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ÉDITO<br />
e mois-ci, <strong>Tennis</strong> Magazine vous<br />
propose un numéro un peu décalé de<br />
nos préoccupations traditionnelles.<br />
Durant cette courte pause, et avant que les choses<br />
sérieuses ne reviennent sur le devant de la scène avec<br />
en point de mire un Flushing Meadows explosif, nous<br />
nous sommes penchés sur un sujet aussi distrayant<br />
qu’évocateur : la place de la sexualité dans notre sport.<br />
Cette question centrale de l’existence de tout être humain<br />
est ici abordée sous des formes variées, souvent ludiques,<br />
avec des sujets rarement traités dans un magazine<br />
sportif... Mais chez <strong>Tennis</strong> Mag, pas de sujets tabous<br />
concernant la vie du circuit sous toutes ses formes ! Et la<br />
sexualité a souvent des conséquences importantes sur les<br />
performances de nos champions de la petite balle jaune.<br />
Cela ne doit pas nous faire perdre de vue que si la période<br />
estivale est la plus propice de l’année à la pratique assidue<br />
du tennis, et, pour certains, à tout faire pour améliorer<br />
leur classement, le circuit continue à nous alimenter<br />
en nouvelles et résultats quasi quotidiennement. Le<br />
principal coup de tonnerre qui s’est abattu sur notre<br />
« planète » est venu de Belgrade : Novak Djokovic pose la<br />
raquette jusqu’en janvier 2018 ! Le Serbe doit s’octroyer<br />
le temps nécessaire et indispensable pour soigner son<br />
coude récalcitrant, autant que son esprit.<br />
Pour la première fois depuis 2004, il sera le grand absent<br />
du rendez-vous new yorkais… Lui qui a si souvent<br />
donné cette folle impression d’être indestructible se<br />
retrouve sur la touche. Aura-t-il la force et l’envie de se<br />
reconstruire pour nous gratifier d’un come-back, dans la<br />
lignée de Nadal et Federer ? On ne peut que le souhaiter<br />
et lui faire confiance pour suivre leurs traces.<br />
À propos de l’US Open, doit-on désirer/aspirer à un<br />
nouvel affrontement entre les deux rivaux historiques<br />
et dominateurs depuis le début de l’année, ou espérer<br />
qu’enfin la main passe, et que nous assistions à l’éclosion<br />
d’un nouveau champion dont le tennis a tellement<br />
besoin pour pérenniser l’avenir ?<br />
Je laisse à chacun le soin de méditer sur ce dilemme, et<br />
vous souhaite un bel été à tous.<br />
Par Benjamin Badinter,<br />
directeur de la publication.<br />
TENNIS MAGAZINE 3
37 bis, rue du Général-Leclerc, 92130 Issy-les-Moulineaux.<br />
Tél : 01.55.60.26.60 – Fax : 01.55.60.26.62<br />
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Directeur de la publication : Benjamin Badinter<br />
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Et aussi David Brunat, Clément Balta, Alain Deflassieux, Cyrille Pomero et Anne Ulpat.<br />
Avec les illustrations de Faunesque, Juan Mendez.<br />
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4 TENNIS MAGAZINE
S OMMAI R E<br />
N°489 - Septembre 2017<br />
60<br />
42<br />
54<br />
SUR LA PLANÈTE TENNIS<br />
8 ON EN PARLE 16 AGENDA 18 BONS ET REBONDS 22 JEUNE POUSSE<br />
TENNIS INSIDE<br />
42 FACE-À-FACE<br />
Caroline Wozniacki<br />
48 PSYCHO<br />
Jeu, sexe et match,<br />
victoire... Freud<br />
54 FACE-À-FACE<br />
Marat Safin<br />
60 SOCIÉTÉ<br />
L’homosexualité<br />
66 SOCIÉTÉ<br />
À fond les formes<br />
70 PSYCHO<br />
À deux c’est mieux<br />
CORPS<br />
& ACCORDS<br />
78 SANTÉ<br />
<strong>Tennis</strong>, excitant sexuel ?<br />
82 FORME<br />
Un peu de tenue<br />
L’ART &<br />
LA MANIÈRE<br />
86 LES DESSOUS DU TENNIS<br />
Balls, please !<br />
91 À PRENDRE À L’ESSAI<br />
92 DIS PATRICK<br />
94 CONNECTÉ<br />
TIE-BREAK<br />
96 LÉGENDE<br />
Gabriela Sabatini<br />
98 JEU, SET & MARQUES<br />
102 LES MOTS OSÉS DU TENNIS<br />
106 EN TRIBUNE<br />
108 CLICHÉS<br />
À qui sont...<br />
113 TOUT PETIT DÉJÀ<br />
114 IL Y A PRESCRIPTION<br />
6 TENNIS MAGAZINE
SPÉCIAL<br />
“sexe ”<br />
24<br />
SPÉCIAL<br />
US OPEN<br />
©EQI / PANORAMIC<br />
24 LA PHOTO 2016<br />
26 L’ENJEU HOMMES<br />
30 L’ENJEU FEMMES<br />
34 BOYS & GIRLS<br />
36 IL ÉTAIT UNE FOIS<br />
38 72 H À NEW YORK<br />
40 QUIZZ<br />
TENNIS MAGAZINE 7
ON EN PARLE ?<br />
PASSAGE EN REVUE…<br />
de ce qui a buzzé ces dernières semaines<br />
CLIJSTERS ET RODDICK AU HALL OF FAME<br />
C’est la tradition de juillet ! L’Américain Andy Roddick et la Belge<br />
Kim Clijsters (34 ans tous les deux) ont été adoubés au Hall of<br />
Fame, le célèbre musée du tennis situé à Newport. Outre leur<br />
âge, l’Américain et la Belge ont pour points communs d’avoir été<br />
n°1 mondiaux et d’avoir arrêté leur carrière après l’US Open 2012,<br />
tournoi qu’ils ont tous les deux remporté : 2003 pour Roddick,<br />
2005, 2009 et 2010 pour Clijsters qui a aussi triomphé à l’Open<br />
d’Australie en 2011. La championne paralympique néerlandaise<br />
Monique Kalkman van den Bosch et le journaliste américain<br />
Steve Flink figurent parmi les promus, ainsi que l’ancien joueur,<br />
professeur et commentateur américain Vic Braden, intronisé à<br />
titre posthume.<br />
©ELISE AMENDOLA/AP/SIPA<br />
CARNET ROSE<br />
Arnaud Clément et sa compagne, la chanteuse Nolwenn Leroy,<br />
sont les heureux parents d’un petit Marin, né le 13 juillet pendant<br />
Wimbledon, que son (ex) champion de papa avait dû quitter précipitamment<br />
alors qu’il était inscrit pour le tournoi des Légendes.<br />
Au même moment, Steve Darcis est lui devenu papa d’une deuxième<br />
petite fille, Ana, née quatre ans après sa grande sœur<br />
Camille (mai 2013). Toutes nos félicitations également à Pablo<br />
Andujar devenu papa fin juillet d'un petit Pablo Jr.<br />
FINALES DE COUPE DAVIS/FED CUP<br />
EN TERRAIN NEUTRE : DÉCISION REPORTÉE !<br />
La Fédération internationale de tennis a d’ores et déjà soumis au vote<br />
de son Assemblée Générale, le 4 août au Viêt Nam (nous y reviendrons),<br />
une série de réformes attendues – comme les matches en<br />
deux sets gagnants, la réception garantie au 1 er tour pour le tenant du<br />
titre, etc. Elle avait, en revanche, retiré de l’ordre du jour la plus controversée<br />
d’entre elles : l’organisation d’une phase finale commune de<br />
coupe Davis et de Fed Cup en terrain neutre, initialement envisagée<br />
dès 2018 à Genève. Pour le président de l’ITF, David Haggerty, il ne<br />
s’agit pas d’une marche arrière, mais plutôt d’une temporisation pour<br />
« trouver un meilleur consensus et construire un projet encore plus<br />
fort autour de ces finales de Coupe du monde de tennis ». Bernard<br />
Giudicelli, président de la FFT, a été désigné pour mener la réflexion<br />
autour de ce nouveau projet. Il a fait savoir qu’il n’aurait pas voté pour<br />
la première version.<br />
CARNET BLANC<br />
Julien Benneteau a épousé<br />
Karen, sa compagne de longue<br />
date et mère de son fils, Ayrton, né il y a deux ans.<br />
Le mariage a eu lieu le 22 juillet dans le Lubéron, en<br />
présence de nombreux acteurs du tennis français dont<br />
les témoins du marié : Nicolas Mahut, l'entraîneur Olivier<br />
Ramos et le frère de Julien, Antoine Benneteau.<br />
Le même week-end, en présence<br />
d'Angelique Kerber et de Caroline Wozniacki,<br />
Agnieszka Radwanska a également convolé en<br />
justes noces avec son compatriote, footballeur (et<br />
sparring-partner occasionnel), Dawid Celt. La Tchèque Andrea Hlavackova<br />
a, elle, épousé Fabrizio Cestini, un ancien joueur qui travaille pour la<br />
WTA. Enfin, félicitations aussi à Yanina Wickmayer, qui s’est mariée une<br />
semaine plus tôt avec le footballeur belge Jérôme Van der Zijl.<br />
8 TENNIS MAGAZINE
Par la rédaction<br />
CAP SUR L’US EN QUEEN MARY 2 !<br />
Apercevoir au loin, après une<br />
semaine au grand large, les silhouettes<br />
imposantes des buildings<br />
de Manhattan, se prendre pour<br />
Christophe Colomb avant de croquer<br />
la Big Apple à pleine dents,<br />
avouez que ça fait rêver, non ? Un<br />
rêve réalisable grâce au Queen<br />
Mary 2 ! Le mythique paquebot<br />
transatlantique de la compagnie<br />
Cunard sorti en 2004 des chantiers<br />
navals de Saint-Nazaire, effectuera,<br />
du 15 au 22 septembre, une liaison<br />
historique entre New-York et le<br />
Havre dans le cadre des 500 ans de<br />
la ville française fondée par François<br />
1 er en 1517. Le rapport avec le<br />
tennis ? On y vient. Quelque chose<br />
nous dit que relier New York à cette<br />
saison, théâtre d’un certain tournoi<br />
du Grand Chelem, ça peut être TRÈS<br />
intéressant. Quelque chose nous<br />
dit aussi que le fleuron britannique<br />
au style Art Deco so vintage, pourrait<br />
refaire un périple similaire l’an<br />
prochain. Et quelque chose nous dit<br />
enfin que <strong>Tennis</strong> Mag’ pourrait vous<br />
en faire profiter.<br />
Bon, on en a déjà trop dit. Rendezvous<br />
le mois prochain…<br />
« Ma tête sonne,<br />
je ne sais pas ce que<br />
j'ai fait la nuit dernière.<br />
J'ai bu sans doute quelques<br />
boissons diverses et<br />
variées... »<br />
Roger Federer,<br />
un peu « perdu », au lendemain de<br />
son sacre à Wimbledon (et de la fête<br />
qui a suivi).<br />
©TWITTER<br />
©INSTAGRAM<br />
©TWITTER<br />
©INSTAGRAM<br />
LES VACANCES DES JOUEURS – VU SUR INSTAGRAM ET TWITTER<br />
1. Repos bien mérité pour Roger Federer après son 8 e sacre à Wimbledon. C'est en Sardaigne, aux côtés de sa femme et de ses quatre enfants,<br />
que le Suisse a posé ses valises le temps d'une escapade ensoleillée. De quoi recharger les batteries avant la suite de la saison.<br />
2. Il semblerait que Kristina Mladenovic ait repris du poil de la bête après son élimination au 2 e tour de Wimbledon. C'est en Corse que la<br />
Française a décidé de prendre du bon temps, accompagnée de son frère et de ses proches. Un joli coin de paradis...<br />
3. Malgré un abandon forcé à Wimbledon, c'est décontracté que l'on a retrouvé Feliciano Lopez à Formentera, en Espagne. Accompagné de<br />
Marc Lopez, son compatriote, il en a profité pour faire quelques plongeons lors d'une virée en bateau.<br />
4. On peut dire que la nouvelle n°1 mondiale, Karolina Pliskova, a le « smile » ! De retour à Monte-Carlo, son lieu de résidence, la Tchèque a profité<br />
du beau temps pour se la couler douce au bord de l'eau. Mais jamais sans sa serviette fétiche ramenée de Roland-Garros…<br />
TENNIS MAGAZINE 9
ON EN PARLE ?<br />
DJOKOVIC FAIT UNE « FEDERER » !<br />
On ne va pas dire que la nouvelle a fait l’effet<br />
d’une bombe, car on s’y attendait un peu<br />
après son abandon en quarts à Wimbledon.<br />
Mais tout de même : Novak<br />
Djokovic a annoncé, à l’occasion<br />
d’un « facebook live » depuis son<br />
club à Belgrade, qu’il mettait un<br />
terme à sa saison 2017, victime<br />
d’une contusion osseuse au coude<br />
droit provoquant des douleurs chroniques<br />
depuis près d’un an et demi.<br />
« La décision s’est imposée à moi à<br />
Wimbledon où la douleur était pire que<br />
jamais. Tous les docteurs m’ont expliqué<br />
qu’un break devenait indispensable », a déclaré le<br />
Serbe qui évitera vraisemblablement l’opération.<br />
Après 51 Grands Chelems disputés de rang depuis l’Open d’Australie<br />
2005, Novak manquera donc notamment à l’appel de l’US Open, ainsi<br />
qu’à la demi-finale de coupe Davis en France mi-septembre. Il reprendra<br />
début 2018 et jouera probablement un tournoi préalable à l’Open<br />
d’Australie. Il sera, alors, classé en dehors du top 10, pour la première<br />
fois depuis début 2007.<br />
L’ironie de l’histoire est que cette annonce est survenue le 26 juillet 2017<br />
soit un an jour pour jour après la même décision prise par Roger Federer.<br />
Avec le succès que l’on sait : deux Grands Chelems cette saison (au<br />
minimum), comme Rafael Nadal en 2013 après avoir lui aussi mis le clignotant<br />
après Wimbledon en 2012. Voilà peut-être pourquoi l’ancien n°1<br />
mondial gardait le sourire : « Cinq mois, ça paraît long mais en même<br />
temps, cela va me permettre de renforcer mon corps et améliorer des<br />
aspects de mon jeu que je n’avais pas eu le temps de travailler. » Le tout<br />
sous la houlette d’Andre Agassi, dont Djokovic a également précisé qu’il<br />
était à ses côtés lors de ses derniers examens médicaux à Toronto et<br />
qu’il serait dans son box en 2018. En attendant de renouer avec le fil de<br />
sa brillante carrière, Novak Djokovic pourra se préparer tranquillement<br />
à l’arrivée de son deuxième enfant, prévu ces prochaines semaines. Un<br />
break « mental » salutaire aussi pour l’homme aux 12 Grands Chelems,<br />
tant il était évident qu’il n’était plus lui-même non plus sur ce plan ces<br />
derniers mois. Mais tout cela est tellement lié…<br />
Avant de s’envoler vers le Canada<br />
pour la tournée américaine<br />
menant jusqu’à l’US Open, Jo-<br />
Wilfried Tsonga a passé deux<br />
jours à Lyon où il a retrouvé les 75<br />
participants (âgés de 8 à 17 ans)<br />
de son Tsonga Camp by Babolat.<br />
Un événement organisé pour la<br />
3 e année au <strong>Tennis</strong> Club de Lyon<br />
où les enfants perfectionnent<br />
leur tennis tout en partageant<br />
JO LE CAMPEUR !<br />
de beaux moments de rigolade.<br />
« J’aime passer du temps avec<br />
les enfants, leur donner des<br />
conseils, plaisanter avec eux,<br />
nous a confié Jo à Lyon. Je souhaite<br />
créer un lien fort, leur faire<br />
partager la vie d’un joueur professionnel<br />
comme j’aurais aimé<br />
le vivre plus jeune. » Mission<br />
accomplie à voir la mine ravie de<br />
ces apprentis champions.<br />
©S. DIONYSSOPOULOS PHOTOGRAPHY<br />
ÇA COMMENCE ENTRE<br />
Alexander Zverev et Juan Carlos Ferrero. À compter de la tournée nordaméricaine<br />
du mois d’août, l’ancien vainqueur espagnol de Roland-Garros<br />
(2003) a intégré le staff du grand espoir allemand (20 ans) – entraîné par son<br />
père, Alexander Senior.<br />
Elias Ymer et Robin Söderling. Un nouveau coach et pas des moindres pour<br />
« redresser » la route de l’espoir suédois Elias Ymer (21 ans), redescendu fin juillet<br />
à la 293 e place après avoir été 118 e en 2016 : son compatriote Robin Söderling,<br />
double finaliste à Roland-Garros (2009, 2010), officiellement retraité depuis 2015<br />
à la suite d’une mononucléose.<br />
C'EST FINI ENTRE<br />
Gaël Monfils et Gaëtan Olivier. Le Français et son physio/préparateur physique,<br />
fondu notamment de course à pied et de médecine chinoise, ont mis un terme à<br />
leur (fructueuse) collaboration, longue de deux ans et demi.<br />
CARNET NOIR<br />
Triste mois de juillet pour le tennis<br />
australien qui a perdu coup sur coup deux<br />
de ses anciens champions. Le 21 juillet,<br />
Peter Doohan, connu notamment pour<br />
avoir terrassé le double tenant du titre Boris<br />
Becker au 2 e tour de Wimbledon en 1987, a<br />
succombé à une forme foudroyante de la<br />
Maladie de Charcot, à 56 ans. Deux jours<br />
plus tard, le Hall of Famer Mervyn Rose,<br />
vainqueur de deux titres du Grand Chelem<br />
(Internationaux d’Australie 1954 et Roland-<br />
Garros 1958), puis entraîneur de Margaret<br />
Court et Billie Jean King notamment, est<br />
décédé à l’âge de 87 ans.<br />
10 TENNIS MAGAZINE
Par la rédaction<br />
2021<br />
« Ne jouez pas au tennis !<br />
C'est une corvée, une vie dure,<br />
dure, dure. Je suis coincé.<br />
C'est le tennis qui m'a choisi. »<br />
Bernard Tomic,<br />
déprimé, lors d’une interview<br />
pour la télévision australienne<br />
Ilie Nastase, désormais ex-capitaine roumain<br />
de Fed Cup, a été suspendu pour plus de<br />
trois ans par l'ITF. Une décision qui fait suite<br />
à ses débordements lors de la rencontre<br />
face à la Grande-Bretagne mi-avril durant<br />
laquelle il avait eu un comportement agressif<br />
et avait proliféré des propos à connotations<br />
racistes au sujet de la grossesse de Serena<br />
Williams. Suspendu à titre provisoire depuis<br />
les faits, l'ancien n°1 mondial est privé<br />
d'accès et écarté de tout rôle officiel en<br />
compétitions ITF jusqu'au 31 décembre<br />
2020. Il devra également s'acquitter d'une<br />
amende de 10 000 $.<br />
POUILLE SE LA COULE<br />
DOUCE À ST-TROP'<br />
©FLORIAN LEGER<br />
Pour sa 7 e édition, l'étape tropézienne du Classic<br />
<strong>Tennis</strong> Tour qui a eu lieu mi-juillet, a attiré dans<br />
ses filets Lucas Pouille. Sur le court en gazon<br />
synthétique du port de Saint-Tropez, l'espoir du<br />
tennis tricolore a rejoint les « anciens » Sergi Bruguera,<br />
Ilie Nastase, Mansour Bahrami, ainsi que<br />
Michaël Lllodra et Adriano Panatta, vainqueur de<br />
Roland-Garros 1976, également présent pour la<br />
première fois. Soleil, ambiance bon enfant, sourires...<br />
le spectacle était au rendez-vous pour<br />
des spectateurs toujours conquis.<br />
TELEX<br />
Six mois pour Mattek-Sands. Les images (et le son !) de ses cris déchirants après s’être blessée au genou droit à Wimbledon avaient<br />
ému le public. Victime d’une rupture du tendon avec déplacement de la rotule, l’Américaine Bettanie Mattek-Sands, condamnée à<br />
l’opération, ne reviendra probablement pas en 2017. Son indisponibilité étant estimée à plus de six mois.<br />
Blancaneaux et Parmentier invités à l’US Open. La FFT a décidé d’octroyer les deux wild-cards pour l’US Open à Geoffrey Blancaneaux,<br />
chez les hommes, et Pauline Parmentier, chez les dames. Geoffrey, 18 ans, l’a arrachée après un mois de juillet très riche (voir « Cocorico<br />
» p. 21), bien que loin au classement (317 e ), alors que Pauline était elle juste en dehors du « cut ».<br />
Les Petits As s’exportent aux US. En partenariat avec l’USTA (la Fédération américaine), le célèbre tournoi tarbais réservé aux 14 ans<br />
et moins organisera du 30 octobre au 3 novembre un tournoi de sélection aux États-Unis, au Club Med de Sandpiper Bay, en Floride.<br />
Ces play-offs américains permettront à leurs vainqueurs et finalistes (garçons et filles) d’obtenir une wild-card pour le tableau final de<br />
l’édition 2018, tandis que le 3 e sera invité pour les qualifications.<br />
Le père de Philippoussis soupçonné de pédophilie. Le père de Mark Philipoussis (40 ans, finaliste à l’US Open 1998 et Wimbledon<br />
2003) a été arrêté fin juillet aux États-Unis, à San Diego. Nikolaos Philippoussis, 68 ans, d’origine grecque, est soupçonné d’avoir abusé<br />
sexuellement de deux enfants de moins de 14 ans à qui il donnait des cours de tennis privés. Il était déjà fiché pour soupçons d’actes<br />
similaires par le passé.<br />
Ons Jabeur dans le top 100 ! À 22 ans, classée 99 e à la WTA le 31 juillet, Ons Jabeur est la première joueuse femme tunisienne à entrer<br />
dans ce club très select. Mabrouk, Ons !<br />
TENNIS MAGAZINE 11
ON EN PARLE ?<br />
CONCOURS DE PRONOSTICS<br />
US OPEN<br />
Rendez-vous sur notre page Facebook durant l’US Open (28 au 10 septembre) pour un<br />
grand concours de pronostics. Chaque jour, notre pronostiqueur vous proposera de parier<br />
sur le match de la journée via une publication Facebook. À vous de la commenter pour<br />
désigner le vainqueur du match ainsi que le nombre de sets disputés. Les 3 joueurs ayant<br />
obtenu le plus de points à la fin du tournoi remporteront de superbes cadeaux adidas spécial<br />
US Open (valeur totale des 3 lots : 275€). À suivre !<br />
TENNIS MAGAZINE JUNIOR N°100<br />
TSONGA RÉDACTEUR EN CHEF<br />
Le n°1 français a accepté d’être le rédacteur en chef de <strong>Tennis</strong> Magazine Junior n°100. Un<br />
numéro spécial (avec un double poster du Français) où Jo retrace les meilleurs moments de<br />
sa carrière, passe en revue les membres de son entourage et se livre à quelques confidences<br />
sur son enfance ou ses idoles de jeunesse.<br />
À retrouver à l’unité sur www.tennismag.com (frais de port offerts) ou en abonnement<br />
couplé avec <strong>Tennis</strong> Magazine (voir p. 90).<br />
©ZM/PANORAMIC<br />
GOLMARD : LE TENNIS EN DEUIL<br />
Jérôme Golmard a perdu son dernier combat et<br />
c’est le monde du tennis qui le pleure aujourd’hui.<br />
Atteint depuis plus de trois ans d’une sclérose<br />
latérale amyotrophique (S.L.A ou maladie de<br />
Charcot), provoquant une paralysie progressive<br />
des membres, Jérôme est décédé dans la nuit du<br />
31 juillet au 1 er août à l’âge de 43 ans. Une disparition<br />
qui a déclenché une onde de choc dans la famille du<br />
tennis français. « Compagnon d'arme, compagnon de<br />
jeu, compagnon de double, compagnon de coupe Davis,<br />
compagnon de bringue, compagnon de vie... Tu vas me manquer<br />
mon Djé », a notamment commenté Nicolas Escudé. Professionnel<br />
de 1993 à 2006, Jérôme Golmard a remporté deux tournois (Dubaï en 1999 et Chennai en<br />
2000) et représenté l’équipe de France de coupe Davis à six reprises. 22 e mondial en 1999,<br />
ancien n°1 tricolore, ce gaucher imprévisible avait notamment dominé Carlos Moya, en quarts<br />
de finale à Monte-Carlo en 1999. Ou encore battu Andre Agassi, alors n°1 mondial, à Toronto<br />
en 2000. <strong>Tennis</strong> Magazine adresse, à ses deux fils ainsi qu’à tous ses proches, ses sincères<br />
condoléances. Bon vent Djé…<br />
En mai 2014, Jérôme a fondé, avec le soutien d'autres joueurs de tennis, l’Association « Jérôme Golmard<br />
Combattre la maladie de Charcot ». Il a insisté pour que cette association vienne aussi en aide<br />
à d’autres malades. Pour faire un don : associationjeromegolmard.org/faire-don/<br />
UNE CHAÎNE WTA<br />
Le 31 juillet, la WTA TV est née. Cette chaîne<br />
vous permet désormais de suivre en direct<br />
la quasi-totalité des matches du circuit WTA<br />
(soit environ 2 000 matches par an) – à<br />
l’exception de ceux disputés en Chine. Lives<br />
en HD, vidéos à la demande, commentaires<br />
en anglais, multi-écrans… les fans du circuit<br />
féminin sont servis. Rendez-vous sur<br />
wtatv.com (8,93€ pour un mois, 67,05€<br />
pour un an).<br />
12 TENNIS MAGAZINE
LE PLUS GRAND TOURNOI DU MONDE<br />
DE TENNIS AMATEUR<br />
TOURNOI PAR CLASSEMENT, OUVERT À TOUS DE NC À 2/6 HOMMES & FEMMES<br />
2017<br />
VENEZ FÊTER<br />
LES 30 ANS !<br />
120 TOURNOIS QUALIFICATIFS<br />
DU 1 ER JUIN<br />
AU 30 SEPTEMBRE<br />
FINALES AU CAP D’AGDE<br />
DU 29 OCTOBRE<br />
AU 4 NOVEMBRE<br />
FACEBOOK<br />
TWITTER<br />
SETTEO<br />
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+ DE 40.000 €<br />
DE LOTS À GAGNER !
