le magazine CNC: automne 2019
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AUTOMNE 2019
Le meilleur
remède qui soit
Passer du temps dans la nature est bon pour votre santé.
Les médecins disposent désormais de recherches qui le démontrent.
Conservation de la nature Canada
245, avenue Eglinton Est, bureau 410
Toronto (Ontario) Canada M4P 3J1
magazine@conservationdelanature.ca
Tél. : 416 932-3202
Sans frais : 1 877 231-3552
Conservation de la nature Canada (CNC)
est le chef de file au pays en matière de
conservation des terres, œuvrant à la
protection de nos milieux naturels les plus
importants et des espèces qu’ils abritent.
Depuis 1962, CNC et ses partenaires
ont contribué à la protection de plus de
14 millions d’hectares (35 millions d’acres),
d’un océan à l’autre et à l’autre.
Le magazine Conservation de la nature
Canada est distribué aux donateurs et
sympathisants de CNC.
MC
Marque de commerce de La Société
canadienne pour la conservation de la nature
FSC MD n’est pas responsable des
calculs concernant l’économie
des ressources réalisée en
choisissant ce papier.
Imprimé sur du papier Rolland Opaque
fait à 30 % de fibres post-consommation,
certifié Écologo et Procédé sans chlore. Ce
papier est fabriqué au Canada par Rolland,
qui utilise le biogaz comme source d’énergie.
L’impression est effectuée au Canada, avec
des encres végétales par Warrens Waterless
Printing. La publication de ce magazine a
sauvegardé 29 arbres et 104 292 litres d’eau*.
COUVERTURE
Randonneurs à la réserve naturelle Alfred-Kelly,
au Québec, une Destination Nature de CNC.
Photo de Guillaume Simoneau.
CETTE PAGE
Parc national Fundy, N.-B.
Photo de Zack Metcalfe.
TKTKTKTKTKTKT
CALCULATEUR : WWW.ROLLANDINC.COM/FR.
*
2 FAL 2019 natureconservancy.ca
AUTOMNE 2019
SOMMAIRE
Conservation de la nature Canada
Chère amie,
Cher ami,
TKTKTKTKTKTKT
Pour la majorité de la population, le concept d’hectare demeure
plutôt vague. Donc, que penseriez-vous si je vous annonçais que,
selon nos plus récents calculs, la superficie que vous nous avez
aidés à conserver depuis 1962 totalise 14 millions d’hectares
(35 millions d’acres)? C’est un chiffre immense!
À quoi correspondent 14 millions d’hectares? Pour comparer
à des éléments de la géographie canadienne, c’est environ 25 fois
la superficie de l’Île-du-Prince-Édouard, ou 4 fois celle de l’île
de Vancouver. Voilà qui permet de mieux saisir la portée de nos
efforts collectifs pour la conservation du patrimoine naturel de
notre pays. En tant que donatrice, donateur, ou partenaire, vous
devriez en tirer une grande fierté. Merci!
Si vous appuyez Conservation de la nature Canada (CNC)
depuis un certain temps, vous remarquerez que cela représente
une augmentation considérable de la superficie totale de terres
conservées. Nous ne sommes évidemment pas arrivés à ce résultat
du jour au lendemain.
Périodiquement, nous procédons à une révision de notre
méthode de calcul de l’impact de notre organisme en matière de
conservation. Cette fois, nous avons pleinement pris en compte
les terres que nous avons directement acquises, conservées et
gérées, ainsi que l’impact plus large de notre travail effectué dans
le cadre de partenariats.
Grâce à votre appui, le rythme de notre travail s’est accéléré
comme jamais au cours des dernières années, plus particulièrement
en ce qui a trait aux grands projets à l’échelle du paysage. Cela
comprend notre travail favorisant la renonciation de droits privés
d’exploitation des ressources (par ex. bois d’œuvre, pétrole et gaz)
qui élimine les obstacles empêchant la conservation. Au nombre
des projets d’envergure qui ont bénéficié de nos efforts, nous
pouvons maintenant compter le parc sauvage provincial Birch River
(Birch River Wildland Provincial Park), en Alberta, qui vient
agrandir la plus vaste aire protégée de forêt boréale au monde,
ainsi que la nouvelle aire marine de conservation Tallurutiup
Imanga/détroit de Lancaster, au Nunavut, la plus vaste aire protégée
du Canada.
Je partage donc avec vous 14 millions de bonnes raisons de
se sentir bien à l’égard de la nature!
Dans la nature, on se sent bien. Dans ce numéro de notre magazine,
vous apprendrez pourquoi un nombre grandissant de médecins
prescrivent à leurs patients de passer du temps dans la nature
pour améliorer leur bien-être. Et, grâce au fait que vous croyez en
notre mission, il existe maintenant un plus grand nombre d’endroits
où les Canadiennes et les Canadiens peuvent se connecter à la
nature et améliorer leur santé.
Merci de soutenir notre mission.
John Lounds
John Lounds
Président et chef de la direction
natureconservancy.ca
8
14 16
14 Revenir de loin
Voyez comment Conservation de la nature Canada contribue au
retour d’espèces menacées de disparition.
6 Sentier Ralph-Wang
Cette Destination Nature du Manitoba vous permettra de plonger
dans la diversité de la prairie indigène, un habitat naturel menacé
au Canada.
7 Pagayons!
Meredith Brown, une ancienne garde-rivière des Outaouais, explore
la nature sauvage du Canada en naviguant sur ses lacs et rivières
avec sa pagaie d’eau vive fabriquée à la main.
8 Prescrire la nature
Pour un avenir sain et durable, il est essentiel de passer du temps
dans la nature. Désormais, les médecins disposent de recherches
qui le démontrent.
12 Tétras des armoises
Au pays de l’armoise, dans l’ouest de l’Amérique du Nord, vit un
oiseau dont la parade nuptiale est l’un des spectacles les plus
incroyables que la nature sauvage puisse offrir.
14 CNC à l’œuvre
À l’écoute des chauves-souris, en Saskatchewan; Compléter le
tableau de Darkwoods, en C.-B.; Une réserve naturelle créée grâce
à une famille, à l’Île-du-Prince-Édouard.
16 Qui se ressemble s’assemble
Le professeur Ryan Norris, nommé scientifique principal – famille
Weston à Conservation de la nature Canada, mène la conservation
vers de nouveaux sommets.
18 Contes, couleuvres et camping
Souvenirs du parc provincial Writing-on-Stone, en Alberta.
AUTOMNE 2019 3
D’UN OCÉAN
À L’AUTRE
Revenir
de loin
Le travail de restauration de
Conservation de la nature Canada
aide à protéger des espèces en
péril et contribue même au retour
d’espèces menacées d’extinction.
En mai dernier, l’Organisation des Nations
Unies a publié un rapport d’évaluation
mondiale sur la biodiversité. On y mentionne
que jusqu’à 1 million d’espèces sont menacées
d’extinction, en raison de conséquences liées
à l’activité humaine telles que les changements
climatiques et la perte d’habitats. La vérité, c’est
que nous perdons des espèces à une vitesse
alarmante, et que chaque jour, de nouvelles espèces
sont menacées de disparaitre de la planète.
Voici où vous et Conservation de la nature
Canada (CNC) faites une différence. Les efforts
de protection et de restauration des populations
animales et végétales au sein de leurs milieux
naturels font partie intégrante de notre stratégie.
