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Made in Bern<br />
Le Matin Dimanche — N° 4 — 27 mai 2018<br />
Bain de fraîcheur en<br />
ville de Berne<br />
De sa source jusqu’à sa sortie du canton, l’Aar<br />
est un must pour les loisirs estivaux<br />
Visite aux ours<br />
«Finn», «Björk» et leur fille «Ursina»,<br />
trois mascottes au cœur de la capitale<br />
Gastronomie<br />
Röstis et spécialités bernoises jouent les<br />
stars sur la table du chef étoilé René Schudel<br />
Un partenariat entre<br />
<strong>BE</strong>! Tourisme SA<br />
et Le Matin Dimanche
Lightrider E1<br />
É DITORIAL<br />
Nous n‘avons aucune agence de<br />
publicité,aucun conseiller en relations<br />
publiques et aucun demi-gros, mais<br />
Confiance en soi et autocritique,<br />
ou inversement?<br />
En 2016, alors présidente du Conseil national, Christa Markwalder a brillamment assumé son rôle<br />
d’ambassadrice de sa ville, Berthoud, et du canton de Berne, auprès des parlementaires. Mais la<br />
libérale-radicale le dit clairement: malgré tous ses atouts, Berne doit plus miser sur l’esprit d’entreprise<br />
avec le Lightrider E1<br />
probablement le meilleur VTT<br />
électrique du monde.<br />
COUVERTURE: SWITZERLAND TOURISM/PER KASCH, PHOTO ÉDITORIAL: KEYSTONE<br />
Chère lectrice, cher lecteur,<br />
Le canton de Berne est grand, solide et peut<br />
s’enorgueillir d’un passé glorieux. Sa culture<br />
est plurielle, son économie largement diversifiée<br />
et ses paysages magnifiques. Mais si les<br />
clichés sont souvent surfaits, ne véhiculent-ils<br />
pas un fond de vérité? On dit que les Bernois<br />
sont un peu lents. Et c’est une réalité que le<br />
canton peut paraître stable jusqu’à la stagnation,<br />
cela à cause du poids de l’Administration<br />
fédérale et des offices liés à l’Etat, de la très<br />
confédérale péréquation financière et, aussi,<br />
des subventions agricoles. Politiquement, la<br />
droite conservatrice règne dans les campagnes,<br />
tandis que la gauche domine dans les villes.<br />
Entre deux, il y a, heureusement, encore beaucoup<br />
de place pour les forces libérales et<br />
l’esprit d’entreprise.<br />
Dans le genre «Suisse miniature», le canton<br />
de Berne a beaucoup à offrir. Voyez plutôt:<br />
un Plateau économiquement très prospère;<br />
les Alpes, qui séduisent les touristes; le Jura,<br />
patrie d’une industrie horlogère qui s’exporte<br />
dans le monde entier. Et puis, Berne, outre<br />
qu’il est l’un des trois cantons bilingues de<br />
la Confédération, est à la charnière entre<br />
Suisse alémanique et Suisse romande. Quant<br />
à la ville de Berne, elle constitue le centre de<br />
la politique nationale et ses vieux quartiers,<br />
pittoresques, sont un décor idéal pour recevoir<br />
nos hôtes étrangers. Dans le domaine de<br />
la formation, aussi, la capitale peut être fière,<br />
entre son Université, ses hautes écoles, ses<br />
gymnases et son parc d’innovation. Le pionnier<br />
de la pédagogie moderne du XIX e siècle,<br />
Johann Heinrich Pestalozzi, a laissé ici et dans<br />
tout le pays un héritage considérable en matière<br />
d’humanisme et d’éducation.<br />
Mais on doit, cependant, s’interroger: pourquoi,<br />
avec tous ses atouts, le canton ne peut<br />
rivaliser avec le développement de certains<br />
autres cantons. Il dispose de forces entrepreneuriales<br />
innovantes; l’administration offre<br />
des postes bien payés, séduisant de nombreux<br />
pendulaires des cantons voisins; les courses<br />
de ski du Lauberhorn ou d’Adelboden jouissent<br />
de l’attention internationale, tandis que<br />
les tournois de lutte, de jodel ou de gymnastique<br />
rayonnent bien au-delà de la région.<br />
De plus, chaque été, la scène du fameux festival<br />
du Gurten accueille des stars internationales,<br />
tandis que la vieille ville de Berne<br />
résonne des mélodies des musiciens de rue.<br />
Et ce n’est pas tout. L’aéroport Berne-Belp<br />
propose le temps d’enregistrement le plus<br />
court du monde. L’orchestre symphonique,<br />
le musée Franz Gertsch de Berthoud, le Centre<br />
Paul Klee et le Musée des beaux-arts de la<br />
ville de Berne, ainsi que les festivals de musique<br />
d’Interlaken, Adelboden, Gstaad et<br />
Meiringen, la Bourse suisse aux spectacles de<br />
Thoune ou le Swiss Economic Forum d’Interlaken,<br />
attirent des visiteurs du monde entier.<br />
Côté santé, une médecine de pointe est dispensée<br />
à l’Hôpital de l’Ile et dans les hôpitaux<br />
privés; nos infrastructures sont très bonnes ,<br />
voire excellentes et la technologie médicale<br />
est un pôle industriel important.<br />
C’est un fait, l’esprit d’initiative ne manque<br />
pas dans notre canton, que ce soit en économie,<br />
culture, sport ou santé. Mais face à une concurrence<br />
exacerbée, il est primordial de miser<br />
sur l’esprit d’entreprise et la compétitivité,<br />
plutôt que sur la foi en l’Etat. Une autocritique<br />
honnête débouche toujours sur une confiance<br />
en soi renouvelée.<br />
«Le canton de<br />
Berne est solide,<br />
il possède une<br />
culture plurielle,<br />
une économie<br />
diversifiée<br />
et des paysages<br />
magnifiques»<br />
CHRISTA MARKWALDER<br />
4/2018 MADE IN <strong>BE</strong>RN<br />
3
SOMMAIRE<br />
40<br />
Le long de l’Aar<br />
Du ruisseau jaillissant du glacier à la rivière<br />
aux larges méandres qui traverse la ville de Berne,<br />
l’Aar invite aux loisirs variés dans un décor magnifique<br />
Page 12<br />
Les trucs du chef<br />
René Schudel est un cuisinier star de la télévision<br />
suisse alémanique. Dans ses deux restaurants,<br />
il prône une simplicité rock ’n’ roll<br />
Page 20<br />
28<br />
38<br />
Au parc avec les ours<br />
Finie l’exiguité de la fosse aux ours! Aujourd’hui,<br />
les animaux emblématiques de Berne vivent<br />
dans un très beau parc donnant sur l’Aar<br />
Page 24<br />
La Bernoise la plus rapide<br />
Mujinga Kambundji est l’une des meilleures sprinteuses<br />
du monde. Elle dévoile ses bons plans pour faire<br />
son jogging à Berne<br />
Page 28<br />
Vole avec l’aigle d’Adelboden<br />
Chrigel Maurer a fait de son hobby,<br />
le parapente, son métier. Aujourd’hui, il est<br />
l’un des meilleurs pilotes du monde<br />
Page 34<br />
Les plus belles places pour camper<br />
Au bord d’un lac ou en montagne; caravane<br />
ou tente familiale: les plus beaux endroits<br />
pour des vacances en plein air<br />
Page 38<br />
De Bienne au reste de la planète<br />
Il y a dix ans, Pegasus jouait pour les amis ou les voisins.<br />
Aujourd’hui, le groupe pop cartonne en Suisse<br />
et cumule les succès à l’étranger<br />
Page 40<br />
Urbain Style en Jaguar<br />
Laissez de côté les images d’Epinal de Berne<br />
et embarquez dans la nouvelle Jaguar E-Pace<br />
pour une visite des joyaux urbains du canton<br />
Page 44<br />
PHOTOS: BASIL STÜCHELI, DÉSIRÉE GOOD, DAVID BIRRI, RO<strong>BE</strong>RT BOESCH, JORMA MÜLLER<br />
24<br />
20<br />
12<br />
34<br />
4 MADE IN <strong>BE</strong>RN 4/2018<br />
4/2018 MADE IN <strong>BE</strong>RN<br />
5
POINTS FORTS<br />
01<br />
L’aventure<br />
en roue libre<br />
Dévaler les chemins à vélo, par monts et par vaux, voilà l’une des nombreuses<br />
activités qu’il est possible de pratiquer à Berne. Mais le canton s’enorgueillit<br />
d’autres joyaux: de superbes sentiers de randonnée, des châteaux, des villes<br />
et des villages pittoresques et d’alléchantes offres de spectacles en plein air, l’été<br />
ISA<strong>BE</strong>L LEDER, MARIUS LEUTENEGGER ET LUKAS TOBLER, DAVID BIRRI (PHOTO)<br />
Sensations fortes sur le Grütsch-Trail<br />
Quelques minutes suffisent pour rejoindre la station<br />
de Grütschalp en téléphérique depuis Lauterbrunnen-Mürren<br />
(BLM). Et il n’en faut pas beaucoup plus pour redescendre<br />
à vélo sur le Grütsch Trail. Sensations fortes garanties:<br />
le sentier, qui descend sur 3,2 km, a une déclivité moyenne<br />
de 20%! «Passages abrupts, sauts et tronçons fluides<br />
attendent les fans face au décor majestueux de l’Eiger,<br />
du Mönch et de la Jungfrau», explique Patrizia Bickel,<br />
de la direction des Chemins de fer de la Jungfrau.<br />
Certains viennents sur le Grütsch-Trail pour faire une ou deux<br />
descentes après le travail. Le téléphérique est ouvert jusqu’au<br />
21 octobre, dernier départ journalier à 20 h 35.<br />
jungfrau.ch<br />
6 MADE IN <strong>BE</strong>RN 4/2018<br />
4/2018 MADE IN <strong>BE</strong>RN<br />
7
02<br />
POINTS FORTS<br />
«Mamma Mia!» sur le lac<br />
Depuis quinze ans, Thoune<br />
se transforme, l’été, en ville de<br />
la musique: 70 000 spectateurs<br />
viennent assister à des productions<br />
de célèbres comédies musicales<br />
adaptée à la sauce locale, en profitant<br />
du cadre magnifique. Cet été, c’est<br />
«Mamma Mia!», qui est au programme.<br />
«Année après année, ce spectacle<br />
arrivait en tête de nos sondages auprès<br />
du public», explique Silvia Burkhardt,<br />
responsable de la communication.<br />
Le spectacle, inspiré d’Abba, raconte<br />
l’histoire de Donna, une Bernoise qui vit<br />
sur une île grecque, et de sa fille Sophie,<br />
qui va se marier. Mais elle ignore tout du<br />
père qui la conduira à l’autel. Comme<br />
Donna a eu une vie tumultueuse, elle<br />
envisage trois candidats possibles,<br />
et quand le trio débarque sur l’île,<br />
les émotions s’emballent! «Mamma<br />
Mia!» sera joué en suisse allemand,<br />
du 11 juillet au 25 août, sur la grande<br />
scène flottante.<br />
thunerseespiele.ch<br />
PHOTOS: HALLO VELO: <strong>BE</strong>RN WELCOME, DAVID BIRRI<br />
03<br />
666 kilomètres pour 666 francs<br />
Nouvelle saison, nouvelles offres alléchantes.<br />
L’hiver prochain, le forfait de ski Top4, valable<br />
pour toutes les remontées mécaniques des<br />
quatre principaux domaines skiables bernois,<br />
sera de nouveau disponible à un prix imbattable.<br />
Pour goûter aux joies de la poudreuse<br />
dans les stations d’Adelboden-Lenk, de<br />
Gstaad, de la Jungfrau Ski Region et de<br />
Meiringen-Hasliberg, il est d’ores et déjà<br />
possible de s’inscrire afin de recevoir une<br />
alerte avant le début de la vente du forfait.<br />
top4.ski<br />
04<br />
On roule pour Hallo Velo!<br />
Une fois par année, une partie du canton de Berne<br />
est entièrement consacrée au vélo. L’édition 2018<br />
du festival du vélo «Hallo Velo!» aura lieu le 5 août,<br />
essentiellement sur un circuit de 40 km à travers<br />
huit communes. À partir de la ville de Berne,<br />
on rejoindra Münsingen et on bouclera la boucle,<br />
via Belp. L’itinéraire peut être emprunté à n’importe<br />
quel endroit du parcours. En parallèle, on pourra,<br />
notamment, faire un trail vers Wabern ou participer<br />
à un contre-la-montre en côte sur le Gurten.<br />
hallovelo.be<br />
05<br />
Paradis retrouvé<br />
C’est l’une des plus belles excursions<br />
dans l’Oberland bernois. On prend<br />
le téléphérique à Gstaad pour le<br />
refuge de la Wispile, où les enfants<br />
pourront caresser les animaux du<br />
zoo. De là, un sentier pédestre mène<br />
jusqu’au lac de Lauenen, via le col<br />
de Chrine. Il faut compter environ<br />
4 h pour savourer pleinement cette<br />
randonnée et la vue extraordinaire.<br />
Au lac de Lauenen - auquel le groupe<br />
de rock suisse allemand Span a<br />
consacré une chanson en bernois -,<br />
il est possible de louer un bateau<br />
ou de s’attabler dans l’accueillant<br />
restaurant. Et quand il fait beau,<br />
on peut aussi s’offrir une baignade<br />
rafraîchissante, tout cela au cœur<br />
d’une réserve naturelle. Ceux qui ne<br />
souhaitent pas poursuivre jusqu’au<br />
village de Lauenen peuvent prendre<br />
le car postal pour regagner Gstaad.<br />
gstaad.ch/ete<br />
Se faire la belle avec le butin<br />
«Escape Adelboden», au complexe sportif<br />
d’Adelboden, est une nouvelle attraction, qui joue sur<br />
le travail d’équipe et le partage de fous rires. La règle<br />
du jeu est simple: enchaînés au trésor du casino, les<br />
participants doivent réussir à se libérer pour essayer<br />
de s’emparer d’un coffre plein d’argent. Une mission<br />
impossible sans un travail d’équipe, car il faut<br />
résoudre des énigmes et accumuler des indices pour<br />
arriver à la solution la plus astucieuse. On se croirait<br />
dans un jeu vidéo, tellement c’est intense! Le forfait<br />
loisirs est disponible à partir de 30 francs.<br />
escapeadelboden.ch<br />
06<br />
8 MADE IN <strong>BE</strong>RN 4/2018<br />
4/2018 MADE IN <strong>BE</strong>RN<br />
9
07<br />
Brienz à toute vapeur<br />
À Brienz, la machine à vapeur fait partie de la tradition presque autant que<br />
la sculpture sur bois. C’est ici qu’a été mise en service la ligne de chemin<br />
de fer Brienz-Rothorn, en 1892, et que s’est déroulée, en 1839, la première<br />
traversée en bateau à vapeur sur le lac. Forts de ce passé, des résidents<br />
ingénieux ont décidé, il y a plus de vingt ans, d’organiser les Journées<br />
suisses de la vapeur. Elles auront lieu, cette année, du 29 juin au 1 er juillet.<br />
Les locomotives et bateaux à vapeur y côtoieront des rouleaux<br />
compresseurs, un carrousel et des machines à café, tous à vapeur, bien<br />
entendu. «La distillation de l’eau-de-vie est un moment particulièrement<br />
impressionnant», confie Kurt Will, directeur du comité d’organisation.<br />
schweizer-dampftage-brienz.ch<br />
10<br />
Chevalier au château<br />
Les quatre châteaux situés autour du lac<br />
de Thoune sont les témoins de la douceur<br />
de vivre de la région. Érigés entre le X e et<br />
le XVI e siècles, ils servaient de résidences<br />