ON EN PARLE ?<br />
CINQ À SET…<br />
Au-delà des nombreuses « love affairs », connues ou pas,<br />
entre joueurs et joueuses, le tennis est étroitement lié à des histoires<br />
de sexe, plus ou moins racontables. Bon allez, on vous raconte…<br />
TILDEN, LE PREMIER GAY (UN PEU TROP)<br />
FRIENDLY DU TENNIS<br />
Alors que, près d’un siècle plus tard, le<br />
sujet de l’homosexualité masculine dans<br />
le sport demeure un vrai tabou (voir notre<br />
dossier p. 60), le légendaire champion<br />
américain Bill Tilden fut le premier grand<br />
joueur de l’histoire ouvertement gay. Son<br />
homosexualité était connue, y compris du<br />
temps de sa gloire, dans les années 20,<br />
bien qu’il ne la révélât officiellement qu’à<br />
la fin de sa vie dans son autobiographie<br />
« My Story ». Le souci pour « Big Bill »,<br />
c’est qu’il était aussi attiré par les très<br />
jeunes hommes : il a été arrêté deux<br />
fois, la première en 1946, pris la main<br />
dans le pantalon d’un prostitué mineur,<br />
et la deuxième en 1949 après avoir<br />
fait des avances poussées à un autostoppeur<br />
de 16 ans. Des réminiscences<br />
de pédophilie, voilà qui nous ramènent<br />
à des sujets beaucoup plus graves que<br />
ceux traités par ailleurs dans cette page<br />
ou dans ce numéro. Mais le tennis a<br />
malheureusement été aussi pollué par de<br />
nombreuses affaires de viol d’entraîneur<br />
sur des adolescentes. Les plus célèbres<br />
d’entre elles restant les affaires Régis de<br />
Camaret ou Bob Hewitt à l’étranger. Et<br />
c'est, là aussi, beaucoup moins drôle…<br />
©FEP/PANORAMIC<br />
LA LANGUE DES SIGNES DE SCHIAVONE<br />
Une vidéo étonnante de Francesca Schiavone circule sur la toile… Lors d’un match<br />
dans le cadre du feu Open de Paris-Coubertin (en 2004), on y voit la joueuse italienne<br />
en plan rapproché, pendant le temps mort médical de son adversaire, faire d’étranges<br />
gestes à l’attention de son entraîneur dans les tribunes. Des gestes très ambigus,<br />
laissant à penser que l’ancienne gagnante de Roland-Garros aurait… comme une<br />
petite envie « de »... Pas si surprenant de la part de celle qui avait déclaré un jour<br />
au site internet britannique Metro : « Pour une femme, avoir des relations sexuelles<br />
avant un match est non seulement autorisé, mais c’est fantastique ! Ça booste vos<br />
hormones, c’est positif sur tous les plans. » Grandiose Francesca !<br />
BECKER, UN « QUICKIE »<br />
POUR LA QUILLE<br />
Wimbledon 1999, Boris Becker vient de perdre le<br />
dernier match de sa carrière en huitièmes face à Pat<br />
Rafter. Pour tromper le « sentiment de solitude »<br />
qui l’envahit, l’Allemand sort avec quelques amis<br />
chez Nobu, restaurant japonais haut de gamme. Làbas<br />
– allez savoir comment et pourquoi – le triple<br />
vainqueur du tournoi (dont l’épouse Barbara est enceinte<br />
de 7 mois) se retrouve à faire sa petite affaire<br />
dans les escaliers menant aux toilettes avec une<br />
autre femme. Angela Ermakova, une mannequin<br />
russe, avait donné son cœur au vaincu. Mais pas<br />
que. Neuf mois, plus tard, cette dernière accouche<br />
d’une petite Anna. Elle rappelle son amant d’un<br />
soir pour lui apprendre la bonne nouvelle. Barbara<br />
n’apprécie pas : le divorce sera salé, et pour Boris, la<br />
mine piteuse, ce sera le début des sushis…<br />
PENNETTA,<br />
LES CONFESSIONS INTIMES<br />
L’ancienne joueuse italienne Flavia Pennetta<br />
(retraitée après son titre à l’US Open 2015)<br />
s’était laissée aller à quelques confessions<br />
croustillantes pour assurer la promotion de son<br />
autobiographie (« Droit au cœur », Mondadori,<br />
2011). Il était notamment question de sa relation<br />
avec Carlos Moya, avec lequel elle avait révélé<br />
« pratiquer le sexe libre », et ce dans des endroits les<br />
plus incongrus tels les vestiaires des tournois. Après sa<br />
rupture avec le play-boy majorquin, Flavia était restée un moment<br />
célibataire mais « jamais trop longtemps sans faire l’amour », avait-elle confié.<br />
Elle a depuis retrouvé le grand amour avec Fabio Fognini, son mari et père de son fils<br />
Federico. Ces deux-là ne doivent pas s’ennuyer… mais cela ne nous regarde pas !<br />
14 TENNIS MAGAZINE
Par Rémi Bourrieres<br />
RENEE RICHARDS,<br />
CHANGEMENT<br />
DE BALLES<br />
A priori, l’existence de Richard<br />
Raskind n’était pas destinée à être<br />
celle d’une femme, ni d’une joueuse<br />
professionnelle. Dans sa première<br />
vie, cet Américain né le 19 août 1934,<br />
était marié, un enfant, ophtalmo de<br />
profession, et tennisman de niveau certes<br />
respectable, puisqu’il avait participé à quelques<br />
Championnats des États-Unis dans les années 50. Mais au fond de lui, il se<br />
sentait femme. Et décida de le devenir pour de bon, se faisant opérer en 1975.<br />
Richard Raskind devint Renee Richards et se lança, à 41 ans, dans une carrière<br />
sur le circuit WTA. Non sans difficulté : « dénoncée » par un journaliste<br />
en 1976, la joueuse se vit interdite de participation à l’US Open – qui instaura<br />
à dessein un test de féminité – et boycottée par nombre de ses pairs, qui se<br />
jugeaient lésés face au grand service de gauchère de leur adversaire (1,88 m).<br />
Mais, soutenue notamment par Billie Jean King, Renee Richards remporta<br />
finalement la bataille juridique. Elle atteint la finale du double dames à l’US<br />
Open 1977 et le 3 e tour en simple en 1979. Richards, qui vit toujours à New<br />
York, demeure la seule transgenre à avoir fréquenté le circuit.<br />
NASTASE, C’EST DU PROPRE !<br />
« M. Nastase » a toujours eu une<br />
bouille incroyable… Dans sa truculente<br />
autobiographie, l’inénarrable<br />
Ilie Nastase se targuait d’avoir vu<br />
passer environ 2 500 femmes dans<br />
son lit. Un chiffre évidemment<br />
approximatif et certainement exagéré,<br />
à l’image du personnage dont<br />
tous les témoins peuvent toutefois<br />
attester du palmarès très respectable<br />
en la matière… « Pendant ma<br />
carrière, le sexe, c’était devenu un<br />
geste quotidien aussi banal que<br />
de prendre une douche : tu le fais,<br />
tu te sens bien et tu oublies aussitôt<br />
! »<br />
ET SOUDAIN, UN CRI DE PLAISIR<br />
(ET MÊME DEUX, ET TROIS)…<br />
Avril dernier, Sarasota, Etats-Unis. Les Américains Frances<br />
Tiafoe et Mitchell Krueger s’affrontent dans le cadre d'un<br />
Challenger (extérieur). Alors que la bagarre fait rage et leur<br />
tennis pas peu tonique, au milieu du 2 e set, des cris de<br />
plaisir féminin commencent à se faire entendre… Hilarité<br />
générale sur le court et dans le public, alors que l’on pense<br />
qu’il s’agit d’un film pour adulte diffusé depuis un smartphone.<br />
Mais le jeu continue et… les cris aussi. De plus en<br />
plus poussés. Cette fois, plus de doute : un appartement<br />
situé en aplomb du court est bel et bien le théâtre d’autres<br />
exploits ! Amusé plus que dérangé, Tiafoe aura – en plein<br />
match – ce bon mot : « It cannot be that good ! » (cela ne<br />
peut pas être aussi bon, ndlt).<br />
VESNINA, RECOURS À LA VIDÉO ?<br />
Début 2011, le site internet américain worldstarhiphop crée le<br />
buzz en mettant en ligne une vidéo (piratée ?) mettant en scène<br />
– et quelle scène ! – la joueuse russe Elena Vesnina, en plein<br />
double mixte avec son boyfriend hockeyeur Konstantin Korneev.<br />
Pour des raisons strictement professionnelles (évidemment !),<br />
nous sommes allés voir la vidéo très « olé-olé » et rien ne permet<br />
d’identifier la récente gagnante du double dames de Wimbledon,<br />
sinon, selon le site américain, son<br />
bracelet très reconnaissable. Ainsi<br />
qu'une certaine propension à<br />
l’exhibition puisque la très<br />
bavarde – et par ailleurs<br />
très sympathique – Elena<br />
nous a parfois fait part de<br />
photos d’elle assez dévêtue.<br />
Clairement, même<br />
si quelquefois, son tennis<br />
est prévisible, son beau<br />
maillot, lui, peut exciter les<br />
foules…<br />
©INSTAGRAM<br />
Quelques contrepèteries<br />
se sont glissées<br />
dans cette rubrique…<br />
Envoyez-nous<br />
vos trouvailles à<br />
info@tennis-magazine.com<br />
un cadeau à gagner !<br />
Non mais ?!<br />
HARKLEROAD, LA PHOTO QUI TUE<br />
Vous souvenez-vous d’Ashley Harkleroad, cette Américaine<br />
à la plastique avantageuse qui avait eu un début de carrière<br />
prometteur au début des années 2000 ? Appelée à devenir<br />
la nouvelle star du tennis américain, elle s’est finalement<br />
fait connaître par un autre biais : en 2008, elle est devenue<br />
la première joueuse de tennis à dévoiler (tous !) ses<br />
charmes dans le magazine Playboy. Ashley, hormis une<br />
brève tentative de come-back en 2010, n’a jamais pu se<br />
remettre la tête au tennis. Aujourd’hui âgée de 32 ans,<br />
l'Américaine a eu deux enfants et annoncé sa retraite en<br />
2012. Reste quelques photos sympathiques qui circulent<br />
sur le web…<br />
TENNIS MAGAZINE 15
AGENDA<br />
TOURNOIS<br />
DE L’ÉTÉ<br />
Demandez<br />
le programme !<br />
DU 7 AU 13 AOÛT<br />
MONTRÉAL<br />
(CANADA)<br />
4 662 300 $ – 56 JOUEURS – ATP 1000<br />
Tenant du titre : Novak Djokovic.<br />
Têtes d’affiche : Tous les meilleurs joueurs<br />
devraient être présents sauf<br />
Stan Wawrinka et Novak Djokovic.<br />
ET AUSSI<br />
Du 11 au 17 septembre<br />
Québec (Canada)<br />
WTA International<br />
(225 750 $)<br />
Tenante du titre :<br />
Océane Dodin<br />
Tokyo (Japon),<br />
WTA International<br />
(225 750 $)<br />
Tenante du titre :<br />
Christina McHale<br />
DU 13 AU 20 AOÛT<br />
CINCINNATI (ÉTATS-UNIS)<br />
4 973120 $ – 56 JOUEURS – MASTERS 1 000<br />
Tenant du titre : Marin Cilic.<br />
Têtes d’affiche : Tous les meilleurs joueurs devraient<br />
être présents sauf Stan Wawrinka et Novak Djokovic.<br />
2 536 154 $ – 56 JOUEUSES – PREMIER 5<br />
Tenante du titre : Karolina Plisova.<br />
Têtes d’affiche : Toutes les meilleures<br />
joueuses devraient être présentes<br />
sauf Serena Williams.<br />
ET AUSSI<br />
EN FRANCE<br />
Du 15 au 20 août<br />
Championnats de France<br />
15/16 ans à Dijon<br />
Du 21 au 26 août<br />
Championnats de France<br />
17/18 ans au Mans<br />
Du 4 au 10 septembre<br />
Internationaux de<br />
Bagnères-de-Bigorre<br />
(Futures, 25 000 $)<br />
Du 11 au 17 septembre<br />
ENGIE OPEN de Biarritz<br />
(ITF, 80 000 $)<br />
Grand Prix Barrisol<br />
de Mulhouse<br />
(Future, 25 000 $)<br />
DU 20 AU 26 AOÛT<br />
WINSTON-SALEM<br />
(ÉTATS-UNIS)<br />
748 960 $ – 48 JOUEURS – ATP 250<br />
Tenant du titre : Pablo Carreno Busta.<br />
Têtes d’affiche : Carreno Busta, Bautista<br />
Agut, Isner, Querrey, Johnson, Verdasco,<br />
Simon, Herbert, Mahut, Benneteau.<br />
16 TENNIS MAGAZINE
DU 15 AU 17 SEPTEMBRE<br />
DEMI-FINALES<br />
COUPE DAVIS<br />
BELGIQUE - AUSTRALIE<br />
(BRUXELLES)<br />
DU 7 AU 13 AOÛT<br />
TORONTO<br />
(CANADA)<br />
2 434 389 $ – 64 JOUEUSES – PREMIER 5<br />
Tenante du titre : Simona Halep.<br />
Têtes d’affiche : Toutes les meilleures<br />
joueuses devraient être présentes sauf<br />
Serena Williams.<br />
DU 15 AU 17 SEPTEMBRE<br />
DEMI-FINALES<br />
COUPE DAVIS<br />
FRANCE - SERBIE<br />
(LILLE)<br />
DU 28 AOÛT AU 10 SEPTEMBRE<br />
US OPEN<br />
(NEW YORK, ÉTATS-UNIS)<br />
DU 20 AU 26 AOÛT<br />
NEW HAVEN<br />
(ÉTATS-UNIS)<br />
710 900 $ – 32 JOUEUSES – PREMIER<br />
Tenante du titre : Agnieszka Radwanska.<br />
Têtes d’affiche : Cibulkova, A. Radwanska,<br />
Kvitova, Mladenovic, Bacsinszky,<br />
Bouchard, Stephens.<br />
25 200 000 $ – 128 JOUEURS – GRAND CHELEM<br />
Tenant du titre : Stan Wawrinka.<br />
Têtes d’affiche : Tous les meilleurs joueurs<br />
devraient être présents sauf Novak Djokovic.<br />
25 200 000 $– 128 JOUEUSES – GRAND CHELEM<br />
Tenante du titre : Serena Williams.<br />
Têtes d’affiche : Toutes les meilleures joueuses<br />
devraient être présentes sauf Serena Williams.<br />
COUPE DAVIS : LES BLEUS FAVORIS<br />
En l’absence de Novak Djokovic, qui a mis<br />
un terme à sa saison (voir p. 10), les Bleus<br />
partiront favoris de la demi-finale de coupe<br />
Davis France-Serbie disputée du 15 au<br />
17 septembre au Stade Pierre-Mauroy de<br />
Villeneuve-d’Ascq. En plein cœur de l’US<br />
Open, la sélection du capitaine Yannick Noah<br />
sera très attendue avec en ligne de mire les<br />
probables retours en équipe de France de<br />
Jo-Wilfried Tsonga et Gaël Monfils. En jeu<br />
pour les deux pays, une place en finale de<br />
l’épreuve face à la Belgique ou l’Australie. Et<br />
l’envie pour les Tricolores d’effacer le mauvais<br />
souvenir de la finale 2014 perdue face à la<br />
Suisse dans ce même stade.<br />
Tournois joués sur dur<br />
TENNIS MAGAZINE 17
BONS ET REBONDS<br />
Ils ont marqué de leur empreinte les semaines écoulées.<br />
De Newport à Hambourg en passant pas Umag et Bastad,<br />
retour sur les bon(d)s et les rebonds de nos champions.<br />
NEWPORT (ATP 250, gazon, 17-23 juillet)<br />
INBREAKABLE ISNER<br />
© ELISE AMENDOLA/AP/SIPA<br />
Après 2011 et 2012, John Isner,<br />
32 ans s’offre un 3 e trophée<br />
sur le gazon de Newport<br />
(son 11 e titre en tout). Sur son<br />
parcours, l’Américain n’a pas<br />
eu la moindre balle de break<br />
à sauver, une première sur le<br />
circuit ATP depuis la victoire de<br />
Tommy Haas à Memphis en<br />
2007 ! En finale, il s’impose face<br />
au qualifié australien Matthew<br />
Ebden (249 e mondial) 6/3,<br />
7/6(4) et fait ainsi son retour<br />
dans le top 20 (20 e ).<br />
Alors qu’Adrian Mannarino est<br />
battu d’entrée par Tobias Kamke<br />
(7/6(5), 7/5), Pierre-Hugues<br />
Herbert passe, lui, un tour<br />
(contre Menendez-Maceiras)<br />
mais s’incline en quarts face<br />
à Bjorn Fratangelo (6/2, 5/7,<br />
6/4). L’Alsacien inaugure tout de<br />
même son meilleur classement<br />
(65 e ).<br />
BASTAD (ATP 250, terre battue, 17-23 juillet)<br />
AU BON SOUVENIR DE FERRER<br />
Deux ans après son dernier titre<br />
décroché à Vienne en 2015, David Ferrer,<br />
35 ans, renoue avec le succès sur la<br />
terre battue de Bastad où il s’impose<br />
pour la 3 e fois (après 2007 et 2012). De<br />
quoi rendre le sourire à l’Espagnol – titré<br />
pour la 27 e fois de sa carrière – peu<br />
en verve ces derniers mois, même s’il<br />
gardait intact son amour pour le tennis<br />
(lire notre entretien dans TM n°487). En<br />
Suède, Ferrer n’aura pas ménagé ses<br />
efforts, sauvant deux balles de match en<br />
quarts contre Henri Laaksonen (5/7, 3/6,<br />
7/6(3)), puis cédant de nouveau un set<br />
en demies contre Fernando Verdasco<br />
(6/1, 6/7(3), 6/4). En finale, il prend le<br />
meilleur sur Alexandr Dolgopolov (6/4,<br />
6/4) à sa… 7 e balle de match. Luckyloser,<br />
Paul-Henri Mathieu s’incline<br />
d’entrée face à Renzo Olivo (6/2, 6/4).<br />
6<br />
Six ans après avoir remporté son dernier match sur le grand circuit<br />
(à Miami), Patty Schnyder, 38 ans, renoue avec la victoire à Gstaad face<br />
à sa compatriote Amra Sadikovic (6/4, 6/7(7), 7/6(6)). Et ce en sauvant…<br />
5 balles de match ! 7 e mondiale en 2005, la Suissesse avait pris sa retraite<br />
en 2011, donné naissance sa fille en 2014, avant de faire son retour en 2015.<br />
La voici désormais au 230 e rang mondial.<br />
© ACTION IMAGES/ PANORAMIC<br />
18 TENNIS MAGAZINE
Par la rédaction<br />
UMAG (ATP 250, terre battue, 17-23 juillet)<br />
RUBLEV À QUI PERD GAGNE<br />
Semaine très spéciale pour Andrey Rublev<br />
en Croatie. Battu au dernier tour des qualifications,<br />
le jeune Russe (19 ans) n’obtient sa<br />
place dans le grand tableau qu’après le forfait<br />
de Borna Coric. Et il ne laisse pas passer<br />
sa chance. Après des succès sur le tenant<br />
du titre Fabio Fognini en quarts (6/7(5), 6/2,<br />
7/6(2)) et sur Ivan Dodig en demies (7/6(4),<br />
6/1), le Moscovite s’offre le premier titre de sa<br />
carrière contre l’expérimenté Paolo Lorenzi<br />
(6/4, 6/2). Un trophée synonyme de première<br />
entrée dans le top 50 (49 e ). Tournoi<br />
décevant en revanche côté Français avec<br />
les défaites d’entrée de Gaël Monfils (contre<br />
Dutra Silva), Gilles Simon (face à Cecchinato)<br />
et de Benoît Paire face à Kenny De Schepper,<br />
issu des qualifications, et qui s’incline ensuite<br />
contre Giannessi.<br />
©IMAGO / PANORAMIC<br />
HAMBOURG (ATP 500, terre battue, 24-30 juillet)<br />
LE MEILLEUR DES MAYER<br />
Juillet était décidément le mois des lucky-loser. Après Rublev à Umag (voir cidessous),<br />
l’Argentin Leonardo Mayer, lui aussi repêché des qualifications – grâce<br />
au forfait de Klizan – où il avait perdu au dernier tour contre un Allemand de 16 ans<br />
(Rudolf Molleker), remporte finalement le titre contre un autre Allemand plus expérimenté,<br />
son homonyme Florian Mayer, 6/4, 4/6, 6/3.<br />
Mais n’était pas à domicile celui que l’on croit : Leonardo Mayer, 30 ans, avait remporté<br />
un titre dans sa carrière et c’était déjà à Hambourg, en 2014. Figurant au 138 e rang<br />
mondial en début de semaine, il devient le vainqueur le plus mal classé à s’imposer sur<br />
le circuit depuis… Florian Mayer l’an dernier à Halle (192 e ). Mais cette belle performance lui<br />
a valu de retourner fissa dans le top 50.<br />
C’est un autre tandem germano-argentin, Philipp Kohlschreiber et Nicolas Kicker, qui a éliminé<br />
en huitièmes les deux Français du tableau, respectivement Gilles Simon et Benoît Paire.<br />
TÉLÉGRAMMES<br />
GSTAAD (WTA International, terre battue, 17-23<br />
juillet) – En Suisse, la Néerlandaise Kiki Bertens,<br />
25 ans, s’adjuge le 4 e titre de sa carrière (le 2 e<br />
en 2017) face à l’Estonienne Anett Kontaveit<br />
(6/4, 3/6, 6/1). Tête de série n°1, Caroline Garcia<br />
est éliminée au 2 e tour par Tereza Martincova<br />
(7/5, 7/6(1)).<br />
BUCAREST (WTA International, terre battue,<br />
17-23 juillet) – À domicile, la Roumaine Irina-<br />
Camelia Begu, 26 ans, s’offre le 4 e titre de sa<br />
carrière sans perdre le moindre set. En finale,<br />
elle domine Julia Goerges (6/3, 7/5). En quarts,<br />
elle avait éliminé Pauline Parmentier (7/5, 6/0).<br />
NANCHANG (WTA International, dur, 24-<br />
30 juillet) – À 31 ans, la Chinoise Shuai<br />
Peng s’impose chez elle aux dépens de<br />
la Japonaise Nao Hibino, 6/3, 6/2. C’est le<br />
deuxième titre de sa carrière, le deuxième<br />
en Chine.<br />
ATLANTA (ATP 250, dur, 24-30 juillet) –<br />
Après Newport (voir par ailleurs), John Isner<br />
enchaîne « chez lui » à Atlanta où il s’impose<br />
pour la 4 e fois, en dominant son compatriote<br />
Ryan Harrison (7/6, 7/6), malgré une balle<br />
de set sauvée dans chaque set et un break<br />
concédé dans le 2 e (mettant fin à une série de<br />
75 jeux de service remportés). Isner redevient<br />
ainsi n°1 américain. Mention pour Quentin<br />
Halys qui franchit les qualifications, passe un<br />
tour face à un autre qualifié puis s’incline en<br />
trois sets face à Gilles Muller.<br />
BASTAD (WTA International, terre battue,<br />
24-30 juillet) – Un an après avoir atteint ici<br />
sa première finale, la jeune Tchèque Katerina<br />
Siniakova (21 ans) remporte le deuxième titre<br />
de sa carrière. Elle domine en demies Caroline<br />
Garcia, 6/2, 7/5, puis en finale Caroline<br />
Wozniacki, 6/3, 6/4, qui perd sa 5 e finale de<br />
l’année !<br />
TENNIS MAGAZINE 19
BONS ET REBONDS<br />
BNP PARIBAS CUP (13-14 ans)<br />
TALENTS ET ÉMOTIONS<br />
© CONTACT@JONASBRAFMAN.COM<br />
63 pays représentés, des finales haletantes…<br />
la 28 e édition de la BNP Paribas<br />
Cup (13-14 ans), disputée mi-juillet<br />
sur les courts en terre battue du Stade<br />
Français, a une nouvelle fois permis de<br />
voir à l’œuvre les talents de demain.<br />
Chez les garçons, la victoire est revenue<br />
au Russe Igor Kudriashov face au<br />
Brésilien Pedro Boscardin Dias (7/6,<br />
7/6). Même score lors de la finale féminine<br />
remportée par la Coréenne Yeon<br />
Woo Ku contre la Roumaine Fatima<br />
Ingrid Amartha Keita, que nous vous<br />
avions présentée en avril (TM n°485).<br />
Dans cette concurrence internationale<br />
acharnée, les Français n’ont pas démérité,<br />
à l’image de la présence en demifinales<br />
de Giovanni Mpetshi Perricard<br />
(battu en trois sets par le futur lauréat)<br />
et d’Elsa Jacquemot (éliminée en deux<br />
tie-break par la finaliste). Une 28 e édition<br />
également placée sous le signe de<br />
l’émotion avec le décès le 13 juillet de<br />
Jacques Dorfmann, « stadiste et pilier<br />
du concept de ce tournoi », indiquait,<br />
ému, Jacques Laurent, directeur de<br />
l’épreuve. Une minute de silence a été<br />
observée en son honneur.<br />
185<br />
C’est le (meilleur) classement obtenu<br />
par le Français Gleb Sakharov, 29 ans,<br />
qui a remporté son premier match sur le<br />
circuit principal à Gstaad (ATP 250, terre<br />
battue, 24-30 juillet), face à la wild-card<br />
locale Antoine Bellier, après être sorti<br />
des qualifications et avant de s’incliner<br />
honorablement face à Roberto Bautista<br />
Agut (6/4, 6/3). Fabio Fognini remporte le<br />
titre face à une autre surprise, l’Allemand<br />
Yannick Hanfmann (6-4, 7-5), 25 ans et lui<br />
aussi issu des qualifications.<br />
© PAP/PANORAMIC<br />
• Le circuit Future avait rendez-vous sur l’Ile de<br />
Beauté mi-juillet pour l’Open d’Ajaccio (25 000 $).<br />
Et c’est l’Italien Edoardo Eremin (23 ans, 466 e )<br />
qui l’a emporté sur les courts en dur du Mezzavia<br />
<strong>Tennis</strong> Club face à Albano Olivetti (6/2, 6/3). Une<br />
semaine plus tard, toujours sur terre, à Uriage (15<br />
000 $) dans l’Isère, le titre est revenu à Alexandre<br />
Muller (20 ans, 325 e ) face à Corentin Denolly (5/7,<br />
7/6(1), 6/4).<br />
• Fin juillet, les Internationaux de Troyes<br />
(25 000 $, terre battue) ont été remportés par<br />
l’Italien Adelchi Virgili (27 ans, 552 e ), vainqueur en<br />
EN FRANCE<br />
finale du jeune Français Antoine Hoang (21 ans),<br />
2/6, 6/4, 6/3. Le circuit Future fait maintenant<br />
relâche en France jusqu’à début septembre.<br />
• Côté féminin, durant la deuxième semaine de<br />
Wimbledon, se déroulait le Grand Est Open 88<br />
(100 000 $), sur les terres battues du <strong>Tennis</strong> Club<br />
de Contrexéville. Une épreuve relevée remportée<br />
par la tête de série n°1, la Suédoise Johanna<br />
Larsson (28 ans, 48 e ) face à l’Allemande Tatjana<br />
Maria (6/2, 6/4). Tenante du titre, Pauline Parmentier<br />
s’est cette fois inclinée en demies face<br />
à Maria.<br />
• Belle perf’ de la jeune Française Theo Gravouil<br />
(18 ans, 493 e ), finaliste de l’Open international<br />
des Contamines-Montjoie (25 000 $, terre battue).<br />
Elle s’est inclinée face à une Espagnole de<br />
son âge, Claudia Hoste Ferrer, 7/5, 6/1.<br />
• Dans la foulée de son succès à la BNP Paribas<br />
Cup (voir ci-dessus), la Sud-Coréenne Yeon<br />
Woo Ku a remporté la Balle Mimosa Loire-<br />
Atlantique, autre épreuve française comptant<br />
pour le <strong>Tennis</strong> Europe Junior Tour, sur terre battue.<br />
Le Japonais Shintano Mochizuki s’est imposé<br />
chez les garçons.<br />
20 TENNIS MAGAZINE
Par la rédaction<br />
Cocorico !<br />
GEOFFREY BLANCANEAUX<br />
Impressionnante série pour Geoffrey Blancaneaux. Le Parisien, qui<br />
vient juste de fêter ses 19 ans (il est né le 8 août comme Roger<br />
Federer), a remporté quinze matches d’affilée en juillet, sur terre<br />
battue. Et il s’est ainsi adjugé ses 2 e (à Bourg-en-Bresse face à<br />
Constant Lestienne, photo), 3 e et 4 e (les deux à Istanbul) succès<br />
en Futures (deux 25 000 et un 15 000 $) ! Le vainqueur de Roland-<br />
Garros juniors en 2016, désormais entraîné à la All In Academy par<br />
Nicolas Devilder et Marc Gicquel, tout proche du top 300 (317 e ).<br />
© G. PICOUT<br />
ALEXANDRE MULLER<br />
Invité à Roland-Garros, Alexandre Muller,<br />
20 ans, avait été loin d’être ridicule (défaite en cinq<br />
sets face à Thiago Monteiro). Depuis, le Pisciacais<br />
a continué sur sa lancée avec deux victoires en<br />
Futures (15 000 $) sur terre battue, début juillet en<br />
Pologne puis à Uriage, dans l’Isère. Avec seulement<br />
deux sets concédés en dix matches. Plus très loin<br />
du top 300 (302 e ), il peut viser une place dans les<br />
qualifications de l’Open d’Australie.<br />
CORENTIN DENOLLY<br />
Excellent mois de juillet pour Corentin<br />
Denolly, 20 ans. L’ancien n°3 mondial<br />
juniors (en 2015) a remporté son 2 e<br />
titre en Futures à Lasne (Belgique,<br />
15 000 $) avant d’atteindre la finale<br />
à Uriage (15 000 $) où il s’est incliné<br />
face à Alexandre Muller (avec lequel il<br />
s’est imposé en double dans ces deux<br />
tournois). Le gaucher isérois a ainsi fait sa<br />
première entrée dans le top 400 (398 e ).<br />
DEAFLYMPICS<br />
Avec 3 médailles, les paires de double<br />
françaises ont fait le plein aux Deaflympics<br />
d’été 2017 (l’équivalent des Jeux<br />
paralympiques des sourds) se déroulant à<br />
Samsun en Turquie. Vincent Novelli et Mikael<br />
Alix Laurent ont décroché l’or alors que le<br />
double femmes composé d’Aurélie Coudon<br />
et de Marine Beney a remporté l’argent tout<br />
comme le double mixte emmené par Novelli<br />
et Coudon.<br />
1<br />
© JB AUTISSIER/PANORAMIC<br />
À 22 ans, Calvin Hemery<br />
a remporté le 1 er titre<br />
Challenger de sa carrière<br />
à Tampere en Finlande. Le<br />
Francilien, déjà finaliste à Blois<br />
en juin, a dominé<br />
le Portugais Pedro Sousa (6/3, 6/4)<br />
et n’a pas perdu le moindre set du tournoi. Grâce<br />
à ce succès, le jeune Français occupe le meilleur<br />
classement de sa carrière et n’est plus très loin du top<br />
150 (174 e ).<br />
CORENTIN MOUTET<br />
Comme l’an dernier, Corentin a<br />
atteint la finale des Championnats<br />
d’Europe individuels 18 ans et moins,<br />
fin juillet à Klosters, en Suisse (sur<br />
terre battue). Défait cette fois par le<br />
Hongros Zsombor Piros (6/4, 7/5), le<br />
Parisien, 15 e mondial juniors (et 339 e<br />
à l’ATP), n’a donc pas réussi le triplé<br />
« magique », lui qui avait été sacré<br />
chez les 14 ans en 2013 et chez les<br />
16 ans en 2014. Mais sa constance est<br />
louable, et ses progrès manifestes. Il<br />
est plus que jamais l’un des grands<br />
espoirs du tennis français.<br />
QUENTIN HALYS<br />
Quentin, 20 ans, commence à<br />
prendre de l’assurance sur le<br />
grand circuit. Après être sorti<br />
des qualifications à Atlanta,<br />
avoir passé un tour et tenu<br />
tête à Gilles Muller (défaite 6/4,<br />
6/7(1), 6/3), le protégé d’Olivier<br />
Ramos a récidivé dans un autre<br />
ATP 250, à Los Cabos. Issu des<br />
qualifs au Mexique, il a battu<br />
son premier top 40, Ivo Karlovic<br />
(7/6(5), 7/6(8)). Dommage qu’il<br />
ait dû ensuite abandonner,<br />
blessé aux abdominaux.<br />
TENNIS MAGAZINE 21
JEUNE POUSSE<br />
Par Jean-Marc Chabot<br />
CLÉMENT<br />
TABUR<br />
Quart de finaliste<br />
du tableau juniors<br />
de Roland-Garros,<br />
Clément Tabur rêve<br />
d’une longue et belle<br />
carrière avec l’idée,<br />
dans un coin de sa tête,<br />
de gagner un jour<br />
le tournoi parisien<br />
chez les grands.<br />
1,72 mètre<br />
17<br />
ans<br />
SES DÉBUTS<br />
Comme beaucoup, Clément a<br />
commencé le tennis vers ses 5 ans<br />
alors qu’il habitait en face d’un<br />
court à Angers. « Ma mère s’entraînait<br />
et comme il n’y avait personne pour me<br />
garder, je tapais la balle contre le mur.<br />
L’entraîneur qui était là m’a remarqué et<br />
m’a proposé de prendre des cours. » À l’aise,<br />
aussi, au football, il décide de ranger maillot,<br />
short et crampons à 12 ans pour se<br />
consacrer exclusivement au tennis.<br />
SA FORMATION<br />
Après avoir commencé le tennis à Angers,<br />
Clément intègre le pôle espoir de Nantes<br />
avant de partir deux ans au pôle France<br />
de Poitiers. En 2015, il intègre l’INSEP et<br />
s’entraîne avec Philippe Robin – son coach<br />
actuel. Parallèlement au tennis, le jeune<br />
Français poursuit sa scolarité. Il a passé<br />
son bac de français (filière STMG) en juin<br />
après Roland-Garros : « Ce n’est clairement<br />
pas ma matière préférée » avouait-il.<br />
Né le<br />
24 janvier 2000<br />
à Saint-Lambert-<br />
La-Potherie<br />
SA PERSONNALITÉ<br />
S’il s’attache à être fort mentalement sur le<br />
court, Clément apparaît aussi très serein et<br />
calme en dehors. Il avoue sobrement que<br />
« mon plus grand rêve est de faire une grande<br />
carrière longue et performante avec l’idée de<br />
gagner Roland-Garros dans un coin de ma<br />
tête ». En dehors du tennis, il aime jouer<br />
au foot avec ses amis et regarder des séries.<br />
Il vient d’ailleurs de terminer Prison Break,<br />
sa préférée.<br />
SON PALMARÈS<br />
Demi-finaliste à Doha en 2015 sur dur,<br />
il réitère la performance le mois suivant à<br />
Nottingham lors d’un<br />
tournoi international<br />
junior. En 2016, il<br />
atteint la finale à Casablanca<br />
au Maroc<br />
sur terre battue,<br />
tout comme à<br />
Kiryat Shmona<br />
en Israël sur dur. C’est donc à Roland-<br />
Garros que Clément a réalisé sa plus belle<br />
performance en étant quart de finaliste :<br />
« C’était merveilleux, il y avait toute ma<br />
famille et j’en garde de très bons souvenirs. »<br />
SON JEU<br />
Ce n’est pas habituel, mais quand on lui<br />
demande qui l’inspire, Clément nous cite<br />
David Ferrer et tente de calquer son jeu<br />
sur l’Espagnol : « Je mets beaucoup d’intensité<br />
physique, et mentalement je ne lâche<br />
jamais rien. Je suis un battant, un mort<br />
de faim. » S’il tente de faire mal du fond<br />
du court en coup droit, il concède qu’il<br />
a « une mauvaise volée de revers » et qu’il<br />
travaille ce coup plus que les autres. <br />
©CHRYSLÈNE CAILLAUD<br />
22 TENNIS MAGAZINE
US<br />
OPEN<br />
26<br />
L’enjeu<br />
34<br />
Boys & Girls
US OPEN 2016<br />
24 TENNIS MAGAZINE US OPEN 2017
L’énergie pour conquérir son troisième trophée du Grand Chelem (après l’Open d’Australie 2014<br />
et Roland-Garros 2015), Stan Wawrinka l’a puisée au plus profond de lui. « Quelques minutes avant la finale, des<br />
larmes sont tombées. J’avais envie de vomir. Et là, je me suis dit : ‘‘Tu dois te ressaisir. Prends le positif et va au<br />
