Vol 11 # 41 • Du 18 au 24 Avril 2018
DES SYNDICATS DÉNONCENT LA
COMPAGNIE WILBES THE HAITIAN S.A. !
Ki moun Jak
Woumen ye ?
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English
Page 9
Voir page 4
Sommet des Amériques
! Jovenel Moise n’a rien
dit sur le Venezuela !
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Selon les leaders syndicaux, 139 ouvrières et ouvriers ont été révoqués, depuis le 29 mars 2018, de façon illégale et injustifiée
du fait que ces employés revendiquaient une amélioration de leurs conditions de travail
MYSTÉRIEUSE MORT DE JUDE
JOSEPH ALIAS «JUDE VOCAL»?
La Voix du peuple
syrien !
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Le cadavre de Jude Joseph vêtu tout de blanc a été retrouvé sur la plage de Gelée, aux Cayes, dans la
matinée du dimanche 20 février dernier
Voir page 4
Un important
dirigeant de la
gauche colombienne
est arrêté sur ordre
des États-Unis !
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Editorial
HAITI
LIBERTÉ
La complexité de la lutte pour le changement en
Haïti!
1583 Albany Ave
Brooklyn, NY 11210
Tel: 718-421-0162
Fax: 718-421-3471
3, 2ème Impasse Lavaud
Port-au-Prince, Haiti
Par Berthony Dupont
La situation politique et sociale qui prévaut en ce moment
dans le pays est assez révélatrice : la classe ouvrière,
la paysannerie misérable, les forces vives endurcies par les
injustices flagrantes, les frustrations causées par la misère,
les douloureuses difficultés liées au chômage et les retombées
de la pauvreté ont, manifestement et depuis bien longtemps,
vomi le système en place. Mais on est encore bien
loin du compte puisque certains représentants authentiques
de ce système pourri et corrompu vivent en grand nombre
au sein de ceux-là mêmes qui tirent à boulets rouges sur le
gouvernement en place.
Les frontières entre ces deux éléments, l’opposition et
le gouvernement, ne sont pas nécessairement claires d'autant
que les deux jouent sur les mêmes tableaux. Parlant de
l’opposition, nous faisons assurément référence au camp du
verbalisme démagogique ; à ces candidats à la présidence,
eux qui d’une manière ou d’une autre ne font qu’encourager
à leur manière le maintien du statu quo, puisqu’ils militent
seulement pour des changements cosmétiques. Une
sorte d’attitude et de tactique circonstanciées bien rodées
pour faire croire à un vrai changement.
Pour arriver à satisfaire leurs petites ambitions, ils
n’ont jamais eu peur, ni n'ont jamais eu honte d’entretenir
des alliances contre nature : ainsi par exemple, tout
récemment au cours des dernières élections, celles entre la
Plateforme Pitit Dessalines de Moise Jean-Charles, Daly Valet
et Mathias Pierre ; entre l’Organisation Fanmi Lavalas et
un Claude Roumain, ancien ministre de facto issu du coup
d’Etat sanglant du 30 septembre 1991, pour ne citer que
celles-là. N’est-ce pas la politique du pire ?
Ce genre d’amalgame est le propre de ceux qui refusent
de compter sur les forces populaires organisées,
mais préfèrent s'accrocher aux sympathies, protections et
soutiens des puissances étrangères. Les deux coups d’état
réussis en 1991 et en 2004 ont été le résultat de ce manque
de confiance dans le secteur populaire.
Il n’est pire ennemi que celui qui, au sein des masses,
refuse de s’appuyer sur la lutte des masses populaires.
L’expérience historique montre – ce qu’il faut bien savoir
– que le changement dont il rêve n’est autre qu’un simple
remplacement d’hommes ou de femmes de façon à maintenir
intactes les structures socio-économiques et également
à maintenir le pays dans le giron, dans la zone d’influence
et de domination de la trinité impérialiste, soit la France, le
Canada et leur chef de file les Etats-Unis.
Ce secteur-là se réclame certes de la légitimité populaire
et peut paraitre bienveillant et anti-gouvernemental ;
mais il est habité par une grande contradiction, celle de ne
pas faire cadeau du boulevard de la lutte au secteur révolutionnaire.
Alors que de notre côté, ce que nous proposons
aux masses populaires c’est la force organisationnelle de
notre secteur à offrir une perspective d’alternative de résistance,
de fermeté pour accaparer le terrain et les accompagner
à la victoire. Ledit secteur n'est pas du tout disposé
à perdre ses privilèges, encore moins à laisser la porte ouverte
à un idéal d’espoir et d’«une autre vie possible» pour
les travailleurs et la jeunesse.
Le ver est déjà présent dans le fruit d'une complexité
que nous ne pouvons pas faire semblant d’ignorer, encore
moins de ne pas en tenir compte. La menace d'un pourrissement
annoncé est d’autant plus réelle que la voie révolutionnaire
sans aucun doute est la meilleure et la seule
pour réaliser les inéluctables changements fondamentaux
revendiqués par les masses défavorisées.
Le problème est assurément très complexe à résoudre.
En ce sens, mobiliser les masses populaires de façon
à mener une lutte organisée fait déjà pressentir les nombreux
obstacles que cette classe de politiciens réformistes
et électoralistes jouissant d'une relative légitimité populaire
est disposée à mettre sur notre chemin. Nous aurons coûte
que coûte à leur faire face d’abord avant d’entamer la lutte
contre l’ennemi principal. En d’autres termes, c’est mener
une lutte au sein même du mouvement populaire de façon
à trier l’ivraie des charlatans prêts à servir l’ennemi du
bon grain des vrais ouvriers de la révolution, du camp du
changement véritable.
Ne nous étonnons pas qu’il soit beaucoup plus redoutable
de les combattre que de lutter contre le principal
ennemi. A certains carrefours de la lutte, ils peuvent même
s’allier à l’ennemi principal pour nous barrer la route. L'instinct
de classe, la satisfaction de leurs mesquins petits intérêts
personnels, c'est là l’essentiel de leurs démarches. Au
risque même de renfoncer les intérêts des forces réactionnaires
qui pillent et ruinent le pays. Qu’importe, puisqu’ils
ne pensent qu’à leur seul être et qu’après eux, c’est le
néant.
Ce sont tous ces aspects contradictoires et complexes
qui constituent aujourd’hui les éléments du puzzle de la
lutte haïtienne à réarranger pour un véritable changement.
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2 Haiti Liberté/Haitian Times
Vol 11 # 41 • Du 18 au 24 Avril 2018
A Travers Haiti
Enarts: De réouvertures en réouvertures !
Par J. Fatal Piard
Suite à la catastrophe provoquée
par l’application aveugle du plan
néolibéral qui a bradé nos entreprises
locales, il ne nous reste que
l’arme de la culture authentique
pour opposer une farouche résistance
à la tyrannie de l’aliénation
mentale et culturelle.car il y va de
notre survivance même de peuple.
J. Fatal Piard
Tel qu’annoncé depuis la veille
sur les ondes ainsi que sur
les réseaux sociaux, une rencontre
avec la presse a été prévue à
l’Enarts le jeudi 12 avril. Objectif
primordial, annoncé ouvertement à
la population de la nième réouverture
de l’unique institution publique
d’enseignement de l’art du
pays en l’occurrence l'Ecole Nationale
des Arts. L’école a été fermée
depuis plus d’une année, suite à
l’expulsion de onze étudiants qui
revendiquaient de meilleures conditions
d’apprentissage ainsi que du
matériel adéquat.
En effet vers 12,30 heures les
panélistes ont pris place au bord de
cette table branlante qui les attendait
à l’étage de cette bâtisse visiblement
délabrée. Jean Michel Lapin,
Directeur Général du Ministère
de la Culture et de la Communication,
Philippe Dodard, Directeur
Général de l’ENARTS et Aurilus
Clarens Edson allaient s’entretenir
avec ces travailleurs de presse
présents. Ces derniers venaient tout
juste de franchir une partie de cette
cour mal entretenue jonchée de détritus
et de feuilles de manguiers
dont l’automne vient de sonner le
glas et qui alternent avec des cailloux
grisâtres.
« Nous sommes ici pour annoncer
la signature d’un protocole
d’accord tripartite avec les étudiants
contestataires et le Ministère de la
Culture et de la Communication.
Cette mesure va déboucher sur la
réouverture de l’Enarts dont l’ensemble
des activités a été paralysée
depuis la contestation des étudiants
qui a eu lieu le 13 mars 2017. Par
cette même occasion, nous annonçons
la réintégration des 11
étudiants expulsés du fait de leur
façon de protester qui portaient des
préjudices à l’institution ».
En ces thèmes s’est exprimé
Monsieur Philippe Dodard. A titre
de Directeur de l’Enarts, l’intervenant
a poursuivi pour faire savoir
que les étudiants qui exigeaient
de meilleures conditions d'apprentissage
avaient bien raison. En
conséquence, le protocole d’accord
tripartite signé en présence d’un
juge de paix entre les protagonistes
de la crise prend en compte toutes
les revendications. Du coup, Aurilus
Clarens Edson a annoncé au nom
des étudiants leur volonté de trouver
un terrain d’entente avec le Directeur
Dodard en vue de la reprise
des activités au sein de l’institution
artistique.
Le Protocole d’accord
Dans le but d’arriver à une entente
permettant d’assurer la reprise
des cours à l’Enarts, la Direction
Générale représentée par Philippe
Dodard et les étudiants ont signé
cette entente dont, Godson Antoine,
Gerry Sterling, Stanley Etienne,
Rubens Corneille, Amilcar Jean
Pierre, Ludger Mérisier, Peterson
Adler Noel, Alexandre Jan Judner
Leriche, Rosman Dorlys, Sabruna
Georges, Marie Jessie Kernizan. Il
a donc été convenu et arrêté ce qui
suit, chacun en ce qui les concerne,
relativement aux engagements
suivants :
1-Assurer le maintient permanent
d’in climat de paix et de
sérénité indispensable à la bonne
marche de l’institution et à la formation
de toute la communauté estudiantine
en générale ;
2-Respecter à la lettre les
règlements disciplinaires de l’institution
qui seront proposés, discutés,
arrêtés et publiés et seront applicables
à tous dès la reprise des activités
académiques :
La Direction Générale de con
coté s’engage à :
Entériner et procéder à l’annulation
complète des sanctions prises dans
la lettre du 30 mai 2017 ;
Réintégrer ces étudiants dans
le programme régulier de l’école,
accompagnés d’ajustement quand
cela s’avèrera nécessaire, en vue de
leur permettre de boucler leur cycle
d’études,
Prendre en considération les
revendications des étudiants contestataires
tout autant qu’elles sont
conformes aux normes et principes
gouvernant l’Enarts qui sont
proposés, discutés et arrêtés selon
les moyens disponibles à court,
moyen et long terme.
L’Enarts et ses problèmes
L'École Nationale des Arts
(ENARTS) a ouvert ses portes le
matin du 29 octobre 1983, mais
s’est retrouvée entravée dans son
fonctionnement depuis tantôt 30
longues années. Le démantèlement
de l’unique école d’art étatique du
pays participe de cette volonté manifeste
de la réaction locale visant à
laisser la voie libre à l’acculturation
à outrance. En mai 1987, Henry
Namphy, criminel tout puissant,
s’est trompé d’adresse, accompagné
du haut état major de cette armée
de sanguinaires assidues, est venu
mener campagne au sein de l’institution.
Tandis que parallèlement les
étudiantes de l’Ecole des Infirmières
rentrés en grève depuis des mois
n’avaient reçu que mépris de la
part des autorités du Ministère de
la Santé Publique. Et depuis lors,
le venin de ces militaires a toujours
empêché à l’Enarts de fonctionner
correctement. Bien avant la sortie de
la première promotion 1983-1987,
des réactionnaires structurels ont
mis en branle leur arsenal d’astuce
AVIS DE DIVORCE
PAR CES MOTIFS, Le Tribunal après examen, le Ministère Public entendu,
admet en conséquence le Divorce de la dame Fresnel FEDNEY, née Elvine
SOLITAIRE d’avec son époux pour abandon du toit marital. Prononce la
dissolution des liens matrimoniaux existant entre lesdits époux.
AINSI JUGÉ ET PRONONCÉ PAR NOUS, Alix FUCIEN, Juge, en audience civile,
ordinaire et publique du mercredi onze mai deux mille seize en présence de
Me. Hervé C. HYPPOLITE, Substitut du Commissaire du Gouvernement de ce
ressort avec l’assistance du sieur Luc LAURENT, Greffier du siège.
IL EST ORDONNÉ, ETC…
EN FOI DE QUOI, ETC…
Fait à Port-au-Prince, le 9 avril 2018
Pour ordre de publication :
Me. Jean-Claude CHARLES, Avocat
N.B : DEUXIÈME PUBLICATION.
PAR CES MOTIFS
Le Tribunal, après avoir délibéré au vœu de la loi et sur
les conclusions conformes du Ministère Public, maintient
le défaut octroyé à l’audience du 19 février 2018 contre
la défenderesse Mme Jeanise Intervol et pour le profit
adjuge les conclusions de la partie défenderesse; qu’en
conséquence admet le divorce du sieur Icelin Pierre
d’avec sa femme née Jeanise Intervol ; prononce la
dissolution des liens matrimoniaux l’unissant à sa
femme pour incompatibilité de caractère et injures
graves
Philippe Dodard, Directeur
Général de l’ENARTS
pour entraver le bon fonctionnement
de ladite institution.
Quelques propositions
Nous ne devons pas nous apitoyer
sur la situation calamiteuse de cette
institution fondamentale dans le
cadre de la transmission des connaissances
relatives à la transmission
des valeurs culturelles. Bien
au contraire, nous proposons que
des négociations doivent être entreprises
pour remettre l’Enarts sur
les rails avec de nouvelles orientations.
Trois entités de l’Etat sont
concernées au premier chef.
Le Ministère de la Culture
pour les affaires administratives, le
Ministère de l’Education Nationale
pour le curriculum et le Rectorat de
l’Université pour l’homologation du
diplôme. Outre les justes revendications
des étudiants, celles du personnel
enseignant et administratif,
concernant de meilleures conditions
de travail, au cas où elles seraient
prises en considération contribueraient
ardemment à la bonne marche
de l’institution.
Partant du fait qu’il ne saurait
exister de générations spontanées,
des cours de méthodologie et de
pédagogie doivent être intégrés au
cursus dans toutes les disciplines
artistiques pour que l'étudiant soit à
même de retransmettre les connaissances
acquises. La question fondamentale
reste à savoir si dans l’état
actuel de l’Etat, les hauts responsables
ont-ils la capacité de mesurer
la valeur de la culture et de l’art
dans la perpétuation de l’identité
d’un peuple. La lutte pour la survie
de l’Enarts vaut tout aussi bien
pour celle de la défense de la culture
authentique avec un espace envahi
par la tendance bòdègèt en vogue
depuis belle lurette et alimentée par
des aliénés en mission spéciale.
PAR CES MOTIFS
Le Tribunal, après examen et sur les conclusions conformes du Ministère Public, entendu,
maintient le défaut octroyé à l’audience précitée ; pour le profit, déclare fondée la dite
action ; admet en conséquence le divorce du sieur Thierry JEAN PAUL et Edwige Fify pour
injures graves et publiques aux torts de l’épouse; prononce la dissolution des liens
matrimoniaux existant entre les dits époux ; ordonne l’officier de l’Etat civil de Cavaillon
de transcrire sur les registres à ce destinés le dispositif du présent jugement dont un extrait
sera publié dans l'un des quotidiens s’éditant à la Capitale sous peine de dommages
intérêts envers les tiers; compense les dépens vue la qualité des partis ; commet l'huissier
Jean Louis OCTAVE huissier de notre tribunal pour la signification du dit jugement ;
compense les dépens.
Ainsi jugé et prononcé par nous Me Jean Emmanuel ZEPHIR, av. juge en audience civile,
ordinaire et publique en date du douze juillet deux mille seize en présence de Me Luthan
ISAAC substitut Commissaire du Gouvernement de ce ressort avec l’assistance du sieur Me
Paulin CIVIL, greffier.
Il est ordonné à tous huissiers sur ce requis de mettre le présent jugement à exécution; aux
officiers du Ministère public près les tribunaux civils d’y tenir la main ; à tous commandants
et autres officiers de la force publique d’y prêter main forte lorsqu’ils en seront
légalement requis.
En foi de quoi, la minute du présent jugement est signée du Doyen et du greffier susdits.
Ainsi signé : Me Luthan ISAAC et Paulin CIVIL.
Pour expédition conforme collationnée
PAR CES MOTIFS
Le Tribunal, après avoir délibéré au vœu de la loi et au nom de la République
et à charge d’appel, se déclare compétent pour connaitre l’affaire portée
par-devant lui , s’agissant d’une trouble de possession ; accueille l’action des
requérants pour être juste et fondée ; ordonne en conséquence le maintien
en possession des requérants dont leur terrain respectifs ; condamne les
sieurs Manol Roger et Fauber Roger à dix mille gourdes (10.000 Gdes) en
vertu des articles 1168 et 1169du Code Civil haitien pour les dommages
causés aux préjudices du demandeur et aux frais et dépens de la procédure
; commet Jean François Charles huissier du siège pour la signification de
cette présente prononcée.
Donné de nous, Me Delphonse Maxon juge de paix de la commune de
Cavaillon en audience civile et publique du mardi seize janvier deux mille
dix huit du matin, assisté du greffier Walter Pierre Louis, An 214e de
l’Indépendance.
Il est ordonné, etc…
En foi de quoi, etc…
Me Gumail NICOLAS Avocat
Vol 11 # 41 • Du 18 au 24 Avril 2018
Haiti Liberté/Haitian Times
3
Mystérieuse mort de Jude Joseph alias «Jude Vocal»?
Par Isabelle L. Papillon
Ce n’est pas une histoire tirée
d’un quelconque roman; mais
bien la réalité du sous-développement
en Haïti. Le cadavre d’un
homme vêtu tout de blanc a été retrouvé
sur la plage de Gelée, aux
Cayes, dans la matinée du dimanche
20 février dernier.
Personne ne sait les causes
de sa mort et pour l'avoir trouvé
aussi bien habillé, c'est à croire que
quelqu’un l'a déposé à cet endroit.
Les deux présumés suspects Edouard Jean Modelaire et Lebonheur Bonne-
Année ont été arrêtés et placés en garde à vue
C'est un vrai mystère !
Selon ce qu’a rapporté le
journal en ligne Loop Haiti, « Ce
sont des pêcheurs qui ont vu le cadavre,
les premiers. Mais vu qu’il
est de coutume que des gens viennent
se coucher tout près de la
mer, ils n’ont pas eu la moindre
inquiétude » témoignent des riverains.
PAR CES MOTIFS
Sur les conclusions du Ministère public maintient le défaut requis contre l’assignée Laurennecie
Pierre; pour le profit accueille favorablement l’action en divorce du requérant tant en la forme
qu’au fond ; en conséquence, prononce la dissolution des liens matrimoniaux existant entre les
époux Gustave Egalité, sa femme née Laurennecie Pierre aux torts de l’épouse ; renvoie le
requérant par devant l’Officier de l’Etat Civil du quartier de vieux bourg d’Aquin pour la
transcription du dispositif de cette décision et la rédaction de l’acte de divorce après l’accomplissement
des formalités légales; commet l’huissier Fritz Bernard de ce siège pour la signification
de ce jugement et compense les dépens.
Ainsi jugé et prononcé de nous Wadson Brown, juge, en présence de Me Aldrin Joassaint,
substitut Commissaire du Gouvernement de ce ressort, avec l’assistance du greffier Djim Gué en
audience publique du mercredi quatre avril deux mille dix-huit, An 215e de l’Indépendance.
Il est ordonné à tous huissiers sur ce requis de mettre le présent jugement à exécution; aux
officiers du Ministère public près les tribunaux civils d’y tenir la main ; à tous commandants et
autres officiers de la force publique d’y prêter main forte lorsqu’ils en seront légalement requis.
En foi de quoi, la minute du présent jugement fut signée du juge et du Greffier susdits. Ainsi
signé
Collationnée pour expédition conforme à la minute
Me Djim GUE
Greffier en chef
PAR CES MOTIFS
Le Tribunal, après examen , le Ministère Public entendu, maintient le défaut octroyé
contre la défenderesse à l’audience précitée ; pour le profit, déclare fondée la dite
action ; admet en conséquence le divorce de la dame Béatrice Lafalaise d’avec son
époux Reginel DESROSIERS pour injures graves et publiques aux torts de l’époux;
prononce la dissolution des liens matrimoniaux existant entre les dits époux ;
ordonne à l’officier de l’Etat civil de la section Est de Port-au-Prince de transcrire sur
les registres à ce destinés le dispositif du présent jugement dont un extrait sera
inséré dans l'un des quotidiens s’éditant à la Capitale sous peine de dommages
intérêts envers les tiers s’il y échet; commet Vilneret GABRIEL huissier de ce siège
pour la signification de ce jugement ; compense les dépens.
Ainsi jugé et prononcé par nous Marlène Bernard DELVA, juge en audience civile,
ordinaire et publique du jeudi 1e février deux mille dix huit séance tenante en
présence de Me Néhémie JEAN-BAPTISTE substitut Commissaire du Gouvernement
et avec l’assistance du sieur Mozart TASSY, greffier du siège.
Il est ordonné En foi de quoi
Markens AVRIL
Avocat
Le corps inanimé de Jude Joseph
C’est à leur retour de pêche
qu’ils constatent que cet homme
est toujours là, allongé au bord de
la plage. Curieux, ils s’approchent
de lui et constatent que c’est un
corps sans vie. C’est alors que la
police a été alertée ; elle est arrivée
accompagnée du Juge de Paix,
Maudeler Cadet pour faire le constat
légal.
Toujours selon les témoignages
des riverains, « il était
sur la plage depuis la veille. Il a
garé sa voiture de couleur rouge,
de marque KIA, immatriculée
AA06927, avec à l`intérieur plus
de cent mille gourdes en liquide,
tout près de Legacy Club, avant de
s’allonger sur sa natte.
Selon des informations recueillies
par un autre journal en ligne
Rezo Nòdwès, cet homme s’appelle
Jude Joseph, 41 ans, marié, père de
famille, propriétaire d’un magasin
électronique à Port-au-Prince ; très
connu au carrefour de l`aéroport. Il
est le propriétaire du magasin de
téléphones cellulaires « vocal cellulaire
» à Delmas 19. Originaire de
la commune d`Arniquet, il habitait
à Vivy Mitchell.
