Psychologie Positive N°29
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JANVIER-<br />
FÉVRIER 2020<br />
<strong>N°29</strong><br />
Cahier<br />
Faire la paix<br />
avec ses<br />
insomnies<br />
MARIE DRUCKER<br />
“Chez moi,<br />
la vie déborde ” Au secours !<br />
Ma fille est une<br />
GUÉRIR DE<br />
INFLUENCEUSE<br />
SA FAMILLE<br />
Les bienfaits de la<br />
psychogénéalogie<br />
HYPERSENSIBLE<br />
AU TRAVAIL ?<br />
5 conseils<br />
Plus que<br />
ET MOI ?<br />
ET MOI ?<br />
Faire face au<br />
sentiment<br />
d'exclusion<br />
© Charlotte Schousboe pour France Télévisions<br />
parfait(e)<br />
SE LIBÉRER DU REGARD DES AUTRES
111 34<br />
SOMMAIRE<br />
Janvier<br />
Février 2020<br />
20 EH, CHAUFFARD !<br />
Qu’il est facile, même pour les plus pacifiques<br />
d’entre nous, de sortir de nos gonds lorsque nous<br />
conduisons ! Pourquoi ne sommes-nous plus les<br />
mêmes au volant ?<br />
24 QUE PENSE-T-ON DE MOI ?<br />
Les psychologues s’intéressent à une nouvelle<br />
forme de perfectionnisme : le perfectionnisme<br />
social, ou le sentiment de devoir être<br />
irréprochable aux yeux des autres.<br />
Quitte à oublier nos propres aspirations.<br />
32 DANS MON RÊVE, JE SUIS NUE<br />
… et personne ne s’en aperçoit. L’expert Tobie<br />
Nathan analyse le rêve récurrent d’une lectrice.<br />
34 MARIE DRUCKER<br />
La journaliste se penche sur ses émotions et<br />
dessine, au fil de la discussion, une personnalité<br />
enthousiaste, déterminée et amoureuse de la vie.<br />
42 APPARTENIR AU GROUPE<br />
Au travail, aux soirées ou au club de sport : partout<br />
nous courons le risque de nous sentir exclus du<br />
groupe. Un sentiment désagréable mais universel.<br />
58 VIVRE AVEC UNE LÉSION CÉRÉBRALE<br />
Après son accident, Mayke pensait pouvoir<br />
reprendre sa vie d’avant. Mais elle se surprend à agir<br />
bizarrement. Elle se découvre aussi plus sensible aux<br />
stimuli et souffre de migraines. Elle raconte son<br />
chemin vers l’acceptation, libératrice.<br />
66 HYPERSENSIBLES AU TRAVAIL<br />
Plus perméables que les autres à l’environnement<br />
extérieur, les personnes hypersensibles ont besoin<br />
de travailler dans un espace calme et serein.<br />
4 PSYCHOLOGIE POSITIVE
19 42<br />
Abonnezvous<br />
! p. 74 et 103<br />
79 ADOS EN COUPLE<br />
« Au bout de deux rendez-vous,<br />
j’ai osé l’embrasser », « je<br />
pourrais passer toute ma vie<br />
avec lui »... Ils n’ont pas 20 ans<br />
et ils sont amoureux. Portraits.<br />
88 LE DEUIL CHEZ<br />
UN ENFANT<br />
Souvent, les enfants qui ont<br />
perdu un proche font leur deuil<br />
plusieurs fois, au fur et à mesure<br />
qu’ils grandissent. Comment<br />
pouvons-nous les aider ?<br />
92 TRANSMISSION<br />
FAMILIALE<br />
Nous vivons avec les “missions”<br />
que nous ont confiées<br />
inconsciemment nos parents.<br />
La psychologue Michèle<br />
Bromet-Camou, spécialiste des<br />
relations entre les générations,<br />
répond à nos questions.<br />
98 MOINS DE RIDES ?<br />
MOINS D’ÉMOTIONS<br />
Parce qu’ils ne peuvent pas<br />
exprimer leurs émotions, ceux<br />
qui ont recours au botox les<br />
ressentent moins. Et ont aussi<br />
davantage de difficultés à les<br />
identifier… chez les autres.<br />
104 MA FILLE EST UNE<br />
INFLUENCEUSE<br />
Depuis que son ado a découvert<br />
Instagram, notre journaliste est<br />
devenue assistante déléguée à<br />
la photographie. Entre la colère<br />
