D'HANDWIERK septembre 2019
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MAGAZINE<br />
ACTUALITÉ<br />
GRANDE INTERVIEW AVEC MONSIEUR CLAUDE MEISCH, MINISTRE DE L’EDUCATION NATIONALE,<br />
DE L’ENFANCE ET DE LA JEUNESSE<br />
Formation professionnelle.<br />
La formation professionnelle est depuis toujours au centre des préoccupations de la Chambre des Métiers. Elle intéresse au<br />
premier chef les entreprises qui sont activement engagées dans le processus de formation des apprentis et qui réalisent<br />
des investissements souvent substantiels dans la formation continue de leurs collaborateurs. D’Handwierk a pu s’entretenir<br />
avec le Ministre Claude Meisch et lui donner l’occasion de s’expliquer sur ses réformes, sur ses priorités pour les années à venir,<br />
sur ses relations avec le secteur de l’Artisanat.<br />
« Nous sommes engagés<br />
dans un processus<br />
de réforme permanent. »<br />
D’Handwierk : La réforme de la formation professionnelle<br />
vient d’être votée par la Chambre des Députés.<br />
Bon nombre des propositions de l’Artisanat ont trouvé<br />
satisfaction. Quelles sont dorénavant vos priorités<br />
dans ce dossier ?<br />
Claude Meisch : Je pense que nous sommes engagés dans<br />
un processus de réforme permanent. Nous serons toujours<br />
amenés à réfléchir et à travailler pour améliorer le système,<br />
pour le rendre plus efficace et pour l’adapter aux évolutions<br />
et aux mentalités. Cette réflexion et ce travail devront se faire<br />
dans un dialogue constructif avec tous les acteurs et partenaires<br />
et notamment avec les chambres professionnelles.<br />
Par la réforme actuelle, nous avons pu remédier à un certain<br />
nombre de lacunes d’ordre technique pour garantir un meilleur<br />
fonctionnement dans la pratique, sur le terrain.<br />
Nous avons également introduit plusieurs nouveautés.<br />
Permettez-moi d’en citer deux à titre d’illustration : l’évaluation<br />
des compétences avec attribution parallèle de notes, la<br />
formule de l’apprentissage en cours d’emploi. Dans le futur<br />
proche, je tiens à mettre l’accent sur l’adaptation continuelle<br />
des contenus des formations, le recours aux méthodes<br />
pédagogiques innovantes avec l’utilisation renforcée<br />
des solutions multimédia et la prise en compte systématique<br />
de l’aspect de la digitalisation des métiers.<br />
« Il faut prendre en considération l’ensemble<br />
des compétences dont disposent les jeunes ainsi que<br />
l’ensemble de leurs centres d’intérêt.. »<br />
D’Handwierk : Une idée appuyée par la Chambre des Métiers<br />
est l’apprentissage en cours d’emploi. Où en est le dossier<br />
à l’heure actuelle et comptez-vous associer le monde<br />
professionnel à la mise en place de la nouvelle formule ?<br />
Claude Meisch : L’apprentissage est organisé aujourd’hui soit en<br />
entreprise avec périodes de formation dans un établissement<br />
scolaire, soit à l’école avec stages en entreprise. L’apprentissage<br />
en cours d’emploi viendra s’ajouter à ces formes<br />
d’organisation et sera une formule alternative s’adressant<br />
à un groupe cible spécifique, à savoir les salariés en entreprise<br />
qui comptent maintenir la cadence et suivre l’évolution<br />
dans leur métier. L’objectif est de permettre à ces salariés<br />
de réaliser un « reskilling », c’est-à-dire une mise en<br />
adéquation de leurs compétences avec le profil du métier<br />
dans lequel ils travaillent et comptent évoluer. La formule<br />
sera conçue et réalisée en étroite collaboration avec<br />
les chambres professionnelles pour garantir qu’elle sera<br />
une réelle « success story » profitant à la fois aux salariés<br />
et aux entreprises qui les emploient.<br />
D’Handwierk : Un des problèmes non résolus, selon<br />
la Chambre des Métiers, est celui de l’orientation scolaire<br />
et professionnelle. Comment comptez-vous convaincre<br />
les jeunes et leurs parents d’opter en faveur d’une carrière<br />
dans l’Artisanat ?<br />
Claude Meisch : Il s’agit en l’occurrence d’un sujet où il n’y<br />
a pas de solution définitive. Les intérêts et les vues<br />
des différentes parties concernées sont souvent très<br />
divergentes. Il serait illusoire de croire qu’on peut<br />
drainer les jeunes dans une certaine direction sur base<br />
d’une seule décision politique.<br />
A mon avis, deux choses sont fondamentales. Tout d’abord,<br />
il importe de réveiller et de détecter les intérêts et les talents<br />
dès le plus jeune âge. Etant donné que beaucoup de jeunes<br />
ne sont plus confrontés aux diverses activités, notamment<br />
artisanales, dans leur vécu quotidien, il faut activement<br />
organiser ces expériences dans le cadre scolaire.<br />
La découverte de différentes activités et métiers leur<br />
permettra ensuite de confirmer ou d’infirmer leurs<br />
aspirations initiales. Ensuite, deuxième point important à<br />
mes yeux, il est indispensable de tracer des perspectives<br />
tant scolaires que professionnelles aux jeunes et à<br />
leurs parents. Il faut leur expliquer que la formation<br />
professionnelle comprend certes l’apprentissage d’un<br />
métier mais qu’elle permet également de poursuivre<br />
sa formation au-delà du certificat ou diplôme initialement<br />
obtenu.<br />
/09/<strong>2019</strong><br />
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