Balcons et garde-corps en métal - Comment les préserver ?

Les balcons
& garde-corps
en métal
Comment les préserver ?

CONSERVER LA RICHESSE DES DÉCORS
Milieu du 19 e siècle : la fonte décorative moulée de production
industrielle s’impose sur les balcons. Les éléments
décoratifs sont montés sur une armature en fer
qui assure la solidité.
Entre 1890 et 1920 : l’Historicisme et l’Art nouveau
renouent avec le fer forgé artisanal (barres cintrées, torsadées…).
Divers systèmes d’assemblage sont utilisés :
vis, boulons, brides reliant les éléments…
Les façades liégeoises construites entre 1850 et 1920
comportent souvent des balcons, composés :
- de consoles de support en pierre, bois ou métal ;
- d’une assise en pierre, plus rarement en bois ;
- d’un garde-corps décoratif en métal (rarement en bois) ;
- d’une main courante en métal ou en bois.
Entre 1920 et 1950 : les balcons surmontent des structures
d’oriels (« loggias »). Soudés entre eux, les éléments
métalliques de style Art déco sont ancrés dans les matériaux
de parement (béton, enduit et/ou briques).
Les façades des maisons et des immeubles à appartement
des années ’50 et ’60 continuent à intégrer des
balustrades pour protéger balcons et perrons. Le style
évolue en intégrant les formes du modernisme ludique.

ENTRETENIR
Non entretenu, le métal rouille, gonfle et se désagrège.
Les tensions créent des cassures au sein des éléments
métalliques ainsi que dans les supports de maçonnerie,
ce qui accélère le processus de dégradation. La clé de
la préservation est donc l’entretien. Un contrôle régulier
permet d’intervenir dès l’apparition d’indices d’usure.
REPEINDRE
La durabilité de la mise en peinture dépend de la qualité
du travail de préparation.
Le ponçage permet d’enlever toutes les traces de rouille et
les anciennes peintures non adhérentes.
La structure en métal présente des signes de non entretien
et de rouille. L’enduit cimenté qui entoure le support a éclaté.
Il est temps d’agir !
Une couche de peinture avec des propriétés anticorrosion doit
être appliquée (couche primaire et/ou couches de finition).
Les structures entretenues conservent longtemps leurs qualités
mécaniques. Le parement n’est pas abîmé.
Il est toujours moins coûteux de repeindre régulièrement
et de réparer que de remplacer l’intégralité
d’une structure dont l’entretien a été négligé.
Il convient de choisir des peintures adaptées aux
métaux. Pour le choix de la couleur, le conseil est de
respecter au mieux la teinte de départ, par exemple
en se basant sur un relevé des anciennes couches.
Jusqu’à la fin du 19 e siècle, les structures étaient le
plus souvent peintes en noir, plus rarement en blanc.
Au 20 e siècle, des tonalités plus variées ont été introduites.

SÉCURISER LES ACCROCHES
La stabilité de l’assise des balcons sur consoles doit
être vérifiée chaque année. Les parties trop abîmées
constituent une menace pour la sécurité et doivent être
remplacées. Les éléments en bois doivent être repeints
régulièrement.
RÉPARER LES ANCRAGES
Il n’est pas efficace de repeindre seulement les parties
métalliques si les ancrages n’ont pas été réparés et stabilisés.
Les réparations au niveau des parements en pierre
ou en béton sont délicates et doivent être effectuées avec
soin : couche d’étanchéité autour des éléments en fer,
emploi d’un mortier résistant de bonne composition…
En attendant la réfection du reste de la structure, l’assise et
les consoles en bois ont déjà été repeintes.
Les réparations mal réalisées se dégradent rapidement.
De même, les ancrages des structures métalliques dans
la maçonnerie peuvent constituer une menace pour la sécurité
s’ils sont abîmés. Or, ce sont des points de fragilité.
Traditionnellement, les pièces métalliques sont scellées
par l’intermédiaire d’une feuille de plomb. Mais si l’eau
s’infiltre et que le métal n’est pas protégé, le gonflement
de la rouille entraîne des cassures dans le parement, qu’il
faut alors réparer au mortier minéral.
Pour ne plus créer de points d’infiltration d’eau dans les supports
en béton, une solution est de remplacer les ancrages
par des pattes.
Système d’ancrage traditionnel.
Un échafaudage extérieur ne peut pas prendre
appui sur un balcon, car cela peut fragiliser sa
stabilité.

