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Tennis

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ÉDITO<br />

e mois-ci, <strong>Tennis</strong> Magazine vous<br />

propose un numéro un peu décalé de<br />

nos préoccupations traditionnelles.<br />

Durant cette courte pause, et avant que les choses<br />

sérieuses ne reviennent sur le devant de la scène avec<br />

en point de mire un Flushing Meadows explosif, nous<br />

nous sommes penchés sur un sujet aussi distrayant<br />

qu’évocateur : la place de la sexualité dans notre sport.<br />

Cette question centrale de l’existence de tout être humain<br />

est ici abordée sous des formes variées, souvent ludiques,<br />

avec des sujets rarement traités dans un magazine<br />

sportif... Mais chez <strong>Tennis</strong> Mag, pas de sujets tabous<br />

concernant la vie du circuit sous toutes ses formes ! Et la<br />

sexualité a souvent des conséquences importantes sur les<br />

performances de nos champions de la petite balle jaune.<br />

Cela ne doit pas nous faire perdre de vue que si la période<br />

estivale est la plus propice de l’année à la pratique assidue<br />

du tennis, et, pour certains, à tout faire pour améliorer<br />

leur classement, le circuit continue à nous alimenter<br />

en nouvelles et résultats quasi quotidiennement. Le<br />

principal coup de tonnerre qui s’est abattu sur notre<br />

« planète » est venu de Belgrade : Novak Djokovic pose la<br />

raquette jusqu’en janvier 2018 ! Le Serbe doit s’octroyer<br />

le temps nécessaire et indispensable pour soigner son<br />

coude récalcitrant, autant que son esprit.<br />

Pour la première fois depuis 2004, il sera le grand absent<br />

du rendez-vous new yorkais… Lui qui a si souvent<br />

donné cette folle impression d’être indestructible se<br />

retrouve sur la touche. Aura-t-il la force et l’envie de se<br />

reconstruire pour nous gratifier d’un come-back, dans la<br />

lignée de Nadal et Federer ? On ne peut que le souhaiter<br />

et lui faire confiance pour suivre leurs traces.<br />

À propos de l’US Open, doit-on désirer/aspirer à un<br />

nouvel affrontement entre les deux rivaux historiques<br />

et dominateurs depuis le début de l’année, ou espérer<br />

qu’enfin la main passe, et que nous assistions à l’éclosion<br />

d’un nouveau champion dont le tennis a tellement<br />

besoin pour pérenniser l’avenir ?<br />

Je laisse à chacun le soin de méditer sur ce dilemme, et<br />

vous souhaite un bel été à tous.<br />

Par Benjamin Badinter,<br />

directeur de la publication.<br />

TENNIS MAGAZINE 3


37 bis, rue du Général-Leclerc, 92130 Issy-les-Moulineaux.<br />

Tél : 01.55.60.26.60 – Fax : 01.55.60.26.62<br />

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Et aussi David Brunat, Clément Balta, Alain Deflassieux, Cyrille Pomero et Anne Ulpat.<br />

Avec les illustrations de Faunesque, Juan Mendez.<br />

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4 TENNIS MAGAZINE


S OMMAI R E<br />

N°489 - Septembre 2017<br />

60<br />

42<br />

54<br />

SUR LA PLANÈTE TENNIS<br />

8 ON EN PARLE 16 AGENDA 18 BONS ET REBONDS 22 JEUNE POUSSE<br />

TENNIS INSIDE<br />

42 FACE-À-FACE<br />

Caroline Wozniacki<br />

48 PSYCHO<br />

Jeu, sexe et match,<br />

victoire... Freud<br />

54 FACE-À-FACE<br />

Marat Safin<br />

60 SOCIÉTÉ<br />

L’homosexualité<br />

66 SOCIÉTÉ<br />

À fond les formes<br />

70 PSYCHO<br />

À deux c’est mieux<br />

CORPS<br />

& ACCORDS<br />

78 SANTÉ<br />

<strong>Tennis</strong>, excitant sexuel ?<br />

82 FORME<br />

Un peu de tenue<br />

L’ART &<br />

LA MANIÈRE<br />

86 LES DESSOUS DU TENNIS<br />

Balls, please !<br />

91 À PRENDRE À L’ESSAI<br />

92 DIS PATRICK<br />

94 CONNECTÉ<br />

TIE-BREAK<br />

96 LÉGENDE<br />

Gabriela Sabatini<br />

98 JEU, SET & MARQUES<br />

102 LES MOTS OSÉS DU TENNIS<br />

106 EN TRIBUNE<br />

108 CLICHÉS<br />

À qui sont...<br />

113 TOUT PETIT DÉJÀ<br />

114 IL Y A PRESCRIPTION<br />

6 TENNIS MAGAZINE


SPÉCIAL<br />

“sexe ”<br />

24<br />

SPÉCIAL<br />

US OPEN<br />

©EQI / PANORAMIC<br />

24 LA PHOTO 2016<br />

26 L’ENJEU HOMMES<br />

30 L’ENJEU FEMMES<br />

34 BOYS & GIRLS<br />

36 IL ÉTAIT UNE FOIS<br />

38 72 H À NEW YORK<br />

40 QUIZZ<br />

TENNIS MAGAZINE 7


ON EN PARLE ?<br />

PASSAGE EN REVUE…<br />

de ce qui a buzzé ces dernières semaines<br />

CLIJSTERS ET RODDICK AU HALL OF FAME<br />

C’est la tradition de juillet ! L’Américain Andy Roddick et la Belge<br />

Kim Clijsters (34 ans tous les deux) ont été adoubés au Hall of<br />

Fame, le célèbre musée du tennis situé à Newport. Outre leur<br />

âge, l’Américain et la Belge ont pour points communs d’avoir été<br />

n°1 mondiaux et d’avoir arrêté leur carrière après l’US Open 2012,<br />

tournoi qu’ils ont tous les deux remporté : 2003 pour Roddick,<br />

2005, 2009 et 2010 pour Clijsters qui a aussi triomphé à l’Open<br />

d’Australie en 2011. La championne paralympique néerlandaise<br />

Monique Kalkman van den Bosch et le journaliste américain<br />

Steve Flink figurent parmi les promus, ainsi que l’ancien joueur,<br />

professeur et commentateur américain Vic Braden, intronisé à<br />

titre posthume.<br />

©ELISE AMENDOLA/AP/SIPA<br />

CARNET ROSE<br />

Arnaud Clément et sa compagne, la chanteuse Nolwenn Leroy,<br />

sont les heureux parents d’un petit Marin, né le 13 juillet pendant<br />

Wimbledon, que son (ex) champion de papa avait dû quitter précipitamment<br />

alors qu’il était inscrit pour le tournoi des Légendes.<br />

Au même moment, Steve Darcis est lui devenu papa d’une deuxième<br />

petite fille, Ana, née quatre ans après sa grande sœur<br />

Camille (mai 2013). Toutes nos félicitations également à Pablo<br />

Andujar devenu papa fin juillet d'un petit Pablo Jr.<br />

FINALES DE COUPE DAVIS/FED CUP<br />

EN TERRAIN NEUTRE : DÉCISION REPORTÉE !<br />

La Fédération internationale de tennis a d’ores et déjà soumis au vote<br />

de son Assemblée Générale, le 4 août au Viêt Nam (nous y reviendrons),<br />

une série de réformes attendues – comme les matches en<br />

deux sets gagnants, la réception garantie au 1 er tour pour le tenant du<br />

titre, etc. Elle avait, en revanche, retiré de l’ordre du jour la plus controversée<br />

d’entre elles : l’organisation d’une phase finale commune de<br />

coupe Davis et de Fed Cup en terrain neutre, initialement envisagée<br />

dès 2018 à Genève. Pour le président de l’ITF, David Haggerty, il ne<br />

s’agit pas d’une marche arrière, mais plutôt d’une temporisation pour<br />

« trouver un meilleur consensus et construire un projet encore plus<br />

fort autour de ces finales de Coupe du monde de tennis ». Bernard<br />

Giudicelli, président de la FFT, a été désigné pour mener la réflexion<br />

autour de ce nouveau projet. Il a fait savoir qu’il n’aurait pas voté pour<br />

la première version.<br />

CARNET BLANC<br />

Julien Benneteau a épousé<br />

Karen, sa compagne de longue<br />

date et mère de son fils, Ayrton, né il y a deux ans.<br />

Le mariage a eu lieu le 22 juillet dans le Lubéron, en<br />

présence de nombreux acteurs du tennis français dont<br />

les témoins du marié : Nicolas Mahut, l'entraîneur Olivier<br />

Ramos et le frère de Julien, Antoine Benneteau.<br />

Le même week-end, en présence<br />

d'Angelique Kerber et de Caroline Wozniacki,<br />

Agnieszka Radwanska a également convolé en<br />

justes noces avec son compatriote, footballeur (et<br />

sparring-partner occasionnel), Dawid Celt. La Tchèque Andrea Hlavackova<br />

a, elle, épousé Fabrizio Cestini, un ancien joueur qui travaille pour la<br />

WTA. Enfin, félicitations aussi à Yanina Wickmayer, qui s’est mariée une<br />

semaine plus tôt avec le footballeur belge Jérôme Van der Zijl.<br />

8 TENNIS MAGAZINE


Par la rédaction<br />

CAP SUR L’US EN QUEEN MARY 2 !<br />

Apercevoir au loin, après une<br />

semaine au grand large, les silhouettes<br />

imposantes des buildings<br />

de Manhattan, se prendre pour<br />

Christophe Colomb avant de croquer<br />

la Big Apple à pleine dents,<br />

avouez que ça fait rêver, non ? Un<br />

rêve réalisable grâce au Queen<br />

Mary 2 ! Le mythique paquebot<br />

transatlantique de la compagnie<br />

Cunard sorti en 2004 des chantiers<br />

navals de Saint-Nazaire, effectuera,<br />

du 15 au 22 septembre, une liaison<br />

historique entre New-York et le<br />

Havre dans le cadre des 500 ans de<br />

la ville française fondée par François<br />

1 er en 1517. Le rapport avec le<br />

tennis ? On y vient. Quelque chose<br />

nous dit que relier New York à cette<br />

saison, théâtre d’un certain tournoi<br />

du Grand Chelem, ça peut être TRÈS<br />

intéressant. Quelque chose nous<br />

dit aussi que le fleuron britannique<br />

au style Art Deco so vintage, pourrait<br />

refaire un périple similaire l’an<br />

prochain. Et quelque chose nous dit<br />

enfin que <strong>Tennis</strong> Mag’ pourrait vous<br />

en faire profiter.<br />

Bon, on en a déjà trop dit. Rendezvous<br />

le mois prochain…<br />

« Ma tête sonne,<br />

je ne sais pas ce que<br />

j'ai fait la nuit dernière.<br />

J'ai bu sans doute quelques<br />

boissons diverses et<br />

variées... »<br />

Roger Federer,<br />

un peu « perdu », au lendemain de<br />

son sacre à Wimbledon (et de la fête<br />

qui a suivi).<br />

©TWITTER<br />

©INSTAGRAM<br />

©TWITTER<br />

©INSTAGRAM<br />

LES VACANCES DES JOUEURS – VU SUR INSTAGRAM ET TWITTER<br />

1. Repos bien mérité pour Roger Federer après son 8 e sacre à Wimbledon. C'est en Sardaigne, aux côtés de sa femme et de ses quatre enfants,<br />

que le Suisse a posé ses valises le temps d'une escapade ensoleillée. De quoi recharger les batteries avant la suite de la saison.<br />

2. Il semblerait que Kristina Mladenovic ait repris du poil de la bête après son élimination au 2 e tour de Wimbledon. C'est en Corse que la<br />

Française a décidé de prendre du bon temps, accompagnée de son frère et de ses proches. Un joli coin de paradis...<br />

3. Malgré un abandon forcé à Wimbledon, c'est décontracté que l'on a retrouvé Feliciano Lopez à Formentera, en Espagne. Accompagné de<br />

Marc Lopez, son compatriote, il en a profité pour faire quelques plongeons lors d'une virée en bateau.<br />

4. On peut dire que la nouvelle n°1 mondiale, Karolina Pliskova, a le « smile » ! De retour à Monte-Carlo, son lieu de résidence, la Tchèque a profité<br />

du beau temps pour se la couler douce au bord de l'eau. Mais jamais sans sa serviette fétiche ramenée de Roland-Garros…<br />

TENNIS MAGAZINE 9


ON EN PARLE ?<br />

DJOKOVIC FAIT UNE « FEDERER » !<br />

On ne va pas dire que la nouvelle a fait l’effet<br />

d’une bombe, car on s’y attendait un peu<br />

après son abandon en quarts à Wimbledon.<br />

Mais tout de même : Novak<br />

Djokovic a annoncé, à l’occasion<br />

d’un « facebook live » depuis son<br />

club à Belgrade, qu’il mettait un<br />

terme à sa saison 2017, victime<br />

d’une contusion osseuse au coude<br />

droit provoquant des douleurs chroniques<br />

depuis près d’un an et demi.<br />

« La décision s’est imposée à moi à<br />

Wimbledon où la douleur était pire que<br />

jamais. Tous les docteurs m’ont expliqué<br />

qu’un break devenait indispensable », a déclaré le<br />

Serbe qui évitera vraisemblablement l’opération.<br />

Après 51 Grands Chelems disputés de rang depuis l’Open d’Australie<br />

2005, Novak manquera donc notamment à l’appel de l’US Open, ainsi<br />

qu’à la demi-finale de coupe Davis en France mi-septembre. Il reprendra<br />

début 2018 et jouera probablement un tournoi préalable à l’Open<br />

d’Australie. Il sera, alors, classé en dehors du top 10, pour la première<br />

fois depuis début 2007.<br />

L’ironie de l’histoire est que cette annonce est survenue le 26 juillet 2017<br />

soit un an jour pour jour après la même décision prise par Roger Federer.<br />

Avec le succès que l’on sait : deux Grands Chelems cette saison (au<br />

minimum), comme Rafael Nadal en 2013 après avoir lui aussi mis le clignotant<br />

après Wimbledon en 2012. Voilà peut-être pourquoi l’ancien n°1<br />

mondial gardait le sourire : « Cinq mois, ça paraît long mais en même<br />

temps, cela va me permettre de renforcer mon corps et améliorer des<br />

aspects de mon jeu que je n’avais pas eu le temps de travailler. » Le tout<br />

sous la houlette d’Andre Agassi, dont Djokovic a également précisé qu’il<br />

était à ses côtés lors de ses derniers examens médicaux à Toronto et<br />

qu’il serait dans son box en 2018. En attendant de renouer avec le fil de<br />

sa brillante carrière, Novak Djokovic pourra se préparer tranquillement<br />

à l’arrivée de son deuxième enfant, prévu ces prochaines semaines. Un<br />

break « mental » salutaire aussi pour l’homme aux 12 Grands Chelems,<br />

tant il était évident qu’il n’était plus lui-même non plus sur ce plan ces<br />

derniers mois. Mais tout cela est tellement lié…<br />

Avant de s’envoler vers le Canada<br />

pour la tournée américaine<br />

menant jusqu’à l’US Open, Jo-<br />

Wilfried Tsonga a passé deux<br />

jours à Lyon où il a retrouvé les 75<br />

participants (âgés de 8 à 17 ans)<br />

de son Tsonga Camp by Babolat.<br />

Un événement organisé pour la<br />

3 e année au <strong>Tennis</strong> Club de Lyon<br />

où les enfants perfectionnent<br />

leur tennis tout en partageant<br />

JO LE CAMPEUR !<br />

de beaux moments de rigolade.<br />

« J’aime passer du temps avec<br />

les enfants, leur donner des<br />

conseils, plaisanter avec eux,<br />

nous a confié Jo à Lyon. Je souhaite<br />

créer un lien fort, leur faire<br />

partager la vie d’un joueur professionnel<br />

comme j’aurais aimé<br />

le vivre plus jeune. » Mission<br />

accomplie à voir la mine ravie de<br />

ces apprentis champions.<br />

©S. DIONYSSOPOULOS PHOTOGRAPHY<br />

ÇA COMMENCE ENTRE<br />

Alexander Zverev et Juan Carlos Ferrero. À compter de la tournée nordaméricaine<br />

du mois d’août, l’ancien vainqueur espagnol de Roland-Garros<br />

(2003) a intégré le staff du grand espoir allemand (20 ans) – entraîné par son<br />

père, Alexander Senior.<br />

Elias Ymer et Robin Söderling. Un nouveau coach et pas des moindres pour<br />

« redresser » la route de l’espoir suédois Elias Ymer (21 ans), redescendu fin juillet<br />

à la 293 e place après avoir été 118 e en 2016 : son compatriote Robin Söderling,<br />

double finaliste à Roland-Garros (2009, 2010), officiellement retraité depuis 2015<br />

à la suite d’une mononucléose.<br />

C'EST FINI ENTRE<br />

Gaël Monfils et Gaëtan Olivier. Le Français et son physio/préparateur physique,<br />

fondu notamment de course à pied et de médecine chinoise, ont mis un terme à<br />

leur (fructueuse) collaboration, longue de deux ans et demi.<br />

CARNET NOIR<br />

Triste mois de juillet pour le tennis<br />

australien qui a perdu coup sur coup deux<br />

de ses anciens champions. Le 21 juillet,<br />

Peter Doohan, connu notamment pour<br />

avoir terrassé le double tenant du titre Boris<br />

Becker au 2 e tour de Wimbledon en 1987, a<br />

succombé à une forme foudroyante de la<br />

Maladie de Charcot, à 56 ans. Deux jours<br />

plus tard, le Hall of Famer Mervyn Rose,<br />

vainqueur de deux titres du Grand Chelem<br />

(Internationaux d’Australie 1954 et Roland-<br />

Garros 1958), puis entraîneur de Margaret<br />

Court et Billie Jean King notamment, est<br />

décédé à l’âge de 87 ans.<br />

10 TENNIS MAGAZINE


Par la rédaction<br />

2021<br />

« Ne jouez pas au tennis !<br />

C'est une corvée, une vie dure,<br />

dure, dure. Je suis coincé.<br />

C'est le tennis qui m'a choisi. »<br />

Bernard Tomic,<br />

déprimé, lors d’une interview<br />

pour la télévision australienne<br />

Ilie Nastase, désormais ex-capitaine roumain<br />

de Fed Cup, a été suspendu pour plus de<br />

trois ans par l'ITF. Une décision qui fait suite<br />

à ses débordements lors de la rencontre<br />

face à la Grande-Bretagne mi-avril durant<br />

laquelle il avait eu un comportement agressif<br />

et avait proliféré des propos à connotations<br />

racistes au sujet de la grossesse de Serena<br />

Williams. Suspendu à titre provisoire depuis<br />

les faits, l'ancien n°1 mondial est privé<br />

d'accès et écarté de tout rôle officiel en<br />

compétitions ITF jusqu'au 31 décembre<br />

2020. Il devra également s'acquitter d'une<br />

amende de 10 000 $.<br />

POUILLE SE LA COULE<br />

DOUCE À ST-TROP'<br />

©FLORIAN LEGER<br />

Pour sa 7 e édition, l'étape tropézienne du Classic<br />

<strong>Tennis</strong> Tour qui a eu lieu mi-juillet, a attiré dans<br />

ses filets Lucas Pouille. Sur le court en gazon<br />

synthétique du port de Saint-Tropez, l'espoir du<br />

tennis tricolore a rejoint les « anciens » Sergi Bruguera,<br />

Ilie Nastase, Mansour Bahrami, ainsi que<br />

Michaël Lllodra et Adriano Panatta, vainqueur de<br />

Roland-Garros 1976, également présent pour la<br />

première fois. Soleil, ambiance bon enfant, sourires...<br />

le spectacle était au rendez-vous pour<br />

des spectateurs toujours conquis.<br />

TELEX<br />

Six mois pour Mattek-Sands. Les images (et le son !) de ses cris déchirants après s’être blessée au genou droit à Wimbledon avaient<br />

ému le public. Victime d’une rupture du tendon avec déplacement de la rotule, l’Américaine Bettanie Mattek-Sands, condamnée à<br />

l’opération, ne reviendra probablement pas en 2017. Son indisponibilité étant estimée à plus de six mois.<br />

Blancaneaux et Parmentier invités à l’US Open. La FFT a décidé d’octroyer les deux wild-cards pour l’US Open à Geoffrey Blancaneaux,<br />

chez les hommes, et Pauline Parmentier, chez les dames. Geoffrey, 18 ans, l’a arrachée après un mois de juillet très riche (voir « Cocorico<br />

» p. 21), bien que loin au classement (317 e ), alors que Pauline était elle juste en dehors du « cut ».<br />

Les Petits As s’exportent aux US. En partenariat avec l’USTA (la Fédération américaine), le célèbre tournoi tarbais réservé aux 14 ans<br />

et moins organisera du 30 octobre au 3 novembre un tournoi de sélection aux États-Unis, au Club Med de Sandpiper Bay, en Floride.<br />

Ces play-offs américains permettront à leurs vainqueurs et finalistes (garçons et filles) d’obtenir une wild-card pour le tableau final de<br />

l’édition 2018, tandis que le 3 e sera invité pour les qualifications.<br />

Le père de Philippoussis soupçonné de pédophilie. Le père de Mark Philipoussis (40 ans, finaliste à l’US Open 1998 et Wimbledon<br />

2003) a été arrêté fin juillet aux États-Unis, à San Diego. Nikolaos Philippoussis, 68 ans, d’origine grecque, est soupçonné d’avoir abusé<br />

sexuellement de deux enfants de moins de 14 ans à qui il donnait des cours de tennis privés. Il était déjà fiché pour soupçons d’actes<br />

similaires par le passé.<br />

Ons Jabeur dans le top 100 ! À 22 ans, classée 99 e à la WTA le 31 juillet, Ons Jabeur est la première joueuse femme tunisienne à entrer<br />

dans ce club très select. Mabrouk, Ons !<br />

TENNIS MAGAZINE 11


ON EN PARLE ?<br />

CONCOURS DE PRONOSTICS<br />

US OPEN<br />

Rendez-vous sur notre page Facebook durant l’US Open (28 au 10 septembre) pour un<br />

grand concours de pronostics. Chaque jour, notre pronostiqueur vous proposera de parier<br />

sur le match de la journée via une publication Facebook. À vous de la commenter pour<br />

désigner le vainqueur du match ainsi que le nombre de sets disputés. Les 3 joueurs ayant<br />

obtenu le plus de points à la fin du tournoi remporteront de superbes cadeaux adidas spécial<br />

US Open (valeur totale des 3 lots : 275€). À suivre !<br />

TENNIS MAGAZINE JUNIOR N°100<br />

TSONGA RÉDACTEUR EN CHEF<br />

Le n°1 français a accepté d’être le rédacteur en chef de <strong>Tennis</strong> Magazine Junior n°100. Un<br />

numéro spécial (avec un double poster du Français) où Jo retrace les meilleurs moments de<br />

sa carrière, passe en revue les membres de son entourage et se livre à quelques confidences<br />

sur son enfance ou ses idoles de jeunesse.<br />

À retrouver à l’unité sur www.tennismag.com (frais de port offerts) ou en abonnement<br />

couplé avec <strong>Tennis</strong> Magazine (voir p. 90).<br />

©ZM/PANORAMIC<br />

GOLMARD : LE TENNIS EN DEUIL<br />

Jérôme Golmard a perdu son dernier combat et<br />

c’est le monde du tennis qui le pleure aujourd’hui.<br />

Atteint depuis plus de trois ans d’une sclérose<br />

latérale amyotrophique (S.L.A ou maladie de<br />

Charcot), provoquant une paralysie progressive<br />

des membres, Jérôme est décédé dans la nuit du<br />

31 juillet au 1 er août à l’âge de 43 ans. Une disparition<br />

qui a déclenché une onde de choc dans la famille du<br />

tennis français. « Compagnon d'arme, compagnon de<br />

jeu, compagnon de double, compagnon de coupe Davis,<br />

compagnon de bringue, compagnon de vie... Tu vas me manquer<br />

mon Djé », a notamment commenté Nicolas Escudé. Professionnel<br />

de 1993 à 2006, Jérôme Golmard a remporté deux tournois (Dubaï en 1999 et Chennai en<br />

2000) et représenté l’équipe de France de coupe Davis à six reprises. 22 e mondial en 1999,<br />

ancien n°1 tricolore, ce gaucher imprévisible avait notamment dominé Carlos Moya, en quarts<br />

de finale à Monte-Carlo en 1999. Ou encore battu Andre Agassi, alors n°1 mondial, à Toronto<br />

en 2000. <strong>Tennis</strong> Magazine adresse, à ses deux fils ainsi qu’à tous ses proches, ses sincères<br />

condoléances. Bon vent Djé…<br />

En mai 2014, Jérôme a fondé, avec le soutien d'autres joueurs de tennis, l’Association « Jérôme Golmard<br />

Combattre la maladie de Charcot ». Il a insisté pour que cette association vienne aussi en aide<br />

à d’autres malades. Pour faire un don : associationjeromegolmard.org/faire-don/<br />

UNE CHAÎNE WTA<br />

Le 31 juillet, la WTA TV est née. Cette chaîne<br />

vous permet désormais de suivre en direct<br />

la quasi-totalité des matches du circuit WTA<br />

(soit environ 2 000 matches par an) – à<br />

l’exception de ceux disputés en Chine. Lives<br />

en HD, vidéos à la demande, commentaires<br />

en anglais, multi-écrans… les fans du circuit<br />

féminin sont servis. Rendez-vous sur<br />

wtatv.com (8,93€ pour un mois, 67,05€<br />

pour un an).<br />

12 TENNIS MAGAZINE


LE PLUS GRAND TOURNOI DU MONDE<br />

DE TENNIS AMATEUR<br />

TOURNOI PAR CLASSEMENT, OUVERT À TOUS DE NC À 2/6 HOMMES & FEMMES<br />

2017<br />

VENEZ FÊTER<br />

LES 30 ANS !<br />

120 TOURNOIS QUALIFICATIFS<br />

DU 1 ER JUIN<br />

AU 30 SEPTEMBRE<br />

FINALES AU CAP D’AGDE<br />

DU 29 OCTOBRE<br />

AU 4 NOVEMBRE<br />

FACEBOOK<br />

TWITTER<br />

SETTEO<br />

Infos & inscriptions<br />

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+ DE 40.000 €<br />

DE LOTS À GAGNER !


ON EN PARLE ?<br />

CINQ À SET…<br />

Au-delà des nombreuses « love affairs », connues ou pas,<br />

entre joueurs et joueuses, le tennis est étroitement lié à des histoires<br />

de sexe, plus ou moins racontables. Bon allez, on vous raconte…<br />

TILDEN, LE PREMIER GAY (UN PEU TROP)<br />

FRIENDLY DU TENNIS<br />

Alors que, près d’un siècle plus tard, le<br />

sujet de l’homosexualité masculine dans<br />

le sport demeure un vrai tabou (voir notre<br />

dossier p. 60), le légendaire champion<br />

américain Bill Tilden fut le premier grand<br />

joueur de l’histoire ouvertement gay. Son<br />

homosexualité était connue, y compris du<br />

temps de sa gloire, dans les années 20,<br />

bien qu’il ne la révélât officiellement qu’à<br />

la fin de sa vie dans son autobiographie<br />

« My Story ». Le souci pour « Big Bill »,<br />

c’est qu’il était aussi attiré par les très<br />

jeunes hommes : il a été arrêté deux<br />

fois, la première en 1946, pris la main<br />

dans le pantalon d’un prostitué mineur,<br />

et la deuxième en 1949 après avoir<br />

fait des avances poussées à un autostoppeur<br />

de 16 ans. Des réminiscences<br />

de pédophilie, voilà qui nous ramènent<br />

à des sujets beaucoup plus graves que<br />

ceux traités par ailleurs dans cette page<br />

ou dans ce numéro. Mais le tennis a<br />

malheureusement été aussi pollué par de<br />

nombreuses affaires de viol d’entraîneur<br />

sur des adolescentes. Les plus célèbres<br />

d’entre elles restant les affaires Régis de<br />

Camaret ou Bob Hewitt à l’étranger. Et<br />

c'est, là aussi, beaucoup moins drôle…<br />

©FEP/PANORAMIC<br />

LA LANGUE DES SIGNES DE SCHIAVONE<br />

Une vidéo étonnante de Francesca Schiavone circule sur la toile… Lors d’un match<br />

dans le cadre du feu Open de Paris-Coubertin (en 2004), on y voit la joueuse italienne<br />

en plan rapproché, pendant le temps mort médical de son adversaire, faire d’étranges<br />

gestes à l’attention de son entraîneur dans les tribunes. Des gestes très ambigus,<br />

laissant à penser que l’ancienne gagnante de Roland-Garros aurait… comme une<br />

petite envie « de »... Pas si surprenant de la part de celle qui avait déclaré un jour<br />

au site internet britannique Metro : « Pour une femme, avoir des relations sexuelles<br />

avant un match est non seulement autorisé, mais c’est fantastique ! Ça booste vos<br />

hormones, c’est positif sur tous les plans. » Grandiose Francesca !<br />

BECKER, UN « QUICKIE »<br />

POUR LA QUILLE<br />

Wimbledon 1999, Boris Becker vient de perdre le<br />

dernier match de sa carrière en huitièmes face à Pat<br />

Rafter. Pour tromper le « sentiment de solitude »<br />

qui l’envahit, l’Allemand sort avec quelques amis<br />

chez Nobu, restaurant japonais haut de gamme. Làbas<br />

– allez savoir comment et pourquoi – le triple<br />

vainqueur du tournoi (dont l’épouse Barbara est enceinte<br />

de 7 mois) se retrouve à faire sa petite affaire<br />

dans les escaliers menant aux toilettes avec une<br />

autre femme. Angela Ermakova, une mannequin<br />

russe, avait donné son cœur au vaincu. Mais pas<br />

que. Neuf mois, plus tard, cette dernière accouche<br />

d’une petite Anna. Elle rappelle son amant d’un<br />

soir pour lui apprendre la bonne nouvelle. Barbara<br />

n’apprécie pas : le divorce sera salé, et pour Boris, la<br />

mine piteuse, ce sera le début des sushis…<br />

PENNETTA,<br />

LES CONFESSIONS INTIMES<br />

L’ancienne joueuse italienne Flavia Pennetta<br />

(retraitée après son titre à l’US Open 2015)<br />

s’était laissée aller à quelques confessions<br />

croustillantes pour assurer la promotion de son<br />

autobiographie (« Droit au cœur », Mondadori,<br />

2011). Il était notamment question de sa relation<br />

avec Carlos Moya, avec lequel elle avait révélé<br />

« pratiquer le sexe libre », et ce dans des endroits les<br />

plus incongrus tels les vestiaires des tournois. Après sa<br />

rupture avec le play-boy majorquin, Flavia était restée un moment<br />

célibataire mais « jamais trop longtemps sans faire l’amour », avait-elle confié.<br />

Elle a depuis retrouvé le grand amour avec Fabio Fognini, son mari et père de son fils<br />

Federico. Ces deux-là ne doivent pas s’ennuyer… mais cela ne nous regarde pas !<br />

14 TENNIS MAGAZINE


Par Rémi Bourrieres<br />

RENEE RICHARDS,<br />

CHANGEMENT<br />

DE BALLES<br />

A priori, l’existence de Richard<br />

Raskind n’était pas destinée à être<br />

celle d’une femme, ni d’une joueuse<br />

professionnelle. Dans sa première<br />

vie, cet Américain né le 19 août 1934,<br />

était marié, un enfant, ophtalmo de<br />

profession, et tennisman de niveau certes<br />

respectable, puisqu’il avait participé à quelques<br />

Championnats des États-Unis dans les années 50. Mais au fond de lui, il se<br />

sentait femme. Et décida de le devenir pour de bon, se faisant opérer en 1975.<br />

Richard Raskind devint Renee Richards et se lança, à 41 ans, dans une carrière<br />

sur le circuit WTA. Non sans difficulté : « dénoncée » par un journaliste<br />

en 1976, la joueuse se vit interdite de participation à l’US Open – qui instaura<br />

à dessein un test de féminité – et boycottée par nombre de ses pairs, qui se<br />

jugeaient lésés face au grand service de gauchère de leur adversaire (1,88 m).<br />

Mais, soutenue notamment par Billie Jean King, Renee Richards remporta<br />

finalement la bataille juridique. Elle atteint la finale du double dames à l’US<br />

Open 1977 et le 3 e tour en simple en 1979. Richards, qui vit toujours à New<br />

