08.01.2020 Vues

Journal N°16 - C'est de la bal !

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ÉDITO

Pour débuter un édito il faut le sujet, important le sujet, très

important, vu la brièveté de l’exercice et sa répétition de

manière cyclique (Jour, semaine, mois, etc.), le sujet c’est 90%

du résultat. Un bon sujet est un peu tendance, très consensuel,

avec des touches d’émotion, aussi un poil de critique et un

doigt d’humour (Tu sais où je le mets le doigt d’humour). Donc le choix,

moment essentiel où l’on prend, on réfléchit, on gratte, on se gratte, on

triture, on jette et on… reréféchit…

Comme pour celui-ci, j’ai commencé par m’enferrer sur une histoire de

poissons rouges et sur ses quelques secondes de mémoires actives, en

croisant cela à notre capacité de mimétisme. Être humain qui petit à petit

à force de flots d’images, de sons, d’informations diverses et avariées se

déversant, sollicitations permanentes qui nous font sauter de choses en

choses, tout défile et plus rien ne se fxe. Ceci nous rapproche petit à petit de

notre ami nageur à robe rouge...

JUSQUE-LÀ TOUT ALLAIT BIEN PUIS J’AI COMMENCÉ À SPÉCULER…

Cela signifait certainement le début d’un nouveau processus d’évolution qui

allait nous ramener progressivement là d’où nous venons, l’élément liquide.

Transformation qui allait s’accélérer et être la plus rapide des mutations que

l’être ait subit. De toute manière, inéluctable avec la fonte des glaces et la

montée généralisée des eaux il faudra se laisser repousser les nageoires à la

place de ses mains qui ne servent plus à rien.

Il le faudra pour repartir au point 0,

une mise à plat, un reset total pour

que reprenne une nouvelle vie, une

nouvelle évolution.

Là j’ai continué à me laisser voguer

sur ce nébuleux raisonnement qui

du coup est devenu aussi limpide

qu’un roman de Franck Herbert et

un tour de bocal plus loin j’avais

tout mélangé, tout oublié.

De toute façon je voulais vous parler

d’un sujet plus essentiel, de ceux

qui peuvent nous maintenir en

vie bien au-delà de ces inévitables

évolutions mais la formule ne venait

pas, quelques tours plus tard j’étais

à sec bien qu’au fond du bocal.

Alors j’ai fait trois tours dans l’autre

sens prenant un livre au passage,

l’ouvrant au hasard (s’il existe) et là

j’ai lu cette phrase de Jacques Prévert

: « Il n’y a pas six ou sept merveilles

dans le monde. Il n’y en a qu’une :

c’est l’amour. »

J’ai trouvé que tout était dit, que cela se suffisait

à soi-même et qu’au moins cela évitait un

édito pontifiant, tendance, consensuel, avec

des touches d’émotion, un poil de critique et

un doigt d’humour…

P.S :

De plus de l’amour

au Temps des

Cerises avec

les artistes,

compagnies et

asso accueillies on

en a des tonnes à

partager…

Ptit’Iro


Lundi 4 novembre

au matin, nous

prenons à peine

le temps d’un thé

et d’une biscotte.Phippe

Hiraux, directeur artistique

de l’Espace Culturel du

Temps de Cerises nous

a donné rendez-vous

pour assister à la grande

transhumance annuelle,

l’événement unique auquel

seuls quelques initiés

peuvent prétendre assister,

j’ai nommé : le démontage

des chapiteaux !

Oh joie !

Météorama Reims nous

a prédits une semaine de

pluie aussi, nous chaussons

nos plus belles bottes en

caoutchouc Aigle, achetées

spécialement pour

l’occasion.

À notre arrivée sur le site,

nous sommes étonnées

: aucun véhicule «

Reims Métropole » n’est

présent… Nous serionsnous

trompée de jour ? De

lieu ?

Il nous semblait pourtant que le Temps des Cerises était un

espace culturel de Reims Métropole, au vu des nombreux

spectacles qui rayonnent sur Reims et alentours !...

Nous ne nous inquiétons plus en remarquant toute une équipe

de techniciens pour le moins avenants, armés de clés, de

masses, de treuils…

Nous tentons une approche en évitant de trop souiller ces

magnifiques bottes Aigle (achetées pour l’occasion !)

« - Bonjour Monsieur… ?

