il est dès lors<br />

naturel que les deux communes se soient associées dès<br />

le début du Pacte Climat. Rencontre avec le conseiller<br />

communal en charge, Marc Hamel.<br />

Marc Hamel<br />

Pourquoi s’être engagé dans le Pacte<br />

Climat?<br />

Le conseil communal s’y est intéressé dès<br />

que la loi a été votée; il y a vu comme un<br />

apport bénéfique à sa politique communale.<br />

Aujourd’hui certifiés à 50%, nous gardons<br />

l’ambition de parvenir aux 75% même si<br />

nous sommes conscients qu’il nous sera très<br />

difficile d’y parvenir.<br />

Quelles ont été vos premières mesures?<br />

Nous avons tout d’abord tenu à informer<br />

nos citoyens via des conférences publiques<br />

qui ont permis de développer des thèmes<br />

comme le chauffage, les subsides étatiques<br />

ou encore la rénovation des bâtiments.<br />

Sous l’égide de Myenergy, nous avons<br />

ensuite mis sur pied des consultances personnalisées<br />

et gratuites pour les habitants<br />

qui souhaitent être conseillés sur la rénovation<br />

énergétique de leur maison. Nous<br />

accordons d’ailleurs des subventions communales<br />

qui sont cumulables aux subventions<br />

étatiques lorsqu’un ménage s’équipe<br />

de panneaux photovoltaïques, d’un réservoir<br />

d’eau de pluie, d’une chaudière énergétique,<br />

d’une pompe à chaleur ou même d’appareils<br />

électroménagers de classe «AAA». Nous<br />

informons aussi tous les ménages quant à<br />

leur consommation d’eau, et ce, en perspective<br />

des années précédentes. Un cadastre<br />

solaire a été établi de façon à déterminer le<br />

potentiel de production d’énergie photovoltaïque<br />

de la commune et nous connaissons<br />

dès lors les toits qui se prêtent le mieux à une<br />

installation solaire.<br />

Nos projets de constructions (PAG et PAP)<br />

sont maintenant pensés selon le Pacte<br />

Climat, c’est-à-dire en offrant une qualité<br />

de vie et un respect environnemental qui<br />

soient les meilleurs possible. Tous les nouveaux<br />

quartiers résidentiels sont par exemple<br />

équipés d’un éclairage LED et nous avons<br />

l’ambition de remplacer au fur et à mesure<br />

tout l’éclairage public. Nous sommes à 20%<br />

de LED mais notre ambition est d’arriver aux<br />

100% pour qu’à terme, nous puissions installer<br />

un programme qui permette à la luminosité<br />

de suivre les passants et les voitures.<br />

La commune a-t-elle réalisé des travaux<br />

sur ses propres installations?<br />

Nous avons commencé par mettre en place<br />

un système informatique qui permet le suivi<br />

énergétique des bâtiments de la commune.<br />

Cette comptabilité nous permet de cibler<br />

nos actions et de devenir beaucoup plus<br />

efficients au fil du temps. Nous avons réduit<br />

notre consommation d’énergie de 184kwh à<br />

150kwh par mètre carré depuis 2010 ce qui<br />

représente une diminution de 2% par an,<br />

sans affecter le confort des utilisateurs des<br />

bâtiments communaux. Ceci nous a permis<br />

de réduire nos émissions de CO 2 de 29%<br />

par rapport à 2010.<br />

93


Notre grand projet est celui d’une école<br />

régionale à la capacité de 450 élèves qui<br />

sera bâtie selon les dernières normes énergétiques.<br />

Ce grand complexe scolaire prendra<br />

fondation à Brouch à l’horizon 2020<br />

et devrait remplacer les écoles de chaque<br />

village dans le but d’optimiser les services<br />

éducatifs pour la population.<br />

Nous remplaçons également notre parc de<br />

véhicules communaux par de l’électrique ou<br />

de l’hybride. Enfin, nous construisons des<br />

pistes cyclables et des trottoirs pour favoriser<br />

la mobilité douce tout en augmentant la<br />

sécurité des utilisateurs. Les pistes cyclables<br />

étant reliées aux réseaux intercommunal et<br />

national, nous espérons que la petite reine<br />

soit plus utilisée sur de courtes distances.<br />

Peut-on parler d’un changement de<br />

mentalité au sein de la population?<br />

Nous avons mis en place un programme<br />

parascolaire de sensibilisation des élèves du<br />

troisième cycle. De manière ludique et via<br />

des jeux, nous les informons sur les problématiques<br />

de l’énergie, du chauffage et des<br />

ressources telles que l’eau. Munis de thermomètres<br />

et d’un appareil qui mesure le CO 2 ,<br />

ils abordent même la question du réchauffement<br />

climatique. Une fois rentrés chez<br />

eux, les enfants sensibilisent à leur tour<br />

leurs parents. Si les enfants sont une porte<br />

d’entrée efficace pour toucher efficacement<br />

les ménages, ces séances les amènent à des<br />

réflexions sur l’environnement.<br />

Réduire notre empreinte écologique est un<br />

travail quotidien qui requiert un personnel<br />

communal efficace et des citoyens impliqués.<br />

C’est pourquoi nous avons fait appel à la<br />

population pour former notre équipe climat.<br />

Les dégâts liés aux changements climatiques<br />

engendrent des coûts énormes et les populations<br />

fuient les sécheresses et les montées<br />

des eaux. C’est pourquoi il en va de la responsabilité<br />

des municipalités européennes<br />

que de mettre en œuvre des actions pour<br />

moderniser leurs infrastructures dans la perspective<br />

d’une efficience énergétique.<br />

A l’étranger, de nombreuses communes,<br />

même avec des ressources limitées, se<br />

lancent dans des programmes écologiques.<br />

Les communes luxembourgeoises ont les<br />

moyens de mettre en place des programmes<br />

ambitieux et le Pacte Climat est un premier<br />

pas.<br />

“<br />

Réduire notre<br />

empreinte écologique est<br />

un travail quotidien qui<br />

requiert un personnel<br />

communal efficace et des<br />

citoyens impliqués<br />

”<br />

Administrations communales<br />

Boevange/Attert<br />

Coin rue de l’Attert/rue de Helpert<br />

L-8710 Boevange/Attert<br />

Tél.: 23 63 01 32<br />

Fax: 23 63 95 24<br />

www.boevange-attert.lu<br />

Tuntange<br />

2, rue de Hollenfels<br />

L-7481 Tuntange<br />

Tél.: 23 63 05 35 1<br />

Fax: 23 63 05 35 22<br />

www.tuntange.lu<br />

94<br />

LG - Best of & <strong>Guide</strong> <strong>2017</strong>


Pacte climat<br />

Best of LG 197 - Avril <strong>2017</strong><br />

Un engagement global pour le climat<br />

Ayant adhéré au Pacte climat en mai 2013, la commune de Contern multiplie les mesures<br />

afin de pouvoir, dans un futur proche, prétendre à un niveau de certification supérieur.<br />

Souhaitant agir dans le cadre d’un projet global, la commune entend bien coordonner<br />

ses actions afin de ne pas se lancer dans des mesures isolées. Explications avec Fernand<br />

Schiltz, bourgmestre de la commune de Contern.<br />

“<br />

Nous souhaitons<br />

amener les travailleurs à<br />

prendre les transports<br />

publics en leur offrant<br />

un chemin court et rapide<br />

pour se rendre au travail<br />

”<br />

Comment s’est constituée l’équipe<br />

dédiée au Pacte Climat?<br />

Nous n’avions pas attendu de nous engager<br />

vis-à-vis du Pacte Climat pour prendre des<br />

mesures écologiques. En effet, depuis quinze<br />

ans, la commune est membre du Klima-<br />

Bündnis Lëtzebuerg, soit l’Alliance pour le<br />

climat Luxembourg.<br />

Deux équipes sont aujourd’hui dédiées au<br />

Pacte Climat; la première œuvre au niveau<br />

local et se compose de onze membres.<br />

Globalement il s’agit de citoyens intéressés<br />

et engagés de par leur travail ou leur activité<br />

bénévole dans des actions liées à la protection<br />

de l’environnement. Cette équipe<br />

se réunit au moins une fois par mois.<br />

En parallèle, nous possédons également<br />

une équipe climat régionale qui regroupe<br />

les quatre communes du SIAS, syndicat à<br />

vocation multiple, dont un des domaines<br />

d’action est l’environnement. Notre commune<br />

ainsi que celles de Schuttrange,<br />

Sandweiler et Niederanven ont chacune<br />

deux représentants dans l’équipe climat<br />

régionale.<br />

Un conseiller qui nous a été attribué par<br />

myenergy afin de nous épauler dans nos<br />

démarches fait la liaison entre ces deux<br />

équipes et centralise toutes les informations<br />

relatives aux initiatives des deux<br />

groupes.<br />

Quels sont vos projets en cours?<br />

Nous sommes en train d’aménager un plan<br />

de mobilité pour les entreprises en collaboration<br />

avec le Verkéiersverbond pour réduire le<br />

trafic aux heures de pointe dans notre grande<br />

zone industrielle. Les entreprises veulent aussi<br />

agir en ce sens et nous comptons déjà plus de<br />

3.000 réponses positives quant au lancement<br />

de ce projet. Nous établissons donc actuellement<br />

un plan d’action que nous comptons<br />

présenter au ministre du Développement<br />

durable et des Infrastructures, François<br />

Bausch, en septembre <strong>2017</strong>. Nous espérons<br />

parvenir à amener les personnes travaillant<br />

dans la zone industrielle à prendre les transports<br />

publics en leur offrant un chemin court<br />

et rapide pour se rendre au travail.<br />

De plus, si les entreprises choisissent d’établir<br />

leur siège dans notre commune, c’est pour<br />

être proches de l’aéroport, de la capitale et<br />

des axes autoroutiers. Or, si la circulation est<br />

bouchée, elles perdront alors le bénéfice de<br />

la proximité. Elles ont donc tout intérêt à collaborer<br />

avec nous en offrant, par exemple, à<br />

leurs employés, un mPass leur permettant de<br />

se rendre sur leur lieu de travail en transport<br />

en commun. Prochainement, nous voudrions<br />

également faire passer le PC27, une piste<br />

cyclable qui passe par de nombreuses villes<br />

luxembourgeoises, à travers la zone industrielle.<br />

Nous voudrions donc aussi inciter les<br />

entreprises à installer des vestiaires et des<br />

douches pour les employés qui voudraient<br />

se déplacer en vélo.<br />

96<br />

LG - Best of & <strong>Guide</strong> <strong>2017</strong>


Au niveau de la mobilité, le village de<br />

Moutfort deviendra un échangeur pour les<br />

bus et les trains: en 2018, une gare de bus<br />

sera installée dans le village et l’inauguration<br />

de l’arrêt de train suivra.<br />

Par ailleurs, nous construisons une nouvelle<br />

mairie qui possèdera des panneaux photovoltaïques<br />

sur le toit. Ce bâtiment, comme<br />

d’autres dépendant de l’administration, sera<br />

chauffé avec des copeaux de bois qui proviennent<br />

des forêts de la commune et qui<br />

sont neutres en émissions de CO 2 .<br />

Comment sensibilisez-vous les habitants<br />

de la commune aux démarches<br />

que vous effectuez?<br />

Nous veillons à ce que les habitants se<br />

sentent concernés par les mesures que nous<br />

prenons, notamment en communicant sur<br />

nos actions par le biais du SIAS et de nos<br />

bulletins communaux.<br />

Nous avons par ailleurs donné l’occasion aux<br />

habitants n’ayant pas la possibilité de placer<br />

des installations sur leur toit d’investir dans<br />

des panneaux photovoltaïques placés sur les<br />

toits du hall de sport de Contern et du centre<br />

culturel de Moutfort. Ce projet a connu un<br />

énorme succès puisque toutes les installations<br />

ont très vite été vendues. A l’intérieur des<br />

bâtiments, chaque panneau est relié à un<br />

compteur qui indique la quantité d’énergie<br />

produite. Cette dernière est ensuite réinjectée<br />

dans le réseau électrique géré par Creos et<br />

les citoyens amortissent le coût de leur installation<br />

en contribuant à créer de l’énergie.<br />

Comment envisagez-vous l’avenir?<br />

Nous sommes maintenant déterminés à<br />

atteindre le prochain seuil de certification<br />

de 75% avec notre équipe climat. En poursuivant<br />

les objectifs que nous nous sommes<br />

fixés, nous sommes persuadés de pouvoir<br />

atteindre ce seuil de certification dans un<br />

futur proche, mais cela dépendra bien sûr<br />

de l’avancement des projets au cours de ces<br />

deux prochaines années.<br />

Au niveau régional, nous travaillons sur un<br />

projet de tourisme doux. Depuis quelques<br />

Fernand Schiltz<br />

temps, nous sommes membres de l’Office<br />

Régional du Tourisme et cela nous donne<br />

la possibilité de faire de notre commune un<br />

point incontournable du tourisme luxembourgeois.<br />

Ainsi, nous voudrions créer un<br />

concept proposant à la fois de découvrir<br />

nos paysages, nos réserves naturelles et<br />

nos musées tout en favorisant une mobilité<br />

douce et en proposant des produits du terroir<br />

au fil d’un itinéraire prédéfini. Ce projet<br />

viendrait s’inscrire dans un autre de plus<br />

grande envergure initié par le ministère du<br />

Développement durable, et visant à intégrer<br />

notre commune dans le tracé d’un réseau de<br />

pistes cyclables touristiques allant de Rimini<br />

en Italie à Londres en Angleterre. Ces pistes<br />

sont bien fréquentées et nous permettraient<br />

de donner un coup de pouce au tourisme<br />

doux dans notre région.<br />

Administration communale de Contern<br />

4 place de la Mairie<br />

L-5310 Contern<br />

Tél.: 35 02 61<br />

www.contern.lu<br />

LG - Best of & <strong>Guide</strong> <strong>2017</strong> 97


Pacte climat<br />

Best of LG 197 - Avril <strong>2017</strong><br />

Engagement encadré<br />

Le 2 juillet 2013, la commune d’Ettelbruck signait avec le ministère du Développement<br />

durable et des Infrastructures le Pacte Climat. Son bourgmestre, Jean-Paul Schaaf,<br />

est aujourd’hui catégorique sur cet engagement: «Nous sommes très positifs quant à<br />

l’avancée du projet». Rencontre avec le bourgmestre et Chantal Hermes, responsable<br />

du Service des bâtisses et de l’urbanisme de la commune d’Ettelbruck.<br />

“<br />

S’engager<br />

pour le Pacte Climat,<br />

c’est un but à atteindre,<br />

un engagement à moyen<br />

et à long terme<br />

”<br />

Genèse<br />

«Avant la signature du Pacte Climat, nous<br />

faisions déjà partie de l’Alliance pour le<br />

climat (Klima-bündnis Geméng)», se souvient<br />

Jean-Paul Schaaf, qui à l’époque<br />

était président de la commission de l’environnement.<br />

Le bourgmestre établit<br />

cependant des différences entre les deux<br />

initiatives. «S’il y a une véritable volonté<br />

derrière l’Alliance pour le climat, par la<br />

suite, nous étions relativement limités dans<br />

nos actions, tandis qu’avec la signature du<br />

Pacte Climat notre encadrement est plus<br />

clair; il y a un vrai concept, un processus et<br />

une intelligentsia qui nous aident à agir»,<br />

argumente le dirigeant communal. Cet<br />

engagement écologique a également été<br />

motivé par le budget alloué par l’Etat pour<br />

aider la commune à financer les projets<br />

qu’elle souhaite mettre en place dans le<br />

cadre de ce Pacte.<br />

«Le Pacte Climat était une initiative du<br />

gouvernement précédent. C’était une idée<br />

formidable, car il s’agissait de passer des<br />

paroles aux actes et de faire quelque chose<br />

de concret. A échelle communale, nous<br />

devons appliquer la même démarche et<br />

conscientiser les ménages et les entreprises,<br />

ce qui est plus difficile», reconnaît Jean-<br />

Paul Schaaf. Dans le cadre de la création<br />

du concept énergétique global de la commune,<br />

un questionnaire fut envoyé non<br />

seulement aux entreprises, mais aussi aux<br />

ménages. «Une plus grande participation<br />

des citoyens nous permettra d’atteindre<br />

les 75%», conclut le bourgmestre ettelbruckois.<br />

Le Pacte Climat offre également un cadre<br />

soutenu au niveau de la main d’œuvre.<br />

Louant l’importance du travail d’équipe, le<br />

bourgmestre adopte un ton péremptoire:<br />

«Nous ne pouvons pas tout faire ni tout<br />

gérer nous-mêmes, nous avons besoin de<br />

l’aide du gouvernement».<br />

Atteindre les 75%<br />

Le Pacte Climat comporte un catalogue<br />

de six axes: aménagement du territoire<br />

et constructions, bâtiments communaux<br />

et équipements, approvisionnement et<br />

dépollution, mobilité, organisation interne,<br />

et communication et coopération.<br />

Parallèlement, un système de certification<br />

à trois niveaux permet d’évaluer et de<br />

récompenser les efforts réalisés par les<br />

communes selon trois niveaux: 40%, 50%<br />

et 75%.<br />

98<br />

LG - Best of & <strong>Guide</strong> <strong>2017</strong>


Chantal Hermes et Jean-Paul Schaaf<br />

«Nous sommes actuellement à un niveau<br />

de certification de 53%», précise Chantal<br />

Hermes, responsable du Service des<br />

bâtisses et de l’urbanisme de la commune<br />

d’Ettelbruck. La commune a réussi à<br />

atteindre ce seuil assez rapidement, parce<br />

qu’elle a aussi pu prendre en compte un<br />

bon nombre de projets lancés déjà avant<br />

la signature du Pacte Climat, notamment<br />

le remplacement de l’éclairage public traditionnel<br />

par des LED, le cadastre solaire<br />

et son engagement dans le cadre de l’initiative<br />

Myenergy. «Le cadastre solaire est<br />

ouvert au domaine privé et permet à chacun<br />

d’évaluer si la toiture de son habitation<br />

se prête à une installation photovoltaïque»,<br />

explique Jean-Paul Schaaf.<br />

Les axes bâtiments communaux et équipements<br />

et approvisionnement et dépollution<br />

sont quant à eux sous le seuil des 50% de<br />

certification. Pour y remédier, la municipalité<br />

compte renforcer sa coopération avec<br />

la SuperDrecksKëscht pour améliorer sa<br />

gestion des déchets. La stratégie des achats<br />

de la commune va également être revue,<br />

dans l’optique d’orienter les achats vers<br />

des produits régionaux, bios et équitables.<br />

«Dans le cadre du Pacte Climat, nous<br />

avons équipé notre maison relais d’un<br />

accumulateur de glace, même si au départ<br />

nous avions prévu un chauffage au gaz. Ce<br />

système de stockage de glace est une technique<br />

de chauffage innovatrice», souligne<br />

Chantal Hermes. Il s’agit d’un bassin d’eau<br />

dont on retire de l’énergie. Fonctionnant à<br />

l’inverse d’un frigo, l’eau va être glacée et<br />

permettra grâce à la différence de température<br />

entre le liquide et la glace, d’en retirer<br />

de l’énergie pour chauffer un bâtiment.<br />

Dans la mise en œuvre du Pacte Climat,<br />

le collège des bourgmestre et échevins<br />

LG - Best of & <strong>Guide</strong> <strong>2017</strong> 99


Pacte climat<br />

Best of LG 197 - Avril <strong>2017</strong><br />

et les services communaux sont soutenus<br />

par une équipe climat très engagée et la<br />

commission de l’environnement. L’équipe<br />

climat qui s’est réunie pour la première fois<br />

en mai 2014 est responsable du développement<br />

d’un bon nombre de projets pour<br />

faire avancer le Pacte Climat, surtout dans<br />

le domaine de la sensibilisation.<br />

City Mov’<br />

Dans le cadre de l’évolution de la mobilité<br />

douce, la commune met également en<br />

place des projets tel que le partage de voitures.<br />

«Même si le Pacte Climat a amplifié<br />

la notoriété de ce projet, il s’agissait à<br />

l’origine d’une initiative de la Nordstad,<br />

notamment dans le cadre du projet City<br />

Mov’ qui met à disposition des voitures et<br />

des vélos électriques dans les communes<br />

voisines», rappelle Jean-Paul Schaaf. Bien<br />

avant, Ettelbruck fut la première commune<br />

à se doter d’un «City Bus», un système<br />

de transport à la charge de la municipalité<br />

qui facilitait le transport des personnes en<br />

circuit interne.<br />

Malgré les bonnes intentions et les différentes<br />

initiatives de la commune, les<br />

résultats ne sont toujours pas visibles.<br />

«Les gens s’informent mais nous ne<br />

savons pas ce qu’ils mettent en œuvre<br />

ensuite. Nous ne pouvons pas faire du<br />

porte à porte pour demander aux gens<br />

s’ils ont renoncé à une deuxième voiture<br />

parce qu’ils ont eu recours au partage de<br />

voitures; nous n’avons pas les moyens<br />

d’obtenir ce type d’information», regrette<br />

le bourgmestre.<br />

Bilan final<br />

«Nous sommes très positifs quant à notre<br />

avancée dans ce projet», affirme le bourgmestre<br />

d’Ettelbruck. «Il y a vingt ans, nous<br />

avions développé un concept énergétique<br />

assez rudimentaire», se remémore Jean-<br />

Paul Schaaf.<br />

«Les mesures concrètes étaient toujours<br />

les mêmes. Elles se limitaient au double<br />

vitrage, à l’isolement du toit et des murs;<br />

rien d’autre n’était mis en place. Il n’y avait<br />

pas de réflexion exhaustive sur la forme<br />

d’alimentation énergétique à envisager,<br />

et pour couronner le tout, il n’y avait pas<br />

de suivi ni de personnel pour s’en occuper.<br />

Il nous manquait une coordination<br />

et un concept énergétique global pour<br />

inclure tous ces aspects», déplore le bourgmestre.<br />

Le concept énergétique en élaboration<br />

pour le moment ira beaucoup plus<br />

loin et prendra en compte bien d’autres<br />

détails, notamment la production d’énergie<br />

renouvelable et le potentiel des économies<br />

d’énergie pour les entreprises locales et<br />

les ménages.<br />

«Au niveau politique, nous avons toujours<br />

tendance à trouver des solutions<br />

aux problèmes actuels ou ponctuels qui<br />

se présentent à nous. S’engager pour le<br />

Pacte Climat, c’est une démarche entièrement<br />

différente. Il s’agit d’un but à<br />

atteindre, d’un engagement à moyen et<br />

à long terme», théorise le bourgmestre<br />

ettelbruckois. Le Pacte Climat n’est pas<br />

un projet isolé, au contraire il concerne<br />

tous les services communaux et a une<br />

certaine influence sur tous les projets de<br />

la commune.<br />

.<br />

“<br />

Nous sommes<br />

très positifs quant à notre<br />

avancée dans ce projet<br />

”<br />

La consommation d’énergie est quant à elle<br />

plus facilement vérifiable, car il est possible<br />

de quantifier l’électricité et le gaz fournis<br />

sur le territoire et les villes. «En revanche,<br />

nous ne pouvons pas savoir combien de<br />

personnes ont recours au chauffage à pellet<br />

ou au mazout. Cela reste toujours moins<br />

précis», estime l’élu communal.<br />

Le citoyen pourra quant à lui se diriger<br />

vers l’infopoint myenergy Nordstad pour<br />

obtenir toutes les informations nécessaires<br />

à la rénovation de sa maison. L’infopoint,<br />

cofinancé par la commune, le guidera alors<br />

et lui assurera une visite sur les lieux à ses<br />

frais pour le conseiller quant aux travaux<br />

à effectuer.<br />

Administration communale d’Ettelbruck<br />

Place de l’Hôtel de Ville<br />

L-9087 Ettelbruck<br />

Tél.: 81 91 81 1<br />

Fax: 81 91 81 364<br />

www.ettelbruck.lu<br />

100<br />

LG - Best of & <strong>Guide</strong> <strong>2017</strong>


Pacte climat<br />

Best of LG 197 - Avril <strong>2017</strong><br />

Les vertus du Nord<br />

Romain Pluemer siège depuis 2011 au conseil communal de Troisvierges qui est signataire<br />

du Pacte Climat depuis mars 2013. La cité la plus au nord du Grand-Duché compte<br />

quelques 3.130 habitants, les deux points culminants du pays Kneiff (560 m) et Buurgplaatz<br />

