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Mag-BEV-Aout 2019-VF

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S<br />

SANTÉ<br />

<strong>BEV</strong><br />

Bovins Éleveurs Vétérinaires<br />

1<br />

CULTIVER<br />

LA RELATION<br />

Été<br />

<strong>2019</strong><br />

ENTRE ÉLEVEURS<br />

& VÉTÉRINAIRES<br />

L’abreuvement<br />

en élevage bovin<br />

M<br />

M<br />

10 Drencher<br />

une vache<br />

32<br />

Service d’hospitalisation<br />

des veaux<br />

Intérêts ou phénomène de mode ?<br />

38 Salmonellose<br />

dans l’étable<br />

Comment se protéger<br />

à la maison ?<br />

1:39:15


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2 | Été <strong>2019</strong> | N°1 | SANTÉ <strong>BEV</strong>


c’est à dire...<br />

Cultiver la relation entre<br />

éleveurs et vétérinaires<br />

“Santé B.E.V.” est votre nouvelle revue. Elle nous rassemble et nous ressemble : outil de proximité, remis les pieds<br />

dans les bottes et de la main à la main, c’est aussi un vecteur d’informations pratiques autour de la “santé”<br />

au sens large : celle de vos bovins mais aussi la vôtre, la nôtre et celle des consommateurs (voir p. 29 et 38).<br />

Ce qui est souvent résumé par la formule “One health. One planet” (une seule santé, une seule planète).<br />

C’est notre vocation (voir p. 39) et notre quotidien à vos côtés : dépistage et prévention, traitements et suivis<br />

d’élevage, alimentation et environnement, médecines complémentaires et big data, biosécurité et hygiène<br />

alimentaire…<br />

“Santé B.E.V.” est avant tout un signe de notre présence et de notre relationnel singulier, qui nous mobilisent,<br />

vous éleveurs et nous vétérinaires, auprès des bovins, laitiers et allaitants... En particulier pour leur bien-être<br />

et le mieux produire. Ce media nous occupera au quotidien et sur la durée, sur le terrain ou à distance (téléphone,<br />

mails, internet...), à l’écrit (version papier) ou à l’écran (version digitale dans les prochains numéros).<br />

Que “Santé B.E.V.” soit notre outil commun d’informations et de dialogue, au bénéfice de notre maillage<br />

vétérinaire et de votre avenir d’éleveurs bovins.<br />

Dr vétérinaire Vincent Bertrand<br />

Rédacteur en chef de “Santé <strong>BEV</strong>”<br />

04 c’est ainsi<br />

Tendances socioprofessionnelles<br />

en matière de santé bovine<br />

06 c’est pas normal<br />

“D’une simple visite de reproduction,<br />

nous avons identifié un problème<br />

métabolique de fond”<br />

10 c’est vous qui le faites<br />

Drencher une vache<br />

15 le point sur...<br />

L’abreuvement en élevage bovin<br />

DOSSIER<br />

27 c’est bon à savoir<br />

La photosensibilisation<br />

30 c’est nouveau<br />

... Du côté des labos<br />

32 c’est déjà demain<br />

Service d’hospitalisation des veaux :<br />

intérêts ou phénomène de mode ?<br />

36 c’est eux qui le disent<br />

Une autre façon de prendre soin<br />

de son élevage. De l’étable à la table…<br />

d’autopsies<br />

SANTÉ<br />

<strong>BEV</strong><br />

Bovins Éleveurs Vétérinaires<br />

Cultiver la relation entre<br />

Éleveurs & Vétérinaires<br />

Nous contacter<br />

(Rédaction, Publicité,<br />

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Abonnements...)<br />

Tél. : 03 21 13 83 70<br />

Mail : contact@vetel.fr<br />

Editeur : Vétel<br />

Maison des Vétérinaires<br />

Espace Neptune<br />

31 rue de la Calypso<br />

62110 Hénin-Beaumont<br />

Directeur<br />

de la publication :<br />

Dr vét. Vincent Bertrand<br />

ISSN : en cours<br />

Dépôt légal : à parution<br />

Création, conception et<br />

réalisation de la maquette :<br />

Agence Symphonie (35)<br />

Photo de couverture :<br />

AdobeStock<br />

Annonceurs :<br />

AirCow (2), Nimrod (2),<br />

AVSF (2), Space (2),<br />

TVM (5), Original Process (9),<br />

Veaucation (14), Vétalis (25),<br />

Boehringer Ingelheim (26),<br />

Happy Production (29),<br />

Octavet (31), MSD (35),<br />

Huvepharma (40).<br />

Prochain numéro :<br />

Automne <strong>2019</strong> (novembre)<br />

SANTÉ <strong>BEV</strong> | N°1 | Été <strong>2019</strong> | 3


c’est ainsi...<br />

Mammites<br />

“ L’usage systématique, en prévention, des antibiotiques<br />

intra mammaires au tarissement devrait cesser dans<br />

les élevages de vaches laitières”<br />

Face aux enjeux environnementaux, sanitaires et économiques, la<br />

Fédération vétérinaire européenne (FVE) a publié début juin des<br />

recommandations en faveur d’une meilleure prise en charge et d’une<br />

meilleure prévention en Europe. À l’antibioprophylaxie, il est préféré<br />

un traitement plus ciblé et sélectif, ainsi qu’une bonne surveillance du<br />

troupeau (historique des mammites cliniques ; comptage cellulaire sur<br />

échantillon individuel de lait et/ou culture bactérienne etc). Des mesures<br />

de biosécurité, de gestion optimales de l’élevage (nutrition, logement)<br />

et l’utilisation d’une vaccination préventive devraient être mises en<br />

place. Les “Guides de bonnes pratiques de tarissement” devraient être<br />

encore plus largement déployés…<br />

© Anne Barbier-Bourgeois<br />

Abattage sans étourdissement<br />

Prise de position vétérinaire et de deux associations<br />

La Fédération des syndicats vétérinaires de France (FS<strong>VF</strong>) et deux ONG<br />

de protection animale (Œuvre d’Assistance aux Bêtes d’Abattoirs, OABA<br />

et Fondation Brigitte Bardot, FBB) ont interpellé fi n juin le gouvernement<br />

français sur la pratique de l’abattage sans étourdissement. Dans une<br />

tribune* intitulée “Abattage sans étourdissement : en fi nir avec la souffrance<br />

animale et la tromperie des consommateurs”, les signataires proposent<br />

“un étourdissement réversible avant jugulation si la technique est<br />

disponible ou a minima un soulagement (étourdissement, ndlr) le plus rapidement<br />

possible après jugulation”.<br />

Cette demande s’appuie sur des preuves scientifi ques et des expertises,<br />

les prises de position des instances vétérinaires en France et en Europe,<br />

une résolution du Parlement européen ou encore le récent arrêt (cf cicontre)<br />

de la Cour de Justice de l’Union Européenne (CJUE). Les cosignataires<br />

réclament aussi “la traçabilité de la viande”, “une information<br />

transparente sur les conditions d’abattage des animaux”, “la mise en<br />

place d’un étiquetage informatif non stigmatisant” pour permettre aux<br />

consommateurs de choisir selon leurs convictions personnelles.<br />

* Le Monde, 20 juin <strong>2019</strong><br />

https://www.oaba.fr/pdf/LeMonde_20juin<strong>2019</strong>.pdf<br />

Ordre des vétérinaires<br />

Pour un étiquetage clair<br />

des denrées alimentaires<br />

sur les conditions de mise<br />

à mort<br />

Au lendemain d’une tribune parue<br />

dans Le Monde (cf supra), le<br />

Conseil de l’Ordre des Vétérinaires<br />

a salué fi n juin l’arrêt de la Cour<br />

de Justice Européenne (CJUE) et<br />

s’est exprimé également en faveur<br />

d’un étiquetage clair des<br />

denrées alimentaires sur le procédé<br />

utilisé pour la mise à mort au<br />

nom du bien-être animal, du respect<br />

du libre choix du consommateur,<br />

de la liberté de conscience<br />

et de religion mais sans aucune<br />

discrimination. L’Ordre a rappelé<br />

à cette occasion l’avis qu’il avait<br />

formulé le 24 novembre 2015, lors<br />

d’un colloque au Sénat sur le<br />

bien-être animal : “tout animal<br />

4 | Été <strong>2019</strong> | N°1 | SANTÉ <strong>BEV</strong>


abattu doit être privé de conscience de manière<br />

effi cace préalablement à la saignée et jusqu’à la<br />

fi n de celle-ci”.<br />

L’arrêt de la CJUE avait été rendu fi n février, suite au<br />

recours de l’OABA contre la certifi cation “Bio-Halal”,<br />

concluant que “le logo de production biologique<br />

européen ne peut être apposé sur les viandes issues<br />

d’un abattage sans étourdissement préalable”<br />

au motif que cette méthode ne respecte pas les<br />

“normes les plus élevées en matière de bien-être<br />

animal”.<br />

L’article 39 du règlement européen 1169/2011 envisage<br />

des mentions supplémentaires au nom de la<br />

protection du consommateur.<br />

Bretagne, six ans d’alliance<br />

entre le groupement de défense<br />

sanitaire (GDS) et le groupement<br />

technique vétérinaire (GTV)<br />

TOUT EST<br />

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“Faire monter en puissance notre Alliance, aller plus<br />

loin dans les actions communes, fédérer davantage<br />

d’éleveurs et de vétérinaires... et le faire savoir” :<br />

Thierry Le Druillennec, président de l’Alliance et<br />

éleveur en Côtes-d’Armor, a annoncé la couleur il y<br />

a quelques mois lors de la signature d’une nouvelle<br />

convention de formation renforcée entre GDS et<br />

GTV régionaux.<br />

Créée en 2013, l’Alliance est née d’une demande<br />

des éleveurs, souhaitant mieux appréhender et<br />

coordonner les messages des différents acteurs impliqués<br />

dans la santé de leurs élevages. Reconnus<br />

respectivement OVS (organismes à vocation sanitaire<br />

animal régional) et OVT (organisation vétérinaire<br />

à vocation technique) depuis 2014, le GDS<br />

Bretagne rassemble 22 000 adhérents dans sept fi -<br />

lières et le GTV Bretagne environ 280 adhérents. Au<br />

bilan de 2018 : 200 visites de suivi de boiteries, 60 de<br />

“gestion période sèche”, 105 de suivi en paratuberculose,<br />

115 visites/bilans en cabinets vétérinaires, 50<br />

formations…<br />

Pour Pierre Laurière, vétérinaire et président du GTV<br />

Bretagne, “il est rentable d’investir dans la prévention<br />

pour réduire l’impact des maladies. Il faut<br />

former les éleveurs et les vétérinaires, s’assurer du<br />

niveau de compétences atteint, effectuer un suivi<br />

rapproché pour garantir la qualité du service rendu<br />

aux éleveurs”.<br />

Des thématiques prioritaires ont été avancées pour<br />

les années à venir : paratuberculose ; gestion de<br />

la période sèche ; boiteries ; diarrhée virale bovine<br />

(BVD) ; fusion/installation/reprise de troupeaux ;<br />

accueil des jeunes vétérinaires ; formation des éleveurs<br />

; rencontres GDS-vétérinaire traitant en cabinet<br />

vétérinaire ; soirées techniques Alliance ; logiciels<br />

de suivi d’élevage (poursuite de la promotion<br />

de Sanael et développement de la passerelle entre<br />

iCownect et Vet’Elevage).<br />

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à thé, éosine, agents<br />

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* par rapport aux solutions de<br />