- Antoine.

- Antoine, pouvez-vous décrire à nos lecteurs ce

que vous faîtes avec…euh …

- Avec le manuscopique, je rabats le grand mât.

- Mmmm, je vois… Quel engin ! Et ensuite ?

- Ensuite quoi ?

- En tant que gabier, quand savez-vous qu’il faut afaler la grand

voile [on remarquera ici à quel point j’ai travaillé mon sujet

en révisant tous les termes marins !]? Et ce mât, quel mât !

Il va où ensuite ?

- Dimitri, tu peux t’occuper de la dame ?! »

Un charmant jeune homme s’approche de nous.

- « Madame… ?

- Mademoiselle. Blandine de Saint Walfroy, reporter, pour

vous servir. Dites-moi Dimitri, les tire-forts, c’est juste

pour larguer les amarres ou bien ?...

- Philippe !!! »

Sans voix soudainement, je me retrouve face à face avec le

maître penseur des lieux, le grand Manitou du Temps des

Cerises et la question qui me taraudait fuse enfin :

« Aaahh ! Philippe Hiraux,

c’est donc vous ?!

- Euh… oui.

- Merci pour cette invitation ! Quel spectacle réjouissant,

et des plus virils ma foi ! Philippe Hiraux, combien de

ces belles personnes vous faut-il pour démonter, pardon

pour affaler votre immense chapiteau ?

SUITE


Parce que tout de même, il peut accueillir 300 personnes

d’après mes sources !

- Une journée pour les gradins et la scène, une autre pour

les accastillages…

- Ouououhhh ! Accastillages ! Quel joli mot ! Ça rime

avec libertinage, non ?

- Peut-être, si vous le dîtes. Bref, nous sommes une dizaine

et il nous faut 5 jours pour démonter et tout ranger.

- Mais dîtes - nous Philippe Hiraux, pourquoi fermer un

si bel espace culturel entre novembre et mars ?

- Les autres scènes culturelles rémoises ont une période

de clôture estivale. La nôtre est hivernale pour des raisons

météorologiques que vous imaginez bien. Le chapiteauspectacle

serait trop compliqué à chauffer, et notre

chapiteau-bar que les gens apprécient tant ne serait pas

très convivial en hiver ! Par contre, notre programmation

va de mars à novembre, avec un arrêt en août, mais un

arrêt qui n’en est pas un puisque nous travaillons alors

dans d’autres lieux, dans le cadre des politiques de la ville.

Nous intervenons dans les quartiers tout l’été.

Nous allons à la rencontre de la population et de publics

qui n’ont pas forcément un accès facile à la culture.

- Je vois, c’est tout à votre honneur ! Mais j’y pense, n’est-ce

pas ça que le grand Jean Vilar appelait le théâtre populaire

? En plus de tous les spectacles et des festivals que vous

offrez à Reims et alentours, Jonglissimo, les Nuits de la

Jongle, le festival Interplanétaire de Bande Dessinée de

Reims, vous oeuvrez donc au développement du « cirque

populaire » ?

- Si vous voulez oui, c’est un peu ça. Ecoutez, je dois vous

laisser. Je vous propose de vous mettre sur le côté et de

regarder attentivement. Merci d’être venue assister au

démontage. »

Ne suivant que mon instinct, et les conseils de Philippe

Hiraux, j’observe, toute une journée durant les va-etvient

d’une horde de techniciens en petite tenue sous la

pluie. Harnachés, dégoulinants de sueur, faisant corps

avec leur chapiteau, ces hommes n’ont qu’un but : mettre

à l’abri pour la saison hivernale une toile, pardon, un lieu

de spectacle et de convivialité afin qu’il puisse renaître

au printemps prochain et accueillir, encore et encore, un

public fidèle,tout un petit peuple de gens heureux !

BSW

TDC : JB, ça vous fait quoi de

parrainer un foyer de racailles et

d’intermittents ?

JBC : Ben je danse la capucine,

y a pas de pain chez nous, y en a

chez la voisine, mais ce n’est pas

pour nous, youh !

TDC : JB, pensez-vous que

le retour du luchrone et son

accession à la gloire de Saint

Nicaise soit le phare de la culture

rémoise ?

JBC : Bah, dansons la capucine,

y a du plaisir chez nous, on

pleure chez la voisine, on rit

toujours chez nous, youh !