principales, ou estivales, aux familles nobles.<br />
Aujourd’hui, ils abritent des expositions.<br />
Quant à décider lequel est le plus beau,<br />
même la responsable de la communication,<br />
Ariane Klein, a du mal à trancher: «Chacun<br />
à sa manière est unique et mérite une visite.»<br />
Bien sûr, à château somptueux, jardin<br />
magnifique! Ceux de Spiez, d’Oberhofen<br />
et d’Hünegg sont les plus beaux.<br />
Aux châteaux de Spiez et de Thoune,<br />
les enfants ont droit à une activité rien que<br />
pour eux: ils peuvent gravir, étape après<br />
étape, tous les échelons qui les conduiront<br />
du statut de page à celui d’écuyer, pour finir<br />
par être enfin adoubés chevalier!<br />
thunerseeschloesser.ch<br />
08<br />
Chez les brasseurs bernois<br />
À Berne, pas moins de 88 brasseries<br />
se disputent les faveurs de la clientèle!<br />
C’est plus que dans n’importe quel autre<br />
canton. Beaucoup sont de petites<br />
brasseries tenues par des passionnés<br />
pour des passionnés, comme la<br />
brasserie Thun, avec sa Porter et sa<br />
Golden Ale, ou la brasserie Seeland Bräu.<br />
Son propriétaire, Hansruedi Suter, trouve<br />
«cette variété réjouissante». Il produit<br />
plus de dix sortes de bières. Comme<br />
d’autres petites brasseries, Seeland Bräu<br />
propose des produits d’exception, mais<br />
chez eux, le décor mérite aussi une visite.<br />
Leurs bières fermentent dans l’enceinte<br />
de l’hôtel Lago Lodge, au bord du lac<br />
de Bienne.<br />
madeinbern.com/biere<br />
Un balcon sur les montagnes<br />
Dans la région de la Jungfrau, vous pouvez<br />
contempler les sommets de très près. Les<br />
cabines du téléphérique Wengen-Männlichen<br />
disposent, en effet, d’un balcon accessible<br />
par un escalier en colimaçon. Cette montée<br />
spectaculaire jusqu’à la station supérieure<br />
de Männlichen a été baptisée le «Royal Ride».<br />
A l’arrivée, le spectacle n’est pas fini. Le «Royal<br />
Walk» monte jusqu au sommet du Männlichen<br />
et de sa plate-forme d’observation à 360°,<br />
qui sera inaugurée le 7 juin. A signaler que<br />
le téléphérique du Stockhorn, qui fête, cette<br />
année, ses 50 ans, proposera aux visiteurs,<br />
dès le 21 avril, des télécabines flambant neuves.<br />
maennlichen.ch; stockhorn.ch<br />
09<br />
PHOTO: THUNBIER, DAVID SCHWEIZER<br />
10 MADE IN <strong>BE</strong>RN 4/2018<br />
4/2018 MADE IN <strong>BE</strong>RN<br />
11
L’A A R<br />
Au fil de l’Aar<br />
THOUNE<br />
Dans le chef-lieu de l’Oberland<br />
bernois, les berges de l’Aar<br />
se prêtent délicieusement<br />
à la flânerie. Ses nombreux cafés<br />
et restaurants invitent à partager<br />
des moments de convivialité.<br />
Artère vitale du canton de Berne, l’Aar recèle des trésors: entre nature et culture,<br />
elle offre un véritable espace de détente et d’activités sportives<br />
MARIUS LEUTENEGGER<br />
12 MADE IN <strong>BE</strong>RN 4/2018<br />
4/2018 MADE IN <strong>BE</strong>RN<br />
13
L’A A R<br />
Wynau<br />
Büren<br />
L'AAR<br />
COL DU GRIMSEL<br />
Aarberg<br />
ANCIENNE AAR<br />
B E R N E<br />
LAC DE<br />
WOHLEN<br />
<strong>BE</strong>RNE<br />
Brienz<br />
Thoune<br />
Interlaken<br />
Meiringen<br />
GLACIER DE L’AAR<br />
Spiez<br />
Bönigen<br />
Guttannen<br />
L’Aar prend sa source dans la région du Grimsel,<br />
à quelque 2300 mètres d’altitude<br />
SoZ Candrian<br />
10 km<br />
GRIMSEL<br />
On doit malheureusement le rappeler: le Rhin<br />
est un imposteur! Car, lorsque deux fleuves<br />
se rencontrent, le nouveau cours d’eau prend,<br />
d’ordinaire, le nom de l’affluent le plus important.<br />
Or, quand l’Aar s’unit au Rhin, à<br />
Coblence, le fleuve s’appelle... le Rhin, et<br />
personne ne sait vraiment pourquoi. Peut-être<br />
parce qu’un fleuve frontalier aurait la priorité...<br />
Pourtant, c’est bien l’Aar qui pèse le plus lourd<br />
dans ce mariage et il n’y a pas plus suisse que<br />
Le Grimsel Hospiz<br />
est un véritable<br />
bijou de l’hôtellerie<br />
suisse<br />
ce cours d’eau! Sur près de 300 kilomètres, il<br />
traverse les trois zones géographiques importantes<br />
du pays: les Alpes, le Plateau et le Jura.<br />
L’Aar prend sa source sous la glace<br />
On le sait aujourd’hui, l’Aar prend sa source<br />
dans la région du Grimsel, à 2300 mètres<br />
d’altitude, mais pendant longtemps, le cheminement<br />
de son cours supérieur est resté un<br />
mystère profondément enfoui au cœur des<br />
montagnes. Or, en 1577, le médecin et<br />
alpiniste bernois Thomas Schöpf annonce<br />
qu’il a découvert la source de la rivière:<br />
le glacier de l’Unteraar, dans le massif du<br />
Grimsel. Pour l’Aar, tout commence donc sous<br />
d’épaisses couches de glace. Aujourd’hui, les<br />
eaux du glacier s’écoulent avant tout dans les<br />
lacs de retenue des Forces motrices de l’Oberhasli<br />
SA (KWO), qui exploitent neuf centrales<br />
dans la région.<br />
Il y a quelques années, les KWO ont décidé<br />
de mettre à profit le potentiel touristique<br />
de la région en créant le «Grimselwelt», un<br />
véritable paradis durable pour la randonnée<br />
Erigé en 1928, lors de la construction du<br />
barrage, l’hospice du Grimsel a été totalement<br />
rénové, il y a dix ans, pour devenir un<br />
hôtel accueillant. Il offre un point de départ<br />
idéal pour visiter les centrales électriques<br />
PHOTOS: KEYSTONE, DAVID BIRRI<br />
Le funiculaire du Gelmer, sur le versant bernois du col du Grimsel. promet des sensations fortes,<br />
puisqu’il est le plus raide d’Europe, avec une pente de 106%. A droite, le barrage du Grimsel<br />
Il a fallu attendre 1888<br />
pour pouvoir traverser<br />
les gorges de l’Aar<br />
grâce à une passerelle<br />
Très longtemps, seule une partie des gorges<br />
était accessible et il fallut attendre 1888 pour<br />
pouvoir enfin les traverser sur une passerelle.<br />
À cette époque déjà, un promeneur célèbre<br />
décrivait sa fascination pour la vallée du<br />
Hasli: le poète et écrivain Johann Wolfgang<br />
von Goethe. Les dimensions spectaculaires<br />
des gorges de l’Aar en font aujourd’hui une<br />
attraction prisée: elles courent sur 1,4 kilomètre<br />
et leurs parois s’élèvent jusqu’à 180 mètres<br />
de haut, et, au point le plus étroit, elle ne font<br />
pas plus d’un mètre de large! Abruptes, elles<br />
offrent quelques surplombs pour souffler et<br />
contempler les eaux turquoises qui coulent<br />
tout au fond. Maître-boucher originaire d’Innertkirchen,<br />
Ernst Abplanalp est membre du<br />
conseil d’administration et responsable marketing<br />
de la société qui gère les gorges de l’Aar:<br />
«Nous accueillons chaque année 140 000<br />
visiteurs», se réjouit-il à l’occasion d’une balade<br />
dans cette merveille de la nature.<br />
Si l’Aar s’écoule librement dans ce paysage<br />
rochers, il en va autrement en amont, où la<br />
rivière est partout canalisée. En effet, à cause<br />
de la faible déclivité du terrain, ses méandres<br />
étaient si prononcés que les terres étaient<br />
régulièrement inondées, avec des conséet<br />
les vacances. Sa figure incontournable et<br />
très emblématique est l’hôtel Grimsel Hospiz,<br />
bâti en 1928, et entièrement rénové en 2008,<br />
qui compte désormais parmi les véritables<br />
joyaux de l’hôtellerie suisse. L’endroit est le<br />
point de départ idéal pour une randonnée<br />
dans un paysage romantique et escarpé de<br />
montagnes. On peut aussi visiter les centrales<br />
électriques, descendre le mur du barrage en<br />
rappel ou emprunter le funiculaire de Gelmer,<br />
le plus raide d’Europe, avant une superbe<br />
descente.<br />
Le «Grimselwelt» s’étend jusqu’à la vallée<br />
du Hasli. La première halte sur l’Aar est Guttannen,<br />
village pittoresque presque entièrement<br />
reconstruit après un incendie, en 1803,<br />
ce qui lui vaut son aspect très homogène.<br />
Véritable ligne de vie dans le paysage, l’Aar<br />
coupe le village en deux. «C’est elle qui nous<br />
fait vivre», s’exclament des personnes attablées<br />
à la Stammtisch du charmant hôtel Bären. Les<br />
Du Grimsel à Wynau, l’Aar traverse<br />
le canton de Berne en passant<br />
par Interlaken, Thoune, Berne et Bienne<br />
centrales électriques ont créé des emplois, et<br />
les villageois espèrent voir bientôt un nouveau<br />
barrage des KWO au glacier de Trift. Dans<br />
la région du Grimsel, l’Aar présente un très<br />
fort dénivelé, car elle a façonné, au cours des<br />
siècles, un ravin vertigineux: les gorges de<br />
l’Aar, l’un des sites naturels parmi les plus<br />
impressionnants de Suisse et d’Europe.<br />
Une fascination partagée par Goethe<br />
14 MADE IN <strong>BE</strong>RN 4/2018<br />
4/2018 MADE IN <strong>BE</strong>RN<br />
15
L’A A R<br />
THOUNE<br />
Le lac de Brienz offre<br />
de belles plages et de<br />
nombreux points de location<br />
de bateaux ou de paddles<br />
LES GORGES<br />
DE L’AAR<br />
LAC DE BRIENZ<br />
Près de Meiringen, les gorges, de 1,4 km de long,<br />
sont bordées de parois hautes, parfois, de 180 m<br />
quences désastreuses pour les habitants. Bien<br />
avant cela, on trouvait même un lac à cet endroit,<br />
puisque le lac de Brienz s’étendait jusqu’à<br />
Meiringen. Mais des éboulis de rochers<br />
ont, peu à peu, rempli l’étendue d’eau sur une<br />
longueur de douze kilomètres. Aujourd’hui,<br />
à Brienz, l’Aar continue de charrier des sédiments<br />
dans le lac. D’ailleurs, la société Aarekies<br />
AG, à Brienz, y extrait gravier et sable et<br />
l’utilise ce dernier, notamment, pour aménager<br />
les sols lors d’événements équestres.<br />
En jet boat sur le lac de Brienz<br />
Le lac de Brienz dispose aujourd’hui d’une<br />
bonne infrastructure touristique. Les belle<br />
plages où se baigner et louer des bateaux sont<br />
nombreuses. Le paddle trail est une activité<br />
particulièrement attrayante: il suffit de<br />
louer un kayak, un canoë ou un stand-up<br />
paddle dans l’une des trois stations de Brienz,<br />
Iseltwald ou Bönigen et de le restituer dans<br />
l’un des sites indiqués.<br />
Il est aussi possible de combiner une sortie<br />
sur le lac avec une randonnée le long des eaux<br />
turquoises ou une visite de la jolie ville de<br />
Brienz et du prestigieux Grandhotel Giessbach.<br />
Les nostalgiques peuvent s’offrir le<br />
charme d’une croisière à bord du Lötschberg,<br />
bateau à vapeur de 1914, tandis que les plus<br />
Dans la vieille ville de Thoune, les berges<br />
de l’Aar se prêtent magnifiquement à la<br />
balade. De nombreux cafés et restaurants<br />
invitent à partager d’agréables moments<br />
de convivialité<br />
FOTOS: KEYSTONE, DAVID BIRRI, MIKE KAUFMANN<br />
Thoune offre de<br />
nombreux endroits<br />
où prendre l’apéro<br />
au bord de l’eau<br />
téméraires pourront se payer leur dose d’adrénaline<br />
en faisant du jetboat jusqu’à Böningen,<br />
à l’autre extrémité du lac. C’est dans cette<br />
localité que commence la plaine fluviale du<br />
Bödeli, située entre les lacs de Brienz et<br />
de Thoune. Façonnée par la Lütschine, une<br />
rivière qui se jette dans le lac de Brienz, elle<br />
se prête à merveille aux joies du rafting.<br />
La plaine du Bödeli, c’est aussi les villes<br />
d’Interlaken et d’Unterseen. Cette dernière,<br />
plus en amont de l’Aar, est moins connue que<br />
sa voisine, mais elle n’a rien à lui envier! En<br />
fait, avec sa large palette d’activités aquatiques,<br />
c’est tout le Bödeli qui est devenu une véritable<br />
aire de jeux où les fans de wakeboard rivalisent<br />
avec les adeptes de wakesurf, de ski<br />
nautique, de kayak, de pédalos ou de bouées<br />
en tout genre.<br />
En matière de sports nautiques, le lac de<br />
Thoune n’est pas en reste: le parcours en canoë<br />
autour de Spiez permet de découvrir les rives,<br />
entre Faulensee et Gwatt, puis de rejoindre<br />
Dans la région d’Interlaken, les courants de l’Aar<br />
forment des vagues idéales pour le surf<br />
Thoune. Des vestiges de son centre historique,<br />
qui remontent au néolithique, ont été retrouvés,<br />
non pas au bord du lac, mais à un kilomètre<br />
et demi de là, le long de l’Aar. Pour<br />
rester dans l’histoire, le nom de la rivière<br />
trouverait son origine chez les Celtes, où le<br />
suffixe « ar » signifie « cours d’eau », ce qui<br />
attesterait qu’ il fait bon vivre près de ces eaux<br />
depuis très longtemps. Indissociable du pittoresque<br />
centre médiéval de Thoune, avec son<br />
château et ses boutiques, la rivière est jalonnée<br />
de nombreuses petites îles et d’innombrables<br />
possibilités pour un apéritif au bord de l’eau.<br />
Un des must de l’été reste la descente de<br />
l’Aar de Thoune à Berne. Selon la fougue des<br />
rameurs, et l’intensité du courant, la virée, sur<br />
les 18 kilomètres, dure entre deux heures et<br />
demie et cinq heures. Mais l’effort est largement<br />
récompensé par la traversée de la large<br />
plaine fluviale, l’une des plus belles de Suisse.<br />
A Berne, l’Aar<br />
s’est frayé un chemin<br />
en taillant de larges<br />
méandres et des<br />
presqu’îles<br />
Il faut compter 160 francs pour louer une<br />
embarcation pour 6 personnes, depuis Thoune-Uttigen.<br />
Le point de location, situé juste à<br />
côté de la gare, est facilement accessible en<br />
train et, au terme de la descente, le bateau peut<br />
être déposé au camping d’Eicholz, à Berne.<br />
L’achat d’un canoë pneumatique étant à peine<br />
plus onéreux, cela vous permettra de pousser<br />
la descente jusqu’à la piscine en plein air de<br />
Marzili, au pied du Palais fédéral. Mais que<br />
NAGER DANS L’AAR<br />
L’association Stadtwelle propose, en<br />