L`enquête menée suite à ce
décès, a permis aux autorités de
conclure que Jude Joseph alias Jude
Vocal a été assassiné. Deux hommes
ont été arrêtés et des mandats
d’arrêt ont été émis par la justice
des Cayes contre huit autres personnes.
Les deux présumés impliqués
ont été identifiés en tant que
deux hougans, il s’agit de Edouard
Jean Maudelaire et de Lebonheur
Bonne-Année.
A ce sujet, voici la mystérieuse
et rocambolesque histoire racontée
par Rosemond Ronald, le substitut
du commissaire du gouvernement
des Cayes : « La victime avait
requis les services d`un hougan à
Torbeck ; mais celui-ci après avoir
reçu la somme de quarante mille
dollars américains et, se trouvant
dans l`impossibilité de donner
satisfaction à son client, a utilisé
un stratagème pour ne pas avoir
à remettre l`argent. Le hougan et
ses complices, sous prétexte de lui
permettre d`invoquer l`esprit de la
sirène, ont amené Jude Joseph sur
la plage, tout de blanc vêtu lui ont
fait boire du vin empoisonné et
ont utilisé une corde pour l’achever
»
Qu’on le veuille ou non,
pareils actes relèvent tout simplement
du sous-développement
La voiture de Jude garée sur la plage
Jude Joseph
chronique dans lequel vit le pays
de sorte que jusqu’à présent rien
n’est fait pour qu'on en sorte. Au
contraire, vue la politique que mènent
nos dirigeants, c’est qu’ils ne
font que nous enfoncer davantage
dans l’abime profond de l’ignorance
qui va souvent de pair avec
le sous-développement.
Des syndicats dénoncent la compagnie
Wilbes the Haitian S.A. !
Par Thomas Péralte
Le vendredi 13 avril 2018 dernier,
au cours d’une conférence de presse
de la Centrale nationale des ouvriers
haïtiens (Cnoha) et le syndicat Respect
des ouvriers haïtiens (Roham), ces
deux syndicats ont catégoriquement
dénoncé une vague de révocations
massives sans raison valable d’ouvrières
et d’ouvriers de la compagnie
Wilbes the Haitian S.A.
Cette entreprise sud-coréenne
de confections textiles établie au Parc
industriel métropolitain depuis plus de
dix ans dont Antonio Yang est le gérant
responsable, réalise ses coutures en
Haïti et les exporte vers les Etats Unis.
Selon les leadeurs syndicaux,
Dominique St-Eloi, coordonnateur
général de la Cnoha et Anne-Rose
EXTRAIT DES MINUTES DU GREFFE DE TRIBUNAL
DE PAIX DE LA COMMUNE DE CARREFOUR
Au Nom de République
L’An deux mille dix sept, An 214e de l’Indépendance et le mercredi six décembre à dix heures du matin.
Par devant nous, Me Oriol PETIT-HOMME, avocat, juge de paix de la Commune de Carrefour , officier de la police
judiciaire auxiliaire du commissaire de gouvernement près le tribunal civil de ce ressort , assisté du citoyen
Samedi D’HAITI, greffier assermenté à cet effet.
Sur la réquisition verbale de Madame France SYLDOR identifiée au no. : 007-247–006-9 propriétaire demeurant
et domiciliée à Marianie 1 #23, à l’effet de nous transporter à l’adresse susdite aux fins de constater l’état des
lieux et la maison principale de la requérante ayant l’objet d’acte de vandalisme dans la soirée du six décembre
deux mille dix sept, ma maison a été brulée pour suite par des bandits lourdement armés.
Déférant à cette réquisition, accompagnés de la dame France Syldor, nous nous sommes transportés sur les lieux.
Y arrivés, la requérante nous a conduits vers sa maison. Nous avons vu et constaté l’état physique de Madame
France Syldor et l’état de sa maison. Nous avons vu et constaté également des trous de balles au niveau des
murs de la dite maison et de la barrière principale.
Notre constat matériel terminé, avons reçu la déclaration de la requérante comme suit :
Magistrat,
Le 5 au 6 décembre deux mille dix sept, aux environs de onze heures du soir, des bandits armés ont attaqué
ma maison par des tires cause un projet de l’Organisation pour le Développement de Marianie (ODM).
L’organisation a été fondée le quinze janvier 2010, des bandits armés fuite de ma résidence, ils ont kidnappé,
violé, et aussi lapidé cette dame en question. Donc on demande justice.
Requis de signer
Il l’a fait : ORIOL PETIT HOMME
De tout quoi, avons dressé et clos le présent procès verbal de constat que nous avons signé après lecture, les
jours, mois et ans que dessus.
Ainsi signé en ce pareil endroit de la minute Madame ESPERANCE STAMICHA, juge de paix et Monsieur Oriol
PETIT HOMME, greffier de ce ressort.
Pour expédition conforme collationnée
Dominique St-Eloi, coordonnateur
général de la Cnoha
Décimus porte-parole du Roham : 139
ouvrières et ouvriers ont été révoqués,
depuis le 29 mars 2018, de façon illégale
et injustifiée du fait que ces employés
revendiquaient une amélioration
de leurs conditions de travail telles
que l’accès à des logements sociaux,
la disponibilité de cafétérias, un salaire
digne de 800 gourdes reflétant l’actuel
coût de la vie. La Cnoha réclame
la réintégration immédiate et sans
condition de ces ouvrières et ouvriers
révoqués. Elle réclame également le
paiement des heures supplémentaires
qu’ont accomplies ces ouvrières et ouvriers.
A l’approche du 1er mai, les
travailleurs doivent se mobiliser davantage
et à l’échelle nationale pour
combattre ce type de système d’exploitation
qui continue de donner libre
cours à ces dérives, excès et abus dans
le pays.
4 Haiti Liberté/Haitian Times
Vol 11 # 41 • Du 18 au 24 Avril 2018
Twa Fèy, Twa Rasin O!
Menteurs, bluffeurs, trompeurs, mystificateurs
Qui a déjà trompé trompera encore
Par Frantz Latour
Les récents événements en Syrie
au cours desquels l’infernal trio
comprenant les États-Unis, la France,
l’Angleterre a lancé des missiles contre
un centre de recherches scientifiques
syrien situé au sud de Damas et des
dépôts de l’armée syrienne dans la
province de Homs interpellent la conscience
de tous les citoyens soucieux,
d’abord, de la vérité, ensuite, de la
paix. L’événement déclenché par les
forces occidentales nous a laissé fortement
suspect de ce qui s’est passé
et comment les choses sont arrivées,
d’autant que dans le passé l’impérialisme
s’est révélé fondamentalement
menteur, bluffeur, trompeur, mystificateur.
Suivez mon œil.
Début 1898, le dessinateur du
New York Journal, Frederick Remington,
écrit de La Havane à son patron,
William Randolph Hearst, le magnat de
la presse: «Il n’y a pas de guerre ici, je
demande à être rappelé ». Hearst lui
câble en réponse : «Restez. Fournissez
les dessins, je vous fournis la guerre».
Une violente campagne de presse commence
alors aux États-Unis: “En enfer
l’Espagne!” Le soir du 15 février 1898,
vers 21h40, étrangement, le cuirassé
américain Maine est victime d’une
violente explosion dans la rade de la
Havane, à Cuba: la seule du genre dans
l’histoire de la marine américaine. Brrrr!
252 hommes périssent dans
l’accident. Une commission d’enquête
concluera - seulement treize ans plus
tard - à une explosion “accidentelle”
dans la salle des machines. On sait que
l’empire était en zing de contrariété
pour ravir les Philippines, Cuba et Porto
Rico à l’Espagne. Alors, était-ce une
explosion accidentelle ou intentionnelle?
Vous aurez sans doute deviné la
réponse: le président William McKinley
déclarait la guerre à l’Espagne
le 25 avril 1898. Il était arrivé au pouvoir
l’année précédente sur la promesse
de maintenir la paix “quoi qu’il en
coûte”. Vraiment? Promesse de menteur,
bluffeur, trompeur, mystificateur.
Le 26 avril 1986, l’explosion
de la centrale nucléaire de Tchernobyl,
en Union soviétique, entraîne des mesures
urgentes de prévention partout
en Europe, sauf en France. Le nuage
radioactif se déplace vers l’Europe occidentale.
La propagande-mensonge
d’État relayée par les médias laisse
croire aux Français que le nuage radioactif
s’est arrêté à la frontière française.
Miracle? On sait aujourd’hui
qu’il n’en a rien été et que la France
a été affectée comme ses voisins immédiats.
Raisons du mensonge, de la
mystification? Le président Mitterrand
et son Premier ministre Jacques Chirac
ne tenaient ni à affoler la population ni,
surtout, à se mettre à dos le lobby
nucléaire. Bann blofè!
Vous avez dit mensonge, monsieur
Fanfan? Oui, se sa m di. Poursuivons.
Le 23 mars 2003 la soldate
Jessica Lynch est capturée par les
forces irakiennes. Dès le mois suivant,
les médias américains, aussitôt relayés
dans le monde entier, relatent son calvaire:
résistance jusqu’à l’épuisement
de ses munitions; la môme est blessée
par balle, poignardée, brutalisée par
un officier irakien etsetera, etsetera,
era. Une semaine après, alors que les
soldats ennemis s’étaient retirés depuis
déjà plusieurs heures, des unités
d’élite américaines investissent l’hôpital
de Nassiriya où la Lynch était retenue
et la ramènent au Koweit. Une
vidéo diligemment fournie par la Maison
Blanche enregistre l’exploit pour
la postérité: cruels soldats irakiens, héroïque
Jessica, Amérique salvatrice.
Le 9 avril 2003, les forces
américaines ont déjà envahi l’Irak.
Le pathétique Colin Powell brandit
ce qu'il prétend être une fiole
d'anthrax capable de tuer toute la
population de New York (sic). Un
mensonge énorme pour justifier
l'invasion de l'Irak
Des journalistes tchòtchòwè se rendent
à l’hôpital de Nassiriya et découvrent
une réalité très différente : la jeune fille
avait été capturée après être tombée de
son camion; gravement blessée, elle
avait été soignée le mieux possible par
les toubibs irakiens. Les médecins lui
avaient trouvé une fracture du bras,
une de la cuisse et une dislocation de la
cheville. “Il n’y avait aucune évidence
de blessure par balle ou de coup de poignard;
” (The Guardian). La vidéo de
la Maison Blanche était un montage de
menteur, bluffeur, trompeur, mystificateur,
une justification additionnelle de
l’invasion de l’Irak.
Bon, La Tulipe, qu’allez-vous
maintenant sortir de vos manches
prestidigitatrices? Un pigeon? Une
écharpe? Un fichu? Fichtre non! Un
charnier, ça vous va? Nous sommes
en 1989. La Roumanie étouffe sous la
dictature grotesque, clownesque, ubuesque,
burlesque, mégalomanesque,
tontonmacoutesque de Nicolas Caucescu.
Le 16 décembre une rébellion à
Timisoara est cruellement réprimée par
l’armée. Le 22, la vague populaire atteint
Bucarest. Le tyran est renversé et
s’enfuit avec sa femme. Rattrapés, ils
sont “jugés” et exécutés sur-le-champ.
Or, quelques jours auparavant,
les télévisions du monde entier avaient
diffusé les images d’un supposé “charnier
de Timisoara”. Les émeutes de Timisoara
avaient fait une centaine de
victimes. Les cadavres d’un très grand
nombre de victimes avaient été tout
simplement exhumés par la redoutable
“Securitate” pour servir à une macabre
mise en scène à caractère de propagande.
C’était la première expression de
désinformation médiatique à l’échelle
planétaire.
Elle devait profiter à l’équipe
du président Ion Iliescu et du premier
ministre Petre Roman. Avec d’autres
membres de la nomenklatura, les deux
mecs allaient confisquer la “révolution”
roumaine. Ils avaient donc besoin
d’une forte légitimité pour fusiller de
façon expéditive le couple Causescu.
Les menteurs, les bluffeurs, les trompeurs,
les mystificateurs à l’œuvre. Ni
plus, ni moins.
Sans aucun doute, Caucescu était
un dictateur anachronique, mais les
médias de l’occident “démocratique”
eurent grand plaisir à étaler l’aspect
conspiratif, ténébreux, cruel des horribles
mecs de la Securitate, excroissances
lucifériennes d’un pouvoir fou,
loup-garous monstrueux capables des
pires cruautés. Ils en ont profité pour
présenter le communisme comme une
sorte d’image en miroir du nazisme.
Il fallait matraquer les cerveaux.
La “tragédie” de millions d’hommes
et de femmes sous le joug du communisme”,
«autre barbarie du vingtième
siècle» ne pouvait pas s’achever avec
les images festives de Berlin, les images
joyeuses des Tchèques place Venceslas.
“Le communisme, ce rêve immense de
l’humanité, pouvait-il s’écrouler sans
un fracas rappelant sa monstrueuse
puissance?” Tel était ce qu’il fallait instiller
dans les esprits. La réponse était
vite offerte par une journaliste s’exclamant
devant les images du charnier : “
J’aurai donc vu cela, la fin du nazisme
et aujourd’hui la fin du communisme”.
Non, il n’y a pas eu la fin du
communisme. Il y a eu des hommes
et des femmes comme Caucescu et son
épouse Elena ainsi que les membres de
la nomenklatura roumaine qui ont dévoyé
l’héritage marxiste. Il y a eu les
menteurs, les bluffeurs, les trompeurs,
les mystificateurs à l’œuvre, qui n’ont
pas voulu trier l’ivraie staliniste du bon
grain de la pensée marxiste-léniniste et
qui ont tout fait pour que n’existât plus
le communisme en tant que référence
politique pour les catégories sociales
tenues en laisse par le capitalisme prédateur.
Continuons. La guerre du Vietnam
a bien débuté sur un mensonge,
une tromperie, un bluff, une mystification
bâtie sur la prétendue attaque de
deux destroyers américains qui étaient
“dans les eaux internationales” et qui
auraient été attaqués par des canonnières
vietnamiennes, incident qui fut
suivi de la “Résolution du golfe du
Tonkin” et qui mena à l’expansion de
la guerre du Viêt Nam. 40 ans après,
les autorités américaines avaient fini
par avouer avoir “largement exagéré”
l’incident du Golfe de Tonkin.
Dans un article paru en 2001,
l’historien de la National Security
Agency, Robert J. Hanyok, a soutenu
que des officiers de renseignement de
l’agence «ont délibérément faussé» les
preuves communiquées aux politiques
et au public. En clair, pour endiguer
l’influence communiste, maoïste, en
Asie, il fallait un manman mensonge
qui a coûté la vie à quelque deux millions
de vietnamiens et à 50 000 américains.
Ai-je besoin de souligner tout le
tapage médiatique, la présentation funambulesque
du Secrétaire d’État Colin
Powell à l’ONU et les acrobaties de la
Maison Blanche pour faire croire au
public américain et au monde entier que
Saddam Hussein détenait des “armes
de destruction massive”, assurément
une menace à la sécurité et aux intérêts
des États-Unis. Ergo, il fallait envahir
l’Irak, liquider le méchant Saddam et
occuper le pays. On sait depuis belle
lurette que c’était un mensonge massif.
Pour mettre la main sur le pétrole
irakien et redessiner la carte des zones
d’influence de l’impérialisme et du sionisme,
il avait fallu bluffer, tromper, avec
au bout du compte 4486 soldats américains
tués, plus 318 morts d’autres
nationalités, essentiellement britanniques.
La guerre a entrainé le mort violente
de plus 110.000 civils irakiens,
sans compter les milliers de blessés, et
les mal ajustés, psychologiquement.
Cette guerre aura coûté au minimum
770 milliards de dollars, selon les chiffres
du Pentagone. L’état de l’Irak est
aujourd’hui pitoyable. George Bush et
le sinistre Dick Cheney ont bien travaillé
pour les transnationales. “Mission
accomplie”, grâce à un énorme
mensonge. Vive l’Amérique démocratique!
Avant de continuer plus avant,
je m’en voudrais de ne pas passer un
savon à ce petit con de Macron. Début
septembre 2017. L’ouragan Irma ravage
les îles des Caraïbes les unes après
les autres. Emmanuel Macron, Monsieur-15%
du corps électoral, rentré
d’Europe, met le cap sur St. Martin où il
« va faire le beau sur l’île ravagée des
milliardaires bling-bling où l’ouragan
a révélé à la fois les conséquences des
coupes sauvages dans les services
publics mais aussi la lutte des classes
larvée entre les pauvres d’un côté,
souvent noirs et jamais interviewés
à la télé et les riches présentés à longueur
de reportages comme de pauvres
migrants soumis aux pillages des barbares
locaux » (Réseau international).
De l’avis d’une journaliste guadeloupéenne
parlant de l’île St. Martin:
« On dirait presque un pays en guerre »
Le gouvernement vénézuélien, sitôt
les effroyables dommages connus fait
parvenir rapidement 10 tonnes d’aide
humanitaire à la population Saint-martinoise
rudement éprouvée et 30 dans
le reste des Caraïbes. Qu’en pense Macron
et sa presse réac ? « De la vile
propagande... Une dictature qui tente
de se survivre au prix d’une détresse
humanitaire sans précédent, alors
même que les ressources de ce pays
restent considérables ». Au secours
Brigitte Trogneux Macron! Votre petit
garçon « Manno », le menteur, le trompeur,
le mystificateur, il déconne... Au
secours!
Franchement, il faut prendre ses
distances avec les politiciens véreux et
la presse servile, jakorepèt, pèpètmayi
qui puent comme “ la pipe au papa du
Pape Pie”. Ce qui m’amène aux frappes
de l’équipe va-t-en-guerre tripartite euro-états-unienne
en Syrie, à l’aube du
samedi 14 avril écoulé. Une opération
«légitime», «proportionnée» et «ciblée»
pour laquelle le roux ripou, le gros
makou, le gras corrompu de la Maison
Blanche s’est accordé une palme
d’or assortie d’une auto-félicitation
george-bushite, une boulshit: “Mission
accomplie”. L’agression trinitaire s’est
félicitée de “frappes de précision”, pratiquement
sans perte de son côté, sans
dommages collatéraux. Une opération
dyòl loulout.
Mais c’est bien Sénèque qui avait
formulé cette sage opinion: “Qui statuit
aliquid, parte inaudita altera, Aequum
licet statuerit, haud aequus fuit”, en
bref: qui n’entend qu’une cloche n’entend
qu’un son. En effet, nous avons
pu détecter un premier son discordant
lors de la conférence de presse tenue
par le pâle lieutenant-général Kenneth
Mc Kenzie flanqué de la très gauche
et mal assurée Dana White, principale
porte-parole du département de la
Défense.
Le lieutenant-général Kenneth Mc Kenzie flanqué de la très gauche et mal
assurée Dana White, principale porte-parole du département de la Défense
dans leur peu convaincante conférence de presse
En effet, l’insatisfaction des
journalistes était palpable parce que ni
Dana ni Mc Kenzie ne pouvaient dire
kwik des “preuves” de l’utilisation
de produits chimiques toxiques par le
régime d’Assad. Il y avait un peu de
scepticisme dans l’air. Selon Mc Kenzie:
“plus de 40 missiles sol-air avaient été
utilisés par le régime syrien […] beaucoup
sur une trajectoire balistique...
sans guide […] les efforts défensifs de
la Syrie étaient en grande partie inefficaces
et ont clairement accru les risques
pour leurs populations en raison
de cette réponse aveugle […]”
“En revanche, a poursuivie Mc
Kenzie, la nature précise de notre frappe
et les soins portés par notre équipe
alliée ont considérablement réduit
le risque de dommages collatéraux
suite à la page(16)
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Vol 11 # 41 • Du 18 au 24 Avril 2018
Haiti Liberté/Haitian Times
5
Kwonik Kreyòl
Ki moun Jak Woumen ye ?
Jak Woumen fèt 4 jen nan lane 1907.
Li pibliye " La proie et l'ombre" ki se
premye èv li. Li fè parèt « Analiyse
Schématique 1932-1934 ». Jak Woumen
se fondatè tou premye Pati Kominis
Ayisyen an. Nan mwa oktòb 1941,
Woumen te nonmen direktè biwo Etnoloji.
Se nan lane 1942, li prefase « Essai
d'Explication de Dialogue de mes lampes
» yon liv Edris Sentaman te ekri. An
1943, Woumen ekri yon etid ki rele «
Le sacrifice du Tambour Assotor ». Epi
Woumen te reprezante gouvènman
Lesco a kòm chajedafè Omeksik. Woumen
mouri 18 out 1945, li te gen 37
lane. Se apre lanmò l, yo pibliye "Gouverneurs
de la Rosée", woman ki pral
rann li selèb atravè lemonn antye.
Lè y ap pale sou Jak Woumen,
gen de aspè pou yo konsidere, youn se
: Jak Woumen ekriven pwogresis. Lòt la
se Jak Woumen yon òm politik.
Nou di ekriven pwogresis pou
byen montre depi kounye a Woumen
pa nenpòt ki ekriven Ayisyen. E lè nou
di pwogresis, lè n ap pale sou Woumen,
n ap souliye, n ap pale sou ekriven
pwogresis la nan yon sans pozitif,
sètadi nou pap pale sou entelektyèl ki
mete èv yo devan pou kache aktivite
defetis y ap fè pa dèyè, lan vi prive yo
chak jou. Depi Jak Woumen jèn tigason,
Jak Woumen
l ap milite e yo toujou rejwenn li ap defann
klas defavorize yo, ap defann yon
kòz ki jis. Men natirèlman, sa pa vle
di Jak Woumen te toujou pran pozisyon
ki kòrèk, pozisyon ki ta ka pèmèt sitiyasyon
mas yo chanje. Jan piblik la ap
ka wè pi devan, se kòmanse Woumen
te kòmanse travay kolektif k ap pèmèt
rive sou pozisyon kòrèk nan yon pratik
politik k ap fèt nan enterè mas yo epi k
ap amelyore l chak jou.
Nou di òm politik. N ap atire
atansyon piblik la a ankò, pou nou
Woumen pa nenpòt ki òm politik. Jak
Woumen se fondatè yon pati politik
men pati sa a li te mete sou pye a pa
nenpòt ki pati politik. Jak Woumen,
nan lane 1934, te mete sou pye premye
Pati Kominis Ayisyen an. Nan
kreye òganizasyon sa a, malgre gwo
feblès li te genyen, Woumen ak kanmarad
li yo te fè premye pa nan gwo lit
militan revolisyonèyo ak mas yo dwe
kontinye mennen pou kreye, devlope
òganizasyon k ap gide mas yo tout bon
vre. Anplisdesa, fòk nou konsidere Jak
Woumen se ekriven ayisyen ki pi selèb,
ni aletranje ni an Ayiti. E poutèt senbòl
li reprezante lan peyi a an jeneral, gen
plizye atitid nou kapab rejwenn lè y ap
pale sou li.
