Céréales & Tubercules Manioc 2018
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<strong>Céréales</strong> & tubercules<br />
MANIOC<br />
<strong>2018</strong>
<strong>Céréales</strong> & tubercules<br />
MANIOC<br />
septembre <strong>2018</strong><br />
Tous les textes, toutes les œuvres publiés restent<br />
la propriété exclusive de leurs auteurs respectifs<br />
et sont protégés en vertu des lois en vigueur.<br />
La rédaction n’est pas responsable des<br />
textes et images publiés, qui engagent<br />
la seule responsabilité de leur auteur.<br />
Tous droits réservés © <strong>Céréales</strong> & <strong>Tubercules</strong> et les<br />
artistes<br />
ISSN en cours -21 septembre <strong>2018</strong><br />
Photographie précédente © Brian Michael Barbeito
SOMMAIRE<br />
Poésie<br />
Artal<br />
Evelyne Charasse<br />
Chrystèle Goncalves<br />
Jessica Mehta<br />
L’encre étoilée<br />
Talulah Naakre<br />
Anna Owerka<br />
Catherine Martinez<br />
Gaetan Sortet<br />
Jacques Cauda L.<br />
Gaetan Sortet & Khalid El Morabethi<br />
Catherine Tisserand-Simon<br />
Nouvelles<br />
Mahrk Gothié<br />
Evelyne Charasse<br />
Photographies<br />
& Créations Numériques<br />
Brian Michael Barbeito<br />
Jacques Cauda<br />
Talulah Naakre<br />
Brian Michael Barbeito
ARTAL<br />
Sur les layons glaiseux<br />
Par le riche guéret qu’arrose une onde claire<br />
sur un parcours sans fin je ne fais que flâner<br />
tout goûtant le silence arpentant solitaire<br />
j’efface mes soucis veillant ne rien souiller<br />
Considérant ces fonds, je rêve sous la brise<br />
juste un zéphyr d’hiver froidement revenu<br />
régénérant son rite et sa passive emprise<br />
pareil au vent j’avance en mon pas soutenu<br />
Se fleure le bien-être aux terrestres parages<br />
qu’un lever du soleil dans son sensible effort<br />
venu tiédir le clos des dames de laitages<br />
et du premier rayon de réchauffer mon sort<br />
Demain au petit jour qui conduira ma vie<br />
comme de coutume sur les layons glaiseux<br />
longeant la Rochefou ou autre artère choisie<br />
j’irai comblé allant, vers l’abri de ces lieux.
EVELYNE CHARASSE<br />
Et même<br />
Si<br />
Je ne connais pas<br />
Les anges<br />
Même<br />
Si<br />
Je suis étrangère<br />
Au paradis<br />
Même<br />
Si<br />
Je confonds<br />
Le jour et l’amour<br />
Même<br />
Si<br />
La route est<br />
Longue<br />
Qui mène<br />
À toi<br />
Je te crois
Série Tombe la nuit © Talulah Naakre
Chrystèle Goncalves<br />
Les mille aiguilles<br />
des abruptes giboulées<br />
cinglent mon visage –<br />
pluie de perles de cristal<br />
papillote la grisaille<br />
larmes en lisières<br />
pluie de pierres irisées<br />
sang de ma grisaille -<br />
sur mes pommettes saillantes<br />
coule un feu à fleur de roches
Jessica Mehta<br />
Braiding<br />
The morning of my mother’s death<br />
call, I couldn’t plait my hair—a weaving,<br />
daily habit I thought branded into cerebellum<br />
had left me quick as her. It’s fragile,<br />
memory encoding. Ripe for damage.<br />
Even consolidation isn’t a given.<br />
We imagine: we could eat<br />
in the dark if we had to, the slopes<br />
and secrets of our favorite lover. I cried<br />
silent in the bathroom, thin strands<br />
laced crooked through shaking fingers<br />
at the impossibility of it all. It had been decades<br />
since I’d sat cross-legged between her knees<br />
buried in shag carpet. Patient, quiet<br />
while she wound cornrows like crop circles<br />
along my scalp. The smell of Pert shampoo,<br />
the snap of red rubber bands, everything<br />
came whooshing back. But not the braiding,<br />
the fast fingers. Makes sense. Remember:<br />
the heart is a muscle, too. Its memories<br />
vulnerable to paralysis like every other run<br />
down part of us. Still, only in stillness,<br />
can the dead pass through, clean<br />
the kitchen and leave us<br />
to mop the floors of drying curls.