Et bien que de s’attaquer aux causes sous-jacentes
du déclin des populations est une étape cruciale,
nous devons faire plus de travail de protection
d’habitats naturels et de restauration pour rétablir
les espèces menacées d’extinction.
Le travail de conservation peut prendre différentes
formes, comme des programmes de reproduction
d’espèces en captivité afin d’augmenter
une population donnée ou la restauration et la
protection d’habitats clés.
À travers le Canada, des espèces en péril
parviennent difficilement à s’adapter à la perte
d’habitats indigènes, à la présence d’espèces
envahissantes, et aux changements rapides des
régimes climatiques. Des experts en conservation
travaillent toutefois sans relâche à la restauration
de populations et à la protection de la biodiversité.
TKTKTKTKTKTKT
ALAMY STOCK PHOTO
4 AUTOMNE 2019 conservationdelanature.ca
Voici six espèces en péril que CNC contribue à protéger.
Pluvier siffleur
Tortue mouchetée
Blaireau d’Amérique
Au Canada atlantique, le pluvier
siffleur niche seulement sur des plages
de sable et de galets parsemées de
végétation. Cette espèce menacée a
besoin de paix et de quiétude, loin des
perturbations humaines, pour élever
ses petits. En Nouvelle-Écosse, le
pluvier siffleur niche sur moins de
30 plages; la répartition d’habitats
appropriés pour l’espèce est tout
aussi clairsemée dans le reste du
Canada atlantique. CNC s’est associé
avec des gouvernements provinciaux,
Études d’Oiseaux Canada, le Island
Nature Trust, Nature NB, Intervale et
d’autres organismes en conservation
afin de déterminer et protéger les
plages de nidification et de nettoyer
les habitats côtiers.
La population des Grands Lacs et du
Saint-Laurent de la tortue mouchetée
est désignée en voie de disparition.
Dans cette région urbanisée, la
mortalité routière est l’une des plus
grandes menaces qui guettent cette
espèce. Les experts en conservation
de CNC collaborent activement
avec le grand public pour enseigner
l’importance d’aider les tortues.
Avec de nouveaux outils comme
carapace.ca (site web développé par
CNC et la Province de Québec), tout
le monde peut prendre une photo
d’une tortue aperçue sur la route et
contribuer à la base de données de
ce projet de science citoyenne.
En 2004, des biologistes de CNC
au travail sur la propriété du ranch
Kootenay River (centre de la Colombie-
Britannique) y ont découvert la
présence de blaireaux d’Amérique, une
espèce en voie de disparition. La vallée
du cours supérieur du fleuve Columbia,
d’une superficie de 1 250 hectares
(3 089 acres), comprend une prairie
ininterrompue, c’est-à-dire un habitat
naturel exempt de routes et d’autres
formes de développement qui
perturbent souvent les populations de
blaireaux et créent des conflits entre
les humains et les animaux. L’aire
protégée du ranch Kootenay River
permet aux scientifiques d’effectuer
des recherches sur les espèces en voie
de disparition et ainsi d’améliorer les
efforts de restauration.
Monarque
Renard véloce
Bison des prairies
RENARD VÉLOCE : ALAMY STOCK PHOTO. AUTRES PHOTOS : ROBERT MCCAW.
conservationdelanature.ca
Au cours des dernières années, la
population mondiale de monarques
a chuté rapidement. Ce déclin serait
dû à la perte d’habitats au sein de son
aire d’hivernage (Mexique) et d’estivage
(Canada et États-Unis). À travers le
Canada, CNC oeuvre à la restauration
d’habitats (reproduction, alimentation
et haltes migratoires) de l’espèce.
Au Manitoba, il assure la plantation
d’asclépiade (plante hôte des
chenilles du monarque) et d’autres
fleurs indigènes pour améliorer et
agrandir les habitats viables pour cette
espèce. À l’île Pelee (lac Érié, Ontario),
CNC restaure des milieux humides et
des prés pour des espèces rares et en
péril, comme le papillon monarque.
Le renard véloce représente une
incroyable réussite en matière de
conservation. Bien que cette espèce
ait déjà été désignée disparue du
pays, principalement en raison de la
perte d’habitats, un programme de
réintroduction lancé en 1973 a permis
de ramener environ 650 individus
dans les prairies de l’Alberta et de la
Saskatchewan. Puisque le renard
véloce fait toujours face à des menaces
en lien avec son isolement génétique,
causé par la fragmentation de l’habitat,
le travail de CNC est vital pour
protéger et gérer les prairies qui
subsistent et qui servent de lien
entre les populations de ce renard.
Véritable emblème des prairies, cette
espèce de bison a jadis fait gronder
une grande partie de l’ouest de
l’Amérique du Nord. Cependant, au
tournant du 20 e siècle, la chasse
excessive a fait chuter sa population
totale à seulement 300 individus.
Depuis sa réintroduction en 2003,
à l’aire de conservation des prairies
patrimoniales Old Man on His Back,
en Saskatchewan, CNC maintient
un troupeau de bisons génétiquement
pur sur la propriété. Des
employés de CNC assurent la gestion
du pâturage de cette prairie et
veillent sur la santé de la population
de bisons des prairies.
AUTOMNE 2019 5
SUR LES
SENTIERS
Chevêche des terriers
Sentier
Ralph-Wang
Plongez dans la diversité de la prairie indigène, un habitat
naturel menacé, à cette Destination Nature située au Manitoba.
Le sentier Ralph-Wang, près du
village de Pierson, offre un regard
sur l’époque où la prairie indigène
s’étendait au-delà de l’horizon. Des prairies
comme celles-ci sont maintenant rares, tout
comme plusieurs des espèces d’oiseaux et
de végétaux que vous pourrez observer le
long du sentier.
Les champs situés autour du sentier
sont depuis longtemps synonymes de prairies
canadiennes. Ils fournissent des haltes
essentielles pour les oiseaux migrateurs et
sert d’habitat à la sauvagine et à des espèces
rares et menacées, comme la buse rouilleuse,
la chevêche des terriers et certains
papillons. Les prairies protègent nos eaux,
stockent le dioxyde de carbone et sont une
source précieuse et durable de pâturage
pour le bétail.
Le sentier Ralph-Wang sert aussi aux
déplacements de la faune, ce qui en fait
un site de choix pour observer des espèces
comme le cerf, le renard, le coyote et
d’autres animaux. Les peupliers deltoïdes y
représentent une oasis pour les oiseaux
chanteurs, tandis que les champs accueillent
des espèces rares d’oiseaux des prairies.
HABITAT
Le long du sentier, la transition entre la
végétation indigène d’herbes mixtes de la
haute prairie et celle des prés humides des
basses terres est visible. À mesure que le
sentier s’approche du ruisseau Gainsborough,
les herbes de la haute prairie font place à
un milieu composé de saules, de joncs et de
spartines pectinées (graminées).
Au premier coup d’œil, la prairie semble
n’être qu’un champ d’herbes hautes. En y
regardant de plus près, la diversité des
espèces végétales devient évidente. À la
fonte des neiges, la prairie s’éveille avec sa
variété de graminées de différentes couleurs
et ses fleurs sauvages, soit une combinaison
de végétaux typiques des prairies à herbes
courtes, tolérants à la sécheresse, et de
plantes des prairies à herbes hautes, qui
poussent dans des sols humides.
CNC. CHEVÊCHE DES TERRIERS : ROBERT MCCAW.
