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Epistemologie des sciences sociales

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encore les cinq styles de l’analyse sociologique selon J.-M. Berthelot, Les vertus de l’incertitude, Paris,<br />

puf, 1996, p. 165 s.<br />

[30] J.-M. Berthelot, ouvr. cité, p. 52 s.<br />

[31] R. Boudon, M. Clavelin (éd.), Le relativisme est-il résistible?, Paris, puf, 1994.<br />

[32] J.-M. Berthelot, « La science est-elle soluble dans le social ? Note sur la norme du vrai et les<br />

<strong>sciences</strong> <strong>sociales</strong> », Revue européenne de <strong>sciences</strong> <strong>sociales</strong>, 1996, vol. XXXIV, n° 104, p. 181 à 186.<br />

[33] J.-M. Berthelot, « Les nouveaux défis épistémologiques de la sociologie », p. 30, in Sociologie et<br />

sociétés, 1998, vol. XXX, n° 1, p. 23 à 38.<br />

[34] Le qualificatif « discrètes » dans le titre de cette section fait aussi référence à ces unités autonomes<br />

que constitue chacun <strong>des</strong> textes analysés selon ces approches, sans que soient mis en cause les disciplines<br />

ou les champs de recherche dont ils relèvent.<br />

[35] Les travaux <strong>des</strong>criptifs passent parfois pour être d’une autre nature, leur fonction étant de livrer <strong>des</strong><br />

informations « brutes » sur <strong>des</strong> événements vécus, <strong>des</strong> langues ou <strong>des</strong> musiques recueillies, <strong>des</strong> objets ou<br />

<strong>des</strong> monuments inventoriés, etc., sans théories nouvelles à leur sujet. Chacun sait pourtant que la manière<br />

dont ces <strong>des</strong>criptions sont conduites est, en science (même humaine), largement déterminée par les<br />

lectures <strong>des</strong> mêmes phénomènes apprises sur les bancs <strong>des</strong> universités. On ne décrit plus aujourd’hui les<br />

rapports de parenté, dans une société quelconque, comme on les notait il y a cinquante ans, etc. En outre,<br />

ces travaux d’ordre documentaire sont justiciables, en science (même humaine), de procédures<br />

d’évaluation qui mettent en évidence les composantes interprétatives de la <strong>des</strong>cription, au gré ou à l’insu<br />

de l’auteur ; pour une étude exemplaire de cette imbrication <strong>des</strong> deux plans, voir O. Guillaume, L’analyse<br />

<strong>des</strong> raisonnements en archéologie. Le cas de la numismatique gréco-bactrienne, Paris, Recherche sur<br />

les civilisations, 1987. L’approche analytique est, par conséquent, la même pour les deux catégories de<br />

textes, <strong>des</strong>criptifs et interprétatifs : voir encadré ci-contre ; pour plus de lumière sur ce point, voir la<br />

dualité « Compilations/Explications » dans J.-C. Gardin, Une archéologie théorique, Paris, Hachette,<br />

1979, p. 39 à 61.<br />

[36] L’adverbe « nécessairement » dans cette phrase ne renvoie pas à la linéarité inévitable <strong>des</strong> textes<br />

narratifs ; en effet, l’ordre d’enchaînement <strong>des</strong> propositions intermédiaires en question ne suit<br />

pratiquement jamais l’ordre de la narration. L’adverbe rappelle seulement que tout raisonnement, quelle<br />

qu’en soit la forme (discursive, logique, mathématique), se ramène à une suite d’opérations discrètes<br />

pratiquées dans un certain ordre.<br />

[37] S’il faut absolument un exemple, rappelons l’élargissement spectaculaire <strong>des</strong> sources écrites de<br />

l’histoire qui a suivi et qui suit encore le déchiffrement <strong>des</strong> écritures et <strong>des</strong> langues anciennes –<br />

égyptiennes, sumériennes, akkadiennes, hittites et tant d’autres, en Orient ou ailleurs. Les raisonnements<br />

compliqués qui permettent ces décryptages pratiquent un incessant va-et-vient entre hypothèses théoriques<br />

et données empiriques, où la logique scientifique semble bien régner seule. À quoi les relativistes les<br />

plus entiers ne manqueront pas d’objecter que « le social » l’emporte néanmoins dans la mesure où les<br />

déchiffreurs n’iraient jamais jusqu’au bout de leur peine sans l’aiguillon de la reconnaissance publique et<br />

de la gloire escomptées. L’ennui de ce genre d’argument est que la prédiction <strong>des</strong> éclipses devient ellemême<br />

un acte social et que le débat épistémologique dès lors s’arrête faute de débatteurs.<br />

[38] Une formule lapidaire de J.-C. Passeron condense ce point de vue, qui semble être le sien : «<br />

Addition sociographique n’est pas cumulation sociologique » (1991, p. 366). On pourrait généraliser et<br />

abréger encore : accumulation n’est pas cumul. Et pourtant… dans son livre tempéré sur nos « <strong>sciences</strong><br />

incertaines », Bruce Mazlich n’hésite pas à fondre les deux notions : « As long as the historian is true to<br />

the facts – though they may be different facts from those of another historian – and demonstrates the<br />

procedure followed, remaining open to criticism, that historian is engaged in scientific history as we have<br />

defined it. Accumulation takes place when yet another historian seeks to reconcile the evidence and<br />

inferences in a more extended treatment, a larger synthesis – a deeper interpretation » (1998, p. 172). J.-

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