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AP OMBIDRY - 0319


c’est pas normal<br />

© Dr vétérinaire Thomas Michaux<br />

(membre de la commission vaches laitières de la SNGTV)<br />

“ D’une simple visite de reproduction,<br />

nous avons identifié un problème<br />

métabolique de fond”<br />

Ce cas montre bien les objectifs divers à l’occasion des<br />

suivis réguliers en élevage. Le suivi de reproduction réalisé<br />

ici par le vétérinaire ne s’est pas limité au diagnostic<br />

de gestation : il a permis de mettre en évidence un<br />

problème de ration ayant à terme des conséquences sur<br />

la production laitière et la reproduction.<br />

En début d’été, au cours d’une visite de suivi de reproduction, j’effectue<br />

sur des vaches en péripartum des dosages de béta-hydroxybutyrates<br />

(voir « Focus : “A quoi sert le dosage des béta-hydroxybutyrates ?“). Les<br />

résultats sur les vaches en première lactation sont dans les normes alors<br />

que les résultats des autres vaches sont plus élevés (voir tableau 1).<br />

NOTATION<br />

VACHE<br />

Source : Vet’Elevage<br />

NEC<br />

note d’état<br />

corporel<br />

RR<br />

remplissage<br />

du rumen<br />

La fièvre de lait de la vache 6632<br />

La vache 6632 m’a interpellé car<br />

je l’avais perfusée deux semaines<br />

et demi plus tôt du fait d’une fi èvre<br />

de lait après vêlage : elle était<br />

alors dans un état comateux à<br />

mon arrivée. Après une perfusion<br />

intraveineuse de deux fois 500 ml<br />

de gluconate de calcium et 100<br />

ml de phosphore, elle s’était relevée<br />

; du calcium a également<br />

été apporté pendant deux jours<br />

en injection intramusculaire.<br />

Boiteries<br />

6632 () 0,8<br />

6811 6811 (post partum) 2,5 3 1,5<br />

6848 6848 (anoestrus) 2,75 3<br />

6849 6849 (anoestrus) 2,75 3<br />

6855 6855 () 2,5<br />

6981 6981 (post partum) 2,75 3 1,7<br />

6999 6999 (anoestrus) 3 3 0,8<br />

7004 7004 (anoestrus) 0,6<br />

BOH<br />

béta-hydroxybutyrates<br />

Urée Glycémie AGNE<br />

acides gras<br />

non estérifi és<br />

Sur les quatre vaches dont j’ai<br />

évalué l’acétonémie, elle était<br />

la seule à être dans les normes<br />

(défi cit énergétique maîtrisé).<br />

Comme elle avait eu la même<br />

préparation au vêlage que les<br />

autres, je me suis demandé si les<br />

complémentations intraveineuse<br />

et intramusculaire, qu’elle avait<br />

reçues du fait de sa fi èvre de lait,<br />

pouvaient expliquer son bon état<br />

métabolique.<br />

Dr vétérinaire Thomas Michaux (membre de la<br />

commission vaches laitières de la SNGTV) avec<br />

Mr Loeuilleux, éleveur de soixante vaches laitières<br />

dans le Pas-de-Calais. Cet éleveur travaille seul<br />

et rationnalise donc au maximum le travail afi n<br />

de gagner du temps. © Thomas Michaux<br />

Analyse de la ration<br />

Je me suis intéressé alors à la ration<br />

des vaches taries. En été, dans cet<br />

élevage, celles-ci ne sont réparties<br />

qu’en un seul lot en pâture, depuis<br />

le début de tarissement jusqu’au<br />

vêlage. Elles sont nourries avec :<br />

• ensilage de mais : 15 kg brut<br />

• ensilage d’herbe : 5 kg<br />

• mélange en bigbag<br />

(pour vaches hors et en lactation) :<br />

500 g (70 % tourteau de soja,<br />

19 % orge aplatie, 3 % urée ,<br />

1 % bicarbonate, minéral 8/24, sel)<br />

• paille à volonté<br />

• pâturage.<br />

Cette ration m’est apparue fortement<br />

à risque du fait de la présence<br />

:<br />

• de l’herbe jusqu’au vêlage<br />

(surtout au printemps du fait de sa<br />

richesse en potassium, moins en début<br />

d’été lorsque l’herbe est rase)<br />

• du tourteau de soja<br />

(dans une moindre mesure)<br />

• du bicarbonate dans le mélange<br />

(BACA : 12 000 mEq/kg MS !).<br />

6 | Été <strong>2019</strong> | N°1 | SANTÉ <strong>BEV</strong>


A quoi sert le dosage des béta-hydroxybutyrates ?<br />

Cette analyse se fait à partir du<br />

sang et sert à évaluer si un animal<br />

est en acétonémie (situation<br />

de défi cit énergétique et de<br />

perte de poids trop importante<br />

après vêlage). En cas de dosage<br />

à valeurs élevées, cela a donc<br />

des conséquences importantes<br />

sur la reproduction car c’est le refl<br />

et d’un défi cit énergétique trop<br />

important : les follicules produits<br />

pendant cette période de fort<br />

défi cit énergétique seront moins<br />

enclins à une bonne ovulation.<br />

Il est donc utile de réaliser ce<br />

dosage car si sa valeur dépasse<br />

1,2 mmol/litre dans les 50 jours<br />

après vêlage, la vache n’exprimera<br />

pas son potentiel productif,<br />

reproductif mais aussi sera plus<br />

sensible aux infections.<br />

Prévention de la fièvre<br />

de lait et “BACA”<br />

La BACA est la balance anion/cation :<br />

celle-ci s’exprime de façon simplifi ée<br />

par la formule :<br />

BACA =<br />

(sodium + potassium)<br />

- (chlore + soufre)<br />

Ce cas montre bien tout l’intérêt de l’observation des signes cliniques,<br />

associée à des analyses complémentaires pouvant être effectués sur place<br />

à la ferme ou à la clinique vétérinaire. © Thomas Michaux<br />

1<br />

Travailler<br />

sur la BACA<br />

dans les 15 jours avant vêlage<br />

SI CE BILAN EST NÉGATIF<br />

(plus de chlore et de soufre que<br />

de sodium et de potassium), alors<br />

on observe une acidose métabolique*<br />

(vérifi cation par un prélèvement<br />

d’urines avec un pH<br />

aux alentours de 7).<br />

En cas d’acidose métabolique,<br />

les récepteurs à la parathormone<br />

sont actifs : le mécanisme de mobilisation<br />

du calcium osseux permet<br />

alors de compenser l’affl ux<br />

de calcium dans la mamelle au<br />

moment de la préparation au vêlage<br />

et ainsi d’éviter dans la plupart<br />

des cas une hypocalcémie<br />

clinique ou subclinique.<br />

SI CE BILAN EST POSITIF<br />

(urines à pH 8 voire 9), c’est l’inverse<br />

: les récepteurs à la parathormone<br />

ne sont pas actifs et un<br />

affl ux de calcium se fait dans la<br />

mamelle suite au vêlage.<br />

Cet affl ux ne sera pas suffi samment<br />

compensé par l’action de<br />

la parathormone : le risque d’hypocalcémie<br />

est alors élevé.<br />

Attention notamment aux aliments<br />

à risque car riches en potassium<br />

: luzerne, feuilles et mélasses<br />

de betteraves, herbe jeune<br />

ensilée ou non…<br />

2<br />

Éviter<br />

les excès<br />

alimentaires<br />

de calcium<br />

Les excès de calcium exagèrent<br />

la fi xation osseuse du calcium au<br />

détriment de sa remise en circulation<br />

sanguine. Au cours des deux<br />

à trois semaines avant le part, ces<br />

excès augmentent le risque d’hypocalcémie<br />

autour du vêlage.<br />

Les aliments à risque sont les légumineuses,<br />

les betteraves et<br />

pulpes.<br />

3<br />

Être<br />

attentif au déficit en calcitriol<br />

(dérivé métabolique de la vitamine D)<br />

vitamine D3 (inactive) — FOIE —> 25-OH-D3 (calcidiol inactif) — REIN —> calcitriol (actif)<br />

La conversion au niveau du foie est perturbée en<br />

cas de :<br />

• stéatose (ex : suralimentation)<br />

• cétose (ex : amaigrissement excessif avant vêlage,<br />

surtout marqué sur des vaches grasses)<br />

• atteintes hépatiques (ex : douve…)<br />

La conversion au niveau du rein se réalise avec l’action<br />

du magnésium : toute cause d’hypomagnésémie<br />

peut donc favoriser une fi èvre de lait (herbe<br />

jeune surtout)<br />

Rôles du calcitriol :<br />

• augmente l’absorption intestinale de calcium<br />

• mobilise le calcium osseux<br />

• augmente la captation du calcium au niveau rénal<br />

SANTÉ <strong>BEV</strong> | N°1 | Été <strong>2019</strong> | 7


... c’est pas normal<br />

Analyses plus poussées sur les vaches taries<br />

Avant d’envisager d’éventuelles corrections alimentaires, j’ai d’abord<br />

proposé à l’éleveur d’effectuer quelques analyses sur ses vaches taries.<br />

Nous avons prélevé les urines de quelques vaches et réalisé aussi des<br />

prises de sang afi n d’évaluer la concentration sanguine en acides gras<br />

non estérifi és (AGNE). Si la concentration sanguine en AGNE dépasse<br />

0,3 mmol/litre dans les trois semaines avant vêlage, cela signe déjà une<br />

certaine “lipomobilisation”, et donc un amaigrissement.<br />

L’idéal aurait été de doser les AGNE au plus proche du vêlage : en effet,<br />

la vache présente à ce stade une capacité d’ingestion très limitée, ce<br />

qui entraîne souvent des désordres métaboliques. Le cheptel étant de<br />

soixante vaches, il n’y avait toutefois pas assez d’animaux à ce stade<br />

lors de mon passage.<br />

Au vu des résultats d’analyses (voir Tableau 2), j’ai évoqué avec l’éleveur<br />

le fait que sa ration de tarissement ne présentait a priori pas de<br />

risque énergétique mais que les pH urinaires témoignaient d’une ration<br />

à “BACA fortement positif”, donc fortement à risque d’hypocalcémie<br />

clinique ou subclinique.<br />

Il est judicieux dans certains cas de choisir<br />

une pâture pauvre en légumineuses et plutôt<br />

implantée de graminées afi n de baisser le BACA<br />

© Thomas Michaux<br />

NOTATION<br />

VACHE<br />

NEC<br />

note d’état<br />

corporel<br />

RR<br />

remplissage<br />

du rumen<br />

Boiteries<br />

BOH<br />

béta-hydroxybutyrates<br />

Urée Glycémie AGNE<br />

acides gras<br />

non estérifi és<br />

6639 6639 () 0,08<br />

6843 6843 () 0,12<br />

6851 6851 () 0,1<br />

6903 6903 () 0,09<br />

6925 6925 () 0,09<br />

Commentaire : pH Urinaire (bandelettes urinaires) : 6843 : 9 / 6903 : 9 / 6851 : 9<br />

Source : Vet’Elevage<br />

Correction minérale et ration d’été<br />

Afi n de convaincre encore mieux<br />

l’éleveur, je voulais faire des<br />

calcémies dès le vêlage pour les<br />

vêlages à venir mais nous avons<br />

fi nalement effectué les corrections<br />

entre temps.<br />

Cette décision a été prise d’un<br />

commun accord pour que les modifi<br />

cations ne soient pas abandonnées<br />

les jours de grosse besogne<br />

sur la ferme ! Nous avons donc mis<br />

en place un minéral spécial pour<br />

vaches taries, réalisé en big bag,<br />

sans ajout de bicarbonates mais<br />

en y incorporant du colza (BACA =<br />

- 180 mEq/kg MS) : le but était<br />

d’obtenir un tourteau à BACA (-),<br />

donc plus intéressant dans une ration<br />

de tarissement, et de baisser<br />

sensiblement le coût minéral en<br />

limitant les apports de phosphore<br />

nécessaires. Les apports en calcium<br />

ont été maintenus autour<br />

de 60 g par jour afi n d’éviter tout<br />

risque de déminéralisation.<br />

Je n’étais pas très favorable à<br />

apporter du chlorure de magnésium<br />

(MgCl) durant toute la ration<br />

de tarissement. Et on imagine<br />

bien la diffi culté pour un éleveur<br />

de le donner individuellement<br />

aux vaches en préparation de<br />

vêlage en pâture !<br />

Nous avons en outre décidé de<br />

réaliser des injections de vitamine<br />

D3 (2 à 8 j avant vêlage) ainsi<br />

qu’une complémentation en<br />

calcium dès les premiers signes de<br />

vêlage (pendant 48 h).<br />

Il restait évidement le problème de<br />

l’herbe mais qui, à cette époque<br />

(juillet <strong>2019</strong>), commençait à être<br />

rase donc moins “dangereuse” ;<br />

il faudra toutefois se méfi er des<br />

repousses d’automne. Il serait judicieux<br />

également de choisir un pâturage<br />

pauvre en légumineuses<br />

et plutôt implanté de graminées<br />

afi n de baisser la BACA.<br />

FIÈVRE VITULAIRE du 13/07/2018 AU 13/07/2018<br />

VACHE<br />

N°<br />

de travail<br />

DATES<br />

6 632 18/06/<strong>2019</strong><br />

6637 6 637 20/05/<strong>2019</strong><br />

6737 6 737 15/10/2018<br />

6804 6 804 15/07/2018<br />

Source : Vet’Elevage<br />

Tableau 3 :<br />

Dans cet élevage, les fi èvres de lait<br />

ne surviennent que pendant l’été. La “ration<br />

vaches taries avec pâturage” n’est donc utilisée<br />

que durant cette période.<br />

Rôle de l’hypocalcémie dans l’acétonémie<br />

Cela se résume à une reprise<br />

d’appétit tardive. Chez les fortes<br />

productrices, cela ne provoquera<br />

toutefois pas de baisse majeure<br />

de la production de lait<br />

dans les premières semaines post<br />

vêlage car ces animaux orienteront<br />

leur métabolisme en priorité<br />

vers la production laitière.<br />

8 | Été <strong>2019</strong> | N°1 | SANTÉ <strong>BEV</strong>


Discussion<br />

LA SANTÉ DU MICROBIOTE<br />

Même si la repousse est faible, l’herbe reste un gros facteur d’hypocalcémie<br />

si elle est pâturée jusqu’au vêlage. Attention aussi à ne pas trop diminuer la<br />

quantité de calcium si on travaille en ration BACA (-) © Thomas Michaux<br />

Témoin vétérinaire<br />

Dr vétérinaire Thomas Michaux<br />

“ On peut supposer que le minéral en big bag qui<br />

était jusqu’alors utilisé amenait les vaches en alcalose<br />

métabolique pendant l’hiver, ne provoquant<br />

qu’une hypocalcémie subclinique et donc peu<br />

visible. Il se peut aussi que les animaux, étant plus<br />

facilement attrapables durant l’hiver en bâtiment,<br />

recevaient une complémentation calcique masquant<br />

alors le problème.”<br />

“ L’apport d’herbe jeune lors de la mise à l’herbe<br />

provoque des fi èvres de lait, du fait d’hypocalcémies<br />

plus importantes et/ou une complémentation<br />

calcique plus tardive.”<br />

“ Je n’ai malheureusement pas accès aux résultats<br />

des contrôles laitiers de cet éleveur pour analyser<br />

les taux : je m’attendrais à observer des TP un<br />

peu faibles et surtout des TB anormalement élevés<br />

(45 g/l) pendant les semaines suivant le vêlage. La<br />

relation entre l’éleveur et son vétérinaire traitant<br />

mais aussi « nutritionniste » repose sur l’accès aux<br />

données du contrôleur laitier, qui sont autant d’informations<br />

nécessaires pour accorder nos points<br />

de vue pour le bien de l’exploitation.”<br />

Témoin éleveur<br />

Mr Loeuilleux<br />

“ Le suivi de reproduction avec mon vétérinaire<br />

a été mis en place il y a plusieurs années... Sans<br />

tout révolutionner à chaque séance, il permet de<br />

mettre rapidement en évidence d’éventuels problèmes.”<br />

“ Ma motivation est importante mais mon temps est<br />

limité. Je suis satisfait de ce rendez-vous mensuel<br />

qui, prévu à l’avance, me permet de m’organiser.<br />

Plutôt que de se limiter aux diagnostics de gestation,<br />

nous prenons le temps de discuter d’autres aspects,<br />

comme ici l’alimentation ou de sanitaire et<br />

même des aspects économiques.”<br />

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c’est vous qui le faites<br />

