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environnement<br />
FRANCE<br />
SITOM :<br />
OPÉRATION ADOPTEUNEPOULE.COM<br />
adopteunepoule.com, une opération menée à Mornant le 24 mai<br />
Adopteunepoule.com, telle est<br />
l’opération menée par le Sitom*,<br />
visant à mettre des poules à<br />
disposition des habitants de<br />
Mornant et Taluyers, afin d’inciter<br />
la population à réduire sa<br />
production de déchets à l’ère du<br />
développement durable.<br />
Le Sitom Sud-Rhône est dans<br />
l’air du temps… écologique. En<br />
partenariat avec l’Ademe*, le<br />
syndicat intercommunal s’engage à<br />
mettre des poules à disposition des<br />
habitants de deux communes de<br />
la Copamo* (Taluyers et Mornant)<br />
et à réduire de 7% ses ordures<br />
ménagères et assimilés (collecte<br />
des ordures ménagères, sélective)<br />
dans le cadre d’un programme<br />
local de prévention des déchets.<br />
Cela passe par la mise en œuvre<br />
d’actions pour atteindre l’objectif :<br />
compostage individuel et collectif,<br />
sensibilisation au gaspillage<br />
alimentaire, animations scolaires.<br />
Des objectifs en matière de<br />
développement durable<br />
Dans ce cadre, l’expérimentation<br />
de la mise à disposition de poules<br />
sur les communes du Sitom auprès<br />
de foyers volontaires est une<br />
véritable réussite. Afin d’inciter la<br />
population à réduire sa production<br />
de déchets, ce projet s’inscrit dans<br />
le détournement de la poubelle<br />
grise des déchets alimentaires<br />
(restes de repas) et des déchets<br />
fermentescibles*, produits par<br />
les foyers au quotidien. Fidèle<br />
à ses objectifs en matière de<br />
développement durable, l’élevage<br />
avicole de Saint-Maurice-sur-<br />
Dargoire a été sélectionné en tant<br />
que fournisseur sur le territoire du<br />
Sitom.<br />
Le développement durable, «un<br />
geste pour la planète»<br />
En contrepartie de la mise à<br />
disposition conventionnée des<br />
poules, les foyers volontaires<br />
s’engagent à disposer d’un espace<br />
de vie agréable pour le bien-être<br />
des animaux (15 à 20 m2 de terrain<br />
libre et un abri) et s’attachent à<br />
s’en occuper de façon régulière.<br />
Ce dispositif permet également<br />
de mesurer la quantité de déchets<br />
détournés des ordures ménagères<br />
avec une estimation du nombre<br />
d’œufs produits chaque mois,<br />
prouvant ainsi qu’il est possible<br />
d’appliquer au quotidien le<br />
développement durable, du circuit<br />
court aux initiatives «zéro déchet» !<br />
Jérôme Blain<br />
*Syndicat intercommunal de traitement<br />
des ordures ménagères<br />
*Agence de l’environnement et de la<br />
maîtrise de l’énergie<br />
*Communauté de commune du Pays<br />
Mornantais<br />
*Qui peut entrer en fermentation<br />
ADOPTEUNEPOULE.COM EN CHIFFRES<br />
Selon les estimations, une poule ingère près de 150 kg de déchets alimentaires par an. Les éventuels restes de repas, difficiles à composter, trouvent un exutoire<br />
en dehors de la poubelle (tout comme le coût d’incinération évité, à plus de 100 € la tonne de déchets non recyclables). L’avantage est l’obtention d’œufs frais et<br />
«locaux» (220 œufs par poule par an), véritable source d’économie pour les foyers bénéficiaires de l’opération.<br />
ADOPTEUNEPOULE.COM AU CŒUR DES FOYERS<br />
Rien ne vaut l’expérience de terrain pour transformer l’essai. C’est le cas de la famille Campos à Taluyers et de la famille Feillet à Mornant.<br />
Une démarche écologique vertueuse (famille Campos)<br />
«Nous sommes une famille avec deux enfants (4 et 6 ans). Nous avions déjà acheté deux poules l’année dernière. Nous leur avons fabriqué un enclos et un<br />
poulailler. Elles s’y plaisent beaucoup. Nous avons demandé une poule supplémentaire parce que la production de deux œufs par jour ne nous suffisait pas. La<br />
nouvelle poule ne pond pas encore mais elle a bien trouvé ses repères chez nous. Nous trouvons cette démarche très intéressante : les poules mangent presque<br />
tous les déchets organiques (épluchures de légumes, couenne de jambon, restes de viande). On complète par des graines et des coquilles d’œufs broyées pour<br />
leur fournir le calcium, nécessaire à la fabrication des œufs.<br />
En parallèle, nous vidons les fientes et la paille souillée dans le compost qui ensuite vient alimenter le potager l’hiver. On produit à nouveau des légumes et le<br />
cycle recommence. C’est un circuit fermé ! À quatre, nous ne sortons notre poubelle que toutes les trois semaines. Nous avons sensiblement réduit notre volume<br />
de déchets. Sans parler du lien « humain-animal » créé. On ne peut parler de lien véritablement affectif comme avec un animal domestique, mais les poules font<br />
partie de la famille. Les enfants aiment aller leur donner à manger et surtout récupérer les œufs. Ils adorent savoir de quelle poule vient l’œuf, notamment quand<br />
on le mange à la coque ou dur. Pas besoin de beaucoup de place : notre enclos doit faire 6-7 m2. Et si le poulailler est bien nettoyé régulièrement, pas d’odeur<br />
désagréable».<br />
La poule, un rôle facilitateur dans la chaîne alimentaire (famille Feillet)<br />
«C’est ma fille de huit ans qui nous a convaincus d’adopter trois poules : Tina, Yvette et Rosette. C’est un projet commun familial avec une véritable portée environnementale,<br />
de la construction de l’enclos à celui du compost. La poule joue un rôle de facilitateur dans la chaîne alimentaire. Ma fille aime passer du temps<br />
avec ses poules. On s’y attache très vite. Ce qui nous a permis de réduire par trois notre consommation de déchets dans le foyer».<br />
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Magazine <strong>BIEN</strong> <strong>DIT</strong> 2 - juillet <strong>2019</strong>