REMPLACER DES ÉLÉMENTS
Par sa nature « cassante », la fonte est sensible aux
chocs. Des lacunes plus ou moins importantes sont
donc parfois constatées dans les décors. Des soudures
de réparation peuvent être tentées en première intention.
Au-delà, trois solutions de remplacement sont possibles.
RÉPARER LES FERS FORGÉS
Les décors en fer forgé étant des créations uniques, leur
conservation est vivement conseillée. Les ferronniers
spécialisés peuvent appliquer différentes solutions pour
restaurer les structures usées ou déformées : démontage
des éléments, métallisation (application d’une fine couche
de zinc anticorrosion), resserrage des points de jonction,
ajout de renforcements…
Solution 1 A l’identique : soit à partir de pièces de réemploi
trouvées chez des marchands, soit en réalisant une imitation
en métal ou en résine par moulage d’un élément encore intact.
Les fers forgés de style Art nouveau ont été redressés et remontés
sur de nouveaux cadres de soutien métalliques.
MAINTENIR LES MAINS COURANTES
Solution 2 Traditionnelle : les éléments manquants ou l’ensemble
sont remplacés par des éléments métalliques d’un modèle standard
aux formes similaires au style d’origine.
L’entretien des mains courantes est parfois négligé. Quand
la dégradation est trop avancée, elles sont parfois enlevées,
ce qui peut déséquilibrer la composition du décor.
Un entretien régulier évite ces désagréments. Si le bois a
disparu ou est trop abîmé, il faut le remplacer à l’identique.
Solution 3 Contemporaine : il s’agit de créer des éléments avec
un design contemporain respectueux du style et de l’équilibre de
la façade.
Rambarde en bois remplacée à l’identique.

RESPECTER LE CARACTÈRE DE LA FAÇADE
La modification de l’aspect de la façade est
soumise à autorisation urbanistique.
Les éléments rapportés comme les enseignes ou les antennes
paraboliques ne doivent pas être accrochés aux
structures des balcons : l’impact esthétique est désastreux,
cela crée des sources d’infiltration d’eau non souhaitables
et les tensions générées fragilisent l’ensemble.
La suppression des balcons déséquilibre la façade et
dénature son esthétique. Une telle opération ne peut
pas s’effectuer sans autorisation.
L’emballage de la base du balcon est une erreur technique
: cela masque l’humidité stagnante et les dégâts
liés à l’infiltration de l’eau seront décelés trop tard.

AIDES FINANCIÈRES
La préservation de certaines structures de balcons anciens
peut être soutenue par des aides de la Région wallonne.
Cellule du Petit patrimoine populaire de Wallonie
081 33 21 70
philippe.buxant@spw.wallonie.be
COMMENT TROUVER UN PROFESSIONNEL ?
Pour trouver des ferronniers spécialisés, une piste est
de repérer des restaurations récentes de qualité et d’interroger
les propriétaires. Le bouche à oreille est un
autre moyen efficace : des personnes de votre entourage
connaîtront peut-être des exemples réussis. Enfin,
il existe des répertoires spécialisés dans les métiers du
patrimoine, comme par exemple :
www.patrimoine-metiers.be
www.uniondesartisansdupatrimoine.be
Éditeur responsable : Échevinat de la Culture et de l’Urbanisme
Conseils et renseignements
Département de l’Urbanisme de la Ville de Liège
Mme Françoise Bovy,
architecte conseillère en patrimoine
04 221 90 90
francoise.bovy@liege.be
M. Laurent Brück,
urbaniste
04 221 90 81
laurent.bruck@liege.be