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L'Essentiel du Sup_Prépas - Février 2020

L'Essentiel Prépas est un magazine mensuel dédié aux professeurs de classes préparatoires ainsi qu'aux étudiants et leurs parents. L'Essentiel Prépas est édité par HEADway Advisory, cabinet de conseil en stratégie dédié à l'enseignement supérieur. headway-advisory.com

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février <strong>2020</strong> | N° 35<br />

<strong>Prépas</strong> économiques et commerciales<br />

entretien<br />

Herbert Castéran<br />

(EM Strasbourg)<br />

paroles de profs<br />

Les arts libéraux ou la force<br />

<strong>du</strong> continuum classes<br />

préparatoires-grandes écoles<br />

débat<br />

Enseignement supérieur<br />

et marque : un mariage<br />

longtemps compliqué<br />

Concours :<br />

le compte à rebours<br />

a démarré !


l’essentiel <strong>du</strong> sup prépas<br />

édito + sommaire<br />

février <strong>2020</strong> N° 35<br />

Nouveau bac :<br />

prépas et Grandes écoles<br />

s’interrogent<br />

Le nouveau bac provoque encore beaucoup<br />

d’interrogations dans l’enseignement supérieur.<br />

Notamment sur la place qui tiennent les maths<br />

et sur le niveau futur des bacheliers. La Conférence<br />

des grandes écoles vient de lui consacrer<br />

un débat dans le cadre <strong>du</strong> lycée Louis-Le-Grand.<br />

« Nous sommes à la croisée des chemins et notamment sur la place<br />

des mathématiques qui resteront le socle à l’entrée de nos écoles. Mais<br />

quelle combinaison sera la plus efficace tant pour entrer en bachelor<br />

qu’en classe préparatoire ? », s’interroge la présidente <strong>du</strong> Chapitre des écoles<br />

de management et vice-présidente de la Conférence des grandes écoles, Alice<br />

Guilhon, qui pense déjà à la « future révision et simplification des concours ». Un tout<br />

nouveau « Groupe opérationnel concours », réunissant les écoles de management<br />

et les responsables de la BCE et d’Ecricome, vient d’ailleurs d’être créé au sein de<br />

la CGE pour y travailler.<br />

« Que deviendront les jeunes intéressés par les sciences mais qui<br />

n’ont pas fait de mathématiques ? », s’interroge plus particulièrement Laurent<br />

Champaney, vice-président de la CGE et directeur général des Arts et Métiers (une<br />

question marginale en première mais qui prendra de l’ampleur en terminale avec<br />

l’abandon possible de la spécialité mathématiques). « Je me demande jusqu’à quel<br />

point il faut mettre des programmes de rattrapage dans l’enseignement supérieur<br />

pour des élèves qui auraient abandonné telle ou telle formation. On passerait ainsi<br />

<strong>du</strong> «oui si» au «oui avec» en licence », leur répond Pierre Mathiot, co-pilote <strong>du</strong><br />

Comité de suivi de la réforme <strong>du</strong> bac et <strong>du</strong> lycée, directeur de Sciences Po Lille et<br />

secrétaire général de la CGE.<br />

Les classes préparatoires économiques et commerciales sont particulièrement<br />

touchées par une réforme qui supprime la dichotomie ES<br />

et S et donc ECE et ECS. Selon la note « Choix de trois spécialités en première<br />

générale à la rentrée 2019 » il fallait cette année 15 combinaisons d’enseignements<br />

de spécialités de première pour retrouver 80% des élèves. Les filles ont plus élargi<br />

leurs choix que les garçons : il faut 17 triplettes pour retrouver environ 8 filles sur<br />

10 alors qu’il suffit de 13 triplettes pour retrouver la même proportion de garçons.<br />

Les enseignements « scientifiques » (sauf SVT) ont plus souvent été choisis chez<br />

les garçons que chez les filles. À l’inverse les enseignements d’humanités, de SES,<br />

d’histoire-géographie-géopolitique et sciences<br />

politiques comme langues-littérature par les<br />

filles. Enfin les élèves <strong>du</strong> privé sont plus nombreux<br />

à avoir choisi les maths (73% contre 67%)<br />

et la physique-chimie (50% / 46%). Mais quelles<br />

spécialités vont être conservées en terminale ?<br />

Olivier Rollot, rédacteur en chef<br />

ORollot<br />

Sommaire<br />

les essentiels <strong>du</strong> mois<br />

4 • Palmarès des prépas EC <strong>2020</strong> : la synthèse<br />

• Classement des écoles de management<br />

de l’Etudiant : le retour<br />

5 • @NousAussi : un #metoo des écoles<br />

de management ?<br />

• KEDGE lance le Parcours<br />

« Management Associatif » de son PGE<br />

• TBS va ouvrir un nouveau campus<br />

à Barcelone<br />

6 • Skema ce n’est plus seulement<br />

une business school<br />

7 • GEM inaugure l’apprentissage <strong>du</strong> xxi e siècle<br />

sur son GEM labs<br />

• La Fondation EM Normandie propose de<br />

parrainer les espaces de l’école<br />

8 • Femmes dirigeantes : les Grande écoles<br />

de management plutôt bonnes élèves<br />

• Happyatschool® : ces établissements<br />

ou il fait bon étudier<br />

9 • Le nouveau campus parisien de NEOMA dévoilé<br />

• Toujours plus d’étudiants<br />

• L’enseignement supérieur privé performe<br />

• Des bourses pour les élèves de prépas<br />

paroles de profs<br />

11 • Le passé a un bel avenir<br />

dossier<br />

14 • Concours : le compte à rebours a démarré !<br />

entretien<br />

18 • Herbert Castéran,<br />

Directeur général de l’EM Strasbourg<br />

débat<br />

21 • Enseignement supérieur<br />

et marque : un mariage assumé<br />

« L’Essentiel <strong>du</strong> sup » est une publication <strong>du</strong> groupe HEADway<br />

Advisory, SAS au capital de 30 000 €, RCS 53298990200046 Paris,<br />

CPPAP 0920W93756, 33, rue d’Amsterdam, 75008 Paris.<br />

Directeur de la publication : Sébastien Vivier-Lirimont.<br />

Rédacteur en chef : Olivier Rollot (o.rollot@headway-advisory.com).<br />

Responsable commerciale : Fanny Bole <strong>du</strong> Chomont<br />

(f.bole<strong>du</strong>chomont@headway-advisory.com).<br />

Création graphique et mise en pages : élise Godmuse / olo.éditions<br />

Photo de couverture : AimPix / Shutterstock<br />

2


NANTES | PARIS | BEIJING | SHENZHEN | CHENGDU<br />

PROGRAMME<br />

GRANDE ÉCOLE<br />

*<br />

6 e 5 e<br />

CLASSEMENT<br />

SIGEM<br />

INSERTION<br />

PROFESSIONNELLE<br />

DEPUIS 18 ANNÉES<br />

CONSÉCUTIVES<br />

L’ÉTUDIANT<br />

« Parce que l’audace s’affirme avec le savoir, nous développons vos expériences,<br />

Parce que le talent s’exprime grâce à la culture, nous multiplions les influences,<br />

Parce que leadership et responsabilité doivent se faire écho, nous visons plus haut.<br />

