Magazine spécial : Le bilan 2019 de l'assurance
L’année 2019 est révolue et s’ouvre maintenant 2020. La rédaction de News Assurances Pro vous propose de jeter un coup d’oeil dans le rétro à travers un magazine hors-série dédié au bilan de l’assurance de l’année qui vient de s’achever. Nous avons déterminé sept thèmes pour établir ce bilan : réglementation, dommages, personnes, vie, innovation, grands risques et bonus/malus.
L’année 2019 est révolue et s’ouvre maintenant 2020. La rédaction de News Assurances Pro vous propose de jeter un coup d’oeil dans le rétro à travers un magazine hors-série dédié au bilan de l’assurance de l’année qui vient de s’achever. Nous avons déterminé sept thèmes pour établir ce bilan : réglementation, dommages, personnes, vie, innovation, grands risques et bonus/malus.
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LE BILAN<br />
<strong>2019</strong><br />
<strong>2019</strong><br />
DE L’ASSURANCE<br />
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TOUT FEU<br />
TOUT FLAMME !<br />
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DES EXPERTS DE CONFIANCE<br />
www.ccr-re.com
Sommaire<br />
RÈGLEMENTATION<br />
Focus<br />
La réglementation au fil <strong>de</strong>s mois<br />
Épargne<br />
La Loi Pacte, un empilement <strong>de</strong> mesures <strong>de</strong>stinées à<br />
simplifier assurance vie et épargne-retraite<br />
Tribune <strong>de</strong> Lionel Corre<br />
DOMMAGES<br />
Indicateurs<br />
<strong>Le</strong> marché tourne autour du « pro »<br />
Sinistralité<br />
Un exercice marqué par <strong>de</strong>s incendies d’ampleur<br />
Tribune <strong>de</strong> Jean-Louis Charluteau<br />
ASSURANCE VIE<br />
Réglementation<br />
PER et eurocroissance ou le nouveau Pacte <strong>de</strong><br />
l’épargne pour les assureurs<br />
Tribune d’Arnaud Chneiweiss<br />
Infographie<br />
Tous les ren<strong>de</strong>ments dévoilés en <strong>2019</strong><br />
ASSURANCE DE PERSONNES<br />
100% Santé<br />
Une réforme à géométrie variable<br />
Tribune <strong>de</strong> Pierre Guillocheau<br />
Complémentaire santé<br />
La résiliation infra-annuelle et ses effets secondaires<br />
GRANDS RISQUES<br />
Marché<br />
<strong>Le</strong>s grands risques sur la mauvaise pente...<br />
tarifaire<br />
Focus<br />
<strong>Le</strong> cyber, on s’y perd<br />
Tribune <strong>de</strong> Frédéric Grand<br />
INNOVATION<br />
Start-up<br />
Seyna, la nouvelle compagnie d’assurance agréée<br />
en dommahges<br />
Tribune d’Antoine Denoix<br />
7<br />
9<br />
10<br />
13<br />
15<br />
16<br />
21<br />
22<br />
24<br />
30<br />
32<br />
34<br />
37<br />
38<br />
40<br />
41<br />
46<br />
L’ANNÉE <strong>2019</strong><br />
INFOGRAPHIE<br />
Tous les ren<strong>de</strong>ments dévoilés<br />
en <strong>2019</strong><br />
FOCUS<br />
10 16 22<br />
32<br />
40<br />
EN TRIBUNES<br />
<strong>Le</strong>s coups <strong>de</strong> coeur<br />
innovation<br />
<strong>de</strong> la rédaction<br />
46<br />
24<br />
BONUS/MALUS<br />
Trombi<br />
<strong>Le</strong>s nominations marquantes <strong>de</strong> l’année<br />
Rapprochement<br />
Ils se sont dits oui... ou non en <strong>2019</strong><br />
48<br />
50<br />
44<br />
News Assurances Pro est un magazine édité par Seroni Interactive, LE ONZE - 11, passage Saint Pierre Amelot. 75011 PARIS, 508488905 RCS P Paris<br />
/// Adresse <strong>de</strong> la rédaction : LE ONZE - 11, passage Saint-Pierre Amelot. 75011 PARIS / Tél : 01 45 88 98 94 / contact@news-assurances.com /// Directeur<br />
<strong>de</strong> la publication : Sébastien Jakobowski / sjakobowski@seroni.fr /// Rédacteur en chef : Florian Delambily / f<strong>de</strong>lambily@news-assurances.com /// Ont<br />
participé à ce numéo : Mariona Vivar, Thierry Gouby, Séverine Charon, Joël Bassani /// Partenariats et communication : Directeur : Sébastien Jakobowski<br />
/ sjakobowski@seroni.fr /// Imprimé par : Dupli-print - 2 rue Descartes 95330 Domont /// Dépôt légal : à parution /// CPPAP : 0322 W 91666 /// ISSN : 2119-<br />
4440/numéro <strong>de</strong> déclaration : 10000000043815 /// Toute reproduction, même partielle, est interdite sans l’autorisation expresse <strong>de</strong> l’éditeur (loi du 11 mars 1957)
L’année <strong>2019</strong> <strong>de</strong><br />
la réglementation<br />
Rétro<br />
La réglementation au fil <strong>de</strong>s mois<br />
P.7<br />
Distribution<br />
<strong>Le</strong> courtage VAD <strong>de</strong> l’avant<br />
P.9<br />
Tribune<br />
« PACTE c’est aussi la démocratisation<br />
du capital », par Lionel Corre<br />
P.10
BILAN DE LA RÉGLEMENTATION WWW.NEWSASSURANCESPRO.COM 7<br />
La réglementation au fil <strong>de</strong>s mois<br />
<strong>Le</strong>s années se suivent et se<br />
ressemblent pour le secteur <strong>de</strong><br />
l’assurance. Une fois encore,<br />
les lois, règlements et autres<br />
directives se sont succédé en<br />
<strong>2019</strong>. Tour d’horizon <strong>de</strong>s principaux<br />
textes qui ont ponctué<br />
ces <strong>de</strong>rniers mois.<br />
Par Florian Delambily<br />
Janvier – L’autorégulation, on y croit<br />
encore<br />
<strong>Le</strong> mois <strong>de</strong> janvier est traditionnellement<br />
celui <strong>de</strong>s vœux. Parfois ils<br />
se réalisent, parfois non. Planète<br />
Courtier et la CSCA, qui étaient<br />
alors encore <strong>de</strong>ux syndicats distincts<br />
en ont fait l’amère expérience. Face<br />
caméra, leurs prési<strong>de</strong>nts respectifs,<br />
Laurent Ouazana et Bertrand <strong>de</strong><br />
Surmont présentaient leurs vœux<br />
évoquant pour <strong>2019</strong> « la réforme<br />
historique du courtage d’assurance<br />
qui verra naître une nouvelle organisation<br />
d’autorégulation pour<br />
l’intérêt <strong>de</strong> tous, professionnels<br />
et assurés ».<br />
Si le projet semble toujours sur les<br />
rails, le calendrier a été quelque peu<br />
bousculé par le Conseil constitutionnel<br />
(voir mai). <strong>Le</strong>s Sages <strong>de</strong> la<br />
rue Montpensier n’ont guère goûté à<br />
l’intégration d’un paragraphe dédié<br />
à l’autorégulation dans la Loi Pacte.<br />
Mais en ce début d’année <strong>2019</strong>,<br />
les réunions en vue <strong>de</strong> définir le<br />
contenu du décret se poursuivent.<br />
Février – Revoilà DDA<br />
Depuis le 1 er octobre 2018, DDA<br />
s’impose à tous les intermédiaires.<br />
Seule la partie concernant la formation<br />
bénéficiait d’un délai conformément<br />
au décret publié le 3 juin<br />
2018. La date <strong>de</strong> mise en oeuvre<br />
est fixée au 23 février <strong>2019</strong>.<br />
À compter <strong>de</strong> cette date, tous les<br />
intermédiaires <strong>de</strong>vront suivre un programme<br />
<strong>de</strong> formation d’au moins<br />
15h par an autour <strong>de</strong> plusieurs<br />
gran<strong>de</strong>s thématiques : Appréhen<strong>de</strong>r<br />
l’activité et l’environnement <strong>de</strong><br />
la distribution d’assurances et ses<br />
évolutions au regard <strong>de</strong>s fonctions<br />
exercées, maîtriser la relation client,<br />
mettre en œuvre les mesures <strong>de</strong> prévention<br />
et <strong>de</strong> conformité, s’adapter<br />
aux évolutions organisationnelles et<br />
technologiques ou encore développer<br />
un portefeuille dans le respect<br />
<strong>de</strong> la réglementation.<br />
<strong>Le</strong> programme peut ensuite se décliner<br />
selon les différents segments <strong>de</strong><br />
marché, tels que le dommage aux<br />
biens, l’assurance <strong>de</strong> personnes ou<br />
l’assurance vie. Point crucial <strong>de</strong> la<br />
réforme, les conditions <strong>de</strong> formation<br />
<strong>de</strong>s intermédiaires sont assez<br />
souples. Elle pourra ainsi être dispensée<br />
en présentiel ou à distance,<br />
être organisée en une ou plusieurs<br />
séquences, consécutives ou non.<br />
Elle peut, par ailleurs, être assurée<br />
par un organisme <strong>de</strong> formation, une<br />
entreprise d’assurance ou <strong>de</strong> réassurance,<br />
un intermédiaire d’assurance<br />
ou <strong>de</strong> réassurance, un établissement<br />
<strong>de</strong> crédit ou une société <strong>de</strong><br />
financement.<br />
Mars – Il n’y a pas que le temps<br />
qui est mitigé<br />
<strong>Le</strong>s <strong>de</strong>rnières saillies <strong>de</strong> l’hiver se<br />
font ressentir et Bruno <strong>Le</strong> Maire<br />
tente <strong>de</strong> réchauffer les cœurs <strong>de</strong>s<br />
assureurs en annonçant que la<br />
France et l’Italie ont obtenu une<br />
révision <strong>de</strong>s règles européennes <strong>de</strong><br />
fonds propres imposées aux assureurs<br />
lorsque ceux-ci investissent<br />
en actions. La charge en capital<br />
passe <strong>de</strong> 39, voire 49 centimes à<br />
22 centimes, mais les conditions<br />
ne conviennent pas aux assureurs<br />
qui <strong>de</strong>vront montrer leur capacité<br />
à détenir les titres 10 ans supplémentaires.<br />
« C’est un coup d’épée<br />
dans l’eau. Cela ne correspond pas<br />
du tout à la gestion d’un assureur.<br />
Tout est renvoyé à la révision <strong>de</strong><br />
2020. En résumé, on se retrouve<br />
à la prochaine bataille », déplore<br />
Jean-Pierre Lassus, directeur financier<br />
<strong>de</strong> Swiss Life France.<br />
Dans le même mois, le taux <strong>de</strong> contribution<br />
<strong>de</strong>s assureurs au financement<br />
du FGAO passe <strong>de</strong> 12 à 14%. En<br />
2 ans, il a été multiplié par 14.<br />
En avril – <strong>Le</strong> Pacte déboule<br />
147 voix pour, 50 contre et 8 abstentions<br />
sur 577 députés... la loi Pacte<br />
porté par Bruno <strong>Le</strong> Maire, ministre<br />
<strong>de</strong> l’Économie et <strong>de</strong>s Finances est<br />
définitivement adoptée le 11 avril<br />
par l’Assemblée nationale. Un projet<br />
qui contient plus <strong>de</strong> 200 articles<br />
dont plusieurs touchent l’assurance<br />
(voire page 8).<br />
<strong>Le</strong> plus structurant concerne<br />
sans conteste la mise en œuvre<br />
du Plan épargne retraite (PER). Il<br />
vise à simplifier tous les dispositifs<br />
d’épargne-retraite existants sur le<br />
marché, qu’ils soient individuels ou<br />
collectifs au sein d’un seul et même<br />
produit subdivisé en trois compartiments<br />
qui suit son possesseur s’il<br />
change d’employeur, <strong>de</strong> carrière ou<br />
d’assureur (voire page 21).<br />
En mai, autorégulation rime avec<br />
censure<br />
Pas <strong>de</strong> chance pour les farouches<br />
partisans <strong>de</strong> l’autorégulation du<br />
courtage, l’article 207 <strong>de</strong> la loi Pacte<br />
qui prévoit la création d’associations<br />
représentatives du courtage est censuré<br />
par le Conseil constitutionnel.<br />
<strong>Le</strong>s Sages l’ont considéré comme<br />
un cavalier législatif pointant « un<br />
défaut <strong>de</strong> lien avec le projet initial ».<br />
Il reste alors au Trésor à trouver<br />
un nouveau véhicule législatif pour<br />
faire passer la réforme, repoussant<br />
sa mise en œuvre, au mieux, au<br />
1 er janvier 2021.<br />
Juillet – Santé ! C’est l’été<br />
<strong>Le</strong> 4 juillet, les soldats américains<br />
défilent à Washington pour célébrer<br />
la fête nationale <strong>de</strong>s États-Unis. En<br />
revanche, peu <strong>de</strong> sénateurs défilent<br />
dans les travées du Palais Bourbon.<br />
C’est en effet un vote à main levée<br />
qui scelle le sort <strong>de</strong> la résiliation<br />
infra-annuelle. La mesure portée par
8 WWW.NEWSASSURANCESPRO.COM<br />
BILAN DE LA RÉGLEMENTATION<br />
une proposition <strong>de</strong> loi LREM est<br />
adoptée malgré les mises en gar<strong>de</strong><br />
<strong>de</strong>s mutuelles et institutions <strong>de</strong> prévoyance<br />
sur ses conséquences (voir<br />
page 34).<br />
À partir du 1 er décembre 2020, les<br />
assurés auront la possibilité <strong>de</strong> résilier<br />
leur complémentaire santé sans<br />
frais et à tout moment après une<br />
année <strong>de</strong> contrat.<br />
Octobre – Une nouvelle loi Martial<br />
dans les tuyaux<br />
Martial Bourquin n’en a pas fini avec<br />
l’assurance emprunteur. <strong>Le</strong> sénateur<br />
est à l’origine d’une nouvelle<br />
proposition <strong>de</strong> loi adoptée par le<br />
Sénat le 23 octobre. Elle prévoit<br />
d’alourdir les sanctions contre les<br />
établissements réfractaires à la<br />
renégociation actuelle <strong>de</strong>s contrats<br />
d’assurance <strong>de</strong> prêts.<br />
Par défaut la date anniversaire<br />
retenue est celle <strong>de</strong> la signature<br />
<strong>de</strong> l’offre <strong>de</strong> prêt. Elle peut être<br />
modifiée, mais sur la seule initiative<br />
<strong>de</strong> l’assuré. Enfin, les banques et<br />
les assureurs <strong>de</strong>vront expliciter les<br />
motifs qui ont conduit au refus <strong>de</strong><br />
la délégation d’assurance.<br />
Novembre – Comment ça VAD ?<br />
<strong>Le</strong>s initiatives se multiplient pour<br />
encadrer la vente à distance par le<br />
biais du démarchage téléphonique.<br />
Outre plusieurs propositions <strong>de</strong> loi,<br />
le CCSF a publié un avis le 19 novembre<br />
détaillant très précisément<br />
le processus <strong>de</strong> vente vers lequel<br />
assureurs et distributeurs doivent<br />
tendre (voire page 9)<br />
Décembre – <strong>Le</strong> Trésor célèbre la vie<br />
Bercy a pensé aux assureurs en<br />
cette fin d’année <strong>2019</strong>. <strong>Le</strong> ministère<br />
a publié coup sur coup un arrêté<br />
et un décret sur l’assurance vie.<br />
<strong>Le</strong> premier permet aux assureurs<br />
d’intégrer la PPB aux calculs <strong>de</strong><br />
SCR. Une bouffée d’oxygène en<br />
cette pério<strong>de</strong> <strong>de</strong> taux bas.<br />
<strong>Le</strong> second remet au goût du jour<br />
l’eurocroissance dans une version<br />
plus simplifiée et qui vise à offrir<br />
une alternative au fonds euros trop<br />
gourmand en fonds propres.<br />
La Loi Pacte, un empilement <strong>de</strong> mesures <strong>de</strong>stinées<br />
à simplifier assurance vie et épargne-retraite<br />
Longtemps débattu, le projet <strong>de</strong><br />
loi Pacte est finalement adopté,<br />
puis promulgué, à l’été <strong>2019</strong>. <strong>Le</strong>s<br />
assureurs sont concernés au premier<br />
rang par plusieurs mesures.<br />
Transférabilité <strong>de</strong> l’assurance vie<br />
La loi Pacte apporte quelques petites<br />
retouches à l’assurance vie. Pas<br />
<strong>de</strong> gran<strong>de</strong> révolution, si ce n’est la<br />
transférabilité d’un contrat à un autre.<br />
Mais si les sénateurs souhaitaient<br />
étendre la mesure à l’ensemble du<br />
marché, les transferts ne pourront<br />
s’effectuer qu’au sein <strong>de</strong> la même<br />
entreprise d’assurance sans perte<br />
<strong>de</strong> l’antériorité fiscale.<br />
Plus <strong>de</strong> transparence en assurance<br />
vie<br />
L’article 21 <strong>de</strong> la loi impose aux assureurs<br />
vie <strong>de</strong> publier tous les ans, sur<br />
leur site internet, dans un délai <strong>de</strong><br />
90 jours à compter du 31 décembre<br />
<strong>de</strong> chaque année, le ren<strong>de</strong>ment <strong>de</strong>s<br />
contrats et le taux moyen <strong>de</strong> participation<br />
aux bénéfices. S’agissant<br />
<strong>de</strong>s unités <strong>de</strong> compte, assureurs et<br />
intermédiaires <strong>de</strong>vront également<br />
communiquer les frais prélevés.<br />
Des UC plus solidaires<br />
À compter <strong>de</strong> 2020, chaque produit<br />
d’assurance vie <strong>de</strong>vra proposer, a<br />
minima, une unité <strong>de</strong> compte socialement<br />
responsable ou verte.<br />
Simplification <strong>de</strong> l’épargne-retraite<br />
<strong>Le</strong> gouvernement a souhaité simplifier<br />
les règles encadrant les produits<br />
d’épargne-retraite. <strong>Le</strong>s produits<br />
individuels Perp et Ma<strong>de</strong>lin seront<br />
fusionnés et il n’existera plus que<br />
<strong>de</strong>ux produits collectifs <strong>de</strong> type Perco<br />
et article 83.<br />
La loi prévoit la portabilité <strong>de</strong><br />
l’épargne entre tous les produits en<br />
cas, par exemple, <strong>de</strong> mobilité professionnelle.<br />
Ce transfert sera gratuit<br />
au-<strong>de</strong>là <strong>de</strong> 5 ans <strong>de</strong> détention. Dans<br />
le cas contraire, les frais ne pourront<br />
dépasser les 3%.<br />
Harmonisation fiscale <strong>de</strong>s produits<br />
retraite<br />
La déduction fiscale <strong>de</strong> l’assiette <strong>de</strong><br />
l’impôt sur le revenu pour les versements<br />
volontaires est étendue à<br />
l’ensemble <strong>de</strong>s produits d’épargneretraite.<br />
Rente ou capital<br />
<strong>Le</strong>s nouvelles dispositions en matière<br />
d’épargne-retraite permettent<br />
<strong>de</strong> choisir la sortie en rente ou en<br />
capital. Toutefois, la sortie en capital<br />
se cantonne aux encours constitués<br />
à partir <strong>de</strong> versements volontaires<br />
ou issus <strong>de</strong> l’épargne salariale. Par<br />
ailleurs, la sortie en rente sera fiscalement<br />
avantagée.<br />
L’in<strong>de</strong>mnisation <strong>de</strong>s victimes d’acci<strong>de</strong>nts<br />
<strong>de</strong> la route modifiée<br />
L’article 71 modifie l’in<strong>de</strong>mnisation<br />
<strong>de</strong>s victimes <strong>de</strong> la route causée par<br />
<strong>de</strong>s conducteurs dont le contrat<br />
d’assurance serait nul pour fausse<br />
déclaration. <strong>Le</strong> texte aligne le droit<br />
français avec la jurispru<strong>de</strong>nce <strong>de</strong><br />
la Cour <strong>de</strong> justice <strong>de</strong> l’Union européenne<br />
et plus particulièrement l’arrêt<br />
« Fi<strong>de</strong>lida<strong>de</strong> ». Il rend inopposable aux<br />
victimes ou à leurs ayants droit les<br />
dommages causés par un acci<strong>de</strong>nt<br />
<strong>de</strong> la route dans lequel serait impliqué<br />
un conducteur dont le contrat<br />
d’assurance en responsabilité civile<br />
serait réputé nul. <strong>Le</strong> gouvernement<br />
estime que le FGAO pourrait économiser<br />
15 millions d’euros par an.
BILAN DE LA RÉGLEMENTATION WWW.NEWSASSURANCESPRO.COM 9<br />
<strong>Le</strong> courtage VAD <strong>de</strong> l’avant<br />
L’un <strong>de</strong>s grands dossiers réglementaires<br />
<strong>de</strong> l’année <strong>2019</strong> aura<br />
sans conteste été celui <strong>de</strong> la vente<br />
à distance, VAD pour les intimes.<br />
Par Florian Delambily<br />
<strong>Le</strong> sujet est revenu sous les<br />
feux <strong>de</strong> l’actualité à la faveur<br />
d’une sanction prononcée<br />
contre le courtier Provitalia en mai<br />
<strong>2019</strong>. <strong>Le</strong> cabinet emmené par Alain<br />
Ohayon a ainsi écopé d’une amen<strong>de</strong><br />
<strong>de</strong> 20 000 euros pour « absence<br />
<strong>de</strong> documents précontractuels et<br />
contractuels avant la conclusion du<br />
contrat au téléphone ». « À travers<br />
cette décision, nous sentons clairement<br />
l’ambition <strong>de</strong> l’ACPR <strong>de</strong> pousser<br />
vers une vente à <strong>de</strong>ux temps »,<br />
commentait alors Benoît Lapointe<br />
<strong>de</strong> Vaudreuil, avocat en charge <strong>de</strong><br />
la défense du courtier.<br />
Une déclaration prémonitoire, car<br />
dans les semaines qui ont suivi la<br />
décision <strong>de</strong> l’ACPR, les initiatives se<br />
sont multipliées. Du côté du Parlement,<br />
pas moins <strong>de</strong> trois propositions<br />
<strong>de</strong> loi ont été déposées sur le sujet<br />
par <strong>de</strong>s élus. La plus radicale, portée<br />
par le député <strong>Le</strong>s Républicains Marc<br />
le Fur, envisage l’interdiction pure<br />
et simple du démarchage téléphonique.<br />
Une position qui rejoint celle<br />
d’associations <strong>de</strong> consommateurs qui,<br />
en septembre, plaidaient également<br />
pour une interdiction.<br />
<strong>Le</strong> député <strong>Le</strong>s Républicains Fabrice<br />
Brun se montre plus mesuré et propose,<br />
dans un texte renvoyé <strong>de</strong>vant la<br />
commission <strong>de</strong>s affaires économiques<br />
le 22 octobre, <strong>de</strong> renverser le principe<br />
<strong>de</strong> Bloctel. <strong>Le</strong> fichier recenserait les<br />
personnes souhaitant faire l’objet <strong>de</strong><br />
sollicitations commerciales téléphoniques<br />
et non plus l’inverse.<br />
Mais la proposition qui semble tenir<br />
la cor<strong>de</strong> pour aboutir émane <strong>de</strong><br />
Christophe Naegelen, député UDI<br />
<strong>de</strong>s Vosges. En premier lieu parce<br />
qu’elle a déjà fait l’objet d’une première<br />
lecture à l’Assemblée nationale<br />
et au Sénat. Et <strong>de</strong>puis le 21 février,<br />
elle attend patiemment une secon<strong>de</strong><br />
lecture au Palais Bourbon.<br />
<strong>Le</strong> texte <strong>de</strong> M. Naegelen préconise<br />
notamment que les démarcheurs<br />
rappellent systématiquement l’existence<br />
<strong>de</strong> Bloctel à leurs prospects.<br />
Il suggère par ailleurs <strong>de</strong> revoir les<br />
modalités d’abonnement au service<br />
Bloctel jugé trop onéreux et <strong>de</strong> renforcer<br />
les sanctions financières à<br />
l’endroit <strong>de</strong>s contrevenants. <strong>Le</strong>s<br />
amen<strong>de</strong>s pourront être multipliées<br />
par 25 dans certains cas et atteindre<br />
375 000 euros. Enfin, il est laissé une<br />
pério<strong>de</strong> <strong>de</strong> 6 mois aux entreprises qui<br />
ont déjà une relation contractuelle<br />
avec un client pour le rappeler et lui<br />
proposer d’autres produits. À l’heure<br />
où nous écrivons ces lignes tout porte<br />
d’ailleurs à croire que les choses<br />
pourraient s’accélérer au début <strong>de</strong><br />
l’année 2020.<br />
La fin <strong>de</strong> la vente en un temps<br />
En attendant la suite <strong>de</strong>s travaux<br />
parlementaires, les avancées les<br />
plus notables sont venues du Comité<br />
consultatif du secteur financier<br />
(CCSF). Après <strong>de</strong>s semaines d’âpres<br />
discussions, il a fini par émettre un<br />
avis le 19 novembre <strong>de</strong>rnier. Contrairement<br />
aux propositions <strong>de</strong> loi <strong>de</strong>s<br />
députés, ce texte ne vise que le<br />
secteur <strong>de</strong> l’assurance. Concrètement,<br />
il met un terme à la vente en<br />
un temps et vise les appels à froid<br />
réalisés par les assureurs ou les intermédiaires<br />
d’assurance, à savoir les<br />
appels à visée commerciale ou vers<br />
un consommateur non-client et qui<br />
n’a pas sollicité d’appel.<br />
Très détaillé, l’avis décrit précisément<br />
le processus <strong>de</strong> vente. Ainsi, lors du<br />
premier appel, l’assureur ou le courtier<br />
doit décliner son i<strong>de</strong>ntité, souligner<br />
le caractère commercial <strong>de</strong> l’appel,<br />
procé<strong>de</strong>r au recueil <strong>de</strong>s exigences<br />
et <strong>de</strong>s besoins du prospect, rappeler<br />
les caractéristiques du produit<br />
conseillé, expliciter le montant <strong>de</strong> la<br />
prime et la durée minimale du contrat<br />
et signaler l’existence ou l’absence<br />
d’un droit à renonciation.<br />
<strong>Le</strong> distributeur doit alors <strong>de</strong>man<strong>de</strong>r si<br />
le prospect est intéressé pour poursuivre<br />
l’appel. En cas <strong>de</strong> réponse<br />
négative, il doit mettre fin à la communication.<br />
Dans le cas contraire, il<br />
lui transmet les documents précontractuels<br />
et lui laisse 24h <strong>de</strong> délais<br />
avant <strong>de</strong> le recontacter pour procé<strong>de</strong>r<br />
au consentement. Seul le renvoi du<br />
projet <strong>de</strong> contrat papier signé ou<br />
signé électroniquement peut traduire<br />
le consentement. La transmission<br />
orale d’un co<strong>de</strong> reçu par SMS « ne<br />
vaut ni consentement, ni signature »,<br />
précise le texte.<br />
<strong>Le</strong> Comité consultatif <strong>de</strong>man<strong>de</strong> aux<br />
assureurs et à leurs distributeurs <strong>de</strong><br />
s’engager à mettre en œuvre ces pratiques<br />
d’ici la fin du premier semestre<br />
2020. Mais il ne s’agit que d’un avis.<br />
Aucune sanction ne pourra être prononcée<br />
en cas <strong>de</strong> non-respect <strong>de</strong><br />
son contenu.<br />
Pour autant, Planète CSCA s’est<br />
rapi<strong>de</strong>ment engagé pour inciter à la<br />
mise en œuvre <strong>de</strong>s préconisations<br />
<strong>de</strong> l’avis. « Je serai particulièrement<br />
vigilant sur les sujets <strong>de</strong> déontologie<br />
qui nuisent à l’image et à l’attractivité<br />
<strong>de</strong> la profession <strong>de</strong> courtier<br />
d’assurances. Je remercie toutes<br />
celles et ceux qui s’impliquent pour<br />
faire progresser leurs collaborateurs<br />
et leurs cabinets vers <strong>de</strong>s pratiques<br />
vertueuses et transparentes, dans<br />
l’intérêt <strong>de</strong> leurs clients », a déclaré<br />
Bertrand <strong>de</strong> Surmont, prési<strong>de</strong>nt du<br />
syndicat <strong>de</strong> courtiers.<br />
Même son <strong>de</strong> cloche du côté <strong>de</strong><br />
l’ACPR qui n’a pas tardé à réagir à<br />
la publication du texte par le CCSF.<br />
<strong>Le</strong> 26 novembre, elle appelait ainsi<br />
« l’ensemble <strong>de</strong>s professionnels à<br />
mettre en œuvre dans les meilleurs<br />
délais et au plus tard à la fin du 1 er<br />
semestre 2020, les bonnes pratiques<br />
préconisées par le CCSF », rappelant<br />
qu’elle continuera ses contrôles<br />
« visant à s’assurer que les processus<br />
<strong>de</strong> commercialisation sont conformes<br />
à la réglementation ».<br />
La peur du gendarme pourrait s’avérer<br />
efficace.