Drencher une vache<br />

Dr Vétérinaire Bastien Gruson<br />

Dans<br />

quelle<br />

situation ?<br />

Certaines situations<br />

amènent le vétérinaire à<br />

proposer de drencher une<br />

vache. C’est le cas lors<br />

de certaines affections<br />

(mammites toxinogènes,<br />

état de choc, impaction<br />

ruminale, cétose...)<br />

pour traiter en première<br />

intention ou en suite de<br />

traitement pour optimiser<br />

la guérison.<br />

Effets<br />

bénéfi ques<br />

attendus<br />

• Réhydratation rapide<br />

et importante<br />

• Effet mécanique produit<br />

par le remplissage de<br />

la panse<br />

Ça consiste<br />

en quoi ?<br />

Le drenchage permet<br />

d’administrer par voie<br />

orale, directement dans le<br />

rumen ou éventuellement<br />

via l’œsophage, de<br />

grandes quantités de<br />

liquide : jusqu’à cinquante<br />

litres pour un bovin adulte !<br />

On utilise pour cela<br />

une sonde reliée à une<br />

pompe. Avant on utilisait<br />

un simple tuyau et un<br />

entonnoir ; aujourd’hui, le<br />

matériel est plus élaboré<br />

et d’une utilisation plus<br />

sûre. Il convient toutefois<br />

de prendre quelques<br />

précautions à la bonne<br />

réalisation de cet acte.<br />

10 | Été <strong>2019</strong> | N°1 | SANTÉ <strong>BEV</strong>


Dix étapes pour le faire bien...<br />

#1<br />

#2<br />

#3<br />

Indication et évaluation<br />

de l’animal à drencher :<br />

selon l’affection et l’état<br />

de l’animal<br />

Contre-indication :<br />

obstruction de l’œsophage<br />

ou animal pas en état de<br />

pouvoir déglutir (vache<br />

comateuse, non vigile...)<br />

C’est un acte technique,<br />

non sans risque, qui nécessite<br />

une certaine expérience<br />

pour le réaliser dans de<br />

bonnes conditions.<br />

#4<br />

Vérifier le matériel servant<br />

au drenchage<br />

Il convient de s’assurer au<br />

préalable de la propreté et<br />

de l’état de fonctionnement<br />

du drencheur et de la<br />

pompe, ainsi que l’état des<br />

seaux et du fouet servant au<br />

mélange de la préparation.<br />

#5<br />

Préparer la solution à<br />

drencher<br />

Un mélange de 30 à 50 litres<br />

d’eau tiède (37-40 °C) est<br />

souvent complété de sachets<br />

contenant électrolytes,<br />

énergie, vitamines, oligoéléments...<br />

Le but est de réhydrater<br />

l’animal et d’éliminer les<br />

toxines produites dans<br />

certains cas : suite à<br />

l’administration du mélange,<br />

un gradient osmotique<br />

(“différence de pression<br />

biophysique”) va en effet<br />

s’établir de part et d’autre<br />

de la paroi ruminale, suivi<br />

d’un passage de liquide<br />

dans la circulation sanguine.<br />

Maintenir l’animal dans<br />

une position optimale<br />

Tête légèrement relevée,<br />

cou un peu tendu et dans<br />

l’axe de l’animal, main de<br />

l’intervenant au niveau de<br />

la commissure afin de lui faire<br />

ouvrir la gueule sans risque<br />

de blessure...<br />

Mettre en place le drencheur<br />

avec précaution<br />

Introduire la sonde<br />

lentement et sans forcer,<br />

puis être bien attentif à la<br />

bonne déglutition de la part<br />

de l’animal, en orientant le<br />

tuyau dans l’œsophage et<br />

non dans la trachée.<br />

SANTÉ <strong>BEV</strong> | N°1 | Été <strong>2019</strong> | 11


... c’est vous qui le faites<br />

Dix étapes pour le faire bien...<br />

#6<br />

#7<br />

#8<br />

Vérifier la bonne position<br />

de la sonde et immobiliser<br />

celle-ci<br />

L’absence de toux, l’odeur<br />

de gaz émanant du jus de<br />

rumen suite au passage<br />

du cardia, les borborygmes<br />

remontant de la panse…<br />

sont autant d’éléments<br />

indispensables à surveiller<br />

avant de poursuivre l’acte.<br />

Début de l’administration…<br />

Toujours commencer par<br />

de l’eau claire avant la<br />

solution de drenchage,<br />

ce qui permet de vérifier<br />

l’absence de toux et de<br />

confirmer la bonne mise<br />

en place du drencheur<br />

(et donc de diminuer les<br />

complications dans le cas<br />

contraire).<br />

Drencher la solution d’eau<br />

et d’électrolytes<br />

Ne pas pomper trop<br />

rapidement, surtout sur un<br />

animal couché, et surveiller<br />

que la sonde ne bouge pas.<br />

La vache doit “mâchonner”<br />

la sonde.<br />

#9<br />

#10<br />

Retirer la sonde<br />

délicatement et…<br />

… terminer l’administration<br />

par un passage de nouveau<br />

à l’eau claire : ceci permet<br />

de rincer la sonde et d’éviter<br />

de nouveau une fausse route<br />

de produits potentiellement<br />

irritant pour la trachée et<br />

les poumons.<br />

Nettoyer le drencheur<br />

Il s’agit d’éviter une<br />

quelconque contamination<br />

sur un nouvel animal par la<br />

suite et en vue du rangement<br />

du matériel.<br />

L’embout de la sonde doit<br />

rester lisse pour ne pas créer<br />

de futures lésions au niveau<br />

de l’œsophage : un embout<br />

“mâchouillé” sera remplacé.<br />

12 | Été <strong>2019</strong> | N°1 | SANTÉ <strong>BEV</strong>


En pratique<br />

Avec quoi drencher ?<br />

Avec les bons produits et en quantités adéquates… Des solutés très différents sont en effet<br />

sur le marché : ils apportent en quantités très variables des électrolytes (sodium, chlorure<br />

et potassium principalement ; calcium, magnésium…), de l’énergie (pour lutter contre<br />

l’hypoglycémie) et des substances tampon ou alcalinisantes (lutte contre l’acidose).<br />

Autant les utiliser à bon escient…<br />

Indications<br />

• Post-partum<br />

# compenser le manque d’appétit et/ou<br />

administrer des sels de calcium (prévenir<br />

la fièvre de lait) ou du propylène glycol (prévenir<br />

et traiter l’acétonémie)<br />

# aider au redémarrage de la production laitière<br />

chez les vaches hautes productrices<br />

# prévenir les déplacements de caillette par effet<br />

mécanique en remplissant le rumen (efficacité<br />

relative)<br />

• Après une opération (césarienne, caillette) ou<br />

après une maladie (mammite aiguë, acétonémie,<br />

hypocalcémie… )<br />

# relancer l’appétit si la vache ne s’alimente pas<br />

spontanément<br />

# faire avaler des médicaments ou des produits<br />

peu appétents (oligo-éléments ou vitamines)<br />

Contre-indications et complications<br />

• Il ne faut surtout pas utiliser de drencheur<br />

lors d’obstruction œsophagienne ou d’acidose<br />

lactique aiguë. Mieux vaut éviter de sonder<br />

les animaux inconscients ou très faibles du fait<br />

des risques de fausse déglutition.<br />

• La principale complication est l’administration<br />

de liquide dans les poumons, soit par un mauvais<br />

positionnement de la sonde soit par fausse<br />

déglutition. Des lésions du pharynx peuvent<br />

également survenir en cas d’usage trop brutal.<br />

En quelle quantité ?<br />

Pour estimer la quantité à administrer, il faut tenir compte des besoins d’entretien, de la correction de la déshydratation<br />

et de la compensation par exemple des pertes fécales en cas de diarrhées importantes.<br />

Les volumes de liquide apportés peuvent être très importants (plusieurs dizaines de litres) et administrés en<br />

peu de temps. Par comparaison, la fluidothérapie intra-veineuse (IV) agit certes plus vite mais avec moins de<br />

volume (ou alors en perfusion ultra-lente). Le drenchage a aussi cet avantage dans le cas d’apport en potassium<br />

qui présente un risque d’arrêt cardiaque par voie IV.<br />

Perfusion et drenchage peuvent être utilisés en complément.<br />

Drencher un veau<br />

Chez le veau, le drenchage est<br />

surtout indiqué lors de diarrhées<br />

importantes, pour compenser<br />

rapidement les pertes en eau.<br />

On utilise alors des solutions<br />

de réhydratation orale. En cas<br />

de diarrhée abondante et<br />

brutale, surtout sur des veaux<br />

de quelques jours ou en cas<br />

de dégradation rapide de<br />

l’état général, le drenchage<br />

sera complété obligatoirement<br />

par une perfusion intraveineuse<br />

afin de corriger le<br />

plus rapidement possible la<br />

déshydratation et les troubles<br />

métaboliques (acidose).<br />

Le liquide de drenchage peut<br />

être également du colostrum<br />

ou du lait : il est en effet indiqué<br />

d’utiliser un drencheur chez les<br />

veaux qui ne tètent pas bien ou<br />

pour être certain de la quantité<br />

de colostrum réellement absorbée.<br />

Chez les veaux, on utilise des<br />

modèles plus petits que chez<br />

les adultes, ce qui permet<br />

l’administration de un à deux<br />

litres de liquide. Sur ces “calfdrencheurs”,<br />

il n’y a pas de<br />

système de pompe, juste un<br />

réservoir à l’extrémité de la<br />

sonde.<br />

Il est à noter toutefois que<br />

l’administration de lait à<br />

la sonde fait débat chez le<br />

veau en raison du shunt de<br />

la gouttière isophagienne :<br />

pour certains auteurs, le lait<br />

ne devrait pas être donné à<br />

la sonde car il parvient dans<br />

le rumen où il fermente en<br />

aggravant la diarrhée. En<br />

revanche, il n¹y aurait pas de<br />

problème pour le colostrum sur<br />

un nouveau-né.<br />

SANTÉ <strong>BEV</strong> | N°1 | Été <strong>2019</strong> | 13


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Complétez vos nom, prénom(s), activité, numéro de cheptel, adresse postale, mail et numéro de téléphone.<br />

Cliquez sur « Jouez ! » et répondez correctement pour cumuler un maximum de points !<br />

Le Jeudi 3 Octobre à 17h, les compteurs seront bloqués. Les scores seront enregistrés<br />

et publiés sur notre stand au Sommet de l’élevage (Stand A36).<br />

Le lot sera remis sur le stand (sur preuve d’identité) ou envoyé par voie postale.<br />

Les 5 premières personnes du classement seront jointes au téléphone entre 14h et 15h, le vendredi 4 Octobre.<br />

