Journal N°16 - C'est de la bal !
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ÉDITO
Pour débuter un édito il faut le sujet, important le sujet, très
important, vu la brièveté de l’exercice et sa répétition de
manière cyclique (Jour, semaine, mois, etc.), le sujet c’est 90%
du résultat. Un bon sujet est un peu tendance, très consensuel,
avec des touches d’émotion, aussi un poil de critique et un
doigt d’humour (Tu sais où je le mets le doigt d’humour). Donc le choix,
moment essentiel où l’on prend, on réfléchit, on gratte, on se gratte, on
triture, on jette et on… reréféchit…
Comme pour celui-ci, j’ai commencé par m’enferrer sur une histoire de
poissons rouges et sur ses quelques secondes de mémoires actives, en
croisant cela à notre capacité de mimétisme. Être humain qui petit à petit
à force de flots d’images, de sons, d’informations diverses et avariées se
déversant, sollicitations permanentes qui nous font sauter de choses en
choses, tout défile et plus rien ne se fxe. Ceci nous rapproche petit à petit de
notre ami nageur à robe rouge...
JUSQUE-LÀ TOUT ALLAIT BIEN PUIS J’AI COMMENCÉ À SPÉCULER…
Cela signifait certainement le début d’un nouveau processus d’évolution qui
allait nous ramener progressivement là d’où nous venons, l’élément liquide.
Transformation qui allait s’accélérer et être la plus rapide des mutations que
l’être ait subit. De toute manière, inéluctable avec la fonte des glaces et la
montée généralisée des eaux il faudra se laisser repousser les nageoires à la
place de ses mains qui ne servent plus à rien.
Il le faudra pour repartir au point 0,
une mise à plat, un reset total pour
que reprenne une nouvelle vie, une
nouvelle évolution.
Là j’ai continué à me laisser voguer
sur ce nébuleux raisonnement qui
du coup est devenu aussi limpide
qu’un roman de Franck Herbert et
un tour de bocal plus loin j’avais
tout mélangé, tout oublié.
De toute façon je voulais vous parler
d’un sujet plus essentiel, de ceux
qui peuvent nous maintenir en
vie bien au-delà de ces inévitables
évolutions mais la formule ne venait
pas, quelques tours plus tard j’étais
à sec bien qu’au fond du bocal.
Alors j’ai fait trois tours dans l’autre
sens prenant un livre au passage,
l’ouvrant au hasard (s’il existe) et là
j’ai lu cette phrase de Jacques Prévert
: « Il n’y a pas six ou sept merveilles
dans le monde. Il n’y en a qu’une :
c’est l’amour. »
J’ai trouvé que tout était dit, que cela se suffisait
à soi-même et qu’au moins cela évitait un
édito pontifiant, tendance, consensuel, avec
des touches d’émotion, un poil de critique et
un doigt d’humour…
P.S :
De plus de l’amour
au Temps des
Cerises avec
les artistes,
compagnies et
asso accueillies on
en a des tonnes à
partager…
Ptit’Iro
Lundi 4 novembre
au matin, nous
prenons à peine
le temps d’un thé
et d’une biscotte.Phippe
Hiraux, directeur artistique
de l’Espace Culturel du
Temps de Cerises nous
a donné rendez-vous
pour assister à la grande
transhumance annuelle,
l’événement unique auquel
seuls quelques initiés
peuvent prétendre assister,
j’ai nommé : le démontage
des chapiteaux !
Oh joie !
Météorama Reims nous
a prédits une semaine de
pluie aussi, nous chaussons
nos plus belles bottes en
caoutchouc Aigle, achetées
spécialement pour
l’occasion.
À notre arrivée sur le site,
nous sommes étonnées
: aucun véhicule «
Reims Métropole » n’est
présent… Nous serionsnous
trompée de jour ? De
lieu ?
Il nous semblait pourtant que le Temps des Cerises était un
espace culturel de Reims Métropole, au vu des nombreux
spectacles qui rayonnent sur Reims et alentours !...
Nous ne nous inquiétons plus en remarquant toute une équipe
de techniciens pour le moins avenants, armés de clés, de
masses, de treuils…
Nous tentons une approche en évitant de trop souiller ces
magnifiques bottes Aigle (achetées pour l’occasion !)
« - Bonjour Monsieur… ?
- Antoine.
