You also want an ePaper? Increase the reach of your titles
YUMPU automatically turns print PDFs into web optimized ePapers that Google loves.
L’ESSENTIEL DE LA CULTURE AU PAYS DES PARADOXES N° 2
MARS 2020
329 GRATUIT
15
FÉMININES SANS CONDITIONS
Rojava-EsHoraDeCambiarloTodo-www.elijodignidad.org
FESTIVAL
PRINTEMPS DES ARTS : Un voyage
surprise en entrée, un grand week-end au Québec
en plat de résistance, des musiques et danses de
Bali au dessert, le tout saupoudré de musiques
françaises du 18e au 21e siècle, servi par des
artistes internationaux… Voilà le menu concocté
par Marc Monnet pour le Printemps des Arts de
Monte-Carlo 2020, du 13 mars au 11 avril PAGE 5
HUMOUR
SÉRÉNISSIMES DE L’HUMOUR : Le
festival monégasque célèbre ses 15 ans d’existence
en 2020. Pour l’occasion, son fondateur, Salim
Zeghdar, fait un pari, celui d’offrir à des artistes
émergents le statut de tête d’affiche ! Au
programme, du 18 au 21 mars : Kheiron, Hassan
de Monaco, Gil Alma et le duo Kevin & Tom… sans
oublier le sieur MC Calixte de Nigremont. PAGE 7
DOSSIER
SPÉCIAL FEMMES : D'une actualité
brûlante, avec le mouvement #MeToo, la Journée
Internationale des droits des femmes du 8 mars
marque une occasion de plus de célébrer les
créatrices qui ont choisi la culture ou les médias
pour s’exprimer. Retrouvez dans ce dossier les
portraits de quatre d'entre elles et une sélection
d’événements. PAGE 9 À 12
Le
ÉDITO
2 2 / 15 MARS 2020 LA STRADA N°329
Par Michel Sajn
Cette journée du 8 mars permet chaque année de faire un point sur les avancées pour la
condition des femmes. Et chaque année, une impression tenace de régression nous frappe.
Nous avons eu droit aux états généraux sur ce sujet. Ils nous ont permis de constater que
les femmes en Espagne pouvaient profiter d’un arsenal judiciaire important depuis 2007 :
tribunaux spécialisés et plus rapides, accueil spécialisé dans les palais de justice et les
commissariats, mais surtout les fameux bracelets que doivent porter les agresseurs afin
qu’ils n’approchent plus leurs « compagnes ». Malgré cette grand-messe, nous sommes
comme la sœur Jeanne du conte : «nous ne voyons rien venir !» La communication ne remplacera
jamais la mise en place de tels outils.
Les questions de société concernant la liberté des femmes de disposer
de leur corps semble de plus en plus recevoir des réponses régressives
et liberticides. À travers le monde, les reculs sont notoires avec
des votes contre l’IVG, etc. Les agressions sexuelles et les féminicides
se multiplient dans certains pays d’Amérique du Sud par exemple, en
Inde, etc. La société occidentale elle-même est vérolée par des idées
que colportent certains auteurs, politiciens ou journalistes qui font
dresser les cheveux sur la tête.
Bien entendu #MeToo et #Balancetonporc ont fait bouger les lignes.
Mais s’il est nécessaire de signaler les méfaits, où sont les moyens que
d’autres pays, comme l’Espagne, possèdent depuis longtemps ? Où
est le programme de prévention pour protéger les femmes, mais aussi
pour éduquer afin de modifier les rapports entre les hommes et les
femmes ? Les discours se radicalisent dans tous les camps et finissent
par créer des oppositions qui ne peuvent exister dans notre humanité,
au risque de la scinder en deux et de l’éradiquer. Ce manque d’éthique
n’est-il pas la marque de ce 21e siècle ?
Les idées d’un autre temps tentent de réimposer cette fonction reproductrice
comme un critère pour l’identité féminine. Comme si les
femmes se devaient d’enfanter pour être considérées. Ce devoir étant
encadré par un moralisme «tartufère» qui interdit à certaines d’entre elles qui ne respectent
pas la soumission et trouvent des moyens alternatifs d’être mères. Ces conceptions
ne peuvent que nous révolter, car si les femmes ont le droit d’enfanter, elles ont aussi
le droit de ne pas le faire. Et la fonction reproduction n’est pas un «devoir» comme si
leurs corps devaient servir la grande ferme étatique. Cette vision qui rappelle quelque peu
l’eugénisme est diffusée de plus en plus par certains religieux, par certains conservateurs
et par certains extrémistes de droite… Mais dans cette période étrange où la novlangue
gère la communication : il semblerait que les victimes de ce rapport injuste, que sont les
femmes, soient transformées en coupables. N’entend-on pas des commentateurs se permettre
de dire qu’un certain « politiquement correct » plutôt de gauche est liberticide et
sectaire. En effet les racistes, tout comme les sexistes, au nom de la liberté d’expression
se plaignent de ne pouvoir s’exprimer librement en utilisant ce genre d’argument. Je le
répéterais ici : le sexisme est un racisme, et le racisme n’est pas une opinion, c’est un délit.
COVID INTERROMPU
Ceux qui se plaisent à faire leur beurre sur la diffusion de ce genre d’idées devraient être
jugés. Le gain a transformé l’interprétation de la loi : c’est comme cela que certains leaders
de cette pensée rétrograde animent des émissions TV, écrivent… Comment peuvent-ils se
prévaloir d’une liberté, eux qui prêchent l’oppression et l’inégalité. Il me semblait qu’en République
Antoine de Saint-Just avait très bien posé ce concept qui d’ailleurs fait partie
des grands principes historiques et intangibles sur lesquels s’appuie la Constitution : «Chez
les peuples vraiment libres, les femmes sont libres et adorées», ou «Pas de liberté pour les
ennemis de la liberté» (Antoine de Saint-Just dans L'esprit de la Révolution).
Alors de grâce, laissez la moitié de l’Humanité vivre comme elle le veut. Nous avons bien
d’autres problèmes. Mais dans la période quasi dystopique que nous vivons, il est vrai
que le gain peut justifier la diffusion de ces basses idées. Elles font vendre, semblerait-il.
L’illogisme installé dans les démocraties qui se disent «libérales» est
ahurissant. D’ailleurs, de quel droit peuvent-elles se qualifier grâce à
un concept de liberté alors que cette dernière y est mise à mal avec
des scénarios très différents, mais de plus en plus opprimants et nombreux
? Moins de liberté pour préserver la sécurité, moins de liberté
pour préserver la santé, moins de liberté pour préserver la morale,
pour les contradicteurs, pour préserver le pouvoir en place… Nous
sommes même parvenus à ce que le judiciaire prenne des décisions
pour préserver le pouvoir en place ou des élections, bafouant ainsi le
sacro-saint principe de séparation des pouvoirs républicains. On croit
rêver… Un vrai cauchemar.
Dans cette saison paradoxale qui voit, après un printemps précoce de
janvier et février, l’hiver tomber 20 jours avant le printemps, où Notre
Mère la Terre souffre comme jamais, arrive le covid, le virus… Inquiétant,
il l’est… Mais il me questionne pour d’autres raisons. Il meurt des
milliers de gens chaque année de la grippe, pourquoi ne pas avoir
imposer les mêmes alertes et contrôles alors ? Un foyer de « dengue »
est devenu autochtones sur la Côte, que fait-on ? J’ai même reçu un
communiqué d’une députée alertant sur le problème des moustiques
qui pourraient faciliter la propagation de cette dingue et d’autres affections
tropicales qui se multiplient localement avec les changements climatiques. Elle
appelait à la solidarité locale, etc. Mais la sécurité sanitaire est du domaine de l’état et
de toutes les collectivités. Cette culpabilisation est bien toujours à classer dans le droit fil
de cette étrange inversion des rapports : les victimes sont déclarées coupables si elles ne
font rien pour se défendre. Mais faudrait-il qu’elles le sachent ? Assez de démagogie, d’infantilisation
et de culpabilisation. Le pire des dirigeants que fut ce ministre de l’intérieur
italien, et qui, fraîchement élu, s’est permis de dire qu’il «nettoierait, les rues une à une…»
Quand il parlait de nettoyage, il évoquait tout bonnement le «nettoyage» ou «l’épuration»
ethnique… Maintenant que l’Italie est touchée, on voit bien que le danger ne vient pas des
migrants comme il le sous-entendait ignoblement, mais bien du business mondial, de
cette débauche de délocalisation, de cette économie qui ne fonctionne que sur le profit et
fait des économies sur la santé, l’éducation, la culture et le social. Et comme dans la fable
: Nous nous trouvâmes fort dépourvus quand le covid 19 fut venu…
MINOTAURE
M U S I Q U E
FATOUMATA
DIAWARA
MERCREDI 18 MARS
TARIFS : Plein 23 €
Réduit 18 € / CE ou groupe 14 €
LeMinotaure06
l VALLAURIS GOLFE-JUAN l
Espace Loisirs Francis Huger - Bd Jacques Ugo
Info : 04 93 63 24 85 / 04 97 21 61 05
Web : www.vallauris-golfe-juan.fr
l N° de licences : L-1-1110971 / L-3-1110972 l
Photos : © Audoin Desforges, Pascalito, DR
1-Serenissimes-2020-AP-140x186.5-Strada.indd 1 17/12/2019 18:55:48 pub strada.indd 1 25/02/2020 15:41
MUZIK ZAK / JEUNE PUBLIC
QUAND OXMO SE REND CHEZ LINO
Ah, le Théâtre Lino Ventura ! Nichée au cœur de l’Ariane, la salle de spectacle
s’attache à proposer une programmation variée. Dans ce quartier niçois de
réputation sensible, ce théâtre est la preuve que l’Ariane est un « petit village »
dynamique et accueillant pour bon nombre de musiciens…
2 / 15 MARS 2020 LA STRADA N°329
ENTRE EUX ET NOUS
Toi, moi, nous, c'est un spectacle musical tout public, accessible
dès 3 ans, entre concert et théâtre, un moment de
partage et de transmission entre les artistes et leur public.
Ces ballades pop traitent avec finesse et de manière simplifiée
un sujet complexe, à savoir les différences et points
communs entre les gens de tous horizons. Le « nous » du titre
vient du concept même de la comptine qu’on ne chante
pas seul dans son coin : on la chante en groupe. Lors de
l'écriture du spectacle, Céline Ottria et Hugo Musella de la
Cie Limite Larsen sont donc allés à la rencontre de parents
et de leurs enfants dans des écoles ou des lieux associatifs
dans le but d'échanger des anecdotes, des émotions, et des
chansons avec des gens de tous milieux sociaux et culturels.
« Le résultat est une ballade intime et douce à travers
des voix, des accents et des mélodies. Il y est question d’altérité,
d’origines, de voyages, d'envie de grandir, de langues
et de tout un bestiaire d'animaux », indique la compagnie.
Bref, il y est question de tout ce qui façonne une personne.
Céline Ottria et Mathieu Geghre, tous deux multi-instrumentistes,
sont capables de passer du piano au violon, puis
à la basse, à leur guise, donnant ainsi vie à la musique en lui
faisant prendre toutes sortes de formes. Il y a d'ailleurs un
gros travail autour du son avec des boucles, des samples
d’ambiances de cour d'école, etc. Toi, moi, nous est un projet
qui a demandé énormément de temps, mais qui permet
aujourd’hui de sensibiliser les enfants à la musique, au partage,
et peut-être même de faire réfléchir leurs parents sur
leurs propres visions des différences. Gaëtan Juan
3
7 mars 10h30, Théâtre de la Licorne, Cannes. Rens : cannes.com
Oxmo Puccino © Fifou
Euteïka © DR
ASA © Trinity Ellis
En mars, il met les petits plats dans les grands avec l’immense Oxmo Puccino. Plume
cynique et poétique, alternant rap, slam et même chanson française, celui qui a hérité
du surnom de « Black Jacques Brel » viendra se produire avec son dernier album,
La Nuit du réveil, paru en septembre et, comme d’habitude, couronné de succès et
acclamé par la critique. Porté notamment par un egotrip mélodieux sur le featuring avec
Orelsan (Ma Life), on retrouve dans cet opus tout ce qui a fait le succès du rappeur d’origine
malienne : figures de style, métaphores et phrases choc. Collaborant avec la quasi-totalité
de la scène rap française, il s’associe également avec deux artistes venus du pays plat, Caballero
et JeanJass, pour un titre à l’instrumentale entraînante, aux paroles simples, mais
tranchantes et efficaces, et au rythme irrésistiblement séducteur. L’ambiance sera au rendez-vous
et le théâtre Lino Ventura sera à coup sûr leur Social club. La première partie sera
assurée par un jeune rappeur niçois, Euteïka, lui-même fortement influencé par Oxmo et
HEY KIDS !
Les vacances scolaires sont terminées, c’est ballot… Mais
de nombreux spectacles conçus pour toi, jeune public, sont
toujours à l’affiche. Comme ce Festival Z10, proposé par Le
Pôle et Tandem, dans l’aire toulonnaise ! Six shows musicaux
sont au programme, chacun utilisant le 5e Art à sa façon, du
concert de rock au théâtre d’ombres. L’artiste Tamao ouvrira
les festivités le 14 mars avec son ciné-concert Mon Grand
l’Ombre. Le lendemain, ce sera au tour du chanteur Thomas
Pitiot d’interpréter son premier concert destiné au jeune public,
Allez jouer dehors ! Dans un autre genre, Presque Oui
présentera son conte musical Icibalao, suivi de près par L’épopée
d’un pois de la compagnie La Rotule. C’est le groupe The
Wackids et leurs jouets-instruments qui conclura le festival,
le 20 mars, pour une session à laquelle tu pourras emmener
tes parents : ça s’appelle Back to the 90’s. Petit coup de cœur
pour L’envol présenté par la compagnie Nokill, le 14 mars au
Théâtre Marelios de La Valette. Cette création est l’œuvre d’un
père et de son fils, Léon et Bertrand Lenclos. L’idée est née il y a
15 ans de cela, quand, à la table du petit déjeuner, le patriarche
et son minot devisaient sur leurs rêves d’envol. Après tout qui
n’a jamais rêvé de planer au cœur des nuages ? Aujourd’hui, il
est très facile de parcourir le ciel grâce à ces fabuleuses machines
que sont les avions et autres hélicoptères, mais Léon et
Bertrand leur préfèrent — non pas la drogue, c’est mal ! — les
rêves d’évasion offerts par la musique, les livres, le dessin, la
magie... Cette méthode permet de s’envoler à sa guise, sans
aide extérieure ni quelconque machine. Un peu d’imagination
fait l’affaire ! C’est pour emmener le public tout là-haut que le
père et le fils mêlent sur scène le théâtre, le cinéma et la magie
à la musique, qui à leur sens permet d’échapper aux lois de
la pesanteur, car elle se déplace dans l’air dans toutes les directions.
Et ne va pas y chercher une croyance, ô jeune public,
c’est juste de la physique élémentaire ! Tanguy De Carvalho
13 au 20 mars, Le Pradet, La Valette, Le Revest, La Garde, Toulon.
Rens : le-pole.fr & tandem83.com
The Wackids © Florent Larronde
CONTRASTES ROCK'N'ROLL
Si certains s’interrogent sur l'avenir du rock français,
qu'ils aillent faire un tour à la MJC Picaud le 13 Mars, car
MNNQNS et Alpes (ils ne sont pas savoyards, mais bien niçois)
y sont de passage. Les deux groupes incarnent parfaitement
les deux entités de la nouvelle vague française.
D'un côté, un son libre et décomplexé, de l'autre, une douce
rêverie ponctuée de basses percutantes. Quand MNNQNS
(à prononcer Mannequins avec un fort accent gallois) se
révélait à la France en 2018 par son single NotWhatYou-
ThoughtYouKnow, Alpes partait en tournée pour présenter
son album Between Moon and Sun. Complémentaires et visionnaires,
les deux « boys band » attirent l'attention. Celle
de Møme déjà, qui a collaboré avec Alpes sur leur dernier
projet, mais aussi celle des labels anglais pour les rouennais
MNNQNS, eux qui ont traversé la Manche pour signer chez
Fat Cat. Clip délirant et regards désintéressés, leur nonchalance
est insolente, comme si leur univers avait pris le
pas sur celui des simples mortels. Une approche bien différente
de leurs homologues niçois, qui utilisent leurs tracks
comme défouloir. Des morceaux sombres et planants, à la
fois violents et légers, qui agressent l'esprit tout en le caressant…
S'il y a un autre point que les deux groupes ont
en commun, hormis leur nationalité et leur passion pour le
rock, c’est qu'ils sont des bêtes de scène. Je vous laisserai
en témoigner ! Louis Bouchard
MNNQNS + Alpes : 13 mars 20h30, MJC Picaud, Cannes. Rens : FB
MJCPicaud.LaTangente / MNNQNS + The Psychotic Monks + Bara
Bandai : 14 mars 20h30, Oméga Live, Toulon. Rens : tandem83.com
d’autres noms du rap conscient comme Le Rat Luciano ou Lunatic.
Avec la chanteuse Asa, programmée une semaine avant, le théâtre alterne les styles sans
perdre en qualité. Pop, soul, funk, reggae, elle aussi mélange les styles et la recette est gagnante.
En 2007, son 1er album sobrement intitulé Asa est un véritable succès. Asa aurait
pu surfer sur cette vague, mais elle prend le temps de vivre et de mener ses projets
suivants. Un album en 2010, un autre en 2014, avant de revenir en trombe avec Lucid en
2019, que les habitants de l’Ariane, de Nice, des alentours ou d’ailleurs auront l’occasion
d’écouter, de découvrir ou de redécouvrir au Théâtre Lino Ventura. Mathieu Alfonsi
Asa : 6 mars 20h / Oxmo Puccino + Euteïka : 12 mars 20h30. Théâtre Lino Ventura, Nice.
Rens : nicemusiclive.fr
MNNQNS © Bastin
Release party lunaire
À Antibes, La SChOOL invite Benoit & La Lune pour la
sortie de son nouvel album La vie est un acte de piraterie,
le 13 mars à 20h. Son ukulélé électrique en bandoulière
et sa poésie harnachée au cœur, Benoit dessine un
monde à son image réussissant le pari de faire cohabiter
rock noisy et folk épurée. Avec Manolis à la guitare et
Bruno Desbiolles aux percussions et à la guitare, ils réinventent
le power trio, l'alchimie et la synergie entre les 3
musiciens opère de façon instinctive et naturelle.
Rens : facebook.com/LasChOOLAntibes
Haut les cœurs…
…et les doigts au fond de la gorge, le phénomène métal Ultra Vomit débarque à Toulon et ils
sont là pour rigoler !
Ultra Vomit constitue sans doute l'un des trucs les plus improbables
qu'ait donné le métal ces dernières années. Alors
que les groupes cultes à la Slayer s'efforcent de développer
des textes ultra violents dans une surenchère totalement
absurde, d'autres ont décidé de s'assumer. Après tout, tous
ceux ayant côtoyé des métalleux savent qu'il s'agit des
gens les plus gentils et les mieux élevés qui soient. Alors
qu'ils écoutent des textes traitant de sacrifices de vierges
et de génocides au napalm, ce sont en réalité les premiers
à tenir la porte à la voisine ou à appeler leur maman pour
la fête des Mères. Conscients de ce côté un peu absurde, les
Français d'Ultra Vomit ont décidé il y a 20 ans de créer un
groupe aux textes authentiquement débiles, mais de façon
totalement revendiquée. En résulte une sorte d'OVNI nous
Toi moi nous © Hugo Musella
Tropical twist party
Tropico Twist : c’est le nouveau cocktail, déjà testé
avec succès à la Séguinière, à déguster le 6 mars dès
19h à L’Entre-Pont de Nice. 50% Tropicapéro : avec
DJ Dimitri from Panisse et MR Boom. 50% Twist All
Night : DJ Badonna et Memphis Mao, plus un zeste de
folie avec Cremaster Flash et des projections de VJ
Chane pour corser le tout ! Soul, sixties, latino, garage,
house, cumbia, afro, funk, rythm’n’blues, jerk, glam,
new wave… pour un programme 100% groove !
Rens : entrepont.net
proposant des albums comme Objectif Thunes, des titres
comme E-Tron (Digital Caca) ou Évier Métal, ou encore des
reprises version punk hardcore de Michel Delpech… Mais il
ne faudrait pas croire qu'Ultra Vomit est juste là pour faire
rire. S'ils ne se prennent pas au sérieux, ils proposent malgré
tout l'un des meilleurs métal qu'on trouve dans l'Hexagone,
ce qui est, il est vrai, beaucoup plus facile quand on a du
talent. En première partie, ils seront épaulés par les Autrichiens
d'Insanity Alert. Axés sur le crossover, ils ont déjà 3
albums à leur actif et sont plutôt du genre vénères. Alors,
sortez vos vêtements les plus hideux et amenez vos enfants,
ça va tout péter à Toulon ! Arthur Remion
13 mars 20h, Oméga Live, Toulon. Rens : tandem83.com
Ultra Vomit © DR
Sur les conseils de la Commission paritaire des publications et agences de presse, pour que La Strada ne soit plus qualifiée de support publicitaire, retrouvez les informations pratiques en pages agenda.
JAZZ / WORLD
4 2 / 15 MARS 2020 LA STRADA N°329
JAZZ À JUAN, SOIXANTIÈME !
Eh oui, le vénérable festival est devenu sexagénaire, et pour souffler ses 60
bougies, il nous propose un gâteau de choix ! Une programmation faramineuse,
voire pharaonique, avec des stars en veux-tu en voilà, des musiciens venus du
monde entier sur douze jours, étalés du 9 au 22 Juillet.