et le désir de passer du temps<br />
avec elle, comment retisser<br />
le lien ?<br />
Faire la paix<br />
avec ses<br />
insomnies<br />
Cahier d’activités<br />
06 ÉDITO<br />
10 À LA LOUPE<br />
12 L’ESSENTIEL<br />
19 CINÉMA<br />
Je voudrais que quelqu’un<br />
m’attende quelque part,<br />
d’Arnaud Viard<br />
23 FLORENCE<br />
SERVAN-SCHREIBER<br />
Viens, on va discuter<br />
41 JEANNE SIAUD-FACCHIN<br />
Mary Poppins et moi<br />
51 ANNE CAZAUBON<br />
En chantier<br />
53 LIRE<br />
64 SÉANCE PSY<br />
La psychologue Béatrice<br />
Copper-Royer répond<br />
à vos questions<br />
73 ILONA BONIWELL<br />
Ô temps ! Suspends ton vol<br />
76 À L’ESSAI<br />
La méthode Vittoz<br />
130 BD<br />
Hérickson le hérisson<br />
Couverture // © Charlotte Schousboe pour France Télévisions<br />
PSYCHOLOGIE POSITIVE 5
N’EST PAS ASSEZ BIEN<br />
Une forme relativement inconnue de perfectionnisme est en plein essor :<br />
le désir d’être parfait aux yeux des autres. Nourris aux deadlines, aux WhatsApp<br />
groupés et à la conviction que nous devons participer à tout, nous exigeons de nous<br />
l’impossible. Et nous négligeons nos propres besoins.<br />
24 PSYCHOLOGIE POSITIVE
PERFECTIONNISME<br />
PSYCHOLOGIE POSITIVE 25
34 PSYCHOLOGIE POSITIVE
10 QUESTIONS<br />
10 ÉMOTIONS<br />
Marie<br />
Drucker<br />
La grammaire des émotions est<br />
universelle. Selon le psychologue<br />
Paul Ekman, un petit nombre<br />
d’entre elles peuvent rendre<br />
compte de l’expérience d’un être<br />
humain, quelle que soit<br />
sa culture.<br />
Marie Drucker se penche sur<br />
les siennes et dessine, au fil de<br />
la discussion, une personnalité<br />
enthousiaste, déterminée<br />
et amoureuse de la vie.<br />
Propos recueillis par Sophie Behr et Iris Cazaubon<br />
Photos : © Charlotte Schousboe pour France Télévisions<br />
PSYCHOLOGIE POSITIVE 35
42 PSYCHOLOGIE POSITIVE
RELATIONS<br />
En fais-je<br />
partie<br />
Au travail, dans les fêtes ou au club de sport : partout<br />
où les gens forment des groupes, vous courez le risque<br />
d’être exclu. Un sentiment désagréable, mais pas<br />
insurmontable. Voici quelques conseils de psychologues<br />
pour affronter ces situations.<br />
PSYCHOLOGIE POSITIVE 43
58 PSYCHOLOGIE POSITIVE
TÉMOIGNAGE<br />
Depuis l’accident,<br />
je sais que je suis<br />
très forte.<br />
Mayke se rendait un matin à la gare à vélo lorsque quelqu’un<br />
a ouvert brutalement une portière devant elle. Tout a alors<br />
basculé pour la jeune et ambitieuse étudiante.<br />
«<br />
Le 2 février 2012, j’avais<br />
23 ans, je vivais avec<br />
Dan, mon petit ami,<br />
dans un nouvel appartement<br />
et je travaillais dur pour obtenir<br />
mon doctorat. Cette journée avait<br />
commencé autrement que d’habitude,<br />
car j’avais pris tout mon temps pour<br />
mon petit déjeuner. Dan était en congé<br />
et j’étais partie un peu plus tard<br />
parce que nous étions vraiment bien<br />
tous les deux. C’est tout ce dont je me<br />
souviens.<br />
Je ne me rappelle plus avoir<br />
enfourché mon vélo. J’ai sans doute<br />
pédalé à toute vitesse pour ne pas<br />
rater mon train. Je ne me souviens<br />
pas non plus du moment où un automobiliste<br />
a ouvert sa portière sans<br />
regarder et où j’ai fait un vol plané, la<br />
tête la première, sur l’asphalte. Je me<br />
suis réveillée une semaine plus tard<br />
aux soins intensifs. Dan était assis<br />
à côté de mon lit. Il m’a raconté que<br />
j’avais eu un grave accident, et que<br />
