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Production Maintenance n°59

Maintenance conditionnelle : intervenir au plus près, au bon moment

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TECHNOLOGIES<br />

MAINTENANCE CONDITIONNELLE<br />

Figure 2 : Deux paliers de ventilateur soumis<br />

à différentes charges. Pourquoi suivent-ils le<br />

même protocole d’apport de graisse ?<br />

plicable pour ne pas dire fantaisiste; les<br />

facteurs de correction qui la composent<br />

sont souvent non maîtrisés et difficiles à<br />

estimer. Certains d’entre eux font varier la<br />

périodicité théorique d’un facteur 10 ! Les<br />

écarts probables et les erreurs possibles qui<br />

en découlent en deviennent grotesques…<br />

au bout de la 3 068 e heure de fonctionnement,<br />

il faut graisser…pourvu qu’elle ne<br />

tombe pas l’heure de table !<br />

Pour bien faire comprendre le problème,<br />

Haris Trobradovic, l’un des nombreux<br />

formateurs globe-trotters de SDT, a<br />

récemment dispensé une formation dans<br />

un site pétrochimique du Moyen-Orient.<br />

« Pendant la formation, nous avons pris des<br />

mesures sur plusieurs machines, relate le<br />

formateur [Figure 1]. L’une de ces machines<br />

était un ventilateur, programmé pour<br />

une re-lubrification dans quelques jours.<br />

La pratique de lubrification habituelle du<br />

client consiste à suivre les recommandations<br />

du fabricant [OEM], tant en ce qui<br />

concerne les intervalles que la quantité de<br />

graisse à injecter. Autrement dit, on rajoute<br />

de la graisse en fonction du calendrier et<br />

on fait confiance au fabricant du moteur<br />

électrique pour la quantité. »<br />

Haris Trobradovic a saisi cette opportunité<br />

et réalisé le regraissage exactement selon<br />

les recommandations du fabricant alors<br />

que les données ultrasonores n’indiquaient<br />

aucun besoin de rajout de graisse. Le suivi<br />

précis de cette procédure de lubrification a<br />

déclenché plusieurs signaux d’alarme. La<br />

figure 2 présente les deux paliers entraînant<br />

le ventilateur. Pourquoi deux paliers<br />

identiques, supportant des charges différentes,<br />

devraient-ils suivre le même protocole<br />

de graissage ? Souvent pour la simple<br />

et mauvaise raison que le graisseur étant<br />

sorti pour lubrifier le palier côté entraînement,<br />

autant lui demander de graisser<br />

sur le palier du côté opposé...se faisant on<br />

croit bien faire mais c’est tout le contraire !<br />

Le formateur SDT a été perturbé par<br />

autre chose : les instructions gravées sur<br />

la plaque signalétique du moteur électrique<br />

(voir la figure 3 – <strong>Maintenance</strong><br />

des paliers à l’aide d’une pompe à graisse<br />

« calibrée »). Les instructions figurant sur<br />

la plaque signalétique précisent d’ajouter<br />

32,7 grammes de graisse (type de graisse<br />

non identifié) toutes les 3 068 heures de<br />

fonctionnement. Première remarque : ces<br />

recommandations ne prennent nullement<br />

en compte l’environnement dans lequel<br />

ce moteur tourne ; climat très chaud et/<br />

ou humide en été, mais froid, neigeux ou<br />

sec en hiver ? Combien de techniciens de<br />

lubrification disposent d’outils permettant<br />

de mesurer le débit de leur pompe à graisse<br />

au dixième de gramme près ?<br />

Figure 3 : Le fabricant demande à l’exploitant<br />

de lubrifier en fonction d’un calendrier<br />

programmé sans tenir compte des conditions<br />

de fonctionnement et environnementales<br />

Un fait positif à noter : la présence d’une<br />

autre plaque (Figure 4) précisant le type<br />

de graisse à utiliser pour le roulement.<br />

Le mélange de graisses incompatibles est<br />

souvent cité comme cause de défaillance<br />

précoce des roulements. Cette même indication<br />

est prise en compte par l’outil ultrasonore<br />

LUBExpert de SDT qui rappelle à<br />

son utilisateur le bon type de graisse à utiliser<br />

avant de procéder à un graissage.<br />

Figure 4 : Ce moteur comporte une deuxième<br />

plaque rappelant aux techniciens de lubrification<br />

le type de graisse à utiliser<br />

Haris Trobradovic et l’équipe de maintenance<br />

prévisionnelle ont poursuivi<br />

l’expérience en fixant le matériel SDT<br />

sur la pompe à graisse, avant de lubrifier<br />

le palier côté entraînement suivant<br />

les recommandations du fabricant. La<br />

figure 5 est une capture d’écran d’UAS,<br />

le logiciel accompagnant LUBExpert. La<br />

tendance représentée dans la partie supérieure<br />

est celle du palier côté entraînement.<br />

En quatre minutes, la valeur RMS<br />

globale s’est élevée de 7 dBµV, tandis que<br />

le facteur crête et la valeur crête augmentèrent<br />

très fortement.<br />

Pour ceux qui ne sont pas familiarisés<br />

avec ces formats de données, le niveau<br />

RMS global, le niveau RMS max et le facteur<br />

crête sont des indicateurs uniques de<br />

l’état de santé des machines, développés<br />

par SDT pour donner une signification<br />

analytique aux données ultrasonores statiques.<br />

La courbe de tendance figurant en<br />

bas du graphique est celle du palier situé<br />

du côté opposé à l’entraînement. L’ajout<br />

de la quantité nécessaire de graisse n’entraîne<br />

aucune variation de la valeur RMS<br />

globale, qui reste stable à 26 dBµV. En<br />

revanche, la chute du facteur crête et de<br />

la valeur crête indique que le palier entre<br />

peut-être en état de défaillance. Malheureusement,<br />

le respect de la procédure du<br />

fabricant a entraîné une sur-lubrification<br />

du palier côté entraînement.<br />

Une maintenance prévisionnelle plus<br />

fréquente à l’aide de technologies complémentaires<br />

comme l’analyse ultrasonore<br />

et vibratoire permet de garantir que<br />

les périodes d’arrêt des machines sont<br />

40 IPRODUCTION MAINTENANCE • N°59 • Octobre-novembre-décembre 2017

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