Maceo Parker © Boris Breuer
The Roots 2018 © Artwork
Ouverture en fanfare avec deux stars de la musique afro-américaine, deux illustres
funkers ! Tout d’abord Maceo Parker, le saxman de James Brown, qui sera suivi
du bassman Miles Davis, j’ai nommé Marcus Miller. Un bœuf est à prévoir entre les
deux monstres sacrés… Le lendemain, le jeune prodige du piano jazz Joey Alexander précédera
le big band de Wynton Marsalis, gardien de la tradition du jazz. Le 11 juillet sera
« back to the roots », puisque The Soul Rebels, venus de Nouvelle-Orléans précéderont
les New Yorkais de The Roots pour une soirée sous le signe du funk et du hip-hop. Le 12,
changement de registre pour une soirée très « cool », avec le trio « swing and strings » du
pianiste Eric Legnini qui sera suivi de la langoureuse Melody Gardot. La belle susurrera des
standards de Broadway et ses doucereuses mélodies, accompagnée par l’Orchestre Philharmonique
de Monte-Carlo. Grande soirée américaine le lendemain avec tout d’abord les
deux vétérans du jazz-rock Lee Ritenour & Dave Grusin, respectivement à la guitare et aux
claviers, qui ouvriront la scène pour le soul crooner Gregory Porter. Le jour de la Fête Nationale,
soirée gratuite (sur invitations) avec deux musiciens d’exception : l’accordéoniste
niçois Vincent Peirani et le pianiste israélien Tom Oren, qui nous avait enchantés avec Eli
Degibri en 2019, à Juan et à Monaco. Le 15 juillet, la soirée « Jazz en Fête » investira les rues
d’Antibes, en souvenir de la folle parade de Sidney Bechet, puis le 16, LA star qui n’avait jamais
posé ses augustes pieds sur la scène de la pinède auparavant, Miss Diana Ross. Frissons
garantis… Le lendemain, retour au jazz avec l’impressionnant saxophoniste Joe Lovano,
un des meilleurs du monde, et le fabuleux Herbie Hancock qui, a 80 ans, en parait 20
Diana Ross © Kevin Winter
de moins, musicalement comme physiquement ! Suivra une soirée franco-libanaise avec
deux vedettes du jazz électrique hexagonal : la batteuse Anne Pacéo et le trompettiste
Ibrahim Maalouf. « Back to the roots again » le 19 juillet, avec la traditionnelle soirée gospel,
précédée d’une messe œcuménique, qui présentera exceptionnellement deux groupes
qui forment un pont entre Afrique et Amérique : Amadou et Mariam, suivis des Blind Boys
of Alabama. Le directeur artistique du festival, Jean-René Palacio, nous a réservé un final
en apothéose, le 22 juillet, avec la venue de Lionel Richie, star planétaire s’il en est,
précédé de la jeune chanteuse canadienne d’origine haïtienne Dominique Fils-Aimé, qui
navigue entre soul et jazz…
Et n’oublions pas les Jammin’Summer session, ou le jazz de demain, avec des musiciens
émergents ou méconnus sur notre territoire, venus des 4 coins de France, mais aussi des
USA, des Pays-Bas, de Belgique, d’Israël, d’Australie ou d’Italie, qui investiront la Pinède et
la Place Nationale en amont des soirées. Pour info, la billetterie en ligne est d’ores et déjà
ouverte, sinon c’est direction l’Office de Tourisme et des Congrès pour récupérer les précieux
sésames ! Bref, un programme complet, diversifié, avec des musiciens de très haut
niveau et de véritables divas. En fait, un feu d’artifice musical, comme il est de coutume à
Jazz à Juan ! Happy 60th birthday and keep swinging ! Gilbert D’Alto
9 au 22 juil, La Pinède Gould, Jazz à Juan. Rens : jazzajuan.com
Bona musique
Formidable raconteur d’histoires, bassiste-chanteur-multi-instrumentiste plutôt balèse, Richard Bona, a donné à la
musique dite africaine une dimension nouvelle, inexplorée, universaliste. Il sera en concert au Centre Culturel Tisot
de La Seyne-sur-Mer, le 13 mars 21h, accompagné pour l’occasion par Alfredo Rodriguez, pianiste et compositeur
cubain, et le percussionniste de jazz latin Pedrito Martinez. Ce dernier a enregistré ou joué avec Eric Clapton, Wynton
Marsalis, Paul Simon, Bruce Springsteen, Chucho Valdez ou encore Sting… Bref, un plateau de choix vous attend !
Rens : FB Centre culturel Tisot
Un pur régal
Quelle bonne idée ont eu Frederica Randrianome-Karsenty et son équipe du Nice
Jazz Festival d’inviter à nouveau Sarah McKenzie pour une session live au Théâtre
National de Nice !
La jeune femme nous avait charmés au Théâtre de Verdure
l’été dernier, avec ses mélodies claires et limpides,
sa voix de «blue-eyed soul» et son intéressant jeu de piano.
La jeune australienne (31 ans), que certains surnomment
la nouvelle «Diane Krall» (chevelure blonde oblige),
et qui réside désormais entre Londres et Paris, viendra
nous présenter son nouvel album Secrets of my Heart,
enregistré à New York avec de nombreux musiciens basés
aux USA, dont le remarquable contrebassiste Pierre
Boussaguet. Ce nouvel opus, son cinquième, mélange
compositions et standards de jazz, avec une touche
bossa-nova qui ne la quitte plus depuis qu’elle a découvert
l’album Native Dancer de Wayne Shorter et Milton
Nascimento. Le titre De Nada est d’ailleurs en passe de
devenir un tube. Elle interprète également sur cet album
une version très originale de You Only live Twice de John
Barry que Nancy Sinatra avait reprise pour le film On ne
vit que deux fois, cinquième aventure de James Bond. Du
nectar ! En première partie, nous pourrons apprécier le
fabuleux Herbillevans Trio, composé de trois musiciens
niçois de très haut niveau qui forment l’ossature rythmique
du Nice Jazz Orchestra : Fred D’Oelsnitz (piano),
Christian Pachiaudi (contrebasse) et Alain Asplanato
(batterie). Ils interpréteront des versions personnalisées
de morceaux de deux pianistes incontournables de l’histoire
du jazz moderne, dont ils tirent leur nom : Herbie
Hancock et Bill Evans. Un concert qui, d’un bout à l’autre,
devrait être un pur régal ! Gilbert D’Alto
DIVINE FATOUMATA
Le, ou plutôt, les talents de Fatoumata Diawara ne doivent
plus être un secret pour personne. L'artiste malienne a déjà
démontré qu'à ses multiples qualités artistiques s'ajoutent
des atouts humains et une grande force de caractère. Une
détermination qui l'a poussée à quitter son Mali natal pour
fuir un mariage forcé et une tradition qu'elle a refusé de voir
empiéter sur l'Amour. Ce sont les planches et plateaux de
théâtre et de cinéma qui occupent son début de carrière. La
comédie musicale Kirikou lui permettra même de mêler ses
deux passions. Mais la musique a clairement jeté son dévolu
sur Fatoumata, avec des parrains de départ comme Cheick
Tidiane Seck, Dee Dee Bridgewater et Oumou Sangaré, des
participations avec des artistes comme Herbie Hancock ou
Hank Jones, et sa présence sur des albums de Rocket Juice
& The Moon (autre dream team de Damon Albarn), Bobby
Womack ou Mulatu Astakte. Il faut dire que sa voix et son
charisme font merveille. Ses collaborations récentes ont eu
pour conséquence de la glisser une nouvelle fois dans ma
discographie : Roberto Fonseca (At Home à Marciac, une
perle), Afrocubism, ou encore Lamomali. Son travail avec
Mathieu Chedid ne s'est d’ailleurs pas arrêté là, puisque
ce dernier a produit son nouvel album Fenfo, sorti chez
Wagram, où l'on retrouve aussi le précieux Vincent Ségal.
Onze titres chantés en bambara, entre l'Afrique et l'Europe.
Mais le mieux reste tout de même de découvrir cette grande
dame sur scène où sa force et son amour se ressentent de
façon évidente. Christophe Juan
18 mars 20h30, Le Minotaure, Vallauris.
Rens : facebook.com/LeMinotaure06
Lionel Richie © DR
JUST ABOUT LOVE
Hiver, Hiver... Les films au chaud chez soi, le ski, et pourquoi
pas un concert ? Au Mas d'Hiver tant qu'à faire ! Et vous
savez quoi, Maceo Parker y est de passage… C'est dans la
continuité des concerts estivaux du Mas des Escaravatiers,
mais davantage adapté aux températures de saison, que
le Mas d’Hiver, et son ambiance à la fois conviviale et raffinée
qui permet d'admirer les étoiles tout en profitant de
super concerts, accueille une ribambelle d’artistes avant la
réouverture de sa petite scène calée entre les oliviers et les
vignes du domaine. Après avoir reçu quelques grosses têtes
d'affiche comme Skip The Use ou plus récemment Tryo,
changement complet de registre, et place à Maceo Parker,
rien de moins que l'un des saxophonistes les plus reconnus
au monde, qui a marqué de son passage la formation de
James Brown (The JB’s) dans les années 60-70. Agé de 75
ans, il prouve encore, si besoin était, qu’il a toujours sa place
sur scène. En 2018, il sortait l’album It's all about love, car
entre lui et la musique, il ne s'agit que d'amour. On l'entend
et surtout, on le ressent. Il y reprend notamment Isn't she lovely
de Stevie Wonder, dans une version orchestrée à couper
le souffle avec un ensemble de cuivres. Et tout l'album
est comme ça ! Tantôt avec des sonorités très jazz, tantôt
avec des aspects plus funky, il défie les brass band de la
note bleue avec des versions beaucoup plus orchestrales…
Ça promet du grand Maceo sur la scène varoise. Gaëtan Juan
7 mars 20h30, Mas d’Hiver, Puget-sur-Argens.
Rens : lemas-concert.com
Raphael Imbert - Bach Coltrane © Muriel Despiau
SPIRITUALITÉ MUSICALE
La rencontre entre l'univers de John Coltrane et celui de
Jean-Sébastien Bach pourrait ne pas sauter aux oreilles
de tout le monde, mais c'est bien une fusion réalisée avec
succès par le saxophoniste Raphaël Imbert. Il faut dire que
ce talentueux musicien est habitué à ce genre de mariage.
Avec sa Cie Nine Spirit, il avait déjà exploré l'univers de
Duke Ellington et ses connexions avec la musique sacrée.
La spiritualité, les negro-spirituals, les chants liturgiques,
le blues, Raphaël Imbert nous démontre depuis des années
les liaisons qui se font entre ses sonorités. En regardant son
parcours, on comprend bien que la musique n'est pas que
son seul moteur. Le sens se doit d'aller avec le son comme un
leitmotiv qui l'amène autant à explorer les chants luthériens
que le formidable travail de l'ethnomusicologue, Alan Lomax.
Si l’on rajoute un sens de l'improvisation, reconnu pour
Coltrane et déduit de l'écriture pour Bach, à la tradition et
la spiritualité, les liens se resserrent de façon évidente. Ce
projet Bach Coltrane, initié depuis plus de 10 ans, mélange
au départ un quartet de jazz et un quatuor à cordes, le Quatuor
Manfred. Pour cette soirée, pas de cordes, mais trois
complices de ses projets : André Rossi aux claviers, Pierre
Fenichel à la contrebasse et Jean-Luc Di Fraya au chant et
percussions. Le tout précédé d'une conférence sur l'histoire
philosophique du jazz animée par Martin Legros, rédacteur
en chef de Philosophie Magazine, et… Raphaël Imbert avec
qui musique et réflexion ne sont jamais loin. Christophe Juan
Sarah McKenzie © Oscar May
14 mars 20h30, Théâtre National de Nice. Rens : nicejazzfestival.com
Fatoumata Diawara © Aida Muluneh
14 mars 20h30, Châteauvallon, Ollioules. Rens : chateauvallon.com
Sur les conseils de la Commission paritaire des publications et agences de presse, pour que La Strada ne soit plus qualifiée de support publicitaire, retrouvez les informations pratiques en pages agenda.
CLASSIK
2 / 15 MARS 2020 LA STRADA N°329
LES SAVEURS MÊLÉES DU PRINTEMPS DES ARTS
Un voyage surprise en entrée, un grand week-end au Québec en plat de résistance, des musiques et danses
de Bali au dessert, le tout saupoudré de musiques françaises du 18e au 21e siècle, servi par des artistes
internationaux… Voilà le menu concocté par Marc Monnet pour ce Printemps des Arts de Monte-Carlo 2020,
qui se déroulera du 13 mars au 11 avril !
Comme dans le domaine culinaire, le Printemps des
Arts est avant tout une question de rencontres et
d’échanges ; certes la dimension artistique semble
évidente, mais l’aspect humain n’en demeure pas moins
primordial. C’est, vous me permettrez de le penser, ce qui
permet à tout Homme, doué d’un minimum d’intelligence,
de se laisser aller à la découverte de l’autre et de sa culture.
Homme de goût toujours à la recherche de nouveautés et
d’expériences, Marc Monnet, directeur artistique du festival,
a cette année décidé de s’associer au gouvernement
du Québec pour inviter à Monaco quelques artistes de cette
province du Canada lors d’un grand week-end découverte.
«Le Québec est très particulier, puisque c’est une culture
d’origine française, mais avec cette influence nord-américaine.
C’est un pays extrêmement dynamique. J’y ai rencontré
des gens qui voulaient faire des choses… Partout ! Ça m’a
fasciné !», déclarait Marc Monnet lors de la présentation de
cette édition 2020. Si la danse se verra consacrer une soirée
spéciale avec la Cie Cas Public, menée par la chorégraphe
Hélène Blackburn, et qui a pour particularité d’avoir hébergé
le danseur malentendant Cai Glover, point de départ de
sa nouvelle création intitulée 9, le théâtre aura droit à sa
part du gâteau avec une représentation des Belles-Sœurs
du montréalais Michel Tremblay, pièce culte du théâtre
francophone, mise en scène par René Richard Cyr. Bien entendu,
la musique sera, comme il se doit, particulièrement
mise à l’honneur ! Elle se fera traditionnelle, avec des chanteuses
Inuites qui viendront pratiquer leur célèbre chant
guttural, baroque, avec l’Ensemble Masques, dirigé par le
claveciniste Olivier Fortin, pour une interprétation vivifiante
d’œuvres de JS Bach, ou s’attaquera au romantisme
de Schubert entre les mains expertes de Marc-André Hamelin...
Adulé sur le continent nord-américain, mais encore peu
connu du public français, le pianiste québécois a également
tenu à faire découvrir au public azuréen la Troisième Sonate
(1917), une rareté du compositeur russe Samouïl Feinberg. La
soprano Hélène Guilmette explorera pour sa part les racines
françaises du Québec, elle qui sait si bien retranscrire
Weekend québécois- Chants inuit © Robert Fréchette 2015
avec charme la poésie musicale française «fin de siècle»,
tour à tour truculente ou rêveuse… Le folk, symbolisant on
ne peut mieux les grands espaces nord-américains, résonnera
aussi sur le Rocher ! Le Vent du Nord, ambassadeur du
mouvement folk progressif québécois, l’un des moteurs de
la renaissance de la musique traditionnelle régionale, soulève
l’enthousiasme du public depuis 9 albums. Leur dernier
opus, Territoires, constituera le programme de leur concert
monégasque.
C’est donc un pan de la Culture et de l’Histoire québécoise
qui sera passé en revue du 26 au 29 mars… de même que
son futur ! La Société des Arts Technologiques (S.A.T.) de
Montréal, fondée en 1996, et qui joue un rôle précurseur
dans le développement de technologies immersives, la réalité
virtuelle et l’utilisation créative des réseaux à très haut
Musique et danse de Bali © Marc Monnet
débit, sera présente sur le Rocher. Le public pourra notamment
rencontrer sa Présidente fondatrice Monique Savoie,
découvrir et expérimenter WalkThruMusic, une application
de réalité augmentée pour une expérience musicale immersive,
ou encore assister (et participer !) à la performance de
danse Idem Altera, conçue par Zack Settel.
La danse ! Il en sera une nouvelle fois question lors de la clôture
du festival les 10 et 11 avril, avec la troupe du village
de Sebatu, situé sur l’île indonésienne de Bali. Il paraît que
chaque cité y possède sa troupe de danse et de musique, le
gamelan, autour duquel la communauté se retrouve pour
jouer, chanter et danser. Eh bien, la meilleure d’entre elles a
accepté de quitter son île pour deux représentations d’une
musique raffinée et incantatoire qui, en son temps, avait
fasciné Debussy lors de l’exposition universelle de Paris en
1889. Ce dernier était à l’époque un peu l’arbre qui cachait
une forêt d’autres maîtres de la musique française qui ont
donné lieu à quelques grandes pages, parfois méconnues,
de la musique française. Le concert d’ouverture du Printemps
des Arts, le 13 mars, verra notamment l’Orchestre
Philharmonique de Monte-Carlo, dirigé par Kazuki Yamada,
interpréter deux poèmes symphoniques d’Ernest Chausson,
disciple de César Franck et ami de… Debussy. Telle sera
la thématique «fil rouge» du festival qui verra se multiplier
les soirées en hommage à cette Musique française, du 18e
au 21e siècle, et à l’instrument du «siècle versaillais», cher à
Couperin et Rameau : le clavecin… «Moi, ce qui m’intéresse,
c’est le public ! C’est ma priorité. Comment stimuler le public
pour venir écouter des œuvres extraordinaires de notre Histoire
musicale ? Je cherche toutes les entrées possibles pour
créer du plaisir…», souligne Marc Monnet. Et parmi ces «entrées»
: le toujours dépaysant Voyage Surprise, le dimanche
15 mars, lors du weekend d’ouverture, et le spectacle ludique
Bibilolo, jeudi 9 avril. Cet opéra de chambre pour
objets manipulés et claviers électroniques — sur lesquels
les trois pianistes Lætitia Grisi, Julien Martineau et Stéphanos
Thomopoulos devraient prendre un plaisir régressif
— est mis en scène par par Arno Fabre. «Ce sera un ballet
pour animaux en plastique, pelleteuses radiocommandées,
robots exterminateurs et ombres portées», promet-il. Et la
musique dans tout ça ? Elle est signée du directeur du festival,
en personne, Marc Monnet !
On pourrait écrire un roman sur le Printemps des Arts, tant
les histoires humaines, les créations originales, et les prises
de risques ponctuent chacune de ses éditions. Alors si vous
êtes affamés de curiosité, si vous aimez être surpris, voire
bousculés, par des saveurs artistiques exotiques inconnues,
profitez-en, le Printemps des Arts vous ouvre ses portes dès
le 13 mars… Pascal Linte
13 mars au 11 avril, Monaco. Rens : printempsdesarts.mc
5
sam.21
mars
20h30
PIANO
SERIES
POULENC
VEN 20/03
CHARLES OLIVIERI-MUNROE DIRECTION
ROUSSEL / SAINT-SAËNS / POULENC
NICOLAS STAVY PIANO
THÉÂTRE CROISETTE
20H30
GRAND FINALE
HOFESH SHECHTER
04 92 98 62 77
ORCHESTRE-CANNES.COM
CONCEPTION GRAPHIQUE : ATALANTE-PARIS – PHOTO © DR
La Strada_Poulenc 91,5x186,5.indd 1 18/02/2020 15:00
6
À Euterpe
théâtre
Vendredi 13 mars - 20h30
Théâtre Georges Brassens
Qui sème des poèmes
récolte le printemps
théâtre
P O R T E D E CULTURE
Plein tarif
11,50 ¤
Tarif réduit
7,50 ¤
Entrée
libre
sur réservation
Samedi 14 mars - 20h30
Théâtre Georges Brassens
Réservation 04 92 12 42 92
www.billetterie.
saintlaurentduvar.fr
CLASSIK / THÉÂTRE
2 / 15 MARS 2020 LA STRADA N°329
PIANO SERIES, NOUVEAUX ÉPISODES…
La saison de l’Orchestre de Cannes met à l’honneur la forme du concerto pour piano.
Après avoir consacré ses trois premières Piano Series à des œuvres de Chopin,
Rachmaninov et Mozart, place à des compositions de Beethoven et Poulenc.
Ludwig Van Beethoven compose son Concerto pour piano n°1 en ut majeur vers 1795-
1796, en même temps que le Concerto n°2. S’il est publié en premier, il est cependant
le deuxième à être achevé après des révisions en 1798. L’œuvre est finalement créée
le 2 avril 1800 avec Beethoven lui-même en soliste et est dédiée à l’une de ses élèves, la
princesse Odescalchi. Malgré un enrichissement de l’effectif instrumental et une évolution
du jeu entre soliste et orchestre, l’influence de la musique de Mozart et de Haydn est encore
manifeste. Sur ce concert du 8 mars, l’Orchestre de Cannes sera dirigé par Benjamin Lévy,
en présence du soliste Michaël Levinas. Celui du 20 mars, sur le Concerto pour piano et
orchestre de Francis Poulenc, verra Charles Olivieri-Munroe à la baguette, avec Nicolas
Stavy comme pianiste invité. Cette œuvre a été créée dans la capitale du Massachusetts
par l’Orchestre symphonique de Boston sous la direction de Charles Munch, le 6 janvier
1950 ; Poulenc y cite la chanson de Stephen Foster, Old Folks at Home, ainsi que La Maxixe,
danse originaire du Brésil popularisée en France par Darius Milhaud (et qu’on entend aussi
dans Un Américain à Paris de Gershwin). La création française du Concerto pour piano, à
Aix-en-Provence le 24 juillet 1950, divise la critique. Claude Rostand défend la partition
avec une formule devenue célèbre : «Il y a deux personnes chez Poulenc : il y a, si j’ose dire,
du moine et du voyou. C’est le second qui a signé le nouveau concerto. Un mauvais garçon,
sensuel et câlin, polisson et attendri, gracieux et brusque, aristocrate et peuple, et qui a
infiniment de distinction dans l’accent faubourien.» Olivier Gueniffey
Piano Series Beethoven : 8 mars 16h30 / Piano Series Poulenc : 20 mars 20h30. Théâtre Croisette,
Cannes. Rens : orchestre-cannes.com
Anna Pirozzi - Lady Macbeth © DR
LE PIRATE AMOUREUX
Pour la première fois depuis sa création en 1827, la Principauté de Monaco accueille l’un des classiques de l’opéra romantique
: Il Pirata de Vincenzo Bellini. Donné en version concert, on se concentra ici sur les voix des interprètes et du Chœur
de l’Opéra de Monte-Carlo, et les musiques jouées par l’Orchestre Philharmonique de Monaco, dirigé par Giacomo Sagripanti.