6 AUTOMNE 2019 conservationdelanature.ca
Buse rouilleuse
LES
INDISPENSABLES
ESPÈCES À OBSERVER
• bruant à ventre noir
• bruant de Le Conte
• bruant sauterelle
• buse rouilleuse
• cerf mulet
• chevêche des terriers
• monarque
• orignal
• pie-grièche
migratrice
• pipit de Sprague
• tétras à queue fine
BUSE ROUILLEUSE : ROBERT MCCAW. LES INDISPENSABLES : JESSICA DEEKS.
EFFORT COMMUNAUTAIRE
En 2012, la Municipalité régionale d’Edward,
devenue depuis la Municipalité de Two
Borders, a conclu une entente avec CNC
afin d’assurer la protection à long terme de
cette prairie. Bien que la terre demeure la
propriété de la Municipalité, une entente
de conservation impose certaines restrictions
à son développement.
Durant près de 40 ans, Ralph Wang a été
préfet de la Municipalité régionale d’Edward.
Ornithologue amateur intéressé depuis
toujours par la conservation de la nature,
M. Wang a travaillé avec l’équipe de CNC de la
région du Manitoba pour conclure l’entente de
conservation sur des terres de la Municipalité.
Cette zone est protégée et gérée par la
Municipalité de Two Borders en collaboration
avec CNC et un éleveur de bétail de la région.
SAISON
15 avril au 15 novembre
SENTIER
Type : boucle Niveau de difficulté : facile
Distance aller-retour : 1 km
Surface : herbe tondue
COMMENT S’Y RENDRE
À partir de Pierson, emprunter l’Autoroute 3
Ouest sur 1,6 km. À Antler Road (171W),
tourner vers le Sud (gauche) et rouler sur
8,8 km. Le sentier Ralph-Wang se trouve sur
le côté Est (gauche) du chemin.1
Destinations Nature
Explorez destinationsnature.ca
Pagayons!
Meredith Brown, ancienne garde-rivière des Outaouais,
explore la nature sauvage du Canada en naviguant sur ses
lacs et rivières avec sa pagaie d’eau vive fabriquée à la main.
Si vous habitez au sein du plus grand écosystème d’eau douce du monde,
les Grands Lacs, vous devez savoir pagayer! Ma façon préférée d’explorer la
nature est de suivre le réseau sans fin de lacs et de rivières qui nous relient
à nos voisins du sud et à nos océans. En sillonnant le paysage, les cours d’eau
creusent leur chemin, serpentent et créent des rapides et des plans d’eau. Ce que
je préfère ce sont les rapides - pour les sons qu’on y entend, l’odeur terreuse et le
défi de descendre un parcours créé par les roches des rivières et la dénivellation.
Je me sers toujours de ma pagaie d’eau vive fabriquée à la main à partir de bois
local, produit de façon durable, par mon ami Andy Convery, artiste, éducateur,
fabricant de canots, pagayeur et guide en milieu sauvage. Cette pagaie est un
cadeau de mon mari, Ronnie, que j’aime aussi amener dans la nature avec moi!1
conservationdelanature.ca
AUTOMNE 2019 7
L’automne à la réserve naturelle Afred-Kelly,
au Québec, une Destination Nature de CNC.
PAR Zack Metcalfe, auteur et rédacteur indépendant
Prescrire l
Pour un avenir sain et durable, il est essentiel de passer du temps dans la
nature. Les médecins disposent désormais de recherches qui le démontrent.
TKTKTKTKTKTKT
8 AUTOMNE 2019 conservationdelanature.ca
GUILLAUME SIMONEAU.
Il faisait trop froid, même pour
des insectes. Tel un miroir, la surface
du lac Supérieur reflétait fidèlement
un ciel aux teintes rubis alors que le
soleil se levait sur le parc provincial
Pancake Bay, en Ontario. Des rayons lumineux
traversaient les branches d’une forêt ancienne
peuplée d’érables, de bouleaux, de chênes,
d’épinettes et de pins. Une fois le brouillard
dissipé, le chant des oiseaux s’est élevé pour
remplir cette forêt bordant le lac. J’étais seul.
Après une semaine sur la route, à vivre dans
ma voiture et dans ma tente constamment
montée à la hâte, j’étais plutôt tendu. Mais ici,
je me sentais serein, voire rayonnant, pour la
première fois depuis des jours.
Sans que j’en aie été conscient, la cathédrale
naturelle dans laquelle je me trouvais orchestrait
de profonds changements en moi. Ma pression
artérielle s’en trouvait diminuée; ma fréquence
cardiaque, ralentie; et le flux de cortisol
(hormone du stress), endigué. Mes angoisses,
tribulations et ruminations se dissipaient à
mesure que s’éveillaient des sentiments de joie,
de curiosité, de vitalité et d’émerveillement.
Les avantages pour la santé du temps passé
dans la nature, qui n’étaient autrefois qu’une
croyance populaire, font aujourd’hui l’objet
de recherches médicales. Chez les enfants,
des doses régulières de nature procurent des
avantages à long terme pour l’amélioration
de l’estime de soi, la vision, le poids corporel,
l’attention et le rendement scolaire général. Dans
les salles de réveil des hôpitaux, les patients qui
ont une fenêtre avec vue sur un espace vert ont
moins besoin d’analgésiques que les autres
patients. Également, l’ajout de 10 arbres dans
un pâté de maisons améliore la perception de
l’état de santé, ce qui équivaut à rajeunir de
7 ans ou à gagner 10 000 $ de plus par an.
Ces constats, parmi d’autres, ne sont plus
que théoriques; ils démontrent un phénomène
aussi puissant que mystérieux.
a nature
TKTKTKTKTKTKT
conservationdelanature.ca
AUTOMNE 2019 9
Lisa Nisbet en compagnie d’un étudiant
à l’Université Trent, en Ontario.
Des étudiants explorent les milieux
naturels du terrain de l’université et
mènent une recherche sur les bienfaits
du temps passé dans la nature.
Le rapport à la nature
Lisa Nisbet, professeure associée au département
de psychologie de l’Université Trent,
en Ontario, a orienté sa carrière sur ce sujet.
Au début de juin, pendant que nous parcourions
le périmètre du campus, elle a exposé
les bienfaits que peuvent procurer aussi peu
que 15 minutes passées dans la nature.
Dans ses recherches, la professeure Nisbet
s’est intéressée à la manière dont le temps
passé dans la nature influence comment nous
agissons vis-à-vis d’elle, et ce, en évaluant ce
qu’elle appelle la Nature Relatedness (le rapport
à la nature). Simplement dit, le rapport à
la nature correspond au degré d’appréciation
d’une personne à l’égard de la nature dans son
ensemble, c’est-à-dire sans se limiter à ce qui
est joli ou pittoresque, et à la compréhension
de cette personne des relations complexes
qui existent entre les nombreux éléments qui
composent le monde naturel. Une appréciation
égale des marécages et des plages ensoleillées,
en reconnaissance de leur diversité unique, dénote,
par exemple, un bon rapport à la nature.
Le sentiment de n’être qu’une pièce infime d’un
immense casse-tête écologique révèle un lien
encore plus étroit avec le monde naturel.
Pour déterminer à quel niveau une personne
se situe, la professeure Nisbet et ses
collègues ont établi l’échelle du rapport à la
nature (Nature Relatedness Scale) à l’aide
d’un test composé de 21 affirmations. Le
degré d’accord ou de désaccord avec ces affirmations,
selon une note de 1 à 5, où 1 représente
un faible rapport à la nature, permet de
classer les répondants sur cette échelle.
