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syndicom magazine No 8 - Nos réponses à vos questions

Le magazine syndicom aborde des thèmes syndicaux et politiques avec des explications de fond, sans oublier les domaines de la culture et du divertissement. Il entretient le dialogue au travers des médias sociaux et informe surles prestations, événements et offres de formation du syndicat et de ses organisations affiliées.

Le magazine syndicom aborde des thèmes syndicaux et politiques avec des explications de fond, sans oublier les domaines de la culture et du divertissement. Il entretient le dialogue au travers des médias sociaux et informe surles prestations, événements et offres de formation du syndicat
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<strong>syndicom</strong><br />

N o 8 novembre-décembre 2018<br />

<strong>magazine</strong><br />

Créons notre futur!<br />

<strong>No</strong>s<br />

<strong>réponses</strong><br />

<strong>à</strong> <strong>vos</strong><br />

<strong>questions</strong>


Annonce<br />

En tant que membre<br />

de <strong>syndicom</strong>, vous<br />

recevez jusqu’<strong>à</strong><br />

10 % de rabais.<br />

Changer de caisse-maladie:<br />

kpt.ch/<strong>syndicom</strong>/fr


Sommaire<br />

4 Une force politique<br />

6 Initiative <strong>à</strong> suivre<br />

7 La Poste : élever la voix ?<br />

8 Christy Hoffman<br />

12 Travailleurs nomades<br />

13 Dix buts de l’USS<br />

16 Refonder l’AVS<br />

18 Maintenons la pression !<br />

22 Cybergrève<br />

25 Droit au but<br />

26 Syndicat et culture<br />

27 1000 mots<br />

28 La parole aux jeunes<br />

31 Mots croisés<br />

32 Petites <strong>questions</strong><br />

Chères lectrices, chers lecteurs,<br />

Vous tenez entre <strong>vos</strong> mains un numéro spécial<br />

du <strong>magazine</strong> <strong>syndicom</strong> : <strong>à</strong> la place des rubriques<br />

habituelles, vous trouverez des <strong>réponses</strong> aux<br />

<strong>questions</strong> qui vous concernent et aux interpellations<br />

que vous nous avez adressées.<br />

<strong>No</strong>us tenons <strong>à</strong> remercier tous ceux, lecteurs,<br />

membres de <strong>syndicom</strong> et de sa commission de<br />

jeunesse, qui ont pris le temps de participer <strong>à</strong><br />

l’opération « Créons notre futur !» <strong>No</strong>us avons<br />

été surpris par la variété des sujets abordés :<br />

action politique, situation des indépendants et<br />

des temporaires, grève des femmes ou revenu<br />

universel. Tous nous ont forcés <strong>à</strong> pousser plus<br />

loin la réflexion.<br />

Formuler nos <strong>réponses</strong> a été l’occasion d’une<br />

résolution plus importante. Pour affronter la<br />

4e révolution industrielle, <strong>syndicom</strong> devra<br />

devenir politiquement plus actif, tout en restant<br />

centré sur le développement des conventions<br />

collectives de travail et la défense des<br />

droits des travailleurs. Cela commence par la<br />

création d’un service public numérique gratuit,<br />

telle que <strong>syndicom</strong> le proposera fin novembre<br />

au congrès de l’USS (lire en p. 23).<br />

Ce dialogue avec nos lecteurs ne fait que<br />

commencer. N’hésitez pas <strong>à</strong> nous dire ce que<br />

vous avez pensé de ce numéro et des idées<br />

exprimées. Vos réactions, suggestions,<br />

propositions sont les bienvenues :<br />

Redaction@SYNDICOM.CH.<br />

Poursuivons la réflexion!<br />

Sylvie Fischer, réd. en chef<br />

<strong>magazine</strong> <strong>syndicom</strong><br />

8<br />

12<br />

18<br />

Créons notre futur!


4<br />

Créons notre<br />

futur !<br />

Il faut une volonté politique forte<br />

<strong>No</strong>tre champ d’action principal est la défense<br />

des travailleurs, <strong>à</strong> travers des CCT, des interventions,<br />

et même des grèves, si nécessaire.<br />

C’est dans les « petits riens » que se jouent les<br />

batailles importantes : pour l’émancipation des<br />

individus et un ordre social plus juste. Dans la<br />

situation d’aujourd’hui, <strong>syndicom</strong> doit devenir<br />

politiquement plus actif.<br />

Certains d’entre nous trouvent que le monde évolue d’une<br />

façon inquiétante. Les raisons de cette inquiétude ne<br />

manquent pas. Les atteintes <strong>à</strong> l’environnement. Trump et<br />

d’autres agitateurs. Les nouveaux nationalistes et xénophobes.<br />

La prochaine crise financière et économique.<br />

Sans oublier la numérisation…<br />

Dans cette situation, les marchands d’apocalypse prolifèrent.<br />

L’impuissance fait le jeu des puissants car elle<br />

rend les individus angoissés, aveugles et stupides. Pour<br />

notre part, nous préférons retenir que des millions de personnes<br />

œuvrent chaque jour, ensemble, pour améliorer<br />

notre condition. Et ils remportent régulièrement des batailles.<br />

Comme le dit la romancière indienne Arundhati<br />

Roy : c’est dans les « petits riens » que nous faisons évoluer<br />

les grands enjeux. C’est inscrit dans notre ADN syndical.<br />

Voter non, c’est renforcer nos droits de syndicaliste<br />

<strong>No</strong>us le démontrerons déj<strong>à</strong> le 25 novembre prochain, en<br />

balayant l’initiative de l’UDC dite « pour l’autodétermination<br />

». Comme toujours quand l’UDC parle de l’Europe,<br />

elle se préoccupe en réalité de la politique intérieure. Son<br />

problème n’est pas les « juges étrangers ». Ce qui chiffonne<br />

la droite c’est que nous, les travailleurs, puissions<br />

nous appuyer sur une série d’accords internationaux pour<br />

défendre nos droits et nos salaires. Ces accords forment le<br />

socle d’une humanité civilisée, et notamment la liberté de<br />

réunion, la liberté d’expression ou le droit de grève. En votant<br />

non, nous renforçons nos droits de citoyen, mais aussi<br />

de syndicaliste.<br />

La situation concernant les mesures d’accompagnement<br />

est similaire. L’aile PLR proche des milieux bancaires,<br />

l’UDC et les lobbys des grandes entreprises tels<br />

qu’Avenir Suisse utilisent la discussion avec l’UE comme<br />

prétexte pour attaquer les salaires et la protection des travailleurs<br />

en Suisse. Car ces mesures protègent les salariés<br />

indigènes et elles fonctionnent bien. Le banquier UDC<br />

Thomas Matter n’a pas caché ce qui le dérange dans la<br />

libre circulation des personnes. Les étrangers ? Allons<br />

donc ! Ce qui l’irrite, ce sont les mesures d’accompagnement,<br />

l’accroissement des salaires minimaux, les conventions<br />

collectives de travail et les nombreux contrôles pour<br />

assurer des rapports de travail corrects. C’est tout <strong>à</strong> fait révélateur.<br />

<strong>No</strong>us devons donc continuer <strong>à</strong> renforcer les mesures<br />

d’accompagnement au lieu de les démanteler.<br />

La libre circulation des personnes et les mesures d’accompagnement<br />

vont de pair. Elles ne peuvent pas être dissociées.<br />

Ceux qui les attaquent mettent en péril notre<br />

prospérité. Si le capital et les marchandises circulent librement,<br />

les individus doivent aussi pouvoir le faire. <strong>No</strong>us<br />

ne nous laisserons pas diviser. <strong>No</strong>us sommes solidaires de<br />

tous les travailleurs, mais certainement pas des entreprises<br />

suisses qui exploitent les individus avec des salaires<br />

de misère. L’histoire nous l’a enseigné : si l’on exclut les<br />

collègues étrangers, comme on l’a fait avec le statut de saisonnier,<br />

nous en payons tous le prix. Seuls les actionnaires<br />

s’enrichissent.<br />

Intervenir davantage au plan politique<br />

Vous vous demandez pourquoi je parle de politique quand<br />

je réfléchis <strong>à</strong> l’avenir du syndicat ? <strong>No</strong>tre domaine d’action<br />

principal reste bien entendu centré sur les conventions<br />

collectives de travail, sur notre engagement dans les entreprises<br />

et sur la défense organisée de nos intérêts en tant<br />

que travailleurs. Mais de plus en plus de collègues nous<br />

écrivent ou nous interpellent lors d’assemblées pour nous<br />

demander d’intervenir davantage au plan politique. C’est<br />

le cas aussi de courriers qui nous ont été adressés pour ce<br />

<strong>magazine</strong>. Et ils ont raison.<br />

Premièrement, parce que les mesures d’accompagnement,<br />

notamment, sont décisives pour nos futures conditions<br />

de travail. Dans la mise en œuvre des CCT, nous<br />

nous engageons aussi au quotidien pour d’autres enjeux<br />

comme l’égalité salariale et l’égalité des sexes, mais l’égalité<br />

a besoin d’un coup d’accélérateur politique, y compris<br />

<strong>à</strong> travers la pression de la rue. Et il en va de même de nombreux<br />

thèmes syndicaux.<br />

Deuxièmement, les rapports de force ont changé en<br />

Suisse depuis le milieu des années 80. A cette époque, la<br />

règle d’or de la politique économique et sociale se résumait<br />

ainsi : tout ce qui est utile <strong>à</strong> l’économie publique est<br />

bon. Malgré une nette préférence pour le capital, ce principe<br />

incluait néanmoins les travailleurs. C’est ce qui nous<br />

a peut-être rendus un peu paresseux en tant que syndicats.<br />

Aujourd’hui, après la révolution néolibérale, la politique<br />

s’est donné une autre règle : tout ce qui est utile aux<br />

grandes entreprises et <strong>à</strong> leurs actionnaires est bon. C’est<br />

une rupture très claire avec le compromis social. Désormais,<br />

seule une poignée de véritables défenseurs des travailleurs<br />

siègent encore au sein des parlements parmi le<br />

PS et les Verts.<br />

Par conséquent, nous devons former une force politique<br />

constructive solide. La tâche n’est certes pas facile,<br />

mais nous en sommes capables. Si nous voulons instaurer<br />

un nouveau compromis social progressiste, nous devons<br />

combiner les conventions collectives de travail et la pression<br />

politique. Car si nous ratons ce tournant, nous mettons<br />

notre avenir en jeu.<br />

« <strong>No</strong>us devons<br />

former une<br />

force politique<br />

solide. »


5<br />

Le Conseil fédéral choisit la numérisation barbare<br />

La révolution numérique illustre très clairement la transformation<br />

qui s’est insinuée dans nos actes. La numérisation<br />

modifie tous les modèles de travail et les formes de<br />

vie <strong>à</strong> un rythme de plus en plus rapide. Or elle offre, en soi,<br />

une chance de réduction du temps de travail, d’un meilleur<br />

travail, d’une transition écologique, et pour un certain<br />

nombre d’améliorations supplémentaires.<br />

Mais le Conseil fédéral a choisi la numérisation barbare<br />

dont il laisse les commandes aux grandes entreprises<br />

: destruction d’emplois, démantèlement des rapports<br />

de travail stables, abolition de la délimitation du<br />

travail, crowdwork, travail sur appel, baisse des salaires,<br />

modèle d’économie Uber, destruction des assurances sociales,<br />

pillage des données, saccage de l’information par<br />

la domination effrénée des réseaux sociaux pilotés par<br />

algorithme. Cent cinquante ans d’acquis sociaux peuvent<br />

ainsi être balayés en quelques années. Les stratèges de la<br />

numérisation s’en frottent les mains.<br />

Ce modèle de transformation numérique, nous n’en<br />

voulons pas. <strong>No</strong>us nous engageons dans les entreprises<br />

« Développer les CCT<br />

et étendre leur champ<br />

d’application »<br />

pour une numérisation responsable et sociale, <strong>à</strong> travers la<br />

sécurisation des emplois, des accords de formation et de<br />

perfectionnement, en luttant contre les externalisations<br />

et en développant les emplois. Mais les instruments dont<br />

nous disposons, l’action en entreprise, les CCT et le partenariat<br />

social, n’auront guère de tranchant si nous ne<br />

construisons pas une alliance forte qui impose une régulation<br />

politique <strong>à</strong> cette révolution industrielle.<br />

Dans trois domaines au moins : la Suisse a besoin d’un<br />

service public numérique solide et suffisamment développé<br />

(voir l’article en page 23). <strong>No</strong>us pouvons empêcher<br />

l’émergence du travail 24h sur 24 grâce <strong>à</strong> un contrat de<br />

travail universel valable pour tous les rapports de travail<br />

non protégés par une CCT, assurances sociales incluses.<br />

Et le gain de productivité doit être redistribué – <strong>à</strong> travers<br />