Pas de décors, de costumes, de combats à l’épée, ni de veuve éplorée… du moins sur scène. Opéra italien, les paroles
seront tout de même traduites sur écran en français et en anglais, permettant au public de suivre l’ensemble de la trame. Et
l’histoire justement vaut le détour. Alerte spoiler ! Tout se passe au 13e siècle, en Sicile. Un jeune homme du nom de Gualterio
(Celso Albelo) est amoureux d’une jeune femme du nom de Imogene (Anna Pirozzi), mais ce premier est expulsé de ses terres
par son ennemi Ernesto (George Petean). Gualterio crée alors son équipage de pirates dans le seul et unique but de se venger,
mais une tempête fait échouer le bateau sur une plage à deux pas du château d’Ernesto. Entre temps Imogene s’est mariée
avec ce dernier pour sauver son père. Gualterio est recueilli par Imogene, les deux amoureux se reconnaissent et reprennent
leur idylle là où ils l’avaient laissée... Ernesto est mis au courant du retour de son ennemi et surprend son épouse en compagnie
du flibustier. Un duel entre les deux hommes s’engage, et même si le pirate le remporte, il est condamné à mort par les
gens d’Ernesto, tandis qu’Imogene sombre dans la folie. Cet opéra a été créé en 1827 à la Scala de Milan, dans un contexte où
le « bel canto » se met au service du drame, et cette version concert, où les chants sont mis en avant par l’absence de mise
en scène théâtrale, permettra de découvrir ou redécouvrir cette œuvre lyrique sous un autre jour. Olivier Gueniffey
5 mars 20h & 8 mars 15h, Opéra Garnier de Monte-Carlo. Rens : opera.mc
BAROQUE À L’ITALIENNE
L’Ensemble Baroque de Nice poursuit son «Giro» baroque. L’étape du mois de mars passe par la capitale piémontaise :
Turin. Les Villes italiennes, c’est la thématique de cette saison 2019-2020 qui voit l’EBN interpréter les œuvres des compositeurs
qui ont fait la renommée des cités transalpines lors de l’ère baroque. Giovanni Battista Somis est le musicien qui
a marqué de son empreinte le chef-lieu du Piémont. Après s’être perfectionné auprès de maîtres comme Arcangelo Corelli
et Antonio Vivaldi, le violoniste s’installe à la Chapelle Ducale pour le restant de sa carrière. Sa sédentarité n’empêche
pas sa renommée de dépasser les frontières italiennes pour s’étendre au monde entier, notamment grâce à ses nombreux
élèves. Le natif de Turin a créé l’école française de violon avec pour étudiants, Louis-Gabriel Guillemain, Jean-Pierre Guignon,
Gaetano Pugnani et Jean-Marie Leclair, entre autres... Il est invité au concert spirituel de Paris en 1733 par la revue
Mercure de France qui qualifie son jeu de «l’ultime perfection». Une maîtrise que l’ensemble niçois ira chercher dans cette
Italie créative en jouant trois sonates ainsi que l’ouverture n°2 et n°3 de Jean-Pierre Guignon et la sonate à deux violons
sans basse en do mineur de Gaetano Pugnani afin de rendre hommage à l’héritage d’un des plus beaux coups d’archet
d’Europe du 18e siècle. Tanguy De Carvalho
13 mars 20h30, Chapelle du Saint-Suaire, Nice. Rens : ensemblebaroquedenice.com
Ode au poète
À travers six figures féminines, toutes issues de l’œuvre de Federico Garcia Lorca, c’est
le poète et dramaturge espagnol lui-même qui se raconte. Andando est à découvrir à
Draguignan, Ollioules et Fréjus.
Andando © Jean-Louis Fernandez
Août 1936 : sous la chaleur écrasante d'Andalousie, dans un
paysage qui ne devrait inspirer que beauté, le poète Federico
Garcia Lorca est sommairement exécuté par la milice
franquiste. Une vie courte, mais dont l'intensité créative a
fait de lui une figure majeure de la culture hispanique. C'est
en été 1936 que le metteur en scène Daniel San Pedro a
souhaité replacer l'action de Andando, spectacle chanté
et parlé qui fait se rencontrer sur scène six comédiennes
chanteuses et trois musiciens. Cet été là voit aussi la disparition
de Bernarda Alba, veuve autoritaire enserrée dans
les traditions et le conservatisme, imposant son joug à ses
six filles, interprétées ici par Aymeline Alix, Audrey Bonnet,
Zita Hanrot, Camélia Jordana, Estelle Meyer et Johanna
Nizard. Pour la première fois de leur vie, malgré un climat
lourd d'incertitudes, les jeunes femmes sentent un vent de
liberté souffler sur leur destinée. Chacune d'elles pourra
prendre la voie que lui inspire son cœur : la résistance au
fascisme, la fuite, l'engagement intellectuel pour l'une ou
religieux pour une autre, la recherche de l'amour ou l'incapacité
à s'imaginer une vie autre que celle qui lui a été
enseignée. Chacune de ces six figures féminines est issue
de l'œuvre de Federico Garcia Lorca et met en avant les
thèmes chers à l'artiste : l'engagement politique bien sûr,
mais aussi l'amour, la liberté, la mort. Daniel San Pedro a
sélectionné une série de textes mis en musique par Pascal
Sengla. Il s'inspire notamment d'une trilogie écrite entre
1932 et 1936, Noces de Sang, Yerma et La Maison de Bernarda
Alba, trois œuvres qui mettent la femme au centre
de l'œuvre. Quant au choix de la musique, elle est d'autant
plus importante qu'elle joua un rôle important dans la vie
de Lorca, lui inspirant régulièrement mélodies et chansons
dans la tradition folklorique du flamenco. Andando fait revivre
l'esprit de cet homme épris de liberté. Valérie Juan
21 mars Théâtre de l’Esplanade, Draguignan / 3 & 4 avr 20h30,
Châteauvallon, Ollioules / 18 avr 20h30, Le Forum, Fréjus. Rens :
theatresendracenie.com, chateauvallon.com, aggloscenes.com
Michael Levinas © Marie Magnin
Gilbert Bezzina © Lionel Bouffier
LE PLAISIR SELON BRAHMS
Le festival Cello Fan donne son habituel rendez-vous printanier
sous la forme d’un concert autour des instruments anciens
et du compositeur Johannes Brahms. Le violoncelliste
et directeur musical Frédéric Audibert a convié l’Armée des
Romantiques en formation trio. Fondée en 2010 par le pianiste
Rémy Cardinale, cet ensemble (Girolamo Bottiglieri, violon ;
Emmanuel Balssa, violoncelle ; Rémy Cardinale, pianoforte)
tente de redécouvrir la musique du répertoire romantique
sur instruments d’époque. Il interprète cette musique de
chambre en tenant compte du contexte socio-culturel de la
fin du 19e siècle. En jouant sur des instruments historiques,
il s’interroge sur cet héritage. Il est évident qu’en les entendant,
notre écoute en sera bouleversée tant nous sommes
habitués à l’interprétation de ces œuvres sur des instruments
modernes. Ici, c’est sur un Erard de 1904, piano forte
à cordes parallèles doté de la sonorité caractéristique de
l’époque, typique de ce que l’on faisait au 19e siècle, que nous
pourrons redécouvrir la Sonate n°1 pour violon et piano en
sol majeur op78, la Sonate pour violoncelle et piano n°1 en mi
mineur op.38 et le Trio pour violon, violoncelle et piano en do
mineur n°3 op.101 de Johannes Brahms, le plus universel des
musiciens romantiques, et compositeur qui n’eut de cesse de
refuser le jeu social. Olivier Gueniffey
13 mars 20h30, Chapelle des Pénitents, Callian. Rens: cello-fan.com
Rémy Cardinale © DR
Sur les conseils de la Commission paritaire des publications et agences de presse, pour que La Strada ne soit plus qualifiée de support publicitaire, retrouvez les informations pratiques en pages agenda.
De même que dans le roman noir, on y trouve ces aspérités qui échappent au plus
grand nombre, ces recoins marginaux de la psyché où l’on aime plonger. Que le matériau
soit la fiction ou le réel, on a besoin de ces voyages en abysses pour la catharsis,
bien sûr, mais aussi pour sortir de nos zones de confort, élargir nos perceptions et nos
consciences, voire jusqu’à l’impensable…
C’est la même gêne, à chaque fois. On balance entre pitié et dégoût, parfois on se fend
d’une pièce. Puis on continue sa route. Rebutants, ils le sont. Affreux sales et méchants,
parfois. Ne comptez pas sur Patrick Declerck pour peindre un portrait complaisant des
êtres qu’il a côtoyés durant quinze ans, en tant que psychanalyste. Le pathos est déjà là,
dans ces existences brisées, vouées à la rue, inutile d’en rajouter. Le fait est que la misère
absolue décuple les pires penchants de l’Homme : alcool, haine, violence et viol. L’auteur
du roman Les naufragés, avec les clochards de Paris, rafistoleur d’âmes cabossées, gratte
là où cela fait mal, avec son étude reprise sur scène par Emmanuel Meirieu.
PETIT NOIR
Au Théâtre Liberté de Toulon ce mois-ci, on frissonne avec Orphelins, véritable
thriller théâtral, et on glisse dans les bas-fonds des rues de Paris avec Les naufragés.
Parce qu’on raffole du « théâtre noir », bien corsé, comme un bon ristretto !
Orphelins © Roxane Samperiz
Les Naufragés © Loll Willems
Retenez bien ce nom : Dennis Kelly. Ce véritable maître du suspense au vitriol et au scalpel
est en train d’investir les planches azuréennes. De la même manière que l’on a adoré Girls
and Boys, du même auteur (à redécouvrir à Châteauvallon en ce mois de mars. Cf. article
Non genré en page 12), on va découvrir aujourd’hui Orphelins. La recette est similaire :
des personnages normaux en apparence, aux abords attachants, qui nous ressemblent.
En l’occurrence le frère, la sœur (nos orphelins), et la petite tribu de cette dernière. On
dîne tranquillement ce soir-là chez Helen quand son frère débarque avec du sang sur lui…
Ellipses, tragédie en creux, drame social… C’est le style Kelly porté sur les planches par
Vincent Franchi. Délicieusement noir ! Azadeh Fouladvand
Orphelins : 17 & 18 mars 20h / Les naufragés : 19 & 20 mars 20h30. Théâtre Liberté, Toulon.
Rens : theatre-liberte.fr
THÉÂTRE
2 / 15 MARS 2020 LA STRADA N°329
LES CHRONIQUES DE DESPROGES
Sociétaire de la Comédie-Française, Christian Gonon se
met dans la peau de Pierre Desproges. Le nom de son spectacle
présenté au Théâtre Princesse Grace ? La seule certitude
que j’ai, c’est d’être dans le doute… Vous connaissez
sûrement Pierre Desproges, l’homme de scène à l’humour
noir et absurde. Mais connaissez-vous Pierre Desproges,
le chroniqueur, l’homme de L’Aurore, de France Inter ou de
France 3 ? Eh bien, Christian Gonon s’en va vous le faire
découvrir dans son seul en scène La seule certitude que
j’ai, c’est d’être dans le doute. Sa carrière de chroniqueur
démarre en 1970 dans l’Aurore, où il tient une rubrique d’informations
loufoques. Son humour trop irrévérencieux et
acide faillit lui coûter sa place à plusieurs reprises, mais
c’était sans compter sur le soutien de Françoise Sagan,
célèbre écrivaine de l’époque, qui dira s’être remise à lire
L’Aurore uniquement pour la chronique de Desproges ! Après
avoir frôlé la porte de sortie, l’humoriste se dirige pourtant
vers l'ascenseur de la réussite. Il devient chroniqueur à TF1
en 1975, mais décide rapidement de s'en aller : ses interventions
sont régulièrement coupées au montage... Il poursuit
sa voie à la radio chez France Inter de 1978 à 1983 où il
anime l’émission Des parasites sur l’antenne, puis le Tribunal
des flagrants délires, toujours avec son humour piquant.
Ce sont ces textes, écrits et parlés, publiés dans les différents
médias, et bien d’autres encore, que Christian Gonon
vous présentera à Monaco. Et qui sait, peut-être qu’un jour
nous pourrons rire de tout et avec n’importe qui ! Tanguy De
Carvalho
17 mars 20h30, Théâtre Princesse Grace, Monaco.
Rens : tpgmonaco.mc
7
Tréteaux d'ici
Adepte de la méthode Stanislavski, Valeriya Budankova, diplômée de l’École Nationale d’Art Dramatique de Moscou,
met en scène Ralf Schütte dans Chut!, un seul en scène au milieu d’un décor mouvant et bruyant conçu selon la
scénographie de l’ingénieux Yves Guérut. Au regard du mythe d’Icare, le comédien explore, subit, en les amplifiant, les
gestes et les accidents du quotidien et nous délivre une chorégraphie cocasse et originale signée par l’incontournable
Marie-Pierre Genovese sur une création sonore de Fabrice Albanese. Chut!, c’est l’histoire extraordinaire d’un
homme de notre temps, qui, tiraillé par les fils de ses consentements, découvre sa propre musique et vit, étonné, sa
métamorphose en homme qui danse. Tout le monde connaît plus ou moins le mythe d’Icare. Et l’on sait bien qu’il veut
nous apprendre qu’il ne faut pas surestimer ses forces, son savoir, qu’il ne faut pas pécher par orgueil, prétention,
qu’il faut rester modeste et peut-être « à sa place ». Chut ! nous dira, à tout le moins, que ce que — et ce à quoi — nous
pensons parfois n’est peut-être pas aussi évident que nous le croyons ; et qu’à tenter de cheminer au cœur d’autres
mondes et de cultures qui s’estompent, mais qui sont aussi proches de nous, si proches que nous nous les cachons
souvent, nous pouvons voir notre présent autrement. Olivier Gueniffey
5 mars 20h30, Théâtre Francis Gag, Nice. Rens: theatre-francis-gag.org
La liberté, c'est l'esclavage ?
Après avoir travaillé sur des «classiques» de la littérature et du théâtre, le Collectif 8
a décidé de s’attaquer à l’un des romans les plus visionnaires du 20e siècle : 1984 de
George Orwell.
1984 © Collectif 8
La liberté individuelle, le droit à la vie privée n'ont jamais
été autant clamés haut et fort qu'à l'heure actuelle. Et
pourtant... Caméras braquées au quotidien sur vos vies,
uniformisation du langage, des habitudes de consommation,
formatage des modes de pensée : comment ne
pas penser à l'œuvre de Georges Orwell dont les allures
de science-fiction en 1949 semblent prendre le pas sur le
quotidien d'aujourd'hui et nous font parfois frémir sur ce à
quoi pourrait ressembler le monde de demain ? Pour Gaële
Boghossian s'emparer du célèbre roman 1984 était «une
nécessité artistique vitale». Dans le cadre d'une coproduction
Anthéa / Théâtres en Dracénie, elle apporte, dans la
forme, une approche nouvelle de l'œuvre en ayant recours
à un jeu de projections vidéo et d'effets sonores qui bénéficient
d'outils techniques innovants. Le projet de l'artiste
est au cœur des créations réalisées par le Collectif 8, implanté
à Nice. En collaboration avec Paulo Correia, Gaëlle
Boghossian est à l'origine d'une quinzaine de spectacles à
la croisée du théâtre et du cinéma, utilisant habilement le
numérique adapté au spectacle vivant. Pour leur spectacle
1984, ils ont choisi d'explorer un seul passage du roman :
celui où le rebelle Winston est soumis au reconditionnement
de son esprit. Le spectateur est projeté dans la salle
d'interrogatoire, le « construct », où l'esprit de Winston est
soumis à des stimuli qui n'ont d'autre but que de le reprogrammer
pour lui permettre de redevenir le citoyen modèle
qu'il se doit d'être. Alors que les images de son passé,
dernières traces de son humanité, s'effacent peu à peu, une
nouvelle vérité s'insinue dans son cerveau. Plus de 70 ans
après sa sortie, 1984 n'a rien perdu de son intérêt pédagogique
et artistique ni de son acuité visionnaire. Valérie Juan
4 au 20 mars, Anthéa, Antibes. Rens : atnhea-antibes.fr / 24 mars
20h30, Théâtre de l’Esplanade, Draguignan.
Rens : theatresendracenie.com
Le jeu de l'amour © V. Arbelet
MARIVAUDAGES
C’est un grand classique qui est proposé au public du
Théâtre National de Nice les 11, 13 et 14 mars prochain :
Le jeu de l'amour et du hasard de Marivaux. Comme
tant de fois Molière avant lui, en 1730, Marivaux choisit
d'aborder le thème de l'amour dans cette pièce qui ne
fut représentée qu’à 14 reprises du vivant de son auteur,
par les Comédiens-Italiens. Le nom même de Marivaux
donnera naissance au verbe « marivauder » signifiant «
échanger des propos galants et raffinés » ! L'amour, ce
sentiment avec lequel on ne badine pas, ciment de la
société puisqu'il permet, en théorie, la survie du genre
humain. Un incontournable à notre vie qui doit pourtant
bien souvent son existence au hasard. À l'époque
de la création de ce qui deviendra le chef d’œuvre de
Marivaux, l'amour et les mariages n'avaient rien à voir
avec l’institution que l'on connaît aujourd'hui. Arrangements,
dotes, titres de noblesse, territoires et autres
influences ponctuaient les unions entre deux familles.
C'est là toute l'intrigue de la pièce. Dans cette nouvelle
version, le metteur en scène Benoit Lambert a rajeuni
le casting pour confier les rôles principaux à quatre
jeunes comédiens dont l'âge correspond à celui pour
lesquels ils ont été écrits. En résumé, la pièce conte
l'histoire d'un jeune homme allant à la rencontre de
sa belle famille dans l'optique de découvrir la main de
celle à qui il passera l'anneau. Spoiler alerte ! La pièce
se termine par deux mariages, comme prévu... Tout ce
qui se déroule entre ces deux événements n’est que détails,
puisque Silvia et Dorante s'unissent tout comme
Lisette et Arlequini. 1h40 de discussions, stratagèmes,
arguments presque en vain, mais qui valent largement
le détour. Boris Hennebelle
11 & 13 mars 20h, 14 mars 15h, Théâtre National de Nice. Rens : tnn.fr
La seule certitude que j'ai c'est d'être dans le doute © DR
RENCONTRE AU SOMMET
Court roman de Jean-Louis Fournier paru en 1995, Le CV
de Dieu ressuscite au Théâtre de Grasse sur une mise en
scène de Françoise Petit. Là-haut dans son Paradis blanc,
après avoir travaillé d’arrache-pied pour créer le monde
d’en bas, Dieu se retrouve totalement désœuvré... Les
heures n’en finissent pas de s’écouler à vide. Qu’à cela ne
tienne, il décide de descendre sur Terre et de se mettre à la
recherche d’un job en envoyant des lettres de motivation
à tout-va. Incroyable, Dieu (interprété par Jean-François
Balmer), reçoit une convocation et va devoir passer un entretien
d’embauche comme le plus simple des mortels, face
à un DRH (Didier Bénureau) qui l’attend de pied ferme pour
lui poser un tas de questions et lui demander de rendre des
comptes au passage ! À partir de cet argument tout à fait
excentrique, Fournier a, pour les deux comédiens qu’il a pris
soin de réunir — l’un «pour sa prestance», l’autre parce «qu’il
joue à merveille le petit directeur des ressources humaines
teigneux» —, ciselé des dialogues où les mots rebondissent
entre eux à la vitesse d’une balle de squash. Et ça commence
fort, Dieu qui n’avait pas chômé jusqu’ici, déboule
dans le bureau du DRH avec un diable à la remorque pour
tracter l’imposant volume de ses grands travaux et des ratés
qui l’accompagnent. Créée au Festival Off d’Avignon en
2018 et portée avec le plus grand sérieux par ce duo parfait,
la comédie promène depuis son absurdité drolatique
de scène en scène devant un public qui en redemande. Ce
n’est pas tous les jours qu’on a l’occasion de causer avec
Dieu… d’homme à homme ! Michèle Nakache
14 mars 16h & 20h, Théâtre de Grasse. Rens : theatredegrasse.com
Le CV de Dieu © Ch.Vootz
Sur les conseils de la Commission paritaire des publications et agences de presse, pour que La Strada ne soit plus qualifiée de support publicitaire, retrouvez les informations pratiques en pages agenda.
