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LMGMag#04-

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2<br />

mag<br />

lamaisongarage<br />

3ÈME TRIMESTRE 2017<br />

POUR PLUS D’INFOS<br />

CLIQUEZ SUR<br />

LES MOTS SOULIGNÉS<br />

4Tak pi tak pi tak tak !<br />

Les mains rebondissent<br />

sur la peau tendue<br />

du tambour, croche après croche.<br />

Tension du triolet.<br />

Les dernières semaines ont été<br />

assez silencieuses mais menées,<br />

malgré tout, tambour battant. Tak !<br />

L’actualité est arts plastiques, graphiques<br />

et photographiques. Les projets d’expositions<br />

personnelles et collectives ont bourgeonné,<br />

mûri et vont se déployer lors de ce dernier<br />

trimestre 2017. Dans la Galerie Arsenec de<br />

Tropiques Atrium et à la Villa Chanteclerc en<br />

Martinique, mais aussi les Photaumnales de<br />

Beauvais et à Paris à la Colonie.<br />

Bonne lecture !


gwiazda<br />

ZÉTWAL EN POLOGNE<br />

“Zétwal 3” est présenté à “New Region of the World” (8 Sept. – 12 Nov. 2017)<br />

à la Bunkier Sztuki Gallery of Contemporary Art / Cracovie [Pologne]<br />

Zétwal3 (Zétwal cube), est issu directement du film Zétwal. Zétwal3 n’est pas un<br />

condensé du film, mais une relecture de celui-ci. Une vision encore plus onirique,<br />

plus abstraite… un « cut-up » poétique sous influence « césairienne »<br />

Le DVD du film original est disponible ici.<br />

Lire ou relire LMG Mag #1, #2 et #3 ?<br />

suivez le lapin blanc<br />

SALON DU LIVRE<br />

D’ART DES AFRIQUES<br />

18 AU 22 OCTOBRE<br />

LA COLONIE<br />

128 R. DE LAFAYETTE<br />

PARIS<br />

Des pièces inédites signées<br />

Gilles Elie-Dit-Cosaque seront<br />

présentées à la Colonie le lieu de Kader<br />

Attia, artiste lauréat du prix Duchamp<br />

2016, dans le cadre du premier Salon<br />

du livre d’art des Afriques, aux côtés<br />

d’oeuvres d’Alain Nzuzi Polo, et Rita<br />

Alaoui.<br />

Ce salon est organisé en liaison avec<br />

la FIAC (Foire Internationale<br />

d’Art Contemporain), en collaboration<br />

avec la revue d’art Afrikadaa,<br />

et l’African Art Book Fair.<br />

Pour les organisateurs : « ce rendezvous<br />

culturel convivial est un moment<br />

de découvertes et d’échanges réunissant<br />

éditeurs indépendants, artistes,<br />

collectionneurs et grand public.<br />

Le salon du livre d’art des Afriques<br />

est une occasion unique pour le public<br />

de découvrir la richesse et la diversité<br />

de la programmation des publications<br />

d’art, revues, fanzines provenant des<br />

Afriques».<br />

[ Commissariat : Pascale Obolo ]<br />

SOLUTION DU JEU<br />

DU LMG Mag #3<br />

Les différences étaient :<br />

Le nom du magasin. Enfant sans s<br />

La couleur du haut du mannequin droit. La couleur<br />

des baskets du garçon. L’amortisseur avant.<br />

La tache de rouille du garde boue arrière.<br />

La marque du pantalon sur la cuisse<br />

Le gagnant est Paul à Lyon. Rendez-vous en<br />

dernière page pour un nouveau jeu.