© Brian Michael Barbeito
Qui suis-je ? Je suis de ces êtres en quête d’amour parmi ces<br />
gens qui ne savent aimer qu’eux-mêmes à travers ceux qui les<br />
aiment, ou paraissent les aimer pour être ce que les sociétés<br />
demandent d’être. Je ne me reconnais pas dans cette exigence<br />
et pourtant je veux m’y reconnaître mais en tant que quoi ?<br />
Oui, je dis «quoi» et non «qui» parce que il me semble qu’on<br />
nous demande d’être quelque chose et non quelqu’un. Quel<br />
quelqu’un suis-je ? Je suis, j’y reviens, un être qui n’a d’intérêt<br />
que pour l’amour partagé entre amoureux de l’humanité et<br />
non d’une poignée d’humains. Je parais bien ambitieuse, mais,<br />
que voulez-vous mon pauvre esprit ne peut que s’enrichir dans<br />
ce flux si simple d’un regard, de paroles, de sourires complices<br />
qui signifient «on se voit, on se reconnaît, on est si bien ensemble».<br />
Je suis au final un être enfermé, quelque peu sauvage<br />
pour n’avoir pas trouvé le suc de cette quête trop exigeante, un<br />
coquillage qui sait cependant s’ouvrir quand les vagues rares<br />
apportent sur mon rocher ces naufragés qui me ressemblent.<br />
Anna OWERKA
Mahrk Gothie<br />
Toc toc<br />
Quelqu’un frappa à ma porte. J’ouvris, et un type me regarda de la tête aux pieds. Il me dit avec<br />
des grands yeux d’ahuri :<br />
– Oui ? Que puis-je pour vous ?<br />
– Monsieur, répondis-je froidement, vous êtes chez moi.<br />
– Pardon ?<br />
– Je dis que vous êtes chez moi.<br />
– Vous venez me déranger chez moi pour m’annoncer que vous êtes chez vous. Curieux,<br />
ne trouvez-vous pas ? Vous avez quelque chose à cacher ?<br />
– Absolument pas !<br />
– Bien, bien, fit-il d’un air suspicieux. Dans ce cas, entrons. Je vous en prie.<br />
Je n’avais jamais vu cet homme auparavant, pourtant son visage me paraissait étrangement<br />
familier. Il marchait les mains dans le dos, en toute décontraction, un peu comme s’il<br />
connaissait déjà la maison. Lorsqu’il pénétra dans le salon, ma femme vint à sa rencontre et<br />
l’embrassa sur la bouche. Les mains sur ses hanches, elle lui demanda en penchant discrètement<br />
la tête dans ma direction :<br />
– Tiens, tu as de la visite ! Qu’attends-tu pour me présenter ton ami ?<br />
– Figure-toi que je ne le connais pas ! prétendit-il avec une insupportable expression<br />
d’incrédulité.<br />
– Donc, résuma sa femme en souriant (je veux dire : ma femme !) tu invites des inconnus<br />
à la maison ? Et d’où te vient cette lubie, je te prie ?<br />
– Je ne l’ai pas invité, expliqua-t-il. Cet homme vient de frapper à la porte en me demandant<br />
ce que je voulais ! Tu te rends compte !<br />
– Il doit être fou, chuchota notre femme. A mon avis, tu devrais prévenir la police.<br />
– Tout de suite, les grands mots ! Allons, allons, nous pouvons régler seuls cette affaire.<br />
En deux minutes, je me retrouvai invité dans ma propre maison. L’homme m’indiqua<br />
le canapé, ma femme qui croyait être la femme de cet inconnu qui croyait être son mari nous<br />
prépara un apéritif, et l’étrange visiteur s’installa en face de moi en me regardant avec malice.<br />
Je sentais une immense colère s’infiltrer dans chacune de mes particules, les bousculer, les mélanger,<br />
semant la zizanie au plus profond de mon âme.<br />
– C’est une caméra cachée, c’est ça ? lançai-je du ton le plus neutre possible.<br />
– Je ne vois pas de quoi vous voulez parler, affirma mon invité. Comment vous appelez-vous<br />
?<br />
– Franck Leduc.<br />
– Vous êtes un sacré numéro, déclara-t-il en faisant mine de rire. Je suis Franck Leduc.
– Prouvez-le.<br />
C’est à ce moment-là que notre femme revint de la cuisine avec l’apéritif. Avant de<br />
s’installer, elle sembla hésiter. Elle me dévisagea pendant quelques secondes, puis regarda notre<br />
mystérieux invité ; elle tourna la tête à plusieurs reprises, ouvrit la bouche, la referma, expulsa<br />
un son étouffé, commença à se ronger les ongles, toujours debout, paralysée, nerveuse, ne sachant<br />
plus comment elle devait se comporter. Ses quelques neurones subissaient une combustion<br />
instantanée.<br />
– Mais que t’arrive-t-il, bon sang ? pestai-je à voix haute.<br />
– Ne parlez pas à ma femme sur ce ton ! ordonna son mari.<br />
– C’est ma femme ! Et c’est ma maison ! Je veux que vous partiez immédiatement, compris<br />
?<br />
– Vous êtes fou !<br />
Nous nous apprêtions à en venir aux mains pour régler ce différend lorsque la femme<br />
se dressa entre nous afin de s’interposer. Aussitôt, nous retrouvâmes notre calme. Ensuite, elle<br />
nous prit par la main et nous conduisit sur le canapé.<br />
– C’est quand même mieux comme ça, non ? affirma-t-elle en soupirant de soulagement.<br />
Je déteste les conflits. Franck, je suis heureuse d’être avec toi.<br />
– Merci, répondis-je à l’unisson avec ma copie conforme.<br />
– A présent, trinquons. Je pense que nous avons tous besoin d’un remontant.<br />
Franck porta un verre à ses lèvres et cela ne me dérangeait plus d’apercevoir sa main<br />
droite remonter doucement le long des cuisses de sa femme. Au même moment, de l’autre côté<br />
du canapé, j’exécutai les mêmes gestes, tel un reflet mécanique, en caressant ma femme.<br />
– Elle s’appelle Gisèle, déclara Franck.<br />
– Il le sait, voyons ! ricana-t-elle. Je te rappelle qu’il s’agit de mon mari.<br />
– C’est vrai, fit-il en se tapant le front, j’avais oublié ! Excuse-moi, Franck.<br />
– Je t’en prie, Franck.<br />
Il était moi, et j’étais lui. Avec Gisèle entre nous, c’était l’entente cordiale. La tension<br />
électrique qui imbibait la maison avait disparu, et la soirée s’annonçait merveilleuse. Après<br />
quelques verres, Franck monta les escaliers qui conduisaient à notre chambre, et je le suivis en<br />
tenant notre épouse par la main. Elle paraissait la plus heureuse de nous trois. Après tout, elle<br />
était mariée avec deux hommes. La veinarde.
