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Science & Vie- Spécial Game of Thrones

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La cohabitation<br />

des espèces,<br />

un fantasme<br />

de la série ?<br />

20 GAME OF THRONES<br />

Dans GoT<br />

Diverses espèces,<br />

telles que les Géants<br />

et les Sauvageons<br />

(photo), mais aussi<br />

les Enfants de la forêt<br />

et les Marcheurs blancs,<br />

cohabitent dans la série.<br />

L<br />

’arrivée des Premiers Hommes à Westeros, qui<br />

marqua le début de l’Âge de l’aube, eut lieu<br />

12 000 ans avant la rébellion de Robert Barathéon.<br />

Mais, à cette époque, d’autres humanoïdes intelligents<br />

parcouraient déjà le continent : les Enfants de<br />

la forêt, des créatures dont la taille ne dépassait pas,<br />

à l’âge adulte, celle d’un enfant des Hommes, et les<br />

Géants, dont la stature pouvait approcher les 4 m.<br />

Plus tard sont arrivés les Andals, puis les Valyriens.<br />

Au-delà des différences physiques évidentes, et des<br />

affinités variables pour la magie ou les technologies,<br />

se pourrait-il que tous ces groupes ne soient que différentes<br />

espèces d’un même genre humain ?<br />

Si l’on compare avec ce qui s’est passé dans notre<br />

monde, ce n’est… pas impossible ! L’histoire de notre<br />

famille humaine, les hominidés, commence voici<br />

7 millions d’années, avec un petit primate protohumain<br />

de la taille d’un chimpanzé, Sahelanthropus<br />

tchadensis, plus connu sous le nom de Toumaï. Sous<br />

l’effet de la sélection naturelle, ses descendants se<br />

sont diversifiés. Il a pu arriver en effet que quelques<br />

individus se trouvent séparés de la population principale,<br />

après par exemple avoir migré dans un autre<br />

environnement pour y trouver de la nourriture.<br />

S’adaptant aux contraintes de ce nouveau milieu,<br />

le génome des membres du petit groupe se modifia<br />

progressivement. Si cette séparation durait un<br />

temps assez long, sur des centaines voire des mil liers<br />

d’années, son patrimoine génétique pouvait finir par<br />

différer énormément de celui de la population initiale.<br />

Au point parfois que les émigrants ne puissent<br />

plus se reproduire avec elle : une nouvelle espèce<br />

était née. C’est ainsi qu’après les australopithèques<br />

L’enfant de Lagar Velho, découvert<br />

au Portugal, présente des traits<br />

caractéristiques de Sapiens et de<br />

Neandertal, preuve que des croisements<br />

sont possibles entre espèces.<br />

dont fut la fameuse Lucy, ont émergé, voici 2,8 millions<br />

d’années, les premiers représentants du genre<br />

humain (Homo), appartenant à l’espèce H. habilis.<br />

Leurs descendants se sont ensuite scindés en au<br />

moins neuf autres espèces dont la nôtre, H. sapiens,<br />

apparue voici 200 000 à 300 000 ans.<br />

On sait aujourd’hui que certaines de ces espèces<br />

ont cohabité. En Afrique notamment, véritable vivier<br />

d’humanités (A. afarensis, A. anamensis, etc. puis<br />

H. habilis, H. erectus), mais également en Europe où,<br />

jusqu’à relativement récemment (il y a 40 000 ans)<br />

H. neandertalensis et H. sapiens côtoyaient les<br />

hommes de Denisova, tandis que H. floresiensis,<br />

l’homme de Flores, vivait en Indonésie – où il a<br />

également croisé H. sapiens.<br />

PAS SI ÉTANCHES…<br />

Ces différents “humanoïdes”, comme ceux de<br />

Westeros, présentaient des morphologies très différentes.<br />

Pensez : Sapiens pouvait mesurer jusqu’à<br />

1,80 m, tandis que Neandertal culminait généralement<br />

à 1,60 m tout en étant bien plus trapu. Flores,<br />

lui, dépassait à peine le mètre !<br />

Preuve que des rencontres entre ces différents<br />

représentants du genre Homo ont eu lieu : elles ont<br />

parfois abouti à des croisements qui ont laissé des<br />

traces génétiques. Les dénisoviens auraient ainsi<br />

contribué au génome des Mélanésiens modernes,<br />

et l’on retrouve dans l’ADN des Européens et des<br />

Asiatiques 1 % à 3 % de gènes de Neandertal. Des<br />

découvertes du même type ont aussi été faites en<br />

Afrique, où des portions d’ADN à l’origine inconnue<br />

sont parfois identifiées dans le génome de certaines<br />

populations – tels les Yoruba, en Afrique de l’Ouest.<br />

Ainsi, des espèces considérées comme distinctes<br />

peuvent, en réalité, ne pas être aussi “étanches” l’une<br />

envers l’autre… Une possibilité qui peut être mise en<br />

parallèle avec les rumeurs qui courent sur le compte<br />

de Hodor et des Paludiers, auxquels appartient la<br />

famille Reed. Le premier aurait du sang de Géant

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