-Gen moun, sitou anpil entelektyèl
ki panse fòk yo pa manyen Woumen
ditou, li se yon bagay sakre. Atitid
sa a kont tout kritik, yon atitid ki pa
wè aspè konstriktif ki genyen lan yon
kritik.
-Gen moun ki vle jistifye kanmenm
fòm nwaris ki genyen lan èv
literè Woumen yo, sou pretèks : « negritid
Woumen an revolisyonè »
-Gen lòt moun menm ki pa dakò
ak Woumen paske Woumen fin ekri
trantan anvan yo, tou sa yo ta renmen
ekri.
Joel H. Poliard
M.D., M.P.H.
Family and Community
Medicine
Public health and Pediatrics
5000 N.E. Second Ave,
Miami FL, 33137
tel. (305) 751-1105
Ayibobo pou kanmarad
Jules Masyen!
Jules Masyen ki te fèt 9 janvye
1961, apre yon terib maladi kite
nou, vandredi 13 avril ki sot pase
a. Li te gen 57 lane.
Jules te yon gwo pwofesyonèl
nan seramik. Se te yon militan
politik tou, nan mitan lane 80 yo,
li te angaje l nan lit kont diktati
divalye a. Li te manm Komite
Relèvman Matisan (KOREMA),
Alyans Nasyonal Oganizasyon Popilè
(Anop) ak Kolektif Deba Popilè.
Se vandredi 20 avril 2018 la
nan Karibe Funeral Home soti 6zè
pou rive 9vè kadav li ap ekzpose
epi lantèman l ap chante samdi 21
avril la nan Legliz Lady of Miracle
757 East 87th Street nan Brooklyn,
NY apati 10:00 nan maten.
Nòt pou laprès
N ap enfome tout ouvriye k ap bourike
nan group Apaid, kay Backer ,kay
Alain Villa, Kay Abraham Felix ,
Group Koreyen yo The Wilbes Haitian
S.A ki Antonio Yang ap dirije
Pacific sport Lorssa ap dirije
Vakdor Aparel S.A Sorege ap dirije
MBI/MGA Junk ap dirije
Heh textile Kfou madan Kan ap dirije
Global textil Caracol SAE ap dirije
Group Codevi Fernando Capean ap
dirije
Ouvriye group Coles yo Jovenel Moise
ak Css Mafia malatchong yo a fe nou
yon lot fwa anko yon pwovokasyon
an plis, .Nou mande tout ouvriye lase
bòt nou paske flanbo mobilizasyon an
pral limen pi rèd. Viktwa se pou ouvriye
òganize
Si nou pa leve kanpe sitiyasyon nou
pap chanje
Nou pa gen reprezantan nan CSS
mafya tyoul patron sa a
Nou pa gen prezidan k ap pale pou nou
Sa k la se pòt pawòl Andy Apaid li ye
Nou pa gen minis ni direktris nan
ministè afè sosyal ki pou pale pou nou
s ak la yo se tyoul patron yo ye
Nou pa gen senatè k ap pale pou nou
Nou pa gen depite k ap pale
Se nou menm ki pou mobilize
Tout Ouvriye manm CNOHA/ROHAM
yo ak lòt ouvriye ki nan lòt sendika yo
Pou plis enfòmasyon rele
954-479-4473
M ap fè nou konnen se sèl lè nou leve
kanpe
Nou mobilize
Nou manifeste bloke lari rele anmwe
viv 800 goud ak bonjan akonpayman
sosyal pèmanan pou tout travayè
Se lè sa n ap befisye yon ajisteman
salè .
Mobilize mobilize pou salè nou kapab
monte
Se nou kòmanse nan wilbes
Semèn ouvriye kay Becker yo CNO-
HA/ROHAM ap rive sou do pye l pou
nou
An n kale je nou
Fanm kou gason kòmanse lase bòt
nou
Nou pap pran nan okenn provokasyon
prezidan tyoul patwon yo
Nou pap pran nan okenn provokasyon
direktris tyoul patron ansanm ak
mafya li yo
Nou pap nan okenn provokasyon
okenn Premye minis tyoul ni minis
tyoul
Ni senatè tyoul
Ni depite tyoul
An n leve kanpe pou n chanje kondisyon
lavi nou
Dominique ST ELOI
Kòdonatè Jeneral CNOHA
TRAVAYÈ, OUVRIYE, NOU TOUT LEVE KANPE !
Samdi 5 me 2018
7h pm
Selebrasyon jounen Entènasyonal Travayè yo
Sendikalis: Ray Laforest
Berthony Dupont manm Komite Ouvriye Entènasyonal
Powèt: Tony Leroy ak anpil lòt moun ankò
Samdi 5 me
7h pm
1583 Albany Ave Brooklyn, NY 11210
Enfòmasyon 718-421-0162
6 Haiti Liberté/Haitian Times
Vol 11 # 41 • Du 18 au 24 Avril 2018
Perspectives
Sommet des Amériques ! Jovenel Moise n’a
rien dit sur le Venezuela !
Par Marie Laurette Numa
Le président haïtien Jovenel Moïse n'a pas dénoncé l'exclusion obscène du
président vénézuélien du sommet de Lima. C'est le minimum qu’il aurait
pu et dû faire compte tenu de l'extraordinaire solidarité, du pétrole et de
l'aide que le Venezuela ont donnés à Haïti au cours de la dernière décennie,
grâce à l'accord Petro Caribe ; bien qu'une grande partie ait été détournée
et gaspillée par des fonctionnaires corrompus de son parti le PHTK
Les vendredi 13 et samedi 14 avril
2018, a été tenu à Lima, Pérou,
le VIIIème sommet des Amériques
sous le thème de « la gouvernance
démocratique face à la corruption
». Tous les pays de l’Amérique en
l’occurrence d’Amérique du Nord,
Amérique centrale, Amérique du Sud
et des Caraïbes ont été représentés à
l’exception du Venezuela qui a été
exclu de cette réunion.
Le président des Etats-Unis
Donald Trump n’avait pas fait le déplacement.
Il se consacrait plutôt au
bombardement de la Syrie conjointement
avec la France et la grande Bretagne.
Il s’était fait représenter par sa
fille conseillère Ivanka et le vice-président
américain Mike Pence.
Au menu de ce sommet, l’on
parlait bien sur la question de la corruption
; mais le point culminant pour
les Etats-Unis et l’OEA jouant le rôle
de ministère américain des Affaires
étrangères a été la question des
élections prochaines au Venezuela
et la mise en place d’un front
commun pour combattre le président
vénézuélien Nicolas Maduro qui luimême
déclara au sujet de cette rencontre
formelle des chefs d’État de
35 pays de la région, qu’elle « ne fait
pas partie de nos priorités, aucune
décision ne va y être prise, c’est une
vraie perte de temps ».
Le président haïtien Jovenel
Moise a été bien présent au Pérou,
dans son discours ; mais il n’a rien
dit qui reflète la réalité du pays. En
d’autres termes, le peuple haïtien ne
s’est pas reconnu dans l’exposé du
chef de l’Etat. Il ne parlait que pour
lui et de sa petite clique contrôlant
l’appareil d’Etat.
Quant au vice-président américain,
Mike Pence, tout au cours
de ce sommet ; il n’a fait que mener
des entretiens bilatéraux avec certains
dirigeants du continent, pour
non seulement les exiger à appuyer
publiquement l’attaque contre la Syrie
; mais également pour amplifier sa
campagne contre le Venezuela. Les
États-Unis selon ses mots ne resteraient
« pas sans rien faire face à un
Venezuela qui s’effondre ». Que les
Etats-Unis s’effondrent devrait-il
dire honnêtement !
A l’exception de Cuba et de
la Bolivie qui n’ont pas manqué de
dénoncer l’attaque contre le peuple
frère de la Syrie. Pourtant, la majorité
des 34 pays présents n’ont
fait qu’apporter leur soutien à leur
patron, et d’autres par mesure de précaution
ont appelé à la prudence.
Sur la question de la bataille
contre la corruption, le président de
la Bolivie, Evo Morales, ne pouvait
être plus clair en parlant d’une
fausse lutte contre la corruption pour
renverser des gouvernements légitimes
et leurs projets de changement
pour les masses défavorisées. Il fait
justement référence à ce qui vient
de se passer au Brésil, avec le coup
d’état contre Dilma Roussef et l’emprisonnement
de l’ancien président
brésilien Luiz Inacio Lula da Silva. Il
enfonça le clou dans la plaie quand
il déclare que la lutte contre la corruption
doit s’étendre aux paradis
fiscaux.
Le président haïtien Jovenel
Moise tout comme celui du Brésil,
Michel Temer sont des inculpés, ils
ont fait de grands palabres sur la
corruption ; mais qui ne riment à
rien. Moise se contenta de se féliciter
pour les progrès accomplis par
son administration pour déraciner la
corruption en Haïti. Il n’a pas même
une fois souligné la crise qui sévit en
Haïti avec le rapport de dilapidation
des fonds de Petro Caribe par certaines
personnalités et son rôle dans
tout cela puisqu’il a lui-même interdit
en ce sens tout débat au Parlement.
L’envoi du dossier à la cour supérieure
des comptes, qui n’est autre
qu’un nid de corrupteurs signifie tout
bonnement le jeter aux oubliettes.
En vérité, ce n’était pas le point
important du sommet, ce qui importait
réellement au Pérou a été le Venezuela
qui se prépare à organiser
des élections le dimanche 20 mai
prochain. Les Etats-Unis et certains
membres de l’OEA n’ont pas caché
leur grand appui à l’unité démocratique
(MUD), la principale coalition
d’opposition vénézuélienne, qui dans
un communiqué contre les élections
déclara « Ne comptez pas sur l’Unité
démocratique ni sur le peuple pour
valider ce qui, jusqu’à présent, n’est
qu’un simulacre frauduleux et illégitime
d’élection présidentielle »
Tous les présidents des pays qui
font partie du Club de Lima ont enchainé
dans le sens de la déclaration
du MUD. Le président de l’Argentine
Mauricio Macri a indiqué que : « Nous
ne pouvons pas regarder ailleurs, là il
y a un processus politique sans garanties
minimales, nous ignorerons
toute élection qui découle d’un processus
de ce type, parce que ce n’est
pas une élection démocratique ».
Le président colombien Juan
Manuel Santos de sa part a avancé
« nous serons implacables avec le régime
oppressif du Venezuela […] la
Colombie qui partage une frontière
avec le Venezuela reçoit chaque jour
un grand nombre de migrants qui
fuient la misère ». « La crise sociale
et économique s’aggrave de jour en
jour, ce qui a paradoxalement aidé
le gouvernement à réprimer la population
civile chaque jour un peu
plus […] la Colombie est le pays qui
souffre le plus de la situation désespérée
que vivent les Vénézuéliens,
c’est pourquoi nous sommes les plus
intéressés pour la restauration de la
démocratie dans notre nation sœur ».
Quant à Sebastián Piñera du
Chili, il a parlé sur le même ton « la
situation du Venezuela n’est pas
seulement un problème pour les
Vénézuéliens, mais aussi pour ceux
qui aiment et s’engagent pour la
démocratie ». Pour ajouter ensuite
« Il n’y a pas d’indépendance des
pouvoirs, de respect des droits de
l’homme ou de démocratie, il n’y a
que des prisonniers politiques »
Le président mexicain, Enrique
Peña Nieto, le premier ministre du
Canada, Justin Trudeau et le président
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du Panama, Juan Carlos Varela sont
tous intervenu dans le même sens
et ont fait savoir qu’ils ne reconnaîtront
pas le résultat des prochaines
élections vénézuéliennes. Des déclarations
à la grande satisfaction
du vice-président américain, Mike
Pence, qui remercia le président péruvien
Martín Vizcarra en ces termes
« Merci pour votre position forte sur
la tyrannie et la crise humanitaire
que traverse le Venezuela »
Finalement les 34 pays ayant
participé au Sommet des Amériques
ont paraphé un accord de 57 points
afin de lutter contre la corruption.
Cependant, en marge du Sommet, 15
pays marionnettes des Etats-Unis ont
signé la déclaration suivante au sujet
du Venezuela, à Lima, le 14 avril
2018.
Les chefs d’État et de gouvernement
de l’Argentine, des
Bahamas, du Brésil, du Canada,
du Chili, de la Colombie, du Costa
Rica, du Guatemala, du Guyana,
du Honduras, du Mexique, de Panama,
du Paraguay, du Pérou, de
Sainte-Lucie, et le vice-président
des États-Unis, réunis à l’occasion
du 8 e Sommet des Amériques; à
la lumière de la situation actuelle
concernant l’effondrement de l’ordre
constitutionnel au Venezuela et
préoccupés par la crise politique,
économique, sociale et humanitaire
qui s’aggrave dans ce pays :
1. Demandent instamment au
gouvernement du Venezuela de tenir
des élections présidentielles en
offrant les garanties nécessaires au
déroulement d’un processus libre,
juste, transparent et démocratique,
sans prisonniers politiques, avec
la participation de tous les acteurs
politiques du Venezuela, et confirment
que toute élection ne respectant
pas ces conditions manquera de
légitimité et de crédibilité.
2. Expriment leur détermination
à continuer de promouvoir,
particulièrement dans le cadre de
l’Organisation des États américains
(OEA), les actions et les initiatives
qui contribuent au rétablissement
des institutions démocratiques, au
respect des droits de la personne et
au plein respect de la primauté du
droit.
3. Réaffirment leur appui à
l’égard de l’Assemblée nationale du
Venezuela et réitèrent que les mesures
législatives adoptées conformément
à la constitution qui requièrent
l’autorisation de cette assemblée
seront uniquement reconnues lorsqu’elles
auront été approuvées par
celles-ci et, dans ce contexte, considéreront
les nouvelles mesures qui
contribuent au plein respect de ses
pouvoirs constitutionnels sur les
plans économique et financier.
4. Appellent les agences spécialisées,
les fonds et les programmes
du système des Nations Unies et de
l’OEA à assurer la mise en œuvre
immédiate d’un programme d’aide
humanitaire afin de remédier à
la souffrance et aux pénuries qui
touchent la population du Venezuela.
À cet égard, ils réitèrent leur appel
au gouvernement du Venezuela à
permettre l’entrée et la distribution
d’aide humanitaire qui permettront
d’atténuer les graves conséquences
des pénuries, particulièrement celles
de nourriture et de médicaments.
5. Expriment leurs profondes
préoccupations quant à l’exode
de plus en plus important de citoyens
du Venezuela ayant été obligés
de quitter leur pays en raison de la
crise, et demandent aux organisations
internationales pertinentes
d’établir immédiatement un programme
de soutien et de développement
des capacités destiné aux pays
de la région afin de répondre aux
besoins qui découlent de cet exode.
6. Appellent les membres de
la communauté internationale à
appuyer les efforts et les décisions
des pays de la région qui visent à
contribuer au rétablissement de la
démocratie au Venezuela. Ils demandent
également aux pays qui ont
adopté des mesures à cet égard de
Parlant de la corruption, Jovenel Moise n’a pas même une fois souligné
la crise qui sévit en Haïti avec le rapport de dilapidation des fonds
de Petro Caribe par certaines personnalités et son rôle dans tout cela
puisqu’il a lui-même interdit en ce sens tout débat au Parlement
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les élargir et de les renforcer.
7. Insistent sur l’importance
du soutien de la communauté internationale
pour permettre la relance
économique au Venezuela une fois
l’ordre démocratique et constitutionnel
rétabli.
Sauf que les représentants de
Cuba et de la Bolivie sont restés solidaires
du peuple frère du Venezuela,
arrivant jusqu’à dénoncer l’exclusion
du président vénézuélien du sommet
de Lima. (Voir la déclaration de
Cuba à la page 12)
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Vol 11 # 41 • Du 18 au 24 Avril 2018
Haiti Liberté/Haitian Times
7
La Tribune de Catherine Charlemagne (15)
La MINUJUSTH privée de chef en Haïti !
Tout a commencé par une note de
presse en date du 25 février 2018 à
Port-au-Prince. Elle émane de Madame
Susan D. Page, la Représentante spéciale
du Secrétaire général des Nations
Unies, Antonio Guterres, et chef de la
Mission des Nations Unies pour l'appui
à la Justice en Haïti (MINUJUSTH).
Dans cette note, madame Page salue et
félicite les citoyens et les organisations
de la Société civile qui ont saisi la justice
contre des personnalités dont les noms
sont cités dans le fameux dossier Petro-
Caribe. Fâché et vexé, le gouvernement
haïtien crie à l’ingérence dans les affaires
intérieures d’Haïti de la part de la
Représentante de l’ONU. Il rappelle Denis
Régis, son Représentant permanent
à New-York, pour consultation à Portau-Prince,
pendant que le ministère des
Affaires Etrangères convoque madame
Susan D. Page pour explication. Enfin,
le chef de l’Etat, Jovenel Moïse téléphone
au Secrétaire général de l’ONU
pour lui faire part de son mécontentement.
Tandis que de son côté celui-ci
rappelle sa Représentante spéciale à
New-York pour consultation.
Voilà pour le fond de l’affaire.
Sauf que depuis le départ de la cheftaine
de la MINUJUSTH, elle a disparu
de l’écran radar. Elle n’est visible ni à
l’ONU ni dans la capitale haïtienne.
D’où diverses interrogations la concernant.
Serait-elle restée aux Etats-Unis
où elle serait plus utile pour l’organisation
internationale ? Où est-elle rentrée
discrètement en Haïti en gardant profil
bas ? Ou enfin, a-t-elle purement et simplement
été limogée après cette période
de tension avec les autorités haïtiennes
? Des questions pour l’heure restant
sans réponses vu que personne n’a des
nouvelles de madame Page. Faisons
un retour sur ce conflit peu commun en
Haïti opposant un diplomate en poste
à Port-au-Prince et le gouvernement
haïtien. Déjà pour comprendre la colère
du Président Jovenel Moïse contre madame
Susan D. Page, il faut se rappeler
la période à laquelle a été émise la note
qui a mis le feu aux poudres entre les
deux parties. Nous sommes à la fin du
mois de février 2018.
Le gouvernement d’Haïti s’apprête
à recevoir en grande pompe les
26 et 27 de ce mois le 29e Sommet
des chefs d’Etat et de gouvernements
de la Caricom. Pour Haïti et surtout
pour la présidence de la République,
cette Conférence régionale à laquelle
plusieurs centaines de personnalités
de haut rang doivent participer, donc
séjourner à Port-au-Prince, est une occasion
rêvée pour vendre une nouvelle
image du pays. Pas seulement sur le
plan physique mais surtout sur le plan
institutionnel. Le pouvoir haïtien veut
profiter de cette couverture médiatique
internationale pour démontrer que les
choses commencent à s’améliorer à
tous les points de vue en Haïti. C’est
une tribune qu’il entend utiliser pour
s’affirmer et se placer sur l’échiquier
du monde fréquentable après qu’Haïti
s’était mise elle-même en quarantaine
depuis des années. De fait, le Président
Moïse et le gouvernement n’ont pas
lésiné sur les moyens afin de faire belle
figure en donnant à ces honorables
visiteurs un accueil digne de leur rang.
Même l’opposition avait marqué une
pause durant cette semaine qui a mis la
capitale sens dessus dessous avec des
embouteillages monstres.
Sauf que la veille de l’ouverture
du Sommet, deux faits inattendus ont
en quelque sorte gâché la fête. Tout
d’abord, c’est la publication quelques
jours auparavant du Rapport annuel de
l’organisation Transparency international
sur la corruption dans le monde.
Dans ce rapport, la note est très salée
pour le pays de Jovenel Moïse qui se
voit classé comme le pays le plus corrompu
de la région Caraïbes. Ce rapport
venait de mettre à mal tous les efforts
La représentante spéciale du
secrétaire général des Nations
unies en Haïti et cheffe civile de la
Minujusth Susan D. Page
que le gouvernement dit consacrer
pour combattre ce fléau dans les administrations
publiques. Mais qu’importe
le classement, l’Administration
Moïse/Lafontant estime qu’il s’agit
après tout d’un simple Rapport publié
tous les ans par une organisation qui
n’a jamais été tendre avec aucun Etat
du monde. Avec les fastes déployés
pour recevoir ses hôtes, la présidence
haïtienne pense pouvoir parasiter le
document. Surtout qu’Haïti n’est pas le
seul pays de la région à figurer dans la
Rapport de Transparency international
sur la corruption.
Ainsi, le Président Jovenel Moïse
croyait s’en sortir par une pirouette.
Mais c’était sans compter ce qui allait
advenir. En effet, le mauvais coup est
arrivé le 25 février, soit quelques heures
à peine avant l’ouverture officielle
du Sommet. Sans tenir compte du fait
que le pays reçoit une Conférence régionale
et sans aucune précaution de
langage ou dans les mots utilisés comme
il est d’usage, la Représentante
spéciale du Secrétaire général de l’ONU
en Haïti a fait sortir une note dans
laquelle elle somme le gouvernement
de faire diligence pour ouvrir une enquête
sur deux tueries ayant eu lieu
entre la police et des bandits quelques
mois auparavant du côté de Livalois
(Croix-des-Bouquets) le 12 octobre
2017 et à Grand-Ravine (Martissant)
le 13 novembre 2017. Mais dans la
note de presse, madame Susan D.
Page salue surtout les citoyens qui ont
porté plainte devant la justice contre
des personnalités dont les noms sont
nommément cités dans le Rapport de la
Commission sénatoriale sur le scandale
PetroCaribe. Or, ledit Rapport prend
de jour en jour une tournure politique
jusqu’à devenir la pomme de discorde
entre le Président Jovenel Moïse et
l’opposition qui entend aller jusqu’au
bout avec cette affaire. Pour le pouvoir,
en saluant ceux ayant porté l’affaire
devant la justice, madame Page se
place directement dans un camp, en
l’occurrence celui de l’opposition.
Mais, pour la présidence, cette
sortie de la diplomate de l’ONU ne serait
jusque là encore pas trop grave.