(559 m), de superbes paysages mais aussi une certification au Pacte Climat en 2014 et<br />

EEA depuis 2015. Présentation de ses nombreuses avancées qui contribuent à<br />

l’efficience énergétique de la ville.<br />

“<br />

Les neuf communes<br />

membres du Parc naturel<br />

de l’Our se sont unies<br />

pour le Pacte Climat<br />

”<br />

Pourquoi vous êtes-vous lancé dans le<br />

Pacte Climat?<br />

Les neuf communes membres du Parc<br />

naturel de l’Our (un peu plus de 21.500<br />

habitants) que sont Clervaux, Kiischpelt,<br />

Parc Hosingen, Putscheid, Tandel, Vianden,<br />

Wincrange et Troisvierges se sont unies<br />

pour ce projet gouvernemental. Troisvierges<br />

a reçu une première certification à 43%<br />

en octobre 2014 et puis à 53% en avril<br />

2015; nous souhaitons continuer nos efforts<br />

et nous améliorer même si nous sommes<br />

conscients qu’il nous sera très difficile d’atteindre<br />

les 75%. Nous sommes une commune<br />

rurale et avons à ce titre beaucoup<br />

d’habitants qui utilisent leurs véhicules pour<br />

se rendre au travail. Nous avons aussi une<br />

zone industrielle dont l’énergivoracité est<br />

défavorable pour le bilan du Pacte Climat.<br />

Quelles sont vos mesures phares?<br />

La première partie du chantier a d’abord été<br />

administratif et je prends pour exemple la<br />

comptabilité énergétique qu’il a fallu réaliser<br />

sur tous nos bâtiments communaux. Si la<br />

quantité de données à traiter a été un travail<br />

conséquent, ces efforts ont permis en seulement<br />

six mois d’être certifiés à 53%.<br />

Nous avons ensuite informé la population<br />

sur nos actions à venir. En 2015, nous avons<br />

installé des panneaux photovoltaïques sur la<br />

salle de tennis et une installation solaire thermique<br />

sur la nouvelle piscine. Nous remplaçons<br />

l’éclairage public par du LED et mettons aussi<br />

en place des subventions communales pour<br />

les habitants qui s’équipent d’électroménager<br />

triple A. Ces subventions concernent<br />

aussi l’assainissement énergétique et l’utilisation<br />

efficace de l’énergie et des ressources<br />

naturelles et l’utilisation d’énergies renouvelables.<br />

Nous avons voulu que ces subsides<br />

soient identiques pour toutes les communes<br />

membres du Parc naturel de l’Our.<br />

Pour l’heure, nous menons un projet<br />

pilote de maniement de deux systèmes de<br />

chauffage à distance que nous aimerions<br />

généraliser à tous nos bâtiments. De plus,<br />

à raison d’une heure par semaine pendant<br />

six semaines, nous sensibilisons 45 enfants<br />

aux problématiques de l’énergie et de la<br />

pollution environnementale.<br />

En 2016 nous avons aussi raccordé notre<br />

nouvelle piscine ouverte, construction du<br />

bâtiment en standard passif, au réseau<br />

urbain de chauffage comme nos infrastructures<br />

sportives, scolaires et administratives.<br />

En tenant compte du projet «communes<br />

sans pesticides», notre commune a acquis<br />

une machine fonctionnant avec un système<br />

102<br />

LG - Best of & <strong>Guide</strong> <strong>2017</strong>


Romain Pluemer<br />

Source photo des projets: administration communale de Troisvierges<br />

LG - Best of & <strong>Guide</strong> <strong>2017</strong> 103


Pacte climat<br />

Best of LG 197 - Avril <strong>2017</strong><br />

Les experts<br />

énergétiques nous prédisent<br />

une économie de plus d’un<br />

tiers de ce que l’on consomme<br />

actuellement<br />

“<br />

”<br />

d’eau chaude et de mousse composée de<br />

maïs et de noix de coco pour détruire les<br />

mauvaises herbes.<br />

Et pour ce qui est de la mobilité…<br />

Nous avons acheté une voiture électrique<br />

et allons installer deux bornes de recharges<br />

qui viendront s’ajouter à celles de la gare<br />

CFL. Au vu des problèmes de circulations de<br />

notre Grand Rue, nous sommes en train de<br />

relier notre piste cyclable au raccordement<br />

de la Vennbahn avec une liaison directe à<br />

Aix-la-Chapelle menant aux réseaux national<br />

et intercommunal. À terme, nous pourrons<br />

aller à bicyclette jusqu’à Weiswampach,<br />

Clervaux et même jusqu’à Ettelbruck. Avec<br />

l’Info-Tourisme, nous mettons aussi à disposition<br />

un service de location de vélos, avec la<br />

possibilité d’exécuter des petites réparations,<br />

qui connaît un certain succès depuis son<br />

lancement il y a deux ans.<br />

Nous souhaitons optimiser l’énergie de<br />

toutes nos installations et les experts énergétiques<br />

nous prédisent déjà une économie<br />

de plus d’un tiers de ce que l’on consomme<br />

actuellement.<br />

Administration communale<br />

de Troisvierges<br />

9-11 Grand-Rue<br />

L- 9905 Troisvierges (Ëlwen)<br />

Tél.: 998050 - 1<br />

Fax: 998238<br />

www.troisvierges.lu<br />

104<br />

LG - Best of & <strong>Guide</strong> <strong>2017</strong>


Pacte climat<br />

Best of LG 198 - Mai <strong>2017</strong><br />

Henri Kox<br />

Comme un geste du terroir<br />

Adossée à la Moselle et ornée de ses vignobles, Remich offre un panorama sublime aux<br />

nombreux touristes qui viennent lui rendre visite. Consciente que sa nature magnifiante<br />

doit être préservée, la commune fait partie du Pacte Climat et en est certifiée à 53%.<br />

Son bourgmestre depuis 2009, Henri Kox et Laurent Thiel qui est l’ingénieur du service<br />

technique depuis 2012 ne cachent pas leur ambition: «Nous visons les 75% et c’est possible».<br />

Parlez-nous du programme Interreg?<br />

HK: Il vise à promouvoir la coopération<br />

entre les régions européennes au bénéfice<br />

du développement économique et de la<br />

gestion de l’environnement mais aussi pour<br />

trouver des solutions communes dans les<br />

domaines du développement urbain, rural<br />

et côtier.<br />

Les quatre régions que sont la Lorraine, la<br />

Belgique orientale, la Rhénanie-Palatinat<br />

et le Luxembourg travaillent dans une<br />

coopération transnationale pour une<br />

inter-connectivité énergétique. Certaines<br />

villes de la Grande Région comme<br />

Metz, Trèves ou Remich tendent vers<br />

l’autosuffisance énergétique mais aussi à<br />

l’inter-connectivité virtuelle des réseaux<br />

énergétiques.<br />

D’où proviendrait cette énergie renouvelable?<br />

LT: Il s’agit dans un premier temps de limiter le<br />

gaspillage énergétique, puis d’être plus efficient<br />

et enfin de produire l’énergie via les éoliennes,<br />

l’hydro production ou encore les panneaux<br />

photovoltaïques par exemple.<br />

Si Trèves et sa région sont déjà très en avance<br />

dans la production d’énergie verte, il sera très<br />

difficile pour Remich de produire 100% de<br />

l’énergie qu’elle consomme. Nous avons réalisé<br />

des études et connaissons le potentiel de notre<br />

petite commune aux 3.600 habitants.<br />

Quelles sont les actions de Remich?<br />

LT: Nous relevons mensuellement, via notre<br />

logiciel informatique «EnerCoach», les consommations<br />

de nos bâtiments communaux. La<br />

comptabilité des données est indispensable<br />

pour que nous puissions prendre les décisions<br />

les plus efficaces.<br />

Remich a déjà une centrale à cogénération<br />

qui alimente tout un réseau de chaleur, ainsi<br />

que des chauffages à base de copeaux ou<br />

de granulés de bois. Nous venons aussi de<br />

transformer l’immeuble de la gare routière avec<br />

l’objectif qu’il devienne autosuffisant grâce à<br />

des panneaux photovoltaïques et hybrides,<br />

son isolation thermique et sa pompe à chaleur<br />

sol/eau voir l’intégration de batteries pour le<br />

stockage de l’énergie électrique.<br />

Nous allons prochainement construire une centrale<br />

de gazéification du bois à base de granulés<br />

pour alimenter le réseau de chaleur et se substituer<br />

ainsi à la cogénération gaz. En plus il faudra<br />

encore plus miser sur la production solaire<br />

106<br />

LG - Best of & <strong>Guide</strong> <strong>2017</strong>


Laurent Thiel<br />

photovoltaïque ou thermique sur nos toits.<br />

Enfin, nous étudions les possibilités d’alimenter<br />

uniquement par des énergies renouvelables la<br />

zone de développement «Gewännchen et Um<br />

Juck» présentant une surface de 22 hectares.<br />

HK: Nous sommes dans l’optique de rechercher<br />

une efficacité à la fois dans la production et<br />

dans la consommation. Je prends pour exemple<br />

la production d’électricité via les panneaux<br />

photovoltaïques: si tous les toits de Remich<br />

en étaient équipés, il y aurait un surplus de<br />

production en été. Dans cette hypothèse,<br />

nous réinjecterions ce surplus d’énergie dans le<br />

réseau afin que d’autres puissent en bénéficier<br />

ou même le stocker dans des réservoirs saisonniers.<br />

Ainsi, nous aussi nous pourrions en cas de<br />

besoin, importer la production d’autres villes.<br />

Échanger nos idées et créer des projets communs<br />

en matière de développement durable,<br />

voilà tout l’intérêt d’Interreg.<br />

Et pour ce qui est de la mobilité, Remich<br />

est-elle encore le théâtre des embouteillages<br />

aux heures de pointes?<br />

HK: C’est en effet un grand problème puisque<br />

nous ne connaissons pas moins de 15.000<br />

passages quotidiens, rien que sur l’axe principal<br />

qui rejoint l’Allemagne. Nous militons afin que<br />

les camions ne puissent plus passer par Remich<br />

et qu’ils restent sur l’autoroute A13.<br />

Un autre objectif est la création des places de<br />

stationnement P+R, et dans la mesure du possible,<br />

du côté allemand et français. Le but étant<br />

que les frontaliers puissent, au plus près du lieu<br />

de leur résidence, emprunter les transports en<br />

commun. Nous avons déjà une ligne de bus qui<br />

dessert le Kirchberg et sur laquelle un bus passe<br />

toutes les 30 minutes.<br />

Nous investissons aussi dans un parc automobile<br />

électrique; aussi, nous étudions la possibilité<br />

d’une acquisition d’un minibus électrique<br />

qui devrait être alimenté par trois éoliennes<br />

verticales.<br />

Enfin, nous équipons notre éclairage public<br />

par du LED, via des capteurs qui augment ou<br />

descendent l’intensité lumineuse de 20% qui<br />

sont autant d’économies d’énergie.<br />

Comment est la qualité de vie à Remich?<br />

HK: Nous faisons tout pour qu’elle soit la<br />

plus agréable possible. Nous allouons déjà des<br />

subventions communales pour les habitants qui<br />

souhaitent rénover leur maison et améliorer<br />

leur isolation ou même acquérir une pompe<br />

à chaleur par exemple. Mais je souhaite aller<br />

plus loin et réintroduire de la verdure en ville.<br />

Nous réfléchissons par exemple aux moyens à<br />

mettre en œuvre afin que les particuliers optent<br />

pour des plantes grimpantes sur leur façade.<br />

Nous avons déjà abandonné les pesticides<br />

pour l’entretien des espaces verts de la ville et<br />

continuons à sensibiliser nos domaines viticoles<br />

qui produisent deux millions de litres de vin par<br />

an à Remich.<br />

Vos actions pour un développement<br />

durable sont-ils aussi un message contre<br />

la centrale nucléaire de Cattenom et plus<br />

largement vers les autorités françaises?<br />

HK: J’ai pu avoir une discussion avec Claude<br />

Bartelone, le président français de l’Assemblée<br />

nationale lors de sa récente visite au<br />

Luxembourg. Nous lui avons fait part de nos<br />

préoccupations et de notre désaccord avec la<br />

politique énergétique pro-nucléaire.<br />

La France avance l’argument de sa souveraineté<br />

énergétique mais un accident grave anéantirait<br />

notre souveraineté nationale. Cattenom et les villages<br />

alentours bénéficient tellement de la centrale<br />

nucléaire qu’ils sont malheureusement que peu<br />

ouverts aux solutions durables qui existent.<br />

Nous avons une vision pour un développement<br />

durable sans énergie nucléaire pour Remich et<br />

plus largement pour la Grande Région; il suffit<br />

d’y mettre de la bonne volonté.<br />

Remich<br />

Hôtel de Ville • Place de la Résistance<br />

B.P. 9 • L-5501 Remich<br />

Tél.: 236921 • Fax: 236922 - 27<br />

www.remich.lu<br />

LG - Best of & <strong>Guide</strong> <strong>2017</strong> 107


Coverstory<br />

Vers un nouveau<br />

modèle de mobilité<br />

La question n’est plus de savoir si l’électromobilité connaîtra une généralisation au<br />

Luxembourg, mais plutôt quand et Sales-Lentz l’a bien compris. Souhaitant être au cœur<br />

de ce développement, l’entreprise est un des moteurs de l’établissement d’un nouveau<br />

modèle de mobilité, plus respectueux de l’environnement et moins individualiste, et qui<br />

conviendrait à tous. Explications avec Wolfgang Schroeder, directeur général de Sales-Lentz.<br />