« Je crois que je continue à faire du commerce. J’aime cette idée de toucher à tout. Le lien entre mes différentes activités de<br />

photographe, graphiste, réalisateur, auteur, est, je crois, mon désir de raconter des histoires. » Dans « An Konmès », le support<br />

peut varier ; cela peut être un film, une photo, un dessin, une installation, de la musique, une recette de cuisine, une<br />

performance, un distributeur empathique de poésie aléatoire, une épicerie installée au coeur de la galerie Arsenec… « J’ai<br />

envie que cette exposition rende compte de cet éclectisme. J’ai envie d’une exposition en mouvement avec chaque semaine<br />

un événement surprise ; une exposition “commerce” qui fasse réfléchir, qui émeuve, qui fasse sourire, qui surprenne, qui<br />

provoque... avec ce que je suis moi et mes rhizomes antillais ». [GEDC]<br />

<br />

4<br />

expo<br />

« AN KONMÈS », UN TITRE EN CRÉOLE<br />

POUR CETTE EXPOSITION PERSONNELLE<br />

QUI A POUR AMBITION DE PROVOQUER,<br />

PARTAGER DES ÉMOTIONS,<br />

CRÉER DES ATMOSPHÈRES ET INVITER<br />

À FAIRE UN PAS DE CÔTÉ.<br />

DANS « KONMÈS », IL Y A LA NOTION<br />

D’ÉCHANGE, MARCHAND OU PAS,<br />

ÉQUITABLE OU PAS, MAIS AUSSI<br />

DE BAZAR, DE DÉSORDRE,<br />

DE CAPHARNAÜM.<br />

« SA KI KONMÈS TA LA ? »<br />

(C’EST QUOI CE BAZAR ? ),<br />

« ARÉTÉ ÉPI KONMÈS OU ! »<br />

(ARRÊTE CE BAZAR !).<br />

« FAIRE DU COMMERCE »,<br />

UNE EXPRESSION BIEN CONNUE<br />

DES ENFANTS AUX ANTILLES.


DU 2 OCTOBRE AU 11 NOVEMBRE GALERIE ARSENEC<br />

TROPIQUES ATRIUM FORT-DE-FRANCE MARTINIQUE<br />

TROPIQUES ATRIUM<br />

GALERIE ARSENEC<br />

6 RUE JACQUES CAZOTTE<br />

97200 FORT-DE-FRANCE<br />

DU MARDI AU VENDREDI 13H - 18H30<br />

SAMEDI 10H - 13H<br />

RENDEZ VOUS SUR<br />

LA PAGE FACEBOOK/LAMAISONGARAGE<br />

POUR LA PROGRAMMATION<br />

DES ÉVÈNEMENTS<br />

DISTRIBUTEUR EMPATHIQUE<br />

DE POÉSIE ALÉATOIRE<br />

A CARACTÈRE CESAIRISTE<br />

Une installation interactive qui génère<br />

des haikus sous influence «césairiste»,<br />

selon les émotions des spectateurs.<br />

Développée avec UMBTH et l’aide de Luc<br />

Dall’Armellina


“Le sentiment du beau Ce sont des citations de Patrick<br />

Chamoiseau qui ponctuent cette<br />

peut faire aimer un arbre, 14ème édition du festival les Photaumnales<br />

avec comme thématique<br />

adorer une pierre,<br />

principale les Antilles françaises. L’exposition<br />

Couleurs pays met en avant<br />

aller à la rencontre des fleurs<br />

la création photographique de Guadeloupe<br />

et de Martinique.<br />

et des paysages. Il pousse au contact.<br />

L’exposition confronte la vision<br />

Il naît des émotions,<br />

historique des archives et des collections<br />

privées à celle des photographes<br />

déclenche des émotions.<br />

contemporains. Elle questionne la<br />

Il élabore d’expérience en expérience notion de l’identité de ces territoires.<br />

Mixité des époques et variété des regards<br />

forment une mosaïque d’une<br />

une gamme émotionnelle<br />

qui sera la sensibilité unique grande richesse où s’entrecroisent les<br />

activités humaines, les traditions économiques,<br />

sociétales et environne-<br />

hotaumnales<br />

de chaque individu…”<br />

Extrait de La matière de l’absence, Patrick Chamoiseau, éditions du Seuil, 2016 mentales.<br />