Dans la mesure où elle ne fait que son
travail en tant que chef d’une Mission
dont l’objectif est d’aider la justice à
fonctionner en toute indépendance. Ce
qui a beaucoup énervé le chef de l’Etat,
c’est le timing choisi par la cheffe de la
MINUJUSH pour publier sa note. Selon
le Palais national, ce n’est pas la note
qui pose problème, c’est le moment
de sa publication. Les Conseillers du
Président de la République demeurent
persuadés que la responsable de la
MINUJUSH a bien choisi le moment
pour sortir sa note. En le faisant à ce
moment précis, selon eux, madame
Susan D. Page voulait encourager les
membres de l’opposition à monter
au créneau sur le dossier PetroCaribe
puisque les caméras du monde entier
étaient braquées sur Haïti. D’où le coup
de sang du chef de l’Etat qui n’a pas
du tout apprécié ce qu’ils appellent un
« coup de couteau dans le dos ».
La présidence haïtienne estime
qu’aucun pays au monde n’aurait accepté
un tel manquement de la part
d’un diplomate même venu d’un pays
ami. Devant un acte aussi déloyal, selon
un Conseiller du Président, il fallait
réagir vite et fermement. Ce qui a été
fait. « On ne peut dire d’un côté on veut
la stabilité et de l’autre côté on cherche
à provoquer l’instabilité » selon ce
proche de Jovenel Moïse. La politique
de double langage est terminée selon le
Palais national.
La note du 25 février 2018 relatif
au dossier PetroCaribe demandait une
réponse proportionnelle à sa teneur. Il
fallait démontrer que la donne commence
à changer. Pour cela la première
chose appropriée, c’était la convocation
de la diplomate en question
à la Chancellerie pour expliquer son
geste. S’agissant d’une diplomate de
l’ONU en poste en Haïti et de surcroit
Représentante spéciale du Secrétaire
général, il fallait aussi discuter avec son
chef hiérarchique. Car, il ne s’agit pas
de se lancer dans un bras de fer avec
l’Organisation des Nations Unies. Il est
seulement question de faire respecter
les règles en matière de relations diplomatiques
et consulaires.
D’où le rappel aussi à Port-au-
Prince pour consultation du Représentant
permanent d’Haït à l’ONU afin de
marquer le mécontentement des autorités
haïtiennes sur le comportement
de la diplomate onusienne. Il ne s’agit
pas non plus de critiquer la Mission des
Nations Unies pour l'appui à la Justice
en Haïti qui joue son rôle de soutien
auprès des autorités haïtiennes. C’est
la manière et surtout le moment choisi
qui sont discutables. Dans la mesure
où il n’y avait aucune urgence. Car,
ce dossier PetroCaribe occupant une
bonne place dans les débats est déjà
trop politisé pour qu’on en rajoute ce
qui pourrait empêcher à la justice de
faire réellement son travail en toute
sérénité. En revanche, cette note de la
Représentante spéciale du Secrétaire
général n’a pas été vaine. Elle a permis
aux autorités d’Haïti de sortir de la torpeur
diplomatique dans laquelle le pays
s’était enfermé depuis des décennies.
En effet, si durant la semaine
des passes d’arme entre Port-au-Prince
et New-York sur cette affaire la presse
a beaucoup relaté les échanges, on a
moins entendu les spécialistes et autres
experts en diplomatie. Pourtant, cette
sortie de la diplomatie haïtienne n’est
pas si banale qu’elle y paraît. Bien sûr
il s’agit d’un petit conflit ne concernant
qu’une diplomate d’une organisation
que le général Charles de Gaulle avait
considéré dans le temps comme un «
machin » c’est-à-dire quelque chose
qui ne sert pas à grand chose ou qui n’a
pas assez de pouvoir. N’empêche que
ce n’est pas tous les jours que les dirigeants
montent au créneau pour faire
respecter le droit d’Haïti en tant qu’Etat
souverain. Depuis près de quarante
ans, ce pays est livré à lui-même où
personne, aucun dirigeant n’arrivait à
se faire respecter. Tous ont toujours eu
peur de se faire rappeler à l’ordre par
n’importe quel petit diplomate basé
dans la capitale. De ce fait, les ambassadeurs
en poste en Haïti se prennent
pour les maîtres du pays. Ils parlent
comme bon leur semble et ils dictent
et imposent leur autorité sur tous les
dirigeants y compris les parlementaires
qui n’osent intervenir pour ne pas perdre
leur visa américain et aussi pour
ne pas froisser des diplomates pour la
plupart très susceptibles.
Qui peut se rappeler depuis quand
le gouvernement haïtien a rappelé un
de ses ambassadeurs à l’étranger pour
consultation ? Alors que certains pays
ne cessent de dénigrer les Haïtiens et le
pays comme s’ils n’ont rien à craindre.
Le respect des différentes Conventions
sur les relations diplomatiques et consulaires
et celle de Vienne en particulier
sur les droits et devoirs des diplomates
en poste dans un Etat souverain
devraient être la règle pour tous. Mais
il faut déjà que les Etats en question
soient capables de les faire respecter.
Le rappel d’un ambassadeur par son
gouvernement pour consultation est
le premier acte marquant son indépendance
ou son désaccord. Aussi bien
que la convocation d’un ambassadeur
étranger par le ministère des Affaires
Etrangères pour explication suivant
son comportement ou ses déclarations
relatives aux affaires intérieures de
l’Etat est le signe de son indépendance
et de sa souveraineté. En le faisant, il
n’y a rien de contraignant ni d’insultant
pour la partie adverse. C’est la règle
du jeu pour tout le monde.
La pauvreté et le besoin de l’aide
internationale ne doivent ni ne peuvent
empêcher à un Etat, quel qu’il soit, de
faire respecter une règle qui est commune
à tous. Dans l’affaire opposant
le gouvernement d’Haïti à la diplomate
de l’ONU, on l’a vu, les autorités n’ont
pas hésité à manifester leur mécontentement
et appliquer à la lettre les
règlements en vigueur dans le domaine
diplomatique. Primo, elles se sentent
bafouées par la cheffe de la Mission
de l’ONU en Haïti. Elle est immédiatement
convoquée pour explication à la
Chancellerie. Secundo, le ministère
des Affaires Etrangères rappelle pour
consultation en Haïti l’ambassadeur
(Représentant permanent) haïtien à
New-York. Enfin tertio, la diplomate en
question a été à son tour rappelée par
son chef hiérarchique en consultation
après échange avec les autorités haïtiennes.
Voilà de fort belle manière de
régler les contentieux diplomatiques
sans pour autant se fâcher et s’humilier
jusqu’à oublier que Haïti est toujours
un Etat indépendant, digne et fier malgré
la misère et le sous-développement
qui lui collent à la peau.
Le rappel du Représentant permanent
d’Haïti à l’ONU et la convocation
de madame Susan D. Page par
la Chancellerie sont des signes d’encouragement
laissant croire que petit
à petit le pays commence à relever la
tête. Il ne s’agit pas de compétition
ni de provocation en gonflant le torse
face à l’autre. C’est juste un retour à la
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normale dans les relations bilatérales
entre les Etats ou institutions internationales.
Mieux, le rappel du chef de la
MINUJUSH à New-York suite à l’intervention
du Président haïtien auprès du
Secrétaire général de l’ONU est encore
un signe du respect que le pays commence
à retrouver à l’extérieur. D’ailleurs,
l’on s’interroge sur un départ
définitif de la diplomate. Puisque
jusqu’au moment où ces lignes sont
écrites (16 avril) personne n’a des nouvelles
de la Représentante spéciale du
Secrétaire général ni à Port-au-Prince
ni à New- York. Mais il y a des signes
qui laissent penser que la MINUJUSH
n’a plus de pilote en chef en Haïti.
Puisque, le mercredi 4 avril 2018
le Rapport annuel sur Haïti de la Mission
de l’ONU au Conseil de sécurité
n’a pas été présenté par Madame Susan
D. Page comme il en est coutume.
C’est le Secrétaire général adjoint aux
opérations de maintien de la paix de
l’ONU, Jean-Pierre Lacroix, qui s’en
était chargé à sa place. Est-elle devenue
vraiment « persona non grata » en
Haïti ? En tout cas, rien ne dit qu’elle a
été rappelée définitivement puisqu’aucun
autre nom n’est cité entre-temps
pour la remplacer. On sait seulement
que le Palais national croise les doigts
pour qu’elle ne revienne plus dans le
pays comme cheffe de Mission. D’ailleurs,
si tel devrait être le cas, cela
aurait été une grande victoire pour
le Président Jovenel Moïse qui aura
fait preuve de fermeté dans cette affaire.
Puisqu’il croit que le moment est
venu pour qu’on prenne enfin Haïti au
sérieux.
Qu’importe la suite de cette affaire,
la manière dont elle a été traitée
au niveau haïtien servirait certainement
de leçon soit pour madame Susan
D. Page soit pour sa ou son remplaçant
à ce poste de haute responsabilité en
Haïti. Au moins si à chaque fois qu’un
diplomate étranger en Haïti, quels
que soient sa nationalité et son rang,
devrait avoir un comportement ou un
excès de langage sortant du cadre de
la Convention de Vienne, il se faisait
tirer les oreilles par la Chancellerie
haïtienne, peut-être que les autres
finiraient par comprendre qu’ils ne sont
pas là pour s’occuper de la politique intérieure
haïtienne, mais pour travailler
à la consolidation des relations harmonieuses
entre deux Etats souverains et
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C.C
8 Haiti Liberté/Haitian Times
Vol 11 # 41 • Du 18 au 24 Avril 2018
This Week in Haiti
At Summit of the Americas, Haiti’s President
Says Nothing about Venezuela
The official photo of the 8th Summit of the Americas in Lima, Peru, where representatives of 33 out of the Americas’ 35 countries took part
by Marie Laurette Numa
On Fri., Apr. 13 and Sat., Apr. 14,
2018, the 8th Summit of the
Americas was held in Lima, Peru,
with the theme of "democratic governance
in the face of corruption."
All the countries of the Americas
(North America, Central America,
South America, and the Caribbean)
were represented with the exception
of Venezuela, which was excluded
from the meeting.
Ecuador’s President Lenín
Moreno left before the summit’s start
due to a hostage crisis on the Colombian
border which resulted in the
suspected death of two journalists. So
only 33 of 35 nations took part.
U.S. President Donald Trump
did not attend. He was preoccupied
with the bombing of Syria jointly
with France and Great Britain. He was
represented by his daughter/advisor
Ivanka Trump and U.S. Vice President
Mike Pence.
On the summit’s agenda was
lots of talk about the issue of corruption.
But the central issue for the
United States and the Organization of
American States (OAS), which acts as
Washington’s Ministry of Colonial Affairs,
was the question of Venezuela’s
upcoming elections and establishing a
united front against Venezuelan President
Nicolas Maduro, who said before
the summit that it "is not one of our
priorities, no decision will be made, it
is a real waste of time."
After banning Maduro, Peru
shamelessly invited leaders of the
Venezuelan opposition to represent
that country: Deputy Delsa Solórzano
and Deputy Julio Borges Antonio
Ledezma.
Haitian President Jovenel Moise
did attend the meeting in Peru, but
in his speech for the occasion, he
said nothing which conveyed the reality
of Haiti today. In other words,
the Haitian people did not recognize
themselves in the Head of State’s presentation.
He spoke only for himself
and his small clique controlling state
power.
U.S. Vice President Mike Pence
conducted many bilateral talks with
certain leaders of the continent, not
only to demand that they publicly
support the attack on Syria but also
the U.S. campaign against Venezuela.
The United States, in his words, will
not "stand idly by with a collapsing
Venezuela." The U.S. will not stand
idly by as “it tries to collapse Venezuela,”
he should have said to be honest!
Only Cuba and Bolivia clearly
denounced the U.S. bombing of Syria,
while the rest of the 33 countries in
attendance either supported Washington’s
flagrantly illegal action or timidly
called for caution and diplomacy.
On the issue of corruption,
Bolivian President Evo Morales denounced
the supposed fight against
corruption as a thinly veiled attempt
to overthrow legitimate governments
trying to bring change to the disadvantaged
masses. He referred to what
has just happened in Brazil, with the
coup against Dilma Roussef and the
imprisonment of former Brazilian
President Luiz Inacio Lula da Silva.
He drove the point home when he
said that the fight against corruption
must extend to tax havens, which
are an integral part of the capitalist
world’s economy.
President Jovenel Moïse, like
Michel Temer of Brazil, is indicted
for corruption, but blathered on with
meaningless words about fighting
corruption. He even congratulated
himself, saying his administration
was making progress in uprooting
corruption in Haiti. He did not talk
about the on-going corruption crisis
in Haiti surrounding the Senate reports
on the squandering of PetroCaribe
funds by certain people close to
him and his role in all of it, especially
stopping any debate or votes in Parliament.
He did not explain how he
relegated the dossier to oblivion by
sending it to the Higher Court of Auditors
and Administrative Disputes,
which is a nest of corrupt judges who
will bury the matter.
In truth, corruption was not
the summit’s real focus. What really
mattered to the government of Peru,
which hosted the meeting, was Venezuela,
which is preparing to hold elections
on Sun., May 20. The United
States with some OAS members have
made clear their strong support for
Democratic Unity (MUD), the main
Venezuelan opposition coalition. In a
statement against the elections, MUD
declared: "Do not expect Democratic
Unity nor the people to validate what,
until now, is only a fraudulent and
illegitimate presidential election.” All
the presidents of countries allied with
Lima supported the MUD declaration.
Argentinian President Mauricio
Macri said: "We cannot look elsewhere,
there is a political process
without minimum guarantees, we will
not respect any election that results
from a process of this type, because it
is not a democratic election.”
Colombian President Juan Manuel
Santos declared "we will be relentless
with the oppressive regime of
Venezuela. ... Colombia, which shares
a border with Venezuela, receives every
day a large number of migrants
fleeing misery... The social and economic
crisis is worsening day by day,
which has paradoxically helped the
government to repress the civilian
population every day a little more ...
Colombia is the country that suffers
the most from the desperate situation
of the Venezuelans, that is why we
are most interested in the restoration
of democracy in our sister nation."
Newly elected Chilean President
Sebastián Piñera said "the situation
in Venezuela is not only a problem
for Venezuelans, but also for those
who love and commit to democracy...
There is no independence of powers,
respect for human rights or democracy,
there are only political prisoners."
Mexican President Enrique Peña
Nieto, Canadian Prime Minister Justin
Trudeau, and Panama's President
Juan Carlos Varela all spoke in the
same vein and made it clear that they
will not recognize the outcome of the
upcoming Venezuelan elections. All
of this greatly pleased U.S. Vice President
Pence, who warmly thanked
Peruvian President Martín Vizcarra by
saying: "Thank you for your strong
position on the tyranny and humanitarian
crisis in Venezuela."
Finally, the 33 countries that
participated in the 8th Summit of the
Americas signed a 57-point agreement
to fight corruption.
But on the Summit’s sidelines,
the U.S. managed to corral 15
lackeys to sign on Apr. 14 the following
statement targeting Venezuela.
“The heads of state and government
of Argentina, Bahamas, Brazil,
Canada, Chile, Colombia, Costa Rica,
Guatemala, Guyana, Honduras, Mexico,
Panama, Paraguay, Peru, and
Saint Lucia, and the Vice President
of the United States, meeting on the
occasion of the VIII Summit of the
Americas, in light of the steady breakdown
of constitutional order in Venezuela
and concerned about the worsening
political, economic, social and
humanitarian crisis in that country:
“1) Urgently call on the Venezuelan
government to hold presidential
elections with the necessary guarantees
for a free, fair, transparent and
democratic process, without political
prisoners, including the participation
of all Venezuelan political actors; and
ratify that elections that do not meet
these conditions will lack legitimacy
and credibility.
“2) Express their determination
to continue promoting, especially
within the Organization of American
States (OAS), actions and initiatives
that contribute to the restoration of
democratic institutions, respect for
human rights, and the full force of the
rule of law.
“3) Re-affirm their support for
the National Assembly of Venezuela
and reiterate that legal acts that require
the authorization of the Assembly
in accordance with its Constitution
will only be recognized once they
have been approved by the Assembly
and, in this context, will consider new
measures that contribute to full respect
for its constitutional powers in
economic and financial matters.
“4) Urge the specialized agencies,
funds and programs of the United
Nations system and the OAS to immediately
implement a humanitarian
assistance program to alleviate the
situation of suffering and shortages
endured by the people of Venezuela.
In this regard, they reiterate their
call to the Venezuelan government
to allow the entry and distribution of
humanitarian aid that mitigates the
serious consequences of shortages,
especially food and medicine.
“5) Express their deep concern
at the growing exodus of Venezuelan
citizens who have been forced to
leave their country as a result of the
crisis, and call on the relevant international
organizations to immediately
establish a program of support and
capacity building for the countries of
the region to meet the various needs
arising from this exodus, including
those related to security.
“6) Urge members of the international
community to support the
efforts and decisions of the countries
of the region in order to contribute to
At the Apr. 14 closing of the Summit, Peruvian President Martin Vizcarra
thanked countries for “adopting specific commitments and measures to
face corruption.”
the restoration of democracy in Venezuela.
In this sense, they call on those
countries that have adopted measures
to expand and strengthen them.
“7) Emphasize the importance
of the international community’s support
for the economic recovery of Venezuela,
once the democratic and constitutional
order have been restored.
Thankfully, President Jovenel
Moïse did not put Haiti’s name to this
disgusting Washington-led interference
into Venezuelan internal affairs.
We commend him for that. However,
he also did not stand shoulder to
shoulder with Cuba and Bolivia, as
he should have, in denouncing the
obscene exclusion of the Venezuelan
president from the Lima summit. This
is the very least Haiti’s leader could
and should have done given the extraordinary
amount of solidarity, oil,
and aid that Venezuela has given Haiti
over the past decade through the
PetroCaribe deal, although much of
it has been embezzled and wasted by
corrupt officials who are part of or allied
to Jovenel’s Haitian Bald Headed
Party the PHTK.
This is also the ironic truth
about which Jovenel Moïse could not
utter a word.
Vol 11 # 41 • Du 18 au 24 Avril 2018
Haiti Liberté/Haitian Times
9
LA VOIX DU PEUPLE SYRIEN !
Par Andre Vltchek
L’attaque contre la Syrie – ce pays fier
et indépendant – vient d’avoir lieu.
Trois pays sans aucun mandat moral
pour juger ou punir quiconque, trois
pays déjà responsables de centaines
de millions de vies perdues sur tous
les continents depuis des siècles, ont
arrosé la Syrie de leurs missiles. Ils
ont tenté de la terroriser et de briser
sa détermination, mais ils ont échoué.
La plupart des Syriens se sont tenus
fièrement aux côtés de leur gouvernement.
Soixante-et-onze missiles occidentaux
sur 103 ont été abattus, et les
autres sont tombés sur des installations
vides qui n’ont rien à voir avec
la « production ou le stockage d’armes
chimiques ». Pour commencer, la Syrie
n’a ni programme, ni fabriques, ni entrepôts
d’armes chimiques, donc rien
n’a pu tomber sur quelque chose qui
n’existe pas.
C’était une nouvelle violation
flagrante du droit international, mais là
encore, l’Occident a violé les lois internationales
depuis des décennies et des
siècles, brutalisant la planète entière.
Par conséquent, personne n’est surpris.
Beaucoup de gens sont en colère,
voire outrés, mais surpris – non.
Les forces russes sont maintenant
en état d’alerte, tandis que l’impressionnante
flotte chinoise a quitté
ses ports, organisant des formations
et des exercices de tir près de Taïwan,
dans ce que beaucoup considèrent
comme un avertissement à l’Occident
et l’expression du soutien et de la solidarité
avec la Russie et la Syrie.
L’ambassadeur de la Syrie à
l’ONU, le Dr Bachar Jaafari, a accusé
les États-Unis, la Grande-Bretagne
et la France de violer ouvertement la
Charte des Nations unies. Comme l’a
rapporté l’agence d’information syrienne
SANA, il a déclaré : « Je précise
ici que l’histoire de ces trois États est
construite sur l’utilisation de mensonges
et d’histoires inventées pour
mener des guerres dans le but d’occuper
des pays, de saisir leurs ressources
et de changer leurs gouvernements par
la force. »
La Russie est clairement indignée.
Comme l’a rapporté RT :
« Alors qu’aucun des missiles de
croisière lancés par les États-Unis et
leurs alliés n’a atteint les zones de
défenses aériennes russes, les frappes
ont suscité l’indignation de Moscou.
La porte-parole du ministère
russe des Affaires étrangères Maria
Zakharova a déclaré que les frappes
dirigées par les États-Unis ont touché
un pays ravagé par la guerre “qui tente
depuis de nombreuses années de survivre
à l’agression terroriste”. Dans
une déclaration publiée sur Facebook,
elle a comparé avec l’invasion au
début de la guerre en Irak de 2003, qui
était basée sur des affirmations selon
lesquelles l’Irak développait des armes
de destruction massive. »
La Chine s’est opposée aux
frappes. Selon Press TV, elle a appelé
à « un retour au droit international » :
« La porte-parole du ministère chinois
des Affaires étrangères Hua Chunying
a déclaré samedi que Beijing était “opposé
à l’usage de la force” à la suite
des attaques aériennes tripartites contre
la Syrie et a appelé à un “retour
dans le cadre du droit international.
Nous nous opposons systématiquement
à l’usage de la force dans les
relations internationales, et défendons
le respect de la souveraineté, de l’indépendance
et de l’intégrité territoriale
de tous les pays”, a-t-elle fait savoir
dans une déclaration. »
Les protestations se font entendre
dans le monde entier. Mais le
plus important, c’est la réaction des
Syriens. Confrontés à un énorme danger,
ils font preuve à la fois de courage
et de détermination pour protéger leur
mère patrie.
Vanessa Beeley, rédactrice au
21st Century Wire et correspondante
Fida avec des enfants palestiniens à Damas
Quelques heures après l’attaque, les Syriens ont inondé les places, les
parcs et les avenues, dansant dans les rues, agitant leur drapeau national
et faisant la fête
chevronnée, qui couvre courageusement
la guerre en Syrie depuis plusieurs
années, a exprimé son admiration
pour le peuple syrien. Pour ce
reportage, elle a déclaré : « Le peuple
syrien célèbre une victoire historique
dans une bataille qui menaçait d’entraîner
le monde entier dans la guerre.
C’est une victoire pour la Syrie
qui utilise du matériel et des missiles
désuets, qui coûtent une fraction des
Tomahawks américains, britanniques
et français, à 1.4 millions de dollars
chacun – elle a repoussé une attaque
concertée de trois des nations néocons
les plus agressives et puissantes. Les
dommages ont été sévèrement limités.