10 WWW.NEWSASSURANCESPRO.COM<br />
BILAN DE LA RÉGLEMENTATION<br />
TRIBUNE<br />
« PACTE c’est aussi la démocratis<br />
Par Lionel Corre, sous-directeur <strong>de</strong>s assurances à la Direction<br />
Générale du Trésor<br />
Ces <strong>de</strong>rnières années ont été marquées<br />
par la crise et une recomposition du<br />
paysage financier. L’évolution <strong>de</strong> la<br />
régulation est le reflet <strong>de</strong> ce contexte.<br />
En assurance, nous avons bâti un modèle<br />
pru<strong>de</strong>ntiel européen rigoureux, Solvabilité 2,<br />
que nous appliquons <strong>de</strong>puis 2016. En parallèle,<br />
nous avons sensiblement renforcé les<br />
règles en matière <strong>de</strong> distribution <strong>de</strong> produits<br />
d’épargne et d’assurance.<br />
En termes d’objectifs <strong>de</strong> politique publique,<br />
le maître mot aura été la pru<strong>de</strong>nce.<br />
Au prix cependant d’une perte d’équilibre,<br />
avec <strong>de</strong>s assureurs et <strong>de</strong>s épargnants qui se<br />
détournent <strong>de</strong>s investissements en actions au<br />
profit <strong>de</strong>s seuls placements obligataires, dont<br />
la rentabilité ne cesse pourtant <strong>de</strong> décroître.<br />
Avec pour conséquence un déficit <strong>de</strong> marchés<br />
financiers sur le continent. Des startups qui<br />
partent se financer ailleurs.<br />
Des PME et ETI qui n’ouvrent pas leur capital<br />
faute d’investisseurs et partenaires <strong>de</strong><br />
confiance. Un système financier <strong>de</strong> moins<br />
en moins stabilisé par <strong>de</strong>s investisseurs professionnels<br />
<strong>de</strong> long terme au comportement<br />
contra-cyclique. Des épargnants européens<br />
qui profitent peu <strong>de</strong> la croissance <strong>de</strong>s entreprises<br />
qui réussissent.<br />
Notre responsabilité est aujourd’hui <strong>de</strong> corriger<br />
ce déséquilibre, au service d’une croissance<br />
plus soutenue, reposant sur le financement <strong>de</strong><br />
nos entreprises et <strong>de</strong> leurs investissements<br />
<strong>de</strong> long terme, au premier rang <strong>de</strong>squels leur<br />
innovation et leur capacité à faire face aux<br />
enjeux du changement climatique. Tel est le<br />
sens <strong>de</strong> la politique menée par le gouvernement<br />
et à laquelle contribue la direction générale<br />
du Trésor par son travail d’élaboration et <strong>de</strong><br />
mise en œuvre <strong>de</strong> la réglementation du secteur<br />
financier.<br />
À cet égard, l’année <strong>2019</strong> aura été une<br />
année charnière<br />
Au niveau européen, <strong>2019</strong> a été marquée par<br />
un succès dans le cadre <strong>de</strong> la revue <strong>de</strong> l’acte<br />
délégué <strong>de</strong> Solvabilité 2. La France n’est plus<br />
isolée dans son combat pour l’investissement en<br />
actions <strong>de</strong>s assureurs. Nous avons obtenu, sur<br />
la base <strong>de</strong> propositions franco-néerlandaises,<br />
une première avancée concrète avec l’introduction<br />
dans la réglementation d’une notion<br />
<strong>de</strong> « portefeuille d’actions <strong>de</strong> long terme ».<br />
C’est un premier pas déterminant à l’aube <strong>de</strong><br />
la revue <strong>de</strong> la directive.<br />
Au niveau national, <strong>2019</strong> a été l’année <strong>de</strong> la loi<br />
PACTE, promulguée le 22 mai. En particulier,<br />
PACTE refond la réglementation <strong>de</strong> l’épargne<br />
et crée <strong>de</strong>s alternatives crédibles au fonds<br />
en euros <strong>de</strong> l’assurance-vie qui a dominé le<br />
paysage <strong>de</strong> l’épargne financière en France<br />
pendant 30 ans mais qui n’offre aujourd’hui<br />
plus <strong>de</strong> ren<strong>de</strong>ment. Prix <strong>de</strong> sa liquidité et <strong>de</strong><br />
sa sécurité. Depuis le 1er octobre, les Français<br />
disposent enfin d’un produit <strong>de</strong> long terme<br />
attractif, le PER ou Plan d’épargne retraite.<br />
Portable tout au long <strong>de</strong> sa vie, transférable<br />
sans frais après 5 ans, piloté automatiquement<br />
pour allier sécurité et ren<strong>de</strong>ment, mobilisable<br />
au choix en rente ou en capital, ce nouveau<br />
produit a semble-t-il déjà trouvé son public.<br />
PACTE, c’est aussi la démocratisation du capital<br />
investissement : les Français pourront désormais
BILAN DE LA RÉGLEMENTATION WWW.NEWSASSURANCESPRO.COM 11<br />
ation du capital investissement »<br />
investir dans le cadre <strong>de</strong> leur assurance-vie<br />
dans ces classes d’actifs qui financent les<br />
PME, ETI et startups <strong>de</strong> nos territoires. Et<br />
toujours côté assurance-vie, la réglementation<br />
évolue pour permettre <strong>de</strong> proposer, <strong>de</strong>puis<br />
le 1er janvier 2020, <strong>de</strong> nouveaux contrats<br />
permettant <strong>de</strong> choisir le niveau et l’horizon <strong>de</strong><br />
sa garantie, pour en optimiser le ren<strong>de</strong>ment.<br />
2020 dans le sillage <strong>de</strong> <strong>2019</strong> ?<br />
<strong>2019</strong> a permis <strong>de</strong> se donner un cap et préparer<br />
l’avenir, mais ce <strong>de</strong>rnier reste à construire.<br />
L’année 2020 sera marquée notamment par<br />
le début <strong>de</strong> la revue générale <strong>de</strong> Solvabilité<br />
2. L’enjeu est <strong>de</strong> construire sur le succès <strong>de</strong><br />
la révision <strong>de</strong> l’acte délégué et repenser le<br />
modèle en faveur <strong>de</strong> l’investissement <strong>de</strong> long<br />
terme, mais aussi d’une plus gran<strong>de</strong> harmonisation<br />
<strong>de</strong> l’application <strong>de</strong>s règles en Europe.<br />
2020 sera aussi l’occasion d’avancer sur l’assurance<br />
<strong>de</strong>s grands risques, et notamment<br />
la réforme <strong>de</strong> notre régime <strong>de</strong>s catastrophes<br />
naturelles pour nous permettre <strong>de</strong> faire face aux<br />
enjeux déjà réels du changement climatique.<br />
L’année sera par ailleurs consacrée aux enjeux<br />
du conseil et <strong>de</strong> la distribution. Nous comptons<br />
continuer à travailler à l’évolution du <strong>de</strong>voir<br />
<strong>de</strong> conseil et au renforcement <strong>de</strong> la qualité<br />
<strong>de</strong> l’information aux assurés.<br />
Nous avons fait déjà un grand pas avec PACTE ;<br />
il faut désormais revoir aussi les réglementations<br />
européennes, qui n’atteignent pas<br />
toujours leurs objectifs. Et nous prévoyons<br />
d’avancer sur le projet <strong>de</strong> nouvelle régulation<br />
du courtage, au service <strong>de</strong> l’accompagnement<br />
<strong>de</strong>s professionnels et <strong>de</strong> la qualité du service<br />
aux assurés et prospects.<br />
Ces réformes, nous ne les réussirons que si<br />
elles sont nourries <strong>de</strong> l’expérience <strong>de</strong>s professionnels,<br />
avec une large place donnée à la<br />
concertation pendant tout le processus, beaucoup<br />
d’échange et <strong>de</strong> transparence. PACTE<br />
a été construit sur cette métho<strong>de</strong>, que nous<br />
entendons bien continuer à mettre en œuvre<br />
pour les réformes qui nous atten<strong>de</strong>nt, au service<br />
<strong>de</strong> l’intérêt général.<br />
BIO<br />
Lionel Corre<br />
Sous-directeur <strong>de</strong>s assurances - DG Trésor<br />
Âge : 40 ans<br />
Lieu <strong>de</strong> naissance : <strong>Le</strong>vallois Perret (92)<br />
Formation : Centre d’Étu<strong>de</strong>s Actuarielles, Sciences<br />
Po, Polytechnique<br />
Parcours : Lionel Corre entame sa carrière à l’Autorité<br />
<strong>de</strong> contrôle <strong>de</strong>s assurances et <strong>de</strong>s mutuelles en 2005<br />
comme commissaire contrôleur. Il y reste 3 ans avant<br />
<strong>de</strong> prendre la fonction <strong>de</strong> chargé d’affaires au sein <strong>de</strong><br />
l’Agence <strong>de</strong>s participations <strong>de</strong> l’État. Conseiller au sein<br />
du cabinet du ministre <strong>de</strong> l’Industrie, <strong>de</strong> l’Énergie et <strong>de</strong><br />
l’Économie numérique entre 2011 et 2012, puis adjoint<br />
au chef du service économique <strong>de</strong> l’Ambassa<strong>de</strong><br />
<strong>de</strong> France en Israël, Lionel Corre rejoint la direction générale<br />
du Trésor en 2016. D’abord comme secrétaire<br />
général du Comité interministériel <strong>de</strong> restructuration<br />
industrielle, puis, <strong>de</strong>puis 2017, comme sous-directeur<br />
<strong>de</strong>s assurances.
PRO<br />
L’année <strong>2019</strong><br />
en assurance dommages<br />
Indicateurs<br />
<strong>Le</strong> marché <strong>de</strong> l’assurance dommages<br />
tourne autour <strong>de</strong>s « pros P.3 »<br />
Interview<br />
P.13<br />
« <strong>Le</strong> cyber-risque est<br />
transversal », Gilbert<br />
Canaméras, Prési<strong>de</strong>nt <strong>de</strong><br />
Sinistres<br />
l’Amrae<br />
<strong>2019</strong> marqué par <strong>de</strong>s incendies<br />
spectaculaires<br />
P.14<br />
P.15<br />
Grand angle<br />
Quels changements après<br />
la Loi Hamon ?<br />
Tribune<br />
P.11<br />
Focus « En assurance dommages, la<br />
Vers guerre une <strong>de</strong>s francophonie modèles <strong>de</strong> du distribution<br />
risk s’intensifie management », par Jean-Laurent<br />
Granier P.16
BILAN DE L’ASSURANCE DOMMAGES WWW.NEWSASSURANCESPRO.COM 13<br />
<strong>Le</strong> marché <strong>de</strong> l’assurance dommages<br />
tourne autour du « pro »<br />
Alors que les compagnies<br />
tentent <strong>de</strong>puis plusieurs exercices<br />
<strong>de</strong> séduire la clientèle<br />
<strong>de</strong>s professionnels, les résultats<br />
techniques <strong>de</strong> la branche<br />
se dégra<strong>de</strong>nt. Dans un récent<br />
rapport, la FFA s’est même<br />
inquiétée d’une augmentation<br />
<strong>de</strong>s sinistres graves.<br />
Par Thierry Gouby<br />
À<br />
première vue, le segment<br />
<strong>de</strong> l’assurance dommages<br />
aux biens <strong>de</strong>s clients professionnels<br />
se porte bien et les efforts<br />
fournis par la gran<strong>de</strong> majorité <strong>de</strong>s<br />
opérateurs du marché <strong>de</strong>puis plusieurs<br />
exercices pour les séduire<br />
portent leurs fruits.<br />
À fin 2018, l’ensemble <strong>de</strong>s cotisations<br />
(hors agricole) du marché<br />
<strong>de</strong>s « pros » était en progression<br />
<strong>de</strong> 2,7% sur un an à 6,6 milliards<br />
d’euros (soit 12% du total <strong>de</strong>s<br />
56,1 milliards d’euros <strong>de</strong>s primes<br />
dommages aux biens et responsabilité<br />
du marché tricolore en 2018),<br />
la plus forte hausse enregistrée<br />
<strong>de</strong>puis 2011.<br />
Pourtant, la branche reste compliquée.<br />
En cause, la dégradation <strong>de</strong>s<br />
résultats techniques par la hausse<br />
<strong>de</strong>s sinistres graves.<br />
Dans un document rendu à l’été<br />
<strong>2019</strong> et que News Assurances Pro<br />
a pu consulter, la FFA s’est penchée<br />
sur le rapport S/P <strong>de</strong> l’ensemble<br />
<strong>de</strong>s dommages aux biens <strong>de</strong>s<br />
professionnels. Ce <strong>de</strong>rnier s’est<br />
dégradé <strong>de</strong> 9 points en un an pour<br />
s’établir à 69% (hors Cat’ Nat’).<br />
« Des résultats techniques aussi<br />
dégradés n’ont pas été observés<br />
<strong>de</strong>puis 2001, année <strong>de</strong> l’explosion<br />
<strong>de</strong> l’usine AZF. <strong>Le</strong> rapport sinistres<br />
à primes <strong>de</strong>s risques industriels<br />
s’établissait alors à 96%, tandis<br />
que la charge <strong>de</strong> prestations <strong>de</strong><br />
la branche dommages aux biens<br />
<strong>de</strong>s professionnels représentait<br />
88% <strong>de</strong>s cotisations », explique<br />
Rapport S/P 2018 du dommages aux biens professionnels<br />
(en %)<br />
S/P 2018 du dommage aux biens professionnels<br />
95<br />
90<br />
85<br />
80<br />
75<br />
70<br />
65<br />
60<br />
55<br />
50<br />
45<br />
Général<br />
Risques relevant du TRE<br />
Source : Fédération française <strong>de</strong> <strong>l'assurance</strong><br />
la fédération. (voir le graphique).<br />
Cette dégradation est particulièrement<br />
marquée pour les contrats<br />
<strong>de</strong>s collectivités locales (+20%)<br />
et risques industriels (+18%). Par<br />
ailleurs, la FFA pointe la fréquence<br />
d’ensemble <strong>de</strong>s sinistres MACPS<br />
(Multirisques <strong>de</strong>s artisans, commerçants<br />
et prestataires <strong>de</strong> services),<br />
« en hausse pour la première fois<br />
en 5 ans ; elle atteint le niveau<br />
<strong>de</strong> 111%. <strong>Le</strong> ratio S/P augmente<br />
<strong>de</strong> 6 points <strong>de</strong> pourcentage pour<br />
s’établir à 60% (hors catastrophes<br />
naturelles) », peut-on lire dans le<br />
rapport.<br />
En toute intensité<br />
ACPS<br />
Collectivités locales et …<br />
Surtout, c’est l’augmentation <strong>de</strong>s<br />
sinistres supérieurs à 2 millions<br />
Immeubles<br />
Risques techniques<br />
2017 2018<br />
Garages et concessions<br />
Cyber<br />
Autres<br />
Source : FFA<br />
d’euros qui inquiète le marché.<br />
« 152 sinistres graves, supérieurs<br />
ou égaux à 2 millions (y compris<br />
les sinistres catastrophes naturelles),<br />
sont survenus en France<br />
en 2018, pour une charge vue à<br />
fin 2018 <strong>de</strong> 872 millions d’euros.<br />
Hors catastrophes naturelles, le<br />
nombre <strong>de</strong> sinistres est <strong>de</strong> 144<br />
pour une charge vue à fin 2018<br />
<strong>de</strong> 836 millions, en progression<br />
<strong>de</strong> 15% », explique la fédération.<br />
Pour les sinistres compris entre<br />
2 et 10 millions d’euros, la charge<br />
sinistre augmente <strong>de</strong> 63% sur<br />
l’année (à 536 milllions d’euros),<br />
quand celle <strong>de</strong>s sinistres allant<br />
<strong>de</strong> 10 à 50 millions d’euros est<br />
en hausse <strong>de</strong> 24% sur la pério<strong>de</strong><br />
(à 301 millions d’euros).
14 WWW.NEWSASSURANCESPRO.COM<br />
BILAN DE L’ASSURANCE DOMMAGES<br />
Tarifs 2020, avec modération...<br />
Contrairement à 2018 les orientations<br />
tarifaires pour l’exercice<br />
2020 sont plus modérées, même<br />
si la tendance reste à la hausse,<br />
notamment en auto et en habitation.<br />
Du côté <strong>de</strong> la santé, les<br />
évolutions <strong>de</strong> cotisation seront<br />
également contenues malgré<br />
les évolutions réglementaires.<br />
Par Thierry Gouby<br />
Évolution tarifaire en auto et MRH<br />
MRH<br />
Auto<br />
Même si la plupart <strong>de</strong>s opérateurs<br />
du marché n’ont<br />
pas encore arrêté leurs<br />
orientations tarifaires pour 2020,<br />
certaines compagnies ont d’oreset-déjà<br />
annoncé quelles seraient les<br />
premières tendances sur le marché<br />
du particulier. Comme l’annonçait<br />
le cabinet Facts & Figures début<br />
septembre, les hausses <strong>de</strong> tarifs<br />
seront modérées, <strong>de</strong> 1% à 2%<br />
en moyenne, tant sur les contrats<br />
d’assurance automobile que multirisques<br />
habitation (voir graphique).<br />
En auto, le cabinet <strong>de</strong> conseil pointe<br />
notamment « l’augmentation bien<br />
supérieure à l’inflation du coût <strong>de</strong>s<br />
<strong>de</strong>s réparations » pour expliquer<br />
cette nouvelle progression, alors<br />
qu’en MRH la tendance haussière<br />
s’explique notamment par l’augmentation<br />
du nombre <strong>de</strong> cambriolages,<br />
en hausse <strong>de</strong> 5 à 10% <strong>de</strong>puis le<br />
début <strong>de</strong> l’année <strong>2019</strong>.<br />
Hausses modérées<br />
Malgré les catastrophes naturelles,<br />
« le marché <strong>de</strong> la multirisque habitation<br />
est désormais sorti <strong>de</strong> la pério<strong>de</strong><br />
<strong>de</strong> redressements tarifaires significatifs<br />
du début <strong>de</strong>s années 2010.<br />
<strong>Le</strong>s hausses tarifaires réalisées<br />
permettent désormais au secteur<br />
d’absorber une charge <strong>de</strong> 1,2 à<br />
1,4 milliard d’euros d’événements<br />
climatiques au cours d’un exercice »,<br />
souligne ensuite Facts & Figures qui<br />
indique que l’évolution <strong>de</strong>s tarifs<br />
MRH dépen<strong>de</strong>nt donc désormais<br />
« essentiellement <strong>de</strong> l’évolution, en<br />
fréquence et en coût moyen, <strong>de</strong>s<br />
risques ‘<strong>de</strong> base’ ».<br />
Pour la Maif, les orientations tarifaires<br />
pour 2020 sont contenues. En auto,<br />
*Estimation moyenne<br />
Source : Facts & Figures<br />
les tarifs grimperont en moyenne <strong>de</strong><br />
1,25%, contre 2,7% pour <strong>2019</strong>. En<br />
habitation, le tarif du contrat Raqvam<br />
grimpera ainsi <strong>de</strong> 2,2%, là encore<br />
c’est en <strong>de</strong>ssous <strong>de</strong>s 3% appliqués<br />
en moyenne en <strong>2019</strong>. En revanche,<br />
les niveaux <strong>de</strong> cotisation sont gelés<br />
sur les assurances habitation (AHA)<br />
et les contrats propriétaires bailleurs<br />
(APB).<br />
Du côté <strong>de</strong> la Maaf, la seule <strong>de</strong>s trois<br />
marques du groupe Covéa à avoir<br />
communiqué, le mutualiste annonce<br />
qu’il gèlera les cotisations automobiles<br />
<strong>de</strong> ses 2 millions d’assurés en<br />
2020, « dès lors que leur situation<br />
d’assurance reste la même ». Elle<br />
propose même <strong>de</strong>s baisses <strong>de</strong> tarif<br />
jusqu’à -10% sur 56 modèles <strong>de</strong><br />
véhicules, même si elle ne précise<br />
pas quelles seront ses orientations<br />
tarifaires en MRH.<br />
Pour la Matmut, le groupe appliquera<br />
en automobile une hausse<br />
<strong>de</strong> 2,10% avant prise en compte<br />
du bonus/malus et du vieillissement<br />
du véhicule. En habitation, ce sont<br />
les fortes chaleurs « à l’origine <strong>de</strong><br />
nombreux sinistres sécheresse » et<br />
les évènements naturels comme les<br />
tempêtes, la grêle et les inondations<br />
qui contraignent la mutuelle à augmenter<br />
ses cotisations <strong>de</strong> 2,30%<br />
en 2020, contre 2,50% en <strong>2019</strong>.<br />
<strong>Le</strong>s tarifs, c’est la santé<br />
En santé individuelle aussi, certains<br />
acteurs ont déjà annoncé la couleur<br />
pour 2020. Matmut indique que<br />
les tarifs augmentent <strong>de</strong> 1,9%, sur<br />
la plupart <strong>de</strong>s offres individuelles.<br />
Un chiffre inférieur à la progression<br />
<strong>de</strong>s dépenses <strong>de</strong> santé. Du côté <strong>de</strong><br />
la Macif, le groupe ne <strong>de</strong>vrait pas<br />
appliquer <strong>de</strong> hausse <strong>de</strong> cotisation<br />
en 2020, dans le but <strong>de</strong> renforcer<br />
sa compétitivité, tout en préservant<br />
ses équilibres techniques.<br />
Pour Harmonie Mutuelle, la cotisation<br />
<strong>de</strong>vrait augmenter <strong>de</strong> 2,1% sur ses<br />
contrats individuels <strong>de</strong> santé et <strong>de</strong><br />
3,1% sur ses contrats collectifs, hors<br />
effet d’âge. Pour les adhérents individuels<br />
<strong>de</strong> plus <strong>de</strong> 60 ans, la hausse<br />
sera contenue à 1,90%. Enfin, la<br />
MGEN pratiquera une in<strong>de</strong>xation<br />
<strong>de</strong>s cotisations <strong>de</strong> 0,5% pour les<br />
offres Initiale et Équilibre, <strong>de</strong> 2%<br />
pour l’offre Référence, et <strong>de</strong> 2,5%<br />
pour l’offre Intégrale.
BILAN DE L’ASSURANCE DOMMAGES WWW.NEWSASSURANCESPRO.COM 15<br />
<strong>2019</strong>, un exercice marqué par les incendies<br />
Au-<strong>de</strong>là <strong>de</strong>s « traditionnels »<br />
épiso<strong>de</strong>s <strong>de</strong>s climatiques, la<br />
France a connu un exercice<br />
<strong>2019</strong> particulièrement riche en<br />
sinistres et incendies d’ampleur.<br />
De l’explosion <strong>de</strong> la rue<br />
<strong>de</strong> Trévise aux incendies <strong>de</strong><br />
Notre-Dame <strong>de</strong> Paris et <strong>de</strong><br />
l’usine Lubrizol, tour d’horizon<br />
<strong>de</strong>s catastrophes qui ont<br />
émaillé le pays ces <strong>de</strong>rniers<br />
mois.<br />
Par Thierry Gouby<br />
Alors que les catastrophes<br />
naturelles et industrielles<br />
ont coûté près <strong>de</strong> 140 milliards<br />
<strong>de</strong> dollars dans le mon<strong>de</strong><br />
en <strong>2019</strong> (133 milliards <strong>de</strong> dollars<br />
pour les épiso<strong>de</strong>s climatiques et<br />
7 milliards <strong>de</strong> dollars pour les désastres<br />
engendrés par l’Homme),<br />
la France n’a pas été en reste.<br />
D’abord sur le front <strong>de</strong>s évènements<br />
climatiques, l’Hexagone a<br />
connu plusieurs épiso<strong>de</strong>s particulièrement<br />
intenses, notamment<br />
en fin d’année. Entre le 21 et le<br />
24 octobre, <strong>de</strong> violentes intempéries<br />
ont frappé l’Occitanie et plus<br />
particulièrement l’Hérault, notamment<br />
autour <strong>de</strong> Béziers, et <strong>de</strong>s Pyrénées-Orientales.<br />
Au total, près<br />
<strong>de</strong> 186 communes sur six départements<br />
du Sud <strong>de</strong> la France ont<br />
été reconnues en état <strong>de</strong> catastrophe<br />
naturelle, pour une facture<br />
qui frôle la barre <strong>de</strong>s 100 millions<br />
d’euros.<br />
Un mois plus tard, c’est au tour du<br />
Var et <strong>de</strong>s Alpes-Maritimes d’être<br />
touchés par d’importantes intempéries.<br />
En l’espace d’une dizaine<br />
<strong>de</strong> jours, <strong>de</strong>ux épiso<strong>de</strong>s méditerranéens<br />
<strong>de</strong> fortes pluies, d’inondations<br />
et <strong>de</strong> vent ont provoqué<br />
la mort <strong>de</strong> 13 personnes. Sur cet<br />
évènement, les assureurs ont enregistré<br />
plus <strong>de</strong> 42 000 déclarations<br />
<strong>de</strong> sinistres pour un coût total <strong>de</strong><br />
dommages assurés <strong>de</strong> 390 millions<br />
d’euros, selon les <strong>de</strong>rnières<br />
estimations <strong>de</strong> la Fédération française<br />
<strong>de</strong> l’assurance. La FFA estime<br />
toutefois que le nombre <strong>de</strong><br />
sinistres pourrait atteindre 57 000<br />
pour les <strong>de</strong>ux violents épiso<strong>de</strong>s<br />
pluvieux, qui se sont abattus du<br />
22 au 24 novembre mais aussi les<br />
1 er et 2 décembre sur les zones<br />
concernées.<br />
Et le mois <strong>de</strong> novembre a réservé<br />
d’autres surprises sur le front <strong>de</strong>s<br />
catastrophes naturelles puisqu’un<br />
séisme <strong>de</strong> magnitu<strong>de</strong> 5,4 sur<br />
l’échelle <strong>de</strong> Richter <strong>de</strong> quelques<br />
secon<strong>de</strong>s a provoqué <strong>de</strong> nombreux<br />
dégâts dans la Drôme et<br />
l’Ardèche. À cette occasion, le<br />
gouvernement a débloqué une enveloppe<br />
<strong>de</strong> 2 millions d’euros pour<br />
ai<strong>de</strong>r à la reconstruction <strong>de</strong>s infrastructures<br />
publiques sinistrées<br />
par le tremblement <strong>de</strong> terre alors<br />
que neuf communes <strong>de</strong>s <strong>de</strong>ux départements<br />
ont été reconnues en<br />
état <strong>de</strong> catastrophe naturelle.<br />
À feu et à sang<br />
Mais l’exercice <strong>2019</strong> a surtout<br />
été marqué par plusieurs sinistres<br />
d’ampleur, notamment liés à <strong>de</strong>s<br />
incendies. Dès le mois <strong>de</strong> janvier,<br />
l’explosion d’une boulangerie<br />
au 6 rue <strong>de</strong> Trévise à Paris a<br />
fait 4 morts, dont 2 pompiers, et<br />
66 blessés. <strong>Le</strong> sinistre provoqué<br />
par une fuite <strong>de</strong> gaz a soufflé <strong>de</strong><br />
nombreux immeubles alentours<br />
et provoqué entre 80 et 100 millions<br />
d’euros <strong>de</strong> dégâts matériels.<br />
Generali, qui est l’assureur <strong>de</strong><br />
la copropriété <strong>de</strong> l’immeuble du<br />
6 rue <strong>de</strong> Trévise, et Axa qui est<br />
l’assureur <strong>de</strong> la boulangerie qui a<br />
explosé en bas <strong>de</strong> celui-ci, ont été<br />
en première ligne sur cette catastrophe.<br />
L’explosion a fait 400 sinistrés,<br />
particuliers et entreprises, 100<br />
n’ayant toujours pas pu regagner<br />
soit leurs appartements, soit leur<br />
lieu <strong>de</strong> travail.<br />
<strong>Le</strong> 15 avril <strong>2019</strong>, c’est au tour <strong>de</strong><br />
la cathédrale Notre-Dame <strong>de</strong> Paris<br />
d’être ravagée en quelques heures<br />
par un incendie, les 2/3 du toit<br />
<strong>de</strong> l’édifice inscrit au Patrimoine<br />
mondial <strong>de</strong> l’Humanité, ainsi que<br />
sa célèbre flèche, partent alors<br />
en fumée. Si la piste <strong>de</strong> l’acci<strong>de</strong>nt<br />
consécutif à <strong>de</strong>s travaux sur la toiture<br />
semble privilégiée, le montant<br />
<strong>de</strong>s dégâts reste toujours inestimable.<br />
Comme nous le révélions alors, la<br />
société chargée <strong>de</strong>s travaux <strong>de</strong> rénovation<br />
était assurée en RC par<br />
Axa France, qui <strong>de</strong>vrait prendre à<br />
son compte une part minime du<br />
sinistre, les limites étant généralement<br />
plafonnées à 2 millions d’euros.<br />
<strong>Le</strong> reste sera pris en charge<br />
par l’assureur du bâtiment qui<br />
n’est autre que l’État.<br />
Quelques mois plus tard, c’est à<br />
Rouen que le feu va <strong>de</strong> nouveau<br />
venir obscurcir le ciel <strong>de</strong>s assureurs<br />
avec l’incendie <strong>de</strong> l’usine <strong>de</strong><br />
produits chimiques Lubrizol, classée<br />
Seveso seuil haut. Si l’origine<br />
du feu n’est toujours pas formellement<br />
établie, le sinistre a dégagé<br />
un épais panache <strong>de</strong> fumée noire<br />
<strong>de</strong> 20 km <strong>de</strong> long et 6 km <strong>de</strong> large<br />
au-<strong>de</strong>ssus <strong>de</strong> la ville et <strong>de</strong> ses<br />
alentours, stoppant ou perturbant<br />
l’économie locale durant <strong>de</strong> nombreuses<br />
semaines pour un préjudice<br />
conséquent. <strong>Le</strong>s retombées<br />
<strong>de</strong>s résidus <strong>de</strong> suies impactent<br />
112 communes environnantes et<br />
le préjudice global est estimé «<br />
entre 40 et 50 millions » d’euros<br />
pour 3 000 agriculteurs concernés<br />
par les conséquences <strong>de</strong> l’incendie,<br />
selon le ministre <strong>de</strong> l’Agriculture<br />
Didier Guillaume.<br />
Enfin, difficile d’évoquer l’année<br />
<strong>2019</strong> sans parler du mouvement<br />
<strong>de</strong>s gilets jaunes qui a également<br />
impacté le secteur <strong>de</strong> l’assurance.<br />
Devant les membres l’Association<br />
nationale <strong>de</strong>s journalistes <strong>de</strong><br />
l’assurance (ANJA), la Fédération<br />
française <strong>de</strong> l’assurance a fait<br />
un point sur la situation. À miannée,<br />
la facture s’élevait à 217<br />
million d’euros. <strong>Le</strong>s commerçants<br />
concentrent 41% <strong>de</strong>s 12.500<br />
dossiers enregistrés par le secteur,<br />
pour 88% <strong>de</strong> la charge totale<br />
<strong>de</strong> sinistres.
