L'Essentiel du Sup-Prépas n° 30 - septembre 2019
L'Essentiel Prépas est le magazine numérique dédié aux professeurs des classes préparatoires économiques et commercial. Edité par HEADway Advisory, premier cabinet de conseil en stratégie dédié à l'enseignement supérieur et à la recherche. Plus d'informations : headway-advisory.com
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SEPTEMBRE <strong>2019</strong> | N° <strong>30</strong><br />
PRÉPAS ÉCONOMIQUES ET COMMERCIALES<br />
ENTRETIENS<br />
Christophe Germain (Audencia BS)<br />
Patrice Houdayer (Skema BS)<br />
DÉBAT<br />
Les « Sustainable Natives »<br />
vont-ils changer les entreprises ?<br />
PÉDAGOGIE<br />
Y a-t-il un modèle Coursera ?<br />
Sigem <strong>2019</strong> : comment<br />
les hiérarchies évoluent<br />
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L’ESSENTIEL DU SUP PRÉPAS ÉDITO + SOMMAIRE SEPTEMBRE <strong>2019</strong> N° <strong>30</strong><br />
QUAND LES HIÉRARCHIES ÉVOLUENT<br />
Longtemps le Sigem a été un grand lac calme où il suffisait<br />
de regarder le classement de l’année précédente pour<br />
connaître celui de l’année. Ces deux dernières années<br />
la hiérarchie a évolué. En 2018 Neoma et Skema avaient<br />
toutes deux gagné un rang. Bis repetita pour la seconde<br />
en 2018. Au détriment de la première. Et pendant ce temps<br />
TBS, qui avait per<strong>du</strong> deux places en 2018, se maintient à la<br />
dixième tout en attirant 57 étudiants de plus qu’en <strong>2019</strong>. Un<br />
beau rebond qui montre que le match n’est jamais per<strong>du</strong><br />
pourvu qu’on sache montrer les atouts de son école.<br />
Car il ne suffit pas d’empiler les accréditations sur son site ni de performer dans<br />
les palmarès pour attirer les préparationnaires. C’est tout un ensemble de critères<br />
qu’ils viennent chercher dans une école. Sa capacité à mener vers l’emploi bien<br />
sûr, des relations internationales fortes bien évidemment, un corps académique<br />
de qualité bien enten<strong>du</strong> mais aussi ce « supplément d’âme » qui fait la différence et<br />
leur donne envie de passer plusieurs années souvent bien loin de chez eux. A ce<br />
titre le passage des oraux est un moment fondamental pour démontrer son modèle.<br />
En recevant le plus d’étudiants possible Skema l’a bien compris. En assurant une<br />
réception chaque année célébrée pour son efficacité BSB performe également.<br />
Mais tout cela ne peut faire oublier le principal souci de la filière qui est la baisse <strong>du</strong><br />
nombre de candidats - 250 de moins cette année – qui devrait encore s’accentuer<br />
dans les années à venir. Les meilleures écoles augmentant le nombre de places<br />
qu’elles ouvrent dans le même temps, les<br />
« petites » écoles, celles au-delà <strong>du</strong> 20 ème rang,<br />
se trouvent mécaniquement asphyxiées.<br />
Certaines ne recrutent quasiment plus aucun<br />
élève de prépa. C’est dire si la réforme à venir<br />
des classes préparatoires économiques et<br />
commerciales doit aussi être l’occasion de<br />
revivifier une filière dont chacun s’accorde<br />
à dire qu’elle forme les meilleurs étudiants.<br />
Olivier Rollot, rédacteur en chef<br />
ORollot<br />
Sommaire<br />
LES ESSENTIELS DU MOIS<br />
3 • Grenoble EM plus que jamais engagée<br />
dans le développement <strong>du</strong>rable<br />
• L'Edhec mobilise ses étudiants face au<br />
changement climatique<br />
• ESCP Europe certifie ses diplômes sur la<br />
Blockchain<br />
4 • La Rochelle Business School, l’Edhec<br />
et l’EM Normandie réaccréditées par<br />
l’AACSB<br />
5 • Enseignements de spécialité, les lycéens<br />
ont fait leurs choix<br />
• TBS intègre le programme d'affiliation <strong>du</strong><br />
CFA Institute<br />
• BSB accueille un congrès consacré au<br />
management culturel<br />
6 • Sciences Po supprime ses écrits<br />
d’admission, pas ses consœurs de région<br />
• Grenoble EM et l'Esca Casablanca<br />
fêtent les 20 ans de leur partenariat<br />
• Une charte <strong>du</strong> respect d'autrui à l'Essec<br />
DOSSIER<br />
11-16 • Sigem <strong>2019</strong> : les hiérarchies<br />
évoluent<br />
ENTRETIENS<br />
7-10 • Christophe Germain<br />
18-21 • Patrice Houdayer<br />
22-23 • Jeff Magionccada<br />
« CONTINUUM » CPGE / GE : UN NOUVEL ÉVÉNEMENT<br />
Après le succès de la journée organisée en novembre 2018 par HEADway à ESCP<br />
Europe pour l’APHEC une nouvelle journée de travail aura lieu le 8 novembre<br />
prochain sur le campus de Sophia-Antipolis de Skema. Sous l’appellation « Après<br />
la réforme <strong>du</strong> lycée : quel continuum CPGE-GE-monde de l’entreprise ? » elle<br />
réunira professeurs de classes préparatoires, proviseurs de lycée recevant<br />
des classes préparatoires, étudiants de Grande écoles passés par des classes<br />
préparatoires, directeurs de Grandes écoles et de programme Grande école<br />
mais aussi des responsables d’entreprise.<br />
Dans la logique de la réforme <strong>du</strong> lycée et des adaptations nécessaires des classes<br />
préparatoires EC, la journée sera plus particulièrement consacrée à l’évolution des<br />
programmes et contenus de classes préparatoires mais aussi des compétences<br />
atten<strong>du</strong>es par les grandes écoles et les entreprises.<br />
DÉBAT<br />
24-26 • Les Sustainable natives vont-ils<br />
changer les entreprises ?<br />
« L’Essentiel <strong>du</strong> sup » est une publication <strong>du</strong> groupe HEADway<br />
Advisory, SAS au capital de <strong>30</strong> 000 €, RCS 53298990200046 Paris,<br />
CPPAP 0920W93756, 33, rue d’Amsterdam, 75008 Paris.<br />
Directeur de la publication : Sébastien Vivier-Lirimont.<br />
Rédacteur en chef : Olivier Rollot (o.rollot@headway-advisory.com).<br />
Responsable commerciale : Fanny Bole <strong>du</strong> Chomont<br />
(f.bole<strong>du</strong>chomont@headway-advisory.com).<br />
Création graphique et mise en pages : Élise Godmuse / olo. éditions<br />
Photo de couverture : ESCP Europe<br />
2
L’ESSENTIEL DU SUP PRÉPAS L’ESSENTIEL DU MOIS SEPTEMBRE <strong>2019</strong> N° <strong>30</strong><br />
Grenoble EM plus que<br />
jamais engagée dans<br />
le développement <strong>du</strong>rable<br />
Grenoble EM souhaite aujourd'hui « tracer la<br />
voie pour impulser un nécessaire changement<br />
collectif ». D’où son positionnement<br />
en tant que « Business Lab for Society ».<br />
Première pierre de son plan stratégique, qui sera<br />
dévoilé à la fin de l’année <strong>2019</strong>, GEM s’engage à agir<br />
pour quatre causes définies par l’ONU comme des<br />
objectifs de développement <strong>du</strong>rable (ODD) : l’é<strong>du</strong>cation<br />
pour tous (ODD 4), la lutte contre les inégalités<br />
hommes / femmes (ODD 5), la pacification des relations<br />
économiques et sociétales (ODD 16) et enfin<br />
la RSE et la consommation responsable (ODD 13).<br />
Depuis 2015, en réponse à la crise migratoire, GEM<br />
s’est ainsi mobilisée pour créer le « GEM Refugee<br />
Grant Program ». Ce programme, qui vient d’être récompensé<br />
à New York dans le cadre des International<br />
Green Gown Awards, vise à offrir jusqu’à 10 places<br />
par an dans les programmes de formation de l’Ecole.<br />
GEM est également membre fondateur <strong>du</strong> SuLiTest,<br />
ce questionnaire en ligne qui permet d’évaluer les<br />
connaissances de base des étudiants en matière<br />
de développement <strong>du</strong>rable et de responsabilité à<br />
la fois indivi<strong>du</strong>elle et organisationnelle. Depuis sa<br />
création en 2014, 2 263 étudiants et collaborateurs<br />
de GEM y ont participé. GEM a également participé à<br />
la réalisation d’un tout nouveau « Guide <strong>du</strong> campus<br />
responsable ». Ce guide s’adresse autant aux personnels<br />
en charge des questions de développement<br />
<strong>du</strong>rable dans un établissement d’enseignement<br />
supérieur qu’aux étudiants et usagers <strong>du</strong> campus<br />
qui souhaitent mettre en place des actions en faveur<br />
<strong>du</strong> « zéro déchet. Enfin impulsée par la chaire<br />
« Paix économique, Min<strong>du</strong>lness et Bien-être au<br />
travail », la première édition des Trophées de la<br />
Paix économique avait cette année pour ambition<br />
de « valoriser le déploiement de projets axés sur le<br />
bien-être au travail et l’innovation dans les relations<br />
entreprises - structures publiques – société ». 75 entreprises,<br />
collectivités, associations françaises et<br />
étrangères ont déposé une candidature, et 10 ont<br />
été récompensées lors d’une soirée de remise des<br />
prix qui s’est déroulée le 14 mai dernier à Grenoble.<br />
L’EDHEC mobilise ses<br />
nouveaux étudiants face<br />
à l’urgence climatique<br />
Le jour de la rentrée, le 26 août, les 750 nouveaux étudiants<br />
de l’EDHEC ont été sensibilisés aux enjeux <strong>du</strong><br />
changement climatique grâce à La Fresque <strong>du</strong> climat,<br />
un atelier pédagogique et collaboratif basé sur l’intelligence<br />
collective. Encadrés par des coachs et des experts<br />
(dont des alumni EDHEC), les étudiants ont participé<br />
à cet événement en groupes de 6 à 7 afin de mieux<br />
comprendre le fonctionnement <strong>du</strong> climat et les conséquences<br />
de son dérèglement.<br />
Un nouveau directeur<br />
pour l’EM Normandie<br />
Plus de 50 candidats à<br />
la succession de Jean-<br />
Guy Bernard à la tête de<br />
l'EM Normandie s'étaient<br />
déclarés auprès <strong>du</strong> cabinet<br />
de recrutement en charge <strong>du</strong><br />
dossier. C'est finalement le<br />
directeur des opérations et<br />
<strong>du</strong> développement de l'école,<br />
Elian Pilvin, 45 ans, qui a<br />
été choisi par le comité de<br />
sélection. Une nomination<br />
qui intervient six ans après<br />
son entrée dans l'école<br />
comme directeur marketing<br />
et relations entreprises avant<br />
d'évoluer vers son poste<br />
actuel en 2015. Lui-même<br />
diplômé de l'EM Normandie<br />
(1996), il en présidait le<br />
réseau des anciens depuis<br />
2008. Également diplômé de<br />
l’Executive MBA d’HEC,<br />
il achève actuellement<br />
l’Executive DBA de<br />
l’Université Paris-Dauphine.<br />
« Il a un beau background<br />
académique et connaît bien<br />
l’école dont il est diplômé,<br />
a présidé l’association des<br />
alumni et dirige aujourd'hui<br />
un tiers des équipes, soit<br />
80 personnes », commente<br />
Jean-Guy Bernard.<br />
Jean-Christophe<br />
Hauguel prend la<br />
direction de l’ISC<br />
ESCP Europe certifie ses diplômes<br />
sur la Blockchain<br />
A l’occasion de la remise de diplômes<br />
aux étudiants de Mastères Spécialisés /<br />
MSc fin juin, ESCP Europe a présenté<br />
ses diplômes disponibles en ligne de manière<br />
sécurisée, via la Blockchain Ethereum<br />
& BCdiploma.<br />
ESCP Europe dématérialise et automatise<br />
ainsi la délivrance d'attestations cer-<br />
3<br />
tifiées, en fournissant au diplômé un lien<br />
URL unique, qui peut également se présenter<br />
sous forme de QR code intégrable<br />
à un CV : tout au long de sa vie, il sera<br />
en mesure de prouver l'authenticité de<br />
son diplôme d’un simple clic. Également<br />
orientés "mobile first" (compatible Smartphone),<br />
les liens seront simplifiés pour<br />
être intégré, par exemple, à un profil professionnel<br />
en ligne sur les<br />
réseaux sociaux.<br />
ESCP Europe souhaite<br />
à terme étendre ce mode<br />
de certification et de délivrance<br />
à l’ensemble de<br />
ses diplômes et de ses<br />
campus.<br />
Directeur général adjoint<br />
de l’EM Normandie depuis<br />
2008, président de SIGEM,<br />
Jean-Christophe Hauguel,<br />
49 ans, a été nommé<br />
directeur général de<br />
l’ISC Paris. Il succède<br />
à Henry Buzy-Cazaux.<br />
Titulaire d’un doctorat en<br />
économie de l'Université<br />
de Rouen après un DEA<br />
obtenu à Paris 1 Panthéon-<br />
Sorbonne, il est également<br />
titulaire d’un certificat<br />
de la Harvard Gra<strong>du</strong>ate<br />
School of E<strong>du</strong>cation in<br />
« Management &<br />
Leadership in E<strong>du</strong>cation ».