SAMEDI 21 MARS - 20H30
HUMOUR
ANDANDO
8 2 / 15 MARS 2020 LA STRADA N°329
Textes FedericoGarcia Lorca
Mise en scène Daniel San Pedro
« De magnifiques interprètes,
dont Camélia Jordana
magistrale ! »
Elie Semoun, Daniel Prévost, Noëlle Perna, Chevalier
& Laspalès, Stéphane Guillon, Jean-Luc Lemoine, Didier
Bénureau, Arthur, Tano, Anthony Kavanagh, Liane
Foly, Patrick Timsit, Véronic DiCaire, Pierre Palmade, Le
Comte de Bouderbala, Stéphane Rousseau, Éric Antoine, Les
Chevaliers du Fiel, Laurent Gerra, Cauet, Virginie Hocq, Kev
Adams, Fabrice Eboué... Ca, c’est une partie des humoristes
français et francophones passés par les Sérénissimes de
THÉÂTRE DE L’ESPLANADE l’humour au cours de ces 15 dernières années. Eh bien, vous
ne verrez aucun de ceux-là cette année ! On peut légitimement
et trivialement affirmer que Salim Zeghdar, directeur
DRAGUIGNAN
du festival, « en a »… Alors qu’il doit avoir l’un des carnets
d’adresse les plus importants de la région, pour ce qui est du
INFORMATIONS ET RÉSERVATIONS
www.theatresendracenie.com - 04 94 50 59 59
domaine de la gaudriole, il a imaginé une manière singulière
de célébrer cet anniversaire. «Quand vous êtes un humoriste
en développement, vous faites des plateaux, comme
Tarif B : 26€ / 12€
le Jamel Comedy Club ou chez Rire & Chansons, ou des 1e
parties, mais vous n’avez pas une promo pour vous… Donc
je me suis dit, pour les 15 ans, faisons ce que personne ne fait
Andando_n°329.indd 1 19/02/2020 13:41
et offrons la chance à de jeunes talents ou des talents déjà
confirmés qui ont besoin d’avoir une scène à eux.» Peut-être
est-ce aussi un juste retour des choses pour Salim Zeghdar,
qui a eu la confiance de l’ancien directeur des programmes
de la radio Rire & Chansons en lui proposant un partenariat
pour la création des 1e Sérénissimes de l’Humour à Monaco.
«Il y avait Stéphane Guillon, Noëlle Perna, qui était la marraine,
Jean-Luc Lemoine, Tomer Sisley, et le nouveau talent
qu’était à l’époque Stéphanie Bataille. On a reçu ensuite
les plus grands, plus ceux que l’on ne connaissait pas et qui
ont fait leur première scène aux Sérénissimes de l’humour,
comme Tano ou Véronic Dicaire, dont la première en Europe
fut à Monaco.»
Dire qu’il est s’en est passé des choses, en 15 ans de festival
à côtoyer des humoristes, est un euphémisme… Et lorsqu’on
lui demande ce qui l’a marqué depuis le lancement du festival,
il répond «le stress des très grands qui viennent jouer
pour la 1e fois à Monaco. Je me souviens de celle de Franck
Dubosc, il était très inquiet, parce qu’il entendait dire que le
public monégasque était difficile… Mais au final, le public
l’a très bien accueilli, et mon équipe aussi, puisque l’une de
nos collaboratrices est devenue sa femme ! Les Sérénissimes
de l’humour servent aussi de club de rencontre !» De
nombreux artistes comme Anthony Kavanagh, le Comte de
Bouderbala, Noëlle Perna et bien d’autres sont revenus à
plusieurs reprises dans le festival, ou lors de « one shot » que
sa société Monaco Live Production produit régulièrement,
certains sont même devenus des amis. «Aujourd’hui, les Sérénissimes
de l’Humour constituent une étape dans la tournée
française des artistes. Toutes les prods nous appellent,
de nouveaux artistes aussi. Je vais régulièrement à Avignon
découvrir des talents, comme Kevin & Tom que j’ai vus làbas.
En plus, on a le Prince qui, à chaque édition, vient au
moins à un spectacle !» Et ça, c’est la classe !
Pathé Toulon 265, Bd Maréchal Leclerc
83000 TOULON
Infos, Réservations : www.cinemaspathe.com
PRINCES DE L’HUMOUR
Le festival Les Sérénissimes de l’Humour célèbre ses 15 ans d’existence en 2020.
Pour l’occasion, son fondateur, Salim Zeghdar, fait un pari, celui d’offrir à des
artistes émergents le statut de tête d’affiche ! Au programme, du 18 au 21 mars :
Kheiron, Hassan de Monaco, Gil Alma et le duo Kevin & Tom.
Kheiron © Audoin Desforges
La classe comme Calixte de Nigremont, le MC officiel du
festival depuis la 2e édition… Autoproclamé «Prince des
Aristocrates», aussi à l’aise pour présenter une austère remise
de médailles, un concert de rock, une érudite émission
TV, ou un festival de rue, il mène le jeu avec une élégante
espièglerie où fusent les mots d’esprit. «Quand j’ai créé les
Sérénissimes, on cherchait un petit peu le format… Je me disais
qu’il nous manquait quelque chose… Quand je l’ai croisé
dans une présentation, je me suis dit que ce type là, complètement
décalé, était finalement dans le thème à Monaco. Il
fait aujourd’hui partie des fondations du festival.» Pour la
14e année consécutive, il sera chargé de présenter chacune
des soirées, au nombre de quatre en 2020 ! Mais quelles
sont-elles, mon cher Calixte ?
MERCREDI 18 MARS : KHEIRON
En ouverture, vous pourrez profiter de 60 minutes avec
Kheiron, que vous avez peut-être découvert, comme moi,
dans la série Bref sur Canal+. Souvenez-vous de ce mec
chelou, limite pervers, pote du personnage interprété par
Kyan Khojandi, qui n’avait de cesse de lui jeter des œillades
salaces lors des soirées où il tentait de pécho la femme
qu’il aime, ou de lui envoyer des textos lapidaires comme :
«Baise-laaaaaa !» Eh bien, avec lui, vous ne savez pas ce
que vous allez voir, et il ne sait peut-être même pas encore
ce qu’il va vous dire... Dans ce spectacle assez unique, ce fan
de Chris Rock ou Jerry Seinfeld pousse le concept de «soirée
unique» à son maximum en puisant dans plus de 3h de
spectacle, pour en sélectionner 60min, selon l’humeur... Il va
parfois jusqu’à jouer dans une salle à 180° pour être au cœur
de son public. Ce ne sera pas le cas à Monaco, mais qu’importe,
ce mec est fou, alors profitez-en !
Hassan de Monaco © DR
JEUDI 19 MARS : HASSAN DE MONACO
«Si rire est bon pour la santé, Hassan de Monaco est une véritable
cure de jouvence. Des phénomènes d’accoutumance
voire d’addiction ont été rapportés par le public !», nous indique-t-on
dans son pitch. Originaire du Maroc, arrivé sur
le Rocher tout bébé, Hassan de Monaco est infirmier anesthésiste
de formation. Pas de quoi en rire à première vue, et
pourtant… Dans son spectacle, le jeune trentenaire raconte,
avec beaucoup d’humour, de tendresse, d’énergie, son enfance
sur le Rocher et sa passion pour son métier au Centre
Hospitalier Princesse Grace. Véritable succès au festival
OFF d’Avignon 2019, Hassan de Monaco fait actuellement
la tournée des popotes en France, Belgique, Suisse et au Liban.
Ce serait dommage de le manquer à domicile.
VENDREDI 20 MARS : GIL ALMA
Alors lui, comme Kheiron, vous l’avez probablement vu à la
TV, dans la série Nos chers voisins sur TF1. Fort de ce succès,
et de quelques apparitions au cinéma, le beau Gil décide de
se lancer en 2012 dans le dur milieu du one man show avec
Born to be a star. Suivra en 2015, le spectacle La vie est belle,
preuve que le bonhomme est loin d’être un tocard ! En plus,
son spectacle est certifié 200% Naturel, sans OGM. Aucun
risque de ressortir avec une oreille au milieu du front ! Le
concept : nous sommes en 2051, la Terre est complètement
ravagée, mais Gil nous reçoit dans son salon, pépère. Puis
nous l’écoutons nous raconter nos vies passées, la famille
et l’éducation, nos rêves et nos complexes, sans oublier
l’écologie bien sûr, le tout avec un humour caustique et une
bonne dose d’improvisation.
SAMEDI 21 MARS : KEVIN & TOM
Ces deux-là reviennent à Monaco, après avoir assuré toutes
les premières parties de l’édition 2018. Kevin & Tom forment
un duo comique déglingué. Les mecs ont la particularité
de se parler sans jamais se comprendre… Les contresens,
les impasses intellectuelles et l’absurde sont légion dans
leurs spectacles où l’on voit se succéder tout une galerie de
personnages totalement perchés, tels des Laurel et Hardy
des temps modernes gavés au LSD. Comédiens, instrumentistes,
chanteurs, beaux gosses, les deux singuliers compères
se complaisent dans une crétinerie et une autodérision
salvatrice. Vous avez sans doute entendu parler de l’un
d’entre eux dernièrement : Tom Leeb représentera la France
lors du prochain Eurovision. Et ce n’est pas une blague ! Il a
très sérieusement sorti son 1er album, Recollection, au mois
d’octobre dernier. Ce spectacle pourrait tout simplement
être l’une des dernières, si ce n’est la dernière représentation
du duo, nous a appris Salim Zeghdar ! Pascal Linte
18 au 21 mars 20h, Grimaldi Forum, Monaco.
Rens : monaco-live-productions.com
Gil Alma © DR
Kevin et Tom © Pascalito
TOUTE UNE VIE EN BREF !
Bref, ce fut une bonne soirée ! Voilà comment certains d'entre vous résumeront le moment passé à Mougins, à la Scène
55, le 17 mars. Ce soir-là, Kyan Khojandi aura joué sur scène son dernier spectacle autobiographique, Une bonne soirée.
Il s'en est passé du temps depuis la révélation du comédien en 2011 dans la mini-série de Canal +, Bref. Dès ses débuts,
Kyan Khojandi, dans la peau d'un homme un poil paumé, stressé et maladroit, montrait les signes d'une personnalité
haute en couleur, drôle certes, mais souvent désespérante et désespérée. Eh bien, des années plus tard, Kyan Khojandi
chasse les idées noires, non pas en chantant (bien qu'il le pourrait), mais en multipliant les projets au gré de ses envies.
Ainsi, on le retrouve à la fois au cinéma, à la télévision ou sur scène, bref, partout. À tel point que le comédien de 36 ans
s'impose désormais en figure de proue dans le paysage culturel français. Quatre années après Pulsions, son one man
show au succès fulgurant, et plus de 200 dates dans l’Hexagone, Kyan Khojandi revient avec Une bonne soirée. Dans
cette nouvelle création, il déroule le film de sa vie, son quotidien familial, son parcours amoureux, ses choix de vie, les
bons comme les mauvais, ses joies, ses peines, bref, tout ce que la vie a semé sur son chemin. L’autobiographie drôle et
sensible d’un mec simple qui n'a rien trouvé de mieux pour rassembler les gens que de les faire rire aux éclats pendant un
moment. Boris Hennebelle
PATHELIVE.COM
Kyan Khojandi © Laura Gili
17 mars 20h30, Scène 55, Mougins. Rens : scene55.fr
Sur les conseils de la Commission paritaire des publications et agences de presse, pour que La Strada ne soit plus qualifiée de support publicitaire, retrouvez les informations pratiques en pages agenda.
SPÉCIAL FEMMES
2 / 15 MARS 2020 LA STRADA N°329
9
FÉMININ PLURIEL
D'une actualité brûlante, avec le mouvement #MeToo encourageant la prise de parole, la Journée Internationale
des droits des femmes du 8 mars marque une occasion de plus de célébrer les créatrices, celles qui ont choisi la
culture ou les médias pour s’exprimer. Retrouvez dans ce dossier une sélection de festivals et spectacles mettant
en avant leur force créatrice, leurs combats, leurs engagements, ainsi que des portraits de quelques-unes
d’entre elles qui, par leur propre démarche, montrent bien qu’il est impérieux qu’on les respecte en cette période
régressive à l’égard de leurs droits.
THÉÂTRALITÉ DU RÉEL
Emilie Pirdas est une comédienne chevronnée qui vient de créer le spectacle seule en scène, Un nénuphar dans ma
baignoire au sujet intime et universel : la bipolarité, qu’elle a connue au travers de son père… Le recul et l’empathie lui
ont permis de relever cette gageure. Le théâtre, pour elle, est plus qu’une passion, c’est une manière de vivre, de soigner,
d’aimer, de partager.
C’est sa mère qui inscrit la petite Émilie à des cours de comédie, au Théâtre
de l’Alphabet, à Nice, car elle la voyait inventer toutes sortes d’histoires
dans sa chambre d’enfant. Elle poursuivra dans cette voie jusqu’au Lycée
Bristol de Cannes où elle rencontre nombre de comédiens qui jouent aujourd’hui
dans la région. Elle monte sa première compagnie, Axe Libre, avec Émilien Urbac
(journaliste à l’Humanité) et Aurélie Péglion. Du théâtre engagé, ils jouent
Brecht, Camus (auteur préféré de son père)… Elle crée un 1er Seule en scène, avec
Isabelle Bondiau-Moinet et la Cie Alcantara. «On l’a joué en salle, mais aussi en
appartement. J’aime bien ce type d’expérience, j’aime bien m'amuser un petit
peu à droite à gauche, et trouver des lieux insolites pour jouer». Multipliant les
collaborations, elle travaillera pendant près de 8 ans avec la Cie Le Cri du Cœur,
où elle fait le clown, et tournera beaucoup en France, en Belgique et en Suisse…
Elle reviendra au théâtre avec la Cie Art En Ciel, où elle rencontre Corinne Raymond.
Naîtront les déjantés spectacles musicaux K-Barock (cf. couverture de La
Strada «Spécial femmes» n°289) et Nickel Sisters. En parallèle, elle joue Le secret
des Nénuphars, création de Gilles Février, au TNN et au Théâtre de la Criée en
2004. «J’aimais bien son approche théâtrale très naturaliste. J’ai eu une sorte
de formation très clownesque avec Le Cri du Cœur, mais en même temps j’aime
bien les choses très intimes et naturelles. Je trouve ça très important en théâtre
d’être le plus vrai, le plus sincère possible, de ne pas tricher avec le public.» En
2017, elle monte une nouvelle compagnie qu’elle nomme Un Poisson En Avril,
car elle est née un 1er avril. On reconnaît là son goût pour le burlesque. Elle y
développe notamment un «théâtre forum», où il est question de monter des
saynètes pour illustrer un concept comme le respect, par exemple, et quand le
conflit arrive à son paroxysme, les spectateurs deviennent acteurs aussi. Elle
a fait ça dans des établissements scolaires, à la Fac, à l’hôpital… «Je n’ai pas
pour but de réinventer ou de changer le comportement des gens, mais de semer
des petites graines. Et ça fait son effet ou pas… L’important est de poser des
questions». Son deuxième projet s’adresse au jeune public, Lily avec Christophe
Caissotti.
ODYSSÉE FANTASMAGORIQUE
Sa dernière création est ce fameux Nénuphar dans ma baignoire, seule en
scène écrit en collaboration avec Julie Villeneuve, et mis en scène par Dimitri
Hatton, sur la bipolarité de son père, mais aussi sur ses souvenirs d’enfance. Il
n’est pas question de théâtre documentaire, d’autobiographie ou de psychothérapie,
mais plutôt de théâtralité, ou comment raconter une histoire à partir de
cette bipolarité. Ici, les codes changent, on part de l’intime vers l’universel, on
croise le réel et l’imaginaire. «Je suis d’origine grecque par mon père, Constantin
Pirdas, et ma mère est anglaise. Du coup, j’ai pas mal d’influences un petit
Mélissa Prat © Flrian Lévy
Cette femme de théâtre a su, à force de ténacité et d’abnégation, réunir autour
d’elle toutes les bonnes volontés et tous les talents (l’indispensable Tony Munoz,
Marie-Caroline Regottaz qui réalise la robe du festival, Gabriel Martinez l’affiche…)
pour mener à bien cette aventure où théâtre, danse, concerts, performances, expositions
et conférences seront au programme du 5 au 14 mars, dans 11 lieux niçois
qui mettront en lumière la pluralité et la créativité dans l’Art et la Culture, la
mixité, le partage, le mélange des genres, la lutte contre les stéréotypes sexistes,
contre toutes les formes de violence faites aux femmes. Et l’ouverture est toujours
un moment très attendu du festival : le défi est de taille puisque l’an dernier Eva
Rami nous avait subjugués avec son seule en en scène T’es Toi qui, depuis, connaît
un succès amplement mérité ! Cette année, c’est au tour de Mélissa Prat de relever
le défi avec Métanoïa le présage du papillon (cf. encadré ci-contre). Olympia
Alberti, marraine honoraire du festival, évoquera Marguerite Duras lors d’une
conférence, et la comédienne Sarah Jalabert donnera à écouter des extraits de son
dernier roman Le Corps de Frontière. Dans une mise en scène d’Émilien Urbach, et
à l’aide de dessins d’Edmond Baudoin, Mandine Guillaume et Émilie Jobin retraceront,
avec Éclaboussure, une odyssée qui relie les différents rivages de la Méditerranée
et dénonce l’absurdité des politiques migratoires européennes. Une aventure
initialement narrée par Yasmina Farber dans son film C’est la goutte d’eau, par
ailleurs projeté au cinéma Mercury. Sœurs de Gérard Levoyer, nous permettra de
découvrir la nouvelle mise en scène de Françoise Olivier, alors que Julie Bargeton
évoquera avec humour l’identité de la femme dans Woman is coming. La danse
sera représentée par la Cie Instinct avec leur création Ainsi soient-elles à l’Espace
Magnan, qui accueillera également Huella, spectacle de danses « pluri’elles » de la
Cie Pimienta. Quant aux trois solos à l’affiche — Origine de Magali Revest, Ta Chair
de Morena Di Vico et Espérance de Florence Pageault —, ils investiront le Théâtre
Francis Gag. Du côté des spectacles musicaux, on découvra L’Ornithorynque, premier
projet d’Oriane, Premier Cri de Vallée, les chansons à textes d’Aurore Illien dans
Quand on vous aime comme ça, sans oublier What a Wonderful Trio de la facétieuse
Plume et la harpiste Cécile Bonhomme qui proposera L’Âme des Poètes avec
son ensemble Harpe Diem. Musique baroque, lecture et photographie s’entremêleront
au Palais Lascaris grâce à la viole de gambe d’Emmanuelle Catlin et à l’œil de
Stéphanie Chotia, dans Spleen Baroque. Mélange des genres toujours, entre vidéo,
musique et danse contemporaine, avec (A)cross du Collectif Exceedance de Sophie
Boursier. Et tandis que la Cie La Saeta (Sophie de Montgolfier, Emma Laurent et
Marie-Jeanne Laurent, accompagnées par Jean-Louis Ruf-Costanzo) rendra hommage
à Brigitte Fontaine dans Je suis immortelle..., le groove psychédélique des
Shakin’Mamas Orchestra bouclera cette 12e édition ! Des expositions, à retrouver
durant tout le festival, nous donneront à voir le travail de Svetà Marlier, dans sa
propre galerie, celui de Nathalie Broyelle qui se tiendra en la conviviale Orange
Bleue de Louis Dollé, ainsi que ceux de Tina de Rubia, Olivia Blanchard, Geneviève
Bozec et Moko Mad’moiselle au Théâtre Francis Gag. Olivier Gueniffey
5 au 14 mars, Nice. Rens : femmesenscenes.com
Émilie Pirdas © Eric Bénier-Brückel
Femmes en scènes
Libres, puissantes, engagées, élégantes, expressives, audacieuses, nécessaires, créatives, insolentes, convaincantes,
courageuses… elles seront en scènes pour la 12e édition de ce festival, créé et dirigé par Françoise Nahon.
peu à la Alice au pays des Merveilles. J’aime bien l’univers de David Lynch, ce
côté un petit peu fantastique. J'essaie d’intégrer cela dans mon projet. J’aime
bien les fantômes du passé, j’aime me questionner, j’aime cette écriture un petit
peu fragmentaire, instable, qui bouge un petit peu. Pour moi, les conflits intérieurs
sont intéressants, j'essaie de les poser sur scène. C’est assez universel pour
les gens. Quelque part, la vie est une tragédie qu’il faut faire en sorte de raconter,
mais d’une façon poétique et fantastique, tout en gardant cette dimension
intime. J’aime les contrastes, les paradoxes. Je n’aime pas les jugements tranchés,
je n’aime pas forcément le noir et le blanc, j’aime le gris aussi !» Émilie est
tout à fait intarissable lorsqu’elle évoque sa passion théâtrale, mais nettement
plus réservée sur sa vie de femme.
Maman célibataire d’un petit Anao, qui va avoir 8 ans. Sa naissance a été marquée
par « le sceau du père », car elle a fait une psychose puerpérale à sa naissance,
avec deux mois difficiles de délires où elle cherchait son père, décédé
lorsqu’elle avait 24 ans. «On avait une grande fusion et comme j’étais la petite
dernière, je ne comprenais rien en fait. Ma mère disait parfois : «ce n’est pas
papa, c’est la maladie». Petite fille, ça m’a marquée pendant longtemps. C’est
des questions que je pose dans le spectacle et les gens s’y retrouvent, notamment
les personnes bipolaires ou les associations. Après le spectacle, j’ai plein
de gens concernés par ce trouble qui viennent me voir, mais vous n’avez pas
une étiquette sur le front ! Ça leur fait du bien parce qu’il n’y a pas de jugement.»