collaboration avec la Société suisse de<br />
sauvetage, section de Berne, plusieurs<br />
stages et des cours de natation, durant<br />
juillet et août. Vous apprendrez quand<br />
on peut nager dans l’Aar et quand cette<br />
activité est dangereuse. On vous<br />
expliquera aussi comment trouver<br />
les bons endroits pour y entrer et en<br />
sortir, et comment se préparer avant<br />
de plonger dans l’Aar. bern.com/aare<br />
le bateau soit loué ou acheté, les sensations<br />
sont garanties et l’expérience inoubliable,<br />
notamment à cause des remous provoqués par<br />
les affluents de l’Aar, dont les berges, plus<br />
sauvages, constituent l’un des espaces naturels<br />
les mieux préservés du Plateau.<br />
Sur ce tronçon de la rivière, les traces d’un<br />
commerce fluvial séculaire sont à peine visibles.<br />
Pourtant des navires ont transporté du<br />
vin, des céréales, des animaux et même du<br />
bois pendant des centaines d’années sur l’Aar,<br />
jusqu’à ce qu’ils soient détrônés, comme un<br />
peu partout dans le monde, par le chemin de<br />
fer, qui est arrivé ici en 1876. Aujourd’hui, sur<br />
l’eau, ce sont les paddles qui se taillent la part<br />
du lion: on en compte pas moins de 500 par<br />
heure au cœur de l’été!<br />
La descente en canoë s’arrête donc à Berne,<br />
capitale fédérale nichée sur les rives de l’Aar.<br />
La rivière s’y est frayé un chemin en profondeur,<br />
formant de larges boucles et créant<br />
plusieurs presqu’îles. À la fin du XII e siècle,<br />
Berthold V, duc de Zähringen, voit dans cette<br />
topographie les conditions idéales pour ériger<br />
une ville. En effet, la grande presqu’île sur<br />
laquelle se trouvent le Palais fédéral et le<br />
16<br />
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4/2018 MADE IN <strong>BE</strong>RN<br />
17
La ville de Berne (ici vue<br />
du ciel) a été construite<br />
à la fin du XII e siècle dans<br />
un méandre de l’Aar, pour<br />
des raisons stratégiques<br />
L’A A R<br />
En été, l’Aar, qui entoure la ville de<br />
Berne, devient la plus grande piscine<br />
de Suisse. Nulle part ailleurs dans<br />
le monde, la «natation urbaine»<br />
n’est aussi populaire<br />
L’AAR<br />
4 POINTS FORTS<br />
<strong>BE</strong>RNE<br />
1<br />
centre historique, était si bien protégée<br />
par les eaux de l’Aar que la construction d’un<br />
seul mur d’enceinte, à l’ouest, a été nécessaire.<br />
A cette époque, les offres de loisirs comptaient<br />
sans doute très peu pour établir le choix de<br />
l’emplacement d’une ville, mais les Bernois<br />
d’aujourd’hui, qui aiment leur rivière, déambulent<br />
par milliers le long de ses rives dès les<br />
Les bains du Marzili<br />
accueillent jusqu’à<br />
13 000 personnes<br />
en plein été<br />
L’Aar poursuit ensuite sa course en direction<br />
d’Aarberg, où l’on trouve la plus grande raffinerie<br />
de sucre du pays. Mais le village n’est<br />
pas associé qu’au sucre et à la rivière. Il doit<br />
aussi sa notoriété à un projet historique: à<br />
l’origine, le lit de la rivière empruntait l’est du<br />
territoire, en passant le long du lac de Bienne,<br />
mais en 1831, les autorités ont décidé de dévier<br />
son cours naturel pour en finir avec les incessantes<br />
inondations. Depuis, la rivière se déverse<br />
directement dans le lac, qu’elle contournait<br />
auparavant. Pour ce faire, il a fallu creuser<br />
deux canaux: le canal de Hagneck, inauguré<br />
en 1878, long de huit kilomètres, qui va de<br />
Aarberg au lac de Bienne, puis celui de Nidau<br />
à Büren, long de 12 kilomètres.<br />
Le «potager de la Suisse»<br />
«Grimselwelt»<br />
Au col du Grimsel, il y a la nature<br />
et les barrages. Un contraste<br />
sur lequel ce paradis des<br />
vacances respectueuses de<br />
l’environnement mise totalement.<br />
2<br />
Les gorges de l’Aar<br />
Accessibles depuis 130 ans,<br />
grâce à une passerelle,<br />
les gorges atteignent jusqu’à<br />
180 mètres de profondeur.<br />
3<br />
premiers beaux jours, ou plongent, carrément!<br />
Il y a quelques années, lorsque le magazine<br />
«Annabelle» a recensé les plus belles piscines<br />
en plein air de Suisse, celle du Marzili, en<br />
contrebas du Palais fédéral, était sortie en tête,<br />
car «l’eau y est si fraîche et si propres, qu’on<br />
pourrait la boire!» Alors, si, en été, Berne est<br />
la plus belle ville du monde, les bains du<br />
Marzili sont les plus beaux de Suisse. Ils accueille,<br />
d’ailleurs, jusqu’à 13 000 personnes<br />
les jours de forte chaleur.<br />
De l’aviron sur le lac de Wohlen<br />
En quittant la capitale, l’Aar s’élargit, pour<br />
former, soudain, le lac de Wohlen. Un lac<br />
de retenue, créé artificiellement, en 1917, lors<br />
de la construction de la centrale hydroélectrique<br />
de Mühleberg, située à deux pas de la<br />
centrale nucléaire du même nom (et vivement<br />
controversée actuellement). La production<br />
hydraulique de l’Aar est le fruit d’une longue<br />
tradition: ses vingt centrales au fil de l’eau,<br />
ainsi que les centrales nucléaires de Mühleberg,<br />
Gösgen et Beznau, fournissent toujours<br />
de l’électricité au réseau. Mais le joli lac de<br />
Wohlen figure aussi parmi les sites suisses les<br />
mieux adaptés à la pratique de l’aviron.<br />
Dans le Jura, la correction des eaux a aussi<br />
donné un formidable élan à la région. Ainsi<br />
les terres du Grand-Marais, entre le canal de<br />
Hagneck et le lac de Morat, un immense<br />
marécage impraticable, ont donné naissance<br />
à une grande zone maraîchère surnommée<br />
le «potager de la Suisse». Des bateaux peuvent<br />
également naviguer sur l’Aar et sur son canal,<br />
entre Bienne et Soleure: c’est l’un des plus<br />
beaux itinéraires fluviaux du pays.<br />
IN A NUTSHELL<br />
The lifeline called Aare<br />
The Aare is the lifeline of the Canton of<br />
Bern and represents everything a river<br />
can offer: nature and culture, recreation<br />
and sports. It is almost 300 kilometres<br />
long, rising high in the Bernese Alps.<br />
At the township of Meiringen, the river<br />
f<strong>low</strong>s through the Aare Gorge, one of<br />
Europe’s most impressive natural<br />
<strong>BE</strong>RNE<br />
monuments. Further be<strong>low</strong>, the Aare<br />
crosses the lakes of Brienz and Thun<br />
with their attractive lidos and numerous<br />
boat rentals, before reaching the<br />
Swiss capital. The Bernese love their<br />
river, nowhere in the world is «urban<br />
swimming» more popular than here.<br />
The Aare then continues its course<br />
across the Swiss midlands until it<br />
reaches the Rhine at Koblenz.<br />
Les aménagements ont épargné une partie de<br />
l’Aar, qui suit encore son lit naturel entre<br />
Aarberg et Büren an der Aare. Baptisé «l’ancienne<br />
Aar», ce tronçon est certainement le<br />
plus pittoresque de tout le cours de la rivière.<br />
Les rives, couvertes d’une épaisse végétation,<br />
sont difficilement accessibles pour les promeneurs,<br />
mais la rivière accueille kayaks et<br />
canoës.<br />
Jusqu’à Büren, l’Aar demeure bel et bien<br />
bernoise, puis le cours d’eau change de canton,<br />
pour devenir, tour à tour, argovien, soleurois<br />
et, de nouveau, bernois. À Wynau, il emprunte<br />
une dernière fois le sol bernois, où se situe<br />
son point le plus en aval du canton. C’est là<br />
PHOTOS: SCHWEIZ TOURISMUS, KEYSTONE<br />
aussi que la rivière peut louvoyer librement;<br />
il n’existe, d’ailleurs, plus que trois tronçons<br />
naturels de l’Aar, dans la région entre le lac<br />
de Bienne et le Rhin. « Seul 10% des eaux de<br />
l’Aar circulent encore dans leur lit naturel<br />
entre Bienne et Constance , confirme Andreas<br />
Steinmann, président du Groupe de travail<br />
pour la protection de l’Aar. Nous devons<br />
impérativement préserver les quelques tronçons<br />
d’origine. Car l’Aar fait partie de notre<br />
paysage culturel, qui est tout à fait remarquable.<br />
Elle offre tous les atouts que la proximité<br />
d’une rivière peut engendrer: des paysages<br />
naturels, des villes historiques, la culture,<br />
la détente et le divertissement.»<br />
De Thoune à Berne<br />
en canot pneumatique<br />
Profiter pleinement de l’été en<br />
rejoignant Berne depuis Thoune<br />
sans quitter les eaux de l’Aar,<br />
à travers l’une des plus belles<br />
plaines fluviales de Suisse.<br />
4<br />
La vieille Aar en kayak<br />
Au prix de quelques solides<br />
coups de pagaie, se balader<br />
en kayak sur l’ancienne Aar,<br />
interdite aux bateaux à moteur,<br />
entre Aarberg et Büren.<br />
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4/2018 MADE IN <strong>BE</strong>RN<br />
19
INTERVIEW<br />
«Je suis un<br />
cuisinier<br />
analogique<br />
dans un monde<br />
numérique»<br />
Il est un des chefs les plus dynamique et réputés du monde<br />
gastronomique suisse. Cela n’empêche pas René Schudel<br />
d’entretenir un lien très fort avec la région d’Interlaken,<br />
où il a grandi et ouvert deux restaurants très singuliers<br />
MARIUS LEUTENEGGER (TEXTE) ET JORMA MÜLLER (PHOTOS)<br />
René Schudel,<br />
ici dans la cuisine<br />
de son restaurant<br />
Stadthaus, est<br />
tout à la fois,<br />
chef cuisinier et<br />
chef d’entreprise<br />
Dans l’Oberland bernois, on compte une<br />
quarantaine de restaurants sélectionnés<br />
par le «Gault & Millau». Comment<br />
expliquer une telle densité?<br />
Les gens de l’Oberland sont de bons mangeurs.<br />
Ils apprécient une cuisine authentique, accessible<br />
et sans complications. Leur préférence<br />
va aux produits locaux de qualité.<br />
Qu’est-ce qu’une «cuisine authentique»?<br />
Une cuisine sans chichis. Les röstis n’ont pas<br />
besoin d’être autre chose que des röstis; un<br />
cordon bleu, c’est un cordon bleu. Il n’y a pas<br />
de second rôle dans nos plats et nous nous<br />
passons des dressages fantaisistes.<br />
La cuisine bernoise, ce sont les röstis.<br />
Et quoi d’autre?<br />
La cuisine bernoise, c’est du pragmatisme et<br />
des plats généreux, qui mettent souvent à<br />
l’honneur le fromage ou la saucisse. A Berne,<br />
nous sommes comblés, nous avons les légumes<br />
du Seeland et de beaux vignobles.<br />
Une mère infirmière, un père médecin,<br />
pourquoi avez-vous choisi la cuisine?<br />
Je me suis beaucoup disputé à ce sujet avec<br />
mon père, et je refusais de suivre la même voie<br />
que lui. En fait, je ne voyais aucun intérêt à<br />
travailler. Ce qui me plaisait c’était la musique,<br />
surtout électronique. Cela dit, ma mère est<br />
fille d’un boucher de l’Emmental, du coup, la<br />
cuisine occupait une grande place chez nous.<br />
Mais quand j’étais jeune, ça ne m’intéressait<br />
pas, les émissions de cuisine n’existaient pas.<br />
Pour moi, cuisiner n’avait rien de sexy.<br />
Sur votre site internet, on peut lire:<br />
«Schudel a mis les nerfs de son maître<br />
d’apprentissage à rude épreuve.»<br />
Que s’est-il passé?<br />
Je ne prenais pas la vie au sérieux et je voulais<br />
boucler mon apprentissage au plus vite. Plus<br />
tard, j’ai rencontré deux cuisiniers qui m’ont<br />
amené à penser différemment. Le premier,<br />
c’est Hitch Leu, de l’Eden, à Arosa. Sa manière<br />
de vivre la gastronomie était totalement<br />
différente de ce que j’avais connu auparavant.<br />
L’autre, c’est Beat Caduff, du Caduff ’s Wine<br />
Loft de Zurich. Il m’a dévoilé le sens des bons<br />
produits et m’a transmis sa passion pour eux.<br />
C’est grâce à ces deux personnes que j’ai découvert<br />
le plaisir de cuisiner.<br />
Un métier exigeant.<br />
Sans aucun doute! Très exigeant même, aussi<br />
bien sur le plan physique que psychique.<br />
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4/2018 MADE IN <strong>BE</strong>RN<br />
21
INTERVIEW<br />
Malgré ses<br />
nombreux<br />
engagements,<br />
René Schudel<br />
est presque<br />
tous les jours<br />
en cuisine<br />
SES <strong>BE</strong>AUX<br />
ENDROITS<br />
René Schudel a grandi<br />
à Wilderswil et garde des liens<br />
forts avec cette région.<br />
Il nous fait partager ses coins.<br />
un monde numérique. Aujourd’hui, la cuisine<br />
se remplit toujours plus de robots ménagers,<br />
mais j’ai choisi d’aller dans une autre direction.<br />
Aux jeunes, je ne laisse qu’un couteau et une<br />
planche à découper, car moins il y a d’appareils,<br />
mieux c’est. Faire la cuisine, c’est avant tout<br />
ressentir.<br />
Il fut un temps où votre restaurant<br />
figurait dans le Gault & Millau. Pourquoi<br />
n’est-ce plus le cas?<br />
Ma manière de cuisiner ne correspond pas aux<br />
exigences de ce genre de notation. J’aurais<br />
l’impression de trahir ma muse. Mais ce genre<br />
Beatenberg<br />
Le village de Beatenberg se situe<br />
sur une terrasse, en contrebas du<br />
Niederhorn. «Avec son panorama<br />
à couper le souffle sur le massif<br />
de la Jungfrau, c’est l’un des plus<br />
beaux endroits de la région.»<br />
2<br />
1<br />
«La créativité<br />
acharnée est le grand mal<br />
de la gastronomie»<br />
Mais cuisiner est devenu une évidence<br />
pour moi, quasi une seconde nature.<br />
Vous faites des burgers pour<br />
McDonald’s, de la pub pour Lidl, des<br />
émissions de cuisine et vous êtes aussi<br />
pilote d’hélicoptère. Trouvez-vous<br />
encore le temps d’être aux fourneaux?<br />
La gestion a bien sûr pris de plus en plus<br />
d’ampleur. Je ne serais pas où j’en suis si<br />
je restais uniquement derrière les fourneaux.<br />
Cela dit, je suis tous les jours en cuisine.<br />
Pour amener votre touche personnelle?<br />
Oui, bien sûr. J’ai ma propre cuisine qui me<br />