j’avais une fracture du crâne et des<br />
lésions irréversibles au cerveau.<br />
À ce moment-là, je ne me suis pas<br />
rendu compte de la gravité de ma<br />
situation. J’ai tout de suite voulu<br />
tourner la page et j’ai décidé que<br />
j’allais me rétablir coûte que coûte.<br />
Ce n’est que six mois plus tard,<br />
quand j’ai entendu la chanson<br />
Sweet Goodbyes à la radio, que<br />
j’ai réalisé que ma vie telle que<br />
je la connaissais était révolue.<br />
HALLUCINATIONS<br />
Les premiers jours à l’hôpital, un<br />
terrible mal de tête me martelait<br />
le crâne. Chaque stimulus était de<br />
trop. C’était comme si un bulldozer<br />
me roulait sur la tête. Je n’ai jamais<br />
souffert de migraines, mais je pense<br />
que ça y ressemblait. J’étais aussi très<br />
confuse, mais j’essayais de tenir bon.<br />
Je faisais par exemple semblant de<br />
pouvoir lire les cartes de bon rétablissement<br />
que je recevais, mais je ne<br />
comprenais rien à ce qu’il y avait écrit<br />
dessus. Et j’avais des hallucinations.<br />
PSYCHOLOGIE POSITIVE 59
HYPERSENSIBLE<br />
AU TRAVAIL<br />
Beaucoup d’entre nous passent une grande partie de leur vie au beau milieu d’un<br />
environnement agité : il y a ceux qui parlent sans cesse, ceux qui hurlent au téléphone,<br />
ceux qui toussent, jacassent ou ronchonnent. C’est ainsi que les hypersensibles<br />
– et ils ne sont pas les seuls – se trouvent surstimulés, ce qui peut parfois les mener<br />
jusqu’au burn-out. Comment créer alors un environnement de travail plus calme ?<br />
66 PSYCHOLOGIE POSITIVE
TRAVAIL<br />
Le stress et l’épuisement mental dus au travail<br />
sont de plus en plus fréquents. En France, un<br />
salarié sur trois a déjà fait un burn-out.<br />
Les personnes ayant une sensibilité exacerbée<br />
aux stimuli sont particulièrement concernées. Il y a<br />
quelques années, Elke van Hoof, psychologue et<br />
chercheuse à l’université libre de Bruxelles, a conclu<br />
sur la base d’une étude à grande échelle que les<br />
hypersensibles courent davantage le risque d’être<br />
stressés, d’avoir des problèmes de concentration et de<br />
faire preuve d’une émotivité excessive au travail.<br />
Quand on sait que les hypersensibles perçoivent<br />
davantage de stimuli et traitent l’information plus en<br />
profondeur, il n’y a rien d’étrange à ce que ces<br />
problèmes liés au stress les conduisent plus facilement<br />
au burn-out, ainsi que le constate la psychologue<br />
dans son cabinet. Il est en effet difficile de s’épanouir<br />
dans les entreprises modernes aux bureaux<br />
décloisonnés, bondés et bruyants, et de faire face à<br />
leurs exigences en matière de rapidité et de flexibilité.<br />
Les hypersensibles sont souvent plus attentifs aux<br />
détails et plus minutieux dans leur travail, sentent ce<br />
dont les clients et les collègues ont besoin et<br />
parviennent bien à évaluer les risques. Mais ils sont<br />
aussi plus rapidement surstimulés par le bruit, la<br />
lumière, les odeurs, l’ambiance et les émotions (les<br />
leurs ou celles des autres). Et cette exacerbation des<br />
sens les rend plus vite stressés et fatigués. Le fait<br />
qu’un hypersensible s’épanouisse ou non à son travail<br />
dépend en grande partie de son environnement.<br />
Les scientifiques appellent cela la “susceptibilité<br />
différentielle” : l’hypersensibilité marche dans les<br />
deux sens. Lorsque les circonstances sont mauvaises,<br />