“<br />

Le Luxembourg<br />

est le pays qui possède<br />

la plus grande densité de<br />

véhicules hybrides dans<br />

le service public<br />

”<br />

Quelle place l’électromobilité<br />

urbaine et citoyenne occupe-t-elle au<br />

Luxembourg?<br />

Les avantages de l’électromobilité urbaine et<br />

citoyenne sont multiples. Tout d’abord, elle<br />

permet de protéger l’environnement en ne<br />

rejetant aucune émission nocive dans l’air.<br />

Mais le plus grand avantage de ces bus est<br />

qu’ils ne produisent aucun bruit car l’absence<br />

de nuisance sonore se fait immédiatement<br />

ressentir dans un centre urbain.<br />

Que ce soit le 100% électrique, l’hybride<br />

électrique ou l’hybride, Sales-Lentz a recours<br />

à chacun de ces moyens de transport en<br />

fonction des distances devant être parcourues.<br />

Nous voudrions également passer à<br />

l’électrique pour les plus petits véhicules<br />

de huit places, comme le Flexibus, mais<br />

malheureusement deux soucis pratiques se<br />

mettent encore au travers de notre route: si<br />

nous mettons en service un Flexibus 100%<br />

électrique dans une ville, il faudra qu’il se<br />

recharge pendant le temps de midi et aucun<br />

service ne sera alors disponible à ce moment.<br />

De plus, le poids de ces véhicules doit être<br />

limité à 3,5 tonnes, notamment pour des raisons<br />

de permis de conduire, or les batteries<br />

électriques sont trop lourdes et font sensiblement<br />

augmenter le poids des véhicules.<br />

On ne peut pas comparer l’électromobilité<br />

à un transport en bus classique car celle-ci<br />

requiert une infrastructure et une logistique<br />

bien plus importantes et compliquées à<br />

mettre en place, sans lesquelles les bus ne<br />

peuvent pas rouler.<br />

Nous pouvons mettre en place ce système<br />

dans un petit rayon d’action avec peu<br />

de véhicules, mais pour établir un réseau<br />

d’électromobilité sur tout le territoire, alors<br />

différents acteurs vont être amenés à collaborer:<br />

le constructeur, l’opérateur, le gouvernement,<br />

le fournisseur d’électricité, les<br />

gestionnaires d’infrastructures et même les<br />

particuliers devront se coordonner pour pouvoir<br />

assurer la mise en place d’un tel projet à<br />

échelle nationale. Mais selon nous, il faudrait<br />

d’abord opérer des changements au niveau<br />

communal et changer l’approche de la mobilité<br />

dans les mentalités.<br />

Quels sont les premiers retours d’expérience<br />

pour les Diffbus?<br />

Differdange est la ville pionnière quant à la<br />

mise en place d’un transport 100% électrique<br />

et pour les dix prochaines années, nous nous<br />

sommes engagés à fournir ce service à la ville.<br />

Le lancement de cette initiative est récent et<br />

108<br />

LG - Best of & <strong>Guide</strong> <strong>2017</strong>


Wolfgang Schroeder<br />

pourtant nous avons déjà des retours très positifs<br />

sur celle-ci. Volvo a effectué des analyses<br />

sur le terrain et il en est ressorti que cela était<br />

une des meilleures applications au monde et<br />

que le comportement de nos chauffeurs dans<br />

le maniement de ces nouveaux véhicules était<br />

exemplaire et nous en sommes très fiers!<br />

La commune et les utilisateurs sont également<br />

très satisfaits de ce nouveau service, d’autant<br />

plus qu’une quatrième ligne a été mise en<br />

place à cette occasion. Ils apprécient particulièrement<br />

la réduction de la pollution sonore en<br />

ville. De plus, ces bus sont plus grands, ils fournissent<br />

un accès au wifi et proposent des prises<br />

USB pour la recharge de différents appareils.<br />

Quelle est la tendance dans les autres<br />

communes?<br />

Les autres communes semblent également<br />

vouloir se tourner vers des transports plus<br />

durables mais elles sont dépendantes de l’offre<br />

de transport qu’elles possèdent. La plupart des<br />

villes luxembourgeoises sont desservies par le<br />

réseau RGTR et leurs véhicules sont électrohybrides.<br />

Il est très rare qu’une ville possède<br />

son propre réseau de transports en commun;<br />

on note par exemple les bus électro-hybrides<br />

de Luxembourg-Ville, le réseau de bus<br />

fonctionnant au gaz de la ville d’Esch et puis<br />

ensuite il y a Differdange avec qui nous nous<br />

sommes lancés dans les bus 100% électriques.<br />

Dans le sud du pays la plupart des grandes<br />

villes sont connectées au réseau TICE. Dans<br />

le Nord, Echternach et Ettelbruck possèdent<br />

par exemple leur propre réseau et commencent<br />

également à se tourner vers l’électrique.<br />

Le résultat des élections communales d’octobre<br />

pourrait toutefois avoir un impact positif<br />

sur le développement de l’électromobilité et<br />

nous sommes préparés à nous lancer sur ce<br />

marché pour étendre notre offre en matière<br />

d’électromobilité. En effet, nous avons beaucoup<br />

investi dans nos infrastructures, chez<br />

Sales-Lentz, notamment pour permettre la<br />

recharge des bus pendant la nuit.<br />

LG - Best of & <strong>Guide</strong> <strong>2017</strong> 109


Coverstory<br />

“<br />

Lorsque l’autonomie<br />

des batteries sera plus<br />

grande, il n’y aura plus<br />

aucun obstacle à l’électromobilité<br />

”<br />

Quelles sont les transformations que<br />

Sales-Lentz voudrait encore mettre en<br />

place d’ici fin <strong>2017</strong>?<br />

Un changement de mentalité est encore<br />

à opérer chez les utilisateurs pour tendre<br />

vers la multimodalité. C’est pourquoi nous<br />

sensibilisons les plus jeunes aux transports<br />

en commun. En effet, avec notre offre de<br />

transport scolaire, nous tentons de donner<br />

aux jeunes usagers une première expérience<br />

réussie de transport en commun pour qu’à<br />

l’avenir ils se tournent à nouveau vers ce type<br />

de transport pour leurs trajets privés. Nous<br />

avons également un programme d’école de<br />

bus qui éduque plus de 1.500 écoliers par an<br />

au transport en commun en leur expliquant<br />

comment se comporter à l’arrêt de bus et à<br />

l’intérieur du véhicule.<br />

En interne, nous opérons également de<br />

grands changements en nous tournant vers<br />

la digitalisation. Nos processus de commandes,<br />

nos offres Flexibus et bien d’autres<br />

processus vont être digitalisés, ce qui nous<br />

permettra d’être encore plus réactifs.<br />

Par ailleurs, nous travaillons actuellement sur<br />

la finalisation d’un projet de véhicules autonomes.<br />

Nous avons commandé un véhicule<br />

de ce type et nous sommes à la recherche<br />

du terrain idéal pour son implémentation car<br />

il n’est autorisé à circuler que dans un circuit<br />

fermé et ne peut pas entrer en interaction<br />

avec la circulation urbaine. En effet, ces<br />

bus roulent à une vitesse de 25 km/h et<br />

ne peuvent pas se déporter d’une bande à<br />

l’autre de manière suffisamment anticipée.<br />

Nous recherchons donc une usine ou un site<br />

privé ou professionnel qui pourrait accueillir<br />

ce premier véhicule d’ici la fin de l’année.<br />

Ces bus électriques ont l’avantage de ne pas<br />

devoir être dirigés par un conducteur; un<br />

accompagnateur est toutefois présent à bord<br />

du véhicule. Dans ce domaine, de nouvelles<br />

évolutions apparaissent tous les mois, nous<br />

pensons donc que ces véhicules pourront<br />

être intégrés au trafic urbain dans un futur<br />

relativement proche.<br />

Pour cette nouvelle technologie, nous nous<br />

tournons vers de nouveaux constructeurs et<br />

aussi vers le monde des startups faisant appel<br />

à des programmeurs plutôt qu’à des mécaniciens,<br />

comme la société française Navya,<br />

par exemple. De manière générale nous<br />

allons nous tourner vers d’autres constructeurs<br />

pour tester différents véhicules dans<br />

le domaine de l’électromobilité afin de<br />

comparer les services qu’ils offrent, rester à<br />

la pointe de la technologie et donner une<br />

chance à chacun d’entre eux. Le problème<br />

principal rencontré par les constructeurs est<br />

l’autonomie des batteries, lorsque ce point<br />

sera réglé, il n’y aura plus aucun obstacle à<br />

l’électromobilité.<br />

Aujourd’hui le Luxembourg est le pays qui<br />

possède la plus grande densité de véhicules<br />

hybrides dans le service public et nous le<br />

devons entre-autres à notre partenaire, le<br />

ministère du Développement durable et des<br />

Infrastructures. En tant qu’opérateur nous<br />

pouvons proposer des évolutions et nous<br />

faisons nos propres investissements en assumant<br />

les risques. Le gouvernement a toutefois<br />

apporté son soutien en ayant le courage<br />

d’envisager la mobilité sous un nouvel angle,<br />

et ce, sur la totalité du territoire.<br />

Sales-Lentz (S.L.A. sa)<br />

ZAE R. Steichen<br />

4, rue Laangwiss<br />

L-4940 Bascharage<br />

Tel : 266 511<br />

www.sales-lentz.lu<br />

110<br />

LG - Best of & <strong>Guide</strong> <strong>2017</strong>


Mobilité verte<br />

Pour une mobilité de qualité<br />

Lorsque le spécialiste de la mobilité des personnes s’associe avec celui de la mobilité<br />

urbaine, cela donne un partenariat naturel et gagnant. C’est ainsi que thyssenkrupp<br />

Ascenseurs Luxembourg travaille avec la firme allemande Wöhr en proposant diverses<br />

solutions de stationnement mécanisées.<br />

Une tour pour stationner les vélos<br />

La ville de Rutesheim (voisine de Stuttgart),<br />

vient tout juste d’inaugurer sa tour à vélos<br />

«Bikesafe» qui est entièrement automatisée<br />

et destinée aux élèves d’une école. Ce parking<br />

vertical comporte 8 niveaux qui peuvent<br />

accueillir pas moins de 400 bicyclettes, dont<br />

le stationnement et la récupération se font<br />

sur une simple pression d’un bouton. La tour<br />

vient réconforter la politique municipale en<br />

matière de développement durable et c’est<br />

pourquoi elle est parrainée par le ministère<br />

fédéral de l’Environnement, (la création<br />

de places de stationnement pour vélo est<br />

en Allemagne admissible à des subventions<br />

pouvant aller jusqu’à 50% du budget total).<br />

Via tout le savoir-faire de thyssenkrupp<br />

Ascenseurs Luxembourg, les «Bikesafe»<br />

pourraient ainsi pousser à travers le Grand-<br />

Duché, sur les abords des gares ferroviaires,<br />

des écoles, des lycées ou des grands<br />

immeubles, proposant ainsi une vraie solution<br />

de mobilité douce.<br />

Décongestionner le stationnement<br />

Leader mondial de la construction, de fourniture<br />

et d’installation de systèmes de parking<br />

depuis plus de 50 ans, Wöhr offre la gamme de<br />

produits la plus vaste dans le monde.<br />

Leader mondial de la construction, de fourniture<br />

et d’installation de systèmes de parking depuis<br />

plus de 50 ans, Wöhr offre la gamme de produits<br />

la plus vaste dans le monde. Plus de 500.000<br />

places de parking installées démontrent la compétence,<br />

l’expérience et la fiabilité des systèmes<br />

112<br />

LG - Best of & <strong>Guide</strong> <strong>2017</strong>


Clément Wampach<br />

de parkings mécaniques et automatisés. Une<br />

qualité assurée à Luxembourg par thyssenkrupp<br />

Ascenseurs qui est en mesure de proposer la<br />

gamme la plus complète de solutions pour la<br />

mobilité des biens et personnes.<br />

La nécessité de créer des places de parking est<br />

une problématique bien connue des architectes<br />

et des constructeurs du pays. Les contraintes<br />

sont réelles dès lors qu’il s’agit d’inclure dans<br />

un projet immobilier un nombre de places de<br />

stationnement qui respecte la législation tout<br />

en s’incorporant dans l’environnement urbain<br />

et en prenant en compte l’aspect économique.<br />

En optimisant l’espace de stationnement, les<br />

systèmes de parking semi-automatiques et<br />

automatiques Wöhr peuvent, dans ce contexte,<br />

apporter des solutions adaptées à la configuration<br />

spatiale de chaque projet et remplir<br />

également le critère budgétaire, puisque gain<br />

d’espace est synonyme de gain d’argent.<br />

Les solutions de parking pour les vélos et pour<br />

les voitures viennent ainsi compléter la gamme<br />

de thyssenkrupp Ascenseurs Luxembourg.<br />

thyssenkrupp et les grandes villes<br />

La construction des hauts immeubles a doublé<br />

depuis le début du 21 e siècle, 85% d’espaces<br />

supplémentaires au sol seront construits d’ici<br />

2025 et les 70% de la population planétaire<br />

qui vivait en milieu rural en 1950, vivront en<br />

ville un siècle plus tard. Partant du constat<br />

que les populations s’urbanisent et que les<br />

villes tendent à devenir des mégalopoles,<br />

thyssenkrupp Ascenseurs tente d’apporter des<br />

réponses intelligentes à la mobilité urbaine.<br />

Comme en témoignent les ascenseurs sans<br />

câbles MULTI qui sont de véritables métros verticaux<br />

ou encore les tapis ACCEL qui permettent<br />

aux piétons de parcourir de grandes distances<br />

à grande vitesse. La finalisation du projet de la<br />

tour de 246 mètres à Rottweil (en Forêt-Noire)<br />

dont les ascenseurs grimperont à 18 mètres par<br />

seconde est un exemple d’innovation.<br />

Améliorer la mobilité des personnes via des<br />

technologies intelligentes, voilà l’ambition de<br />

thyssenkrupp.<br />

“<br />

thyssenkrupp<br />

Ascenseurs Luxembourg<br />

complète sa gamme de<br />

produits pour la mobilité<br />

dans le bâtiment en intégrant<br />

les vélos<br />

”<br />

thyssenkrupp Ascenseurs Luxembourg sàrl<br />

Tél.: 40 08 96<br />

www.thyssenkruppascenseurs.lu<br />

LG - Best of & <strong>Guide</strong> <strong>2017</strong> 113


Mobilité verte<br />

L’alliance de la passion<br />

et de la tradition<br />

Carbon G. soufflera cette année sa dixième bougie alors que l’affaire familiale aurait eu<br />

90 ans. A cette occasion, Georges Carbon revient avec nous sur les services phares de<br />

l’entreprise et sur son engagement RSE à travers la présentation de son partenariat avec<br />

le label LUCIE, équivalent au label ESR luxembourgeois.<br />

Parlez-nous de l’évolution de votre<br />

entreprise.<br />

En 1927, mon arrière-grand-père a lancé une<br />

société de transport à Saeul qui proposait un<br />

service de navettes entre Arlon et Mersch.<br />

A sa mort, ses quatre frères ont repris son<br />

activité et ont été les pionniers des transports<br />

publics luxembourgeois en reliant des<br />

villes telles que Wiltz ou Luxembourg-Ville.<br />

C’est après la guerre que mon grand-père et<br />

ses frères se sont chacun mis à leur propre<br />

compte.<br />

J’ai personnellement redémarré en 2007 en<br />

tant qu’indépendant et sans soutien financier<br />

de l’Etat avec le projet Novabus, proposant<br />

un service de transport pour personnes à<br />

mobilité réduite. En 2008, j’ai réussi à démontrer<br />

aux ministres en fonction de l’époque<br />

l’importance du projet et la demande qu’il<br />

y avait dans ce domaine grâce à l’adoption<br />

d’une directive européenne qui a imposé à<br />

chaque pays d’assurer la mobilité des personnes<br />

à mobilité réduite. Aujourd’hui, entre<br />

7 et 12% de la population européenne sont<br />

des personnes à besoins spécifiques, et nous<br />

proposons d’assurer leur mobilité.<br />

Parlez-nous de vos taxis-ambulances.<br />

Nos clients sont aussi des patients car ils<br />

ont tous un besoin spécifique. Nous avons<br />

l’agrément de la CNS pour faire du transport<br />

en taxis-ambulance en position assise. Nos<br />

mini-bus possèdent de très larges portes et<br />

sont équipés d’une rampe d’accès, de mains<br />

courantes, d’escaliers escamotables,…<br />

Prochainement, nous prévoyons de lancer<br />

également un système de taxis-ambulances<br />

en position couchée, en aménageant nos<br />

véhicules de manière à pouvoir y installer<br />

un brancard.<br />

Comment sont formés vos chauffeurs?<br />

La qualité de notre service dépend essentiellement<br />

de nos chauffeurs et de leur motivation. A<br />

ce niveau, nous veillons à assurer leur savoir-faire<br />

grâce à nos formations régulières. Dernièrement<br />

nous avons effectué des formations concernant<br />

la qualité du service fourni au client, l’écoconduite<br />

et la relation entre le chauffeur et les<br />

clients de tous nos services.<br />

Nous essayons de valoriser ce métier et de<br />

responsabiliser les chauffeurs car la plupart du<br />

temps ils sont seuls avec les clients. Ils doivent<br />

donc bien connaître les routes qu’ils empruntent<br />

pour mettre en confiance les passagers et<br />

doivent pouvoir résister à des situations de stress<br />

sans jamais rien laisser transparaître. Tout en<br />

respectant le code de la route, ils doivent avoir<br />

un contact parfait avec le client et rassurer ceux<br />

qui sont en situation de handicap suite à un accident<br />

de la route. Les personnes transportées ont<br />

souvent été des conducteurs et observent donc<br />

attentivement les gestes du chauffeur pour voir<br />

s’ils peuvent lui faire confiance.<br />

Vous avez également développé<br />

une activité événementielle. En quoi<br />

consiste-t-elle aujourd’hui?<br />

Cette activité a été construite autour de nos bus<br />

historiques. En tant que véritable passionné d’automobile,<br />

j’ai personnellement collectionné toutes<br />

les pièces que nous avons aujourd’hui. La saison<br />

pour nos événements s’étend du mois de mars<br />

à début novembre, si la météo le permet. Avec<br />

ce service, pour lequel nous avons reçu le label<br />

«Made in Luxembourg», nous proposons aux<br />

plus âgés de renouer avec l’époque de nos véhicules<br />

anciens et aux plus jeunes de la découvrir.<br />

114<br />

LG - Best of & <strong>Guide</strong> <strong>2017</strong>


Ainsi avec ces véhicules historiques, nous<br />

proposons des petits voyages et excursions<br />

dans un concept de tourisme doux à travers<br />

le Luxembourg. Pour ces bus, nous<br />

comptons trois partenariats principaux; en<br />

premier lieu, nous collaborons régulièrement<br />

avec l’Office du Tourisme de Luxembourg-<br />

Ville (LCTO) ainsi que celui de la région<br />

Mullerthal dans le cadre de l’organisation de<br />

tours organisés avec nos bus anciens. Enfin,<br />

nous sommes en partenariat avec l’Automobile<br />

Club de Luxembourg (ACL) grâce auquel<br />

nous avons pu organiser des visites dans la<br />

capitale avec un guide pour les membres de<br />

l’ACL. Par ailleurs, nous participons à l’événement<br />

Goodwood Revival en Angleterre.<br />

Lorsque les clients atterrissent sur place, nous<br />

les prenons en charge à l’aéroport avec nos<br />

véhicules d’époque.<br />

Nous avons également des véhicules de<br />

«catering» intégrés dans notre concept «Au<br />

bon marché» utilisés dans le cadre de fêtes<br />

et qui proposent du crémant et une bière<br />

produits au Luxembourg. Nous avons deux<br />

fournisseurs pour ces produits dont la responsabilité<br />

environnementale et sociale vont<br />

de pair avec notre philosophie.<br />

Qu’est-ce que le label LUCIE pour<br />

lequel vous avez débuté les démarches<br />

d’audit?<br />

Le label LUCIE est un équivalent du label ESR<br />

luxembourgeois remis par l’INDR. Au mois de<br />

juin 2016, nous avons reçu le label ESR et nous<br />

nous sommes alors penchés sur les démarches<br />

à accomplir pour également obtenir ce label<br />

français. Nous avons été la première société sur<br />

un total de 20 entreprises luxembourgeoises à<br />

adhérer à cette proposition de partenariat faite<br />

par l’INDR qui s’était mise en relation avec le<br />

label LUCIE.<br />

Ce partenariat nous permet d’être en relation<br />

avec une communauté à l’extérieur<br />

des frontières luxembourgeoises; c’est également<br />

une bonne manière de rester en<br />

connexion avec l’INDR car nous apprécions<br />

l’échange d’expérience et d’information<br />

que nous obtenons grâce à eux de la part<br />

d’autres entreprises plus grandes œuvrant<br />

dans notre secteur. Actuellement, nous n’en<br />

sommes encore qu’au stade d’autoévaluation<br />

et cela nous permet de revoir notre<br />

stratégie, de la remettre en question et de<br />

l’approfondir.<br />

“<br />

Entre 7 et 12%<br />

de la population européenne<br />

sont des personnes<br />

à besoins spécifiques, et<br />

nous proposons d’assurer<br />

leur mobilité<br />

”<br />

Georges Carbon<br />

Carbon G.<br />

Rue de la Cimenterie<br />

L-1337 Luxembourg<br />

Tél.: 27 48 99 07<br />

Fax: 27 48 99 08<br />

LG - Best of & <strong>Guide</strong> <strong>2017</strong> 115


Mobilité verte<br />

Best of LG 190 - Septembre 2016<br />

La petite reine,<br />

conquérante de nos routes<br />

Les compteurs de la Ville de Luxembourg ont enregistré plus d’un million de passage à<br />

bicyclette au cours de 2015: un chiffre chaque année plus élevé qui prouve que le vélo<br />

se popularise dans le pays. Moyen de transport quotidien mais aussi important facteur<br />

de l’économie touristique, il a pour allié l’asbl Lëtzebuerger Vëlos-Initiativ (LVI) dont la<br />

