LIVRE BLANC 2019_ L'enseignement supérieur français acteur mondial
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3 L’enseignement <strong>supérieur</strong> <strong>français</strong> <strong>acteur</strong> <strong>mondial</strong><br />
<strong>2019</strong><br />
<strong>2019</strong> L’enseignement <strong>supérieur</strong> <strong>français</strong> <strong>acteur</strong> <strong>mondial</strong><br />
4<br />
Christophe Germain<br />
Delphine Manceau<br />
directeur général d’Audencia bs<br />
« Nous envoyons nos étudiants suivre<br />
des semestres académiques en petits groupes »<br />
Directrice générale de NEOMA BS<br />
« Notre rôle est de préparer à des métiers<br />
qui seront forcément internationaux »<br />
La stratégie internationale<br />
d’Audencia passe avant tout par<br />
des partenariats avec d’autres business<br />
schools qui vont permettre des<br />
échanges d’étudiants en petits groupes.<br />
L’école a également ouvert un campus<br />
un Chine pour y recevoir essentiellement<br />
des étudiants venus d’Asie. Aujourd’hui<br />
le développement passe aussi par<br />
l’Afrique nous explique son directeur<br />
général, Christophe Germain.<br />
Olivier Rollot : Les écoles de management<br />
<strong>français</strong>es sont de plus en plus<br />
internationales. Implantée en Chine depuis<br />
plusieurs années, Audencia a également de<br />
très nombreux accords de coopération dans<br />
le monde. Récemment vous étiez en Afrique<br />
pour en signer de nouveaux.<br />
Christophe Germain : Notre stratégie de développement<br />
international passe par l’Afrique. Après une<br />
tentative en Côte d’Ivoire, qui n’a pas été couronnée<br />
de succès, nous avons trouvé au Ghana et au Kenya<br />
des partenaires de qualité, proches de nos valeurs,<br />
pour développer des projets s’accordant avec nos<br />
axes d’expertise. Au Kenya c’est à une université privée,<br />
créée initialement par une Université américaine,<br />
qui est aujourd’hui indépendante, la United States<br />
International University Africa, que nous nous sommes<br />
associés. Cette université dispose d’un campus au<br />
meilleur niveau international en plein centre de Nairobi.<br />
Nous travaillons dans le cadre d’un process qui correspond<br />
tout à fait à nos standards. Des programmes de<br />
formation (initiale et continue) communs, des projets<br />
de recherche et des échanges d’étudiants seront<br />
organisés dans ce cadre qui ne nécessite pas d’investissements<br />
lourds.<br />
O. R : Votre principale implantation à<br />
l’étranger se trouve en Chine, à Shenzhen,<br />
où vous avez créé en 2016 une école<br />
en commun avec l’université, la SABS<br />
(Shenzhen Audencia Business School),<br />
au cœur de ce qui est aujourd’hui<br />
la métropole dont le développement<br />
est le plus dynamique dans le monde.<br />
C. G : SABS est l’illustration de notre stratégie internationale<br />
: recruter des étudiants localement en nous<br />
associant avec des institutions sur place et proposer<br />
aux étudiants <strong>français</strong> qui effectuent leurs semestres<br />
à l’international de s’immerger dans les éco-systèmes<br />
locaux. Nous ne souhaitons pas développer de campus<br />
à l’étranger en « solo » pour y faire séjourner nos<br />
étudiants, considérant que la valeur ajoutée offerte à<br />
ces derniers en terme d’interculturalité et d’immersion<br />
dans l’environnement économique et social local est<br />
<strong>supérieur</strong>e, dès lors que nos implantations se font en<br />
partenariat.<br />
O. R : Votre modèle c’est l’échange d’étudiants<br />
avec des universités partenaires qui envoient<br />
également leurs étudiants à Audencia ?<br />
C. G : Nous avons environ 300 partenaires universitaires<br />
dans le monde, ce qui nous permet d’envoyer tous<br />
nos étudiants suivre des semestres académiques en<br />
petits groupes. Chaque partenaire propose quelques<br />
places et ce sont nos étudiants qui choisissent. Dans<br />
certains cas, aux Etats-Unis notamment, ces places<br />
ont un coût pour l’Ecole. Mais d’une façon générale,<br />
nous préférons privilégier des accords équilibrés. Les<br />
étudiants américains se déplacent peu pendant l’année<br />
universitaire mais apprécient les summer schools que<br />
nous pouvons leur proposer.<br />
© NEOMA BS<br />
NEOMA fonde depuis toujours<br />
son développement international<br />
sur l’immersion des étudiants dans<br />
des business schools partenaires.<br />
Sa directrice générale, Delphine<br />
Manceau, revient sur des<br />
développements internationaux<br />
qui vont également passer par<br />
l’implantation d’un programme et d’un<br />
centre de recherche avec une université<br />
chinoise à la rentrée <strong>2019</strong>.<br />
Olivier Rollot : Comment formez-vous<br />
vos étudiants pour qu’ils acquièrent<br />
une vision internationale et multiculturelle ?<br />
Delphine Manceau : Notre rôle est de préparer<br />
à des métiers qui seront forcément internationaux<br />
même si tous nos diplômés ne vont pas débuter leur<br />
carrière professionnelle à l’étranger. La dimension internationale<br />
d’une école recouvre beaucoup d’aspects.<br />
L’expérience internationale démarre dès l’école face à<br />
des professeurs internationaux qui ont des références<br />
différentes. A NEOMA nous comptons près de 70% de<br />
professeurs internationaux. Et ils viennent du monde<br />
entier : les deux pays dont le plus grand nombre de<br />
professeurs est issu sont la Chine et la Corée du<br />
Sud. Et un professeur coréen qui donne des cours de<br />
marketing c’est forcément différent et enrichissant.<br />
Cette expérience internationale se développe ensuite<br />
au contact des étudiants internationaux que les élèves,<br />
notamment quand ils sont issus de classes préparatoires,<br />
n’ont encore que peu côtoyés dans leur parcours<br />
scolaire. Nous allons continuer à recruter davantage<br />
d’étudiants internationaux pour que nos étudiants<br />
vivent une expérience internationale renforcée en<br />
France. Pour cela nous avons ouvert des bureaux de<br />
recrutement en Inde, en Chine, et prochainement en<br />
Amérique latine. Résultat : déjà une forte hausse des<br />
candidatures – 55% ! – cette année tous programmes<br />
confondus. Nous constatons d’ailleurs un fort intérêt<br />
pour venir suivre des études en France dès le bac.<br />
© NEOMA BS<br />
O. R : Ensuite vient le temps des stages<br />
et des séjours académiques…<br />
D. M : Quand un étudiant part à l’international, son<br />
séjour sera d’autant plus positif qu’il vivra une véritable<br />
immersion culturelle, qu’il sera dans une université de<br />
renom et y suivra les cours de professeurs locaux, au<br />
milieu d’étudiants du pays où il réside et en compagnie<br />
d’étudiants talentueux du monde entier. Quels que<br />
soient nos programmes, nous n’envoyons jamais plus<br />
de cinq étudiants dans la même université. L’immersion<br />
culturelle et académique est essentielle : il faut vivre<br />
une véritable expérience locale. De plus, nous ne<br />
souhaitons pas exporter nos campus vers d’autres<br />
pays. Nous tenons au contraire à nous intégrer au<br />
modèle local en travaillant avec des universités de<br />
renom dans chaque pays.<br />
En retour, nous accueillons de ces universités un flux<br />
similaire d’étudiants internationaux sur nos campus,<br />
renforçant ainsi la dimension internationale de nos<br />
cursus.