16 WWW.NEWSASSURANCESPRO.COM<br />
BILAN DE L’ASSURANCE MERCREDI DOMMAGES<br />
4 FÉVRIER 2015<br />
TRIBUNE<br />
Cat’ Nat’ et Outre-Mer :<br />
De la nécessité <strong>de</strong> développer une<br />
Par Jean-Louis Charluteau, directeur <strong>de</strong> la réassurance,<br />
<strong>de</strong>s risques naturels et du pilotage <strong>de</strong>s projets<br />
techniques <strong>de</strong> Generali France<br />
Deux ans après Irma, l’ouragan Dorian a<br />
ravagé en <strong>2019</strong> le nord <strong>de</strong> l’arc antillais.<br />
Il est désormais établi que la tendance<br />
est à l’augmentation <strong>de</strong> l’intensité <strong>de</strong>s<br />
événements climatiques extrêmes, en particulier<br />
dans cette région du globe, soumise à <strong>de</strong>s<br />
cyclones tropicaux dont la puissance augmente<br />
avec les températures.<br />
S’il n’est pas possible, à notre échelle, d’enrayer<br />
cette progression, nous pouvons en revanche<br />
développer notre « Culture du risque », via<br />
<strong>de</strong>ux leviers : d’un côté, l’amélioration <strong>de</strong> notre<br />
compréhension <strong>de</strong>s risques climatiques et <strong>de</strong><br />
leurs conséquences ; <strong>de</strong> l’autre, l’accompagnement<br />
<strong>de</strong>s assurés en matière <strong>de</strong> prévention et<br />
l’augmentation <strong>de</strong> leur capacité <strong>de</strong> résilience.<br />
Generali France est un assureur historique <strong>de</strong>s<br />
Départements d’Outre-mer (DOM), où il exerce<br />
notamment à travers ses filiales GFA Caraïbes,<br />
dans les Antilles, et Pru<strong>de</strong>nce Créole, à La Réunion<br />
et à Mayotte. Nous avons pu observer que<br />
les DOM présentent une double singularité :<br />
ce sont les territoires les plus exposés et,<br />
paradoxalement, ceux où les cultures <strong>de</strong><br />
l’assurance et <strong>de</strong> la prévention sont les<br />
moins développées. Ainsi, bien qu’ils cumulent<br />
souvent <strong>de</strong>s risques liés à leur démographie<br />
(fortes <strong>de</strong>nsités <strong>de</strong> peuplement sur les zones<br />
littorales, subsistance d’un habitat précaire) et à<br />
leur géographie (tsunamis, ouragans, éruptions,<br />
séismes), auxquels s’ajoutent l’éloignement et<br />
l’insularité, seuls près <strong>de</strong> 50 % <strong>de</strong>s ménages<br />
ultramarins ont souscrit une assurance alors<br />
que nous frôlons les 100 % d’assurés en Métropole.<br />
Développer le recours à l’assurance dans<br />
les DOM est donc une nécessité. L’assurance<br />
est en effet le premier levier <strong>de</strong> résilience <strong>de</strong>s<br />
populations. Mais encore faut-il, pour que le<br />
régime <strong>de</strong> mutualisation <strong>de</strong>meure soutenable,<br />
que les assureurs s’adaptent à la<br />
nouvelle réalité climatique.<br />
Cela passe tout d’abord par le développement<br />
<strong>de</strong> notre compréhension <strong>de</strong>s risques<br />
naturels et <strong>de</strong> leurs conséquences, afin d’être<br />
en mesure <strong>de</strong> les caractériser, en fréquence et en<br />
sévérité. C’est ce qui nous a poussé à mettre sur<br />
pied, il y a 5 ans, le Generali Climate lab, équipe<br />
composée d’actuaires, <strong>de</strong> data scientists, <strong>de</strong><br />
climatologue, d’hydrologue et <strong>de</strong> géographe dont<br />
la mission est <strong>de</strong> cartographier avec précision<br />
les aléas naturels, mais également d’évaluer leurs<br />
conséquences potentielles sur les biens assurés.<br />
Nous <strong>de</strong>vons ensuite approfondir notre connaissance<br />
<strong>de</strong>s territoires et <strong>de</strong> nos portefeuilles.<br />
Nous ne pouvons plus faire l’économie d’une<br />
géolocalisation fine <strong>de</strong>s sites et <strong>de</strong>s biens assurés.<br />
Suite au passage d’Irma, nous avons ainsi<br />
géolocalisé la totalité du portefeuille <strong>de</strong> GFA<br />
Caraïbes à la maille <strong>de</strong>s coordonnées GPS.<br />
C’est ce croisement entre connaissances scientifiques<br />
<strong>de</strong>s aléas et géolocalisation <strong>de</strong>s risques<br />
en portefeuille qui nous permet <strong>de</strong> faire évoluer,<br />
en toute connaissance <strong>de</strong> cause, notre politique<br />
<strong>de</strong> souscription et <strong>de</strong> tarification. Avec comme
BILAN MERCREDI DE L’ASSURANCE 4 FÉVRIER 2015 DOMMAGES WWW.NEWSASSURANCESPRO.COM 17<br />
culture du risque climatique<br />
double objectif <strong>de</strong> garantir un haut niveau <strong>de</strong><br />
maîtrise <strong>de</strong> nos risques et, ainsi, d’assurer<br />
à nos clients que nous resterons présents<br />
<strong>de</strong>main dans ces territoires d’Outre-mer<br />
particulièrement exposés.<br />
Deuxième volet nécessaire au développement<br />
d’une véritable Culture du risque : la sensibilisation<br />
<strong>de</strong>s assurés en général, et <strong>de</strong>s ultramarins<br />
en particulier. Nous sommes convaincus<br />
que nous <strong>de</strong>vons collectivement miser sur<br />
l’information et la responsabilisation <strong>de</strong>s<br />
individus afin <strong>de</strong> leur donner les moyens<br />
<strong>de</strong> minimiser les dégâts éventuels et <strong>de</strong><br />
leur permettre <strong>de</strong> prendre leur part dans la<br />
protection <strong>de</strong> leur famille et <strong>de</strong> leurs biens.<br />
Même si les pouvoirs publics sont en première<br />
ligne pour mettre en place ces actions <strong>de</strong> prévention,<br />
il est <strong>de</strong> notre rôle <strong>de</strong> les accompagner.<br />
De nombreuses possibilités s’offrent à nous<br />
en la matière, certaines collectives, d’autres<br />
plus individuelles. A l’échelle d’un portefeuille,<br />
d’une ville, d’une région ou d’un pays, nous pouvons<br />
par exemple diffuser les bonnes pratiques<br />
en matière <strong>de</strong> construction durable ou les bons<br />
réflexes à avoir dans telle ou telle circonstance<br />
exceptionnelle. Nous pourrions également nous<br />
inspirer du « Hurricane day » américain, durant<br />
lequel, au début <strong>de</strong> la pério<strong>de</strong> <strong>de</strong>s ouragans,<br />
les habitants <strong>de</strong>s zones à risques se retrouvent<br />
pour nettoyer les alentours <strong>de</strong> leurs habitations<br />
et ramasser tous les objets extérieurs pouvant<br />
potentiellement <strong>de</strong>venir <strong>de</strong>s projectiles.<br />
En tant qu’assureur, nous <strong>de</strong>vons enfin être en<br />
mesure <strong>de</strong> fournir à chaque client <strong>de</strong>s informations<br />
personnalisées et <strong>de</strong>s conseils <strong>de</strong> prévention<br />
appropriés en fonction <strong>de</strong>s aléas auxquels il est<br />
exposé À ce titre nous avons déployé en 2018 le<br />
service Generali Prévention météo, qui alerte nos<br />
assurés <strong>de</strong> l’imminence d’un événement naturel<br />
d’ampleur dans leur commune, leur permettant<br />
ainsi <strong>de</strong> se mettre en sécurité et <strong>de</strong> protéger<br />
leurs biens.<br />
Quelles que soient les solutions choisies, ce n’est<br />
qu’en développant durablement cette culture<br />
du risque que nous pourrons accompagner nos<br />
assurés et les ai<strong>de</strong>r à se préparer aux conséquences<br />
malheureusement attendues du changement<br />
climatique.<br />
BIO<br />
Jean-Louis Charluteau<br />
Directeur <strong>de</strong> la réassurance, <strong>de</strong>s risques<br />
naturels et du pilotage <strong>de</strong>s projets technique<br />
- Generali France<br />
Formation : Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne<br />
Parcours : Jean-Louis Charluteau débute sa carrière<br />
en 1983 à l’Union & Phenix Espagnol comme manager<br />
d’un réseau d’agents. En 1986, il rejoint Zurich<br />
France, d’abord en charge d’un réseau d’inspecteurs<br />
commerciaux, puis du réseau d’agents et prend la<br />
responsabilité <strong>de</strong> la souscription <strong>de</strong>s risques <strong>de</strong> particuliers.<br />
En 2001, il rejoint Generali France comme<br />
manager <strong>de</strong>s départements souscription <strong>de</strong>s risques<br />
<strong>de</strong> particuliers et <strong>de</strong>s artisans, commerçants et prestataires<br />
<strong>de</strong> service. Nommé directeur <strong>de</strong>s activités<br />
IARD en 2012, il est, <strong>de</strong>puis 2016, directeur <strong>de</strong> la<br />
réassurance, <strong>de</strong>s risques naturels et du pilotage <strong>de</strong>s<br />
projets techniques <strong>de</strong> l’assureur d’origine italienne.
L’année <strong>2019</strong><br />
PRO<br />
en assurance vie<br />
Indicateurs<br />
<strong>Le</strong> fonds euros n’a pas dit son<br />
<strong>de</strong>rnier mot<br />
P.19<br />
Tribune<br />
« <strong>Le</strong> besoin <strong>de</strong> protection et<br />
d’épargne <strong>de</strong>meure inchangé »,<br />
par Jean-François <strong>Le</strong>quoy<br />
P.22<br />
Infographie<br />
Tous les ren<strong>de</strong>ments dévoilés<br />
par les assureurs en <strong>2019</strong><br />
P.24
BILAN DE L’ASSURANCE VIE WWW.NEWSASSURANCESPRO.COM 19<br />
Maman, les petits taux bas qui vont sous l’eau<br />
L’année <strong>2019</strong> restera dans les<br />
annales <strong>de</strong> la finance. Pour la<br />
première fois dans son histoire,<br />
l’OAT française à 10 ans est passée<br />
sous la barre <strong>de</strong>s 0%, mettant<br />
les assureurs sous pression.<br />
Par Florian Delambily<br />
<strong>Le</strong> 25 juin <strong>2019</strong>, l’impensable<br />
se produit : les taux <strong>de</strong> l’OAT<br />
française à 10 ans passent en<br />
territoire négatif. Une situation qu’aucun<br />
économiste n’aurait pu imaginer.<br />
Et pourtant, ils tomberont inexorablement<br />
jusqu’à atteindre un point<br />
bas à -0,442% le 28 août <strong>2019</strong>. Il<br />
feront une petit retour dans le positif<br />
attendre le 11 juillet avant une replongée,<br />
5 jours<br />
plus tard. <strong>Le</strong><br />
taux continuera<br />
d’osciller entre<br />
positif et négatif<br />
pour s’établir à<br />
0,122% le 31<br />
décembre.<br />
Depuis son premier<br />
jour sous<br />
les 0%, l’emprunt<br />
phare <strong>de</strong> l’État<br />
français aura passé<br />
104 jours en<br />
territoire négatif<br />
sur les 189 qui<br />
séparent le 25<br />
juin du <strong>de</strong>rnier<br />
jour <strong>de</strong> l’année.<br />
De quoi donner<br />
<strong>de</strong>s sueurs<br />
froi<strong>de</strong>s aux assureurs.<br />
« Nous ne nous attendions<br />
pas à <strong>de</strong>s OAT qui per<strong>de</strong>nt 40, voire<br />
100 points <strong>de</strong> base pour certains<br />
pays », pointait Charles Relecom,<br />
PDG <strong>de</strong> Swiss Life France lors <strong>de</strong><br />
la présentation <strong>de</strong>s résultats semestriels<br />
<strong>de</strong> son entreprise. L’assureur<br />
helvétique a d’ailleurs refusé <strong>de</strong> placer<br />
quelque 250 millions d’euros<br />
sur <strong>de</strong>s fonds euros. « Nous avons<br />
refusé près d’un milliard d’euros »,<br />
surenchérit le directeur patrimonial<br />
d’un assureur vie.<br />
Source : France Trésor<br />
Pourtant les épargnants trouvent<br />
preneur car la collecte sur les fonds<br />
euros se portent bien. Entre juin et<br />
novembre <strong>2019</strong>, les Français ont<br />
ainsi versé 71 milliards d’euros sur<br />
leurs contrats d’assurance vie, dont<br />
54,6 milliards sur les supports en<br />
euros, soit 77% <strong>de</strong> la collecte brute.<br />
<strong>Le</strong>s placements en unités <strong>de</strong> compte,<br />
nettement moins gourmands en fonds<br />
propres et pour lesquels le risque<br />
est porté par le client, peinent à<br />
dépasser les 23% <strong>de</strong>s cotisations<br />
versées aux assureurs. <strong>Le</strong>s soubresauts<br />
<strong>de</strong>s marchés financiers ne sont<br />
pas étrangers à cet attentisme <strong>de</strong>s<br />
assurés.<br />
« Nous bénéficions toujours du stock<br />
d’obligations à ren<strong>de</strong>ment positif et<br />
Évolution du taux l’OAT française à 10<br />
ans entre janvier et décembre <strong>2019</strong><br />
nous poursuivons la diversification<br />
<strong>de</strong> nos placements sur l’immobilier et<br />
ou les corporate », poursuit le directeur<br />
patrimonial. Mais là aussi, les<br />
marchés sont tendus. En août, près<br />
<strong>de</strong> la moitié <strong>de</strong>s obligations d’entreprise<br />
cotées en euros sur la plateforme<br />
Tra<strong>de</strong>web, soit 1 680 milliards<br />
d’euros, offraient <strong>de</strong>s ren<strong>de</strong>ments<br />
négatifs. « <strong>Le</strong>s assureurs vie vont<br />
<strong>de</strong>voir réagir sur la rémunération <strong>de</strong><br />
leurs contrats en euros. Après une<br />
stabilité sur les taux moyens servis<br />
par le marché, on peut tout à fait envisager<br />
une baisse <strong>de</strong> 0,40 point <strong>de</strong><br />
base lors <strong>de</strong>s prochaines annonces.<br />
Il est difficile <strong>de</strong> rémunérer quand<br />
soi-même on ne l’est pas », estime<br />
Cyrille Chartier-Kastler, prési<strong>de</strong>nt<br />
<strong>de</strong> Facts & Figures.<br />
Certains patrons montent au créneau,<br />
à l’instar <strong>de</strong> Jean-Laurent Granier. <strong>Le</strong><br />
message est simple : l’ère du tout<br />
fonds euros est révolue, assène le<br />
PDG <strong>de</strong> Generali France, dans un<br />
entretien aux Échos. <strong>Le</strong>s assureurs<br />
n’ont plus le choix et contraignent les<br />
versements sur les supports en euros.<br />
Certains font le choix d’imposer une<br />
proportion d’investissement en unités<br />
<strong>de</strong> compte. D’autres gonflent leurs<br />
frais d’entrée sur les contrats.<br />
Ce qui semble<br />
acquis pour l’ensemble<br />
d’un marché,<br />
c’est une<br />
baisse <strong>de</strong> la rémunération<br />
servie.<br />
Après une stabilisation<br />
du ren<strong>de</strong>ment<br />
moyen en 2018, les<br />
assureurs vie <strong>de</strong>vraient<br />
drastiquement<br />
baisser les<br />
taux servis sur les<br />
contrats en euros.<br />
Swiss Life a ouvert<br />
le bal en diminuant<br />
la rémunération <strong>de</strong><br />
0,5 point. Aréas<br />
l’ampute, <strong>de</strong> son<br />
côté, <strong>de</strong> 0,6 point.<br />
Generali France et<br />
Aviva France atterrissent<br />
à 1%.<br />
Mais les assureurs vie ne sont pas<br />
les seuls touchés par cet environnement<br />
inédit. En non-vie et plus<br />
particulièrement sur les risques longs,<br />
les acteurs se montrent également<br />
inquiets. « Il faut bien comprendre<br />
qu’aujourd’hui, à sinistre équivalent,<br />
la charge <strong>de</strong> provisionnement<br />
est beaucoup plus élevée dans ce<br />
contexte <strong>de</strong> taux négatifs, pointe un<br />
réassureur. <strong>Le</strong>s assureurs auto vont<br />
<strong>de</strong>voir répercuter cette hausse <strong>de</strong> la<br />
charge <strong>de</strong> provisionnement sur leurs<br />
tarifs et donc sur leurs clients ».
20 WWW.NEWSASSURANCESPRO.COM<br />
BILAN DE L’ASSURANCE VIE<br />
<strong>Le</strong> fonds euros n’a pas dit son <strong>de</strong>rnier mot<br />
Dans une étu<strong>de</strong> publiée début<br />
décembre, l’ACPR fait le point<br />
sur la situation <strong>de</strong>s assureurs<br />
soumis à Solvabilité 2. Sans surprise,<br />
les ratios SCR sont entamés<br />
sous l’effet <strong>de</strong>s taux bas.<br />
<strong>Le</strong>s épargnants, eux, montrent un<br />
net regain d’appétit pour le fonds<br />
euros.<br />
Par Florian Delambily<br />
En 2018, la collecte nette en<br />
assurance-vie donnait le sourire<br />
aux assureurs français. Sur<br />
le fonds euros, elle était négative <strong>de</strong><br />
1,2 milliard d’euros. Celle en unités <strong>de</strong><br />
compte crevait le plafond à 21,3 milliards<br />
d’euros. De bonne augure alors<br />
que les taux <strong>de</strong> l’OAT persistaient à<br />
rester sous la barre <strong>de</strong>s 1%.<br />
Mais, alors que les taux passaient en<br />
territoire négatif à l’été <strong>2019</strong>, les épargnants<br />
français retournaient massivement<br />
sur le fonds euros. <strong>Le</strong>s chiffres<br />
livrés par l’ACPR sont implacables.<br />
La collecte nette sur les supports en<br />
euros s’est établie à 17,2 milliards<br />
d’euros sur les 9 premiers mois <strong>de</strong><br />
<strong>2019</strong>. Celle en unités <strong>de</strong> compte à<br />
seulement 0,7 milliard d’euros, soit<br />
près <strong>de</strong> 4% <strong>de</strong> la collecte nette totale<br />
sur les supports rachetables.<br />
Pire. Depuis le début <strong>de</strong> l’année, les<br />
Français transfèrent massivement <strong>de</strong>s<br />
unités <strong>de</strong> compte vers le fonds euros<br />
à un rythme d’environ 1 milliard d’euros<br />
par mois selon les données dévoilées<br />
par l’ACPR. Depuis 2016, c’était<br />
plutôt l’inverse qui était observé par<br />
le régulateur. Une mauvaise nouvelle<br />
pour les assureurs vie qui tentent<br />
<strong>de</strong>puis <strong>de</strong>s mois <strong>de</strong> réorienter les<br />
versements <strong>de</strong>s épargnants vers les<br />
unités <strong>de</strong> compte, moins gourman<strong>de</strong>s<br />
en capital.<br />
Car concomitamment, les ratios <strong>de</strong><br />
Solvabilité 2 <strong>de</strong>s assureurs se sont<br />
érodés sous l’effet <strong>de</strong>s taux bas. Sur<br />
le périmètre <strong>de</strong>s organismes soumis<br />
aux remises <strong>de</strong> résultats trimestrielles,<br />
l’ACPR note une baisse <strong>de</strong> 15 points<br />
<strong>de</strong>s ratios SCR entre décembre<br />
2018 et juin <strong>2019</strong> à 225 points. Ce<br />
n’est pas le niveau le plus bas enregistré<br />
par le secteur <strong>de</strong>puis l’entrée<br />
en vigueur <strong>de</strong> Solvabilité. Il était <strong>de</strong>scendu<br />
à 210% en septembre 2016.<br />
Sans surprise ce sont les assureurs<br />
vie les plus marqués avec une diminution<br />
<strong>de</strong> 20 points contre 2 points pour<br />
les assureurs non-vie. Si les points les<br />
plus bas ne sont pas encore atteints,<br />
les chiffres délivrés par l’ACPR ont<br />
été arrêtés avant la plongée <strong>de</strong>s taux<br />
<strong>de</strong> l’OAT à 10 ans en territoire négatif.<br />
Ils pourraient s’être dégradés un peu<br />
plus <strong>de</strong>puis le mois <strong>de</strong> juin comme le<br />
montre la recapitalisation <strong>de</strong> certains<br />
acteurs, à l’image <strong>de</strong> Suravenir. À ce<br />
titre, les présentations <strong>de</strong> résultats<br />
pour l’exercice <strong>2019</strong> <strong>de</strong>s assureurs<br />
seront particulièrement scrutées sur<br />
ce point précis.<br />
Reste que pour les plus sensibles<br />
aux variations <strong>de</strong> taux, Bercy a publié<br />
un arrêté le 28 décembre visant à<br />
prendre en compte la Provision pour<br />
participation aux bénéfices (PPB)<br />
dans le calcul <strong>de</strong>s fonds propres<br />
<strong>de</strong>s compagnies. Cette mesure reste<br />
circonscrite à <strong>de</strong>s situations exceptionnelles.<br />
La PPB pourra être mobilisée<br />
dans le cas où la solvabilité <strong>de</strong>s<br />
assureurs se trouve menacée et sur<br />
approbation <strong>de</strong> l’ACPR. En échange,<br />
les assureurs ne pourront verser <strong>de</strong><br />
divi<strong>de</strong>n<strong>de</strong> tant que le montant repris<br />
n’est pas restitué. Une contrepartie<br />
qui pourrait inciter nombre <strong>de</strong> compagnies<br />
à accélérer la diversification<br />
vers <strong>de</strong>s supports moins gourmands<br />
en fonds propres comme les unités<br />
<strong>de</strong> compte ou l’eurocroissance dont<br />
la nouvelle version a vu le jour en cette<br />
fin d’année <strong>2019</strong>.<br />
Collecte nette sur les fonds<br />
euros et en UC<br />
Source : ACPR
BILAN DE L’ASSURANCE VIE WWW.NEWSASSURANCESPRO.COM 21<br />
PER et eurocroissance ou le nouveau<br />
PACTE <strong>de</strong> l’épargne pour les assureurs<br />
La Loi Pacte apporte <strong>de</strong>ux<br />
innovations majeures dans<br />
le domaine <strong>de</strong> l’épargne : <strong>Le</strong><br />
PER et l’eurocroissance. Deux<br />
produits <strong>de</strong>stinés à diversifier<br />
l’épargne <strong>de</strong>s Français et<br />
sur lesquels le gouvernement<br />
nourrit <strong>de</strong> gran<strong>de</strong>s ambitions.<br />
Par Florian Delambily<br />
À<br />
la rentrée <strong>de</strong> septembre<br />
<strong>de</strong>ux acronymes étaient<br />
dans toutes les bouches :<br />
OAT et PER. OAT parce que les<br />
taux <strong>de</strong>s obligations souveraines à<br />
10 ans françaises étaient négatifs.<br />
Et PER parce que la loi Pacte, promulguée<br />
quelques semaines plus<br />
tôt, ouvrait la voie à une relance du<br />
marché <strong>de</strong> l’épargne retraite moribond.<br />
Depuis le 1 er octobre, les<br />
assureurs et gestionnaires d’actifs<br />
peuvent en effet inon<strong>de</strong>r les réseaux<br />
<strong>de</strong> ce nouveau produit. Il se<br />
veut avant toute chose plus simple.<br />
Il se décompose en effet en trois<br />
compartiments : un produit collectif<br />
(qui remplacera le Perco), un<br />
produit individuel (qui remplacera<br />
le Perp et les contrats Ma<strong>de</strong>lin) et<br />
un produit collectif catégoriel ou<br />
PER obligatoire (qui remplacera<br />
les contrats article 83).<br />
Ajoutez à cela une dose <strong>de</strong> transférabilité<br />
ainsi qu’une pincée <strong>de</strong><br />
gestion pilotée et vous obtenez un<br />
produit qui vous suit tout au long<br />
<strong>de</strong> votre carrière, tout en libérant<br />
les compagnies d’assurance du<br />
carcan <strong>de</strong> la liquidité à tout moment<br />
intrinsèque au fonds euros.<br />
Autant dire que les assureurs<br />
étaient dans les starting-block le<br />
jour J. Avec un horizon aussi éloigné<br />
que celui <strong>de</strong> la retraite, ils<br />
peuvent en effet espérer une meilleure<br />
collecte en UC. « Nos taux<br />
d’UC sur le Perp et le Ma<strong>de</strong>lin<br />
frisent les 50% », illustre Olivier<br />
Mariée, alors directeur <strong>de</strong>s ventes<br />
et <strong>de</strong> la distribution d’Axa France.<br />
Ils montent à 90% chez Swiss Life<br />
France.<br />
Une aubaine pour le gouvernement<br />
qui nourrit <strong>de</strong> gran<strong>de</strong>s ambitions<br />
sur ce marché <strong>de</strong> l’épargneretraite,<br />
à l’heure où la réforme du<br />
régime général par point passe<br />
mal. L’épargne-retraite en France<br />
représente 230 milliards d’euros<br />
d’encours. Une goutte d’eau face<br />
au 1.700 milliards d’euros <strong>de</strong><br />
l’assurance vie, aux 400 milliards<br />
d’euros placés sur les livrets réglementés,<br />
mais également au regard<br />
<strong>de</strong>s sommes laissées en sommeil<br />
sur les dépôts à vue. Elles atteignaient<br />
390 milliards d’euros début<br />
2018.<br />
Une manne financière que le gouvernement<br />
espère bien rapatrier<br />
sur le plan épargne-retraite version<br />
loi Pacte. Ce <strong>de</strong>rnier vise en effet<br />
les 300 milliards d’euros d’encours<br />
d’ici la fin du quinquennat,<br />
soit une hausse <strong>de</strong> 30% dans les<br />
<strong>de</strong>ux années à venir.<br />
Mais attention, car ce PER ne<br />
conviendra pas à tous les profils.<br />
Ce n’est pas la martingale que peut<br />
aujourd’hui représenter le fonds<br />
euros. « Il ne sera intéressant en<br />
sortie en capital que lorsque le<br />
différentiel <strong>de</strong> taux d’imposition<br />
entre la phase <strong>de</strong> capitalisation<br />
et la phase <strong>de</strong> liquidation est si-<br />
gnificatif », souligne Baptise Yon,<br />
actuaire produit épargne retraite à<br />
la MACSF. En d’autres termes, le<br />
PER se trouve être plus porteur<br />
pour <strong>de</strong>s patrimoines déjà importants<br />
et imposables.<br />
Pour répondre à cela, le gouvernement<br />
dispose d’un autre atout<br />
dans sa manche, à savoir le nouvel<br />
eurocroissance. Lancée en<br />
2014, la première mouture fut un<br />
échec commercial. Fin 2017, son<br />
encours dépassait difficilement les<br />
2 milliards d’euros. <strong>Le</strong>s nouvelles<br />
règles prévoient <strong>de</strong> regrouper la<br />
provision mathématique et la provision<br />
<strong>de</strong> diversification au sein<br />
d’une provision <strong>de</strong> diversification.<br />
Un moyen d’offrir plus <strong>de</strong> transparence<br />
sur les ren<strong>de</strong>ments servis<br />
chaque année et sur la valeur <strong>de</strong><br />
l’encours <strong>de</strong> chacun <strong>de</strong>s contrats.<br />
Enfin, le décret paru fin décembre<br />
prévoit une durée <strong>de</strong> détention minimale<br />
<strong>de</strong> 8 ans pouvant s’étendre<br />
jusqu’à 30 ans et une garantie<br />
minimale du capital <strong>de</strong> 80%. Plus<br />
lisible et plus simple à expliquer<br />
pourra-t-il offrir une réelle alternative<br />
au tout-puissant fonds euros ?<br />
Pas sûr tant les Français semblent<br />
être attachés à la garantie à tout<br />
moment du capital.