combat’’ », dira le Suisse après ce nouveau succès. Un combat de très haute volée (6/7(1), 6/4, 7/5, 6/3) face à un<br />
Novak Djokovic rattrapé par son manque de repère pré-US Open (en raison de sa blessure au poignet). Armé de son<br />
fabuleux revers à une main, de sa puissance de feu, d’un physique monstrueux et d’un mental à toute épreuve<br />
(il avait sauvé une balle de match au 3 e tour face à Daniel Evans), Stan Wawrinka était bien The Man in New York.<br />
US OPEN 2017 TENNIS MAGAZINE 25
L’ENJEU 2017<br />
Au théâtre de leur<br />
Rafael Nadal et Roger Federer qui se sont partagés<br />
les trois premiers Grands Chelems de la saison, joueront<br />
peut-être la place de n°1 mondial à l’US Open, où ils ne se<br />
sont curieusement jamais affrontés. Un enjeu immense<br />
pour deux champions qui le sont tout autant.<br />
La rivalité entre Roger Federer et<br />
Rafael Nadal a beau être (possiblement)<br />
la plus prestigieuse de<br />
l’histoire du tennis, elle comporte<br />
néanmoins une étrange incongruité<br />
: les deux hommes se<br />
sont affrontés 37 fois, à date<br />
de l’écriture de ces lignes,<br />
mais jamais encore dans le décor<br />
grandiose de l’US Open,<br />
dont le stadium Arthur-Ashe<br />
et ses 23 000 spectateurs à<br />
l’aplomb d’une scène électrique<br />
constituerait pourtant<br />
un théâtre parfaitement à la<br />
hauteur de leur grandeur.<br />
On n’ira pas jusqu’à<br />
écrire que « t’as<br />
raté ta rivalité tennistique si t’as jamais<br />
affronté ton ennemi sur le central newyorkais»,<br />
mais force est de constater que<br />
celui-ci a pourtant souvent été le lieu de<br />
règlements de compte féroces et sauvages<br />
pour la plupart des grands duellistes de<br />
ce sport. On pense notamment à Pete<br />
Sampras et Andre Agassi, qui s’y sont<br />
écharpés à quatre reprises dont deux dernières<br />
mythiques, en 2001 et 2002. John<br />
McEnroe y avait fait le berceau des désillusions<br />
de Björn Borg, battu deux fois<br />
en finale par le régional de l’étape, mais<br />
n’oublions pas que « Big (Apple) Mac »<br />
y avait également affronté neuf fois en<br />
tout ses vieux copains Jimmy Connors et<br />
Ivan Lendl. Lequel y avait aussi croisé à<br />
quatre reprises la route de Mats Wilander,<br />
dont une finale en 1988 qui reste<br />
la plus longue finale messieurs jamais<br />
jouée à l’US Open (4h54), à égalité avec<br />
celle de 2012 entre… Novak Djokovic et<br />
Andy Murray. Ce qui nous fait rappeler<br />
que les membres du Big Four ont aussi
Par Rémi Bourrieres<br />
GRANDEUR<br />
connu aux States quelques duels épiques.<br />
Federer y a ainsi affronté Djokovic à 6<br />
reprises, un record du genre, et Murray<br />
une fois en finale en 2008, date du dernier<br />
de ses cinq titres américains. Rafa,<br />
lui, y a croisé le fer trois fois avec Djokovic<br />
(à chaque fois en finale), et deux fois<br />
avec Murray. Tous les classiques y sont<br />
passés, on vous dit. Sauf Federer-Nadal.<br />
Et aussi, autre temps, Becker-Edberg.<br />
Mais c’était une autre histoire.<br />
Que l’Espagnol et le Suisse se retrouvent<br />
pour la première fois à New York cette<br />
année aurait d’autant plus de sens, et<br />
de poids, que ce serait peut-être, voire<br />
probablement, pour décider lequel des<br />
deux sera n°1 mondial en fin de saison.<br />
Car cet honneur sera réservé à l’un ou<br />
l’autre, c’est quasi-sûr désormais (sauf<br />
blessure ou accident), considérant<br />
l’avance béante qu’ils possédaient à la<br />
Race début août à l’approche des deux<br />
Masters 1 000 nord-américains, <br />
FEDERER OU NADAL : la rédac’ est partagée !<br />
Le suspense qui règne quant à savoir qui de Rafael Nadal ou de Roger Federer<br />
va (ou devrait) finir l’année n°1 a contaminé la rédaction de <strong>Tennis</strong> Mag’. Nos cinq<br />
journalistes invités à se « mouiller » ont émis des avis partagés, avec un court<br />
avantage à Nadal pour lequel ont voté un peu plus de la moitié de la rédaction.<br />
Leur argument : l’Espagnol a un peu d’avance, pourrait l’accentuer en août et<br />
bénéficier ensuite du fait que Federer ne cherchera pas à lui courir après. Une<br />
petite minorité penche pour Federer. Selon elle, en effet, la fin de saison, sur<br />
dur puis indoor, est tout à l’avantage du Suisse qui devrait, s’il reste en forme,<br />
combler facilement son retard. L’avenir le dira !<br />
©ACTION IMAGES/PANORAMIC<br />
US OPEN 2017 TENNIS MAGAZINE 27
L’ENJEU 2017<br />
POUR MÉMOIRE<br />
le palmarès des<br />
3 dernières années<br />
2016<br />
Stan Wawrinka b. Novak Djokovic<br />
6/7(1), 6/4, 7/5, 6/3<br />
2015<br />
Novak Djokovic b. Roger Federer<br />
6/4, 5/7, 6/4, 6/4<br />
2014<br />
Marin Cilic b. Kei Nishikori<br />
6/3, 6/3, 6/3<br />
susceptibles de faire bouger les<br />
lignes sans pour autant bouleverser<br />
la donne. Ce titre de « champion du<br />
monde », les deux hommes avaient pour<br />
habitude auparavant de se le disputer,<br />
puisqu’ils s’étaient continuellement partagé<br />
les deux premières places du classement<br />
ATP de fin d’année entre 2005<br />
et 2010. Ensuite est venue l’ère Djoko-<br />
Murray, entre autres difficultés : Federer<br />
n’a plus été n°1 « tout court » depuis novembre<br />
2012, Nadal depuis juillet 2014.<br />
Lors de cette année 2010, soit la<br />
dernière année où ils avaient pareillement<br />
raflé les trois premières levées<br />
majeures de la saison, Rafa avait<br />
poussé le bouchon jusqu’à boucler un<br />
petit Chelem à l’US Open et devancer<br />
ainsi son rival (comme en 2008) pour<br />
cette place de n°1 mondial en fin d’année.<br />
Il l’avait retrouvée (pour la dernière<br />
fois) en 2013, mais Federer était alors<br />
hors course pour ce royal strapontin sur<br />
lequel il n’a, pour sa part, plus posé ses<br />
augustes fesses depuis 2009. C’était alors<br />
la cinquième fois, à une unité du record<br />
de Pete Sampras.<br />
Comme à Wimbledon, Federer partira<br />
d’ailleurs aussi à « la chasse au Pete »<br />
puisqu’un 6 e sacre au Billie-Jean King<br />
National <strong>Tennis</strong> Center ferait de lui<br />
l’homme le plus titré de l’ère Open, seul<br />
devant Sampras et Connors. C’est un<br />
autre enjeu de taille pour le Maestro qui<br />
se verrait bien aussi, par là-même, boucler<br />
un 20 e titre du Grand Chelem. Une<br />
« double Decima » qui ressemblerait à un<br />
drôle de pied de nez adressé à son ami<br />
majorquin. Et qui ressemblerait aussi à la<br />
cerise sur le gâteau de son incroyable<br />
revival, dans le tournoi du Grand<br />
Chelem où sa dernière victoire est la<br />
plus ancestrale (2008).<br />
Nadal, lui, visera un « simple» troisième<br />
sacre à l’US Open. Mais il<br />
serait synonyme d’un 16 e titre majeur<br />
qui lui permettrait de réduire une<br />
nouvelle fois le score dans cette course<br />
vertigineuse l’opposant, là encore, à<br />
Federer. Et il lui permettrait d’acter de<br />
manière quasi-certaine cette place de n°1<br />
mondial en fin d’année. Car dans cette<br />
course-là, en revanche, c’est Nadal qui<br />
tient la corde : 550 points d’avance à<br />
l’amorce du mois d’août, conséquence<br />
du long break fait par Federer pendant<br />
la période terre battue.<br />
Reste à savoir deux choses : quelle importance<br />
l’un et l’autre donneront à ce leadership<br />
au classement qui n’est plus, pour<br />
28 TENNIS MAGAZINE US OPEN 2017
eux, une fin en soi ? Federer a d’ores et<br />
déjà fait savoir qu’il ne sacrifierait pas cet<br />
objectif sur l’autel de son leitmotiv, celui de<br />
privilégier la fraîcheur à tout prix quitte à<br />
faire des impasses, comme il l’avait évoqué<br />
pour le Masters 1 000 de Montréal. Mais<br />
bon, la vue du pompon se trémoussant<br />
devant ses yeux pourrait pourquoi pas le<br />
titiller. Autre question : s’ils se retrouvent<br />
à l’US Open, à quel stade ? Le must évidemment<br />
serait en finale et si rien ne le<br />
garantit tant que les deux hommes sont<br />
n°2 et 3, les chances sont grandes, on l’a<br />
dit, que les lignes bougent courant août,<br />
puisqu’ils n’ont pas ou très peu de points à<br />
défendre, à l’inverse de Murray, le n°1, qui<br />
a fait une finale à Cincinnati en 2016. Nadal,<br />
qui talonne l’Écossais au classement,<br />
a donc de bonnes chances de débarquer à<br />
New York en pole position. Federer, lui, est<br />
plus dépendant d’Andy, mais si ce dernier<br />
choisissait de prolonger son break, comme<br />
il l’avait (à l’instar de Djokovic) évoqué à<br />
Wimbledon, la question serait réglée. Et<br />
l’on pourrait alors rêver à un « Fedal » de<br />
rêve, sur fonds d’enjeux monstrueux. Avec<br />
dans un coin de la tête cette statistique :<br />
depuis la création du classement ATP en<br />
1973, plus d’une fois sur deux (24 sur 44),<br />
le vainqueur de l’US Open a été sacré n°1<br />
mondial à la fin de la saison. Vous avez dit<br />
grand juge de paix ?<br />
<br />
LES AUTRES : DJOKOVIC HORS COURSE<br />
Le rang des principaux prétendants pour<br />
le titre s’est singulièrement éclairci après<br />
l’annonce du forfait pour le restant de la<br />
saison de Novak Djokovic, touché au coude<br />
(voir p. 10). Pour la première fois depuis<br />
2004, le Serbe ne participera donc pas à<br />
un tournoi qu’il a par ailleurs remporté à<br />
deux reprises (2011, 2015) et dont il a été<br />
cinq fois finalistes (2007, 2010, 2012, 2013,<br />
2016).<br />
À l’heure où nous mettions sous presse,<br />
l’incertitude régnait quant à l’état de<br />
forme du n°1 mondial Andy Murray<br />
(vainqueur en 2012) et du tenant du titre<br />
Stan Wawrinka (d’ores et déjà forfait<br />
pour Montréal et Cincinnati), touchés<br />
respectivement à la hanche et au genou.<br />
Forcément, tout cela ne peut que<br />
renforcer les ambitions déjà très élevées<br />
de leurs poursuivants, à commencer par<br />
le finaliste de Wimbledon, Marin Cilic<br />
(vainqueur en 2014). Derrière, Dominic<br />
Thiem, Kei Nishikori, Milos Raonic,<br />
Alexander Zverev, voire Grigor Dimitrov,<br />
David Goffin et Tomas Berdych restent<br />
des outsiders à prendre très au sérieux.<br />
Sans être à ranger parmi les favoris, les<br />
joueurs français peuvent également<br />
causer de belles sensations, notamment<br />
ceux qui ont fait voler en éclats l’an<br />
dernier la « coutume » selon laquelle l’US<br />
Open était auparavant le Grand Chelem<br />
qui réussissait le moins aux Tricolores :<br />
Gaël Monfils, demi-finaliste, ainsi que<br />
Jo-Wilfried Tsonga et Lucas Pouille, tous<br />
deux quarts de finaliste, ce dernier au prix<br />
d’une mémorable victoire sur Nadal. Et<br />
n’oublions pas Richard Gasquet, lui aussi<br />
demi-finaliste en 2013, ainsi que Gilles<br />
Simon, Benoît Paire ou Adrian Mannarino.<br />
©ACITON PLUS/PANORAMIC<br />
US OPEN 2017 TENNIS MAGAZINE 29
L’ENJEU 2017<br />
Qui croquera la<br />
Après Serena Williams (Open d’Australie), Jelena Ostapenko<br />
(Roland-Garros) et Garbiñe Muguruza (Wimbledon)<br />
cette saison, quelle joueuse inscrira son nom au palmarès<br />
de cet US Open 2017 ? Bien malin est celui qui pourra le<br />
prédire… Mais avec la « carotte » de n°1 mondiale en ligne<br />
de mire, le tournoi s’annonce alléchant à plus d’un titre.<br />
©SVT/PANORAMIC<br />
Les propos de Serena Williams ainsi<br />
que ses photos publiées sur les<br />
réseaux sociaux ne laissent aucune<br />
place au doute. Malgré l’arrivée imminente<br />
de son premier enfant,<br />
l’Américaine continue<br />
de s’entretenir<br />
avec l’espoir de<br />
faire régner de nouveau sa<br />
loi dès le prochain Open d’Australie. Ses<br />
consœurs du circuit WTA savent donc<br />
à quoi s’en tenir. Elles savent aussi qu’en<br />
l’absence de la quintuple lauréate du tournoi,<br />
une porte s’entrouvre pour soulever<br />
le trophée de l’US Open, le 9 septembre.<br />
Une victoire qui pourrait bien être accompagnée<br />
d’une « cherry on the cake » : la<br />
place de n°1 mondiale.<br />
Un trône, occupé depuis la mi-juillet<br />
par Karolina Pliskova, qui pourrait bien<br />
vaciller durant cette tournée américaine.<br />
Très en verve l’an passé à la<br />
même époque et finaliste à New<br />
York – elle avait dominé Serena<br />
en demies avant de s’incliner face à<br />
Angelique Kerber – la grande joueuse<br />
tchèque a pléthore de points à défendre et<br />
se retrouve donc sur un siège éjectable. À<br />
moins qu’elle ne réussisse un été torride,<br />
laissant ainsi Jankovic, Safina et Wozniacki<br />
sur la touche (les trois autres n°1 mondiales<br />
à n’avoir jamais remporté de trophée du<br />
Grand Chelem)… Reste à savoir comment<br />
elle gèrera la pression d’évoluer avec le dossard<br />
de n°1 sur les épaules, une première<br />
pour elle !
Par Jean-Baptiste Baretta<br />
POMME ?<br />
En cas de défaillance, Simona Halep semble<br />
la mieux placée pour lui chiper cette place<br />
qui lui a déjà filé sous le nez à trois reprises<br />
cette saison. Pour trois jeux à Roland-Garros<br />
(elle avait mené 6/4, 3-0 en finale face<br />
à Jelena Ostapenko puis 3-1 au 3 e set).<br />
Puis seulement deux jeux à Eastbourne<br />
(elle était en tête 7/5, 4-2 en quarts contre<br />
Caroline Wozniacki). Et enfin deux petits<br />
points à Wimbledon (à 5-4 au tie-break du<br />
2 e set en quarts contre Johanna Konta).<br />
Trois occasions manquées qui pourraient<br />
trotter dans sa tête. Mais à l’image de son<br />
jeu sur le court, la Roumaine est une battante.<br />
« Être n°1 est l’un de mes objectifs et<br />
j’en ai été très proche ici, a-t-elle déclaré après<br />
sa défaite à Londres. Mais cela ne m’affecte<br />
pas tant que cela parce que je sais que j’ai<br />
encore plusieurs années devant moi. Peutêtre<br />
que j’aurai d’autres chances. » Peut-être<br />
même abordera-t-elle cet US Open tout en<br />
haut de la hiérarchie… Mais il lui faudra<br />
pour cela grappiller le maximum de points<br />
à Toronto puis Cincinnati.<br />
Une place au « top » qu’Angelique Kerber<br />
a, elle, cédé après Wimbledon. Àl’image<br />
d’Andy Murray – qui pourrait aussi<br />
perdre sa couronne incessamment sous<br />
peu –, 2017 est une année de vaches<br />
maigres pour l’Allemande (une seule<br />
finale disputée et perdue à Monterrey).<br />
À l’issue de l’US Open, elle pourrait<br />
même perdre sa place dans le top 10. À<br />
moins qu’elle ne retrouve ce tennis qui lui<br />
avait permis de décrocher ses deux titres<br />
du Grand Chelem en 2016. Sur le <br />
Une place pour neuf<br />
Avant les deux tournois Premier 5 de Toronto et Cincinnati (qui attribuent<br />
900 points à la lauréate) et l’US Open (2 000 points pour la gagnante),<br />
elles sont 9 joueuses à pouvoir prétendre au rang de n°1 mondiale à l’issue<br />
de la dernière levée du Grand Chelem à New York.<br />
2 Points au 31 juillet Points à défendre<br />
cet été (US Open inclus)<br />
1. Karolina Pliskova 6751 2200<br />
2. Simona Halep 5770 780<br />
3. Angelique Kerber 5626 2585<br />
4. Garbiñe Muguruza 4990 420<br />
5. Elina Svitolina 4935 436<br />
6. Caroline Wozniacki 4780 781<br />
7. Johanna Konta 4665 345<br />
8. Svetlana Kuznetsova 4410 260<br />
9. Venus Williams 4052 240<br />
©ACTION IMAGES/PANORAMIC<br />
US OPEN 2017 TENNIS MAGAZINE 31
L’ENJEU 2017<br />
©SVT/PANORAMIC<br />
gazon londonien, il y a d’ailleurs<br />
eu du mieux chez « Angie »,<br />
seule joueuse à avoir véritablement<br />
menacé la future lauréate Garbiñe<br />
Muguruza.<br />
À Flushing Meadows, Muguruza n’a<br />
jamais brillé (deux victoires en quatre<br />
participations). Mais il ne faut jamais<br />
dire jamais avec l’Espagnole. Elle qui<br />
avait eu un mal fou à digérer son premier<br />
succès majeur à Roland-Garros (en<br />
2016), a retrouvé le goût de la victoire à<br />
Wimbledon. Et elle pourrait bien s’installer<br />
durablement cette fois tout en haut<br />
de la hiérarchie. Peu de joueuses peuvent<br />
rivaliser avec la protégée de Sam<br />
Sumyk (que l’on devrait retrouver<br />
dans son box à New York)<br />
lorsqu’elle est à son meilleur. D’ici la fin<br />
de saison, elle a d’ailleurs un boulevard<br />
devant elle pour devenir pour la première<br />
fois n°1 mondiale. Avec déjà deux<br />
Grands Chelems « in the pocket », cela<br />
ne serait que mérité.<br />
Si Muguruza, au même titre que Pliskova<br />
et Halep, seront les grandes favorites<br />
du dernier Majeur de la saison, d’autres<br />
joueuses auront également envie de croquer<br />
la pomme à pleines dents. Citons,<br />
pêle-mêle, la discrète Elina Svitolina<br />
(déjà 4 titres cette saison), la puissante<br />
Johanna Konta, l’expérimentée Svetlana<br />
Kuznetsova, ou encore Caroline<br />
Wozniacki, double finaliste à New York<br />
(2009 et 2014) et toujours en quête de<br />
ce grand titre qui lui échappe depuis de<br />
nombreuses années. Et n’oublions évidemment<br />
pas Venus Williams, qui, à 37<br />
ans, prend encore un malin plaisir à mater<br />
des « minettes » dont elle a été l’idole.<br />
Déjà double finaliste en Grand Chelem<br />
cette année (à Melbourne et Londres),<br />
l’aînée des Williams sera de retour pour<br />
remporter un 3 e titre à l’US Open,<br />
17 ans après le premier (et 20 ans après<br />
sa première finale) !<br />
32 TENNIS MAGAZINE US OPEN 2017
POUR MÉMOIRE<br />
le palmarès des 3 dernières années<br />
2016<br />
Angelique Kerber bat Karolina Pliskova<br />
6/3, 4/6, 6/4<br />
2015<br />
Flavia Pennetta bat Roberta Vinci 7/6, 6/2<br />
2014<br />
Serena Williams bat<br />
Caroline Wozniacki 6/3, 6/3<br />
En fonction de leurs résultats de l’été,<br />
toutes les joueuses citées précédemment<br />
peuvent prétendre à la place de n°1 mondiale<br />
à l’issue de l’US Open. Mais comme<br />
à Roland-Garros, la surprise pourrait<br />
venir d’ailleurs sur les courts<br />
de Flushing Meadows. Gardons<br />
donc un œil sur la surprenante<br />
Jelena Ostapenko, mais aussi<br />
sur trois joueuses en phase de retour cette<br />
saison et qui comptent à leur palmarès un<br />
total de 9 titres du Grand Chelem : Maria<br />
Sharapova (qui pourrait passer par la case<br />
qualifs si elle n’obtient pas de wild-card),<br />
Petra Kvitova (qui s’est imposée en juin à<br />
Birmingham) et Victoria Azarenka (huitième<br />
de finaliste à Wimbledon). Peut-être<br />
l’une de ces trois joueuses mettra tout le<br />
monde d’accord… Leur point commun est<br />
de ne craindre personne ! À moins que la<br />
surprise ne soit tricolore. Avec deux « Frenchies<br />
» dans le top 20 (Kristina Mladenovic<br />
et Caroline Garcia), l’espoir n’est pas vain.<br />
Car comme dit la chanson d’Alicia Keys :<br />
« In New York, there’s nothing you can’t do,<br />
big lights will inspire you »*. <br />
*« À New York, tout est permis, les grandes lumières<br />
vous inspireront. » Alicia Keys, New York<br />
Empire State of Mind.<br />
©ACTION IMAGES/PANORAMIC<br />
US OPEN 2017 TENNIS MAGAZINE 33
BOYS BAND…<br />
1<br />
3 GARS, 3 FILLES<br />
qui ne seront probablement pas en finale de l’US Open<br />
les 9 et 10 septembre, mais dont la rédac’ avait envie de<br />
vous parler.<br />
Par Julie Bonnefoi et Jean-Marc Chabot<br />
Le jeune performer<br />
Jared Donaldson<br />
69 e Classements arrêtés au 31 juillet 2017.<br />
Jared Donaldson est l’un des jeunes Américains à suivre. À 20 ans (il est né le<br />
9 octobre 1996), entraîné par Mardy Fish et Jan-Michael Gambill (deux anciens<br />
joueurs US), il enchaîne déjà les perfs. Depuis l’an dernier, il a battu des joueurs<br />
comme David Goffin (à l’US Open où il avait atteint le 3 e tour), Fabio Fognini ou<br />
encore Gilles Muller. À l’aise sur dur, il a aussi le pied vert, à l’image de son 3 e tour<br />
disputé cette saison à Wimbledon. Sportif depuis tout petit (il a commencé le tennis<br />
à 4 ans), Jared s’inspire de Mohamed Ali et Bill Russell (basketteur), ses idoles<br />
d’enfance. Et s’il n’avait pas été joueur de tennis, celui que l’on surnomme « JD »<br />
aurait adoré faire carrière dans le poker. Saura-t-il nous bluffer ?<br />
©IZM / PANORAMIC<br />
© ACTION IMAGES / PANORAMIC<br />
2<br />
L’atout taille<br />
Dudi Sela<br />
74 e<br />
Depuis qu’il est passé pro en 2002, Dudi Sela, 32 ans, collectionne les titres<br />
Challenger (22 en tout !), mais n’a pas encore remporté de trophée sur le circuit<br />
ATP (malgré deux finales à Pékin en 2008 et Atlanta en 2014). Mais attention, ce<br />
n’est pas pour autant qu’il ne faut pas se méfier de ce joueur israélien au revers<br />
à une main. Son huitième à Wimbledon en 2009 ou son 3 e tour (toujours à<br />
Londres) cette saison en sont la preuve. Sur le gazon du All England Club,<br />
ce papa s’est même payé le luxe de dominer John Isner, en juillet, lors d’un<br />
match marathon. Du haut de son 1,75 m, petit mais costaud le Dudi ! À Flushing<br />
Meadows, où il n’a jamais dépassé le 2 e tour, l’ancien 29 e joueur mondial<br />
(en 2009) aura à cœur de créer encore la surprise !<br />
3<br />
L’éternel battant 98 e<br />
Ruben Bemelmans<br />
À 29 ans, Ruben Bemelmans gravite autour du top 100 depuis plusieurs années –<br />
il a atteint le 84 e rang mondial en 2015. Mais il manquait encore au Belge un tournoi<br />
référence. C’est chose faite depuis le dernier Wimbledon où, après être sorti des<br />
qualifications, il a poursuivi l’aventure jusqu’au 3 e tour en éliminant Tommy Haas et<br />
Daniil Medvedev. Avant cela, « Bemel » jouait surtout les baroudeurs sur le circuit<br />
secondaire aux quatre coins du monde. Avec succès comme en témoignent ses<br />
5 titres en Challenger et 12 succès en Futures. Lui qui a baigné très jeune dans<br />
un environnement sportif propice (son père était un volleyeur reconnu et sa mère<br />
jouait au badminton), a donc aujourd’hui pour objectif d’aller encore plus haut.<br />
Et de, pourquoi pas, faire mieux que son 3 e tour disputé à New York en 2015…<br />
© A. BOYERS / PANORAMIC<br />
34 TENNIS MAGAZINE US OPEN 2017
…GIRLS POWER<br />
© IMAGES/SHUTTERSTOCK/SIPA<br />
1<br />
La jumelle de la n°1<br />
Kristyna Pliskova<br />
Souvent confondues, les jumelles Pliskova ont enfin trouvé la parade : Krystina s’est teint<br />
les cheveux en blond pour se distinguer de sa sœur Karolina, devenue n°1 mondiale en<br />
juillet. Identiques physiquement – « J’ai encore des doutes quand je les croise. C’est assez<br />
bizarre parce qu’elles rigolent de la même façon, elles ont la même voix… », nous racontait<br />
Caroline Garcia récemment –, elles possèdent également un jeu similaire basé sur un<br />
service puissant. Sauf que l’une est droitière (Karolina) et l’autre gauchère (Kristyna). Et si<br />
elle est l’aînée (de 2 minutes), Kristyna, 25 ans, ne possède pas encore le palmarès de sa<br />
« petite » sœur. Celle qui a dû déclarer forfait lors du tournoi de Nanchang (Chine) après<br />
s’être coincé le doigt dans un ventilateur, vient de faire son entrée dans le top 40, mais<br />
n’a encore jamais mis les pieds en deuxième semaine d’un Grand Chelem. Voir sa jumelle<br />
accéder au plus haut rang de la hiérarchie mondiale va sans doute lui donner des idées…<br />
37 e<br />
2<br />
L’insulaire<br />
Heather Watson<br />
Originaire de l’île anglo-normande de Guernesey et née d’un père mancunien et<br />
d’une mère papouasienne (Nouvelle-Guinée), Heather Watson, 25 ans, a grandi<br />
au large des côtes de la Manche. Son potentiel lui permet de s’envoler dès ses<br />
12 ans pour la prestigieuse académie Bollettieri, en Floride. 38 e mondiale en<br />
2015, présente à trois reprises au 3 e tour de Wimbledon en 2012, 2015 – année<br />
où elle était passée à deux points de l’exploit face à Serena Williams – et 2017,<br />
elle a remporté trois titres, dont le premier à Osaka en 2012, devenant ainsi la<br />
première Britannique titrée sur le circuit WTA depuis 24 ans. Elle qui a révélé<br />
avoir reçu des menaces de morts de parieurs – « Ils ont menacé de me tuer,<br />
m’ont souhaité le cancer et de mourir d’une mort lente et douloureuse » – aura<br />
à cœur de faire taire ses « haters » à l’US Open où elle n’a encore jamais gagné<br />
le moindre match (en 6 participations). Ne jamais dire jamais…<br />
© ACTION IMAGES / PANORAMIC<br />
76 e 80 e<br />
© DITA ALANGKARA/AP/SIPA<br />
3<br />
La retardataire émérite<br />
Jennifer Brady<br />
Elle n’a pas la palme de la précocité, mais de la patience, puisque Jennifer<br />
Brady n’est passée pro qu’à 20 ans, en 2015 (elle est née en avril 1995), après<br />
avoir passé deux ans dans l’université californienne d’UCLA. Et le moins que<br />
l’on puisse dire, c’est qu’elle a bien fait de prendre son temps. Elle qui n’avait<br />
remporté que deux matches sur le grand circuit avant cette saison, a tout<br />
simplement atteint les huitièmes à l’Open d’Australie. Pour son premier Grand<br />
Chelem ! Du haut de son 1,78 m, la jeune et puissante Américaine épate. À<br />
Melbourne, elle a notamment battu Heather Watson (tiens, une autre « girl » !)<br />
en sauvant cinq balles de match. Et à Roland-Garros, elle n’a cédé que 9-7 au<br />
3 e set de son 1 er tour face à Kristina Mladenovic. Prometteur pour une joueuse<br />
habituée jusqu’alors à s’exprimer sur les tournois ITF (4 titres). Il faudra donc<br />
suivre son parcours à New York, pour son premier US Open…<br />
US OPEN 2017 TENNIS MAGAZINE 35
IL ÉTAIT UNE FOIS…<br />
DIMANCHE 8 SEPTEMBRE 2002<br />
FINALE DE L’US OPEN<br />
A<br />
u loin, les tours de Manhattan rougissent<br />
sous le feu du ciel. C’est la<br />
fin d’une journée d’été parfaite. Au<br />
cœur du Stadium Arthur Ashe, à la lumière<br />
des projecteurs, c’est une belle histoire qui<br />
est en train de s’achever. Nul ne le sait encore,<br />
mais Pete Sampras vient de disputer le<br />
dernier match de sa carrière face à son meilleur<br />
ennemi Andre Agassi. Il est 19h39 et les<br />
éternels rivaux viennent d’offrir un merveilleux<br />
récital, leur 34 e duel, qui s’est soldé par<br />
une victoire de Sampras en quatre sets 6/3,<br />
6/4, 5/7, 6/4.<br />
C’est au filet, d’une ultime volée de revers,<br />
que Sampras, âgé de 31 ans, a mis un point<br />
final à son quatorzième succès en Grand<br />
Chelem. Record absolu. Un retour au sommet<br />
qui n’allait pas de soi après deux ans de<br />
disette et son dernier titre à Wimbledon en<br />
l’an 2000. Et pourtant, il la tient bien entre<br />
les mains, cette coupe qu’il avait conquise<br />
face au même adversaire douze ans plus tôt.<br />
Mais cette fois au bord des larmes, il monte<br />
dans les tribunes pour aller embrasser sa<br />
femme Bridgette, qui donnera naissance à<br />
leur premier fils deux mois plus tard.<br />
Qui aurait pu imaginer pareil dénouement<br />
alors que Sampras avait abordé le tournoi à<br />
la 17 e place mondiale et s’était incliné sans<br />
gloire à Wimbledon dès le 2 e tour face au<br />
« lucky loser » suisse George Bastl. Agassi-<br />
Sampras, c’est donc l’affiche de cette finale<br />
2002, la plus « vieille » de l’histoire entre<br />
deux complices ayant dépassé la trentaine.<br />
Mais c’est bien Sampras qui une nouvelle<br />
fois aura le dernier mot, atteignant souvent<br />
la perfection et notamment dans les deux<br />
premiers sets. « J’ai joué le mieux que je pouvais<br />
contre un champion de ce niveau et Andre<br />
est le meilleur joueur que j’aie jamais rencontré<br />
», expliquera-t-il après le match.<br />
PETE SAMPRAS<br />
bat ANDRE AGASSI<br />
6/3, 6/4, 5/7, 6/4<br />
Quelle qualité de jeu en effet dans les deux<br />
premiers sets. Notamment au service. Sampras<br />
a gagné le tirage au sort effectué sous<br />
la supervision du champion australien Rod<br />
Laver et dès le premier jeu, il claque deux<br />
aces. On comprend très vite sa tactique :<br />
prendre des risques au service et refuser<br />
l’échange. Agassi n’a pas le temps de mettre<br />
son jeu en place. Trois aces le clouent sur<br />
place au septième jeu et juste après, c’est le<br />
break. Agassi semble un peu emprunté. Il<br />
subit les montées adverses. Sampras souffre,<br />
mais conclut tout de même la première<br />
manche au 9 e jeu avec 4 aces alors qu’il n’a<br />
passé que 3 premières balles sur 10. Agassi<br />
est sonné. Il a laissé passer 12 aces dans cette<br />
première manche. Sampras est lancé et il<br />
réussit le break d’entrée dans la deuxième,<br />
maintenant ensuite son impressionnant rendement<br />
au service : 76 % des points derrière<br />
ses premières balles et 86 % des points derrière<br />
ses deuxièmes. 6/3, 6/4, l’issue semble<br />
prévisible. La troisième manche est toutefois<br />
plus équilibrée. Sampras semble un peu<br />
moins fringant : 3-3, 4-4, 5-5. À 6-5 pour<br />
son adversaire, Sampras rêve de tie-break,<br />
36 TENNIS MAGAZINE US OPEN 2017
Par la rédaction<br />
« J’ai joué le mieux<br />
que je pouvais contre<br />
un champion de<br />
ce niveau. Andre<br />
est le meilleur joueur<br />
que j’aie jamais<br />
rencontré »<br />
Pete Sampras<br />
mais le jeu qui suit est interminable : 16<br />
points au total dont 3 doubles fautes. Agassi<br />
réussit enfin le break sur une volée dans le<br />
filet. Le stade explose. Sampras ne mène<br />
plus que deux sets à un alors que la partie<br />
a débuté depuis deux heures. Le début de la<br />
quatrième manche confirme le léger ascendant<br />
pris par Agassi. Il a trois balles de 3-1<br />
dans un quatrième jeu de 20 points. Mais là,<br />
une demi-volée de revers miraculeuse et une<br />
amortie impeccable rétablissent la situation.<br />
Sampras sauve encore une balle de break<br />
à 4-3 et, au jeu suivant, déchaîné en coup<br />
droit, il réussit le break fatal. Il sert pour le<br />
match et un ace sur deuxième balle (son 33 e<br />
ace du jour) lui donne trois balles de tournoi.<br />
Agassi sauve la première, mais ne peut<br />
rien sur la deuxième. Une volée de revers gagnante<br />
met un point final à ce chef d’œuvre.<br />
Pete Sampras s’adjuge son cinquième US<br />
Open et pour la troisième fois, il domine<br />
Andre Agassi en finale. Va-t-il arrêter sur ce<br />
chef d’œuvre ou bien continuer ? « Dans les<br />
mois qui viennent, je vais penser à tout cela,<br />
déclare-t-il aussitôt. Battre Andre en finale,<br />
ce pourrait être une belle conclusion. » C’est<br />
finalement ce qu’il annoncera douze mois<br />
plus tard sur le lieu même de son exploit.<br />
Une carrière qui se termine en apothéose. Le<br />
point final ne pouvait pas être plus beau. <br />
