20.01.2020 Vues

Magazine spécial : Le bilan 2019 de l'assurance

L’année 2019 est révolue et s’ouvre maintenant 2020. La rédaction de News Assurances Pro vous propose de jeter un coup d’oeil dans le rétro à travers un magazine hors-série dédié au bilan de l’assurance de l’année qui vient de s’achever. Nous avons déterminé sept thèmes pour établir ce bilan : réglementation, dommages, personnes, vie, innovation, grands risques et bonus/malus.

L’année 2019 est révolue et s’ouvre maintenant 2020. La rédaction de News Assurances Pro vous propose de jeter un coup d’oeil dans le rétro à travers un magazine hors-série dédié au bilan de l’assurance de l’année qui vient de s’achever. Nous avons déterminé sept thèmes pour établir ce bilan : réglementation, dommages, personnes, vie, innovation, grands risques et bonus/malus.

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LE BILAN<br />

<strong>2019</strong><br />

<strong>2019</strong><br />

DE L’ASSURANCE<br />

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TOUT FEU<br />

TOUT FLAMME !<br />

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STORY BUILDING - CREDIT PHOTO : GERALDINE ARESTEANU<br />

DES EXPERTS DE CONFIANCE<br />

www.ccr-re.com


Sommaire<br />

RÈGLEMENTATION<br />

Focus<br />

La réglementation au fil <strong>de</strong>s mois<br />

Épargne<br />

La Loi Pacte, un empilement <strong>de</strong> mesures <strong>de</strong>stinées à<br />

simplifier assurance vie et épargne-retraite<br />

Tribune <strong>de</strong> Lionel Corre<br />

DOMMAGES<br />

Indicateurs<br />

<strong>Le</strong> marché tourne autour du « pro »<br />

Sinistralité<br />

Un exercice marqué par <strong>de</strong>s incendies d’ampleur<br />

Tribune <strong>de</strong> Jean-Louis Charluteau<br />

ASSURANCE VIE<br />

Réglementation<br />

PER et eurocroissance ou le nouveau Pacte <strong>de</strong><br />

l’épargne pour les assureurs<br />

Tribune d’Arnaud Chneiweiss<br />

Infographie<br />

Tous les ren<strong>de</strong>ments dévoilés en <strong>2019</strong><br />

ASSURANCE DE PERSONNES<br />

100% Santé<br />

Une réforme à géométrie variable<br />

Tribune <strong>de</strong> Pierre Guillocheau<br />

Complémentaire santé<br />

La résiliation infra-annuelle et ses effets secondaires<br />

GRANDS RISQUES<br />

Marché<br />

<strong>Le</strong>s grands risques sur la mauvaise pente...<br />

tarifaire<br />

Focus<br />

<strong>Le</strong> cyber, on s’y perd<br />

Tribune <strong>de</strong> Frédéric Grand<br />

INNOVATION<br />

Start-up<br />

Seyna, la nouvelle compagnie d’assurance agréée<br />

en dommahges<br />

Tribune d’Antoine Denoix<br />

7<br />

9<br />

10<br />

13<br />

15<br />

16<br />

21<br />

22<br />

24<br />

30<br />

32<br />

34<br />

37<br />

38<br />

40<br />

41<br />

46<br />

L’ANNÉE <strong>2019</strong><br />

INFOGRAPHIE<br />

Tous les ren<strong>de</strong>ments dévoilés<br />

en <strong>2019</strong><br />

FOCUS<br />

10 16 22<br />

32<br />

40<br />

EN TRIBUNES<br />

<strong>Le</strong>s coups <strong>de</strong> coeur<br />

innovation<br />

<strong>de</strong> la rédaction<br />

46<br />

24<br />

BONUS/MALUS<br />

Trombi<br />

<strong>Le</strong>s nominations marquantes <strong>de</strong> l’année<br />

Rapprochement<br />

Ils se sont dits oui... ou non en <strong>2019</strong><br />

48<br />

50<br />

44<br />

News Assurances Pro est un magazine édité par Seroni Interactive, LE ONZE - 11, passage Saint Pierre Amelot. 75011 PARIS, 508488905 RCS P Paris<br />

/// Adresse <strong>de</strong> la rédaction : LE ONZE - 11, passage Saint-Pierre Amelot. 75011 PARIS / Tél : 01 45 88 98 94 / contact@news-assurances.com /// Directeur<br />

<strong>de</strong> la publication : Sébastien Jakobowski / sjakobowski@seroni.fr /// Rédacteur en chef : Florian Delambily / f<strong>de</strong>lambily@news-assurances.com /// Ont<br />

participé à ce numéo : Mariona Vivar, Thierry Gouby, Séverine Charon, Joël Bassani /// Partenariats et communication : Directeur : Sébastien Jakobowski<br />

/ sjakobowski@seroni.fr /// Imprimé par : Dupli-print - 2 rue Descartes 95330 Domont /// Dépôt légal : à parution /// CPPAP : 0322 W 91666 /// ISSN : 2119-<br />

4440/numéro <strong>de</strong> déclaration : 10000000043815 /// Toute reproduction, même partielle, est interdite sans l’autorisation expresse <strong>de</strong> l’éditeur (loi du 11 mars 1957)


L’année <strong>2019</strong> <strong>de</strong><br />

la réglementation<br />

Rétro<br />

La réglementation au fil <strong>de</strong>s mois<br />

P.7<br />

Distribution<br />

<strong>Le</strong> courtage VAD <strong>de</strong> l’avant<br />

P.9<br />

Tribune<br />

« PACTE c’est aussi la démocratisation<br />

du capital », par Lionel Corre<br />

P.10


BILAN DE LA RÉGLEMENTATION WWW.NEWSASSURANCESPRO.COM 7<br />

La réglementation au fil <strong>de</strong>s mois<br />

<strong>Le</strong>s années se suivent et se<br />

ressemblent pour le secteur <strong>de</strong><br />

l’assurance. Une fois encore,<br />

les lois, règlements et autres<br />

directives se sont succédé en<br />

<strong>2019</strong>. Tour d’horizon <strong>de</strong>s principaux<br />

textes qui ont ponctué<br />

ces <strong>de</strong>rniers mois.<br />

Par Florian Delambily<br />

Janvier – L’autorégulation, on y croit<br />

encore<br />

<strong>Le</strong> mois <strong>de</strong> janvier est traditionnellement<br />

celui <strong>de</strong>s vœux. Parfois ils<br />

se réalisent, parfois non. Planète<br />

Courtier et la CSCA, qui étaient<br />

alors encore <strong>de</strong>ux syndicats distincts<br />

en ont fait l’amère expérience. Face<br />

caméra, leurs prési<strong>de</strong>nts respectifs,<br />

Laurent Ouazana et Bertrand <strong>de</strong><br />

Surmont présentaient leurs vœux<br />

évoquant pour <strong>2019</strong> « la réforme<br />

historique du courtage d’assurance<br />

qui verra naître une nouvelle organisation<br />

d’autorégulation pour<br />

l’intérêt <strong>de</strong> tous, professionnels<br />

et assurés ».<br />

Si le projet semble toujours sur les<br />

rails, le calendrier a été quelque peu<br />

bousculé par le Conseil constitutionnel<br />

(voir mai). <strong>Le</strong>s Sages <strong>de</strong> la<br />

rue Montpensier n’ont guère goûté à<br />

l’intégration d’un paragraphe dédié<br />

à l’autorégulation dans la Loi Pacte.<br />

Mais en ce début d’année <strong>2019</strong>,<br />

les réunions en vue <strong>de</strong> définir le<br />

contenu du décret se poursuivent.<br />

Février – Revoilà DDA<br />

Depuis le 1 er octobre 2018, DDA<br />

s’impose à tous les intermédiaires.<br />

Seule la partie concernant la formation<br />

bénéficiait d’un délai conformément<br />

au décret publié le 3 juin<br />

2018. La date <strong>de</strong> mise en oeuvre<br />

est fixée au 23 février <strong>2019</strong>.<br />

À compter <strong>de</strong> cette date, tous les<br />

intermédiaires <strong>de</strong>vront suivre un programme<br />

<strong>de</strong> formation d’au moins<br />

15h par an autour <strong>de</strong> plusieurs<br />

gran<strong>de</strong>s thématiques : Appréhen<strong>de</strong>r<br />

l’activité et l’environnement <strong>de</strong><br />

la distribution d’assurances et ses<br />

évolutions au regard <strong>de</strong>s fonctions<br />

exercées, maîtriser la relation client,<br />

mettre en œuvre les mesures <strong>de</strong> prévention<br />

et <strong>de</strong> conformité, s’adapter<br />

aux évolutions organisationnelles et<br />

technologiques ou encore développer<br />

un portefeuille dans le respect<br />

<strong>de</strong> la réglementation.<br />

<strong>Le</strong> programme peut ensuite se décliner<br />

selon les différents segments <strong>de</strong><br />

marché, tels que le dommage aux<br />

biens, l’assurance <strong>de</strong> personnes ou<br />

l’assurance vie. Point crucial <strong>de</strong> la<br />

réforme, les conditions <strong>de</strong> formation<br />

<strong>de</strong>s intermédiaires sont assez<br />

souples. Elle pourra ainsi être dispensée<br />

en présentiel ou à distance,<br />

être organisée en une ou plusieurs<br />

séquences, consécutives ou non.<br />

Elle peut, par ailleurs, être assurée<br />

par un organisme <strong>de</strong> formation, une<br />

entreprise d’assurance ou <strong>de</strong> réassurance,<br />

un intermédiaire d’assurance<br />

ou <strong>de</strong> réassurance, un établissement<br />

<strong>de</strong> crédit ou une société <strong>de</strong><br />

financement.<br />

Mars – Il n’y a pas que le temps<br />

qui est mitigé<br />

<strong>Le</strong>s <strong>de</strong>rnières saillies <strong>de</strong> l’hiver se<br />

font ressentir et Bruno <strong>Le</strong> Maire<br />

tente <strong>de</strong> réchauffer les cœurs <strong>de</strong>s<br />

assureurs en annonçant que la<br />

France et l’Italie ont obtenu une<br />

révision <strong>de</strong>s règles européennes <strong>de</strong><br />

fonds propres imposées aux assureurs<br />

lorsque ceux-ci investissent<br />

en actions. La charge en capital<br />

passe <strong>de</strong> 39, voire 49 centimes à<br />

22 centimes, mais les conditions<br />

ne conviennent pas aux assureurs<br />

qui <strong>de</strong>vront montrer leur capacité<br />

à détenir les titres 10 ans supplémentaires.<br />

« C’est un coup d’épée<br />

dans l’eau. Cela ne correspond pas<br />

du tout à la gestion d’un assureur.<br />

Tout est renvoyé à la révision <strong>de</strong><br />

2020. En résumé, on se retrouve<br />

à la prochaine bataille », déplore<br />

Jean-Pierre Lassus, directeur financier<br />

<strong>de</strong> Swiss Life France.<br />

Dans le même mois, le taux <strong>de</strong> contribution<br />

<strong>de</strong>s assureurs au financement<br />

du FGAO passe <strong>de</strong> 12 à 14%. En<br />

2 ans, il a été multiplié par 14.<br />

En avril – <strong>Le</strong> Pacte déboule<br />

147 voix pour, 50 contre et 8 abstentions<br />

sur 577 députés... la loi Pacte<br />

porté par Bruno <strong>Le</strong> Maire, ministre<br />

<strong>de</strong> l’Économie et <strong>de</strong>s Finances est<br />

définitivement adoptée le 11 avril<br />

par l’Assemblée nationale. Un projet<br />

qui contient plus <strong>de</strong> 200 articles<br />

dont plusieurs touchent l’assurance<br />

(voire page 8).<br />

<strong>Le</strong> plus structurant concerne<br />

sans conteste la mise en œuvre<br />

du Plan épargne retraite (PER). Il<br />

vise à simplifier tous les dispositifs<br />

d’épargne-retraite existants sur le<br />

marché, qu’ils soient individuels ou<br />

collectifs au sein d’un seul et même<br />

produit subdivisé en trois compartiments<br />

qui suit son possesseur s’il<br />

change d’employeur, <strong>de</strong> carrière ou<br />

d’assureur (voire page 21).<br />

En mai, autorégulation rime avec<br />

censure<br />

Pas <strong>de</strong> chance pour les farouches<br />

partisans <strong>de</strong> l’autorégulation du<br />

courtage, l’article 207 <strong>de</strong> la loi Pacte<br />

qui prévoit la création d’associations<br />

représentatives du courtage est censuré<br />

par le Conseil constitutionnel.<br />

<strong>Le</strong>s Sages l’ont considéré comme<br />

un cavalier législatif pointant « un<br />

défaut <strong>de</strong> lien avec le projet initial ».<br />

Il reste alors au Trésor à trouver<br />

un nouveau véhicule législatif pour<br />

faire passer la réforme, repoussant<br />

sa mise en œuvre, au mieux, au<br />

1 er janvier 2021.<br />

Juillet – Santé ! C’est l’été<br />

<strong>Le</strong> 4 juillet, les soldats américains<br />

défilent à Washington pour célébrer<br />

la fête nationale <strong>de</strong>s États-Unis. En<br />

revanche, peu <strong>de</strong> sénateurs défilent<br />

dans les travées du Palais Bourbon.<br />

C’est en effet un vote à main levée<br />

qui scelle le sort <strong>de</strong> la résiliation<br />

infra-annuelle. La mesure portée par


8 WWW.NEWSASSURANCESPRO.COM<br />

BILAN DE LA RÉGLEMENTATION<br />

une proposition <strong>de</strong> loi LREM est<br />

adoptée malgré les mises en gar<strong>de</strong><br />

<strong>de</strong>s mutuelles et institutions <strong>de</strong> prévoyance<br />

sur ses conséquences (voir<br />

page 34).<br />

À partir du 1 er décembre 2020, les<br />

assurés auront la possibilité <strong>de</strong> résilier<br />

leur complémentaire santé sans<br />

frais et à tout moment après une<br />

année <strong>de</strong> contrat.<br />

Octobre – Une nouvelle loi Martial<br />

dans les tuyaux<br />

Martial Bourquin n’en a pas fini avec<br />

l’assurance emprunteur. <strong>Le</strong> sénateur<br />

est à l’origine d’une nouvelle<br />

proposition <strong>de</strong> loi adoptée par le<br />

Sénat le 23 octobre. Elle prévoit<br />

d’alourdir les sanctions contre les<br />

établissements réfractaires à la<br />

renégociation actuelle <strong>de</strong>s contrats<br />

d’assurance <strong>de</strong> prêts.<br />

Par défaut la date anniversaire<br />

retenue est celle <strong>de</strong> la signature<br />

<strong>de</strong> l’offre <strong>de</strong> prêt. Elle peut être<br />

modifiée, mais sur la seule initiative<br />

<strong>de</strong> l’assuré. Enfin, les banques et<br />

les assureurs <strong>de</strong>vront expliciter les<br />

motifs qui ont conduit au refus <strong>de</strong><br />

la délégation d’assurance.<br />

Novembre – Comment ça VAD ?<br />

<strong>Le</strong>s initiatives se multiplient pour<br />

encadrer la vente à distance par le<br />

biais du démarchage téléphonique.<br />

Outre plusieurs propositions <strong>de</strong> loi,<br />

le CCSF a publié un avis le 19 novembre<br />

détaillant très précisément<br />

le processus <strong>de</strong> vente vers lequel<br />

assureurs et distributeurs doivent<br />

tendre (voire page 9)<br />

Décembre – <strong>Le</strong> Trésor célèbre la vie<br />

Bercy a pensé aux assureurs en<br />

cette fin d’année <strong>2019</strong>. <strong>Le</strong> ministère<br />

a publié coup sur coup un arrêté<br />

et un décret sur l’assurance vie.<br />

<strong>Le</strong> premier permet aux assureurs<br />

d’intégrer la PPB aux calculs <strong>de</strong><br />

SCR. Une bouffée d’oxygène en<br />

cette pério<strong>de</strong> <strong>de</strong> taux bas.<br />

<strong>Le</strong> second remet au goût du jour<br />

l’eurocroissance dans une version<br />

plus simplifiée et qui vise à offrir<br />

une alternative au fonds euros trop<br />

gourmand en fonds propres.<br />

La Loi Pacte, un empilement <strong>de</strong> mesures <strong>de</strong>stinées<br />

à simplifier assurance vie et épargne-retraite<br />

Longtemps débattu, le projet <strong>de</strong><br />

loi Pacte est finalement adopté,<br />

puis promulgué, à l’été <strong>2019</strong>. <strong>Le</strong>s<br />

assureurs sont concernés au premier<br />

rang par plusieurs mesures.<br />

Transférabilité <strong>de</strong> l’assurance vie<br />

La loi Pacte apporte quelques petites<br />

retouches à l’assurance vie. Pas<br />

<strong>de</strong> gran<strong>de</strong> révolution, si ce n’est la<br />

transférabilité d’un contrat à un autre.<br />

Mais si les sénateurs souhaitaient<br />

étendre la mesure à l’ensemble du<br />

marché, les transferts ne pourront<br />

s’effectuer qu’au sein <strong>de</strong> la même<br />

entreprise d’assurance sans perte<br />

<strong>de</strong> l’antériorité fiscale.<br />

Plus <strong>de</strong> transparence en assurance<br />

vie<br />

L’article 21 <strong>de</strong> la loi impose aux assureurs<br />

vie <strong>de</strong> publier tous les ans, sur<br />

leur site internet, dans un délai <strong>de</strong><br />

90 jours à compter du 31 décembre<br />

<strong>de</strong> chaque année, le ren<strong>de</strong>ment <strong>de</strong>s<br />

contrats et le taux moyen <strong>de</strong> participation<br />

aux bénéfices. S’agissant<br />

<strong>de</strong>s unités <strong>de</strong> compte, assureurs et<br />

intermédiaires <strong>de</strong>vront également<br />

communiquer les frais prélevés.<br />

Des UC plus solidaires<br />

À compter <strong>de</strong> 2020, chaque produit<br />

d’assurance vie <strong>de</strong>vra proposer, a<br />

minima, une unité <strong>de</strong> compte socialement<br />

responsable ou verte.<br />

Simplification <strong>de</strong> l’épargne-retraite<br />

<strong>Le</strong> gouvernement a souhaité simplifier<br />

les règles encadrant les produits<br />

d’épargne-retraite. <strong>Le</strong>s produits<br />

individuels Perp et Ma<strong>de</strong>lin seront<br />

fusionnés et il n’existera plus que<br />

<strong>de</strong>ux produits collectifs <strong>de</strong> type Perco<br />

et article 83.<br />

La loi prévoit la portabilité <strong>de</strong><br />

l’épargne entre tous les produits en<br />

cas, par exemple, <strong>de</strong> mobilité professionnelle.<br />

Ce transfert sera gratuit<br />

au-<strong>de</strong>là <strong>de</strong> 5 ans <strong>de</strong> détention. Dans<br />

le cas contraire, les frais ne pourront<br />

dépasser les 3%.<br />

Harmonisation fiscale <strong>de</strong>s produits<br />

retraite<br />

La déduction fiscale <strong>de</strong> l’assiette <strong>de</strong><br />

l’impôt sur le revenu pour les versements<br />

volontaires est étendue à<br />

l’ensemble <strong>de</strong>s produits d’épargneretraite.<br />

Rente ou capital<br />

<strong>Le</strong>s nouvelles dispositions en matière<br />

d’épargne-retraite permettent<br />

<strong>de</strong> choisir la sortie en rente ou en<br />

capital. Toutefois, la sortie en capital<br />

se cantonne aux encours constitués<br />

à partir <strong>de</strong> versements volontaires<br />

ou issus <strong>de</strong> l’épargne salariale. Par<br />

ailleurs, la sortie en rente sera fiscalement<br />

avantagée.<br />

L’in<strong>de</strong>mnisation <strong>de</strong>s victimes d’acci<strong>de</strong>nts<br />

<strong>de</strong> la route modifiée<br />

L’article 71 modifie l’in<strong>de</strong>mnisation<br />

<strong>de</strong>s victimes <strong>de</strong> la route causée par<br />

<strong>de</strong>s conducteurs dont le contrat<br />

d’assurance serait nul pour fausse<br />

déclaration. <strong>Le</strong> texte aligne le droit<br />

français avec la jurispru<strong>de</strong>nce <strong>de</strong><br />

la Cour <strong>de</strong> justice <strong>de</strong> l’Union européenne<br />

et plus particulièrement l’arrêt<br />

« Fi<strong>de</strong>lida<strong>de</strong> ». Il rend inopposable aux<br />

victimes ou à leurs ayants droit les<br />

dommages causés par un acci<strong>de</strong>nt<br />

<strong>de</strong> la route dans lequel serait impliqué<br />

un conducteur dont le contrat<br />

d’assurance en responsabilité civile<br />

serait réputé nul. <strong>Le</strong> gouvernement<br />

estime que le FGAO pourrait économiser<br />

15 millions d’euros par an.


BILAN DE LA RÉGLEMENTATION WWW.NEWSASSURANCESPRO.COM 9<br />

<strong>Le</strong> courtage VAD <strong>de</strong> l’avant<br />

L’un <strong>de</strong>s grands dossiers réglementaires<br />

<strong>de</strong> l’année <strong>2019</strong> aura<br />

sans conteste été celui <strong>de</strong> la vente<br />

à distance, VAD pour les intimes.<br />

Par Florian Delambily<br />

<strong>Le</strong> sujet est revenu sous les<br />

feux <strong>de</strong> l’actualité à la faveur<br />

d’une sanction prononcée<br />

contre le courtier Provitalia en mai<br />

<strong>2019</strong>. <strong>Le</strong> cabinet emmené par Alain<br />

Ohayon a ainsi écopé d’une amen<strong>de</strong><br />

<strong>de</strong> 20 000 euros pour « absence<br />

<strong>de</strong> documents précontractuels et<br />

contractuels avant la conclusion du<br />

contrat au téléphone ». « À travers<br />

cette décision, nous sentons clairement<br />

l’ambition <strong>de</strong> l’ACPR <strong>de</strong> pousser<br />

vers une vente à <strong>de</strong>ux temps »,<br />

commentait alors Benoît Lapointe<br />

<strong>de</strong> Vaudreuil, avocat en charge <strong>de</strong><br />

la défense du courtier.<br />

Une déclaration prémonitoire, car<br />

dans les semaines qui ont suivi la<br />

décision <strong>de</strong> l’ACPR, les initiatives se<br />

sont multipliées. Du côté du Parlement,<br />

pas moins <strong>de</strong> trois propositions<br />

<strong>de</strong> loi ont été déposées sur le sujet<br />

par <strong>de</strong>s élus. La plus radicale, portée<br />

par le député <strong>Le</strong>s Républicains Marc<br />

le Fur, envisage l’interdiction pure<br />

et simple du démarchage téléphonique.<br />

Une position qui rejoint celle<br />

d’associations <strong>de</strong> consommateurs qui,<br />

en septembre, plaidaient également<br />

pour une interdiction.<br />

<strong>Le</strong> député <strong>Le</strong>s Républicains Fabrice<br />

Brun se montre plus mesuré et propose,<br />

dans un texte renvoyé <strong>de</strong>vant la<br />

commission <strong>de</strong>s affaires économiques<br />

le 22 octobre, <strong>de</strong> renverser le principe<br />

<strong>de</strong> Bloctel. <strong>Le</strong> fichier recenserait les<br />

personnes souhaitant faire l’objet <strong>de</strong><br />

sollicitations commerciales téléphoniques<br />

et non plus l’inverse.<br />

Mais la proposition qui semble tenir<br />

la cor<strong>de</strong> pour aboutir émane <strong>de</strong><br />

Christophe Naegelen, député UDI<br />

<strong>de</strong>s Vosges. En premier lieu parce<br />

qu’elle a déjà fait l’objet d’une première<br />

lecture à l’Assemblée nationale<br />

et au Sénat. Et <strong>de</strong>puis le 21 février,<br />

elle attend patiemment une secon<strong>de</strong><br />

lecture au Palais Bourbon.<br />

<strong>Le</strong> texte <strong>de</strong> M. Naegelen préconise<br />

notamment que les démarcheurs<br />

rappellent systématiquement l’existence<br />

<strong>de</strong> Bloctel à leurs prospects.<br />

Il suggère par ailleurs <strong>de</strong> revoir les<br />

modalités d’abonnement au service<br />

Bloctel jugé trop onéreux et <strong>de</strong> renforcer<br />

les sanctions financières à<br />

l’endroit <strong>de</strong>s contrevenants. <strong>Le</strong>s<br />

amen<strong>de</strong>s pourront être multipliées<br />

par 25 dans certains cas et atteindre<br />

375 000 euros. Enfin, il est laissé une<br />

pério<strong>de</strong> <strong>de</strong> 6 mois aux entreprises qui<br />

ont déjà une relation contractuelle<br />

avec un client pour le rappeler et lui<br />

proposer d’autres produits. À l’heure<br />

où nous écrivons ces lignes tout porte<br />

d’ailleurs à croire que les choses<br />

pourraient s’accélérer au début <strong>de</strong><br />

l’année 2020.<br />

La fin <strong>de</strong> la vente en un temps<br />

En attendant la suite <strong>de</strong>s travaux<br />

parlementaires, les avancées les<br />

plus notables sont venues du Comité<br />

consultatif du secteur financier<br />

(CCSF). Après <strong>de</strong>s semaines d’âpres<br />

discussions, il a fini par émettre un<br />

avis le 19 novembre <strong>de</strong>rnier. Contrairement<br />

aux propositions <strong>de</strong> loi <strong>de</strong>s<br />

députés, ce texte ne vise que le<br />

secteur <strong>de</strong> l’assurance. Concrètement,<br />

il met un terme à la vente en<br />

un temps et vise les appels à froid<br />

réalisés par les assureurs ou les intermédiaires<br />

d’assurance, à savoir les<br />

appels à visée commerciale ou vers<br />

un consommateur non-client et qui<br />

n’a pas sollicité d’appel.<br />

Très détaillé, l’avis décrit précisément<br />

le processus <strong>de</strong> vente. Ainsi, lors du<br />

premier appel, l’assureur ou le courtier<br />

doit décliner son i<strong>de</strong>ntité, souligner<br />

le caractère commercial <strong>de</strong> l’appel,<br />

procé<strong>de</strong>r au recueil <strong>de</strong>s exigences<br />

et <strong>de</strong>s besoins du prospect, rappeler<br />

les caractéristiques du produit<br />

conseillé, expliciter le montant <strong>de</strong> la<br />

prime et la durée minimale du contrat<br />

et signaler l’existence ou l’absence<br />

d’un droit à renonciation.<br />

<strong>Le</strong> distributeur doit alors <strong>de</strong>man<strong>de</strong>r si<br />

le prospect est intéressé pour poursuivre<br />

l’appel. En cas <strong>de</strong> réponse<br />

négative, il doit mettre fin à la communication.<br />

Dans le cas contraire, il<br />

lui transmet les documents précontractuels<br />

et lui laisse 24h <strong>de</strong> délais<br />

avant <strong>de</strong> le recontacter pour procé<strong>de</strong>r<br />

au consentement. Seul le renvoi du<br />

projet <strong>de</strong> contrat papier signé ou<br />

signé électroniquement peut traduire<br />

le consentement. La transmission<br />

orale d’un co<strong>de</strong> reçu par SMS « ne<br />

vaut ni consentement, ni signature »,<br />

précise le texte.<br />

<strong>Le</strong> Comité consultatif <strong>de</strong>man<strong>de</strong> aux<br />

assureurs et à leurs distributeurs <strong>de</strong><br />

s’engager à mettre en œuvre ces pratiques<br />

d’ici la fin du premier semestre<br />

2020. Mais il ne s’agit que d’un avis.<br />

Aucune sanction ne pourra être prononcée<br />

en cas <strong>de</strong> non-respect <strong>de</strong><br />

son contenu.<br />

Pour autant, Planète CSCA s’est<br />

rapi<strong>de</strong>ment engagé pour inciter à la<br />

mise en œuvre <strong>de</strong>s préconisations<br />

<strong>de</strong> l’avis. « Je serai particulièrement<br />

vigilant sur les sujets <strong>de</strong> déontologie<br />

qui nuisent à l’image et à l’attractivité<br />

<strong>de</strong> la profession <strong>de</strong> courtier<br />

d’assurances. Je remercie toutes<br />

celles et ceux qui s’impliquent pour<br />

faire progresser leurs collaborateurs<br />

et leurs cabinets vers <strong>de</strong>s pratiques<br />

vertueuses et transparentes, dans<br />

l’intérêt <strong>de</strong> leurs clients », a déclaré<br />

Bertrand <strong>de</strong> Surmont, prési<strong>de</strong>nt du<br />

syndicat <strong>de</strong> courtiers.<br />

Même son <strong>de</strong> cloche du côté <strong>de</strong><br />

l’ACPR qui n’a pas tardé à réagir à<br />

la publication du texte par le CCSF.<br />

<strong>Le</strong> 26 novembre, elle appelait ainsi<br />

« l’ensemble <strong>de</strong>s professionnels à<br />

mettre en œuvre dans les meilleurs<br />

délais et au plus tard à la fin du 1 er<br />

semestre 2020, les bonnes pratiques<br />

préconisées par le CCSF », rappelant<br />

qu’elle continuera ses contrôles<br />

« visant à s’assurer que les processus<br />

<strong>de</strong> commercialisation sont conformes<br />

à la réglementation ».<br />

La peur du gendarme pourrait s’avérer<br />

efficace.