Notre vocation ? Vous permettre de développer la vôtre ! »<br />

Nicolas ARNAUD<br />

Directeur Audencia Grande École<br />

*De l’audace, toujours !<br />

audencia.com


l’essentiel <strong>du</strong> sup prépas<br />

l’essentiel <strong>du</strong> mois<br />

février <strong>2020</strong> N° 35<br />

Palmarès des prépas EC<br />

<strong>2020</strong> : la synthèse<br />

Challenges, l’Etudiant, Le Figaro et Major Prépa, le paysage<br />

des classements des classes préparatoires est particulièrement encombré<br />

cette année. Notre synthèse.<br />

Principal constat : les résultats varient selon<br />

qu’on présente certaines des meilleures classes<br />

préparatoires privées sous leurs deux labels<br />

(Ipesup ou Prépacom, Intégrale ou Initiale, Prépa<br />

Commercia ou JA Formation) ou si on les réunit sous<br />

un seul. C’est ce qu’ont décidé cette année de le faire<br />

Le Figaro et Major Prépa au contraire de l’Etudiant et<br />

Challenges.<br />

Challenges sacre Intégrale et Ipésup. Côté ECS le<br />

palmarès des prépas économiques et commerciales de<br />

Challenges sacre trois lycées privés: Intégrale devant<br />

Sainte-Geneviève (4 places de gagnées par rapport au<br />

Classement 2019 pour celle qui se rapproche maintenant<br />

d’une place de leader qu’elle a souvent occupé <strong>du</strong><br />

côté des prépas scientifiques) et Ipésup (7 places de<br />

mieux !). Inatten<strong>du</strong>e première en 2019 Prépa Commercia<br />

rétrograde à la 4ème place.<br />

Côté ECE le palmarès est dominé par Ipésup devant<br />

Madeleine-Déniélou et Saint-Louis de Gonzague (Franklin)<br />

qui gagne trois places.<br />

Le Figaro donne la victoire à Madeleine Daniélou<br />

et Sainte-Geneviève. Sur le panier « top 5 » (HEC,<br />

Essec, ESCP, emlyon Edhec) côté ECE c’est le lycée<br />

privé Madeleine Daniélou, à Rueil Malmaison (Hautsde-Seine),<br />

qui s’impose devant Ipesup-Prepacom<br />

et Saint-Louis de Gonzague (Franklin). Deux lycées<br />

lyonnais, Sainte-Marie et Ampère, complètent le top 5.<br />

Côté ECS, toujours sur le même panier, un trio royal<br />

prend le pouvoir avec Sainte-Geneviève qui s’impose<br />

devant les deux plus grand lycées parisiens : Louis Le<br />

Grand et Henri IV. Suivent Notre-Dame <strong>du</strong> Grandchamp<br />

et Sainte-Marie (Lyon).<br />

L’Etudiant célèbre Ipésup et Intégrale. Le classement<br />

de l’intégration dans le « top 6 » de l’Etudiant (EDHEC,<br />

emlyon, ENS Paris-Saclay, ESCP Europe, Essec, HEC)<br />

donne la victoire à Ipésup devant Madeleine-Daniélou<br />

et Prépa Commercia côté ECE. Intégrale ne se classe<br />

que 8ème. Il faut aller jusqu’à la 7ème place pour trouver<br />

le premier lycée privé : Ampère à Lyon.<br />

Côté ECS Intégrale prend sa revanche en s’imposant<br />

devant Ipésup et Prépa Commercia. Premier lycée<br />

public Louis-Le-Grand est 5ème.<br />

Major Prépa vote Madeleine Daniélou et Sainte-Geneviève.<br />

Côté ECE Madeleine-Daniélou s’impose devant<br />

Franklin et le lycée Ampère de Lyon. Ipesup et<br />

Prépacom réunis se retrouvent classés 5ème (et<br />

3ème pour l’intégration dans le seul « top 3 » parisien)<br />

quand Henri IV passe de la 18ème à la 6ème place et<br />

Intégrale en perd 15.<br />

Côté ECS Sainte-Geneviève domine le palmarès en<br />

gagnant deux places et trouve ainsi le même classement<br />

que pour les classes préparatoires scientifiques.<br />

Louis-le-Grand conserve sa deuxième place alors que<br />

Henri IV perd son sceptre et complète le podium.<br />

EN BREF<br />

<strong>Prépas</strong> ECT : le thème<br />

<strong>du</strong> programme de droit<br />

Le thème <strong>du</strong> programme<br />

de droit des classes<br />

préparatoires économiques<br />

et commerciales, option<br />

technologique des concours<br />

2021 a été publié au Journal<br />

Officiel. Il s’agit de la «<br />

Protection et limites de<br />

l’exercice des libertés<br />

indivi<strong>du</strong>elles dans le cadre<br />

de l’activité économique ».<br />

Classement des écoles de management<br />

de l’Etudiant : le retour<br />

Après plus d’un mois de « maintenance »<br />

le Classement des écoles de management<br />

« masterisées » de l’Etudiant est de retour.<br />

Avec une grande gagnante : Skema qui,<br />

en gagnant deux points par rapport au<br />

premier classement publié en décembre,<br />

se retrouve propulsée au niveau de l’Edhec.<br />

Elle est ainsi la première école à entrer<br />

dans le club très fermé des « parisiennes<br />

» depuis… toujours. Tout juste<br />

derrière Neoma et Audencia perdent cha-<br />

cune un point et une place. En gagnant<br />

trois points Kedge fait son entrée dans<br />

le top 10.<br />

Se reporter aux autres palmarès des<br />

business schools : l’Etudiant, Le Figaro,<br />

Le Point, Le Parisien, Challenges (2019),<br />

Challenges (2018)<br />

Les diplômés d’écoles de commerce<br />

jugent leurs écoles (E<strong>du</strong>cPros 2018)<br />

EN BREF<br />

TBS protège ses<br />

étudiants<br />

Depuis le 27 janvier <strong>2020</strong>,<br />

TBS est la première école<br />

de management française à<br />

s’être dotée d’une application<br />

mobile favorisant la<br />

sécurité de ses étudiants à<br />

l’intérieur et en dehors de<br />

ses campus. Créée par deux<br />

jeunes diplômés de son<br />

Bachelor filière Innovation<br />

management, l’application<br />

BIGSIS Pro a été conçue<br />

pour prévenir les situations<br />

de harcèlement de rue,<br />

trouver refuge en cas de<br />

détresse et lancer une alerte<br />

lorsqu’un étudiant est témoin<br />

ou victime d’une agression.<br />

Elle est actuellement<br />

testée par 5 500 élèves sur<br />

les campus français de<br />

TBS et a vocation à être<br />

déployée dans une dizaine<br />

d’établissements d’ici à la<br />

rentrée de septembre <strong>2020</strong>.<br />

4


L’ESSEnTiEL DU SUP PréPaS<br />

L’eSSeNtieL <strong>du</strong> MoiS<br />

FéVRiER <strong>2020</strong> N° 35<br />

eN breF<br />

Nomination<br />

José Milano a été nommé<br />

directeur général <strong>du</strong> Groupe<br />

INSEEC U. La Présidente<br />

directeur général <strong>du</strong> Groupe,<br />

Catherine Lespine, a en<br />

effet « pris la décision<br />

de quitter sa fonction de<br />

INSEEC U. actuelle pour<br />

des raisons personnelles »<br />

selon le communiqué <strong>du</strong><br />

groupe. Nommée maintenant<br />

« Senior advisor » <strong>du</strong> groupe<br />

INSEEC U, Catherine<br />

Lespine était entrée dans<br />

le groupe à Bordeaux<br />

en 1986 comme jeune<br />

professeur et en avait repris<br />

les rênes en février 2003 au<br />

départ de son fondateur.<br />

José Milano avait quant à<br />

lui été nommé directeur<br />

général délégué en charge<br />

des opérations <strong>du</strong> groupe<br />

INSEEC U. en novembre<br />

2019. ll avait quitté peu<br />

avant, en octobre 2019, la<br />

direction de Kedge BS qu’il<br />

occupait depuis juillet 2017.<br />

Françoise Gri, présidente<br />

<strong>du</strong> Conseil de surveillance,<br />

assurera la présidence par<br />

intérim <strong>du</strong> Groupe INSEEC<br />

U. Eric Keff, aujourd’hui<br />

directeur administratif<br />

et financier, est nommé<br />

directeur général délégué.<br />

@Nousaussi : un #metoo<br />

des écoles de management ?<br />

Comme beaucoup de strates de la société les écoles de management<br />

doivent faire face aux accusations de machisme, racisme ou homophobie.<br />

Beaucoup de travail a déjà été fait.<br />

Après la publication le 6 janvier de l’enquête<br />

de Mediapart (Humiliations sexuelles, homophobie,<br />

sexisme : voyage au sein des<br />

grandes écoles de commerce françaises),<br />

après la tribune signée par plus 500 alumni pour<br />

dénoncer le sexisme des étudiants des Grandes<br />

écoles de management ce fut au tour des inrockuptibles<br />

de publier Antisémitisme, racisme, sexisme :<br />

plongée dans les dessous de l’Essec. La première<br />

réaction <strong>du</strong> directeur général de HEC, Peter Todd,<br />

n’ayant guère apaisé les esprits il est revenu sur<br />

sa position dans Les Echos Start. il y confesse<br />

notamment « qu’ici comme ailleurs, nous n’avions<br />

sans doute pas pris conscience de l’ampleur <strong>du</strong><br />

phénomène. Aujourd’hui, certaines traditions n’ont<br />

plus leur place dans notre environnement. C’est le<br />

cas notamment <strong>du</strong> site internet sortievauhallan, qui<br />

présentait une image dégradante de nos étudiants,<br />

et qui a interrompu toute activité en 2016 ». Depuis<br />

deux ans, HEC a ainsi monté une nouvelle structure<br />

“Student Affairs”, composée d’une équipe de plus de<br />

20 salariés. Cette direction accorde « une importance<br />

spécifique à l’intégration, au respect de la diversité<br />

et de l’inclusion de l’ensemble des communautés<br />

étudiantes sur et en dehors <strong>du</strong> campus d’HEC Paris ».<br />

Comme à HEC beaucoup d’efforts ont été faits ces<br />

dernières années par les écoles de management pour<br />

répondre aux critiques suite aux événements regrettables<br />

qui ponctuent les cursus de leurs étudiants.<br />

L’Essec a ainsi nommé cette année des « référents »<br />

au sein de chacun de ses programmes pour lutter<br />

contre les actes et violences à caractère sexistes.<br />

Une « Charte <strong>du</strong> respect d’autrui » a été établie<br />

et l’école participe à l’Observatoire des violences<br />

sexistes dans l’enseignement supérieur qu’a créé<br />

l’une de ses alumni.<br />

KedGe lance le parcours<br />

« Management associatif » de son pGe<br />

tbs va ouvrir un nouveau<br />

campus à barcelone<br />

© Kedge BS<br />

Le Programme Grande Ecole de KEDGE<br />

propose depuis cette année aux étudiants<br />

investis de responsabilités managériales<br />

au sein des associations de l’école de valider<br />

le requis « expérience professionnelle<br />

» <strong>du</strong> Programme via un semestre<br />

d’engagement à temps plein dans leurs<br />

associations au sein <strong>du</strong> parcours Mana-<br />

gement Associatif. Au cours de leur semestre,<br />

ils bénéficient d’un programme<br />

d’accompagnement sur-mesure (coaching<br />

professionnel renforcé, cycle d’ateliers<br />

autour des compétences managériales<br />

et de gestion, événements dédiés, etc.)<br />

construit et animé en collaboration avec<br />

les entreprises partenaires de l’école et<br />

en particulier les partenaires <strong>du</strong> dispositif<br />

Be-U de KEDGE, dispositif d’accompagnement<br />

au développement personnel<br />

et professionnel.<br />

Ce semestre se positionne sur la première<br />

partie de leur année de césure dans le<br />

cadre d’un Master 1 réalisé en 2 ans, en<br />

lieu et place d’un premier stage en entreprise.<br />

Les étudiants partent ensuite 6<br />

mois en stage, avant de poursuivre leur<br />

parcours académique.<br />

Opérationnel à la fin de l’année 2021, le<br />

nouveau campus de TBS à Barcelone sera<br />

situé au cœur <strong>du</strong> centre d’activité dédié<br />

à l’innovation de la capitale catalane, le<br />

@22, dans un bâtiment de 8000 m2 qui<br />

permettra à l’école d’accueillir à terme<br />

1100 étudiants. TBS est installée à Barcelone<br />

depuis plus de 20 ans et y reçoit<br />

aujourd’hui 600 étudiants.<br />

© TBS<br />

5


l’essentiel <strong>du</strong> sup prépas l’essentiel <strong>du</strong> mois<br />

février <strong>2020</strong> N° 35<br />

Skema ce n’est plus seulement<br />

une business school !<br />

EN BREF<br />

200M€ pour l’Edhec<br />

«<br />

L’Edhec va céder le contrôle<br />

de Scientific Beta à la société<br />

SGX, la Bourse de Singapour,<br />

sur la base d’une valorisation<br />

de 200 millions d’euros dont<br />

environ la moitié iront à<br />

l’école et l’autre aux autres<br />

actionnaires. Depuis 15 ans<br />

l’Edhec est ainsi parvenue<br />

à faire de sa recherche<br />

en finance une source de<br />

revenus. En créant d’abord<br />

un centre de recherche pour<br />

développer sa notoriété<br />

puis en 2012 un spin off<br />

à Singapour, Scientific<br />

Beta, pour en vendre les<br />

résultats aux professionnels<br />

de la finance sous la forme<br />

d’indices. Chaque année ce<br />

sont ainsi 55 milliards de<br />

dollars qui sont investis au<br />

travers des indices créés par<br />

Scientific Beta. En touchant<br />

une commission sur chaque<br />

dollar placé, la part de cette<br />

recherche représentait 15%<br />

des 120 millions d’euros<br />

de budget de l’école.<br />

Dix ans après la création de Skema sa directrice générale, Alice Guilhon,<br />

peut dresser un bilan très positif de son école. Avec son plan stratégique <strong>2020</strong>-25,<br />

« Sky25 », elle entend devenir une « école de l’avant garde »,<br />

un « acteur engagé » et « glocalisée ».<br />

Nous sommes devenus un benchmark dans<br />

notre environnement et c’est positif. Le<br />

modèle est bon et il faut maintenant aller<br />

plus loin. » Alice Guilhon entend aujourd’hui<br />

ne plus faire de Skema une « comprehensive school »<br />

(« école multidisciplinaire »). Les étudiants des SKEMA<br />

AI School for Business de Raleigh (Etats-Unis), SKEMA<br />

Law School for Business de Belo Horizonte (Brésil)<br />

et SKEMA Design School for Business en France<br />

pourront naviguer dans les différentes institutions<br />

pour acquérir des compétences dans chaque pays.<br />

« 100% de nos programmes seront hybridés pour<br />

former des talents totalement hybridés sans faire<br />

de la simple addition. Les talents que nous formons<br />

seront totalement hors normes », définit Alice Guilhon.<br />

Après avoir embauché l’un des professeurs stars<br />

<strong>du</strong> secteur, Philippe Warin, pour créer le laboratoire<br />

montréalais SKEMA Global LAB in AI qui a ouvert en<br />

septembre 2019, Skema entend ainsi être un acteur<br />

majeur de l’intelligence artificielle (IA). Et l’utiliser. Dans<br />

ce cadre le processus Skema Way of Learning (SKWol)<br />

doit permettre de toucher les étudiants partout dans<br />

le monde, sur toutes les plateformes, en utilisant des<br />

outils d’intelligence artificielle (IA). Constatant que<br />

les cabinets de consulting sont parfois proches de la<br />

formation, Skema lance également l’initiative « Skema<br />

Advisory with AI » pour accompagner les entreprises<br />

dans l’utilisation d’outils d’intelligence artificielle.<br />

SKEMA va également déployer une politique scientifique<br />

et des dispositifs de transfert, de façon à « répondre<br />

aux enjeux non seulement scientifiques mais sociétaux ».<br />

Seront ainsi créés L’Institut Fintech et l’Institut Ethique<br />

& RSE à l’horizon 2025 pour structurer les relations<br />

Sciences-Société. Dans ce sens, Skema va créer un<br />

Think-tank pour agir dans tous les pays où Skema<br />

est implanté. « Nous voulons prendre part au débat<br />

public sur des dynamiques de société, d’é<strong>du</strong>cation,<br />

démocratie, etc. et pas seulement de gestion. » C’est<br />

aussi la mission <strong>du</strong> nouveau dispositif SKEMA Social<br />

Ventures (au sein de SKEMA Ventures) afin d’incuber<br />

et de financer des projets étudiants dont l’impact<br />

social est fort.<br />

Skema se développe mais entend bien rester fidèle à<br />

son modèle associatif et « non profit » en France. Mais<br />

pas forcément ailleurs dans le monde où Skema pourrait<br />

évoluer dans de nouvelles structures. Par exemple au<br />

Brésil avec l’Institut Dom Cabral. « L’entrée de nouveaux<br />

acteurs financiers, qui voient l’é<strong>du</strong>cation comme un<br />

investissement comme un autre, va provoquer des<br />

dégâts considérables dans notre secteur. Nous ne<br />

participerons pas à ce mouvement », martèle Alice<br />

Guilhon qui veut plus que jamais que son école travaille<br />

dans un esprit d’« E<strong>du</strong>cation for Societies » en partenariat<br />