sert de laboratoire. En ce moment, je travaille<br />
sur une commande pour de nouvelles sauces.<br />
Les chefs semblent constamment chercher<br />
à rivaliser en originalité. Est-il encore<br />
possible de surprendre ses hôtes?<br />
Il n’est pas nécessaire de les surprendre sans<br />
cesse. Cette créativité acharnée est le grand<br />
mal de la gastronomie. Il ne s’agit pas de créer<br />
de la nouveauté à tout prix. Ce qui fait la<br />
différence, ce sont la carte des plats et des vins,<br />
l’ambiance. C’est sur ça qu’il faut se concentrer.<br />
AUSSI À LA TV<br />
Après son apprentissage de cuisinier au<br />
Victoria-Jungfrau d’Interlaken, René Schudel,<br />
41 ans, travaille en tant que chef de cuisine<br />
à l’hôtel Eden d’Arosa, au Caduff’s Wine Loft<br />
de Zurich, ainsi qu’au Luna Motel d’Unterseen.<br />
En 2005, il reprend le Benacus, à Unterseen,<br />
et, en 2014, le Stadthaus. Sa célébrité, René<br />
Schudel la doit à une émission de TV. Il a<br />
produit plus de 120 épisodes de «Funky<br />
Kitchen Club» et anime toujours «Flavorites».<br />
Il vient de créé «Schudel on the Rocks», où il<br />
cuisine entouré de vedettes de la musique.<br />
Quelles adresses remplissent, selon<br />
vous, ces attentes?<br />
Le Panorama, à Steffisburg, est, selon moi,<br />
excellent, avec Rolf Fuchs aux commandes,<br />
un cuisinier épatant, qui incarne à la fois<br />
la minutie et l’attachement au terroir. Robert<br />
Speth, chef au Chesery de Gstaad, est également<br />
un cuisinier émérite. À Interlaken,<br />
je suis conquis par Paolo Feci, au West End.<br />
Sa carte des vins et son menu forment<br />
une unité séduisante. J’aime les restaurants<br />
authentiques. Le Bramisegg, de Brienz, sert<br />
une croûte au fromage renversante. Certes,<br />
ce n’est pas l’adresse que s’échangent les grands<br />
gourmets, mais je trouve que tout s’y conjugue<br />
parfaitement.<br />
La cuisine a connu une mutation<br />
profonde: le style traditionnel de Paul<br />
Bocuse a fait place à une gastronomie<br />
décomplexée, personnifiée, notamment,<br />
par Jamie Oliver.<br />
Tout a fondamentalement changé. A l’époque<br />
de mon apprentissage, au Victoria-Jungfrau,<br />
l’équipe comptait huitante personnes en<br />
cuisine. Aujourd’hui, ils emploient trois fois<br />
moins de personnel. Les coûts deviennent<br />
le critère principal, tout a été redimensionné<br />
pour plus d’efficacité. Le comportement des<br />
hôtes également a évolué. Pour satisfaire tout<br />
le monde, un grand hôtel doit proposer trois<br />
restaurants. Et la transparence est de mise:<br />
finie la cuisine au sous-sol, tout doit être<br />
ouvert.<br />
Et vous, où vous situez-vous en tant que<br />
cuisinier?<br />
Personnellement, je souhaite faire une cuisine<br />
actuelle et populaire. Ce qui signifie que les<br />
prix affichés dans mes deux établissements<br />
doivent être abordables. Surtout, je me considère<br />
comme un cuisinier analogique dans<br />
IN A NUTSHELL<br />
The TV chef from Unterseen<br />
He is one of Switzerland’s best-known<br />
and busiest chefs. And although you can<br />
find him in the most diverse places, he<br />
still is very much in tune with the area<br />
around Interlaken. Here he grew up and<br />
here he also runs two very special<br />
restaurants, the Benacus and the<br />
time-honoured Stadthaus, both located<br />
in the medieval old town of Unterseen.<br />
«Nous vivons ici, à<br />
Unterseen, et pas<br />
sur la Lune!»<br />
de distinction n’a jamais vraiment compté<br />
pour moi. Cuisiner est une passion, pas une<br />
compétition. Mon objectif est de prendre du<br />
plaisir et de le partager. La pression et le stress<br />
n’ont pas leur place en cuisine.<br />
En tant que chef réputé, vous pourriez<br />
vous établir n’importe où dans le monde.<br />
Pourquoi être resté dans votre région?<br />
C’est l’une des plus belles qui soit, en Suisse,<br />
mais aussi bien au-delà. Elle offre une énorme<br />
diversité de paysages, avec ses deux lacs et ses<br />
montagnes. Mais j’apprécie que mes hôtes,<br />
qui viennent du monde entier, contribuent<br />
à créer une atmosphère urbaine. Nous vivons<br />
à Unterseen, pas sur la Lune!<br />
René Schudel has long since become a<br />
TV star. He has been designing and<br />
producing more than 120 episodes of<br />
the TV programme «Funky Kitchen<br />
Club» since 2008, and in 2013 he also<br />
became a main actor in the «Flavorites»<br />
cooking show. In his latest TV project,<br />
«Schudel on the Rocks», he helps music<br />
stars to prepare their favourite recipes.<br />
PHOTOS: KEYSTONE<br />
La vieille ville d’Unterseen<br />
René Schudel tient deux<br />
restaurants à Unterseen: le<br />
Benacus et le Stadthaus, tous<br />
deux situés sur la Stadthausplatz.<br />
Ce qui lui plaît particulièrement ici:<br />
«Le centre historique, idéalement<br />
situé au bord de l’eau.»<br />
3<br />
Le chemin de Grütschalp<br />
à Mürren (Terrassenweg)<br />
Le téléphérique monte jusqu’à<br />
la station de Grütschalp. De là,<br />
un chemin de 4,5 km, quasi à plat,<br />
mène à la station sans voitures<br />
de Mürren. «Pour moi, ce chemin<br />
est un moment de pure détente!»<br />
4<br />
Le lac de Thoune<br />
Par sa taille et par la diversité<br />
de ses paysages, le plus grand lac<br />
du canton influence toute la<br />
région. «Il apporte une touche<br />
méditerranéenne à la région de<br />
Thoune et un côté alpin à celle<br />
d’Interlaken: un mariage parfait.»<br />
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4/2018 MADE IN <strong>BE</strong>RN<br />
23
PARC AUX OURS<br />
Un site grandiose pour<br />
les ours de Berne<br />
Le Parc aux ours est l’une des principales attractions de la ville.<br />
Situé au bord de l’Aar, il offre un environnement parfait pour les plantigrades<br />
et un espace de détente unique pour les visiteurs<br />
LUKAS TOBLER<br />
Le Parc aux ours<br />
attire près de<br />
1,8 million<br />
de visiteurs<br />
par année<br />
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4/2018 MADE IN <strong>BE</strong>RN<br />
25
PARC AUX OURS<br />
PARCS ANIMALIERS<br />
LES LIEUX OÙ L’ON PEUT OBSERVER<br />
DE PRÈS LES ANIMAUX SAUVAGES<br />
Les trois ours disposent<br />
d’un espace de quelque 6000 m 2 ,<br />
avec une piscine alimentée<br />
par les eaux de l’Aar<br />
parcs! On peut aussi les<br />
observer en pleine nature,<br />
accompagné d’un guide,<br />
comme au Niederhorn, au<br />
nord du lac de Thoune. De<br />
juin à septembre, tous les<br />
jeudis, tôt le matin, il est<br />
possible d’aller à la rencontre<br />
des colonies de bouquetins<br />
locaux. Alors que les animaux<br />
s’éveillent, le guide explique<br />
leur comportement. Avec un<br />
peu de chance, on peut voir<br />
des chamois, des marmottes<br />
et des aigles royaux.<br />
niederhorn.ch<br />
Apprécient-ils la vue sur l’Aar et sur la vieille<br />
ville? En tout cas, les trois hôtes du Parc aux<br />
ours de Berne n’en laissent rien paraître.<br />
«Björk», «Finn» et «Ursina» trottent allègrement<br />
à travers leur vaste enclos. Les nombreux<br />
visiteurs qui flânent alentour ne semblent pas<br />
les intéresser. Ils sont dans leur monde, très<br />
éloigné du quotidien de la ville, alors même<br />
qu’ils vivent en plein cœur de Berne. «C’est<br />
précisément ce qui fait une bonne partie de<br />
la fascination du public pour le Parc aux ours,<br />
explique Peter Schlup, directeur du site. Pouvoir<br />
admirer ces animaux au beau milieu d’une<br />
ville, c’est unique!» Le parc attire près de<br />
1,8 million de visiteurs par an, ce qui en fait<br />
l’un des lieux les plus prisés de la capitale<br />
fédérale.<br />
Visite de l’ancienne fosse aux ours<br />
La légende veut que le premier animal abattu<br />
dans les forêts de la région par le fondateur<br />
de la ville, le duc Berchtold V, ait été un ours.<br />
L’animal serait ainsi à l’origine du nom de<br />
Berne, et de son écusson. Une chose est sûre,<br />
l’histoire des ours et de la ville a plus de<br />
500 ans: après avoir gagné la bataille de Novare,<br />
en 1513, les soldats bernois ont en effet<br />
ramené un plantigrade comme butin de guerre,<br />
qu’ils ont installé dans le fossé de la cité<br />
comme symbole de leur victoire. Depuis, il<br />
y a eu des ours presque sans interruption à<br />
Berne, mais leur «territoire» a changé: il y a<br />
eu la Bärenplatz, comme son nom l’indique,<br />
et, bien sûr la célèbre fosse, qui jouxte le site<br />
actuel ouvert au bord de l’Aar en 2009.<br />
A certaines périodes, la fosse a hébergé<br />
plus de vingt ours, qui dormaient dans de tout<br />
petits abris, dans cet espace réduit entouré de<br />
murs. «Aujourd’hui, un tel environnement<br />
paraît absolument indigne», explique Peter<br />
Schlup. Un passage souterrain relie désormais<br />
la grande fosse au parc, et elle sert de refuge<br />
temporaire aux ours quand leur nouveau site<br />
La devise du Tierpark-<br />
Bern est: «Plus<br />
d’espace pour moins<br />
d’animaux»<br />
nécessite des travaux d’entretien. Des visites<br />
guidées du parc actuel et des anciennes installations<br />
sont organisées.<br />
Le Parc aux ours et le parc animalier du<br />
Dählhölzli forment aujourd’hui l’entité Tierpark-Bern.<br />
Sa devise: «Plus d’espace pour<br />
moins d’animaux.» Les trois ours bernois<br />
disposent ainsi de quelque 6000 m 2 avec de<br />
l’herbe, des arbustes, des petits bois, des<br />
grottes et une piscine alimentée par l’eau de<br />
l’Aar. Leur nourriture est cachée dans l’enclos,<br />
en différents endroits. Ainsi, les ours occupent<br />
leur temps à la chercher. «Björk», «Finn» et<br />
«Ursina» évoluent vraiment bien. Et le parc<br />
permet aux visiteurs de se familiariser avec<br />
une espèce tout à fait fascinante», glisse Peter<br />
Schlup. Ce n’est d’ailleurs pas un hasard si ces<br />
animaux sont présents dans de nombreux<br />
récits mythiques et autres contes de fées.<br />
«A première vue, les ours sont placides, mais<br />
il ne faut pas s’y fier. Au besoin, ils peuvent<br />
se montrer extrêmement rapides et très forts.<br />
Il n’est donc pas étonnant que les Bernois,<br />
notamment, se retrouvent parfaitement<br />
en eux», ajoute-t-il avec un grand sourire.<br />
Peter Schlup reconnaît même à l’ours une<br />
«part de l’âme des Bernoises et des Bernois»,<br />
même si ces derniers ne se rendent pas seulement<br />
au parc pour venir observer les animaux.<br />
«Contrairement à l’ancienne fosse aux ours,<br />
le parc sert aussi d’espace de détente. La<br />
population de Berne y flâne, s’assied le long<br />
de l’Aar ou sur les bancs et profite de la vue<br />
superbe», relève fièrement Peter Schlup.<br />
IN A NUTSHELL<br />
Bears of Bern<br />
Bern’s «BärenPark» attracts some<br />
1.8 million visitors each year and is a<br />
hallmark of Switzerland’s capital. The<br />
scenic facilities on the shores of Aare<br />
River opened in 2009, replacing a<br />
bear pit that no longer met modern<br />
animal husbandry standards. With its<br />
0.6 hectares, the park provides the<br />
animals with plenty of roaming space.<br />
It also serves as a recreational area<br />
for the locals. Bern has been keeping<br />
bears for more than 500 years, and<br />
they allegedly inspired the city’s name.<br />
PHOTO: GETTY IMAGES<br />
SIKYPARK CRÉMINES<br />
1<br />
Tigres et lions<br />
Le combat de René<br />
Strickler pour son Parc des<br />
fauves a suscité l’émoi à travers<br />
tout le pays. Heureusement,<br />
l’histoire s’est bien terminée.<br />
Les parties impliquées<br />
sont toutes gagnantes avec<br />
la solution qui a été trouvée:<br />
la fusion du Parc des fauves<br />
avec le Siky Ranch, à Crémines,<br />
dans le Jura bernois.<br />
Aujourd’hui, les enclos des<br />
lions ou des tigres de René<br />
Strickler offrent une place<br />
généreuse et un bel espace<br />
de vie. Et le nouveau Sikypark<br />
abrite désormais une variété<br />
étonnante d’animaux.<br />
On y trouve, notamment,<br />
à côté des chats sauvages<br />
de René Strickler, des ours<br />
à collier d’Asie, des suricates<br />
ou des espèces indigènes,<br />
comme le cerf, le chamois<br />
et le loup. Les enfants<br />
ont leur petit zoo. Si l’on va au<br />
Sikypark, c’est pour voir les<br />
animaux paresser dans leurs<br />
enclos et pour assister à leur<br />
nourrissage. Mais on peut<br />
aussi se joindre aux séances<br />
de présentation des fauves<br />
ou au aux vols des faucons.<br />
Des tours du parc sont organisés,<br />
durant lesquels les visiteurs<br />
peuvent profiter des<br />
informations sur les pensionnaires<br />
données par les<br />
soigneurs.<br />
sikypark.ch<br />
2<br />
Cerfs et chamois<br />
Le parc de Brienz n’est<br />
pas vraiment exotique, puisqu’il<br />
abrite uniquement des<br />
espèces sauvages indigènes:<br />
cerfs communs, sangliers,<br />
chamois, marmottes, ainsi<br />
que plusieurs sortes d’oiseaux<br />
autochtones. Fondé il y a plus<br />
PARC ANIMALIER<br />
DE BRIENZ<br />
de cent ans par l’école<br />
de sculpture sur bois de<br />
Brienz, le parc avait pour but<br />
de fournir des modèles de<br />
différents spécimens. Aujourd’hui,<br />
l’endroit est une<br />
destination idéale pour se<br />
balader et se ressourcer, loin<br />
d’un quotidien trépidant. Avec<br />
les animaux comme voisins,<br />
même s’ils ne se montrent<br />
pas à chaque fois.<br />
wildparkbrienz.ch<br />
3<br />
Tête-à-tête avec<br />
la Rosalie alpine<br />
Les animaux indigènes ne<br />
vivent pas que dans des<br />
FAUNE SAUVAGE<br />
AU NIEDERHORN<br />
4<br />
Oiseaux sauvages<br />
Pour qui aime observer<br />
les animaux en toute indépendance,<br />
