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Des bactéries intestinales en cause dans le développement des maladies auto-immunes par Khadija Moussayer in Pharma Ma

Une étude américaine, publiée le 9 mars 2018, établit un lien clair entre les maladies auto-immunes et une bactérieintestinale dénommée « Enterococcus gallinarum ». Celle-ci favorise le développement de réactions inflammatoires chezla souris comme chez l’homme. Au-delà des perspectives d’une action thérapeutique efficace contre ces bactéries, cettenouvelle démontre bien, une fois de plus, que l’être humain est un écosystème complexe composé de cellules humaineset de micro-organismes où la frontière entre l’individu, le soi, et son environnement proche et intime, le non-soi, est impossible à bien définir. Dr MOUSSAYER KHADIJA الدكتورة خديجة موسيار اختصاصية في الطب الباطني و أمراض الشيخوخة Spécialiste en médecine interne et en Gériatrie Présidente de l’Alliance Maladies Rares Maroc رئيسة ائتلاف الأمراض النادرة المغرب Présidente de l’association marocaine des maladies auto-immunes et systémiques (AMMAIS) رئيسة الجمعية المغربية لأمراض المناعة الذاتية و والجهازية Vice-présidente du Groupe de l’Auto-Immunité Marocain (GEAIM) Chairwoman of the Moroccan Autoimmune and Systemic Diseases Association Membre de la Société Marocaine de Médecine Interne (SMMI) Vice-présidente de l’association marocaine des intolérants et allergiques au gluten (AMIAG) Secrétaire générale de l'association des médecins internistes du grand Casablanca (AMICA). Vice-présidente de l'association marocaine de la fièvre méditerranéenne familiale (AMFMF) Vice-présidente de l’association marocaine des malades d’angioedème (AMMAO)

Une étude américaine, publiée le 9 mars 2018, établit un lien clair entre les maladies auto-immunes et une bactérieintestinale dénommée « Enterococcus gallinarum ». Celle-ci favorise le développement de réactions inflammatoires chezla souris comme chez l’homme. Au-delà des perspectives d’une action thérapeutique efficace contre ces bactéries, cettenouvelle démontre bien, une fois de plus, que l’être humain est un écosystème complexe composé de cellules humaineset de micro-organismes où la frontière entre l’individu, le soi, et son environnement proche et intime, le non-soi, est impossible à bien définir.
Dr MOUSSAYER KHADIJA الدكتورة خديجة موسيار
اختصاصية في الطب الباطني و أمراض الشيخوخة Spécialiste en médecine interne et en Gériatrie
Présidente de l’Alliance Maladies Rares Maroc رئيسة ائتلاف الأمراض النادرة المغرب
Présidente de l’association marocaine des maladies auto-immunes et systémiques (AMMAIS)
رئيسة الجمعية المغربية لأمراض المناعة الذاتية و والجهازية
Vice-présidente du Groupe de l’Auto-Immunité Marocain (GEAIM)
Chairwoman of the Moroccan Autoimmune and Systemic Diseases Association
Membre de la Société Marocaine de Médecine Interne (SMMI)
Vice-présidente de l’association marocaine des intolérants et allergiques au gluten (AMIAG)
Secrétaire générale de l'association des médecins internistes du grand Casablanca (AMICA).
Vice-présidente de l'association marocaine de la fièvre méditerranéenne familiale (AMFMF)
Vice-présidente de l’association marocaine des malades d’angioedème (AMMAO)

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<strong>Pharma</strong>cie.ma<br />

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<strong>Des</strong> <strong>bactéries</strong> <strong><strong>in</strong>test<strong>in</strong>a<strong>le</strong>s</strong> impliquées <strong>dans</strong> <strong>le</strong> développem<strong>en</strong>t <strong>des</strong><br />

<strong>maladies</strong> <strong>auto</strong>-<strong>immunes</strong><br />

Abderrahim DERRAJI - 2018-03-21 19:15:48 - Vu sur pharmacie.ma<br />

Une étude américa<strong>in</strong>e, publiée <strong>le</strong> 9 mars 2018, établit un li<strong>en</strong> clair <strong>en</strong>tre <strong>le</strong>s <strong>maladies</strong> <strong>auto</strong>-<strong>immunes</strong> et une bactérie<br />