L’ESSENTIEL DU SUP PRÉPAS L’ESSENTIEL DU MOIS SEPTEMBRE <strong>2019</strong> N° <strong>30</strong><br />
La Rochelle Business School,<br />
l’Edhec et l’EM Normandie<br />
réaccréditées par l’AACSB<br />
L’AACSB (Association to Advance Collegiate<br />
Schools of Business) a renouvelé l'accréditation<br />
de La Rochelle Business School, de<br />
l’Edhec et de l’EM Normandie pour une <strong>du</strong>rée de<br />
5 ans, la <strong>du</strong>rée maximale.<br />
Du côté de La Rochelle, les auditeurs ont relevé sept<br />
axes de performance de l'école justifiant le renouvellement<br />
de son accréditation dont le positionnement fort - et<br />
depuis plus de 20 ans - de l'école sur le développement<br />
<strong>du</strong>rable et la RSE. Un engagement symbolisé par le<br />
dispositif Humacité qui permet aux étudiants de La<br />
Rochelle BS de s'engager et d'œuvrer en France et à<br />
l'international dans un projet humanitaire.<br />
Quant à l’Edhec c’est déjà la troisième fois consécutive<br />
qu’elle est réaccréditée pour cinq ans. L’équipe en<br />
charge de l’évaluation a en particulier salué l’efficacité<br />
de son management sur plusieurs campus (avec une<br />
gestion la fois centralisée et matricielle), le lien étroit<br />
entre la stratégie, l’activité <strong>du</strong> corps professoral et la<br />
mission orientée « for business » de l’école et les multiples<br />
opportunités de double-diplômes offertes aux<br />
étudiants grâce à des partenariats avec des écoles<br />
très réputées (telles que UC Berkeley, UCLA, Nanyang<br />
Business School, SKKU).<br />
Enfin les auditeurs de l’EM Normandie ont souligné l'attractivité<br />
grandissante de l'école passée de 2 600 étudiants<br />
à 4 000 étudiants en 5 ans et salué dans ce cadre sa<br />
capacité à « insuffler une culture de la performance commune<br />
sur ses cinq campus. Ils ont également remarqué<br />
son dispositif d'accompagnement vers l'emploi des<br />
étudiants - le parcours carrière – « s'attachant non<br />
seulement à l'acquisition de hard skills et de soft skills<br />
en phase avec les attentes des recruteurs mais aussi au<br />
développement personnel des étudiants ».<br />
François Bonvalet<br />
quitte TBS<br />
François Bonvalet quittera<br />
ses fonctions de directeur<br />
général de TBS le <strong>30</strong><br />
<strong>septembre</strong> prochain au terme<br />
d’un mandat de 5 ans. Selon<br />
les termes <strong>du</strong> communiqué<br />
« c’est une business school<br />
avec tous les voyants au<br />
vert qu’il laisse derrière<br />
lui ». Après les difficultés<br />
de recrutement en 2018 le<br />
programme Grande école<br />
de TBS a en effet fait le<br />
plein cette année et l’école<br />
maintenu son rang. Au<br />
crédit de François Bonvalet<br />
également le passage<br />
réussi au statut d’EESC et<br />
l’investissement de 27 M€<br />
de sa CCI pour lui donner<br />
son indépendance et assurer<br />
la construction d’un nouveau<br />
bâtiment. « À l’issue de<br />
cette période extrêmement<br />
exigeante, j’ai choisi, en<br />
parfait accord avec la<br />
gouvernance, de prendre<br />
<strong>du</strong> recul et de me laisser le<br />
temps de la réflexion, pour<br />
la con<strong>du</strong>ite de mes années<br />
professionnelles à venir »,<br />
conclut François Bonvalet.<br />
SKEMA<br />
GRANDE<br />
ÉCOLE<br />
ThinkForward *<br />
GLOBAL<br />
SKEMA 6x6 : Possibilité d’effectuer les 6 semestres<br />
<strong>du</strong> programme sur 7 campus différents<br />
* Penser demain – SKEMA BS – Sep <strong>2019</strong><br />
INTERNATIONAL<br />
7 campus en France, Afrique <strong>du</strong> Sud, Brésil, Chine et<br />
USA + 100 universités partenaires dans le monde<br />
SPÉCIALISÉ<br />
+50 spécialisations<br />
et doubles compétences<br />
INTERCONNECTÉ<br />
45 000 diplômés dans le monde<br />
2 500 entreprises partenaires<br />
RECONNU<br />
Classé dans le top 10 français<br />
et le top 25 mondial<br />
FRANCE AFRIQUE DU SUD<br />
BRÉSIL CHINE ÉTATS-UNIS<br />
WWW.SKEMA-BS.FR<br />
4
L’ESSENTIEL DU SUP PRÉPAS L’ESSENTIEL DU MOIS SEPTEMBRE <strong>2019</strong> N° <strong>30</strong><br />
Enseignements<br />
de spécialité, les lycéens<br />
ont fait leurs choix<br />
Les enseignants attendaient le verdict<br />
de leurs élèves avec inquiétude.<br />
L’enseignement supérieur pense à<br />
s’adapter. Pour la première fois les<br />
lycéens ont choisi leurs spécialités<br />
parmi les douze proposées.<br />
En tout ce sont 47% qui ont fait<br />
des choix qu’ils n’auraient pas pu<br />
faire auparavant avec les séries<br />
S, ES et L. Si 26% des élèves associent<br />
« mathématiques », « physique-chimie<br />
» et « sciences de la<br />
vie et de la terre » (équivalent à la<br />
série S) on constate en effet dans<br />
le même temps une diversification<br />
des profils avec l’association<br />
d’enseignements scientifiques à<br />
des enseignements de sciences<br />
humaines.<br />
Les nouveaux enseignements ont<br />
vécu un excellent démarrage : « Histoire-<br />
géographie, géopolitique,<br />
science politique » a été choisie<br />
par 33% des élèves, « Humanités,<br />
littérature et philosophie » par<br />
18% et « Numérique et sciences<br />
informatiques » par 8,4%.<br />
Si toutes restent loin derrière les<br />
mathématiques qu’ont choisi 64%<br />
des élèves c'est sensiblement moins<br />
que les premières projections (70%)<br />
mais surtout loin <strong>du</strong> total des élèves<br />
de S et ES (85%) actuels.<br />
A la rentrée <strong>2019</strong>, 92% des lycées<br />
publics proposeront au moins les<br />
sept enseignements de spécialité<br />
les plus courants (mathématiques ;<br />
physique-chimie ; SVT, etc.)<br />
Le nouveau lycée :<br />
plus de choix<br />
pour les élèves<br />
enseignements<br />
de spécialité<br />
en 1 re générale :<br />
plus de liberté<br />
pour plus<br />
de réussite<br />
La nouvelle organisation des enseignements<br />
permet aux élèves d’acquérir une solide culture<br />
commune et d’approfondir les enseignements<br />
qu’ils aiment.<br />
Enseignements de<br />
spécialité choisis - phase<br />
définitive d’orientation<br />
Mathématiques<br />
Physique-chimie<br />
Sciences de la vie et<br />
de la Terre<br />
Sciences économiques<br />
et sociales<br />
Histoire-géographie, géopolitique<br />
et sciences politiques<br />
LLCER - anglais<br />
Humanités, littérature et<br />
philosophie<br />
Numérique et sciences<br />
informatiques<br />
Sciences de l’ingenieur<br />
Arts plastiques<br />
LLCER - espagnol<br />
Cinéma-audiovisuel<br />
Histoire des arts / Théâtre<br />
Musique<br />
Littérature et LCA latin<br />
Danse / LLCER - allemand<br />
LLCER-italien /<br />
Biologie-écologie /<br />
Littérature et LCA grec<br />
Pourcentage total<br />
de demandes<br />
18,5 %<br />
64,0 %<br />
43,5 %<br />
37,9 %<br />
26,0 %<br />
8,4 %<br />
6,7 %<br />
3,4 %<br />
0,8 %<br />
0,6 %<br />
0,4 %<br />
0,2 %<br />
0,1 %<br />
2,4 %<br />
1,2 %<br />
42,2 %<br />
33,4 %<br />
Des parcours<br />
plus divers<br />
Les combinaisons choisies<br />
sont très variées.<br />
47,7 %<br />
des élèves ont fait des choix<br />
sortant des séries S, ES et L.<br />
Combinaisons de spécialités<br />
les plus choisises par<br />
les élèves entrant en 1 re<br />
26,1%<br />
Mathématiques / Physique-chimie /<br />
Sciences de la vie et de la Terre<br />
6,8 %<br />
Histoire-géographie, géopolitique et<br />
sciences politiques / Mathématiques /<br />
Sciences économiques et sociales<br />
6,5 %<br />
Histoire-géographie, géopolitique et<br />
sciences politiques / Langues, littérature<br />
et cultures étrangères / Sciences économiques<br />
et sociales<br />
4,5 %<br />
Mathématiques / Physique-chimie /<br />
Sciences de l’ingénieur<br />
4,4 %<br />
Histoire-géographie, géopolitique<br />
et sciences politiques / Humanités,<br />
littérature et philosophie / Sciences<br />
économiques et sociales<br />
Source : Siècle-orientation, juillet <strong>2019</strong><br />
Titre long de trois lignes <strong>du</strong> nom de la fiche concernée<br />
TBS intègre le<br />
programme<br />
d’affiliation <strong>du</strong><br />
CFA Institute<br />
La certification Chartered Financial<br />
Analyst® <strong>du</strong> CFA Institute est un véritable<br />
tremplin dans le cadre d’une carrière<br />
dans la finance. TBS en intègre<br />
aujourd'hui le programme d’affiliation.<br />
Ainsi, les étudiants <strong>du</strong> Programme<br />
Grande école de TBS seront formés au<br />
premier niveau <strong>du</strong> CFA dès <strong>2019</strong>.<br />
Par ailleurs TBS est la première école<br />
de management française à obtenir le label<br />
« 4DIGITAL Digital Grande École »<br />
délivré par la Conférence des grandes<br />
écoles. Elle est désormais habilitée à délivrer<br />
des formations numériques à distance<br />
labellisées « Grande école ».<br />
BSB accueille un congrès<br />
consacré au management<br />
culturel<br />
Du 2 au 5 octobre prochains, BSB (Burgundy<br />
School of Business) accueille l’édition<br />
<strong>2019</strong> <strong>du</strong> Congrès international de<br />
l’ENCATC (The European Network on<br />
Cultural Management and Policy), l’un<br />
des événements les plus importants en<br />
Europe pour le secteur de la gestion et de<br />
la politique artistique et culturelle. 200<br />
spécialistes <strong>du</strong> monde entier sont atten<strong>du</strong>s<br />
pour échanger sur la diversité dans le<br />
secteur culturel et créatif, et l’é<strong>du</strong>cation.<br />
59<br />
L'EDHEC BS et<br />
Sciences Po Lille<br />
concluent une « alliance<br />
stratégique »<br />
L'EDHEC Business School<br />
et Sciences Po vont bientôt<br />
développer ensemble<br />
plusieurs collaborations<br />
et notamment la création<br />
d'un double diplôme en<br />
Management des politiques<br />
publiques. Lancé en<br />
<strong>septembre</strong> 2020, ce nouveau<br />
cursus permettra à une<br />
trentaine d'étudiants issus<br />
des deux institutions de se<br />
doter d'une formation en<br />
management de l'action<br />
publique. Après deux années<br />
académiques réparties sur<br />
les campus de l'EDHEC<br />
et de Sciences Po Lille et<br />
un stage professionnel,<br />
les étudiants obtiendront<br />
le double diplôme Master<br />
Grande école de l'EDHEC<br />
/ master en Management<br />
des politiques publiques<br />
de Sciences Po Lille.<br />
5
L’ESSENTIEL DU SUP PRÉPAS L’ESSENTIEL DU MOIS SEPTEMBRE <strong>2019</strong> N° <strong>30</strong><br />
Sciences Po supprime<br />
ses écrits d’admission,<br />
pas ses consœurs de région<br />
Comprendre<br />
le nouveau bac<br />
La réforme <strong>du</strong> bac<br />
entreprise par le ministre<br />
de l’E<strong>du</strong>cation,<br />
Jean-Michel Blanquer,<br />
est fondamentale. Il ne<br />
s’agit pas d’une réforme<br />
de façade comme il y en<br />
a temps eu mais s’une remise<br />
à plat complète <strong>du</strong> système.<br />
Résultat : les questions<br />
des élèves, des parents<br />
mais aussi des professeurs<br />
sont multiples.<br />
A ce stade il n’est certes<br />
pas possible de répondre<br />
à toutes – la première édition<br />
<strong>du</strong> nouveau bac n’aura<br />
lieu qu’en 2021 - mais ce<br />
livre propose déjà d’aller à<br />
l’essentiel. Notamment pour<br />
répondre à cette question<br />
fondamentale : comment<br />
choisir les spécialités de<br />
première et terminale en<br />
fonction de son projet.<br />
Ce guide pratique est là<br />
pour aider à faire le tri<br />
entre rumeurs infondées et<br />
véritables informations.<br />
Agrémenté des programmes<br />
officiels, des listes<br />
officielles des spécialités et<br />
de nombreux conseils<br />
d’orientation, on y trouve<br />
les réponses à beaucoup de<br />
questions pour aborder les<br />
changements en cours.<br />
« Le nouveau bac »,<br />
Olivier Rollot, éditions<br />
l’Etudiant, 14,90 €<br />
À compter de la promotion 2021-2022, les<br />
trois voies d’admission actuelles à la première<br />
année de Sciences Po laisseront place à une<br />
seule procé<strong>du</strong>re. Celle-ci exclut totalement<br />
les écrits, tous les candidats étant désormais<br />
évalués selon quatre éléments :<br />
• le contrôle continu au lycée sur trois ans ;<br />
• la moyenne des épreuves écrites <strong>du</strong> bac ;<br />
• le profil <strong>du</strong> candidat et sa motivation<br />
• un entretien oral.<br />
Par ailleurs Sciences Po va renforcer le dispositif<br />
de ses conventions é<strong>du</strong>cation prioritaire<br />
en doublant le nombre d’établissements<br />
partenaires - de 106 à plus de 200 - dans les<br />
prochaines années. 15% des places seront<br />
réservées aux élèves ayant suivi ce parcours<br />
Grenoble EM et l’Esca fêtent<br />
les 20 ans de leur partenariat<br />
C’est en 1999 que Grenoble EM est devenu<br />
partenaire de l’Esca EM qui est,<br />
depuis novembre 2018, la seule business<br />
school accréditée par l’AACSB<br />
en Afrique francophone. « Nous avons<br />
copro<strong>du</strong>it des diplômes tout en laissant<br />
nos deux marques se développer et en<br />
remettant nos deux diplômes à nos étudiants<br />
», remarque Jean-François Fiorina,<br />
directeur adjoint de Grenoble EM.<br />
« Notre valeur ajoutée c’est notre capacité<br />
à décrypter l’environnement africain.<br />
Une école européenne peut faire<br />
quelques "coups" mais ne peut pas aller<br />
très loin tout seule », insiste Thami<br />
Gorfi, entrepreneur et présentateur des<br />
informations économiques de la télévision<br />
marocaine qui a créé l’Esca en 1992.<br />
Aujourd'hui celle-ci forme chaque année<br />
1000 étudiants et 2500 cadres avec une<br />
réputation inégalée que confirme son<br />
accréditation AACSB. « C’est une véritable<br />
montée en gamme avec la nécessi-<br />
et 100% des élèves recrutés via ce dispositif<br />
devront être boursiers. Au total, Sciences Po<br />
s’engagera désormais à recruter a minima <strong>30</strong>%<br />
de boursiers dans chaque nouvelle promotion.<br />
Les points de vue sont depuis longtemps différents<br />
entre Sciences Po Paris et ses consœurs<br />
de régions. Les sept Sciences Po <strong>du</strong> concours<br />
commun (Aix-en-Provence, Lille, Lyon, Rennes,<br />
Saint-Germain-en-Laye, Strasbourg et Toulouse)<br />
mais aussi Sciences Po Grenoble – seul Sciences<br />
Po Bordeaux suit Paris - ont annoncé vouloir<br />
conserver leurs épreuves écrites d’admission<br />
en 2020, date de leur entrée sur Parcoursup.<br />
Les sept instituts comptent déjà plus de <strong>30</strong> %<br />
de boursiers <strong>du</strong> supérieur en moyenne.<br />
té de pro<strong>du</strong>ire de la recherche qui n’était<br />
pas jusqu’ici une priorité », constate<br />
Jean-François Fiorina qui a joué un rôle<br />
de « mentor » dans le cadré d’un processus<br />
d’accréditation qui aura <strong>du</strong>ré six ans.<br />
L’Essec crée une<br />
« Charte <strong>du</strong> respect<br />
d’autrui »<br />
L’Essec a travaillé<br />
pendant plus d’un an sur<br />
la formalisation et la mise<br />
en œuvre d’une Charte <strong>du</strong><br />
respect d’autrui. Applicable<br />
depuis le mois de janvier<br />
dernier elle a vocation à<br />
« combattre tous propos<br />
haineux ou toutes formes<br />
de discriminations qu’ils<br />
soient basés sur le sexe,<br />
le genre, la religion ou<br />
encore l’origine ethnique ».<br />
Lorsqu’un comportement<br />
contraire à la Charte<br />
intervient, les étudiants<br />
peuvent se tourner vers<br />
un « référent » au sein de<br />
chacun des programmes<br />
qui ont suivi une formation<br />