avec d’autres grandes institutions académiques.<br />

© Skema BS<br />

Le futur campus parisien de Skema BS<br />

6


L’ESSEnTiEL DU SUP PréPaS<br />

L’eSSeNtieL <strong>du</strong> MoiS<br />

FéVRiER <strong>2020</strong> N° 35<br />

GeM inaugure<br />

l’apprentissage <strong>du</strong> XXI e siècle<br />

sur son GeM labs<br />

Grenoble Ecole de Management (GEM) vient d’inaugurer son nouveau bâtiment<br />

GEM Labs de 5000 m2 au cœur de la Presqu’île Scientifique de Grenoble.<br />

Unique en France, cet investissement de 15 M€<br />

(dont 11 M€ de la CCi) s’adresse à 3 publics :<br />

les apprenants, les porteurs d’innovation et les<br />

leaders. « L’apprentissage vit depuis plusieurs<br />

années une mutation sans précédent. Avec GEM Labs,<br />

nous posons les bases d’un nouveau standard de<br />

business school qui fédère Technologie, innovation et<br />

Société pour former les leaders et les managers dans<br />

un monde en pleine mutation par la co-construction<br />

de compétences et de connaissances adaptées aux<br />

défis et enjeux <strong>du</strong> xxi e siècle », explique Loïck Roche,<br />

le Directeur Général de GEM.<br />

A côté de ses six salles de cours et espaces de co-working,<br />

le GEM Labs se distingue par ses plateformes<br />

phygitales et immersives :<br />

• Shop connecté, en partenariat avec l’entreprise<br />

PiCTURE : une boutique de sports d’hiver et des<br />

technologies pour découvrir le monde <strong>du</strong> phygital ;<br />

• Mymarketlab, en partenariat avec les entreprises<br />

Auchan Retail et Panzani : un magasin de proximité<br />

pour tester le futur <strong>du</strong> retail ;<br />

• 2 espaces connectés : Street & Home : un appartement<br />

et une rue reconstitués pour mener des expériences<br />

sur le quotidien ;<br />

• TIMLAB, en partenariat avec l’entreprise KORUS : une<br />

plateforme dédiée aux équipes projets et au design<br />

thinking pour « fédérer des équipes autour de la<br />

con<strong>du</strong>ite d’un projet innovant » ;<br />

• Playground : une plateforme 100% dédiée aux serious<br />

games créés par GEM et à la gamification pour « s’interroger,<br />

se questionner, changer de comportement,<br />

se mettre en situation pour prendre des décisions<br />

adaptées au contexte, et jouer l’innovation ».<br />

la Fondation eM Normandie<br />

propose de parrainer<br />

les espaces de l’école<br />

© GEM<br />

eN breF<br />

Les étudiants de BSB<br />

affrontent un challenge<br />

international<br />

Depuis le 20 janvier et pour<br />

un semestre, les 450 étudiants<br />

de première année <strong>du</strong> Master<br />

Grande Ecole (MGE) de<br />

Burgundy School of Business<br />

(BSB) se sont lancés dans un<br />

grand challenge international<br />

comptant plus de 70<br />

institutions participantes.<br />

Ils doivent réfléchir à<br />

des solutions innovantes,<br />

intégrant notamment<br />

l’Intelligence Artificielle,<br />

sur des problématiques<br />

proposées par l’entreprise<br />

Vinci Construction.<br />

Ce challenge regroupe<br />

plus de 70 institutions<br />

participantes : écoles<br />

d’ingénieurs, d’architecture,<br />

de management, universités,<br />

dont un tiers environ sont<br />

internationales. Pendant tout<br />

le semestre de printemps, ils<br />

vont ainsi plancher sur l’une<br />

des problématiques réelles.<br />

KPMG et ESCP étudient<br />

la Génération Z<br />

La Fondation ESCP, ESCP<br />

et KPMG France ont conclu<br />

une « Professorship in New<br />

Generation Management ».<br />

Ce Professorship vise<br />

à « élaborer une étude<br />

globale et empirique auprès<br />

de la Génération Z pour<br />

repenser le management<br />

des entreprises de<br />

demain ». Après une phase<br />

d’études seront formulées<br />

des propositions sur la<br />

« Génération Z » à l’épreuve<br />

<strong>du</strong> monde de l’entreprise.<br />

Un colloque de clôture<br />

sur le New Generation<br />

Management réunira<br />

professionnels et étudiants.<br />

© EM Normandie<br />

La Fondation EM Normandie lance son<br />

site Internet et une campagne de parrainage<br />

de ses espaces sur ses campus de<br />

Caen, le Havre et Paris ouverte aux particuliers,<br />

aux entreprises et aux diplômés.<br />

Ils pourront donner leur nom ou celui de<br />

leur entreprise à une salle de classe, à un<br />

fauteuil d’amphithéâtre, à un espace partagé<br />

ou encore à un chêne vert récemment<br />

planté sur le futur campus <strong>du</strong> Havre de<br />

l’école. Certains espaces des campus de<br />

Caen, <strong>du</strong> Havre et de Paris peuvent ainsi<br />

être rebaptisés pour 10 ans ou 25 ans.<br />

Pour ce faire, les donateurs choisissent<br />

leur campus, visitent chaque étage et sélectionnent<br />

un espace. Plusieurs diplômés<br />

fortement investis dans l’école se<br />

sont d’ores et déjà positionnés et des promotions<br />

se mobilisent autour d’un espace<br />

portant leur nom. Prochainement la campagne<br />

s’élargira aux campus d’Oxford et<br />

de Dublin.<br />

7


l’essentiel <strong>du</strong> sup prépas l’essentiel <strong>du</strong> mois<br />

février <strong>2020</strong> N° 35<br />

EN BREF<br />

Global MBA : Harvard<br />

BS retrouve son<br />

sceptre, HEC Paris<br />

gagne 10 places<br />

Seulement 5 ème en 2018, 2ème<br />

en 2019, la Harvard business<br />

school retrouve une première<br />

place qui lui échappait depuis<br />

2016 dans le Classement des<br />

Global MBA <strong>du</strong> Financial<br />

Times. A contrario l’Insead<br />

continue une lente descente :<br />

première en 2016, seconde<br />

en 2018, troisième en 2019 la<br />

voici quatrième cette année.<br />

De son côté HEC Paris<br />

connaît une spectaculaire<br />

progression en passant de<br />

la 19 ème à la 9 ème place. 79 ème<br />

le MBA de emlyon BS se<br />

maintient (+1 place) alors que<br />

celui de l’Essec progresse<br />

de cinq places (88 ème ) ex<br />

æquo avec l’Edhec (qui perd<br />

13 places par rapport à son<br />

classement 2018 après ne pas<br />

avoir été classé en 2019).<br />

Les business schools<br />

ont-elles un impact<br />

positif sur la planète ?<br />

Trois organisations<br />

internationales d’étudiants ont<br />

uni leurs efforts pour créer<br />

le Positive Impact Rating<br />

(PIR) qui a été présenté le<br />

22 janvier lors <strong>du</strong> sommet<br />

de Davos. 51 écoles de 22<br />

pays ont été auscultées.<br />

« Les étudiants exigent un<br />

changement de paradigme<br />

des écoles de commerce.<br />

Après que nous nous soyons<br />

massivement exprimés en<br />

2019, le PIR nous permet<br />

maintenant d’agir avec<br />

les écoles pour accomplir<br />

ce changement profond »,<br />

explique Clémentine<br />

Robert, présidente<br />

d’oikos International,<br />

une organisation<br />

internationale étudiante.<br />

Si 5 niveaux de performance<br />

sont définis, les 30 business<br />

schools classées se<br />

répartissent tous entre les 3 e<br />

et 4 e niveaux : « écoles en<br />

progression » (« Progressing<br />

schools ») et « écoles<br />

en de transformation »<br />

(« Transforming schools »).<br />

Neuf sont classées comme<br />

“transforming schools”<br />

(EADA Business School<br />

Barcelona, Maastricht<br />

University School of Business<br />

and Economics, University<br />

of Vermont - Grossman<br />

School of Business etc.) et<br />

21 comme “progressing<br />

schools” dont, pour la France,<br />

Audencia, EDHEC, ESCP,<br />

Grenoble EM et KEDGE.<br />

Femmes dirigeantes :<br />

les Grande écoles<br />

de management plutôt<br />

bonnes élèves<br />

Un peu plus de 16%, c’est en moyenne le pourcentage de femmes<br />

à la tête d’établissements supérieur en France. Les Grande écoles<br />

de management sont au-dessus de la moyenne.<br />

60 universités organisent des élections pour<br />

leur présidence cette année. Y aura-t-il plus<br />

de femmes à leur tête alors qu’on ne compte<br />

aujourd’hui que 10 femmes parmi leurs 73<br />

présidents soit 16%. Un pourcentage en baisse par<br />

rapport au début des années 2010 comme le soulignaient<br />

les femmes dirigeantes réunies par l’Association des<br />

femmes dirigeantes de l’enseignement supérieur, de<br />

la recherche et de l’innovation lors de son congrès<br />

annuel début <strong>2020</strong>.<br />

Côté Grandes écoles le pourcentage est encore plus<br />

bas : 15% soit 33 dirigeantes parmi les 216 écoles<br />

membres. Et ce sont les écoles de management qui<br />

montrent la voie. Parmi les 37 directeurs des écoles<br />

Happyatschool® : ces établissements<br />

ou il fait bon étudier<br />

Créée en 2011, ChooseMyCompany recueille,<br />

analyse et publie des avis certifiés<br />

de salariés, candidats, stagiaires,<br />

clients et fournisseurs. Elle vient de publier<br />

la 1 e édition de son Classement HappyAtSchool®.<br />

Fondé sur les avis des<br />

étudiants il repose sur 5 thèmes : Installations<br />

et Environnement, Enseignement<br />

et Pédagogie, Vie étudiante, Relations<br />

8<br />

menant au grade de master huit sont des femmes :<br />

Isabelle Barth (Inseec SBE), Alice Guilhon (Skema),<br />

Patricia Hart (ICD), Stéphanie Lavigne (TBS), Florence<br />

Legros (ICN), Delphine Manceau (Neoma), Lamia Rouai<br />

(EBS) et Florence Roudier (ESC Clermont).<br />

Plus largement dans l’Union européenne la part de<br />

femmes à la tête d’établissements d’enseignement<br />

supérieur est passée de 20% en 2014 à 22 % en 2017<br />

selon le document She Figures 2018 dans lequel la<br />

Commission européenne présente une série d’indicateurs<br />

sur l’égalité femmes-hommes dans la recherche<br />

et l’innovation à un niveau pan-européen.<br />

aux entreprises, et Confiance en l’avenir :<br />

• pour les écoles de management, Audencia<br />

arrive en tête devant l’Iéseg et BSB ;<br />

• dans les écoles d’ingénieurs Polytech<br />

Nice l’emporte devant Escpci et Uni-<br />

LaSalle ;<br />

• côté universités Sciences Po, Paris-Dauphine<br />

et l’université Panthéon-Sorbonne<br />

composent le podium.