Ce fut un échec coûteux pour les
impérialistes et une démonstration de
défi courageuse par la Syrie face à une
force asymétrique. ». Oui, un échec
vraiment coûteux (financièrement,
mais surtout moralement) et embarrassant
!
RT en train d’interviewer le
Ministre Syrien de Commerce
J’ai demandé à plusieurs citoyens syriens
de tous horizons de commenter
les récentes attaques contre leur pays,
Mme Fida Bashour, une économiste de
Damas : « J’ai eu peur quand je me suis
réveillée, mais maintenant les choses
vont mieux. Je suis allée au centre de
la ville le matin et je viens de revenir
chez moi. Les choses vont bien et oui,
nous allons gagner ! »
M. Essa Tahhan, un ingénieur
d’Alep : « Les habitants d’Alep et d’autres
gouvernorats syriens condamnent
l’attaque américaine contre la Syrie
(…) Les Américains affirment qu’ils
croient que des armes chimiques ont
été utilisées à Douma (…) C’était la
justification de leur attaque. Ce matin,
des gens se sont rassemblés sur la
place Saadallah Jabri pour condamner
cette attaque (…) et ils soutiennent
l’armée syrienne qui y a fait face.
Avant l’attaque, les gens inventaient
déjà des blagues contre le président
Trump, juste pour s’amuser… Par exemple,
un étudiant a écrit sur sa page
Facebook : « Est-ce que Trump battra
la Syrie demain ? Parce que j’ai un
examen à passer à l’université (…)
donc si vous planifiez une attaque,
je ne devrais pas étudier et plutôt me
préparer pour vous.” »
Dr Hiam Bashour, une femme
médecin qui vit et travaille à Damas
: « Je suis très en colère après la nuit
d’horreur que nous avons dû passer.
Tout cela me rend furieuse… Après
sept ans de mensonges contre la Syrie.
Malgré tout, les Syriens sont résilients
et continueront à aimer leur pays, à
lutter pour le pays et à s’unir pour le
pays.
Depuis trois ou quatre jours,
des dizaines de milliers de caricatures
se moquent de la situation. Elles ont
tourné sur les médias sociaux et dans
les groupes WhatsApp. Ces dessins
reflètent clairement l’ironie de cette
guerre. Nous savons, nous réalisons
à quel point tout cela est triste, mais
c’est une façon novatrice pour le peuple
syrien de faire face à ce paradoxe,
à cette tristesse et à cette brutalité. »
M. Fadi Loufti, coiffeur de
Damas : « J’ai été réveillé à 4h du matin
par un puissant bruit d’explosion.
Ma maison tremblait terriblement. J’ai
immédiatement vérifié sur Facebook et
j’ai compris que nous étions attaqués.
Trump est un imbécile de penser qu’il
peut nous détruire. Il peut nous attaquer
encore et encore, mais il nous
ne nous rendrons pas. »
Deux étudiants syriens à Damas
ont exprimé leur soutien au gouvernement
ainsi qu’aux forces armées syriennes
: Mme Rana, une jeune femme
de 21 ans, de Damas : « Nous avons
été horrifiés lorsque nous avons entendu
les explosions la nuit dernière, mais
nous avons foi en notre armée et en
notre gouvernement et nous savons
La Syrie ! C’est une nation qui ne sait pas mendier, une nation d’hommes, de femmes et d’enfants courageux. Elle
ne sera pas vaincue, et sa victoire pourrait bientôt devenir le premier clou dans le cercueil de l’expansionnisme
et de l’impérialisme occidental
tous maintenant que l’armée syrienne
a réussi à abattre la plupart des missiles.
Nous considérons que c’est notre
victoire. Et nous la voyons comme une
humiliation des agresseurs. »
M. Majd, un étudiant de Homs, a
commenté : « Aujourd’hui est un jour
de congé pour la plupart des Syriens,
mais nous sommes en nombre pour
montrer notre soutien à l’armée et à
notre gouvernement. Nous n’avons
pas peur de leurs missiles et nous les
abattrons tous s’ils viennent. La Syrie
a traversé une horrible guerre ces sept
dernières années, et maintenant cette
dernière attaque ne parviendrait certainement
pas à briser notre volonté. »
Les analyses qui suivent, simples
mais puissantes, basées sur la
pure logique, ont été partagées avec
moi par un ami proche ; un jeune
intellectuel syrien qui préfère rester
anonyme : « L’un des plus gros mensonges
que la France et les États-Unis
s’attachent à répandre est qu’ils ont
visé un centre de recherche sur les
Plusieurs milliers de Syriens sont descendus dans les rues de Damas, après
le déclenchement des frappes occidentales, pour manifester leur soutien à
l’armée et au régime
armes chimiques et un entrepôt destiné
à stocker ces armes. L’installation
de recherche est située à l’intérieur de
la ville de Damas, et si c’était vraiment
une installation produisant des armes
chimiques, nous aurions dû voir beaucoup
de personnes tuées après l’attaque,
à cause des fuites de ces produits
chimiques. Mais personne n’est
mort d’une fuite, ce qui prouve à l’évidence
que l’Occident a menti.
En outre, l’entrepôt que l’Occident
visait est situé dans les environs
de la ville de Homs, donc au milieu
d’une zone fortement peuplée, mais là
non plus, personne n’est mort à cause
de fuites. Cela prouve une fois encore
que l’entrepôt n’était pas ce que l’Occident
prétend. »
Au lieu de tomber à genoux
(comme l’Occident s’y attendait),
quelques heures après l’attaque, les
Syriens ont inondé les places, les parcs
et les avenues, dansant dans les rues,
agitant leur drapeau national et faisant
la fête.
Dans de nombreux endroits, les
drapeaux russes et syriens flottaient
côte à côte. Ils flottent encore. Et ils le
feront toujours.
La Syrie ! C’est une nation
qui ne sait pas mendier, une nation
d’hommes, de femmes et d’enfants
courageux. Elle ne sera pas vaincue,
et sa victoire pourrait bientôt devenir
le premier clou dans le cercueil de
l’expansionnisme et de l’impérialisme
occidental.
New Eastern Outlook
14 Avril 2018
Traduit de l’anglais par
Diane Gilliard
Investig’Action15 Avril 2018
10 Haiti Liberté/Haitian Times
Vol 11 # 41 • Du 18 au 24 Avril 2018
Vol 11 BLACK # YELLOW 41 • MAGENTA Du 18 CYAN au 24 Avril 2018 03120189967_CREOLE_P2S4_Grid2_P001.pgs Haiti Liberté/Haitian 03.26.2018 Times 11:32
11
Perspectives
VIIIe Sommet des Amériques :
Déclaration de Cuba !
Bruno Rodriguez Parrilla, ministre
des Relations extérieures de la
République de Cuba, à la session
plénière du 8e Sommet des
Amériques, à Lima, au Pérou, le 14
avril 2018
Discours de Bruno Rodriguez Parrilla,
ministre des Relations extérieures de
la République de Cuba, à la session
plénière du 8e Sommet des Amériques,
à Lima, au Pérou, le 14 avril 2018, «
Année 60 de la Révolution ».
Cuba ne veut pas d'affrontement,
mais elle ne cèdera pas d'un pouce
sur ses principes !
VOTRE Excellence Monsieur Martin
Vizcarra Cornejo, Président de la
République du Pérou
Vos Excellences Chefs d'État et
de gouvernement
Je tiens tout d’abord à rendre
hommage au peuple péruvien, auquel
nous unissent des liens étroits depuis
les guerres d'indépendance et dans l'effort
commun en matière de santé ou
face aux catastrophes naturelles.
Nous savons que le peuple péruvien
rejette les provocations dont la
délégation cubaine a fait l’objet ces derniers
jours. Je voudrais aussi exprimer
ma solidarité et mes condoléances à la
République de l'Équateur, ainsi qu'aux
familles des journalistes assassinés. Le
changement profond dans les relations
hémisphériques auquel le président
Raul Castro Ruz a appelé lors du dernier
Sommet n'a tout simplement pas eu
lieu.
Notre Amérique, martienne et
bolivarienne, ensemble de nations,
du Rio Bravo à la Patagonie, unies
par un destin commun dans la recherche
de leur seconde et définitive
indépendance, continue d'être pillée,
victime d’interventions et vilipendée
par l'impérialisme nord-américain, qui
invoque la Doctrine Monroe pour exercer
sa domination et son hégémonie
sur nos peuples.
C'est une histoire de guerres de
conquête, de spoliation de territoires,
d'invasions et d'occupations militaires,
de coups d'État et d'imposition de dictatures
sanglantes qui ont perpétré des
assassinats, des disparitions et des tortures
au nom de la démocratie et de la
liberté. Une longue histoire de spoliation
rapace de nos ressources.
Aujourd'hui, le risque existe d'un
retour à l'usage de la force, de l'imposition
aveugle de mesures coercitives
unilatérales, y compris de putschs sanglants.
On ne saurait sous-estimer la
gravité de la déclaration arbitraire et injuste
de la République bolivarienne du
Venezuela, berceau de l'indépendance
de l'Amérique latine et deuxième plus
grande réserve d'hydrocarbures, comme
une menace inhabituelle et extraordinaire
pour la sécurité nationale de la
superpuissance.
L'exclusion du président Nicolas
Maduro Moros de ce Sommet est
un affront à tous les peuples de Notre
Amérique et un recul historique imposé
par l’actuel gouvernement des États-
Unis. En tant que voix de l’héroïque
République sœur du Venezuela, nous
sommes ici pour défendre son autodétermination
et pour réitérer la solidarité
inébranlable de Cuba avec l'union
civique et militaire bolivarienne et
chaviste du peuple vénézuélien, dirigée
par son président constitutionnel. Nous
adressons nos vœux de succès aux
prochaines élections présidentielles au
Venezuela.
Au nom de Cuba, j'invoque la
Proclamation de l'Amérique latine et
des Caraïbes en tant que Zone de paix,
signée par les chefs d'État et de gouvernement
en 2014.
Je n'oublie pas non plus l'absence
de Porto Rico. Je rappelle que
les Malouines sont argentines. Il y a
quelques heures, le Gouvernement de
la République de Cuba a énergiquement
condamné l'attaque lancée par
les États-Unis et certains de ses alliés
de l'OTAN contre la République arabe
syrienne. Cette action unilatérale et
illégale, sans preuves ni conclusions
de l'Organisation pour l'interdiction des
armes chimiques, dont l'équipe cherche
des preuves sur le terrain, constitue
une violation flagrante des principes
du Droit international et de la Charte
des Nations Unies, qui ne fera qu’aggraver
le conflit dans ce pays et dans
la région.
Cuba rejette fermement le recours
aux armes chimiques et à d'autres
armes de destruction massive par
quelque acteur que ce soit, et quelles
qu’en soient les circonstances. Notre
Amérique, avec ses cultures et son
histoire, son vaste territoire, sa population
et ses énormes ressources, peut se
développer et contribuer à l'équilibre du
monde, mais c'est la région où la répartition
des richesses est la plus inégale
de la planète.
Les 10% les plus riches amassent
71% de la richesse et, dans deux ans,
1% de la population possèdera plus des
99% restants. Les peuples sont privés
d'un accès équitable à l'éducation, à la
santé, à l'emploi, à l'assainissement, à
l'électricité et à l'eau potable.
Nous ne progressons que par
l'intégration régionale et le renforcement
de l'unité dans la diversité qui
a conduit à la création de la Communauté
des États d'Amérique latine et
des Caraïbes (Celac).
Les événements récents démontrent
que l'OEA, et en particulier son
Secrétaire général, ne sont que de simples
instruments des États-Unis.
À présent, l'objectif est de rétablir
la domination impérialiste, de détruire
les souverainetés nationales par des
interventions non conventionnelles,
de renverser les gouvernements populaires,
d'anéantir les conquêtes sociales
et de restaurer, à l'échelle continentale,
le néolibéralisme sauvage. À cette fin,
on a recours à la lutte contre la corruption
comme une arme politique ; les
procureurs et les juges agissent comme
des « partis politiques » et les électeurs
sont empêchés de voter pour des candidats
bénéficiant d'un large soutien populaire,
comme c’est le cas du président,
prisonnier politique, Luiz Inacio Lula
da Silva, dont nous exigeons la liberté.
On nous cache ici que la corruption
prévaut parmi les chefs de gouvernement,
les parlementaires et les
politiciens conservateurs et dans les
systèmes électoraux, dans les banques
du Nord, où a lieu le blanchiments des
capitaux, y compris ceux qui proviennent
du trafic de drogue ; dans les
sociétés transnationales qui soudoient,
dans les lois et les modèles politiques
corrompus, par nature, puisque basés
sur l'argent, sur les « intérêts spéciaux
» des entreprises.
Les gens sont manipulés au nom
de la propriété monopolistique privée
des médias et des plateformes technologiques.
Dans les campagnes électorales,
il n'y a pas de limites éthiques ; on encourage
la haine, la division, l’égoïsme,
la calomnie, le racisme, la xénophobie
et le mensonge ; les tendances néo-fascistes
prolifèrent et l’on promet des
murs, la militarisation des frontières et
les déportations massives, y compris
des enfants nés sur le territoire de notre
voisin du Nord.
Dans notre continent, nous assistons
à une augmentation des violations
massives, flagrantes et systématiques
des droits civils et politiques,
économiques, sociaux et culturels de
centaines de millions d'êtres humains
qui ne parlent pas ni ne participent à
ces sommets.
De quelle démocratie et de quelles
valeurs parlons-nous ici ? De celles du
président Lincoln, ou du « rêve » de
Martin Luther King qui rehausseraient
le prestige du peuple étasunien, auquel
nous unissent des liens indissolubles,
ou de celles de Cutting, qui provoquèrent
la guerre avec le Mexique et
l'extirpation de son territoire, ou encore
de celles du soi-disant « anti-système
»extrémiste conservateur qui gouverne
les États-Unis d'Amérique aujourd'hui
?
Cuba n'acceptera ni menaces ni
chantage de la part du gouvernement
des États-Unis. Cuba ne veut pas d'affrontement,
mais elle ne négociera rien
sur ses affaires internes ni ne cèdera un
pouce sur ses principes. Pour défendre
l'indépendance, la Révolution et le socialisme,
le peuple cubain a versé son
sang, a consenti des sacrifices extraordinaires
et encouru les plus grands risques.
Les progrès réalisés ces dernières
années dans les relations bilatérales,
fondées sur l'égalité souveraine absolue
et le respect mutuel, qui sont
aujourd'hui inversés, ont montré des
résultats tangibles et que la coexistence
civilisée, malgré les profondes
différences entre les gouvernements,
est possible et bénéfique pour les deux
pays, et pour tous les habitants de
l'hémisphère.
Nous assistons à un durcissement
du blocus et de la traque financière,
qui entraînent des privations
pour notre peuple et constituent une
violation des droits de l'Homme, alors
que s'accentue par ailleurs l'isolement
du gouvernement étasunien dans
le monde entier, au sein la société
étasunienne elle-même et de l'émigration
cubaine, par rapport à cette politique
génocidaire, obsolète et vouée à
l’échec.
La condamnation internationale
de l'occupation de notre territoire à
Guantanamo par la base navale et le
centre de détention et de torture qui y
est installé grandit également.
Le prétexte pour réduire le personnel
de l'ambassade et nuire au droit
de voyager des Cubains et des Américains
est complètement discrédité.
Le 19 avril prochain, à l’occasion
du 150e anniversaire de nos luttes
pour l'indépendance, avec la constitution
d'une nouvelle Assemblée nationale
du Pouvoir populaire, les élections
générales prendront fin. Nous, les Cubains
et les Cubaines, en particulier les
plus jeunes, étroitement liés au Parti,
qui est le Parti de la Nation, fondé par
Marti et Fidel, nous commémorerons,
fermes, sûrs et optimistes, aux côtés de
Raul, la victoire contre l'agression mercenaire
de Playa Giron.
Je vous remercie!
(Applaudissements).
Cuba : Entre la
rénovation et le
changement
Par Aamaury Valdivia
Santa Clara, la capitale officieuse
A de la région centrale de Cuba, ils
sont nombreux ceux qui se souviennent
des années où un jeune et charismatique
Miguel Díaz-Canel Bermúdez
occupait le poste de premier secrétaire
du parti (Parti communiste cubain)
dans la province. De cette époque sont
restés les récits de ses longs voyages à
bicyclette ou en «botella» (auto-stop),
de son humble style de vie et de la facilité
avec laquelle on pouvait l’approcher
pour lui faire part de ses préoccupations
ou lui parler.
Aussi il y avait des rencontres
singulières, comme celle qu’il a eue
avec l’une des principales figures de la
dissidence de l’île, Guillermo Farinas. A
cette occasion, «il m’a salué et m’a posé
des questions sur ma santé», a déclaré
M. Farinas au quotidien états-unien
El Nuevo Herald. L’opposant avait été
hospitalisé pour se remettre d’une de
ses grèves de la faim contre le gouvernement,
et Diaz-Canel s’est excusé –
de patient à patient – pour une panne
qui avait laissé l’hôpital principal de
la région sans électricité. Auparavant,
il avait travaillé personnellement à la
réparation des dommages.
Pendant le mandat à «Villa Clara»
de Díaz-Canel – entre 1994 et 2003 –
les restes de Che Guevara avaient été
déposés sur la place de la Révolution
locale, après des années de recherches
dans différentes parties de la Bolivie.
Et Santa Clara a fondé sa réputation
de ville cosmopolite et tolérante,
dans laquelle même les homosexuels
pouvaient exprimer librement leurs
préférences (dans un pays qui, à cette
époque, était caractérisé par une culture
machiste, discriminatoire envers
les personnes LGBT) et dans la presse
les critiques étaient tolérées, ce qui en
d’autres lieux de l’île aurait été impensable.
«Même dans des circonstances
aussi difficiles – l’île traversait la
période spéciale, c’est-à-dire la crise
économique causée par la chute du socialisme
est-européen – nos autorités
ont eu la sensibilité de comprendre à
quel point il était nécessaire de respecter
la diversité. Et pas seulement celle
qui concerne l’orientation sexuelle», se
souvient (dans un entretien télévisé)
Ramón Silverio, créateur d’El Mejunje,
le centre culturel particulier de la ville
de Santa Clara où, pour la première
fois à Cuba, ont été organisés des galas
d’artistes transgenres, et où encore
se rencontrent de nombreux créateurs
alternatifs.
Pendant ce temps, gagnait en notoriété
le programme «Haute Tension»
de la station de radio locale, Cmhw. Au
cours de leurs émissions, les gens pouvaient
critiquer les dirigeants et les organisations
et exprimer leurs points de
vue. «Il y avait beaucoup de gens qui
voulaient nous voir évacués des ondes,
mais à la fin l’ordre du parti provincial
est arrivé. La «Haute tension» devait
continuer même si cela ne plaisait pas
à certaines personnes», nous a confié
le journaliste Abel Falcón, le réalisateur
de l’émission. L’appui à ce programme
en est arrivé au point où le premier
secrétaire a lui-même réalisé plusieurs
émissions et en a rendu obligatoire
l’écoute par les cadres.
Escalader l’appareil
Miguel Díaz-Canel Bermúdez, qui est
actuellement vice-président de Cuba,
pourrait devenir, le 19 avril 2018, président
des Conseils d’Etat et des ministres,
c’est-à-dire le président de Cuba.
Miguel Díaz-Canel Bermúdez, qui
est actuellement vice-président de
Cuba, pourrait devenir, le 19 avril
2018, président des Conseils d’Etat
et des ministres, c’est-à-dire le
président de Cuba
Une grande inconnue réside dans la
mesure où le passé de Santa Clara marquera
son passage à la présidence de
Cuba. Mais, en plus de quarante ans,
il sera le premier président qui n’appartiendra
ni à la famille Castro, ni à la
«génération historique».
Pour y arriver, il a dû parcourir un
long chemin à l’intérieur de la structure
de l’Etat, en même temps que d’autres
candidats qui ont été laissés sur le long
du chemin. A la fin des années 1980, il
a été le deuxième secrétaire national de
la Jeunesse communiste, sous la direction
de Roberto Robaina. Au début des
années 2000, au cours de son mandat
de premier secrétaire du parti dans la
province de Holguín (où sont nés Fidel
et Raúl Castro), Miguel Díaz-Canel
a établi des relations étroites avec le
vice-président de l’époque, Carlos Lage.
Robaina a été licencié en 2003,
accusé d’une longue liste d’«erreurs»,
parmi lesquelles la corruption et les
ambitions présidentielles. Six ans plus
tard, c’était au tour de Lage et de Pérez
Roque [«déposé» lui aussi en 2009],
soumis à des accusations similaires et
dans le cadre de la plus grande restructuration
gouvernementale de l’histoire
récente de l’île.
Chaque crise a rapproché Díaz-
Canel de son poste actuel: en 2003, il
a occupé l’un des 17 postes du Bureau
politique (le noyau dur de la direction
du Parti communiste); en 2009, il est
devenu membre du Conseil des ministres,
en charge du portefeuille discret,
mais stratégique de l’enseignement
supérieur. Et au début de 2012, il a été
brièvement vice-président du Conseil
des ministres. «Il n’est ni un arriviste ni
une personne sans préparation», a déclaré
Raúl Castro lorsqu’il l’a présenté
à l’Assemblée nationale du pouvoir
populaire, après son élection au poste
de premier vice-président du pays, en
février 2013.
Le scénario du relais
A l’aube de son soixantième anniversaire,
la révolution est en train d’engager
le plus grand renouveau de son
histoire. Sans l’âge avancé de Raúl Castro
(85 ans) et celui du reste des «historiques»,
il eût été difficile d’imaginer
un scénario dans lequel de nouvelles
figures prendraient les rênes du pays.
Cependant, le transfert actuel des responsabilités
sera conditionné par le
fait que le général de l’armée (Raul Castro)
restera à la tête du Comité central
du Parti, doté de pouvoirs pratiquement
universels.
Avec l’expérience d’avoir occupé
la première vice-présidence des
«conseils» depuis 2013, Díaz-Canel
est le candidat avec les plus grandes
suite à la page(16)
12 Haiti Liberté/Haitian Times
Vol 11 # 41 • Du 18 au 24 Avril 2018
Perspectives
Notre Mémoire se souvient
Chicho Cuba, dirigeant et militant syndical d'origine haïtienne !