Nous savons tous que dans la nature,
on se sent plus calme, moins stressé et
plus heureux. Désormais, nous avons
des statistiques qui le confirment.
À ce jour, le test a été traduit dans plus
d’une dizaine de langues, adopté par plusieurs
organismes à vocation environnementale
(dont Conservation de la nature Canada
[CNC] avec son Quiz Nature — quiznature.ca
— et soumis à plus de 10 000 personnes, des
employés de bureau aux professionnels de la
conservation. Au Canada, le score moyen est
de 3 sur l’échelle du rapport à la nature.
Selon ce que Lisa Nisbet en a conclu, le
temps passé dans la nature consolide le lien
que nous entretenons avec elle et nous
amène à adopter des comportements soucieux
de l’environnement. Plus nous passons
de temps dans la nature, plus nous sommes
enclins à la protéger.
« Il est très difficile pour le commun
des mortels d’être un écocitoyen, à moins
d’être animé d’une motivation intrinsèque
à protéger la nature, explique-t-elle. Si
vous ne voyez pas ou ne comprenez pas les
conséquences de déverser de la peinture
dans l’évier ou de répandre des pesticides
sur votre pelouse, vous ne poserez simplement
pas les gestes appropriés. »
« Il faut inclure la nature dans nos habitudes
», ajoute-t-elle.
Le meilleur remède qui soit
Il y a 10 ans, la D re Lem a remis sa première
ordonnance de nature à un jeune homme atteint
d’un trouble déficitaire de l’attention.
Elle était convaincue des avantages manifestes
de la nature, mais hésitait à prescrire
quelque chose d’aussi radicalement nouveau,
par crainte que ce soit perçu comme trop
« grano ». La prescription a néanmoins été
bien reçue.
Depuis ce jour, elle fait valoir les mérites des
prescriptions de nature et s’en fait la porteparole
à des congrès, lors de visites guidées
dans les parcs provinciaux de Colombie-
Britannique et dans le cadre de sa pratique en
médecine familiale. Elle prescrit des doses de
nature pour traiter la dépression, le stress, les
troubles de l’attention et même les commotions
TAYLOR ROADES.
10 AUTOMNE 2019 conservationdelanature.ca
cérébrales, et ce, à raison de 30 minutes la
séance, 2 heures par semaine, au minimum.
« Nous savons tous que dans la nature on se
sent plus calme, moins stressé et plus heureux.
Et désormais, nous avons des statistiques qui
confirment cette réalité. » ajoute-t-elle.
La D re Lem siège au conseil d’administration
de l’Association canadienne des médecins
pour l’environnement (cape.ca), une organisation
vouée à améliorer la santé humaine par
la protection de l’environnement. C’est grâce
à des médecins comme elle que de telles approches
se retrouveront éventuellement dans
des manuels de médecine, et que les prescriptions
vertes deviendront pratique courante
dans les cliniques.
« Les médecins et les infirmières figurent
toujours aux cinq premiers rangs des professionnels
jugés les plus dignes de confiance au
Canada, mentionne la D re Lem. Les patients
nous écoutent. Si nous pouvions mobiliser les
professionnels de la santé afin qu’ils prescrivent
des doses de nature plus souvent, je
pense que ça enverrait un message très fort. »
Une telle initiative est en cours au centre
de santé communautaire South Georgian
Bay, près de Wasaga Beach, en Ontario.
Ruth McArthur est infirmière à la régie régionale
de la santé et membre du conseil d’administration
du Wasaga Beach Health Community
Network (groupe de professionnels chargés
de rédiger ces ordonnances); elle précise que
l’ampleur et la portée du programme dépendront
du financement obtenu. Ses collègues et
elle s’attendent à pouvoir rédiger leurs premières
ordonnances de nature cet automne.
Comme elles ont été imaginées jusqu’à présent,
ces ordonnances seront accompagnées
de cartes des parcs situés près de Wasaga
Beach, et peut-être même d’un laissez-passer
de Parcs Ontario. Le groupe espère sensibiliser
la clientèle du centre communautaire et
d’autres professionnels de la santé aux avantages
de passer du temps en plein air.
Retour au bercail
En juillet, au centre-ville de Charlottetown
(Î.-P.-É.), j’ai rencontré Tyler Coady, un jeune
gaillard très éloquent âgé de 33 ans. Il m’a accueilli
avec une blague et un sourire. M. Coady
souffre d’un trouble de stress post-traumatique
(TSPT) causé par l’explosion d’une
bombe en bordure de route pendant son
service militaire en Afghanistan. « Une des
choses qui m’ont le plus manqué à l’étranger
était les espaces verts », affirme-t-il.
« Le TSPT perturbe presque tous les aspects
de la vie », explique M. Coady. Ce
trouble l’afflige de rappels d’images (flashbacks)
importuns, en plus d’une anxiété
constante et invalidante. Au début, il s’était
isolé de la société. L’ergothérapie, la
médication et le soutien par les pairs ont été
essentiels à son rétablissement, tout comme
l’a été l’achat d’une petite ferme et les randonnées
faites dans ses recoins les plus sauvages.
Quand il se trouve dans des lieux achalandés,
Tyler Coady doit réprimer les symptômes
du TSPT. Dans la nature, garder son calme
ne requiert toutefois aucun effort. Quelle
que soit l’influence de la nature sur l’esprit
humain, elle est particulièrement prononcée
chez des personnes comme Tyler Coady.
Mettant en pratique sa maîtrise en psychologie
militaire, M. Coady coordonne maintenant
des groupes d’entraide pour d’autres
anciens combattants de l’Île-du-Prince-
Édouard atteints de troubles mentaux, en
les aidant à trouver la paix dans la nature.
Island Nature Trust, un précieux partenaire
de CNC, compte parmi les plus anciens
organismes de conservation de terres privées
du Canada. Depuis sa fondation en 1979, il a
assuré la protection de plus de 1 600 hectares
(plus de 4 000 acres) de nature sauvage sur
l’Île-du-Prince-Édouard. Conscient du besoin
particulier des anciens combattants d’être
en contact avec la nature, l’organisme a offert
à M. Coady d’utiliser sa plus grande aire
protégée, qui regorge de forêts, de milieux
humides, de sentiers et d’anciens chemins
accessibles aux personnes à mobilité réduite.
« Il est généralement reconnu que l’on
protège seulement ce que l’on aime. Et tenter
de séparer les gens de la nature ne fonctionne
pas », souligne Megan Harris, directrice
générale du Island Nature Trust. « Nous
ne sommes pas distincts de la nature. On y
trouve des choses dont nous avons besoin.
Ces besoins sont parfois exacerbés quand
l’esprit a été éprouvé à l’extrême, comme
dans le cas des anciens combattants. »
Nature pour tous
CNC a pour sa part élaboré un certain nombre
de programmes pour accroître les liens entre
les humains et la nature. Bénévoles pour la
conservation permet à des gens d’à travers le
pays de participer activement à la conservation,
la restauration et la recherche sur des
propriétés de CNC. De plus, avec ses quelque
40 Destinations Nature (destinationsnature.
ca), CNC donne accès à une série de propriétés
prêtes à accueillir des randonneurs enthousiastes,
des ornithologues amateurs et
même des personnes qui commencent tout
juste à s’intéresser à la nature.