York, demeure la seule transgenre à avoir fréquenté le circuit.<br />

NASTASE, C’EST DU PROPRE !<br />

« M. Nastase » a toujours eu une<br />

bouille incroyable… Dans sa truculente<br />

autobiographie, l’inénarrable<br />

Ilie Nastase se targuait d’avoir vu<br />

passer environ 2 500 femmes dans<br />

son lit. Un chiffre évidemment<br />

approximatif et certainement exagéré,<br />

à l’image du personnage dont<br />

tous les témoins peuvent toutefois<br />

attester du palmarès très respectable<br />

en la matière… « Pendant ma<br />

carrière, le sexe, c’était devenu un<br />

geste quotidien aussi banal que<br />

de prendre une douche : tu le fais,<br />

tu te sens bien et tu oublies aussitôt<br />

! »<br />

ET SOUDAIN, UN CRI DE PLAISIR<br />

(ET MÊME DEUX, ET TROIS)…<br />

Avril dernier, Sarasota, Etats-Unis. Les Américains Frances<br />

Tiafoe et Mitchell Krueger s’affrontent dans le cadre d'un<br />

Challenger (extérieur). Alors que la bagarre fait rage et leur<br />

tennis pas peu tonique, au milieu du 2 e set, des cris de<br />

plaisir féminin commencent à se faire entendre… Hilarité<br />

générale sur le court et dans le public, alors que l’on pense<br />

qu’il s’agit d’un film pour adulte diffusé depuis un smartphone.<br />

Mais le jeu continue et… les cris aussi. De plus en<br />

plus poussés. Cette fois, plus de doute : un appartement<br />

situé en aplomb du court est bel et bien le théâtre d’autres<br />

exploits ! Amusé plus que dérangé, Tiafoe aura – en plein<br />

match – ce bon mot : « It cannot be that good ! » (cela ne<br />

peut pas être aussi bon, ndlt).<br />

VESNINA, RECOURS À LA VIDÉO ?<br />

Début 2011, le site internet américain worldstarhiphop crée le<br />

buzz en mettant en ligne une vidéo (piratée ?) mettant en scène<br />

– et quelle scène ! – la joueuse russe Elena Vesnina, en plein<br />

double mixte avec son boyfriend hockeyeur Konstantin Korneev.<br />

Pour des raisons strictement professionnelles (évidemment !),<br />

nous sommes allés voir la vidéo très « olé-olé » et rien ne permet<br />

d’identifier la récente gagnante du double dames de Wimbledon,<br />

sinon, selon le site américain, son<br />

bracelet très reconnaissable. Ainsi<br />

qu'une certaine propension à<br />

l’exhibition puisque la très<br />

bavarde – et par ailleurs<br />

très sympathique – Elena<br />

nous a parfois fait part de<br />

photos d’elle assez dévêtue.<br />

Clairement, même<br />

si quelquefois, son tennis<br />

est prévisible, son beau<br />

maillot, lui, peut exciter les<br />

foules…<br />

©INSTAGRAM<br />

Quelques contrepèteries<br />

se sont glissées<br />

dans cette rubrique…<br />

Envoyez-nous<br />

vos trouvailles à<br />

info@tennis-magazine.com<br />

un cadeau à gagner !<br />

Non mais ?!<br />

HARKLEROAD, LA PHOTO QUI TUE<br />

Vous souvenez-vous d’Ashley Harkleroad, cette Américaine<br />

à la plastique avantageuse qui avait eu un début de carrière<br />

prometteur au début des années 2000 ? Appelée à devenir<br />

la nouvelle star du tennis américain, elle s’est finalement<br />

fait connaître par un autre biais : en 2008, elle est devenue<br />

la première joueuse de tennis à dévoiler (tous !) ses<br />

charmes dans le magazine Playboy. Ashley, hormis une<br />

brève tentative de come-back en 2010, n’a jamais pu se<br />

remettre la tête au tennis. Aujourd’hui âgée de 32 ans,<br />

l'Américaine a eu deux enfants et annoncé sa retraite en<br />

2012. Reste quelques photos sympathiques qui circulent<br />

sur le web…<br />

TENNIS MAGAZINE 15


AGENDA<br />

TOURNOIS<br />

DE L’ÉTÉ<br />

Demandez<br />

le programme !<br />

DU 7 AU 13 AOÛT<br />

MONTRÉAL<br />

(CANADA)<br />

4 662 300 $ – 56 JOUEURS – ATP 1000<br />

Tenant du titre : Novak Djokovic.<br />

Têtes d’affiche : Tous les meilleurs joueurs<br />

devraient être présents sauf<br />

Stan Wawrinka et Novak Djokovic.<br />

ET AUSSI<br />

Du 11 au 17 septembre<br />

Québec (Canada)<br />

WTA International<br />

(225 750 $)<br />

Tenante du titre :<br />

Océane Dodin<br />

Tokyo (Japon),<br />

WTA International<br />

(225 750 $)<br />

Tenante du titre :<br />

Christina McHale<br />

DU 13 AU 20 AOÛT<br />

CINCINNATI (ÉTATS-UNIS)<br />

4 973120 $ – 56 JOUEURS – MASTERS 1 000<br />

Tenant du titre : Marin Cilic.<br />

Têtes d’affiche : Tous les meilleurs joueurs devraient<br />

être présents sauf Stan Wawrinka et Novak Djokovic.<br />

2 536 154 $ – 56 JOUEUSES – PREMIER 5<br />

Tenante du titre : Karolina Plisova.<br />

Têtes d’affiche : Toutes les meilleures<br />

joueuses devraient être présentes<br />

sauf Serena Williams.<br />

ET AUSSI<br />

EN FRANCE<br />

Du 15 au 20 août<br />

Championnats de France<br />

15/16 ans à Dijon<br />

Du 21 au 26 août<br />

Championnats de France<br />

17/18 ans au Mans<br />

Du 4 au 10 septembre<br />

Internationaux de<br />

Bagnères-de-Bigorre<br />

(Futures, 25 000 $)<br />

Du 11 au 17 septembre<br />

ENGIE OPEN de Biarritz<br />

(ITF, 80 000 $)<br />

Grand Prix Barrisol<br />

de Mulhouse<br />

(Future, 25 000 $)<br />

DU 20 AU 26 AOÛT<br />

WINSTON-SALEM<br />

(ÉTATS-UNIS)<br />

748 960 $ – 48 JOUEURS – ATP 250<br />

Tenant du titre : Pablo Carreno Busta.<br />

Têtes d’affiche : Carreno Busta, Bautista<br />

Agut, Isner, Querrey, Johnson, Verdasco,<br />

Simon, Herbert, Mahut, Benneteau.<br />

16 TENNIS MAGAZINE


DU 15 AU 17 SEPTEMBRE<br />

DEMI-FINALES<br />

COUPE DAVIS<br />

BELGIQUE - AUSTRALIE<br />

(BRUXELLES)<br />

DU 7 AU 13 AOÛT<br />

TORONTO<br />

(CANADA)<br />

2 434 389 $ – 64 JOUEUSES – PREMIER 5<br />

Tenante du titre : Simona Halep.<br />

Têtes d’affiche : Toutes les meilleures<br />

joueuses devraient être présentes sauf<br />

Serena Williams.<br />

DU 15 AU 17 SEPTEMBRE<br />

DEMI-FINALES<br />

COUPE DAVIS<br />

FRANCE - SERBIE<br />

(LILLE)<br />

DU 28 AOÛT AU 10 SEPTEMBRE<br />

US OPEN<br />

(NEW YORK, ÉTATS-UNIS)<br />

DU 20 AU 26 AOÛT<br />

NEW HAVEN<br />

(ÉTATS-UNIS)<br />

710 900 $ – 32 JOUEUSES – PREMIER<br />

Tenante du titre : Agnieszka Radwanska.<br />

Têtes d’affiche : Cibulkova, A. Radwanska,<br />

Kvitova, Mladenovic, Bacsinszky,<br />

Bouchard, Stephens.<br />

25 200 000 $ – 128 JOUEURS – GRAND CHELEM<br />

Tenant du titre : Stan Wawrinka.<br />

Têtes d’affiche : Tous les meilleurs joueurs<br />

devraient être présents sauf Novak Djokovic.<br />

25 200 000 $– 128 JOUEUSES – GRAND CHELEM<br />

Tenante du titre : Serena Williams.<br />

Têtes d’affiche : Toutes les meilleures joueuses<br />

devraient être présentes sauf Serena Williams.<br />

COUPE DAVIS : LES BLEUS FAVORIS<br />

En l’absence de Novak Djokovic, qui a mis<br />

un terme à sa saison (voir p. 10), les Bleus<br />

partiront favoris de la demi-finale de coupe<br />

Davis France-Serbie disputée du 15 au<br />

17 septembre au Stade Pierre-Mauroy de<br />

Villeneuve-d’Ascq. En plein cœur de l’US<br />

Open, la sélection du capitaine Yannick Noah<br />

sera très attendue avec en ligne de mire les<br />

probables retours en équipe de France de<br />

Jo-Wilfried Tsonga et Gaël Monfils. En jeu<br />

pour les deux pays, une place en finale de<br />

l’épreuve face à la Belgique ou l’Australie. Et<br />

l’envie pour les Tricolores d’effacer le mauvais<br />

souvenir de la finale 2014 perdue face à la<br />

Suisse dans ce même stade.<br />

Tournois joués sur dur<br />

TENNIS MAGAZINE 17


BONS ET REBONDS<br />

Ils ont marqué de leur empreinte les semaines écoulées.<br />

De Newport à Hambourg en passant pas Umag et Bastad,<br />

retour sur les bon(d)s et les rebonds de nos champions.<br />

NEWPORT (ATP 250, gazon, 17-23 juillet)<br />

INBREAKABLE ISNER<br />

© ELISE AMENDOLA/AP/SIPA<br />

Après 2011 et 2012, John Isner,<br />

32 ans s’offre un 3 e trophée<br />

sur le gazon de Newport<br />

(son 11 e titre en tout). Sur son<br />

parcours, l’Américain n’a pas<br />

eu la moindre balle de break<br />

à sauver, une première sur le<br />

circuit ATP depuis la victoire de<br />

Tommy Haas à Memphis en<br />

2007 ! En finale, il s’impose face<br />

au qualifié australien Matthew<br />

Ebden (249 e mondial) 6/3,<br />

7/6(4) et fait ainsi son retour<br />

dans le top 20 (20 e ).<br />

Alors qu’Adrian Mannarino est<br />

battu d’entrée par Tobias Kamke<br />

(7/6(5), 7/5), Pierre-Hugues<br />

Herbert passe, lui, un tour<br />

(contre Menendez-Maceiras)<br />

mais s’incline en quarts face<br />

à Bjorn Fratangelo (6/2, 5/7,<br />

6/4). L’Alsacien inaugure tout de<br />

même son meilleur classement<br />

(65 e ).<br />

BASTAD (ATP 250, terre battue, 17-23 juillet)<br />

AU BON SOUVENIR DE FERRER<br />

Deux ans après son dernier titre<br />

décroché à Vienne en 2015, David Ferrer,<br />

35 ans, renoue avec le succès sur la<br />

terre battue de Bastad où il s’impose<br />

pour la 3 e fois (après 2007 et 2012). De<br />

quoi rendre le sourire à l’Espagnol – titré<br />

pour la 27 e fois de sa carrière – peu<br />

en verve ces derniers mois, même s’il<br />

gardait intact son amour pour le tennis<br />

(lire notre entretien dans TM n°487). En<br />

Suède, Ferrer n’aura pas ménagé ses<br />

efforts, sauvant deux balles de match en<br />

quarts contre Henri Laaksonen (5/7, 3/6,<br />

7/6(3)), puis cédant de nouveau un set<br />

en demies contre Fernando Verdasco<br />

(6/1, 6/7(3), 6/4). En finale, il prend le<br />

meilleur sur Alexandr Dolgopolov (6/4,<br />

6/4) à sa… 7 e balle de match. Luckyloser,<br />

Paul-Henri Mathieu s’incline<br />

d’entrée face à Renzo Olivo (6/2, 6/4).<br />

6<br />

Six ans après avoir remporté son dernier match sur le grand circuit<br />

(à Miami), Patty Schnyder, 38 ans, renoue avec la victoire à Gstaad face<br />

à sa compatriote Amra Sadikovic (6/4, 6/7(7), 7/6(6)). Et ce en sauvant…<br />

5 balles de match ! 7 e mondiale en 2005, la Suissesse avait pris sa retraite<br />

en 2011, donné naissance sa fille en 2014, avant de faire son retour en 2015.<br />

La voici désormais au 230 e rang mondial.<br />

© ACTION IMAGES/ PANORAMIC<br />

18 TENNIS MAGAZINE


Par la rédaction<br />

UMAG (ATP 250, terre battue, 17-23 juillet)<br />

RUBLEV À QUI PERD GAGNE<br />

Semaine très spéciale pour Andrey Rublev<br />

en Croatie. Battu au dernier tour des qualifications,<br />

le jeune Russe (19 ans) n’obtient sa<br />

place dans le grand tableau qu’après le forfait<br />

de Borna Coric. Et il ne laisse pas passer<br />

sa chance. Après des succès sur le tenant<br />

du titre Fabio Fognini en quarts (6/7(5), 6/2,<br />

7/6(2)) et sur Ivan Dodig en demies (7/6(4),<br />

6/1), le Moscovite s’offre le premier titre de sa<br />

carrière contre l’expérimenté Paolo Lorenzi<br />

(6/4, 6/2). Un trophée synonyme de première<br />

entrée dans le top 50 (49 e ). Tournoi<br />

décevant en revanche côté Français avec<br />

les défaites d’entrée de Gaël Monfils (contre<br />

Dutra Silva), Gilles Simon (face à Cecchinato)<br />

et de Benoît Paire face à Kenny De Schepper,<br />

issu des qualifications, et qui s’incline ensuite<br />

contre Giannessi.<br />

©IMAGO / PANORAMIC<br />

HAMBOURG (ATP 500, terre battue, 24-30 juillet)<br />

LE MEILLEUR DES MAYER<br />

Juillet était décidément le mois des lucky-loser. Après Rublev à Umag (voir cidessous),<br />

l’Argentin Leonardo Mayer, lui aussi repêché des qualifications – grâce<br />

au forfait de Klizan – où il avait perdu au dernier tour contre un Allemand de 16 ans<br />

(Rudolf Molleker), remporte finalement le titre contre un autre Allemand plus expérimenté,<br />

son homonyme Florian Mayer, 6/4, 4/6, 6/3.<br />

Mais n’était pas à domicile celui que l’on croit : Leonardo Mayer, 30 ans, avait remporté<br />

un titre dans sa carrière et c’était déjà à Hambourg, en 2014. Figurant au 138 e rang<br />

mondial en début de semaine, il devient le vainqueur le plus mal classé à s’imposer sur<br />

le circuit depuis… Florian Mayer l’an dernier à Halle (192 e ). Mais cette belle performance lui<br />

a valu de retourner fissa dans le top 50.<br />

C’est un autre tandem germano-argentin, Philipp Kohlschreiber et Nicolas Kicker, qui a éliminé<br />

en huitièmes les deux Français du tableau, respectivement Gilles Simon et Benoît Paire.<br />

TÉLÉGRAMMES<br />

GSTAAD (WTA International, terre battue, 17-23<br />

juillet) – En Suisse, la Néerlandaise Kiki Bertens,<br />

25 ans, s’adjuge le 4 e titre de sa carrière (le 2 e<br />

en 2017) face à l’Estonienne Anett Kontaveit<br />

(6/4, 3/6, 6/1). Tête de série n°1, Caroline Garcia<br />

est éliminée au 2 e tour par Tereza Martincova<br />

(7/5, 7/6(1)).<br />

BUCAREST (WTA International, terre battue,<br />

17-23 juillet) – À domicile, la Roumaine Irina-<br />

Camelia Begu, 26 ans, s’offre le 4 e titre de sa<br />

carrière sans perdre le moindre set. En finale,<br />

elle domine Julia Goerges (6/3, 7/5). En quarts,<br />

elle avait éliminé Pauline Parmentier (7/5, 6/0).<br />

NANCHANG (WTA International, dur, 24-<br />

30 juillet) – À 31 ans, la Chinoise Shuai<br />

Peng s’impose chez elle aux dépens de<br />

la Japonaise Nao Hibino, 6/3, 6/2. C’est le<br />

deuxième titre de sa carrière, le deuxième<br />

en Chine.<br />

ATLANTA (ATP 250, dur, 24-30 juillet) –<br />

Après Newport (voir par ailleurs), John Isner<br />

enchaîne « chez lui » à Atlanta où il s’impose<br />

pour la 4 e fois, en dominant son compatriote<br />

Ryan Harrison (7/6, 7/6), malgré une balle<br />

de set sauvée dans chaque set et un break<br />

concédé dans le 2 e (mettant fin à une série de<br />

75 jeux de service remportés). Isner redevient<br />

ainsi n°1 américain. Mention pour Quentin<br />

Halys qui franchit les qualifications, passe un<br />

tour face à un autre qualifié puis s’incline en<br />

trois sets face à Gilles Muller.<br />

BASTAD (WTA International, terre battue,<br />

24-30 juillet) – Un an après avoir atteint ici<br />

sa première finale, la jeune Tchèque Katerina<br />

Siniakova (21 ans) remporte le deuxième titre<br />

de sa carrière. Elle domine en demies Caroline<br />

Garcia, 6/2, 7/5, puis en finale Caroline<br />

Wozniacki, 6/3, 6/4, qui perd sa 5 e finale de<br />

l’année !<br />

TENNIS MAGAZINE 19


BONS ET REBONDS<br />

BNP PARIBAS CUP (13-14 ans)<br />

TALENTS ET ÉMOTIONS<br />

© CONTACT@JONASBRAFMAN.COM<br />

63 pays représentés, des finales haletantes…<br />

la 28 e édition de la BNP Paribas<br />

Cup (13-14 ans), disputée mi-juillet<br />

sur les courts en terre battue du Stade<br />

Français, a une nouvelle fois permis de<br />

voir à l’œuvre les talents de demain.<br />

Chez les garçons, la victoire est revenue<br />

au Russe Igor Kudriashov face au<br />

Brésilien Pedro Boscardin Dias (7/6,<br />

7/6). Même score lors de la finale féminine<br />

remportée par la Coréenne Yeon<br />

Woo Ku contre la Roumaine Fatima<br />

Ingrid Amartha Keita, que nous vous<br />

avions présentée en avril (TM n°485).<br />

Dans cette concurrence internationale<br />

acharnée, les Français n’ont pas démérité,<br />

à l’image de la présence en demifinales<br />

de Giovanni Mpetshi Perricard<br />

(battu en trois sets par le futur lauréat)<br />

et d’Elsa Jacquemot (éliminée en deux<br />

tie-break par la finaliste). Une 28 e édition<br />

également placée sous le signe de<br />

l’émotion avec le décès le 13 juillet de<br />

Jacques Dorfmann, « stadiste et pilier<br />

du concept de ce tournoi », indiquait,<br />

ému, Jacques Laurent, directeur de<br />

l’épreuve. Une minute de silence a été<br />

observée en son honneur.<br />

185<br />

C’est le (meilleur) classement obtenu<br />

par le Français Gleb Sakharov, 29 ans,<br />

qui a remporté son premier match sur le<br />

circuit principal à Gstaad (ATP 250, terre<br />

battue, 24-30 juillet), face à la wild-card<br />

locale Antoine Bellier, après être sorti<br />

des qualifications et avant de s’incliner<br />

honorablement face à Roberto Bautista<br />

Agut (6/4, 6/3). Fabio Fognini remporte le<br />

titre face à une autre surprise, l’Allemand<br />

Yannick Hanfmann (6-4, 7-5), 25 ans et lui<br />

aussi issu des qualifications.<br />

© PAP/PANORAMIC<br />

• Le circuit Future avait rendez-vous sur l’Ile de<br />

Beauté mi-juillet pour l’Open d’Ajaccio (25 000 $).<br />

Et c’est l’Italien Edoardo Eremin (23 ans, 466 e )<br />

qui l’a emporté sur les courts en dur du Mezzavia<br />

<strong>Tennis</strong> Club face à Albano Olivetti (6/2, 6/3). Une<br />

semaine plus tard, toujours sur terre, à Uriage (15<br />

000 $) dans l’Isère, le titre est revenu à Alexandre<br />

Muller (20 ans, 325 e ) face à Corentin Denolly (5/7,<br />

7/6(1), 6/4).<br />

• Fin juillet, les Internationaux de Troyes<br />

(25 000 $, terre battue) ont été remportés par<br />

l’Italien Adelchi Virgili (27 ans, 552 e ), vainqueur en<br />

EN FRANCE<br />

finale du jeune Français Antoine Hoang (21 ans),<br />

2/6, 6/4, 6/3. Le circuit Future fait maintenant<br />

relâche en France jusqu’à début septembre.<br />

• Côté féminin, durant la deuxième semaine de<br />

Wimbledon, se déroulait le Grand Est Open 88<br />

(100 000 $), sur les terres battues du <strong>Tennis</strong> Club<br />

de Contrexéville. Une épreuve relevée remportée<br />

par la tête de série n°1, la Suédoise Johanna<br />

Larsson (28 ans, 48 e ) face à l’Allemande Tatjana<br />

Maria (6/2, 6/4). Tenante du titre, Pauline Parmentier<br />

s’est cette fois inclinée en demies face<br />

à Maria.<br />

• Belle perf’ de la jeune Française Theo Gravouil<br />

(18 ans, 493 e ), finaliste de l’Open international<br />

des Contamines-Montjoie (25 000 $, terre battue).<br />

Elle s’est inclinée face à une Espagnole de<br />

son âge, Claudia Hoste Ferrer, 7/5, 6/1.<br />

• Dans la foulée de son succès à la BNP Paribas<br />

Cup (voir ci-dessus), la Sud-Coréenne Yeon<br />

Woo Ku a remporté la Balle Mimosa Loire-<br />

Atlantique, autre épreuve française comptant<br />

pour le <strong>Tennis</strong> Europe Junior Tour, sur terre battue.<br />

Le Japonais Shintano Mochizuki s’est imposé<br />

chez les garçons.<br />

20 TENNIS MAGAZINE


Par la rédaction<br />

Cocorico !<br />

GEOFFREY BLANCANEAUX<br />

Impressionnante série pour Geoffrey Blancaneaux. Le Parisien, qui<br />

vient juste de fêter ses 19 ans (il est né le 8 août comme Roger<br />

Federer), a remporté quinze matches d’affilée en juillet, sur terre<br />

battue. Et il s’est ainsi adjugé ses 2 e (à Bourg-en-Bresse face à<br />

Constant Lestienne, photo), 3 e et 4 e (les deux à Istanbul) succès<br />

en Futures (deux 25 000 et un 15 000 $) ! Le vainqueur de Roland-<br />

Garros juniors en 2016, désormais entraîné à la All In Academy par<br />

Nicolas Devilder et Marc Gicquel, tout proche du top 300 (317 e ).<br />

© G. PICOUT<br />

ALEXANDRE MULLER<br />

Invité à Roland-Garros, Alexandre Muller,<br />

20 ans, avait été loin d’être ridicule (défaite en cinq<br />

sets face à Thiago Monteiro). Depuis, le Pisciacais<br />

a continué sur sa lancée avec deux victoires en<br />

Futures (15 000 $) sur terre battue, début juillet en<br />

Pologne puis à Uriage, dans l’Isère. Avec seulement<br />

deux sets concédés en dix matches. Plus très loin<br />

du top 300 (302 e ), il peut viser une place dans les<br />

qualifications de l’Open d’Australie.<br />

CORENTIN DENOLLY<br />

Excellent mois de juillet pour Corentin<br />

Denolly, 20 ans. L’ancien n°3 mondial<br />

juniors (en 2015) a remporté son 2 e<br />

titre en Futures à Lasne (Belgique,<br />

15 000 $) avant d’atteindre la finale<br />

à Uriage (15 000 $) où il s’est incliné<br />

face à Alexandre Muller (avec lequel il<br />

s’est imposé en double dans ces deux<br />

tournois). Le gaucher isérois a ainsi fait sa<br />

première entrée dans le top 400 (398 e ).<br />

DEAFLYMPICS<br />

Avec 3 médailles, les paires de double<br />

françaises ont fait le plein aux Deaflympics<br />

d’été 2017 (l’équivalent des Jeux<br />

paralympiques des sourds) se déroulant à<br />

Samsun en Turquie. Vincent Novelli et Mikael<br />

Alix Laurent ont décroché l’or alors que le<br />

double femmes composé d’Aurélie Coudon<br />

et de Marine Beney a remporté l’argent tout<br />

comme le double mixte emmené par Novelli<br />

et Coudon.<br />

1<br />

© JB AUTISSIER/PANORAMIC<br />

À 22 ans, Calvin Hemery<br />

a remporté le 1 er titre<br />

Challenger de sa carrière<br />

à Tampere en Finlande. Le<br />

Francilien, déjà finaliste à Blois<br />

en juin, a dominé<br />

le Portugais Pedro Sousa (6/3, 6/4)<br />

et n’a pas perdu le moindre set du tournoi. Grâce<br />

à ce succès, le jeune Français occupe le meilleur<br />

classement de sa carrière et n’est plus très loin du top<br />

150 (174 e ).<br />

CORENTIN MOUTET<br />

Comme l’an dernier, Corentin a<br />

atteint la finale des Championnats<br />

d’Europe individuels 18 ans et moins,<br />

fin juillet à Klosters, en Suisse (sur<br />

terre battue). Défait cette fois par le<br />

Hongros Zsombor Piros (6/4, 7/5), le<br />

Parisien, 15 e mondial juniors (et 339 e<br />

à l’ATP), n’a donc pas réussi le triplé<br />

« magique », lui qui avait été sacré<br />

chez les 14 ans en 2013 et chez les<br />

16 ans en 2014. Mais sa constance est<br />

louable, et ses progrès manifestes. Il<br />

est plus que jamais l’un des grands<br />

espoirs du tennis français.<br />

QUENTIN HALYS<br />

Quentin, 20 ans, commence à<br />

prendre de l’assurance sur le<br />

grand circuit. Après être sorti<br />

des qualifications à Atlanta,<br />

avoir passé un tour et tenu<br />

tête à Gilles Muller (défaite 6/4,<br />

6/7(1), 6/3), le protégé d’Olivier<br />

Ramos a récidivé dans un autre<br />

ATP 250, à Los Cabos. Issu des<br />

qualifs au Mexique, il a battu<br />

son premier top 40, Ivo Karlovic<br />

(7/6(5), 7/6(8)). Dommage qu’il<br />

ait dû ensuite abandonner,<br />

blessé aux abdominaux.<br />

TENNIS MAGAZINE 21


JEUNE POUSSE<br />

Par Jean-Marc Chabot<br />

CLÉMENT<br />

TABUR<br />

Quart de finaliste<br />

du tableau juniors<br />

de Roland-Garros,<br />

Clément Tabur rêve<br />

d’une longue et belle<br />

carrière avec l’idée,<br />

dans un coin de sa tête,<br />

de gagner un jour<br />

le tournoi parisien<br />

chez les grands.<br />

1,72 mètre<br />

17<br />

ans<br />

SES DÉBUTS<br />

Comme beaucoup, Clément a<br />

commencé le tennis vers ses 5 ans<br />

alors qu’il habitait en face d’un<br />

court à Angers. « Ma mère s’entraînait<br />

et comme il n’y avait personne pour me<br />

garder, je tapais la balle contre le mur.<br />

L’entraîneur qui était là m’a remarqué et<br />

m’a proposé de prendre des cours. » À l’aise,<br />

aussi, au football, il décide de ranger maillot,<br />

short et crampons à 12 ans pour se<br />

consacrer exclusivement au tennis.<br />

SA FORMATION<br />

Après avoir commencé le tennis à Angers,<br />

Clément intègre le pôle espoir de Nantes<br />

avant de partir deux ans au pôle France<br />

de Poitiers. En 2015, il intègre l’INSEP et<br />

s’entraîne avec Philippe Robin – son coach<br />

actuel. Parallèlement au tennis, le jeune<br />

Français poursuit sa scolarité. Il a passé<br />

son bac de français (filière STMG) en juin<br />

après Roland-Garros : « Ce n’est clairement<br />

pas ma matière préférée » avouait-il.<br />

Né le<br />

24 janvier 2000<br />

à Saint-Lambert-<br />

La-Potherie<br />

SA PERSONNALITÉ<br />

S’il s’attache à être fort mentalement sur le<br />

court, Clément apparaît aussi très serein et<br />

calme en dehors. Il avoue sobrement que<br />

« mon plus grand rêve est de faire une grande<br />

carrière longue et performante avec l’idée de<br />

gagner Roland-Garros dans un coin de ma<br />

tête ». En dehors du tennis, il aime jouer<br />

au foot avec ses amis et regarder des séries.<br />

Il vient d’ailleurs de terminer Prison Break,<br />

sa préférée.<br />

SON PALMARÈS<br />

Demi-finaliste à Doha en 2015 sur dur,<br />

il réitère la performance le mois suivant à<br />

Nottingham lors d’un<br />

tournoi international<br />

junior. En 2016, il<br />

atteint la finale à Casablanca<br />

au Maroc<br />

sur terre battue,<br />

tout comme à<br />

Kiryat Shmona<br />

en Israël sur dur. C’est donc à Roland-<br />

Garros que Clément a réalisé sa plus belle<br />

performance en étant quart de finaliste :<br />

« C’était merveilleux, il y avait toute ma<br />

famille et j’en garde de très bons souvenirs. »<br />

SON JEU<br />

Ce n’est pas habituel, mais quand on lui<br />

demande qui l’inspire, Clément nous cite<br />

David Ferrer et tente de calquer son jeu<br />

sur l’Espagnol : « Je mets beaucoup d’intensité<br />

physique, et mentalement je ne lâche<br />

jamais rien. Je suis un battant, un mort<br />

de faim. » S’il tente de faire mal du fond<br />

du court en coup droit, il concède qu’il<br />

a « une mauvaise volée de revers » et qu’il<br />

travaille ce coup plus que les autres. <br />

©CHRYSLÈNE CAILLAUD<br />

22 TENNIS MAGAZINE


US<br />

OPEN<br />

26<br />

L’enjeu<br />

34<br />

Boys & Girls


US OPEN 2016<br />

24 TENNIS MAGAZINE US OPEN 2017


L’énergie pour conquérir son troisième trophée du Grand Chelem (après l’Open d’Australie 2014<br />

et Roland-Garros 2015), Stan Wawrinka l’a puisée au plus profond de lui. « Quelques minutes avant la finale, des<br />

larmes sont tombées. J’avais envie de vomir. Et là, je me suis dit : ‘‘Tu dois te ressaisir. Prends le positif et va au<br />

combat’’ », dira le Suisse après ce nouveau succès. Un combat de très haute volée (6/7(1), 6/4, 7/5, 6/3) face à un<br />

Novak Djokovic rattrapé par son manque de repère pré-US Open (en raison de sa blessure au poignet). Armé de son<br />

fabuleux revers à une main, de sa puissance de feu, d’un physique monstrueux et d’un mental à toute épreuve<br />

(il avait sauvé une balle de match au 3 e tour face à Daniel Evans), Stan Wawrinka était bien The Man in New York.<br />

US OPEN 2017 TENNIS MAGAZINE 25


L’ENJEU 2017<br />

Au théâtre de leur<br />

Rafael Nadal et Roger Federer qui se sont partagés<br />

les trois premiers Grands Chelems de la saison, joueront<br />

peut-être la place de n°1 mondial à l’US Open, où ils ne se<br />

sont curieusement jamais affrontés. Un enjeu immense<br />

pour deux champions qui le sont tout autant.<br />

La rivalité entre Roger Federer et<br />

Rafael Nadal a beau être (possiblement)<br />

la plus prestigieuse de<br />

l’histoire du tennis, elle comporte<br />

néanmoins une étrange incongruité<br />

: les deux hommes se<br />

sont affrontés 37 fois, à date<br />

de l’écriture de ces lignes,<br />

mais jamais encore dans le décor<br />

grandiose de l’US Open,<br />

dont le stadium Arthur-Ashe<br />

et ses 23 000 spectateurs à<br />

l’aplomb d’une scène électrique<br />

constituerait pourtant<br />

un théâtre parfaitement à la<br />

hauteur de leur grandeur.<br />

On n’ira pas jusqu’à<br />

écrire que « t’as<br />

raté ta rivalité tennistique si t’as jamais<br />

affronté ton ennemi sur le central newyorkais»,<br />

mais force est de constater que<br />

celui-ci a pourtant souvent été le lieu de<br />

règlements de compte féroces et sauvages<br />

pour la plupart des grands duellistes de<br />

ce sport. On pense notamment à Pete<br />

Sampras et Andre Agassi, qui s’y sont<br />

écharpés à quatre reprises dont deux dernières<br />

mythiques, en 2001 et 2002. John<br />

McEnroe y avait fait le berceau des désillusions<br />

de Björn Borg, battu deux fois<br />

en finale par le régional de l’étape, mais<br />

n’oublions pas que « Big (Apple) Mac »<br />

y avait également affronté neuf fois en<br />

tout ses vieux copains Jimmy Connors et<br />

Ivan Lendl. Lequel y avait aussi croisé à<br />

quatre reprises la route de Mats Wilander,<br />

dont une finale en 1988 qui reste<br />

la plus longue finale messieurs jamais<br />

jouée à l’US Open (4h54), à égalité avec<br />

celle de 2012 entre… Novak Djokovic et<br />

Andy Murray. Ce qui nous fait rappeler<br />

que les membres du Big Four ont aussi


Par Rémi Bourrieres<br />

GRANDEUR<br />

connu aux States quelques duels épiques.<br />

Federer y a ainsi affronté Djokovic à 6<br />

reprises, un record du genre, et Murray<br />

une fois en finale en 2008, date du dernier<br />

de ses cinq titres américains. Rafa,<br />

lui, y a croisé le fer trois fois avec Djokovic<br />

(à chaque fois en finale), et deux fois<br />

avec Murray. Tous les classiques y sont<br />

passés, on vous dit. Sauf Federer-Nadal.<br />

Et aussi, autre temps, Becker-Edberg.<br />

Mais c’était une autre histoire.<br />

Que l’Espagnol et le Suisse se retrouvent<br />

pour la première fois à New York cette<br />

année aurait d’autant plus de sens, et<br />

de poids, que ce serait peut-être, voire<br />

probablement, pour décider lequel des<br />

deux sera n°1 mondial en fin de saison.<br />

Car cet honneur sera réservé à l’un ou<br />

l’autre, c’est quasi-sûr désormais (sauf<br />

blessure ou accident), considérant<br />

l’avance béante qu’ils possédaient à la<br />

Race début août à l’approche des deux<br />

Masters 1 000 nord-américains, <br />

FEDERER OU NADAL : la rédac’ est partagée !<br />

Le suspense qui règne quant à savoir qui de Rafael Nadal ou de Roger Federer<br />

va (ou devrait) finir l’année n°1 a contaminé la rédaction de <strong>Tennis</strong> Mag’. Nos cinq<br />

journalistes invités à se « mouiller » ont émis des avis partagés, avec un court<br />

avantage à Nadal pour lequel ont voté un peu plus de la moitié de la rédaction.<br />

