Guide 2017
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Best of & <strong>Guide</strong> <strong>2017</strong> | n˚ 201<br />
www.gemengen.lu<br />
Wolfgang Schroeder<br />
Directeur général de Sales-Lentz<br />
SCHIFFLANGE<br />
La plus appliquée du Sud<br />
SALES-LENTZ<br />
Vers un nouveau modèle de mobilité<br />
PWC<br />
Quelle valeur pour demain?
DANS UN MONDE QUI CHANGE<br />
PARTIR SEREIN, C’EST PARTIR<br />
AVEC UNE BONNE ASSISTANCE<br />
* Offre soumise à conditions. Sous réserve d’acceptation du dossier. BGL BNP PARIBAS S.A. (50, avenue J.F. Kennedy, L-2951 Luxembourg, R.C.S. Luxembourg : B 6481) Communication Marketing Janvier <strong>2017</strong><br />
DÉCOUVREZ TOUS LES AVANTAGES*<br />
DES CARTES MASTERCARD<br />
bgl.lu<br />
La banque<br />
d’un monde<br />
qui change
Sales-Lentz Pages 108 à 110<br />
LETZEBUERGER GEMENGEN<br />
Publication éditée par Euro-Editions S.A.<br />
www.gemengen.lu<br />
Société éditrice<br />
Euro-Editions S.A.<br />
24, rue Michel Rodange • L-4660 Differdange<br />
Régie publicitaire<br />
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marketing@euroeditions.lu • Tél. 58 45 46 30<br />
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Conception et réalisation graphique<br />
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Rédaction<br />
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julien@euroeditions.lu • Tél. 58 45 46 26<br />
Sophie Marenne, Christophe Chohin,<br />
Madeline Chalon<br />
Photographie<br />
Marie De Decker, Rodolphe Lebois,<br />
Eric Devillet, Vincent Remy, Julien Duckers<br />
Impression<br />
Imprimerie Centrale<br />
© Euro-Editions<br />
Tous droits de reproduction réservés pour tous pays. Tous manuscrits, photos et<br />
documents envoyés à la rédaction ne peuvent être exploités qu’avec l’accord de leurs auteurs.<br />
Publiés ou non, ils ne seront pas restitués. Les reportages signés n’engagent que leurs auteurs.<br />
Les prix figurant dans cette revue sont indicatifs et peuvent être sujets à des variations dont<br />
l’éditeur ne pourrait nullement être tenu pour responsable.<br />
PREFACE<br />
L’enfant orphelin du développement durable<br />
Par Gilles Hempel, directeur de l’Agence Immobilière Sociale<br />
Le développement durable est à la mode et ce n’est pas le <strong>Guide</strong> LG <strong>2017</strong> qui me contredira.<br />
Le terme est tellement en vogue qu’il est devenu formule magique pour qui veut vendre sa<br />
vision de demain. Et on se prend à imaginer un environnement sain, aux richesses préservées<br />
et une économie florissante qui garantirait la cohésion sociale.<br />
Les idées avancées dans le contexte du développement durable sont souvent axées sur des<br />
innovations écologiques et économiques. On oublie que le volet social, et notamment la<br />
protection des plus démunis est le troisième pilier du concept. Tapis dans l’ombre des débats,<br />
le pauvre est devenu l’enfant orphelin du développement durable.<br />
Bien qu’on puisse célébrer la diversité et les réussites des projets novateurs en la matière, il<br />
est opportun de jeter un œil critique sur l’utilisation inflationniste du concept comme symbole<br />
(et parfois comme faux témoin) de responsabilité politique et entrepreneuriale. Il n’est pas<br />
toujours évident de discerner la qualité «durable» de ces mesures.<br />
Prenons l’exemple des isolations thermiques des immeubles, une mesure dans l’esprit du<br />
développement durable. Sous le prétexte d’économiser de l’énergie (et par ce moyen de<br />
l’argent), ces rénovations soutiennent avant tout le secteur de la construction. Mais qu’en<br />
est-il vraiment du retour sur l’investissement si on considère que les périodes d’amortissement<br />
peuvent dépasser la durée de vie des matériaux isolants? Sans parler des masses de déchets,<br />
qui à leur tour ne sont pas faciles à recycler.<br />
Et comment tient-on compte de la situation des plus démunis, souvent locataires dans des<br />
immeubles plus anciens? Ce sont eux qui paient la «mesure durable» par un loyer augmenté,<br />
qui dépasse souvent les économies relatives aux frais de chauffage. Ils paient la facture de<br />
leur santé puisque les bâtiments isolés après coup connaissent souvent des problèmes de<br />
moisissure. En juin dernier à Londres, les habitants d’un immeuble à loyer modéré ont même<br />
payé cette isolation bon marché et inflammable de leurs vies.<br />
Il convient alors de rester vigilant quant à la rhétorique obscurantiste qui sous couvert<br />
d’un développement durable, appuie les mesures qui servent d’abord à gagner de l’argent<br />
aujourd’hui et encore plus demain.<br />
Le développement durable proprement dit n’est pas une fin en soi, il est de l’intérêt de l’humanité.<br />
La Terre n’a pas besoin de l’Homme et elle nous survivra. L‘environnement est notre bassin<br />
vital, les membranes fœtales de notre gent de demain. Sa protection, son exploitation et la<br />
répartition de ses richesses sont à organiser dans l’intérêt de tous les êtres humains.<br />
Célébrons les projets qui produisent leurs fruits et allons de l’avant avec un véritable esprit de<br />
développement durable, et ne permettons pas que son abus rhétorique conduise à l’abandon<br />
de son enfant orphelin.
Source photo : CLE<br />
Nicolas Hardy 16 Guy Spanier 80 Philippe Zimmer 62<br />
SOMMAIRE<br />
ICT<br />
9 Gilbert Reyland – SecuriTec<br />
Les clés du succès<br />
16 Nicolas Hardy – CK<br />
Un service, plusieurs solutions<br />
58 Günter Krings – Viessman<br />
L’innovation comme moteur<br />
d’une démarche écologique<br />
62 Philippe Zimmer – CLE<br />
CLE conscient de son rôle à jouer<br />
Finance<br />
30 Pierre Mangers – EY<br />
Les métamorphoses de Rifkin<br />
34 Eugénie Guillaume, Patrick Wies et Inès Baer –<br />
KPMG<br />
Quand économies circulaire et sociale<br />
se rencontrent<br />
Pacte Climat<br />
76 Christine Schweich – Mondercange<br />
Villa Rustica<br />
80 Guy Spanier – Schifflange<br />
La plus appliquée du Sud<br />
84 Pétange<br />
Les voies d’un développement durable<br />
92 Marc Hamel – Boevange-sur-Attert<br />
Infrastructure<br />
38 Roland Fox – Ponts et Chaussées<br />
Portrait d’une Administration<br />
Un mariage responsable<br />
106 Henri Kox – Remich<br />
Comme un geste du terroir<br />
Bâtiment & construction<br />
44 Vincent Callebaut<br />
Rêver le futur urbain<br />
Coverstory<br />
108 Wolfgang Schroeder – Sales-Lentz<br />
Vers un nouveau modèle de mobilité
Léa Linster 176 Danièle Fonck 180 Carlos Pereira Marques 198<br />
Mobilité verte<br />
112 Clément Wampach – thyssenkrupp<br />
Pour une mobilité de qualité<br />
114 Georges Carbon – Carbon<br />
L’alliance de la passion et de la tradition<br />
Portrait diplomatique<br />
190 Thomas Antoine,<br />
Ambassadeur de Belgique<br />
In varietate concordia<br />
194 Jean Asselborn,<br />
Ministre des Affaires étrangères<br />
Développement durable<br />
128 Valérie Arnold et de Philippe Pierre – PwC<br />
Quelle valeur pour demain?<br />
Des souvenirs qui façonnent<br />
198 Carlos Pereira Marques,<br />
Ambassadeur du Portugal<br />
«O país do desassossego»<br />
Women of Luxembourg<br />
176 Léa Linster<br />
Une femme de goûts<br />
180 Danièle Fonck<br />
Rigueur, force et passion<br />
<strong>Guide</strong> des communes<br />
202 Carte du Luxembourg<br />
214 Carte Pacte climat<br />
216 Fiches communales<br />
Responsabilité sociale des entreprises<br />
Nouvelle éthique pour une économie durable ?<br />
Pages 128-129
Entrepreneuriat & management<br />
La garantie<br />
d’une stabilité financière<br />
Les P.M.E. actives dans le milieu de la construction, du génie civil et du parachèvement<br />
rencontrent parfois certaines difficultés quant à la gestion de leur trésorerie en raison<br />
des sommes qu’elles doivent engager tout au long d’un chantier. La Mutualité des<br />
P.M.E. peut alors jouer un rôle important en ayant un impact positif sur la gestion<br />
financière quotidienne de ces entreprises. Explications avec Patrick Dahm, administrateur<br />
délégué, et Blanche Tacchini, attachée de direction et responsable garanties.<br />
“<br />
Une entreprise<br />
peut avoir recours aux<br />
fonds nécessaires pour<br />
lancer un chantier sans<br />
pour autant contracter de<br />
dettes supplémentaires<br />
”<br />
Parlez-nous des différents rôles de la<br />
Mutualité des P.M.E.<br />
Nous accompagnons les projets de nos<br />
clients selon quatre phases d’intervention.<br />
Au cours d’une première phase de conseil,<br />
nous tentons de comprendre les projets de<br />
nos clients et les aidons à établir un bilan prévisionnel<br />
et un business plan valide de façon<br />
à faire aboutir leur projet de façon optimale.<br />
Dans un deuxième temps, nous nous positionnons<br />
en tant qu’inter-médiateur entre<br />
le client et les autres acteurs qui joueront un<br />
rôle dans la mise en place du financement<br />
d’un projet comme les banques, la SNCI, le<br />
ministère de l’Economie, etc.<br />
Troisièmement, nous assumons notre fonction<br />
principale en tant que facilitateur pour<br />
la mise en place de financements.<br />
Concrètement, nous assumons l’entièreté ou<br />
une partie des risques financiers en cautionnant<br />
des crédits auprès des banques et en<br />
émettant des garanties auprès de différents<br />
acteurs économiques ou organismes.<br />
Enfin, au cours d’une quatrième phase,<br />
nous accompagnons les clients en faisant le<br />
suivi des décisions qui ont été prises en les<br />
conseillant dans la gestion de leur entreprise.<br />
Pouvez-vous nous donner des précisions<br />
quant au volet «garantie» de vos<br />
activités?<br />
Nous offrons un panel très large de garanties,<br />
et ce, principalement dans le domaine<br />
de la construction et du parachèvement.<br />
Notre garantie de dispense de retenue est la<br />
plus fréquemment demandée; à elle seule,<br />
elle représente actuellement 90 millions d’euros<br />
garantis par nos soins. En effet, les maîtres<br />
d’ouvrage rent presque systématiquement<br />
10% sur la facture qui leur est adressée, surtout<br />
dans le cadre de grands chantiers publics.<br />
Cette garantie permet au maître d’ouvrage de<br />
payer la totalité de la facture émise. La garantie<br />
nous est alors retournée après la réception<br />
définitive des travaux, une fois que toutes les<br />
réserves ont été levées.<br />
Le nombre de garanties de restitution<br />
d’acompte que nous émettons à l’heure<br />
actuelle est également significatif. Celle-ci<br />
assure aux maîtres d’ouvrage un remboursement<br />
complet de l’acompte payé en cas<br />
de non-respect du contrat par l’entreprise<br />
engagée et permet à nos clients d’éviter<br />
de contracter de nouvelles lignes de crédit<br />
importantes pour pouvoir assumer certaines<br />
dépenses avant que le chantier ne débute.<br />
6<br />
LG - Best of & <strong>Guide</strong> <strong>2017</strong>
Enfin, la garantie de bonne fin et de bonne<br />
exécution est la troisième garantie la plus<br />
demandée auprès de notre organisme.<br />
Le montant total engagé par la Mutualité,<br />
toutes garanties confondues, est d’environ<br />
150 millions d’euros, ce qui représente trois<br />
quarts des encours totaux de la Mutualité<br />
des P.M.E.<br />
Qui peut accéder à ces garanties?<br />
La Mutualité est une société coopérative<br />
de caution mutuelle ce qui implique que<br />
nos clients soient aussi nos associés. Pour<br />
pouvoir prétendre à ce titre, il faut impérativement<br />
être une entreprise luxembourgeoise<br />
qui a acquis des parts à la Mutualité.<br />
Dès le moment où un dossier est validé par<br />
nos soins, l’entreprise peut bénéficier de<br />
garanties et de cautionnements de crédits.<br />
A chaque nouvelle demande de garantie<br />
effectuée par nos clients, une nouvelle analyse<br />
de dossier est lancée. Le processus peut<br />
être très rapide, nous assurons un délai de<br />
réponse de 48 heures en cas d’urgence. Dès<br />
le moment où un dossier a été admis par<br />
nos instances, nous définissons une ligne de<br />
garantie et de cautionnement ensemble avec<br />
le client, à l’intérieur de laquelle les garanties<br />
sont émises sans grandes formalités.<br />
Chaque client peut contracter plusieurs<br />
garanties simultanées, portant sur un même<br />
chantier ou sur plusieurs d’entre eux, même<br />
s’ils sont réalisés au même moment.<br />
Quels sont les avantages des garanties<br />
que vous offrez?<br />
Notre atout principal est de pouvoir émettre<br />
ces garanties très rapidement. Par ailleurs, les<br />
banques imputent les émissions de garanties<br />
sur les lignes de crédits en cours, ce qui diminue<br />
les possibilités d’une entreprise à avoir<br />
recours à ces mêmes lignes de crédit pour<br />
faire évoluer leur affaire. Nous collaborons<br />
souvent avec les banques de manière à ce<br />
que la Mutualité reprenne à sa charge le<br />
volet «garantie» et que les lignes de crédits<br />
mises en place par la banque soient réservées<br />
au financement de l’activité du client.<br />
Patrick Dahm et Blanche Tacchini<br />
Les garanties que nous émettons ont toujours<br />
un impact sur la gestion de la trésorerie<br />
d’une entreprise; avec la dispense<br />
de retenue, nous assurons aux clients de<br />
percevoir le cas échéant 10% de leur chiffre<br />
d’affaires. Grâce aux rentrées d’argent liées<br />
aux garanties de restitution d’acompte, les<br />
entreprises peuvent avoir recours aux fonds<br />
nécessaires pour lancer un chantier sans pour<br />
autant contracter de dettes supplémentaires.<br />
En plus de la sécurité financière, nos garanties<br />
permettent aux clients d’instaurer une<br />
relation de confiance avec les maîtres d’ouvrage<br />
qui sera sans aucun doute bénéfique à<br />
l’évolution de leur société.<br />
Mutualité des P.M.E.<br />
Société coopérative de caution mutuelle<br />
58, rue Glesener<br />
L-1630 Luxembourg<br />
Tél.: 48 91 61 1<br />
Fax: 48 71 21<br />
info@mpme.lu<br />
www.mpme.lu<br />
LG - Best of & <strong>Guide</strong> <strong>2017</strong> 7
Entrepreneuriat & management<br />
Best of LG 195 - Février <strong>2017</strong><br />
Le souffle entrepreneurial<br />
Claude Wagner a bâti un groupe exceptionnel au Luxembourg dont les nombreuses<br />
enseignes en matériaux, bricolage et sport font partie du paysage grand-ducal.<br />
Le 12 décembre dernier, il s’est vu désigné Entrepreneur de l’Année 2016, un prix<br />
décerné par EY. Mince et vif, le quinquagénaire a encore des airs de jeune homme.<br />
Mais ne vous y trompez pas: les conseils qu’il donne trahissent sa très longue expérience<br />
du marché luxembourgeois. Rencontre.<br />
“<br />
Le premier défi,<br />
c’est d’avoir le courage de<br />
se jeter dans l’eau froide<br />
”<br />
De poucet à géant<br />
«Qu’est ce qui m’a distingué des autres candidats?».<br />
Claude Wagner répète la question,<br />
un fin sourire lui traversant le visage. Il ne<br />
réfléchit pas longtemps. «Le jury a souligné<br />
que j’ai bâti mon aventure entrepreneuriale<br />
en partant de zéro, construisant le groupe<br />
de toute pièce. Je crois que c’est ça qui les a<br />
séduit». Et de fait, qui aurait pu soupçonner<br />
qu’un jeune banquier puisse, en une quinzaine<br />
d’années seulement, être à la tête de<br />
presque 850 salariés?<br />
Au début de sa carrière, Claude Wagner suffoque<br />
dans son costume d’employé trop étroit.<br />
Frustré de ne pas pouvoir mettre en pratique<br />
ses idées, il quitte le confortable univers<br />
bancaire. Peu après, il reprend sa première<br />
société: Bati Chimie. Un changement de nom<br />
et une refonte plus tard, Bati C devient une<br />
entreprise diversifiée, spécialisée en matériaux<br />
de construction, aménagement et décoration.<br />
L’entrepreneur est convaincu que ce choix d’un<br />
angle plus généraliste leur a évité de disparaître:<br />
«Cela nous a empêché d’être absorbés par une<br />
plus grande structure. Le client ne souhaite plus<br />
s’adresser à différents interlocuteurs pour ses<br />
travaux. Il ne veut avoir de contact qu’avec une<br />
entreprise unique qui le conseille de A à Z et le<br />
suive sur tous les aspects de son projet. C’est<br />
l’objectif de Bati C».<br />
En 2001, Hoffman rejoint le groupe CWA.<br />
Originellement le plus important négoce en<br />
bois de la Grande Région, la société conserve<br />
cette place prépondérante mais se décline<br />
par la suite en un hall décoration et un<br />
espace bricolage. Claude Wagner explique:<br />
«Nous avons remodelé et même développé<br />
Hoffmann en ouvrant une seconde enseigne.<br />
Avec ces activités, les implantations sont à la<br />
fois spécialisées dans le négoce de gros pour<br />
les professionnels et également tournées vers<br />
les particuliers bricoleurs».<br />
En deux décennies, Claude Wagner et son<br />
groupe reprennent une dizaine d’entreprises,<br />
généralement du secteur du bricolage et des<br />
matériaux de construction, telles que Batiself.<br />
Mais un autre domaine fait de l’œil au serial<br />
entrepreneur. «Depuis toujours, je suis passionné<br />
par le sport. Cela m’a amené, à ouvrir<br />
un Intersport en 2002 à Bertange». Chemin<br />
faisant, un deuxième site de l’enseigne est<br />
ouvert à Mersch en 2007, suivi par la reprise<br />
de l’immense Citabel Sports de Leudelange,<br />
une année plus tard. Les magasins S-Cape<br />
et Surf’In viennent étoffer l’offre sportive<br />
peu après.<br />
Bien que ses choix puissent sembler disparates<br />
à première vue, son appétit entrepreneurial<br />
est soutenu par une idée globale, un fil<br />
conducteur. Le groupe présente en effet<br />
8<br />
LG - Best of & <strong>Guide</strong> <strong>2017</strong>
des sociétés aux activités complémentaires,<br />
situées sur deux grandes branches du commerce:<br />
le bâtiment et le sport.<br />
Persévérer, s’entourer, s’adapter<br />
Après avoir souligné les spécificités de son<br />
groupe, Claude Wagner insiste sur les qualités<br />
des autres participants à la compétition organisée<br />
par EY: «Comme l’a dit le président<br />
du jury, Nicolas Buck, toutes les entreprises<br />
présentes auraient mérité le prix d’Entrepreneur<br />
de l’Année. Le panel était superbe et<br />
j’ai apprécié rencontrer ces personnes passionnées.<br />
Nous travaillons dans des domaines<br />
différents mais nous sommes animés par<br />
la même volonté, la même persévérance».<br />
Cette persévérance est d’ailleurs son premier<br />
conseil aux hommes et femmes qui<br />
souhaitent se lancer. «Le premier défi, c’est<br />
d’avoir le courage de se jeter dans l’eau froide.<br />
Et elle est glacée, surtout au commencement,<br />
je vous le garantis (rires). Les premières<br />
années sont difficiles». Il s’anime à l’évocation<br />
de ses débuts: «On se retrouve face à<br />
beaucoup d’obstacles à franchir; et même<br />
si l’on trébuche sur l’un deux, il faut garder<br />
son objectif en ligne de mire et continuer.<br />
Les résultats, surtout financiers, ne sont pas<br />
toujours présents rapidement. Mais tôt ou<br />
tard, si l’engagement se maintient, ils seront<br />
à la clé. Il précise cependant: «Il faut être<br />
réaliste: les échecs existent. Il faut accepter<br />
les contrecoups et recommencer».<br />
Sa deuxième recommandation est de bien<br />
s’entourer. Selon lui, les partenaires, fournisseurs,<br />
investisseurs et collaborateurs doivent<br />
absolument être écoutés. «Les banques<br />
qui accordent des moyens de financement<br />
offrent aussi des conseils. Elles forcent les<br />
entrepreneurs à se structurer, ne fut-ce<br />
qu’administrativement. En créant une compagnie,<br />
il y a tant à considérer: l’autorisation<br />
de commerce, l’enregistrement du nom de<br />
la société, le siège social, la comptabilité,<br />
la téléphonie,… Cela peut sembler insurmontable<br />
mais des fiduciaires, des avocats<br />
ou des institutions offrent leurs services<br />
pour aider les jeunes pousses». Et dans le<br />
Claude Wagner<br />
voisinage de l’entrepreneur, les individus<br />
les plus importants sont les collègues. «Ils<br />
font la force d’une société», affirme Claude<br />
Wagner. Il se souvient de la préparation de<br />
son dossier avec EY et d’une question sur<br />
le superpouvoir qu’il souhaiterait posséder<br />
s’il était un superhéros. «Tout de suite, j’ai<br />
pensé au clonage. Ah, si j’étais capable de<br />
cloner mes meilleurs collaborateurs!», s’exclame-t-il.<br />
Mais avoir des employés motivés<br />
n’est pas suffisant. Encore faut-il leur déléguer<br />
des tâches efficacement: «Je donne<br />
des responsabilités et des libertés à mes<br />
collaborateurs. Je leur fixe des objectifs et,<br />
ensuite, je les laisse faire. Ainsi, ils peuvent<br />
développer leurs propres idées et nous adaptons<br />
notre stratégie ensemble, par après.<br />
Cette inter-connectivite nous permet de bien<br />
gérer le quotidien de l’entreprise».<br />
Dernier avertissement de Claude Wagner,<br />
et peut-être le plus important: savoir<br />
s’adapter. Il explique que dans un milieu<br />
aussi petit que celui du Grand-Duché, la<br />
concurrence est rude. «Et bien trop souvent<br />
sous-estimée. Quand vous arrivez sur un<br />
LG - Best of & <strong>Guide</strong> <strong>2017</strong> 9
Entrepreneuriat & management<br />
Best of LG 195 - Février <strong>2017</strong><br />
“<br />
Prenez note des critiques<br />
et essayez de vous adapter<br />
au plus vite<br />
”<br />
marché, les confrères réagissent, ils vont<br />
essayer de vous doubler en adaptant leurs<br />
produits, leurs services, leurs offres ou<br />
leurs prix. A vous de l’anticiper, d’essayer<br />
de rester en phase avec votre marché».<br />
Nouvelles technologies, tendances de la<br />
mode ou besoins de la clientèle; Claude<br />
Wagner conseille aux jeunes entrepreneurs<br />
d’être toujours sur le qui-vive. «Prenez note<br />
des critiques et essayez de vous adapter au<br />
plus vite», conseille-t-il.<br />
Enthousiasme envers l’avenir<br />
Claude Wagner puise dynamisme et assurance<br />
dans son épanouissement personnel<br />
et dans sa passion pour le sport. «Je suis<br />
satisfait, dans ma vie privée comme dans<br />
ma vie professionnelle, et crois que l’un tient<br />
l’autre. Le samedi, je me promène souvent<br />
avec mes enfants dans les divers magasins<br />
du groupe, pour discuter avec les collaborateurs<br />
et les clients. Par ailleurs, je cours<br />
très régulièrement dans la nature, dans la<br />
magnifique forêt du «Bambësch» ou sur les<br />
plaines. Je crois que cela m’apporte l’énergie<br />
et l’équilibre dont j’ai besoin».<br />
Ce grand sportif est loin d’être à bout de souffle<br />
entrepreneurial. Outre la refonte de tous<br />
les sites internet du groupe, il a prévu d’ouvrir<br />
deux nouveaux magasins liés à l’univers<br />
sportif en <strong>2017</strong>: un Intersport à Junglinster et<br />
un Citabel à Dudelange. De plus, l’enseigne<br />
Bati C de Bertrange verra se développer son<br />
département Home & Style. Quant à Bâtiself,<br />
c’est l’implantation d’Ingeldorf qui subira une<br />
refonte complète. Il ajoute: «Au long de cette<br />
année, nous poursuivrons également notre<br />
cheminement avec Poliform Varenna, respectivement<br />
en mobilier et cuisine».<br />
«Puis, nous peaufinerons notre projet pour<br />
la finale de l’Entrepreneur de l’Année qui<br />
aura lieu à Monaco en juin», conclut-il,<br />
avec un sourire plus timide. «Bien entendu,<br />
il nous faut rester modestes: l’échelle du<br />
Luxembourg est petite. Je participerai à la<br />
finale avant tout comme spectateur. Je suis<br />
heureux de prendre part à cette aventure<br />
pour voir que les grands de ce monde<br />
imaginent. C’est une belle opportunité<br />
d’apprendre des meilleurs entrepreneurs<br />
internationaux, d’essayer de comprendre<br />
leur façon de travailler et de rapporter l’une<br />
ou l’autre idée dans mes bagages». SoM<br />
10<br />
LG - Best of & <strong>Guide</strong> <strong>2017</strong>
ICT<br />
Les clés du succès<br />
Experte en système d’alarme d’intrusion et d’incendie, vidéosurveillance HD, vidéoparlophonie<br />
et coffres-forts, SecuriTec œuvre depuis sept ans, à la sécurité de ses clients,<br />
tant professionnels que privés. L’entreprise de sécurité dont la croissance va crescendo<br />
ne manque pas d’ambition; son directeur Gilbert Reyland revient sur les défis futurs.<br />
“<br />
C’est toujours<br />
en observant les évolutions<br />
et les besoins de la<br />
société luxembourgeoise<br />
que SecuriTec répond au<br />
sentiment d’insécurité<br />
”<br />
Parlez-nous de votre relation client…<br />
C’est toujours en observant les évolutions<br />
et les besoins de la société luxembourgeoise<br />
que SecuriTec répond au sentiment d’insécurité<br />
via ses produits. Avant la pose d’une<br />
alarme, une relation de confiance doit être<br />
instaurée avec nos clients. Ils doivent se fier<br />
à notre professionnalisme, à nos expertises et<br />
aux équipements que nous proposons. D’où<br />
notre service clientèle et notre approche<br />
du terrain. Nous écoutons leurs préoccupations<br />
et essayons d’y apporter les solutions<br />
adéquates. Nous réalisons une analyse de<br />
risques pour chaque client, car les besoins<br />
peuvent être très différents et vont d’une<br />
alarme standard à un système de très haute<br />
sécurité.<br />
LG a entendu dire que SecuriTec se<br />
lançait à l’international?<br />
Nos équipes ont l’habitude d’évoluer hors de<br />
nos frontières puisque nous travaillons partout<br />
dans la Grande Région depuis le début<br />
de SecuriTec. En janvier de cette année,<br />
j’ai néanmoins ouvert une société sœur à<br />
1.600 km de Luxembourg, en Espagne.<br />
Située à Jávea, à une heure de Valence, son<br />
but est de servir les propriétaires de maisons et<br />
d’appartements de vacance sur la Costa Blanca.<br />
60% de ses propriétaires proviennent d’Europe<br />
du Nord et parlent donc anglais, français ou<br />
allemand. Nos produits et notre savoir-faire<br />
répondent parfaitement à ce marché.<br />
Le Luxembourg n’est pourtant pas en<br />
reste…<br />
Bien au contraire puisque nous continuons<br />
d’investir à mesure que nous grandissons.<br />
Nous allons par exemple construire un nouveau<br />
bâtiment à Bissen dans la zone industrielle<br />
«Klengbousbierg» qui deviendra notre<br />
nouveau quartier général, d’ici la fin de<br />
l’année 2018. Tout en gardant notre encrage<br />
au Sud (à Livange), nous pourrons mieux<br />
couvrir le territoire national puisque Bissen<br />
est le centre géographique du pays.<br />
Quels sont vos produits phares?<br />
Nous disposons d’une large gamme de<br />
choix, et ce pour toutes les bourses. Nos<br />
alarmes intègrent la technologie KNX, ce système<br />
permet de piloter sa maison à distance.<br />
Le système d’alarme d’intrusion est composé<br />
de détecteur de mouvements, d’incendie,<br />
de choc et de contact magnétique, de bris<br />
12<br />
LG - Best of & <strong>Guide</strong> <strong>2017</strong>
Gilbert Reyland<br />
de verre acoustique mais aussi de caméras<br />
IP, de sirène extérieure avec flash LED. Les<br />
technologies modernes ont démocratisé des<br />
pratiques jusque-là réservées à l’élite. Ainsi,<br />
des notifications d’alerte vous sont envoyées<br />
via mail, SMS ou par message vocal. Vous<br />
gérez votre système par l’application et<br />
l’interface web et bénéficiez bien sûr d’une<br />
vérification visuelle avec la vidéo en directe.<br />
Nous proposons de la vidéoparlophonie IP<br />
pour iPhone, iPad, smartphones Android,<br />
tablettes tactiles Android et PC Windows.<br />
Plus de 2.000 modèles de coffres-forts sur<br />
mesure adaptés à vos besoins, répondent<br />
aux différents critères anti-feu/intrusion,<br />
avec des systèmes de fermetures du type<br />
lecteur d’empreintes, fermeture électronique<br />
avec code et/ou clés.<br />
Pour ce qui est des professionnels, les<br />
lecteurs biométriques pour l’ouverture des<br />
portes, les murs d’écrans de surveillance, les<br />
barrières levantes, les bornes escamotables,<br />
la gestion horaire sont aussi disponibles.<br />
Nous proposons également des boîtiers<br />
certifiés par la Banque Centrale Européenne<br />
qui vérifient tous les points de contrôle d’un<br />
billet de banque, et ce, à partir de 120 euros.<br />
Du nouveau pour l’ouverture intelligente<br />
des portes?<br />
Nous sommes revendeur officiel des systèmes<br />
de contrôle d’accès en ligne Nedap. Evolutif<br />
et adaptable, ils contrôlent l’accès des portes<br />
d’un bâtiment du plus petit au plus grand. Ce<br />
système de gestion en ligne complète parfaitement<br />
notre gamme de cylindres intelligents,<br />
laquelle est très prisée dans le pays.<br />
Nos cylindres et clés numériques de marque<br />
iLOQ, sans batterie, sans câble et programmables<br />
via l’énergie cinétique sont des<br />
produits brevetés, uniques au monde, qui<br />
connaissent un réel succès autant chez les<br />
professionnels que chez les particuliers. Ils<br />
équipent déjà de nombreuses résidences<br />
privées, institutions, écoles et communes<br />
dans le pays.<br />
SecuriTec<br />
19, rue Geespelt<br />
L-3378 Livange<br />
Tél.: 26 300 221<br />
Fax: 26 300 224<br />
www.securitec.lu<br />
SecuriTec Solutions S.L.<br />
E-03730 Jávea<br />
Tél.: (+34) 615 383 919<br />
www.securitec-solutions.es<br />
LG - Best of & <strong>Guide</strong> <strong>2017</strong> 13
ICT<br />
Stratégie hybride pour le cloud<br />
Lors d’un événement organisé chez Namur à Hamm le 21 juin dernier, Fujitsu et Netapp<br />
ont présenté les nouvelles générations de storage ou comment aider les clients à résoudre<br />
leur stratégie cloud. Interview de Yacine Benaouda, Infrastructure Architect chez Fujitsu.<br />
Yacine Benaouda; Marc Payal et Didier Annet<br />
— Fujitsu<br />
Sven Schoenaerts; Laurence James; Martin Warren<br />
— NetApp<br />
Glenn Fitzgerald<br />
— Fujitsu<br />
Qu’est-ce que le «data centre nouvelle<br />
génération» ?<br />
L’utilisation du cloud et la virtualisation sont<br />
devenus une normalité dans le monde IT.<br />
Le data centre évolue vers une approche dite<br />
«software-defined» qui permet de se libérer<br />
des contraintes hardware. De nouvelles solutions<br />
dites «hyper-convergées» permettent la<br />
transition vers ce nouveau modèle.<br />
De nombreuses solutions hyperconvergées<br />
ont fait leur apparition sur<br />
le marché ces dernières années, quelle<br />
est la stratégie de Fujitsu et NetApp<br />
dans ce domaine?<br />
Les solutions IT doivent s’adapter aux<br />
besoins business et non l’inverse. Au-delà<br />
du fait de posséder de nombreux atouts,<br />
les solutions hyper convergentes actuelles<br />
permettent uniquement de faire évoluer<br />
son environnement IT de manière linéaire.<br />
Les composants ne peuvent pas être installés<br />
indépendamment, ce qui peut conduire à des<br />
dépenses inutiles.<br />
Ces systèmes répondent aux besoins de nos<br />
clients en permettant une évolution granulaire<br />
de l’infrastructure: les parties puissance<br />
de calcul et stockage peuvent évoluer indépendamment.<br />
Il ne sera donc pas nécessaire<br />
d’ajouter du stockage si le besoin se porte<br />
seulement sur le domaine des serveurs.<br />
A l’ère du data centre nouvelle génération,<br />
le business a besoin de garanties fortes de<br />
la part du monde IT. NetApp HCI offre une<br />
qualité de service QoS avec une performance<br />
garantie. En utilisant la QoS avec un seuil<br />
de performance garanti, un besoin accru de<br />
performance pour une application ne générera<br />
pas le bon fonctionnement des autres.<br />
Pour Fujitsu et NetApp, les spécificités de<br />
chaque client demeurent au cœur de la<br />
stratégie produit.<br />
La vision de NetApp sur la partie hyperconvergée<br />
répond à cette problématique<br />
tout en gardant les grands avantages de<br />
ce type de solution: diminution de l’espace<br />
utilisé, simplicité de management.<br />
NetApp introduit le premier système<br />
hyper convergé de seconde génération, avec<br />
performance garantie, intégration cloud et scalabilité<br />
flexible.<br />
Fujitsu Technology Solutions (Luxembourg) SA<br />
Parc d’Activités Capellen<br />
89C rue Pafebruch • L-8308 Capellen<br />
Tél.: 26 099 -1<br />
Visit our solutions website: http://www.<br />
fujitsu-solutions.lu<br />
14<br />
LG - Best of & <strong>Guide</strong> <strong>2017</strong>
Zoom sur l’event
ICT<br />
Un service, plusieurs solutions<br />
Une perte de sauvegarde, un virus informatique, un vol d’ordinateur et un nombre<br />
incalculable de données peuvent être perdues à jamais. Pour éviter ces cas de figure, le<br />
Groupe Charles Kieffer (CK) propose des services de supports utilisés par ses propres<br />
employés. Très réactifs, ses professionnels sont régulièrement formés et vous proposent<br />
une large gamme de services IT assurant l’optimisation et la sécurité de vos installations.<br />
Explications avec Nicolas Hardy, Solutions & Scan Sales Consultant.<br />
En quoi consistent les audits que vous<br />
proposez?<br />
Le but de ce service est d’informer le client<br />
de sa situation et de le conseiller afin de<br />
l’optimiser. Notre objectif est de réaliser un<br />
état des lieux de ses infrastructures. Souvent<br />
le matériel est déjà présent et l’audit permet<br />
de l’améliorer en changeant l’une ou l’autre<br />
pièce sans forcément pousser le client à<br />
acheter de nouvelles machines.<br />
En parallèle, nous pouvons également proposer<br />
un audit de toutes leurs machines comme<br />
les copieurs ou les serveurs. Globalement,<br />
nous identifions donc les installations existantes<br />
et les besoins du client en matière de<br />
sauvegarde, d’antivirus, de mises à jour et de<br />
tout autre produit proposé parmi la gamme<br />
de services de CK.<br />
Comment optimiser les infrastructures<br />
existantes de vos clients?<br />
Nous partons des besoins de nos clients pour<br />
améliorer leurs infrastructures. Quand un<br />
client ne souhaite pas changer de machine,<br />
nous proposons d’abord d’en changer le<br />
disque dur, par exemple. Dans la plupart<br />
des cas, cela s’avère être suffisant et aucun<br />
changement ne se produit pour l’utilisateur,<br />
ce qui signifie qu’il ne devra pas s’adapter<br />
à un nouveau matériel et qu’aucune perte<br />
de temps n’aura été occasionnée dans l’entreprise.<br />
Cet exemple de solution est très rentable,<br />
puisqu’il est peu coûteux et que cette intervention<br />
permettra de rallonger la durée<br />
de vie du matériel. De plus, l’ordinateur<br />
démarrera plus vite et ses mises à jour seront<br />
également plus rapides.<br />
Comment aider les entreprises à se<br />
diriger vers la virtualisation?<br />
En virtualisant un ordinateur, il est possible,<br />
au moindre problème, de récupérer<br />
la machine telle qu’elle l’était à sa dernière<br />
sauvegarde, sans changer les habitudes de<br />
l’utilisateur ni occasionner de perte de données,<br />
et ce, en à peine une heure ou deux.<br />
Cette solution répond notamment à des<br />
besoins de rapidité, de retour à la normale et<br />
de sécurité. Nous pouvons procéder à l’installation<br />
et à la configuration de ce service<br />
pour tous nos clients et tout est transparent<br />
pour l’utilisateur.<br />
La virtualisation ne s’adapte cependant pas<br />
encore à tous puisque cela nécessite des<br />
machines, un serveur suffisamment puissant<br />
pour pouvoir tout virtualiser, un temps d’installation<br />
beaucoup plus long, et donc un coût<br />
de départ assez élevé. Si le client possède<br />
des postes fixes sur lesquels il ne doit rien<br />
conserver, il n’est pas indispensable d’avoir<br />
recours à la virtualisation. Nous proposons<br />
alors de stocker ses données dans le serveur<br />
que nous sauvegardons à l’aide de stockage<br />
NAS. Celui-ci est moins cher pour le client,<br />
il possède une grande capacité de stockage<br />
et permet de restaurer les informations très<br />
rapidement afin que le temps de coupure soit<br />
le plus court possible.<br />
Le cloud n’est en effet pas adapté à tout<br />
le monde. Nous conseillons au client de<br />
d’abord passer par une phase d’audit afin<br />
de déterminer s’ils ont vraiment besoin de<br />
ce service. Chez CK nous ne vendons pas de<br />
cloud, nous mettons en place des solutions<br />
de sauvegarde qui appartiennent au client<br />
pour qu’il sache exactement où se trouvent<br />
ses informations. De cette façon, il est indépendant<br />
de CK ou de tout autre organisme,<br />
notamment pour l’installation de solutions<br />
logicielles. De plus, ce service est deux fois<br />
moins cher.<br />
16<br />
LG - Best of & <strong>Guide</strong> <strong>2017</strong>
Nicolas Hardy, Solutions & Scan Sales Consultant<br />
Comment renforcer la sécurité des installations<br />
de vos clients?<br />
Il y a trois grands volets dans la sécurité. Tout<br />
d’abord, à partir de l’audit réalisé, nous nous<br />
assurons de la présence d’un pare-feu, et nous<br />
pouvons procéder à ses mises à jour ou à son<br />
changement dans certains cas. Les grandes<br />
entreprises utilisent en général deux technologies<br />
de pare-feu différentes afin d’analyser<br />
deux fois les flux entrant et sortant.<br />
Ensuite, nous vérifions que l’entreprise est<br />
équipée d’un antivirus. Chez CK nous travaillons<br />
avec ESET qui procède à l’analyse du<br />
comportement des programmes et bloque<br />
ceux qu’il considère comme étant suspects.<br />
Cela permet de réagir même si le virus n’est<br />
pas encore connu.<br />
Enfin, nous incitons nos clients à réaliser le<br />
plus régulièrement possible leurs mises à jour,<br />
même si cela prend du temps, et à se doter<br />
d’une version actuelle de Windows.<br />
Prévoyez-vous un service de maintenance?<br />
Nous proposons deux types de maintenance<br />
combinables: la préventive et la curative. Dans<br />
le premier cas, nous prévoyons une journée<br />
par mois, ou moins selon les besoins du client,<br />
où un de nos techniciens contrôle le matériel<br />
informatique d’une entreprise pendant environ<br />
quatre heures. Ainsi, il vérifie si toutes<br />
les mises à jour ont été faites au niveau des<br />
licences d’antivirus, de Windows ou autres.<br />
Il est à l’écoute des utilisateurs du matériel. A<br />
la fin de la visite, le technicien dresse un état<br />
des lieux de la situation et propose, si cela est<br />
nécessaire, des améliorations au client.<br />
La maintenance curative correspond à un certain<br />
nombre d’heures de maintenance auquel<br />
un client a droit pendant un an et pour lequel<br />
il a la priorité. Nous nous engageons donc à<br />
respecter des délais très courts d’intervention<br />
à partir du moment où une demande nous a<br />
été faite par un client en maintenance curative.<br />
Nous incitons<br />
nos clients à réaliser<br />
le plus régulièrement<br />
possible leurs mises à<br />
jour<br />
”<br />
“<br />
Groupe Charles Kieffer<br />
2, rue Léon Laval<br />
L-3372 Leudelange<br />
Tél.: +352 26 380 1<br />
Fax: +352 26 380 380<br />
sales@ck-online.lu<br />
www.ck-online.lu<br />
LG - Best of & <strong>Guide</strong> <strong>2017</strong> 17
ICT<br />
Best of LG 198 - Mai <strong>2017</strong><br />
Protéger les données<br />
à caractère personnel,<br />
une priorité à échelle européenne<br />
Le parlement européen a publié une réglementation, applicable dès le 28 avril 2018 aux<br />
Etats membres, qui impose à toute organisation traitant des données à caractère personnel<br />
de nommer un Délégué à la Protection des Données (DPD ou Data Protection Officer).<br />
Experte dans le domaine de la sécurité informatique, itrust consulting aide ses clients à protéger<br />
leurs informations contre toute divulgation, manipulation ou indisponibilité. Carlo Harpes,<br />
fondateur et directeur, revient avec nous sur les implications de cette réglementation.<br />
“<br />
À la vue des écarts<br />
que nous observons, le<br />
28 avril 2018, jour de mise<br />
en conformité légalement<br />
requise, c’est demain<br />
”<br />
Quel est le rôle d’un DPD?<br />
La réglementation européenne oblige les entreprises<br />
à créer ce poste au sein de leur équipe ou<br />
bien à l’externaliser. Celui-ci a deux missions<br />
essentielles; d’un côté il se positionne en tant<br />
qu’avocat des clients pour défendre leurs intérêts<br />
et leurs données, de l’autre il a un droit<br />
de regard sur le traitement de celles-ci et peut<br />
alerter la direction en cas de mauvaise gestion.<br />
Comme un fou du roi, le délégué peut tout<br />
voir et montrer les défaillances aux dirigeants,<br />
sans que ceux-ci ne soient obligés de l’écouter.<br />
Il reste donc impartial et peut toujours prendre<br />
le parti des clients. Pour résoudre le problème<br />
de la protection des données il faudrait toutefois<br />
définir une gouvernance qui inclut une<br />
délégation de responsabilités et une gestion<br />
adéquate assurant que toutes les exigences de<br />
cette régulation soient respectées.<br />
Que devraient donc mettre en place les<br />
organisations en complément de la création<br />
de ce poste?<br />
Les organisations devraient également nommer<br />
un Responsable, ou délégué, de la Sécurité de<br />
l’Information (RSI). Ce poste a des attributions<br />
similaires à celui du CIO ou du CFO; le<br />
RSI garantit qu’au sein de son entreprise, les<br />
exigences quant à la protection des données<br />
soient correctement implémentées et les risques<br />
compris.<br />
Le RSI collabore avec le DPD qui pourra lui<br />
apporter des précisions sur le cadre légal et la<br />
jurisprudence; il assiste aussi les responsables<br />
informatiques pour parer les risques de cybersécurité<br />
et les responsables métier qui sont eux<br />
en contact avec les clients et connaissent leurs<br />
attentes. Mais surtout, il définit et orchestre un<br />
système de gestion de la sécurité qui assure<br />
que chaque personne de l’organisation, dans<br />
son domaine d’activité, respecte les exigences<br />
de protection et réduit les risques dès que c’est<br />
économiquement justifiable. Il assiste également<br />
les chefs de projet pour implémenter les<br />
principes de protection par défaut et de protection<br />