22 WWW.NEWSASSURANCESPRO.COM<br />
BILAN MERCREDI DE L’ASSURANCE 4 FÉVRIER 2015 VIE<br />
TRIBUNE<br />
Assurance vie :<br />
Permanence <strong>de</strong>s objectifs, trans<br />
Par Arnaud Chneiweiss, délégué général <strong>de</strong> la Fédération<br />
française <strong>de</strong> l’assurance<br />
L’assurance vie est le « placement financier<br />
préféré » <strong>de</strong>s Français. Avec 38<br />
millions <strong>de</strong> bénéficiaires et 54 millions<br />
<strong>de</strong> contrats, le secteur <strong>de</strong> l’assurance<br />
vie réalise en novembre <strong>2019</strong> un encours <strong>de</strong><br />
1 785 milliards d’euros, en progression <strong>de</strong> 5<br />
% sur un an. Pour mesurer l’ampleur <strong>de</strong> ce<br />
succès, rappelons que les encours du Livret A<br />
et du PEA sont respectivement <strong>de</strong> 300 milliards<br />
d’euros et <strong>de</strong> moins <strong>de</strong> 100 milliards d’euros.<br />
Si les raisons <strong>de</strong> l’attractivité sont connues<br />
(constituer un apport lors <strong>de</strong> l’achat <strong>de</strong> son<br />
logement ; faire face aux dépenses d’éducation<br />
<strong>de</strong>s enfants ; compléter sa retraite ; protéger<br />
son conjoint et / ou ses enfants en cas <strong>de</strong><br />
décès ; préparer sa succession…), on sait<br />
moins à quel point l’assurance vie finance<br />
l’économie, y compris en actions.<br />
Dans ces 1 785 milliards d’euros, 310 milliards<br />
d’euros sont investis par les assureurs en<br />
actions, un montant plus <strong>de</strong> trois fois supérieur<br />
aux 93 milliards d’euros <strong>de</strong>s PEA pourtant<br />
dédiés à cette classe d’actif.<br />
Car il y a 10% d’actions dans les fonds euros<br />
– qui donnent <strong>de</strong>s garanties sur le capital et<br />
représentent 78% <strong>de</strong>s encours d’assurance<br />
vie – et plus <strong>de</strong> 50% d’actions dans les différentes<br />
unités <strong>de</strong> compte (UC) souscrites.<br />
La durée du placement en assurance vie, d’en<br />
moyenne 12 ans, permet <strong>de</strong> lisser les soubresauts<br />
<strong>de</strong>s marchés financiers.<br />
Pour le reste, les placements <strong>de</strong>s assureurs<br />
vie sont effectués surtout en obligations, à<br />
665 milliards d’euros pour <strong>de</strong>s titres d’entre-<br />
prises et à 560 milliards d’euros dans <strong>de</strong>s<br />
emprunts d’État.<br />
La diversité <strong>de</strong>s UC ne cesse <strong>de</strong> croître<br />
En <strong>2019</strong>, l’assurance vie a conforté son statut<br />
<strong>de</strong> placement <strong>de</strong> référence. <strong>Le</strong>s Français<br />
ont versé 133 milliards d’euros sur les onze<br />
premiers mois, un chiffre en hausse <strong>de</strong> 3 %<br />
par rapport à la même pério<strong>de</strong> <strong>de</strong> l’année<br />
précé<strong>de</strong>nte. La collecte nette représente à<br />
aujourd’hui 25 miliards d’euros, soit le montant<br />
le plus élevé <strong>de</strong>puis 2010. En outre, l’année<br />
<strong>2019</strong> est intéressante car elle semble montrer<br />
une inflexion, les assurés prenant conscience<br />
que dans le nouveau contexte <strong>de</strong> taux d’intérêt<br />
très bas (voire nuls, voire négatifs), les fonds<br />
euros vont rapporter <strong>de</strong> moins en moins. Il faut<br />
donc se redéployer vers les UC – notion qui<br />
recouvre <strong>de</strong>s types d’investissement très divers<br />
(immobilier, actions, obligations…) dont certains<br />
peuvent correspondre à un profil pru<strong>de</strong>nt.<br />
Ajoutons à ce sujet que la diversité <strong>de</strong>s UC<br />
proposées ne cesse <strong>de</strong> croître, permettant au<br />
grand public d’investir désormais dans <strong>de</strong>s<br />
actifs verts, solidaires, responsables, ou même<br />
dans le capital risque.<br />
De janvier à août <strong>2019</strong> la part <strong>de</strong>s UC s’est<br />
établi à 24 %. A l’automne, elle grimpe à 33 %.<br />
En novembre, elle atteint même 37 %, un niveau<br />
jamais vu <strong>de</strong>puis 2000.<br />
Si l’on fait l’hypothèse d’un environnement <strong>de</strong><br />
taux d’intérêt durablement bas, quel qu’en soit<br />
les causes (croissance économique faible,<br />
politique monétaire volontariste <strong>de</strong> la BCE),
BILAN MERCREDI DE L’ASSURANCE 4 FÉVRIER 2015 VIE WWW.NEWSASSURANCESPRO.COM 23<br />
formation <strong>de</strong>s moyens<br />
l’assurance vie va probablement connaître au<br />
cours <strong>de</strong>s prochaines années <strong>de</strong> fortes transformations<br />
quant à sa composition :<br />
- redéploiement vers les UC que nous venons<br />
d’évoquer, pour doper le ren<strong>de</strong>ment ;<br />
- les fonds euros ne pourront plus apporter<br />
le « trio magique » qui a fait leur succès ces<br />
30 <strong>de</strong>rnières années - ren<strong>de</strong>ment satisfaisant,<br />
liquidité à tout instant et garantie à 100% sur<br />
le capital. Mais ils peuvent tout à fait rester un<br />
élément essentiel du paysage <strong>de</strong> l’assurance<br />
vie pour les assurés privilégiant la liquidité<br />
sur le ren<strong>de</strong>ment et acceptant l’idée que dans<br />
le contexte <strong>de</strong> taux zéro, voire négatifs, les<br />
garanties sur le capital sont moindres ;<br />
- les contrats « euro croissance » viennent d’être<br />
rénovés. Ils permettront plus <strong>de</strong> souplesse<br />
quant aux niveaux <strong>de</strong> garanties accordés sur<br />
le capital (100%, 80%, 60%...par exemple)<br />
à un horizon long (8 ans, 10 ans…). Pour les<br />
assurés ayant un objectif <strong>de</strong> long terme (comme<br />
la préparation <strong>de</strong> la retraite), ces nouveaux<br />
contrats, plus simples à comprendre, peuvent<br />
être très pertinents ;<br />
- enfin la loi Pacte adoptée en <strong>2019</strong> a créé<br />
un nouveau produit dédié à la retraite, le Plan<br />
d’Epargne Retraite (PER), qui a beaucoup<br />
d’arguments pour séduire les assurés. Il va<br />
simplifier le paysage <strong>de</strong> l’épargne retraite<br />
supplémentaire, qui était constitué <strong>de</strong> divers<br />
produits aux règles <strong>de</strong> fonctionnement différentes.<br />
La commercialisation <strong>de</strong> cette nouvelle<br />
offre vient <strong>de</strong> débuter mais les premiers échos<br />
sont très positifs quant à l’accueil par le public.<br />
L’assurance vie a donc beaucoup d’atouts<br />
pour rester le placement préféré <strong>de</strong>s Français.<br />
Elle doit pour cela s’adapter dans le nouveau<br />
contexte <strong>de</strong> « taux zéro ». <strong>Le</strong>s buts <strong>de</strong>s assurés<br />
ne changeront pas, mais les moyens <strong>de</strong><br />
parvenir à leurs objectifs <strong>de</strong>vront évoluer.<br />
BIO<br />
Arnaud Chneiweiss<br />
Délégué général - FFA<br />
Âge : 53 ans<br />
Lieu <strong>de</strong> naissance : Neuilly-sur-Seine (92)<br />
Formation : IEP Paris, ENA<br />
Parcours : Arnaud Chneiweiss démarre sa carrière<br />
au ministère <strong>de</strong> l’Économie et <strong>de</strong>s Finances<br />
en charge <strong>de</strong>s questions européennes et internationales<br />
en 1990. 7 ans plus tard, il est nommé conseiller<br />
pour les affaires européennes auprès <strong>de</strong> Dominique<br />
Strauss-Kahn, puis <strong>de</strong> Laurent Fabius. Après<br />
un poste <strong>de</strong> conseiller <strong>de</strong> ministres <strong>de</strong>s Finances, il<br />
est nommé, en 2001, secrétaire général et directeur<br />
juridique du groupe Scor. En 2004, il <strong>de</strong>vient directeur<br />
<strong>de</strong> la stratégie et membre du Comex <strong>de</strong> Scor<br />
Vie, puis DGA <strong>de</strong> Matmut <strong>de</strong> 2006 à 2014, date à<br />
laquelle il rejoint le Gema comme secrétaire général.<br />
Depuis 2016, il est délégué général <strong>de</strong> la FFA.
24 WWW.NEWSASSURANCESPRO.COM<br />
BILAN MERCREDI DE L’ASSURANCE 4 FÉVRIER 2015 VIE<br />
<strong>Le</strong>s taux <strong>de</strong> ren<strong>de</strong>ment en assurance vie<br />
dévoilés par les assureurs en <strong>2019</strong><br />
Nom <strong>de</strong><br />
l’assureur<br />
Nom du<br />
contrat<br />
Ren<strong>de</strong>ment<br />
2016<br />
Ren<strong>de</strong>ment<br />
2017<br />
Ren<strong>de</strong>ment<br />
2018<br />
AFER<br />
Contrat Multisupport<br />
AFER<br />
2,65% 2,40% 2,25%<br />
AG2R La Mondiale Mondiale Vivépargne 1,86% ou 2,10% 1,66% et 1,90% 1,46% et 1,70%<br />
AG2R La Mondiale<br />
Mondiale Vivépargne<br />
2<br />
1,86% ou 2,10% 1,66% et 1,90% 1,46% et 1,70%<br />
AG2R La Mondiale Vivépargne 2 1,86% ou 2,10% 1,66% et 1,90% 1,46% et 1,70%<br />
AG2R La Mondiale<br />
Mondiale Retraite<br />
Professionnels<br />
2,05% 1,90% 1,80%<br />
AG2R La Mondiale Mondiale Retraite 2,05% 1,90% 1,80%<br />
AG2R La Mondiale<br />
Mondiale Perspectives<br />
Entreprise<br />
2,05% 1,90% 1,80%<br />
AG2R La Mondiale Terre <strong>de</strong> Vie 1,75% où 2,05% 1,75% et 2,05% 2,76%<br />
(actif général) 1,75% où 2,05% 1,75% et 2,05% 1,60% et 1,90% 2,35%<br />
Ampli Mutuelle Ampli-Grain 9 3% 2,35% 2%<br />
Apicil Frontière Efficiente 2,20% 2,10% 2,01%<br />
Apicil Liberalys Vie 2,20% 2,10% 2,01%<br />
Apicil<br />
Performance Absolue<br />
Vie<br />
2,20% 2,10% 2,01%<br />
Aviva Evolution Vie 2,46% 2,31% 2,21%<br />
AXA Arpèges 2,00% 1,90% 1,90%<br />
AXA Excelium 2,00% 1,90% 1,90%<br />
AXA Expantiel 2,00% 1,90% 1,90%<br />
AXA Figures libres 2,00% 1,90% 1,90%<br />
AXA Odyssiel 2,00% 1,90% 1,90%<br />
AXA Optial 2,00% 1,90% 1,90%<br />
AXA Privilège 2,00% 1,90% 1,90%<br />
AXA Ama<strong>de</strong>o 2,10% 2,00% 2,00%<br />
AXA Ama<strong>de</strong>o excellence 2,10% 2,00% 2,00%<br />
AXA<br />
AXA<br />
AXA<br />
AXA<br />
AXA<br />
AXA<br />
Ama<strong>de</strong>o bonus<br />
euro+<br />
Ama<strong>de</strong>o excellence<br />
bonus euro+<br />
Arpèges bonus<br />
euros+<br />
Excelium bonus<br />
euros+<br />
Expantiel bonus<br />
euros+<br />
Figures libres bonus<br />
euros+<br />
2,20%, 2,40% ou<br />
2,50%<br />
2,20%, 2,40% ou<br />
2,50%<br />
2,10%, 2,20%,<br />
2,40% ou 2,50%<br />
2,10%, 2,20%,<br />
2,40% ou 2,50%<br />
2,10%, 2,20%,<br />
2,40% ou 2,50%<br />
2,10%, 2,20%,<br />
2,40% ou 2,50%<br />
2,10% ou 2,25% 2,10% ou 2,25%<br />
2,10% ou 2,25% 2,10% ou 2,25%<br />
2,00%, 2,10%,<br />
2,25%<br />
2,00%, 2,10%,<br />
2,25%<br />
2,00%, 2,10%,<br />
2,25%<br />
2,00%, 2,10%,<br />
2,25%<br />
2,00%, 2,10%,<br />
2,25%<br />
2,00%, 2,10%,<br />
2,25%<br />
2,00%, 2,10%,<br />
2,25%<br />
2,00%, 2,10%,<br />
2,25%
25 BILAN MERCREDI DE L’ASSURANCE 4 FÉVRIER 2015 VIE WWW.NEWSASSURANCESPRO.COM 25<br />
MERCREDI 4 FÉVRIER 2015<br />
AXA<br />
AXA<br />
AXA<br />
BNP Paribas Cardif<br />
Odyssiel bonus<br />
euros+<br />
Optial bonus euros+<br />
Privilège bonus<br />
euros+<br />
BNP Paribas Multiplacements<br />
2<br />
2,10%, 2,20%,<br />
2,40% ou 2,50%<br />
2,10%, 2,20%,<br />
2,40% ou 2,50%<br />
2,10%, 2,20%,<br />
2,40% ou 2,50%<br />
2,00%, 2,10%,<br />
2,25%<br />
2,00%, 2,10%,<br />
2,25%<br />
2,00%, 2,10%,<br />
2,25%<br />
2,00%, 2,10%,<br />
2,25%<br />
2,00%, 2,10%,<br />
2,25%<br />
2,00%, 2,10%,<br />
2,25%<br />
1,79% 1,82% 1,56%<br />
BNP Paribas Cardif Cardif Multiplus 2,10% 2,10% 1,85%<br />
BNP Paribas Cardif<br />
BNP Paribas Multiplacements<br />
Privilège<br />
2,16% 2,18% 1,90%<br />
Caisse d’Épargne Nuances 3D 1,30% 1,25% 1,35%<br />
Caisse d’Épargne Nuances Grenadine 1,30% 1,25% 1,35%<br />
Caisse d’Épargne Ricochet 1,10% 1% 1,1%<br />
Caisse d’Épargne Yoga 1,10% 1% 1,1%<br />
Caisse d’Épargne Nuances Plus 1,55% 1,55% 1,65%<br />
Caisse d’Épargne Nuances Privilège 1,80% 1,75% 1,90%<br />
Carac<br />
Carac<br />
Carac<br />
Carac<br />
Carac<br />
CMNE<br />
Carac Epargne Plénitu<strong>de</strong><br />
Carac Epargne Vivre<br />
Ensemble<br />
Compte épargne<br />
Carac<br />
Compte épargne<br />
famille<br />
EntraidEpargne<br />
Carac<br />
CNP Trésor Performance<br />
(Horizon<br />
Performance)<br />
2,45% 2,10% 2,00%<br />
2,45% 2,10% 2,00%<br />
2,45% 2,10% 2,00%<br />
2,45% 2,10% 2,00%<br />
2,45% 2,20% 2,10%<br />
2,35% 1,85% 1,85%<br />
CNP Assurances CNP Trésor Projets 1,70% 1,70% 1,75%<br />
Crédit Agricole<br />
Assurances<br />
Crédit Agricole<br />
Assurances<br />
Crédit Agricole<br />
Assurances<br />
Crédit Agricole<br />
Assurances<br />
Cap Découverte 1,20% 1,20% 1,25%<br />
Predissime 9 1,30% 1,30% 1,40%<br />
Vers l’Avenir De 1,50% à 1,70% 1,60% 1,70%<br />
Floriane De 1,30% à 1,80% 1,70% 1,80%<br />
Gaipare Livret Gaipare 2,90% 2,65% 2,50%<br />
Gaipare Gaipare II 2,90% 2,65% 2,50%<br />
Gaipare Gaipare Sélection 2,90% 2,65% 2,50%<br />
Gaipare Gaipare Select F 2,90% 2,65% 2,50%<br />
Gaipare Gaipare Selectissimo 2,90% 2,65% 2,50%<br />
Generali<br />
Generali<br />
Generali<br />
Himalia (fonds<br />
AGGV)<br />
Generali Épargne<br />
Eurossima<br />
Generali Épargne<br />
Netissima<br />
2,14% 1,96% 1,75%<br />
2,25% 1,77% 1,65%<br />
2,65% 2,10% 2,25%
26 WWW.NEWSASSURANCESPRO.COM<br />
BILAN MERCREDI DE L’ASSURANCE 4 FÉVRIER 2015 VIE<br />
Nom <strong>de</strong><br />
l’assureur<br />
Nom du<br />
contrat<br />
Ren<strong>de</strong>ment<br />
2015<br />
Ren<strong>de</strong>ment<br />
2016<br />
Ren<strong>de</strong>ment<br />
2017<br />
Generali<br />
Generali<br />
Generali<br />
GMF<br />
Himalia (Fonds Innovalia)<br />
Xaélidia (Fonds<br />
Innovalia)<br />
Himalia (fonds<br />
Elixence)<br />
Compte Energie<br />
Europe<br />
2,81% 2,59% 2,45%<br />
2,81% 2,59% 2,45%<br />
2,05% 2,68% 1,45%<br />
2,50% 2,10% 2,10%<br />
GMF Fréquence Epargne 2,50% 2,10% 2,10%<br />
GMF Instalavie 2,50% 2,10% 2,10%<br />
GMF Altinéo 2,50% 2,10% 2,10%<br />
GMF Certigo 2,50% 2,10% 2,10%<br />
GMF<br />
Compte libre croissance<br />
2,50% 2,10% 2,10%<br />
GMF Multéo 2,50% 2,10% 2,10%<br />
GMF<br />
Temps 9 (série 2 et<br />
9)<br />
2,50% 2,10% 2,10%<br />
GMF Ticket 1000 2,50% 2,10% 2,10%<br />
GMF Ticket croissance 2,50% 2,10% 2,10%<br />
Groupe Pasteur<br />
Mutualité<br />
Altiscore 2,55% 2,50% 2,25%<br />
La Banque Postale Vivaccio Ambre 1% 1,1% 1,30%<br />
La Banque Postale Vivaccio 1,15% 1,20% 1,30%<br />
La Banque Postale Solesio vie 1,25% 1,25% 1,30%<br />
La Banque Postale Cachemire 1,75% 1,75% 1,80%<br />
La Banque Postale Toscane vie 1,75% 1,75% 1,80%<br />
La Médicale<br />
La Médicale<br />
La Médicale<br />
La Médicale<br />
La Médicale Sérénité<br />
- Euro Allocation<br />
Long Terme 1 et 2<br />
La Médicale Premium<br />
- Actif Général<br />
<strong>de</strong> Spirica<br />
La Médicale Premium<br />
- Neo Euro<br />
Garanti 1<br />
La Médicale Premium<br />
- Euro Allocation<br />
Long Terme 2<br />
3,04% 3,00% 2,90%<br />
2,01% 2,00% 1,90%<br />
1,82% 2,10% 0,61%<br />
3,04% 3,00% 2,90%<br />
LCL Acuity De 1,70% à 1,90% 1,85% 1,90%<br />
LCL Lionvie Vert Equateur 1,30% 1,30% 1,40%<br />
LCL<br />
<strong>Le</strong> Conservateur<br />
Rouge Corinthe<br />
Série 3<br />
Conservateur Hélios<br />
Sélection<br />
De 1,40% à 1,80% 1,80% 1,90%<br />
2,75% 2,45% 2,27%<br />
Maaf Winalto 2,35% 1,85% 1,85%<br />
Macif Livret vie 1,20% 1,20% 1,30%<br />
Macif Actiplus 1,80% 1,80% 1,90%
27 BILAN MERCREDI DE L’ASSURANCE 4 FÉVRIER 2015 VIE WWW.NEWSASSURANCESPRO.COM 27<br />
MERCREDI 4 FÉVRIER 2015<br />
Macif Actiplus option 1,80% 2,10% 2,10%<br />
Macif Multi PERP 1,80% 1,90% 1,75%<br />
MACSF RES (AMAP) 2,40% ou 2,45% 2,40% ou 2,45% 2,20%<br />
MACSF RES Ma<strong>de</strong>lin 2,50% 2,50% 2,30%<br />
Maif Perp Maif 2,30% 2,05% 1,80%<br />
Maif Nouveau Cap 2,30% 2,05% 1,80%<br />
Maif<br />
Assurance vie responsable<br />
et solidaire<br />
(ARS)<br />
2,30% 2,05% 1,80%<br />
Matmut Matmut Vie Epargne 2,20% 2,20% 2,05%<br />
Matmut<br />
MIF<br />
MMA<br />
Monceau Assurances<br />
Monceau Assurances<br />
Matmut Vie générations<br />
Compte Epargne<br />
Libre Avenir<br />
MMA Multisupports<br />
1,95% 1,95% 1,80%<br />
2,60% 2,50% 2,35%%<br />
2,01% ou 2,16% ou<br />
2,51%<br />
1,51% ou 1,66% ou<br />
2,01%<br />
1,51% ou 1,66% ou<br />
2,01%<br />
Carnet Multi Épargne 2,52% 2,70% 1,65%<br />
Dynavie 2,50% 2,80% 1,50%<br />
Predica Alyss 1,70% 1,70% 1,60%<br />
Predica Octavie2 1,80% 1,80% 1,60%<br />
Predica Octavie 1,80% 1,80% 1,60%<br />
Predica Laurys 1,70% 1,70% 1,60%<br />
SMAvie BTP Batiretraite 2 2,05% 2,21% 2,12%<br />
Suravenir Patrimoine Vie Plus 2,05% 1,75% 1,75%<br />
Suravenir<br />
Suravenir Opportunités<br />
3,10% 2,80% 2,80%<br />
Suravenir Exelcius Vie 2,15% 1,85% 1,85%<br />
Suravenir Patrimoine Options 2% 1,70% 1,70%<br />
Suravenir<br />
Suravenir et Primonial<br />
Suravenir Ren<strong>de</strong>ment<br />
2,30% 2,00% 2,00%<br />
Securité Pierre Euro 3,60% 3,40% 3,20%<br />
Swiss Life Swiss Life Liberté De 2% à 2,70% De 2% à 2,40% 1,50% et 2,30%<br />
Swiss Life Swiss Life Strategic De 2% à 2,70% De 2% à 2,40% 1,50% et 2,30%<br />
Source : Communiqués <strong>de</strong>s assureurs-vie<br />
Légen<strong>de</strong> :<br />
En rouge : <strong>Le</strong> taux le plus bas servi en 2018<br />
En vert : <strong>Le</strong> taux le plus haut servi en 2018<br />
En 2018, le secteur <strong>de</strong> l’assurance aura servi un taux moyen <strong>de</strong> 1,83% (net <strong>de</strong> prélèvements sur encours<br />
et avant prélèvements sociaux). C’est le même taux que celui <strong>de</strong> 2017.<br />
Ce chiffre varie selon les types d’acteurs : 1,71% pour les bancassureurs (1,67% en 2017), 2,61% pour<br />
les mutuelles (2,33% en 2017), et 2,00% pour les autres assureurs (2,07% en 2017). L’ACPR n’a pas<br />
livrer <strong>de</strong> taux moyen pour les institutions <strong>de</strong> prévoyance qui ne représentent que 100 millions d’euros<br />
d’encours.<br />
À noter qu’en 2018, les assureurs ont continué <strong>de</strong> doter les provisions pour participation aux bénéfices.