des réductions du temps de travail.<br />

Syndiquer plus de femmes, de jeunes, de gens qualifiés<br />

C’est bien sûr un programme ambitieux. Et ne nous faisons<br />

pas d’illusions : pour réussir <strong>à</strong> l’imposer sur le plan<br />

politique, nous devrons aussi faire nos devoirs syndicaux<br />

correctement. <strong>No</strong>tamment développer les CCT et étendre<br />

leur champ d’application. Imposer l’égalité. Augmenter<br />

notre capacité de mobilisation. Ce qui implique de<br />

syndiquer davantage de personnes, avant tout des<br />

femmes, des jeunes et un plus grand nombre de personnes<br />

qualifiées. Pour cela, le syndicat doit être<br />

attrayant, grâce <strong>à</strong> de nombreuses petites victoires<br />

obtenues dans la défense des travailleurs, dans le<br />

domaine des salaires, de l’égalité, contre la flexibilisation<br />

et pour la sécurisation des emplois. Mais<br />

aussi avec de meilleures prestations, par exemple<br />

dans le domaine des conseils et de la formation<br />

(développement de Movendo). Le syndicat doit<br />

s’ouvrir et renforcer la démocratisation. Les futurs<br />

membres, tout comme les membres actuels,<br />

doivent pouvoir s’épanouir avec la certitude<br />

que <strong>syndicom</strong> s’engage pour préparer<br />

notre futur.<br />

Les crises telles que les attaques dirigées actuellement<br />

contre les acquis sociaux ouvrent<br />

aussi une brèche, qui nous permet de faire<br />

progresser notre principal objectif : l’émancipation<br />

des individus des contraintes économiques<br />

et sociales. Pour autant que nous<br />

parvenions <strong>à</strong> construire une volonté politique<br />

forte.<br />

Texte : Daniel Münger, président <strong>syndicom</strong><br />

Photo : Jens Friedrich


6<br />

Une initiative<br />

<strong>à</strong> suivre<br />

Hansruedi Schläppi : « Un vrai besoin<br />

de conseils sur la retraite anticipée »<br />

Pourquoi devrais-je travailler plus<br />

longtemps, si dès 50 ans je peine <strong>à</strong><br />

retrouver un emploi en cas de<br />

licenciement?<br />

Prendre une retraite anticipée est une<br />

solution <strong>à</strong> envisager dans certains cas.<br />

<strong>syndicom</strong> peut vous conseiller et vous<br />

aider <strong>à</strong> prendre une telle décision.<br />

Né en 1954, l’Emmentalois Hansruedi<br />

Schläppi a travaillé durant plus de<br />

43 ans dans le domaine de l’informatique,<br />

tout d’abord au centre de traitement<br />

de données électroniques des<br />

PTT, puis chez Telecom PTT et enfin<br />

chez Swisscom. Il a notamment été<br />

durant 25 ans supérieur hiérarchique<br />

de divers secteurs. Figure du syndicalisme,<br />

il a durant toute sa carrière aidé<br />

des collègues en situation personnelle<br />

difficile (mères célibataires, travailleurs<br />

en conflit avec leur supérieur,<br />

menaces de licenciement etc.) En novembre<br />

2017, il prend sa retraite anticipée<br />

et imagine le projet ERFA 55+,<br />

destiné <strong>à</strong> conseiller bénévolement les<br />

employés de Swisscom souhaitant<br />

également faire ce pas.<br />

C’est l’histoire d’une bonne idée,<br />

venant d’une personne qui compte<br />

quelque 48 ans d’engagement syndical.<br />

Conseiller, sur une base bénévole,<br />

les travailleurs de Swisscom<br />

souhaitant prendre une retraite anticipée,<br />

est important « car la plupart<br />

ne savent pas s’ils peuvent se le<br />

permettre. On compte sur les doigts<br />

de la main ceux qui savent établir<br />

un budget ou un plan d’amortissement.<br />

Il y a un véritable besoin de<br />

conseils et d’informations. », commente<br />

Hansruedi Schläppi.<br />

A ce jour, depuis février 2017,<br />

166 personnes ont pu bénéficier<br />

d’une analyse de leur situation, durant<br />

une <strong>à</strong> quatre heures. « C’est important<br />

de pouvoir les rencontrer<br />

dans un cadre confidentiel », explique-t-il.<br />

« En outre, nous devons<br />

établir un rapport de confiance car<br />

les discussions portent sur des<br />

<strong>questions</strong> délicates et privées,<br />

comme l’existence de dettes importantes,<br />

d’un leasing ou la prévision<br />

d’un divorce. <strong>No</strong>us sommes totalement<br />

neutres dans ce conseil, car<br />

nous ne travaillons ni pour une<br />

banque, ni pour une compagnie<br />

d’assurance. Les démarches<br />

concrètes doivent toutefois être menées<br />

par les intéressés, une fois leur<br />

décision prise, même si nous restons<br />

en tout temps <strong>à</strong> disposition en<br />

cas de nouvelles <strong>questions</strong>. »<br />

Hansruedi constate un manque<br />

important d’informations qui commence<br />

par la connaissance « des<br />

principes de base, de ce qu’est un<br />

premier pilier, un deuxième pilier,<br />

un troisième pilier, jusqu’<strong>à</strong> la nécessité<br />

de conclure une assurance-accident<br />

si l’on prend sa retraite plus<br />

tôt ». Sa très bonne connaissance de<br />

la CCT de Swisscom et du règlement<br />

de la caisse de pension de comPlan<br />

sont précieuses : « Je tente aussi de<br />

sensibiliser les travailleurs <strong>à</strong> la nécessité<br />

de voter sur le règlement de<br />

la caisse de pension, afin de pouvoir<br />

notamment conserver la possibilité<br />

d’avoir une rente-pont gratuite. »<br />

De temps <strong>à</strong> autre, <strong>syndicom</strong> envoie<br />

une newsletter pour faire<br />

connaître cette nouvelle prestation<br />

qui, pour ses membres, est gratuite :<br />

un avantage certain, car de tels<br />

conseils peuvent être coûteux sur le<br />

marché. Pour s’inscrire, il suffit de<br />

travailler chez Swisscom, cablex ou<br />

localsearch, d’être âgé de plus de 55<br />

ans, de langue allemande et de s’annoncer<br />

auprès de <strong>syndicom</strong> en mentionnant<br />

sa qualité de membre. Le<br />

succès est au rendez-vous, <strong>à</strong> tel<br />

point qu’une autre collègue, Edith<br />

Annaheim, l’assiste désormais dans<br />

ce service « unique en son genre, que<br />

<strong>syndicom</strong> est le seul <strong>à</strong> proposer ».<br />

« C’est l’insécurité <strong>à</strong> propos de<br />

leur avenir professionnel qui pousse<br />

ces collègues <strong>à</strong> se renseigner sur la<br />

possibilité d’une retraite anticipée.<br />

De nombreuses personnes qui nous<br />

consultent ont peur, craignent de se<br />

faire remarquer négativement et<br />

cela se sent », indique Hansruedi<br />

Schläppi. « L’expérience professionnelle,<br />

le vécu ne comptent plus et<br />

les gens sont souvent démotivés par<br />

rapport <strong>à</strong> cette situation. »<br />

Hansruedi Schläppi aimerait voir<br />

se développer ce service également<br />

en Suisse romande et au Tessin, ainsi<br />

que, par la suite, pour les membres<br />

<strong>syndicom</strong> au bénéfice d’une autre<br />

caisse de pension que comPlan,<br />

comme par exemple les collègues de<br />

La Poste ou travaillant dans les librairies.<br />

« Je lance un appel aux intéressés<br />

prêts <strong>à</strong> donner de leur temps<br />

pour ce service important. »<br />

Il a encore deux projets en sommeil<br />

dans sa besace : un groupe<br />

d’échange d’expériences de formations<br />

pour personnes de 45 ans et<br />

plus sur le thème « que puis-je faire<br />

pour conserver ma valeur sur le marché<br />

du travail ? » , et un groupe de<br />

conseils sur les <strong>questions</strong> telles que<br />

l’héritage ou l’entrée en maison de<br />

retraite, dont pourrait s’occuper<br />

l’association des retraités <strong>syndicom</strong>.<br />

Texte : Sylvie Fischer<br />

Photo : Alexander Egger


La Poste :<br />

élever la voix ?<br />

Les membres de <strong>syndicom</strong> décideront<br />

des moyens de lutte engagés<br />

7<br />

<strong>No</strong>us avons organisé des manifestations,<br />

déposé des motions et des<br />

pétitions, récolté des signatures, et<br />

pourtant le démantèlement avec des<br />

licenciements <strong>à</strong> la clé (Poste, Swisscom)<br />

se poursuit… Que pouvons-nous<br />

faire de plus ?<br />

Ma proposition : le moment est venu<br />

d’être sérieux, de hausser le ton et de<br />

descendre dans la rue. Autre idée :<br />

une grève d’avertissement.<br />

La campagne contre le démantèlement<br />

des offices de poste est la plus<br />

vaste campagne jamais conduite par<br />

<strong>syndicom</strong> et elle est loin d’être terminée.<br />

La carte publiée par <strong>syndicom</strong><br />

sur les offices de poste menacés<br />

a montré comment La Poste<br />

compte démanteler le réseau postal<br />

de manière drastique. De nombreux<br />

comités de citoyens se sont formés.<br />

A maints endroits, <strong>syndicom</strong> a soutenu<br />

des milliers de personnes qui<br />

ont effectué des marches de protestation<br />

d’un office de poste <strong>à</strong> un<br />

autre.<br />

Des interventions parlementaires<br />

ont été déposées dans<br />

presque tous les parlements cantonaux<br />

et au Parlement fédéral. Des<br />

milliers d’articles ont été écrits <strong>à</strong> ce<br />

sujet, les actions entreprises par les<br />

députés pleuvent et la commission<br />

des transports et des télécommunications<br />

du Conseil des Etats exige<br />

actuellement une révision de la loi.<br />

Les propositions du Conseil fédéral<br />

visant <strong>à</strong> clarifier la question ne suffisent<br />

manifestement pas.<br />

Il faut associer tous les acteurs.<br />

<strong>syndicom</strong> soutient les actions de<br />

protestation des citoyens et des<br />

communes.<br />

Le temps qui passe joue toutefois<br />

en notre défaveur. La Poste<br />

ignore la promesse de Doris Leuthard<br />

qui assurait, en décembre<br />

2017, qu’aucun office de poste ne<br />

serait fermé contre la volonté des<br />

communes jusqu’<strong>à</strong> ce que la classe<br />

politique prenne de nouvelles dispositions<br />

<strong>à</strong> leur égard. Et Doris Leuthard<br />

ne se soucie pas davantage de<br />

tenir parole. C’est pourquoi <strong>syndicom</strong><br />

continue <strong>à</strong> soutenir les citoyens<br />

et citoyennes qui organisent des<br />

mouvements de protestation, ainsi<br />

que les communes qui ont l’intention<br />

de s’opposer <strong>à</strong> une fermeture.<br />

Le démantèlement fatal des offices<br />

de poste se poursuit toutefois<br />

et il serait absolument nécessaire de<br />

mettre rapidement en place les<br />

étapes exigées par le Parlement. Ici<br />

aussi, <strong>syndicom</strong> fait tout son possible<br />

pour renforcer la prise de<br />

conscience de l’urgence des réformes.<br />

Attaque sur les salaires dans le<br />

secteur de la logistique<br />

D’autant que les externalisations<br />

vers des agences postales se multiplient.<br />

Les prestations diminuent,<br />

les agences sont boudées par les<br />

clients et le personnel est souvent<br />

moins bien payé. La Poste<br />

contourne ainsi la convention collective<br />

de travail (CCT). <strong>syndicom</strong> revendique<br />

clairement de verser aussi<br />

des « salaires postaux » <strong>à</strong> toutes les<br />

personnes qui fournissent des prestations<br />

postales. Ces défis se posent<br />

également chez les fournisseurs privés<br />

de prestations postales ; chez les<br />

sous-traitants de CarPostal, connus<br />

sous le nom d’entrepreneurs de Car-<br />

Postal ou ses partenaires de transport,<br />

ainsi que dans des entreprises<br />

telles que DHL. Sans un relèvement<br />

net des salaires minimaux, le marché<br />

de la logistique risque de se<br />

transformer en un secteur <strong>à</strong> bas salaires.<br />

La proposition de la<br />

PostCom, l’autorité de régulation<br />

postale, d’instaurer un salaire minimum<br />

de 18,27 francs de l’heure<br />

dans le secteur de la logistique est<br />

inacceptable. Ce n’est pas un salaire<br />

suffisant pour vivre en Suisse.<br />

L’Union syndicale suisse (USS) et<br />

<strong>syndicom</strong> ont sévèrement critiqué<br />

une telle réglementation. Il faut un<br />

salaire minimum plus élevé et segmenter<br />

le marché selon les différents<br />

groupes professionnels.<br />

Questions juridiques<br />

<strong>syndicom</strong> doit tenir compte de ses<br />

membres pour décider des moyens<br />

utilisés dans tous ces combats. Le<br />

respect de la paix du travail est ancrée<br />

dans la CCT Poste. Des grèves<br />

d’avertissement soulèveraient donc<br />

des <strong>questions</strong> juridiques. Ces<br />

moyens doivent être décidés par les<br />

organes de milice. Le groupe d’action<br />

de la campagne postale, composé<br />

de 25 employé(e)s issus de<br />

toutes les régions de la Suisse, a envisagé<br />

avec le personnel un blocage<br />

des offices de poste, mais il a finalement<br />

clairement rejeté cette option.<br />

4000 employé(e)s de Swisscom ont signé la pétition « Stop <strong>à</strong> la suppression de personnel chez<br />

Swisscom », remise fin septembre au Conseil fédéral et au Parlement. Ils revendiquent une modification<br />

de la stratégie de propriétaire du Conseil fédéral, moins de pressions visant la réduction des<br />

coûts chez Swisscom et une politique respectueuse du personnel.<br />

Texte : David Roth<br />

Photo : Christian Capacoel


8<br />

Christy<br />

Hoffman :<br />

« Seule l’union des forces entre syndicats<br />

réduira les abus des multinationales »<br />

UNI Global Union est une fédération<br />

syndicale internationale qui regroupe<br />

quatre anciennes fédérations<br />

syndicales : l’IC (Internationale des<br />

Communications, ancienne internationale<br />

des PTT) ; l’International<br />

Graphic Fédération ; la Media Entertainment<br />

International et la Fédération<br />

Internationale des Employés,<br />

Techniciens et Cadres. Elle compte<br />

quelque 20 millions d’adhérents et<br />

près de 700 organisations dans<br />

quelque 150 pays, parmi lesquels les<br />

membres de <strong>syndicom</strong>. « Ce n’est<br />

qu’un début », ajoute Christy Hoffman,<br />

sa nouvelle secrétaire générale,<br />

puisque près de 90 % des nouveaux<br />

emplois devraient concerner<br />

ces secteurs dans les dix prochaines<br />

années.<br />

Jusqu’<strong>à</strong> quel point les travailleurs<br />

doivent-ils être flexibles?<br />

La flexibilité que les employeurs<br />

exigent de leurs employés les met<br />

durablement sous pression et a des<br />

effets sur leur santé. L’OCDE et même<br />

certains économistes de droite<br />

reconnaissent des abus et trop<br />

d’inégalités parmi les travailleurs.<br />

La digitalisation doit changer cela.<br />

Coordonner et grouper les actions<br />

Dans un monde globalisé et dominé<br />

par les multinationales, seule l’action<br />

concertée des travailleurs de<br />

plusieurs pays et de plusieurs syndicats<br />

peut contraindre <strong>à</strong> la négociation<br />

des acteurs mondiaux comme<br />

Amazon, le géant des centres d’appel<br />

Teleperformance ou les fabricants<br />

d’habits bon marché H&M et<br />

Zara. Basée <strong>à</strong> Nyon car traditionnellement<br />

très liée au Bureau international<br />

du Travail (BIT), le rôle d’UNI<br />

Global Union est de coordonner les<br />

différentes actions syndicales touchant<br />

une même multinationale.<br />

« Citons l’exemple du géant du<br />

commerce en ligne Amazon, qui a<br />

connu mi-juillet des grèves simultanées<br />

en Allemagne et en Espagne<br />

pour protester contre leurs conditions<br />

de travail, exiger une amélioration<br />

salariale et une CCT. » Des bugs<br />

informatiques empêchant les commandes<br />

ont accompagné ces actions.<br />

En Italie, Amazon a signé fin<br />

2017 un accord prévoyant le versement<br />

de 100 millions d’euros, pour<br />

solde de tout compte, après une enquête<br />

pour fraude fiscale. « Mais<br />

c’est partout que ses opérations<br />

d’optimisation fiscale posent problème,<br />

<strong>à</strong> commencer per les Etats-<br />

Unis. Le rôle d’UNI Global Union est<br />

de grouper ces actions afin d’augmenter<br />

leur impact », explique<br />

Christy Hoffman.<br />

D’autres géants, comme celui<br />

des centres d’appel Teleperformance,<br />

également actif en Suisse,<br />

sont montrés du doigt pour leurs<br />

bas salaires : « <strong>No</strong>us groupons les<br />

syndicats pour décider d’une stratégie<br />

<strong>à</strong> cet égard. En Suisse, la déclaration<br />

de portée générale de la CCT<br />

des centres d’appels est un très bon<br />

exemple de bonne pratique <strong>à</strong> suivre<br />

dans d’autres pays. Cela exige un<br />

travail politique auprès des gouvernements<br />

nationaux et de l’OCDE .»<br />

Sombre période pour les travailleurs<br />

Et ceci, au moment où le rapport de<br />

l’International Trade Union Confederation<br />

dresse une sombre image<br />

de la situation des travailleurs dans<br />

le monde : entre 2014 et 2018, la<br />

suppression de la liberté d’association<br />

syndicale a augmenté de 15 %,<br />

touchant désormais 92 pays, et la<br />

violation des CCT concerne désormais<br />

115 pays (+ 32 %). « <strong>No</strong>us<br />

sommes dans une période très<br />

sombre pour le travail en général,<br />

les inégalités sont très élevées. Cela<br />

fait au moins cinq ans que ces<br />

chiffres ne sont pas bons. Les mo-


Pour faire plier Amazon, le géant des centres d’appel Teleperformance ou les fabricants<br />

d’habits bon marché H&M et Zara, il faut une action concertée des organisations de<br />

travailleurs de plusieurs pays. C’est le credo de Christy Hoffman, élue en juin <strong>à</strong> la tête<br />

d’UNI Global Union, un poids lourd de 20 millions d’adhérents et près de 700 organisations<br />

dans 150 pays, parmi lesquels les membres de <strong>syndicom</strong>.<br />

9<br />

dèles commerciaux adoptés par les<br />

entreprises les plus riches et puissantes,<br />

qui s’appuient sur des conditions<br />

de travail les plus médiocres<br />

(plus de 90 % des travailleurs de la<br />

chaîne d’approvisionnement mondiale<br />

ont des bas salaires, précaires<br />

et dépourvus de sécurité, alors que<br />

plus de 70 % n’ont pas de protection<br />

sociale adéquate) ont créé trop<br />

d’inégalités, l’OCDE elle-même le<br />

reconnaît. Même des économistes<br />

de droite commencent <strong>à</strong> exiger que<br />

la digitalisation soit l’occasion<br />

d’une amélioration de la situation »,<br />

ajoute-t-elle.<br />

Recruter différemment<br />

Elle se défend avec vigueur contre<br />

l’idée que les syndicats ont fait leur<br />

temps : « Les grandes entreprises<br />

prétendent que les syndicats sont<br />

des instruments du passé. Mais nos<br />

sondages indiquent le contraire :<br />

dans le monde entier, les travailleurs<br />

aimeraient pouvoir s’organiser<br />

aussi facilement qu’en Suisse, mais<br />

se heurtent <strong>à</strong> l’hostilité du gouvernement<br />

et des employeurs. Je pense<br />

qu’il faut modifier notre façon de<br />

travailler en recrutant <strong>à</strong> l’aide d’applications<br />

qui simplifieraient les<br />

formalités pour les jeunes générations,<br />

en étant présent sur les médias<br />

sociaux et les plateformes informatiques.<br />

»<br />

Il existe en outre encore dans le<br />

monde des déserts syndicaux,<br />

comme une bonne partie de<br />

l’Afrique : « Il est impossible de<br />

payer une cotisation syndicale si<br />

l’on n’a pas de quoi manger. Mais<br />

dans le secteur postal, avec DHL,<br />

nous avons une présence syndicale<br />

dans neuf pays d’Afrique, et nous<br />

avons également un accord au niveau<br />

mondial qui concerne la<br />

Suisse. »<br />

Peu d’accords concernent la Suisse<br />

Si UNI Global Union a signé plus de<br />

50 accords internationaux globaux<br />

couvrant plus de 10 millions de travailleurs<br />

<strong>à</strong> travers le monde, peu<br />

concernent la Suisse. « UNI a peu<br />

d’accords avec des multinationales<br />

qui sont présentes en Suisse, <strong>à</strong> part<br />

quelques-unes comme ISS et DHL.<br />

En général, il y a ici une volonté de<br />

faire ‹ helvétiquement › les choses<br />

qui nous freine. Même des entreprises<br />

comme Migros et Coop n’ont<br />

pas signé l’accord sur la sécurité<br />

des bâtiments qui abritent des ateliers<br />

textiles au Bangladesh. »<br />

« Il y a ici une<br />

volonté de faire<br />

‹ helvétiquement<br />

› les<br />

choses qui<br />

nous freine »<br />

Cet accord fait la fierté de<br />

Christy Hoffman qui l’a initié, <strong>à</strong> la<br />

suite de la catastrophe industrielle<br />

qui avait fait plus d’un millier de<br />

morts en 2013 : « Il compte désormais<br />

plus de 200 signataires (Zara et<br />

H&M ont été parmi les premiers) et<br />

couvre plus de 2 millions de travailleurs.<br />

<strong>No</strong>us l’avons fait respecter en<br />

soumettant, dans deux cas, des<br />

conflits <strong>à</strong> l’arbitrage. Cela été un<br />

avertissement pour ceux qui avaient<br />

encore de mauvaises pratiques. » Un<br />

second accord, depuis juin dernier,<br />

continue le processus d’inspections<br />

« J’aime gagner pour les travailleurs »<br />

Christy Hoffman aime <strong>à</strong> rappeler que ses grands-parents étaient issus des<br />

mineurs qui travaillaient dans la région de Liverpool, avant de s’expatrier aux USA.<br />

Il n’y avait toutefois pas de tradition syndicale dans sa famille. Elle a commencé<br />

sa carrière comme ouvrière sur la machine-outil d’un atelier de fabrication de<br />

moteurs <strong>à</strong> réaction, dans le Connecticut. Déléguée syndicale de son usine de<br />

2000 employés <strong>à</strong> 20 ans, elle a ensuite travaillé pour un syndicat <strong>à</strong> plein temps,<br />

puis est devenue avocate, chargée de campagnes nationales.<br />

A la tête du syndicat des services, pour les nettoyeurs et les employés de sécurité,<br />

elle rejoint UNI Global Union en 2004 et devient l’adjointe du secrétaire général<br />