spécifique afin d’être<br />
en mesure de « repérer<br />
et recueillir des informations<br />
préoccupantes puis de<br />
rédiger un signalement ».<br />
6
L’ESSENTIEL DU SUP PRÉPAS ENTRETIEN SEPTEMBRE <strong>2019</strong> N° <strong>30</strong><br />
Christophe Germain<br />
DIRECTEUR GÉNÉRAL DE AUDENCIA BS<br />
« Nous nous attachons à bien comprendre les aspirations<br />
des étudiants de classes préparatoires »<br />
100% des élèves de première année de<br />
son programme Grande école (PGE) sont<br />
issus de classes préparatoires. Sixième<br />
<strong>du</strong> « classement Sigem » depuis sa<br />
création, Audencia réaffirme par la voix<br />
de son directeur général, Christophe<br />
Germain, son attachement à un modèle<br />
qui « forme les meilleurs étudiants ».<br />
Retour avec lui sur sa stratégie en<br />
France et à l’international.<br />
Olivier Rollot : Audencia conserve cette<br />
année sa sixième place dans l’ordre <strong>du</strong> choix<br />
des préparationnaires. La concurrence n’en<br />
est pas moins toujours plus rude. Comment<br />
faites-vous pour conserver ce rang qui vous<br />
fut un temps contesté ?<br />
Christophe Germain : Nous nous attachons à bien<br />
comprendre les aspirations des étudiants de classes<br />
préparatoires. Nous leur proposons une formation de<br />
qualité et les invitons à vivre l’« expérience » Audencia<br />
empreinte de valeurs, d’excellence et de proximité<br />
qui contribue à leur épanouissement personnel et<br />
professionnel.<br />
O. R : Les élèves de prépas sont toujours<br />
au cœur de votre recrutement. Leur cursus<br />
va être réformé à la suite de la réforme <strong>du</strong><br />
bac. Que souhaiteriez-vous voir évoluer en<br />
classe préparatoire ?<br />
C. G : 100% des élèves de première année de notre<br />
programme Grande école (PGE) sont effectivement<br />
issus de classes préparatoires. L’histoire même d’Audencia<br />
est très liée aux classes préparatoires avec<br />
qui l’Ecole entretient des relations de proximité. A ce<br />
stade de formation, nous considérons que ce sont les<br />
meilleurs étudiants.<br />
Ce que nous attendons aujourd’hui et demain des classes<br />
préparatoires (et c’est le challenge qui se présente à<br />
elles), c’est de toujours former de très bons étudiants<br />
tout en reconnaissant et intégrant la diversité des profils<br />
qui se présenteront à elles dans le futur.<br />
O. R : La réforme <strong>du</strong> lycée et <strong>du</strong> bac fait<br />
s’interroger sur le niveau en mathématiques<br />
qu’auront demain vos étudiants. Quel niveau<br />
vous paraît nécessaire pour intégrer une<br />
école de management ?<br />
C. G : Les mathématiques sont un critère de sélection<br />
pour accéder aux CPGE et aux écoles de management.<br />
Est-ce toujours le bon critère ? Est-il nécessaire d’avoir<br />
tel ou tel niveau en mathématiques pour réussir en Ecoles<br />
de commerce et réussir son parcours professionnel ?<br />
Le débat est ouvert depuis longtemps et il n’est pas<br />
prêt d’être refermé !<br />
Oui, dans certains cas, pour ceux qui vont s’orienter<br />
vers des métiers <strong>du</strong> secteur de la finance par exemple,<br />
ou bien dans des domaines qui comportent une forte<br />
dimension d’ingénierie technique ou technologique.<br />
Mais il ne faut pas oublier que nous intégrons aussi<br />
aujourd’hui des élèves issus de classes préparatoires<br />
littéraires qui réussissent très bien dans nos écoles et<br />
qui font ensuite de magnifiques parcours professionnels.<br />
© Audencia BS<br />
Cap sur l’agri-business<br />
La stratégie internationale<br />
d’Audencia s’articule autour<br />
de thématiques spécialisées.<br />
L’école a ainsi lancé fin 2018<br />
l’Institut international pour<br />
l’agribusiness (Collaborative<br />
Institute for Global<br />
Agribusiness) avec des<br />
partenaires sud-américains<br />
en Equateur et au Brésil, et<br />
des partenaires africains<br />
au Ghana et au Kenya. Un<br />
partenaire asiatique pourrait<br />
y être associé dans les<br />
mois à venir. « De grands<br />
groupes <strong>du</strong> secteur sont<br />
implantés dans l’Ouest<br />
de la France et les enjeux<br />
pour eux sont énormes en<br />
termes de développement<br />
<strong>du</strong>rable, de croissance<br />
verte, de management des<br />
talents, mais également<br />
<strong>du</strong> point de vue de la<br />
rénovation de la perception<br />
d’un secteur qui n’est pas<br />
jugé attractif aujourd’hui<br />
par les jeunes », explique<br />
Christophe Germain.<br />
7
L’ESSENTIEL DU SUP PRÉPAS ENTRETIEN SEPTEMBRE <strong>2019</strong> N° <strong>30</strong><br />
© Audencia BS<br />
O. R : Demain, faudrait-il instituer des quotas<br />
pour réserver des places aux meilleurs en<br />
mathématiques ?<br />
C. G : Je ne suis pas favorable au principe des quotas<br />
quel que soit le domaine, car cela nie les lois <strong>du</strong> marché.<br />
La réforme <strong>du</strong> bac va permettre aux élèves d’avoir toute<br />
une diversité de parcours. Se placer dans une logique<br />
de quotas va à l’encontre de cette volonté d’ouverture.<br />
Il faut reconnaître la diversité. On ne peut pas dire<br />
aux élèves que le « champ des possibles » est large<br />
en seconde et puis contraindre leurs choix ensuite.<br />
L’important en revanche est que les « règles <strong>du</strong> jeu »<br />
soient équitables entre tous les profils pour éviter que<br />
l’opportunisme guide les choix de parcours.<br />
O. R : Audencia, c’est aussi un groupe avec<br />
notamment une école de communication,<br />
SciencesCom. Comment ces différentes<br />
entités cohabitent-elles ?<br />
C. G : Historiquement, Audencia s’est construite autour<br />
de son PGE, puis a développé son portefeuille<br />
de programmes en management, mais l’Ecole délivre<br />
également des programmes en communication sous la<br />
marque Audencia SciencesCom. Le Mediacampus, qui<br />
abrite ces programmes, est aujourd’hui l’incarnation de<br />
ce que nous voulons développer en matière d’éco-système<br />
d’apprentissage et de formation. Les étudiants y<br />
côtoient, des professionnels de la communication et<br />
des médias, des start-ups évoluant dans le domaine<br />
des jeux vidéo et <strong>du</strong> cinéma d’animation, et ils peuvent<br />
également bénéficier des installations d’une chaîne de TV.<br />
O. R : Cette hybridation est-elle aussi<br />
forte sur votre campus historique de La<br />
Jonelière, Atlantic Campus, qui est en pleine<br />
rénovation ?<br />
C. G : Pas à ce jour, mais c’est l’idée directrice qui<br />
prévaut aux réaménagements et extensions qui y ont<br />
été engagés. En 2020, nous disposerons de nouveaux<br />
locaux dédiés aux associations étudiantes qui seront<br />
en proximité avec les espaces d’accueil des entreprises<br />
et nos activités de formation continue. Nous allons par<br />
ailleurs continuer à étendre nos campus à Nantes dans<br />
les trois / cinq ans à venir en faisant le choix rester en<br />
centre ville.<br />
O. R : Votre stratégie passe également<br />
par la signature de nombreux accords de<br />
partenariat. Récemment avec Sciences Po<br />
Aix et Sciences Po Saint-Germain, l’Epita et<br />
Le Wagon…<br />
C. G : Le cœur de notre « réacteur » lié à l’hybridation<br />
des compétences qui est un des axes clés de notre<br />
stratégie reste l’Alliance Centrale – Audencia - ENSA .<br />
Dans ce cadre, nous allons d’ailleurs bientôt annoncer<br />
la création d’un nouveau programme qui s’ajoutera<br />
à ceux qui existent déjà, à l’incubateur et à tous les<br />
dispositifs mis en place pour favoriser le mixage des<br />
étudiants des trois écoles.<br />
Plus largement, nous souhaitons continuer à développer<br />
des parcours permettant aux étudiants de développer une<br />
double compétence. Nous voulons associer passion et<br />
professionnalisation, intérêt pour les métiers de l’image,<br />
les sciences politiques, l’ingénierie, l’architecture, les<br />
arts, la technologie, etc. et le management. Demain, le<br />
pourcentage d’étudiants « hybrides » devrait avoisiner<br />
les 40%.<br />
L’innovation se situe le plus souvent à l’intersection des<br />
disciplines. Former des étudiants innovants, cela nécessite<br />
de les ouvrir à d’autres domaines complémentaires<br />
de celui <strong>du</strong> management. C’est ce qui nous con<strong>du</strong>it à<br />
développer ces partenariats et ce qui nous a amené il<br />
y a quelques années à faire le choix « d’abriter » notre<br />
incubateur au sein de l’Alliance Centrale-Audencia-ENSA.<br />
O. R : Les étudiants sont de plus en plus<br />
préoccupés par les questions de RSE<br />
(responsabilité sociale des entreprises). Que<br />
faites-vous pour la gérer ?<br />
C. G : La RSE est un axe central <strong>du</strong> projet pédagogique<br />
d’Audencia depuis 2001. Une spécialisation « managing<br />
sustainable impact » est proposée aux étudiants <strong>du</strong><br />
PGE en troisième année, et la RSE est une thématique<br />
transversale à l’ensemble des enseignements. Nous<br />
créons à la rentrée prochaine un nouveau Mastère<br />
Spécialisé® « Acteur Pour la Transition Energétique »<br />
en partenariat avec l’Ecole Centrale de Nantes.<br />
Au-delà des formations, ce sujet concerne l’Ecole dans<br />
sa globalité. C’est le cas pour le Triathlon par exemple<br />
que nous organisons chaque année à La Baule. Nous<br />
proposons à des jeunes en situation de handicap de<br />
vivre l’évènement de l’intérieur et nous nous engageons<br />
à ne générer aucune nuisance écologique. Un<br />
référent RSE est en charge de tout ce qui concerne le<br />
fonctionnement de l’école et l’engagement des parties<br />
prenantes : à la rentrée, nous proposerons par exemple<br />
La rentrée des nouveaux<br />
étudiants <strong>du</strong> PGE d’Audencia<br />
8<br />
La dimension<br />
interculturelle<br />
Dès leur première année<br />
de PGE, les étudiants<br />
d’Audencia suivent des<br />
parcours thématiques – Asie,<br />
Amérique latine, etc. – pour<br />
suivre des enseignements<br />
à la culture, l’histoire, la<br />
géographie et bien sûr la<br />
langue. Ils doivent effectuer<br />
ensuite à la fin de leur<br />
première année un stage de<br />
six semaines à l’international<br />
pour se « frotter » à des<br />
environnements culturels<br />
différents et vivre une<br />
première expérience hors de<br />
France. Enfin, le semestre<br />
académique à l’international<br />
obligatoire est positionné<br />
en troisième année.<br />
Quel niveau en langues ?<br />
Les étudiants d’Audencia<br />
obtiennent en moyenne<br />
899 au TOEIC. Entre<br />
leur premier semestre et<br />
le troisième, la moyenne<br />
grimpe de 881 à 914 et ils<br />
doivent avoir au moins 850<br />
pour être diplômés. Les<br />
étudiants <strong>du</strong> PGE peuvent<br />
suivre des cours 100% en<br />
anglais dès leur première<br />
année. Ils sont rejoints<br />
par les étudiants étrangers<br />
en deuxième année.
L’ESSENTIEL DU SUP PRÉPAS ENTRETIEN SEPTEMBRE <strong>2019</strong> N° <strong>30</strong><br />
à tous nos étudiants et au personnel d’avoir un contenant<br />
à recharger dans des fontaines à eau plutôt que des<br />
bouteilles en plastique. Nous nous devons d’ailleurs<br />
d’être exemplaires, notamment pour respecter nos<br />
engagements vis à vis <strong>du</strong> WWF avec qui nous avons<br />
un partenariat.<br />
Enfin, <strong>30</strong> à 40% de la recherche pro<strong>du</strong>ite à Audencia<br />
traite de RSE. Au même titre que l’ouverture vers les<br />
arts et la culture, la RSE fait partie de l’ADN de l’Ecole.<br />
D’ailleurs, pendant les oraux <strong>du</strong> concours, la très grande<br />
majorité des candidats y font référence.<br />
O. R : Les écoles de management françaises<br />
sont de plus en plus internationales. Votre<br />
principale implantation à l’étranger se trouve<br />
en Chine, à Shenzhen, où vous avez créé en<br />
2016 une école en commun avec l’université,<br />
la SABS (Shenzhen Audencia business<br />
school), au cœur de ce qui est aujourd’hui la<br />
métropole dont le développement est le plus<br />
dynamique dans le monde.<br />
C. G : SABS est l’illustration de notre stratégie internationale<br />
: recruter des étudiants localement en nous associant<br />
avec des institutions sur place et proposer aux étudiants<br />
français qui effectuent leurs semestres à l’international<br />
de s’immerger dans les écosystèmes locaux. Nous ne<br />
souhaitons pas développer de campus à l’étranger en<br />
« solo » pour y faire séjourner nos étudiants, considérant<br />
que la valeur ajoutée offerte à ces derniers en termes<br />
d’interculturalité et d’immersion dans l’environnement<br />
économique et social local est supérieure, dès lors que<br />
nos implantations se font en partenariat.<br />
O. R : Votre modèle, c’est l’échange<br />
d’étudiants avec des universités partenaires<br />
qui envoient également leurs étudiants à<br />
Audencia ?<br />
C. G : Nous avons environ <strong>30</strong>0 partenaires universitaires<br />
dans le monde, ce qui nous permet d’envoyer tous<br />
nos étudiants suivre des semestres académiques en<br />
petits groupes. Chaque partenaire propose quelques<br />
places et ce sont nos étudiants qui choisissent. Dans<br />
certains cas, aux Etats-Unis notamment, ces places<br />
ont un coût pour l’école. Mais d’une façon générale,<br />
nous préférons privilégier des accords équilibrés. Les<br />
étudiants américains se déplacent peu pendant l’année<br />
universitaire mais apprécient les summer schools que<br />
nous pouvons leur proposer.<br />
Nous développons également des partenariats stratégiques<br />
avec quelques institutions pour créer des<br />
programmes de formation ou de recherche communs.<br />
Pour ce qui est de SABS à Shenzhen, nous recrutons<br />
des étudiants chinois et proposons à quelques étudiants<br />
<strong>du</strong> programme Grande école (PGE) qui veulent<br />
suivre par exemple une spécialité en finance, l’un des<br />
axes très forts de la région, d’y effectuer leur période<br />
à l’international.<br />
Christophe Germain :<br />
portrait d’un directeur<br />
Son école, il la vit comme personne.<br />
Christophe Germain pense, respire, court,<br />
Audencia. Une passion qui lui est venue<br />
en 2001 quand l’un des directeurs les plus<br />
emblématiques de l’univers des business<br />
schools françaises, Aïssa Dermouche, le<br />
recrute comme professeur de finance.<br />
Après un doctorat en gestion à l’université<br />
de Bordeaux, il y a alors sept ans qu’il est<br />
professeur à <strong>Sup</strong> de Co La Rochelle. « J’ai<br />
envoyé ma candidature un vendredi soir à<br />
Audencia et le lendemain matin très tôt, je<br />
reçois un appel : "Excusez-moi Monsieur<br />
de cette intrusion matinale dans votre vie<br />
personnelle". C’était Aïssa Dermouche<br />
avec lequel j’ai passé trois formidables<br />
années au sein d’une équipe qui comptait<br />
également Patrice Houdayer, Stéphan<br />
Bourcieu, Jean-Philippe Muller, Jean<br />
Charroin, Tamim Abdemessed ou encore<br />
Olivier Aptel qui tous dirigent également<br />
des écoles aujourd’hui, en France ou à<br />
l’étranger », se souvient Christophe Germain<br />
qui insiste : « C’est très important de donner<br />
à chacun la possibilité de progresser et<br />
c’est dans la tradition d’Audencia ».<br />
Professeur, Christophe Germain l’est<br />
devenu par « goût pour la transmission,<br />
la dialectique combinés à une appétence<br />
pour la recherche ». Le déclic, il l’a eu<br />
pendant son stage de fin de maîtrise en<br />