dès la conception, en tant que membre<br />
responsable du projet.<br />
Qu’est-ce que le cadre légal européen<br />
a changé dans la pratique?<br />
La loi luxembourgeoise de 2002 misait sur<br />
des démarches administratives lourdes et des<br />
18<br />
LG - Best of & <strong>Guide</strong> <strong>2017</strong>
contrôles de la CNPD en cas de réclamations<br />
ou de pannes visibles, mais aussi longtemps<br />
que ce régulateur n’intervenait pas, les organismes<br />
ne se mobilisaient pas si elles disposaient<br />
d’une autorisation de traitement. Avec<br />
la nouvelle réglementation, l’organisation<br />
doit démontrer en cas de procès qu’elle a<br />
respecté la loi et mis en œuvre une gestion<br />
formelle des risques, non seulement pour<br />
limiter des conséquences indésirables pour<br />
elle, mais aussi dans l’intérêt des droits de ses<br />
clients. Avec la publication de la réglementation<br />
européenne 2016/679 et ses pénalités<br />
qui visent surtout les entreprises privées, on<br />
ne peut plus nier l’importance économique<br />
de la protection des données. Cependant,<br />
certains aspects pratiques de cette réglementation<br />
dépendent encore de précisions qui<br />
devraient être apportées au niveau national,<br />
et celles-ci n’ont pas encore été établies au<br />
Luxembourg.<br />
Quelle aide peut apporter itrust consulting<br />
aux organismes?<br />
Nous aidons les entreprises à documenter<br />
leurs conformités. En fonction<br />
de la situation de chaque organisme,<br />
nous proposons une formation à<br />
la gestion de la sécurité et à la protection<br />
des données, un système de<br />
gestion documenté et éprouvé auprès de<br />
multiples clients issus des secteurs public<br />
et privé ainsi qu’une analyse d’écart et<br />
une appréciation des risques encourus<br />
par l’organisation et les clients endommagés<br />
en cas d’incident. Nous continuons<br />
ensuite à prioritiser, planifier, et<br />
budgétiser les mesures de sécurité qui<br />
s’imposent. Grâce à nos outils et notre<br />
expérience, nous pouvons les implémenter<br />
plus efficacement que le personnel<br />
interne qui se voit confronté pour la<br />
première fois à cet ensemble d’exigences.<br />
Nos méthodes sont surtout éprouvées<br />
auprès d’entités ayant des ressources<br />
limitées et en interne où nous gérons la<br />
pseudonymisation des identifiants des<br />
élèves participant aux épreuves standardisées<br />
au Luxembourg, et ceci, bien<br />
sûr, sans pouvoir accéder aux résultats<br />
sensibles de ces épreuves.<br />
Finalement, nous pouvons mettre à disposition<br />
du personnel qualifié externe<br />
sur un poste de DPO, d’auditeur interne,<br />
ou même de RSI. Nous pouvons gérer<br />
Carlo Harpes<br />
ces fonctions entièrement ou assister les<br />
personnes déjà nommées avec les compétences<br />
de toute notre équipe. Cette<br />
formule, appelée Security as a Service,<br />
définit à l’avance la quantité de travail,<br />
les méthodes, responsabilités, objectifs<br />
et prestations, tout en permettant de<br />
recourir en cas de besoin ou de dégâts à<br />
la disponibilité de toute l’équipe d’itrust<br />
consulting.<br />
Notre atout principal est une analyse de<br />
risque efficace. Nous avons aussi récemment<br />
fait évoluer notre outil web d’analyse<br />
de risques, appelé TRICK Service, en<br />
y ajoutant les fonctions nécessaires à la<br />
protection des données. L’outil supporte<br />
à la fois des niveaux de conformité ou de<br />
risque que des notions financières.<br />
Au niveau de la cybersécurité, nous soulignons<br />
également l’utilité de la réalisation<br />
de tests réguliers, surtout dans le<br />
domaine de l’ingénierie sociale. Nous<br />
préconisons par exemple de réaliser plusieurs<br />
fois par an des campagnes de<br />
sensibilisation auprès du personnel ou de<br />
réaliser des tests réguliers pour le maintenir<br />
en alerte.<br />
LG - Best of & <strong>Guide</strong> <strong>2017</strong> 19
ICT<br />
Best of LG 196 - Mars <strong>2017</strong><br />
Un enjeu stratégique<br />
L’internationalisation financière menacerait-elle l’ICT luxembourgeois? Pas exactement.<br />
Mais les évolutions futures de ce secteur doivent se faire de façon réfléchie et avec prudence:<br />
voilà le message de Jean-François Terminaux, vice-président de Finance & Technology<br />
Luxembourg; Yves Reding, président de Cloud Community Europe - Luxembourg et<br />
Gérard Hoffmann, président de FEDIL-ICT. Les trois associations portées par ces experts<br />
représentent plus de 85% de la substance en ICT à Luxembourg. Rencontre.<br />
Un bouleversement sans précédent<br />
Un vent de protestation paniquée soufflerait-il<br />
sur la Place depuis que le ministre<br />
des Finances, Pierre Gramegna, a déposé<br />
le projet de loi 7024? «Non, pas de protestation<br />
mais de dialogue. Nous souhaitons<br />
réconcilier différentes positions, trouver un<br />
chemin équilibré entre elles», affirme Gérard<br />
Hoffmann. Le point de départ de cette agitation<br />
policée est ledit projet, qui, en touchant<br />
à l’article 41 de la loi de 1993 relative au<br />
secteur financier, bouleverse l’équilibre des<br />
milieux ICT et financiers. En effet, cette<br />
modification introduit deux exceptions supplémentaires<br />
à la pratique du secret professionnel.<br />
Elle implique que, d’une part, des<br />
données puissent circuler au sein même d’un<br />
groupe suite à la simple notification du client<br />
auquel elles ont trait pour autant que ces<br />
informations soient maintenues à l’intérieur<br />
de ce groupe, et ce, même rétroactivement;<br />
et d’autre part, qu’une externalisation<br />
des données hors du groupe soit possible<br />
moyennant dans ce cas un accord en amont<br />
du client protégé par le secret professionnel.<br />
«L’internationalisation est une dynamique<br />
de marché irréversible», déclare le président<br />
de FEDIL-ICT. «Nous supportons donc la<br />
modernisation de l’encadrement financier<br />
du pays, et nous sommes heureux qu’un<br />
débat sur cette question essentielle émerge.<br />
Cependant, nous souhaitons une réforme<br />
plus réfléchie». Jusqu’à présent, le principe<br />
du secret professionnel n’était soumis qu’à<br />
peu d’exceptions. «Avec ce texte, nous<br />
risquons de passer d’un contexte financier<br />
national plutôt fermé et extrêmement régulé,<br />
à une forte ouverture à l’avantage des<br />
acteurs étrangers. Ce serait un changement<br />
radical, d’un extrême à l’autre, sans véritable<br />
réflexion pour dynamiser la démarche<br />
existante».<br />
Un large impact<br />
Pour les PSF de support, les conséquences<br />
seraient désastreuses, explique Jean-François<br />
Terminaux: «Les professionnels qui servent<br />
le secteur financier sont soumis à un cadre<br />
strict. Cet amendement a comme inconvénient<br />
que les contraintes sur nos sociétés<br />
seraient nettement plus élevées que celles<br />
touchant nos clients. Quel décalage entre<br />
des fournisseurs de services étranglés et des<br />
clients qui bénéficient d’une belle souplesse<br />
et peuvent facilement faire appel à leurs<br />
entités internes à l’étranger! Nos propres<br />
règles ne nous permettraient plus de faire le<br />
poids», s’indigne-t-il.<br />
Mais bien au-delà des PSF, c’est le domaine de<br />
l’ICT et l’économie luxembourgeoise entière<br />
qui seraient touchés par ce projet de loi.<br />
«En business, plus rien ne se fait sans l’ICT»<br />
explique Yves Reding, «avec comme effets<br />
pervers, l’augmentation des problèmes en<br />
cybersécurité. La protection des données est<br />
donc une priorité d’avenir. En Europe, grâce au<br />
mouvement GDPR, General Data Protection<br />
Regulation, c’est l’utilisateur final qui est maître<br />
de ses informations dans un environnement<br />
unique de protection. C’est cela que nous<br />
souhaitons: que le contrôle de la chaîne de<br />
l’information soit maintenu sous l’égide de<br />
l’utilisateur final». Mais le président de Cloud<br />
Community Europe - Luxembourg précise que<br />
l’Europe ne pèse pas lourd sur ce marché digital<br />
mondial. Or, le Grand-Duché a une réputation<br />
d’excellence, comme coffre-fort de données<br />
numériques. Cette crédibilité s’est construite<br />
grâce à l’univers financier luxembourgeois:<br />
«Les banques ont placé la barre haut avec leurs<br />
exigences en confidentialité, disponibilité et<br />
intégrité». Aujourd’hui, les banques s’ouvrent<br />
et multiplient les interactions: «Cela ne peut<br />
pas se faire dans le désordre» martèle-t-il. En<br />
reformulant ses normes, le Grand-Duché doit<br />
veiller à ne pas trahir ses valeurs. «Notre expertise<br />
est encore jeune et dépend du domaine<br />
bancaire. L’ICT n’est pas un métier en soi mais<br />
un domaine au service des clients. Si ceux-ci<br />
quittent le pays, ils emporteront avec eux leurs<br />
centres informatiques… Alors, nous n’aurons<br />
plus les ressources nécessaires pour développer<br />
les compétences d’avenir liées aux FinTech, au<br />
Big Data ou à la cybersécurité».<br />
20<br />
LG - Best of & <strong>Guide</strong> <strong>2017</strong>
Jean-François Terminaux, Gérard Hoffmann et Yves Reding
ICT<br />
Best of LG 196 - Mars <strong>2017</strong><br />
Une société<br />
qui se démunit de son IT<br />
n’est pas une société<br />
d’avenir<br />
”<br />
“<br />
Pour Yves Reding, le constat est clair: si nous<br />
avons une masse critique en ICT, c’est grâce à<br />
la finance. Or, en banque, il importe peu aux<br />
multinationales que leurs activités soient localisées<br />
en Pologne, en Inde ou au Luxembourg…<br />
Un cadre mal réfléchi serait donc néfaste vu la<br />
petite taille du marché grand-ducal. «Les métiers<br />
de demain sont dépendants de l’existence de<br />
ce savoir-faire au Luxembourg, qui lui-même<br />
dépend de la présence des clients. L’enjeu pour<br />
le Luxembourg va donc bien au-delà du simple<br />
projet de loi; c’est un enjeu stratégique pour<br />
le futur du pays». Le défi à l’avenir sera donc<br />
de se moderniser, sans perdre la substance du<br />
Luxembourg: la compétence digitale.<br />
Jean-François Terminaux ajoute: «La Place<br />
sera touchée de façon générale. Nous avons<br />
la chance de disposer d’un savoir-faire: nous<br />
ne devons pas le jeter aux oubliettes. Une<br />
société qui se démunit de son IT n’est pas<br />
une société d’avenir».<br />
Des propositions d’équilibristes<br />
Ensuite vient la question de la rétroactivité.<br />
«Nous critiquons la violation de la notion de<br />
permanence du secret professionnel dans ce<br />
texte. Nous insistons: une externalisation par<br />
simple notification ne devrait être possible<br />
que dans une relation future. Les données<br />
historiques d’un client ne devraient pas être<br />
externalisées, même au sein d’un groupe,<br />
sans son accord spécifique», commente-t-il.<br />
Leur proposition est que cette exception au<br />
principe du secret professionnel ne concerne<br />
que des données futures, acquises en plein<br />
conscience du client… Une solution qui<br />
respecte le caractère permanent du secret<br />
mais le concilie avec une sous-traitance<br />
intragroupe «Ainsi, une société pourra s’affranchir<br />
et travailler au sein de son groupe<br />
en notifiant ses clients et uniquement pour<br />
l’avenir».<br />
«Nous suggérons d’emboiter ces petits<br />
puzzles de texte au projet de loi. Ce sont des<br />
propositions équilibrées d’évolution, pas des<br />
propositions de blocage», commente Jean-<br />
François Terminaux.<br />
«Le diable est dans les détails», argue Gérard<br />
Hoffmann en exposant les propositions que<br />
lui et ses confrères ont élaborées.<br />
Ensemble, ils prônent d’abord le maintien<br />
d’un “level playing field” dans le respect du<br />
secret professionnel plutôt que son abandon<br />
pour les prestataires étrangers, soit un<br />
cadre équivalent pour les acteurs luxembourgeois<br />
et d’ailleurs. «Permettre l’outsourcing<br />
sans lever le secret professionnel, voilà ce<br />
que nous proposons, en inscrivant que le<br />
secret professionnel «est respecté» - et non<br />
«n’existe pas» - lors d’externalisation», dit-il.<br />
Grâce à cette petite reformulation, les dirigeants<br />
agréés à Luxembourg gardent le contrôle sur la<br />
chaîne de traitement des données.<br />
Yves Reding prend le relais pour conclure:<br />
«Nous ne sommes pas dans une logique<br />
de protectionnisme mais de différentiation<br />
durable dans un monde globalisé hautement<br />
compétitif. Nous avons une vue très claire<br />
des enjeux à moyen et à long terme de cette<br />
globalisation et de la digitalisation exponentielle<br />
en cours, car nous en sommes tous les<br />
jours acteurs».<br />
«L’ICT est un écosystème difficile à appréhender,<br />
nous avons accompagné sa mutation<br />
depuis 30 ans et nous sommes naturellement<br />
bien placés pour en prévoir l’évolution<br />
future: il faut nous faire confiance, écouter<br />
nos recommandations à long terme, pour la<br />
prospérité de la Place».<br />
SoM<br />
22<br />
LG - Best of & <strong>Guide</strong> <strong>2017</strong>
Finance<br />
Best of LG 195 - Février <strong>2017</strong><br />
L’extraordinaire du quotidien bancaire<br />
Psychologue clinicien de formation, Thierry Schuman embarque dans l’aventure BGL BNP<br />
Paribas par un poste aux Ressources Humaines. Il voyage à travers différents départements le<br />
long de sa carrière, notamment le Retail et le Private Banking, et, entre Luxembourg, Bruxelles,<br />
Amsterdam, Dublin et Paris, il gravit les échelons de l’entreprise. Membre du Comité de<br />
direction de la banque de 2005 à 2014, il rejoint le Comité exécutif de la fonction RH de<br />
BNP Paribas à Paris en janvier 2015. De retour au Luxembourg fin 2016, il reprend, au sein<br />
du Comité de direction de l’entreprise grand-ducale bientôt centenaire, la responsabilité du<br />
métier BDEL (Banque de Détail et des Entreprises à Luxembourg). Il décrit l’omniprésence de<br />
cette activité auprès de tous, et surtout il imagine la banque du futur dont les services seront<br />
toujours plus personnalisés grâce aux technologies.<br />
La banque, au jour le jour<br />
«Le Retail Banking, c’est réaliser les rêves<br />
de nos clients», définit-il très personnellement.<br />
Le rôle de la Banque de Détail<br />
est, selon lui, de répondre à trois types<br />
de besoin.<br />
«Les premiers sont les rêves: nous sommes<br />
présents si vous rêvez d’une maison, d’une<br />
voiture, d’une belle retraite à préparer dès<br />
maintenant, ou encore d’un financement<br />
pour votre entreprise. Nous vous aidons à<br />
naviguer à travers la complexité du monde<br />
financier, en vous servant de guide».<br />
«Ensuite, nous garantissons la confiance.<br />
Vous souhaitez certainement que vos avoirs,<br />
votre épargne ou vos assurances soient en<br />
sûreté. Personne ne veut se retrouver dans<br />
la précarité au moindre coup du sort. Nous<br />
veillons donc à fournir de la sécurité à notre<br />
clientèle».<br />
«Troisièmement, nous offrons de la commodité.<br />
Nous sommes présents pour apporter<br />
les renseignements désirés quand et<br />
où vous le voulez, en toute facilité. Vous<br />
prenez le train et désirez consulter vos<br />
paiements? C’est possible car nous nous<br />
promenons avec vous, dans vos smartphones<br />
et tablettes».<br />
Fier de ces missions ancrées dans le quotidien<br />
de tous, Thierry Schuman précise que<br />
ce ne sont pas moins de 800 personnes qui<br />
travaillent avec lui. Cette masse critique de<br />
collègues permet à BDEL de répondre à la<br />
variété des besoins qui lui sont adressés. Il<br />
ajoute qu’en parallèle la Banque de Détail<br />
travaille étroitement avec d’autres entités<br />
du Groupe au Luxembourg. L’activité bancaire<br />
en tant que telle se voit complétée<br />
par de l’assurance avec Cardif Lux Vie;<br />
du leasing de biens d’équipement, du<br />
financement simple à la location avec<br />
services avec BNP Paribas Lease Group<br />
Luxembourg; du leasing automobile avec<br />
Arval; ou encore de l’immobilier avec BNP<br />
Paribas Real Estate Luxembourg. «Ainsi»,<br />
commente-t-il, «BGL BNP Paribas offre<br />
sans doute la gamme la plus étendue<br />
de services pour un groupe bancaire au<br />
Grand-Duché».<br />
Fervente supportrice du secteur public<br />
Et la clientèle est vaste: on y retrouve non<br />
seulement les particuliers de tous âges et<br />
les entreprises de toutes tailles, mais aussi<br />
le secteur public.<br />
L’Etat, les ministères, les institutions<br />
européennes, les ONG et les établissements<br />
conventionnés paraétatiques comme<br />
les hôpitaux, les crèches ou encore les<br />
maisons relais… A son image, la<br />
gamme des besoins du secteur public<br />
est protéiforme. «Le cas de figure le<br />
plus simple est celui d’une commune<br />
qui sollicite un crédit», explique<br />
Thierry Schuman. Mais bien d’autres<br />
situations sont plus compliquées et<br />
demandent des services à haute valeur ajouté.<br />
Il cite notamment le cas du cofinancement,<br />
solution courante dans l’optique d’un<br />
projet trop important pour une unique<br />
banque.<br />
Mais selon le responsable BDEL, la banque<br />
a bien d’autres rôles à jouer à l’égard du<br />
secteur public.<br />
24<br />
LG - Best of & <strong>Guide</strong> <strong>2017</strong>
D’abord, elle veille au financement des<br />
entreprises qui s’installent ou se développent<br />
au Grand-Duché. «Quelle commune n’est<br />
pas satisfaite de voir une société prospérer,<br />
embaucher et investir sur son territoire?»,<br />
s’exclame-t-il.<br />
En sus, Thierry Schuman se penche sur ce<br />
qu’il nomme «une mission d’(in)formation».<br />
Il martèle: «Notre contribution à la formation<br />
des agents du secteur public est sous-estimée.<br />
Pourtant, nous sommes disponibles<br />
et prêts à conseiller les acteurs publics.<br />
Après tout, aiguiller, c’est notre métier.<br />
Nous organisons des conférences, des cours<br />
et des rencontres à destination de tous bien<br />
entendu: des délégués communaux aux<br />
fonctionnaires ministériels, sans privilégier<br />
l’une ou l’autre couleur politique. Les élus<br />
doivent souvent prendre des décisions de<br />
financement lourdes pour lesquelles ils ne<br />
sont pas forcément qualifiés. Ils peuvent<br />
profiter de notre expertise et de nos savoirs<br />
en actualité financière». Convaincu de<br />
l’importance de cette activité, il appelle le<br />
secteur public à consulter la banque: «Nous<br />
offrons un regard qui n’est pas anodin».<br />
Un dernier appui pour les communes: la<br />
présence de terrain. BGL BNP Paribas dispose<br />
d’une quarantaine d’agences à travers<br />
le pays qui participent à la vie des localités.<br />
«Avec la digitalisation, la fréquentation en<br />
agence a diminué. Mais la qualité des services<br />
qui y sont prestés s’en trouve solidement<br />
améliorée».<br />
Un futur très personnalisé<br />
Lorsqu’il évoque l’avenir du secteur, Thierry<br />
Schuman se concentre sur l’impact de la digitalisation.<br />
«L’ère du numérique implique des<br />
bouleversements. La disponibilité des informations<br />
devient maximale car le client doit<br />
pouvoir librement effectuer des opérations<br />
quand il le souhaite». Mais cet aspect est loin<br />
d’en être la seule conséquence.<br />
«Quand vous commandez un livre sur<br />
Amazon, vous êtes informés immédiatement<br />
que les personnes qui ont acquis cet ouvrage<br />
ont aussi acheté telle ou telle autre œuvre.<br />
Cette personnalisation de l’expérience<br />
touchera bientôt l’univers bancaire. L’offre<br />
Thierry Schuman<br />
devra évoluer», annonce le responsable.<br />
Dans le futur, une personne qui investira<br />
dans un produit sera avisé des autres choix<br />
des investisseurs qui lui ressemblent. Elle se<br />
verra orientée en direct vers les meilleures<br />
solutions en fonction de son âge, de sa<br />
situation ou de son revenu et au regard<br />
de ce que d’autres favorisent. Thierry<br />
Schuman en est persuadé: l’analyse des<br />
données va profondément métamorphoser<br />
nos relations bancaires car l’offre s’adaptera<br />
à notre profil personnel. «Ce micromarketing<br />
personnalisé s’adaptera en<br />
temps réel à votre profil, votre revenu,<br />
votre mode de vie, votre logement,…<br />
La récolte de données n’est pas encore<br />
utilisée au maximum de son potentiel, mais<br />
cela ne saurait tarder». Il est convaincu<br />
que le métier de banquier évoluera dans<br />
cette direction. «Cette personnalisation<br />
très individuelle de l’offre n’est finalement<br />
qu’une étape de plus dans l’objectif de<br />
bien connaître un client pour lui proposer<br />
une solution adaptée. Cette technologie<br />
nous permettra d’être encore un meilleur<br />
partenaire au quotidien pour notre<br />
clientèle», conclut-il.<br />
LG - Best of & <strong>Guide</strong> <strong>2017</strong> 25
Finance<br />
Best of LG 199 - Juin <strong>2017</strong><br />
L’accompagnement d’un projet de vie<br />
A l’écoute des besoins de ses clients, la Banque Raiffeisen adapte constamment ses<br />
offres à leur évolution. A travers un réseau de 41 agences bancaires, elle confirme son<br />
statut d’acteur principal de la Place en matière de financement immobilier. Yves Biewer,<br />
directeur et membre du comité de direction de la banque, revient avec nous sur les offres<br />
de crédit immobilier et d’épargne-logement qu’elle propose.<br />
Banque Raiffeisen est une banque coopérative,<br />
que cela implique-t-il?<br />
En tant que banque coopérative, il est primordial<br />
pour nous de rester proche de nos<br />
clients et de nos membres et ceci notamment<br />
à travers notre réseau d’agences.<br />
Nous avons investi des sommes importantes<br />
dans la modernisation de notre infrastructure<br />
et nous offrons aujourd’hui à nos<br />
clients un service de qualité, que ce soit<br />
pour leurs transactions courantes ou pour le<br />
conseil, à travers un réseau de 41 agences<br />
bancaires.<br />
Nous avons par ailleurs décidé d’implanter<br />
de nouvelles agences dans les régions qui<br />
voient le nombre de leurs habitants augmenter<br />
ou qui comptent un nombre particulièrement<br />
élevé d’emplois. L’ouverture, en 2016, de<br />
notre agence au Kirchberg se situe dans ce<br />
contexte. Parallèlement nous avons remplacé<br />
notre plateforme d’online banking permettant,<br />
avec le nouvel R-Net, d’améliorer considérablement<br />
l’expérience utilisateur: une même<br />
interface graphique sur le mobile, la tablette<br />
et l’ordinateur, la mise à jour en temps réel des<br />
soldes et l’exécution immédiate des virements<br />
contribuent à la qualité du service que nous<br />
offrons à nos clients. Nous laissons donc le<br />
choix à nos clients qui, selon leurs préférences,<br />
peuvent effectuer leurs opérations bancaires<br />
par le biais de leur banque en ligne, dans les<br />
guichets ou les deux.<br />
Parmi vos différents domaines d’activité,<br />
quelle place occupent les crédits et<br />
prêts immobiliers?<br />
Raiffeisen a été et est toujours un des principaux<br />
acteurs de la Place en matière de financement<br />
immobilier. Les crédits immobiliers font<br />
partie des produits phares que nous offrons à<br />
notre clientèle. Comme le besoin de logements<br />
est depuis de nombreuses années en croissance<br />
constante au Grand-Duché, la demande de<br />
prêts immobiliers continue à augmenter en<br />
parallèle. Les perspectives de l’évolution démographique<br />
au Luxembourg laissent entrevoir<br />
que cette demande ne ralentira pas dans un<br />
avenir proche. La plupart des clients qui sollicitent<br />
des prêts immobiliers sont des clients<br />
qui débutent leur carrière professionnelle et<br />
qui sont à la recherche d’un logement; ils<br />
investissent en achetant un bien immobilier<br />
qui leur permet de diversifier leur patrimoine<br />
tout en profitant des taux d’intérêts historiquement<br />
bas.<br />
Parlez-nous de «R-Logement».<br />
R-Logement est une formule de prêt immobilier<br />
classique destinée au financement de<br />
l’acquisition d’un bien immobilier ou au<br />
financement de la construction ou encore de<br />
la rénovation d’un tel bien. Le financement<br />
peut porter sur des biens situés au Grand-<br />
Duché ou à l’étranger. Les durées appliquées<br />
se situent en moyenne entre 20 et 25 ans et<br />
les prêts sont assortis soit d’un taux variable,<br />
d’un taux fixe ou d’une combinaison des<br />
deux selon la situation et les besoins individuels<br />
des clients.<br />
En règle générale, l’octroi d’un prêt<br />
R-Logement s’accompagne d’une inscription<br />
hypothécaire en faveur de la banque faite sur<br />
l’objet financé. Un apport de fonds propres<br />
de la part du client est généralement exigé.<br />
Les conseillers Raiffeisen sont particulièrement<br />
expérimentés et accompagnent la<br />
clientèle de manière professionnelle.<br />
Quels outils mettez-vous à disposition<br />
des clients pour les informer des crédits<br />
et prêts immobiliers qui pourraient être<br />
à leur portée?<br />
Le contact humain reste pour Raiffeisen<br />
un atout majeur dans la relation avec sa<br />
clientèle. L’expérience montre que la plupart<br />
de nos clients qui sont à la recherche<br />
d’un prêt immobilier privilégient le conseil<br />
en face-à-face lors d’un rendez-vous avec<br />
nos conseillers. Solliciter un prêt immobilier<br />
n’est pas une opération courante pour un<br />
client; il s’agit en l’occurrence pour beaucoup<br />
de clients d’un des investissements les<br />
plus importants de leur vie. C’est pourquoi<br />
l’échange personnalisé avec un conseiller<br />
est recherché.<br />
26<br />
LG - Best of & <strong>Guide</strong> <strong>2017</strong>
“<br />
Le contact humain<br />
reste pour Raiffeisen un<br />
atout majeur dans la relation<br />
avec sa clientèle<br />
”<br />
Yves Biewer<br />
L’entrevue peut se faire soit dans un de nos<br />
41 points de vente à travers le pays soit<br />
lors d’un rendez-vous au domicile du client<br />
ou sur son lieu de travail. Le client peut<br />
profiter de la technologie du «interactive<br />
advisory desk», actuellement proposé dans<br />
quatorze points de vente Raiffeisen, technologie<br />
à l’aide de laquelle le client peut<br />
combiner le conseil actif d’un gestionnaire<br />
spécialisé et la simulation interactive de son<br />
prêt immobilier de manière individualisée sur<br />
écran tactile. Nos gestionnaires conseillent les<br />
clients grâce à des simulateurs déployés sur<br />
tablette à domicile. Les prospects et les clients<br />
qui souhaitent rechercher des informations<br />
préalables peuvent également trouver des<br />
conseils utiles et se servir d’un outil de simulation<br />
intuitif et facilement compréhensible<br />
sur notre site internet.<br />
Quels sont les avantages d’un contrat<br />
épargne-logement?<br />
Le contrat épargne-logement permet au<br />
client de placer ses fonds sans risque. Le<br />
titulaire d’un tel contrat peut déduire ses versements<br />
d’épargne de son revenu imposable<br />
en tant que dépenses spéciales; à noter que<br />
les plafonds de déductibilité fiscale ont été<br />
revus à la hausse par l’Administration des<br />
Contributions dans le cadre de la réforme fiscale<br />
de <strong>2017</strong>. Comme le client a la possibilité<br />
d’effectuer des versements à tout moment,<br />
il bénéficie d’une flexibilité intéressante. Le<br />
contrat d’épargne-logement donne droit à<br />
un prêt logement assorti d’un taux d’intérêt<br />
avantageux et fixe.<br />
Source photo: Raiffeisen<br />
Si le client a fait valoir les versements<br />
d’épargne-logement fiscalement, le contrat<br />
est lié à une période d’engagement de dix<br />
ans qui déterminera les possibilités d’affectation<br />
de l’avoir d’épargne. Que le délai<br />
d’engagement soit écoulé ou non, le prêt<br />
d’épargne-logement devra obligatoirement<br />
être utilisé pour réaliser des projets dans le<br />
domaine de l’habitat.<br />
Si le contrat est attribué pendant la période<br />
d’engagement, l’avoir d’épargne devra être<br />
affecté à un investissement immobilier sur<br />
le territoire national ou à l’étranger pour la<br />
construction ou l’achat d’une résidence, sa<br />
transformation ou sa rénovation, l’achat d’un<br />
terrain pour la construction d’une résidence<br />
ou le remboursement des prêts contractés<br />
pour les investissements effectués. La résidence<br />
doit être habitée par l’épargnant et<br />
constituer le domicile habituel ou le lieu de<br />
résidence principale.<br />
A l’issue de la période d’engagement, le<br />
client peut disposer librement de son avoir<br />
d’épargne-logement. Depuis le 1 er janvier<br />
<strong>2017</strong>, le fait de ne pas utiliser le capital<br />
d’épargne-logement accumulé pour<br />
les besoins personnels d’habitation a pour<br />
conséquence que des futures déductions<br />
fiscales sur des futurs contrats d’épargnelogement<br />
ne seront pas possibles.<br />
LG - Best of & <strong>Guide</strong> <strong>2017</strong> 27
Finance<br />
Best of LG 196 - Mars <strong>2017</strong><br />
Le modèle circulaire à votre portée<br />
L’économie circulaire, cette tendance d’aujourd’hui devient le mode de production et de<br />
consommation de demain: voilà ce qu’affirment Frank Wiseler et Marko Koerner, Senior<br />
Advisor et Senior Manager en Management Consulting, au sein de KPMG Luxembourg.<br />
Ils nous font part de leurs conseils pour ne pas rater son départ dans cette course de<br />
longue haleine vers un business model plus durable. Interview.<br />
Selon la Commission européenne, l’économie<br />
circulaire est synonyme de «zéro<br />
déchet». Comment traduisez-vous cela?<br />
MK: L’économie circulaire est une nouvelle<br />
façon de penser. Actuellement, le modèle entrepreneurial<br />
est basé sur le principe d’extraire,<br />
fabriquer, utiliser puis jeter; de façon linéaire. A<br />
l’avenir, les sociétés s’encreront dans une logique<br />
d’utiliser, réparer, rénover et recycler; formant<br />
ainsi une boucle. Les matériaux seront consommés<br />
dans toute leur potentialité et les déchets<br />
seront ainsi considérablement réduits.<br />
FW: Une entreprise qui souhaite évoluer vers<br />
un tel modèle doit s’interroger sur son fonctionnement<br />
complet. En effet, l’économie circulaire<br />
se construit sur quatre piliers principaux.<br />
Quels sont ces quatre piliers et comment<br />
agir sur ceux-ci?<br />
FW: Ces sujets sont la chaîne d’approvisionnement,<br />
la production, les services et<br />
la logistique. Une réflexion sur tous ces<br />
domaines est indispensable pour construire<br />
un business model circulaire.<br />
Le premier concerne la notion de “supply<br />
chain” et la révolutionne totalement.<br />
Jusqu’ici la chaîne d’approvisionnement a<br />
été largement optimisée pour la rendre plus<br />
efficace et moins couteuse. Désormais, l’objectif<br />
est de veiller à ce qu’aucun matériau<br />
ne soit gaspillé, pour la simple raison que<br />
les ressources se raréfient! En pratique et<br />
avant toute chose, le partenaire doit être<br />
vu, non plus comme un simple fournisseur,<br />
mais comme un collaborateur au sein d’un<br />
écosystème. Autre notion d’importance: les<br />
matériaux utilisés doivent être recyclables car<br />
il faut pouvoir les réintégrer par après. Notez<br />
bien que cela implique une transparence<br />
dans la composition des biens.<br />
MK: Le deuxième pilier de l’économie circulaire<br />
touche à la production de la marchandise.<br />
Lors de l’étape précédente, l’entreprise a<br />
choisi des matériaux adéquats; elle va maintenant<br />
les assembler dans une logique circulaire.<br />
L’attention est à porter dès sa conception<br />
sur le design, et particulièrement en pensant<br />
à la fin de vie de l’objet: son processus de<br />
démontage, de réparation ou de remise à<br />
neuf. L’impact devient ainsi financièrement<br />
positif et profitable pour l’environnement.<br />
Soulignons que le design circulaire facilite<br />
également la fabrication et la réparation du<br />
produit pour autant que l’énergie utilisée dans<br />
ce processus provienne de sources propres<br />
et renouvelables et le gaspillage pendant la<br />
production soit éliminé autant que possible.<br />
FW: La transformation suivante consiste à<br />
s’efforcer de placer le consommateur au<br />
centre de son business et donc de la logique<br />
de vente. L’entreprise perd sa vocation de<br />
vente pour devenir loueur. Dans un modèle<br />
circulaire, il n’y a en réalité plus d’acheteur:<br />
les clients sont des utilisateurs. Pour une<br />
compagnie, les avantages sont multiples.<br />
Elle garde le contrôle de ses produits et les<br />
récupère pour les réparer ou les recycler lorsqu’ils<br />
sont obsolètes. Elle crée une relation de<br />
long terme avec ses clients. Cette interaction<br />
suivie lui garantit par ailleurs une rentrée<br />
d’argent constante, à la place de recevoir un<br />
paiement unique. Le consommateur quant<br />
à lui bénéficie d’un coût d’investissement<br />
moins élevé que s’il en était propriétaire.<br />
MK: Le quatrième et dernier pilier de ce<br />
nouveau paradigme économique recouvre<br />
les trois précédents: c’est la logistique, et<br />
plus particulièrement la notion de “reverse<br />
logistics”. Ainsi, il faut finalement prévoir<br />
le retour des produits en fin de vie vers leur<br />
producteur qui pourra les faire revivre. C’est<br />
un total bouleversement de notre société car<br />
il faut concevoir des systèmes de retour pour<br />
chaque produit. Il n’existe malheureusement<br />
pas de solution idéale. Pour le moment,<br />
chaque entreprise est amenée à imaginer<br />
un schéma logistique efficace en fonction de<br />
ses produits, de son fonctionnement et de<br />
son écosystème.<br />
Comment se lancer sur cette voie?<br />
FW: Atteindre un business model circulaire<br />
n’est pas si différent des transformations<br />
entrepreneuriales du passé. La première<br />
étape est l’analyse. Vous devez réfléchir<br />
à votre fonctionnement linéaire actuel et<br />
vous interroger: que faites-vous aujourd’hui?<br />
De quel potentiel de changement disposez-vous?<br />
Quel en seraient les bénéfices?<br />
28<br />
LG - Best of & <strong>Guide</strong> <strong>2017</strong>
MK: La clé dans cette réflexion est d’identifier<br />
vos risques linéaires, c’est-à-dire les<br />
inconvénients liés à votre modèle économique<br />
actuel. Considérer ces menaces vous<br />
permet en réalité d’estimer vos opportunités<br />
circulaires: être plus efficace, réduire<br />
vos coûts, être plus durable,…<br />
FW: Une fois ce diagnostic posé, vous<br />
pouvez alors dresser une stratégie pour<br />
développer votre propre modèle circulaire.<br />
Mon conseil pour ce faire est de s’inspirer<br />
de la biomimétique. Le principe est simple:<br />
la nature a plus de 3.8 milliards d’années<br />
d’expérience en création de systèmes circulaires<br />
qui fonctionnent. Pourquoi ne pas<br />
l’imiter? Les exemples récents sont multiples.<br />
Observez la nature et elle vous en<br />
apprendra beaucoup!<br />
MK: Une fois votre stratégie conçue, il<br />
faut la mettre en œuvre, puis suivre son<br />
exécution jour après jour pour l’optimiser<br />
au besoin. Puisque l’économie circulaire<br />
révolutionne la façon de penser l’entreprise,<br />
il est inconcevable de l’imposer en<br />
mode «top – down». Faites donc attention<br />
à la participation de vos employés: ils<br />
doivent en comprendre les enjeux aussi<br />
bien que vous.<br />
Que conseillez-vous à vos partenaires?<br />
FW: Si vous refusez de penser à la transformation<br />
circulaire, il est probable que vous ne<br />
surviviez pas sur le marché car vos concurrents,<br />
eux, s’y seront attelés plus tôt. Il ne faut pas<br />
se voiler la face: cette tendance d’aujourd’hui<br />
devient, avec les jeunes générations, le mode<br />
de consommation de demain. Au plus tôt une<br />
industrie y réfléchit, meilleure sera sa position<br />
dans le futur: c’est cela que nous essayons de<br />
préparer avec nos partenaires. Nous imaginons<br />
ensemble ce qu’ils pourraient instaurer dans<br />
leur structure. Ce changement ne s’effectue<br />
pas du jour au lendemain, c’est un voyage qui<br />
débute par beaucoup de sensibilisation.<br />
MK: A cet égard, nous organisons quatre<br />
événements au cours de <strong>2017</strong> sous le nom<br />
de Creating Sustainable Business Models.<br />
Chacun concernera l’un des piliers de l’économie<br />
circulaire: la chaîne d’approvisionnement,<br />
la production, les services au consommateur<br />
et la logistique. Lors de chaque<br />
conférence, vous retrouverez plusieurs présentations<br />
d’experts ainsi qu’un business<br />
case lié au sujet abordé. Le premier, Circular<br />
Supply Chain, aura lieu le 28 février. Nous<br />
accueillons toute personne intéressée, du<br />
monde entrepreneurial ou du secteur public.<br />
“<br />
Marko Koerner et Frank Wiseler<br />
La nature a plus<br />
de 3.8 milliards d’années<br />
d’expérience en création<br />
de systèmes circulaires<br />
”<br />
LG - Best of & <strong>Guide</strong> <strong>2017</strong> 29
Finance<br />
Best of LG 196 - Mars <strong>2017</strong><br />
Les métamorphoses de Rifkin<br />
Pierre Mangers, associé intervenant dans le conseil auprès des PME et leader du<br />
secteur public chez EY, nous fait partager son regard sur l’étude stratégique pour le<br />
Luxembourg, menée par Jeremy Rifkin.<br />
Cela fait maintenant un an que le<br />
Luxembourg identifie les opportunités,<br />
les défis ainsi que les aspects<br />
opérationnels d’une transition vers<br />
une économie plus durable et plus<br />
interconnectée. Selon vous, quel est<br />
l’intérêt d’une telle étude stratégique<br />
pour le Luxembourg? Et pour l’Europe?<br />
En vue de pérenniser sa croissance économique,<br />
le Luxembourg a un intérêt stratégique<br />
à diversifier son tissu économique<br />
au-delà et au sein du secteur financier,<br />
de rechercher une certaine indépendance<br />
énergétique et l’excellence de son système<br />
éducatif. Petit pays en termes d’habitants et<br />
de superficie, et donc aux ressources naturelles<br />
plus limitées que dans d’autres pays,<br />
le Luxembourg se doit d’être créatif pour<br />
trouver et monétiser de nouvelles niches (par<br />
exemple le «space mining»), et savoir utiliser<br />
des technologies transversales (par exemple<br />
le «High Performance Computing»). L’étude<br />
Rifkin est un déclencheur destiné à mobiliser<br />
le pays pour construire un nouveau futur.<br />
L’économie européenne stagne, nous<br />
devons dès lors nous interroger sur les raisons<br />
de cette stagnation et a fortiori, sur la<br />
capacité de notre modèle économique actuel<br />
à retrouver le chemin de la croissance.<br />
Notre modèle économique dépend de la<br />
continuité des investissements. Depuis 2010,<br />
année de la crise de la dette souveraine,<br />
la banque centrale a tenté de relancer son<br />
économie via une politique monétaire d’un<br />
taux avoisinant zéro. Cette politique de<br />
l’argent abondant et bon marché a empêché<br />
les banques non efficientes de se retirer<br />
du marché.<br />
De surcroît, les fondations sur lesquelles<br />
repose ce modèle de croissance sont écologiquement<br />
insuffisantes et nous devons<br />
repenser nos modes d’approvisionnement<br />
sur base d’une économie de proximité afin<br />
d’éviter le transport des produits non-indispensables.<br />
L’évolution du coût marginal vers<br />
zéro*, c’est à dire le coût pour produire une<br />
unité supplémentaire, permet de repenser<br />
le fonctionnement de notre économie où<br />
l’usage, la durabilité et la coopération primeraient<br />
sur la propriété, le consumérisme<br />
et la concurrence.<br />
Ce serait un changement profond de<br />
paradigme, voire d’un système économique<br />
qui est en place depuis la fin de<br />
la Seconde Guerre mondiale…<br />
S’il est vrai que l’émergence de l’économie<br />
du partage repose en grande partie sur les<br />
technologies de l’information, des systèmes<br />
analogues ont néanmoins existé dans l’histoire<br />
de l’humanité. Il suffit de remonter<br />
à deux ou trois générations pour saisir les<br />
habitus de nos grands-parents durant les<br />
pénuries de guerre. Chacun y entretenait son<br />
propre potager, commerçait ses récoltes avec<br />
son voisin et cela dans une culture de l’entreaide,<br />
de la débrouille et de la réparation.<br />
C’est le consumérisme des années 60 aux<br />
Etats-Unis et 70 en Europe qui aura éduqué<br />
les masses à la culture du remplacement.<br />
De nos jours, plus personne ne fait réparer<br />
un appareil électroménager défectueux<br />
puisque le coût du remplacement est le plus<br />
souvent moindre.<br />
Si à en croire le dicton «la nécessité est la<br />
mère de l’invention», alors l’éducation est<br />
résolument celle de l’innovation; l’économie<br />
du partage comme l’économie circulaire<br />
nécessitent une éducation responsable des<br />
masses.<br />
De même qu’une démocratie nécessite<br />
des électeurs éclairés, une économie<br />
responsable présuppose des consommateurs<br />
responsables… Y-a-t-il d’autres<br />
prérequis pour sa réussite?<br />
Il est primordial que dans un petit pays<br />
comme le nôtre, la vision proposée soit<br />
inclusive et compréhensible par l’ensemble<br />
de la population. Il faudra mettre en place un<br />
processus de gouvernance politique pour<br />
arbitrer les choix d’investissement du pays<br />
permettant de relever nos principaux défis<br />
sociétaux: le financement durable des pensions<br />
de retraite, la gestion de la mobilité, l’accès<br />
au logement urbain à des prix abordables<br />
et l’amélioration de l’employabilité grâce à<br />
une éducation plus adaptée aux compétences<br />
requises par l’économie digitale.<br />
Soucieuse de son avenir, la jeunesse exprime,<br />
non sans raisons, ses attentes, ses rêves et ses<br />
ambitions. Ce sont les jeunes d’aujourd’hui qui<br />
30<br />
*En référence à l’essai de Jeremy Rifkin, «La nouvelle société du coût marginal zéro», Babel, 2016, 544 p.