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le point sur...<br />

L’abreuvement<br />

en élevage bovin<br />

RETOUR AUX SOURCES<br />

DES CHIFFRES-CLÉS<br />

16 | Combien faut-il d’eau pour produire<br />

1 kg viande ou 1 l de lait ?<br />

17 | Quelles quantités d’eau boivent<br />

les bovins ?<br />

par Dr vét. Gaël CHELEUX<br />

Assistant à la Faculté de Médecine Vétérinaire de Liège<br />

CAPTAGE ET ABREUVEMENT<br />

L’eau ne tombe pas (toujours) du ciel<br />

18 | Quelle est la meilleure eau<br />

pour abreuver les bovins ?<br />

19 | Abreuvement :<br />

quels aménagements envisager ?<br />

par Dr vét. Gaël CHELEUX<br />

Assistant à la Faculté de Médecine Vétérinaire de Liège<br />

L’HYGIÈNE C’EST BIEN…<br />

20 | Que signifi e réellement une eau<br />

de bonne qualité ?<br />

par Dr vét. Gaël CHELEUX<br />

Assistant à la Faculté de Médecine Vétérinaire de Liège<br />

ABREUVEMENT AU PÂTURAGE<br />

22 | Attention au parasitisme,<br />

à la préservation des milieux<br />

et à l’aménagement des abords<br />

par Dr vét. Anne BARBIER-BOURGEOIS<br />

Membre de la commission parasitologie de la SNGTV<br />

Membre consultant pour la commission Bien-être animal<br />

Membre du Groupe de travail Zones Humides<br />

SANTÉ <strong>BEV</strong> | N°1 | Été <strong>2019</strong> | 15<br />

9 10:34


le point sur...<br />

L’ABREUVEMENT<br />

EN ÉLEVAGE BOVIN<br />

Combien faut-il d’eau pour produire<br />

1 kilo de viande ou 1 litre de lait ?<br />

Selon la méthode utilisée, les chiffres varient de 50 L<br />

à… 15 000 L d’eau nécessaires pour la production<br />

d’un kilo de viande et de 3 à… 1 000 L d’eau pour<br />

produire un litre de lait ! Ces ordres de grandeur sont<br />

donc évidemment à interpréter avec prudence car<br />

le calcul de ce qu’on appelle “l’empreinte eau” de<br />

n’importe quel produit de consommation est très<br />

complexe.<br />

La méthode délivrant les chiffres les plus élevés<br />

comptabilise notamment l’eau de pluie (= eau<br />

verte, voir schéma) tombant sur les cultures et les<br />

prairies, ce qui représente 90 % de l’empreinte eau.<br />

Cette méthode n’est pas adaptée pour l’élevage,<br />

la pluie ne tombant pas préférentiellement sur les<br />

cultures et les prairies.<br />

Une nouvelle méthodologie faisant consensus au<br />

sein de la communauté scientifi que fournira des<br />

chiffres qui seront réactualisés prochainement (méthode<br />

Aware, A.M. Boulay 2017), mais une chose est<br />

certaine : ce sont les intrants qui impactent le plus<br />

l’empreinte eau de l’élevage (jusqu’à 80 % en allaitant<br />

et 90 % en laitier, Gac et Béchu, 2014).<br />

• EAU VERTE : eau de pluie stockée dans le sol<br />

puis évapotranspirée pendant la croissance<br />

de la plante<br />

• EAU BLEUE : consommation réelle par prélèvement<br />

(abreuvement, irrigation, nettoyage)<br />

• EAU GRISE : eau nécessaire pour diluer<br />

les polluants et obtenir une qualité conforme<br />

à la réglementation<br />

QUELLE EST “L’EMPREINTE-EAU” D’UN ÉLEVAGE BOVIN ?<br />

On peut mieux faire, non ?<br />

Exemple d’abreuvoir trop haut,<br />

notez que la circulation en arrièreplan<br />

pourrait être améliorée.<br />

© Gaël Cheleux<br />

Accès limité, surpopulation et qualité<br />

douteuse © Gaël Cheleux<br />

Ici, la dernière vidange ne semble<br />

pas récente © Gaël Cheleux<br />

Est-ce une sorte de “transition en vue<br />

du sevrage” ou un état douteux des<br />

abreuvoirs ? © Gaël Cheleux<br />

üOù en suis-je concernant l’abreuvement ?<br />

oui non<br />

oui non<br />

dès la naissance , mes veaux ont-ils accès<br />

en permanence (hors repas lactés) à de l’eau?<br />

est-ce que je connais la consommation quotidienne<br />

en eau de mes animaux ?<br />

en plus de l’appétit de mes animaux, la diminution<br />

de la prise de boisson est-il un signal d’alerte que<br />

je prends particulièrement au sérieux ?<br />

mon système d’abreuvement est-il adapté à<br />

la taille et aux performances de mon troupeau ?<br />

la stratégie d’abreuvement de mes animaux tient-elle<br />

compte du pourcentage de matière sèche de la ration<br />

distribuée ?<br />

saviez-vous qu’à partir de 20 % de pertes<br />

en eau, c’est la mort assurée ?<br />

NB : vous avez répondu “non” à une ou plusieurs réponses ?<br />

Voir en page 17. C’est peut-être l’occasion d’engager<br />

la discussion avec votre vétérinaire…<br />

16 | Été <strong>2019</strong> | N°1 | SANTÉ <strong>BEV</strong>


Quelles quantités d’eau boivent les bovins ?<br />

L’eau est le nutriment le plus important chez le bovin, mais il est trop souvent négligé.<br />

La consommation d’eau est un indicateur-clé de la santé du troupeau, d’autant plus<br />

que les pertes quotidiennes sont nombreuses.<br />

1<br />

Tout<br />

dépend<br />

déjà des pertes en eau<br />

Un bovin perd entre 20 et 60 litres par jour et par<br />

adulte sans compter la production laitière (0,9 litre<br />

d’eau par litre de lait). Une perte d’eau de 10 % du<br />

poids entraîne de sérieux troubles de la santé !<br />

2<br />

La<br />

consommation quotidienne<br />

en eau dépend de l’âge<br />

ou du stade de production<br />

La quantité d’eau bue dépend de plusieurs facteurs :<br />

• du stade physiologique (croissance, gestation,<br />

lactation) ou du niveau de production<br />

• du type d’aliment et du type d’alimentation<br />

• de l’environnement<br />

Pour toute élévation de 10 °C de la température<br />

extérieure, il faut compter une augmentation de un<br />

litre d’eau bue par kilo de matière sèche ingérée (MSI).<br />

• de phénomènes pathologiques<br />

Diarrhée et fièvre, par exemple, augmentent de<br />

manière signifi cative les besoins en eau des animaux :<br />

lorsqu’un bovin boit moins, c’est un signal d’alerte à<br />

prendre au sérieux car si une perte d’eau de 10 %<br />

entraîne de sérieux problèmes, à 20 % c’est la mort<br />

assurée !<br />

Âge<br />

stade de production<br />

Litres par jour<br />

et par bovin<br />

Veau (0 - 8 mois) 8 - 17 6 - 7<br />

Jeune adulte (15 - 18 mois) 30 3,5<br />

Vache tarie 50 - 60 4 - 5<br />

Vache en production 80 - 120 4,5 - 5,5<br />

Litres par kg de matières<br />

sèches ingérées (MSI)<br />

État des lieux des pratiques et recommandations relatives à la qualité<br />

sanitaire de l’eau d’abreuvement des animaux d’élevage, ANSES 2010<br />

Types de fourrages<br />

Teneur<br />

en MS<br />

des<br />

fourrages<br />

en %<br />

Vache<br />

tarie<br />

Quantité d’eau totale<br />

ingérée (L/j)<br />

Vache en production<br />

KG de lait par vache<br />

par jour<br />

20 30 40<br />

Herbe ou ensilage directe 15 à 25 < 30 40 60 80<br />

Ensilage de maïs + concentré 40 < 40 60 80 100<br />

Foin + ensilage, paille ou foin<br />

avec ou sans concentré<br />

> 60 < 40 70 90 > 100<br />

3<br />

Relation<br />

entre boisson,<br />

alimentation et niveau de production<br />

• Un abreuvement mal conduit dans une exploitation de 80 vaches en<br />

lactation peut signifi er une perte annuelle pouvant atteindre 60 000 € !<br />

• Une étude a en effet démontré qu’une restriction de l’abreuvement<br />

avait un impact direct sur la consommation alimentaire, et sans surprise<br />

sur le niveau de production (d’après Burgos et collaborateurs, 2001) :<br />

NB : l’herbe de pâturage contient jusqu’à 80 % d’eau<br />

• Une autre étude montre clairement<br />

le lien entre température<br />

extérieure, matière sèche ingérée<br />

et boisson chez le jeune bovin<br />

(d’après Quigley, 2001) : il faut<br />

ainsi compter 2 litres d’eau par<br />

kilo de MSI et une augmentation<br />

de l’eau bue de 0,5 litre pour<br />

toute élévation de 5°C de la<br />

température.<br />

Réduction de 50 % de l’abreuvement<br />

Baisse de 30 % de la consommation alimentaire<br />

Baisse de 20 % de production laitière<br />

• Ainsi, pour atteindre des performances<br />

optimales, un veau doit<br />

avoir accès à l’eau en permanence,<br />

en dehors des repas lactés<br />

(environ 10 mn après la prise<br />

de lait pour ne pas perturber la<br />

formation du caillé).<br />

SANTÉ <strong>BEV</strong> | N°1 | Été <strong>2019</strong> | 17


le point sur...<br />

L’ABREUVEMENT<br />

EN ÉLEVAGE BOVIN<br />

Captage : quelle est la meilleure eau<br />

pour abreuver les bovins ?<br />

Dans la nature, l’eau est présente<br />

sous différentes formes qui interagissent<br />

entre elles dans ce qu’on<br />

appelle « le cycle de l’eau ». De<br />

nombreux facteurs interviennent<br />

dans ce cycle complexe, mais il<br />

existe globalement deux grands<br />

types d’eau :<br />

• l’eau de pluie<br />

(= eau distillée)<br />

• l’eau de nappe<br />

ou de source<br />

(= eau chargée en minéraux<br />

et oligo-éléments)<br />

Concernant le captage de l’eau,<br />

il existe de nombreuses solutions<br />

propres à la confi guration de<br />

chaque exploitation, il n’y a évidemment<br />

pas de système parfait.<br />

Il est possible d’utiliser les ressources<br />

naturellement présentes,<br />

telles que l’eau de pluie, les<br />

sources, les ruisseaux ou les plans<br />

d’eau.<br />

Si ces ressources sont généralement<br />

économiques, la qualité de<br />

l’eau demeure souvent aléatoire,<br />

notamment sur le plan des contaminations<br />

(amiante ou plomb<br />

par les toitures ; contamination<br />

des sources par les cultures environnantes<br />

ou par des germes ;<br />

contamination en aval des ruisseaux<br />

; eutrophisation des plans<br />

d’eau avec déséquilibre des matières<br />

organiques et accumulation<br />

d’azote et de phosphore…).<br />

D’autres solutions, certes plus<br />

onéreuses, telles que les forages<br />

profonds ou l’utilisation de l’eau<br />

du réseau assurent quant à elles<br />

une plus grande stabilité : celleci<br />

est à privilégier chez les veaux<br />

dont la fl ore ruminale n’a pas<br />

encore d’effet “tampon” sur une<br />

eau de moindre qualité.<br />

Il appartient donc à l’éleveur,<br />

éventuellement en partenariat<br />

avec son vétérinaire, d’évaluer<br />

les coûts et bénéfi ces pour choisir<br />

les meilleures stratégies de captage<br />

et acheminement de l’eau<br />

dans l’exploitation.<br />

Eau de pluie<br />

économique<br />

déminéralisée<br />

amiante ? plomb ?<br />

Ruisseau<br />

facile / gros volumes<br />

qualité ?<br />

aménager les berges<br />

Plan d’eau<br />

gros volumes<br />

qualité ?<br />

entretien<br />

Eau superficielle<br />

peu onéreux<br />

contamination<br />

sources connues<br />

Eau profonde<br />

qualité / régularité<br />

onéreux<br />

professionnels<br />

Eau du réseau<br />

qualité standardisée<br />

onéreux / pression<br />

idéal pour les veaux<br />

= avantages = inconvénients = à surveiller et/ou usage recommandé<br />

Points-clés<br />

• L’eau de pluie n’apporte aucun minéraux<br />

ou oligo-éléments aux animaux.<br />

• Les veaux doivent recevoir l’eau de meilleure<br />

qualité disponible.<br />

18 | Été <strong>2019</strong> | N°1 | SANTÉ <strong>BEV</strong>


Abreuvement :<br />

quels aménagements<br />

envisager ?<br />

Si les ressources en eau sont un élément sur lequel on a<br />

souvent peu ou pas d’emprise, le système d’abreuvement<br />

des animaux est un point essentiel sur lequel il est possible<br />

d’agir, parfois avec des aménagements simples. Chaque<br />

ferme est différente, mais certaines règles de base<br />

permettent de garantir un abreuvement adapté pour des<br />

performances optimales.<br />

© Anne Barbier-Bourgeois<br />

1<br />

Règle<br />

des “3 S” :<br />

Simplicité, Stabilité, Santé<br />

2<br />

Choix<br />

des abreuvoirs :<br />

individuels ou collectifs ?<br />

• L’accès à l’eau doit être SIMPLE<br />

| Nombre d’abreuvoirs suffi sant : 1 point d’eau<br />

pour 15 bovins<br />

| Dimensions adaptées des abreuvoirs : minimum<br />

1 m de long x 30 cm de largeur pour 10 vaches<br />

(abreuvoirs collectifs) à une hauteur adaptée<br />

(hauteur au garrot x 0,6 = ± 85 cm pour une<br />

vache adulte)<br />

| Disposition des abreuvoirs : en stabulation, un bovin<br />

adulte ne doit pas parcourir plus de 30 m pour<br />

boire et la circulation autour du point d’eau doit<br />

être simple<br />

• L’eau doit être disponible de manière STABLE<br />

| possibilité de boire en permanence et ad libitum<br />

| éviter à tout prix les changements brusques : débit<br />

(minimum 12L/mn), température (10 à 15 °C),<br />

qualité (voir pages suivantes)<br />

| attention aux changements de lots : surpopulation<br />

+ hiérarchie = compétition !<br />

| si les animaux d’un même lot boivent moins : penser<br />

aux courants électriques vagabonds dans les<br />

abreuvoirs “anti-gel”<br />

• Une eau saine pour des animaux<br />

en bonne SANTÉ<br />

| l’hygiène est fondamentale : malgré une certaine<br />

tolérance, les bovins sont très sensibles aux<br />

propriétés de l’eau<br />

| abreuver un bovin, c’est également abreuver son<br />

rumen : une eau de moindre qualité peut entraîner<br />

des dégâts à très long terme<br />

| l’eau est un excellent vecteur, que ce soit pour<br />

des maladies ou des traitements<br />

Sur ce point également, il n ‘y a évidemment pas de<br />

règle absolue mais beaucoup de bon sens à avoir.<br />

• Les abreuvoirs individuels sont souvent préférés<br />

pour des raisons d’hygiène et de facilité de nettoyage.<br />

Cependant, l’apprentissage pour les jeunes<br />

est parfois plus diffi cile (sauf pour les abreuvoirs à<br />

niveau constant) et une attention particulière sera<br />

portée au phénomène de lapement. Afi n de limiter<br />

l’impact de ce problème, il est recommandé<br />

d’installer les abreuvoirs à distance des zones de<br />

couchage et à proximité de la zone d’alimentation,<br />

et éventuellement d’installer des systèmes anti-lapement.<br />

• Les abreuvoirs collectifs présentent l’avantage<br />

d’offrir de gros volumes, facilement accessibles<br />

pour des moments-clés tels que la sortie de traite<br />

ou après le repas. Il est cependant impératif de prévoir<br />

un système de vidange pour limiter la culture<br />

aquatique de pulpes par exemple…<br />

Points-clés<br />

• multiplier les abreuvoirs favorise la prise<br />

de boisson des animaux, la circulation<br />

et l’ambiance d’étable<br />

• faciliter et vérifier la prise de boisson<br />

à deux moments clés : après la traite<br />

et après le repas<br />

• utiliser le système de refroidissement du lait<br />

de tank pour réchauffer l’eau de boisson en<br />

période froide : un système économique qui<br />

évite les problèmes de courants vagabonds !<br />

SANTÉ <strong>BEV</strong> | N°1 | Été <strong>2019</strong> | 19


le point sur...<br />

L’ABREUVEMENT<br />

EN ÉLEVAGE BOVIN<br />

Que signifie réellement<br />

une eau de bonne qualité ?<br />

De nombreux paramètres influencent la qualité de l’eau, donc la consommation<br />

par les bovins. Et à long terme les performances du troupeau…<br />

De manière non exhaustive, voici les principaux points d’alerte à surveiller :<br />

qualités organoleptiques ; risque bactériologique ; dureté ; résidus dissous ; pH...<br />