Ce panorama de la création historique<br />

et contemporaine propose des<br />

pistes de réflexion sur la construction<br />

de l’identité de ces deux îles, sur leur<br />

relation à la métropole. Il questionne<br />

également la représentation du paysage<br />

et révèle les diverses influences.<br />

La photographie a construit et véhiculé<br />

une image des Antilles françaises<br />

que l’inconscient collectif n’a cessé<br />

de perpétuer. Alors doit-on rester à<br />

proximité du rivage ou pénétrer dans<br />

la végétation luxuriante des mornes<br />

intérieurs géographiques et mentaux ?<br />

6


expo<br />

Commissariat général : Diaphane<br />

Commissariat pour la photographie contemporaine :<br />

Fred Boucher<br />

Commissariat pour la photographie historique :<br />

Véronique Masini<br />

BEAUVAIS<br />

1800 m2<br />

3 MOIS<br />

28 PHOTOGRAPHES<br />

2 ÎLES<br />

PHOTOGRAPHES PRESENTÉS<br />

Armand Benoit-Jeannette<br />

Adolphe Catan<br />

Denise Colomb<br />

Arlette Rosa-Lameynardie<br />

Félix Rose-Rosette<br />

Joseph Zobel<br />

Collection de la Fondation Clément<br />

Collection Exbrayat<br />

Jean-Baptiste Barret<br />

Steeve Cazaux<br />

Robert Charlotte<br />

Charles Chulem-Rousseau<br />

David Damoison<br />

Sylvain Duffard<br />

Mujesira Elezovic<br />

Gilles Elie-Dit-Cosaque<br />

Daniel Goudrouffe<br />

Anabell Guerrero<br />

Nadia Huggins<br />

Françoise Huguier<br />

Jean-Luc de Laguarigue<br />

Yohann Lamon<br />

Jean-François Manicom<br />

Nicolas Nabajoth<br />

Weena Ouensanga<br />

Magali Paulin<br />

Jean Popincourt<br />

Shirley Rufin<br />

Les étudiants du Campus Caraïbéen des Arts<br />

de la Martinique<br />

COULEURS PAYS<br />

Le Quadrilatère<br />

22 rue Saint-Pierre à Beauvais<br />

Tél. : 03 44 15 67 00<br />

Du mardi au vendredi de 12h à 18h<br />

Samedi et dimanche de 10h à18h<br />

Entrée libre<br />

Les Photaumnales c’est également<br />

Couleurs Québec avec les travaux<br />

de Robert Walker et Steve Veilleux<br />

ainsi que Couleurs Hong Kong<br />

produit d’une résidence accompagnée<br />

par Diaphane en 2016<br />

avec Tina Merandon, Beatrix Von Conta<br />

et Pascale Peyret


8<br />

La série<br />

“La servante écarlate”,<br />

adaptation du roman<br />

éponyme et à succès<br />

de Margaret Atwood.<br />

[ EN FRANCE SUR OCS ]<br />

Dans un futur proche, alors que<br />

la fertilité a dramatiquement chuté,<br />

les USA ont disparu, remplacés par un<br />

régime totalitaire chrétien baptisée<br />

Gilead. Des femmes toujours fertiles<br />

sont formées à devenir de bonnes « servantes<br />

» et envoyées chez des couples<br />

stériles, élite de cette nouvelle nation.<br />

Leur rôle, légitimé par une lecture stricte<br />

et ultra-conservatrice de la Bible : donner<br />

des enfants à ces couples et repeupler<br />

le pays.<br />

Au-delà de la série, le livre de<br />

Margaret Atwood est un incontournable.<br />

Ecrit il y a plus de 30 ans, ce roman,<br />

que son auteure qualifie de « fiction<br />

spéculative », fait froid dans le dos.<br />

Les scénaristes de la série ont d’ailleurs<br />

bien réussi à traduire l’ambiance et le<br />

propos de ce texte féministe militant,<br />

dérangeant et magnétique.<br />

Cadrages magnifiques, photographie<br />

somptueuse, une actrice, Elisabeth<br />

Moss (Mad Men, Top of the lake), bluffante,<br />

la série diffusée sur la plateforme<br />