présidente, Monique Goldschmit, nous présente les activités.<br />

Selon son plan originel, la réhabilitation du<br />

Pont Adolphe, vastes arcs en pierre du centreville<br />

luxembourgeois, ne comprenait pas de<br />

piste cyclable. Mais c’était sans compter sur<br />

la ténacité de la Lëtzebuerger Vëlos-Initiativ.<br />

«Nous avons organisé une manifestation réunissant<br />

plus de 250 personnes sur ce pont»,<br />

explique Monique Goldschmit, présidente<br />

de l’asbl. Résultat de cette action: l’édifice<br />

sera doté d’un espace pour cyclistes lors de<br />

sa réouverture en <strong>2017</strong>, sous la forme d’une<br />

passerelle suspendue au-dessus de la Vallée<br />

de la Pétrusse. «Bien entendu», ajoute-t-elle,<br />

«nous aurions préféré que le tablier du pont<br />

soit élargi afin que chacun y ait sa place: voiture,<br />

tram et vélo. Une passerelle n’est pas la<br />

solution optimale mais nous sommes heureux<br />

d’avoir pu influencer le débat».<br />

Les activités de la LVI sont essentiellement<br />

politiques. «Notre objectif est que la bicyclette<br />

trouve sa place dans l’espace public.<br />

Historiquement, le Grand-Duché était un<br />

pays doté d’une forte culture du vélo, mais<br />

les années 60 et 70 l’ont relégué au domaine<br />

du loisir. Le vélo a quitté les routes du quotidien<br />

car sa pratique devenait dangereuse»,<br />

raconte-t-elle. Créée en 1985, la LVI lutte<br />

pour un vivre-ensemble égalitaire entre les<br />

différents usagers: cyclistes, piétons et automobilistes.<br />

«Nous souhaitons que chacun<br />

puisse se rendre à vélo où il le désire, en<br />

toute sécurité».<br />

Ministères et communes de tout le pays sont<br />

en discussions régulières avec l’asbl à travers<br />

des groupes de travail, dans un dialogue<br />

concluant puisque les mesures prônées par<br />

la LVI voient le jour. Les pistes cyclables fleurissent,<br />

la vitesse est limitée à 30 km/h dans<br />

de nombreux centres urbains et des parkings<br />

à vélos sont installés autour des gares.<br />

Le vélo mis en avant<br />

L’autre versant des activités de la<br />

Lëtzebuerger Vëlos-Initiativ touche à la sensibilisation.<br />

Projets de longue durée et événements<br />

ponctuels jalonnent son agenda.<br />

Chaque année, l’asbl actualise et édite deux<br />

cartes à destination des cyclistes. D’une<br />

part la «Carte du Réseau national des pistes<br />

cyclable du pays», distribuée gratuitement;<br />

et de l’autre, la «Luxembourg by Cycle»,<br />

bien plus détaillée et très populaire. Cette<br />

dernière qui affiche les pistes et les liaisons<br />

régionales, est disponible au prix de cinq<br />

euros, «dans toutes les librairies et syndicats<br />

d’initiatives ou encore à nos bureaux, rue<br />

Vauban. Il est possible également de la<br />

commander en ligne», dit-elle.<br />

Par ailleurs, un projet au succès immense est<br />

celui du label bed+bike. Monique Goldschmit<br />

déclare en souriant: «Plus de 80 établissements<br />

à travers le Luxembourg ont déjà<br />

reçu cette distinction destinée aux hébergements<br />

touristiques: hôtel, auberge, camping<br />

et chambre d’hôtes». Opéré par la LVI depuis<br />

2011, main dans la main avec le ministère de<br />

l’Economie, ce label requiert diverses conditions<br />

d’accueil et de confort pour les cyclotouristes.<br />

Ils doivent pouvoir être accueillis<br />

aussi pour une unique nuit, disposer d’un<br />

set de réparation, accéder à un local à vélo<br />

gratuit et sécurisé, pouvoir sécher leurs vêtements<br />

ou encore recevoir un petit déjeuner<br />

copieux et riche s’ils le veulent. A côté de ces<br />

critères obligatoires, d’autres sont facultatifs<br />

comme le transport des bagages. Ainsi le label<br />

est assez souple: «Presque tous les hôtels<br />

du pays peuvent y prétendre, moyennant<br />

de tous petits aménagements», s’enthousiasme-t-elle.<br />

«Les établissements affichent<br />

ainsi que les cyclotouristes sont bienvenus ce<br />

qui est un atout attractif pour le tourisme».<br />

Autre prérogative de l’asbl: l’organisation de<br />

cours de vélo pour adulte. Bien que de plus<br />

en plus populaire, la bicyclette met parfois<br />

mal à l’aise les individus qui n’ont pas eu<br />

l’occasion d’apprendre à s’en servir ou qui<br />

n’en ont pas l’habitude. En partenariat avec<br />

la Ville de Luxembourg, la Lëtzebuerger<br />

Vëlos-Initiativ met en place des leçons données<br />

en trois langues (allemand, français,<br />

anglais) et encadrées par un professionnel,<br />

en toute sécurité. Elles permettent à ceux qui<br />

en étaient exclus de rejoindre le mouvement<br />

cycliste qui prend de l’envergure.<br />

116<br />

LG - Best of & <strong>Guide</strong> <strong>2017</strong>


“<br />

Imaginez notre boulevard<br />

Roosevelt piétonnier, des<br />

espaces verts et des terrasses<br />

remplaçant le bitume<br />

”<br />

Améliorer les réseaux communaux<br />

Il existe aujourd’hui environ 600 kilomètres<br />

de piste cyclables dans le pays. «Mais la loi<br />

votée en 2015 prévoit d’atteindre le chiffre<br />

de 1.400 dans le futur. «Contrairement à la<br />

précédente, cette nouvelle règlementation<br />

ne concerne pas que les chemins touristiques.<br />

Elle se penche aussi sur les trajets<br />

du quotidien: les jolies pistes traversant<br />

les forêts se verront complétées par des<br />

pistes reliant des localités et points d’intérêt<br />

comme des centres culturels ou des gares,<br />

dans des trajets plus courts et plus rapides»,<br />

explique-t-elle. Pour aider les communes -<br />

responsables du développement du réseau<br />

cyclable sur leur territoire - la LVI a mis<br />

en place un guide pratique, le document<br />

«Recommandations pour l’élaboration d’un<br />

concept vélo communal». Il recense des<br />

conseils pour cheminer vers de bons résultats<br />

en matière de mobilité douce.<br />

Vers un centre libéré des voitures?<br />

Le soutien du public envers l’asbl est<br />

immense et le nombre de souscripteurs<br />

augmente chaque année. «Je remercie nos<br />

1.400 membres. Grâce à eux et à leur soutien<br />

financier – une cotisation de 25 euros<br />

par an – nous sommes capables de peser un<br />

certain poids dans l’échiquier décisionnel.<br />

Ils nous octroient une voie qui compte pour<br />

mener nos actions de lobbying et de sensibilisation»,<br />

affirme-t-elle.<br />

«Mon objectif serait d’avoir un petit centreville<br />

comme la Ville-Haute, sans voiture.<br />

Bien entendu, il faudrait mettre en place<br />

des solutions de mobilité en contrepartie,<br />

mais elles existent si les politiques veulent<br />

bien les appuyer! La qualité de vie en bénéficierait<br />

grandement, comme à Strasbourg<br />

Monique Goldschmit<br />

par exemple où il est sympathique de se<br />

promener dans un espace serein, dénué de<br />

pollution auditive. Imaginez notre Boulevard<br />

Roosevelt piétonnier, des espaces verts et<br />

des terrasses remplaçant le bitume… Quelle<br />

vision agréable», raconte-t-elle, l’espoir illuminant<br />

son visage.<br />

Retrouvez l’association à son stand d’information<br />

à l’Oekofoire, la foire écologique de la<br />

Grande Région, du 23 au 25 septembre. SoM<br />

LG - Best of & <strong>Guide</strong> <strong>2017</strong> 117


Mobilité verte<br />

Best of LG 195 - Février <strong>2017</strong><br />

La mobilité, en bonne voie<br />

«Nous sommes en train de réaliser des projets de mobilité très spectaculaires. Vous les<br />

retrouverez dans les futurs livres d’architecture, comme des idées phare au niveau mondial»,<br />

déclare François Bausch à propos des diverses infrastructures qui poussent sur le territoire<br />

grand-ducal. Voiture zéro émission, covoiturage, vélo, tram, trains, bus à haut niveau de<br />

service: les solutions de mobilité fleurissent dans le terreau adéquat du Luxembourg.<br />

En voici les détails, par le ministre du Développement durable et des Infrastructures.<br />

“<br />

A côté de la vitesse,<br />

c’est la distraction qui est<br />

le plus important facteur<br />

de danger<br />

”<br />

L’automobile, en route vers la décarbonisation<br />

La réforme fiscale du 1 er<br />

janvier a instauré<br />

deux mécanismes pour augmenter la part<br />

de voitures zéro émission au sein du parc<br />

automobile du pays. «Le premier est un<br />

abattement classique de 5.000 euros pour<br />

tout particulier qui achète ce type de<br />

véhicule. Le deuxième est une réforme complète<br />

de la fiscalité des voitures de leasing».<br />

François Bausch explique que presque la<br />

moitié des voitures en circulation roulent<br />

sous cette formule de location longue durée:<br />

un énorme potentiel en mobilité durable.<br />

Le nouveau système fiscal calcule un coefficient<br />

d’imposition en fonction d’une variante<br />

CO 2 , la taxe est d’autant plus favorable<br />

si l’émission du véhicule est faible. «Non<br />

seulement cela avantage les voitures 100%<br />

électriques, mais cela pénalise également le<br />

diesel, un carburant très polluant que nous<br />

devons veiller à éliminer au plus vite».<br />

En marge de l’Autofestival en début de mois,<br />

son ministère a lancé une campagne de<br />

sensibilisation nommée “Clever fueren -<br />

Stéiere spueren”, en collaboration avec les<br />

garagistes. «De plus», souligne l’homme<br />

politique, «il ne faut pas oublier les investissements<br />

de l’Etat en bornes électriques.<br />

Nous atteindrons rapidement les 1.600<br />

emplacements de recharge: le Luxembourg<br />

bénéficiera ainsi d’une couverture nationale<br />

bien plus dense que celle des pays voisins».<br />

Il ajoute que les avancées technologiques<br />

en autonomie de batterie notamment sont<br />

spectaculaires. «Le développement technique,<br />

le nouveau système fiscal et nos<br />

investissement en infrastructure vont donc,<br />

j’en suis convaincu, doper l’électromobilité<br />

et accélérer le pas vers la décarbonisation».<br />

Les radars, sur la bonne route<br />

L’un des grands aboutissements de 2016<br />

en matière de mobilité est l’installation de<br />

20 radars fixes. «Et les résultats sont positifs.<br />

La police m’a communiqué qu’effectivement<br />

la vitesse générale a baissé sur le territoire.<br />

En ce qui concerne le nombre d’accidents<br />

cependant, nous ne sommes pas encore<br />

en mesure d’en jauger l’impact. Les chiffres<br />

118<br />

LG - Best of & <strong>Guide</strong> <strong>2017</strong>


François Bausch<br />

bruts semblent indiquer une amélioration<br />

par rapport à 2015, avec moins de tués sur<br />

nos routes mais nous ne disposerons des<br />

résultats finaux qu’au début du mois d’avril».<br />

Trois autres radars fixes seront bientôt placés<br />

à Raemerich, entre Angelsberg et Mersch,<br />

ainsi qu’entre Brouch et Saeul.<br />

Le ministre souligne que les radars ne sont<br />

qu’une part du programme d’actions complet<br />

au sein duquel la prévention joue un grand<br />

rôle. «Notre stratégie pour <strong>2017</strong> se concentre<br />

sur deux points. Une première campagne<br />

de sensibilisation portera sur l’utilisation des<br />

smartphones et tablettes au volant car, à côté<br />

de la vitesse, c’est la distraction qui est le plus<br />

important facteur de danger. Deuxièmement,<br />

nous axerons notre communication sur la<br />

vulnérabilité des piétons parce qu’en 2016,<br />

presque un tiers des victimes décédées lors<br />

d’accidents circulaient à pied».<br />

Le covoiturage “Made in Luxembourg”<br />

Avec près de 660 autos pour 1.000 habitants,<br />

le Luxembourg serait le 2 e<br />

pays le<br />

plus motorisé au monde. Or, le taux d’occupation<br />

d’un véhicule au Grand-Duché<br />

n’est que d’1,2 personne en moyenne.<br />

Un nombre plus élevé de passagers par<br />

voiture limiterait les émissions de CO 2 et<br />

aiderait à la fluidité du trafic. Le gouvernement<br />

présentera donc bientôt son outil<br />

coup de pouce au covoiturage. «Nous<br />

développons un modèle de covoiturage<br />

intelligent, sous forme d’application pour<br />

smartphone. Similaire à ce qu’Uber propose<br />

dans le domaine des taxis, vous y trouverez<br />

d’un côté les offrants, ceux qui fournissent<br />

une place dans leur auto pour un trajet;<br />

et de l’autre, les utilisateurs qui cherchent<br />

un transport dans leur voisinage»,<br />

développe François Bausch. Cette application<br />

fonctionnera en temps réel, indiquant où<br />

se trouve le véhicule et l’heure à laquelle il<br />

sera à votre porte. Créé à destination des<br />

résidents et des frontaliers, ce système<br />

conçu spécialement pour le Grand-Duché<br />

sera combiné avec une rémunération, une<br />

sorte de défraiement d’incitatif. Rendezvous<br />

en septembre, lors de la Semaine<br />

de la Mobilité, pour le lancement de ce<br />

nouvel outil.<br />

<strong>2017</strong>, l’année des inaugurations<br />

«Les grand chantiers nationaux avancent bien,<br />

tellement bien que certains sont en avance sur<br />

leurs délais et leur budget. Le dernier semestre<br />

de <strong>2017</strong> sera la période des grandes ouvertures»,<br />

s’enthousiasme le ministre en citant les nombreux<br />

projets qui aboutiront à cette période.<br />

La gare du Pfaffenthal sera dévoilée et le<br />

funiculaire la reliant Kirchberg circulera.<br />

LG - Best of & <strong>Guide</strong> <strong>2017</strong> 119


La nouvelle gare d’Howald sera partiellement<br />

en fonction. La première phase du<br />

tram sera opérationnelle, et les prévisions<br />

sont tellement optimistes qu’il reliera probablement<br />

Luxepo, non pas au Pont Rouge<br />

comme prévu initialement, mais au Glacis.<br />

«Confortable, équipé de wifi et très fréquent,<br />

pour une qualité de trajet incomparable»,<br />

déclare François Bausch en exposant ses<br />

atouts. Ces chantiers qui atteindront leur<br />

terme aux alentours du 10 décembre offriront<br />

aux navetteurs de la capitale de toutes nouvelles<br />

possibilités de mobilité.<br />

Outre ces énormes projets qui aboutissent,<br />

d’autres en sont à leur début, «comme<br />

l’extension de la gare de Luxembourg-Ville.<br />

Nous y ajouterons un 5 e et un 6 e quai qui<br />

nous permettront d’offrir une plus grande<br />

capacité aux voyageurs et de prolonger<br />

des trains». Cette transformation de la<br />

gare centrale combinée avec un changement<br />

horaire substantiel et l’inauguration<br />

des stations autour de la ville garantissent,<br />

selon le ministre des Infrastructures, des<br />

améliorations sur le réseau des chemins de<br />

fer à l’avenir.<br />

Luxembourg-Ville en selle<br />

Au milieu de tous ces chantiers, une place<br />

prépondérante est réservée à la petite reine.<br />

Alors que seulement 4% des déplacements<br />

dans la capitale se font à bicyclette, la solution<br />

pour augmenter la part modale du vélo<br />

serait, selon François Bausch, une infrastructure<br />

adaptée. «La culture du vélo reprend ses<br />

droits dans notre pays. Il nous faut investir<br />

en conséquence». Une piste bidirectionnelle<br />

séparée du trottoir et de la chaussée s’étendra<br />

tout le long du tracé du tram. Elle se poursuivra<br />

de façon bien distincte sur le Pont Rouge:<br />

«Chacun son espace pour un saut qualitatif<br />

énorme», commente le ministre. Une piste<br />

semblable est prévue sur l’Avenue de la<br />

Liberté. L’objectif: avoir une voie cyclable<br />

sécurisée traversant la ville d’Howald au<br />

Luxexpo. En outre, peu après la réouverture<br />

du pont Adolphe, la passerelle cyclable<br />

suspendue au-dessus de la vallée de la<br />

Pétrusse sera inaugurée. «C’est l’unique<br />

pont cycliste suspendu sous un autre pont<br />

au monde: cette structure spectaculaire sera<br />

un attrait touristique. Elle sera révélée au<br />

public en septembre, au plus tard». Encore<br />

bien d’autres projets de connexion seront<br />

réalisés dans les mois à venir… «Ce n’est pas<br />

tout, nous allons en parallèle augmenter le<br />

nombre de garages à vélo sécurisés, du style<br />

mBox. Et nous développons un ambitieux<br />

projet d’installation pour garer les vélos à la<br />

gare centrale, dans l’espace intérieur vide de<br />

la tour d’accès au parking», ajoute-t-il.<br />

«Nous sommes en train de réaliser des<br />

projets de mobilité très spectaculaires:<br />

un funiculaire, un ascenseur, un pont<br />

au-dessous d’un autre,… Vous les retrouverez<br />

dans les futurs livres d’architecture,<br />

comme des idées phare au niveau mondial,<br />

je vous le garantis», sourit le ministre. «Ces<br />

projets ne font pas que favoriser la mobilité,<br />

ils font aussi la promotion de notre pays à<br />

l’étranger. Ces infrastructures extraordinaires<br />

se font l’écho du “Let’s Make it Happen”, la<br />

signature du Luxembourg». SoM<br />

120<br />

LG - Best of & <strong>Guide</strong> <strong>2017</strong>


Mobilité verte<br />

«CHARGY OK»<br />

Garage Kremer et Electris inaugurent la première borne de charge électrique privée intégrée au réseau<br />

public sur le site de Garage Kremer à Mierscherbierg. La borne «CHARGY OK» a été présentée à la presse<br />

et au public en présence de Michel Malherbe, bourgmestre de Mersch et de nombreuses personnalités du<br />

monde automobile et du secteur de l’énergie.<br />

1<br />

2<br />

3<br />

1. Philippe Mersch, président de Fégarlux et gérant-associé du Garage Kremer<br />

2. Pete Hoffmann, gérant d’Electris<br />

3. Michel Malherbe, bourgmestre de Mersch


Votre satisfaction<br />

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Mobilité verte<br />

Best of LG 195 - Février <strong>2017</strong><br />

Le catalyseur<br />

de la mobilité électrique<br />

Depuis le mois de janvier <strong>2017</strong>, le coup de départ du déploiement des bornes de recharges<br />

Chargy est lancé. Tous les gestionnaires de réseaux de distribution luxembourgeois se sont<br />

alliés afin de déployer, d’ici à 2020, 800 bornes de rechargement à travers le pays. Toujours à<br />

la recherche de nouveaux partenaires, le projet ne cesse d’évoluer et de s’étendre. Rencontre<br />

avec Alex Michels, coordinateur des gestionnaires de réseaux pour le projet Chargy chez Creos.<br />

“<br />

Nous sommes à<br />

la recherche de nouveaux<br />

partenaires qui pourraient<br />

intégrer leurs bornes à notre<br />

système<br />

”<br />

Parlez-nous de la naissance du projet<br />

«Chargy».<br />

Au vu du règlement Grand-Ducal du 3 décembre,<br />

nous avons reçu l’obligation, en tant que gestionnaire<br />

de réseaux, d’installer 800 bornes et<br />

de mettre en place le projet qui tourne autour de<br />

celles-ci. Creos est ainsi devenu le gestionnaire<br />

principal du projet avec environ 750 bornes.<br />

Les autres partenaires sont Electris qui est<br />

le gestionnaire de la ville de Mersch, la ville<br />

d’Ettelbruck, Sudstroum qui gère la ville<br />

d’Esch-sur-Alzette et la ville de Diekirch.<br />

Ensemble, nous avons la responsabilité de<br />

faire fonctionner ce système.<br />

Bien que notre projet initial soit d’installer<br />

800 bornes au Luxembourg, nous sommes<br />

à la recherche de nouveaux partenaires<br />

qui pourraient intégrer des bornes à notre<br />

système afin de le faire grandir.<br />

charge modulable de 3,7 à 22 KW, que l’on<br />

peut qualifier de charge accélérée et non<br />

rapide ce qui signifie que quelques heures<br />

seront nécessaires au rechargement complet.<br />

Par ailleurs, le gouvernement a réparti 400<br />

bornes au sein des communes et 400 autres<br />

sur les Park&Ride notamment situés à proximité<br />

des frontières ou d’autres moyens<br />

de transport. Si toutefois les communes<br />

ou d’autres sociétés souhaitaient être équipées<br />

de davantage de bornes, elles seraient<br />

intégrées dans le système au même prix ce<br />

qui faciliterait leur localisation et leur accès.<br />

Le paiement pourra s’effectuer par le biais<br />

de la mKaart, pouvant être commandée, ou<br />

alimentée si l’utilisateur en possède déjà<br />

une, auprès du fournisseur choisi; elle sera<br />

utilisable également pour les vélos, les trams,<br />

les bus. En ce qui concerne le prix d’une<br />

recharge aux bornes, il sera similaire à celui<br />

d’une recharge à domicile.<br />

Comment fonctionnent ces bornes de<br />

rechargement?<br />

Chacune des 800 bornes déployées possède<br />

deux points de charge, ce qui signifie que<br />

le territoire pourra compter 1.600 emplacements<br />

de rechargement, opérationnels d’ici<br />

à 2020. Ces installations permettent une<br />

Pensez-vous que le volet «mobilité»<br />

de la réforme fiscale aura un impact<br />

important sur l’évolution de la mobilité<br />

électrique au Luxembourg?<br />

Les abattements fiscaux récemment mis en<br />

place par l’Etat vont certainement donner le<br />

124<br />

LG - Best of & <strong>Guide</strong> <strong>2017</strong>


coup de pouce nécessaire au développement<br />

de ce marché. Cependant, ces nouveaux<br />

avantages fiscaux ne sont pas encore suffisamment<br />

importants pour convaincre les<br />

personnes qui n’ont pas d’emblée la volonté<br />

d’adopter un mode de transport plus respectueux<br />

de l’environnement. En revanche, les<br />

voitures électriques devraient rencontrer un<br />

succès plus franc dans le milieu du leasing.<br />

En effet, les voitures de société sont changées<br />

en moyenne tous les quatre ans et le choix<br />

d’une voiture électrique ou hybride peut être<br />

très intéressant fiscalement, beaucoup plus<br />

qu’une autre voiture pour l’employé.<br />

Avec ce signe clair, le gouvernement encourage<br />

à l’achat d’une voiture électrique ou<br />

hybride. Dans les deux ou trois prochaines<br />

années, le pays sera équipé de suffisamment<br />

d’infrastructures pour l’alimentation des<br />

véhicules électriques et plus personne n’aura<br />

d’excuse véritable pour ne pas procéder au<br />

changement.<br />

Alex Michels<br />

Une application liée à ces bornes estelle<br />

disponible?<br />

Nous sommes en train de développer un site<br />

internet en “responsive” pour les utilisateurs<br />

privés. De cette façon, les fonctionnalités<br />

de cet outil seront accessibles à partir de<br />

n’importe quel téléphone, tablette ou ordinateur.<br />

Après avoir créé un profil conducteur,<br />

l’utilisateur pourra consulter le nombre de<br />

charges effectuées, les points de charge<br />

disponibles en temps réel et leur localisation.<br />

En se positionnant sur un point de charge<br />

précis, il est même possible de créer un<br />

itinéraire pour pouvoir s’y rendre le plus<br />

rapidement possible.<br />

L’application permettra également de réserver<br />

au maximum deux bornes à l’avance, ce qui<br />

empêchera à une autre voiture de pouvoir<br />

démarrer un chargement.<br />

Malheureusement cela ne garantira que la<br />

réservation de la borne, non celle de l’emplacement<br />

qui y est associé.<br />

Quelles évolutions envisagez-vous à<br />

moyen terme?<br />

Selon moi, un effort est à présent à fournir<br />

de la part du secteur automobile. Des<br />

constructeurs comme Tesla, avec sa structure<br />

de recharge rapide européenne, font de<br />

grandes avancées dans ce domaine mais des<br />

efforts sont également attendus de la part<br />

des autres constructeurs. En effet, sur le marché<br />

luxembourgeois, le client veut posséder<br />

une voiture de luxe avec un certain standing<br />

et dans le milieu de l’électrique, ce type de<br />

véhicule se fait encore rare.<br />

Au niveau des bornes, la prochaine évolution<br />

se situe dans la charge contrôlée, c’est-à-dire<br />

que nous espérons pouvoir offrir un développement<br />

permettant au système de gérer la<br />

charge en fonction du temps de réservation<br />

et de l’autonomie souhaitée au départ de la<br />

borne quitte à ce que chacun des véhicules<br />

ne soit pas rechargé à 100%... MC<br />

LG - Best of & <strong>Guide</strong> <strong>2017</strong> 125


Développement durable<br />

Best of LG 198 - Mai <strong>2017</strong><br />

Au service du citoyen<br />

A l’écoute de ses usagers, le syndicat pour le Transport Intercommunal de personnes<br />

dans le Canton d’Esch-sur-Alzette, ou TICE, peut se vanter de sa réactivité lorsqu’il<br />

s’agit de mettre en pratique des actions visant à favoriser la mobilité dans sa région.<br />