« Nous sommes ravis de partager ces lieux
avec des gens de tous les niveaux d’habileté
et d’expérience, afin de les encourager à tisser
des liens avec la nature », affirme Erica
Thompson, directrice de la mobilisation à
CNC. Pour les familles et les amis, le grand air
est rassembleur et permet de mieux
apprécier la nature et l’importance de
prendre soin de ces lieux si uniques. Mon récent
passage en Gaspésie, au Québec, où j’ai
notamment visité la Destination Nature de
Pointe-Saint-Pierre, m’a permis de confirmer à
quel point il est important pour moi de passer
du temps dans la nature, de me déconnecter
des appareils électroniques et d’apprécier la
curiosité et l’inspiration que me procure le
temps bien investi à l’extérieur. »
CNC encourage la population à explorer ses
Destinations Nature en personne et en ligne.
Les visiteurs peuvent y pratiquer diverses activités
: randonnée, canot, kayak, photographie
et observation de la faune et de la flore. De
Victoria à St. John’s, des propriétés situées en
milieux urbain et rural sont ouvertes à tous.
Avec ce programme, CNC vise plusieurs
objectifs. Il espère amener les gens à profiter
des bienfaits physiques et mentaux qui accompagnent
le fait d’être actif dans la nature, mais
aussi à avoir une meilleure appréciation des services
écologiques que fournit la nature (comme
l’air et l’eau purs), et à saisir l’importance de la
conserver pour les générations futures.
Que ce soit pour les adeptes d’intérieur,
les amoureux de la nature, ou les personnes
qui se situent entre les deux, CNC souhaite
rendre la nature plus accessible. Tous sont
encouragés à visiter quiznature.ca pour
répondre à six questions qui leur donnera
un « Score Nature » révélant leur lien à la
nature. Ils pourront ensuite s’inscrire pour
recevoir des conseils d’un « Coach Nature »
virtuel pour avoir une vie plus heureuse et
en santé en ajoutant à leur horaire du temps
en plein air.
Erica Thompson est aussi membre de
#NaturePourTous Canada, une initiative de
l’Union internationale pour la conservation
de la nature, qui vise à reconnecter les humains
avec ce qui reste de notre patrimoine
naturel. La section canadienne est une coalition
jeune mais croissante d’organisations
non gouvernementales (ONG), de ministères,
d’universitaires et, bien sûr, de représentants
de CNC, qui apporte une diversité
de disciplines à cette campagne.
La séparation de l’être humain d’avec la
nature a causé un tort monumental à l’esprit,
au corps et à la biodiversité, une situation
très bien soulignée par les personnes mentionnées
dans cet article. Pour un avenir sain
et durable, et par des programmes tels que
ceux précédemment décrits, trouver des
moyens de conserver la nature veut non seulement
dire aider la nature, mais s’aider
nous-mêmes. Depuis ce matin au parc provincial
Pancake Bay, je suis plus enclin à
prendre mes chaussures de randonnée que
de l’aspirine, et beaucoup moins intéressé
à passer cette belle journée à l’intérieur.1
conservationdelanature.ca
AUTOMNE 2019 11
PROFIL
D’ESPÈCE
Tétras des
armoises
Au pays de l’armoise, dans l’ouest de l’Amérique du Nord,
vit un oiseau dont la parade nuptiale est l’un des spectacles
les plus incroyables que la nature sauvage puisse offrir.
ALAMY STOCK PHOTO
12 AUTOMNE 2019 conservationdelanature.ca
APPARENCE
Le tétras des armoises a un plumage gris brunâtre
sur le dos, et noir et blanc sur la queue. Le mâle
adulte a une poitrine noire traversée d’une bande
blanche ainsi qu’un collier de plumes blanches
pointues. Sa queue est aussi munie de plumes
pointues. Les deux sexes ont le ventre noir.
Projet de rétablissement du tétras
des armoises
Bien que le tétras des armoises ait déjà été une espèce
commune dans l’ouest des Prairies, on estime que sa population
a chuté de 80 % au cours des 30 dernières années. Aujourd’hui,
moins de 250 individus vivant en liberté subsistent dans le
sud-est de l’Alberta et le sud-ouest de la Saskatchewan.
L’espèce a été désignée en voie de disparition au Canada en
vertu de la Loi sur les espèces en péril, principalement en raison
de la perte, la fragmentation et la dégradation des prairies
indigènes dues à l’exploration pétrolière et gazière et à la
transformation de prairies en terres agricoles.
AIRE DE DISTRIBUTION
Cette espèce se trouve dans l’ouest de l’Amérique
du Nord, dans les zones où pousse l’armoise
(plante herbacée), comme le sud-est de l’Alberta
et le sud-ouest de la Saskatchewan. En Colombie-
Britannique, cet oiseau est désigné disparu.
FESTIVAL DE DANSE
Chaque printemps, des tétras des armoises se
rassemblent dans ce qu’il est convenu d’appeler
des arènes de reproduction (ou leks), où les mâles
se livrent à des parades nuptiales spectaculaires
destinées aux femelles. Lorsque le mâle se pavane, il
gonfle et dégonfle ses sacs gulaires (sous la gorge)
en produisant un son sec, rejette sa tête en arrière,
déploie ses ailes et étale sa queue en éventail.
ARMOISE
Les populations de tétras des armoises dépendent
des prairies peuplées d’armoise. Pendant l’été,
cette plante herbacée représente plus de 60 % de
l’alimentation des adultes, en plus de fleurs et de
bourgeons d’herbes non graminéennes. En hiver,
l’armoise compose la totalité de l’alimentation
de l’espèce.
AIDEZ CNC À PROTÉGER CETTE ESPÈCE
Pour savoir comment vous pouvez aider à protéger
l’habitat du tétras des armoises et celui d’autres
espèces, visitez conservationdelanature.ca
En 2014, des fonds fédéraux et provinciaux ont été octroyés
pour appuyer la protection du tétras des armoises, ce qui
a permis au Zoo de Calgary de mettre sur pied un programme
de reproduction et de réintroduction de l’espèce.
En 2016, le zoo a ouvert le premier centre de reproduction du
tétras des armoises au Canada, nommé Snyder-Wilson Family
Greater Sage-Grouse Pavilion. Depuis, le zoo a établi une
population reproductrice viable de 54 individus.
À l’automne 2018, le Zoo de Calgary a procédé à la remise en
liberté de 66 tétras des armoises sur 2 sites protégés. Celui situé
au sein du parc national des Prairies, en Saskatchewan, a été
fourni par Parcs Canada; l’autre se trouve dans le sud-est de
l’Alberta, sur une terre conservée par CNC.
Le Bell-Sage-Grouse Legacy Project
(« Projet patrimonial Bell-Sage-Grouse »)
Mme Barbara Bell était une donatrice bienveillante qui a inclus
dans son testament un don à CNC. Son souhait était que ce don
contribue à la conservation du patrimoine naturel tout en aidant
au rétablissement d’une espèce en voie de disparition. Avec ce don,
CNC a pu investir dans un nouveau site de conservation entouré de
prairie indigène, un habitat de choix pour le tétras des armoises.
Cette propriété portera le nom de Bell-Sage-Grouse Legacy Project.
L’héritage de Mme Bell sera géré avec soin pour appuyer CNC
dans son travail de restauration de l’habitat et d’intendance
continue de ce site ainsi que d’autres tout aussi vitaux.