<strong>in</strong>test<strong>in</strong>a<strong>le</strong> dénommée « Enterococcus gall<strong>in</strong>arum ». Cel<strong>le</strong>-ci favorise <strong>le</strong> développem<strong>en</strong>t de réactions <strong>in</strong>flammatoires chez<br />

la souris comme chez l’homme. Au-delà <strong>des</strong> perspectives d’une action thérapeutique efficace contre ces <strong>bactéries</strong>, cette<br />

nouvel<strong>le</strong> démontre bi<strong>en</strong>, une fois de plus, que l’être huma<strong>in</strong> est un écosystème comp<strong>le</strong>xe composé de cellu<strong>le</strong>s huma<strong>in</strong>es<br />

et de micro-organismes où la frontière <strong>en</strong>tre l’<strong>in</strong>dividu, <strong>le</strong> soi, et son <strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>t proche et <strong>in</strong>time, <strong>le</strong> non-soi, est<br />

impossib<strong>le</strong> à bi<strong>en</strong> déf<strong>in</strong>ir.<br />

SOMMAIRE Le sysstème immunitaire un rem<strong>par</strong>t fragi<strong>le</strong>. Les rac<strong>in</strong>es du mal <strong>dans</strong> l'<strong>in</strong>test<strong>in</strong> ? <strong>Des</strong> perspectives<br />

thérapeutiques contre <strong>le</strong>s maladie <strong>auto</strong>-<strong>immunes</strong> ? Le microbiote un c<strong>en</strong>tre de gravité de l'organisme. Un second<br />

cerveau <strong>dans</strong> l'<strong>in</strong>test<strong>in</strong>.<br />

LE SYSTEME IMMUNITAIRE UN REMPART FRAGILE Le corps huma<strong>in</strong> se protège <strong>des</strong> agressions extérieures<br />

(prov<strong>en</strong>ant de <strong>bactéries</strong>, virus, champignons…) grâce à un système de déf<strong>en</strong>se organisée, <strong>le</strong> système immunitaire. Ce<br />

dernier est susceptib<strong>le</strong> de se dérég<strong>le</strong>r de plusieurs façons. Il peut soit :<br />

- s’affaiblir et ne plus résister aux <strong>bactéries</strong> et aux virus, c’est l’immunodéfici<strong>en</strong>ce ; - donner une réponse excessive<br />

contre <strong>des</strong> substances prov<strong>en</strong>ant de l’<strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>t (poll<strong>en</strong>s, produits chimiques, médicam<strong>en</strong>ts…), c’est l’al<strong>le</strong>rgie ; -<br />

considérer notre propre organisme comme un <strong>en</strong>nemi et l’attaquer <strong>dans</strong> un processus que l’on pourrait qualifier de «<br />

suicide physiologique » ou d’<strong>auto</strong>-<strong>des</strong>truction, ce sont <strong>le</strong>s <strong>maladies</strong> <strong>auto</strong>-<strong>immunes</strong> (comme la polyarthrite rhumatoïde, <strong>le</strong><br />

psoriasis, la sclérose <strong>en</strong> plaque, la myasthénie la maladie de Basedow – hyperthyroïdie -, <strong>le</strong> diabète de type 1, la<br />

spondylarthrite, la maladie cœliaque ou <strong>in</strong>tolérance au glut<strong>en</strong>, la maladie de Crohn …) LES RACINES DU MAL DANS<br />

L’INTESTIN ? <strong>Des</strong> chercheurs de l’Université de Ya<strong>le</strong>, aux Etats Unis, se sont <strong>in</strong>téressés à une bactérie <strong>in</strong>test<strong>in</strong>a<strong>le</strong>,<br />

Enterococcus gall<strong>in</strong>arum, qui a pour <strong>par</strong>ticularité de pouvoir migrer de l'<strong>in</strong>test<strong>in</strong> vers <strong>des</strong> ganglions lymphatiques, <strong>le</strong> foie<br />

ou la rate.<br />

Ils ont découvert que lorsque l’Enterococcus gall<strong>in</strong>arum se trouvait à l’extérieur de l’<strong>in</strong>test<strong>in</strong> de souris prédisposées à <strong>des</strong><br />