Leur argument : l’Espagnol a un peu d’avance, pourrait l’accentuer en août et<br />

bénéficier ensuite du fait que Federer ne cherchera pas à lui courir après. Une<br />

petite minorité penche pour Federer. Selon elle, en effet, la fin de saison, sur<br />

dur puis indoor, est tout à l’avantage du Suisse qui devrait, s’il reste en forme,<br />

combler facilement son retard. L’avenir le dira !<br />

©ACTION IMAGES/PANORAMIC<br />

US OPEN 2017 TENNIS MAGAZINE 27


L’ENJEU 2017<br />

POUR MÉMOIRE<br />

le palmarès des<br />

3 dernières années<br />

2016<br />

Stan Wawrinka b. Novak Djokovic<br />

6/7(1), 6/4, 7/5, 6/3<br />

2015<br />

Novak Djokovic b. Roger Federer<br />

6/4, 5/7, 6/4, 6/4<br />

2014<br />

Marin Cilic b. Kei Nishikori<br />

6/3, 6/3, 6/3<br />

susceptibles de faire bouger les<br />

lignes sans pour autant bouleverser<br />

la donne. Ce titre de « champion du<br />

monde », les deux hommes avaient pour<br />

habitude auparavant de se le disputer,<br />

puisqu’ils s’étaient continuellement partagé<br />

les deux premières places du classement<br />

ATP de fin d’année entre 2005<br />

et 2010. Ensuite est venue l’ère Djoko-<br />

Murray, entre autres difficultés : Federer<br />

n’a plus été n°1 « tout court » depuis novembre<br />

2012, Nadal depuis juillet 2014.<br />

Lors de cette année 2010, soit la<br />

dernière année où ils avaient pareillement<br />

raflé les trois premières levées<br />

majeures de la saison, Rafa avait<br />

poussé le bouchon jusqu’à boucler un<br />

petit Chelem à l’US Open et devancer<br />

ainsi son rival (comme en 2008) pour<br />

cette place de n°1 mondial en fin d’année.<br />

Il l’avait retrouvée (pour la dernière<br />

fois) en 2013, mais Federer était alors<br />

hors course pour ce royal strapontin sur<br />

lequel il n’a, pour sa part, plus posé ses<br />

augustes fesses depuis 2009. C’était alors<br />

la cinquième fois, à une unité du record<br />

de Pete Sampras.<br />

Comme à Wimbledon, Federer partira<br />

d’ailleurs aussi à « la chasse au Pete »<br />

puisqu’un 6 e sacre au Billie-Jean King<br />

National <strong>Tennis</strong> Center ferait de lui<br />

l’homme le plus titré de l’ère Open, seul<br />

devant Sampras et Connors. C’est un<br />

autre enjeu de taille pour le Maestro qui<br />

se verrait bien aussi, par là-même, boucler<br />

un 20 e titre du Grand Chelem. Une<br />

« double Decima » qui ressemblerait à un<br />

drôle de pied de nez adressé à son ami<br />

majorquin. Et qui ressemblerait aussi à la<br />

cerise sur le gâteau de son incroyable<br />

revival, dans le tournoi du Grand<br />

Chelem où sa dernière victoire est la<br />

plus ancestrale (2008).<br />

Nadal, lui, visera un « simple» troisième<br />

sacre à l’US Open. Mais il<br />

serait synonyme d’un 16 e titre majeur<br />

qui lui permettrait de réduire une<br />

nouvelle fois le score dans cette course<br />

vertigineuse l’opposant, là encore, à<br />

Federer. Et il lui permettrait d’acter de<br />

manière quasi-certaine cette place de n°1<br />

mondial en fin d’année. Car dans cette<br />

course-là, en revanche, c’est Nadal qui<br />

tient la corde : 550 points d’avance à<br />

l’amorce du mois d’août, conséquence<br />

du long break fait par Federer pendant<br />

la période terre battue.<br />

Reste à savoir deux choses : quelle importance<br />

l’un et l’autre donneront à ce leadership<br />

au classement qui n’est plus, pour<br />

28 TENNIS MAGAZINE US OPEN 2017


eux, une fin en soi ? Federer a d’ores et<br />

déjà fait savoir qu’il ne sacrifierait pas cet<br />

objectif sur l’autel de son leitmotiv, celui de<br />

privilégier la fraîcheur à tout prix quitte à<br />

faire des impasses, comme il l’avait évoqué<br />

pour le Masters 1 000 de Montréal. Mais<br />

bon, la vue du pompon se trémoussant<br />

devant ses yeux pourrait pourquoi pas le<br />

titiller. Autre question : s’ils se retrouvent<br />

à l’US Open, à quel stade ? Le must évidemment<br />

serait en finale et si rien ne le<br />

garantit tant que les deux hommes sont<br />

n°2 et 3, les chances sont grandes, on l’a<br />

dit, que les lignes bougent courant août,<br />

puisqu’ils n’ont pas ou très peu de points à<br />

défendre, à l’inverse de Murray, le n°1, qui<br />

a fait une finale à Cincinnati en 2016. Nadal,<br />

qui talonne l’Écossais au classement,<br />

a donc de bonnes chances de débarquer à<br />

New York en pole position. Federer, lui, est<br />

plus dépendant d’Andy, mais si ce dernier<br />

choisissait de prolonger son break, comme<br />

il l’avait (à l’instar de Djokovic) évoqué à<br />

Wimbledon, la question serait réglée. Et<br />

l’on pourrait alors rêver à un « Fedal » de<br />

rêve, sur fonds d’enjeux monstrueux. Avec<br />

dans un coin de la tête cette statistique :<br />

depuis la création du classement ATP en<br />

1973, plus d’une fois sur deux (24 sur 44),<br />

le vainqueur de l’US Open a été sacré n°1<br />

mondial à la fin de la saison. Vous avez dit<br />

grand juge de paix ?<br />

<br />

LES AUTRES : DJOKOVIC HORS COURSE<br />

Le rang des principaux prétendants pour<br />

le titre s’est singulièrement éclairci après<br />

l’annonce du forfait pour le restant de la<br />

saison de Novak Djokovic, touché au coude<br />

(voir p. 10). Pour la première fois depuis<br />

2004, le Serbe ne participera donc pas à<br />

un tournoi qu’il a par ailleurs remporté à<br />

deux reprises (2011, 2015) et dont il a été<br />

cinq fois finalistes (2007, 2010, 2012, 2013,<br />

2016).<br />

À l’heure où nous mettions sous presse,<br />

l’incertitude régnait quant à l’état de<br />

forme du n°1 mondial Andy Murray<br />

(vainqueur en 2012) et du tenant du titre<br />

Stan Wawrinka (d’ores et déjà forfait<br />

pour Montréal et Cincinnati), touchés<br />

respectivement à la hanche et au genou.<br />

Forcément, tout cela ne peut que<br />

renforcer les ambitions déjà très élevées<br />

de leurs poursuivants, à commencer par<br />

le finaliste de Wimbledon, Marin Cilic<br />

(vainqueur en 2014). Derrière, Dominic<br />

Thiem, Kei Nishikori, Milos Raonic,<br />

Alexander Zverev, voire Grigor Dimitrov,<br />

David Goffin et Tomas Berdych restent<br />

des outsiders à prendre très au sérieux.<br />

Sans être à ranger parmi les favoris, les<br />

joueurs français peuvent également<br />

causer de belles sensations, notamment<br />

ceux qui ont fait voler en éclats l’an<br />

dernier la « coutume » selon laquelle l’US<br />

Open était auparavant le Grand Chelem<br />

qui réussissait le moins aux Tricolores :<br />

Gaël Monfils, demi-finaliste, ainsi que<br />

Jo-Wilfried Tsonga et Lucas Pouille, tous<br />

deux quarts de finaliste, ce dernier au prix<br />

d’une mémorable victoire sur Nadal. Et<br />

n’oublions pas Richard Gasquet, lui aussi<br />

demi-finaliste en 2013, ainsi que Gilles<br />

Simon, Benoît Paire ou Adrian Mannarino.<br />

©ACITON PLUS/PANORAMIC<br />

US OPEN 2017 TENNIS MAGAZINE 29


L’ENJEU 2017<br />

Qui croquera la<br />

Après Serena Williams (Open d’Australie), Jelena Ostapenko<br />

(Roland-Garros) et Garbiñe Muguruza (Wimbledon)<br />

cette saison, quelle joueuse inscrira son nom au palmarès<br />

de cet US Open 2017 ? Bien malin est celui qui pourra le<br />

prédire… Mais avec la « carotte » de n°1 mondiale en ligne<br />

de mire, le tournoi s’annonce alléchant à plus d’un titre.<br />

©SVT/PANORAMIC<br />

Les propos de Serena Williams ainsi<br />

que ses photos publiées sur les<br />

réseaux sociaux ne laissent aucune<br />

place au doute. Malgré l’arrivée imminente<br />

de son premier enfant,<br />

l’Américaine continue<br />

de s’entretenir<br />

avec l’espoir de<br />

faire régner de nouveau sa<br />

loi dès le prochain Open d’Australie. Ses<br />

consœurs du circuit WTA savent donc<br />

à quoi s’en tenir. Elles savent aussi qu’en<br />

l’absence de la quintuple lauréate du tournoi,<br />

une porte s’entrouvre pour soulever<br />

le trophée de l’US Open, le 9 septembre.<br />

Une victoire qui pourrait bien être accompagnée<br />

d’une « cherry on the cake » : la<br />

place de n°1 mondiale.<br />

Un trône, occupé depuis la mi-juillet<br />

par Karolina Pliskova, qui pourrait bien<br />

vaciller durant cette tournée américaine.<br />

Très en verve l’an passé à la<br />

même époque et finaliste à New<br />

York – elle avait dominé Serena<br />

en demies avant de s’incliner face à<br />

Angelique Kerber – la grande joueuse<br />

tchèque a pléthore de points à défendre et<br />

se retrouve donc sur un siège éjectable. À<br />

moins qu’elle ne réussisse un été torride,<br />

laissant ainsi Jankovic, Safina et Wozniacki<br />

sur la touche (les trois autres n°1 mondiales<br />

à n’avoir jamais remporté de trophée du<br />

Grand Chelem)… Reste à savoir comment<br />

elle gèrera la pression d’évoluer avec le dossard<br />

de n°1 sur les épaules, une première<br />

pour elle !


Par Jean-Baptiste Baretta<br />

POMME ?<br />

En cas de défaillance, Simona Halep semble<br />

la mieux placée pour lui chiper cette place<br />

qui lui a déjà filé sous le nez à trois reprises<br />

cette saison. Pour trois jeux à Roland-Garros<br />

(elle avait mené 6/4, 3-0 en finale face<br />

à Jelena Ostapenko puis 3-1 au 3 e set).<br />

Puis seulement deux jeux à Eastbourne<br />

(elle était en tête 7/5, 4-2 en quarts contre<br />

Caroline Wozniacki). Et enfin deux petits<br />

points à Wimbledon (à 5-4 au tie-break du<br />

2 e set en quarts contre Johanna Konta).<br />

Trois occasions manquées qui pourraient<br />

trotter dans sa tête. Mais à l’image de son<br />

jeu sur le court, la Roumaine est une battante.<br />

« Être n°1 est l’un de mes objectifs et<br />

j’en ai été très proche ici, a-t-elle déclaré après<br />

sa défaite à Londres. Mais cela ne m’affecte<br />

pas tant que cela parce que je sais que j’ai<br />

encore plusieurs années devant moi. Peutêtre<br />

que j’aurai d’autres chances. » Peut-être<br />

même abordera-t-elle cet US Open tout en<br />

haut de la hiérarchie… Mais il lui faudra<br />

pour cela grappiller le maximum de points<br />

à Toronto puis Cincinnati.<br />

Une place au « top » qu’Angelique Kerber<br />

a, elle, cédé après Wimbledon. Àl’image<br />

d’Andy Murray – qui pourrait aussi<br />

perdre sa couronne incessamment sous<br />

peu –, 2017 est une année de vaches<br />

maigres pour l’Allemande (une seule<br />

finale disputée et perdue à Monterrey).<br />

À l’issue de l’US Open, elle pourrait<br />

même perdre sa place dans le top 10. À<br />

moins qu’elle ne retrouve ce tennis qui lui<br />

avait permis de décrocher ses deux titres<br />

du Grand Chelem en 2016. Sur le <br />

Une place pour neuf<br />

Avant les deux tournois Premier 5 de Toronto et Cincinnati (qui attribuent<br />

900 points à la lauréate) et l’US Open (2 000 points pour la gagnante),<br />

elles sont 9 joueuses à pouvoir prétendre au rang de n°1 mondiale à l’issue<br />

de la dernière levée du Grand Chelem à New York.<br />

2 Points au 31 juillet Points à défendre<br />

cet été (US Open inclus)<br />

1. Karolina Pliskova 6751 2200<br />

2. Simona Halep 5770 780<br />

3. Angelique Kerber 5626 2585<br />

4. Garbiñe Muguruza 4990 420<br />

5. Elina Svitolina 4935 436<br />

6. Caroline Wozniacki 4780 781<br />

7. Johanna Konta 4665 345<br />

8. Svetlana Kuznetsova 4410 260<br />

9. Venus Williams 4052 240<br />

©ACTION IMAGES/PANORAMIC<br />

US OPEN 2017 TENNIS MAGAZINE 31


L’ENJEU 2017<br />

©SVT/PANORAMIC<br />

gazon londonien, il y a d’ailleurs<br />

eu du mieux chez « Angie »,<br />

seule joueuse à avoir véritablement<br />

menacé la future lauréate Garbiñe<br />

Muguruza.<br />

À Flushing Meadows, Muguruza n’a<br />

jamais brillé (deux victoires en quatre<br />

participations). Mais il ne faut jamais<br />

dire jamais avec l’Espagnole. Elle qui<br />

avait eu un mal fou à digérer son premier<br />

succès majeur à Roland-Garros (en<br />

2016), a retrouvé le goût de la victoire à<br />

Wimbledon. Et elle pourrait bien s’installer<br />

durablement cette fois tout en haut<br />

de la hiérarchie. Peu de joueuses peuvent<br />

rivaliser avec la protégée de Sam<br />

Sumyk (que l’on devrait retrouver<br />

dans son box à New York)<br />

lorsqu’elle est à son meilleur. D’ici la fin<br />

de saison, elle a d’ailleurs un boulevard<br />

devant elle pour devenir pour la première<br />

fois n°1 mondiale. Avec déjà deux<br />

Grands Chelems « in the pocket », cela<br />

ne serait que mérité.<br />

Si Muguruza, au même titre que Pliskova<br />

et Halep, seront les grandes favorites<br />

du dernier Majeur de la saison, d’autres<br />

joueuses auront également envie de croquer<br />

la pomme à pleines dents. Citons,<br />

pêle-mêle, la discrète Elina Svitolina<br />

(déjà 4 titres cette saison), la puissante<br />

Johanna Konta, l’expérimentée Svetlana<br />

Kuznetsova, ou encore Caroline<br />

Wozniacki, double finaliste à New York<br />

(2009 et 2014) et toujours en quête de<br />

ce grand titre qui lui échappe depuis de<br />

nombreuses années. Et n’oublions évidemment<br />

pas Venus Williams, qui, à 37<br />

ans, prend encore un malin plaisir à mater<br />

des « minettes » dont elle a été l’idole.<br />

Déjà double finaliste en Grand Chelem<br />

cette année (à Melbourne et Londres),<br />

l’aînée des Williams sera de retour pour<br />

remporter un 3 e titre à l’US Open,<br />

17 ans après le premier (et 20 ans après<br />

sa première finale) !<br />

32 TENNIS MAGAZINE US OPEN 2017


POUR MÉMOIRE<br />

le palmarès des 3 dernières années<br />

2016<br />

Angelique Kerber bat Karolina Pliskova<br />

6/3, 4/6, 6/4<br />

2015<br />

Flavia Pennetta bat Roberta Vinci 7/6, 6/2<br />

2014<br />

Serena Williams bat<br />

Caroline Wozniacki 6/3, 6/3<br />

En fonction de leurs résultats de l’été,<br />

toutes les joueuses citées précédemment<br />

peuvent prétendre à la place de n°1 mondiale<br />

à l’issue de l’US Open. Mais comme<br />

à Roland-Garros, la surprise pourrait<br />

venir d’ailleurs sur les courts<br />

de Flushing Meadows. Gardons<br />

donc un œil sur la surprenante<br />

Jelena Ostapenko, mais aussi<br />

sur trois joueuses en phase de retour cette<br />

saison et qui comptent à leur palmarès un<br />

total de 9 titres du Grand Chelem : Maria<br />

Sharapova (qui pourrait passer par la case<br />

qualifs si elle n’obtient pas de wild-card),<br />

Petra Kvitova (qui s’est imposée en juin à<br />

Birmingham) et Victoria Azarenka (huitième<br />

de finaliste à Wimbledon). Peut-être<br />

l’une de ces trois joueuses mettra tout le<br />

monde d’accord… Leur point commun est<br />

de ne craindre personne ! À moins que la<br />

surprise ne soit tricolore. Avec deux « Frenchies<br />

» dans le top 20 (Kristina Mladenovic<br />

et Caroline Garcia), l’espoir n’est pas vain.<br />

Car comme dit la chanson d’Alicia Keys :<br />

« In New York, there’s nothing you can’t do,<br />

big lights will inspire you »*. <br />

*« À New York, tout est permis, les grandes lumières<br />

vous inspireront. » Alicia Keys, New York<br />

Empire State of Mind.<br />

©ACTION IMAGES/PANORAMIC<br />

US OPEN 2017 TENNIS MAGAZINE 33


BOYS BAND…<br />

1<br />

3 GARS, 3 FILLES<br />

qui ne seront probablement pas en finale de l’US Open<br />

les 9 et 10 septembre, mais dont la rédac’ avait envie de<br />

vous parler.<br />

Par Julie Bonnefoi et Jean-Marc Chabot<br />

Le jeune performer<br />

Jared Donaldson<br />

69 e Classements arrêtés au 31 juillet 2017.<br />

Jared Donaldson est l’un des jeunes Américains à suivre. À 20 ans (il est né le<br />

9 octobre 1996), entraîné par Mardy Fish et Jan-Michael Gambill (deux anciens<br />

joueurs US), il enchaîne déjà les perfs. Depuis l’an dernier, il a battu des joueurs<br />

comme David Goffin (à l’US Open où il avait atteint le 3 e tour), Fabio Fognini ou<br />

encore Gilles Muller. À l’aise sur dur, il a aussi le pied vert, à l’image de son 3 e tour<br />

disputé cette saison à Wimbledon. Sportif depuis tout petit (il a commencé le tennis<br />

à 4 ans), Jared s’inspire de Mohamed Ali et Bill Russell (basketteur), ses idoles<br />

d’enfance. Et s’il n’avait pas été joueur de tennis, celui que l’on surnomme « JD »<br />

aurait adoré faire carrière dans le poker. Saura-t-il nous bluffer ?<br />

©IZM / PANORAMIC<br />

© ACTION IMAGES / PANORAMIC<br />

2<br />

L’atout taille<br />

Dudi Sela<br />

74 e<br />

Depuis qu’il est passé pro en 2002, Dudi Sela, 32 ans, collectionne les titres<br />

Challenger (22 en tout !), mais n’a pas encore remporté de trophée sur le circuit<br />

ATP (malgré deux finales à Pékin en 2008 et Atlanta en 2014). Mais attention, ce<br />

n’est pas pour autant qu’il ne faut pas se méfier de ce joueur israélien au revers<br />

à une main. Son huitième à Wimbledon en 2009 ou son 3 e tour (toujours à<br />

Londres) cette saison en sont la preuve. Sur le gazon du All England Club,<br />

ce papa s’est même payé le luxe de dominer John Isner, en juillet, lors d’un<br />

match marathon. Du haut de son 1,75 m, petit mais costaud le Dudi ! À Flushing<br />

Meadows, où il n’a jamais dépassé le 2 e tour, l’ancien 29 e joueur mondial<br />

(en 2009) aura à cœur de créer encore la surprise !<br />

3<br />

L’éternel battant 98 e<br />

Ruben Bemelmans<br />

À 29 ans, Ruben Bemelmans gravite autour du top 100 depuis plusieurs années –<br />

il a atteint le 84 e rang mondial en 2015. Mais il manquait encore au Belge un tournoi<br />

référence. C’est chose faite depuis le dernier Wimbledon où, après être sorti des<br />

qualifications, il a poursuivi l’aventure jusqu’au 3 e tour en éliminant Tommy Haas et<br />

Daniil Medvedev. Avant cela, « Bemel » jouait surtout les baroudeurs sur le circuit<br />

secondaire aux quatre coins du monde. Avec succès comme en témoignent ses<br />

5 titres en Challenger et 12 succès en Futures. Lui qui a baigné très jeune dans<br />

un environnement sportif propice (son père était un volleyeur reconnu et sa mère<br />

jouait au badminton), a donc aujourd’hui pour objectif d’aller encore plus haut.<br />

Et de, pourquoi pas, faire mieux que son 3 e tour disputé à New York en 2015…<br />

© A. BOYERS / PANORAMIC<br />

34 TENNIS MAGAZINE US OPEN 2017


…GIRLS POWER<br />

© IMAGES/SHUTTERSTOCK/SIPA<br />

1<br />

La jumelle de la n°1<br />

Kristyna Pliskova<br />

Souvent confondues, les jumelles Pliskova ont enfin trouvé la parade : Krystina s’est teint<br />

les cheveux en blond pour se distinguer de sa sœur Karolina, devenue n°1 mondiale en<br />

juillet. Identiques physiquement – « J’ai encore des doutes quand je les croise. C’est assez<br />

bizarre parce qu’elles rigolent de la même façon, elles ont la même voix… », nous racontait<br />

Caroline Garcia récemment –, elles possèdent également un jeu similaire basé sur un<br />

service puissant. Sauf que l’une est droitière (Karolina) et l’autre gauchère (Kristyna). Et si<br />

elle est l’aînée (de 2 minutes), Kristyna, 25 ans, ne possède pas encore le palmarès de sa<br />

« petite » sœur. Celle qui a dû déclarer forfait lors du tournoi de Nanchang (Chine) après<br />

s’être coincé le doigt dans un ventilateur, vient de faire son entrée dans le top 40, mais<br />

n’a encore jamais mis les pieds en deuxième semaine d’un Grand Chelem. Voir sa jumelle<br />

accéder au plus haut rang de la hiérarchie mondiale va sans doute lui donner des idées…<br />

37 e<br />

2<br />

L’insulaire<br />

Heather Watson<br />

Originaire de l’île anglo-normande de Guernesey et née d’un père mancunien et<br />

d’une mère papouasienne (Nouvelle-Guinée), Heather Watson, 25 ans, a grandi<br />

au large des côtes de la Manche. Son potentiel lui permet de s’envoler dès ses<br />

12 ans pour la prestigieuse académie Bollettieri, en Floride. 38 e mondiale en<br />

2015, présente à trois reprises au 3 e tour de Wimbledon en 2012, 2015 – année<br />

où elle était passée à deux points de l’exploit face à Serena Williams – et 2017,<br />

elle a remporté trois titres, dont le premier à Osaka en 2012, devenant ainsi la<br />

première Britannique titrée sur le circuit WTA depuis 24 ans. Elle qui a révélé<br />

avoir reçu des menaces de morts de parieurs – « Ils ont menacé de me tuer,<br />

m’ont souhaité le cancer et de mourir d’une mort lente et douloureuse » – aura<br />

à cœur de faire taire ses « haters » à l’US Open où elle n’a encore jamais gagné<br />

le moindre match (en 6 participations). Ne jamais dire jamais…<br />

© ACTION IMAGES / PANORAMIC<br />

76 e 80 e<br />

© DITA ALANGKARA/AP/SIPA<br />

3<br />

La retardataire émérite<br />

Jennifer Brady<br />

Elle n’a pas la palme de la précocité, mais de la patience, puisque Jennifer<br />

Brady n’est passée pro qu’à 20 ans, en 2015 (elle est née en avril 1995), après<br />

avoir passé deux ans dans l’université californienne d’UCLA. Et le moins que<br />

l’on puisse dire, c’est qu’elle a bien fait de prendre son temps. Elle qui n’avait<br />

remporté que deux matches sur le grand circuit avant cette saison, a tout<br />

simplement atteint les huitièmes à l’Open d’Australie. Pour son premier Grand<br />

Chelem ! Du haut de son 1,78 m, la jeune et puissante Américaine épate. À<br />

Melbourne, elle a notamment battu Heather Watson (tiens, une autre « girl » !)<br />

en sauvant cinq balles de match. Et à Roland-Garros, elle n’a cédé que 9-7 au<br />

3 e set de son 1 er tour face à Kristina Mladenovic. Prometteur pour une joueuse<br />

habituée jusqu’alors à s’exprimer sur les tournois ITF (4 titres). Il faudra donc<br />

suivre son parcours à New York, pour son premier US Open…<br />

US OPEN 2017 TENNIS MAGAZINE 35


IL ÉTAIT UNE FOIS…<br />

DIMANCHE 8 SEPTEMBRE 2002<br />

FINALE DE L’US OPEN<br />

A<br />

u loin, les tours de Manhattan rougissent<br />

sous le feu du ciel. C’est la<br />

fin d’une journée d’été parfaite. Au<br />

cœur du Stadium Arthur Ashe, à la lumière<br />

des projecteurs, c’est une belle histoire qui<br />

est en train de s’achever. Nul ne le sait encore,<br />

mais Pete Sampras vient de disputer le<br />

dernier match de sa carrière face à son meilleur<br />

ennemi Andre Agassi. Il est 19h39 et les<br />

éternels rivaux viennent d’offrir un merveilleux<br />

récital, leur 34 e duel, qui s’est soldé par<br />

une victoire de Sampras en quatre sets 6/3,<br />

6/4, 5/7, 6/4.<br />

C’est au filet, d’une ultime volée de revers,<br />

que Sampras, âgé de 31 ans, a mis un point<br />

final à son quatorzième succès en Grand<br />

Chelem. Record absolu. Un retour au sommet<br />

qui n’allait pas de soi après deux ans de<br />

disette et son dernier titre à Wimbledon en<br />

l’an 2000. Et pourtant, il la tient bien entre<br />

les mains, cette coupe qu’il avait conquise<br />

face au même adversaire douze ans plus tôt.<br />

Mais cette fois au bord des larmes, il monte<br />

dans les tribunes pour aller embrasser sa<br />

femme Bridgette, qui donnera naissance à<br />

leur premier fils deux mois plus tard.<br />

Qui aurait pu imaginer pareil dénouement<br />

alors que Sampras avait abordé le tournoi à<br />

la 17 e place mondiale et s’était incliné sans<br />

gloire à Wimbledon dès le 2 e tour face au<br />

« lucky loser » suisse George Bastl. Agassi-<br />

Sampras, c’est donc l’affiche de cette finale<br />

2002, la plus « vieille » de l’histoire entre<br />

deux complices ayant dépassé la trentaine.<br />

Mais c’est bien Sampras qui une nouvelle<br />

fois aura le dernier mot, atteignant souvent<br />

la perfection et notamment dans les deux<br />

premiers sets. « J’ai joué le mieux que je pouvais<br />

contre un champion de ce niveau et Andre<br />

est le meilleur joueur que j’aie jamais rencontré<br />

», expliquera-t-il après le match.<br />

PETE SAMPRAS<br />

bat ANDRE AGASSI<br />

6/3, 6/4, 5/7, 6/4<br />

Quelle qualité de jeu en effet dans les deux<br />

premiers sets. Notamment au service. Sampras<br />

a gagné le tirage au sort effectué sous<br />

la supervision du champion australien Rod<br />

Laver et dès le premier jeu, il claque deux<br />

aces. On comprend très vite sa tactique :<br />

prendre des risques au service et refuser<br />

l’échange. Agassi n’a pas le temps de mettre<br />

son jeu en place. Trois aces le clouent sur<br />

place au septième jeu et juste après, c’est le<br />

break. Agassi semble un peu emprunté. Il<br />

subit les montées adverses. Sampras souffre,<br />

mais conclut tout de même la première<br />

manche au 9 e jeu avec 4 aces alors qu’il n’a<br />

passé que 3 premières balles sur 10. Agassi<br />

est sonné. Il a laissé passer 12 aces dans cette<br />

première manche. Sampras est lancé et il<br />

réussit le break d’entrée dans la deuxième,<br />

maintenant ensuite son impressionnant rendement<br />

au service : 76 % des points derrière<br />

ses premières balles et 86 % des points derrière<br />

ses deuxièmes. 6/3, 6/4, l’issue semble<br />

prévisible. La troisième manche est toutefois<br />

plus équilibrée. Sampras semble un peu<br />

moins fringant : 3-3, 4-4, 5-5. À 6-5 pour<br />

son adversaire, Sampras rêve de tie-break,<br />

36 TENNIS MAGAZINE US OPEN 2017


Par la rédaction<br />

« J’ai joué le mieux<br />

que je pouvais contre<br />

un champion de<br />

ce niveau. Andre<br />

est le meilleur joueur<br />

que j’aie jamais<br />

rencontré »<br />

Pete Sampras<br />

mais le jeu qui suit est interminable : 16<br />

points au total dont 3 doubles fautes. Agassi<br />

réussit enfin le break sur une volée dans le<br />

filet. Le stade explose. Sampras ne mène<br />

plus que deux sets à un alors que la partie<br />

a débuté depuis deux heures. Le début de la<br />

quatrième manche confirme le léger ascendant<br />

pris par Agassi. Il a trois balles de 3-1<br />

dans un quatrième jeu de 20 points. Mais là,<br />

une demi-volée de revers miraculeuse et une<br />

amortie impeccable rétablissent la situation.<br />

Sampras sauve encore une balle de break<br />

à 4-3 et, au jeu suivant, déchaîné en coup<br />

droit, il réussit le break fatal. Il sert pour le<br />

match et un ace sur deuxième balle (son 33 e<br />

ace du jour) lui donne trois balles de tournoi.<br />

Agassi sauve la première, mais ne peut<br />

rien sur la deuxième. Une volée de revers gagnante<br />

met un point final à ce chef d’œuvre.<br />

Pete Sampras s’adjuge son cinquième US<br />

Open et pour la troisième fois, il domine<br />

Andre Agassi en finale. Va-t-il arrêter sur ce<br />

chef d’œuvre ou bien continuer ? « Dans les<br />

mois qui viennent, je vais penser à tout cela,<br />

déclare-t-il aussitôt. Battre Andre en finale,<br />

ce pourrait être une belle conclusion. » C’est<br />

finalement ce qu’il annoncera douze mois<br />

plus tard sur le lieu même de son exploit.<br />

Une carrière qui se termine en apothéose. Le<br />

point final ne pouvait pas être plus beau. <br />

©PROSPORT/PANORAMIC<br />

C’était il y a 15 ans<br />

La razzia Williams<br />

Serena et Venus Williams terminent respectivement au 1 er et 2 e<br />

rang mondial après une fabuleuse saison qui voit Serena s’imposer<br />

face à sa grande sœur en finales de Roland-Garros, Wimbledon et<br />

de l’US Open. Serena remporte un total de 8 titres, Venus n’est pas<br />

en reste avec 7 succès. Seule Jennifer Capriati sauve les meubles<br />

en s’adjugeant l’Open d’Australie face à Martina Hingis.<br />

Mais aussi<br />

• En ski, Carole Montillet est sacrée championne olympique<br />

de descente aux JO d’hiver de Salt Lake City.<br />

• La monnaie Euro devient officielle et en mai<br />

Jacques Chirac<br />

est élu président de la République.<br />

• Ouverture de Disneyland à<br />

Marne-la-Vallée.<br />

• Retraite du couturier Yves St Laurent.<br />

• Palme d’or à Cannes pour Le Pianiste<br />

de Roman Polanski, sortie du film<br />

Asterix et Obélix mission Cléopatre et<br />

attribution du Prix Goncourt à Pascal<br />

Quignard pour Les Ombres Errantes.<br />

• Le Brésil remporte sa 5 e Coupe du<br />

monde de football face à l’Allemagne.<br />

n°1<br />

mondiaux<br />

en fin de saison<br />

Serena Williams<br />

et Lleyton Hewitt<br />

US OPEN 2017 TENNIS MAGAZINE 37


QUIZ<br />

Par la rédaction<br />

Records, matches de légende (ou pas), situations cocasses...<br />

Êtes-vous imbattable sur l’US Open ? À vous de jouer !<br />

1<br />

Qui est le dernier Français<br />

finaliste à Flushing<br />

Meadows ?<br />

A- Cédric Pioline<br />

B- Gaël Monfils<br />

C- Henri Leconte<br />

2<br />

Quel est le nom du court<br />

central de l’US Open ?<br />

A- Arthur Ashe<br />

B- Louis Armstrong<br />

C- Central Arena<br />

3<br />

Quel est le prize-money total<br />

de l’édition 2017 ?<br />

A- 43,4 millions $<br />

B- 45,7 millions $<br />

C- 50,4 millions $<br />

4<br />

Combien de fois Roger<br />

Federer a-t-il atteint<br />

la finale ?<br />

A- 5 fois<br />

B- 6 fois<br />

C- 7 fois<br />

5<br />

Au total, combien de titres<br />

les sœurs Williams comptentelles<br />

en simple ?<br />

A- 8<br />

B- 9<br />

C- 10<br />

6<br />

Combien de joueurs, hors<br />

Big 4, ont remporté le simple<br />

messieurs depuis 2004 ?<br />

A- 1<br />

B- 2<br />

C- 3<br />

7<br />

Quel est le nom du premier<br />

joueur à avoir remporté<br />

le tournoi en 1881 ?<br />

A- Richard Sears<br />

B- William Glynn<br />

C- René Lacoste<br />

8<br />

Quel est le fournisseur officiel<br />

de balles depuis 1978 ?<br />

A- Head<br />

B- Wilson<br />

C- Dunlop<br />

9<br />

Quel joueur a remporté<br />

le tournoi junior en 2016 ?<br />

A- Felix Auger-Aliassime<br />

B- Denis Shapovalov<br />

C- Geoffrey Blancaneaux<br />

10<br />

Quels joueurs ont inauguré<br />

le toit du Court central l’an<br />

dernier lors de leur match<br />

du 2 e tour ?<br />

A- Djokovic et Vesely<br />

B- Nadal et Seppi<br />

C- Murray et Granollers<br />

11<br />

Qui sont les deux seuls<br />

Tricolores à figurer au<br />

palmarès de l’US Open<br />

en simple ?<br />

A- René Lacoste et Henri<br />

Cochet<br />

B- René Lacoste et Jean<br />

Borotra<br />

C- René Lacoste et Jacques<br />

Brugnon<br />

12<br />

Depuis quelle année<br />

le tournoi est-il organisé sur<br />

dur à Flushing Meadows ?<br />

A- 1968<br />

B- 1978<br />

C- 1988<br />

13<br />

Quel nom porte le lieu dans<br />

lequel se déroule le tournoi ?<br />

A- John McEnroe National<br />

<strong>Tennis</strong> Center<br />

B- Chris Evert National <strong>Tennis</strong><br />

Center<br />

C- Billie Jean King National<br />

<strong>Tennis</strong> Center<br />

14<br />

Quel est le plus jeune<br />

vainqueur du tournoi<br />

(ère Open) ?<br />

A- Pete Sampras<br />

B- Marat Safin<br />

C- Lleyton Hewitt<br />

Réponses<br />

1- A (en 1993) ; 2- A ; 3- C ; 4- C (vainqueur en 2004, 2005, 2006, 2007, 2008, finaliste en 2009 et 2015) ; 5- A (Serena 6, Venus 2) ; 6- C<br />