Talulah NaaKre<br />
Horizon lointain<br />
D’une année qui s’effrite<br />
Renouveau sous un manteau de neige<br />
D’une année tout juste née
© Brian Michael Barbeito
Catherine Martinez<br />
Chaleur et Ombre<br />
Dès l’aube je te tourmente,<br />
Tu es pâle et fraiche encore…<br />
Puis je frappe de plus en plus fort<br />
Et tu es ombre endormante.<br />
Je t’accable à mon apogée<br />
Juste pour mieux t’illuminer,<br />
Mais silencieuse tu me fuis<br />
Pour te mettre à l’abri…<br />
Et je hais tout le manège<br />
De ces bras qui te protègent !<br />
Ô m’apaiser et être de marbre<br />
Sans lutte avec les grands arbres !<br />
Je suis reine, je te touche alors,<br />
Je saigne et me noie sur le bord<br />
Torride et pourpre de nos accords<br />
Pour ne former qu’un seul corps.<br />
Alors au crépuscule je m’allonge,<br />
J’envahis l’horizon, je l’incendie.<br />
Toi ombre longue tu me longes<br />
Et unis enfin nous devenons nuit…
L’encre étoilée<br />
 tous nos rendez-vous manqués<br />
Sur porte de l’amitié<br />
Ou encore sur le parcours<br />
Du chemin de l’amour.<br />
Sans cesse trouver<br />
De nouvelles solutions<br />
Pour une guérison<br />
 poser sur la confiance envolée<br />
Autour d’un cœur brisé<br />
Roule, cogne le tambour.<br />
Le palpitant devient si lourd<br />
Par les larmes versées.<br />
Sentiments en contusion<br />
Mélange de fusions.<br />
Sur l’être, courent des moments<br />
De non- envie, tout se glace.<br />
La rivière du cœur devient torrent<br />
D’angoisse, laissant des traces<br />
Et cris silencieux remplissant les tourments.<br />
Trouver un peu d’espace<br />
Pour un autre tournant<br />
Et doucement faire face<br />
 cette douleur du cœur de faïence fêlé<br />
Et laisser se recoller<br />
Le verbe aimer.<br />
Oublier les instants volés<br />
Ne plus crier<br />
Apprendre à taire la naïveté<br />
De trop de sensibilité<br />
Et continuer<br />
 prendre des rendez-vous d’amitié<br />
Les faire chanter.<br />
Croire encore au velours<br />
Qui se pose sur l’amour<br />
Sans pour autant donner<br />
Trop vite de coloration<br />
A la fusion.
L’été en plastique © Jacques Cauda
Vins, se lève le jour, le lac et sa magie<br />
du regard désigné l’inaperçu mouvant<br />
j’en ai vécu des sauts de la carpe ébaudie<br />
sur un reflet d’étoile au rapport attachant<br />
ARTAL
Gaetan Sortet<br />
Un bar à cocktails exotiques et long drinks en tout genre. Un<br />
couple anglais discute. J’entends les mots « lonely people ».<br />
Je regarde le coussin à fleurs imprimées sur la chaise en face<br />
de moi et je me dis « Gaëtan, stp, écris-moi un poème ». Et<br />
j’écris ce que tu es en train de lire. Mais je dois trouver une<br />
chute. Alors, je pense à Camus. Mais c’est bateau, c’est un<br />
poncif, c’est cliché-cliché, non? Alors, je pense à ski. Et là,<br />
hop... L’illumination (non pas de Rimbaud ou de Noël qui<br />
seraient éventuellement d’autres poncifs-clichés-clichés). Je<br />
pense à Hansi Hinterseer. Fais-moi plaisir. Google it for me<br />
et va voir ce qu’il chante. Ce type, je l’adore. Réellement. Et<br />
peut-être qu’un jour, quelqu’un lui dira qu’il apparaît dans un<br />
de mes poèmes.
Ton absence<br />
Est une prison<br />
À ciel ouvert<br />
À ciel donné<br />
Ton absence<br />
Est une prière<br />
À l’infini<br />
À l’univers<br />
Ton absence<br />
Est un espoir<br />
Une impression<br />
Ton absence<br />
Recrée le monde<br />
EVELYNE CHARASSE
Automne © Talulah Naakre
Talulah NaaKre<br />
Deux doigts<br />
Dans le pot de confiture<br />
Deux bouches<br />
Alléchées et gourmandes<br />
Un bocal vide<br />
Esseulé sur la table
L.<br />
La fleur<br />
Il était une fleur<br />
Si belle si jolie<br />
Qu’un homme<br />
Amoureux d’une femme<br />
Lui offrit cette fleur
EVELYNE CHARASSE<br />
Le doudou<br />
L’impact des gouttes sur le métal galvanisé du toit de la niche rassurait Nata. À l’extérieur, dans<br />
la nuit fraiche, la pluie tombait drue. La petite fille serrait son doudou contre elle très fort, lui<br />
parlant à voix très basse, comme le lui avait appris nounou Assia :<br />
-Ne t’en fais pas doudou. Tout va bien se passer. On va juste attendre papa ici.<br />
Elle ne voulait pas l’inquiéter mais elle tremblait de tout son corps. Elle ne savait pas si c’était<br />
de froid ou de peur.<br />
Qu’avait dit papa déjà ?<br />
- Si un jour des méchants viennent ma Natanouche , il faudra absolument te réfugier dans la<br />
niche de Kira , dans la cachette que tu connais . Et surtout serrer très fort doudou contre toi<br />
et m’attendre.<br />
Et la petite fille avait répondu, le plus sérieusement :<br />
-Doudou et moi, on t’attendra mon papa.<br />
Ce jour redouté était donc arrivé.<br />
Des méchants avaient retrouvé leur chalet, pourtant bien caché dans la montagne. Eloigné<br />
de tout, comme tous les endroits que papa adorait. Pour Nata, tout allait bien grâce à nounou<br />
Assia et à Akim.<br />
Cette nuit, des méchants étaient rentrés sur la propriété. Kira, le berger allemand les avait<br />
sentis et depuis ne cessait d’aboyer. L’alarme s’étant déclenchée, Akim les avait repérés sur les<br />
écrans de surveillance.<br />
Sans ménagement nounou Assia avait réveillé la petite fille :<br />
-Debout Nata ! Ils sont là ! Va dans la cachette comme prévu. Tu y restes jusqu’à l’arrivée de<br />
ton père. Quoi qu’il arrive. Compris ?<br />
-Oui.<br />
À cet instant, la jeune femme affichait un regard dur inconnu de l’enfant jusqu’alors. Pour la<br />
première fois, sa douce nounou lui parla brutalement :<br />
-Tu me le jures ?<br />
-Oui Assia.<br />
-Tu ne pleureras pas ?<br />
-Non.<br />
Mais elle savait que c’était un mensonge.