Ainsi, au cours de ces cinq dernières années, le syndicat a augmenté de plus de 20%<br />

sa capacité kilométrique ainsi que sa capacité de flotte et de personnel. Rencontre avec<br />

Henri Hinterscheid échevin de la Ville d’Esch-sur-Alzette et président du TICE.<br />

“<br />

Nous ne cherchons<br />

pas à retirer un bénéfice<br />

commercial de nos actions,<br />

nous désirons avant tout<br />

assurer la mobilité des<br />

usagers dans nos municipalités<br />

”<br />

Quelles ont été les mesures phares<br />

récemment prises par le TICE?<br />

Ces dernières années, Belval est devenue<br />

un moteur économique pour la région<br />

et dans une démarche commune avec<br />

l’Etat, le TICE a créé un réseau de transports<br />

en commun efficace pour pouvoir<br />

la desservir. Nous avons alors collaboré<br />

avec les CFL pour mettre en place à<br />

proximité de l’Université un noyau d’intermodalité<br />

supplémentaire, à l’image de<br />

la gare centrale d’Esch, afin d’encourager<br />

le recours aux transports en commun<br />

plutôt qu’à la voiture individuelle.<br />

Aujourd’hui, Esch-Centre et Belval sont<br />

reliées de manière exemplaire par plusieurs<br />

opérateurs et trois lignes du TICE.<br />

Par ailleurs, une nouvelle ligne a été mise<br />

en place dans le cadre de la fusion de<br />

Bascharage et de Clemency pour relier cette<br />

dernière à Esch en passanr par Bascharage,<br />

Sanem et Belval. Sur cette ligne, nous<br />

essayons de connecter au maximum les<br />

institutions à caractère régional de nos<br />

municipalités.<br />

Nous avons conçu nos lignes de manière à<br />

pouvoir suivre son itinéraire en n’effectuant<br />

au maximum qu’un changement de bus.<br />

Le TICE est également appelé à assurer la<br />

centrale de gestion des transports en commun<br />

pour la région Sud-Ouest. La planification<br />

nationale prévoit quatre pôles de gestion<br />

pour les opérateurs de transports en commun,<br />

dont le nôtre. Notre mission est simple, nous<br />

devons gérer tous les bus qui circulent dans<br />

notre région dès qu’ils y entrent et passer le<br />

relais de cette gestion à un autre responsable<br />

quand ils en sortent.<br />

Quel impact a aujourd’hui votre flotte<br />

sur l’environnement?<br />

Il y a trois ans, nous avons analysé les émissions<br />

de nos bus ayant un moteur EURO VI<br />

alimenté au gaz naturel; aujourd’hui, 52 de<br />

nos 131 bus fonctionnent sur base de ce<br />

système. Le gaz qui les alimente provient<br />

du centre de biométhanisation à proximité<br />

d’Esch-sur-Alzette, le Minett-Kompost, traitant<br />

les déchets organiques et produisant du<br />

biogaz à partir de ceux-ci. Nous collaborons<br />

par ailleurs très étroitement avec SudGaz<br />

pour faire évoluer les techniques qui régissent<br />

ces bus. Pour le moment, nous sommes<br />

dans l’attente que l’industrie arrive à rendre<br />

leurs moteurs plus puissants pour qu’ils<br />

puissent assurer la traction de véhicules<br />

lourds, tels que les bus articulés.<br />

126<br />

LG - Best of & <strong>Guide</strong> <strong>2017</strong>


Pour aller plus loin dans notre démarche, il<br />

faudrait avoir recours aux bus électriques,<br />

cependant cette technologie n’en est qu’à<br />

ses débuts et nous attendons d’abord un<br />

retour sur les projets pilotes, surtout concernant<br />

les différentes possibilités de recharge,<br />

avant d’investir à notre tour.<br />

Le 9 décembre dernier, vous avez mis<br />

en place l’initiative «Late night bus».<br />

Quels sont vos premiers retours par<br />

rapport à celle-ci?<br />

En collaboration avec Prosud et en accord<br />

avec le ministère du Développement Durable<br />

et des Infrastructures (MDDI), nous avons<br />

élaboré un projet pilote de deux ans concernant<br />

des transports nocturnes. De cette façon,<br />

nos bus circulent sur notre réseau tous les<br />

vendredis, samedis et veilles de jours fériés<br />

entre une et cinq heures du matin, à raison<br />

d’une fois par heure. Ceux-ci desservent<br />

tous les centres d’intérêts de la région, pour<br />

permettre aux personnes sortant de nuit<br />

dans le sud du pays de rejoindre leur domicile<br />

en bus. Cette offre est aussi combinée à celle<br />

des CFL pour les trains de nuit, une intermodalité<br />

est donc également envisageable de<br />

nuit pour les voyageurs.<br />

Nous avons un retour très positif de la part<br />

des usagers; aujourd’hui une moyenne de<br />

301 passagers par nuit recourent à nos<br />

services et lors d’événements spéciaux tels<br />

que la Saint Silvestre, nous avons connu un<br />

pic de plus de 500 passagers par nuit. Avec<br />

l’arrivée du printemps, nous pensons que<br />

cette fréquentation va encore augmenter.<br />

En favorisant l’usage des transports en commun,<br />

nous œuvrons en faveur de la sécurité<br />

routière et offrons une alternative sécurisée<br />

aux adeptes de la vie nocturne. La première<br />

évaluation du projet aura lieu en fin d’année<br />

<strong>2017</strong>, mais nous sommes très confiants au<br />

vu des chiffres que nous récoltons sur le<br />

terrain en matière de fréquentation. Il est<br />

toutefois important de souligner que nous<br />

ne cherchons pas à retirer un bénéfice commercial<br />

de nos actions, nous désirons avant<br />

tout assurer la mobilité des usagers dans nos<br />

municipalités, c’est là tout notre bénéfice.<br />

Et pour l’avenir?<br />

Nous travaillons actuellement en collaboration<br />

avec le MDDI sur le projet «Minettstram<br />

op Pneuen» visant à mettre en place des Bus<br />

Henri Hinterscheid<br />

à Haut Niveau de Service (BHNS) dans la<br />

région. Pour le moment, le gouvernement<br />

réalise une étude stratégique à laquelle nous<br />

sommes associés en tant qu’opérateur régional.<br />

Le BHNS suivrait le tracé des anciennes<br />

lignes de tramway qui parcourraient notre<br />

région selon deux axes: du Nord au Sud en<br />

reliant Luxembourg-Ville à la France et d’Est<br />

en Ouest en traversant les municipalités du<br />

Sud, de Dudelange à Rodange. Le BHNS<br />

aurait une vitesse de croisière élevée et<br />

possèderait des corridors de circulation qui<br />

seraient exclusivement réservés aux bus.<br />

Il est impératif que nous trouvions des<br />

solutions favorisant sa mise en place pour<br />

désengorger les routes luxembourgeoises…<br />

LG - Best of & <strong>Guide</strong> <strong>2017</strong> 127


Développement durable<br />

Quelle valeur pour demain?<br />

La sortie américaine des accords de Paris leur fait se demander si les passagers du<br />

Titanic auraient réclamé une meilleure cabine pendant le naufrage. Interview sur le<br />

développement durable avec Valérie Arnold, associée et Corporate Responsability Leader<br />

ainsi que Philippe Pierre, associé en charge du secteur public et responsable global<br />

Institutions européennes chez PwC Luxembourg.<br />

“<br />

Agir en interne<br />

et être un catalyseur du<br />

changement en externe<br />

”<br />

Comment la responsabilité sociétale des<br />

entreprises est-elle devenue un enjeu<br />

majeur?<br />

VA: Le modèle de croissance des cinquante<br />

dernières années montre ses limites, s’essouffle,<br />

arrive à son terme et ne peut répondre aux<br />

enjeux sociaux-économiques d’aujourd’hui et<br />

surtout pas à ceux de demain.<br />

Le modèle de responsabilité sociétale basé sur<br />

la pure philanthropie, ne dispose pas de leviers<br />

suffisamment adaptés aux enjeux actuels. C’est<br />

pourquoi on tend aujourd’hui à inscrire la<br />

responsabilité des entreprises au cœur de leurs<br />

activités. Certes, les grandes fortunes continueront<br />

à faire des donations et du mécénat mais<br />

les entreprises s’inscriront plus encore dans la<br />

vie sociale. Il n’est plus possible de créer de la<br />

valeur, de faire de l’argent, sans s’inquiéter de<br />

l’impact de nos activités sur les citoyens ou sur<br />

notre environnement.<br />

Le cadre moral a été posé au niveau mondial,<br />

les buts à atteindre également, que ce soit dans<br />

les 17 objectifs de développement durable de<br />

la Charte des Nations unies ou dans les accords<br />

de Paris. Ils représentent, ensemble, la feuille de<br />

route adressée aux Etats. Rappelons-le à nouveau:<br />

il n’y a pas de plan B pour notre planète.<br />

trois principaux que sont l’expertise fiscale, le<br />

conseil et l’audit) doivent évoluer par rapport<br />

aux enjeux sociétaux.<br />

Nous servons des clients du secteur public,<br />

du monde de la finance et des entreprises,<br />

notre rôle est donc de les accompagner dans<br />

ce changement. Impacter favorablement la<br />

planète et les individus tout en continuant de<br />

créer de la valeur ne se fera que si ces enjeux<br />

sont complétement intégrés à la stratégie.<br />

Notre firme a défini ses propres enjeux en<br />

mettant en place une réflexion avec nos clients<br />

mais aussi avec les acteurs publics, les ONG,<br />

nos fournisseurs et les médias. Nous avons ainsi<br />

pointé les priorités internes et externes et avons<br />

défini sept enjeux stratégiques sur lesquels<br />

nous travaillons. Cette mutation nous permettra<br />

ensuite d’insuffler les bonnes pratiques.<br />

Deux firmes aux bilans financiers semblables<br />

n’auront pas la même valeur dès lors que<br />

l’une d’elle intègrera une vision à long terme<br />

et sera consciente de ses impacts sociaux et<br />

environnementaux.<br />

Peut-on dire que les institutions internationales,<br />

européennes et que les Etats vont dans<br />

le bon sens?<br />

Que signifie la responsabilité sociétale pour<br />

PwC Luxembourg?<br />

VA: Puisque le but est d’avoir un impact significatif,<br />

il s’agit d’apporter une réflexion sur la<br />

manière dont nos métiers (et notamment les<br />

PP: Les organes internationaux comme les<br />

Nations unies, la Commission européenne ou<br />

encore la BEI élaborent des plans de manière<br />

pragmatique, qui sont ensuite mis en œuvre<br />

par les Etats. Les politiques publiques se développent<br />

donc dans le but de répondre concrètement<br />

aux enjeux de demain.<br />

128<br />

LG - Best of & <strong>Guide</strong> <strong>2017</strong>


Incarner un rôle modèle, c’est aussi pouvoir<br />

inspirer les bonnes pratiques et donc, définir les<br />

nouvelles politiques. Force est de constater que<br />

beaucoup d’institutions publiques, nationales<br />

et européennes, ont déjà œuvré dans ce sens.<br />

VA: On retrouve cette même ambition stratégique<br />

chez PwC: agir en interne et être un<br />

catalyseur du changement en externe. C’est un<br />

exercice ô combien délicat dans la mesure où il<br />

faut résoudre les enjeux de nos clients tout en<br />

affirmant nos valeurs responsables, protégeant<br />

ainsi nos fondamentaux, notre légitimité et le<br />

développement de nos collaborateurs. C’est<br />

ce qui nous permet d’accompagner les grands<br />

acteurs dans leur transformation.<br />

Qu’est-ce qui est le plus efficace: le volontariat<br />

ou la contrainte règlementaire?<br />

PP: L’idée est moins de contraindre que de stimuler<br />

et les résultats se font déjà sentir dans les<br />

procédures d’achats pour le secteur public par<br />

exemple. La Commission Européenne partage<br />

cette politique d’influence et c’est pourquoi la BEI<br />

aide les entreprises européennes, dont des luxembourgeoises,<br />

à innover en finançant leurs développements<br />

en technologies vertes par exemple.<br />

Les consommateurs et les citoyens sont de<br />

plus en plus regardants quant au développement<br />

durable et c’est à la base du changement<br />

de pratiques.<br />

VA: Luxembourg partage la vision<br />

rifkinienne. Si la deuxième révolution industrielle<br />

a permis une augmentation de la<br />

richesse et une diminution de la misère, ses<br />

effets secondaires et notamment sur l’environnement,<br />

sont négatifs. C’est pourquoi il<br />

faut profiter de l’essor des technologies pour<br />

sortir d’une économie carbonée.<br />

Face à la raréfaction des matières premières,<br />

les spécialistes annoncent la fin de l’obsolescence<br />

forcée des produits et de l’utilisation<br />

de matériaux non recyclables. Le modèle<br />

de demain sera circulaire ou ne sera pas.<br />

Les produits gagneront en durée de vie<br />

et ce n’est plus leur possession que l’on<br />

achètera mais l’usage qu’on en fait. Cela<br />

chamboulera les processus de fabrication,<br />

les financements, les distributions, etc. Il faut<br />

donc pouvoir se préparer à ce changement<br />

dès maintenant.<br />

Existe-t-il des synergies de développement<br />

durable entre le public et le privé?<br />

Valérie Arnold et Philippe Pierre<br />

PP: La force du Grand-Duché, c’est l’agilité<br />

avec laquelle le pays élabore ses stratégies et<br />

les met ensuite rapidement en œuvre. Il s’appuie<br />

souvent pour cela sur des partenariats<br />

public-privé. Le «Climate finance accelerator»,<br />

mené conjointement par les ministères<br />

de l’Economie et de l’Environnement en est<br />

un exemple.<br />

Pierre Gramegna et Carole Dieschbourg ont<br />

décidé de travailler avec des cabinets d’avocats,<br />

une société de conseils spécialisée dans<br />

les impacts d’investissements ainsi qu’avec<br />

les quatre grands cabinets de conseils afin<br />

de créer une plateforme qui facilitera la<br />

venue de gestionnaires de portefeuilles.<br />

Le but étant d’accueillir au Luxembourg,<br />

les fonds d’investissements qui financeront<br />

les accords de Paris.<br />

Le fait que les Big Four se réunissent autour<br />

du projet est le signe fort que les fondamentaux<br />

se mettent en place pour accompagner<br />

une économie plus responsable et durable.<br />

PwC Luxembourg<br />

2 Rue Gerhard Mercator<br />

L-1014 Luxembourg<br />

Tél.: 49 48 48 1<br />

www.pwc.lu<br />

LG - Best of & <strong>Guide</strong> <strong>2017</strong> 129


Développement durable<br />

En marche vers le renouvelable<br />

ENGIE Cofely est un acteur majeur au Luxembourg dans le développement des énergies<br />

renouvelables pour divers clients que sont les communes, le secteur tertiaire, les collectivités<br />

et l’industrie. ENGIE Cofely réalise la maintenance, l’exploitation et le suivi énergétique de<br />

nombreuses installations au Luxembourg. Sa politique a pour but de satisfaire les clients<br />

tout en privilégiant le développement durable, notamment par la réalisation d’actions de<br />

promotion des énergies renouvelables et des économies d’énergies.<br />

“<br />

ENGIE Cofely peut<br />

préfinancer les projets<br />

d’efficacité énergétique<br />

”<br />

Conseils et étude<br />

Une équipe réalise l’état des lieux des installations<br />

en place dans le but de proposer des<br />

solutions concrètes. L’objectif est de diminuer<br />

de manière durable la consommation<br />

et la facture énergétique des clients. Cette<br />

phase est l’occasion de réaliser les études<br />

nécessaires à l’amélioration énergétique des<br />

systèmes, de lister, prioriser et budgétiser<br />

les actions potentielles à mener et enfin de<br />

planifier les actions dans un plan de mise<br />

en œuv re.<br />

Financement<br />

ENGIE Cofely peut même préfinancer les projets<br />

d’efficacité énergétique afin de faciliter<br />

l’acceptation des projets. A travers un contrat<br />

énergétique, ENGIE Cofely s’engage à apporter<br />

son expertise stratégique, technique, financière<br />

et opérationnelle; à offrir un service intégré<br />

(conseil-financement-installation-exploitation-monitoring),<br />

à prendre à son compte une<br />

partie significative des risques de performance à<br />

travers une garantie de résultat.<br />

Construction<br />

Après avoir conseillé ses clients sur le choix<br />

des installations, ENGIE Cofely se charge<br />

de réaliser les demandes nécessaires pour<br />

la construction et l’installation ainsi que de<br />

monter le plan financier du projet. Par la<br />

suite, elle coordonne les travaux et veille<br />

au respect des délais de l’ensemble des<br />

intervenants.<br />

Etant en relation privilégiée avec le système<br />

de subsides Enoprime, ENGIE Cofely propose<br />

des subventions liées aux économies<br />

d’énergies pour l’installation de systèmes de<br />

chauffage (boiler, ballon thermodynamique,<br />

pompe à chaleur…), solaire (thermique<br />

et photovoltaïque), de froid (climatisation<br />

groupe froid) et de ventilation.<br />

Exploitation et maintenance<br />

Dans le cadre de la gestion technique des installations,<br />

ENGIE Cofely assure, entre autres,<br />

la gestion et l’entretien de modules de cogénérations<br />

et de groupes froids, la gestion et le<br />

traitement des eaux, la gestion et l’entretien<br />

des équipements à titre préventif afin de<br />

prolonger leur durée de vie et à titre curatif<br />

en fonction des besoins spécifiques.<br />

Toutes les interventions sont réalisées par<br />

un personnel hautement qualifié et régulièrement<br />

formé. Le service d’intervention est<br />

disponible 24h/24 et 7j/7.<br />

Le cœur de métier d’ENGIE Cofely est l’exploitation<br />

et la maintenance des installations<br />

énergétiques. C’est-à-dire, l’exploitation des<br />

installations qui permettent une utilisation<br />

rationnelle des énergies ainsi qu’une réduction<br />

de leur impact sur l’environnement, la<br />

130<br />

LG - Best of & <strong>Guide</strong> <strong>2017</strong>


Pierre Wolff<br />

maintenance et l’exploitation des installations<br />

thermiques, électriques, sanitaires et de conditionnement<br />

d’air et le suivi des installations en<br />

garantissant un niveau élevé de disponibilité,<br />

de continuité et de qualité de service à travers<br />

la mise en place d’équipes dédiées.<br />

Digitalisation des informations<br />

Le monde entre dans une nouvelle ère avec<br />

la troisième révolution industrielle, celle de<br />

l’IOT («Internet of Things»), qui représente<br />

l’extension d’internet à des objets du monde<br />

physique.<br />

ENGIE Cofely accompagne ses clients vers la<br />

digitalisation de leurs informations et ceci en<br />

récoltant les informations sous formes de relevés<br />

automatisés des installations techniques, de<br />

relevés fournis par ses employés, de contrats<br />

d’entretiens, de services de dépannage et<br />

d’études effectuées sur base des rapports<br />

annuels. La fusion de ces informations permet à<br />

ENGIE Cofely d’obtenir des informations diverses<br />

et variées, des connaissances importantes liées à<br />

l’analyse des données ainsi qu’aux économies<br />

d’énergies. Ces informations sont regroupées<br />

sur le portail extranet «ENGIE Direct», qui<br />

est une plateforme relation client offrant une<br />

vue des équipements, un suivi du contrat de<br />

maintenance, l’échange et le stockage de<br />

documents relatifs au contrat et la demande et<br />

le suivi des interventions de dépannage.<br />

En installant des compteurs intelligents (gaz,<br />

électricité, eau,…) et des capteurs intelligents<br />

(température, humidité, CO 2 ,…) ENGIE Cofely<br />

propose à ses clients un suivi journalier, clair et<br />

personnalisé des consommations d’énergies, le<br />

paramétrage d’alarmes (fuite d’eau, température<br />

élevée, humidité faible, …), le conseil dans la<br />

gestion et l’amélioration énergétique à partir des<br />

données récupérées. ENGIE Cofely donne à ses<br />

clients un monitoring complet et en temps réel<br />

de toutes les installations techniques.<br />

Cofely Services SA<br />

12 ZARE Ilot Ouest<br />

L-4384 Ehlerange<br />

Tél.: 26 55 33-1<br />

Fax: 26 55 33-222<br />

mail@engie-cofely.lu<br />

www.engie-cofely.lu<br />

LG - Best of & <strong>Guide</strong> <strong>2017</strong> 131


Développement durable<br />

Nouveau projet de la<br />

SuperDrecksKëscht ® fir Biirger<br />

La SuperDrecksKëscht ® fir Biirger, l’action du ministère du Développement durable et des<br />

Infrastructures avec les communes, est destinée aux citoyens. Elle a récemment intensifié<br />

ses activités dans le cadre de l’économie circulaire et de la consommation durable.<br />