10 WWW.NEWSASSURANCESPRO.COM<br />

BILAN DE LA RÉGLEMENTATION<br />

TRIBUNE<br />

« PACTE c’est aussi la démocratis<br />

Par Lionel Corre, sous-directeur <strong>de</strong>s assurances à la Direction<br />

Générale du Trésor<br />

Ces <strong>de</strong>rnières années ont été marquées<br />

par la crise et une recomposition du<br />

paysage financier. L’évolution <strong>de</strong> la<br />

régulation est le reflet <strong>de</strong> ce contexte.<br />

En assurance, nous avons bâti un modèle<br />

pru<strong>de</strong>ntiel européen rigoureux, Solvabilité 2,<br />

que nous appliquons <strong>de</strong>puis 2016. En parallèle,<br />

nous avons sensiblement renforcé les<br />

règles en matière <strong>de</strong> distribution <strong>de</strong> produits<br />

d’épargne et d’assurance.<br />

En termes d’objectifs <strong>de</strong> politique publique,<br />

le maître mot aura été la pru<strong>de</strong>nce.<br />

Au prix cependant d’une perte d’équilibre,<br />

avec <strong>de</strong>s assureurs et <strong>de</strong>s épargnants qui se<br />

détournent <strong>de</strong>s investissements en actions au<br />

profit <strong>de</strong>s seuls placements obligataires, dont<br />

la rentabilité ne cesse pourtant <strong>de</strong> décroître.<br />

Avec pour conséquence un déficit <strong>de</strong> marchés<br />

financiers sur le continent. Des startups qui<br />

partent se financer ailleurs.<br />

Des PME et ETI qui n’ouvrent pas leur capital<br />

faute d’investisseurs et partenaires <strong>de</strong><br />

confiance. Un système financier <strong>de</strong> moins<br />

en moins stabilisé par <strong>de</strong>s investisseurs professionnels<br />

<strong>de</strong> long terme au comportement<br />

contra-cyclique. Des épargnants européens<br />

qui profitent peu <strong>de</strong> la croissance <strong>de</strong>s entreprises<br />

qui réussissent.<br />

Notre responsabilité est aujourd’hui <strong>de</strong> corriger<br />

ce déséquilibre, au service d’une croissance<br />

plus soutenue, reposant sur le financement <strong>de</strong><br />

nos entreprises et <strong>de</strong> leurs investissements<br />

<strong>de</strong> long terme, au premier rang <strong>de</strong>squels leur<br />

innovation et leur capacité à faire face aux<br />

enjeux du changement climatique. Tel est le<br />

sens <strong>de</strong> la politique menée par le gouvernement<br />

et à laquelle contribue la direction générale<br />

du Trésor par son travail d’élaboration et <strong>de</strong><br />

mise en œuvre <strong>de</strong> la réglementation du secteur<br />

financier.<br />

À cet égard, l’année <strong>2019</strong> aura été une<br />

année charnière<br />

Au niveau européen, <strong>2019</strong> a été marquée par<br />

un succès dans le cadre <strong>de</strong> la revue <strong>de</strong> l’acte<br />

délégué <strong>de</strong> Solvabilité 2. La France n’est plus<br />

isolée dans son combat pour l’investissement en<br />

actions <strong>de</strong>s assureurs. Nous avons obtenu, sur<br />

la base <strong>de</strong> propositions franco-néerlandaises,<br />

une première avancée concrète avec l’introduction<br />

dans la réglementation d’une notion<br />

<strong>de</strong> « portefeuille d’actions <strong>de</strong> long terme ».<br />

C’est un premier pas déterminant à l’aube <strong>de</strong><br />

la revue <strong>de</strong> la directive.<br />

Au niveau national, <strong>2019</strong> a été l’année <strong>de</strong> la loi<br />

PACTE, promulguée le 22 mai. En particulier,<br />

PACTE refond la réglementation <strong>de</strong> l’épargne<br />

et crée <strong>de</strong>s alternatives crédibles au fonds<br />

en euros <strong>de</strong> l’assurance-vie qui a dominé le<br />

paysage <strong>de</strong> l’épargne financière en France<br />

pendant 30 ans mais qui n’offre aujourd’hui<br />

plus <strong>de</strong> ren<strong>de</strong>ment. Prix <strong>de</strong> sa liquidité et <strong>de</strong><br />

sa sécurité. Depuis le 1er octobre, les Français<br />

disposent enfin d’un produit <strong>de</strong> long terme<br />

attractif, le PER ou Plan d’épargne retraite.<br />

Portable tout au long <strong>de</strong> sa vie, transférable<br />

sans frais après 5 ans, piloté automatiquement<br />

pour allier sécurité et ren<strong>de</strong>ment, mobilisable<br />

au choix en rente ou en capital, ce nouveau<br />

produit a semble-t-il déjà trouvé son public.<br />

PACTE, c’est aussi la démocratisation du capital<br />

investissement : les Français pourront désormais


BILAN DE LA RÉGLEMENTATION WWW.NEWSASSURANCESPRO.COM 11<br />

ation du capital investissement »<br />

investir dans le cadre <strong>de</strong> leur assurance-vie<br />

dans ces classes d’actifs qui financent les<br />

PME, ETI et startups <strong>de</strong> nos territoires. Et<br />

toujours côté assurance-vie, la réglementation<br />

évolue pour permettre <strong>de</strong> proposer, <strong>de</strong>puis<br />

le 1er janvier 2020, <strong>de</strong> nouveaux contrats<br />

permettant <strong>de</strong> choisir le niveau et l’horizon <strong>de</strong><br />

sa garantie, pour en optimiser le ren<strong>de</strong>ment.<br />

2020 dans le sillage <strong>de</strong> <strong>2019</strong> ?<br />

<strong>2019</strong> a permis <strong>de</strong> se donner un cap et préparer<br />

l’avenir, mais ce <strong>de</strong>rnier reste à construire.<br />

L’année 2020 sera marquée notamment par<br />

le début <strong>de</strong> la revue générale <strong>de</strong> Solvabilité<br />

2. L’enjeu est <strong>de</strong> construire sur le succès <strong>de</strong><br />

la révision <strong>de</strong> l’acte délégué et repenser le<br />

modèle en faveur <strong>de</strong> l’investissement <strong>de</strong> long<br />

terme, mais aussi d’une plus gran<strong>de</strong> harmonisation<br />

<strong>de</strong> l’application <strong>de</strong>s règles en Europe.<br />

2020 sera aussi l’occasion d’avancer sur l’assurance<br />

<strong>de</strong>s grands risques, et notamment<br />

la réforme <strong>de</strong> notre régime <strong>de</strong>s catastrophes<br />

naturelles pour nous permettre <strong>de</strong> faire face aux<br />

enjeux déjà réels du changement climatique.<br />

L’année sera par ailleurs consacrée aux enjeux<br />

du conseil et <strong>de</strong> la distribution. Nous comptons<br />

continuer à travailler à l’évolution du <strong>de</strong>voir<br />

<strong>de</strong> conseil et au renforcement <strong>de</strong> la qualité<br />

<strong>de</strong> l’information aux assurés.<br />

Nous avons fait déjà un grand pas avec PACTE ;<br />

il faut désormais revoir aussi les réglementations<br />

européennes, qui n’atteignent pas<br />

toujours leurs objectifs. Et nous prévoyons<br />

d’avancer sur le projet <strong>de</strong> nouvelle régulation<br />

du courtage, au service <strong>de</strong> l’accompagnement<br />

<strong>de</strong>s professionnels et <strong>de</strong> la qualité du service<br />

aux assurés et prospects.<br />

Ces réformes, nous ne les réussirons que si<br />

elles sont nourries <strong>de</strong> l’expérience <strong>de</strong>s professionnels,<br />

avec une large place donnée à la<br />

concertation pendant tout le processus, beaucoup<br />

d’échange et <strong>de</strong> transparence. PACTE<br />

a été construit sur cette métho<strong>de</strong>, que nous<br />

entendons bien continuer à mettre en œuvre<br />

pour les réformes qui nous atten<strong>de</strong>nt, au service<br />

<strong>de</strong> l’intérêt général.<br />

BIO<br />

Lionel Corre<br />

Sous-directeur <strong>de</strong>s assurances - DG Trésor<br />

Âge : 40 ans<br />

Lieu <strong>de</strong> naissance : <strong>Le</strong>vallois Perret (92)<br />

Formation : Centre d’Étu<strong>de</strong>s Actuarielles, Sciences<br />

Po, Polytechnique<br />

Parcours : Lionel Corre entame sa carrière à l’Autorité<br />

<strong>de</strong> contrôle <strong>de</strong>s assurances et <strong>de</strong>s mutuelles en 2005<br />

comme commissaire contrôleur. Il y reste 3 ans avant<br />

<strong>de</strong> prendre la fonction <strong>de</strong> chargé d’affaires au sein <strong>de</strong><br />

l’Agence <strong>de</strong>s participations <strong>de</strong> l’État. Conseiller au sein<br />

du cabinet du ministre <strong>de</strong> l’Industrie, <strong>de</strong> l’Énergie et <strong>de</strong><br />

l’Économie numérique entre 2011 et 2012, puis adjoint<br />

au chef du service économique <strong>de</strong> l’Ambassa<strong>de</strong><br />

<strong>de</strong> France en Israël, Lionel Corre rejoint la direction générale<br />

du Trésor en 2016. D’abord comme secrétaire<br />

général du Comité interministériel <strong>de</strong> restructuration<br />

industrielle, puis, <strong>de</strong>puis 2017, comme sous-directeur<br />

<strong>de</strong>s assurances.


PRO<br />

L’année <strong>2019</strong><br />

en assurance dommages<br />

Indicateurs<br />

<strong>Le</strong> marché <strong>de</strong> l’assurance dommages<br />

tourne autour <strong>de</strong>s « pros P.3 »<br />

Interview<br />

P.13<br />

« <strong>Le</strong> cyber-risque est<br />

transversal », Gilbert<br />

Canaméras, Prési<strong>de</strong>nt <strong>de</strong><br />

Sinistres<br />

l’Amrae<br />

<strong>2019</strong> marqué par <strong>de</strong>s incendies<br />

spectaculaires<br />

P.14<br />

P.15<br />

Grand angle<br />

Quels changements après<br />

la Loi Hamon ?<br />

Tribune<br />

P.11<br />

Focus « En assurance dommages, la<br />

Vers guerre une <strong>de</strong>s francophonie modèles <strong>de</strong> du distribution<br />

risk s’intensifie management », par Jean-Laurent<br />

Granier P.16


BILAN DE L’ASSURANCE DOMMAGES WWW.NEWSASSURANCESPRO.COM 13<br />

<strong>Le</strong> marché <strong>de</strong> l’assurance dommages<br />

tourne autour du « pro »<br />

Alors que les compagnies<br />

tentent <strong>de</strong>puis plusieurs exercices<br />

<strong>de</strong> séduire la clientèle<br />

<strong>de</strong>s professionnels, les résultats<br />

techniques <strong>de</strong> la branche<br />

se dégra<strong>de</strong>nt. Dans un récent<br />

rapport, la FFA s’est même<br />

inquiétée d’une augmentation<br />

<strong>de</strong>s sinistres graves.<br />

Par Thierry Gouby<br />

À<br />

première vue, le segment<br />

<strong>de</strong> l’assurance dommages<br />

aux biens <strong>de</strong>s clients professionnels<br />

se porte bien et les efforts<br />

fournis par la gran<strong>de</strong> majorité <strong>de</strong>s<br />

opérateurs du marché <strong>de</strong>puis plusieurs<br />

exercices pour les séduire<br />

portent leurs fruits.<br />

À fin 2018, l’ensemble <strong>de</strong>s cotisations<br />

(hors agricole) du marché<br />

<strong>de</strong>s « pros » était en progression<br />

<strong>de</strong> 2,7% sur un an à 6,6 milliards<br />

d’euros (soit 12% du total <strong>de</strong>s<br />

56,1 milliards d’euros <strong>de</strong>s primes<br />

dommages aux biens et responsabilité<br />

du marché tricolore en 2018),<br />

la plus forte hausse enregistrée<br />

<strong>de</strong>puis 2011.<br />

Pourtant, la branche reste compliquée.<br />

En cause, la dégradation <strong>de</strong>s<br />

résultats techniques par la hausse<br />

<strong>de</strong>s sinistres graves.<br />

Dans un document rendu à l’été<br />

<strong>2019</strong> et que News Assurances Pro<br />

a pu consulter, la FFA s’est penchée<br />

sur le rapport S/P <strong>de</strong> l’ensemble<br />

<strong>de</strong>s dommages aux biens <strong>de</strong>s<br />

professionnels. Ce <strong>de</strong>rnier s’est<br />

dégradé <strong>de</strong> 9 points en un an pour<br />

s’établir à 69% (hors Cat’ Nat’).<br />

« Des résultats techniques aussi<br />

dégradés n’ont pas été observés<br />

<strong>de</strong>puis 2001, année <strong>de</strong> l’explosion<br />

<strong>de</strong> l’usine AZF. <strong>Le</strong> rapport sinistres<br />

à primes <strong>de</strong>s risques industriels<br />

s’établissait alors à 96%, tandis<br />

que la charge <strong>de</strong> prestations <strong>de</strong><br />

la branche dommages aux biens<br />

<strong>de</strong>s professionnels représentait<br />

88% <strong>de</strong>s cotisations », explique<br />

Rapport S/P 2018 du dommages aux biens professionnels<br />

(en %)<br />

S/P 2018 du dommage aux biens professionnels<br />

95<br />

90<br />

85<br />

80<br />

75<br />

70<br />

65<br />

60<br />

55<br />

50<br />

45<br />

Général<br />

Risques relevant du TRE<br />

Source : Fédération française <strong>de</strong> <strong>l'assurance</strong><br />

la fédération. (voir le graphique).<br />

Cette dégradation est particulièrement<br />

marquée pour les contrats<br />

<strong>de</strong>s collectivités locales (+20%)<br />

et risques industriels (+18%). Par<br />

ailleurs, la FFA pointe la fréquence<br />

d’ensemble <strong>de</strong>s sinistres MACPS<br />

(Multirisques <strong>de</strong>s artisans, commerçants<br />

et prestataires <strong>de</strong> services),<br />

« en hausse pour la première fois<br />

en 5 ans ; elle atteint le niveau<br />

<strong>de</strong> 111%. <strong>Le</strong> ratio S/P augmente<br />

<strong>de</strong> 6 points <strong>de</strong> pourcentage pour<br />

s’établir à 60% (hors catastrophes<br />

naturelles) », peut-on lire dans le<br />

rapport.<br />

En toute intensité<br />

ACPS<br />

Collectivités locales et …<br />

Surtout, c’est l’augmentation <strong>de</strong>s<br />

sinistres supérieurs à 2 millions<br />

Immeubles<br />

Risques techniques<br />

2017 2018<br />

Garages et concessions<br />

Cyber<br />

Autres<br />

Source : FFA<br />

d’euros qui inquiète le marché.<br />

« 152 sinistres graves, supérieurs<br />

ou égaux à 2 millions (y compris<br />

les sinistres catastrophes naturelles),<br />

sont survenus en France<br />

en 2018, pour une charge vue à<br />

fin 2018 <strong>de</strong> 872 millions d’euros.<br />

Hors catastrophes naturelles, le<br />

nombre <strong>de</strong> sinistres est <strong>de</strong> 144<br />

pour une charge vue à fin 2018<br />

<strong>de</strong> 836 millions, en progression<br />

<strong>de</strong> 15% », explique la fédération.<br />

Pour les sinistres compris entre<br />

2 et 10 millions d’euros, la charge<br />

sinistre augmente <strong>de</strong> 63% sur<br />

l’année (à 536 milllions d’euros),<br />

quand celle <strong>de</strong>s sinistres allant<br />

<strong>de</strong> 10 à 50 millions d’euros est<br />

en hausse <strong>de</strong> 24% sur la pério<strong>de</strong><br />

(à 301 millions d’euros).


14 WWW.NEWSASSURANCESPRO.COM<br />

BILAN DE L’ASSURANCE DOMMAGES<br />

Tarifs 2020, avec modération...<br />

Contrairement à 2018 les orientations<br />

tarifaires pour l’exercice<br />

2020 sont plus modérées, même<br />

si la tendance reste à la hausse,<br />

notamment en auto et en habitation.<br />

Du côté <strong>de</strong> la santé, les<br />

évolutions <strong>de</strong> cotisation seront<br />

également contenues malgré<br />

les évolutions réglementaires.<br />

Par Thierry Gouby<br />

Évolution tarifaire en auto et MRH<br />

MRH<br />

Auto<br />

Même si la plupart <strong>de</strong>s opérateurs<br />

du marché n’ont<br />

pas encore arrêté leurs<br />

orientations tarifaires pour 2020,<br />

certaines compagnies ont d’oreset-déjà<br />

annoncé quelles seraient les<br />

premières tendances sur le marché<br />

du particulier. Comme l’annonçait<br />

le cabinet Facts & Figures début<br />

septembre, les hausses <strong>de</strong> tarifs<br />

seront modérées, <strong>de</strong> 1% à 2%<br />

en moyenne, tant sur les contrats<br />

d’assurance automobile que multirisques<br />

habitation (voir graphique).<br />

En auto, le cabinet <strong>de</strong> conseil pointe<br />

notamment « l’augmentation bien<br />

supérieure à l’inflation du coût <strong>de</strong>s<br />

<strong>de</strong>s réparations » pour expliquer<br />

cette nouvelle progression, alors<br />

qu’en MRH la tendance haussière<br />

s’explique notamment par l’augmentation<br />

du nombre <strong>de</strong> cambriolages,<br />

en hausse <strong>de</strong> 5 à 10% <strong>de</strong>puis le<br />

début <strong>de</strong> l’année <strong>2019</strong>.<br />

Hausses modérées<br />

Malgré les catastrophes naturelles,<br />

« le marché <strong>de</strong> la multirisque habitation<br />

est désormais sorti <strong>de</strong> la pério<strong>de</strong><br />

<strong>de</strong> redressements tarifaires significatifs<br />

du début <strong>de</strong>s années 2010.<br />

<strong>Le</strong>s hausses tarifaires réalisées<br />

permettent désormais au secteur<br />

d’absorber une charge <strong>de</strong> 1,2 à<br />

1,4 milliard d’euros d’événements<br />

climatiques au cours d’un exercice »,<br />

souligne ensuite Facts & Figures qui<br />

indique que l’évolution <strong>de</strong>s tarifs<br />

MRH dépen<strong>de</strong>nt donc désormais<br />

« essentiellement <strong>de</strong> l’évolution, en<br />

fréquence et en coût moyen, <strong>de</strong>s<br />

risques ‘<strong>de</strong> base’ ».<br />

Pour la Maif, les orientations tarifaires<br />

pour 2020 sont contenues. En auto,<br />

*Estimation moyenne<br />

Source : Facts & Figures<br />

les tarifs grimperont en moyenne <strong>de</strong><br />

1,25%, contre 2,7% pour <strong>2019</strong>. En<br />

habitation, le tarif du contrat Raqvam<br />

grimpera ainsi <strong>de</strong> 2,2%, là encore<br />

c’est en <strong>de</strong>ssous <strong>de</strong>s 3% appliqués<br />

en moyenne en <strong>2019</strong>. En revanche,<br />

les niveaux <strong>de</strong> cotisation sont gelés<br />

sur les assurances habitation (AHA)<br />

et les contrats propriétaires bailleurs<br />

(APB).<br />

Du côté <strong>de</strong> la Maaf, la seule <strong>de</strong>s trois<br />

marques du groupe Covéa à avoir<br />

communiqué, le mutualiste annonce<br />

qu’il gèlera les cotisations automobiles<br />

<strong>de</strong> ses 2 millions d’assurés en<br />

2020, « dès lors que leur situation<br />

d’assurance reste la même ». Elle<br />

propose même <strong>de</strong>s baisses <strong>de</strong> tarif<br />

jusqu’à -10% sur 56 modèles <strong>de</strong><br />

véhicules, même si elle ne précise<br />

pas quelles seront ses orientations<br />

tarifaires en MRH.<br />

Pour la Matmut, le groupe appliquera<br />

en automobile une hausse<br />

<strong>de</strong> 2,10% avant prise en compte<br />

du bonus/malus et du vieillissement<br />

du véhicule. En habitation, ce sont<br />

les fortes chaleurs « à l’origine <strong>de</strong><br />

nombreux sinistres sécheresse » et<br />

les évènements naturels comme les<br />

tempêtes, la grêle et les inondations<br />

qui contraignent la mutuelle à augmenter<br />

ses cotisations <strong>de</strong> 2,30%<br />

en 2020, contre 2,50% en <strong>2019</strong>.<br />

<strong>Le</strong>s tarifs, c’est la santé<br />

En santé individuelle aussi, certains<br />

acteurs ont déjà annoncé la couleur<br />

pour 2020. Matmut indique que<br />

les tarifs augmentent <strong>de</strong> 1,9%, sur<br />

la plupart <strong>de</strong>s offres individuelles.<br />

Un chiffre inférieur à la progression<br />

<strong>de</strong>s dépenses <strong>de</strong> santé. Du côté <strong>de</strong><br />

la Macif, le groupe ne <strong>de</strong>vrait pas<br />

appliquer <strong>de</strong> hausse <strong>de</strong> cotisation<br />

en 2020, dans le but <strong>de</strong> renforcer<br />

sa compétitivité, tout en préservant<br />

ses équilibres techniques.<br />

Pour Harmonie Mutuelle, la cotisation<br />

<strong>de</strong>vrait augmenter <strong>de</strong> 2,1% sur ses<br />

contrats individuels <strong>de</strong> santé et <strong>de</strong><br />

3,1% sur ses contrats collectifs, hors<br />

effet d’âge. Pour les adhérents individuels<br />

<strong>de</strong> plus <strong>de</strong> 60 ans, la hausse<br />

sera contenue à 1,90%. Enfin, la<br />

MGEN pratiquera une in<strong>de</strong>xation<br />

<strong>de</strong>s cotisations <strong>de</strong> 0,5% pour les<br />

offres Initiale et Équilibre, <strong>de</strong> 2%<br />

pour l’offre Référence, et <strong>de</strong> 2,5%<br />

pour l’offre Intégrale.


BILAN DE L’ASSURANCE DOMMAGES WWW.NEWSASSURANCESPRO.COM 15<br />

<strong>2019</strong>, un exercice marqué par les incendies<br />

Au-<strong>de</strong>là <strong>de</strong>s « traditionnels »<br />

épiso<strong>de</strong>s <strong>de</strong>s climatiques, la<br />

France a connu un exercice<br />

<strong>2019</strong> particulièrement riche en<br />

sinistres et incendies d’ampleur.<br />

De l’explosion <strong>de</strong> la rue<br />

<strong>de</strong> Trévise aux incendies <strong>de</strong><br />

Notre-Dame <strong>de</strong> Paris et <strong>de</strong><br />

l’usine Lubrizol, tour d’horizon<br />

<strong>de</strong>s catastrophes qui ont<br />

émaillé le pays ces <strong>de</strong>rniers<br />

mois.<br />

Par Thierry Gouby<br />

Alors que les catastrophes<br />

naturelles et industrielles<br />

ont coûté près <strong>de</strong> 140 milliards<br />

<strong>de</strong> dollars dans le mon<strong>de</strong><br />

en <strong>2019</strong> (133 milliards <strong>de</strong> dollars<br />

pour les épiso<strong>de</strong>s climatiques et<br />

7 milliards <strong>de</strong> dollars pour les désastres<br />

engendrés par l’Homme),<br />

la France n’a pas été en reste.<br />

D’abord sur le front <strong>de</strong>s évènements<br />

climatiques, l’Hexagone a<br />

connu plusieurs épiso<strong>de</strong>s particulièrement<br />

intenses, notamment<br />

en fin d’année. Entre le 21 et le<br />

24 octobre, <strong>de</strong> violentes intempéries<br />

ont frappé l’Occitanie et plus<br />

particulièrement l’Hérault, notamment<br />

autour <strong>de</strong> Béziers, et <strong>de</strong>s Pyrénées-Orientales.<br />

Au total, près<br />

<strong>de</strong> 186 communes sur six départements<br />

du Sud <strong>de</strong> la France ont<br />

été reconnues en état <strong>de</strong> catastrophe<br />

naturelle, pour une facture<br />

qui frôle la barre <strong>de</strong>s 100 millions<br />

d’euros.<br />

Un mois plus tard, c’est au tour du<br />

Var et <strong>de</strong>s Alpes-Maritimes d’être<br />

touchés par d’importantes intempéries.<br />

En l’espace d’une dizaine<br />

<strong>de</strong> jours, <strong>de</strong>ux épiso<strong>de</strong>s méditerranéens<br />

<strong>de</strong> fortes pluies, d’inondations<br />

et <strong>de</strong> vent ont provoqué<br />

la mort <strong>de</strong> 13 personnes. Sur cet<br />

évènement, les assureurs ont enregistré<br />

plus <strong>de</strong> 42 000 déclarations<br />

<strong>de</strong> sinistres pour un coût total <strong>de</strong><br />

dommages assurés <strong>de</strong> 390 millions<br />

d’euros, selon les <strong>de</strong>rnières<br />

estimations <strong>de</strong> la Fédération française<br />

<strong>de</strong> l’assurance. La FFA estime<br />

toutefois que le nombre <strong>de</strong><br />

sinistres pourrait atteindre 57 000<br />

pour les <strong>de</strong>ux violents épiso<strong>de</strong>s<br />

pluvieux, qui se sont abattus du<br />

22 au 24 novembre mais aussi les<br />

1 er et 2 décembre sur les zones<br />

concernées.<br />

Et le mois <strong>de</strong> novembre a réservé<br />

d’autres surprises sur le front <strong>de</strong>s<br />

catastrophes naturelles puisqu’un<br />

séisme <strong>de</strong> magnitu<strong>de</strong> 5,4 sur<br />

l’échelle <strong>de</strong> Richter <strong>de</strong> quelques<br />

secon<strong>de</strong>s a provoqué <strong>de</strong> nombreux<br />

dégâts dans la Drôme et<br />

l’Ardèche. À cette occasion, le<br />

gouvernement a débloqué une enveloppe<br />

<strong>de</strong> 2 millions d’euros pour<br />

ai<strong>de</strong>r à la reconstruction <strong>de</strong>s infrastructures<br />

publiques sinistrées<br />

par le tremblement <strong>de</strong> terre alors<br />

que neuf communes <strong>de</strong>s <strong>de</strong>ux départements<br />

ont été reconnues en<br />

état <strong>de</strong> catastrophe naturelle.<br />

À feu et à sang<br />

Mais l’exercice <strong>2019</strong> a surtout<br />

été marqué par plusieurs sinistres<br />

d’ampleur, notamment liés à <strong>de</strong>s<br />

incendies. Dès le mois <strong>de</strong> janvier,<br />

l’explosion d’une boulangerie<br />

au 6 rue <strong>de</strong> Trévise à Paris a<br />

fait 4 morts, dont 2 pompiers, et<br />

66 blessés. <strong>Le</strong> sinistre provoqué<br />

par une fuite <strong>de</strong> gaz a soufflé <strong>de</strong><br />

nombreux immeubles alentours<br />

et provoqué entre 80 et 100 millions<br />

d’euros <strong>de</strong> dégâts matériels.<br />

Generali, qui est l’assureur <strong>de</strong><br />

la copropriété <strong>de</strong> l’immeuble du<br />

6 rue <strong>de</strong> Trévise, et Axa qui est<br />

l’assureur <strong>de</strong> la boulangerie qui a<br />

explosé en bas <strong>de</strong> celui-ci, ont été<br />

en première ligne sur cette catastrophe.<br />

L’explosion a fait 400 sinistrés,<br />

particuliers et entreprises, 100<br />

n’ayant toujours pas pu regagner<br />

soit leurs appartements, soit leur<br />

lieu <strong>de</strong> travail.<br />

<strong>Le</strong> 15 avril <strong>2019</strong>, c’est au tour <strong>de</strong><br />

la cathédrale Notre-Dame <strong>de</strong> Paris<br />

d’être ravagée en quelques heures<br />

par un incendie, les 2/3 du toit<br />

<strong>de</strong> l’édifice inscrit au Patrimoine<br />

mondial <strong>de</strong> l’Humanité, ainsi que<br />

sa célèbre flèche, partent alors<br />

en fumée. Si la piste <strong>de</strong> l’acci<strong>de</strong>nt<br />

consécutif à <strong>de</strong>s travaux sur la toiture<br />

semble privilégiée, le montant<br />

<strong>de</strong>s dégâts reste toujours inestimable.<br />

Comme nous le révélions alors, la<br />

société chargée <strong>de</strong>s travaux <strong>de</strong> rénovation<br />

était assurée en RC par<br />

Axa France, qui <strong>de</strong>vrait prendre à<br />

son compte une part minime du<br />

sinistre, les limites étant généralement<br />

plafonnées à 2 millions d’euros.<br />

<strong>Le</strong> reste sera pris en charge<br />

par l’assureur du bâtiment qui<br />

n’est autre que l’État.<br />

Quelques mois plus tard, c’est à<br />

Rouen que le feu va <strong>de</strong> nouveau<br />

venir obscurcir le ciel <strong>de</strong>s assureurs<br />

avec l’incendie <strong>de</strong> l’usine <strong>de</strong><br />

produits chimiques Lubrizol, classée<br />

Seveso seuil haut. Si l’origine<br />

du feu n’est toujours pas formellement<br />

établie, le sinistre a dégagé<br />

un épais panache <strong>de</strong> fumée noire<br />

<strong>de</strong> 20 km <strong>de</strong> long et 6 km <strong>de</strong> large<br />

au-<strong>de</strong>ssus <strong>de</strong> la ville et <strong>de</strong> ses<br />

alentours, stoppant ou perturbant<br />

l’économie locale durant <strong>de</strong> nombreuses<br />

semaines pour un préjudice<br />

conséquent. <strong>Le</strong>s retombées<br />

<strong>de</strong>s résidus <strong>de</strong> suies impactent<br />

112 communes environnantes et<br />

le préjudice global est estimé «<br />

entre 40 et 50 millions » d’euros<br />

pour 3 000 agriculteurs concernés<br />

par les conséquences <strong>de</strong> l’incendie,<br />

selon le ministre <strong>de</strong> l’Agriculture<br />

Didier Guillaume.<br />

Enfin, difficile d’évoquer l’année<br />

<strong>2019</strong> sans parler du mouvement<br />

<strong>de</strong>s gilets jaunes qui a également<br />

impacté le secteur <strong>de</strong> l’assurance.<br />

Devant les membres l’Association<br />

nationale <strong>de</strong>s journalistes <strong>de</strong><br />

l’assurance (ANJA), la Fédération<br />

française <strong>de</strong> l’assurance a fait<br />

un point sur la situation. À miannée,<br />

la facture s’élevait à 217<br />

million d’euros. <strong>Le</strong>s commerçants<br />

concentrent 41% <strong>de</strong>s 12.500<br />

dossiers enregistrés par le secteur,<br />

pour 88% <strong>de</strong> la charge totale<br />

<strong>de</strong> sinistres.