Le Bell-Sage-Grouse Legacy Project était au départ une terre
qui n’avait pas été cultivée pendant environ 5 ans. Dans les
prochaines années, CNC y procédera à la restauration d’une
parcelle de 65 hectares (160 acres). Ce travail est un effort
collectif appuyé par l’Alberta Conservation Association et
Alberta Environment and Parks.
CNC est impatient de voir cette terre redevenir une prairie
indigène qui procurera un habitat à long terme pour le tétras
des armoises et d’autres espèces indigènes des prairies.
Grâce à cet investissement, les retombées du généreux soutien
de Barbara Bell seront ressenties à travers la prairie albertaine, et
ce, pour des générations à venir.1
conservationdelanature.ca
AUTOMNE 2019 13
CNC
À L’ŒUVRE
1
À l’écoute des chauves-souris
SASKATCHEWAN
2
1
MERCI!
Votre appui a permis la réalisation de
ces projets. Pour en savoir plus, visitez :
conservationdelanature.ca/nous-trouver.
À l’écoute des chauves-souris, dans le centre
de la Saskatchewan.
3
La petite chauve-souris brune et la chauve-souris nordique sont toutes deux
désignées en voie de disparition au Canada, et ce, en raison du déclin
dévastateur de leurs populations de l’est du pays, causé par le syndrome
du museau blanc, une maladie fongique introduite.
Le champignon responsable de cette maladie se propage vers l’ouest, mais n’a
pas encore été documenté en Saskatchewan. Il est donc urgent de dresser l’état
des populations de ces deux chauves-souris dans cette province, et de déterminer
quels types d’habitats elles utilisent à différents stades de leur cycle de vie.
En menant des inventaires acoustiques, l’équipe de Conservation de la nature
Canada (CNC) de la région de la Saskatchewan améliore ses connaissances
des espèces présentes sur les propriétés de l’organisme. À l’aide d’un détecteur
d’ultrasons, utilisé dans les zones où ces chauves-souris sont susceptibles de se
trouver (étendues d’eau et sentiers forestiers), des employés de CNC enregistrent les
signaux d’écholocation qu’elles émettent en plein vol ou en chassant des insectes.
Les cris d’écholocation sont spécifiques à chaque espèce. En analysant les
ultrasons des chauves-souris sur chaque propriété, nous pouvons donc déterminer
quelles espèces sont présentes et le niveau d’activité de chacune. Nous avons
jusqu’à présent mené des inventaires sur huit propriétés de la province et documenté
chacune des huit espèces présentes en Saskatchewan, incluant la petite
chauve-souris brune et la chauve-souris nordique.
À l’été 2018, nous avons lancé un projet visant à déterminer où ces deux espèces
en voie de disparition trouvaient des habitats dans les forêts de trembles et les forêts
mixtes du centre de la Saskatchewan. Leur présence a été confirmée, mais on ne sait
pas avec précision quelles zones et quels types d’habitats elles utilisent, et à quelles
fins (par exemple, comme aires de repos de jour ou colonie de maternités). Après
avoir attrapé des chauves-souris à l’aide de filets souples conçus pour la capture
d’animaux volants, nous les munissons d’émetteurs radio. Elles sont par la suite
suivies jusqu’à leurs aires de repos qui peuvent alors être caractérisées.
La petite chauve-souris brune et la chauve-souris nordique utilisent des cavités
d’arbres pour se reposer. En comparant ces arbres à d’autres trouvés sur le territoire,
on peut identifier ceux dont se servent ces espèces. Cette information peut
aider CNC à adapter ses plans de gestion dans les zones fréquentées par ces
chauve-souris afin de contribuer à leur protection et leur rétablissement.
Vous aussi pouvez aider ces espèces en adhérant à Chauves-souris aux abris
(chauve-souris.ca), dont l’objectif est de documenter et de suivre les colonies de
chauves-souris au Canada. Les données recueillies permettent aux scientifiques de
suivre les populations et la répartition des chauves-souris, et de déterminer si les
populations sont stables ou en croissance, ou si elles ont besoin que des mesures de
conservation soient adoptées.
SARAH LUDLOW.
Déterminer l’âge d’une chauve-souris : Les ailes des adultes ont une articulation fusionnée
qui ne se trouve pas chez les juvéniles. Un éclairage à contre-jour permet de distinguer
cette caractéristique.
14 AUTOMNE 2019 conservationdelanature.ca
À PARTIR D’EN HAUT : STEVE OGLE. STEVE OGLE. ALAMY.
2
Compléter le tableau de Darkwoods
COLOMBIE-BRITANNIQUE
Lorsque CNC a acquis la propriété de Darkwoods en 2008, nous
savions que cet accomplissement majeur demeurait incomplet. En
effet, malgré sa vaste superficie, soit plus de 550 km 2 , une parcelle
manquait en son centre.
Pour Tom Swann, directeur des projets stratégiques et des
dons majeurs à CNC, cette parcelle était un élément central de
notre vision du projet Darkwoods. Selon lui, il s’agissait de savoir
quand, et non pas si, CNC allait acquérir cette terre non protégée
au coeur de cette importante aire de conservation.
« Peu importe à qui nous parlions du projet, dès qu’une personne
regardait la carte de Darkwoods, elle pointait du doigt immédiatement
le trou et demandait : qu’est-ce que c’est? Qu’adviendra-t-il
de cette parcelle? » se rappelle Tom Swann.
Dix ans après le premier projet de conservation à Darkwoods,
les planètes se sont alignées pour combler ce trou; les propriétaires
étaient prêts à vendre leur terre. Grâce à la relation de
confiance créée au fil du temps avec les employés de CNC, ils ont
opté pour une vente plutôt que d’autres options qui auraient laissé
la porte ouverte à des projets de développement non durable.
Le territoire nouvellement conservé englobe presque tout le bassin
versant Next Creek où se trouvent des parcelles d’anciennes forêts
pluviales tempérées qui fournissent des habitats essentiels au grizzly,
au carcajou, au wapiti, à l’omble à tête plate (un poisson) et à
d’autres espèces sauvages. Ces forêts exceptionnelles sont parfois
appelées « forêt de neige », car leur humidité provient principalement
de l’accumulation de neige. Elles abritent la plus grande diversité
d’arbres en Colombie-Britannique. Ces terres, comme l’ensemble de la propriété
Darkwoods, sont un refuge pour le pin à écorce blanche, une espèce en voie de disparition.
« La conservation du bassin versant Next Creek et l’expansion de l’aire de conservation
Darkwoods représentaient une occasion incroyable de concrétiser une vision en conservation
qui remonte à une décennie, mentionne Nancy Newhouse, vice-présidente régionale à CNC pour la
Colombie-Britannique. Nous sommes si reconnaissants envers toutes les personnes et les organisations
qui ont crû en cette vision que nous avions d’avoir un impact d’importance mondiale en matière
de conservation.
Apprenez-en plus sur les personnes et les organisations qui ont contribué à la réalisation de ce projet en consultant
natureconservancy.ca/bc (en anglais).
3
Une réserve naturelle créée grâce à une famille
ÎLE-DU-PRINCE-ÉDOUARD
Grâce à une famille bien connue de l’Île-du-Prince-Édouard, CNC conserve maintenant 91 hectares
(226 acres) de milieux humides et de forêts de feuillus rares à Kingsboro, près de Souris. La propriété
a été donnée par Camilla MacPhee et sa famille, en mémoire de Melvin MacPhee, l’époux de Camilla.