contrôle de gestion, en constatant qu’il ne<br />
« s’épanouirait pas totalement en entreprise<br />
parce que la dimension intellectuelle<br />
n’y était pas suffisamment présente ».<br />
Pour autant, il ne se voyait pas diriger un<br />
jour un établissement d’enseignement<br />
supérieur : « Quand j’ai pris le départ<br />
<strong>du</strong> prologue, je n’avais pas reconnu les<br />
étapes <strong>du</strong> parcours et je n’avais jamais<br />
programmé de prendre un jour le maillot<br />
jaune. Je suis toujours allé là où j’ai pris <strong>du</strong><br />
plaisir. Et j’ai surtout eu la chance d’avoir<br />
un grand coach avec Aïssa Dermouche ».<br />
Son étape chinoise au deuxième semestre<br />
2016 était particulièrement inatten<strong>du</strong>e :<br />
« C’était un vrai sacrifice pour ma famille<br />
puisque je partais huit fois trois semaines<br />
par an». Un vrai « choc culturel » auquel il<br />
ne « s’attendait pas » : « Sachant que j’allais<br />
quitter la direction par intérim d’Audencia,<br />
l’université de Shenzhen m’avait proposé<br />
de prendre en charge tout le projet. En juin,<br />
je signais le partenariat, en <strong>septembre</strong>,<br />
je prenais la direction d’une école qui<br />
lance ses premiers programmes début<br />
2017 ». Des cours 100% en anglais dans<br />
un environnement chinois au sein de la<br />
ville dont le développement est le plus<br />
spectaculaire de Chine. Il y apprend à « être<br />
philosophe et le bon équilibre entre laisser<br />
aller et conserver le contrôle ». Et c’est<br />
pour lui un vrai « déchirement de quitter<br />
ses équipes alors qu’il s’était engagé pour<br />
longtemps » au printemps 2018 : « Quand<br />
j’y retourne, c’est toujours une parenthèse<br />
de plaisir avec un accueil merveilleux et une<br />
considération pour le travail accompli qui<br />
m’engage vis-à-vis des équipes sur place ».<br />
Pédagogue, sinophile, un troisième adjectif<br />
définit Christophe Germain : sportif. Il<br />
participe d’ailleurs depuis 6 ans au Triathlon<br />
qu’organise chaque année Audencia<br />
dans l’une des catégories supérieures :<br />
« J’ai toujours eu un besoin viscéral de<br />
faire <strong>du</strong> sport. Vélo, natation, course<br />
et donc finalement triathlon depuis six<br />
ans mais aussi surf, football, tennis. J’ai<br />
toujours pratiqué beaucoup de sports ».<br />
9
L’ESSENTIEL DU SUP PRÉPAS ENTRETIEN SEPTEMBRE <strong>2019</strong> N° <strong>30</strong><br />
O. R : Implantée en Chine depuis plusieurs<br />
années, Audencia a également de très<br />
nombreux accords de coopération dans le<br />
monde. Récemment vous étiez en Afrique<br />
pour en signer de nouveaux.<br />
C. G : Notre stratégie de développement international<br />
passe par l’Afrique. Après une tentative en Côte d’Ivoire,<br />
qui n’a pas été couronnée de succès et concluante, nous<br />
avons trouvé au Ghana et au Kenya des partenaires de<br />
qualité, proches de nos valeurs, pour développer des<br />
projets s’accordant avec nos axes d’expertise. Au Kenya,<br />
c’est à une université privée, créée initialement par une<br />
Université américaine, qui est aujourd’hui indépendante,<br />
la United States International University Africa, que<br />
nous nous sommes associés. Cette université dispose<br />
d’un campus au meilleur niveau international en plein<br />
centre de Nairobi.<br />
O. R : Quel pourcentage d’étudiants<br />
étrangers recevez-vous ? Comment sont-ils<br />
recrutés ?<br />
C. G : 35% des étudiants d’Audencia sont étrangers, tous<br />
programmes confon<strong>du</strong>s. Certains sont « en échange »<br />
mais beaucoup viennent également en fee paying,<br />
c’est à dire en payant leur scolarité. Les équipes de la<br />
Direction des Relations Internationales sont en charge<br />
de ces recrutements, en collaboration parfois avec des<br />
agents à l’étranger qui présentent nos programmes aux<br />
étudiants. Nous sommes également présents sur les<br />
événements qu’organise Campus France.<br />
O. R : Les étudiants d’Audencia sont-ils tous<br />
des voyageurs dans l’âme ?<br />
C. G : Le semestre d’études à l’international est obligatoire<br />
<strong>du</strong>rant la scolarité, mais en revanche les étudiants ne sont<br />
pas toujours enclins à prolonger leur séjour pour obtenir<br />
les doubles diplômes qui leur sont proposés, préférant<br />
revenir à Audencia pour y suivre leur spécialisation.<br />
O. R : Beaucoup d’écoles s’interrogent sur<br />
leur modèle économique. Comment se porte<br />
Audencia financièrement ?<br />
C. G : Nous sommes dans une situation financière<br />
remarquable car nous avons anticipé la disparition des<br />
subventions. Aujourd’hui, nous disposons de réserves et<br />
nos activités sont suffisamment bénéficiaires pour nous<br />
permettre d’engager les investissements nécessaires.<br />
Ce n’est pas comme si une part significative de notre<br />
budget était encore lié à des subventions. D’ici à cinq<br />
ans, notre chiffre d’affaires devrait atteindre les 90 à<br />
100 millions d’euros pour 60 M€ aujourd’hui et 37 M€ il<br />
y a seulement cinq ans.<br />
La dimension<br />
interculturelle<br />
Dès leur première année<br />
de PGE, les étudiants<br />
d’Audencia suivent des<br />
parcours thématiques – Asie,<br />
Amérique latine, etc. – pour<br />
suivre des enseignements<br />
à la culture, l’histoire, la<br />
géographie et bien sûr la<br />
langue. Ils doivent effectuer<br />
ensuite à la fin de leur<br />
première année un stage de<br />
six semaines à l’international<br />
pour se « frotter » à des<br />
environnements culturels<br />
différents et vivre une<br />
première expérience hors de<br />
France. Enfin, le semestre<br />
académique à l’international<br />
obligatoire est positionné<br />
en troisième année.<br />
© Audencia BS<br />
10
L’ESSENTIEL DU SUP PRÉPAS DOSSIER SEPTEMBRE <strong>2019</strong> N° <strong>30</strong><br />
Sigem <strong>2019</strong> :<br />
les hiérarchies<br />
évoluent<br />
Longtemps les résultats <strong>du</strong> Sigem ne furent qu’une<br />
repro<strong>du</strong>ction à l’identique de ceux de l’année<br />
précédente. Depuis l’année dernière il n’en est plus<br />
rien. Les hiérarchies évoluent enfin !<br />
© Edhec BS<br />
11
L’ESSENTIEL DU SUP PRÉPAS DOSSIER SEPTEMBRE <strong>2019</strong> N° <strong>30</strong><br />
C’est LE résultat auquel les candidats<br />
comme leurs professeurs<br />
et bien évidemment les écoles de<br />
management sont les plus sensibles. En<br />
<strong>2019</strong> comme en 2018 la hiérarchie bien<br />
établie <strong>du</strong> Sigem a continué à évoluer. Oh<br />
bien sûr pas de grand bouleversement<br />
comme en 2018 quand, à la surprise<br />
générale, TBS n’avait pas fait le plein<br />
mais des évolutions qui démontrent que<br />
la hiérarchie n’est pas intangible. On a<br />
notamment vu Skema doubler Neoma<br />
pour la première fois et l’Edhec faire un<br />
rapproché important vers emlyon.<br />
Moins d’élèves<br />
Par le biais <strong>du</strong> Sigem les candidats des<br />
concours BCE et Ecricome ont livré leur<br />
verdict mi-juillet. Premier constat, moins<br />
d’élèves ont été affectés qu’en 2018 : 7515<br />
contre 7574 en 2018 (et 7540 en 2017).<br />
Deuxième constat, le nombre d’écoles<br />
qui ne font pas le plein augmente : elles<br />
sont dix cette année contre huit en 2018.<br />
« Il s’est passé ce qu’on pouvait attendre<br />
avec, d’un côté une baisse des candidats<br />
de 2,3%, soit 254 de moins, et de l’autre 67<br />
places supplémentaires offertes. Même<br />
si l’algorithme a permis d’optimiser le<br />
remplissage, avec un nombre d’affectés<br />
en baisse de seulement un peu plus de 1%,<br />
un plus grand nombre d’écoles n’ont pas<br />
fait le plein », commente le président <strong>du</strong><br />
Sigem, Jean-Christophe Hauguel.<br />
Qui affecte ou pas ?<br />
451 places n’ont pas été affectées cette<br />
année pour 325 en 2018, soit un taux<br />
de remplissage de 94,3% contre 95,9%<br />
en 2018. L’année dernière huit écoles<br />
n’avaient pas affecté toutes leurs places<br />
(plus HEC qui ne le fait jamais faute de<br />
« marge de sécurité »). Nous montons<br />
à dix en <strong>2019</strong> avec, en plus de sept des<br />
huit de l’année dernière qui ne font pas<br />
mieux (seule TBS retrouve le peloton de<br />
tête), l’EM Strasbourg, La Rochelle BS et<br />
l’ESC Pau. Nouveau PGE ou pas la chute<br />
continue <strong>du</strong> côté de l’Inseec SBE : il lui<br />
manque 172 étudiants cette année. En<br />
2018 elle avait déjà per<strong>du</strong> 57 étudiants<br />
avec seulement 151 affectés pour toujours<br />
270 places. Prudemment TBS avait de<br />
son côté préféré recruter 40 étudiants de<br />
moins qu’en 2018. Elle fait sans problème<br />
le plein en recevant 57 étudiants de plus<br />
que son « annus horribilis ».<br />
Plus surprenants sont les échecs de l’EM<br />
Strasbourg (-24), La Rochelle BS (-26)<br />
et surtout l’ESC Pau (-57) qui faisaient<br />
toutes les trois le plein en 2018. Ce n’était<br />
le cas ni de l’ICN (48 places restantes<br />
après 21 places libres en 2018), de l’ISC<br />
(-50 et seulement 75 affectés contre 111<br />
en 2018), ESC Clermont (-34 et 36 reçus<br />
comme en 2018), l’ISG (-36 et 14 reçus<br />
contre 22 en 2018) ou encore SCBS (-41<br />
pour 14 reçus contre 24 en 2018 ). Enfin<br />
Une légère baisse<br />
des candidatures<br />
Le constat avait été fait il<br />
y a déjà plusieurs mois:<br />
les candidatures étaient<br />
en baisse cette année tant<br />
<strong>du</strong> côté de la BCE que<br />
d'Ecricome : respectivement<br />
-2% et -1%. Elle s'expliquait<br />
notamment par la baisse des<br />
candidatures en ECT avec<br />
le réalignement <strong>du</strong> concours<br />
sur les seuls bacheliers<br />
technologiques. Au final cela<br />
avait fait baisser le nombre<br />
de candidats marocains<br />
dans la filère de 22%.<br />
En revanche le nombre de<br />
candidats issus des filières<br />
littéraires était en hausse.<br />
12
L’ESSENTIEL DU SUP PRÉPAS DOSSIER SEPTEMBRE <strong>2019</strong> N° <strong>30</strong><br />
Brest BS ne reçoit plus que deux élèves<br />
contre 11 l’année dernière.<br />
D’autres indicateurs<br />
Le nombre de candidats baisse dans<br />
quasiment toutes les écoles à l’exception<br />
d’HEC (+98), l’Essec (+68), l’Edhec (+65) et<br />
BSB (+7). Les chutes sont particulièrement<br />
brutales pour les écoles de l’ex grappe qui<br />
liait La Rochelle Business School, l’ESC<br />
Pau, l’ESC Clermont, EM Normandie, SCBS<br />
et l’ISC Paris. Si elle n’est forcément pas<br />
significative on peut néanmoins noter que<br />
l’addition est singulièrement plus salée<br />
pour SCBS (-1606 candidats) que pour<br />
l’EM Normandie (seulement 691 candidats<br />
de per<strong>du</strong>s). Plus significatives sont les<br />
baisses de candidatures à Grenoble EM<br />
(-520) ou ICN (-350).<br />
Dans ce contexte ten<strong>du</strong> nombreuses sont<br />
les écoles à avoir dû aller jusqu'au bout de<br />
leur liste de candidats classés pour remplir<br />
les places qu’elles avaient ouvertes. Et<br />
pas seulement dans les écoles de bas de<br />
tableau. En classant quinze candidats de<br />
moins qu’en 2018 emlyon est allée jusqu’à<br />
98,5% de ses classés, Kedge à 99,8%.<br />
A contrario Skema n’est allé que jusqu’à<br />
58,6%. « Nous voulons faire venir un<br />
maximum de candidats sur nos campus.<br />
Au final, presque 40% des élèves des<br />
classes préparatoires viennent percevoir<br />
la réalité de la stratégie de Skema. C’est<br />
l’occasion pour eux de découvrir l’école et<br />
d’échanger avec nos étudiants - qui leur<br />
racontent leur expérience -, mais aussi<br />
- pour certains - de progresser dans le<br />
classement. On a vu des étudiants gagner<br />
2400 places aux oraux ! », commente le<br />
vice-dean de l’école, Patrice Houdayer<br />
(lire son entretien complet dans les pages<br />
suivantes).<br />
Les principaux matchs<br />
Les matchs gagnés et per<strong>du</strong>s entre les<br />
écoles – d’où découle le fameux « classement<br />
Sigem » - donnent des indications<br />
intéressantes sur l’évolution de la perception<br />
des écoles par les préparationnaires :<br />
• HEC vs. Essec : HEC (re)creuse l’écart.<br />
Après une progression en 2016 et 2017,<br />
l’Essec ne grignotait déjà plus la domination<br />
d’HEC en 2018. C’est encore<br />
plus net cette année où seulement deux<br />
préparationnaires reçus dans les deux<br />
écoles ont finalement choisi d’aller à<br />
Cergy (ils étaient six en 2018, sept en<br />
2017, cinq en 2016, un seul en 2015<br />
et aucun en 2014). Un reçu à HEC a<br />
également préféré l’ENS Paris-Saclay<br />
et un autre ESCP Europe ;<br />
• emlyon vs. Edhec : le match se tend.<br />
Le « classement » Sigem<br />
Un classement tellement officieux qu’il en<br />
existe plusieurs. L’Etudiant donne ainsi des<br />
résultats très différents de ceux de Major<br />
Prépa qui nous paraissent les plus aboutis :<br />
Source : Major Prépa<br />
13
L’ESSENTIEL DU SUP PRÉPAS DOSSIER SEPTEMBRE <strong>2019</strong> N° <strong>30</strong><br />
La percée de l’Edhec est nette. Alors<br />
qu’en 2018 seulement 46 reçus à emlyon<br />
avaient préféré l’Edhec - quand pas<br />
moins de 360 candidats avaient fait le<br />
choix contraire - ce sont cette année<br />
112 reçus à emlyon qui ont fait ce choix<br />
pour 254 reçus à l’Edhec qui choisissent<br />
l’école lyonnaise.<br />
• Audencia vs. Grenoble EM : Audencia<br />
s’envole. Encore plus qu’en 2018<br />
Audencia l’emporte : 383 reçus à GEM<br />
ont préféré aller à Nantes pour 113 qui<br />
ont fait le choix contraire. En 2018 le<br />
score était de 341 contre 144 alors<br />
qu’on avait cru voir le match s’équilibrer<br />
en 2017 quand Audencia ne s’imposait<br />
que sur un score de 258 à 220.<br />
• Neoma vs. Skema : Skema vainqueur.<br />
C’était l’un des matchs les plus<br />
atten<strong>du</strong>s et ça y est : Skema a dépassé<br />
Neoma. Seulement 160 candidats de<br />
Skema se sont finalement portés vers<br />
Neoma quand 234 ont fait le choix<br />
contraire. En 2018 si Neoma continuait<br />
à l’emporter face à Skema l’écart se<br />
rétrécissait avec 198 contre 171 (240<br />
contre 167 en 2017 et 312 à 158 en 2016).<br />
Neoma n'en domine toujours pas moins<br />
largement Kedge (645 à 56).<br />
Ecole par école : nos commentaires<br />
Quand il y a moins de candidats et plus de<br />
places dans les écoles les mieux classées<br />
ce sont celles <strong>du</strong> bas <strong>du</strong> classement qui<br />
souffrent forcément le plus. Mais ce<br />
n’est pas le seul enseignement de nos<br />
commentaires école par école.<br />
• Audencia tient son rang : l’école<br />
nantaise tient bien son rang de sixième<br />
<strong>du</strong> Sigem pour la… dix-huitième année<br />
consécutive. Elle a également sans<br />
problème rempli les dix places supplémentaires<br />
qu’elle offrait. Si le danger<br />
d’un retour sur ses talons de Grenoble<br />
EM s’estompe, si Skema est encore<br />
loin cette dernière n’en progresse pas<br />
moins : 28 candidats ont finalement<br />
choisi de délaisser Audencia pour s’y<br />
rendre quand ils n’étaient encore que<br />
sept en 2018. « Nous nous attachons<br />
à bien comprendre les aspirations des<br />
étudiants de classes préparatoires.<br />
Nous leur proposons une formation de<br />
qualité et les invitons à vivre l’« expérience<br />
» Audencia empreinte de valeurs,<br />
d’excellence et de proximité qui contribue<br />
à leur épanouissement personnel et<br />
professionnel », commente son directeur<br />