les hypersensibles courent davantage le risque d’être<br />
stressés, anxieux et dépressifs, mais lorsqu’elles sont<br />
bonnes, ils se sentent mieux et obtiennent de<br />
meilleurs résultats que les autres. Ils sont les premiers<br />
à “tomber” dans un environnement difficile, mais<br />
peuvent mieux exploiter le potentiel des changements<br />
positifs au travail, d’un bon entretien avec le<br />
supérieur ou un collègue, ou d’un bureau calme.<br />
PSYCHOLOGIE POSITIVE 67
RELATIONS<br />
Les couples d’adolescents : ils se trouvent<br />
les plus gentils et les plus beaux, sont pleins<br />
d’attentions l’un envers l’autre… Lors de leur<br />
première relation amoureuse, ils vivent<br />
des expériences qu’ils n’oublieront jamais.<br />
Texte : Rianne van der Molen // Photos : Maarten Kools<br />
PSYCHOLOGIE POSITIVE 79
80 PSYCHOLOGIE POSITIVE
88 PSYCHOLOGIE POSITIVE
DEUIL<br />
Parfois, les enfants semblent ne pas avoir<br />
de chagrin lorsque quelqu’un de leur e ntourage décède.<br />
Pourtant, à l’intérieur d’eux-mêmes, il y a un grand<br />
remue-ménage. Comment pouvons-nous les aider ?<br />
« J’avais 4 ans quand ma mère<br />
est morte du cancer, raconte<br />
Ellen Dreezens (39 ans). Ce fut un<br />
véritable choc pour tout le monde,<br />
m’a-t-on dit. Je ne m’en souviens pas<br />
du tout, j’étais trop jeune.<br />
Ce dont je me souviens, c’est que<br />
mon petit frère et moi allions<br />
souvent loger chez notre grand-mère<br />
ou notre tante, pour décharger mon<br />
père. Nous nous rendions également<br />
souvent chez une voisine qui allait<br />
à la piscine tous les dimanches avec<br />
nous pour que mon père puisse faire<br />
la grasse matinée. J’aimais bien y<br />
aller, mais je me rappelle aussi que<br />
la maison me manquait. Quand<br />
mon père n’était pas là, je pleurais<br />
jusqu’à ce que je m’endorme.<br />
J’avais peur que lui aussi ne<br />
revienne plus. » Beaucoup plus tard<br />
dans sa vie, dans le cadre de son<br />
travail, Ellen a étudié de façon plus<br />
approfondie le deuil chez les enfants.<br />
Elle est devenue psychologue et<br />
professeure à l’université de Tilburg,<br />
et s’est spécialisée, en tant que coach,<br />
dans le deuil et la perte. « Perdre<br />
un parent lorsque l’on est très<br />
jeune peut bouleverser notre vie,<br />
explique-t-elle. Le fait que le parent<br />
qui reste doive lui aussi faire son<br />
deuil rend le processus d’acceptation<br />
encore plus compliqué. Certains<br />
enfants ne parviennent pas à<br />
exprimer leur propre chagrin et<br />
diffèrent le processus de deuil. Ils<br />
se mettent en colère et deviennent<br />
rétifs, ou justement encore plus<br />
gentils. Je me rappelle que j’étais<br />
devenue la confidente de mon père.<br />
Je voulais tellement pouvoir l’aider.<br />
Parfois, de ce fait, je m’oubliais. »<br />
REFAIRE SON DEUIL<br />
À l’université d’Utrecht,<br />
l’orthopédagogue et<br />
psychothérapeute Mariken Spuij fait<br />
des recherches sur la perte chez les<br />
enfants. « Ils éprouvent la même<br />
douleur et les mêmes émotions que<br />
les adultes, explique-t-elle, mais il<br />
y a aussi des différences. Souvent,<br />
chez les enfants, le deuil va de pair<br />
avec la peur. Surtout quand il s’agit<br />
d’un parent, parce qu’alors l’enfant<br />
perd quelqu’un qui veillait sur<br />
lui et lui offrait la sécurité. Mais<br />
lorsqu’une personne de l’entourage<br />