Assia ouvrit la trappe dissimulée sous le tapis de sa chambre, saisit la petite fille et la projeta<br />
dans l’étroit boyau creusé sous le chalet.<br />
On entendait des cris et des détonations à l’extérieur.<br />
Nata se retrouva dans le noir total. Elle progressa lentement comme elle l’avait appris, son<br />
doudou entre les dents. Elle sortit dans la nuit froide et pluvieuse sur le côté du chalet. Elle<br />
était couverte de boue. Elle rampa encore deux mètres pour atteindre la niche de Kira. Elle se<br />
glissa à l’intérieur et tourna une petite poignée au fond pour ouvrir la cachette.<br />
La chienne n’aboyait plus. Nata entendit les méchants hurler dans leur langue. Elle entendit<br />
Akim et Assia qui leur répondirent d’une façon si agressive qu’elle ne les reconnut pas juste<br />
avant de refermer le double fond.<br />
Il y eut des déflagrations, des explosions qui firent vibrer la niche.<br />
Puis, la pluie redoubla, Nata sentit des larmes chaudes couler le long de ses joues.<br />
-Non doudou, je ne pleure pas, chuchota-t-elle.<br />
Elle se positionna le plus confortablement dans l’étroite cachette en serrant son doudou très<br />
fort.<br />
On n’entendait plus ni Akim ni Assia .<br />
Des voix d’hommes au fort accent étranger percèrent la nuit.<br />
-Nata ! Nata ! Petite ! Viens, nous allons te ramener à ton papa.<br />
Nata compta trois voix différentes. Ils marchaient lourdement, dans le chalet, dans l’allée. Soudain,<br />
des pas vinrent près de la niche.<br />
-Nata ! Petite ! Ne fais pas l’idiote ! Ton père ne viendra pas ici !<br />
Après de longues minutes de recherches vaines, les hommes changèrent de tactique :<br />
-Nous allons bruler le chalet Nata ! Sors si tu veux revoir ton père !<br />
Nata tremblait de tout son corps contre le bois rugueux de la niche.<br />
«Ne t’en fais pas doudou, papa va venir. Papa va venir. Papa va venir. » n’arrêtait-elle pas de<br />
penser.<br />
-Tout va cramer ! Dommage pour ta nounou ! Dommage pour ton chien ! Et puis, le garde du<br />
corps, il va cramer aussi ! Tout ça à cause de toi Nata ! Sors de ta cachette !<br />
La petite fille ferma les yeux, le plus fort possible et se boucha les oreilles avec son doudou.<br />
Il y eut une explosion, puis un énorme crépitement. Des rires aussi.<br />
Nata sentit l’odeur du feu qui dévorait le chalet et les sapins alentour.<br />
Il y eut des cris et puis encore des déflagrations.<br />
« Papa va venir doudou. Papa va venir. »<br />
Brusquement, quelqu’un frappa sur la niche :<br />
-Nata ! Natanoucka ! Ouvre ! C’est moi ! Il n’y a plus de danger !<br />
-Papa ! cria-t-elle en s’extirpant de la petite cachette.<br />
-Ma petite fille !<br />
-Mon papa ! Tu sais, doudou a été très courageux.<br />
Elle se serra dans les bras de son père, ses larmes se mêlant aux gouttes de pluie.<br />
Derrière eux l’incendie faisait rage.<br />
-Et toi aussi ma Natanouche, répondit-il en rangeant son arme dans son fourreau. Partons vite<br />
avant que les secours n’arrivent.
© Brian Michael Barbeito
Anna OWERKA<br />
Vol au-dessus des airs tristes, des airs<br />
heureux, des mélanges spasmodiques, je<br />
vole du temps aux secondes suicidaires,<br />
aux secondes cruelles, je tourne, virevolte,<br />
m’effeuille, me déracine, retour au<br />
nid, coucou la colombe de la paix, toi<br />
seule ouvre mon sourire, je me pose.
Catherine<br />
Tisserand-Simon<br />
LES OMBRES BLANCHES<br />
Les ombres blanches sont venues vers vous<br />
Une nuit<br />
J’attendais l’aurore<br />
J’entendais le silence vous ensevelir<br />
Je me taisais<br />
Dans ce reste de nuit<br />
Juste avant l’aube<br />
Juste avant le départ<br />
Le Grand Départ vers la Lumière<br />
Vous alliez<br />
Parmi les mondes<br />
Ivres de vos souvenirs<br />
Aveugles à mes pleurs<br />
Sourds aux sanglots de la mer<br />
Vous alliez<br />
Tranquilles et fiers<br />
Vers les douces ombres<br />
De vos éternités<br />
Et moi<br />
Je me souviens<br />
De vous baisers<br />
Disséminés par le vent
Gaetan Sortet<br />
Khalid El Morabethi<br />
Pays inconnu<br />
Je répète ce que je prononce<br />
Deux fois. Deux fois.<br />
Le son au milieu existe<br />
Et je sens le souffle de Dieu sur mon visage<br />
Le silence, on ne peut pas l’attendre mourir<br />
Tu sais mon Amour, je suis un chien<br />
Je ne peux pas me coucher sur la route<br />
J’ai d’autres ambitions<br />
Je pense<br />
Et je crois que tu es celle
Chrystèle Goncalves<br />
La lumière jaune<br />
tombe sur les monts bleutés<br />
en fracas juteux<br />
planter ses flèches dorées<br />
là-bas, de l’autre côté<br />
De l’autre côté<br />
la lumière rose pâle<br />
boursoufle les monts -<br />
la sueur perlée de sang<br />
de la traversée terrestre
Brian Michael Barbeito<br />
LIGHTNING CHASES ME LIKE THE COYOTES HUNT THE<br />
DEER AND I AM CALLOW COMPARED TO THE WOO-<br />
DLAND’S AGE AND SAGACITY (AT ONE TIME OR ANO-<br />
THER OR VALLEY FIELD AND PATH)<br />
At one time or another wind crashes through the bushes but that is not all. The winter sun hits<br />
the world like a fire and down below even the regular paths, along the valley floor, four coyotes<br />
chase two deer faster and faster and the leaves throw themselves up not having a clue what<br />
has happened and a commotion can be heard. Nothing is caught yet, - but what a race, what a<br />
piece of trouble for everyone, and how fast they all go through there. At one time or another.<br />
And at one time or another ice breaks and the walkers foot falls through the pond, - he is then<br />
with frustration, mud, and a bruised knee to go along with the bruised ego. He has to get out<br />
of the quick-sand like vacuum the waiting mud below has created and still try to keep his shoe<br />
on his foot. He has to walk home, drenched, kind of throttled or sunken and the like. At one<br />
time or another the robust July day houses impossibly blue and red berries, a praying mantis, a<br />