©PROSPORT/PANORAMIC<br />
C’était il y a 15 ans<br />
La razzia Williams<br />
Serena et Venus Williams terminent respectivement au 1 er et 2 e<br />
rang mondial après une fabuleuse saison qui voit Serena s’imposer<br />
face à sa grande sœur en finales de Roland-Garros, Wimbledon et<br />
de l’US Open. Serena remporte un total de 8 titres, Venus n’est pas<br />
en reste avec 7 succès. Seule Jennifer Capriati sauve les meubles<br />
en s’adjugeant l’Open d’Australie face à Martina Hingis.<br />
Mais aussi<br />
• En ski, Carole Montillet est sacrée championne olympique<br />
de descente aux JO d’hiver de Salt Lake City.<br />
• La monnaie Euro devient officielle et en mai<br />
Jacques Chirac<br />
est élu président de la République.<br />
• Ouverture de Disneyland à<br />
Marne-la-Vallée.<br />
• Retraite du couturier Yves St Laurent.<br />
• Palme d’or à Cannes pour Le Pianiste<br />
de Roman Polanski, sortie du film<br />
Asterix et Obélix mission Cléopatre et<br />
attribution du Prix Goncourt à Pascal<br />
Quignard pour Les Ombres Errantes.<br />
• Le Brésil remporte sa 5 e Coupe du<br />
monde de football face à l’Allemagne.<br />
n°1<br />
mondiaux<br />
en fin de saison<br />
Serena Williams<br />
et Lleyton Hewitt<br />
US OPEN 2017 TENNIS MAGAZINE 37
QUIZ<br />
Par la rédaction<br />
Records, matches de légende (ou pas), situations cocasses...<br />
Êtes-vous imbattable sur l’US Open ? À vous de jouer !<br />
1<br />
Qui est le dernier Français<br />
finaliste à Flushing<br />
Meadows ?<br />
A- Cédric Pioline<br />
B- Gaël Monfils<br />
C- Henri Leconte<br />
2<br />
Quel est le nom du court<br />
central de l’US Open ?<br />
A- Arthur Ashe<br />
B- Louis Armstrong<br />
C- Central Arena<br />
3<br />
Quel est le prize-money total<br />
de l’édition 2017 ?<br />
A- 43,4 millions $<br />
B- 45,7 millions $<br />
C- 50,4 millions $<br />
4<br />
Combien de fois Roger<br />
Federer a-t-il atteint<br />
la finale ?<br />
A- 5 fois<br />
B- 6 fois<br />
C- 7 fois<br />
5<br />
Au total, combien de titres<br />
les sœurs Williams comptentelles<br />
en simple ?<br />
A- 8<br />
B- 9<br />
C- 10<br />
6<br />
Combien de joueurs, hors<br />
Big 4, ont remporté le simple<br />
messieurs depuis 2004 ?<br />
A- 1<br />
B- 2<br />
C- 3<br />
7<br />
Quel est le nom du premier<br />
joueur à avoir remporté<br />
le tournoi en 1881 ?<br />
A- Richard Sears<br />
B- William Glynn<br />
C- René Lacoste<br />
8<br />
Quel est le fournisseur officiel<br />
de balles depuis 1978 ?<br />
A- Head<br />
B- Wilson<br />
C- Dunlop<br />
9<br />
Quel joueur a remporté<br />
le tournoi junior en 2016 ?<br />
A- Felix Auger-Aliassime<br />
B- Denis Shapovalov<br />
C- Geoffrey Blancaneaux<br />
10<br />
Quels joueurs ont inauguré<br />
le toit du Court central l’an<br />
dernier lors de leur match<br />
du 2 e tour ?<br />
A- Djokovic et Vesely<br />
B- Nadal et Seppi<br />
C- Murray et Granollers<br />
11<br />
Qui sont les deux seuls<br />
Tricolores à figurer au<br />
palmarès de l’US Open<br />
en simple ?<br />
A- René Lacoste et Henri<br />
Cochet<br />
B- René Lacoste et Jean<br />
Borotra<br />
C- René Lacoste et Jacques<br />
Brugnon<br />
12<br />
Depuis quelle année<br />
le tournoi est-il organisé sur<br />
dur à Flushing Meadows ?<br />
A- 1968<br />
B- 1978<br />
C- 1988<br />
13<br />
Quel nom porte le lieu dans<br />
lequel se déroule le tournoi ?<br />
A- John McEnroe National<br />
<strong>Tennis</strong> Center<br />
B- Chris Evert National <strong>Tennis</strong><br />
Center<br />
C- Billie Jean King National<br />
<strong>Tennis</strong> Center<br />
14<br />
Quel est le plus jeune<br />
vainqueur du tournoi<br />
(ère Open) ?<br />
A- Pete Sampras<br />
B- Marat Safin<br />
C- Lleyton Hewitt<br />
Réponses<br />
1- A (en 1993) ; 2- A ; 3- C ; 4- C (vainqueur en 2004, 2005, 2006, 2007, 2008, finaliste en 2009 et 2015) ; 5- A (Serena 6, Venus 2) ; 6- C<br />
(Del Potro, Cilic, Wawrinka) ; 7- A (titré à sept reprises) ; 8- B ; 9- A ; 10- B ; 11- A ; 12- B ; 13- C ; 14- A (19 ans et 28 jours en 1990).<br />
40 TENNIS MAGAZINE US OPEN 2017
TENNIS<br />
INSIDE<br />
42<br />
Caroline<br />
Wozniacki<br />
48<br />
Sexe et tennis<br />
54<br />
Marat Safin<br />
70<br />
Jouer<br />
en couple
FACE-À-FACE<br />
©2016 EMMANUELLE HAUGUEL/GETTY IMAGES<br />
42 TENNIS MAGAZINE
Effeuillage<br />
CAROLINE<br />
WOZNIACKI<br />
EN 2010, ELLE DEVENAIT N°1 MONDIALE. SEPT ANS PLUS TARD,<br />
Caroline Wozniacki est toujours en quête de son premier titre du Grand<br />
Chelem. De retour cette année dans le top 10 après un bon début de saison,<br />
la Danoise, 27 ans, ne se contente pas de briller sur les terrains de tennis. En<br />
dehors des courts, elle ne se lasse pas d’afficher sa plastique. Après avoir<br />
posé à trois reprises en maillot pour le Swimsuit Issue du magazine américain<br />
Sports Illustrated, on a pu la découvrir dans le plus simple appareil en<br />
couverture de ESPN Magazine il y a quelques semaines. Pour <strong>Tennis</strong> Magazine,<br />
Caroline Wozniacki est restée totalement vêtue, tout en levant le voile…<br />
Propos recueillis par Jean-Baptiste Baretta et Stephanie Tortorici<br />
TENNIS MAGAZINE 43
FACE-À-FACE<br />
©ACTION IMAGES / PANORAMIC<br />
<strong>Tennis</strong> Magazine : Quels sont les<br />
souvenirs de votre accession au rang<br />
de n°1 mondiale ?<br />
Caroline Wozniacki : C’était à Pékin, en<br />
2010. Je devais battre Petra Kvitova pour<br />
accéder à ce rang, et je l’ai fait ! C’était<br />
totalement irréel pour moi, un rêve<br />
que j’avais depuis que j’étais petite fille.<br />
L’avoir réalisé reste quelque chose de très<br />
spécial. À cette occasion, j’ai reçu un petit<br />
trophée que j’ai toujours. Dans la maison<br />
de mes parents, il y a un mur et un album<br />
avec les photos de cette journée. Quand<br />
je les regarde, cela me rappelle de bons<br />
souvenirs.<br />
Pensez-vous être aujourd’hui une tout<br />
autre joueuse ?<br />
J’ai toujours détesté perdre et j’adore<br />
gagner, c’est une source de motivation<br />
en soi, c’est pourquoi je suis là. Mais<br />
parallèlement, en fait, on s’améliore<br />
tout le temps. Lorsque l’on devient n°1,<br />
on regarde davantage ce que vous faites,<br />
tous vos matches sont scrutés par vos<br />
adversaires. On devient aussi une cible<br />
pour les autres joueuses qui essaient par<br />
tous les moyens de vous battre. Pour<br />
éviter ça, il n’y a pas d’autre choix que de<br />
s’améliorer pour devenir encore meilleure.<br />
J’ai grandi en me battant pour tout ce<br />
que j’ai aujourd’hui, rien n’est arrivé<br />
par miracle. À présent, je suis bien plus<br />
expérimentée. Je suis persuadée que je<br />
me suis également endurcie mentalement<br />
grâce à différentes situations stressantes<br />
que j’ai eu à gérer sur le court, mais aussi<br />
avec la maturité. Cela m’aide parfois à<br />
prendre de meilleures décisions, à jouer la<br />
bonne balle au moment adéquat. J’ai aussi<br />
appris de mes erreurs, pris le temps de<br />
réfléchir à certains points qui auraient pu<br />
changer le cours d’un match, en me disant<br />
que je ne referai plus ces fautes à l’avenir…<br />
Redevenir n°1, est-ce important pour<br />
vous ? Ou bien votre objectif est plutôt<br />
de gagner un titre du Grand Chelem ?<br />
Tout le monde aimerait un jour devenir<br />
n°1 et je suis fière d’y être parvenue.<br />
Bien sûr que cela reste un objectif de le<br />
redevenir. Mais dans le même temps, ce<br />
que je veux vraiment, c’est gagner un titre<br />
du Grand Chelem. C’est un autre de mes<br />
rêves.<br />
Avoir été n°1 mondiale sans avoir<br />
remporté de trophée du Grand<br />
Chelem, cela vous met-il une pression<br />
supplémentaire ?<br />
Que vous le vouliez ou non, il y a<br />
beaucoup de pression de la part des<br />
médias. La question est de savoir la<br />
gérer. Je n’ai jamais senti que j’avais<br />
quelque chose à prouver et j’ai très vite<br />
pris conscience que je ne pourrais pas<br />
satisfaire tout le monde. Je ne lis jamais<br />
44 TENNIS MAGAZINE
« Nous sommes des joueuses<br />
de tennis, pas des top models.<br />
Nous avons des muscles et nous<br />
les utilisons à bon escient pour<br />
être performantes dans notre sport. »<br />
ce qui se dit sur moi ou les articles sur le<br />
tennis. Ce qui est important, c’est ce que<br />
pensent ma famille et mes amis. Peut-être<br />
que les médias ont, eux, ce sentiment que<br />
je dois prouver quelque chose alors que je<br />
ne vis que mon rêve.<br />
Remporter un Grand Chelem, cela<br />
demande une condition physique<br />
parfaite. Comment vous sentez-vous<br />
après toutes ces années passées sur les<br />
courts ?<br />
L’année dernière, j’ai lutté avec mon<br />
physique, mais aujourd’hui, je me sens<br />
beaucoup mieux. Je croise les doigts pour<br />
rester en bonne santé. Quand je suis en<br />
forme, je sais que je suis l’une des joueuses<br />
du circuit les plus fortes physiquement.<br />
Si mon physique est au rendez-vous, cela<br />
me permet de travailler dur en dehors<br />
du court et il n’y a pas de raison que les<br />
résultats ne viennent pas sur le terrain.<br />
Soulever les trophées et combattre sur un<br />
court, c’est ce qui me pousse chaque jour<br />
à m’entraîner plus fort. J’aime la sensation<br />
que me procure la victoire.<br />
Être une femme qui prend soin d’elle,<br />
est-ce difficile lorsque l’on est joueuse<br />
de tennis ?<br />
Chaque femme a envie de se sentir belle<br />
sur et en dehors du court. Sur le terrain,<br />
j’aime porter mes cheveux relevés, je me<br />
fais une tresse pour ne pas que cela me<br />
gêne et je trouve cela joli. Tout le monde<br />
dit qu’il ne faut pas se laver les cheveux<br />
tous les jours, mais je ne peux pas m’en<br />
empêcher tellement je transpire sur<br />
le court. J’aime aussi que mes ongles<br />
soient toujours parfaits parce que c’est<br />
la première chose que l’on voit lorsque<br />
vous saluez quelqu’un. Je ne me maquille<br />
que très rarement, toujours à cause de la<br />
transpiration et des nombreuses douches<br />
que je prends quotidiennement. Je prends<br />
également soin de ma peau en utilisant<br />
de la crème solaire et en mettant toujours<br />
une visière pour me protéger du soleil.<br />
Êtes-vous vraiment très impliquée<br />
dans la conception de vos tenues<br />
adidas avec Stella McCartney ?<br />
Oui, depuis un moment maintenant.<br />
C’est important de se sentir bien dans ses<br />
vêtements. C’est pour cela que je prête<br />
attention à ce que je porte sur les terrains,<br />
j’en discute souvent avec les designers de<br />
Stella McCartney. C’est une collaboration<br />
assez unique dans le monde du tennis et<br />
c’est très spécial pour moi. Nous nous<br />
parlons régulièrement, je leur fais mes<br />
retours, leur donne mes sensations,<br />
parle de mes désirs. Je prends beaucoup<br />
de plaisir à collaborer avec Stella. Nous<br />
sommes à une époque où l’égalité entre<br />
les femmes et les hommes est réellement<br />
quelque chose de très important. On<br />
pousse les femmes à s’endurcir, à devenir<br />
plus fortes au lieu de rester nous-mêmes.<br />
Pour moi, c’est très important si je peux<br />
être un modèle pour certaines jeunes<br />
filles.<br />
Êtes-vous fan de mode ? Allez-vous à<br />
certains défilés ?<br />
Oui et j’essaie d’aller chaque saison à<br />
la Fashion Week de New York. J’aime<br />
assister à ces défilés et je suis fan de la<br />
ligne de vêtements que Serena a lancée<br />
il y a quelques années. Sa collection est<br />
incroyable.<br />
En parlant de Serena, pensez-vous que<br />
l’amitié soit possible entre joueuses de<br />
tennis ?<br />
Oui, Serena et moi sommes adversaires<br />
sur le court mais amies en dehors.<br />
Et ce n’est pas la seule de mes amies<br />
joueuses, il y aussi Angelique Kerber,<br />
Agnieszka Radwanska ou encore Daniela<br />
Hantuchova (récemment retraitée, ndlr).<br />
Nous aimons nous voir en dehors des<br />
tournois et passer un peu de temps<br />
ensemble. Ne vous méprenez pas, lorsque<br />
nous nous retrouvons face à face sur un<br />
court de tennis, il n’y a que la victoire<br />
qui compte. Mais sans aucun mauvais<br />
sentiment. C’est notre travail, notre<br />
passion.<br />
On a envie de connaître vos sujets de<br />
prédilection lorsque vous vous <br />
TENNIS MAGAZINE 45
FACE-À-FACE<br />
rencontrez entre filles…<br />
On parle de tout sauf de tennis ! Nous<br />
avons les mêmes discussions que toutes<br />
les autres femmes de notre âge. Nous<br />
parlons des hommes, de la mode, de<br />
shopping, de nutrition…<br />
Pour vous, quel est le joueur le plus<br />
sexy du circuit ATP ?<br />
Oulala, je ne sais pas… (elle botte un peu<br />
en touche) Je ne sais pas si c’est le joueur<br />
le plus sexy, mais j’apprécie beaucoup<br />
la classe et l’aura de Roger Federer. Il<br />
est toujours très bien habillé, toujours<br />
gentleman et attentionné envers sa<br />
famille. C’est vraiment une personne<br />
agréable et cela le rend attirant.<br />
Et chez les femmes, quelle joueuse est<br />
selon vous la plus sexy ?<br />
Je pense qu’Ana Ivanovic était l’une des<br />
plus jolies joueuses du circuit.<br />
Quelle femme représente pour vous<br />
la classe à l’état pur, dont l’élégance<br />
est une source d’inspiration ? Dans<br />
le sport mais aussi dans le monde en<br />
général ?<br />
J’adore l’actrice Blake Lively. J’aime son<br />
style et je la trouve très élégante. J’aime<br />
également le style de Serena Williams,<br />
ce n’est pas parce qu’elle est l’une de mes<br />
amies proches, mais parce qu’elle apporte<br />
toujours sa petite touche à ses tenues.<br />
Elle peut parfois porter des vêtements<br />
classiques et le jour d’après oser des<br />
tenues un peu plus risquées et c’est ce que<br />
j’aime chez elle.<br />
Vous avez posé en maillot de bain<br />
pour Sports Illustrated, qu’est-ce qui<br />
vous plait dans cet « exercice » ?<br />
La première fois, je ne vous cache pas<br />
que j’étais très nerveuse, je ne savais pas<br />
à quoi m’attendre. Mais toute l’équipe<br />
m’a vraiment permis d’être à l’aise, ils<br />
ont tout fait pour que je me sente belle.<br />
Et à chaque fois que l’on me propose de<br />
poser, je ressens la même excitation. C’est<br />
tellement fun, vous êtes sur la plage, ils<br />
mettent de la musique et il n’y a plus qu’à<br />
s’amuser et à prendre du plaisir avec des<br />
photographes au top et toute une équipe<br />
qui vous chouchoute du début à la fin.<br />
Et j’aime les photos, elles sont superbes,<br />
j’ai gardé tous les magazines. Quand<br />
je serai plus âgée et que mes enfants se<br />
moqueront de moi parce que je ne serai<br />
pas dans la meilleure forme de ma vie, je<br />
pourrai leur montrer ces photos et leur<br />
dire : ‘‘Vous voyez, votre maman ressemblait<br />
à ça, elle était cool avant !’’ (rires).<br />
Avez-vous envie de véhiculer un<br />
message au travers de ces photos ?<br />
Nous sommes des joueuses de tennis, pas<br />
des top models : nous avons des muscles<br />
et nous les utilisons à bon escient pour<br />
être performantes dans notre sport. Bien<br />
sûr que nous avons de larges épaules, des<br />
cuisses musclées… mais nous restons<br />
belles et féminines. Nous devons être fières<br />
de cela. Chaque femme est différente. Ce<br />
que je veux faire passer comme message,<br />
c’est qu’il faut être fière de ce que la nature<br />
nous a offert, peu importe que vous soyez<br />
grande, petite, mince ou avec des formes.<br />
Vous aimez d’ailleurs partager ces<br />
photos sur vos réseaux sociaux…<br />
Je trouve ça bien de partager des moments<br />
avec ses fans. Quand j’étais jeune, j’aurais<br />
aimé suivre ce que faisaient mes idoles.<br />
Les réseaux sociaux, c’est aussi important<br />
pour les sponsors… Avec les années, j’ai<br />
appris à bien compartimenter ce que j’ai<br />
envie de partager avec mes fans et ce que<br />
je garde pour moi, ce qui fait partie de<br />
ma vie privée.<br />
Vous qui êtes sans cesse en voyage,<br />
est-ce d’ailleurs facile de concilier vie<br />
privée et vie professionnelle ?<br />
Non, je ne dirais pas que c’est quelque<br />
chose de facile. Mais en même temps,<br />
cela en vaut la peine, surtout lorsque<br />
vous rencontrez quelqu’un qui<br />
comprend et adhère à votre mode de vie,<br />
quelqu’un qui a également ses propres<br />
passions. Cela rend encore plus fort. Si<br />
une relation s’installe dans le temps et<br />
que l’on peut continuer à faire ce que<br />
l’on aime, cela facilite les choses. Mon<br />
petit ami est un joueur de basket (David<br />
Lee des San Antonio Spurs, ndlr) et il<br />
comprend ce que je vis, les hauts et les<br />
bas d’une carrière. Avoir son soutien,<br />
cela signifie beaucoup pour moi. <br />
46 TENNIS MAGAZINE
©2015 JON KOPALOFF/GETTY IMAGES<br />
TENNIS MAGAZINE 47
PSYCHO<br />
©WILLIAMS + HIRAKAWA / AUGUST<br />
Venus Williams pour le<br />
numéro « Body » 2014<br />
du magazine ESPN.<br />
48 TENNIS MAGAZINE
JEU, SEXE, MATCH<br />
Victoire…<br />
Freud ?<br />
« Le tennis est un sport où l’érotisme ne cesse de s’immiscer avec une<br />
puissance latente toute particulière », note l’écrivain et ancien tennisman<br />
Denis Grozdanovitch. Jo-Wilfried Tsonga, lui, déclarait en 2011 au magazine<br />
Cosmopolitan : « Je ne pourrai jamais choisir entre le sexe et le tennis.<br />
Je dirais qu’il faut garder les deux tant que vous vous amusez. » Le tennis,<br />
bête de sexe et accélérateur à libido ? Ou au contraire école de maîtrise des pulsions ?<br />
Parlons-en ici sur le divan pour tenter de trancher le débat…<br />
Par David Brunat<br />
J<br />
’ai fait un rêve éveillé dans lequel je voyais un petit garçon<br />
debout dans un couloir de double, tandis que deux spectres<br />
vêtus de blanc caracolaient non loin de lui. Je venais à<br />
peine de me reconnaître dans cet enfant observant ses parents<br />
en train de jouer au tennis qu’une terreur m’envahit, m’empêchant<br />
de franchir la ligne de côté. Lorsque je me réveillai en sursaut<br />
de cette expérience bouleversante, je sus immédiatement que j’avais<br />
fait une découverte prodigieuse.»<br />
Ces mots singuliers écrits en 1897 sont signés d’un certain Sigmund<br />
Freud, qui théorise alors ce qu’il nomme « le fantasme originaire<br />
du tennis ». Le père de la psychanalyse fait une découverte<br />
renversante : au fondement du désir, il y a… le tennis ! « La sexualité,<br />
déclare le docteur viennois, est une sublimation du tennis. » Et<br />
d’expliquer que ces raquettes aux longs manches ne sont pas des<br />
instruments ludiques innocents, que le jeu au filet procède d’un<br />
« refoulement des conflits incestueux », que le complexe d’Œdipe<br />
n’est pas étranger à la multiplication des doubles fautes, ou encore<br />
que le « lob défensif vient compenser la petitesse du pénis et en est<br />
même peut-être la cause ! »<br />
Ces travaux révolutionnaires, d’une trop choquante modernité<br />
pour être publiés de son vivant, sont longtemps restés inconnus<br />
malgré leur haute valeur scientifique. Jusqu’à ce qu’un psychanalyste<br />
américain, Theodor Saretsky, fasse en 1980 l’acquisition<br />
d’une malle ayant appartenu à Freud et mette la main sur les<br />
précieux manuscrits, qu’il révéla enfin au grand public dans un<br />
livre, traduit en français sous le titre Le tennis et la sexualité : les<br />
écrits secrets de Freud… Ouvrage qui déclencha l’hilarité, car il<br />
ne s’agissait que d’un canular, d’une parodie jouissivement <br />
TENNIS MAGAZINE 49
PSYCHO<br />
« Le désir est absent<br />
pendant une partie si elle est<br />
sérieusement jouée. Avant une<br />
rencontre, oui. Et après bien sûr,<br />
surtout en cas de victoire. »<br />
D r. Rémi Debrun<br />
burlesque du système de pensée freudien,<br />
lequel ne s’est jamais penché sur le<br />
cas de la petite balle jaune et de ses adeptes.<br />
LIBIDO À GOGO<br />
Il n’empêche, Freud aurait eu de la matière<br />
à se mettre sous la dent s’il avait étudié le<br />
tennis au prisme de sa théorie. Pas forcément,<br />
d’ailleurs, du temps de sa jeunesse,<br />
car s’il est bien un sport qui tenait alors le<br />
corps en lisière et à distance de toute liberté<br />
d’expression érotique, c’était bien celui-là.<br />
Ouvrez donc un vieil album de photos avec<br />
des joueuses de la fin du XIX e siècle : quoi<br />
de commun entre ces dames au port altier,<br />
évoluant en robe longue, chemise ample<br />
couvrant avant-bras et poignets et chapeau<br />
élégant, et les bimbos sexy qui, à l’instar<br />
de l’iconique Anna Kournikova, firent un<br />
siècle plus tard une irruption torride sur le<br />
circuit et dans le cœur de nombreux fans ?<br />
Nul doute qu’au spectacle de ces joueuses<br />
exhibant leurs formes avantageuses et<br />
poussant sur chaque frappe des cris et<br />
des râles dignes des films qu’on ne saurait<br />
regarder qu’à l’heure où les enfants sont<br />
couchés, l’auteur de Totem et Tabou eût<br />
ajouté quelques lignes à sa doctrine du<br />
désir et validé le fait que « tout est sexuel. »<br />
Et qu’aurait-il dit de ces mâles conquérants<br />
à la musculature surdéveloppée, de<br />
ces hommes-sandwichs de la testostérone<br />
qui, tels Rafael Nadal ou Fernando Verdasco,<br />
n’hésitent pas à l’occasion à afficher<br />
leur virilité pour des marques de sous-vêtements<br />
?<br />
Cette chorégraphie suggestive, ce ballet de<br />
chairs ou de biceps, ce concert de rugissements<br />
quasi orgasmiques dont le sexsymbol<br />
Maria Sharapova demeure l’une<br />
des interprètes les plus accomplies, tout<br />
cela eût été proprement inimaginable du<br />
vivant de Freud. Même si, à l’instigation<br />
par exemple de Suzanne Lenglen dans les<br />
années 20, les coutures du tennis « crinoline,<br />
corset et pantalon de flanelle » commençaient<br />
à craquer. Et que, déjà, la puissance<br />
du désir affleurait pour certains sous<br />
les tenues strictes, les codes pudibonds et<br />
les airs-de-ne-pas-y-toucher. Désir homosexuel<br />
pour le champion allemand Gottfried<br />
von Cramm, désir frénétique chez<br />
ce grand séducteur qu’était Fred Perry, ou<br />
encore désir glauque du côté de Bill Tilden<br />
qui goûta de la prison pour sa passion malsaine<br />
des jeunes gens.<br />
LES MOTS ET LA CHOSE<br />
Car le tennis a une double particularité<br />
par rapport à bien d’autres sports : 1, il<br />
est pratiqué depuis toujours par les deux<br />
sexes (séparément ou en double mixte)<br />
et l’élément féminin y a toujours eu une<br />
place particulière. Et 2, les contacts physiques<br />
entre les adversaires y sont rigoureusement<br />
prohibés. Tout juste se serre-t-on la<br />
main à la fin de la partie. Ce qui pourrait<br />
en faire un sport cérébral, désincarné. Sauf<br />
que le vocabulaire du tennis est surchargé<br />
de termes auxquels il est facile de conférer<br />
une connotation sexuelle (voir p. 108),<br />
et que l’érotisation du tennis ne se limite<br />
pas au spectacle de nymphettes gambadant<br />
sur les courts en tenue légère. Elle<br />
est partout : dans la gestuelle et le langage<br />
corporel, dans les cris, dans la façon dont<br />
50 TENNIS MAGAZINE
©ANTONIO PETRONZIO<br />
Thomas Berdych, juillet 2015,<br />
pour le magazine Cosmo UK, au<br />
profit de Cancer Research UK.<br />
les médias magnifient le potentiel érotique<br />
de certaines stars de l’ATP et de la WTA,<br />
et parfois dans la communion fusionnelle<br />
et vaguement orgiaque du public avec les<br />
dieux et déesses du stade.<br />
La sémantique et les objets du tennis déploient<br />
à leur façon un troublant imaginaire<br />
érotique. Passons sur tout ce qu’on<br />
pourrait dire des balles, qu’on caresse,<br />
qu’on frappe, qu’on gifle, et qu’on fait<br />
même gicler de son tamis. Passons aussi<br />
sur la raquette avec son long manche, dont<br />
tout apprenti psy s’empressera de faire<br />
un objet phallique (les plus créatifs allant<br />
peut-être jusqu’à considérer le cordage et le<br />
grip comme un avatar du bondage). L’entraînement<br />
contre le mur ? Une pratique<br />
masturbatoire, forcément ! « Le travail à<br />
la force du poignet équivaut pour le joueur à<br />
une manipulation de lui-même, de son corps<br />
dont il tire une jouissance », estime Franck<br />
Evrard dans son livre L’érotique du tennis<br />
(éditions Hermann). Admettons.<br />
Plus intéressants sont les mots. Nul doute<br />
que les disciples de Jacques Lacan peuvent<br />
faire leur régal du lexique de la planète<br />
jaune. Ainsi, le tennis est phonétiquement<br />
proche du pénis, le lob se change facilement<br />
en attribut sexuel si l’on change le “l”<br />
pour la dernière lettre de l’alphabet, un jeu<br />
de jambes aérien peut évoquer une partie<br />
de jambes en l’air, etc. Les plus lyriques de<br />
ces Lacaniens n’hésiteront pas à célébrer<br />
la sensualité couleur de peau cuivrée de<br />
la terre battue qui doit être arrosée, <br />
TENNIS MAGAZINE 51
PSYCHO<br />
©CLIVE BRUNSKILL/GETTY IMAGES<br />
Janko Tipsarevic,<br />
en mai 2012.<br />
52 TENNIS MAGAZINE
à chanter le gazon, béni ou maudit<br />
(... soit qui mal y pense), ou encore à comparer<br />
l’art du passing-shot à la pénétration.<br />
Ils décriront le filet comme un entrelacs de<br />
mailles et de trous. Feront de l’ace un acte<br />
éjaculatoire. Et s’émerveilleront de voir<br />
les vainqueurs des plus grands tournois<br />
embrasser, caresser, peloter, mordiller la<br />
Coupe avec une ardeur troublante…<br />
ALORS, PHILTRE D’AMOUR ET USINE<br />
À PHÉROMONES, LE TENNIS ?<br />
« Pas si vite !, tempère le docteur Rémi Debrun.<br />
Ce psychiatre classé 15/1 précise :<br />
Un match de tennis soulève la question de la<br />
vie et de la mort, sur chaque point, et donc il<br />
y a peut-être en creux de l’éros et du thanatos<br />
dans l’air. Mais en même temps, le désir est<br />
absent pendant une partie si elle est sérieusement<br />
jouée. Même pas bridé, refoulé : juste<br />
inexistant. Je n’ai jamais entendu un patient<br />
me dire qu’il était en état d’excitation<br />
sexuelle pendant un match, que le fait de<br />
jouer une compétition lui donnait du désir.<br />
Jamais. Avant une rencontre, oui. Et après,<br />
bien sûr, surtout en cas de victoire. Mais pas<br />
pendant. Pour moi, le tennis est asexué. Du<br />
moins du point de vue du joueur en compétition.<br />
Évidemment, on peut se montrer en<br />
spectacle ou se rincer l’œil depuis les tribunes<br />
en regardant les perles de la WTA, mais c’est<br />
une autre histoire… »<br />
RAQUETTE À HAUTEUR<br />
DE BRAGUETTE<br />
Pour autant, le risque de débordement<br />
sexuel est tout sauf imaginaire. Souvenons-nous<br />
de la clause insolite que Maria<br />
Sharapova avait introduite il y a quelques<br />
années dans le contrat de son sparringpartner<br />
Dieter Kindlmann : interdiction<br />
d’avoir des relations sexuelles avec la<br />
joueuse ! En cas de tentative, renvoi immédiat<br />
! Preuve que Cupidon rôde bien<br />
à l’ombre des courts et des salles d’entraînement<br />
…<br />
Au fond, comme l’écrit Franck Evrard, « la<br />
vraie perversion à l’œuvre dans la pratique du<br />
tennis est de proposer le plaisir en soi, comme<br />
une fin absolue. »<br />
Une belle illustration de cette pensée nous<br />
est offerte par la nouvelle de Nabokov<br />
intitulée La Vénitienne, qui s’ouvre sur<br />
un double à l’érotisme torride : « Il allait<br />
mollement à la rencontre de la balle et un<br />
coup long lui procurait une jouissance physique…<br />
». Ou bien par Lolita, du même<br />
Nabokov, où l’héroïne dispute une partie<br />
de catégorie Grand Chelem sur le plan de<br />
la sensualité : « Ma Lolita, en arrangeant<br />
l’essor ample et ductile du cycle de son service,<br />
avait une façon inimitable de lever son<br />
genou gauche légèrement plié et pendant une<br />
seconde on voyait naître et flotter dans le soleil<br />
la trame d’équilibre vital que formaient<br />
le bout de ce pied pointé, cette aisselle pure,<br />
ce bras poli et brun, sa raquette levée haut<br />
en arrière. »<br />
Oui, le tennis peut être un irrésistible<br />
excitant sexuel, tout comme le désir peut<br />
stimuler la performance tennistique. « Les<br />
gonzesses, c’était important. Ce sont même<br />
la clé de ma carrière », confiait un Yannick<br />
Noah moins littéraire dans son livre T’as<br />
pas deux balles.<br />
BOULES ET BALLES<br />
Si le tennis a inspiré le cinéma « mainstream<br />
» (voir TM 486), l’industrie pornographique<br />
a su, elle aussi, lui rendre les<br />
honneurs. La filmographie proposée sur les<br />
sites spécialisés révèle un nombre impressionnant<br />
de scènes tournées sur des courts<br />
de tennis foulés par des pratiquant(e)s qui<br />
échangent des balles – souvent très maladroitement<br />
– avant de passer à des exercices<br />
qu’ils maîtrisent beaucoup mieux.<br />
Les rubriques « Orgasmic tennis », « <strong>Tennis</strong><br />
Academy » ou encore « <strong>Tennis</strong> Summer<br />
Camp » semblent jouir d’une forte popularité.<br />
Mentionnons deux films issus de ce classement<br />
ATP (Association du <strong>Tennis</strong> Pornographique)<br />
: Jeu, sexe et match réalisé<br />
par une certaine Marika Bodilis en 2013<br />
et Anissa, la joueuse de tennis (du prestigieux<br />
label Marc Dorcel). Présentation :<br />
« Anissa n’est plus très heureuse avec Renato,<br />
son richissime mari. Celui-ci est le propriétaire<br />
du club de tennis à côté de leur villa<br />
de rêve et la trompe ouvertement avec de<br />
jeunes nymphomanes attirées par le pouvoir.<br />
Alors, pour se changer les idées, elle s’adonne<br />
à son passe-temps favori : les leçons de tennis.<br />
Anissa en a sous la jupette et sait tenir<br />
le manche. » De jolis coups et d’haletants<br />
échanges en perspective, nul n’en doute.<br />
Ready ? Play ! <br />
<br />
TENNIS MAGAZINE 53
FACE-À-FACE<br />
©ACTION IMAGES/PANORAMIC<br />
54 TENNIS MAGAZINE
LEÇONS<br />
séduction<br />
DE<br />
BY MARAT SAFIN<br />
S’IL NE NOUS FALLAIT QU’UN SEUL « TÉMOIN » POUR CE NUMÉRO,<br />
ÇA NE POUVAIT ÊTRE QUE LUI ! L’inégalable Marat Safin, sex-symbol<br />
officiel, détenteur de la palme du plus grand tombeur du circuit avec sa belle<br />
gueule et sa « cool attitude », parvenait même à capter le regard d’une frange<br />