mèneront les batailles intellectuelles de l’économie<br />
digitale. Il est donc naturel de les inclure<br />
dès maintenant dans le plan de communication<br />
de l’étude. Il faut néanmoins veiller à ce<br />
que la faculté collective puisse appliquer le<br />
plan qui s’étale sur 33 années (<strong>2017</strong>-2050).<br />
Pour l’heure, force est de constater que les disparités<br />
de notre système scolaire sont encore<br />
trop importantes et que nos élèves restent<br />
en dessous de la moyenne des 72 pays de<br />
l’OCDE dans l’étude PISA. La compréhension<br />
des mathématiques sont pourtant la condition<br />
sine qua non à toute programmation. Comment<br />
peut-on former les programmateurs informatiques<br />
de demain sans qu’ils aient au préalable<br />
de solides bases en mathématiques? Le facteur<br />
clé de l’étude Rifkin se mesure par l’amélioration<br />
d’au moins 30 points dans le classement<br />
de l’étude PISA, notamment en mathématiques<br />
et sciences naturelles. Singapour (avec<br />
50 points de plus que la Finlande dans l’étude<br />
PISA) démontre des efforts des professeurs<br />
et des élèves dans le perfectionnement des<br />
compétences mathématiques.<br />
Jeremy Rifkin est un économiste prospectiviste<br />
qui considère que la troisième<br />
révolution industrielle est un<br />
projet à réaliser, d’autres la considèrent<br />
comme un fait déjà en cours<br />
qu’il s’agit d’amplifier… et vous?<br />
Personnellement, je considère Jeremy Rifkin<br />
plutôt comme un sociologue dont le sujet<br />
d’étude est l’économie mais moins l’économétrie.<br />
En tant qu’ingénieur chimiste et économiste,<br />
je constate une décarbonisation énergétique,<br />
donc une réduction progressive de la teneur<br />
en carbone des combustibles depuis 250<br />
ans, passant du charbon, au pétrole, au<br />
gaz naturel et finalement à l’hydrogène. Le<br />
développement des technologies de l’information,<br />
de l’internet et de la communication<br />
de la fin du 20 e siècle représente l’avènement<br />
d’une troisième révolution industrielle car la<br />
productivité économique a mesurablement<br />
fait un saut.<br />
“<br />
Pierre Mangers<br />
L’étude Rifkin<br />
est un déclencheur destiné à<br />
mobiliser le pays pour construire<br />
un nouveau futur<br />
”<br />
31
Finance<br />
Best of LG 196 - Mars <strong>2017</strong><br />
Or, la convergence des technologies seules<br />
de l’information et de la télécommunication<br />
mobile ne représenterait à mon avis qu’une<br />
évolution naturelle mais combinées aux<br />
plateformes du partage de l’internet du<br />
21 e siècle et de la voiture autonome (à horizon<br />
2040), la nouvelle source de consommation de<br />
contenus numériques, il n’est pas exclu qu’un<br />
nouveau saut de productivité économique<br />
puisse se créer et nos petits-enfants parleront<br />
d’une quatrième révolution, mesurable ex-post.<br />
Les deux premières révolutions industrielles<br />
ont été accompagnées par<br />
une augmentation du travail (dans<br />
les usines puis dans le secteur des<br />
services). Nombre d’observateurs prédisent<br />
le contraire avec des pertes<br />
d’emplois liées à la digitalisation…<br />
Il existe actuellement des études académiques<br />
à Oxford et des réflexions au niveau<br />
européen et certains considèrent le revenu<br />
universel comme un moyen d’y palier. Je ne<br />
pense pas que l’argent puisse se substituer<br />
à la valeur que procure un emploi et à sa<br />
faculté de trouver sa place dans la société.<br />
De nouveaux métiers vont émerger et<br />
d’autre disparaîtront. Seront visés en premier<br />
lieu, les emplois dont les tâches sont répétitives<br />
et à valeur ajoutée limitée. Mon propre<br />
métier de consultant pourrait être menacé<br />
par l’intelligence artificielle. Néanmoins, il<br />
ne serait pas impossible que l’intelligence<br />
artificielle poussée à son paroxysme algorithmique<br />
puisse conseiller à l’homme - dans<br />
un souci d’optimisation - de se passer de<br />
l’humanité. Dans une autre mesure, les<br />
maisons de soins japonaises sont déjà équipées<br />
de robots qui endossent une partie du<br />
travail des infirmières. Il s’agit là d’un choix<br />
de société qui relève de décisions politiques,<br />
c’est pourquoi nous aurons besoin d’un<br />
modèle de gouvernance politique afin de<br />
gérer les risques et les opportunités de l’intelligence<br />
artificielle.<br />
Nous savons que la digitalisation des<br />
services publics peut en améliorer les<br />
processus de fonctionnement (administration,<br />
justice, santé,…). Néanmoins,<br />
comment assurer au citoyen que ses<br />
données personnelles ne deviennent<br />
pas des produits financiers aux mains<br />
des géants américains du net?<br />
Nous sommes conscients que si la digitalisation<br />
permet à moyen terme une amélioration<br />
significative de la productivité et de nouvelles<br />
pistes de développement de services à<br />
valeur ajoutée, elle pose aussi la question de<br />
la sécurité et de la protection des informations<br />
privées et confidentielles.<br />
“<br />
L’économie du partage<br />
comme l’économie circulaire<br />
nécessitent une éducation<br />
responsable des masses<br />
”<br />
Les données permettent à une entreprise de<br />
mieux connaître son propre fonctionnement<br />
et d’améliorer ses services pour ses clients. Une<br />
entreprise en logistique a tout intérêt à savoir<br />
où se trouvent ses marchandises et à utiliser les<br />
données d’achats d’un client pour lui proposer<br />
d’autres produits ou services qu’il serait susceptible<br />
d’apprécier par exemple. La digitalisation<br />
améliore donc la productivité et la qualité<br />
des services mais en créant des données qui<br />
peuvent relever de la vie privée. D’où l’importance<br />
de mettre en place des cadres législatifs<br />
comme la directive européenne sur la protection<br />
des données privées (GDPR) prévue pour<br />
le 25 mai 2018 et la Commission Nationale<br />
pour la Protection des Données à Luxembourg<br />
est en charge de veiller à la mise en œuvre.<br />
Il faudra également sensibiliser le grand<br />
public car si mettre à disposition ses données<br />
privées relève d’une liberté individuelle, c’est<br />
aussi une responsabilité personnelle.<br />
Les deux premières révolutions<br />
industrielles ont fait émerger des<br />
«Villes tentaculaires»* indifférentes<br />
ou presque aux questions écologiques.<br />
La troisième révolution industrielle,<br />
de par sa digitalisation, permettrait<br />
au contraire l’émergence de villes<br />
dites «intelligentes»…<br />
Une ville intelligente se définit en fonction<br />
de sa population, de son administration,<br />
des flux de marchandises et de sa récolte<br />
des données. EY vient de réaliser une<br />
étude sur 149 villes dans laquelle nous<br />
analysons les flux de circulation, de marchandises<br />
et nous nous intéressons à son<br />
agriculture, sa logistique, ses restaurants<br />
et écoles. Une des problématiques de<br />
l’étude était de savoir comment éviter le<br />
passage des camions en centre-ville et<br />
l’une des pistes a été la consommation de<br />
denrées alimentaires cultivées au sein de<br />
la ville même.<br />
Amsterdam met par exemple ses données de<br />
circulation à disposition des entreprises, pour<br />
que chacune puisse créer sa propre application.<br />
Les Pays-Bas sont donc en avance dans<br />
le domaine des villes intelligentes et il faut<br />
peut-être y voir leur culture du risque, d’une<br />
ouverture sur la mer, à la concurrence et aux<br />
grands marchés.<br />
Le Grand-Duché a réalisé deux transformations<br />
majeures avec succès: le passage d’une<br />
économie basée sur l’agriculture à une économie<br />
basée sur l’industrie lourde, le passage<br />
de la sidérurgie au secteur financier et une<br />
diversification continue vers les technologies<br />
de l’information et de la communication,<br />
voire d’autres secteurs.<br />
Le pays a un bel avenir devant lui s’il<br />
continue à attirer les capitaux pour de<br />
nouvelles industries tout en veillant à<br />
préserver les conditions utiles à maintenir<br />
la compétitivité des entreprises déjà présentes<br />
sur notre sol.<br />
32<br />
LG - Best of & <strong>Guide</strong> <strong>2017</strong>
Finance<br />
Quand économies circulaire<br />
et sociale se rencontrent<br />
Du 20 au 22 juin dernier, le Circular Economy Hotspot <strong>2017</strong>, initiative sponsorisée par<br />
KPMG Luxembourg et BGL BNP Paribas, s’est tenu au Luxembourg. Cet événement a<br />
permis de présenter les progrès réalisés au cours des deux dernières années en matière<br />
d’économie circulaire. Patrick Wies, Partner Advisory en charge du secteur public et<br />
industriel chez KPMG, Eugénie Guillaume et Inès Baer, toutes deux consultantes au sein<br />
des Sustainability Services chez KPMG, reviennent avec nous sur le programme de ces<br />
trois journées et sur l’importance de ce concept.<br />
En quoi consistait le Luxembourg Circular<br />
Economy Hotspot <strong>2017</strong>?<br />
PW: Faisant suite à un événement similaire<br />
organisé aux Pays-Bas l’année dernière, le<br />
Luxembourg Circular Economy Hotspot <strong>2017</strong><br />
était une initiative du ministère de l’Economie et<br />
de Luxinnovation. Cet événement de trois jours<br />
accueillait des intervenants prestigieux et des<br />
invités internationaux, venant même de Corée<br />
du Sud et de Taïwan. Chaque journée était thématisée<br />
et portait sur des visites de sociétés ou<br />
des présentations de bonnes pratiques autour du<br />
concept d’économie circulaire. Une des journées<br />
était par ailleurs consacrée au financement de<br />
ces initiatives.<br />
Chez KPMG nous travaillons depuis presque<br />
trois ans sur des projets dans ce domaine. Nous<br />
notons que la maturité des propositions et<br />
l’intérêt qui est y est porté sont de plus en plus<br />
importants, notamment grâce à l’étude menée<br />
par Jérémy Rifkin sur la Troisième Révolution<br />
industrielle qui a provoqué un intérêt très important<br />
de la part du gouvernement et du privé.<br />
IB: L’événement a été une excellente opportunité<br />
d’échanger avec d’autres pays et de créer<br />
de nouveaux contacts et des partenariats. Les<br />
pays représentés à cet événement ont particulièrement<br />
été étonnés par cette collaboration<br />
étroite entre les secteurs public et privé au<br />
Luxembourg. Cela est rendu possible grâce à la<br />
petite taille du pays, mais encore plus du fait que<br />
le gouvernement agisse en tant que facilitateur<br />
pour les entreprises.<br />
PW: Le secteur de la construction était également<br />
mis en valeur, notamment grâce à l’intervention<br />
de William McDonough, architecte américain à<br />
l’origine de la notion «cradle-to-cradle», sur les<br />
projets du Fonds Kirchberg auxquels il apporte<br />
son expertise. Pour construire un bâtiment<br />
respectant les principes d’économie circulaire, il<br />
faut recourir à une approche plus collaborative<br />
et se baser sur les besoins de la communauté.<br />
Un «passeport de matériel» est également exigé<br />
avant la construction; toutes les composantes du<br />
bâtiment et des matériaux utilisés doivent être<br />
connues afin de mieux pouvoir appréhender la<br />
totalité de la vie d’une construction et de ses<br />
composants. Certaines sociétés au Luxembourg<br />
sont déjà à la pointe de la technologie dans<br />
ce domaine.<br />
Quelles sont les synergies entre économie<br />
circulaire et économie sociale?<br />
PW: Chez KPMG nous connaissons l’importance<br />
de travailler dans des écosystèmes et de nouer<br />
des partenariats. Dans une approche circulaire,<br />
il est important de s’entourer de partenaires<br />
qui peuvent compléter notre propre domaine<br />
d’expertise lorsque l’on pense à toute la vie<br />
d’un produit.<br />
EG: C’est justement dans la collaboration et le<br />
partage d’idées que les économies sociale et<br />
solidaire se rejoignent. La finalité de ces deux<br />
concepts n’est pas exactement la même mais<br />
le mode de fonctionnement est identique: on<br />
se base sur le local, sur les réseaux qui existent<br />
et sur les logiques d’alliance, de partenariat et<br />
de coopération.<br />
L’économie circulaire est un concept qui commence<br />
seulement à se faire connaître grâce à<br />
l’intérêt grandissant des pouvoirs publics alors<br />
que l’économie sociale est déjà fortement ancrée<br />
dans les territoires; nous pouvons donc bénéficier<br />
de ce réseau déjà attentif à des concepts tels que<br />
le développement durable et la circularité.<br />
Par ailleurs, l’économie circulaire peut également<br />
créer un tremplin permettant aux personnes éloignées<br />
de l’emploi ou en situation de handicap de<br />
se réinsérer professionnellement. Les secteurs de<br />
la construction durable et du réemploi et de la<br />
réparation sont des exemples caractéristiques de<br />
création d’emplois porteurs de sens puisque cela<br />
permet à des personnes plus éloignées de l’économie<br />
traditionnelle de se réinsérer dans la société.<br />
34<br />
LG - Best of & <strong>Guide</strong> <strong>2017</strong>
Quels bénéfices peuvent tirer les entreprises<br />
de l’application des principes de<br />
l’économie circulaire?<br />
PW: Aujourd’hui il est important de motiver<br />
les différents acteurs en leur montrant qu’en<br />
appliquant les principes de l’économie circulaire,<br />
ils n’amélioreront pas seulement leur image<br />
de marque mais cela pourrait également leur<br />
être bénéfique d’un point de vue économique.<br />
Au niveau fiscal, le gouvernement devrait se<br />
tourner vers un système de taxation qui se<br />
focalise davantage sur les ressources matérielles<br />
utilisées que sur le capital humain exploité afin<br />
de favoriser la mise en place de l’économie<br />
circulaire dans les entreprises.<br />
EG: KPMG a par ailleurs mis au point la «True<br />
Value methodology» qui permet de mesurer<br />
les impacts économique, écologique et sociétal<br />
à l’échelle d’une entreprise ou d’un projet. En<br />
monétisant chacun de ces impacts, il est possible<br />
de les comparer et de les additionner pour<br />
obtenir la vraie valeur d’une stratégie mise en<br />
place. Le but de la démarche est de pousser une<br />
entreprise à se poser les bonnes questions: quel<br />
indicateur a été utilisé et comment s’améliorer<br />
par la suite? Où veut-on créer de la valeur dans<br />
l’entreprise? Quelles sont les opportunités qui<br />
restent à saisir et comment les valoriser?<br />
Quelles ont été les conclusions tirées à<br />
la suite de cet événement?<br />
IB: L’événement a montré que nous avions<br />
déjà de bonnes pratiques à présenter<br />
au Luxembourg. Un véritable écosystème<br />
s’est déjà créé et nous avons une bonne<br />
stratégie par rapport aux objectifs que<br />
nous aimerions atteindre. Il faut à présent<br />
que davantage d’entreprises osent passer<br />
d’un modèle linéaire à un modèle circulaire<br />
et que le secteur public et les institutions<br />
créent un cadre favorable à ces initiatives<br />
en terme de systèmes fiscaux, de législation,<br />
de financement,…<br />
PW: Notre plus gros challenge est à présent<br />
de convaincre les clients sur le marché<br />
d’adopter des produits innovants et<br />
durables ainsi que de nouveaux modèles<br />
d’affaires. Les premières entreprises<br />
adhèrent à cette proposition, mais nous<br />
devons encore toucher l’ensemble des<br />
acteurs économiques quel que soient leur<br />
taille et leur secteur d’activité, notamment<br />
dans le monde des PME. Nous devons<br />
leur montrer qu’elles ont également un<br />
rôle à jouer et qu’elles peuvent créer de<br />
la valeur pour elles-mêmes, mais aussi<br />
pour la société.<br />
Eugénie Guillaume, Patrick Wies et Inès Baer<br />
“<br />
Chez KPMG nous<br />
connaissons l’importance<br />
de travailler dans des<br />
écosystèmes et de nouer<br />
des partenariats<br />
”<br />
KPMG<br />
39, Avenue John F. Kennedy<br />
L-1855 Luxembourg<br />
Tél.: 22 51 51 1<br />
Fax: 22 51 71<br />
info@kpmg.lu<br />
LG - Best of & <strong>Guide</strong> <strong>2017</strong> 35
Logistique<br />
Best of LG 200 - Juillet <strong>2017</strong><br />
Le Luxembourg,<br />
porte d’entrée de l’Europe<br />
Le ministre de l’Economie, Étienne Schneider, revient sur l’immense chantier du pôle<br />
multimodal de Bettembourg-Dudelange, qui touche à sa fin après trois ans de travaux.<br />
Il en avait donné le premier coup de pelle le 14 décembre 2014, en compagnie du<br />
ministre du Développement durable et des Infrastructures, François Bausch, et du<br />
directeur général des CFL, Marc Wengler.<br />
“<br />
Nous voulons faire<br />
du pays un des centres<br />
logistiques majeurs en<br />
Europe<br />
”<br />
Pourquoi la décision a-t-elle été prise<br />
de développer un pôle multimodal au<br />
sud du Luxembourg?<br />
Même si le Luxembourg n’a pas d’accès<br />
direct à la mer, les terminaux intermodaux<br />
entre le rail et la route permettent de faire<br />
du pays un port avancé des principaux ports<br />
maritimes européens. De plus, le réseau de<br />
connexions de trains combinés développé<br />
par les CFL permet non seulement d’offrir<br />
des solutions de transport multimodal tenant<br />
compte du développement durable, mais<br />
aussi de connecter davantage le Luxembourg<br />
aux grands centres économiques de toute<br />
l’Europe. L’ambition du gouvernement n’est<br />
pas seulement de faire du Luxembourg une<br />
plateforme de transit en matière de fret, mais<br />
également un véritable hub logistique où les<br />
principaux acteurs du secteur offrent des services<br />
à forte valeur ajoutée autour des biens<br />
acheminés via le Grand-Duché.<br />
La position géographique du Luxembourg<br />
a-t-elle pesé dans cette décision?<br />
Le Luxembourg est un petit pays enclavé<br />
dans les marchés de la consommation les<br />
plus importants d’Europe, entre l’Allemagne,<br />
la France, la Belgique et les Pays-Bas. Mais il<br />
est également proche des principaux centres<br />
de production tout en étant favorablement<br />
situé sur les axes autoroutiers et ferroviaires<br />
les plus importants, dans le sens Nord-<br />
Sud et Est-Ouest. Le pays a fait d’une<br />
approche multimodale sa priorité pour offrir<br />
des solutions logistiques qui combinent tous<br />
les modes de transport par le biais d’une<br />
infrastructure aérienne, routière, ferroviaire<br />
et fluviale très bien développée. Relié par des<br />
connexions ferroviaires fiables et régulières<br />
aux principaux ports de la mer du Nord, de<br />
la mer Baltique et de la mer Méditerranée, le<br />
Luxembourg fait office de porte d’entrée à la<br />
fois pour les marchandises en partance et à<br />
destination de l’Europe.<br />
Quelles sont les perspectives de croissance<br />
du fret grâce au site de Bettembourg-<br />
Dudelange?<br />
La construction de la nouvelle plateforme<br />
multimodale à Bettembourg-Dudelange,<br />
comme d’ailleurs l’intégralité du site Eurohub<br />
Sud, permet d’augmenter davantage l’attractivité<br />
du Luxembourg en tant que plateforme<br />
logistique au centre de l’Europe. Ces<br />
infrastructures permettent un traitement<br />
fiable et efficace des marchandises destinées<br />
à l’exportation ainsi qu’à l’importation<br />
de produits nécessaires pour la production<br />
industrielle.<br />
36<br />
LG - Best of & <strong>Guide</strong> <strong>2017</strong>
Étienne Schneider<br />
Le choix des différentes entreprises de<br />
développer leurs activités au Luxembourg<br />
confirme que notre environnement économique<br />
stable et compétitif reste un atout<br />
majeur pour les sociétés internationales souhaitant<br />
s’établir en dehors de leur pays<br />
d’origine. Ce choix nous conforte dans notre<br />
stratégie d’investir dans des infrastructures<br />
logistiques et de promouvoir le développement<br />
des activités d’un secteur à haute<br />
valeur ajoutée au Luxembourg.<br />
Ce projet participe-t-il à la diversification<br />
économique du pays?<br />
Dès 2005, le gouvernement a fait de la logistique,<br />
tout comme des secteurs des technologies<br />
de l’information et de la communication<br />
ou des écotechnologies, un des piliers de<br />
sa politique de diversification économique. A<br />
l’instar du développement du site Eurohub<br />
Sud, le Luxembourg s’est donné comme<br />
objectif de faire du pays un des centres<br />
logistiques majeurs en Europe en tant que<br />
«Gateway to Europe», porte de l’Europe, et<br />
comme centre de distribution européen. En<br />
raison de sa position géographique optimale<br />
en Europe, le Grand-Duché a le potentiel de<br />
devenir une plaque tournante intelligente<br />
pour le transport et la logistique en Europe.<br />
Quel est le poids du fret dans l’économie<br />
du pays?<br />
Aujourd’hui le Luxembourg est une base<br />
opérationnelle pour de nombreux acteurs de<br />
la logistique d’envergure mondiale tels que le<br />
Luxembourgeois Cargolux ou encore le Suisse<br />
Panalpina ou l’Allemand Kühne+Nagel, pour<br />
n’en citer que quelques-uns. Ceux-ci ont<br />
déjà opté pour le Luxembourg comme base<br />
opérationnelle pour leurs activités logistiques<br />
à forte valeur ajoutée. Le pays compte actuellement<br />
près de 700 entreprises actives dans le<br />
domaine de la logistique, qui emploient plus<br />
de 13.000 personnes. En général, le secteur<br />
des activités logistiques est particulièrement<br />
dynamique au Luxembourg. Depuis l’année<br />
2013, environ 150.000 m2 de surface logistique<br />
ont été bâties ou sont en train d’être<br />
construites, représentant un investissement<br />
de plus de 163 millions d’euros de la part des<br />
entreprises concernées. Ce chiffre est à considérer<br />
hors investissement en infrastructure de<br />
ce nouveau terminal multimodal. CC<br />
LG - Best of & <strong>Guide</strong> <strong>2017</strong> 37
Infrastructure<br />
Best of LG 199 - Juin <strong>2017</strong><br />
Portrait d’une Administration<br />
À 52 ans, Roland Fox vient de prendre la direction des Ponts & Chaussées, succédant à<br />
René Biwer parti en retraite. Une occasion de revenir sur la carrière du nouveau directeur<br />
et de tirer le portrait d’une administration presque aussi vieille que le Luxembourg.<br />
“<br />
Le jeune directeur<br />
n’oublie rien de son<br />
passé de chef de projet<br />
mais ne compte pas<br />
se mêler de tout pour<br />
autant<br />
”<br />
Itinéraires du passé<br />
À l’horizon de son indépendance, le<br />
Luxembourg de 1839 ne compte que 200 km<br />
de voies carrossables, pour la plupart dans<br />
un état désastreux et même les quelques<br />
rares chaussées existantes deviennent vite<br />
infranchissables à la moindre averse. Le<br />
6 avril 1843, quatre ans donc après son<br />
indépendance, le Luxembourg vote la loi<br />
qui donne naissance à l’Administration des<br />
Travaux publics qui devient par là même,<br />
une structure unique en Europe. La petitesse<br />
du pays due au troisième démembrement de<br />
son territoire et ses caisses vides obligent le<br />
Luxembourg à regrouper sous un même toit,<br />
les branches des Ponts & Chaussées, des<br />
Bâtiments publics, des Travaux hydrauliques,<br />
du Service des mines, etc.<br />
En 1860, de grandes artères forment un<br />
réseau en toile d’araignée qui se raccorde<br />
aux gares de chemin de fer. Adhérant à<br />
l’union douanière allemande «Zollverein»<br />
en 1842, le Luxembourg doit aussi assurer<br />
la jonction avec l’Allemagne pour le bien de<br />
son activité sidérurgique.<br />
Au 20 e siècle, l’avènement de l’automobile<br />
nécessite une qualité des voiries, un soubassement<br />
des chaussées, un pavage des<br />
traversées de village et un asphaltage des<br />
routes les plus fréquentées. Une évolution<br />
interrompue sous l’occupation nazie, puis<br />
le temps de la reconstruction sur les ruines<br />
de la libération. L’Administration des Ponts<br />
& Chaussées est née en 1945 et remonter<br />
son histoire, c’est se promener à travers<br />
l’histoire du pays.<br />
Itinéraire d’une volonté<br />
Roland Fox suit des études d’ingénieur en<br />
génie civil à Aix La Chapelle, où il se spécialise<br />
dans les ouvrages d’art et les infrastructures.<br />
Soucieux de ne pas uniquement étudier les<br />
formules mathématiques, il se passionne aussi<br />
par l’urbanisme qui influence directement<br />
la qualité de vie des citoyens. «Si un projet<br />
d’ingénierie interagit avec les forces de la<br />
nature, celui d’un projet urbanistique interagit<br />
avec les individus», nous dit Roland Fox.<br />
Il finit ses études en 1992 et recherche un<br />
emploi qui ferait cette synthèse de qualités<br />
intellectuelles et sociales; après quelques mois<br />
d’amertume dans le privé, il le trouve son<br />
bonheur aux Ponts & Chaussées. Il est en<br />
charge de chantiers emblématiques comme<br />
le Viaduc de Neudorf, la réhabilitation du<br />
Pont de Wormeldange ou encore le viaduc de<br />
Schengen. À l’époque, la liaison avec la Sarre<br />
s’achève et celle de la route du Nord s’ouvre<br />
38<br />
LG - Best of & <strong>Guide</strong> <strong>2017</strong>
Roland Fox<br />
et il s’occupe du tunnel Grouft. Au fil de ses<br />
chantiers, il passe des forces gravitationnelles,<br />
à la géologie en passant par l’hydraulique<br />
avec l’éclectisme des ingénieurs civils de sa<br />
génération: «nous étions des généralistes».<br />
Des ouvrages d’art à la voirie, il grimpe naturellement<br />
les échelons de l’Administration et<br />
devient en 2006, le chef de la Division de la<br />
voirie de Diekirch. Encore en plein chantier<br />
du tunnel du Grouft, il devient responsable<br />
de 350 personnes et de 1.250 km de routes<br />
et les semaines du jeune quartenaire ne font<br />
jamais 40 heures.<br />
Le jeune directeur n’oublie rien de son passé<br />
de chef de projet mais ne compte pas se<br />
mêler de tout pour autant. Muni de son<br />
énergie et de son éclectisme, Roland Fox<br />
souhaite veiller sur les différents projets<br />
tout en orientant ses équipes. Il sait toute<br />
l’importance du passé et la responsabilité qui<br />
est désormais la sienne, et stimulé, par ses<br />
collaborateurs, il compte bien accompagner<br />
l’Administration vers l’avenir.<br />
Missions<br />
L’Administration des Ponts & Chaussées<br />
est chargée des travaux de génie civil pour<br />
compte de l’Etat. Cela comporte la construction,<br />
l’entretien et la modernisation du réseau<br />
de voirie et la gestion du trafic. S’y ajoute la<br />
sécurité dans les tunnels, l’entretien de l’éclairage.<br />
Elle surveille et entretient les aménagements<br />
hydroélectriques de la Haute Sûre et de<br />
la Basse Sûre, les barrages et écluses du chenal<br />
navigable, ainsi que les berges de la Moselle<br />
canalisée et le port de Mertert.<br />
Elle assure aussi la construction et l’entretien<br />
des infrastructures de l’aéroport de<br />
Luxembourg. Elle est chargée de la conception<br />
et de la réalisation de travaux pour le<br />
compte des communes si elles ne disposent<br />
pas d’un service technique. Analyses et essais<br />
de matériaux de construction, des travaux de<br />
géologie appliquée, des opérations topographiques<br />
et photogrammétries, dans le cadre<br />
de travaux de génie civil font également<br />
partie de ses missions.<br />
Enfin, elle gère la construction et l’entretien<br />
de la signalisation routière, le fauchage et<br />
l’élagage autour des routes, et depuis peu,<br />
l’entretien et la gestion des radars automatiques.<br />
JuB<br />
LG - Best of & <strong>Guide</strong> <strong>2017</strong> 39
Infrastructure<br />
Les monstres d’Acier<br />
Il aura fallu trois ans pour que le Pont Adolphe retrouve une nouvelle jeunesse et ce<br />
chantier méticuleux n’aurait pas pu se faire sans en assurer d’abord la circulation;<br />
l’enjambement de la Vallée de la Pétrusse étant en effet, une artère essentielle de<br />
la capitale. Le pont adjacent vient d’être démantelé. C’est ATS Cranes qui est à la<br />
manœuvre, et «il n’y a eu aucun souci», précise son directeur Cary Arendt. Reportage!<br />
“<br />
Cinq mois et demi<br />
ont été nécessaires au<br />
montage du pont provisoire<br />
au pont Adolphe<br />
et il en a fallu trois pour<br />
son démantèlement<br />
”<br />
Presque normal<br />
Cinq mois et demi ont été nécessaires au<br />
montage du pont provisoire et il en a fallu<br />
trois pour son démantèlement. Au vu du<br />
nombre de passages quotidiens d’automobiles,<br />
de bus et de camions, il fallait un pont<br />
robuste pouvant supporter toutes sortes<br />
de charges. Les tourelles et demi-poutres<br />
assurent la structure et le platelage permet le<br />
passage des véhicules. Tel un Mikado géant,<br />
son montage et démontage nécessitent le<br />
même rituel inversé: «rien de bien compliqué»,<br />
nous assure le directeur d’ATS Cranes,<br />
Cary Arendt.<br />
Pas moins d’une douzaine d’hommes et<br />
de trois grues ont été afférées au chantier<br />
dont l’une, télescopique, qui fait 350 tonnes<br />
épousait toute la largeur du pont. Le chauffeur<br />
est seul à la manœuvre, de temps à<br />
autre il fait doucement reculer le monstre<br />
d’acier. Il est tout au bord d’un précipice qui<br />
le sépare du vide. À 32 mètres de la Pétrusse,<br />
il s’assure constamment que le poids de la<br />
grue est bien réparti et au bout du câble, les<br />
éléments du pont qui font 20 tonnes.<br />
Le dirigeant avoue néanmoins que c’est un<br />
travail qui sort de l’ordinaire, ATS Cranes<br />
est pourtant afféré régulièrement à de tels<br />
chantiers.<br />
Un savoir faire<br />
ATS Cranes s’est créée une lourde réputation<br />
en Europe dans le secteur du levage et plus<br />
précisément pour les chantiers dans lesquels<br />
il faut porter lourd et où les manœuvres<br />
complexes requièrent une dextérité et un<br />
savoir-faire. En partenariat avec le groupe<br />
Steil implanté à Trêves, l’entreprise dispose<br />
d’une capacité de 90 grues qui peuvent aller<br />
jusqu’à 1.000 tonnes.<br />
«Nous disposons au Luxembourg d’un parc<br />
qui compte un total de 50 véhicules composé<br />
de remorques, de voitures, de nacelles et de<br />
15 grues». Parmi elles, figure aussi la plus<br />
grande immatriculée au Luxembourg qui<br />
fait 500 tonnes. «Nous travaillons aussi en<br />
partenariat avec l’Allemagne et même si les<br />
entreprises sont bien différentes, cela nous<br />
permet de disposer de 90 grues qui peuvent<br />
aller jusqu’à 1.000 tonnes. Il n’existe qu’une<br />
petite minorité d’entreprises au monde qui<br />
possède ces capacités».<br />
Ces tonnages sont surtout importants dans<br />
le montage des éoliennes. Ce n’est pas pour<br />
rien si ATS Cranes a construit 80% du parc<br />
éolien luxembourgeois. La forte demande<br />
dans le secteur oblige à renouveler très<br />
vite le parc et cela implique bien évidement<br />
d’énormes investissements.<br />
40<br />
LG - Best of & <strong>Guide</strong> <strong>2017</strong>
Cary Arendt<br />
LG - Best of & <strong>Guide</strong> <strong>2017</strong> 41
Infrastructure<br />
Pour idée, il ne faut pas moins d’une<br />
trentaine de camions pour déplacer une<br />
grue de 1.000 tonnes. Il suffit d’imaginer<br />
la logistique et le nombre d’acteurs que<br />
cela implique.<br />
Acteur privilégié de l’Etat<br />
Il semblerait que dès qu’un chantier emblématique<br />
requiert une activité de levage, les<br />
autorités font appel à ATS Cranes et c’est<br />
peut-être de par leur forte réputation en la<br />
matière. Qu’il s’agisse du viaduc de Mersch<br />
pour lequel ATS Cranes a fait le tracement de<br />
la route et escorté le convoi avec ses voitures<br />
pilotes ou encore le pont de Junglister et la<br />
remise en place de la Gëlle Fra, «les autorités<br />
savent que nous sommes compétents et<br />
c’est la raison pour laquelle ils nous confient<br />
leurs chantiers emblématiques», nous confie<br />
le dirigeant. Il n’a pas fallu longtemps à<br />
cette réputation pour traverser les frontières<br />
du pays puisque les équipes d’ATS Cranes<br />
œuvrent partout en Europe.<br />
L’escorte<br />
Spécialiste du levage, les activités d’ATS<br />
Cranes s’étendent également aux convois<br />
exceptionnels, aux opérations de dépannages<br />
de camions, à la location de chariots élévateurs<br />
à fourche et de chantiers jusqu’aux solutions<br />
logistiques complètes dans le domaine<br />
de la logistique lourde qui est utile dans le<br />
déménagement de sociétés par exemple.<br />
L’offre de service de voitures pilotes qui<br />
escortent les convois exceptionnels venus de<br />
l’étranger, est une activité qui s’est rapidement<br />
imposée.<br />
A travers les nombreux chantiers menés<br />
à dans le pays, ATS Cranes a développé<br />
une méthodologie efficace, engendré une<br />
connaissance poussée du réseau routier mais<br />
également tissé un réseau très important<br />
dans nos relations avec les autorités compétentes<br />
qui délivrent les autorisations. «Nous<br />
proposons ainsi aux transports exceptionnels<br />
venus de l’étranger, de nous occuper pleinement<br />
du trajet, et ce, de l’étude de l’itinéraire<br />
jusqu’à l’escorte en passant par les demandes<br />
d’autorisations».<br />
ATS Cranes S.A.<br />
28 Robert Schuman Strooss<br />
L-5751 Frisange<br />
Tél.: 23 60 44 1<br />
42<br />
LG - Best of & <strong>Guide</strong> <strong>2017</strong>
Bâtiment & construction<br />
Best of LG 197 - Avril <strong>2017</strong><br />
Vincent Callebaut<br />
Notre-Dame de Paris — Projet Paris 2050<br />
Rêver le futur urbain<br />
La transition énergétique implique de penser l’avenir dans une perspective post-carbone, postnucléaire<br />
et post-insecticide. Vincent Callebaut fait partie de cette nouvelle génération<br />
d’architectes qui allient les villes et la nature et rendent l’utopie de cités intelligentes réalisable.<br />
“<br />
Comme un Voyage<br />
extraordinaire dans les<br />
romans de Jules Vernes,<br />
l’architecture de Vincent<br />
Callebaut unit les structures,<br />
les matériaux et les<br />
formes à la fonction<br />
”<br />
Visite du Paris 2050<br />
À quoi ressemblerait la Ville Lumière si les<br />
contraintes du dérèglement climatique étaient<br />
enfin transformées en opportunités? Comme<br />
une anticipation sur l’avenir, imaginez-vous<br />
vous promenant dans le Jardin des Tuileries<br />
qui serait bordé de grandes éoliennes axiales<br />
alimentant l’éclairage public. Vous auriez vue<br />
sur des montagnes végétalisées construites<br />
au-dessus des immeubles haussmanniens de la<br />
Rue de Rivoli. Les gargouilles de Notre-Dame<br />
côtoieraient ainsi des architectures nouvelles qui en<br />
introduisant la nature au cœur de la ville, permettraient<br />
de climatiser les îlots urbains de chaleur. Les<br />
ponts de la capitale ne seraient plus uniquement<br />
des lieux de passages inertes mais seraient capable<br />
d’utiliser l’eau de la Seine pour produire de l’électricité<br />
et accueilleraient des lieux de vie, des jardins<br />
suspendus et des bureaux. Depuis les chaises<br />
qui bordent le bassin du Jardin de Luxembourg<br />
dans le quartier latin, vous pourriez voir la Tour<br />
Montparnasse transformée en un jardin vertical<br />
nourricier et y monter par des passerelles végétalisées<br />
dont les déchets solides et liquides seraient<br />
valorisés via la bio-méthanisation.<br />
Les étudiants seraient logés dans des ruches<br />
alvéolaires préfabriquées en usine, les tours<br />
du 13 e<br />
arrondissement deviendraient des<br />
maraîchers géants, le quartier des Olympiades<br />
produirait 280% d’énergie positive et le Parc<br />
Montsouris en face de la Cité Universitaire<br />
serait doté de tours anti-smog.<br />
Remettre en question l’architecture du baron<br />
Haussmann qui façonne Paris depuis deux<br />
siècles est un projet audacieux. Les coups de<br />
44
Ferme verticale Dragonfly à New York<br />
Villes flottantes Lilypad au large de Monaco<br />
crayon de Callebaut visent à sortir la capitale<br />
riaux énergivores comme l’acier et le béton<br />
œufs, poisson et viande. L’énergie nécessaire à<br />
française de son modèle actuel qui l’oblige à<br />
mais par du bois et du bambou qui peuvent au<br />
la structure proviendrait de panneaux solaires<br />
importer ses richesses naturelles et à exporter<br />
contraire stocker du CO 2 . «Après avoir construit<br />
et de trois grandes éoliennes. Les employés<br />
ses déchets. Si la vision est futuriste, elle est<br />
les villes sur la nature, il s’agit dorénavant de<br />
vivraient au sein de la structure qui compte-<br />
néanmoins réaliste puisque des pays émer-<br />
penser à rapatrier la nature au cœur des villes»,<br />
rait aussi des appartements, des crèches, des<br />
geants ont déjà entrepris cette «révolution éco-<br />
déclare Vincent Callebaut. C’est pourquoi il<br />
bureaux, des cinémas et des restaurants.<br />
logique» (Taiwan, Abu-Dhabi, Singapour, …).<br />
pense les quartiers comme des forêts, les bâti-<br />
Reste aux pays occidentaux, qui sont à l’origine<br />
ments comme des arbres et que son inspiration<br />
Autre projet de laboratoire: les villes flottantes<br />
du dérèglement climatique, d’emboîter le pas.<br />
est biomorphique, bionique et biomimétique.<br />
«Lilypads» qui pourraient accueillir les réfugiés<br />
climatiques à l’horizon 2050. Une société<br />
Les villes intelligentes<br />
Comme un Voyage extraordinaire dans les<br />
romans de Jules Vernes, l’architecture de<br />
nomade vivant dans une structure flexible<br />
et robuste inspirée des feuilles de nénuphars<br />
Vincent Callebaut unit les structures, les<br />
géantes d’Amazonie.<br />
Les mégalopoles européennes reposent sur<br />
matériaux et les formes à la fonction.<br />
un modèle hérité de l’ère industrielle où les<br />
Enfin, l’architecte visionnaire signe une tour à<br />
«Villes tentaculaires»* ont couché leur béton<br />
sur la nature. Passer de villes grises aux villes<br />
Projets et réalisations<br />
géométrie spiralée qui prend forme actuellement<br />
à Taiwan. La Tour «Tao Zhu Yin Yuan»<br />
vertes, d’un système d’importation à celui<br />
à Taipei est une révolution morphologique de<br />
de production, c’est abandonner l’économie<br />
Partant du constat que la Terre compte-<br />
20 étages décalés (chacun de 4,5°), soit un<br />
linéaire (extraire, fabriquer, consommer et<br />
ra quelques 9 milliards d’individus<br />
angle de 90° entre le premier et le dernier.<br />
jeter) pour adopter une économie circulaire.<br />
en 2050, dont 75% qui vivront en ville,<br />
Ce qui offre une cascade de jardins suspen-<br />
Vincent Callebaut a travaillé sur un pro-<br />
dus à ciel ouvert et une personnalisation de<br />
Les villes du Vieux Continent, historiquement<br />
jet de ferme verticale. «Dragonfly» est<br />
chaque appartement tournés plein Sud en<br />
couchées, prendraient de la hauteur pour<br />
un modèle agricole au cœur même des<br />
journée et plein Nord en soirée. Le dernier<br />
devenir des cités verticales et végétales. Les<br />
bâtiments les plus anciens, inertes, connectés<br />
aux réseaux, coexisteraient et seraient alimentés<br />
par de grands immeubles qui produiraient<br />
plus d’énergie qu’ils n’en consomment. Leur<br />
construction ne sera plus assurée via des maté-<br />
villes qui pourrait assurer leur autosuffisance<br />
alimentaire. Une grande serre bioclimatique<br />
centrale, inspirée des ailes de libellules pour<br />
leur grande plasticité, renfermerait des champs<br />
verticaux cultivables. Une véritable ferme<br />
prendrait place à la base et donnerait laitage,<br />
étage est un grand jardin réservé aux habitants<br />
qui est recouvert d’une pergola photovoltaïque.<br />
Au sein d’une forêt urbaine de 23.000 arbres,<br />
arbustes et plantes, la tour à Taipei absorbera<br />
130 tonnes de CO 2 par an dans l’atmosphère.<br />
Une promesse pour l’avenir.<br />
JuB<br />
Source photos: Vincent Callebaut Architectures<br />
*Recueil de poésie d’Émile Verhaeren, «Les Villes tentaculaires», publié en 1895<br />
45
Bâtiment & construction<br />
Best of LG 197 - Avril <strong>2017</strong><br />
Une voie tracée vers le BIM<br />
Pour déployer le Building Information Modeling (BIM) au Luxembourg, le Centre de<br />
Ressources des Technologies et de l’Innovation pour le Bâtiment (CRTI-B), qui regroupe<br />
tous les acteurs de la construction, a formé plusieurs groupes de travail qui ont pour<br />
mission de mettre à disposition les outils de base nécessaires à l’implémentation du BIM.<br />
David Determe, Administrateur-Délégué de Betic Ingénieurs-Conseils et coordinateur<br />
BIM pour le groupe de travail de l’OAI, revient sur les enjeux du BIM pour le milieu de<br />
la construction et sur les premiers travaux conduits.<br />
Quelle est la place du BIM dans l’essor<br />
de la digitalisation pour le secteur de<br />
la construction?<br />
Le BIM est un processus collaboratif qui utilise<br />
notamment une maquette numérique 3D.<br />
Son utilisation change totalement l’approche<br />
de la conception d’un bâtiment. On ne se<br />
contente plus de dessiner des traits sur un<br />
plan mais l’on place des éléments (objets)<br />
sur celui-ci pour faciliter la conception, la<br />
construction et l’exploitation des bâtiments.<br />
Ces éléments intègrent des données comme<br />
les dimensions des murs, leur superficie ou<br />
encore leur coût. Maintenant que ces objets<br />
possèdent des données précises, des tâches<br />
auparavant redoutables comme le recalcul<br />
d’un projet suite à une évolution sont maintenant<br />
effectuées plus précisément. Autant dire<br />
que toutes ces informations techniques implémentées<br />
dans la maquette numérique sont<br />
une véritable plus-value pour le concepteur,<br />
le constructeur, les ouvriers et l’exploitant<br />
du bâtiment. Les possibilités offertes par le<br />
BIM vont même bien au-delà: consommation<br />
énergétique, vieillissement des matériaux,…<br />
toutes ces informations permettent véritablement<br />
d’optimiser la durabilité des bâtiments.<br />
Utopie, idée en devenir ou réalité<br />
concrète, où se situe le BIM aujourd’hui?<br />
Avec l’étude stratégique Rifkin, le bâtiment<br />
connaîtra une révolution majeure articulée<br />
notamment autour de la thématique<br />
«bâtiment durable». L’environnement international<br />
montre aujourd’hui que la voie<br />
est ouverte pour déployer le BIM et qu’il<br />
apportera une solution concrète aux enjeux<br />
de développement durable dans le milieu de<br />
la construction, et ce, grâce à une technologie<br />
de pointe.<br />
La question n’est pas aujourd’hui de se<br />
demander si le BIM doit devenir le processus<br />
de référence pour la construction de bâtiment<br />
mais bien quand il le deviendra.<br />
Grâce au BIM, les chantiers de construction<br />
généreront moins de déchets et d’autres<br />
avantages non négligeables en découleront:<br />
la maîtrise des coûts et des délais de<br />
construction, la qualité de construction…<br />
Pour en arriver là, il est évident que le BIM<br />
doit être adopté comme le standard en<br />
conception et en gestion des bâtiments.<br />
C’est pourquoi la mise en place d’une stratégie<br />
nationale BIM figure au rang des<br />
mesures stratégiques de la troisième révolution<br />
industrielle.<br />
46<br />
LG - Best of & <strong>Guide</strong> <strong>2017</strong>
Groupe de travail BIM OAI. De g. à d. : Eric Hansen, Best Ingénieurs-Conseils – Pierre Hurt, directeur OAI, Robert Jeworowski, Schroeder & Associés Ingénieurs-Conseils<br />
- Joss Dell, m3 Architectes - Daniel Zignale, Argest S.A. – David Determe, Betic Ingénieurs-Conseils – Gilles Pignon, BIM Consult<br />
Pourquoi créer un <strong>Guide</strong> d’accompagnement<br />
pour l’adoption du BIM dans<br />
les projets de construction?<br />
Le BIM découle du mode de construction, de<br />
passation des marchés, des habitudes d’un<br />
pays, et son intérêt s’est très vite fait ressentir.<br />
Ainsi, pour ne pas rester en marge des avancées<br />
techniques dans le domaine de la construction,<br />
il est immédiatement apparu indispensable de<br />
créer un modèle qui corresponde aux spécificités<br />
du marché luxembourgeois, même si celuici<br />
s’inspire de pratiques étrangères. Les missions<br />
de l’OAI consistant notamment à organiser<br />
une veille pour ses membres afin de les inspirer<br />
et de leur indiquer le chemin à suivre, il avait<br />
forcément toute légitimité.<br />
Le groupe de travail BIM-OAI au sein du CRTI-B<br />
s’est donc attaché à élaborer un premier<br />
document, qui définit les lignes directrices afin<br />
d’accompagner les acteurs de la profession<br />
dans ce processus collaboratif. La première<br />
version du <strong>Guide</strong> est aujourd’hui quasiment<br />
finalisée et sera mise à disposition des professionnels<br />
du secteur très prochainement.<br />
Quel est le contenu de ce <strong>Guide</strong>?<br />
Le <strong>Guide</strong> d’accompagnement reprend à<br />
travers trois parties distinctes, les éléments<br />
essentiels pour permettre aux acteurs de<br />
la profession de conduire un projet en<br />
BIM de façon optimale: les fondamentaux<br />
pour une bonne compréhension du BIM,<br />
les outils nécessaires à son déploiement et<br />
enfin les pratiques collaboratives à adopter<br />
pour optimiser l’usage de la maquette<br />
numérique au cours de toutes les phases<br />
du projet.<br />
Il définit ainsi une méthodologie pour les<br />
acteurs de la profession qui souhaitent développer<br />
une démarche BIM, notamment via<br />
des projets pilotes, mais aussi une base de<br />
référence pour les différents groupes de<br />
travail du CRTI-B, qui le feront évoluer au<br />
fil des retours d’expériences et des avancées<br />
concernant le BIM.<br />
Il faut comprendre que chaque projet a son<br />
propre protocole créé par le BIM Manager<br />
en collaboration avec l’équipe projet, qui<br />
définit les besoins réels. Ainsi, chaque intervenant<br />
sait quelle information donner et<br />
sous quel format. Le BIM Manager regroupe<br />
ensuite les maquettes reçues par chacun des<br />
intervenants, identifie les conflits et, le cas<br />
échéant, les fait rectifier par le créateur de la<br />
maquette pour que le projet puisse débuter.<br />
Bien entendu des formations sont proposées<br />
pour appréhender ce nouveau mode de<br />
conception.<br />
Et pour l’avenir?<br />
Pour faire évoluer le <strong>Guide</strong>, des experts<br />
accompagneront la mise en œuvre du BIM<br />
au sein de trois projets pilotes retenus par<br />
l’OAI suite à un appel à candidature. Les<br />
trois équipes ont d’ores et déjà été sélectionnées<br />
pour travailler sur des projets d’envergures<br />
différentes et aux fonctions diverses<br />
afin d’obtenir un maximum de retours d’expériences.<br />
En juin, l’OAI organisera une<br />
journée dédiée à ses membres au cours de<br />
laquelle un premier retour sur ces projets<br />
sera effectué.<br />
Le <strong>Guide</strong>, dont l’initiative est soutenue par<br />
le gouvernement, vise à accompagner les<br />
membres dans cette transition vers le BIM,<br />
qui s’impose comme la solution d’avenir<br />
dans le secteur de la construction.<br />
OAI - Forum Da Vinci<br />
6, boulevard Grande-Duchesse Charlotte<br />
L-1330 Luxembourg<br />
Tél.: +352 42 24 06 • Fax: +352 42 24 07<br />
oai@oai.lu • www.oai.lu<br />
LG - Best of & <strong>Guide</strong> <strong>2017</strong> 47
Bâtiment & construction<br />
Best of LG 199 - Juin <strong>2017</strong><br />
Le BIM,<br />
un concept mis en pratique<br />
Avec une quinzaine de projets pilotes en cours, le Building Information Modeling (BIM)<br />
sort de son cocon théorique et se lance dans la pratique. Invitant tous les bureaux d’études<br />
à suivre le mouvement, Eric Hansen, associé-gérant chez B.E.S.T. Ingénieurs-Conseils et<br />
responsable du développement du BIM au sein de l’entreprise, revient avec nous sur cette<br />
nouvelle technologie et sa rapide évolution au Luxembourg au cours des derniers mois.<br />
Pourriez-vous revenir brièvement sur la<br />
définition du BIM?<br />
Le BIM est une nouvelle manière de travailler,<br />
plus collaborative, rassemblant tous les intervenants<br />
lors d’une nouvelle construction. Cet<br />
outil est utilisé dès la conception d’un projet<br />
et jusqu’à la fin de la vie du bâtiment.<br />
Au moment de la conception, son avantage premier<br />
est d’assurer que tout le monde travaille sur<br />
la même géométrie. De plus, il permet de superposer<br />
les maquettes des différents intervenants<br />
et de trouver la majorité des erreurs avant même<br />
d’entamer la phase de construction. En améliorant<br />
la phase de conception d’un bâtiment, nous<br />
gagnons du temps car nous rencontrons moins de<br />
problèmes sur le chantier.<br />
Plus tard, toutes les informations insérées<br />
dans la maquette pourront être intégrées<br />
dans le suivi des exploitants pour la gestion<br />
de leur patrimoine. La difficulté est de définir<br />
les objectifs que l’on veut atteindre dès la<br />
phase de conception, l’idée étant de limiter<br />
les informations aux besoins des utilisateurs<br />
et d’éviter les données inutiles.<br />
L’OAI et le CRTI-B créent un guide<br />
d’accompagnement pour l’utilisation<br />
du BIM. Quel en est le contenu?<br />
Ce guide est un point de départ pour tous<br />
les intervenants d’un projet de construction.<br />
Aux côtés de celui-ci, le CRTI-B travaille<br />
également sur des fiches GID (Graphisme,<br />