<strong>maladies</strong> <strong>auto</strong>-<strong>immunes</strong>, il provoquait une <strong>in</strong>flammation et surtout stimulait la production d’<strong>auto</strong>-anticorps – <strong>des</strong><br />

molécu<strong>le</strong>s biologiques – qui s’attaqu<strong>en</strong>t à nos cellu<strong>le</strong>s. Les chercheurs ont observés aussi <strong>le</strong>s mêmes effets de cette<br />

bactérie sur <strong>des</strong> cellu<strong>le</strong>s huma<strong>in</strong>es <strong>in</strong> vitro. Bi<strong>en</strong> plus, la prés<strong>en</strong>ce de cette bactérie a été mise <strong>en</strong> évid<strong>en</strong>ce <strong>dans</strong> <strong>le</strong> foie de<br />

personnes souffrant d’une maladie <strong>auto</strong>-immune, mais pas chez <strong>des</strong> personnes <strong>en</strong> bonne santé.<br />

DES PERSPECTIVES THERAPEUTIQUES CONTRE LES MALADIES AUTO-IMMUNES ?<br />

D'autres expéri<strong>en</strong>ces ont montré <strong>en</strong>suite qu’il était possib<strong>le</strong> de supprimer la réaction nocive <strong>auto</strong>-immunitaire chez la<br />

souris avec un antibiotique (vancomyc<strong>in</strong>e) ou un vacc<strong>in</strong> ciblant E. gall<strong>in</strong>arum. Les deux thérapeutiques arrêt<strong>en</strong>t la<br />

croissance de la bactérie <strong>dans</strong> <strong>le</strong>s tissus et réduis<strong>en</strong>t l’activité <strong>auto</strong>-immune. Ces traitem<strong>en</strong>ts ouvre <strong>des</strong> perspectives<br />

<strong>dans</strong> la résolution <strong>des</strong> <strong>maladies</strong> <strong>auto</strong>-<strong>immunes</strong> selon <strong>le</strong>s auteurs de cette étude : la mise au po<strong>in</strong>t chez l’huma<strong>in</strong> d’un<br />

vacc<strong>in</strong> spécifique contre la bactérie E. gall<strong>in</strong>arum pourrait améliorer la vie <strong>des</strong> pati<strong>en</strong>ts atte<strong>in</strong>ts d'une maladie<br />

<strong>auto</strong>-immune, <strong>en</strong> <strong>par</strong>ticulier <strong>dans</strong> deux <strong>maladies</strong> rares, <strong>le</strong> lupus et l'hépatite <strong>auto</strong>-immune. La vacc<strong>in</strong>ation contre d'autres<br />

<strong>bactéries</strong> étudiées <strong>dans</strong> cette recherche n'a pas eu <strong>par</strong> contre d’effets positifs.<br />

Il faut souligner que cette implication de <strong>bactéries</strong> <strong><strong>in</strong>test<strong>in</strong>a<strong>le</strong>s</strong> <strong>dans</strong> <strong>le</strong>s <strong>maladies</strong> <strong>auto</strong>-<strong>immunes</strong> est soupçonnée déjà<br />

depuis un certa<strong>in</strong> nombre d’années sans qu’on arrive à <strong>en</strong> compr<strong>en</strong>dre <strong>en</strong>core <strong>le</strong> mécanisme exact. A<strong>in</strong>si, <strong>le</strong>s<br />

<strong>in</strong>flammations de la polyarthrite rhumatoïde précoce sont associées à un profil altéré de la colonisation microbi<strong>en</strong>ne de<br />

l’<strong>in</strong>test<strong>in</strong>. En utilisant une méthode de séqu<strong>en</strong>çage globa<strong>le</strong> <strong>des</strong> gènes, une autre étude antérieure a révélé <strong>en</strong> effet que<br />

75 % <strong>des</strong> pati<strong>en</strong>ts avec cette pathologie à un stade <strong>in</strong>itial et non traitée avai<strong>en</strong>t une nette expansion de « Prevotella copri<br />