snake that comes across the way of the yonder path and is old and wise and cannot be caught<br />
or photographed, - no not that one, - and though to tell the truth he is just a generic garden<br />
variety garter snake, - there is nothing really prosaic about him upon closer look. He is beauty,<br />
he is life, and he is a representation and part of the real kundalini energy both. At one time or<br />
other these things and thousands more happen. At one time or another, anyhow and anyways<br />
and anytime. At one time or another the creek flows and the pond is still and black and silent<br />
and who knows what it houses. The fences run along and the clouds skate through the sky then<br />
slow and bob a bit like balloons leaving and full of helium. They leave just the blue sky and<br />
then this sky turns ominous and dark, grey and after that the world becomes outright lurid and<br />
I am callow compared to its age and sagacity but I am game, I am all in, I am alive, and I am<br />
down. At one time or another,- I get struck by ground lightning minutes before the real storm,<br />
the lightning coming out from the earth and through the leg and out the back of the right leg<br />
leaving its charge, scarring and scaring with its burn mark. I thought a group of people had<br />
thrown a fast and large rock as a joke. But no joke it was, at one time or another.
L’encre étoilée<br />
L’automne est bien là<br />
L’été doucement se meurt<br />
 bout de souffle, à bout de bras<br />
Sur la vie tout comme sur un cœur<br />
Ou tombent les feuilles<br />
Et glissent tant de larmes.<br />
Visage et nature s’endeuillent<br />
S’éteignent tristement les âmes.<br />
 travers un temps de solitude<br />
Assise sur ce banc particulier<br />
Une immense lassitude<br />
Continue de se dessiner.<br />
Même les nuages<br />
Se remplissent de brume.<br />
Passent quelques images<br />
De bons souvenirs<br />
Et comme cet oiseau<br />
Qui semble courir<br />
Pour un pays plus chaud<br />
Elles se posent sur le cœur.<br />
Tentent de faire revenir<br />
Sur l’automne d’autres couleurs<br />
Autour des yeux embrumés<br />
Par les maux qui dévorent<br />
Petits à petits les belles pensées.<br />
Sous cette légère brise du lac<br />
Simplement s’endormir<br />
D’une porte qui claque<br />
Avec pour eux un sourire.<br />
Mélodie automnale<br />
Un morceau de piano<br />
Juste un mémorial<br />
Posée dans la tête<br />
«All myself to you»<br />
Accompagne cette tempête<br />
De sanglots et émotions.<br />
Un coup de vent effleure<br />
Le ballet de notes en perdition<br />
Sur cette musique pleure<br />
La journée qui se termine.<br />
Avec les feuilles qui tapissent<br />
Les sols et la vilaine mine<br />
Sur la vie et sa glisse.<br />
Comme les nombreuses branches<br />
Se dénudant bien trop vite<br />
Les tourments se déclenchent<br />
Dans le brouillard qui agite<br />
Toute cette réalité de faiblesse<br />
Glaçant précipitamment le cœur<br />
Auprès du lac bordé de tristesse<br />
Un nouvel automne de pleurs…
Jacques Cauda<br />
L’été en plastique<br />
les mouches tournent<br />
autour de la sieste chaude<br />
elles agacent la peau<br />
de leurs pattes frôleuses<br />
les fleurs en faïence pâle<br />
donnent le là<br />
où repriser sa vie<br />
les animaux sont en plastique usé<br />
ils écrivent le hasard<br />
de se retrouver<br />
parmi l’herbe vraie<br />
à jouer les vivants
Série Mother Nature © Talulah Naakre
Catherine<br />
Tisserand-Simon<br />
LE SILENCE<br />
Elle marchait lentement dans le sentier<br />
Écoutant le chant des hirondelles<br />
Et chantonnant doucement dans la brise<br />
De ce printemps-là<br />
Je me souviens<br />
Des crépuscules mauves<br />
Là-bas<br />
Je me souviens des ciels d’orages<br />
Transpercés de silences<br />
Des nuages lourds de cris défaits<br />
Il aurait fallu parler<br />
Peut-être
Le sable et l’eau, les grises pierres<br />
par delà l’enclos citadin<br />
il vente fifres dans les lierres<br />
jet de l’âme au guéret divin<br />
ARTAL
Série Tombe la nuit © Talulah Naakre
Brian Michael Barbeito<br />
The Silent Snow and the White World<br />
It was really something, the way the snow wafted down so silently and nobody was in the entire<br />
forest then. Two large birds alighted on a tree became startled and flew the way they do in<br />
movies, the way they do when you are right by them and they sound like big sheets or rugs in<br />
impossibly fast wind. Then, there were two quite little birds; I don’t know their names, on a tree<br />
at the top of the valley when I can out from such. Unlike the large birds they did not fly away<br />
and I thought, - Oh hi birdie hi. The forest then was sacrosanct and silent, a guiding force, a<br />
refuge and I was free inside of it. What would I do and where would I go? I saw some old red<br />
sumac that always seems not old but bright and new and welcoming. I think the sumac knows<br />
something, is aware of things, - but non-linear, Gnostic knowings. I inhaled the air, pure and<br />
clean. I saw a squirrel, and the distant tree lines, and sand, pebble, bushes, leaves, hilly places<br />
and flat ones. The snow though. It came down everywhere like a silent song, like a wonderful<br />
waking dream or vision, - millions and billions and more of flakes. Where did it come from?<br />
The sky, yes, - but beyond that? Source. The great hollow empty source of all things, giving out<br />
snow on a Friday afternoon as I walked alone with the canines and we were again, so blessed, so<br />
imperial but humble also,- so story-like. The forest is one of the world’s most interesting open<br />
secrets. Has to be. There is no way it is not. Labyrinthine shapes inside the logs where bugs<br />
made mazes under the bark. Valleys that perhaps house spirits. Shades. Colors. Contours. A<br />
well of delight and mystery. The snow intensified and the sky was white, the ground was white,<br />
the world, was, well…you know.