le parc du Diemtigtal<br />
est un site idéal. La charmante<br />
vallée, située au sud-ouest<br />
de Thoune, propose différents<br />
sentiers à thème. Conçus<br />
selon des thématiques spécifiques,<br />
ces itinéraires sont<br />
jalonnés de nombreux panneaux<br />
d’information. Certains<br />
sentiers s’adressent plus<br />
particulièrement aux passionnés<br />
d’animaux. Le Vogelweg,<br />
par exemple, présente des oiseaux<br />
de la région, que l’on<br />
peut également admirer<br />
le temps d’une balade de deux<br />
heures. Le sentier d’observation<br />
de la faune sauvage peut<br />
déboucher sur la rencontre<br />
d’impressionnantes colonies<br />
de chamois.<br />
diemtigtal.ch<br />
PARC NATUREL<br />
DU DIEMTIGTAL<br />
26 MADE IN <strong>BE</strong>RN 4/2018<br />
4/2018 MADE IN <strong>BE</strong>RN<br />
27
MUJINGA KAMBUNDJI<br />
Mujinga Kambundji<br />
aime sa ville natale.<br />
«Ici, à Berne, dit-elle,<br />
la vie est agréable<br />
et familiale»<br />
La plus<br />
rapide des<br />
Bernoises<br />
Mujinga Kambundji prouve que les Bernois ne sont pas<br />
aussi lents qu’on le dit. La sportive, qui a grandi en ville<br />
de Berne, est l’une des meilleures sprinteuses d’Europe<br />
MARIUS LEUTENEGGER (TEXTE) ET DÉSIRÉE GOOD (PHOTOS)<br />
A peine Mujinga Kambundji vient-elle<br />
d’expliquer qu’on ne la reconnaît pas toujours<br />
dans la rue, qu’un monsieur âgé se lève<br />
de table pour lui demander un autographe,<br />
poliment et d’un ton un peu hésitant: «C’est<br />
pour ma femme. Elle vous trouve tellement<br />
sympathique!» Voilà l’un des nombreux<br />
compliments dont la sprinteuse de 26 ans<br />
est régulièrement gratifiée. Depuis les championnats<br />
d’Europe d’athlétisme, en 2014,<br />
au stade du Letzigrund, à Zurich, Mujinga<br />
Kambundji est la «chouchou de la nation».<br />
La sprinteuse a conquis le cœur du public<br />
avec sa personnalité fraîche et ouverte. A la<br />
question de savoir si son surnom l’agace un<br />
peu, l’athlète répond, rayonnante: «Pas du<br />
tout: ça part d’une bonne intention. On m’aime<br />
bien et je m’en réjouis.»<br />
Mais les sourires, si bienveillants soientils,<br />
ne suffisent pas pour progresser dans<br />
un domaine aussi compétitif que le sport<br />
de haut niveau. Et Mujinga Kambundji ne<br />
ménage pas ses efforts. Elle a décroché la<br />
médaille de bronze, sur 100 m, aux championnats<br />
d’Europe 2016, à Amsterdam,<br />
et figure, désormais, dans le classement<br />
mondial. Elle a même brièvement détenu le<br />
record mondial de l’année sur 60 m. Lors des<br />
championnats de Suisse en salle, à Macolin,<br />
elle a bouclé le sprint court en 7,03 secondes.<br />
Mujinga Kambundji ne sait pas combien<br />
«Ceux qui sont<br />
grands font des pas<br />
plus longs, les petits,<br />
des pas plus<br />
rapides»<br />
de titres de championne de Suisse elle a remportés<br />
à ce jour. Mais alors, pourquoi prendelle<br />
encore part à ces compétitions nationales<br />
si elle est certaine de gagner? «Ce sont de<br />
belles rencontres: nous disputons plusieurs<br />
courses et aujourd’hui, les médias s’intéressent<br />
d’avantage à nous», dit-elle. Ne serait-il<br />
pas sympa de sa part de laisser gagner, une<br />
fois au moins, d’autres Suissesses? Car elles<br />
ne courent... que pour la médaille d’argent!<br />
Mujinga Kambundji éclate de son rire si<br />
typique, mais elle est un peu déconcertée<br />
par la question. «Ce n’est pas le but de notre<br />
sport! Et un titre garde toute sa valeur, même<br />
si on le décroche plusieurs fois.» Toutefois,<br />
elle reconnaît que les sensations éprouvées<br />
lors de sa première victoire restent uniques.<br />
En 2009, elle avait à peine 17 ans quand elle<br />
a remporté ses premières victoires sur 100 m<br />
et 200 m.<br />
«La course, ce n’est pas mathématique»»<br />
La championne s’était mise à l’athlétisme<br />
quelques années plus tôt, sous l’impulsion<br />
de sa sœur aînée, qui faisait partie d’un club,<br />
et qui l’emmenait avec elle aux entraînements.<br />
Les quatre sœurs Kambundji sont<br />
toutes sportives, et rapides. Les bons gènes<br />
suffiraient-ils à expliquer leurs succès? Mujinga<br />
Kambundji secoue la tête: «La course,<br />
ce n’est pas juste mathématique. De nombreux<br />
facteurs entrent en ligne de compte:<br />
la base personnelle, la façon d’acquérir les<br />
connaissances techniques, le rôle du mental<br />
ou la propension aux blessures.» La proportion<br />
des fibres musculaires rapides est aussi<br />
importante, mais pas déterminante à elle<br />
seule. Sa taille, 1,68 m, ne constitue pas non<br />
plus un avantage ou, au contraire, un inconvénient.<br />
«Ceux qui sont grands font des pas<br />
plus longs, les petits, des pas plus rapides.<br />
Tout dépend de la manière d’exploiter ses<br />
prédispositions.»<br />
En sport, on évoque souvent le rôle du<br />
mental. Qu’en est-il vraiment dans le sprint?<br />
Suffit-il de fouler la piste pour tirer le meilleur<br />
de soi, peu importe qui se trouve dans<br />
la piste d’à côté et comment on se sent sur le<br />
moment? «Non, absolument pas, s’exclame<br />
Mujinga Kambundji. Si je ne suis pas au top,<br />
je serai moins rapide. Et si je pense que je ne<br />
suis que le numéro quatre, ce jour-là, alors je<br />
finirai quatrième. Ça dépend de petites choses<br />
et il est facile de perdre ses moyens.»<br />
Et comment vit-elle une course de l’intérieur?<br />
Les 11 secondes et des poussières<br />
nécessaires à une bonne sprinteuse pour<br />
boucler un 100 m passent-elles plus, ou moins,<br />
vite que les 11 secondes nécessaires pour<br />
avaler un café? «Je n’ai jamais envisagé<br />
28<br />
4/2018<br />
4/2018 MADE IN <strong>BE</strong>RN<br />
29
MUJINGA KAMBUNDJI<br />
«S’il n’y avait pas<br />
les compétitions,<br />
je ne m’entraînerais<br />
pas», avoue Mujinga<br />
Kambundji, athlète<br />
de haut niveau<br />
les choses comme ça. En course, l’objectif<br />
n’est pas de penser, car prendre conscience<br />
de son mouvement fait ralentir. Nous réagissons<br />
entièrement par réflexe. Nous apprenons<br />
à l’entraînement des automatismes<br />
qui se déclenchent au moment de la course»,<br />
explique Mujinga Kambundji.<br />
Une jeune femme très famille<br />
«Avoir grandi ici,<br />
à Berne, fait que<br />
je connais presque<br />
tout le monde»<br />
DÉCOUVRIR <strong>BE</strong>RNE<br />
AVEC LE JOGGING<br />
VIEILLE VILLE<br />
Kirchenfeldbrücke<br />
L'AAR<br />
Schwellenmätteli<br />
Fosse aux ours<br />
100 m<br />
Le parcours idéal: du Schwellenmätteli à la fosse<br />
aux ours, puis retour par le pont de Kirchenfeld<br />
Lorsqu’elle se sent à l’aise dans un sprint,<br />
l’athlète éprouve une sorte de «sentiment<br />
d’absence». Elle s’explique: «Quand j’ai<br />
décroché le bronze, à Amsterdam, je me<br />
rappelle avoir trébuché et pensé: ‹Oh, shit!›<br />
Ensuite, je n’ai plus aucun souvenir jusqu’à<br />
l’arrivée. Durant toute la course, je ne<br />
savais pas ce qui se passait, à gauche et à<br />
droite. C’est un peu comme lorsque quelque<br />
chose vole dans votre direction: on le saisit ou<br />
on le repousse. C’est après qu’on réalise<br />
ce qui s’est passé avant, on est en mode automatique.»<br />
Pourtant, le sprint reste largement basé<br />
sur l’analyse. Même une championne exceptionnelle<br />
comme Mujinga Kambundji<br />
peut constamment progresser. «Il y a beaucoup<br />
à travailler pour y arriver: mieux jaillir<br />
du bloc de départ, allonger ses pas de deux<br />
centimètres, améliorer sa poussée, accumuler<br />
plus de puissance. L’entraînement en soi<br />
n’est pas tellement excitant. En fait, je ne<br />
m’entraînerais pas sans les compétitions,<br />
mais c’est passionnant de voir comment on<br />
peut s’améliorer. On fait tout pour atteindre<br />
un objectif.»<br />
Actuellement, Mujinga Kambundji s’entraîne<br />
tous les jours, sauf le dimanche. Elle<br />
enchaîne parfois deux séances dans la même<br />
journée. Ses semaines sont bien remplies,<br />
car elle suit également un cursus en gestion<br />
d’entreprise à la Haute Ecole spécialisée de<br />
Berne. Durant une période, elle s’est entraînée<br />
à Mannheim et faisait donc souvent<br />
la navette. Aujourd’hui, Mujinga Kambundji<br />
a retrouvé son cadre habituel en revenant<br />
vivre à Liebefeld, où elle a grandi. Très<br />
famille, Mujinga Kambundji apprécie d’être<br />
proche de ses parents et de ses sœurs. Et elle<br />
se sent bien à Berne. «C’est une ville très agréable<br />
et familiale. Avoir grandi ici, avec des<br />
frères et sœurs, être inscrite dans un club,<br />
fait que je connais presque tout le monde. Et<br />
quand je rencontre quelqu’un que je n’ai jamais<br />
vu, je découvre très vite que nous avons<br />
des connaissances en commun.»<br />
«Les Bernois sont moins pressés»<br />
«Pour vous dire, continue Mujinga Kambundji,<br />
récemment, j’étais dans un bus et<br />
une inconnue s’est approchée de moi. La<br />
batterie de son téléphone était déchargée<br />
et elle m’a demandé si je pouvais appeler<br />
quelqu’un. Cette personne, je la connaissais!<br />
Mais Berne, ce n’est pas non plus un<br />
village où l’on salue tout le monde dans la<br />
rue», précise-t-elle en éclatant de rie. Même<br />
si la lenteur proverbiale du Bernois pourrait<br />
suggérer cet esprit de village. «On remarque<br />
qu’ici, les gens sont moins pressés que dans<br />
d’autres villes. Ça tient peut-être au dialecte<br />
qui incite à parler lentement.»<br />
Mujinga Kambundji est citoyenne du<br />
monde. Son père, originaire du Congo, a<br />
rencontré sa mère au cours de ses études<br />
SoZ Candrian<br />
en Suisse, et il y est resté. Elle a aussi de la<br />
famille en Belgique et au Canada. Si Mujinga<br />
Kambundji devait mettre en valeur les<br />
atouts de le ville de Berne aux yeux de tous<br />
ces «cousins», où les emmènerait-elle? «A<br />
coup sûr dans la vieille ville, si particulière<br />
avec ses arcades, ses ruelles, et la cathédrale.<br />
J’aime également beaucoup le Schwellenmätteli,<br />
sur l’Aar, la roseraie ou encore le<br />
restaurant la Grosse Schanze.»<br />
Dans Berne à petites foulées<br />
En tant que sportive, a-telle un parcours de<br />
jogging idéal à travers la ville à conseiller?<br />
Mujinga Kambundji saisit son smartphone<br />
pour nous proposer sa boucle: «Du restaurant<br />
Schwellenmätteli, au bord de l’Aar,<br />
jusqu’à la fosse aux ours, puis on traverse le<br />
pont de Nydegg, et, ensuite, retour par la vieille<br />
ville et le pont de Kirchenfeld, jusqu’au<br />
point de départ, le Schwellenmätteli.» Un itinéraire<br />
sportif, et touristique, parfait! Mujinga<br />
Kambundji éclate de nouveau de son rire<br />
si typique. «En fait, c’est une collègue qui m’a<br />
donné cet itinéraire, parce que les sprinteuses<br />
ne font pas de jogging.»<br />
IN A NUTSHELL<br />
Bern’s fastest woman<br />
Mujinga Kambundji is Switzerland’s<br />
most successful track and field<br />
athlete, and a formidable ambassador<br />
of the Canton of Bern. At age 17,<br />
she became Swiss sprint champion<br />
over 100 and 200 metres, and ever<br />
since the 2014 European Athletics<br />
Championships, she has been the<br />
nation’s favourite woman athlete.<br />
Her bronze medal in Amsterdam<br />
two years later confirmed her place<br />
among Europe’s best sprinters.<br />
She grew up in Bern city with her<br />
Congolese father and Bernese<br />
mother, and she still feels at home<br />
here. «It’s such a cosy and close-knit<br />
place,» she says. «If you have siblings<br />
or are active in a social club, you<br />
practically know everybody one<br />
way or the other.»<br />
30 MADE IN <strong>BE</strong>RN 4/2018<br />
4/2018 MADE IN <strong>BE</strong>RN<br />
31
PARAPENTE<br />
Chrigel Maurer<br />
survole le Sulsseewli,<br />
petit lac sur les hauts<br />
de Lauterbrunnen,<br />
avec un superbe<br />
panorama dans le fond,<br />
composé de l’Eiger,<br />
du Mönch et de<br />
la Jungfrau<br />
L’aigle<br />
d’Adelboden<br />
Ce n’est pas étonnant que le meilleur parapentiste de Suisse,<br />
Chrigel Maurer, soit originaire d’Adelboden. Car l’Oberland bernois<br />
se profile comme la Mecque du parapente<br />
ERIK BRÜHLMANN (TEXTES) ET RO<strong>BE</strong>RT BOESCH (PHOTOS)<br />
32 MADE IN <strong>BE</strong>RN 4/2018<br />
4/2018 MADE IN <strong>BE</strong>RN<br />
33
PARAPENTE<br />
Chrigel Maurer<br />
fait un selfie avec<br />
le barrage<br />
du Grimsel<br />
en arrière-plan<br />
GUIDE<br />
DU DÉBUTANT<br />
Dès son plus jeune âge, Christian «Chrigel»<br />
Maurer rêvait de voler. «Quand mon père<br />
a pris ses premiers cours de parapente, j’avais<br />
quatre ans et je trouvais fabuleux de le voir<br />
évoluer comme un oiseau», se souvient<br />
ce natif d’Adelboden. Et grandir à Adelboden,<br />
c’est vivre en plein air: ski, hockey sur glace et<br />
cyclisme. Puis, à 16 ans, Chrigel Maurer<br />
a obtenu sa licence de parapente. «L’Oberland<br />
bernois est au parapente ce qu’Hawaï est au<br />
surf», dit-il volontiers. La région compte<br />
d’excellents sites d’envol, tous aisément<br />
accessibles en voiture ou transports publics.<br />
Finalement, Chrigel Maurer a tout naturellement<br />
choisi de se lancer dans la compétition.<br />
«C’est probablement dans ma nature<br />
Chrigel Maurer a<br />
gagné 5 fois la course<br />
Salzbourg-Monaco,<br />
qui combine trail<br />
et parapente<br />
Chrigel Maurer détaille<br />
ce que tous les futurs<br />
parapentistes doivent savoir.<br />
1 La qualité des écoles<br />
de parapente étant très<br />
élevée en Suisse, il vaut mieux<br />
