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Magazine Valais - Novembre 2017

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TÉLÉMARK<br />

Elle n’apprécie guère le snowboard,<br />

qu’elle trouve «casse-pieds».<br />

Fort bien, mais elle<br />

pratique elle-même la traditionnelle discipline<br />

du télémark, se permet-on de lui<br />

objecter. Amélie Reymond est trop charmante<br />

et courtoise pour réagir à notre<br />

remarque et préfère nous exposer les<br />

qualités nécessaires à tout adepte de ce<br />

sport: la puissance, l’endurance, le sens<br />

de l’équilibre et des capacités de coordination<br />

hors du commun. Au total, il<br />

convient de maîtriser non moins de<br />

trois techniques lors des épreuves de<br />

Coupe du monde, qui se tiennent chaque<br />

année à l’image des championnats<br />

de ski alpin ou nordique, et comportent<br />

systématiquement des difficultés additionnelles.<br />

Le slalom géant, par exemple,<br />

se complète d’un saut de 25 mètres,<br />

évalué selon un système de points. La<br />

discipline «classique» se compose d’un<br />

slalom géant, d’un parcours de skating,<br />

d’un saut et d’un tour de 360 degrés sur<br />

une pente abrupte. Chaque épreuve<br />

dure environ trois minutes, ainsi que le<br />

précise Amélie Reymond. «Les compétitions<br />

exigent une excellente condition<br />

physique et une concentration extrême.<br />

En pivotant sur nous-mêmes, nous avons<br />

souvent l’impression de nous trouver<br />

dans une essoreuse.» Dans le sprint parallèle,<br />

plus court, deux athlètes se mesurent<br />

l’une à l’autre. «Cette course très<br />

spectaculaire captive toujours le public.<br />

Elle n’est pas simple pour nous, car nous<br />

sommes parfois tenues de livrer jusqu’à<br />

six duels contre différentes concurrentes.»<br />

Inventé par un Norvégien en 1860, le<br />

télémark illustre les balbutiements du<br />

ski. Pendant près d’un siècle, il a représenté<br />

l’unique manière de dévaler des<br />

pentes couvertes de neige. Les skis<br />

eux-mêmes étaient deux lattes de bois<br />

droites qui exigeaient une méthode particulière<br />

pour prendre un virage: en<br />

pliant le genou situé à l’intérieur, le skieur<br />

déplaçait son poids et commençait<br />

à tourner. Cette vénérable technique<br />

doit sa renommée aux sportifs d’un certain<br />

âge qui en appliquaient encore les<br />

principes au cours des décennies 1960<br />

et 1970. Cela fait longtemps toutefois<br />

que le télémark est devenu une discipline<br />

à part entière qui répond à de nouvelles<br />

règles, suit un calendrier de courses<br />

établi par la FIS et dispose d’une<br />

équipe de onze athlètes sous l’égide de<br />

Swiss-Ski.<br />

Depuis dix ans, Amélie Reymond fait<br />

partie de l’équipe nationale, composée<br />

de quatre femmes et de sept hommes,<br />

et affiche de loin le meilleur palmarès. A<br />

cette époque, elle a tout misé sur le télémark<br />

et n’a cessé de remporter un titre<br />

après l’autre. Elle domine la Coupe du<br />

monde depuis 2009, à la seule exception<br />

de 2013 où elle s’est inclinée devant<br />

une skieuse norvégienne. Cette discipline<br />

requiert de nombreuses heures<br />

d’entraînement, souligne la sportive de<br />

30 ans. Après avoir obtenu un master en<br />

biomécanique à l’EPF de Zurich, elle travaille<br />

à 80% au Service de la santé du<br />

canton du <strong>Valais</strong>. Elle s’entraîne pourtant<br />

presque tous les jours. Elle entretient sa<br />

condition physique, s’élance sur les pistes<br />

et se rend régulièrement à la salle de<br />

musculation pendant la pause de midi.<br />

«Je n’ai jamais connu de blessure grave<br />

alors que je pratique le sport au plus<br />

Amélie<br />

Reymond est<br />

aussi gymnaste<br />

et vicechampionne<br />

suisse<br />

à la barre fixe.<br />

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