EVELYNE CHARASSE<br />
Je veux t’oublier<br />
Oublier<br />
Ton visage<br />
Ton nom<br />
Pour renaitre<br />
À ta vue<br />
Pour recommencer<br />
À te connaitre<br />
Pour te découvrir<br />
À nouveau<br />
Au détour<br />
D’un chemin<br />
T’oublier<br />
Pour encore<br />
T’aimer
Gaetan Sortet<br />
Khalid El Morabethi<br />
Résurrection<br />
J’habite la caisse<br />
La nuit du solstice d’été approche<br />
Il y a une plante<br />
Elle transforme l’air en or<br />
Il y a une plante dans ma gorge<br />
Je crois que c’est un ombilic de Vénus<br />
J’ai la tête très pleine mais noire, j’ai la gorge noire<br />
Mais j’ai la foi<br />
Tant pis si je tombe<br />
La pluie tombe aussi et on ne lui en veut pas<br />
Ce n’est pas grave<br />
Car l’âme aussi est vagabonde<br />
J’ai vécu trop longtemps, ce n’est pas grave<br />
La nuit du solstice d’été approche<br />
Je trouve que je respire bien, mes poumons sont noirs mais je respire
Le crime le plus parfait que j’ai commis est d’avoir<br />
tué la haine qui était en moi.<br />
Anna OWERKA
Chrystèle Goncalves<br />
L’ombre vert bouteille<br />
des roches de granit rose<br />
couvre mon attente<br />
lestée de ciel et d’embruns<br />
l’espoir rongé par le sel<br />
…Mais te voilà…<br />
des fleurs rose-thé<br />
aux tiges entrelacées<br />
en mille arabesques<br />
tes yeux, reflets luxuriants<br />
de papier peint suranné
Jessica Mehta<br />
Bodies of Water<br />
We are made of the ocean,<br />
spiked with salt and crackling<br />
bones half gone to sand. Within us<br />
is the whole wide sea, swimming<br />
fish and fragile reefs. Sirens<br />
aren’t made up, they tuck<br />
and knot between our ribs—call us<br />
to our depths with songs<br />
that ring of memories. We tell children,<br />
Never turn your back to the waves<br />
not for the unknown, surprise<br />
tsunamis and creeper currents, but for all<br />
the knowing stored<br />
like sunken chests within our marrow.<br />
What goes challenger deep<br />
rises again. In every particle<br />
of our everything, the calcium<br />
that builds our skeleton, we remember<br />
the brine that came before, and all<br />
the leagues of which we’ll go.
© Brian Michael Barbeito
Catherine<br />
Tisserand-Simon<br />
LA BÉDOUINE<br />
Elle marchait lentement dans la cendre tiède<br />
Le feu éteint de l’amour<br />
Lui brûlait la plainte des pieds<br />
Nulle hâte<br />
Nul soupir<br />
Longue procession joyeuse<br />
Elle et ses ombres<br />
Poussière grise<br />
Sous le haut ciel gris<br />
Nul cri<br />
Le ciel avait délavé son visage<br />
Le sable avait coulé entre ses doigts<br />
Image convenue de madone<br />
Traits effacés de la mémoire<br />
Temps exténués du monde<br />
Yeux voilés de l’éternité violée<br />
Nulle pensée<br />
L’envers du jour<br />
Et puis la nuit<br />
Et puis rien<br />
Rien que le souvenir<br />
Des rires et des larmes<br />
Chapelets de rires se faufilant dans le sable<br />
Larmes qui creusent les dunes mauves du silence
Brian Michael Barbeito<br />
BLUE BLUE BLUE BLUE BLUE SKY AND THE BOUNCING<br />
LEAVES IN THE LOQUACIOUS WIND THAT WINDS<br />
The sky there and all around was blue as the dense and opaque cloud covering finally left after<br />
overstaying its welcome. Man, it had been around for weeks it seemed. One starts to wonder<br />
if there is a sky up there after all. I was so quietly content that the blue blue blue blue blue<br />
still existed. And there were not many people in the places I ventured to the past days. Lots of<br />
walking and wandering and photo taking, though not too much writing afterwards for some<br />
reason. In the grand fields a rabbit ran for cover under some faded logs, flaxen and smooth<br />
from the sun. There were also some berries, against reason I say, - waiting as if they were in<br />
the summer sun or some robust August afternoon! I went down to a small frozen over pond,<br />
- and thought I was far enough on the sides, - but the ice broke and I was in to the knees. At<br />
that point some mud or vacuum of nature (both actually), - plus gravity and the dynamic fall,<br />
- seemed to really grab the right foot and keep a hold of it. If I didn’t know better, I would<br />
think there is such a thing as a swamp monster. However, I remained calm amidst my minor<br />
calamity, - and got out of there. The walking was wet, to say the least, - and it’s no fun driving<br />
home in soaked muddy dirty shoes, socks, and pants. Yet, - for all that, - the reeds and sky and<br />
few clouds, - the air and the spaciousness were worth it.<br />
The second day I went to a different place, an old stomping grounds, - and stayed clear of water<br />
save for the smallest little river bed (hardly noticeable) - that we passed in order that the canines<br />
might get a nice fresh drink. What was around there? Some black birds, - the sounds of<br />
nature- spring trying to break through, - but again- the word is for certain ‘spaciousness.’ The<br />
wind came and when it did it was loquacious and fresh and interested in the wide spaces and<br />
the bush both. Ground, - hardly any more ice, - actual footing, - sturdy and terrene and earthy.<br />
There is some scat and prints from the nocturnal wildlife that inhabits the world of moon,<br />
dark, mystery. I think perhaps coyotes or maybe even just raccoons or something. In the distance<br />
is a farm, - and after the farm a feed corn field. Surrounding there are some more berry<br />
trees, many Birch trees. If one field is so different than the next (which it is when you get to<br />
know them), - imagine the difference between Mississippi and Missouri, between North Bay<br />
and Northern California, between different parts of the East Coast, or Africa, China, Russia,<br />
the rest,- the millions and trillions of places. There would not be enough lifetimes! So,- we go<br />
on our little sojourns or adventures to local green lands and woodlands and are happy in that,<br />
searching for the cosmic in the local, the sacred in the silly, the grand in the giddy, the gem in<br />
the bushes, the golden secreted gnosis amidst the old leaves brown and deceased that I saw<br />
bouncing along in the wind,- not happy in death,- no,- but not sad either,- just contented,- or<br />
Zen like- bouncing bouncing twirling travelling there over pebble and under blue sky right in<br />
the middle of the afternoon for the wind that visits the earth.