L’année <strong>2019</strong> en<br />
assurance <strong>de</strong> personnes<br />
Marché<br />
Infographie sur le marché <strong>de</strong> la santé et<br />
la prévoyance<br />
P.29<br />
Règlementation<br />
Reste à charge zéro, une réforme à<br />
géométrie variable<br />
P.30<br />
Complementaire santé<br />
La résiliation infra-annuelle et ses effets<br />
secondaires<br />
P.34
BILAN DE L’ASSURANCE DE PERSONNES WWW.NEWSASSURANCESPRO.COM 29<br />
<strong>Le</strong> marché <strong>de</strong> la santé et la prévoyance en 2018<br />
Cotisations par famille d'acteurs<br />
En milliards d'euros<br />
Institutions <strong>de</strong><br />
prévoyance<br />
Sociétés<br />
d'assurance<br />
11,7<br />
15,0 12,1<br />
Évolution 2017-2018<br />
en assurance individuelle<br />
Institutions <strong>de</strong> prévoyance : -0,2%<br />
Sociétés d'assurance : +3,9%<br />
Mutuelles : +0,9%<br />
Ensemble : +2,4%<br />
Mutuelles<br />
Ensemble<br />
14,1<br />
30,0 30,3<br />
Évolution 2017-2018<br />
en assurance collective :<br />
Institutions <strong>de</strong> prévoyance : -0,7%<br />
Sociétés d'assurance : +6,5%<br />
Mutuelles : +4,9%<br />
Ensemble : +3,3%<br />
0 10 20 30 40 50 60<br />
Cotisations en santé<br />
En milliards d'euros<br />
Cotisations en prévoyance<br />
En milliards d'euros<br />
Sociétés<br />
d'assurance<br />
6,5 6,2<br />
5,5 8,9<br />
IP<br />
5,7<br />
0,8<br />
5,9<br />
Mutuelles<br />
5,5 13,0<br />
1 0,7<br />
Ensemble<br />
18,2 20,0<br />
12,1 9,9<br />
0 10 20 30<br />
4 8 12 16 20<br />
Évolution 2017-2018 :<br />
Institutions <strong>de</strong> prévoyance : -1,4%<br />
Sociétés d'assurance : +6,1%<br />
Mutuelles : +1,9%<br />
Ensemble : +2,6%<br />
Évolution 2017-2018<br />
Institutions <strong>de</strong> prévoyance : +0,1%<br />
Sociétés d'assurances : +4,2%<br />
Mutuelles : +5,5%<br />
Ensemble : +3,2%<br />
Source : FFA, FNMF et CTIP
30 WWW.NEWSASSURANCESPRO.COM<br />
BILAN DE L’ASSURANCE DE PERSONNES<br />
100% santé : Une réforme à géométrie variable<br />
Sans savoir quelle sera l’appétence<br />
<strong>de</strong>s Français pour le panier<br />
sans reste à charge, les organismes<br />
complémentaires ont<br />
passé l’année <strong>2019</strong> à faire <strong>de</strong>s<br />
étu<strong>de</strong>s d’impact sur leur niveau<br />
<strong>de</strong> prestations. Avec <strong>de</strong>s résultats<br />
très différents en fonction<br />
du portefeuille et du contrat <strong>de</strong><br />
base.<br />
Par Mariona Vivar<br />
Promesse <strong>de</strong> campagne d’Emmanuel<br />
Macron, la réforme<br />
du 100% santé prévoit la<br />
suppression du reste à charge sur<br />
certaines lunettes et prothèses <strong>de</strong>ntaires<br />
et auditives. Fin 2018, dans un<br />
contexte <strong>de</strong> crise du pouvoir d’achat,<br />
les organismes complémentaires<br />
ont reçu <strong>de</strong>s instructions du gouvernement<br />
pour ne pas augmenter<br />
les cotisations <strong>de</strong>s contrats santé<br />
d’entée <strong>de</strong> gamme suite à la mise en<br />
place <strong>de</strong> la réforme. <strong>Le</strong>s organismes<br />
complémentaires ont entendu le chef<br />
<strong>de</strong> l’État et cette modération tarifaire<br />
est <strong>de</strong>venue le mot d’ordre pour les<br />
cotisations 2020.<br />
Cependant, tout au long <strong>de</strong> l’année,<br />
différentes hypothèses actuarielles<br />
sur l’impact <strong>de</strong> la réforme ont montré<br />
que <strong>de</strong>s répercussions très différentes<br />
en fonction <strong>de</strong> la structure du<br />
portefeuille et du niveau <strong>de</strong> contrat<br />
<strong>de</strong> base. <strong>Le</strong>s contrats d’entrée <strong>de</strong><br />
gamme connaîtront une hausse <strong>de</strong>s<br />
prestations <strong>de</strong> 5 à 10%, selon plusieurs<br />
estimations tandis que les<br />
contrats collectifs haut <strong>de</strong> gamme<br />
peuvent voir leur niveau <strong>de</strong> prestations<br />
baisser.<br />
Montée en charge progressive<br />
Une <strong>de</strong>s gran<strong>de</strong>s incertitu<strong>de</strong>s <strong>de</strong><br />
la réforme est le niveau <strong>de</strong> recours<br />
au panier 100% santé, ce qui rend<br />
toutes les estimations d’impact assez<br />
hasar<strong>de</strong>uses. <strong>Le</strong> rôle <strong>de</strong>s professionnels<br />
<strong>de</strong> santé, opticiens, <strong>de</strong>ntistes et<br />
audioprothésistes sera déterminant<br />
pour orienter les assurés vers une<br />
offre avec ou sans reste à charge.<br />
Au 1er janvier 2020, la réforme entre<br />
en vigueur en optique et sur une partie<br />
<strong>de</strong>s prothèses <strong>de</strong>ntaires. En optique,<br />
la baisse du plafond <strong>de</strong> remboursement<br />
<strong>de</strong> la monture <strong>de</strong> 150 à 100<br />
euros sur les contrats responsables<br />
peut être source d’économies. En<br />
revanche, en <strong>de</strong>ntaire, les prestations<br />
sont d’ores et déjà à la hausse,<br />
avec une explosion <strong>de</strong>s prothèses<br />
en céramo-céramique qui ne sont<br />
pas couvertes par le 100% santé.<br />
Comment se distinguer ?<br />
La réforme du 100% santé favorise la<br />
standardisation <strong>de</strong>s contrats <strong>de</strong> complémentaire<br />
santé. Pour se distinguer,<br />
certains organismes complémentaires<br />
comme Harmonie Mutuelle ont décidé<br />
d’avancer le calendrier <strong>de</strong> la réforme<br />
et <strong>de</strong> proposer le 100% santé dès juillet<br />
2018. D’autres, comme le groupe<br />
Vyv ou Audiens mettent les services<br />
et l’offre <strong>de</strong> soins au cœur <strong>de</strong> leur<br />
stratégie. Enfin, certains comme MNT,<br />
MNH, Apivia Mutuelle ou Société<br />
Générale Assurances, ont fait le pari<br />
<strong>de</strong> proposer <strong>de</strong>s offres d’entrée <strong>de</strong><br />
gamme non responsables avec <strong>de</strong>s<br />
niveaux <strong>de</strong> couverture en <strong>de</strong>ntaire,<br />
optique et audioprothèse en <strong>de</strong>ssous<br />
du panier 100% santé.<br />
Quel rôle pour les réseaux ?<br />
Privés <strong>de</strong> leur rôle <strong>de</strong> négociation<br />
sur les paniers sans reste à charge,<br />
les réseaux <strong>de</strong> soins se positionnent<br />
comme <strong>de</strong>s garants <strong>de</strong> la qualité <strong>de</strong>s<br />
équipements et <strong>de</strong> la traçabilité <strong>de</strong>s<br />
verres.<br />
Parmi les autres variables d’ajustement<br />
<strong>de</strong> la réforme, figurent l’accès<br />
aux co<strong>de</strong>s détaillés <strong>de</strong>s actes <strong>de</strong><br />
nomenclature. En effet, les syndicats<br />
d’opticiens ont saisi l’Assurance maladie<br />
sur la pertinence <strong>de</strong> communiquer<br />
les co<strong>de</strong>s détaillés <strong>de</strong>s équipements<br />
aux organismes complémentaires via<br />
le flux Noémie. Or, ces <strong>de</strong>rniers réclament<br />
l’accès à ces co<strong>de</strong>s détaillés<br />
pour pouvoir d’un côté rembourser<br />
en bonne connaissance <strong>de</strong> cause<br />
l’assuré et <strong>de</strong> l’autre côté, pour lutter<br />
contre la frau<strong>de</strong>. Par ailleurs, les opticiens<br />
qui passent par <strong>de</strong>s réseaux <strong>de</strong><br />
soins communiquent d’ores et déjà<br />
accès ces co<strong>de</strong>s détaillés.<br />
L’Assurance maladie s’est tounée vers<br />
la Commission nationale informatique<br />
et libertés (Cnil) qui doit rendre un<br />
avis sur la question. En attendant,<br />
les organismes complémentaires<br />
<strong>de</strong>vront se contenter d’actes dits<br />
« <strong>de</strong> regroupement » pour les actes<br />
qui ne transitent pas par un réseau<br />
<strong>de</strong> soins. <strong>Le</strong>s co<strong>de</strong>s <strong>de</strong> regroupement<br />
ne permettent pas <strong>de</strong> connaître les<br />
spécificités techniques <strong>de</strong> l’équipement,<br />
à savoir le niveau <strong>de</strong> correction.
BILAN DE L’ASSURANCE DE PERSONNES WWW.NEWSASSURANCESPRO.COM 31<br />
<strong>Le</strong>s organismes complémentaires s’engagent<br />
à améliorer la lisibilité <strong>de</strong>s garanties<br />
De gauche à droite : Albert Lautman (FNMF), Thierry Beau<strong>de</strong>t (FNMF), Agnès Buzyn (Ministre <strong>de</strong>s Solidarités et <strong>de</strong> la Santé),<br />
Maurice Ronat (Unocam), Bernard Spitz (FFA), Djamel Souami (CTIP), Jean-Paul Lacam (CTIP) et Pierre François (FFA). <strong>Le</strong><br />
14 février <strong>2019</strong>. Photo : M.V.<br />
<strong>Le</strong>s représentants <strong>de</strong>s organismes<br />
complémentaires ont<br />
signé le 14 février <strong>2019</strong> un engagement<br />
<strong>de</strong> place pour améliorer<br />
la lisibilité <strong>de</strong>s contrats, en<br />
présence <strong>de</strong> la ministre Agnès<br />
Buzyn, à l’occasion <strong>de</strong> la première<br />
réunion du comité <strong>de</strong> suivi<br />
<strong>de</strong> la réforme 100% santé.<br />
Par Mariona Vivar<br />
Depuis l’élection d’Emmanuel<br />
Macron, les représentants<br />
<strong>de</strong>s organismes complémentaires<br />
sont mobilisés pour trouver<br />
une solution au manque <strong>de</strong> lisibilité<br />
<strong>de</strong>s contrats santé. <strong>Le</strong>ur objectif<br />
était d’échapper à la création <strong>de</strong><br />
« contrats types » que le candidat<br />
Emmanuel Macron avait imaginé<br />
pour faciliter la comparaison entre<br />
les contrats.<br />
Avec l’aval du Comité consultatif du<br />
secteur financier, <strong>de</strong>s représentants<br />
<strong>de</strong> l’Unocam, du Ctip, <strong>de</strong> la FFA et<br />
<strong>de</strong> la Mutualité française ont signé le<br />
14 février <strong>2019</strong> un engagement <strong>de</strong><br />
place qui vise à présenter <strong>de</strong> façon<br />
harmonisée les garanties.<br />
Concrètement, les organismes complémentaires<br />
s’engagent à utiliser<br />
les mêmes libellés pour présenter<br />
les principaux postes <strong>de</strong> garanties<br />
(hospitalisation, <strong>de</strong>ntaire, optique,<br />
ai<strong>de</strong>s auditives et soins courants) et<br />
à exprimer en euros le remboursement<br />
et reste à charge sur une liste<br />
d’exemples d’actes. L’objectif est <strong>de</strong><br />
permettre à l’assuré <strong>de</strong> comparer<br />
les contrats entre eux.<br />
Cette présentation <strong>de</strong>s garanties<br />
n’a pas <strong>de</strong> caractère obligatoire<br />
mais les fédérations s’engagent à<br />
en faire la promotion. L’entrée en<br />
vigueur est fixée au 1er janvier 2020<br />
pour tous les nouveaux contrats<br />
responsables et d’ici fin 2020, pour<br />
tous les contrats responsables à<br />
renouveler en cours d’année. Un<br />
<strong>bilan</strong> <strong>de</strong> l’application <strong>de</strong> cet engagement<br />
sera réalisé par l’Unocam<br />
en 2020 et 2021.<br />
L’avis mitigé du CCSF<br />
Réuni le 10 décembre <strong>2019</strong>, le<br />
CCSF a constaté la mise en œuvre<br />
effective <strong>de</strong> cet engagement par<br />
les principaux organismes mais a<br />
<strong>de</strong>mandé plus d’harmonisation dans<br />
la présentation <strong>de</strong>s remboursements.<br />
Concernant les exemples <strong>de</strong> remboursement,<br />
le comité a <strong>de</strong>mandé<br />
« qu’un travail <strong>de</strong> normalisation <strong>de</strong><br />
l’ordre <strong>de</strong>s exemples soit mené ».<br />
<strong>Le</strong> CCSF a notamment pointé du<br />
doigt les différentes manières d’exprimer<br />
le remboursement : soit en<br />
intégrant la prise en charge <strong>de</strong> l’assurance<br />
maladie, soit en l’excluant. «<br />
Cette absence d’harmonisation est<br />
d’autant plus regrettable qu’elle ne<br />
pourra pas être intégrée dans les<br />
chantiers informatiques en cours.<br />
<strong>Le</strong> Comité souhaite qu’un état <strong>de</strong>s<br />
lieux <strong>de</strong>s pratiques puisse être réalisé<br />
pour connaître la proportion<br />
<strong>de</strong>s formulations remboursement<br />
assurance maladie inclus et remboursement<br />
<strong>de</strong> l’assurance maladie<br />
exclu, tant pour les contrats individuels<br />
que collectifs», a indiqué le<br />
CCSF dans son avis.<br />
<strong>Le</strong> comité a souligné par ailleurs qu’il<br />
y a encore <strong>de</strong>s marges <strong>de</strong> progrès<br />
sur l’harmonisation <strong>de</strong>s termes utilisés<br />
pour désigner <strong>de</strong>s garanties<br />
semblables.<br />
Il a également insisté sur la nécessité<br />
<strong>de</strong> continuer à travailler avec les<br />
acteurs <strong>de</strong>s secteurs public et privé<br />
sur le glossaire et ses modalités<br />
d’adoption par les professionnels.
32 WWW.NEWSASSURANCESPRO.COM<br />
BILAN DE L’ASSURANCE DE PERSONNES<br />
TRIBUNE<br />
« Rendre compréhensible l’incompréhensible<br />
: un enjeu majeur<br />
pour les assureurs »<br />
Par Pierre Guillocheau, directeur <strong>de</strong>s assurances<br />
collectives du groupe Crédit Agricole Assurances<br />
Ce n’est pas peu dire que notre système<br />
<strong>de</strong> protection sociale est complexe et<br />
peu lisible. Qui n’a pas été confronté<br />
à <strong>de</strong> profonds questionnements face à<br />
<strong>de</strong>s événements <strong>de</strong> la vie majeurs tels qu’une<br />
hospitalisation, un acte <strong>de</strong>ntaire significatif,<br />
un arrêt <strong>de</strong> travail long ou la perspective d’un<br />
départ à la retraite ? Quels en seront les impacts<br />
financiers ? Quels parcours suivre ? À<br />
qui s’adresser ?<br />
Notre système <strong>de</strong> protection sociale souffre<br />
d’un paradoxe : globalement et macro économiquement<br />
efficient il se révèle au quotidien<br />
extrêmement complexe voire kafkaïen pour<br />
tout un chacun.<br />
Et bien souvent, les réformes, dont la finalité<br />
est bien sûr positive, en « rajoutent » en<br />
terme <strong>de</strong> complexité. <strong>Le</strong> « 100% santé », dont<br />
l’objectif <strong>de</strong> suppression du renoncement aux<br />
soins en raison <strong>de</strong> restes à charge élevés ne<br />
peut être que partagé, va se révéler sur un<br />
plan opérationnel complexe à appréhen<strong>de</strong>r<br />
pour les assurés.<br />
Outre la dépendance aux comportements <strong>de</strong>s<br />
professionnels <strong>de</strong> santé concernés, chacun<br />
d’entre nous va <strong>de</strong>voir maîtriser une connaissance<br />
approfondie <strong>de</strong>s différents types <strong>de</strong><br />
tarifs en fonction <strong>de</strong> la position <strong>de</strong>s <strong>de</strong>nts et<br />
du type <strong>de</strong> matériaux utilisé...<br />
La loi Pacte, tout en créant une forme d’harmonisation<br />
entre les différents dispositifs actuels,<br />
n’en fait pas moins continuer à cohabiter une<br />
multiplicité d’offres et <strong>de</strong> produits. Et la réforme<br />
<strong>de</strong>s retraites qui se <strong>de</strong>ssine, dont on ne peut<br />
nier l’intérêt à converger dans un régime unique,<br />
va se traduire par une pério<strong>de</strong> intermédiaire où<br />
cohabiteront anciens et nouveaux « dispositifs<br />
» avec sans doute <strong>de</strong> nombreuses exceptions.<br />
Bref, vu du « citoyen consommateur » il <strong>de</strong>vient<br />
<strong>de</strong> plus en plus difficile <strong>de</strong> se repérer dans le<br />
maquis <strong>de</strong> la protection sociale.<br />
C’est dans ce contexte que le rôle <strong>de</strong>s assureurs<br />
doit évoluer pour mieux coller aux évolutions<br />
<strong>de</strong>s attentes et <strong>de</strong>s comportements <strong>de</strong>s<br />
consommateurs.<br />
Dans cet univers global d’empilement <strong>de</strong>s acteurs<br />
et d’enchaînement <strong>de</strong> réformes, on note<br />
une <strong>de</strong>man<strong>de</strong> croissante <strong>de</strong> simplification dans<br />
la relation avec les clients, qu’ils soient particuliers,<br />
professionnels ou entreprises. L’image<br />
du secteur est encore très « administrative »<br />
et on peut noter un certain retard par rapport<br />
à ce qui se pratique par exemple dans<br />
la banque. La digitalisation du « self care »<br />
présente <strong>de</strong> fortes marges <strong>de</strong> progrès. Si les<br />
efforts ont surtout porté sur l’amélioration <strong>de</strong><br />
la relation avec les particuliers, les process
BILAN DE L’ASSURANCE DE PERSONNES WWW.NEWSASSURANCESPRO.COM 33<br />
avec les entreprises sont souvent encore vécus<br />
comme très contraignants.<br />
C’est aussi une nouvelle manière <strong>de</strong> parler<br />
aux clients qui s’impose. Qui s’y retrouve dans<br />
les pourcentages <strong>de</strong> BR, <strong>de</strong> PMSS, <strong>de</strong> trimestres,<br />
<strong>de</strong> points ? Systématiser l’expression<br />
en euros s’avère indispensable. Et concernant<br />
les réformes, le grand public est très loin d’en<br />
maîtriser les enjeux et les modalités pratiques,<br />
tant dans la santé avec un enchaînement accéléré<br />
<strong>de</strong> changements (contrats responsables,<br />
100% santé) qu’en matière <strong>de</strong> retraite avec<br />
l’arrivée <strong>de</strong> textes complexes et potentiellement<br />
anxiogènes (loi Pacte, réforme <strong>de</strong>s retraites).<br />
Par ailleurs la notion d’immédiateté est encore<br />
peu répandue dans nos métiers. Dans le domaine<br />
<strong>de</strong> la santé, la réforme « 100% santé »<br />
impose <strong>de</strong> communiquer <strong>de</strong>s exemples <strong>de</strong><br />
reste à charge mais à l’heure du tout digital<br />
et <strong>de</strong> l’instantanéité <strong>de</strong> l’information, peut-on<br />
encore admettre <strong>de</strong> ne pas disposer <strong>de</strong> cette<br />
information en temps réel pour tous les types<br />
<strong>de</strong> garanties ? En retraite supplémentaire, estil<br />
admissible <strong>de</strong> ne pas avoir <strong>de</strong> vision à tout<br />
moment sur ses rentes futures ? Comment<br />
mobiliser <strong>de</strong>s salariés sur <strong>de</strong>s versements individuels<br />
si l’impact <strong>de</strong> ceux-ci sur leur retraite<br />
future ne peut leur être fourni ?<br />
Et au-<strong>de</strong>là, les clients atten<strong>de</strong>nt <strong>de</strong> leur assureur<br />
qu’il aille plus au-<strong>de</strong>vant d’eux, qu’ils prennent<br />
les <strong>de</strong>vants pour leur expliquer les réformes<br />
et qu’ils les alertent par exemple au regard<br />
<strong>de</strong> l’optimisation <strong>de</strong> leurs parcours tant en<br />
santé qu’en retraite. Plus globalement notre<br />
profession est confrontée à une indispensable<br />
« customisation <strong>de</strong> masse » <strong>de</strong> la relation client :<br />
il s’agira d’adapter les parcours, le conseil et<br />
l’accompagnement en matière <strong>de</strong> protection<br />
sociale en fonction <strong>de</strong> l’âge, <strong>de</strong>s situations<br />
individuelles et <strong>de</strong>s comportements tout en<br />
gérant <strong>de</strong>s volumes très significatifs.<br />
Comme tous les secteurs <strong>de</strong>s services, l’assurance<br />
<strong>de</strong> personnes se trouve confrontée à<br />
<strong>de</strong> puissants enjeux <strong>de</strong> transformation <strong>de</strong> la<br />
relation avec ses clients. L’accélération <strong>de</strong>s<br />
réformes renforce plus encore cette ar<strong>de</strong>nte<br />
obligation. Ce peut être une menace mais aussi<br />
une vraie opportunité <strong>de</strong> transformation <strong>de</strong> la<br />
perception <strong>de</strong>s clients vis à vis <strong>de</strong> la valeur<br />
que leur assureur leur apporte.<br />
BIO<br />
Pierre Guillocheau<br />
Directeur <strong>de</strong>s assurances collectives -<br />
Crédit Agricole Assurances<br />
Âge : 57 ans<br />
Formation : ESCP et Sciences Po Paris<br />
Parcours : En 1987, Pierre Guillocheau débute au<br />
sein du cabinet <strong>de</strong> conseil Bernard Julhiet, puis en<br />
1989 il poursuit sa carrière <strong>de</strong> consultant chez Accenture.<br />
Pierre Guillocheau rejoint Malakoff Médéric en 2000<br />
d’abord en qualité <strong>de</strong> directeur <strong>de</strong> la stratégie et du<br />
contrôle <strong>de</strong> gestion. En 2003, il <strong>de</strong>vient directeur du<br />
centre <strong>de</strong> gestion <strong>de</strong> Paris et en 2005 il est promu<br />
au poste <strong>de</strong> directeur <strong>de</strong>s retraites. Quatre ans plus<br />
tard, il est nommé directeur <strong>de</strong> la gestion et du service<br />
clients avant <strong>de</strong> <strong>de</strong>venir en 2011 directeur général<br />
adjoint chargé du service client, <strong>de</strong> la gestion et<br />
<strong>de</strong>s systèmes d’information.<br />
Depuis 2014, Pierre Guillocheau est directeur <strong>de</strong>s<br />
assurances collectives pour l’ensemble du groupe<br />
Crédit Agricole Assurances.
34 WWW.NEWSASSURANCESPRO.COM<br />
BILAN DE L’ASSURANCE DE PERSONNES<br />
La résiliation infra-annuelle et ses effets secondaires<br />
Perçue comme une mesure punitive,<br />
la résiliation infra-annuelle<br />
<strong>de</strong>s contrats <strong>de</strong> complémentaire<br />
santé a fait l’objet d’une loi<br />
adoptée le 4 juillet <strong>2019</strong> par le<br />
Parlement.<br />
Par Mariona Vivar<br />
En pleine crise <strong>de</strong>s gilets<br />
jaunes, Emmanuel Macron a<br />
imposé la résiliation infra-annuelle,<br />
lors d’une rencontre avec les<br />
représentants <strong>de</strong>s organismes complémentaires<br />
fin 2018. Ils s’étaient<br />
engagés à renoncer aux augmentations<br />
tarifaires pour les contrats au<br />
niveau du ticket modérateur, mais<br />
« le prési<strong>de</strong>nt a souhaité aller plus<br />
loin et a voulu rajouter un peu <strong>de</strong><br />
pression en favorisant la rupture<br />
du contrat anticipé », selon Agnès<br />
Buzyn, ministre <strong>de</strong>s Solidarités et <strong>de</strong><br />
la Santé. La loi du 14 juillet <strong>2019</strong><br />
prévoit que les assurés et les entreprises<br />
puissent résilier leur contrat<br />
non seulement en fin d’année, mais<br />
quand ils le souhaitent, après une<br />
première année <strong>de</strong> détention <strong>de</strong><br />
contrat. La mesure s’appliquera à<br />
tous les contrats santé individuels<br />
et collectifs mais également à ceux<br />
mixtes santé-prévoyance, à compter<br />
du 1 er décembre 2020.<br />
<strong>Le</strong> Centre techniques <strong>de</strong>s institutions<br />
<strong>de</strong> prévoyance (Ctip) et la Mutualité<br />
Française ont montré une vive opposition<br />
à cette mesure. Ils ont avancé<br />
que l’augmentation <strong>de</strong> la concurrence<br />
induit un risque <strong>de</strong> démutualisation,<br />
un probable effet d’aubaine pour les<br />
soins programmables et une hausse<br />
<strong>de</strong>s frais d’acquisition <strong>de</strong>s contrats,<br />
et donc in fine, une hausse <strong>de</strong>s cotisations,<br />
notamment pour les assurés<br />
les plus défavorisés.<br />
La Fédération française <strong>de</strong> l’assurance<br />
et les syndicats <strong>de</strong> courtiers<br />
ont été plus partagés sur la question,<br />
tandis que les associations<br />
<strong>de</strong> consommateurs et <strong>de</strong> nouveaux<br />
entrants comme Alan se sont félicités<br />
<strong>de</strong> cette mesure, jugée favorable au<br />
pouvoir d’achat.<br />
Plus <strong>de</strong> transparence<br />
Par ailleurs, la loi prévoit <strong>de</strong> nouvelles<br />
obligations <strong>de</strong> communication pour<br />
les organismes complémentaires visà-vis<br />
<strong>de</strong> leurs assurés. <strong>Le</strong>s contrats<br />
responsables <strong>de</strong>vront non seulement<br />
communiquer le montant et la composition<br />
<strong>de</strong>s frais <strong>de</strong> gestion mais<br />
également le taux <strong>de</strong> redistribution<br />
<strong>de</strong>s contrats, à savoir le rapport<br />
cotisations sur prestations.<br />
Ces nouvelles obligations <strong>de</strong> communication<br />
sont entrées en vigueur<br />
le 17 juillet <strong>2019</strong>, date d’entrée en<br />
vigueur <strong>de</strong> la loi. Cependant, un délai<br />
<strong>de</strong> tolérance est accordé jusqu’au<br />
31 août 2020. <strong>Le</strong>s contrats conclus<br />
ou renouvelés à partir du 1e r septembre<br />
2020 <strong>de</strong>vront donc fournir<br />
ces informations, afin <strong>de</strong> pouvoir<br />
continuer à bénéficier <strong>de</strong>s avantages<br />
<strong>de</strong>s contrats responsables.<br />
La complémentaire santé solidaire entre en vigueur<br />
Depuis novembre <strong>2019</strong>, la complémentaire<br />
santé solidaire est<br />
le dispositif d’assurance complémentaire<br />
pour les personnes<br />
à faibles ressources. <strong>Le</strong>s organismes<br />
complémentaires, qui<br />
distribuent le contrat aux côtés<br />
<strong>de</strong>s Caisses primaires d’assurance<br />
maladie, considèrent que<br />
le niveau <strong>de</strong> frais <strong>de</strong> gestion est<br />
insuffisant.<br />
Par Mariona Vivar<br />
La complémentaire santé solidaire<br />
est le nom du nouveau<br />
dispositif issu <strong>de</strong> la fusion <strong>de</strong><br />
la Couverture maladie universelle<br />
complémentaire (CMU-C) et <strong>de</strong> l’Ai<strong>de</strong><br />
à la complémentaire santé (ACS).<br />
La CSS est accessible aux personnes<br />
avec <strong>de</strong>s ressources inférieures à<br />
1.007 euros par mois. <strong>Le</strong>s personnes<br />
avec <strong>de</strong>s ressources comprises<br />
entre 746 euros et 1.007 euros<br />
doivent payer une cotisation <strong>de</strong> 30<br />
euros par mois maximum. Depuis<br />
novembre <strong>2019</strong>, les bénéficiaires<br />
peuvent avoir accès au panier <strong>de</strong><br />
soins <strong>de</strong> l’ancienne CMU-C. <strong>Le</strong> tiers<br />
payant, l’absence <strong>de</strong> dépassement<br />
d’honoraires, <strong>de</strong> franchise ou <strong>de</strong> forfait<br />
journalier hospitalier font également<br />
partie <strong>de</strong>s avantages.<br />
Si aujourd’hui 7 millions <strong>de</strong> personnes<br />
bénéficient <strong>de</strong> la CMU-C ou <strong>de</strong> l’ACS,<br />
entre 10 et 12 millions <strong>de</strong> Français<br />
pourraient bénéficier <strong>de</strong> la CSS. <strong>Le</strong><br />
surcoût <strong>de</strong> la complémentaire santé<br />
solidaire est estimé à 220 millions<br />
d’euros à horizon 2022. Cette estimation<br />
est calculée sur la base d’une<br />
augmentation du taux <strong>de</strong> recours<br />
au dispositif <strong>de</strong> trois points par an.<br />
Ce taux oscille aujourd’hui entre 40<br />
et 60%.<br />
133 organismes complémentaires<br />
Selon le ministère <strong>de</strong>s Solidarités<br />
et <strong>de</strong> la Santé, 133 organismes<br />
complémentaires sont inscrits pour<br />
distribuer la complémentaire santé<br />
solidaire. 20% <strong>de</strong>s bénéficiaires <strong>de</strong><br />
l’ACS <strong>de</strong>vront changer d’assureur<br />
car leur organisme ne fait pas partie<br />
<strong>de</strong>s entités distributrices.<br />
<strong>Le</strong>s organismes complémentaires<br />
qui distribuent l’offre seront remboursés<br />
aux frais réels engagés<br />
par les bénéficiaires. <strong>Le</strong> niveau <strong>de</strong><br />
remboursement <strong>de</strong>s frais <strong>de</strong> gestion<br />
a fait l’objet d’âpres négociations<br />
entre organismes complémentaires<br />
et Sécurité sociale.<br />
Finalement, en 2020, ils percevront,<br />
au titre <strong>de</strong>s frais <strong>de</strong> gestion,<br />
32 euros par an et par bénéficiaire<br />
couvert en CSS contributive. Ce<br />
montant est considéré insuffisant par<br />
les représentants <strong>de</strong>s organismes<br />
complémentaires. Thierry Beau<strong>de</strong>t,<br />
prési<strong>de</strong>nt <strong>de</strong> la FNMF, a appelé les<br />
mutuelles à quantifier leur déficit.