L’ESSEnTiEL DU SUP PréPaS L’eSSeNtieL <strong>du</strong> MoiS<br />

FéVRiER <strong>2020</strong> N° 35<br />

le nouveau campus parisien<br />

de NeoMa dévoilé<br />

eN breF<br />

Une prépa, c’est<br />

quoi exactement ?<br />

La Conférence des grandes<br />

écoles publie une vidéo sur<br />

YouTube pour présenter<br />

les classes préparatoires.<br />

Didactique et très bien fait !<br />

Il ouvrira ses portes à la rentrée 2021 dans le 13 ème arrondissement de Paris.<br />

Sur 6 500m² il pourra accueillir 1 500 étudiants. 80 millions d’euros d’investissement<br />

sont consacrés à son achat et à sa rénovation avec Eiffage.<br />

nEOMA a fait visiter ses futurs locaux ce 22<br />

janvier. « Jusqu’ici le « P » de notre «RPR»,<br />

Reims-Paris-Rouen ou Rouen-Paris-Reims, ne<br />

comportait que notre siège et des programmes<br />

Executive. Avec ce nouveau bâtiment nous allons<br />

pouvoir élargir notre offre parisienne et de constituer<br />

un levier de croissance pour nos campus de Reims et<br />

Rouen », explique Michel-Edouard Leclerc, président<br />

de nEOMA Business School quand le maire <strong>du</strong> 13ème<br />

arrondissement, Jérôme Coumet, se félicite de voir<br />

une nouvelle école rejoindre un arrondissement qui<br />

est devenu « le plus universitaire de Paris ».<br />

Remplaçant le campus actuel situé dans le 9ème<br />

arrondissement, le nouveau campus recevra des<br />

programmes postbac, des Mastères Spécialisés et des<br />

Masters of Science ainsi que l’Executive MBA et des<br />

activités de formation continue. Le Programme Grande<br />

Ecole restera quant à lui exclusivement dispensé sur<br />

les campus de Rouen et de Reims. « Alors que nous<br />

devons encore mener des projets immobiliers à Reims<br />

et Rouen ce nouveau campus nous permet de un lieu<br />

connecté et mo<strong>du</strong>laire, favorisant l’apprentissage de<br />

demain, l’innovation et la mise en réseau », détaille<br />

Delphine Manceau, Directrice générale de nEOMA<br />

Business School.<br />

nEOMA et Eiffage immobilier privilégient une construction<br />

respectueuse des enjeux environnementaux et<br />

visent le label HQE (Haute Qualité Environnementale).<br />

© Neoma BS<br />

toujours plus<br />

d’étudiants<br />

En 2018-2019, l’essor <strong>du</strong> nombre d’étudiants<br />

a été de 2,1 % (soit 56 300 étudiants)<br />

pour atteindre les 2,7 millions d’inscriptions<br />

(hors inscriptions simultanées en<br />

licence et en CPGE) selon l’étude de la<br />

DEPP Les effectifs d’étudiants dans le<br />

supérieur en 2018-2019. En cinq ans l’enseignement<br />

supérieur aura ainsi accueilli<br />

219 800 étudiants supplémentaires. L’augmentation<br />

concerne toutes les formations<br />

à l’exception des classes préparatoires aux<br />

grandes écoles qui voient leurs effectifs<br />

s’établir à 85 100 en 2018-2019, en baisse<br />

de 1,6% en un an. La baisse des effectifs<br />

concerne surtout la filière économique<br />

(- 5,4%) avec près de 1 000 étudiants en<br />

moins. La baisse est beaucoup moins prononcée<br />

en filière scientifique (- 0,5%), tandis<br />

que les effectifs sont constants dans la<br />

filière littéraire.<br />

l’enseignement<br />

supérieur privé<br />

performe<br />

Depuis 20 ans, les inscriptions dans<br />

l’enseignement privé ont doublé tandis<br />

qu’elles n’ont augmenté que de 14% dans<br />

le secteur public. Au total le secteur privé<br />

accueille aujourd’hui 540 900 étudiants,<br />

franchissant la barre des 20% des étudiants<br />

de l’enseignement supérieur (très<br />

exactement 20,2%) après une hausse de<br />

0,8 point par rapport à 2017.<br />

34% des étudiants <strong>du</strong> secteur privé sont<br />

inscrits dans une école de commerce,<br />

gestion et comptabilité (hors STS), 14%<br />

sont en lycée (STS, CPGE), 10% dans une<br />

école paramédicale ou menant aux fonctions<br />

sociales, 12 % en école d’ingénieurs,<br />

8% dans une école artistique ou culturelle<br />

et 7% dans un établissement d’enseignement<br />

universitaire privé.<br />

des bourses<br />

pour les élèves<br />

de prépas<br />

Engagée aux côtés d’HEC Paris et de la<br />

Fondation HEC depuis 2015, la BRED<br />

offre à tous les étudiants boursiers de<br />

l’école des prêts à taux zéro et sans caution<br />

ainsi que des bourses aux étudiants<br />

inscrits en classes préparatoires, sur tout<br />

le territoire.<br />

Anne et Frédéric Potter, respectivement<br />

directrice d’un groupe de recherche chez<br />

L’Oréal et fondateur de Netatmo, lancent<br />

de leur côté un fonds de dotation qui attribuera<br />

des bourses à des bacheliers<br />

scientifiques brillants, issus de milieux<br />

modestes et de zones géographiques défavorisées,<br />

pendant toute la <strong>du</strong>rée de leurs<br />

études. Les dossiers d’inscription pour les<br />

bourses sont à remplir en ligne sur<br />

www.fonds-potter.org<br />

9


l’essentiel <strong>du</strong> sup prépas<br />

l’essentiel <strong>du</strong> mois<br />

février <strong>2020</strong> N° 35<br />

Audencia fait peau neuve<br />

En 2017 Audencia a lancé les travaux de rénovation de son campus historique.<br />

Ses étudiants disposent désormais de nouveaux espaces de travail<br />

et d’apprentissage, fraîchement rénovés.<br />

Trois amphithéâtres, le Knowledge Hub (ex-médiathèque)<br />

et le Student Hub (espace de travail<br />

étudiant) <strong>du</strong> campus historique de Jonelière,<br />

Audencia Atlantic Campus, ont été transformés<br />

pour offrir un cadre de travail modernisé. D’une superficie<br />

de 1080m², le Knowledge Hub dispose désormais de<br />

222 places (au lieu de 170 auparavant) sur lesquelles<br />

les étudiants peuvent brancher leurs ordinateurs<br />

personnels. Huit salles de travail sont exclusivement<br />

dédiées aux étudiants, autonomes pour leur réservation<br />

en ligne via leur intranet. 6 postes informatiques<br />

en libre-service, notamment pour la consultation de<br />

bases de données, sont conservés. Les étudiants<br />

peuvent accéder sur place à 11 000 ouvrages en libre<br />

accès. Toujours dans une logique multi-campus, plus<br />

de 17 000 ouvrages sont disponibles en réseau sur tous<br />

les campus nantais de l’école. Enfin 8 documentalistes<br />

sont disponibles pour accompagner les étudiants dans<br />

leurs recherches.<br />

Les salles informatiques ont laissé place au Student<br />

Hub, espace étudiants de 255m², qui comporte 95<br />

places assises dont 6 bulles, permettant de réaliser des<br />

entretiens téléphoniques ou skype. Cet espace combine<br />

places indivi<strong>du</strong>elles, alcôves de 4 personnes et grandes<br />

tables pour des travaux en groupe. Il comporte 25<br />

ordinateurs en libre-service, et est accessible 24/24h.<br />

Au rez-de-chaussée, le premier amphithéâtre de 146<br />

places reste en configuration conférence. A l’étage, les<br />

2 amphithéâtres de 74 places chacun sont organisés<br />

en 3 plateaux, qui permettent une mo<strong>du</strong>larité des cours<br />

en fonction de la méthode pédagogique choisie par<br />

l’enseignant. Deux écrans interactifs (Benq) sont situés<br />

sur les plateaux <strong>du</strong> haut et complètent l’écran principal.<br />

Tous les amphis se pilotent via un écran tactile et sont<br />

totalement automatisés pour la lumière, la projection<br />

des cours et la diffusion de documents audio. Chaque<br />

poste de travail dispose d’une prise électrique.<br />

La livraison <strong>du</strong> bâtiment actuellement en rénovation<br />

sur Atlantic Campus, rehaussé d’un étage supplémentaire<br />

de 250m², est prévue pour l’été <strong>2020</strong>. Le campus<br />

agrandi pourra accueillir à nouveau l’ensemble des<br />

activités et personnels délocalisés depuis 2014 dans<br />

un bâtiment loué à quelques minutes de ce campus.<br />

© Audencia<br />

EN BREF<br />

L’ISC s’est mobilisée<br />

autour de la 2 ème Journée<br />

mondiale de l’E<strong>du</strong>cation<br />

Sous l’égide de l’UNESCO<br />

la 2 ème journée mondiale de<br />

l’E<strong>du</strong>cation a eu lieu le 23<br />

janvier. L’ISC l’a célébré<br />

par une fête de l’apprendre<br />

sur le thème « Apprendre<br />

avec plaisir ». Dans ce cadre<br />

ont été dispensés des cours<br />

labellisés « Apprendre c’est<br />

partager » ou « Apprendre<br />

c’est se poser des questions<br />

autrement » pendant toute<br />

une semaine. Cette même<br />

journée une grande « Carte<br />

de l’Apprendre » a permis<br />

aux étudiants de réfléchir<br />

ensemble à ce que veut dire<br />

apprendre et aux différentes<br />

méthodes d’apprentissage.<br />

Au programme enfin un<br />

Concours d’Éloquence et<br />

un « Mur <strong>du</strong> Partage » pour<br />

immortaliser une phrase,<br />

une idée ou souvenir à<br />

partager autour <strong>du</strong> thème<br />

<strong>du</strong> plaisir d’apprendre.<br />

Éthique en RVI à Grenoble EM<br />

Le casque de réalité virtuelle sur le visage<br />

nous voici plongés dans un cas concret<br />

qui interroge nos capacités éthiques : allons-nous<br />

vendre à tout prix des pro<strong>du</strong>its<br />

financiers à des clients de notre banque<br />

pour remplir les objectifs ? C’est la question<br />

que pose le Serious Game Finethics<br />

qu’a développé Grenoble Ecole de Management<br />

(GEM) pour « aider les futurs<br />

leaders à construire leur engagement<br />

éthique ». « Il n’y pas de bonne ou<br />

de mauvaise réponse. Le but est de vivre<br />

l’expériences – environ ½ heure de réalité<br />

virtuelle – puis d’en discuter avec<br />

les autres étudiants », explique Isabelle<br />

Patroix, la directrice <strong>du</strong> « Playground »<br />

de l’école.<br />

Grâce à la réalité virtuelle, le joueur se retrouve<br />

propulsé au sein d’une banque pour<br />

son premier jour comme chargé d’affaires<br />

en période d’essai. Comme dans la réalité,<br />

les réunions et les rendez-vous clients<br />

s’enchainent en jouant le rôle d’un jeune<br />

chargé d’affaires confronté aux réalités de<br />

l’entreprise. « Il n’y a pas de bon jeu sans<br />

dilemme et sans prise de décision forcément<br />

difficile. C’est une nouvelle façon<br />

d’accompagner les étudiants, mais aussi<br />

les entreprises qui pourraient nous proposer<br />

des scénarios », commente Isabelle<br />

Patroix. Intitulé « Fort Mac Monet » un<br />

scénario est ainsi en cours de réalisation<br />

sur la fermeture d’une raffinerie.<br />

10


l’essentiel <strong>du</strong> sup prépas<br />

paroles de profs<br />

février <strong>2020</strong> N° 35<br />

Frédéric<br />

Munier<br />

Professeur de<br />

géopolitique<br />

en classes<br />

préparatoires,<br />

professeur affilié<br />

à Skema Business<br />

School, membre<br />

<strong>du</strong> CA de l’APHEC<br />

Le passé a un bel avenir<br />

Les arts libéraux ou la force<br />

<strong>du</strong> continuum classes préparatoiresgrandes<br />

écoles<br />

Dans son ouvrage<br />

Relier les<br />

connaissances,<br />

Edgar Morin<br />

déclarait que<br />

« contrairement<br />

à une opinion<br />

répan<strong>du</strong>e, le<br />

développement des<br />

aptitudes générales<br />

de l’esprit permet<br />

d’autant mieux le<br />

développement<br />

des compétences<br />

particulières ou<br />

spécialisées.<br />

Plus puissante<br />

est l’intelligence<br />

générale, plus<br />

grande est sa<br />

faculté de traiter<br />

des problèmes<br />

spéciaux. C’est elle<br />

qui opère et organise<br />

la mobilisation de<br />

connaissances<br />

pouvant éclairer<br />

chaque cas<br />

particulier ».<br />

En nous appuyant sur ce constat,<br />

nous aimerions montrer deux choses<br />

dans les lignes qui suivent. D’une part<br />

que les formations de l’enseignement<br />

supérieur les plus efficientes sont<br />

celles qui, précisément, enseignent<br />

cette intelligence générale, précieux<br />

viatique pour penser et agir. D’autre<br />

part que les classes préparatoires<br />

françaises ne représentent pas une<br />

exception, contrairement à ce qui<br />

est souvent affirmé, mais un modèle<br />

d’é<strong>du</strong>cation humaniste enrichi des<br />

acquis et expériences <strong>du</strong> monde<br />

d’hier et préparant à celui de demain.<br />

Et si le système<br />

français des classes<br />

préparatoires aux<br />

grandes écoles n’était<br />

pas une exception ?<br />

Aux Etats-Unis, les étudiants les plus<br />

brillants font face à un choix lorsqu’ils<br />

entament leurs études supérieures :<br />

aller à l’université ou intégrer un<br />

collège d’arts libéraux. Ces derniers<br />

sont moins connus à l’étranger que les<br />

grandes institutions de l’Ivy League ou<br />

de la côte Ouest, mais elles n’en sont<br />

pas moins prestigieuses, à l’image <strong>du</strong><br />

Williams College, considéré comme<br />

l’une des meilleures institutions <strong>du</strong><br />

pays.<br />

Les collèges d’arts libéraux sont<br />

des universités américaines d’un<br />

type particulier. Centrés sur le<br />

premier cycle dit « undergra<strong>du</strong>ate »,<br />

ils délivrent le grade de bachelor,<br />

accueillent peu d’étudiants – la<br />

plupart <strong>du</strong> temps moins de<br />

2 000 – triés sur le volet. Leur<br />

originalité ne s’arrête pas là ; les<br />

enseignements y sont à fort contenu<br />

interdisciplinaire : philosophie,<br />

littérature, mathématiques,<br />

sciences expérimentales, histoire,<br />

sociologie y ont la part belle. Le<br />

but est de donner aux étudiants<br />

de larges connaissances, une<br />

capacité à développer une pensée<br />

critique et autonome, en d’autres<br />

termes un socle large de savoirs,<br />

préprofessionnels, qui échappent par<br />

leur nature-même à l’obsolescence.<br />

Ajoutons que les professeurs, à la<br />

différence de leurs collègues des<br />

11


l’essentiel <strong>du</strong> sup prépas paroles de profs février <strong>2020</strong> N° 35<br />