HULU au USA a été multi primée aux<br />

derniers Emmy Awards.<br />

IRVING PENN<br />

Grand Palais<br />

21 Septembre 2017 - 29 Janvier 2018<br />

Tous les jours de 10h à 20h, Nocturne le mercredi jusqu’à 22h<br />

La servante écarlate<br />

Roman, Margaret Atwood, 1985<br />

(Pavillons Poche - Robert Laffont)<br />

Série télé de Bruce Miller, avec Elisabeth<br />

Moss, Samira Wiley, Alexis<br />

Bledel, Yvonne Strahovski, Joseph<br />

Fiennes…


It might be<br />

over<br />

soon<br />

À Paris, l’automne culturel est plein de<br />

belles promesses, avec notamment l’exposition<br />

« Irving Penn » au Grand Palais.<br />

Se perdre dans les salles, sous les hauts<br />

plafonds et apprécier encore et encore les<br />

photos du maître américain. Toutes sont des<br />

originaux tirés de la main de Penn. L’artiste<br />

américain accordait un soin particulier à<br />

développer lui-même ses clichés. 4 mois de<br />

rétrospective, la première en Europe depuis<br />

la mort du célèbre photographe en 2009.<br />

Accrochées au mur des grandes galeries<br />

du Palais, des photos de mode et de pub,<br />

bien sûr, pour lesquelles le New-Yorkais est<br />

le plus connu, mais aussi des photographies<br />

plus personnelles, que les équipes<br />

des Musées nationaux ont sélectionné avec<br />

soin. 2017 marque aussi le centenaire de<br />

la naissance de l’artiste et pour l’occasion,<br />

l’atelier de Penn à New York est en<br />

partie reconstitué dans l’exposition, avec<br />

notamment le fameux rideau devant lequel<br />

tant de ses chefs-d’oeuvre ont été réalisés.<br />

LE DERNIER ALBUM DE BON IVER, 22, A MILLION<br />

(sorti en septembre 2016), est touché par la Grâce. Le groupe américain<br />

actualise la folk et la propulse en orbite en créant une sorte de<br />

folk électro mystique.<br />

For Emma, Forever Ago, l’album le plus connu du groupe, sorti en<br />

2011, reste un classique du genre. Guitare sèche, amours perdus, la<br />

voix éraillée et aiguë du chanteur, Justin Vernon. L’un des singles<br />

Skinny Love, devenu aujourd’hui tube, a fait plusieurs fois le tour du<br />

monde, notamment avec la reprise de la jeune Birdy. Autre souvenir<br />

ému : sa collaboration avec James Blake sur le titre I need a forrest fire,<br />

où les harmonies de voix tireraient les larmes. Le natif du Wisconsin,<br />

après le deuxième album du groupe a sombré dans une longue et dure<br />

dépression. Il reprend le contrôle de son art avec ce dernier opus dont<br />

le refrain du tout premier morceau 22 (OVER S∞∞N) est un mantra<br />

« It might be over soon », appel à ce que la maladie cesse une fois pour<br />

toutes. Avec 22, A Million, le groupe indé américain s’est donc reconstitué<br />

autour de Justin Vernon, mélangeant samples, dissonances,<br />

harmonies, vocoder… Ils sont tous les trois poly-instrumentistes et<br />

brillants. Un album entêtant. Fermer les yeux, tout absorber, attendre<br />

la dernière piste… et recommencer !<br />

Bon Iver - 22, A Million © 2016 - Jagjaguwar<br />

Bientôt la Toussaint !<br />

De la tradition, des histoires,<br />

de la mémoire et des rires ;<br />

le DVD d’ “Outre-mer Outretombe”<br />

» est disponible sur<br />

www.lamaisongarage.fr.<br />

Tout comme “Ma grena’ et<br />

moi”, “Zétwal”, “Nous irons<br />

voir Pelé sans payer”,<br />

ou “La Liste des courses”.<br />

DVD ET VOD SUR WWW.LAMAISONGARAGE.FR<br />

[ PAIEMENT EN LIGNE POSSIBLE VIA PAYPAL ]