en choisir une près de chez<br />
soi, afin d’acquérir le plus<br />
d’expérience pratique<br />
possible.<br />
2 Il faut compter environ<br />
six mois pour pouvoir passer<br />
le brevet théorique et<br />
pratique.<br />
3 Apprendre à voler en<br />
parapente doit rester avant<br />
tout un plaisir. Si c’est trop<br />
astreignant, mieux vaut<br />
renoncer.<br />
4 Avant de s’élancer,<br />
il est primordial de se sentir<br />
pleinement en confiance.<br />
Si on a un mauvais feeling,<br />
mieux vaut rester au sol.<br />
Car il ne faut pas oublier<br />
qu’un envol forcé pourrait<br />
bien être le dernier.<br />
de vouloir me mesurer aux autres.» Mais la<br />
préparation et l’entraînement sont tout aussi<br />
importants pour lui. Il faut sans cesse affiner<br />
son corps et développer son équipement, afin<br />
de les amener au meilleur niveau possible.<br />
De pilote amateur à pilote d’essai<br />
IN A NUTSHELL<br />
The eagle of Adelboden<br />
One of the most successful Swiss<br />
paragliders is Chrigel Maurer from<br />
Adelboden. «The Bernese Oberland<br />
is to us pilots what Hawaii is to the<br />
surfers,» he says. Maurer has been<br />
active as a test and competitive<br />
paraglider since 2004. He equalled<br />
the European cross-country record<br />
when flying from the Niesen<br />
overlooking Lake Thun to Landeck in<br />
Austria’s Tyrol. He also won the Red<br />
Bull X-Alps five times in a row – the<br />
world’s toughest paragliding contest.<br />
niser des tests d’endurance. En misant tout<br />
sur le parapente, Chrigel Maurer a eu raison:<br />
champion de Suisse, champion d’Europe et<br />
des premières places en Coupe du monde.<br />
A son palmarès, on trouve, surtout, cinq victoires<br />
consécutives au Red Bull X-Alps, course<br />
combinant trail et vol en parapente, qui relie<br />
Salzbourg à Monaco. Dans la discipline, cette<br />
compétition est considérée comme la plus<br />
difficile au monde.<br />
Des victoires, Chrigel Maurer est donc<br />
rapidement passé aux exploits. Outre le fait<br />
qu’il détient le titre du X-Alps depuis 2013,<br />
il peut aussi se vanter d’avoir établi, en 2004,<br />
le record d’Europe de distance en vol en parapente<br />
en partant du Niesen, au sud du lac de<br />
Thoune, pour se poser à Landeck, au Tyrol.<br />
Mais c’est en 2009 que l’aventurier a signé<br />
le record du monde le plus audacieux:<br />
Chrigel Maurer a très rapidement signé<br />
ses premiers succès en remportant le Junior<br />
Challenge 2000 et en se classant deuxième<br />
aux épreuves ouvertes de la Coupe de crosscountry,<br />
en 2004. Ces excellents résultats ont<br />
débouché sur des opportunités insoupçonnées:<br />
il a ainsi rejoint l’équipe de développement<br />
du fabricant de parapentes Advance, à Thoune.<br />
«A l’époque, Adelboden était déjà un site<br />
de test», souligne-t-il. Et dès 2004, il fait du<br />
parapente son métier à part entière. De pilote<br />
amateur, il devient pilote d’essai et de compétition,<br />
un travail que l’on n’imagine pas de<br />
tout repos. «Autrefois, c’était effectivement<br />
le cas, mais nous savons désormais comment<br />
vole un parapente et quels sont les principaux<br />
problèmes qui peuvent arriver», note celui<br />
qu’on surnomme «l’aigle d’Adelboden».<br />
Le travail des pilotes d’essai consiste, d’ailleurs,<br />
souvent à affiner les réglages et à orgaen<br />
Infinity Tumbling, mélange de chute libre<br />
et de vol acrobatique. Chrigel Maurer a<br />
enchaîné la manœuvre 210 fois.<br />
Le GPS rend tout plus simple<br />
La technologie a investi depuis longtemps<br />
le domaine sportif et le parapente n’est pas en<br />
reste. «Je me souviens très bien de mon premier<br />
vol en Valais. Je ne savais jamais où j’étais<br />
exactement: des vallées latérales, des lacs, des<br />
cols, il était quasi impossible de se repérer vu<br />
du ciel. Ce n’est qu’une fois arrivé dans la<br />
région de Brigue que je m’y suis enfin retrouvé»,<br />
reconnaît-il. Aujourd’hui, tous les téléphones<br />
portables intègrent une application<br />
cartographique, et c’est nettement plus facile.<br />
On pilote au GPS: la position, la vitesse et<br />
toutes les informations utiles s’affichent sur<br />
l’écran. «Avec la technologie, on a un peu<br />
perdu la sensation de partir à la découverte<br />
du monde», déplore toutefois le champion.<br />
Chrigel Maurer a deux fils de 7 et 9 ans.<br />
Tous deux pratiquent déjà le parapente et sont<br />
fascinés par les sorties en vol. Mais s’ils préféraient<br />
devenir comptables, leur père approuverait<br />
leur choix: «Je veux juste leur permettre<br />
d’explorer toutes les possibilités, mais c’est<br />
à eux seuls de décider au final.»<br />
Aujourd’hui, le parapentiste professionnel<br />
adapte son calendrier de courses à l’agenda<br />
familial. «Tant que je reste motivé et que mon<br />
corps suit, je continuerai à voler en compétition.»<br />
Mais Chrigel Maurer se prépare déjà<br />
à l’après. Régulièrement sollicité pour des<br />
conférences, il transmet son expérience à la<br />
jeune génération de parapentistes. Mais «l’aigle<br />
d’Adelboden» rêve surtout de flotter le plus<br />
longtemps possible entre ciel et terre.<br />
5 La licence de parapente<br />
ne prépare pas au<br />
parachutisme, au deltaplane<br />
ou au vol à voile. Il y a, bien<br />
sûr, des similitudes entre<br />
les dispositifs et les aspects<br />
théoriques de ces disciplines,<br />
comme la connaisssance<br />
de la météo ou encore de<br />
la législation. Mais le<br />
maniement à proprement<br />
parler de ces engins volants,<br />
est très différent. C’est<br />
pourquoi chacun nécessite un<br />
brevet spécifique.<br />
34 MADE IN <strong>BE</strong>RN 4/2018<br />
4/2018 MADE IN <strong>BE</strong>RN<br />
35
GSTAAD<br />
Beach-volley au sommet<br />
Mägi Kunz aurait voulu participer aux Jeux olympiques quand elle jouait au beach-volley. Aujourd’hui,<br />
avec son mari, elle organise le tournoi le plus apprécié au monde. A Gstaad. très loin des plages<br />
MARIUS LEUTENEGGER (TEXTE) ET EPHRAIM BIERI (PHOTO)<br />
Evoquer le beach-volley, cela fait tout de<br />
suite penser à Copacabana ou à la Californie,<br />
et en tout cas à la plage. Alors, comment ce<br />
sport, qui se joue pieds nus dans le sable,<br />
s’est-il retrouvé à Gstaad? «Et pourquoi pas?»,<br />
répond Mägi Kunz, qui est, pour ainsi dire, la<br />
maman du tournoi de beach-volley organisé<br />
toute les années, depuis l’an 2000, dans la<br />
station. Devenu l’un des rendez-vous les plus<br />
prisés de la discipline, avec 45 000 spectateurs,<br />
il compte parmi les événements majeurs du<br />
Saanenland.<br />
Même si Mägi Kunz défend ardemment le<br />
tournoi et sa localisation, elle n’a pas pour<br />
autant ses racines à Gstaad, puisqu’elle a<br />
grandi à Däniken, dans le canton de Soleure.<br />
Dès son plus jeune âge, elle a pratiqué intensément<br />
l’athlétisme et a été sacrée championne<br />
suisse de saut en hauteur à 13 ans, dans sa<br />
catégorie. Pendant sa formation d’enseignante<br />
à Soleure, elle s’est mise au volleyball et<br />
a réalisé, dans les années suivantes, tout ce<br />
que la Suisse permet de viser dans ce sport.<br />
«Je ne compte plus combien de fois j’ai été<br />
championne suisse», avoue-t-elle.<br />
Un énorme succès dès le départ<br />
Les premiers championnats de beach-volley<br />
organisés en Suisse – un sport alors encore<br />
jeune, mais en plein essor – ont eu lieu en<br />
1992 à Lucerne. «Après seulement un entraînement,<br />
nous avons remporté le titre de vicechampionnes<br />
suisses.» Dès lors, Mägi Kunz<br />
a continué à pratiquer les deux disciplines:<br />
beach-volley, l’été, et volleyball, l’hiver, en<br />
salle. Mais une blessure contractée à ski, avant<br />
les Jeux olympiques de Sydney, a, malheureusement,<br />
mis fin à sa carrière d’athlète de haut<br />
niveau.<br />
Après avoir suivi une formation d’assistante<br />
en relations publiques, Mägi Kunz a travaillé<br />
comme responsable du sponsoring à la Suva.<br />
«Quand j’ai reçu une demande pour organiser<br />
un tournoi de volleyball de plage à Gstaad,<br />
j’ai tout de suite appelé celui qui était à l’origine<br />
du projet.» Son nom: Ruedi Kunz. Il est<br />
aujourd’hui le mari et le père des deux fils de<br />
Mägi Kunz. C’est le succès du tournoi de<br />
tennis, que Gstaad accueille depuis 1915, qui<br />
«Le tournoi de<br />
Gstaad est très<br />
apprécié parce que<br />
tout y est simple<br />
et amical»<br />
lui avait donné l’idée de faire pareil avec le<br />
beach-volley. «Il était responsable de la sécurité<br />
et réfléchissait à la manière d’utiliser<br />
l’infrastructure pour un autre événement.» Or,<br />
il ignorait tout de ce sport. Mägi Kunz s’est<br />
donc rendue à Gstaad pour en apprendre<br />
davantage. «Il y avait énormément de neige<br />
et je ne pouvais pas imaginer comment organiser<br />
une telle manifestation dans ces lieux.<br />
J’ai bien compris que les gens étaient très<br />
motivés, mais ils n’y connaissaient rien.» Loin<br />
de la décourager, cette situation booste Mägi<br />
Kunz, qui y voit un point de départ idéal: «Je<br />
m’investissais dans le lancement d’un événement<br />
professionnel tout en restant proche du<br />
beach-volley, mais sans y jouer moi-même.»<br />
Dès le départ, le tournoi a connu un énorme<br />
succès et il est aujourd’hui le plus prisé sur<br />
l’ensemble du tour. «On ne se prend pas la<br />
tête et l’atmosphère reste très familiale. Et<br />
quelle ambiance! En fin de journée, il y a<br />
foule et on fait la fête. Tout au début, les habitants<br />
se montraient plutôt sceptiques. Ils<br />
considéraient tout cela comme une idée un<br />
peu bizarre. Au soir du premier match, un<br />
fermier s’est approché du terrain avec sa voiture<br />
et s’est mis a examiner le sable!» Pourtant,<br />
les gens de Gstaad se sont vite laissé gagner<br />
par l’enthousiasme des responsables du tournoi.<br />
Et à partir des championnats du monde,<br />
organisés pour la première fois à Gstaad en<br />
2007, la station s’est imposée comme un haut<br />
lieu de ce sport.<br />
Responsable des matches<br />
En 2003, Mägi Kunz a emménagé à Gstaad.<br />
«J’ai été tout de suite bien accueillie et j’ai vite<br />
trouvé mes marques. Si l’on aime vivre au<br />
grand air, on va forcément aimer Gstaad.<br />
Depuis une année, elle ne travaille plus exclusivement<br />
pour le tournoi et a repris un temps<br />
partiel comme enseignante. Son ancien poste<br />
lui a procuré beaucoup de joie, mais il est<br />
parfois bon de renouveler les forces vives. Son<br />
mari, Ruedi, reste directeur du tournoi et elle<br />
responsable des matches en tant que membre<br />
du comité d’organisation. Aujourd’hui, elle<br />
n’est plus la seule habitante de Gstaad à comprendre<br />
quelque chose au beach-volley.<br />
19. <strong>BE</strong>ACH VOLLEYBALL<br />
MAJOR SERIES GSTAAD<br />
Du 10 au 15 juillet 2018, les meilleures<br />
équipes de beach-volley du monde<br />
s’affronteront au coeur des montagnes<br />
Informations sur: ch.beachmajorseries.com<br />
Mägi Kunz<br />
organise le tournoi<br />
de beach-volley<br />
de Gstaad depuis<br />
l’an 2000<br />
36 MADE IN <strong>BE</strong>RN 4/2018<br />
4/2018 MADE IN <strong>BE</strong>RN<br />
37
CAMPING<br />
Vacances d’été au cœur<br />
de la nature<br />
Sur les rives d’un lac, à proximité de la ville de Berne ou dans un magnifique décor<br />
de paysage alpin, ces campings valent le déplacement<br />
ERIK BRÜHLMANN<br />
01<br />
01<br />
Aaregg, Brienz<br />
«Notre plus bel atout,<br />
c’est la situation absolument<br />
idéale du terrain», annonce<br />
Marcel Zysset, gérant du site.<br />
Et il n’exagère pas. Le camping<br />
familial Aaregg a pris ses quartiers<br />
au bord du lac de Brienz et dispose<br />
même de son propre petit port.<br />
Si l’on choisit d’installer sa tente<br />
sur la parcelle dite «Seeroyal»,<br />
l’accès au lac est direct. En outre,<br />
trois villas sont disponibles,<br />
à deux pas du lac.<br />
aaregg.ch<br />
02<br />
Alpencamping, Meiringen<br />
Situé dans le Haslital,<br />
L’Alpencamping est à proximité<br />
immédiate des cols du Brünig,<br />
du Grimsel et du Susten. «L’offre<br />
touristique est abondante dans<br />
un rayon de seulement quelques<br />
kilomètres», explique Simon<br />
Abplanalp, qui gère le site. Le<br />
camping met à disposition de<br />
ses hôtes des installations<br />
sanitaires modernes, des<br />
lave-linge, une aire de jeux, un<br />
espace pour les camping-cars et<br />
un barbecue public. Les clients<br />
accèdent gratuitement à la piscine<br />
de Meiringen.<br />
alpencamping.ch<br />
03<br />
Talacker, Ringgenberg<br />
Le camping Talacker<br />
se trouve à quelques kilomètres<br />
d’Interlaken, sur la rive droite du<br />
lac de Brienz. «Notre camping est<br />
petit, mais sympathique», précise<br />
Barbara Krüger, qui l’exploite avec<br />
Hannes Grossmann. Le site<br />
propose, néanmoins, de quoi<br />
satisfaire tous les campeurs: l’eau<br />
chaude gratuite, quatre points<br />
d’eau, des prises de courant et<br />
un espace pour les camping-cars.<br />
talacker.ch<br />
04<br />
Jaunpass, Boltigen<br />
Le camping Jaunpass<br />
est situé près de la frontière avec<br />
le canton de Fribourg, loin de<br />
l’agitation et des tracas de la vie<br />
quotidienne. «Nos hôtes plantent<br />
leurs tentes en plein cœur d’une<br />
nature luxuriante», précise le<br />
gérant, Stephan Müller. L’endroit<br />
est idéal pour des virées d’une<br />
journée dans la région du col du<br />
Jaun. Il propose douches chaudes<br />
et lave-linge.<br />
campingjaunpass.swiss<br />