universités traditionnelles, sont<br />

des enseignants-chercheurs avant<br />

tout enseignants. Moins soumis<br />

à la pression de la recherche et<br />

à la soumission d’articles à des<br />

comités de lecture – le fameux<br />

« publish or perish » – ils sont par là<br />

même davantage disponibles pour<br />

leurs étudiants. En premier cycle<br />

universitaire, disposer <strong>du</strong> conseil<br />

de ses professeurs est un atout<br />

considérable pour des jeunes en<br />

pleine construction. C’est un socle<br />

sur lequel ils pourront s’appuyer<br />

<strong>du</strong>rant toute leur existence, tant dans<br />

le domaine professionnel – qu’ils<br />

rejoignent l’entreprise, le service de<br />

l’Etat ou le monde de la recherche –<br />

que privé – il n’est jamais inutile de<br />

disposer d’un peu de culture pour<br />

donner sens aux évènements de<br />

la vie. A l’issue de cette formation,<br />

exigeante, ouverte et humaniste, ces<br />

étudiants en arts libéraux peuvent<br />

intégrer les plus grandes universités<br />

pour y poursuivre leurs études. Leur<br />

taux de réussite y est plus élevé que<br />

celui de leurs homologues ayant<br />

effectué un premier cycle dans une<br />

université traditionnelle. Cela ne vous<br />

rappelle rien ?<br />

Ce modèle ressemble comme deux<br />

gouttes d’eau à celui des classes<br />

préparatoires aux grandes écoles<br />

françaises dont on nous serine à<br />

longueur d’articles qu’il n’existe pas<br />

d’équivalent dans le monde et qu’elles<br />

sont destinées à disparaître. Qu’on<br />

nous permette un instant de rappeler<br />

quelques vérités à leur propos :<br />

rapportées au nombre d’heures<br />

enseignées, les prépas sont moins<br />

coûteuses que l’université, leur<br />

efficience est sans équivalent et,<br />

en ce qui concerne les prépas aux<br />

écoles d’ingénieur et aux écoles de<br />

management, le taux d’échec y est<br />

marginal, l’employabilité garantie.<br />

Quelle est leur force ? La même que<br />

celles des universités d’arts libéraux :<br />

sélectivité, intensité de travail,<br />

interdisciplinarité, accent mis sur<br />

les connaissances fondamentales<br />

et les soft skills – ces compétences<br />

nécessaires à l’acquisition et à<br />

l’exercice de tout savoir ou savoir-<br />

© MBS<br />

faire, des savoir-être en somme.<br />

Et comme leurs homologues anglosaxons,<br />

les étudiants passés par<br />

les classes prépa ont des profils<br />

de carrière plus rapides et plus<br />

avantageux que ceux qui ont intégré<br />

les grandes écoles par des voies<br />

parallèles. Au fond, le continuum<br />

français entre les prépas et les<br />

grandes écoles est tout à fait<br />

semblable à celui qui existe entre<br />

les Universités d’arts libéraux et les<br />

cycles postgra<strong>du</strong>ate nord-américains,<br />

un modèle dont les résultats sont<br />

éprouvés mais dont le coût est<br />

infiniment supérieur à celui pratiqué<br />

dans l’Hexagone.<br />

Les apports de<br />

l’humanisme médiéval<br />

A vrai dire, si l’on veut comprendre<br />

à la fois le lien étroit qui lie ces deux<br />

formations par-delà l’Atlantique et<br />

surtout la visée qui préside à leur<br />

construction, il faut se tourner<br />

vers le Moyen-Âge central, plus<br />

précisément vers les xii-xiii e siècles<br />

qui a vu se développer les écoles<br />

dont la réunion a donné naissance<br />

aux premières universités. Cellesci<br />

délivraient un enseignement en<br />

deux temps. Les étudiants d’alors,<br />

qui étaient tous des clercs, devaient<br />

d’abord suivre une formation de<br />

plusieurs années au terme de<br />

laquelle ils devenaient « bacheliers ès<br />

arts », diplômés en « arts libéraux ».<br />

Derrière cette expression, il faut<br />

entendre sept disciplines dont<br />

nous dirions aujourd’hui que quatre<br />

ressortent des sciences et trois<br />

des humanités. Le premier groupe<br />

était constitué de la géométrie,<br />

de l’arithmétique, de l’astronomie<br />

et de la musique, le second de la<br />

12


l’essentiel <strong>du</strong> sup prépas<br />

paroles de profs<br />

février <strong>2020</strong> N° 35<br />

grammaire, de la rhétorique et de<br />

la dialectique. Au fond, tous les<br />

bacheliers en arts maîtrisaient des<br />

éléments de mathématiques et de<br />

langue. Ils pouvaient d’ailleurs arrêter<br />

là leurs études car ils disposaient<br />

alors d’un bagage suffisant pour<br />

exercer toutes sortes d’activités<br />

intellectuelles. Certains pouvaient<br />

devenir professeurs ; il leur fallait<br />

pour cela obtenir la « licencia<br />

docendi », littéralement « autorisation<br />

d’enseigner », d’où provient le terme<br />

actuel de « licence ». Mais s’ils le<br />

souhaitaient, ils pouvaient entrer dans<br />

un cycle supérieur et étudier selon<br />

leur vœu le droit, la médecine et,<br />

pour les meilleurs, la formation la plus<br />

prisée de l’époque : la théologie.<br />

Par un curieux pied de nez de<br />

l’histoire, ces formations dispensées<br />

notamment sur la montagne Sainte-<br />

Geneviève à Paris ont, via l’Angleterre<br />

conquise par les Normands,<br />

transité vers le Nouveau monde où<br />

elles s’y sont implantées. Que l’on<br />

considère aujourd’hui les universités<br />

américaines d’arts libéraux : elles<br />

correspondent en tous points à leurs<br />

aïeules médiévales. La visée est la<br />

même : forger des têtes bien faites,<br />

donner une ouverture sur une large<br />

gamme de savoirs. Les arts libéraux<br />

étaient alors la propédeutique obligée<br />

aux études les plus exigeantes.<br />

D’hier à aujourd’hui,<br />

d’aujourd’hui à demain<br />

Du Moyen-Âge à aujourd’hui, le<br />

pont est finalement assez aisé à<br />

emprunter, d’autant plus que, mutatis<br />

mutandis, les problématiques<br />

auxquelles nous sommes confrontés<br />

sont comparables : faire face à<br />

une extension considérable <strong>du</strong><br />

savoir disponible – la repro<strong>du</strong>ction<br />

d’incunables au xii e siècle, l’imprimerie<br />

au xvi e , l’internet actuellement – et<br />

comprendre un monde en plein<br />

changement. Les réponses en<br />

revanche sont propres à chaque<br />

époque. Mais, chaque fois, il n’est<br />

possible d’enjamber le fossé entre<br />

hier et aujourd’hui qu’en disposant<br />

de la palette de savoirs la plus large<br />

possible, en ayant intégré le passé<br />

pour mieux agir sur l’avenir.<br />

Pour revenir un instant au xii e siècle,<br />

cette articulation entre passé/<br />

présent/avenir est tout entière<br />

contenue dans le propos de Bernard<br />

de Chartres, l’un des grands<br />

intellectuels de son temps : « Nous<br />

sommes comme des nains assis<br />

sur des épaules de géants. Si nous<br />

voyons plus de choses et plus<br />

lointaines qu’eux, ce n’est pas à cause<br />

de la perspicacité de notre vue, ni de<br />

notre grandeur, c’est parce que nous<br />

sommes élevés par eux. » La formule<br />

est passée à la postérité des siècles<br />

plus tard lorsque Newton l’a reprise :<br />

« Si j’ai vu plus loin, c’est en montant<br />

sur les épaules de géants. » Or, c’est<br />

précisément ce dont nous avons<br />

besoin aujourd’hui : de grimper sur<br />

les épaules de géants. L’époque est<br />

trouble, c’est un lieu commun ; l’entrée<br />

en hypermondialisation (Subramanian<br />

& Kessler), dans un monde postguerre<br />

froide, apolaire et instable,<br />

rend l’avenir incertain ou « VUCA »,<br />

un acronyme emprunté à l’Army War<br />

College, pour « volatility, uncertainty,<br />

complexity, ambiguity ». Ces géants,<br />

ce sont les savoirs <strong>du</strong> passé et <strong>du</strong><br />

présent, que nous devons faire nôtres<br />

pour éclairer l’avenir. On objectera<br />

que les champs disciplinaires<br />

actuels requièrent des degrés de<br />

spécialisation importants. C’est vrai,<br />

mais ils requièrent également une<br />

compréhension <strong>du</strong> contexte dans<br />

lequel on les exerce, des implications<br />

et interactions qu’ils engendrent, bref<br />

une dimension axiologique. C’est le<br />

sens de la formule tant rebattue de<br />

Rabelais selon laquelle « science sans<br />

conscience n’est que ruine de l’âme ».<br />

Cela suppose, comme dans les siècles<br />

passés que l’étude de ces disciplines<br />

de pointe soit précédée d’un bagage<br />

de savoirs généraux et transversaux<br />

jouant à la fois le rôle de contenants,<br />

d’humus, de boussole également.<br />

Dans un monde complexe, il nous<br />

faut plus que jamais disposer d’une<br />

formation articulant le général et<br />

le pointu. Par chance, nous en<br />

disposons : il s’agit <strong>du</strong> continuum<br />

entre classes préparatoires et<br />

grandes écoles ici, entre arts libéraux<br />

et l’université outre-Atlantique et dont<br />

il n’est pas étonnant qu’il pro<strong>du</strong>ise<br />

aujourd’hui parmi les esprits les<br />

plus affûtés. Pour finir, et parce que<br />

chaque époque doit disposer de<br />

sa sémantique et de termes précis<br />

tant « mal nommer, c’est ajouter<br />

au malheur <strong>du</strong> monde » (Camus),<br />

risquons-nous à (ré)intro<strong>du</strong>ire un<br />

terme, une bannière capable de<br />

donner un sens à l’enseignement<br />

supérieur <strong>du</strong> xxi e siècle : la<br />

« consilience » ou « convergence<br />

des savoirs » (Edward O. Wilson).<br />

C’est dans le fait de « relier les<br />

connaissances » que réside, comme<br />

le notait Edgar Morin « le défi <strong>du</strong><br />

xxi e siècle ». Et nous sommes armés<br />

pour le relever.<br />

13


L’ESSEnTiEL DU SUP PréPaS<br />

doSSier<br />

FéVRiER <strong>2020</strong> N° 35<br />

© EM Strasbourg / Bartosch Salmanski<br />

Concours :<br />

le compte à rebours<br />

a démarré !<br />

Si les candidats et leurs professeurs<br />

sont encore dans la phase de préparation<br />

des concours, les responsables<br />

des dits concours sont déjà bien avancés<br />

dans leur organisation. Le compte<br />

à rebours a commencé.<br />

14


l’essentiel <strong>du</strong> sup prépas dossier février <strong>2020</strong> N° 35<br />