- Antoine, pouvez-vous décrire à nos lecteurs ce
que vous faîtes avec…euh …
- Avec le manuscopique, je rabats le grand mât.
- Mmmm, je vois… Quel engin ! Et ensuite ?
- Ensuite quoi ?
- En tant que gabier, quand savez-vous qu’il faut afaler la grand
voile [on remarquera ici à quel point j’ai travaillé mon sujet
en révisant tous les termes marins !]? Et ce mât, quel mât !
Il va où ensuite ?
- Dimitri, tu peux t’occuper de la dame ?! »
Un charmant jeune homme s’approche de nous.
- « Madame… ?
- Mademoiselle. Blandine de Saint Walfroy, reporter, pour
vous servir. Dites-moi Dimitri, les tire-forts, c’est juste
pour larguer les amarres ou bien ?...
- Philippe !!! »
Sans voix soudainement, je me retrouve face à face avec le
maître penseur des lieux, le grand Manitou du Temps des
Cerises et la question qui me taraudait fuse enfin :
« Aaahh ! Philippe Hiraux,
c’est donc vous ?!
- Euh… oui.
- Merci pour cette invitation ! Quel spectacle réjouissant,
et des plus virils ma foi ! Philippe Hiraux, combien de
ces belles personnes vous faut-il pour démonter, pardon
pour affaler votre immense chapiteau ?
SUITE
Parce que tout de même, il peut accueillir 300 personnes
d’après mes sources !
- Une journée pour les gradins et la scène, une autre pour
les accastillages…
- Ouououhhh ! Accastillages ! Quel joli mot ! Ça rime
avec libertinage, non ?
- Peut-être, si vous le dîtes. Bref, nous sommes une dizaine
et il nous faut 5 jours pour démonter et tout ranger.
- Mais dîtes - nous Philippe Hiraux, pourquoi fermer un
si bel espace culturel entre novembre et mars ?
- Les autres scènes culturelles rémoises ont une période
de clôture estivale. La nôtre est hivernale pour des raisons
météorologiques que vous imaginez bien. Le chapiteauspectacle
serait trop compliqué à chauffer, et notre
chapiteau-bar que les gens apprécient tant ne serait pas
très convivial en hiver ! Par contre, notre programmation
va de mars à novembre, avec un arrêt en août, mais un
arrêt qui n’en est pas un puisque nous travaillons alors
dans d’autres lieux, dans le cadre des politiques de la ville.
Nous intervenons dans les quartiers tout l’été.
Nous allons à la rencontre de la population et de publics
qui n’ont pas forcément un accès facile à la culture.
- Je vois, c’est tout à votre honneur ! Mais j’y pense, n’est-ce
pas ça que le grand Jean Vilar appelait le théâtre populaire
? En plus de tous les spectacles et des festivals que vous
offrez à Reims et alentours, Jonglissimo, les Nuits de la
Jongle, le festival Interplanétaire de Bande Dessinée de
Reims, vous oeuvrez donc au développement du « cirque
populaire » ?
- Si vous voulez oui, c’est un peu ça. Ecoutez, je dois vous
laisser. Je vous propose de vous mettre sur le côté et de
regarder attentivement. Merci d’être venue assister au
démontage. »
Ne suivant que mon instinct, et les conseils de Philippe
Hiraux, j’observe, toute une journée durant les va-etvient
d’une horde de techniciens en petite tenue sous la
pluie. Harnachés, dégoulinants de sueur, faisant corps
avec leur chapiteau, ces hommes n’ont qu’un but : mettre
à l’abri pour la saison hivernale une toile, pardon, un lieu
de spectacle et de convivialité afin qu’il puisse renaître
au printemps prochain et accueillir, encore et encore, un
public fidèle,tout un petit peuple de gens heureux !
BSW
TDC : JB, ça vous fait quoi de
parrainer un foyer de racailles et
d’intermittents ?
JBC : Ben je danse la capucine,
y a pas de pain chez nous, y en a
chez la voisine, mais ce n’est pas
pour nous, youh !
TDC : JB, pensez-vous que
le retour du luchrone et son
accession à la gloire de Saint
Nicaise soit le phare de la culture
rémoise ?
JBC : Bah, dansons la capucine,
y a du plaisir chez nous, on
pleure chez la voisine, on rit
toujours chez nous, youh !