Amazones exposition<br />

Comment s’approprier à nouveau son corps après une ablation mammaire ? Comment vivre avec une cicatrice physique ou<br />

morale ? Comment définir la féminité lorsque l’on fait ou l’on a fait face au cancer intime comme celui du sein ?<br />

À l’occasion d’Octobre Rose, mois de prévention contre le cancer du sein, l’association martiniquaise Amazones organise<br />

une exposition collective à retrouver pendant tout le mois d’octobre à la Villa Chantecler à Fort-de-France/Martinique.<br />

Y sont présentés 18 portraits de femmes ayant été ou qui sont encore confrontées au cancer du sein,<br />

réalisés par une dizaine de photographes. Amazones c’est une initiative d’Alexandra Harnais<br />

Un octobre<br />

rose<br />

Barpapapa<br />

“<br />

A<br />

H<br />

Alexandra Harnais est<br />

une animatrice animée,<br />

une communicante communicative…<br />

un sourire, une voix,<br />

une plume, une énergie.<br />

Alexandra est une amazone…<br />

Alexandra harnais est :<br />

En parallèle des œuvres de : Georges Emmanuel Arnaud / Agnès Brézéphin / Gilbert Cazenave / Robert Charlotte<br />

Gilles Elie-Dit-Cosaque / Mario Gilbert / Micka M / Kelly Sinnapah Mary / Myriam Maxo / Hélène Raffestin<br />

Anais Verspan, à la Villa Chanteclerc, rebaptisée « La Villa Woz » (rose en créole), les Amazones proposent<br />

des activités pour les femmes en soin, leurs familles, mais aussi le personnel soignant et le grand public.<br />

Tout le programme ici : www.projetamazones.com/la-villa-woz-un-cocon-ephemere/<br />