05<br />
Lazy Rancho, Unterseen<br />
Le camping Lazy Rancho<br />
accueille des hôtes depuis<br />
cinquante-six ans. «Mon père<br />
a choisi ce nom parce que tous<br />
les autres, un peu plus descriptifs,<br />
étaient pris», raconte Aline Blatter,<br />
exploitante. Le camping propose<br />
une piscine et une aire de jeux.<br />
Pour les familles, il y a également<br />
des bunga<strong>low</strong>s à disposition.<br />
Spécialement aménagé pour<br />
les amoureux, le tout nouveau<br />
Love-Igloo fait de cet endroit<br />
un parfait glamping!<br />
lazyrancho.ch<br />
06<br />
Stuhlegg, Krattigen<br />
Ce camping de 2,2<br />
hectares offre une vue magnifique<br />
sur les pittoresques lacs de<br />
Thoune et de Brienz. La piscine<br />
naturelle permet de se rafraîchir<br />
et le bistrot propose des en-cas<br />
variés. Le camping dispose d’une<br />
station de ravitaillement et de<br />
vidange pour les camping-cars,<br />
d’une aire de jeux, d’un magasin<br />
en libre-service et d’un dépôt de<br />
gaz. Des événements spéciaux<br />
sont, par ailleurs, régulièrement<br />
organisés pour les hôtes.<br />
camping-stuhlegg.ch<br />
07<br />
Camping, Bern-Eymatt<br />
Entièrement rénové,<br />
le camping est situé à proximité<br />
immédiate de l’Aar et offre autant<br />
de confort aux campeurs habituels<br />
qu’aux glam... peurs. Le site met<br />
à dispositions de ses hôtes un<br />
restaurant agréable, un vaste<br />
espace barbecue et une aire<br />
de jeux. En haute saison et par<br />
beau temps, on y organise<br />
régulièrement des événements<br />
spéciaux, des concerts et des<br />
brunchs dominicaux.<br />
tcs-camping.ch/bern<br />
08<br />
Camping Sutz, Sutz<br />
Le camping Sutz se trouve<br />
à trois minutes à pied du lac de<br />
Bienne. Le restaurant Bel Lago,<br />
qui donne directement sur la<br />
pelouse, sert repas et boissons.<br />
Outre des installations sanitaires<br />
modernes, ce site spacieux abrite<br />
une laverie, une supérette et<br />
plusieurs espaces barbecue<br />
couverts. On peut aussi y louer<br />
des VTT électriques et des<br />
stand-up paddles.<br />
camping-sutz.ch<br />
02<br />
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4/2018 MADE IN <strong>BE</strong>RN<br />
39<br />
07
PEGASUS<br />
Balade au lac<br />
de Bienne<br />
avec Pegasus<br />
A ses débuts, Pegasus jouait pour les voisins et les amis.<br />
Aujourd’hui, c’est l’un des groupes les plus célèbres de<br />
Suisse, qui donne des concerts aux quatre coins du monde<br />
ZENO VAN ESSEL (TEXTES) ET BASIL STÜCHELI (PHOTOS)<br />
Retour aux<br />
sources pour<br />
Gabriel, Noah et<br />
Stefan, qui ont<br />
fondé Pegasus<br />
dans leur ville,<br />
Bienne<br />
La boulangerie Flubacher est une jolie petite<br />
échoppe sur la Schützengasse, dans les hauts<br />
de Bienne, et c’est un endroit important dans<br />
l’histoire de Pegasus, l’un des groupes pop<br />
suisses les plus connus du moment. Stefan<br />
Brønner y travaillait lorsqu’il était encore à<br />
l’école. Il livrait le pain dans les maisons des<br />
alentours. Originaire d’une localité voisine,<br />
Brugg, il n’a pas mis longtemps avant de se<br />
faire des amis à Bienne: Noah Veraguth, Simon<br />
Spahr et Gabriel Spahni, trois jeunes de son<br />
âge. Ils se rencontraient d’abord au parc public,<br />
ensuite dans une cave, où Noah au clavier,<br />
Simon à la guitare et Gabriel à la basse se<br />
réunissaient pour jouer des tubes des Beatles,<br />
leurs idoles. Stefan Brønner s’est mis à la<br />
batterie et Pegasus était né.<br />
«Au début, nous jouions pour les habitants<br />
du quartier, dans des soirées privées ou encore<br />
dans les fêtes de jardin, se rappelle Noah<br />
Veraguth. A l’époque déjà, notre style était<br />
très pop, ce qui n’a pas facilité les choses pour<br />
nous imposer sur la scène musicale biennoise,<br />
qui était alors plutôt punk. Nous étions trop<br />
gentils pour eux.»<br />
La ville de Berne a beau être plus orientée<br />
rock, le jeune quartet n’y trouve pas non plus<br />
sa place. Noah et ses potes décident alors de<br />
tenter leur chance à Zurich. Bienne, Zurich,<br />
une certaine parenté. «La particularité de<br />
Bienne est son bilinguisme, et cela rend les<br />
gens plus ouverts sur le monde. Les Biennois<br />
ne se sentent pas Bernois, ils ont leur propre<br />
C’était dur<br />
de s’imposer sur<br />
la scène biennoise,<br />
nous étions trop<br />
gentils pour eux<br />
identité. Les habitants de Thoune et les Bernois<br />
sont plus proches. Peut-être est-ce pour<br />
cela que nous avons préféré nous poser à<br />
Zurich», explique Noah Veraguth.<br />
Durant notre rencontre, Noah et ses acolytes<br />
marchent en direction du Strandboden,<br />
ce grand parc situé au bord du lac de Bienne.<br />
La vue y est magnifique et les jeunes de la<br />
ville aiment s’y retrouver. Une jetée fend les<br />
flots, l’endroit est vraiment charmant.<br />
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4/2018 MADE IN <strong>BE</strong>RN<br />
41
PEGASUS<br />
«Nous avons tourné nos premières vidéos ici.<br />
C’était le bon vieux temps!», se rappelle<br />
Gabriel Spahni.<br />
Les membres de Pegasus parlent de leurs<br />
débuts avec un brin de nostalgie, mais en<br />
réalité, rien n’a été facile. Les quatre garçons<br />
ont galéré pour décrocher un contrat afin de<br />
sortir leur premier album, «A Place to Be» -<br />
comme le montre le documentaire «Hope<br />
Music», qui leur était consacré. Sorti en 2007,<br />
ce film a beaucoup fait pour leur renommée:<br />
dans la foulée, la fondation SUISA leur a<br />
décerné son Award de l’espoir de l’année et<br />
Pegasus a été nominé au prix Walo. Encore<br />
mieux: le groupe a assuré la première partie<br />
de Joe Cocker au Hallenstadion, devant 13 000<br />
fans. En 2009, le groupe décroche son premier<br />
Swiss Music Award, celui du Meilleur espoir.<br />
Une première tournée, puis des concerts dans<br />
différents festivals ont, ensuite, permis à<br />
Pegasus de se faire connaître sur la scène internationale.<br />
Sa notoriété ne cesse d’y grandir,<br />
au point que le groupe anglais Hurts l’emmène<br />
dans sa tournée européenne. Par la suite,<br />
les Biennois s’envoleront pour l’Asie, pour des<br />
concerts à Singapour, Tokyo et Hong Kong.<br />
Des faiseurs de tubes<br />
connus et reconnus<br />
En Suisse alémanique, difficile d’écouter la<br />
radio sans tomber sur l’un de leurs tubes,<br />
comme «Skyline», «Man on Mars», «Lay Low»<br />
ou «Streets Of my Hometown». Aujourd’hui,<br />
ils sont connus et reconnus, comme on a pu<br />
le constater en les accompagnant: Noah,<br />
Gabriel et Stefan ne peuvent pas se balader<br />
dans leur ville sans qu’on les dévisage discrètement.<br />
Pris d’une inspiration soudaine, là, près du<br />
lac, Noah Veraguth rappelle que «les excursions<br />
en bateau font partie des plaisirs incontournables<br />
pour tout Biennois qui se respecte.<br />
Il n’y a pas de plus bel endroit où laisser<br />
Pegasus a accumulé les Prix, en Suisse, et<br />
est aussi reconnu sur la scène internationale<br />
La vieille ville<br />
de Bienne est<br />
petite, mais<br />
sympathique et<br />
pleine de charme<br />
vagabonder son âme.» Voilà qui n’est pas pour<br />
déplaire à Thomas Mühlethaler, directeur de<br />
la société de navigation du lac de Bienne, qui,<br />
spontanément, invite ces célèbres enfants de<br />
la cité à visiter le vaisseau amiral de la flotte,<br />
le MS Peterinsel.<br />
On poursuit notre chemin dans la vieille<br />
ville de Bienne. «Elle est petite, mais sympathique<br />
et vraiment pleine de charme», résume<br />
Gabriel Spahni. Elle est aussi très agréable.<br />
Près de la fontaine de l’Ange, une ruelle<br />
étroite descend vers le Café du Commerce.<br />
Devant la porte, deux clients fument. Ils<br />
serrent la main des musiciens, les saluant d’un<br />
joyeux: «Ça va?»: des copains, que les Pegasus<br />
n’avaient pas revus depuis longtemps.<br />
Car Noah, Gabriel et Stefan - depuis 2016,<br />
et le départ de Simon, ils forment un trio -<br />
vivent aujourd’hui à Zurich et à Berlin.<br />
«Beaucoup de musiciens et d’artistes du coin<br />
se retrouvent dans ce café. Il y a souvent des<br />
concerts», raconte Stefan Brønner. Avec son<br />
parquet en bois foncé, son bar massif et ses<br />
petites tables, l’endroit a des allures de café<br />
français: le lieu parfait pour une pause un brin<br />
nostalgique. «Nous avons beau voyager aux<br />
quatre coins du monde, nous revenons<br />
toujours à Bienne», lance Noah Veraguth.<br />
Il y a trois ans, les Pegasus ont été élus<br />
Biennois de l’année. «C’était un immense<br />
honneur, ça m’a beaucoup touché», continue<br />
Noah Veraguth. La prochaine étape serat-elle<br />
que la cité érige une statue à leur gloire?<br />
Stefan Brønner lance, dans un éclat de rire:<br />
«Et on pourrait la poser au sommet d’une<br />
colline surplombant la ville, comme à Rio de<br />
Janeiro!»<br />
IN A NUTSHELL<br />
The world stars from Biel<br />
They started out playing Beatles<br />
songs at garden parties around<br />
Bienne. Today, the three guys behind<br />
Pegasus are one of the most popular<br />
Swiss bands. But Noah Veraguth,<br />
Simon Spahr and Gabriel Spahni are<br />
also internationally acclaimed. They<br />
have toured Europe with the cult band<br />
Hurts and performed in Singapore,<br />
Tokyo and Hong Kong. Yet Bienne<br />
remains a magnet. Time and again<br />
the trio returns to the spots on Lake<br />
Bienne or to the nostalgic Café du<br />
Commerce in the Old Town.<br />
DE <strong>BE</strong>LLES AFFICHES POUR LES OPEN AIR <strong>BE</strong>RNOIS<br />
Greenfield Festival<br />
Ce rendez-vous musical a lieu, depuis<br />
cinq ans, à Interlaken. Du 7 au 9 juin<br />
prochain, on y entendra Volbeat,<br />
The Prodigy ou encore Limp Bizkit.<br />
greenfieldfestival.ch<br />
Seaside Festival<br />
Amy McDonald, Anastacia, Bligg<br />
et Seven sont les têtes d’affiche<br />
de l’Open Air de Spiez, qui se déroule<br />
les 24 au 25 août prochains.<br />
seasidefestival.ch<br />
Stars of Sounds<br />
Ce festival promet des moments<br />
magiques aux spectateurs qui<br />
viendront à Aarberg les 15 et 16 juin.<br />
Notamment grâce à James Arthur.<br />
starsofsounds.ch<br />
Festival du Gurten<br />
L’Open Air a pris ses quartiers sur<br />
une colline du sud de la ville de Berne<br />
en 1977. A l’affiche, du 11 au 14<br />
juillet, Gorillaz, alt-J ou encore Cro.<br />
gurtenfestival.ch<br />
PHOTOS: BASIL STÜCHELI, ALAMY<br />
Gabriel, Stefan<br />
et Noah se<br />
remémorent leurs<br />
débuts au Café<br />
du Commerce<br />
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4/2018 MADE IN <strong>BE</strong>RN<br />
43
URBAN STYLE<br />
CAMPUS VON-ROLL, <strong>BE</strong>RNE<br />
Joyaux urbains<br />
en Pays bernois<br />
Berne ne se résume pas à ses montagnes de rêve, ses villages charmants,<br />
ses pâturages lbucoliques et ses traditions ancestrales. Le canton<br />
brille aussi par son style urbain. Viste à bord de la nouvelle Jaguar E-Pace<br />
MARIUS LEUTENEGGER (TEXTES) ET EPHRAIM BIERI (PHOTOS)<br />
44 MADE IN <strong>BE</strong>RN 4/2018<br />
4/2018 MADE IN <strong>BE</strong>RN<br />
45
DAMPFZENTRALE, <strong>BE</strong>RNE<br />
<strong>BE</strong>RNA, DEISSWIL<br />
LA NOUVELLE<br />
JAGUAR<br />
E-PACE<br />
KONZEPTHALLE 6, THOUNE<br />
Où aller pour découvrir le canton de Berne<br />
côté Urbain Style? La mieux placée pour<br />
en parler se nomme Lynn Huber. Elle est<br />
notamment responsable du département<br />
MICE (Meetings, Incentives, Conventions,<br />
Exhibitions) au sein de <strong>BE</strong>! Tourisme SA.<br />
Autant dire que toute entreprise qui souhaite<br />
organiser dans les règles de l’art un<br />
événement dans le canton de Berne va avoir<br />
affaire à cette jeune experte en tourisme de<br />
25 ans. «Les espaces de rencontre urbains<br />
sont aujourd’hui très demandés, parce qu’ils<br />
allient charme et modernité.» Les anciens<br />
bâtiments industriels ont particulièrement<br />
la cote. On en trouve de très beaux exemples<br />
en ville de Berne et dans les environs.<br />
Partons à leur découverte, en compagnie<br />
de Kreshnik Berisha, de Belp, qui travaille<br />
chez Emil Frey Berne, partenaire de <strong>BE</strong>! Tourisme<br />
SA. Ce dernier sera notre guide pour<br />
la tournée des sites. Mais pas dans n’importe<br />
quel véhicule, puisque nous nous installons<br />
à bord de la nouvelle Jaguar E-Pace, premier<br />
SUV compact de la prestigieuse marque britannique.<br />
La virée débute à la Konzepthalle 6,<br />
à Thoune. Avec ses locaux spacieux et ses immenses<br />
fenêtres, ce site ferait figure de lieu<br />
branché même à Berlin ou à New York. Mais<br />
cet espace, à l’origine une usine construite il<br />
y a 101 ans, se trouve bien dans la petite ville<br />
bernoise. Aujourd’hui, il abrite une salle de<br />
spectacle, un restaurant, un lieu de travail<br />
partagé et un magasin de meubles design.<br />
STUFENBAU, ITTIGEN<br />
BRASSERIE FELSENAU, <strong>BE</strong>RNE<br />
Les concepteurs des lieux, dont l’ancien guitariste<br />
du groupe de rock Gölä, ont parfaitement<br />
su combiner authenticité et élégance.<br />
La tournée se poursuit à la Dampfzentrale,<br />
dans le quartier du Marzili, à Berne. Par le<br />
passé, on y produisait de l’électricité à partir<br />
de charbon et de diesel. En 1981, la conservation<br />
des monuments historiques a empêché<br />
la démolition de ce témoin industriel<br />
majeur. D’abord occupée par des artistes, la<br />
Dampfzentrale, qui a inspiré au groupe Züri<br />