féminine pas du tout intéressée par le tennis. Et comme il adorait en jouer –<br />
mais jamais avec prétention – il en a allègrement profité. Son goût pour la<br />
fête (et pour le reste…) lui a probablement coûté quelques grands titres dans<br />
une carrière qui reste exceptionnelle et qui lui a valu, l’an dernier, de devenir<br />
le premier joueur russe intronisé au Hall of Fame. Mais elle a largement<br />
contribué à sa cote de popularité. Tout ça, dit-il, c’était avant. À 37 ans, Marat<br />
le Moscovite se veut plus posé. Tout en jetant un voile pudique sur certaines<br />
de ses largesses du passé, il oriente notre discussion sur des principes de vie<br />
et de séduction. Au final, on en sort gagnant : Marat Safin est un bel écrin,<br />
certes. Mais qui est loin d’être vide…<br />
Propos recueillis par Rémi Bourrieres<br />
TENNIS MAGAZINE 55
FACE-À-FACE<br />
<strong>Tennis</strong> Magazine : Marat, tout<br />
d’abord, que devenez-vous ?<br />
Marat Safin : Ma vie a un peu changé<br />
ces derniers temps. Comme vous le savez,<br />
j’ai démissionné au début de l’été de mon<br />
poste de député à la Douma, que j’occupais<br />
depuis six ans – un mandat complet<br />
plus un an – après avoir été vice-président<br />
de la Fédération russe et également investi<br />
au sein du Comité olympique. Là, je suis<br />
dans une période de transition. Je vais<br />
prendre mon temps, recharger les batteries<br />
avant d’attaquer un nouveau chapitre<br />
de ma vie. J’ai quelques projets en cours,<br />
quelques propositions intéressantes. Je<br />
vais examiner tout ça.<br />
Pouvez-vous en dire un peu plus ?<br />
J’ai notamment un projet d’académie avec<br />
ma sœur (Dinara, ex-n°1 mondiale elle<br />
aussi, faut-il le rappeler, ndlr) qui aimerait<br />
se lancer dans le coaching. Pas moi, pas<br />
tout de suite du moins, mais je vais m’investir<br />
avec elle dans un projet de structure<br />
d’entraînement et de management. On<br />
aimerait avoir une base à Moscou et une<br />
autre en dehors de la Russie, à un endroit<br />
qui serait plus propice et plus facile pour<br />
les joueurs. On est en train de regarder différentes<br />
opportunités. On ne va pas se précipiter.<br />
Mais j’ai vraiment hâte de revenir<br />
dans le milieu du tennis !<br />
Le milieu du tennis a sans doute hâte<br />
de vous revoir aussi : vous en êtes LE<br />
sex-symbol attitré. Qu’est-ce que cela<br />
vous fait d’entendre ça ?<br />
C’est plaisant, merci beaucoup. Merci à<br />
mon père et à ma mère, surtout (rires) !<br />
Mais, vous savez, c’est quelque chose que<br />
je n’ai jamais trop pris au sérieux. Et puis,<br />
bon, ce n’est plus tout à fait pareil maintenant.<br />
J’ai pris de l’âge. Je suis plus posé.<br />
Mais rassurez-nous, vous avez toujours<br />
le même succès avec les femmes ?<br />
Oui, ça va… (il hésite). Je ne me plains pas.<br />
Mais bon, ce n’est pas non plus comme les<br />
gens pensent. Cela reste « normal ».<br />
Pendant votre carrière, c’était quand<br />
même la folie. Tout le monde se souvient<br />
notamment de ces trois blondes<br />
– surnommées les « Safinettes » – qui<br />
vous encourageaient depuis votre box<br />
lors de l’Open d’Australie 2002. Vous<br />
aimiez bien jouer avec ça, non ?<br />
Oui, un peu, c’est vrai. À cette époque,<br />
j’avais une approche de la vie assez épicurienne.<br />
Mon credo, c’était : “Vis ta jeunesse<br />
à fond, profite du moment présent, fais<br />
tes conneries”… Mais bon, le truc marrant<br />
à propos des « Safinettes » dont vous<br />
parlez, c’est qu’aucune d’entre elles n’était<br />
ma petite amie. Je les avais rencontrées sur<br />
place, à Melbourne, où elles fréquentaient<br />
56 TENNIS MAGAZINE
Les trois Safinettes<br />
dans le box de Marat<br />
à l’Open d’Australie 2002.<br />
d’autres joueurs – je ne dirais pas qui ! – et<br />
elles m’avaient demandé des tickets pour<br />
venir voir mon match. Puis ça a fait toute<br />
cette histoire ! Ce n’est pas grave, c’était<br />
plutôt marrant et on a bien rigolé avec<br />
ces filles. Mais c’était juste des copines, à<br />
aucun moment on n’est allé plus loin.<br />
En revanche, aller plus loin, ça a bien<br />
dû vous arriver sur d’autres tournois ?<br />
Tout le monde a son petit jardin secret<br />
(ton énigmatique, puis rire entendu) !<br />
Quand même, on aimerait bien<br />
savoir : pendant votre carrière, avezvous<br />
fréquenté plus de filles que vous<br />
n’avez gagné de matches sur le circuit<br />
(422) ?<br />
Un homme ne révèle jamais combien de<br />
conquêtes il a eu, que ce soit en tennis<br />
ou dans un autre domaine (Ilie Nastase<br />
avait écrit dans son autobiographie avoir<br />
eu quelques 2 500 femmes dans son lit,<br />
avant d’admettre que le chiffre était très<br />
approximatif, ndlr) ! Je vais garder ça pour<br />
moi, si cela ne vous gêne pas.<br />
Quelle est la chose la plus folle qu’une<br />
fille ait faite pour vous séduire ?<br />
Les femmes n’ont en général rien à faire<br />
pour séduire les hommes. Elles ont juste<br />
à être présentes, et à être elles-mêmes. De<br />
nos jours, c’est d’ailleurs probablement<br />
la chose la plus difficile : savoir qui est<br />
vraiment la personne. Tout le monde se<br />
la raconte un peu. Mais très peu s’ouvrent<br />
profondément, honnêtement aux autres,<br />
de façon spontanée. Alors, la femme la<br />
plus sexy et la plus séduisante, pour moi,<br />
c’est celle qui n’a pas peur de montrer<br />
vraiment qui elle est, avec ses qualités<br />
et ses défauts. Une personne honnête,<br />
c’est quelqu’un de fort, avec une certaine<br />
richesse intérieure. C’est ce qu’on<br />
recherche en général chez une femme,<br />
et chez un homme aussi d’ailleurs, ça va<br />
dans les deux sens. Plus la personne est<br />
honnête, plus la relation est saine.<br />
C’est d’autant plus dur de trouver ça<br />
chez une femme quand on est riche et<br />
célèbre, non ?<br />
C’est vrai, même si, à différents degrés,<br />
tout le monde a le même problème. C’est<br />
l’histoire de la vie : il faut toujours séparer<br />
le vrai du faux. Certains sont peut-être<br />
plus doués que d’autres pour ça, mais à<br />
un moment ou à un autre, on fait tous<br />
des erreurs. Et on apprend. Il n’y a pas<br />
vraiment de conseil pour lutter contre<br />
ça, sinon de retenir les leçons de la vie,<br />
de suivre son cœur, d’être à l’écoute de<br />
ses émotions. C’est une bonne base pour<br />
trouver la personne qu’il vous faut. Ce<br />
n’est pas évident, il n’y a qu’à voir combien<br />
de mariages finissent en divorces<br />
dans le monde entier. Mais au bout du<br />
compte, c’est ce qu’on recherche tous<br />
chez quelqu’un : l’honnêteté. La première<br />
étape, c’est déjà d’être honnête<br />
avec soi-même, à 100 %. Sinon, comment<br />
voulez-vous que l’autre soit 100 %<br />
honnête avec vous ?<br />
Pensez-vous que le fait d’avoir autant<br />
de succès avec les femmes a un peu<br />
affecté votre carrière ?<br />
(Il réfléchit) Avoir du succès, c’est un<br />
paramètre qui peut vous conduire à faire<br />
des erreurs, oui. Ça dépend si vous savez<br />
vraiment ce que vous voulez ou pas dans<br />
la vie. Si vous êtes jeunes et pas encore<br />
très sûr de vous, vous vous laissez facilement<br />
griser par des choses extérieures qui<br />
peuvent vous monter au cerveau et vous<br />
détourner de ce que vous êtes vraiment.<br />
Après, petit à petit, en grandissant, vous<br />
finissez normalement par trouver votre<br />
chemin, savoir ce qui est bon ou pas<br />
pour vous, et vous faites les choses parce<br />
que vous le voulez vraiment. À partir de<br />
là, beaucoup de portes s’ouvrent. Le problème<br />
de beaucoup de gens, c’est <br />
TENNIS MAGAZINE 57
FACE-À-FACE<br />
©GETTY IMAGES<br />
qu’ils ne vivent pas leur propre vie,<br />
mais une vie par procuration.<br />
On s’écarte un peu du sport, là…<br />
Justement, c’est particulièrement vrai<br />
pour des sportifs qui sont beaucoup entourés,<br />
et notamment par des soi-disant<br />
amis qui sont en fait des faux amis. Ils<br />
peuvent facilement se laisser influencer,<br />
d’autant qu’ils sont à 100 % concentrés<br />
sur leur carrière. Et pourtant, c’est très<br />
important de ne pas perdre le contrôle<br />
de sa vie en dehors du tennis. Car sinon,<br />
une fois que la carrière est finie, il y a<br />
tout à apprendre. C’est souvent comme<br />
ça que des sportifs commencent à faire<br />
des erreurs après leur carrière. C’est un<br />
problème commun à tous les sports<br />
business. Ils peuvent vous donner une<br />
vision complètement faussée de la vie.<br />
Voilà pourquoi il est très important<br />
d’avoir les bonnes personnes autour de<br />
soi, capables de vous dire les choses en<br />
face.<br />
58 TENNIS MAGAZINE
Et pour revenir au succès ?<br />
Le problème quand on est jeune et<br />
qu’on rencontre le succès, c’est que l’ego<br />
croît terriblement vite. Or, l’ego, ce n’est<br />
jamais bon. Beaucoup de personnes<br />
disent qu’un ego fort est nécessaire pour<br />
gagner. Non, vous n’avez pas besoin d’en<br />
avoir un fort pour gagner : vous devez<br />
bien jouer, c’est tout. Le sport a ceci<br />
de bien qu’il vous donne la possibilité<br />
de montrer votre valeur par les actes.<br />
Mais le montrer par de l’arrogance ou<br />
de l’irrespect, non. Ça commence par la<br />
manière dont vous parlez aux gens. On<br />
peut être un grand champion et rester<br />
une personne très humble.<br />
Qui était votre plus grand rival sur le<br />
circuit en termes de popularité avec<br />
les femmes ?<br />
Je ne fais pas de compétition dans ce<br />
domaine ! Le sport, c’est dans le stade !<br />
Une fois sorti du stade, vous vivez votre<br />
vie, vous faites vos expériences, mais vous<br />
ne devez pas entrer en compétition avec<br />
les autres. C’est le meilleur moyen de se<br />
planter.<br />
Sur le circuit, y-a-t-il beaucoup de<br />
relations amoureuses dans les vestiaires<br />
?<br />
Je ne sais pas tout, mais je n’ai pas l’impression<br />
qu’il y en ait tant que ça. Honnêtement,<br />
je n’ai jamais trop fait attention.<br />
Vous-même, avez-vous déjà eu une<br />
relation avec une joueuse ?<br />
Non. Je n’aurais pas fait ça.<br />
Est-il vrai que, plus jeune, vous étiez<br />
tout proche de vous marier ?<br />
Oui. Mais c’était il y a très longtemps.<br />
C’est du passé.<br />
Comment vous décririez-vous dans<br />
une relation ? Romantique, passionné,<br />
jaloux ?<br />
Réaliste, je dirais. Romantique, oui,<br />
mais il y a plusieurs manières d’être romantique.<br />
Je ne suis pas super câlin, par<br />
exemple. Chacun a sa manière de montrer<br />
ses sentiments, le plus important<br />
dans une relation est de ne pas se perdre<br />
soi-même sur le plan émotionnel.<br />
Quelle est la joueuse de tennis la plus<br />
sexy ?<br />
Gabriela Sabatini, bien sûr ! Sinon, de<br />
ma génération, j’aimais bien l’Allemande<br />
Jana Kandarr. Et aussi Mathilde Johansson,<br />
la petite Française. Très mignonne !<br />
Avez-vous déjà dû vous employer pour<br />
séduire une fille ?<br />
Oui, on passe tous par des moments difficiles<br />
(rires) !<br />
Pour un homme « normal », séduire<br />
une fille, c’est souvent un long processus.<br />
Mais pour vous, ça doit être<br />
facile, quand même…<br />
Franchement, pour séduire, le plus important<br />
n’est pas qui vous êtes et à quoi vous<br />
ressemblez. C’est d’abord une question<br />
d’attitude. Plus vous êtes ouvert, sympa,<br />
naturel, plus vous avez de chances. Les<br />
femmes n’aiment pas les hommes qui<br />
jouent un rôle. Et croyez-moi, elles ont<br />
beaucoup d’intuition ! Elles décèlent très<br />
vite les hommes qui en font trop et s’en<br />
détournent aussitôt. Les femmes veulent<br />
avant tout des hommes forts. Or, ces<br />
hommes forts ne sont en général pas prétentieux.<br />
Ils n’en ont pas besoin. Soyez<br />
humble, respectueux, éduqué, relax et<br />
surtout soyez vous-même. Faites-moi<br />
confiance, c’est une excellente base avec la<br />
fille ! Si vous y parvenez, vos chances vont<br />
être multipliées. Et ce, encore une fois, qui<br />
que vous soyez, quoi que vous fassiez.<br />
C’est quand même plus simple quand<br />
vous êtes beau gosse !<br />
Je comprends ce que vous voulez dire.<br />
Mais j’insiste, ce n’est pas le principal. Le<br />
plus important, c’est l’énergie que vous<br />
avez au fond de vous-même. Le gars qui<br />
est beau mais qui n’a rien dans la tête et qui<br />
n’est pas capable d’aligner deux mots, n’est<br />
pas du tout intéressant pour les femmes.<br />
Malgré tout, faites-vous le nécessaire<br />
pour maintenir votre image de sexsymbol<br />
?<br />
Pas spécialement. L’homme, vous savez,<br />
se doit juste d’être un tout petit peu plus<br />
soigné que le singe. À part se laver et se<br />
raser, il n’a pas grand-chose à faire. Un<br />
homme doit rester un homme ! Et c’est<br />
dur de trouver un homme, aujourd’hui.<br />
Vous a-t-on déjà proposé de poser nu<br />
dans un magazine ?<br />
Non (rires) !<br />
Sinon, êtes-vous célibataire en ce moment<br />
?<br />
Oui. Je prends mon temps (sourire).<br />
Mais je n’ai aucune difficulté à me projeter<br />
désormais dans une vie normale, avec<br />
une femme et des enfants. Simplement,<br />
je veux que ce soit vraiment avec la bonne<br />
partenaire, quelqu’un qui m’aime vraiment<br />
pour ce que je suis et avec qui je<br />
partage la même vision de la vie. C’est dur<br />
à trouver. En même temps, je ne cherche<br />
pas. Si cela doit venir, cela viendra. On ne<br />
contrôle pas grand-chose dans ce monde.<br />
La seule chose à faire, c’est de profiter<br />
chaque jour, chaque seconde de la vie.<br />
Parfois, on oublie un peu ça. On est dans<br />
un monde où l’on est toujours en train<br />
de courir partout. Je crois qu’il faut temporiser<br />
un peu. C’est comme ça que les<br />
bonnes choses arrivent au bon moment.<br />
C’est ma philosophie ! <br />
<br />
TENNIS MAGAZINE 59
SOCIÉTÉ<br />
60 TENNIS MAGAZINE
SOIS GAY<br />
tais-toi<br />
mais<br />
!<br />
Effectué juste avant Roland-Garros et resté jusque-là très confidentiel,<br />
le coming-out de Brian Vahaly (64 e mondial en 2003) est le premier<br />
au masculin, pour un joueur de ce niveau, depuis le début de l’ère Open.<br />
Il rappelle à quel point l’homosexualité, avec un H comme Hommes, reste<br />
taboue dans le sport en général et le tennis en particulier. Si la parole<br />
semble un peu plus libérée chez les femmes, certains réflexes de stigmatisation persistent<br />
sur le circuit WTA. Refuge idéal, le mutisme n’a donc pas de sexe et les risques d’exposition<br />
dévieraient même certains talents de leurs rêves de carrière. Explications.<br />
Son quart de finale à Indian Wells en 2003 ne lui avait<br />
pas suffi pour épouser la postérité, même s’il avait, sur<br />
ce tournoi, dominé Juan Carlos Ferrero, alors 3 e mondial.<br />
Le set qu’il avait chipé à Lleyton Hewitt, boss du<br />
classement de l’époque, quelques semaines plus tard à Roland-<br />
Garros, n’avait pas plus marqué les esprits. Une carrière honnête,<br />
sans gros éclat, voilà à peu près la seule trace qu’avait laissée Brian<br />
Vahaly sur la planète tennis au moment de ranger ses raquettes.<br />
Son nom s’est brutalement extirpé des filets de l’anonymat début<br />
mai, dans les colonnes de Sports Illustrated : l’Américain (37 ans)<br />
a en effet été le premier joueur du top 100 de l’ère Open, plutôt<br />
ex-joueur, à y révéler son homosexualité.<br />
Par Cyrille Pomero - Illustrations Faunesque<br />
Jusque-là, cette démarche avait été exclusivement féminine et<br />
souvent associée à d’illustres championnes (Martina Navratilova,<br />
Billie Jean King, Amélie Mauresmo…) ayant levé le voile<br />
sur leur intimité, depuis plus de 30 ans pour certaines d’entreelles.<br />
Quelques cas très médiatisés et finalement isolés qui ont<br />
grossièrement laissé penser qu’il était désormais anodin pour<br />
une joueuse d’assumer publiquement son lesbianisme dans le<br />
tennis, le football, le handball, le judo et d’autres disciplines<br />
supposées – par cliché – abriter des couples du sexe faible.<br />
Un raccourci assez éloigné de la réalité, car si l’homosexualité<br />
est un peu entrée dans les mœurs, le « un peu » prend encore<br />
beaucoup de place. Le coming-out reste délicat dans un bureau<br />
ou une usine. Il l’est davantage dans une sphère médiatisée, y<br />
compris pour une femme. Nous y reviendrons.<br />
Pour l’opinion, un homme avec un homme, rien de très étonnant<br />
dans le monde artistique, du spectacle, du cinéma ou de<br />
la télévision. Dans le tennis ? Impossible, voyons, pas de ça<br />
ici, restons entre machos. Comme il l’a précisé dans l’entretien<br />
qu’il nous a accordé (voir p. 65), Brian Vahaly a pris conscience<br />
de son homosexualité sur le tard… mais avant de quitter le<br />
circuit et sans jamais l’évoquer à ses confrères de vestiaire. Ses<br />
difficultés pour dater avec précision son attirance pour <br />
TENNIS MAGAZINE 61
SOCIÉTÉ<br />
le même sexe trahissent sournoisement<br />
l’hospitalité toute relative du milieu<br />
pour les joueurs défiant les lois de la standardisation.<br />
De ses propos transpirent une<br />
évidence : il avait conscience que la transparence<br />
n’était pas forcément compatible avec<br />
la poursuite d’une carrière sereine dans un<br />
univers guère friand des minorités.<br />
Ce coming-out a donc fait rejaillir tout<br />
un tas de questions, délicatement enfouies<br />
sous les bâches d’un milieu trop soucieux<br />
de son confort pour se les poser. L’équation<br />
est simple. Soit il n’y a pas de gay(s)<br />
à l’ATP, soit il(s) se cache(nt). La première<br />
option est validée par les faits puisqu’aucun<br />
homo n’avait levé le petit doigt depuis Bill<br />
Tilden, vainqueur de dix titres du Grand<br />
Chelem dans les années 20, et Gottfried<br />
Von Cramm, doublement sacré à Roland-<br />
Garros (1934, 1936). Vite tranché, vite<br />
expédié, circulez.<br />
« LE SPORT RÉSISTE<br />
AUX ÉVOLUTIONS SOCIÉTALES »<br />
Tout n’est sans doute pas aussi limpide et basique.<br />
Et pour cause, selon Patrick Mignon,<br />
sociologue du sport et chercheur à l’INSEP<br />
pendant 20 ans : « Le sport est un univers social<br />
un peu à part, à la base très masculin, celui<br />
des hommes forts, dans lequel s’affirment les<br />
vertus viriles et où les tabous et les préjugés résistent<br />
aux évolutions sociétales. Le coming-out<br />
n’y est pas forcément bien accepté. Il peut être<br />
considéré comme une faiblesse, une fragilité, un<br />
excès de sensibilité et même un excès d’émotivité<br />
alors que la gestion des émotions fait justement<br />
la différence entre les sportifs de haut<br />
niveau et les très grands champions. Il y a un<br />
renversement du trait au sujet du coming-out<br />
au féminin. La virilisation d’une femme peut<br />
être moquée, celle d’Amélie Mauresmo l’avait<br />
été lors de l’Open d’Australie 1999. Mais cette<br />
virilisation restera, dans le sport, comme un<br />
symbole et presque un gage de performance. Or,<br />
dans la compétition, le résultat finit par primer<br />
sur tout le reste. »<br />
Difficile de savoir si le circuit abrite<br />
quelques gays confinés dans le mutisme.<br />
Enquêter-traquer-révéler, le triptyque<br />
reviendrait peu ou prou à stigmatiser ce<br />
qui n’est évidemment pas l’objet de notre<br />
démarche, juste motivée par le désir de<br />
savoir si – et éventuellement pourquoi –<br />
l’infiniment petit dissimule de gigantesques<br />
non-dits. L’extrême rareté a en effet de<br />
quoi interpeller. Seules quelques rumeurs,<br />
issues d’une toile qui tisse ses pièges à buzz,<br />
ont alimenté le sujet ces dernières années.<br />
Richard Gasquet en a été victime. Le<br />
Tout-Paris lui avait prêté une liaison avec<br />
Arnaud Lagardère. Moins à l’aise pour nier<br />
les bruits de couloirs que pour éviter ceux<br />
de double en tirant un passing de revers,<br />
le Biterrois avait dérapé en bout de course,<br />
dans le magazine Society en mai 2015 : « Je<br />
me pose moi-même des questions (sur la provenance<br />
de la rumeur), car je me considère<br />
être assez normal. S’il y a bien deux trucs desquels<br />
je suis aux antipodes, ce sont la drogue<br />
et l’homosexualité. Je peux vous le jurer. » La<br />
maladresse de la plaidoirie avait été révélatrice<br />
du caractère quasiment délictueux<br />
accordé, sur la planète tennis, à l’attirance<br />
pour un semblable. A la décharge de l’actuel<br />
protégé de Sergi Bruguera et Thierry<br />
Champion, pas certain que beaucoup de<br />
ses congénères auraient manifesté plus de<br />
tact pour se dépatouiller d’une insinuation<br />
aussi gratuite et inédite.<br />
Plus globalement, les réseaux sociaux ont<br />
fissuré la protection de la vie privée. Un<br />
support à double tranchant, confortable et<br />
impitoyable. Certains joueurs pourraient<br />
l’utiliser pour effectuer un coming-out, via<br />
une simple photo ou vidéo, comme d’autres<br />
s’en servent pour annoncer une grossesse<br />
ou une naissance. Une manière d’informer<br />
sans avoir, dans un premier temps<br />
tout du moins, à affronter micros, caméras<br />
et questions impudiques. Une aubaine<br />
contemporaine. Sauf que, d’Instagram à<br />
Facebook, le moindre cliché anodin peut<br />
aussi engendrer un flot de ragots à l’échelle<br />
mondiale. Récemment, des conclusions<br />
ont ainsi été hâtivement tirées d’images,<br />
fréquentes et nombreuses, publiées par un<br />
membre du Top 10, sous prétexte qu’il y<br />
apparaît parfois le torse nu, plutôt tactile et<br />
dans la même chambre qu’un autre joueur,<br />
tout aussi dénudé et nettement moins bien<br />
classé. Amitié platonique ou affinité plus<br />
poussée ? Sans même qu’il n’ait besoin de<br />
la délivrer, la réponse n’appartient qu’à ce<br />
talent capable de décrocher prochainement<br />
un Grand Chelem. Il doit juste désormais<br />
composer avec l’ambiguïté qu’internet a<br />
colportée.<br />
En cultivant le mystère, le sport en général<br />
et le tennis en particulier ridiculisent donc<br />
les études sur le pourcentage de gays dans la<br />
62 TENNIS MAGAZINE
société. Pas forcément une anomalie, selon<br />
Patrick Mignon : « Une statistique générale<br />
a l’inconvénient de mélanger des univers très<br />
différents. 10% d’homosexualité dans la population,<br />
ça ne veut pas dire 10% dans chaque<br />
milieu professionnel ou social. Il y a 10-12 000<br />
sportifs de très haut niveau référencés en France,<br />
ce qui est finalement un tout petit monde. »<br />
L’INSULTE, L’IMPERFECTION<br />
AU MASCULIN<br />
Le nombre de sportifs ouvertement gays<br />
et lesbiennes est resté minime lors les derniers<br />
Jeux olympiques d’été, même s’il a<br />
sans cesse progressé. Ils n’étaient que 10 à<br />
Pékin (2008), 22 à Londres (2012) et 49 à<br />
Rio (2016) sur les 11 000 participants, soit<br />
0,45% du contingent d’athlètes présent au<br />
Brésil. Les quelques coming-out au masculin<br />
dans des sports très médiatisés se font<br />
très généralement après la carrière. Brian<br />
Vahaly en est l’exemple type et Ian Thorpe,<br />
le nageur australien quintuple médaillé d’or<br />
aux JO, l’emblème absolu. Sa sexualité ne<br />
supplantera jamais son palmarès et ce qu’il<br />
représente dans le monde de la performance.<br />
Pour un Thorpe, ou un Greg Louganis, quadruple<br />
champion olympique de plongeon<br />
en 1984 et 1988, il y a foule de sportifs<br />
lambda adeptes de la discrétion. Les enjeux<br />
financiers, d’images, de contrat, pèsent mais<br />
n’expliquent pas tout, selon notre sociologue<br />
du sport : « Gagner avec un stigmate fait disparaître<br />
le stigmate. Perdre avec un stigmate<br />
renforce ce stigmate, car l’échec lui est souvent<br />
et directement imputé. Il est donc plus prudent<br />
de ne pas s’exposer. » Même si cultiver<br />
le secret n’est pas optimal pour exploiter la<br />
quintessence de ses moyens : « Cacher son<br />
homosexualité est naturellement un frein à la<br />
performance. Ne pas être en accord avec soimême,<br />
avec le microcosme dans lequel on évolue,<br />
est un obstacle quasiment infranchissable à<br />
l’épanouissement. »<br />
Olivier Rouyer s’affichait avec des filles pour<br />
échapper à toute sorte de procès pendant sa<br />
carrière de footballeur. Il a révélé son homosexualité<br />
en 2008, à 53 ans, bien après avoir<br />
dévissé les crampons. Pour beaucoup aujourd’hui,<br />
il n’est plus l’alter-ego de Michel<br />
Platini de la fin des années 70 à Nancy ou en<br />
équipe de France (17 sélections), ni même<br />
l’entraîneur ou le consultant TV (Canal<br />
Plus puis L’Equipe). Il est désormais identifié<br />
comme « LE » footballeur professionnel<br />
français à avoir effectué son coming-out. Le<br />
grand public ne se souvient pas forcément<br />
que Gareth Thomas compte 100 capes avec<br />
le XV du Pays de Galles, a réalisé le Grand<br />
Chelem en 2005 ou gagné la Coupe d’Europe<br />
avec le Stade Toulousain la même saison.<br />
Il est devenu « LE » rugbyman ayant<br />
révélé son homosexualité.<br />
Football, rugby, mais aussi basket, boxe,<br />
foot US et d’autres disciplines abritent<br />
quelques gays, à la notoriété sportive établie,<br />
ayant dévoilé leur jardin secret. Ils<br />
sont vingt, trente, pas plus. Beau- <br />
TENNIS MAGAZINE 63
SOCIÉTÉ<br />
coup d’entre eux se sont mis à nu<br />
au risque de provoquer des réactions violentes<br />
d’entourages excluant toute once de<br />
féminité. En 1990, le footballeur anglais<br />
Justin Fashanu avait ainsi effectué son<br />
coming-out. Il s’est suicidé huit ans plus<br />
tard, ne supportant plus les insultes et<br />
le calvaire enduré. Pas vraiment le genre<br />
d’exemple incitant les homos à sortir du<br />
placard. « Les joueurs homos ne disent rien<br />
car ils ont peur », avait confirmé Antoine<br />
Griezmann au journal espagnol El Païs,<br />
début juin. Un climat délétère détaillé par<br />
Patrick Mignon : « Il existe de nombreux<br />
outrages liés à l’homosexualité masculine :<br />
pédé, tarlouze, tapette. Cette codification<br />
incite logiquement au silence. Et un tel vocabulaire<br />
n’existe pas pour les lesbiennes. »<br />
NAVRATILOVA N’A PAS EU LE CHOIX<br />
Le tapis rouge ne leur est pourtant toujours<br />
pas déplié. Martina Navratilova et Billie-<br />
Jean King ont brisé l’omerta en 1981. On<br />
oublie bien souvent que la première nommée<br />
s’est retrouvée coincée par un souci<br />
administratif au moment de demander<br />
sa naturalisation. Elle fut donc contrainte<br />
d’avouer ses penchants pour les deux sexes.<br />
La presse américaine s’en fit l’écho, remplaça<br />
bisexuelle par homosexuelle, et la Tchécoslovaque<br />
de naissance perdit, contre son<br />
gré, le contrôle de son intimité en même<br />
temps que de nombreux contrats. La mémoire<br />
collective n’a pas forcément retenu,<br />
non plus, que sa comparse, alors mariée à<br />
un homme, avait été dénoncée par une ancienne<br />
maîtresse et vit, elle aussi, plusieurs<br />
de ses sponsors la fuir illico.<br />
Deux histoires douloureuses qui sont restées<br />
sans suite jusqu’en 1999 et le comingout<br />
d’Amélie Mauresmo. En assumant sa<br />
vie privée, à 19 ans, « avec insouciance et<br />
naïveté mais sans être piégée », comme elle<br />
l’avait reconnu sur France 2 en 2016, la<br />
Française s’est aussi exposée « à un déchaînement<br />
qui a mis du temps à être digéré ».<br />
Depuis, en tournois, les joueuses ne se<br />
cachent plus forcément, voire plus du<br />
tout, sans pour autant revendiquer leur<br />
attirance pour les femmes ni se poser en<br />
ambassadrice de la cause homosexuelle.<br />
Tout se sait, ou presque. Rien ne s’étale.<br />
Une discrétion insupportable pour Margaret<br />
Court, qui a récemment ruiné la<br />
crédibilité que ses trophées lui avaient<br />
apportée : « Le tennis est rempli de lesbiennes.<br />
Quand je jouais, il n’y en avait que<br />
quelques-unes, mais ces deux ou trois amenaient<br />
des jeunes dans des soirées et ce genre<br />
de choses. » Ekaterina Bychkova (32 ans),<br />
jeune retraitée des courts jamais entrée<br />
dans le Top 100 mondial, a carrément<br />
versé dans la délation : « Il y a beaucoup<br />
de filles qui aiment les filles dans le monde<br />
du tennis. Je dirais que 10% sont lesbiennes.<br />
Rennae Stubbs, Lisa Raymond, Eleni Daniilidou,<br />
Francesca Schiavone, Casey Dellacqua<br />
ou Carla Suarez-Navarro. » Sauf<br />
omission de notre part, certaines joueuses<br />
ici citées n’ont jamais communiqué sur le<br />
64 TENNIS MAGAZINE
Brian Vahaly : « Je sais qu’il y a d’autres joueurs gays »<br />
sujet. Leur nom se retrouve jeté en pâture<br />
en 2017 comme il aurait pu l’être un siècle<br />
plus tôt. Quelle claque au progrès…<br />
LA THÈSE DE L’AUTOCENSURE<br />
La cruauté du monde sportif et ses dérives<br />
multiples ont de quoi tuer les ambitions<br />
des plus jeunes. La thèse de l’autocensure<br />
n’est pas à exclure, selon Patrick Mignon.<br />
Sur le plan sociologique, elle expliquerait<br />
en partie pourquoi le nombre d’homosexuels<br />
dans le sport reste si faible : « Il est<br />
très possible qu’il existe une auto-sélection<br />
avant l’accès au très haut niveau. Certains<br />
talents en herbe qui ont des attirances pour<br />
le même sexe se retireraient du jeu en ayant<br />
conscience de l’environnement hostile. Ils<br />
donneraient priorité au confort de leur vie<br />
privée plutôt qu’à leur carrière. On parle ici<br />
de sportifs talentueux sans être des génies de<br />
leur art, comme peuvent l’être Roger Federer<br />
ou Teddy Riner, trop dominateurs pour être<br />
contestés, peu importe leur éventuelle singularité.<br />
Une première sélection se ferait donc<br />
naturellement et en amont, car, à l’adolescence,<br />
se faire insulter sur ses penchants, ça<br />
marque, ça brise. Les études sur l’homophobie<br />
ont démontré que le sport ne faisait pas<br />
partie des milieux les plus tolérants. L’anticipation<br />
par crainte est un facteur explicatif<br />
majeur de cette forme de rareté. »<br />
Il n’est donc pas du tout certain que le<br />
coming-out de Brian Vahaly libère, s’il y<br />
avait besoin, certaines paroles sur le circuit :<br />
