Des sectes dans l’Église ? Critères pour un discernement pastoral
Peut-on parler de sectes lorsque l’on s’intéresse à un certain nombre de nouveaux groupes, mouvements ou communautés catholiques ? Entre leurs disciples et leurs détracteurs, la bienveillance — voire l’enthousiasme — et la défiance — voire le mépris — qu’ils inspirent, comment se forger un jugement ? Pour sortir des évaluations sommaires souvent peu documentées et peu motivées, cette étude cherche à identifier les raisons à partir desquelles on peut accueillir ou rejeter certaines pratiques courantes au sein de ces nouveaux groupes d’Église. Un exercice de vigilance et de discernement plus que jamais nécessaire dans la sphère ecclésiale actuelle qui voit se fragmenter et se recomposer le catholicisme en une myriade de communautés de toutes sortes.
Peut-on parler de sectes lorsque l’on s’intéresse à un certain nombre de nouveaux groupes, mouvements ou communautés catholiques ? Entre leurs disciples et leurs détracteurs, la bienveillance — voire l’enthousiasme — et la défiance — voire le mépris — qu’ils inspirent, comment se forger un jugement ? Pour sortir des évaluations sommaires souvent peu documentées et peu motivées, cette étude cherche à identifier les raisons à partir desquelles on peut accueillir ou rejeter certaines pratiques courantes au sein de ces nouveaux groupes d’Église.
Un exercice de vigilance et de discernement plus que jamais nécessaire dans la sphère ecclésiale actuelle qui voit se fragmenter et se recomposer le catholicisme en une myriade de communautés de toutes sortes.
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INTRODUCTION<br />
Ces dernières décennies sont apparus <strong>dans</strong> <strong>l’Église</strong> de nouveaux<br />
acteurs pastoraux : groupes et mouvements, mais aussi comm<strong>un</strong>autés<br />
et congrégations religieuses suscitant à la fois admiration<br />
et hostilité.<br />
Les admirateurs sont convaincus que cette « floraison » est entièrement<br />
l’œuvre de l’Esprit Saint et en déduisent que tout ce que<br />
font ces nouveaux acteurs est bon <strong>dans</strong> la mesure où ils agissent<br />
<strong>pour</strong> le triomphe de la bonne cause par excellence : le royaume de<br />
Dieu ; les fruits de leur action se jugent à l’abondance des conversions<br />
ou à tout le moins aux adhésions qu’elles provoquent.<br />
D’autres sont convaincus du contraire. Ils dressent la liste de<br />
chaque type de « méfaits » répertoriés <strong>dans</strong> ces groupes <strong>pour</strong> con -<br />
clure par <strong>un</strong> jugement totalement négatif sur eux. Or quiconque<br />
étudie la théologie <strong>pastoral</strong>e ne peut se contenter de jugements sommaires<br />
et globalisants ; il doit soumettre à l’examen critique de la<br />
raison croyante les pratiques de chaque acteur ecclésial, bien que<br />
ce ne soit pas simple.<br />
Il n’est pas facile en effet, et même souvent ardu, d’établir la limite<br />
au-delà de laquelle l’évangélisation devient prosélytisme, la formation<br />
conditionnement, l’annonce propagande. Du fait même qu’elle<br />
« entre en relation », chaque personne exerce <strong>un</strong>e influence sur les<br />
autres ; impossible de ne pas influencer les personnes avec lesquelles<br />
on établit <strong>un</strong> contact. Peut-on alors décider avec quels moyens il
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