Néanmoins, l’élimination en toute sécurité des produits dangereux des ménages privés est<br />

encore une tâche importante.<br />

“<br />

La SuperDrecksKëscht<br />

élimine en toute sécurité<br />

les traverses de chemin de<br />

fer usagées utilisées dans<br />

des ménages privés<br />

”<br />

Eliminer avec sécurité les traverses de<br />

chemin de fer usagées utilisées dans<br />

les ménages privés<br />

Les particuliers achètent volontiers des traverses<br />

de chemin de fer mises au rebut en<br />

raison de leur résistance aux intempéries et<br />

les posent dans leurs jardins pour soutenir<br />

des talus ou entourer des platebandes. Pour<br />

les protéger des intempéries, des champignons<br />

et des insectes nuisibles, les traverses<br />

ont été traitées à la créosote, une huile de<br />

goudron. Les traverses en bois qui renferment<br />

de l’huile de goudron sont identifiables<br />

aux adhérences noires et collantes et à<br />

l’odeur typique de goudron, notamment<br />

lorsque les températures sont élevées.<br />

La mise à disposition de traverses en bois est<br />

interdite dans l’UE depuis 2003 à cause de la<br />

créosote qui est cancérigène. Il est interdit de placer<br />

des traverses en bois imprégnées sur la voie<br />

publique, par exemple sur les plaines de jeux.<br />

Danger pour l’homme et l’environnement<br />

La créosote est un biocide noir et visqueux,<br />

distillé à partir du goudron. Les composants<br />

organiques, notamment le benzo[a]pyrène,<br />

sont cancérigènes.<br />

Le biocide est absorbé au contact de la peau.<br />

Il est difficilement biodégradable et s’accumule<br />

dans l’organisme. En temps de pluie, les<br />

substances sont lessivées au fil du temps et<br />

rejoignent ainsi les sols et les eaux souterraines.<br />

En présence de températures élevées, le biocide<br />

s’évapore et rejoint ainsi l’atmosphère.<br />

Outre les agents d’imprégnation, le bois peut<br />

également contenir des résidus provenant<br />

de l’exploitation ferroviaire. On citera entre<br />

autres des résidus d’huile usagée issue du<br />

matériel roulant et des wagons ainsi que des<br />

résidus d’herbicides utilisés pour désherber le<br />

ballast de la voie ferrée.<br />

Elimination gratuite pour les ménages<br />

privés, assurée par la SuperDrecksKëscht ®<br />

fir Biirger<br />

- La SuperDrecksKescht ® se charge de<br />

l’élimination gratuite de ces produits chez le<br />

consommateur.<br />

- La SuperDrecksKescht ® vient les chercher<br />

sur demande avec un camion.<br />

- Seules sont acceptées les traverses en bois.<br />

- Les traverses en bois doivent être démontées<br />

et stockées de manière à ce qu’elles<br />

puissent être soulevées par un chariot élévateur<br />

(par exemple sur une palette ou sur du<br />

bois d’équarrissage).<br />

132<br />

LG - Best of & <strong>Guide</strong> <strong>2017</strong>


Traverses de chemin de fer dans le jardin<br />

Gary K Smith Alamy Stock Photo<br />

À respecter par les propriétaires des<br />

traverses de chemin de fer:<br />

- Ne jamais utiliser les traverses de chemin<br />

de fer comme bois de chauffage.<br />

- Porter des gants appropriés lors de la<br />

manipulation des traverses afin d’éviter tout<br />

contact avec la peau.<br />

- Si les traverses sont anciennes et fragiles,<br />

il est recommandé de porter en plus un<br />

masque anti-poussière.<br />

- Éviter toute nouvelle manipulation.<br />

- Ne plus utiliser les traverses enlevées.<br />

Transport et recyclage<br />

La société labellisée Hein Déchets située à Bech-<br />

Kleinmacher vient chercher les traverses en bois<br />

au centre logistique de la SuperDrecksKëscht ®<br />

et les transporte jusqu’à Mayence où se trouve<br />

une entreprise spécialisée.<br />

Ici, les traverses en bois sont prétraitées et<br />

font l’objet d’une valorisation thermique<br />

dans une centrale biomasse dans la ville voisine<br />

de Wiesbaden qui dispose d’installations<br />

de filtration très modernes. De l’électricité et<br />

de la chaleur à distance sont produites lors<br />

de ce processus.<br />

Un autre projet de la SuperDrecksKëscht ®<br />

— Gestion écologique des déchets dans<br />

les résidences — moins de déchets,<br />

moins de coûts<br />

La loi du 21 mars 2012 sur la gestion des<br />

déchets exige que les immeubles collectifs<br />

(résidences) soient dotés des équipements<br />

pour procéder à une collecte sélective des<br />

produits de déchets. Cette collecte permet de<br />

réduire à la fois les quantités et les dangers<br />

susceptibles d’émaner des déchets résiduels.<br />

Les déchets sont plus faciles à valoriser car il<br />

est plus aisé de les acheminer vers les différentes<br />

filières de traitement.<br />

En coopération avec les responsables, c’està-dire<br />

les communes, ainsi que les systèmes<br />

de producteurs (Valorlux, Ecotrel et<br />

Ecobatterien), la SuperDrecksKëscht ®<br />

a mis<br />

en place un concept praticable qui permet<br />

d’atteindre les objectifs d’une économie<br />

gérant les ressources naturelles de manière<br />

efficace.<br />

Le tri des déchets dans les résidences n’est<br />

qu’un premier pas vers une gestion plus<br />

durable et efficace des ressources naturelles.<br />

Il fait aussi sensiblement baisser les coûts.<br />

Une résidence moyenne comprenant douze<br />

ménages peut ainsi réduire la quantité de<br />

déchets résiduels de 68% au plus et les<br />

coûts de 66%.<br />

Le système de la collecte sélective de déchets<br />

peut être appliqué aux immeubles collectifs<br />

de toutes tailles.<br />

SuperdecksKescht ® fir Biirger<br />

Zone Industrielle Piret<br />

L-7737 Colmar-Berg<br />

Tél.: 488 216 237<br />

Fax: 488 216 255<br />

info@sdk.lu<br />

www.sdk.lu<br />

LG - Best of & <strong>Guide</strong> <strong>2017</strong> 133


Développement durable<br />

L’économie circulaire au cœur<br />

Afin de répondre aux enjeux environnementaux, économiques et sociaux qui se présentent<br />

à nos modes de consommation actuels, VALORLUX a décidé de placer l’économie circulaire<br />

au cœur de sa stratégie.<br />

“<br />

La collecte,<br />

le tri et le recyclage des<br />

emballages génèrent<br />

plus de 5.000 emplois<br />

au Luxembourg<br />

”<br />

En étroite collaboration avec ses partenaires,<br />

cette nouvelle stratégie se déploie sur l’ensemble<br />

des activités de VALORLUX depuis la<br />

collecte en porte-à-porte ou les points d’apport<br />

volontaires (parcs de recyclage, stations<br />

RE-box) jusqu’aux filières de recyclage en<br />

passant par le tri.<br />

Afin de répondre aux enjeux environnementaux,<br />

économiques et sociaux qui se<br />

présentent à nos modes de consommation<br />

actuels, VALORLUX place désormais l’économie<br />

circulaire au cœur de sa stratégie. Une<br />

conduite qui s’inscrit dans une démarche<br />

nationale plus globale en concertation avec<br />

les ministères et les administrations.<br />

Cette réorganisation structurelle engendrera<br />

une réduction considérable des impacts liés<br />

aux transports et notamment des émissions<br />

en CO 2 .<br />

Les bénéfices de l’économie circulaire sont<br />

multiples. La réutilisation et le recyclage des<br />

matériaux permettent non seulement de<br />

réaliser des économies, mais aussi et surtout<br />

de préserver nos ressources naturelles tarissables.<br />

Enfin, la collecte, le tri et le recyclage<br />

des emballages génèrent aujourd’hui plus de<br />

5.000 emplois au Luxembourg. A l’échelle<br />

de l’Union Européenne, un potentiel d’un<br />

à deux millions d’emplois nets est estimé<br />

d’ici 2030, d’après l’Institut de l’économie<br />

circulaire.<br />

Dans ce sens, VALORLUX poursuit trois<br />

objectifs:<br />

- améliorer et élargir les emballages triés en<br />

incitant les citoyens à trier toujours plus et<br />

mieux. VALORLUX propose des supports<br />

de communication adaptés à chaque public<br />

(écoles, entreprises et résidences) et a élargi<br />

dans certaines communes la collecte des<br />

PMC aux films et sacs en plastique.<br />

La recyclabilité et l’écoconception sont devenues<br />

des notions incontournables pour la<br />

préservation de notre planète. C’est pour<br />

cette raison que VALORLUX va lancer à l’automne<br />

<strong>2017</strong> la seconde édition de Trophéco.<br />

Ce prix de l’emballage écoresponsable vise à<br />

valoriser auprès du grand public les efforts<br />

réalisés en matière environnementale des<br />

producteurs et importateurs de produits<br />

emballés.<br />

Chiffres 2016<br />

- limiter et optimiser les transports en améliorant<br />

le remplissage des camions et en<br />

réduisant les distances parcourues.<br />

- favoriser le recyclage de proximité en<br />

Europe ou dans la mesure du possible dans<br />

des filières situées au Luxembourg et veiller à<br />

la qualité du recyclage des matériaux.<br />

VALORLUX<br />

22, rue de l’industrie<br />

L-8399 Windhof<br />

www.valorlux.lu<br />

www.prevention-valorlux.lu<br />

134 LG - Best of & <strong>Guide</strong> <strong>2017</strong>


Développement durable<br />

Une gestion des déchets qui<br />

s’intègre à notre environnement<br />

Exploitation s.a., expert dans la gestion des déchets au Grand-Duché de Luxembourg,<br />

propose depuis plusieurs mois un nouveau contenant: le container semi-enterré.<br />

Esthétique et pratique, il se fond avec succès au paysage et propose une grande<br />

capacité de stockage grâce à sa cuve enterrée. Entretien avec Nathalie Hiegel, directrice<br />

commerciale et Hervé Fréreux, commercial chez Lamesch.<br />

Hervé Fréreux et Nathalie Hiegel<br />

Pourriez-vous nous expliquer le principe<br />

du container semi-enterré?<br />

H.F.: Le container semi-enterré, comme son<br />

nom l’indique, est enterré au deux tiers dans<br />

le sol. Ce principe permet au client de disposer<br />

d’une capacité de stockage importante<br />

sans pour autant occuper un espace au sol<br />

conséquent. De plus, les finitions proposées<br />

sont très esthétiques et permettent au<br />

container d’être disposé élégamment dans<br />

un espace naturel. Ce nouveau système est<br />

aussi plus hygiénique grâce à l’effet de cave,<br />

obtenu par l’enfouissement du container qui<br />

permet de maintenir une température faible<br />

et relativement constante dans la cuve. Ainsi,<br />

le processus de décomposition est ralenti<br />

et le développement des bactéries freiné.<br />

L’ergonomie du container a, elle, été pensée<br />

pour soulager la charge dorsale des utilisateurs<br />

grâce à la hauteur idéale du couvercle<br />

située environ à 1,20 m.<br />

Nous proposons les containers semi-enterrés<br />

pour les fractions de papier/carton, de<br />

verre ou de déchets résiduels. Leur capacité<br />

s’étend de 2.000 à 5.000 litres. Cependant,<br />

d’autres capacités peuvent être étudiées sur<br />

demande.<br />

N.H.: L’avantage de ces containers est clairement<br />

leur grande capacité de stockage qui<br />

permet d’allier gain de place et espacement<br />

des vidanges. C’est une excellente alternative<br />

aux containers classiques. Selon les besoins<br />

du client, les vidanges peuvent être planifiées<br />

à fréquence régulière ou sur appel. Pour<br />

l’installation, il faut compter environ une<br />

demi-journée. Et selon la composition du sol<br />

(terre, pierre…) le temps de pose peut varier.<br />

Vous faites référence aux différentes finitions<br />

de ces containers, quelles sont-elles?<br />

H.F.: Les containers sont proposés en plastique<br />

recyclé avec plusieurs coloris disponibles,<br />

en aluminium (peint ou non) et en<br />

bois. Selon l’emplacement et l’environnement<br />

alentour au container chaque finition<br />

peut répondre au besoin du client.<br />

La finition bois trouve facilement sa place<br />

dans un milieu où la nature domine comme<br />

un camping ou un parc. La finition aluminium,<br />

plus moderne, est souvent choisie<br />

à proximité de bâtiment en verre et le<br />

plastique recyclé est préféré dans les milieux<br />

urbains.<br />

136<br />

LG - Best of & <strong>Guide</strong> <strong>2017</strong>


Photo prise au Camping Plage Beaufort<br />

Il est également possible de mettre des<br />

couvercles de couleurs différentes pour<br />

distinguer les différents flux de déchets.<br />

Quatre coloris sont disponibles (noir, jaune,<br />

bleu et vert). Le container peut aussi, sur<br />

demande, être équipé d’une serrure. Ce<br />

dispositif permet au client de s’assurer que<br />

les déchets collectés sont uniquement issus<br />

de sa production.<br />

Pourriez-vous nous expliquer le déroulement<br />

de l’installation d’un container<br />

et d’une vidange?<br />

N.H.: Les containers semi-enterrés sont livrés<br />

clé en main. Lamesch s’occupe de les installer<br />

sur l’emplacement choisi. Avant de commencer<br />

les travaux, le client doit s’assurer<br />

qu’aucun câble et qu’aucune canalisation ne<br />

passe sous la zone d’installation; qu’aucune<br />

source d’eau ne se situe sous le terrain;<br />

que l’emplacement retenu est accessible<br />

par camion-grue et qu’aucun élément ne<br />

perturbe le rayon de manœuvre.<br />

L’installation prend quelques heures. Un<br />

trou est d’abord creusé puis une couche de<br />

sable est placée au fond de ce dernier pour<br />

stabiliser le container. La cuve est ensuite<br />

introduite à l’intérieur de la cavité, mise à<br />

niveau et remblayée avec la terre extraite.<br />

Une fois l’installation terminée, les finitions<br />

du sol restent à la charge du client. Plusieurs<br />

possibilités sont envisageables: des pavés, du<br />

macadam, du mulch ou encore des graviers<br />

peuvent être posés pour embellir l’aspect<br />

final des containers.<br />

H.F.: La vidange, elle, se réalise en quelques<br />

minutes. Les containers semi-enterrés sont<br />

équipés d’un sac amovible qui facilite le<br />

processus de vidange. Une grue hisse le sac<br />

hors du container, le positionne au-dessus du<br />

camion et le déverse dans ce dernier. Le sac<br />

est ensuite refermé, placé dans le container<br />

et un sac en plastique est mis en place pour<br />

assurer une bonne hygiène du container.<br />

Pour découvrir les différentes étapes de la<br />

vidange et de la pose d’un container, je vous<br />

invite à visionner les films explicatifs «Le<br />

container semi-enterré: une vidange propre<br />

et rapide» et «Le container semi-enterré: une<br />

pose facile et rapide» disponibles sur notre<br />

site internet sous la rubrique «Innovation -<br />

Container semi-enterré» ou encore sur notre<br />

chaîne youtube Lamesch.<br />

LAMESCH Exploitation s.a.<br />

12 ZI Wolser 2<br />

B.P. 75<br />

L-3201 Bettembourg<br />

Tél.: 52 27 27 1<br />

Fax: 51 88 01<br />

www.lamesch.lu<br />

LG - Best of & <strong>Guide</strong> <strong>2017</strong> 137


Développement durable<br />

Le concept écologique<br />

global du gaz vert<br />

Entre Quatre-Vents et Kopstal, la station de biogaz Naturgas Kielen accueille les communes,<br />

les cuisines de particuliers ou de cantines, les entreprises du secteur agro-alimentaire<br />

et tout autre client potentiel, soucieux de revaloriser ses déchets organiques plutôt que<br />

de les éliminer. Explications du directeur des lieux, Nico Godart.<br />

“<br />

Le biogaz obtenu à partir<br />

des matières organiques<br />

fermentées est ensuite<br />

purifié afin de devenir du<br />

biométhane<br />

”<br />

Processus pour une très haute qualité<br />

Fondée en 2004 par une coopérative agricole<br />

de plusieurs agriculteurs, Naturgas<br />

Kielen est une centrale biogaz innovante qui<br />

injecte du biométhane dans le réseau de gaz<br />

naturel grand-ducal existant. L’installation<br />

fait fermenter des matières organiques: des<br />

produits et sous-produits agricoles tels que<br />

du fumier et du lisier, ainsi que des déchets<br />

organiques qui viennent des villes ou bien de<br />

l’industrie alimentaire et fourragère. «Nous<br />

pouvons traiter les déchets alimentaires périmés<br />

de restauration, de cantines d’école, de<br />

garderies ou bien de cafétérias d’entreprise,<br />

mais également les déchets des collectes<br />

de poubelles organiques de plusieurs communes<br />

et syndicats intercommunaux ainsi<br />

que la tonte de gazon. Si une entreprise ou<br />

une commune désire revaloriser ses déchets,<br />

c’est un excellent moyen de s’y prendre»,<br />

explique Nico Godart.<br />

Ce sont des bactéries qui, dans des cuves<br />

digestives, transforment la matière organique<br />

en biogaz. Ce processus biologique<br />

requiert des contrôles et des analyses réguliers<br />

pour que la transformation se déroule<br />

correctement; «bien entendu après la séparation<br />

des matières inertes non-organiques<br />

des matière premières», précise le directeur.<br />

Le biogaz obtenu à partir des matières organiques<br />

fermentées est ensuite purifié afin de<br />

devenir du biométhane, un “gaz vert“ de<br />

très haute qualité. «Par rapport à la cogénération,<br />

l’avantage du biométhane est qu’il<br />

peut être transformé n’importe où, en n’importe<br />

quelle énergie; soit thermique pour<br />

chauffer les bâtiments, cinétique pour permettre<br />

aux voitures de rouler, ou électrique<br />

et ceci sans avoir de pertes». Actuellement,<br />

Naturgas Kielen injecte ce biométhane dans<br />

le réseau national de gaz, c’est-à-dire dans<br />

la même conduite que le gaz naturel qui est<br />

une source d’énergie fossile, car ils sont de<br />

même qualité.<br />

Les déchets sont donc transformés en énergie<br />

renouvelable et les dépôts laissés après l’opération<br />

de fermentation sont ensuite répandus<br />

sur les champs. Les surfaces agricoles bénéficient<br />

ainsi des nutriments restants. C’est un<br />

concept écologique global qui contribue à<br />

l’économie circulaire. Rien n’est donc superflu<br />

dans ce processus très écologique.<br />

«J’aimerais préciser qu’une des grandes<br />

forces de notre installation réside dans le<br />

fait que nous avons trois grandes chaînes<br />

d’introduction pour trois gros types de produits<br />

différents. Cela va du lisier agricole aux<br />

éléments solides comme le fumier mais aussi<br />

les déchets organiques (gazon ou produits<br />

agroalimentaires). En tant que propriétaires,<br />

exploitants et fournisseurs, nous pouvons<br />

faire preuve d’une grande flexibilité en nous<br />

adaptant à la demande, en augmentant la<br />

production de l’une ou en baissant celle<br />

de l’autre».<br />

138<br />

LG - Best of & <strong>Guide</strong> <strong>2017</strong>


Causalité d’une société de consommation<br />

débridée<br />

Nos sociétés modernes fonctionnent sur un<br />

modèle de consommation dans lequel on<br />

préfère remplacer un appareil défectueux<br />

plutôt que de le faire réparer. C’est un fait<br />

qui vaut pour les appareils électro-ménagers<br />

mais aussi, «et c’est peut-être encore<br />

plus choquant», pour les aliments. Ainsi sur<br />

le même modèle, le consommateur jettera<br />

un produit dont la date de péremption est<br />

dépassée sans même l’avoir préalablement<br />

gouté ou du moins senti. Cette perte de<br />

bon sens se retrouve devant les étalages de<br />

fruits où le consommateur palpe et fouille<br />

pour trouver la perle rare, la pèche la plus<br />

juteuse, la plus belle, celle qui a été la moins<br />

manipulée par d’autres (ce qui a pourtant<br />

déjà été fait cent fois dans la même<br />

journée). Ainsi un grand nombre de fruits<br />

encore bons à la consommation sont jetés,<br />

faute d’avoir trouvé acheteurs ou parce<br />

qu’ils ont tout simplement été abîmés.<br />

Le gaspillage alimentaire est le résultat d’un<br />

grand nombre de mauvaises habitudes, et<br />

en attendant que le consommateur prenne<br />

conscience que seul son portefeuille est le<br />

véritable maître, la loi tente de prendre les<br />

devants en limitant le gaspillage industriel.<br />

À l’heure actuelle, la législation incite les<br />

entreprises à recycler leurs déchets sans pour<br />

autant en être une obligation.<br />

Les entreprises ont des déchets dus à des<br />

défauts de fabrication qui, sans détériorer<br />

leurs valeurs réelles, les rendent pourtant<br />

inconsommables mais le premier des facteurs<br />

reste de loin les habitudes des consommateurs.<br />

«C’est ce qui devrait être notre<br />

ambition commune», conclut Nico Godart.<br />

NATURGAS KIELEN s.c.<br />

12, Route Nationale<br />

L-8295 Kehlen<br />

Tél.: 26 30 38<br />

Fax: 26 30 38-39<br />

www.ngk.lu<br />

LG - Best of & <strong>Guide</strong> <strong>2017</strong> 139


Développement durable<br />

Best of LG 198 - Mai <strong>2017</strong><br />

La révolution de l’économie circulaire<br />

Imaginez une technologie qui permettrait de séparer tous les éléments du lisier pour<br />

en extraire une eau de très haute qualité, et aussi des engrais, des combustibles.<br />

Cette technologie serait peu gourmande en énergie et tiendrait dans la remorque d’un<br />

camion, ce qui la rendrait mobile. C’est une startup luxembourgeoise qui a réalisé cette<br />

folle ambition; explications de Michel Reckinger, président de Ama Mundu Technologies.<br />