Du 5 au 27 Octobre à la Villa Chanteclerc<br />

9


LEXANDRA<br />

ARNAIS<br />

“ Je suis… je suis quelqu’un qui aime les<br />

envolées césairiennes et la vie en barbapapa…<br />

Je suis quelqu’un qui aime les jeunes et<br />

les vieux. Au milieu, c’est trop compliqué. On<br />

se prend trop au sérieux au milieu. J’aime la<br />

franchise des jeunes et la sagesse des vieux.<br />

Et leurs cheveux blancs… je rêve de cheveux<br />

blancs ! Je suis… je suis, je suis une nana<br />

qui a enfin plein de cheveux !!! Et accessoirement,<br />

je suis une nana qui a eu un cancer<br />

du sein en 2014.<br />

Le point de départ de cette idée d’exposition<br />

photo a été une couverture du magazine<br />

Rose (un magazine destiné aux femmes<br />

atteintes d’un cancer), alors que j’étais en<br />

soins à Nantes, une réinterprétation du tableau<br />

de Delacroix La Liberté guidant le<br />

peuple. La femme sur la photo avait eu une<br />

mastectomie. Cette femme était belle… cela<br />

m’a profondément marqué. Et quelque part,<br />

cette image m’a redonné de la force.<br />

Je crois vraiment que l’art peut aider<br />

à guérir, alors j’ai eu envie à mon tour<br />

de créer ce type d’images. Après tout, si<br />

cela avait marché avec moi, cela peut marcher<br />

avec d’autres… L’idée était d’inviter<br />

des photographes à faire des portraits de<br />

femmes ayant eu un cancer du sein ou étant<br />

en train de lutter contre un cancer du sein ici<br />

en Martinique. À l’époque, ma priorité était<br />

de guérir avant tout, puis apprendre à redevenir<br />

quelqu’un qui vit et pas quelqu’un qui<br />

se soigne. Alors j’ai mis ce projet de côté le<br />

temps de finir de me soigner.<br />

En 2015, une amie journaliste m’a<br />

demandé de témoigner dans le cadre de la<br />

campagne de prévention nationale du cancer<br />

du sein : Octobre Rose. Mon témoignage<br />

a été une déflagration pour beaucoup de<br />

gens, anonymes et proches à qui je n’avais<br />

rien dit. J’ai reçu énormément de messages<br />

de soutien. C’était fou ! J’étais en fin de protocole…<br />

Je me suis dit qu’il était temps de<br />

lancer mon projet, une manière de rendre tout<br />

ce que j’avais reçu.. Je me suis inscrite dans<br />

le cadre de l’opération Octobre Rose pour que<br />

le projet ait plus de retentissement.<br />

J’ai conscience que ce projet va à<br />

l’encontre de quelques tabous : l’image de la<br />

femme, la nudité ici, et une certaine conception<br />

de la beauté. On donne à voir ce que l’on<br />

ne montre pas, cela peut choquer. Mais c’est<br />

une manière aussi pour nous, femmes qui ont<br />

battu ou qui sommes en train de se battre<br />

contre le cancer du sein, de dire qu’on a le<br />

droit d’exister comme on est. Avec nos cicatrices<br />

qui peuvent être physiques ou pas.<br />

Pour certaines femmes, la perte des cheveux,<br />

des sourcils a pu être plus traumatisante que<br />

l’ablation d’un sein. Avec la perte parfois de<br />

ces deux symboles, le cancer force à s’interroger<br />

aussi sur ces questions de féminité et<br />

de beauté.<br />

Et malgré ceux qui me disaient, qu’à<br />

cause de la pudeur antillaise, je ne trouverais<br />

pas de volontaires pour ce projet, ben rapidement<br />

en utilisant les réseaux sociaux on s’est<br />

retrouvé dans un groupe d’une dizaine de<br />

filles. On s’est baptisées les Amazones, pas<br />

uniquement en référence à ces guerrières de<br />

la Grèce antique qui s’amputaient d’un sein<br />

pour mieux tirer à l’arc, mais aussi pour évoquer<br />

la femme porteuse d’espoir, la femme<br />

rebelle contre l’ordre établi.<br />

Les photographes choisis sont des<br />

amis et des personnes talentueuses dont<br />

j’admire le travail et pas que. Je savais que<br />

c’était un projet fort, qui emmèrait les deux<br />

parties (photographe et modèle) loin dans<br />

l’intime. Il fallait des personnes en capacité<br />

d’entrer dans ce champs là. Ce sont<br />

les Amazones qui ont choisi la personne à<br />

qui elles avaient envie de raconter leur histoire,<br />

à travers le prisme photographique.<br />

Pour beaucoup d’entre elles, le<br />

moment du shooting a été un moment vraiment<br />

fort. Une façon de sortir du cocon,<br />

parfois la prison d’un foyer ou d’un hôpital.<br />

Une manière de reprendre possession de<br />

leur corps et de le réaffirmer. L’une d’elles,<br />

pourtant en rémission depuis 10 ans, a<br />