Talulah NaaKre<br />
A grotesque clown<br />
Walking and falling<br />
All the kids are laughing
Gaetan Sortet<br />
Khalid El Morabethi<br />
Oncle<br />
Mon oncle dans le coffre<br />
Attend un saltimbanque barbu<br />
Je montre le corps<br />
Je lance un poème en l’air<br />
Mon oncle est blanc<br />
Le saltimbanque est neige en feu<br />
Je fais une photo<br />
Entre chien et loup ou heure dorée ?<br />
On l’appelle le tigre<br />
Il est rêve et espoir
OURS<br />
<strong>Céréales</strong> & <strong>Tubercules</strong> est une revue internationale d’expression artistique, bilingue<br />
(français/anglais), née et créée à Saint Nazaire, en France.<br />
Elle est une émanation de la revue LART en Loire.<br />
directrice de la publication/rédactrice en chef/maquettiste/site web Talulah Naakre<br />
édition Talulah Naakre, pour <strong>Céréales</strong> & <strong>Tubercules</strong> 44600 Saint Nazaire (France)<br />
Site web de la revue https://lartenloire-projets.weebly.com/cerealesettubercules.html<br />
Twitter https://twitter.com/LARTenLoire<br />
Site de lecture : https://www.yumpu.com/user/l.artenloire<br />
Contact : lartenloire@gmail.com<br />
ISSN en cours - Dépôt légal septembre <strong>2018</strong><br />
date de parution 21/09/<strong>2018</strong><br />
Revue gratuite ne pouvant être vendue<br />
Double page Série Multiple pieces of me © Talulah Naakre
Artistes<br />
Gaetan Sortet<br />
Né en 1974 à Namur Belgique. Est un artiste<br />
pluridisciplinaire dont les bases de travail sont<br />
l’image (photo, vidéo, peinture) et le langage. Il<br />
travaille au sein du groupe poético-musical Tartart<br />
: www.tartart.eu<br />
Son site personnel : www.gaetansortet-art.be<br />
Khalid El Morabethi<br />
Il vit, étudie, cultive son jardin à Oujda (Maroc),<br />
et il écrit des textes, des sortes d’exercices. Son<br />
premier recueil (E.X.E.R.C.I.C.E.S.) a été publié<br />
aux éditions de l’Agneau.<br />
Son blog personnel : https://secicrexe.tumblr.com<br />
L<br />
Fils de Talulah Naakre/Teklal Neguib, j’ai 9 ans.<br />
J’aime la poésie et les chants. J’adore les haïkus,<br />
Soseki et Bashô. Je crée des poèmes depuis que<br />
j’ai 5 ans.<br />
Evelyne Charasse<br />
Je m’appelle Evelyne Charasse , née en 1960, j’habite<br />
La Rochelle. J’essaye d’écrire des flocons de<br />
neige . Mes micropoésies ont été publiées dans<br />
des revues numériques : L’art-en-loire/ Le Capital<br />
Des Mots /Lichen...etc...et papier Traversées/<br />
Comme en Poésie /Libelle/Revue Méninge /<br />
Bleu d’encre/ Portulan bleu ... etc...Présente dans<br />
diverses anthologies «Je laisserai mes pas sur le<br />
sable « éditions La Porte 2016 Chats et compagnie/<br />
Baleines et compagnie/Hiboux et compagnie<br />
poésies enfantines éditions AetH<br />
Catherine Martinez-Briand<br />
J’ai commencé à écrire durant mon adolescence,<br />
il y a plus de 40 ans, en dehors de quelques périodes<br />
dues aux aléas de la vie, je n’ai jamais cessé<br />
de le faire. J’ai principalement écrit des nouvelles<br />
pour quelques amis, sans éprouver le besoin d’être<br />
davantage lue (consciente de mes limites aussi).<br />
J’écris des poèmes depuis à peine un an sur twitter<br />
sous le nom de Nuit d’Eté @EtoileFroide.<br />
Catherine Tisserand-Simon<br />
Née à Châteauroux en 1959. Elle vit et travaille à<br />
Bordeaux. Docteure d’université en Arts du spectacle,<br />
et metteure en scène, elle fonde Les<br />
GOUPILS en 1986. Elle a mis en scène une<br />
vingtaine de pièces, et est aussi rédactrice en chef<br />
de la revue semestrielle Compendium/ Le Satellite<br />
Edition. Sa pratique l’a conduite à collaborer<br />
avec des plasticiens, des musiciens et des chanteurs.<br />
Écrivain, elle a publié à Le Satellite Éditions,<br />
Bordeaux : Petite Musique du Corps (poésie),<br />
Poétique du Petit Corps (poésie), Petit Cri<br />
Cherche petit Corps (théâtre), Moïra et les enfants<br />
du désert (théâtre), Les Voix de Corps /Anthologie<br />
(poésie), Images (poésie). Elle participe<br />
régulièrement à des ouvrages collectifs : Atelier<br />
de Poésie de Cognac (Expression Culturelle Éditeur),<br />
Revue Vocatif, Recours au poème, Triadae<br />
Magazine (Français/Anglais/Espagnol), Journal<br />
de mes Paysages (Français/Anglais).<br />
Mahrk Gotié<br />
Amateur de chewing-gum et de barbe à papa,<br />
Mahrk Gotié est l’auteur de deux romans dénués<br />
de sens: une comédie punk intitulée Les invraisemblables<br />
aventures de Monsieur tout le monde<br />
(I.S Edition) et un roman fantasy, Spiritus Mundi,qui<br />
vient de paraître chez Sudarènes Editions.<br />