TDC : Merci JB, sympa ! En
espérant que vous puissiez vous
« refaire la cerise » ( cf motssurannes.fr,
bidules, pensées et
élégances en tous genre)
JBC : Euh… Dansons la
capucine, y a pas de feu chez
nous, y en a chez la voisine, mais
ce n’est pas
pour nous, youh !
TDC : Ok JB, nous comprenons
parfaitement. Dans ce cas,
seriez-vous prêt à rejoindre
notre noble cause pour le retour
du Maréchal d’Erlon sur la place
du même nom ?
CAMARADE PHILIPPE HIRAUX POURQUOI LE TEMPS DES CERISES ?
Petit suppo de la presse bourgeoise ce n’est pas en m’appelant
Camarade que vous allez m’amadouer. Je sens bien qu’à travers
vos questions insidieuses vous niez la racine même de notre nom qui
est à lui seul tout un programme. Ne faites pas exprès d’oublier que
le Temps des Cerises a été écrit par Jean-Baptiste Clément, notoire
syndicaliste qui a marqué notre région par son passage, chanson
d’amour qui fut transformé en hymne par les Communards deux
années plus tard. L’espace le Temps des Cerises tente d’incarner cela,
une chanson d’amour qui a porté un peuple vers un désir de liberté.
oui mais camarade Philippe pour Reims
et les rémois, le Temps des Cerises
c’est quoi ?
Un lieu de désintoxication culturel ou le peuple de
l’agglomération peut venir se ressourcer. Au Temps des
Cerises vous êtes sur une autre planète oú l’amateur côtoie le
professionnel le plus accompli ou les artistes viennent discuter
chaleureusement au coin du bar avec le public, ou le rythme
de la vie s’étire à celui de l’intensité des rencontres. ; On y voit
des spectacles, des expositions, on participe à des débats, à la
vie du site, on peut s’investir au côté des équipes de bénévoles,
on peut faire des propositions artistiques qui seront écoutées
attentivement. Le Temps des Cerises n’a rien à vendre, c’est un
îlot ou le bruit, la fureur du monde extérieur n’a pas lieu, l’âme y
est toute disponible à se nourrir.
ET DEMAIN,
LE TEMPS DES CERISES ?
Demain, le Temps des Cerises va hiverner. Les bateaux de la
flottille vont aller s’amarrer pour l’hiver. Le temps de révisions, de
rénovations, mais aussi de préparations de la saison prochaine pour que
dès mars 2020 les pavillons flottent au-dessus de nos vaillantes navettes
prêtes à accueillir le public en masse pour de nouvelles croisières vers
des destinations aussi variées qu’elles seront magiques.
Philippe Hiraux comment
s’articulent les
différents projets Trac
/ Temps des Cerises ?
Je vois que vous vous êtes enfin
décidé à abandonner ce terme
imbécile de camarade, Kamarade.
Les projets s’articulent avant tout
dans l’ordre et la discipline la plus
totale.
Toutes les semaines notre
président se met en face de
l’ensemble des salariés, des
bénévoles, des Badots qui passent,
tous bien aligner par catégories et
il leurs lis le code déontologique
de l’éducation populaire dont
ils reprennent collectivement
chaque fin de phrase, comme un
mantra. Ensuite tout le monde
court dans tous les sens donnant
l’impression d’une fourmilière.
Ils sont à ce moment en train
mettre en place les projets qui
vont des galas de l’école de cirque
Supercrampe, aux différentes
résidences d’artistes liées à
Jonglissimo, aux programmations
des associations et Compagnies
locales, aux ateliers artistiques
et cela de manière que chacune
et chacun trouvent leurs places,
soient mis en valeur. L’Espace le
Temps des Cerises, c’est le quart
d’heure Warholien d’un large
panel de personnes d’horizons
divers et variés.
Philippe, nous approchons des fêtes si vous aviez des vœux à formuler pour Le Temps des Cerises
Bon arrêté vos familiarités on n’a pas gardé les cochons ensemble, ni les sangliers, d’ailleurs ! appelez-moi M le
directeur Artistique, cela suffira. Sinon, si le ciel ne nous tombe pas sur la tête :
Puissance et Gloire !!!
e courrier t’est adressé de la part de l’équipe de rédaction du Journal du Temps
C des Cerises.