West son célèbre titre «Hansdampf», n’est<br />
plus, aujourd’hui, un lieu de revendication<br />
culturelle, mais un espace subventionné où<br />
sont organisées diverses manifestations.<br />
Von Roll fut l’une des entreprises industrielles<br />
les plus importantes du canton de<br />
Berne. Durant la période la plus florissante<br />
de son histoire, la société employait jusqu’à<br />
400 personnes dans ses usines de Muesmatt.<br />
C’est là qu’a été, entre autres, construit<br />
le premier téléphérique de Suisse, qui reliait<br />
Grindelwald au Wetterhorn. En 1997,<br />
Von Roll a dû fermer son site de production,<br />
et depuis 2010, il est occupé par l’Université<br />
et la Haute Ecole pédagogique de Berne.<br />
Nouvelle vie pour l’ancienne<br />
fabrique de carton Berna<br />
Du métal, passons à la bière. A partir des années<br />
1980, de nombreux petits producteurs<br />
de bière ont été absorbés par des marques<br />
plus importantes. Mais la brasserie Felsenau,<br />
à la périphérie nord de Berne, a été épargnée.<br />
Avec une production de 25 000 hectolitres,<br />
c’est la deuxième plus grande brasserie du<br />
canton, après Rugenbräu, à Interlaken. La<br />
blonde Bärner Müntschi est l’une de ses<br />
bières les plus populaires. Une chance que<br />
le coffre de la Jaguar E-Pace soit grand, car<br />
acheter directement à la production donne<br />
la bière un petit goût d’exclusivité.<br />
Après Berne, plus à l’est en direction de Stettlen,<br />
on aperçoit un énorme complexe industriel,<br />
entouré de prairies. L’endroit est presque<br />
surréaliste: on se dirait un peu sur un<br />
plateau de tournage. Devant nous, à Deisswil,<br />
se dressent les bâtiments de l’ancienne<br />
fabrique de carton Berna. Ce site a été fermé<br />
en 2010, mais des investisseurs, qui ont vu<br />
ses potentialités, lui ont donné une seconde<br />
vie en le transformant en un quartier d’habitation,<br />
de travail et de loisirs animé.<br />
Pour finir, nous arrivons à un autre site,<br />
qui pourrait, lui aussi, servir de décor de cinéma:<br />
le Stufenbau à Ittigen. Erigé en 1924,<br />
il doit sa forme originale à sa construction<br />
dans la pente. Jadis, l’usine fabriquait de la<br />
nitrocellulose, mais la production a très vite<br />
cessé et le bâtiment a servi de lieu d’entreposage,<br />
avant d’être déclaré site protégé, en<br />
1990. Aujourd’hui, c’est un endroit prisé<br />
pour organiser des événements. Alors que<br />
nous prenons en photo la Jaguar devant le<br />
bâtiment, un mariage s’invite dans le paysage.<br />
Le contraste ne pourrait être plus grand<br />
entre ce complexe industriel et l’élégance de<br />
la mariée - et c’est justement pour cela qu’on<br />
aime ces icônes industrielles.<br />
Kreshnik Berisha a 24 ans<br />
et est peintre en carrosserie.<br />
Depuis toujours, le jeune<br />
homme est un fan de la<br />
marque Jaguar: «J’aime<br />
la beauté du design et<br />
l’intérieur se caractérise<br />
par ses matériaux de haute<br />
qualité. La Jaguar embarque<br />
également les technologies<br />
les plus pointues. Tous les<br />
détails sont conçus avec le<br />
plus grand soin, des systèmes<br />
de contrôle à l’écran tactile»,<br />
s’enthousiasme-t-il.<br />
Kreshnik Berisha il effectue<br />
actuellement un stage de<br />
vendeur chez Emil Frey Berne,<br />
concessionnaire bernois de<br />
la marque de luxe britannique.<br />
Autant dire que pour lui, le<br />
rêve est devenu quotidien.<br />
Et pouvoir participer au<br />
lancement de la Jaguar<br />
E-Pace est un plaisir de plus.<br />
«Ce SUV compact est déjà<br />
disponible pour moins de<br />
40 000 francs, et c’est une<br />
vraie Jaguar!»<br />
A ce prix, les jeunes adultes<br />
peuvent enfin s’offrir un<br />
modèle de la prestigieuse<br />
marque. «On voit tout de suite<br />
que l’E-Pace a quelque chose<br />
de spécial, avec ses lignes qui<br />
rappellent celles d’un coupé<br />
et ses feux arrière uniques.<br />
Et quel confort sur la route! On<br />
remarque à peine qu’on roule,<br />
le véhicule ne fait presque pas<br />
de bruit, la conduite est à la<br />
fois stable et très dynamique.»<br />
Jadis, dans le canton de<br />
Berne, pour ne pas faire de<br />
jaloux, on évitait de s’afficher<br />
avec sa belle voiture. Mais<br />
pour Kreshnik Berisha, c’est<br />
terminé. «Heureusement que<br />
c’est du passé, confie-t-il,<br />
car la Jaguar E-Pace, il faut<br />
absolument la montrer!»<br />
46 MADE IN <strong>BE</strong>RN 4/2018<br />
4/2018 MADE IN <strong>BE</strong>RN<br />
47
GSTAAD<br />
MENUHIN FESTIVAL<br />
AGENDA<br />
<strong>BE</strong>RNE FESTIVAL DES<br />
MUSIQUES DE RUE<br />
INALPE, FESTIVAL<br />
DE MUSIQUE ET<br />
THÉÂTRE DE RUE<br />
11 – 16 JUIN<br />
LAND ART FESTIVAL<br />
Treize équipes provenant<br />
du monde entier créent<br />
des sculptures éphémères<br />
en utilisant des matériaux naturels<br />
trouvés sur place.<br />
Des œuvres s’inscrivent<br />
dans le paysage.<br />
landart-grindelwald.ch<br />
12 – 13 JUIN<br />
LE TOUR DE SUISSE<br />
À GSTAAD<br />
Après une absence de 24 ans,<br />
le Tour de Suisse revient dans<br />
le Saanenland avec une arrivée<br />
sur l’aérodrome de Saanen, le<br />
12 juin, et un départ d’étape, le<br />
13, à la patinoire de Gstaad. En<br />
parallèle, une course, ouverte<br />
à tous, est organisée à l’aérodrome<br />
de Saanen (12 juin).<br />
gstaad.ch<br />
30 JUIN<br />
MONTÉE À L’ALPAGE<br />
À ENGSTLIGEN<br />
Quelque 500 vaches montent<br />
à l’alpage d’Engstligen, fin juin,<br />
par un sentier très escarpé.<br />
Dès 5 heures du matin, les<br />
hôtes peuvent rejoindre l’alpage<br />
en téléphérique, trouver<br />
une bonne place et admirer le<br />
lever du soleil en attendant l’arrivée<br />
du troupeau.<br />
engstligenalp.ch<br />
4 JUILLET – 18 AOÛT<br />
THÉÂTRE EN PLEIN AIR<br />
BALLEN<strong>BE</strong>RG<br />
La pièce montée cette année<br />
au Musée en plein air de Ballenberg<br />
est intitulée «Steibruch<br />
- Zrugg us Amerika». L’histoire?<br />
Murer, le héros, a une relation<br />
étrange avec Näppi, un garçon<br />
légèrement handicapé, et avec<br />
Meitschi, une fille vive et intelligente,<br />
tous deux mis à part par<br />
les autres enfants... Mieux vaut<br />
le savoir, la pièce est jouée en<br />
allemand.<br />
landschaftstheaterballenberg.ch<br />
11 JUILLET – 25 AOÛT<br />
«MAMMA MIA!» SUR<br />
LE LAC DE THOUNE<br />
La joyeuse comédie musicale<br />
est inspirée du tube du groupe<br />
Abba. Si vous y allez aussi pour<br />
les textes, sachez que le spectacle<br />
est interprété, à Thoune,<br />
en suisse-allemand (voir p. 9).<br />
thunerseespiele.ch<br />
13 JUILLET – 1 ER SEPTEMBRE<br />
GSTAAD MENUHIN<br />
FESTIVAL<br />
Le violoniste Yehudi Menuhin,<br />
connu dans le monde entier,<br />
passait ses vacances dans le<br />
Saanenland. Ce festival, mis<br />
sur pied en son honneur à<br />
Gstaad, est placé sous le thème<br />
des Alpes. Hélène Grimaud,<br />
Jonas Kaufmann et David Garrett<br />
sont au programme.<br />
menuhinfestival.ch<br />
13 – 15 JUILLET<br />
EIGER ULTRA TRAIL<br />
Avec des étapes comme la<br />
Grande Scheidegg, First, Faulhorn,<br />
Schynige Platte, Wengen,<br />
Männlichen, Petite Scheidegg,<br />
et la traversée sous la face<br />
nord de l’Eiger, autant dire qu’il<br />
y aura du spectacle et une ambiance<br />
exceptionnelle. Le trail<br />
fait 101 km pour un dénivelé<br />
positif de 6700 m: l’examen de<br />
passage sera difficile pour chaque<br />
participant.<br />
eigerultratrail.ch<br />
27 JUILLET – 4 AOÛT<br />
LAKELIVE FESTIVAL<br />
Ce festival haut en couleur unit<br />
la musique, le sport et la culture<br />
pour proposer des rendezvous<br />
vitaminés dans<br />
les magnifiques paysages<br />
des environs de Bienne.<br />
lakelive.ch<br />
9 – 11 AOÛT<br />
BUSKERS <strong>BE</strong>RN<br />
Créatif, coloré, drôle, poétique...<br />
Quelque150 artistes venus<br />
du monde entier prennent possession<br />
des ruelles de<br />
la vieille ville de Berne pour<br />
un festival d’été en plein air.<br />
Un rendez-vous extraordinaire<br />
avec de la musique, de la<br />
danse, du théâtre, de la comédie<br />
et des acrobates.<br />
buskersbern.ch<br />
17 – 19 AOÛT<br />
RENCONTRE<br />
INTERNATIONALE<br />
DE BUS VW<br />
Pendant trois jours, les fameux<br />
bus VW savamment customisés<br />
seront les maîtres du terrain<br />
du centre sportif Kuspo,<br />
à Lenk. Tombola, productions<br />
d’artistes et DJ: un programme<br />
varié est proposé aux visiteurs,<br />
jusqu’au bout de la nuit.<br />
lenk-simmental.ch<br />
22 – 26 AOÛT<br />
<strong>BE</strong>RNE CÉLÈBRE<br />
LA LITTÉRATURE<br />
C’est «le» lieu de rendez-vous<br />
pour les rats de bibliothèque<br />
et des amateurs de littérature...<br />
à condition de pratiquer la<br />
langue de Goethe! Durant cinq<br />
jours, des auteurs squatteront<br />
les rues et les places de la capitale,<br />
mais aussi de plusieurs<br />
autres localités du canton,<br />
et notamment Thoune, Bienne<br />
ou encore Köniz.<br />
berner-literaturfest.ch<br />
1 ER SEPTEMBRE<br />
DÉSALPE À GSTAAD<br />
La descente des vaches de l’alpage,<br />
et leur arrivée dans<br />
les rues de Gstaad, est l’occasion<br />
d’une belle fête populaire.<br />
Les hôtes trouveront un marché<br />
avec des produits locaux,<br />
des offres de dégustation, tout<br />
cela avec un accompagnement<br />
musical de choix.<br />
gstaad.ch<br />
3 SEPTEMBRE<br />
FOIRE DE CHAINDON<br />
Le premier lundi de septembre,<br />
le village de Reconvilier, dans le<br />
Jura bernois, se transforme en<br />
un grand marché aux chevaux,<br />
animé par des concerts et de<br />
multiples attractions. Quelque<br />
35 000 visiteurs sont attendus.<br />
reconvilier.ch<br />
14 – 23 SEPTEMBRE<br />
SWISS CHAM<strong>BE</strong>R<br />
MUSIC FESTIVAL<br />
Durant ce festival, les<br />
meilleurs ensembles de<br />
musique de chambre en provenance<br />
du monde entier, jouent<br />
en public à Adelboden, Kandersteg<br />
ou Frutigen,<br />
et sont jugés par un jury<br />
haut de gamme!<br />
swisschambermusicfestival.ch<br />
IMPRESSUM<br />
DIRECTION Dominic<br />
Geisseler RÉDACTION<br />
Erik Brühlmann, Marius<br />
Leutenegger, Lukas<br />
Tobler, Zeno van Essel<br />
PRODUCTION Renata<br />
Libal, Dominic Geisseler,<br />
Catherine Maret MISE<br />
EN PAGE Fabienne<br />
Boesch RÉDACTION<br />
PHOTO Suse Heinz<br />
TRADUCTIONS Loyse<br />
Pahud, Sylvie Ulmann,<br />
Andréane Leclerc, Catherine<br />
Seigneur PHOTO<br />
COVER Switzerland Tourism<br />
DIRECTION ÉDITO-<br />
RIALE Marcel Tappeiner<br />
TAMEDIA ADVERTISING<br />
Philipp Mankowski (Chief<br />
Sales Officer) Adriano<br />
Valeri (Head of Advertising)<br />
IMPRIMÉ EN SUISSE<br />
Un partenariat entre<br />
<strong>BE</strong>! Tourisme SA<br />
et Le Matin Dimanche<br />
48 MADE IN <strong>BE</strong>RN 4/2018<br />
4/2018 MADE IN <strong>BE</strong>RN<br />
49
SOUVENIRS<br />
Souvenirs de Berne<br />
Une eau de parfum, une pommade à l’huile de marmotte et aux herbes, des pavés de Bienne<br />
ou une petite vachette en bois: le canton de Berne sait s’y faire en production artisanale<br />
03<br />
02<br />
Eau de parfum<br />
Aarewasser<br />
Berne s’apprécie<br />
par tous les sens.<br />
Floral, le parfum<br />
Aarewasser,<br />
de «Bern Collection»,<br />
séduit avec<br />
ses notes de thé.<br />
Vache en bois<br />
Fabriquée à la main<br />
par la maison Trauffer,<br />
à Brienz, la petite<br />
vache en bois avec<br />
sa clochette représente<br />
la Suisse dans<br />
le monde entier.<br />
01<br />
Pavés de<br />
la vieille ville<br />
Ces délicieux petits<br />
cubes de chocolat<br />
fondant, enrobés<br />
de poudre de<br />
cacao, sont fabriqués<br />
et vendus<br />
à la Chocolaterie<br />
Langel, à Bienne.<br />
04<br />
Pommade Murmeli<br />
A base d’huile pure marmotte<br />
et de diverses herbes,<br />
cet onguent de la maison<br />
Puralpina, à Frutigen, apaise<br />
après l’effort.<br />
Sel aux herbes<br />
Du sel marin associé<br />
à un un mélange<br />
d’herbes aromatiques:<br />
cet assaisonnement<br />
est vendu<br />
par la Fondation<br />
Alpenruhe, à Gstaad.<br />
05<br />
06<br />
Ragusa<br />
La barre de chocolat<br />
aux noisettes de<br />
Camille Bloch est<br />
un produit bernois<br />
apprécié par les<br />
gourmands du<br />
monde entier.<br />
07<br />
Arc-en-ciel de gourdes<br />
Sous ses jolies couleurs,<br />
cette gourde Squeasy<br />
de la maison Traritrara,<br />
à Thoune, se plie et se déplie<br />
à volonté. Pratique et fun!<br />
10<br />
08<br />
La fondue «Gstaad»<br />
Les fondues de la laiterie de<br />
Gstaad sont disponibles en<br />
sachets de plusieurs tailles<br />
et avec différentes saveurs.<br />
Le nain<br />
du Haslital<br />
Les aventures<br />
de Muggestutz,<br />
plus vieux nain<br />
du Haslital, sont<br />
racontées dans<br />
un livre et un CD<br />
(en allemand).<br />
09<br />
L’Aar «au sec» avec ce sac<br />
Ce sac étanche Bärnhard, de Bern Welcome,<br />
avec sa bandoulière garantit aux<br />
nageurs des affaires qui restent sèches.<br />
50<br />
MADE IN <strong>BE</strong>RN 4/2018
RANGE ROVER VELAR<br />
LE STYLE DE L’AVANT-GARDE.<br />
La voiture la plus élégante<br />
de Suisse 2018<br />
Land Rover a toujours une longueur d’avance. Ce fut le cas en 1948<br />
avec le tout premier Land Rover et en 1970 avec le Range Rover qui a été<br />
à l’origine d’une catégorie de véhicules entièrement nouvelle: le SUV.<br />
Le Range Rover Velar perpétue cette tradition avec un raffinement extrême.<br />
Innovant. Intelligent. Inspirant.<br />
Land Rover, c’est l’innovation permanente et la référence absolue dans<br />
le monde des SUV.<br />
landrover.ch