TDC : Merci JB, sympa ! En

espérant que vous puissiez vous

« refaire la cerise » ( cf motssurannes.fr,

bidules, pensées et

élégances en tous genre)

JBC : Euh… Dansons la

capucine, y a pas de feu chez

nous, y en a chez la voisine, mais

ce n’est pas

pour nous, youh !

TDC : Ok JB, nous comprenons

parfaitement. Dans ce cas,

seriez-vous prêt à rejoindre

notre noble cause pour le retour

du Maréchal d’Erlon sur la place

du même nom ?


CAMARADE PHILIPPE HIRAUX POURQUOI LE TEMPS DES CERISES ?

Petit suppo de la presse bourgeoise ce n’est pas en m’appelant

Camarade que vous allez m’amadouer. Je sens bien qu’à travers

vos questions insidieuses vous niez la racine même de notre nom qui

est à lui seul tout un programme. Ne faites pas exprès d’oublier que

le Temps des Cerises a été écrit par Jean-Baptiste Clément, notoire

syndicaliste qui a marqué notre région par son passage, chanson

d’amour qui fut transformé en hymne par les Communards deux

années plus tard. L’espace le Temps des Cerises tente d’incarner cela,

une chanson d’amour qui a porté un peuple vers un désir de liberté.

oui mais camarade Philippe pour Reims

et les rémois, le Temps des Cerises

c’est quoi ?

Un lieu de désintoxication culturel ou le peuple de

l’agglomération peut venir se ressourcer. Au Temps des

Cerises vous êtes sur une autre planète oú l’amateur côtoie le

professionnel le plus accompli ou les artistes viennent discuter

chaleureusement au coin du bar avec le public, ou le rythme

de la vie s’étire à celui de l’intensité des rencontres. ; On y voit

des spectacles, des expositions, on participe à des débats, à la

vie du site, on peut s’investir au côté des équipes de bénévoles,

on peut faire des propositions artistiques qui seront écoutées

attentivement. Le Temps des Cerises n’a rien à vendre, c’est un

îlot ou le bruit, la fureur du monde extérieur n’a pas lieu, l’âme y

est toute disponible à se nourrir.

ET DEMAIN,

LE TEMPS DES CERISES ?

Demain, le Temps des Cerises va hiverner. Les bateaux de la

flottille vont aller s’amarrer pour l’hiver. Le temps de révisions, de

rénovations, mais aussi de préparations de la saison prochaine pour que

dès mars 2020 les pavillons flottent au-dessus de nos vaillantes navettes

prêtes à accueillir le public en masse pour de nouvelles croisières vers

des destinations aussi variées qu’elles seront magiques.

Philippe Hiraux comment

s’articulent les

différents projets Trac

/ Temps des Cerises ?

Je vois que vous vous êtes enfin

décidé à abandonner ce terme

imbécile de camarade, Kamarade.

Les projets s’articulent avant tout

dans l’ordre et la discipline la plus

totale.

Toutes les semaines notre

président se met en face de

l’ensemble des salariés, des

bénévoles, des Badots qui passent,

tous bien aligner par catégories et

il leurs lis le code déontologique

de l’éducation populaire dont

ils reprennent collectivement

chaque fin de phrase, comme un

mantra. Ensuite tout le monde

court dans tous les sens donnant

l’impression d’une fourmilière.

Ils sont à ce moment en train

mettre en place les projets qui

vont des galas de l’école de cirque

Supercrampe, aux différentes

résidences d’artistes liées à

Jonglissimo, aux programmations

des associations et Compagnies

locales, aux ateliers artistiques

et cela de manière que chacune

et chacun trouvent leurs places,

soient mis en valeur. L’Espace le

Temps des Cerises, c’est le quart

d’heure Warholien d’un large

panel de personnes d’horizons

divers et variés.

Philippe, nous approchons des fêtes si vous aviez des vœux à formuler pour Le Temps des Cerises

Bon arrêté vos familiarités on n’a pas gardé les cochons ensemble, ni les sangliers, d’ailleurs ! appelez-moi M le

directeur Artistique, cela suffira. Sinon, si le ciel ne nous tombe pas sur la tête :

Puissance et Gloire !!!


e courrier t’est adressé de la part de l’équipe de rédaction du Journal du Temps

C des Cerises.