général, Christophe Germain, satisfait<br />
de voir son école tenir son rang.<br />
• Brest BS touche le fond : on imagine<br />
les efforts qu’il a fallu à l’école bretonne<br />
pour ne recruter que… deux élèves<br />
quand ils étaient encore onze en 2018.<br />
Brest BS n’a plus d’une école post prépas<br />
que l’appellation.<br />
• BSB proche <strong>du</strong> ciel : en 2018 le match<br />
avait débouché sur une victoire claire<br />
de l’IMT BS : seulement 26 candidats<br />
avaient finalement choisi l’école bourguigno-lyonnaise<br />
pour 52 qui avaient<br />
fait le choix contraire. Cette année l’IMT<br />
l’emporte toujours mais par seulement<br />
55 à 47. Encore mieux le match avec<br />
Montpellier BS s’équilibre également : si<br />
104 candidats ont finalement opté pour<br />
le grand Sud ce sont 92 qui ont fait le<br />
choix contraire, soit près <strong>du</strong> double de<br />
l’année dernière. Désormais implantée<br />
à Lyon pour son PGE en alternance<br />
BSB devrait être un challenger très<br />
sérieuse pour ses deux devancières<br />
en 2020. « Nous tenons à avoir à Lyon<br />
une proposition différente de celle de<br />
Dijon et profiter de la proximité avec les<br />
entreprises pour y dispenser un enseignement<br />
totalement financé par elles.<br />
Nous recevrons quarante étudiants à<br />
la rentrée prochaine et voulons monter<br />
à 120 rapidement », indique Stéphan<br />
Bourcieu, le directeur général de BSB.<br />
• EM Normandie gagne un rang :<br />
l’école normando-parisienne gagne cette<br />
année un rang dans la hiérarchie <strong>du</strong><br />
classement Sigem en doublant l’Inseec.<br />
Elle reçoit cinq étudiants de plus qu’en<br />
2018. Elle est l’école qui a enregistré les<br />
meilleurs scores d’inscription de son<br />
ex « grappe » avec 2390 candidats.<br />
« À la rentrée <strong>2019</strong> nous bénéficierons<br />
d’une surface de 4500 m² à Paris suite<br />
aux travaux que nous réalisons pour<br />
nous étendre et au départ de Grenoble<br />
EM avec lequel nous partagions les<br />
Un petit palmarès…<br />
avant les oraux<br />
Dans ce tableau nous vous proposons<br />
un palmarès des écoles fondé sur le<br />
pourcentage d’admissibles. Jusqu’à la<br />
huitième place il est le fidèle miroir <strong>du</strong><br />
classement Sigem puis TBS remonte<br />
devant Neoma. Au final il n’en reflète<br />
pas moins assez justement ce que sera<br />
finalement le classement après les oraux.<br />
14
L’ESSENTIEL DU SUP PRÉPAS DOSSIER SEPTEMBRE <strong>2019</strong> N° <strong>30</strong><br />
locaux depuis l’ouverture <strong>du</strong> campus<br />
vers d’autres lieux. Nous bénéficions<br />
également <strong>du</strong> fait de notre implantation à<br />
Oxford », remarque Jean-Guy Bernard.<br />
• Edhec BS récompensée : le vieux<br />
rêve de son ancien directeur, Olivier<br />
Oger, de doubler un jour emlyon est<br />
encore loin de s’être réalisé mais l’Edhec<br />
ne s’en rapproche pas moins de sa rivale<br />
historique en alignant un très beau 112 à<br />
254. En revanche elle perd encore plus<br />
de candidats que l’année dernière vis à<br />
vis des deux autres membres <strong>du</strong> « big<br />
five » quand seulement un seul reçu<br />
à ESCP Europe s’est dirigée vers elle<br />
cette année.<br />
• EM Strasbourg déçoit : il manque<br />
cette année 24 candidats à l’EM Strasbourg<br />
pour faire le plein. La concurrence<br />
de BSB se fait sentir qui lui prend 163<br />
candidats alors que le match avec<br />
Rennes SB n’a même plus lieu : 217<br />
candidats ont préféré la Bretagne à<br />
l’Alsace pour seulement 18 qui ont fait<br />
le choix inverse.<br />
• emlyon BS challengée : la concurrence<br />
de l’Edhec se fait sentir cette<br />
année pour l’école lyonnaise. Elle a dû<br />
également aller chercher très loin dans<br />
les candidats qu’elle avait classés pour<br />
faire le plein. Mais elle avait également<br />
monté sa barre d’admissibilité tout en<br />
augmentant de 20 le nombre de places.<br />
• ESC Pau BS échoue à faire le plein :<br />
alors qu’elle avait le plein en 2018 l’ESC<br />
Pau souffre particulièrement cette année<br />
en laissant 57 places libre (elle tentait<br />
de recruter cinq élèves de plus) et en<br />
ne recrutant plus que 18 élèves.<br />
• ESCP Europe continue son bonhomme<br />
de chemin : l’école bicentenaire<br />
tient sans problème son rang de<br />
3 ème au Sigem. Elle avait choisi cette<br />
année de recruter 25 étudiants supplémentaires.<br />
• Essec toujours challenger : le rapprochement<br />
avec HEC de l’ère Blanquer<br />
s’estompe mais cela n’empêche par<br />
l’Essec d’être toujours son challenger<br />
préféré. Elle aussi avait choisi de recruter<br />
25 étudiants supplémentaires.<br />
• Grenoble EM entre deux eaux : d’un<br />
Retour sur 2018<br />
En 2018 huit écoles n’avaient pas affecté<br />
toutes leurs places. Le tout alors que 42<br />
places supplémentaires étaient proposées<br />
pour seulement 25 élèves de plus ayant<br />
« exprimé un vœu » (7913 en 2018).<br />
Affichant la plus forte progression<br />
Burgundy SB avait affecté les trente places<br />
supplémentaires qu’elle offrait, emlyon,<br />
Institut Mines Télécom BS et l’Edhec leurs<br />
vingt places supplémentaires, ESCP Europe<br />
quinze, Audencia dix, EM Strasbourg cinq.<br />
Après un petit « coup de mou » en 2017 (65<br />
affectés pour 80 places) l’EM Normandie<br />
refaisait le plein avec 80 inscrits. Même<br />
bon résultat <strong>du</strong> côté de La Rochelle BS (à<br />
laquelle il manquait deux élèves en 2017).<br />
Enfin certes avec <strong>30</strong> places de moins<br />
(70 contre 100) l’ESC Pau faisait le plein<br />
(et progressait même de cinq places).<br />
Qui dit progressions dit aussi forcément<br />
baisses et Toulouse BS en portait une part<br />
majeure avec seulement 323 affectés pour<br />
côté Audencia s’éloigne à l’horizon, de<br />
l’autre Grenoble EM commence à sentir<br />
le souffle de la nouvelle huitième école<br />
<strong>du</strong> classement, Skema, se rapprocher.<br />
Certes ils ne sont encore que 68 à<br />
choisir cette dernière quand 247 font<br />
le choix contraire mais ils n’étaient que<br />
20 en 2018 dans ce cas. Autre souci<br />
pour l’école grenobloise : une chute de<br />
520 candidats qui pourrait être <strong>du</strong>e à<br />
l’instauration d’une nouvelle épreuve<br />
de géopolitique que certains candidats<br />
auraient préféré ne pas préparer. Grenoble<br />
EM recrutait dix élèves de plus.<br />
• Groupe ESC Clermont remonte<br />
doucement : même si l’ESC Clermont<br />
n’a pas fait le plein (il lui manque 34<br />
candidats) mais elle n’a pas non plus<br />
régressé comme beaucoup d’autres<br />
écoles au-delà <strong>du</strong> top 15 en affectant<br />
autant de candidats qu’en 2018. En<br />
cette année de vache maigre c’est déjà<br />
un résultat encourageant.<br />
• HEC Paris indétrônable : que dire<br />
d’autre ?<br />
• ICN BS perd une place : 48 places<br />
libres et 27 candidats de reçus de moins<br />
qu’en 2018, ICN BS souffre particulièrement<br />
de la concurrence d’une BSB<br />
conquérante qui lui prend 99 candidats<br />
415 places. Dans les écoles <strong>du</strong> « top 15 »<br />
l’ICN était la deuxième école en souffrance<br />
en n’affectant que 244 des 265 places<br />
qu’elle proposait. Si l’ISC ne faisait pas non<br />
plus le plein (111 affectés pour 150 places)<br />
elle n’en progressait pas moins : elle n’avait<br />
reçu que 98 préparationnaires en 2017<br />
(bien loin des 164 de 2016…). Pas de mieux<br />
au contraire pour l’ISG qui continuait sa<br />
baisse : 22 reçus cette année contre 28<br />
en 2017 (et 47 en 2016). Quant à la South<br />
Champagne School of Business elle faisait<br />
exactement le même score que l’ESC<br />
Troyes 2017 : 24 reçus pour 55 places.<br />
Enfin, pas plus que l’année dernière, les<br />
deux ex-FBS, l’ESC Clermont et Brest<br />
BS, n’avaient affecté toutes leurs places.<br />
Mais elles progressaient. Certes elle avait<br />
ouvert 60 places mais l’ESC Clermont<br />
passait ainsi de 22 à 36 affectés. Quant<br />
à Brest business school, si elle n’avait<br />
pas rempli les <strong>30</strong> places qu’elle ouvrait<br />
elle n’en avait pas moins affecté plus <strong>du</strong><br />
double d’élèves qu’en 2017 : 11 contre 5.<br />
15
L’ESSENTIEL DU SUP PRÉPAS DOSSIER SEPTEMBRE <strong>2019</strong> N° <strong>30</strong><br />
pour seulement quinze qui font le choix<br />
contraire. Elle perd une place au classement<br />
Sigem (18 ème ) en échouant sur le<br />
score de 31-23 face à La Rochelle BS.<br />
• Inseec SB en peut mais : son nouveau<br />
programme Grande école n’aura<br />
pas suffi à inverser une courbe qui<br />
lui fait encore perdre 51 élèves par<br />
rapport à 2018 (et lui laisse 172 places<br />
vacantes) pour n’en recruter que 151.<br />
Logiquement elle perd également une<br />
place au classement Sigem.<br />
• Institut Mines Télécom BS monte<br />
et descend : certes l’IMT BS perd une<br />
place au profit de Montpellier BS au<br />
classement (14 ème ) mais elle n’en a pas<br />
moins réussi son pari de recruter vingt<br />
élèves de plus. Ce n’était pas gagné<br />
dans un environnement déflationniste !<br />
• ISC Paris BS vit une année difficile :<br />
en perdant encore 36 élèves en un an<br />
l’ISC n’en recrute plus que 75 en classes<br />
préparatoires. C’est l’ICN qui lui ravit le<br />
plus de reçus.<br />
• ISG International BS recrute de<br />
moins en moins en prépas : de 22<br />
en 2018 le recrutement en classes préparatoires<br />
a chuté à 14 cette année. Ce<br />
qui n’empêche pas l’école de progresser<br />
de deux place au classement Sigem.<br />
• Kedge BS se maintient : si elle a<br />
dû aller très loin dans ses candidats<br />
classés pour faire le plein l’école ne<br />
s’en maintient pas moins à la 11 ème place<br />
<strong>du</strong> classement Sigem. Dans son match<br />
avec Neoma cette dernière l’emporte<br />
de plus en plus largement : 645 à 56<br />
contre 587 à 84 en 2018.<br />
• La Rochelle BS gagne et perd :<br />
une place de gagnée au Sigem (17 ème en<br />
doublant l’ICN) d’un côté mais 26 élèves<br />
qui manquent à l’appel de l’autre, l’année<br />
est contrastée pour La Rochelle BS.<br />
• Montpellier BS se porte bien : elle<br />
ne fait pas parler d’elle mais n’en gagne<br />
pas moins un rang au classement Sigem<br />
(13 ème ) en doublant l’IMT BS. Mais elle<br />
n’en perd pas moins de plus en plus<br />
largement son <strong>du</strong>el avec Rennes SB.<br />
• Neoma BS doublée par Skema :<br />
la courbe de progression de Skema<br />
avait beau être claire les excellents<br />
© Skema BS<br />
classements de Neoma pouvaient laisser<br />
penser qu’elle conserverait sa huitième<br />
place au Sigem. Le match continue…<br />
• Rennes SB : toujours 12 ème au classement<br />
Sigem, Rennes SB gagne des reçus<br />
au profit de Kedge (200 contre 222 en<br />
2018) ou Neoma (<strong>30</strong>7 contre 312) mais<br />
n’en reste pas moins loin d’elles tout<br />
en reculant très fortement face à une<br />
TBS en pleine reprise (192 contre 124).<br />
• SCBS descend toujours plus : ils<br />
ne sont plus que 14 à choisir cette année<br />
d’intégrer SCBS soit dix de moins<br />
qu’en 2018 qui était déjà une année très<br />
médiocre. Elle n’en gagne pas moins une<br />
place au classement Sigem.<br />
• Skema BS l’a fait : 8 ème <strong>du</strong> Sigem<br />
Alice Guilhon l’avait souhaité, Skema<br />
l’a fait. En devançant pour la première<br />
fois Neoma BS l’école démontre que sa<br />
stratégie ne portait pas ses fruits que<br />
dans les classements des médias. « À<br />
quelques mois <strong>du</strong> 10 ème anniversaire de la<br />
création de SKEMA ce résultat démontre<br />
tout le travail réalisé et la pertinence de<br />
la stratégie développée », se félicite le<br />
vide dean, Patrice Houdayer.<br />
• TBS en pleine reconquête : certes<br />
elle recrutait moins d’élèves et avait<br />
baissé sa barre d’admissibilité mais<br />
rien ne disait pour autant que l’école<br />
toulousaine allait faire le plein alors que<br />
le nombre de ses candidats avait chuté<br />
de plus de 1000. Les efforts effectués<br />
pour mieux recevoir les candidats et<br />
tout le travail de la nouvelle directrice<br />
<strong>du</strong> PGE auront finalement porté leurs<br />
fruits. TBS fait le plein et est l’école qui<br />
progresse largement le plus avec 57<br />
reçus de plus. En 2020 pourrait-elle<br />
revenir à l’étiage de 2017 ?<br />
70 places de plus<br />
Au total le nombre de places<br />
qu'ont proposé l'ensemble<br />
des écoles cette année<br />
a progressé de 70. Avec<br />
notamment une hausse de<br />
20 places pour HEC après<br />
une stagnation qui aura<br />
<strong>du</strong>ré pratiquement 20 ans.<br />
D'autres avaient en revanche<br />
préféré abaisser leurs<br />
prétentions : 40 places de<br />
moins à TBS pare exemple.<br />
16
NANTES | PARIS | BEIJING | SHENZHEN | CHENGDU<br />
PROGRAMME<br />
GRANDE ÉCOLE<br />
*<br />
6 e 4 e<br />
CLASSEMENT<br />
SIGEM<br />
INSERTION<br />
PROFESSIONNELLE<br />
DEPUIS 18 ANNÉES<br />
CONSÉCUTIVES<br />
« Parce que l’audace s’affirme avec le savoir, nous développons vos expériences,<br />
Parce que le talent s’exprime grâce à la culture, nous multiplions les influences,<br />
Parce que leadership et responsabilité doivent se faire écho, nous visons plus haut.<br />
Notre vocation ? Vous permettre de développer la vôtre ! »<br />
Nicolas ARNAUD<br />
Directeur Audencia Grande École<br />
*De l’audace, toujours !<br />
audencia.com<br />
AP_GE_ESSENTIEL_PREPAS_<strong>2019</strong>.indd 1 04/09/<strong>2019</strong> 14:50:53
L’ESSENTIEL DU SUP PRÉPAS ENTRETIEN SEPTEMBRE <strong>2019</strong> N° <strong>30</strong><br />
Patrice Houdayer<br />
VICE DEAN DE SKEMA BS<br />
« Skema est la seule école à avoir réalisé un parcours<br />
de ce type au sein <strong>du</strong> top 10 des écoles françaises »<br />
Objectif atteint ! Skema se classe<br />
cette année à la huitième place <strong>du</strong><br />
« classement » Sigem. Nouveaux locaux<br />
à Paris, nouveau campus en Afrique<br />
<strong>du</strong> Sud, de nouveaux défis se profilent<br />
pour une école qui n’en finit pas de<br />
progresser. Son vice-dean, Patrice<br />
Houdayer, analyse les ressorts <strong>du</strong><br />
« modèle Skema ».<br />
Olivier Rollot : C’est une très belle année<br />
pour Skema. Vous doublez Neoma BS<br />
pour vous classer 8 ème <strong>du</strong> « classement<br />
Sigem » des choix des élèves de classes<br />
préparatoires…<br />
Patrice Houdayer : C’était un objectif qui faisait<br />
partie de notre plan stratégique et que nous espérions<br />
bien atteindre cette année. A quelques mois <strong>du</strong> 10 ème<br />
anniversaire de la création de Skema, ce résultat récompense<br />
bien sûr le travail réalisé. Mais il démontre<br />
également la pertinence de la stratégie développée, tout<br />
en mettant en relief la progression de l’école… qui est<br />
la seule à avoir réalisé un parcours de ce type au sein<br />
<strong>du</strong> top 10 des écoles françaises ! Songez qu’en cinq ans<br />
nous avons gagné trois places, ce qui ne s’était jamais<br />
pro<strong>du</strong>it auparavant. Cette année, nous avons aussi pu<br />
constater que 200 de nos admis ont ensuite intégré l’une<br />
de quatre premières écoles <strong>du</strong> classement.<br />
O. R : Skema est l’école qui reçoit le plus<br />
de candidats aux oraux. Pourquoi cette<br />
stratégie alors que Skema est l’école qui<br />