Philip Jennings, avant de lui succéder <strong>à</strong> ce poste. Elle explique cette évolution<br />

simplement : « J’aime gagner pour les travailleurs. »<br />

et remet l’accent sur la liberté d’association,<br />

« un domaine dans lequel<br />

le gouvernement ne souhaite pas<br />

que nous ayons trop d’influence.<br />

C’est un accord de transition couvrant<br />

2000 fabriques des plus modernes<br />

(les autres ont fermé), car<br />

nous sommes encore en train de négocier<br />

la poursuite de notre action. »<br />

Un modèle <strong>à</strong> reproduire<br />

Ce modèle novateur pourrait être<br />

reproduit dans des pays comme le<br />

Pakistan dans le secteur vêtement.<br />

UNI Global Union aimerait aussi<br />

qu’Ikea signe aussi un accord textile<br />

au Bangladesh. D’autres domaines,<br />

comme la vente de chaussures ou de<br />

matériel électronique, pourraient<br />

aussi s’y prêter, bien que ce ne soit<br />

pas le cœur de métier de cette fédération<br />

syndicale.<br />

Beaucoup d’échanges entre affiliés<br />

concernent actuellement le<br />

moyen de syndicaliser davantage et<br />

de négocier collectivement. En Allemagne,<br />

par exemple, les postes ont<br />

effectué des sondages sur la question<br />

des augmentations salariales et<br />

la possibilité de les remplacer par<br />

une diminution de son temps de<br />

travail. « Les travailleurs étaient<br />

contents qu’on leur demande leur<br />

avis, et la solution a été de leur laisser<br />

la possibilité de choisir l’un ou<br />

l’autre », explique Christy Hoffman.<br />

<strong>No</strong>uveaux syndicats<br />

Une autre évolution originale et<br />

intéressante <strong>à</strong> suivre sont les employés<br />

qui se groupent, aux Etats-<br />

Unis, pour convaincre leur employeur<br />

de ne pas réaliser les<br />

produits qui heurtent leurs valeurs<br />

éthiques. Prenant l’opinion <strong>à</strong> témoin,<br />

des employés d’Amazon ont<br />

fait capoter la vente d’un produit<br />

permettant la reconnaissance faciale<br />

aux autorités d’immigration.<br />

Les employés d’IBM se sont unis<br />

pour améliorer le traitement des<br />

femmes dans cette entreprise.<br />

« Ces groupes demandent <strong>à</strong> avoir<br />

voix au chapitre lors des décisions.<br />

Ils pourraient donner lieu <strong>à</strong> la naissance<br />

de nouveaux syndicats », prévoit<br />

Christy Hoffman.<br />

Texte : Sylvie Fischer<br />

Photos : Yves Leresche


10<br />

Privatiser<br />

PostFinance ?<br />

Pas de séparation des services<br />

de paiement et des prestations postales<br />

Comment compte-t-on éviter les<br />

externalisations et les privatisations ?<br />

Le Conseil fédéral veut privatiser<br />

PostFinance. La Poste et Swisscom<br />

continuent <strong>à</strong> économiser sur le dos<br />

des salariés en externalisant les<br />

prestations et en démantelant les<br />

entreprises appartenant <strong>à</strong> la Confédération.<br />

Comment <strong>syndicom</strong> compte-t-il<br />

affronter ces défis ?<br />

Le Conseil fédéral a proposé de privatiser<br />

PostFinance et de lever simultanément<br />

l’interdiction<br />

d’octroyer des hypothèques.<br />

Un élargissement du champ<br />

d’activité de PostFinance est salué<br />

par <strong>syndicom</strong>. Mais une privatisation<br />

est-elle indispensable pour que<br />

La Poste ait accès au marché des hypothèques<br />

? La réponse est clairement<br />

non. Car la restriction que le<br />

Conseil fédéral impose <strong>à</strong> PostFinance<br />

ne dépend pas de la forme juridique<br />

de l’entreprise. Elle pourrait<br />

donc aussi être levée sans privatisation.<br />

Par conséquent, lier l’interdiction<br />

d’octroyer des hypothèques <strong>à</strong> la<br />

privatisation partielle n’est qu’une<br />

tentative de gagner du soutien politique.<br />

Front d’opposition immense<br />

Le front d’opposition <strong>à</strong> ce projet est<br />

toutefois immense : les cantons le<br />

rejettent, car les bénéfices de leurs<br />

banques cantonales seraient alors<br />

compromis. Les banques s’y opposent<br />

aussi, car PostFinance<br />

deviendrait un concurrent puissant.<br />

La population risquerait en outre<br />

de devoir payer des taxes nettement<br />

plus élevées pour les prestations<br />

postales et bancaires. Enfin, une<br />

plus forte pression s’exercerait sur<br />

les conditions de travail de tous les<br />

employé(e)s postaux. La proposition<br />

du Conseil fédéral est un ballon<br />

d’essai qui risque fort d’être voué <strong>à</strong><br />

l’échec. Voil<strong>à</strong> du moins ce que<br />

montrent les premières réactions du<br />

grand public et du Parlement.<br />

Service universel menacé<br />

L’unité du groupe Poste est absolument<br />

nécessaire. Les prestations<br />

postales et financières forment<br />

l’épine dorsale de notre économie.<br />

L’Etat garantit avec PostFinance un<br />

service universel en services de paiement<br />

qui a fait ses preuves. Pendant<br />

la crise bancaire, PostFinance est<br />

devenu un refuge sûr pour une large<br />

partie de la population.<br />

Une séparation des services de<br />

paiement et des prestations postales<br />

entraînerait la situation que<br />

nous connaissons p. ex. en Allemagne<br />

aujourd’hui : l’autonomie de<br />

la banque postale n’a pas pu être garantie<br />

<strong>à</strong> long terme et il en a résulté<br />

un retrait massif de Deutsche Post<br />

du territoire. Entre-temps, il n’existe<br />

plus un seul bureau postal géré par<br />

la poste en Allemagne. L’imbrication<br />

des diverses prestations postales<br />

et financières est attrayante<br />

pour les clients et constitue le fondement<br />

même d’une Poste autonome.<br />

Contradiction avec la politique<br />

économique<br />

Dans le cadre de sa « <strong>No</strong>uvelle politique<br />

régionale », la Confédération<br />

vise un développement économique<br />

décentralisé. Pour ce faire, il est indispensable<br />

de maintenir un service<br />

universel en services de paiement<br />

avec des prestations logistiques<br />

(lire en p. 7). Or la menace de retrait<br />

du territoire de la Poste et de Post-<br />

Finance est en contradiction avec<br />

cette politique. De plus, en cas de<br />

scission de La Poste, l’ingérence<br />

politique se compliquera encore davantage<br />

pour imposer les exigences<br />

du service universel.<br />

Il est regrettable que le Conseil<br />

fédéral ne veuille pas décider séparément<br />

de la levée de l’interdiction<br />

d’octroyer des hypothèques. Les<br />

chances seraient certes minimes au<br />

vu de la forte opposition, mais pas<br />

aussi minimes qu’elles le sont actuellement.<br />

Texte : David Roth<br />

Photo : PostFinance SA 2017


Initiative<br />

bernoise<br />

Un rôle de pionnier national contre<br />

le dumping salarial dû <strong>à</strong> la sous-traitance<br />

11<br />

Comment peut-on aider les PME <strong>à</strong><br />

affronter la pression croissante sur<br />

le marché des prix ? Comment éviter<br />

que des travailleurs ne soient forcés<br />

d’accepter des salaires de misère ?<br />

L’Union syndicale du canton de Berne lors de la remise des quelque 15 800 signatures début octobre.<br />

Début octobre, l’Union syndicale du<br />

canton de Berne a déposé une initiative<br />

populaire pour une concurrence<br />

loyale qui protège les PME et les salariés<br />

du canton de Berne. L’initiative<br />

était munie de plus de 18 000 signatures,<br />

dont 15 800 valides.<br />

Cette initiative intervient dans la<br />

passation des marchés publics, domaine<br />

où les entreprises peuvent<br />

réaliser de juteuses recettes. Actuellement<br />

déj<strong>à</strong>, les entreprises qui souhaitent<br />

obtenir un mandat public<br />

doivent prouver qu’elles respectent<br />

les conditions de travail et de salaire<br />

usuelles dans la branche et la région.<br />

Mais cela ne suffit pas.<br />

L’Union syndicale exige que les entreprises<br />

réalisent également ellesmêmes<br />

les mandats obtenus de la<br />

part du canton, des communes, des<br />

entreprises publiques comme BKW<br />

(Forces motrices bernoises), l’hôpital<br />

de l’Ile ou d’autres collectivités<br />

publiques.<br />

Pas de chaîne de sous-traitants<br />

L’autorisation de confier une partie<br />

du mandat ne doit être accordée<br />

dans des cas justifiés qu’<strong>à</strong> titre exceptionnel.<br />

Les chaînes de sous-traitance,<br />

telles qu’elles n’ont cessé de<br />

se développer ces dernières années,<br />

doivent être interdites. De plus, les<br />

dispositions CCT doivent être obligatoires<br />

pour tous les mandats publics.<br />

L’Union syndicale considère<br />

que les mandats ne sont pas une<br />

denrée commerciale dont les entreprises<br />

peuvent disposer <strong>à</strong> leur guise.<br />

Les pouvoirs publics ne doivent pas<br />

ouvrir la voie <strong>à</strong> la sous-enchère salariale<br />

ni <strong>à</strong> la concurrence déloyale.<br />

Salaires et conditions de travail<br />

désastreux<br />

La Confédération, les cantons, ainsi<br />

que des entreprises publiques ont<br />

autorisé <strong>à</strong> plusieurs reprises le<br />

recours <strong>à</strong> des chaînes de soustraitants<br />

lors de l’attribution de<br />

mandats publics – avec des conséquences<br />

désastreuses sur les salaires<br />

et les conditions de travail des<br />

personnes amenées <strong>à</strong> accomplir ces<br />

travaux : des soudeurs bosniaques<br />

n’ont reçu que la moitié du salaire<br />

usuel, ailleurs des travailleurs ont<br />

été contraints de dormir sur un<br />

chantier de la Poste. Sur un chantier<br />

de l’hôpital de l’Ile, des carreleurs<br />

n’ont touché qu’un quart du salaire<br />

usuel et ont dû séjourner dans un<br />

camping.<br />

Pionnière nationale<br />

L’Union syndicale du canton de<br />

Berne fait œuvre de pionnière nationale<br />

avec cette initiative. Il est urgent<br />

de combattre partout ces dérives.<br />

Le Parlement fédéral a<br />

malheureusement manqué l’occasion<br />

d’introduire un article correspondant<br />

dans la loi fédérale sur les<br />

marchés publics lors de sa révision.<br />

Il a refusé une motion du conseiller<br />

national Corrado Pardini. C’est<br />

pourquoi nous devons aujourd’hui<br />

redresser la barre.<br />

Cette initiative vise les mandats<br />

publics dans le canton de Berne. Les<br />

marchés publics bernois brassent<br />

des milliards de francs. L’Union<br />

syndicale du canton de Berne exige<br />

que les pouvoirs publics montrent<br />

l’exemple dans le domaine de la<br />

passation de marchés. Il ne s’agit<br />

pas seulement de respecter les salaires<br />

usuels dans la branche et la<br />

région, il en va aussi du recours aux<br />

chaînes de sous-traitants.<br />

PME sous pression<br />

L’initiative est également soutenue<br />

dans les milieux des PME. Car les<br />

petites entreprises locales sont soumises<br />

<strong>à</strong> une pression considérable.<br />

Elles ne parviennent pas <strong>à</strong> faire face<br />

<strong>à</strong> des concurrents qui tablent d’emblée<br />

sur l’externalisation d’un mandat.<br />

L’Union syndicale bernoise<br />

montre comment des processus<br />

économiques mettent les salariés et<br />

les PME sous pression. Si l’on réussit<br />

<strong>à</strong> protéger les salaires et une<br />

concurrence loyale en Suisse, on<br />

parviendra <strong>à</strong> repousser les forces<br />

isolationnistes et xénophobes. C’est<br />

important pour la Suisse – pour son<br />

développement <strong>à</strong> la fois économique<br />

et social.<br />

https://bit.ly/2PXGcMC<br />

Texte : Johannes Wartenweiler<br />

Photo : Manu Friederich


12<br />

Une initiative<br />

<strong>à</strong> suivre<br />

Premier échange d’expériences<br />

entre travailleurs nomades<br />

Le travail administratif et les services<br />

vont de plus en plus être réalisés par<br />

des travailleurs <strong>à</strong> domicile. Comment<br />

<strong>syndicom</strong> pense-t-il accompagner ce<br />

mouvement, voire même l’encourager ?<br />

Pour la première fois, le 1er novembre<br />

dernier, une conférence<br />

suisse des travailleurs nomades a<br />

été organisée <strong>à</strong> Berne avec le soutien<br />

de <strong>syndicom</strong>.<br />

Travailleurs nomades ? On entend<br />

par l<strong>à</strong> toutes les formes de travail<br />

accomplies ailleurs qu’au poste<br />

habituel de l’entreprise, que ce soit<br />

<strong>à</strong> domicile, chez un client, dans un<br />

lieu public (parc, restaurant) ou<br />

depuis des espaces qui leur sont<br />

consacrés, comme les espaces de<br />

coworking hors des centres villes.<br />

Informations pratiques et possibilités<br />

de rencontres<br />

Susanna Amin, membre <strong>syndicom</strong>,<br />

a participé <strong>à</strong> la mise sur pied de<br />

cette conférence : « En Allemagne,<br />

de telles rencontres ont déj<strong>à</strong> un impact<br />

très important », explique-telle.<br />

En Suisse, il s’agissait de diffuser<br />

des informations pratiques sur<br />

le travail nomade, de se demander<br />

s’il peut être compatible avec un<br />

engagement fixe et d’échanger des<br />

expériences entre travailleurs nomades<br />

de divers domaines d’activité.<br />

Des possibilités de rencontre ont<br />

mis en relation employeurs et travailleurs<br />

nomades susceptibles de<br />

collaborer sur de futurs projets.<br />

Susanna Amin est l’une des<br />

membres fondateurs et membre du<br />

comité de l’association Digitale <strong>No</strong>maden<br />

Schweiz –#dnch, créée en<br />

novembre 2016. Son groupe public<br />

Facebook « DNX CH Digitale <strong>No</strong>maden<br />

Schweiz » compte aujourd’hui<br />

627 abonnés. Mais 38 % des actifs,<br />

en Suisse, travailleraient au moins<br />

partiellement hors du bureau, ce<br />

qui représente 1,8 million de personnes.<br />

En bateau, en forêt : plus d’idées<br />

Au bénéfice d’une longue expérience<br />

en tant qu’Executive assistant,<br />

créatrice de sites web, traductrice<br />

et rédactrice, elle a commencé<br />

il y a un peu plus de trois ans <strong>à</strong> travailler<br />

avec un bureau mobile.<br />

Un ordinateur, une liaison Internet<br />

et un software soigneusement<br />

choisi pour ses capacités d’évolution<br />

lui permettent désormais « s’il<br />

fait beau, de travailler sur un bateau,<br />

ou dans la nature ». Travaillant<br />

souvent pour des productions culturelles,<br />

« je me suis aperçue que<br />

j’avais plus d’inspiration et d’idées<br />

lorsque je pouvais changer d’environnement.<br />

Plus de concentration<br />

aussi : quand on est complètement<br />

dans un projet, il arrive qu’on en oublie<br />

de manger. »<br />

De nombreux supérieurs hiérarchiques<br />

tiennent cependant <strong>à</strong><br />

une présence de l’employé dans<br />

l’entreprise. Susanna Amin voit les<br />

travailleurs nomades comme des<br />

pionniers « qui démontrent qu’aujourd’hui<br />

déj<strong>à</strong>, cette solution fonctionne.<br />

»<br />

Texte : Sylvie Fischer<br />

Photo : Silvia Ohm


Paul<br />

Rechsteiner<br />

Les dix objectifs principaux de l’Union<br />

syndicale suisse et comment les réaliser<br />

13<br />

<strong>à</strong> accroître la productivité, la reprise<br />

du renchérissement et aussi le retard<br />

<strong>à</strong> rattraper des dernières années<br />

justifient des augmentations.<br />

Des campagnes salariales offensives<br />

sont importantes pour obtenir des<br />

résultats quantifiables.<br />

2. Salaires minimaux.<br />

Une nouvelle étape doit être gagnée<br />

sur le plan des salaires minimaux.<br />

Les campagnes fructueuses menées<br />

dans différents cantons constituent<br />

une bonne base. Trois cantons ont<br />

déj<strong>à</strong> décidé d’introduire des salaires<br />

minimaux sur leur territoire. A Genève,<br />

une initiative pour un salaire<br />

minimum cantonal a aussi été déposée.<br />

L’objectif stratégique fixé dans<br />

l’initiative nationale pour un salaire<br />

minimum de 22 francs de l’heure<br />

(soit 4000 francs par mois) n’est toutefois<br />

pas réalisé partout dans les<br />

CCT. Or les conditions économiques<br />

sont favorables pour franchir<br />

une nouvelle étape importante.<br />

L’Union syndicale suisse va avoir un(e)<br />

nouveau/nouvelle président(e) <strong>à</strong> sa<br />

tête. Quels combats devra-t-il ou<br />

devra-t-elle mener en priorité ?<br />

Texte : Paul Rechsteiner<br />

Photo : Alexander Egger<br />

Lorsqu’il s’agit d’évoquer les grands<br />

défis des syndicats ces prochaines<br />

années, la question d’une redistribution<br />

plus juste au profit des salarié(e)s<br />

se pose avec une nouvelle<br />

acuité.<br />

1. Augmentations salariales pour<br />

les bas et moyens salaires.<br />

Commençons par les salaires. Ces<br />

dix dernières années, il a été possible<br />

d’éviter des baisses de salaires<br />

dans un contexte difficile marqué<br />

par la surévaluation du franc suisse.<br />

Une offensive doit désormais suivre<br />

en vue d’augmenter les bas et<br />

moyens salaires. Les mesures visant<br />

3. Renforcement des mesures<br />

d’accompagnement.<br />

La question salariale revient sous<br />

les feux de l’actualité depuis que la<br />

commission européenne, soutenue<br />

par les conseillers fédéraux libéraux-radicaux,<br />

a exigé d’assouplir<br />

les mesures d’accompagnement visant<br />

<strong>à</strong> protéger les salaires. Les syndicats<br />

sont la force décisive pour<br />

protéger les salaires de la sous-enchère<br />

salariale. Le maintien et le<br />

renforcement des mesures d’accompagnement<br />

demeurent une priorité<br />

de la politique salariale. Comme<br />

jusqu’ici, une bonne protection salariale<br />

reste la condition du succès<br />

et du développement des accords bilatéraux.<br />

4. Améliorer les conventions<br />

collectives de travail et leur<br />

déclaration de force obligatoire.<br />

Les conventions collectives de travail<br />

doivent être renforcées. Car les<br />

conditions salariales sont meilleures<br />

l<strong>à</strong> où il y a des conventions<br />

collectives de travail. Et, <strong>à</strong> plus forte<br />

raison, lorsqu’elles sont déclarées<br />

de force obligatoire. Les règles<br />

concernant la déclaration de force<br />

obligatoire doivent être améliorées.<br />

De bonnes conventions collectives


14<br />

La priorité est d’abord d’augmenter les bas et moyens salaires, qui ont<br />

enregistré un retard qu’il convient de rattraper. Les mesures d’accompagnement<br />

doivent être renforcées, tout comme les CCT. Une durée hebdomadaire<br />

du travail plus courte ou plus de vacances sont <strong>à</strong> envisager.<br />