Par Frantz Latour
Chicho Cuba fut un exemple vivant
de la participation haïtienne dans
les luttes ouvrières de Cuba. De descendance
haïtienne, il fut un grand dirigeant
syndical haïtien parmi les ouvriers agricoles
de la centrale sucrière Egipto de la
commune El Salvador, dans la province
de Guantánamo.
Chicho est né dans les années
1920. Ses parents haïtiens arrivèrent à
Cuba en 1919 pour travailler, gagner un
peu d'argent et rentrer chez eux. Mais le
peu de revenus réalisés les porta à rester
plus longtemps que prévu. Ils habitaient
une chambre, dans le batey. Le temps
aidant, ils avaient pu construire une
maisonnette.
L'adolescent manifestait un grand
intérêt pour son pays d'origine. Ses contemporains
lui avaient donné le surnom
de “Cuba” parce qu'ils l'entendaient toujours
s'exclamer: « Cuba! Cuba! Cuba!
». Chicho n'est pas allé l'école de façon
régulière. Mais il a fréquenté pendant
un certain temps un petit établissement
dans le quartier Corralillo de la commune
El Salvador. Mais son obstination
à apprendre le plus qu'il pouvait le porta
à lire beaucoup, et son intelligence innée
lui permit d'en savoir assez sur les
mathématiques, l'espagnol et d'autres
matières.
En dépit de son ascendance haïtienne
(il parlait créole à la maison),
il avait appris et parlait couramment
l'espagnol sans accent. La situation
économique de sa famille le porta à
abandonner l'école et à se consacrer au
seul travail qui était, lors, à sa portée:
couper la canne à sucre. Les corvées
liées à la coupe de la canne lui facilitèrent
de très nombreux contacts avec
les travailleurs de diverses plantations
de la région.
Par son grand courage, il a montré
que les braceros haïtiens n'étaient pas
des gens qui se soumettaient docilement
à l'arbitraire. C'est ainsi que en 1940 fut
organisé le Syndicat de l'habitation Ermita
pour répondre aux préoccupations
et aux revendications des travailleurs et
faire face aux terribles conditions de travail
et de vie auxquelles les syndiqués et
leurs familles étaient soumis.
Chicho Cuba fut élu secrétaire
général du syndicat, parce que, selon
les travailleurs à cette époque, pour
être un chef de travailleurs agricoles il
fallait avoir beaucoup de cran. Chicho
Cuba rencontrait les ouvriers agricoles
et analysait avec eux la situation qui
prévalait, tout en soulevant le problème
de ce qu'ils devaient exiger des employeurs.
En 1944, les coupeurs de canne ne
pouvaient plus résister ni au bas niveau
de qui leur était payé pour leur travail,
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Le 6 avril 1944, environ 800
coupeurs de canne venant de Arroyo
Manteca et des zones voisines, armés
de leurs machettes, organisèrent une
marche depuis les champs de canne
jusqu'aux bureaux de la centrale électrique
d'Ermita pour demander une augmentation
de salaire. A leur tête marchait
Chicho Cuba.
Les contremaîtres affolés donnèrent
l'alarme au bureau central tout
en exagérant la situation: ainsi, ils prétendirent
remarquer que les ouvriers
avaient l'intention d'incendier le moulin.
Ils firent appel à l'escadron 12 de Cuneira
dont les effectifs occupèrent les routes
par lesquelles arrivaient les manifestants.
Quand ces derniers sont apparus,
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“Giving care, one patient at a time.”
les militaires, sans crier gare, ont commencé
à tirer sur eux, d'abord en l'air
puis à hauteur d'homme. Chicho Cuba
est tombé et est mort instantanément,
les bras levés alors qu’il encourageait
ses camarades.
Il a été enterré dans le cimetière
de La Viuda, dans le centre d'Ermita.
Longtemps anonyme, c'est grâce à la
révolution cubaine que Chicho est entré
dans l'histoire des luttes syndicales.
Nous garderons précieusement dans notre
mémoire reconnaissante le souvenir
du grand courage du militant, du syndicaliste,
du camarade, du compatriote qui
repose en paix dans sa patrie d'adoption.
Source: Raimundo G. Navia.
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Vol 11 # 41 • Du 18 au 24 Avril 2018
Haiti Liberté/Haitian Times
13
Perspectives
Argentine : la pauvreté, sa construction, son rôle et la réalité !
Par Pablo Semán et Sebastián Angresano*
Quand les politiques, les techniciens
et les communicants parlent de
pauvreté, tout se passe comme s’ils
avaient l’efficacité de quelques bergers
ou de quelques diseurs de bonne aventure.
Ils font que leurs termes puissent
être compris de la manière dont chacun
le peut ou le veut. Ces paroles s’adressent
à tous, mais elles résonnent
d’une manière particulière et mobilisatrice
pour chacun d’entre eux, de
sorte qu’il leur semble à tous et à toutes
qu’«il parle de moi».
Le discours politique sur la pauvreté
s’adresse de manière plurielle: à
ceux qui sont pauvres selon une mesure
statistique; à ceux qui, indépendamment
de leur position dans les statistiques,
se sentent pauvres; à ceux qui
craignent l’appauvrissement parce que
le pays s’appauvrit ou s’appauvrit de
plus en plus et par vagues si l’on prend
un indicateur grossier qui commence en
1975, lorsque le Rodrigazo [ministre de
l’économie Celestino Rodrigo a imposé,
sous le gouvernement d’Isabel Péron,
une dévaluation et donc une hausse
des prix] a soufflé la première grande
rafale de paupérisation; à ceux qui supposent
que leurs impôts sont en grande
partie consacrés à aider les pauvres et
non pas, comme c’est vraiment le cas,
à subventionner les automobiles de nos
capitalistes.
Depuis plus de vingt ans, notre
société place la question de la pauvreté
au centre du débat public. A l’occasion
d’offensives politiques, de modes, d’obsessions
et de campagnes au moyen de
divers médias et selon des options différentes.
Mais la question n’est jamais
absente. Tout nouveau venu pourrait
en conclure que nous sommes sur le
point de résoudre le problème ou, face à
la réalité, de se dire: comment peut-il y
avoir autant de philanthropie et si peu
de résultats? Celui qui se poserait cette
question doit ignorer un fait: le discours
sur la pauvreté relève d’une manière de
donner forme à des discours politiques
publics ayant trait au prétendu thème
d’en terminer avec la pauvreté et de
rendre notre société plus juste et vivable,
alors qu’en réalité, il s’agit de construire
des sujets politiques qui puissent
vivre avec elle.
La dénonciation de la pauvreté, un
programme politique
«La pauvreté» est avant tout et de plus
en plus un terme clé dans les processus
de légitimation politique. La rhétorique
La pauvreté en Argentine s'élève à 27,5% de la population. Cependant,
les enfants du nord de l'Argentine sont six fois plus exposés au manque de
nourriture de base, de santé et d'éducation que ceux de la ville de Buenos Aires
qui met la pauvreté au centre est basée
sur l’appel à l’opinion publique avec
un message qui mélange des données
toujours discutables, des images calamiteuses
et qui incorpore le calcul des
résonances multiples que cette question
déclenche dans le public, y compris
parmi les pauvres. On parle de pauvreté
parce qu’elle paie en termes de suffrages,
mais aussi pour élaborer une base
programmatique. C’est que l’on peut
parler au nom des pauvres et demander
leur vote en revendiquant pour leurs
droits.
Mais on peut aussi se référer
au «scandale de la pauvreté» afin de
dénoncer la «mauvaise gouvernance»
en exposant la pauvreté comme un
symptôme et tenter de gagner le vote
des classes moyennes et supérieures
horrifiées par le spectacle de la pauvreté,
dont la visibilité stéréotypée est
interprétée comme le résultat de «l’incapacité
des politiciens», le «gigantisme
de l’Etat» ou encore la «faiblesse des
mécanismes du marché», comprise
comme des concessions insuffisantes
faites aux groupes les plus concentrés
de l’économie qui, comme nous le
savons tous, ne se lasseraient pas de
créer des emplois et des opportunités
pour tous.
Dans ce cas, il s’agit d’ignorer
les effets de l’existence de mécanismes
d’accumulation économique qui
génèrent l’inégalité, l’exploitation et
l’évasion fiscale et monétaire. Et cela
par tous les gouvernements. Effets dont
la réduction à des échelles minimales
serait suffisante pour résoudre les problèmes
des «pauvres»: réduire seulement
une partie de l’évasion actuelle équilibrerait
les comptes budgétaires sans
avoir besoin de recourir à des emprunts
financiers coûteux que nous paierions
en proportion inverse de nos profits et
de notre responsabilité. La critique de
la pauvreté, aussi paradoxale qu’elle
puisse paraître, est maintenant au service
des idées et des institutions qui ont
historiquement créé le plus de pauvreté
dans le pays.
Qui sont les pauvres? Ceux qui
dorment dans la rue? Ceux qui vivent
de l’assistance publique (un sujet plus
mythologique que réel)? Les travailleurs
pauvres qui, malgré leur cœur
brisé, sont incapables d’accéder aux
biens qui composent le panier de biens
qui définit le seuil de pauvreté. Les secteurs
de jeunes (de mineurs) qui sont
les plus exposés au commerce de la
drogue? Ceux qui, bien que gagnant
l’argent qui couvre ces biens de base,
ont vu leur famille décliner socialement
ou ont le sentiment que leur quartier
est dégradé suite à la détérioration des
biens publics (école, sécurité, santé,
routes, transports). Les classes moyennes
inférieures qui souffrent de ces
mêmes maux et «haïssent» les pauvres
qui forment ce «paysage social»
face auquel ils se distinguent, mais
qui, aux yeux des classes moyennes
supérieures, sont encore «de gens de
couleur», des «obèses»? Les classes
moyennes qui ont l’impression que
leurs projets sont friables à chaque
augmentation de tarif et, dès lors, qui
croient que tout est possible lorsqu’ils
sont dans l’avion pour Miami?
Une des raisons pour lesquelles
nous ne savons pas qui sont les pauvres,
et pourquoi le discours sur la pauvreté
nous interpelle tous, avec des significations
et des stratégies différentes,
réside dans le fait que nous fusionnons
en une seule perception les résultats de
la mesure technique de la pauvreté avec
le malaise de la majorité des salarié·e·s
argentins et avec celui de ceux qui
croient qu’ils soutiennent les pauvres.
Ce malaise n’est pas né en 2015, 2013
ou 2001. Les Argentins ont connu des
crises continues, l’érosion des espoirs,
des réajustements économiques brutaux
qui ont été préjudiciables pour la
majorité. Ce n’est pas que personne
ne profite de l’hyperinflation, des défauts
de paiement, des dévaluations,
mais ce ne sont pas, en général, les
salarié·e·s de toutes les catégories. En
ce sens, «nous sommes tous pauvres»
et c’est pourquoi le terme pauvreté est
un point sensible pour tous, une cause
de plainte, d’exaltation et de requêtes
politiques.
La «sensation» de la pauvreté»,
la pauvreté techniquement définie et
l’indigence, également le résultat de
la même mesure, sont les résultantes
d’un appauvrissement généralisé que
l’on peut observer dans deux séries de
données qui expliquent le désenchantement
presque constant des Argentins:
les périodes de stagnation du PIB par
habitant (comme la période depuis
2012, qui implique la réduction du «gâteau),
les périodes de concentration des
revenus et l’aggravation de l’indice de
Gini, qui mesure les inégalités (et dont
le résultat actuel signifie que le gâteau
qui a été réduit est, de surcroît, moins
bien distribué). Eh bien, en Argentine,
ces périodes coïncident souvent et sont
d’une longue durée. Le PIB par habitant
a stagné pendant cinq années complètes
avant 2003 et se trouve dans le
même état depuis 2011; tandis que la
répartition des revenus et de la participation
des salarié·e·s au PIB se sont
détériorées au cours de ces périodes.
De cette dynamique socio-économique
surgit le malaise dans lequel prend
forme le climat d’indignation/espoir
avec lequel nous recevons tous les
nouvelles statistiques et les impressions
concrètes de la pauvreté.
Le seuil de pauvreté n’est pas la
frontière entre le paradis et l’enfer
Si quelqu’un se trouve en dessous du
seuil de pauvreté, il est très, très mal.
Mais il en va de même pour ceux qui
sont au-dessus de cette ligne mythique,
même si la mesure les place du côté de
ceux qui peuvent acheter tous les biens
de consommation qu’une famille doit
acheter en un mois pour ne pas connaître
«la décalcification». Il faut savoir
que la mesure technique de la pauvreté,
le panier de biens qui définit un minimum
de consommation, est mesquine
et très peu exigeante si on la regarde
avec les yeux de la vie réelle.
Ce panier de biens relève le minimum
du minimum, un ensemble de
besoins incomplets et irréalistes qui
néglige les impondérables de la vie
quotidienne, comme si le budget d’un
ménage était établi sur la base d’un
calcul des calories qui ne peut pas
contenir les dépenses supplémentaires
de chaque jour. Et je ne parle pas de
caviar, de cigarettes, d’alcool, de jeux
de hasard, de pronostics clandestins, de
sodas… Je fais allusion à la nécessité
d’être à la recherche de produits à prix
réduit pour surmonter les difficultés permanentes
ou les mille jongleries quotidiennes
auxquelles doivent s’adonner
les cheffes et chefs de ménage face à
des problèmes qui croissent bien plus
que les solutions. Ou encore l’achat de
médicaments qui imposent des dépenses
d’argent inattendues et une dépense
spécifique ou aller terminer dans les
pharmacies où on vous arrache la tête.
Ou encore, les vols fréquents subis par
les plus pauvres. Les tuyaux qui cassent
dans des maisons construites avec
les pires matériaux et n’importe comment.
La nécessité de remplacer des objets
indispensables. La solidarité dans
le quartier et celle familiale font partie
d’un système de crédit informel, mais
dont les coûts sont inévitables.
Le seuil de pauvreté ne saisit pas
et n’a pas pour but de saisir la réalité
vécue, mais d’établir une référence
pour des comparaisons entre différents
moments et différentes situations. Un
point de plus ou un point de moins,
cinq points de plus ou moins, des habitants
au-dessus ou au-dessous de cette
ligne, cela ne change pas le sentiment
de malaise qui saisit tous les travailleurs
et toutes les travailleuses, ni ne
devrait changer l’image d’une société
ruinée que nous avons tous de l’Argentine:
ni aujourd’hui, ni il y a cinq ans.
*Pablo Semán est anthropologue
et sociologue, professeur régulier
à l’Université Nationale de San Martín.
*Sebastián Angresano, graphiste
et illustrateur diplômé de la Faculté
d’Architecture, Design et Urbanisme
(FADU-UBA). Il est l’auteur des
graphiques publiés dans cet article.
Revue Anfibia, avril 2018
Traduction A l’Encontre
15 avril 2018
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14 Haiti Liberté/Haitian Times
Vol 11 # 41 • Du 18 au 24 Avril 2018
Perspectives
Winnie Mandela : « La nation
Arc-en-ciel est un mythe total »
Par François Soudan
Washington impose la
bipolarité du monde
à ses alliés
À 81 ans, cette infatigable combattante
anti-apartheid est décédée,
Winnie Mandela le lundi 2 avril dernier
à Johannesburg, vers 14h.
L’ancienne épouse de Nelson
Mandela, avec lequel elle a été mariée
de 1956 à 1996 – le couple s’était séparé
en 1990 -, avait été hospitalisée
fin janvier pour une infection rénale.
Quelques jours avant de fêter
ses 81 ans, le 26 septembre 2017, elle
avait accordé à Jeune Afrique un long
entretien. Voici l’intégralité du texte.
À 80 ans, elle n’a rien perdu de
sa verve ni de sa radicalité. Véritable
icône de la lutte antiapartheid, elle
n’épargne personne. Ni le président
Zuma, ni les cadres corrompus de
l’ANC, ni même son ex-mari, Nelson
Mandela. Entretien exclusif avec une
femme qui ne lâche rien.
Au restaurant où nous avions
rendez-vous pour un déjeuner suivi de
l’entretien que vous allez lire, Nomzamo
Winifred Zanyiwe Madikizela-Mandela
a fait une entrée de star,
avec sa dame de compagnie et ses
gardes du corps, saluée avec déférence
par le personnel – Noirs et Blancs
confondus. Celle qui fêtera ses 81 ans
le 26 septembre n’a rien perdu de son
charisme et de sa pugnacité.
Féministe assumée, volontiers
radicale dans ses positions politiques,
l’insoumise de Soweto qui fut pendant
près de quarante ans l’épouse de Nelson
Mandela, et l’une des incarnations
majeures de la lutte antiapartheid,
sait que son aura demeure intacte auprès
de la majorité des Sud-Africains.
Ses caprices de diva, ses nombreux
désaccords avec son mari, dont elle
a divorcé en 1996 et qui a fini par la
retirer de son testament, ses rapports
complexes avec l’argent et les violences
du gang qui l’entourait à Soweto
à la fin des années 1980, tout cela
n’a fait qu’effleurer l’image très positive
dont elle jouit encore auprès de la
population noire.
Difficile en effet de juger Winnie
Mandela sans comprendre la vie
Samedi dernier 14 avril, dans le stade d'Orlando. La famille Mandela,
les grandes figures de l'ANC, des présidents étrangers, plus de 35 000
personnes ont assisté aux funérailles de Winnie Madikizela-Mandela
de cette assistante sociale entre 1960
et 1990 : une antichambre de l’enfer.
Harcelée, brutalisée, violentée, emprisonnée
à au moins trois reprises avec
de très longues périodes d’isolement
total, torturée, bannie, espionnée, trahie,
de Soweto à Soweto en passant
par Orlando West et Brandfort, elle fut
le bouc émissaire d’un pouvoir pâle
particulièrement sadique qui avait juré
de faire craquer son époux en la persécutant.
En ce sens, il est incontestable
que Winnie Mandela a beaucoup plus
souffert de l’apartheid, physiquement
et psychologiquement, que Madiba luimême
– certes privé de liberté, mais
jamais maltraité. Incontestable aussi
que sans sa résilience le prisonnier de
Robben Island serait sans doute tombé
dans l’oubli.
Ce sentiment, ajouté à celui de
ne pas avoir toujours été reconnue à
la mesure des épreuves subies, est très
présent chez la Winnie d’aujourd’hui.
Membre du National Executive Committee
(NEC), l’instance dirigeante
du Congrès national africain (ANC, au
pouvoir), elle est proche des positions
révolutionnaires et volontiers populistes
d’un Julius Malema, qu’elle s’est
cependant refusé à suivre dans la dissidence
par fidélité à son parti.
Une ligne dure, très critique à
l’encontre du président Jacob Zuma et
de tous ceux qui, selon elle, ont mené
l’ANC dans la situation d’étiage historique
où il se trouve aujourd’hui. En
cause : les ravages de la corruption,
mais aussi la dérive, qu’elle n’hésite
Winnie Mandela
pas à dénoncer en privé, du tribalisme
– en l’occurrence, l’existence d’une
certaine forme de « zouloucentrisme »
dans les nominations internes.
Peu diserte auprès des médias
locaux, selon une règle soumettant les
prises de parole des membres du NEC à
l’autorisation préalable de ce dernier,
la « grande dame » du combat pour
l’égalité raciale a accepté de répondre
aux questions de Jeune Afrique.
Jeune Afrique : Winnie Mandela,
Winnie Madikizela-Mandela, Mama
Winnie, la Mère de la nation… On vous
connaît sous tant de noms. Lequel préférez-vous
?
Winnie Mandela : Tous. Quelle
différence ?
Jeune Afrique : Vous avez fait
l’objet de livres, de films et même d’un
opéra. Vous êtes une icône en Afrique
du Sud et ailleurs sur le continent. Comment
le vivez-vous ?
Winnie Mandela : Je n’ai jamais
cherché à devenir ce que vous appelez
une icône. C’est l’histoire qui m’a faite
ainsi. Je suis le produit du peuple de ce
pays, le produit de sa lutte. Mon peuple
et moi avons combattu côte à côte face
à la violence de l’apartheid, face aux
balles, face à la haine. J’honore chaque
jour nos martyrs et je suis extrêmement
reconnaissante envers les masses africaines
d’Afrique du Sud. Ce sont elles
qui ont fait Winnie Mandela, et non
l’inverse.
Jeune Afrique : Votre parti,
l’ANC, est en pleine campagne avant
son congrès de décembre prochain,
qui désignera son candidat à l’élection
présidentielle de 2019. Vous avez reçu,
fin août, chez vous à Soweto, la candidate
Nkosazana Dlamini-Zuma. Ses
suite à la page(18)
Réplique anti-aérienne syrienne aux frappes occidentales du samedi 14
avril dans le ciel de Damas. (Sipa)
Par Thierry Meyssan
En tirant des missiles sur la Syrie avec ses
alliés français et britannique, l’étrange
président Donald Trump est parvenu à
faire accepter aux Occidentaux la fin de
leur domination unilatérale sur le monde.
Le résultat insignifiant de cette démonstration
de force ramène l’Otan à la réalité.
Sans avoir fait usage de ses armes, la
Russie succède à l’Union soviétique dans
l’équilibre du monde.
Au cours des dernières semaines et
pour la première fois de leur histoire,
les États-Unis et la Russie se sont mutuellement
menacés de Guerre mondiale. Le
caractère totalement disproportionné de
la crise par rapport au sujet de la dispute
montre que ce qui est en jeu aujourd’hui
n’a plus grand rapport avec ce qui se passe
au Moyen-Orient élargi depuis 2001,
mais exclusivement avec une tentative de
maintien de l’Ordre du monde actuel.
Après le gigantesque massacre de
millions de personnes durant dix-sept ans,
de l’Afghanistan à la Libye, la manière
dont seraient morts une cinquantaine de
personnes dans la Ghouta orientale (Syrie)
a quelque chose de dérisoire. Ce fut
pourtant le prétexte choisi, le 14 avril, par
Washington, Paris et Londres pour lancer
une attaque aérienne tripartite.
Ne nous laissons pas distraire par
les circonstances et revenons au fond du
problème : les Occidentaux tentent de
maintenir leur domination sur le reste du
monde, tandis que la Russie et la Chine
s’en émancipent.
Le président états-unien, Donald
Trump, n’a pas hésité à tweeter à la
Russie qu’il allait tirer des missiles de nouvelle
génération sur ses soldats en Syrie.
L’ambassadeur russe, Alexander Zasypkine,
a immédiatement répondu que ces
munitions seraient interceptées et que les
avions et navires qui les tireraient seraient
anéantis. Le Premier ministre turc, Binali
Yıldırım, s’est étonné de cette « bagarre
de rue » et les a appelés à la raison. Tous
les acteurs ont alors commencé à faire
marche arrière.