même considéré que sa guérison réelle<br />

commençait avec sa photo. Ben voilà,<br />

quand j’ai entendu ça, je me suis dit que on<br />

avait gagné, même si l’expo ne se faisait<br />

pas. On avait au moins suscité la magie de<br />

la rencontre avec les photographes… Tout<br />

le reste, c’est du bonus. Petit à petit, avec<br />

les rencontres et les bonnes volontés, le<br />

projet a grossi. Et autour de l’exposition, on<br />

a monté avec les Amazones et une équipe<br />

de proches amies, un tas d’autres opérations<br />

comme, par exemple, la rénovation<br />

du local d’accueil des malades à la Ligue<br />

contre le cancer, afin de créer un environnement<br />

plus chaleureux, des ateliers gratuits<br />

d’accompagnement, qui vont de l’Art-thérapie<br />

à des conseils de maquillage… Des<br />

choses auxquelles j’ai pu avoir accès en<br />

France mais plus rares en Martinique. Nous<br />

proposerons également des conférences.<br />

Et puis d’autres artistes, des designers,<br />

des musiciens, et des performeurs se sont<br />

joints au projet afin de livrer leur vision de<br />

la maladie et de la guérison. Et enfin un<br />

film documentaire raconte le projet.<br />

Je sais ce que c’est d’être mal. Je<br />

crois que bien souvent face à la souffrance,<br />

les discours sont convenus… il y a même<br />

quelque chose de vulgaire dans le «dire»,<br />

les grands discours des «sachants» sur<br />

le yaka fokon. Devant la souffrance, à un<br />

moment, seul compte le « faire », pour<br />

concrètement aider les personnes confrontées<br />

à la maladie. Alors si je peux faire<br />

quelque chose, je le fais. Comme dans le<br />

conte, c’est ma part du colibri…<br />

Un colibri rose.


Aubergine & Patate #4<br />

Lmg Quizz<br />

Soyez le premier ou la première à répondre correctement à ce petit quizz et gagnez le DVD Outre-mer Outre-tombe.<br />

La plupart des réponses sont dans les films de La Maison Garage. Envoyez vos réponses par mail à cette adresse :<br />

lamaisongarage@gmail.com<br />

1• Le Collectif du 5 février était :<br />

A Un collectif concurrent du collectif du 3 janvier<br />

B Le regroupement des organisations syndicales et<br />

associations qui a mené la grève générale de 2009.<br />

C La deuxième réponse à l’air trop sérieuse pour être fausse.<br />

Mais je pense que c’est un piège pour me faire perdre.<br />

Je vais choisir la réponse C.<br />

2 • Selon Aimé Césaire :<br />

A Un ours qui dort n’est pas un homme qui ronfle.<br />

B Un homme qui crie n’est pas un ours qui danse.<br />

C Un homme qui hurle n’est pas un ours qui mange.<br />

3 • Lors de son déplacement en Martinique en<br />

1971, le Roi Pelé a été ravi de constater que<br />

l’on avait donné son nom à un volcan<br />

(la Montagne Pelée)<br />

A Vrai.<br />

B Faux.<br />

C Tchip… Pelé n’est jamais venu en Martinique.<br />

4 • Le moteur de la mythique grena’ fait ?<br />

A 50cm3<br />

B 100cm3<br />

C Tek Tek Tek Tek<br />

5 • Dans le temps, aux Antilles, lors de<br />

l’embaumement d’un corps, où mettait-on<br />

un petit citron vert ?<br />

A Dans l’anus (et également dans le vagin, pour les femmes)<br />

pour prévenir d’intempestifs écoulements.<br />

B Dans l’orbite des yeux, pour purifier la vision du mort.<br />

C Dans la poche du costume, pour se préparer<br />

un Citron-Rhum-Sucre avec Saint Pierre.<br />

6 • Dans “Je nous sommes vus”, Olympe et sa<br />

famille en Guyane en sont totalement fans ;<br />

comment se sont terminés les Feux de l’Amour ?<br />

A Victor est mort pour la 6e fois, tout en suicidant Nicky.<br />

B Ce n’est pas fini, on en est au 10 568ème épisode.<br />

C La plupart des personnages a été éliminé par Dexter.<br />

À BIENTÔT POUR LMG MAG’#5<br />

Rendez-vous dans 3 mois pour<br />

débriefer toutes ces expositions<br />

dans le 5e numéro du LMG Mag.<br />

Et puis ce sera la préparation de<br />

Noël, les idées de cadeaux et les<br />

bonnes (ou mauvaises) résolutions<br />

de la nouvelle année.<br />

D’ici là, aimez et faites aimer en<br />

partageant le lien d’inscription à<br />

la newsletter, la page Facebook ou<br />

le site de La Maison Garage.<br />

À bientôt !<br />

mag<br />

© 3ÈME TRIM 2017 LA MAISON GARAGE<br />

CONTACT : LAMAISONGARAGE@GMAIL.COM<br />

lamaisongarage<br />

WWW.LAMAISONGARAGE.FR • FACEBOOK/ LAMAISONGARAGE • VIMEO.COM/ LAMAISONGARAGE

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