16 WWW.NEWSASSURANCESPRO.COM<br />

BILAN DE L’ASSURANCE MERCREDI DOMMAGES<br />

4 FÉVRIER 2015<br />

TRIBUNE<br />

Cat’ Nat’ et Outre-Mer :<br />

De la nécessité <strong>de</strong> développer une<br />

Par Jean-Louis Charluteau, directeur <strong>de</strong> la réassurance,<br />

<strong>de</strong>s risques naturels et du pilotage <strong>de</strong>s projets<br />

techniques <strong>de</strong> Generali France<br />

Deux ans après Irma, l’ouragan Dorian a<br />

ravagé en <strong>2019</strong> le nord <strong>de</strong> l’arc antillais.<br />

Il est désormais établi que la tendance<br />

est à l’augmentation <strong>de</strong> l’intensité <strong>de</strong>s<br />

événements climatiques extrêmes, en particulier<br />

dans cette région du globe, soumise à <strong>de</strong>s<br />

cyclones tropicaux dont la puissance augmente<br />

avec les températures.<br />

S’il n’est pas possible, à notre échelle, d’enrayer<br />

cette progression, nous pouvons en revanche<br />

développer notre « Culture du risque », via<br />

<strong>de</strong>ux leviers : d’un côté, l’amélioration <strong>de</strong> notre<br />

compréhension <strong>de</strong>s risques climatiques et <strong>de</strong><br />

leurs conséquences ; <strong>de</strong> l’autre, l’accompagnement<br />

<strong>de</strong>s assurés en matière <strong>de</strong> prévention et<br />

l’augmentation <strong>de</strong> leur capacité <strong>de</strong> résilience.<br />

Generali France est un assureur historique <strong>de</strong>s<br />

Départements d’Outre-mer (DOM), où il exerce<br />

notamment à travers ses filiales GFA Caraïbes,<br />

dans les Antilles, et Pru<strong>de</strong>nce Créole, à La Réunion<br />

et à Mayotte. Nous avons pu observer que<br />

les DOM présentent une double singularité :<br />

ce sont les territoires les plus exposés et,<br />

paradoxalement, ceux où les cultures <strong>de</strong><br />

l’assurance et <strong>de</strong> la prévention sont les<br />

moins développées. Ainsi, bien qu’ils cumulent<br />

souvent <strong>de</strong>s risques liés à leur démographie<br />

(fortes <strong>de</strong>nsités <strong>de</strong> peuplement sur les zones<br />

littorales, subsistance d’un habitat précaire) et à<br />

leur géographie (tsunamis, ouragans, éruptions,<br />

séismes), auxquels s’ajoutent l’éloignement et<br />

l’insularité, seuls près <strong>de</strong> 50 % <strong>de</strong>s ménages<br />

ultramarins ont souscrit une assurance alors<br />

que nous frôlons les 100 % d’assurés en Métropole.<br />

Développer le recours à l’assurance dans<br />

les DOM est donc une nécessité. L’assurance<br />

est en effet le premier levier <strong>de</strong> résilience <strong>de</strong>s<br />

populations. Mais encore faut-il, pour que le<br />

régime <strong>de</strong> mutualisation <strong>de</strong>meure soutenable,<br />

que les assureurs s’adaptent à la<br />

nouvelle réalité climatique.<br />

Cela passe tout d’abord par le développement<br />

<strong>de</strong> notre compréhension <strong>de</strong>s risques<br />

naturels et <strong>de</strong> leurs conséquences, afin d’être<br />

en mesure <strong>de</strong> les caractériser, en fréquence et en<br />

sévérité. C’est ce qui nous a poussé à mettre sur<br />

pied, il y a 5 ans, le Generali Climate lab, équipe<br />

composée d’actuaires, <strong>de</strong> data scientists, <strong>de</strong><br />

climatologue, d’hydrologue et <strong>de</strong> géographe dont<br />

la mission est <strong>de</strong> cartographier avec précision<br />

les aléas naturels, mais également d’évaluer leurs<br />

conséquences potentielles sur les biens assurés.<br />

Nous <strong>de</strong>vons ensuite approfondir notre connaissance<br />

<strong>de</strong>s territoires et <strong>de</strong> nos portefeuilles.<br />

Nous ne pouvons plus faire l’économie d’une<br />

géolocalisation fine <strong>de</strong>s sites et <strong>de</strong>s biens assurés.<br />

Suite au passage d’Irma, nous avons ainsi<br />

géolocalisé la totalité du portefeuille <strong>de</strong> GFA<br />

Caraïbes à la maille <strong>de</strong>s coordonnées GPS.<br />

C’est ce croisement entre connaissances scientifiques<br />

<strong>de</strong>s aléas et géolocalisation <strong>de</strong>s risques<br />

en portefeuille qui nous permet <strong>de</strong> faire évoluer,<br />

en toute connaissance <strong>de</strong> cause, notre politique<br />

<strong>de</strong> souscription et <strong>de</strong> tarification. Avec comme


BILAN MERCREDI DE L’ASSURANCE 4 FÉVRIER 2015 DOMMAGES WWW.NEWSASSURANCESPRO.COM 17<br />

culture du risque climatique<br />

double objectif <strong>de</strong> garantir un haut niveau <strong>de</strong><br />

maîtrise <strong>de</strong> nos risques et, ainsi, d’assurer<br />

à nos clients que nous resterons présents<br />

<strong>de</strong>main dans ces territoires d’Outre-mer<br />

particulièrement exposés.<br />

Deuxième volet nécessaire au développement<br />

d’une véritable Culture du risque : la sensibilisation<br />

<strong>de</strong>s assurés en général, et <strong>de</strong>s ultramarins<br />

en particulier. Nous sommes convaincus<br />

que nous <strong>de</strong>vons collectivement miser sur<br />

l’information et la responsabilisation <strong>de</strong>s<br />

individus afin <strong>de</strong> leur donner les moyens<br />

<strong>de</strong> minimiser les dégâts éventuels et <strong>de</strong><br />

leur permettre <strong>de</strong> prendre leur part dans la<br />

protection <strong>de</strong> leur famille et <strong>de</strong> leurs biens.<br />

Même si les pouvoirs publics sont en première<br />

ligne pour mettre en place ces actions <strong>de</strong> prévention,<br />

il est <strong>de</strong> notre rôle <strong>de</strong> les accompagner.<br />

De nombreuses possibilités s’offrent à nous<br />

en la matière, certaines collectives, d’autres<br />

plus individuelles. A l’échelle d’un portefeuille,<br />

d’une ville, d’une région ou d’un pays, nous pouvons<br />

par exemple diffuser les bonnes pratiques<br />

en matière <strong>de</strong> construction durable ou les bons<br />

réflexes à avoir dans telle ou telle circonstance<br />

exceptionnelle. Nous pourrions également nous<br />

inspirer du « Hurricane day » américain, durant<br />

lequel, au début <strong>de</strong> la pério<strong>de</strong> <strong>de</strong>s ouragans,<br />

les habitants <strong>de</strong>s zones à risques se retrouvent<br />

pour nettoyer les alentours <strong>de</strong> leurs habitations<br />

et ramasser tous les objets extérieurs pouvant<br />

potentiellement <strong>de</strong>venir <strong>de</strong>s projectiles.<br />

En tant qu’assureur, nous <strong>de</strong>vons enfin être en<br />

mesure <strong>de</strong> fournir à chaque client <strong>de</strong>s informations<br />

personnalisées et <strong>de</strong>s conseils <strong>de</strong> prévention<br />

appropriés en fonction <strong>de</strong>s aléas auxquels il est<br />

exposé À ce titre nous avons déployé en 2018 le<br />

service Generali Prévention météo, qui alerte nos<br />

assurés <strong>de</strong> l’imminence d’un événement naturel<br />

d’ampleur dans leur commune, leur permettant<br />

ainsi <strong>de</strong> se mettre en sécurité et <strong>de</strong> protéger<br />

leurs biens.<br />

Quelles que soient les solutions choisies, ce n’est<br />

qu’en développant durablement cette culture<br />

du risque que nous pourrons accompagner nos<br />

assurés et les ai<strong>de</strong>r à se préparer aux conséquences<br />

malheureusement attendues du changement<br />

climatique.<br />

BIO<br />

Jean-Louis Charluteau<br />

Directeur <strong>de</strong> la réassurance, <strong>de</strong>s risques<br />

naturels et du pilotage <strong>de</strong>s projets technique<br />

- Generali France<br />

Formation : Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne<br />

Parcours : Jean-Louis Charluteau débute sa carrière<br />

en 1983 à l’Union & Phenix Espagnol comme manager<br />

d’un réseau d’agents. En 1986, il rejoint Zurich<br />

France, d’abord en charge d’un réseau d’inspecteurs<br />

commerciaux, puis du réseau d’agents et prend la<br />

responsabilité <strong>de</strong> la souscription <strong>de</strong>s risques <strong>de</strong> particuliers.<br />

En 2001, il rejoint Generali France comme<br />

manager <strong>de</strong>s départements souscription <strong>de</strong>s risques<br />

<strong>de</strong> particuliers et <strong>de</strong>s artisans, commerçants et prestataires<br />

<strong>de</strong> service. Nommé directeur <strong>de</strong>s activités<br />

IARD en 2012, il est, <strong>de</strong>puis 2016, directeur <strong>de</strong> la<br />

réassurance, <strong>de</strong>s risques naturels et du pilotage <strong>de</strong>s<br />

projets techniques <strong>de</strong> l’assureur d’origine italienne.


L’année <strong>2019</strong><br />

PRO<br />

en assurance vie<br />

Indicateurs<br />

<strong>Le</strong> fonds euros n’a pas dit son<br />

<strong>de</strong>rnier mot<br />

P.19<br />

Tribune<br />

« <strong>Le</strong> besoin <strong>de</strong> protection et<br />

d’épargne <strong>de</strong>meure inchangé »,<br />

par Jean-François <strong>Le</strong>quoy<br />

P.22<br />

Infographie<br />

Tous les ren<strong>de</strong>ments dévoilés<br />

par les assureurs en <strong>2019</strong><br />

P.24


BILAN DE L’ASSURANCE VIE WWW.NEWSASSURANCESPRO.COM 19<br />

Maman, les petits taux bas qui vont sous l’eau<br />

L’année <strong>2019</strong> restera dans les<br />

annales <strong>de</strong> la finance. Pour la<br />

première fois dans son histoire,<br />

l’OAT française à 10 ans est passée<br />

sous la barre <strong>de</strong>s 0%, mettant<br />

les assureurs sous pression.<br />

Par Florian Delambily<br />

<strong>Le</strong> 25 juin <strong>2019</strong>, l’impensable<br />

se produit : les taux <strong>de</strong> l’OAT<br />

française à 10 ans passent en<br />

territoire négatif. Une situation qu’aucun<br />

économiste n’aurait pu imaginer.<br />

Et pourtant, ils tomberont inexorablement<br />

jusqu’à atteindre un point<br />

bas à -0,442% le 28 août <strong>2019</strong>. Il<br />

feront une petit retour dans le positif<br />

attendre le 11 juillet avant une replongée,<br />

5 jours<br />

plus tard. <strong>Le</strong><br />

taux continuera<br />

d’osciller entre<br />

positif et négatif<br />

pour s’établir à<br />

0,122% le 31<br />

décembre.<br />

Depuis son premier<br />

jour sous<br />

les 0%, l’emprunt<br />

phare <strong>de</strong> l’État<br />

français aura passé<br />

104 jours en<br />

territoire négatif<br />

sur les 189 qui<br />

séparent le 25<br />

juin du <strong>de</strong>rnier<br />

jour <strong>de</strong> l’année.<br />

De quoi donner<br />

<strong>de</strong>s sueurs<br />

froi<strong>de</strong>s aux assureurs.<br />

« Nous ne nous attendions<br />

pas à <strong>de</strong>s OAT qui per<strong>de</strong>nt 40, voire<br />

100 points <strong>de</strong> base pour certains<br />

pays », pointait Charles Relecom,<br />

PDG <strong>de</strong> Swiss Life France lors <strong>de</strong><br />

la présentation <strong>de</strong>s résultats semestriels<br />

<strong>de</strong> son entreprise. L’assureur<br />

helvétique a d’ailleurs refusé <strong>de</strong> placer<br />

quelque 250 millions d’euros<br />

sur <strong>de</strong>s fonds euros. « Nous avons<br />

refusé près d’un milliard d’euros »,<br />

surenchérit le directeur patrimonial<br />

d’un assureur vie.<br />

Source : France Trésor<br />

Pourtant les épargnants trouvent<br />

preneur car la collecte sur les fonds<br />

euros se portent bien. Entre juin et<br />

novembre <strong>2019</strong>, les Français ont<br />

ainsi versé 71 milliards d’euros sur<br />

leurs contrats d’assurance vie, dont<br />

54,6 milliards sur les supports en<br />

euros, soit 77% <strong>de</strong> la collecte brute.<br />

<strong>Le</strong>s placements en unités <strong>de</strong> compte,<br />

nettement moins gourmands en fonds<br />

propres et pour lesquels le risque<br />

est porté par le client, peinent à<br />

dépasser les 23% <strong>de</strong>s cotisations<br />

versées aux assureurs. <strong>Le</strong>s soubresauts<br />

<strong>de</strong>s marchés financiers ne sont<br />

pas étrangers à cet attentisme <strong>de</strong>s<br />

assurés.<br />

« Nous bénéficions toujours du stock<br />

d’obligations à ren<strong>de</strong>ment positif et<br />

Évolution du taux l’OAT française à 10<br />

ans entre janvier et décembre <strong>2019</strong><br />

nous poursuivons la diversification<br />

<strong>de</strong> nos placements sur l’immobilier et<br />

ou les corporate », poursuit le directeur<br />

patrimonial. Mais là aussi, les<br />

marchés sont tendus. En août, près<br />

<strong>de</strong> la moitié <strong>de</strong>s obligations d’entreprise<br />

cotées en euros sur la plateforme<br />

Tra<strong>de</strong>web, soit 1 680 milliards<br />

d’euros, offraient <strong>de</strong>s ren<strong>de</strong>ments<br />

négatifs. « <strong>Le</strong>s assureurs vie vont<br />

<strong>de</strong>voir réagir sur la rémunération <strong>de</strong><br />

leurs contrats en euros. Après une<br />

stabilité sur les taux moyens servis<br />

par le marché, on peut tout à fait envisager<br />

une baisse <strong>de</strong> 0,40 point <strong>de</strong><br />

base lors <strong>de</strong>s prochaines annonces.<br />

Il est difficile <strong>de</strong> rémunérer quand<br />

soi-même on ne l’est pas », estime<br />

Cyrille Chartier-Kastler, prési<strong>de</strong>nt<br />

<strong>de</strong> Facts & Figures.<br />

Certains patrons montent au créneau,<br />

à l’instar <strong>de</strong> Jean-Laurent Granier. <strong>Le</strong><br />

message est simple : l’ère du tout<br />

fonds euros est révolue, assène le<br />

PDG <strong>de</strong> Generali France, dans un<br />

entretien aux Échos. <strong>Le</strong>s assureurs<br />

n’ont plus le choix et contraignent les<br />

versements sur les supports en euros.<br />

Certains font le choix d’imposer une<br />

proportion d’investissement en unités<br />

<strong>de</strong> compte. D’autres gonflent leurs<br />

frais d’entrée sur les contrats.<br />

Ce qui semble<br />

acquis pour l’ensemble<br />

d’un marché,<br />

c’est une<br />

baisse <strong>de</strong> la rémunération<br />

servie.<br />

Après une stabilisation<br />

du ren<strong>de</strong>ment<br />

moyen en 2018, les<br />

assureurs vie <strong>de</strong>vraient<br />

drastiquement<br />

baisser les<br />

taux servis sur les<br />

contrats en euros.<br />

Swiss Life a ouvert<br />

le bal en diminuant<br />

la rémunération <strong>de</strong><br />

0,5 point. Aréas<br />

l’ampute, <strong>de</strong> son<br />

côté, <strong>de</strong> 0,6 point.<br />

Generali France et<br />

Aviva France atterrissent<br />

à 1%.<br />

Mais les assureurs vie ne sont pas<br />

les seuls touchés par cet environnement<br />

inédit. En non-vie et plus<br />

particulièrement sur les risques longs,<br />

les acteurs se montrent également<br />

inquiets. « Il faut bien comprendre<br />

qu’aujourd’hui, à sinistre équivalent,<br />

la charge <strong>de</strong> provisionnement<br />

est beaucoup plus élevée dans ce<br />

contexte <strong>de</strong> taux négatifs, pointe un<br />

réassureur. <strong>Le</strong>s assureurs auto vont<br />

<strong>de</strong>voir répercuter cette hausse <strong>de</strong> la<br />

charge <strong>de</strong> provisionnement sur leurs<br />

tarifs et donc sur leurs clients ».


20 WWW.NEWSASSURANCESPRO.COM<br />

BILAN DE L’ASSURANCE VIE<br />

<strong>Le</strong> fonds euros n’a pas dit son <strong>de</strong>rnier mot<br />

Dans une étu<strong>de</strong> publiée début<br />

décembre, l’ACPR fait le point<br />

sur la situation <strong>de</strong>s assureurs<br />

soumis à Solvabilité 2. Sans surprise,<br />

les ratios SCR sont entamés<br />

sous l’effet <strong>de</strong>s taux bas.<br />

<strong>Le</strong>s épargnants, eux, montrent un<br />

net regain d’appétit pour le fonds<br />

euros.<br />

Par Florian Delambily<br />

En 2018, la collecte nette en<br />

assurance-vie donnait le sourire<br />

aux assureurs français. Sur<br />

le fonds euros, elle était négative <strong>de</strong><br />

1,2 milliard d’euros. Celle en unités <strong>de</strong><br />

compte crevait le plafond à 21,3 milliards<br />

d’euros. De bonne augure alors<br />

que les taux <strong>de</strong> l’OAT persistaient à<br />

rester sous la barre <strong>de</strong>s 1%.<br />

Mais, alors que les taux passaient en<br />

territoire négatif à l’été <strong>2019</strong>, les épargnants<br />

français retournaient massivement<br />

sur le fonds euros. <strong>Le</strong>s chiffres<br />

livrés par l’ACPR sont implacables.<br />

La collecte nette sur les supports en<br />

euros s’est établie à 17,2 milliards<br />

d’euros sur les 9 premiers mois <strong>de</strong><br />

<strong>2019</strong>. Celle en unités <strong>de</strong> compte à<br />

seulement 0,7 milliard d’euros, soit<br />

près <strong>de</strong> 4% <strong>de</strong> la collecte nette totale<br />

sur les supports rachetables.<br />

Pire. Depuis le début <strong>de</strong> l’année, les<br />

Français transfèrent massivement <strong>de</strong>s<br />

unités <strong>de</strong> compte vers le fonds euros<br />

à un rythme d’environ 1 milliard d’euros<br />

par mois selon les données dévoilées<br />

par l’ACPR. Depuis 2016, c’était<br />

plutôt l’inverse qui était observé par<br />

le régulateur. Une mauvaise nouvelle<br />

pour les assureurs vie qui tentent<br />

<strong>de</strong>puis <strong>de</strong>s mois <strong>de</strong> réorienter les<br />

versements <strong>de</strong>s épargnants vers les<br />

unités <strong>de</strong> compte, moins gourman<strong>de</strong>s<br />

en capital.<br />

Car concomitamment, les ratios <strong>de</strong><br />

Solvabilité 2 <strong>de</strong>s assureurs se sont<br />

érodés sous l’effet <strong>de</strong>s taux bas. Sur<br />

le périmètre <strong>de</strong>s organismes soumis<br />

aux remises <strong>de</strong> résultats trimestrielles,<br />

l’ACPR note une baisse <strong>de</strong> 15 points<br />

<strong>de</strong>s ratios SCR entre décembre<br />

2018 et juin <strong>2019</strong> à 225 points. Ce<br />

n’est pas le niveau le plus bas enregistré<br />

par le secteur <strong>de</strong>puis l’entrée<br />

en vigueur <strong>de</strong> Solvabilité. Il était <strong>de</strong>scendu<br />

à 210% en septembre 2016.<br />

Sans surprise ce sont les assureurs<br />

vie les plus marqués avec une diminution<br />

<strong>de</strong> 20 points contre 2 points pour<br />

les assureurs non-vie. Si les points les<br />

plus bas ne sont pas encore atteints,<br />

les chiffres délivrés par l’ACPR ont<br />

été arrêtés avant la plongée <strong>de</strong>s taux<br />

<strong>de</strong> l’OAT à 10 ans en territoire négatif.<br />

Ils pourraient s’être dégradés un peu<br />

plus <strong>de</strong>puis le mois <strong>de</strong> juin comme le<br />

montre la recapitalisation <strong>de</strong> certains<br />

acteurs, à l’image <strong>de</strong> Suravenir. À ce<br />

titre, les présentations <strong>de</strong> résultats<br />

pour l’exercice <strong>2019</strong> <strong>de</strong>s assureurs<br />

seront particulièrement scrutées sur<br />

ce point précis.<br />

Reste que pour les plus sensibles<br />

aux variations <strong>de</strong> taux, Bercy a publié<br />

un arrêté le 28 décembre visant à<br />

prendre en compte la Provision pour<br />

participation aux bénéfices (PPB)<br />

dans le calcul <strong>de</strong>s fonds propres<br />

<strong>de</strong>s compagnies. Cette mesure reste<br />

circonscrite à <strong>de</strong>s situations exceptionnelles.<br />

La PPB pourra être mobilisée<br />

dans le cas où la solvabilité <strong>de</strong>s<br />

assureurs se trouve menacée et sur<br />

approbation <strong>de</strong> l’ACPR. En échange,<br />

les assureurs ne pourront verser <strong>de</strong><br />

divi<strong>de</strong>n<strong>de</strong> tant que le montant repris<br />

n’est pas restitué. Une contrepartie<br />

qui pourrait inciter nombre <strong>de</strong> compagnies<br />

à accélérer la diversification<br />

vers <strong>de</strong>s supports moins gourmands<br />

en fonds propres comme les unités<br />

<strong>de</strong> compte ou l’eurocroissance dont<br />

la nouvelle version a vu le jour en cette<br />

fin d’année <strong>2019</strong>.<br />

Collecte nette sur les fonds<br />

euros et en UC<br />

Source : ACPR


BILAN DE L’ASSURANCE VIE WWW.NEWSASSURANCESPRO.COM 21<br />

PER et eurocroissance ou le nouveau<br />

PACTE <strong>de</strong> l’épargne pour les assureurs<br />

La Loi Pacte apporte <strong>de</strong>ux<br />

innovations majeures dans<br />

le domaine <strong>de</strong> l’épargne : <strong>Le</strong><br />

PER et l’eurocroissance. Deux<br />

produits <strong>de</strong>stinés à diversifier<br />

l’épargne <strong>de</strong>s Français et<br />

sur lesquels le gouvernement<br />

nourrit <strong>de</strong> gran<strong>de</strong>s ambitions.<br />

Par Florian Delambily<br />

À<br />

la rentrée <strong>de</strong> septembre<br />

<strong>de</strong>ux acronymes étaient<br />

dans toutes les bouches :<br />

OAT et PER. OAT parce que les<br />

taux <strong>de</strong>s obligations souveraines à<br />

10 ans françaises étaient négatifs.<br />

Et PER parce que la loi Pacte, promulguée<br />

quelques semaines plus<br />

tôt, ouvrait la voie à une relance du<br />

marché <strong>de</strong> l’épargne retraite moribond.<br />

Depuis le 1 er octobre, les<br />

assureurs et gestionnaires d’actifs<br />

peuvent en effet inon<strong>de</strong>r les réseaux<br />

<strong>de</strong> ce nouveau produit. Il se<br />

veut avant toute chose plus simple.<br />

Il se décompose en effet en trois<br />

compartiments : un produit collectif<br />

(qui remplacera le Perco), un<br />

produit individuel (qui remplacera<br />

le Perp et les contrats Ma<strong>de</strong>lin) et<br />

un produit collectif catégoriel ou<br />

PER obligatoire (qui remplacera<br />

les contrats article 83).<br />

Ajoutez à cela une dose <strong>de</strong> transférabilité<br />

ainsi qu’une pincée <strong>de</strong><br />

gestion pilotée et vous obtenez un<br />

produit qui vous suit tout au long<br />

<strong>de</strong> votre carrière, tout en libérant<br />

les compagnies d’assurance du<br />

carcan <strong>de</strong> la liquidité à tout moment<br />

intrinsèque au fonds euros.<br />

Autant dire que les assureurs<br />

étaient dans les starting-block le<br />

jour J. Avec un horizon aussi éloigné<br />

que celui <strong>de</strong> la retraite, ils<br />

peuvent en effet espérer une meilleure<br />

collecte en UC. « Nos taux<br />

d’UC sur le Perp et le Ma<strong>de</strong>lin<br />

frisent les 50% », illustre Olivier<br />

Mariée, alors directeur <strong>de</strong>s ventes<br />

et <strong>de</strong> la distribution d’Axa France.<br />

Ils montent à 90% chez Swiss Life<br />

France.<br />

Une aubaine pour le gouvernement<br />

qui nourrit <strong>de</strong> gran<strong>de</strong>s ambitions<br />

sur ce marché <strong>de</strong> l’épargneretraite,<br />

à l’heure où la réforme du<br />

régime général par point passe<br />

mal. L’épargne-retraite en France<br />

représente 230 milliards d’euros<br />

d’encours. Une goutte d’eau face<br />

au 1.700 milliards d’euros <strong>de</strong><br />

l’assurance vie, aux 400 milliards<br />

d’euros placés sur les livrets réglementés,<br />

mais également au regard<br />

<strong>de</strong>s sommes laissées en sommeil<br />

sur les dépôts à vue. Elles atteignaient<br />

390 milliards d’euros début<br />

2018.<br />

Une manne financière que le gouvernement<br />

espère bien rapatrier<br />

sur le plan épargne-retraite version<br />

loi Pacte. Ce <strong>de</strong>rnier vise en effet<br />

les 300 milliards d’euros d’encours<br />

d’ici la fin du quinquennat,<br />

soit une hausse <strong>de</strong> 30% dans les<br />

<strong>de</strong>ux années à venir.<br />

Mais attention, car ce PER ne<br />

conviendra pas à tous les profils.<br />

Ce n’est pas la martingale que peut<br />

aujourd’hui représenter le fonds<br />

euros. « Il ne sera intéressant en<br />

sortie en capital que lorsque le<br />

différentiel <strong>de</strong> taux d’imposition<br />

entre la phase <strong>de</strong> capitalisation<br />

et la phase <strong>de</strong> liquidation est si-<br />

gnificatif », souligne Baptise Yon,<br />

actuaire produit épargne retraite à<br />

la MACSF. En d’autres termes, le<br />

PER se trouve être plus porteur<br />

pour <strong>de</strong>s patrimoines déjà importants<br />

et imposables.<br />

Pour répondre à cela, le gouvernement<br />

dispose d’un autre atout<br />

dans sa manche, à savoir le nouvel<br />

eurocroissance. Lancée en<br />

2014, la première mouture fut un<br />

échec commercial. Fin 2017, son<br />

encours dépassait difficilement les<br />

2 milliards d’euros. <strong>Le</strong>s nouvelles<br />

règles prévoient <strong>de</strong> regrouper la<br />

provision mathématique et la provision<br />

<strong>de</strong> diversification au sein<br />

d’une provision <strong>de</strong> diversification.<br />

Un moyen d’offrir plus <strong>de</strong> transparence<br />

sur les ren<strong>de</strong>ments servis<br />

chaque année et sur la valeur <strong>de</strong><br />

l’encours <strong>de</strong> chacun <strong>de</strong>s contrats.<br />

Enfin, le décret paru fin décembre<br />

prévoit une durée <strong>de</strong> détention minimale<br />

<strong>de</strong> 8 ans pouvant s’étendre<br />

jusqu’à 30 ans et une garantie<br />

minimale du capital <strong>de</strong> 80%. Plus<br />

lisible et plus simple à expliquer<br />

pourra-t-il offrir une réelle alternative<br />

au tout-puissant fonds euros ?<br />

Pas sûr tant les Français semblent<br />

être attachés à la garantie à tout<br />

moment du capital.