Un courrier qui est là pour te présenter nos excuses.

Depuis bientôt deux ans que tu nous as fait cette dernière mauvaise blague de déménager sans

laisser d’adresse, même pas une poste restante, nous nous sommes engagés à vulgariser ton œuvre

auprès des masses laborieuses.

Partis comme des flèches nous avons réalisé, en février 2017, cette soirée à St Ex où des groupes se

sont reformés pour l’occasion. Dans la foulée, en mars, nous avons dans le journal de la réouverture

du Temps des Cerises consacré les quatre pages du centre à ton travail, un panel de ton œuvre.

Depuis nous nous heurtons à la difculté du temps, de celui nécessaire à réaliser la dernière étape

du parcours que nous nous sommes initialement fxés, réaliser un ouvrage synthèse de tes diférents

travaux. Livre où sera mis autant en exergue tes aphorismes, tes dessins, tes BD, tes travaux de

recherche. Une foison de documents devant nous dans des pochettes à dessins, dans des tas de

feuilles, sur des disques durs externes, une tâche considérable de tri, de choix, de mise en page est devant nous, qui

ralentit notre course.

Le projet est toujours là, nous avons juste été prétentieux sur le temps nécessaire pour le réaliser.

Alors pour s’excuser, montrer que tu es toujours présent, que ta patte nous manque terriblement, nous nous permettons

cette page hommage (même si tu aurais détesté le mot). Mais ton livre tu l’auras, c’est promis, en tout cas nous , on y

tient.

Excuse-nous de t’avoir dérangé, mais on recommencera.

L’équipe de rédaction


18H - 21H

La Brigade d’Action Circassienne (BAC) vous

proposera une séance de jonglerie pour

lancer la reprise du Temps des Cerises,

à vous de venir la rattraper ! La BAC

est un groupe de jongleur amateur se

réunissant, sinon, tous les mercredis à

l’école de cirque de loisirs SuperCrampe.

18H - 22H

Parce qu’on ne fait pas que du cirque sous un chapiteau,

cette soirée mettra les jeux vidéo à l’honneur avec

l’association EChamp!. Que ce soit à travers un combat

singulier à mort ou en réfléchissant sur un vieux cassetête,

venez découvrir le monde du E.sport.

[ ENTRÉE LIBRE ]

[ ENTRÉE LIBRE ]

À PARTIR DE 19H

Organisé autour de talents locaux rencontrés lors de nos

pérégrinations dans les quartiers de la ville, ce concert de

début de saison sera aussi l’occasion d’inaugurer fièrement

et en musique notre nouveau chapiteau bar.

[ ENTRÉE LIBRE ]

Grande soirée de réouverture, comme toujours festive, conviviale et spectaculaire. Inscrivez dès maintenant ce rendez-vous incontournable dans votre agenda.

Cette soirée sera unique et seul ceux qu’ils l’auront vécu pourront en parler en disant : j’y étais !!!

OUVERTURE DES PORTES

- 18H00 -

Petite restauration et animation musicale ginguette

dans le Chapi’bar.

GARGANTUESQUE SPECTACLE

- 20H00 -

Spectacle généreux où se côtoient sur la scène du chapiteau

spectacle les élèves de l’école de cirque Supercrampe et

les artistes invités , comédiens, circassiens, danseurs.

Toutes et tous seront là pour vous emmener dans un

ailleurs le temps de cette soirée.

- Renseignements et réservations -

Association TRAC 03 26 86 05 72

jonglissimo.trac@free.fr

À PARTIR DE 18H


Pas très Grand Siècle, la rue Cérès. A l’angle du 13 et de la rue Nanteuil, l’immeuble reconstruction

aguiche le touriste : Ici s’élevait la maison / du « long vestu » / où, le 29 août 1619, / naquit /Jean-Baptiste

COLBERT / fils d’un marchand-drapier / ministre de Louis XIV.

Les Rémois l’adorent comme le pétillant, le Jean-Bapt’.

Ils ne savent pas vraiment qui c’est, mais se parent

volontiers des plumes du paon. Colbert : un Bottin

à lui seul dans la ville des Rèmes. Le promeneur, qui

s’est laissé compter aussi que 1665 / Colbert / décida le

peuplement de l’île Bourbon, peut se diriger vers la place

Royale, où débouche une rue Colbert. C’est le même,

parvenu à maturité, entre la statue du bien-aimé Louis

quinzième et Louis XIII sur son cheval. Un restaurant

thaïlandais, un marchand de couteaux de cui- sine et un

débit de vins – avec ou sans bulles – escortent sa visite.