Information, Documentation), qui aident à<br />
définir les besoins minimums au niveau des<br />
informations à insérer dans une maquette. En<br />
fonction de la taille du projet, il sera toujours<br />
possible d’aller encore plus loin que ce qui a<br />
été défini au départ dans le guide.<br />
A l’heure actuelle, nous sommes en train<br />
d’en finaliser la première version au sein du<br />
groupe de travail BIM du CRTI-B et cette<br />
action se terminera normalement en juillet.<br />
Nous attendrons ensuite un retour des projets<br />
pilotes pour l’améliorer. L’objectif du groupe<br />
de travail est maintenant de passer de la<br />
théorie à la pratique grâce aux projets pilotes<br />
mais également en aidant les intervenants<br />
à faciliter leurs échanges avec les différents<br />
acteurs d’un projet de construction et en<br />
leur indiquant quelle information donner à<br />
quelle personne, sous quel format et à quel<br />
moment.<br />
Concrètement, des projets ont-ils déjà<br />
été réalisés avec le BIM?<br />
Actuellement, nous sommes en train de réaliser<br />
un projet de bâtiment public avec cette<br />
technologie. Pour créer le plan d’exécution<br />
du BIM, nous avions déjà eu recours à une<br />
version initiale du guide et au terme de<br />
l’étude d’avant-projet, nous avons constaté<br />
qu’aussi bien l’architecte que les bureaux<br />
d’études sont allés plus loin dans la conception<br />
et que le projet est beaucoup plus<br />
abouti, et ce, plus tôt que ce que l’on avait<br />
l’habitude de faire avant le BIM. Pour ce<br />
projet, nous avons aussi réalisé les détections<br />
de collisions en superposant toutes les<br />
maquettes.<br />
Nos cinq projets pilotes et les trois de l’OAI<br />
n’en sont encore qu’à la phase de conception,<br />
mais notre première construction réalisée<br />
avec le BIM devrait débuter en 2018.<br />
Quel est le rôle du BIM Manager dans<br />
le processus de conception?<br />
Son rôle principal est d’aider le concepteur et<br />
tous les intervenants dans la problématique<br />
de l’échange des fichiers. En effet, chaque<br />
intervenant utilise son propre logiciel qui<br />
possède lui-même ses propres caractéristiques.<br />
Si l’on veut échanger, il faut que<br />
le BIM Manager puisse trouver un terrain<br />
d’entente entre eux via le fichier IFC et<br />
mette en place une coordination technique<br />
des maquettes.<br />
48<br />
LG - Best of & <strong>Guide</strong> <strong>2017</strong>
“<br />
Dans deux ans,<br />
un grand nombre de<br />
projets sera réalisé à<br />
l’aide du BIM<br />
”<br />
La fonction de BIM Manager ne pourra généralement<br />
pas être assumée par une seule personne.<br />
En effet, celle-ci rassemble des compétences<br />
techniques de deux domaines distincts;<br />
tout d’abord, il faut assumer la partie informatique<br />
pour régler tous les problèmes liés à<br />
l’échange des fichiers. D’un autre côté, un BIM<br />
Manager doit avoir une connaissance technique<br />
du chantier et posséder un profil de project-manager<br />
dans la construction. Nous pensons donc<br />
qu’un informaticien et un architecte devront<br />
s’allier pour assumer cette fonction.<br />
Quelles améliorations dans le futur?<br />
Le principal problème à l’heure actuelle est<br />
que les maquettes sont encore modélisées<br />
sans standardisation. Nous n’en sommes<br />
qu’au début de l’utilisation du BIM et tous<br />
les intervenants doivent encore se familiariser<br />
avec cet outil et avec la manière de modéliser<br />
une maquette dans ce cadre. Etant donné<br />
que les maquettes sont le point de départ de<br />
tout processus BIM, des maquettes de bonne<br />
qualité sont indispensables avant de pouvoir<br />
aller plus loin.<br />
Dans le futur, des formations doivent être<br />
mises en place afin de guider les utilisateurs<br />
vers une plus grande qualité et une meilleure<br />
implémentation des différents contenus<br />
techniques. Par la suite, à un autre niveau, il<br />
faudra parfaire l’utilisation informatique des<br />
logiciels. Le guide donnera des pistes par<br />
rapport aux notions indispensables à l’exploitation<br />
du BIM et des points de repères<br />
quant au chemin à suivre afin de hausser<br />
progressivement le niveau de stratégie BIM<br />
au sein des bureaux.<br />
Pensez-vous que l’utilisation du BIM<br />
va prochainement se généraliser au<br />
Luxembourg?<br />
Nous estimons en effet que dans deux ans,<br />
un grand nombre de projets sera réalisé à<br />
Eric Hansen<br />
l’aide de cette technologie. Le mouvement<br />
est à présent mondial et le Luxembourg<br />
entend bien prendre le train en marche.<br />
Nous encourageons tous les intervenants du<br />
secteur de la construction à suivre les formations<br />
que l’OAI et le CRTI-B mettront en<br />
place dans ce cadre. Les plus petits bureaux<br />
auront sans doute plus de difficultés à se<br />
familiariser avec le concept car ils devront<br />
acquérir beaucoup de compétences assez<br />
vite et cela demande du temps et un certain<br />
budget, mais l’OAI tente de mettre un<br />
maximum d’outils au service de la formation<br />
pour faciliter cette transition et la rendre<br />
accessible à tous.<br />
MC<br />
LG - Best of & <strong>Guide</strong> <strong>2017</strong> 49
Bâtiment & construction<br />
Francine Closener a présenté<br />
la stratégie nationale de rénovation<br />
énergétique des bâtiments<br />
La stratégie nationale de rénovation énergétique des bâtiments a été présentée par la<br />
secrétaire d’État à l’Économie, Francine Closener, lors d’une conférence de presse en présence<br />
de Gilbert Théato, directeur de myenergy, ainsi que de Michel Reckinger, président de<br />
la Fédération des artisans, et de Tom Oberweis, président de la Chambre des Métiers.<br />
Depuis le<br />
début de l’année <strong>2017</strong><br />
uniquement des maisons<br />
de catégorie AAA sont<br />
autorisées<br />
“<br />
”<br />
Le parc immobilier luxembourgeois se compose<br />
de près de 208.000 bâtiments, dont<br />
plus de 60% datent d’avant 1990. Ces bâtiments<br />
sont la cible principale de la stratégie<br />
de rénovation, ce qui permettra d’améliorer<br />
l’efficience énergétique du parc immobilier<br />
luxembourgeois et de réaliser des économies<br />
d’énergie afin de remplir les objectifs européens<br />
en la matière.<br />
La stratégie nationale de rénovation énergétique<br />
des bâtiments s’attache à favoriser<br />
et promouvoir la réalisation de rénovations<br />
énergétiques. Elle a été élaborée conjointement<br />
par le ministère de l’Economie et myenergy,<br />
et selon une approche participative.<br />
Les représentants du secteur du bâtiment<br />
ont ainsi participé aux groupes de travail qui<br />
se sont attachés à identifier tout d’abord les<br />
barrières à la rénovation énergétique avant<br />
d’élaborer les lignes directrices de la stratégie<br />
tout comme les 33 mesures qui contribuent à<br />
mettre en œuvre la stratégie.<br />
La secrétaire d’État à l’Economie, Francine<br />
Closener, a déclaré: «Le potentiel pour améliorer<br />
l’efficience énergétique des bâtiments,<br />
mais également la qualité de vie au sein<br />
des logements par une rénovation énergétique<br />
est important. Le Luxembourg est déjà<br />
bien positionné concernant la construction<br />
de nouveaux bâtiments, puisque depuis le<br />
début de l’année <strong>2017</strong>, uniquement des<br />
maisons de catégorie AAA sont autorisées.<br />
Désormais, il s’agit d’intensifier nos<br />
efforts quant aux bâtiments existants. Les<br />
33 mesures envisagées dans la stratégie de<br />
rénovation, qui comptent également des<br />
aides financières plus avantageuses, vont<br />
inciter les propriétaires à se lancer et faciliteront<br />
leurs démarches.»<br />
L’élaboration de la stratégie de rénovation<br />
et sa mise en œuvre qui est désormais<br />
lancée constituent des éléments clés dans la<br />
stratégie de troisième révolution industrielle<br />
élaborée en collaboration avec l’économiste<br />
Jeremy Rifkin. Le suivi de la stratégie et<br />
sa mise en pratique seront confiés à un<br />
groupe de travail rattaché à la plateforme<br />
Conseil national pour la construction durable<br />
(CNPD), prévue dans le schéma de gouvernance<br />
de l’étude stratégique «Rifkin».<br />
Communiqué par le ministère de l’Economie<br />
50<br />
LG - Best of & <strong>Guide</strong> <strong>2017</strong>
Francine Closener
Nico Biever<br />
Mariage de raison<br />
Sanichaufer et ElectroSecurity ont annoncé leur rapprochement en début d’année et quoi<br />
de plus naturel que l’union de deux identités complémentaires? Il faut néanmoins faire<br />
des concessions dans un couple et les deux entreprises familiales ont souhaité renoncer<br />
à leurs patronymes respectifs, pourtant célèbres sur la scène luxembourgeoise. Nico<br />
Biever, Alain Wildanger et Gilles Reinert, associés et réunis sous le nom de Genista,<br />
entendent bien faire perdurer leur réputation.<br />
Une synergie de compétences<br />
Lorsque les trois dirigeants ont annoncé la<br />
fusion de Sanichaufer et d’ElectroSecurity, ils<br />
ont senti une certaine euphorie parmi leurs<br />
270 employés. Un enthousiasme naturel<br />
car les troupes savent ce que représente le<br />
rapprochement du spécialiste des sanitaires,<br />
de la climatisation, du chauffage et celui de<br />
l’électricité, des systèmes de sécurité, du<br />
réseau IP et de la téléphonie. Avec la domotique<br />
qu’ils avaient déjà en commun, Genista<br />
peut ainsi couvrir huit métiers du bâtiment et<br />
devenir un acteur de poids pour les particuliers,<br />
les entreprises et les communes.<br />
Les trois associés se connaissent depuis longtemps<br />
mais c’est au détour d’un chantier<br />
en commun, celui de la Arendt House au<br />
Kirchberg, qu’ils se sont rendus à l’évidence<br />
de leurs affinités. D’abord avec une même<br />
vision du métier et des valeurs communes,<br />
mais aussi avec un chiffre d’affaires global<br />
de 35 millions d’euros, Genista connait déjà<br />
une pérennité assurée.<br />
52<br />
LG - Best of & <strong>Guide</strong> <strong>2017</strong>
Genèses d’une renommée<br />
Nico Biever était le directeur de Sanichaufer; Alain<br />
Wildanger, son associé junior. L’entreprise a été<br />
créée en 1959 par son père, Jean Biever, alors<br />
maître-ferblantier à Dudelange. En 1966, l’aïeul<br />
s’associe à un partenaire chauffagiste et depuis,<br />
la société n’a eu de cesse de se développer<br />
pour se construire une solide réputation dans le<br />
métier et auprès de ses milliers de clients privés<br />
fidèles. L’usine Luxlait, la Cité judiciaire, l’Hôpital<br />
Kirchberg ou le Rehanzenter Luxembourg sont<br />
quelques-unes de ses plus belles réalisations.<br />
Gilles Reinert était quant à lui, le directeur<br />
d’ElectroSecurity née en 1992 d’un ancien<br />
département d’Electro-Auto. Cette société<br />
familiale remonte à 1925 et avait créé un<br />
atelier spécialisé en systèmes de sécurité qui<br />
s’est par la suite détaché du tronc principal<br />
pour devenir une entité à part entière en 1992.<br />
ElectroSecurity s’est construit une vaste clientèle,<br />
dont de nombreuses banques, de grands<br />
acteurs comme POST Luxembourg mais aussi<br />
de nombreuses communes et ministères.<br />
Les deux marques, connues de tous à travers le<br />
pays, avaient donc tout pour s’attirer. Les trois<br />
hommes sont désormais directeurs associés<br />
dans une responsabilité partagée en tripartie.<br />
Promise à la prospérité<br />
Le logo se veut moderne et résolument<br />
tourné vers l’avenir. Le «g» rouge, couronné<br />
d’un petit rond qui rappelle le contrôle du<br />
bout des doigts, prend la forme d’un robot.<br />
En tendant un peu la parabole, on imagine<br />
qu’il accompagnera le client dans son expertise<br />
technologique.<br />
Il faut dire que les métiers que couvrent<br />
Genista évoluent au gré des nouvelles technologies.<br />
Les systèmes câblés (coaxial et fibre<br />
optique) et les systèmes de sécurité comme<br />
la détection intrusion et incendie, la surveillance<br />
vidéo, les contrôles d’accès en sont des<br />
exemples évidents. Cependant les domaines<br />
du chauffage et de la ventilation évoluent<br />
eux aussi, au gré des nouvelles technologies<br />
et notamment avec les chaudières qui réclament<br />
un haut savoir-faire.<br />
C’est pourquoi les techniciens sont évalués<br />
chaque année et «après avoir décelé les<br />
forces et faiblesses de chacun, nous établissons<br />
un plan de formation», nous assure<br />
Alain Wildanger. Les techniciens sont aussi<br />
formés aux nouveaux produits, et ce, en<br />
interne comme à l’international.<br />
“<br />
Les communes du<br />
pays ont trouvé un partenaire<br />
privilégié pour les<br />
accompagner et les aider<br />
à la réussite de leur Pacte<br />
Climat<br />
”<br />
Gilles Reinert<br />
LG - Best of & <strong>Guide</strong> <strong>2017</strong> 53
Alain Wildanger<br />
“<br />
Cette union de<br />
complémentarités a tout<br />
pour séduire<br />
”<br />
Proche de ses clients<br />
Genista recherche constamment des solutions<br />
intelligentes aux multiples besoins de<br />
ses 15.000 clients. Elle souhaite aussi proposer<br />
plusieurs produits qui répondent tant<br />
aux préférences qu’aux différents budgets.<br />
«Plus qu’un fournisseur, nous sommes des<br />
partenaires et c’est pourquoi nous souhaitons<br />
instaurer une relation client sur le long<br />
terme», assure Gilles Reinert.<br />
Avec la robustesse d’une grande entreprise, la<br />
flexibilité d’une PME et la personnalité d’une<br />
affaire familiale, Genista s’adapte à tous les<br />
types de terrains: des maisons unifamiliales<br />
aux villas, des gymnases aux immeubles de<br />
bureaux, des écoles aux hôtels de villes. Genista<br />
équipe des lieux de haute sécurité comme<br />
de grandes banques, des ministères, le Palais<br />
Grand-Ducal et affiche parmi ses chantiers<br />
emblématiques l’Arendt House, Ceratizit et le<br />
projet «am Duerf» de Dudelange qui compte<br />
110 logements et de nombreux commerces.<br />
Active sur tous le territoire luxembourgeois,<br />
les ingénieurs accompagnent déjà de nombreuses<br />
communes vers un développement<br />
durable. Outre ses produits qui permettent<br />
une réduction des consommations et donc<br />
du CO 2 , Genista fait aussi de la gestion<br />
centralisée et son service de maintenance est<br />
disponible 24h/24 et 7j/7. Les communes du<br />
pays ont trouvé un partenaire privilégié pour<br />
les accompagner et les aider à la réussite de<br />
leur Pacte Climat.<br />
Presqu’un nouveau départ<br />
Les équipes, réparties pour l’heure sur leurs<br />
sites historiques à Dudelange et à Munsbach,<br />
vont se réunir à l’horizon de 2019. Genista<br />
se prépare en effet à emménager sur un site<br />
commun à Fentange. À partir de ce quartier<br />
général, composé d’un entrepôt de 1.000 m 2<br />
et de 2.500 m 2 de bureaux, «nous pourrons<br />
alors déployer toutes nos forces», promet<br />
Nico Biever.<br />
Quitter les conforts de deux marques dominantes<br />
sur le marché pour en créer une nouvelle<br />
est un risque. Mais en réunissant leurs<br />
forces et en se reposant sur leurs longues<br />
expériences, cette union de complémentarités<br />
a tout pour séduire. Un interlocuteur<br />
unique pouvant répondre à huit domaines<br />
d’expertises, avec un haut niveau d’excellence<br />
a forcément un bel avenir devant lui.<br />
54<br />
LG - Best of & <strong>Guide</strong> <strong>2017</strong>
Bâtiment & construction<br />
Une fenêtre de conforts<br />
Spécialiste dans la fabrication et la pose de fenêtres, châssis et volets en PVC et aluminium,<br />
Wako est une entreprise professionnelle rayonnante. Avec ses 85 années au compteur, la<br />
compagnie est loin d’être un ancêtre puisqu’elle s’adapte constamment à l’ère du temps.<br />
Daniel Feyder, attaché de direction, revient sur les innovations qui sont au service du<br />
développement durable et adaptées à toutes les bourses.<br />
“<br />
Un service complet<br />
alliant à la fois la sécurité,<br />
le respect des normes<br />
énergétiques, un service<br />
de pose de qualité et une<br />
véritable réactivité<br />
”<br />
Que propose Wako pour renforcer<br />
l’isolation thermique et réduire les<br />
consommations énergétiques?<br />
La première des choses à prendre en compte,<br />
c’est l’étanchéité et l’isolation thermique des<br />
fenêtres ainsi que des portes d’entrée et de<br />
garage. Nos fenêtres et portes répondent<br />
aux meilleures normes en vigueur. En PVC<br />
par exemple, même le profilé qu’on utilise en<br />
standard peut être utilisé pour des maisons à<br />
basse consommation d’énergie et passives.<br />
L’habitation idéale garde la chaleur en hiver<br />
et reste fraîche en été; Wako offre une large<br />
gamme de protections solaires qui va des<br />
stores extérieurs à lamelles ou écrans motorisés<br />
aux stores intérieurs.<br />
Le conseil est-il primordial pour la<br />
satisfaction du client?<br />
Nous opérons autant sur les nouvelles constructions<br />
que sur les rénovations. Dans le premier<br />
cas, c’est l’architecte qui définit les installations<br />
à réaliser. Dans le cas d’une rénovation, il s’agit<br />
d’établir au préalable un état des lieux et d’étudier<br />
les possibilités en fonction des différents<br />
budgets. Bien souvent, notre travail se combine<br />
avec une rénovation plus importante qui comporte<br />
le remplacement d’une chaudière ou des<br />
travaux de façade par exemple. Dans ce cas,<br />
le client est avisé par un conseiller énergétique<br />
que nous consultons aussi.<br />
Nous sommes des artisans certifiés en maisons<br />
passives et notre service technique<br />
est dès lors instruit en la matière. Si un<br />
particulier est intéressé, l’un de nos quatre<br />
technico-commerciaux se rend sur place et le<br />
conseille de façon adaptée à ses besoins. Sur<br />
le terrain, en voyant le bâtiment à équiper,<br />
nous pouvons orienter la personne vers tel<br />
ou tel produit, la guider en matière de sécurité<br />
ou d’harmonie de sa façade.<br />
La qualité reste-t-elle la meilleure des<br />
publicités?<br />
Notre but est tout simplement que le client<br />
ne remarque pas que nous soyons passés<br />
par son domicile… excepté qu’il possède de<br />
nouvelles fenêtres et portes évidemment!<br />
Travailler dans des lieux habités est tout un<br />
art que nous pratiquons depuis longtemps:<br />
nous savons protéger les biens de nos clients,<br />
et réaliser un travail sur-mesure, de la façon<br />
la plus propre possible.<br />
L’un de nos grands atouts face à la concurrence,<br />
c’est la fabrication de nos produits à<br />
Luxembourg. Nous travaillons d’ailleurs avec<br />
la marque Schüco, que nous produisons dans<br />
nos ateliers et qui est une référence pour les<br />
fenêtres en aluminium et en PVC.<br />
56<br />
LG - Best of & <strong>Guide</strong> <strong>2017</strong>
Le «Made in Luxembourg» est-il un<br />
gage de qualité et peut-être même de<br />
sécurité pour vos clients?<br />
Fabriquer à Luxembourg est un atout non<br />
seulement en termes de RSE mais aussi pour<br />
la qualité, la rapidité de production et la<br />
réactivité en cas de problème. Notre service<br />
après-vente est optimal car la plupart des<br />
autres entreprises ne produisent pas ellesmêmes<br />
et ont forcément des problèmes<br />
pour en assurer le suivi. Chez Wako, nous<br />
sommes très réactifs en cas de problème:<br />
nous essayons d’intervenir dans la journée en<br />
cas d’urgence et dans un délai d’une semaine<br />
dans les autres cas. Et cela est possible parce<br />
que nous avons toutes les pièces en stock<br />
et que nous pouvons fabriquer à la minute.<br />
D’autant plus que nous sommes compétitifs<br />
sur le marché puisque les promoteurs<br />
multiplient leurs commandes chez nous.<br />
Notre rapport qualité-prix est le meilleur<br />
du marché!<br />
Nous offrons donc à nos clients un service<br />
complet alliant à la fois la sécurité, le respect<br />
des normes énergétiques, un service de pose<br />
de qualité et une véritable réactivité par<br />
rapport aux besoins des consommateurs et<br />
aux exigences du marché.<br />
Wako<br />
2, Zone d’Activité et<br />
Commerciale Haneboesch II<br />
L-4563 Differdange/ Niederkorn<br />
Tél.: 58 80 65<br />
Fax: 58 35 33<br />
www.wako.lu<br />
LG - Best of & <strong>Guide</strong> <strong>2017</strong> 57
Bâtiment & construction<br />
L’innovation comme moteur<br />
d’une démarche écologique<br />
La société Viessmann peut orienter ses clients vers une combinaison de matériel adéquate<br />
répondant à leurs besoins de consommation d’énergie et de confort, tout en respectant<br />
l’environnement. A l’ère de la digitalisation, Günter Krings, directeur de l’agence au<br />
Luxembourg, nous présente ses nouveautés exploitant presque exclusivement des<br />
énergies renouvelables dans un souci écologique et proposant une connexion des objets<br />
producteurs et consommateurs d’énergie pour une meilleure gestion globale de celle-ci.<br />
Quelle place tient l’innovation dans les<br />
activités de Viessmann?<br />
Elle a une place très importante. Nous avons<br />
d’ailleurs inauguré il y a quelques semaines,<br />
en présence d’Angela Merkel, chancelière<br />
allemande, le nouveau centre de recherche<br />
et de développement de Viessmann, baptisé<br />
le «Technikum», dans lequel la société<br />
a investi 50 millions d’euros. Par ailleurs,<br />
nous remarquons que les Luxembourgeois<br />
ne s’intéressent pas qu’au prix de la marchandise,<br />
ils sont prêts à investir dans des<br />
produits de qualité. Sans être spectaculaire,<br />
la demande individuelle au niveau des installations<br />
high-tech est tout de même assez<br />
importante sur le marché luxembourgeois,<br />
d’où l’importance pour nous d’être pionniers<br />
dans ce domaine.<br />
Qui sont vos clients?<br />
Nos clients acheteurs sont les installateurs,<br />
mais nous nous adressons aussi aux<br />
clients utilisateurs. Nos ingénieurs de vente<br />
contactent également le secteur de l’industrie,<br />
les bureaux d’études et les administrations.<br />
Notre gamme de produits est adaptée<br />
à tous: nous vendons aussi bien de petites<br />
chaudières pour les maisons individuelles que<br />
des producteurs de chaleur et d’électricité<br />
pour les zones industrielles entières.<br />
Viessmann est une société familiale qui a<br />
fêté ses 100 ans en <strong>2017</strong>. Si nous sommes<br />
proches de la direction, nous le sommes<br />
aussi des clients qui sont souvent de petites<br />
entreprises artisanales luxembourgeoises.<br />
Nos produits sont directement vendus à l’installateur,<br />
sans intermédiaire, et nous pouvons<br />
répondre parfaitement et rapidement à<br />
toutes leurs questions concernant le matériel<br />
puisque nous le fabriquons nous-mêmes.<br />
Qu’est-ce qu’une pile à combustible et<br />
quels sont ses avantages?<br />
Nous sommes les premiers sur le marché à<br />
proposer une pile à combustible fabriquée<br />
en série et prête à l’emploi pour les maisons<br />
individuelles. Son prix est rendu abordable<br />
grâce aux subsides à hauteur de 10.000<br />
euros accordés par l’Union européenne dans<br />
le cadre du projet PACE, soit environ la moitié<br />
du coût initial de la marchandise.<br />
Chez Viessmann, nous utilisons des piles à<br />
combustible au gaz naturel que l’on peut<br />
se procurer sur le réseau public. La pile est<br />
équipée d’un petit réacteur qui transforme le<br />
gaz naturel en hydrogène qui servira ensuite,<br />
en se combinant à de l’oxygène, à produire<br />
de l’énergie électrique et de la chaleur.<br />
L’électricité produite peut être utilisée dans<br />
le bâtiment équipé ou bien être réinjectée<br />
dans le réseau.<br />
L’avantage de cette installation est surtout<br />
écologique puisque la chaleur et l’électricité<br />
produites sont récupérées dans le bâtiment<br />
et il n’y a presque aucune perte d’énergie<br />
dans ce processus. La pile à combustible<br />
possède une puissance de 750 W d’électricité<br />
et de 1 KW de chauffage. Si cette production<br />
de chaleur n’est pas suffisante, une<br />
chaudière à gaz à condensation intégrée à la<br />
pile à combustible se met en route.<br />
Qu’est-ce qu’un gestionnaire d’énergie<br />
intégré?<br />
La pile à combustible produit de l’énergie<br />
au sein du bâtiment équipé, au moment<br />
où cela est nécessaire et selon les quantités<br />
attendues, elle gère donc sa propre production.<br />
Le gestionnaire d’énergie, quant à lui,<br />
permet de communiquer avec tous les objets<br />
connectés de la maison. Ainsi, relié à des<br />
58<br />
LG - Best of & <strong>Guide</strong> <strong>2017</strong>
“<br />
La société a<br />
investi 50 millions d’euros<br />
dans son nouveau centre<br />
de recherche et de développement<br />
baptisé le<br />
«Technikum»<br />
”<br />
consommateurs et producteurs du bâtiment,<br />
il assure la production d’énergie nécessaire à<br />
la consommation globale.<br />
D’ailleurs, tous nos générateurs de chaleur<br />
peuvent être connectés grâce au Vitoconnect,<br />
un petit boîtier qui communique via wifi avec<br />
internet. Grâce à celui-ci le client final pourra<br />
gérer et contrôler son installation partout où<br />
il se trouve par le biais d’un smartphone.<br />
L’application ViCare va aussi lui donner certains<br />
conseils pour économiser de l’énergie.<br />
Le client peut également décider s’il souhaite<br />
que son installateur reçoive une alerte pour<br />
pouvoir gérer certains paramètres à distance<br />
et être averti automatiquement si une intervention<br />
est nécessaire. L’installateur sera<br />
alors immédiatement informé du problème et<br />
pourra mieux planifier son intervention et la<br />
gestion des pièces détachées.<br />
Cette technologie est-elle adaptée aux<br />
nouvelles constructions?<br />
Pour les constructions passives au<br />
Luxembourg, le produit le plus souvent choisi<br />
est la pompe à chaleur éventuellement combinée<br />
avec un système solaire thermique ou<br />
photovoltaïque; la pile à combustible paraît<br />
encore trop chère au consommateur. Pour les<br />
rénovations en basse énergie, c’est la chaudière<br />
à gaz à condensation qui est privilégiée<br />
ou des systèmes hybrides. Nous pouvons<br />
donc proposer une solution adaptée à tout<br />
type de besoin. A l’avenir, nous pensons<br />
que le client privilégiera une combinaison de<br />
plusieurs sources d’énergies renouvelables<br />
dans des réseaux électriques intelligents pour<br />
produire et consommer l’énergie de manière<br />
équilibrée, écologique et intelligente.<br />
Quel est l’avantage de votre marque?<br />
Notre gamme de produits est très large<br />
et provient principalement de nos propres<br />
usines. Par rapport à d’autres fabricants<br />
qui ne proposent qu’une seule technologie,<br />
Günter Krings<br />
nos conseils sont donc neutres et tiennent<br />
compte des avantages de toutes les sources<br />
d’énergie pour aiguiller les clients vers la<br />
solution qui est la plus adaptée à ses besoins<br />
et nous offrons un service «luxembourgeois»<br />
de haute qualité à nos partenaires<br />
installateurs.<br />
Viessmann Luxembourg<br />
35, rue J.F. Kennedy<br />
L-7327 Steinsel<br />
Tél.: 26 33 62 01<br />
Fax: 26 33 62 31<br />
info@viessmann.lu<br />
www.viessmann.lu<br />
LG - Best of & <strong>Guide</strong> <strong>2017</strong> 59
Bâtiment & construction<br />
Central Park, un complexe<br />
immobilier d’exception<br />
À New York, Central Park est un réservoir d’oxygène et un havre de sérénité au milieu d’une<br />
ville dynamique. À Luxembourg, c’est la même chose. Présentation d’un projet ambitieux<br />
porté par Roland Dernoeden (Wenkelhiel S.A.), conçu par Christian Bauer (Christian Bauer<br />
& Associés Architectes S.A.) et qui sera réalisé par Roland Kuhn (Kuhn Construction S.A.).<br />
“<br />
Central Park sera<br />
bientôt un des lieux de<br />
vie les plus recherchés<br />
du quartier de la gare<br />
”<br />
Central Park est un complexe immobilier qui<br />
sortira bientôt de terre dans le quartier de la<br />
gare à Luxembourg. Il est composé de deux<br />
immeubles: l’un pour des bureaux, situés en<br />
prise avec le public, directement sur la rue de<br />
Hollerich, l’autre pour des logements, situés<br />
en retrait, dans un îlot de verdure. Central<br />
Park: le nom du complexe résume à lui seul<br />
les raisons de venir y travailler ou y vivre.<br />
Acteur de la mutation<br />
Park, ensuite<br />
La volonté du maître d’ouvrage était clairement<br />
d’inscrire le projet dans une démarche<br />
environnementale. Les propriétaires d’appartements<br />
de Central Park vivront dans<br />
un véritable écrin de verdure. Il y aura des<br />
balcons pour chaque habitation et les appartements<br />
du dernier étage seront entourés<br />
de grandes terrasses faisant la part belle à<br />
la nature.<br />
Central, d’abord<br />
Le quartier de la gare est en pleine mutation.<br />
Architecturale, sociétale et culturelle. Des<br />
immeubles haut de gamme commencent à y<br />
fleurir et les grands noms de la place financière<br />
y accroissent leur visibilité. Une nouvelle<br />
population et une nouvelle culture s’approprient<br />
petit à petit le quartier. C’est exactement<br />
dans ce contexte que veut s’inscrire<br />
Central Park. Les deux bâtiments seront à un<br />
jet de pierre des principaux moyens de transport:<br />
situé près de la gare, à quelques minutes<br />
des autoroutes vers les pays voisins, même<br />
le tram passera tout près. Les services et les<br />
commerces de gros et de proximité seront à<br />
quelques pas. Central, disions-nous…<br />
Noblesse des matériaux,<br />
écologie et flexibilité<br />
Selon la volonté du maître d’ouvrage, la<br />
conception architecturale du complexe est de<br />
haut standing. Son architecture s’inspire des<br />
bâtiments construits dans le quartier dans les<br />
années 30, selon des standards exceptionnels<br />
pour l’époque. Christian Bauer explique : «Le<br />
quartier de la gare est en train d’évoluer et<br />
Central Park va participer à relever le niveau<br />
architectural de cette partie de la rue de<br />
Hollerich. Il contribuera aussi à calmer l’esthétique<br />
de l’endroit: pas de zigzags, pas de<br />
formes agressives, mais des angles arrondis,<br />
un dialogue avec l’existant, ce qui va renforcer<br />
l’idée de quartier».<br />
60<br />
LG - Best of & <strong>Guide</strong> <strong>2017</strong>
Les matériaux utilisés seront nobles et respectueux<br />
de l’environnement: le haut standing<br />
passe aussi par là.<br />
Ajoutons à cela la modularité. Aujourd’hui,<br />
l’heure est aux open spaces pour les surfaces<br />
de bureau. Ce n’était pas le cas il y a 20 ans.<br />
Comment travaillera-t-on dans 20 ou 30<br />
ans? Nul ne le sait. Pour que les immeubles<br />
demeurent attractifs dans la durée, il fallait<br />
les concevoir avec la plus grande flexibilité,<br />
c’est-à-dire permettre aux surfaces d’être<br />
divisées ou au contraire reliées entre elles,<br />
en fonction des exigences de l’activité. Deux<br />
parkings trouveront leur place au sous-sol de<br />
chacun des immeubles.<br />
Cela signifie aussi anticiper les diverses tendances<br />
du marché en ce qui concerne la<br />
taille des appartements: dans Central Park,<br />
les appartements auront une surface de 35<br />
à 130 m 2 , et il sera extrêmement facile au<br />
propriétaire d’un appartement d’en acquérir<br />
un autre et de les relier, de la manière, à<br />
nouveau, la plus flexible. Cela est également<br />
valable, bien sûr, pour les bureaux. «Nous<br />
ne connaissons pas le futur, donc, ne l’handicapons<br />
pas trop», conclut Christian Bauer.<br />
Et tout cela, rappelons-le, à un jet de pierre<br />
des commerces, des services et des animations.<br />
Central Park sera bientôt un des lieux de<br />
vie les plus recherchés du quartier de la gare.<br />
Wenkelhiel<br />
123-125, rue Adolphe Fischer<br />
L-1521 Luxembourg<br />
CBA<br />
107, rue de Hollerich<br />
L-1741 Luxembourg<br />
Kuhn<br />
Z.A. John L Mac Adam<br />
L - 1113 Luxembourg<br />
LG - Best of & <strong>Guide</strong> <strong>2017</strong> 61
Bâtiment & construction<br />
CLE conscient de son rôle à jouer<br />
À sa définition originelle, le développement durable «répond aux besoins des générations<br />
du présent sans compromettre la capacité des générations futures à répondre aux leurs».<br />
Les deux concepts inhérents à cette notion sont «le besoin» et «la limitation des techniques».<br />
CLE tente justement d’aller au-delà de ces limites.<br />
Pour une économie responsable<br />
L’économie circulaire bouleverse la conception, la<br />
production et la mise en œuvre des produits, et<br />
c’est l’ensemble des savoir-faire existants qui s’en<br />
trouvent métamorphosés. Les bâtiments tiennent<br />
une place d’importance dans le processus de la<br />
troisième révolution industrielle, d’abord parce<br />
qu’ils constituent un levier majeur d’économie<br />
d’énergie, mais aussi parce qu’ils jouent désormais<br />
un rôle actif dans l’écosystème urbain.<br />
Les bâtiments s’inscrivent eux-aussi dans l’économie<br />
circulaire en ce sens qu’ils contiennent des<br />
ressources réutilisables quelques décennies plus<br />
tard. Au moment de leur déconstruction, dans un<br />
pays pauvre en ressources naturelles, comme au<br />
Luxembourg, il sera important de valoriser tous les<br />
matériaux. Les bases de données technologiques<br />
des matériaux tiendront leur traçabilité.<br />
L’avenir sera en bois<br />
Se positionnant sur la troisième révolution<br />
industrielle, le Luxembourg accorde une importance<br />
cruciale à l’économie circulaire. À cet<br />
égard, l’utilisation de produits d’origine végétale<br />
peut être une solution alternative est même<br />
essentielle tant pour l’environnement que pour<br />
l’économie.<br />
Le bois est un matériau plus que jamais d’actualité<br />
dans les réflexions sur le développement<br />
durable et l’économie circulaire, notre positionnement<br />
positif envers cette évolution logique<br />
dans la construction, nous anime à développer<br />
notre secteur bois.<br />
Si le 19 e était le siècle de l’acier, le 20 e celui<br />
du béton, le 21 e sera celui de la construction<br />
en bois.<br />
La construction des maisons durables devient un<br />
sujet primordial. Un nouveau système constructif<br />
plus durable et plus rapide à mettre en œuvre.<br />
En effet, il s’agit non seulement de réduire<br />
les impacts environnementaux générés par les<br />
matériaux utilisés, mais également de mettre en<br />
œuvre de nouvelles méthodes, comme l’industrialisation<br />
des éléments préfabriqués.<br />
CLE est une Entreprise de Construction Générale<br />
Luxembourgeoise intégrée dans le groupe CFE<br />
et à ce titre, elle participe à l’évolution d’un développement<br />
qui répond aux besoins du présent<br />
sans compromettre la capacité des générations<br />
futures de répondre aux leurs.<br />
Pour nos réalisations on utilise les produits CLT<br />
«Cross Laminated Timber», fabriqués en interne<br />
dans notre Groupe. Le CLT est constitué à 99%<br />
de bois et à 1% de colles sans formaldéhydes,<br />
cette ressource a zéro déchets en fabrication et<br />
au montage, grâce à l’optimisation industrielle<br />
le produit fini a un taux de chute de matière<br />
premières très faible, les chutes sont totalement<br />
valorisées.<br />
Le bois est le matériau écologique par excellence;<br />
il apporte une isolation et une résistance<br />
optimale et permet de réduire la durée de<br />
construction. Il est aussi le seul matériau de<br />
construction à être à la fois écologique, de par<br />
sa gestion durable et son recyclage, mais aussi<br />
renouvelable.<br />
62<br />
LG - Best of & <strong>Guide</strong> <strong>2017</strong>
Logement<br />
Best of LG 197 - Avril <strong>2017</strong><br />
La gestion locative sociale –<br />
outil efficace pour l’occupation<br />
de logements inhabités<br />
En date du 9 mars <strong>2017</strong>, Marc Hansen, ministre du Logement, a présenté le concept de<br />
la gestion locative sociale ainsi que ses avantages. Outre le fait que les propriétaires<br />
mettant à disposition leur logement à un organisme conventionné, profitent d’un<br />
avantage fiscal, la gestion locative sociale constitue un instrument efficace dans la lutte<br />
contre l’exclusion sociale par le logement et un levier de mixité sociale. Suite à cette<br />
présentation, une convention de collaboration a été signée avec le syndicat intercommunal<br />
De Réidener Kanton.<br />
Les avantages<br />
Les avantages de cet instrument<br />
sont multiples:<br />
Au niveau économique<br />
- pour le locataire: accès à un logement<br />
abordable<br />
- pour le propriétaire: loyer garanti et<br />
contrôle et entretien régulier du<br />
logement<br />
- pour la communauté: activation de<br />
logements supplémentaires et<br />
augmentation de la disponibilité de<br />
logements abordables<br />
Au niveau fiscal<br />
- pour le propriétaire: exonération<br />
de 50% sur les revenus locatifs<br />
Au niveau social<br />
- pour le locataire: accompagnement social<br />
- pour le propriétaire: accompagnement<br />
des locataires<br />
- pour la communauté: augmentation<br />
de la mixité sociale<br />
“<br />
50% des revenus locatifs perçus par le propriétaire<br />
sont exonérés d’impôts<br />
”<br />
La gestion locative sociale<br />
Partenaires<br />
Soucieux de lutter contre l’exclusion sociale En 2016, le ministère du Logement a subventionné<br />
361 logements pour un mon-<br />
par le logement, l’État a mis en place en 2009<br />
le concept de la gestion locative sociale. Ainsi, tant de 461.000 euros. Actuellement, sept<br />
toute fondation, association sans but lucratif, acteurs sont conventionnés avec le ministère<br />
ayant pour objet social la promotion du logement,<br />
respectivement communes, tout syn-<br />
Immobilière Sociale (AIS). L’AIS possède<br />
du Logement, dont notamment l’Agence<br />
dicat de commune ou office social peuvent une expérience de près de neuf ans dans le<br />
signer une convention de collaboration avec domaine de la gestion locative sociale et a<br />
le ministère du Logement. Le partenaire géré 235 logements en 2016. Des discussions<br />
sont en cours avec plusieurs acteurs<br />
conventionné loue des logements aux propriétaires<br />
privés pour les mettre à disposition en vue d’une collaboration future, le dernier<br />
de ses clients, en règle générale des ménages partenaire ayant signé une convention avec<br />
à faible revenu. En moyenne, les loyers sur le le ministère du Logement étant le syndicat<br />
marché conventionné se situent 30% en dessous<br />
des loyers du marché privé. Le ministère<br />
intercommunal De Réidener Kanton.<br />
du Logement soutient cette démarche via une<br />
participation aux frais de maximum 100 euros<br />
par logement par mois. Depuis l’année fiscale<br />
<strong>2017</strong>, 50% des revenus locatifs perçus par le Communiqué par le ministère du Logement<br />
propriétaire sont exonérés d’impôts.<br />
Service Information et Presse<br />
64<br />
LG - Best of & <strong>Guide</strong> <strong>2017</strong>
Marc Hansen
Logement<br />
L’AIS s’implante au Sud<br />
Le 10 mai <strong>2017</strong>, avec le haut patronage du ministre de la Famille et de l’Intégration Corinne Cahen, et du<br />
ministre du Logement Marc Hansen, l’Agence Immobilière Sociale a inauguré ses bureaux de Rodange.<br />
Cet instrument de lutte contre l’exclusion sociale par le logement souhaite mieux desservir les habitants<br />
du sud du pays. En offrant des garanties intéressantes aux propriétaires, ce service d’utilité public loue des<br />
habitations pour les mettre à disposition des plus nécessiteux. De plus, les propriétaires qui louent leurs<br />
biens à l’AIS profitent, à partir de cette année, d’une exonération fiscale de 50% sur les revenus locatifs.<br />
Gilles Hempel, directeur de l’AIS
Marc Hansen, ministre du Logement<br />
Corinne Cahen, ministre de la Famille et de l’Intégration<br />
202b, rue de Hamm<br />
L-1713 Luxembourg<br />
64, route de Longwy<br />
L-4831 Rodange<br />
Tél.: 26 48 39 52<br />
Fax: 26 48 39 53<br />
info@ais.lu
Logement<br />
Best of LG 199 - Juin <strong>2017</strong><br />
Un monde habitable pour tous<br />
La fondation Kräizbierg sait ce qu’«habiter» veut dire. Elle gère aujourd’hui cinq foyers<br />
d’hébergement adaptés aux personnes en situation de handicap et leur offre la possibilité<br />
d’exercer un métier au sein de ses ateliers. Rencontre avec John Schummer, directeur général.<br />
“ Il faut penser à tout!<br />
”<br />
40 ans d’activité<br />
La fondation Kräizbierg est en fête, elle<br />
célèbre cette année son quarantième anniversaire<br />
et n’en est pas peu fière. Depuis<br />
1977, la ville de Dudelange est traversée<br />
chaque matin par les 30 bus qui déposent<br />
140 personnes en situation de handicap au<br />
centre d’accueil de jour, à l’école ou dans<br />
les ateliers de la fondation Kräizbierg. D’où<br />
viennent ces autocars remplis de ceux qui<br />
peuplent et égayent tous les jours de la<br />
semaine ce beau domaine? Le directeur<br />
général, John Schummer, énumère les possibilités:<br />
certains habitent dans les foyers gérés<br />
par la fondation, d’autres résident dans des<br />
structures similaires et quelques-uns vivent<br />
dans leur maison familiale.<br />
La fondation gère aujourd’hui un centre<br />
d’accueil de jour, une école et cinq foyers<br />
d’hébergement. Les Ateliers Kräizbierg, eux,<br />
sont gérés par une société coopérative et<br />
emploient chaque jour 110 personnes présentant<br />
des handicaps physiques et parfois<br />
psychiques. Se demander comment est née<br />
l’idée de créer une fondation pour un public<br />
spécifique revient à se demander pourquoi<br />
on ne désire que ce dont on manque. La fondation<br />
Kräizbierg est née d’un manque – le<br />
manque d’un lieu de vie confortable, conçu<br />
pour les personnes en situation de handicap<br />
et ayant dépassé l’âge de la scolarité.<br />
Un véritable foyer<br />
Aujourd’hui, la fondation Kräizbierg offre<br />
à tous ceux qui en ont besoin, la possibilité<br />
de vivre dans un logement adapté à leur<br />
handicap, elle leur permet également d’apprendre<br />
un métier ou de travailler dans l’un<br />
des ateliers présents sur le site. A l’heure<br />
actuelle, il existe cinq foyers gérés par la<br />
fondation: le foyer «Brill» à Dudelange, la<br />
structure «Betreit Wunnen Gasperich» à<br />
Luxembourg, la «Cerisaie» à Dalheim, le<br />
domaine «Schoumansbongert» à Frisange<br />
et le foyer «Lankhelzerweiher» à Esch-sur-<br />
Alzette. Les différents foyers se distinguent<br />
par le type de public qu’ils accueillent: selon<br />
son âge et selon le handicap, le demandeur<br />
sera orienté vers la structure qui lui<br />
convient le mieux. Le point commun entres<br />
ces différents lieux d’habitation? Aucune<br />
structure n’est mise au ban des villes et de<br />
la population: les résidents des différents<br />
foyers participent à la vie de leur commune<br />
et côtoient la population locale dont elle fait<br />
partie intégrante.<br />
Le logement d’une personne en situation de<br />
handicap ne se sculpte pas tout à fait comme<br />
celui d’une personne valide. «Il faut penser à<br />
tout!», précise le directeur général: les portes<br />
doivent être suffisamment larges pour laisser<br />
aller et venir les personnes qui se déplacent à<br />
l’aide d’un fauteuil roulant, les éviers doivent<br />
68<br />
LG - Best of & <strong>Guide</strong> <strong>2017</strong>
John Schummer<br />
être accessibles facilement et les salles de<br />
bains et les toilettes beaucoup plus spacieuses.<br />
Lorsqu’un nouveau résident prend<br />
possession de son appartement ou de sa<br />
chambre, il peut laisser libre cours à son imagination<br />
et faire de son lieu de vie un espace<br />
qui lui ressemble, décoré par ses soins. Un<br />
ergothérapeute pourra lui proposer une aide<br />
sur mesure et lui faciliter la vie quotidienne<br />
au sein de son logement. Tous les foyers<br />
bénéficient de chambres ou d’appartements<br />
individuels ainsi que de salles communes<br />
destinées aux activités pédagogiques, aux<br />
jeux, aux déjeuners et aux dîners…en un<br />
mot, au «vivre-ensemble». Il est important<br />
que les personnes en situation de handicap<br />
se sentent chez elles au sein de leur foyer.<br />
Tout est en effet mis en œuvre pour leur<br />
rendre la vie aussi douce et facile que possible:<br />
ils vivent dans des espaces conçus pour<br />
eux, ils font des activités (professionnelles<br />
ou non) qui correspondent à leurs capacités<br />
et bénéficient d’une aide et d’un soutien<br />
permanent orchestré conjointement par le<br />
personnel de santé et par le personnel éducatif.<br />
Sans les infirmiers, les aides-soignants,<br />
les psychothérapeutes, les orthophonistes,<br />
les éducateurs et les kinésithérapeutes, la vie<br />
des résidents ne serait tout simplement pas<br />
possible au sein de ces structures. Lorsqu’on<br />
demande à John Schummer si les résidents<br />
sont heureux de vivre dans les foyers de<br />
la fondation, il répond modestement qu’il<br />
le croit.<br />
Des activités professionnelles<br />
Au sortir de leur petit nid douillet, les résidents<br />
qui le peuvent se rendent avec enthousiasme<br />
chaque matin à la fondation Kräizbierg pour<br />
exercer leur métier: ils brodent, ils impriment,<br />
ils confectionnent des objets en terre cuite, ils<br />
jardinent ou travaillent au magasin D’Breck présent<br />
sur le site et vendant les produits réalisés<br />
par les salariés des différents ateliers. Voilà un<br />
lieu où la vie ne semble pas s’arrêter un instant<br />
et qui ne demande qu’à s’agrandir. Ce sera<br />
chose faite d’ici peu, puisqu’un nouvel atelier<br />
va sourdre dans les mois à venir et un nouveau<br />
foyer devrait voir le jour dans le centre-ville de<br />
Dudelange et proposer 25 nouvelles chambres<br />
ainsi que 20 appartements.<br />
MCh<br />
LG - Best of & <strong>Guide</strong> <strong>2017</strong> 69
Logement<br />
L’accessibilité, partie intégrante<br />
du développement durable<br />
Le gouvernement luxembourgeois a accordé la priorité aussi bien au développement<br />
durable qu’à l’accessibilité dans son programme gouvernemental. Pour nous, l’accessibilité<br />
est partie intégrante du développement durable de notre société. Le «non accessible»<br />
ne peut pas être considéré comme durable. Rencontre avec Magnus Koerfer, architecte<br />
et responsable CCNAB.<br />
“<br />
Bien planifier<br />
aujourd’hui pour anticiper<br />
les besoins de demain<br />
”<br />
Le gouvernement ne s’engage-t-il pas<br />
assez pour améliorer l’accessibilité?<br />
L’engagement du gouvernement pour l’accessibilité<br />
est bien réel. Il est explicitement<br />
invoqué dans le programme gouvernemental<br />
de 2013 que l’amélioration des conditions<br />
d’accessibilité constitue un élément considérable<br />
de la politique du gouvernement<br />
actuel. En effet elle ne constitue qu’un volet<br />
du chapitre traitant de la politique pour les<br />
personnes handicapées. Dans ce chapitre, le<br />
gouvernement prône les principes du «Design<br />
for All»* en précisant que: «L’accessibilité<br />
est à développer en particulier dans les<br />
lieux ouverts au public, dans le domaine des<br />
transports publics, ainsi qu’en matière de<br />
communication, dans les différents formats<br />
électronique, imprimé et télévisé».<br />
En <strong>2017</strong> et en 2018 nous avons des<br />
élections respectivement communales et<br />
législatives. Est-ce que l’accessibilité est<br />
encore un sujet qui intéresse les électeurs?<br />
Bien sûr, c’est même un sujet politique à<br />
première vue facile. Travailler dans l’intérêt<br />
d’une population défavorisée est toujours<br />
bien vu par le grand public.<br />
Nous constatons néanmoins que tenir les<br />
promesses faites s’avère plus compliqué sur<br />
le terrain et que, souvent pour des raisons<br />
techniques ou parfois purement esthétiques,<br />
des décisions sont prises sans réfléchir aux<br />
conséquences de celles-ci pour les personnes<br />
en situation de handicap. Il est important<br />
de souligner qu’il existe beaucoup de déficiences<br />
différentes et que la notion de handicap<br />
ne se limite pas seulement aux personnes<br />
à mobilité réduite.<br />
En effet, les problèmes rencontrés tout<br />
au long d’une opération de construction<br />
génèrent souvent des compromis. Ceux-ci<br />
sont trop souvent acceptés sans le recul<br />
nécessaire et créent des faits accomplis, avec<br />
lesquels il faut vivre par après.<br />
Le Statec vient de publier que depuis<br />
un peu plus de 30 ans l’espérance de<br />
vie des hommes a augmenté de 10,2<br />
ans et celle des femmes de 8,1 ans…<br />
D’où l’intérêt de penser à l’accessibilité! Une<br />
évolution qui met le Luxembourg dans le<br />
peloton de tête de l’union européenne en<br />
matière d’espérance de vie. Demain nous<br />
aurons inévitablement une population vieillissante<br />
voulant cependant participer à la vie<br />
active. Les retraités de demain sont parmi<br />
ceux qui vont utiliser les moyens de transports<br />
et représentent bien évidemment des<br />
clients potentiels pour les commerces.<br />
70<br />
*On entend par «Design for All» la conception de produits, d’équipements, de programmes et de services<br />
pouvant être utilisés par tous, dans la mesure du possible, sans nécessiter ni adaptation ni conception spéciale.