Le Groupe naval du porte-avion
USS Harry S. Truman a quitté la base de
Norfolk, apparemment pour se positionner
face à la Syrie. Il lui faudra plusieurs
semaines avant d’être opérationnel. La
question de l’affrontement états-unorusse,
c’est-à-dire de la Troisième Guerre
mondiale, se reposera alors.
Il va de soi que la préparation de
cette unité et de ses 6 500 soldats a débuté
bien avant l’affaire de la Ghouta qui sert
de prétexte à son déploiement.
La question est donc de savoir si,
en tirant une pluie de missiles sur des
bâtiments abandonnés, Washington et
ses alliés ont remis l’affrontement à plus
tard afin de se positionner au mieux ou,
au contraire, s’ils ont renoncé à l’épreuve
de force et se préparent à une autre forme
de conflit.
Le bilan militaire du bombardement
du 14 avril a de quoi surprendre : 103
missiles auraient été tirés par les Alliés.
71 auraient été détruits en vol par l’Armée
arabe syrienne. Un laboratoire militaire
désaffecté aurait été rasé et des bâtiments
de de deux aérodromes touchés. Ce déluge
de feu n’aurait fait que trois blessés et tué
personne. Si Donald Trump, Emmanuel
Macron et Theresa May souhaitaient
montrer leur force, ils ont surtout affiché
leur impuissance.
Vu de Damas, le message était clair
: la Syrie est en train de se libérer des jihadistes,
elle ne connaîtra pas la paix pour
autant et ne pourra pas compter sur l’aide
occidentale pour sa reconstruction.
Les Alliés ont prétendu que la Syrie
abritait des stocks d’armes chimiques
malgré son adhésion à la Convention les
prohibant. Ils ont assuré ne viser que des
cibles liées à ces armes. Or, par exemple,
ils ont tiré quatre missiles contre l’aéroport
commercial international de Damas ; une
cible exclusivement civile. Heureusement
l’Armée arabe syrienne est parvenue à les
intercepter tous.
Au total, l’Armée arabe syrienne,
qui ne disposait que de S-125, de S-200,
de Buk, de Kvadrat et d’Osa, a réussi à
abattre seule les deux-tiers des projectiles
occidentaux. En définitive, malgré eux,
les Alliés viennent de livrer la première
bataille de leur histoire où ils n’ont tué aucun
ennemi. La France, qui a testé pour la
première fois en situation de combat son
nouveau missile de croisière naval, n’a
pas pu se prévaloir d’un succès auprès de
ses clients potentiels.
Certes, les Alliés se sont euxmêmes
limités. Ils ont soigneusement
évité de toucher des cibles russes ou iraniennes
et ces deux États n’ont pas participé
à la bataille. Il n’en reste pas moins
que l’armada occidentale ne dispose plus
de la capacité d’imposer sa volonté à des
puissances moyennes lorsqu’elles sont
protégées par la Russie.
Chacun a compris que, désormais :
- les États-Unis et la Russie —comme
jadis les USA et l’URSS— éviteront tout
affrontement direct afin de prévenir la
guerre nucléaire ;
- et que les puissances moyennes alliées
de la Russie ne seront pas blessées significativement
par les Occidentaux.
- La seule supériorité militaire de Washington,
Londres et Paris réside dans leur
capacité de manipuler des groupes armés
et de les utiliser comme proxys.
En embarquant la France et le Royaume-Uni
à ses côtés, le président Trump
les a contraints à accepter la réalité qu’ils
refusaient.
Ce grand show n’était donc qu’un baroud
d’honneur. Après un quart de siècle de
domination occidentale unilatérale, ses
trois principales puissances militaires viennent
d’être rétrogradées. Le monde est
revenu à une situation bipolaire de Guerre
froide, dont il reste cependant à écrire la
nouvelle règle du jeu. La Troisième Guerre
mondiale attendra.
Thierry Meyssan
Réseau Voltaire 17 avril 2018
Vol 11 # 41 • Du 18 au 24 Avril 2018
Haiti Liberté/Haitian Times
15
Suite de la page (12)
options de carrière pour la première des
fonctions. Ce n’est qu’après l’«élection»
qu’il sera révélé dans quelle mesure il
peut y avoir une séparation entre le
parti et le gouvernement à Cuba, et la
façon dont les éventuelles divergences
entre le nouveau président et le premier
secrétaire du comité central du parti seront
résolues, des responsabilités qui ne
seront pas occupées, pour la première
fois, par la même personne.
Ensuite, il faudra aussi réfléchir
à la manière de dépasser les taux de
croissance insuffisants du produit intérieur
brut (PIB) qui, depuis le début
de l’«actualisation» en 2011, oscillent
autour de 2% par an (selon les autorités
cubaines, le pays devrait croître
à un taux d’environ 7% pour inverser
les effets de la crise économique après
la chute du bloc socialiste). Le paiement
de la dette extérieure renégociée
(avec la Russie, la Chine et un groupe
de créanciers du Club de Paris) devra
également être réglé, sans que la facture
devienne un fardeau pesant sur
la consommation de la population,
et en maintenant des services publics
tels que la santé et l’éducation à des
niveaux «acceptables».
Tout cela dans un contexte où
l’unanimité n’est plus la marque de la
société cubaine. Un exemple évident
peut être appréhendé si vous lisez entre
les lignes les résultats du dernier processus
électoral. Après 42 ans de vote,
le taux de participation n’a pas atteint
le confortable 95%, comme cela était le
cas pendant le temps de Fidel Castro.
Cette fois, le 82% a été relevé le lendemain
des élections; et 87% du total
des électeurs et électrices un peu plus
d’une semaine plus tard, dans un rapport
final. Il n’est pas facile non plus
de compléter les listes de candidats aux
différentes fonctions publiques. Il n’y a
pas beaucoup de jeunes qui sont prêts à
assumer des responsabilités de gestion
qui ne s’accompagnent pas d’un avantage
matériel.
Selon Brian Latell, ancien responsable
de l’analyse latino-américaine
de la Compagnie Brian Latell,
auteur d’une biographie de Raúl Castro,
il faut s’attendre plus à un «Díaz-Canel
administrateur qu’à un Díaz-Canel visionnaire».
«C’est un homme de l’appareil,
fidèle à Raul. Mais son choix est
le bon: il est jeune, séduisant et il a eu
tout le temps de s’intégrer dans les forces
armées, là où réside le vrai pouvoir
cubain», dit l’ancien responsable de
l’administration Clinton. Mais il n’est
pas clair si «l’éventuel» futur président
choisira de développer sa propre ligne
politique, différente de celle du leader
de la révolution. Et si c’est le cas, quelle
serait son orientation?
Un pouvoir encore marqué par
l’influence de Raúl Castro et par ceux
qui ont fait la révolution dans les années
1950 et qui devraient, selon toute
vraisemblance, maintenir ferme leur
position dans la structure du parti. A
cela s’ajoute un schéma de relations qui
n’est pas très clair pour ce qui a trait aux
rapports avec le puissant groupe d’administration
des affaires économiques
(les militaires). Et enfin d’innombrables
urgences sont à affronter. Voilà ce qui
compose l’héritage que recevra le nouveau
président des Conseils d’Etat et
des ministres de Cuba.
Lorsqu’il a exercé son droit de
vote dans la ville de Santa Clara, le 11
mars 2018, Diaz-Canel a fait la queue
pendant près d’une demi-heure jusqu’à
ce que son tour arrive. Entre-temps, il
a parlé, sans protocole, avec les participants
et a pris des photos avec plusieurs
d’entre eux. Quelqu’un dans l’auditoire
a noté, «sotto voce», qu’aucun autre
leader n’avait fait quelque chose de
semblable. Pas ce jour-là, ni avant.
Article publié dans
l’hebdomadaire uruguayen Brecha,
en date du 13 avril 2018
Traduction A l’Encontre
17 avril 2018
Suite de la page (5)
pour les civils”. Toutefois, la nombreuseté
des questions très pertinentes,
suspectes des journalistes donnait
nettement l’impression qu’il devait y
avoir un doute dans le ciboulot de ces
messieurs et dames de la presse, d’autant
que Dana White était très gauche
dans ses réponses et récitait, littéralement,
des bouts d’une leçon apprise
par cœur. De toute façon, l’idée était de
tromper, mystifier l’auditoire et de faire
croire autant à une supériorité technique
qu’à une sorte d’ «humanisme»
de la part du consortium occidental.
L’autre son très discordant nous
est venu de al-Manar (Le Phare), la
chaîne de télévision émettant en arabe,
français et anglais à partir du Liban. En
effet, leur presse écrite almanar news-
FR rapporte que lors de l’attaque par la
force euro-étatsunienne “Les systèmes
anti aériens et anti missiles syriens
étaient eux aussi au rendez-vous pour
riposter. Ni la Russie ni l’Iran n’ont participé
à la riposte syrienne […] Plus de
100 missiles ont été tirés sur la Syrie,
dont 71 ont été interceptés, selon le
correspondant d’Al-Manar à Moscou,
citant la Défense russe.
L’agence syrienne Sana citée
par al Manar a rapporté: « Les missiles
qui ont pris pour cible la position militaire
de Homs ont été interceptés et
détournés de leur parcours. Il y a eu
trois blessés ». Selon la Défense russe,
l’aéroport militaire al-Damir, à l’est
de Damas, a été visé par 12 missiles;
tous ont été interceptés. La télévision
syrienne pour sa part a souligné
que la DCA syrienne a abattu 13 missiles
dans la région d’al-Kaswat, dans
la province de Damas. Quel contraste
avec le côté adverse!
Le site en ligne iranien francophone
Press TV a rapporté que l’analyste
américain Frederik Pleitgen interrogé
par CNN, a estimé que la frappe
USA/France/Grande Bretagne a été une
attaque tout au plus «symbolique».
Revenons à l’attaque chimique présumée.
Lors de la conférence de presse
du secrétaire d’État à la Défense Jim
Mattis et du chef de l’état-major John
Dunford, ni l’un ni l’autre n’ont fourni
de preuve de l’utilisation de substance
chimique. Pourquoi pas? Quelle anguille
doit gésir sous la roche de Jim?
Force est aussi de constater
que les deux officiers américains ont
évité de préciser la nature de l’agent
chimique soi-disant utilisé. À en croire
Dunford, «il est difficile de sortir les
preuves de Syrie» (sic). Les Syriens
ont-ils intercepté au moins un des missiles?
La question n’a semblé effleurer
la curiosité d’aucun journaliste, ce qui
a certainement arrangé la propagande-mensonge.
On peut seulement souhaiter que
des journalistes occidentaux particulièrement
fouyapòt arrivent à fouiller
les zo dans les kalalou comme certains
l’avaient fait, par exemple, à propos du
mensonge tout cuit sur Jessica Lynch
qui avait été démasqué par The Guardian,
ou du “charnier de Timisoara” qui
s’était finalement révélé être un sordide
et macabre montage médiatique.
Pour terminer, les puissances occidentales
ont contribué à créer ISIS et
n’ont jamais été intéressé à s’en débarrasser
puisque cette engeance diabolique
est une créature de l’impérialisme
pour faire avancer les intérêts déstabilisateurs
occidento-sionistes dans le
Moyen-Orient. Manifestement lésées
par les avancées de l’armée syrienne
secondée par la puissance de feu russe
(dans la Ghouta orientale en particulier
où sévissaient des groupes terroristes
qu’elles soutenaient), elles ont créé un
“prétexte chimique” pour intervenir en
Syrie.
Quelle drôle de coïncidence
l’utilisation présumée de chlore et de
For Residents and Visitors of New York City
gaz sarin dans la Ghouta et l’empoisonnement
de l’ex-agent double russe
Sergueï Skripal et de sa fille à Londres,
empoisonnement attribué (sans
preuve) à Moscou! Et s’il s’agissait
simplement d’une mise en scène caractéristique
des agissements criminels
de l’impérialisme, fondamentalement
menteur, bluffeur, trompeur, mystificateur?
Je réponds tout de suite à la
question: mais bien sûr que oui. C’est
du théâtre-mensonge pour amuser et
mystifier les badauds, les nigauds, les
lourdauds, les koyo, les simplets, les
crédulets, les bourriquets, les crétinets,
les andouillets. Donnez-moi donc du
vent pour aller à la Gonâve...
Sources consultées: Alban Dignat.
15 février 1898. Explosion du
cuirassé Maine. hérodote.net. 8 février
2018.
John Kampner. The truth
about Jessica. The Guardian15 may
2003.
Jean-Michel Lemonnier: Serbie,
1999: calomnies, trahisons, et ingérence
humanitaire (première partie).
Agora Vox, 25 septembre 2012.
Pol Mathil et Colette Braeckman.
Le «Génie des Carpates» renversé par
un mouvement populaire guidé par la
« nomenklatura ». Le Soir. 24 décembre
2004.
Ignacio Ramonet. Télévision nécrophile.
Le Monde diplomatique. 24
décembre 2004
http://www.memo.fr/Media/
Guerre_Vietnam.jpg
Macron, Maduro et Saint-Martin,
d’une instrumentalisation l’autre. Réseau
International. 17 septembre 2017.
22 AVRIL 2018 CONFÉRENCE DÉBAT :
VISION ET POLITIQUE DE DUMARSAIS ESTIMÉ
A l’occasion de l’anniversaire de naissance
de l’ancien président Estimé.
Le Club des amis d’Haïti Liberté vous invite à une grande
conférence-débat le dimanche 22 Avril 2018 à partir de 7h
PM sur la vision et la politique de ce dernier.
Conférencier : François Victor
Haïti Liberté
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Info 718-421-0162
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16 Haiti Liberté/Haitian Times
Vol 11 # 41 • Du 18 au 24 Avril 2018
A Travers le monde
Armes chimiques :
des « preuves », vraiment ?
De gauche à droite : Emmanuel Macron, Theresa May et Donald Trump
Par Dominique Ferré
Pour Macron (comme pour Trump)
« les faits et la responsabilité du
régime syrien ne font aucun doute ».
D’ailleurs, la France, annonce Macron
le 14 avril, possède les « preuves »
que le régime syrien a utilisé des
armes chimiques. Des preuves ? Lesquelles
? Le même jour, le ministère
des Armées reconnaît qu’il ne dispose
pas « d›échantillons chimiques
analysés par ses laboratoires », mais
« des témoignages, photos et vidéos »
sur les réseaux sociaux.
Tout cela rappelle la fiole brandie
au Conseil de sécurité de l’ONU le
5 février 2003 par le secrétaire d’état
américain Colin Powell, qui contenait
soi-disant un échantillon des « armes
de destruction massive » et servit alors
à justifier l’invasion et l’occupation de
l’Irak… Avant que le scandale n’éclate :
la fiole brandie par Powell ne contenait
rien du tout, et les prétendues « armes
de destruction massives » de Saddam
Hussein n’avaient jamais existé.
Mais peu importent ces détails,
pour Trump, le président syrien est
« un animal qui tue son peuple avec
du gaz ». Cela justifie donc un « devoir
moral » à déclencher l’intervention militaire.
Pour Patrick Baudouin, avocat
et président d’honneur de la Fédération
internationale des droits de l’Homme :
« On s’affranchit du droit international
avec pour objectif annoncé de
le faire respecter. Cela répond à l’idée
qu’il y aurait une sorte de droit international
humanitaire relevant de la
‘responsabilité de protéger’. Mais ce
n’est pas une notion gravée dans le
droit international » (cité par Franceinfo).
Au fait, qui utilise des armes
chimiques en Syrie ?
Au fait, qui utilise des armes
chimiques en Syrie ? Selon un rapport
publié le 16 juin 2017 par Amnesty
international : « L›utilisation
de munitions au phosphore blanc par
la coalition dirigée par les États-Unis
met gravement en danger la vie des
milliers de civils piégés dans la ville
de Raqqa et aux alentours, et pourrait
dans ces circonstances constituer
un crime de guerre. Cette substance
peut provoquer de terribles blessures
en brûlant la chair et les os, et reste
suite à la page(18)
Macron frappe en Syrie… et soutient la guerre
d’extermination au Yémen
Par Dominique Ferré
C
’est aux côtés du prince héritier
d’Arabie saoudite, Mohamed Ben
Salmane, en visite officielle en France
que Macron a évoqué la possibilité
de frappes en Syrie, aux côtés des
Etats-Unis et de la Grande-Bretagne.
Le prince saoudien a immédiatement
indiqué les disponibilités de l’Arabie
saoudite à se joindre à ces frappes. Tout
ceci au nom du refus des massacres de
civils dont ils accusent le régime syrien.
Or Ben Salmane, reçu en grande
pompe par Macron, est directement
impliqué dans la guerre d’extermination
que l’Arabie saoudite mène depuis
quatre ans au Yémen. Selon les chiffres
des Nations unies, la « coalition arabe »
La Russie découvre un laboratoire chimique à Douma !
L
’armée russe a découvert un laboratoire
chimique clandestin à Douma,
dans la zone abandonnée par les
jihadistes.
Des précurseurs d’armes
chimiques, comme du thiodiglycol et
de la diethanolamine s’y trouvaient, a
affirmé le spécialiste de ce type d’arme,
Alexander Rodionov, sur Rossiya TV, le
17 avril 2018. Ils servent notamment à
la fabrication de gaz moutarde.
Réseau Voltaire 17 Avril 2018
Un important dirigeant de la gauche colombienne
est arrêté sur ordre des États-Unis !
Le membre du parti politique colombien
FARC, Force Alternative Révolutionnaire
Commune, Jesús Santrich,
a été arrêté à des fins d'extradition
sur ordre des États-Unis et de la DEA,
l'Agence nord-américaine anti-drogues
pour le délit présumé de fabrication et
de trafic de stupéfiants.
L’ambassade des États-Unis a ordonné
une perquisition au domicile de
Jesús Santrich à Bogotá. Le document
émis par l’ambassade des États-Unis
a ordonné la saisie de dispositifs électroniques
comme des ordinateurs, des
informations sur les transactions financières,
des livres et des cahiers avec
des notes et autres.
L’Accord de Paix signé par le
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“Venus, l’entroit idéal”
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dirigée par les saoudiens, et lourdement
armée par du matériel militaire américain
et français, est responsable ces dixhuit
derniers mois, de plus de 10.000
morts et 60.000 blessés, tandis que
sept millions de Yéménites (un quart
de la population) souffre de famine, et
un million du choléra, conséquences de
la destruction des infrastructures dans
le pays le plus pauvre de la péninsule
arabique.
Mais pour Macron, pas question
de dénoncer un quelconque massacre,
bien au contraire : « depuis le début du
conflit (…) sur le Yémen, la position
de la France est claire : plein soutien
à la sécurité de l’Arabie saoudite ».
Le 19 mars, Amnesty International et
l'Association des chrétiens pour l’abolition
de la torture dénonçaient les
gouvernement de la Colombie et par le
nouveau parti Force Alternative Révolutionnaire
Commune issu de l’ancienne
guérilla FARC-AP en 2016 stipule
que les mandats d’arrêt et les demandes
d’extradition étaient suspendus. Cette
suspension est prévue par l’article 71
de l’Accord Final de Paix.
La présidente de la Juridiction
Spéciale pour la Paix, Patricia Linares,
a assuré que l’on étudiera si les faits
présumés imputés à Jesús Santrich ont
été commis avant ou après les accords
de paix.
Radio Havane Cuba
Bogotá 10 avril 2018
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(just off Farragut Road)
Brooklyn, NY
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General Manager: Marie S
718.434.4287
Emmanuel Macron
livraisons d'armes françaises aux Saoudiens,
armes « utilisées dans le conflit
au Yémen et (qui) pourraient servir à
commettre des crimes de guerre. »
D. F.
La Tribune des travailleurs,
N°135, 18 avril 2018
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lâcherez pas Katou Restaurant
Vol 11 # 41 • Du 18 au 24 Avril 2018
Haiti Liberté/Haitian Times
17
Déclaration de Vladimir Poutine suite aux frappes occidentales contre la Syrie
Le 14 avril, les États-Unis, appuyés
par leurs alliés, ont lancé
une frappe aérienne contre des
cibles militaires et civiles de la République
Arabe Syrienne. Un acte
d'agression contre un État souverain
qui est en première ligne dans
la lutte contre le terrorisme a été
commis sans mandat du Conseil de
sécurité de l'ONU et en violation de
la Charte des Nations Unies et des
normes et principes du droit international.
Tout comme il y a un an, lorsque
la base aérienne de Shayrat en
Syrie a été attaquée, les Etats-Unis
ont utilisé comme prétexte une mise
en scène d’attaque chimique contre
des civils, cette fois à Douma, une
banlieue de Damas. Après avoir
visité le site de l'attaque chimique
présumée, les experts militaires
russes n'ont trouvé aucune trace de
chlore ou de tout autre agent toxique.
Aucun résident local n'a pu
confirmer qu'une attaque chimique
avait réellement eu lieu.
L'Organisation pour l'interdiction
des armes chimiques a envoyé
ses experts en Syrie afin d'enquêter
Suite de la page (17)
dangereuse pendant des semaines
après son utilisation car des résidus
peuvent se rallumer spontanément
et atteindre des températures
extrêmement élevées ». Selon l’analyse
d’Amnesty International, les obus au
phosphore blanc utilisés à Raqqa sont
très probablement des M825A1 de
155 millimètres, fabriqués aux États-
Unis. La coalition militaire dirigée par
les États-Unis (et à laquelle participe
l’armée française, en Syrie comme en
Irak) a confirmé avoir utilisé du phosphore
blanc dans la ville irakienne de
Mossoul.
Il y aurait donc les armes
chimiques condamnées par Trump et
Macron et justifiant leurs interventions
militaires, et les armes chimiques « civilisées
» et autorisées puisqu’utilisées
par Trump et Macron.
Dominique Ferré
La Tribune des travailleurs, N°135,
18 avril 2018
Suite de la page (15)
partisans en ont conclu que vous la
souteniez. Est-ce exact ?
Winnie Mandela : Il ne se passe
pas un jour sans que l’un des leaders de
l’ANC vienne me rendre visite. Pas un
jour sans que je reçoive des militants,
des veuves ou des orphelins de notre
lutte. Nkosazana Dlamini-Zuma a été
l’un de ces visiteurs, rien de plus. Si les
médias en ont tiré des conclusions hâtives,
c’est leur problème.
Jeune Afrique : Vous êtes très
courtisée par les différents candidats.