Un courrier qui est là pour te présenter nos excuses.
Depuis bientôt deux ans que tu nous as fait cette dernière mauvaise blague de déménager sans
laisser d’adresse, même pas une poste restante, nous nous sommes engagés à vulgariser ton œuvre
auprès des masses laborieuses.
Partis comme des flèches nous avons réalisé, en février 2017, cette soirée à St Ex où des groupes se
sont reformés pour l’occasion. Dans la foulée, en mars, nous avons dans le journal de la réouverture
du Temps des Cerises consacré les quatre pages du centre à ton travail, un panel de ton œuvre.
Depuis nous nous heurtons à la difculté du temps, de celui nécessaire à réaliser la dernière étape
du parcours que nous nous sommes initialement fxés, réaliser un ouvrage synthèse de tes diférents
travaux. Livre où sera mis autant en exergue tes aphorismes, tes dessins, tes BD, tes travaux de
recherche. Une foison de documents devant nous dans des pochettes à dessins, dans des tas de
feuilles, sur des disques durs externes, une tâche considérable de tri, de choix, de mise en page est devant nous, qui
ralentit notre course.
Le projet est toujours là, nous avons juste été prétentieux sur le temps nécessaire pour le réaliser.
Alors pour s’excuser, montrer que tu es toujours présent, que ta patte nous manque terriblement, nous nous permettons
cette page hommage (même si tu aurais détesté le mot). Mais ton livre tu l’auras, c’est promis, en tout cas nous , on y
tient.
Excuse-nous de t’avoir dérangé, mais on recommencera.
L’équipe de rédaction
18H - 21H
La Brigade d’Action Circassienne (BAC) vous
proposera une séance de jonglerie pour
lancer la reprise du Temps des Cerises,
à vous de venir la rattraper ! La BAC
est un groupe de jongleur amateur se
réunissant, sinon, tous les mercredis à
l’école de cirque de loisirs SuperCrampe.
18H - 22H
Parce qu’on ne fait pas que du cirque sous un chapiteau,
cette soirée mettra les jeux vidéo à l’honneur avec
l’association EChamp!. Que ce soit à travers un combat
singulier à mort ou en réfléchissant sur un vieux cassetête,
venez découvrir le monde du E.sport.
[ ENTRÉE LIBRE ]
[ ENTRÉE LIBRE ]
À PARTIR DE 19H
Organisé autour de talents locaux rencontrés lors de nos
pérégrinations dans les quartiers de la ville, ce concert de
début de saison sera aussi l’occasion d’inaugurer fièrement
et en musique notre nouveau chapiteau bar.
[ ENTRÉE LIBRE ]
Grande soirée de réouverture, comme toujours festive, conviviale et spectaculaire. Inscrivez dès maintenant ce rendez-vous incontournable dans votre agenda.
Cette soirée sera unique et seul ceux qu’ils l’auront vécu pourront en parler en disant : j’y étais !!!
OUVERTURE DES PORTES
- 18H00 -
Petite restauration et animation musicale ginguette
dans le Chapi’bar.
GARGANTUESQUE SPECTACLE
- 20H00 -
Spectacle généreux où se côtoient sur la scène du chapiteau
spectacle les élèves de l’école de cirque Supercrampe et
les artistes invités , comédiens, circassiens, danseurs.
Toutes et tous seront là pour vous emmener dans un
ailleurs le temps de cette soirée.
- Renseignements et réservations -
Association TRAC 03 26 86 05 72
jonglissimo.trac@free.fr
À PARTIR DE 18H
Pas très Grand Siècle, la rue Cérès. A l’angle du 13 et de la rue Nanteuil, l’immeuble reconstruction
aguiche le touriste : Ici s’élevait la maison / du « long vestu » / où, le 29 août 1619, / naquit /Jean-Baptiste
COLBERT / fils d’un marchand-drapier / ministre de Louis XIV.
Les Rémois l’adorent comme le pétillant, le Jean-Bapt’.
Ils ne savent pas vraiment qui c’est, mais se parent
volontiers des plumes du paon. Colbert : un Bottin
à lui seul dans la ville des Rèmes. Le promeneur, qui
s’est laissé compter aussi que 1665 / Colbert / décida le
peuplement de l’île Bourbon, peut se diriger vers la place
Royale, où débouche une rue Colbert. C’est le même,
parvenu à maturité, entre la statue du bien-aimé Louis
quinzième et Louis XIII sur son cheval. Un restaurant
thaïlandais, un marchand de couteaux de cui- sine et un
débit de vins – avec ou sans bulles – escortent sa visite.