“<br />

Nous sommes<br />

les premiers à proposer<br />

une technologie à la fois<br />

plus performante que les<br />

systèmes actuels mais<br />

aussi à moindre coût<br />

”<br />

En quoi votre démarche est-elle innovante?<br />

Nous avons dès le début, intégré la problématique<br />

de l’économie d’énergie à celles<br />

de l’eau et des matières (des domaines<br />

qui ne vont malheureusement pas toujours<br />

ensemble). Avec peu d’énergie, notre technologie<br />

permet de trier les matières qui sont<br />

aujourd’hui présentes dans les rejets liquides<br />

d’unités de production de biogaz, dans les<br />

eaux usées ou dans les déjections animales.<br />

En les séparant, chacun de ces éléments<br />

peut être recyclé, trouver un second usage<br />

ou retourner dans son cycle naturel. En commençant<br />

par extraire et récupérer de l’eau<br />

pure, nous avons enfin trouvé un moyen<br />

simple de trier des liquides!<br />

Comment cela fonctionne-t-il?<br />

Nous extrayons les 60 à 90% d’eau que<br />

composent les déjections animales (le lisier)<br />

et les liquides qui sont issus des usines de<br />

biogaz ou de décharges. Nous commençons<br />

d’abord par un processus de séparation<br />

de la matière sèche solide. Les déchets<br />

liquides passent ensuite dans un procédé de<br />

nanofiltration qui donne un premier engrais,<br />

riche en phosphore et en azote; il peut en<br />

plus être déshydraté par évaporation sous<br />

vide selon un nouveau procédé mis au<br />

point par le Pr Delfosse au LIST. Enfin, nous<br />

utilisons l’osmose inverse pour en extraire<br />

l’eau purifiée H 2 O. L’osmose inverse est un<br />

procédé connu mais habituellement utilisé à<br />

plus de 30 bar alors que nous n’en utilisons<br />

que 10. Cette baisse de pression (et donc de<br />

consommation d’énergie) est possible grâce<br />

aux différents procédés réalisés en amont.<br />

Les petits restes que l’on ne peut pas valoriser<br />

sont alors détruits ou rendus inertes.<br />

Quels sont les avantages de ce procédé<br />

comparés à ceux d’une station d’épuration<br />

classique?<br />

L’innovation réside dans le changement de<br />

paradigme, il ne s’agit ni d’un traitement des<br />

eaux usées, ni d’une dépollution mais bien de<br />

la récupération d’une eau purifiée, d’engrais<br />

ou de combustibles renouvelables, par des<br />

procédés de fractionnement et de filtrage.<br />

Et notre équipement (voir photo) prend<br />

trois fois moins de place. Notre unité de la<br />

taille d’un container suffit à équiper une<br />

usine biogaz de 1,5 mégawatt qui n’aura<br />

plus besoin d’épandre le digestat brut dans<br />

les champs. Une version adaptée aux eaux<br />

usées municipales suffit aussi pour un peu<br />

moins de 1.000 habitants.<br />

Nous pouvons par exemple intervenir en<br />

complément d’une station d’épuration qui<br />

serait insuffisante en capacité ou en qualité<br />

de rejet, et ce sans couler aucun béton.<br />

Notre station a des résultats de qualité bien<br />

supérieurs répondant aux normes à venir,<br />

et c’est aussi une solution moins onéreuse.<br />

140<br />

LG - Best of & <strong>Guide</strong> <strong>2017</strong>


Qui sont vos clients potentiels?<br />

Les producteurs de biogaz, les éleveurs, les<br />

stations d’épuration municipales, les exploitants<br />

mais aussi les promoteurs de bâtiments<br />

durables, l’hôtellerie, etc. Nous pouvons être<br />

actifs partout où il est question des eaux<br />

usées ou de rejets liquides.<br />

Beaucoup de professionnels du secteur<br />

pensent que les besoins en eau changeront<br />

d’ici les 30 ans à venir. En allant de plus en<br />

plus vers les bâtiments durables et autonomes,<br />

il faudra inévitablement se poser la<br />

question de la réutilisation de l’eau et donc<br />

de son système de filtrage.<br />

D’où le terme de révolution. Comment<br />

cette technologie peut-elle se développer<br />

à l’avenir?<br />

relation à l’eau qui changera, moins notre<br />

façon de l’utiliser.<br />

Comment s’est passée l’année 2016?<br />

En début d’année 2016, nous étions encore<br />

à un stade d’essai et nos bons résultats<br />

nous ont permis de participer à la foire<br />

d’Ettelbruck au mois de juillet qui a constitué<br />

le lancement commercial d’Ama Mundu<br />

Technologies pour le secteur du biogaz. Par<br />

ailleurs notre startup a été retenue pour réaliser<br />

une première station d’épuration innovante<br />

(NeoSTEP, 1500 EH), elle a construit<br />

et mis en service en Belgique une unité<br />

de recyclage simultané d’eau et d’énergie.<br />

Notre première unité mobile a permis une<br />

présence à plusieurs manifestations et des<br />

démonstrations sur plusieurs sites.<br />

La question des pressions toujours plus<br />

constantes que nous exerçons sur nos ressources<br />

naturelles en eau, et qui seront de<br />

plus en plus précieuses à l’avenir, se pose<br />

déjà. L’eau prélevée dans le milieu naturel<br />

servira d’abord aux usages nobles, et après<br />

une ou plusieurs préparations au recyclage,<br />

elle servira à l’arrosage, pour les toilettes et<br />

pour alimenter une chaudière par exemple.<br />

Après ces usages successifs, elle retrouvera<br />

le chemin des canalisations, de la station<br />

d’épuration et enfin de la nature.<br />

Cette solution écologique, serait également<br />

une issue économique car aujourd’hui, les<br />

deux tiers du prix de l’eau proviennent des<br />

moyens de son acheminement. D’ici 2050,<br />

le Luxembourg comptera plus d’un million<br />

d’habitants et ce doublement de la population<br />

sera autant de tuyaux d’approvisionnement<br />

à poser, puis à entretenir.<br />

Le recyclage limiterait les approvisionnements<br />

d’eau par immeubles, quartiers, ou<br />

du moins par zones et le système centralisé<br />

serait soulagé par des systèmes décentralisés.<br />

Le coût de remplacement du réseau<br />

serait bien moindre et la responsabilité des<br />

consommateurs bien plus grande; c’est notre<br />

Quelles sont les prochaines étapes?<br />

Nous allons prendre grand soin de nos premières<br />

unités industrielles afin d’y apporter<br />

des améliorations et notre objectif pour la<br />

fin 2018 est de définir des équipements de<br />

série. Nous accentuons notre développement<br />

technique et notre action commerciale<br />

grâce à la mise en service d’une seconde<br />

unité mobile de capacité 0,5 tonne/heure.<br />

Nous avons aussi pris part à un deuxième<br />

projet de recherche appelé “Persephone“<br />

dans lequel nous travaillons en collaboration<br />

avec les instituts et les agriculteurs de la<br />

Grande Région et des Pays-Bas. Nous prenons<br />

en compte les très bonnes suggestions<br />

des agriculteurs dans le but d’obtenir des<br />

engrais facilement réutilisables.<br />

Nous travaillons activement avec le ministère<br />

de l’Economie qui nous cofinance mais aussi<br />

avec celui de l’Agriculture et celui de l’Environnement<br />

qui sont naturellement intéressés<br />

par l’émergence de solutions fiables et à<br />

bas coûts qui résoudraient les problèmes<br />

d’épandage et leur impact sur les nappes<br />

phréatiques.<br />

Source photos: AMA Mundu Technologies<br />

LG - Best of & <strong>Guide</strong> <strong>2017</strong> 141


Développement durable<br />

Un plaidoyer<br />

pour la cohérence des politiques<br />

La ministre de l’Environnement, Carole Dieschbourg, a assisté à la réunion informelle<br />

des ministres de l’Environnement et du Climat dédiée à l’écoinnovation et à la politique<br />

climatique de l’Union européenne qui a eu lieu les 13 et 14 juillet <strong>2017</strong> à Tallinn, sous<br />

présidence estonienne du Conseil de l’Union européenne.<br />

“<br />

Les ministres<br />

de l’Environnement ont<br />

exprimé une nouvelle fois<br />

leur détermination pour<br />

la mise en œuvre rapide<br />

de l’accord de Paris<br />

”<br />

L’écoinnovation: le leitmotiv du trio<br />

présidentiel Estonie-Bulgarie-Autriche<br />

Les discussions ministérielles du 13 juillet se<br />

focalisaient sur l’écoinnovation qui constitue le<br />

leitmotiv du trio présidentiel Estonie-Bulgarie-<br />

Autriche. Les discussions se focalisaient<br />

sur l’économie circulaire, l’aménagement<br />

urbain intégré et le financement du<br />

développement durable. Dans ce contexte,<br />

la ministre de l’Environnement, Carole<br />

Dieschbourg, a plaidé pour une cohérence<br />

des politiques et une approche inclusive dans<br />

le contexte du développement des villes.<br />

Elle a cité les exemples luxembourgeois de<br />

la revalorisation des friches industrielles de<br />

Belval, Schifflange et Wiltz dans le contexte<br />

du développement de nouveaux quartiers<br />

tant résidentiels que d’activités.<br />

Le Luxembourg très engagé pour la<br />

mise en œuvre de l’action climatique<br />

Les ministres de l’Environnement ont exprimé<br />

une nouvelle fois leur détermination pour<br />

la mise en œuvre rapide de l’accord de Paris.<br />

En présence de Seyni Nafo, négociateur en<br />

chef du groupe africain, les ministres ont<br />

confirmé leur soutien au cadre multilatéral et<br />

des États vulnérables du continent africain et<br />

des petits États insulaires.<br />

Un accord rapide, crédible et ambitieux sur le<br />

nouveau cadre législatif européen de l’action<br />

climat, notamment la réforme du système<br />

d’échange des quotas d’émission (EU-ETS)<br />

et le paquet législatif du partage des efforts<br />

pour les secteurs non couverts par l’ETS,<br />

sera indispensable pour la mobilisation de<br />

tous les acteurs.<br />

Dans ce contexte, la ministre Carole<br />

Dieschbourg a tenu à ce que la proposition<br />

communautaire pour la gouvernance de<br />

l’Union de l’énergie permette une cohérence<br />

globale et une implication sur pied d’égalité<br />

des filières Environnement et Énergie au<br />

niveau de l’Union européenne. Finalement,<br />

la ministre Carole Dieschbourg a mis en évidence<br />

le Pacte climat luxembourgeois à titre<br />

d’exemple des actions climat au niveau non<br />

étatique que ce soient les autorités locales,<br />

les entreprises ou la société civile.<br />

Communiqué par le ministère<br />

du Développement durable<br />

et des Infrastructures/<br />

Département de l’environnement<br />

142<br />

LG - Best of & <strong>Guide</strong> <strong>2017</strong>


copyright: © SIP / Yves Kortum, tous droits réservés<br />

Carole Dieschbourg


Développement durable<br />

Neuvième remise<br />

du «Bio-Agrar-Präis»<br />

Le 2 juillet <strong>2017</strong>, en présence de nombreux invités, Monsieur Fernand Etgen, ministre de<br />

l’Agriculture, de la Viticulture et de la Protection des consommateurs, a remis le «Prix du<br />

Jury» du «Bio-Agrar-Präis» à „Eis Epicerie Zolwer“ de Soleuvre.<br />

“<br />

Le gagnant du «Prix du Public» a été sélectionné<br />

par le public lors de la Foire Agricole à Ettelbruck<br />

Le «Prix du Public» du «Bio-Agrar-<br />

Präis» a été décerné à „Bio-Lëtzebuerg –<br />

Vereenegung fir Bio-Landwirtschaft a.s.b.l.“<br />

de Munsbach.<br />

”<br />

a analysé les dossiers de candidature. Le<br />

gagnant du «Prix du Public» a été sélectionné<br />

par le public lors de la Foire Agricole<br />

à Ettelbruck.<br />

Fernand Etgen, ministre de l’Agriculture, de la<br />

Viticulture et de la Protection des consommateurs<br />

Dans son discours, Monsieur Etgen a rendu<br />

hommage aux engagements de „Ecosol<br />

Sanem a.s.b.l.“ und „Episol Sanem s.coop.“<br />

pour leur projet „Eis Epicerie Zolwer“. Il<br />

s’agit de la première épicerie solidaire du<br />

Luxembourg où plus de 1.500 produits<br />

issus de productions locales, biologiques ou<br />

durables y sont proposés, à un prix solidaire<br />

et pour tout le monde.<br />

En outre, M. Etgen a honoré l’initiative<br />

de „Bio-Lëtzebuerg – Vereenegung fir<br />

BioLandwirtschaft a.s.b.l.“ de Munsbach,<br />

de mettre à disposition de ses membres, les<br />

producteurs et les transformateurs, un label<br />

biologique privé. Ce label «Bio-Lëtzebuerg»<br />

désigne des produits biologiques d’origine<br />

luxembourgeoise.<br />

La nouveauté de cette année consiste en<br />

la remise d’un «Prix du Public» en plus de<br />

l’usuel «Prix du Jury». Afin de choisir le<br />

lauréat du «Prix du Jury», un jury, composé<br />

de dix membres issus de milieux différents,<br />

Le «Bio-Agrar-Präis», décerné pour la première<br />

fois en 2009, vise à récompenser<br />

des mérites dans l’agriculture biologique.<br />

Ce prix, doté de 4.000 euros, est destiné<br />

aux personnes, organisations et entreprises<br />

actives dans le secteur de l’agriculture<br />

biologique (production, transformation,<br />

commerce, recherche, ONG,…) ou ayant<br />

apporté un appui particulier à l’agriculture<br />

biologique au Luxembourg.<br />

Le prix s’inscrit dans le cadre du plan d’action<br />

national de la promotion de l’agriculture<br />

biologique, dont le but est de soutenir activement<br />

le développement de l’agriculture<br />

biologique au Luxembourg. La publication<br />

de différentes brochures ainsi que le réseau<br />

de fermes de démonstration sont d’autres<br />

actions de l’année en cours.<br />

Communiqué par le ministère<br />

de l’Agriculture, de la Viticulture et de la<br />

Protection des consommateurs<br />

144<br />

LG - Best of & <strong>Guide</strong> <strong>2017</strong>


Développement durable<br />

Best of LG 198 - Mai <strong>2017</strong><br />

25 ans au service du bio<br />

Le grossiste Biogros créé en 1992, a vite été victime de son propre succès. En plus du<br />

premier magasin Naturata, de nombreux points de vente à Luxembourg se sont montrés<br />

intéressés par la qualité de leurs produits. Retour sur 25 ans de succès avec Änder Schanck,<br />

directeur de BIOGROS et du groupe Oikopolis.<br />

Pouvez-vous nous présenter le<br />

groupe?<br />

C’est un projet qui prend source en 1988<br />

avec l’association agricole «BIOG» qui<br />

regroupe des cultivateurs biologiques et<br />

biodynamiques du Luxembourg. Au fil des<br />

années, nous avons réussi à construire une<br />

économie structurée et axée sur la collaboration.<br />

Nous avons implanté notre premier<br />

magasin «NATURATA» au Rollingergrund<br />

à Luxembourg-Ville et à ce jour, nous en<br />

comptons neuf dont trois boutiques fermières<br />

sur tout le territoire national.<br />

Outre les boutiques fermières susmentionnées,<br />

le groupe OIKOPOLIS compte six<br />

«NATURATA Bio Marchés» et un magasin<br />

en ligne «NATURATA Bio@home». A quoi<br />

s’ajoute BIOGROS SA, dont la tâche de<br />

grossiste consiste à aller chercher les denrées<br />

chez les producteurs afin d’approvisionner<br />

nos magasins. OIKOPOLIS Participations<br />

SA regroupe à la fois des cultivateurs, des<br />

collaborateurs mais aussi des clients qui<br />

participent à son capital, qui sont donc les<br />

propriétaires du groupe. Notre valeur guide<br />

est de proposer des produits biologiques<br />

qui sont dans la mesure du possible locaux.<br />

«BIOG» est également une marque…<br />

Oui, une marque sous laquelle nous vendons<br />

nos propres produits. Je prends pour<br />

exemple notre laiterie à Bascharage, avec<br />

laquelle nous proposons du lait 100%<br />

luxembourgeois, distribué uniquement au<br />

Luxembourg avec «frësch Bio-Vollmëllech»<br />

et «frësch Bio-Mëllech 1,5% Fett».<br />

Nos dix producteurs doivent répondre aux<br />

normes biologiques. Ils sont donc certifiés<br />

Bio au niveau européen, mais aussi selon<br />

les critères plus strictes de Bio-Lëtzebuerg.<br />

La chaîne de valeur comprenant l’herbe, les<br />

vaches laitières, la production, le transport<br />

et les consommateurs forme un circuit<br />

fermé qui peut être considéré comme une<br />

icône de l’exploitation biologique.<br />

Si vous vous inscrivez dans l’économie<br />

circulaire, vous importez néanmoins<br />

les produits que ne donne pas<br />

notre territoire…<br />

L’association agricole de nos débuts formait<br />

l’ambition de ne distribuer que des produits<br />

issus de l’agriculture biologique luxembourgeoise.<br />

Nous nous sommes néanmoins, vite<br />

rendus à l’évidence qu’il serait très difficile<br />

d’être rentable avec des camionnettes à<br />

moitié vide.<br />

Si nous favorisons les produits de l’agriculture<br />

biologique nationale et régionale, le<br />

Luxembourg reste trop petit pour répondre<br />

à la demande. Nous avons donc besoin<br />

d’importer des produits bios de l’étranger<br />

quand ceux-ci ne sont pas disponibles en<br />

quantité suffisante ou qu’ils ne peuvent pas<br />

être cultivés dans nos régions. L’importation<br />

de ces produits se fait alors par BIOGROS<br />

SA.<br />

De même, nous veillons à n’exporter que<br />

l’excédent de notre lait bio car nous souhaitons<br />

d’abord servir le marché régional.<br />

Quant à la structure circulaire de notre cycle<br />

de production, elle s’inspire des idéaux<br />

de l’agriculture biologique qui influencent<br />

notre aspiration vers l’économie durable.<br />

Que signifie pour vous une économie<br />

responsable…<br />

Dans la chaîne de valeur ajoutée de<br />

l’économie de marché standard, chacun<br />

cherche à optimiser son domaine d’achat<br />

et la pression est toujours mise sur le<br />

producteur. Voilà pourquoi nous réunissons<br />

les différents acteurs autour d’une<br />

même table afin de favoriser le dialogue<br />

entre les producteurs, les consommateurs,<br />

le détaillant, le grossiste et la laiterie.<br />

Chacun des participants peut protéger et<br />

défendre ses propres intérêts mais étant à<br />

l’écoute des autres, il peut avoir connaissance<br />

de la situation globale. Dès lors,<br />

chaque perspective individuelle se relativise.<br />

Notre objectif est la transformation<br />

et la commercialisation des produits de<br />

nos membres agricoles et les prix corrects<br />

sont obtenus moyennant une coopération<br />

entre les différents acteurs.<br />

Nous sommes également les premiers<br />

à Luxembourg à nous soumettre aux<br />

audits de «Gemeinwohl Ökonomie» (ndlr:<br />

l’économie du bien-être commun). Ces<br />

audits vérifient à la fois les finances mais<br />

146<br />

LG - Best of & <strong>Guide</strong> <strong>2017</strong>


“<br />

Notre valeur guide est<br />

de proposer des produits<br />

biologiques qui sont dans<br />

la mesure du possible<br />

locaux<br />

”<br />

Änder Schanck<br />

également les aspects sociaux et environnementaux<br />

relatifs à la RSE ainsi que les<br />

fonds et les produits avec lesquels nous<br />

travaillons. Nous y avons reçu l’un des<br />

meilleurs scores (720/1000) d’autant plus<br />

que nous sommes un groupe dont les<br />

activités sont très diversifiées.<br />

L’avenir sera bio ou ne sera pas?<br />

Un producteur bio est contrôlé une fois<br />

par an ce qui n’est pas du tout le cas pour<br />

l’agriculture standard; le label bio est donc<br />

le plus contrôlé du marché. Après trois<br />

déménagements de BIOGROS vers des<br />

locaux toujours plus grands, une centaine<br />

de points de distribution dans le pays<br />

et plus de 300 d’employés dans notre<br />

groupe, dont 100 dans BIOGROS nous<br />

pouvons dire que le consommateur est de<br />

plus en plus intéressé par ce qu’il achète. `<br />

Le fait que presque toutes les grandes surfaces<br />

du pays proposent des rayons bio en<br />

sont un signe. Néanmoins, la perspective<br />

d’une production agricole 100% biologique<br />

à l’horizon 2050, telle que prédite<br />

par l’étude Rifkin, n’est pas réaliste. S’il est<br />

positif de garder cet objectif en mémoire,<br />

il faut tout de même savoir que nous<br />

ne sommes encore qu’au début d’une<br />

réflexion collective. Un peu comme dans<br />

l’agriculture, une idée qui pousse trop<br />

vite est malade. Prenons donc le temps<br />

nécessaire à l’élaboration d’une réflexion<br />

sociétale profonde.<br />

LG - Best of & <strong>Guide</strong> <strong>2017</strong> 147


Développement durable<br />

Bilan de la Foire Agricole Ettelbruck <strong>2017</strong><br />

Avec plus de 37.000 visiteurs, la Foire Agricole d’Ettelbruck était en effervescence.<br />