de travail permettent aussi d’affronter<br />

de nouveaux défis tels que la numérisation.<br />

5 Améliorer les rentes grâce <strong>à</strong> plus<br />

d’AVS<br />

Ces prochaines années, l’Etat social<br />

devra affronter un défi majeur en<br />

matière de prévoyance vieillesse.<br />

Durant ces dernières décennies difficiles,<br />

les syndicats sont parvenus<br />

globalement <strong>à</strong> défendre l’AVS.<br />

Comme les rentes des caisses de<br />

pension ne cessent de se détériorer<br />

sans que les autorités politiques<br />

puissent exercer d’influence, nous<br />

devons réaliser la mission historique<br />

d’améliorer <strong>à</strong> nouveau les<br />

rentes via l’AVS. Les plus de 40 % de<br />

Oui en faveur de l’initiative populaire<br />

AVSplus – toute la Suisse latine<br />

l’avait approuvée – et les 47 % de Oui<br />

pour la prévoyance vieillesse 2020<br />

montrent qu’un succès est <strong>à</strong> portée<br />

de main, contrairement <strong>à</strong> ce que<br />

beaucoup pensent. D’autant que de<br />

nombreux retraité(e)s avaient voté<br />

contre la prévoyance vieillesse 2020<br />

parce qu’ils n’auraient pas reçu de<br />

supplément de rente.<br />

La question de savoir si une majorité<br />

soutiendra le financement additionnel<br />

pour l’AVS en mai 2019 est<br />

décisive pour l’issue du combat en<br />

faveur de rentes meilleures. Car si<br />

l’AVS n’a plus de problèmes financiers,<br />

ses ennemis auront plus de<br />

mal <strong>à</strong> susciter la panique au sujet de<br />

son financement.<br />

Il faut que la loi<br />

protège mieux<br />

les travailleurs<br />

âgés du<br />

licenciement<br />

6. Endiguer les primes des caisses<br />

maladie, combler l’absence<br />

d’une assurance d’indemnité<br />

journalière en cas de maladie<br />

En matière de sécurité sociale, les<br />

primes des caisses maladie constituent<br />

une charge pour les ménages<br />

<strong>à</strong> faibles et moyens revenus qu’il<br />

s’agit d’endiguer. L’absence d’une<br />

assurance sociale d’indemnités<br />

journalières en cas de maladie est <strong>à</strong><br />

ce jour la plus grande lacune des assurances<br />

sociales. Elle devrait être<br />

comblée de toute urgence.<br />

7. Raccourcir les horaires de travail<br />

au lieu de les prolonger<br />

La question du temps de travail<br />

compte parmi les grands défis des<br />

prochaines années. Les normes de<br />

protection de la loi sur le travail<br />

(LDT) subissent des attaques répétées<br />

au Parlement fédéral dans une<br />

mesure sans précédent, au motif<br />

que la LDT est devenue obsolète<br />

dans le contexte de la mutation<br />

technologique (le mot-clé invoqué<br />

est la « numérisation ») et des nouvelles<br />

formes de travail qu’elle entraîne.<br />

En réalité, la protection des salaires<br />

minimaux de la LDT est devenue<br />

plus importante que jamais en<br />

raison de l’intensification du<br />

rythme de travail et du danger<br />

qu’entraîne la disparition des frontières<br />

entre travail et loisirs. Il n’en<br />

va pas ici uniquement de la protection<br />

de la santé. La délimitation du<br />

temps de travail empêche aussi que<br />

les salarié(e)s accomplissent de plus<br />

en plus de travail gratuit. A l’ère numérique,<br />

la saisie du temps de travail<br />

n’est pas plus compliquée, mais<br />

au contraire plus simple.<br />

Parmi les défis des prochaines<br />

années, il s’agit de déterminer une<br />

orientation offensive pour de nouvelles<br />

revendications. Durée hebdomadaire<br />

de travail plus courte ? Plus<br />

de vacances ? En tous les cas, des<br />

progrès s’imposent <strong>à</strong> nouveau pour<br />

la grande majorité des bas et<br />

moyens revenus – au niveau des salaires,<br />

mais aussi du temps de travail.<br />

apporter en matière de protection<br />

contre le licenciement, attendues<br />

depuis longtemps. La jurisprudence<br />

des tribunaux s’est certes développée<br />

dans divers domaines ces dernières<br />

années. Par exemple en ce<br />

qui concerne le licenciement de salarié(e)s<br />

âgé(e)s engagé(e)s de<br />

longue date, qui peut être abusif si<br />

leurs prestations sont satisfaisantes,<br />

qu’ils n’ont pas été avertis et<br />

qu’on ne leur a pas proposé un autre<br />

poste dans l’entreprise.<br />

Sans une amélioration de la loi,<br />

les progrès restent toutefois minimes.<br />

L’Organisation internationale<br />

du travail a affirmé <strong>à</strong> maintes<br />

reprises que la Suisse a du retard.<br />

Cette institution dont le siège est en<br />

Suisse célébrera l’année prochaine<br />

son centième anniversaire. Ce sera<br />

l’occasion de faire un nouveau pas<br />

en avant.<br />

9. Renforcer le service public <strong>à</strong><br />

prix abordable<br />

Au nombre des principales revendications<br />

syndicales politiques, on<br />

compte finalement le renforcement<br />

du service public. En commençant<br />

par la formation, le système de santé,<br />

jusqu’aux chemins de fer et aux<br />

services postaux. Un service public <strong>à</strong><br />

prix abordable, c’est-<strong>à</strong>-dire la sauvegarde<br />

des prestations fortes de l’Etat<br />

social, constitue l’épine dorsale<br />

d’une société démocratique.<br />

10. Formation et culture pour<br />

toutes et tous.<br />

La formation et la culture doivent<br />

être ouvertes <strong>à</strong> toutes et tous. Ici<br />

aussi se joue l’avenir d’une société –<br />

d’une société sans limitation et avec<br />

des perspectives pour tous indépendamment<br />

de leur origine sociale.<br />

8. Améliorations de la protection<br />

contre le licenciement<br />

Dans le droit du travail, il s’agit de<br />

franchir le pas des améliorations <strong>à</strong><br />

https://bit.ly/2NDARYS


2e pilier<br />

Comment les syndicats peuvent inciter<br />

les caisses de pension <strong>à</strong> plus d’éthique<br />

15<br />

J’ai appris que ma caisse de pension<br />

investissait dans des sociétés actives<br />

dans la production d’armes nucléaires.<br />

Que peut faire un syndicat pour<br />

décourager certains investissements<br />

risqués ?<br />

Ces efforts se sont surtout manifestés<br />

jusqu’alors pour promouvoir des<br />

investissements dans des énergies<br />

moins polluantes.<br />

On peut citer l’initiative prise en<br />

mars 2017 par la Communauté genevoise<br />

d’action syndicale (CGAS),<br />

qui est l’organisation faîtière des<br />

syndicats de ce canton, invitant tous<br />

les délégués des travailleurs au sein<br />

des caisses de pension <strong>à</strong> envoyer un<br />

modèle de lettre (http://www.cgas.<br />

ch/SPIP/spip.php?article3303) au<br />

bureau du conseil de fondation.<br />

Cette lettre réclame qu’un expert<br />

fasse l’analyse des possibles implications<br />

de nos investissements dans<br />

l’oléoduc Dakota Access Pipeline<br />

(DAPL) aux Etats-Unis et de transférer<br />

<strong>à</strong> court terme ces investissements<br />

dans les énergies fossiles vers<br />

les énergies renouvelables.<br />

Considérant, <strong>à</strong> la suite du rapport<br />

de l’Office fédéral de l’environnement<br />

9.15 « Risque carbone pour<br />

la place financière suisse », que les<br />

énergies fossiles sont devenues un<br />

investissement <strong>à</strong> risque, où les investisseurs<br />

qui auront désinvesti en<br />

premier seront protégés de la chute<br />

de la valeur des avoirs fossiles, l’assemblée<br />

des délégués du Syndicat<br />

des services publics de ce même<br />

canton a voté <strong>à</strong> une large majorité,<br />

Transférer les investissements des énergies fossiles aux énergies renouvelables.<br />

en juin 2016, une résolution destinée<br />

<strong>à</strong> la Caisse de prévoyance de<br />

l’Etat de Genève. Elle la charge de<br />

« calculer l’empreinte carbone et le<br />

risque carbone du portefeuille actuel,<br />

afin de programmer un désinvestissement<br />

aussi rapide que possible<br />

des avoirs détenus dans des<br />

compagnies dont l’activité principale<br />

est l’extraction, le forage et l’exploitation<br />

des énergies fossiles, <strong>à</strong><br />

commencer par le secteur le plus<br />

polluant, celui du charbon. »<br />

USS de la partie<br />

Septante organisations, parmi lesquelles<br />

l’Union syndicale suisse,<br />

sont en outre membres de l’Alliance<br />

climatique Suisse. Elle propose sur<br />

son site de s’adresser <strong>à</strong> sa caisse de<br />

pension pour l’exhorter <strong>à</strong> ne plus investir<br />

l’argent de la prévoyance dans<br />

les énergies fossiles (retraites-sansrisques.ch).<br />

Une expertise juridique<br />

montre que l’obligation fiduciaire<br />

de diligence s’applique également<br />

aux risques climatiques.<br />

Outre les investissements fossiles,<br />

l’association alémanique PK-<br />

Netz, qui, avec quelque 600 000<br />

membres, représente le plus grand<br />

réseau de travailleurs impliqués<br />

dans la prévoyance professionnelle,<br />

souhaite que l’on supprime les<br />

investissements spéculant sur le<br />

prix des denrées alimentaires de<br />

base qui, en augmentant leur coût,<br />

condamnent des milliers de gens<br />

<strong>à</strong> mourir de faim. Ses conseils<br />

sont disponibles <strong>à</strong> l’adresse<br />

https://bit.ly/2SjshBX.<br />

Texte : Sylvie Fischer<br />

Photo : Pixabay<br />

Sortons du 2 e pilier<br />

au profit de l’AVS<br />

Le 2 e pilier est en péril, au plus tard<br />

depuis la crise de 2008. Ce que nous<br />

voyons est révoltant.<br />

• Avec un capital d’environ 900 milliards<br />

de francs, les caisses de pension<br />

sont les principaux moteurs<br />

de spéculation du marché financier.<br />

Le 2 e pilier est entre autres responsable<br />

des loyers élevés.<br />

• Le capital vieillesse des 2 e et 3 e piliers<br />

n’est pas garanti, la prochaine<br />

crise financière va en détruire des<br />

portions importantes.<br />

• Assurances, banques, toute une industrie<br />

liée aux caisses de pension<br />

prélèvent chaque année plus de<br />

5 milliards de francs de l’argent que<br />

nous voulions économiser pour<br />

notre retraite. Et elles en veulent encore<br />

plus, raison pour laquelle elles<br />

baissent le taux de conversion et les<br />

intérêts – nos rentes sont <strong>à</strong> la baisse.<br />

• Le 2 e pilier est injuste : 60 % des retraité(e)s<br />

obtiennent moins de<br />

fonds de la caisse de pension que de<br />

l’AVS, ce sont les hauts revenus qui<br />

en profitent.<br />

• Les certificats d’assurance nous<br />

font miroiter de fausses espérances<br />

de richesse. Cette erreur renforce un<br />

système économique de plus en<br />

plus absurde.<br />

• Du fait de la crise permanente, les<br />

caisses de pension sont contraintes<br />

<strong>à</strong> tenter des placements plus risqués.<br />

Si les caisses de pension investissent<br />

dans des fonds sous gestion<br />

cherchant la performance, nous détruisons<br />

nos places de travail avec<br />

notre propre avoir vieillesse.<br />

L’AVS est plus productive, moins<br />

chère, plus équitable socialement.<br />

Il ne nous reste qu’<strong>à</strong> sortir du<br />

2 e pilier. Comment faire ? Plus de<br />

cotisations salariales pour l’AVS,<br />

moins pour la caisse de pension. De<br />

plus, on investit le capital du 2 e pilier<br />

dans la transformation écologique<br />

et la numérisation sociale, qui<br />

implique que chacun ait accès aux<br />

nouvelles technologies.<br />

Texte : BHR


16<br />

Rentes <strong>à</strong><br />

augmenter<br />

Comment refonder l’AVS hors<br />

des fluctuations du marché des actions<br />

« Que compte faire <strong>syndicom</strong> face <strong>à</strong><br />

la menace de paupérisation des<br />

personnes âgées ? En Suisse, le taux<br />

de pauvreté augmente depuis deux<br />

ans et touche les catégories de<br />

revenus moyens et celles des personnes<br />

âgées. Il n’est pas acceptable<br />

qu’<strong>à</strong> l’avenir, la pauvreté relève de<br />

l’aide sociale. »<br />

Depuis des années, les partis bourgeois<br />

disent du mal de l’AVS. Les néolibéraux<br />

voudraient même tout bonnement<br />

l’abolir. Pourtant, seul un<br />

renforcement significatif de l’AVS peut<br />

nous garantir une vie digne après le<br />

travail.<br />

Le montant des rentes AVS doit être<br />

immédiatement relevé de 10 %.<br />

C’est ce que réclament les collègues<br />

de la section de l’arc jurassien de<br />

<strong>syndicom</strong>. Toute augmentation de<br />

l’âge de la retraite, que ce soit pour<br />

les hommes ou les femmes, doit<br />

être rejetée. Et, selon la revendication<br />

centrale de la résolution de La<br />

Chaux-de-Fonds, les milliards d’excédents<br />

de la Confédération doivent<br />

être utilisés pour financer l’AVS.<br />

La proposition de la section de<br />

l’ arc jurassien montre l’importance<br />

centrale de la prévoyance vieillesse<br />

dans la société. Sans la promesse de<br />

ne pas sombrer dans la pauvreté<br />

après avoir travaillé toute sa vie, il<br />

n’y aurait ni partenariat social ni<br />

paix sociale en Suisse. L’AVS a été<br />

engendrée par la grève générale de<br />

1918, mais, comme presque tous les<br />

régimes d’assurance sociale de la<br />

plupart des pays capitalistes, elle<br />

n’a été appliquée qu’après la Seconde<br />

Guerre mondiale. Elle a un effet<br />

équilibrant sur le plan social.<br />

Dans les années 1970, elle a été <strong>à</strong> la<br />

fois complétée et affaiblie par les<br />

2e et 3e piliers (voir article page 15).<br />

Vifs débats syndicaux<br />

Depuis lors, elle est sous le feu<br />

constant des attaques des partis<br />

bourgeois. Lesquels désirent utiliser<br />

les pourcentages de cotisations salariales<br />

de la prévoyance vieillesse<br />

uniquement <strong>à</strong> des fins spéculatives,<br />

via les deux autres piliers. Grâce <strong>à</strong><br />

des référendums, <strong>à</strong> des initiatives et<br />

<strong>à</strong> des combats parlementaires, les<br />

syndicats ont pu empêcher le démantèlement<br />

de la prévoyance vieillesse<br />

assurée. Plus récemment, l’accord<br />

liant la réforme de la fiscalité<br />

des entreprises au financement de<br />

l’AVS a fait l’objet de vifs débats au<br />

sein des syndicats.<br />

Le discours permanent sur l’AVS<br />

prétendument mal assurée est un<br />

motif important de peurs de l’avenir<br />

des citoyennes et citoyens et de<br />

montée de l’UDC sur la frange extrême<br />

droite de l’échiquier politique.<br />

Cette assurance sociale élémentaire<br />

est ferme et solide, en<br />

partie grâce aux nombreux travailleurs<br />

de l’UE qui cotisent aujourd’hui<br />

plus qu’ils ne percevront<br />

demain.<br />

En outre, les syndicats ont réussi <strong>à</strong><br />

éliminer la plupart des discriminations<br />

<strong>à</strong> l’égard des femmes au sein<br />

de l’AVS. Si l’égalité salariale était<br />

réalisée aujourd’hui, l’AVS bénéficierait<br />

de nouveaux milliards.<br />

Quel que soit le résultat de la votation<br />

sur la fiscalité et l’AVS, nous<br />

devrons ensuite imposer le renforcement<br />

supplémentaire de l’AVS. Le<br />

2e pilier sert en premier lieu les revenus<br />

les plus élevés, l’AVS est vitale<br />

pour 60 % des salariés. Il s’agira<br />

donc de transférer au moins une<br />

partie du capital du 2e pilier, qui est<br />

spéculatif, vers l’AVS, qui est sûre.<br />

La conversion numérique rendra<br />

probablement même nécessaire sa<br />

refondation. En effet, elle détruit le<br />

travail vivant, introduit des conditions<br />

de travail précaires (travail en<br />

plate-forme, faux travail indépendant,<br />

etc.) et exerce une pression sur<br />

les salaires.<br />

Jeter l’éponge plus tôt<br />

Il existe différentes approches au<br />

sein des syndicats sur la manière<br />

dont cette refondation doit se faire.<br />

Un modèle prévoit l’introduction<br />

d’une taxe sur les robots (automatisation).<br />

A tort, pensent d’autres et<br />

suggèrent que l’AVS devrait également<br />

être financée par une taxe sur<br />

les transactions financières – 0,1 %<br />

seraient déj<strong>à</strong> plus que suffisants. Un<br />

autre modèle souhaite mettre fin<br />

aux débats sur le relèvement de l’âge<br />

de la retraite AVS et créer plus de<br />

justice. Comment ? 43 ans de travail,<br />

c’est une pension complète. Mais<br />

pour ceux qui travaillent dur, une<br />

année de travail serait plus fortement<br />

pondérée, par exemple par un<br />

facteur de 1,2 (principe SUVA). Les<br />

personnes effectuant un travail dur<br />

ou dangereux ayant une espérance<br />

de vie inférieure pourraient jeter<br />

l’éponge plus tôt.<br />

Peut-être qu’<strong>à</strong> la fin, une autre<br />

solution prévaudra. Quoi qu’il en<br />

soit, elle doit satisfaire <strong>à</strong> un principe<br />

immuable : notre prévoyance vieillesse<br />

doit être fondée sur le principe<br />

de solidarité et de répartition plutôt<br />

que sur les fluctuations des marchés<br />

des actions. Etre <strong>à</strong> l’abri de la pauvreté,<br />

même quand on est âgé, ne<br />

doit pas être un cadeau anodin –<br />

c’est une revendication et un droit.<br />

Relever le montant des rentes AVS de 10% grâce aux excédents de la Confédération, une proposition<br />