affecte finalement le plus petit pourcentage<br />
de candidats classés ?<br />
P. H : Nous voulons faire venir un maximum de candidats<br />
sur nos campus. Au final, presque 40% des élèves des<br />
classes préparatoires viennent percevoir la réalité de<br />
la stratégie de Skema. C’est l’occasion pour eux de<br />
découvrir l’école et d’échanger avec nos étudiants -<br />
qui leur racontent leur expérience -, mais aussi - pour<br />
certains - de progresser dans le classement. On a vu<br />
des étudiants gagner 2400 places aux oraux !<br />
O. R : Qu’est-ce qui a permis la progression<br />
de Skema ?<br />
P. H : Il est certain que cela ne se fait pas en un an. Cette<br />
année est, par exemple, la première où les étudiants<br />
de première année peuvent aller aux Etats-Unis ou au<br />
Brésil dès le mois de janvier. En passant leurs oraux,<br />
les candidats voient le quotidien de nos étudiants et<br />
comment ils peuvent suivre des cours en immersion<br />
avec des étudiants brésiliens sur le campus de Belo<br />
Horizonte. Cela rend tangible le modèle Skema.<br />
Ceux qui sont passés par notre école il y a dix ou quinze<br />
ans constatent aussi effectivement à quel point celleci<br />
a progressé car leur diplôme est encore davantage<br />
valorisé… ce qui confirme complètement les classements<br />
de la presse.<br />
O. R : Cette progression passe-t-elle<br />
aussi par le recrutement de nouveaux<br />
professeurs ?<br />
P. H : Effectivement. Ils ont été vingt de plus cette<br />
année, soit une hausse de 15% de nos effectifs en la<br />
matière, après déjà un recrutement de douze nouveaux<br />
enseignants en 2018. De plus, ceux-ci, issus des plus<br />
grandes universités - comme Yale -, sont recrutés sur<br />
tous nos campus. Et lorsque l’on recrute un professeur<br />
Une nouvelle offre<br />
de formation<br />
continue en ligne<br />
Baptisée SKEMA EXED<br />
ONLINE, la nouvelle<br />
offre en ligne que propose<br />
SKEMA a pour objectif<br />
de « répondre aux besoins<br />
de flexibilité et de mobilité<br />
des entreprises et des<br />
collaborateurs ». Cette offre<br />
s’appuiera sur une nouvelle<br />
plateforme d’enseignement à<br />
distance SKOOL (SKEMA<br />
Open Online Learning) et<br />
proposera des formations<br />
courtes (8 semaines).<br />
18
L’ESSENTIEL DU SUP PRÉPAS ENTRETIEN SEPTEMBRE <strong>2019</strong> N° <strong>30</strong><br />
qui a obtenu la tenure en Amérique <strong>du</strong> Nord (c’est à<br />
dire qu’il a été titularisé par son université), il faut, pour<br />
l’intégrer, non seulement l’environnement légal adapté<br />
mais aussi un centre de recherche à la hauteur.<br />
Ainsi, en <strong>2019</strong>, sous la direction <strong>du</strong> professeur Thierry<br />
Warin, nous avons lancé un laboratoire spécialisé dans<br />
l’intelligence augmentée et son application au business. Au<br />
total, 10 des professeurs de Skema travaillent dorénavant<br />
sur ce sujet… sur lequel nous sommes très en avance,<br />
et que nous allons décliner dans tous les programmes.<br />
Aujourd’hui, l’IA devient essentielle dans les activités<br />
de l’audit comme dans pour celles de la finance, et nos<br />
diplômés doivent en maîtriser les enjeux s’ils veulent<br />
demain pouvoir travailler avec les data scientists. C’est<br />
donc un domaine que nous ne voulons pas laisser aux<br />
seules écoles d’ingénieurs.<br />
O. R : On connaît bien vos campus à<br />
l’étranger moins vos doubles diplômes avec<br />
d’autres établissements. Skema va-t-elle en<br />
proposer de nouveaux ?<br />
P. H : Et même des triples diplômes. Par exemple avec<br />
Berkeley où les meilleurs de nos étudiants <strong>du</strong> PGE vont<br />
pouvoir passer toute une année sans frais supplémentaires.<br />
C’est aussi le cas de notre double diplôme<br />
Global Luxury and Management qui permet d’obtenir<br />
le Master of Management de la NC State University et<br />
notre propre MSc. Ceux qui font partie des meilleurs<br />
étudiants paient les mêmes frais de scolarité quel que<br />
soit leur parcours. Ils doivent seulement prouver leur<br />
motivation sans qu’intervienne aucun critère financier…<br />
alors qu’une seule année scolaire à NC State University<br />
coûte 45 000$.<br />
O. R : L’année 2020 va être marquée<br />
par votre installation dans de nouveaux<br />
locaux à Paris mais aussi par une nouvelle<br />
implantation en Afrique <strong>du</strong> Sud. Qu’attendezvous<br />
de ces nouveaux campus ?<br />
P. H : Nous serons alors propriétaires de <strong>30</strong> 000 m 2 de<br />
locaux à Paris, locaux qui s’ajouteront aux 20 000 m 2<br />
que nous possédons déjà à Sophia-Antipolis comme à<br />
Lille. Cela nous permettra, par exemple, de concevoir<br />
des programmes à forte valeur ajoutée tel qu’un diplôme<br />
en partenariat avec un MBA d’une grande université<br />
américaine à Paris.<br />
Nous y ouvrirons aussi 200 résidences étudiantes qui<br />
seront en priorité destinées aux étudiants internationaux,<br />
lesquels pourront ainsi plus facilement changer<br />
de campus tous les semestres.<br />
A Cape Town, nous louons des locaux sur le campus<br />
de l’université Stellenbosch, tout en étant totalement<br />
autonomes. Là-bas, comme en Chine ou encore aux<br />
Etats-Unis où notre collaboration date de dix ans, nous<br />
développons une approche spécifique par laquelle y sera<br />
dispensée la 3 ème année de notre Bachelor, la deuxième<br />
année de notre programme Grande école ou encore le<br />
MSc International Business… le tout avec des professeurs<br />
locaux ou qui maîtrisent bien le contexte local, de<br />
Stellenbosch, d’autres institutions ou même de Skema.<br />
O. R : Ces approches locales sont également<br />
au cœur de votre stratégie ?<br />
P. H : Partout, nous enseignons la finance, mais avec<br />
des différences. Si nous enseignons la Fintech à Suzhou,<br />
et bientôt à Paris, c’est parce que 50% de la Fintech<br />
mondiale se trouve en Chine et que Paris devient une<br />
plateforme de référence. Nous tenons également à être<br />
reconnus comme un acteur local, de la même manière<br />
qu’au Brésil où notre Bachelor en trois ans est reconnu<br />
par l’Etat… et où ce devrait également être le cas de<br />
nos masters en 2020.<br />
O. R : Quel pourcentage d’étudiants<br />
internationaux recevez-vous ?<br />
P. H : Ils représentent aujourd’hui 40% des effectifs.<br />
Les candidats perçoivent bien que nous avons de plus<br />
en plus d’étudiants internationaux sur chaque campus.<br />
Et ces étudiants ne sont pas seulement issus de Skema<br />
mais également d’échanges avec nos partenaires académiques,<br />
ce qui renforce le nombre de nos étudiants<br />
internationaux. C’est de cette façon que nous mettons<br />
en œuvre une école globale.<br />
O. R : Qu’est-ce qui est le plus difficile quand<br />
on entend « développer une école globale » ?<br />
P. H : Le plus difficile est de délivrer la même valeur<br />
partout. La mise en œuvre opérationnelle est la vraie<br />
problématique quand il s’agit de délivrer partout dans<br />
le monde le même niveau d’excellence, avec le même<br />
niveau académique chez les professeurs comme chez<br />
les étudiants. Pour y parvenir, il faut être global, mais<br />
aussi innovant et digital.<br />
O. R : Un modèle qui reste toujours<br />
associatif ?<br />
P. H : De plus en plus. Nous devons renforcer notre<br />
modèle « non for profit » car notre indépendance passe<br />
par là. Tout autre modèle serait en contradiction avec ce<br />
que nous développons depuis 10 ans. Ouvrir un nouveau<br />
campus, c’est au moins cinq années d’investissement,<br />
alors qu’un investisseur ne voit bien souvent pas plus loin<br />
que ces mêmes cinq ans. Aujourd’hui, nous possédons<br />
plus de 150 millions d’euros d’actifs… tout en étant une<br />
association à but non lucratif. C’est bien la preuve que<br />
ce statut permet de se développer.<br />
19<br />
Lancement de l’institut<br />
FinTech « SKEMAfundvisory<br />
»<br />
SKEMA s’est associé à<br />
l’entreprise de FinTech<br />
française Fundvisory<br />
pour créer un institut de<br />
recherche dédié à la Fintech<br />
et l’Assurtech. Les objectifs<br />
de ce nouvel institut sont de<br />
« promouvoir la recherche<br />
dans la digitalisation<br />
des métiers <strong>du</strong> secteur<br />
financier, accompagner<br />
la transformation<br />
des entreprises et de<br />
l’économie en diffusant<br />
les meilleures pratiques<br />
et identifier les nouveaux<br />
métiers de la finance et les<br />
compétences associées ».<br />
Favoriser le<br />
financement de projets<br />
entrepreneuriaux<br />
Le dispositif entrepreneurial<br />
SKEMA Ventures a lancé un<br />
système de prêt d’honneur<br />
avec le Crédit Agricole.<br />
L’établissement dispose ainsi<br />
d’un fonds de 200 000€<br />
à répartir entre les 222<br />
projets entrepreneuriaux<br />
incubés pour faciliter leur<br />
développement. SKEMA<br />
ventures a également signé<br />
un partenariat avec la<br />
plateforme de crowdfunding<br />
ULULE pour aider les<br />
entrepreneurs à engager<br />
rapidement leur première<br />
campagne de ventes. Enfin,<br />
un dernier partenariat a été<br />
signé avec la plateforme<br />
de Co-Crowdequity<br />
Sowefund, qui devrait<br />
favoriser les levées de<br />
fonds des projets incubés.
L’ESSENTIEL DU SUP PRÉPAS ENTRETIEN SEPTEMBRE <strong>2019</strong> N° <strong>30</strong><br />
Nouveaux campus: SKEMA<br />
frappe fort à Paris<br />
Paris a décidément le vent en poupe pour<br />
les écoles de commerce. Après emlyon,<br />
EM Normandie, Kedge ou encore Grenoble<br />
EM, alors qu’on attend la présentation <strong>du</strong><br />
tout nouveau campus de NEOMA, SKEMA<br />
a dévoilé un campus de <strong>30</strong> 000 m 2 à Suresnes.<br />
Baptisé « Campus Grand Paris »,<br />
ce nouveau bâtiment situé sur les bords<br />
de Seine à Suresnes surprend par son<br />
allure et son envergure. Plus de <strong>30</strong> 000 m 2<br />
seront mis à disposition des différentes<br />
parties prenantes de l’école au travers de<br />
40 salles de cours, 2 amphithéâtres, un<br />
knowledge center, 2 terrasses, 3 soussols<br />
de parking et une résidence étudiante<br />
de plus de 200 chambres. Ces<br />
nouveaux locaux, classés comme « site<br />
contemporain remarquable » de par son<br />
architecture, se substitueront totalement<br />
au campus actuel de La Défense.<br />
Plus de 120M€ d’investissements.<br />
Ce Campus Grand Paris a pour objectif<br />
principal d’assoir la marque, la visibilité<br />
et l’attractivité de SKEMA en France et<br />
à l’international. Paris étant « une ville<br />
monde, une ville de stature internationale<br />
qui est la porte d’entrée sur le continent<br />
européen », analyse sa directrice générale,<br />
Alice Guilhon. Une localisation attractive<br />
couplée à l’existence d’une résidence<br />
étudiante devrait être un atout non négligeable<br />
pour le recrutement d’étudiants<br />
internationaux.<br />
Pour transformer d’anciens locaux d’Airbus<br />
et Dassault en « vaisseau amiral de<br />
la flotte SKEMA » - son campus lillois ne<br />
fait « que » 20 000 m2 -, l’établissement<br />
investit plus de 120M€. Un investissement<br />
immobilier très conséquent pour lequel<br />
SKEMA a contracté son premier prêt<br />
financier. Car si 20M€ ont été apportés<br />
par SKEMA, les 100M€ restants sont<br />
financés via un dispositif de crédit-bail<br />
avec un partenaire financier. L’établissement<br />
devrait ainsi être propriétaire de<br />
ses locaux dans une vingtaine d’années.<br />
Entre temps il aura eu le temps de faire<br />
la preuve d’un modèle qui joue sur le<br />
volume d’étudiants. Contrairement aux<br />
campus intra-muros, plus modestes en<br />
taille, de ses concurrents à Paris, SKEMA<br />
souhaite en effet accueillir à partir de<br />
<strong>septembre</strong> 2020 plus de <strong>30</strong>00 étudiants<br />
en formation initiale et continue. A titre<br />
de comparaison, les nouveaux locaux de<br />
Kedge, situés cours Saint-Emilion, font<br />
3 200 m 2 pour recevoir 800 étudiants en<br />
master et surtout en formation continue<br />
à la rentrée <strong>2019</strong>.<br />
De nouveaux espaces d’apprentissage.<br />
Ce nouveau campus est l’occasion<br />
de proposer des espaces d’apprentissage<br />
adaptés aux transformations <strong>du</strong> secteur<br />
de l’enseignement supérieur et de la recherche<br />
et aux nouvelles attentes des<br />
étudiants. « Ce nouveau site est plus<br />
adapté à l’ère de la mobilité, les salles de<br />
cours se transforment en espace plus<br />
grand, plus ouvert et sans direction figée<br />
par un tableau fixé au mur. Cet espace<br />
est mo<strong>du</strong>lable et peut se transformer en<br />
plusieurs sous espaces très rapidement »,<br />
signifie Marc Seifert, dirigeant associé<br />
de l’agence A26-Equerre et architecte<br />
en charge <strong>du</strong> projet.<br />
Ainsi, l’intérieur des locaux va être totalement<br />
transformé : finis les murs fixes, les<br />
longs couloirs et les salles sans lumières.<br />
Le nouveau campus se veut ouvert sur<br />
l’extérieur grâce aux nombreuses baies<br />
vitrées, qui donnent aussi bien sur les<br />
quais de Seine que sur le patio intérieur, et<br />
aux cloisons amovibles qui permettront de<br />
mo<strong>du</strong>ler les espaces selon les besoins. Il y<br />
aura des espaces adaptés aux différentes<br />
attentes et moments de vie des usagers.<br />
Cela se matérialisera par exemple par des<br />
espaces de co-working, des espaces de<br />
travail ou encore des espaces de détente.<br />
« Le fil con<strong>du</strong>cteur de l’aménagement de<br />
ces nouveaux locaux, c’est l’expérience<br />
des différents utilisateurs : que ce soient<br />
les étudiants, le staff, les professeurs, les<br />
alumni », résume Marc Seifert.<br />
Cap sur Cape Town. En accord avec<br />
son modèle multi-campus, SKEMA vient<br />
également d’annoncer l’ouverture de son<br />
septième site en Afrique <strong>du</strong> Sud. Situé à<br />
Cape Town ce nouveau campus ouvrira<br />
ses portes dès janvier 2020. L’investissement<br />
est bien plus modeste : 1M€ pour<br />
sa phase de démarrage.<br />
Fidèle à la stratégie d’implantation glocale<br />
de SKEMA - marque globale et recrutement<br />
local -, ce nouveau site sera hébergé<br />
au sein d’un établissement incontournable<br />
en Afrique : l’Université de Stellenbosch,<br />
un partenaire de longue date de l’école.<br />
Le campus accueillera dans un premier<br />
temps les étudiants actuels de Bachelor,<br />
de programme Grande école (PGE) et de<br />
MSc et s’ouvrira dans un second temps<br />
à des étudiants internationaux.<br />
La création d’un nouveau campus à Cape<br />
Town est pour Alice Guilhon « un choix<br />
réfléchi qui résulte de la combinaison de<br />
trois critères indissociables : un écosystème<br />
académique de haut niveau, des<br />
entreprises dynamiques et un territoire<br />
favorable à l’implantation ». Premier campus<br />
français installé en Afrique <strong>du</strong> Sud,<br />
ce nouveau site a aussi pour vocation de<br />
devenir le hub africain et ainsi favoriser<br />
le développement et le rayonnement de<br />
la marque SKEMA sur le continent.<br />
Juliette Berardi<br />
20
L’ESSENTIEL DU SUP PRÉPAS ENTRETIEN SEPTEMBRE <strong>2019</strong> N° <strong>30</strong><br />
Jeff Maggioncalda<br />
DIRECTEUR GÉNÉRAL DE COURSERA<br />
« Coursera sélectionne les meilleures universités<br />
et les meilleures entreprises »<br />
Coursera est l’un des acteurs majeurs<br />
des cours en ligne. Récemment valorisée<br />
à plus d’1 milliard de dollars, la plateforme<br />