“Les bovins ne sont pas très sensibles à la qualité de l’eau !”<br />

C’EST FAUX… Les bovins ont certes une tolérance plus importante que les<br />

êtres humains, mais cela reste un paramètre essentiel en élevage bovin. Qui<br />

plus est, partant du constat que le lait est constitué en majorité par de l’eau,<br />

la question de la qualité de l’eau devrait logiquement occuper une place<br />

centrale en filière laitière.<br />

1 Qualités<br />

organoleptiques<br />

L’aspect, le goût et l’odeur de<br />

l’eau distribuée sont d’excellents<br />

indicateurs de la qualité générale<br />

de l’eau. Un bon moyen d’évaluation<br />

consiste à répondre à une<br />

question très simple : “est-ce que<br />

je la boirais ?”<br />

Une étude récente (d’après Karin<br />

et al, <strong>2019</strong>) a démontré qu’une<br />

eau faiblement contaminée par<br />

du fumier (0,005 %) induit une<br />

chute de consommation d’eau<br />

de 10 % jusqu’à… près de 30 %<br />

lorsqu’elle est fortement contaminée<br />

(0,01 % de fumier) ! L’hygiène<br />

des abreuvoirs (cf pages précédentes)<br />

est donc fondamentale.<br />

En outre, si les bâtiments sont mal<br />

ventilés ou qu’une fosse à lisier est<br />

proche du point d’eau, le goût de<br />

l’eau peut également être altéré<br />

et la prise de boisson diminuée.<br />

2 Qualité<br />

bactériologique<br />

Concernant les bactéries dans<br />

l’eau, aucune norme n’est vraiment<br />

décrite en élevage bovin,<br />

mais trois points importants sont à<br />

retenir :<br />

• bactéries en grand nombre<br />

= eau de mauvaise qualité<br />

• germes pathogènes,<br />

même peu nombreux<br />

= eau de mauvaise qualité<br />

• chez les veaux<br />

= “tolérance zéro” !<br />

3<br />

Salinité ou Solides<br />

Totaux Dissous<br />

(TDS)<br />

Ce n’est pas la quantité de sel<br />

(NaCl = sel de table) dans l’eau,<br />

mais bien la quantité de résidus<br />

solides une fois que la matière<br />

organique a été oxydée. Elle est<br />

parfois exprimée en mg/L (ppm)<br />

mais plus généralement en terme<br />

de conductivité électrique (μS/<br />

cm), le courant électrique mesuré<br />

étant proportionnel à la quantité<br />

d’ions présents.<br />

4 Dureté<br />

La dureté (ou titre hydrotimétrique)<br />

est généralement exprimée en<br />

degré français (°f). Cette valeur<br />

indique la quantité de charges<br />

minérales dans l’eau (principalement<br />

calcium et magnésium).<br />

Une eau dure favorise le risque<br />

d’encrassement de la tuyauterie,<br />

ce qui entraîne l’apparition d’un<br />

biofilm qui favorise le développement<br />

de germes.<br />

Plage de valeurs du titre hydrotimétrique<br />

TH (*f) 0 à 7 7 à 15 15 à 30 30 à 40 + 40<br />

Eau<br />

très<br />

douce<br />

douce<br />

plutôt<br />

dure<br />

dure<br />

très<br />

dure<br />

Abreuvement au bac alimenté par<br />

une tonne à eau. © Anne Barbier-Bourgeois<br />

20 | Été <strong>2019</strong> | N°1 | SANTÉ <strong>BEV</strong><br />

Abreuvement au fil de l’eau de vaches<br />

charolaises pâturant dans les watringues<br />

du marais Audomarois, magnifiques gites<br />

à limnées. © Anne Barbier-Bourgeois


5<br />

Autres<br />

paramètres<br />

Une perturbation du pH de<br />

l’eau de boisson entraînera des<br />

troubles au niveau de la fl ore ruminale<br />

ainsi qu’au niveau intestinal<br />

(diarrhée).<br />

La quantité de chlore (Cl - ) est à<br />

surveiller, particulièrement chez<br />

les vaches taries avec une balance<br />

anions/cations (BACA)<br />

négative (voir «BACA» page 7) :<br />

celles-ci sont donc plus sensibles<br />

à une sur-acidifi cation. Les ions Clpeuvent<br />

également provoquer<br />

des dégâts au niveau du rumen<br />

et perturber le métabolisme de<br />

la thyroïde et des hormones associées.<br />

Les sulfates en excès peuvent<br />

principalement perturber l’absorption<br />

des oligo-éléments et<br />

les nitrates, dégradés très rapidement<br />

en nitrites dans le rumen,<br />

ont tendance à s’accumuler ; ce<br />

qui se traduit généralement par<br />

des troubles de la reproduction<br />

(intervalle vélage-vélage augmenté)<br />

en raison d’une altération<br />

du transport de l’oxygène vers les<br />

organes.<br />

Le fer (sous forme ferrique Fe 2+ )<br />

altère rapidement le goût de<br />

l’eau (diminution d’abreuvement<br />

à partir de 0,3 ppm) et perturbe<br />

l’absorption des oligo-éléments<br />

(zinc, manganèse et cuivre), ce<br />

qui peut entraîner des carences.<br />

Analyses à envisager<br />

+ 40<br />

très<br />

dure<br />

Certains paramètres peuvent être mesurés directement en ferme à<br />

l’aide d’appareils portables, souvent multi-paramètres : votre vétérinaire<br />

peut vous aider dans un but de prévention, ou en première ligne en cas<br />

de coup dur.<br />

Une à deux analyses annuelles sont recommandées, idéalement en<br />

début et fi n de circuit pour vérifi er la salubrité du circuit de distribution.<br />

PARAMÈTRE RECOMMANDÉ ALERTE RISQUE<br />

Organoleptique je le boirais ? bon sens ! Baisse de l’abreuvement<br />

Dureté 5-10° > 15° Encrassement, biofi lm<br />

TDS/conductivité < 1000 mg/L > 3000 mg/L Diarrhée<br />

pH 6-7 < 5,5 ou > 8,5 Troubles digestifs<br />

Chlore<br />

< 250 mg/L<br />

Attention<br />

au tarissement<br />

Sulfate < 250 mg/L > 2000 mg/L<br />

Métabolisme du calcium<br />

Diarrhée<br />

Nécrose du cortex cérébral<br />

Nitrate < 45 mg/L > 130 mg/L Troubles de la reproduction<br />

Fer < 0,3 mg/L > 0,3 mg/L<br />

Bactéries -> veaux 0 > 0<br />

Goût.<br />

Absorption oligoéléments<br />

Points-clés<br />

• Les points critiques sont<br />

nombreux, il est donc utile<br />

d’évaluer la qualité de<br />

l’eau dans votre élevage<br />

avant qu’un problème<br />

surgisse !<br />

• Une à deux analyses<br />

annuelles sont<br />

recommandées,<br />

idéalement en début<br />

et fin de circuit pour<br />

vérifier la salubrité du<br />

circuit de distribution.<br />

• Utiliser de préférence<br />

de l’eau potable pour<br />

le nettoyage de<br />

l’installation de traite<br />

• Installer un adoucisseur<br />

sur le circuit d’eau,<br />

dans le cas de traite<br />

robotisée dans les régions<br />

où l’eau est très calcaire<br />

Bactéries -> Adultes<br />

Germes totaux < 200/100 mL 100 000/100 mL<br />

Coliformes totaux < 1/100 mL 15/100 mL<br />

Pas de norme en<br />

élevage bovin : principe<br />

de précaution, surtout chez<br />

les veaux dont le rumen<br />

ne fait pas encore “tampon”<br />

E. coli 0 > 10/100 mL<br />

Vache cou tordu buvant<br />

dans un abreuvoir<br />

à mi hauteur.<br />

© Anne Barbier-Bourgeois<br />

SANTÉ <strong>BEV</strong> | N°1 | Été <strong>2019</strong> | 21


le point sur...<br />

L’ABREUVEMENT<br />

EN ÉLEVAGE BOVIN<br />

Abreuvement au pâturage<br />

Attention au parasitisme, à la préservation<br />

des milieux et à l’aménagement des abords<br />

La présence d’une source d’eau s’écoulant naturellement<br />

dans une parcelle, gratuite, pérenne et accessible sans aménagement<br />

particulier, incite les éleveurs à permettre aux bovins de s’y abreuver<br />

directement.<br />

Ce n’est toutefois pas sans inconvénients…<br />

L’abreuvement “au naturel” peut s’avérer être une<br />

pratique qui endommage les berges et la végétation<br />

spécifique et protectrice du bord de l’eau.<br />

En outre, la mise en suspension des sédiments et les<br />

déjections émises dans l’eau altèrent sa qualité et<br />

perturbent l’habitat des espèces aquatiques.<br />

Enfin, l’eau d’abreuvement au pâturage, en particulier<br />

l’eau superficielle, est un vecteur possible de<br />

maladies infectieuses, plus rarement de parasites, tels<br />

que grande douve et paramphistomes.<br />

Contamination au pré<br />

par des larves enkystées<br />

Contrairement à une idée reçue incriminant uniquement<br />

l’eau de boisson, les bovins se contaminent<br />

principalement en consommant les larves enkystées<br />

de ces parasites. Les métacercaires se fixent à<br />

la face inférieure des feuilles des végétaux poussant<br />

dans les habitats (humides) de la limnée tronquée,<br />

hôte intermédiaire amphibie quasi exclusif de la<br />

grande douve et principal pour les paramphistomes<br />

(voir page 25).<br />

On trouve ce petit « escargot » à coquille hélicoïdale<br />

dans des terrains humides en permanence, bords<br />

des mares, canaux, retenues collinaires et ruisseaux<br />

à faible courant, jonchaies…. Des habitats annexes<br />

et temporaires sont possibles, à proximité des gites<br />

primaires : abord des abreuvoirs, zones à empreintes<br />

de sabots, pourtour des bassins de retenue d’eau…<br />

Après détection de la présence des parasites (sérologie<br />

pour la grande douve et coproscopie pour<br />

les paramphistomes), le contrôle raisonné de la fasciolose<br />

et de la paramphistomose repose avant tout<br />

sur l’identification des zones de pâturage contaminantes<br />

où vivent les limnées et leur mise en défends<br />

(installation de clôtures limitant voire empêchant<br />

l’accès).<br />

Mesures préventives<br />

et contrôle de l’infestation<br />

Quand cela n’est pas possible, par exemple lorsque<br />

l’ensemble de la parcelle est marécageux, le<br />

contrôle de la douve et du paramphistome en zones<br />

humides sera thérapeutique, plutôt au tarissement<br />

pour les vaches laitières et en période de stabulation<br />

pour les autres.<br />

Si l’infestation des bovins et les surfaces à risque sont<br />

limitées, il est préférable de clôturer les gites à limnées<br />

à un voire deux mètres du bord de l’eau, et de vérifier<br />

ultérieurement l’efficacité de la mesure par des<br />

examens de laboratoire attestant de l’absence de<br />

parasites.<br />

Dans les cas intermédiaires, la lutte intégrée mixera<br />

mesures d’éviction des zones humides et traitement<br />

des seuls animaux pâturant les parcelles à risque.<br />

Non seulement interdire l’accès aux points d’eau<br />

naturels permet d’éviter la contamination, mais elle<br />

favorise la végétation (dite “ripisylve”) qui stabilise les<br />

berges et crée de l’ombre, diminuant ainsi la température<br />

de l‘eau. La zone clôturée conserve alors<br />

tout son potentiel d’accueil pour la flore et la faune<br />

spécifiques.<br />

22 | Été <strong>2019</strong> | N°1 | SANTÉ <strong>BEV</strong>


Types d’abreuvement au pâturage<br />

L’abreuvement au pâturage peut se faire par le captage<br />

d’eaux profondes (forage ou puits), la pose de<br />

canalisations ou l’apport grâce à des tonnes à eau<br />

(eau du réseau, eau de puits… ). Trois autres dispositifs<br />

d’abreuvement sont aussi couramment rencontrés<br />

(cf ci-dessous). Aucun système n’est idéal : il<br />

sera raisonné en fonction de la taille du cheptel, des<br />

sources d’eau disponibles, des caractéristiques du<br />

terrain, de l’éloignement du corps de ferme, du coût<br />

( !), de la facilité d’installation… Mais tous nécessitent<br />

une surveillance et un entretien régulier.<br />

• La pompe de prairie ou pompe<br />

à museau<br />

Elle est actionnée par le bovin lui-même. Elle est<br />

alimentée par un tuyau muni d’un filtre (crépine)<br />

plongeant au milieu du plan d’eau. Il convient de<br />

prévoir une pompe pour dix à quinze bovins, et au<br />

minimum de deux pompes au cas où l’une d’entre<br />

elles se désamorcerait (fuite ou bouchage). Il est<br />

préférable de les placer toutes au même endroit<br />

dans une zone ombragée où les bovins se<br />

reposent, et espacées de quelques mètres pour<br />

que les vaches dominées puissent y accéder. Une<br />

pré-installation en stabulation permet aux animaux<br />

de s’entrainer à utiliser la pompe. Des modèles<br />

spécifiques existent pour les veaux<br />

• L’abreuvoir au fil de l’eau<br />

Une rampe (descente empierrée, tapis “bi-stable”<br />

plus rarement un pont) est aménagée pour n’autoriser<br />

l’accès à l’eau que sur une zone restreinte<br />

stabilisée ; une barrière haute interdit aux bovins<br />

de descendre dans la rivière dont l’étiage (baisse<br />

de niveau de l’eau en période sèche) doit être<br />

faible pour garantir une possibilité permanente<br />

d’abreuvement.<br />

Pompe à museau.<br />

La zone d’implantation doit être stable (pour y fixer solidement la pompe)<br />

et sèche (pour éviter la création de gites à limnées secondaires).<br />

© Mathieu Franquin<br />

• L’abreuvoir à alimentation gravitaire<br />

L’eau des ruisseaux à pente supérieure à 2 %, d’un<br />

puits ou d’une source captée alimente un abreuvoir<br />

en contrebas.<br />

Abreuvement au fil de l’eau.<br />

Même s’il existe des métacercaires libres en eau stagnante, elles sont beaucoup<br />

plus éparses que fixées en grand nombre sur les touffes d’herbe contaminées.<br />