de la section arc jurassien de <strong>syndicom</strong>.<br />

Texte : Oliver Fahrni<br />

Photo : Tiago Murato/Stocksnap


Un objectif<br />

important<br />

Protéger les indépendants et les<br />

« nouveaux travailleurs » de la précarité<br />

17<br />

Le syndicat représente aussi les<br />

indépendant(e)s. Comment la relation<br />

entre employé(e)s et indépendant(e)s<br />

évoluera-t-elle ces dix prochaines<br />

années ? Dans quelle mesure le<br />

syndicat peut-il intervenir au niveau de<br />

la politique régionale pour améliorer la<br />

situation des indépendants et quelles<br />

initiatives concrètes existe-t-il ?<br />

La numérisation tend <strong>à</strong> transformer<br />

les rapports de travail en de nouvelles<br />

formes d’activité et de mandats.<br />

L’éventail des possibilités va<br />

du statut d’indépendant aux rapports<br />

de travail <strong>à</strong> durée déterminée<br />

visant <strong>à</strong> réaliser un projet, en passant<br />

par le temps partiel sur appel.<br />

La numérisation se prête bien<br />

aux nouveaux modèles de travail<br />

proposés via des plateformes telles<br />

qu’Uber et 99designs. Par ailleurs,<br />

elle facilite l’accès <strong>à</strong> de nombreuses<br />

professions. Presque chaque habitant(e)<br />

de la planète peut trouver du<br />

travail sur Internet. Alors qu’un capital<br />

important était nécessaire il y a<br />

50 ans pour ouvrir une imprimerie<br />

artisanale, n’importe quelle personne<br />

qui possède aujourd’hui un<br />

ordinateur portable et une connexion<br />

Internet peut faire sa place sur le<br />

marché de la communication visuelle,<br />

<strong>à</strong> condition de bénéficier de<br />

connaissances et d’offrir ses propres<br />

prestations graphiques.<br />

Dans la mesure où la démocratisation<br />

des professions rapproche<br />

notre société de l’objectif où chacun(e)<br />

peut exercer le métier qui lui<br />

plaît, cette évolution est <strong>à</strong> saluer.<br />

Elle comporte toutefois aussi des<br />

aspects négatifs, car les mécanismes<br />

de protection acquis de haute lutte<br />

par les travailleurs sont ainsi<br />

contournés. Pour éviter la formation<br />

d’un nouveau précariat sous le couvert<br />

de ces nouvelles formes de travail<br />

modernes, le congrès de <strong>syndicom</strong><br />

a défini comme objectif<br />

stratégique son engagement en faveur<br />

des salarié(e)s concernés.<br />

Leur cause ne progressera que si<br />

les indépendants s’unissent<br />

S’engager signifie pour <strong>syndicom</strong> de<br />

syndiquer et mettre en réseau les<br />

indépendant(e)s concernés par ces<br />

nouvelles formes de travail. Or leur<br />

organisation collective n’est possible<br />

que si le plus grand nombre d’entre<br />

eux s’unit. Une fois la formation d’un<br />

groupe achevée, la situation des différents<br />

domaines (revenus, protection<br />

du travail) peut être alors abordée<br />

de la même façon que pour le<br />

travail syndical réalisé pour le<br />

compte d’employés engagés dans des<br />

rapports de travail classiques. Il en<br />

découle aussi une protection des employés<br />

au bénéfice de formes de travail<br />

traditionnels, car ils ne sont ainsi<br />

pas menacés par une mise en concurrence<br />

avec des prix de dumping.<br />

Enquête sur les tarifs<br />

De manière concrète, on recense le<br />

lancement de plusieurs initiatives<br />

dans différentes branches. La<br />

branche de la communication visuelle<br />

élabore actuellement une<br />

enquête sur les tarifs et revenus des<br />

indépendant(e)s pour créer la transparence<br />

et améliorer leur situation.<br />

Enfin, le groupe d’intérêt Indépendant(e)s<br />

de <strong>syndicom</strong> prévoit d’optimiser<br />

les prestations offertes <strong>à</strong> de tels<br />

travailleurs. Il existe déj<strong>à</strong> aujourd’hui<br />

des offres spécifiques pour les indépendant(e)s,<br />

telles que la caisse de<br />

pension Freelance ou des cours<br />

spécifiques. A l’avenir, <strong>syndicom</strong><br />

compte leur proposer d’autres prestations<br />

et s’occuper aussi de leur statut<br />

juridique. Par conséquent, <strong>syndicom</strong><br />

s’engagera aussi bien politiquement<br />

qu’en leur offrant des services.<br />

Texte : Michael Moser<br />

Photo : Tom Kawara<br />

En savoir plus sur les indépendant(e)s<br />

pour améliorer leur situation.<br />

Pourquoi <strong>syndicom</strong> n’a-t-il pas encore<br />

mis en œuvre les quotas (de femmes)<br />

qu’il s’est imposés ? Qu’est-ce qui l’en<br />

empêche ?<br />

Un coup de pouce<br />

pour les femmes<br />

Le congrès de <strong>syndicom</strong> définissait<br />

en 2013 une représentation appropriée<br />

des femmes dans les organes<br />

et délégations du syndicat. Le comité<br />

directeur et les directions régionales<br />

sont tenus, selon les statuts,<br />

de veiller <strong>à</strong> améliorer la représentation<br />

des femmes au syndicat et parmi<br />

les employé(e)s politiques.<br />

On ne peut pas répondre actuellement<br />

<strong>à</strong> la question des quotas.<br />

<strong>No</strong>us avons prévu de présenter en<br />

janvier notre rapport sur l’égalité au<br />

comité central. Le rapport examinera<br />

l’équilibre femmes-hommes dans<br />

les organes de <strong>syndicom</strong>, notamment<br />

au comité central, <strong>à</strong> l’assemblée<br />

des délégué(e)s et au congrès,<br />

ainsi que dans les secteurs et<br />

groupes d’intérêt. La proportion de<br />

femmes parmi le personnel sera<br />

aussi analysée.<br />

Outre un quota, des mesures<br />

d’accompagnement s’imposent<br />

pour promouvoir les femmes au<br />

sein du syndicat. Il s’agit de les solliciter<br />

et de les encourager de manière<br />

ciblée en interne et en externe.<br />

Or les femmes du mouvement syndical<br />

ne disposent souvent pas de<br />

réseaux et sont donc moins souvent<br />

directement contactées lorsqu’il<br />

s’agit de pourvoir des postes.<br />

Lorsque des postes sont <strong>à</strong> repourvoir,<br />

les femmes ont la priorité en<br />

cas de qualifications égales entre<br />

des candidat(e)s de sexes différents.<br />

Patrizia Mordini, responsabilité Egalité,<br />

membre du comité directeur


18<br />

Vers une grève<br />

féminine<br />

20 000 personnes exigent l’égalité salariale !<br />

Continuons malgré les affronts<br />

J’ai été manifester le 22 septembre <strong>à</strong> Berne avec <strong>syndicom</strong>.<br />

Comment allons-nous poursuivre ce mouvement, au moment<br />

où le Parlement limite <strong>à</strong> l’extrême les contrôles prévus en<br />

entreprise et ne prévoit pas de sanctions en cas d’illégalités<br />

salariales ? Serons-nous en grève l’an prochain ?<br />

400 <strong>à</strong> 500 membres de <strong>syndicom</strong> ont participé <strong>à</strong> la manifestation<br />

pour l’égalité salariale #ENOUGH18 sur la place<br />

Fédérale <strong>à</strong> Berne, le 22 septembre dernier. En tout,<br />

20 000 femmes et hommes ont lancé un signal fort <strong>à</strong> l’économie<br />

et <strong>à</strong> la politique et exigé l’égalité salariale entre les<br />

sexes. La manifestation tout en couleurs a été impressionnante.<br />

Elle a montré que le sujet reste une préoccupation<br />

centrale de <strong>syndicom</strong>. Car il est scandaleux que les femmes<br />

gagnent toujours environ 10 milliards de moins par an,<br />

alors que l’égalité salariale est ancrée dans la Constitution<br />

depuis 37 ans. Cet argent ne manque pas seulement aux<br />

femmes, mais aux ménages et familles. Il manque dans la<br />

prévoyance vieillesse des femmes. Et il manque finalement<br />

<strong>à</strong> l’Etat sous forme d’impôts. Des contrôles salariaux<br />

obligatoires sont absolument indispensables.<br />

Mesures minimales encore affaiblies<br />

Le Parlement torpille le projet. Initialement, le Conseil fédéral<br />

voulait introduire des contrôles salariaux obligatoires<br />

dans toutes les entreprises de plus de 50 employé(e)s,<br />

ainsi que des possibilités de sanction. Le<br />

Conseil des Etats entend contrôler uniquement les entreprises<br />

de plus de 100 employés, ce qui correspond <strong>à</strong> 45 %<br />

des personnes actives – donc pas même la moitié ! Et les<br />

sanctions ont disparu du projet.<br />

Le 25 septembre dernier, le Conseil national, ou plutôt la<br />

majorité bourgeoise de la Chambre haute, a encore détérioré<br />

ces mesures minimales ! Ainsi, les contrôles salariaux<br />

ne seront appliqués qu’aux entreprises dès 100 emplois<br />

<strong>à</strong> plein temps (sans les personnes en apprentissage).<br />

On réduit donc considérablement le nombre d’entreprises<br />

qui devront procéder <strong>à</strong> une analyse des salaires.<br />

Comme les femmes sont plus nombreuses <strong>à</strong> travailler <strong>à</strong><br />

temps partiel que les hommes, bon nombre d’employeurs


Maintenir<br />

la pression<br />

Le projet du Conseil national, qui ne prévoit des contrôles salariaux que<br />

pour les entreprises dès 100 emplois <strong>à</strong> plein temps et pour douze ans<br />

seulement, doit être corrigé par le Parlement. Le comité central de<br />

<strong>syndicom</strong> se verra proposer de participer <strong>à</strong> la grève des femmes en 2019.<br />

19<br />

qui occupent une grande part de femmes échapperont<br />

aussi <strong>à</strong> l’obligation d’analyse. Les contrôles salariaux ne<br />

s’appliqueront en outre que pendant douze ans. Ce résultat<br />

du Conseil national est un véritable affront ! <strong>No</strong>us exigeons<br />

que le projet soit corrigé <strong>à</strong> la session d’hiver du Parlement,<br />

avant sa version finale.<br />

Assises et 2e grève des femmes<br />

Ces derniers mois, des femmes de tous horizons se sont<br />

retrouvées pour des assises <strong>à</strong> Lausanne, Berne et Zurich<br />

pour discuter d’une nouvelle grève des femmes en Suisse.<br />

La grève des femmes du 14 juin 1991 avait mobilisé un demi-million<br />

de femmes, qui exigeaient la mise en œuvre<br />

concrète de l’égalité, dix ans après son introduction dans<br />

la Constitution. Une deuxième grève a été décidée aux assises.<br />

Elle aura lieu le 14 juin 2019. L’indignation suscitée<br />

par les propositions minimales du Parlement relatives<br />

aux contrôles salariaux n’est pas étrangère <strong>à</strong> cette décision.<br />

Le congrès USS décidera encore des propositions relatives<br />

<strong>à</strong> l’organisation de la grève des femmes en 2019.<br />

Les groupes régionaux qui se consacrent <strong>à</strong> la préparation<br />

de la grève des femmes prévoient de publier un manifeste<br />

pour dénoncer les discriminations <strong>à</strong> l’encontre des<br />

femmes dans différents domaines. Il n’en va pas seulement<br />

de l’égalité salariale, mais aussi des possibilités de<br />

concilier la vie professionnelle et familiale et du travail <strong>à</strong><br />

temps partiel. Des thèmes importants aussi pour <strong>syndicom</strong>.<br />

Les femmes et les hommes qui souhaiteraient réduire<br />

leur temps de travail se voient souvent refuser une<br />

telle demande par leur employeur, alors qu’ils souhaiteraient<br />

pouvoir consacrer ce temps au travail éducatif et<br />

familial.<br />

<strong>No</strong>us devons continuer <strong>à</strong> défendre une position forte<br />

et <strong>à</strong> faire pression – comme <strong>à</strong> la manifestation. Ce thème<br />

reste un sujet central pour <strong>syndicom</strong>. <strong>No</strong>us déciderons<br />

avec le comité central de la marche <strong>à</strong> suivre. <strong>No</strong>us lui présenterons<br />

une proposition de participation <strong>à</strong> la grève des<br />

femmes. Car nous en avons assez !<br />

Texte : Patrizia Mordini<br />

Photos : František Matouš ; Demir Sönmez ;<br />

Annette Boutellier.