meurt soudainement, cela peut<br />
PSYCHOLOGIE POSITIVE 89
MICHELE BROMET-CAMOU<br />
Notre histoire,<br />
c’est l’histoire<br />
des missions qu’on<br />
nous a données.<br />
« Sois gentil. Sois parfait. Ne sois surtout pas comme ta grandmère.<br />
Répare la honte du grand-père. Console tes parents de ne<br />
pas avoir eu de garçon… » Même si notre entourage familial<br />
ne formule jamais clairement ses attentes (dont il n’a souvent<br />
pas conscience !), nous recevons le message cinq sur cinq.<br />
La psychogénéalogie s’intéresse à ces transmissions<br />
inconscientes entre les générations. Dans son cabinet,<br />
la psychologue Michèle Bromet-Camou reçoit de nombreux<br />
patients qui se débattent avec une histoire… qui n’est pas la leur.<br />
Propos recueillis par Tifaine Cicéron<br />
92 PSYCHOLOGIE POSITIVE
PAROLES D’EXPERT<br />
n’est pas moi qui ai décidé... Cela trouve son origine<br />
dans d’autres histoires. La plupart des personnes qui<br />
viennent me voir en consultation sont animées par l’idée<br />
qu’elles n’arrivent pas à faire ce qu’elles veulent : « Je<br />
veux quitter mon mari et je n’y arrive pas. » Il faut alors<br />
aller à la découverte de ce qui a été déposé dans notre<br />
“sac à dos” imaginaire.<br />
Q u’est-ce que la psychogénéalogie ?<br />
Le mot “psychogénéalogie” comporte<br />
l’association de deux termes.<br />
“Généalogie”, parce que c’est une<br />
étude relativement objective de notre<br />
histoire de famille. Et “psycho”,<br />
parce que dans la généalogie, il n’y<br />
a pas seulement des transmissions<br />
objectives (par exemple, je suis<br />
boulanger parce que mon père l’était<br />
et que j’ai senti la bonne odeur du<br />
pain durant mon enfance). Il y a<br />
aussi des transmissions inconscientes.<br />
La psychogénéalogie, c’est l’étude<br />
des transmissions psychiques<br />
inconscientes issues de nos histoires.<br />
« C’est plus fort que moi ! »<br />
Q u’y a-t-il derrière cette expression que<br />
vous entendez si souvent en consultation ?<br />
Mon livre aurait pu s’appeler<br />
comme ça. Cette phrase indique<br />
que de nombreux éléments de notre<br />
passé nous sont transmis à notre<br />
insu. Elle dit : « J’ai fait ce que j’ai<br />
pu en tant qu’être humain, mais je<br />
suis habité par des choses que je ne<br />
reconnais pas. » Par exemple, je viens<br />
de frapper mon enfant et j’en suis<br />
horrifié. C’est plus “fort” que moi,<br />
dans le sens : ce n’est pas à moi. Ce<br />
Pour la psychogénéalogie, tout enfant<br />
naît avec une “mission”, des attentes<br />
inconscientes de son entourage.<br />
Oui. Notre histoire, c’est finalement<br />
l’histoire des missions qu’on nous a<br />
données. Dans mon livre , je parle de la<br />
petite Lily-Rose, qui a un gentil prénom,<br />
parce qu’il faut qu’elle soit gentille.<br />
Elle va peut-être être ce que “l’on”<br />
attend qu’elle soit et ne pas s’opposer<br />
– ce n’est pas terrible, d’ailleurs, de ne<br />
pas s’opposer – puis transmettre ce<br />
besoin de gentillesse à ses enfants.<br />
Ou bien elle s’opposera en grandissant...<br />
ce qui signe d’une autre manière la<br />
dépendance au modèle. Si je fais l’envers<br />
de ce qu’on m’a demandé de faire, c’est que ce modèle<br />
est encore extrêmement prégnant pour moi. Je ne suis<br />
pas libérée du tout ! Or nous avons tous, forcément,<br />
une histoire. Même lorsqu’il s’agit d’une histoire de<br />
ruptures. Je crois qu’il serait dangereux d’ailleurs de ne<br />