L’année <strong>2019</strong><br />
PRO<br />
<strong>de</strong>s grands risques<br />
P.3<br />
Marché<br />
Sur l’aviation plane la<br />
sinistrose<br />
P.36<br />
P.14<br />
Focus<br />
<strong>Le</strong> cyber, on s’y perd<br />
P.38<br />
P.11<br />
Acteurs<br />
Faites entrer les sortants<br />
P.39
36 WWW.NEWSASSURANCESPRO.COM<br />
BILAN DES GRANDS RISQUES<br />
Sur l’aviation plane la sinistrose...<br />
En manque <strong>de</strong> profitabilité <strong>de</strong>puis<br />
plus d’une décennie, le marché<br />
<strong>de</strong> l’assurance aviation perd peu<br />
à peu <strong>de</strong> l’altitu<strong>de</strong>. Confrontés<br />
à <strong>de</strong> nombreux défis technologiques<br />
et <strong>de</strong> nouveaux risques,<br />
les principaux opérateurs voient le<br />
nombre et l’ampleur <strong>de</strong>s sinistres<br />
progresser, avec <strong>de</strong>s montants<br />
d’in<strong>de</strong>mnisations qui dépassent<br />
ceux <strong>de</strong>s primes.<br />
Par Thierry Gouby<br />
En tête <strong>de</strong>s branches les moins<br />
profitables du marché, et ce<br />
<strong>de</strong>puis <strong>de</strong>s années, l’assurance<br />
aviation est arrivé en bout <strong>de</strong> piste.<br />
Et si chacun <strong>de</strong>s opérateurs évoluant<br />
est conscient du problème, le marché<br />
semble tourner en rond, sans solution.<br />
Depuis les attentats du World Tra<strong>de</strong><br />
Center, le niveau <strong>de</strong> prime a baissé <strong>de</strong><br />
5 à 20% chaque année pour arriver<br />
fin <strong>2019</strong> à un plus bas historique.<br />
Et si le redressement tarifaire qui<br />
s’opère sur l’ensemble <strong>de</strong>s grands<br />
risques pourrait, à plus ou moins longs<br />
termes, permettre <strong>de</strong> redonner <strong>de</strong><br />
l’air à certains porteurs <strong>de</strong> risques, il<br />
s’agit du seul marché où le montant<br />
<strong>de</strong>s limites <strong>de</strong> garanties accordées<br />
aux clients (5 à 6 milliards d’euros en<br />
moyenne), dépasse le double <strong>de</strong> la<br />
prime mondiale collectée annuellement<br />
(environ 2 milliards d’euros).<br />
À l’heure où le trafic aérien n’a jamais<br />
été aussi <strong>de</strong>nse, le marché doit également<br />
faire face à la croissance du<br />
nombre et <strong>de</strong> l’ampleur <strong>de</strong>s sinistres,<br />
avec <strong>de</strong>s montants d’in<strong>de</strong>mnisations<br />
qui explosent. Dans son <strong>de</strong>rnier rapport<br />
« Aviation Risk 2020 » sur la sécurité<br />
du marché <strong>de</strong> l’aviation commerciale<br />
dans le mon<strong>de</strong>, Allianz Global Corporate<br />
& Specialty indiquait que la<br />
fréquence <strong>de</strong>s sinistres est en hausse<br />
pour <strong>de</strong>s montants d’in<strong>de</strong>mnisation eux<br />
aussi en forte progression. Sur plus <strong>de</strong><br />
50 000 <strong>de</strong>man<strong>de</strong>s d’in<strong>de</strong>mnisation en<br />
aviation analysées ces cinq <strong>de</strong>rnières<br />
années par l’assureur (soit près <strong>de</strong><br />
15 milliards d’euros) « les collisions<br />
et acci<strong>de</strong>nts représentent plus <strong>de</strong><br />
la moitié <strong>de</strong> la valeur <strong>de</strong>s sinistres<br />
Répartition du coût <strong>de</strong>s sinistres aviation<br />
3.00%<br />
4.00%<br />
6.00%<br />
12.00%<br />
18.00%<br />
Crash / Collisions<br />
51.867 sinistres aviation<br />
(57%), à savoir 8,4 milliards d’euros,<br />
et plus d’un quart du nombre <strong>de</strong>s<br />
sinistres (27%) », peut-on lire dans<br />
l’étu<strong>de</strong> (voir infographies ci-<strong>de</strong>ssus).<br />
Selon les données <strong>de</strong> Munich Re,<br />
au cours <strong>de</strong>s 10 <strong>de</strong>rnières années,<br />
le marché <strong>de</strong> l’assurance aviation<br />
générale américain enregistre tous<br />
les ans et <strong>de</strong>mi un sinistre excédant<br />
50 millions <strong>de</strong> dollars en RC tous les<br />
2,2 ans et un sinistre excédant 100<br />
millions <strong>de</strong> dollars.<br />
Nouvelle ère<br />
57.00%<br />
Défaut <strong>de</strong> fabrication / Maintenance<br />
Panne mécanique Inci<strong>de</strong>nts <strong>de</strong> voyage Dommages aux biens<br />
Autres<br />
Répartition du nombre <strong>de</strong> sinistres aviation<br />
32,00%<br />
3,00%<br />
5,00%<br />
14,00%<br />
51.867 sinistres aviation<br />
27,00%<br />
19,00%<br />
Crash / Collisions Inci<strong>de</strong>nts <strong>de</strong> voyage Défaut <strong>de</strong> fabrication / Maintenance<br />
Glissa<strong>de</strong>s et chutes Produits défectueux Autres<br />
Source : AGCS<br />
Mais le marché doit également faire<br />
face à <strong>de</strong> nouvelles évolutions technologiques<br />
et à une complexification<br />
<strong>de</strong>s risques qui pourraient encore
BILAN DES GRANDS RISQUES WWW.NEWSASSURANCESPRO.COM 37<br />
mettre à mal le peu d’acteurs actifs<br />
sur la branche, et ce quels que soient<br />
les segments. « La <strong>de</strong>rnière décennie<br />
a vu l’apparition <strong>de</strong>s prémices du tourisme<br />
spatial, l’intégration <strong>de</strong>s UAVs<br />
(communément appelés drones) dans<br />
l’espace aérien, les risques cyber,<br />
la réduction <strong>de</strong> la séparation entre<br />
aéronefs par système satellitaire,<br />
l’intégration <strong>de</strong> nouveaux matériaux<br />
notamment composites, pour ne citer<br />
que quelques exemples », indiquait y<br />
a quelques mois dans nos colonnes<br />
Christophe Paulin, souscripteur aviation<br />
chez Beazley France.<br />
Et la complexité grandissante <strong>de</strong> la<br />
conception, <strong>de</strong> la technologie et <strong>de</strong> la<br />
construction <strong>de</strong>s aéronefs, peut avoir<br />
<strong>de</strong>s conséquences importantes avec<br />
une hausse du coût <strong>de</strong>s inci<strong>de</strong>nts au<br />
sol, notamment sur <strong>de</strong>s flottes entières.<br />
« Tel a été le cas pour le Boeing 787<br />
Dreamliner en 2013, à la suite <strong>de</strong> problèmes<br />
électriques liés aux batteries<br />
en lithium-ion, et plus récemment pour<br />
le Boeing 737 Max <strong>de</strong> <strong>de</strong>rnière génération,<br />
après <strong>de</strong>ux acci<strong>de</strong>nts mortels<br />
survenus dans un intervalle <strong>de</strong> cinq<br />
mois en 2018 et <strong>2019</strong> », indique<br />
AGCS. Si le sinistre Boeing dure<br />
<strong>de</strong>puis plus d’un an maintenant, les<br />
<strong>de</strong>rnières estimations établies cet été<br />
indiquaient que la facture s’élevait à<br />
quelque 8 milliards <strong>de</strong> dollars et ne<br />
comprend pas les in<strong>de</strong>mnisations <strong>de</strong>s<br />
familles <strong>de</strong> victimes, qui ont déjà porté<br />
plainte, ou d’éventuelles amen<strong>de</strong>s et<br />
règlements <strong>de</strong> litiges.<br />
<strong>Le</strong>s grands risques sur la mauvaise pente... tarifaire<br />
Pour la première fois <strong>de</strong>puis 2001,<br />
le marché <strong>de</strong>s grands risques IARD<br />
doit faire face à <strong>de</strong>s hausses tarifaires<br />
généralisées. Impactés<br />
techniquement sur l’ensemble<br />
<strong>de</strong>s branches, les assureurs n’ont<br />
d’autre choix que <strong>de</strong> redresser la<br />
barre, mettant au passage clients<br />
et courtiers sous pression. Pourtant,<br />
certains y trouvent <strong>de</strong> nouvelles<br />
opportunités...<br />
Par Thierry Gouby<br />
Après plusieurs signes avantcoureurs,<br />
le retournement<br />
tarifaire annoncé sur le marché<br />
<strong>de</strong>s grands risques IARD est<br />
désormais une réalité. Au sortir d’un<br />
cycle baissier <strong>de</strong> près <strong>de</strong> 20 ans, les<br />
assureurs, acculés techniquement, ont<br />
entamé un redressement tarifaire systématique<br />
et parfois conséquent sur<br />
l’ensemble <strong>de</strong>s lignes sur lesquelles<br />
ils évoluent. Si à ce sta<strong>de</strong>, seule la<br />
ligne RC semble épargnée, « pour<br />
2020, il vaudrait mieux prévoir <strong>de</strong>s<br />
rétentions plus importantes et/ou un<br />
budget en hausse <strong>de</strong> 5 à 20% »,<br />
prévient l’Amrae (l’Association pour<br />
le management <strong>de</strong>s risques et <strong>de</strong>s<br />
assurances <strong>de</strong> l’entreprise).<br />
Avec <strong>de</strong>s ratios combinés qui frôlent<br />
les 100% et <strong>de</strong>s revenus financiers<br />
mis à mal par les taux bas, les assureurs<br />
manoeuvrent désormais en eau<br />
trouble, dans un environnement <strong>de</strong><br />
« hard maket » scindé entre majorations<br />
et plus gran<strong>de</strong> sélectivité.<br />
Côté capacités, même si elles restent<br />
abondantes, les porteurs <strong>de</strong> risques<br />
réduisent désormais engagements et<br />
expositions. « Pour la première année,<br />
<strong>de</strong>s assureurs apériteurs ont décidé<br />
<strong>de</strong> réduire <strong>de</strong> 20-30% leurs parts sur<br />
<strong>de</strong>s comptes historiques, laissant les<br />
assurés avec <strong>de</strong>s découverts significatifs<br />
<strong>de</strong> garantie », poursuit l’Amrae.<br />
Au-<strong>de</strong>là <strong>de</strong> la France, cette tendance<br />
est i<strong>de</strong>ntiques du côté <strong>de</strong>s porteurs<br />
<strong>de</strong> risques européens, le contexte<br />
du Brexit venant ajouter encore à la<br />
difficulté.<br />
Du jamais vu<br />
Face à cette situation, intermédiaires<br />
et entreprises sont également sous<br />
pression. « La séquence actuelle est<br />
un défi pour beaucoup d’acteurs et<br />
d’un point <strong>de</strong> vue générationnel, les<br />
collaborateurs qui n’ont jamais connu<br />
<strong>de</strong> marché haussier sont nombreux<br />
tant dans nos équipes, que chez les<br />
courtiers ou les clients. Nous sommes<br />
donc face à un marché qui a moins<br />
cette habitu<strong>de</strong> <strong>de</strong> la négociation et<br />
les renouvellements se sont faits<br />
dans une atmosphère plus tendue<br />
en fin d’année <strong>de</strong>rnière », expliquait<br />
avant l’été Corinne Cipière, directrice<br />
générale d’AGCS France, dans nos<br />
colonnes.<br />
Dans ce contexte, plusieurs compagnies,<br />
plutôt que <strong>de</strong> <strong>de</strong>voir jouer le jeu<br />
<strong>de</strong> majorations intenables, préfèrent<br />
réduire la voilure ou stopper purement<br />
et simplement la souscription <strong>de</strong> certains<br />
risques.<br />
Ainsi, les retraits <strong>de</strong> Swiss Re du<br />
marché <strong>de</strong> l’aviation générale et du<br />
spatiale dans certains pays dont la<br />
France, tout comme MS Amlin au UK,<br />
ou encore l’arrêt <strong>de</strong> la souscription<br />
en dommage et RC en France <strong>de</strong><br />
Tokio Marine Europe, témoignent d’un<br />
sérieux recentrage <strong>de</strong> compagnies en<br />
quête <strong>de</strong> rentabilité (voir page 39).<br />
Si <strong>de</strong> leur côté, les entreprises, par<br />
l’intermédiaire <strong>de</strong> leurs risk-managers,<br />
doivent pouvoir justifier <strong>de</strong> budgets<br />
d’assurances à la hausse auprès <strong>de</strong><br />
leur direction générale, le courtage est<br />
lui aussi sous pression, placé entre<br />
le marteau et l’enclume. « La vraie<br />
différence va se faire par la technicité<br />
et l’expertise. Accompagner le<br />
client est normal, bien le conseiller<br />
est vital », lâche le DG d’un grand<br />
courtier IARD.<br />
« Certains assureurs font le choix<br />
<strong>de</strong> redresser les conditions <strong>de</strong> façon<br />
transversale, en ignorant la performance<br />
passée. Décision qui amène<br />
à une remise sur le marché <strong>de</strong> certaines<br />
affaires, créant <strong>de</strong>s opportunités<br />
réelles pour les autres assureurs »,<br />
indique <strong>de</strong> son côté Gras Savoye Willis<br />
Towers Watson France dans sa <strong>de</strong>rnière<br />
note <strong>de</strong> conjoncture. Ainsi, l’arrivée<br />
récente d’acteurs comme Convex<br />
ou Berkshire Hathaway Speciality<br />
Insurance sur le marché, laisse déjà<br />
entrevoir un contexte moins tendu.<br />
« Cette situation peut intéresser <strong>de</strong><br />
nouvelles structures financières avec<br />
<strong>de</strong>s expositions différentes, mais il<br />
faut gar<strong>de</strong>r en tête que, sur ce marché,<br />
les capacités restent mises en<br />
risques. L’assurance reste un sport<br />
<strong>de</strong> riches », conclut Léopold Larios<br />
<strong>de</strong> Piña, administrateur <strong>de</strong> l’Amrae,<br />
et risk manager du groupe Mazars.
38 WWW.NEWSASSURANCESPRO.COM<br />
BILAN DES GRANDS RISQUES<br />
<strong>Le</strong> cyber, on s’y perd<br />
I<strong>de</strong>ntifié <strong>de</strong>puis près <strong>de</strong> 10<br />
ans comme l’une <strong>de</strong>s plus<br />
importantes menaces émergentes,<br />
le risque cyber donne<br />
aujourd’hui du fil à retordre<br />
aux assureurs et réassureurs<br />
du marché. Face à un danger<br />
en perpétuelle évolution, une<br />
tarification peu adaptée et une<br />
sinistralité trop importante, le<br />
cyber n’est filialement pas la<br />
poule aux œufs d’or que certains<br />
espéraient.<br />
Par Thierry Gouby<br />
Avec une explosion <strong>de</strong> la<br />
<strong>de</strong>man<strong>de</strong> <strong>de</strong> couvertures<br />
<strong>de</strong>puis plus <strong>de</strong> quatre ans,<br />
les assureurs auraient pu trouver<br />
dans le risque cyber un important<br />
relais <strong>de</strong> croissance… mais il n’en<br />
est rien. <strong>Le</strong>s problématiques <strong>de</strong><br />
cumuls, notamment du fait <strong>de</strong><br />
garanties mal positionnées ou <strong>de</strong><br />
couvertures silencieuses, posent<br />
encore d’importantes difficultés<br />
aux compagnies, sur un marché <strong>de</strong><br />
la cyberassurance réduit (environ<br />
4 milliards <strong>de</strong> dollars d’encaissement<br />
<strong>de</strong> primes aujourd’hui)<br />
mais très dynamique (2 milliards<br />
<strong>de</strong> dollars <strong>de</strong> primes rien qu’aux<br />
USA l’année <strong>de</strong>rnière), en hausse<br />
<strong>de</strong> 26% <strong>de</strong>puis 2015.<br />
Et les assureurs n’ont pas attendu<br />
les quelques sinistres médiatiques<br />
comme NotPetya ou Wannacry et<br />
leurs conséquences financières<br />
chez certains grands clients (220<br />
millions d’euros <strong>de</strong> chiffre d’affaires<br />
perdus pour Saint-Gobain) pour<br />
comprendre que les difficultés pour<br />
couvrir le risque cyber étaient plus<br />
importantes qu’escomptées.<br />
Alors que les <strong>de</strong>man<strong>de</strong>s <strong>de</strong> couvertures<br />
augmentent sans discontinuer,<br />
les compagnies peinent à<br />
i<strong>de</strong>ntifier les polices les plus adaptées<br />
en fonction d’un risque <strong>de</strong><br />
nature très changeante. « L’évaluation<br />
<strong>de</strong> la cyberexposition assurée<br />
est compliquée », indique l’agence<br />
<strong>de</strong> notation Moody’s Investors Services<br />
dans sa <strong>de</strong>rnière étu<strong>de</strong> sur<br />
la cyberassurance.<br />
« Même si les capacités disponibles<br />
restent importantes sur le<br />
marché du cyber, la pério<strong>de</strong> <strong>de</strong>s<br />
renouvellements a vu les assureurs<br />
historiques <strong>de</strong> cette branche<br />
réduire leurs capacités sur certains<br />
programmes. La sinistralité<br />
(notamment parce que <strong>de</strong> plus<br />
en plus d’entreprises sont couvertes<br />
pour ce risque), permet aux<br />
assureurs une meilleure compréhension<br />
du risque avec la mise<br />
en place d’une tarification plus<br />
adaptée. Si certains porteurs <strong>de</strong><br />
risques restent pru<strong>de</strong>nts quant à<br />
leurs expositions, les capacités<br />
<strong>de</strong> QBE restent stables sur ce<br />
risque », indique Amanda Maréchal,<br />
souscriptrice RC professionnelle<br />
et cyber chez QBE France<br />
Même constat pour le courtier Siaci<br />
Saint Honoré qui explique dans<br />
ses <strong>de</strong>rnières prévisions <strong>de</strong> marché<br />
concernant les grands risques<br />
en 2020 que l’Europe et ses 100<br />
millions d’euros <strong>de</strong> primes « est en<br />
retard quant à l’adoption <strong>de</strong> couvertures<br />
cyber », loin <strong>de</strong>rrière les<br />
États-Unis, pionniers en la matière.<br />
Ainsi, même si le risque cyber bénéficie<br />
sur le marché d’une capacité<br />
globale théorique d’environ 800<br />
millions d’euros, , « chacun offre<br />
individuellement <strong>de</strong>s capacités à<br />
la baisse », explique le courtier.<br />
Difficile dès lors <strong>de</strong> prétendre tirer<br />
profit d’une activité dont l’historique<br />
reste encore à écrire et sur<br />
laquelle d’autres problèmes annexes<br />
viennent aujourd’hui peser.<br />
Silent, ça tourne !<br />
Ainsi, les assureurs doivent aujourd’hui<br />
faire le tri entre garanties<br />
cyber dédiées ou intégrées<br />
dans les polices d’assurances<br />
multirisques traditionnelles et les<br />
couvertures dites « silencieuses »<br />
sèment <strong>de</strong>puis quelques exercices<br />
la zizanie dans les comptes <strong>de</strong><br />
résultat.<br />
« <strong>Le</strong>s extensions cyber tant pour<br />
les dommages directs (reconstitution<br />
<strong>de</strong>s données) que pour<br />
les pertes d’exploitation consécutives<br />
sont désormais soit refusées<br />
par les assureurs dommages, soit<br />
maintenues à <strong>de</strong>s niveaux très<br />
faibles », explique S2H. « Dans<br />
le cadre d’un marché dur, certains<br />
assureurs et réassureurs<br />
souhaitent remettre en question<br />
la couverture <strong>de</strong>s dommages matériels<br />
consécutifs à un inducteur<br />
cyber. Cette remise en question<br />
va d’une exclusion stricte à une<br />
exclusion <strong>de</strong>s dommages autres<br />
qu’incendie ou explosion, ou <strong>de</strong><br />
façon plus modérée à une souslimitation<br />
».<br />
« Une évaluation et une gestion<br />
précises <strong>de</strong> la cyberexposition<br />
constituent une priorité absolue<br />
pour les assureurs dommages,<br />
d’autant que les limites <strong>de</strong> garanties<br />
<strong>de</strong>s polices traditionnelles<br />
sont souvent <strong>de</strong>s multiples <strong>de</strong><br />
celles prévues par les polices<br />
cyber dédiées », indique <strong>de</strong> son<br />
côté Moody’s.<br />
Devant ces menaces, certaines<br />
compagnies comme Allianz (via<br />
AGCS) ont annoncé avoir pris <strong>de</strong>s<br />
mesures contre les couvertures<br />
silencieuses lors <strong>de</strong> la souscription,<br />
le régulateur britannique (The Bank<br />
of England Pru<strong>de</strong>ntial Regulation<br />
Authority) a <strong>de</strong>mandé aux assureurs<br />
d’élaborer <strong>de</strong>s plans d’action<br />
en ce sens. De même, le Lloyd’s<br />
of London souhaite qu’en 2020,<br />
toutes les polices dommages firstparty<br />
<strong>de</strong> ses compagnies membres<br />
soient transparentes pour éviter les<br />
cyberexpositions cachées.<br />
Dernièrement, l’ACPR a même<br />
rendu une note où elle souhaitait<br />
une clarification <strong>de</strong>s définitions<br />
et <strong>de</strong> la terminologie relatives aux<br />
risques cyber. <strong>Le</strong> gendarme a également<br />
<strong>de</strong>mandé la construction<br />
<strong>de</strong> bases statistiques pouvant<br />
permettre « <strong>de</strong> mieux délimiter<br />
les garanties et <strong>de</strong> les tarifer <strong>de</strong><br />
façon pertinente ». L’Autorité souhaite<br />
également sensibiliser et former<br />
assureurs (et notamment les<br />
forces commerciales) et assurés<br />
à ce risque.
BILAN DES GRANDS RISQUES WWW.NEWSASSURANCESPRO.COM 39<br />
Faites entrer les sortants !<br />
<strong>Le</strong> durcissement tarifaire qui<br />
touche le marché <strong>de</strong>s grands<br />
risques pousse certaines compagnies<br />
à revoir leurs expositions<br />
et leurs politiques <strong>de</strong><br />
souscription en Europe. Sur<br />
fonds <strong>de</strong> Brexit, plusieurs assureurs<br />
font au contraire le choix<br />
<strong>de</strong> se développer, faisant du<br />
départ <strong>de</strong>s uns une opportunité<br />
<strong>de</strong> croissance.<br />
Par Thierry Gouby<br />
Depuis quelques mois, les<br />
gesticulations <strong>de</strong> certains<br />
porteurs <strong>de</strong> risques<br />
sur plusieurs marchés d’Europe<br />
interrogent. Entre durcissement<br />
<strong>de</strong>s politiques <strong>de</strong> souscription ou<br />
arrêt pur et simple <strong>de</strong> plusieurs<br />
activités, certaines compagnies ont<br />
clairement fait le choix <strong>de</strong> réorienter<br />
leurs stratégies pour gagner en<br />
efficacité et en rentabilité.<br />
L’exemple le plus frappant est<br />
sans doute celui <strong>de</strong> MS Amlin,<br />
qui a annoncé fin septembre un<br />
recentrage <strong>de</strong> sa stratégie <strong>de</strong><br />
souscription à travers le mon<strong>de</strong><br />
et un plan <strong>de</strong> transformation à<br />
horizon 2023. L’assureur, qui a<br />
souhaité redéployer ses priorités<br />
en matière <strong>de</strong> capital et <strong>de</strong> gestion,<br />
a notamment i<strong>de</strong>ntifié neuf<br />
secteurs d’activité qui ne feront<br />
plus partie <strong>de</strong> sa future orientation<br />
stratégique.<br />
La compagnie a confirmé qu’elle<br />
mettra en run-off ses activités P&C<br />
au Royaume-Uni (dommages corporate,<br />
immobilier, RC, flotte, etc)<br />
fin janvier 2020 et cessera toute<br />
souscription en assurance aviation.<br />
La maison mère, MS&AD Group,<br />
a également revu l’organisation<br />
et la structure <strong>de</strong> gouvernance<br />
<strong>de</strong> ses activités internationales<br />
(en Asie et en Amérique) en plaçant<br />
notamment MS Amlin Europe<br />
(France, Belgique et Pays-Bas)<br />
directement sous la responsabilité<br />
MSIG Tokyo.<br />
Dans l’Hexagone, d’autres assureurs<br />
se questionnent. À l’heure<br />
du Brexit et dans un marché où<br />
les niveaux tarifaires se sont subitement<br />
redressés après quinze<br />
années <strong>de</strong> baisse continue, plusieurs<br />
porteurs <strong>de</strong> risques envisagent<br />
<strong>de</strong> revoir leurs expositions<br />
et leurs engagements. D’autres ont<br />
décidé très clairement <strong>de</strong> réduire<br />
la voilure. Ainsi, <strong>de</strong>puis septembre<br />
<strong>2019</strong>, Tokio Marine Europe a<br />
stoppé ses activités dommages<br />
aux biens et RC en France, suivi<br />
quelques semaines plus tard par<br />
Swiss Re Corporate Solutions, a<br />
cessé toute souscription sur les<br />
lignes marine / aviation et agroalimentaire.<br />
Opportunités<br />
Dans ce contexte particulier,<br />
d’autres compagnies ont au<br />
contraire décidé <strong>de</strong> tirer leur<br />
épingle du jeu sur un marché<br />
en flottement. Au-<strong>de</strong>là <strong>de</strong>s rapprochements,<br />
qui ont permis à<br />
certains acteurs comme Axa XL<br />
<strong>de</strong> bénéficier au bon moment <strong>de</strong><br />
synergies (capacités, expertises,<br />
implantations régionales, etc),<br />
BHSI (Berkshire Hathaway Specialty<br />
Insurance), la marque dédiée<br />
aux grands risques du géant <strong>de</strong><br />
l’assurance, a décidé d’ouvrir dans<br />
plusieurs pays d’Europe <strong>de</strong>s succursales.<br />
En France, l’assureur<br />
fignole son arrivée et se déploiera<br />
dans un premier temps sur les<br />
branches dommages, responsabilité<br />
civile et lignes financières,<br />
mais l’attrait <strong>de</strong>s courtiers pour <strong>de</strong><br />
nouvelles capacités ne fait plus<br />
aucun doute.<br />
En Angleterre cette fois, l’exemple<br />
<strong>de</strong> Convex Group est aussi singulier.<br />
Lancé mi-<strong>2019</strong> par Stephen<br />
Catlin, la compagnie positionnée<br />
sur les grands risques IARD, veut<br />
concurrencer les acteurs traditionnels<br />
du marché en supprimant ou<br />
externalisant les tâches administratives<br />
nécessitant l’intervention<br />
humaine (réclamations, gestion,<br />
finances, etc) pour gagner en agilité<br />
et en réactivité.<br />
L’assureur utilisera également l’IA<br />
et le big data pour ses processus<br />
<strong>de</strong> souscription. Après une levée<br />
<strong>de</strong> fonds record <strong>de</strong> 1,8 milliard <strong>de</strong><br />
dollars, la compagnie (Convex Re<br />
et Convex Group UK), déjà notée<br />
A- (Excellent) par AM Best, vient,<br />
avec quelques autres acteurs apathiques,<br />
rebattre les cartes d’un<br />
marché <strong>de</strong>s grands risques où ceux<br />
qui n’ont pas su anticiper ou se<br />
réinventer vont subir <strong>de</strong> plein fouet<br />
un retournement <strong>de</strong> marché parti<br />
pour durer et dans lequel il y aura<br />
(encore) <strong>de</strong> la casse.