», une autre bactérie pro-<strong>in</strong>flammatoire<br />

Plus largem<strong>en</strong>t, l’helicobacter pylori (une bactérie commune <strong>dans</strong> l’estomac), dont sait déjà qu’el<strong>le</strong> est directem<strong>en</strong>t<br />

impliquée <strong>dans</strong> la surv<strong>en</strong>ue de cancers, aurait un li<strong>en</strong> avec de nombreuses pathologies <strong>auto</strong>-<strong>immunes</strong>. On considère<br />

d’ail<strong>le</strong>urs qu'aujourd'hui au <strong>Ma</strong>roc, <strong>par</strong> exemp<strong>le</strong>, une personne sur deux est porteuse de cet ag<strong>en</strong>t <strong>in</strong>fectieux et que 10 %<br />

d'<strong>en</strong>tre el<strong>le</strong>s développeront <strong>des</strong> <strong>in</strong>fections gastriques sérieuses comme <strong>le</strong>s ulcères ou <strong>le</strong>s gastrites chroniques.


<strong>Des</strong> relations de <strong>cause</strong> à effet sont bi<strong>en</strong> établies aussi <strong>en</strong>tre certa<strong>in</strong>s streptocoques, (<strong>des</strong> bacil<strong>le</strong>s prés<strong>en</strong>ts fréquemm<strong>en</strong>t<br />

notamm<strong>en</strong>t <strong>dans</strong> la bouche et <strong>le</strong>s <strong>in</strong>test<strong>in</strong>s) et <strong>le</strong> rhumatisme articulaire : à <strong>par</strong>tir d’une simp<strong>le</strong> ang<strong>in</strong>e non traitée, <strong>des</strong> attaques<br />

<strong>auto</strong>-<strong>immunes</strong> vont surv<strong>en</strong>ir, pouvant toucher <strong>le</strong> cœur, <strong>le</strong>s articulations, <strong>le</strong> système nerveux c<strong>en</strong>tral ou la peau, avec de graves<br />

conséqu<strong>en</strong>ces pot<strong>en</strong>tiel<strong>le</strong>s au niveau <strong>des</strong> valves cardiaques ou du système nerveux c<strong>en</strong>tral.<br />

LE MICROBIOTE UN CENTRE DE GRAVITE DE L’ORGANISME<br />

L’étude américa<strong>in</strong>e montre <strong>en</strong> tout cas, s’il <strong>en</strong> était beso<strong>in</strong>, que notre microbiote <strong>in</strong>test<strong>in</strong>al contribue largem<strong>en</strong>t au bon<br />

fonctionnem<strong>en</strong>t de notre organisme comme à ses dysfonctionnem<strong>en</strong>ts. L’homme n’héberge d’ail<strong>le</strong>urs pas seu<strong>le</strong>m<strong>en</strong>t un mais<br />

plusieurs microbiotes (cutané, <strong>des</strong> voies oro-pharyngées, vag<strong>in</strong>al …) exerçant aussi ce rô<strong>le</strong> primordial. Rappelons que <strong>le</strong><br />

microbiote <strong>in</strong>test<strong>in</strong>al, antérieurem<strong>en</strong>t appelé flore <strong>in</strong>test<strong>in</strong>a<strong>le</strong>, est l’<strong>en</strong>semb<strong>le</strong> de la microflore résidant <strong>dans</strong> l’<strong>in</strong>test<strong>in</strong>. Le nombre<br />

de <strong>bactéries</strong> est de 100 000 milliards de bactérie, soit 10 fois <strong>le</strong> nombre de cellu<strong>le</strong>s de l’organisme ! Il comporte <strong>en</strong>viron 100 fois<br />

plus de gènes que <strong>le</strong> génome huma<strong>in</strong>. Chaque <strong>in</strong>dividu possède un microbiote qui lui est propre : il s’agit d’une vraie carte<br />

d’id<strong>en</strong>tité biologique. Ce dispositif a <strong>des</strong> fonctions capita<strong>le</strong>s de protection contre la colonisation <strong>par</strong> d'autres <strong>bactéries</strong>, de<br />

production de molécu<strong>le</strong>s antibactéri<strong>en</strong>nes, d'aide à la maturation du système immunitaire et d’<strong>in</strong>duction de la réponse<br />

immunitaire. De plus, sa fonction métabolique est <strong>in</strong>contournab<strong>le</strong>, avec la production de vitam<strong>in</strong>es et d'acide gras à courte<br />

chaîne, la synthèse d'aci<strong>des</strong> am<strong>in</strong>és et la ferm<strong>en</strong>tation <strong>des</strong> substrats non digérés <strong>par</strong> l'homme. L’arrivée ces dernières année<br />

d’outils de détection moléculaire a permis de faire <strong>des</strong> progrès imm<strong>en</strong>ses <strong>dans</strong> l’id<strong>en</strong>tification <strong>des</strong> <strong>bactéries</strong> de la flore<br />

