Adventiste Magazine - Nº 14 - Mars / Avril 2018
3 Interview Agata Melo "Venir vivre en Suisse, une décision commandée par Dieu" 4 Jeunesse 111 ans de la jeunesse adventiste 5 Dossier La femme et ses multiples nuances 9 Enfant Les enfants nous apprennent 1O Carnet rose 11 Témoignage Cécile Beal - Quand la vie ne tient qu'à un l... mais qu'on le con e à Dieu 13 Santé La tyrannie du bonheur
3 Interview Agata Melo "Venir vivre en Suisse, une décision commandée par Dieu"
4 Jeunesse 111 ans de la jeunesse adventiste
5 Dossier La femme et ses multiples nuances
9 Enfant Les enfants nous apprennent
1O Carnet rose
11 Témoignage Cécile Beal - Quand la vie ne tient qu'à un l... mais qu'on le con e à Dieu
13 Santé La tyrannie du bonheur
Create successful ePaper yourself
Turn your PDF publications into a flip-book with our unique Google optimized e-Paper software.
de violence, fictive ou réelle », expliquet-il.<br />
« Un autre signe de sadisme maladif<br />
est quand l’individu culpabilise pour son<br />
comportement ou quand il ne se contrôle<br />
pas et force son partenaire à de telles pratiques,<br />
c’est-à-dire quand la pratique n’est<br />
pas consensuelle ».<br />
Alors pourquoi ce sujet attire tellement les<br />
femmes ? Une des explications serait la libération<br />
sexuelle que les femmes vivent<br />
et développent depuis la révolution féministe<br />
et la création de la pilule contraceptive,<br />
dans les années 1950-60. Auparavant,<br />
confinée chez elle, limitée aux<br />
travaux domestiques et sous l’autorité du<br />
mari ou du père, la femme a commencé<br />
à pouvoir choisir quand et avec qui elle<br />
voulait avoir des enfants. Profitant de sa<br />
sexualité et repoussant la maternité, elle<br />
favorise désormais son temps pour les<br />
études et pour de meilleures conditions<br />
de travail. Cette même femme, consommatrice<br />
de séries TV et de revues féminines,<br />
entend continuellement qu’elle a<br />
besoin de se réinventer, de se découvrir,<br />
de se permettre tout un tas de choses. Il<br />
n’est pas rare de voir l’apologie des rapports<br />
homosexuels pour décrire l’évolution<br />
féminine ; presqu’un passage obligé<br />
pour la génération présente. Pour cette<br />
philosophie en essor, il est donc impératif<br />
de sortir des supposées "attaches" que le<br />
sexe marital et pudique impose.<br />
En juin 2013, des psychiatres se sont réunis<br />
pour discuter sur ce thème. Oui,<br />
des scientifiques se sont penchés sur le<br />
comportement sexuel présenté dans<br />
l’œuvre de E.L. James pour essayer de<br />
comprendre ses effets sur les spectateurs,<br />
et surtout sur les femmes. Il n’y a pas de<br />
conclusions déterminantes dans ce genre<br />
de cas, mais il en est clairement ressorti<br />
un changement chez la femme. Auparavant<br />
douce, docile et plus romanesque,<br />
elle se bat maintenant contre les hommes<br />
pour obtenir la première place dans la<br />
relation. Des pratiques considérées dans<br />
le passé comme maladives, sont actuellement<br />
minimisées par des spécialistes.<br />
Un exemple se trouve dans le DSM (abréviation<br />
anglaise pour « Manuel de diagnostiques<br />
et statistiques des troubles<br />
mentaux ») qui, avant, classait le sadomasochisme<br />
comme une maladie à traiter et<br />
aujourd’hui, dans sa version révisée, minimise<br />
les faits en suggérant un traitement<br />
seulement pour les cas les plus graves,<br />
lorsque le protagoniste ou le partenaire<br />
subit des préjudices. Oui, la science et<br />
la médecine se plient devant la mode et<br />
les comportements actuels. Au final, il<br />
peut paraître un tant soit peu archaïque<br />
de s’opposer à ce que le public aime et<br />
trouve normal.<br />
Evangélique, la psychologue Tatiana<br />
Coimbra rappelle que « même si les valeurs<br />