La rue ne date pas de l’époque du « grand commis d’État

» non plus, elle n’est pas plus souriante que la banque

de France avec ses barreaux. Au bout de la rue Tiers,

un square Colbert, où trône une statue du Régional de

l’étape, enclenche le devoir de mémoire.

On a récemment briqué le socle et gratté le bronze

qui fixe sous un ciel d’éternité le Colbert des manuels

scolaires d’autrefois. Perruque et porte-documents

en imposent à la ménagère. C ’est Téodore Ballu qui a

sculpté le bonhomme en 1860. Prix de Rome, s’il vous

plaît !

La Troisième République peaufinait la gloire de l’auguste

ministre qui cantinait à Versailles. Vous n’avez pas

forcément le temps d’arpenter toutes les rues. On a fait

pour vous l’inventaire des curiosités.

Devant le rectorat, cette préfecture des profs, un autre

Colbert, assis tel un inspecteur au fond d’une salle de

classe, fut tiré de la pierre en 1808 par Jacques-Edmée

Dumont, à la demande de l’empereur, qui aimait le

gugusse.

Elle fut postée devant le Palais

Bourbon, jusqu’en 1989. Les Rémois

se sont accaparé le bibelot contre une

copie. Les Parisiens n’y ont vu que du

feu… Retour au pays ! Pour le cadastre,

Colbert s’est également changé en

port, cette darse peu ragoûtante où le

canard…

col vert navigue entre des lignes de

pêche au pied d’un coffre-fort en

béton. Plus de péniches. À coups de

pelleteuses et de gros sacs de pognon

– on projette de revitaliser ce secteur

en mal d’amour. Exit les magasins

généraux ! Et le lycée Colbert ? D’abord

annexe du Lycée Jean-Jaurès, l’usine à

bac du quartier Orgeval est sortie de

terre en 1962. Un collège du même

nom, produit d’un décoffrage de

béton pour déprimer une armée

de clowns, témoigne encore de

l’attachement des Rémois à leur « fils

de drapier ».

SUITE


SUITE...

Les amateurs pourront encore

s’incruster au Cercle Colbert,

rue Noël. Enterrements de vie de

garçon fils à papa, baptêmes du feu,

anniversaires de mariages, Bar-

Mitzvah et conférences d’entreprises

avec paperboard vous attendent.

Et le bonhomme dans tout cela ?

Pourquoi cet affolement devant

la perruque ? Colbert est fils de

famille, descendant de spéculateurs.

En province, cela inspire le respect.

Monté à la capitale, il cumule à partir

de 1683 les fonctions de contrôleur

des finances, de secrétaire d’Etat à la

Marine, de courtisan et de faux-jeton

– il incite Louis XIV à disgracier

Fouquet qui jette l’argent par les

fenêtres.

En province, on aime l’épargne. Ami

de la finance et interventionniste,

mercantile tout-terrain, aussi, il

favorise le commerce et l’industrie

en créant les manufactures royales

– glaces, miroirs, tapisseries des

Gobelins entre autres produits de

première nécessité. Fondateur de la

Compagnie des Indes occidentales,

il invente le colonialisme moderne,

ce fameux « Code noir », redonne

du soufe à la Marine. Le royaume se

couvre de chênes costauds, débités en

276 frégates de guerre pour aller voir

là-bas si j’y suis. Rapporter des

souvenirs : ces Antillais à réduire en

esclavage ! Donner le goût du sucre aux

planteurs de la Réunion fraîchement

débarqués, « conditionner l’outil

esclave », voilà l’idée !

Il n’en manque pas, le Champenois :

faire passer le goût du vagabondage

par la condamnation aux galères,

c’est lui aussi ! Le trimardeur devient

travailleur forcé des mers, entre les

comptoirs du Royaume de France !

Un bilan pour émoustiller

l’entrepreneur rémois, le cadre en

mal d’expansion. On appelait ça le «

colbertisme ». Allez, sans rancune,

Jean-Bapt’: souffle tes 400 bougies. Tu

as bien mérité de la patrie !

Aldebert De Koninck, juillet 2019

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