40 WWW.NEWSASSURANCESPRO.COM<br />
BILAN DES GRANDS RISQUES<br />
TRIBUNE<br />
2020, un marché dur et après ?<br />
Par Frédéric Grand, vice-prési<strong>de</strong>nt du directoire <strong>de</strong> Diot<br />
La fin <strong>de</strong> l’année <strong>2019</strong> aura été marquée,<br />
sur les grands risques, par un retournement<br />
brutal du marché <strong>de</strong> l’assurance. Il<br />
y a eu certes <strong>de</strong>s signes avant-coureurs<br />
en 2018, mais la force du retournement a été<br />
frappante.<br />
Si on regar<strong>de</strong> en arrière, les grands risques ont<br />
connu, à plusieurs reprises et particulièrement<br />
en 2001-2002, un changement d’ampleur du<br />
marché. Il y a eu la tragédie du 11 septembre<br />
2001, les années <strong>de</strong> baisse qui l’ont précédée,<br />
mais aussi l’éclatement <strong>de</strong> la bulle internet et<br />
le krach boursier qui a suivi. À l’époque, les<br />
assureurs portaient plus d’actions à leur <strong>bilan</strong><br />
et c’est le double effet d’un actif qui baisse<br />
et d’un passif qui monte qui a créé l’intensité<br />
du marché haussier <strong>de</strong> 2002. Il s’ensuivra une<br />
pério<strong>de</strong> <strong>de</strong> détente <strong>de</strong>s prix et <strong>de</strong>s conditions<br />
qui aura duré une décennie et <strong>de</strong>mie.<br />
En <strong>2019</strong>, le phénomène d’augmentation <strong>de</strong> la<br />
sinistralité s’observe également.<br />
Comme en 2002, c’est un phénomène financier<br />
qui accélère le redressement technique. En<br />
juillet <strong>2019</strong>, l’OAT à 10 ans française est entrée<br />
en territoire négatif et y est restée jusqu’en<br />
novembre. Si les taux sont bas <strong>de</strong>puis plusieurs<br />
années, le passage en taux négatif pour la France<br />
a marqué les esprits chez les assureurs. Des<br />
taux durablement bas signifient une poursuite<br />
<strong>de</strong> la baisse <strong>de</strong> contribution <strong>de</strong>s produits financiers<br />
dans leurs résultats, un impact tarifaire<br />
significatif dans les branches « longues » et<br />
surtout une baisse importante <strong>de</strong>s marges <strong>de</strong><br />
solvabilité, marges désormais encadrées <strong>de</strong><br />
près par la réglementation Solvabilité 2.<br />
C’est ainsi à nouveau la conjonction d’éléments<br />
<strong>de</strong> différentes natures - la hausse <strong>de</strong> la sinistralité<br />
et l’impact <strong>de</strong> l’environnement <strong>de</strong> taux sur<br />
les marges <strong>de</strong> solvabilité - qui crée la force du<br />
retournement du marché. Et ce retournement<br />
est très marqué sur les grands risques comptetenu<br />
du plus faible nombre d’acteurs.<br />
Que nous préparent donc les dix prochaines<br />
années et quel rôle pour les différents acteurs ?<br />
Il est difficile <strong>de</strong> dire si le phénomène <strong>de</strong> cycle<br />
se reproduira. <strong>Le</strong> marché pourrait se détendre<br />
avec <strong>de</strong>s résultats techniques qui se redresseront<br />
et l’arrivée <strong>de</strong> nouveaux acteurs puisque<br />
les capitaux ne manquent pas. Un marché dur<br />
qui dure, c’est-à-dire un maintien <strong>de</strong> conditions<br />
rigoureuses d’accès aux capacités, est un scénario<br />
moins probable. Il pourrait trouver ses<br />
raisons dans la réglementation, une vraie barrière<br />
à l’entrée pour les lea<strong>de</strong>rs, et l’environnement<br />
<strong>de</strong> taux zéro qui maintiennent les assureurs et<br />
leur direction générale sous pression.<br />
Ce qui est certain, c’est que les assureurs resteront<br />
sur les risques <strong>de</strong>s entreprises. <strong>Le</strong>ur métier<br />
est <strong>de</strong> plus en plus challengé sur le segment<br />
du particulier et du professionnel. L’entreprise<br />
restera un axe stratégique pour les assureurs<br />
et ils <strong>de</strong>vront y investir au risque <strong>de</strong> se faire<br />
dépasser.<br />
Ce qui est également certain, c’est que les courtiers<br />
continueront d’œuvrer pour leurs clients. Un<br />
marché difficile met le rôle <strong>de</strong>s plus techniques
BILAN DES GRANDS RISQUES WWW.NEWSASSURANCESPRO.COM 41<br />
en valeur et permet <strong>de</strong> donner à chaque grand<br />
client un sur-mesure total lié à son contexte.<br />
Ce sur-mesure, visant à garantir un financement<br />
<strong>de</strong>s risques optimum, nécessite la mobilisation<br />
<strong>de</strong> toutes les expertises. Ce sont bien sûr les<br />
compétences techniques <strong>de</strong>s équipes, celles<br />
liées à l’analyse <strong>de</strong>s risques et <strong>de</strong>s couvertures,<br />
les outils <strong>de</strong> simulation <strong>de</strong> rétentions ou<br />
encore la capacité à accé<strong>de</strong>r au marché <strong>de</strong> la<br />
réassurance. Sans oublier la proximité et le<br />
dialogue continu avec le client.<br />
Mais les prochaines dix années ne pourraientelles<br />
pas apporter leur lot <strong>de</strong> changements<br />
et <strong>de</strong>venir celles <strong>de</strong> la co-construction et <strong>de</strong><br />
l’innovation retrouvée ?<br />
Nous <strong>de</strong>vons collectivement abaisser le coût<br />
<strong>de</strong> la syndication du risque. C’est enclenché<br />
mais nous n’allons pas assez vite. Nous <strong>de</strong>vons<br />
poursuivre le travail sur la donnée et son enrichissement<br />
pour être plus pertinents et prédictifs<br />
pour nos clients. <strong>Le</strong>s parcours clients, la<br />
digitalisation, seront <strong>de</strong>s sources <strong>de</strong> simplicité<br />
et <strong>de</strong> création <strong>de</strong> valeurs que nous <strong>de</strong>vons<br />
construire ensemble. La prévention, avec l’IA<br />
et les IOT, sera profondément modifiée et les<br />
moyens <strong>de</strong> financement <strong>de</strong>s risques avec. La<br />
gestion <strong>de</strong>s risques intègrera l’impact environnemental<br />
poussée par l’urgence écologique. Il<br />
est ici impossible <strong>de</strong> tout citer mais l’assurance<br />
paramétrique est aussi un axe d’investissement<br />
commun. La certitu<strong>de</strong> et la rapidité du paiement<br />
font son attractivité.<br />
<strong>Le</strong> courtier sera au cœur du système. <strong>Le</strong>s axes<br />
classiques <strong>de</strong> nos métiers seront toujours aussi<br />
présents ; le conseil allant <strong>de</strong> la compréhension<br />
fine <strong>de</strong>s besoins du client à l’assistance dans<br />
la gestion <strong>de</strong> ses risques, l’accompagnement et<br />
la gestion au quotidien, et enfin l’accès à <strong>de</strong>s<br />
couvertures et à <strong>de</strong>s conditions <strong>de</strong> financement<br />
<strong>de</strong>s risques aux meilleurs prix. Nous sommes au<br />
centre <strong>de</strong> la confiance <strong>de</strong>s parties ; le courtier<br />
n’est rien sans son client et il ne peut agir sans<br />
la confiance <strong>de</strong>s assureurs et autres partenaires<br />
<strong>de</strong> <strong>de</strong>main. C’est un vrai challenge pour les dix<br />
prochaines années quand on sait les efforts<br />
que ce travail <strong>de</strong>man<strong>de</strong>ra pour être toujours<br />
plus efficaces pour nos clients.<br />
Mais c’est un challenge passionnant. <strong>Le</strong>s grands<br />
clients nous obligent à être plus innovants et<br />
à nous adapter. Dans cet écosystème, rien ne<br />
remplace la compétence humaine et la confiance.<br />
Nos métiers font travailler ensemble <strong>de</strong>s hommes<br />
et <strong>de</strong>s femmes <strong>de</strong> différents horizons. Ils font<br />
échanger, dialoguer, négocier <strong>de</strong>s équipes, souvent<br />
sur plusieurs pays. C’est une équipée formidable<br />
car l’humain est et en restera le centre.<br />
Nous avons anticipé ces évolutions. Nous investissons<br />
<strong>de</strong>puis plusieurs années dans les<br />
compétences, la technologie et l’organisation<br />
avec toutes nos forces vives au service <strong>de</strong> tous<br />
nos clients, dont les grands comptes restent<br />
les acteurs du changement.<br />
BIO<br />
Frédéric Grand<br />
Vice-prési<strong>de</strong>nt du directoire - Diot<br />
Âge : 54 ans<br />
Formation : Ecole Centrale <strong>de</strong> Paris, Georgia<br />
State University (Atlanta)<br />
Parcours : Frédéric Grand démarre sa carrière en<br />
1988 chez MMA Reinsurance avant <strong>de</strong> rejoindre<br />
FM Global France en 1996, entité qu’il dirigera <strong>de</strong><br />
2000 à 2006. Il prend ensuite la direction générale<br />
d’Allianz Global Corporate & Specialty jusqu’en<br />
2009, puis celle <strong>de</strong> l’activité Courtage d’Allianz<br />
France avant <strong>de</strong> rejoindre le siège du Groupe à<br />
Munich.<br />
Avant <strong>de</strong> rejoindre Diot, Frédéric Grand était <strong>de</strong>puis<br />
2018 le directeur général adjoint du courtier<br />
Verlingue.
L’année <strong>2019</strong><br />
<strong>de</strong> l’innovation<br />
Zoom<br />
Seyna, la nouvelle compagnie<br />
d’assurance<br />
P.43<br />
Sélection<br />
<strong>Le</strong>s coups <strong>de</strong> coeur innovation <strong>de</strong> la<br />
rédaction<br />
P.44<br />
Tribune<br />
« L’assurance paramétrique apporte<br />
une solution différente à l’assurance<br />
traditionnelles », par Antoine Denoix P.46
BILAN DE L’INNOVATION WWW.NEWSASSURANCESPRO.COM 43<br />
Seyna, la nouvelle compagnie d’assurance<br />
agréée en dommages<br />
36 ans après la Mutuelle <strong>de</strong>s<br />
Motards, une nouvelle compagnie<br />
d’assurance a obtenu<br />
l’agrément <strong>de</strong> l’ACPR pour<br />
opérer en France en assurance<br />
dommages. Seyna arrive sur<br />
le marché avec un modèle en<br />
BtoBtoC<br />
Par Florian Delambily<br />
Après plus d’un an <strong>de</strong> discussions<br />
avec l’ACPR, et<br />
comme nous l’annoncions<br />
en avril <strong>de</strong>rnier, Seyna a obtenu<br />
l’agrément pour <strong>de</strong>venir compagnie<br />
d’assurance. <strong>Le</strong> tout jeune assureur<br />
est le premier a être agréé sur le<br />
segment <strong>de</strong> l’assurance dommages<br />
<strong>de</strong>puis la Mutuelle <strong>de</strong>s Motards<br />
en 1983.<br />
Plusieurs points ont été particulièrement<br />
regardés par le régulateur<br />
pour autoriser Seyna à opérer en<br />
tant que porteur <strong>de</strong> risques. En<br />
premier lieu, le sujet <strong>de</strong>s fonds<br />
propres. Seyna a levé 14 millions<br />
d’euros pour soigner sa solvabilité.<br />
En second lieu, l’actionnariat.<br />
Depuis le début <strong>de</strong> l’aventure, la<br />
compagnie est accompagnée par le<br />
fonds allemand GFC et financière<br />
Saint James.<br />
L’arrivée d’Allianz, côté assureur,<br />
a permis <strong>de</strong> consoli<strong>de</strong>r le dossier.<br />
« Avoir un assureur dans notre<br />
actionnariat n’était pas un passage<br />
obligé, mais une volonté <strong>de</strong> notre<br />
part pour montrer au marché que<br />
le modèle était validé », indique<br />
Philipe Mangematin, co-fondateur<br />
et directeur général <strong>de</strong> Seyna et<br />
l’une <strong>de</strong>s <strong>de</strong>ux paires d’yeux aux<br />
côtés <strong>de</strong> Guillaume d’Audiffret,<br />
directeur général délégué <strong>de</strong><br />
l’assureur.<br />
« Pour nous lancer, nous avons<br />
i<strong>de</strong>ntifié les cibles <strong>de</strong> populations<br />
un peu moins bien couvertes par<br />
les compagnies d’assurance traditionnelles<br />
et notamment les<br />
étudiants ». Deux produits sont<br />
L’équipe <strong>de</strong> Seyna avec Guillaume d’Audiffret et Philippe Mangematin, à<br />
droite, les <strong>de</strong>ux dirigeants effectifs <strong>de</strong> la start-up<br />
d’ores et déjà prêts à être commercialisés<br />
sur ce segment <strong>de</strong><br />
marché. Un premier produit <strong>de</strong><br />
caution locative « pour permettre<br />
aux étudiants d’accé<strong>de</strong>r plus facilement<br />
à un logement, notamment<br />
dans le cas où ils n’ont pas <strong>de</strong><br />
garants parentaux », précise le<br />
directeur général <strong>de</strong> Seyna. Une<br />
2 e offre concernera l’assurance<br />
<strong>de</strong>s frais <strong>de</strong> scolarité pour les<br />
étu<strong>de</strong>s supérieures payantes pour<br />
protéger les étudiants en cas <strong>de</strong><br />
redoublement ou d’acci<strong>de</strong>nts <strong>de</strong><br />
la vie par exemple.<br />
« Nous ne souhaitons pas faire<br />
<strong>de</strong> distribution directe »<br />
« <strong>Le</strong>s travailleurs indépendants<br />
sont notre 2 e cible, avec une assurance<br />
dommages qui protègera leur<br />
matériel professionnel », poursuit<br />
Philippe Mangematin.<br />
« Pour la distribution nous avons<br />
choisi <strong>de</strong> travailler en partenariat.<br />
Nous ne souhaitions pas faire <strong>de</strong><br />
distribution directe, car cela nous<br />
permet d’avoir <strong>de</strong>s cibles <strong>de</strong> clientèle<br />
plus larges », explique Guillaume<br />
d’Audiffret. Cela permet à<br />
la jeune compagnie <strong>de</strong> mettre sur<br />
le marché <strong>de</strong>s produits d’annulation<br />
<strong>de</strong> billetterie ou encore <strong>de</strong><br />
loyers impayés proposés notamment<br />
avec un courtier bien implanté<br />
sur « ce marché et qui a décidé<br />
<strong>de</strong> nous inclure dans son pool<br />
d’assureurs », détaille le directeur<br />
général délégué <strong>de</strong> Seyna. Enfin,<br />
le jeune assureur lancera également<br />
un produit d’assurance à la<br />
journée en casse et vol sur du<br />
matériel sportif.<br />
« Nous avons l’ambition <strong>de</strong> <strong>de</strong>venir<br />
rapi<strong>de</strong>ment l’une <strong>de</strong>s plus<br />
grosses insurtech en Europe. Et<br />
notre modèle partenarial doit nous<br />
permettre d’être assez rapi<strong>de</strong>ment<br />
rentable », conclut Guillaume<br />
d’Audiffret.<br />
Seyna rejoint donc Alan au rang <strong>de</strong>s<br />
insurtech agréées comme porteurs<br />
<strong>de</strong> risques. La start-up fondée par<br />
Jean-Charles Samuelian opère, elle,<br />
sur le segment <strong>de</strong> l’assurance <strong>de</strong><br />
personnes.
44 WWW.NEWSASSURANCESPRO.COM<br />
BILAN DE L’INNOVATION<br />
Innovation : <strong>Le</strong>s coups <strong>de</strong> coeur<br />
<strong>Le</strong> marché <strong>de</strong>s assurtechs a pris<br />
une ampleur particulière en<br />
<strong>2019</strong> avec <strong>de</strong>s levées <strong>de</strong> fonds<br />
<strong>de</strong> plus en plus significatives !<br />
Toutefois, dans la jungle <strong>de</strong>s<br />
solutions existantes en France<br />
et à l’étranger (près <strong>de</strong> 4000<br />
dans le mon<strong>de</strong> actuellement),<br />
il est nécessaire <strong>de</strong> revenir aux<br />
fondamentaux et d’analyser<br />
leur apport <strong>de</strong> valeur, et la<br />
manière dont elles comptent<br />
ai<strong>de</strong>r le marché <strong>de</strong> l’assurance.<br />
Voici un tour d’horizon <strong>de</strong> ce<br />
qu’il faut retenir en <strong>2019</strong> !<br />
Par Joël Bassani et la rédaction<br />
<strong>de</strong> News Assurances Pro<br />
TROUVER SON MARCHÉ<br />
OU MOURIR !<br />
<strong>Le</strong>s assurtechs, comme toutes startup,<br />
fonctionnent souvent sur un<br />
principe <strong>de</strong> levées <strong>de</strong> fonds pour<br />
financer leurs développements. Or,<br />
s’il n’y a pas <strong>de</strong> marché pour leur<br />
offre (quelle qu’en soit la raison),<br />
elles ne trouvent pas <strong>de</strong> « traction »<br />
commerciale pour développer véritablement<br />
leur activité.<br />
Dans ce cas, il <strong>de</strong>vient illégitime<br />
pour les prêteurs/investisseurs/<br />
capital riskers <strong>de</strong> continuer à les<br />
financer. C’est ce qui s’est passé<br />
en <strong>2019</strong> avec une première vague<br />
d’arrêts d’activité pour <strong>de</strong>s startups<br />
qui semblaient installées dans<br />
le paysage français. C’est le cas<br />
en 1 er lieu <strong>de</strong> Valoo, autour <strong>de</strong><br />
l’assurance à la <strong>de</strong>man<strong>de</strong>, qui a<br />
dû stopper ses activités en juin.<br />
Wecover a également mis la clé<br />
sous la porte. Au début <strong>de</strong> l’été<br />
<strong>2019</strong>, la start-up a cessé <strong>de</strong> placer<br />
tout nouveau contrat et s’est retiré<br />
du marché. Créée en 2016, elle<br />
avait bouclé début 2017 une levée<br />
<strong>de</strong> fonds d’amorçage <strong>de</strong> 500.000<br />
euros qui lui avait permis <strong>de</strong> lancer<br />
son offre d’assurance automobile<br />
collaborative dont le risque était<br />
porté par Suravenir Assurances,<br />
filiale du groupe Crédit Mutuel<br />
Arkéa.<br />
FIZZY ET YOUSE :<br />
LA FIN DE 2<br />
EXPÉRIMENTATIONS<br />
MAJEURES<br />
Axa a stoppé l’expérimentation<br />
Fizzy en octobre. Cette assurance<br />
annulation <strong>de</strong> vols appuyée sur<br />
une blockchain était, bien que<br />
l’usage <strong>de</strong> blockchain ne soit pas<br />
indispensable, la principale expérimentation<br />
<strong>de</strong> cette technologie<br />
pour l’assurance en production<br />
en France.<br />
De la même manière la solution<br />
Youse <strong>de</strong> CNP Assurances, développée<br />
en intrapreneuriat et dédiée<br />
à la garantie <strong>de</strong>s locataires, a terminé<br />
ses activités à l’automne.<br />
Dans les <strong>de</strong>ux cas, les compagnies<br />
ont peu communiqué, préférant<br />
rester discrètes. Toutefois, même<br />
stoppés, ces projets peuvent être<br />
considérés comme <strong>de</strong>s réussites,<br />
du fait <strong>de</strong> la capacité <strong>de</strong> telles<br />
structures à faire aboutir ce type<br />
<strong>de</strong> démarches.<br />
LE DÉBUT DES SYNERGIES<br />
En termes <strong>de</strong> démarche, l’événement<br />
<strong>de</strong> l’année a été l’annonce<br />
du lancement, en janvier <strong>2019</strong> du<br />
Wealth Cockpit. Ce projet est une<br />
synergie entre 8 startups, qui ont<br />
choisi <strong>de</strong> s’associer pour proposer<br />
une offre conjointe mêlant l’essentiel<br />
<strong>de</strong> leurs forces.<br />
Cela permet <strong>de</strong> proposer une offre<br />
cohérente et modulaire autour d’un<br />
processus métier complet. Dans<br />
la course à la survie ce sera peut<br />
être la solution d’avenir !<br />
LES AUTRES<br />
RÉUSSITES DE <strong>2019</strong><br />
La plus grosse réussite internationale<br />
vient <strong>de</strong>s États-Unis avec un<br />
rachat massif <strong>de</strong> la start-up Assurance<br />
IQ par l’assureur Pru<strong>de</strong>ntial<br />
pour la modique somme <strong>de</strong> 2,35<br />
milliards <strong>de</strong> dollars. Pour mémoire,<br />
Assurance IQ est un distributeur<br />
digital… De quoi prouver qu’il y a<br />
une valeur pour les assureurs et<br />
bien sûr donner le tournis !<br />
Toujours à l’international, le début<br />
<strong>de</strong> l’été est marqué par l’arrivée<br />
<strong>de</strong> <strong>Le</strong>mona<strong>de</strong> sur le marché américain.<br />
La start-up qui a fait ses<br />
armes outre-Atlantique débarque<br />
en Allemagne à travers un partenariat<br />
<strong>de</strong> réassurance noué avec<br />
la filiale locale du groupe Axa.<br />
<strong>Le</strong>mona<strong>de</strong> est positionnée sur<br />
l’assurance habitation.<br />
En France, dans les points notables,<br />
on notera la belle progression <strong>de</strong><br />
Luko qui commence à être bien<br />
visible dans l’assurance habitation,<br />
et surtout le nouvel agrément d’assureur<br />
attribué par l’ACPR à Seyna<br />
pour <strong>de</strong> l’assurance dommages !<br />
Une première <strong>de</strong>puis l’agrément<br />
<strong>de</strong> la Mutuelle <strong>de</strong>s Motards en<br />
1983 (voir page 43).<br />
UN RECORD QUI<br />
TOMBE EN <strong>2019</strong><br />
Au début du mois <strong>de</strong> février, Alan<br />
annonce avoir levé 40 millions<br />
d’euros. Un record sur le marché<br />
<strong>de</strong> l’insurtech en France.<br />
Cette annonce intervient moins<br />
d’un an après un tour <strong>de</strong> table <strong>de</strong><br />
23 millions d’euros, ce qui porte à<br />
75 millions d’euros le montant total<br />
<strong>de</strong>s fonds levés par l’entreprise<br />
<strong>de</strong>puis sa création en février 2016.<br />
Cette levée s’est essentielle-
BILAN DE L’INNOVATION WWW.NEWSASSURANCESPRO.COM 45<br />
<strong>2019</strong> <strong>de</strong> la rédaction<br />
ment effectuée auprès du fonds<br />
<strong>de</strong> capital risque In<strong>de</strong>x Ventures.<br />
L’ambition d’Alan est d’accélérer<br />
son développement sur le marché<br />
français <strong>de</strong> l’assurance santé<br />
<strong>Le</strong> mirage <strong>de</strong> l’intelligence artificielle<br />
NOS START-UP « COUP DE<br />
CŒUR » À SUIVRE EN 2020<br />
Dans les assurtechs françaises<br />
montantes et à suivre en 2020,<br />
quelques-unes retiennent sérieusement<br />
notre attention :<br />
En santé : FASST (dématérialisation<br />
<strong>de</strong> l’assurance santé collective)<br />
et Nouveal (dépistage du<br />
risque <strong>de</strong> rechute en hospitalisation)<br />
;<br />
En prévoyance / retraite :<br />
maretraite.fr et masuccession.<br />
fr (ingénierie patrimoniale digitalisée),<br />
ainsi que les solutions<br />
<strong>de</strong> « testament digital » comme<br />
Grantwill, très à la mo<strong>de</strong> en ce<br />
moment, pour transférer ses données<br />
numériques à ses proches<br />
après le décès ;<br />
En cyber assurance : Ozon en<br />
partenariat avec SwissRe Corporate<br />
Solutions ;<br />
En dommages : Odopass et<br />
son carnet d’entretien connecté<br />
et Monuma pour l’estimation du<br />
patrimoine et la traçabilité dans<br />
le temps en blockchain ;<br />
En distribution : On suivra également<br />
Easyprice.io très similaire à<br />
Lya (ou Open Brokers en Belgique)<br />
qui centralise les offres d’assureurs<br />
pour les courtiers, ou encore le<br />
courtier digital Quartz et ses solutions<br />
technologiques innovantes ;<br />
En marketing : On sera très<br />
attentif aux travaux <strong>de</strong> My Data<br />
Is Rich qui permet <strong>de</strong> travailler le<br />
tunnel d’acquisition <strong>de</strong> leads <strong>de</strong><br />
manière atypique.<br />
On ne compte plus le nombre<br />
<strong>de</strong> start-up mettant en avant<br />
l’intelligence artificielle dans<br />
leur proposition <strong>de</strong> valeur.<br />
Pourtant, selon une étu<strong>de</strong><br />
du fonds MMC Ventures, en<br />
Europe, la promesse n’est pas<br />
toujours tenue.<br />
Par Florian Delambily<br />
Qu’est-ce que l’intelligence<br />
artificielle ? Une définition<br />
majoritairement retenue<br />
<strong>de</strong>puis les premières expériences<br />
dans les années 1950 la détermine<br />
comme « un système qui permet<br />
à <strong>de</strong>s logiciels d’accomplir plus<br />
efficacement <strong>de</strong>s tâches par l’apprentissage<br />
au lieu <strong>de</strong> suivre un<br />
ensemble <strong>de</strong> règles prédéfinies ».<br />
En d’autres termes, système applicatif<br />
scénarisé et intelligence<br />
artificielle sont <strong>de</strong>ux mon<strong>de</strong>s<br />
bien distincts dont les frontières<br />
<strong>de</strong>meurent floues, tout du moins<br />
dans les discours.<br />
Dans 40% <strong>de</strong>s cas, la promesse<br />
n’est pas tenue<br />
Car cette distinction semble parfois<br />
oubliée par les start-up selon<br />
une étu<strong>de</strong> du fonds d’investissement<br />
MMC Ventures. Ce <strong>de</strong>rnier<br />
a passé au crible 2 830 jeunes<br />
pousses européennes assurant<br />
intégrer <strong>de</strong> l’intelligence artificielle<br />
dans la technologie qu’elles proposent<br />
à leurs partenaires.<br />
<strong>Le</strong> résultat est assez édifiant.<br />
40% d’entre elles ne proposeraient<br />
finalement pas d’intelligence<br />
artificielle dans leurs solutions.<br />
Pour certaines, il ne s’agirait que<br />
<strong>de</strong> scénarios automatisés sans<br />
aucune espèce <strong>de</strong> réseaux neuronaux<br />
ou autre forme <strong>de</strong> machine<br />
learning.<br />
Elles sont pourtant <strong>de</strong> plus en plus<br />
nombreuses à se créer sur cette<br />
promesse. Toujours selon MMC<br />
Ventures, seul 0,6% <strong>de</strong>s start-up<br />
créées en 2010 en Europe proposait<br />
<strong>de</strong> l’intelligence artificielle.<br />
Elles étaient 7,9% en 2018.<br />
Une question <strong>de</strong> survie économique<br />
et <strong>de</strong> souveraineté<br />
Pourquoi cet engouement et cette<br />
déformation <strong>de</strong> la réalité ? La réponse<br />
est la même dans les <strong>de</strong>ux<br />
cas. MMC Ventures souligne en<br />
effet que les start-up proposant<br />
<strong>de</strong> l’IA lèvent en moyenne 15%<br />
<strong>de</strong> plus qu’une jeune entreprise<br />
plus classique.<br />
Elles surfent également sur les<br />
politiques nationales et la compétition<br />
mondiale qui s’est installée,<br />
chaque nation souhaitant <strong>de</strong>venir<br />
la terre promise <strong>de</strong> l’intelligence<br />
artificielle. « Si nous voulons rester<br />
un grand continent économique au<br />
21 e siècle, il faut investir massivement<br />
dans l’intelligence artificielle<br />
et dans les nouvelles technologies.<br />
C’est une question <strong>de</strong> survie<br />
économique et <strong>de</strong> souveraineté<br />
pour tous les pays européens »,<br />
lançait Bruno <strong>Le</strong> Maire, ministre<br />
<strong>de</strong> l’Économie à la sortie d’une<br />
réunion du conseil européen le<br />
22 février <strong>de</strong>rnier.<br />
La thématique a le vent en poupe<br />
et nombre d’assureurs investissent<br />
dans cette promesse. Selon<br />
MMC Ventures, 40% <strong>de</strong>s nouvelles<br />
start-up proposant <strong>de</strong> l’IA<br />
ciblent les secteurs <strong>de</strong> la finance<br />
et <strong>de</strong> la santé. Deux secteurs où<br />
se trouvent à la fois les données<br />
et les liquidités.