Magnus Koerfer<br />
Est-ce plus difficile de changer les<br />
infrastructures ou les mentalités, et<br />
quels sont les pièges à éviter?<br />
Nous vivons une période riche en projets<br />
d’infrastructures, bien perceptible par tous<br />
les chantiers en cours. La façon d’entamer<br />
les projets a changé, les mentalités des<br />
différents intervenants sur le terrain n’a pas<br />
nécessairement suivi. Trop souvent nous<br />
sommes confrontés à des projets dans lesquels<br />
les différents intervenants traitent leur<br />
volet de façon isolée sans disposer d’une vue<br />
d’ensemble du projet. L’accessibilité est une<br />
chaîne et il suffit d’un seul maillon faible pour<br />
mettre en péril l’ensemble.<br />
Il est illusoire de croire qu’on peut régler l’accessibilité<br />
après coup. En effet, ces solutions<br />
sont souvent inesthétiques et très coûteuses<br />
et ainsi mal acceptées par le grand public.<br />
La notion de sécurité est un facteur bien<br />
accepté par notre société. L’enjeu est d’intégrer<br />
la notion de l’accessibilité dans nos<br />
mentalités.<br />
Les pôles multimodaux sont l’exemple type<br />
où les concepteurs ont veillé à intégrer dès<br />
le départ les besoins de tous. En effet, les<br />
flux des différents usagers et l’optimisation<br />
de l’accessibilité ont bien été pris en compte.<br />
D’où votre engagement pour le<br />
«Design for All».<br />
Toute construction est conçue et construite<br />
pour persister dans le temps. Le concept<br />
du «Design for All» permet de combiner les<br />
besoins actuels et futurs des utilisateurs avec<br />
les idées innovatrices, l’expertise et le savoirfaire<br />
des spécialistes. Il ne s’agit pas de solutions<br />
miracles mais le «Design for All» peut<br />
servir en tant qu’outil de «déstigmatisation»<br />
des solutions adaptées ou adaptables, entre<br />
autres, aux personnes handicapées et âgées.<br />
Les stratégies du «Design for All» permettent<br />
de créer, dès le stade de la conception, des<br />
produits et solutions utilisables par le plus<br />
grand nombre d’usagers. Permettant à ses<br />
habitants, le cas échéant moyennant des<br />
adaptations mineures, de se déplacer et<br />
d’évoluer sans barrières artificielles et sans<br />
contraintes quel que soit leur situation ou<br />
leur âge.<br />
ADAPTH asbl<br />
36, route de Longwy<br />
L-8080 Bertrange<br />
Tél.: 43 95 58 - 1<br />
www.adapth.lu<br />
71
Logement<br />
Ce qu’habiter veut dire<br />
Implantée sur le territoire differdangeois, l’agence immobilière MAREA revêt plusieurs<br />
casquettes. De la vente à la promotion immobilière, en passant par la rénovation, voilà une<br />
entreprise familiale qui sait ravir ses clients. Rencontre avec Sandro Marochi, administrateur,<br />
et Rico Marochi, administrateur délégué, de l’agence MAREA.<br />
“<br />
Nous ne sommes<br />
pas des magiciens, mais<br />
des professionnels<br />
”<br />
Un habitat de choix, pour une vie plus<br />
douce<br />
On tombe sous le charme d’un espace architectural<br />
comme on tombe amoureux; on ne<br />
tergiverse pas, on sait. Le monde tel qu’il va<br />
nous pousse aujourd’hui à trouver un lieu<br />
qui nous permettrait enfin de nous retirer des<br />
turpitudes de la vie moderne. On recherche<br />
avant tout un espace confortable qui saura<br />
héberger nos joies, nos amours, nos tracas,<br />
en un mot: nos vies. Si nous ne choisissons<br />
jamais notre lieu d’habitation par hasard,<br />
nous ressentons parfois le besoin d’être<br />
épaulés dans nos choix. C’est ici que l’agence<br />
immobilière MAREA intervient. Comme une<br />
entremetteuse qui sait (parce qu’elle vous<br />
aura compris) ce qui vous convient et ce qu’il<br />
vous faut, elle saura vous l’apporter en temps<br />
et en heure avec professionnalisme.<br />
Une entreprise qui sait se rendre indispensable<br />
On ne s’improvise pas agent ou promoteur<br />
immobilier. Il faut de l’expérience, du savoirfaire<br />
et une oreille attentive aux désirs de ses<br />
clients. C’est ce que promet l’agence MAREA.<br />
Depuis sa création en 2008, Rico, Claudio et<br />
Sandro Marochi travaillent de concert pour<br />
proposer aux clients luxembourgeois des<br />
habitats de qualité. A eux trois, et avec le<br />
soutien de Delphine Emptaz l’assistante de<br />
direction de l’agence, ils peuvent se vanter<br />
d’avoir su mener une entreprise à l’apogée de<br />
son efficacité. L’agence immobilière MAREA<br />
propose différents types de services: elle se<br />
charge tout d’abord de toutes les actions<br />
immobilières classiques (la vente de biens<br />
intermédiaires, la vente de biens de ses<br />
propres promotions, elle réalise des estimations<br />
et établit les dossiers bancaires). Elle<br />
assure également un véritable travail de promotion<br />
immobilière: elle monte et développe<br />
des projets immobiliers et assure une prestation<br />
qui n’autorise aucune déconvenue – elle<br />
se charge elle-même de la commercialisation,<br />
de la vente et de la réalisation des projets<br />
et ne considèrera son travail terminé que<br />
lorsqu’elle aura remis leurs clés à des clients<br />
comblés. Enfin, et toutes les agences immobilières<br />
n’assurent pas ce type de service,<br />
l’agence MAREA est en mesure d’assurer la<br />
rénovation des biens immobiliers existants: du<br />
remplacement d’un seul carreau de carrelage<br />
à l’agrandissement d’un bâtiment, elle est<br />
capable de tout. Ainsi, le client n’aura qu’à<br />
faire part de ses désirs à un seul interlocuteur<br />
de l’agence MAREA et il sera nécessairement<br />
satisfait. Les Marochi ne sont pas des magiciens,<br />
ce sont des professionnels.<br />
72
Sandro et Rico Marochi<br />
Ce que veulent les acquéreurs<br />
Etre promoteur immobilier, c’est être un<br />
fin connaisseur de la demande. Lorsqu’on<br />
interroge Sandro Marochi sur ce que souhaitent<br />
avant tout les clients, il nous rappelle<br />
combien il est important de distinguer deux<br />
types d’acquéreurs. Certains recherchent des<br />
biens en vue de les habiter eux-mêmes, tandis<br />
que d’autres souhaitent les acquérir à des<br />
fins d’investissement. «Ce sont deux clients<br />
bien distincts», nous dit Sandro Marochi,<br />
il convient donc de les prendre en charge<br />
différemment. Celui qui recherche un lieu<br />
d’habitation pour lui et sa famille souhaite<br />
avant tout un espace qui lui convient personnellement,<br />
un espace qui aura su toucher sa<br />
sensibilité, bref un espace dont il sait qu’il lui<br />
apportera confort, bien-être et sérénité. En<br />
revanche, le client qui souhaite investir est<br />
obligé d’effectuer un choix plus «neutre» et<br />
peut-être alors plus complexe. Dans les deux<br />
cas, les conseils de l’agence MAREA seront<br />
tout à fait précieux et secourables.<br />
Sandro Marochi nous dit être parfaitement<br />
conscient du problème de pénurie de<br />
logements sur le marché luxembourgeois.<br />
Cette difficulté, l’agence MAREA essaie<br />
de la surmonter – notamment par le biais<br />
de la promotion immobilière. Les loyers<br />
luxembourgeois étant ce qu’ils sont (élevés),<br />
il convient d’encourager les clients à acquérir<br />
des biens plutôt que de les louer (les loyers<br />
mensuels se rapprochant de plus en plus du<br />
remboursement mensuel d’un crédit bancaire).<br />
Attachée au territoire differdangeois parce<br />
qu’elle en est native, la famille Marochi a à<br />
cœur de réaliser des projets dans la commune<br />
de Differdange. C’est le cas de la résidence<br />
“Am Minett“ qui se situera dans la rue de<br />
Hussigny. Elle se composera de sept logements<br />
allant de 50 à 140 m2, chacun bénéficiant<br />
d’une terrasse, d’un balcon ou/et d’une<br />
loggia. Voilà une résidence qui devrait ravir<br />
les (futurs) differdangeois, ceux qui auront<br />
la chance de vivre dans ces appartements<br />
conçus dans un style “Am Minett“, avec des<br />
éléments et des finitions naturels tels que le<br />
bois ou l’acier rouillé. Une belle promesse<br />
pour cette belle agence qui a encore de nombreux<br />
projets sous son chapeau.<br />
MAREA S.A.<br />
6, rue des prés • L–4648 Differdange<br />
Tél.: 27 07 60 – 1 • Fax: 27 69 40 07<br />
info@marea.lu • www.marea.lu<br />
73
Pacte climat<br />
Villa Rustica<br />
Au sud du Grand-Duché, à proximité de la Ville d’Esch-sur-Alzette et à 5 km de la<br />
frontière française, la commune de Mondercange regroupe les localités de Bergem, Foetz<br />
et Pontpierre. Elle compte actuellement 6.794 habitants. Christine Schweich en est le<br />
bourgmestre.<br />
Depuis quand et pourquoi la commune<br />
de Mondercange s’est-elle lancée dans<br />
l’aventure du Pacte Climat?<br />
Nous avons signé le Pacte Climat en 2013<br />
dans le souci d’améliorer notre politique<br />
environnementale. Et force est de constater<br />
que cela a porté ces fruits puisque seulement<br />
trois ans plus tard nous avons été certifiés<br />
à 40%, puis à 50% en 2015. Nous affichons<br />
fièrement nos 54% de certification<br />
et continuons nos efforts afin de réduire au<br />
maximum de nos capacités, notre emprunte<br />
écologique.<br />
Quels ont été vos premiers chantiers?<br />
Nous avons commencé par le plus élémentaire,<br />
ce sur quoi nous avions un pouvoir<br />
d’amélioration immédiat. Nous avons par<br />
exemple renoncé à l’utilisation des pesticides<br />
pour le traitement de nos zones vertes, écarté<br />
les matériaux de bois qui ne proviennent<br />
pas d’exploitations responsables et dématérialisé<br />
la plupart de nos courriers.<br />
Quelles sont vos réalisations les plus<br />
importantes?<br />
Il a fallu ensuite créer une équipe dédiée à<br />
la politique climatique qui s’est composée<br />
de deux experts de «natur & ëmwelt», de<br />
notre garde-forestier, du responsable des<br />
espaces verts de la commune et du conseiller<br />
écologique du Pacte Climat.<br />
Nous avons aussi adhéré à l’Associassion des<br />
communes d’Europe «Klimabündnis – Alianza<br />
del Clima» dont les deux principaux objectifs<br />
sont la réduction des émissions de gaz à effet<br />
de serre (de 10% sur 5 ans) et le soutien aux<br />
peuples des pays en voie de développement.<br />
Raison pour laquelle nous avons été résolus à<br />
renoncer aux bois tropiques.<br />
Dans les cas où le numérique ne nous permet<br />
pas d’éviter les impressions, nous avons opté<br />
pour du papier recyclé. Nous avons mis en<br />
place une politique de gestion des déchets<br />
suivant le principe du pollueur-payeur. La<br />
«Rebox» à Foetz est devenu le point d’assemblages<br />
pour les batteries, plastiques et<br />
autres polluants, sans oublier le Syndicat<br />
Intercommunal à Vocation Ecologique<br />
(SIVEC) dont notre commune fait partie<br />
depuis sa création.<br />
Les habitants de la commune peuvent<br />
régulièrement venir à la mairie de<br />
Mondercange consulter le bureau régional<br />
de conseils en énergie géré par myenergy<br />
en partenariat avec la commune de<br />
Mondercange. Le citoyen peut gratuitement<br />
fixer un rendez-vous avec le conseiller<br />
myenergy pour d’obtenir des conseils<br />
pratiques pour économiser l’énergie au<br />
quotidien et s’informer sur les aides financières<br />
étatiques et sur le passeport énergétique.<br />
76<br />
LG - Best of & <strong>Guide</strong> <strong>2017</strong>
Christine Schweich
Pacte climat<br />
Nous avons aussi réalisé le cadastre solaire afin<br />
de favoriser le photovoltaïque en propriété<br />
et en copropriété, un diagnostic de performance<br />
énergétique pour toutes les propriétés<br />
immobilières de la commune, un inventaire de<br />
l’éclairage publique, le relevé kilométrique et<br />
de consommation des véhicules communaux.<br />
Enfin, puisque nos enfants sont les garants<br />
d’un avenir plus vertueux, nous avons tenu<br />
à aborder le sujet du développement durable<br />
et de l’écologie avec les écoliers.<br />
Quelles sont celles à venir?<br />
Nous allons prochainement installer de<br />
nouveaux compteurs dans les bâtiments<br />
communaux. Nous enquêtons aussi sur le<br />
comportement de mobilité au sein de l’administration<br />
communale et allons mettre en<br />
place de nouveaux chemins piétonniers au<br />
Mettendall de Bergem. Nous essaierons aussi<br />
de renouveler le matériel de bureau par des<br />
matériaux plus écologiques.<br />
Enfin, nous travaillons à l’élaboration d’un<br />
parc éolien avec Sudgaz.<br />
Un mot sur la mobilité?<br />
Nous avons acquis deux nouveaux véhicules<br />
électriques et notre bus sur commande<br />
Mobus connait un succès prometteur. De<br />
nouvelles lignes de bus vont voir le jour à<br />
la rentrée et le Nightrider devrait continuer<br />
ses missions pour les nuits du week-end<br />
et festives.<br />
À l’occasion de la journée de la mobilité,<br />
nous présenterons le 23 septembre, les<br />
alternatives à la voiture privée. Dans ce<br />
sens, nous participerons financièrement aux<br />
abonnements annuels pour les transports<br />
en commun.<br />
“<br />
Nous affichons<br />
fièrement nos 54% de<br />
certification et continuons<br />
nos efforts afin<br />
de réduire au maximum<br />
de nos capacités, notre<br />
emprunte écologique<br />
”<br />
Commune de Mondercange<br />
18 rue Arthur Thinnes<br />
L-3901 Mondercange<br />
Tél.: 55 05 74 - 1<br />
commune@modercange.lu<br />
www.mondercange.lu<br />
78<br />
LG - Best of & <strong>Guide</strong> <strong>2017</strong>
Pacte climat<br />
La plus appliquée du Sud<br />
Unique commune des Terres Rouges à être certifiée au meilleur niveau du Pacte Climat,<br />
Schifflange compte pourtant encore améliorer ses 76% à sa prochaine évaluation. Son<br />
conseiller climat et ingénieur en énergies Guy Spanier, revient sur le développement<br />
durable de la commune aux 10.400 habitants. Interview.<br />
“<br />
Des économies<br />
d’énergie de 85% dans<br />
certaines rues<br />
A gauche, ancien éclairage;<br />
à droite, nouvel éclairage<br />
”<br />
Schifflange entreprend un ambitieux<br />
projet quant à son éclairage public,<br />
pouvez-vous nous en dire plus?<br />
Nous essayons en effet de parer la pollution<br />
lumineuse de notre commune. C’est pourquoi<br />
d’ici la fin de l’année prochaine, nos<br />
plus anciennes ampoules qui fonctionnent<br />
encore à la vapeur de mercure (125 watts),<br />
seront remplacées par du LED (30 watts).<br />
Nous ne changerons pas celles à la vapeur de<br />
sodium car elles sont plus récentes et offrent<br />
encore un bon rendement.<br />
Nous nous attaquons également aux déperditions<br />
lumineuses en obligeant tous les<br />
bâtiments de la commune à diriger leurs faisceaux<br />
de lumière vers le bas. Bien évidemment,<br />
nos nouveaux lampadaires répondent<br />
à cet objectif de limiter l’orientation lumineuse<br />
à l’horizontale (photo ci-contre). Ainsi,<br />
les alentours comme les lieux d’habitations<br />
ou les sous-bois ne sont plus perturbés par<br />
les déperditions de lumières; citoyens et<br />
animaux sont alors préservés de la pollution<br />
lumineuse. Les automobilistes gagnent en<br />
visibilité, la commune en économies et les<br />
insectes sont moins attirés vu que le spectre<br />
lumineux des LED contient moins d’émission<br />
d’ultra-violet. De plus, une LED chaude (à la<br />
lumière plus orangée) avec une température<br />
de couleur de moins de 3.000 kelvins réduit<br />
davantage la lumière bleue et protège donc<br />
les insectes.<br />
Enfin, nous adaptons la puissance de l’éclairage<br />
en fonction de la densité du trafic<br />
(70% dès 20h, 50% à minuit et 100% à 6h<br />
/ photos 1 et 2). Nous réalisons ainsi des<br />
économies d’énergie qui peuvent atteindre<br />
85% dans certaines rues et amortissons le<br />
coût du LED en six ans seulement.<br />
Pouvez-vous nous exposer les critères<br />
de développement durable qui ont été<br />
intégrés aux plans d’aménagement?<br />
Il est vrai que nous imposons désormais des<br />
critères plus exigeants dans le cadre des<br />
plans d’aménagement particulier comme par<br />
exemple la fixation d’une classe énergétique<br />
B pour les bâtiments de la zone d’activité<br />
«Auf Herbett». Ce qui est donc plus ambitieux<br />
que la classe énergétique de classe<br />
C que la loi requiert pour les bâtiments<br />
fonctionnels.<br />
Les toitures des bâtiments de notre zone<br />
d’activité économique doivent, sur au moins<br />
50% de leur surface, être végétalisées, ou<br />
équipées de panneaux solaires ou encore<br />
intégrer des places de stationnement ou des<br />
puits de lumières afin de favoriser l’éclairage<br />
naturel (photos 3 à 6). Les surfaces vitrées<br />
dépassant les trois mètres carrés nécessitent<br />
un vitrage qui protège les oiseaux, les bois<br />
utilisés répondent d’une certification de gestion<br />
durable, l’emploi de produits chimiques<br />
pour leurs traitements ont été proscrits, les<br />
mousses synthétiques ne contiennent plus<br />
d’agents halogénés et les pierres naturelles<br />
ne sont plus importées de Chine mais proviennent<br />
d’Europe.<br />
80<br />
LG - Best of & <strong>Guide</strong> <strong>2017</strong>
Guy Spanier<br />
1 2<br />
3 4<br />
5 6<br />
Source des photos des réalisations : Administration communale de Schifflange<br />
LG - Best of & <strong>Guide</strong> <strong>2017</strong> 81
Pacte climat<br />
Changer<br />
les mentalités et insuffler<br />
de nouvelles pratiques<br />
responsables<br />
“<br />
”<br />
De même, les PAP logements ont aussi<br />
été définis selon de nouveaux critères: les<br />
toitures doivent être plates et végétalisées<br />
sur au moins 80% de leur surface, les eaux<br />
pluviales collectées et utilisées et les matériaux<br />
isolants, de préférence écologiques, les<br />
espèces végétaux, indigènes, les menuiseries<br />
extérieures, en bois ou en aluminium et les<br />
PVC sont interdits.<br />
accord, nous avons élaboré des plans types<br />
qui permettent une nette augmentation des<br />
mètres carrés habitables des maisons. Le<br />
résultat de nos réflexions leurs a été exposé<br />
lors d’une réunion d’information en date du<br />
20 juin <strong>2017</strong>.<br />
Quel bilan pour les déchets?<br />
Sas à ordures de petite taille<br />
Nous sommes conscients qu’il faille changer<br />
les mentalités et insuffler de nouvelles pratiques<br />
responsables et puisque Schifflange<br />
est un territoire qui attire tant les particuliers<br />
que les entreprises, nous avons les moyens<br />
de nos ambitions.<br />
Comment assurez-vous le respect de<br />
tous ces critères?<br />
Schifflange est la première commune à effectuer<br />
des contrôles réguliers sur les chantiers,<br />
et ce, par ses agents communaux. Tout<br />
projet de construction est contrôlé au minimum<br />
quatre fois durant son élaboration. Les<br />
cautions (3.000 euros pour les particuliers<br />
et 10.000 euros pour les promoteurs) sont<br />
garantes de leur devoir de prévenir les autorités<br />
communales aux différents stades du<br />
projet. En un peu plus d’un an, 180 permis<br />
de construire ont été délivrés et quelques 250<br />
contrôles ont été réalisés.<br />
Et pour ce qui est du développement<br />
urbain…<br />
Nous sommes actuellement en train d’élaborer<br />
un PAP pour la Cité Emile Mayrisch. Nous<br />
cherchons une homogénéité à cette ancienne<br />
cité ouvrière construite en 1912 par l’Arbed.<br />
C’est pourquoi nous avons convié les habitants<br />
à deux ateliers de travail afin de discuter<br />
des forces et faiblesses de leur quartier.<br />
De nombreuses idées ont été proposées pour<br />
en améliorer l’aménagement, réorganiser les<br />
places de stationnement et installer des zones<br />
de rencontre et des plaines de jeux. Avec leur<br />
Schifflange a instauré depuis 1997, un système<br />
d’identification des poubelles qui nous<br />
a permis de passer de 270kg annuels de<br />
déchets ménagers par habitant à 200kg (la<br />
moyenne nationale est de 223 kg par personne).<br />
Depuis un an, nous y avons ajouté<br />
l’identification du poids et mis en place un<br />
règlement incitatif. Notre taxe de raccordement<br />
est de 13 euros par mois mais peut<br />
diminuer à 9 euros dès lors que le citoyen<br />
recycle ses déchets. Toutes ces dispositions<br />
nous ont permis de réduire s’avantage nos<br />
déchets ménagers de 15% (à 165kg) et<br />
de doubler voire de tripler les quantités de<br />
papier, verre et PMC collectées.<br />
Nous croyons au principe du pollueur payeur<br />
qui est plus difficile à mettre en place dans les<br />
résidences. C’est pourquoi nous avons prescrit<br />
la mise en place de sas-à-ordures dans<br />
toutes les résidences à partir de 10 unités et<br />
en complément un centre de recyclage pour<br />
celles à partir de 20 unités. 70 maisons plurifamiliales<br />
(sur les 360 que compte la commune)<br />
sont visées par cette disposition et la<br />
majorité d’entre elles en sont déjà équipées.<br />
Nous incitons actuellement les résidences de<br />
moins de 10 unités à faire de même avec des<br />
SAS à ordures de petite taille, et deux bâtiments<br />
ont pour l’heure été équipés.<br />
Administration Communale de Schifflange<br />
L-3801 Schifflange<br />
Tél.: 54 50 61 1<br />
Fax: 54 42 02<br />
www.schifflange.lu<br />
82<br />
LG - Best of & <strong>Guide</strong> <strong>2017</strong>
Les voies<br />
d’un développement durable<br />
Alors que le ciel hivernal de ce début d’année <strong>2017</strong><br />
est grisé par les pics de pollution aux particules fines,<br />
l’inquiétude des citoyens et des pouvoirs publics se fait<br />
entendre. Au sein de cette conscience collective et proche<br />
de ses habitants, les communes jouent un rôle important.<br />
Rencontre avec l’équipe communale de Pétange en<br />
charge du Pacte Climat qui revient sur son engagement<br />
pour un développement durable.<br />
Collège échevinal<br />
De gauche à droite:<br />
Pierre Mellina<br />
Roland Breyer<br />
Romain Mertzig<br />
Raymonde Conter-Klein<br />
84<br />
LG - Best of & <strong>Guide</strong> <strong>2017</strong>
Mesures phare du Pacte Climat<br />
Pétange a signé le Pacte Climat en 2014 et<br />
s’est dotée depuis de 44 mesures réparties en<br />
cinq chapitres. Ces mesures devront permettre<br />
de réduire de 2% la consommation annuelle<br />
des bâtiments communaux d’ici 2020.<br />
L’équipe communale a commencé par analyser<br />
consciencieusement les consommations<br />
d’eau, d’électricité et de chauffage de<br />
ses bâtiments en remontant jusqu’en 2013.<br />
D’audits en réflexions, ils ont privilégié<br />
l’efficacité aux choix esthétiques et c’est<br />
ainsi que le centre de loisir Lamadelaine<br />
sera bientôt doté d’une nouvelle chaudière<br />
(d’autres mesures comme le remplacement<br />
des fenêtres ayant été écartées pour leur<br />
faible retour sur investissement). Sur le<br />
même principe, la piscine PIKO de Rodange,<br />
étant la plus énergivore des bâtisses communales,<br />
fera bientôt l’objet d’un audit<br />
afin de dégager les mesures d’économies<br />
d’énergie.<br />
Les services communaux actuellement répartis<br />
sur huit sites vont aussi être rassemblés en<br />
un seul lieu, composé d’un atelier au rez-dechaussée<br />
et d’un vestiaire au premier étage<br />
construit selon les normes triple A. Le bâtiment<br />
sera équipé d’une installation à double<br />
flux, d’une chaleur biomasse et de panneaux<br />
solaires qui lui permettront d’être autonome.<br />
Mobilité<br />
Un projet de piste cyclable transfrontalière a<br />
été élaboré afin de relier Rodange à Longwy,<br />
Aubange et Messancy. La gare de Rodange<br />
s’équipera dès lors d’un parc à vélo «mBOX»<br />
et deviendra le point de raccordement des<br />
quatre communes pour que les travailleurs<br />
frontaliers puissent privilégier la petite reine.<br />
Un P+R d’une capacité de 1.700 véhicules<br />
équipera aussi la gare, «le but étant que les<br />
travailleurs frontaliers utilisent leur vélo ou<br />
leur voiture jusqu’à la gare de Rodange et<br />
puissent ensuite prendre les transports en<br />
commun en direction de la Ville ou d’Eschsur-Alzette»,<br />
confie Michel Falco, en charge<br />
de la mobilité.<br />
En créant de nouvelles pistes cyclables<br />
connectées au réseau national, en reliant le<br />
centre de Rodange à celui de Pétange et en<br />
“<br />
La ville de Pétange<br />
entend favoriser la mobilité<br />
douce et la qualité de vie<br />
dans le centre-ville<br />
”<br />
Equipe communale<br />
De gauche à droite:<br />
A l’avant plan:<br />
Sébastien Koch<br />
Adèle Schaaf<br />
Vera Pereira<br />
Stephania Agostino<br />
A l’arrière plan:<br />
Claude Linden<br />
Marc Bosoni<br />
Michel Falco<br />
LG - Best of & <strong>Guide</strong> <strong>2017</strong> 85
Pacte climat<br />
Best of LG 195 - Février <strong>2017</strong><br />
© Luxconsult<br />
© Luxconsult<br />
augmentant le nombre de vélos en location,<br />
la ville de Pétange entend favoriser la mobilité<br />
douce et la qualité de vie dans le centre-ville.<br />
De plus, elle prévoit de fermer certaines<br />
zones actuellement accessibles aux automobilistes<br />
comme la rue du Parc et d’étendre les<br />
zones piétonnes.<br />
Tous ces chantiers ont, bien évidemment, été<br />
présentés aux riverains et ce via une nouvelle<br />
brochure qui améliore la communication<br />
entre la commune et ses citoyens.<br />
Le Pacte Climat<br />
Il y a douze ans, «Pétange était l’une des premières<br />
communes à s’être dotée d’un centre<br />
de recyclage», explique le chef du service environnement<br />
Claude Linden. Son collègue Marc<br />
Bosoni, responsable des bâtiments communaux<br />
explique qu’il y toujours eu une volonté politique<br />
d’aller vers le développement durable. Et d’ajouter<br />
que «le Pacte Climat a mis à disposition des<br />
outils qui permettent de centraliser et d’exploiter<br />
les données». Ce que confirme le conseiller<br />
climat de la commune, Sébastien Koch: «C’est<br />
l’exploitation qui a manqué à cette commune<br />
qui comparée à d’autres, était déjà bien avancée<br />
en termes de collecte de donnée».<br />
Avec un cahier des charges précis, Pétange<br />
entend privilégier les points où elle a un véritable<br />
pouvoir décisionnel. La commune est labélisée à<br />
52% (niveau 2) dans le Pacte Climat et elle est<br />
consciente qui lui sera très difficile d’atteindre le<br />
niveau 1. Les industries lourdes présentes sur<br />
son territoire comptent pour 80 à 90% de la<br />
consommation de gaz et d’électricité. Les industries<br />
sont énergivores et comptabilisées dans la<br />
consommation moyenne par habitant.<br />
Pétange continue néanmoins de sensibiliser<br />
ses habitants et va par exemple indiquer sur<br />
les factures d’eau des ménages, les consommations<br />
des années précédentes. «Nous<br />
avons réduit les fuites d’eau de 16 à 8% et<br />
serons bientôt dotés d’un nouveau logiciel<br />
qui permettra de mieux les repérer», nous<br />
explique Vera Pereira, responsable de l’eau<br />
potable et des canalisations.<br />
Toute l’équipe présente lors de l’interview<br />
est «le signe de l’implication de chacun dans<br />
le processus du développement durable de<br />
la commune», confie, non sans fierté, Adèle<br />
Schaaf, cheffe du département technique en<br />
charge du bilan Pacte Climat. Et d’ajouter que<br />
si d’autres communes disposent parfois d’un<br />
ingénieur entièrement dédié, l’équipe communale<br />
de Pétange est forte de la bonne volonté<br />
et de l’implication de tous ses intervenants.<br />
“<br />
Le sud du pays est riche<br />
d’un passé métallurgique<br />
et industriel qui pousse<br />
les communes à tendre<br />
vers un développement<br />
plus respectueux de l’environnement<br />
”<br />
Administration communale de Pétange<br />
Place John F. Kennedy<br />
L-4760 Pétange<br />
Tél.: 50 12 51 1<br />
Fax: 50 12 51 2000<br />
www.petange.lu<br />
86<br />
LG - Best of & <strong>Guide</strong> <strong>2017</strong>
Pacte climat<br />
Best of LG 197 - Avril <strong>2017</strong><br />
Pacte avec les citoyens<br />
La commune de Steinfort fut une des premières à avoir signé le Pacte Climat le 1 er janvier<br />
2013. Aujourd’hui, son bourgmeste, Jean-Marie Wirth, épaulé des échevins Daniel<br />
Frieden et Anne Houlard, affiche avec fierté le Silver Award attribué le 23 janvier dernier<br />
par le ministère du Développement durable et des Infrastructures pour ses efforts dans<br />
les domaines de l’efficacité énergétique et de la lutte contre le changement climatique.<br />
“<br />
L’information est un<br />
volet qu’il faut travailler<br />
davantage<br />
”<br />
Quelles ont été et quelles seront les<br />
principales initiatives liées au Pacte<br />
Climat?<br />
Daniel Frieden: La rénovation du parc automobile<br />
et la réalisation de l’éclairage public.<br />
Nous allons rénover notre éclairage en installant<br />
des lampes LED. Nous allons modifier<br />
et changer au fur et à mesure notre éclairage<br />
pour limiter la consommation énergétique.<br />
Nous allons également analyser nos bâtiments,<br />
voir où il y a des déficiences et remédier<br />
à cela d’un point de vue énergétique,<br />
suite à quoi nous procéderons à une bonne<br />
isolation des maisons.<br />
Nous avons fait l’extension de la maison<br />
relais respectant le plan de base des nouvelles<br />
constructions. Nous procédons en ce<br />
moment à une grande rénovation de la Villa<br />
Collart* dans un cadre écologique, c’est-àdire,<br />
dans un cadre de protection de l’environnement<br />
et de rénovation énergétique.<br />
La Villa Collart est une maison répertoriée<br />
comme monument national.<br />
Jean-Marie Wirth: Nous avons fait un répertoire.<br />
Nous avons vu quel était le stade de<br />
ces maisons et leur charge de consommation.<br />
Nous avons un programme qui sera<br />
détaillé pour les différents immeubles lequel<br />
nous permettra de voir où nous pouvons<br />
isoler. Avec un plan d’action, nous pouvons<br />
ainsi avancer.<br />
Nous avons également eu récemment une<br />
réunion pour développer notre concept de<br />
mobilité douce. Il faut savoir qu’il y a différentes<br />
communes qui disposent d’un tel<br />
concept permettant ainsi de relier les différentes<br />
villes et villages. Il convient aussi<br />
de rappeler que nous sommes une des<br />
communes avec celles de Koerich et Garnich<br />
à avoir un «Proxibus». Nous offrons ainsi<br />
un service aux personnes qui leur évite de<br />
devoir prendre leur voiture.<br />
Dans l’ensemble des communes, seulement<br />
quatre ont atteint le score de<br />
75%. Qu’est-ce qu’il vous reste à faire<br />
pour atteindre ce résultat?<br />
DF: Nous avons récemment atteint les 50%<br />
et ainsi reçu le Silver Award…<br />
JMW: Avoir atteint les 50%, implique<br />
déjà un énorme travail accompli. Monsieur<br />
Frieden a énormément travaillé dessus.<br />
Toutefois, il y a encore un grand travail à<br />
rattraper.<br />
DF: L’information est un volet qu’il faut<br />
travailler davantage. Notre personnel et les<br />
citoyens doivent être mieux informés sur ce<br />
que nous venons d’accomplir et sur ce que<br />
nous voulons réaliser à travers des publications.<br />
C’est l’une de nos priorités car c’est<br />
aussi l’un de nos points faibles.<br />
JMW: Il faut dire aussi que c’est bien qu’une<br />
commune mette en œuvre le «Klimapakt»,<br />
mais cela ne suffit pas. Il faut également<br />
informer les gens. Le Pacte Climat est un<br />
*Ndlr: villa des frères Collart, industriels fondateurs de l’aciérie de Steinfort au début du siècle dernier<br />
88
Daniel Frieden, Anne Houlard et Jean-Marie Wirth<br />
système de participation et il faut faire<br />
prendre conscience aux gens que nous<br />
sommes de grands consommateurs d’énergie.<br />
Actuellement, nous avons mis en place des<br />
factures d’eau où il est démontré quelle est<br />
la consommation annuelle de chacun. Les<br />
ménages pourront ainsi voir l’évolution de<br />
leur consommation au fil des années.<br />
Concernant l’électricité, nous sommes une<br />
commune qui a son propre réseau électrique,<br />
c’est-à-dire que nous sommes propriétaires<br />
de notre propre réseau. Actuellement, nous<br />
voyons avec Steinergy* comment pouvoir<br />
mieux sensibiliser les citoyens et leur dire<br />
qu’il y a une potentielle épargne d’énergie<br />
à réaliser. L’aspect participatif a une énorme<br />
importance.<br />
Nous sommes également une commune sans<br />
pesticides depuis quatre ans. Dans ce contexte,<br />
nous nous sommes procurés une machine<br />
thermique pour lutter contre les mauvaises<br />
herbes. Ici aussi, il faut sensibiliser les gens<br />
pour qu’ils n’utilisent plus d’herbicides dans<br />
leur jardin. Nous parlons régulièrement avec<br />
les paysans de notre commune afin de les<br />
sensibiliser, mais ce n’est pas toujours facile.<br />
DF: En tant que commune, nous avons un<br />
partenariat avec Enovos qui est fournisseur<br />
d’électricité. Ici, nous avons opté pour<br />
l’utilisation de l’électricité verte. Plusieurs<br />
démarches ont été également faites afin<br />
d’installer de nouvelles bornes de recharge<br />
pour les voitures électriques.<br />
Dans le domaine de la communication, nous<br />
avons organisé un marché de nuit auquel<br />
nous avons associé l’année dernière un<br />
marché environnemental. Avec cet évènement<br />
nous avons réussi à motiver différents<br />
syndicats. Cette année, nous espérons attirer<br />
d’autres sociétés, surtout des commerçants<br />
qui voudraient participer à ce volet.<br />
Quel est le budget communal prévu<br />
pour le Pacte Climat?<br />
DF: Beaucoup de dépenses ne sont pas<br />
comprises dans le Pacte Climat comme par<br />
exemple l’emplacement des lampadaires ou<br />
encore la rénovation de la Villa Collart.<br />
JMW: Nous avons un budget spécifique, mais<br />
des projets comme la rénovation de la Villa Collart<br />
impliquent des frais transversaux. Cependant, je<br />
peux vous dire que rien que cette année, la commune<br />
a dépensé 50.000 euros pour des études.<br />
DF: Ce sont ces mêmes études qui vont<br />
servir de base pour les prochains travaux.<br />
JMW: Et pour notre plan d’action, car il<br />
faut établir des priorités pour savoir par où<br />
commencer. Malheureusement, nous ne pouvons<br />
pas tout réaliser en même temps.<br />
*Ndlr: la société d’énergie de Enovos Luxembourg et de la Commune de Steinfort<br />
89
Pacte climat<br />
Best of LG 197 - Avril <strong>2017</strong><br />
“<br />
Il y a encore beaucoup<br />
de pain sur la planche<br />
”<br />
Votre commune a bien sûr sa propre<br />
identité, mais est-ce que Steinfort<br />
s’inspire d’autres villes?<br />
JMW: Le président de notre commission<br />
environnementale a participé à quelques<br />
séminaires à Bruxelles pour voir différentes<br />
idées. Au niveau local nous observons en ce<br />
moment plusieurs moulins dans le nord du<br />
pays qui serviront de modèle pour la rénovation<br />
d’un ancien moulin à Kleinbettingen.<br />
Ces moulins ont également été rénovés<br />
d’après une charte énergétique. Nous n’allons<br />
pas réinventer la roue.<br />
nouveau confiance, nous allons bien sûr<br />
continuer dans cette direction et essayer<br />
d’atteindre les 75%. C’est un objectif que<br />
je me suis fixé.<br />
JMW: Pour moi les 75% ne sont pas l’objectif<br />
principal. Pour moi l’objectif est clair et<br />
net, il s’agit surtout d’inclure la population<br />
dans le projet et de les rassembler pour cette<br />
bonne cause qu’est l’écologie. En tant que<br />
commune, nous nous engageons à redoubler<br />
d’effort pour l’environnement, mais si<br />
la population ne s’implique pas d’avantage,<br />
nous n’atteindrons pas nos objectifs.<br />
Quel bilan final dressez-vous?<br />
JMW: Il est évident que nous voulons continuer<br />
puisqu’il y a encore beaucoup de pain<br />
sur la planche.<br />
DF: Nous n’atteindrons jamais les 75%, voire<br />
plus. Soit cela se fait avec les citoyens soit<br />
cela ne se fera pas.<br />
DF: Lorsque nous avons signé le Pacte<br />
Climat, je n’imaginais pas à quel point il<br />
fallait y investir de l’énergie. Toutefois, je<br />
ne regrette pas que nous ayons pris cette<br />
direction. Après les élections communales du<br />
8 octobre, si nos électeurs nous font à<br />
Administration communale de Steinfort<br />
4, Square Patton<br />
L-8443 Steinfort<br />
Tél.: 39 93 13 1<br />
Fax: 39 00 15<br />
www.steinfort.lu<br />
90<br />
LG - Best of & <strong>Guide</strong> <strong>2017</strong>
Pacte climat<br />
Best of LG 197 - Avril <strong>2017</strong><br />
Un mariage responsable<br />
Au premier janvier 2018, Boevange-sur-Attert (2.200<br />
habitants) et sa voisine Tuntange (1.800 habitants)<br />
fusionneront sous le nom d’Helperknapp. Il est dès lors<br />
naturel que les deux communes se soient associées dès<br />
le début du Pacte Climat. Rencontre avec le conseiller<br />
communal en charge, Marc Hamel.<br />
Marc Hamel<br />
Pourquoi s’être engagé dans le Pacte<br />
Climat?<br />
Le conseil communal s’y est intéressé dès<br />
que la loi a été votée; il y a vu comme un<br />
apport bénéfique à sa politique communale.<br />
Aujourd’hui certifiés à 50%, nous gardons<br />
l’ambition de parvenir aux 75% même si<br />
nous sommes conscients qu’il nous sera très<br />
difficile d’y parvenir.<br />
Quelles ont été vos premières mesures?<br />
Nous avons tout d’abord tenu à informer<br />
nos citoyens via des conférences publiques<br />
qui ont permis de développer des thèmes<br />
comme le chauffage, les subsides étatiques<br />
ou encore la rénovation des bâtiments.<br />
Sous l’égide de Myenergy, nous avons<br />
ensuite mis sur pied des consultances personnalisées<br />
et gratuites pour les habitants<br />
qui souhaitent être conseillés sur la rénovation<br />
énergétique de leur maison. Nous<br />
accordons d’ailleurs des subventions communales<br />
qui sont cumulables aux subventions<br />
étatiques lorsqu’un ménage s’équipe<br />
de panneaux photovoltaïques, d’un réservoir<br />
d’eau de pluie, d’une chaudière énergétique,<br />
d’une pompe à chaleur ou même d’appareils<br />
électroménagers de classe «AAA». Nous<br />
informons aussi tous les ménages quant à<br />
leur consommation d’eau, et ce, en perspective<br />
des années précédentes. Un cadastre<br />
solaire a été établi de façon à déterminer le<br />
potentiel de production d’énergie photovoltaïque<br />
de la commune et nous connaissons<br />
dès lors les toits qui se prêtent le mieux à une<br />
installation solaire.<br />
Nos projets de constructions (PAG et PAP)<br />
sont maintenant pensés selon le Pacte<br />
Climat, c’est-à-dire en offrant une qualité<br />
de vie et un respect environnemental qui<br />
soient les meilleurs possible. Tous les nouveaux<br />
quartiers résidentiels sont par exemple<br />
équipés d’un éclairage LED et nous avons<br />
l’ambition de remplacer au fur et à mesure<br />
tout l’éclairage public. Nous sommes à 20%<br />
de LED mais notre ambition est d’arriver aux<br />
100% pour qu’à terme, nous puissions installer<br />
un programme qui permette à la luminosité<br />
de suivre les passants et les voitures.<br />
La commune a-t-elle réalisé des travaux<br />
sur ses propres installations?<br />
Nous avons commencé par mettre en place<br />
un système informatique qui permet le suivi<br />
énergétique des bâtiments de la commune.<br />
Cette comptabilité nous permet de cibler<br />
nos actions et de devenir beaucoup plus<br />
efficients au fil du temps. Nous avons réduit<br />
notre consommation d’énergie de 184kwh à<br />
150kwh par mètre carré depuis 2010 ce qui<br />
représente une diminution de 2% par an,<br />
sans affecter le confort des utilisateurs des<br />
bâtiments communaux. Ceci nous a permis<br />
de réduire nos émissions de CO 2 de 29%<br />
par rapport à 2010.<br />
93
Notre grand projet est celui d’une école<br />
régionale à la capacité de 450 élèves qui<br />
sera bâtie selon les dernières normes énergétiques.<br />
Ce grand complexe scolaire prendra<br />
fondation à Brouch à l’horizon 2020<br />
et devrait remplacer les écoles de chaque<br />
village dans le but d’optimiser les services<br />
éducatifs pour la population.<br />
Nous remplaçons également notre parc de<br />
véhicules communaux par de l’électrique ou<br />
de l’hybride. Enfin, nous construisons des<br />
pistes cyclables et des trottoirs pour favoriser<br />
la mobilité douce tout en augmentant la<br />
sécurité des utilisateurs. Les pistes cyclables<br />
étant reliées aux réseaux intercommunal et<br />
national, nous espérons que la petite reine<br />
soit plus utilisée sur de courtes distances.<br />
Peut-on parler d’un changement de<br />
mentalité au sein de la population?<br />
Nous avons mis en place un programme<br />
parascolaire de sensibilisation des élèves du<br />
troisième cycle. De manière ludique et via<br />
des jeux, nous les informons sur les problématiques<br />
de l’énergie, du chauffage et des<br />
ressources telles que l’eau. Munis de thermomètres<br />
et d’un appareil qui mesure le CO 2 ,<br />
ils abordent même la question du réchauffement<br />
climatique. Une fois rentrés chez<br />
eux, les enfants sensibilisent à leur tour<br />
leurs parents. Si les enfants sont une porte<br />
d’entrée efficace pour toucher efficacement<br />
les ménages, ces séances les amènent à des<br />
réflexions sur l’environnement.<br />
Réduire notre empreinte écologique est un<br />
travail quotidien qui requiert un personnel<br />
communal efficace et des citoyens impliqués.<br />
C’est pourquoi nous avons fait appel à la<br />
population pour former notre équipe climat.<br />
Les dégâts liés aux changements climatiques<br />
engendrent des coûts énormes et les populations<br />
fuient les sécheresses et les montées<br />
des eaux. C’est pourquoi il en va de la responsabilité<br />
des municipalités européennes<br />
que de mettre en œuvre des actions pour<br />
moderniser leurs infrastructures dans la perspective<br />
d’une efficience énergétique.<br />
A l’étranger, de nombreuses communes,<br />
même avec des ressources limitées, se<br />
lancent dans des programmes écologiques.<br />
Les communes luxembourgeoises ont les<br />
moyens de mettre en place des programmes<br />
ambitieux et le Pacte Climat est un premier<br />
pas.<br />
“<br />
Réduire notre<br />
empreinte écologique est<br />
un travail quotidien qui<br />
requiert un personnel<br />
communal efficace et des<br />
citoyens impliqués<br />
”<br />
Administrations communales<br />
Boevange/Attert<br />
Coin rue de l’Attert/rue de Helpert<br />
L-8710 Boevange/Attert<br />
Tél.: 23 63 01 32<br />
Fax: 23 63 95 24<br />
www.boevange-attert.lu<br />
Tuntange<br />
2, rue de Hollenfels<br />
L-7481 Tuntange<br />
Tél.: 23 63 05 35 1<br />
Fax: 23 63 05 35 22<br />
www.tuntange.lu<br />
94<br />
LG - Best of & <strong>Guide</strong> <strong>2017</strong>
Pacte climat<br />
Best of LG 197 - Avril <strong>2017</strong><br />
Un engagement global pour le climat<br />
Ayant adhéré au Pacte climat en mai 2013, la commune de Contern multiplie les mesures<br />
afin de pouvoir, dans un futur proche, prétendre à un niveau de certification supérieur.<br />
Souhaitant agir dans le cadre d’un projet global, la commune entend bien coordonner<br />
ses actions afin de ne pas se lancer dans des mesures isolées. Explications avec Fernand<br />
Schiltz, bourgmestre de la commune de Contern.<br />
“<br />
Nous souhaitons<br />
amener les travailleurs à<br />
prendre les transports<br />
publics en leur offrant<br />
un chemin court et rapide<br />
pour se rendre au travail<br />
”<br />
Comment s’est constituée l’équipe<br />
dédiée au Pacte Climat?<br />
Nous n’avions pas attendu de nous engager<br />
vis-à-vis du Pacte Climat pour prendre des<br />
mesures écologiques. En effet, depuis quinze<br />
ans, la commune est membre du Klima-<br />
Bündnis Lëtzebuerg, soit l’Alliance pour le<br />
climat Luxembourg.<br />
Deux équipes sont aujourd’hui dédiées au<br />
Pacte Climat; la première œuvre au niveau<br />
local et se compose de onze membres.<br />
Globalement il s’agit de citoyens intéressés<br />
et engagés de par leur travail ou leur activité<br />
bénévole dans des actions liées à la protection<br />
de l’environnement. Cette équipe<br />
se réunit au moins une fois par mois.<br />
En parallèle, nous possédons également<br />
une équipe climat régionale qui regroupe<br />
les quatre communes du SIAS, syndicat à<br />
vocation multiple, dont un des domaines<br />
d’action est l’environnement. Notre commune<br />
ainsi que celles de Schuttrange,<br />
Sandweiler et Niederanven ont chacune<br />
deux représentants dans l’équipe climat<br />
régionale.<br />
Un conseiller qui nous a été attribué par<br />
myenergy afin de nous épauler dans nos<br />
démarches fait la liaison entre ces deux<br />
équipes et centralise toutes les informations<br />
relatives aux initiatives des deux<br />
groupes.<br />
Quels sont vos projets en cours?<br />
Nous sommes en train d’aménager un plan<br />
de mobilité pour les entreprises en collaboration<br />
avec le Verkéiersverbond pour réduire le<br />
trafic aux heures de pointe dans notre grande<br />
zone industrielle. Les entreprises veulent aussi<br />
agir en ce sens et nous comptons déjà plus de<br />
3.000 réponses positives quant au lancement<br />
de ce projet. Nous établissons donc actuellement<br />
un plan d’action que nous comptons<br />
présenter au ministre du Développement<br />
durable et des Infrastructures, François<br />
Bausch, en septembre <strong>2017</strong>. Nous espérons<br />
parvenir à amener les personnes travaillant<br />
dans la zone industrielle à prendre les transports<br />
publics en leur offrant un chemin court<br />
et rapide pour se rendre au travail.<br />
De plus, si les entreprises choisissent d’établir<br />
leur siège dans notre commune, c’est pour<br />
être proches de l’aéroport, de la capitale et<br />
des axes autoroutiers. Or, si la circulation est<br />
bouchée, elles perdront alors le bénéfice de<br />
la proximité. Elles ont donc tout intérêt à collaborer<br />
avec nous en offrant, par exemple, à<br />
leurs employés, un mPass leur permettant de<br />
se rendre sur leur lieu de travail en transport<br />
en commun. Prochainement, nous voudrions<br />
également faire passer le PC27, une piste<br />
cyclable qui passe par de nombreuses villes<br />
luxembourgeoises, à travers la zone industrielle.<br />
Nous voudrions donc aussi inciter les<br />
entreprises à installer des vestiaires et des<br />
douches pour les employés qui voudraient<br />
se déplacer en vélo.<br />
96<br />
LG - Best of & <strong>Guide</strong> <strong>2017</strong>
Au niveau de la mobilité, le village de<br />
Moutfort deviendra un échangeur pour les<br />
bus et les trains: en 2018, une gare de bus<br />
sera installée dans le village et l’inauguration<br />
de l’arrêt de train suivra.<br />
Par ailleurs, nous construisons une nouvelle<br />
mairie qui possèdera des panneaux photovoltaïques<br />
sur le toit. Ce bâtiment, comme<br />
d’autres dépendant de l’administration, sera<br />
chauffé avec des copeaux de bois qui proviennent<br />
des forêts de la commune et qui<br />
sont neutres en émissions de CO 2 .<br />
Comment sensibilisez-vous les habitants<br />
de la commune aux démarches<br />
que vous effectuez?<br />
Nous veillons à ce que les habitants se<br />
sentent concernés par les mesures que nous<br />
prenons, notamment en communicant sur<br />
nos actions par le biais du SIAS et de nos<br />
bulletins communaux.<br />
Nous avons par ailleurs donné l’occasion aux<br />
habitants n’ayant pas la possibilité de placer<br />
des installations sur leur toit d’investir dans<br />
des panneaux photovoltaïques placés sur les<br />
toits du hall de sport de Contern et du centre<br />
culturel de Moutfort. Ce projet a connu un<br />
énorme succès puisque toutes les installations<br />
ont très vite été vendues. A l’intérieur des<br />
bâtiments, chaque panneau est relié à un<br />
compteur qui indique la quantité d’énergie<br />
produite. Cette dernière est ensuite réinjectée<br />
dans le réseau électrique géré par Creos et<br />
les citoyens amortissent le coût de leur installation<br />
en contribuant à créer de l’énergie.<br />
Comment envisagez-vous l’avenir?<br />
Nous sommes maintenant déterminés à<br />
atteindre le prochain seuil de certification<br />
de 75% avec notre équipe climat. En poursuivant<br />
les objectifs que nous nous sommes<br />
fixés, nous sommes persuadés de pouvoir<br />
atteindre ce seuil de certification dans un<br />
futur proche, mais cela dépendra bien sûr<br />
de l’avancement des projets au cours de ces<br />
deux prochaines années.<br />
Au niveau régional, nous travaillons sur un<br />
projet de tourisme doux. Depuis quelques<br />
Fernand Schiltz<br />
temps, nous sommes membres de l’Office<br />
Régional du Tourisme et cela nous donne<br />
la possibilité de faire de notre commune un<br />
point incontournable du tourisme luxembourgeois.<br />
Ainsi, nous voudrions créer un<br />
concept proposant à la fois de découvrir<br />
nos paysages, nos réserves naturelles et<br />
nos musées tout en favorisant une mobilité<br />
douce et en proposant des produits du terroir<br />
au fil d’un itinéraire prédéfini. Ce projet<br />
viendrait s’inscrire dans un autre de plus<br />
grande envergure initié par le ministère du<br />
Développement durable, et visant à intégrer<br />
notre commune dans le tracé d’un réseau de<br />
pistes cyclables touristiques allant de Rimini<br />
en Italie à Londres en Angleterre. Ces pistes<br />
sont bien fréquentées et nous permettraient<br />
de donner un coup de pouce au tourisme<br />
doux dans notre région.<br />
Administration communale de Contern<br />