Émilie est auteure, comédienne, metteure en scène, clowne, entrepreneure et
mère célibataire. Elle parvient à assumer production, factures, contrats pour la
compagnie, bien aidée par Christophe Caissotti. «Je suis bien entourée quand
même», reconnaît-elle. Le plus difficile est d’assumer la culpabilité de ne pas
être avec lui lorsqu’elle part jouer ou travailler, car elle vit seule avec son fils. «Il
y a beaucoup d’hommes qui comprennent qui je suis, parce qu’il y a eu un tournant
dans ma vie où j’ai eu ma psychose et je me suis séparée du père de mon
fils. Aujourd’hui, je ne suis plus dans la psychanalyse, je suis plutôt dans la «neurologie»
pour expliquer pourquoi j’étais toujours attirée vers quelque chose qui
ne me correspond pas. Et un jour je suis tombée sur Christophe, qui est dans la
compagnie. On forme vraiment un super binôme, mais on ne vit pas ensemble…
Ça matche hyper bien, même si au tout début, je ne voulais pas être avec lui…
Puis j’ai accepté d’aller vers quelque chose de plus simple, qui me fait du bien.
Du coup, le fait de vivre chez moi, c’est parce qu’il y a des moments où j’ai envie
d’être toute seule, et lui pareil. Il y a une question de communication aussi, il faut
de la communication non violente, ça aide au dialogue !» Michel Sajn
Un nénuphar dans ma baignoire : 6 mars 20h30, Lavoir Théâtre, Menton / 23 mars 14h30,
Théâtre Francis Gag, Nice. Rens : cupea.fr
OUVREZ LA CAGE AUX PAPILLONS !
Bien décidée de prendre son envol en tant que créatrice et interprète
de son propre texte, Mélissa Prat affronte avec Métanoïa, le présage du
papillon une thématique ô combien d’actualité : la toxicité d’une relation
amoureuse et donc les violences conjugales. Issue du Conservatoire
de Nice, passée ensuite par l’École Supérieure d’Art Dramatique de Paris,
Mélissa Prat s’est déjà illustrée à maintes reprises à Anthéa avec le Collectif
8 (L’homme qui rit, Le Château, L’île des esclaves, George Dandin…)
et dans les mises en scène de Daniel Benoin (Élise dans L’Avare, Bérénice
dans Tu te souviendras de moi…). Avec cette création, qui inaugurera
le festival Femmes en Scènes le 6 mars au Théâtre Francis Gag, elle
s’attaque à l’amour et sa nocivité. Car, si l’amour est le territoire de la
rencontre, celui où l’ajustement des choses oblige en principe à un « en
commun » différencié, ce n’est pas toujours hélas le cas… Comment se positionner,
trouver sa place et s'affirmer face à un autre tant aimé qui nous
dépossède de nous-mêmes ? Autant de questions que Métanoïa soulève
par de multiples « conversations » que la comédienne aura alternativement,
tel un va-et-vient musical, avec son cœur et sa tête. Pour son 1er
seule en scène, Mélissa Prat a réuni une équipe de choc autour d’elle :
elle est dirigée par Bénédicte Allard (que l’on a pu voir récemment en
tant que comédienne-chanteuse dans le Sherlock Holmes de la Machine),
elle a confié les lumières et la conception du décor à Samuèle Dumas
(Collectif 8, La Machine), le prolifique artiste pluridisciplinaire Clément
Althaus signe la musique tandis que Sophie Visentin réalise le costume
de Mélissa. Guillaume Pissembon a apporté son regard technique alors
que Marie-Pierre Genovese a déployé tout son savoir-faire au niveau de
l’expression corporelle. Cette conjonction de talents réunis dans Métanoïa
vous permettra de découvrir comment réussir à nous rapprocher de
nous-mêmes, et de vous convaincre de prendre le large pour exister à la
lumière et être plein d’espoirs !
17 mars 20h30, Scène 55, Mougins. Rens : scene55.fr
Sur les conseils de la Commission paritaire des publications et agences de presse, pour que La Strada ne soit plus qualifiée de support publicitaire, retrouvez les informations pratiques en pages agenda.
SPÉCIAL FEMMES
10 2 / 15 MARS 2020 LA STRADA N°329
POURVU QU'ELLE SOIT JAZZ
Le jazz comme destin, la musique comme chemin, le partage et l’humain comme éthique… C’est le parcours exceptionnel
d’une passionnée qui dirige le service du jazz et des musiques actuelles à Nice : Frédérica Randrianome-Karsenty.
Enfant voyageuse, car sa mère travaillait pour le ministère des Affaires
étrangères, elle se pose en 1992, à 14 ans, au Lycée international de Valbonne,
l’un des deux seuls internats du département où les élèves pouvaient
aussi rester le week-end. C’est grâce à son prof de musique, Jean-François
Jacqominot, qu’elle découvre le jazz en participant au Big Band qu’il avait
monté. C’était son échappatoire, elle y occupait la place de chanteuse soliste.
Cette expérience déterminera son destin et l’aidera à comprendre que chanter
la rend vivante, transgressant avec une éducation très stricte : «Pour beaucoup,
l’internat résonne comme une punition, mais pour moi ça a été le bonheur et la
chance de ma vie.» Les profs ne s’y trompent pas et l’encouragent. «La musique
m’a vraiment tout apporté, le pouvoir d’être libre, de m’exprimer, de comprendre
qu’on avait le droit d’avoir des émotions, de les partager. En fait, c’est
une forme d’éducation. Qu’est-ce que la pudeur ? Jusqu’où peux-tu provoquer ?
Qu’en est-il de la sensibilité des autres, du rapport à l’autre ?»
Après le Bac, elle débarque à Nice, seule. Elle qui était habituée à mettre les pieds
sous la table, la voilà lancée dans le grand bain. Elle commence des études en
Fac de Droit, pour «rentrer dans le moule», mais ce n’est pas vraiment son truc,
elle qui est une rêveuse. En visite à la Fac de Lettres, elle croise deux «allumés
géniaux», Patrick Accola et Yannick Geoffroy, qui dirigent le département ACL
(Art Communication Langage). Il est important pour elle de faire des études pour
valider quelque chose, mais ne pense qu’à une chose à l’époque, chanter. Elle
gardera toujours de cette époque la peur de ne pas se suffire à elle-même, la
peur de ne pas manger. Une peur qui la pousse à chercher un plan B à la musique.
C’est une des raisons qui lui font énormément respecter ceux qui ont pris le risque
de ne vivre que de leur musique, elle qui n’a pas été capable d’assumer ce choix.
Elle déménage alors dans le Vieux-Nice, au 11 rue Droite, l’immeuble de Dick Rivers.
Un signe ? Elle trouve là une ambiance «village», tout le monde se connaît
et les gens de l’immeuble font même le bœuf entre voisins. Une voisine l’attend
souvent quand elle rentre de la Fac et ouvre ses fenêtres pour l’entendre chanter.
En face, habite Sir Ali, le directeur de TSF Jazz de l’époque, qui lui propose de venir
chanter pour la Fête de la musique organisée sur la place Saint-François, où
se trouvent les locaux de la radio. C’est ainsi qu’elle débute un stage dans cette
antenne locale, où elle apprend les métiers de la radio de A à Z. Elle y restera
finalement 7 ans, animant les après-midis, les décrochages, l’agenda… Une manière
pour elle de découvrir les festivals et acteurs du jazz de la région. Un rêve
éveillé pour elle ! En 2009, elle se rend pourtant compte que ce n’est pas la radio
qu’elle aime, mais le jazz lui-même, et décide de créer son propre média : rivierajazzclub.com.
Si aujourd’hui, c’est chose banale, à l’époque c’est très courageux.
Elle a la chance d’avoir des parrains exceptionnels : en France, Richard Galliano,
à l’international Marcus Miller.
L’ESPACE PUBLIC COMME TERRAIN DE JEU
Toutes les pièces de théâtre ne se jouent pas forcément sur une scène, et parfois même pas dans un théâtre du tout ! Depuis
2011, Édith Amsellem créée des spectacles destinés à ne pas être joués sur des planches, mais dans des lieux qui “révèlent
des images mentales communes à tous, et en suggèrent aussi d’autres, plus intimes, plus enfouies”. Pour Virginia à
la bibliothèque, Édith Amsellem prend possession des lieux dédiés aux livres, notamment la médiathèque Albert Camus
à La Valette, à l’occasion de la soirée Femme à l’honneur, le 5 mars. Cette nouvelle création s’inspire du roman Un lieu à
soi de Virginia Woolf. La romancière anglaise, dont l’écriture du «flux de conscience» marquera le 20e siècle, admettait
volontiers qu’il existait un lien entre son écriture et ses problèmes psychiatriques. Harcelée par des phases dépressives
de plus en plus rapprochées, elle mit fin à ses jours en 1941. Edith Amsellem veut amener le spectateur dans cette folie en
le faisant entrer dans une bibliothèque semblant ne pas être de ce monde. Pourtant, d'apparence ordinaire avec ses étagères
remplies de livres, le lieu est hanté par les esprits des différents écrivains de ces ouvrages. Ne soyez donc pas étonné
de voir une table bouger derrière vous ou bien une horloge qui s’emballe. Edith Amsellem vous invite à une expérience inédite
! Si certains sortent des théâtres pour montrer leur représentation, d’autres y entrent, mais ne montent pas sur scène.
C’est dans le hall du Théâtre Marélios que Lucile Jourdan (Cie Les Passeurs) interprétera le 1er volet de la trilogie sur les
addictions : Héroïne(s). Trois seules en scène, écrits par trois femmes différentes, mais joués par une seule comédienne.
Lucile Jourdan se mettra ici dans la peau de Livia, jeune femme alcoolique… Tanguy De Carvalho
Virginia à la bibliothèque : 5 mars 18h30, médiathèque Albert Camus / Héroïne(s) #1 : 5 mars 20h30, Hall du Théâtre Marélios. La
Valette du Var. Rens : FB culture83160
CHARMASSON
G U IT A R E
GORELLI
PAROLE
Poéjazzy
MEDIATHEQUE NOAILLES
CANNES
SAMEDI 7 MARS 18H 30
WOMEN ON STAGE
10 ans déjà ! Joyeux anniversaire à l’association Women
on stage qui fête cette année sa dixième année d’activité…
Et rendez-vous le 7 mars au Shapko, à Nice. Créée
en 2010 par la chanteuse et guitariste Nadia Scaillet,
du groupe Nadiamori, cette association a pour but de
réunir sur scène chaque année, à l’occasion de la Journée
de la femme, quelques-unes des chanteuses, musiciennes,
danseuses, etc., les plus inspirées de la Côte
d’Azur. Le 7 mars prochain, c’est le Shapko Bar, au 5 rue
Rossetti dans le Vieux Nice, qui sera une nouvelle fois
l’hôte de cette manifestation festive qui tous les ans réaffirme
son soutien aux mouvements pour les droits des
femmes, dans le swing et la bonne humeur ! Pour fêter
dignement ce 10e anniversaire, un copieux menu a été
concocté, jugez-en plutôt : Nardjes Asheg, Claire Deval
& Gabriel Anfosso, Marjy F Trio, Stecie Peck, Tipsy Chicks
Quartet, Rap-A-Delic, Goldfingers, Melissa Trinidad et
Dayana. Neuf groupes, neuf styles différents, du swing
au rap, de la chanson française au rhythm & blues, du
funk au latino, du jazz au blues, en passant par le disco,
toutes les musiques seront présentes, incarnées par de
jeunes femmes aux personnalités fortes et créatives, et
à la présence scénique certaine. Un véritable gynécée de
musique, un cocktail d’anniversaire à savourer sans modération.
Je terminerai en citant très justement l’un des
titres de Nadiamori : Champagne ! Gilbert d’Alto
7 mars 20h, Shapko Bar, Nice. Rens : FB Women on Stage &
06 59 69 91 58
Frédérica Randrianome-Karsenty © Alain Karsenty
Toutes les femmes ne sont pas Ève, Louise Michel, Marie
Curie, Rosalind Franklin, Rosa Parks, Jacqueline Auriol,
Clara Schumann, Margaret Hamilton, Simone de Beauvoir,
Brigitte Engerer, Agatha Christie, Simone Veil… Mais
toute femme est créatrice dans sa vie. Et si certaines ont
inscrit leur nom dans la postérité, d’autres, inconnues ou
dans l’ombre de l’Histoire, apparaîtront peut-être un jour
aux yeux de tous grâce à une œuvre ! C’est la mission que
s’est donnée Claire Bodin en créant le festival Présences
Féminines, dont la création résultait de la « découverte
fortuite et bouleversante qu’il existe des milliers de noms
et d’œuvres de compositrices, d’un enthousiasme à l’idée
d’effectuer une telle plongée dans un univers si peu exploré,
de l’intuition qu’il y avait des trésors à partager et d’un
profond sentiment d’injustice à laisser tout cela dans l’obscurité
», indique-t-elle. Le festival s’ouvrira le 17 mars, avec
des œuvres d’Amy Beach, Fanny Mendelssohn et Rebecca
Saunders interprétées par le Quatuor Diotima.
10 ans en 2020 ! Pour l’occasion, Présences Féminines s’associe
à la Scala de Paris. Une partie des concerts du festival
seront repris à Paris le 16 mai : tout d’abord, le récital de
Célia Oneto-Bensaïd sur des pièces pour piano, d’après des
lectures de Dante, de Marie Jaëll, et la création française de
Number 1 de Camille Pépin (24 mars). Puis les concerts du
Quatuor Van Kuijk (27 mars) et de l’accordéoniste Pascal
Contet (28 mars). Tous deux interpréteront respectivement,
et en créations mondiales, O God ! et Over the sky d’Edith
Canat de Chizy, première compositrice membre de l’Institut
Deux ans plus tard, Frédérica propose un partenariat au Nice Jazz Festival. Deux
semaines plus tard, on lui propose à son grand étonnement un poste d’attachée
de presse, elle qui n’a jamais fait ce métier : «C’était assez marrant parce que je
n’avais jamais passé d’entretien d’embauche ! Je me suis dit qu’il avait dû y avoir
un malentendu et j’expose mon cursus. Au bout de 10 minutes, on me dit «c’est
bon, vous me plaisez». En fait, cette personne était morte de rire, je devais être
complètement à côté, je devais tellement sortir du lot que ça lui a plu… En fait
d’une mission qui devait durer 6 mois, je n’en suis plus repartie !». Elle commence
donc comme responsable presse, puis passe responsable de production et devient
adjointe au directeur, pour passer directrice en 2014. D’ailleurs, quand la
direction du festival a été créée, la ville y a adjoint les musiques actuelles, plaçant
ainsi le jazz dans un mode évolutif au lieu d’en faire une musique figée dans
son Histoire. «La ville de Nice a le jazz dans son ADN depuis toujours, il y a toujours
eu des concerts de jazz, l’été et le reste de l’année. L’idée était vraiment de
leur donner une identité plus forte et de les faire vivre et résonner dans toute
la ville. On a donc créé le label Nice Jazz festival Session. Le public qui y vient
est une véritable famille, car il y a quand même un vrai cercle, un vrai jazz club
dans la région…»
À l’occasion de la réalisation du livre sur les 70 ans du festival de Jazz de Nice en
2018, elle interviewe André Ceccarelli qui l’a connue adolescente, qui l’a vue évoluer,
passant de la radio, à la presse, puis à la programmation, et même à la photo
(elle a fait la première exposition de la Cave Romagnan). Quand il lui demande ce
qu’elle n’a pas fait dans ce milieu, elle lui répond : «un album». Il la connaissait depuis
20 ans, mais ne savait pas qu’elle chantait. Il lui propose alors d’en enregistrer
un. Au début, elle croit qu’il plaisante, mais non, “Dédé“ va lui produire un album,
qu’ils enregistreront courant 2020-2021. Depuis, il l’appelle régulièrement pour
lui dire qu’il a trouvé tel musicien, qu’il a trouvé tel studio, etc. Et qu’en dit son
mari, qu’elle a rencontré au lycée international de Valbonne quand il était interne ?
«Bah, c’est comme tous les mecs. Il ne se rend pas compte de ce que c’est. Mais
j’ai une grande chance, car il m’a permis d’avoir du temps pour me réaliser. Dès le
début, je savais que ce serait mon mari et le père de mes gosses, même si lui ne le
savait pas encore !» Frédérica est une passionnée, une amoureuse, une rêveuse…
Elle a passé tous les obstacles avec cette grâce que lui a donnée le jazz. Partie
de chez elle à 14 ans, femme de couleur, elle cumulait un autre «handicap» : son
poids. Mais elle a gagné, sur tous les tableaux, prouvant que rien n’est impossible
: être une femme et diriger, avoir une passion et en vivre, être de couleur
et s’en sortir. Elle est même parvenue à vaincre son surpoids, toujours zen, à son
rythme… Son secret ? Sa féminité, sa bienveillance, sa passion, son humanité et
le jazz. Pour une fois, c’est une «gentille» qui gagne. C’est si rare qu’il fallait le
signaler ! Michel Sajn
Une décennie de Présences Féminines !
Du 17 au 28 mars, le festival crée par Claire Bodin proposera de nombreux concerts
et conférences à Toulon, La Garde, La Valette et Le Pradet. Plus d’une trentaine de
compositrices de diverses époques et nationalités sont à l’affiche !
Edith Canat de Chizy © C.Daguet
Quatuor Diotima © Verena Cheng
de France, en résidence de Présences Féminines 2020. Née
le 26 mars, le festival célèbrera l’anniversaire de la compositrice
française, avec un double programme en clôture : la
projection du film Edith Canat de Chizy, un portrait d’Eric
Darmon à 17h30, et le concert Cori, Féminins pluri-elles
avec le Chœur Spirito.
Nous retrouverons aussi Isabel Villanueva à l’alto, « instrument
dont le timbre est le plus proche de la voix », explique
Claire Bodin, et François Dumont, merveilleux pianiste, très
remarqué à la Tour Royale. Le 20 mars, ils interpréteront des
œuvres de Rebecca Clarke, Golfam Khayam, Edith Canat
de Chizy et Dobrinka Tabakova. Le 22 mars sera une journée
Compositrices au long cours… et contes de fées, de 10h à
19h, avec 19 jeunes artistes, femmes et hommes, sélectionnés
sur près de 150 à avoir répondu à l’appel à projets. « Venez
découvrir leur talent et les œuvres de plusieurs jeunes
compositrices, dans des formations souvent inhabituelles
et partager cette journée exceptionnelle entre moments
musicaux, contes de fées d’autrices et autres propositions
surprises ! » annonce le Festival. Signalons enfin une autre
création mondiale d’Edith de Canat de Chizy, Beyond pour
flûte et trio à cordes, le 25 mars au Théâtre Liberté, par
l’Ensemble Helios, avec Françoise de Maubus à la harpe.
Un programme dédié à six compositrices : quatre du passé,
deux du présent… Comme un symbole ! Claudie Kibler Andreotti
17 au 28 mars, Toulon, La Garde, La Valette et Le Pradet.
Rens : presencesfeminines.com
gratuit rens. «la mer parle» 06 07 36 91 98
Sur les conseils de la Commission paritaire des publications et agences de presse, pour que La Strada ne soit plus qualifiée de support publicitaire, retrouvez les informations pratiques en pages agenda.
Dorothée Marro est née et a vécu à Nice Nord. Elle allait au collège Henri
Fabre en classe info pour élèves à haut potentiel. Sélectionnée dès le
CM2, elle a suivi ce cursus «spécifique» jusqu’en Terminale. Après son bac,
elle part à Toulon, puis en Espagne et choisit de faire une préparation HEC qui ne
l’inspire guère. Elle fait beaucoup de danse classique à cette époque. Son rêve
est alors de devenir danseuse étoile, mais un genou capricieux la forcera à trouver
une autre passion. Par dépit, elle se lance alors dans les études supérieures.
Elle aime déjà la littérature, mais n’a pas encore cette passion du journalisme.
C’est à l’occasion d’un stage en entreprise pour HEC qu’elle part pour Paris et
atterrit dans une agence «Magic Garden», une des premières qui travaillait officiellement
sur des soirées electro importantes : «Je ne connaissais personne à
Paris, c’est la première fois que j’arrivais seule, que je prenais le métro, etc. Mais
j’ai été tout de suite très bien accueillie, même si Paris, c’est une autre vie, un
monde de requins où il faut beaucoup bosser… Mais ça m’a plu !» Premier coup
du hasard : elle rencontre un caméraman qui lui dit que l’on cherche une stagiaire
à France 5, pour une émission culturelle, Cult, qui ciblait les 15-35 ans à
propos des cultures urbaines, du «lifestyle». Très rapidement, on lui donne des
missions, elle va sur le terrain. Elle se régale. Elle retrouve un stage pour une
autre émission de France 5 sur l’Europe : 25 à table. Elle est immédiatement
engagée après son stage. Elle se retrouve alors avec un travail, avant même
d’avoir passé ses diplômes de fin d’année à Montpellier.