Comme si chacun voulait sa part de
« Mandela Magic » dans la course à
l’élection. En avez-vous conscience ?
Winnie Mandela : Oui, c’est
possible. Mais le processus de désignation
ne dépend pas de moi, car l’ANC
ne fonctionne pas comme cela. Nous
sommes un parti structuré au niveau
des multiples branches locales et des
neuf provinces de ce pays. Ce sont elles
qui, au final, nomment le président.
Jeune Afrique : Avez-vous choisi
votre candidat ?
Winnie Mandela : Je suis la
Mère de la nation. Quel genre de mère
serais-je si je préférais un enfant à un
autre ? Je ne peux pas choisir.
Jeune Afrique : Vous avez eu,
il y a deux mois, une petite phrase qui
a été très commentée ici. L’ANC, avezvous
dit, a été « gâché » par les deux
mandats du président Jacob Zuma. Que
vouliez-vous dire ?
Winnie Mandela : Qui peut nier
que l’ANC connaît de sérieux problèmes
en ce moment ? Il n’a jamais été aussi
affaibli, aussi attaqué, aussi critiqué.
Nous vivons l’une des périodes les plus
sombres de l’histoire de notre parti.
L’ANC n’est pas parvenu à réussir sa
mue, du mouvement de libération qu’il
fut, avec tous ses rêves, en parti de gouvernement.
Les politiques définies sont
les bonnes, mais nous sommes incapables
de les mettre en œuvre. Chaque
semaine, tel ou tel de nos leaders fait
l’objet d’accusations, souvent fondées,
de corruption.
La corruption, c’est le maillon
faible de l’ANC, et nos militants de base
paient le prix de la mauvaise réputation
de leurs chefs. Nous en sommes arrivés
au point où l’on exige la démission de
notre président pour faits de corruption.
Notre Constitution, hélas, ne permet pas
au peuple de se débarrasser de ce type
d’individus dès lors qu’ils sortent du
droit chemin. C’est tragique.
Jeune Afrique : Quelle est la responsabilité
personnelle de Jacob Zuma
dans cette situation ?
Winnie Mandela : L’opposition
évoque 783 chefs d’inculpation pour
corruption, mais il ne peut être poursuivi
tant qu’il est président en exercice. Il
les réfute, et pour ma part je n’en sais
que ce qu’en disent les médias. Cela dit,
tous les responsables dont la corruption
est de notoriété publique doivent se préparer
à affronter les tribunaux un jour
ou l’autre, que les accusations soient
fondées ou non. Une chose est claire
: il est plus que temps de changer de
leadership si nous voulons continuer à
gouverner ce pays. L’ANC a besoin de
sang nouveau pour mener l’Afrique du
Sud sur le chemin de la liberté.
Jeune Afrique : Selon vous,
comment l’ANC en est-il arrivé là ?
Winnie Mandela : Nous avons
un problème avec l’argent. Lorsque
nous sommes arrivés au pouvoir, nous
n’avions aucune expérience de la gestion
financière de l’État ni de la manière
avec laquelle nous pouvions nous prémunir
des tentations. Le résultat, c’est
la corruption. Et dans ces conditions,
attirer les investisseurs dont nous avons
besoin devient très problématique.
Jeune Afrique : Tous les mouvements
de libération en Afrique ont
connu le même problème, avec les
mêmes conséquences : le FLN algérien,
le MPLA angolais, le Frelimo mozambicain,
la Swapo namibienne, la Zanu-PF
zimbabwéenne… L’ANC considère que
le pouvoir lui appartient et qu’il n’a pas
de comptes à rendre. Confirmez-vous
cela ?
Winnie Mandela : Non. Je ne
partage pas cette analyse. C’est ainsi
que les Occidentaux nous voient, mais
ils ont tort. Ce dont nous avons besoin,
c’est d’une nouvelle définition de la démocratie
pour l’Afrique, laquelle doit inclure
la nécessité pour nos dirigeants de
quitter le pouvoir quand le moment est
venu. Le fait de s’accrocher au pouvoir
au-delà du raisonnable est l’une des
faiblesses de notre continent. La démocratie,
c’est le gouvernement du peuple,
par le peuple, pour le peuple, et la possibilité
d’une régénération et d’une transfusion
régulières. Cela n’a rien à voir
avec une quelconque maladie infantile
dont seraient atteints les mouvements
de libération.
Jeune Afrique : Il y a, à vos
portes, l’exemple même du chef d’État
accroché au pouvoir : Robert Mugabe,
93 ans. Que pensez-vous de son évolution
?
Winnie Mandela : Écoutez, à
l’époque de l’apartheid, alors que nous
luttions contre un appareil répressif raciste,
vicieux, meurtrier, Robert Mugabe
et la Zanu-PF ont été parmi les rares à
nous offrir aide et protection, alors que
les Occidentaux qui les vilipendent aujourd’hui
collaboraient avec le régime
blanc. Robert Mugabe est un vieil ami,
et vous ne m’entendrez pas dire du mal
de lui. Je me l’interdis. Cela vaut aussi
pour Mouammar Kadhafi, et pour tous
ceux qui nous ont aidés.
Jeune Afrique : L’un des échecs
majeurs de l’ANC tient en un chiffre :
vingt-six ans après la fin de l’apartheid,
un cinquième de la population jouit
d’un revenu quarante fois supérieur
aux quatre cinquièmes restants. N’estce
pas là une bombe à retardement ?
Winnie Mandela : Assurément.
Très peu de gens ont réellement profité
de la libération de ce pays : 53 % des
jeunes sont au chômage, un tiers de la
population vit au niveau ou au-dessous
du seuil de pauvreté et, à ce rythme, un
soulèvement du peuple contre l’État est
inéluctable. Si nous voulons éviter cette
nouvelle révolution, un changement
radical à la tête de l’Afrique du Sud est
indispensable.
Jeune Afrique : Votre diagnostic
rejoint celui de Julius Malema et de son
parti, les Economic Freedom Fighters
(EFF)…
Winnie Mandela : Julius Malema
représente un élément essentiel de
l’avenir de l’Afrique du Sud. Je l’ai dit
et répété aux dirigeants de l’ANC : le
discours de Malema et des EFF attire
des centaines et des centaines de jeunes
de notre parti. C’est une véritable hémorragie,
que nous ne parviendrons
à stopper qu’à une seule condition : il
faut que de notre congrès de décembre
sorte une nouvelle direction, totalement
différente de la précédente. Notre salut
dépend de cela.
Jeune Afrique : Il est de notoriété
publique que votre ex-époux,
Nelson Mandela, et vous-même aviez
un désaccord fondamental. Pour lui, la
paix et la réconciliation étaient prioritaires.
Pour vous, c’était la justice. Ce
conflit n’est-il pas toujours d’actualité
en Afrique du Sud ?
Winnie Mandela : Mandela
et moi avons eu de nombreux désaccords.
Dès le départ, lui et ses proches
ont commis des erreurs dans les négociations
avec le pouvoir blanc, dont
nous payons aujourd’hui le prix. Par
exemple, le problème des terres. Au
nom de quoi devrions-nous payer pour
racheter ce qui nous a été arraché par
la force ? Et avec quel argent ? Le capital
reste entre les mains de la minorité
blanche. Rien n’a changé. Autre erreur,
l’élection du Parlement au scrutin proportionnel,
dans l’unique but de garantir
une représentation à cette même
minorité. C’est un système pervers qui
TRAVAILLEURS, OUVRIERS, TOUS DEBOUT !
Samedi 5 Mai 2018
7h PH
Grande Célébration de la journée Internationale des travailleurs
Au local du journal Haïti Liberté
1583 Albany Ave
Brooklyn. NY 11210
Avec la participation du syndicaliste Ray Laforest
Berthony Dupont, membre du Comité Ouvrier International (COI)
Le poète Tony Leroy et tant d’autres…
Samedi 5 Mai 2018 7h PH
Informations 718-421-0162
ne permet pas au peuple de contrôler
ses élus, mais qui permet à ces derniers
d’agir en toute impunité. Nous devons
changer la Constitution.
Jeune Afrique : L’archevêque
Desmond Tutu a inventé une métaphore
célèbre pour qualifier l’Afrique du
Sud postapartheid : la Rainbow Nation,
la « nation Arc-en-Ciel ». Vous y croyez
?
Winnie Mandela : Non. D’abord
parce que les couleurs de l’arc-en-ciel ne
se mélangent pas et qu’il n’existe parmi
elles ni la couleur noire ni la blanche.
La comparaison n’a donc pas de sens.
Ensuite parce qu’il s’agit depuis le début
d’un mythe total auquel les dirigeants
de l’époque ont voulu nous faire croire.
C’était un vœu pieux qui n’a jamais correspondu
à la moindre réalité. La réconciliation
n’a été qu’une façade ; nous
ne sommes pas libres car nous n’avons
pas la liberté économique.
Par ailleurs, nos gouvernants
n’ont jamais eu le courage d’affronter
la question du racisme. Or les incidents
où les Noirs sont traités comme des esclaves,
comme des animaux, avec des
insultes comme « singes » ou « négros
», se multiplient. J’ai parfois l’impression
que nous sommes en train de
revenir à l’époque de l’apartheid, c’est
extrêmement inquiétant. Il faut impérativement
revisiter notre passé et corriger
nos erreurs. L’ANC doit retrouver sa
gloire et son éclat d’antan, sinon nous
courons à la catastrophe
Jeune Afrique : Vous-même
avez été agressée, bannie, condamnée,
emprisonnée, torturée, outragée sous le
régime de l’apartheid. Avez-vous pardonné
à vos bourreaux ?
Winnie Mandela : Je crois, oui.
On ne peut pas continuer à vivre si
l’on n’a pas, dans une certaine mesure,
pardonné à ceux qui nous ont fait tant
de mal, à nous et à notre peuple. Dans
le cas contraire, je n’aurais tout simplement
pas survécu et je ne vois pas
comment je pourrais apprendre à mes
petits-enfants à vivre dans un monde
normal. Mais ce pardon est un combat
de tous les instants, sans cesse renouvelé.
Chaque fois que j’ouvre un journal
et que je lis, par exemple, qu’un fermier
blanc a abattu un enfant noir de 7 ans
qui courait dans son champ, avant
de s’expliquer en disant qu’il l’avait
confondu avec un babouin, ou que
deux autres fermiers ont enfermé un
ouvrier noir dans un cercueil pour le punir,
mon pardon est mis à rude épreuve.
Jeune Afrique : Selon vous, à
quoi a servi la Commission Vérité et Réconciliation,
présidée par Desmond Tutu
entre 1996 et 1998, souvent présentée
comme un modèle de justice transitionnelle
?
Winnie Mandela : À en juger
par la multiplication des incidents raciaux,
je me demande quelle a été son
utilité. Je vis à Soweto, un township
créé par le régime d’apartheid pour
parquer les Noirs. Un quart de siècle
après l’abolition de l’apartheid, il n’y
a toujours pas un seul Blanc à Soweto.
Les seuls que nous voyons sont des
touristes. Où est le changement ? Pour
vous rencontrer dans un endroit décent,
je suis obligée de quitter le ghetto où je
vis. J’aurais pu déménager, c’est vrai,
pour habiter dans un quartier blanc.
Mais j’ai décidé de rester à Soweto en
tant que conscience de mon peuple,
pour partager sa vie et son environnement.
Sous bien des aspects, l’Afrique
du Sud d’aujourd’hui reste le domaine
de la minorité blanche.
Jeune Afrique : Si vous aviez
à refaire votre vie, choisiriez-vous la
même ?
Winnie Mandela : Absolument.
Me battre pour la libération de
mon peuple a été et reste pour moi une
source puissante de bonheur. Il n’y
a aucune cause supérieure à celle-là.
Mon seul regret est d’être obligée de
continuer ce combat. L’Afrique du Sud
de Mandela a toujours été une fiction.
Je vis là où Nelson m’a laissée, un jour
de 1961, alors que si les mots de réconciliation
et d’intégration avaient le
moindre contenu ici, en Afrique du Sud,
Soweto n’existerait plus. Pour le reste,
je n’ai aucun remords. Je vivrais cent
fois la même vie s’il le fallait !
Jeune Afrique (N°2958)
25 septembre 2017
Jeune Afrique Mis à
jour 2 avril 2018
VIENT DE PARAÎTRE : LES CAPSULES DESSALINIENNES
Les haïtiens curieux et intéressés à mieux comprendre
Dessalines, cet homme fascinant, conséquent, et exceptionnel
de l’humanité noire, peuvent se procurer, au prix de $45. (+ les
frais postaux si nécessaires) « Les capsules dessaliniennes »
du professeur retraité Raymond Wainwright en téléphonant au
no 1-450-933-5451 ou 718-421-0162
Ce livre concis campe le fondateur, à l’aide de 1804 capsules
émaillées de poèmes adaptés, de citations appropriées et de
significatifs documents authentiques.
Bonne Lecture
18 Haiti Liberté/Haitian Times
Vol 11 # 41 • Du 18 au 24 Avril 2018
sur toutes les circonstances des
faits allégués. Cependant, en signe
de mépris cynique, un groupe
de pays occidentaux a décidé de
prendre des mesures militaires sans
attendre les résultats de l'enquête.
La Russie condamne dans les
termes les plus vigoureux l'attaque
contre la Syrie, où des militaires
russes assistent le gouvernement
légitime dans ses efforts de lutte
contre le terrorisme.
Par leurs actions, les Etats-
Suite de la page (20)
l’année de leur fulgurante montée.
Men Polo, Tounen, Selavi…et
boum, c’est le branle bas. Au cours
d’une prestation du groupe, Martino
et Porky le bassiste en viennent
aux invectives. C’est la rupture.
En fait, ce moment ressemble à un
scenario concocté par le trio Robert,
sa fiancée d’alors Jessie Al-Khal et
de son futur beau frère Pierrot ;
afin que Robert puisse s’esquiver
pour venir compter et faire bande
ensemble. En tout cas, avec « Les
Gypsies », ce fut une riche page
de musique ambiante, d’une guitare
pourvoyeuse d’harmonie, de
mélodie, autant que dans l’art des
raccourcis. Propulsant un groupe
qui a su rallier autant de suffrages
durant plus d’un lustre. Tout
Vladimir Poutine
en gratifiant des albums à Succès
: #1 : ‘’Haïti’’, #2,’’Patience’’,
#3’’Courage’’, #4’’La Tulipe’’. Ce
dernier produit durant leur expérience
new-yorkaise ; à la conquête
du domaine de « Tabou », « Skah-
Shah » etc.
Suite à cette randonnée newyorkaise
qui a bien régalé les gens
de là bas, Robert et sa bande retournent
au bercail dans une atmosphère
marquée de soubresauts de
fin de cycle. Il sortit alors l’album
:#5’’Fierté’’, pas tout à fait dans le
coup. C’est le début de la fin pour
les groupes strings face à la vague
des groupes aux armadas cuivrées.
A ce stade, Martino décide de se
retirer pour une réévaluation des
données. C'est-à-dire, reculer pour
Classified
Directory Tel: 718-421-0162
editor@haitiliberte.com
Unis aggravent la situation humanitaire
déjà catastrophique en
Syrie et infligent des souffrances
aux civils. En réalité, les États-Unis
flattent bassement les terroristes
qui tourmentent le peuple syrien
depuis sept ans, ce qui a entraîné
une vague de réfugiés fuyant ce
pays et la région.
L'escalade actuelle autour de
la Syrie est destructrice pour l'ensemble
du système des relations
internationales. L'histoire rétablira
mieux rebondir. C’est ce qu’il a
administré en ressurgissant avec
« Le Scorpio », groupe de formule
nouvelle, dotée de horn-section à
la manière des groupes antillais qui
prirent d’assaut le show business
local. A part la section à vent, un
clavier synthétiseur y est aussi incorporé.
Ce qui ne voulait pas dire
que Robert n’allait pas toujours en
faire des siennes. Pour ne pas s’innover
dans ses solos lumineux, en
plus de son flair harmonique, de
ses atouts de compositeur et de sa
capacité de meneur.
Avec le « Scorpio » Robert
continua à occuper le devant de la
scène, comme c’était le cas avec «
Les Difficiles », puis, « Les Gypsies
». Et les hits persistaient sous
la vérité des faits, et Washington
porte déjà la lourde responsabilité
de l'outrage sanglant en Yougoslavie,
en Irak et en Libye.
La Russie convoquera une
réunion d'urgence du Conseil de
sécurité de l'ONU pour discuter des
actions agressives des Etats-Unis
et de leurs alliés.
Source: Kremlin April 14, 2018
Traduction : Sayed Hasan 14
avril 2018
sa signature, son leadership et sa
maestria. Toujours en musicien adaptatif
et guitariste référentiel, il
continue à pousser sa curiosité vers
d’autres paramètres tels : le rock,
le jazz, le blues, le reggae et d’autres
sonorités des 70 et 80’ intégrés
aux paramètres natifs ; dans le métissage
la musique globale. Pourtant,
il se fait éjecter du groupe par
un noyau de revendicateurs. Finalement
découragé, il jeta le tablier.
Malgré tout, il revient pour sauver
les meubles, juste le temps d’un
carnaval dont il s’est fait aussi l’ultime
pourvoyeur. Après la débâcle
du « Scorpio », il prit encore du recul
par rapport au show-business.
Pour explorer surtout d’autres approches
avec l’opportunité d’apporter
sa touche épatante à d’autres
excursions collaboratives.
Au milieu des années 1980,
il alla se fixer en Floride où il mit
à nouveau en évidence sa capacité
à rebondir. En explorant la formule
du « drum machine » avec le « Top
Vice ». Lequel devient momentanément
la formation vedette du « Sunshine
State »; l’installant en chef
de file du konpa elektro. Il est vrai
qu’il y avait peu de créativité dans
la musique du groupe « chouchou
de Miami »,qui se contentait surtout
d’interpréter les succès d’autrui.
Mais, l’ambiance y était au
paroxysme, et Robert avait encore
su se ressourcer dans l’énergie de
la nouvelle génération. Cependant,
sans une ébauche de clarté dont il
savait être l’un des ultimes gratificateurs.
Dans un tel contexte son
jeu a paru émoussé et sa guitare
essoufflée. Talonné par la nouvelle
vague, dont ses fils Roberto et
Reynaldo qui se sont lancés sur les
pas de papa, en formant un groupe
nommé « T-Vice », comme pour
sommer le vieux qu’il était temps
de céder les affaires familiales aux
jeunots. Lesquels n’ont pu jamais
faire oublier le père. Dont la signature
exclusive résonnera toujours
aux confins des vibrations, d’une
proportion épique.
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Vol 11 # 41 • Du 18 au 24 Avril 2018
Haiti Liberté/Haitian Times
19
Pleins feux sur : Robert Martino
(Port-au-Prince, 1947 ?)
Par Ed Rainer Sainvill
« Une signature exclusive »
Après avoir appris ses sujets
musicaux sur le tas tout en
s’employant en autodidacte à
peaufiner son talent de ‘’stringman’’,
Robert a émergé très jeune
en guitariste soliste patenté et
en compositeur fécond avec «
Les Difficiles » de Pétion-Ville.
Aux commandes duquel il s’est
imposé en co-meneur ; en compagnie
de son pote le chanteur
Henri Célestin. Au cours des
sixties infatués de rock & roll.
S'étant précédemment employé
avec ce groupe à interpréter les
succès locaux et d’outre-mer.
Puis, après s'être débarrassé du
saxophoniste Jean Claude Labissière,
Robert s’est attelé par
la suite à orienter « Les Difficiles
» vers une musique de souche.
Au comble d’une signature exclusive,
auréolée d’une sonorité
florissante d’une guitare riche
en glissandos et en même temps
si instillée de swing. C’est en
s’accommodant de ses va-tout
que le groupe prit soudainement
le devant de la scène. Il faut
dire que ce fut à un moment ou
après l’éclatement du « Tabou »
les groupes strings étaient peu
légion.
C’est le début tumultueux
des seventies et Robert et « Les
Difficiles » choisissent d’être
Robert Martino
inarrêtables cet été là qui fut
suite à la page(19)
NOW 4 BROOKLYN LOCATIONS
1464 Rockaway Parkway
718.513.3655
826 Rogers Avenue
718.676.1636
82b East 18th Street
718.484.0242
744 Utica Avenue
347.414.5388
now open!
TRUMP MUST GO!
GET ON the bus to WASHINGTON, DC
Nat’l Rally in front of the White House in Lafayette Park
SAT, MAY 19, 2018
12:00 - 4:00 p.m.
WE DEMAND: Trump apologize ! Permanent residency for all TPS holders
! U.S. & UN reparations to Haiti ! Stop police profiling & terror against
black & brown communities ! UN occupation police out of Haiti ! Stop U.S.
meddling in Haiti elections.
th
On Jan. 11, the eve of the 8 anniversary of Haiti’s 2010 earthquake, President Donald Trump
called Haiti a “shithole” country, along with El Salvador and African nations. He continues racist
and anti-immigrant policies and provocative statements, especially against black and brown peoples.
In response, Haitians, Africans, and Latin Americans from New York, New Jersey,
Massachusetts, Pennsylvania, Florida, Georgia, and Canada will converge on Washington, DC the
day after May 18, Haitian Flag Day, on the anniversary of Malcolm X’s birthday.
Bus tickets: NY $40 / 718.421.0162 ! NJ $30 / 862.223.1348 ! FL/GA 305.756.8050
Supported by FANM, Veye Yo, and the Boston Bus Drivers Union, among others. Initiated by the 1804 Movement
for All Immigrants, 1583 Albany Ave., Bklyn, NY 11210 ! 718.421.0162 ! 1804immigrantmovement@gmail.com
1804 Movement = 1199SEIU, Black Alliance for Just Immigration (BAJI), Club des Amis d’Haïti Liberté (CAHL),
Dec. 12 Coalition, Equality for Flatbush, Fanmi Lavalas, Free Mumia Coalition, Haïti Liberté, Haitian Enforcement
Against Racism (HEAR), Haiti Solidarity Network of the NorthEast (HSNNE), International Support Haiti Network
(ISHN) Konbit Ayisyen pou Kore Lakay (KAKOLA), Konfederasyon Vodou Ayisyen (KNVA)-New York, Party for
Socialism & Liberation (PSL), Peoples Power Assemblies (PPA), Refuse Fascism, Tout Haiti, Voix & Tambours,
Workers World Party (WWP) & many individual activists (list in formation)
20 Haiti Liberté/Haitian Times
Vol 11 # 41 • Du 18 au 24 Avril 2018