« Pour créer un système de défense, il faut que<br />
l’innovation touche un public suffisamment<br />
large pour créer un groupuscule solidaire. Il<br />
existe sur le circuit féminin malgré les difficultés<br />
qui subsistent. En revanche, vu le faible<br />
pourcentage de joueurs gays dans le tennis, le<br />
soutien n’existera sans doute pas dans l’immédiat.<br />
» Et si chacun s’abrite derrière ce postulat,<br />
il n’existera jamais. <br />
<br />
Marié depuis deux ans avec un homme (Bill)<br />
et père de jumeaux âgés d’un peu plus d’un<br />
an, l’Américain (37 ans) a opéré une brillante<br />
reconversion dans la finance après avoir<br />
quitté le circuit. Il a accepté de revenir sur la<br />
difficulté d’effectuer son coming-out en tant<br />
que joueur de haut niveau.<br />
Pendant votre carrière, vous n’aviez jamais<br />
parlé de votre homosexualité. Pourquoi ?<br />
Ce n’était pas pour le cacher sciemment.<br />
D’une part, j’étais complètement focalisé sur<br />
mon tennis, et, d’autre part, je ne me l’étais<br />
pas complètement révélé à moi-même.<br />
Sans les nommer, je sais qu’il y a d’autres<br />
joueurs gays mais qui préfèrent le garder pour<br />
eux, pour différentes raisons. Je respecte ce<br />
choix d’autant que ce fut également le mien<br />
pendant un certain temps.<br />
Qu’est-ce qui vous a poussé, finalement, à<br />
faire ce coming-out récemment ?<br />
A la fin de ma carrière, j’ai pris un certain<br />
temps d’introspection. Qui suis-je vraiment<br />
comme personne, suis-je heureux, qu’estce<br />
que je veux faire de ma vie ? Ma sexualité<br />
faisait partie de ces interrogations. Ce n’était<br />
pas évident auparavant, surtout pour moi,<br />
venant d’un milieu sportif. Mais quand j’ai<br />
pris conscience de qui j’étais, quand j’ai eu<br />
la confiance nécessaire pour l’assumer,<br />
il est devenu plus naturel pour moi d’en<br />
parler. Puis, le fait d’avoir des enfants a<br />
définitivement tout changé.<br />
Personnellement, avez-vous mis longtemps<br />
à comprendre et à accepter votre<br />
homosexualité ?<br />
J’ai commencé à comprendre mon<br />
homosexualité tardivement, à l’approche de<br />
la trentaine, alors que ma carrière touchait<br />
à sa fin mais qu’elle n’était pas finie. Il m’a<br />
fallu des années, beaucoup de discussions<br />
et de conseils, pour réellement réaliser ces<br />
sentiments que j’avais enfouis au fond de<br />
moi. Beaucoup de personnes se savent<br />
homosexuelles très tôt mais préfèrent le<br />
dissimuler. Ce n’était pas mon cas. J’ai eu<br />
des relations avec des femmes, parce que je<br />
les aimais. J’ai découvert avec le temps que<br />
l’amour que j’avais pour les hommes était<br />
tout simplement plus fort que moi. Ce fut un<br />
processus assez lent, aussi parce que j’ai dû<br />
le concilier avec mon éducation catholique.<br />
Sergiy Stakhovsky avait fait, il y a quelques<br />
années, une déclaration controversée<br />
selon laquelle il y aurait beaucoup plus de<br />
lesbiennes que de gays sur le circuit. Qu’en<br />
pensez-vous ?<br />
Je crois qu’en effet, il y a davantage de<br />
joueuses lesbiennes. Mais c’est évidemment<br />
difficile de l’affirmer.<br />
Cela expliquerait le nombre plus élevé de<br />
coming-out chez les filles que chez les<br />
hommes ?<br />
Je crois qu’à partir du moment où des<br />
légendes comme Martina Navratilova ou<br />
Billie Jean King sont homosexuelles et le<br />
revendiquent, c’est une formidable couverture<br />
de sûreté pour les joueuses qui arrivent<br />
derrière. Elles n’ont plus à avoir peur d’être<br />
jugées : ce ne serait tout simplement pas<br />
toléré. Les filles ont ce coup d’avance. Chez les<br />
hommes, ça progresse. Lorsqu’Andy Murray<br />
réaffirme, à Roland-Garros, son soutien aux<br />
athlètes gays, cela crée un environnement<br />
favorable qui contribue à favoriser le comingout,<br />
sachant que les joueurs concernés ont le<br />
n°1 mondial derrière eux.<br />
Le fait d’être gay a-t-il eu, quelque part,<br />
un impact négatif sur votre carrière étant<br />
donné la charge émotionnelle que peut<br />
représenter le « secret » ?<br />
Ce qui m’a manqué, c’est peut-être un<br />
manque de maturité et de connaissance de<br />
moi-même que d’autres ont parfois plus tôt.<br />
Serait-il plus facile aujourd’hui pour un top<br />
joueur de faire son coming-out, et le lui<br />
conseilleriez-vous ?<br />
Ce serait sans doute beaucoup plus facile<br />
qu’au début des années 2000. Mon seul<br />
conseil à ces joueurs serait qu’ils soient<br />
certains d’avoir le niveau de confiance<br />
suffisant pour pouvoir assumer le fait<br />
d’en parler publiquement. Après mon<br />
coming-out, j’ai reçu un tas de mails ou<br />
de commentaires parfois franchement<br />
méchants, mais j’y étais préparé et j’ai<br />
assumé. Je crois que le plus important pour<br />
un athlète, c’est de ne rien faire qui puisse<br />
potentiellement détourner sa route du<br />
succès.<br />
Diriez-vous qu’il est plus difficile d’être gay<br />
dans le milieu sportif qu’ailleurs ?<br />
C’est difficile d’être gay ou lesbienne partout<br />
pour tout un tas de raisons.<br />
Propos recueillis par Rémi Bourrieres<br />
TENNIS MAGAZINE 65
SOCIÉTÉ<br />
1 - Donnay, <strong>Tennis</strong> Magazine<br />
n°3, juin 1976.<br />
66 TENNIS MAGAZINE
À FOND<br />
les<br />
formes !<br />
À partir des années 70, la publicité sexualisée inonde le monde du sport et plus<br />
particulièrement du tennis. Montrer une belle paire de seins et des hommes<br />
moulés dans leur slip, ça faisait bien rêver à l’époque – et sûrement encore<br />
aujourd’hui ! Autour d’un placement de produit, les marques surexposaient<br />
le corps et les attributs sexuels en puissance. L’irrésistible mâle faisait son apparition<br />
sur le court tandis que la femme fatale avait soif d’apprendre à manier la raquette.<br />
Et dans <strong>Tennis</strong> Magazine, ça donnait quoi ? On vous fait faire le tour (très) osé du propriétaire.<br />
Par Julie Bonnefoi<br />
A<br />
près mai 68 et la révolution sexuelle qui a transformé<br />
le pays, les mœurs se sont complètement<br />
libérées. Adieu les vêtements inconfortables qui<br />
cachaient le corps, bonjour la nudité et les décolletés<br />
osés ! Désormais, on prône la liberté de la chair et l’hyper<br />
sexualisation. La publicité française a joué sur ce créneau-là en<br />
proposant des campagnes toujours plus enhardies les unes que les<br />
autres. Premier exemple flagrant présent dans <strong>Tennis</strong> Magazine,<br />
cette publicité franchement osée de Donnay (1), adressée à tous<br />
les amateurs de raquette... et de « balles » généreuses. Chez Sport<br />
2000 (2), le corps féminin y est carrément entièrement dévoilé<br />
(mais de dos...). La promesse : jouer divinement au tennis en<br />
vous habillant de la tête aux pieds. Sans cela ? Échec total ? C’est<br />
ce que semble suggérer cette publicité. Mise à part, bien sûr, la<br />
décontraction sans faille de cette dame apparemment à l’aise bien<br />
qu’exposée dans le plus simple appareil... Comme nous le précise<br />
Jacques Defrance, sociologue et historien du sport à Paris, tout<br />
ceci n’a rien d’anodin : « Le tennis des années 70 était en pleine<br />
croissance. Il fallait donc profiter de cet essor et s’adapter au public<br />
visé, moins bourgeois et plus décontracté, en proposant des publicités<br />
osées. À l’époque, on trouvait ça marrant et sympa. Il n’y avait rien de<br />
vulgaire. » Rien de vulgaire certes, mais de quoi choquer<br />
quelques féministes en colère… Mais qu’elles se rassurent,<br />
les mâles dominants en prennent également pour leur grade.<br />
Chez Eminence (3), le « sexe fort » se voit mis à nu afin de<br />
promouvoir le « <strong>Tennis</strong> Mini », un slip à la fois ultra design<br />
et très confortable. De quoi vous transformer en champion…<br />
Le bel étalon aux poils brossés se transforme en égérie tennistique,<br />
quitte à mettre sa virilité au placard ! Et comme<br />
le précise Jacques Defrance, « la création de sous-vêtements à<br />
cette époque jouait avec l’érotisation. On pouvait aller jusqu’à la<br />
pornographie et ce même dans la pub. » Allons donc ! <br />
TENNIS MAGAZINE 67
SOCIÉTÉ<br />
2 - Sport 2000, <strong>Tennis</strong> Magazine<br />
n°3, juin 1976.<br />
4 - Sergio Tacchini, <strong>Tennis</strong><br />
Magazine n°25, avril 1978.<br />
3 - Eminence, <strong>Tennis</strong> Magazine<br />
n°32, novembre 1978.<br />
68 TENNIS MAGAZINE
5 - adidas, <strong>Tennis</strong> Magazine<br />
n°74, mai 1982.<br />
7 - Le Coq Sportif,<br />
<strong>Tennis</strong> Magazine n°169,<br />
avril 1990.<br />
Fin des années 70, Sergio Tacchini<br />
(4) surfe également sur la vague. Voici<br />
venir l’avènement des tétons féminins<br />
attirant l’œil intimidé du chaland. Tandis<br />
que l’on tente tant bien que mal de vendre<br />
une tenue sportive, le regard est irrémédiablement<br />
attiré par le décolleté osé de<br />
cette belle brune… On se demande bien<br />
pourquoi. Certes, les vêtements féminins<br />
semblent être l’argument de vente d’une<br />
telle publicité et pourtant, tout porte à<br />
croire que ce sont les hommes qui sont<br />
directement visés par cette campagne<br />
sportive. Simple coïncidence ?<br />
Ce qui est sûr dans la publicité tennistique,<br />
c’est que les deux sexes sont impliqués<br />
dans la vente (indirecte) de produits<br />
sportifs. À en juger par l’attitude ultra<br />
naturelle des mannequins d’adidas (5), on<br />
croirait assister à une partie de jambes en<br />
l’air plutôt qu’à la promotion de vêtements<br />
colorés. Cette fois-ci, bouche ouverte<br />
et mini-short pour madame tandis que<br />
monsieur arbore un beau sourire « ravageur<br />
». Comme le promet le descriptif de<br />
la marque, le sport se veut « beau, décontracté,<br />
mode », et « ça délasse »... Pari tenu.<br />
Certes les corps sont beaucoup moins exposés<br />
qu’auparavant – la publicité date de<br />
1982 – mais la position ouvertement osée<br />
des mannequins laisse à désirer. Ce qui est<br />
sûr, c’est que cette campagne marque les<br />
esprits…<br />
Dès les années 80, le phénomène de sexualisation<br />
dans la publicité évolue quelque<br />
peu. « Le sexy est remplacé par la technique,<br />
confirme Jacques Defrance. Il n’est plus<br />
question de faire fantasmer l’homme ou<br />
la femme, mais de vendre un produit qui<br />
améliorera les performances du joueur. La<br />
nudité est encore présente mais elle est utilisée<br />
à d’autres fins. On entre dans une nouvelle<br />
ère. » Il est vrai qu’avec la publicité pour<br />
soutien-gorge de Triumph (6), la question<br />
ne se pose plus. On joue désormais sur<br />
les jeux de mots bien insistants (« Garros<br />
Seins », subtilité éloquente...) et sur les vertus<br />
possiblement escomptées dès l’achat du<br />
produit. La femme dénudée est toujours<br />
présente et doit chouchouter « autant [ses]<br />
seins que [sa] raquette ». Classe absolue, le<br />
triomphe de la santé de la femme est en jeu<br />
! Mesdames, prenez-en note.<br />
Les dernières « traces » de ce phénomène<br />
de sexualisation dans la pub dédiée au tennis<br />
se trouvent chez Le Coq Sportif (7). En<br />
1990, la marque française dévoile une campagne<br />
tellement osée que l’on se demande<br />
où le sport peut y trouver sa place. Épaule<br />
dénudée, jupe ultra courte et regard énamouré<br />
du bel apollon... Une fois de plus,<br />
6 - Triumph,<br />
<strong>Tennis</strong> Magazine n°135,<br />
juin 1987.<br />
tous les éléments sont réunis pour créer une<br />
atmosphère à la fois sensuelle et (un brin<br />
seulement) sportive. Bref, on l’aura compris,<br />
tous les moyens sont bons pour attirer le<br />
consommateur vers l’hyper consumérisme<br />
des produits sportifs, ou de la libre sexualité.<br />
Décidément, on ne sait plus quoi choisir. <br />
TENNIS MAGAZINE 69
PSYCHO<br />
©EVERETT COLLECTION/SHUTTERSTOCK<br />
70 TENNIS MAGAZINE
À DEUX<br />
c’est<br />
mieux ?!<br />
Jouer au tennis avec sa moitié, pour beaucoup, c’est un réel plaisir. Mais pour<br />
d’autres, cela peut virer au cauchemar. La pratique sportive peut en effet<br />
cimenter ou bien, au contraire, révéler de véritables failles au sein du couple.<br />
Un conseil : ne perdez jamais à l’esprit qu’à deux – et d’autant plus en tourtereaux –<br />
le tennis, c’est doublement plus fun !<br />
Par Jean-Baptiste Baretta<br />
Que fait Roger Federer lorsqu’il est en vacances ?<br />
Il joue au tennis pardi ! Et pas avec n’importe<br />
qui puisqu’il n’hésite pas à mettre à contribution<br />
sa femme Mirka. Les plus jeunes l’ont peut être<br />
oublié mais la dulcinée du GOAT – comprenez « Greatest of<br />
All Time », meilleur joueur de tous les temps –, de son nom<br />
de jeune fille Miroslava Vavrinec, a été 76 e mondiale au début<br />
des années 2000. Avant de se consacrer corps et âme à son cher<br />
et tendre, rencontré lors des Jeux olympiques de Sydney. On<br />
aimerait bien être une petite souris pour assister à quelques<br />
échanges entre ces deux-là. Car jouer au tennis avec (ou contre)<br />
son (ou sa) bien-aimé(e) peut être tout sauf une partie de plaisir.<br />
Demandez à Alizé Cornet. « J’ai déjà eu un copain joueur<br />
de tennis (Hugo Nys, ndlr) et par rapport à notre approche respective<br />
du sport, ça ne se passait pas bien du tout quand on jouait<br />
ensemble, indique la Niçoise. Je suis très mauvaise perdante, vous<br />
me connaissez ! Mais avec Michael (Kuzaj, son petit ami, ndlr),<br />
c’est différent, il a un bon esprit, il joue au tennis pour s’amuser. On<br />
a l’habitude de jouer ensemble, ça se passe toujours très bien, et c’est<br />
plutôt étonnant de mon côté. »<br />
<br />
TENNIS MAGAZINE 71
PSYCHO<br />
« On est deux sur le terrain<br />
et même si l’un est un peu<br />
moins bien que l’autre,<br />
on porte la défaite, comme<br />
la victoire, à deux. »<br />
Marine Piriou, lauréate du Trophée BNP Paribas de la Famille<br />
<br />
UN RÉVÉLATEUR DU COUPLE<br />
La relation entre Alizé Cornet et Hugo<br />
Nys n’a sans doute pas pris fin en raison<br />
de leur inaptitude à prendre du plaisir<br />
ensemble sur un court de tennis. Mais<br />
en dehors de la sécrétion d’endorphines –<br />
anti-stress naturel qui permet d’augmenter<br />
l’attirance sexuelle entre partenaires<br />
(voir p. 78)– la pratique du tennis en<br />
commun peut être un excellent révélateur<br />
de la bonne santé du couple. « Le tennis<br />
est une métaphore du fonctionnement du<br />
couple, explique Étienne Duménil, psychologue<br />
et thérapeute de couple à Pontoise<br />
et Paris IX. Certains trouveront une<br />
dimension d’apaisement grâce à une activité<br />
en commun. D’autres au contraire vont<br />
vivement s’engueuler sur un court de tennis<br />
et des raquettes vont voler. Ça dépend si on<br />
le vit comme un défi pour vaincre l’autre<br />
ou juste pour prendre du bon temps. Cela<br />
dépend de la psychologie de chacun. »<br />
Prendre du bon temps, c’est l’objectif<br />
des participants au Trophée BNP Paribas<br />
de la Famille, placé, depuis plus de<br />
vingt ans, sous le signe de la convivialité.<br />
Doubles dames, doubles messieurs, mais<br />
également doubles mixtes sont à l’honneur.<br />
Avec la possibilité, donc, de voir à<br />
l’œuvre maris et femmes ou concubins et<br />
d’observer des comportements bien différents<br />
selon les couples. « J’ai un caractère<br />
beaucoup plus sanguin que mon épouse<br />
et il m’a fallu deux ou trois ans pour comprendre<br />
qu’il ne fallait pas que l’on se parle<br />
pendant le match, explique par exemple<br />
Pascal-Jean Rollot, titré à plusieurs reprises<br />
au Trophée de la Famille avec sa<br />
femme Sylviane, avec laquelle il joue<br />
depuis douze ans. On peut se dire ‘‘bien<br />
joué’’ ou un petit conseil comme ‘‘sers sur<br />
son revers’’, mais avant, j’avais tendance à<br />
lui dire tout ce qu’elle devait faire. Je me<br />
suis rendu compte que ça la désarçonnait<br />
complètement. Et depuis que l’on ne commente<br />
plus le match, on est bien meilleurs.<br />
C’est comme dans la vie, il faut trouver son<br />
équilibre. »<br />
Un équilibre qui s’acquiert avec l’expérience,<br />
Monique Rocher en sait quelque<br />
chose, elle qui a découvert le tennis à<br />
l’âge de 35 ans et en a aujourd’hui le<br />
double. Le tennis est devenu une véritable<br />
passion et elle ne se lasse pas de<br />
jouer avec son mari Jean-Jacques, même<br />
si certaines parties sont parfois folkloriques.<br />
« J’allais jouer un coup droit avant<br />
de voir ma fusée de mari me foncer dessus,<br />
explique-t-elle. Et il rate la balle, bien<br />
sûr ! Ou bien j’avançais à la volée avant<br />
de le voir intercepter ma balle. Je me suis<br />
pris des réflexions, mais la réciproque est<br />
aussi vraie. Au départ, mon mari était le<br />
72 TENNIS MAGAZINE
©EVERETT COLLECTION/SHUTTERSTOCK<br />
plus grognon sur le court. Mais au fil des<br />
années, je ne me suis pas laissé faire. Et le<br />
tournant, c’est quand j’ai été mieux classée<br />
que lui, il a eu du mal à l’accepter (rires). »<br />
LE TENNIS COMME CIMENT<br />
Monique Rocher le reconnaît, jouer<br />
au tennis a toujours fait du bien à son<br />
couple. « Même s’il y a des hauts et des<br />
bas sur le court, c’est épanouissant de faire<br />
du sport ensemble, de partager certains<br />
plaisirs, avoue la licenciée du Besançon<br />
<strong>Tennis</strong> Club. Cela engendre quelques<br />
petites disputes, mais ça fait tellement rire<br />
les copains que tout est oublié en sortant<br />
du court. » Pour d’autres, « tennis means<br />
love » (tennis signifie amour). À l’image<br />
de Marine Piriou (ancienne -15), multilauréate<br />
au Trophée de la Famille avec son<br />
mari Erwan Salaun (ex 3/6). « Nous nous<br />
sommes rencontrés sur une tournée dans le<br />
Finistère. On devait avoir 14 ans. Puis les<br />
études nous ont séparés, mais on s’est mis<br />
ensemble à l’âge de 22 ans, indique la jeune<br />
femme. Le tennis, c’est un ciment pour le<br />
couple. On s’est rencontré grâce à ce sport,<br />
ça fait partie d’un équilibre de vie. On est<br />
content de pouvoir taper la balle ensemble.<br />
On comprend totalement que nos plannings<br />
sportifs respectifs en mai et juin soient dictés<br />
par les championnats par équipes et que nos<br />
week-ends soient dédiés à ça. »<br />
Et comme on pourrait s’en douter, Marine<br />
et Erwan se connaissent par cœur<br />
sur le court. « En finale du Trophée de<br />
la Famille, nous avions perdu le 1 er set<br />
et étions malmenés dans la 2 e manche.<br />
Au changement de côté, sans forcément<br />
m’adresser à Erwan, je dis : ‘‘t’inquiète pas,<br />
à un moment, il va réagir, il va arrêter<br />
avec ses fautes directes’’. Je sentais qu’il était<br />
vraiment dans une mauvaise passe, qu’il<br />
jouait petit bras. Et je voulais voir si ce<br />
petit coup de pied au derrière allait le faire<br />
réagir. Et on a remporté le titre... Dans ma<br />
tête je me disais “je suis une vraie sa…”<br />
Mais ça a créé un électrochoc. On est deux<br />
sur le terrain et même si l’un est un peu<br />
moins bien que l’autre, on porte la défaite,<br />
comme la victoire, à deux. » Passez <br />
Double plaisir<br />
Le Trophée BNP Paribas de la Famille est<br />
une recette qui marche depuis plus de<br />
vingt ans. Plus de 190 000 participants<br />
ont adhéré aux valeurs de partage et de<br />
convivialité du plus grand tournoi de double<br />
familial en France depuis 1997, année de la<br />
première édition de cette épreuve mêlant<br />
jeu en double et moments partagés en<br />
famille. Cette année, la finale nationale se<br />
déroulera du 21 au 27 octobre à La Grande<br />
Motte. Certaines phases qualificatives ne<br />
se sont pas encore déroulées, alors pour<br />
vous inscrire, rendez-vous sur http://www.<br />
tropheebnpparibasdelafamille.com/.<br />
TENNIS MAGAZINE 73
PSYCHO<br />
1<br />
©PHOTOSNEWS / PANORAMIC<br />
2<br />
3<br />
4<br />
du temps ensemble, loin des écrans<br />
de télé ou de portable, ça n’a pas de prix.<br />
COMPET’ OU TEMPÊTE<br />
Roger Federer a avoué qu’il ne comptait<br />
pas les points lorsqu’il affronte la mère<br />
de ses quatre enfants. Parfois, à en juger<br />
par certains faits et gestes, des couples<br />
devraient en effet se cantonner au tennis<br />
loisir et éviter la compétition. « Quelqu’un<br />
qui traite sa femme de grosse vache en plein<br />
match, ce n’est pas quelqu’un d’intéressant,<br />
raconte Pascal-Jean Rollot. On ne savait<br />
plus où se mettre. À la place de la dame,<br />
j’aurais mis ma raquette dans mon sac, fait<br />
la bise à mes adversaires et au revoir monsieur.<br />
» Même mésaventure vécue un jour<br />
par Marine et Erwan. « L’homme était<br />
classé -15 et jouait avec sa femme qui devait<br />
être 30/5, rapporte Marine. Et il était absolument<br />
infect avec elle. Grosso modo, il lui<br />
disait : ‘‘dégage, laisse-moi les balles, je gère’’.<br />
Ce n’était absolument pas un double, mais<br />
un simple mené par l’homme. »<br />
En double mixte, la femme est souvent<br />
jugée comme le maillon faible de<br />
l’équipe. « Les femmes mènent le monde,<br />
elles sont bien plus fortes que les hommes,<br />
sauf en sport, concède le psychologue<br />
Étienne Duménil, 2/6 dans sa jeunesse.<br />
C’est une question de puissance. Traditionnellement,<br />
en sport, on dira qu’une femme<br />
est moins bonne qu’un homme, elle a donc<br />
plus à prouver. » Mais rien ne justifie<br />
d’être à ce point rabaissée par son partenaire.<br />
« Montre-moi comment tu joues et je<br />
te dirai qui tu es, ajoute Étienne Duménil.<br />
Le loisir, c’est pour s’entretenir, passer<br />
un bon moment… Dès que l’on entre dans<br />
une dimension de compétition, ce n’est plus<br />
du tout la même chose. La compétition,<br />
c’est pour gagner. Et parfois par tous les<br />
moyens. Cela ne m’étonnerait pas qu’il y ait<br />
plus de tricheries lors de compétitions en<br />
couple. Car jouer avec sa moitié, c’est particulier.<br />
Le couple est en jeu. Si l’on perd,<br />
est-ce que l’on est un bon couple ? Ce n’est<br />
pas évident de faire la différence. » <br />
Les couples du tennis<br />
Voici une liste non exhaustive de joueurs de<br />
tennis qui ont été en couple un temps ou le<br />
sont toujours aujourd’hui.<br />
Ça tient toujours entre : Andre Agassi et<br />
Stefanie Graf (1), Roger et Mirka Federer<br />
(2), Donna Vekic et Stan Wawrinka, Flavia<br />
Pennetta et Fabio Fognini, Karolina Sprem et<br />
Marcos Baghdatis<br />
Ça a cassé entre : Maria Sharapova et Grigor<br />
Dimitrov (3), Chris Evert et Jimmy Connors,<br />
Mariana Simionescu et Björn Borg (4), Alizé<br />
Lim et Jérémy Chardy, Kim Clijsters et Lleyton<br />
Hewitt, Tomas Berdych et Lucie Safarova,<br />
Gaël Monfils et Dominika Cibulkova, Radek<br />
Stepanek et Martina Hingis puis Nicole<br />
Vaidisova puis Petra Kvitova, Ana Ivanovic et<br />
Fernando Verdasco, Flavia Pennetta et Carlos<br />
Moya, Maria Kirilenko et Igor Andreev.<br />
74 TENNIS MAGAZINE
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CORPS<br />
ACCORDS<br />
78<br />
Le tennis,<br />
excitant sexuel ?<br />
82<br />
Un peu de tenue
SANTÉ<br />
Le sport<br />
booster naturel<br />
de<br />
LIBIDO ?<br />
L’activité sportive est-elle un stimulant pour la sexualité ?<br />
Sport et sexe font-ils bon ménage ? Une question souvent posée, rarement<br />
approfondie. Pour le meilleur et pour le pire, ils se complètent, même si leur<br />
relation n’est pas sans risques. Pour comprendre le phénomène – que l’on soit<br />
sportif amateur ou de haut niveau, pratiquant de tennis ou autre –<br />
il faut se pencher sur la question des hormones et des neurotransmetteurs.<br />
Sans oublier un détour par un peu de psychologie...<br />
Par Jean-Marc Chabot - Illustrations Juan Mendez<br />
Qui dit sport ou sexe dit activité physique. Partant<br />
de ce constat, il n’est pas étonnant de<br />
retrouver des hormones et neurotransmetteurs<br />
communs comme l’indique Sébastien Garnero,<br />
sexologue et psychologue à Paris : « En cascade, il y en a beaucoup<br />
qui peuvent être impliqués tant au niveau de l’activité physique<br />
que dans l’acte sexuel. » Frappez un énorme coup droit<br />
long de ligne en mettant votre adversaire à deux mètres de<br />
la balle et vous stimulerez la dopamine qui vous donnera un<br />
sentiment de satisfaction. Cette hormone – produite comme<br />
les autres par l’hypophyse, une glande du cerveau – s’inscrit<br />
dans le circuit du plaisir, de la récompense et du bonheur<br />
et est sécrétée également pendant l’acte sexuel. Même chose<br />
pour les endorphines qui sont fréquemment stimulées lors<br />
de relations, mais aussi dans le sport surtout lorsque l’effort<br />
commence à durer. Elles aident à soulager le stress, la douleur<br />
et offrent une grande sensation de bien-être. Le « second<br />
souffle » du coureur est en partie lié aux endorphines tout<br />
comme la capacité des tennismen et tenniswomen à pouvoir<br />
renvoyer la balle plusieurs heures sur le court.<br />
78 TENNIS MAGAZINE
Au rayon des hormones et neurotransmetteurs,<br />
la dopamine et les endorphines<br />
ne sont pas les seuls à être en lien<br />
direct avec le sport et le sexe (voir encadré).<br />
Leur intervention montre en tout<br />
cas qu’une activité physique régulière est<br />
stimulante pour l’activité sexuelle. « Globalement,<br />
l’activité physique a tendance à<br />
améliorer la libido, le désir, les problèmes<br />
d’érection et les sécheresses vaginales sur 30<br />
à 40% des personnes », avance Sébastien<br />
Garnero. Bon point.<br />
LE TENNIS COMME STIMULANT<br />
SEXUEL<br />
Avant d’être sexologue et psychologue,<br />
Sébastien Garnero a aussi été joueur de<br />
tennis dans ses jeunes années pendant<br />
lesquelles il a joué 3 e série. Naturellement,<br />
il conseille le tennis à ses patients :<br />
« Ce qui est intéressant, c’est que l’on peut<br />
y jouer à tout âge, en simple et en double.<br />
C’est un jeu de stratégie, une activité<br />
ludique et sportive où l’on peut nouer un<br />
contact social. »<br />
Au-delà des hormones et neurotransmetteurs<br />
et comme dans d’autres<br />
sports, le fait de pratiquer une activité<br />
physique entraîne des bienfaits <br />
TENNIS MAGAZINE 79
SANTÉ<br />
cardiovasculaires : « Cela va favoriser<br />
l’irrigation de tous les muscles, y compris<br />
ceux de la fonction sexuelle ». Une activité<br />
qui permet également la prévention<br />
des risques cérébraux vasculaires : « Une<br />
meilleure irrigation des tissus permet de répondre<br />
aux problématiques de sédentarité,<br />
d’hypertension puisqu’elles peuvent être la<br />
cause de dysfonctionnement érectile ». Enfin,<br />
elle entraîne une meilleure fertilité :<br />
« C’est très important pour les personnes qui<br />
dépassent la quarantaine ».<br />
ATTENTION AU « BURN OUT »<br />
DU SPORTIF<br />
Que vous soyez sportif amateur ou de<br />
haut niveau, vous l’aurez compris, pratiquer<br />
une activité physique régulière ne<br />
peut être que positif pour votre sexualité<br />
même s’il existe aussi des facteurs psychologiques<br />
qui entrent en jeu (nous y<br />
reviendrons plus tard). La mécanique<br />
peut toutefois s’enrayer si la pratique est<br />
poussée à son extrême, notamment chez<br />
les sportifs de haut niveau. « La limite,<br />
c’est le surentraînement. Dans ce cas, tous<br />
les neurotransmetteurs ou hormones vont<br />
se mettre à baisser et vont générer un épuisement<br />
physique ou psychique », explique<br />
Sébastien Garnero. Un épuisement qui<br />
peut être caractérisé par des blessures<br />
comme des fractures de fatigue, des phénomènes<br />
tendineux... même s’il est surtout<br />
lié à la charge mentale. Le « burn<br />
out » du sportif, donc, entraîne notamment<br />
une réduction de la libido, de la<br />
sexualité et de potentielles dysfonctions.<br />
De même qu’une trop grande dose<br />
d’entraînement peut réduire la qualité<br />
du sperme. Comme beaucoup d’autres<br />
sports, le tennis n’est pas épargné par<br />
le risque du surentraînement, même si<br />
aucun joueur n’a avoué avoir des problèmes<br />
sexuels y étant directement liés :<br />
« Afin de l’éviter et prévenir l’affaiblissement<br />
de l’organisme, il est très important<br />
de maintenir des bons temps de récupération<br />
et d’avoir des entraînements dosés »,<br />
conseille Sébastien Garnero.<br />
BIEN DANS SA TÊTE, BIEN DANS<br />
SON CORPS<br />
En plus du surentraînement, il ne faut<br />
pas oublier la dimension psychologique<br />
indispensable à la fois dans le sport et<br />
dans les problèmes de sexualité. Se sentir<br />
bien psychologiquement est essentiel<br />
pour arriver sur le court dans les<br />
meilleures dispositions. « Le mental fait<br />
toute la différence dans le sport de haut<br />
niveau entre deux sportifs équivalents. »<br />
Confiance en soi, motivation, concentration,<br />
gestion du stress, relâchement...<br />
autant d’éléments qu’un sportif doit<br />
pouvoir maîtriser surtout au tennis où<br />
la notion de duel en un contre un est<br />
prégnante. Mais être au top physiquement<br />
ne garantit pas d’échapper aux<br />
problèmes de sexualité : « J’ai souvent<br />
des jeunes qui ont des problèmes sexuels<br />
alors que le corps physique lié à la performance<br />
fonctionne très bien. » Il est essentiel<br />
de ne pas voir la sexualité comme<br />
une performance sportive, mais au<br />
80 TENNIS MAGAZINE
contraire comme la possibilité de savoir<br />
lâcher prise au moment de passer de<br />
l’un à l’autre : « Elle doit se lier à une<br />
unité corps-esprit somatopsychique (interaction<br />
du corps avec le mental, ndlr)<br />
au travers de l’affectivité et du sentiment<br />
amoureux ». Sans quoi, le stress, l’enjeu,<br />
le manque de relâchement au moment<br />
de passer à l’acte peut entraîner des<br />
problèmes de dysfonction érectile, de<br />
sécheresse vaginale... « Dans ce cas, il<br />
s’agit bien souvent de leur problématique<br />
psychologique, de leur histoire personnelle,<br />
de leurs expériences sexuelles antérieures,<br />
de fausses croyances liées à l’angoisse de ne<br />
pas être à la hauteur, d’une image du corps<br />
et de soi... » En bref, la pratique physique<br />