20<br />

Un défi<br />

<strong>à</strong> relever<br />

Allemagne et France : des idées pour<br />

mieux syndiquer les femmes<br />

Dans mon entreprise, mes collègues,<br />

des jeunes femmes, renoncent<br />

souvent <strong>à</strong> s’affilier <strong>à</strong> un syndicat.<br />

Avez-vous des suggestions pour les<br />

convaincre de s’engager ?<br />

« Même si nous comptons 52 % de<br />

femmes parmi nos deux millions<br />

de membres, savoir comment<br />

convaincre de jeunes femmes de<br />

s’affilier est un challenge pour tous<br />

les syndicats », déclare Alexa<br />

Wolfstädter, chargée de la politique<br />

de l’égalité chez ver.di, (Vereinte<br />

Diensleistungsgewerkschaft, soit<br />

« syndicat unifié des services »).<br />

Page pour les jeunes femmes<br />

ver.di a instauré des quotas minimaux<br />

de femmes dans ses organes<br />

de prise de décision et ses délégations,<br />

en fonction de la représentation<br />

des membres dans chacune de<br />

ses branches. Puis, « depuis 2015-<br />

2016, nous nous sommes occupés<br />

d’entrer en contact avec des jeunes<br />

femmes de moins de 40 ans, avec<br />

des pages qui leur sont dédiées sur<br />

notre site (https://frauen.verdi.de/<br />

junge-frauen) et en les sondant sur<br />

leurs intérêts ». On y trouve notamment<br />

des séminaires sur le web avec<br />

la possibilité de poser <strong>à</strong> des experts<br />

des <strong>questions</strong> sur la manière de<br />

bien négocier son salaire, de s’imposer<br />

en public ou de se répartir<br />

égalitairement les tâches dans le<br />

couple ou <strong>à</strong> la naissance, un projet<br />

lancé par le Ministère de la famille<br />

avec la faîtière des syndicats allemands.<br />

Mais aussi des articles signalant<br />

des jugements intéressants<br />

en matière d’égalité, des conseils<br />

pour les jeunes mères ou des offres<br />

de formation destinées aux jeunes.<br />

Des soirées d’information sont<br />

organisées, avec des ateliers sur le<br />

travail politique syndical et un programme<br />

de mentoring. Il est possible<br />

d’être accueillies comme invitées<br />

sans droit de vote lors des<br />

séances du comité afin de les encourager<br />

<strong>à</strong> s’engager. Les enfants des<br />

participantes sont accueillis ou des<br />

frais attribuées pour leur prise en<br />

charge. « Cela fonctionne bien, mais<br />

nous aimerions encore atteindre davantage<br />

de jeunes femmes », commente<br />

Alexa Wolfstädter.<br />

En France, la sociologue Cécile<br />

Guillaume, qui vient de publier le<br />

livre Syndiquées. Défendre les intérêts<br />

des femmes au travail, n’est « pas<br />

sûre que les syndicats français<br />

soient très innovants en matière de<br />

syndicalisation des femmes ». Leur<br />

représentation syndicale n’est devenue<br />

réalité qu’<strong>à</strong> partir des années<br />

2000. Elles n’ont réussi <strong>à</strong> faire entendre<br />

leur voix que grâce <strong>à</strong> des politiques<br />

d’égalité volontaristes,<br />

comme la loi relative au dialogue social<br />

et <strong>à</strong> l’emploi qui impose, depuis<br />

août 2015, des listes syndicales alternant<br />

des candidats de chaque<br />

sexe pour les élections professionnelles<br />

(qui élisent notamment les<br />

représentants syndicaux en entreprise).<br />

La CGT a instauré une charte<br />

de l’égalité hommes-femmes qui<br />

fixe des règles précises concernant<br />

la parité au sein de ses instances dirigeantes.<br />

Quant <strong>à</strong> la CFDT, elle<br />

exige que 30 % des membres du bureau<br />

national soient des femmes.<br />

Les femmes représentent aussi la<br />

moitié de la commission exécutive.<br />

Marrainages et engagement flexible<br />

La CGT a instauré<br />

une charte qui fixe<br />

des règles précises<br />

concernant la parité<br />

au sein de ses instances<br />

dirigeantes.<br />

(© DR)<br />

« Au niveau confédéral, l’effort a été<br />

fait, mais dans les unions départementales,<br />

les inégalités subsistent<br />

et les responsables locaux peinent <strong>à</strong><br />

les appréhender », commente la sociologue<br />

Yannick Le Quentrec, de<br />

l’Institut régional du travail (Université<br />

Jean Jaurès, Toulouse). Pour y<br />

remédier, elle préconise la formation<br />

de binômes pour partager la<br />

charge de travail syndical et se sentir<br />

moins exposée <strong>à</strong> des postes où<br />

les attaques peuvent être violentes.<br />

« En fait, je préfère parler de marrainage,<br />

car l’idée est d’associer des<br />

femmes disposant de responsabilités<br />

et pouvant passer la main <strong>à</strong> des<br />

collègues plus jeunes. » La possibilité,<br />

pour une permanente syndicale,<br />

de moduler son engagement en<br />

fonction de la garde alternée de ses<br />

enfants lui semble un exemple <strong>à</strong><br />

suivre.<br />

Depuis cinq ans, en outre, elle<br />

accompagne concrètement la négociation<br />

de plans d’action pour l’égalité<br />

professionnelle dans les entreprises,<br />

permettant d’établir un<br />

diagnostic et un calendrier pour remédier<br />

aux inégalités constatées. La<br />

CGT a instauré un site pour vérifier<br />

en ligne si l’employeur respecte la<br />

loi (egalite-professionnelle.cgt.fr).<br />

Texte : Sylvie Fischer<br />

Image : Affiche CGT


Les fusions sont<br />

derrière nous<br />

<strong>syndicom</strong> restera autonome<br />

21<br />

« Allons-nous demeurer <strong>syndicom</strong> <strong>à</strong><br />

l’avenir ou y aura-t-il un syndicat<br />

unique <strong>à</strong> l’échelle de la Suisse ? »<br />

Si nous voulons tourner nos regards<br />

vers l’avenir, nous devons d’abord<br />

faire un retour en arrière. L’une des<br />

deux organisations antérieures <strong>à</strong><br />

<strong>syndicom</strong> a été le Syndicat de la<br />

Communication, lui-même issu de<br />

plusieurs associations internes des<br />

PTT. La scission des PTT entre La<br />

Poste et Swisscom s’est accompagnée<br />

de l’obligation, pour les deux<br />

jeunes entreprises, de relever les défis<br />

propres <strong>à</strong> leurs marchés respectifs.<br />

La fusion des associations internes<br />

pour former le Syndicat de la<br />

Communication a obéi <strong>à</strong> cette logique.<br />

L’objectif était de devenir un<br />

syndicat de branche, ce qui ne s’est<br />

toutefois pas fait au rythme voulu.<br />

Plus de nouvelles CCT qu’aucun<br />

autre syndicat<br />

Lorsque le Syndicat de la Communication<br />

a fusionné avec le syndicat<br />

des médias comedia, les deux organisations<br />

ont pensé qu’elles pourraient,<br />

grâce <strong>à</strong> cette fusion, surmonter<br />

leurs propres faiblesses. Mais au<br />

début, c’est le contraire qui s’est<br />

produit. Huit ans plus tard, nous<br />

pouvons dire que la fusion est désormais<br />

achevée. <strong>syndicom</strong> est<br />

maintenant un syndicat de branche<br />

reconnu qui a signé, ces dernières<br />

années, plus de nouvelles conventions<br />

collectives de travail qu’aucun<br />

autre syndicat. Les processus de<br />

<strong>syndicom</strong> sont aussi allégés que les<br />

structures. <strong>syndicom</strong> dispose aujourd’hui<br />

d’une base stable et est<br />

ouvert aux organisations qui souhaitent<br />

nous rejoindre. Abandonner<br />

l’indépendance durement acquise<br />

serait, dans une perspective actuelle,<br />

une erreur.<br />

Les premières années qui ont suivi<br />

la fusion ont montré que les fusions<br />

ne sauraient être une fin en soi. Au<br />

contraire, les fusions doivent être<br />

soigneusement soupesées et préparées.<br />

Après tout, il ne s’agit pas simplement<br />

d’additionner les conventions<br />

collectives, les membres et les<br />

actifs. Il s’agit plutôt de la mise en<br />

commun, généralement sous-estimée,<br />

de différentes cultures, tant au<br />

sein de la milice qu’au sein des employés.<br />

Enfin et surtout, pour au<br />

moins l’une des organisations impliquées,<br />

cela implique de renoncer<br />

<strong>à</strong> son identité. Inversement, la nouvelle<br />

organisation doit d’abord trouver<br />

son identité et construire sa<br />

propre image. Aujourd’hui, <strong>syndicom</strong><br />

y est parvenu. Alors construisons<br />

sur cette base.<br />

Texte : Giorgio Pardini<br />

Une nécessité :<br />

intégrer les<br />

temporaires<br />

Depuis le 1 er janvier, le centre courrier<br />

de Mülligen recourt désormais aussi<br />

<strong>à</strong> du personnel temporaire. <strong>syndicom</strong><br />

ne devrait-il pas <strong>à</strong> l’avenir se préoccuper<br />

davantage de cette catégorie<br />

d’employé(e)s?<br />

Oui, c’est une nécessité. Pendant<br />

longtemps, <strong>syndicom</strong> a pu empêcher<br />

que cette pratique relativement<br />

courante dans l’économie privée ne<br />

s’étende aux entreprises proches de<br />

la Confédération. <strong>No</strong>us ne sommes<br />

pas restés les bras croisés pour autant.<br />

Rien qu’<strong>à</strong> La Poste, nous avons<br />

déj<strong>à</strong> mené deux campagnes pour les<br />

employé(e)s temporaires. Il en est<br />

aussi ressorti que nous devons sensibiliser<br />

ces personnes dans leur<br />

langue maternelle. <strong>No</strong>us avons donc<br />

édité des flyers dans neuf langues.<br />

Pour <strong>syndicom</strong>, il existe deux aspects<br />

fondamentaux <strong>à</strong> prendre en<br />

compte. D’une part, le personnel<br />

temporaire ne doit pas être exploité<br />

comme main-d’œuvre bon marché<br />

et concurrencer ainsi les conditions<br />

de travail des employé(e)s fixes.<br />

D’autre part, une entreprise ne doit<br />

pas fonctionner librement avec « des<br />

employé(e)s temporaires permanents<br />

».<br />

Les employé(e)s temporaires<br />

doivent pouvoir obtenir un engagement<br />

fixe après un certain temps.<br />

Car la plupart d’entre eux ne travaillent<br />

pas <strong>à</strong> titre temporaire de<br />

leur plein gré. Le travail temporaire<br />

offre peu de sécurité et de perspectives<br />

professionnelles. Et lorsqu’il<br />

n’y a pas de convention collective de<br />

travail, les employé(e)s temporaires<br />

effectuent le même travail que les<br />

employé(e)s fixes <strong>à</strong> des conditions<br />

nettement moins bonnes et avec<br />

une sécurité sociale restreinte. Une<br />

injustice qui touche principalement<br />

les migrants, les femmes et les<br />

employé(e)s âgé(e)s. <strong>No</strong>us continuerons<br />

donc <strong>à</strong> nous engager pour la<br />

combattre.<br />

A La Poste, <strong>syndicom</strong> a déj<strong>à</strong> mené deux campagnes pour les employé(e)s temporaires, souvent au<br />

bénéfice de conditions de travail nettement moins bonnes.<br />

Texte : Christian Capacoel<br />

Photo : La Poste


22<br />

Roland<br />

Kreuzer<br />

Le succès des conflits du travail<br />

dans le monde du travail numérique<br />

Les mesures de lutte traditionnelles dans<br />

les syndicats, telles que les manifestations<br />

ou les pétitions, suffisent-elles<br />

toujours <strong>à</strong> l’heure des technologies<br />

numériques, ou faut-il utiliser de<br />

nouveaux moyens plus adaptés ?<br />

D’un point de vue syndical, nous<br />

devons nous demander comment<br />

procéder pour mener des conflits du<br />

travail victorieux dans le monde du<br />

travail numérique. Un conflit du<br />

travail doit exercer, <strong>à</strong> l’avenir aussi,<br />

une pression économique, syndicale<br />

ou publique sur des employeurs<br />

intransigeants, afin de leur faire<br />

prendre au sérieux les préoccupations<br />

des salariés. Dans le « conflit<br />

du travail analogique », un succès<br />

est possible si les salariés concernés<br />

débrayent ensemble. S’ils empêchent<br />

les briseurs de grève d’accéder <strong>à</strong><br />

l’entreprise, au besoin par des<br />

piquets de grève et des blocages<br />

d’entreprise. Et s’ils font obstacle <strong>à</strong><br />

la livraison et au ramassage de<br />

matériel et de marchandises.<br />

En 2003, lors de la grève du<br />

centre d’impression rotative offset<br />

de Tamedia, nous avons été<br />

confrontés pour la première fois <strong>à</strong><br />

des « mesures de lutte numériques ».<br />

Tous les employés de l’entreprise<br />

ont fait la grève et ils ont placé des<br />

piquets de grève pour empêcher<br />

l’accès au service d’impression.<br />

Leur objectif était d’empêcher la<br />

parution d’un numéro du <strong>magazine</strong><br />

« Facts ». Tamedia a saboté la grève<br />

en transmettant électroniquement<br />

les données d’impression (produites<br />

sur un autre de ses sites) <strong>à</strong><br />

une demi-douzaine d’imprimeries<br />

étrangères, où nous n’avons pas été<br />

en mesure de déclencher des<br />

actions <strong>à</strong> temps. Dans ce cas, la<br />

grève a permis de retarder la<br />

production, mais elle ne l’a pas<br />

complètement empêchée.<br />

La cybergrève peut exiger le blocage<br />

des serveurs de l’entreprise<br />

En ce qui concerne les conflits du<br />

travail <strong>à</strong> l’ère de la numérisation,<br />

nous pouvons en tirer la leçon qu’il<br />

faut empêcher pendant une grève le<br />

transfert de données vers d’autres<br />

sites de production suisses et<br />

étrangers, où la fabrication d’un<br />

produit est possible. Il est inadmissible<br />

que des employeurs puissent<br />

contourner une grève en transmettant<br />

des données et vident ainsi de<br />

son sens le droit de grève. Lors d’un<br />

conflit du travail, nous devons donc<br />

développer des méthodes et moyens<br />

pour paralyser les serveurs d’une<br />

entreprise ou couper du réseau<br />

l’entreprise en grève. Dans le cas de<br />

la grève de l’imprimerie PCL (2005),<br />

le Tribunal fédéral a reconnu que<br />

les blocages par des piquets de<br />

grève pacifiques (« peaceful picketing<br />

») étaient proportionnés et<br />

légitimes. Pour adapter dès lors le<br />

droit de grève aux futurs combats, il<br />

est nécessaire que la « cybergrève »<br />

soit également reconnue comme un<br />

moyen d’action légitime lors d’un<br />

conflit du travail.<br />

Cependant, le conflit du travail<br />

numérique a de nombreuses autres<br />

dimensions : par exemple, la mise<br />

en réseau numérique de free-lances,<br />

de travailleurs et travailleuses <strong>à</strong><br />

domicile ainsi que d’autres personnes<br />

également dispersées dans<br />

l’espace afin qu’ils puissent s’organiser<br />

et exercer leur pouvoir collectif<br />

en cas de conflit. L’éventail va d’un<br />

Le déroulement du conflit de travail <strong>à</strong><br />

l’ATS a pu être suivi <strong>à</strong> tout moment en<br />

interne et en externe via Twitter et sur<br />

leur propre site Internet.<br />

« boycott collectif des livraisons » <strong>à</strong><br />

une cyberattaque conjointe contre<br />

une entreprise. Et l’utilisation<br />

ciblée des médias sociaux fait<br />

également partie du conflit du<br />

travail dans sa nouvelle forme. Un<br />

bon exemple en a été donné par les<br />

collègues de l’ATS lors de leur grève<br />

du début de l’année. Le déroulement<br />

du conflit de travail a pu être<br />

suivi <strong>à</strong> tout moment en interne et en<br />

externe via Twitter et sur leur propre<br />

site Internet. Il a également été très<br />

important de rectifier ainsi les<br />

informations inexactes diffusées sur<br />

l’Internet ou par les patrons et les<br />

propriétaires de l’ATS. Tout particulièrement<br />

lors d’un conflit du travail<br />

dans le service public, la bataille<br />

médiatique pour s’attirer les faveurs<br />

du grand public est un élément qui<br />

ne doit pas être sous-estimé. A cet<br />

égard, le conflit <strong>à</strong> l’ATS a servi de cas<br />

d’école pour la gestion contemporaine<br />

de campagnes.<br />

<strong>No</strong>tre fédération syndicale<br />

internationale UNI Global Union est<br />

parvenue <strong>à</strong> tisser des contacts dans<br />

plusieurs multinationales et <strong>à</strong><br />

conclure des accords <strong>à</strong> l’échelle<br />

mondiale (voir pages 8-9). Pour<br />

mener <strong>à</strong> l’avenir un conflit du travail<br />

au niveau mondial dans une<br />

multinationale telle qu’Amazon,<br />

nous devrons développer les armes<br />

numériques évoquées ci-dessus,<br />

ainsi que d’autres moyens de lutte<br />

de même nature ; ils permettront au<br />

mouvement syndical international<br />

de mettre en réseau et de coordonner<br />

les travailleurs qui luttent sur le<br />

terrain, d’impliquer les clients et de<br />

gagner le soutien du public grâce <strong>à</strong><br />

une information directe et<br />

conforme <strong>à</strong> la réalité. Des esprits<br />

créatifs seront nécessaires pour<br />

préparer les succès futurs !


Proposition au<br />

congrès USS<br />

Service public numérique <strong>à</strong> créer<br />

23<br />

« La numérisation nous détruit en tant<br />

que travailleurs du service public.<br />

Le syndicat devrait combattre cela<br />

beaucoup plus fermement. Avant qu’il<br />

ne soit trop tard. »<br />

Lorsque les syndicats se réuniront<br />

au congrès de l’USS fin novembre,<br />

<strong>syndicom</strong> espère obtenir leur soutien<br />

pour exiger la création d’un service<br />

public numérique. Pourquoi ?<br />

Daniel Münger, président de<br />

<strong>syndicom</strong>, explique : « Depuis de<br />

nombreuses années, les partisans<br />

de la privatisation et de la dérégulation<br />

attaquent le service public.<br />

<strong>No</strong>us, les syndicats, nous le défendons.<br />

Souvent avec succès. Aujourd’hui,<br />

une attitude défensive ne<br />

suffit plus. » La transformation numérique<br />

exige un renforcement et<br />

« une large refonte » des services publics,<br />

déclare Daniel Münger.<br />

Giorgio Pardini, membre du comité<br />

directeur, y voit aussi une priorité<br />

stratégique : « Car il en va notamment<br />

de <strong>questions</strong> telles que la protection<br />

des données, l’accès aux services<br />

sans discrimination et la<br />

réalisation des chances de l’ère numérique.<br />

On ne parle pas seulement<br />

des emplois qui sont en jeu. Il en va<br />

de l’avenir de toute la société. »<br />

Un correctif au pouvoir du capital<br />

Un service public fort est le garant<br />

de la sécurité sociale, de l’école et la<br />

formation, des soins de santé, de la<br />

sécurité physique, des moyens de<br />

communication, des soins aux aînés,<br />

des transports publics, de l’approvisionnement<br />

électrique et la distribution<br />

de l’eau, d’un système juridique<br />

<strong>à</strong> la portée de tous et une administration<br />

proche des citoyennes et citoyens.<br />

Mais pas seulement. C’est un<br />

droit fondamental et une condition<br />

de l’ordre démocratique, car il ouvre<br />

l’accès <strong>à</strong> ces services <strong>à</strong> la majorité<br />

des citoyens qui n’a ni un revenu élevé<br />

ni une fortune importante. C’est<br />

un instrument correctif au pouvoir<br />

du capital, qui contribue <strong>à</strong> la cohésion<br />

sociale. Le service public est un<br />

bien commun, une propriété collective.<br />

Il permet aussi de juger de<br />

notre degré de civilisation.<br />

Les pouvoirs publics doivent<br />

légiférer<br />

Aujourd’hui, la numérisation place<br />

la société et son service public devant<br />

des défis fondamentaux. Elle<br />

ne modifie pas seulement le travail,<br />

mais bouleverse nos modes de vie.<br />

A ce jour, pourtant, la Confédération<br />

et les cantons n’ont rien entrepris<br />

pour exploiter les possibilités<br />

de la numérisation au profit de chacun<br />

(par ex. réduction de la durée du<br />

travail) ni pour en freiner les risques<br />

explosifs tels que la dérégulation totale<br />

du travail. Les pouvoirs publics<br />

laissent les rênes du développement<br />

numérique aux seules banques et<br />

grandes entreprises.<br />

« Si nous voulons une numérisation<br />

sociale, nous devons rompre<br />

cet immobilisme. Les pouvoirs publics<br />

doivent intervenir activement<br />

dans la révolution numérique au<br />

moyen de lois et par la création d’un<br />

service public numérique », préconise<br />

Daniel Münger.<br />

La proposition de <strong>syndicom</strong><br />

La proposition-cadre présentée par<br />

<strong>syndicom</strong> au congrès de l’USS indique<br />

la marche <strong>à</strong> suivre. Dans<br />

l’ébauche de sa proposition, <strong>syndicom</strong><br />

exige notamment de mettre fin<br />

aux privatisations (voire leur retour<br />

en mains publiques) et aux dérégulations<br />

(notamment au niveau du<br />

droit du travail), mais aussi d’adopter<br />

le principe d’un service public<br />

gratuit ou au moins <strong>à</strong> prix abordable.<br />

Le texte précise : « Un service<br />

public numérique doit être créé.<br />

Il garantit l’approvisionnement<br />

technique de base (réseaux, etc.) et<br />

fournit aussi <strong>à</strong> la collectivité des applications<br />

et des accès aux données.<br />

Il assure la sécurité des données et<br />

le contrôle des individus sur leurs<br />

propres données. En qualité de bien<br />

collectif numérique, il soutient et<br />

garantit des services issus de la propriété<br />

numérique collective (archives<br />

publiques, services communautaires<br />

comme Wikipédia, etc.),<br />

transmet des données open source,<br />

des logiciels et licences libres, etc.<br />

Il associe véritablement les utilisateurs<br />

<strong>à</strong> l’élaboration du service public<br />

numérique et permet de consulter<br />

des données et solutions<br />

logicielles sans licence d’utilisation.<br />

Enfin, il combat les abus et sensibilise<br />

<strong>à</strong> l’écologie des médias » (droit <strong>à</strong><br />

la déconnexion, par exemple).<br />

https://www.uss.ch/actuel/congres2018/<br />

Texte : Oliver Fahrni<br />

Photo : Peter Mosimann


24 Information<br />

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<strong>syndicom</strong><br />

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Droit au but !<br />

25<br />

Questions au service juridique de <strong>syndicom</strong> :<br />

Je suis membre actif de <strong>syndicom</strong> depuis longtemps et<br />

travaille dans une grande imprimerie. Il y est actuellement<br />

question de savoir dans quelle mesure le syndicat a le droit<br />

d’accéder librement <strong>à</strong> l’entreprise pendant les horaires<br />

de travail. La direction est d’avis que le syndicat n’a aucun<br />

droit d’accès <strong>à</strong> l’entreprise, ni même au terrain qui<br />

l’entoure. Est-ce correct ?<br />

Un collègue du syndicat m’a signalé un arrêt du Tribunal<br />

fédéral attestant que la liberté syndicale ancrée dans la<br />

Constitution confère aux syndicats des droits d’accès et<br />

d’information. Puis-je l’invoquer auprès de la direction pour<br />

imposer le droit d’accès du syndicat dans notre entreprise ?<br />

Qu’est-ce que cela signifie pour mes activités syndicales<br />

dans l’entreprise et pour mon syndicat ?<br />

Réponses<br />

L’attitude de la direction n’est pas<br />

correcte. En Suisse, les droits d’information<br />

et d’accès des syndicats découlent<br />

de plusieurs dispositions.<br />

L’art. 28 de la Constitution fédérale<br />

prévoit la liberté syndicale. Les accords<br />

de l’Organisation internationale<br />

du travail avec la Suisse, les<br />

conventions OIT n os 87, 98 et 135<br />

ainsi que la Convention européenne<br />

des droits de l’homme (CEDH), dans<br />

le cadre de l’art. 11 (droit <strong>à</strong> la liberté<br />

d’association), autorisent les employés<br />

<strong>à</strong> exercer des activités syndicales.<br />

En première place figure le<br />

droit <strong>à</strong> l’information et <strong>à</strong> l’organisation<br />