sont piétinées et que de nouveaux<br />
comportements soutenus par les médias<br />
surgissent, cela ne change pas le fait<br />
que les gens sont influencés par ce qu’ils<br />
voient. Ce qui est présenté comme glamour<br />
dans les pages des revues et sur les<br />
écrans de télévision fait peur et est même<br />
cruel. » Elle fait référence aux patientes<br />
qu’elle reçoit, victimes de mauvais traitements<br />
physiques et émotionnels, qui à<br />
l’instar du personnage du film, acceptent<br />
tout par amour dans l’attente d’un « happy<br />
end ». En réalité, selon les spécialistes,<br />
il suffit d’une observation un peu plus attentive<br />
pour s’apercevoir que les histoires<br />
comme celle de M. Grey et Anastasia ne<br />
dépassent pas, en général, la fiction.<br />
“Les femmes finissent par se suicider,<br />
par être assassinées ou alors vivent dans<br />
une peur et une culpabilité constantes »,<br />
assure-t-elle.<br />
Le monde policier confirme les dires de<br />
Tatiana Coimbra. Plusieurs d’entre eux<br />
tentent d’attirer l’attention sur les limites<br />
de ce genre de fiction. Ils enregistrent de<br />
plus en plus de plaintes pour harcèlement<br />
déposées par des femmes en proie à des<br />
hommes au profil masochiste. D’abord<br />
séduites, ces femmes réalisent avec le<br />
temps que ces hommes souffrent en fait<br />
de troubles de la personnalité. Beaucoup<br />
de cas finissent en homicides.<br />
Une autre liberté<br />
Il est évident, qu’une fois devenu un phénomène<br />
mondial, une œuvre de ce genre<br />
entraîne la parution d’une série de livres<br />
et de films sur le même thème, qui espèrent<br />
aussi profiter de ce succès en copiant<br />
les sujets, les couvertures de livre<br />
et même le titre. Même des œuvres plus<br />
anciennes ont été ressuscitées, et les sexshops<br />
ont connu une hausse des ventes<br />
comme jamais auparavant.<br />
Détail très intéressant : c’est le public féminin<br />
qui a permis la hausse des ventes<br />
et la consommation de ressources pornographiques,<br />
indiquent les recherches.<br />
L’année dernière l’enthousiasme sexuel<br />
– appelons cela ainsi – a amené les pompiers<br />
londoniens à demander une certaine<br />
retenue à la gente féminine, en raison du<br />
grand nombre d’accidents sexuels impliquant<br />
des « jouets ».<br />
L’anglaise Amelie Pyinton, professeur de<br />
philosophie, a attiré l’attention sur le fait<br />
que la femme est chaque fois plus perdue<br />
dans sa recherche pour se retrouver.<br />
« Le féminisme a apporté des victoires<br />
incontestables, mais, en même temps, a<br />
mis une pression sans égale pour tester<br />
le sexe dans toutes ses variantes. Après<br />
tant d’années, la femme a plus que jamais<br />
le besoin de définir quel est son rôle<br />
et quelles sont ses valeurs », argumente<br />
la spécialiste qui défend la thèse qu’en<br />
cherchant à ressembler aux hommes,<br />
notamment dans la recherche exacerbée<br />
de la pornographie, la femme veut sortir<br />
de son rôle d’objet exploité pour devenir<br />
consommatrice et exploratrice à son tour<br />
dans cette nouvelle sexualité sans limite<br />
ni pudeur. Pourtant, il est bon de rappeler<br />
que même avec tout ce « progrès » dans<br />
la liberté sexuelle, on recense encore<br />
énormément de plaintes dans les cabinets<br />
médicaux et centres spécialisés sur<br />
la sexualité.<br />
Malgré l’ampleur de la libération féminine<br />
et l’apologie pour de nouvelles pratiques,<br />
les femmes se sentent encore insatisfaites<br />
sexuellement ; il paraît donc prudent de<br />
penser que ce n’est pas la liberté ou la<br />
permissivité qui apportent le bonheur<br />
sexuel.<br />
Considérée machiste et rétrograde par<br />
certains, la Bible, au contraire, présente le<br />
sexe comme un cadeau divin, destiné à<br />