Melvin MacPhee a commencé à travailler à 13 ans à l’épicerie de ses parents (plus tard nommée
Clover Farm). Dans les années 1980, il a développé le centre commercial de Souris (Souris Mall),
ce qui a fait de lui l’un des principaux employeurs de la localité. Reconnu comme un chef d’entreprise
soucieux de sa collectivité, M. MacPhee a été intronisé au Temple de la renommée du commerce de
l’Île-du-Prince-Édouard en 2005. Il est décédé en 2010, à l’âge de 79 ans.
La réserve naturelle Mel et Camilla MacPhee abrite une vaste tourbière non perturbée, un type de
milieu humide d’eau douce rare sur l’île. La tourbière est entourée d’une forêt mature d’érables rouges,
d’érables à sucre et de bouleaux jaunes, une combinaison de feuillus indigènes désormais peu commune
à l’Î.-P.-É. La région fournit un habitat au pioui de l’Est, un oiseau figurant sur la liste de la Loi sur les
espèces en péril du Canada, ainsi qu’à de nombreux végétaux rares à l’échelle provinciale, comme le
géranium de Robert et le trille penché.
Pleins feux sur
nos partenaires
Le Groupe Banque TD appuie
Conservation de la nature Canada
(CNC) par l’entremise de sa
plateforme d’entreprise citoyenne,
La promesse Prêts à agir, en tant
que commanditaire principal de
Ici, on parle nature (NatureTalks).
Cette série de conférences se rend
dans plusieurs villes à travers le pays
pour offrir un contenu qui suscite la
réflexion et des discussions animées
par des groupes d’experts de
différents horizons. En tant que
commanditaire principal, TD appuie
un vaste réseau de leaders au sein
des communautés et de citoyens
socialement engagés qui se
réunissent pour explorer et mettre
en valeur la nature, qui est à la fois
une ressource, une source d’inspiration
et un milieu qui soutient la vie.
Avec La promesse Prêts à agir,
TD aspire à utiliser ses activités
financières, philanthropiques
et son personnel pour aider à
améliorer la qualité de l’environnement
pour que les gens et
l’économie puissent prospérer.
Cela fait partie de son engagement
à contribuer à la création
d’un avenir plus inclusif
et durable.
Le Groupe Banque TD et sa
fondation nationale, la Fondation
TD des amis de l’environnement,
appuient CNC depuis plus de
30 ans. De 2012 à 2016, TD et CNC
ont œuvré ensemble à la protection
de forêts partout au Canada. TD a
ainsi aidé CNC à protéger plus de
40 000 acres (16 000 hectares) dans
7 des 8 régions forestières du pays.
De la forêt côtière de la Colombie-
Britannique, en passant par la forêt
boréale de la Saskatchewan,
jusqu’à la forêt acadienne de la
Nouvelle-Écosse, l’appui du
programme Forêts TD a aidé CNC
à protéger des habitats essentiels
dans les 10 provinces canadiennes.
Pour en savoir plus sur
l’engagement de TD, visitez
td.com/planetedynamique
conservationdelanature.ca
UNE FORCE POUR
LA NATURE
Qui se
ressemble
s’assemble
Le professeur Ryan Norris, récemment nommé scientifique principal
– famille Weston, à Conservation de la nature Canada (CNC), mène la
conservation vers de nouveaux sommets.
MIKE FORD.
16 AUTOMNE 2019 conservationdelanature.ca
Au Nouveau-Brunswick, dans la baie de
Fundy, une prairie ouverte couvre les
80 hectares (200 acres) de l’île Kent, voisine
de l’île Grand Manan. Chaque printemps pendant
12 ans, c’est sur une parcelle de terre de seulement
300 m 2 de cette île pittoresque qu’on pouvait trouver
Ryan Norris.
Bruant des prés
ROBERT MCCAW.
« Debout au milieu de mon site d’étude, je pouvais voir l’océan de
chaque côté, se rappelle le professeur agrégé de la faculté de biologie
intégrative de l’Université Guelph, en Ontario. Il m’arrivait parfois de
voir passer des baleines. »
À l’époque, Ryan Norris assurait le suivi de l’évolution de la
population de bruants des prés, dans le cadre d’une étude sur quatre
décennies de l’écologie des populations de cet oiseau. Entreprise par
l’ornithologue américain Nat Wheelwright, cette étude est maintenant
soutenue par M. Norris et son laboratoire de recherche. C’est sur l’île
Kent, à l’entrée de la baie de Fundy, qu’il a approfondi sa compréhension
du rôle des oiseaux migrateurs dans la perspective plus globale
de la conservation, et dans le contexte des changements climatiques.
Commentant les résultats de ses recherches, il affirme : « Nos
oiseaux disparaissent. »
« En début de carrière, je ne me considérais pas comme un biologiste
de la conservation. Aujourd’hui, les spécialistes de l’écologie n’ont pas le
choix; nous devons tous être des biologistes de la conservation. Comme
le climat change rapidement, il n’y a plus de séparation entre l’écologie
[étude des espèces et leurs relations avec l’environnement] et la biologie
de la conservation [étude de la sauvegarde des espèces] explique-t-il.
Voilà pourquoi je suis ici, à Conservation de la nature Canada. »
Au printemps dernier, M. Norris a été nommé scientifique principal
– famille Weston, à CNC. Dans ses fonctions, il sera tenu d’appliquer la
recherche en conservation à ce qui est sans contredit le problème le plus
urgent de notre époque : la protection des végétaux et des animaux,
ainsi que des habitats naturels dont ils ont besoin pour survivre.
C’est excitant pour des gens de tous les
horizons de pouvoir contribuer à la science
de la conservation et d’y participer.
M. Norris assurera le développement et la direction du programme
de bourses en conservation de la famille Weston, destiné à appuyer
les futurs leaders de la conservation. Ce programme offrira des expériences
concrètes aux diplômés qui étudient les espèces en péril, les
espèces envahissantes ou la conservation efficace.
« Je vois ce programme comme un moyen de former et de guider
la prochaine génération d’écologistes, expliquet-il. J’espère qu’il
servira d’exemple à l’échelle mondiale pour la formation des futurs
leaders de la conservation. » M. Norris possède de l’expérience à
titre d’écologiste et de leader en recherche sur les oiseaux migrateurs
et les papillons monarques. Il a mis sur pied son laboratoire de
recherche à l’Université Guelph en 2006, afin d’étudier les effets de
la variabilité des saisons sur les espèces migratrices et résidentes,
comme celles présentes au Canada.
Communicateur scientifique efficace,
M. Norris espère expliquer les impacts
des changements climatiques sur les
espèces migratrices. « La conservation de
ces espèces dépend de nos connaissances
sur leurs destinations et sur comment les
changements climatiques influencent leur
survie, mentionne-t-il. Dans mon travail à
CNC, j’espère renforcer les collaborations
avec les partenaires universitaires, développer
nos connaissances sur les espèces et utiliser
cette information pour prendre des décisions
fondées sur des données probantes pour
mieux conserver nos milieux naturels à
travers le Canada. »
M. Norris croît que tout le monde peut
contribuer à la protection des habitats et des
espèces qui y vivent. Les occasions pour les
citoyens scientifiques de participer aux efforts
de conservation au Canada n’ont jamais été si
nombreuses. Avec les applications mobiles
comme eBird et iNaturalist, les gens peuvent
facilement soumettre leurs observations d’espèces
à ces importantes bases de données.
« Les données partagées par le public sont
utilisées pour des recherches de haut niveau.