Talulah NaaKre<br />
Based in Saint Nazaire (Brittany, France), Talulah<br />
Naakré is a writer and an artist. She is known as<br />
Teklal Neguib, as well. Jurist, she is the founder<br />
and the editor in chief of L.ART en Loire and<br />
<strong>Céréales</strong> & <strong>Tubercules</strong>, online cultural magazines.<br />
Her recent work has appeared in various international<br />
ma¬gazines such as Bloganozart, Minorités,<br />
Artefact, VoiceIn Journal, Poésie Webnet,<br />
Queen Mobs Tea House, L.ART en Loire, Internet<br />
Poetry, Lorem Ipsum, in the digital book The<br />
Twitter Biogra¬phy of Matthew Britton [UK]<br />
and in the anthology MACRO [USA].<br />
As an artist, she is part of the group shows Audioselfie<br />
Listen[USA] and Nature insolite en ville<br />
(L’atelier, Saint Nazaire [France]).<br />
teklalneguibart.weebly.com<br />
Gérard Artal<br />
Né à Alger avec le printemps du 20 mars de l’an<br />
1950... à présent installé à Cersay-Val en Vignes<br />
en région Nouvelle-Aquitaine. Auteur d’un roman<br />
Historique, mais encore une étude généalogique<br />
et trois recueils de poésie, une trilogie desti
née à la passion de la découverte avec plus de 500<br />
poèmes déposés sur Internet.<br />
Jessica Mehta<br />
Jessica (Tyner) Mehta is a poet and novelist, and<br />
member of the Cherokee Nation. Jessica is the<br />
author of ten books including the forthcoming<br />
Savagery, the forthcoming Drag Me Through<br />
the Mess, and the forthcoming Bad Indian. Previous<br />
books include Constellations of My Body,<br />
Secret-Telling Bones, Orygun, What Makes an<br />
Always, and The Last Exotic Petting Zoo and<br />
The Wrong Kind of Indian. She’s been awarded<br />
numerous poet-in-residencies posts, including<br />
positions at Hosking Houses Trust and Shakespeare<br />
Birthplace Trust in Stratford-Upon-Avon,<br />
England, Paris Lit Up in France, and the Acequia<br />
Madre House in Santa Fe, NM. Jessica is the recipient<br />
of a Barbara Deming Memorial Fund in<br />
Poetry. She is the owner of a multi-award winning<br />
writing services business, MehtaFor, and is<br />
the founder of the Get it Ohm! karma yoga movement.<br />
Website https://jessicamehta.com<br />
L’encre étoilée<br />
Agée d’une cinquantaine d’années je réside dans<br />
la région Rhône-Alpes. Depuis mon adolescence<br />
je lis et écris de la Poésie, passionnée par l’Auteure<br />
Emily Dickinson.<br />
J’aime partager mes émotions et les laisser se promener<br />
à travers les rimes et vers que ma plume<br />
glissent sur le papier tout en cherchant à se poser<br />
sur le cœur de mes lecteurs. Une première édition<br />
en Mars2017 “ L’Âme au cœur de la poésie”.<br />
Brian Michael Barbeito<br />
He is a Canadian writer, poet and photographer.<br />
Recent work appears at Fiction International<br />
from San Diego State University, CV2 The Canadian<br />
Journal of Poetry and Critical Writing, and<br />
at Catch and Release-The Columbia Journal of<br />
Arts and Literature. Brian is the author of Chalk<br />
Lines (Fowl Pox Press, 2013, cover art by Virgil<br />
Kay). He is currently at work on the written and<br />
visual nature narrative titled Pastoral Mosaics,<br />
Journeys through Landscapes Rural.<br />
Jacques Cauda<br />
Peintre, écrivain, photographe et documentariste<br />
pour la télévision, Jacques Cauda a placé la figure<br />
au centre de son œuvre, dont le portrait qu’il<br />
a élevé au rang d’art majeur. Il est à l’origine du<br />
mouvement surfiguratif. Écrivain, il propose une<br />
théorie de l’écriture polymorphe. Le style doit être<br />
au service du sens, la forme être l’effet du fond.<br />
Ses écrits le font ranger parmi les fous littéraires<br />
selon la classification établie par André Blavier. Il<br />
a reçu le prix du jury Joseph Delteil.<br />
Chrystèle Goncalves<br />
Enseignante à l’université de Nantes<br />
Auteur d’un premier roman intitulé «à l’errance de<br />
mes hanches» aux éditions du tanka francophone<br />
Anna Owerka<br />
J’avance sur les chemins de la norme, vie quotidienne<br />
trop morne, je bifurque vers les chemins de<br />
l’écriture, là où l’imaginaire m’évade d’un monde<br />
avec lequel j’ai consenti une place privilégiée bien<br />
que humble et à ma taille. Les mots m’appellent,<br />
je les écoute, les ose sur les feuilles laissées au gré<br />
des vents soufflant vers d’autres yeux, d’autres<br />
esprits, vœu d’un partage sans voix, sans regards<br />
mais adressé aux émotions.<br />
The eye of nature © Talulah Naakre<br />
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