(Del Potro, Cilic, Wawrinka) ; 7- A (titré à sept reprises) ; 8- B ; 9- A ; 10- B ; 11- A ; 12- B ; 13- C ; 14- A (19 ans et 28 jours en 1990).<br />

40 TENNIS MAGAZINE US OPEN 2017


TENNIS<br />

INSIDE<br />

42<br />

Caroline<br />

Wozniacki<br />

48<br />

Sexe et tennis<br />

54<br />

Marat Safin<br />

70<br />

Jouer<br />

en couple


FACE-À-FACE<br />

©2016 EMMANUELLE HAUGUEL/GETTY IMAGES<br />

42 TENNIS MAGAZINE


Effeuillage<br />

CAROLINE<br />

WOZNIACKI<br />

EN 2010, ELLE DEVENAIT N°1 MONDIALE. SEPT ANS PLUS TARD,<br />

Caroline Wozniacki est toujours en quête de son premier titre du Grand<br />

Chelem. De retour cette année dans le top 10 après un bon début de saison,<br />

la Danoise, 27 ans, ne se contente pas de briller sur les terrains de tennis. En<br />

dehors des courts, elle ne se lasse pas d’afficher sa plastique. Après avoir<br />

posé à trois reprises en maillot pour le Swimsuit Issue du magazine américain<br />

Sports Illustrated, on a pu la découvrir dans le plus simple appareil en<br />

couverture de ESPN Magazine il y a quelques semaines. Pour <strong>Tennis</strong> Magazine,<br />

Caroline Wozniacki est restée totalement vêtue, tout en levant le voile…<br />

Propos recueillis par Jean-Baptiste Baretta et Stephanie Tortorici<br />

TENNIS MAGAZINE 43


FACE-À-FACE<br />

©ACTION IMAGES / PANORAMIC<br />

<strong>Tennis</strong> Magazine : Quels sont les<br />

souvenirs de votre accession au rang<br />

de n°1 mondiale ?<br />

Caroline Wozniacki : C’était à Pékin, en<br />

2010. Je devais battre Petra Kvitova pour<br />

accéder à ce rang, et je l’ai fait ! C’était<br />

totalement irréel pour moi, un rêve<br />

que j’avais depuis que j’étais petite fille.<br />

L’avoir réalisé reste quelque chose de très<br />

spécial. À cette occasion, j’ai reçu un petit<br />

trophée que j’ai toujours. Dans la maison<br />

de mes parents, il y a un mur et un album<br />

avec les photos de cette journée. Quand<br />

je les regarde, cela me rappelle de bons<br />

souvenirs.<br />

Pensez-vous être aujourd’hui une tout<br />

autre joueuse ?<br />

J’ai toujours détesté perdre et j’adore<br />

gagner, c’est une source de motivation<br />

en soi, c’est pourquoi je suis là. Mais<br />

parallèlement, en fait, on s’améliore<br />

tout le temps. Lorsque l’on devient n°1,<br />

on regarde davantage ce que vous faites,<br />

tous vos matches sont scrutés par vos<br />

adversaires. On devient aussi une cible<br />

pour les autres joueuses qui essaient par<br />

tous les moyens de vous battre. Pour<br />

éviter ça, il n’y a pas d’autre choix que de<br />

s’améliorer pour devenir encore meilleure.<br />

J’ai grandi en me battant pour tout ce<br />

que j’ai aujourd’hui, rien n’est arrivé<br />

par miracle. À présent, je suis bien plus<br />

expérimentée. Je suis persuadée que je<br />

me suis également endurcie mentalement<br />

grâce à différentes situations stressantes<br />

que j’ai eu à gérer sur le court, mais aussi<br />

avec la maturité. Cela m’aide parfois à<br />

prendre de meilleures décisions, à jouer la<br />

bonne balle au moment adéquat. J’ai aussi<br />

appris de mes erreurs, pris le temps de<br />

réfléchir à certains points qui auraient pu<br />

changer le cours d’un match, en me disant<br />

que je ne referai plus ces fautes à l’avenir…<br />

Redevenir n°1, est-ce important pour<br />

vous ? Ou bien votre objectif est plutôt<br />

de gagner un titre du Grand Chelem ?<br />

Tout le monde aimerait un jour devenir<br />

n°1 et je suis fière d’y être parvenue.<br />

Bien sûr que cela reste un objectif de le<br />

redevenir. Mais dans le même temps, ce<br />

que je veux vraiment, c’est gagner un titre<br />

du Grand Chelem. C’est un autre de mes<br />

rêves.<br />

Avoir été n°1 mondiale sans avoir<br />

remporté de trophée du Grand<br />

Chelem, cela vous met-il une pression<br />

supplémentaire ?<br />

Que vous le vouliez ou non, il y a<br />

beaucoup de pression de la part des<br />

médias. La question est de savoir la<br />

gérer. Je n’ai jamais senti que j’avais<br />

quelque chose à prouver et j’ai très vite<br />

pris conscience que je ne pourrais pas<br />

satisfaire tout le monde. Je ne lis jamais<br />

44 TENNIS MAGAZINE


« Nous sommes des joueuses<br />

de tennis, pas des top models.<br />

Nous avons des muscles et nous<br />

les utilisons à bon escient pour<br />

être performantes dans notre sport. »<br />

ce qui se dit sur moi ou les articles sur le<br />

tennis. Ce qui est important, c’est ce que<br />

pensent ma famille et mes amis. Peut-être<br />

que les médias ont, eux, ce sentiment que<br />

je dois prouver quelque chose alors que je<br />

ne vis que mon rêve.<br />

Remporter un Grand Chelem, cela<br />

demande une condition physique<br />

parfaite. Comment vous sentez-vous<br />

après toutes ces années passées sur les<br />

courts ?<br />

L’année dernière, j’ai lutté avec mon<br />

physique, mais aujourd’hui, je me sens<br />

beaucoup mieux. Je croise les doigts pour<br />

rester en bonne santé. Quand je suis en<br />

forme, je sais que je suis l’une des joueuses<br />

du circuit les plus fortes physiquement.<br />

Si mon physique est au rendez-vous, cela<br />

me permet de travailler dur en dehors<br />

du court et il n’y a pas de raison que les<br />

résultats ne viennent pas sur le terrain.<br />

Soulever les trophées et combattre sur un<br />

court, c’est ce qui me pousse chaque jour<br />

à m’entraîner plus fort. J’aime la sensation<br />

que me procure la victoire.<br />

Être une femme qui prend soin d’elle,<br />

est-ce difficile lorsque l’on est joueuse<br />

de tennis ?<br />

Chaque femme a envie de se sentir belle<br />

sur et en dehors du court. Sur le terrain,<br />

j’aime porter mes cheveux relevés, je me<br />

fais une tresse pour ne pas que cela me<br />

gêne et je trouve cela joli. Tout le monde<br />

dit qu’il ne faut pas se laver les cheveux<br />

tous les jours, mais je ne peux pas m’en<br />

empêcher tellement je transpire sur<br />

le court. J’aime aussi que mes ongles<br />

soient toujours parfaits parce que c’est<br />

la première chose que l’on voit lorsque<br />

vous saluez quelqu’un. Je ne me maquille<br />

que très rarement, toujours à cause de la<br />

transpiration et des nombreuses douches<br />

que je prends quotidiennement. Je prends<br />

également soin de ma peau en utilisant<br />

de la crème solaire et en mettant toujours<br />

une visière pour me protéger du soleil.<br />

Êtes-vous vraiment très impliquée<br />

dans la conception de vos tenues<br />

adidas avec Stella McCartney ?<br />

Oui, depuis un moment maintenant.<br />

C’est important de se sentir bien dans ses<br />

vêtements. C’est pour cela que je prête<br />

attention à ce que je porte sur les terrains,<br />

j’en discute souvent avec les designers de<br />

Stella McCartney. C’est une collaboration<br />

assez unique dans le monde du tennis et<br />

c’est très spécial pour moi. Nous nous<br />

parlons régulièrement, je leur fais mes<br />

retours, leur donne mes sensations,<br />

parle de mes désirs. Je prends beaucoup<br />

de plaisir à collaborer avec Stella. Nous<br />

sommes à une époque où l’égalité entre<br />

les femmes et les hommes est réellement<br />

quelque chose de très important. On<br />

pousse les femmes à s’endurcir, à devenir<br />

plus fortes au lieu de rester nous-mêmes.<br />

Pour moi, c’est très important si je peux<br />

être un modèle pour certaines jeunes<br />

filles.<br />

Êtes-vous fan de mode ? Allez-vous à<br />

certains défilés ?<br />

Oui et j’essaie d’aller chaque saison à<br />

la Fashion Week de New York. J’aime<br />

assister à ces défilés et je suis fan de la<br />

ligne de vêtements que Serena a lancée<br />

il y a quelques années. Sa collection est<br />

incroyable.<br />

En parlant de Serena, pensez-vous que<br />

l’amitié soit possible entre joueuses de<br />

tennis ?<br />

Oui, Serena et moi sommes adversaires<br />

sur le court mais amies en dehors.<br />

Et ce n’est pas la seule de mes amies<br />

joueuses, il y aussi Angelique Kerber,<br />

Agnieszka Radwanska ou encore Daniela<br />

Hantuchova (récemment retraitée, ndlr).<br />

Nous aimons nous voir en dehors des<br />

tournois et passer un peu de temps<br />

ensemble. Ne vous méprenez pas, lorsque<br />

nous nous retrouvons face à face sur un<br />

court de tennis, il n’y a que la victoire<br />

qui compte. Mais sans aucun mauvais<br />

sentiment. C’est notre travail, notre<br />

passion.<br />

On a envie de connaître vos sujets de<br />

prédilection lorsque vous vous <br />

TENNIS MAGAZINE 45


FACE-À-FACE<br />

rencontrez entre filles…<br />

On parle de tout sauf de tennis ! Nous<br />

avons les mêmes discussions que toutes<br />

les autres femmes de notre âge. Nous<br />

parlons des hommes, de la mode, de<br />

shopping, de nutrition…<br />

Pour vous, quel est le joueur le plus<br />

sexy du circuit ATP ?<br />

Oulala, je ne sais pas… (elle botte un peu<br />

en touche) Je ne sais pas si c’est le joueur<br />

le plus sexy, mais j’apprécie beaucoup<br />

la classe et l’aura de Roger Federer. Il<br />

est toujours très bien habillé, toujours<br />

gentleman et attentionné envers sa<br />

famille. C’est vraiment une personne<br />

agréable et cela le rend attirant.<br />

Et chez les femmes, quelle joueuse est<br />

selon vous la plus sexy ?<br />

Je pense qu’Ana Ivanovic était l’une des<br />

plus jolies joueuses du circuit.<br />

Quelle femme représente pour vous<br />

la classe à l’état pur, dont l’élégance<br />

est une source d’inspiration ? Dans<br />

le sport mais aussi dans le monde en<br />

général ?<br />

J’adore l’actrice Blake Lively. J’aime son<br />

style et je la trouve très élégante. J’aime<br />

également le style de Serena Williams,<br />

ce n’est pas parce qu’elle est l’une de mes<br />

amies proches, mais parce qu’elle apporte<br />

toujours sa petite touche à ses tenues.<br />

Elle peut parfois porter des vêtements<br />

classiques et le jour d’après oser des<br />

tenues un peu plus risquées et c’est ce que<br />

j’aime chez elle.<br />

Vous avez posé en maillot de bain<br />

pour Sports Illustrated, qu’est-ce qui<br />

vous plait dans cet « exercice » ?<br />

La première fois, je ne vous cache pas<br />

que j’étais très nerveuse, je ne savais pas<br />

à quoi m’attendre. Mais toute l’équipe<br />

m’a vraiment permis d’être à l’aise, ils<br />

ont tout fait pour que je me sente belle.<br />

Et à chaque fois que l’on me propose de<br />

poser, je ressens la même excitation. C’est<br />

tellement fun, vous êtes sur la plage, ils<br />

mettent de la musique et il n’y a plus qu’à<br />

s’amuser et à prendre du plaisir avec des<br />

photographes au top et toute une équipe<br />

qui vous chouchoute du début à la fin.<br />

Et j’aime les photos, elles sont superbes,<br />

j’ai gardé tous les magazines. Quand<br />

je serai plus âgée et que mes enfants se<br />

moqueront de moi parce que je ne serai<br />

pas dans la meilleure forme de ma vie, je<br />

pourrai leur montrer ces photos et leur<br />

dire : ‘‘Vous voyez, votre maman ressemblait<br />

à ça, elle était cool avant !’’ (rires).<br />

Avez-vous envie de véhiculer un<br />

message au travers de ces photos ?<br />

Nous sommes des joueuses de tennis, pas<br />

des top models : nous avons des muscles<br />

et nous les utilisons à bon escient pour<br />

être performantes dans notre sport. Bien<br />

sûr que nous avons de larges épaules, des<br />

cuisses musclées… mais nous restons<br />

belles et féminines. Nous devons être fières<br />

de cela. Chaque femme est différente. Ce<br />

que je veux faire passer comme message,<br />

c’est qu’il faut être fière de ce que la nature<br />

nous a offert, peu importe que vous soyez<br />

grande, petite, mince ou avec des formes.<br />

Vous aimez d’ailleurs partager ces<br />

photos sur vos réseaux sociaux…<br />

Je trouve ça bien de partager des moments<br />

avec ses fans. Quand j’étais jeune, j’aurais<br />

aimé suivre ce que faisaient mes idoles.<br />

Les réseaux sociaux, c’est aussi important<br />

pour les sponsors… Avec les années, j’ai<br />

appris à bien compartimenter ce que j’ai<br />

envie de partager avec mes fans et ce que<br />

je garde pour moi, ce qui fait partie de<br />

ma vie privée.<br />

Vous qui êtes sans cesse en voyage,<br />

est-ce d’ailleurs facile de concilier vie<br />

privée et vie professionnelle ?<br />

Non, je ne dirais pas que c’est quelque<br />

chose de facile. Mais en même temps,<br />

cela en vaut la peine, surtout lorsque<br />

vous rencontrez quelqu’un qui<br />

comprend et adhère à votre mode de vie,<br />

quelqu’un qui a également ses propres<br />

passions. Cela rend encore plus fort. Si<br />

une relation s’installe dans le temps et<br />

que l’on peut continuer à faire ce que<br />

l’on aime, cela facilite les choses. Mon<br />

petit ami est un joueur de basket (David<br />

Lee des San Antonio Spurs, ndlr) et il<br />

comprend ce que je vis, les hauts et les<br />

bas d’une carrière. Avoir son soutien,<br />

cela signifie beaucoup pour moi. <br />

46 TENNIS MAGAZINE


©2015 JON KOPALOFF/GETTY IMAGES<br />

TENNIS MAGAZINE 47


PSYCHO<br />

©WILLIAMS + HIRAKAWA / AUGUST<br />

Venus Williams pour le<br />

numéro « Body » 2014<br />

du magazine ESPN.<br />

48 TENNIS MAGAZINE


JEU, SEXE, MATCH<br />

Victoire…<br />

Freud ?<br />

« Le tennis est un sport où l’érotisme ne cesse de s’immiscer avec une<br />

puissance latente toute particulière », note l’écrivain et ancien tennisman<br />

Denis Grozdanovitch. Jo-Wilfried Tsonga, lui, déclarait en 2011 au magazine<br />

Cosmopolitan : « Je ne pourrai jamais choisir entre le sexe et le tennis.<br />

Je dirais qu’il faut garder les deux tant que vous vous amusez. » Le tennis,<br />

bête de sexe et accélérateur à libido ? Ou au contraire école de maîtrise des pulsions ?<br />

Parlons-en ici sur le divan pour tenter de trancher le débat…<br />

Par David Brunat<br />

J<br />

’ai fait un rêve éveillé dans lequel je voyais un petit garçon<br />

debout dans un couloir de double, tandis que deux spectres<br />

vêtus de blanc caracolaient non loin de lui. Je venais à<br />

peine de me reconnaître dans cet enfant observant ses parents<br />

en train de jouer au tennis qu’une terreur m’envahit, m’empêchant<br />

de franchir la ligne de côté. Lorsque je me réveillai en sursaut<br />

de cette expérience bouleversante, je sus immédiatement que j’avais<br />

fait une découverte prodigieuse.»<br />

Ces mots singuliers écrits en 1897 sont signés d’un certain Sigmund<br />

Freud, qui théorise alors ce qu’il nomme « le fantasme originaire<br />

du tennis ». Le père de la psychanalyse fait une découverte<br />

renversante : au fondement du désir, il y a… le tennis ! « La sexualité,<br />

déclare le docteur viennois, est une sublimation du tennis. » Et<br />

d’expliquer que ces raquettes aux longs manches ne sont pas des<br />

instruments ludiques innocents, que le jeu au filet procède d’un<br />

« refoulement des conflits incestueux », que le complexe d’Œdipe<br />

n’est pas étranger à la multiplication des doubles fautes, ou encore<br />

que le « lob défensif vient compenser la petitesse du pénis et en est<br />

même peut-être la cause ! »<br />

Ces travaux révolutionnaires, d’une trop choquante modernité<br />

pour être publiés de son vivant, sont longtemps restés inconnus<br />

malgré leur haute valeur scientifique. Jusqu’à ce qu’un psychanalyste<br />

américain, Theodor Saretsky, fasse en 1980 l’acquisition<br />

d’une malle ayant appartenu à Freud et mette la main sur les<br />

précieux manuscrits, qu’il révéla enfin au grand public dans un<br />

livre, traduit en français sous le titre Le tennis et la sexualité : les<br />

écrits secrets de Freud… Ouvrage qui déclencha l’hilarité, car il<br />

ne s’agissait que d’un canular, d’une parodie jouissivement <br />

TENNIS MAGAZINE 49


PSYCHO<br />

« Le désir est absent<br />

pendant une partie si elle est<br />

sérieusement jouée. Avant une<br />

rencontre, oui. Et après bien sûr,<br />

surtout en cas de victoire. »<br />

D r. Rémi Debrun<br />

burlesque du système de pensée freudien,<br />

lequel ne s’est jamais penché sur le<br />

cas de la petite balle jaune et de ses adeptes.<br />

LIBIDO À GOGO<br />

Il n’empêche, Freud aurait eu de la matière<br />

à se mettre sous la dent s’il avait étudié le<br />

tennis au prisme de sa théorie. Pas forcément,<br />

d’ailleurs, du temps de sa jeunesse,<br />

car s’il est bien un sport qui tenait alors le<br />

corps en lisière et à distance de toute liberté<br />

d’expression érotique, c’était bien celui-là.<br />

Ouvrez donc un vieil album de photos avec<br />

des joueuses de la fin du XIX e siècle : quoi<br />

de commun entre ces dames au port altier,<br />

évoluant en robe longue, chemise ample<br />

couvrant avant-bras et poignets et chapeau<br />

élégant, et les bimbos sexy qui, à l’instar<br />

de l’iconique Anna Kournikova, firent un<br />

siècle plus tard une irruption torride sur le<br />

circuit et dans le cœur de nombreux fans ?<br />

Nul doute qu’au spectacle de ces joueuses<br />

exhibant leurs formes avantageuses et<br />

poussant sur chaque frappe des cris et<br />

des râles dignes des films qu’on ne saurait<br />

regarder qu’à l’heure où les enfants sont<br />

couchés, l’auteur de Totem et Tabou eût<br />

ajouté quelques lignes à sa doctrine du<br />

désir et validé le fait que « tout est sexuel. »<br />

Et qu’aurait-il dit de ces mâles conquérants<br />

à la musculature surdéveloppée, de<br />

ces hommes-sandwichs de la testostérone<br />

qui, tels Rafael Nadal ou Fernando Verdasco,<br />

n’hésitent pas à l’occasion à afficher<br />

leur virilité pour des marques de sous-vêtements<br />

?<br />

Cette chorégraphie suggestive, ce ballet de<br />

chairs ou de biceps, ce concert de rugissements<br />

quasi orgasmiques dont le sexsymbol<br />

Maria Sharapova demeure l’une<br />

des interprètes les plus accomplies, tout<br />

cela eût été proprement inimaginable du<br />

vivant de Freud. Même si, à l’instigation<br />

par exemple de Suzanne Lenglen dans les<br />

années 20, les coutures du tennis « crinoline,<br />

corset et pantalon de flanelle » commençaient<br />

à craquer. Et que, déjà, la puissance<br />

du désir affleurait pour certains sous<br />

les tenues strictes, les codes pudibonds et<br />

les airs-de-ne-pas-y-toucher. Désir homosexuel<br />

pour le champion allemand Gottfried<br />

von Cramm, désir frénétique chez<br />

ce grand séducteur qu’était Fred Perry, ou<br />

encore désir glauque du côté de Bill Tilden<br />

qui goûta de la prison pour sa passion malsaine<br />

des jeunes gens.<br />

LES MOTS ET LA CHOSE<br />

Car le tennis a une double particularité<br />

par rapport à bien d’autres sports : 1, il<br />

est pratiqué depuis toujours par les deux<br />

sexes (séparément ou en double mixte)<br />

et l’élément féminin y a toujours eu une<br />

place particulière. Et 2, les contacts physiques<br />

entre les adversaires y sont rigoureusement<br />

prohibés. Tout juste se serre-t-on la<br />

main à la fin de la partie. Ce qui pourrait<br />

en faire un sport cérébral, désincarné. Sauf<br />

que le vocabulaire du tennis est surchargé<br />

de termes auxquels il est facile de conférer<br />

une connotation sexuelle (voir p. 108),<br />

et que l’érotisation du tennis ne se limite<br />

pas au spectacle de nymphettes gambadant<br />

sur les courts en tenue légère. Elle<br />

est partout : dans la gestuelle et le langage<br />

corporel, dans les cris, dans la façon dont<br />

50 TENNIS MAGAZINE


©ANTONIO PETRONZIO<br />

Thomas Berdych, juillet 2015,<br />

pour le magazine Cosmo UK, au<br />

profit de Cancer Research UK.<br />

les médias magnifient le potentiel érotique<br />

de certaines stars de l’ATP et de la WTA,<br />

et parfois dans la communion fusionnelle<br />

et vaguement orgiaque du public avec les<br />

dieux et déesses du stade.<br />

La sémantique et les objets du tennis déploient<br />

à leur façon un troublant imaginaire<br />

érotique. Passons sur tout ce qu’on<br />

pourrait dire des balles, qu’on caresse,<br />

qu’on frappe, qu’on gifle, et qu’on fait<br />

même gicler de son tamis. Passons aussi<br />

sur la raquette avec son long manche, dont<br />

tout apprenti psy s’empressera de faire<br />

un objet phallique (les plus créatifs allant<br />

peut-être jusqu’à considérer le cordage et le<br />

grip comme un avatar du bondage). L’entraînement<br />

contre le mur ? Une pratique<br />

masturbatoire, forcément ! « Le travail à<br />

la force du poignet équivaut pour le joueur à<br />

une manipulation de lui-même, de son corps<br />

dont il tire une jouissance », estime Franck<br />

Evrard dans son livre L’érotique du tennis<br />

(éditions Hermann). Admettons.<br />

Plus intéressants sont les mots. Nul doute<br />

que les disciples de Jacques Lacan peuvent<br />

faire leur régal du lexique de la planète<br />

jaune. Ainsi, le tennis est phonétiquement<br />

proche du pénis, le lob se change facilement<br />

en attribut sexuel si l’on change le “l”<br />

pour la dernière lettre de l’alphabet, un jeu<br />

de jambes aérien peut évoquer une partie<br />

de jambes en l’air, etc. Les plus lyriques de<br />

ces Lacaniens n’hésiteront pas à célébrer<br />

la sensualité couleur de peau cuivrée de<br />

la terre battue qui doit être arrosée, <br />

TENNIS MAGAZINE 51


PSYCHO<br />

©CLIVE BRUNSKILL/GETTY IMAGES<br />

Janko Tipsarevic,<br />

en mai 2012.<br />

52 TENNIS MAGAZINE


à chanter le gazon, béni ou maudit<br />

(... soit qui mal y pense), ou encore à comparer<br />

l’art du passing-shot à la pénétration.<br />

Ils décriront le filet comme un entrelacs de<br />

mailles et de trous. Feront de l’ace un acte<br />

éjaculatoire. Et s’émerveilleront de voir<br />

les vainqueurs des plus grands tournois<br />

embrasser, caresser, peloter, mordiller la<br />

Coupe avec une ardeur troublante…<br />

ALORS, PHILTRE D’AMOUR ET USINE<br />

À PHÉROMONES, LE TENNIS ?<br />

« Pas si vite !, tempère le docteur Rémi Debrun.<br />

Ce psychiatre classé 15/1 précise :<br />

Un match de tennis soulève la question de la<br />

vie et de la mort, sur chaque point, et donc il<br />

y a peut-être en creux de l’éros et du thanatos<br />

dans l’air. Mais en même temps, le désir est<br />

absent pendant une partie si elle est sérieusement<br />

jouée. Même pas bridé, refoulé : juste<br />

inexistant. Je n’ai jamais entendu un patient<br />

me dire qu’il était en état d’excitation<br />

sexuelle pendant un match, que le fait de<br />

jouer une compétition lui donnait du désir.<br />

Jamais. Avant une rencontre, oui. Et après,<br />

bien sûr, surtout en cas de victoire. Mais pas<br />

pendant. Pour moi, le tennis est asexué. Du<br />

moins du point de vue du joueur en compétition.<br />

Évidemment, on peut se montrer en<br />

spectacle ou se rincer l’œil depuis les tribunes<br />

en regardant les perles de la WTA, mais c’est<br />

une autre histoire… »<br />

RAQUETTE À HAUTEUR<br />

DE BRAGUETTE<br />

Pour autant, le risque de débordement<br />

sexuel est tout sauf imaginaire. Souvenons-nous<br />

de la clause insolite que Maria<br />

Sharapova avait introduite il y a quelques<br />

années dans le contrat de son sparringpartner<br />

Dieter Kindlmann : interdiction<br />

d’avoir des relations sexuelles avec la<br />

joueuse ! En cas de tentative, renvoi immédiat<br />

! Preuve que Cupidon rôde bien<br />

à l’ombre des courts et des salles d’entraînement<br />

…<br />

Au fond, comme l’écrit Franck Evrard, « la<br />

vraie perversion à l’œuvre dans la pratique du<br />

tennis est de proposer le plaisir en soi, comme<br />

une fin absolue. »<br />

Une belle illustration de cette pensée nous<br />

est offerte par la nouvelle de Nabokov<br />

intitulée La Vénitienne, qui s’ouvre sur<br />

un double à l’érotisme torride : « Il allait<br />

mollement à la rencontre de la balle et un<br />

coup long lui procurait une jouissance physique…<br />

». Ou bien par Lolita, du même<br />

Nabokov, où l’héroïne dispute une partie<br />

de catégorie Grand Chelem sur le plan de<br />

la sensualité : « Ma Lolita, en arrangeant<br />

l’essor ample et ductile du cycle de son service,<br />

avait une façon inimitable de lever son<br />

genou gauche légèrement plié et pendant une<br />

seconde on voyait naître et flotter dans le soleil<br />

la trame d’équilibre vital que formaient<br />

le bout de ce pied pointé, cette aisselle pure,<br />

ce bras poli et brun, sa raquette levée haut<br />

en arrière. »<br />

Oui, le tennis peut être un irrésistible<br />

excitant sexuel, tout comme le désir peut<br />

stimuler la performance tennistique. « Les<br />

gonzesses, c’était important. Ce sont même<br />

la clé de ma carrière », confiait un Yannick<br />

Noah moins littéraire dans son livre T’as<br />

pas deux balles.<br />

BOULES ET BALLES<br />

Si le tennis a inspiré le cinéma « mainstream<br />

» (voir TM 486), l’industrie pornographique<br />

a su, elle aussi, lui rendre les<br />

honneurs. La filmographie proposée sur les<br />

sites spécialisés révèle un nombre impressionnant<br />

de scènes tournées sur des courts<br />

de tennis foulés par des pratiquant(e)s qui<br />

échangent des balles – souvent très maladroitement<br />

– avant de passer à des exercices<br />

qu’ils maîtrisent beaucoup mieux.<br />

Les rubriques « Orgasmic tennis », « <strong>Tennis</strong><br />

Academy » ou encore « <strong>Tennis</strong> Summer<br />

Camp » semblent jouir d’une forte popularité.<br />

Mentionnons deux films issus de ce classement<br />

ATP (Association du <strong>Tennis</strong> Pornographique)<br />

: Jeu, sexe et match réalisé<br />

par une certaine Marika Bodilis en 2013<br />

et Anissa, la joueuse de tennis (du prestigieux<br />

label Marc Dorcel). Présentation :<br />

« Anissa n’est plus très heureuse avec Renato,<br />

son richissime mari. Celui-ci est le propriétaire<br />

du club de tennis à côté de leur villa<br />

de rêve et la trompe ouvertement avec de<br />

jeunes nymphomanes attirées par le pouvoir.<br />

Alors, pour se changer les idées, elle s’adonne<br />

à son passe-temps favori : les leçons de tennis.<br />

Anissa en a sous la jupette et sait tenir<br />

le manche. » De jolis coups et d’haletants<br />

échanges en perspective, nul n’en doute.<br />

Ready ? Play ! <br />

<br />

TENNIS MAGAZINE 53


FACE-À-FACE<br />

©ACTION IMAGES/PANORAMIC<br />

54 TENNIS MAGAZINE


LEÇONS<br />

séduction<br />

DE<br />

BY MARAT SAFIN<br />

S’IL NE NOUS FALLAIT QU’UN SEUL « TÉMOIN » POUR CE NUMÉRO,<br />

ÇA NE POUVAIT ÊTRE QUE LUI ! L’inégalable Marat Safin, sex-symbol<br />

officiel, détenteur de la palme du plus grand tombeur du circuit avec sa belle<br />

gueule et sa « cool attitude », parvenait même à capter le regard d’une frange<br />

féminine pas du tout intéressée par le tennis. Et comme il adorait en jouer –<br />

mais jamais avec prétention – il en a allègrement profité. Son goût pour la<br />

fête (et pour le reste…) lui a probablement coûté quelques grands titres dans<br />

une carrière qui reste exceptionnelle et qui lui a valu, l’an dernier, de devenir<br />

le premier joueur russe intronisé au Hall of Fame. Mais elle a largement<br />

contribué à sa cote de popularité. Tout ça, dit-il, c’était avant. À 37 ans, Marat<br />

le Moscovite se veut plus posé. Tout en jetant un voile pudique sur certaines<br />

de ses largesses du passé, il oriente notre discussion sur des principes de vie<br />

et de séduction. Au final, on en sort gagnant : Marat Safin est un bel écrin,<br />