En eau courante, elles coulent : le risque de contamination des bovins<br />

s’abreuvant au fil de l’eau est alors négligeable<br />

© Anne Barbier-Bourgeois<br />

SANTÉ <strong>BEV</strong> | N°1 | Été <strong>2019</strong> | 23


le point sur...<br />

L’ABREUVEMENT<br />

EN ÉLEVAGE BOVIN<br />

Aménagements souhaitables<br />

dans un contexte agro-écologique<br />

Plaine maritime picarde (© Simon Traullé)<br />

Gérer de manière intégrée<br />

la santé animale<br />

Le but est de limiter voire d’empêcher la contamination<br />

par l’interdiction d’accès aux zones d’abreuvement<br />

naturel et au pâturage dans les gîtes à limnées.<br />

Il est recommandé d’évaluer la contamination par<br />

des examens de laboratoire et le risque parasitaire<br />

dû à la grande douve et aux paramphistomes.<br />

Diminuer les intrants chimiques<br />

Il s’agit ici d’utiliser les antiparasitaires seulement si<br />

cela s’avère nécessaire, et toujours en complément<br />

de mesures agronomiques.<br />

Réduire le risque de pollutions<br />

Les cours d’eau sont pollués par les déjections animales<br />

et les résidus de traitements : il convient de réduire<br />

ce risque.<br />

Renforcer la rentabilité<br />

et la durabilité (“résilience”)<br />

des systèmes d’élevage<br />

La résilience des systèmes d’élevage est facilitée en<br />

utilisant une eau gratuite, en favorisant le pâturage,<br />

en vermifugeant uniquement si nécessaire et si les<br />

productions et la santé des animaux s’en trouvent<br />

améliorées.<br />

Préserver la biodiversité<br />

La faune et la fl ore des eaux et du bord des eaux<br />

sont exposées à la visite, au piétinement et aux rejets<br />

des bovins qui viennent s’abreuver ; des invertébrés<br />

du sol et même l’eau sont parfois sensibles aux résidus<br />

d’antiparasitaires, même si l’écotoxicité des douvicides<br />

spécifi quement est faible dans l’ensemble.<br />

À retenir<br />

Les opérations de curage ou d’aménagement<br />

des berges peuvent être soumises à<br />

des formalités administratives mais aussi<br />

être subventionnées et accompagnées<br />

techniquement : n’hésitez pas à contacter<br />

localement l’Agence de l’Eau, le GDS,<br />

la Chambre d’agriculture, les Parcs et<br />

Conservatoires d’espaces naturels…<br />

24 | Été <strong>2019</strong> | N°1 | SANTÉ <strong>BEV</strong>


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La gestion de la santé des vaches laitières tout au long du cycle de lactation commence<br />

par le tarissement. Bien que le tarissement soit une action menée afin d’améliorer<br />

la productivité et la santé mammaire des animaux, il peut régulièrement avoir un impact<br />

négatif sur ceux-ci. Un engorgement de la mamelle est souvent visible lorsque l’on<br />

tarit une vache, cela au préjudice de la santé et du bien-être de l’animal. En réduisant<br />

l’engorgement de la mamelle et les problèmes qui lui sont associés, BOVIKALC® Dry<br />

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c’est bon à savoir<br />

La photosensibilisation<br />

Dr Vétérinaire Gérard Bosquet<br />

Les mois de pâturage sont des périodes à risques<br />

en raison de la consommation de plantes sensibilisantes.<br />

® Gérard Bosquet<br />

De quoi parle-ton ?<br />

Quand y penser ?<br />

FRAH/BOVI-191026 - 06/<strong>2019</strong> - Boehringer Ingelheim Santé Animale<br />

On a eu la canicule il y a quelques semaines. Mais il y<br />

a encore du soleil en septembre. Il y aussi des plantes<br />

ou des leptospires* pouvant déclencher des réactions<br />

de photosensibilisation. Les signes dermatologiques<br />

alertent assez vite l’attention, mais les causes de<br />

cette affection sont pourtant très variées…<br />

La pigmentation naturelle de la peau des bovins<br />

la protège plus ou moins des radiations. Si on note<br />

l’absence de prédisposition de race, de sexe<br />

ou d’âge, il existe des différences de sensibilité<br />

individuelle liées à des facteurs génétiques.<br />

Les phénomènes de photosensibilisation surviennent<br />

souvent de façon isolée au sein d’un troupeau,<br />

lorsque les animaux sont au pâturage, au printemps,<br />

en début d’été voire en automne. Pendant ces<br />

périodes, l’herbe est jeune et riche en chlorophylle et<br />

les plantes toxiques peuvent être abondantes.<br />

* bactéries transmises par les urines notamment de rongeurs, chiens,<br />

porcs… contaminant ainsi le sol et l’eau.<br />

Trois grands types de photosensibilisation<br />

1 | Congénitale<br />

par accumulation anormale dans le derme de pigments produits par l’organisme lors de la synthèse<br />

des porphyrines (celles-ci, entrant dans la composition de l’hémoglobine et du globule rouge,<br />

sont importantes pour le métabolisme respiratoire au niveau cellulaire).<br />

• apparition : souvent brutale, après une durée<br />

d’incubation allant de quelques minutes<br />

à plusieurs jours<br />

• premiers signes : chute de la production laitière,<br />

anorexie, baisse de la motricité ruminale<br />

• comportement modifié : les bovins peuvent<br />

être agités, inquiets, se coucher ou se rouler de<br />

manière inhabituelle ; ils peuvent chercher de<br />

l’ombre comme lors de coliques digestives ;<br />

certains montrent une agitation très marquée<br />

mais diffi cile à relier à une photosensibilisation<br />

(ex : mouvements saccadés de la langue en<br />

plein mois d’octobre !).<br />

• symptômes cutanés : 2 à 3 j après les signes<br />

généraux (voir détails au verso)<br />

© Gérard Bosquet<br />

2 | Primaire<br />

par ingestion d’une substance<br />

photo-sensibilisante normalement absente<br />

de la ration alimentaire (après un passage dans<br />

le sang, ces composés photo-sensibilisants<br />

se retrouvent dans le derme).<br />

3 | Secondaire<br />

suite d’une affection hépatique sous-jacente<br />

induisant des troubles de l’excrétion biliaire<br />

(cette porphyrine végétale photo-dynamique,<br />

appelée la phylloérythrine, n’existe que chez<br />

les herbivores).<br />

Substances photosensibilisantes d’origine végétale<br />

• plantes : renouée persicaire, sarrasin, millepertuis, légumineuses fourragères, avoine,<br />

carotte sauvage, ray grass...<br />

• huiles essentielles<br />

Substances hépatotoxiques induisant une photosensibilisation<br />

• Médicaments : certains sulfamides, tétracyclines…<br />

• Agents infectieux : leptospires<br />

• Agents parasitaires : petite douve (obstruction biliaire), grande douve (?)<br />

• Végétaux : sorgho, lupin, asphodèle, tribule, colza fourrager à l’automne…<br />

• Mycotoxines : sporidesmines<br />

N’importe quelle plante peut être responsable d’une photosensibilisation secondaire<br />

lorsque l’animal est “insuffi sant hépatique”.<br />

En effet, la chlorophylle contenue dans les végétaux est habituellement transformée<br />

en phylloérythrine (par les bactéries commensales du tube digestif de l’animal)<br />

qui est ensuite absorbée par le foie.<br />

Si cet organe est moins performant, la phylloérythrine n’est alors plus éliminée<br />

correctement et s’accumule dans le sang, notamment sous la peau. Là, elle est responsable<br />

d’un phénomène de sensibilisation aux UV.<br />

SANTÉ <strong>BEV</strong> | N°1 | Été <strong>2019</strong> | 27<br />

9 14:34


... c’est bon à savoir<br />

Focus sur les symptômes cutanés<br />

“Photosensibilisation” © Gérard Bosquet<br />

Proches de celles d’une brûlure,<br />

les lésions sont localisées<br />

dans les zones glabres ou non<br />

pigmentées, là où le cuir est<br />

de couleur blanche (ex : chez<br />

les holsteins par exemple, les<br />

zones blanches sont épaissies,<br />

par rapport aux zones noires : si<br />

on passe la main, la différence<br />

est nette en limite des zones<br />

blanche et noire).<br />

On les rencontre d’abord sur<br />

la tête (mufl e, naseaux, lèvres,<br />

pourtour des yeux, base des<br />

cornes…). La mamelle (surtout<br />

la peau fi ne des trayons de couleur<br />

blanche : la traite devient<br />

quasi impossible et l’animal<br />

tape), le scrotum, l’anus et la<br />

zone périnéale sont également<br />

touchés. Sur ces zones, la peau<br />

devient plus brune, violacée.<br />

Oedème, érythème, douleur,<br />

forte température (au début) et<br />

prurit intense s’installent. Après<br />

la rupture des vésicules, des ulcères<br />

et des croutes de cicatrisation<br />

apparaissent. La peau<br />

devient cartonnée, se fend, les<br />

poils tombent et la peau se détache<br />

par lambeau. La cicatrisation<br />

fait alors apparaître un<br />

tégument beaucoup plus dur<br />

voire kératinisé par endroits.<br />

Les signes cutanés sont souvent<br />

accompagnés d’une rhinite<br />

avec jetage, d’ulcérations buccales,<br />

de conjonctivite et de<br />

photophobie.<br />

Dans le cas d’une photosensibilisation<br />

secondaire, la morbidité<br />

et la mortalité, dues aux lésions<br />

cutanées, peuvent être plus<br />

importantes que celles dues<br />

à la maladie hépatique sousjacente.<br />

Attention : ne pas confondre<br />

coup de soleil et photosensibilisation<br />

• Le coup de soleil correspond,<br />

comme chez l’Homme, à une<br />

brûlure de la peau due aux<br />

rayons solaires suite à une exposition<br />

brutale et favorisée<br />

par une période d’absence<br />

d’exposition (stabulation hivernale).<br />

• La photosensibilisation est une<br />

réaction cutanée sévère due<br />

à une interaction entre une<br />

substance réagissant à la lumière,<br />

présente dans la peau,<br />

et les rayonnements solaires.<br />

Une substance photo-sensibilisatrice<br />

absorbe les rayons<br />

lumineux dans le derme et<br />

réagit par fl uorescence. Les<br />

substances photo-sensibilisantes<br />

n’exercent donc leur<br />

action que si la peau est exposée<br />

à la lumière.<br />

DIAGNOSTIC<br />

• Éléments épidémiologiques<br />

et cliniques<br />

• Analyses biochimiques :<br />

tenter de tracer une insuffi sance<br />

hépatique<br />

• Recherche d’une substance<br />

photo-sensibilisante : plante<br />

toxique dans la pâture,<br />

administration d’un médicament<br />

photo-sensibilisant…<br />

• Maladie hépatique sousjacente<br />

: élément en<br />

faveur du diagnostic de<br />

photosensibilisation<br />

Attention : ne pas confondre FCO<br />

et photosensibilisation<br />

Les symptômes peuvent<br />

être très voisins mais la<br />

photosensibilisation est souvent<br />

un cas isolé, alors que la fi èvre<br />

catarrhale ovine (FCO) est une<br />

maladie contagieuse touchant<br />

plusieurs bovins ou ovins.<br />

PRONOSTIC<br />

• Le pronostic médical reste<br />

assez bon lorsque l’animal est<br />

placé à l’abri de la lumière.<br />

• Dans le cas d’une<br />

photosensibilisation secondaire,<br />

cela dépend de la gravité de<br />

la maladie sous-jacente, de<br />

la précocité de son diagnostic<br />

et de la mise en place d’un<br />

traitement spécifi que.<br />

• Les pertes économiques<br />

peuvent toutefois être<br />

importantes.<br />

• Environ 40 % des bovins<br />

exposés aux plantes photosensibilisantes<br />

déclenchent<br />

des signes cliniques et ceux-ci<br />

sont fatals dans 5 à 10 % des<br />

cas (chez les moutons, seuls<br />

15 % des animaux exposés<br />

présentent des signes mais près<br />

d’un tiers en meurent).<br />

CONDUITE À TENIR<br />

Eliminer la cause<br />

• rentrer les animaux atteints à<br />

l’abri de la lumière, dans les<br />

bâtiments (protection contre<br />

les ultraviolets du soleil):<br />

en stabulation le jour, mais<br />

pâturage possible la nuit<br />

• tenter d’identifi er et d’éliminer<br />

l’agent photo-sensibilisant<br />

Traitement symptomatique<br />

• nettoyage des plaies<br />

avec une solution antiseptique<br />

et cicatrisante<br />

• prise en charge de la douleur<br />

(anti-infl ammatoires)<br />

En cas d’insuffisance hépatique<br />

• traitement spécifi que<br />

de l’affection sous-jacente<br />

(selon les cas : antibiothérapie ;<br />

vaccination contre la<br />

leptospirose…)<br />

28 | Été <strong>2019</strong> | N°1 | SANTÉ <strong>BEV</strong>


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INGELHEIM le site de production de produits<br />

génériques et d’antibiotiques situé<br />

à Saint-Herblon (Loire-Atlantique), ainsi<br />

que l’activité de distribution sous la<br />

marque COOPHAVET. Cette entreprise<br />

néerlandaise, déjà présente dans une<br />

cinquantaine de pays, fabrique et distribue<br />

des produits vétérinaires dédiés aux<br />

animaux de production.<br />

Le bulgare Huvepharma<br />

s’installe en reprenant Qalian et Meriel<br />

Il y a tout juste un an, le groupe bulgare HUVEPHARMA annonçait l’acquisition de la<br />

division santé animale de NEOVIA (Qalian et Meriel), fi liale du groupe INVIVO. C’est<br />

donc un acteur majeur de la santé digestive, de la santé respiratoire et de l’amélioration<br />

des performances des animaux de production qui s’installe en France. Sa spécialité ?<br />