4 place de la Mairie<br />
L-5310 Contern<br />
Tél.: 35 02 61<br />
www.contern.lu<br />
LG - Best of & <strong>Guide</strong> <strong>2017</strong> 97
Pacte climat<br />
Best of LG 197 - Avril <strong>2017</strong><br />
Engagement encadré<br />
Le 2 juillet 2013, la commune d’Ettelbruck signait avec le ministère du Développement<br />
durable et des Infrastructures le Pacte Climat. Son bourgmestre, Jean-Paul Schaaf,<br />
est aujourd’hui catégorique sur cet engagement: «Nous sommes très positifs quant à<br />
l’avancée du projet». Rencontre avec le bourgmestre et Chantal Hermes, responsable<br />
du Service des bâtisses et de l’urbanisme de la commune d’Ettelbruck.<br />
“<br />
S’engager<br />
pour le Pacte Climat,<br />
c’est un but à atteindre,<br />
un engagement à moyen<br />
et à long terme<br />
”<br />
Genèse<br />
«Avant la signature du Pacte Climat, nous<br />
faisions déjà partie de l’Alliance pour le<br />
climat (Klima-bündnis Geméng)», se souvient<br />
Jean-Paul Schaaf, qui à l’époque<br />
était président de la commission de l’environnement.<br />
Le bourgmestre établit<br />
cependant des différences entre les deux<br />
initiatives. «S’il y a une véritable volonté<br />
derrière l’Alliance pour le climat, par la<br />
suite, nous étions relativement limités dans<br />
nos actions, tandis qu’avec la signature du<br />
Pacte Climat notre encadrement est plus<br />
clair; il y a un vrai concept, un processus et<br />
une intelligentsia qui nous aident à agir»,<br />
argumente le dirigeant communal. Cet<br />
engagement écologique a également été<br />
motivé par le budget alloué par l’Etat pour<br />
aider la commune à financer les projets<br />
qu’elle souhaite mettre en place dans le<br />
cadre de ce Pacte.<br />
«Le Pacte Climat était une initiative du<br />
gouvernement précédent. C’était une idée<br />
formidable, car il s’agissait de passer des<br />
paroles aux actes et de faire quelque chose<br />
de concret. A échelle communale, nous<br />
devons appliquer la même démarche et<br />
conscientiser les ménages et les entreprises,<br />
ce qui est plus difficile», reconnaît Jean-<br />
Paul Schaaf. Dans le cadre de la création<br />
du concept énergétique global de la commune,<br />
un questionnaire fut envoyé non<br />
seulement aux entreprises, mais aussi aux<br />
ménages. «Une plus grande participation<br />
des citoyens nous permettra d’atteindre<br />
les 75%», conclut le bourgmestre ettelbruckois.<br />
Le Pacte Climat offre également un cadre<br />
soutenu au niveau de la main d’œuvre.<br />
Louant l’importance du travail d’équipe, le<br />
bourgmestre adopte un ton péremptoire:<br />
«Nous ne pouvons pas tout faire ni tout<br />
gérer nous-mêmes, nous avons besoin de<br />
l’aide du gouvernement».<br />
Atteindre les 75%<br />
Le Pacte Climat comporte un catalogue<br />
de six axes: aménagement du territoire<br />
et constructions, bâtiments communaux<br />
et équipements, approvisionnement et<br />
dépollution, mobilité, organisation interne,<br />
et communication et coopération.<br />
Parallèlement, un système de certification<br />
à trois niveaux permet d’évaluer et de<br />
récompenser les efforts réalisés par les<br />
communes selon trois niveaux: 40%, 50%<br />
et 75%.<br />
98<br />
LG - Best of & <strong>Guide</strong> <strong>2017</strong>
Chantal Hermes et Jean-Paul Schaaf<br />
«Nous sommes actuellement à un niveau<br />
de certification de 53%», précise Chantal<br />
Hermes, responsable du Service des<br />
bâtisses et de l’urbanisme de la commune<br />
d’Ettelbruck. La commune a réussi à<br />
atteindre ce seuil assez rapidement, parce<br />
qu’elle a aussi pu prendre en compte un<br />
bon nombre de projets lancés déjà avant<br />
la signature du Pacte Climat, notamment<br />
le remplacement de l’éclairage public traditionnel<br />
par des LED, le cadastre solaire<br />
et son engagement dans le cadre de l’initiative<br />
Myenergy. «Le cadastre solaire est<br />
ouvert au domaine privé et permet à chacun<br />
d’évaluer si la toiture de son habitation<br />
se prête à une installation photovoltaïque»,<br />
explique Jean-Paul Schaaf.<br />
Les axes bâtiments communaux et équipements<br />
et approvisionnement et dépollution<br />
sont quant à eux sous le seuil des 50% de<br />
certification. Pour y remédier, la municipalité<br />
compte renforcer sa coopération avec<br />
la SuperDrecksKëscht pour améliorer sa<br />
gestion des déchets. La stratégie des achats<br />
de la commune va également être revue,<br />
dans l’optique d’orienter les achats vers<br />
des produits régionaux, bios et équitables.<br />
«Dans le cadre du Pacte Climat, nous<br />
avons équipé notre maison relais d’un<br />
accumulateur de glace, même si au départ<br />
nous avions prévu un chauffage au gaz. Ce<br />
système de stockage de glace est une technique<br />
de chauffage innovatrice», souligne<br />
Chantal Hermes. Il s’agit d’un bassin d’eau<br />
dont on retire de l’énergie. Fonctionnant à<br />
l’inverse d’un frigo, l’eau va être glacée et<br />
permettra grâce à la différence de température<br />
entre le liquide et la glace, d’en retirer<br />
de l’énergie pour chauffer un bâtiment.<br />
Dans la mise en œuvre du Pacte Climat,<br />
le collège des bourgmestre et échevins<br />
LG - Best of & <strong>Guide</strong> <strong>2017</strong> 99
Pacte climat<br />
Best of LG 197 - Avril <strong>2017</strong><br />
et les services communaux sont soutenus<br />
par une équipe climat très engagée et la<br />
commission de l’environnement. L’équipe<br />
climat qui s’est réunie pour la première fois<br />
en mai 2014 est responsable du développement<br />
d’un bon nombre de projets pour<br />
faire avancer le Pacte Climat, surtout dans<br />
le domaine de la sensibilisation.<br />
City Mov’<br />
Dans le cadre de l’évolution de la mobilité<br />
douce, la commune met également en<br />
place des projets tel que le partage de voitures.<br />
«Même si le Pacte Climat a amplifié<br />
la notoriété de ce projet, il s’agissait à<br />
l’origine d’une initiative de la Nordstad,<br />
notamment dans le cadre du projet City<br />
Mov’ qui met à disposition des voitures et<br />
des vélos électriques dans les communes<br />
voisines», rappelle Jean-Paul Schaaf. Bien<br />
avant, Ettelbruck fut la première commune<br />
à se doter d’un «City Bus», un système<br />
de transport à la charge de la municipalité<br />
qui facilitait le transport des personnes en<br />
circuit interne.<br />
Malgré les bonnes intentions et les différentes<br />
initiatives de la commune, les<br />
résultats ne sont toujours pas visibles.<br />
«Les gens s’informent mais nous ne<br />
savons pas ce qu’ils mettent en œuvre<br />
ensuite. Nous ne pouvons pas faire du<br />
porte à porte pour demander aux gens<br />
s’ils ont renoncé à une deuxième voiture<br />
parce qu’ils ont eu recours au partage de<br />
voitures; nous n’avons pas les moyens<br />
d’obtenir ce type d’information», regrette<br />
le bourgmestre.<br />
Bilan final<br />
«Nous sommes très positifs quant à notre<br />
avancée dans ce projet», affirme le bourgmestre<br />
d’Ettelbruck. «Il y a vingt ans, nous<br />
avions développé un concept énergétique<br />
assez rudimentaire», se remémore Jean-<br />
Paul Schaaf.<br />
«Les mesures concrètes étaient toujours<br />
les mêmes. Elles se limitaient au double<br />
vitrage, à l’isolement du toit et des murs;<br />
rien d’autre n’était mis en place. Il n’y avait<br />
pas de réflexion exhaustive sur la forme<br />
d’alimentation énergétique à envisager,<br />
et pour couronner le tout, il n’y avait pas<br />
de suivi ni de personnel pour s’en occuper.<br />
Il nous manquait une coordination<br />
et un concept énergétique global pour<br />
inclure tous ces aspects», déplore le bourgmestre.<br />
Le concept énergétique en élaboration<br />
pour le moment ira beaucoup plus<br />
loin et prendra en compte bien d’autres<br />
détails, notamment la production d’énergie<br />
renouvelable et le potentiel des économies<br />
d’énergie pour les entreprises locales et<br />
les ménages.<br />
«Au niveau politique, nous avons toujours<br />
tendance à trouver des solutions<br />
aux problèmes actuels ou ponctuels qui<br />
se présentent à nous. S’engager pour le<br />
Pacte Climat, c’est une démarche entièrement<br />
différente. Il s’agit d’un but à<br />
atteindre, d’un engagement à moyen et<br />
à long terme», théorise le bourgmestre<br />
ettelbruckois. Le Pacte Climat n’est pas<br />
un projet isolé, au contraire il concerne<br />
tous les services communaux et a une<br />
certaine influence sur tous les projets de<br />
la commune.<br />
.<br />
“<br />
Nous sommes<br />
très positifs quant à notre<br />
avancée dans ce projet<br />
”<br />
La consommation d’énergie est quant à elle<br />
plus facilement vérifiable, car il est possible<br />
de quantifier l’électricité et le gaz fournis<br />
sur le territoire et les villes. «En revanche,<br />
nous ne pouvons pas savoir combien de<br />
personnes ont recours au chauffage à pellet<br />
ou au mazout. Cela reste toujours moins<br />
précis», estime l’élu communal.<br />
Le citoyen pourra quant à lui se diriger<br />
vers l’infopoint myenergy Nordstad pour<br />
obtenir toutes les informations nécessaires<br />
à la rénovation de sa maison. L’infopoint,<br />
cofinancé par la commune, le guidera alors<br />
et lui assurera une visite sur les lieux à ses<br />
frais pour le conseiller quant aux travaux<br />
à effectuer.<br />
Administration communale d’Ettelbruck<br />
Place de l’Hôtel de Ville<br />
L-9087 Ettelbruck<br />
Tél.: 81 91 81 1<br />
Fax: 81 91 81 364<br />
www.ettelbruck.lu<br />
100<br />
LG - Best of & <strong>Guide</strong> <strong>2017</strong>
Pacte climat<br />
Best of LG 197 - Avril <strong>2017</strong><br />
Les vertus du Nord<br />
Romain Pluemer siège depuis 2011 au conseil communal de Troisvierges qui est signataire<br />
du Pacte Climat depuis mars 2013. La cité la plus au nord du Grand-Duché compte<br />
quelques 3.130 habitants, les deux points culminants du pays Kneiff (560 m) et Buurgplaatz<br />
(559 m), de superbes paysages mais aussi une certification au Pacte Climat en 2014 et<br />
EEA depuis 2015. Présentation de ses nombreuses avancées qui contribuent à<br />
l’efficience énergétique de la ville.<br />
“<br />
Les neuf communes<br />
membres du Parc naturel<br />
de l’Our se sont unies<br />
pour le Pacte Climat<br />
”<br />
Pourquoi vous êtes-vous lancé dans le<br />
Pacte Climat?<br />
Les neuf communes membres du Parc<br />
naturel de l’Our (un peu plus de 21.500<br />
habitants) que sont Clervaux, Kiischpelt,<br />
Parc Hosingen, Putscheid, Tandel, Vianden,<br />
Wincrange et Troisvierges se sont unies<br />
pour ce projet gouvernemental. Troisvierges<br />
a reçu une première certification à 43%<br />
en octobre 2014 et puis à 53% en avril<br />
2015; nous souhaitons continuer nos efforts<br />
et nous améliorer même si nous sommes<br />
conscients qu’il nous sera très difficile d’atteindre<br />
les 75%. Nous sommes une commune<br />
rurale et avons à ce titre beaucoup<br />
d’habitants qui utilisent leurs véhicules pour<br />
se rendre au travail. Nous avons aussi une<br />
zone industrielle dont l’énergivoracité est<br />
défavorable pour le bilan du Pacte Climat.<br />
Quelles sont vos mesures phares?<br />
La première partie du chantier a d’abord été<br />
administratif et je prends pour exemple la<br />
comptabilité énergétique qu’il a fallu réaliser<br />
sur tous nos bâtiments communaux. Si la<br />
quantité de données à traiter a été un travail<br />
conséquent, ces efforts ont permis en seulement<br />
six mois d’être certifiés à 53%.<br />
Nous avons ensuite informé la population<br />
sur nos actions à venir. En 2015, nous avons<br />
installé des panneaux photovoltaïques sur la<br />
salle de tennis et une installation solaire thermique<br />
sur la nouvelle piscine. Nous remplaçons<br />
l’éclairage public par du LED et mettons aussi<br />
en place des subventions communales pour<br />
les habitants qui s’équipent d’électroménager<br />
triple A. Ces subventions concernent<br />
aussi l’assainissement énergétique et l’utilisation<br />
efficace de l’énergie et des ressources<br />
naturelles et l’utilisation d’énergies renouvelables.<br />
Nous avons voulu que ces subsides<br />
soient identiques pour toutes les communes<br />
membres du Parc naturel de l’Our.<br />
Pour l’heure, nous menons un projet<br />
pilote de maniement de deux systèmes de<br />
chauffage à distance que nous aimerions<br />
généraliser à tous nos bâtiments. De plus,<br />
à raison d’une heure par semaine pendant<br />
six semaines, nous sensibilisons 45 enfants<br />
aux problématiques de l’énergie et de la<br />
pollution environnementale.<br />
En 2016 nous avons aussi raccordé notre<br />
nouvelle piscine ouverte, construction du<br />
bâtiment en standard passif, au réseau<br />
urbain de chauffage comme nos infrastructures<br />
sportives, scolaires et administratives.<br />
En tenant compte du projet «communes<br />
sans pesticides», notre commune a acquis<br />
une machine fonctionnant avec un système<br />
102<br />
LG - Best of & <strong>Guide</strong> <strong>2017</strong>
Romain Pluemer<br />
Source photo des projets: administration communale de Troisvierges<br />
LG - Best of & <strong>Guide</strong> <strong>2017</strong> 103
Pacte climat<br />
Best of LG 197 - Avril <strong>2017</strong><br />
Les experts<br />
énergétiques nous prédisent<br />
une économie de plus d’un<br />
tiers de ce que l’on consomme<br />
actuellement<br />
“<br />
”<br />
d’eau chaude et de mousse composée de<br />
maïs et de noix de coco pour détruire les<br />
mauvaises herbes.<br />
Et pour ce qui est de la mobilité…<br />
Nous avons acheté une voiture électrique<br />
et allons installer deux bornes de recharges<br />
qui viendront s’ajouter à celles de la gare<br />
CFL. Au vu des problèmes de circulations de<br />
notre Grand Rue, nous sommes en train de<br />
relier notre piste cyclable au raccordement<br />
de la Vennbahn avec une liaison directe à<br />
Aix-la-Chapelle menant aux réseaux national<br />
et intercommunal. À terme, nous pourrons<br />
aller à bicyclette jusqu’à Weiswampach,<br />
Clervaux et même jusqu’à Ettelbruck. Avec<br />
l’Info-Tourisme, nous mettons aussi à disposition<br />
un service de location de vélos, avec la<br />
possibilité d’exécuter des petites réparations,<br />
qui connaît un certain succès depuis son<br />
lancement il y a deux ans.<br />
Nous souhaitons optimiser l’énergie de<br />
toutes nos installations et les experts énergétiques<br />
nous prédisent déjà une économie<br />
de plus d’un tiers de ce que l’on consomme<br />
actuellement.<br />
Administration communale<br />
de Troisvierges<br />
9-11 Grand-Rue<br />
L- 9905 Troisvierges (Ëlwen)<br />
Tél.: 998050 - 1<br />
Fax: 998238<br />
www.troisvierges.lu<br />
104<br />
LG - Best of & <strong>Guide</strong> <strong>2017</strong>
Pacte climat<br />
Best of LG 198 - Mai <strong>2017</strong><br />
Henri Kox<br />
Comme un geste du terroir<br />
Adossée à la Moselle et ornée de ses vignobles, Remich offre un panorama sublime aux<br />
nombreux touristes qui viennent lui rendre visite. Consciente que sa nature magnifiante<br />
doit être préservée, la commune fait partie du Pacte Climat et en est certifiée à 53%.<br />
Son bourgmestre depuis 2009, Henri Kox et Laurent Thiel qui est l’ingénieur du service<br />
technique depuis 2012 ne cachent pas leur ambition: «Nous visons les 75% et c’est possible».<br />
Parlez-nous du programme Interreg?<br />
HK: Il vise à promouvoir la coopération<br />
entre les régions européennes au bénéfice<br />
du développement économique et de la<br />
gestion de l’environnement mais aussi pour<br />
trouver des solutions communes dans les<br />
domaines du développement urbain, rural<br />
et côtier.<br />
Les quatre régions que sont la Lorraine, la<br />
Belgique orientale, la Rhénanie-Palatinat<br />
et le Luxembourg travaillent dans une<br />
coopération transnationale pour une<br />
inter-connectivité énergétique. Certaines<br />
villes de la Grande Région comme<br />
Metz, Trèves ou Remich tendent vers<br />
l’autosuffisance énergétique mais aussi à<br />
l’inter-connectivité virtuelle des réseaux<br />
énergétiques.<br />
D’où proviendrait cette énergie renouvelable?<br />
LT: Il s’agit dans un premier temps de limiter le<br />
gaspillage énergétique, puis d’être plus efficient<br />
et enfin de produire l’énergie via les éoliennes,<br />
l’hydro production ou encore les panneaux<br />
photovoltaïques par exemple.<br />
Si Trèves et sa région sont déjà très en avance<br />
dans la production d’énergie verte, il sera très<br />
difficile pour Remich de produire 100% de<br />
l’énergie qu’elle consomme. Nous avons réalisé<br />
des études et connaissons le potentiel de notre<br />
petite commune aux 3.600 habitants.<br />
Quelles sont les actions de Remich?<br />
LT: Nous relevons mensuellement, via notre<br />
logiciel informatique «EnerCoach», les consommations<br />
de nos bâtiments communaux. La<br />
comptabilité des données est indispensable<br />
pour que nous puissions prendre les décisions<br />
les plus efficaces.<br />
Remich a déjà une centrale à cogénération<br />
qui alimente tout un réseau de chaleur, ainsi<br />
que des chauffages à base de copeaux ou<br />
de granulés de bois. Nous venons aussi de<br />
transformer l’immeuble de la gare routière avec<br />
l’objectif qu’il devienne autosuffisant grâce à<br />
des panneaux photovoltaïques et hybrides,<br />
son isolation thermique et sa pompe à chaleur<br />
sol/eau voir l’intégration de batteries pour le<br />
stockage de l’énergie électrique.<br />
Nous allons prochainement construire une centrale<br />
de gazéification du bois à base de granulés<br />
pour alimenter le réseau de chaleur et se substituer<br />
ainsi à la cogénération gaz. En plus il faudra<br />
encore plus miser sur la production solaire<br />
106<br />
LG - Best of & <strong>Guide</strong> <strong>2017</strong>
Laurent Thiel<br />
photovoltaïque ou thermique sur nos toits.<br />
Enfin, nous étudions les possibilités d’alimenter<br />
uniquement par des énergies renouvelables la<br />
zone de développement «Gewännchen et Um<br />
Juck» présentant une surface de 22 hectares.<br />
HK: Nous sommes dans l’optique de rechercher<br />
une efficacité à la fois dans la production et<br />
dans la consommation. Je prends pour exemple<br />
la production d’électricité via les panneaux<br />
photovoltaïques: si tous les toits de Remich<br />
en étaient équipés, il y aurait un surplus de<br />
production en été. Dans cette hypothèse,<br />
nous réinjecterions ce surplus d’énergie dans le<br />
réseau afin que d’autres puissent en bénéficier<br />
ou même le stocker dans des réservoirs saisonniers.<br />
Ainsi, nous aussi nous pourrions en cas de<br />
besoin, importer la production d’autres villes.<br />
Échanger nos idées et créer des projets communs<br />
en matière de développement durable,<br />
voilà tout l’intérêt d’Interreg.<br />
Et pour ce qui est de la mobilité, Remich<br />
est-elle encore le théâtre des embouteillages<br />
aux heures de pointes?<br />
HK: C’est en effet un grand problème puisque<br />
nous ne connaissons pas moins de 15.000<br />
passages quotidiens, rien que sur l’axe principal<br />
qui rejoint l’Allemagne. Nous militons afin que<br />
les camions ne puissent plus passer par Remich<br />
et qu’ils restent sur l’autoroute A13.<br />
Un autre objectif est la création des places de<br />
stationnement P+R, et dans la mesure du possible,<br />
du côté allemand et français. Le but étant<br />
que les frontaliers puissent, au plus près du lieu<br />
de leur résidence, emprunter les transports en<br />
commun. Nous avons déjà une ligne de bus qui<br />
dessert le Kirchberg et sur laquelle un bus passe<br />
toutes les 30 minutes.<br />
Nous investissons aussi dans un parc automobile<br />
électrique; aussi, nous étudions la possibilité<br />
d’une acquisition d’un minibus électrique<br />
qui devrait être alimenté par trois éoliennes<br />
verticales.<br />
Enfin, nous équipons notre éclairage public<br />
par du LED, via des capteurs qui augment ou<br />
descendent l’intensité lumineuse de 20% qui<br />
sont autant d’économies d’énergie.<br />
Comment est la qualité de vie à Remich?<br />
HK: Nous faisons tout pour qu’elle soit la<br />
plus agréable possible. Nous allouons déjà des<br />
subventions communales pour les habitants qui<br />
souhaitent rénover leur maison et améliorer<br />
leur isolation ou même acquérir une pompe<br />
à chaleur par exemple. Mais je souhaite aller<br />
plus loin et réintroduire de la verdure en ville.<br />
Nous réfléchissons par exemple aux moyens à<br />
mettre en œuvre afin que les particuliers optent<br />
pour des plantes grimpantes sur leur façade.<br />
Nous avons déjà abandonné les pesticides<br />
pour l’entretien des espaces verts de la ville et<br />
continuons à sensibiliser nos domaines viticoles<br />
qui produisent deux millions de litres de vin par<br />
an à Remich.<br />
Vos actions pour un développement<br />
durable sont-ils aussi un message contre<br />
la centrale nucléaire de Cattenom et plus<br />
largement vers les autorités françaises?<br />
HK: J’ai pu avoir une discussion avec Claude<br />
Bartelone, le président français de l’Assemblée<br />
nationale lors de sa récente visite au<br />
Luxembourg. Nous lui avons fait part de nos<br />
préoccupations et de notre désaccord avec la<br />
politique énergétique pro-nucléaire.<br />
La France avance l’argument de sa souveraineté<br />
énergétique mais un accident grave anéantirait<br />
notre souveraineté nationale. Cattenom et les villages<br />
alentours bénéficient tellement de la centrale<br />
nucléaire qu’ils sont malheureusement que peu<br />
ouverts aux solutions durables qui existent.<br />
Nous avons une vision pour un développement<br />
durable sans énergie nucléaire pour Remich et<br />
plus largement pour la Grande Région; il suffit<br />
d’y mettre de la bonne volonté.<br />
Remich<br />
Hôtel de Ville • Place de la Résistance<br />
B.P. 9 • L-5501 Remich<br />
Tél.: 236921 • Fax: 236922 - 27<br />
www.remich.lu<br />
LG - Best of & <strong>Guide</strong> <strong>2017</strong> 107
Coverstory<br />
Vers un nouveau<br />
modèle de mobilité<br />
La question n’est plus de savoir si l’électromobilité connaîtra une généralisation au<br />
Luxembourg, mais plutôt quand et Sales-Lentz l’a bien compris. Souhaitant être au cœur<br />
de ce développement, l’entreprise est un des moteurs de l’établissement d’un nouveau<br />
modèle de mobilité, plus respectueux de l’environnement et moins individualiste, et qui<br />
conviendrait à tous. Explications avec Wolfgang Schroeder, directeur général de Sales-Lentz.<br />
“<br />
Le Luxembourg<br />
est le pays qui possède<br />
la plus grande densité de<br />
véhicules hybrides dans<br />
le service public<br />
”<br />
Quelle place l’électromobilité<br />
urbaine et citoyenne occupe-t-elle au<br />
Luxembourg?<br />
Les avantages de l’électromobilité urbaine et<br />
citoyenne sont multiples. Tout d’abord, elle<br />
permet de protéger l’environnement en ne<br />
rejetant aucune émission nocive dans l’air.<br />
Mais le plus grand avantage de ces bus est<br />
qu’ils ne produisent aucun bruit car l’absence<br />
de nuisance sonore se fait immédiatement<br />
ressentir dans un centre urbain.<br />
Que ce soit le 100% électrique, l’hybride<br />
électrique ou l’hybride, Sales-Lentz a recours<br />
à chacun de ces moyens de transport en<br />
fonction des distances devant être parcourues.<br />
Nous voudrions également passer à<br />
l’électrique pour les plus petits véhicules<br />
de huit places, comme le Flexibus, mais<br />
malheureusement deux soucis pratiques se<br />
mettent encore au travers de notre route: si<br />
nous mettons en service un Flexibus 100%<br />
électrique dans une ville, il faudra qu’il se<br />
recharge pendant le temps de midi et aucun<br />
service ne sera alors disponible à ce moment.<br />
De plus, le poids de ces véhicules doit être<br />
limité à 3,5 tonnes, notamment pour des raisons<br />
de permis de conduire, or les batteries<br />
électriques sont trop lourdes et font sensiblement<br />
augmenter le poids des véhicules.<br />
On ne peut pas comparer l’électromobilité<br />
à un transport en bus classique car celle-ci<br />
requiert une infrastructure et une logistique<br />
bien plus importantes et compliquées à<br />
mettre en place, sans lesquelles les bus ne<br />
peuvent pas rouler.<br />
Nous pouvons mettre en place ce système<br />
dans un petit rayon d’action avec peu<br />
de véhicules, mais pour établir un réseau<br />
d’électromobilité sur tout le territoire, alors<br />
différents acteurs vont être amenés à collaborer:<br />
le constructeur, l’opérateur, le gouvernement,<br />
le fournisseur d’électricité, les<br />
gestionnaires d’infrastructures et même les<br />
particuliers devront se coordonner pour pouvoir<br />
assurer la mise en place d’un tel projet à<br />
échelle nationale. Mais selon nous, il faudrait<br />
d’abord opérer des changements au niveau<br />
communal et changer l’approche de la mobilité<br />
dans les mentalités.<br />
Quels sont les premiers retours d’expérience<br />
pour les Diffbus?<br />
Differdange est la ville pionnière quant à la<br />
mise en place d’un transport 100% électrique<br />
et pour les dix prochaines années, nous nous<br />
sommes engagés à fournir ce service à la ville.<br />
Le lancement de cette initiative est récent et<br />
108<br />
LG - Best of & <strong>Guide</strong> <strong>2017</strong>
Wolfgang Schroeder<br />
pourtant nous avons déjà des retours très positifs<br />
sur celle-ci. Volvo a effectué des analyses<br />
sur le terrain et il en est ressorti que cela était<br />
une des meilleures applications au monde et<br />
que le comportement de nos chauffeurs dans<br />
le maniement de ces nouveaux véhicules était<br />
exemplaire et nous en sommes très fiers!<br />
La commune et les utilisateurs sont également<br />
très satisfaits de ce nouveau service, d’autant<br />
plus qu’une quatrième ligne a été mise en<br />
place à cette occasion. Ils apprécient particulièrement<br />
la réduction de la pollution sonore en<br />
ville. De plus, ces bus sont plus grands, ils fournissent<br />
un accès au wifi et proposent des prises<br />
USB pour la recharge de différents appareils.<br />
Quelle est la tendance dans les autres<br />
communes?<br />
Les autres communes semblent également<br />
vouloir se tourner vers des transports plus<br />
durables mais elles sont dépendantes de l’offre<br />
de transport qu’elles possèdent. La plupart des<br />
villes luxembourgeoises sont desservies par le<br />
réseau RGTR et leurs véhicules sont électrohybrides.<br />
Il est très rare qu’une ville possède<br />
son propre réseau de transports en commun;<br />
on note par exemple les bus électro-hybrides<br />
de Luxembourg-Ville, le réseau de bus<br />
fonctionnant au gaz de la ville d’Esch et puis<br />
ensuite il y a Differdange avec qui nous nous<br />
sommes lancés dans les bus 100% électriques.<br />
Dans le sud du pays la plupart des grandes<br />
villes sont connectées au réseau TICE. Dans<br />
le Nord, Echternach et Ettelbruck possèdent<br />
par exemple leur propre réseau et commencent<br />
également à se tourner vers l’électrique.<br />
Le résultat des élections communales d’octobre<br />
pourrait toutefois avoir un impact positif<br />
sur le développement de l’électromobilité et<br />
nous sommes préparés à nous lancer sur ce<br />
marché pour étendre notre offre en matière<br />
d’électromobilité. En effet, nous avons beaucoup<br />
investi dans nos infrastructures, chez<br />
Sales-Lentz, notamment pour permettre la<br />
recharge des bus pendant la nuit.<br />
LG - Best of & <strong>Guide</strong> <strong>2017</strong> 109
Coverstory<br />
“<br />
Lorsque l’autonomie<br />
des batteries sera plus<br />
grande, il n’y aura plus<br />
aucun obstacle à l’électromobilité<br />
”<br />
Quelles sont les transformations que<br />
Sales-Lentz voudrait encore mettre en<br />
place d’ici fin <strong>2017</strong>?<br />
Un changement de mentalité est encore<br />
à opérer chez les utilisateurs pour tendre<br />
vers la multimodalité. C’est pourquoi nous<br />
sensibilisons les plus jeunes aux transports<br />
en commun. En effet, avec notre offre de<br />
transport scolaire, nous tentons de donner<br />
aux jeunes usagers une première expérience<br />
réussie de transport en commun pour qu’à<br />
l’avenir ils se tournent à nouveau vers ce type<br />
de transport pour leurs trajets privés. Nous<br />
avons également un programme d’école de<br />
bus qui éduque plus de 1.500 écoliers par an<br />
au transport en commun en leur expliquant<br />
comment se comporter à l’arrêt de bus et à<br />
l’intérieur du véhicule.<br />
En interne, nous opérons également de<br />
grands changements en nous tournant vers<br />
la digitalisation. Nos processus de commandes,<br />
nos offres Flexibus et bien d’autres<br />
processus vont être digitalisés, ce qui nous<br />
permettra d’être encore plus réactifs.<br />
Par ailleurs, nous travaillons actuellement sur<br />
la finalisation d’un projet de véhicules autonomes.<br />
Nous avons commandé un véhicule<br />
de ce type et nous sommes à la recherche<br />
du terrain idéal pour son implémentation car<br />
il n’est autorisé à circuler que dans un circuit<br />
fermé et ne peut pas entrer en interaction<br />
avec la circulation urbaine. En effet, ces<br />
bus roulent à une vitesse de 25 km/h et<br />
ne peuvent pas se déporter d’une bande à<br />
l’autre de manière suffisamment anticipée.<br />
Nous recherchons donc une usine ou un site<br />
privé ou professionnel qui pourrait accueillir<br />
ce premier véhicule d’ici la fin de l’année.<br />
Ces bus électriques ont l’avantage de ne pas<br />
devoir être dirigés par un conducteur; un<br />
accompagnateur est toutefois présent à bord<br />
du véhicule. Dans ce domaine, de nouvelles<br />
évolutions apparaissent tous les mois, nous<br />
pensons donc que ces véhicules pourront<br />
être intégrés au trafic urbain dans un futur<br />
relativement proche.<br />
Pour cette nouvelle technologie, nous nous<br />
tournons vers de nouveaux constructeurs et<br />
aussi vers le monde des startups faisant appel<br />
à des programmeurs plutôt qu’à des mécaniciens,<br />
comme la société française Navya,<br />
par exemple. De manière générale nous<br />
allons nous tourner vers d’autres constructeurs<br />
pour tester différents véhicules dans<br />
le domaine de l’électromobilité afin de<br />
comparer les services qu’ils offrent, rester à<br />
la pointe de la technologie et donner une<br />
chance à chacun d’entre eux. Le problème<br />
principal rencontré par les constructeurs est<br />
l’autonomie des batteries, lorsque ce point<br />
sera réglé, il n’y aura plus aucun obstacle à<br />
l’électromobilité.<br />
Aujourd’hui le Luxembourg est le pays qui<br />
possède la plus grande densité de véhicules<br />
hybrides dans le service public et nous le<br />
devons entre-autres à notre partenaire, le<br />
ministère du Développement durable et des<br />
Infrastructures. En tant qu’opérateur nous<br />
pouvons proposer des évolutions et nous<br />
faisons nos propres investissements en assumant<br />
les risques. Le gouvernement a toutefois<br />
apporté son soutien en ayant le courage<br />
d’envisager la mobilité sous un nouvel angle,<br />
et ce, sur la totalité du territoire.<br />
Sales-Lentz (S.L.A. sa)<br />
ZAE R. Steichen<br />
4, rue Laangwiss<br />
L-4940 Bascharage<br />
Tel : 266 511<br />
www.sales-lentz.lu<br />
110<br />
LG - Best of & <strong>Guide</strong> <strong>2017</strong>
Mobilité verte<br />
Pour une mobilité de qualité<br />
Lorsque le spécialiste de la mobilité des personnes s’associe avec celui de la mobilité<br />
urbaine, cela donne un partenariat naturel et gagnant. C’est ainsi que thyssenkrupp<br />
Ascenseurs Luxembourg travaille avec la firme allemande Wöhr en proposant diverses<br />
solutions de stationnement mécanisées.<br />
Une tour pour stationner les vélos<br />
La ville de Rutesheim (voisine de Stuttgart),<br />
vient tout juste d’inaugurer sa tour à vélos<br />
«Bikesafe» qui est entièrement automatisée<br />
et destinée aux élèves d’une école. Ce parking<br />
vertical comporte 8 niveaux qui peuvent<br />
accueillir pas moins de 400 bicyclettes, dont<br />
le stationnement et la récupération se font<br />
sur une simple pression d’un bouton. La tour<br />
vient réconforter la politique municipale en<br />
matière de développement durable et c’est<br />
pourquoi elle est parrainée par le ministère<br />
fédéral de l’Environnement, (la création<br />
de places de stationnement pour vélo est<br />
en Allemagne admissible à des subventions<br />
pouvant aller jusqu’à 50% du budget total).<br />
Via tout le savoir-faire de thyssenkrupp<br />
Ascenseurs Luxembourg, les «Bikesafe»<br />
pourraient ainsi pousser à travers le Grand-<br />
Duché, sur les abords des gares ferroviaires,<br />
des écoles, des lycées ou des grands<br />
immeubles, proposant ainsi une vraie solution<br />
de mobilité douce.<br />
Décongestionner le stationnement<br />
Leader mondial de la construction, de fourniture<br />
et d’installation de systèmes de parking<br />
depuis plus de 50 ans, Wöhr offre la gamme de<br />
produits la plus vaste dans le monde.<br />
Leader mondial de la construction, de fourniture<br />
et d’installation de systèmes de parking depuis<br />
plus de 50 ans, Wöhr offre la gamme de produits<br />
la plus vaste dans le monde. Plus de 500.000<br />
places de parking installées démontrent la compétence,<br />
l’expérience et la fiabilité des systèmes<br />
112<br />
LG - Best of & <strong>Guide</strong> <strong>2017</strong>
Clément Wampach<br />
de parkings mécaniques et automatisés. Une<br />
qualité assurée à Luxembourg par thyssenkrupp<br />
Ascenseurs qui est en mesure de proposer la<br />
gamme la plus complète de solutions pour la<br />
mobilité des biens et personnes.<br />
La nécessité de créer des places de parking est<br />
une problématique bien connue des architectes<br />
et des constructeurs du pays. Les contraintes<br />
sont réelles dès lors qu’il s’agit d’inclure dans<br />
un projet immobilier un nombre de places de<br />
stationnement qui respecte la législation tout<br />
en s’incorporant dans l’environnement urbain<br />
et en prenant en compte l’aspect économique.<br />
En optimisant l’espace de stationnement, les<br />
systèmes de parking semi-automatiques et<br />
automatiques Wöhr peuvent, dans ce contexte,<br />
apporter des solutions adaptées à la configuration<br />
spatiale de chaque projet et remplir<br />
également le critère budgétaire, puisque gain<br />
d’espace est synonyme de gain d’argent.<br />
Les solutions de parking pour les vélos et pour<br />
les voitures viennent ainsi compléter la gamme<br />
de thyssenkrupp Ascenseurs Luxembourg.<br />
thyssenkrupp et les grandes villes<br />
La construction des hauts immeubles a doublé<br />
depuis le début du 21 e siècle, 85% d’espaces<br />
supplémentaires au sol seront construits d’ici<br />
2025 et les 70% de la population planétaire<br />
qui vivait en milieu rural en 1950, vivront en<br />
ville un siècle plus tard. Partant du constat<br />
que les populations s’urbanisent et que les<br />
villes tendent à devenir des mégalopoles,<br />
thyssenkrupp Ascenseurs tente d’apporter des<br />
réponses intelligentes à la mobilité urbaine.<br />
Comme en témoignent les ascenseurs sans<br />
câbles MULTI qui sont de véritables métros verticaux<br />
ou encore les tapis ACCEL qui permettent<br />
aux piétons de parcourir de grandes distances<br />
à grande vitesse. La finalisation du projet de la<br />
tour de 246 mètres à Rottweil (en Forêt-Noire)<br />
dont les ascenseurs grimperont à 18 mètres par<br />
seconde est un exemple d’innovation.<br />
Améliorer la mobilité des personnes via des<br />
technologies intelligentes, voilà l’ambition de<br />
thyssenkrupp.<br />
“<br />
thyssenkrupp<br />
Ascenseurs Luxembourg<br />
complète sa gamme de<br />
produits pour la mobilité<br />
dans le bâtiment en intégrant<br />
les vélos<br />
”<br />
thyssenkrupp Ascenseurs Luxembourg sàrl<br />
Tél.: 40 08 96<br />
www.thyssenkruppascenseurs.lu<br />
LG - Best of & <strong>Guide</strong> <strong>2017</strong> 113
Mobilité verte<br />
L’alliance de la passion<br />
et de la tradition<br />
Carbon G. soufflera cette année sa dixième bougie alors que l’affaire familiale aurait eu<br />
90 ans. A cette occasion, Georges Carbon revient avec nous sur les services phares de<br />
l’entreprise et sur son engagement RSE à travers la présentation de son partenariat avec<br />
le label LUCIE, équivalent au label ESR luxembourgeois.<br />
Parlez-nous de l’évolution de votre<br />
entreprise.<br />
En 1927, mon arrière-grand-père a lancé une<br />
société de transport à Saeul qui proposait un<br />
service de navettes entre Arlon et Mersch.<br />
A sa mort, ses quatre frères ont repris son<br />
activité et ont été les pionniers des transports<br />
publics luxembourgeois en reliant des<br />
villes telles que Wiltz ou Luxembourg-Ville.<br />
C’est après la guerre que mon grand-père et<br />
ses frères se sont chacun mis à leur propre<br />
compte.<br />
J’ai personnellement redémarré en 2007 en<br />
tant qu’indépendant et sans soutien financier<br />
de l’Etat avec le projet Novabus, proposant<br />
un service de transport pour personnes à<br />
mobilité réduite. En 2008, j’ai réussi à démontrer<br />
aux ministres en fonction de l’époque<br />
l’importance du projet et la demande qu’il<br />
y avait dans ce domaine grâce à l’adoption<br />
d’une directive européenne qui a imposé à<br />
chaque pays d’assurer la mobilité des personnes<br />
à mobilité réduite. Aujourd’hui, entre<br />
7 et 12% de la population européenne sont<br />
des personnes à besoins spécifiques, et nous<br />
proposons d’assurer leur mobilité.<br />
Parlez-nous de vos taxis-ambulances.<br />
Nos clients sont aussi des patients car ils<br />
ont tous un besoin spécifique. Nous avons<br />
l’agrément de la CNS pour faire du transport<br />
en taxis-ambulance en position assise. Nos<br />
mini-bus possèdent de très larges portes et<br />
sont équipés d’une rampe d’accès, de mains<br />
courantes, d’escaliers escamotables,…<br />
Prochainement, nous prévoyons de lancer<br />
également un système de taxis-ambulances<br />
en position couchée, en aménageant nos<br />
véhicules de manière à pouvoir y installer<br />
un brancard.<br />
Comment sont formés vos chauffeurs?<br />
La qualité de notre service dépend essentiellement<br />
de nos chauffeurs et de leur motivation. A<br />
ce niveau, nous veillons à assurer leur savoir-faire<br />
grâce à nos formations régulières. Dernièrement<br />
nous avons effectué des formations concernant<br />
la qualité du service fourni au client, l’écoconduite<br />
et la relation entre le chauffeur et les<br />
clients de tous nos services.<br />
Nous essayons de valoriser ce métier et de<br />
responsabiliser les chauffeurs car la plupart du<br />
temps ils sont seuls avec les clients. Ils doivent<br />
donc bien connaître les routes qu’ils empruntent<br />
pour mettre en confiance les passagers et<br />
doivent pouvoir résister à des situations de stress<br />
sans jamais rien laisser transparaître. Tout en<br />
respectant le code de la route, ils doivent avoir<br />
un contact parfait avec le client et rassurer ceux<br />
qui sont en situation de handicap suite à un accident<br />
de la route. Les personnes transportées ont<br />
souvent été des conducteurs et observent donc<br />
attentivement les gestes du chauffeur pour voir<br />
s’ils peuvent lui faire confiance.<br />
Vous avez également développé<br />
une activité événementielle. En quoi<br />
consiste-t-elle aujourd’hui?<br />
Cette activité a été construite autour de nos bus<br />
historiques. En tant que véritable passionné d’automobile,<br />
j’ai personnellement collectionné toutes<br />
les pièces que nous avons aujourd’hui. La saison<br />
pour nos événements s’étend du mois de mars<br />
à début novembre, si la météo le permet. Avec<br />
ce service, pour lequel nous avons reçu le label<br />
«Made in Luxembourg», nous proposons aux<br />
plus âgés de renouer avec l’époque de nos véhicules<br />
anciens et aux plus jeunes de la découvrir.<br />
114<br />
LG - Best of & <strong>Guide</strong> <strong>2017</strong>
Ainsi avec ces véhicules historiques, nous<br />
proposons des petits voyages et excursions<br />
dans un concept de tourisme doux à travers<br />
le Luxembourg. Pour ces bus, nous<br />
comptons trois partenariats principaux; en<br />
premier lieu, nous collaborons régulièrement<br />
avec l’Office du Tourisme de Luxembourg-<br />
Ville (LCTO) ainsi que celui de la région<br />
Mullerthal dans le cadre de l’organisation de<br />
tours organisés avec nos bus anciens. Enfin,<br />
nous sommes en partenariat avec l’Automobile<br />
Club de Luxembourg (ACL) grâce auquel<br />
nous avons pu organiser des visites dans la<br />
capitale avec un guide pour les membres de<br />
l’ACL. Par ailleurs, nous participons à l’événement<br />
Goodwood Revival en Angleterre.<br />
Lorsque les clients atterrissent sur place, nous<br />
les prenons en charge à l’aéroport avec nos<br />
véhicules d’époque.<br />
Nous avons également des véhicules de<br />
«catering» intégrés dans notre concept «Au<br />
bon marché» utilisés dans le cadre de fêtes<br />
et qui proposent du crémant et une bière<br />
produits au Luxembourg. Nous avons deux<br />
fournisseurs pour ces produits dont la responsabilité<br />
environnementale et sociale vont<br />
de pair avec notre philosophie.<br />
Qu’est-ce que le label LUCIE pour<br />
lequel vous avez débuté les démarches<br />
d’audit?<br />
Le label LUCIE est un équivalent du label ESR<br />
luxembourgeois remis par l’INDR. Au mois de<br />
juin 2016, nous avons reçu le label ESR et nous<br />
nous sommes alors penchés sur les démarches<br />
à accomplir pour également obtenir ce label<br />
français. Nous avons été la première société sur<br />
un total de 20 entreprises luxembourgeoises à<br />
adhérer à cette proposition de partenariat faite<br />
par l’INDR qui s’était mise en relation avec le<br />
label LUCIE.<br />
Ce partenariat nous permet d’être en relation<br />
avec une communauté à l’extérieur<br />
des frontières luxembourgeoises; c’est également<br />
une bonne manière de rester en<br />
connexion avec l’INDR car nous apprécions<br />
l’échange d’expérience et d’information<br />
que nous obtenons grâce à eux de la part<br />
d’autres entreprises plus grandes œuvrant<br />
dans notre secteur. Actuellement, nous n’en<br />
sommes encore qu’au stade d’autoévaluation<br />
et cela nous permet de revoir notre<br />
stratégie, de la remettre en question et de<br />
l’approfondir.<br />
“<br />
Entre 7 et 12%<br />
de la population européenne<br />
sont des personnes<br />
à besoins spécifiques, et<br />
nous proposons d’assurer<br />
leur mobilité<br />
”<br />
Georges Carbon<br />
Carbon G.<br />
Rue de la Cimenterie<br />
L-1337 Luxembourg<br />
Tél.: 27 48 99 07<br />
Fax: 27 48 99 08<br />
LG - Best of & <strong>Guide</strong> <strong>2017</strong> 115
Mobilité verte<br />
Best of LG 190 - Septembre 2016<br />
La petite reine,<br />
conquérante de nos routes<br />
Les compteurs de la Ville de Luxembourg ont enregistré plus d’un million de passage à<br />
bicyclette au cours de 2015: un chiffre chaque année plus élevé qui prouve que le vélo<br />
se popularise dans le pays. Moyen de transport quotidien mais aussi important facteur<br />
de l’économie touristique, il a pour allié l’asbl Lëtzebuerger Vëlos-Initiativ (LVI) dont la<br />
présidente, Monique Goldschmit, nous présente les activités.<br />
Selon son plan originel, la réhabilitation du<br />
Pont Adolphe, vastes arcs en pierre du centreville<br />
luxembourgeois, ne comprenait pas de<br />
piste cyclable. Mais c’était sans compter sur<br />
la ténacité de la Lëtzebuerger Vëlos-Initiativ.<br />
«Nous avons organisé une manifestation réunissant<br />
plus de 250 personnes sur ce pont»,<br />
explique Monique Goldschmit, présidente<br />
de l’asbl. Résultat de cette action: l’édifice<br />
sera doté d’un espace pour cyclistes lors de<br />
sa réouverture en <strong>2017</strong>, sous la forme d’une<br />
passerelle suspendue au-dessus de la Vallée<br />
de la Pétrusse. «Bien entendu», ajoute-t-elle,<br />
«nous aurions préféré que le tablier du pont<br />
soit élargi afin que chacun y ait sa place: voiture,<br />
tram et vélo. Une passerelle n’est pas la<br />
solution optimale mais nous sommes heureux<br />
d’avoir pu influencer le débat».<br />
Les activités de la LVI sont essentiellement<br />
politiques. «Notre objectif est que la bicyclette<br />
trouve sa place dans l’espace public.<br />
Historiquement, le Grand-Duché était un<br />
pays doté d’une forte culture du vélo, mais<br />
les années 60 et 70 l’ont relégué au domaine<br />
du loisir. Le vélo a quitté les routes du quotidien<br />
car sa pratique devenait dangereuse»,<br />
raconte-t-elle. Créée en 1985, la LVI lutte<br />
pour un vivre-ensemble égalitaire entre les<br />
différents usagers: cyclistes, piétons et automobilistes.<br />
«Nous souhaitons que chacun<br />
puisse se rendre à vélo où il le désire, en<br />
toute sécurité».<br />
Ministères et communes de tout le pays sont<br />
en discussions régulières avec l’asbl à travers<br />
des groupes de travail, dans un dialogue<br />
concluant puisque les mesures prônées par<br />
la LVI voient le jour. Les pistes cyclables fleurissent,<br />
la vitesse est limitée à 30 km/h dans<br />
de nombreux centres urbains et des parkings<br />
à vélos sont installés autour des gares.<br />
Le vélo mis en avant<br />
L’autre versant des activités de la<br />
Lëtzebuerger Vëlos-Initiativ touche à la sensibilisation.<br />
Projets de longue durée et événements<br />
ponctuels jalonnent son agenda.<br />
Chaque année, l’asbl actualise et édite deux<br />
cartes à destination des cyclistes. D’une<br />
part la «Carte du Réseau national des pistes<br />
cyclable du pays», distribuée gratuitement;<br />
et de l’autre, la «Luxembourg by Cycle»,<br />
bien plus détaillée et très populaire. Cette<br />
dernière qui affiche les pistes et les liaisons<br />
régionales, est disponible au prix de cinq<br />
euros, «dans toutes les librairies et syndicats<br />
d’initiatives ou encore à nos bureaux, rue<br />
Vauban. Il est possible également de la<br />
commander en ligne», dit-elle.<br />
Par ailleurs, un projet au succès immense est<br />
celui du label bed+bike. Monique Goldschmit<br />
déclare en souriant: «Plus de 80 établissements<br />
à travers le Luxembourg ont déjà<br />
reçu cette distinction destinée aux hébergements<br />
touristiques: hôtel, auberge, camping<br />
et chambre d’hôtes». Opéré par la LVI depuis<br />
2011, main dans la main avec le ministère de<br />
l’Economie, ce label requiert diverses conditions<br />
d’accueil et de confort pour les cyclotouristes.<br />
Ils doivent pouvoir être accueillis<br />
aussi pour une unique nuit, disposer d’un<br />
set de réparation, accéder à un local à vélo<br />
gratuit et sécurisé, pouvoir sécher leurs vêtements<br />
ou encore recevoir un petit déjeuner<br />
copieux et riche s’ils le veulent. A côté de ces<br />
critères obligatoires, d’autres sont facultatifs<br />
comme le transport des bagages. Ainsi le label<br />
est assez souple: «Presque tous les hôtels<br />
du pays peuvent y prétendre, moyennant<br />
de tous petits aménagements», s’enthousiasme-t-elle.<br />
«Les établissements affichent<br />
ainsi que les cyclotouristes sont bienvenus ce<br />
qui est un atout attractif pour le tourisme».<br />
Autre prérogative de l’asbl: l’organisation de<br />
cours de vélo pour adulte. Bien que de plus<br />
en plus populaire, la bicyclette met parfois<br />
mal à l’aise les individus qui n’ont pas eu<br />
l’occasion d’apprendre à s’en servir ou qui<br />
n’en ont pas l’habitude. En partenariat avec<br />
la Ville de Luxembourg, la Lëtzebuerger<br />
Vëlos-Initiativ met en place des leçons données<br />
en trois langues (allemand, français,<br />
anglais) et encadrées par un professionnel,<br />
en toute sécurité. Elles permettent à ceux qui<br />
en étaient exclus de rejoindre le mouvement<br />
cycliste qui prend de l’envergure.<br />
116<br />
LG - Best of & <strong>Guide</strong> <strong>2017</strong>
“<br />
Imaginez notre boulevard<br />
Roosevelt piétonnier, des<br />
espaces verts et des terrasses<br />
remplaçant le bitume<br />
”<br />
Améliorer les réseaux communaux<br />
Il existe aujourd’hui environ 600 kilomètres<br />
de piste cyclables dans le pays. «Mais la loi<br />
votée en 2015 prévoit d’atteindre le chiffre<br />
de 1.400 dans le futur. «Contrairement à la<br />
précédente, cette nouvelle règlementation<br />
ne concerne pas que les chemins touristiques.<br />
Elle se penche aussi sur les trajets<br />
du quotidien: les jolies pistes traversant<br />
les forêts se verront complétées par des<br />
pistes reliant des localités et points d’intérêt<br />
comme des centres culturels ou des gares,<br />
dans des trajets plus courts et plus rapides»,<br />
explique-t-elle. Pour aider les communes -<br />
responsables du développement du réseau<br />
cyclable sur leur territoire - la LVI a mis<br />
en place un guide pratique, le document<br />
«Recommandations pour l’élaboration d’un<br />
concept vélo communal». Il recense des<br />
conseils pour cheminer vers de bons résultats<br />
en matière de mobilité douce.<br />
Vers un centre libéré des voitures?<br />
Le soutien du public envers l’asbl est<br />
immense et le nombre de souscripteurs<br />
augmente chaque année. «Je remercie nos<br />
1.400 membres. Grâce à eux et à leur soutien<br />
financier – une cotisation de 25 euros<br />
par an – nous sommes capables de peser un<br />