Elle restera une dizaine d’années dans la capitale à travailler pour les plus
grandes agences de presse et de production TV qui conçoivent des reportages
et des documentaires pour Envoyé Spécial, Zone Interdite, Enquête Exclusive…
Elle entame alors une réelle carrière de journaliste d’investigation. Elle n’aime
pas les sujets brefs, frontaux, mais se découvre un goût pour les enquêtes en
«immersion», travaillant avec des pompiers, des policiers, participant à leurs
interventions : «Pour Enquête Exclusive, j’ai suivi pendant un an les gardiens de
la paix sur le terrain où, par exemple j’ai vu un type se suicider en direct. J’avais
25/26 ans.» L’impact de cette tragédie l’a profondément marquée, comme l’enquête
sur les jeunes filles mineures délinquantes pour Zone Interdite, et révélera
chez elle une qualité particulière pour le traitement des faits divers. «Les gens
qui se confient à moi doivent voir que je m'intéresse sincèrement à eux. C'est
important, car parfois les journalistes peuvent l’oublier pour rester focus sur
leur sujet. Ou peut-être n’ont- ils pas le temps ? C’est aussi ça qui fait la différence.
En fait, je suis dans la simplicité, le partage. Lors du sujet sur les mineures
LE POINT G DE LA CHATOUILLEUSE
Un spectacle de chansons éroticomiques pour fêter la journée de la femme, ça fait plaisir ! Parce que oui, ces mesdames
ont parfaitement le droit de jouir à leur guise… des bons moments que nous offre la vie. La chatouilleuse
des âmes pudiques, virtuose du théâtre musical humoristique, revient dévoiler les trémolos de partitions vierges de
toute censure et rendre hommage au désir jusqu’à la coda de l’extase. En 69 minutes renversantes, Laetitia Planté
nous propose de faire un point sur le lien étroit qui unit Eros et la musique. Un mélange d’audace, de sensualité,
d’humour, de digression et de poésie, en mémoire de ce bon Docteur Grëfenberg, découvreur du précieux Point G…
SPÉCIAL FEMMES
délinquantes, une fille et un père de famille se sont confiés à moi comme ils ne
l’avaient jamais fait avec la police, ou même avec leur famille. Parfois, il y a
des choses qui se déclenchent. Ça ne s’explique pas, c’est un mélange d’écoute,
d’empathie…»
Pour supporter les chocs durant ces 10 années, le théâtre lui servira de «thérapie».
La créativité a jalonné sa carrière : la danse, le théâtre et même le cinéma.
Il y a un peu plus d’un an, elle interprétait un des rôles principaux dans
un long-métrage en Corse, La vie ou la pluie de Lavinie Boffy. Cette réalisatrice
ajaccienne a écrit et réalisé cette fiction TV retraçant son enfance au sein d'une
famille constituée uniquement de femmes.
2 / 15 MARS 2020 LA STRADA N°329
BAROUDEUSE DE CHARME
Dorothée Marro est une trentenaire, jeune maman, journaliste chevronnée. Sous ses airs d’actrice, de mannequin,
se cache une âme sensible, mais aussi une femme qui n’a jamais eu peur d’aller sur le terrain, même dans des
conditions difficiles. Ses documentaires sont à son image, humains et authentiques, tant elle sait écouter les
gens et recueillir certains secrets qu’elle partage comme un cadeau.
Dorothée Marro © Jessica Jager
LES DIFFICULTÉS D’ÊTRE FEMME DANS CE MÉTIER
«À Paris, j’ai dû me battre, j’étais essentiellement entourée de mecs de 40-50
ans qui faisaient beaucoup de reportages. Mais des hommes qui ont cru en
moi, mes mentors étaient des mecs… Antoine Robin, un rédacteur en chef, le
premier, qui m’a remarquée sur l’émission Cult, et Nicolas Valode, ensuite,
quand j’ai travaillé pour les boîtes de production, etc. Ce sont des hommes
qui m’ont fait confiance, parce qu’à Paris il y avait aussi ce complexe de la «
fille qui vient de province».
L’accent est un peu parti depuis, je ne sais pas si je l’ai fait exprès ou si ça s’est
fait inconsciemment. Je bossais comme une folle, je rentrais chez moi à 23h/
minuit tous les soirs. Je restais dans les salles de montage. Il fallait vraiment
prouver que j’étais là. Les reportages ont fait la différence par eux-mêmes.
J’avais de super audiences, j’ai même battu des records. À l’époque où j’avais
fait ce sujet sur les filles délinquantes en prison, Mélissa Theuriau, la femme
de Jamel Debbouze, présentatrice et rédactrice en chef de l’émission Zone
Interdite, m’a applaudie à la fin de la projection !» Une reconnaissance professionnelle
rare pour Dorothée.
ET MAINTENANT ?
«J’ai eu mon fils, Joseph, qui a maintenant 22 mois, et que j’ai gardé avec moi
jusqu’à sa rentrée en crèche, à 20 mois. J’ai continué à faire mes reportages
et montages avec lui. Les jours où j’étais en tournage, on me le gardait. On
peut allaiter et continuer à bosser, c’est ce qu’il faut se dire ! Je suis en pleine
forme, j’ai le temps de faire du sport, d’aller au boulot, d’être à fond. J'essaie
de lui donner tout mon amour, j’ai envie d’être là pour lui. Je partage tout
avec lui, je l’emmène avec moi au musée, à des vernissages…»
Elle vit aujourd’hui à «la maison», à Nice. Elle revenait régulièrement l’été, la
ville lui manquait. Elle continue à travailler avec des sociétés de production,
comme elle le faisait par le passé à Paris, toujours pour faire des documentaires,
en assurant les aller-retours. Elle travaille également pour Azur TV
(canal 31 de la TNT) où elle réalise deux émissions : Immersion, qui correspond
un peu à son goût pour le terrain (tous les jeudis à 19h30) et L’Emission, où
elle interviewe les gens qui font l’actualité culturelle de la région (tous les
mercredis à 19h45). Michel Sajn
11
6 mars 21h, Café-théâtre La 7e Vague, La Seyne-sur-Mer. Rens : cafetheatre7vague.com
Mars comme Matrimoine
Mars aux Musées, le festival culturel organisé par les étudiant.e.s pour les étudiant.e.s,
et accessible à tous, dédie sa 19e édition aux femmes : 8 femmes, 8 musées, au travers
de huit événements organisés dans la ville, du 12 au 27 mars.
Si le mois de mars est associé aux luttes pour les droits
des femmes, c'est désormais tout au long de l'année
que nombre d'initiatives et d'expositions mettent en
lumière les apports et l'héritage, comme la création et
les recherches actuelles des artistes femmes.
C'est dans ce contexte que s'inscrit la 19e édition du
festival Mars aux Musées, en présentant un parcours
original qui entrelace différentes temporalités, de
la Préhistoire, à la création contemporaine. Voici
quelques moments forts du programme, dont vous
pouvez retrouver le détail sur le site officiel : marsauxmusees.fr.
L'inauguration du festival, au Palais
Lascaris, sera musicale : du baroque, à l'électro, aux
compositions interactives, différents concerts mêlant
le classique aux créations les plus contemporaines,
portés par un hommage à la compositrice Barbara
Strozzi. Des médiations autour des femmes présentes
et représentées au palais Lascaris, telles que La Clementina,
Cléopâtre, Psychée, seront menées par les
étudiant.e.s tout au long de la soirée… À Cimiez, le
parcours artistique du Musée Archéologique est pensé
autour de la figure d'Antonia Minor, personnage historique
et emblématique de Cemenelum. Les médiations
seront théâtralisées et dansées, avec pour fil conducteur
les récits mythologiques...
tion de leur image, au corps social et politique, les
femmes ont bouleversé les carcans normés de l'art.
Elles ont ainsi été pionnières, dans l'art performatif
par exemple.
Au MAMAC, la soirée s'articulera autour de l'une de
ses figures majeures, Niki de Saint Phalle, avec des
moments forts tels que la performance dansée de la
chorégraphe et danseuse Marie-Pierre Genovese, puis
celle d'Emmanuelle Pépin, ainsi qu'une performance
théâtrale sous forme d'un dîner débat à la manière
d'une soirée des nouveaux réalistes. Tout au long de
la soirée se tiendront des médiations autour de l'influence
des femmes dans les collections du musée. Un
atelier-débat animé par Sophie Raimond et Laurent
Moretti interrogera la représentation des femmes
avec des citations et des slogans. La recherche dans
toutes les disciplines met à jour les grandes oubliées,
les exclues et « invisibilisées » de l'Histoire. Les chiffres
sont encore très loin d'être probants (1), mais pour autant
la société progresse. Et, désormais, l'Histoire devra
s'écrire et se conjuguer au féminin pluriel. Daphnée
Albert
12 au 27 mars, musées de Nice. Rens : marsauxmusees.fr
(1) Rapport 2018 du Haut Conseil à l'Egalité entre les femmes
et les hommes. Quelques chiffres : 60 % des dipômé.e.s d'école
d'art sont des femmes seules, 20% des femmes sont aidées par
les fonds publics, seuls 20 % des femmes sont programmées,
seuls 20% des femmes dirigent les institutions et seuls 10 %
d'entre elles sont récompensées (prix et distinctions). Source :
vie-publique.fr/rapport/37164-inegalites-entre-les-femmeset-les-hommes-dans-les-arts-et-la-culture
CINEMA
VARIETES
5 bd Victor Hugo
06000 NICE
CINEMA
RIALTO
4 rue de Rivoli
06000 NICE
CINÉMA RIALTO - V.O.
DIMANCHE 8 MARS
EN AVANT-PREMIÈRE
PINOCCHIO
DE MATTEO GARRONE
AVEC ROBERTO BENIGNI
Le Musée Terra Amata accueillera Bruit originaire, une
exposition de l'artiste contemporaine Charlotte Pringuey-Cessac
(cf. article Ça fait du bruit ! en page 14).
Vous pourrez de même visiter les réserves et découvrir
les collections de Vénus préhistoriques. Un concert de
Bruno Desbiolles conclura la soirée autour d'un buffet.
Du corps privé et de l'espace intime, à la réappropria-
avantpremières
rencontres
débats
comédiens
réalisateurs
VOST
sorties
SPÉCIAL FEMMES
12 2 / 15 MARS 2020 LA STRADA N°329
QUELQUE CHOSE À TE DIRE
Valérie Pellegrini est une femme libre, qui a toujours écrit, pour son métier de communicante,
pour son fils qui fait du rock, et désormais pour le théâtre. Sans complexe, elle ne compte pas
sur l’espoir, car le désir de partager suffit à animer cette auteure incorrigible.
Valérie a suivi une formation d’attachée de presse ; elle a tenu pendant 15 ans le
service de presse du Comité Régional du Tourisme (CRT). Elle a par la suite monté
sa propre agence tout se dirigeant petit à petit vers l’écriture, certains journaux
comme Nice Matin, ou magazines nationaux essentiellement féminins ou touristiques,
pour des sujets culturels, d’art de vivre et de tourisme, commençant à la solliciter. «Je ne
sais toujours pas compter, mais les mots m’ont toujours passionnée», déclare-t-elle avec
ironie. «Je pense que mon père m’a baladée au pays des mots très tôt en m’amenant au
Salon du livre de Nice notamment». Elle a commencé par des poèmes et a fini par écrire
un livre, Ni dupe ni soumise, témoignage d’une femme quadra qui fait le bilan de sa vie,
des enfants, des amis, des amours, du sexe, des sorties, des rencontres… Sa plume trempée
dans l’humour lui a valu un succès d’estime. «La vie est un vrai cadeau dont le nœud
est un peu difficile à défaire parfois». Cet exutoire l’a quelque peu libérée, mais le naturel
revenant toujours au galop, elle a commencé à écrire des textes pour le groupe de rock de
son fils, Walk On. C’est là qu’elle a eu un coup de foudre pour une chanson de Zazie, Jour J,
dont elle est fan, et qui lui a inspiré une pièce de théâtre dont elle a bouclé l’écriture en à
peine 2 mois, avec l’aide de son fils, par ailleurs réalisateur et metteur en scène, diplômé
de l’ESRA Côte d’Azur. Quelque chose à te dire, mise en scène par Julien Musarella, a été
jouée à guichet fermé, le 18 janvier au Théâtre Francis Gag. Elle est à nouveau programmée
le 18 avril au même endroit. Mariée depuis seulement un an et demi, elle n’aurait pas
pu écrire ce texte plus tôt : «C'est parce qu’aujourd’hui j’ai 53 ans que j’ai réussi à écrire ce
texte-là. Il est plein de mon expérience de femme. (…) Parce que j’ai l’âge que j’ai, j’ai réussi à
répondre des questions sur l’engagement. Est-ce que c’est le bon moment ? S’engage-t-on
de la même manière à 20, 30, 40 ou 50 ans ?»
Conception, réalisation, photographie : Gabriel Martinez - Modèle : Melissa Prat - Théâtre Francis-Gag : licence n°1-1019614
Collectif Femmes en Scènes
F E S T I VA L
F E M M E S
E N
S C E N E S
5-14 mars 2020
12 e
Valérie Pélégrini © DR
T H É Â T R E F R A N C I S - G A G - E S P A C E M A G N A N - C I N É M A L E M E R C U R Y
L A P R O V I D E N C E - T H É Â T R E D E L ’ I M P A S S E - T H É Â T R E D E L A C I T É
L E M U S É E D E L A P H O T O G R A P H I E - P A L A I S L A S C A R I S - B I B L I O T H È Q U E L O U I S N U C É R A
É C O L E D ’ A R T S O R A N G E B L E U E - S V E T À G A L L E R Y
Renseignements et réservations : www.femmesenscenes.com
THÉÂTRE
DANSE
CONCERTS
PERFORMANCES
EXPOSITIONS
CONFÉRENCES
LECTURES
Quelque chose à te dire © 18 Janvier 2020 TFG - KC
LA FAMILLE, QUESTION CENTRALE
Julien, son fils, a 23 ans. Elle l’a élevé seule pendant 20 ans, une autre sorte d’engagement...
«C’est un engagement par rapport à un enfant même si tu t’engages auprès d’un père que
ton enfant aura toute sa vie, que tu choisis le plus dignement possible (…) Parfois, on choisit
plus le père que l’homme qui va t’accompagner dans la vie, et ça a été un peu mon cas...» La
question de la reconstruction familiale est centrale dans sa pièce, un des personnages étant
une mère célibataire. «Mon fils est l’amour de ma vie, mais ce n’est pas l’homme de ma vie.
J’ai toujours très bien fait cette différence. On est super indépendants, mais on a une vraie
connexion, une vraie complicité. Après il a sa vie, et moi aussi. Quand on parle de mère célibataire,
on imagine toujours la femme qui n’a pas de mec, qui reste pendant 20 ans à ne
s’occuper que de son gosse, mais on se trompe. Mère célibataire, c’est simplement ne pas être
mariée». Valérie reste philosophe, car si tout n’a pas toujours été facile, surtout au niveau
matériel, elle reconnaît sa chance d’avoir des réseaux bienveillants autour d’elle qui se sont
surtout ouverts grâce au CRT. «Des réseaux de confiance qui ont été aussi ceux du théâtre
d’ailleurs. J’ai réussi à tisser de vrais liens de fidélité qui m’ont réconciliée avec la Côte d’Azur.
Je ne suis pas réconciliée avec tout le monde ni avec tout, mais il y a eu un peu de solidarité
et beaucoup de confiance… Après je t’avoue que l'on cherche d’autres salles et que c’est un
chemin de croix. Franchement, on dit spectacle vivant, mais pour le faire vivre ici ce n’est pas
facile». Espérons que cette création 100% azuréenne trouve des lieux, car elle diffuse cet optimisme,
cet humour et cette pêche, et donne matière à réfléchir sur cette condition féminine
encore si malmenée de nos jours. Valérie Pellegrini est une féministe et milite à sa manière en
restant libre, en vivant ses rêves et en nous les faisant partager. Michel Sajn
La première, Isabelle Fruchart, nous conte un accouchement.
La bascule du bassin, dont le titre fait déjà frémir
les nullipares (et les autres), certes, «truc de bonne femme»
que voilà, si on exclut la dimension universelle de l’évènement.
Nous sommes au bout du monde, sur les rives d’un
fjord, dans le giron du cercle polaire. Un persistant soleil
baigne tout de ses rayons bienfaisants puisque nous
sommes en été, et une future maman (Mia Delmae) attend
sa délivrance, entourée de ses mère (Maria de Medeiros) et
grand-mère (Evelyne Istria). Le problème ? On vous l’a dit,
on est sur les rives d’un fjord, et non pas dans un hôpital !
L’une veut se réapproprier le rituel de manière naturelle,
les autres réprouvent vertement, et au milieu de tout cela,
une sage-femme qui est un homme (Serge Riaboukine) et la
musique d’un piano, véritable 5e personnage, pour adoucir
les mœurs…Mais la naissance n’est pas tout, il faut apprendre
à être, et à souffrir, par la suite...
Parce qu’il y a les guerres et les exils, Tamara Al Saadi
quitte à 5 ans son Irak natal, pour la France. Au sein d’une
famille restée figée dans un transit sans fin, en attente d’un
hypothétique retour, elle grandit sans se sentir d’ici, ni de
là-bas, ni d’aucune Place. Et les deux cultures, langues et
pensées de se télescoper dans sa tête… Ici, on sent, malgré
DEUX AUTEURES, UNE RENCONTRE
À l’occasion de cette Journée internationale pour les droits
des femmes, la FNAC de Nice organise une rencontre avec
les auteures Sophie de Baere et Pauline Clavière, qui évoqueront
leurs romans respectifs Les corps conjugaux et
Laissez-nous la nuit. Ce dernier est le tout premier livre de
Pauline Clavière, journaliste et chroniqueuse dans l’émission
C l'hebdo sur France 5. Au travers du personnage de
Max Nedelec, la journaliste montre la difficulté de la vie
dans l’univers carcéral avec les gangs, les règlements de
compte et la violence gratuite. Max a reçu son billet d’entrée
dans cet univers à cause d’un bordereau perdu, de
dettes impayées, mais aussi d’une malhonnêteté judiciaire.
Il rentre dans cet enfer pour 24 mois avec pour seul soutien
sa fille Mélodie qui va se battre pour prouver son innocence.
Pendant ce temps, Max se fait happer par la prison
où il découvre cet univers sombre, mais où des éclaircies
percent parfois les ténèbres. Un de ces rayons de lumière
s’appelle Marco, un des personnages les plus attachants
aux yeux des lecteurs, coloc de cellule de Max. Ce dernier
lui apprend à écrire des lettres pour sa fille Paula… Dans
un autre registre, le 2e roman de Sophie de Baere décrit la
fuite d’Alice, la séparation, l’abandon de sa vie de mère et
de femme mariée. Tout avait si bien commencé pourtant,
cette relation avec Jean a en quelque sorte balayé un passé
houleux à enchaîner les podiums sous les ordres de sa mère
qui voulait à tout prix en faire une reine de beauté. Une fille
naît de cette relation avec Jean, Charlotte, la petite famille
vit des années de bonheur avant qu’Alice ne brise tout en
quittant le cocon familial. L’histoire devient double entre,
d’un côté, l’errance d’Alice suite aux raisons qui l’ont forcée
à se séparer de sa famille, et de l’autre, sa vie avec Jean
et Charlotte. Seront-ils un jour à nouveau réunis ? En tout
cas, Sophie de Baere et Pauline Clavière le seront, le 8 mars,
pour échanger avec le public sur ces histoires singulières…
Tanguy De Carvalho
8 mars 15h, FNAC de Nice. Rens : fnac.com/nice
Non genré
Que l’on sera heureux l’année où il ne sera plus nécessaire de faire une Journée de la
femme, une scène féminine, une thématique 100% meufs… Cela voudra dire que l’artiste
XX sera assimilée à un être créatif à part entière, aux côtés des artistes XY (et autres
genres)… Cela étant dit, est-ce que les 3 pièces percutantes que propose la scène de
Châteauvallon en mars sont du théâtre de femme ? Non, c’est un théâtre dirigé par des
femmes, qui s’engage sur des voies intimistes, politiques ou sociétales et interroge, et pas
seulement sur la question du masculin-féminin. Allons, ne soyons pas si binaires…
Place © Baptiste Muzard
S. De Baere © T. Rateau / A. Carrière Pauline Clavière © JF Paga
Girls and Boys © Pascal Victor
les embûches, la soif de vivre, l’espérance qui appartient à
la jeunesse.
Chez votre hôtesse d’un soir — Constance Dollé, seule sur
scène, sidérante —, l’Espoir est vaincu, pour paraphraser
Baudelaire. Cette élégante quadra, qui vous invite à sa
table (et de fait 7 spectateurs auront la chance de prendre
place à ses côtés !), est d’abord très drôle. Ses ruptures de
ton abruptes font mouche, et vous serez captivés par le
récit de ses errements pré-mariage, de la rencontre avec
son homme dans une file d’attente d’Easy-Jet, puis de
l’amour, de la venue des bébés... Puis de piquante, l’histoire
se fait peu à peu glaçante. Car c’est à un banquet funèbre
que vous êtes conviés, en vérité, par Dennis Kelly, l’auteur.
L’écrivain a voulu dépeindre de son propre aveu dans Girls &
Boys, pièce tragi-comico-horrifique un crime « d’homme »,
motivé par la soif de possession et de pouvoir d’un patriarche
en perte de vitesse. Une étude au couteau sur la
polarité des genres qui a commencé du temps de Médée et
d’Euripide, pour ramper jusqu’à nous. Azadeh Fouladvand
La bascule du bassin : 6 & 7 mars 20h30 / Girls & Boys : 10 au 12
mars 20h / Place : 13 mars 20h30. Chateauvallon, Ollioules.
Rens : chateauvallon.com
DANSER POUR SE SENTIR VIVRE
Habitué de la danse individuelle, Hofesh Shechter, michorégraphe
mi-rockstar, a pourtant créé en 2019 une
œuvre monumentale pour 10 danseurs et 6 musiciens,
évoquant le sombre destin de notre Terre. Grand Finale
est présentée le 21 mars au Carré Sainte-Maxime !
