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D O S S I E R<br />
Cours à l’Edhec BS<br />
© Edhec Lille<br />
>>> suite de la page 3<br />
→→<br />
Un recrutement<br />
relativement stable<br />
Avec quelque 10 799<br />
candidats en <strong>2017</strong>, le<br />
nombre de candidats issu<br />
des classes préparatoires<br />
s’est stabilisé depuis<br />
quelques années. Même<br />
chose pour les places<br />
offertes par les écoles -<br />
94 places de plus sur 7899<br />
pour la session 2018 -,<br />
même si ce chiffre cache<br />
des disparités avec une<br />
diminution des places chez<br />
certaines écoles quand<br />
d’autres sont plus ou moins<br />
régulièrement et une hausse<br />
chez d’autres écoles.<br />
a à faire du lundi matin au week-end et a des solutions à chaque<br />
problème », confirme Bernard Belletante, le directeur général<br />
d’emlyon business school.<br />
Certaines écoles proposent même à leurs étudiants de suivre des<br />
doubles parcours avec l’université pour approfondir des disciplines<br />
enseignées pendant leur prépa. C’est le cas d’Audencia<br />
ou de Grenoble EM dont les étudiants peuvent s’inscrire à l’université<br />
Grenoble Alpes en lettres, philosophie, histoire, etc. et en<br />
sortent souvent avec un master. « En prépa il y a une unité de<br />
temps et de lieu, une progression qui doit être homogène pour<br />
tous, quand dans une école nous sommes face à des individus<br />
qui peuvent avoir un projet professionnel très précis comme pas<br />
du tout et des maturités très différentes », relève le directeur<br />
adjoint de Grenoble EM, Jean-François Fiorina qui « comprend<br />
qu’ils soient parfois déroutés à l’entrée dans une grande école<br />
après vingt années passées dans un système qui privilégie l’unité<br />
de temps, lieu et formation ».<br />
: Plus de culture générale<br />
pour les étudiants des écoles<br />
Le premier volet des évolutions envisagées concerne donc le<br />
contenu même de l’enseignement dans les grandes écoles<br />
de management, qui pourrait intégrer plus de culture générale<br />
pour lutter contre l’impression qu’ont souvent les élèves de<br />
« s’appauvrir » intellectuellement. « Les étudiants ont besoin<br />
de trouver du sens dans leurs études. Une grande école ce ne<br />
peut pas être seulement de la technique », assure Alain Joyeux.<br />
« Les deux années de prépas sont très proches des "libéral arts"<br />
à l’anglo-saxonne et donnent un socle essentiel aux élèves »,<br />
analyse Patrice Houdayer dont l’école, suite aux travaux entrepris<br />
avec l’Aphec, a ouvert à la dernière rentrée en 1 ère année de son<br />
programme Grande École de nouveaux cours de géopolitique ou<br />
sur les « grands problèmes économiques contemporains ». Dans<br />
ce cadre trois professeurs ont été recrutés pour délivrer quatre<br />
nouveaux cours qui vont « permettre aux étudiants de poursuivre<br />
et d'amplifier le décryptage de la complexité du monde, travail<br />
L’ESSENTIEL DU SUP | PRÉPAS 4 DÉCEMBRE <strong>2017</strong> | HS N°3<br />
entrepris avec passion en CPGE ». Ceux consacrés à la géopolitique<br />
vont d’ailleurs être délivrés par professeur agrégé qui<br />
enseigne en classe prépa, Frédéric Munier.<br />
: Mieux connaître les entreprises<br />
dès la prépa<br />
Le deuxième grand chantier envisagé pour mieux « homogénéiser<br />
» la filière concerne la meilleure connaissance du monde<br />
du travail par les élèves de prépa. « Aujourd'hui les élèves ne<br />
quittent pas leur lycée pendant deux ans et sont soumis, lors<br />
des oraux des concours, à des entretiens pendant lesquels ils<br />
doivent évoquer des entreprises dont ils n’ont jamais entendu<br />
parler », constate Alain Joyeux, qui organise dans son lycée des<br />
rencontres avec des chefs d’entreprise pour qu’ils décrivent leur<br />
métier à des « étudiants passionnés par ces rencontres ». Ces<br />
éclairages professionnels sont d’autant plus importants pour<br />
les élèves que des écoles comme l’Essec ou l’Edhec viennent<br />
d’ajouter des mises en situation professionnelle lors de leurs<br />
oraux.<br />
D’où l’idée, comme c’est déjà le cas dans les prépas ECT, de<br />
proposer aux élèves volontaires de passer une semaine dans une<br />
entreprise ou une organisation dans le cadre de leur première<br />
année. « Cela doit bien entendu se dérouler dans un esprit très<br />
différent de celui du stage de découverte de 3 e . Il s’agirait pour<br />
nos élèves de suivre des managers ou d’effectuer des missions<br />
pour des PME-PMI », explique Alain Joyeux. Le tout déboucherait<br />
sur un « rapport d’étonnement » que les étudiants pourraient<br />
développer lors de leur entretien de motivation.<br />
Afin d’éviter les blocages réglementaires, cette semaine d’immersion<br />
interviendrait pendant la période scolaire, un peu<br />
comme les déplacements à l’étranger qui existent déjà largement.<br />
La conclusion d’Alain Joyeux : « Nous préférons passer par<br />
une période d’expérimentation dans les établissements volontaires<br />
plutôt que d’essayer de la généraliser ». n<br />
Olivier Rollot<br />
>>> suite page 5