Elles s’ajoutent aux données utilisées par les
scientifiques pour reconstituer les informations
sur les comportements, les habitats et les
mouvements migratoires des espèces, explique
M. Norris. C’est excitant pour des gens de tous
les horizons de pouvoir contribuer à la science
de la conservation et d’y participer. »
Bien qu’il ait interrompu ses travaux dans
la baie de Fundy pour travailler sur d’autres
projets de recherche, Ryan Norris se remémore
avec émotion les moments passés sur
l’île Kent, tant sur le plan professionnel que
personnel. « J’ai regardé ma fille grandir sur
cette île. Elle avait cinq mois lorsqu’elle
l’a visitée pour la première fois. Maintenant,
elle a six ans. Ça demeure un de mes endroits
favoris. D’ailleurs, j’en reviens tout juste. »1
Le poste de scientifique principal – famille Weston et le
programme de bourses en conservation de la famille
Weston ont été créés grâce à la générosité de la
W. Garfield Weston Foundation.
conservationdelanature.ca
AUTOMNE 2019 17
GRANDEUR
NATURE
Contes, couleuvres et camping
Chris Fisher, auteur, cinéaste et animateur télé
ICI, ON PARLE NATURE
(NatureTalks)
Chris Fisher compte
parmi les conférenciers
des soirées Ici, on parle
nature qui auront lieu
cet automne.
Pour en savoir plus :
conservationdela
nature.ca/icionparle
nature.
En traversant les prairies albertaines en voiture,
on voit l’horizon s’étendre presque à perte de vue.
Le paysage est plat, comme une peau tendue, et
couvert de prairies parmi les plus riches au Canada.
Celles-ci constituent un des écosystèmes les plus menacés
au monde. Alors que nous parcourons ce paysage, rien
ne nous prépare pour notre premier coup d’œil sur le site
de Writing-on-Stone/Áísínai’pi. Après avoir passé la crête
dominant la vallée de la rivière Milk, les cheminées de fées
(hoodoos) apparaissent; on croirait voir l’ossature des
prairies. Nous voici sur le territoire du peuple Blackfoot,
où les pétroglyphes, ces motifs gravés sur des parois
rocheuses, racontent les récits de plusieurs générations
et justifient l’ajout du site sur la liste du patrimoine
mondial de l’UNESCO. Tout comme le vent a façonné les
cheminées de fées emblématiques, celles-ci ont façonné
l’imaginaire depuis des millénaires.
En me remémorant mes nombreuses visites à Writingon-Stone
alors que j’étais enfant, je réalise maintenant
qu’en me perdant dans les labyrinthes des cheminées de
fées, j’allais à la rencontre de quelque chose en moi. En
fréquentant un tel endroit, la boussole de ma vie allait
s’aligner avec les oiseaux, les insectes et le grand air.
Je suis récemment retourné à Writing-on-Stone avec
mes deux fils. C’était ma chance de leur permettre de faire
des découvertes dans ce lieu sacré. Sans le savoir, nous
avions installé notre tente sur une « autoroute » de reptiles
et d’amphibiens. Des couleuvres à nez mince des Prairies,
des couleuvres rayées, et même un crotale, ont traversé
notre site, se déplaçant de leur hibernacle (habitat d’hiver)
situé à l’intérieur des terres à leur aire d’estivage (habitat
d’été) sur les berges de la rivière.
Alors que la plupart de ces serpents n’ont fait que
passer, sans tambour ni trompette, deux d’entre eux nous
ont offert tout un spectacle. Nous avons pu observer à
distance un jeune crotale, avant qu’un employé du parc
le déplace avec précaution. Plus tard, j’ai fait les
présentations officielles entre mes garçons (et une foule
de curieux) et une couleuvre à nez mince des Prairies
pendant qu’elle s’enroulait doucement dans mes bras.
J’ai partagé avec eux mes connaissances sur ce serpent,
mais dans de tels moments, ce sont les émotions, bien
plus que les faits qui donnent tout leur sens à ce type
d’expérience.
Je suis fier que mes fils soient encore à l’aise quand ils
croisent des serpents. Difficile de savoir s’ils se souviendront
de ce premier tête-à-tête avec une couleuvre, mais
il n’en demeure pas moins que ce sont des moments
comme celui-là qui forgent notre personnalité et les valeurs
qui la définissent.1
CORY PROULX.
18 AUTOMNE 2019 conservationdelanature.ca
Que laisserons-nous aux
générations futures?
Investissons où cela compte le plus
Laissez votre signature, de Conservation de la nature Canada, est la plus vaste
campagne de financement privée de l’histoire du pays pour la conservation
des milieux naturels. Atteindre son objectif de 750 millions de dollars permettra
de compléter 500 projets de conservation d’un océan à l’autre et à l’autre, et de
protéger les innombrables espèces qui dépendent des habitats nouvellement
conservés. Nous tenons à remercier tous nos donateurs et donatrices pour leur
appui à la campagne. Il n’est pas trop tard pour faire une contribution; ensemble,
nous pouvons atteindre notre objectif. Grâce à vous, nous conserverons plus
de milieux naturels plus rapidement, connecterons plus de gens à la nature, et
inspirerons la prochaine génération de leaders en conservation.
Ensemble, nous pouvons protéger
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de 615 millions de dollars pour conserver plus de terres, connecter plus
de Canadiens et de Canadiennes à la nature, et pour inspirer la prochaine
génération de leaders de la conservation. Vous avez contribué à la
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et à l’autre. Merci d’investir dans la nature.
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1055, boul. René-Lévesque Est, 3 e étage, Montréal (QC) H2L 4S5
Protégeons
le paysage
« J’ai reçu le numéro Printemps
2019 de votre publication. Je
suis un ancien employé de Parcs
Canada (à la retraite depuis six
ans), et je participe encore activement
à des sorties en plein air.
Je suis également bénévole pour CNC, où j’assure la
surveillance de la réserve naturelle MacFarlane Woods
sur l’île du Cap-Breton, en Nouvelle-Écosse. Lorsque
c’est possible, je participe aussi à d’autres activités de
CNC sur l’île du Cap-Breton.
J’ai été étonné et ravi de lire l’article sur la réserve de
biosphère de Beaver Hills, en Alberta, car j’ai été un des
premiers membres de la Beaver Hills Initiative (BHI), à
titre de spécialiste en géomatique de Parcs Canada. Mon
travail dans ce projet consistait à cartographier les zones
non perturbées à l’intérieur des limites de la réserve et à
travailler avec différents groupes internes pour planifier
les interventions en vue de protéger ce secteur.
Je vous remercie d’avoir fait connaître la BHI, maintenant
devenue Réserve de biosphère. J’ai présenté des articles
sur la BHI et sur notre travail de protection du territoire
au Canada et ailleurs dans le monde. Nos actions ont été
largement reconnues et reproduites dans différents lieux
comme les versants est près de Denver, au Colorado, dans
le cadre de leur planification de l’utilisation du territoire.
Continuez votre excellent travail à travers le Canada. Je
poursuivrai mon implication aussi longtemps que ma
santé me le permettra. »
~ Rod Thompson est un donateur mensuel depuis 2018
Partagez vos histoires avec nous à magazine@conservationdelanature.ca
SENS HORAIRE, D’EN HAUT À GAUCHE : BRENT CALVER; COSTAL PRODUCTIONS; AVEC L’AUTORISATION DE ROD THOMPSON.