Pour le chorégraphe Hofesh Shechter, «nous ne dansons
pas seulement pour vivre, mais pour être en vie».
Plus que toute autre, Grand Finale, sa dernière création,
répond à ce dessein. Dans un monde qui s'écroule, laissant
l'individu perdu et désespéré, le spectateur assiste à
une explosion spectaculaire. L'artiste n'est pas là pour analyser
les raisons de cette plongée chaotique ; en gardant
les yeux ouverts sur le monde, il tente de s'emparer des
émotions nées de cette situation. Pour les capter, il a réuni
l'ensemble des danseurs et musiciens dans le petit village
de Polverigi en Italie. Là-bas, dans le cadre d'une résidence
de création qui a duré un mois, les artistes ont créé
ensemble ce Grand Finale. Puisant dans un flot de gestes,
testant de nouvelles techniques, expérimentant le contact
qu'il avait peu utilisé jusqu'à présent préférant la danse
individuelle, Hofesh Shechter crée une œuvre magistrale
d'intensité. Regards désemparés, gestes suspendus, folie
collective face à la perte de sens ; dans cette vision d'un
monde en chute libre apparaissent aussi des îlots de résistance
et une volonté inextinguible de vivre. Les musiciens
qui ont contribué à la création de la bande-son de Grand
Finale, en compagnie du chorégraphe, sont présents sur
scène. Face à l'effondrement collectif auquel ils assistent,
ils représentent une bulle d'humanité. Hofesh Shechter a
d'abord été danseur auprès de la Batsheva Dance Company
avant de se frotter à des chorégraphes contemporains
comme Wim Vandekeybus ou Tero Saarinen. Installé
à Londres depuis 2002, il enchaîne depuis les créations se
révélant comme l'un des chorégraphes les plus intéressants
de sa génération, sollicité par les grandes scènes internationales
en parallèle du travail mené avec sa propre
compagnie. Valérie Juan (facebook.com/le06danse)
21 mars 20h30, Carré Sainte-Maxime.
Rens : carre-sainte-maxime.fr
Grand Finale - Paris © Rahi Rezvani
ETOILE DU MALHEUR
À Fréjus, Le Forum accueille la dernière création du Malandain
Ballet Biarritz, ce 17 mars. Notre chère Marie-Antoinette
est de retour pour vous jouer un mauvais tour...
Après Cendrillon et La Belle et la Bête, le chorégraphe
Thierry Malandain se penche sur la fascinante figure de
Marie-Antoinette, dernière Reine de France. Femme mondaine,
elle fut tant adorée pour son insouciance et son goût
envers la modernité, puis tant détestée pour quasiment
les mêmes raisons. «Comment une Reine adorée de tout
un peuple, perdit-elle son affection avant de mourir de sa
haine ? Comment celle qui incarnait le symbole de la royauté
aida-t-elle à en précipiter la chute ?» Le chorégraphe
évoque des questions pertinentes, mais complexes au sein
de son livret de création, et auxquelles il ne peut répondre
par le ballet, mais qui toutefois tissent un canevas en matière
de recherche du mouvement. Car oui, au-delà de la
musique, des décors et des costumes, transposer l'histoire
de ce personnage emblématique de l'Histoire de France à
la danse et à son mouvement relève du challenge. Par la
finesse d'une composition moderne et imprégnée d'une
poétique qui lui est propre, le Malandain Ballet Biarritz
croise une écriture classique et un souffle contemporain.
Ainsi, c'est sous la forme d'un ballet narratif en 14 épisodes
pour 22 danseurs et danseuses que se joue la vie de la souveraine
à Versailles. La musique, la trilogie symphonique de
Joseph Haydn, fait sens tant par son époque, son éveil en
termes d'évolution, mais aussi par sa chronologie qui suit
la narration du ballet. Eva Félix
17 mars 20h30, Le Forum, Fréjus. Rens : aggloscenes.com
Marie-Antoinette © Olivier Houeix
BODY ART
2 / 15 MARS 2020 LA STRADA N°329
TORRIDE GRIMALDI FORUM
Des bas fonds de Buenos Aires aux plus grandes scènes du
monde, le Tango a conquis la planète en un peu plus d’un
siècle. À Monaco, le Grimaldi Forum accueille, les 6 et 7
mars, l’un des shows les plus prestigieux du genre : Tango
Fire. Le tango argentin est cette danse élégante, féline et
sensuelle où le couple étroitement enlacé, les jambes entremêlées,
ne se regarde jamais vraiment, se défie parfois,
et glisse véritablement sur le sol en balançant d'un pied sur
l'autre… Inspiré par cet art séculaire, cela fait plus de 10 ans
que Tango Fire fait un carton dans les lieux les plus prestigieux
du monde. En 2015, le spectacle a même reçu le prix
Lukas UK Latin Award de la meilleure production théâtrale !
Tango Fire plonge le spectateur au cœur de cet art grâce au
talentueux chorégraphe et maître German Cornejo et de sa
partenaire sensuelle et passionnée Gisela Galeassi. Conjuguant
l’âpreté et la sophistication du Buenos Aires nocturne,
le duo est accompagné par une équipe de danseurs
venant des plus grandes maisons de la capitale argentine.
Ajoutez à cela, un ensemble de musiciens qui interpréteront
les musiques de grands maîtres du genre tels Piazzolla,
Pugliese ou Gardel, et vous obtenez un spectacle qui saura
mélanger séduction, tentation et férocité évoquant la
passion exaltée des quartiers buenos-airiens, entre danses
brûlantes de sensualité et musiques enivrantes…
6 & 7 mars 20h30, Grimaldi Forum, Monaco.
Rens : grimaldiforum.com
Esteban & Marilu © DR
13
UNE PROGRAMMATION MAIRIE DE CANNES
© DR © Hugo Musella
CANNES 2 020/21
SAISON
DU THEATRE
DE LA LICORNE
SCÈNE CONVENTIONNÉE D'INTÉRÊT NATIONAL
ART, ENFANCE, JEUNESSE
CONCERT
SAMEDI 7 MARS - 10H30
THÉÂTRE DE LA LICORNE
TOI MOI NOUS
LIMITE LARSEN THÉÂTRE
THÉÂTRE
VENDREDI 20 MARS - 19H30
THÉÂTRE DE LA LICORNE
KILLING
ROBOTS
COMPAGNIE HANNA R
+3
ANS
+10
ANS
100 % FAMILLE
C
A
N
E
N
S
100 % FAMILLE
C
A
N
E
N
S
MAIRIE DE CANNES - COMMUNICATION - JANVIER 2020
Fête du Nouvel An Tibétain, 2012 © Jacques BORGETTO
JACQUES
BORGETTO
Si près du ciel, le Tibet
15 FÉVRIER > 26 MAI 2020
© Ville de Nice - JL - 01-2020
1, PLACE PIERRE GAUTIER - NICE
MUSEEPHOTOGRAPHIE.NICE.FR
TARIFS 8€ / 4€ RENS. 04 97 06 44 90
Billetterie en ligne sur cannes.com et points de vente habituels
ART
14 2 / 15 MARS 2020 LA STRADA N°329
OMBRES ET LUMIÈRES
Pour sa réouverture, la Villa Paloma – Nouveau Musée National de Monaco a choisi
de mettre en écho les œuvres d’Eugène Frey avec celle de l’artiste portugais João
Maria Gusmão dont le travail s’inspire notamment des anciennes techniques de
projections de lanternes magiques.
Vue de l'exposition Variations © Direction de la communication - Michael Alesi
En ouvrant le monde de l'image et de l'imaginaire vers d'autres perspectives que les
modèles de la sculpture ou de la peinture, l'art contemporain s'est emparé de l'histoire
qui les avait établis sur ce seul piédestal. Sans renier les éclairs de sens ou de
beauté qui fusent ici et là dans des pratiques anciennes lorsqu'elles s'actualisent au monde
d'aujourd'hui, beaucoup d'artistes se saisissent désormais des techniques ou des expérimentations
qui furent celles des maîtres du passé pour les adapter aux contraintes et aux
apports des nouvelles technologies.
Eugène Frey, peintre méconnu né en 1864, fut l'inventeur des «décors lumineux à transformations»
qui, essentiellement à Monaco, révolutionnèrent le spectacle. Comme avant
lui, Vinci ou la «Camera Oscura» avaient déjà ouvert la voie à des champs d'expérimentation
optique qui restèrent trop souvent invisibles dans l'histoire de l'art. L'artiste est désormais
un créateur qui ne se contente plus de «montrer» sur une toile ou devant une scène,
mais celui qui exhibe l'envers du décor, les coulisses où s'élabore la trame d'une autre visibilité.
L'exposition de la Villa Paloma permet ainsi de reconsidérer l'image à travers son
envers et les systèmes illusionnistes qui la produisent. L'artiste portugais João Maria Gusmão
s'attache ici à réactiver l’œuvre d'Eugène Frey par un dialogue entre son travail et
les innovations de celui qui créa un dispositif inédit pour, à l'arrière du décor de l'Opéra,
installer des agencements sophistiqués de projections pour ajouter au spectacle vivant
l'incidence de l'image animée. C'est en effet au 19e siècle que celle-ci prend son essor avec
la photographie et les ancêtres du cinéma, les lanternes magiques, le théâtre d'ombres, la
Ancien élève de la Villa Arson à Nice, Marc Chevalier en est
diplômé en 1993. Il participe à la création de La Station en
1996, part ensuite à Paris puis à Berlin. Revenu à Nice en
2012, c’est désormais ici qu’il poursuit ses recherches artistiques
sur, entre autres, la représentation des mots, l’image
mentale qu’ils suscitent. C’est de ce désir d’illustrer des
mots que l’exposition Les tableaux n’existent pas est née.
Il propose de transcender l’idée du tableau. La Galerie Eva
Vautier, tel un «white cube» imparfait singulier, avec ses
arêtes et ses irrégularités, devient lieu de fabrication à la
recherche de la vérité de l’imaginaire du tableau. Entre
installation et performance, cette proposition est dans la
continuité de son intervention lors de l’exposition Supervues,
en 2016, à l’Hôtel Burrhus de Vaison-la-Romaine. Il
devait alors, dans l’urgence, créer une œuvre dans une
chambre d’hôtel. Partant de ce que l’on y trouve habituellement,
suffisamment neutre pour ne déplaire à personne,
mais pas assez original pour marquer l’esprit de l’habitant
de passage. L’artiste se pose alors la question de la
représentation physique de l’idée du tableau. Est-ce une
image ? Une peinture ? Un cadre ? À quoi pensez-vous en
Vue de l'exposition Variations © Direction de la communication - Michael Alesi
superposition de plaques de verre peintes à la main pour créer des effets de mouvement
qu'Eugène Frey accentue ou analyse à l'aide de jeux de projecteurs. Placés derrière la toile
de fond de la scène, ils permettent au spectateur une sensation de relief qui l'introduit dans
une autre perception du réel.
Les documents présentés, les matériels utilisés comme la complexité d'une machinerie de
déplacement sur rails pour les projections, sont le point de départ des productions de João
Maria Gusmão. À partir d'une approche phénoménologique, il recompose l'espace physique
du lieu et son contenu scientifique essentiellement à partir de projecteurs de diapositives. Il
transforme les silhouettes découpées en ombres chinoises et les automates des anciennes
animations en flux lumineux et en images nouvelles comme conjonction du dehors et du
dedans, du concret et de l'abstrait. Pourtant il ne s'agit plus tant d'analyser l'image que
les degrés de perception qui permettent de l'appréhender. Et s'il existe une métaphysique
de l'image, la physique renvoie à ses seules conditions matérielles. Toute la scénographie
répond ici à cette radiographie exploratrice de l'image avec la présence de nombreux acteurs,
des pionniers du cinéma comme Méliès ou cette performance dans une vidéo de
Lourdes Castro avec les rituels de la lenteur d'un corps velouté. L'iconographie romantique
du 19e siècle avec ses figures médiévales et ses paysages tourmentés se confronte à l'art
d'aujourd'hui pour une aventure pleine de surprises. Michel Gathier (lartdenice.blogspot.com)
Jusqu’au 20 mai, Villa Paloma – Nouveau Musée National de Monaco. Rens : nmnm.mc
Chez Michou
Une exposition qui s’articule autour du corps de la femme, transfiguré par des collages, des découpes de plans et des
cadrages flirtant parfois avec l’abstraction. Le nu, «meilleur moyen pour une artiste d’entrer au musée», disait-elle
non sans ironie, s’émancipe du champ de la peinture et de la littérature pour devenir un vocable plastique célébrant
la sensualité au travers de son regard de photographe… et de femme ! Rens : lastation.org
Le tableau en question
La Galerie Eva Vautier accueille les réflexions de Marc Chevalier sur la notion de
tableau… Et c’est à voir jusqu’au 21 mars prochain à Nice.
Marc Chevalier © Galerie Eva Vautier
Marc Chevalier - © François Fernandez
entendant le mot «tableau» ? Est-ce une idée radicale ou
une idée bourgeoise ? À quoi sert le tableau ? Une question
en entraînant une autre, le tableau doit-il servir à quelque
chose ? Qu’est-ce qui le rend beau ou laid ? Est-ce un signifié
protéiforme ? Le trait posé est une tentative, pas forcément
réussie, de l’idée «tableau». Comment le besoin
de représentation va-t-il se concrétiser ? En réponse aux
murs blancs de la Galerie, avec la pression de l’exposition
qui doit se faire, des traits de représentation naissent dans
l’urgence et dans le besoin de remplir cette surface vide.
Le geste se veut instinctif, primal, voire primaire. La représentation
doit être spontanée. Marc Chevalier refuse
volontairement de s’exercer et de créer ainsi une habitude,
avant de poser son feutre de gouache sur les murs et faire
naître des signes reconnaissables par tous. Évidemment, le
discours a une portée plus universelle, tendant à essayer de
nous interroger sur l’idée que nous nous faisons de l’art, de
l’esthétique et de notre propre monde fantasmé. Anne-Sophie
Lecharme
Jusqu’au 21 mars, Galerie Eva Vautier, Nice. Rens : eva-vautier.com
TIBET CÉLESTE
Jacques Borgetto, connu notamment pour ses images
d’Amérique latine, devenues des classiques auprès des
amateurs de photographies, présente l’exposition Si près
du ciel, le Tibet au Théâtre de la photographie Charles
Nègre, à Nice. Jacques Borgetto vit et travaille à Paris.
Lauréat du «Vienna International Photo Awards» (VIPA) en
2012, le photographe originaire du Piémont (Italie) commencera
sa carrière dans les années 70 en retraçant le
parcours de ses grands-oncles italiens émigrés en Amérique
latine, puis sillonnera le monde et son époque, d’Europe
en Amérique et d’Afrique en Asie, à la rencontre de
ses semblables. Voyageur au long cours, auteur de huit
ouvrages de photographie — Si près du ciel, le Tibet qui a
donné son nom à l’exposition —, sa manière de procéder
ressemble à celle des explorateurs. Tout en s’appuyant sur
les genres classiques du portrait ou du paysage, il crée son
propre «Atlas», sans occulter de son travail les tensions du
contexte économique et politique mondial. Au Théâtre de
la photographie Charles Nègre, ce «Baudelaire de l’image»,
comme le qualifie le journaliste Alain Mingam, nous présente
«son» Tibet qu’il parcourt depuis 2007, en toute saison.
On y retrouve la sérénité, le quotidien, le spirituel, les
traditions persistantes étroitement mêlées à la modernité
croissante, mais où l’immensité du ciel semble évoquer la
question du territoire nié, telle une forme de résistance céleste.
Ce Tibet nous apparaît, certes, comme une singulière
civilisation au devenir incertain, mais tellement résistant.
C’est ce que nous raconte Jacques Borgetto, au travers de
ses images à la matière sensible, volontairement charbonneuses
et contrastées, mystérieuses et denses d’informations.
La couleur intervient depuis peu, et surtout dans
les paysages photographiés au printemps, comme pour
souligner la douceur des prairies, des collines, la luminosité
du ciel et l’harmonie des architectures. Caroline Gaillard
Jusqu’au 26 mai, Théâtre de la photographie Charles Nègre, Nice.
Rens : museephotographie.nice.fr
© Jacques Borgetto
ÇA FAIT DU BRUIT !
Parlons de Bruit originaire, l'exposition de Charlotte Pringuey-Cessac
composée en deux volets à Nice, au Musée
de la Préhistoire Terra Amata et au MAMAC. Bruit originaire
traite de l’humanité, de ses origines très concrètes
à sa mémoire cachée, proposant un parcours poétique et
scientifique sur les traces qu’elle laisse et les informations
que l’homme moderne peut en retirer. À Terra Amata, le
chemin débute par un mur d’escalade, une ascension faite
de pierres taillées par l’homme préhistorique et de statues
de déesses nourricières trouvées à travers le monde, qui
nous dirige vers une zone de fouille découvrant dans le
sable des traces moulées dans le béton, empreintes réelles
ou inspirées. Dans ce véritable lieu de vie paléolithique ont
été trouvés des morceaux de charbon et d’ocres jaunes et
rouges ayant servi, prouvant ainsi que l’homme utilisait du
feu pour la cuisson de ses aliments. L’artiste a utilisé ces
matériaux, les a broyés avec du papier, pour en refaire les
feuilles uniques, monochromes, gaufrées, d’un livre non relié,
racontant une histoire distincte, hommage à ces traces
laissées par nos ancêtres. Certaines pages ont d'ailleurs
été prises le jour du vernissage et sont parties disséminer
les paroles... En partant, le dessin d'une ligne droite de
charbon, capté en film, nous accompagne vers la Galerie
Contemporaine du MAMAC, dont elle parcourt les murs,
telle une ligne d’horizon. En entrant, nous sommes accueillis
par un son profond, tiré d'une expérience inspirée par
le poète moderne Rilke. C’est celui du spécimen US1676, le
crâne d’un homme du Haut-Moyen-Age découvert au Château.
Il est reproduit en résine à l’imprimante 3D, à une plus
petite échelle, et posé sur un échafaudage lui servant de
"coussin". Le son produit, le bruit originaire, est une lecture
des vibrations de l’intérieur de sa tête, captées grâce au
CNRS. Les sons étendus sont concrétisés en verre, fragiles,
fins, fascinants, le tout, figurant des pensées ou souvenirs
jaillis d’outre-tombe. La ligne nous mène enfin vers une ascension
finale, un autre mur d’escalade, fait de prises stylisées
en porcelaine, délicates, mais angulaires, et des premières
pierres taillées, qui nous invitent à aller plus haut,
plus loin, au-delà du monde matériel, vers la mémoire collective
de l’humanité. Anne-Sophie Lecharme
Jusqu'au 17 mai, Musée de la Préhistoire Terra Amata & MAMAC,
Nice. Rens: mamac-nice.org
Sur les conseils de la Commission paritaire des publications et agences de presse, pour que La Strada ne soit plus qualifiée de support publicitaire, retrouvez les informations pratiques en pages agenda.
CAMÉRA ITALIENNE
Halte aux clichés ! Les Italiens ne sont pas bons qu’à faire de la
pasta ou des pizzas… Le cinéma est une des nombreuses cordes de
l’arc artistique transalpin, et l’Espace Magnan à Nice, le prouvera
une nouvelle fois lors des 35e Journées du Cinéma Italien.
CINÉMA
2 / 15 MARS 2020 LA STRADA N°329
Amnesty International éveille les consciences
Depuis 7 ans, Amnesty International utilise le cinéma pour lutter contre ceux qui
bafouent les droits humains. Comme un témoin d’un combat sans fin, le festival Au
cinéma pour les droits humains propose cette année encore des projections-débats
durant l’intégralité du mois de mars, de Nice à Perpignan.
15
Le traître © DR
Du 14 au 28 Mars, 14 films, dont 9 sont inédits en France,
seront diffusés au cours de 53 projections. Douze de
ces longs métrages seront en compétition pour le prix
du Public. Le prix Jeune est la seconde distinction décernée
au cours du festival, pour seulement 7 films nommés, l’intégralité
de cette programmation n’étant pas accessible à
tous les publics... Ce prix est organisé en partenariat avec
l’Association des Professeurs d’Italien des Alpes-Maritimes et
du Var (API 06/83). Ce sont les lycéens du lycée du Parc Impérial
de Nice, des collégiens et des étudiants de l’Université
de Nice-Sophia Antipolis qui voteront pour désigner le vainqueur.
La remise des prix aura lieu le 28 mars lors de la cérémonie
de clôture et sera suivie de la projection hors-compétition
de Ricchi di fantasia de Francesco Miccichè. Mais
revenons-en au début ! L’ouverture aura lieu le 14 mars,
soirée lors de laquelle l’ensemble de cette 35e édition sera
présentée au public, avant la projection du premier film en
compétition : Croce e delizia de Simone Godano. Deux soirées
spéciales sont également prévues les 19 et 20 mars : la
première, en association avec l’API 06/83, autour du film en
compétition Il primo re de Matteo Rovere ; la seconde, autour
du réalisateur Marco Bellocchio. Une conférence sur Le
cinéma de Bellocchio, entre réalité et imagination, animée
par Lia Perrone, en partenariat avec l’Association Dante
Alighieri de Nice, précédera la projection de Il Traditore (Le
Traître). Nommé en 2019 au Festival de Cannes, ce film, sélectionné
105 fois pour divers festivals internationaux, est une
fresque fascinante sur la mafia sicilienne, la fameuse Cosa
Nostra, avec un Pierfrancesco Favino magistral ! Comme il
est de coutume, le festival ne se restreindra pas au seul 7e
Art, puisque l’Institut Culturel Italien présentera, du 13 au
28 mars, l’exposition L'eclisse di Michelangelo Antonioni de
Vittorugo Contino, constituée de photos réalisées pendant
le tournage du film en 1962 à Rome, tandis que Marie-Pierre
Genovese interprétera son solo de danse contemporaine 3D
dense, en pré-ouverture le 13 mars. Tanguy De Carvalho
14 au 28 mars, Espace Magnan, Nice. Rens : espacemagnan.com
Droits des femmes, mouvement LGBT, migrants… les personnes
qui seront à l’écran sont celles qui souffrent d’une
injustice avérée. En avant-première du festival, le film de
Juan Solanas, Femmes d’Argentine, retrace la lutte pour
la légalisation de l’IVG, dans un pays où une femme meurt
des suites d’un avortement clandestin chaque semaine.