compte aujourd’hui plus de 40 millions<br />
d’inscrits, 160 universités partenaires<br />
et 3500 cours. L’entreprise propose<br />
ainsi des MOOCs, des certificats,<br />
des professional certificates, des<br />
programmes de spécialisation ou encore<br />
de diplômes de Master délivrés par<br />
HEC Paris ou l’université d’Illinois. Son<br />
directeur général, Jeff Maggioncalda, fait<br />
le point sur la stratégie de l’entreprise,<br />
l’évolution de son business model et le<br />
marché français.<br />
Jeff Maggioncalda<br />
Après avoir fondé et dirigé<br />
pendant 18 ans Financial<br />
Engines, la plus grande<br />
plateforme indépendante<br />
de conseil en investissement<br />
aux États-Unis, et changé<br />
trois fois de business model,<br />
Jeff Maggioncalda a pris<br />
les commandes de Coursera<br />
en tant que CEO en 2017.<br />
Coursera existe maintenant depuis plus de<br />
7 ans. A l’image de la grande majorité des<br />
plateformes de MOOCs, son business model<br />
a évolué. Qu’en est-il aujourd’hui ?<br />
Jusqu’à maintenant, l’évolution <strong>du</strong> business model de<br />
Coursera s’analyse comme une évolution progressive et<br />
non comme une accumulation de changements radicaux<br />
de business model.<br />
Il y a eu plusieurs étapes clés dans l’évolution <strong>du</strong> modèle<br />
d’affaires de la plateforme. La première étape se passe<br />
en 2012. Deux professeurs de Stanford, Daphne Koller<br />
et Andrew Ng, proposent des cours en ligne ouverts à<br />
tous, les MOOCs, avec pour objectif de rendre l’université<br />
accessible et gratuite. A l’époque il n’y a pas encore de<br />
business model établi. L’objectif est principalement de<br />
signer des partenariats avec des universités de prestiges<br />
et de proposer un premier catalogue de MOOCs<br />
sur la plateforme. Ce modèle de plateforme biface se<br />
développe rapidement, car les MOOCs représentent un<br />
fantastique coup de pub pour les établissements et une<br />
source de savoirs de grande qualité pour les apprenants.<br />
L’étape suivante, c’était de gagner de l’argent pour soutenir<br />
le développement de la plateforme. Désormais, les cours<br />
sont toujours gratuits, mais si les apprenants veulent un<br />
certificat attestant de leurs connaissances, ils doivent<br />
payer 39$-99$. C’est le début de la monétisation et <strong>du</strong><br />
marché B to C.<br />
Coursera s’est également ouvert aux<br />
entreprises ces dernières années ?<br />
La plateforme s’est ouverte aux partenariats avec les<br />
entreprises (IBM, Amazon Web Services ou encore<br />
Cisco). Les objectifs étaient alors pour ces organisations<br />
de proposer des cours certifiants sur Coursera pour<br />
enseigner aux apprenants comment développer sur<br />
leurs propres plateformes et ainsi faciliter le recrutement<br />
de personnes qualifiées. Aujourd’hui, le plus gros<br />
partenaire est Google avec plus de 50 cours proposés.<br />
2014 est l’année de la création des « spécialisations ».<br />
Ces programmes rassemblent généralement une série<br />
de 4-6 cours d’une université pour enseigner un sujet<br />
de pointe, souvent associé à la technologie, aux data<br />
science ou au business. L’offre de spécialisations répond<br />
à un besoin direct d’employabilité et repose sur<br />
un système d’abonnement à 79$ par mois, le temps de<br />
compléter la série de cours.<br />
Coursera a ensuite développé ses partenariats avec<br />
l’University of Illinois et HEC Paris pour proposer des<br />
diplômes de Master. Ces diplômes sont les mêmes<br />
que ceux délivrés au sein de l’établissement, ils sont<br />
simplement proposés en ligne, sur la plateforme.<br />
2016 marque le lancement de Coursera for Business<br />
avec comme premier partenaire, L’Oréal. Les entreprises<br />
21
L’ESSENTIEL DU SUP PRÉPAS ENTRETIEN SEPTEMBRE <strong>2019</strong> N° <strong>30</strong><br />
peuvent désormais proposer des cours à tous leurs employés,<br />
de façon mondiale, sur Coursera. La plateforme<br />
s’ouvre au marché B to B et devient triface.<br />
Enfin, Coursera a développé des partenariats de recrutement<br />
avec les entreprises. Si un apprenant suit<br />
avec succès un cours qui est donné par une entreprise<br />
à la recherche d’employés, Coursera pourra jouer les<br />
intermédiaires.<br />
En conclusion, le business model de Coursera a beaucoup<br />
évolué et se base aujourd’hui sur l’aspect tripartite de<br />
la plateforme.<br />
Qu’est-ce qu’apportent les MOOCs aux<br />
établissements d’enseignement supérieur ?<br />
Les MOOCs représentent un merveilleux moyen d’attirer<br />
des apprenants pour ensuite leur proposer des offres<br />
payantes (certifications professionnelles, programmes<br />
de spécialisation ou encore diplômes).<br />
Les fournisseurs traditionnels de diplômes en ligne dépensent<br />
généralement entre 10 000 $ et 15 000 $ pour<br />
recruter un apprenant. En 2018, le coût d’acquisition<br />
d’un apprenant sur Coursera était de moins de 2 000$.<br />
Ainsi, en baissant ses coûts d’acquisition, Coursera<br />
peu baisser drastiquement le prix de ses formations<br />
diplômantes.<br />
Qu’en est-il <strong>du</strong> business model des<br />
concurrents de Coursera ?<br />
Les concurrents de Coursera font des choses assez<br />
différentes. Par exemple, il y a deux concurrents publics<br />
aux États-Unis :<br />
• 2U : cette plateforme fait uniquement des diplômes en<br />
ligne pour les États-Unis et ils ne font pas de MOOCs.<br />
Ils font juste <strong>du</strong> B to C et pas de B to B.<br />
• Pluralsight : ils n’ont que des MOOCs B to B et pas<br />
de diplômes.<br />
Ensuite il y a Udacity qui fait pratiquement que <strong>du</strong> B to<br />
C en proposant des « Nanodegrees ». Ce sont leurs<br />
propres diplômes, ils <strong>du</strong>rent traditionnellement 8 mois<br />
et coûtent quelques milliers de dollars.<br />
Udemy quant à lui ressemble beaucoup à Youtube. La<br />
plateforme ne travaille qu’avec des indivi<strong>du</strong>s sur une<br />
marketplace d’auteurs. Elle ne propose pas de diplômes<br />
et fait <strong>du</strong> B to B et <strong>du</strong> B to C.<br />
Avez-vous une stratégie de développement<br />
spécifique pour le marché français ?<br />
Le marché français est assez similaire au marché mondial.<br />
En revanche, ce qui est spécifique à la France, c’est<br />
qu’il y a beaucoup d’écoles de commerce mondialement<br />
reconnues et que les apprenants recherchent des cours<br />
principalement en français. Ainsi, le portefeuille d’offres<br />
de Coursera sur le marché français sera plus orienté<br />
vers des cours de business et des cours en français.<br />
Existe-t-il des différences entre les<br />
comportements et les attentes des<br />
apprenants français et les apprenants<br />
d’autres parties <strong>du</strong> monde ?<br />
Aujourd’hui nous avons un peu plus de 6<strong>30</strong> 000 apprenants<br />
français. Le marché de l’enseignement supérieur<br />
français est très particulier, car il propose quasi<br />
gratuitement un enseignement de grande qualité. Il y<br />
a également une politique incitative mise en place par<br />
l’État pour former les a<strong>du</strong>ltes tout au long de leur vie.<br />
Ainsi, nous ne proposons pas beaucoup de diplômes<br />
en français sur Coursera. Notre objectif est plutôt de<br />
compléter les compétences acquises à l’université par<br />
des cours avant-gardistes sur des sujets de pointe sur<br />
lesquels les institutions sont à la traînes (data sciences<br />
ou programmation par exemple).<br />
Souhaitez-vous mettre en place des<br />
passerelles entre Coursera et Pôle Emploi ?<br />
Nous proposons quelque chose d’assez similaire mais<br />
qui vient des entreprises. Celles-ci proposent des<br />
programmes appelés « professional certificates » ou<br />
certificats passerelles qui permettent à des personnes<br />
sans diplômes ni expérience de développer leur employabilité<br />
en 5 mois. Par exemple, Google propose 5 cours<br />
qui donnent l’opportunité à un apprenant de devenir un<br />
professionnel des technologies de l’information appelé<br />
Google IT <strong>Sup</strong>port professional certificate<br />
Ces « professional certificates » sont à but non lucratifs<br />
et sont aujourd’hui déployés dans de nombreux community<br />
colleges aux États-Unis : l’apprentissage se fait<br />
sur Coursera, mais il y a des communautés sur place<br />
qui permettent de se retrouver entre apprenants et de<br />
répondre aux questions que l’on se pose.<br />
Pour l’instant, nous ne proposons pas ces « Professional<br />
Certificates » en France, mais nous souhaiterions les<br />
développer dans un avenir proche.<br />
Accompagner les<br />
institutions<br />
Coursera met à la<br />
disposition des institutions<br />
qui pro<strong>du</strong>isent des cours<br />
pour sa plateforme des<br />
outils numériques et des<br />
logiciels. Un groupe de 10<br />
instructeurs spécialisés dans<br />
la pédagogie en ligne qui<br />
assiste les établissements<br />
dans la construction de cours<br />
attractifs et dynamiques<br />
via des workshops. Enfin,<br />
avant que le cours ne<br />
soit officiellement lancé,<br />
Coursera le teste auprès<br />
d’une communauté de<br />
beta testeurs pour avoir<br />
des retours d’expérience.<br />
22
L’ESSENTIEL DU SUP PRÉPAS ENTRETIEN SEPTEMBRE <strong>2019</strong> N° <strong>30</strong><br />
Coursera a pour vocation de rendre<br />
l’enseignement supérieur accessible à<br />
tous. Comment faites-vous pour remplir<br />
cette mission pour les apprenants des pays<br />
émergeants qui n’ont pas toujours accès à<br />
un réseau internet stable et continu ?<br />
L’enjeu clé pour cette population est de s’assurer que les<br />
cours sont adaptés aux téléphones portables. En effet,<br />
la majorité des apprenants venant de pays émergeants<br />
ont accès à internet via leurs téléphones. Ensuite, pour<br />
lutter contre le manque d’accès continu à internet, nous<br />
permettons aux apprenants de télécharger les vidéos<br />
des cours pour ensuite les regarder et répondre aux<br />
quizz hors ligne via l’application Coursera.<br />
Quels sont les principaux impacts de<br />
Coursera sur le marché de l’enseignement<br />
supérieur, en France et dans le monde ?<br />
Le premier élément majeur que propose Coursera est<br />
<strong>du</strong> contenu académique de haut niveau, accessible à<br />
tous et gratuit. Le second élément est de proposer des<br />
diplômes beaucoup moins chers aux apprenants ayant<br />
été admis dans un programme.<br />
Enfin, le troisième élément est une tendance qui est<br />
en train de naître et qui va se diffuser dans les années<br />
à venir : la frontière entre le monde de l’apprentissage<br />
physique et en ligne va être de plus en plus poreuse pour<br />
finalement proposer une expérience d’apprentissage<br />
complète et phygitale.<br />
Est-ce que les universités qui proposent des<br />
diplômes via Coursera sélectionnent leurs<br />
étudiants ?<br />
Le diplôme est délivré par l’université, et c’est le même<br />
diplôme que celui qui a été obtenu par un étudiant sur<br />
le campus. L’apprenant sur Coursera suit les mêmes<br />
cours, enseignés par les mêmes professeurs et doit<br />
donc, par conséquent, se plier au même processus.<br />
Quelle est votre stratégie d’acquisition de<br />
partenaires ?<br />
Notre stratégie se base sur l’idée d’une « managed<br />
marketplace », c’est-à-dire que nous sélectionnons<br />
les meilleures universités et les meilleures entreprises<br />
dans le monde. Nous avons maintenant 160 universités<br />
partenaires et <strong>30</strong> des meilleures entreprises mondiales<br />
qui proposent plus de 3 500 cours.<br />
Il est donc assez difficile de devenir un<br />
partenaire de Coursera. Quels sont les<br />
critères que vous mobilisez ?<br />
Effectivement, en France nous avons HEC, l’ESSEC,<br />
ESCP Europe par exemple. Concernant les critères,<br />
nous regardons les classements internationaux comme<br />
le Financial Times, mais nous ne sélectionnons pas<br />
uniquement des écoles très bien classées. Parfois,<br />
nous choisissons des établissements qui sont très bons<br />
dans une discipline particulière ou bien des écoles qui<br />
proposent des formations pour des cibles spécifiques.<br />
Lorsqu’une université souhaite intégrer le catalogue<br />
de partenaires de Coursera, elle doit passer devant<br />
un « University Advisory Board », le conseil scientifique<br />
académique de la plateforme.<br />
Quelle est votre politique actuelle<br />
de recrutement de partenaires ?<br />
Actuellement nous ne sommes pas dans une démarche<br />
d’expansion de nos partenaires académiques. En revanche,<br />
ce que nous constatons, c’est que de plus<br />
en plus d’universités, particulièrement dans les pays<br />
émergeants, souhaitent proposer à leurs élèves des<br />
cours de Coursera. En effet, faute de moyens, ces<br />
institutions ne peuvent pas proposer des cours sur des<br />
sujets de pointe, comme le machine learning par exemple.<br />
Il y aura donc de plus en plus d’universités qui vont rejoindre<br />
Coursera, mais en tant que client et non comme<br />
partenaire académique.<br />
Les certificats professionnels jouent un rôle<br />
très important dans votre business model.<br />
Comment développez-vous la notoriété et la<br />
reconnaissance de ces certificats ?<br />
La reconnaissance sur le marché <strong>du</strong> travail se fait assez<br />
simplement. La valeur de nos certificats se créée<br />
lorsqu’un apprenant se fait embaucher parce qu’il a eu<br />
ce certificat. Cela marche de la même façon que les<br />
diplômes, qui agissent comme des signaux pour les<br />
employeurs.<br />
Nous ne nous préoccupons pas spécialement de la<br />
valeur perçue des certificats, le marché valorisera<br />
de lui-même les diplômes les plus adaptés au marché<br />
<strong>du</strong> travail. Nous ne sommes jamais certains de quel<br />
certificat marchera.<br />
Nous notons tout de même une valorisation par le<br />
marché <strong>du</strong> travail des certificats qui concernent de<br />
nouvelles compétences de pointe comme les data<br />
sciences par exemple.<br />
Comment gérez-vous les enjeux de propriété<br />
intellectuelle ?<br />
Tous les cours sont détenus par les auteurs et non par<br />
Coursera. Les cours peuvent éventuellement être copiés,<br />
comme sur Netflix par exemple, mais les partenaires<br />
académiques ne sont pas inquiets, car la vraie valeur<br />
ajoutée se trouve dans les certificats et les diplômes,<br />
qui eux, ne peuvent pas être copiés.<br />
23<br />
Propos recueillis par<br />
Juliette Berardi et Olivier Rollot<br />
Comment maintenir<br />
l’attention des<br />
apprenants ?<br />
Coursera a mis en place<br />
plusieurs systèmes<br />
d’engagement. Elle incite<br />
les professeurs à faire des<br />
vidéos de maximum 5<br />
minutes pour maintenir<br />
l’attention des apprenants.<br />
Ensuite, elle propose des<br />
quizz dans les vidéos<br />
pour que les utilisateurs<br />
testent leur compréhension<br />
et leur concentration.<br />
Comment certifier<br />
qui passe l’examen ?<br />
Pour les examens, les<br />
apprenants sont identifiés<br />
avec des documents<br />
officiels. Ensuite, beaucoup<br />
d’établissements font<br />
appel à la vidéo et à des<br />
surveillants en ligne qui<br />
s’assurent que l’apprenant<br />
ne triche pas. Certains<br />
partenaires académiques<br />
de Coursera poussent la<br />
surveillance encore plus<br />
loin : ils convoquent les<br />
apprenants dans un centre<br />
d’examen officiel.