pas en avoir. Car l’identité personnelle se fonde aussi<br />
sur ce que l’on attend de nous. C’est parce qu’on attend<br />
de moi – même si je ne le sais pas consciemment –<br />
que je sois un enfant conforme, que je vais créer mon<br />
identité. Ensuite, tout le travail de l’être humain sera :<br />
qu’est-ce que je garde ? qu’est-ce que je jette ?<br />
Un enfant cherche-t-il toujours, finalement, à faire plaisir<br />
à ses parents ?<br />
Oui, sinon il serait en manque de sécurité. S’il ne peut<br />
pas faire plaisir, il risque de se retrouver dans une<br />
PSYCHOLOGIE POSITIVE 93
MOINS DE RIDES, MOINS D’ÉMOTIONS<br />
Fini les pattes-d’oie, ride du<br />
lion et autres plis sur le front :<br />
les femmes, en particulier, ont<br />
de plus en plus souvent<br />
recours au botox. Mais saviezvous<br />
que ce produit ne fait pas<br />
que lisser les rides ? Il nivelle<br />
également la vie émotionnelle<br />
et le plaisir sexuel.<br />
98 PSYCHOLOGIE POSITIVE
ÉMOTIONS<br />
PSYCHOLOGIE POSITIVE 99
104 PSYCHOLOGIE POSITIVE
Au secours,<br />
ma fille est une<br />
influenceuse !<br />
Tout parent d’adolescent sait pertinemment qu’un jeune de 13 ans peut avoir<br />
des exigences effroyables, par exemple lorsqu’il s’agit d’alimenter son feed<br />
Instagram. Comment communiquer sans violence avec votre enfant lorsque vous<br />
bouillez intérieurement ? Notre journaliste est partie à la recherche de réponses.<br />
C<br />
’est<br />
avec du vague à l’âme<br />
que je regarde passer<br />
dans la rue des familles<br />
avec des filles de 9 ou<br />
10 ans. Des fillettes avec des lunettes,<br />
des dents un peu trop longues et un<br />
enthousiasme sans borne. Des<br />
fillettes à qui tout plaît et qui vous<br />
accompagnent partout. Moi aussi,<br />
j’avais une fille comme elles. Jusqu’à<br />
ce qu’elle ait 13 ans, se rende au<br />
collège… et découvre Instagram.<br />
À présent, elle a de longs cheveux<br />
brillants, un téléphone de couleur<br />
“or rose”, les joues couvertes de<br />
blush et elle est souvent en colère.<br />
Surtout lorsque nous ne faisons pas<br />
ce qu’elle veut. Et ses exigences sont<br />
énormes. Elle veut un nouveau<br />
téléphone, partir en vacances à Bali<br />
– parce que c’est là que tout le<br />
monde va – et faire sans cesse des<br />
photos pour son “feed”.<br />
Peut-être dois-je fournir quelques<br />
explications à tous les lecteurs de<br />
plus de 29 ans. Un feed est une<br />
collection de photos Instagram, qui<br />
doivent s’harmoniser entre elles par<br />
les couleurs, les filtres et les thèmes.<br />
En ce qui concerne ma fille, et<br />
beaucoup de jeunes de son âge, son<br />
thème est sa petite personne, et elle<br />
prend la pose avec une expression<br />
quelque peu arrogante, dans des<br />
vêtements cool et dans des endroits<br />
cool. De préférence à côté d’un<br />
palmier – c’est pour ça qu’elle veut<br />
aller à Bali. Et nous, les parents, nous<br />
devons prendre ces photos. Pas une<br />
seule, mais – sans exagérer – au<br />
moins deux cents. Dans chaque<br />
endroit.<br />
Et c’est là tout le problème : à ses<br />
yeux, les photos ne sont jamais assez<br />
bonnes. Son regard, sa pose, ses<br />
cheveux, la lumière, le cadrage,<br />
l’environnement : tout doit être<br />
parfait. À un moment donné, nous<br />
nous impatientons : « C’est la<br />
PSYCHOLOGIE POSITIVE 105
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