certes. Mais qui est loin d’être vide…<br />

Propos recueillis par Rémi Bourrieres<br />

TENNIS MAGAZINE 55


FACE-À-FACE<br />

<strong>Tennis</strong> Magazine : Marat, tout<br />

d’abord, que devenez-vous ?<br />

Marat Safin : Ma vie a un peu changé<br />

ces derniers temps. Comme vous le savez,<br />

j’ai démissionné au début de l’été de mon<br />

poste de député à la Douma, que j’occupais<br />

depuis six ans – un mandat complet<br />

plus un an – après avoir été vice-président<br />

de la Fédération russe et également investi<br />

au sein du Comité olympique. Là, je suis<br />

dans une période de transition. Je vais<br />

prendre mon temps, recharger les batteries<br />

avant d’attaquer un nouveau chapitre<br />

de ma vie. J’ai quelques projets en cours,<br />

quelques propositions intéressantes. Je<br />

vais examiner tout ça.<br />

Pouvez-vous en dire un peu plus ?<br />

J’ai notamment un projet d’académie avec<br />

ma sœur (Dinara, ex-n°1 mondiale elle<br />

aussi, faut-il le rappeler, ndlr) qui aimerait<br />

se lancer dans le coaching. Pas moi, pas<br />

tout de suite du moins, mais je vais m’investir<br />

avec elle dans un projet de structure<br />

d’entraînement et de management. On<br />

aimerait avoir une base à Moscou et une<br />

autre en dehors de la Russie, à un endroit<br />

qui serait plus propice et plus facile pour<br />

les joueurs. On est en train de regarder différentes<br />

opportunités. On ne va pas se précipiter.<br />

Mais j’ai vraiment hâte de revenir<br />

dans le milieu du tennis !<br />

Le milieu du tennis a sans doute hâte<br />

de vous revoir aussi : vous en êtes LE<br />

sex-symbol attitré. Qu’est-ce que cela<br />

vous fait d’entendre ça ?<br />

C’est plaisant, merci beaucoup. Merci à<br />

mon père et à ma mère, surtout (rires) !<br />

Mais, vous savez, c’est quelque chose que<br />

je n’ai jamais trop pris au sérieux. Et puis,<br />

bon, ce n’est plus tout à fait pareil maintenant.<br />

J’ai pris de l’âge. Je suis plus posé.<br />

Mais rassurez-nous, vous avez toujours<br />

le même succès avec les femmes ?<br />

Oui, ça va… (il hésite). Je ne me plains pas.<br />

Mais bon, ce n’est pas non plus comme les<br />

gens pensent. Cela reste « normal ».<br />

Pendant votre carrière, c’était quand<br />

même la folie. Tout le monde se souvient<br />

notamment de ces trois blondes<br />

– surnommées les « Safinettes » – qui<br />

vous encourageaient depuis votre box<br />

lors de l’Open d’Australie 2002. Vous<br />

aimiez bien jouer avec ça, non ?<br />

Oui, un peu, c’est vrai. À cette époque,<br />

j’avais une approche de la vie assez épicurienne.<br />

Mon credo, c’était : “Vis ta jeunesse<br />

à fond, profite du moment présent, fais<br />

tes conneries”… Mais bon, le truc marrant<br />

à propos des « Safinettes » dont vous<br />

parlez, c’est qu’aucune d’entre elles n’était<br />

ma petite amie. Je les avais rencontrées sur<br />

place, à Melbourne, où elles fréquentaient<br />

56 TENNIS MAGAZINE


Les trois Safinettes<br />

dans le box de Marat<br />

à l’Open d’Australie 2002.<br />

d’autres joueurs – je ne dirais pas qui ! – et<br />

elles m’avaient demandé des tickets pour<br />

venir voir mon match. Puis ça a fait toute<br />

cette histoire ! Ce n’est pas grave, c’était<br />

plutôt marrant et on a bien rigolé avec<br />

ces filles. Mais c’était juste des copines, à<br />

aucun moment on n’est allé plus loin.<br />

En revanche, aller plus loin, ça a bien<br />

dû vous arriver sur d’autres tournois ?<br />

Tout le monde a son petit jardin secret<br />

(ton énigmatique, puis rire entendu) !<br />

Quand même, on aimerait bien<br />

savoir : pendant votre carrière, avezvous<br />

fréquenté plus de filles que vous<br />

n’avez gagné de matches sur le circuit<br />

(422) ?<br />

Un homme ne révèle jamais combien de<br />

conquêtes il a eu, que ce soit en tennis<br />

ou dans un autre domaine (Ilie Nastase<br />

avait écrit dans son autobiographie avoir<br />

eu quelques 2 500 femmes dans son lit,<br />

avant d’admettre que le chiffre était très<br />

approximatif, ndlr) ! Je vais garder ça pour<br />

moi, si cela ne vous gêne pas.<br />

Quelle est la chose la plus folle qu’une<br />

fille ait faite pour vous séduire ?<br />

Les femmes n’ont en général rien à faire<br />

pour séduire les hommes. Elles ont juste<br />

à être présentes, et à être elles-mêmes. De<br />

nos jours, c’est d’ailleurs probablement<br />

la chose la plus difficile : savoir qui est<br />

vraiment la personne. Tout le monde se<br />

la raconte un peu. Mais très peu s’ouvrent<br />

profondément, honnêtement aux autres,<br />

de façon spontanée. Alors, la femme la<br />

plus sexy et la plus séduisante, pour moi,<br />

c’est celle qui n’a pas peur de montrer<br />

vraiment qui elle est, avec ses qualités<br />

et ses défauts. Une personne honnête,<br />

c’est quelqu’un de fort, avec une certaine<br />

richesse intérieure. C’est ce qu’on<br />

recherche en général chez une femme,<br />

et chez un homme aussi d’ailleurs, ça va<br />

dans les deux sens. Plus la personne est<br />

honnête, plus la relation est saine.<br />

C’est d’autant plus dur de trouver ça<br />

chez une femme quand on est riche et<br />

célèbre, non ?<br />

C’est vrai, même si, à différents degrés,<br />

tout le monde a le même problème. C’est<br />

l’histoire de la vie : il faut toujours séparer<br />

le vrai du faux. Certains sont peut-être<br />

plus doués que d’autres pour ça, mais à<br />

un moment ou à un autre, on fait tous<br />

des erreurs. Et on apprend. Il n’y a pas<br />

vraiment de conseil pour lutter contre<br />

ça, sinon de retenir les leçons de la vie,<br />

de suivre son cœur, d’être à l’écoute de<br />

ses émotions. C’est une bonne base pour<br />

trouver la personne qu’il vous faut. Ce<br />

n’est pas évident, il n’y a qu’à voir combien<br />

de mariages finissent en divorces<br />

dans le monde entier. Mais au bout du<br />

compte, c’est ce qu’on recherche tous<br />

chez quelqu’un : l’honnêteté. La première<br />

étape, c’est déjà d’être honnête<br />

avec soi-même, à 100 %. Sinon, comment<br />

voulez-vous que l’autre soit 100 %<br />

honnête avec vous ?<br />

Pensez-vous que le fait d’avoir autant<br />

de succès avec les femmes a un peu<br />

affecté votre carrière ?<br />

(Il réfléchit) Avoir du succès, c’est un<br />

paramètre qui peut vous conduire à faire<br />

des erreurs, oui. Ça dépend si vous savez<br />

vraiment ce que vous voulez ou pas dans<br />

la vie. Si vous êtes jeunes et pas encore<br />

très sûr de vous, vous vous laissez facilement<br />

griser par des choses extérieures qui<br />

peuvent vous monter au cerveau et vous<br />

détourner de ce que vous êtes vraiment.<br />

Après, petit à petit, en grandissant, vous<br />

finissez normalement par trouver votre<br />

chemin, savoir ce qui est bon ou pas<br />

pour vous, et vous faites les choses parce<br />

que vous le voulez vraiment. À partir de<br />

là, beaucoup de portes s’ouvrent. Le problème<br />

de beaucoup de gens, c’est <br />

TENNIS MAGAZINE 57


FACE-À-FACE<br />

©GETTY IMAGES<br />

qu’ils ne vivent pas leur propre vie,<br />

mais une vie par procuration.<br />

On s’écarte un peu du sport, là…<br />

Justement, c’est particulièrement vrai<br />

pour des sportifs qui sont beaucoup entourés,<br />

et notamment par des soi-disant<br />

amis qui sont en fait des faux amis. Ils<br />

peuvent facilement se laisser influencer,<br />

d’autant qu’ils sont à 100 % concentrés<br />

sur leur carrière. Et pourtant, c’est très<br />

important de ne pas perdre le contrôle<br />

de sa vie en dehors du tennis. Car sinon,<br />

une fois que la carrière est finie, il y a<br />

tout à apprendre. C’est souvent comme<br />

ça que des sportifs commencent à faire<br />

des erreurs après leur carrière. C’est un<br />

problème commun à tous les sports<br />

business. Ils peuvent vous donner une<br />

vision complètement faussée de la vie.<br />

Voilà pourquoi il est très important<br />

d’avoir les bonnes personnes autour de<br />

soi, capables de vous dire les choses en<br />

face.<br />

58 TENNIS MAGAZINE


Et pour revenir au succès ?<br />

Le problème quand on est jeune et<br />

qu’on rencontre le succès, c’est que l’ego<br />

croît terriblement vite. Or, l’ego, ce n’est<br />

jamais bon. Beaucoup de personnes<br />

disent qu’un ego fort est nécessaire pour<br />

gagner. Non, vous n’avez pas besoin d’en<br />

avoir un fort pour gagner : vous devez<br />

bien jouer, c’est tout. Le sport a ceci<br />

de bien qu’il vous donne la possibilité<br />

de montrer votre valeur par les actes.<br />

Mais le montrer par de l’arrogance ou<br />

de l’irrespect, non. Ça commence par la<br />

manière dont vous parlez aux gens. On<br />

peut être un grand champion et rester<br />

une personne très humble.<br />

Qui était votre plus grand rival sur le<br />

circuit en termes de popularité avec<br />

les femmes ?<br />

Je ne fais pas de compétition dans ce<br />

domaine ! Le sport, c’est dans le stade !<br />

Une fois sorti du stade, vous vivez votre<br />

vie, vous faites vos expériences, mais vous<br />

ne devez pas entrer en compétition avec<br />

les autres. C’est le meilleur moyen de se<br />

planter.<br />

Sur le circuit, y-a-t-il beaucoup de<br />

relations amoureuses dans les vestiaires<br />

?<br />

Je ne sais pas tout, mais je n’ai pas l’impression<br />

qu’il y en ait tant que ça. Honnêtement,<br />

je n’ai jamais trop fait attention.<br />

Vous-même, avez-vous déjà eu une<br />

relation avec une joueuse ?<br />

Non. Je n’aurais pas fait ça.<br />

Est-il vrai que, plus jeune, vous étiez<br />

tout proche de vous marier ?<br />

Oui. Mais c’était il y a très longtemps.<br />

C’est du passé.<br />

Comment vous décririez-vous dans<br />

une relation ? Romantique, passionné,<br />

jaloux ?<br />

Réaliste, je dirais. Romantique, oui,<br />

mais il y a plusieurs manières d’être romantique.<br />

Je ne suis pas super câlin, par<br />

exemple. Chacun a sa manière de montrer<br />

ses sentiments, le plus important<br />

dans une relation est de ne pas se perdre<br />

soi-même sur le plan émotionnel.<br />

Quelle est la joueuse de tennis la plus<br />

sexy ?<br />

Gabriela Sabatini, bien sûr ! Sinon, de<br />

ma génération, j’aimais bien l’Allemande<br />

Jana Kandarr. Et aussi Mathilde Johansson,<br />

la petite Française. Très mignonne !<br />

Avez-vous déjà dû vous employer pour<br />

séduire une fille ?<br />

Oui, on passe tous par des moments difficiles<br />

(rires) !<br />

Pour un homme « normal », séduire<br />

une fille, c’est souvent un long processus.<br />

Mais pour vous, ça doit être<br />

facile, quand même…<br />

Franchement, pour séduire, le plus important<br />

n’est pas qui vous êtes et à quoi vous<br />

ressemblez. C’est d’abord une question<br />

d’attitude. Plus vous êtes ouvert, sympa,<br />

naturel, plus vous avez de chances. Les<br />

femmes n’aiment pas les hommes qui<br />

jouent un rôle. Et croyez-moi, elles ont<br />

beaucoup d’intuition ! Elles décèlent très<br />

vite les hommes qui en font trop et s’en<br />

détournent aussitôt. Les femmes veulent<br />

avant tout des hommes forts. Or, ces<br />

hommes forts ne sont en général pas prétentieux.<br />

Ils n’en ont pas besoin. Soyez<br />

humble, respectueux, éduqué, relax et<br />

surtout soyez vous-même. Faites-moi<br />

confiance, c’est une excellente base avec la<br />

fille ! Si vous y parvenez, vos chances vont<br />

être multipliées. Et ce, encore une fois, qui<br />

que vous soyez, quoi que vous fassiez.<br />

C’est quand même plus simple quand<br />

vous êtes beau gosse !<br />

Je comprends ce que vous voulez dire.<br />

Mais j’insiste, ce n’est pas le principal. Le<br />

plus important, c’est l’énergie que vous<br />

avez au fond de vous-même. Le gars qui<br />

est beau mais qui n’a rien dans la tête et qui<br />

n’est pas capable d’aligner deux mots, n’est<br />

pas du tout intéressant pour les femmes.<br />

Malgré tout, faites-vous le nécessaire<br />

pour maintenir votre image de sexsymbol<br />

?<br />

Pas spécialement. L’homme, vous savez,<br />

se doit juste d’être un tout petit peu plus<br />

soigné que le singe. À part se laver et se<br />

raser, il n’a pas grand-chose à faire. Un<br />

homme doit rester un homme ! Et c’est<br />

dur de trouver un homme, aujourd’hui.<br />

Vous a-t-on déjà proposé de poser nu<br />

dans un magazine ?<br />

Non (rires) !<br />

Sinon, êtes-vous célibataire en ce moment<br />

?<br />

Oui. Je prends mon temps (sourire).<br />

Mais je n’ai aucune difficulté à me projeter<br />

désormais dans une vie normale, avec<br />

une femme et des enfants. Simplement,<br />

je veux que ce soit vraiment avec la bonne<br />

partenaire, quelqu’un qui m’aime vraiment<br />

pour ce que je suis et avec qui je<br />

partage la même vision de la vie. C’est dur<br />

à trouver. En même temps, je ne cherche<br />

pas. Si cela doit venir, cela viendra. On ne<br />

contrôle pas grand-chose dans ce monde.<br />

La seule chose à faire, c’est de profiter<br />

chaque jour, chaque seconde de la vie.<br />

Parfois, on oublie un peu ça. On est dans<br />

un monde où l’on est toujours en train<br />

de courir partout. Je crois qu’il faut temporiser<br />

un peu. C’est comme ça que les<br />

bonnes choses arrivent au bon moment.<br />

C’est ma philosophie ! <br />

<br />

TENNIS MAGAZINE 59


SOCIÉTÉ<br />

60 TENNIS MAGAZINE


SOIS GAY<br />

tais-toi<br />

mais<br />

!<br />

Effectué juste avant Roland-Garros et resté jusque-là très confidentiel,<br />

le coming-out de Brian Vahaly (64 e mondial en 2003) est le premier<br />

au masculin, pour un joueur de ce niveau, depuis le début de l’ère Open.<br />

Il rappelle à quel point l’homosexualité, avec un H comme Hommes, reste<br />

taboue dans le sport en général et le tennis en particulier. Si la parole<br />

semble un peu plus libérée chez les femmes, certains réflexes de stigmatisation persistent<br />

sur le circuit WTA. Refuge idéal, le mutisme n’a donc pas de sexe et les risques d’exposition<br />

dévieraient même certains talents de leurs rêves de carrière. Explications.<br />

Son quart de finale à Indian Wells en 2003 ne lui avait<br />

pas suffi pour épouser la postérité, même s’il avait, sur<br />

ce tournoi, dominé Juan Carlos Ferrero, alors 3 e mondial.<br />

Le set qu’il avait chipé à Lleyton Hewitt, boss du<br />

classement de l’époque, quelques semaines plus tard à Roland-<br />

Garros, n’avait pas plus marqué les esprits. Une carrière honnête,<br />

sans gros éclat, voilà à peu près la seule trace qu’avait laissée Brian<br />

Vahaly sur la planète tennis au moment de ranger ses raquettes.<br />

Son nom s’est brutalement extirpé des filets de l’anonymat début<br />

mai, dans les colonnes de Sports Illustrated : l’Américain (37 ans)<br />

a en effet été le premier joueur du top 100 de l’ère Open, plutôt<br />

ex-joueur, à y révéler son homosexualité.<br />

Par Cyrille Pomero - Illustrations Faunesque<br />

Jusque-là, cette démarche avait été exclusivement féminine et<br />

souvent associée à d’illustres championnes (Martina Navratilova,<br />

Billie Jean King, Amélie Mauresmo…) ayant levé le voile<br />

sur leur intimité, depuis plus de 30 ans pour certaines d’entreelles.<br />

Quelques cas très médiatisés et finalement isolés qui ont<br />

grossièrement laissé penser qu’il était désormais anodin pour<br />

une joueuse d’assumer publiquement son lesbianisme dans le<br />

tennis, le football, le handball, le judo et d’autres disciplines<br />

supposées – par cliché – abriter des couples du sexe faible.<br />

Un raccourci assez éloigné de la réalité, car si l’homosexualité<br />

est un peu entrée dans les mœurs, le « un peu » prend encore<br />

beaucoup de place. Le coming-out reste délicat dans un bureau<br />

ou une usine. Il l’est davantage dans une sphère médiatisée, y<br />

compris pour une femme. Nous y reviendrons.<br />

Pour l’opinion, un homme avec un homme, rien de très étonnant<br />

dans le monde artistique, du spectacle, du cinéma ou de<br />

la télévision. Dans le tennis ? Impossible, voyons, pas de ça<br />

ici, restons entre machos. Comme il l’a précisé dans l’entretien<br />

qu’il nous a accordé (voir p. 65), Brian Vahaly a pris conscience<br />

de son homosexualité sur le tard… mais avant de quitter le<br />

circuit et sans jamais l’évoquer à ses confrères de vestiaire. Ses<br />

difficultés pour dater avec précision son attirance pour <br />

TENNIS MAGAZINE 61


SOCIÉTÉ<br />

le même sexe trahissent sournoisement<br />

l’hospitalité toute relative du milieu<br />

pour les joueurs défiant les lois de la standardisation.<br />

De ses propos transpirent une<br />

évidence : il avait conscience que la transparence<br />

n’était pas forcément compatible avec<br />

la poursuite d’une carrière sereine dans un<br />

univers guère friand des minorités.<br />

Ce coming-out a donc fait rejaillir tout<br />

un tas de questions, délicatement enfouies<br />

sous les bâches d’un milieu trop soucieux<br />

de son confort pour se les poser. L’équation<br />

est simple. Soit il n’y a pas de gay(s)<br />

à l’ATP, soit il(s) se cache(nt). La première<br />

option est validée par les faits puisqu’aucun<br />

homo n’avait levé le petit doigt depuis Bill<br />

Tilden, vainqueur de dix titres du Grand<br />

Chelem dans les années 20, et Gottfried<br />

Von Cramm, doublement sacré à Roland-<br />

Garros (1934, 1936). Vite tranché, vite<br />

expédié, circulez.<br />

« LE SPORT RÉSISTE<br />

AUX ÉVOLUTIONS SOCIÉTALES »<br />

Tout n’est sans doute pas aussi limpide et basique.<br />

Et pour cause, selon Patrick Mignon,<br />

sociologue du sport et chercheur à l’INSEP<br />

pendant 20 ans : « Le sport est un univers social<br />

un peu à part, à la base très masculin, celui<br />

des hommes forts, dans lequel s’affirment les<br />

vertus viriles et où les tabous et les préjugés résistent<br />

aux évolutions sociétales. Le coming-out<br />

n’y est pas forcément bien accepté. Il peut être<br />

considéré comme une faiblesse, une fragilité, un<br />

excès de sensibilité et même un excès d’émotivité<br />

alors que la gestion des émotions fait justement<br />

la différence entre les sportifs de haut<br />

niveau et les très grands champions. Il y a un<br />

renversement du trait au sujet du coming-out<br />

au féminin. La virilisation d’une femme peut<br />

être moquée, celle d’Amélie Mauresmo l’avait<br />

été lors de l’Open d’Australie 1999. Mais cette<br />

virilisation restera, dans le sport, comme un<br />

symbole et presque un gage de performance. Or,<br />

dans la compétition, le résultat finit par primer<br />

sur tout le reste. »<br />

Difficile de savoir si le circuit abrite<br />

quelques gays confinés dans le mutisme.<br />

Enquêter-traquer-révéler, le triptyque<br />

reviendrait peu ou prou à stigmatiser ce<br />

qui n’est évidemment pas l’objet de notre<br />

démarche, juste motivée par le désir de<br />

savoir si – et éventuellement pourquoi –<br />

l’infiniment petit dissimule de gigantesques<br />

non-dits. L’extrême rareté a en effet de<br />

quoi interpeller. Seules quelques rumeurs,<br />

issues d’une toile qui tisse ses pièges à buzz,<br />

ont alimenté le sujet ces dernières années.<br />

Richard Gasquet en a été victime. Le<br />

Tout-Paris lui avait prêté une liaison avec<br />

Arnaud Lagardère. Moins à l’aise pour nier<br />

les bruits de couloirs que pour éviter ceux<br />

de double en tirant un passing de revers,<br />

le Biterrois avait dérapé en bout de course,<br />

dans le magazine Society en mai 2015 : « Je<br />

me pose moi-même des questions (sur la provenance<br />

de la rumeur), car je me considère<br />

être assez normal. S’il y a bien deux trucs desquels<br />

je suis aux antipodes, ce sont la drogue<br />

et l’homosexualité. Je peux vous le jurer. » La<br />

maladresse de la plaidoirie avait été révélatrice<br />

du caractère quasiment délictueux<br />

accordé, sur la planète tennis, à l’attirance<br />

pour un semblable. A la décharge de l’actuel<br />

protégé de Sergi Bruguera et Thierry<br />

Champion, pas certain que beaucoup de<br />

ses congénères auraient manifesté plus de<br />

tact pour se dépatouiller d’une insinuation<br />

aussi gratuite et inédite.<br />

Plus globalement, les réseaux sociaux ont<br />

fissuré la protection de la vie privée. Un<br />

support à double tranchant, confortable et<br />

impitoyable. Certains joueurs pourraient<br />

l’utiliser pour effectuer un coming-out, via<br />

une simple photo ou vidéo, comme d’autres<br />

s’en servent pour annoncer une grossesse<br />

ou une naissance. Une manière d’informer<br />

sans avoir, dans un premier temps<br />

tout du moins, à affronter micros, caméras<br />

et questions impudiques. Une aubaine<br />

contemporaine. Sauf que, d’Instagram à<br />

Facebook, le moindre cliché anodin peut<br />

aussi engendrer un flot de ragots à l’échelle<br />

mondiale. Récemment, des conclusions<br />

ont ainsi été hâtivement tirées d’images,<br />

fréquentes et nombreuses, publiées par un<br />

membre du Top 10, sous prétexte qu’il y<br />

apparaît parfois le torse nu, plutôt tactile et<br />

dans la même chambre qu’un autre joueur,<br />

tout aussi dénudé et nettement moins bien<br />

classé. Amitié platonique ou affinité plus<br />

poussée ? Sans même qu’il n’ait besoin de<br />

la délivrer, la réponse n’appartient qu’à ce<br />

talent capable de décrocher prochainement<br />

un Grand Chelem. Il doit juste désormais<br />

composer avec l’ambiguïté qu’internet a<br />

colportée.<br />

En cultivant le mystère, le sport en général<br />

et le tennis en particulier ridiculisent donc<br />

les études sur le pourcentage de gays dans la<br />

62 TENNIS MAGAZINE


société. Pas forcément une anomalie, selon<br />

Patrick Mignon : « Une statistique générale<br />

a l’inconvénient de mélanger des univers très<br />

différents. 10% d’homosexualité dans la population,<br />

ça ne veut pas dire 10% dans chaque<br />

milieu professionnel ou social. Il y a 10-12 000<br />

sportifs de très haut niveau référencés en France,<br />

ce qui est finalement un tout petit monde. »<br />

L’INSULTE, L’IMPERFECTION<br />

AU MASCULIN<br />

Le nombre de sportifs ouvertement gays<br />

et lesbiennes est resté minime lors les derniers<br />

Jeux olympiques d’été, même s’il a<br />

sans cesse progressé. Ils n’étaient que 10 à<br />

Pékin (2008), 22 à Londres (2012) et 49 à<br />

Rio (2016) sur les 11 000 participants, soit<br />

0,45% du contingent d’athlètes présent au<br />

Brésil. Les quelques coming-out au masculin<br />

dans des sports très médiatisés se font<br />

très généralement après la carrière. Brian<br />

Vahaly en est l’exemple type et Ian Thorpe,<br />

le nageur australien quintuple médaillé d’or<br />

aux JO, l’emblème absolu. Sa sexualité ne<br />

supplantera jamais son palmarès et ce qu’il<br />

représente dans le monde de la performance.<br />

Pour un Thorpe, ou un Greg Louganis, quadruple<br />

champion olympique de plongeon<br />

en 1984 et 1988, il y a foule de sportifs<br />

lambda adeptes de la discrétion. Les enjeux<br />

financiers, d’images, de contrat, pèsent mais<br />

n’expliquent pas tout, selon notre sociologue<br />

du sport : « Gagner avec un stigmate fait disparaître<br />

le stigmate. Perdre avec un stigmate<br />

renforce ce stigmate, car l’échec lui est souvent<br />

et directement imputé. Il est donc plus prudent<br />

de ne pas s’exposer. » Même si cultiver<br />

le secret n’est pas optimal pour exploiter la<br />

quintessence de ses moyens : « Cacher son<br />

homosexualité est naturellement un frein à la<br />

performance. Ne pas être en accord avec soimême,<br />

avec le microcosme dans lequel on évolue,<br />

est un obstacle quasiment infranchissable à<br />

l’épanouissement. »<br />

Olivier Rouyer s’affichait avec des filles pour<br />

échapper à toute sorte de procès pendant sa<br />

carrière de footballeur. Il a révélé son homosexualité<br />

en 2008, à 53 ans, bien après avoir<br />

dévissé les crampons. Pour beaucoup aujourd’hui,<br />

il n’est plus l’alter-ego de Michel<br />

Platini de la fin des années 70 à Nancy ou en<br />

équipe de France (17 sélections), ni même<br />

l’entraîneur ou le consultant TV (Canal<br />

Plus puis L’Equipe). Il est désormais identifié<br />

comme « LE » footballeur professionnel<br />

français à avoir effectué son coming-out. Le<br />

grand public ne se souvient pas forcément<br />

que Gareth Thomas compte 100 capes avec<br />

le XV du Pays de Galles, a réalisé le Grand<br />

Chelem en 2005 ou gagné la Coupe d’Europe<br />

avec le Stade Toulousain la même saison.<br />

Il est devenu « LE » rugbyman ayant<br />

révélé son homosexualité.<br />

Football, rugby, mais aussi basket, boxe,<br />

foot US et d’autres disciplines abritent<br />

quelques gays, à la notoriété sportive établie,<br />

ayant dévoilé leur jardin secret. Ils<br />

sont vingt, trente, pas plus. Beau- <br />

TENNIS MAGAZINE 63


SOCIÉTÉ<br />

coup d’entre eux se sont mis à nu<br />

au risque de provoquer des réactions violentes<br />

d’entourages excluant toute once de<br />

féminité. En 1990, le footballeur anglais<br />

Justin Fashanu avait ainsi effectué son<br />

coming-out. Il s’est suicidé huit ans plus<br />

tard, ne supportant plus les insultes et<br />

le calvaire enduré. Pas vraiment le genre<br />

d’exemple incitant les homos à sortir du<br />

placard. « Les joueurs homos ne disent rien<br />

car ils ont peur », avait confirmé Antoine<br />

Griezmann au journal espagnol El Païs,<br />

début juin. Un climat délétère détaillé par<br />

Patrick Mignon : « Il existe de nombreux<br />

outrages liés à l’homosexualité masculine :<br />

pédé, tarlouze, tapette. Cette codification<br />

incite logiquement au silence. Et un tel vocabulaire<br />

n’existe pas pour les lesbiennes. »<br />

NAVRATILOVA N’A PAS EU LE CHOIX<br />

Le tapis rouge ne leur est pourtant toujours<br />

pas déplié. Martina Navratilova et Billie-<br />

Jean King ont brisé l’omerta en 1981. On<br />

oublie bien souvent que la première nommée<br />

s’est retrouvée coincée par un souci<br />

administratif au moment de demander<br />

sa naturalisation. Elle fut donc contrainte<br />

d’avouer ses penchants pour les deux sexes.<br />

La presse américaine s’en fit l’écho, remplaça<br />

bisexuelle par homosexuelle, et la Tchécoslovaque<br />

de naissance perdit, contre son<br />

gré, le contrôle de son intimité en même<br />

temps que de nombreux contrats. La mémoire<br />

collective n’a pas forcément retenu,<br />

non plus, que sa comparse, alors mariée à<br />

un homme, avait été dénoncée par une ancienne<br />

maîtresse et vit, elle aussi, plusieurs<br />

de ses sponsors la fuir illico.<br />

Deux histoires douloureuses qui sont restées<br />

sans suite jusqu’en 1999 et le comingout<br />

d’Amélie Mauresmo. En assumant sa<br />

vie privée, à 19 ans, « avec insouciance et<br />

naïveté mais sans être piégée », comme elle<br />

l’avait reconnu sur France 2 en 2016, la<br />

Française s’est aussi exposée « à un déchaînement<br />

qui a mis du temps à être digéré ».<br />

Depuis, en tournois, les joueuses ne se<br />

cachent plus forcément, voire plus du<br />

tout, sans pour autant revendiquer leur<br />

attirance pour les femmes ni se poser en<br />

ambassadrice de la cause homosexuelle.<br />

Tout se sait, ou presque. Rien ne s’étale.<br />

Une discrétion insupportable pour Margaret<br />

Court, qui a récemment ruiné la<br />

crédibilité que ses trophées lui avaient<br />

apportée : « Le tennis est rempli de lesbiennes.<br />

Quand je jouais, il n’y en avait que<br />

quelques-unes, mais ces deux ou trois amenaient<br />

des jeunes dans des soirées et ce genre<br />

de choses. » Ekaterina Bychkova (32 ans),<br />

jeune retraitée des courts jamais entrée<br />

dans le Top 100 mondial, a carrément<br />

versé dans la délation : « Il y a beaucoup<br />

de filles qui aiment les filles dans le monde<br />

du tennis. Je dirais que 10% sont lesbiennes.<br />

Rennae Stubbs, Lisa Raymond, Eleni Daniilidou,<br />

Francesca Schiavone, Casey Dellacqua<br />

ou Carla Suarez-Navarro. » Sauf<br />

omission de notre part, certaines joueuses<br />

ici citées n’ont jamais communiqué sur le<br />

64 TENNIS MAGAZINE


Brian Vahaly : « Je sais qu’il y a d’autres joueurs gays »<br />

sujet. Leur nom se retrouve jeté en pâture<br />

en 2017 comme il aurait pu l’être un siècle<br />

plus tôt. Quelle claque au progrès…<br />

LA THÈSE DE L’AUTOCENSURE<br />

La cruauté du monde sportif et ses dérives<br />

multiples ont de quoi tuer les ambitions<br />

des plus jeunes. La thèse de l’autocensure<br />

n’est pas à exclure, selon Patrick Mignon.<br />

Sur le plan sociologique, elle expliquerait<br />

en partie pourquoi le nombre d’homosexuels<br />

dans le sport reste si faible : « Il est<br />

très possible qu’il existe une auto-sélection<br />

avant l’accès au très haut niveau. Certains<br />

talents en herbe qui ont des attirances pour<br />

le même sexe se retireraient du jeu en ayant<br />

conscience de l’environnement hostile. Ils<br />

donneraient priorité au confort de leur vie<br />

privée plutôt qu’à leur carrière. On parle ici<br />

de sportifs talentueux sans être des génies de<br />

leur art, comme peuvent l’être Roger Federer<br />

ou Teddy Riner, trop dominateurs pour être<br />

contestés, peu importe leur éventuelle singularité.<br />

Une première sélection se ferait donc<br />

naturellement et en amont, car, à l’adolescence,<br />

se faire insulter sur ses penchants, ça<br />

marque, ça brise. Les études sur l’homophobie<br />

ont démontré que le sport ne faisait pas<br />

partie des milieux les plus tolérants. L’anticipation<br />

par crainte est un facteur explicatif<br />

majeur de cette forme de rareté. »<br />

Il n’est donc pas du tout certain que le<br />

coming-out de Brian Vahaly libère, s’il y<br />

avait besoin, certaines paroles sur le circuit :<br />

« Pour créer un système de défense, il faut que<br />

l’innovation touche un public suffisamment<br />

large pour créer un groupuscule solidaire. Il<br />

existe sur le circuit féminin malgré les difficultés<br />

qui subsistent. En revanche, vu le faible<br />

pourcentage de joueurs gays dans le tennis, le<br />

soutien n’existera sans doute pas dans l’immédiat.<br />

» Et si chacun s’abrite derrière ce postulat,<br />

il n’existera jamais. <br />

<br />

Marié depuis deux ans avec un homme (Bill)<br />

et père de jumeaux âgés d’un peu plus d’un<br />

an, l’Américain (37 ans) a opéré une brillante<br />

reconversion dans la finance après avoir<br />

quitté le circuit. Il a accepté de revenir sur la<br />

difficulté d’effectuer son coming-out en tant<br />

que joueur de haut niveau.<br />

Pendant votre carrière, vous n’aviez jamais<br />

parlé de votre homosexualité. Pourquoi ?<br />

Ce n’était pas pour le cacher sciemment.<br />

D’une part, j’étais complètement focalisé sur<br />

mon tennis, et, d’autre part, je ne me l’étais<br />

pas complètement révélé à moi-même.<br />

Sans les nommer, je sais qu’il y a d’autres<br />

joueurs gays mais qui préfèrent le garder pour<br />

eux, pour différentes raisons. Je respecte ce<br />

choix d’autant que ce fut également le mien<br />

pendant un certain temps.<br />

Qu’est-ce qui vous a poussé, finalement, à<br />

faire ce coming-out récemment ?<br />

A la fin de ma carrière, j’ai pris un certain<br />

temps d’introspection. Qui suis-je vraiment<br />

comme personne, suis-je heureux, qu’estce<br />

que je veux faire de ma vie ? Ma sexualité<br />

faisait partie de ces interrogations. Ce n’était<br />

pas évident auparavant, surtout pour moi,<br />

venant d’un milieu sportif. Mais quand j’ai<br />

pris conscience de qui j’étais, quand j’ai eu<br />

la confiance nécessaire pour l’assumer,<br />

il est devenu plus naturel pour moi d’en<br />

parler. Puis, le fait d’avoir des enfants a<br />

définitivement tout changé.<br />

Personnellement, avez-vous mis longtemps<br />

à comprendre et à accepter votre<br />

homosexualité ?<br />

J’ai commencé à comprendre mon<br />

homosexualité tardivement, à l’approche de<br />

la trentaine, alors que ma carrière touchait<br />

à sa fin mais qu’elle n’était pas finie. Il m’a<br />

fallu des années, beaucoup de discussions<br />

et de conseils, pour réellement réaliser ces<br />

sentiments que j’avais enfouis au fond de<br />

moi. Beaucoup de personnes se savent<br />

homosexuelles très tôt mais préfèrent le<br />

dissimuler. Ce n’était pas mon cas. J’ai eu<br />

des relations avec des femmes, parce que je<br />

les aimais. J’ai découvert avec le temps que<br />

l’amour que j’avais pour les hommes était<br />

tout simplement plus fort que moi. Ce fut un<br />

processus assez lent, aussi parce que j’ai dû<br />

le concilier avec mon éducation catholique.<br />

Sergiy Stakhovsky avait fait, il y a quelques<br />

années, une déclaration controversée<br />

selon laquelle il y aurait beaucoup plus de<br />

lesbiennes que de gays sur le circuit. Qu’en<br />

pensez-vous ?<br />

Je crois qu’en effet, il y a davantage de<br />

joueuses lesbiennes. Mais c’est évidemment<br />

difficile de l’affirmer.<br />

Cela expliquerait le nombre plus élevé de<br />

coming-out chez les filles que chez les<br />

hommes ?<br />

Je crois qu’à partir du moment où des<br />

légendes comme Martina Navratilova ou<br />

Billie Jean King sont homosexuelles et le<br />

revendiquent, c’est une formidable couverture<br />

de sûreté pour les joueuses qui arrivent<br />

derrière. Elles n’ont plus à avoir peur d’être<br />

jugées : ce ne serait tout simplement pas<br />

toléré. Les filles ont ce coup d’avance. Chez les<br />

hommes, ça progresse. Lorsqu’Andy Murray<br />

réaffirme, à Roland-Garros, son soutien aux<br />

athlètes gays, cela crée un environnement<br />

favorable qui contribue à favoriser le comingout,<br />

sachant que les joueurs concernés ont le<br />

n°1 mondial derrière eux.<br />

Le fait d’être gay a-t-il eu, quelque part,<br />

un impact négatif sur votre carrière étant<br />

donné la charge émotionnelle que peut<br />

représenter le « secret » ?<br />

Ce qui m’a manqué, c’est peut-être un<br />

manque de maturité et de connaissance de<br />

moi-même que d’autres ont parfois plus tôt.<br />

Serait-il plus facile aujourd’hui pour un top<br />

joueur de faire son coming-out, et le lui<br />

conseilleriez-vous ?<br />

Ce serait sans doute beaucoup plus facile<br />

qu’au début des années 2000. Mon seul<br />

conseil à ces joueurs serait qu’ils soient<br />

certains d’avoir le niveau de confiance<br />

suffisant pour pouvoir assumer le fait<br />

d’en parler publiquement. Après mon<br />

coming-out, j’ai reçu un tas de mails ou<br />

de commentaires parfois franchement<br />

méchants, mais j’y étais préparé et j’ai<br />

assumé. Je crois que le plus important pour<br />

un athlète, c’est de ne rien faire qui puisse<br />

potentiellement détourner sa route du<br />

succès.<br />

Diriez-vous qu’il est plus difficile d’être gay<br />

dans le milieu sportif qu’ailleurs ?<br />

C’est difficile d’être gay ou lesbienne partout<br />

pour tout un tas de raisons.<br />

Propos recueillis par Rémi Bourrieres<br />

TENNIS MAGAZINE 65


SOCIÉTÉ<br />

1 - Donnay, <strong>Tennis</strong> Magazine<br />

n°3, juin 1976.<br />

66 TENNIS MAGAZINE


À FOND<br />

les<br />

formes !<br />

À partir des années 70, la publicité sexualisée inonde le monde du sport et plus<br />

particulièrement du tennis. Montrer une belle paire de seins et des hommes<br />

moulés dans leur slip, ça faisait bien rêver à l’époque – et sûrement encore<br />

aujourd’hui ! Autour d’un placement de produit, les marques surexposaient<br />

le corps et les attributs sexuels en puissance. L’irrésistible mâle faisait son apparition<br />

sur le court tandis que la femme fatale avait soif d’apprendre à manier la raquette.<br />

