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Cognition sociale - Encyclopédie sur le développement des jeunes ...

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COGNITION SOCIALE<br />

faire du tort aux autres. Le fait qu’une personne se serve de l’information acquise par<br />

l’entremise de processus sociocognitifs pour aider, manipu<strong>le</strong>r ou faire du tort dépend<br />

probab<strong>le</strong>ment <strong>des</strong> va<strong>le</strong>urs et <strong>des</strong> besoins de cel<strong>le</strong>-ci ainsi que de la probabilité que<br />

l’habi<strong>le</strong>té sociocognitive en question suscite l’empathie et, en particulier, la sympathie. 7,8<br />

Par exemp<strong>le</strong>, la plupart <strong>des</strong> me<strong>sur</strong>es de la théorie de l’esprit évaluent seu<strong>le</strong>ment la<br />

compréhension du fait que <strong>le</strong>s autres disposent d’une information et ont <strong>des</strong> désirs<br />

différents <strong>des</strong> siens, et non la compréhension du fait qu’ils ont <strong>des</strong> sentiments différents<br />

(même si cette dernière peut être mise en corrélation avec <strong>le</strong>s habi<strong>le</strong>tés évaluées par <strong>le</strong>s<br />

me<strong>sur</strong>es habituel<strong>le</strong>s de la théorie de l’esprit). De tels renseignements n’ont pas de lien<br />

direct avec la qualité du comportement social d’une personne, sauf pour réduire la<br />

probabilité qu’el<strong>le</strong> interprète mal <strong>le</strong>s situations et, en conséquence, se comporte de façon<br />

inappropriée. Il semb<strong>le</strong> improbab<strong>le</strong> qu’une compréhension du fait que <strong>le</strong>s autres<br />

possèdent une information différente en raison de <strong>le</strong>ur expérience avec <strong>le</strong>s objets, par<br />

exemp<strong>le</strong>, ait un rapport étroit avec la tendance à éprouver de la sympathie ou de<br />

l’empathie pour <strong>le</strong>s autres et, par conséquent, à adopter un comportement prosocial 9 . En<br />

revanche, la capacité d’identifier <strong>le</strong>s émotions, de comprendre que <strong>le</strong>s contextes suscitent<br />

souvent <strong>des</strong> émotions particulières chez <strong>le</strong>s gens même s’ils ne <strong>le</strong>s affichent pas, et de<br />

saisir la façon dont <strong>le</strong>s émotions influent <strong>sur</strong> <strong>le</strong> comportement permet peut-être de mieux<br />

prédire <strong>des</strong> actions pro<strong>socia<strong>le</strong></strong>s et la coopération. En accord avec ce point de vue,<br />

Eisenberg et ses collaborateurs 8 ont découvert que, chez <strong>le</strong>s ado<strong>le</strong>scents, la prise de<br />

perspective cognitive n’était pas directement liée au comportement prosocial; el<strong>le</strong> ne s’y<br />

rattachait que dans la me<strong>sur</strong>e où el<strong>le</strong> se rapportait éga<strong>le</strong>ment au raisonnement moral et à<br />

la sympathie <strong>des</strong> <strong>jeunes</strong> (autrement dit, <strong>le</strong> raisonnement moral et la sympathie expliquent<br />

complètement la relation entre la coordination de perspectives <strong>des</strong> points de vue cognitifs<br />

et <strong>le</strong> comportement prosocial). De plus, il y a certaines preuves qu’une compréhension de<br />

l’émotion <strong>des</strong> autres est liée de façon plus systématique au comportement prosocial<br />

qu’une compréhension <strong>des</strong> cognitions d’autrui. 6 Ainsi, certaines habi<strong>le</strong>tés sociocognitives<br />

semb<strong>le</strong>nt devoir davantage que d’autres permettre de prédire <strong>des</strong> aspects précis du<br />

comportement social. Il sera important de découvrir quel<strong>le</strong>s sont <strong>le</strong>s habi<strong>le</strong>tés<br />

sociocognitives <strong>le</strong>s plus susceptib<strong>le</strong>s de contribuer aux interactions <strong>socia<strong>le</strong></strong>s positives et<br />

négatives et de déterminer si ces associations changent avec l’âge.<br />

Même si <strong>le</strong>s chercheurs trouvent <strong>des</strong> liens cohérents entre l’acquisition d’habi<strong>le</strong>tés<br />

sociocognitives et un aspect donné du fonctionnement social, on ne peut évidemment pas<br />

présumer qu’il existe un rapport de cause à effet entre <strong>le</strong>s deux éléments. Il est bien<br />

possib<strong>le</strong> que <strong>des</strong> interactions <strong>socia<strong>le</strong></strong>s de qualité stimu<strong>le</strong>nt <strong>le</strong> <strong>développement</strong> de la<br />

cognition <strong>socia<strong>le</strong></strong>; cette idée concorde avec <strong>le</strong>s recherches dont il est question dans<br />

certains artic<strong>le</strong>s portant <strong>sur</strong> la relation entre la qualité <strong>des</strong> interactions avec <strong>le</strong>s parents et<br />

<strong>le</strong> <strong>développement</strong> de la cognition <strong>socia<strong>le</strong></strong> de l’enfant. En outre, diverses variab<strong>le</strong>s tierces<br />

peuvent avoir <strong>des</strong> répercussions tant <strong>sur</strong> <strong>le</strong> niveau de cognition <strong>socia<strong>le</strong></strong> de l’enfant que <strong>sur</strong><br />

la qualité de ses interactions <strong>socia<strong>le</strong></strong>s. Parmi el<strong>le</strong>s se trouvent la qualité de l’éducation<br />

donnée par <strong>le</strong>s parents et <strong>le</strong> <strong>développement</strong> du langage. 6 Une autre de ces variab<strong>le</strong>s peut<br />

être <strong>le</strong>s risques démographiques (p. ex., la pauvreté) qui peuvent causer du stress,<br />

entraîner <strong>des</strong> problèmes de santé ou limiter <strong>le</strong>s occasions d’apprentissage, trois facteurs<br />

pouvant influer <strong>sur</strong> la cognition et <strong>le</strong> comportement. La capacité d’autorégulation de<br />

<strong>Encyclopédie</strong> <strong>sur</strong> <strong>le</strong> <strong>développement</strong> <strong>des</strong> <strong>jeunes</strong> enfants 3<br />

©2010 Centre d’excel<strong>le</strong>nce pour <strong>le</strong> <strong>développement</strong> <strong>des</strong> <strong>jeunes</strong> enfants<br />

Eisenberg N

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