46 WWW.NEWSASSURANCESPRO.COM<br />
BILAN DE L’INNOVATION<br />
TRIBUNE<br />
« L’assurance paramétrique apporte<br />
une solution différente à l’assurance<br />
traditionnelle »<br />
Par Antoine Denoix,<br />
directeur général d’Axa Climate<br />
La mission <strong>de</strong> l’assurance est <strong>de</strong> protéger<br />
les communautés et les entreprises au<br />
quotidien. Pour une entreprise mondiale<br />
comme Axa, cela implique d’utiliser toutes<br />
les expertises disponibles et technologies innovantes<br />
pour protéger ses clients contre les<br />
nouveaux grands risques, notamment l’un <strong>de</strong>s<br />
plus grands : le risque climatique.<br />
<strong>Le</strong> manque <strong>de</strong> protection face aux catastrophes<br />
naturelles – cyclones, feux <strong>de</strong> forêts, inondations<br />
- et anomalies météorologiques – canicules,<br />
sécheresses - est important. Dans les pays<br />
émergents, 90% <strong>de</strong>s pertes liés aux événements<br />
climatiques ne sont pas assurées. Dans les<br />
pays développés, seuls 20% <strong>de</strong>s agriculteurs<br />
disposent d’une assurance. Avec le changement<br />
climatique et l’augmentation en fréquence et/<br />
ou l’intensité <strong>de</strong>s aléas climatiques, ce manque<br />
<strong>de</strong> protection est susceptible <strong>de</strong> s’accroître,<br />
rendant l’ensemble <strong>de</strong>s acteurs météo-sensibles<br />
plus vulnérables.<br />
Pour relever ce défi, Axa a complété sa gran<strong>de</strong><br />
capacité <strong>de</strong> protection en créant Axa Climate,<br />
une plateforme <strong>de</strong> protection contre les<br />
risques climatiques. Elle propose <strong>de</strong> l’assurance<br />
paramétrique climatique qui s’appuie<br />
sur les données issues <strong>de</strong>s stations météo au<br />
sol, <strong>de</strong> l’Internet <strong>de</strong>s Objets, mais également <strong>de</strong><br />
l’imagerie aérienne – satellites, drones, avions<br />
-, pour automatiser le paiement <strong>de</strong> l’in<strong>de</strong>mnisation<br />
immédiatement après l’événement couvert.<br />
Plus besoin d’attendre le passage d’un expert<br />
sur site pour déclencher le contrat.<br />
C’est pourquoi les versements rapi<strong>de</strong>s ai<strong>de</strong>nt à<br />
réduire l’impact <strong>de</strong> la catastrophe naturelle, par<br />
exemple en permettant l’organisation <strong>de</strong> distributions<br />
<strong>de</strong> nourriture ou la construction d’abris et<br />
d’infrastructures temporaires. Nous permettons<br />
aux pays <strong>de</strong> reconstruire plus rapi<strong>de</strong>ment les<br />
infrastructures essentielles et <strong>de</strong> répondre aux<br />
besoins d’urgence <strong>de</strong> leurs populations, afin<br />
d’éviter tout effet domino en termes <strong>de</strong> risques<br />
et <strong>de</strong> dommages. Nous couvrons sur le même<br />
principe les Philippines et les Iles Pacifiques<br />
contre <strong>de</strong>s risques <strong>de</strong> typhons et tremblement<br />
<strong>de</strong> terre. Sur le volet agricole, nous protégeons<br />
<strong>de</strong>s fermiers en In<strong>de</strong>, en Afrique et au Pakistan<br />
contre les risques <strong>de</strong> sécheresse et <strong>de</strong> baisse <strong>de</strong><br />
ren<strong>de</strong>ment qui affectent directement le revenu<br />
<strong>de</strong> cette population vulnérable.<br />
« Nous ne pouvons pas nous satisfaire<br />
d’agir après un événement »<br />
<strong>Le</strong> même principe d’immédiateté s’applique aux<br />
grands corporate, dont nous couvrons les pertes<br />
physiques et / ou les pertes d’exploitation<br />
sans dommage liées à un aléa climatique.<br />
En Allemagne par exemple, nous protégeons<br />
une multinationale industrielle contre la baisse<br />
du niveau du Rhin, qui empêche la navigation <strong>de</strong><br />
péniches transportant les entrants et produits<br />
<strong>de</strong> l’entreprise. En cas <strong>de</strong> sécheresse, comme<br />
en 2018, l’entreprise est contrainte <strong>de</strong> passer<br />
par le rail ou la route, ce qui multiplie par quatre<br />
les coûts transports.<br />
Notre produit hauteur du Rhin permet à notre<br />
client <strong>de</strong> poursuivre son activité, même lorsque<br />
le fleuve atteint un seuil critique, via <strong>de</strong>s versements<br />
couvrant l’augmentation <strong>de</strong>s coûts
BILAN DE L’INNOVATION WWW.NEWSASSURANCESPRO.COM 47<br />
d’expédition.<br />
Nous protégeons également le secteur <strong>de</strong>s<br />
énergies renouvelables contre les risques <strong>de</strong><br />
manque <strong>de</strong> vent, manque <strong>de</strong> radiation solaire<br />
et manque <strong>de</strong> pluie. D’une manière plus générale,<br />
nos solutions sont disponibles pour protéger<br />
les infrastructures critiques, en phase <strong>de</strong><br />
construction – par exemple en cas <strong>de</strong> vague<br />
<strong>de</strong> froid ou <strong>de</strong> chaud retardant le chantier - et<br />
d’opération, en cas d’événements extrêmes<br />
entraînant <strong>de</strong>s pertes physiques et / ou <strong>de</strong>s<br />
pertes purement financières.<br />
L’assurance paramétrique apporte une solution<br />
différente par rapport à l’assurance traditionnelle.<br />
Toutefois, nous ne pouvons pas nous satisfaire<br />
d’agir après un événement. Face aux risques<br />
climatiques, nous <strong>de</strong>vons ai<strong>de</strong>r nos clients à<br />
mieux se préparer en amont et à mieux gérer la<br />
situation d’urgence qui survient juste après la<br />
catastrophe. Pour ce faire, il nous faut <strong>de</strong>venir<br />
plus qu’un simple payeur. Il faut <strong>de</strong>venir un<br />
vrai partenaire.<br />
C’est pour répondre à cet enjeu que nous<br />
avons créé CYMO, un service <strong>de</strong> protection<br />
contre les catastrophes naturelles<br />
temps réel, qui protège nos clients en cas<br />
d’événements extrêmes (inondations, tempêtes,<br />
tremblements <strong>de</strong> terre, tsunamis, cyclones, etc.).<br />
CYMO protège <strong>de</strong>s vies, mais aussi les actifs<br />
critiques <strong>de</strong>s entreprises. Tous les pays d’Axa<br />
sont actuellement couverts.<br />
CYMO est une combinaison <strong>de</strong> contact humain<br />
et <strong>de</strong> technologie. Nous nous appuyons sur<br />
un réseau <strong>de</strong> plus <strong>de</strong> 50 experts en risques à<br />
travers le mon<strong>de</strong>, en plus <strong>de</strong>s capacités d’évaluation<br />
visuelle <strong>de</strong>s dommages en tirant parti<br />
<strong>de</strong> nos réseaux mondiaux <strong>de</strong> satellites, d’avions<br />
et <strong>de</strong> drones.<br />
CYMO apporte 3 caractéristiques principales.<br />
« Alerter » pour ai<strong>de</strong>r les clients à prendre<br />
<strong>de</strong>s décisions <strong>de</strong> sécurité en temps opportun,<br />
« Évaluer » pour visualiser, quelques heures<br />
après l’événement, la gravité <strong>de</strong>s dommages,<br />
grâce aux technologies <strong>de</strong> télédétection. « Agir »<br />
pour prendre <strong>de</strong>s mesures concrètes afin <strong>de</strong><br />
sauver <strong>de</strong>s vies et <strong>de</strong>s biens (y compris un<br />
paiement rapi<strong>de</strong>).<br />
Avec CYMO, un client corporate recevra le<br />
message suivant lors d’une inondation : « Il est<br />
temps d’arrêter les procédés, les équipements,<br />
les liqui<strong>de</strong>s inflammables et les conduites <strong>de</strong><br />
gaz à leur source ». C’est ce « juste à temps »<br />
dans l’envoi <strong>de</strong>s alertes qui fera toute la différence<br />
en termes d’expérience client.<br />
BIO<br />
Antoine Denoix<br />
Directeur général - Axa Climate<br />
Âge : 35 ans<br />
Formation : HEC, École nationale supérieure <strong>de</strong>s<br />
télécommunications<br />
Parcours : Antoine Denoix a commencé sa carrière<br />
chez Google en 2008, avant <strong>de</strong> cofon<strong>de</strong>r<br />
Fifty-Five, en 2010, une société <strong>spécial</strong>isée dans<br />
l’analyse marketing.<br />
Après quatre années, il rejoint Axa France comme<br />
directeur digital et multi-accès, avant d’entrer au<br />
comité exécutif comme chief marketing digital,<br />
data et customer officer. En juin 2017, il <strong>de</strong>vient<br />
également membre d’Axa Strategic Ventures, puis<br />
prési<strong>de</strong>nt <strong>de</strong> la commission numérique <strong>de</strong> la Fédération<br />
française <strong>de</strong> l’assurance en mars 2018.<br />
Depuis novembre 2018, il est directeur général<br />
d’Axa Climate, anciennement baptisé Axa Global<br />
Parametrics.
48 WWW.NEWSASSURANCESPRO.COM<br />
BONUS ET MALUS DE L’ANNÉE <strong>2019</strong><br />
<strong>Le</strong>s nominations qui ont marqué l’année<br />
GILLES<br />
BÉNÉPLANC<br />
directeur général<br />
Verlingue<br />
Directeur général <strong>de</strong> Gras<br />
Savoye Willis Towers Watson<br />
France <strong>de</strong>puis 2016, Gilles<br />
Bénéplanc rejoint le groupe<br />
Adélaï<strong>de</strong> et Verlingue. Il prend<br />
la direction générale <strong>de</strong>s <strong>de</strong>ux<br />
structures.<br />
GUILLAUME<br />
BORIE<br />
directeur général délégué<br />
Axa France<br />
Guillaume Borie quitte le<br />
groupe Axa pour prendre les<br />
fonctions <strong>de</strong> directeur général<br />
délégué et directeur d’Axa Particuliers<br />
& Entreprises d’Axa<br />
France. Il remplace Matthieu<br />
Bébéar.<br />
MARTINE<br />
CARLU-BENASICH<br />
directrice générale<br />
Intériale<br />
Après 12 années passées au<br />
sein du groupe IMA, Martine<br />
Carlu-Benasich prend la<br />
direction générale <strong>de</strong> la mutuelle<br />
Intériale. Elle remplace<br />
François Grière qui occupait<br />
le poste par intérim.<br />
MARIE-LAURE<br />
DREYFUSS<br />
déléguée générale<br />
Ctip<br />
<strong>Le</strong> 24 juillet <strong>de</strong>rnier, le conseil<br />
d’administration du Ctip<br />
élisait à l’unanimité Marie-<br />
Laure Dreyfuss au poste <strong>de</strong><br />
déléguée générale. Ancienne<br />
associée d’Actuaris, elle remplace<br />
Jean-Paul Lacam.<br />
MYRIAM<br />
EL KHOMRI<br />
directrice du pôle conseil<br />
Siaci Saint Honoré<br />
Ancienne ministre du Travail<br />
sous François Hollan<strong>de</strong>,<br />
Myriam El Khomri se reconvertit<br />
dans le privé en rejoignant<br />
Siaci Saint Honoré au titre <strong>de</strong><br />
directrice du pôle conseil <strong>de</strong><br />
S2H Consulting.<br />
VINCENT<br />
HAREL<br />
directeur général<br />
Mercer France<br />
Arrivé chez Mercer France en<br />
2003, Vincent Harel prend les<br />
rênes du <strong>spécial</strong>iste du conseil<br />
en ressources humaines,<br />
protection sociale et avantage<br />
sociaux. Il remplace Jean-<br />
Pierre Wiedmer.
BONUS ET MALUS DE L’ANNÉE <strong>2019</strong> WWW.NEWSASSURANCESPRO.COM 49<br />
<strong>2019</strong> dans le secteur <strong>de</strong> l’assurance<br />
STÉPHANE<br />
COSTE<br />
directeur général délégué<br />
MAE<br />
Ancien directeur <strong>de</strong> la stratégie<br />
du groupe Macif, Stéphane<br />
Coste est nommé directeur<br />
général délégué <strong>de</strong> la MAE en<br />
août <strong>2019</strong>. Il secon<strong>de</strong> Philippe<br />
Bénet, prési<strong>de</strong>nt <strong>de</strong> la mutuelle<br />
d’assurance rouennaise.<br />
ADRIEN<br />
COURET<br />
directeur général<br />
Macif<br />
Directeur général délégué<br />
en charge <strong>de</strong> l’assurance <strong>de</strong><br />
personnes au sein <strong>de</strong> Macif,<br />
il prend la direction générale<br />
du groupe en septembre<br />
<strong>de</strong>rnier en remplacement <strong>de</strong><br />
Jean-Marc Raby.<br />
ANNE-JACQUES<br />
DE DINECHIN<br />
prési<strong>de</strong>nt du directoire<br />
Diot<br />
Après un début <strong>de</strong> carrière<br />
chez Axa, celui qui présidait<br />
LSN Assurances <strong>de</strong>puis 2014<br />
évolue au sein du groupe<br />
Burrus et succè<strong>de</strong> à Jean<br />
Couturié à la prési<strong>de</strong>nce du<br />
directoire du courtier Diot.<br />
FLORENCE<br />
LUSTMAN<br />
prési<strong>de</strong>nte<br />
FFA<br />
Jusqu’alors directrice financière<br />
et <strong>de</strong>s affaires publiques<br />
et membre du comité exécutif<br />
<strong>de</strong> La Banque Postale <strong>de</strong>puis<br />
2014, Florence Lustman<br />
succè<strong>de</strong> à Bernard Spitz à la<br />
prési<strong>de</strong>nce <strong>de</strong> la FFA.<br />
ÉRIC<br />
MAUMY<br />
directeur général<br />
April<br />
Aux comman<strong>de</strong>s <strong>de</strong> Verlingue<br />
<strong>de</strong>puis 2005, Eric Maumy<br />
prend la direction générale du<br />
courtier April en septembre<br />
après l’entrée <strong>de</strong> CVC au<br />
capital du courtier et le départ<br />
d’Emmanuel Morandini.<br />
GAËLLE<br />
TORTUYAUX<br />
directrice<br />
Generali GC&C France<br />
Après <strong>de</strong>ux années passées<br />
à diriger RSA France, Gaëlle<br />
Tortuyaux prend la direction<br />
<strong>de</strong> Generali Global Corporate<br />
& Commercial France. Elle<br />
succè<strong>de</strong> à Vincent Moutier qui<br />
a quitté la compagnie.
50 WWW.NEWSASSURANCESPRO.COM<br />
BONUS ET MALUS DE L’ANNÉE <strong>2019</strong><br />
ILS SE SONT DIT OUI<br />
OUI<br />
Peu <strong>de</strong> grands mariages en <strong>2019</strong>,<br />
mais beaucoup <strong>de</strong> mouvement<br />
dans toutes les familles <strong>de</strong> l’assurance.<br />
Par Séverine Charon<br />
En jetant un œil dans le rétroviseur,<br />
la tentation est gran<strong>de</strong><br />
<strong>de</strong> dire qu’il n’y a pas eu <strong>de</strong><br />
grand mariage en <strong>2019</strong>. Il faut dire<br />
que le marché digère l’union <strong>de</strong> très<br />
grands acteurs, initiées plus tôt :<br />
chez les mutualistes les groupes<br />
VYV et Aesio, chez les paritaires,<br />
le sauvetage d’Humanis par Malakoff<br />
Médéric…<br />
Pourtant, si on y regar<strong>de</strong> <strong>de</strong> plus<br />
près, un grand mariage s’est bien<br />
décidé cette année. Et cette union<br />
ne concerne pas seulement l’assurance,<br />
mais tout le secteur financier.<br />
Si la création du grand pôle public<br />
autour <strong>de</strong> La Banque Postale et <strong>de</strong><br />
CNP Assurances a été annoncée<br />
fin août 2018, et sera inscrite dans<br />
le marbre dans quelques semaines,<br />
elle a été rendue possible par plusieurs<br />
décisions prises en juin et<br />
juillet <strong>de</strong>rniers.<br />
Première étape début juin, lorsque<br />
l’État et la Caisse <strong>de</strong>s Dépôts et<br />
Consignation (CDC) ont finalisé le<br />
projet <strong>de</strong> prise <strong>de</strong> contrôle <strong>de</strong> La<br />
Poste par la CDC. Secon<strong>de</strong> étape le<br />
25 juin, avec le feu vert <strong>de</strong> l’Autorité<br />
<strong>de</strong>s marchés financiers pour que la<br />
Banque Postal prenne le contrôle<br />
<strong>de</strong> CNP Assurances, sans passer<br />
par une offre publique d’achat. Une<br />
dérogation à près <strong>de</strong> 6 milliards<br />
d’euros. Et le 17 juillet, le conseil<br />
<strong>de</strong> surveillance <strong>de</strong> la CDC a voté à<br />
l’unanimité en faveur <strong>de</strong> la création<br />
du pôle financier public. Celui-ci va<br />
naître en ce début d’année. Originalité<br />
<strong>de</strong> cette union décidée dans<br />
les plus hautes sphères <strong>de</strong> l’État :<br />
si le plus gros <strong>de</strong>s assureurs vie du<br />
marché se marie, les banquiers se<br />
sentent beaucoup plus concernés<br />
que les assureurs.<br />
Sinon, poursuivant à petits pas la<br />
construction <strong>de</strong> son pôle mutualiste,<br />
le groupe AG2R La Mondiale a accueilli<br />
Mutame, qui protège environ<br />
43 000 agents territoriaux en Bourgogne-Franche-Comté,<br />
Normandie<br />
et région Centre-Val <strong>de</strong> Loire, le 1 er<br />
juillet <strong>2019</strong>. Et dans un autre genre,<br />
l’année <strong>2019</strong> a été celle où le courtier<br />
Siaci Saint-Honoré a montré son<br />
envie d’allier courtage et conseil,<br />
avec une prise <strong>de</strong> participation dans<br />
Arengi (conseil en risk management,<br />
janvier <strong>2019</strong>) et l’acquisition d’Adding<br />
(actuariat et conseil RH).<br />
À corps perdu dans les fusions<br />
Pas <strong>de</strong> mariage surprise mais une multitu<strong>de</strong> <strong>de</strong> fusion-absorption <strong>de</strong> mutuelles qu’on n’attendait plus. L’année <strong>2019</strong> a<br />
été le théâtre <strong>de</strong> nombreuses fusions-absorptions <strong>de</strong> mutuelles. Celle <strong>de</strong> Harmonie Fonction Publique – née <strong>de</strong> la fusion<br />
<strong>de</strong> <strong>de</strong>ux mutuelles <strong>de</strong> la fonction publique, la MNAM (aviation et transport) et la SMAR (agriculture) - et <strong>de</strong> Harmonie<br />
Mutuelle, décidée en juillet <strong>de</strong>rnier mais effective au 1 er janvier, est un symbole à elle seule. Il aura fallu dix ans pour que le<br />
rapprochement supposé impossible entre mutuelle <strong>de</strong> la fonction publique et mutuelle interpro, se termine en fusion. Et<br />
les temps ont changé, puisque Harmonie et le ténor <strong>de</strong> la fonction publique, la MGEN, font désormais partie du même<br />
groupe.<br />
Suivant la même tendance, la Mutuelle Civile <strong>de</strong> la Défense (MCDef) et l’union <strong>de</strong> mutuelles Fédération mutualiste interprofessionnelle<br />
<strong>de</strong> la région parisienne (FMP) ont fait l’objet d’une fusion-absorption par Klésia Mut. Enfin, chez les paritaires,<br />
Humanis Prévoyance a été absorbé par Malakoff Médéric Prévoyance
BONUS ET MALUS DE L’ANNÉE <strong>2019</strong> WWW.NEWSASSURANCESPRO.COM 51<br />
OU NON EN <strong>2019</strong><br />
NON<br />
L’exercice <strong>2019</strong> aura été marqué<br />
par une séparation <strong>de</strong> taille et plutôt<br />
inattendue. Quelques autres<br />
escarmouches auront ponctué<br />
l’année.<br />
Par Séverine Charon<br />
L’année a été riche en claquements<br />
<strong>de</strong> portes et couples qui<br />
se séparent aussi vite qu’ils se<br />
sont unis. Dans tous les cas, les mariés<br />
n’auront même pas eu le temps <strong>de</strong><br />
fêter leurs noces <strong>de</strong> coton. La plus<br />
brève passa<strong>de</strong> s’est faite dans le<br />
courtage. Quelques heures après<br />
que s’est ébruité l’opération <strong>de</strong> la<br />
décennie avec un rapprochement<br />
entre Aon et Willis Towers Watson,<br />
le premier a finalement annoncé qu’il<br />
renonçait à racheter son concurrent.<br />
Donc, il n’en sera rien… Pour le<br />
moment au moins. Pour 2020 peutêtre<br />
? <strong>Le</strong> premier semestre <strong>2019</strong> aura<br />
aussi été marqué, comme 2018, par<br />
le vau<strong>de</strong>ville entre Covéa et Scor.<br />
Comme quoi, les mariages forcés ne<br />
semblent plus pouvoir avoir cours en<br />
<strong>2019</strong>, au moins dans le secteur <strong>de</strong><br />
l’assurance.<br />
Hors du mon<strong>de</strong> <strong>de</strong>s offres publiques,<br />
la palme du grand ratage revient sans<br />
conteste au couple Matmut/AG2R<br />
La Mondiale, qui avait occupé une<br />
bonne place dans les mariages <strong>de</strong><br />
2018. Annoncé à la surprise générale<br />
en novembre 2018, porté sur les<br />
fonts baptismaux le 1 er janvier <strong>2019</strong>,<br />
le futur groupe se targuait d’être un<br />
acteur <strong>de</strong> premier plan sur la santé,<br />
la prévoyance et l’assurance-vie, et<br />
un assureur <strong>de</strong> poids en assurance<br />
auto et habitation.<br />
<strong>Le</strong>s fonds <strong>de</strong> commerce étaient très<br />
complémentaires, les futures ventes<br />
croisées aveint <strong>de</strong> quoi imaginer <strong>de</strong>s<br />
business plan enthousiasmants, et les<br />
<strong>de</strong>ux dirigeants affichaient d’ailleurs un<br />
bel optimisme. Pendant quelques mois,<br />
rien n’a filtré sur les divergence <strong>de</strong> vues<br />
et les différences <strong>de</strong> culture… Mais<br />
moins d’un semestre après la gran<strong>de</strong><br />
annonce, tout a tourné au vinaigre, et<br />
le nouveau groupe AG2R La Mondiale<br />
Matmut a implosé en plein vol.<br />
Chez les mutualistes, la MGEN a aussi<br />
fait l’expérience du ratage moins d’un<br />
an après le mariage. La mutuelle s’est<br />
en effet séparée avec pertes et fracas<br />
<strong>de</strong> la petite Mutuelle <strong>de</strong>s Sportifs<br />
(MDS), qui <strong>de</strong>vait lui permettre d’ouvrir<br />
les portes du sport sur ordonnance<br />
à ses adhérents en ALD. Tout avait<br />
bien commencé avec une union aux<br />
<strong>de</strong>rniers jours <strong>de</strong> décembre 2018<br />
et l’adhésion <strong>de</strong> la MDS à l’UGM<br />
MGEN. <strong>Le</strong> partenariat s’était bien<br />
engagé avec un démarrage du sport<br />
sur ordonnance dès le mois <strong>de</strong> juillet<br />
<strong>de</strong>rnier.<br />
Mais la MDS ne se voit pas monogame<br />
et, alliée à la MGEN, a continué à aller<br />
voir ailleurs, négociant avec Allianz<br />
pour lui cé<strong>de</strong>r son cabinet <strong>de</strong> courtage<br />
captif et se réassurer. À la MGEN,<br />
on revendique sa culture mutualiste<br />
et il n’est pas question <strong>de</strong> s’allier<br />
avec les assureurs capitalistes. Il n’est<br />
pas davantage question d’avoir dans<br />
son périmètre la MDS si elle est par<br />
ailleurs liée à Allianz si on refuse <strong>de</strong><br />
s’unir à Intériale, tant qu’Axa est un<br />
partenaire.<br />
La dure loi du marché a aussi occasionné<br />
quelques séparations chez<br />
April. Comme cela avait été annoncé,<br />
la prise <strong>de</strong> contrôle du courtier lyonnais<br />
par le fonds CVC s’est concrétisée par<br />
un recentrage sur les seules activités<br />
<strong>de</strong> courtage.<br />
En novembre, April s’est ainsi séparé<br />
<strong>de</strong> ses filiales d’assistance juridique<br />
<strong>de</strong> Solucia PJ et Judicial cédées à la<br />
mutuelle Tutélaire. Début décembre, le<br />
courtier lyonnais passé sous pavillon<br />
britannique a annoncé la vente <strong>de</strong> sa<br />
filiale d’assurance dommages Axeria<br />
Iard au bermudien Watford.
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