dans les entreprises.<br />

Dans son arrêt de principe du 6 septembre<br />

2017 (2C499/2015), le Tribunal<br />

fédéral a aboli une disposition du<br />

Conseil d’Etat tessinois qui interdisait<br />

aux syndicats d’accéder aux bâtiments<br />

de l’administration cantonale.<br />

Au sens strict, ce jugement est valable<br />

uniquement pour le domaine public<br />

et non pas pour le domaine privé.<br />

L’Union syndicale suisse (USS) et <strong>syndicom</strong><br />

exigent toutefois que le jugement<br />

puisse être appliqué par analogie<br />

aussi au domaine privé. Bien que<br />

le jugement ne soit pas directement<br />

applicable <strong>à</strong> ton entreprise, il a une<br />

valeur indicative et peut être utilisé<br />

pour l’argumentation.<br />

La jurisprudence doit encore évoluer<br />

pour les droits d’accès et d’information<br />

dans le domaine privé de manière<br />

équivalente au secteur public.<br />

Les réglementations existantes<br />

concernant les droits syndicaux d’accès<br />

et d’information doivent toutefois<br />

être interprétés au sens large. Il peut<br />

s’agir d’informations affichées sur les<br />

tableaux de l’entreprise, d’une discussion<br />

personnelle dans son enceinte,<br />

mais aussi de tracts distribués<br />

sur ses aires de stationnement ou de<br />

brochures déposées dans les salles de<br />

pause. Il est important d’informer<br />

l’entreprise au préalable et d’obtenir<br />

son accord pour ces activités.<br />

<strong>syndicom</strong>.ch/fr/service-des-membres/<br />

<strong>magazine</strong>


26<br />

Initiative<br />

tessinoise<br />

Festival de Ferrare, ou comment mettre<br />

<strong>syndicom</strong> au centre du débat culturel<br />

Ne vivre que dans le monde des<br />

réseaux informatiques signifie perdre<br />

des contacts sociaux et des occasions<br />

de s’ouvrir aux autres. Que fait<br />

<strong>syndicom</strong> pour combattre une telle<br />

tendance ?<br />

La délégation de <strong>syndicom</strong> propose au<br />

festival de l’hebdomadaire Internazionale<br />

<strong>à</strong> Ferrare (Emilie-Romagne) de<br />

nouvelles formes de rencontre, de<br />

discussion et de développement pour<br />

replacer les thèmes syndicaux au<br />

centre du débat culturel et s’ouvrir au<br />

grand public.<br />

« Le festival Internazionale <strong>à</strong> Ferrare<br />

(Emilie-Romagne) est une forme de<br />

résistance au chaos de l’information<br />

actuelle. » Voil<strong>à</strong> comment le définit<br />

le journaliste de la RSI Mattia Pacella.<br />

Un syndicat se fonde sur un modèle<br />

de société<br />

« Les thèmes concernent d’importants<br />

enjeux, comme le rôle des<br />

femmes, le dialogue entre le monde<br />

journalistique et politique, l’érosion<br />

progressive des droits des travailleurs<br />

due <strong>à</strong> une logique néo-libérale<br />

renforcée par le progrès technique »,<br />

explique Laura Di Corcia, journaliste<br />

free-lance, qui ajoute : « Est-ce<br />

utile pour <strong>syndicom</strong> ? Certainement,<br />

parce qu’un syndicat se fonde aussi<br />

sur une idée de société, un modèle <strong>à</strong><br />

penser et reconsidérer. »<br />

C’est aussi l’avis de membres de<br />

<strong>syndicom</strong> présents ces dernières années<br />

au festival. Depuis 2007, la revue<br />

Internazionale (qui reprend les<br />

meilleurs articles de la presse mondiale<br />

selon le modèle du Courrier<br />

international) organise ce festival<br />

très suivi en Italie.<br />

Trois jours durant, plus de<br />

80 000 visiteurs participent <strong>à</strong> des<br />

ateliers, rencontres et présentations<br />

de livres et films. Lors des trois dernières<br />

éditions, <strong>syndicom</strong> Ticino e<br />

Moesano y a participé avec une délégation<br />

de professionnels de la communication.<br />

Une douzaine de journalistes<br />

(TV, radio, web et presse) et<br />

de collaborateurs (trices) du secteur<br />

(photographes, graphistes, dessinateurs,<br />

traducteurs, correcteurs) ont<br />

pu suivre la manifestation. A cette<br />

occasion, un dossier publié sur le<br />

site Internet de <strong>syndicom</strong>.ch a été<br />

réalisé avec des interviews, comptes<br />

rendus critiques et reportages (cette<br />

année aussi en français et allemand).<br />

<strong>No</strong>uvelles formes de rencontres<br />

« Le festival est une occasion unique<br />

de participer <strong>à</strong> des réunions stimulantes<br />

qui m’ont permis d’écrire des<br />

articles <strong>à</strong> court, mais aussi <strong>à</strong> moyen<br />

et long terme, raconte Laura Di Corcia.<br />

En tant que journaliste freelance,<br />

cette expérience s’est révélée<br />

profitable. La visite du festival, explique<br />

Federico Franchini, rédacteur<br />

d’Area – le journal italophone<br />

d’Unia – renforce le lien entre des<br />

membres du syndicat et des collègues<br />

parfois d’autres professions.<br />

De plus, il permet d’aborder des<br />

problèmes dans une atmosphère<br />

informelle et stimulante. » « Une<br />

manière de faire vivre le syndicat »,<br />

déclare Stella N’Djoku, rédactrice<br />

radiophonique <strong>à</strong> la RSI.<br />

La participation de <strong>syndicom</strong> répond<br />

<strong>à</strong> une requête formulée déj<strong>à</strong><br />

en 2016. Nicola Morellato, secrétaire<br />

régional de <strong>syndicom</strong> Ticino e<br />

Moesano, explique « avoir constaté<br />

que le rythme de travail actuel laisse<br />

toujours moins de temps aux employé(e)s<br />

pour s’engager, participer<br />

et être actif au sein du syndicat. Il<br />

s’agit donc de trouver de nouvelles<br />

formes de rencontre, de confrontation<br />

et de fidélisation des membres,<br />

qui vont au-del<strong>à</strong> des réunions habituelles<br />

du comité. On a donc pensé <strong>à</strong><br />

des moments informels, culturels et<br />

aussi ludiques. Ils sont importants<br />

pour faire connaissance, échanger<br />

des idées et impliquer de nouveaux<br />

membres. <strong>No</strong>us abordons toutefois<br />

aussi des thèmes syndicaux, car on<br />

ne peut s’en passer. »<br />

Regagner des espaces abandonnés<br />

par les partis<br />

La présence de <strong>syndicom</strong> au festival<br />

Internazionale n’est qu’une des activités<br />

développées par le secrétariat<br />

Ticino e Moesano. Sa participation<br />

au Film Festival Diritti Umani di<br />

Lugano va dans la même direction,<br />

ainsi que les rencontres organisées<br />

avec les comités Presse et Communication<br />

visuelle sur les limites de la<br />

satire, le « native advertising » (publicité<br />

intégrée au contenu) et la<br />

concurrence déloyale dans le journalisme.<br />

Tous ces événements<br />

s’adressent aussi au grand public.<br />

Ainsi, les <strong>questions</strong> syndicales sont<br />

replacées au centre du débat. Il en<br />

résulte une collaboration avec le<br />

monde académique, des cercles de<br />

solidarité, des ONG et un nouveau<br />

public qui accorde de l’importance<br />

<strong>à</strong> nos thèmes.<br />

Comme l’affirme le philosophe<br />

allemand Oskar Negt, il est grand<br />

temps que les syndicats se réapproprient<br />

ces espaces (culturels, sportifs,<br />

de rencontre) abandonnés par<br />

les grands partis populaires, afin<br />

d’entendre les préoccupations des<br />

travailleurs dans leur quotidien.<br />

internazionale.it/festival<br />

Texte : Giovanni Valerio<br />

Photo : Andrea Tedeschi


1000 mots<br />

Ruedi Widmer<br />

27


28<br />

Jeunes de<br />

<strong>syndicom</strong><br />

Mes plus grands espoirs pour demain…<br />

et mes plus grandes craintes<br />

« Une aide directe<br />

<strong>à</strong> la presse, liée <strong>à</strong><br />

des mandats de<br />

prestations et <strong>à</strong><br />

un catalogue<br />

d’exigences précis »<br />

Luca Ghiselli, rédacteur,<br />

Saint-Gall<br />

J’aimerais que ma profession<br />

de journaliste continue<br />

d’être appréciée. Cela<br />

implique que les gens réalisent<br />

que la qualité a un<br />

prix, même pour les publications numériques. Je souhaite<br />

que les pressions économiques diminuent, et que l’activité<br />

journalistique redevienne un modèle d’affaires viable,<br />

sans subventionnement croisé avec des plateformes de<br />

vente de voitures ou de tickets. Qu’on cesse de dire que le<br />

paysage médiatique est mourant, que le pessimisme<br />

culturel ambiant cesse et qu’on n’échafaude plus comme<br />

ces dernières années toutes sortes de scénarios de fin du<br />

monde. Soyons confiants dans l’avenir !<br />

A cet effet, je souhaite que des aides directes <strong>à</strong> la presse<br />

soient créées, couplées <strong>à</strong> des mandats de prestations et <strong>à</strong><br />

un catalogue d’exigences précis. Une sorte de procédure<br />

de soumission, où par exemple les cantons et les communes<br />

pourraient mettre au concours des mandats de<br />

couverture de presse régionale. Sinon, il y aura bientôt des<br />

régions en Suisse qui ne seront plus approvisionnées<br />

qu’au compte-gouttes en produits journalistiques locaux.<br />

Et cela serait fatal, sur l’échiquier politique de notre petit<br />

pays, <strong>à</strong> la démocratie directe. Les éditeurs privés fournissent<br />

eux aussi un important service public – bien souvent<br />

sans aides étatiques. Il faut que cela change. La nouvelle<br />

loi sur les médias électroniques, mise en consultation<br />

en juin, ne va pas du tout assez loin. Je souhaite pour ma<br />

part que le syndicat continue <strong>à</strong> se battre pour une convention<br />

collective de travail. Pour une protection forte contre<br />

le licenciement et contre les suppressions d’emplois systématiques<br />

dans les rédactions et les imprimeries. Et que<br />

le syndicat continue <strong>à</strong> bénéficier d’un aussi large soutien<br />

pour pouvoir atteindre de tels objectifs.<br />

Lucas Gongora, responsable Digital,<br />

conseiller clientèle Poste CH SA, Petit-Lancy<br />

« Un avenir où mes<br />

journées de travail<br />

ne dépasseraient<br />

pas les quatre<br />

heures, afin que<br />

tout le monde<br />

puisse avoir une<br />

place de travail »<br />

<strong>No</strong>us vivons dans une génération où les choses changent<br />

très rapidement. Je suis presque sûr que dans moins de<br />

cinq ans, la monnaie physique ne sera plus utile. Cela ne<br />

me fait pas peur. Mon poste de travail est constamment en<br />

changement et se numérise, et cette évolution est déj<strong>à</strong><br />

présente depuis des années dans d’autres commerces qui<br />

travaillent dans le même domaine d’activité que moi. Je<br />

dois m’adapter car la machine est déj<strong>à</strong> lancée depuis bien<br />

longtemps. J’espère aussi un avenir où mes journées de<br />

travail de dépasseraient pas les quatre heures afin que<br />

tout le monde puisse avoir une place de travail, travailler<br />

donc moins grâce <strong>à</strong> l’automatisation et la numérisation<br />

même si cette option semble trop belle pour être réalisable.<br />

Le syndicat fait en sorte que ces changements se<br />

fassent le plus équitablement et humainement possible<br />

pour que le maximum de personnes puissent garder leur<br />

place de travail.<br />

« Passer de notre<br />

système de<br />

caisses-maladie <strong>à</strong><br />

un véritable système<br />

de santé »<br />

Rémy Ségur, responsable de<br />

la facturation chez Swisscom,<br />

Gerlafingen (SO)<br />

Pour les prochaines années,<br />

j’espère être en bonne santé et<br />

j’en souhaite autant <strong>à</strong> toutes<br />

les personnes qui me sont chères, ainsi qu’<strong>à</strong> tous. Je ne<br />

pense pas seulement ici <strong>à</strong> la santé au sens strict, mais <strong>à</strong> la<br />

santé sous toutes ses formes. Je souhaite que la population<br />

continue de se mobiliser et qu’elle s’engage avec<br />

clairvoyance pour des thèmes comme l’égalité, la paix ou<br />

une consommation écologique et respectueuse, tout en<br />

poursuivant ses efforts pour préserver l’environnement.<br />

Je souhaite qu’on passe d’un système de caisses-maladie<br />

<strong>à</strong> un système de santé, qui encourage enfin la santé au<br />

lieu de soulager temporairement les maladies. Pour cela,<br />

il faut revoir notre façon de penser, et les milieux politiques<br />

doivent intervenir. Il est scandaleux que chaque année,<br />

on paie davantage de primes d’assurance-maladie, et<br />

que les assurances distribuent des millions de bénéfices,<br />

au lieu de les réinvestir au profit de la santé.<br />

« Pas plus de<br />

quatre heures<br />

de travail par<br />

jour afin d’avoir<br />

tous un emploi »


Jeunes de<br />

<strong>syndicom</strong><br />

« Les conditions des stages sont insuffisamment<br />

encadrées par la loi et thématisées au plan politique » Ciril Saner<br />

29<br />

Je souhaite qu’une transparence absolue règne dans la<br />

politique, et que le peuple puisse connaître en tout temps<br />

et gratuitement les recettes et les dépenses, afin que la politique<br />

redevienne saine, sans corruption ni lobbyisme.<br />

Ce que je crains ? Que l’humanité oublie peu <strong>à</strong> peu ce<br />

qui pour moi donne un sens <strong>à</strong> la vie, soit d’aimer, qu’elle<br />

ne permette plus qu’on soit aimé et oublie que l’argent et<br />

les biens de consommation ne font pas le bonheur. Une<br />

citation de Gandhi m’accompagne au quotidien :<br />

« Soyons le changement que nous voulons voir dans le monde.<br />

En tant qu’être humain, notre grandeur consiste non pas<br />

<strong>à</strong> renouveler le monde, mais bien plutôt <strong>à</strong> nous renouveler<br />

nous-mêmes. »<br />

Quant <strong>à</strong> mon avenir professionnel, je souhaite pouvoir<br />

partager un maximum de choses, aimer, avoir des<br />

échanges, m’énerver, puis me calmer, et me sentir plein<br />

de vie. Concrètement, je suis ouvert <strong>à</strong> tout et reconnaissant<br />

d’avoir un toit sur ma tête.<br />

« Une meilleure intégration<br />

des jeunes dans<br />

les processus de<br />

décision des syndicats »<br />

Ciril Saner, Software<br />

Engineer, Bienne<br />

Je pense que les défis futurs<br />

du syndicat seront nombreux<br />

et surtout variés. Comme aujourd’hui, nous continuerons<br />

d’être confrontés <strong>à</strong> des sujets qui concernent autant le<br />

monde du travail que la société en général. Certaines de<br />

nos luttes sont malheureusement connues depuis longtemps.<br />

L’égalité entre hommes et femmes en est un parfait<br />

exemple. <strong>No</strong>us faisons également face <strong>à</strong> des <strong>questions</strong><br />

qui concernent majoritairement les plus jeunes. <strong>No</strong>tamment<br />

les conditions de stages. Elles ne sont pas suffisamment<br />

encadrées par la loi et thématisées au plan politique.<br />

D’autres problématiques quant <strong>à</strong> elles sont plus récentes,<br />

comme la fameuse « digitalisation ».<br />

Je suis aussi d’avis qu’il faut réapprendre <strong>à</strong> être visionnaire<br />

et <strong>à</strong> anticiper nos futurs défis. Ceci nous permettra<br />

de ne plus seulement réagir, mais d’agir pour changer la<br />

société. Une évolution impossible sans la participation active<br />

de la jeunesse. Les syndicats doivent parler davantage<br />

aux jeunes et doivent mieux les intégrer dans les processus<br />

de décision. Cela représente un véritable défi, qui nécessite<br />

de redoubler d’efforts. Je me réjouis d’avoir encore<br />

de nombreuses années d’activité au sein du monde syndical<br />

afin de participer <strong>à</strong> ma manière <strong>à</strong> la vie citoyenne.<br />

« Moins de jobs qui ne<br />

débouchent sur rien pour<br />

les jeunes » Sina Chiavi<br />

« Un accès plus facile <strong>à</strong><br />

la vie professionnelle et<br />

plus de possibilités de<br />

travailler <strong>à</strong> temps<br />

partiel »<br />

Sina Chiavi, employée d’une<br />

maison d’édition <strong>à</strong> Zurich<br />

J’étudie tout en travaillant <strong>à</strong><br />

temps partiel. Je crains parfois<br />

d’avoir du mal, après mes<br />

études, <strong>à</strong> trouver un job adéquat<br />

qui me stimule et m’apporte des satisfactions. Cette<br />

peur tient <strong>à</strong> ce que j’observe au quotidien, autour de moi,<br />

les difficultés que beaucoup de gens rencontrent au moment<br />

d’entrer dans la vie professionnelle. J’espère que ces<br />

prochaines années, la situation va s’améliorer et que les<br />

employeurs cesseront de ne proposer aux jeunes que des<br />

stages et des emplois de durée limitée, qui souvent ne débouchent<br />

sur rien. Je me demande aussi comment je parviendrai<br />

<strong>à</strong> concilier plus tard travail et famille. Comme<br />

beaucoup de personnes de mon entourage, je ne terminerai<br />

mes études que vers 30 ans. Autrement dit, mes premières<br />

années d’activité professionnelle coïncideront<br />

avec celles des projets familiaux. Je souhaite qu’il y ait davantage<br />

de possibilités de travailler <strong>à</strong> temps partiel (par ex.<br />

en job-sharing avec une autre personne dans une situation<br />

similaire) tout en assumant des tâches exigeantes,<br />

afin que chacun, homme ou femme, puisse se développer<br />

professionnellement malgré ses tâches familiales et de<br />

prise en charge.<br />

Je crains parfois, en voyant comme évolue la société, que<br />

tout le monde ne pense plus qu’<strong>à</strong> soi, par peur de ne plus<br />

avoir de travail. J’espère qu’on trouvera un moyen de collaborer<br />

et de penser de manière plus globale. Enfin, je<br />

souhaite que de façon générale on parle davantage (ouvertement)<br />

du travail. Sur la place publique comme dans le<br />

cadre privé, et cela de manière interprofessionnelle. Le<br />

travail constitue une dimension essentielle de notre existence<br />

et pourtant, il prend tant d’énergie aux gens qu’il ne<br />

leur en reste plus pour y réfléchir de façon critique et pour<br />

en parler entre eux.<br />

« Que plus de gens<br />

apprécient les<br />

syndicats <strong>à</strong> leur<br />

juste valeur »<br />

Hannah Fürstenberg,<br />

Designer, Swisscom, Zurich<br />

Ce que je crains : il suffit,<br />

pour voir l’importance du travail<br />

de <strong>syndicom</strong>, de comparer<br />

avec ce qui se fait dans les pays asiatiques, où l’efficience<br />

et la croissance d’une entreprise prime sur le<br />

bien-être des salarié(e)s. J’aimerais que plus de personnes<br />

sachent apprécier les syndicats <strong>à</strong> leur juste valeur, et comprennent<br />

tout le travail accompli par eux et sa portée historique.<br />

Et qu’on réalise qu’<strong>à</strong> l’ère numérique, il est d’au-


30<br />

Jeunes de<br />

<strong>syndicom</strong><br />

« Dans les plus grandes régies, beaucoup trop de week-ends<br />

ne sont jamais récupérés » Bryan Kaltenrieder, membre du comité d’entreprise CarPostal<br />

tant plus important de soutenir les syndicats et de protéger<br />

les droits des employé(e)s.<br />

Durant cette ère, tant les produits que les professions<br />

ont une durée de vie plus courte. Comme Designer, il me<br />

faut constamment rester informée et me perfectionner,<br />

afin de maîtriser les tout derniers outils, programmes et<br />

méthodes de recherche. Je suis donc ravie qu’en plus de<br />

veiller <strong>à</strong> ma future employabilité, <strong>syndicom</strong> oblige mon<br />

employeur <strong>à</strong> agir dans ce sens. Cette année, j’ai mis <strong>à</strong> profit<br />

les jours de formation continue prévus dans la CCT<br />

pour participer <strong>à</strong> une conférence professionnelle, avec<br />

des ateliers passionnants.<br />

« A l’ère numérique, il faut<br />

soutenir les syndicats et protéger<br />

les droits des employés »<br />

Hannah Fürstenberg<br />

Pour l’avenir, je souhaite que <strong>syndicom</strong> continue <strong>à</strong> s’engager<br />