La fermentation, maitrisée à toutes les étapes ce qui lui garantit une certaine<br />

indépendance. Son originalité ? Une approche globale alliant formations, services,<br />

produits (médicaments, vaccins, diététiques, probiotiques, enzymes et/ou hygiène<br />

selon les cas). C’est aussi un spécaliste mondial en matière de coccidioses (vaccins,<br />

coccidiostats et antiparasitaires). Plus de 80% des molécules commercialisées sont<br />

issues de sa propre recherche et production.<br />

Vétalis cartographie les carences en oligo-éléments<br />

Vétalis propose depuis quelques mois une plateforme internet gratuite, libre<br />

et personnalisable, avec de nouveaux outils pédagogiques (fi lm sur la mise à l’herbe…)<br />

pour mieux adapter la supplémentation en oligo-éléments.<br />

Depuis plus de dix ans, le laboratoire compile<br />

des données sur les profi ls plasmatiques en oligoéléments<br />

des bovins (Se, Co, I, Cu, Mn, Zn, Mo) ce qui<br />

permet d’évaluer d’éventuelles carences locales.<br />

Des critères de tri à l’échelle de la « petite région<br />

agricole » permet de se situer (allaitant/laitier ; races ;<br />

oligo-éléments…).<br />

Les premières cartographies ont été établies dès<br />

2007, réactualisation jusque 2017 (12 000 bovins<br />

analysés dans 2 600 élevages), ce qui constitue la<br />

plus vaste étude statistique mondiale de ce genre.<br />

Les bovins allaitants sont plus carencés que les<br />

laitiers, notamment en cuivre, iode et sélénium (60-<br />

65 % de carences, avec même 20-30 % de carences<br />

fortes), mais aussi en zinc (50 %), en manganèse et<br />

cobalt (30 %).<br />

Les bovins laitiers présentent rarement des carences<br />

fortes (sauf en Mo) même si 50 % des prélèvements<br />

sont modérément carencés en Zn, 40 % en Cu, 20 %<br />

en I et Se…<br />

Avec ces cartographies, la prise de conscience en<br />

matière d’oligo-éléments amène à les employer de<br />

plus en plus en préventif (facteurs de production) et<br />

pas seulement en curatif (signes cliniques).<br />

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30 | Été <strong>2019</strong> | N°1 | SANTÉ <strong>BEV</strong><br />

(Cuivre plasmatique, statut fondé sur la valeur médiane pour chaque Petite Région Agricole)<br />

Carence forte < 636,00 µg/ml<br />

Carence modérée < 636,00 - 890,00 µg/ml<br />

Absence de carence ≥ 890,00 µg/ml


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c’est déjà demain<br />

Box de taille réduite pour limiter les mouvements de l’animal, lui permettant aussi de se coucher<br />

(au sec et au chaud), et pour faciliter l’accès et la contention plus aisée pour les soins : perfusion lente,<br />

drogage fréquent, parfois aussi prise de sang pour les analyses, radio voire anesthésie<br />

si besoin… © Jocelyn Amiot<br />

Service d’hospitalisation des veaux<br />

Intérêts ou phénomène de mode ?<br />

La prise en charge médicale des animaux malades - surtout celle<br />

des nouveaux-nés - doit être adaptée à nos modes d’élevage actuels.<br />

Il est désormais plus courant de voir un service d’hospitalisation des<br />

veaux proposé aux éleveurs, comme pour les animaux de compagnie.<br />

Quels sont les intérêts, les ambitions mais aussi les réticences d’un tel<br />

dispositif ? Illustrations à partir d’une expérience en zone charolaise.<br />

Il y a encore une dizaine d’années, de très<br />

rares structures vétérinaires privées en France<br />

proposaient l’hospitalisation des veaux. Cette option<br />

restait un “truc d’école véto” ! Plus récemment,<br />

la presse vétérinaire et agricole s’est fait l’écho<br />

de reportages sur le sujet. Pourquoi ce service se<br />

développe-t-il ? Visiblement pour répondre aux<br />

contraintes de terrain… Le veau diarrhéique est un<br />

vrai problème à gérer pour l’éleveur, aussi bien en<br />

terme de contamination des congénères que de<br />

temps disponible.<br />

En deuxième voire en première intention<br />

Le premier facteur néfaste pour<br />

les veaux diarrhéiques est le<br />

manque de confort thermique<br />

dans nos bâtiments modernes :<br />

la température dite “de confort”<br />

pour un nouveau-né est comprise<br />

entre 7 et 20 °C.<br />

En outre, les unités de main<br />

d’œuvre ayant diminué dans<br />

les exploitations agricoles, le<br />

temps de soin l’est aussi. Avec les<br />

bâtiments modernes, la prise en<br />

charge est d’ailleurs souvent plus<br />

tardive et les cas cliniques plus<br />

graves.<br />

Or, le “nursing” de ces nouveauxnés<br />

atteints de diarrhée est<br />

primordial pour répondre au<br />

manque de confort thermique<br />

des stabulations modernes,<br />

au manque de temps que les<br />

éleveurs consacrent à leurs veaux<br />

malades et aux diarrhées de maldigestion<br />

bien diffi ciles à gérer en<br />

stabulation libre.<br />

L’hospitalisation peut donc<br />

s’avérer primordiale, en deuxième<br />

intention quand les veaux ont<br />

reçu un voire deux traitements<br />

par l’éleveur et/ou le vétérinaire,<br />

parfois même en première<br />

intention.<br />

Plus valorisant<br />

aux yeux de tous<br />

Certes le vétérinaire passe plus de<br />

temps pour ce suivi - temps qu’il<br />

regagne sur le non-déplacement<br />

en ferme - mais la satisfaction d’un<br />

traitement bien mené compense<br />

cet investissement.<br />

De son côté, l’éleveur psychologiquement<br />

ne voit plus son animal<br />

malade et il est déchargé à 100 %<br />

des soins…<br />

Le suivi global est meilleur ce qui<br />

renforce la réussite du traitement<br />

et donc le pronostic : c’est plus<br />

valorisant aux yeux de tous.<br />

Lorsque sa valeur marchande<br />

le permet, les soins au veaux en<br />

hospitalisation sont probablement<br />

une réponse à une nécessité du<br />

terrain.<br />

Dr vét. Jocelyn AMIOT<br />

Président de la Commission<br />

Vaches allaitantes SNGTV<br />

32 | Été <strong>2019</strong> | N°1 | SANTÉ <strong>BEV</strong>


Avantages<br />

Prise en charge continue<br />

Psychologiquement, l’éleveur ne voit plus<br />

son animal malade et il est déchargé à 100 %<br />

du travail qui en découle… Le suivi est meilleur<br />

en clinique vétérinaire ce qui renforce la réussite<br />

du traitement et donc le pronostic : c’est plus<br />

valorisant aux yeux de tous.<br />

“Nursing” assuré par l’équipe<br />

de la clinique à heure régulière<br />

• confort thermique du veau mieux assuré ;<br />

• alternance lait/réhydratant plus simple à gérer ;<br />

• mise en place de perfusions lentes plus simples<br />

à mettre en place et à surveiller (en ferme :<br />

cathéters souvent enroulés et pliés)<br />

Meilleur suivi clinique<br />

• évaluation clinique du veau plus aisée :<br />

le vétérinaire peut facilement réorienter<br />

son traitement au besoin<br />

• réalisation d’examens complémentaires<br />

(analyses biochimiques et hématologiques,<br />

coproscopies…) pour affiner le traitement<br />

à mettre en place<br />

• utilisation d’analyseurs des gaz<br />

du sang (intellectuellement satisfaisant et<br />

scientifiquement pertinent)<br />

Inconvénients<br />

• éloignement trop important de la mère<br />

(privilégier les hospitalisations d’assez courte<br />

durée)<br />

• détails échappant à l’œil du vétérinaire<br />

s’il ne visite pas l’élevage : vue d’ensemble<br />

du cheptel (état général, morbidité, hygiène… ),<br />

lien mère-veau (quantité de lait) etc.<br />

• risque de contaminations croisées avec les autres<br />

animaux hospitalisés (séparation et précautions<br />

d’hygiène sont toutefois mises en place)<br />

• transport assuré par l’éleveur<br />

(cage, camionnette… )<br />

• comparatif de coûts à faire<br />

(visites, déplacements, récidives… )<br />

• soins assurés animal par animal :<br />

l’opérateur se nettoie les mains à chaque fois ainsi<br />

que le matériel<br />

Des précautions sont prises<br />

pour la séparation des veaux,<br />

les écoulements des eaux,<br />

selles, urines.<br />

Des protocoles stricts de nettoyage<br />

et d’hygiène<br />

Des règles de biosécurité et des protocoles de nettoyage sont instaurés<br />

au sein de l’équipe soignante. Mieux vaut donc que les éleveurs<br />

évitent de pénétrer dans le local ; l’idéal serait d’imposer les<br />

sur-bottes ou au minimum de disposer d’un pédiluve sec. Les animaux<br />

ne doivent pas avoir de contacts directs entre eux, y compris<br />

au niveau de leurs excréments.<br />

Les soins sont assurés animal par animal : l’opérateur se nettoie les<br />

mains à chaque fois ainsi que le matériel.<br />

Certaines pathologies peuvent être<br />

très contagieuses. Le vétérinaire procède<br />

alors à un isolement plus strict de l’animal<br />

Témoignages<br />

“L’hospitalisation est une façon de répondre aux enjeux<br />

de santé des nouveaux-nés et à nos contraintes<br />

de travail respectives. Elle ne complète pas seulement<br />

les soins d’urgence, mais améliore l’efficacité<br />

du vétérinaire dans ses traitements individuels tout en<br />

soulageant notre quotidien”.<br />

Témoignage de Nicolas Bouillot<br />

éleveur en Côte d’Or<br />

“À l’heure où le pessimisme tant à gagner nos<br />

campagnes, notamment en zones allaitantes,<br />

il paraît important de revaloriser les cheptels en<br />

bonne santé. Bien nourrir, faire de la prévention,<br />

s’adapter aux demandes du consommateur,<br />

répondre aux exigences de bien-être animal<br />

sont autant de défis que nous avons à réaliser.<br />

Notre intervention ne se limite pas aux seuls soins<br />

d’urgence”.<br />

Témoignage de Jocelyn Amiot<br />

praticien à Épinac (Saône-et-Loire)<br />

SANTÉ <strong>BEV</strong> | N°1 | Été <strong>2019</strong> | 33


... c’est déjà demain<br />

Les coulisses de l’hospitalisation des veaux<br />

Un accueil<br />

en box adapté<br />

Les box sont en général de petites<br />

tailles (100 cm x 60 ou 80 cm) : la<br />

tête de l’animal est fixée par un licol<br />

à deux anneaux coulissants sur des<br />

barres. Les mouvements de l’animal<br />

sont ainsi limités mais les positions<br />

“assise”, couchée et debout restent<br />

autorisées. Les animaux convalescents<br />

peuvent le cas échéant être<br />

mis en liberté dans des box plus<br />

grands, situés à l’écart.<br />

Box de taille réduite pour limiter les mouvements de l’animal, lui permettant aussi de se coucher<br />