L’ESSENTIEL DU SUP PRÉPAS DÉBAT SEPTEMBRE <strong>2019</strong> N° <strong>30</strong><br />
Les « Sustainable<br />
Natives » vont-ils changer<br />
les entreprises ?<br />
Parce qu’elles vont bientôt commencer à recruter ceux qu’on appelle les « sustainable<br />
natives » - nés après 2000 et qui entrent aujourd'hui dans l’enseignement supérieur - pour<br />
lesquels le défi environnemental est crucial, les entreprises vont devoir évoluer dans leurs<br />
pratiques. Le regard de personnalités engagées<br />
Demain aucune politique<br />
ne pourra se décider s’en<br />
prendre en compte les opinions<br />
d’une génération<br />
qui veut être certaine qu’elle laissera<br />
une planète viable à ses propres enfants.<br />
» L’ancien Premier ministre Bernard<br />
Cazeneuve analysait ainsi devant<br />
les directeur des ressources humaines<br />
réunis par le Groupe IGS pour ses 11 èmes<br />
journées Dirigeants en pays d’Avignon –<br />
consacrées cette année à « L’entreprise<br />
providence » - les grands défis auxquels<br />
vont être confrontés les politiques dans<br />
les années à venir. Mais aussi les entreprises.<br />
« Ce qui va le plus impacter<br />
les entreprises dans les années à venir<br />
« c’est la transition écologique. Pas<br />
la déglobalisation, le Brexit ou ce curieux<br />
personnage qu’est Donald Trump<br />
», enfonce le clou l’ancien directeur<br />
général de l’Organisation mondiale <strong>du</strong><br />
commerce et actuel président de la Fondation<br />
Jacques Delors, Pascal Lamy, devant<br />
la même assemblée.<br />
Un « vrai projet<br />
d’entreprise et de<br />
transformation »,<br />
La génération « digital natives » a à<br />
peine fini de secouer les entreprises<br />
qu’une vague bien plus importante va<br />
les submerger. Celle des « Sustainable<br />
natives » - Gen Z - qui demandent un<br />
« vrai projet d’entreprise et de transformation<br />
», analyse Geneviève Férone-Crozet,<br />
co-fondatrice de l’agence<br />
de notation Prosphil et vice-présidente<br />
de la Fondation Nicolas-Hulot. Parce<br />
que face à la supposée incapacité de<br />
l’Etat à se réformer, les entreprises sont<br />
de plus en plus considérées comme devant<br />
apporter des solutions. « Ce basculement<br />
de la confiance vers les entreprises<br />
les expose à une exigence de<br />
redevabilité. La RSE est hors d’œuvre à<br />
côté de la vague qui monte et met la soutenance<br />
<strong>du</strong> système au cœur même des<br />
business models », reprend Pascal Lamy.<br />
Selon la 8 ème édition de l’étude Millennial<br />
Survey de Deloitte 20% des jeunes<br />
eux pensent que les entreprises sont les<br />
plus à mêmes de résoudre les défis mondiaux<br />
les plus urgents, dont le changement<br />
climatique, la répartition des richesses<br />
ou encore la protection des<br />
données. Une confiance proche de celle<br />
qu’ils placent dans les gouvernements<br />
(28%) et dans les ONG (21%). Pour autant,<br />
s’ils sont 42% à considérer que les<br />
entreprises en général ont un impact positif<br />
sur la société, 83% sont d’accord<br />
avec l’idée qu’elles « privilégient l’atteinte<br />
de leurs propres objectifs plutôt<br />
que de prendre en compte l’ensemble de<br />
la société ». « Les jeunes disruptent le<br />
monde d’aujourd’hui autant qu’ils sont<br />
disruptés. Leurs comportements et leur<br />
adaptation sont les signes de transformations<br />
profondes des modèles d’entreprise,<br />
d’emploi et de consommation,<br />
qui traversent en réalité toutes les catégories<br />
d’âge. Ils pressent fortement<br />
les organisations privées de changer<br />
pour relever les défis d’un monde qui<br />
va de plus en plus vite » analyse Laurence<br />
Monnet-Vernier, Human Resources<br />
Partner chez Deloitte.<br />
Un rendez-vous annuel<br />
Les 11 ème journées Dirigeants<br />
en pays d’Avignon <strong>du</strong><br />
Groupe IGS ont donné<br />
la parole cette année à :<br />
Bernard Cazeneuve, Jean-<br />
Paul Delevoye, Myriam<br />
El khomri, Pascal Lamy,<br />
Erik Orsenna, Jean-Marie<br />
Lambert, Stéphanie<br />
Monsénégo, Denis Olivenne,<br />
Philippe Donnet, Pierre<br />
Lescure, Geneviève<br />
Férone-Creuzet, Philippe<br />
Arraou, Emmanuelle<br />
Barbara, Jean Marc<br />
Daniel, Gaspard Gantzer,<br />
Nicolas Miailhe, Philippe<br />
Debruyne, Pierre Gattaz,<br />
François Moreau , Vincent<br />
Binetruy, Carole Couvert,<br />
André Einaudi, Christophe<br />
Barbier et Éric Ruf.<br />
© Neoma BS<br />
24
L’ESSENTIEL DU SUP PRÉPAS DÉBAT SEPTEMBRE <strong>2019</strong> N° <strong>30</strong><br />
Emploi : que veulent<br />
les Millenials ?<br />
Mais que veulent les jeunes ?<br />
Dans un contexte de quasi<br />
plein emploi pour les jeunes<br />
diplômés issus des Grande<br />
écoles comme des titulaires<br />
des meilleurs masters<br />
universitaires les entreprises<br />
s’interrogent : comment<br />
recruter et surtout conserver<br />
les Millenials (Génération<br />
Y) et demain les Gen Z ? A<br />
l’occasion de la 8 ème édition<br />
de sa « Millennial Survey »,<br />
Deloitte s’interroge sur<br />
les attentes des jeunes qui<br />
« pressent les organisations<br />
privées à changer pour<br />
relever les défis d’un<br />
monde qui va de plus en<br />
plus vite et interrogent<br />
leur capacité à muter vers<br />
une entreprise sociétale ».<br />
Une autre d’Epoka sur les<br />
Attentes, comportements et<br />
préférences des étudiants<br />
& jeunes diplômés en <strong>2019</strong><br />
rappelle que la rémunération<br />
n’en reste pas moins un<br />
point fondamental<br />
Pessimistes comme<br />
des Français<br />
Alors que, dans le monde,<br />
26% des jeunes interrogés<br />
pensent que la situation<br />
économique va s’améliorer<br />
dans les 12 mois seuls 12%<br />
des Millennials interrogés<br />
en France par Deloitte y<br />
croient (contre 33% en 2018).<br />
Si la France s’inscrit dans<br />
les tendances mondiales, il<br />
existe un écart entre elle et le<br />
reste <strong>du</strong> monde, caractérisé<br />
par une négativité plus forte<br />
sur la plupart des sujets.<br />
Cela se tra<strong>du</strong>it notamment<br />
dans « l’humeur générale »<br />
des Gen Y qui atteint à peine<br />
respectivement 23 points sur<br />
100 contre 48 points pour les<br />
pays émergents et 32 points<br />
pour les pays « matures ».<br />
Point positif : les Gen Z<br />
français se démarquent par<br />
un leur optimisme : 65%<br />
d’entre eux sont d’accord<br />
avec l’idée qu’il n’y a pas<br />
de barrières les empêchant<br />
d’atteindre leurs ambitions<br />
de carrière contre 58% des<br />
Gen Z dans le monde.<br />
Comment avoir<br />
une vision sociétale ?<br />
« Les entreprises ont une vision à<br />
beaucoup plus long terme que les politiques.<br />
Je crois à l’entreprise responsable<br />
et engagée. Notamment face aux<br />
défis environnementaux qui vont considérablement<br />
faire monter les primes<br />
d’assurance », affirme Philippe Donnet,<br />
le directeur général d’un des principaux<br />
groupes d’assurance mondial,<br />
Generali. Il n’en refuse pas moins d’arrêter<br />
d’assurer des mines de charbon -<br />
« Ce n’est pas une question d’argent – il<br />
s’agit pour nous de sept millions d’euros<br />
sur 70 milliards d’euros de prime –<br />
mais de ce que cela changerait ou pas<br />
pour la planète au-delà <strong>du</strong> symbole »<br />
- tout en transformant les 14 000 hectares<br />
de terres agricoles que gère son<br />
groupe pour les engager dans les développement<br />
<strong>du</strong>rable. Et de se référer<br />
aux indices <strong>du</strong> Dow Jones Sustainibility<br />
Index qui « récompensent les entreprises<br />
les plus performantes selon des<br />
critères économiques, environnementaux<br />
et sociaux ».<br />
Dans son étude Deloitte trace justement<br />
le portrait de jeunes qui demandent de<br />
plus en plus à leur entreprise d’adopter<br />
une vision sociétale face aux bouleversements<br />
dans la planète. Dans les critères<br />
de choix d’emploi le salaire n’arrive<br />
ainsi qu’en huitième position selon<br />
la dernière enquête sur l’emploi de la<br />
Conférence des grandes écoles « L’engagement<br />
social, la volonté de créer<br />
son entreprise, la quête de sens sont<br />
des données de plus en plus importantes<br />
pour nos diplômés », explique la<br />
vice-présidente de la CGE, Alice Guilhon,<br />
qui regrette d’ailleurs que « les palmarès<br />
des Grandes écoles restent centrés<br />
sur le niveau de salaire alors que<br />
les étudiants ont d’autres ambitions ».<br />
La naissance des<br />
« sociétés à mission »<br />
Les mutations <strong>du</strong> rôle des entreprises<br />
sont portées par la loi PACTE qui a été<br />
promulguée en mai <strong>2019</strong> et qui précise<br />
notamment que « la société est gérée<br />
dans son intérêt social, en prenant<br />
en considération les enjeux sociaux et<br />
environnementaux de son activité ».<br />
Une loi qui enfonce le clou : « Les statuts<br />
peuvent préciser une raison d›être,<br />
constituée des principes dont la société<br />
se dote et pour le respect desquels<br />
elle entend affecter des moyens dans la<br />
réalisation de son activité. » « La RSE<br />
entre au cœur de la gouvernance. Les<br />
entreprises en ont parfaitement les codes<br />
mais ne modifient pas pour autant<br />
véritablement leur stratégie », regrette<br />
Geneviève Férone-Crozet.<br />
La loi PACTE acte également la naissance<br />
des « sociétés à mission » en<br />
France après par exemple celle des Benefit<br />
Corporations aux Etats-Unis :<br />
« Ses statuts précisent un ou plusieurs<br />
objectifs sociaux et environnementaux<br />
que la société se donne pour mission de<br />
© David Venier - Université Jean Moulin Lyon 3<br />
25
L’ESSENTIEL DU SUP PRÉPAS DÉBAT SEPTEMBRE <strong>2019</strong> N° <strong>30</strong><br />
poursuivre dans le cadre de son activité<br />
» indique le texte. La bonne exécution<br />
des objectifs sociaux et environnementaux<br />
fait ensuite « l’objet d’une vérification<br />
par un organisme tiers indépendant<br />
». La mutuelle MAIF a par exemple<br />
adopté ce nouveau statut. « Mais attention,<br />
on peut avoir tous les codes de<br />
la RSE sans être pour autant utiles à<br />
la société. La mission c’est d’améliorer<br />
le sort de ses concitoyens ou de la<br />
planète », note encore Geneviève Férone-Crozet.<br />
« La norme <strong>du</strong> futur pour<br />
les entreprises c’est celle de leur prélèvement<br />
de ressources naturelles. La performance<br />
devra être analysée différemment<br />
», assène de son côté Pascal Lamy.<br />
Comment améliorer les<br />
relations au travail<br />
© BSB<br />
Être heureux au travail est encore plus<br />
essentiel pour les jeunes générations<br />
que pour les précédentes. Mais comment<br />
l’estimer ? « Dans l’avenir on ne<br />
pourra plus seulement analyser la réussite<br />
d’un manager en fonction de ses<br />
seuls résultats. Il faudra aussi analyser<br />
le process », établit Vincent Binetruy,<br />
le directeur général de Top Employers<br />
France, organisme de certification international<br />
qui « reconnaît l’excellence des<br />
pratiques RH ».<br />
Avec la loi PACTE les entreprises s’interrogent<br />
sur leur identité. Cela a par<br />
exemple été le cas pour Veolia Environnement<br />
comme l’explique son directeur<br />
des ressources humaines, Jean-Marie<br />
Lambert : « Nous avons co-construit<br />
notre projet d’entreprise aussi bien avec<br />
les organisations syndicales qu’avec un<br />
comité d’»amis critiques» tout en nous<br />
inspirant des meilleures pratiques de<br />
chacun des pays dans lesquels nous<br />
sommes présents ».<br />
Le but est également de reconstruire un<br />
lien entre les salariés et leur entreprise<br />
« abimé » par la cascade de plans sociaux<br />
des années 90. « Les entreprises<br />
sont grandement responsables de la méfiance<br />
qu’ont envers elles les salariés »,<br />
analyse le DRH. Une vision que ne partage<br />
pas exactement Denis Olivenne,<br />
président <strong>du</strong> conseil de surveillance de<br />
CMI France (groupe de presse qui édite<br />
Elle, Public ou encore Télé 7 Jours),<br />
pour lequel le « maternage est généralisé<br />
aujourd›hui avec une «Big Mother»<br />
qui met l’entreprise au centre et<br />
exige d’elle qu’elle ait une vision sociétale<br />
et transparente ». Sa vision <strong>du</strong> dirigeant<br />
actuel ? « Je suis leur chef donc je<br />
les suis pour paraphraser Ledru Rollin.<br />
Or un dirigeant doit être un catalyseur<br />
d’énergie, celui qui donne l’élan commun.<br />
» Pierre Lescure, ancien dirigeant<br />
de Canal+ et actuel président <strong>du</strong> Festival<br />
de Cannes, prône lui aussi la transparence.<br />
Totale : « Chaque jour nous<br />
publiions à destination de tous les employés<br />
de Canal+ notre nombre d’abonnés<br />
avec la courbe de hausse et de baisse<br />
et les raisons de désabonnement ».<br />
Changer de culture<br />
Les relations de travail changent peu à<br />
peu. « On passe d’une estimation <strong>du</strong><br />
travail par la présence à une estimation<br />
par le travail effectué », salue l’ancienne<br />
ministre <strong>du</strong> Travail et actuelle directrice<br />
<strong>du</strong> pôle social de Slaci Saint-Honoré,<br />
Myriam El Khomri qui insiste sur<br />
la « nécessité d’améliorer les relations<br />
de travail pour « éviter aussi les arrêts<br />
de travail » : « Aujourd’hui on travaille<br />
sur la notion de pénalité pour les entreprises<br />
qui génèrent beaucoup d’arrêts<br />
de travail, un peu sur le principe<br />
<strong>du</strong> «pollueur-payeur» ». « La peur de la<br />
sanction, l’impossibilité d’admettre son<br />
erreur, est l’un des pires maux de l’entreprise.<br />
Il faut une culture <strong>du</strong> risque »,<br />
remarque Stéphanie Monsénégo, fondatrice<br />
<strong>du</strong> cabinet SCM Conseil qui « accompagne<br />
les entreprises dans les dossiers<br />
complexes ».<br />
La conclusion des journées de l’ISG revenait<br />
à Jean-Paul Delevoye, haut-commissaire<br />
en charge des retraites et président<br />
d’honneur de Parallaxe, le think<br />
tank pédagogique de HEP E<strong>du</strong>cation<br />
: « Le sujet <strong>n°</strong>1 est de remettre en<br />
cause tout notre système. Dont un système<br />
é<strong>du</strong>catif qui juge indivi<strong>du</strong>ellement<br />
quand la réussite est collective,<br />
qui forme des jeunes très créatifs mais<br />
inaptes à l’échec. Des purs sang qu’il<br />
faut toujours rassurer. On doit passer<br />
de la performance à l’épanouissement.<br />
Il faut redonner le goût <strong>du</strong> travail. Donner<br />
la fierté de l’œuvre accomplie. Soutenir<br />
ceux qui prennent des risques ! »<br />
Sébastien Gémon<br />
Quelles entreprises<br />
inspirent les jeunes ?<br />
Apple, Airbus et Google<br />
sont cette année les trois<br />
entreprises de référence<br />
pour les jeunes diplômés<br />
et étudiants français<br />
selon Epoka. Le top 3<br />
des étudiants ingénieurs<br />
est 100% aéronautique et<br />
français : Airbus, Dassault<br />
Systèmes et Dassault<br />
Aviation alors que <strong>du</strong> côté<br />
des étudiants en écoles de<br />
management c’est le luxe<br />
qui sé<strong>du</strong>it avec Apple,<br />
LVMH et L’Oréal.<br />
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