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<strong>pour</strong> fonctionner en sens inverse et la finesse du mouvement dépend de cette<br />
opposition. L’individu n’est pas conscient de l’opposition mais c’est ainsi que<br />
se produit le mouvement. Aux animaux la nature donne la perfection du<br />
mouvement : la grâce du tigre ou de l’écureuil est due à la richesse des<br />
oppositions mises en jeu <strong>pour</strong> atteindre cette harmonie. Chez l’homme ce<br />
mécanisme n’existe pas à la naissance, il faut donc le créer et cela se fait par<br />
des expériences pratiques dans l’environnement. Il ne s’agit pas tant<br />
d’exercice du mouvement que de coordination. Chez le petit d’homme cette<br />
coordination n’est pas établie, mais doit être créée et perfectionnée par la<br />
psyché.<br />
Une caractéristique de l’homme est qu’il peut faire toutes sortes de<br />
mouvements, bien plus que les animaux, faisant de certains d’entre eux les<br />
siens propres. Son habileté à agir n’est pas limitée, mais à <strong>un</strong>e seule<br />
condition, que d’abord il le fasse par lui-même : création au début par <strong>un</strong><br />
vouloir subconscient et ensuite répétition volontaire des exercices en vue de<br />
coordonner ses mouvements. Riche de potentialités, il choisit la part de<br />
richesse qu’il va utiliser. Un athlète n’est pas doté de muscles spéciaux <strong>pour</strong><br />
l’aider, pas plus qu’<strong>un</strong> danseur n’est né avec certains muscles affinés en vue<br />
de son art : tous deux les développent par leur volonté. Ainsi rien n’est établi,<br />
mais tout est possible sous la direction de la volonté ; aussi les hommes ne<br />
font-ils pas tous les mêmes choses, comme les animaux d’<strong>un</strong>e même espèce.<br />
Chaque individu a son propre chemin à suivre, et le travail est <strong>un</strong>e expression<br />
majeure de sa vie psychique. Ceux qui ne travaillent pas courent<br />
véritablement <strong>un</strong> grand danger d’atrophie de l’esprit. Bien que le nombre des<br />
muscles soit trop grand <strong>pour</strong> qu’ils puissent tous s’exercer, il y a <strong>un</strong> certain<br />
nombre en dessous duquel il est dangereux <strong>pour</strong> la vie psychique de<br />
descendre. C’est la compréhension de ce fait qui est à l’origine de<br />
l’introduction de la gymnastique dans l’éducation : il y avait en effet trop de<br />
muscles inutilisés.<br />
La vie psychique doit utiliser davantage de muscles mais le but qui soustend<br />
cette utilisation ne devrait pas être fondamentalement utilitaire, comme<br />
cela existe dans quelques écoles qu’en éducation moderne, on appelle<br />
techniques. Le véritable but est que l’homme puisse développer la<br />
coordination des mouvements nécessaire à l’enrichissement du côté pratique<br />
de sa vie psychique. Sinon il faut que le cerveau développe <strong>un</strong>e série de