Les inscriptions sont terminées, les<br />

dossiers remplis, les paiements<br />

des droits d’inscription effectués,<br />

les candidats aux concours BCE et Ecricome<br />

se concentrent maintenant sur la<br />

préparation aux concours qui auront lieu<br />

<strong>du</strong> 15 au 17 avril pour Ecricome et <strong>du</strong> 27<br />

avril au 7 mai <strong>2020</strong> pour la BCE. Hormis<br />

la création d’une nouvelle épreuve de<br />

langes pour Ecricome, il n’y a pas de<br />

grande nouveauté cette année. Mais<br />

beaucoup d’adaptations. « Notre premier<br />

objectif était de ré<strong>du</strong>ire le nombre de<br />

jours d’épreuves. Nous sommes passés<br />

de neuf à huit jours alors que nous<br />

avions dû organiser des épreuves un<br />

jour férié, le 7 mai, en 2018, ce qui revient<br />

excessivement cher », explique Christian<br />

Chenel, directeur de la BCE dont<br />

le concours est opéré par la Direction<br />

des admissions et concours (DAC) de la<br />

CCI Paris-Ile de France. « Recevoir deux<br />

écoles supplémentaires ne change pas<br />

notre façon d’organiser les écrits. C’est<br />

en revanche bien plus compliqué pour<br />

les oraux », résume Stéphane Civelli,<br />

son homologue d’Ecricome à laquelle se<br />

sont joint cette année l’EM Strasbourg<br />

et Rennes SB, rejoignant ainsi Kedge<br />

et Neoma.<br />

Préparer les sujets des écrits<br />

Les sujets qui seront proposés aux écrits<br />

sont prêts depuis début décembre pour<br />

Ecricome. Les mêmes pour les quatre<br />

écoles. « La commission choisit parmi<br />

quatre ou cinq sujets pour chacune des<br />

épreuves qui sont déclinées sur les trois<br />

voies. La plupart sont écrits par des<br />

professeurs de classes préparatoires en<br />

évitant qu’ils soient de la même série »,<br />

rappelle Stéphane Civelli.<br />

Le processus est beaucoup plus compliqué<br />

<strong>du</strong> côté de la BCE avec des épreuves<br />

différentes selon les écoles. Le choix final<br />

des sujets s’effectue donc fin janvier. Le<br />

travail a été simplifié cette année avec<br />

la fusion des épreuves de mathématiques<br />

de HEC et l’Essec et de culture<br />

générale de emlyon et HEC : « Jusqu’ici<br />

les candidats pouvaient passer jusqu’à<br />

quatre épreuves différentes en culture<br />

générale ou en mathématiques sur les<br />

mêmes programmes. Cela nous paraissait<br />

superflu ».<br />

Gérer les écoles conceptrices<br />

Historiquement la BCE a toujours confié<br />

la conception de ses sujets à des écoles<br />

conceptrices et co-conceptrices. Un<br />

statut dont elles peuvent se réclamer et<br />

La nouvelle épreuve<br />

de langues vivantes<br />

d’Ecricome<br />

150 vidéos ont été pro<strong>du</strong>ites<br />

cette année, 100 retenues,<br />

pour la nouvelle épreuve<br />

de langues vivantes de<br />

la BCE qui repose à<br />

partir <strong>du</strong> concours <strong>2020</strong><br />

sur le visionnage d’une<br />

vidéo. Parmi les douze<br />

combinatoires de langues le<br />

passage des langues rares<br />

est centralisé à Paris.<br />

© Excelia<br />

L’accueil des admissibles à La Rochelle BS<br />

15


l’essentiel <strong>du</strong> sup prépas<br />

dossier<br />

février <strong>2020</strong> N° 35<br />

qui s’est ouvert en 2019. Grenoble EM s’est<br />

ainsi vue confier – après plusieurs années<br />

à le demander – la conception d’une<br />

nouvelle épreuve d’histoire-géographie,<br />

géopolitique <strong>du</strong> monde contemporain.<br />

« A contrario des mathématiques ou<br />

de la culture générale, il n’y avait qu’une<br />

seule épreuve et les candidats avaient<br />

l’impression de tout jouer sur elle », confie<br />

Christian Chenel. Toujours en 2019 Skema<br />

est devenue co-conceptrice d’une<br />

épreuve avec ESCP.<br />

Écrire les sujets<br />

Chaque école conceptrice de la BCE a la<br />

responsabilité académique de la conception<br />

des sujets, les responsables de la<br />

BCE participant seulement à certaines<br />

réunions de choix des sujets. Les auteurs<br />

– une cinquantaine chaque année - sont<br />

plutôt des inspecteurs généraux, des<br />

professeurs d’écoles ou d’université,<br />

parfois jeunes retraités, que de classes<br />

préparatoires pour éviter tout soutien aux<br />

candidats. « Nous cherchons des profils<br />

fiables qui ont une bonne expérience des<br />

concours tout en assurant un renouvellement<br />

régulier », explique Christian<br />

Chenel. Certains concepteurs dépassent<br />

même les 70 ans tant leur regard acéré<br />

est rassurant pour valider par exemple<br />

des épreuves de mathématiques.<br />

Très investis dans leur sujet les concepteurs<br />

sont consultés quand ils passent la<br />

main et peuvent même emmener le sujet<br />

avec eux en passant d’une école à l’autre.<br />

Cela a été le cas pour Emmanuel Combes<br />

en 2019 : parti de ESCP pour Skema cette<br />

dernière est devenue co-conceptrice <strong>du</strong><br />

sujet qu’il rédigeait.<br />

Préparer le processus de<br />

correction<br />

Cette année et pour la première fois<br />

les copies des candidats d’Ecricome<br />

seront corrigées entièrement en ligne.<br />

Le concours a choisi pour cela la solution<br />

Viatique d’Exatech qu’utilise depuis<br />

quelques années le ministère de l’E<strong>du</strong>-<br />

Après la réforme <strong>du</strong> bac, quelle évolution pour les concours ?<br />

« Nous sommes à la croisée des chemins et<br />

notamment sur la place des mathématiques<br />

qui resteront le socle à l’entrée de nos<br />

écoles. Mais quelle combinaison sera la<br />

plus efficace pour entrer en en classe<br />

préparatoire ? », s’interrogeait fin janvier lors<br />

de l’assemblée générale de la Conférence<br />

des grandes écoles sa vice-présidente,<br />

présidente <strong>du</strong> Chapitre des écoles de<br />

management et directrice générale de<br />

Skema BS, Alice Guilhon, qui pense à une<br />

« future révision et simplification des<br />

concours ». Un tout nouveau « Groupe<br />

opérationnel concours », réunissant les<br />

écoles de management et les responsables<br />

de la BCE et d’Ecricome, vient d’ailleurs d’être<br />

créé au sein de la CGE pour y travailler.<br />

Quel niveau en mathématiques ?<br />

Reste surtout à définir quel va être le<br />

rôle des mathématiques et quel niveau<br />

vont demander les écoles. Puisque la<br />

décision de maintenir deux parcours de<br />

classes préparatoires EC en fonction<br />

<strong>du</strong> niveau en mathématiques semble<br />

avoir la préférence des acteurs, certains<br />

voudraient que des quotas soient prévus<br />

pour chaque parcours. Au grand dam de<br />

ceux qui veulent absolument préserver<br />

l’interclassement tel qu’aujourd’hui.<br />

cation nationale. Du côté de la BCE la<br />

dématérialisation des copies avait déjà<br />

eu lieu en 2019 mais avec une solution<br />

développée par l’INP Toulouse qu’utilisait<br />

déjà par exemple Centrale<strong>Sup</strong>élec.<br />

Numériser les copies<br />

Dans les deux cas l’ensemble des copies<br />

sont amenées des centres d’examen –<br />

58 pour la BCE cette année - dans des<br />

centres de numérisation. « A l’avenir nous<br />

souhaiterions qu’elles soient directement<br />

numérisées dans les lycées pour éviter<br />

tout risque de transport, notamment<br />

quand les centres sont à l’étranger ou<br />

dans les DOM-TOM », signifie Christian<br />

Chenel. Cela saura d’autant plus possible<br />

que les lycées, où se déroulent 95% des<br />

épreuves de la BCE, se sont équipés<br />

cette année pour numériser les copies<br />

Pour que le système soit viable il faudra<br />

obliger les élèves <strong>du</strong> parcours de prépas<br />

« mathématiques approfondies » à choisir<br />

les épreuves les plus difficiles et… à leur<br />

garantir que les coefficients associés<br />

seront suffisamment incitatifs pour le<br />

justifier. En amont on ne pourra de toute<br />

façon pas flécher les élèves ayant choisi de<br />

poursuivre leur spécialité mathématiques<br />

en terminale – voire de choisir l’option<br />

« mathématiques approfondies » - vers<br />

tel ou tel parcours comme c’est le cas<br />

aujourd’hui après une terminale S ou ES.<br />

Des épreuves facultatives ? Lors de<br />

la réunion « Continuum », qui s’est tenue<br />

en novembre 2019 sur le campus niçois<br />

de Skema sous l’égide de l’APHEC, l’idée<br />

a également été émise de proposer des<br />

épreuves facultatives complémentaires<br />

pour mettre en avant certains profils.<br />

Adapter les oraux ? La question de<br />

l’adaptation des oraux se pose également.<br />

« Les candidats sont tous tellement bien<br />

préparés qu’ils manquent de spontanéité.<br />

Faudrait-il par exemple valoriser un projet<br />

comme cela va être le cas pour le bac »,<br />

s’interroge directeur général adjoint de<br />

Grenoble EM, Jean-François Fiorina.<br />

Comment sont financés<br />

les concours ?<br />

La règle est simple : la DAC<br />

et la BCE sont financées<br />

par les écoles membres sur<br />

la base de leur nombre de<br />

candidats. Pour l’ESC Brest<br />

en 2019 cela a signifié de<br />

financer 1500 candidats<br />

pour… deux reçus. C’est<br />

dire si pour certaines écoles<br />

il est important de faire<br />

partie <strong>du</strong> club des écoles qui<br />

recrutent en prépas. Pour<br />

autant l’ESC Pau a préféré<br />

arrêter les frais cette année.<br />

ECRICOME perçoit<br />

l’intégralité des frais de<br />

concours et supporte<br />

’intégralité des charges<br />

de la conception des<br />

sujets à la publication<br />

des admissions ou des<br />

affectations avec un objectif<br />

d’équilibre budgétaire.<br />

16


l’essentiel <strong>du</strong> sup prépas dossier février <strong>2020</strong> N° 35<br />

des épreuves de contrôle continu (E3C)<br />

<strong>du</strong> nouveau bac.<br />

Préparer les corrections<br />

Tout de suite après la fin des écrits des<br />

commissions d’harmonisation sont réunies<br />

par les pilotes des épreuves pour<br />

rappeler les consignes de correction,<br />

finaliser les barèmes et garantir le futur<br />

interclassement des candidats issus des<br />

différentes voies. Des « lots pilotes » de<br />

copie sont auscultés pour estimer dans<br />

quelle mesure les candidats ont bien su<br />

répondre aux questions posées.<br />

Fixer les barres d’admissibilité<br />

Dans la foulée des jurys d’admissibilité<br />

se réunissent dans chaque école, sous<br />

le regard d’un représentant <strong>du</strong> rectorat,<br />

pour fixer la barre d’admissibilité<br />

qui décidera <strong>du</strong> nombre de candidats<br />

qu’elle pourra ensuite recevoir. Les écoles<br />

pourront ainsi arrêter une liste de de<br />

candidats « classés » sur liste principale<br />

et, à l’exception d’HEC, une liste complémentaire.<br />

Le principe est le même<br />

pour Ecricome avec la réunion d’une<br />

commission d’harmonisation quelques<br />

jours avant la divulgation des notes.<br />

Corriger les copies<br />

La BCE mobilise à ce stade 850 professeurs<br />

de classes préparatoires – 150<br />

nouveaux cette année - pour corriger<br />

quelques 120 000 copies. Sans mettre<br />

de 0 – c’est réservé à une copie blanche<br />

– et en prenant bien garde qu’il n’y ait pas<br />

de feuilles blanches entre deux pages<br />

écrites comme cela arrive parfois. Un<br />

algorithme ayant décidé à quels professeurs<br />

seraient envoyées les copies, ces<br />

derniers ont ensuite entre quinze jours<br />

et un mois pour les corriger.<br />

Répondre aux<br />

éventuelles contestations<br />

Elles sont de de plus en<br />

plus rares – 700 à 800<br />

par an contre 1 300 il y<br />

a deux ans pour la BCE<br />

soit 1% - mais aussi « de<br />

plus en plus virulentes »<br />

selon Christian Chenel, les<br />

contestations font partie de<br />

la vie des concours : « Nous<br />

vérifions la conformité de<br />

la note manuscrite avec<br />

celle entrée sur le système,<br />

que toute la copie a bien été<br />

lue mais il n’y a en aucun<br />

cas de nouvelle correction<br />

possible ». C’est d’autant<br />

plus facile de vérifier<br />

qu’un barème précis existe<br />

en mathématiques mais<br />

évidemment pas dans les<br />

épreuves de culture générale.<br />

S’il n’y avait pas de possibilité<br />

de mettre des annotations<br />

sur les copies en 2019 cela<br />

sera possible cette année.<br />

Du côté d’Ecricome les<br />

requêtes sont également<br />

de l’ordre de 1% des cas :<br />

« Ce sont plutôt lors des<br />

oraux que nous avons des<br />

requêtes ». Les admissibles<br />

ne pourront accéder à<br />

leurs copies qu’après les<br />

concours, fin juillet, alors<br />

que les autres peuvent le<br />

demander en amont.<br />

Préparer les oraux<br />

Les résultats d’admissibilité de la BCE<br />

étant disponibles à partir <strong>du</strong> 10 juin <strong>2020</strong><br />