22 WWW.NEWSASSURANCESPRO.COM<br />

BILAN MERCREDI DE L’ASSURANCE 4 FÉVRIER 2015 VIE<br />

TRIBUNE<br />

Assurance vie :<br />

Permanence <strong>de</strong>s objectifs, trans<br />

Par Arnaud Chneiweiss, délégué général <strong>de</strong> la Fédération<br />

française <strong>de</strong> l’assurance<br />

L’assurance vie est le « placement financier<br />

préféré » <strong>de</strong>s Français. Avec 38<br />

millions <strong>de</strong> bénéficiaires et 54 millions<br />

<strong>de</strong> contrats, le secteur <strong>de</strong> l’assurance<br />

vie réalise en novembre <strong>2019</strong> un encours <strong>de</strong><br />

1 785 milliards d’euros, en progression <strong>de</strong> 5<br />

% sur un an. Pour mesurer l’ampleur <strong>de</strong> ce<br />

succès, rappelons que les encours du Livret A<br />

et du PEA sont respectivement <strong>de</strong> 300 milliards<br />

d’euros et <strong>de</strong> moins <strong>de</strong> 100 milliards d’euros.<br />

Si les raisons <strong>de</strong> l’attractivité sont connues<br />

(constituer un apport lors <strong>de</strong> l’achat <strong>de</strong> son<br />

logement ; faire face aux dépenses d’éducation<br />

<strong>de</strong>s enfants ; compléter sa retraite ; protéger<br />

son conjoint et / ou ses enfants en cas <strong>de</strong><br />

décès ; préparer sa succession…), on sait<br />

moins à quel point l’assurance vie finance<br />

l’économie, y compris en actions.<br />

Dans ces 1 785 milliards d’euros, 310 milliards<br />

d’euros sont investis par les assureurs en<br />

actions, un montant plus <strong>de</strong> trois fois supérieur<br />

aux 93 milliards d’euros <strong>de</strong>s PEA pourtant<br />

dédiés à cette classe d’actif.<br />

Car il y a 10% d’actions dans les fonds euros<br />

– qui donnent <strong>de</strong>s garanties sur le capital et<br />

représentent 78% <strong>de</strong>s encours d’assurance<br />

vie – et plus <strong>de</strong> 50% d’actions dans les différentes<br />

unités <strong>de</strong> compte (UC) souscrites.<br />

La durée du placement en assurance vie, d’en<br />

moyenne 12 ans, permet <strong>de</strong> lisser les soubresauts<br />

<strong>de</strong>s marchés financiers.<br />

Pour le reste, les placements <strong>de</strong>s assureurs<br />

vie sont effectués surtout en obligations, à<br />

665 milliards d’euros pour <strong>de</strong>s titres d’entre-<br />

prises et à 560 milliards d’euros dans <strong>de</strong>s<br />

emprunts d’État.<br />

La diversité <strong>de</strong>s UC ne cesse <strong>de</strong> croître<br />

En <strong>2019</strong>, l’assurance vie a conforté son statut<br />

<strong>de</strong> placement <strong>de</strong> référence. <strong>Le</strong>s Français<br />

ont versé 133 milliards d’euros sur les onze<br />

premiers mois, un chiffre en hausse <strong>de</strong> 3 %<br />

par rapport à la même pério<strong>de</strong> <strong>de</strong> l’année<br />

précé<strong>de</strong>nte. La collecte nette représente à<br />

aujourd’hui 25 miliards d’euros, soit le montant<br />

le plus élevé <strong>de</strong>puis 2010. En outre, l’année<br />

<strong>2019</strong> est intéressante car elle semble montrer<br />

une inflexion, les assurés prenant conscience<br />

que dans le nouveau contexte <strong>de</strong> taux d’intérêt<br />

très bas (voire nuls, voire négatifs), les fonds<br />

euros vont rapporter <strong>de</strong> moins en moins. Il faut<br />

donc se redéployer vers les UC – notion qui<br />

recouvre <strong>de</strong>s types d’investissement très divers<br />

(immobilier, actions, obligations…) dont certains<br />

peuvent correspondre à un profil pru<strong>de</strong>nt.<br />

Ajoutons à ce sujet que la diversité <strong>de</strong>s UC<br />

proposées ne cesse <strong>de</strong> croître, permettant au<br />

grand public d’investir désormais dans <strong>de</strong>s<br />

actifs verts, solidaires, responsables, ou même<br />

dans le capital risque.<br />

De janvier à août <strong>2019</strong> la part <strong>de</strong>s UC s’est<br />

établi à 24 %. A l’automne, elle grimpe à 33 %.<br />

En novembre, elle atteint même 37 %, un niveau<br />

jamais vu <strong>de</strong>puis 2000.<br />

Si l’on fait l’hypothèse d’un environnement <strong>de</strong><br />

taux d’intérêt durablement bas, quel qu’en soit<br />

les causes (croissance économique faible,<br />

politique monétaire volontariste <strong>de</strong> la BCE),


BILAN MERCREDI DE L’ASSURANCE 4 FÉVRIER 2015 VIE WWW.NEWSASSURANCESPRO.COM 23<br />

formation <strong>de</strong>s moyens<br />

l’assurance vie va probablement connaître au<br />

cours <strong>de</strong>s prochaines années <strong>de</strong> fortes transformations<br />

quant à sa composition :<br />

- redéploiement vers les UC que nous venons<br />

d’évoquer, pour doper le ren<strong>de</strong>ment ;<br />

- les fonds euros ne pourront plus apporter<br />

le « trio magique » qui a fait leur succès ces<br />

30 <strong>de</strong>rnières années - ren<strong>de</strong>ment satisfaisant,<br />

liquidité à tout instant et garantie à 100% sur<br />

le capital. Mais ils peuvent tout à fait rester un<br />

élément essentiel du paysage <strong>de</strong> l’assurance<br />

vie pour les assurés privilégiant la liquidité<br />

sur le ren<strong>de</strong>ment et acceptant l’idée que dans<br />

le contexte <strong>de</strong> taux zéro, voire négatifs, les<br />

garanties sur le capital sont moindres ;<br />

- les contrats « euro croissance » viennent d’être<br />

rénovés. Ils permettront plus <strong>de</strong> souplesse<br />

quant aux niveaux <strong>de</strong> garanties accordés sur<br />

le capital (100%, 80%, 60%...par exemple)<br />

à un horizon long (8 ans, 10 ans…). Pour les<br />

assurés ayant un objectif <strong>de</strong> long terme (comme<br />

la préparation <strong>de</strong> la retraite), ces nouveaux<br />

contrats, plus simples à comprendre, peuvent<br />

être très pertinents ;<br />

- enfin la loi Pacte adoptée en <strong>2019</strong> a créé<br />

un nouveau produit dédié à la retraite, le Plan<br />

d’Epargne Retraite (PER), qui a beaucoup<br />

d’arguments pour séduire les assurés. Il va<br />

simplifier le paysage <strong>de</strong> l’épargne retraite<br />

supplémentaire, qui était constitué <strong>de</strong> divers<br />

produits aux règles <strong>de</strong> fonctionnement différentes.<br />

La commercialisation <strong>de</strong> cette nouvelle<br />

offre vient <strong>de</strong> débuter mais les premiers échos<br />

sont très positifs quant à l’accueil par le public.<br />

L’assurance vie a donc beaucoup d’atouts<br />

pour rester le placement préféré <strong>de</strong>s Français.<br />

Elle doit pour cela s’adapter dans le nouveau<br />

contexte <strong>de</strong> « taux zéro ». <strong>Le</strong>s buts <strong>de</strong>s assurés<br />

ne changeront pas, mais les moyens <strong>de</strong><br />

parvenir à leurs objectifs <strong>de</strong>vront évoluer.<br />

BIO<br />

Arnaud Chneiweiss<br />

Délégué général - FFA<br />

Âge : 53 ans<br />

Lieu <strong>de</strong> naissance : Neuilly-sur-Seine (92)<br />

Formation : IEP Paris, ENA<br />

Parcours : Arnaud Chneiweiss démarre sa carrière<br />

au ministère <strong>de</strong> l’Économie et <strong>de</strong>s Finances<br />

en charge <strong>de</strong>s questions européennes et internationales<br />

en 1990. 7 ans plus tard, il est nommé conseiller<br />

pour les affaires européennes auprès <strong>de</strong> Dominique<br />

Strauss-Kahn, puis <strong>de</strong> Laurent Fabius. Après<br />

un poste <strong>de</strong> conseiller <strong>de</strong> ministres <strong>de</strong>s Finances, il<br />

est nommé, en 2001, secrétaire général et directeur<br />

juridique du groupe Scor. En 2004, il <strong>de</strong>vient directeur<br />

<strong>de</strong> la stratégie et membre du Comex <strong>de</strong> Scor<br />

Vie, puis DGA <strong>de</strong> Matmut <strong>de</strong> 2006 à 2014, date à<br />

laquelle il rejoint le Gema comme secrétaire général.<br />

Depuis 2016, il est délégué général <strong>de</strong> la FFA.


24 WWW.NEWSASSURANCESPRO.COM<br />

BILAN MERCREDI DE L’ASSURANCE 4 FÉVRIER 2015 VIE<br />

<strong>Le</strong>s taux <strong>de</strong> ren<strong>de</strong>ment en assurance vie<br />

dévoilés par les assureurs en <strong>2019</strong><br />

Nom <strong>de</strong><br />

l’assureur<br />

Nom du<br />

contrat<br />

Ren<strong>de</strong>ment<br />

2016<br />

Ren<strong>de</strong>ment<br />

2017<br />

Ren<strong>de</strong>ment<br />

2018<br />

AFER<br />

Contrat Multisupport<br />

AFER<br />

2,65% 2,40% 2,25%<br />

AG2R La Mondiale Mondiale Vivépargne 1,86% ou 2,10% 1,66% et 1,90% 1,46% et 1,70%<br />

AG2R La Mondiale<br />

Mondiale Vivépargne<br />

2<br />

1,86% ou 2,10% 1,66% et 1,90% 1,46% et 1,70%<br />

AG2R La Mondiale Vivépargne 2 1,86% ou 2,10% 1,66% et 1,90% 1,46% et 1,70%<br />

AG2R La Mondiale<br />

Mondiale Retraite<br />

Professionnels<br />

2,05% 1,90% 1,80%<br />

AG2R La Mondiale Mondiale Retraite 2,05% 1,90% 1,80%<br />

AG2R La Mondiale<br />

Mondiale Perspectives<br />

Entreprise<br />

2,05% 1,90% 1,80%<br />

AG2R La Mondiale Terre <strong>de</strong> Vie 1,75% où 2,05% 1,75% et 2,05% 2,76%<br />

(actif général) 1,75% où 2,05% 1,75% et 2,05% 1,60% et 1,90% 2,35%<br />

Ampli Mutuelle Ampli-Grain 9 3% 2,35% 2%<br />

Apicil Frontière Efficiente 2,20% 2,10% 2,01%<br />

Apicil Liberalys Vie 2,20% 2,10% 2,01%<br />

Apicil<br />

Performance Absolue<br />

Vie<br />

2,20% 2,10% 2,01%<br />

Aviva Evolution Vie 2,46% 2,31% 2,21%<br />

AXA Arpèges 2,00% 1,90% 1,90%<br />

AXA Excelium 2,00% 1,90% 1,90%<br />

AXA Expantiel 2,00% 1,90% 1,90%<br />

AXA Figures libres 2,00% 1,90% 1,90%<br />

AXA Odyssiel 2,00% 1,90% 1,90%<br />

AXA Optial 2,00% 1,90% 1,90%<br />

AXA Privilège 2,00% 1,90% 1,90%<br />

AXA Ama<strong>de</strong>o 2,10% 2,00% 2,00%<br />

AXA Ama<strong>de</strong>o excellence 2,10% 2,00% 2,00%<br />

AXA<br />

AXA<br />

AXA<br />

AXA<br />

AXA<br />

AXA<br />

Ama<strong>de</strong>o bonus<br />

euro+<br />

Ama<strong>de</strong>o excellence<br />

bonus euro+<br />

Arpèges bonus<br />

euros+<br />

Excelium bonus<br />

euros+<br />

Expantiel bonus<br />

euros+<br />

Figures libres bonus<br />

euros+<br />

2,20%, 2,40% ou<br />

2,50%<br />

2,20%, 2,40% ou<br />

2,50%<br />

2,10%, 2,20%,<br />

2,40% ou 2,50%<br />

2,10%, 2,20%,<br />

2,40% ou 2,50%<br />

2,10%, 2,20%,<br />

2,40% ou 2,50%<br />

2,10%, 2,20%,<br />

2,40% ou 2,50%<br />

2,10% ou 2,25% 2,10% ou 2,25%<br />

2,10% ou 2,25% 2,10% ou 2,25%<br />

2,00%, 2,10%,<br />

2,25%<br />

2,00%, 2,10%,<br />

2,25%<br />

2,00%, 2,10%,<br />

2,25%<br />

2,00%, 2,10%,<br />

2,25%<br />

2,00%, 2,10%,<br />

2,25%<br />

2,00%, 2,10%,<br />

2,25%<br />

2,00%, 2,10%,<br />

2,25%<br />

2,00%, 2,10%,<br />

2,25%


25 BILAN MERCREDI DE L’ASSURANCE 4 FÉVRIER 2015 VIE WWW.NEWSASSURANCESPRO.COM 25<br />

MERCREDI 4 FÉVRIER 2015<br />

AXA<br />

AXA<br />

AXA<br />

BNP Paribas Cardif<br />

Odyssiel bonus<br />

euros+<br />

Optial bonus euros+<br />

Privilège bonus<br />

euros+<br />

BNP Paribas Multiplacements<br />

2<br />

2,10%, 2,20%,<br />

2,40% ou 2,50%<br />

2,10%, 2,20%,<br />

2,40% ou 2,50%<br />

2,10%, 2,20%,<br />

2,40% ou 2,50%<br />

2,00%, 2,10%,<br />

2,25%<br />

2,00%, 2,10%,<br />

2,25%<br />

2,00%, 2,10%,<br />

2,25%<br />

2,00%, 2,10%,<br />

2,25%<br />

2,00%, 2,10%,<br />

2,25%<br />

2,00%, 2,10%,<br />

2,25%<br />

1,79% 1,82% 1,56%<br />

BNP Paribas Cardif Cardif Multiplus 2,10% 2,10% 1,85%<br />

BNP Paribas Cardif<br />

BNP Paribas Multiplacements<br />

Privilège<br />

2,16% 2,18% 1,90%<br />

Caisse d’Épargne Nuances 3D 1,30% 1,25% 1,35%<br />

Caisse d’Épargne Nuances Grenadine 1,30% 1,25% 1,35%<br />

Caisse d’Épargne Ricochet 1,10% 1% 1,1%<br />

Caisse d’Épargne Yoga 1,10% 1% 1,1%<br />

Caisse d’Épargne Nuances Plus 1,55% 1,55% 1,65%<br />

Caisse d’Épargne Nuances Privilège 1,80% 1,75% 1,90%<br />

Carac<br />

Carac<br />

Carac<br />

Carac<br />

Carac<br />

CMNE<br />

Carac Epargne Plénitu<strong>de</strong><br />

Carac Epargne Vivre<br />

Ensemble<br />

Compte épargne<br />

Carac<br />

Compte épargne<br />

famille<br />

EntraidEpargne<br />

Carac<br />

CNP Trésor Performance<br />

(Horizon<br />

Performance)<br />

2,45% 2,10% 2,00%<br />

2,45% 2,10% 2,00%<br />

2,45% 2,10% 2,00%<br />

2,45% 2,10% 2,00%<br />

2,45% 2,20% 2,10%<br />

2,35% 1,85% 1,85%<br />

CNP Assurances CNP Trésor Projets 1,70% 1,70% 1,75%<br />

Crédit Agricole<br />

Assurances<br />

Crédit Agricole<br />

Assurances<br />

Crédit Agricole<br />

Assurances<br />

Crédit Agricole<br />

Assurances<br />

Cap Découverte 1,20% 1,20% 1,25%<br />

Predissime 9 1,30% 1,30% 1,40%<br />

Vers l’Avenir De 1,50% à 1,70% 1,60% 1,70%<br />

Floriane De 1,30% à 1,80% 1,70% 1,80%<br />

Gaipare Livret Gaipare 2,90% 2,65% 2,50%<br />

Gaipare Gaipare II 2,90% 2,65% 2,50%<br />

Gaipare Gaipare Sélection 2,90% 2,65% 2,50%<br />

Gaipare Gaipare Select F 2,90% 2,65% 2,50%<br />

Gaipare Gaipare Selectissimo 2,90% 2,65% 2,50%<br />

Generali<br />

Generali<br />

Generali<br />

Himalia (fonds<br />

AGGV)<br />

Generali Épargne<br />

Eurossima<br />

Generali Épargne<br />

Netissima<br />

2,14% 1,96% 1,75%<br />

2,25% 1,77% 1,65%<br />

2,65% 2,10% 2,25%


26 WWW.NEWSASSURANCESPRO.COM<br />

BILAN MERCREDI DE L’ASSURANCE 4 FÉVRIER 2015 VIE<br />

Nom <strong>de</strong><br />

l’assureur<br />

Nom du<br />

contrat<br />

Ren<strong>de</strong>ment<br />

2015<br />

Ren<strong>de</strong>ment<br />

2016<br />

Ren<strong>de</strong>ment<br />

2017<br />

Generali<br />

Generali<br />

Generali<br />

GMF<br />

Himalia (Fonds Innovalia)<br />

Xaélidia (Fonds<br />

Innovalia)<br />

Himalia (fonds<br />

Elixence)<br />

Compte Energie<br />

Europe<br />

2,81% 2,59% 2,45%<br />

2,81% 2,59% 2,45%<br />

2,05% 2,68% 1,45%<br />

2,50% 2,10% 2,10%<br />

GMF Fréquence Epargne 2,50% 2,10% 2,10%<br />

GMF Instalavie 2,50% 2,10% 2,10%<br />

GMF Altinéo 2,50% 2,10% 2,10%<br />

GMF Certigo 2,50% 2,10% 2,10%<br />

GMF<br />

Compte libre croissance<br />

2,50% 2,10% 2,10%<br />

GMF Multéo 2,50% 2,10% 2,10%<br />

GMF<br />

Temps 9 (série 2 et<br />

9)<br />

2,50% 2,10% 2,10%<br />

GMF Ticket 1000 2,50% 2,10% 2,10%<br />

GMF Ticket croissance 2,50% 2,10% 2,10%<br />

Groupe Pasteur<br />

Mutualité<br />

Altiscore 2,55% 2,50% 2,25%<br />

La Banque Postale Vivaccio Ambre 1% 1,1% 1,30%<br />

La Banque Postale Vivaccio 1,15% 1,20% 1,30%<br />

La Banque Postale Solesio vie 1,25% 1,25% 1,30%<br />

La Banque Postale Cachemire 1,75% 1,75% 1,80%<br />

La Banque Postale Toscane vie 1,75% 1,75% 1,80%<br />

La Médicale<br />

La Médicale<br />

La Médicale<br />

La Médicale<br />

La Médicale Sérénité<br />

- Euro Allocation<br />

Long Terme 1 et 2<br />

La Médicale Premium<br />

- Actif Général<br />

<strong>de</strong> Spirica<br />

La Médicale Premium<br />

- Neo Euro<br />

Garanti 1<br />

La Médicale Premium<br />

- Euro Allocation<br />

Long Terme 2<br />

3,04% 3,00% 2,90%<br />

2,01% 2,00% 1,90%<br />

1,82% 2,10% 0,61%<br />

3,04% 3,00% 2,90%<br />

LCL Acuity De 1,70% à 1,90% 1,85% 1,90%<br />

LCL Lionvie Vert Equateur 1,30% 1,30% 1,40%<br />

LCL<br />

<strong>Le</strong> Conservateur<br />

Rouge Corinthe<br />

Série 3<br />

Conservateur Hélios<br />

Sélection<br />

De 1,40% à 1,80% 1,80% 1,90%<br />

2,75% 2,45% 2,27%<br />

Maaf Winalto 2,35% 1,85% 1,85%<br />

Macif Livret vie 1,20% 1,20% 1,30%<br />

Macif Actiplus 1,80% 1,80% 1,90%


27 BILAN MERCREDI DE L’ASSURANCE 4 FÉVRIER 2015 VIE WWW.NEWSASSURANCESPRO.COM 27<br />

MERCREDI 4 FÉVRIER 2015<br />

Macif Actiplus option 1,80% 2,10% 2,10%<br />

Macif Multi PERP 1,80% 1,90% 1,75%<br />

MACSF RES (AMAP) 2,40% ou 2,45% 2,40% ou 2,45% 2,20%<br />

MACSF RES Ma<strong>de</strong>lin 2,50% 2,50% 2,30%<br />

Maif Perp Maif 2,30% 2,05% 1,80%<br />

Maif Nouveau Cap 2,30% 2,05% 1,80%<br />

Maif<br />

Assurance vie responsable<br />

et solidaire<br />

(ARS)<br />

2,30% 2,05% 1,80%<br />

Matmut Matmut Vie Epargne 2,20% 2,20% 2,05%<br />

Matmut<br />

MIF<br />

MMA<br />

Monceau Assurances<br />

Monceau Assurances<br />

Matmut Vie générations<br />

Compte Epargne<br />

Libre Avenir<br />

MMA Multisupports<br />

1,95% 1,95% 1,80%<br />

2,60% 2,50% 2,35%%<br />

2,01% ou 2,16% ou<br />

2,51%<br />

1,51% ou 1,66% ou<br />

2,01%<br />

1,51% ou 1,66% ou<br />

2,01%<br />

Carnet Multi Épargne 2,52% 2,70% 1,65%<br />

Dynavie 2,50% 2,80% 1,50%<br />

Predica Alyss 1,70% 1,70% 1,60%<br />

Predica Octavie2 1,80% 1,80% 1,60%<br />

Predica Octavie 1,80% 1,80% 1,60%<br />

Predica Laurys 1,70% 1,70% 1,60%<br />

SMAvie BTP Batiretraite 2 2,05% 2,21% 2,12%<br />

Suravenir Patrimoine Vie Plus 2,05% 1,75% 1,75%<br />

Suravenir<br />

Suravenir Opportunités<br />

3,10% 2,80% 2,80%<br />

Suravenir Exelcius Vie 2,15% 1,85% 1,85%<br />

Suravenir Patrimoine Options 2% 1,70% 1,70%<br />

Suravenir<br />

Suravenir et Primonial<br />

Suravenir Ren<strong>de</strong>ment<br />

2,30% 2,00% 2,00%<br />

Securité Pierre Euro 3,60% 3,40% 3,20%<br />

Swiss Life Swiss Life Liberté De 2% à 2,70% De 2% à 2,40% 1,50% et 2,30%<br />

Swiss Life Swiss Life Strategic De 2% à 2,70% De 2% à 2,40% 1,50% et 2,30%<br />

Source : Communiqués <strong>de</strong>s assureurs-vie<br />

Légen<strong>de</strong> :<br />

En rouge : <strong>Le</strong> taux le plus bas servi en 2018<br />

En vert : <strong>Le</strong> taux le plus haut servi en 2018<br />

En 2018, le secteur <strong>de</strong> l’assurance aura servi un taux moyen <strong>de</strong> 1,83% (net <strong>de</strong> prélèvements sur encours<br />

et avant prélèvements sociaux). C’est le même taux que celui <strong>de</strong> 2017.<br />

Ce chiffre varie selon les types d’acteurs : 1,71% pour les bancassureurs (1,67% en 2017), 2,61% pour<br />

les mutuelles (2,33% en 2017), et 2,00% pour les autres assureurs (2,07% en 2017). L’ACPR n’a pas<br />

livrer <strong>de</strong> taux moyen pour les institutions <strong>de</strong> prévoyance qui ne représentent que 100 millions d’euros<br />

d’encours.<br />

À noter qu’en 2018, les assureurs ont continué <strong>de</strong> doter les provisions pour participation aux bénéfices.