Une projection qui se fera en présence du réalisateur, de
Geneviève Garrigos, responsable de la coordination Amériques
Amnesty International France, et de la journaliste et
militante féministe, Laura Canigia, qui a participé au film.
Autre long-métrage documentaire, L’homme qui a défié
Pékin, Liu Xiaobo de Pierre Haski, raconte les événements
de la place Tian’anmen à Pékin en juin 1989. Chargé historiquement
et s’intéressant à une histoire méconnue en occident,
le film s’intéresse à Liu Xiabo qui a joué le rôle de médiateur
entre les étudiants révoltés, leur recommandant
de quitter la place, et l’armée, demandant à ces derniers de
ne pas attaquer, avant de recevoir un prix Nobel de la paix
en 2010 pour ses efforts non-violents en faveur des Droits
de l’Homme en Chine. Incarcéré à ce moment-là, il ne peut
recevoir cette récompense en main propre. Dans la catégorie
long-métrage de fiction, Papicha, réalisé par Mounia
Meddour, narre l’histoire d’une jeune étudiante se rêvant
créatrice de mode en Algérie dans les années 1990. Dans
un pays en proie aux conflits politiques et sociaux, Nedjma
brave les interdits pour organiser un défilé de mode et
jouir ainsi de toute sa liberté de créatrice artistique. Cela
ne constitue qu’un maigre aperçu de la foisonnante programmation
de longs et courts métrages, 150 films pour
être plus précis, à l’affiche. Le détail du programme est à
découvrir sur le site officiel du festival. Mathieu Alfonsi
1er au 31 mars, région grand Sud-Est.
Rens: au-cinema-pour-les-droits-humains.fr
Femmes d'Argentine © DR
SALON BD FNAC NICE, LES 3 & 4 AVRIL
APPRENDS À DESSINER
LES SAMEDIS 7-14-21-28 MARS
& 4 AVRIL DE 10H30 À 11H30
Ateliers de dessin BD/Manga
animés par Mélissa Antunes
Gratuits et sur inscription,
dédiés aux 7-14 ans.
CONCOURS DE DESSIN
Deux catégories
A : 7-14 ans
B : 15 ans et plus
Remets directement ton
œuvre à l’accueil du magasin
avant le 03/04/2020.
N’oublie pas de mentionner tes :
nom/prénom,
adresse mail/téléphone,
date de naissance.
Imagine
ton histoire
sur une planche
et gagne plein
de cadeaux !
ENCORE PLUS SUR FNAC.COM/NICE
POÉSIE / LITTÉRATURE
16 2 / 15 MARS 2020 LA STRADA N°329
COURAGE, RIMONS !
Pour la 14e année consécutive, les Journées Poët Poët nous entraînent dans un
voyage zéro carbone mais 100 % joyeux neurones ! À dénicher du 11 au 22 mars, dans
plusieurs hauts lieux des Alpes-Maritimes.
© JF PAGA
RENCONTREZ
PAULINE CLAVIÈRE & SOPHIE DE BAERE
FNAC NICE DIMANCHE 8 MARS À 16H
DÉDICACES
FNAC GRATUITES
NOUVEAUTÉ
LAISSEZ-NOUS
LA NUIT
PAULINE CLAVIÈRE
Pierre Guéry © E. Goupy
À Euterpe © DR
Qui sème des poèmes récolte le printemps © DR
NOUVEAUTÉ
LES CORPS
CONJUGAUX
SOPHIE DE BAERE
Sabine Venaruzzo © Alain Biguet
DES MUSES ONT FAIT LE PRINTEMPS
En mars, la France célèbre le Printemps des Poètes, et Saint-
Laurent-du-Var y associe son Théâtre Brassens avec deux représentations
théâtrales et poétiques. Le 13 mars, Gwenaëlle
Laure interprétera son recueil de poèmes intitulé À Euterpe.
Un titre loin d’être anodin, Euterpe étant la muse qui préside
la musique dans la mythologie grecque. Il était donc logique
que la poétesse, metteure en scène et professeure au Conservatoire
de Musique et d’Art dramatique de Saint-Laurent-du-
Var, s’adjoigne le soutien du percussionniste Philippe Molino
et ses créations musicales. Les plus impatients n’auront
pas beaucoup à patienter, puisque c’est le lendemain que la
Cie L’Ardanse convoquera sur scène la saison de la renaissance.
Mêlant habilement poésie et peinture, Qui sème des
poèmes récolte le Printemps verra la compagnie enchaîner
huit tableaux amoureux représentant huit œuvres de grands
peintres telles que Femmes de Tahiti de Gauguin, Tres de Mayo
de Goya ou Les demoiselles d’Avignon de Picasso. Comment
s’y prendre, me direz-vous ? Les artistes de la compagnie
laurentine incarneront littéralement chacune de ces peintures,
tandis que, devant ces représentations physiques des
œuvres, Georges Floquet lira les textes des poètes célèbres
qui les ont inspirés, comme À Aurore de Georges Sand, Ballade
des femmes de Paris de François Villon ou Un Baiser de
Louise Labé. Huit tableaux pour huit poèmes contés… Si la Cie
L’Ardanse s’est donnée pour objectif de rendre vivant la poésie
et la peinture, voilà peut-être un pari réussi. Tanguy De Carvalho
A Euterpe : 13 mars 20h30 / Qui sème des poèmes récolte le
Printemps :14 mars 20h30. Théâtre Georges Brassens, Saint-
Laurent-du-Var. rens : saintlaurentduvar.fr
Le courage ? Drôle de thème pour un drôle de festival. Le Printemps des poètes, lancé
en 1999, se déroule en France et au Québec. À l’instar de la Fête de la musique, ce
Printemps invite amateurs comme professionnels à célébrer la poésie sous toutes ses
formes durant une semaine. Sabine Venaruzzo a saisi l’invitation au bond et a créé voilà
14 ans les Journées Poët Poët, un festival pour et dans les Alpes-Maritimes. Du courage,
Sabine n’en manque pas ni les membres du Poët Burö. Ensemble, ils n’en sont pas à leurs
premières prouesses et, au fil des années, nous concoctent un programme audacieux
et burlesque, dans des lieux à l’image de leurs mots, poétiques et fantaisistes. Cette année,
trois poètes vont particulièrement donner de la voix et montrer la poésie dans tous
ses états : Tarik Hamdan, poète, journaliste et musicien palestinien, Pierre Guéry, poète,
traducteur et performer, A. C. Hello, poétesse, peintre et performer. Sans oublier Sabine
Venaruzzo elle-même. Vous pourrez également rencontrer 11 autres artistes tels Daniel
Fillod, peintre sur pierres et poète, le photographe et réalisateur mexicain Jorge Vargas,
ou encore le musicien-compositeur Jean-Louis Ruf… Chaque année le pari est le même :
transmettre l’amour des mots, réinventer les idées, réenchanter le quotidien. Chaque année
les partenaires et les bénévoles sont fidèles : la Ville de Nice, la Cinémathèque, le Centre
culturel de La Gaude, le Monastère de Saorge, la cave Romagnan… Mais chaque année tout
change : les artistes, les idées, certains lieux comme la promenade des Anglais, l’hôtel Relais
Acropolis ou le salon de coiffure Les Empereurs… Immergez-vous dans le programme riche
et fou pour découvrir, durant 12 jours, des expositions, une « chambre d’écoute », allongé
sur un vrai lit d’hôtel, de la poésie itinérante, des dédicaces, des lectures, des concerts, du
slam… Et comme le dit Sabine Venaruzzo, « les poètes sont les voix qui nous donnent ce courage-là,
celui de dire ce qui nous fait vibrer, chanter et croire en la pérennité de l’humain
face à la barbarie qu’elle soit politique, sociale, financière, domestique, religieuse. » Si l’on
se rappelle que, jusqu’en 1878, Poésie s’écrivait Poësie qui signifie en grec « création », les
Journées Poët Poët ont fort bien choisi leur nom ! Laurence Fey
11 au 22 mars, département des Alpes-Maritimes. Rens : unepetitevoixmadit.com
© D.R.
MARCHE POÉTIQUE
A. C. Hello © DR
À FLEUR DE MOTS
Forte d’un premier prix d’Art dramatique au Conservatoire national de région de
Nice et d’une formation en chant lyrique, Sabine Venaruzzo a fondé la compagnie
professionnelle Une Petite Voix m’a dit. Cette compagnie crée des spectacles
tous publics qui mêlent théâtre, chant, arts plastiques, danse et poésie.
En parallèle, Sabine Venaruzzo travaille avec d’autres troupes, lance différents
projets comme le PPF (Projet poétique fondamental), au carrefour de différentes
cultures. En 2006, elle imagine les Journées Poët Poët, qui permettent de mettre
en lumière les mots de nombreux artistes. Le nom de ces Journées provient d’un
poème de l’écrivain Léon-Paul Fargue, L’air du poète, mis en musique par Erik Satie :
«Au pays de PapouasieJ'ai caressé la Pouasie...La grâce que je vous souhaiteC'est
de n'être pas Papouète.»
Rémi Charmasson et Christian Gorelli © DR
Poéjazzy, c’est le nom du nouveau spectacle poétique de
Christian Gorelli, proposé le 7 mars à Cannes, lors du Printemps
des Poètes. Il paraît que le deuxième nom de Christian
Gorelli est Poésie... L’homme et son art de prédilection
ont fusionné dès sa naissance en 1952. Mais c’est lors de son
départ de Marseille pour Le Mans, en 1972 que le poète se
La ville azuréenne avait frappé fort l’année dernière avec
deux invités de marque dans le monde de la littérature
Fantasy : Pierre Bordage et Jean-Louis Fetjaine. Si le second
n’est pas de retour aux tables de dédicace, le premier
oui ! Auteur de nombreux livres de science-fiction, Pierre
Bordage excelle tout autant dans l’anticipation, avec notamment
la Trilogie des prophéties, que dans le space opera,
avec la série Les Guerriers du Silence et le fantasy, tant
historique avec L’Enjomineur, que scientifique dans Les
Fables de l’Humpur. Son talent pour l’écriture lui a valu 6
distinctions, dont le Grand Prix de l'Imaginaire en 1994 pour
le tome 1 des Guerriers du Silence. D’autres auteurs seront
présents à Vallauris, tels que le Niçois Ugo Bellagamba,
auteur du roman Tancrède, une uchronie, prix Rosny aîné
2010, ou la Marseillaise Cécile Duquenne, invités pour la
première fois au Festival Fantasy, mais aussi Carina Rozenfeld,
Paul Carta, Morgan of Glencoe, Julien Cazorla…
Quelques nouveautés sont attendues : pour permettre
à ceux venus l’an dernier de ne pas revoir le même salon,
les organisateurs ont vu le mot fantasy au sens large ! De
nombreuses activités seront réparties sur un peu moins de
2000 m2, permettant même à ceux dont le fantasy n’est
pas l’univers de prédilection de passer un bon moment. Le
meilleur exemple est le stand Harry Potter, où vous pourrez
Retour
de flammes
Par Olivier Gueniffey
Alors même que les idées qui animent les nouvelles mobilisations
et mouvements contestent la politique de
représentation actuelle et le monde marchand inégalitaire,
force est de constater que nous continuons à être
pollués par des projets cuisinés en chambre, assaisonnés
au goût traditionnel. Des recettes qui se soumettent
aux vieux principes de séparation, aux rapports marchands
de la production et de la vie, et qui proposent
de gâcher des énergies dans le ravalement des formes
d’organisation, dites « réalistes », de la vieille représentation
et la démocratie qui va avec. Bref, des projets
irréalisables de revitalisation d’institutions qui, depuis
plus d’un siècle, ont paralysé les énergies. Nous vivons
dans une période où le combat pour se passer des
émancipateurs professionnels, de la politique, a pris le
devant. C’est bien là l’esprit de toutes les manifestations,
des révoltes des laissés pour compte et diverses
oppositions collectives au modèle libéral de société.
Pourtant, on bute sur l’héritage d’un passé marqué par
la facilité de la représentation et qui nous a amenés là
où nous en sommes, faibles. Avec des contradictions,
des reculs et des incertitudes, on cherche des principes
nouveaux pour s’élever, continuer. Les réponses
peinent à se construire, apparaissent seulement de façon
embryonnaire pour combattre la confusion, la démoralisation
et la mollesse… Que nous reste-t-il ? Fautil
se plier à la triste rengaine des recettes du « faute de
mieux », où on emballe le vieux dans des parures de «
réalisme » et de « responsabilité » ? À l’heure actuelle,
avec cette épidémie du Coronavirus, il n’est pas impossible
que nous assistions à une répétition générale d’un
nouveau dispositif mondial de la politique de la peur :
on veut un prompt retour à la normale bien entendu,
mais souhaitons que ce soit une autre normale qui advienne,
car s’il n’y a pas un sursaut démocratique et un
changement radical de nos rapports avec la Nature, la
gestion autoritaire des épidémies et des catastrophes,
de plus en plus nombreuses, va devenir la norme !
•••
donne pour mission de diffuser sa passion des mots dans les
lieux publics de France. Pour ce faire, le Marseillais, Niçois
d’adoption (oui, c’est possible !), s’adjoint les talents de musiciens.
Christian a d’ailleurs lui-même créé un groupe de
musique pop, Machine à rêve, ainsi qu’un trio de jazz. Depuis
2014, le poète sillonne la Côte d’Azur de long, en large et en
tra(vers). Lors de ses représentations, il ne se contente pas
de lire ses textes debout sur une scène, il préfère se balader
dans des jardins ou des musées. Ainsi passe-t-il du Musée
Matisse au Jardin exotique d’Eze, car, comme il le précise
lors d’une interview dans La Strada en 2017, “je ne cherche
pas de lieu de spectacle, plutôt des lieux de mémoire (...)
pour entrer en discussion avec eux”. Le prochain dialogue
aura lieu le 7 mars dans les jardins de la médiathèque
Noailles à Cannes. Rémi Charmasson lui prêtera ses talents
de guitariste. Né en 1961, l'Avignonnais a appris à jouer en
autodidacte. Au début attiré par le rock et le folk, il se dirige
vers le jazz après son passage dans la classe d’André Jaume
au conservatoire d’Avignon. Ce mélange des genres lui
donne un style peu commun, d’autant plus compatible avec
la poésie singulière de Christian Gorelli. Tanguy De Carvalho
7 mars 18h30, Jardins de la Médiathèque Noailles, Cannes.
Rens : gorelli-poesie.fr
Fantasy Land
Une fois n’est pas coutume ! Alors pour le devenir, le Festival Fantasy s’installe pour la
deuxième année consécutive à l’Espace Loisirs Francis Huger de Vallauris, les 7 et 8 mars.
confectionner vos propres baguettes magiques, potions et
cravates à l'effigie de votre maison préférée : Gryffondor,
Poufsouffle, Serdaigle ou Serpentard. D’autres ateliers
créations sont prévus tels que de la calligraphie ou la création
d’un grimoire. Les fans de Steampunk y trouveront
aussi leur compte puisque trois créateurs viendront exposer
leurs costumes. En parlant d’expositions, Frédéric Iniesta
présentera ses gravures sur bois, spécialement tournées
autour de la Fantasy. Les maniaques des figurines pourront
s’affronter lors du deuxième jour du festival, au cours de
tournois Warhammer Underworld et Warcry - Barbateam,
tandis qu’un tournoi Soul Calibur invitera les gamers de
tout poil à dégainer leurs manettes pour montrer qui est le
patron ! La veille du lancement, le vendredi 6 mars, est prévue
une soirée d’ouverture où la Cie Soukha présentera La
caravane du cirque, spectacle où prouesses acrobatiques
se mêlent aux exploits de jongleurs et de musiciens dans
un univers steampunk. Et tout le monde peut s’y rendre,
puisque c’est gratuit… mais sur invitation ! Tanguy De Carvalho
Festival : 7 & 8 mars / Spectacle d’ouverture : 6 mars 20h30.
Espace Loisirs Francis Huger, Vallauris.
Rens : FB festivalfantasyvallauris
#RDVFNAC
ENCORE PLUS SUR FNAC.COM/NICE
2 / 15 MARS 2020 LA STRADA N°329
17
18
2 / 15 MARS 2020 LA STRADA N°329
19
MANDA !
... le Carnaval Populaire ! Manda
la bonne humeur ! Rendez-vous
le 8 mars ! Un collectif s’est formé
pour organiser un Carnaval Indépendant,
un peu dans l’esprit de
celui de St Roch, mais cette fois
avec une population plus large.
Rassembler toute la jeunesse
des quartiers niçois et la mêler à
celles et ceux qui ont fait perdurer
la tradition. Les fondateurs de
cette démarche définissent ainsi
ce rendez-vous citoyen et festif.
Le collectif travaille à la fédération
d’autres structures comme
l’entente des clubs de foot de Nice.
Il jette les bases d’un «Carnaval
indépendant et populaire de ce
moment où des générations d’azuréens
d’origines diverses vont donner
la couleur au vivre ensemble»,
afin permettre à celui de 2021
d’être un rendez-vous encore plus
rassembleur, car il aura été préparé
ensemble durant l’année au travers
d’atelier et autres moments
de construction.
À l’heure où nous mettons sous
presse, nous ne savons pas s’il
pourra avoir lieu face aux annulations
de manifestations du
même genre ou de tous les rassemblements
de rue. Le préfet n’a
pas encore donné son avis sur la
possible tenu de ce Carnaval, nous
a signalé le collectif. Il est clair
dans leur communication que ce
climat oppressant questionne ses
membres : «Les écoles, collèges,
lycées, universités, centres commerciaux
ou autres lieux publics
vont-ils être fermés, et les événements
sportifs ou culturels annulés
? Sur quel principe ? Celui de
précaution, du risque sanitaire ?
En voilà, une d’affaire ! On peut
aller enrichir la grande distribution
ou payer ses agios à la banque,
mais on ne peut pas se retrouver
pour un Carnaval Populaire. Méfi
aux liberticides, la santé et politique
ne font pas bon ménage !»
8 mars 14h : départ du corso Gare
Riquier, direction place Arson, puis
place île de beauté, Cassini, et Baleti
sur la Place Garibaldi vers 17h30/18h
2 / 15 MARS 2020 LA STRADA N°329
#HUMOUR
SCENE 55
17MARS
UNE BONNE
SOIRÉE
Sous la présidence de S.A.R. la Princesse de Hanovre
FESTIVAL
PRINTEMPS
DES ARTS
DE MONTE-
CARLO
13 MARS –---
--- 11 AVRIL 2020
KYAN KHOJANDI
BILLETTERIE
SCENE55.FR
04 92 92 55 67
©Laura Gili
villa arson nice
La Villa Arson poursuit un cycle de
conférences qui, à la fois s’inscrit en appui
de l’enseignement qui est donné dans son
école d’art (pratiquer et penser l’art
constituent un seul et même objectif), et vise
à intéresser tous les publics. Ces conférences
sont placées sous le signe de la pluralité. Elles
évoquent et interrogent l’actualité de notre
monde et analysent les idées qui y circulent.
conférences
d’Histoire
de l’art
et des idées
ouvertes à tous les publics.
entrée libre et gratuite,
sans réservation préalable.
Villa Arson
20 av. S. Liégeard, Nice
WWW.VILLA-ARSON.ORG
Jeudi 5 mars 2020 à 19h
L’art en sida, 1981-1997 par Thibault Boulvain,
historien de l’art et historien
Jeudi 19 mars 2020 à 19h
À rebours de la modernité : Edward Hopper
par Didier semin, professeur d’histoire de l’art
à l’Ecole Nationale des Beaux-Arts, Paris
Jeudi 9 avril 2019 à 19h
La préhistoire à l’âge atomique
par Maria stavrinaki, maîtresse de
conférences HDR à l’Université Paris I
Panthéon Sorbonne
Jeudi 7 mai 2020 à 19h
Notre héritage nous écrase t-il ? Musées,
provenances et restitutions au début du XXI e s.
par Bénédicte savoy, professeure d’histoire
de l’art à la Technische Universität de Berlin,
titulaire de la chaire « Histoire culturelle des
patrimoines artistiques en Europe, XVIII e -
XX e s. » au Collège de France
Visuels / Raphaël Emine, Trompe-leurre, 2012 / Gilbert and George / Edward Hopper / Préhistoire, une énigme moderne, Centre G. Pompidou
UN MOIS DE MUSIQUE !
Le Québec à Monaco
Musiques françaises du XVIII e au XXI e siècle
Le clavecin dans tous ses états
Musique et danse de Bali
Voyage surprise !
INFOS ET RÉSERVATIONS
PRINTEMPSDESARTS.MC +377 93 25 58 04
belleville 2020 © Olivier Roller
1547_PDA_2020_AP_140x376mm_LA_STRADA.indd 1 19/02/2020 11:19