Et dans <strong>Tennis</strong> Magazine, ça donnait quoi ? On vous fait faire le tour (très) osé du propriétaire.<br />

Par Julie Bonnefoi<br />

A<br />

près mai 68 et la révolution sexuelle qui a transformé<br />

le pays, les mœurs se sont complètement<br />

libérées. Adieu les vêtements inconfortables qui<br />

cachaient le corps, bonjour la nudité et les décolletés<br />

osés ! Désormais, on prône la liberté de la chair et l’hyper<br />

sexualisation. La publicité française a joué sur ce créneau-là en<br />

proposant des campagnes toujours plus enhardies les unes que les<br />

autres. Premier exemple flagrant présent dans <strong>Tennis</strong> Magazine,<br />

cette publicité franchement osée de Donnay (1), adressée à tous<br />

les amateurs de raquette... et de « balles » généreuses. Chez Sport<br />

2000 (2), le corps féminin y est carrément entièrement dévoilé<br />

(mais de dos...). La promesse : jouer divinement au tennis en<br />

vous habillant de la tête aux pieds. Sans cela ? Échec total ? C’est<br />

ce que semble suggérer cette publicité. Mise à part, bien sûr, la<br />

décontraction sans faille de cette dame apparemment à l’aise bien<br />

qu’exposée dans le plus simple appareil... Comme nous le précise<br />

Jacques Defrance, sociologue et historien du sport à Paris, tout<br />

ceci n’a rien d’anodin : « Le tennis des années 70 était en pleine<br />

croissance. Il fallait donc profiter de cet essor et s’adapter au public<br />

visé, moins bourgeois et plus décontracté, en proposant des publicités<br />

osées. À l’époque, on trouvait ça marrant et sympa. Il n’y avait rien de<br />

vulgaire. » Rien de vulgaire certes, mais de quoi choquer<br />

quelques féministes en colère… Mais qu’elles se rassurent,<br />

les mâles dominants en prennent également pour leur grade.<br />

Chez Eminence (3), le « sexe fort » se voit mis à nu afin de<br />

promouvoir le « <strong>Tennis</strong> Mini », un slip à la fois ultra design<br />

et très confortable. De quoi vous transformer en champion…<br />

Le bel étalon aux poils brossés se transforme en égérie tennistique,<br />

quitte à mettre sa virilité au placard ! Et comme<br />

le précise Jacques Defrance, « la création de sous-vêtements à<br />

cette époque jouait avec l’érotisation. On pouvait aller jusqu’à la<br />

pornographie et ce même dans la pub. » Allons donc ! <br />

TENNIS MAGAZINE 67


SOCIÉTÉ<br />

2 - Sport 2000, <strong>Tennis</strong> Magazine<br />

n°3, juin 1976.<br />

4 - Sergio Tacchini, <strong>Tennis</strong><br />

Magazine n°25, avril 1978.<br />

3 - Eminence, <strong>Tennis</strong> Magazine<br />

n°32, novembre 1978.<br />

68 TENNIS MAGAZINE


5 - adidas, <strong>Tennis</strong> Magazine<br />

n°74, mai 1982.<br />

7 - Le Coq Sportif,<br />

<strong>Tennis</strong> Magazine n°169,<br />

avril 1990.<br />

Fin des années 70, Sergio Tacchini<br />

(4) surfe également sur la vague. Voici<br />

venir l’avènement des tétons féminins<br />

attirant l’œil intimidé du chaland. Tandis<br />

que l’on tente tant bien que mal de vendre<br />

une tenue sportive, le regard est irrémédiablement<br />

attiré par le décolleté osé de<br />

cette belle brune… On se demande bien<br />

pourquoi. Certes, les vêtements féminins<br />

semblent être l’argument de vente d’une<br />

telle publicité et pourtant, tout porte à<br />

croire que ce sont les hommes qui sont<br />

directement visés par cette campagne<br />

sportive. Simple coïncidence ?<br />

Ce qui est sûr dans la publicité tennistique,<br />

c’est que les deux sexes sont impliqués<br />

dans la vente (indirecte) de produits<br />

sportifs. À en juger par l’attitude ultra<br />

naturelle des mannequins d’adidas (5), on<br />

croirait assister à une partie de jambes en<br />

l’air plutôt qu’à la promotion de vêtements<br />

colorés. Cette fois-ci, bouche ouverte<br />

et mini-short pour madame tandis que<br />

monsieur arbore un beau sourire « ravageur<br />

». Comme le promet le descriptif de<br />

la marque, le sport se veut « beau, décontracté,<br />

mode », et « ça délasse »... Pari tenu.<br />

Certes les corps sont beaucoup moins exposés<br />

qu’auparavant – la publicité date de<br />

1982 – mais la position ouvertement osée<br />

des mannequins laisse à désirer. Ce qui est<br />

sûr, c’est que cette campagne marque les<br />

esprits…<br />

Dès les années 80, le phénomène de sexualisation<br />

dans la publicité évolue quelque<br />

peu. « Le sexy est remplacé par la technique,<br />

confirme Jacques Defrance. Il n’est plus<br />

question de faire fantasmer l’homme ou<br />

la femme, mais de vendre un produit qui<br />

améliorera les performances du joueur. La<br />

nudité est encore présente mais elle est utilisée<br />

à d’autres fins. On entre dans une nouvelle<br />

ère. » Il est vrai qu’avec la publicité pour<br />

soutien-gorge de Triumph (6), la question<br />

ne se pose plus. On joue désormais sur<br />

les jeux de mots bien insistants (« Garros<br />

Seins », subtilité éloquente...) et sur les vertus<br />

possiblement escomptées dès l’achat du<br />

produit. La femme dénudée est toujours<br />

présente et doit chouchouter « autant [ses]<br />

seins que [sa] raquette ». Classe absolue, le<br />

triomphe de la santé de la femme est en jeu<br />

! Mesdames, prenez-en note.<br />

Les dernières « traces » de ce phénomène<br />

de sexualisation dans la pub dédiée au tennis<br />

se trouvent chez Le Coq Sportif (7). En<br />

1990, la marque française dévoile une campagne<br />

tellement osée que l’on se demande<br />

où le sport peut y trouver sa place. Épaule<br />

dénudée, jupe ultra courte et regard énamouré<br />

du bel apollon... Une fois de plus,<br />

6 - Triumph,<br />

<strong>Tennis</strong> Magazine n°135,<br />

juin 1987.<br />

tous les éléments sont réunis pour créer une<br />

atmosphère à la fois sensuelle et (un brin<br />

seulement) sportive. Bref, on l’aura compris,<br />

tous les moyens sont bons pour attirer le<br />

consommateur vers l’hyper consumérisme<br />

des produits sportifs, ou de la libre sexualité.<br />

Décidément, on ne sait plus quoi choisir. <br />

TENNIS MAGAZINE 69


PSYCHO<br />

©EVERETT COLLECTION/SHUTTERSTOCK<br />

70 TENNIS MAGAZINE


À DEUX<br />

c’est<br />

mieux ?!<br />

Jouer au tennis avec sa moitié, pour beaucoup, c’est un réel plaisir. Mais pour<br />

d’autres, cela peut virer au cauchemar. La pratique sportive peut en effet<br />

cimenter ou bien, au contraire, révéler de véritables failles au sein du couple.<br />

Un conseil : ne perdez jamais à l’esprit qu’à deux – et d’autant plus en tourtereaux –<br />

le tennis, c’est doublement plus fun !<br />

Par Jean-Baptiste Baretta<br />

Que fait Roger Federer lorsqu’il est en vacances ?<br />

Il joue au tennis pardi ! Et pas avec n’importe<br />

qui puisqu’il n’hésite pas à mettre à contribution<br />

sa femme Mirka. Les plus jeunes l’ont peut être<br />

oublié mais la dulcinée du GOAT – comprenez « Greatest of<br />

All Time », meilleur joueur de tous les temps –, de son nom<br />

de jeune fille Miroslava Vavrinec, a été 76 e mondiale au début<br />

des années 2000. Avant de se consacrer corps et âme à son cher<br />

et tendre, rencontré lors des Jeux olympiques de Sydney. On<br />

aimerait bien être une petite souris pour assister à quelques<br />

échanges entre ces deux-là. Car jouer au tennis avec (ou contre)<br />

son (ou sa) bien-aimé(e) peut être tout sauf une partie de plaisir.<br />

Demandez à Alizé Cornet. « J’ai déjà eu un copain joueur<br />

de tennis (Hugo Nys, ndlr) et par rapport à notre approche respective<br />

du sport, ça ne se passait pas bien du tout quand on jouait<br />

ensemble, indique la Niçoise. Je suis très mauvaise perdante, vous<br />

me connaissez ! Mais avec Michael (Kuzaj, son petit ami, ndlr),<br />

c’est différent, il a un bon esprit, il joue au tennis pour s’amuser. On<br />

a l’habitude de jouer ensemble, ça se passe toujours très bien, et c’est<br />

plutôt étonnant de mon côté. »<br />

<br />

TENNIS MAGAZINE 71


PSYCHO<br />

« On est deux sur le terrain<br />

et même si l’un est un peu<br />

moins bien que l’autre,<br />

on porte la défaite, comme<br />

la victoire, à deux. »<br />

Marine Piriou, lauréate du Trophée BNP Paribas de la Famille<br />

<br />

UN RÉVÉLATEUR DU COUPLE<br />

La relation entre Alizé Cornet et Hugo<br />

Nys n’a sans doute pas pris fin en raison<br />

de leur inaptitude à prendre du plaisir<br />

ensemble sur un court de tennis. Mais<br />

en dehors de la sécrétion d’endorphines –<br />

anti-stress naturel qui permet d’augmenter<br />

l’attirance sexuelle entre partenaires<br />

(voir p. 78)– la pratique du tennis en<br />

commun peut être un excellent révélateur<br />

de la bonne santé du couple. « Le tennis<br />

est une métaphore du fonctionnement du<br />

couple, explique Étienne Duménil, psychologue<br />

et thérapeute de couple à Pontoise<br />

et Paris IX. Certains trouveront une<br />

dimension d’apaisement grâce à une activité<br />

en commun. D’autres au contraire vont<br />

vivement s’engueuler sur un court de tennis<br />

et des raquettes vont voler. Ça dépend si on<br />

le vit comme un défi pour vaincre l’autre<br />

ou juste pour prendre du bon temps. Cela<br />

dépend de la psychologie de chacun. »<br />

Prendre du bon temps, c’est l’objectif<br />

des participants au Trophée BNP Paribas<br />

de la Famille, placé, depuis plus de<br />

vingt ans, sous le signe de la convivialité.<br />

Doubles dames, doubles messieurs, mais<br />

également doubles mixtes sont à l’honneur.<br />

Avec la possibilité, donc, de voir à<br />

l’œuvre maris et femmes ou concubins et<br />

d’observer des comportements bien différents<br />

selon les couples. « J’ai un caractère<br />

beaucoup plus sanguin que mon épouse<br />

et il m’a fallu deux ou trois ans pour comprendre<br />

qu’il ne fallait pas que l’on se parle<br />

pendant le match, explique par exemple<br />

Pascal-Jean Rollot, titré à plusieurs reprises<br />

au Trophée de la Famille avec sa<br />

femme Sylviane, avec laquelle il joue<br />

depuis douze ans. On peut se dire ‘‘bien<br />

joué’’ ou un petit conseil comme ‘‘sers sur<br />

son revers’’, mais avant, j’avais tendance à<br />

lui dire tout ce qu’elle devait faire. Je me<br />

suis rendu compte que ça la désarçonnait<br />

complètement. Et depuis que l’on ne commente<br />

plus le match, on est bien meilleurs.<br />

C’est comme dans la vie, il faut trouver son<br />

équilibre. »<br />

Un équilibre qui s’acquiert avec l’expérience,<br />

Monique Rocher en sait quelque<br />

chose, elle qui a découvert le tennis à<br />

l’âge de 35 ans et en a aujourd’hui le<br />

double. Le tennis est devenu une véritable<br />

passion et elle ne se lasse pas de<br />

jouer avec son mari Jean-Jacques, même<br />

si certaines parties sont parfois folkloriques.<br />

« J’allais jouer un coup droit avant<br />

de voir ma fusée de mari me foncer dessus,<br />

explique-t-elle. Et il rate la balle, bien<br />

sûr ! Ou bien j’avançais à la volée avant<br />

de le voir intercepter ma balle. Je me suis<br />

pris des réflexions, mais la réciproque est<br />

aussi vraie. Au départ, mon mari était le<br />

72 TENNIS MAGAZINE


©EVERETT COLLECTION/SHUTTERSTOCK<br />

plus grognon sur le court. Mais au fil des<br />

années, je ne me suis pas laissé faire. Et le<br />

tournant, c’est quand j’ai été mieux classée<br />

que lui, il a eu du mal à l’accepter (rires). »<br />

LE TENNIS COMME CIMENT<br />

Monique Rocher le reconnaît, jouer<br />

au tennis a toujours fait du bien à son<br />

couple. « Même s’il y a des hauts et des<br />

bas sur le court, c’est épanouissant de faire<br />

du sport ensemble, de partager certains<br />

plaisirs, avoue la licenciée du Besançon<br />

<strong>Tennis</strong> Club. Cela engendre quelques<br />

petites disputes, mais ça fait tellement rire<br />

les copains que tout est oublié en sortant<br />

du court. » Pour d’autres, « tennis means<br />

love » (tennis signifie amour). À l’image<br />

de Marine Piriou (ancienne -15), multilauréate<br />

au Trophée de la Famille avec son<br />

mari Erwan Salaun (ex 3/6). « Nous nous<br />

sommes rencontrés sur une tournée dans le<br />

Finistère. On devait avoir 14 ans. Puis les<br />

études nous ont séparés, mais on s’est mis<br />

ensemble à l’âge de 22 ans, indique la jeune<br />

femme. Le tennis, c’est un ciment pour le<br />

couple. On s’est rencontré grâce à ce sport,<br />

ça fait partie d’un équilibre de vie. On est<br />

content de pouvoir taper la balle ensemble.<br />

On comprend totalement que nos plannings<br />

sportifs respectifs en mai et juin soient dictés<br />

par les championnats par équipes et que nos<br />

week-ends soient dédiés à ça. »<br />

Et comme on pourrait s’en douter, Marine<br />

et Erwan se connaissent par cœur<br />

sur le court. « En finale du Trophée de<br />

la Famille, nous avions perdu le 1 er set<br />

et étions malmenés dans la 2 e manche.<br />

Au changement de côté, sans forcément<br />

m’adresser à Erwan, je dis : ‘‘t’inquiète pas,<br />

à un moment, il va réagir, il va arrêter<br />

avec ses fautes directes’’. Je sentais qu’il était<br />

vraiment dans une mauvaise passe, qu’il<br />

jouait petit bras. Et je voulais voir si ce<br />

petit coup de pied au derrière allait le faire<br />

réagir. Et on a remporté le titre... Dans ma<br />

tête je me disais “je suis une vraie sa…”<br />

Mais ça a créé un électrochoc. On est deux<br />

sur le terrain et même si l’un est un peu<br />

moins bien que l’autre, on porte la défaite,<br />

comme la victoire, à deux. » Passez <br />

Double plaisir<br />

Le Trophée BNP Paribas de la Famille est<br />

une recette qui marche depuis plus de<br />

vingt ans. Plus de 190 000 participants<br />

ont adhéré aux valeurs de partage et de<br />

convivialité du plus grand tournoi de double<br />

familial en France depuis 1997, année de la<br />

première édition de cette épreuve mêlant<br />

jeu en double et moments partagés en<br />

famille. Cette année, la finale nationale se<br />

déroulera du 21 au 27 octobre à La Grande<br />

Motte. Certaines phases qualificatives ne<br />

se sont pas encore déroulées, alors pour<br />

vous inscrire, rendez-vous sur http://www.<br />

tropheebnpparibasdelafamille.com/.<br />

TENNIS MAGAZINE 73


PSYCHO<br />

1<br />

©PHOTOSNEWS / PANORAMIC<br />

2<br />

3<br />

4<br />

du temps ensemble, loin des écrans<br />

de télé ou de portable, ça n’a pas de prix.<br />

COMPET’ OU TEMPÊTE<br />

Roger Federer a avoué qu’il ne comptait<br />

pas les points lorsqu’il affronte la mère<br />

de ses quatre enfants. Parfois, à en juger<br />

par certains faits et gestes, des couples<br />

devraient en effet se cantonner au tennis<br />

loisir et éviter la compétition. « Quelqu’un<br />

qui traite sa femme de grosse vache en plein<br />

match, ce n’est pas quelqu’un d’intéressant,<br />

raconte Pascal-Jean Rollot. On ne savait<br />

plus où se mettre. À la place de la dame,<br />

j’aurais mis ma raquette dans mon sac, fait<br />

la bise à mes adversaires et au revoir monsieur.<br />

» Même mésaventure vécue un jour<br />

par Marine et Erwan. « L’homme était<br />

classé -15 et jouait avec sa femme qui devait<br />

être 30/5, rapporte Marine. Et il était absolument<br />

infect avec elle. Grosso modo, il lui<br />

disait : ‘‘dégage, laisse-moi les balles, je gère’’.<br />

Ce n’était absolument pas un double, mais<br />

un simple mené par l’homme. »<br />

En double mixte, la femme est souvent<br />

jugée comme le maillon faible de<br />

l’équipe. « Les femmes mènent le monde,<br />

elles sont bien plus fortes que les hommes,<br />

sauf en sport, concède le psychologue<br />

Étienne Duménil, 2/6 dans sa jeunesse.<br />

C’est une question de puissance. Traditionnellement,<br />

en sport, on dira qu’une femme<br />

est moins bonne qu’un homme, elle a donc<br />

plus à prouver. » Mais rien ne justifie<br />

d’être à ce point rabaissée par son partenaire.<br />

« Montre-moi comment tu joues et je<br />

te dirai qui tu es, ajoute Étienne Duménil.<br />

Le loisir, c’est pour s’entretenir, passer<br />

un bon moment… Dès que l’on entre dans<br />

une dimension de compétition, ce n’est plus<br />

du tout la même chose. La compétition,<br />

c’est pour gagner. Et parfois par tous les<br />

moyens. Cela ne m’étonnerait pas qu’il y ait<br />

plus de tricheries lors de compétitions en<br />

couple. Car jouer avec sa moitié, c’est particulier.<br />

Le couple est en jeu. Si l’on perd,<br />

est-ce que l’on est un bon couple ? Ce n’est<br />

pas évident de faire la différence. » <br />

Les couples du tennis<br />

Voici une liste non exhaustive de joueurs de<br />

tennis qui ont été en couple un temps ou le<br />

sont toujours aujourd’hui.<br />

Ça tient toujours entre : Andre Agassi et<br />

Stefanie Graf (1), Roger et Mirka Federer<br />

(2), Donna Vekic et Stan Wawrinka, Flavia<br />

Pennetta et Fabio Fognini, Karolina Sprem et<br />

Marcos Baghdatis<br />

Ça a cassé entre : Maria Sharapova et Grigor<br />

Dimitrov (3), Chris Evert et Jimmy Connors,<br />

Mariana Simionescu et Björn Borg (4), Alizé<br />

Lim et Jérémy Chardy, Kim Clijsters et Lleyton<br />

Hewitt, Tomas Berdych et Lucie Safarova,<br />

Gaël Monfils et Dominika Cibulkova, Radek<br />

Stepanek et Martina Hingis puis Nicole<br />

Vaidisova puis Petra Kvitova, Ana Ivanovic et<br />

Fernando Verdasco, Flavia Pennetta et Carlos<br />

Moya, Maria Kirilenko et Igor Andreev.<br />

74 TENNIS MAGAZINE


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CORPS<br />

ACCORDS<br />

78<br />

Le tennis,<br />

excitant sexuel ?<br />

82<br />

Un peu de tenue


SANTÉ<br />

Le sport<br />

booster naturel<br />

de<br />

LIBIDO ?<br />

L’activité sportive est-elle un stimulant pour la sexualité ?<br />

Sport et sexe font-ils bon ménage ? Une question souvent posée, rarement<br />

approfondie. Pour le meilleur et pour le pire, ils se complètent, même si leur<br />

relation n’est pas sans risques. Pour comprendre le phénomène – que l’on soit<br />

sportif amateur ou de haut niveau, pratiquant de tennis ou autre –<br />

il faut se pencher sur la question des hormones et des neurotransmetteurs.<br />

Sans oublier un détour par un peu de psychologie...<br />

Par Jean-Marc Chabot - Illustrations Juan Mendez<br />

Qui dit sport ou sexe dit activité physique. Partant<br />

de ce constat, il n’est pas étonnant de<br />

retrouver des hormones et neurotransmetteurs<br />

communs comme l’indique Sébastien Garnero,<br />

sexologue et psychologue à Paris : « En cascade, il y en a beaucoup<br />

qui peuvent être impliqués tant au niveau de l’activité physique<br />

que dans l’acte sexuel. » Frappez un énorme coup droit<br />

long de ligne en mettant votre adversaire à deux mètres de<br />

la balle et vous stimulerez la dopamine qui vous donnera un<br />

sentiment de satisfaction. Cette hormone – produite comme<br />

les autres par l’hypophyse, une glande du cerveau – s’inscrit<br />

dans le circuit du plaisir, de la récompense et du bonheur<br />

et est sécrétée également pendant l’acte sexuel. Même chose<br />

pour les endorphines qui sont fréquemment stimulées lors<br />

de relations, mais aussi dans le sport surtout lorsque l’effort<br />

commence à durer. Elles aident à soulager le stress, la douleur<br />

et offrent une grande sensation de bien-être. Le « second<br />

souffle » du coureur est en partie lié aux endorphines tout<br />

comme la capacité des tennismen et tenniswomen à pouvoir<br />

renvoyer la balle plusieurs heures sur le court.<br />

78 TENNIS MAGAZINE


Au rayon des hormones et neurotransmetteurs,<br />

la dopamine et les endorphines<br />

ne sont pas les seuls à être en lien<br />

direct avec le sport et le sexe (voir encadré).<br />

Leur intervention montre en tout<br />

cas qu’une activité physique régulière est<br />

stimulante pour l’activité sexuelle. « Globalement,<br />

l’activité physique a tendance à<br />

améliorer la libido, le désir, les problèmes<br />

d’érection et les sécheresses vaginales sur 30<br />

à 40% des personnes », avance Sébastien<br />

Garnero. Bon point.<br />

LE TENNIS COMME STIMULANT<br />

SEXUEL<br />

Avant d’être sexologue et psychologue,<br />

Sébastien Garnero a aussi été joueur de<br />

tennis dans ses jeunes années pendant<br />

lesquelles il a joué 3 e série. Naturellement,<br />

il conseille le tennis à ses patients :<br />

« Ce qui est intéressant, c’est que l’on peut<br />

y jouer à tout âge, en simple et en double.<br />

C’est un jeu de stratégie, une activité<br />

ludique et sportive où l’on peut nouer un<br />

contact social. »<br />

Au-delà des hormones et neurotransmetteurs<br />

et comme dans d’autres<br />

sports, le fait de pratiquer une activité<br />

physique entraîne des bienfaits <br />

TENNIS MAGAZINE 79


SANTÉ<br />

cardiovasculaires : « Cela va favoriser<br />

l’irrigation de tous les muscles, y compris<br />

ceux de la fonction sexuelle ». Une activité<br />

qui permet également la prévention<br />

des risques cérébraux vasculaires : « Une<br />

meilleure irrigation des tissus permet de répondre<br />

aux problématiques de sédentarité,<br />

d’hypertension puisqu’elles peuvent être la<br />

cause de dysfonctionnement érectile ». Enfin,<br />

elle entraîne une meilleure fertilité :<br />

« C’est très important pour les personnes qui<br />

dépassent la quarantaine ».<br />

ATTENTION AU « BURN OUT »<br />

DU SPORTIF<br />

Que vous soyez sportif amateur ou de<br />

haut niveau, vous l’aurez compris, pratiquer<br />

une activité physique régulière ne<br />

peut être que positif pour votre sexualité<br />

même s’il existe aussi des facteurs psychologiques<br />

qui entrent en jeu (nous y<br />

reviendrons plus tard). La mécanique<br />

peut toutefois s’enrayer si la pratique est<br />

poussée à son extrême, notamment chez<br />

les sportifs de haut niveau. « La limite,<br />

c’est le surentraînement. Dans ce cas, tous<br />

les neurotransmetteurs ou hormones vont<br />

se mettre à baisser et vont générer un épuisement<br />

physique ou psychique », explique<br />

Sébastien Garnero. Un épuisement qui<br />

peut être caractérisé par des blessures<br />

comme des fractures de fatigue, des phénomènes<br />

tendineux... même s’il est surtout<br />

lié à la charge mentale. Le « burn<br />

out » du sportif, donc, entraîne notamment<br />

une réduction de la libido, de la<br />

sexualité et de potentielles dysfonctions.<br />

De même qu’une trop grande dose<br />

d’entraînement peut réduire la qualité<br />

du sperme. Comme beaucoup d’autres<br />

sports, le tennis n’est pas épargné par<br />

le risque du surentraînement, même si<br />

aucun joueur n’a avoué avoir des problèmes<br />

sexuels y étant directement liés :<br />

« Afin de l’éviter et prévenir l’affaiblissement<br />

de l’organisme, il est très important<br />

de maintenir des bons temps de récupération<br />

et d’avoir des entraînements dosés »,<br />

conseille Sébastien Garnero.<br />

BIEN DANS SA TÊTE, BIEN DANS<br />

SON CORPS<br />

En plus du surentraînement, il ne faut<br />

pas oublier la dimension psychologique<br />

indispensable à la fois dans le sport et<br />

dans les problèmes de sexualité. Se sentir<br />

bien psychologiquement est essentiel<br />

pour arriver sur le court dans les<br />

meilleures dispositions. « Le mental fait<br />

toute la différence dans le sport de haut<br />

niveau entre deux sportifs équivalents. »<br />

Confiance en soi, motivation, concentration,<br />

gestion du stress, relâchement...<br />

autant d’éléments qu’un sportif doit<br />

pouvoir maîtriser surtout au tennis où<br />

la notion de duel en un contre un est<br />

prégnante. Mais être au top physiquement<br />

ne garantit pas d’échapper aux<br />

problèmes de sexualité : « J’ai souvent<br />

des jeunes qui ont des problèmes sexuels<br />

alors que le corps physique lié à la performance<br />

fonctionne très bien. » Il est essentiel<br />

de ne pas voir la sexualité comme<br />

une performance sportive, mais au<br />

80 TENNIS MAGAZINE


contraire comme la possibilité de savoir<br />

lâcher prise au moment de passer de<br />

l’un à l’autre : « Elle doit se lier à une<br />

unité corps-esprit somatopsychique (interaction<br />

du corps avec le mental, ndlr)<br />

au travers de l’affectivité et du sentiment<br />

amoureux ». Sans quoi, le stress, l’enjeu,<br />

le manque de relâchement au moment<br />

de passer à l’acte peut entraîner des<br />

problèmes de dysfonction érectile, de<br />

sécheresse vaginale... « Dans ce cas, il<br />

s’agit bien souvent de leur problématique<br />

psychologique, de leur histoire personnelle,<br />

de leurs expériences sexuelles antérieures,<br />

de fausses croyances liées à l’angoisse de ne<br />

pas être à la hauteur, d’une image du corps<br />

et de soi... » En bref, la pratique physique<br />

permet d’avoir confiance en soi,<br />

mais il ne faut pas assimiler sexe et sport<br />

comme une performance globale. Dans<br />

le lâcher prise se trouve la clé.<br />

NON À L’ABSTINENCE,<br />

OUI À LA SEXUALITÉ ACTIVE<br />

Lâcher prise, une notion que Nick Kyrgios<br />

semble avoir bien assimilée. En<br />

2015, il avouait au magazine GQ australien<br />

qu’il avait des relations sexuelles<br />

avant les gros matches. Le bouillant<br />

Aussie n’est pas le premier joueur à avoir<br />

révélé ses petites habitudes puisque<br />

Fabrice Santoro, avant lui, avait osé<br />

mettre les pieds dans le plat : « J’aime<br />

mieux arriver sur le terrain heureux et<br />

détendu que frustré parce que j’ai dormi à<br />

côté de ma compagne sans oser la toucher.<br />

Il m’est même arrivé d’avoir un rapport<br />

sexuel quelques heures avant un match. »<br />

Le Français avait pourtant précisé dans<br />

son ouvrage « À deux mains » (paru en<br />

2009) qu’il pratiquait l’abstinence dans<br />

ses jeunes années pour ne pas perdre<br />

d’énergie. L’occasion de relancer un<br />

débat bien ancré dans les mœurs du<br />

tennis : avoir des ébats sexuels avant un<br />

match booste-t-il les performances ? « Il<br />

y a trop peu d’études qui montrent l’intérêt<br />

ou pas. Ce n’est pas assez développé sur<br />

un nombre de cas insuffisant pour pouvoir<br />

donner une réponse », répond Sébastien<br />

Garnero qui ne croit cependant pas à<br />

l’abstinence pour favoriser les performances<br />

: « Il y a une croyance dans le<br />

milieu sportif que l’abstinence serait idéale<br />

pour augmenter les performances sportives,<br />

mais c’est plutôt le contraire puisqu’une<br />

sexualité ordinaire liée à l’affectivité est<br />

un facteur d’apaisement, de réduction de<br />

stress et de bien-être. » L’abstinence générerait<br />

plutôt de la frustration, de l’irritabilité.<br />

En revanche, avoir une sexualité<br />

active pendant l’entraînement est positif<br />

: « L’un et l’autre vont se potentialiser ».<br />

Moralité, laissez libre cours à votre imagination<br />

et à vos sensations sans pousser<br />

les vices jusqu’à l’extrême afin de trouver<br />

le parfait équilibre. <br />

<br />

ET DU CÔTÉ<br />

DES HORMONES ?<br />

Parmi les hormones et<br />

neurotransmetteurs inhérents<br />

au sport et au sexe, on retrouve<br />

la sérotonine qui joue comme<br />

un régulateur d’humeur, la<br />

testostérone qui est un activateur<br />

de la libido, du désir et qui est<br />

sécrétée dans la pratique régulière<br />

d’une activité, l’ocytocine qui est<br />

responsable de la confiance en<br />

soi et qui joue sur les processus<br />

d’attachement. Il existe aussi la<br />

prolactine qui, grâce à une activité<br />

physique, augmente la sécrétion<br />

du lait des glandes mammaires.<br />

Glandes qui ont un rôle important<br />

sur la fonction sexuelle de la<br />

femme. Même chose pour<br />

les hommes avec l’hormone<br />

lutéinisante qui, lorsqu’ils sont<br />

actifs, augmente la qualité de leur<br />

sperme.<br />

TENNIS MAGAZINE 81


FORME<br />

Un peu de<br />

TENUE<br />

Que se passe-t-il sous le tee-shirt des femmes et dans le shorty<br />

des hommes ? <strong>Tennis</strong> Magazine répond enfin à cette question<br />