L’année <strong>2019</strong> en<br />

assurance <strong>de</strong> personnes<br />

Marché<br />

Infographie sur le marché <strong>de</strong> la santé et<br />

la prévoyance<br />

P.29<br />

Règlementation<br />

Reste à charge zéro, une réforme à<br />

géométrie variable<br />

P.30<br />

Complementaire santé<br />

La résiliation infra-annuelle et ses effets<br />

secondaires<br />

P.34


BILAN DE L’ASSURANCE DE PERSONNES WWW.NEWSASSURANCESPRO.COM 29<br />

<strong>Le</strong> marché <strong>de</strong> la santé et la prévoyance en 2018<br />

Cotisations par famille d'acteurs<br />

En milliards d'euros<br />

Institutions <strong>de</strong><br />

prévoyance<br />

Sociétés<br />

d'assurance<br />

11,7<br />

15,0 12,1<br />

Évolution 2017-2018<br />

en assurance individuelle<br />

Institutions <strong>de</strong> prévoyance : -0,2%<br />

Sociétés d'assurance : +3,9%<br />

Mutuelles : +0,9%<br />

Ensemble : +2,4%<br />

Mutuelles<br />

Ensemble<br />

14,1<br />

30,0 30,3<br />

Évolution 2017-2018<br />

en assurance collective :<br />

Institutions <strong>de</strong> prévoyance : -0,7%<br />

Sociétés d'assurance : +6,5%<br />

Mutuelles : +4,9%<br />

Ensemble : +3,3%<br />

0 10 20 30 40 50 60<br />

Cotisations en santé<br />

En milliards d'euros<br />

Cotisations en prévoyance<br />

En milliards d'euros<br />

Sociétés<br />

d'assurance<br />

6,5 6,2<br />

5,5 8,9<br />

IP<br />

5,7<br />

0,8<br />

5,9<br />

Mutuelles<br />

5,5 13,0<br />

1 0,7<br />

Ensemble<br />

18,2 20,0<br />

12,1 9,9<br />

0 10 20 30<br />

4 8 12 16 20<br />

Évolution 2017-2018 :<br />

Institutions <strong>de</strong> prévoyance : -1,4%<br />

Sociétés d'assurance : +6,1%<br />

Mutuelles : +1,9%<br />

Ensemble : +2,6%<br />

Évolution 2017-2018<br />

Institutions <strong>de</strong> prévoyance : +0,1%<br />

Sociétés d'assurances : +4,2%<br />

Mutuelles : +5,5%<br />

Ensemble : +3,2%<br />

Source : FFA, FNMF et CTIP


30 WWW.NEWSASSURANCESPRO.COM<br />

BILAN DE L’ASSURANCE DE PERSONNES<br />

100% santé : Une réforme à géométrie variable<br />

Sans savoir quelle sera l’appétence<br />

<strong>de</strong>s Français pour le panier<br />

sans reste à charge, les organismes<br />

complémentaires ont<br />

passé l’année <strong>2019</strong> à faire <strong>de</strong>s<br />

étu<strong>de</strong>s d’impact sur leur niveau<br />

<strong>de</strong> prestations. Avec <strong>de</strong>s résultats<br />

très différents en fonction<br />

du portefeuille et du contrat <strong>de</strong><br />

base.<br />

Par Mariona Vivar<br />

Promesse <strong>de</strong> campagne d’Emmanuel<br />

Macron, la réforme<br />

du 100% santé prévoit la<br />

suppression du reste à charge sur<br />

certaines lunettes et prothèses <strong>de</strong>ntaires<br />

et auditives. Fin 2018, dans un<br />

contexte <strong>de</strong> crise du pouvoir d’achat,<br />

les organismes complémentaires<br />

ont reçu <strong>de</strong>s instructions du gouvernement<br />

pour ne pas augmenter<br />

les cotisations <strong>de</strong>s contrats santé<br />

d’entée <strong>de</strong> gamme suite à la mise en<br />

place <strong>de</strong> la réforme. <strong>Le</strong>s organismes<br />

complémentaires ont entendu le chef<br />

<strong>de</strong> l’État et cette modération tarifaire<br />

est <strong>de</strong>venue le mot d’ordre pour les<br />

cotisations 2020.<br />

Cependant, tout au long <strong>de</strong> l’année,<br />

différentes hypothèses actuarielles<br />

sur l’impact <strong>de</strong> la réforme ont montré<br />

que <strong>de</strong>s répercussions très différentes<br />

en fonction <strong>de</strong> la structure du<br />

portefeuille et du niveau <strong>de</strong> contrat<br />

<strong>de</strong> base. <strong>Le</strong>s contrats d’entrée <strong>de</strong><br />

gamme connaîtront une hausse <strong>de</strong>s<br />

prestations <strong>de</strong> 5 à 10%, selon plusieurs<br />

estimations tandis que les<br />

contrats collectifs haut <strong>de</strong> gamme<br />

peuvent voir leur niveau <strong>de</strong> prestations<br />

baisser.<br />

Montée en charge progressive<br />

Une <strong>de</strong>s gran<strong>de</strong>s incertitu<strong>de</strong>s <strong>de</strong><br />

la réforme est le niveau <strong>de</strong> recours<br />

au panier 100% santé, ce qui rend<br />

toutes les estimations d’impact assez<br />

hasar<strong>de</strong>uses. <strong>Le</strong> rôle <strong>de</strong>s professionnels<br />

<strong>de</strong> santé, opticiens, <strong>de</strong>ntistes et<br />

audioprothésistes sera déterminant<br />

pour orienter les assurés vers une<br />

offre avec ou sans reste à charge.<br />

Au 1er janvier 2020, la réforme entre<br />

en vigueur en optique et sur une partie<br />

<strong>de</strong>s prothèses <strong>de</strong>ntaires. En optique,<br />

la baisse du plafond <strong>de</strong> remboursement<br />

<strong>de</strong> la monture <strong>de</strong> 150 à 100<br />

euros sur les contrats responsables<br />

peut être source d’économies. En<br />

revanche, en <strong>de</strong>ntaire, les prestations<br />

sont d’ores et déjà à la hausse,<br />

avec une explosion <strong>de</strong>s prothèses<br />

en céramo-céramique qui ne sont<br />

pas couvertes par le 100% santé.<br />

Comment se distinguer ?<br />

La réforme du 100% santé favorise la<br />

standardisation <strong>de</strong>s contrats <strong>de</strong> complémentaire<br />

santé. Pour se distinguer,<br />

certains organismes complémentaires<br />

comme Harmonie Mutuelle ont décidé<br />

d’avancer le calendrier <strong>de</strong> la réforme<br />

et <strong>de</strong> proposer le 100% santé dès juillet<br />

2018. D’autres, comme le groupe<br />

Vyv ou Audiens mettent les services<br />

et l’offre <strong>de</strong> soins au cœur <strong>de</strong> leur<br />

stratégie. Enfin, certains comme MNT,<br />

MNH, Apivia Mutuelle ou Société<br />

Générale Assurances, ont fait le pari<br />

<strong>de</strong> proposer <strong>de</strong>s offres d’entrée <strong>de</strong><br />

gamme non responsables avec <strong>de</strong>s<br />

niveaux <strong>de</strong> couverture en <strong>de</strong>ntaire,<br />

optique et audioprothèse en <strong>de</strong>ssous<br />

du panier 100% santé.<br />

Quel rôle pour les réseaux ?<br />

Privés <strong>de</strong> leur rôle <strong>de</strong> négociation<br />

sur les paniers sans reste à charge,<br />

les réseaux <strong>de</strong> soins se positionnent<br />

comme <strong>de</strong>s garants <strong>de</strong> la qualité <strong>de</strong>s<br />

équipements et <strong>de</strong> la traçabilité <strong>de</strong>s<br />

verres.<br />

Parmi les autres variables d’ajustement<br />

<strong>de</strong> la réforme, figurent l’accès<br />

aux co<strong>de</strong>s détaillés <strong>de</strong>s actes <strong>de</strong><br />

nomenclature. En effet, les syndicats<br />

d’opticiens ont saisi l’Assurance maladie<br />

sur la pertinence <strong>de</strong> communiquer<br />

les co<strong>de</strong>s détaillés <strong>de</strong>s équipements<br />

aux organismes complémentaires via<br />

le flux Noémie. Or, ces <strong>de</strong>rniers réclament<br />

l’accès à ces co<strong>de</strong>s détaillés<br />

pour pouvoir d’un côté rembourser<br />

en bonne connaissance <strong>de</strong> cause<br />

l’assuré et <strong>de</strong> l’autre côté, pour lutter<br />

contre la frau<strong>de</strong>. Par ailleurs, les opticiens<br />

qui passent par <strong>de</strong>s réseaux <strong>de</strong><br />

soins communiquent d’ores et déjà<br />

accès ces co<strong>de</strong>s détaillés.<br />

L’Assurance maladie s’est tounée vers<br />

la Commission nationale informatique<br />

et libertés (Cnil) qui doit rendre un<br />

avis sur la question. En attendant,<br />

les organismes complémentaires<br />

<strong>de</strong>vront se contenter d’actes dits<br />

« <strong>de</strong> regroupement » pour les actes<br />

qui ne transitent pas par un réseau<br />

<strong>de</strong> soins. <strong>Le</strong>s co<strong>de</strong>s <strong>de</strong> regroupement<br />

ne permettent pas <strong>de</strong> connaître les<br />

spécificités techniques <strong>de</strong> l’équipement,<br />

à savoir le niveau <strong>de</strong> correction.


BILAN DE L’ASSURANCE DE PERSONNES WWW.NEWSASSURANCESPRO.COM 31<br />

<strong>Le</strong>s organismes complémentaires s’engagent<br />

à améliorer la lisibilité <strong>de</strong>s garanties<br />

De gauche à droite : Albert Lautman (FNMF), Thierry Beau<strong>de</strong>t (FNMF), Agnès Buzyn (Ministre <strong>de</strong>s Solidarités et <strong>de</strong> la Santé),<br />

Maurice Ronat (Unocam), Bernard Spitz (FFA), Djamel Souami (CTIP), Jean-Paul Lacam (CTIP) et Pierre François (FFA). <strong>Le</strong><br />

14 février <strong>2019</strong>. Photo : M.V.<br />

<strong>Le</strong>s représentants <strong>de</strong>s organismes<br />

complémentaires ont<br />

signé le 14 février <strong>2019</strong> un engagement<br />

<strong>de</strong> place pour améliorer<br />

la lisibilité <strong>de</strong>s contrats, en<br />

présence <strong>de</strong> la ministre Agnès<br />

Buzyn, à l’occasion <strong>de</strong> la première<br />

réunion du comité <strong>de</strong> suivi<br />

<strong>de</strong> la réforme 100% santé.<br />

Par Mariona Vivar<br />

Depuis l’élection d’Emmanuel<br />

Macron, les représentants<br />

<strong>de</strong>s organismes complémentaires<br />

sont mobilisés pour trouver<br />

une solution au manque <strong>de</strong> lisibilité<br />

<strong>de</strong>s contrats santé. <strong>Le</strong>ur objectif<br />

était d’échapper à la création <strong>de</strong><br />

« contrats types » que le candidat<br />

Emmanuel Macron avait imaginé<br />

pour faciliter la comparaison entre<br />

les contrats.<br />

Avec l’aval du Comité consultatif du<br />

secteur financier, <strong>de</strong>s représentants<br />

<strong>de</strong> l’Unocam, du Ctip, <strong>de</strong> la FFA et<br />

<strong>de</strong> la Mutualité française ont signé le<br />

14 février <strong>2019</strong> un engagement <strong>de</strong><br />

place qui vise à présenter <strong>de</strong> façon<br />

harmonisée les garanties.<br />

Concrètement, les organismes complémentaires<br />

s’engagent à utiliser<br />

les mêmes libellés pour présenter<br />

les principaux postes <strong>de</strong> garanties<br />

(hospitalisation, <strong>de</strong>ntaire, optique,<br />

ai<strong>de</strong>s auditives et soins courants) et<br />

à exprimer en euros le remboursement<br />

et reste à charge sur une liste<br />

d’exemples d’actes. L’objectif est <strong>de</strong><br />

permettre à l’assuré <strong>de</strong> comparer<br />

les contrats entre eux.<br />

Cette présentation <strong>de</strong>s garanties<br />

n’a pas <strong>de</strong> caractère obligatoire<br />

mais les fédérations s’engagent à<br />

en faire la promotion. L’entrée en<br />

vigueur est fixée au 1er janvier 2020<br />

pour tous les nouveaux contrats<br />

responsables et d’ici fin 2020, pour<br />

tous les contrats responsables à<br />

renouveler en cours d’année. Un<br />

<strong>bilan</strong> <strong>de</strong> l’application <strong>de</strong> cet engagement<br />

sera réalisé par l’Unocam<br />

en 2020 et 2021.<br />

L’avis mitigé du CCSF<br />

Réuni le 10 décembre <strong>2019</strong>, le<br />

CCSF a constaté la mise en œuvre<br />

effective <strong>de</strong> cet engagement par<br />

les principaux organismes mais a<br />

<strong>de</strong>mandé plus d’harmonisation dans<br />

la présentation <strong>de</strong>s remboursements.<br />

Concernant les exemples <strong>de</strong> remboursement,<br />

le comité a <strong>de</strong>mandé<br />

« qu’un travail <strong>de</strong> normalisation <strong>de</strong><br />

l’ordre <strong>de</strong>s exemples soit mené ».<br />

<strong>Le</strong> CCSF a notamment pointé du<br />

doigt les différentes manières d’exprimer<br />

le remboursement : soit en<br />

intégrant la prise en charge <strong>de</strong> l’assurance<br />

maladie, soit en l’excluant. «<br />

Cette absence d’harmonisation est<br />

d’autant plus regrettable qu’elle ne<br />

pourra pas être intégrée dans les<br />

chantiers informatiques en cours.<br />

<strong>Le</strong> Comité souhaite qu’un état <strong>de</strong>s<br />

lieux <strong>de</strong>s pratiques puisse être réalisé<br />

pour connaître la proportion<br />

<strong>de</strong>s formulations remboursement<br />

assurance maladie inclus et remboursement<br />

<strong>de</strong> l’assurance maladie<br />

exclu, tant pour les contrats individuels<br />

que collectifs», a indiqué le<br />

CCSF dans son avis.<br />

<strong>Le</strong> comité a souligné par ailleurs qu’il<br />

y a encore <strong>de</strong>s marges <strong>de</strong> progrès<br />

sur l’harmonisation <strong>de</strong>s termes utilisés<br />

pour désigner <strong>de</strong>s garanties<br />

semblables.<br />

Il a également insisté sur la nécessité<br />

<strong>de</strong> continuer à travailler avec les<br />

acteurs <strong>de</strong>s secteurs public et privé<br />

sur le glossaire et ses modalités<br />

d’adoption par les professionnels.


32 WWW.NEWSASSURANCESPRO.COM<br />

BILAN DE L’ASSURANCE DE PERSONNES<br />

TRIBUNE<br />

« Rendre compréhensible l’incompréhensible<br />

: un enjeu majeur<br />

pour les assureurs »<br />

Par Pierre Guillocheau, directeur <strong>de</strong>s assurances<br />

collectives du groupe Crédit Agricole Assurances<br />

Ce n’est pas peu dire que notre système<br />

<strong>de</strong> protection sociale est complexe et<br />

peu lisible. Qui n’a pas été confronté<br />

à <strong>de</strong> profonds questionnements face à<br />

<strong>de</strong>s événements <strong>de</strong> la vie majeurs tels qu’une<br />

hospitalisation, un acte <strong>de</strong>ntaire significatif,<br />

un arrêt <strong>de</strong> travail long ou la perspective d’un<br />

départ à la retraite ? Quels en seront les impacts<br />

financiers ? Quels parcours suivre ? À<br />

qui s’adresser ?<br />

Notre système <strong>de</strong> protection sociale souffre<br />

d’un paradoxe : globalement et macro économiquement<br />

efficient il se révèle au quotidien<br />

extrêmement complexe voire kafkaïen pour<br />

tout un chacun.<br />

Et bien souvent, les réformes, dont la finalité<br />

est bien sûr positive, en « rajoutent » en<br />

terme <strong>de</strong> complexité. <strong>Le</strong> « 100% santé », dont<br />

l’objectif <strong>de</strong> suppression du renoncement aux<br />

soins en raison <strong>de</strong> restes à charge élevés ne<br />

peut être que partagé, va se révéler sur un<br />

plan opérationnel complexe à appréhen<strong>de</strong>r<br />

pour les assurés.<br />

Outre la dépendance aux comportements <strong>de</strong>s<br />

professionnels <strong>de</strong> santé concernés, chacun<br />

d’entre nous va <strong>de</strong>voir maîtriser une connaissance<br />

approfondie <strong>de</strong>s différents types <strong>de</strong><br />

tarifs en fonction <strong>de</strong> la position <strong>de</strong>s <strong>de</strong>nts et<br />

du type <strong>de</strong> matériaux utilisé...<br />

La loi Pacte, tout en créant une forme d’harmonisation<br />

entre les différents dispositifs actuels,<br />

n’en fait pas moins continuer à cohabiter une<br />

multiplicité d’offres et <strong>de</strong> produits. Et la réforme<br />

<strong>de</strong>s retraites qui se <strong>de</strong>ssine, dont on ne peut<br />

nier l’intérêt à converger dans un régime unique,<br />

va se traduire par une pério<strong>de</strong> intermédiaire où<br />

cohabiteront anciens et nouveaux « dispositifs<br />

» avec sans doute <strong>de</strong> nombreuses exceptions.<br />

Bref, vu du « citoyen consommateur » il <strong>de</strong>vient<br />

<strong>de</strong> plus en plus difficile <strong>de</strong> se repérer dans le<br />

maquis <strong>de</strong> la protection sociale.<br />

C’est dans ce contexte que le rôle <strong>de</strong>s assureurs<br />

doit évoluer pour mieux coller aux évolutions<br />

<strong>de</strong>s attentes et <strong>de</strong>s comportements <strong>de</strong>s<br />

consommateurs.<br />

Dans cet univers global d’empilement <strong>de</strong>s acteurs<br />

et d’enchaînement <strong>de</strong> réformes, on note<br />

une <strong>de</strong>man<strong>de</strong> croissante <strong>de</strong> simplification dans<br />

la relation avec les clients, qu’ils soient particuliers,<br />

professionnels ou entreprises. L’image<br />

du secteur est encore très « administrative »<br />

et on peut noter un certain retard par rapport<br />

à ce qui se pratique par exemple dans<br />

la banque. La digitalisation du « self care »<br />

présente <strong>de</strong> fortes marges <strong>de</strong> progrès. Si les<br />

efforts ont surtout porté sur l’amélioration <strong>de</strong><br />

la relation avec les particuliers, les process


BILAN DE L’ASSURANCE DE PERSONNES WWW.NEWSASSURANCESPRO.COM 33<br />

avec les entreprises sont souvent encore vécus<br />

comme très contraignants.<br />

C’est aussi une nouvelle manière <strong>de</strong> parler<br />

aux clients qui s’impose. Qui s’y retrouve dans<br />

les pourcentages <strong>de</strong> BR, <strong>de</strong> PMSS, <strong>de</strong> trimestres,<br />

<strong>de</strong> points ? Systématiser l’expression<br />

en euros s’avère indispensable. Et concernant<br />

les réformes, le grand public est très loin d’en<br />

maîtriser les enjeux et les modalités pratiques,<br />

tant dans la santé avec un enchaînement accéléré<br />

<strong>de</strong> changements (contrats responsables,<br />

100% santé) qu’en matière <strong>de</strong> retraite avec<br />

l’arrivée <strong>de</strong> textes complexes et potentiellement<br />

anxiogènes (loi Pacte, réforme <strong>de</strong>s retraites).<br />

Par ailleurs la notion d’immédiateté est encore<br />

peu répandue dans nos métiers. Dans le domaine<br />

<strong>de</strong> la santé, la réforme « 100% santé »<br />

impose <strong>de</strong> communiquer <strong>de</strong>s exemples <strong>de</strong><br />

reste à charge mais à l’heure du tout digital<br />

et <strong>de</strong> l’instantanéité <strong>de</strong> l’information, peut-on<br />

encore admettre <strong>de</strong> ne pas disposer <strong>de</strong> cette<br />

information en temps réel pour tous les types<br />

<strong>de</strong> garanties ? En retraite supplémentaire, estil<br />

admissible <strong>de</strong> ne pas avoir <strong>de</strong> vision à tout<br />

moment sur ses rentes futures ? Comment<br />

mobiliser <strong>de</strong>s salariés sur <strong>de</strong>s versements individuels<br />

si l’impact <strong>de</strong> ceux-ci sur leur retraite<br />

future ne peut leur être fourni ?<br />

Et au-<strong>de</strong>là, les clients atten<strong>de</strong>nt <strong>de</strong> leur assureur<br />

qu’il aille plus au-<strong>de</strong>vant d’eux, qu’ils prennent<br />

les <strong>de</strong>vants pour leur expliquer les réformes<br />

et qu’ils les alertent par exemple au regard<br />

<strong>de</strong> l’optimisation <strong>de</strong> leurs parcours tant en<br />

santé qu’en retraite. Plus globalement notre<br />

profession est confrontée à une indispensable<br />

« customisation <strong>de</strong> masse » <strong>de</strong> la relation client :<br />

il s’agira d’adapter les parcours, le conseil et<br />

l’accompagnement en matière <strong>de</strong> protection<br />

sociale en fonction <strong>de</strong> l’âge, <strong>de</strong>s situations<br />

individuelles et <strong>de</strong>s comportements tout en<br />

gérant <strong>de</strong>s volumes très significatifs.<br />

Comme tous les secteurs <strong>de</strong>s services, l’assurance<br />

<strong>de</strong> personnes se trouve confrontée à<br />

<strong>de</strong> puissants enjeux <strong>de</strong> transformation <strong>de</strong> la<br />

relation avec ses clients. L’accélération <strong>de</strong>s<br />

réformes renforce plus encore cette ar<strong>de</strong>nte<br />

obligation. Ce peut être une menace mais aussi<br />

une vraie opportunité <strong>de</strong> transformation <strong>de</strong> la<br />

perception <strong>de</strong>s clients vis à vis <strong>de</strong> la valeur<br />

que leur assureur leur apporte.<br />

BIO<br />

Pierre Guillocheau<br />

Directeur <strong>de</strong>s assurances collectives -<br />

Crédit Agricole Assurances<br />

Âge : 57 ans<br />

Formation : ESCP et Sciences Po Paris<br />

Parcours : En 1987, Pierre Guillocheau débute au<br />

sein du cabinet <strong>de</strong> conseil Bernard Julhiet, puis en<br />

1989 il poursuit sa carrière <strong>de</strong> consultant chez Accenture.<br />

Pierre Guillocheau rejoint Malakoff Médéric en 2000<br />

d’abord en qualité <strong>de</strong> directeur <strong>de</strong> la stratégie et du<br />

contrôle <strong>de</strong> gestion. En 2003, il <strong>de</strong>vient directeur du<br />

centre <strong>de</strong> gestion <strong>de</strong> Paris et en 2005 il est promu<br />

au poste <strong>de</strong> directeur <strong>de</strong>s retraites. Quatre ans plus<br />

tard, il est nommé directeur <strong>de</strong> la gestion et du service<br />

clients avant <strong>de</strong> <strong>de</strong>venir en 2011 directeur général<br />

adjoint chargé du service client, <strong>de</strong> la gestion et<br />

<strong>de</strong>s systèmes d’information.<br />

Depuis 2014, Pierre Guillocheau est directeur <strong>de</strong>s<br />

assurances collectives pour l’ensemble du groupe<br />

Crédit Agricole Assurances.


34 WWW.NEWSASSURANCESPRO.COM<br />

BILAN DE L’ASSURANCE DE PERSONNES<br />

La résiliation infra-annuelle et ses effets secondaires<br />

Perçue comme une mesure punitive,<br />

la résiliation infra-annuelle<br />

<strong>de</strong>s contrats <strong>de</strong> complémentaire<br />

santé a fait l’objet d’une loi<br />

adoptée le 4 juillet <strong>2019</strong> par le<br />

Parlement.<br />

Par Mariona Vivar<br />

En pleine crise <strong>de</strong>s gilets<br />

jaunes, Emmanuel Macron a<br />

imposé la résiliation infra-annuelle,<br />

lors d’une rencontre avec les<br />

représentants <strong>de</strong>s organismes complémentaires<br />

fin 2018. Ils s’étaient<br />

engagés à renoncer aux augmentations<br />

tarifaires pour les contrats au<br />

niveau du ticket modérateur, mais<br />

« le prési<strong>de</strong>nt a souhaité aller plus<br />

loin et a voulu rajouter un peu <strong>de</strong><br />

pression en favorisant la rupture<br />

du contrat anticipé », selon Agnès<br />

Buzyn, ministre <strong>de</strong>s Solidarités et <strong>de</strong><br />

la Santé. La loi du 14 juillet <strong>2019</strong><br />

prévoit que les assurés et les entreprises<br />

puissent résilier leur contrat<br />

non seulement en fin d’année, mais<br />

quand ils le souhaitent, après une<br />

première année <strong>de</strong> détention <strong>de</strong><br />

contrat. La mesure s’appliquera à<br />

tous les contrats santé individuels<br />

et collectifs mais également à ceux<br />

mixtes santé-prévoyance, à compter<br />

du 1 er décembre 2020.<br />

<strong>Le</strong> Centre techniques <strong>de</strong>s institutions<br />

<strong>de</strong> prévoyance (Ctip) et la Mutualité<br />

Française ont montré une vive opposition<br />

à cette mesure. Ils ont avancé<br />

que l’augmentation <strong>de</strong> la concurrence<br />

induit un risque <strong>de</strong> démutualisation,<br />

un probable effet d’aubaine pour les<br />

soins programmables et une hausse<br />

<strong>de</strong>s frais d’acquisition <strong>de</strong>s contrats,<br />

et donc in fine, une hausse <strong>de</strong>s cotisations,<br />

notamment pour les assurés<br />

les plus défavorisés.<br />

La Fédération française <strong>de</strong> l’assurance<br />

et les syndicats <strong>de</strong> courtiers<br />

ont été plus partagés sur la question,<br />

tandis que les associations<br />

<strong>de</strong> consommateurs et <strong>de</strong> nouveaux<br />

entrants comme Alan se sont félicités<br />

<strong>de</strong> cette mesure, jugée favorable au<br />

pouvoir d’achat.<br />

Plus <strong>de</strong> transparence<br />

Par ailleurs, la loi prévoit <strong>de</strong> nouvelles<br />

obligations <strong>de</strong> communication pour<br />

les organismes complémentaires visà-vis<br />

<strong>de</strong> leurs assurés. <strong>Le</strong>s contrats<br />

responsables <strong>de</strong>vront non seulement<br />

communiquer le montant et la composition<br />

<strong>de</strong>s frais <strong>de</strong> gestion mais<br />

également le taux <strong>de</strong> redistribution<br />

<strong>de</strong>s contrats, à savoir le rapport<br />

cotisations sur prestations.<br />

Ces nouvelles obligations <strong>de</strong> communication<br />

sont entrées en vigueur<br />

le 17 juillet <strong>2019</strong>, date d’entrée en<br />

vigueur <strong>de</strong> la loi. Cependant, un délai<br />

<strong>de</strong> tolérance est accordé jusqu’au<br />

31 août 2020. <strong>Le</strong>s contrats conclus<br />

ou renouvelés à partir du 1e r septembre<br />

2020 <strong>de</strong>vront donc fournir<br />

ces informations, afin <strong>de</strong> pouvoir<br />

continuer à bénéficier <strong>de</strong>s avantages<br />

<strong>de</strong>s contrats responsables.<br />

La complémentaire santé solidaire entre en vigueur<br />

Depuis novembre <strong>2019</strong>, la complémentaire<br />

santé solidaire est<br />

le dispositif d’assurance complémentaire<br />

pour les personnes<br />

à faibles ressources. <strong>Le</strong>s organismes<br />

complémentaires, qui<br />

distribuent le contrat aux côtés<br />

<strong>de</strong>s Caisses primaires d’assurance<br />

maladie, considèrent que<br />

le niveau <strong>de</strong> frais <strong>de</strong> gestion est<br />

insuffisant.<br />

Par Mariona Vivar<br />

La complémentaire santé solidaire<br />

est le nom du nouveau<br />

dispositif issu <strong>de</strong> la fusion <strong>de</strong><br />

la Couverture maladie universelle<br />

complémentaire (CMU-C) et <strong>de</strong> l’Ai<strong>de</strong><br />

à la complémentaire santé (ACS).<br />

La CSS est accessible aux personnes<br />

avec <strong>de</strong>s ressources inférieures à<br />

1.007 euros par mois. <strong>Le</strong>s personnes<br />

avec <strong>de</strong>s ressources comprises<br />

entre 746 euros et 1.007 euros<br />

doivent payer une cotisation <strong>de</strong> 30<br />

euros par mois maximum. Depuis<br />

novembre <strong>2019</strong>, les bénéficiaires<br />

peuvent avoir accès au panier <strong>de</strong><br />

soins <strong>de</strong> l’ancienne CMU-C. <strong>Le</strong> tiers<br />

payant, l’absence <strong>de</strong> dépassement<br />

d’honoraires, <strong>de</strong> franchise ou <strong>de</strong> forfait<br />

journalier hospitalier font également<br />

partie <strong>de</strong>s avantages.<br />

Si aujourd’hui 7 millions <strong>de</strong> personnes<br />

bénéficient <strong>de</strong> la CMU-C ou <strong>de</strong> l’ACS,<br />

entre 10 et 12 millions <strong>de</strong> Français<br />

pourraient bénéficier <strong>de</strong> la CSS. <strong>Le</strong><br />

surcoût <strong>de</strong> la complémentaire santé<br />

solidaire est estimé à 220 millions<br />

d’euros à horizon 2022. Cette estimation<br />

est calculée sur la base d’une<br />

augmentation du taux <strong>de</strong> recours<br />

au dispositif <strong>de</strong> trois points par an.<br />

Ce taux oscille aujourd’hui entre 40<br />

et 60%.<br />

133 organismes complémentaires<br />

Selon le ministère <strong>de</strong>s Solidarités<br />

et <strong>de</strong> la Santé, 133 organismes<br />

complémentaires sont inscrits pour<br />

distribuer la complémentaire santé<br />

solidaire. 20% <strong>de</strong>s bénéficiaires <strong>de</strong><br />

l’ACS <strong>de</strong>vront changer d’assureur<br />

car leur organisme ne fait pas partie<br />

<strong>de</strong>s entités distributrices.<br />

<strong>Le</strong>s organismes complémentaires<br />

qui distribuent l’offre seront remboursés<br />

aux frais réels engagés<br />

par les bénéficiaires. <strong>Le</strong> niveau <strong>de</strong><br />

remboursement <strong>de</strong>s frais <strong>de</strong> gestion<br />

a fait l’objet d’âpres négociations<br />

entre organismes complémentaires<br />

et Sécurité sociale.<br />

Finalement, en 2020, ils percevront,<br />

au titre <strong>de</strong>s frais <strong>de</strong> gestion,<br />

32 euros par an et par bénéficiaire<br />

couvert en CSS contributive. Ce<br />

montant est considéré insuffisant par<br />

les représentants <strong>de</strong>s organismes<br />

complémentaires. Thierry Beau<strong>de</strong>t,<br />

prési<strong>de</strong>nt <strong>de</strong> la FNMF, a appelé les<br />

mutuelles à quantifier leur déficit.


