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Grand Raid des Pyrénées 2018

Photos, interviews et plein d'autres choses sur l'épreuve du GRP 2018 !

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Le récit 11<br />

COEUR DU PELOTON<br />

glacial aussi..."<br />

mais je suis obligée de sortir la frontale dans<br />

la forêt. Luz se profile mais je jardine un peu,<br />

les balises se perdent dans la nuit... je trouve<br />

enfin les lumières de la base de vie, je me pose<br />

un peu, avale quelques cuillères de purée de<br />

patates douces préparée par mon assistant en<br />

chef. La nuit s’annonce froide, je décide d’enfiler<br />

un 3/4 et un tee-shirt sec pour affronter<br />

la suite de l’histoire. Je quitte Luz à 22h30, le<br />

brouillard commence par nous accompagner<br />

sur la montée à la cabane de Sardiche. A priori<br />

pas de risque de se perdre mais t’attends la<br />

confirmation de la prochaine balise avec soulagement.<br />

Je n’ai aucune envie de me retrouver<br />

à tourner en rond. De valeureux bénévoles<br />

nous bipent à la cabane, mais pas de ravito ici,<br />

il faut continuer jusqu’au refuge de la Glère.<br />

Et là, je ne sais pas ce que ça donne en<br />

plein jour, mais à 1 h du matin, c’est un vrai<br />

chantier, pas de chemin, juste <strong>des</strong> balises à<br />

suivre à travers les rochers. Ça te tient en<br />

éveil mais ça n’avance pas ! Pour compenser,<br />

la nuit est devenue magnifique, la pleine lune<br />

nous accompagne, c’est magique mais glacial<br />

aussi. Je m’arrête pour enfiler toutes mes<br />

couches avant que la situation ne m’échappe.<br />

Je chemine sans m’énerver, en échangeant<br />

quelques mots avec les coureurs rencontrés.<br />

Le refuge se distingue au loin mais que c’est<br />

long... quelques bouts de cake et je bascule<br />

vers Tournaboup. Dommage pour Hugo, mais<br />

ce rude tronçon a été fatal à mon prévisionnel,<br />

j’arrive avec une heure de retard sous la tente<br />

de Tournaboup, il est 4 h du mat. Je commence<br />

à avoir faim, j’essaie de me caler avec<br />

un bol de pâtes et de soupe, je récupère toutes<br />

mes gour<strong>des</strong> pour affronter la dernière ligne<br />

droite. Hugo va dormir quelques heures avant<br />

d’aller encourager les copains sur le 80km qui<br />

sont dans les starting-blocks !<br />

Finalement, l’organisme se souvient, et mon<br />

mal de jambes a plutôt diminué, je ne suis pas<br />

super rapide évidemment mais je suis relativement<br />

bien pour affronter la dernière grosse<br />

bosse vers Aygues-Cluses et la Hourquette<br />

Nère. Et puis, cette partie je la connais assez<br />

bien. Ça va mentalement m’aider à résister à<br />

la pénibilité du caillou ! La nuit est toujours<br />

superbe et glaciale. Un petit feu de camp et un<br />

bol de soupe réchauffent les corps et les âmes<br />

à la cabane d’Aygues Cluses. Ils en ont bien du<br />

mérite, les gentils bénévoles du lieu. Le passage<br />

à la Hourquette est grandiose : lever du<br />

jour avec vue dégagée sur tous les lacs, une<br />

belle récompense. C’est aussi pour ces petites<br />

pépites que j’adore tant être en montagne !<br />

Le chemin est encore long et <strong>des</strong> moins<br />

roulants, tout le monde commence à en avoir<br />

marre du caillou ! Je motive un gars qui est<br />

en train de perdre vraiment patience ! Je crois<br />

qu’il a bien apprécié de se coller dans ma trace<br />

jusqu’au lac de l’Oule. C’est aussi la 4e féminine<br />

qui fait les frais de cette <strong>des</strong>cente infernale.<br />

Je la rattrape alors qu’elle est à l’arrêt... ça me<br />

rappelle la fin interminable que j’avais subie<br />

lors du GRP en 2012. Je l’encourage à s’accrocher<br />

mais c’est rude pour elle. On arrive enfin<br />

à l’Oule, il faut mettre un dernier coup droit<br />

dans la pente pour arriver aux Merlans et au<br />

col du Portet mais ça commence à sentir bon!<br />

Je branche mon iPod et ma playlist préférée<br />

pour me faire plaisir sur cette dernière portion,<br />

13 km de <strong>des</strong>cente moins raide que dans les<br />

versions précédentes et ce n’est pas plus mal<br />

! Et puis Vignec s’annonce et le dernier km<br />

défile jusqu’au centre de Vielle-Aure. Et voilà,<br />

25h25 de course, pour quasiment 130km de<br />

course avec 7500 m de déniv, 41e au général,<br />

4e féminine. Aujourd’hui, c’était compliqué<br />

avec mon niveau d’entraînement de faire<br />

beaucoup mieux mais je suis tout à fait satisfaite<br />

de cette étape vers mon objectif de cet<br />

automne : le <strong>Grand</strong> <strong>Raid</strong> de la Réunion."

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