que tout le monde se pose sans jamais oser la formuler.<br />

Attention : vos certitudes risquent d’être sacrément ébranlées !<br />

Par Anne Ulpat<br />

S’est-on déjà posé la question de savoir ce qui se<br />

passe dans le soutien-gorge d’une femme quand<br />

elle est sur un court ? À <strong>Tennis</strong> Magazine, oui. Et,<br />

conscience professionnelle oblige, nous en avons<br />

aussi profité pour pénétrer dans l’intimité du caleçon d’un<br />

homme pendant qu’il renvoie la balle (voir encadré).<br />

Pendant que les joueuses bondissent pour un smash,<br />

reculent pour placer un coup droit, sautent pour servir,<br />

courent au filet, s’arrêtent net et opèrent un virage pour un<br />

revers bien senti… leur poitrine se livre, elle, à une véritable<br />

danse de Sein… pardon, de Saint Guy ! En effet, les seins<br />

montent, descendent, reviennent à leur place, se séparent<br />

de nouveau pour mieux se rabibocher, claquent parfois,<br />

s’entrechoquent, s’écartent de nouveau, puis se resserrent,<br />

vont et viennent dans tous les sens… Les spécialistes – car<br />

il y en a – ont même observé très précisément cette chorégraphie<br />

inédite : « Quand les femmes bougent ainsi, leurs seins<br />

font un mouvement en forme de huit et se déplacent sur 5 à<br />

10 cm, ce qui est beaucoup », précise Roger Martins, directeur<br />

commercial chez Zsport, fabricant de soutiens-gorge et<br />

de brassières, initialement pour les femmes ayant subi une<br />

reconstruction d’un sein, puis pour les sportives. Selon lui,<br />

les soutiens-gorge et brassières présentent l’avantage de ramener<br />

nos seins à une amplitude plus raisonnable, dans des<br />

déplacements latéraux de l’ordre de un à deux centimètres.<br />

Difficile, dans ces circonstances, de ne pas en préconiser le<br />

port pour atténuer ces bonds et rebonds mammaires. D’autant<br />

que Roger Martins continue d’appuyer, si l’on ose dire,<br />

là où ça fait mal. « La poitrine est maintenue par le ligament<br />

de Cooper. Or, à force de faire beaucoup de mouvements, celuici<br />

se distend. A fortiori au tennis où la joueuse bouge dans tous<br />

les sens et tire ainsi sur le ligament. Au fil du temps, la poitrine<br />

82 TENNIS MAGAZINE


©FOTOS/PANORAMIC<br />

peut s’affaisser. Soutenir la poitrine protège<br />

le ligament de Cooper et évite également<br />

d’avoir mal, surtout si les matches<br />

durent longtemps. »<br />

Impossible de ne pas soutenir ce raisonnement,<br />

et nos seins par la même<br />

occasion, non ? Pas si simple… Les<br />

seins des sportives n’ont plus de secret<br />

pour un homme à la double casquette,<br />

le D r Thierry Adam, à la fois médecin<br />

du sport et gynécologue. Dont<br />

les propos ébranlent quelque peu nos<br />

certitudes. « D’un strict point de vue<br />

médical, l’absence de soutien-gorge ou de<br />

brassière ne provoque ni blessure ni ptose<br />

mammaire (affaissement des seins). »<br />

Encore mieux : la pratique d’un sport<br />

comme le tennis sans aucun soutien<br />

(sauf celui du public) présenterait<br />

même l’avantage de raffermir les seins !<br />

Plusieurs thèses de médecine ont été<br />

consacrées au sujet. Certaines évaluent<br />

le confort à pratiquer un sport sans «<br />

soutif », d’autres ont étudié à la loupe<br />

la fermeté des seins… Ainsi, en 2003,<br />

la D re Laetitia Pierrot a demandé à des<br />

joueuses de basket de ne plus porter de<br />

soutien-gorge pendant un an. L’étude<br />

est intéressante selon le D r Adam, car<br />

on peut la transposer au tennis, les<br />

mouvements des femmes, et donc de<br />

leurs seins, étant proches. Résultat ?<br />

Au bout d’un an, 88 % des femmes<br />

disaient se sentir à l’aise. Encore plus<br />

intéressant : le D r Jean-Denis Rouillon,<br />

médecin du sport au CHU de<br />

Besançon, a démontré dans des études<br />

plus récentes qu’au bout de plusieurs<br />

mois sans soutien-gorge, les seins des<br />

sportives remontent… Explication du<br />

D r Adam : « Les moyens de contention<br />

externes, comme les soutiens-gorge, affaiblissent<br />

les moyens de contention internes,<br />

les tissus conjonctifs. Ce sont eux qui<br />

donnent aux seins leur fermeté. À force<br />

de porter des soutiens-gorge, ils s’étiolent<br />

et dégénèrent. Alors que sans soutiengorge,<br />

le sein continue de fabriquer ce<br />

tissu conjonctif qui fait son travail de<br />

maintien. »<br />

<br />

TENNIS MAGAZINE 83


FORME<br />

©LEDOYEN BENOIT/PANORAMIC<br />

La question tant attendue se pose :<br />

à quels seins se vouer ? Faut-il libérer<br />

notre poitrine et la laisser faire de grands<br />

huit sous nos chemisettes ? Ou la brider<br />

par souci des convenances ? Car, il<br />

semblerait bien que le port du soutiengorge<br />

réponde à une norme culturelle<br />

plutôt qu’à une nécessité médicale.<br />

Alors : en avoir ou pas ? C’est bonnet<br />

blanc et blanc bonnet, serait-on tenté de<br />

répondre. En effet, le D r Adam estime<br />

que, certes la brassière n’est pas une<br />

obligation, mais que rien n’empêche<br />

les adeptes d’en porter. « C’est une question<br />

d’appréciation personnelle. Certaines<br />

femmes estiment qu’il est très inconfortable<br />

de jouer sans soutien-gorge, quelle que soit<br />

la taille de leur poitrine, d’autres n’en sont<br />

pas gênées. »<br />

Mais alors, quel type de soutien-gorge et<br />

de brassière porter sur le court pour que<br />

nos seins cessent de danser la salsa ? Làdessus<br />

nos deux experts (Roger Martins<br />

de Zsport et le D r Adam) sont d’accord :<br />

il faut choisir un modèle qui ne comprime<br />

pas les seins, mais se contente de les soutenir.<br />

La brassière est intéressante, car elle<br />

propose un dos nageur avec des bretelles<br />

plus larges, le tout permettant un meilleur<br />

positionnement des seins, mieux maintenus,<br />

sans pression ou tension sur la peau.<br />

Certains soutiens-gorge présentent l’avantage<br />

de s’ouvrir par devant, très faciles à<br />

mettre et à enlever donc ! À proscrire : les<br />

baleines qui, selon Roger Martins, agissent<br />

« comme des lames de couteau » sous les<br />

seins. À vous de jouer mesdames, avec ou<br />

sans bonnets ! <br />

<br />

ET POUR CES<br />

MESSIEURS, CE SERA ?<br />

Pendant que les seins des<br />

joueuses de tennis s’expriment<br />

librement et virevoltent à leur<br />

guise façon looping, que font donc<br />

les testicules des hommes quand<br />

ces derniers renvoient une paire<br />

de balles ? Pas grand-chose ! Ce<br />

sont les médecins et les experts<br />

en tenues sportives qui le disent.<br />

Coincés qu’ils sont au niveau<br />

de l’entrejambe, leur espace<br />

d’expression est considérablement<br />

limité par rapport à la poitrine<br />

des joueuses. Et aucune thèse de<br />

médecine, à notre connaissance,<br />

ne porte sur cette partie très<br />

intime des joueurs. Pas question,<br />

pour autant, de les laisser batifoler<br />

en toute liberté. Un slip, un boxer<br />

ou shorty s’imposent bien sûr,<br />

avec des coutures plates placées<br />

sur les côtés ou au niveau des<br />

fesses. Mieux vaut, également,<br />

choisir des fibres de type<br />

polyester (plutôt que le coton), qui<br />

permettent à tout ce petit monde<br />

de bien respirer.<br />

84 TENNIS MAGAZINE


L’ART &<br />

LA MANIÈRE<br />

86<br />

Balls please !<br />

92<br />

Dis Patrick<br />

94<br />

Connecté


LES DESSOUS DU TENNIS<br />

86 TENNIS MAGAZINE


Balls,<br />

PLEASE<br />

Elles sont rondes, un peu poilues, exposées aux chocs et tous les joueurs<br />

en ont deux. Les balles ? Oui, en quelque sorte, mais pas exactement.<br />

Attention, sujet extrêmement sensible et exclusivement masculin…<br />

Par Rémi Bourrieres.<br />

L<br />

e tennis n’est pas le rugby. A priori, aucune<br />

chance de sortir du terrain avec le scrotum<br />

déchiré et un testicule chancelant (l’horreur !),<br />

comme le malheureux rugbyman néo-zélandais<br />

Wayne Shelford lors d’un match qui vira au carnage face<br />

à l’équipe de France en 1986. Le tennis n’est pas le rugby,<br />

non, mais le tennis est néanmoins un sport où le risque est<br />

réel pour les hommes et leurs parties, disons, intimes. On ne<br />

parle pas de leur intimité psychique, quoi qu’également fortement<br />

mise à mal durant un match. On parle, vous l’aurez<br />

compris, de leurs attributs purement masculins.<br />

Sur un terrain ou ailleurs, les testicules de l’homme sont sa plus<br />

grande fierté comme, possiblement, sa plus grande faiblesse.<br />

Les grands maîtres zen des arts martiaux orientaux vous expliqueraient<br />

que si vous vous retrouvez en duel face à plus fort<br />

que vous, il ne faut pas hésiter une seconde : frapper franchement<br />

dans les roubignoles. En tennis, on n’y pense pas, mais la<br />

tactique peut fonctionner aussi. Souvenez-vous de Juan Martin<br />

Del Potro qui avait fait valser les valseuses de Roger Federer en<br />

finale du tournoi de Bâle en 2012, avant de terrasser le maître<br />

des lieux. Ce dernier avait toutefois réussi l’essentiel : garder (à<br />

peu près) toute sa contenance malgré la douleur.<br />

Car oui, tout homme le sait, c’est la base : toujours rester digne<br />

malgré l’intense douleur qui vous irradie le bas-ventre. C’est le<br />

plus difficile et parfois même, impossible. On sourit encore,<br />

même si ce n’est franchement pas drôle, en revoyant la vidéo<br />

de ce pauvre ramasseur de balles (les ramasseurs, tout comme<br />

les juges de ligne, sont souvent les victimes collatérales de cette<br />

tactique sournoise) qui, « terrassé » en plein empire du milieu<br />

par un service de Feliciano Lopez lors de l’Open d’Australie<br />

2015, avait fait un effort surhumain pour rester droit dans<br />

ses bottes, avant de s’avouer vaincu et de mettre un genou à<br />

terre. Il avait dû quitter le terrain sous les ricanements du <br />

TENNIS MAGAZINE 87


LES DESSOUS DU TENNIS<br />

Un bon coup en bourse<br />

peut entraîner une fracture<br />

nette de l’organe. Aïe...<br />

public et fait le « buzz » sur internet.<br />

La double peine.<br />

Pas de vidéo, en revanche, d’un des<br />

plus « sérieux » incidents du genre dont<br />

avait été victime Marc Gicquel à Halle<br />

en 2007. Mais on a mieux, puisqu’on<br />

a recueilli le témoignage de Marco (lire<br />

ci-contre). Ça fait froid dans le dos. Et si<br />

l’intéressé en rigole aujourd’hui, on peut<br />

vous dire que sur le coup (bas), ça ne<br />

l’avait pas vraiment fait marrer.<br />

Selon le Docteur Patrick Constancis, uroandrologue<br />

à Paris, le malaise qu’avait fait<br />

Gicquel au soir de son traumatisme était<br />

plus sûrement lié au stress, voire au fait<br />

d’avoir voulu continuer à jouer, qu’à la<br />

pathologie en elle-même puisque, en<br />

l’occurrence, le Breton s’en était sorti<br />

sans dommage. Il a eu de la chance, car<br />

les risques de traumatismes testiculaires<br />

sont réels. Le « simple » hématome n’est<br />

en soi pas très grave, mais impressionnant<br />

malgré tout, car quand vous voyez<br />

votre « couille » gonfler et bleuir, logiquement,<br />

vous ne faites pas le fier. Mais ça<br />

peut être pire. Un bon coup en bourse<br />

peut entraîner une fracture du testicule,<br />

de sa paroi protectrice (l’albuginée) ou<br />

de l’épididyme (le petit organe qui le surplombe<br />

et qui est chargé de recueillir puis<br />

véhiculer les spermatozoïdes), voire une<br />

torsion de son cordon nourricier. Il faut<br />

parfois opérer en urgence pour ne pas nécroser<br />

le rouston. Les cas les plus violents<br />

– difficilement envisageables en tennis<br />

tout de même – peuvent entraîner une<br />

pulvérisation pure et simple de l’organe.<br />

Dans ce cas, vous pouvez dire adieu à sa<br />

fonction reproductive et si vous aspirez<br />

à une descendance, vous n’avez plus qu’à<br />

espérer que l’autre fonctionne bien.<br />

Donc si vous êtes un jour frappé dans<br />

les précieuses – et dieu sait que ça arrive<br />

régulièrement dans ce sport de balles – la<br />

bonne conduite à tenir est, successivement<br />

: oublier sa fierté, assumer sa douleur,<br />

glacer le paquet (oui, on sait, ce n’est<br />

pas le plus agréable…), prendre des antidouleurs<br />

et des anti-inflammatoires. Au<br />

moindre gonflement ou bleuissement, il<br />

semble « couillu » d’appeler rapidement<br />

un médecin, qui prescrira une échographie.<br />

Ah oui, on oubliait : si possible, évitez<br />

de vous faire mal vous-même… Vous<br />

riez, mais on dit que certains joueurs<br />

seraient passés proches de l’émasculation<br />

en tentant des « tweeners » mal maîtrisés.<br />

A vrai dire, on n’a pas pu le vérifier et la<br />

thèse de la « dangerosité » du tweener fait<br />

rigoler ceux qui savent le faire, sachant<br />

que la frappe se passe beaucoup plus bas.<br />

Mais bon, on n’est jamais trop prudent…<br />

Reste une question, capitale. Mais pourquoi<br />

diable « ça » fait si mal ? « Le testicule,<br />

à l’intérieur de sa paroi protectrice (l’albuginée),<br />

c’est de la pulpe, ça ressemble un<br />

peu à un oursin, explique Gerard Sellem,<br />

chirurgien andrologue à Paris, tout en<br />

griffonnant un schéma avec application.<br />

Cette pulpe est bourrée de cellules qui fabriquent<br />

les spermatozoïdes et l’hormone<br />

mâle (la testostérone). C’est donc une zone<br />

riche en vaisseaux et fortement innervée,<br />

c’est la raison pour laquelle elle est aussi<br />

douloureuse en cas de choc. » Ce serait<br />

aussi la raison pour laquelle il s’agit<br />

d’une zone aussi érogène, mais c’est un<br />

autre sujet.<br />

On dit que la nature est bien faite,<br />

mais l’on peut franchement se demander<br />

pourquoi une partie aussi sensible<br />

du corps de l’homme se retrouve ainsi<br />

exposée à tous les dangers. Elle serait<br />

beaucoup mieux bien planquée dans la<br />

paroi abdominale, non ? Paraît-il, c’est<br />

pour leur garantir une température inférieure<br />

à la température corporelle. Soit.<br />

Mais ce n’est pas très prudent. Le danger<br />

est tel qu’il en devient obsédant. Il n’y a<br />

qu’à voir à quel point le langage testiculaire<br />

a envahi notre vocabulaire courant,<br />

et particulièrement celui du joueur de<br />

tennis. Avoir les boules, à la base, vient<br />

de là. Il faut incontestablement en avoir<br />

de grosses au moment de sauver une<br />

balle de break, même si l’on a droit à<br />

deux balles de service. Et que celui qui<br />

88 TENNIS MAGAZINE


MARC GICQUEL :<br />

« LE SOIR, J’AI FAIT UN MALAISE… »<br />

L’ancien joueur français Marc Gicquel (40 ans,<br />

38 e mondial en 2009) a connu une expérience<br />

traumatisante lors du tournoi de Halle, en 2007.<br />

« Fusillé » par un service de Benjamin Becker<br />

flashé à 208 km/h qui avait fini sa course en<br />

plein dans ses parties intimes, le Breton s’était<br />

néanmoins relevé et avait même gagné le match. La<br />

suite, en revanche, avait viré au calvaire...<br />

n’a jamais hurlé contre le jeu « cassecouille<br />

» d’un adversaire, nous jette la<br />

première pierre ! Pour certains, ça vire<br />

presqu’à l’obsession comme pour le très<br />

poétique Bernard Tomic qui, l’an dernier<br />

à l’US Open, s’était ainsi joliment<br />

adressé à un spectateur qui l’importunait<br />

: « S… mes boules. Je vais mettre mes<br />

boules dans ta bouche. Et je vais te donner<br />

un peu d’argent pour que tu te sentes<br />

mieux après. » Romantique, non ?<br />

Il y a des manières plus élégantes de<br />

faire parler de ses baloches : de nombreux<br />

joueurs comme Tsonga, Berdych,<br />

Verdasco, Fognini ou Robredo n’ont pas<br />

hésité à se mettre à nu dans le magazine<br />

Cosmopolitan pour le bien d’une campagne<br />

de prévention contre le cancer<br />

des roupettes. Rafter est l’ambassadeur<br />

d’une marque australienne de sous-vêtements<br />

(Bonds), tandis que Borg, lui, a<br />

carrément créé la sienne – Benoît Paire<br />

en est fan – et ça nous fait penser que<br />

les joueurs de tennis seraient peut-être<br />

inspirés de porter des sous-vêtements à<br />

protection légère.<br />

Alors quand on vous dit que les joyeuses<br />

– et les risques moins joyeux qui les accompagnent<br />

– sont omniprésentes dans<br />

le tennis, ce n’est pas pour rien. Vous<br />

êtes prévenus, maintenant. Allez, balles<br />

neuves ! <br />

<br />

« Je me rappelle très bien de cet épisode. Je menais 6/2, 1-0<br />

lorsque c’est arrivé. Côté égalité, Benjamin me fait un service au<br />

corps. J’avais anticipé la frappe et du coup, je ne suis pas parvenu<br />

à bien me dégager. La balle m’a donc frappé à pleine vitesse. Sur le<br />

coup, une douleur énorme. J’ai bien essayé de rester debout, mais la<br />

douleur était trop vive, j’ai dû m’allonger. J’avais non seulement très<br />

mal, mais j’étais un peu K. O, aussi. Le kiné est arrivé. Il m’a redressé,<br />

m’a secoué, m’a fait rebondir sur les « fesses » et m’a mis de la<br />

glace. Je me souviens qu’il faisait signe aux spectateurs de se taire.<br />

Finalement, au bout de quelques minutes, la douleur s’est estompée.<br />

J’ai pu reprendre le jeu, j’ai d’ailleurs gagné le 2 e set au tie-break et<br />

donc le match. Mais je n’étais pas très bien malgré tout, comme une<br />

sensation de ballonnement jusqu’à la fin.<br />

Mais c’est après que les choses ont empiré. J’ai passé, je crois, la pire<br />

soirée de ma vie ! Déjà, impossible de manger, je n’avais pas d’appétit.<br />

Je suis rentré dans ma chambre d’hôtel et là, dans la salle de bain,<br />

alors que j’étais appuyé sur le lavabo, j’ai fait un malaise vagal. Je<br />

me suis réveillé allongé par terre, sans trop savoir combien de temps<br />

j’étais resté comme ça, peut-être une trentaine de secondes. J’ai<br />

appelé un médecin en urgence qui m’a fait des piqûres pour calmer<br />

les spasmes.<br />

Finalement j’ai commencé à me sentir mieux, mais le lendemain,<br />

re-belote. Là encore, impossible de manger le matin et le midi.<br />

Du coup, quand je me suis présenté sur le court dans l’après-midi<br />

(face à Nieminen), je n’avais pas d’énergie. Je me sentais comme<br />

au lendemain d’une cuite, pire même ! J’ai abandonné après avoir<br />

perdu le 1 er set. Je suis rentré et j’ai passé une échographie qui a<br />

montré que tout allait bien, le testicule n’était pas gonflé. Mais<br />

la semaine suivante, à ’s-Hertogenbosh, je n’avais toujours pas<br />

d’énergie et j’ai perdu au 1 er tour.<br />

J’en rigole aujourd’hui, mais sur le moment cette histoire m’a vraiment<br />

« secoué ». J’en ai d’ailleurs gardé quelques séquelles mentales<br />

puisque pendant un moment, chaque fois que je jouais sur gazon,<br />

j’avais l’appréhension qu’on me serve au corps. Mais c’est amusant que<br />

vous me reparliez de tout ça parce que ce matin, en jouant au padel,<br />

j’en envoyé un smash dans les parties intimes d’un adversaire ! »<br />

TENNIS MAGAZINE 89


NUMÉRO SPÉCIAL ANNIVERSAIRE<br />

À RETROUVER<br />

À L'UNITÉ SUR NOTRE SITE<br />

(frais de port offerts)<br />

5€<br />

OU<br />

+<br />

1 DOUBLE<br />

POSTER<br />

ABONNEMENTS<br />

COUPLÉS 1 AN<br />

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65€<br />

(au lieu de 97,90e)<br />

Tous les deux mois, LE magazine des 7-13 ans<br />

pour les fanatiques de tennis !<br />

Dans chaque numéro, le portrait d’un champion et d’un grand espoir,<br />

des jeux pour devenir incollable sur le tennis d’hier et d’aujourd’hui,<br />

des articles pour mieux comprendre l’univers de la petite balle jaune<br />

et mieux se comporter sur et en dehors des courts, ainsi<br />

qu’un poster recto-verso et 8 cartes joueurs « 7 familles » à collectionner.<br />

Toutes les infos sur notre site : www.tennismag.com


À PRENDRE, À L’ESSAI<br />

Par la rédaction<br />

Notre sélection de nouveautés à tester<br />

Ça va mieux, merci !<br />

La Maison du Tui-Na<br />

Il y a peu, nous vous avions parlé de massages traditionnels chinois. Depuis,<br />

comme envoûtés, nous avons poursuivi notre exploration avec la Maison<br />

du Tui Na. Leur massage star, « An Shen », sonne peut-être comme une<br />

onomatopée (à vos souhaits !), mais ne vous arrêtez pas à ce détail, vous<br />

auriez tort ! Qu’on ne s’y trompe pas toutefois : ce massage soulage un<br />

malaise ou un « inconfort général », il ne traite pas une douleur précise ou<br />

une tension spécifique. Dans la pratique, cela donne un massage relaxant,<br />

avec des pressions profondes sur les méridiens de tout le corps, du bout<br />

des oreilles à la pointe des pieds, sans oublier le ventre (notre « deuxième<br />

cerveau »), souvent réceptacle de tensions qui se cristallisent sous la forme<br />

d’anxiété, peur, colère, insomnie, etc. Au bout de 80 minutes, vous ne<br />

pourrez que constater à quel point le lâcher-prise est total !<br />

Six adresses en France, 1h20, 95 €, lamaisondutuina.fr<br />

Dunlop tout en « Precision »<br />

« Precision 98 » – Dunlop<br />

Avec sa « Precision 98 », Dunlop s’adresse à des joueurs ayant un profil<br />

très polyvalent. Reconnue pour sa très grande maniabilité, cette<br />

raquette, sortie en janvier, offre également une grande précision ainsi<br />

qu’un très bon toucher dans n’importe quel secteur de jeu. Les volleyeurs<br />

apprécieront sa réactivité au filet tandis que les joueurs de<br />

fond de court se serviront de sa vitesse pour donner de l’effet à<br />

leurs balles. De quoi vous permettre de jouer comme vous le<br />

sentez et d’adapter à tout moment votre stratégie.<br />

Longueur : 685 mm – Tamis : 632 cm 2 – Plan de cordage : 16x19 –<br />

Poids : 300 g –Taille de grip : 1 à 4 – PPC : 179,95 €.<br />

Ton thé t-a-t-il oté ta toux ?<br />

Tensaï Tea<br />

Certes, le contenant fait un peu<br />

penser à une bouteille de sirop<br />

pour la toux, mais, à la rédaction,<br />

dans la catégorie des addicts, ce<br />

qu’on apprécie dans ces thés glacés,<br />

c’est qu’ils sont bio, éco-responsables,<br />

très légèrement sucrés<br />

au sirop d’agave et préparés dans<br />

la pure tradition japonaise. Ils ont<br />

un bon goût de thé (blanc, vert,<br />

noir ou matcha) et infusés avec<br />

une pointe de menthe ici, de myrtille<br />

là, ou encore de gingembre ou<br />

de sureau. Ça désaltère vraiment,<br />

c’est LA boisson de l’été !<br />

En magasins bio, 330 ml, environ 2 €.<br />

TENNIS MAGAZINE 91


L’ŒIL DU SUPER-COACH<br />

Dis, Patrick...<br />

Des questions techniques, tactiques, mentales<br />

ou même physiques vous taraudent ?<br />

Vous souhaitez connaitre des détails sur<br />

le circuit pro ou sur le jeu de manière générale ?<br />

Demandez au coach !*<br />

Que faites-vous en ce moment (hors Grand Chelem puisque vous êtes consultant TV) maintenant que Serena est en pause ?<br />

En ce moment, je passe bien évidemment beaucoup plus de temps<br />

à la Mouratoglou <strong>Tennis</strong> Academy. La période est charnière puisque<br />

on accueille plus de 200 stagiaires jeunes et adultes par semaine<br />

pendant l’été. C’est l’occasion pour moi de me rapprocher de mon<br />

équipe, d’échanger avec eux plus que d’habitude.<br />

Et puis, je développe de nombreux autres projets. J’ai lancé une<br />

solution de coaching en ligne www.mouratoglou-ecoaching.com qui<br />

permet à chacun, quels que soient son niveau, son âge et sa situation<br />

géographique, de bénéficier de mes conseils pour progresser<br />

dans son tennis.<br />

Je travaille aussi à la réalisation de notre nouvelle académie au<br />

Koweït qui ouvrira en 2019.<br />

Enfin, je développe une chaine de clubs de sport en France sous<br />

l’enseigne FEEL LIFE. Il s’agit de clubs premium mais à un tarif<br />

abordable. J’ai pour ambition d’aider les gens à mieux vivre grâce au<br />

sport et à la nutrition. En pratiquant une activité physique régulière<br />

et en ayant une alimentation saine, nous pouvons diminuer<br />

de manière très importante les risques de développer des<br />

maladies. C’est aujourd’hui un enjeu de santé publique. Dans mes<br />

clubs, j’y apporte ma connaissance sur ces sujets, tous les experts<br />

avec lesquels je travaille depuis plus de vingt ans, et une dimension<br />

coaching essentielle. Nos clients sont tous suivis, ils atteignent le<br />

résultat qu’ils escomptent. Ils sont coachés pour atteindre leurs<br />

objectifs. Nous y proposons également une gamme importante de<br />

produits bios sélectionnés, et un suivi complet avec la présence sur<br />

chaque site d’un kinésithérapeute et d’un diététicien.<br />

Restez-vous en contact régulier avec Serena pour<br />

parler tennis ?<br />

Oui, Serena et moi sommes en contact régulier.<br />

Nous avons déjà prévu son retour sur le circuit qui<br />

s’effectuera lorsqu’elle aura retrouvé la plénitude<br />

de ses capacités. Elle regarde beaucoup de tennis,<br />

notamment durant Wimbledon où elle m’a fait ses<br />

commentaires sur les matches. Elle aime particulièrement<br />

observer de près le tennis masculin, car elle<br />

veut continuer de progresser. Lorsqu’elle voit un joueur<br />

réaliser un enchaînement qui lui plaît, elle me dit souvent<br />

: « On pourra travailler ça ? J’aimerais savoir le faire ».<br />

Elle est totalement dans cette dynamique en ce moment :<br />

heureuse et épanouie à l’idée d’être maman pour la première<br />

fois, et en même temps frustrée de ne pouvoir participer aux<br />

tournois. Il faudra être patient dans la reprise, car un accouchement<br />

n’est pas anodin, mais tout est une question de volonté et avec<br />

Serena, tout est toujours possible.<br />

92 TENNIS MAGAZINE


La puberté est-elle une phase compliquée à gérer ?<br />

La puberté est effectivement une période difficile à gérer pour les jeunes, et pas<br />

uniquement pour les joueurs de tennis ! C’est le passage de l’enfance à l’adolescence,<br />

puis à l’âge adulte. Le joueur se découvre de nouveaux centres d’intérêt. Il<br />

est très influençable car il se « cherche », il manque souvent d’assurance dans son<br />

nouveau statut. Il a plus besoin de plaire, d’exister, de se détacher de ses parents, et<br />

parfois de son entraîneur lorsque celui-ci représente une figure paternelle. Des difficultés<br />

relationnelles avec son coach, d’autant plus lorsque le père joue ce rôle, vont<br />

apparaître. Le sport de haut niveau implique des contraintes, on ne peut pas vivre<br />

la vie d’un adolescent normal si l’on aspire à devenir un athlète, et l’adolescence<br />

peut amener le jeune à remettre en cause ce choix de vie (d’autant plus lorsqu’il<br />

ne l’a pas vraiment choisi). Enfin, tous ces bouleversements ont des conséquences<br />

éventuelles sur la motivation du jeune et le « ressort » peut alors se casser. C’est<br />

pour cela que l’environnement du joueur s’avère essentiel à cette période.<br />

Patrick Mouratoglou<br />

dirige l’Académie de tennis<br />

qu’il a créée, décrite comme l’une des<br />

plus performantes au monde. Située<br />

à Sophia Antipolis, elle propose un<br />

système de tennis-études ainsi que<br />

des stages ouverts à tous, de janvier<br />

à décembre (mouratoglou.com). Il a<br />

entraîné Marcos Baghdatis, Anastasia<br />

Pavlyuchenkova, Jérémy Chardy, Grigor<br />

Dimitrov et Aravane Rezaï. Depuis juin<br />

2012, il est le coach de Serena Williams<br />

qui a remporté 10 tournois du Grand<br />

Chelem depuis cette date.<br />

Vous qui avez souvent coaché des femmes, sans langue de bois ni sexisme, est-ce qu’il y a des moments<br />

où il est plus difficile de les entraîner ?<br />

Hommes et femmes ne fonctionnent évidemment pas de la<br />

même manière, tant sur le plan psychologique que biologique. Les<br />

femmes gèrent la pression et le stress de manière plus ouverte que<br />

les hommes. Elles en parlent aisément, et laissent leurs émotions<br />

s’exprimer librement, tandis que les hommes vont chercher à les<br />

dissimuler pour paraître plus forts. Dans ces moments-là, le coach<br />

doit absorber leur stress et savoir faire preuve d’autorité. Il faut les<br />

recentrer, leur donner des objectifs simples à atteindre pour que<br />

les instants de panique disparaissent ou soient atténués. En ce<br />

qui concerne leurs règles, c’est effectivement un moment difficile<br />

chaque mois. Ce sport se résume souvent à la gestion de son<br />

stress dans les moments-clés. Très clairement, la qualité du travail<br />

en est altérée. Si cela tombe un jour de match, cela peut avoir des<br />

conséquences fâcheuses.<br />

Comment gérer les relations amoureuses des joueurs ?<br />

Comment les garder concentrés pour s’entraîner et matcher<br />

quand ils ont un peu la tête ailleurs ?<br />

Derrière les mécaniques parfaitement huilées sur le plan<br />

technique, tactique et physique, il y a des êtres humains avec<br />

leurs problématiques, leurs humeurs, leurs forces et leurs<br />

faiblesses. Il est bien évident que les événements de leur vie<br />

privée et, plus précisément, la manière dont ils les reçoivent<br />

sur le plan émotionnel vont avoir des répercussions sur le<br />

plan sportif. Mais attention, il n’y a pas de règles établies en<br />

la matière. Certains sont particulièrement affectés dans leur<br />

tennis par les moindres problématiques rencontrées dans leur<br />

vie privée ou un simple accrochage avec un membre du Team,<br />

de leur famille, du cercle d’amis. D’autres joueurs, au contraire<br />

s’en nourrissent. Lorsque tout va mal dans leur vie privée, ils se<br />

concentrent sur leur tennis et le terrain devient le « refuge », le<br />

lieu où ils sont capables de tout oublier, le seul où justement,<br />

ils ne sont pas atteints par la souffrance que leur attire leur vie<br />

privée. Ils sont alors capables de jouer leur meilleur tennis dans<br />

les pires moments de leur vie.<br />

*Ecrivez-nous à : infos@tennis-magazine.com<br />

Kim Clijsters et Lleyton Hewitt alors en couple<br />

en 2000 à Wimbledon. Séparés en 2004,<br />

ils ont chacun vogué vers d’autres cieux.<br />

©PROSPORT / PANORAMIC<br />

TENNIS MAGAZINE 93


#CONNECTÉ<br />

Par la rédaction<br />

Le tennis suit l’ère du temps.<br />

Nos choix « branchés ».<br />

1 Le retour du jeu old school<br />

#APPLI<br />

SEGA, le célèbre éditeur de jeux,<br />

fait son grand retour avec une collection<br />

virtuelle baptisée SEGA<br />

Forever. Le projet fait renaître les<br />

classiques de la marque en version<br />

gratuite sur mobile. Le dernier à rejoindre<br />

le projet n’est autre que Virtua<br />

<strong>Tennis</strong> Challenge. Disponible<br />

sur iOS et Android, cette application<br />

permet de se glisser dans la<br />

peau d’un tennisman professionnel<br />

disputant jusqu’à 18 tournois internationaux.<br />

À coups de passings<br />

foudroyants, défiez vos adversaires<br />

sur terre battue, gazon ou dur. Mais<br />

il vous faudra également gérer votre<br />

argent, trouver les meilleurs sponsors<br />

et remporter un maximum de<br />

tournois. Pour les plus frileux, des<br />

entraînements et des matches d’exhibition<br />

permettent de se mettre en<br />

jambes sereinement. Une version<br />

payante sans publicité est également<br />

téléchargeable pour 2,29 €.<br />

2<br />

La coupe Davis dans votre assiette<br />

#WEB<br />

La demi-finale de coupe Davis France-Serbie se déroulera du 15 au<br />

17 septembre au stade Pierre Mauroy de Villeneuve-d’Ascq. Avant ou après<br />

avoir supporté votre équipe préférée, Nice To Meal You vous propose de<br />

partager un repas convivial chez l’habitant. Le principe est simple : choisissez<br />

une date, le type de cuisine (régionale, italienne, asiatique…) et le prix souhaité.<br />