L’année <strong>2019</strong><br />

PRO<br />

<strong>de</strong>s grands risques<br />

P.3<br />

Marché<br />

Sur l’aviation plane la<br />

sinistrose<br />

P.36<br />

P.14<br />

Focus<br />

<strong>Le</strong> cyber, on s’y perd<br />

P.38<br />

P.11<br />

Acteurs<br />

Faites entrer les sortants<br />

P.39


36 WWW.NEWSASSURANCESPRO.COM<br />

BILAN DES GRANDS RISQUES<br />

Sur l’aviation plane la sinistrose...<br />

En manque <strong>de</strong> profitabilité <strong>de</strong>puis<br />

plus d’une décennie, le marché<br />

<strong>de</strong> l’assurance aviation perd peu<br />

à peu <strong>de</strong> l’altitu<strong>de</strong>. Confrontés<br />

à <strong>de</strong> nombreux défis technologiques<br />

et <strong>de</strong> nouveaux risques,<br />

les principaux opérateurs voient le<br />

nombre et l’ampleur <strong>de</strong>s sinistres<br />

progresser, avec <strong>de</strong>s montants<br />

d’in<strong>de</strong>mnisations qui dépassent<br />

ceux <strong>de</strong>s primes.<br />

Par Thierry Gouby<br />

En tête <strong>de</strong>s branches les moins<br />

profitables du marché, et ce<br />

<strong>de</strong>puis <strong>de</strong>s années, l’assurance<br />

aviation est arrivé en bout <strong>de</strong> piste.<br />

Et si chacun <strong>de</strong>s opérateurs évoluant<br />

est conscient du problème, le marché<br />

semble tourner en rond, sans solution.<br />

Depuis les attentats du World Tra<strong>de</strong><br />

Center, le niveau <strong>de</strong> prime a baissé <strong>de</strong><br />

5 à 20% chaque année pour arriver<br />

fin <strong>2019</strong> à un plus bas historique.<br />

Et si le redressement tarifaire qui<br />

s’opère sur l’ensemble <strong>de</strong>s grands<br />

risques pourrait, à plus ou moins longs<br />

termes, permettre <strong>de</strong> redonner <strong>de</strong><br />

l’air à certains porteurs <strong>de</strong> risques, il<br />

s’agit du seul marché où le montant<br />

<strong>de</strong>s limites <strong>de</strong> garanties accordées<br />

aux clients (5 à 6 milliards d’euros en<br />

moyenne), dépasse le double <strong>de</strong> la<br />

prime mondiale collectée annuellement<br />

(environ 2 milliards d’euros).<br />

À l’heure où le trafic aérien n’a jamais<br />

été aussi <strong>de</strong>nse, le marché doit également<br />

faire face à la croissance du<br />

nombre et <strong>de</strong> l’ampleur <strong>de</strong>s sinistres,<br />

avec <strong>de</strong>s montants d’in<strong>de</strong>mnisations<br />

qui explosent. Dans son <strong>de</strong>rnier rapport<br />

« Aviation Risk 2020 » sur la sécurité<br />

du marché <strong>de</strong> l’aviation commerciale<br />

dans le mon<strong>de</strong>, Allianz Global Corporate<br />

& Specialty indiquait que la<br />

fréquence <strong>de</strong>s sinistres est en hausse<br />

pour <strong>de</strong>s montants d’in<strong>de</strong>mnisation eux<br />

aussi en forte progression. Sur plus <strong>de</strong><br />

50 000 <strong>de</strong>man<strong>de</strong>s d’in<strong>de</strong>mnisation en<br />

aviation analysées ces cinq <strong>de</strong>rnières<br />

années par l’assureur (soit près <strong>de</strong><br />

15 milliards d’euros) « les collisions<br />

et acci<strong>de</strong>nts représentent plus <strong>de</strong><br />

la moitié <strong>de</strong> la valeur <strong>de</strong>s sinistres<br />

Répartition du coût <strong>de</strong>s sinistres aviation<br />

3.00%<br />

4.00%<br />

6.00%<br />

12.00%<br />

18.00%<br />

Crash / Collisions<br />

51.867 sinistres aviation<br />

(57%), à savoir 8,4 milliards d’euros,<br />

et plus d’un quart du nombre <strong>de</strong>s<br />

sinistres (27%) », peut-on lire dans<br />

l’étu<strong>de</strong> (voir infographies ci-<strong>de</strong>ssus).<br />

Selon les données <strong>de</strong> Munich Re,<br />

au cours <strong>de</strong>s 10 <strong>de</strong>rnières années,<br />

le marché <strong>de</strong> l’assurance aviation<br />

générale américain enregistre tous<br />

les ans et <strong>de</strong>mi un sinistre excédant<br />

50 millions <strong>de</strong> dollars en RC tous les<br />

2,2 ans et un sinistre excédant 100<br />

millions <strong>de</strong> dollars.<br />

Nouvelle ère<br />

57.00%<br />

Défaut <strong>de</strong> fabrication / Maintenance<br />

Panne mécanique Inci<strong>de</strong>nts <strong>de</strong> voyage Dommages aux biens<br />

Autres<br />

Répartition du nombre <strong>de</strong> sinistres aviation<br />

32,00%<br />

3,00%<br />

5,00%<br />

14,00%<br />

51.867 sinistres aviation<br />

27,00%<br />

19,00%<br />

Crash / Collisions Inci<strong>de</strong>nts <strong>de</strong> voyage Défaut <strong>de</strong> fabrication / Maintenance<br />

Glissa<strong>de</strong>s et chutes Produits défectueux Autres<br />

Source : AGCS<br />

Mais le marché doit également faire<br />

face à <strong>de</strong> nouvelles évolutions technologiques<br />

et à une complexification<br />

<strong>de</strong>s risques qui pourraient encore


BILAN DES GRANDS RISQUES WWW.NEWSASSURANCESPRO.COM 37<br />

mettre à mal le peu d’acteurs actifs<br />

sur la branche, et ce quels que soient<br />

les segments. « La <strong>de</strong>rnière décennie<br />

a vu l’apparition <strong>de</strong>s prémices du tourisme<br />

spatial, l’intégration <strong>de</strong>s UAVs<br />

(communément appelés drones) dans<br />

l’espace aérien, les risques cyber,<br />

la réduction <strong>de</strong> la séparation entre<br />

aéronefs par système satellitaire,<br />

l’intégration <strong>de</strong> nouveaux matériaux<br />

notamment composites, pour ne citer<br />

que quelques exemples », indiquait y<br />

a quelques mois dans nos colonnes<br />

Christophe Paulin, souscripteur aviation<br />

chez Beazley France.<br />

Et la complexité grandissante <strong>de</strong> la<br />

conception, <strong>de</strong> la technologie et <strong>de</strong> la<br />

construction <strong>de</strong>s aéronefs, peut avoir<br />

<strong>de</strong>s conséquences importantes avec<br />

une hausse du coût <strong>de</strong>s inci<strong>de</strong>nts au<br />

sol, notamment sur <strong>de</strong>s flottes entières.<br />

« Tel a été le cas pour le Boeing 787<br />

Dreamliner en 2013, à la suite <strong>de</strong> problèmes<br />

électriques liés aux batteries<br />

en lithium-ion, et plus récemment pour<br />

le Boeing 737 Max <strong>de</strong> <strong>de</strong>rnière génération,<br />

après <strong>de</strong>ux acci<strong>de</strong>nts mortels<br />

survenus dans un intervalle <strong>de</strong> cinq<br />

mois en 2018 et <strong>2019</strong> », indique<br />

AGCS. Si le sinistre Boeing dure<br />

<strong>de</strong>puis plus d’un an maintenant, les<br />

<strong>de</strong>rnières estimations établies cet été<br />

indiquaient que la facture s’élevait à<br />

quelque 8 milliards <strong>de</strong> dollars et ne<br />

comprend pas les in<strong>de</strong>mnisations <strong>de</strong>s<br />

familles <strong>de</strong> victimes, qui ont déjà porté<br />

plainte, ou d’éventuelles amen<strong>de</strong>s et<br />

règlements <strong>de</strong> litiges.<br />

<strong>Le</strong>s grands risques sur la mauvaise pente... tarifaire<br />

Pour la première fois <strong>de</strong>puis 2001,<br />

le marché <strong>de</strong>s grands risques IARD<br />

doit faire face à <strong>de</strong>s hausses tarifaires<br />

généralisées. Impactés<br />

techniquement sur l’ensemble<br />

<strong>de</strong>s branches, les assureurs n’ont<br />

d’autre choix que <strong>de</strong> redresser la<br />

barre, mettant au passage clients<br />

et courtiers sous pression. Pourtant,<br />

certains y trouvent <strong>de</strong> nouvelles<br />

opportunités...<br />

Par Thierry Gouby<br />

Après plusieurs signes avantcoureurs,<br />

le retournement<br />

tarifaire annoncé sur le marché<br />

<strong>de</strong>s grands risques IARD est<br />

désormais une réalité. Au sortir d’un<br />

cycle baissier <strong>de</strong> près <strong>de</strong> 20 ans, les<br />

assureurs, acculés techniquement, ont<br />

entamé un redressement tarifaire systématique<br />

et parfois conséquent sur<br />

l’ensemble <strong>de</strong>s lignes sur lesquelles<br />

ils évoluent. Si à ce sta<strong>de</strong>, seule la<br />

ligne RC semble épargnée, « pour<br />

2020, il vaudrait mieux prévoir <strong>de</strong>s<br />

rétentions plus importantes et/ou un<br />

budget en hausse <strong>de</strong> 5 à 20% »,<br />

prévient l’Amrae (l’Association pour<br />

le management <strong>de</strong>s risques et <strong>de</strong>s<br />

assurances <strong>de</strong> l’entreprise).<br />

Avec <strong>de</strong>s ratios combinés qui frôlent<br />

les 100% et <strong>de</strong>s revenus financiers<br />

mis à mal par les taux bas, les assureurs<br />

manoeuvrent désormais en eau<br />

trouble, dans un environnement <strong>de</strong><br />

« hard maket » scindé entre majorations<br />

et plus gran<strong>de</strong> sélectivité.<br />

Côté capacités, même si elles restent<br />

abondantes, les porteurs <strong>de</strong> risques<br />

réduisent désormais engagements et<br />

expositions. « Pour la première année,<br />

<strong>de</strong>s assureurs apériteurs ont décidé<br />

<strong>de</strong> réduire <strong>de</strong> 20-30% leurs parts sur<br />

<strong>de</strong>s comptes historiques, laissant les<br />

assurés avec <strong>de</strong>s découverts significatifs<br />

<strong>de</strong> garantie », poursuit l’Amrae.<br />

Au-<strong>de</strong>là <strong>de</strong> la France, cette tendance<br />

est i<strong>de</strong>ntiques du côté <strong>de</strong>s porteurs<br />

<strong>de</strong> risques européens, le contexte<br />

du Brexit venant ajouter encore à la<br />

difficulté.<br />

Du jamais vu<br />

Face à cette situation, intermédiaires<br />

et entreprises sont également sous<br />

pression. « La séquence actuelle est<br />

un défi pour beaucoup d’acteurs et<br />

d’un point <strong>de</strong> vue générationnel, les<br />

collaborateurs qui n’ont jamais connu<br />

<strong>de</strong> marché haussier sont nombreux<br />

tant dans nos équipes, que chez les<br />

courtiers ou les clients. Nous sommes<br />

donc face à un marché qui a moins<br />

cette habitu<strong>de</strong> <strong>de</strong> la négociation et<br />

les renouvellements se sont faits<br />

dans une atmosphère plus tendue<br />

en fin d’année <strong>de</strong>rnière », expliquait<br />

avant l’été Corinne Cipière, directrice<br />

générale d’AGCS France, dans nos<br />

colonnes.<br />

Dans ce contexte, plusieurs compagnies,<br />

plutôt que <strong>de</strong> <strong>de</strong>voir jouer le jeu<br />

<strong>de</strong> majorations intenables, préfèrent<br />

réduire la voilure ou stopper purement<br />

et simplement la souscription <strong>de</strong> certains<br />

risques.<br />

Ainsi, les retraits <strong>de</strong> Swiss Re du<br />

marché <strong>de</strong> l’aviation générale et du<br />

spatiale dans certains pays dont la<br />

France, tout comme MS Amlin au UK,<br />

ou encore l’arrêt <strong>de</strong> la souscription<br />

en dommage et RC en France <strong>de</strong><br />

Tokio Marine Europe, témoignent d’un<br />

sérieux recentrage <strong>de</strong> compagnies en<br />

quête <strong>de</strong> rentabilité (voir page 39).<br />

Si <strong>de</strong> leur côté, les entreprises, par<br />

l’intermédiaire <strong>de</strong> leurs risk-managers,<br />

doivent pouvoir justifier <strong>de</strong> budgets<br />

d’assurances à la hausse auprès <strong>de</strong><br />

leur direction générale, le courtage est<br />

lui aussi sous pression, placé entre<br />

le marteau et l’enclume. « La vraie<br />

différence va se faire par la technicité<br />

et l’expertise. Accompagner le<br />

client est normal, bien le conseiller<br />

est vital », lâche le DG d’un grand<br />

courtier IARD.<br />

« Certains assureurs font le choix<br />

<strong>de</strong> redresser les conditions <strong>de</strong> façon<br />

transversale, en ignorant la performance<br />

passée. Décision qui amène<br />

à une remise sur le marché <strong>de</strong> certaines<br />

affaires, créant <strong>de</strong>s opportunités<br />

réelles pour les autres assureurs »,<br />

indique <strong>de</strong> son côté Gras Savoye Willis<br />

Towers Watson France dans sa <strong>de</strong>rnière<br />

note <strong>de</strong> conjoncture. Ainsi, l’arrivée<br />

récente d’acteurs comme Convex<br />

ou Berkshire Hathaway Speciality<br />

Insurance sur le marché, laisse déjà<br />

entrevoir un contexte moins tendu.<br />

« Cette situation peut intéresser <strong>de</strong><br />

nouvelles structures financières avec<br />

<strong>de</strong>s expositions différentes, mais il<br />

faut gar<strong>de</strong>r en tête que, sur ce marché,<br />

les capacités restent mises en<br />

risques. L’assurance reste un sport<br />

<strong>de</strong> riches », conclut Léopold Larios<br />

<strong>de</strong> Piña, administrateur <strong>de</strong> l’Amrae,<br />

et risk manager du groupe Mazars.


38 WWW.NEWSASSURANCESPRO.COM<br />

BILAN DES GRANDS RISQUES<br />

<strong>Le</strong> cyber, on s’y perd<br />

I<strong>de</strong>ntifié <strong>de</strong>puis près <strong>de</strong> 10<br />

ans comme l’une <strong>de</strong>s plus<br />

importantes menaces émergentes,<br />

le risque cyber donne<br />

aujourd’hui du fil à retordre<br />

aux assureurs et réassureurs<br />

du marché. Face à un danger<br />

en perpétuelle évolution, une<br />

tarification peu adaptée et une<br />

sinistralité trop importante, le<br />

cyber n’est filialement pas la<br />

poule aux œufs d’or que certains<br />

espéraient.<br />

Par Thierry Gouby<br />

Avec une explosion <strong>de</strong> la<br />

<strong>de</strong>man<strong>de</strong> <strong>de</strong> couvertures<br />

<strong>de</strong>puis plus <strong>de</strong> quatre ans,<br />

les assureurs auraient pu trouver<br />

dans le risque cyber un important<br />

relais <strong>de</strong> croissance… mais il n’en<br />

est rien. <strong>Le</strong>s problématiques <strong>de</strong><br />

cumuls, notamment du fait <strong>de</strong><br />

garanties mal positionnées ou <strong>de</strong><br />

couvertures silencieuses, posent<br />

encore d’importantes difficultés<br />

aux compagnies, sur un marché <strong>de</strong><br />

la cyberassurance réduit (environ<br />

4 milliards <strong>de</strong> dollars d’encaissement<br />

<strong>de</strong> primes aujourd’hui)<br />

mais très dynamique (2 milliards<br />

<strong>de</strong> dollars <strong>de</strong> primes rien qu’aux<br />

USA l’année <strong>de</strong>rnière), en hausse<br />

<strong>de</strong> 26% <strong>de</strong>puis 2015.<br />

Et les assureurs n’ont pas attendu<br />

les quelques sinistres médiatiques<br />

comme NotPetya ou Wannacry et<br />

leurs conséquences financières<br />

chez certains grands clients (220<br />

millions d’euros <strong>de</strong> chiffre d’affaires<br />

perdus pour Saint-Gobain) pour<br />

comprendre que les difficultés pour<br />

couvrir le risque cyber étaient plus<br />

importantes qu’escomptées.<br />

Alors que les <strong>de</strong>man<strong>de</strong>s <strong>de</strong> couvertures<br />

augmentent sans discontinuer,<br />

les compagnies peinent à<br />

i<strong>de</strong>ntifier les polices les plus adaptées<br />

en fonction d’un risque <strong>de</strong><br />

nature très changeante. « L’évaluation<br />

<strong>de</strong> la cyberexposition assurée<br />

est compliquée », indique l’agence<br />

<strong>de</strong> notation Moody’s Investors Services<br />

dans sa <strong>de</strong>rnière étu<strong>de</strong> sur<br />

la cyberassurance.<br />

« Même si les capacités disponibles<br />

restent importantes sur le<br />

marché du cyber, la pério<strong>de</strong> <strong>de</strong>s<br />

renouvellements a vu les assureurs<br />

historiques <strong>de</strong> cette branche<br />

réduire leurs capacités sur certains<br />

programmes. La sinistralité<br />

(notamment parce que <strong>de</strong> plus<br />

en plus d’entreprises sont couvertes<br />

pour ce risque), permet aux<br />

assureurs une meilleure compréhension<br />

du risque avec la mise<br />

en place d’une tarification plus<br />

adaptée. Si certains porteurs <strong>de</strong><br />

risques restent pru<strong>de</strong>nts quant à<br />

leurs expositions, les capacités<br />

<strong>de</strong> QBE restent stables sur ce<br />

risque », indique Amanda Maréchal,<br />

souscriptrice RC professionnelle<br />

et cyber chez QBE France<br />

Même constat pour le courtier Siaci<br />

Saint Honoré qui explique dans<br />

ses <strong>de</strong>rnières prévisions <strong>de</strong> marché<br />

concernant les grands risques<br />

en 2020 que l’Europe et ses 100<br />

millions d’euros <strong>de</strong> primes « est en<br />

retard quant à l’adoption <strong>de</strong> couvertures<br />

cyber », loin <strong>de</strong>rrière les<br />

États-Unis, pionniers en la matière.<br />

Ainsi, même si le risque cyber bénéficie<br />

sur le marché d’une capacité<br />

globale théorique d’environ 800<br />

millions d’euros, , « chacun offre<br />

individuellement <strong>de</strong>s capacités à<br />

la baisse », explique le courtier.<br />

Difficile dès lors <strong>de</strong> prétendre tirer<br />

profit d’une activité dont l’historique<br />

reste encore à écrire et sur<br />

laquelle d’autres problèmes annexes<br />

viennent aujourd’hui peser.<br />

Silent, ça tourne !<br />

Ainsi, les assureurs doivent aujourd’hui<br />

faire le tri entre garanties<br />

cyber dédiées ou intégrées<br />

dans les polices d’assurances<br />

multirisques traditionnelles et les<br />

couvertures dites « silencieuses »<br />

sèment <strong>de</strong>puis quelques exercices<br />

la zizanie dans les comptes <strong>de</strong><br />

résultat.<br />

« <strong>Le</strong>s extensions cyber tant pour<br />

les dommages directs (reconstitution<br />

<strong>de</strong>s données) que pour<br />

les pertes d’exploitation consécutives<br />

sont désormais soit refusées<br />

par les assureurs dommages, soit<br />

maintenues à <strong>de</strong>s niveaux très<br />

faibles », explique S2H. « Dans<br />

le cadre d’un marché dur, certains<br />

assureurs et réassureurs<br />

souhaitent remettre en question<br />

la couverture <strong>de</strong>s dommages matériels<br />

consécutifs à un inducteur<br />

cyber. Cette remise en question<br />

va d’une exclusion stricte à une<br />

exclusion <strong>de</strong>s dommages autres<br />

qu’incendie ou explosion, ou <strong>de</strong><br />

façon plus modérée à une souslimitation<br />

».<br />

« Une évaluation et une gestion<br />

précises <strong>de</strong> la cyberexposition<br />

constituent une priorité absolue<br />

pour les assureurs dommages,<br />

d’autant que les limites <strong>de</strong> garanties<br />

<strong>de</strong>s polices traditionnelles<br />

sont souvent <strong>de</strong>s multiples <strong>de</strong><br />

celles prévues par les polices<br />

cyber dédiées », indique <strong>de</strong> son<br />

côté Moody’s.<br />

Devant ces menaces, certaines<br />

compagnies comme Allianz (via<br />

AGCS) ont annoncé avoir pris <strong>de</strong>s<br />

mesures contre les couvertures<br />

silencieuses lors <strong>de</strong> la souscription,<br />

le régulateur britannique (The Bank<br />

of England Pru<strong>de</strong>ntial Regulation<br />

Authority) a <strong>de</strong>mandé aux assureurs<br />

d’élaborer <strong>de</strong>s plans d’action<br />

en ce sens. De même, le Lloyd’s<br />

of London souhaite qu’en 2020,<br />

toutes les polices dommages firstparty<br />

<strong>de</strong> ses compagnies membres<br />

soient transparentes pour éviter les<br />

cyberexpositions cachées.<br />

Dernièrement, l’ACPR a même<br />

rendu une note où elle souhaitait<br />

une clarification <strong>de</strong>s définitions<br />

et <strong>de</strong> la terminologie relatives aux<br />

risques cyber. <strong>Le</strong> gendarme a également<br />

<strong>de</strong>mandé la construction<br />

<strong>de</strong> bases statistiques pouvant<br />

permettre « <strong>de</strong> mieux délimiter<br />

les garanties et <strong>de</strong> les tarifer <strong>de</strong><br />

façon pertinente ». L’Autorité souhaite<br />

également sensibiliser et former<br />

assureurs (et notamment les<br />

forces commerciales) et assurés<br />

à ce risque.


BILAN DES GRANDS RISQUES WWW.NEWSASSURANCESPRO.COM 39<br />

Faites entrer les sortants !<br />

<strong>Le</strong> durcissement tarifaire qui<br />

touche le marché <strong>de</strong>s grands<br />

risques pousse certaines compagnies<br />

à revoir leurs expositions<br />

et leurs politiques <strong>de</strong><br />

souscription en Europe. Sur<br />

fonds <strong>de</strong> Brexit, plusieurs assureurs<br />

font au contraire le choix<br />

<strong>de</strong> se développer, faisant du<br />

départ <strong>de</strong>s uns une opportunité<br />

<strong>de</strong> croissance.<br />

Par Thierry Gouby<br />

Depuis quelques mois, les<br />

gesticulations <strong>de</strong> certains<br />

porteurs <strong>de</strong> risques<br />

sur plusieurs marchés d’Europe<br />

interrogent. Entre durcissement<br />

<strong>de</strong>s politiques <strong>de</strong> souscription ou<br />

arrêt pur et simple <strong>de</strong> plusieurs<br />

activités, certaines compagnies ont<br />

clairement fait le choix <strong>de</strong> réorienter<br />

leurs stratégies pour gagner en<br />

efficacité et en rentabilité.<br />

L’exemple le plus frappant est<br />

sans doute celui <strong>de</strong> MS Amlin,<br />

qui a annoncé fin septembre un<br />

recentrage <strong>de</strong> sa stratégie <strong>de</strong><br />

souscription à travers le mon<strong>de</strong><br />

et un plan <strong>de</strong> transformation à<br />

horizon 2023. L’assureur, qui a<br />

souhaité redéployer ses priorités<br />

en matière <strong>de</strong> capital et <strong>de</strong> gestion,<br />

a notamment i<strong>de</strong>ntifié neuf<br />

secteurs d’activité qui ne feront<br />

plus partie <strong>de</strong> sa future orientation<br />

stratégique.<br />

La compagnie a confirmé qu’elle<br />

mettra en run-off ses activités P&C<br />

au Royaume-Uni (dommages corporate,<br />

immobilier, RC, flotte, etc)<br />

fin janvier 2020 et cessera toute<br />

souscription en assurance aviation.<br />

La maison mère, MS&AD Group,<br />

a également revu l’organisation<br />

et la structure <strong>de</strong> gouvernance<br />

<strong>de</strong> ses activités internationales<br />

(en Asie et en Amérique) en plaçant<br />

notamment MS Amlin Europe<br />

(France, Belgique et Pays-Bas)<br />

directement sous la responsabilité<br />

MSIG Tokyo.<br />

Dans l’Hexagone, d’autres assureurs<br />

se questionnent. À l’heure<br />

du Brexit et dans un marché où<br />

les niveaux tarifaires se sont subitement<br />

redressés après quinze<br />

années <strong>de</strong> baisse continue, plusieurs<br />

porteurs <strong>de</strong> risques envisagent<br />

<strong>de</strong> revoir leurs expositions<br />

et leurs engagements. D’autres ont<br />

décidé très clairement <strong>de</strong> réduire<br />

la voilure. Ainsi, <strong>de</strong>puis septembre<br />

<strong>2019</strong>, Tokio Marine Europe a<br />

stoppé ses activités dommages<br />

aux biens et RC en France, suivi<br />

quelques semaines plus tard par<br />

Swiss Re Corporate Solutions, a<br />

cessé toute souscription sur les<br />

lignes marine / aviation et agroalimentaire.<br />

Opportunités<br />

Dans ce contexte particulier,<br />

d’autres compagnies ont au<br />

contraire décidé <strong>de</strong> tirer leur<br />

épingle du jeu sur un marché<br />

en flottement. Au-<strong>de</strong>là <strong>de</strong>s rapprochements,<br />

qui ont permis à<br />

certains acteurs comme Axa XL<br />

<strong>de</strong> bénéficier au bon moment <strong>de</strong><br />

synergies (capacités, expertises,<br />

implantations régionales, etc),<br />

BHSI (Berkshire Hathaway Specialty<br />

Insurance), la marque dédiée<br />

aux grands risques du géant <strong>de</strong><br />

l’assurance, a décidé d’ouvrir dans<br />

plusieurs pays d’Europe <strong>de</strong>s succursales.<br />

En France, l’assureur<br />

fignole son arrivée et se déploiera<br />

dans un premier temps sur les<br />

branches dommages, responsabilité<br />

civile et lignes financières,<br />

mais l’attrait <strong>de</strong>s courtiers pour <strong>de</strong><br />

nouvelles capacités ne fait plus<br />

aucun doute.<br />

En Angleterre cette fois, l’exemple<br />

<strong>de</strong> Convex Group est aussi singulier.<br />

Lancé mi-<strong>2019</strong> par Stephen<br />

Catlin, la compagnie positionnée<br />

sur les grands risques IARD, veut<br />

concurrencer les acteurs traditionnels<br />

du marché en supprimant ou<br />

externalisant les tâches administratives<br />

nécessitant l’intervention<br />

humaine (réclamations, gestion,<br />

finances, etc) pour gagner en agilité<br />

et en réactivité.<br />

L’assureur utilisera également l’IA<br />

et le big data pour ses processus<br />

<strong>de</strong> souscription. Après une levée<br />

<strong>de</strong> fonds record <strong>de</strong> 1,8 milliard <strong>de</strong><br />

dollars, la compagnie (Convex Re<br />

et Convex Group UK), déjà notée<br />

A- (Excellent) par AM Best, vient,<br />

avec quelques autres acteurs apathiques,<br />

rebattre les cartes d’un<br />

marché <strong>de</strong>s grands risques où ceux<br />

qui n’ont pas su anticiper ou se<br />

réinventer vont subir <strong>de</strong> plein fouet<br />

un retournement <strong>de</strong> marché parti<br />

pour durer et dans lequel il y aura<br />

(encore) <strong>de</strong> la casse.


