ECHO BEAUJOLAIS - NOVEMBRE 2019

environnement
Renard roux @Hirondelle
Engoulevent @Hirondelle
Quels sont les besoins ?
Afin que le centre poursuive sa
mission de manière pérenne,
sereine et dans des conditions
acceptables, il a besoin de
lever des fonds, d'une part pour
s'agrandir, d'autre part pour
recruter, soit l'équivalent de
420 000 €. Idéalement, il
souhaiterait s'entourer de neuf
soigneurs et rénover un bâtiment
de 125 m2 afin d'y abriter cinq
nouvelles animaleries. S'il ne
parvient pas à récolter cette
somme, il ne rouvrira pas. "Nous
ne vivrons pas un second été
comme celui-là. Nous avons géré
des animaux qui arrivaient en
masse, nous n'étions pas satisfaits
de notre travail".
Malgré le contexte critique, la
baisse des subventions, le centre
reste optimiste. Des partenaires
se font connaître, les particuliers
font des dons sur la cagnotte en
ligne*. Fin octobre, près de 300
Martre des pins@Hirondelle
Martinets noirs @Hirondelle
contributeurs avaient apporté leur
soutien, soit près de 23 000 €.
Dans le meilleur des cas, si
réouverture il y a, elle est envisagée
au printemps. Autre objectif d'ici
cette échéance : terminer cet hiver
le chantier volières de rééducation,
six d'entre elles s'étant effondrées
en octobre 2018 sous le poids de
la neige. Des bénévoles sont les
bienvenus dans cette joyeuse
aventure.
Pourquoi est-ce important que le
centre de soins vive ?
Maintenant que le site est fermé,
les gens confrontés à un animal
sauvage blessé n'ont plus de
solution, puisqu'il est la seule
structure du Rhône et de la Loire
habilitée à prendre en charge les
animaux sauvages. Le risque c'est
qu'ils gardent chez eux une espèce
protégée, or cette démarche
est illégale. Début octobre, une
habitante d'Oullins recueillait un
cygne blessé dans son
salon. Une situation pour
le moins cocasse.
Il est donc essentiel que le
centre vive car il participe
à la protection des
oiseaux, à une époque où
leur disparition croissante
inquiète et d'une certaine
manière il contribue à
la biodiversité lorsqu'il
soigne des espèces
menacées, comme
cela a été le cas d'une
cigogne noire il y a deux
ans. Il constate que des
espèces qui foisonnaient
se raréfient : "Il y a 20 ans
nous récupérions jusqu'à
70 chouettes effraie,
cette année seulement
une dizaine. Notre rôle est
de gérer la souffrance animale.
Nous aimons toutes les espèces.
Menacées ou non, nous mettrons
les mêmes moyens".
*Cagnotte en ligne :
www.helloasso.com/associations/lhirondelle-centre-de-soins-pouranimaux-sauvages/
Renseignements : csol.fr
Peggy Mège
SAINT-FORGEUX
LA NATURE DES BLESSURES DES OISEAUX
50% des causes sont indéterminées
Choc vitre
Choc véhicule
Électrocution
Maladie, piège (cheminée)
Poison (anti-limaces)
Prédation chat
Climat
Captivité
L'HISTOIRE DU CENTRE DE SOINS POUR ANIMAUX SAUVAGES
Le centre de soins a été créé en 1998 par Pascal Tavernier. D'abord implanté à Francheville au Grand Moulin de l’Yzeron, il a déménagé en 2008
à Saint-Forgeux afin de s'agrandir. Coup de chance, Jeanne Berthier, une dame passionnée par les écureuils lui lègue des terrains, il est donc
propriétaire de 4,5 hectares.
Connu sous le nom de centre de soins des oiseaux du Lyonnais, il s'appelle depuis un an l'Hirondelle. Il ne recueille pas seulement les oiseaux, mais
plus largement les animaux sauvages blessés, les nuisibles, les petits et moyens mammifères, en revanche les ongulés (chevreuils, sangliers...) ne
sont pas acceptés.
Le particulier dépose l'animal, celui-ci est soigné, rééduqué puis relâché dans son milieu naturel.
En moyenne, 4500 animaux sont soignés tous les ans. Le coût de la prise en charge pour un seul s'élève de 50 à 80 €.
Depuis son ouverture, plus de 41 000 animaux sauvages, répartis en 220 espèces, ont été soignés. En juillet 2019, plus de 1200 ont été pris en
charge, soit une augmentation de 40% par rapport à juillet 2018. Le centre gère tous les ans près de 15 000 appels.
Magazine Echo Beaujolais - novembre 2019 21