certain poids dans l’échiquier décisionnel.<br />
Ils nous octroient une voie qui compte pour<br />
mener nos actions de lobbying et de sensibilisation»,<br />
affirme-t-elle.<br />
«Mon objectif serait d’avoir un petit centreville<br />
comme la Ville-Haute, sans voiture.<br />
Bien entendu, il faudrait mettre en place<br />
des solutions de mobilité en contrepartie,<br />
mais elles existent si les politiques veulent<br />
bien les appuyer! La qualité de vie en bénéficierait<br />
grandement, comme à Strasbourg<br />
Monique Goldschmit<br />
par exemple où il est sympathique de se<br />
promener dans un espace serein, dénué de<br />
pollution auditive. Imaginez notre Boulevard<br />
Roosevelt piétonnier, des espaces verts et<br />
des terrasses remplaçant le bitume… Quelle<br />
vision agréable», raconte-t-elle, l’espoir illuminant<br />
son visage.<br />
Retrouvez l’association à son stand d’information<br />
à l’Oekofoire, la foire écologique de la<br />
Grande Région, du 23 au 25 septembre. SoM<br />
LG - Best of & <strong>Guide</strong> <strong>2017</strong> 117
Mobilité verte<br />
Best of LG 195 - Février <strong>2017</strong><br />
La mobilité, en bonne voie<br />
«Nous sommes en train de réaliser des projets de mobilité très spectaculaires. Vous les<br />
retrouverez dans les futurs livres d’architecture, comme des idées phare au niveau mondial»,<br />
déclare François Bausch à propos des diverses infrastructures qui poussent sur le territoire<br />
grand-ducal. Voiture zéro émission, covoiturage, vélo, tram, trains, bus à haut niveau de<br />
service: les solutions de mobilité fleurissent dans le terreau adéquat du Luxembourg.<br />
En voici les détails, par le ministre du Développement durable et des Infrastructures.<br />
“<br />
A côté de la vitesse,<br />
c’est la distraction qui est<br />
le plus important facteur<br />
de danger<br />
”<br />
L’automobile, en route vers la décarbonisation<br />
La réforme fiscale du 1 er<br />
janvier a instauré<br />
deux mécanismes pour augmenter la part<br />
de voitures zéro émission au sein du parc<br />
automobile du pays. «Le premier est un<br />
abattement classique de 5.000 euros pour<br />
tout particulier qui achète ce type de<br />
véhicule. Le deuxième est une réforme complète<br />
de la fiscalité des voitures de leasing».<br />
François Bausch explique que presque la<br />
moitié des voitures en circulation roulent<br />
sous cette formule de location longue durée:<br />
un énorme potentiel en mobilité durable.<br />
Le nouveau système fiscal calcule un coefficient<br />
d’imposition en fonction d’une variante<br />
CO 2 , la taxe est d’autant plus favorable<br />
si l’émission du véhicule est faible. «Non<br />
seulement cela avantage les voitures 100%<br />
électriques, mais cela pénalise également le<br />
diesel, un carburant très polluant que nous<br />
devons veiller à éliminer au plus vite».<br />
En marge de l’Autofestival en début de mois,<br />
son ministère a lancé une campagne de<br />
sensibilisation nommée “Clever fueren -<br />
Stéiere spueren”, en collaboration avec les<br />
garagistes. «De plus», souligne l’homme<br />
politique, «il ne faut pas oublier les investissements<br />
de l’Etat en bornes électriques.<br />
Nous atteindrons rapidement les 1.600<br />
emplacements de recharge: le Luxembourg<br />
bénéficiera ainsi d’une couverture nationale<br />
bien plus dense que celle des pays voisins».<br />
Il ajoute que les avancées technologiques<br />
en autonomie de batterie notamment sont<br />
spectaculaires. «Le développement technique,<br />
le nouveau système fiscal et nos<br />
investissement en infrastructure vont donc,<br />
j’en suis convaincu, doper l’électromobilité<br />
et accélérer le pas vers la décarbonisation».<br />
Les radars, sur la bonne route<br />
L’un des grands aboutissements de 2016<br />
en matière de mobilité est l’installation de<br />
20 radars fixes. «Et les résultats sont positifs.<br />
La police m’a communiqué qu’effectivement<br />
la vitesse générale a baissé sur le territoire.<br />
En ce qui concerne le nombre d’accidents<br />
cependant, nous ne sommes pas encore<br />
en mesure d’en jauger l’impact. Les chiffres<br />
118<br />
LG - Best of & <strong>Guide</strong> <strong>2017</strong>
François Bausch<br />
bruts semblent indiquer une amélioration<br />
par rapport à 2015, avec moins de tués sur<br />
nos routes mais nous ne disposerons des<br />
résultats finaux qu’au début du mois d’avril».<br />
Trois autres radars fixes seront bientôt placés<br />
à Raemerich, entre Angelsberg et Mersch,<br />
ainsi qu’entre Brouch et Saeul.<br />
Le ministre souligne que les radars ne sont<br />
qu’une part du programme d’actions complet<br />
au sein duquel la prévention joue un grand<br />
rôle. «Notre stratégie pour <strong>2017</strong> se concentre<br />
sur deux points. Une première campagne<br />
de sensibilisation portera sur l’utilisation des<br />
smartphones et tablettes au volant car, à côté<br />
de la vitesse, c’est la distraction qui est le plus<br />
important facteur de danger. Deuxièmement,<br />
nous axerons notre communication sur la<br />
vulnérabilité des piétons parce qu’en 2016,<br />
presque un tiers des victimes décédées lors<br />
d’accidents circulaient à pied».<br />
Le covoiturage “Made in Luxembourg”<br />
Avec près de 660 autos pour 1.000 habitants,<br />
le Luxembourg serait le 2 e<br />
pays le<br />
plus motorisé au monde. Or, le taux d’occupation<br />
d’un véhicule au Grand-Duché<br />
n’est que d’1,2 personne en moyenne.<br />
Un nombre plus élevé de passagers par<br />
voiture limiterait les émissions de CO 2 et<br />
aiderait à la fluidité du trafic. Le gouvernement<br />
présentera donc bientôt son outil<br />
coup de pouce au covoiturage. «Nous<br />
développons un modèle de covoiturage<br />
intelligent, sous forme d’application pour<br />
smartphone. Similaire à ce qu’Uber propose<br />
dans le domaine des taxis, vous y trouverez<br />
d’un côté les offrants, ceux qui fournissent<br />
une place dans leur auto pour un trajet;<br />
et de l’autre, les utilisateurs qui cherchent<br />
un transport dans leur voisinage»,<br />
développe François Bausch. Cette application<br />
fonctionnera en temps réel, indiquant où<br />
se trouve le véhicule et l’heure à laquelle il<br />
sera à votre porte. Créé à destination des<br />
résidents et des frontaliers, ce système<br />
conçu spécialement pour le Grand-Duché<br />
sera combiné avec une rémunération, une<br />
sorte de défraiement d’incitatif. Rendezvous<br />
en septembre, lors de la Semaine<br />
de la Mobilité, pour le lancement de ce<br />
nouvel outil.<br />
<strong>2017</strong>, l’année des inaugurations<br />
«Les grand chantiers nationaux avancent bien,<br />
tellement bien que certains sont en avance sur<br />
leurs délais et leur budget. Le dernier semestre<br />
de <strong>2017</strong> sera la période des grandes ouvertures»,<br />
s’enthousiasme le ministre en citant les nombreux<br />
projets qui aboutiront à cette période.<br />
La gare du Pfaffenthal sera dévoilée et le<br />
funiculaire la reliant Kirchberg circulera.<br />
LG - Best of & <strong>Guide</strong> <strong>2017</strong> 119
La nouvelle gare d’Howald sera partiellement<br />
en fonction. La première phase du<br />
tram sera opérationnelle, et les prévisions<br />
sont tellement optimistes qu’il reliera probablement<br />
Luxepo, non pas au Pont Rouge<br />
comme prévu initialement, mais au Glacis.<br />
«Confortable, équipé de wifi et très fréquent,<br />
pour une qualité de trajet incomparable»,<br />
déclare François Bausch en exposant ses<br />
atouts. Ces chantiers qui atteindront leur<br />
terme aux alentours du 10 décembre offriront<br />
aux navetteurs de la capitale de toutes nouvelles<br />
possibilités de mobilité.<br />
Outre ces énormes projets qui aboutissent,<br />
d’autres en sont à leur début, «comme<br />
l’extension de la gare de Luxembourg-Ville.<br />
Nous y ajouterons un 5 e et un 6 e quai qui<br />
nous permettront d’offrir une plus grande<br />
capacité aux voyageurs et de prolonger<br />
des trains». Cette transformation de la<br />
gare centrale combinée avec un changement<br />
horaire substantiel et l’inauguration<br />
des stations autour de la ville garantissent,<br />
selon le ministre des Infrastructures, des<br />
améliorations sur le réseau des chemins de<br />
fer à l’avenir.<br />
Luxembourg-Ville en selle<br />
Au milieu de tous ces chantiers, une place<br />
prépondérante est réservée à la petite reine.<br />
Alors que seulement 4% des déplacements<br />
dans la capitale se font à bicyclette, la solution<br />
pour augmenter la part modale du vélo<br />
serait, selon François Bausch, une infrastructure<br />
adaptée. «La culture du vélo reprend ses<br />
droits dans notre pays. Il nous faut investir<br />
en conséquence». Une piste bidirectionnelle<br />
séparée du trottoir et de la chaussée s’étendra<br />
tout le long du tracé du tram. Elle se poursuivra<br />
de façon bien distincte sur le Pont Rouge:<br />
«Chacun son espace pour un saut qualitatif<br />
énorme», commente le ministre. Une piste<br />
semblable est prévue sur l’Avenue de la<br />
Liberté. L’objectif: avoir une voie cyclable<br />
sécurisée traversant la ville d’Howald au<br />
Luxexpo. En outre, peu après la réouverture<br />
du pont Adolphe, la passerelle cyclable<br />
suspendue au-dessus de la vallée de la<br />
Pétrusse sera inaugurée. «C’est l’unique<br />
pont cycliste suspendu sous un autre pont<br />
au monde: cette structure spectaculaire sera<br />
un attrait touristique. Elle sera révélée au<br />
public en septembre, au plus tard». Encore<br />
bien d’autres projets de connexion seront<br />
réalisés dans les mois à venir… «Ce n’est pas<br />
tout, nous allons en parallèle augmenter le<br />
nombre de garages à vélo sécurisés, du style<br />
mBox. Et nous développons un ambitieux<br />
projet d’installation pour garer les vélos à la<br />
gare centrale, dans l’espace intérieur vide de<br />
la tour d’accès au parking», ajoute-t-il.<br />
«Nous sommes en train de réaliser des<br />
projets de mobilité très spectaculaires:<br />
un funiculaire, un ascenseur, un pont<br />
au-dessous d’un autre,… Vous les retrouverez<br />
dans les futurs livres d’architecture,<br />
comme des idées phare au niveau mondial,<br />
je vous le garantis», sourit le ministre. «Ces<br />
projets ne font pas que favoriser la mobilité,<br />
ils font aussi la promotion de notre pays à<br />
l’étranger. Ces infrastructures extraordinaires<br />
se font l’écho du “Let’s Make it Happen”, la<br />
signature du Luxembourg». SoM<br />
120<br />
LG - Best of & <strong>Guide</strong> <strong>2017</strong>
Mobilité verte<br />
«CHARGY OK»<br />
Garage Kremer et Electris inaugurent la première borne de charge électrique privée intégrée au réseau<br />
public sur le site de Garage Kremer à Mierscherbierg. La borne «CHARGY OK» a été présentée à la presse<br />
et au public en présence de Michel Malherbe, bourgmestre de Mersch et de nombreuses personnalités du<br />
monde automobile et du secteur de l’énergie.<br />
1<br />
2<br />
3<br />
1. Philippe Mersch, président de Fégarlux et gérant-associé du Garage Kremer<br />
2. Pete Hoffmann, gérant d’Electris<br />
3. Michel Malherbe, bourgmestre de Mersch
Votre satisfaction<br />
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Mobilité verte<br />
Best of LG 195 - Février <strong>2017</strong><br />
Le catalyseur<br />
de la mobilité électrique<br />
Depuis le mois de janvier <strong>2017</strong>, le coup de départ du déploiement des bornes de recharges<br />
Chargy est lancé. Tous les gestionnaires de réseaux de distribution luxembourgeois se sont<br />
alliés afin de déployer, d’ici à 2020, 800 bornes de rechargement à travers le pays. Toujours à<br />
la recherche de nouveaux partenaires, le projet ne cesse d’évoluer et de s’étendre. Rencontre<br />
avec Alex Michels, coordinateur des gestionnaires de réseaux pour le projet Chargy chez Creos.<br />
“<br />
Nous sommes à<br />
la recherche de nouveaux<br />
partenaires qui pourraient<br />
intégrer leurs bornes à notre<br />
système<br />
”<br />
Parlez-nous de la naissance du projet<br />
«Chargy».<br />
Au vu du règlement Grand-Ducal du 3 décembre,<br />
nous avons reçu l’obligation, en tant que gestionnaire<br />
de réseaux, d’installer 800 bornes et<br />
de mettre en place le projet qui tourne autour de<br />
celles-ci. Creos est ainsi devenu le gestionnaire<br />
principal du projet avec environ 750 bornes.<br />
Les autres partenaires sont Electris qui est<br />
le gestionnaire de la ville de Mersch, la ville<br />
d’Ettelbruck, Sudstroum qui gère la ville<br />
d’Esch-sur-Alzette et la ville de Diekirch.<br />
Ensemble, nous avons la responsabilité de<br />
faire fonctionner ce système.<br />
Bien que notre projet initial soit d’installer<br />
800 bornes au Luxembourg, nous sommes<br />
à la recherche de nouveaux partenaires<br />
qui pourraient intégrer des bornes à notre<br />
système afin de le faire grandir.<br />
charge modulable de 3,7 à 22 KW, que l’on<br />
peut qualifier de charge accélérée et non<br />
rapide ce qui signifie que quelques heures<br />
seront nécessaires au rechargement complet.<br />
Par ailleurs, le gouvernement a réparti 400<br />
bornes au sein des communes et 400 autres<br />
sur les Park&Ride notamment situés à proximité<br />
des frontières ou d’autres moyens<br />
de transport. Si toutefois les communes<br />
ou d’autres sociétés souhaitaient être équipées<br />
de davantage de bornes, elles seraient<br />
intégrées dans le système au même prix ce<br />
qui faciliterait leur localisation et leur accès.<br />
Le paiement pourra s’effectuer par le biais<br />
de la mKaart, pouvant être commandée, ou<br />
alimentée si l’utilisateur en possède déjà<br />
une, auprès du fournisseur choisi; elle sera<br />
utilisable également pour les vélos, les trams,<br />
les bus. En ce qui concerne le prix d’une<br />
recharge aux bornes, il sera similaire à celui<br />
d’une recharge à domicile.<br />
Comment fonctionnent ces bornes de<br />
rechargement?<br />
Chacune des 800 bornes déployées possède<br />
deux points de charge, ce qui signifie que<br />
le territoire pourra compter 1.600 emplacements<br />
de rechargement, opérationnels d’ici<br />
à 2020. Ces installations permettent une<br />
Pensez-vous que le volet «mobilité»<br />
de la réforme fiscale aura un impact<br />
important sur l’évolution de la mobilité<br />
électrique au Luxembourg?<br />
Les abattements fiscaux récemment mis en<br />
place par l’Etat vont certainement donner le<br />
124<br />
LG - Best of & <strong>Guide</strong> <strong>2017</strong>
coup de pouce nécessaire au développement<br />
de ce marché. Cependant, ces nouveaux<br />
avantages fiscaux ne sont pas encore suffisamment<br />
importants pour convaincre les<br />
personnes qui n’ont pas d’emblée la volonté<br />
d’adopter un mode de transport plus respectueux<br />
de l’environnement. En revanche, les<br />
voitures électriques devraient rencontrer un<br />
succès plus franc dans le milieu du leasing.<br />
En effet, les voitures de société sont changées<br />
en moyenne tous les quatre ans et le choix<br />
d’une voiture électrique ou hybride peut être<br />
très intéressant fiscalement, beaucoup plus<br />
qu’une autre voiture pour l’employé.<br />
Avec ce signe clair, le gouvernement encourage<br />
à l’achat d’une voiture électrique ou<br />
hybride. Dans les deux ou trois prochaines<br />
années, le pays sera équipé de suffisamment<br />
d’infrastructures pour l’alimentation des<br />
véhicules électriques et plus personne n’aura<br />
d’excuse véritable pour ne pas procéder au<br />
changement.<br />
Alex Michels<br />
Une application liée à ces bornes estelle<br />
disponible?<br />
Nous sommes en train de développer un site<br />
internet en “responsive” pour les utilisateurs<br />
privés. De cette façon, les fonctionnalités<br />
de cet outil seront accessibles à partir de<br />
n’importe quel téléphone, tablette ou ordinateur.<br />
Après avoir créé un profil conducteur,<br />
l’utilisateur pourra consulter le nombre de<br />
charges effectuées, les points de charge<br />
disponibles en temps réel et leur localisation.<br />
En se positionnant sur un point de charge<br />
précis, il est même possible de créer un<br />
itinéraire pour pouvoir s’y rendre le plus<br />
rapidement possible.<br />
L’application permettra également de réserver<br />
au maximum deux bornes à l’avance, ce qui<br />
empêchera à une autre voiture de pouvoir<br />
démarrer un chargement.<br />
Malheureusement cela ne garantira que la<br />
réservation de la borne, non celle de l’emplacement<br />
qui y est associé.<br />
Quelles évolutions envisagez-vous à<br />
moyen terme?<br />
Selon moi, un effort est à présent à fournir<br />
de la part du secteur automobile. Des<br />
constructeurs comme Tesla, avec sa structure<br />
de recharge rapide européenne, font de<br />
grandes avancées dans ce domaine mais des<br />
efforts sont également attendus de la part<br />
des autres constructeurs. En effet, sur le marché<br />
luxembourgeois, le client veut posséder<br />
une voiture de luxe avec un certain standing<br />
et dans le milieu de l’électrique, ce type de<br />
véhicule se fait encore rare.<br />
Au niveau des bornes, la prochaine évolution<br />
se situe dans la charge contrôlée, c’est-à-dire<br />
que nous espérons pouvoir offrir un développement<br />
permettant au système de gérer la<br />
charge en fonction du temps de réservation<br />
et de l’autonomie souhaitée au départ de la<br />
borne quitte à ce que chacun des véhicules<br />
ne soit pas rechargé à 100%... MC<br />
LG - Best of & <strong>Guide</strong> <strong>2017</strong> 125
Développement durable<br />
Best of LG 198 - Mai <strong>2017</strong><br />
Au service du citoyen<br />
A l’écoute de ses usagers, le syndicat pour le Transport Intercommunal de personnes<br />
dans le Canton d’Esch-sur-Alzette, ou TICE, peut se vanter de sa réactivité lorsqu’il<br />
s’agit de mettre en pratique des actions visant à favoriser la mobilité dans sa région.<br />
Ainsi, au cours de ces cinq dernières années, le syndicat a augmenté de plus de 20%<br />
sa capacité kilométrique ainsi que sa capacité de flotte et de personnel. Rencontre avec<br />
Henri Hinterscheid échevin de la Ville d’Esch-sur-Alzette et président du TICE.<br />
“<br />
Nous ne cherchons<br />
pas à retirer un bénéfice<br />
commercial de nos actions,<br />
nous désirons avant tout<br />
assurer la mobilité des<br />
usagers dans nos municipalités<br />
”<br />
Quelles ont été les mesures phares<br />
récemment prises par le TICE?<br />
Ces dernières années, Belval est devenue<br />
un moteur économique pour la région<br />
et dans une démarche commune avec<br />
l’Etat, le TICE a créé un réseau de transports<br />
en commun efficace pour pouvoir<br />
la desservir. Nous avons alors collaboré<br />
avec les CFL pour mettre en place à<br />
proximité de l’Université un noyau d’intermodalité<br />
supplémentaire, à l’image de<br />
la gare centrale d’Esch, afin d’encourager<br />
le recours aux transports en commun<br />
plutôt qu’à la voiture individuelle.<br />
Aujourd’hui, Esch-Centre et Belval sont<br />
reliées de manière exemplaire par plusieurs<br />
opérateurs et trois lignes du TICE.<br />
Par ailleurs, une nouvelle ligne a été mise<br />
en place dans le cadre de la fusion de<br />
Bascharage et de Clemency pour relier cette<br />
dernière à Esch en passanr par Bascharage,<br />
Sanem et Belval. Sur cette ligne, nous<br />
essayons de connecter au maximum les<br />
institutions à caractère régional de nos<br />
municipalités.<br />
Nous avons conçu nos lignes de manière à<br />
pouvoir suivre son itinéraire en n’effectuant<br />
au maximum qu’un changement de bus.<br />
Le TICE est également appelé à assurer la<br />
centrale de gestion des transports en commun<br />
pour la région Sud-Ouest. La planification<br />
nationale prévoit quatre pôles de gestion<br />
pour les opérateurs de transports en commun,<br />
dont le nôtre. Notre mission est simple, nous<br />
devons gérer tous les bus qui circulent dans<br />
notre région dès qu’ils y entrent et passer le<br />
relais de cette gestion à un autre responsable<br />
quand ils en sortent.<br />
Quel impact a aujourd’hui votre flotte<br />
sur l’environnement?<br />
Il y a trois ans, nous avons analysé les émissions<br />
de nos bus ayant un moteur EURO VI<br />
alimenté au gaz naturel; aujourd’hui, 52 de<br />
nos 131 bus fonctionnent sur base de ce<br />
système. Le gaz qui les alimente provient<br />
du centre de biométhanisation à proximité<br />
d’Esch-sur-Alzette, le Minett-Kompost, traitant<br />
les déchets organiques et produisant du<br />
biogaz à partir de ceux-ci. Nous collaborons<br />
par ailleurs très étroitement avec SudGaz<br />
pour faire évoluer les techniques qui régissent<br />
ces bus. Pour le moment, nous sommes<br />
dans l’attente que l’industrie arrive à rendre<br />
leurs moteurs plus puissants pour qu’ils<br />
puissent assurer la traction de véhicules<br />
lourds, tels que les bus articulés.<br />
126<br />
LG - Best of & <strong>Guide</strong> <strong>2017</strong>
Pour aller plus loin dans notre démarche, il<br />
faudrait avoir recours aux bus électriques,<br />
cependant cette technologie n’en est qu’à<br />
ses débuts et nous attendons d’abord un<br />
retour sur les projets pilotes, surtout concernant<br />
les différentes possibilités de recharge,<br />
avant d’investir à notre tour.<br />
Le 9 décembre dernier, vous avez mis<br />
en place l’initiative «Late night bus».<br />
Quels sont vos premiers retours par<br />
rapport à celle-ci?<br />
En collaboration avec Prosud et en accord<br />
avec le ministère du Développement Durable<br />
et des Infrastructures (MDDI), nous avons<br />
élaboré un projet pilote de deux ans concernant<br />
des transports nocturnes. De cette façon,<br />
nos bus circulent sur notre réseau tous les<br />
vendredis, samedis et veilles de jours fériés<br />
entre une et cinq heures du matin, à raison<br />
d’une fois par heure. Ceux-ci desservent<br />
tous les centres d’intérêts de la région, pour<br />
permettre aux personnes sortant de nuit<br />
dans le sud du pays de rejoindre leur domicile<br />
en bus. Cette offre est aussi combinée à celle<br />
des CFL pour les trains de nuit, une intermodalité<br />
est donc également envisageable de<br />
nuit pour les voyageurs.<br />
Nous avons un retour très positif de la part<br />
des usagers; aujourd’hui une moyenne de<br />
301 passagers par nuit recourent à nos<br />
services et lors d’événements spéciaux tels<br />
que la Saint Silvestre, nous avons connu un<br />
pic de plus de 500 passagers par nuit. Avec<br />
l’arrivée du printemps, nous pensons que<br />
cette fréquentation va encore augmenter.<br />
En favorisant l’usage des transports en commun,<br />
nous œuvrons en faveur de la sécurité<br />
routière et offrons une alternative sécurisée<br />
aux adeptes de la vie nocturne. La première<br />
évaluation du projet aura lieu en fin d’année<br />
<strong>2017</strong>, mais nous sommes très confiants au<br />
vu des chiffres que nous récoltons sur le<br />
terrain en matière de fréquentation. Il est<br />
toutefois important de souligner que nous<br />
ne cherchons pas à retirer un bénéfice commercial<br />
de nos actions, nous désirons avant<br />
tout assurer la mobilité des usagers dans nos<br />
municipalités, c’est là tout notre bénéfice.<br />
Et pour l’avenir?<br />
Nous travaillons actuellement en collaboration<br />
avec le MDDI sur le projet «Minettstram<br />
op Pneuen» visant à mettre en place des Bus<br />
Henri Hinterscheid<br />
à Haut Niveau de Service (BHNS) dans la<br />
région. Pour le moment, le gouvernement<br />
réalise une étude stratégique à laquelle nous<br />
sommes associés en tant qu’opérateur régional.<br />
Le BHNS suivrait le tracé des anciennes<br />
lignes de tramway qui parcourraient notre<br />
région selon deux axes: du Nord au Sud en<br />
reliant Luxembourg-Ville à la France et d’Est<br />
en Ouest en traversant les municipalités du<br />
Sud, de Dudelange à Rodange. Le BHNS<br />
aurait une vitesse de croisière élevée et<br />
possèderait des corridors de circulation qui<br />
seraient exclusivement réservés aux bus.<br />
Il est impératif que nous trouvions des<br />
solutions favorisant sa mise en place pour<br />
désengorger les routes luxembourgeoises…<br />
LG - Best of & <strong>Guide</strong> <strong>2017</strong> 127
Développement durable<br />
Quelle valeur pour demain?<br />
La sortie américaine des accords de Paris leur fait se demander si les passagers du<br />
Titanic auraient réclamé une meilleure cabine pendant le naufrage. Interview sur le<br />
développement durable avec Valérie Arnold, associée et Corporate Responsability Leader<br />
ainsi que Philippe Pierre, associé en charge du secteur public et responsable global<br />
Institutions européennes chez PwC Luxembourg.<br />
“<br />
Agir en interne<br />
et être un catalyseur du<br />
changement en externe<br />
”<br />
Comment la responsabilité sociétale des<br />
entreprises est-elle devenue un enjeu<br />
majeur?<br />
VA: Le modèle de croissance des cinquante<br />
dernières années montre ses limites, s’essouffle,<br />
arrive à son terme et ne peut répondre aux<br />
enjeux sociaux-économiques d’aujourd’hui et<br />
surtout pas à ceux de demain.<br />
Le modèle de responsabilité sociétale basé sur<br />
la pure philanthropie, ne dispose pas de leviers<br />
suffisamment adaptés aux enjeux actuels. C’est<br />
pourquoi on tend aujourd’hui à inscrire la<br />
responsabilité des entreprises au cœur de leurs<br />
activités. Certes, les grandes fortunes continueront<br />
à faire des donations et du mécénat mais<br />
les entreprises s’inscriront plus encore dans la<br />
vie sociale. Il n’est plus possible de créer de la<br />
valeur, de faire de l’argent, sans s’inquiéter de<br />
l’impact de nos activités sur les citoyens ou sur<br />
notre environnement.<br />
Le cadre moral a été posé au niveau mondial,<br />
les buts à atteindre également, que ce soit dans<br />
les 17 objectifs de développement durable de<br />
la Charte des Nations unies ou dans les accords<br />
de Paris. Ils représentent, ensemble, la feuille de<br />
route adressée aux Etats. Rappelons-le à nouveau:<br />
il n’y a pas de plan B pour notre planète.<br />
trois principaux que sont l’expertise fiscale, le<br />
conseil et l’audit) doivent évoluer par rapport<br />
aux enjeux sociétaux.<br />
Nous servons des clients du secteur public,<br />
du monde de la finance et des entreprises,<br />
notre rôle est donc de les accompagner dans<br />
ce changement. Impacter favorablement la<br />
planète et les individus tout en continuant de<br />
créer de la valeur ne se fera que si ces enjeux<br />
sont complétement intégrés à la stratégie.<br />
Notre firme a défini ses propres enjeux en<br />
mettant en place une réflexion avec nos clients<br />
mais aussi avec les acteurs publics, les ONG,<br />
nos fournisseurs et les médias. Nous avons ainsi<br />
pointé les priorités internes et externes et avons<br />
défini sept enjeux stratégiques sur lesquels<br />
nous travaillons. Cette mutation nous permettra<br />
ensuite d’insuffler les bonnes pratiques.<br />
Deux firmes aux bilans financiers semblables<br />
n’auront pas la même valeur dès lors que<br />
l’une d’elle intègrera une vision à long terme<br />
et sera consciente de ses impacts sociaux et<br />
environnementaux.<br />
Peut-on dire que les institutions internationales,<br />
européennes et que les Etats vont dans<br />
le bon sens?<br />
Que signifie la responsabilité sociétale pour<br />
PwC Luxembourg?<br />
VA: Puisque le but est d’avoir un impact significatif,<br />
il s’agit d’apporter une réflexion sur la<br />
manière dont nos métiers (et notamment les<br />
PP: Les organes internationaux comme les<br />
Nations unies, la Commission européenne ou<br />
encore la BEI élaborent des plans de manière<br />
pragmatique, qui sont ensuite mis en œuvre<br />
par les Etats. Les politiques publiques se développent<br />
donc dans le but de répondre concrètement<br />
aux enjeux de demain.<br />
128<br />
LG - Best of & <strong>Guide</strong> <strong>2017</strong>
Incarner un rôle modèle, c’est aussi pouvoir<br />
inspirer les bonnes pratiques et donc, définir les<br />
nouvelles politiques. Force est de constater que<br />
beaucoup d’institutions publiques, nationales<br />
et européennes, ont déjà œuvré dans ce sens.<br />
VA: On retrouve cette même ambition stratégique<br />
chez PwC: agir en interne et être un<br />
catalyseur du changement en externe. C’est un<br />
exercice ô combien délicat dans la mesure où il<br />
faut résoudre les enjeux de nos clients tout en<br />
affirmant nos valeurs responsables, protégeant<br />
ainsi nos fondamentaux, notre légitimité et le<br />
développement de nos collaborateurs. C’est<br />
ce qui nous permet d’accompagner les grands<br />
acteurs dans leur transformation.<br />
Qu’est-ce qui est le plus efficace: le volontariat<br />
ou la contrainte règlementaire?<br />
PP: L’idée est moins de contraindre que de stimuler<br />
et les résultats se font déjà sentir dans les<br />
procédures d’achats pour le secteur public par<br />
exemple. La Commission Européenne partage<br />
cette politique d’influence et c’est pourquoi la BEI<br />
aide les entreprises européennes, dont des luxembourgeoises,<br />
à innover en finançant leurs développements<br />
en technologies vertes par exemple.<br />
Les consommateurs et les citoyens sont de<br />
plus en plus regardants quant au développement<br />
durable et c’est à la base du changement<br />
de pratiques.<br />
VA: Luxembourg partage la vision<br />
rifkinienne. Si la deuxième révolution industrielle<br />
a permis une augmentation de la<br />
richesse et une diminution de la misère, ses<br />
effets secondaires et notamment sur l’environnement,<br />
sont négatifs. C’est pourquoi il<br />
faut profiter de l’essor des technologies pour<br />
sortir d’une économie carbonée.<br />
Face à la raréfaction des matières premières,<br />
les spécialistes annoncent la fin de l’obsolescence<br />
forcée des produits et de l’utilisation<br />
de matériaux non recyclables. Le modèle<br />
de demain sera circulaire ou ne sera pas.<br />
Les produits gagneront en durée de vie<br />
et ce n’est plus leur possession que l’on<br />
achètera mais l’usage qu’on en fait. Cela<br />
chamboulera les processus de fabrication,<br />
les financements, les distributions, etc. Il faut<br />
donc pouvoir se préparer à ce changement<br />
dès maintenant.<br />
Existe-t-il des synergies de développement<br />
durable entre le public et le privé?<br />
Valérie Arnold et Philippe Pierre<br />
PP: La force du Grand-Duché, c’est l’agilité<br />
avec laquelle le pays élabore ses stratégies et<br />
les met ensuite rapidement en œuvre. Il s’appuie<br />
souvent pour cela sur des partenariats<br />
public-privé. Le «Climate finance accelerator»,<br />
mené conjointement par les ministères<br />
de l’Economie et de l’Environnement en est<br />
un exemple.<br />
Pierre Gramegna et Carole Dieschbourg ont<br />
décidé de travailler avec des cabinets d’avocats,<br />
une société de conseils spécialisée dans<br />
les impacts d’investissements ainsi qu’avec<br />
les quatre grands cabinets de conseils afin<br />
de créer une plateforme qui facilitera la<br />
venue de gestionnaires de portefeuilles.<br />
Le but étant d’accueillir au Luxembourg,<br />
les fonds d’investissements qui financeront<br />
les accords de Paris.<br />
Le fait que les Big Four se réunissent autour<br />
du projet est le signe fort que les fondamentaux<br />
se mettent en place pour accompagner<br />
une économie plus responsable et durable.<br />
PwC Luxembourg<br />
2 Rue Gerhard Mercator<br />
L-1014 Luxembourg<br />
Tél.: 49 48 48 1<br />
www.pwc.lu<br />
LG - Best of & <strong>Guide</strong> <strong>2017</strong> 129
Développement durable<br />
En marche vers le renouvelable<br />
ENGIE Cofely est un acteur majeur au Luxembourg dans le développement des énergies<br />
renouvelables pour divers clients que sont les communes, le secteur tertiaire, les collectivités<br />
et l’industrie. ENGIE Cofely réalise la maintenance, l’exploitation et le suivi énergétique de<br />
nombreuses installations au Luxembourg. Sa politique a pour but de satisfaire les clients<br />
tout en privilégiant le développement durable, notamment par la réalisation d’actions de<br />
promotion des énergies renouvelables et des économies d’énergies.<br />
“<br />
ENGIE Cofely peut<br />
préfinancer les projets<br />
d’efficacité énergétique<br />
”<br />
Conseils et étude<br />
Une équipe réalise l’état des lieux des installations<br />
en place dans le but de proposer des<br />
solutions concrètes. L’objectif est de diminuer<br />
de manière durable la consommation<br />
et la facture énergétique des clients. Cette<br />
phase est l’occasion de réaliser les études<br />
nécessaires à l’amélioration énergétique des<br />
systèmes, de lister, prioriser et budgétiser<br />
les actions potentielles à mener et enfin de<br />
planifier les actions dans un plan de mise<br />
en œuv re.<br />
Financement<br />
ENGIE Cofely peut même préfinancer les projets<br />
d’efficacité énergétique afin de faciliter<br />
l’acceptation des projets. A travers un contrat<br />
énergétique, ENGIE Cofely s’engage à apporter<br />
son expertise stratégique, technique, financière<br />
et opérationnelle; à offrir un service intégré<br />
(conseil-financement-installation-exploitation-monitoring),<br />
à prendre à son compte une<br />
partie significative des risques de performance à<br />
travers une garantie de résultat.<br />
Construction<br />
Après avoir conseillé ses clients sur le choix<br />
des installations, ENGIE Cofely se charge<br />
de réaliser les demandes nécessaires pour<br />
la construction et l’installation ainsi que de<br />
monter le plan financier du projet. Par la<br />
suite, elle coordonne les travaux et veille<br />
au respect des délais de l’ensemble des<br />
intervenants.<br />
Etant en relation privilégiée avec le système<br />
de subsides Enoprime, ENGIE Cofely propose<br />
des subventions liées aux économies<br />
d’énergies pour l’installation de systèmes de<br />
chauffage (boiler, ballon thermodynamique,<br />
pompe à chaleur…), solaire (thermique<br />
et photovoltaïque), de froid (climatisation<br />
groupe froid) et de ventilation.<br />
Exploitation et maintenance<br />
Dans le cadre de la gestion technique des installations,<br />
ENGIE Cofely assure, entre autres,<br />
la gestion et l’entretien de modules de cogénérations<br />
et de groupes froids, la gestion et le<br />
traitement des eaux, la gestion et l’entretien<br />
des équipements à titre préventif afin de<br />
prolonger leur durée de vie et à titre curatif<br />
en fonction des besoins spécifiques.<br />
Toutes les interventions sont réalisées par<br />
un personnel hautement qualifié et régulièrement<br />
formé. Le service d’intervention est<br />
disponible 24h/24 et 7j/7.<br />
Le cœur de métier d’ENGIE Cofely est l’exploitation<br />
et la maintenance des installations<br />
énergétiques. C’est-à-dire, l’exploitation des<br />
installations qui permettent une utilisation<br />
rationnelle des énergies ainsi qu’une réduction<br />
de leur impact sur l’environnement, la<br />
130<br />
LG - Best of & <strong>Guide</strong> <strong>2017</strong>
Pierre Wolff<br />
maintenance et l’exploitation des installations<br />
thermiques, électriques, sanitaires et de conditionnement<br />
d’air et le suivi des installations en<br />
garantissant un niveau élevé de disponibilité,<br />
de continuité et de qualité de service à travers<br />
la mise en place d’équipes dédiées.<br />
Digitalisation des informations<br />
Le monde entre dans une nouvelle ère avec<br />
la troisième révolution industrielle, celle de<br />
l’IOT («Internet of Things»), qui représente<br />
l’extension d’internet à des objets du monde<br />
physique.<br />
ENGIE Cofely accompagne ses clients vers la<br />
digitalisation de leurs informations et ceci en<br />
récoltant les informations sous formes de relevés<br />
automatisés des installations techniques, de<br />
relevés fournis par ses employés, de contrats<br />
d’entretiens, de services de dépannage et<br />
d’études effectuées sur base des rapports<br />
annuels. La fusion de ces informations permet à<br />
ENGIE Cofely d’obtenir des informations diverses<br />
et variées, des connaissances importantes liées à<br />
l’analyse des données ainsi qu’aux économies<br />
d’énergies. Ces informations sont regroupées<br />
sur le portail extranet «ENGIE Direct», qui<br />
est une plateforme relation client offrant une<br />
vue des équipements, un suivi du contrat de<br />
maintenance, l’échange et le stockage de<br />
documents relatifs au contrat et la demande et<br />
le suivi des interventions de dépannage.<br />
En installant des compteurs intelligents (gaz,<br />
électricité, eau,…) et des capteurs intelligents<br />
(température, humidité, CO 2 ,…) ENGIE Cofely<br />
propose à ses clients un suivi journalier, clair et<br />
personnalisé des consommations d’énergies, le<br />
paramétrage d’alarmes (fuite d’eau, température<br />
élevée, humidité faible, …), le conseil dans la<br />
gestion et l’amélioration énergétique à partir des<br />
données récupérées. ENGIE Cofely donne à ses<br />
clients un monitoring complet et en temps réel<br />
de toutes les installations techniques.<br />
Cofely Services SA<br />
12 ZARE Ilot Ouest<br />
L-4384 Ehlerange<br />
Tél.: 26 55 33-1<br />
Fax: 26 55 33-222<br />
mail@engie-cofely.lu<br />
www.engie-cofely.lu<br />
LG - Best of & <strong>Guide</strong> <strong>2017</strong> 131
Développement durable<br />
Nouveau projet de la<br />
SuperDrecksKëscht ® fir Biirger<br />
La SuperDrecksKëscht ® fir Biirger, l’action du ministère du Développement durable et des<br />
Infrastructures avec les communes, est destinée aux citoyens. Elle a récemment intensifié<br />
ses activités dans le cadre de l’économie circulaire et de la consommation durable.<br />
Néanmoins, l’élimination en toute sécurité des produits dangereux des ménages privés est<br />
encore une tâche importante.<br />
“<br />
La SuperDrecksKëscht<br />
élimine en toute sécurité<br />
les traverses de chemin de<br />
fer usagées utilisées dans<br />
des ménages privés<br />
”<br />
Eliminer avec sécurité les traverses de<br />
chemin de fer usagées utilisées dans<br />
les ménages privés<br />
Les particuliers achètent volontiers des traverses<br />
de chemin de fer mises au rebut en<br />
raison de leur résistance aux intempéries et<br />
les posent dans leurs jardins pour soutenir<br />
des talus ou entourer des platebandes. Pour<br />
les protéger des intempéries, des champignons<br />
et des insectes nuisibles, les traverses<br />
ont été traitées à la créosote, une huile de<br />
goudron. Les traverses en bois qui renferment<br />
de l’huile de goudron sont identifiables<br />
aux adhérences noires et collantes et à<br />
l’odeur typique de goudron, notamment<br />
lorsque les températures sont élevées.<br />
La mise à disposition de traverses en bois est<br />
interdite dans l’UE depuis 2003 à cause de la<br />
créosote qui est cancérigène. Il est interdit de placer<br />
des traverses en bois imprégnées sur la voie<br />
publique, par exemple sur les plaines de jeux.<br />
Danger pour l’homme et l’environnement<br />
La créosote est un biocide noir et visqueux,<br />
distillé à partir du goudron. Les composants<br />
organiques, notamment le benzo[a]pyrène,<br />
sont cancérigènes.<br />
Le biocide est absorbé au contact de la peau.<br />
Il est difficilement biodégradable et s’accumule<br />
dans l’organisme. En temps de pluie, les<br />
substances sont lessivées au fil du temps et<br />
rejoignent ainsi les sols et les eaux souterraines.<br />
En présence de températures élevées, le biocide<br />
s’évapore et rejoint ainsi l’atmosphère.<br />
Outre les agents d’imprégnation, le bois peut<br />
également contenir des résidus provenant<br />
de l’exploitation ferroviaire. On citera entre<br />
autres des résidus d’huile usagée issue du<br />
matériel roulant et des wagons ainsi que des<br />
résidus d’herbicides utilisés pour désherber le<br />
ballast de la voie ferrée.<br />
Elimination gratuite pour les ménages<br />
privés, assurée par la SuperDrecksKëscht ®<br />
fir Biirger<br />
- La SuperDrecksKescht ® se charge de<br />
l’élimination gratuite de ces produits chez le<br />
consommateur.<br />
- La SuperDrecksKescht ® vient les chercher<br />
sur demande avec un camion.<br />
- Seules sont acceptées les traverses en bois.<br />
- Les traverses en bois doivent être démontées<br />
et stockées de manière à ce qu’elles<br />
puissent être soulevées par un chariot élévateur<br />
(par exemple sur une palette ou sur du<br />
bois d’équarrissage).<br />
132<br />
LG - Best of & <strong>Guide</strong> <strong>2017</strong>
Traverses de chemin de fer dans le jardin<br />
Gary K Smith Alamy Stock Photo<br />
À respecter par les propriétaires des<br />
traverses de chemin de fer:<br />
- Ne jamais utiliser les traverses de chemin<br />
de fer comme bois de chauffage.<br />
- Porter des gants appropriés lors de la<br />
manipulation des traverses afin d’éviter tout<br />
contact avec la peau.<br />
- Si les traverses sont anciennes et fragiles,<br />
il est recommandé de porter en plus un<br />
masque anti-poussière.<br />
- Éviter toute nouvelle manipulation.<br />
- Ne plus utiliser les traverses enlevées.<br />
Transport et recyclage<br />
La société labellisée Hein Déchets située à Bech-<br />
Kleinmacher vient chercher les traverses en bois<br />
au centre logistique de la SuperDrecksKëscht ®<br />
et les transporte jusqu’à Mayence où se trouve<br />
une entreprise spécialisée.<br />
Ici, les traverses en bois sont prétraitées et<br />
font l’objet d’une valorisation thermique<br />
dans une centrale biomasse dans la ville voisine<br />
de Wiesbaden qui dispose d’installations<br />
de filtration très modernes. De l’électricité et<br />
de la chaleur à distance sont produites lors<br />
de ce processus.<br />
Un autre projet de la SuperDrecksKëscht ®<br />
— Gestion écologique des déchets dans<br />
les résidences — moins de déchets,<br />
moins de coûts<br />
La loi du 21 mars 2012 sur la gestion des<br />
déchets exige que les immeubles collectifs<br />
(résidences) soient dotés des équipements<br />
pour procéder à une collecte sélective des<br />
produits de déchets. Cette collecte permet de<br />
réduire à la fois les quantités et les dangers<br />
susceptibles d’émaner des déchets résiduels.<br />
Les déchets sont plus faciles à valoriser car il<br />
est plus aisé de les acheminer vers les différentes<br />
filières de traitement.<br />
En coopération avec les responsables, c’està-dire<br />
les communes, ainsi que les systèmes<br />
de producteurs (Valorlux, Ecotrel et<br />
Ecobatterien), la SuperDrecksKëscht ®<br />
a mis<br />
en place un concept praticable qui permet<br />
d’atteindre les objectifs d’une économie<br />
gérant les ressources naturelles de manière<br />
efficace.<br />
Le tri des déchets dans les résidences n’est<br />
qu’un premier pas vers une gestion plus<br />
durable et efficace des ressources naturelles.<br />
Il fait aussi sensiblement baisser les coûts.<br />
Une résidence moyenne comprenant douze<br />
ménages peut ainsi réduire la quantité de<br />
déchets résiduels de 68% au plus et les<br />
coûts de 66%.<br />
Le système de la collecte sélective de déchets<br />
peut être appliqué aux immeubles collectifs<br />
de toutes tailles.<br />
SuperdecksKescht ® fir Biirger<br />
Zone Industrielle Piret<br />
L-7737 Colmar-Berg<br />
Tél.: 488 216 237<br />
Fax: 488 216 255<br />
info@sdk.lu<br />
www.sdk.lu<br />
LG - Best of & <strong>Guide</strong> <strong>2017</strong> 133
Développement durable<br />
L’économie circulaire au cœur<br />
Afin de répondre aux enjeux environnementaux, économiques et sociaux qui se présentent<br />
à nos modes de consommation actuels, VALORLUX a décidé de placer l’économie circulaire<br />
au cœur de sa stratégie.<br />
“<br />
La collecte,<br />
le tri et le recyclage des<br />
emballages génèrent<br />
plus de 5.000 emplois<br />
au Luxembourg<br />
”<br />
En étroite collaboration avec ses partenaires,<br />
cette nouvelle stratégie se déploie sur l’ensemble<br />
des activités de VALORLUX depuis la<br />
collecte en porte-à-porte ou les points d’apport<br />
volontaires (parcs de recyclage, stations<br />
RE-box) jusqu’aux filières de recyclage en<br />
passant par le tri.<br />
Afin de répondre aux enjeux environnementaux,<br />
économiques et sociaux qui se<br />
présentent à nos modes de consommation<br />
actuels, VALORLUX place désormais l’économie<br />
circulaire au cœur de sa stratégie. Une<br />
conduite qui s’inscrit dans une démarche<br />
nationale plus globale en concertation avec<br />
les ministères et les administrations.<br />
Cette réorganisation structurelle engendrera<br />
une réduction considérable des impacts liés<br />
aux transports et notamment des émissions<br />
en CO 2 .<br />
Les bénéfices de l’économie circulaire sont<br />
multiples. La réutilisation et le recyclage des<br />
matériaux permettent non seulement de<br />
réaliser des économies, mais aussi et surtout<br />
de préserver nos ressources naturelles tarissables.<br />
Enfin, la collecte, le tri et le recyclage<br />
des emballages génèrent aujourd’hui plus de<br />
5.000 emplois au Luxembourg. A l’échelle<br />
de l’Union Européenne, un potentiel d’un<br />
à deux millions d’emplois nets est estimé<br />
d’ici 2030, d’après l’Institut de l’économie<br />
circulaire.<br />
Dans ce sens, VALORLUX poursuit trois<br />
objectifs:<br />
- améliorer et élargir les emballages triés en<br />
incitant les citoyens à trier toujours plus et<br />
mieux. VALORLUX propose des supports<br />
de communication adaptés à chaque public<br />
(écoles, entreprises et résidences) et a élargi<br />
dans certaines communes la collecte des<br />
PMC aux films et sacs en plastique.<br />
La recyclabilité et l’écoconception sont devenues<br />
des notions incontournables pour la<br />
préservation de notre planète. C’est pour<br />
cette raison que VALORLUX va lancer à l’automne<br />
<strong>2017</strong> la seconde édition de Trophéco.<br />
Ce prix de l’emballage écoresponsable vise à<br />
valoriser auprès du grand public les efforts<br />
réalisés en matière environnementale des<br />
producteurs et importateurs de produits<br />
emballés.<br />
Chiffres 2016<br />
- limiter et optimiser les transports en améliorant<br />
le remplissage des camions et en<br />
réduisant les distances parcourues.<br />
- favoriser le recyclage de proximité en<br />
Europe ou dans la mesure du possible dans<br />
des filières situées au Luxembourg et veiller à<br />
la qualité du recyclage des matériaux.<br />
VALORLUX<br />
22, rue de l’industrie<br />
L-8399 Windhof<br />
www.valorlux.lu<br />
www.prevention-valorlux.lu<br />
134 LG - Best of & <strong>Guide</strong> <strong>2017</strong>
Développement durable<br />
Une gestion des déchets qui<br />
s’intègre à notre environnement<br />
Exploitation s.a., expert dans la gestion des déchets au Grand-Duché de Luxembourg,<br />
propose depuis plusieurs mois un nouveau contenant: le container semi-enterré.<br />
Esthétique et pratique, il se fond avec succès au paysage et propose une grande<br />
capacité de stockage grâce à sa cuve enterrée. Entretien avec Nathalie Hiegel, directrice<br />
commerciale et Hervé Fréreux, commercial chez Lamesch.<br />
Hervé Fréreux et Nathalie Hiegel<br />
Pourriez-vous nous expliquer le principe<br />
du container semi-enterré?<br />
H.F.: Le container semi-enterré, comme son<br />
nom l’indique, est enterré au deux tiers dans<br />
le sol. Ce principe permet au client de disposer<br />
d’une capacité de stockage importante<br />
sans pour autant occuper un espace au sol<br />
conséquent. De plus, les finitions proposées<br />
sont très esthétiques et permettent au<br />
container d’être disposé élégamment dans<br />
un espace naturel. Ce nouveau système est<br />
aussi plus hygiénique grâce à l’effet de cave,<br />
obtenu par l’enfouissement du container qui<br />
permet de maintenir une température faible<br />
et relativement constante dans la cuve. Ainsi,<br />
le processus de décomposition est ralenti<br />
et le développement des bactéries freiné.<br />
L’ergonomie du container a, elle, été pensée<br />
pour soulager la charge dorsale des utilisateurs<br />
grâce à la hauteur idéale du couvercle<br />
située environ à 1,20 m.<br />
Nous proposons les containers semi-enterrés<br />
pour les fractions de papier/carton, de<br />
verre ou de déchets résiduels. Leur capacité<br />
s’étend de 2.000 à 5.000 litres. Cependant,<br />
d’autres capacités peuvent être étudiées sur<br />
demande.<br />
N.H.: L’avantage de ces containers est clairement<br />
leur grande capacité de stockage qui<br />
permet d’allier gain de place et espacement<br />
des vidanges. C’est une excellente alternative<br />
aux containers classiques. Selon les besoins<br />
du client, les vidanges peuvent être planifiées<br />
à fréquence régulière ou sur appel. Pour<br />
l’installation, il faut compter environ une<br />
demi-journée. Et selon la composition du sol<br />
(terre, pierre…) le temps de pose peut varier.<br />
Vous faites référence aux différentes finitions<br />
de ces containers, quelles sont-elles?<br />
H.F.: Les containers sont proposés en plastique<br />
recyclé avec plusieurs coloris disponibles,<br />
en aluminium (peint ou non) et en<br />
bois. Selon l’emplacement et l’environnement<br />
alentour au container chaque finition<br />
peut répondre au besoin du client.<br />
La finition bois trouve facilement sa place<br />
dans un milieu où la nature domine comme<br />