selon les écoles, la période des oraux<br />

s’étendra ensuite <strong>du</strong> 15 juin au 8 juillet<br />

<strong>2020</strong> (voir le calendrier des oraux). A<br />

ce stade la DAC n’organise les oraux<br />

que de HEC. Douze jours d’affilée, weekend<br />

et jours fériés compris, pendant<br />

lesquels les candidats sont convoqués<br />

trois jours <strong>du</strong>rant et logés sur le campus<br />

d’HEC. Comme pour l’Essec et ESCP – et<br />

comme pour les concours d’entrée dans<br />

les ENS - les candidats sont convoqués<br />

sans avoir la possibilité de demander<br />

d’autres dates.<br />

De leur côté les responsables <strong>du</strong> concours<br />

Ecricome administrent l’ensemble des<br />

agendas des candidats aux quatre écoles.<br />

Des plages de demi-journées sont définies<br />

avec les admissibles puis opérées par<br />

les écoles.<br />

Compiler les résultats des deux<br />

concours<br />

L’étape ultime est le passage au Sigem,<br />

système d’affectation des candidats dans<br />

les écoles à l’issue des concours BCE et<br />

Ecricome, qu’administre également la<br />

DAC. Après avoir versé un acompte de<br />

800€ les candidats auront cette année<br />

deux jours et demi – le 14 juillet tombant<br />

un mardi – <strong>du</strong> 13 juillet à 13 h au 15 juillet à<br />

18 h pour choisir leur école parmi celles<br />

dans lesquelles ils sont admis. Le 17 juillet<br />

à 15 h le rideau tombera sur l’édition <strong>2020</strong>.<br />

© Rennes SB<br />

Accueil des étudiants à Rennes SB<br />

17


l’essentiel <strong>du</strong> sup prépas<br />

entretien<br />

février <strong>2020</strong> N° 35<br />

Herbert Castéran<br />

Directeur général de l’EM Strasbourg<br />

« Nous encourageons l’hybridation<br />

des compétences »<br />

Intégrée à l’université de Strasbourg,<br />

l’EM Strasbourg entend plus que<br />

jamais tirer parti de cette proximité<br />

avec un grand centre académique<br />

pour se développer. Notamment dans<br />

la perspective d’un rapprochement<br />

avec les universités et les entreprises<br />

allemandes et suisses. Le regard de son<br />

directeur général, Herbert Castéran.<br />

Olivier Rollot : De concert avec « Espace<br />

<strong>Prépas</strong> » l’EM Strasbourg mène chaque<br />

année une enquête sur les élèves de classes<br />

préparatoires. Qu’est-ce qui vous motive à<br />

réaliser cette enquête ?<br />

Herbert Castéran : Le souhait de mieux connaître<br />

les étudiants de classes préparatoires qui évoluent<br />

régulièrement et auxquels nous prêtons une attention<br />

répétée chaque année. Cette année, nous voyons chez<br />

eux de grandes évolutions avec la montée en puissance<br />

des « technophiles ». Des élèves de prépas qui se disent<br />

très attachés à la mise en pratique d’outils techniques<br />

dans leur scolarité puis dans leur vie professionnelle.<br />

S’ils n’ont pas forcément la connaissance de toutes<br />

ces ressources, ils savent que l’aspect digital sera<br />

totalement intégré dans leur vie professionnelle.<br />

Une fois dans leur école, ils auront toujours ce petit<br />

aiguillon qui les poussera à passer par un support<br />

technique. Les casques de réalité virtuelle peuvent,<br />

par exemple, être efficacement employés dans certains<br />

cours mais les étudiants demandent d’autres outils de<br />

simulation. Ils ont aussi de l’appétence pour les dispositifs<br />

en open source qu’ils pourront plus tard utiliser<br />

dans leur vie professionnelle. Systématiquement ils<br />

choisissent ces outils-là, par exemple « R » pour les<br />

statistiques, même s’ils sont parfois moins « users<br />

friendly », moins faciles à utiliser.<br />

O. R : La réforme <strong>du</strong> bac pousse<br />

l’enseignement supérieur à s’interroger<br />

sur le niveau de ses futurs étudiants.<br />

Notamment en mathématiques. Quel niveau<br />

en mathématiques faut-il avoir pour intégrer<br />

une Grande école de management comme<br />

l’EM Strasbourg ?<br />

H. C : Le débat sur le niveau peut être transcendé<br />

par l’appétence intellectuelle. Il est possible de ne<br />

pas posséder une formation aux statistiques très<br />

poussée mais de bien réussir quand même, pour peu<br />

de ne pas y être rétif et de bien comprendre tout ce<br />

que cela apporte.<br />

© Bartosch Salmanski(<br />

Herbert Castéran<br />

(@CastHerbi)<br />

49 ans, a été élu directeur<br />

de l’EM Strasbourg en<br />

avtil 2016. Professeur, il a<br />

intégré l’EM Strasbourg en<br />

septembre 2010 et en était<br />

responsable de la filière<br />

marketing en apprentissage<br />

et créateur et responsable<br />

<strong>du</strong> master 2 Management<br />

<strong>du</strong> tourisme. Diplômé de<br />

Sciences Po Toulouse,<br />

titulaire d’un DESS<br />

Statistiques et économétrie<br />

et d’un DEA Econométrie et<br />

économie mathématique (tous<br />

deux à Toulouse I), il crée à<br />

27 ans une société de conseil<br />

marketing à la tête de laquelle<br />

il accompagne de nombreuses<br />

collectivités territoriales et<br />

entreprises pendant 12 ans.<br />

A 36 ans il se lance dans<br />

une thèse en marketing<br />

qu’il achève à 40 ans.<br />

18


l’essentiel <strong>du</strong> sup prépas entretien février <strong>2020</strong> N° 35<br />

En marketing, au-delà de la communication et de la créativité,<br />

nous travaillons sur l’utilité des data dans le cadre<br />

des études. De ce qu’elles apportent pour comprendre<br />

tel ou tel comportement. L’étudiant doit s’approprier la<br />

démarche. Au-delà de la maîtrise technique, la capacité<br />

à décrypter, à gérer des flux de données, d’en mesurer<br />

l’intérêt et les limites est primordiale. Cette agilité<br />

intellectuelle n’est pas forcément synonyme d’un très<br />

bon niveau en mathématiques.<br />

O. R : La question de l’accroissement de<br />

l’égalité des chances revêt une importance<br />

toute particulière cette année dans les<br />

injonctions ministérielles. Que va faire l’EM<br />

Strasbourg en ce sens ? Faut-il « bonifier »<br />

les élèves boursiers lors des concours ?<br />

H. C : Nous recevons déjà de 27 à 31% de boursiers<br />

dans nos programmes Grande école et bachelor. Grâce<br />

à l’accompagnement que nous leur apportons, nous<br />

recevons même plus de boursiers en master 2 que<br />

dans des masters 100% universitaires comparables.<br />

La question de la bonification est un faux débat. Le<br />

véritable enjeu est d’accompagner les boursiers de<br />

leur intégration dans l’école jusqu’à leur diplomation.<br />

Plutôt que de créer un sentiment d’inégalités entre les<br />

étudiants qui desservirait les étudiants préten<strong>du</strong>ment<br />

admis uniquement grâce à un système de bonifications.<br />

Les Grandes écoles observées (NDLR : HEC, Essec et<br />

ESCP pour les écoles de management) sont peut-être<br />

un peu trop remarquables pour être significatives. La<br />

vraie question à se poser est « sommes-nous capables<br />

de former demain des managers représentatifs de la<br />

population française ? ».<br />

O. R : On parle beaucoup d’« hybridation »<br />

des savoirs. Peut-on devenir un « manageringénieur<br />

» à l’EM Strasbourg ?<br />

H. C : C’est possible pour des ingénieurs, qui veulent<br />

comprendre les clés <strong>du</strong> management, comme pour des<br />

managers qui veulent appréhender l’état d’esprit des<br />

ingénieurs , Notre appartenance au réseau AlsaceTech<br />

répond à cette demande depuis plusieurs années,<br />

déjà. Nous avons ainsi, dans le cadre d’Alsacetech,<br />

un Master 2 « manager–ingénieur ».<br />

Nous encourageons globalement l’hybridation des<br />

compétences avec par exemple un double diplôme<br />

délivré avec Sciences Po Strasbourg. C’est également<br />

le cas avec l’Ena avec laquelle nous organisons<br />

en janvier <strong>2020</strong> un hackathon. Nos étudiants de 3 ème<br />

année travailleront avec ceux de l’Ena pour réfléchir<br />

Les bâtiments de l’EM Strasbourg sont situés au centre de son université<br />

aux compétences qu’il faut faire émerger aujourd’hui.<br />

Si les lauréats de ce premier hackathon le souhaitent,<br />

ils pourront développer leur projet dans le centre<br />

entrepreneurial de l’EM Strasbourg.<br />

O. R : L’EM Strasbourg ouvrira-t-elle un jour<br />

un campus hors de Strasbourg comme le<br />

font la plupart des écoles de management<br />

aujourd’hui ?<br />

H. C : Nous n’avons pas la volonté de nous étendre<br />

ailleurs qu’à Strasbourg. Il pourrait néanmoins être<br />

possible d’ouvrir une antenne à Paris en executive<br />

e<strong>du</strong>cation ou outre-Rhin pour affirmer notre dimension<br />

européenne.<br />

Faisant partie de l’université de Strasbourg, nous<br />

sommes également membres <strong>du</strong> réseau d’université<br />

Eucor (Bâle en Suisse, Fribourg-en-Brigsau et Karlsruher<br />

Institut für Technologie en Allemagne, Haute-Alsace en<br />

France) et maintenant de l’embryon d’université européenne<br />

Epicur qui compte quatre autres universités<br />

jusqu’en Grèce et en Pologne.<br />

Dans le cadre d’Eucor nous délivrons des mo<strong>du</strong>les<br />

d’enseignement commun avec le Karlsruher Institut für<br />

Technologie et ses beaux départements de management.<br />

L’unité de formation commune que nous avons<br />

créée doit être la première pierre d’une collaboration<br />

plus large dans la région <strong>du</strong> Rhin supérieur.<br />

Le « mindfulness<br />

leadership »<br />

En formation continue l’EM<br />

Strasbourg entend permettre<br />

aux leaders de mieux<br />

discerner leurs prises de<br />

décision. En partenariat avec<br />

un professeur de la faculté de<br />

médecine de l’université de<br />

Strasbourg elle va proposer<br />

une nouvelle approche <strong>du</strong><br />

leadership, le « mindfulness »<br />

(« pleine conscience »).<br />

« Le bon leader doit<br />

être à la fois capable de<br />

prendre <strong>du</strong> recul et d’avoir<br />

un niveau de conscience<br />

engagé », commente Herbert<br />

Castéran. Ce diplôme<br />

sera ouvert à des cadres<br />

dans un premier temps.<br />

© Bartosch Salmanski(<br />

19


l’essentiel <strong>du</strong> sup prépas entretien février <strong>2020</strong> N° 35<br />