40 WWW.NEWSASSURANCESPRO.COM<br />

BILAN DES GRANDS RISQUES<br />

TRIBUNE<br />

2020, un marché dur et après ?<br />

Par Frédéric Grand, vice-prési<strong>de</strong>nt du directoire <strong>de</strong> Diot<br />

La fin <strong>de</strong> l’année <strong>2019</strong> aura été marquée,<br />

sur les grands risques, par un retournement<br />

brutal du marché <strong>de</strong> l’assurance. Il<br />

y a eu certes <strong>de</strong>s signes avant-coureurs<br />

en 2018, mais la force du retournement a été<br />

frappante.<br />

Si on regar<strong>de</strong> en arrière, les grands risques ont<br />

connu, à plusieurs reprises et particulièrement<br />

en 2001-2002, un changement d’ampleur du<br />

marché. Il y a eu la tragédie du 11 septembre<br />

2001, les années <strong>de</strong> baisse qui l’ont précédée,<br />

mais aussi l’éclatement <strong>de</strong> la bulle internet et<br />

le krach boursier qui a suivi. À l’époque, les<br />

assureurs portaient plus d’actions à leur <strong>bilan</strong><br />

et c’est le double effet d’un actif qui baisse<br />

et d’un passif qui monte qui a créé l’intensité<br />

du marché haussier <strong>de</strong> 2002. Il s’ensuivra une<br />

pério<strong>de</strong> <strong>de</strong> détente <strong>de</strong>s prix et <strong>de</strong>s conditions<br />

qui aura duré une décennie et <strong>de</strong>mie.<br />

En <strong>2019</strong>, le phénomène d’augmentation <strong>de</strong> la<br />

sinistralité s’observe également.<br />

Comme en 2002, c’est un phénomène financier<br />

qui accélère le redressement technique. En<br />

juillet <strong>2019</strong>, l’OAT à 10 ans française est entrée<br />

en territoire négatif et y est restée jusqu’en<br />

novembre. Si les taux sont bas <strong>de</strong>puis plusieurs<br />

années, le passage en taux négatif pour la France<br />

a marqué les esprits chez les assureurs. Des<br />

taux durablement bas signifient une poursuite<br />

<strong>de</strong> la baisse <strong>de</strong> contribution <strong>de</strong>s produits financiers<br />

dans leurs résultats, un impact tarifaire<br />

significatif dans les branches « longues » et<br />

surtout une baisse importante <strong>de</strong>s marges <strong>de</strong><br />

solvabilité, marges désormais encadrées <strong>de</strong><br />

près par la réglementation Solvabilité 2.<br />

C’est ainsi à nouveau la conjonction d’éléments<br />

<strong>de</strong> différentes natures - la hausse <strong>de</strong> la sinistralité<br />

et l’impact <strong>de</strong> l’environnement <strong>de</strong> taux sur<br />

les marges <strong>de</strong> solvabilité - qui crée la force du<br />

retournement du marché. Et ce retournement<br />

est très marqué sur les grands risques comptetenu<br />

du plus faible nombre d’acteurs.<br />

Que nous préparent donc les dix prochaines<br />

années et quel rôle pour les différents acteurs ?<br />

Il est difficile <strong>de</strong> dire si le phénomène <strong>de</strong> cycle<br />

se reproduira. <strong>Le</strong> marché pourrait se détendre<br />

avec <strong>de</strong>s résultats techniques qui se redresseront<br />

et l’arrivée <strong>de</strong> nouveaux acteurs puisque<br />

les capitaux ne manquent pas. Un marché dur<br />

qui dure, c’est-à-dire un maintien <strong>de</strong> conditions<br />

rigoureuses d’accès aux capacités, est un scénario<br />

moins probable. Il pourrait trouver ses<br />

raisons dans la réglementation, une vraie barrière<br />

à l’entrée pour les lea<strong>de</strong>rs, et l’environnement<br />

<strong>de</strong> taux zéro qui maintiennent les assureurs et<br />

leur direction générale sous pression.<br />

Ce qui est certain, c’est que les assureurs resteront<br />

sur les risques <strong>de</strong>s entreprises. <strong>Le</strong>ur métier<br />

est <strong>de</strong> plus en plus challengé sur le segment<br />

du particulier et du professionnel. L’entreprise<br />

restera un axe stratégique pour les assureurs<br />

et ils <strong>de</strong>vront y investir au risque <strong>de</strong> se faire<br />

dépasser.<br />

Ce qui est également certain, c’est que les courtiers<br />

continueront d’œuvrer pour leurs clients. Un<br />

marché difficile met le rôle <strong>de</strong>s plus techniques


BILAN DES GRANDS RISQUES WWW.NEWSASSURANCESPRO.COM 41<br />

en valeur et permet <strong>de</strong> donner à chaque grand<br />

client un sur-mesure total lié à son contexte.<br />

Ce sur-mesure, visant à garantir un financement<br />

<strong>de</strong>s risques optimum, nécessite la mobilisation<br />

<strong>de</strong> toutes les expertises. Ce sont bien sûr les<br />

compétences techniques <strong>de</strong>s équipes, celles<br />

liées à l’analyse <strong>de</strong>s risques et <strong>de</strong>s couvertures,<br />

les outils <strong>de</strong> simulation <strong>de</strong> rétentions ou<br />

encore la capacité à accé<strong>de</strong>r au marché <strong>de</strong> la<br />

réassurance. Sans oublier la proximité et le<br />

dialogue continu avec le client.<br />

Mais les prochaines dix années ne pourraientelles<br />

pas apporter leur lot <strong>de</strong> changements<br />

et <strong>de</strong>venir celles <strong>de</strong> la co-construction et <strong>de</strong><br />

l’innovation retrouvée ?<br />

Nous <strong>de</strong>vons collectivement abaisser le coût<br />

<strong>de</strong> la syndication du risque. C’est enclenché<br />

mais nous n’allons pas assez vite. Nous <strong>de</strong>vons<br />

poursuivre le travail sur la donnée et son enrichissement<br />

pour être plus pertinents et prédictifs<br />

pour nos clients. <strong>Le</strong>s parcours clients, la<br />

digitalisation, seront <strong>de</strong>s sources <strong>de</strong> simplicité<br />

et <strong>de</strong> création <strong>de</strong> valeurs que nous <strong>de</strong>vons<br />

construire ensemble. La prévention, avec l’IA<br />

et les IOT, sera profondément modifiée et les<br />

moyens <strong>de</strong> financement <strong>de</strong>s risques avec. La<br />

gestion <strong>de</strong>s risques intègrera l’impact environnemental<br />

poussée par l’urgence écologique. Il<br />

est ici impossible <strong>de</strong> tout citer mais l’assurance<br />

paramétrique est aussi un axe d’investissement<br />

commun. La certitu<strong>de</strong> et la rapidité du paiement<br />

font son attractivité.<br />

<strong>Le</strong> courtier sera au cœur du système. <strong>Le</strong>s axes<br />

classiques <strong>de</strong> nos métiers seront toujours aussi<br />

présents ; le conseil allant <strong>de</strong> la compréhension<br />

fine <strong>de</strong>s besoins du client à l’assistance dans<br />

la gestion <strong>de</strong> ses risques, l’accompagnement et<br />

la gestion au quotidien, et enfin l’accès à <strong>de</strong>s<br />

couvertures et à <strong>de</strong>s conditions <strong>de</strong> financement<br />

<strong>de</strong>s risques aux meilleurs prix. Nous sommes au<br />

centre <strong>de</strong> la confiance <strong>de</strong>s parties ; le courtier<br />

n’est rien sans son client et il ne peut agir sans<br />

la confiance <strong>de</strong>s assureurs et autres partenaires<br />

<strong>de</strong> <strong>de</strong>main. C’est un vrai challenge pour les dix<br />

prochaines années quand on sait les efforts<br />

que ce travail <strong>de</strong>man<strong>de</strong>ra pour être toujours<br />

plus efficaces pour nos clients.<br />

Mais c’est un challenge passionnant. <strong>Le</strong>s grands<br />

clients nous obligent à être plus innovants et<br />

à nous adapter. Dans cet écosystème, rien ne<br />

remplace la compétence humaine et la confiance.<br />

Nos métiers font travailler ensemble <strong>de</strong>s hommes<br />

et <strong>de</strong>s femmes <strong>de</strong> différents horizons. Ils font<br />

échanger, dialoguer, négocier <strong>de</strong>s équipes, souvent<br />

sur plusieurs pays. C’est une équipée formidable<br />

car l’humain est et en restera le centre.<br />

Nous avons anticipé ces évolutions. Nous investissons<br />

<strong>de</strong>puis plusieurs années dans les<br />

compétences, la technologie et l’organisation<br />

avec toutes nos forces vives au service <strong>de</strong> tous<br />

nos clients, dont les grands comptes restent<br />

les acteurs du changement.<br />

BIO<br />

Frédéric Grand<br />

Vice-prési<strong>de</strong>nt du directoire - Diot<br />

Âge : 54 ans<br />

Formation : Ecole Centrale <strong>de</strong> Paris, Georgia<br />

State University (Atlanta)<br />

Parcours : Frédéric Grand démarre sa carrière en<br />

1988 chez MMA Reinsurance avant <strong>de</strong> rejoindre<br />

FM Global France en 1996, entité qu’il dirigera <strong>de</strong><br />

2000 à 2006. Il prend ensuite la direction générale<br />

d’Allianz Global Corporate & Specialty jusqu’en<br />

2009, puis celle <strong>de</strong> l’activité Courtage d’Allianz<br />

France avant <strong>de</strong> rejoindre le siège du Groupe à<br />

Munich.<br />

Avant <strong>de</strong> rejoindre Diot, Frédéric Grand était <strong>de</strong>puis<br />

2018 le directeur général adjoint du courtier<br />

Verlingue.


L’année <strong>2019</strong><br />

<strong>de</strong> l’innovation<br />

Zoom<br />

Seyna, la nouvelle compagnie<br />

d’assurance<br />

P.43<br />

Sélection<br />

<strong>Le</strong>s coups <strong>de</strong> coeur innovation <strong>de</strong> la<br />

rédaction<br />

P.44<br />

Tribune<br />

« L’assurance paramétrique apporte<br />

une solution différente à l’assurance<br />

traditionnelles », par Antoine Denoix P.46


BILAN DE L’INNOVATION WWW.NEWSASSURANCESPRO.COM 43<br />

Seyna, la nouvelle compagnie d’assurance<br />

agréée en dommages<br />

36 ans après la Mutuelle <strong>de</strong>s<br />

Motards, une nouvelle compagnie<br />

d’assurance a obtenu<br />

l’agrément <strong>de</strong> l’ACPR pour<br />

opérer en France en assurance<br />

dommages. Seyna arrive sur<br />

le marché avec un modèle en<br />

BtoBtoC<br />

Par Florian Delambily<br />

Après plus d’un an <strong>de</strong> discussions<br />

avec l’ACPR, et<br />

comme nous l’annoncions<br />

en avril <strong>de</strong>rnier, Seyna a obtenu<br />

l’agrément pour <strong>de</strong>venir compagnie<br />

d’assurance. <strong>Le</strong> tout jeune assureur<br />

est le premier a être agréé sur le<br />

segment <strong>de</strong> l’assurance dommages<br />

<strong>de</strong>puis la Mutuelle <strong>de</strong>s Motards<br />

en 1983.<br />

Plusieurs points ont été particulièrement<br />

regardés par le régulateur<br />

pour autoriser Seyna à opérer en<br />

tant que porteur <strong>de</strong> risques. En<br />

premier lieu, le sujet <strong>de</strong>s fonds<br />

propres. Seyna a levé 14 millions<br />

d’euros pour soigner sa solvabilité.<br />

En second lieu, l’actionnariat.<br />

Depuis le début <strong>de</strong> l’aventure, la<br />

compagnie est accompagnée par le<br />

fonds allemand GFC et financière<br />

Saint James.<br />

L’arrivée d’Allianz, côté assureur,<br />

a permis <strong>de</strong> consoli<strong>de</strong>r le dossier.<br />

« Avoir un assureur dans notre<br />

actionnariat n’était pas un passage<br />

obligé, mais une volonté <strong>de</strong> notre<br />

part pour montrer au marché que<br />

le modèle était validé », indique<br />

Philipe Mangematin, co-fondateur<br />

et directeur général <strong>de</strong> Seyna et<br />

l’une <strong>de</strong>s <strong>de</strong>ux paires d’yeux aux<br />

côtés <strong>de</strong> Guillaume d’Audiffret,<br />

directeur général délégué <strong>de</strong><br />

l’assureur.<br />

« Pour nous lancer, nous avons<br />

i<strong>de</strong>ntifié les cibles <strong>de</strong> populations<br />

un peu moins bien couvertes par<br />

les compagnies d’assurance traditionnelles<br />

et notamment les<br />

étudiants ». Deux produits sont<br />

L’équipe <strong>de</strong> Seyna avec Guillaume d’Audiffret et Philippe Mangematin, à<br />

droite, les <strong>de</strong>ux dirigeants effectifs <strong>de</strong> la start-up<br />

d’ores et déjà prêts à être commercialisés<br />

sur ce segment <strong>de</strong><br />

marché. Un premier produit <strong>de</strong><br />

caution locative « pour permettre<br />

aux étudiants d’accé<strong>de</strong>r plus facilement<br />

à un logement, notamment<br />

dans le cas où ils n’ont pas <strong>de</strong><br />

garants parentaux », précise le<br />

directeur général <strong>de</strong> Seyna. Une<br />

2 e offre concernera l’assurance<br />

<strong>de</strong>s frais <strong>de</strong> scolarité pour les<br />

étu<strong>de</strong>s supérieures payantes pour<br />

protéger les étudiants en cas <strong>de</strong><br />

redoublement ou d’acci<strong>de</strong>nts <strong>de</strong><br />

la vie par exemple.<br />

« Nous ne souhaitons pas faire<br />

<strong>de</strong> distribution directe »<br />

« <strong>Le</strong>s travailleurs indépendants<br />

sont notre 2 e cible, avec une assurance<br />

dommages qui protègera leur<br />

matériel professionnel », poursuit<br />

Philippe Mangematin.<br />

« Pour la distribution nous avons<br />

choisi <strong>de</strong> travailler en partenariat.<br />

Nous ne souhaitions pas faire <strong>de</strong><br />

distribution directe, car cela nous<br />

permet d’avoir <strong>de</strong>s cibles <strong>de</strong> clientèle<br />

plus larges », explique Guillaume<br />

d’Audiffret. Cela permet à<br />

la jeune compagnie <strong>de</strong> mettre sur<br />

le marché <strong>de</strong>s produits d’annulation<br />

<strong>de</strong> billetterie ou encore <strong>de</strong><br />

loyers impayés proposés notamment<br />

avec un courtier bien implanté<br />

sur « ce marché et qui a décidé<br />

<strong>de</strong> nous inclure dans son pool<br />

d’assureurs », détaille le directeur<br />

général délégué <strong>de</strong> Seyna. Enfin,<br />

le jeune assureur lancera également<br />

un produit d’assurance à la<br />

journée en casse et vol sur du<br />

matériel sportif.<br />

« Nous avons l’ambition <strong>de</strong> <strong>de</strong>venir<br />

rapi<strong>de</strong>ment l’une <strong>de</strong>s plus<br />

grosses insurtech en Europe. Et<br />

notre modèle partenarial doit nous<br />

permettre d’être assez rapi<strong>de</strong>ment<br />

rentable », conclut Guillaume<br />

d’Audiffret.<br />

Seyna rejoint donc Alan au rang <strong>de</strong>s<br />

insurtech agréées comme porteurs<br />

<strong>de</strong> risques. La start-up fondée par<br />

Jean-Charles Samuelian opère, elle,<br />

sur le segment <strong>de</strong> l’assurance <strong>de</strong><br />

personnes.


44 WWW.NEWSASSURANCESPRO.COM<br />

BILAN DE L’INNOVATION<br />

Innovation : <strong>Le</strong>s coups <strong>de</strong> coeur<br />

<strong>Le</strong> marché <strong>de</strong>s assurtechs a pris<br />

une ampleur particulière en<br />

<strong>2019</strong> avec <strong>de</strong>s levées <strong>de</strong> fonds<br />

<strong>de</strong> plus en plus significatives !<br />

Toutefois, dans la jungle <strong>de</strong>s<br />

solutions existantes en France<br />

et à l’étranger (près <strong>de</strong> 4000<br />

dans le mon<strong>de</strong> actuellement),<br />

il est nécessaire <strong>de</strong> revenir aux<br />

fondamentaux et d’analyser<br />

leur apport <strong>de</strong> valeur, et la<br />

manière dont elles comptent<br />

ai<strong>de</strong>r le marché <strong>de</strong> l’assurance.<br />

Voici un tour d’horizon <strong>de</strong> ce<br />

qu’il faut retenir en <strong>2019</strong> !<br />

Par Joël Bassani et la rédaction<br />

<strong>de</strong> News Assurances Pro<br />

TROUVER SON MARCHÉ<br />

OU MOURIR !<br />

<strong>Le</strong>s assurtechs, comme toutes startup,<br />

fonctionnent souvent sur un<br />

principe <strong>de</strong> levées <strong>de</strong> fonds pour<br />

financer leurs développements. Or,<br />

s’il n’y a pas <strong>de</strong> marché pour leur<br />

offre (quelle qu’en soit la raison),<br />

elles ne trouvent pas <strong>de</strong> « traction »<br />

commerciale pour développer véritablement<br />

leur activité.<br />

Dans ce cas, il <strong>de</strong>vient illégitime<br />

pour les prêteurs/investisseurs/<br />

capital riskers <strong>de</strong> continuer à les<br />

financer. C’est ce qui s’est passé<br />

en <strong>2019</strong> avec une première vague<br />

d’arrêts d’activité pour <strong>de</strong>s startups<br />

qui semblaient installées dans<br />

le paysage français. C’est le cas<br />

en 1 er lieu <strong>de</strong> Valoo, autour <strong>de</strong><br />

l’assurance à la <strong>de</strong>man<strong>de</strong>, qui a<br />

dû stopper ses activités en juin.<br />

Wecover a également mis la clé<br />

sous la porte. Au début <strong>de</strong> l’été<br />

<strong>2019</strong>, la start-up a cessé <strong>de</strong> placer<br />

tout nouveau contrat et s’est retiré<br />

du marché. Créée en 2016, elle<br />

avait bouclé début 2017 une levée<br />

<strong>de</strong> fonds d’amorçage <strong>de</strong> 500.000<br />

euros qui lui avait permis <strong>de</strong> lancer<br />

son offre d’assurance automobile<br />

collaborative dont le risque était<br />

porté par Suravenir Assurances,<br />

filiale du groupe Crédit Mutuel<br />

Arkéa.<br />

FIZZY ET YOUSE :<br />

LA FIN DE 2<br />

EXPÉRIMENTATIONS<br />

MAJEURES<br />

Axa a stoppé l’expérimentation<br />

Fizzy en octobre. Cette assurance<br />

annulation <strong>de</strong> vols appuyée sur<br />

une blockchain était, bien que<br />

l’usage <strong>de</strong> blockchain ne soit pas<br />

indispensable, la principale expérimentation<br />

<strong>de</strong> cette technologie<br />

pour l’assurance en production<br />

en France.<br />

De la même manière la solution<br />

Youse <strong>de</strong> CNP Assurances, développée<br />

en intrapreneuriat et dédiée<br />

à la garantie <strong>de</strong>s locataires, a terminé<br />

ses activités à l’automne.<br />

Dans les <strong>de</strong>ux cas, les compagnies<br />

ont peu communiqué, préférant<br />

rester discrètes. Toutefois, même<br />

stoppés, ces projets peuvent être<br />

considérés comme <strong>de</strong>s réussites,<br />

du fait <strong>de</strong> la capacité <strong>de</strong> telles<br />

structures à faire aboutir ce type<br />

<strong>de</strong> démarches.<br />

LE DÉBUT DES SYNERGIES<br />

En termes <strong>de</strong> démarche, l’événement<br />

<strong>de</strong> l’année a été l’annonce<br />

du lancement, en janvier <strong>2019</strong> du<br />

Wealth Cockpit. Ce projet est une<br />

synergie entre 8 startups, qui ont<br />

choisi <strong>de</strong> s’associer pour proposer<br />

une offre conjointe mêlant l’essentiel<br />

<strong>de</strong> leurs forces.<br />

Cela permet <strong>de</strong> proposer une offre<br />

cohérente et modulaire autour d’un<br />

processus métier complet. Dans<br />

la course à la survie ce sera peut<br />

être la solution d’avenir !<br />

LES AUTRES<br />

RÉUSSITES DE <strong>2019</strong><br />

La plus grosse réussite internationale<br />

vient <strong>de</strong>s États-Unis avec un<br />

rachat massif <strong>de</strong> la start-up Assurance<br />

IQ par l’assureur Pru<strong>de</strong>ntial<br />

pour la modique somme <strong>de</strong> 2,35<br />

milliards <strong>de</strong> dollars. Pour mémoire,<br />

Assurance IQ est un distributeur<br />

digital… De quoi prouver qu’il y a<br />

une valeur pour les assureurs et<br />

bien sûr donner le tournis !<br />

Toujours à l’international, le début<br />

<strong>de</strong> l’été est marqué par l’arrivée<br />

<strong>de</strong> <strong>Le</strong>mona<strong>de</strong> sur le marché américain.<br />

La start-up qui a fait ses<br />

armes outre-Atlantique débarque<br />

en Allemagne à travers un partenariat<br />

<strong>de</strong> réassurance noué avec<br />

la filiale locale du groupe Axa.<br />

<strong>Le</strong>mona<strong>de</strong> est positionnée sur<br />

l’assurance habitation.<br />

En France, dans les points notables,<br />

on notera la belle progression <strong>de</strong><br />

Luko qui commence à être bien<br />

visible dans l’assurance habitation,<br />

et surtout le nouvel agrément d’assureur<br />

attribué par l’ACPR à Seyna<br />

pour <strong>de</strong> l’assurance dommages !<br />

Une première <strong>de</strong>puis l’agrément<br />

<strong>de</strong> la Mutuelle <strong>de</strong>s Motards en<br />

1983 (voir page 43).<br />

UN RECORD QUI<br />

TOMBE EN <strong>2019</strong><br />

Au début du mois <strong>de</strong> février, Alan<br />

annonce avoir levé 40 millions<br />

d’euros. Un record sur le marché<br />

<strong>de</strong> l’insurtech en France.<br />

Cette annonce intervient moins<br />

d’un an après un tour <strong>de</strong> table <strong>de</strong><br />

23 millions d’euros, ce qui porte à<br />

75 millions d’euros le montant total<br />

<strong>de</strong>s fonds levés par l’entreprise<br />

<strong>de</strong>puis sa création en février 2016.<br />

Cette levée s’est essentielle-


BILAN DE L’INNOVATION WWW.NEWSASSURANCESPRO.COM 45<br />

<strong>2019</strong> <strong>de</strong> la rédaction<br />

ment effectuée auprès du fonds<br />

<strong>de</strong> capital risque In<strong>de</strong>x Ventures.<br />

L’ambition d’Alan est d’accélérer<br />

son développement sur le marché<br />

français <strong>de</strong> l’assurance santé<br />

<strong>Le</strong> mirage <strong>de</strong> l’intelligence artificielle<br />

NOS START-UP « COUP DE<br />

CŒUR » À SUIVRE EN 2020<br />

Dans les assurtechs françaises<br />

montantes et à suivre en 2020,<br />

quelques-unes retiennent sérieusement<br />

notre attention :<br />

En santé : FASST (dématérialisation<br />

<strong>de</strong> l’assurance santé collective)<br />

et Nouveal (dépistage du<br />

risque <strong>de</strong> rechute en hospitalisation)<br />

;<br />

En prévoyance / retraite :<br />

maretraite.fr et masuccession.<br />

fr (ingénierie patrimoniale digitalisée),<br />

ainsi que les solutions<br />

<strong>de</strong> « testament digital » comme<br />

Grantwill, très à la mo<strong>de</strong> en ce<br />

moment, pour transférer ses données<br />

numériques à ses proches<br />

après le décès ;<br />

En cyber assurance : Ozon en<br />

partenariat avec SwissRe Corporate<br />

Solutions ;<br />

En dommages : Odopass et<br />

son carnet d’entretien connecté<br />

et Monuma pour l’estimation du<br />

patrimoine et la traçabilité dans<br />

le temps en blockchain ;<br />

En distribution : On suivra également<br />

Easyprice.io très similaire à<br />

Lya (ou Open Brokers en Belgique)<br />

qui centralise les offres d’assureurs<br />

pour les courtiers, ou encore le<br />

courtier digital Quartz et ses solutions<br />

technologiques innovantes ;<br />

En marketing : On sera très<br />

attentif aux travaux <strong>de</strong> My Data<br />

Is Rich qui permet <strong>de</strong> travailler le<br />

tunnel d’acquisition <strong>de</strong> leads <strong>de</strong><br />

manière atypique.<br />

On ne compte plus le nombre<br />

<strong>de</strong> start-up mettant en avant<br />

l’intelligence artificielle dans<br />

leur proposition <strong>de</strong> valeur.<br />

Pourtant, selon une étu<strong>de</strong><br />

du fonds MMC Ventures, en<br />

Europe, la promesse n’est pas<br />

toujours tenue.<br />

Par Florian Delambily<br />

Qu’est-ce que l’intelligence<br />

artificielle ? Une définition<br />

majoritairement retenue<br />

<strong>de</strong>puis les premières expériences<br />

dans les années 1950 la détermine<br />

comme « un système qui permet<br />

à <strong>de</strong>s logiciels d’accomplir plus<br />

efficacement <strong>de</strong>s tâches par l’apprentissage<br />

au lieu <strong>de</strong> suivre un<br />

ensemble <strong>de</strong> règles prédéfinies ».<br />

En d’autres termes, système applicatif<br />

scénarisé et intelligence<br />

artificielle sont <strong>de</strong>ux mon<strong>de</strong>s<br />

bien distincts dont les frontières<br />

<strong>de</strong>meurent floues, tout du moins<br />

dans les discours.<br />

Dans 40% <strong>de</strong>s cas, la promesse<br />

n’est pas tenue<br />

Car cette distinction semble parfois<br />

oubliée par les start-up selon<br />

une étu<strong>de</strong> du fonds d’investissement<br />

MMC Ventures. Ce <strong>de</strong>rnier<br />

a passé au crible 2 830 jeunes<br />

pousses européennes assurant<br />

intégrer <strong>de</strong> l’intelligence artificielle<br />

dans la technologie qu’elles proposent<br />

à leurs partenaires.<br />

<strong>Le</strong> résultat est assez édifiant.<br />

40% d’entre elles ne proposeraient<br />

finalement pas d’intelligence<br />

artificielle dans leurs solutions.<br />

Pour certaines, il ne s’agirait que<br />

<strong>de</strong> scénarios automatisés sans<br />

aucune espèce <strong>de</strong> réseaux neuronaux<br />

ou autre forme <strong>de</strong> machine<br />

learning.<br />

Elles sont pourtant <strong>de</strong> plus en plus<br />

nombreuses à se créer sur cette<br />

promesse. Toujours selon MMC<br />

Ventures, seul 0,6% <strong>de</strong>s start-up<br />

créées en 2010 en Europe proposait<br />

<strong>de</strong> l’intelligence artificielle.<br />

Elles étaient 7,9% en 2018.<br />

Une question <strong>de</strong> survie économique<br />

et <strong>de</strong> souveraineté<br />

Pourquoi cet engouement et cette<br />

déformation <strong>de</strong> la réalité ? La réponse<br />

est la même dans les <strong>de</strong>ux<br />

cas. MMC Ventures souligne en<br />

effet que les start-up proposant<br />

<strong>de</strong> l’IA lèvent en moyenne 15%<br />

<strong>de</strong> plus qu’une jeune entreprise<br />

plus classique.<br />

Elles surfent également sur les<br />

politiques nationales et la compétition<br />

mondiale qui s’est installée,<br />

chaque nation souhaitant <strong>de</strong>venir<br />

la terre promise <strong>de</strong> l’intelligence<br />

artificielle. « Si nous voulons rester<br />

un grand continent économique au<br />

21 e siècle, il faut investir massivement<br />

dans l’intelligence artificielle<br />

et dans les nouvelles technologies.<br />

C’est une question <strong>de</strong> survie<br />

économique et <strong>de</strong> souveraineté<br />

pour tous les pays européens »,<br />

lançait Bruno <strong>Le</strong> Maire, ministre<br />

<strong>de</strong> l’Économie à la sortie d’une<br />

réunion du conseil européen le<br />

22 février <strong>de</strong>rnier.<br />

La thématique a le vent en poupe<br />

et nombre d’assureurs investissent<br />

dans cette promesse. Selon<br />

MMC Ventures, 40% <strong>de</strong>s nouvelles<br />

start-up proposant <strong>de</strong> l’IA<br />

ciblent les secteurs <strong>de</strong> la finance<br />

et <strong>de</strong> la santé. Deux secteurs où<br />

se trouvent à la fois les données<br />

et les liquidités.


