L’imposant tatouage sur le dos de Stokes, représentant les membres de sa famille en lions, a mis 28 heures à être réalisé. 72 THE RED BULLETIN
« Rien de bon n’arrive après minuit », dit son agent à propos de la nuit de la fameuse rixe. l’équipe anglaise qui lui-même a joué en Inde en 1993. Ce quinquagénaire du Lancashire, qui est venu à Jaipur pour un court séjour, intervient pour rappeler au jeune joueur de cricket une autre leçon que la vie lui a enseigné. « Rien de bon n’arrive après minuit », souligne sagement Fairbrother. Stokes et son bras droit ont beaucoup parlé des conséquences négatives que cette bagarre a eues sur son image, et cela quelques heures seulement après avoir si brillamment participé à la victoire retentissante des Anglais sur les West Indies à Bristol. « Tout cela sera obsolète demain, dit Stokes. Pourtant, ça ne me quittera pas et on me posera toujours des questions à ce sujet. Mais je me suis fait une raison et je vivrai avec. » Le niveau de performance de Stokes s’est maintenu remarquablement après son retour dans l’équipe d’Angleterre suivant son absence de la série des Ashes en 2017/2018 en Australie. Mais ceci ne devrait peut-être pas surprendre : voilà un sportif qui a déjà su rebondir face à l’adversité, dans le passé. N’at-il pas été renvoyé en 2013 d’une tournée des England Lions en Australie, pour des questions de discipline ? Cet incident n’a pas empêché le jeune homme de 21 ans de récupérer, huit mois plus tard, sa place au sein de l’équipe d’Angleterre pour participer aux Ashes. Face à une foule d’Australiens déchaînés sur les gradins, avec une équipe anglaise sur le point de s’effondrer physiquement et mentalement lors d’une attaque menée par Mitchell Johnson du Queensland – un lanceur capable de propulser la balle à plus de 150 km/h –, Stokes s’apprête à jouer son premier match de Test-cricket (une forme de cricket où chaque équipe joue en deux manches) à Adélaïde. « Je n’étais prêt en rien pour cette première balle, se souvient-il. Elle a touché mon pad, et ma batte n’avait même pas commencé à descendre. Le fait de savoir que tout va se passer très vite (à 152 km/h, ndlr) et la réaction sur le terrain sont deux choses complètement différentes. Cela ne m’était jamais arrivé auparavant. » C’est dire si Stokes a du cran, car lors du prochain Test à Perth (connu pour être le pitch de cricket le plus rapide au monde), il marque 100 points. Une riposte impressionnante envers ses détracteurs, après ses accrochages avec les autorités. Malgré l’immense distance qui le sépare de chez lui, Stokes se sent manifestement à l’aise dans un environnement de Première ligue indienne (laquelle dure deux mois par an) mais repart en Angleterre dès que le boulot est fait. Il affiche un air étonnament détendu pour quelqu’un qui ne peut pas faire un pas tranquille dans les rues de Jaipur. « Le seul fait de circuler avec les bus de l’équipe est déjà complètement fou. Vous pouvez voir l’excitation des fans du coin lorsque le bus les dépasse sur la route : ça les intéresse plus de nous regarder que de se concentrer pour conduire. Vous ne trouverez ça nulle part ailleurs. Je n’envie pas les joueurs de cricket indiens. Moi je fais cela pendant cinq ou six semaines uniquement, eux c’est leur quotidien. » Stokes rit du contraste entre cette situation et l’Angleterre, où les gens le regardent du coin de l’œil en faisant semblant de ne pas le remarquer. Et bien qu’il soit l’un des sportifs les plus célèbres du pays, il préfère garder profil bas même sur le chemin de l’école de ses gosses. « Je ne parle à personne. Je dépose les enfants à l’école et quand c’est l’heure d’aller les chercher, je les attends à un coin de rue. » En réalité, son talent au cricket promettait qu’il ne terminerait jamais ailleurs que sur le devant de la scène. Mais ayant quitté sa ville natale de Christchurch en Nouvelle-Zélande pour la Combrie du nord-ouest de l’Angleterre à l’âge de douze ans, il n’aurait jamais imaginé qu’un jour des écoliers jouant sur des terrains vagues en Inde se disputeraient pour savoir qui jouerait le rôle de Ben Stokes. « C’est fou de penser comment les choses ont évolué, raconte Stokes. Quand on m’a dit que nous déménagions pour l’Angleterre, manifestement ça ne m’a pas plu. J’ai répondu : “Je ne pars pas. Je reste ici. Maman et Papa n’ont qu’à partir sans moi.” » « Le premier jour d’école en Angleterre, j’étais pétrifié. Ensuite, quand mes camarades ont découvert que je venais de Nouvelle-Zélande, tout le monde me suivait, me demandant de lire tout haut ce qui était marqué sur les panneaux. Ils trouvaient mon accent hilarant. Je m’en suis très vite débarrassé. » C’est ce genre d’expérience – un saut dans l’inconnu – qui semble diriger Stokes. Lors de sa première saison de l’IPL en 2017, il a rejoint les Rising Pune Supergiants pour 1,7 million de livres – une somme record pour un contrat international. Et à la fin de la saison, il a été nommé le joueur le plus important de la compétition. Adulé par son public indien, Stokes semblait alors avoir le monde à ses pieds. À l’autre bout du monde, l’homme à qui Stokes doit son caractère et sa motivation en acier – son père, Ged – doit être immensément fier. Après tout, il n’aurait pas pu être pour lui un meilleur exemple de ténacité. Joueur de rugby pro en Nouvelle-Zélande, Ged Stokes fut blessé au doigt à la fin de sa carrière THE RED BULLETIN 73
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