permet d’avoir confiance en soi,<br />
mais il ne faut pas assimiler sexe et sport<br />
comme une performance globale. Dans<br />
le lâcher prise se trouve la clé.<br />
NON À L’ABSTINENCE,<br />
OUI À LA SEXUALITÉ ACTIVE<br />
Lâcher prise, une notion que Nick Kyrgios<br />
semble avoir bien assimilée. En<br />
2015, il avouait au magazine GQ australien<br />
qu’il avait des relations sexuelles<br />
avant les gros matches. Le bouillant<br />
Aussie n’est pas le premier joueur à avoir<br />
révélé ses petites habitudes puisque<br />
Fabrice Santoro, avant lui, avait osé<br />
mettre les pieds dans le plat : « J’aime<br />
mieux arriver sur le terrain heureux et<br />
détendu que frustré parce que j’ai dormi à<br />
côté de ma compagne sans oser la toucher.<br />
Il m’est même arrivé d’avoir un rapport<br />
sexuel quelques heures avant un match. »<br />
Le Français avait pourtant précisé dans<br />
son ouvrage « À deux mains » (paru en<br />
2009) qu’il pratiquait l’abstinence dans<br />
ses jeunes années pour ne pas perdre<br />
d’énergie. L’occasion de relancer un<br />
débat bien ancré dans les mœurs du<br />
tennis : avoir des ébats sexuels avant un<br />
match booste-t-il les performances ? « Il<br />
y a trop peu d’études qui montrent l’intérêt<br />
ou pas. Ce n’est pas assez développé sur<br />
un nombre de cas insuffisant pour pouvoir<br />
donner une réponse », répond Sébastien<br />
Garnero qui ne croit cependant pas à<br />
l’abstinence pour favoriser les performances<br />
: « Il y a une croyance dans le<br />
milieu sportif que l’abstinence serait idéale<br />
pour augmenter les performances sportives,<br />
mais c’est plutôt le contraire puisqu’une<br />
sexualité ordinaire liée à l’affectivité est<br />
un facteur d’apaisement, de réduction de<br />
stress et de bien-être. » L’abstinence générerait<br />
plutôt de la frustration, de l’irritabilité.<br />
En revanche, avoir une sexualité<br />
active pendant l’entraînement est positif<br />
: « L’un et l’autre vont se potentialiser ».<br />
Moralité, laissez libre cours à votre imagination<br />
et à vos sensations sans pousser<br />
les vices jusqu’à l’extrême afin de trouver<br />
le parfait équilibre. <br />
<br />
ET DU CÔTÉ<br />
DES HORMONES ?<br />
Parmi les hormones et<br />
neurotransmetteurs inhérents<br />
au sport et au sexe, on retrouve<br />
la sérotonine qui joue comme<br />
un régulateur d’humeur, la<br />
testostérone qui est un activateur<br />
de la libido, du désir et qui est<br />
sécrétée dans la pratique régulière<br />
d’une activité, l’ocytocine qui est<br />
responsable de la confiance en<br />
soi et qui joue sur les processus<br />
d’attachement. Il existe aussi la<br />
prolactine qui, grâce à une activité<br />
physique, augmente la sécrétion<br />
du lait des glandes mammaires.<br />
Glandes qui ont un rôle important<br />
sur la fonction sexuelle de la<br />
femme. Même chose pour<br />
les hommes avec l’hormone<br />
lutéinisante qui, lorsqu’ils sont<br />
actifs, augmente la qualité de leur<br />
sperme.<br />
TENNIS MAGAZINE 81
FORME<br />
Un peu de<br />
TENUE<br />
Que se passe-t-il sous le tee-shirt des femmes et dans le shorty<br />
des hommes ? <strong>Tennis</strong> Magazine répond enfin à cette question<br />
que tout le monde se pose sans jamais oser la formuler.<br />
Attention : vos certitudes risquent d’être sacrément ébranlées !<br />
Par Anne Ulpat<br />
S’est-on déjà posé la question de savoir ce qui se<br />
passe dans le soutien-gorge d’une femme quand<br />
elle est sur un court ? À <strong>Tennis</strong> Magazine, oui. Et,<br />
conscience professionnelle oblige, nous en avons<br />
aussi profité pour pénétrer dans l’intimité du caleçon d’un<br />
homme pendant qu’il renvoie la balle (voir encadré).<br />
Pendant que les joueuses bondissent pour un smash,<br />
reculent pour placer un coup droit, sautent pour servir,<br />
courent au filet, s’arrêtent net et opèrent un virage pour un<br />
revers bien senti… leur poitrine se livre, elle, à une véritable<br />
danse de Sein… pardon, de Saint Guy ! En effet, les seins<br />
montent, descendent, reviennent à leur place, se séparent<br />
de nouveau pour mieux se rabibocher, claquent parfois,<br />
s’entrechoquent, s’écartent de nouveau, puis se resserrent,<br />
vont et viennent dans tous les sens… Les spécialistes – car<br />
il y en a – ont même observé très précisément cette chorégraphie<br />
inédite : « Quand les femmes bougent ainsi, leurs seins<br />
font un mouvement en forme de huit et se déplacent sur 5 à<br />
10 cm, ce qui est beaucoup », précise Roger Martins, directeur<br />
commercial chez Zsport, fabricant de soutiens-gorge et<br />
de brassières, initialement pour les femmes ayant subi une<br />
reconstruction d’un sein, puis pour les sportives. Selon lui,<br />
les soutiens-gorge et brassières présentent l’avantage de ramener<br />
nos seins à une amplitude plus raisonnable, dans des<br />
déplacements latéraux de l’ordre de un à deux centimètres.<br />
Difficile, dans ces circonstances, de ne pas en préconiser le<br />
port pour atténuer ces bonds et rebonds mammaires. D’autant<br />
que Roger Martins continue d’appuyer, si l’on ose dire,<br />
là où ça fait mal. « La poitrine est maintenue par le ligament<br />
de Cooper. Or, à force de faire beaucoup de mouvements, celuici<br />
se distend. A fortiori au tennis où la joueuse bouge dans tous<br />
les sens et tire ainsi sur le ligament. Au fil du temps, la poitrine<br />
82 TENNIS MAGAZINE
©FOTOS/PANORAMIC<br />
peut s’affaisser. Soutenir la poitrine protège<br />
le ligament de Cooper et évite également<br />
d’avoir mal, surtout si les matches<br />
durent longtemps. »<br />
Impossible de ne pas soutenir ce raisonnement,<br />
et nos seins par la même<br />
occasion, non ? Pas si simple… Les<br />
seins des sportives n’ont plus de secret<br />
pour un homme à la double casquette,<br />
le D r Thierry Adam, à la fois médecin<br />
du sport et gynécologue. Dont<br />
les propos ébranlent quelque peu nos<br />
certitudes. « D’un strict point de vue<br />
médical, l’absence de soutien-gorge ou de<br />
brassière ne provoque ni blessure ni ptose<br />
mammaire (affaissement des seins). »<br />
Encore mieux : la pratique d’un sport<br />
comme le tennis sans aucun soutien<br />
(sauf celui du public) présenterait<br />
même l’avantage de raffermir les seins !<br />
Plusieurs thèses de médecine ont été<br />
consacrées au sujet. Certaines évaluent<br />
le confort à pratiquer un sport sans «<br />
soutif », d’autres ont étudié à la loupe<br />
la fermeté des seins… Ainsi, en 2003,<br />
la D re Laetitia Pierrot a demandé à des<br />
joueuses de basket de ne plus porter de<br />
soutien-gorge pendant un an. L’étude<br />
est intéressante selon le D r Adam, car<br />
on peut la transposer au tennis, les<br />
mouvements des femmes, et donc de<br />
leurs seins, étant proches. Résultat ?<br />
Au bout d’un an, 88 % des femmes<br />
disaient se sentir à l’aise. Encore plus<br />
intéressant : le D r Jean-Denis Rouillon,<br />
médecin du sport au CHU de<br />
Besançon, a démontré dans des études<br />
plus récentes qu’au bout de plusieurs<br />
mois sans soutien-gorge, les seins des<br />
sportives remontent… Explication du<br />
D r Adam : « Les moyens de contention<br />
externes, comme les soutiens-gorge, affaiblissent<br />
les moyens de contention internes,<br />
les tissus conjonctifs. Ce sont eux qui<br />
donnent aux seins leur fermeté. À force<br />
de porter des soutiens-gorge, ils s’étiolent<br />
et dégénèrent. Alors que sans soutiengorge,<br />
le sein continue de fabriquer ce<br />
tissu conjonctif qui fait son travail de<br />
maintien. »<br />
<br />
TENNIS MAGAZINE 83
FORME<br />
©LEDOYEN BENOIT/PANORAMIC<br />
La question tant attendue se pose :<br />
à quels seins se vouer ? Faut-il libérer<br />
notre poitrine et la laisser faire de grands<br />
huit sous nos chemisettes ? Ou la brider<br />
par souci des convenances ? Car, il<br />
semblerait bien que le port du soutiengorge<br />
réponde à une norme culturelle<br />
plutôt qu’à une nécessité médicale.<br />
Alors : en avoir ou pas ? C’est bonnet<br />
blanc et blanc bonnet, serait-on tenté de<br />
répondre. En effet, le D r Adam estime<br />
que, certes la brassière n’est pas une<br />
obligation, mais que rien n’empêche<br />
les adeptes d’en porter. « C’est une question<br />
d’appréciation personnelle. Certaines<br />
femmes estiment qu’il est très inconfortable<br />
de jouer sans soutien-gorge, quelle que soit<br />
la taille de leur poitrine, d’autres n’en sont<br />
pas gênées. »<br />
Mais alors, quel type de soutien-gorge et<br />
de brassière porter sur le court pour que<br />
nos seins cessent de danser la salsa ? Làdessus<br />
nos deux experts (Roger Martins<br />
de Zsport et le D r Adam) sont d’accord :<br />
il faut choisir un modèle qui ne comprime<br />
pas les seins, mais se contente de les soutenir.<br />
La brassière est intéressante, car elle<br />
propose un dos nageur avec des bretelles<br />
plus larges, le tout permettant un meilleur<br />
positionnement des seins, mieux maintenus,<br />
sans pression ou tension sur la peau.<br />
Certains soutiens-gorge présentent l’avantage<br />
de s’ouvrir par devant, très faciles à<br />
mettre et à enlever donc ! À proscrire : les<br />
baleines qui, selon Roger Martins, agissent<br />
« comme des lames de couteau » sous les<br />
seins. À vous de jouer mesdames, avec ou<br />
sans bonnets ! <br />
<br />
ET POUR CES<br />
MESSIEURS, CE SERA ?<br />
Pendant que les seins des<br />
joueuses de tennis s’expriment<br />
librement et virevoltent à leur<br />
guise façon looping, que font donc<br />
les testicules des hommes quand<br />
ces derniers renvoient une paire<br />
de balles ? Pas grand-chose ! Ce<br />
sont les médecins et les experts<br />
en tenues sportives qui le disent.<br />
Coincés qu’ils sont au niveau<br />
de l’entrejambe, leur espace<br />
d’expression est considérablement<br />
limité par rapport à la poitrine<br />
des joueuses. Et aucune thèse de<br />
médecine, à notre connaissance,<br />
ne porte sur cette partie très<br />
intime des joueurs. Pas question,<br />
pour autant, de les laisser batifoler<br />
en toute liberté. Un slip, un boxer<br />
ou shorty s’imposent bien sûr,<br />
avec des coutures plates placées<br />
sur les côtés ou au niveau des<br />
fesses. Mieux vaut, également,<br />
choisir des fibres de type<br />
polyester (plutôt que le coton), qui<br />
permettent à tout ce petit monde<br />
de bien respirer.<br />
84 TENNIS MAGAZINE
L’ART &<br />
LA MANIÈRE<br />
86<br />
Balls please !<br />
92<br />
Dis Patrick<br />
94<br />
Connecté
LES DESSOUS DU TENNIS<br />
86 TENNIS MAGAZINE
Balls,<br />
PLEASE<br />
Elles sont rondes, un peu poilues, exposées aux chocs et tous les joueurs<br />
en ont deux. Les balles ? Oui, en quelque sorte, mais pas exactement.<br />
Attention, sujet extrêmement sensible et exclusivement masculin…<br />
Par Rémi Bourrieres.<br />
L<br />
e tennis n’est pas le rugby. A priori, aucune<br />
chance de sortir du terrain avec le scrotum<br />
déchiré et un testicule chancelant (l’horreur !),<br />
comme le malheureux rugbyman néo-zélandais<br />
Wayne Shelford lors d’un match qui vira au carnage face<br />
à l’équipe de France en 1986. Le tennis n’est pas le rugby,<br />
non, mais le tennis est néanmoins un sport où le risque est<br />
réel pour les hommes et leurs parties, disons, intimes. On ne<br />
parle pas de leur intimité psychique, quoi qu’également fortement<br />
mise à mal durant un match. On parle, vous l’aurez<br />
compris, de leurs attributs purement masculins.<br />
Sur un terrain ou ailleurs, les testicules de l’homme sont sa plus<br />
grande fierté comme, possiblement, sa plus grande faiblesse.<br />
Les grands maîtres zen des arts martiaux orientaux vous expliqueraient<br />
que si vous vous retrouvez en duel face à plus fort<br />
que vous, il ne faut pas hésiter une seconde : frapper franchement<br />
dans les roubignoles. En tennis, on n’y pense pas, mais la<br />
tactique peut fonctionner aussi. Souvenez-vous de Juan Martin<br />
Del Potro qui avait fait valser les valseuses de Roger Federer en<br />
finale du tournoi de Bâle en 2012, avant de terrasser le maître<br />
des lieux. Ce dernier avait toutefois réussi l’essentiel : garder (à<br />
peu près) toute sa contenance malgré la douleur.<br />
Car oui, tout homme le sait, c’est la base : toujours rester digne<br />
malgré l’intense douleur qui vous irradie le bas-ventre. C’est le<br />
plus difficile et parfois même, impossible. On sourit encore,<br />
même si ce n’est franchement pas drôle, en revoyant la vidéo<br />
de ce pauvre ramasseur de balles (les ramasseurs, tout comme<br />
les juges de ligne, sont souvent les victimes collatérales de cette<br />
tactique sournoise) qui, « terrassé » en plein empire du milieu<br />
par un service de Feliciano Lopez lors de l’Open d’Australie<br />
2015, avait fait un effort surhumain pour rester droit dans<br />
ses bottes, avant de s’avouer vaincu et de mettre un genou à<br />
terre. Il avait dû quitter le terrain sous les ricanements du <br />
TENNIS MAGAZINE 87
LES DESSOUS DU TENNIS<br />
Un bon coup en bourse<br />
peut entraîner une fracture<br />
nette de l’organe. Aïe...<br />
public et fait le « buzz » sur internet.<br />
La double peine.<br />
Pas de vidéo, en revanche, d’un des<br />
plus « sérieux » incidents du genre dont<br />
avait été victime Marc Gicquel à Halle<br />
en 2007. Mais on a mieux, puisqu’on<br />
a recueilli le témoignage de Marco (lire<br />
ci-contre). Ça fait froid dans le dos. Et si<br />
l’intéressé en rigole aujourd’hui, on peut<br />
vous dire que sur le coup (bas), ça ne<br />
l’avait pas vraiment fait marrer.<br />
Selon le Docteur Patrick Constancis, uroandrologue<br />
à Paris, le malaise qu’avait fait<br />
Gicquel au soir de son traumatisme était<br />
plus sûrement lié au stress, voire au fait<br />
d’avoir voulu continuer à jouer, qu’à la<br />
pathologie en elle-même puisque, en<br />
l’occurrence, le Breton s’en était sorti<br />
sans dommage. Il a eu de la chance, car<br />
les risques de traumatismes testiculaires<br />
sont réels. Le « simple » hématome n’est<br />
en soi pas très grave, mais impressionnant<br />
malgré tout, car quand vous voyez<br />
votre « couille » gonfler et bleuir, logiquement,<br />
vous ne faites pas le fier. Mais ça<br />
peut être pire. Un bon coup en bourse<br />
peut entraîner une fracture du testicule,<br />
de sa paroi protectrice (l’albuginée) ou<br />
de l’épididyme (le petit organe qui le surplombe<br />
et qui est chargé de recueillir puis<br />
véhiculer les spermatozoïdes), voire une<br />
torsion de son cordon nourricier. Il faut<br />
parfois opérer en urgence pour ne pas nécroser<br />
le rouston. Les cas les plus violents<br />
– difficilement envisageables en tennis<br />
tout de même – peuvent entraîner une<br />
pulvérisation pure et simple de l’organe.<br />
Dans ce cas, vous pouvez dire adieu à sa<br />
fonction reproductive et si vous aspirez<br />
à une descendance, vous n’avez plus qu’à<br />
espérer que l’autre fonctionne bien.<br />
Donc si vous êtes un jour frappé dans<br />
les précieuses – et dieu sait que ça arrive<br />
régulièrement dans ce sport de balles – la<br />
bonne conduite à tenir est, successivement<br />
: oublier sa fierté, assumer sa douleur,<br />
glacer le paquet (oui, on sait, ce n’est<br />
pas le plus agréable…), prendre des antidouleurs<br />
et des anti-inflammatoires. Au<br />
moindre gonflement ou bleuissement, il<br />
semble « couillu » d’appeler rapidement<br />
un médecin, qui prescrira une échographie.<br />
Ah oui, on oubliait : si possible, évitez<br />
de vous faire mal vous-même… Vous<br />
riez, mais on dit que certains joueurs<br />
seraient passés proches de l’émasculation<br />
en tentant des « tweeners » mal maîtrisés.<br />
A vrai dire, on n’a pas pu le vérifier et la<br />
thèse de la « dangerosité » du tweener fait<br />
rigoler ceux qui savent le faire, sachant<br />
que la frappe se passe beaucoup plus bas.<br />
Mais bon, on n’est jamais trop prudent…<br />
Reste une question, capitale. Mais pourquoi<br />
diable « ça » fait si mal ? « Le testicule,<br />
à l’intérieur de sa paroi protectrice (l’albuginée),<br />
c’est de la pulpe, ça ressemble un<br />
peu à un oursin, explique Gerard Sellem,<br />
chirurgien andrologue à Paris, tout en<br />
griffonnant un schéma avec application.<br />
Cette pulpe est bourrée de cellules qui fabriquent<br />
les spermatozoïdes et l’hormone<br />
mâle (la testostérone). C’est donc une zone<br />
riche en vaisseaux et fortement innervée,<br />
c’est la raison pour laquelle elle est aussi<br />
douloureuse en cas de choc. » Ce serait<br />
aussi la raison pour laquelle il s’agit<br />
d’une zone aussi érogène, mais c’est un<br />
autre sujet.<br />
On dit que la nature est bien faite,<br />
mais l’on peut franchement se demander<br />
pourquoi une partie aussi sensible<br />
du corps de l’homme se retrouve ainsi<br />
exposée à tous les dangers. Elle serait<br />
beaucoup mieux bien planquée dans la<br />
paroi abdominale, non ? Paraît-il, c’est<br />
pour leur garantir une température inférieure<br />
à la température corporelle. Soit.<br />
Mais ce n’est pas très prudent. Le danger<br />
est tel qu’il en devient obsédant. Il n’y a<br />
qu’à voir à quel point le langage testiculaire<br />
a envahi notre vocabulaire courant,<br />
et particulièrement celui du joueur de<br />
tennis. Avoir les boules, à la base, vient<br />
de là. Il faut incontestablement en avoir<br />
de grosses au moment de sauver une<br />
balle de break, même si l’on a droit à<br />
deux balles de service. Et que celui qui<br />
88 TENNIS MAGAZINE
MARC GICQUEL :<br />
« LE SOIR, J’AI FAIT UN MALAISE… »<br />
L’ancien joueur français Marc Gicquel (40 ans,<br />
38 e mondial en 2009) a connu une expérience<br />
traumatisante lors du tournoi de Halle, en 2007.<br />
« Fusillé » par un service de Benjamin Becker<br />
flashé à 208 km/h qui avait fini sa course en<br />
plein dans ses parties intimes, le Breton s’était<br />
néanmoins relevé et avait même gagné le match. La<br />
suite, en revanche, avait viré au calvaire...<br />
n’a jamais hurlé contre le jeu « cassecouille<br />
» d’un adversaire, nous jette la<br />
première pierre ! Pour certains, ça vire<br />
presqu’à l’obsession comme pour le très<br />
poétique Bernard Tomic qui, l’an dernier<br />
à l’US Open, s’était ainsi joliment<br />
adressé à un spectateur qui l’importunait<br />
: « S… mes boules. Je vais mettre mes<br />
boules dans ta bouche. Et je vais te donner<br />
un peu d’argent pour que tu te sentes<br />
mieux après. » Romantique, non ?<br />
Il y a des manières plus élégantes de<br />
faire parler de ses baloches : de nombreux<br />
joueurs comme Tsonga, Berdych,<br />
Verdasco, Fognini ou Robredo n’ont pas<br />
hésité à se mettre à nu dans le magazine<br />
Cosmopolitan pour le bien d’une campagne<br />
de prévention contre le cancer<br />
des roupettes. Rafter est l’ambassadeur<br />
d’une marque australienne de sous-vêtements<br />
(Bonds), tandis que Borg, lui, a<br />
carrément créé la sienne – Benoît Paire<br />
en est fan – et ça nous fait penser que<br />
les joueurs de tennis seraient peut-être<br />
inspirés de porter des sous-vêtements à<br />
protection légère.<br />
Alors quand on vous dit que les joyeuses<br />
– et les risques moins joyeux qui les accompagnent<br />
– sont omniprésentes dans<br />
le tennis, ce n’est pas pour rien. Vous<br />
êtes prévenus, maintenant. Allez, balles<br />
neuves ! <br />
<br />
« Je me rappelle très bien de cet épisode. Je menais 6/2, 1-0<br />
lorsque c’est arrivé. Côté égalité, Benjamin me fait un service au<br />
corps. J’avais anticipé la frappe et du coup, je ne suis pas parvenu<br />
à bien me dégager. La balle m’a donc frappé à pleine vitesse. Sur le<br />
coup, une douleur énorme. J’ai bien essayé de rester debout, mais la<br />
douleur était trop vive, j’ai dû m’allonger. J’avais non seulement très<br />
mal, mais j’étais un peu K. O, aussi. Le kiné est arrivé. Il m’a redressé,<br />
m’a secoué, m’a fait rebondir sur les « fesses » et m’a mis de la<br />
glace. Je me souviens qu’il faisait signe aux spectateurs de se taire.<br />
Finalement, au bout de quelques minutes, la douleur s’est estompée.<br />
J’ai pu reprendre le jeu, j’ai d’ailleurs gagné le 2 e set au tie-break et<br />
donc le match. Mais je n’étais pas très bien malgré tout, comme une<br />
sensation de ballonnement jusqu’à la fin.<br />
Mais c’est après que les choses ont empiré. J’ai passé, je crois, la pire<br />
soirée de ma vie ! Déjà, impossible de manger, je n’avais pas d’appétit.<br />
Je suis rentré dans ma chambre d’hôtel et là, dans la salle de bain,<br />
alors que j’étais appuyé sur le lavabo, j’ai fait un malaise vagal. Je<br />
me suis réveillé allongé par terre, sans trop savoir combien de temps<br />
j’étais resté comme ça, peut-être une trentaine de secondes. J’ai<br />
appelé un médecin en urgence qui m’a fait des piqûres pour calmer<br />
les spasmes.<br />
Finalement j’ai commencé à me sentir mieux, mais le lendemain,<br />
re-belote. Là encore, impossible de manger le matin et le midi.<br />
Du coup, quand je me suis présenté sur le court dans l’après-midi<br />
(face à Nieminen), je n’avais pas d’énergie. Je me sentais comme<br />
au lendemain d’une cuite, pire même ! J’ai abandonné après avoir<br />
perdu le 1 er set. Je suis rentré et j’ai passé une échographie qui a<br />
montré que tout allait bien, le testicule n’était pas gonflé. Mais<br />
la semaine suivante, à ’s-Hertogenbosh, je n’avais toujours pas<br />
d’énergie et j’ai perdu au 1 er tour.<br />
J’en rigole aujourd’hui, mais sur le moment cette histoire m’a vraiment<br />
« secoué ». J’en ai d’ailleurs gardé quelques séquelles mentales<br />
puisque pendant un moment, chaque fois que je jouais sur gazon,<br />
j’avais l’appréhension qu’on me serve au corps. Mais c’est amusant que<br />
vous me reparliez de tout ça parce que ce matin, en jouant au padel,<br />
j’en envoyé un smash dans les parties intimes d’un adversaire ! »<br />
TENNIS MAGAZINE 89
NUMÉRO SPÉCIAL ANNIVERSAIRE<br />
À RETROUVER<br />
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(frais de port offerts)<br />
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Tous les deux mois, LE magazine des 7-13 ans<br />
pour les fanatiques de tennis !<br />
Dans chaque numéro, le portrait d’un champion et d’un grand espoir,<br />
des jeux pour devenir incollable sur le tennis d’hier et d’aujourd’hui,<br />
des articles pour mieux comprendre l’univers de la petite balle jaune<br />
et mieux se comporter sur et en dehors des courts, ainsi<br />
qu’un poster recto-verso et 8 cartes joueurs « 7 familles » à collectionner.<br />
Toutes les infos sur notre site : www.tennismag.com
À PRENDRE, À L’ESSAI<br />
Par la rédaction<br />
Notre sélection de nouveautés à tester<br />
Ça va mieux, merci !<br />
La Maison du Tui-Na<br />
Il y a peu, nous vous avions parlé de massages traditionnels chinois. Depuis,<br />
comme envoûtés, nous avons poursuivi notre exploration avec la Maison<br />
du Tui Na. Leur massage star, « An Shen », sonne peut-être comme une<br />
onomatopée (à vos souhaits !), mais ne vous arrêtez pas à ce détail, vous<br />
auriez tort ! Qu’on ne s’y trompe pas toutefois : ce massage soulage un<br />
malaise ou un « inconfort général », il ne traite pas une douleur précise ou<br />
une tension spécifique. Dans la pratique, cela donne un massage relaxant,<br />
avec des pressions profondes sur les méridiens de tout le corps, du bout<br />
des oreilles à la pointe des pieds, sans oublier le ventre (notre « deuxième<br />
cerveau »), souvent réceptacle de tensions qui se cristallisent sous la forme<br />
d’anxiété, peur, colère, insomnie, etc. Au bout de 80 minutes, vous ne<br />
pourrez que constater à quel point le lâcher-prise est total !<br />
Six adresses en France, 1h20, 95 €, lamaisondutuina.fr<br />
Dunlop tout en « Precision »<br />
« Precision 98 » – Dunlop<br />
Avec sa « Precision 98 », Dunlop s’adresse à des joueurs ayant un profil<br />
très polyvalent. Reconnue pour sa très grande maniabilité, cette<br />
raquette, sortie en janvier, offre également une grande précision ainsi<br />
qu’un très bon toucher dans n’importe quel secteur de jeu. Les volleyeurs<br />
apprécieront sa réactivité au filet tandis que les joueurs de<br />
fond de court se serviront de sa vitesse pour donner de l’effet à<br />
leurs balles. De quoi vous permettre de jouer comme vous le<br />
sentez et d’adapter à tout moment votre stratégie.<br />
Longueur : 685 mm – Tamis : 632 cm 2 – Plan de cordage : 16x19 –<br />
Poids : 300 g –Taille de grip : 1 à 4 – PPC : 179,95 €.<br />
Ton thé t-a-t-il oté ta toux ?<br />
Tensaï Tea<br />
Certes, le contenant fait un peu<br />
penser à une bouteille de sirop<br />
pour la toux, mais, à la rédaction,<br />
dans la catégorie des addicts, ce<br />
qu’on apprécie dans ces thés glacés,<br />
c’est qu’ils sont bio, éco-responsables,<br />
très légèrement sucrés<br />
au sirop d’agave et préparés dans<br />
la pure tradition japonaise. Ils ont<br />
un bon goût de thé (blanc, vert,<br />
noir ou matcha) et infusés avec<br />
une pointe de menthe ici, de myrtille<br />
là, ou encore de gingembre ou<br />
de sureau. Ça désaltère vraiment,<br />
c’est LA boisson de l’été !<br />
En magasins bio, 330 ml, environ 2 €.<br />
TENNIS MAGAZINE 91
L’ŒIL DU SUPER-COACH<br />
Dis, Patrick...<br />
Des questions techniques, tactiques, mentales<br />
ou même physiques vous taraudent ?<br />
Vous souhaitez connaitre des détails sur<br />
le circuit pro ou sur le jeu de manière générale ?<br />
Demandez au coach !*<br />
Que faites-vous en ce moment (hors Grand Chelem puisque vous êtes consultant TV) maintenant que Serena est en pause ?<br />
En ce moment, je passe bien évidemment beaucoup plus de temps<br />
à la Mouratoglou <strong>Tennis</strong> Academy. La période est charnière puisque<br />
on accueille plus de 200 stagiaires jeunes et adultes par semaine<br />
pendant l’été. C’est l’occasion pour moi de me rapprocher de mon<br />
équipe, d’échanger avec eux plus que d’habitude.<br />
Et puis, je développe de nombreux autres projets. J’ai lancé une<br />
solution de coaching en ligne www.mouratoglou-ecoaching.com qui<br />
permet à chacun, quels que soient son niveau, son âge et sa situation<br />
géographique, de bénéficier de mes conseils pour progresser<br />
dans son tennis.<br />
Je travaille aussi à la réalisation de notre nouvelle académie au<br />
Koweït qui ouvrira en 2019.<br />
Enfin, je développe une chaine de clubs de sport en France sous<br />
l’enseigne FEEL LIFE. Il s’agit de clubs premium mais à un tarif<br />
abordable. J’ai pour ambition d’aider les gens à mieux vivre grâce au<br />
sport et à la nutrition. En pratiquant une activité physique régulière<br />
et en ayant une alimentation saine, nous pouvons diminuer<br />
de manière très importante les risques de développer des<br />
maladies. C’est aujourd’hui un enjeu de santé publique. Dans mes<br />
clubs, j’y apporte ma connaissance sur ces sujets, tous les experts<br />
avec lesquels je travaille depuis plus de vingt ans, et une dimension<br />
coaching essentielle. Nos clients sont tous suivis, ils atteignent le<br />
résultat qu’ils escomptent. Ils sont coachés pour atteindre leurs<br />
objectifs. Nous y proposons également une gamme importante de<br />
produits bios sélectionnés, et un suivi complet avec la présence sur<br />
chaque site d’un kinésithérapeute et d’un diététicien.<br />
Restez-vous en contact régulier avec Serena pour<br />
parler tennis ?<br />
Oui, Serena et moi sommes en contact régulier.<br />
Nous avons déjà prévu son retour sur le circuit qui<br />
s’effectuera lorsqu’elle aura retrouvé la plénitude<br />
de ses capacités. Elle regarde beaucoup de tennis,<br />
notamment durant Wimbledon où elle m’a fait ses<br />
commentaires sur les matches. Elle aime particulièrement<br />
observer de près le tennis masculin, car elle<br />
veut continuer de progresser. Lorsqu’elle voit un joueur<br />
réaliser un enchaînement qui lui plaît, elle me dit souvent<br />
: « On pourra travailler ça ? J’aimerais savoir le faire ».<br />
Elle est totalement dans cette dynamique en ce moment :<br />
heureuse et épanouie à l’idée d’être maman pour la première<br />
fois, et en même temps frustrée de ne pouvoir participer aux<br />
tournois. Il faudra être patient dans la reprise, car un accouchement<br />
n’est pas anodin, mais tout est une question de volonté et avec<br />
Serena, tout est toujours possible.<br />
92 TENNIS MAGAZINE
La puberté est-elle une phase compliquée à gérer ?<br />
La puberté est effectivement une période difficile à gérer pour les jeunes, et pas<br />
uniquement pour les joueurs de tennis ! C’est le passage de l’enfance à l’adolescence,<br />
puis à l’âge adulte. Le joueur se découvre de nouveaux centres d’intérêt. Il<br />
est très influençable car il se « cherche », il manque souvent d’assurance dans son<br />
nouveau statut. Il a plus besoin de plaire, d’exister, de se détacher de ses parents, et<br />
parfois de son entraîneur lorsque celui-ci représente une figure paternelle. Des difficultés<br />
relationnelles avec son coach, d’autant plus lorsque le père joue ce rôle, vont<br />
apparaître. Le sport de haut niveau implique des contraintes, on ne peut pas vivre<br />
la vie d’un adolescent normal si l’on aspire à devenir un athlète, et l’adolescence<br />
peut amener le jeune à remettre en cause ce choix de vie (d’autant plus lorsqu’il<br />
ne l’a pas vraiment choisi). Enfin, tous ces bouleversements ont des conséquences<br />
éventuelles sur la motivation du jeune et le « ressort » peut alors se casser. C’est<br />
pour cela que l’environnement du joueur s’avère essentiel à cette période.<br />
Patrick Mouratoglou<br />
dirige l’Académie de tennis<br />
qu’il a créée, décrite comme l’une des<br />
plus performantes au monde. Située<br />
à Sophia Antipolis, elle propose un<br />
système de tennis-études ainsi que<br />
des stages ouverts à tous, de janvier<br />
à décembre (mouratoglou.com). Il a<br />
entraîné Marcos Baghdatis, Anastasia<br />
Pavlyuchenkova, Jérémy Chardy, Grigor<br />
Dimitrov et Aravane Rezaï. Depuis juin<br />
2012, il est le coach de Serena Williams<br />
qui a remporté 10 tournois du Grand<br />
Chelem depuis cette date.<br />