<strong>in</strong>test<strong>in</strong>a<strong>le</strong>, la détection de <strong>le</strong>urs anormalités et de <strong>le</strong>urs <strong>in</strong>teractions avec tel<strong>le</strong> ou tel<strong>le</strong> pathologie. Les perspectives et <strong>le</strong>s pistes<br />

d’application sont prometteuses pour mieux compr<strong>en</strong>dre et même aider à guérir de nombreuses pathologies, <strong>auto</strong>-<strong>immunes</strong> ou<br />

non. Il faut reconnaître néanmo<strong>in</strong>s que, pour <strong>le</strong> mom<strong>en</strong>t, on <strong>en</strong> reste <strong>en</strong>core largem<strong>en</strong>t <strong>dans</strong> <strong>le</strong> doma<strong>in</strong>e de « l’hypothétique »<br />

ou du « pot<strong>en</strong>tiel", faute de preuves directes et explicab<strong>le</strong>s du li<strong>en</strong> <strong>en</strong>tre ce « monde » et <strong>le</strong>s <strong>maladies</strong>, et faute d’une efficacité<br />

prouvée <strong>des</strong> traitem<strong>en</strong>ts <strong>en</strong>visagés,<br />

UN SECOND CERVEAU DANS L’INTESTIN<br />

Le tab<strong>le</strong>au serait <strong>in</strong>comp<strong>le</strong>t sans l’évocation de la spécificité du système nerveux <strong>dans</strong> <strong>le</strong> système digestif. Le tube digestif est<br />

<strong>in</strong>nervé de façon classique, mais sa grande <strong>par</strong>ticularité est d’être aussi représ<strong>en</strong>tée <strong>par</strong> un dispositif comp<strong>le</strong>t, <strong>le</strong> système<br />

nerveux <strong>en</strong>térique (SNE). Il est formé de plus de 200 à 600 millions de cellu<strong>le</strong>s nerveuses, soit approximativem<strong>en</strong>t <strong>le</strong> même<br />

nombre que cel<strong>le</strong>s de la moel<strong>le</strong> ép<strong>in</strong>ière (<strong>le</strong> cerveau <strong>en</strong> conti<strong>en</strong>t une c<strong>en</strong>ta<strong>in</strong>e de milliards). Il véhicu<strong>le</strong> un courant perman<strong>en</strong>t de<br />

messages <strong>en</strong>tre <strong>le</strong> cerveau et l’<strong>in</strong>test<strong>in</strong>. Il existe donc un axe <strong>in</strong>test<strong>in</strong>-cerveau qui contrô<strong>le</strong> <strong>le</strong>s processus digestifs, <strong>le</strong><br />

comportem<strong>en</strong>t alim<strong>en</strong>taire, <strong>le</strong> système immunitaire gastro-<strong>in</strong>test<strong>in</strong>al et la réponse au stress, à la dou<strong>le</strong>ur ou aux émotions. Ce<br />

SNE s’ap<strong>par</strong><strong>en</strong>te au cerveau, souffrant <strong>par</strong>fois <strong>des</strong> mêmes maux. Il est éga<strong>le</strong>m<strong>en</strong>t capab<strong>le</strong> de lui transmettre <strong>le</strong>s si<strong>en</strong>s <strong>en</strong><br />

générant <strong>des</strong> émotions. Le stress, ress<strong>en</strong>ti au niveau du SNE, agit directem<strong>en</strong>t sur la muqueuse <strong>in</strong>test<strong>in</strong>a<strong>le</strong> et provoque la<br />

sécrétion de séroton<strong>in</strong>e. Cet <strong>en</strong>semb<strong>le</strong> <strong>in</strong>ter-réagissant étroitem<strong>en</strong>t avec notre microbiote fait aussi l’objet de très nombreuses<br />

recherches pour mieux appréh<strong>en</strong>der <strong>le</strong>s dysfonctionnem<strong>en</strong>ts de notre corps.<br />