être pratiqué au sein d’un mariage monogame,<br />
exempt de trahisons et déformations,<br />
avec sécurité et protection.<br />
Au final, n’est-ce pas la protection et la<br />
sécurité que les femmes –même les plus<br />
modernes et libérées – croient voir dans<br />
Christian Grey ? Si l’on considère que<br />
cet homme n’existe pas, qu’il est simplement<br />
le fruit de l’imagination des spectatrices<br />
du film, et si l’on considère que les<br />
conseils tirés de la Parole de Dieu au sujet<br />
de la vie familiale et sexuelle apportent<br />
plaisir et succès depuis des siècles à tant<br />
de personnes, on peut alors se dire qu’il<br />
serait bénéfique pour la nouvelle génération<br />
de femmes qui se disent libres<br />
d’échanger la lecture de ce roman par<br />
celle de la Bible. Libres de quoi, au final,<br />
si la société dit que c’est fun d’avoir des<br />
rapports sexuels avec des menottes, des<br />
coups de ceinture et des cris de douleur ?<br />
Il doit exister une autre liberté – et celle-ci<br />
dans des nuances bien plus colorées que<br />
le gris.<br />
Fabiana Bertotti<br />
Journaliste adventiste<br />
- Eglise de Bellinzone (FSRT)<br />
POUR RÉAGIR À L’ARTICLE<br />
contact@adventistemagazine.com<br />
Dommages émotionnels<br />
et psychologiques<br />
Le sexe est bien plus qu’un acte physique.<br />
Notre être tout entier – esprit,<br />
corps et sentiments – est impliqué.<br />
C’est pourquoi l’intimité sexuelle a<br />
un puissant effet sur les sentiments.<br />
Bien sûr, les médias ne disent pas<br />
cela, au contraire, ils nous présentent<br />
une image illusoire du sexe sans<br />
conséquence. Le Dr Armand Nicholi<br />
Jr, professeur clinique en psychiatrie<br />
de l’école de médecine de Harvard,<br />
décrit une étude des années 1960 :<br />
« Peu de temps après le début de la<br />
révolution sexuelle, des cliniciens<br />
ont observé que cette nouvelle liberté<br />
sexuelle était en train de créer un<br />
désastre psychologique. Nous avons<br />
commencé à étudier le cas d’étudiants<br />
qui se plaignaient d’un sentiment de<br />
vivre intérieur et de tristesse. Il existait<br />
un fossé entre leur conscience sociale<br />
et la moralité qu’ils pratiquaient<br />
au sein de leur vie personnelle. Cette<br />
nouvelle permissivité sexuelle entraînait<br />
des relations vides de sens et un<br />
sentiment de mépris de soi-même.<br />
Plusieurs de ces étudiants était stressés<br />
par le temps qui passe et la mort.<br />
Ils aspiraient à plus de sens dans leur<br />
vie, à un certain cadre moral. »<br />
Faux sentiment de plénitude<br />
Les femmes et les hommes attirés par<br />
les pratiques destructrices de la soit<br />
disant révolution sexuelle ont rendu<br />
les rapports sexuels risqués et superficiels.<br />
C’est une pratique basée sur le<br />
mirage d’une promesse de plénitude.<br />
Ce nouveau standard a mis une pression<br />
pour nous faire vivre une fausse<br />
image de la sexualité, nous remplissant<br />
de peur et d’hésitation en ce qui<br />
concerne un engagement sexuel.<br />
Dawn Eden, auteure de « The Thrill<br />
of the Chaste: Finding Fulfilment<br />
While Keeping Your Clothes On »,<br />
raconte avoir beaucoup expérimenté<br />
le sexe "dans l'espoir d’obtenir un engagement<br />
» de la part ses partenaires.<br />
Ce style de vie l’a laissée vide. Elle a<br />
alors décidé de rester célibataire.<br />
Selon Dawn Eden, l’abstinence est<br />
une pratique qui implique « de considérer<br />
le sexe comme un élément<br />
d’une relation tripartite entre vous,<br />
votre époux ou si vous n’êtes pas mariée,<br />
votre futur époux, et Dieu ». Si<br />
vous avez une relation sexuelle sans<br />
qu’un angle de ce triangle soit à sa<br />
bonne place, « l’acte devient déconnecté<br />
de son véritable objectif ».<br />
Suite et fin p.10 >>><br />
7