(au sec et au chaud), et pour faciliter l’accès et la contention plus aisée pour les soins :<br />

perfusion lente, drogage fréquent, parfois aussi prise de sang pour les analyses, radio voire anesthésie<br />

si besoin… © Jocelyn Amiot<br />

Des revêtements<br />

pour le confort de<br />

l’animal hospitalisé<br />

Côté matériaux, il est impératif<br />

de limiter les joints et les<br />

matériaux poreux. Les murs<br />

peuvent être ainsi recouverts<br />

avec des panneaux compacts<br />

type “panneau Trespa ® ”,<br />

des panneaux “sandwichs” etc.<br />

Un béton lissé sera de préférence<br />

vernis ou peint. On rencontre aussi<br />

des box entièrement en inox<br />

Des évacuations<br />

pour assurer l’hygiène<br />

et limiter les<br />

contaminations<br />

Le long de chaque box, une légère<br />

pente vers le fond permet<br />

l’évacuation des excréments vers<br />

un caniveau disposé au fond et<br />

parfois aussi en position centrale.<br />

Pour l’ensemble du local d’hospitalisation,<br />

un caniveau est souvent<br />

prévu en partie centrale<br />

pour assurer un nettoyage aisé et<br />

sans écoulement des jus de rinçage<br />

vers les box à veaux.<br />

Les déjections ne doivent pas<br />

couler d’un box à l’autre et les<br />

eaux de rinçage des parties communes<br />

doivent être évacuées<br />

sans entrer en contact avec les<br />

animaux.<br />

Des équipements<br />

plus adaptés<br />

Pour des raisons de logistique et<br />

d’hygiène, le matériel utilisé est<br />

dédié à l’hôpital, et n’est pas utilisé<br />

en ambulatoire (coffre de voiture,<br />

bâtiments de ferme…).<br />

Un système de barres ou étagères<br />

est recommandé pour suspendre<br />

les fl acons à perfuser.<br />

Le local est en général équipé<br />

d’un évier (avec eau chaude) et<br />

d’étagères pour disposer les ustensiles<br />

nécessaires à la prise en<br />

charge des veaux.<br />

Tapis de sol isolant et lampe chauffante :<br />

quel que soit le revêtement, priorité est donnée<br />

au confort et à l’hygiène des animaux.<br />

© Lorenza Richard<br />

Caniveau en fond de box… et bonde au centre<br />

de la salle pour la récupération des liquides.<br />

© Lorenza Richard<br />

Boxes et évier “technique” pour les préparations<br />

du matériel et le nettoyage.<br />

© Lorenza Richard<br />

Ut<br />

* E<br />

**<br />

34 | Été <strong>2019</strong> | N°1 | SANTÉ <strong>BEV</strong><br />

Sans tit


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Sans titre-5 1 22/02/<strong>2019</strong> 15:51


c’est eux qui le disent<br />

© Anne Barbier-Bourgeois<br />

Une autre façon de prendre soin<br />

de son élevage : de l’étable à la table...<br />

d’autopsies<br />

Il y a plus de six ans, l’école vétérinaire de Nantes (Oniris) investissait<br />

dans un centre inédit en France. Le docteur-vétérinaire Laëtitia Dorso<br />

dirige désormais “Autopsie Services” : elle nous fait découvrir<br />

les entrailles de cette activité un peu particulière…<br />

SI l’animal est mort, est-ce vraiment<br />

utile d’investiguer plus avant ?<br />

Laëtitia Dorso : L’autopsie d’un animal est une source<br />

d’informations non négligeable, permettant de comprendre<br />

rapidement l’état de santé préalable d’un<br />

animal, détecter du parasitisme, la cause de sa mort,<br />

et le cas échéant de prendre des mesures correctives<br />

à l’échelle de tout le troupeau… L’intérêt est<br />

donc médical, sanitaire et économique, parfois aussi<br />

juridique voire pédagogique (voir encadré “Pourquoi<br />

faire faire une autopsie ?”)<br />

Votre service d’autopsies<br />

a ouvert ses portes en janvier 2013.<br />

Pouvez-vous nous en rappeler<br />

le cheminement…<br />

C’est sous l’impulsion du Dr Sébastien Assié, enseignant-chercheur<br />

en médecine des animaux d’élevage,<br />

qu’est né ce service. Il concentrait alors ses<br />

activités sur l’espèce bovine. L’équipe se composait<br />

alors d’une technicienne (chauffeur et prospecteur).<br />

Les demandes augmentant, j’ai rejoint l’équipe en<br />

tant que spécialiste en anatomie pathologique ; un<br />

deuxième chauffeur est arrivé. Le service s’est ouvert<br />

d’abord aux chevaux en 2014 puis à toutes les espèces<br />

animales en 2018. Nous réalisons tous les ans<br />

près de deux cents autopsies de bovins, une quarantaine<br />

de chevaux et une trentaine d’autres espèces.<br />

Comment cela se déroule-t-il<br />

en pratique ?<br />

Grâce à un camion de ramassage, nous sommes les<br />

seuls dans le Grand-Ouest à prendre en charge les<br />

animaux directement au niveau de l’exploitation,<br />

pour les amener vers le lieu d’autopsie dans les locaux<br />

d’Oniris. Cela permet de fournir aux éleveurs<br />

notamment, un service clé en main, rapide (en moins<br />

de vingt-quatre heures) et effi cace, sur un simple<br />

coup de fi l du vétérinaire référent de l’élevage. Une<br />

fois l’autopsie réalisée, l’éleveur et le vétérinaire référent<br />

reçoivent un compte-rendu préliminaire par<br />

mail, dans les vingt-quatre heures.<br />

Quel est le tarif de ces prestations ?<br />

Y a-t-il une prise en charge<br />

possible ?<br />

A titre indicatif, dans un rayon de 150 km autour de<br />

Nantes, le tarif est de 212,50 € HT, comprenant le<br />

transport et l’autopsie. Au-delà de cette distance, le<br />

tarif est de 308,33 € HT mais nous ne nous déplaçons<br />

que dans un rayon de trois heures de route autour<br />

de l’école.<br />

Dans le cadre du fi nancement, nous avons développé<br />

des partenariats avec les groupements de défense<br />

sanitaire (Maine-et-Loire, Loire-Atlantique, Bretagne)<br />

qui permettent aux éleveurs adhérents une<br />

prise en charge, partielle voire totale selon les cas,<br />

des frais engagés.<br />

36 | Été <strong>2019</strong> | N°1 | SANTÉ <strong>BEV</strong>


“Autopsie Services” est le plus important centre d’autopsies de ce<br />

genre en France. Sur une surface totale de 400 m², les locaux de<br />

l’école vétérinaire de Nantes sont adaptés à cette activité : deux<br />

salles d’enseignement (140 m² x 2), une capacité de stockage en<br />

froid positif (60 m²) et négatif (20 m²) pour une trentaine de carcasses,<br />

trois vestiaires (50 m²), une station d’épuration… Des quais<br />

de chargement et de déchargement et neuf palans alimentent<br />

différents postes de travail.<br />

© Oniris<br />

Autopsies par... Avantages Inconvénients<br />

le vétérinaire référent<br />

le LVD<br />

(Laboratoire Vétérinaire<br />

Départemental)<br />

le service d’autopsie<br />

d’Oniris<br />

• Bonne connaissance de l’élevage<br />

• Proximité<br />

• Relation de confiance avec l’éleveur<br />

• Locaux adaptés<br />

• Laboratoire sur place pour les examens<br />

complémentaires (bactériologie, virologie)<br />

• Locaux adaptés<br />

• Laboratoire sur place pour les examens<br />

complémentaires (bactériologie, virologie)<br />

• Vétérinaire spécialiste en autopsie<br />

• Gestion des effluents et des risques sanitaires<br />

• Tiers indépendant<br />

• Gain de temps (vétérinaire, éleveur)<br />

• Autopsie exhaustive “de la tête à la queue”<br />

• Locaux non adaptés<br />

• Manque de temps<br />

(vétérinaire référent et éleveur)<br />

• Autopsie partielle<br />

Nécessité d’amener le cadavre au laboratoire<br />

(difficile pour les animaux de grande taille, risques<br />

sanitaires)<br />

• Prix plus élevé<br />

© Oniris<br />

Pourquoi faire une autopsie ?<br />

• Morts explicables - Lors de la survenue d’une ou<br />

plusieurs mortalités inexpliquées, il est fréquent que<br />

l’éleveur s’inquiète et souhaite connaître les causes<br />

de la mort de ses animaux. ”Bien que l’autopsie<br />

n’apporte pas de réponse dans tous les cas, nous<br />

atteignons un taux de résolution de plus de troisquarts<br />

des cas qui nous sont soumis…” souligne<br />

Laëtitia Dorso.<br />

• Cas non résolus - Certains animaux arrivent parfois<br />

dans un état ne permettant pas l’analyse dans les<br />

meilleures conditions. En outre, certaines maladies<br />

(maladies métaboliques, botulisme) ou toxiques ne<br />

provoquent aucune lésion visible à l’œil nu. Tout<br />

ceci explique le reliquat des autopsies qui ne sont<br />

pas conclusives (20 à 25 % des cas).<br />

• État du troupeau - L’autopsie d’un animal du troupeau<br />

peut renseigner sur l’état de ce dernier et<br />

permettre de corriger certains points (carences<br />

alimentaires, maladies métaboliques) et de mettre<br />

en place des actions correctives (vaccinations,<br />

adaptation des rations, de la conduite d’élevage).<br />

L’acte d’autopsie a donc un impact économique<br />

et sanitaire : son prix est en rapport avec les bénéfices<br />

attendus (traitements préventifs moins onéreux,<br />

meilleure épidémiosurveillance…).<br />

• Valeur juridique - Dans d’autres cas, l’impact est<br />

plus d’ordre juridique si on envisage le dédommagement<br />

(faute professionnelle…), de remboursement<br />

des pertes liées à des causes de mortalité<br />

couvertes par le contrat d’assurances etc.<br />

• Intérêts pédagogiques - L’objectif de l’école vétérinaire<br />

étant la formation de futurs vétérinaires, les<br />

autopsies pratiquées y contribuent et permettent<br />

d’assurer à la fois la formation initiale (étudiants vétérinaires)<br />

mais également continue (vétérinaires<br />

praticiens).<br />

Pour en savoir plus<br />

Les éleveurs bovins sont invités à passer<br />

par leur vétérinaire traitant<br />

02 40 68 40 29<br />

autopsie.service@oniris-nantes.fr<br />

https://chuv.oniris-nantes.fr/animaux-de-production/<br />

diagnostic-autopsie/<br />

SANTÉ <strong>BEV</strong> | N°1 | Été <strong>2019</strong> | 37


42338-A<br />

c’est notre santé<br />

© Anne Barbier-Bourgeois<br />

ü<br />

oui non<br />

Suis-je exposé aux contaminations<br />

en cas d’épisode de salmonellose ?<br />

Est-ce que je prends des mesures d’hygiène usuelle<br />

en me lavant les mains...<br />

après les soins des animaux ?<br />

après l’élimination de leurs déchets et leurs déjections ?<br />

avant mes repas ?<br />

Pour réduire le risque de contamination par ingestion,<br />

pendant les activités liées aux animaux :<br />

je ne bois pas, je ne mange pas, je ne fume pas…<br />

sans me laver les mains avant ?<br />

Est-ce que je prends des précautions particulières…<br />

en nettoyant et désinfectant le matériel utilisé<br />

pour les vêlages ?<br />

en ne consommant pas le lait de mes animaux<br />

sans le faire bouillir ?<br />

en changeant de tenue au moins en rentrant<br />

à la maison ?<br />

Salmonellose<br />

à l’étable :<br />

comment<br />

se protéger<br />

à la maison ?<br />

Les salmonelles sont des bactéries omniprésentes dans l’environnement<br />

et dans les intestins de tous les animaux (mammifères, oiseaux, poissons…).<br />

Elles peuvent donc aisément contaminer les pâturages, les sols, l’eau…<br />

Et y survivre pendant plusieurs mois ! Ce réservoir animal et l’environnement<br />

sont donc sources de danger.<br />

Les salmonelles peuvent occasionner des maladies pour l’Homme et<br />

les animaux : toutes les espèces de ces bactéries sont potentiellement pathogènes.<br />

Les salmonelloses sont dues à de nombreux types* dont Salmonella<br />

typhimurim et Salmonella dublin chez les bovins. Les animaux malades<br />

peuvent excréter plusieurs milliards de bactéries par gramme de fèces :<br />

c’est donc une maladie qui se transmet facilement.<br />

Chez les bovins, cela se manifeste surtout par des diarrhées, des avortements<br />

et/ou des affections respiratoires parfois mais pas toujours associées<br />

à de fortes fièvres. Les bovins peuvent être porteurs de salmonelles<br />

sans exprimer de signes particuliers (“portage sain”) : la maladie peut<br />

toutefois s’exprimer en cas de baisse des défenses immunitaires, notamment<br />

autour de la mise bas. Après un épisode clinique, les animaux<br />

peuvent donc rester porteurs et excréteurs dans les fèces et dans le lait.<br />

Dr vét. Jacqueline Bastien<br />

Membre de la commission “Qualité du lait” de la SNGTV<br />

* Sérotypes : sérovars, identifi és par des méthodes sérologiques antigéniques<br />

en nettoyant et désinfectant mes bottes<br />

fréquemment ?<br />

en évitant les nettoyeurs à haute pression<br />

qui “nébulisent” les bactéries ?<br />

en portant un masque lors des nettoyages,<br />

des épandages… ?<br />

en traitant et protégeant mes plaies cutanées ?<br />

en évitant la contamination de la nappe phréatique<br />

par le lisier ?<br />

Lors des soins aux animaux, je porte des gants<br />

et prends des précautions :<br />

lors des manœuvres obstétricales et autres<br />

“fouilles ” de l’utérus<br />

en présence d’animaux diarrhéiques<br />

lors des soins aux animaux qui ont avorté<br />

Des zoonoses<br />

auxquelles les éleveurs<br />

sont exposés<br />

Chez l’Homme, les infections à Salmonella<br />

se manifestent par une gastro-entérite<br />

aiguë. L’évolution est généralement<br />

favorable en quelques jours. Mais cette<br />

infection peut évoluer vers une forme septicémique<br />

parfois mortelle. Soyons donc<br />

tous très vigilants<br />

Il est important que les éleveurs :<br />

• détectent et identifi ent les signes<br />

de salmonellose dans l’élevage ;<br />

• fassent confi rmer le diagnostic<br />

par leur vétérinaire ;<br />

• prennent des précautions pour éviter<br />

d’être contaminés<br />

Et si c’était<br />

une salmonellose ?<br />

• Principales formes cliniques<br />

| diarrhées, avortements,<br />

affections respiratoires<br />

• Attention toutefois car les animaux<br />

peuvent...<br />

| être “porteurs sains”<br />

(sans signes cliniques)<br />

| rester porteurs et excréteurs<br />

dans les fèces ou dans le lait<br />

après épisode clinique<br />

• Diarrhée<br />

| grave avec fi èvre, ou… pas !<br />

| un à plusieurs animaux atteints<br />

• Avortements<br />

| souvent en série<br />

(seconde moitié de gestation)<br />

• Chez les veaux<br />

| diarrhées et affections respiratoires<br />

A<br />

38 | Été <strong>2019</strong> | N°1 | SANTÉ <strong>BEV</strong>


Animal<br />

Homme<br />

Environnement<br />

Le vétérinaire,<br />

une sentinelle pour la vie<br />

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