Dr MOUSSAYER KHADIJA Spécialiste <strong>en</strong> médec<strong>in</strong>e <strong>in</strong>terne et <strong>en</strong> Gériatrie<br />

POUR EN SAVOIR PLUS :<br />

- S. <strong>Ma</strong>nfredo Vieira and al Translocation of a gut pathobiont drives <strong>auto</strong>immunity <strong>in</strong> mice and humans - Sci<strong>en</strong>ce 09 <strong>Ma</strong>r 2018:<br />

Vol. 359, Issue 6380, pp. 1156-1161 DOI: 10.1126/sci<strong>en</strong>ce.aar7201<br />

http://sci<strong>en</strong>ce.sci<strong>en</strong>cemag.org/cont<strong>en</strong>t/359/6380/1156 - Résumés <strong>des</strong> <strong>in</strong>terv<strong>en</strong>tions de la sixième journée de l'<strong>auto</strong>- immunite<br />

2016 : <strong>in</strong>fections et <strong>maladies</strong> <strong>auto</strong>-<strong>immunes</strong> et systémiques - Published on Nov 7, 2016<br />

https://issuu.com/khadijamoussayer/docs/resumes_<strong>des</strong>_<strong>in</strong>terv<strong>en</strong>tions_de_la_six - Journal de biologie médica<strong>le</strong> : <strong>des</strong> li<strong>en</strong>s<br />

avérés <strong>en</strong>tre <strong>le</strong>s <strong>in</strong>fections et <strong>le</strong>s <strong>maladies</strong> <strong>auto</strong> <strong>immunes</strong> - Association maroca<strong>in</strong>e <strong>des</strong> <strong>maladies</strong> <strong>auto</strong>-<strong>immunes</strong> et systémiques<br />

(AMMAIS) - Published on <strong>Ma</strong>r 22, 2017<br />

https://www.sli<strong>des</strong>hare.net/<strong>Khadija</strong><strong>Moussayer</strong>/journal-de-biologie-mdica<strong>le</strong>-<strong>des</strong>-li<strong>en</strong>s-avrs-<strong>en</strong>tre-<strong>le</strong>s-<strong>in</strong>fections-et-<strong>le</strong>s-<strong>maladies</strong>-<strong>auto</strong>-im<br />

ABSTRACT : Bacterial <strong>in</strong>volvem<strong>en</strong>t <strong>in</strong> <strong>auto</strong>immunity<br />

The composition of the comm<strong>en</strong>sal microbiota is known to <strong>in</strong>flu<strong>en</strong>ce <strong>auto</strong>immune disease developm<strong>en</strong>t and persist<strong>en</strong>ce.


<strong>Ma</strong>nfredo Vieira et al. id<strong>en</strong>tified a gut microbe, Enterococcus gall<strong>in</strong>arum, that translocates from the gut <strong>in</strong>to the organs of mice<br />

with a g<strong>en</strong>etic predisposition to lupus-like <strong>auto</strong>immunity (see the Perspective by Citi). Mo<strong>le</strong>cular signatures of gut barrier<br />

dis<strong>in</strong>tegration and pathog<strong>en</strong>ic T helper cells were evid<strong>en</strong>t <strong>in</strong> the gut, liver, and lymphoid organs dur<strong>in</strong>g colonization with the<br />

pathobiont. The <strong>en</strong>su<strong>in</strong>g pathology could be reversed by vancomyc<strong>in</strong> treatm<strong>en</strong>t and by vacc<strong>in</strong>ation aga<strong>in</strong>st E. gall<strong>in</strong>arum. The<br />

same bug was also found <strong>in</strong> liver biopsies of <strong>auto</strong>immune pati<strong>en</strong>ts, but not <strong>in</strong> healthy controls. (from Sci<strong>en</strong>ce 09 <strong>Ma</strong>r 2018)

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