Les vendredi et samedi, la pluie était au rendez-vous, au plus grand plaisir du monde<br />

agricole. Le dimanche, avec une météo plus favorable, 20.000 visiteurs ont afflué vers la<br />

plaine du Däich! Le rendez-vous traditionnel des professionnels du secteur agricole est aussi<br />

le pôle d’échange des producteurs avec les consommateurs, la plupart venus en famille.<br />

La pluie était<br />

au rendez-vous, au plus<br />

grand plaisir du monde<br />

agricole<br />

“<br />

”<br />

Exposants<br />

Plus de 300 exposants et partenaires<br />

ont contribué à la qualité de l’événement.<br />

Faute d’espace, les organisateurs n’ont<br />

malheureusement pas pu satisfaire la demande<br />

de tous les exposants. La grande majorité des<br />

exposants présents lors de cette édition <strong>2017</strong><br />

s’estime très satisfaite par les affaires effectuées,<br />

le contact avec les clients et l’opportunité qui<br />

leur a été donnée de renforcer la confiance des<br />

consommateurs.<br />

Visite du Grand-Duc<br />

Le moment fort de cette édition était sans<br />

aucun doute la visite du Grand-Duc Henri<br />

qui a visité la foire pendant plus de trois<br />

heures. Lors de nombreux échanges très<br />

intéressants avec les agriculteurs, les visiteurs<br />

et les professionnels du secteur, son Altesse<br />

Royale a marqué son soutien et sa sympathie<br />

à l’agriculture luxembourgeoise.<br />

Spectacles et animations<br />

Le programme autour des animaux de la ferme<br />

et des machines agricoles en démonstration<br />

a fasciné le public. Les spectacles équestres<br />

«Camargue en liberté» et «Spirit of Camargue»<br />

ont suscité de belles émotions. Le premier<br />

Derby de chevaux de trait ardennais a mis<br />

en évidence les qualités de maniabilité et de<br />

polyvalence de cette race régionale. Le village<br />

des métiers «Worldskills Luxembourg», donnait<br />

l’occasion de rencontrer 17 métiers, présentés<br />

sous forme d’ateliers. Les visiteurs ont pu<br />

découvrir aussi tout l’univers laitier dans une<br />

étable entièrement équipée, avec 20 vaches<br />

traites par un robot. Le lait était ensuite transformé<br />

en crème glacée à déguster sur place.<br />

Dégustations et «show-cooking»<br />

Les producteurs ont offert à la dégustation<br />

leurs nombreux produits régionaux. Les<br />

grands chefs cuisiniers, assistés de nombreux<br />

représentants politiques, ont préparé des<br />

spécialités locales, pour le plus grand plaisir<br />

des gourmets. A côté des traditionnelles<br />

grillades, cinq restaurants ont proposé des<br />

spécialités à base de viande limousine.<br />

Foire virtuelle sur les médias sociaux<br />

Dans le cadre de leur campagne «Fro de<br />

Bauer», les jeunes agriculteurs ont fait des<br />

interventions vidéo en direct de la ferme,<br />

afin de susciter des questions auprès du<br />

public. Au niveau de la communication, les<br />

organisateurs ont également misé sur les<br />

médias sociaux et ils ont ainsi pu toucher<br />

un maximum de 50.000 utilisateurs en une<br />

journée sur Facebook.<br />

La 35 e édition de la Foire Agricole d’Ettelbruck,<br />

déjà en cours de planification, aura lieu du<br />

vendredi 29 juin au dimanche 1 er juillet 2018.<br />

Foire agricole d’Ettelbruck <strong>2017</strong> / LG<br />

148<br />

LG - Best of & <strong>Guide</strong> <strong>2017</strong>


Développement durable<br />

La Foire Agricole d’Ettelbruck <strong>2017</strong><br />

Du 30 juin au 2 juillet dernier, la Foire Agricole d’Ettelbruck a battu son plein. Bien que le temps n’ait pas<br />

été au beau fixe tout le week-end, 37.396 visiteurs ont parcouru ses stands situés à la plaine du Däich et<br />

le Grand-Duc a lui-même visité la foire pendant trois heures. Sur les réseaux sociaux, c’est près de 50.000<br />

utilisateurs qui ont été touchés par les publications sur Facebook. Au total plus de 300 exposants avaient<br />

décoré leur emplacement et les trois journées ont été rythmées par la suite de spectacles et animations qui<br />

ont jalonné l’événement. Divers producteurs et restaurateurs proposaient même aux visiteurs des petits<br />

encas essentiellement composés de spécialités locales.


RSE<br />

Best of LG 194 - Janvier <strong>2017</strong><br />

L’entreprise familiale<br />

synonyme d’engagement social<br />

En 1911, Octave Reckinger fonde une quincaillerie qui se développe dans les secteurs<br />

du chauffage et du sanitaire. L’entreprise familiale est ensuite dirigée par Alfred dans<br />

l’entre-deux-guerres, puis par les frères Paul et François en 1973 qui étendent les activités<br />

jusqu’aux grands bâtiments. La quatrième génération connaît alors tout le poids de l’héritage<br />

familial et de cette position d’un des leaders sur le marché luxembourgeois qu’il s’agit de<br />

consolider. De 70 employés lorsqu’il en prend les rênes en 1997 à quelques 260 aujourd’hui,<br />

le directeur Michel Reckinger revient sur la Responsabilité Sociétale de l’Entreprise.<br />

Révolution, transition ou continuité;<br />

comment une entreprise centenaire<br />

se lance-t-elle dans la RSE?<br />

La société s’y est concrètement engagée<br />

depuis un peu plus d’un an mais elle est<br />

une entreprise familiale depuis toujours.<br />

En tant que dirigeant, je suis particulièrement<br />

attaché à la notion «familiale» et<br />

c’est cet esprit qui définit la relation que<br />

j’entretiens avec mes employés.<br />

L’entreprise se sent responsable de<br />

ceux qui l’animent au quotidien; avec<br />

leurs familles ils font vivre commerces,<br />

associations culturelles et clubs sportifs.<br />

L’entreprise est dès lors consciente<br />

qu’elle s’inscrit dans la société et je pense<br />

que c’est l’un des critères qui différencie<br />

les PME des grandes multinationales.<br />

Sans vouloir faire d’anachronisme, je<br />

pense que le terme de RSE est une<br />

appellation moderne pour qualifier une<br />

mentalité qui nous habite depuis plus<br />

d’un siècle.<br />

Reckinger compte néanmoins 260<br />

employés; n’est-ce pas difficilement<br />

transposable?<br />

Préserver l’esprit d’une entreprise familiale<br />

avec autant d’employés est possible du<br />

moment où la communication est assurée.<br />

Bien évidemment les outils communicationnels<br />

ne peuvent pas être les mêmes<br />

que lorsque nous étions encore 70. C’est<br />

pourquoi nous devons mettre en place<br />

les moyens adéquats qui non seulement<br />

transmettent nos messages à nos<br />

employés mais permettent également de<br />

faire remonter leurs avis.<br />

Quels sont ces nouveaux outils?<br />

Nous avons travaillé en profondeur sur<br />

différents sujets. Pour ce qui est de la<br />

communication par exemple, nous venons<br />

de publier la première édition de notre<br />

«Reckinger Mag» qui sera distribué deux<br />

fois par an. Nous sommes par ailleurs<br />

en train de mettre en place un Intranet<br />

à destination unique des employés de<br />

l’entreprise. Ces deux actions bien qu’essentielles<br />

dans la circulation de l’information<br />

et de la parole entre nos différents<br />

collaborateurs n’auraient pas été suffisantes<br />

sans un renouvellement profond de<br />

l’organigramme. Nous avons abandonné<br />

la rigidité d’une structure traditionnelle<br />

et verticale pour un organigramme plus<br />

clair, qui consolide l’entreprise et facilite<br />

l’échange. Nous utilisons pour cela un<br />

code couleurs qui différencie les services<br />

et montre les liens qui les régissent.<br />

Ces efforts pourraient-ils être récompensés<br />

par une labélisation?<br />

Nous sommes en effet sur la liste de l’IN-<br />

DR pour l’acquisition du label RSE mais<br />

nous le considérons néanmoins comme<br />

une étape de notre plan d’actions. Je<br />

prends pour exemple la convention que<br />

nous venons de signer avec Médecins Sans<br />

Frontières pour qui nous allons payer 1%<br />

de toutes leurs installations de rénovations<br />

clé en main; ce qui représente un budget<br />

annuel de presque 50.000 euros. Nous<br />

communiquerons sur nos actions communes<br />

et sensibiliserons non seulement<br />

nos employés, mais aussi nos fournisseurs<br />

et nos clients. Nous donnerons également<br />

la possibilité à nos employés de prendre<br />

un congé sans solde avec la garantie d’une<br />

réinsertion pour qu’ils puissent se rendre<br />

sur le terrain pour le compte de MSF.<br />

Un mot sur vos chantiers actuels…<br />

De l’installation de sanitaires dans une<br />

maison unifamiliale à l’équipement d’un<br />

grand bâtiment, nous œuvrons sur des<br />

152<br />

LG - Best of & <strong>Guide</strong> <strong>2017</strong>


“<br />

Je pense que le terme<br />

de RSE est une appellation<br />

moderne pour qualifier une<br />

mentalité qui nous habite<br />

depuis plus d’un siècle<br />

”<br />

chantiers de toutes les tailles, qu’ils<br />

soient neufs ou anciens. Ainsi, d’une fuite<br />

d’eau chez un particulier aux problèmes<br />

techniques d’un immeuble administratif,<br />

notre service après-vente est à même de<br />

répondre efficacement à tous les types<br />

de demandes.<br />

Nous travaillons actuellement beaucoup à<br />

Belval où nous sommes en train de finaliser<br />

l’immeuble Jazz (96 appartements et<br />

4.700 m 2 de bureaux et commerces). Nous<br />

serons également en charge du nouveau<br />

LTPS d’Ettelbruck (Lycée Technique pour<br />

Professions de Santé) qui sera le premier<br />

bâtiment minergie plus à Luxembourg.<br />

Cette norme suisse assure que le bâtiment<br />

consomme moins d’énergie qu’il n’en produit<br />

mais elle certifie également la provenance<br />

du matériel dans une optique de<br />

favoriser l’économie circulaire. L’emprunte<br />

carbone est ainsi bien moindre qu’un<br />

bâtiment classique. Enfin, nous réalisons à<br />

Kockelscheuer l’un des premiers bâtiments<br />

industriels triple A au Luxembourg qui sera<br />

climatisé par des forages géothermiques.<br />

Comment voyez-vous l’avenir de<br />

votre société?<br />

Nous sommes spécialisés dans toutes<br />

les techniques du bâtiment et devons<br />

Source photo: RECKINGER<br />

donc constamment nous adapter<br />

aux nouvelles évolutions. La digitalisation,<br />

les normes environnementales<br />

ainsi que les changements énergétiques<br />

se font désormais à court et à<br />

moyen termes. D’autant plus que cette<br />

tendance est appuyée par des politiques<br />

gouvernementales qui tendent à sortir des<br />

énergies fossiles.<br />

Michel Reckinger<br />

D’ici 30 ans par exemple, il n’y aura<br />

presque plus de chauffage au gaz, les<br />

bâtiments consommeront toujours moins<br />

mais seront de plus en plus équipés en<br />

technicités. Nous avons donc besoin de<br />

compétences qui répondent à toujours<br />

plus de complexité. D’où notre responsabilité<br />

d’offrir à nos employés, la possibilité<br />

de se former tout le long de leur carrière.<br />

LG - Best of & <strong>Guide</strong> <strong>2017</strong> 153


RSE<br />

Pour faciliter la gestion de la<br />

responsabilité sociale des entreprises<br />

L’Institut National pour le Développement durable et la Responsabilité sociale des<br />

entreprises (INDR) est un accélérateur du changement sociétal. Il aura su faire vivre l’un<br />

des concepts les plus mal compris de la philosophie contemporaine: la responsabilité de<br />

l’entreprise. Rencontre avec Norman Fisch, secrétaire général de l’INDR.<br />

La bienveillance à l’égard des entreprises<br />

L’Institut National pour le Développement<br />

durable et la Responsabilité sociale des<br />

entreprises (INDR) peut être fier de fêter<br />

ses dix années d’existence. On est certes<br />

encore très jeune lorsqu’on n’a que dix<br />

ans, mais on ne peut que rarement se<br />

vanter d’avoir parcouru un si long chemin.<br />

L’INDR est né en 2007, à l’initiative de<br />

l’Union des Entreprises Luxembourgeoises<br />

(UEL) et est aujourd’hui l’acteur central de<br />

la Responsabilité Sociale des Entreprises<br />

(RSE) au Luxembourg.<br />

Si l’UEL incarne la voix des entreprises au<br />

Luxembourg, l’INDR se fait l’écho des entreprises<br />

que l’on qualifie de “responsables“<br />

sur le territoire. Il n’incarne pas le rôle du<br />

censeur, il n’est pas l’agent de police des<br />

entreprises luxembourgeoises, il est bien<br />

plutôt l’ami bienveillant qui leur indique la<br />

bonne direction. L’INDR est là pour épauler<br />

les entreprises qui souhaitent devenir “socialement<br />

responsables“. «Chaque entreprise,<br />

indépendamment de sa taille ou de son secteur,<br />

a aujourd’hui une obligation morale et<br />

citoyenne de devenir davantage responsable,<br />

car l’entreprise de demain sera responsable…<br />

ou ne sera plus», nous dit Norman Fisch.<br />

De nos jours, nous sommes beaucoup plus<br />

soucieux de l’impact de nos activités sur<br />

le monde environnant. Il convient en effet<br />

de garder en mémoire que tout ce que<br />

nous entreprenons aujourd’hui aura aussi des<br />

répercussions sur le monde qu’habiteront les<br />

générations futures.<br />

Les entreprises et la société marchent<br />

de concert<br />

L’INDR promeut la RSE comme un outil stratégique<br />

pour les entreprises, afin qu’elles<br />

contribuent au développement durable. S’il est<br />

primordial que les entreprises deviennent plus<br />

responsables, c’est parce qu’il en va de l’intérêt<br />

de tous: de celui des entreprises tout d’abord,<br />

qui gagneront en compétitivité et acquerront<br />

une meilleure réputation, mais aussi du pays qui,<br />

grâce à ses entreprises, présentera une image<br />

valorisante du territoire luxembourgeois.<br />

Une entreprise doit avant tout comprendre<br />

qu’elle n’est pas une entité solitaire. Elle n’existe<br />

jamais isolément: tout ce dont elle a besoin pour<br />

exister et pour durer lui est fourni par la société<br />

elle-même. La société n’est en aucun cas un<br />

corps étranger à l’entreprise, elle en est bien<br />

plutôt la mère nourricière et doit à ce titre être<br />

choyée dès lors que l’on espère prospérer.<br />

Lorsqu’une entreprise fait le pari de devenir plus<br />

responsable, elle doit donc en premier lieu identifier<br />

les principales attentes de la société. L’INDR,<br />

avec son programme national «ESR - Entreprise<br />

Socialement Responsable», est là pour faciliter la<br />

tâche de ces entreprises soucieuses d’apprendre<br />

et de s’améliorer. Environ 1.000 entreprises se<br />

sont déjà inscrites dans ce programme, et 132<br />

ont actuellement le label ESR.<br />

Les piliers fondamentaux<br />

Le <strong>Guide</strong> ESR (www.esr.lu) développé par<br />

l’institut reconnaît aujourd’hui trois grands<br />

piliers du développement durable: le pilier<br />

économique ou “de gouvernance“ permet<br />

de comprendre quels sont les facteurs qui<br />

permettent à une entreprise d’être pérenne - il<br />

convient d’avoir une réelle stratégie d’entreprise,<br />

un système de décision transparent, une<br />

éthique ou encore un système d’information<br />

de qualité, mais il faut aussi tenir compte des<br />

revendications de toutes les parties prenantes<br />

internes et externes de l’entreprise.<br />

Le second pilier s’attache davantage aux<br />

aspects sociaux: il traite essentiellement des<br />

questions relevant de la gestion des ressources<br />

humaines, de celle de la diversité, de la sécurité<br />

et santé au travail ou des Droits de l’Homme.<br />

Le pilier environnemental, quant à lui, est là<br />

pour rappeler aux entreprises que pour être<br />

responsable il convient de toujours se projeter<br />

dans l’avenir. Il est nécessaire de se soucier<br />

des installations au sein même des bâtiments,<br />

de la dépense énergétique de l’entreprise, et<br />

il est également primordial d’être soucieux<br />

de la qualité de ses fournisseurs (choisir le<br />

moins cher d’entre eux n’est que rarement la<br />

meilleure des solutions). On constate en effet<br />

que trop d’entreprises pratiquent encore une<br />

politique trop court-termiste; «il faut sortir de<br />

cet engrenage», nous dit Norman Fisch.<br />

Un quatrième chapitre conditionne ces trois<br />

piliers: il est important que chaque entreprise<br />

prenne conscience des impacts que ses activités<br />

génèrent afin de pouvoir assumer sa<br />

responsabilité. Ce dernier chapitre essentiel a<br />

donc pour vocation de développer une stratégie<br />

RSE à appliquer pour préserver la société<br />

dont nous dépendons.<br />

154<br />

LG - Best of & <strong>Guide</strong> <strong>2017</strong>


Norman Fisch<br />

“<br />

L’entreprise de<br />

demain sera responsable…<br />

ou ne sera plus !<br />

”<br />

Une stratégie pour l’avenir<br />

En appliquant une stratégie RSE, les petites<br />

entreprises comme les grandes peuvent<br />

contribuer à la valorisation de la société tout<br />

entière. Une entreprise ne doit jamais oublier<br />

que sa pérennité dépend avant tout du capital<br />

intangible qu’elle crée. On ne peut gérer<br />

une entreprise efficacement en ne pensant<br />

qu’à sa seule valeur financière: une entreprise<br />

emploie des êtres humains, et la qualité de<br />

leur travail dépend en premier lieu du climat<br />

dans lequel ils effectuent leurs tâches.<br />

Si l’INDR met à disposition des entreprises<br />

une méthodologie concise et synthétique,<br />

il propose également chaque année trois<br />

cycles de formation à la RSE. Ces formations<br />

proposent aux entreprises une journée<br />

gratuite de formation à la RSE, ainsi que<br />

quatre modules d’une demi-journée, reprenant<br />

chacun les quatre grands chapitres<br />

du <strong>Guide</strong> ESR. L’INDR peut ainsi se vanter<br />

d’être à la fois un intermédiaire et un acteur<br />

du changement – il propose des solutions à<br />

toutes les entreprises qui ont déjà les yeux<br />

rivés vers l’avenir.<br />

INDR<br />

7, rue Alcide de Gasperi<br />

L-1030 Luxembourg<br />

Tél.: 27 33 08 85<br />

www.indr.lu et www.esr.lu<br />

LG - Best of & <strong>Guide</strong> <strong>2017</strong> 155


Société<br />

Best of LG 193 - Décembre 2016<br />

L’animal n’est plus un objet<br />

Descartes disait du cri de l’animal qu’il était comme le bruit d’une horloge. Il comparait<br />

son corps à une machine dénuée de conscience et de pensée. L’Homme au centre<br />

des choses, pouvait alors en disposer selon son gré. L’«animal-machine» bercé de<br />

l’anthropocentrisme occidental a depuis le 17 e siècle, fortement influencé notre droit.<br />

Rencontre avec Fernand Etgen, ministre de l’Agriculture qui nous présente le projet de loi qui<br />

entend «assurer la dignité, la protection de la vie, la sécurité et le bien-être des animaux».<br />

“<br />

(Un) être vivant<br />

non humain doué de sensibilité<br />

en ce qu’il est doté<br />

d’un système nerveux le<br />

rendant scientifiquement<br />

apte à ressentir la douleur<br />

et à éprouver d’autres<br />

émotions<br />

”<br />

Un projet de loi plébiscité<br />

Si dans un premier temps, le gouvernement<br />

voulait apporter des modifications à la législation<br />

de 1983 toujours en vigueur, «il lui est<br />

très vite apparu qu’une nouvelle loi était la<br />

meilleure des solutions», explique le ministre<br />

et d’ajouter que «l’ancienne sera abrogée».<br />

Même si le projet de loi est déjà applaudi par<br />

nombre d’organisations internationales de<br />

protection animalière, «il est plus porté par<br />

les données scientifiques que par les attentes<br />

de la société». L’évolution technologique et<br />

les recherches scientifiques permettent en<br />

effet d’apporter des résultats clairs et précis<br />

sur lesquels se base le texte pour intégrer la<br />

notion de dignité.<br />

Le ministre Etgen insiste sur le fait que ce projet<br />

de loi résulte de plusieurs collaborations.<br />

Les deux groupes pétitionnaires et plusieurs<br />

associations de protection des animaux ont<br />

émis leurs suggestions et l’avis du parquet<br />

était indispensable à l’établissement de sanctions<br />

adéquates. Si la Chambre de l’Agriculture<br />

doit encore remettre ses opinions, il est<br />

déjà possible d’affirmer que le projet de loi<br />

trouve une large approbation qui s’étend<br />

jusque sur les bancs de l’opposition.<br />

De nombreuses associations critiquaient<br />

la légèreté des sanctions de la loi de 1983<br />

qui prévoyait une peine de «huit jours à<br />

six mois et d’une amende de 2.501 à<br />

200.000 (anciens) francs ou d’une de ces<br />

peines seulement». En catégorisant les<br />