Le site se charge ensuite de trouver des Ch’tis ravis de vous accueillir<br />

chez eux, aux alentours du stade. Idéal pour débattre des performances<br />

des Bleus tout en profitant d’un bon repas entre passionnés. En prime, vos<br />

hôtes pourront jouer les guides touristiques. Victoire ou défaite, vous aurez<br />

ainsi vécu votre week-end de coupe Davis à 100 %. Pour en savoir plus :<br />

nicetomealyou.fr<br />

LES COMPTES « OLÉ OLÉ » D’INSTAGRAM<br />

1<br />

SERENA WILLIAMS<br />

@serenawilliams<br />

6,2 millions d’abonnés<br />

1<br />

GRIGOR DIMITROV<br />

@grigordimitrov<br />

630 000 abonnés<br />

2<br />

EUGENIE BOUCHARD<br />

@Geniebouchard<br />

1,5 million<br />

2<br />

FERNANDO VERDASCO<br />

@ferverdasco<br />

192 000<br />

3<br />

CAROLINE WOZNIACKI<br />

@carowozniacki<br />

1,1 million<br />

3<br />

LUCAS POUILLE<br />

@lucaspouille<br />

92 000<br />

94 TENNIS MAGAZINE


TIE-<br />

BREAK<br />

96<br />

Légende<br />

102<br />

S’expressions<br />

106<br />

En tribune


LÉGENDE<br />

GABRIELA SABATINI<br />

Gaby oh Gaby<br />

Tu es arrivée quand Borg venait de partir. On glissait doucement<br />

d’une icône aux cheveux blonds à une chouchoute à<br />

la crinière d’ébène. On t’adopta comme « Gaby ».<br />

Gaby oh Gaby. Tu fus la touche glam qu’un tennis féminin à<br />

jupettes volantes pouvait encore incarner. On découvrit ton joli<br />

minois en 1985, alors qu’à quinze ans à peine tu affrontais Chris<br />

Evert en demies de Roland-Garros. On te vit grandir, mûrir sous<br />

l’œil avide des caméras couvant la nymphette. Érigée en égérie,<br />

tu acquis vite une réputation qui te dépassa : les sponsors accouraient,<br />

on donnait ton nom à une rose, créait une poupée à ton<br />

effigie. Une marque de parfum voulut s’appeler Gabriela Sabatini<br />

: elle te donnera l’occasion d’une sereine reconversion quand<br />

viendra le moment des adieux.<br />

À 20 ans tu atteignais ton graal : une victoire en Grand Chelem,<br />

à l’US Open, en 1990. Ton unique sacre. Contre Steffi Graf,<br />

celle qui t’aura privée de victoire dans tes deux autres finales, déjà<br />

à l’US Open, en 1988, et surtout à Wimbledon, en 1991, où<br />

tu passas si près. Ce jour-là, pourtant, sur le central de Flushing<br />

96 TENNIS MAGAZINE


Par Clément Balta<br />

47 ANS, NÉE LE 18 MAI 1970 À<br />

BUENOS AIRES (ARGENTINE).<br />

PALMARÈS : 27 TITRES, 1 US OPEN<br />

(1990), 1 MÉDAILLE D’ARGENT<br />

AUX JEUX DE SÉOUL (1988).<br />

MEILLEUR CLASSEMENT :<br />

N°3 MONDIALE (1989).<br />

Meadows, tu l’avais terrassée par un jeu<br />

d’attaque flamboyant. Le déclic avait eu<br />

lieu au tour précédent contre Marie-Joe<br />

Fernandez. À un set partout, tu décidas de<br />

prendre le filet d’assaut, laissant dans les<br />

mémoires un plongeon digne de Becker.<br />

L’offensive aura pourtant fait long feu.<br />

Ta plastique d’amazone était contredite<br />

par ta fine élégance : le signe déjà visible<br />

de cette ambivalence semblant te caractériser.<br />

Tu plaisais autant aux hommes<br />

qu’aux femmes : on aimait la virilité de<br />

ton jeu et ce revers de bombe latine,<br />

mieux que Vilas ; on goûtait ta discrétion<br />

et ce coup droit flottant que n’aurait pas<br />

renié Edberg. Une ambivalence inscrite<br />

jusque dans tes gènes, toi qui souffrais<br />

du syndrome de thalassémie, une anémie<br />

héréditaire que Sampras eut aussi à combattre.<br />

« Il m’est arrivé de dormir jusqu’à 16<br />

heures d’affilée », as-tu révélé.<br />

Gaby oh Gaby. Ta carrière fut à ton image,<br />

tout en ombre et lumière. Vingt-sept titres<br />

glanés, mais un seul en Grand Chelem, on<br />

l’a dit, malgré 18 demi-finales. Pour 15<br />

échecs. Étais-tu encore victime de cette timidité<br />

maladive pour être ainsi condamnée<br />

au meilleur second rôle, toi qui<br />

confias qu’il t’arrivait plus jeune de perdre<br />

des demi-finales par crainte de prononcer<br />

un discours en cas d’ultime victoire ? Un<br />

match – une demie, forcément – fut plus<br />

douloureux que les autres. Encore contre<br />

M.-J. Fernandez, menée 6/1, 5-1 en<br />

quarts à Roland-Garros en 1993. Et pourtant,<br />

malgré 5 balles de match, tu perdis.<br />

Comme rattrapée par un mal étrange,<br />

une forme pernicieuse d’autodestruction<br />

au moment décisif. « J’étais triste et frustrée.<br />

C’était dur d’oublier ce qui s’était passé,<br />

cela faisait désormais partie de moi, c’était<br />

en moi. » Deux ans plus tard, bis repetita.<br />

Contre Kimiko Date. Là aussi, tu menas<br />

6/1, 5-1. Là aussi, tu t’inclinas. « Peu après<br />

j’ai décidé d’arrêter ma carrière. Une fois<br />

prise, la décision n’a pas été difficile à vivre.<br />

Ce qui était dur, c’était de faire comprendre<br />

aux gens que c’était ce qui me rendait heureuse.<br />

Je ne voulais plus être sur le court. »<br />

Perseverare diabolicum.<br />

Alors que reste-t-il, Gaby oh Gaby ? Un<br />

goût d’inachèvement mêlé au sentiment<br />

que la vraie vie est ailleurs. Avec toi c’était<br />

le court des miracles ou le jardin secret,<br />

les raisons de ta fragilité enfouies. Une<br />

bête semblait sommeiller derrière la belle,<br />

tapie dans la pénombre. « La peur est toujours<br />

là, il faut la manipuler avec soin. Le<br />

problème est de se confronter avec ce que<br />

vous ne voulez pas affronter. » Tu sais gré au<br />

tennis de t’avoir donné « autant de satisfactions,<br />

la possibilité de voyager et [te] faire<br />

des amis. D’apprendre des choses sur [toi]<br />

en dépassant les obstacles. » Et le tennis te<br />

sait gré d’avoir été une marque à double<br />

titre : pas seulement en marketing sportif,<br />

mais pérenne, empreinte posée dans<br />

le temple du jeu. « Qui a jeté un regard<br />

derrière le filet et vu l’athlète qu’était Gaby,<br />

sa présence vivante sur le court, la façon<br />

qu’elle avait d’électrifier le jeu, sait que son<br />

nom appartient à l’élite du tennis, qu’il est<br />

un riche et durable héritage pour les générations<br />

à venir », a dit Steffi Graf lors de<br />

ton introduction au Hall of Fame. Graf,<br />

l’implacable et orgueilleuse championne.<br />

« En dehors du tennis, j’aimerais que les gens<br />

pensent de moi que je suis une bonne amie et<br />

une bonne personne. » On se souvient alors<br />

que tu fus la seule à t’abstenir quand il s’est<br />

agi de voter contre le maintien de Monica<br />

Seles au rang de n°1 mondiale après son<br />

agression en Allemagne, en 1993. Seles,<br />

contre qui tu fis un des trois seuls matches<br />

en 5 sets de toute l’histoire du tennis féminin,<br />

3 h 47 au bout de l’effort, en finale<br />

du Masters 1990. « Elle a d’abord pensé en<br />

être humain avant de songer au business et<br />

au classement. Ça montre à quel point elle a<br />

un caractère exceptionnel », a salué la Yougoslave<br />

(à l’époque), contre qui tu perdis<br />

aussi cette demi-finale à Roland-Garros<br />

en 1992 qui t’aurait permis de faire un<br />

grand pas vers la place de n°1 mondiale.<br />

Gaby oh Gaby. Coiffure impeccable, tailleur<br />

strict de femme d’affaires et sourire<br />

carnassier, affable et distante à la fois, te<br />

voilà aujourd’hui. Il y a deux ans, tu es<br />

partie t’installer en Suisse, dans le même<br />

canton que Federer et Hingis, on se<br />

doute que ce n’est pas que pour le clin<br />

d’œil tennistique. Au fond tu es une<br />

femme d’argent. De métal également,<br />

celui rapporté des JO de Séoul, en 1988.<br />

Une piba de plata au pays du pibe de oro.<br />

L’argent au cœur de l’Argentine, la couleur<br />

mate d’une perdante magnifique,<br />

intercalée entre les générations dorées<br />

Evert/Navratilova et Graf/Seles. Forte<br />

et fragile, introvertie et charismatique,<br />

ni tout à fait la même ni tout à fait une<br />

autre. À jamais Gaby oh Gaby, le refrain<br />

d’un tennis romantique.<br />

<br />

TENNIS MAGAZINE 97


JEU, SET & MARQUES<br />

CÔTÉ IN<br />

pour messieurs ...<br />

1<br />

2<br />

#T-SHIRT TRAINING BADGE<br />

1. adidas<br />

Pour son style sportwear<br />

et son confort sans faille.<br />

100 % coton, du S au XL.<br />

25 €<br />

3<br />

#CASQUETTE BASIC<br />

2. Babolat<br />

Gardez la tête froide, et<br />

tenez tête à l’adversaire !<br />

100 % polyester. 15 €<br />

#CHAUSSURES MC996<br />

3. New Balance<br />

Prenez de court vos<br />

adversaires avec cette<br />

chaussure légère et<br />

dynamique. Maintien,<br />

résistance et amorti de<br />

qualité. Toutes surfaces,<br />

du 40 au 47. 135 €<br />

4<br />

5<br />

#SHORT PRINTED<br />

4. Mizuno<br />

Un short en tissu respirant<br />

pour encore plus de<br />

liberté de mouvements.<br />

Indispensable par saison<br />

chaude. 93 % polyester,<br />

7 % élasthanne. 50 €<br />

#SAC CLASSIC BARREL<br />

5. Fred Perry<br />

La classe Fred Perry !<br />

Un sac élégant qui vous<br />

accompagnera partout<br />

quelles que soient vos<br />

allées et venues. 65 £ (73 €)<br />

98 TENNIS MAGAZINE


pour dames ...<br />

Par Ombeline Renard<br />

1<br />

2<br />

#BRUME HYDRA BEAUTÉ<br />

1. Guinot<br />

Pour une peau hydratée,<br />

souple, revitalisée, tout<br />

l’été, et même bien audelà…<br />

Flacon 300 ml. 26 €<br />

#SOUTIEN-GORGE DE SPORT<br />

2. H&M<br />

Un classique pour les<br />

grandes comme les<br />

petites sportives ! En<br />

tissu technique pour un<br />

séchage rapide. Du S au L.<br />

9,99 €<br />

3<br />

#LEGGING BATIK<br />

3. Esprit<br />

Cet été on opte pour la<br />

fraîcheur et l’originalité en<br />

misant sur du « fashion<br />

pink » et un imprimé<br />

graphique. Du S au XXL,<br />

95 % coton, 5 % élasthanne.<br />

34,99 €<br />

#CASQUETTE<br />

UA RENEGADE TWIST<br />

4. Under Armour<br />

Sa coupe déstructurée<br />

épouse parfaitement la<br />

tête pour rester discrète.<br />

Matière stretch, bandeau<br />

de protection intégré pour<br />

éliminer la transpiration,<br />

en polyester. 25 €<br />

#CHAUSSURES<br />

GEL SOLUTION SPEED 3<br />

5. Asics<br />

Design punchy et<br />

coloris girly ! Le plus : un<br />

chausson sans coutures<br />

ultraconfortable. Toutes<br />

surfaces, du 36 au 43.<br />

150 €<br />

4<br />

5<br />

©SHUTTERSTOCK<br />

TENNIS MAGAZINE 99


JEU, SET & MARQUES<br />

CÔTÉ<br />

OFF<br />

1<br />

pour messieurs ...<br />

2<br />

#T-SHIRT<br />

1. Les Petits Frenchies<br />

La routine du bogosse<br />

séducteur en vacances…<br />

Du S au XL. 29 €<br />

3<br />

#LUNETTES GOYA<br />

2. Rezin<br />

Pour en mettre plein la<br />

vue, un combo so chic<br />

bois et ardoise. Verres gris<br />

Carl Zeiss. 300 €<br />

#MAILLOT DE BAIN<br />

3. 1989 Cala<br />

L’imprimé piscine qui<br />

donne le ton. Frais et<br />

mode, bref, parfait !<br />

Du XS au XXL, 100%<br />

polyamide. 95 €<br />

4<br />

5<br />

#EAU DE TOILETTE JUST ROCK<br />

4. Zadig&Voltaire<br />

Un parfum de mec racé<br />

aux dominantes de<br />

patchouli, mais adouci<br />

avec les touches de vanille<br />

et fève tonka. Craquant !<br />

50 ml. 55 €.<br />

#DRAP DE BAIN !<br />

5. Piment de mer<br />

Vive l’éponge ! Un produit<br />

quali qui résiste aux<br />

caprices de la mer, du<br />

soleil et du sable. Avec<br />

poche de rangement.<br />

109 €<br />

100 TENNIS MAGAZINE


pour dames ...<br />

1<br />

2<br />

Par Ombeline Renard<br />

#HUILE SUBLIMATRICE<br />

TRÉSORS DES MERS<br />

1. Phytomer<br />

Une ode aux huiles<br />

marines et végétales pour<br />

le visage, le corps et les<br />

cheveux. Nourrissant,<br />

satinant et embaumant,<br />

c’est LE soin de l’été.<br />

Flacon 100 ml. 34,80 €<br />

#CHÈCHE<br />

2. Allée du foulard<br />

La petite touche haute<br />

en couleur pour donner<br />

un coup de pep’s à vos<br />

tenues avec charme et<br />

gaieté. Ou à nouer en<br />

paréo, tout simplement.<br />

100 % viscose. 17,50 €<br />

#BRACELET DORÉ<br />

3. Caroline Najman<br />

Un petit bijou délicat<br />

parfait sur les peaux<br />

bronzées. Pierre fine<br />

calcédoine bleue océan,<br />

chaîne dorée à l’or fin. 89 €<br />

3<br />

4<br />

#MAILLOT DE BAIN CÉSAR<br />

4. Luz<br />

À vous la silhouette de<br />

sirène ! S’attache par des<br />

bretelles nouées autour<br />

du cou ou par bouton<br />

dans le dos. 93 % coton<br />

bio, 7 % d’élasthanne. 130 €<br />

#VIBROMASSEUR<br />

THE TENNIS COACH<br />

5. Smile Makers<br />

En voilà un qui se passe<br />

de commentaire… 39,95 €<br />

5<br />

6<br />

#SANDALES CUIR PLATES<br />

6. Jonak<br />

À porter aussi bien en ville<br />

que lors des escapades<br />

estivales dans la pampa.<br />

En cuir, du 36 au 41. 85 €<br />

©SHUTTERSTOCK<br />

TENNIS MAGAZINE 101


S’EXPRESSIONS<br />

102 TENNIS MAGAZINE


LES MOTS<br />

(osés)<br />

DU<br />

tennis<br />

On a peut-être l’esprit mal tourné, mais certaines expressions spécifiques<br />

au tennis nourrissent en nous quelques pensées dérivatives.<br />

Petit lexique, interdit au moins de 18 ans…<br />

Mental<br />

Par Rémi Bourrieres - illustrations Juan Mendez<br />

Jouer chaleur<br />

Ligne, bande, prise à contre-pied, tentative<br />

d’approche… Le jour où vous jouez chaleur,<br />

vous tentez tout, et vous réussissez tout !<br />

Avoir les boules<br />

En cas de « let-gagnant » adverse sur un point<br />

important, même les joueuses les ont !<br />

Variante : avoir des co… Pour sauver une cruciale<br />

balle de break en fin de 3 e set, même les joueuses<br />

doivent en avoir !<br />

Mouiller<br />

Réaction « humidifiante » de l’organisme à l’approche du moment<br />

fatidique.<br />

Avoir du cul<br />

Les plus grands champions en ont toujours. À ne pas confondre<br />

avec le « Q » des joueurs issus des qualifications<br />

Variante : avoir de la ch… Devant, derrière, quelle importance<br />

après tout.<br />

<br />

TENNIS MAGAZINE 103


S’EXPRESSIONS<br />

<br />

Technique<br />

Flirter avec la ligne<br />

Un art difficile. Certains jours, on a beau<br />

multiplier les tentatives de flirt, on tombe<br />

toujours à côté. Mieux vaut alors assurer<br />

ses coups.<br />

Un coup chopé<br />

Paradoxalement, quand vous « pé-cho »,<br />

c’est en général que vous n’êtes pas<br />

encore passé à l’attaque. Mais vous<br />

préparez le terrain.<br />

Un bon coup<br />

Qu’est-ce qu’un bon coup ? Éternelle<br />

question ! Le graal ultime est le<br />

coup chopé parfaitement caressé qui va<br />

venir conclure votre attaque en flirtant<br />

avec la ligne. Bien touché !<br />

Serrer le manche<br />

L’art ultime, dit-on, est de savoir le serrer fermement,<br />

mais avec souplesse. Tout un programme.<br />

Avoir la bonne prise<br />

Et sur ce plan, chacun sa technique. L’essentiel n’est pas<br />

l’esthétique, mais l’efficacité.<br />

Le banana shot<br />

Etrange coup droit à la trajectoire<br />

un brin phallique érigé au rang de coup<br />

signature par Rafael Nadal.<br />

Changements de côté<br />

Nécessaires pour pimenter vos ébats tennistiques.<br />

Surtout en extérieur.<br />

Prendre à contre-pied<br />

Faites attention quand même. Ça peut faire mal…<br />

Service à la cuillère<br />

Alternative un brin vicieuse au service classique.<br />

Si ça ne passe plus « par dessus », essayez « par dessous ».<br />

Jeu de jambes<br />

Sorte de magnifique ballet rythmique, élevé au rang<br />

d’art suave quasi érotique par Steffi Graf.<br />

Caresser la balle<br />

C’est bien beau d’avoir une belle raquette entre les mains,<br />

encore faut-il savoir s’en servir avec un minimum de doigté.<br />

Variante : le toucher de balle. Bien fait, c’est irrésistible.<br />

104 TENNIS MAGAZINE


Jeu<br />

Le tirage<br />

Cérémonial (appelé aussi le « toss ») fait avant le match<br />

pour décider qui va « recevoir ». Peu importe de le perdre si,<br />

dans le tableau, vous avez hérité d’un bon tirage.<br />

Elle est bonne !<br />

Commentaire jouissif lorsqu’il est prononcé en votre faveur.<br />

Quand l’adversaire joint le geste à la parole en tendant<br />

une main soumise vers la ligne de votre exploit, vous êtes<br />

au bord de l’orgasme.<br />

Etre en position de conclure<br />

Position rare – chère à Jean-Claude Dusse – qui se mérite,<br />

en passant constamment à l’offensive, y compris face<br />

à beaucoup plus fort que vous. Oubliez que vous n’avez<br />

aucune chance, foncez !<br />

Un coup sur la bande<br />

Coup extrêmement vicieux qui saura titiller passablement<br />

votre excitation.<br />

Jouer profond<br />

Se dit d’un joueur capable de s’aventurer au-delà de sa zone<br />

de confort et de flirter avec la ligne de fond sur toutes<br />

les balles. Ce joueur-là conclut presqu’à tous les coups.<br />

Limer du fond de court<br />

Se dit d’un joueur qui, se sachant limité en puissance,<br />

va plutôt miser sur l’usure adverse. Doté d’une<br />

endurance respectable, il alterne les coups en<br />

profondeur avec les « chops » vicieux. Peut se<br />

montrer fatigant !<br />

Une tentative d’approche<br />

Ce n’est pas vraiment une attaque, plutôt une manière<br />

de tâter le terrain un peu dans l’inconnu.<br />

Par exemple, monter au filet en caleçon est<br />

une tentative d’approche.<br />

Love<br />

Curieuse manière anglo-saxonne d’annoncer le score.<br />

Love-fifteen, thirty-love, etc. Ok, vous êtes à zéro,<br />

mais c’est joliment dit !<br />

T’en as deux ?<br />

Question stupide classiquement posée par le<br />

relanceur à l’attention du serveur. Oui, c’est bon,<br />

j’en ai deux, merci ! Moins drôle quand le serveur est<br />

une serveuse.<br />

<br />

TENNIS MAGAZINE 105


EN TRIBUNE<br />

Lecteurs, faites-nous part de vos coups de cœur, vos coups de gueule,<br />

vos questions. Engagé ? Commencez votre courrier par « Moi, je sais<br />

pourquoi... » et finissez par « mais, ça n’engage que moi ». Mais vous<br />

pouvez aussi, simplement, réagir à un article ou à un événement.<br />

N’hésitez pas<br />

à nous contacter sur<br />

infos@tennis-magazine.com<br />

Une question ?<br />

Je me pose une question : qui est le « vieux<br />

Monsieur » avec un chapeau noir style cow-boy,<br />

costume noir qui est tous les jours depuis des<br />

années dans la loge des familles du court central ?<br />

Merci.<br />

André Protin<br />

Nous avons posé la question à l’organisation<br />

du tournoi, et cet homme est en fait un<br />

volontaire en charge de la garde de la<br />

Players’ Box (la loge où s’assoient les<br />

familles des joueurs sur le Centre Court)<br />

depuis de nombreuses années.<br />

©ACTION PLUS/PANORAMIC<br />

« MOI, JE SAIS POURQUOI…<br />

Djokovic ne gagnera plus Wimbledon...<br />

... et probablement plus d’autres Grands Chelems dont<br />

Roland-Garros.<br />

J’avais déjà fait cette remarque avant son abandon à<br />

Wimbledon. En effet, il n’a pas modifié sa façon de jouer<br />

les points importants, à la différence d’un Nadal beaucoup<br />

plus offensif en montée au filet et sur deuxième balle de<br />

service. Djokovic est trop attentiste, et s’il est certes un<br />

excellent distributeur de balles gênantes en se campant<br />

au fond du court, combien d’échanges longs pourrait-il<br />

s’épargner en les abrégeant au filet quand les circonstances<br />

le permettent... En fait, il ne tente pas grand chose (prise<br />

de risque minimum) ; pas étonnant de surcroît, du fait<br />

qu’il prend de l’âge, qu’il se fatigue inutilement dans<br />

les matches au meilleur des cinq sets et ne tienne pas la<br />

distance en fin de quinzaine.<br />

Et puis, que dire du « non plaisir » de le regarder jouer par<br />

rapport aux autres ténors du circuit : outre l’agacement<br />

légitime que l’on ressent à la suite de ses interminables<br />

rebonds de préparation de service (dont l’acceptation de<br />

dépassement de temps par des arbitres consentants, laisse<br />

songeur...), son jeu stéréotypé nous « emm... », il faut<br />

bien le dire. Sans s’approcher de la « légende » Federer, il<br />

pourrait essayer de nous faire rêver un peu...<br />

Mais ça n’engage que moi. »<br />

B. Gerolami (courriel)<br />

©FOTOS/PANORAMIC<br />

106 TENNIS MAGAZINE


Jacques Dorfmann,<br />

l’arbitre aux 15 000 matches<br />

La première fois que j’ai rencontré Jacques Dorfmann,<br />

c’était au début des années 80 lorsque je participais au<br />

tournoi de la Chataigneraie à Rueil-Malmaison et que lui<br />

officiait en tant que juge-arbitre. Je me rappelle de sa<br />

bienveillance à l’époque pour arranger ceux qui avaient<br />

des horaires compliqués et aussi de sa prédominance pour<br />

les jeux de mots. Ainsi, je revois encore dans le tableau un<br />

match Ledru contre Rollin.<br />

La dernière fois que je l’ai rencontré, c’est en juillet 2016 au<br />

Racing alors qu’il supervisait des matches de jeunes en vue<br />

de remettre un prix du fair-play, en l’occurrence le prix Jean<br />

Borotra. Borotra qui fut l’une de ses idoles, qu’il a connu<br />

lorsqu’il avait 60 ans, mais qu’il aurait bien aimé connaître<br />

au temps de sa gloire, 30 ans plus tôt.<br />

Parmi ses autres idoles (Chaban-Delmas qu’il a fait jouer<br />

sous des anagrammes par discrétion, Louis le Prince<br />

Ringuet, le prototype selon lui de l’homme universel), c’est<br />

sans aucun doute Philippe Chatrier qui a le plus compté<br />

dans sa vie. Ce 6 juillet 2016, il gardait précieusement<br />

un petit cartable avec à l’intérieur une photo de l’ancien<br />

président de la FFT.<br />

Cet homme dont la modestie était l’une de ses<br />

caractéristiques et qui à chaque match arbitré se remettait<br />

en question aurait aimé vivre au XIX e siècle, « celui<br />

des grandes aventures littéraires et artistiques » et se<br />

considérait lui-même comme une sorte de « dinosaure ».<br />

Sa devise, empruntée à Voltaire était : « J’ai fait un peu de<br />

bien, c’est mon meilleur ouvrage ».<br />

Eric Debray, Rueil-Malmaison<br />

LE « MOI » DU MOIS<br />

Stanislas avec<br />

Grigor Dimitrov pendant<br />

Roland-Garros 2017.<br />

Envoyez vos plus beaux selfies avec un joueur<br />

(infos@tennis-magazine.com)<br />

un cadeau offert au cliché publié.<br />

LES LECTEURS DU MOIS<br />

Pas peu fiers de voir la famille<br />

<strong>Tennis</strong> Mag s’agrandir !<br />

Oscar, 3 ans, fait la lecture à<br />

Arthur, 1 mois, les super boys<br />

d’Alexandra, notre secrétaire<br />

de rédaction. Tandis que Giulia,<br />

1 mois, fait une pause post<br />

entraînement sous le regard<br />

attendri de son papa,<br />

Jean-Baptiste, rédacteur.<br />

Longue et belle vie à eux !<br />

TENNIS MAGAZINE 107


BODY PUZZLES<br />

À QUI SONT…<br />

... ces pièces de choix ?<br />

1<br />

2<br />

3<br />

4<br />

5<br />

108 TENNIS MAGAZINE


Sélection de la rédaction<br />

6<br />

7<br />

9<br />

<br />

10<br />

8<br />

TENNIS MAGAZINE 109


BODY PUZZLES<br />

11<br />

<br />

12<br />

13<br />

14<br />

110 TENNIS MAGAZINE


Sélection de la rédaction<br />

15 16<br />

17<br />

18<br />

19<br />

<br />

TENNIS MAGAZINE 111


BODY PUZZLES<br />

1 2 3 4<br />

Les réponses !<br />

5<br />

<br />

6<br />

1 Roger Federer<br />

2 Bethanie Mattek-Sands<br />

3 Anna Kournikova<br />

4 Rafael Nadal<br />

5 Janko Tipsarevic<br />

6 Maria Sharapova<br />

7 Guy Forget<br />

7<br />

8 Robin Söderling<br />

9 Simona Halep<br />

10 Jo-Wilfried Tsonga<br />

11 Martina Hingis<br />

12 Marat Safin<br />

13 Nana Miyagi<br />

14 Gaël Monfils<br />

8 9 10<br />

11 12 13 14<br />

15<br />

16<br />

17 18 19<br />

15 Novak Djokovic<br />

16 Garbiñe Muguruza<br />

17 Elena Vesnina<br />

18 Serena Williams<br />

19 Yannick Noah<br />

2 - 3 - 9 - 10 - 18 : ©FOTOS/PANORAMIC • 4 - 8 - 12 : A.COUVERCELLE -• 5 - 14 - 16 : V.BOUYER • 6 : ZM/PANORAMIC • 11 : S.PHILIPPOT • 13 : IMAGO/PANORAMIC • 15 : EQI / PANORAMIC • 17 : PHOTOSPORT/PANORAMIC • 19 : C. GUIBBAUD<br />

112 TENNIS MAGAZINE


TOUT PETIT DÉJA…<br />

Par Rémi Donat<br />

SACRÉE<br />

GOURMANDE !<br />

G<br />

ourmande, comme on peut le voir, cette<br />

petite a su transformer ses doux rêves en<br />

réalité. Aujourd’hui, si elle aime les strass<br />

et les paillettes – elle est l’une des égéries d’adidas<br />

– c’est avant tout le tennis qui occupe sa vie.<br />

Née à Odense en 1990 de parents polonais, cette<br />

blondinette débute le tennis à l’âge de 7 ans avec<br />

son père Piotr, ancien footballeur professionnel.<br />

Encore aujourd’hui, papa ne gravite jamais très<br />

loin de sa fille. Prometteuse, la Danoise remporte<br />

l’Orange Bowl à 15 ans avant d’être sacrée chez<br />

les juniors en 2006 sur le gazon de Wimbledon.<br />

Puis elle réalise très vite la transition vers le monde<br />

professionnel en devenant la vingtième n°1 mondiale<br />

de l’histoire en 2010, à l’âge de 20 ans. Si elle<br />

compte déjà 25 titres à son palmarès, elle n’a toujours<br />

pas conquis le Graal : une victoire en Grand<br />

Chelem. Et ce malgré deux finales disputées à<br />

l’US Open en 2009 et 2014. Moins en verve ces<br />

dernières saisons, cette résidente monégasque est<br />

revenue à un excellent niveau en 2017, retrouvant<br />

sa place dans le top 10. Mais à 26 ans, l’ex-fiancée<br />

de Rory Mcllroy (ancien n°1 mondial en golf) a<br />

encore bien des atouts à faire valoir.<br />

<br />

Réponse : il s’agit de Caroline Wozniacki<br />

TENNIS MAGAZINE 113


IL Y A PRESCRIPTION…<br />

Par Alain Deflassieux<br />

Servez CHAUD !<br />

“<br />

En marge de sujets sur le sexe et le tennis,<br />

voici une petite sélection d’anecdotes à peu<br />

près racontables, retenues en 40 années de<br />

carrière…<br />

L’un des plus grands dragueurs du monde<br />

du tennis était sans conteste le Roumain Ilie<br />

Nastase (photo). Les filles, les filles, les filles !<br />

Il les adorait et profitait de son charme et de<br />

sa notoriété pour accumuler les conquêtes<br />

d’une nuit. Un secret pour personne, luimême<br />

s’étant vanté d’avoir séduit plusieurs<br />

centaines de partenaires tout au long de sa<br />

carrière dans son autobiographie, Mister Nastase.<br />

Avant d’être marié, pendant qu’il était<br />

marié et après plusieurs divorces, il n’a jamais<br />

arrêté. Rapide, il était rapide, notre ami Ilie !<br />

Je peux en témoigner puisqu’au début des années<br />

70, au cours d’une soirée organisée chez<br />

moi, je le retrouvais, à peine arrivé, occupé<br />

avec une copine peu farouche, sur un fauteuil<br />

de ma chambre.<br />

Parmi les meilleurs élèves du Maître roumain,<br />

il faut citer le Russe Marat Safin, si sympa, si<br />

drôle, qui ne se cachait pas de collectionner<br />

les conquêtes. Le plus bel exemple de son attirance<br />

pour le sexe opposé reste la mémorable<br />

conférence de presse qu’il donna un jour à<br />

l’Open d’Australie 2002. Ce jour-là, dans sa<br />

loge, se trouvaient trois créatures très déshabillées,<br />

cibles des photographes. Lorsqu’on<br />

lui demanda qui étaient ces personnes, il<br />

répondit avec un petit sourire en coin qu’il<br />

s’agissait de ses cousines ! En fait, ces aguichantes<br />

créatures sortaient dit-on d’une maison<br />

close de Melbourne, visitée par Safin 48<br />

heures plus tôt (voir p. 54)…<br />

Les filles faciles, la plupart des caïds du circuit<br />

en ont profité depuis des lustres. Mais on a<br />

vu aussi des joueurs et des joueuses se mettre<br />

ensemble. Généralement, leurs liaisons n’ont<br />

duré qu’un temps. Ainsi, Carlos Moya et<br />

Flavia Pennetta, Lleyton Hewitt et Kim Clijsters,<br />

Jimmy Connors et Chris Evert, pour<br />

ne citer qu’eux, ont fini par se séparer. Les<br />

deux premiers couples du fait de l’infidélité<br />

© PROSPORT/PANORAMIC<br />

du monsieur, le troisième parce que la carrière<br />

personnelle des deux tourtereaux passait<br />

avant le mariage.<br />

Sur le circuit féminin, on a connu, et on<br />

connaît encore, de nombreuses joueuses en<br />

ménage avec leur coach. Ces liaisons sont<br />

souvent éphémères parce qu’un beau jour,<br />

la joueuse reproche à son amant-entraîneur<br />

d’être la cause de ses défaites. Ce genre de<br />

rupture appartient au domaine privé sauf<br />

lorsqu’un coach éconduit choisit de se venger<br />

par presse interposée, comme le fit Thomas<br />

Prerovsky aux dépens de la ravissante<br />

Autrichienne Barbara Schett. Lorsqu’ils<br />

se séparèrent après le tournoi de Roland-<br />

Garros 2001, l’homme se confia sans pudeur<br />

à un tabloïd anglais pendant Wimbledon. Il<br />

expliqua avec moult détails la relation fusionnelle<br />

qui les poussaient souvent à rentrer<br />

prestement à l’hôtel après un match pour<br />

faire l’amour alors que la jeune joueuse était<br />

encore en tenue de tennis ! Jusqu’au jour où,<br />

après un huitième de finale perdu à Roland-<br />

Garros en 2001, Barbara le congédia sans<br />

ménagement. D’où la vengeance…<br />

La pauvre Barbara – aujourd’hui heureuse<br />

épouse et mère de famille, consultante sur<br />

Eurosports – se consola avec le pilote de Formule<br />

1 Enrique Bernoldi. Un jour, mon<br />

vieil ami journaliste Jean-Louis Moncet, le<br />

« Pape » du sport automobile, me posa une<br />

drôle de question : « J’ai vu sur un Grand Prix<br />

Bernoldi porter une veste de survêtement avec<br />

écrit “Barbara Schett” dans le dos puis, quelques<br />

semaines plus tard, arborer un tee-shirt “I love<br />

Jelena”, étrange non ? » Jean-Louis ignorait<br />

que lors du tournoi de Berlin 2002, le pilote<br />

était arrivé en compagnie de Barbara à la soirée<br />

du tournoi et qu’il en était reparti avec<br />

Jelena Dokic.<br />

Des histoires de liaisons, de ruptures, il y en<br />

a des floppées depuis que les tournois internationaux<br />

existent. Certaines ont fait la Une<br />

des journaux people comme la romance<br />

entre Guillermo Vilas et Caroline de Monaco,<br />

surpris par des paparazzis à Hawaï en<br />

1982. D’autres se passent en toute discrétion.<br />

Ainsi, en 2007, Anastasia Myskina, battue au<br />

1 er tour de Roland-Garros, me confiait que<br />

l’heure de la retraite avait sonné. Comme<br />

je lui demandais si elle allait suivre son<br />

boyfriend, l’Autrichien Jurgen Melzer, elle<br />

me répondit du tac au tac : « Suivre Melzer ?<br />

Surement pas, Vaidisova me l’a piqué ! ».<br />

Ladite Nicole Vaidisova, sculpturale Tchèque<br />

aujourd’hui à la retraite, a fait partie des<br />

conquêtes de l’inénarrable Radek Stepanek.<br />

Ce dernier, l’un des grands tombeurs du circuit,<br />

a – entre autres – été fiancé à Martina<br />

Hingis, marié à Vaidisova, a divorcé, puis<br />

s’est mis en couple avec Petra Kvitova, avant<br />

de voler vers d’autres aventures... <br />

ALAIN DEFLASSIEUX<br />

Ancien rédacteur en chef de <strong>Tennis</strong><br />

de France (1971 à 1989) puis chef<br />

de rubrique tennis pour le quotidien<br />

l’Equipe de 1989 jusqu’à sa retraite<br />

en 2009, il a signé plus de 40 ans<br />

de reportages sur tous les tournois<br />

de la planète.<br />

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