46 WWW.NEWSASSURANCESPRO.COM<br />

BILAN DE L’INNOVATION<br />

TRIBUNE<br />

« L’assurance paramétrique apporte<br />

une solution différente à l’assurance<br />

traditionnelle »<br />

Par Antoine Denoix,<br />

directeur général d’Axa Climate<br />

La mission <strong>de</strong> l’assurance est <strong>de</strong> protéger<br />

les communautés et les entreprises au<br />

quotidien. Pour une entreprise mondiale<br />

comme Axa, cela implique d’utiliser toutes<br />

les expertises disponibles et technologies innovantes<br />

pour protéger ses clients contre les<br />

nouveaux grands risques, notamment l’un <strong>de</strong>s<br />

plus grands : le risque climatique.<br />

<strong>Le</strong> manque <strong>de</strong> protection face aux catastrophes<br />

naturelles – cyclones, feux <strong>de</strong> forêts, inondations<br />

- et anomalies météorologiques – canicules,<br />

sécheresses - est important. Dans les pays<br />

émergents, 90% <strong>de</strong>s pertes liés aux événements<br />

climatiques ne sont pas assurées. Dans les<br />

pays développés, seuls 20% <strong>de</strong>s agriculteurs<br />

disposent d’une assurance. Avec le changement<br />

climatique et l’augmentation en fréquence et/<br />

ou l’intensité <strong>de</strong>s aléas climatiques, ce manque<br />

<strong>de</strong> protection est susceptible <strong>de</strong> s’accroître,<br />

rendant l’ensemble <strong>de</strong>s acteurs météo-sensibles<br />

plus vulnérables.<br />

Pour relever ce défi, Axa a complété sa gran<strong>de</strong><br />

capacité <strong>de</strong> protection en créant Axa Climate,<br />

une plateforme <strong>de</strong> protection contre les<br />

risques climatiques. Elle propose <strong>de</strong> l’assurance<br />

paramétrique climatique qui s’appuie<br />

sur les données issues <strong>de</strong>s stations météo au<br />

sol, <strong>de</strong> l’Internet <strong>de</strong>s Objets, mais également <strong>de</strong><br />

l’imagerie aérienne – satellites, drones, avions<br />

-, pour automatiser le paiement <strong>de</strong> l’in<strong>de</strong>mnisation<br />

immédiatement après l’événement couvert.<br />

Plus besoin d’attendre le passage d’un expert<br />

sur site pour déclencher le contrat.<br />

C’est pourquoi les versements rapi<strong>de</strong>s ai<strong>de</strong>nt à<br />

réduire l’impact <strong>de</strong> la catastrophe naturelle, par<br />

exemple en permettant l’organisation <strong>de</strong> distributions<br />

<strong>de</strong> nourriture ou la construction d’abris et<br />

d’infrastructures temporaires. Nous permettons<br />

aux pays <strong>de</strong> reconstruire plus rapi<strong>de</strong>ment les<br />

infrastructures essentielles et <strong>de</strong> répondre aux<br />

besoins d’urgence <strong>de</strong> leurs populations, afin<br />

d’éviter tout effet domino en termes <strong>de</strong> risques<br />

et <strong>de</strong> dommages. Nous couvrons sur le même<br />

principe les Philippines et les Iles Pacifiques<br />

contre <strong>de</strong>s risques <strong>de</strong> typhons et tremblement<br />

<strong>de</strong> terre. Sur le volet agricole, nous protégeons<br />

<strong>de</strong>s fermiers en In<strong>de</strong>, en Afrique et au Pakistan<br />

contre les risques <strong>de</strong> sécheresse et <strong>de</strong> baisse <strong>de</strong><br />

ren<strong>de</strong>ment qui affectent directement le revenu<br />

<strong>de</strong> cette population vulnérable.<br />

« Nous ne pouvons pas nous satisfaire<br />

d’agir après un événement »<br />

<strong>Le</strong> même principe d’immédiateté s’applique aux<br />

grands corporate, dont nous couvrons les pertes<br />

physiques et / ou les pertes d’exploitation<br />

sans dommage liées à un aléa climatique.<br />

En Allemagne par exemple, nous protégeons<br />

une multinationale industrielle contre la baisse<br />

du niveau du Rhin, qui empêche la navigation <strong>de</strong><br />

péniches transportant les entrants et produits<br />

<strong>de</strong> l’entreprise. En cas <strong>de</strong> sécheresse, comme<br />

en 2018, l’entreprise est contrainte <strong>de</strong> passer<br />

par le rail ou la route, ce qui multiplie par quatre<br />

les coûts transports.<br />

Notre produit hauteur du Rhin permet à notre<br />

client <strong>de</strong> poursuivre son activité, même lorsque<br />

le fleuve atteint un seuil critique, via <strong>de</strong>s versements<br />

couvrant l’augmentation <strong>de</strong>s coûts


BILAN DE L’INNOVATION WWW.NEWSASSURANCESPRO.COM 47<br />

d’expédition.<br />

Nous protégeons également le secteur <strong>de</strong>s<br />

énergies renouvelables contre les risques <strong>de</strong><br />

manque <strong>de</strong> vent, manque <strong>de</strong> radiation solaire<br />

et manque <strong>de</strong> pluie. D’une manière plus générale,<br />

nos solutions sont disponibles pour protéger<br />

les infrastructures critiques, en phase <strong>de</strong><br />

construction – par exemple en cas <strong>de</strong> vague<br />

<strong>de</strong> froid ou <strong>de</strong> chaud retardant le chantier - et<br />

d’opération, en cas d’événements extrêmes<br />

entraînant <strong>de</strong>s pertes physiques et / ou <strong>de</strong>s<br />

pertes purement financières.<br />

L’assurance paramétrique apporte une solution<br />

différente par rapport à l’assurance traditionnelle.<br />

Toutefois, nous ne pouvons pas nous satisfaire<br />

d’agir après un événement. Face aux risques<br />

climatiques, nous <strong>de</strong>vons ai<strong>de</strong>r nos clients à<br />

mieux se préparer en amont et à mieux gérer la<br />

situation d’urgence qui survient juste après la<br />

catastrophe. Pour ce faire, il nous faut <strong>de</strong>venir<br />

plus qu’un simple payeur. Il faut <strong>de</strong>venir un<br />

vrai partenaire.<br />

C’est pour répondre à cet enjeu que nous<br />

avons créé CYMO, un service <strong>de</strong> protection<br />

contre les catastrophes naturelles<br />

temps réel, qui protège nos clients en cas<br />

d’événements extrêmes (inondations, tempêtes,<br />

tremblements <strong>de</strong> terre, tsunamis, cyclones, etc.).<br />

CYMO protège <strong>de</strong>s vies, mais aussi les actifs<br />

critiques <strong>de</strong>s entreprises. Tous les pays d’Axa<br />

sont actuellement couverts.<br />

CYMO est une combinaison <strong>de</strong> contact humain<br />

et <strong>de</strong> technologie. Nous nous appuyons sur<br />

un réseau <strong>de</strong> plus <strong>de</strong> 50 experts en risques à<br />

travers le mon<strong>de</strong>, en plus <strong>de</strong>s capacités d’évaluation<br />

visuelle <strong>de</strong>s dommages en tirant parti<br />

<strong>de</strong> nos réseaux mondiaux <strong>de</strong> satellites, d’avions<br />

et <strong>de</strong> drones.<br />

CYMO apporte 3 caractéristiques principales.<br />

« Alerter » pour ai<strong>de</strong>r les clients à prendre<br />

<strong>de</strong>s décisions <strong>de</strong> sécurité en temps opportun,<br />

« Évaluer » pour visualiser, quelques heures<br />

après l’événement, la gravité <strong>de</strong>s dommages,<br />

grâce aux technologies <strong>de</strong> télédétection. « Agir »<br />

pour prendre <strong>de</strong>s mesures concrètes afin <strong>de</strong><br />

sauver <strong>de</strong>s vies et <strong>de</strong>s biens (y compris un<br />

paiement rapi<strong>de</strong>).<br />

Avec CYMO, un client corporate recevra le<br />

message suivant lors d’une inondation : « Il est<br />

temps d’arrêter les procédés, les équipements,<br />

les liqui<strong>de</strong>s inflammables et les conduites <strong>de</strong><br />

gaz à leur source ». C’est ce « juste à temps »<br />

dans l’envoi <strong>de</strong>s alertes qui fera toute la différence<br />

en termes d’expérience client.<br />

BIO<br />

Antoine Denoix<br />

Directeur général - Axa Climate<br />

Âge : 35 ans<br />

Formation : HEC, École nationale supérieure <strong>de</strong>s<br />

télécommunications<br />

Parcours : Antoine Denoix a commencé sa carrière<br />

chez Google en 2008, avant <strong>de</strong> cofon<strong>de</strong>r<br />

Fifty-Five, en 2010, une société <strong>spécial</strong>isée dans<br />

l’analyse marketing.<br />

Après quatre années, il rejoint Axa France comme<br />

directeur digital et multi-accès, avant d’entrer au<br />

comité exécutif comme chief marketing digital,<br />

data et customer officer. En juin 2017, il <strong>de</strong>vient<br />

également membre d’Axa Strategic Ventures, puis<br />

prési<strong>de</strong>nt <strong>de</strong> la commission numérique <strong>de</strong> la Fédération<br />

française <strong>de</strong> l’assurance en mars 2018.<br />

Depuis novembre 2018, il est directeur général<br />

d’Axa Climate, anciennement baptisé Axa Global<br />

Parametrics.


48 WWW.NEWSASSURANCESPRO.COM<br />

BONUS ET MALUS DE L’ANNÉE <strong>2019</strong><br />

<strong>Le</strong>s nominations qui ont marqué l’année<br />

GILLES<br />

BÉNÉPLANC<br />

directeur général<br />

Verlingue<br />

Directeur général <strong>de</strong> Gras<br />

Savoye Willis Towers Watson<br />

France <strong>de</strong>puis 2016, Gilles<br />

Bénéplanc rejoint le groupe<br />

Adélaï<strong>de</strong> et Verlingue. Il prend<br />

la direction générale <strong>de</strong>s <strong>de</strong>ux<br />

structures.<br />

GUILLAUME<br />

BORIE<br />

directeur général délégué<br />

Axa France<br />

Guillaume Borie quitte le<br />

groupe Axa pour prendre les<br />

fonctions <strong>de</strong> directeur général<br />

délégué et directeur d’Axa Particuliers<br />

& Entreprises d’Axa<br />

France. Il remplace Matthieu<br />

Bébéar.<br />

MARTINE<br />

CARLU-BENASICH<br />

directrice générale<br />

Intériale<br />

Après 12 années passées au<br />

sein du groupe IMA, Martine<br />

Carlu-Benasich prend la<br />

direction générale <strong>de</strong> la mutuelle<br />

Intériale. Elle remplace<br />

François Grière qui occupait<br />

le poste par intérim.<br />

MARIE-LAURE<br />

DREYFUSS<br />

déléguée générale<br />

Ctip<br />

<strong>Le</strong> 24 juillet <strong>de</strong>rnier, le conseil<br />

d’administration du Ctip<br />

élisait à l’unanimité Marie-<br />

Laure Dreyfuss au poste <strong>de</strong><br />

déléguée générale. Ancienne<br />

associée d’Actuaris, elle remplace<br />

Jean-Paul Lacam.<br />

MYRIAM<br />

EL KHOMRI<br />

directrice du pôle conseil<br />

Siaci Saint Honoré<br />

Ancienne ministre du Travail<br />

sous François Hollan<strong>de</strong>,<br />

Myriam El Khomri se reconvertit<br />

dans le privé en rejoignant<br />

Siaci Saint Honoré au titre <strong>de</strong><br />

directrice du pôle conseil <strong>de</strong><br />

S2H Consulting.<br />

VINCENT<br />

HAREL<br />

directeur général<br />

Mercer France<br />

Arrivé chez Mercer France en<br />

2003, Vincent Harel prend les<br />

rênes du <strong>spécial</strong>iste du conseil<br />

en ressources humaines,<br />

protection sociale et avantage<br />

sociaux. Il remplace Jean-<br />

Pierre Wiedmer.


BONUS ET MALUS DE L’ANNÉE <strong>2019</strong> WWW.NEWSASSURANCESPRO.COM 49<br />

<strong>2019</strong> dans le secteur <strong>de</strong> l’assurance<br />

STÉPHANE<br />

COSTE<br />

directeur général délégué<br />

MAE<br />

Ancien directeur <strong>de</strong> la stratégie<br />

du groupe Macif, Stéphane<br />

Coste est nommé directeur<br />

général délégué <strong>de</strong> la MAE en<br />

août <strong>2019</strong>. Il secon<strong>de</strong> Philippe<br />

Bénet, prési<strong>de</strong>nt <strong>de</strong> la mutuelle<br />

d’assurance rouennaise.<br />

ADRIEN<br />

COURET<br />

directeur général<br />

Macif<br />

Directeur général délégué<br />

en charge <strong>de</strong> l’assurance <strong>de</strong><br />

personnes au sein <strong>de</strong> Macif,<br />

il prend la direction générale<br />

du groupe en septembre<br />

<strong>de</strong>rnier en remplacement <strong>de</strong><br />

Jean-Marc Raby.<br />

ANNE-JACQUES<br />

DE DINECHIN<br />

prési<strong>de</strong>nt du directoire<br />

Diot<br />

Après un début <strong>de</strong> carrière<br />

chez Axa, celui qui présidait<br />

LSN Assurances <strong>de</strong>puis 2014<br />

évolue au sein du groupe<br />

Burrus et succè<strong>de</strong> à Jean<br />

Couturié à la prési<strong>de</strong>nce du<br />

directoire du courtier Diot.<br />

FLORENCE<br />

LUSTMAN<br />

prési<strong>de</strong>nte<br />

FFA<br />

Jusqu’alors directrice financière<br />

et <strong>de</strong>s affaires publiques<br />

et membre du comité exécutif<br />

<strong>de</strong> La Banque Postale <strong>de</strong>puis<br />

2014, Florence Lustman<br />

succè<strong>de</strong> à Bernard Spitz à la<br />

prési<strong>de</strong>nce <strong>de</strong> la FFA.<br />

ÉRIC<br />

MAUMY<br />

directeur général<br />

April<br />

Aux comman<strong>de</strong>s <strong>de</strong> Verlingue<br />

<strong>de</strong>puis 2005, Eric Maumy<br />

prend la direction générale du<br />

courtier April en septembre<br />

après l’entrée <strong>de</strong> CVC au<br />

capital du courtier et le départ<br />

d’Emmanuel Morandini.<br />

GAËLLE<br />

TORTUYAUX<br />

directrice<br />

Generali GC&C France<br />

Après <strong>de</strong>ux années passées<br />

à diriger RSA France, Gaëlle<br />

Tortuyaux prend la direction<br />

<strong>de</strong> Generali Global Corporate<br />

& Commercial France. Elle<br />

succè<strong>de</strong> à Vincent Moutier qui<br />

a quitté la compagnie.


50 WWW.NEWSASSURANCESPRO.COM<br />

BONUS ET MALUS DE L’ANNÉE <strong>2019</strong><br />

ILS SE SONT DIT OUI<br />

OUI<br />

Peu <strong>de</strong> grands mariages en <strong>2019</strong>,<br />

mais beaucoup <strong>de</strong> mouvement<br />

dans toutes les familles <strong>de</strong> l’assurance.<br />

Par Séverine Charon<br />

En jetant un œil dans le rétroviseur,<br />

la tentation est gran<strong>de</strong><br />

<strong>de</strong> dire qu’il n’y a pas eu <strong>de</strong><br />

grand mariage en <strong>2019</strong>. Il faut dire<br />

que le marché digère l’union <strong>de</strong> très<br />

grands acteurs, initiées plus tôt :<br />

chez les mutualistes les groupes<br />

VYV et Aesio, chez les paritaires,<br />

le sauvetage d’Humanis par Malakoff<br />

Médéric…<br />

Pourtant, si on y regar<strong>de</strong> <strong>de</strong> plus<br />

près, un grand mariage s’est bien<br />

décidé cette année. Et cette union<br />

ne concerne pas seulement l’assurance,<br />

mais tout le secteur financier.<br />

Si la création du grand pôle public<br />

autour <strong>de</strong> La Banque Postale et <strong>de</strong><br />

CNP Assurances a été annoncée<br />

fin août 2018, et sera inscrite dans<br />

le marbre dans quelques semaines,<br />

elle a été rendue possible par plusieurs<br />

décisions prises en juin et<br />

juillet <strong>de</strong>rniers.<br />

Première étape début juin, lorsque<br />

l’État et la Caisse <strong>de</strong>s Dépôts et<br />

Consignation (CDC) ont finalisé le<br />

projet <strong>de</strong> prise <strong>de</strong> contrôle <strong>de</strong> La<br />

Poste par la CDC. Secon<strong>de</strong> étape le<br />

25 juin, avec le feu vert <strong>de</strong> l’Autorité<br />

<strong>de</strong>s marchés financiers pour que la<br />

Banque Postal prenne le contrôle<br />

<strong>de</strong> CNP Assurances, sans passer<br />

par une offre publique d’achat. Une<br />

dérogation à près <strong>de</strong> 6 milliards<br />

d’euros. Et le 17 juillet, le conseil<br />

<strong>de</strong> surveillance <strong>de</strong> la CDC a voté à<br />

l’unanimité en faveur <strong>de</strong> la création<br />

du pôle financier public. Celui-ci va<br />

naître en ce début d’année. Originalité<br />

<strong>de</strong> cette union décidée dans<br />

les plus hautes sphères <strong>de</strong> l’État :<br />

si le plus gros <strong>de</strong>s assureurs vie du<br />

marché se marie, les banquiers se<br />

sentent beaucoup plus concernés<br />

que les assureurs.<br />

Sinon, poursuivant à petits pas la<br />

construction <strong>de</strong> son pôle mutualiste,<br />

le groupe AG2R La Mondiale a accueilli<br />

Mutame, qui protège environ<br />

43 000 agents territoriaux en Bourgogne-Franche-Comté,<br />

Normandie<br />

et région Centre-Val <strong>de</strong> Loire, le 1 er<br />

juillet <strong>2019</strong>. Et dans un autre genre,<br />

l’année <strong>2019</strong> a été celle où le courtier<br />

Siaci Saint-Honoré a montré son<br />

envie d’allier courtage et conseil,<br />

avec une prise <strong>de</strong> participation dans<br />

Arengi (conseil en risk management,<br />

janvier <strong>2019</strong>) et l’acquisition d’Adding<br />

(actuariat et conseil RH).<br />

À corps perdu dans les fusions<br />

Pas <strong>de</strong> mariage surprise mais une multitu<strong>de</strong> <strong>de</strong> fusion-absorption <strong>de</strong> mutuelles qu’on n’attendait plus. L’année <strong>2019</strong> a<br />

été le théâtre <strong>de</strong> nombreuses fusions-absorptions <strong>de</strong> mutuelles. Celle <strong>de</strong> Harmonie Fonction Publique – née <strong>de</strong> la fusion<br />

<strong>de</strong> <strong>de</strong>ux mutuelles <strong>de</strong> la fonction publique, la MNAM (aviation et transport) et la SMAR (agriculture) - et <strong>de</strong> Harmonie<br />

Mutuelle, décidée en juillet <strong>de</strong>rnier mais effective au 1 er janvier, est un symbole à elle seule. Il aura fallu dix ans pour que le<br />

rapprochement supposé impossible entre mutuelle <strong>de</strong> la fonction publique et mutuelle interpro, se termine en fusion. Et<br />

les temps ont changé, puisque Harmonie et le ténor <strong>de</strong> la fonction publique, la MGEN, font désormais partie du même<br />

groupe.<br />

Suivant la même tendance, la Mutuelle Civile <strong>de</strong> la Défense (MCDef) et l’union <strong>de</strong> mutuelles Fédération mutualiste interprofessionnelle<br />

<strong>de</strong> la région parisienne (FMP) ont fait l’objet d’une fusion-absorption par Klésia Mut. Enfin, chez les paritaires,<br />

Humanis Prévoyance a été absorbé par Malakoff Médéric Prévoyance


BONUS ET MALUS DE L’ANNÉE <strong>2019</strong> WWW.NEWSASSURANCESPRO.COM 51<br />

OU NON EN <strong>2019</strong><br />

NON<br />

L’exercice <strong>2019</strong> aura été marqué<br />

par une séparation <strong>de</strong> taille et plutôt<br />

inattendue. Quelques autres<br />

escarmouches auront ponctué<br />

l’année.<br />

Par Séverine Charon<br />

L’année a été riche en claquements<br />

<strong>de</strong> portes et couples qui<br />

se séparent aussi vite qu’ils se<br />

sont unis. Dans tous les cas, les mariés<br />

n’auront même pas eu le temps <strong>de</strong><br />

fêter leurs noces <strong>de</strong> coton. La plus<br />

brève passa<strong>de</strong> s’est faite dans le<br />

courtage. Quelques heures après<br />

que s’est ébruité l’opération <strong>de</strong> la<br />

décennie avec un rapprochement<br />

entre Aon et Willis Towers Watson,<br />

le premier a finalement annoncé qu’il<br />

renonçait à racheter son concurrent.<br />

Donc, il n’en sera rien… Pour le<br />

moment au moins. Pour 2020 peutêtre<br />

? <strong>Le</strong> premier semestre <strong>2019</strong> aura<br />

aussi été marqué, comme 2018, par<br />

le vau<strong>de</strong>ville entre Covéa et Scor.<br />

Comme quoi, les mariages forcés ne<br />

semblent plus pouvoir avoir cours en<br />

<strong>2019</strong>, au moins dans le secteur <strong>de</strong><br />

l’assurance.<br />

Hors du mon<strong>de</strong> <strong>de</strong>s offres publiques,<br />

la palme du grand ratage revient sans<br />

conteste au couple Matmut/AG2R<br />

La Mondiale, qui avait occupé une<br />

bonne place dans les mariages <strong>de</strong><br />

2018. Annoncé à la surprise générale<br />

en novembre 2018, porté sur les<br />

fonts baptismaux le 1 er janvier <strong>2019</strong>,<br />

le futur groupe se targuait d’être un<br />

acteur <strong>de</strong> premier plan sur la santé,<br />

la prévoyance et l’assurance-vie, et<br />

un assureur <strong>de</strong> poids en assurance<br />

auto et habitation.<br />

<strong>Le</strong>s fonds <strong>de</strong> commerce étaient très<br />

complémentaires, les futures ventes<br />

croisées aveint <strong>de</strong> quoi imaginer <strong>de</strong>s<br />

business plan enthousiasmants, et les<br />

<strong>de</strong>ux dirigeants affichaient d’ailleurs un<br />

bel optimisme. Pendant quelques mois,<br />

rien n’a filtré sur les divergence <strong>de</strong> vues<br />

et les différences <strong>de</strong> culture… Mais<br />

moins d’un semestre après la gran<strong>de</strong><br />

annonce, tout a tourné au vinaigre, et<br />

le nouveau groupe AG2R La Mondiale<br />

Matmut a implosé en plein vol.<br />

Chez les mutualistes, la MGEN a aussi<br />

fait l’expérience du ratage moins d’un<br />

an après le mariage. La mutuelle s’est<br />

en effet séparée avec pertes et fracas<br />

<strong>de</strong> la petite Mutuelle <strong>de</strong>s Sportifs<br />

(MDS), qui <strong>de</strong>vait lui permettre d’ouvrir<br />

les portes du sport sur ordonnance<br />

à ses adhérents en ALD. Tout avait<br />

bien commencé avec une union aux<br />

<strong>de</strong>rniers jours <strong>de</strong> décembre 2018<br />

et l’adhésion <strong>de</strong> la MDS à l’UGM<br />

MGEN. <strong>Le</strong> partenariat s’était bien<br />

engagé avec un démarrage du sport<br />

sur ordonnance dès le mois <strong>de</strong> juillet<br />

<strong>de</strong>rnier.<br />

Mais la MDS ne se voit pas monogame<br />

et, alliée à la MGEN, a continué à aller<br />

voir ailleurs, négociant avec Allianz<br />

pour lui cé<strong>de</strong>r son cabinet <strong>de</strong> courtage<br />

captif et se réassurer. À la MGEN,<br />

on revendique sa culture mutualiste<br />

et il n’est pas question <strong>de</strong> s’allier<br />

avec les assureurs capitalistes. Il n’est<br />

pas davantage question d’avoir dans<br />

son périmètre la MDS si elle est par<br />

ailleurs liée à Allianz si on refuse <strong>de</strong><br />

s’unir à Intériale, tant qu’Axa est un<br />

partenaire.<br />

La dure loi du marché a aussi occasionné<br />

quelques séparations chez<br />

April. Comme cela avait été annoncé,<br />

la prise <strong>de</strong> contrôle du courtier lyonnais<br />

par le fonds CVC s’est concrétisée par<br />

un recentrage sur les seules activités<br />

<strong>de</strong> courtage.<br />

En novembre, April s’est ainsi séparé<br />

<strong>de</strong> ses filiales d’assistance juridique<br />

<strong>de</strong> Solucia PJ et Judicial cédées à la<br />

mutuelle Tutélaire. Début décembre, le<br />

courtier lyonnais passé sous pavillon<br />

britannique a annoncé la vente <strong>de</strong> sa<br />

filiale d’assurance dommages Axeria<br />

Iard au bermudien Watford.


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