L’accueil des candidats à l’EM Strasbourg au moment des oraux<br />

O. R : Parlons spécifiquement des élèves<br />

de classes préparatoires. Comment se<br />

déroulent les oraux de l’EM Strasbourg ?<br />

Pourraient-ils évoluer ?<br />

H. C : En demandant aux candidats de présenter aux<br />

jurys un objet révélateur de leurs passions nous les<br />

amenons à nous montrer une facette importante de<br />

leur personnalité. Les jurys doivent ainsi estimer si ce<br />

qu’ils perçoivent est cohérent avec l’état d’esprit de l’EM<br />

Strasbourg. Il ne s’agit pas de piéger l’étudiant mais de<br />

l’amener à échanger avec le jury. Certains candidats<br />

apportent des objets très classiques, d’autres plus<br />

illustratifs et un échange s’établit à leur sujet pendant<br />

les 30 minutes de l’entretien. Nos jurys sont toujours<br />

constitués au minimum d’une personne de l’école et<br />

d’une autre extérieure, qu’elle soit intervenante ou<br />

partenaire de l’école, pour croiser les points de vue.<br />

Si nous faisons évoluer nos oraux, ce sera toujours<br />

pour estimer cette capacité à se révéler.<br />

O. R : L’EM Strasbourg intègre le Concours<br />

Ecricome cette année. Qu’en attendez-vous<br />

de plus que de la BCE ?<br />

H. C : Faire partie de la BCE était très satisfaisant. En<br />

intégrant Ecricome nous gagnerons toutefois en homogénéité<br />

des écoles membres, avec une vision partagée<br />

de la place de la recherche et la même préoccupation<br />

concernant la valeur à long terme <strong>du</strong> diplôme. Ensemble<br />

nous proposons une offre diversifiée et complémentaire<br />

qui couvre tout le territoire français.<br />

© EM Strasbourg<br />

O. R : Les classes préparatoires<br />

économiques et commerciales (EC) sont en<br />

pleine évolution à la suite de la réforme <strong>du</strong><br />

bac. Qu’en espérez-vous ?<br />

H. C : Cette évolution doit favoriser une plus grande<br />

diversité dans les classes avec quatre options différentes<br />

en EC mais aussi des khâgne et des ECT.<br />

Autant de nouveaux profils qui seront peut-être plus<br />

sensibles aux spécificités des écoles au-delà de leurs<br />

classements.<br />

O. R : Pour convaincre les étudiants de vous<br />

rejoindre il y a les classements et aussi les<br />

accréditations internationales. Où en êtesvous<br />

pour ces dernières ?<br />

H. C : Nous sommes engagés dans une démarche<br />

d’accréditation AMBA pour notre programme Grande<br />

école. En mars <strong>2020</strong> nous espérons être réaccrédités<br />

par l’AACSB (Association to Advance Collegiate Schools<br />

of Business). Nous sommes en voie pour une triple<br />

accréditation alors que nous n’en avions qu’une seule<br />

il y a trois ans de cela. Résultat : aujourd’hui nous<br />

sommes l’école la mieux classée possédant une seule<br />

accréditation mais il nous faut gagner en visibilité.<br />

O. R : Au vu de toutes ces considérations,<br />

comment définiriez-vous l’EM Strasbourg ?<br />

H. C : Nous continuons de dérouler le plan stratégique<br />

que nous avons défini en 2017 avec de belles<br />

réalisations. Nous constatons que notre attractivité<br />

est confirmée tant auprès des étudiants que des<br />

enseignants-chercheurs dont le nombre progresse<br />

de 50% en cinq ans. Dans ce cadre nos deux lignes<br />

directrices sont la qualité et l’ouverture disciplinaire,<br />

culturelle et internationale.<br />

O. R : Cette ouverture internationale vous<br />

la démontrez par la création de votre<br />

tout nouvel Institut franco-allemand de<br />

management…<br />

H. C : Nous montons des parcours trilingues – français,<br />

anglais, allemand - que nous structurons sous<br />

une identité commune pour incarner une forme de<br />

management à l’européenne. Un capitalisme humain,<br />

rhénan, patrimonial qui répond aux besoins de l’économie<br />

régionale, à l’opposé d’un capitalisme anglo-saxon.<br />

Nos premières formations ouvrent <strong>du</strong> bachelor au PGE<br />

avec 20 étudiants à chaque fois.<br />

Toujours plus « be<br />

distinctive »<br />

Toujours dans une volonté<br />

d’affirmer son identité « be<br />

distinctive » et d’encourager<br />

les étudiants et admissibles<br />

à rester eux-mêmes, l’EM<br />

Strasbourg Business<br />

School a fait appel en 2019<br />

à l’agence Campus Com<br />

pour décliner 5 nouvelles<br />

accroches dans la lignée<br />

de sa saga publicitaire « be<br />

distinctive ». Les nouvelles<br />

déclinaisons de la campagne<br />

ont été diffusées en mai<br />

dans les principaux médias<br />

nationaux et régionaux ainsi<br />

que sur les réseaux sociaux.<br />

20


L’ESSEnTiEL DU SUP PréPaS déBat FéVRiER <strong>2020</strong> N° 35<br />

Enseignement supérieur<br />

et marque : un mariage<br />

assumé<br />

Une Grande école, une université, une classe préparatoire<br />

c’est aujourd’hui une marque ! Les Grandes écoles de management<br />

l’assument et le revendiquent.<br />

«<br />

Une université n’est pas une<br />

marque ! » a-t-on longtemps<br />

enten<strong>du</strong> alors que les écoles<br />

de management s’inscrivaient<br />

déjà dans une réflexion sur la marque.<br />

Naissaient ainsi Audencia, Skema, Neoma,<br />

Kedge, etc. Puis, depuis les années<br />

2010 les rapprochements au sein des Comue<br />

ont permis de faire émerger de véritables<br />

marques universitaires : Sorbonne<br />

Université, PSL, Université de Bordeaux,<br />

Strasbourg, etc. Enfin dans les écoles<br />

d’ingénieurs ce sont souvent des fusions<br />

qui ont amené la création de nouvelles<br />

marques comme Centrale<strong>Sup</strong>élec ou Sigma<br />

Clermont. Illustrations par l’exemple<br />

dans l’univers ultra-concurrentiel des<br />

écoles de management.<br />

réinventer sa<br />

signature de marque<br />

« Be passionate. Shape the future »<br />

déclare Neoma. « Être passionné.<br />

Construire l’avenir », c’est l’ambition<br />

de la toute nouvelle signature de Neoma<br />

BS. « Nous ne voulions pas parler directement<br />

de « passion », un terme qui renvoie<br />

à d’autres univers de marque, mais<br />

signifi er que nous formions des étudiant<br />

passionnés pour travailler chez des passionnés<br />

», signifie Benoît Anger, directeur<br />

général adjoint communication et<br />

business développement de Neoma BS.<br />

Quant à la mention « shape the future »<br />

elle marque notre « volonté de former<br />

des jeunes qui ne font pas que subir mais<br />

construisent leur futur ».<br />

La nouvelle signature de Neoma est le<br />

fruit d’un travail de repositionnement<br />

de la marque qui a <strong>du</strong>rée une année puis<br />

de sessions de travail avec l’agence Carré<br />

Noir. « Ils nous ont proposé un processus<br />

d’élaboration qui repose sur des<br />

entretiens avec les diplômés et bien sûr<br />

notre président, Michel-Ledouard Leclerc,<br />

puis sur des groupes de travail réunissant<br />

diplômés, étudiants, professeurs<br />

et tout notre staff. » La nouvelle signature<br />

définie il fallait encore la déposer mais<br />

avant bien la tester à l’international. « Il<br />

faut bien vérifier ce que les mots signifient<br />

dans chaque grand pays. Et en Chine<br />

valider que la prononciation même des<br />

mots ne prête pas à confusion. »<br />

Tout ce travail a été accompagné d’un<br />

relooking <strong>du</strong> logo. « Quand il a été lancé<br />

la marque n’était pas connue et il fallait<br />

insister sur le notion de « business<br />

school ». Aujourd’hui Neoma est bien<br />

installée et nous avons pu minorer cette<br />

notion dans la typographie en mettant<br />

plus l’accent sur la marque », explique<br />

Benoît Anger. Dans ce nouveau contexte<br />

les hémisphères à gauche et à droite vont<br />

prendre de plus en plus d’importance et<br />

servir de signature pour toute la campagne<br />

de communication qui démarre<br />

début <strong>2020</strong> dans le monde entier. « L’enseignement<br />

supérieur est un univers de<br />

marque et nous devons la construire avec<br />

des éléments forts pour qu’elle vienne facilement<br />

à l’esprit. Et notamment à l’international<br />

où ne pouvons pas faire de<br />

la publicité partout où être cités réguliè-<br />

21


L’ESSEnTiEL DU SUP PréPaS<br />

déBat<br />

FéVRiER <strong>2020</strong> N° 35<br />

rement dans des articles », conclut le directeur<br />

général adjoint.<br />

organiser sa<br />

communication autour<br />

de sa marque<br />

« Il faut que tout le monde participe, que<br />

le contenu remonte bien des sachants et<br />

que nos étudiants soient les meilleurs<br />

ambassadeurs de notre marque », établit<br />

Frank Dormont, directeur de la communication<br />

et des relations institutionnelles<br />

d’Audencia dont l’action a été saluée ces<br />

dernières années par plusieurs prix. En<br />

septembre dernier l’école s’est notamment<br />

vue attribuer le Bronze dans la catégorie<br />

« campagne publicitaire de marque / entreprise<br />

» <strong>du</strong> Grand Prix Stratégies de la<br />

communication d’entreprise et des collectivités<br />

territoriales 2019 pour sa campagne<br />

« Never Stop Daring » et le clip<br />

qui l’accompagne.<br />

Chaque direction d’Audencia possède ainsi<br />

son propre responsable dédié. « Nous<br />

devons faire travailler ensemble les services<br />

communication, marketing et commercial<br />

de manière fluide avec des CRM<br />

puissants. D’autre part permettre facilement<br />

la diffusion de nos contenus sur<br />

nos cent sites mais aussi sur Facebook<br />

ou Twitter grâce à une plateforme commune<br />

que nous avons créée », reprend<br />

le directeur.<br />

Une stratégie qui s’accompagne plus que<br />

jamais d’une stratégie de personnalisation<br />

- « Nous sommes multiprogrammes.<br />

Nous devons envoyer les bons messages<br />

aux bonnes personnes au bon moment »,<br />

souligne Frank Dormont - que facilite<br />

l’emploi des nouveaux outils de communication.<br />

Dans son étude « Focus sur le<br />

marketing » Salesforce établit ainsi toute<br />

leur pertinence pour le développement de<br />

la marque (premier objectif cité à 92%).<br />

Mettre en valeur<br />

ses valeurs<br />

« Ce que nous voulons d’abord montrer<br />

c’est que l’entreprise porte l’homme, le<br />

structure. Le public croit en l’effi cacité<br />

de l’entreprise mais n’adhère à ses valeurs<br />

que si elle adopte une con<strong>du</strong>ite<br />

écologique et morale. » Diplômée en<br />

1981 d’HEC, un temps présidente de son<br />

association des alumni, Mercedes Erra<br />

a conçu en 2018 la campagne d’HEC<br />

« Tomorrow is Our Business » avec<br />

son agence BETC en mettant en avant<br />

les valeurs qu’HEC entend aujourd’hui<br />

porter auprès de ses élèves et diplômés.<br />

Résultat : une vidéo filmée sur le campus<br />

d’HEC qui explique comment « apprendre<br />

à oser ça peut tout changer » et<br />

l’importance donnée dans le choix des<br />

alumni à des profils très « RSE » et ouverts<br />

sur le monde. Christian Kamayou<br />

est ainsi fondateur <strong>du</strong> site africain d’entrepreneuriat<br />

myafricanstartup alors qu’on<br />

doit à Aurélie Lavaud et Irène Soulages<br />

la plateforme BimBamJob, qui facilite<br />

l’insertion professionnelle des personnes<br />

en difficulté sur des secteurs en tension.<br />

Et, au-delà de l’engagement social, les<br />

neuf personnalités choisies (pour huit af-<br />

fiches) symbolisent également les deux<br />

autres axes stratégiques de l’école : l’entrepreneuriat<br />

et le digital. Fondateur <strong>du</strong><br />

slip français Guillaume Gibault parle entrepreneuriat,<br />

Fidji Simo, vice-présidente<br />

de Facebook, forcément de digital, etc.<br />

« Nous avions également demandé que<br />

la campagne soit pensée pour être déclinée<br />

dans des zones où la notoriété d’HEC<br />

n’est pas encore très importante », souligne<br />

le directeur de la communication<br />

d’HEC, Philippe Oster. Une volonté d’être<br />

lisible partout qui a même con<strong>du</strong>it, pour<br />

la première fois, le logo « HEC Paris »<br />

à être souligné d’un « business school »<br />

utile dans les pays où cela ne relève pas<br />

de l’évidence. Eh oui les marques, même<br />

les plus établies, continuent constamment<br />

à évoluer…<br />

22

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