Vous qui avez souvent coaché des femmes, sans langue de bois ni sexisme, est-ce qu’il y a des moments<br />
où il est plus difficile de les entraîner ?<br />
Hommes et femmes ne fonctionnent évidemment pas de la<br />
même manière, tant sur le plan psychologique que biologique. Les<br />
femmes gèrent la pression et le stress de manière plus ouverte que<br />
les hommes. Elles en parlent aisément, et laissent leurs émotions<br />
s’exprimer librement, tandis que les hommes vont chercher à les<br />
dissimuler pour paraître plus forts. Dans ces moments-là, le coach<br />
doit absorber leur stress et savoir faire preuve d’autorité. Il faut les<br />
recentrer, leur donner des objectifs simples à atteindre pour que<br />
les instants de panique disparaissent ou soient atténués. En ce<br />
qui concerne leurs règles, c’est effectivement un moment difficile<br />
chaque mois. Ce sport se résume souvent à la gestion de son<br />
stress dans les moments-clés. Très clairement, la qualité du travail<br />
en est altérée. Si cela tombe un jour de match, cela peut avoir des<br />
conséquences fâcheuses.<br />
Comment gérer les relations amoureuses des joueurs ?<br />
Comment les garder concentrés pour s’entraîner et matcher<br />
quand ils ont un peu la tête ailleurs ?<br />
Derrière les mécaniques parfaitement huilées sur le plan<br />
technique, tactique et physique, il y a des êtres humains avec<br />
leurs problématiques, leurs humeurs, leurs forces et leurs<br />
faiblesses. Il est bien évident que les événements de leur vie<br />
privée et, plus précisément, la manière dont ils les reçoivent<br />
sur le plan émotionnel vont avoir des répercussions sur le<br />
plan sportif. Mais attention, il n’y a pas de règles établies en<br />
la matière. Certains sont particulièrement affectés dans leur<br />
tennis par les moindres problématiques rencontrées dans leur<br />
vie privée ou un simple accrochage avec un membre du Team,<br />
de leur famille, du cercle d’amis. D’autres joueurs, au contraire<br />
s’en nourrissent. Lorsque tout va mal dans leur vie privée, ils se<br />
concentrent sur leur tennis et le terrain devient le « refuge », le<br />
lieu où ils sont capables de tout oublier, le seul où justement,<br />
ils ne sont pas atteints par la souffrance que leur attire leur vie<br />
privée. Ils sont alors capables de jouer leur meilleur tennis dans<br />
les pires moments de leur vie.<br />
*Ecrivez-nous à : infos@tennis-magazine.com<br />
Kim Clijsters et Lleyton Hewitt alors en couple<br />
en 2000 à Wimbledon. Séparés en 2004,<br />
ils ont chacun vogué vers d’autres cieux.<br />
©PROSPORT / PANORAMIC<br />
TENNIS MAGAZINE 93
#CONNECTÉ<br />
Par la rédaction<br />
Le tennis suit l’ère du temps.<br />
Nos choix « branchés ».<br />
1 Le retour du jeu old school<br />
#APPLI<br />
SEGA, le célèbre éditeur de jeux,<br />
fait son grand retour avec une collection<br />
virtuelle baptisée SEGA<br />
Forever. Le projet fait renaître les<br />
classiques de la marque en version<br />
gratuite sur mobile. Le dernier à rejoindre<br />
le projet n’est autre que Virtua<br />
<strong>Tennis</strong> Challenge. Disponible<br />
sur iOS et Android, cette application<br />
permet de se glisser dans la<br />
peau d’un tennisman professionnel<br />
disputant jusqu’à 18 tournois internationaux.<br />
À coups de passings<br />
foudroyants, défiez vos adversaires<br />
sur terre battue, gazon ou dur. Mais<br />
il vous faudra également gérer votre<br />
argent, trouver les meilleurs sponsors<br />
et remporter un maximum de<br />
tournois. Pour les plus frileux, des<br />
entraînements et des matches d’exhibition<br />
permettent de se mettre en<br />
jambes sereinement. Une version<br />
payante sans publicité est également<br />
téléchargeable pour 2,29 €.<br />
2<br />
La coupe Davis dans votre assiette<br />
#WEB<br />
La demi-finale de coupe Davis France-Serbie se déroulera du 15 au<br />
17 septembre au stade Pierre Mauroy de Villeneuve-d’Ascq. Avant ou après<br />
avoir supporté votre équipe préférée, Nice To Meal You vous propose de<br />
partager un repas convivial chez l’habitant. Le principe est simple : choisissez<br />
une date, le type de cuisine (régionale, italienne, asiatique…) et le prix souhaité.<br />
Le site se charge ensuite de trouver des Ch’tis ravis de vous accueillir<br />
chez eux, aux alentours du stade. Idéal pour débattre des performances<br />
des Bleus tout en profitant d’un bon repas entre passionnés. En prime, vos<br />
hôtes pourront jouer les guides touristiques. Victoire ou défaite, vous aurez<br />
ainsi vécu votre week-end de coupe Davis à 100 %. Pour en savoir plus :<br />
nicetomealyou.fr<br />
LES COMPTES « OLÉ OLÉ » D’INSTAGRAM<br />
1<br />
SERENA WILLIAMS<br />
@serenawilliams<br />
6,2 millions d’abonnés<br />
1<br />
GRIGOR DIMITROV<br />
@grigordimitrov<br />
630 000 abonnés<br />
2<br />
EUGENIE BOUCHARD<br />
@Geniebouchard<br />
1,5 million<br />
2<br />
FERNANDO VERDASCO<br />
@ferverdasco<br />
192 000<br />
3<br />
CAROLINE WOZNIACKI<br />
@carowozniacki<br />
1,1 million<br />
3<br />
LUCAS POUILLE<br />
@lucaspouille<br />
92 000<br />
94 TENNIS MAGAZINE
TIE-<br />
BREAK<br />
96<br />
Légende<br />
102<br />
S’expressions<br />
106<br />
En tribune
LÉGENDE<br />
GABRIELA SABATINI<br />
Gaby oh Gaby<br />
Tu es arrivée quand Borg venait de partir. On glissait doucement<br />
d’une icône aux cheveux blonds à une chouchoute à<br />
la crinière d’ébène. On t’adopta comme « Gaby ».<br />
Gaby oh Gaby. Tu fus la touche glam qu’un tennis féminin à<br />
jupettes volantes pouvait encore incarner. On découvrit ton joli<br />
minois en 1985, alors qu’à quinze ans à peine tu affrontais Chris<br />
Evert en demies de Roland-Garros. On te vit grandir, mûrir sous<br />
l’œil avide des caméras couvant la nymphette. Érigée en égérie,<br />
tu acquis vite une réputation qui te dépassa : les sponsors accouraient,<br />
on donnait ton nom à une rose, créait une poupée à ton<br />
effigie. Une marque de parfum voulut s’appeler Gabriela Sabatini<br />
: elle te donnera l’occasion d’une sereine reconversion quand<br />
viendra le moment des adieux.<br />
À 20 ans tu atteignais ton graal : une victoire en Grand Chelem,<br />
à l’US Open, en 1990. Ton unique sacre. Contre Steffi Graf,<br />
celle qui t’aura privée de victoire dans tes deux autres finales, déjà<br />
à l’US Open, en 1988, et surtout à Wimbledon, en 1991, où<br />
tu passas si près. Ce jour-là, pourtant, sur le central de Flushing<br />
96 TENNIS MAGAZINE
Par Clément Balta<br />
47 ANS, NÉE LE 18 MAI 1970 À<br />
BUENOS AIRES (ARGENTINE).<br />
PALMARÈS : 27 TITRES, 1 US OPEN<br />
(1990), 1 MÉDAILLE D’ARGENT<br />
AUX JEUX DE SÉOUL (1988).<br />
MEILLEUR CLASSEMENT :<br />
N°3 MONDIALE (1989).<br />
Meadows, tu l’avais terrassée par un jeu<br />
d’attaque flamboyant. Le déclic avait eu<br />
lieu au tour précédent contre Marie-Joe<br />
Fernandez. À un set partout, tu décidas de<br />
prendre le filet d’assaut, laissant dans les<br />
mémoires un plongeon digne de Becker.<br />
L’offensive aura pourtant fait long feu.<br />
Ta plastique d’amazone était contredite<br />
par ta fine élégance : le signe déjà visible<br />
de cette ambivalence semblant te caractériser.<br />
Tu plaisais autant aux hommes<br />
qu’aux femmes : on aimait la virilité de<br />
ton jeu et ce revers de bombe latine,<br />
mieux que Vilas ; on goûtait ta discrétion<br />
et ce coup droit flottant que n’aurait pas<br />
renié Edberg. Une ambivalence inscrite<br />
jusque dans tes gènes, toi qui souffrais<br />
du syndrome de thalassémie, une anémie<br />
héréditaire que Sampras eut aussi à combattre.<br />
« Il m’est arrivé de dormir jusqu’à 16<br />
heures d’affilée », as-tu révélé.<br />
Gaby oh Gaby. Ta carrière fut à ton image,<br />
tout en ombre et lumière. Vingt-sept titres<br />
glanés, mais un seul en Grand Chelem, on<br />
l’a dit, malgré 18 demi-finales. Pour 15<br />
échecs. Étais-tu encore victime de cette timidité<br />
maladive pour être ainsi condamnée<br />
au meilleur second rôle, toi qui<br />
confias qu’il t’arrivait plus jeune de perdre<br />
des demi-finales par crainte de prononcer<br />
un discours en cas d’ultime victoire ? Un<br />
match – une demie, forcément – fut plus<br />
douloureux que les autres. Encore contre<br />
M.-J. Fernandez, menée 6/1, 5-1 en<br />
quarts à Roland-Garros en 1993. Et pourtant,<br />
malgré 5 balles de match, tu perdis.<br />
Comme rattrapée par un mal étrange,<br />
une forme pernicieuse d’autodestruction<br />
au moment décisif. « J’étais triste et frustrée.<br />
C’était dur d’oublier ce qui s’était passé,<br />
cela faisait désormais partie de moi, c’était<br />
en moi. » Deux ans plus tard, bis repetita.<br />
Contre Kimiko Date. Là aussi, tu menas<br />
6/1, 5-1. Là aussi, tu t’inclinas. « Peu après<br />
j’ai décidé d’arrêter ma carrière. Une fois<br />
prise, la décision n’a pas été difficile à vivre.<br />
Ce qui était dur, c’était de faire comprendre<br />
aux gens que c’était ce qui me rendait heureuse.<br />
Je ne voulais plus être sur le court. »<br />
Perseverare diabolicum.<br />
Alors que reste-t-il, Gaby oh Gaby ? Un<br />
goût d’inachèvement mêlé au sentiment<br />
que la vraie vie est ailleurs. Avec toi c’était<br />
le court des miracles ou le jardin secret,<br />
les raisons de ta fragilité enfouies. Une<br />
bête semblait sommeiller derrière la belle,<br />
tapie dans la pénombre. « La peur est toujours<br />
là, il faut la manipuler avec soin. Le<br />
problème est de se confronter avec ce que<br />
vous ne voulez pas affronter. » Tu sais gré au<br />
tennis de t’avoir donné « autant de satisfactions,<br />
la possibilité de voyager et [te] faire<br />
des amis. D’apprendre des choses sur [toi]<br />
en dépassant les obstacles. » Et le tennis te<br />
sait gré d’avoir été une marque à double<br />
titre : pas seulement en marketing sportif,<br />
mais pérenne, empreinte posée dans<br />
le temple du jeu. « Qui a jeté un regard<br />
derrière le filet et vu l’athlète qu’était Gaby,<br />
sa présence vivante sur le court, la façon<br />
qu’elle avait d’électrifier le jeu, sait que son<br />
nom appartient à l’élite du tennis, qu’il est<br />
un riche et durable héritage pour les générations<br />
à venir », a dit Steffi Graf lors de<br />
ton introduction au Hall of Fame. Graf,<br />
l’implacable et orgueilleuse championne.<br />
« En dehors du tennis, j’aimerais que les gens<br />
pensent de moi que je suis une bonne amie et<br />
une bonne personne. » On se souvient alors<br />
que tu fus la seule à t’abstenir quand il s’est<br />
agi de voter contre le maintien de Monica<br />
Seles au rang de n°1 mondiale après son<br />
agression en Allemagne, en 1993. Seles,<br />
contre qui tu fis un des trois seuls matches<br />
en 5 sets de toute l’histoire du tennis féminin,<br />
3 h 47 au bout de l’effort, en finale<br />
du Masters 1990. « Elle a d’abord pensé en<br />
être humain avant de songer au business et<br />
au classement. Ça montre à quel point elle a<br />
un caractère exceptionnel », a salué la Yougoslave<br />
(à l’époque), contre qui tu perdis<br />
aussi cette demi-finale à Roland-Garros<br />
en 1992 qui t’aurait permis de faire un<br />
grand pas vers la place de n°1 mondiale.<br />
Gaby oh Gaby. Coiffure impeccable, tailleur<br />
strict de femme d’affaires et sourire<br />
carnassier, affable et distante à la fois, te<br />
voilà aujourd’hui. Il y a deux ans, tu es<br />
partie t’installer en Suisse, dans le même<br />
canton que Federer et Hingis, on se<br />
doute que ce n’est pas que pour le clin<br />
d’œil tennistique. Au fond tu es une<br />
femme d’argent. De métal également,<br />
celui rapporté des JO de Séoul, en 1988.<br />
Une piba de plata au pays du pibe de oro.<br />
L’argent au cœur de l’Argentine, la couleur<br />
mate d’une perdante magnifique,<br />
intercalée entre les générations dorées<br />
Evert/Navratilova et Graf/Seles. Forte<br />
et fragile, introvertie et charismatique,<br />
ni tout à fait la même ni tout à fait une<br />
autre. À jamais Gaby oh Gaby, le refrain<br />
d’un tennis romantique.<br />
<br />
TENNIS MAGAZINE 97
JEU, SET & MARQUES<br />
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TENNIS MAGAZINE 99
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100 TENNIS MAGAZINE
pour dames ...<br />
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TENNIS MAGAZINE 101
S’EXPRESSIONS<br />
102 TENNIS MAGAZINE
LES MOTS<br />
(osés)<br />
DU<br />
tennis<br />
On a peut-être l’esprit mal tourné, mais certaines expressions spécifiques<br />
au tennis nourrissent en nous quelques pensées dérivatives.<br />
Petit lexique, interdit au moins de 18 ans…<br />
Mental<br />
Par Rémi Bourrieres - illustrations Juan Mendez<br />
Jouer chaleur<br />
Ligne, bande, prise à contre-pied, tentative<br />
d’approche… Le jour où vous jouez chaleur,<br />
vous tentez tout, et vous réussissez tout !<br />
Avoir les boules<br />
En cas de « let-gagnant » adverse sur un point<br />
important, même les joueuses les ont !<br />
Variante : avoir des co… Pour sauver une cruciale<br />
balle de break en fin de 3 e set, même les joueuses<br />
doivent en avoir !<br />
Mouiller<br />
Réaction « humidifiante » de l’organisme à l’approche du moment<br />
fatidique.<br />
Avoir du cul<br />
Les plus grands champions en ont toujours. À ne pas confondre<br />
avec le « Q » des joueurs issus des qualifications<br />
Variante : avoir de la ch… Devant, derrière, quelle importance<br />
après tout.<br />
<br />
TENNIS MAGAZINE 103
S’EXPRESSIONS<br />
<br />
Technique<br />
Flirter avec la ligne<br />
Un art difficile. Certains jours, on a beau<br />
multiplier les tentatives de flirt, on tombe<br />
toujours à côté. Mieux vaut alors assurer<br />
ses coups.<br />
Un coup chopé<br />
Paradoxalement, quand vous « pé-cho »,<br />
c’est en général que vous n’êtes pas<br />
encore passé à l’attaque. Mais vous<br />
préparez le terrain.<br />
Un bon coup<br />
Qu’est-ce qu’un bon coup ? Éternelle<br />
question ! Le graal ultime est le<br />
coup chopé parfaitement caressé qui va<br />
venir conclure votre attaque en flirtant<br />
avec la ligne. Bien touché !<br />
Serrer le manche<br />
L’art ultime, dit-on, est de savoir le serrer fermement,<br />
mais avec souplesse. Tout un programme.<br />
Avoir la bonne prise<br />
Et sur ce plan, chacun sa technique. L’essentiel n’est pas<br />
l’esthétique, mais l’efficacité.<br />
Le banana shot<br />
Etrange coup droit à la trajectoire<br />
un brin phallique érigé au rang de coup<br />
signature par Rafael Nadal.<br />
Changements de côté<br />
Nécessaires pour pimenter vos ébats tennistiques.<br />
Surtout en extérieur.<br />
Prendre à contre-pied<br />
Faites attention quand même. Ça peut faire mal…<br />
Service à la cuillère<br />
Alternative un brin vicieuse au service classique.<br />
Si ça ne passe plus « par dessus », essayez « par dessous ».<br />
Jeu de jambes<br />
Sorte de magnifique ballet rythmique, élevé au rang<br />
d’art suave quasi érotique par Steffi Graf.<br />
Caresser la balle<br />
C’est bien beau d’avoir une belle raquette entre les mains,<br />
encore faut-il savoir s’en servir avec un minimum de doigté.<br />
Variante : le toucher de balle. Bien fait, c’est irrésistible.<br />
104 TENNIS MAGAZINE
Jeu<br />
Le tirage<br />
Cérémonial (appelé aussi le « toss ») fait avant le match<br />
pour décider qui va « recevoir ». Peu importe de le perdre si,<br />
dans le tableau, vous avez hérité d’un bon tirage.<br />
Elle est bonne !<br />
Commentaire jouissif lorsqu’il est prononcé en votre faveur.<br />
Quand l’adversaire joint le geste à la parole en tendant<br />
une main soumise vers la ligne de votre exploit, vous êtes<br />
au bord de l’orgasme.<br />
Etre en position de conclure<br />
Position rare – chère à Jean-Claude Dusse – qui se mérite,<br />
en passant constamment à l’offensive, y compris face<br />
à beaucoup plus fort que vous. Oubliez que vous n’avez<br />
aucune chance, foncez !<br />
Un coup sur la bande<br />
Coup extrêmement vicieux qui saura titiller passablement<br />
votre excitation.<br />
Jouer profond<br />
Se dit d’un joueur capable de s’aventurer au-delà de sa zone<br />
de confort et de flirter avec la ligne de fond sur toutes<br />
les balles. Ce joueur-là conclut presqu’à tous les coups.<br />
Limer du fond de court<br />
Se dit d’un joueur qui, se sachant limité en puissance,<br />
va plutôt miser sur l’usure adverse. Doté d’une<br />
endurance respectable, il alterne les coups en<br />
profondeur avec les « chops » vicieux. Peut se<br />
montrer fatigant !<br />
Une tentative d’approche<br />
Ce n’est pas vraiment une attaque, plutôt une manière<br />
de tâter le terrain un peu dans l’inconnu.<br />
Par exemple, monter au filet en caleçon est<br />
une tentative d’approche.<br />
Love<br />
Curieuse manière anglo-saxonne d’annoncer le score.<br />
Love-fifteen, thirty-love, etc. Ok, vous êtes à zéro,<br />
mais c’est joliment dit !<br />
T’en as deux ?<br />
Question stupide classiquement posée par le<br />
relanceur à l’attention du serveur. Oui, c’est bon,<br />
j’en ai deux, merci ! Moins drôle quand le serveur est<br />
une serveuse.<br />
<br />
TENNIS MAGAZINE 105
EN TRIBUNE<br />
Lecteurs, faites-nous part de vos coups de cœur, vos coups de gueule,<br />
vos questions. Engagé ? Commencez votre courrier par « Moi, je sais<br />
pourquoi... » et finissez par « mais, ça n’engage que moi ». Mais vous<br />
pouvez aussi, simplement, réagir à un article ou à un événement.<br />
N’hésitez pas<br />
à nous contacter sur<br />
infos@tennis-magazine.com<br />
Une question ?<br />
Je me pose une question : qui est le « vieux<br />
Monsieur » avec un chapeau noir style cow-boy,<br />
costume noir qui est tous les jours depuis des<br />
années dans la loge des familles du court central ?<br />
Merci.<br />
André Protin<br />
Nous avons posé la question à l’organisation<br />
du tournoi, et cet homme est en fait un<br />
volontaire en charge de la garde de la<br />
Players’ Box (la loge où s’assoient les<br />
familles des joueurs sur le Centre Court)<br />
depuis de nombreuses années.<br />
©ACTION PLUS/PANORAMIC<br />
« MOI, JE SAIS POURQUOI…<br />
Djokovic ne gagnera plus Wimbledon...<br />
... et probablement plus d’autres Grands Chelems dont<br />
Roland-Garros.<br />
J’avais déjà fait cette remarque avant son abandon à<br />
Wimbledon. En effet, il n’a pas modifié sa façon de jouer<br />
les points importants, à la différence d’un Nadal beaucoup<br />
plus offensif en montée au filet et sur deuxième balle de<br />
service. Djokovic est trop attentiste, et s’il est certes un<br />
excellent distributeur de balles gênantes en se campant<br />
au fond du court, combien d’échanges longs pourrait-il<br />
s’épargner en les abrégeant au filet quand les circonstances<br />
le permettent... En fait, il ne tente pas grand chose (prise<br />
de risque minimum) ; pas étonnant de surcroît, du fait<br />
qu’il prend de l’âge, qu’il se fatigue inutilement dans<br />
les matches au meilleur des cinq sets et ne tienne pas la<br />
distance en fin de quinzaine.<br />
Et puis, que dire du « non plaisir » de le regarder jouer par<br />
rapport aux autres ténors du circuit : outre l’agacement<br />
légitime que l’on ressent à la suite de ses interminables<br />
rebonds de préparation de service (dont l’acceptation de<br />
dépassement de temps par des arbitres consentants, laisse<br />
songeur...), son jeu stéréotypé nous « emm... », il faut<br />
bien le dire. Sans s’approcher de la « légende » Federer, il<br />
pourrait essayer de nous faire rêver un peu...<br />
Mais ça n’engage que moi. »<br />
B. Gerolami (courriel)<br />
©FOTOS/PANORAMIC<br />
106 TENNIS MAGAZINE
Jacques Dorfmann,<br />
l’arbitre aux 15 000 matches<br />
La première fois que j’ai rencontré Jacques Dorfmann,<br />
c’était au début des années 80 lorsque je participais au<br />
tournoi de la Chataigneraie à Rueil-Malmaison et que lui<br />
officiait en tant que juge-arbitre. Je me rappelle de sa<br />
bienveillance à l’époque pour arranger ceux qui avaient<br />
des horaires compliqués et aussi de sa prédominance pour<br />
les jeux de mots. Ainsi, je revois encore dans le tableau un<br />
match Ledru contre Rollin.<br />
La dernière fois que je l’ai rencontré, c’est en juillet 2016 au<br />
Racing alors qu’il supervisait des matches de jeunes en vue<br />
de remettre un prix du fair-play, en l’occurrence le prix Jean<br />
Borotra. Borotra qui fut l’une de ses idoles, qu’il a connu<br />
lorsqu’il avait 60 ans, mais qu’il aurait bien aimé connaître<br />
au temps de sa gloire, 30 ans plus tôt.<br />
Parmi ses autres idoles (Chaban-Delmas qu’il a fait jouer<br />
sous des anagrammes par discrétion, Louis le Prince<br />
Ringuet, le prototype selon lui de l’homme universel), c’est<br />
sans aucun doute Philippe Chatrier qui a le plus compté<br />
dans sa vie. Ce 6 juillet 2016, il gardait précieusement<br />
un petit cartable avec à l’intérieur une photo de l’ancien<br />
président de la FFT.<br />
Cet homme dont la modestie était l’une de ses<br />
caractéristiques et qui à chaque match arbitré se remettait<br />
en question aurait aimé vivre au XIX e siècle, « celui<br />
des grandes aventures littéraires et artistiques » et se<br />
considérait lui-même comme une sorte de « dinosaure ».<br />
Sa devise, empruntée à Voltaire était : « J’ai fait un peu de<br />
bien, c’est mon meilleur ouvrage ».<br />
Eric Debray, Rueil-Malmaison<br />
LE « MOI » DU MOIS<br />
Stanislas avec<br />
Grigor Dimitrov pendant<br />
Roland-Garros 2017.<br />
Envoyez vos plus beaux selfies avec un joueur<br />
(infos@tennis-magazine.com)<br />
un cadeau offert au cliché publié.<br />
LES LECTEURS DU MOIS<br />
Pas peu fiers de voir la famille<br />
<strong>Tennis</strong> Mag s’agrandir !<br />
Oscar, 3 ans, fait la lecture à<br />
Arthur, 1 mois, les super boys<br />
d’Alexandra, notre secrétaire<br />
de rédaction. Tandis que Giulia,<br />
1 mois, fait une pause post<br />
entraînement sous le regard<br />
attendri de son papa,<br />
Jean-Baptiste, rédacteur.<br />
Longue et belle vie à eux !<br />
TENNIS MAGAZINE 107
BODY PUZZLES<br />
À QUI SONT…<br />
... ces pièces de choix ?<br />
1<br />
2<br />
3<br />
4<br />
5<br />
108 TENNIS MAGAZINE
Sélection de la rédaction<br />
6<br />
7<br />
9<br />
<br />
10<br />
8<br />
TENNIS MAGAZINE 109
BODY PUZZLES<br />
11<br />
<br />
12<br />
13<br />
14<br />
110 TENNIS MAGAZINE
Sélection de la rédaction<br />
15 16<br />
17<br />
18<br />
19<br />
<br />
TENNIS MAGAZINE 111
BODY PUZZLES<br />
1 2 3 4<br />
Les réponses !<br />
5<br />
<br />
6<br />
1 Roger Federer<br />
2 Bethanie Mattek-Sands<br />
3 Anna Kournikova<br />
4 Rafael Nadal<br />
5 Janko Tipsarevic<br />
6 Maria Sharapova<br />
7 Guy Forget<br />
7<br />
8 Robin Söderling<br />
9 Simona Halep<br />
10 Jo-Wilfried Tsonga<br />
11 Martina Hingis<br />
12 Marat Safin<br />
13 Nana Miyagi<br />
14 Gaël Monfils<br />
8 9 10<br />
11 12 13 14<br />
15<br />
16<br />
17 18 19<br />
15 Novak Djokovic<br />
16 Garbiñe Muguruza<br />
17 Elena Vesnina<br />
18 Serena Williams<br />
19 Yannick Noah<br />
2 - 3 - 9 - 10 - 18 : ©FOTOS/PANORAMIC • 4 - 8 - 12 : A.COUVERCELLE -• 5 - 14 - 16 : V.BOUYER • 6 : ZM/PANORAMIC • 11 : S.PHILIPPOT • 13 : IMAGO/PANORAMIC • 15 : EQI / PANORAMIC • 17 : PHOTOSPORT/PANORAMIC • 19 : C. GUIBBAUD<br />
112 TENNIS MAGAZINE
TOUT PETIT DÉJA…<br />
Par Rémi Donat<br />
SACRÉE<br />
GOURMANDE !<br />
G<br />
ourmande, comme on peut le voir, cette<br />
petite a su transformer ses doux rêves en<br />
réalité. Aujourd’hui, si elle aime les strass<br />
et les paillettes – elle est l’une des égéries d’adidas<br />
– c’est avant tout le tennis qui occupe sa vie.<br />
Née à Odense en 1990 de parents polonais, cette<br />
blondinette débute le tennis à l’âge de 7 ans avec<br />
son père Piotr, ancien footballeur professionnel.<br />
Encore aujourd’hui, papa ne gravite jamais très<br />
loin de sa fille. Prometteuse, la Danoise remporte<br />
l’Orange Bowl à 15 ans avant d’être sacrée chez<br />
les juniors en 2006 sur le gazon de Wimbledon.<br />
Puis elle réalise très vite la transition vers le monde<br />
professionnel en devenant la vingtième n°1 mondiale<br />
de l’histoire en 2010, à l’âge de 20 ans. Si elle<br />
compte déjà 25 titres à son palmarès, elle n’a toujours<br />
pas conquis le Graal : une victoire en Grand<br />
Chelem. Et ce malgré deux finales disputées à<br />
l’US Open en 2009 et 2014. Moins en verve ces<br />
dernières saisons, cette résidente monégasque est<br />
revenue à un excellent niveau en 2017, retrouvant<br />
sa place dans le top 10. Mais à 26 ans, l’ex-fiancée<br />
de Rory Mcllroy (ancien n°1 mondial en golf) a<br />
encore bien des atouts à faire valoir.<br />
<br />
Réponse : il s’agit de Caroline Wozniacki<br />
TENNIS MAGAZINE 113
IL Y A PRESCRIPTION…<br />
Par Alain Deflassieux<br />
Servez CHAUD !<br />
“<br />
En marge de sujets sur le sexe et le tennis,<br />
voici une petite sélection d’anecdotes à peu<br />
près racontables, retenues en 40 années de<br />
carrière…<br />
L’un des plus grands dragueurs du monde<br />
du tennis était sans conteste le Roumain Ilie<br />
Nastase (photo). Les filles, les filles, les filles !<br />
Il les adorait et profitait de son charme et de<br />
sa notoriété pour accumuler les conquêtes<br />
d’une nuit. Un secret pour personne, luimême<br />
s’étant vanté d’avoir séduit plusieurs<br />
centaines de partenaires tout au long de sa<br />
carrière dans son autobiographie, Mister Nastase.<br />
Avant d’être marié, pendant qu’il était<br />
marié et après plusieurs divorces, il n’a jamais<br />
arrêté. Rapide, il était rapide, notre ami Ilie !<br />
Je peux en témoigner puisqu’au début des années<br />
70, au cours d’une soirée organisée chez<br />
moi, je le retrouvais, à peine arrivé, occupé<br />
avec une copine peu farouche, sur un fauteuil<br />
de ma chambre.<br />
Parmi les meilleurs élèves du Maître roumain,<br />
il faut citer le Russe Marat Safin, si sympa, si<br />
drôle, qui ne se cachait pas de collectionner<br />
les conquêtes. Le plus bel exemple de son attirance<br />
pour le sexe opposé reste la mémorable<br />
conférence de presse qu’il donna un jour à<br />
l’Open d’Australie 2002. Ce jour-là, dans sa<br />
loge, se trouvaient trois créatures très déshabillées,<br />
cibles des photographes. Lorsqu’on<br />
lui demanda qui étaient ces personnes, il<br />
répondit avec un petit sourire en coin qu’il<br />
s’agissait de ses cousines ! En fait, ces aguichantes<br />
créatures sortaient dit-on d’une maison<br />
close de Melbourne, visitée par Safin 48<br />
heures plus tôt (voir p. 54)…<br />
Les filles faciles, la plupart des caïds du circuit<br />
en ont profité depuis des lustres. Mais on a<br />
vu aussi des joueurs et des joueuses se mettre<br />
ensemble. Généralement, leurs liaisons n’ont<br />
duré qu’un temps. Ainsi, Carlos Moya et<br />
Flavia Pennetta, Lleyton Hewitt et Kim Clijsters,<br />
Jimmy Connors et Chris Evert, pour<br />
ne citer qu’eux, ont fini par se séparer. Les<br />
deux premiers couples du fait de l’infidélité<br />
© PROSPORT/PANORAMIC<br />
du monsieur, le troisième parce que la carrière<br />
personnelle des deux tourtereaux passait<br />
avant le mariage.<br />
Sur le circuit féminin, on a connu, et on<br />
connaît encore, de nombreuses joueuses en<br />
ménage avec leur coach. Ces liaisons sont<br />
souvent éphémères parce qu’un beau jour,<br />
la joueuse reproche à son amant-entraîneur<br />
d’être la cause de ses défaites. Ce genre de<br />
rupture appartient au domaine privé sauf<br />
lorsqu’un coach éconduit choisit de se venger<br />
par presse interposée, comme le fit Thomas<br />
Prerovsky aux dépens de la ravissante<br />
Autrichienne Barbara Schett. Lorsqu’ils<br />
se séparèrent après le tournoi de Roland-<br />
Garros 2001, l’homme se confia sans pudeur<br />
à un tabloïd anglais pendant Wimbledon. Il<br />
expliqua avec moult détails la relation fusionnelle<br />
qui les poussaient souvent à rentrer<br />
prestement à l’hôtel après un match pour<br />
faire l’amour alors que la jeune joueuse était<br />
encore en tenue de tennis ! Jusqu’au jour où,<br />
après un huitième de finale perdu à Roland-<br />
Garros en 2001, Barbara le congédia sans<br />
ménagement. D’où la vengeance…<br />
La pauvre Barbara – aujourd’hui heureuse<br />
épouse et mère de famille, consultante sur<br />
Eurosports – se consola avec le pilote de Formule<br />
1 Enrique Bernoldi. Un jour, mon<br />
vieil ami journaliste Jean-Louis Moncet, le<br />
« Pape » du sport automobile, me posa une<br />
drôle de question : « J’ai vu sur un Grand Prix<br />
Bernoldi porter une veste de survêtement avec<br />
écrit “Barbara Schett” dans le dos puis, quelques<br />
semaines plus tard, arborer un tee-shirt “I love<br />
Jelena”, étrange non ? » Jean-Louis ignorait<br />
que lors du tournoi de Berlin 2002, le pilote<br />
était arrivé en compagnie de Barbara à la soirée<br />
du tournoi et qu’il en était reparti avec<br />
Jelena Dokic.<br />
Des histoires de liaisons, de ruptures, il y en<br />
a des floppées depuis que les tournois internationaux<br />
existent. Certaines ont fait la Une<br />
des journaux people comme la romance<br />
entre Guillermo Vilas et Caroline de Monaco,<br />
surpris par des paparazzis à Hawaï en<br />
1982. D’autres se passent en toute discrétion.<br />
Ainsi, en 2007, Anastasia Myskina, battue au<br />
1 er tour de Roland-Garros, me confiait que<br />
l’heure de la retraite avait sonné. Comme<br />
je lui demandais si elle allait suivre son<br />
boyfriend, l’Autrichien Jurgen Melzer, elle<br />
me répondit du tac au tac : « Suivre Melzer ?<br />
Surement pas, Vaidisova me l’a piqué ! ».<br />
Ladite Nicole Vaidisova, sculpturale Tchèque<br />
aujourd’hui à la retraite, a fait partie des<br />
conquêtes de l’inénarrable Radek Stepanek.<br />
Ce dernier, l’un des grands tombeurs du circuit,<br />
a – entre autres – été fiancé à Martina<br />
Hingis, marié à Vaidisova, a divorcé, puis<br />
s’est mis en couple avec Petra Kvitova, avant<br />
de voler vers d’autres aventures... <br />
ALAIN DEFLASSIEUX<br />
Ancien rédacteur en chef de <strong>Tennis</strong><br />
de France (1971 à 1989) puis chef<br />
de rubrique tennis pour le quotidien<br />
l’Equipe de 1989 jusqu’à sa retraite<br />
en 2009, il a signé plus de 40 ans<br />
de reportages sur tous les tournois<br />
de la planète.<br />
”<br />
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