pour des modèles de travail flexibles, qui permettent<br />

<strong>à</strong> tous les employé(e)s de travailler et de vivre de la manière<br />

qui leur convient le mieux. Le temps de travail<br />

mobile, les congés de paternité et l’égalité salariale contribuent<br />

<strong>à</strong> ce que chacun puisse planifier sa vie indépendamment<br />

des modèles sociaux désuets – ce qui contribue non<br />

seulement <strong>à</strong> la satisfaction des salarié(e)s, mais aussi <strong>à</strong> de<br />

meilleurs résultats dans le quotidien professionnel.<br />

« J’aimerais<br />

travailler »<br />

Valentina Sinopoli,<br />

apprentie <strong>à</strong> La Poste,<br />

Bellinzone<br />

Comment je me vois dans<br />

dix ans ? A La Poste, en<br />

train de travailler. J’ai<br />

commencé mon apprentissage<br />

il y a deux mois, au<br />

guichet du bureau de<br />

poste de Bellinzone, où<br />

j’apprécie tout particulièrement<br />

le contact avec les<br />

gens. Après l’école secondaire, j’ai envoyé une lettre de<br />

motivation <strong>à</strong> La Poste et j’ai été prise. J’en suis très heureuse,<br />

car mon père travaille pour CarPostal. Très sincèrement,<br />

j’ai 15 ans et j’ignore ce que l’avenir me réserve.<br />

Mais je voudrais travailler !<br />

« Des modèles professionnels<br />

flexibles et un revenu de base<br />

inconditionnel pour tout le monde»<br />

« Un revenu de base<br />

inconditionnel pour<br />

tout le monde »<br />

Céline Tapis, libraire,<br />

Berne<br />

Je souhaite qu’il y ait plus<br />

de satisfaction et de modération,<br />

moins de déchets<br />

et de consommation.<br />

Une meilleure<br />

protection de l’environnement<br />

et une plus grande<br />

conscience écologique. Je souhaite des salaires équitables,<br />

des modèles professionnels flexibles et un revenu<br />

de base inconditionnel pour tout le monde. Des innovateurs<br />

sociaux, des politiciennes et politiciens courageux et<br />

de la bienveillance entre les gens. Je souhaite moins de<br />

frontières et plus d’empathie. Des espaces ouverts, des logements<br />

bon marché avec des utilisations temporaires.<br />

Plus de discussions <strong>à</strong> hauteur d’yeux, de compréhension<br />

et de confiance, et moins de contrôles. Je souhaite qu’on<br />

écoute davantage et qu’on parle moins. Moins de<br />

contraintes mais plus d’amour. Et je crois <strong>à</strong> la paix.<br />

« Améliorer la prochaine<br />

CCT CarPostal »<br />

Bryan Kaltenrieder, membre<br />

du comité d’entreprise Car-<br />

Postal national, Giez (VD)<br />

Je pense que le plus grand<br />

souhait <strong>à</strong> court terme de mes<br />

collègues et moi-même repose<br />

sur la prochaine CCT CarPostal. Il faut absolument<br />

récupérer tout ce qui a été perdu lors des dernières négociations.<br />

Remettre en place le système salarial qu’il y avait<br />

ainsi que les primes de fidélité. Il faudra aussi revoir le système<br />

de la semaine <strong>à</strong> six jours. Dans les plus grandes régies,<br />

cela commence <strong>à</strong> faire beaucoup trop de week-ends<br />

qui ne sont jamais récupérés.<br />

En dehors de CarPostal, je suis en train de créer ma petite<br />

entreprise de production de vidéos. Le but n’étant pas<br />

de quitter CarPostal mais faire de ce hobby une petite activité<br />

lucrative annexe. A plus long terme, c’est difficile de<br />

se prononcer, on ne sait déj<strong>à</strong> pas où l’entreprise va… Les<br />

possibilités d’évolutions sont rares et peu sûres, changer…<br />

mais est-ce vraiment mieux ailleurs ?…<br />

Mes grandes craintes, outre les araignées et le dentiste,<br />

sont plus lointaines. Je me demande bien ce qu’il<br />

restera de l’AVS quand je serai en âge de la toucher et,<br />

surtout, <strong>à</strong> quel âge serai-je en âge de le faire : <strong>à</strong> 70 ans ?<br />

<strong>à</strong> 80 ans ?<br />

Mon travail existera-t-il encore ? Ou n’y aura-t-il plus que<br />

des véhicules autonomes ? Serai-je encore en état de travailler<br />

<strong>à</strong> cet âge-l<strong>à</strong>… ?<br />

Céline Tapis


Courriel : redaction@<strong>syndicom</strong>.ch<br />

Mots-croisés Syndicom octobre 2018<br />

I<br />

II<br />

III<br />

IV<br />

e 2018<br />

V<br />

VI<br />

1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15<br />

VII<br />

6 7 8 9 10 11<br />

VIII<br />

IX<br />

4<br />

Mots-croisés X Syndicom octobre 2018<br />

3<br />

I<br />

15<br />

II<br />

III<br />

IV<br />

V<br />

VI<br />

VII<br />

VIII<br />

IX<br />

X<br />

Impressum<br />

Rédaction : Sylvie Fischer, Giovanni Valerio<br />

Traductions : Alexandrine Bieri, Laurence Strasser, 3001 Berne. Tél. 058 817 18 18, fax 058 817 18 17<br />

Alleva-Translations<br />

Annonces : priska.zuercher@<strong>syndicom</strong>.ch<br />

Illustrations, dessins de portrait : Katja Leudolph Commande d’abonnements : info@<strong>syndicom</strong>.ch<br />

Images sans<br />

Mot<br />

©<br />

mystère<br />

: mises <strong>à</strong><br />

:<br />

disposition<br />

Le prix de l’abonnement est inclus dans la cotisation<br />

Layout, correction, imprimerie 1 : Stämpfli 2 AG, 3 4 5 de membre. 6 <strong>No</strong>n-membres 7 8 : 9 Fr. 50.– 10 (Suisse) 11<br />

Wölflistrasse 1, 3001 Berne<br />

Fr. 70.– (étranger)<br />

9 10 11 12 13 14 15<br />

2<br />

DÉFINITIONS<br />

Horizontalement : I. Tour de soleil.<br />

Avec Cloclo. II. Sècherions. III.<br />

5<br />

Divertissions. À pris un coup. IV. Début<br />

de privation. Effrayé. Au milieu de rien,<br />

1<br />

Le <strong>magazine</strong> <strong>syndicom</strong> paraît six fois par an.<br />

DÉFINITIONS<br />

Le numéro 9 paraîtra le 25 janvier 2019.<br />

Délai rédactionnel pour le prochain numéro :<br />

Horizontalement 17 décembre 2018. : I. Tour de soleil.<br />

Avec Cloclo. II. Sècherions. III.<br />

Divertissions. À pris un coup. IV. Début<br />

de privation. Effrayé. Au milieu de rien,<br />

mais pas de nulle part. La France en<br />

ligne. V. Viseras un taxi. Gomme<br />

puante. VI. Du coin de l'œil. Raser les<br />

patates. VII. Plein le nez. Coupon.<br />

Dunes. VIII. Classai. Est américain.<br />

Coutume. IX. Saison de Cérès. Rouge<br />

ou bleu. Jeux de graines. X. Telle une<br />

route alpine. Petite société.<br />

Verticalement : 1. Voisines. 2. Eclaire<br />

l'aquarium. Quitte (que je). 3. Appris.<br />

Riche liquide. 4. Graine.<br />

Financièrement au top. 5. Sec. 6.<br />

Lamelle au pied. On se fout du<br />

quarantième. 7. A protégé 11'000<br />

vierges. Fin d'action <strong>à</strong> plusieurs. 8. Oui.<br />

Mise au point. 9. Vaporeuses. 10.<br />

Permet le swing. Petits appenzellois.<br />

Possessif. 11. La Palisse aurait adoré.<br />

Petit coin. 12. La stout y coule. De-ci<br />

de-l<strong>à</strong>. 13. Homme de peu de lettres.<br />

Pieds fragiles. 14. Voiles médiévales.<br />

Société raccourcie. 15. Reka, Aurez pour la encore plus.<br />

mais pas de nulle part. La France en permission. Point cardinal.<br />

ligne. V. Viseras un taxi. Gomme<br />

puante. VI. Du coin de l'œil. Raser les<br />

patates. VII. Plein le nez. Coupon.<br />

Mot mystère :<br />

Dunes. VIII. Classai. Est américain. DÉFINITIONS<br />

1 2 3 4 5 6 Coutume. 7 8 IX. 9 Saison 10 de 11 Cérès. Rouge Les mots croisés<br />

Horizontalement<br />

ou bleu. Jeux de graines. X. Telle une Le/la : gagnant(e), I. Tour de dont soleil. le nom paraîtra<br />

Avec Reka_KW_Syndicom_F.indd Cloclo. II. Sècherions. 1 III.<br />

21.12.15 14:13<br />

1 DÉFINITIONS<br />

2 3 4 5 6 7 8 9 route 10 alpine. 11 12 Petite 13 société. 14 15 Divertissions. dans À pris le un prochain coup. IV. <strong>magazine</strong>, Début recevra un<br />

de privation. chèque Effrayé. REKA Au milieu d’une de rien, valeur de 50 francs,<br />

mais pas de nulle part. La France Horizontalement : I. Tour<br />

1<br />

de soleil. Verticalement : 1. Voisines. 2. Eclaire offert par notre partenaire REKA.<br />

ligne. V. Viseras un taxi. Gomme<br />

2<br />

Avec Cloclo. II. Sècherions. III. l'aquarium. Quitte (que je). 3. Appris. puante. VI. Prière Du coin d’envoyer de l'œil. Raser votre les solution<br />

Divertissions. À pris un coup. IV. Début Riche liquide. 4. Graine. patates. VII. (le Plein mot-mystère le nez. Coupon. seulement) jusqu’au<br />

de privation. Effrayé. Au milieu de rien, Financièrement au top. 5. Sec. Dunes. 6. VIII. Classai. Est américain.<br />

Coutume. IX. 17 Saison décembre de Cérès. <strong>à</strong> Rédaction Rouge <strong>syndicom</strong>,<br />

mais pas de nulle part. La France en Lamelle au pied. On se fout ou bleu. du Jeux Monbijoustrasse de graines. X. Telle 33, une<br />

ligne. V. 4 Viseras un taxi. Gomme quarantième. 7. A protégé 11'000 route alpine. Petite société.<br />

case postale, 3001 Berne.<br />

puante. VI. Du coin de l'œil. Raser les vierges. Fin d'action <strong>à</strong> plusieurs. 8. Oui.<br />

patates. VII. Plein le nez. Coupon. Mise au point. 9. Vaporeuses. 1<br />

Verticalement 10. : 1. Voisines. 2. Eclaire<br />

l'aquarium.<br />

Dunes. VIII. Classai. Est américain. Permet le swing. Petits appenzellois. La Quitte gagnante (que je). du 3. dernier Appris. mots croisés<br />

Riche liquide. 4. Graine.<br />

Coutume. IX. Saison de Cérès. Rouge Possessif. 11. La Palisse aurait adoré. Financièrement<br />

La solution<br />

au top.<br />

du<br />

5.<br />

mots<br />

Sec.<br />

croisés<br />

6.<br />

du<br />

ou bleu. Jeux de graines. X. Telle une Petit coin. 12. La stout y coule. Lamelle De-ci au <strong>magazine</strong> pied. On <strong>syndicom</strong> se fout 7/2018 du était<br />

route alpine. Petite 5<br />

quarantième. 7. A protégé 11'000<br />

société.<br />

de-l<strong>à</strong>. 13. Homme de peu de lettres. « GRÈVE ».<br />

vierges. Fin d'action <strong>à</strong> plusieurs. 8. Oui.<br />

Pieds fragiles. 14. Voiles médiévales. Mise au point. La gagnante 9. Vaporeuses. est Madame 10.<br />

Verticalement : 1. Voisines. 2. Eclaire Société raccourcie. 15. Aurez Permet la le Claudine swing. Petits Anne appenzellois. Dougoud-Wicht,<br />

l'aquarium. Quitte (que je). 3. Appris. permission. Point cardinal. Possessif. 11. La Palisse aurait adoré.<br />

Petit coin. 12.<br />

de Siviriez.<br />

La stout y coule. De-ci<br />

Riche liquide. 4. Graine.<br />

5<br />

de-l<strong>à</strong>. 13. Homme Elle recevra de peu une de Hotelcard lettres. de notre<br />

Financièrement au top. 5. Sec. 6.<br />

Pieds fragiles.<br />

partenaire<br />

14. Voiles<br />

Hotelcard.<br />

médiévales.<br />

Lamelle au pied. On se fout du<br />

Société raccourcie. 15. Aurez la<br />

permission. Chaleureuses Point cardinal. félicitations !<br />

quarantième. 7. A protégé 11'000<br />

vierges. Fin d'action <strong>à</strong> plusieurs. 3 8. Oui.<br />

Mise Annonce au point. 9. Vaporeuses. 10.<br />

Permet le swing. Petits appenzellois.<br />

Possessif. 11. La Palisse aurait adoré.<br />

Petit coin. 12. La stout y coule. De-ci<br />

de-l<strong>à</strong>. 13. Homme de peu de lettres.<br />

« J’aimerais<br />

Pieds fragiles. 14. Voiles médiévales.<br />

Société servir raccourcie. d’exemple. 15. Aurez » la<br />

permission. Point cardinal.<br />

John, 20 ans,<br />

Kiserian, Kenya<br />

Changements d’adresse : <strong>syndicom</strong>, gestion<br />

des adresses, Monbijoustrasse 33, case postale,<br />

Editeur : <strong>syndicom</strong> – syndicat des médias<br />

et de la communication, Monbijoustr. 33,<br />

case postale, 3001 Berne<br />

31<br />

Lisez mon histoire – www.comundo.org/lajeunesse<br />

Offrez-leur des perspectives : CCP 17-1480-9


32<br />

Encore une<br />

petite question<br />

<strong>syndicom</strong> social<br />

Pourquoi est-ce que <strong>syndicom</strong><br />

pratique des délais de résiliation<br />

de six mois, alors que la plupart<br />

des salarié(e)s ont un délai de<br />

congé de trois mois ?<br />

L’adhésion <strong>à</strong> <strong>syndicom</strong> n’est pas liée <strong>à</strong> un employeur précis. Les services<br />

auxquels les membres ont accès peuvent être utiles également après un<br />

changement ou une perte d’emploi.<br />

Une grande partie des autres syndicats en Suisse ont des délais de<br />

résiliation plus stricts que <strong>syndicom</strong>. <strong>No</strong>rmalement, la résiliation est<br />

possible au 31 décembre seulement. Chez <strong>syndicom</strong>, les membres<br />

peuvent résilier leur adhésion pendant toute l’année. <strong>syndicom</strong> respecte<br />

ainsi leur désir de disposer de plus de flexibilité.<br />

Comme la plupart des sociétés, <strong>syndicom</strong> a besoin des cotisations des<br />

membres. Une grande partie des dépenses est financée au moyen de<br />

ces cotisations, par exemple les loyers et salaires. Il est important, pour<br />

<strong>syndicom</strong>, de disposer d’une sécurité financière <strong>à</strong> moyen terme pour ses<br />

projets. Le délai de résiliation de six mois en tient compte.<br />

Actuellement, beaucoup de<br />

personnes qui ne sont pas de<br />

langue maternelle allemande,<br />

française ou italienne sont<br />

venues en Suisse pour y travailler.<br />

<strong>syndicom</strong> en tiendra-t-il<br />

compte ? Traduira-t-il les pages<br />

de son site et divers documents<br />

en anglais, en d’autres langues ?<br />

Combien d’heures supplémentaires<br />

sont autorisées pour un taux de<br />

travail de 40 % ?<br />

Comment l’intégration des<br />

refugié(e)s sur le marché du<br />

travail peut-elle être encouragée<br />

et exigée par les syndicats ?<br />

<strong>No</strong>us venons de rédiger des textes en anglais, nous<br />

l’avions déj<strong>à</strong> fait en portugais, albanais ou serbe, et<br />

nous le ferons encore pour un premier contact. Si<br />

nécessaire, nous pourrons aussi proposer d’autres<br />

langues occasionnellement.<br />

La participation au marché du travail des refugié(e)s<br />

reconnu(e)s s’élevait <strong>à</strong> environ 27 % après cinq ans de<br />

séjour, celle des personnes et refugié(e)s provisoirement<br />

accepté(e)s <strong>à</strong> 45 % après sept ans. Ces chiffres<br />

peu satisfaisants proviennent aussi du fait que l’on n’a<br />

pas assez dit que les personnes et refugié(e)s accepté(e)s<br />

provisoirement avec un permis F ont un accès<br />

facilité au marché du travail. Les syndicats pourront<br />

sensibiliser les employeurs en la matière et s’impliquer<br />

pour que les partenaires sociaux mettent en place des<br />

programmes d’intégration qu’ils pourront aussi contrôler.<br />

Des stages pour refugié(e)s doivent être réglés<br />

correctement et intégrés dans un programme ou une<br />

formation ; des cours de langue en fonction des besoins<br />

sont indispensables.<br />

Le droit du travail ne fixe pas le nombre d’heures supplémentaires <strong>à</strong> fournir,<br />

il doit être vérifié au cas par cas. S’il est nécessaire de faire des heures<br />

supplémentaires, le/la salarié(e) est obligé(e) de les faire dans la mesure où<br />

on peut équitablement l’exiger d’elle ou de lui. Pour les employé(e)s <strong>à</strong> temps<br />

partiel, il faudra tenir compte du fait qu’ils ou elles ont encore d’autres obligations.<br />

<strong>No</strong>us vous aiderons volontiers <strong>à</strong> vérifier si ces conditions sont réunies<br />

dans votre cas (https ://<strong>syndicom</strong>.ch/recht/).<br />

Au moins 80 % des gens travaillent toujours<br />

dans des emplois traditionnels. Est-ce que<br />

leurs intérêts sont représentés correctement<br />

? Est-ce que les efforts de <strong>syndicom</strong><br />

sont proportionnels <strong>à</strong> cette réalité ?<br />

Syndicom s’est fait remarquer pour ses actions en<br />

faveur des chauffeurs CarPostal. L’entreprise avait violé<br />

la loi sur le travail, privant les chauffeurs de 2 millions<br />

d’indemnités et de frais. Plusieurs se sont dit fiers d’appartenir<br />

<strong>à</strong> ce syndicat et l’ont félicité pour son action.<br />

On peut citer aussi la nouvelle convention progressiste<br />

pour l’industrie graphique (20 jours de congé paternité<br />

dès 2019) et la déclaration de force obligatoire des CCT<br />

des branches Infrastructure de réseau et des centres<br />

d’appels. Tous ces emplois traditionnels en ont profité.

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