un camping ou un parc. La finition aluminium,<br />
plus moderne, est souvent choisie<br />
à proximité de bâtiment en verre et le<br />
plastique recyclé est préféré dans les milieux<br />
urbains.<br />
136<br />
LG - Best of & <strong>Guide</strong> <strong>2017</strong>
Photo prise au Camping Plage Beaufort<br />
Il est également possible de mettre des<br />
couvercles de couleurs différentes pour<br />
distinguer les différents flux de déchets.<br />
Quatre coloris sont disponibles (noir, jaune,<br />
bleu et vert). Le container peut aussi, sur<br />
demande, être équipé d’une serrure. Ce<br />
dispositif permet au client de s’assurer que<br />
les déchets collectés sont uniquement issus<br />
de sa production.<br />
Pourriez-vous nous expliquer le déroulement<br />
de l’installation d’un container<br />
et d’une vidange?<br />
N.H.: Les containers semi-enterrés sont livrés<br />
clé en main. Lamesch s’occupe de les installer<br />
sur l’emplacement choisi. Avant de commencer<br />
les travaux, le client doit s’assurer<br />
qu’aucun câble et qu’aucune canalisation ne<br />
passe sous la zone d’installation; qu’aucune<br />
source d’eau ne se situe sous le terrain;<br />
que l’emplacement retenu est accessible<br />
par camion-grue et qu’aucun élément ne<br />
perturbe le rayon de manœuvre.<br />
L’installation prend quelques heures. Un<br />
trou est d’abord creusé puis une couche de<br />
sable est placée au fond de ce dernier pour<br />
stabiliser le container. La cuve est ensuite<br />
introduite à l’intérieur de la cavité, mise à<br />
niveau et remblayée avec la terre extraite.<br />
Une fois l’installation terminée, les finitions<br />
du sol restent à la charge du client. Plusieurs<br />
possibilités sont envisageables: des pavés, du<br />
macadam, du mulch ou encore des graviers<br />
peuvent être posés pour embellir l’aspect<br />
final des containers.<br />
H.F.: La vidange, elle, se réalise en quelques<br />
minutes. Les containers semi-enterrés sont<br />
équipés d’un sac amovible qui facilite le<br />
processus de vidange. Une grue hisse le sac<br />
hors du container, le positionne au-dessus du<br />
camion et le déverse dans ce dernier. Le sac<br />
est ensuite refermé, placé dans le container<br />
et un sac en plastique est mis en place pour<br />
assurer une bonne hygiène du container.<br />
Pour découvrir les différentes étapes de la<br />
vidange et de la pose d’un container, je vous<br />
invite à visionner les films explicatifs «Le<br />
container semi-enterré: une vidange propre<br />
et rapide» et «Le container semi-enterré: une<br />
pose facile et rapide» disponibles sur notre<br />
site internet sous la rubrique «Innovation -<br />
Container semi-enterré» ou encore sur notre<br />
chaîne youtube Lamesch.<br />
LAMESCH Exploitation s.a.<br />
12 ZI Wolser 2<br />
B.P. 75<br />
L-3201 Bettembourg<br />
Tél.: 52 27 27 1<br />
Fax: 51 88 01<br />
www.lamesch.lu<br />
LG - Best of & <strong>Guide</strong> <strong>2017</strong> 137
Développement durable<br />
Le concept écologique<br />
global du gaz vert<br />
Entre Quatre-Vents et Kopstal, la station de biogaz Naturgas Kielen accueille les communes,<br />
les cuisines de particuliers ou de cantines, les entreprises du secteur agro-alimentaire<br />
et tout autre client potentiel, soucieux de revaloriser ses déchets organiques plutôt que<br />
de les éliminer. Explications du directeur des lieux, Nico Godart.<br />
“<br />
Le biogaz obtenu à partir<br />
des matières organiques<br />
fermentées est ensuite<br />
purifié afin de devenir du<br />
biométhane<br />
”<br />
Processus pour une très haute qualité<br />
Fondée en 2004 par une coopérative agricole<br />
de plusieurs agriculteurs, Naturgas<br />
Kielen est une centrale biogaz innovante qui<br />
injecte du biométhane dans le réseau de gaz<br />
naturel grand-ducal existant. L’installation<br />
fait fermenter des matières organiques: des<br />
produits et sous-produits agricoles tels que<br />
du fumier et du lisier, ainsi que des déchets<br />
organiques qui viennent des villes ou bien de<br />
l’industrie alimentaire et fourragère. «Nous<br />
pouvons traiter les déchets alimentaires périmés<br />
de restauration, de cantines d’école, de<br />
garderies ou bien de cafétérias d’entreprise,<br />
mais également les déchets des collectes<br />
de poubelles organiques de plusieurs communes<br />
et syndicats intercommunaux ainsi<br />
que la tonte de gazon. Si une entreprise ou<br />
une commune désire revaloriser ses déchets,<br />
c’est un excellent moyen de s’y prendre»,<br />
explique Nico Godart.<br />
Ce sont des bactéries qui, dans des cuves<br />
digestives, transforment la matière organique<br />
en biogaz. Ce processus biologique<br />
requiert des contrôles et des analyses réguliers<br />
pour que la transformation se déroule<br />
correctement; «bien entendu après la séparation<br />
des matières inertes non-organiques<br />
des matière premières», précise le directeur.<br />
Le biogaz obtenu à partir des matières organiques<br />
fermentées est ensuite purifié afin de<br />
devenir du biométhane, un “gaz vert“ de<br />
très haute qualité. «Par rapport à la cogénération,<br />
l’avantage du biométhane est qu’il<br />
peut être transformé n’importe où, en n’importe<br />
quelle énergie; soit thermique pour<br />
chauffer les bâtiments, cinétique pour permettre<br />
aux voitures de rouler, ou électrique<br />
et ceci sans avoir de pertes». Actuellement,<br />
Naturgas Kielen injecte ce biométhane dans<br />
le réseau national de gaz, c’est-à-dire dans<br />
la même conduite que le gaz naturel qui est<br />
une source d’énergie fossile, car ils sont de<br />
même qualité.<br />
Les déchets sont donc transformés en énergie<br />
renouvelable et les dépôts laissés après l’opération<br />
de fermentation sont ensuite répandus<br />
sur les champs. Les surfaces agricoles bénéficient<br />
ainsi des nutriments restants. C’est un<br />
concept écologique global qui contribue à<br />
l’économie circulaire. Rien n’est donc superflu<br />
dans ce processus très écologique.<br />
«J’aimerais préciser qu’une des grandes<br />
forces de notre installation réside dans le<br />
fait que nous avons trois grandes chaînes<br />
d’introduction pour trois gros types de produits<br />
différents. Cela va du lisier agricole aux<br />
éléments solides comme le fumier mais aussi<br />
les déchets organiques (gazon ou produits<br />
agroalimentaires). En tant que propriétaires,<br />
exploitants et fournisseurs, nous pouvons<br />
faire preuve d’une grande flexibilité en nous<br />
adaptant à la demande, en augmentant la<br />
production de l’une ou en baissant celle<br />
de l’autre».<br />
138<br />
LG - Best of & <strong>Guide</strong> <strong>2017</strong>
Causalité d’une société de consommation<br />
débridée<br />
Nos sociétés modernes fonctionnent sur un<br />
modèle de consommation dans lequel on<br />
préfère remplacer un appareil défectueux<br />
plutôt que de le faire réparer. C’est un fait<br />
qui vaut pour les appareils électro-ménagers<br />
mais aussi, «et c’est peut-être encore<br />
plus choquant», pour les aliments. Ainsi sur<br />
le même modèle, le consommateur jettera<br />
un produit dont la date de péremption est<br />
dépassée sans même l’avoir préalablement<br />
gouté ou du moins senti. Cette perte de<br />
bon sens se retrouve devant les étalages de<br />
fruits où le consommateur palpe et fouille<br />
pour trouver la perle rare, la pèche la plus<br />
juteuse, la plus belle, celle qui a été la moins<br />
manipulée par d’autres (ce qui a pourtant<br />
déjà été fait cent fois dans la même<br />
journée). Ainsi un grand nombre de fruits<br />
encore bons à la consommation sont jetés,<br />
faute d’avoir trouvé acheteurs ou parce<br />
qu’ils ont tout simplement été abîmés.<br />
Le gaspillage alimentaire est le résultat d’un<br />
grand nombre de mauvaises habitudes, et<br />
en attendant que le consommateur prenne<br />
conscience que seul son portefeuille est le<br />
véritable maître, la loi tente de prendre les<br />
devants en limitant le gaspillage industriel.<br />
À l’heure actuelle, la législation incite les<br />
entreprises à recycler leurs déchets sans pour<br />
autant en être une obligation.<br />
Les entreprises ont des déchets dus à des<br />
défauts de fabrication qui, sans détériorer<br />
leurs valeurs réelles, les rendent pourtant<br />
inconsommables mais le premier des facteurs<br />
reste de loin les habitudes des consommateurs.<br />
«C’est ce qui devrait être notre<br />
ambition commune», conclut Nico Godart.<br />
NATURGAS KIELEN s.c.<br />
12, Route Nationale<br />
L-8295 Kehlen<br />
Tél.: 26 30 38<br />
Fax: 26 30 38-39<br />
www.ngk.lu<br />
LG - Best of & <strong>Guide</strong> <strong>2017</strong> 139
Développement durable<br />
Best of LG 198 - Mai <strong>2017</strong><br />
La révolution de l’économie circulaire<br />
Imaginez une technologie qui permettrait de séparer tous les éléments du lisier pour<br />
en extraire une eau de très haute qualité, et aussi des engrais, des combustibles.<br />
Cette technologie serait peu gourmande en énergie et tiendrait dans la remorque d’un<br />
camion, ce qui la rendrait mobile. C’est une startup luxembourgeoise qui a réalisé cette<br />
folle ambition; explications de Michel Reckinger, président de Ama Mundu Technologies.<br />
“<br />
Nous sommes<br />
les premiers à proposer<br />
une technologie à la fois<br />
plus performante que les<br />
systèmes actuels mais<br />
aussi à moindre coût<br />
”<br />
En quoi votre démarche est-elle innovante?<br />
Nous avons dès le début, intégré la problématique<br />
de l’économie d’énergie à celles<br />
de l’eau et des matières (des domaines<br />
qui ne vont malheureusement pas toujours<br />
ensemble). Avec peu d’énergie, notre technologie<br />
permet de trier les matières qui sont<br />
aujourd’hui présentes dans les rejets liquides<br />
d’unités de production de biogaz, dans les<br />
eaux usées ou dans les déjections animales.<br />
En les séparant, chacun de ces éléments<br />
peut être recyclé, trouver un second usage<br />
ou retourner dans son cycle naturel. En commençant<br />
par extraire et récupérer de l’eau<br />
pure, nous avons enfin trouvé un moyen<br />
simple de trier des liquides!<br />
Comment cela fonctionne-t-il?<br />
Nous extrayons les 60 à 90% d’eau que<br />
composent les déjections animales (le lisier)<br />
et les liquides qui sont issus des usines de<br />
biogaz ou de décharges. Nous commençons<br />
d’abord par un processus de séparation<br />
de la matière sèche solide. Les déchets<br />
liquides passent ensuite dans un procédé de<br />
nanofiltration qui donne un premier engrais,<br />
riche en phosphore et en azote; il peut en<br />
plus être déshydraté par évaporation sous<br />
vide selon un nouveau procédé mis au<br />
point par le Pr Delfosse au LIST. Enfin, nous<br />
utilisons l’osmose inverse pour en extraire<br />
l’eau purifiée H 2 O. L’osmose inverse est un<br />
procédé connu mais habituellement utilisé à<br />
plus de 30 bar alors que nous n’en utilisons<br />
que 10. Cette baisse de pression (et donc de<br />
consommation d’énergie) est possible grâce<br />
aux différents procédés réalisés en amont.<br />
Les petits restes que l’on ne peut pas valoriser<br />
sont alors détruits ou rendus inertes.<br />
Quels sont les avantages de ce procédé<br />
comparés à ceux d’une station d’épuration<br />
classique?<br />
L’innovation réside dans le changement de<br />
paradigme, il ne s’agit ni d’un traitement des<br />
eaux usées, ni d’une dépollution mais bien de<br />
la récupération d’une eau purifiée, d’engrais<br />
ou de combustibles renouvelables, par des<br />
procédés de fractionnement et de filtrage.<br />
Et notre équipement (voir photo) prend<br />
trois fois moins de place. Notre unité de la<br />
taille d’un container suffit à équiper une<br />
usine biogaz de 1,5 mégawatt qui n’aura<br />
plus besoin d’épandre le digestat brut dans<br />
les champs. Une version adaptée aux eaux<br />
usées municipales suffit aussi pour un peu<br />
moins de 1.000 habitants.<br />
Nous pouvons par exemple intervenir en<br />
complément d’une station d’épuration qui<br />
serait insuffisante en capacité ou en qualité<br />
de rejet, et ce sans couler aucun béton.<br />
Notre station a des résultats de qualité bien<br />
supérieurs répondant aux normes à venir,<br />
et c’est aussi une solution moins onéreuse.<br />
140<br />
LG - Best of & <strong>Guide</strong> <strong>2017</strong>
Qui sont vos clients potentiels?<br />
Les producteurs de biogaz, les éleveurs, les<br />
stations d’épuration municipales, les exploitants<br />
mais aussi les promoteurs de bâtiments<br />
durables, l’hôtellerie, etc. Nous pouvons être<br />
actifs partout où il est question des eaux<br />
usées ou de rejets liquides.<br />
Beaucoup de professionnels du secteur<br />
pensent que les besoins en eau changeront<br />
d’ici les 30 ans à venir. En allant de plus en<br />
plus vers les bâtiments durables et autonomes,<br />
il faudra inévitablement se poser la<br />
question de la réutilisation de l’eau et donc<br />
de son système de filtrage.<br />
D’où le terme de révolution. Comment<br />
cette technologie peut-elle se développer<br />
à l’avenir?<br />
relation à l’eau qui changera, moins notre<br />
façon de l’utiliser.<br />
Comment s’est passée l’année 2016?<br />
En début d’année 2016, nous étions encore<br />
à un stade d’essai et nos bons résultats<br />
nous ont permis de participer à la foire<br />
d’Ettelbruck au mois de juillet qui a constitué<br />
le lancement commercial d’Ama Mundu<br />
Technologies pour le secteur du biogaz. Par<br />
ailleurs notre startup a été retenue pour réaliser<br />
une première station d’épuration innovante<br />
(NeoSTEP, 1500 EH), elle a construit<br />
et mis en service en Belgique une unité<br />
de recyclage simultané d’eau et d’énergie.<br />
Notre première unité mobile a permis une<br />
présence à plusieurs manifestations et des<br />
démonstrations sur plusieurs sites.<br />
La question des pressions toujours plus<br />
constantes que nous exerçons sur nos ressources<br />
naturelles en eau, et qui seront de<br />
plus en plus précieuses à l’avenir, se pose<br />
déjà. L’eau prélevée dans le milieu naturel<br />
servira d’abord aux usages nobles, et après<br />
une ou plusieurs préparations au recyclage,<br />
elle servira à l’arrosage, pour les toilettes et<br />
pour alimenter une chaudière par exemple.<br />
Après ces usages successifs, elle retrouvera<br />
le chemin des canalisations, de la station<br />
d’épuration et enfin de la nature.<br />
Cette solution écologique, serait également<br />
une issue économique car aujourd’hui, les<br />
deux tiers du prix de l’eau proviennent des<br />
moyens de son acheminement. D’ici 2050,<br />
le Luxembourg comptera plus d’un million<br />
d’habitants et ce doublement de la population<br />
sera autant de tuyaux d’approvisionnement<br />
à poser, puis à entretenir.<br />
Le recyclage limiterait les approvisionnements<br />
d’eau par immeubles, quartiers, ou<br />
du moins par zones et le système centralisé<br />
serait soulagé par des systèmes décentralisés.<br />
Le coût de remplacement du réseau<br />
serait bien moindre et la responsabilité des<br />
consommateurs bien plus grande; c’est notre<br />
Quelles sont les prochaines étapes?<br />
Nous allons prendre grand soin de nos premières<br />
unités industrielles afin d’y apporter<br />
des améliorations et notre objectif pour la<br />
fin 2018 est de définir des équipements de<br />
série. Nous accentuons notre développement<br />
technique et notre action commerciale<br />
grâce à la mise en service d’une seconde<br />
unité mobile de capacité 0,5 tonne/heure.<br />
Nous avons aussi pris part à un deuxième<br />
projet de recherche appelé “Persephone“<br />
dans lequel nous travaillons en collaboration<br />
avec les instituts et les agriculteurs de la<br />
Grande Région et des Pays-Bas. Nous prenons<br />
en compte les très bonnes suggestions<br />
des agriculteurs dans le but d’obtenir des<br />
engrais facilement réutilisables.<br />
Nous travaillons activement avec le ministère<br />
de l’Economie qui nous cofinance mais aussi<br />
avec celui de l’Agriculture et celui de l’Environnement<br />
qui sont naturellement intéressés<br />
par l’émergence de solutions fiables et à<br />
bas coûts qui résoudraient les problèmes<br />
d’épandage et leur impact sur les nappes<br />
phréatiques.<br />
Source photos: AMA Mundu Technologies<br />
LG - Best of & <strong>Guide</strong> <strong>2017</strong> 141
Développement durable<br />
Un plaidoyer<br />
pour la cohérence des politiques<br />
La ministre de l’Environnement, Carole Dieschbourg, a assisté à la réunion informelle<br />
des ministres de l’Environnement et du Climat dédiée à l’écoinnovation et à la politique<br />
climatique de l’Union européenne qui a eu lieu les 13 et 14 juillet <strong>2017</strong> à Tallinn, sous<br />
présidence estonienne du Conseil de l’Union européenne.<br />
“<br />
Les ministres<br />
de l’Environnement ont<br />
exprimé une nouvelle fois<br />
leur détermination pour<br />
la mise en œuvre rapide<br />
de l’accord de Paris<br />
”<br />
L’écoinnovation: le leitmotiv du trio<br />
présidentiel Estonie-Bulgarie-Autriche<br />
Les discussions ministérielles du 13 juillet se<br />
focalisaient sur l’écoinnovation qui constitue le<br />
leitmotiv du trio présidentiel Estonie-Bulgarie-<br />
Autriche. Les discussions se focalisaient<br />
sur l’économie circulaire, l’aménagement<br />
urbain intégré et le financement du<br />
développement durable. Dans ce contexte,<br />
la ministre de l’Environnement, Carole<br />
Dieschbourg, a plaidé pour une cohérence<br />
des politiques et une approche inclusive dans<br />
le contexte du développement des villes.<br />
Elle a cité les exemples luxembourgeois de<br />
la revalorisation des friches industrielles de<br />
Belval, Schifflange et Wiltz dans le contexte<br />
du développement de nouveaux quartiers<br />
tant résidentiels que d’activités.<br />
Le Luxembourg très engagé pour la<br />
mise en œuvre de l’action climatique<br />
Les ministres de l’Environnement ont exprimé<br />
une nouvelle fois leur détermination pour<br />
la mise en œuvre rapide de l’accord de Paris.<br />
En présence de Seyni Nafo, négociateur en<br />
chef du groupe africain, les ministres ont<br />
confirmé leur soutien au cadre multilatéral et<br />
des États vulnérables du continent africain et<br />
des petits États insulaires.<br />
Un accord rapide, crédible et ambitieux sur le<br />
nouveau cadre législatif européen de l’action<br />
climat, notamment la réforme du système<br />
d’échange des quotas d’émission (EU-ETS)<br />
et le paquet législatif du partage des efforts<br />
pour les secteurs non couverts par l’ETS,<br />
sera indispensable pour la mobilisation de<br />
tous les acteurs.<br />
Dans ce contexte, la ministre Carole<br />
Dieschbourg a tenu à ce que la proposition<br />
communautaire pour la gouvernance de<br />
l’Union de l’énergie permette une cohérence<br />
globale et une implication sur pied d’égalité<br />
des filières Environnement et Énergie au<br />
niveau de l’Union européenne. Finalement,<br />
la ministre Carole Dieschbourg a mis en évidence<br />
le Pacte climat luxembourgeois à titre<br />
d’exemple des actions climat au niveau non<br />
étatique que ce soient les autorités locales,<br />
les entreprises ou la société civile.<br />
Communiqué par le ministère<br />
du Développement durable<br />
et des Infrastructures/<br />
Département de l’environnement<br />
142<br />
LG - Best of & <strong>Guide</strong> <strong>2017</strong>
copyright: © SIP / Yves Kortum, tous droits réservés<br />
Carole Dieschbourg
Développement durable<br />
Neuvième remise<br />
du «Bio-Agrar-Präis»<br />
Le 2 juillet <strong>2017</strong>, en présence de nombreux invités, Monsieur Fernand Etgen, ministre de<br />
l’Agriculture, de la Viticulture et de la Protection des consommateurs, a remis le «Prix du<br />
Jury» du «Bio-Agrar-Präis» à „Eis Epicerie Zolwer“ de Soleuvre.<br />
“<br />
Le gagnant du «Prix du Public» a été sélectionné<br />
par le public lors de la Foire Agricole à Ettelbruck<br />
Le «Prix du Public» du «Bio-Agrar-<br />
Präis» a été décerné à „Bio-Lëtzebuerg –<br />
Vereenegung fir Bio-Landwirtschaft a.s.b.l.“<br />
de Munsbach.<br />
”<br />
a analysé les dossiers de candidature. Le<br />
gagnant du «Prix du Public» a été sélectionné<br />
par le public lors de la Foire Agricole<br />
à Ettelbruck.<br />
Fernand Etgen, ministre de l’Agriculture, de la<br />
Viticulture et de la Protection des consommateurs<br />
Dans son discours, Monsieur Etgen a rendu<br />
hommage aux engagements de „Ecosol<br />
Sanem a.s.b.l.“ und „Episol Sanem s.coop.“<br />
pour leur projet „Eis Epicerie Zolwer“. Il<br />
s’agit de la première épicerie solidaire du<br />
Luxembourg où plus de 1.500 produits<br />
issus de productions locales, biologiques ou<br />
durables y sont proposés, à un prix solidaire<br />
et pour tout le monde.<br />
En outre, M. Etgen a honoré l’initiative<br />
de „Bio-Lëtzebuerg – Vereenegung fir<br />
BioLandwirtschaft a.s.b.l.“ de Munsbach,<br />
de mettre à disposition de ses membres, les<br />
producteurs et les transformateurs, un label<br />
biologique privé. Ce label «Bio-Lëtzebuerg»<br />
désigne des produits biologiques d’origine<br />
luxembourgeoise.<br />
La nouveauté de cette année consiste en<br />
la remise d’un «Prix du Public» en plus de<br />
l’usuel «Prix du Jury». Afin de choisir le<br />
lauréat du «Prix du Jury», un jury, composé<br />
de dix membres issus de milieux différents,<br />
Le «Bio-Agrar-Präis», décerné pour la première<br />
fois en 2009, vise à récompenser<br />
des mérites dans l’agriculture biologique.<br />
Ce prix, doté de 4.000 euros, est destiné<br />
aux personnes, organisations et entreprises<br />
actives dans le secteur de l’agriculture<br />
biologique (production, transformation,<br />
commerce, recherche, ONG,…) ou ayant<br />
apporté un appui particulier à l’agriculture<br />
biologique au Luxembourg.<br />
Le prix s’inscrit dans le cadre du plan d’action<br />
national de la promotion de l’agriculture<br />
biologique, dont le but est de soutenir activement<br />
le développement de l’agriculture<br />
biologique au Luxembourg. La publication<br />
de différentes brochures ainsi que le réseau<br />
de fermes de démonstration sont d’autres<br />
actions de l’année en cours.<br />
Communiqué par le ministère<br />
de l’Agriculture, de la Viticulture et de la<br />
Protection des consommateurs<br />
144<br />
LG - Best of & <strong>Guide</strong> <strong>2017</strong>
Développement durable<br />
Best of LG 198 - Mai <strong>2017</strong><br />
25 ans au service du bio<br />
Le grossiste Biogros créé en 1992, a vite été victime de son propre succès. En plus du<br />
premier magasin Naturata, de nombreux points de vente à Luxembourg se sont montrés<br />
intéressés par la qualité de leurs produits. Retour sur 25 ans de succès avec Änder Schanck,<br />
directeur de BIOGROS et du groupe Oikopolis.<br />
Pouvez-vous nous présenter le<br />
groupe?<br />
C’est un projet qui prend source en 1988<br />
avec l’association agricole «BIOG» qui<br />
regroupe des cultivateurs biologiques et<br />
biodynamiques du Luxembourg. Au fil des<br />
années, nous avons réussi à construire une<br />
économie structurée et axée sur la collaboration.<br />
Nous avons implanté notre premier<br />
magasin «NATURATA» au Rollingergrund<br />
à Luxembourg-Ville et à ce jour, nous en<br />
comptons neuf dont trois boutiques fermières<br />
sur tout le territoire national.<br />
Outre les boutiques fermières susmentionnées,<br />
le groupe OIKOPOLIS compte six<br />
«NATURATA Bio Marchés» et un magasin<br />
en ligne «NATURATA Bio@home». A quoi<br />
s’ajoute BIOGROS SA, dont la tâche de<br />
grossiste consiste à aller chercher les denrées<br />
chez les producteurs afin d’approvisionner<br />
nos magasins. OIKOPOLIS Participations<br />
SA regroupe à la fois des cultivateurs, des<br />
collaborateurs mais aussi des clients qui<br />
participent à son capital, qui sont donc les<br />
propriétaires du groupe. Notre valeur guide<br />
est de proposer des produits biologiques<br />
qui sont dans la mesure du possible locaux.<br />
«BIOG» est également une marque…<br />
Oui, une marque sous laquelle nous vendons<br />
nos propres produits. Je prends pour<br />
exemple notre laiterie à Bascharage, avec<br />
laquelle nous proposons du lait 100%<br />
luxembourgeois, distribué uniquement au<br />
Luxembourg avec «frësch Bio-Vollmëllech»<br />
et «frësch Bio-Mëllech 1,5% Fett».<br />
Nos dix producteurs doivent répondre aux<br />
normes biologiques. Ils sont donc certifiés<br />
Bio au niveau européen, mais aussi selon<br />
les critères plus strictes de Bio-Lëtzebuerg.<br />
La chaîne de valeur comprenant l’herbe, les<br />
vaches laitières, la production, le transport<br />
et les consommateurs forme un circuit<br />
fermé qui peut être considéré comme une<br />
icône de l’exploitation biologique.<br />
Si vous vous inscrivez dans l’économie<br />
circulaire, vous importez néanmoins<br />
les produits que ne donne pas<br />
notre territoire…<br />
L’association agricole de nos débuts formait<br />
l’ambition de ne distribuer que des produits<br />
issus de l’agriculture biologique luxembourgeoise.<br />
Nous nous sommes néanmoins, vite<br />
rendus à l’évidence qu’il serait très difficile<br />
d’être rentable avec des camionnettes à<br />
moitié vide.<br />
Si nous favorisons les produits de l’agriculture<br />
biologique nationale et régionale, le<br />
Luxembourg reste trop petit pour répondre<br />
à la demande. Nous avons donc besoin<br />
d’importer des produits bios de l’étranger<br />
quand ceux-ci ne sont pas disponibles en<br />
quantité suffisante ou qu’ils ne peuvent pas<br />
être cultivés dans nos régions. L’importation<br />
de ces produits se fait alors par BIOGROS<br />
SA.<br />
De même, nous veillons à n’exporter que<br />
l’excédent de notre lait bio car nous souhaitons<br />
d’abord servir le marché régional.<br />
Quant à la structure circulaire de notre cycle<br />
de production, elle s’inspire des idéaux<br />
de l’agriculture biologique qui influencent<br />
notre aspiration vers l’économie durable.<br />
Que signifie pour vous une économie<br />
responsable…<br />
Dans la chaîne de valeur ajoutée de<br />
l’économie de marché standard, chacun<br />
cherche à optimiser son domaine d’achat<br />
et la pression est toujours mise sur le<br />
producteur. Voilà pourquoi nous réunissons<br />
les différents acteurs autour d’une<br />
même table afin de favoriser le dialogue<br />
entre les producteurs, les consommateurs,<br />
le détaillant, le grossiste et la laiterie.<br />
Chacun des participants peut protéger et<br />
défendre ses propres intérêts mais étant à<br />
l’écoute des autres, il peut avoir connaissance<br />
de la situation globale. Dès lors,<br />
chaque perspective individuelle se relativise.<br />
Notre objectif est la transformation<br />
et la commercialisation des produits de<br />
nos membres agricoles et les prix corrects<br />
sont obtenus moyennant une coopération<br />
entre les différents acteurs.<br />
Nous sommes également les premiers<br />
à Luxembourg à nous soumettre aux<br />
audits de «Gemeinwohl Ökonomie» (ndlr:<br />
l’économie du bien-être commun). Ces<br />
audits vérifient à la fois les finances mais<br />
146<br />
LG - Best of & <strong>Guide</strong> <strong>2017</strong>
“<br />
Notre valeur guide est<br />
de proposer des produits<br />
biologiques qui sont dans<br />
la mesure du possible<br />
locaux<br />
”<br />
Änder Schanck<br />
également les aspects sociaux et environnementaux<br />
relatifs à la RSE ainsi que les<br />
fonds et les produits avec lesquels nous<br />
travaillons. Nous y avons reçu l’un des<br />
meilleurs scores (720/1000) d’autant plus<br />
que nous sommes un groupe dont les<br />
activités sont très diversifiées.<br />
L’avenir sera bio ou ne sera pas?<br />
Un producteur bio est contrôlé une fois<br />
par an ce qui n’est pas du tout le cas pour<br />
l’agriculture standard; le label bio est donc<br />
le plus contrôlé du marché. Après trois<br />
déménagements de BIOGROS vers des<br />
locaux toujours plus grands, une centaine<br />
de points de distribution dans le pays<br />
et plus de 300 d’employés dans notre<br />
groupe, dont 100 dans BIOGROS nous<br />
pouvons dire que le consommateur est de<br />
plus en plus intéressé par ce qu’il achète. `<br />
Le fait que presque toutes les grandes surfaces<br />
du pays proposent des rayons bio en<br />
sont un signe. Néanmoins, la perspective<br />
d’une production agricole 100% biologique<br />
à l’horizon 2050, telle que prédite<br />
par l’étude Rifkin, n’est pas réaliste. S’il est<br />
positif de garder cet objectif en mémoire,<br />
il faut tout de même savoir que nous<br />
ne sommes encore qu’au début d’une<br />
réflexion collective. Un peu comme dans<br />
l’agriculture, une idée qui pousse trop<br />
vite est malade. Prenons donc le temps<br />
nécessaire à l’élaboration d’une réflexion<br />
sociétale profonde.<br />
LG - Best of & <strong>Guide</strong> <strong>2017</strong> 147
Développement durable<br />
Bilan de la Foire Agricole Ettelbruck <strong>2017</strong><br />
Avec plus de 37.000 visiteurs, la Foire Agricole d’Ettelbruck était en effervescence.<br />
Les vendredi et samedi, la pluie était au rendez-vous, au plus grand plaisir du monde<br />
agricole. Le dimanche, avec une météo plus favorable, 20.000 visiteurs ont afflué vers la<br />
plaine du Däich! Le rendez-vous traditionnel des professionnels du secteur agricole est aussi<br />
le pôle d’échange des producteurs avec les consommateurs, la plupart venus en famille.<br />
La pluie était<br />
au rendez-vous, au plus<br />
grand plaisir du monde<br />
agricole<br />
“<br />
”<br />
Exposants<br />
Plus de 300 exposants et partenaires<br />
ont contribué à la qualité de l’événement.<br />
Faute d’espace, les organisateurs n’ont<br />
malheureusement pas pu satisfaire la demande<br />
de tous les exposants. La grande majorité des<br />
exposants présents lors de cette édition <strong>2017</strong><br />
s’estime très satisfaite par les affaires effectuées,<br />
le contact avec les clients et l’opportunité qui<br />
leur a été donnée de renforcer la confiance des<br />
consommateurs.<br />
Visite du Grand-Duc<br />
Le moment fort de cette édition était sans<br />
aucun doute la visite du Grand-Duc Henri<br />
qui a visité la foire pendant plus de trois<br />
heures. Lors de nombreux échanges très<br />
intéressants avec les agriculteurs, les visiteurs<br />
et les professionnels du secteur, son Altesse<br />
Royale a marqué son soutien et sa sympathie<br />
à l’agriculture luxembourgeoise.<br />
Spectacles et animations<br />
Le programme autour des animaux de la ferme<br />
et des machines agricoles en démonstration<br />
a fasciné le public. Les spectacles équestres<br />
«Camargue en liberté» et «Spirit of Camargue»<br />
ont suscité de belles émotions. Le premier<br />
Derby de chevaux de trait ardennais a mis<br />
en évidence les qualités de maniabilité et de<br />
polyvalence de cette race régionale. Le village<br />
des métiers «Worldskills Luxembourg», donnait<br />
l’occasion de rencontrer 17 métiers, présentés<br />
sous forme d’ateliers. Les visiteurs ont pu<br />
découvrir aussi tout l’univers laitier dans une<br />
étable entièrement équipée, avec 20 vaches<br />
traites par un robot. Le lait était ensuite transformé<br />
en crème glacée à déguster sur place.<br />
Dégustations et «show-cooking»<br />
Les producteurs ont offert à la dégustation<br />
leurs nombreux produits régionaux. Les<br />
grands chefs cuisiniers, assistés de nombreux<br />
représentants politiques, ont préparé des<br />
spécialités locales, pour le plus grand plaisir<br />
des gourmets. A côté des traditionnelles<br />
grillades, cinq restaurants ont proposé des<br />
spécialités à base de viande limousine.<br />
Foire virtuelle sur les médias sociaux<br />
Dans le cadre de leur campagne «Fro de<br />
Bauer», les jeunes agriculteurs ont fait des<br />
interventions vidéo en direct de la ferme,<br />
afin de susciter des questions auprès du<br />
public. Au niveau de la communication, les<br />
organisateurs ont également misé sur les<br />
médias sociaux et ils ont ainsi pu toucher<br />
un maximum de 50.000 utilisateurs en une<br />
journée sur Facebook.<br />
La 35 e édition de la Foire Agricole d’Ettelbruck,<br />
déjà en cours de planification, aura lieu du<br />
vendredi 29 juin au dimanche 1 er juillet 2018.<br />
Foire agricole d’Ettelbruck <strong>2017</strong> / LG<br />
148<br />
LG - Best of & <strong>Guide</strong> <strong>2017</strong>
Développement durable<br />
La Foire Agricole d’Ettelbruck <strong>2017</strong><br />
Du 30 juin au 2 juillet dernier, la Foire Agricole d’Ettelbruck a battu son plein. Bien que le temps n’ait pas<br />
été au beau fixe tout le week-end, 37.396 visiteurs ont parcouru ses stands situés à la plaine du Däich et<br />
le Grand-Duc a lui-même visité la foire pendant trois heures. Sur les réseaux sociaux, c’est près de 50.000<br />
utilisateurs qui ont été touchés par les publications sur Facebook. Au total plus de 300 exposants avaient<br />
décoré leur emplacement et les trois journées ont été rythmées par la suite de spectacles et animations qui<br />
ont jalonné l’événement. Divers producteurs et restaurateurs proposaient même aux visiteurs des petits<br />
encas essentiellement composés de spécialités locales.
RSE<br />
Best of LG 194 - Janvier <strong>2017</strong><br />
L’entreprise familiale<br />
synonyme d’engagement social<br />
En 1911, Octave Reckinger fonde une quincaillerie qui se développe dans les secteurs<br />
du chauffage et du sanitaire. L’entreprise familiale est ensuite dirigée par Alfred dans<br />
l’entre-deux-guerres, puis par les frères Paul et François en 1973 qui étendent les activités<br />
jusqu’aux grands bâtiments. La quatrième génération connaît alors tout le poids de l’héritage<br />
familial et de cette position d’un des leaders sur le marché luxembourgeois qu’il s’agit de<br />
consolider. De 70 employés lorsqu’il en prend les rênes en 1997 à quelques 260 aujourd’hui,<br />
le directeur Michel Reckinger revient sur la Responsabilité Sociétale de l’Entreprise.<br />
Révolution, transition ou continuité;<br />
comment une entreprise centenaire<br />
se lance-t-elle dans la RSE?<br />
La société s’y est concrètement engagée<br />
depuis un peu plus d’un an mais elle est<br />
une entreprise familiale depuis toujours.<br />
En tant que dirigeant, je suis particulièrement<br />
attaché à la notion «familiale» et<br />
c’est cet esprit qui définit la relation que<br />
j’entretiens avec mes employés.<br />
L’entreprise se sent responsable de<br />
ceux qui l’animent au quotidien; avec<br />
leurs familles ils font vivre commerces,<br />
associations culturelles et clubs sportifs.<br />
L’entreprise est dès lors consciente<br />
qu’elle s’inscrit dans la société et je pense<br />
que c’est l’un des critères qui différencie<br />
les PME des grandes multinationales.<br />
Sans vouloir faire d’anachronisme, je<br />
pense que le terme de RSE est une<br />
appellation moderne pour qualifier une<br />
mentalité qui nous habite depuis plus<br />
d’un siècle.<br />
Reckinger compte néanmoins 260<br />
employés; n’est-ce pas difficilement<br />
transposable?<br />
Préserver l’esprit d’une entreprise familiale<br />
avec autant d’employés est possible du<br />
moment où la communication est assurée.<br />
Bien évidemment les outils communicationnels<br />
ne peuvent pas être les mêmes<br />
que lorsque nous étions encore 70. C’est<br />
pourquoi nous devons mettre en place<br />
les moyens adéquats qui non seulement<br />
transmettent nos messages à nos<br />
employés mais permettent également de<br />
faire remonter leurs avis.<br />
Quels sont ces nouveaux outils?<br />
Nous avons travaillé en profondeur sur<br />
différents sujets. Pour ce qui est de la<br />
communication par exemple, nous venons<br />
de publier la première édition de notre<br />
«Reckinger Mag» qui sera distribué deux<br />
fois par an. Nous sommes par ailleurs<br />
en train de mettre en place un Intranet<br />
à destination unique des employés de<br />
l’entreprise. Ces deux actions bien qu’essentielles<br />
dans la circulation de l’information<br />
et de la parole entre nos différents<br />
collaborateurs n’auraient pas été suffisantes<br />
sans un renouvellement profond de<br />
l’organigramme. Nous avons abandonné<br />
la rigidité d’une structure traditionnelle<br />
et verticale pour un organigramme plus<br />
clair, qui consolide l’entreprise et facilite<br />
l’échange. Nous utilisons pour cela un<br />
code couleurs qui différencie les services<br />
et montre les liens qui les régissent.<br />
Ces efforts pourraient-ils être récompensés<br />
par une labélisation?<br />
Nous sommes en effet sur la liste de l’IN-<br />
DR pour l’acquisition du label RSE mais<br />
nous le considérons néanmoins comme<br />
une étape de notre plan d’actions. Je<br />
prends pour exemple la convention que<br />
nous venons de signer avec Médecins Sans<br />
Frontières pour qui nous allons payer 1%<br />
de toutes leurs installations de rénovations<br />
clé en main; ce qui représente un budget<br />
annuel de presque 50.000 euros. Nous<br />
communiquerons sur nos actions communes<br />
et sensibiliserons non seulement<br />
nos employés, mais aussi nos fournisseurs<br />
et nos clients. Nous donnerons également<br />
la possibilité à nos employés de prendre<br />
un congé sans solde avec la garantie d’une<br />
réinsertion pour qu’ils puissent se rendre<br />
sur le terrain pour le compte de MSF.<br />
Un mot sur vos chantiers actuels…<br />
De l’installation de sanitaires dans une<br />
maison unifamiliale à l’équipement d’un<br />
grand bâtiment, nous œuvrons sur des<br />
152<br />
LG - Best of & <strong>Guide</strong> <strong>2017</strong>
“<br />
Je pense que le terme<br />
de RSE est une appellation<br />
moderne pour qualifier une<br />
mentalité qui nous habite<br />
depuis plus d’un siècle<br />
”<br />
chantiers de toutes les tailles, qu’ils<br />
soient neufs ou anciens. Ainsi, d’une fuite<br />
d’eau chez un particulier aux problèmes<br />
techniques d’un immeuble administratif,<br />
notre service après-vente est à même de<br />
répondre efficacement à tous les types<br />
de demandes.<br />
Nous travaillons actuellement beaucoup à<br />
Belval où nous sommes en train de finaliser<br />
l’immeuble Jazz (96 appartements et<br />
4.700 m 2 de bureaux et commerces). Nous<br />
serons également en charge du nouveau<br />
LTPS d’Ettelbruck (Lycée Technique pour<br />
Professions de Santé) qui sera le premier<br />
bâtiment minergie plus à Luxembourg.<br />
Cette norme suisse assure que le bâtiment<br />
consomme moins d’énergie qu’il n’en produit<br />
mais elle certifie également la provenance<br />
du matériel dans une optique de<br />
favoriser l’économie circulaire. L’emprunte<br />
carbone est ainsi bien moindre qu’un<br />
bâtiment classique. Enfin, nous réalisons à<br />
Kockelscheuer l’un des premiers bâtiments<br />
industriels triple A au Luxembourg qui sera<br />
climatisé par des forages géothermiques.<br />
Comment voyez-vous l’avenir de<br />
votre société?<br />
Nous sommes spécialisés dans toutes<br />
les techniques du bâtiment et devons<br />
Source photo: RECKINGER<br />
donc constamment nous adapter<br />
aux nouvelles évolutions. La digitalisation,<br />
les normes environnementales<br />
ainsi que les changements énergétiques<br />
se font désormais à court et à<br />
moyen termes. D’autant plus que cette<br />
tendance est appuyée par des politiques<br />
gouvernementales qui tendent à sortir des<br />
énergies fossiles.<br />
Michel Reckinger<br />
D’ici 30 ans par exemple, il n’y aura<br />
presque plus de chauffage au gaz, les<br />
bâtiments consommeront toujours moins<br />
mais seront de plus en plus équipés en<br />
technicités. Nous avons donc besoin de<br />
compétences qui répondent à toujours<br />
plus de complexité. D’où notre responsabilité<br />
d’offrir à nos employés, la possibilité<br />
de se former tout le long de leur carrière.<br />
LG - Best of & <strong>Guide</strong> <strong>2017</strong> 153
RSE<br />
Pour faciliter la gestion de la<br />
responsabilité sociale des entreprises<br />
L’Institut National pour le Développement durable et la Responsabilité sociale des<br />
entreprises (INDR) est un accélérateur du changement sociétal. Il aura su faire vivre l’un<br />
des concepts les plus mal compris de la philosophie contemporaine: la responsabilité de<br />
l’entreprise. Rencontre avec Norman Fisch, secrétaire général de l’INDR.<br />
La bienveillance à l’égard des entreprises<br />
L’Institut National pour le Développement<br />
durable et la Responsabilité sociale des<br />
entreprises (INDR) peut être fier de fêter<br />
ses dix années d’existence. On est certes<br />
encore très jeune lorsqu’on n’a que dix<br />
ans, mais on ne peut que rarement se<br />
vanter d’avoir parcouru un si long chemin.<br />
L’INDR est né en 2007, à l’initiative de<br />
l’Union des Entreprises Luxembourgeoises<br />
(UEL) et est aujourd’hui l’acteur central de<br />
la Responsabilité Sociale des Entreprises<br />
(RSE) au Luxembourg.<br />
Si l’UEL incarne la voix des entreprises au<br />
Luxembourg, l’INDR se fait l’écho des entreprises<br />
que l’on qualifie de “responsables“<br />
sur le territoire. Il n’incarne pas le rôle du<br />
censeur, il n’est pas l’agent de police des<br />
entreprises luxembourgeoises, il est bien<br />
plutôt l’ami bienveillant qui leur indique la<br />
bonne direction. L’INDR est là pour épauler<br />
les entreprises qui souhaitent devenir “socialement<br />
responsables“. «Chaque entreprise,<br />
indépendamment de sa taille ou de son secteur,<br />
a aujourd’hui une obligation morale et<br />
citoyenne de devenir davantage responsable,<br />
car l’entreprise de demain sera responsable…<br />
ou ne sera plus», nous dit Norman Fisch.<br />
De nos jours, nous sommes beaucoup plus<br />
soucieux de l’impact de nos activités sur<br />
le monde environnant. Il convient en effet<br />
de garder en mémoire que tout ce que<br />
nous entreprenons aujourd’hui aura aussi des<br />
répercussions sur le monde qu’habiteront les<br />
générations futures.<br />
Les entreprises et la société marchent<br />
de concert<br />
L’INDR promeut la RSE comme un outil stratégique<br />
pour les entreprises, afin qu’elles<br />
contribuent au développement durable. S’il est<br />
primordial que les entreprises deviennent plus<br />
responsables, c’est parce qu’il en va de l’intérêt<br />
de tous: de celui des entreprises tout d’abord,<br />
qui gagneront en compétitivité et acquerront<br />
une meilleure réputation, mais aussi du pays qui,<br />
grâce à ses entreprises, présentera une image<br />
valorisante du territoire luxembourgeois.<br />
Une entreprise doit avant tout comprendre<br />
qu’elle n’est pas une entité solitaire. Elle n’existe<br />
jamais isolément: tout ce dont elle a besoin pour<br />
exister et pour durer lui est fourni par la société<br />
elle-même. La société n’est en aucun cas un<br />
corps étranger à l’entreprise, elle en est bien<br />
plutôt la mère nourricière et doit à ce titre être<br />
choyée dès lors que l’on espère prospérer.<br />
Lorsqu’une entreprise fait le pari de devenir plus<br />
responsable, elle doit donc en premier lieu identifier<br />
les principales attentes de la société. L’INDR,<br />
avec son programme national «ESR - Entreprise<br />
Socialement Responsable», est là pour faciliter la<br />
tâche de ces entreprises soucieuses d’apprendre<br />
et de s’améliorer. Environ 1.000 entreprises se<br />
sont déjà inscrites dans ce programme, et 132<br />
ont actuellement le label ESR.<br />
Les piliers fondamentaux<br />
Le <strong>Guide</strong> ESR (www.esr.lu) développé par<br />
l’institut reconnaît aujourd’hui trois grands<br />
piliers du développement durable: le pilier<br />
économique ou “de gouvernance“ permet<br />
de comprendre quels sont les facteurs qui<br />
permettent à une entreprise d’être pérenne - il<br />
convient d’avoir une réelle stratégie d’entreprise,<br />
un système de décision transparent, une<br />
éthique ou encore un système d’information<br />
de qualité, mais il faut aussi tenir compte des<br />
revendications de toutes les parties prenantes<br />
internes et externes de l’entreprise.<br />
Le second pilier s’attache davantage aux<br />
aspects sociaux: il traite essentiellement des<br />
questions relevant de la gestion des ressources<br />
humaines, de celle de la diversité, de la sécurité<br />
et santé au travail ou des Droits de l’Homme.<br />
Le pilier environnemental, quant à lui, est là<br />
pour rappeler aux entreprises que pour être<br />
responsable il convient de toujours se projeter<br />
dans l’avenir. Il est nécessaire de se soucier<br />
des installations au sein même des bâtiments,<br />
de la dépense énergétique de l’entreprise, et<br />
il est également primordial d’être soucieux<br />
de la qualité de ses fournisseurs (choisir le<br />
moins cher d’entre eux n’est que rarement la<br />
meilleure des solutions). On constate en effet<br />
que trop d’entreprises pratiquent encore une<br />
politique trop court-termiste; «il faut sortir de<br />
cet engrenage», nous dit Norman Fisch.<br />
Un quatrième chapitre conditionne ces trois<br />
piliers: il est important que chaque entreprise<br />
prenne conscience des impacts que ses activités<br />
génèrent afin de pouvoir assumer sa<br />
responsabilité. Ce dernier chapitre essentiel a<br />
donc pour vocation de développer une stratégie<br />
RSE à appliquer pour préserver la société<br />
dont nous dépendons.<br />
154<br />
LG - Best of & <strong>Guide</strong> <strong>2017</strong>
Norman Fisch<br />
“<br />
L’entreprise de<br />
demain sera responsable…<br />
ou ne sera plus !<br />
”<br />
Une stratégie pour l’avenir<br />
En appliquant une stratégie RSE, les petites<br />
entreprises comme les grandes peuvent<br />
contribuer à la valorisation de la société tout<br />
entière. Une entreprise ne doit jamais oublier<br />
que sa pérennité dépend avant tout du capital<br />
intangible qu’elle crée. On ne peut gérer<br />
une entreprise efficacement en ne pensant<br />
qu’à sa seule valeur financière: une entreprise<br />
emploie des êtres humains, et la qualité de<br />
leur travail dépend en premier lieu du climat<br />
dans lequel ils effectuent leurs tâches.<br />
Si l’INDR met à disposition des entreprises<br />
une méthodologie concise et synthétique,<br />
il propose également chaque année trois<br />
cycles de formation à la RSE. Ces formations<br />
proposent aux entreprises une journée<br />
gratuite de formation à la RSE, ainsi que<br />
quatre modules d’une demi-journée, reprenant<br />
chacun les quatre grands chapitres<br />
du <strong>Guide</strong> ESR. L’INDR peut ainsi se vanter<br />
d’être à la fois un intermédiaire et un acteur<br />
du changement – il propose des solutions à<br />
toutes les entreprises qui ont déjà les yeux<br />
rivés vers l’avenir.<br />
INDR<br />
7, rue Alcide de Gasperi<br />
L-1030 Luxembourg<br />
Tél.: 27 33 08 85<br />
www.indr.lu et www.esr.lu<br />
LG - Best of & <strong>Guide</strong> <strong>2017</strong> 155
Société<br />
Best of LG 193 - Décembre 2016<br />
L’animal n’est plus un objet<br />
Descartes disait du cri de l’animal qu’il était comme le bruit d’une horloge. Il comparait<br />
son corps à une machine dénuée de conscience et de pensée. L’Homme au centre<br />
des choses, pouvait alors en disposer selon son gré. L’«animal-machine» bercé de<br />
l’anthropocentrisme occidental a depuis le 17 e siècle, fortement influencé notre droit.<br />
Rencontre avec Fernand Etgen, ministre de l’Agriculture qui nous présente le projet de loi qui<br />
entend «assurer la dignité, la protection de la vie, la sécurité et le bien-être des animaux».<br />
“<br />
(Un) être vivant<br />
non humain doué de sensibilité<br />
en ce qu’il est doté<br />
d’un système nerveux le<br />
rendant scientifiquement<br />
apte à ressentir la douleur<br />
et à éprouver d’autres<br />
émotions<br />
”<br />
Un projet de loi plébiscité<br />
Si dans un premier temps, le gouvernement<br />
voulait apporter des modifications à la législation<br />
de 1983 toujours en vigueur, «il lui est<br />
très vite apparu qu’une nouvelle loi était la<br />
meilleure des solutions», explique le ministre<br />
et d’ajouter que «l’ancienne sera abrogée».<br />
Même si le projet de loi est déjà applaudi par<br />
nombre d’organisations internationales de<br />
protection animalière, «il est plus porté par<br />
les données scientifiques que par les attentes<br />
de la société». L’évolution technologique et<br />
les recherches scientifiques permettent en<br />
effet d’apporter des résultats clairs et précis<br />
sur lesquels se base le texte pour intégrer la<br />
notion de dignité.<br />
Le ministre Etgen insiste sur le fait que ce projet<br />
de loi résulte de plusieurs collaborations.<br />
Les deux groupes pétitionnaires et plusieurs<br />
associations de protection des animaux ont<br />
émis leurs suggestions et l’avis du parquet<br />
était indispensable à l’établissement de sanctions<br />
adéquates. Si la Chambre de l’Agriculture<br />
doit encore remettre ses opinions, il est<br />
déjà possible d’affirmer que le projet de loi<br />
trouve une large approbation qui s’étend<br />
jusque sur les bancs de l’opposition.<br />
De nombreuses associations critiquaient<br />
la légèreté des sanctions de la loi de 1983<br />
qui prévoyait une peine de «huit jours à<br />
six mois et d’une amende de 2.501 à<br />
200.000 (anciens) francs ou d’une de ces<br />
peines seulement». En catégorisant les<br />