La rue ne date pas de l’époque du « grand commis d’État
» non plus, elle n’est pas plus souriante que la banque
de France avec ses barreaux. Au bout de la rue Tiers,
un square Colbert, où trône une statue du Régional de
l’étape, enclenche le devoir de mémoire.
On a récemment briqué le socle et gratté le bronze
qui fixe sous un ciel d’éternité le Colbert des manuels
scolaires d’autrefois. Perruque et porte-documents
en imposent à la ménagère. C ’est Téodore Ballu qui a
sculpté le bonhomme en 1860. Prix de Rome, s’il vous
plaît !
La Troisième République peaufinait la gloire de l’auguste
ministre qui cantinait à Versailles. Vous n’avez pas
forcément le temps d’arpenter toutes les rues. On a fait
pour vous l’inventaire des curiosités.
Devant le rectorat, cette préfecture des profs, un autre
Colbert, assis tel un inspecteur au fond d’une salle de
classe, fut tiré de la pierre en 1808 par Jacques-Edmée
Dumont, à la demande de l’empereur, qui aimait le
gugusse.
Elle fut postée devant le Palais
Bourbon, jusqu’en 1989. Les Rémois
se sont accaparé le bibelot contre une
copie. Les Parisiens n’y ont vu que du
feu… Retour au pays ! Pour le cadastre,
Colbert s’est également changé en
port, cette darse peu ragoûtante où le
canard…
col vert navigue entre des lignes de
pêche au pied d’un coffre-fort en
béton. Plus de péniches. À coups de
pelleteuses et de gros sacs de pognon
– on projette de revitaliser ce secteur
en mal d’amour. Exit les magasins
généraux ! Et le lycée Colbert ? D’abord
annexe du Lycée Jean-Jaurès, l’usine à
bac du quartier Orgeval est sortie de
terre en 1962. Un collège du même
nom, produit d’un décoffrage de
béton pour déprimer une armée
de clowns, témoigne encore de
l’attachement des Rémois à leur « fils
de drapier ».
SUITE
SUITE...
Les amateurs pourront encore
s’incruster au Cercle Colbert,
rue Noël. Enterrements de vie de
garçon fils à papa, baptêmes du feu,
anniversaires de mariages, Bar-
Mitzvah et conférences d’entreprises
avec paperboard vous attendent.
Et le bonhomme dans tout cela ?
Pourquoi cet affolement devant
la perruque ? Colbert est fils de
famille, descendant de spéculateurs.
En province, cela inspire le respect.
Monté à la capitale, il cumule à partir
de 1683 les fonctions de contrôleur
des finances, de secrétaire d’Etat à la
Marine, de courtisan et de faux-jeton
– il incite Louis XIV à disgracier
Fouquet qui jette l’argent par les
fenêtres.
En province, on aime l’épargne. Ami
de la finance et interventionniste,
mercantile tout-terrain, aussi, il
favorise le commerce et l’industrie
en créant les manufactures royales
– glaces, miroirs, tapisseries des
Gobelins entre autres produits de
première nécessité. Fondateur de la
Compagnie des Indes occidentales,
il invente le colonialisme moderne,
ce fameux « Code noir », redonne
du soufe à la Marine. Le royaume se
couvre de chênes costauds, débités en
276 frégates de guerre pour aller voir
là-bas si j’y suis. Rapporter des
souvenirs : ces Antillais à réduire en
esclavage ! Donner le goût du sucre aux
planteurs de la Réunion fraîchement
débarqués, « conditionner l’outil
esclave », voilà l’idée !
Il n’en manque pas, le Champenois :
faire passer le goût du vagabondage
par la condamnation aux galères,
c’est lui aussi ! Le trimardeur devient
travailleur forcé des mers, entre les
comptoirs du Royaume de France !
Un bilan pour émoustiller
l’entrepreneur rémois, le cadre en
mal d’expansion. On appelait ça le «
colbertisme ». Allez, sans rancune,
Jean-Bapt’: souffle tes 400 bougies. Tu
as bien mérité de la patrie !
Aldebert De Koninck, juillet 2019